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News letter Été 2016 - La vie du réseau IDAY - Les jeunes travailleurs domestiques - Entretien avec Vicky Kanyoka - Lutter contre la maltraitance des enfants au Togo Rubriques IDAY Porte-voix pour l’éducation en Afrique Protégeons les enfants travailleurs domestiques Travailleurs invisibles © IDAY-International aisbl - 19, rue des Jambes - 1420 Braine l’Alleud - 3 e trimestre 2016 - Bureau du dépôt de Braine l’Alleud - N.A.: P918672 ©IDAY

Lettre d'information IDAY - été 2016

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Protégeons les enfants travailleurs domestiques

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Newsletterété 2016

- La vie du réseau IDAY- Les jeunes travailleurs domestiques- Entretien avec Vicky Kanyoka- Lutter contre la maltraitance des enfants au Togo

Rubriques

IDAY

Porte-voix pour l’éducation en Afrique

Protégeons les enfants travailleurs domestiques

Travailleurs invisibles

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www.iday.orgAvec le soutien de la Fondation Roi Baudouin

Sommaire2 - Mot du Président d’IDAY3 - Actualités IDAY-International4 - 5 Les jeunes travailleurs

domestiques6-7 Entretien avec Vicky Kanyoka8 - Lutter contre la maltraitance des enfants au Togo

A propos d’IDAYIDAY-International est un réseau de plaidoyer regroupant les associations de la société civile africaine oeuvrant pour l’éducation. IDAY-International se bat pour le droit de tous les jeunes Africains à une éducation de base de qualité en encourageant un dialogue constructif entre la société civile africaine et ses gouvernements.

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Bienvenue !

IDAY-International 19, rue des Jambes - 1420 Braine-l’Alleud - Belgique Editeur Responsable : J-J. SchulRédacteur en chef / graphiste : L. FourmentinTél. +32 (0)2 385 44 12 - [email protected] bancaire : IBAN - BE 93 5230 8026 6767BIC - TRIOBEBB (TRIODOS).

Mot du Président d’IDAY Chers amis et partenaires d’IDAY,

Avec le projet pour la légalisation et la formation des travailleurs domestiques en Afrique de l’Est et en RDC, IDAY a une fois de plus démontré que son approche est porteuse de succès.

C’est en effet grâce au rapprochement entre la société civile locale et les gouvernements que le projet obtient des résultats concrets : à commencer par des avancées significatives vers la reconnaissance par les gouvernements des travailleurs et travailleuses domestiques jusqu’à présent « invisibles ».

Ce résultat, comme dans les autres programmes d’IDAY, démontre que l’action IDAY est en conformité avec les préceptes des grands spécialistes du développement et de la philanthropie.

D’une part, notre action cherche à rapprocher les citoyens de leur gouvernement et à favoriser le dialogue entre eux, conformément aux recommandations des Professeurs Amartya Sen et Angus Deaton, tous deux Prix Nobel d’économie. D’autre part, le réseau IDAY favorise l’émergence et la reconnaissance d’initiatives locales que d’autres éminents spécialistes du développement comme William Easterly (The Tyranny of the Experts) ou Dreidre McCloskey (Bourgeois Dignity) considèrent comme essentielles aux processus de développement équitable et durable.

Il faut espérer qu’un nombre croissant de donateurs perçoivent également cette approche comme fondamentale.

Jean-Jacques SchulPrésident-fondateur d’IDAY-International

Rendez-vous sur notre site internet www.iday.org et recevez notre newsletter tous les trimestres en nous envoyant un mail à : [email protected] Recevez les dernières infos liées à IDAY en nous suivant sur les réseaux sociaux :

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IDAY p. 3 / été 2016www.iday.org

Actualités / IDAY-International

La presse rwandaise se mobilise pour le travail domestiqueL’équipe du projet au Rwanda a organisé une conférence de presse le 16 mai, pour mettre en lumière la situation des travailleurs domestiques au Rwanda, présenter les activités du projet, discuter de la législation nationale sur les travailleurs domestiques, informer à propos de la Convention 189 de l’OIT et enfin parler du rôle des médias par rapport à ces éléments. Le projet « Mettre fin à la violence envers les enfants et les jeunes travailleurs domestiques par la réglementation et l’éducation » est mis en œuvre au Rwanda par le CLADHO, en partenariat avec le syndicat CESTRAR et la Commission Nationale de l’Enfance.

