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Coup de soleil B.P. 2433, 75024 Paris cedex 01 tél : 01.45.08.59.38 fax : 01.45.08.59.34 courriel : [email protected] site : www.coupdesoleil.net « Lettre d’information » aux adhérents et amis de Coup de soleil n°34 17 décembre 2011

Lettre d'information n° 34

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Coup de soleilB.P. 2433, 75024 Paris cedex 01tél : 01.45.08.59.38fax : 01.45.08.59.34courriel : [email protected] : www.coupdesoleil.net

« Lettre d’information »aux adhérents et amis de Coup de soleil

n°3417 décembre 2011

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Lettre d’information n°34 - 3

EDITORIAL

Régie par la loi de 1901, l’association Coup de soleil aspire à rassembler les gens originaires du Maghreb et leurs amis. Elle a pour vocation première de renforcer les liens entre ces populations, quelles que soient leurs origines géographique (Algérie, France, Maroc ou Tunisie), culturelle (arabo-berbère, juive ou européenne), ou historique (immigrés ou rapatriés). Elle a aussi pour objectif de mettre en lumière les apports multiples du Maghreb et de ses populations à la culture et à la société françaises. Les activités de Coup de soleil sont essentiellement tournées vers l’information (réflexion sur l’histoire ou l’actualité du Maghreb et de l’intégration) et vers la culture (mise en valeur des livres, films, musiques et spectacles).Les adhérents de Coup de soleil peuvent se regrouper en sections régionales (comme ils le font aujourd’hui en Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Provence et Rhône-Alpes) ou en sections départementales (Pyrénées-orientales) pour démultiplier sur le terrain l’action de Coup de soleil. A travers ces objectifs et ces activités, les militants de Coup de soleil veulent contribuer à bâtir une «société française sûre d’elle-même, ouverte au monde et fraternelle» (art. 2 des statuts). Ils inscrivent résolument leur action dans le cadre d’une communauté de destin entre les peuples de la Méditerranée occidentale.

Vous êtes originaire ou ami du Maghreb ? Notre action vous intéresse ?

Rejoignez Coup de soleil ! [www.coupdesoleil.net]

La Lettre d’information de Coup de soleil n°34 du 17 décembre 2011 B.P 2433, 75024 Paris cedex 01 Courriel : [email protected] Site : www.coupdesoleil.net

Voici (enfin !) le n° 34 de la Lettre d’information, qui paraît dans ces derniers jours de décembre 2011. Le n° 33 remonte à fin juin 2010 et il se sera donc écoulé 18 mois entre ces deux parutions. L’explication en est simple : les temps sont durs sur le plan financier et nous avons du pratiquer, comme beaucoup, de sévères économies sur nos dépenses. La Lettre, entre autres, en a fait les frais.

Nous avons pourtant estimé, au moment où se profilait le 18e Maghreb des livres de février 2012, que nous devions tout de même, au préalable ... rendre compte de la 17e édition, telle-ment marquée par la révolution tunisienne de janvier 2011 ! On trouvera donc ici, en premier lieu, un copieux dossier sur ce 17e « MDL ». Nous avons ensuite fait des choix difficiles dans une actualité culturelle très riche. Nous avons, de même, du sélectionner ce qui nous paraissait le plus important ou le plus original dans ces 18 mois en matière de coopération, d’in-ternational et de société. Un salut à cinq personnalités amies disparues et six pages très denses sur la vie de l’association terminent le contenu de cette Lettre.

Le bouleversement géopolitique des printemps arabes et les « débats » biaisés sur la laïcité en France ont bien sûr particu-lièrement retenu notre attention. Ces deux sujets occuperont toujours la scène, sans aucun doute, dans les mois à venir et ils requerront de Coup de soleil une attention particulière.

Mais le premier semestre de 2012 sera surtout marqué par des élections de premier plan en Algérie et en France avec, en toile de fond, le cinquantenaire de l’indépendance algérienne : for-mons ici le vœu que cet anniversaire ne soit pas trop outra-geusement exploité, d’un côté ou de l’autre, à des fins électo-ralistes et qu’il serve, au contraire, 50 ans après, à apaiser les mémoires. Les membres de Coup de soleil, en tout cas, sauront s’y employer !

Georges MORIN

dessin de couverture : Le Hic (Alger)

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Lettre d’information n°34 - 4

DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRES

Au cœur de la manifestation : le livre et les auteurs

La librairie du Maghreb des livres proposait plus de livres encore que l’an passé. Quelque 2200 titres, romans, essais, beaux-livres, littérature jeunesse, BD, etc. : ceux des auteurs et intervenants invités bien sûr, mais beaucoup d’autres retenus par « nos » deux libraires : Philippe Touron (librairie Gallimard-Le Divan) pour l’édition française et Roger Tavernier pour les éditions étrangères (Algérie, Maroc, Tunisie, Belgique et Québec), qui avaient en outre réservé des tables à des éditeurs amis : éditions Bouchène, éditions Chevrefeuille étoilée et Marsa éditions.

