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LETTRE A M. HASE SUR DES TABLETTES GRECQUES TROUVÉES A MEMPHIS Author(s): François Lenormant Source: Revue Archéologique, 8e Année, No. 2 (15 OCTOBRE 1851 AU 15 MARS 1852), pp. 461- 470 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41741931 . Accessed: 19/05/2014 08:07 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.86 on Mon, 19 May 2014 08:07:17 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LETTRE A M. HASE SUR DES TABLETTES GRECQUES TROUVÉES A MEMPHIS

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LETTRE A M. HASE SUR DES TABLETTES GRECQUES TROUVÉES A MEMPHISAuthor(s): François LenormantSource: Revue Archéologique, 8e Année, No. 2 (15 OCTOBRE 1851 AU 15 MARS 1852), pp. 461-470Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41741931 .

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LETTRE A M. HASE

SUR DES TABLETTES GRECQUES TROUVÉES A MEMPHIS.

Monsieur et illustre maître ,

C est à vous que je dois offrir mon premier travail , car c'est en effet en assistant à vos cours , cest grâce aux conseils paternels que vous navez pas dédaigné de donner à un enfant, vous que tant d'hel- lénistes éminents reconnaissent pour leur maître, que j'ai dû le goût de la paléographie grecque. Puissé-je dans ce travail ne pas me mon- trer indigne de vos bontés. Je voudrais que ces recherches vous prou- vassent du moins que vos soins nont point été perdus pour moi. J'ai déjà eu l'honneur de vous soumettre quelques-unes des lectures dont je vous présente aujourd'hui l'ensemble, et sur lesquelles je me

permets de demander votre avis, comme celui du juge le plus com-

pétent. Vous connaissez les tablettes dont je viens essayer l'explication. Trouvées à Memphis sur une momie et rapportées par M. Batissier,

notre consul à Suez, elles m'ont été remises par lui et il me fit l'hon- neur de s'adresser à moi pour lui lire les caractères qui s'y trouvent tracés. Ce monument m'a paru digne de votre attention, car c'est le

premier de ce genre qu'on ait trouvé. L'usage des SêXtoi, tu'vocxsç, Trtvaxiosç , chez les Grecs est bien connu (1), mais la découverte d'un monument de cette espèce est un fait qui ne manque pas d'impor- tance. Les tablettes les plus anciennes que l'on connut avant celle-ci, sont celles que l'on conserve aux Archives ainsi quà la Bibliothèque nationale, et qui remontent aux règnes de saint Louis et de Phi-

lippe le Bel. Le petit monument que j'explique est proprement le noXÚ7TTuyov

YpajA(jtaT£tov des Grecs. 11 porte encore (voy. pl. 170, n° 1) les trous

(1) On doit observer cependant que la plupart des passages des auteurs paraissent s'appliquer à des tablettes d'une bien plus grande dimension que celles dont nous nous occupons ici. Les nôtres sont proprement des mvx /.¿Ses.

VIII.

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462 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

par lesquels on passait le cordon qui rattachait ses différentes feuilles et servait peut-être à le suspendre au bras :

Lœvo suspensi loculos labulamque lacerto. (Horace , ép. i, 4.)

Je n'ai pas besoin d'insister auprès d'un homme aussi habile que vous dans les études paléographiques sur ce point dont l'évidence frappe tout d'abord, que les notes ont été écrites par le propriétaire même des tablettes et non point par un scribe de profession. L'écri- ture en diffère en effet entièrement de l'expédiée commerciale (s'il m'est permis de me servir de ce terme des maîtres d'écritures mo- dernes) qui se rencontre habituellement dans les contrats sur papyrus. C'est une écriture lente, pénible, presque entièrement formée de ca- pitales, évidemment tracée de la main d'un homme peu accoutumé à écrire ; écriture qui du reste ressemble à la signature tracée avec le même luxe de fautes d'orthographe que dans le monument qui nous occupe, au bas d'un papyrus du règne d'Antonin conservé au cabinet des médailles (1) : cuvetuVj^v, pour :á¡x¡j.úvio; <tuvsto(<j6y|v (2).

Ce qui confirme encore ce que j'avance ici , ce sont les deux al- phabets, n" 2 et 3, tracés pour s'exercer à écrire et dans lesquels je lis :

(2) A, A, B, T. A, E O I, K, A, M, N, I, O p, 2, T, y, 0, X, y, n

(3) A, B, r, A, E H 0 N, H n

Je me bornerai à vous faire observer la forme étrange du S sur le numéro 3 et celle des 5 dans les deux alphabets ; ils se confondent presque avec l'a, tandis que dans le reste des tablettes ces deux lettres sont bien distinctes.