La conférence de presse a réuni plus de 60 journalistes et plusieurs représentants du projet. Le Directeur du Travail du Ministère rwandais des Services Sociaux et du Travail (MIFOTRA), Alexandre TWAHIRWA, était présent et a détaillé le cadre légal et politique en matière de travail domestique au Rwanda, en particulier les enfants travailleurs domestiques. Gaspar MPAKANYI, représentant le syndicat CESTRAR, a donné un aperçu du rôle des syndicats dans la protection et promotion des travailleurs domestiques et le droit d’association pour les travailleurs domestiques.

La problématique du travail domestique a reçu un très large écho dans la presse, avec de nombreux articles parus dans les médias. Ceci démontre une attention croissante de la part des médias, du public et des autorités pour cette large enjeu de protection et de professionnalisation des travailleurs

domestiques au Rwanda.

Rejoignez IDAY aux journées européennes du développement (EDD16) !Quand? 15-16 juin 2016

Où? Bruxelles @ Tour & Taxis

IDAY sera présent avec un stand, des activités, des experts et des quiz ! Venez nombreux pour faire entendre la voix de la société civile africaine et célébrez la journée de l’enfant africain le 16 juin !

Plus d’infos sur notre page Facebook et notre site internet

IDAY a participé au Forum de GPSALes 19 et 20 mai 2016, le Président d’IDAY, M. Jean-Jacques Schul, a participé au GPSA « Global Partners Forum 2016 » à Washington. Beaucoup d’ateliers, de discussion et de réunions intéressantes furent l’occasion pour lui de sensibiliser au droit pour une éducation pour tous en Afrique.

EPOCHIDAY a la chance de pouvoir recevoir une part des bénéfices de la vente des produits EPOCH. J’invite donc tous ceux qui recherchent des produits naturels, dont leur excellent beurre de baobab, de leur réserver un accueil chaleureux

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IDAY p. 4 / été 2016 www.iday.org

Les jeunes travailleurs domestiquesLe réseau IDAY se mobilise pour leur offrir une meilleure protection

En ce début d’année 2016, le réseau IDAY a lancé une campagne de plaidoyer pour protéger et garantir l’éducation des enfants et jeunes travailleurs domestiques en Afrique de l’Est et en RDC. Cette campagne se base sur les résultats alarmants de notre enquête statistique menée par des équipes multidisciplinaires en RDC, au Burundi, au Rwanda, en Ouganda et au Kenya.Les coalitions IDAY n’ont pas chômé ces deux dernières années : tout d’abord, il a fallu se concerter avec les parties prenantes et préparer les enquêtes avec notre dizaine de partenaires (dont les autorités, des universités, les instituts nationaux de statistiques, etc.) ; ensuite des centaines d’enquêteurs ont frappé à la porte de plus de 22.000 personnes à travers les 5 pays ; enfin les équipes ont centralisés les milliers de questionnaires dans chaque capitale, encodé les réponses, analysé les données et produit les résultats.

Et quels résultats !

Les enfants travailleurs domestiquesNous pressentions que la problématique des enfants travailleurs domestiques était saillante. De fait, les chiffres sont alarmants (http://invisibleworkers.eu/fr/rapport/) : 1 travailleur domestique sur 3 a moins de 18 ans. Parmi les mineurs d’âge, la plupart sont de jeunes personnes âgées de 16 à 17 ans, poussées par la pauvreté de leur famille à abandonner leur scolarité et à chercher un emploi « facile ».