Les auteurs invités à dédicacer leurs ouvrages étaient au nombre de 136, dont 23 venus du Maghreb grâce à l’aide des services culturels des ambassades de France à Alger, Tunis et Rabat. Outre les dédicaces, plus de la moitié (79) de ces 136 auteurs ont pu participer, sur la base du volontariat, à d’autres « prestations » que le Maghreb des livres leur offre, depuis trois ans maintenant, sur les conseils du Centre national du livre :

- neuf entretiens assurés, le samedi et le dimanche par Catherine Pont-Humbert, journaliste littéraire de France-culture, qui a pu ainsi recevoir une trentaine d’écrivains pour des entretiens face au public. Deux de ces séquences ont été remises en « carte-blanche » aux éditions Elyzad Tunis avec cinq de leurs auteurs et à la revue littéraire Etoiles d’encre avec quatre participantes ;

- cinq cafés littéraires animés par Gérard Meudal, journaliste littéraire, ont réuni une vingtaine d’écrivains, en alternance avec cinq séquences de lectures au cours desquelles Rafik Slama et les comédiens de la compagnie théâtrale Par Haz’Arts ont lu des extraits d’ouvrages présentés au MDL, en présence des vingt écrivains concernés ;

- à noter également la participation active de trois classes de lycéens (deux d’Ile-de-France et une de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur) et de leurs professeurs à deux tables-rondes. La première était consacrée à la littérature, autour du roman « La petite Malika » de Habiba Mahany et Mabrouck Rachedi, sur lesquels les lycéens de deux classes travaillaient depuis la rentrée de septembre. Un dialogue très fructueux s’est ainsi instauré, durant une heure et demie, entre les deux auteurs et leurs jeunes lecteurs. La 2ème table-ronde lycéenne réunissait une 3ème classe avec le réalisateur du documentaire « La Chine est encore loin », Malek Bensmaïl.

La littérature jeunesse, enfin, était mise à l’honneur à « l’espace-jeunesse », animé par les responsables du secteur pédagogique de l’Institut du monde arabe : présentation de livres, lectures de contes et animations variées.

A noter également que, pour cette 17ème édition du Maghreb des livres, les tables-rondes et rencontres ont fait une très large place à la littérature :

-la table-ronde 4 est traditionnellement consacrée au livre (les 3 autres le sont à l’actualité, à l’Histoire et à l’intégration) : elle traitait, cette année, de : « La place du livre dans le mécénat culturel au Maghreb »,

- les 4 rencontres rendaient toutes hommage à des écrivains maghrébins disparus : les Algériens Taos Amrouche et Mohamed Arkoun et les Marocains Mohamed Leftah et Edmond Amran-el-Maleh,

L’un des films projetés à « l’espace-vidéo » était consacré au grand poète tunisien Abou-El-Kacem Chebbi.

Autour du livre : un riche environnement culturel

- l’espace-revues accueillait trois revues d’Algérie, du Maroc et de Tunisie et six revues éditées en France sur les thèmes de l’intégration, (revues «plurielles» soutenues par l’ACSé).

- l’espace-vidéo offrait aux amateurs de documentaires une quinzaine de films projetés en boucle durant les deux après-midi de samedi et dimanche,

Le 17ème Maghreb des livres des 5 et 6 février 2011 :

les lettres tunisiennes à l’honneur

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Lettre d’information n°34 - 5

DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRES

- deux peintres et une photographe exposaient leurs œuvres sur les murs de la librairie ou de la galerie des Arcades,

- un calligraphe et trois dessinateurs de presse participaient à l’animation de l’espace librairie,

- le café-maure, enfin, offrait, bien sûr, la possibilité de se restaurer et d’étancher sa soif. Mais, comme à l’accoutumée, il a beaucoup servi aux auteurs et intervenants, désireux de poursuivre, de manière particulièrement conviviale, les conversations déjà engagées avec leurs lecteurs et auditeurs.

Un souffle particulier de liberté .Cette édition aura été très fortement marquée par l’évolution de la situation en Tunisie, où « la révolution du 14 janvier » venait de se produire. Beaucoup d’amis tunisiens, romanciers, essayistes, éditeurs, journalistes, tellement soucieux de témoigner de ce mouvement de libération, avaient fait le voyage de Paris. Le Maghreb des livres était donc sous les feux de la rampe, de nombreuses équipes de télévisions, des journalistes et des photographes des quatre coins du monde mettant la manifestation à profit pour venir à leur rencontre.

Outre le fait politique majeur que cet événement représente pour toute cette région du monde, chacun sentait bien qu’un peuple du Maghreb venait d’ouvrir toutes grandes les portes de la liberté. Une liberté tellement indispensable à la création littéraire !

L’hommage à Mohamed Arkoun, figure de proue d’un courant controversé, celui du rationalisme en Islam, s’est déroulé devant une salle comble en ce samedi 5 février 2011 au Maghreb des livres. Ghaleb Bencheikh et Rachid Benzine ont essayé d’expliquer au public pourquoi Mohamed Arkoun n’est pas de ceux qui laissent indifférent, pourquoi celui qui se définit comme “chercheur-penseur-enseignant” a été souvent incompris et parfois rejeté. L’intervention émouvante de son épouse Touria Yacoubi-Arkoun a porté sur les blessures subies, dues à la fois au comportement des musulmans à son égard après sa participation aux travaux sur la laïcité et à la réception de son œuvre par le grand public, notamment « De Manhattan à Bagdad : Au-delà du bien et du mal» après le 11-Septembre.

Les deux intervenants ont évoqué « le corpus officiel clos », « les ignorances institutionnellement organisées » et « les clôtures dogmatiques » dues au rétrécissement du champ intellectuel d’aujourd’hui, contre lequel Mohamed Arkoun a développé un concept de subversion destiné à construire un humanisme véritable.

La religion-forme, la religion-refuge, la religion-tremplin de ceux qui l’ont étatisée, idéologisée, manipulée à d’autres fins que la spiritualité ; la religion repaire dans laquelle se sont engouffrés les fanatiques, tout cela éloigne

l’islam de ses fonctions morales et spirituelles et le situe aux antipodes du nouvel horizon que Mohamed Arkoum voulait tracer au phénomène religieux.