(1) Ce papyrus est relatif à la vente d'une maison à Eléphantine. Voici comment Il s'exprime au début : ['Etcì avT0xp]<¿T0p0s Ka ícxpoç TVtou Ai)¿oü 'Aàpioívov 'AvTWvťvou eùaeêouç, $ap//ou0l 'A, [inupxicti 0>}]êatôos, toü nepì vo/aou7tI(, 'Pou^Mou Níypou ¿Cyopavo'/Aou, ouzéSoro [UeTicnctpiov], /a/jt/jòs Tavárc o'i$t rwv arcò 'EAepav- TIV77S rífc fj.Y]Tpoizólsoi<;, xiripovâfios epsl xal tou pezYjXXccxÓTOç aurou izoíTpòç Há pi8o$ fjXixíocç /¿y, fiévoç, ¿euxo'x/souî, ou yfj [..., rò] vizápxov aurai p.épo$ >7/xi*u xslXí wv 5úo, oucwv h týj /xéffyj pepídi 'E).ey avrlvujç i CtC. (2) Je dois ajouter cependant que le propriétaire de nos taDiettes savait sans doute

mieux écrire que l'Ammonius dont il est ici question, car le style sur la cire allait plus lentement et plus difficilement que le calarne sur le papyrus.

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LETTRE A M. HA.SE. 463 Voici ce qu'on lit très-clairement sur les tablettes qui me parais-

sent se faire suite et ne former qu'un seul et même compte : (*)

A0r02 TOY RAMATO Y TOY AIKNH0ENT02 TOY KATA KN O....N MAAA

(«) TON M M OMOYAIA riAnNOYOlOY Ml Cl TAAANTÍ1N OAKA M

(7) AB Y PMAIOY AAY AYPOO r AM TA NTHN AA TA-... ...M

(8) OMOYAIA riAnNOYOlOY OAKA A K IA20N0 M TAAfl

Je tire la conclusion que ce n'est là qu'un seul compte, de ce que la première fois seulement il y a Xo'yoç toü xauá-ou tandis qu'aux autres fois il y a 6¡mü, item, ce qui indique une suite et joue le même rôle

que xai dans le papyrus Casati conservé au cabinet des médailles. Je vous demanderai la permission, pour établir mon texte et pour

en tirer les conséquences , de l'analyser autant qu'il sera possible, malgré ce que ce travail peut avoir de fastidieux.

(5) Aoroi TOY KAMATOY TOY AIKNH0ENT02 TOY KATA KN O....N M A A A- Cette tablette n'offre pas de difficultés réelles. Le mot Stxv/iOc'vto;

par deux fautes d'iotacisme, dont l'une est assez rare (l'v) pour l'o), remplace le barbarisme Setxvjôévroç , vérifié.

Les lettres Kv o...v d'après la construction de la phrase sem- blent indiquer la localité où a été fait le travail. Je ne peux émettre aucune conjecture à ce sujet.

MAAA est si évidemment mis pour ¡¿vã píx xal opadal Tpiáxovr« que je n'ai pas besoin d'insister sur ce point.

(6) TON M... M OMOY AIA riAílNOYOlOY Ml Cl TAAAN-

TÍ1NOAKA M

A la première ligne je serais tenté de lire d'abord tòv uíòv, s'il n'y

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464 REVUE ARCHEOLOGIQUE. avait pas comme un entre l'v et l'i, et si je savais à qui rapporter cette qualification. Quant au total on verra par la suite qu'il est im- possible de penser à un compte de quarante mines, t* ja'.

Le nom grec de Ilarvoúetoç, celui qui appartient à Dieu, n'a pas été retrouvé sur les monuments. C'est le même que celui de saint Paph- nuce qu'on trouve écrit dans un texte thébain publié par Zoëga (1) 2JT& n&TTKOTTE. Cet homme était donc probablement de la haute Égypte , puisque nous voyons son nom écrit IIairvoó6io{

( ttmtkoitte) et non Ilaovoúno? (j'&4>ncnr^ ) (2)- MI Q T VA WTQN est l'abréviation de ¡«9Ôwti]; ¿xtocxoitímv tocXccvtmv ,

entrepreneur pour huit cents talents, avec ,u.t abrégé pour ¡j.i<j0wrf¡<; , comme dans l'á<rrpaxov encore inédit de M. Du Rocher que vous avez expliqué à votre cours de cette année, et sur lequel nous lisons :