Mais des centaines d’enfants de moins de 16 ans ont aussi été recensés pendant les enquêtes, et, dans la mesure du possible, référés à des organisations locales pour leur prise en charge. La législation des pays visés interdit en le travail des enfants en-dessous de 16 ans, qui doivent être scolarisés. Ces enfants sont nettement plus vulnérables face aux diverses formes de violence ; leurs revenus diminuent avec l’âge. Les plus jeunes travaillent d’ailleurs bien souvent sans salaire.

Les jeunes travailleurs domestiques Plus de 80% des travailleurs domestiques sont âgés de moins de 30 ans. Cette jeune population a des besoins spécifiques... et multiples ! Absence de contrat, de protection sociale, de congés payés, de protection juridique, de formation,… Les travailleurs

domestiques vivent dans des conditions d’extrême pauvreté et vulnérabilité ; nombre d’entre eux vivent une situation d’esclavage moderne.

L’enquête a été réalisée selon une approche inclusive : les employeurs des travailleurs domestiques ont donc été associés et interrogés lors de l’enquête. Nous avons pu mieux appréhender leur profil socio-économique et leurs exigences vis-à-vis de leur employé(e). Il est évident que les travailleurs domestiques manquent d’éducation du fait d’un taux élevé de déscolarisation précoce, et de formation adaptée à leur métier. Ce manque de compétences entraîne toute sorte de difficultés dans le cadre professionnel qui sont sources de vulnérabilités dans l’emploi et de conflits avec l’employeur.

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IDAY p. 5 / été 2016www.iday.org

Alors, que pouvons-nous faire ? Pour combattre ce phénomène, le réseau IDAY et en particulier les coalitions de la RDC, du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda et du Kenya, ont lancé des campagnes de communication pour sensibiliser la population locale aux droits des travailleurs domestiques et en particulier, pour lutter contre le travail des enfants dans cette profession.

Cette sensibilisation s’accompagne d’un plaidoyer auprès des autorités pour réglementer la profession et offrir des formations adaptées aux travailleurs domestiques.

Il faut par ailleurs garantir qu’aucun enfant en-dessous de l’âge minimum légal de travail n’exerce le travail domestique au dépend de son éducation et de ses droits fondamentaux. Pour appuyer les efforts des coalitions, le bureau de coordination d’IDAY (basé en Belgique) développe tout au long de l’année 2016 des activités de plaidoyer auprès des organisations internationales et des décideurs politiques afin qu’ils soutiennent une meilleure réglementation et offre éducative pour les jeunes travailleurs domestiques.

IDAY sera par exemple présent aux Journées Européennes du Développement les 15 et 16 juin à Bruxelles pour présenter la thématique des enfants travailleurs domestiques en Afrique.

En complément de cette campagne de communication, IDAY promeut des programmes de formation adaptés aux jeunes travailleurs domestiques en âge de travailler. Des expériences pilotes ont déjà été menées en RDC, au Burundi et au Rwanda par différents partenaires. Les jeunes formés en alphabétisation, coupe-couture ou encore art culinaire, bénéficient de meilleures conditions de travail et les relations avec l’employeur s’améliorent.

IDAY cherche donc à développer ces expériences pilotes à plus large échelle en collaboration avec les gouvernements de ces pays, notamment par la création d’un curriculum de formation en “ arts ménagers ”,

qui inclut des notions telles que l’alphabétisation, le calcul, les langues, l’hygiène et la propreté, les soins des enfants, la cuisine, la politesse, l’accueil des invités, les premiers secours.

Suivez notre actualité et découvrez notre vidéo de campagne Sur http://invisibleworkers.eu/fr

Travailleurs domestiques

Le saviez-vous ? # 30% des travailleurs domestiques ont moins de 18 ans !# La pauvreté est la première cause d’abandon scolaire et du travail domestique des enfants# 1 travailleur domestique sur 5 n’a jamais été à l’école# Le salaire moyen d’un travailleur domestique se situe entre 12 € et 36 € (par mois)

Données compilées dans les 5 pays de l’enquête régionale réalisée par IDAY.