S’éloigner des affirmations autoritaires et dogmatiques d’une vérité religieuse intouchable et soumettre l’étude des textes à des méthodes qui font appel à des critères scientifiques identifiables par tous tels l’histoire, l’archéologie, la linguistique, les théories du discours…voilà une approche inquiétante ! Le fait religieux passé au filtre de la raison critique, voilà un discours que les sociétés majoritairement musulmanes ne semblent pas encore prêtes à accueillir.

Le professeur d’histoire de la pensée islamique a été tout au long de sa carrière universitaire au cœur de nombreux débats, dans des pays musulmans comme en Europe ou aux Etats-Unis. Mais sa pensée reste à découvrir et ses œuvres à étudier.

Sadia Barèche

Hommage à l’islamologue Mohamed Arkoun

Bertrand Delanoé, maire de Paris et Georges Morin saluent l’universitaire constantinois Madjid Merdaci

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17 auteurs (sur 136) de cette17ème édition du Maghreb des livres

Il n’était pas possible, bien sûr, de vous offrir, dans ce numéro, le portrait des 136 auteurs qui nous ont fait l’amitié de participer

à cette 17ème édition du Maghreb des livres. Nous avons donc choisi d’en sélectionner 17

parmi ceux qui ont vendu le plus de livres au MDL, en essayant d’y inclure toutes les composantes de « notre » Maghreb

(le Maghreb « de là-bas » et le Maghreb « d’en-France ») : des auteurs d’Algérie, de France, du Maroc et de Tunisie,

avec une «louche» de plus pour ces derniers puisque nous honorions les lettres tunisiennes,

des jeunes et des moins jeunes, des hommes et des femmes, etc ... bref, de quoi justifier bientôt l’invention d’un nouveau logiciel

capable de réussir une sélection aussi subtile! ... Voici donc, par ordre alphabétique, « les 17 de la 17ème édition » ...

Anouar BENMALEK

Maïssa BEY

Claudia CARDINALE

Moncef GHACHEM

Albert MEMMI

FELLAG

Yesmine KARRAY

Colette FELLOUS

Abdellatif LAABI

Mohamed NEDALI

Jacques FERRANDEZ

Alia MABROUK RAYHANA

Jérôme FERRARI

Yamen MANAÏ

DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRES

Siham BOUHLAL Zakya DAOUD

Jerome FERRARI Moncef GHACHEM

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DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRES

Tunisie : la parole retrouvée

Le destin est parfois facétieux ! 14 janvier 2011 : la Tunisie se remet debout après avoir chassé la « famille régnante ». Et trois semaines après, le 5 février, c’est le Maghreb des livres, qui ouvre ses portes à Paris, avec les lettres tunisiennes à l’honneur ! Nous avons donc, dans l’urgence, rajouté au programme de la manifestation, déjà arrêté depuis l’automne 2010, une séquence « spéciale Tunisie ». Sadia Barèche l’a suivie avec la même passion que la foule très compacte qui a tenu à assister à ce débat, prévu de 20h à 21h30... et qui s’est achevé une bonne heure plus tard ! Elle nous en rend compte ci-dessous.

« Une dizaine d’amis, auteurs et universitaires tunisiens qui résident en Tunisie, nous font l’amitié de venir au 17e Maghreb des livres, qui met à l’honneur les lettres tunisiennes. Ces amis vous invitent à les retrouver, le samedi 5 février, à partir de 20h, sur le thème : «Tunisie, la parole retrouvée». Le professeur Mahmoud Ben Romdhane, ancien président d’Amnesty international, nous apportera son témoignage sur ces semaines historiques qui ont vu le peuple tunisien se remettre debout… » C’est ainsi que fut annoncée cette soirée mémorable, ajoutée, sans en modifier l’architecture, au programme qui se déroulait dans les prestigieux salons de l’Hôtel de Ville. Le rôle de la jeunesse ayant été déterminant dans le déroulement des évènements, la réalisatrice Fatma Cherif et Youssef Ben Smaïl, membre du mouvement citoyen Byrsa, ont également été invités à prendre la parole, l’une pour évoquer le rôle joué par Facebook dans la transmission spontanée et immédiate de l’information, l’autre pour saluer la victoire de la parole populaire sur la langue de bois habituellement utilisée par les officiels. Revenant sur le poids des réseaux sociaux, Fatma Chérif, a rappelé que « Facebook a servi de rempart contre la peur pour les jeunes qui ont commencé à mettre la photo de Bouazizi ou celle du drapeau tunisien en image de profil, renforçant l’effet de solidarité ». Les jeunes se sont révoltés. Mohamed Bouazizi, dont le maire de Paris a annoncé qu’une rue de la capitale portera son nom, s’est immolé. Mais le terrain avait été préparé de longue date par l’opposition tunisienne, dont les intellectuels qui peuvent contribuer à enraciner solidement les libertés fondamentales dans leur pays. Mahmoud Ben Romdhane a évoqué cet « hier » si proche : la parole brisée, la cooptation, l’allégeance au système, des espaces hermétiquement clos, le contrôle en Tunisie et à l’étranger, le bâillonnement de toutes les institutions, l’université conçue comme un lieu de dressage et de domestication avec des matières interdites comme la science politique. D’où la pauvreté des travaux sur la Tunisie actuelle et la fermeture à la recherche internationale. Les éditeurs en état de risque, non seulement pour leurs affaires mais pour eux-mêmes, leurs enfants, leur famille, « une politique qui s’inscrit dans la lignée de toutes ces tentatives visant à restreindre la liberté d’expression et à maintenir la fermeture au reste du monde ». Il a évoqué les systèmes de régulation de tous les agents sociaux, un système salarial corporatiste, l’omniprésence du parti RCD, une logique sécuritaire paranoïaque destinée en réalité à prévenir par tous les moyens l’émergence d’une société civile en droit de parler. Tout cela a contribué à faire prendre conscience que la démocratie était la seule voie de salut. Mais comment y arriver sans la disparition de tous les détenteurs du pouvoir ? Pour Youssef Ben Smaïl, le mouvement social ne s’est pas intégré aux appareils existants : un jeune choisit l’immolation pour échapper à l’indignité et cela entraine l’identification de toutes les classes sociales. Les jeunes sont allés casser les signes de l’indignité et les avocats, les syndicats, les enseignants et tous les autres les ont soutenus. Il s’agit d’une « Intifada sans élite, déclenchée par celui qui a refusé le mépris ». Aujourd’hui, la révolution a triomphé, le désir de liberté est immense en Tunisie et la population a montré sa force tranquille. Le pays s’est doté des institutions qui vont permettre la transition démocratique et préparer la Tunisie de demain avec des forces de l’ordre qui protègent le droit des citoyens et une nouvelle direction issue du suffrage et de la volonté du peuple. Le chemin est semé d’embuches mais la page est tournée. C’est l’impression qui nous restera de cette soirée émouvante qui a rassemblé un monde fou dans ce Salon Bertrand dont les murs ont rarement dû vibrer au son d’une révolution, fut-elle de jasmin.