2T AKKI02 MI IEPA2 riYAHI ZOYHNHZ AIA 2EPHN0Y BOH AIEI~P riAMAYT AMMÍ1NIOY MH GINMH2I2 Y KAI Y. . . KA AArP Ar KAI HMI2Y LKA ANTHNEINOY KAI2AP02 TOY KYPIOY AOYPK

Pour, - TOtfíXtoç "Axxio? , ¡¿tffOwri); Upã; iourívr,; (3), áti Sspï)-

(1) Cal- man. copl. Mus. Borg., p. 3 1 8. (2) On peut cependant objecter l'aspiration 6 qui donne n&TÏMO'tfôE et non

IT&TTKOYTE 9U' scra" 'e pur thébain. Ilx-vo-jôio; aurait-il été de l'Egypte moyenne, où l'on parlait un dialecte intermédiaire entre le tbébain et le memphi- tique ? Il faut remarquer que plus bas , on trouve de même le 6 pour le T, dans 6«*«, transcription grecque de TSQ£CJU.

(3) Un autre Upxç núi>)5 Zo-jwi du second rang est mentionné dans celte inscription de Phils ( Letronne, t. II, p. 192, quod vide ).

OriPOCKYNI...AeY TYXOY A£YT €POYMIC PACnYAHCCOANAC KAICYT IANOY TOY KAI OCOAO TOY- . lOY KAI TüiNOIKCIW NAYTOY- . ANTINH nAPA THI KYPIAICIAI..

<t>IA(ON KAI ABAToY KAI TOICCYNNAOIC

[Tjò Itpeaxwrilftít] Eú[túxou Eù]tùx<w, Sevripov ¡its[9urt>'j íejpit; S «v»{ rat

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LETTRE A. M. HASE. 465 vou (l)ßo'/]6ou (2), âieypa^e IIaf/.auT 'A{X(X(ov(ou, fxy]Tpb; 0tvp]ai;, uTrèp xal U7rlp xa ' Xaoypacptaç Spor/j/A; y' xai yjjxta-u . L xá 'Avtmveivou Kafaapo; tou xupiou, 'À6up x'.

Stalilius Accius étant fermier de Syène , la porte sacrée de l'Égypte.

Ev>t[üx]«owoü tow xai 0£o5otou [xacr^s oru/*6]ťou xal T&iv oi/st'wv auroO ('E).e^]avrf'v>j Tia^à T r, xoplcc "icrtài $i/óiv xat Aêá-rou xai rot; cruvváotç [ôsoïç].

L'orthographe 2ou>jvy? ou COAN A pour Suyjvvj est fort remarquable parson rapport avec l'hiéroglyphique ^ J

* et l'arabe Osouan.

(1 ) Ce nom de Sérénus est assez fréquent en Egypte a lépoque romaine. Eu voici quelques exemples :

Io Philœ, règne de Marc Aurèle. (Letronne, t. II, p. 179.) 'Ifftv T^V SV QéXcr.ti Trpofxvvfaxç TOO S7CO»JT OC , Ovj(U0Tt juiovov it/oOtsï, noXvÇoïei S' oip<x. Arco. TjOa^eùç ö' iy w nxp üccpíx "laiSi žvdáSi íxó/jlvjv , Et/jù S'éyù Esp'/îvôç Bó/jôoç àyaxivTOv ÍIro>c/jtaťou, O/aov aùv $yj}txt xat Ano).).ovi(ú Zwrtxw, sTt$c xaè Xpv¡vi$ov 'A7r0/).wvt05* àvtxyfrofs àvàxro/îffiv S7rov3¿iv xaì ÔUfftâv v£/¿o//év wv, ifieivctftzv Aso/asvoi xat toútwv /¿STaa^îîv * Ttpénov yà/5, xal O'jísva jWw/AOv evpýveii.

J'adresse à Isis , dame de Philœ, ce prosekneme, non-seulement parce qu'elle enrichit , mats parce qu'elle donne de longs jours . Je suis Sérénus Boelhus, fils de l'illustre Ftolémée , commis aux écritures dans le temple d'isis Pharia ; je suis venu avec Félix , Apollonius Zoticus et Apollonius, fils de Chrénide . Comme au moment de notre passage on faisait des libations et des sacrifices en l'honneur des princes invincibles, nous sommes restés, demandant d'y prendre part ; car cela est convenable et on ne pourra y trouver rien à redire .