Joseph Matheka, Coordinateur national de projet au Kenya, partage son expérience en matière de partenariatsDès le début du projet de lutte contre les violences envers les enfants et jeunes travailleurs domestiques, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d’activités et d’initiatives en matière de travail domestique et en particulier des enfants, auxquelles je pouvais participer.

En 2014, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a lancé une initiative pour renforcer le cadre institutionnel et législatif de protection des enfants travailleurs domestiques. Notre équipe a activement participé à ce processus.

Le projet s’est aussi associé avec d’autres syndicats et ONG actifs dans le secteur du travail des enfants. Nous avons notamment développé un partenariat très solide avec le syndicat local pour les travailleurs domestiques (KUDHEIHA).

Le Ministère du Travail et Services sociaux est en charge du travail des enfants, ainsi que de la ratification de la Convention 189 de l’OIT sur le travail décent pour les travailleurs domestiques. Nous avons déjà eu quelques rencontres préliminaires avec les acteurs clés pour la ratification de la Convention 189 (l’Organisation Centrale des Syndicats, la Fédération Kenyane des Employeurs et le gouvernement kenyan, à travers le Ministère du Travail).

Le projet est également en contact avec un membre du Parlement, qui a présenté un projet de loi très complet qui traite précisément de nombreux éléments

repris dans la Convention 189. Nous souhaitons rejoindre sa campagne pour que la loi soit adoptée.

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REGIONAL SURVEY ABOUT DOMESTIC WORKERS IN AFRICA

1 OUT OF 3

DOMESTIC

WORKERS IS

YOUNGER

THAN 18

ALMOST

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DOMESTIC

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WENT

TO SCHOOL

8,5

MILLION

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WORKERS

www.iday.orgIDAY p. 6 / été 2016

Pouvez-vous nous en dire plus sur le travail domestique en Afrique orientale et en RDC? Pourquoi est-il un problème et pourquoi devrions-nous nous en préoccuper ?En tant que fédération syndicale, les principaux objectifs d’IDWF sont de se constituer en une force puissante pour surmonter l’exploitation et les violences subies par les travailleurs domestiques dans le monde, changer les relations de pouvoir, permettre les destinées économiques et sociales et garantir la liberté, la justice, le bien-être, la sécurité et la paix.

Le travail domestique en Afrique orientale est très proche de l’esclavage. De nombreux travailleurs domestiques n’ont pas de contrat et par conséquence ne sont pas bien payés ou bien payés en nature. Leurs salaires sont extrêmement bas. Par exemple, en Tanzanie, les domestiques « résidents » sont payés 20 $ par mois, ce qui ne correspond pas du tout à la charge et le temps de travail passé. Ils travaillent pendant plus de 12 heures / jour, en particulier ce qui vivent dans la maison. Ils s’occupent de toutes les tâches ménagères avec en plus la prise en charge des enfants, aller chercher de l’eau et du bois pour le feu, cuisiner, faire des tâches de blanchisserie, prendre soin des anciens et des personnes malades. En fait, ils s’occupent de toutes les tâches dans la maison sans aucune description de poste.

Un autre problème est le manque de protection sociale pour les travailleurs domestiques comme la sécurité sociale ou les congés de maternité; et ce d’autant plus qu’ils travaillent dans des conditions précaires sans équipements de protection, etc.

En outre, ces pays n’ont pas ratifié la Convention de l’OIT n°189 sur le travail décent pour les travailleurs domestiques. Comme il est stipulé dans la convention C189, à laquelle a contribué IDWF en 2010 et 2011, les travailleurs domestiques dans le monde entier constituent un apport important à l’économie du monde. Alors que le taux de chômage augmente dans notre région, le travail domestique crée des emplois pour les femmes et les hommes. Les travailleurs domestiques sont des travailleurs comme les autres travailleurs dans le monde. Ils sont humains et méritent les mêmes droits que les autres. Cela va dans le sens de tous les instruments internationaux qui protègent les travailleurs et les droits de l’homme tel que spécifié dans la Convention C189 de l’OIT.