Sadia BARèCHE

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Lettre d’information n°34 - 8

Mabrouck Rachedi et Habiba Mahany : deux jeunes auteurs face à leurs lecteurs lycéens

Dans tous les lieux de débat, un public très attentif

Gérard Meudal, grand-maître des cafés littéraires, ici avec Kaouther Adimi et Nathalie Funès (à gauche) et Albert Naccache (à droite)

Catherine Pont-Humbert interviewe de nombreux auteurs : ici le géographe Yves Lacoste

Maire-adjoint de Paris, Pierre Schapira ouvre la remise du prix Beur-FM-Méditerranée

On y mange (bien), on y parle (beaucoup) : c’est le café maure

Le moment magique des lectures de textes, avec les comédiens et les musiciens de la compagnie « Par Haz’Arts »

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Une pluie d’étoiles Dès sa naissance en janvier 2000, la maison d’édition Chèvre Feuille étoilée a fait de sa participation au Maghreb des livres, plus qu’une nécessité éditoriale, plus qu’un besoin de visibilité, un engagement et aussi un plaisir. Oui, au-delà de ce qui, professionnellement, justifie notre présence à ce très bel évènement, nous faisons de notre présence chaque année, une respiration festive, une rencontre essentielle, un débordement de ce que nous portons de pluralité, de métissage, de solidarité, d’ouverture au monde. De voyages aussi. Car le Maghreb des livres nous offre, à chacune de ses sessions, des rendez-vous inédits avec la littérature où se mêlent Nord et Sud, où s’entrecroisent les mots, les gens, les nationalités, où tombent les frontières, où le livre est à la fois le lieu singulier de chaque auteur et le lieu universel donné en commun partage. Il nous est permis d’y revoir des amis perdus de vue depuis des années, de nouer ou de renouer des liens, de nous passionner pour tel sujet ou tel autre, sans que le débat entraîne jamais des divisions irréductibles, mais pour qu’il permette au contraire la richesse des points de vue. Nous nous y sommes toujours inscrites comme par adhésion naturelle, comme dans notre maison, car nous partageons avec Coup de soleil la passion de la création littéraire, de la liberté d’opinion et de la Méditerranée.

Alors, quand Sadia Barèche m’a annoncé que l’équipe du MDL nous réservait un moment du programme pour l’anniversaire des dix ans des éditions Chèvre Feuille étoilée et de la revue Étoiles d’encre (fêté en 2010 à Montpellier), quand Georges Morin est venu ouvrir notre café littéraire avec sa chaleur habituelle et nous adresser des mots d’amitié, nous savions que nous nous enracinions

dans cette grande famille. Cet acte de reconnaissance confirmait ceux de 2007 et 2009 lorsque nous présentions deux livres importants « Mon père » et « Ma mère » (tous deux dirigés par Leïla Sebbar) qui, au travers de l’histoire des relations père-fille et mère-fils, constituent la rétrospective la plus sensible, la plus émouvante, mais aussi la plus vraie de l’Histoire sociale et pluriculturelle d’un Maghreb du début du 20e siècle vu par des êtres qui y ont trempé, non pas seulement leur plume, mais leur subjectivité profonde, celle qui n’a que les mots du vécu charnel et affectif...

C’est ainsi que nous avons pu présenter la maison d’édition, nos collections et la revue Étoiles d’Encre en compagnie de quelques unes de nos auteures, car, faut-il le rappeler, Chèvre Feuille étoilée est une édition de femmes, créée par des femmes des deux rives de la Méditerranée, pour des femmes de toutes les rives. Cécile Oumhani (« Plus loin que la nuit », Janine Teisson (« Liens de sang »), Karima Berger (« Filiations dangereuses »), étaient là pour trois livres dont les thèmes doivent plus à... leur être femme et à notre ligne éditoriale qu’au hasard... bien entendu. Trois livres qui relatent tous trois l’alliance entre les cultures, entre les femmes et leurs sociétés, entre la fiction et le réel, entre le Nord et le Sud. Nous avons aussi parlé de la revue et d’autres livres dont Sortilèges sahariens, un beau livre sur le Sahara que j’ai eu le bonheur de diriger. Un grand merci à toute l’équipe de Coup de soleil !