2° Syringe de Rhamsès FUI (ou IX ), à Biban-el-Molouk. (Letronne, t. II, p. 289.) SèjOVJVÒç 7Tf/9l7raT»?TlXÒS rjxco. L ê', fXS70pí. 3° Carrières de Ghibel-Abou Fedah , près de Monfalout. (Letronne, t. II, p. 453. )

SER INV o

H- O

(2) D'autres personnes chargées du même office sont appelées imrrip^TCit. l° Sur un õtfTj Gocxov du musée du Louvre. Ti0o>?t¿«v xal 2r tyavoj, c7rtTi7jovjT«l Up&i

TîvAïJÇ 2OU>5V>7$. 2° Dans une inscription de Philœ. (Letronne, t« II, p. 194.)

T OnPOCKYNHMA eniTHPHTOY KAI THC CYM BIOY KAI T£KN(0NAYTOY

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•466 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Pamaut ), fìls ďAmmonius el de Tbinmesis a payé entre les mains de Sér émis employé auxiliaire, pour et pour la vingt et unième contribution, trois drachmes et demie. L' an XXI ď Antonin César seigneur, le 20 d'Athyr.

L'explication des lettres Waxî me paraissait à peu près impossible ; je vous consultai, et vous me répondîtes que ce devait être le nom de la mère, ou entier, ou abrégé, placé là selon l'usage égyptien (1 ). En effet depuis j'ai bien reconnu que ce nom de 0ax3 était le nom

égyptien bien connu ( celle qui est attachée aux offrandes ) écrit îj&KX. , ce qui revient exactement au même.

Enfin, pour terminer cette tablette, je crois reconnaître au bas dans des lettres trop effacées pour que M. Muret, malgré toute son habitude des monuments, ait pu les reconnaître et les dessiner avec certitude , les lettres MAM, uva? Tpióxovra xal -^¡xccu.

(7) Cette tablette est encore moins distincte que celles dont j'ai

parlé jusqu'ici ; cependant on peut y retrouver un certain nombre de lettres formant des mots , parmi lesquels je n'en puis restituer qu'un seul avec certitude.

Le nom propre 'AÊupuaïoç paraît nouveau dans les textes et je ne saurais de quel autre nom le rapprocher. Quant au nom propre du père ou de la mère, je n'ose rien hasarder.

Je ne trouve aucune explication pour la seconde ligne. Quant è la troisième, TA NTßN AA est évidemment tocXoívtwv Xá. Pour la quatrième les lettres ya ne me fournissent rien , non plus que le n, car cette lettre ne peut indiquer qu'il ait été question d'un nombre de mines quelconque, puisque le compte est énoncé en talents.

(8) Je n'ai pas besoin de m'étendre sur la première partie de cette

tablette, puisque, sauf le total de vingt drachmes (S. x') et l'absence de la qualification de ¡¿ktôiot))? m ' xaXávtwv, c'est la même formule qu'au n° 6 de la pl. 171.

Je me bornerai à attirer votre attention sur les mots IA20N0 M

(t) Sur la plupart des monuments égyptiens, pour distinguer les différents per- sonnages portant le même nom, on place après leur nom propre, non point celui du père, comme chez les Grecs, mais les signes (fin engendré de, suivis du nom de la mèri».

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LETTRE A M. HASE. 467 TÂAQ. Et ďabord jx est évidemment ici pour fju<r0w<jet ou plutôt rcpòç

et aIa<rovo pour 'Iacrovoç (1). Ce dernier nom est assez commun parmi les Grecs établis en

Égypte. Nous en trouvons même une transcription démotique donnée

par M. Brugsch (2), ;9-^ yO vo*c* Vautres

exemples : / Io Syringe de Rhamsès IV (ou F), dite de Memnon , à Biban-

El-Molouk (Letronne, t. II, p. 273). 27uou$á<7ioç IlaXaTtvoç uíòç 'Iáaovoç StxoXoyou AiyuTrcou (3).