IDWF est également préoccupé par la situation alarmante destravailleurs domestiques migrants d’Afrique de l’Est vers le Moyen-Orient. La région et IDWF en général, ont comme priorité de s’assurer que les travailleurs domestiques migrants soient protégés et donc IDWF devrait intervenir sur ce phénomène.

Pourquoi les enfants et les jeunes sont spécifiquement concernés par cette question ? Le lieu pour les enfants et les jeunes de moins de 18 est à l’école. Notre région doit investir dans l’éducation afin de développer et d’éradiquer la pauvreté, l’analphabétisme et les épidémies. Faire travailler des mineurs d’âge est contraire à la Convention n°182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et la convention n°138 sur l’âge minimum du travail.

Pouvez-vous nous parler d’IDWF et ses actions dans la sous-région ?IDWF est la Fédération internationale des travailleurs domestiques.

Dans notre région, IDWF a mené les actions suivantes :

# Identifier les travailleurs domestiques dans la région etleur offrir des formations sur l’organisation et le recrutement, les droits des travailleurs domestiques, le syndicalisme et la planification stratégique.

# Les unir avec d’autres travailleurs domestiques dans la région et dans le monde grâce à des réunions ou groupes « WhatsApp ».

# Partager et échanger sur les questions relatives aux travailleursdomestiques et les travailleurs domestiques migrants par groupes WhatsApp, par email ou via le réseau IDWF et notre site web.

# Renforcer la solidarité avec d’autres mouvements de main-d’œuvre comme les fédérations syndicales et d’autres organisations telles que l’OIT, le centre de solidarité et les coalitions nationales d’IDAY.

# Organiser et soutenir des campagnes pour la ratification de laConvention C189 de l’OIT.

# Organiser une formation dans la sous-région sur les questionssyndicales et les travailleurs domestiques migrants.

# Participer à des forums internationaux comme celui d’IDWFen 2013 à Montevideo, en Uruguay.

# Communiquer régulièrement avec les affiliés pour faciliter leurparticipation active à IDWF et les soutenir techniquement

Dans le cadre du projet régional domestique, IDAY a pu

travailler avec Fédération internationale des travailleurs

domestiques. Vicky Kanyoka est la coordinatrice IDWF

pour la sous-région sur le travail domestique; elle a

gentiment répondu à nos questions et donne un éclairage

très précis sur la situation des travailleurs invisibles.

Entretien avec Vicky Kanyoka 1

©IDWN ILO blog

www.iday.org IDAY p. 7 / été 2016

Entretien / Vicky Kanyoka

Vicky Kanyoka a travaillé pendant plus de 20 ans dans le syndicat CHODAWU et a également coordonné pendant 10 ans un projet soutenu par l’OIT sur le travail des enfants et les enfants travailleurs domestiques. Depuis 2009, elle travaille pour la Fédération internationale des travailleurs domestiques (IDWF) comme coordinatrice régionale pour l’Afrique.

Selon IDWF, quels sont les éléments clés pour améliorer la vie des travailleurs domestiques et les conditions de travail dans la sous-région ?Selon IDWF, je dirais qu’il y a 4 éléments clés pour améliorer la vie des travailleurs domestiques et leurs conditions de travail dans la sous-région. Nos gouvernements devraient commencer par la ratification de la Convention de l’OIT n °189 sur le travail décent pour les travailleurs domestiques et la convention C182 de l’OIT sur l’élimination des pires formes de travail des enfants. Ensuite, les pays ont besoin d’appliquer la législation du travail, telles qu’une augmentation et le renforcement des inspecteurs pour contrôler les lieux de travail. Un autre élément clé est d’organiser les syndicats des travailleurs domestiques et de s’unir en syndicats puissants pour dépasser l’exploitation et les abus. Le quatrième élément est de définir des mesures spécifiques pour protéger et respecter les travailleurs domestiques migrants.