Behja Traversac

DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRES

«- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - N.B. Vos cotisations et dons sont déductibles, à hauteur de 66%, du montant total de vos revenus de l’année 2012 (sur 100 € versés à Coup de soleil, vous pourrez déduire 66 €, ce qui revient à nous verser 34 €. Reçu fiscal adressé en février 2013

Mme/M./(Nom :) ............................................................................. (prénom :) ……………………………………...............................

(adresse :) ..................................................................................... (tél. portable :) .........................................................................

....................................................................................................... (tél. domicile :) ........................................................................

�����........................................................................ (tel travail :) ............................................................................

� taux 1 : cotisation très réduite - 14 € minimum ...................€

� taux 2 : cotisation réduite - 28 € minimum ...........................€ (signature :)

� taux 3 : cotisation moyenne - 56 € minimum .............€

� taux 4 : cotisation pleine - 112 € minimum ...........................€

� taux 5 : cotisation de soutien - 224 € minimum....................€

BULLETIN D’ADHESION 2012 à l’association Coup de soleil

(adresse électronique :) ............................................................................................................................................................................

A renvoyer à « Coup de soleil, BP 2433, 75024 PARIS cedex 01 »

Fait à ..............................., le ...................................................

� je verse ma cotisation 2012 en qualité de membre actif par chèque joint à ce pli (5 taux à votre choix) :

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Lettre d’information n°34 - 10

DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRES

Préparation du Maghreb des livres

La ruche

Le cours du Maghreb des livres 2011, comme ceux des années précédentes, n’est pas un long fleuve tranquille. Il prend sa source… le premier septembre 2010 : c’est la rentrée, l’été n’a pas encore dit son dernier mot et une poignée de volontaires du MDL pose les premiers jalons du projet, en désordre et dans la bonne humeur. Cette première réunion, dite de cadrage, sera suivie d’une série d’autres réunions, d’abord bimensuelles, puis hebdomadaires, jusqu’à la veille du jour J, le 5 février 2011, date de l’ouverture de la 17ème édition du MDL, dans les salons retrouvés de l’Hôtel de ville de Paris.

Pendant ces cinq mois d’une aventure éprouvante et exaltante, parsemée d’embûches et de satisfactions, de tensions et de détentes, de frictions et de complicités, de crispation et de décontraction, de moments alternés de découragement et de confiance, de couleuvres avalées à la hâte et de vives colères, de grincements de dents et de mouvements d’humeur, le groupe dit de pilotage du MDL s’active, tel une ruche, l’ordre et la discipline en moins, et, toute modestie rentrée, l’imagination créatrice en plus.

Le programme est chargé, les objectifs sont ambitieux, les tâches innombrables, et les sensibilités parfois divergentes. Il s’agit de marcher dans le même sens tout en s’accommodant de la diversité des points de vue, d’aller de l’avant tout en risquant de se cogner contre des murs inattendus, de ne pas perdre le cap sans sous-estimer les obstacles et les résistances et en sachant qu’un clash peut se produire à tout instant. La quadrature du cercle ? Pas vraiment mais ça y ressemble. La machine crisse

car des grains de sable s’y insinuent... et pourtant elle tourne !

Un programme chargé ? Sans doute, car il faut tenir une quinzaine de réunions de deux heures chacune, avec des participations tournantes au gré des calendriers des uns et des autres, et y traiter des sujets aussi hétéroclites que : le choix des thèmes, les contacts, parfois difficiles, avec les intervenants souhaités et les auteurs sélectionnés, la mise en œuvre de la communication, le choix et la diffusion de l’affiche, la délimitation des secteurs d’opérations, la répartition des rôles, la confection des badges, la mise en place de la signalétique, la sélection d’un traiteur, etc. Il faut aussi organiser des rencontres de concertation-régulation avec les services de l’Hôtel de ville de Paris et ajuster la programmation en conséquence, prendre et reprendre contact avec la multitude d’acteurs de ce projet tentaculaire, consulter, comparer, commander, décommander, etc.

Des objectifs ambitieux ? Assurément car il s’agit rien moins que d’offrir à un public nombreux, varié et exigeant, un panorama vivant, et aussi complet que possible, de la production littéraire de l’année, en rapport avec le Maghreb, éditée en France et dans les pays du Maghreb, tout en favorisant les échanges et les débats par l’organisation et l’animation de rencontres, tables-rondes, cafés littéraires, entretiens et lectures publiques, sur des thèmes porteurs d’enjeux et de perspectives. Une heureuse coïncidence fait que le succès de la révolte tunisienne vient se conjuguer avec la mise à l’honneur cette année des lettres tunisiennes. En outre cette offre principale de littérature doit s’accompagner, dans un climat de convivialité,

De septembre à février, chaque année, une douzaine de responsables et de bénévoles de Coup de soleil s’agrégent en une étrange tribu : le GP/MDL ou groupe de pilotage du Maghreb des livres.

Tewfic Benkritly nous propose une plongée dans cet univers...bourdonnant

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DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRESd’activités aptes à répondre à des attentes aussi diverses que celles des jeunes (espace jeunesse et tables rondes lycéens), celles des gourmands de spécialités orientales (café maure), celles des amateurs d’art (exposition de peintures et de photos, projection de vidéos, dessinateurs BD en action, atelier de calligraphie), celles des lecteurs friands de dédicaces, etc. De quoi donner le vertige. Comment une entreprise artisanale, certes industrieuse, mais brouillonne et inégalement disponible, peut-elle prétendre mener à bien un si vaste projet ? .