(1) La forme 'I áaovo pour le génitif Íá<rovoç rappelle VA/a/aúvio pour le nominatif 'a/*/awvios de la signature dont j'ai parlé au commencement de cette lettre et mérite l'attention des hellénistes ; c'est, en effet, une nouvelle preuve de l'antiquité des tendances du grec moderne. M. Coray (Notes sur les THovrApxov nohrax, p. 127, 153, et sur Héraclide de Pont, p. 209, 353), et M. Letronne ( Inscriptions grecques et latines de l'Égypte, t. II, p. 99), avaient déjà fait observer l'o oui'« retranché après un t, comme 20¿vi$ pour 20¿vi os et 'A/éaiv, 'A^oopïatv, Ka/Ji'anv, <bilY)fjLÓ.Tivt 'E>su0é/5iv, 'préfxiv, Núupiç, Nîxts, Aeîvtç, Srpouôâty pour Xxéffiov, 'Appočetaiov, KctMiVriov, $i>/7/¿áTtov, 'EAsuôé/otov , 'A/jté/aiov, NÚ/a^ío;, Kt yjaias, Nixiaç, AstviÄ?, St /OOÚ0ÍOV, etc.; mais personne n'avait fait remarquer le fait qu'on voit si clairement ici, l'antiquité de !a tendance à réduire , à retrancher les 5 finales comme dans MzvpoxopSxTo pour Maupo/.opõároç, Ko/érrvjs prononcé Coletti ; tendance qu'on retrouve dans l'italien. (2) Sammlung demotisch-griechischer Eigennamen /ägyptischer Privat-

leute, p. 10. (3) Ce titre de 5ixoAoyo$ AiyÚTcroo est assez intéressant pour que je m y arrete uri

instant. Il se retrouve appelé juridicus per Egyptům , dans une inscription de Gruter (26, 11).

PPLOTIVS ROMANVS CONSSODAVGCL LEGAVGPR PR PROVARAB ITEMGAL PRAETAERSTAT LEGAVG CENSACC HISPCIT IVR PER AEGY LEG CVPVI AE LABIC CVR PRVRB TPIB PL QKALVIVIR EQRTVRII TRIBMILL LEGGIMINETII ADIVT IIIIVVCVR AEDEM CVM OMNI CVLTV CONSECRAVIT O

(•) Dans la réponse qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser, M. Hase donne une autre tran- scription et une lecture indubitable de cette curieuse inscription : il voit, p. 472 Juridicus per JEmiliam Liguriam. Ce qui confirme ce que je dis quelques lignes plus loin sur l'existencé dans toutes les provinces des juridici provinciales. Le môme magistrat est appelé dans le digeste (Ulpian. in Pandect , 1, 20, 2), juridicus qui Alexandrice agit . Apulée (Metam, i, p. 29, ed. Oudend.) semble indiquer que chaque province avait son

juridicus : Tutores juridici provincialis decreto dali. Une inscription de la même syringe me parait indiquer que des juridici d'un ordre inférieur

étaient attachés à chaque chef-lieu de nomes en Egypte. Elle est donnée à la page 274 du tome II de M. Letronne IlaMáítos ãixoMyos 'Ep/jLonoXiTYjç, ¿0aú/Aa<7a. Cependant il serait possible qu'il n'y ait pas eu des Sixoìóyoi dans tous les nomes, mais qu'on

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468 RR VUE ARCHÉOLOGIQUE. 2° Syringe de Rhamsès VIII (ou IX) à Biban-El-Molouk (Le-

tronne , t. II , p. 294 ). 'Eyoj 'Ictirwv tocov ol xal ÈGxúuaax. 3° Pylône du temple dEl-Khargeh dans l'Oasis de Thèbes (Le-

ttonne, t. II, p. 522 ).

IA2flNAE?AN lácwv A«|áv- AP-////////.EPEN I KE-/////2 °> [•» B] spendi

Maintenant, Monsieur, je crois avoir lu de ces tablettes autant qu'il est possible d'en déchiffrer, et pouvoir établir le texte suivant pour les noS 5 , 6 , 7 et 8.

Aoyoç rov xa/AccTOu r o'j àstxvvdévTO;, row xarà Kv o ... v, /¿vã a, dpxxf-zl *'• Tòv fi y.. 'O/aov £tà IIa7rvoü6t'oü /a(90wtou c¿ ra^ávrwv, 0axã, /xvat 'Zvpfioilov Aa u. ... avpof .... /••• /* TaAávTwv Va /* 'O/AOtf £ià IIa7rvotfdtou 0axâ, õpxxjixl x' 'iáaovoí 7rpò$ piadMiv ráAavra e¿.