Quels sont les principaux partenaires à inclure et comment devraient-ils travailler ensemble? Quel est le rôle des syndicats? Et quel pourrait être le rôle des ONG locales ?Les principaux partenaires à impliquer sont toutes les organisations prêtes à soutenir les travailleurs domestiques, comme nous l’avons fait au cours de la campagne pour la ratification de la convention C189 de l’OIT. Cela comprenait des associations, des groupes de femmes, des ONG, des groupes de travailleurs domestiques migrants, des organisations religieuses, la fédération syndicale, des syndicats, des groupes de jeunes, des travailleurs informels, des universitaires, des chercheurs, des réseaux, etc. Nous avons également eu des organisations internationales telles que FES, SC, Amnesty international, les Fédérations syndicales internationales (comme UITA, CSI), etc.

D’autres organisations collaborent avec IDWF en fournissant un soutien technique et financier ; d’autres en partageant leurs moyens et en collaborant, notamment pour les ressources humaines et les finances ; d’autres prennent leur responsabilité de mener des recherches ; d’autres choisissent de partager leur expérience. Mais tout dépend des rôles définis par un accord. Le rôle majeur des syndicats partout dans le monde est de défendre et de protéger les droits des travailleurs dans le monde du travail. Je pense que la majorité des ONG sont bonnes et experts en leur domaine. Ils peuvent nous soutenir dans les formations, la recherche et la documentation pour ne citer que quelques exemples.

©Lina Karlsson de Union to Union.org

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LuttEr ContrE La MaLtraitanCE dEs EnfantsDans la région de Kara au Togo, de nombreux enfants voient

leurs droits régulièrement bafoués. Les formes de violence qu’ils subissent sont diverses : obligation de travailler dès un jeune âge, accusations de sorcelleries conduisant à l’exclusion familiale et sociale et à des violences mentale et physiques allant parfois jusqu’à l’infanticide, traffic d’enfants ou encore exploitation sexuelle. Chacun de ces abus a un impact néfaste sur leurs scolarisation.

Ces maltraitances sont rendues possibles par le manque de connaissance des droits de l’enfant par la population, l’impunité, l’absence de système de protection effectif et le manque de structures de prise en charge des enfants vulnérables. Sensibiliser les communautés pour mieux faire connaitre et respecter les droits de l’enfant s’avère donc indispensable afin de lutter contre ces violences.

C’est ce qu’à entrepris de faire le RESOPE, un réseau d’associations locales membre de la coalition IDAY-Togo. A travers ce projet, l’association prévoit des activités d’information, de formation et d’éducation de la population locale sur les droits des enfants, les devoirs de la communautés et les démarches administratives et judiciaires à suivre en vue

de protéger les enfants de toute forme d’abus. Le projet vise aussi à créer des cadres d’échange communautaires afin que faire prendre conscience des méfaits de la traite humaine, de l’entrée précoce des enfants au travail et de divers autres abus. Cela s’accompagne d’un renforcement des capacités organisationnelles et opérationnelles des acteurs institutionnels et communautaires en matière de promotion et protection de l’enfance. Cela passe par exemple par la constitution de clubs de jeunes et des clubs de formation pour assurer le relai de la sensibilisation. L’enjeu est d’encourager des structures et attitudes garantissant la protection de l’enfant à long terme.

Durant la phase pilote d’une année, il est aussi prévu de fournir une assistance à une centaine d’enfants victimes ou à risque identifiés dans les communautés.

Grâce à un premier appui de l’Institut de la Banque Européenne de Développement, les activités pourront être lancées mi-2016. Mais des ressources supplémentaires sont nécessaires pour réaliser les objectifs de la phase pilote, d’un coût estimé de 29.611€. Soutenez cette initiative ! Contribuez à faire respecter les droits de tous les enfants dans la région de Kara, et in fine leur accès à l’éducation.

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IDAY InternationalRue des Jambes1420 Braine l’Alleud

News2016-06/BAP43