Des tâches innombrables ? Elles le sont. De plus leur distribution et leur prise en charge ne vont pas sans difficultés. Quant à leur réalisation, elle s’avère parfois aléatoire. Qui fait quoi ? Comment ? Dans quels délais ? Dans quel ordre ? En binôme avec qui ? Avec quel degré d’autonomie ? C’est là souvent que le bât blesse. La conduite collective a du bon, lorsque le collectif fonctionne, que le cap est gardé et que les limites d’attribution sont respectées.

Mais dans une configuration aussi informelle, les franchissements de frontière ne sont pas rares, la tentation centralisatrice affleure et les susceptibilités s’entrechoquent. Les idées fusent, chacun a un point de vue sur tout et il arrive que la discussion s’enlise, virant dangereusement à la palabre. Après les mises au point et les rectifications de tir appropriées, la machine se remet en branle… Jusqu’au prochain toussotement et au prochain redémarrage, car la magie associative opère, la ferveur et l’effervescence reprennent le dessus, et ça redémarre toujours. Et ce malgré les obstacles de toutes natures : tel intervenant est injoignable, tel autre se désiste au dernier moment, certains auteurs tardent à répondre, des lenteurs administratives entravent la venue de certains autres, la négociation avec tel prestataire piétine, des stratégies et des logiques s’affrontent, les contraintes financières sont là, etc. De toute évidence, sans le labeur continu et l’opiniâtreté du personnel permanent de Coup de soleil, pierre angulaire de l’édifice MDL, la mission aurait été impossible à remplir.

Des logiques et des sensibilités divergentes ? Parfois, car les acteurs concernés ont des motivations et des exigences propres, qu’il n’est pas toujours aisé de concilier : celles par exemple des organismes officiels partenaires associés à des titres divers à cette manifestation, celles des libraires soucieux de résultats commerciaux autant que de qualité littéraire, celles de l’association, qui entend préserver la dimension « tous publics » et favoriser la promotion d’auteurs nouveaux et peu connus, celles de ses membres dont les priorités, les critères de choix et de formulation des thèmes, les critères de sélection des auteurs, les principes d’organisation et de conduite des réunions préparatoires et des opérations de terrain, peuvent être différents. Arbitrages et compromis sont souvent nécessaires.

Est-ce à dire que toutes ces difficultés conduisent à des blocages insurmontables qui compromettent le projet ? Sûrement pas, si on en juge par sa longévité : 17 ans, une traversée au long cours, orientée par une sorte de gyroscope invisible qui en assure la bonne direction.

Toutefois l’exercice n’en demeure pas moins, chaque année, acrobatique, mais globalement satisfaisant pour toutes celles et tous ceux qui se sont engagés dans cette aventure et qui, en fin de course, peuvent se réjouir du résultat final. Résultat assez honorable, semble-t-il, en dépit des tribulations de parcours et de l’amateurisme relatif des membres du groupe de pilotage. Résultat encore perfectible sans doute. Le MDL 2012, qui pointe déjà son nez, en fera-t-il la preuve ? Au fait qui est prêt à rempiler ? Qui est prêt à entrer dans la danse ?

Tewfic BENKRITLY

Une ruche... et d’infatigables abeilles

Une ruche pleine d’infatigables abeilles, nous dit Tewfic. Des abeilles qui n’ont pas rechigné à la tâche : depuis le début septembre 2010 pour la préparation jusqu’au déménagement au soir du dimanche 6 février 2011, tout le monde a été à la manœuvre, chacun passant allégrement des secteurs « intellectuels » (livres, débats, etc.) aux secteurs « manuels » (aménagement d’un stand, mise en place des sacs poubelles, etc...).

Il convient de nommer ici toutes celles et tous ceux qui se sont engagés avant, pendant et après le Maghreb des livres. Car c’est à cette équipe que revient le « miracle » annuel qui nous a à nouveau permis de réussir cette 17ème édition de février 2011 : Charles Aleixandre, Hafida Babour, Sadia Barèche-Messaoui, Marie-Louise Belarbi (à Casablanca), Lila Benazza, Amine et Tewfic Benkritly,

Eve et Nelly Boblin, Mourad Bouaziz, Elisabeth et Faouzi Daldoul (à Tunis), Jean-Baptiste Gaillard, Josette Goyon, Megdouda Hamoui, Farid et Souheila Hassen-Khodja, Yvette Langrand, Nassima, Samia et Soraya Messaoudi, Sandra Michel, Georges Morin, Jamila Oumahi, Francis Parienty, Jacques Riva, Michèle Rodary, Roger Tavernier, Fatma Triki, Fatiha Zemmoura-Simon, Nadia Zouala et Mourad Zouyène ... entre autres ! Toute cette fine équipe vous attend en page 12.

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Lettre d’information n°34 - 12

Charles Aleixandre Hafida Babour Sadia Bareche-MessaouiMarie---Louise

Belarbi Lila Benazza

Amine Benkritly Tewfic Benkrilty Eve Boblin Mourad Bouaziz Elisabeth Daldoul

J-B Gaillard Josette GoyonSouheila & Farid Hassen Khodja Yvette Langrand Samia Messaoudi

Nassima & Soraya Messaoudi Sandra Michel Jamila Oumahi Francis Parienty

Michèle Rodary Roger Tavernier Fatiha Zemmoura-Simon

Nadia Zouala Les jeunes bénévoles de l’AFTAM

Le groupe de pilotage du MDL : une bien belle équipe !DOSSIER : LE 17ème MAGHREB DES LIVRES

Lila Benazza

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Lettre d’information n°34 - 13

Le Maghreb des livres ? C’est quoi ?