Compte da travail vérifié à «ne mine, 30 drachmes. Le •«•••••*•••••••• Jťem , par l'intermédiaire de Papnuthias , fils de Thaca , entrepreneur

pour 800 talents 30 mines et demie. Par celui ď Abijrmœus , fãs de ,31 talents. Item par l'entremise de Papnuthius, fils de Thaca, 20 drachmes. Reçu de Jason pour l'entreprise , 800 talents. De ce texte il ressort évidemment que ces tablettes étaient celles

d'un entrepreneur ( de quoi ? je l'ignore ) dont le nom ne nous est

pas parvenu ; qu'elles contiennent des notes pour la justification d'un

compte et de l'emploi des huit cents talents que lui avait remis un

n'en trouvât qu'à Hermopolis Magna , pour les nombreuses discussions qui devaient «'éle- ver entre les marchands de cette ville essentiellement commerçante, ¿cause de sa position à l'entrée du Bahr Jousef. Par un rapprochement ingénieux, M. Letronne identifiait (t. II, p. 273) la fonction de

dixolóyoi avec celle d 'ápxtftxaffTfc, mentionnée par Strabon , et qui l'est également sur cette inscription du colosse de Memnon (Letronne, t. II, p. 372) :

rafo* 'loMtoç Aiovûfftos » 0é«vo$

á^Xi$txa<7T0u vlòç xat rca.rr,p9 rjxotfffa Méuvo- yoç W/5Ä? TC/5WT/;.

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LETTRE A. M. H ¿SE. 469 nommé Jason pour un travail qui n'est pas ici spécifié (ce Jason, par la forte somme consacrée à ce travail , ne peut être qu'un riche pro- priétaire ou bien plutôt un officier public faisant faire un travail pour l'État ; ce que confirme encore le nombre considérable des sous-traitants ) ; que ce travail avait été fait dans un lieu dont le nom commence par Kv; que notre entrepreneur général avait eu un entrepreneur particulier ou principal sous-traitant , nommé Papnu- thius, qui avait soumissionné pour la somme complète des huit cents talents ; que sous ce dernier il y avait encore eu des tâcherons parmi lesquels il comptait lui-même pour une notable partie du travail que ceux-ci s'étaient ainsi partagé :

1* - 1 mine, 30 drachmes. 2° - 3° L'entrepreneur - 30 mines 1/2. 4° àbyrmaeus - 31 talents. 5° L'entrepreneur - 20 drachmes.

La somme de huit cents talents devra paraître extraordinaire et

presque impossible à ceux qui liront ce travail ; mais il faut songer que le talent de soixante mines n'était pas le seul en usage chez les anciens: il y avait aussi le tòcXocvtov ^puaotlv, qui valait selon Héron d'Alexandrie deux drachmes d'or, selon Eusta the, quatre, et, selon le calcul le plus ordinaire, six. Huit cents talents d'or nous donnent donc, selon Héron , seize cents drachmes ďor, selon Eustathe, deux mille quatre cents, et, suivant la manière de compter la plus ordi- naire, quatre mille huit cents. Il est évident qu'ici le compte d'Eu- stathe et l'évaluation ordinaire donnent une somme trop forte et que c'est le talent alexandrin dont parle Héron que nous devons adopter. Une preuve décisive corrobore cette opinion. Huit cents talents ou

quatre mille drachmes forment le total de la somme allouée par Jason, et pour laquelle Papnuthius s'était chargé de faire le travail. Or, l'addition des sommes exprimées fournit trois mille trois cent

quatre-vingt-six drachmes , somme qui, en y ajoutant la somme per- due du deuxième compte, ne peut convenir qu'aux quatre mille drachmes du compte de Héron dont elles ne diffèrent que de quatorze drachmes qui devaient être le chiffre inscrit à la première ligne de la tablette 6. La preuve serait la même cependant si on suivait le calcul d'Eustathe , en voyant au commencement de la tablette 6 un chiffre de 40 mines, ^n'. Mais alors il manquerait quatorze drachmes, que l'entrepreneur a pu s'attribuer comme profit et dont il ne rend

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470 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

pas compte. Cependant je préfère le calcul de Héron , parce que c'est la valeur alexandrine.

Telles sont les conjectures que ces tablettes m'ont suggérées; la rareté des monuments de ce genre et l'ancienneté de celui-ci, puis- qu'il date, je crois , de l'époque ptolémaïque , peuvent les rendre dignes de votre attention.

Veuillez agréer, Monsieur, l'hommage de mon profond respect et de mon inaltérable reconnaissance.

François Lenormant.

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n.i?o.

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FUTI

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