Durant les deux journées du samedi 11 (de 11h à 21h) et du dimanche 12 février 2012 (de 10h à 20h), cette 18ème édition du Maghreb des livres vous offre : - une librairie avec tous les livres publiés en 2011, relatifs au Maghreb et à l’intégration. Des livres d’Algérie, de France, du Maroc et de Tunisie. Des livres en langues arabe, française et tamazight - un contact privilégié avec quelque 130 auteurs participant à des dédicaces, des cafés-littéraires, des entretiens et des lectures - des tables-rondes et des

rencontres - des espaces spécifiques pour les revues et pour la jeunesse - la rencontre avec des artistes : calligraphe, dessinateurs de presse, peintres et photographes - un café maure convivial, ouvert sans interruption durant les deux journées.

1. La librairie

Installée dans la grande salle des Fêtes de l’Hôtel de ville, la librairie s’organise en deux espaces, avec plus de 5.000 volumes, présentés à la vente par tables thématiques :

- l’édition française : vous y trouverez tous les ouvrages, romans, essais, beaux-livres, policiers, B.D., etc., relatifs aux pays du Maghreb ou aux populations de France qui y ont leurs racines, édités en France durant l’année 2011. Cette librairie « édition française » est tenue par Philippe Touron, de la librairie Gallimard-Le Divan.

- l’édition internationale : tenue par Roger Tavernier, cette 2ème librairie met à votre disposition un ensemble d’ouvrages de toute

nature, édités au Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie), voire en Belgique et au Québec, autres terres des diasporas maghrébines.

2. Les auteurs : dédicaces,cafés littéraires, entretiens

et lectures

- Les séances de dédicaces. Elles offrent à chacun des 130 auteurs invités (leur nombre varie, d’une année à l’autre, entre 120 et 140), venus de France, du Maghreb, ou parfois de plus loin encore, une heure de temps pour dialoguer avec son public et dédicacer son (ou ses) livre(s). Onze créneaux horaires se succèdent ainsi (six le samedi et cinq le dimanche), réunissant chacun une douzaine d’auteurs.

Compte-tenu du nombre et de la qualité des écrivains qui nous font l’amitié de venir au Maghreb des livres, le Centre national du livre (CNL), qui est à nos côtés depuis

Organisée par l’association Coup de soleil, la 18ème édition du Maghreb des livres

se tiendra à l’Hôtel de ville de Paris, les samedi 11 et dimanche 12 février 2012.

Elle mettra à l’honneur les lettres marocaines*

La vie de Coup de soleil est largement rythmée par notre manifestation-phare : le Maghreb des livres. Comme chaque année, aussitôt le MDL terminé, c’est d’abord la réunion de bilan qui se tient la semaine suivante pour tirer, « à chaud », tous les enseignements du Salon.

Les responsables de l’association ont ensuite un mois pour préparer l’assemblée générale de mars 2011 : le rapport d’activité, le rapport financier, le programme, le budget et l’élection du conseil d’administration en constituent le menu-type. Quinze jours après, le CA élit le bureau national ... et c’est reparti pour un an ! Et, déjà, le 18ème MDL de février 2012 pointe son nez : en trois réunions mensuelles, en avril, mai et juin on arrête les grandes lignes, l’architecture générale. Ces trois réunions d’avant l’été permettent aussi de commencer la sélection des livres parus depuis le 1er janvier 2011 et repérés par celles et ceux qui ont commencé à « éplucher » Livres-hebdo, cette revue qui signale toutes les parutions des livres édités (ou diffusés) en France : un comité de sélection retient, dans leurs listes, les auteurs qui seront invités à dédicacer, ce qui permet de lancer, avant la fin juin, les invitations pour les livres parus au 1er semestre. Dès la rentrée de septembre, les réunions (groupe de pilotage du MDL et comité de sélection) reprennent, avec des rythmes qui s’accélèrent : tous les 15 jours jusqu’aux congés d’automne puis toutes les semaines de novembre à février (pour l’ambiance, voir l’excellente description qu’en fait Tewfic Benkritly en p. 10 et 11 de cette Lettre). Et, attention, pendant tout ce temps, pas question d’oublier les autres activités de l’association : les films ou spectacles à pro-mouvoir, les conférences-débats à organiser, les activités des sections régionales à soutenir et ... last but not least, la quête effrénée, auprès des pouvoirs publics ou des mécènes privés, des moyens financiers nécessaires à toute cette action multiforme !... Avec un salarié et demi (équivalant plein temps), c’est bien sûr le bénévolat qui tourne à plein pour faire face. Mais les défis sont là et il faut les relever !... Voici donc, à la date du 10 décembre 2011, l’architecture générale de cette 18ème édition du Maghreb des livres.

LE PROCHAIN MAGHREB DES LIVRES

* Créé en 1994 par Coup de soleil, le Maghreb des livres met chaque année à l’honneur, suivant une rotation triennale, la littérature de l’un des trois pays du Maghreb central : après la Tunisie en 2011 et avant l’Algérie en 2013, ce sont donc les lettres marocaines qui seront sous les projecteurs en 2012. Nous n’oublierons pas pour autant que l’Algérie accédait, il y a 50 ans, à l’indépendance. De nombreux ouvrages, romans et essais, sont parus (ou vont paraitre) à cette occasion et la 18ème édition du Maghreb des livres en sera bien sûr le reflet.

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Lettre d’information n°34 - 14

1994, nous a incités à mettre davantage leur présence en valeur. C’est pourquoi, depuis 2009, nous invitons la plupart des auteurs à participer, en plus des dédicaces, à l’une des trois activités suivantes :

- des cafés littéraires (une heure) qui réunissent, autour d’un journaliste spécialisé, trois ou quatre auteurs ayant écrit sur un thème voisin ;

- des entretiens (15 minutes) au cours desquels un auteur répond aux questions d’un journaliste sur son activité littéraire ;

- des lectures (15 minutes) durant lesquelles des jeunes comédiens lisent un ou plusieurs textes d’écrivains invités au Maghreb des livres, dans la mesure du possible en présence de l’auteur.

3. Des tables-rondes et des rencontres

Des tables-rondes (une heure et demie) et des rencontres (une heure) sont proposées au public du Maghreb des livres, qui peut ainsi s’informer et débattre sur des sujets variés, touchant toujours, bien sûr, au Maghreb et à l’intégration.

3.1 Les tables-rondes

• La première table-ronde ouvre le cycle dès le samedi à 11h30. Elle permet de suivre une prestation très originale : celle de lycéens d’Ile-de-France et d’autres régions du pays, qui ont travaillé, un trimestre durant, avec leurs enseignants, sur l’un des trois auteurs spécialement choisis (il y a toujours, en principe, un auteur lié à l’Algérie, un autre au Maroc et un 3ème à la Tunisie). Ils viennent ensuite au Maghreb des livres pour rendre compte de leur travail, rencontrer « leurs » auteurs et dialoguer avec eux face au public. Il s’agit d’une séance très encourageante, tant pour ces jeunes, qui ont manifestement pris goût à la lecture, que pour leurs enseignants bien sûr ... et aussi pour les auteurs, généralement ravis de ces échanges avec leurs jeunes lecteurs !

Les 4 autres tables-rondes sont plus « classiques » et réunissent trois universitaires et/ou journalistes, coordonnés par un 4ème spécialiste et qui traitent d’une question de fond. Elles sont respectivement consacrées à l’actualité, l’Histoire, l’intégration, et la littérature :

• L’actualité : Le thème retenu cette année est le suivant « Quel rôle pour les sociétés civiles dans la construction de l’unité du Maghreb ? »

• L’Histoire : « La solidarité du Maroc et de la Tunisie envers les Algériens dans leur lutte pour l’indépendance ».

• L’intégration : « L’immigration maghré-bine : une nécessité pour l’Europe ? ».

• La littérature : « L’écrivain marocain face à la pluralité des langues ».

3.2 Les rencontres

Ces séquences plus courtes (une heure environ) sont au nombre de quatre. Elles nous permettront, pour cette 18ème édition :

• de saluer la mémoire des six inspecteurs des centres sociaux d’Algérie (Max Marchand, Mouloud Feraoun et leurs compagnons algériens et français), assassinés à Alger, par l’OAS, en mars 1962 ;

• de rendre hommage à Frantz Fanon. Ce médecin antillais qui exerçait à Blida, près d’Alger, devint, par ses prises de positions lucides et généreuses, l’une des figures marquantes de l’émancipation du peuple algérien. Il est mort en décembre 1961, à quelques mois de l’indépendance ;

• de rendre hommage à des éditeurs français comme François Maspéro qui n’hésitèrent pas, durant la guerre d’Algérie, à braver la censure pour marquer leur soutien aux Algériens insurgés contre la colonisation ;

• de rendre hommage à Abdelkrim Khattabi, ce grand résistant marocain, né il y a 130 ans, en 1882, et qui combattit, durant la guerre du Rif, la main-mise de l’Espagne et de la France sur le territoire marocain.

4. Des espaces spécifiquespour les revues

et pour la jeunesse

4.1 L’espace-revues

Bien ancré depuis des années dans le Maghreb des livres, l’espace-revues accueillera, à nouveau, les stands de 6 revues éditées au Maghreb et de 6 revues éditées en France. 6 autres stands seront mis à disposition de nos

principaux partenaires de la presse écrite.

4.2 L’espace-jeunesse

Destiné aux plus jeunes visiteurs du Maghreb des livres, cet espace-jeunesse leur offrira, grâce aux équipes pédagogiques de l’IMA (Institut du monde arabe), un accès convivial à des livres pour enfants. Ils pourront aussi y entendre des conteurs et conteuses et même tester leurs talents de dessinateurs avec nos amis bédéistes et dessinateurs de presse présents à la manifestation.

5. La présence d’artistes

Comme pour chaque édition du Maghreb des livres, la salle des Fêtes abritera, au sein de la librairie, un atelier de calligraphie.

Le « club » de nos dessinateurs de presse, menés par l’ami Gyps, égaiera un autre espace de la librairie, avec le renfort, cette année, de Plantu et de Dilem.

Des expositions de peintures et de photographies seront présentées sur les colonnes de la salle des Fêtes et du salon des Arcades.

6. Le café maure

La gastronomie fait pleinement partie, pour Coup de soleil (... et pour tant d’autres !) de la création culturelle. Un grand espace est donc réservé à un excellent traiteur, dans le salon des Arcades : plats chauds et froids, salés et sucrés, pâtisseries, jus de fruit, café et thé seront toujours disponibles pour se restaurer, se désaltérer, se détendre, s’asseoir à une table avec des amis, des auteurs, échanger avec eux et refaire le monde ! …

•Contact général : Mourad Bouaziz et Jean-Baptiste Gaillard[[email protected]]

•Attachée de presse : Samia Messaoudi[[email protected]]

NB. Ce programme est régulièrement mis à jour sur le site de Coup de soleil [www.coupdesoleil.net]

LE PROCHAIN MAGHREB DES LIVRES

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Lettre d’information n°34 - 15

Pierre Bergé, vous venez de faire un très beau cadeau à la ville de Tanger en cette fin d’année 2010... Comment s’est prise pour vous la décision de vous investir dans cette librairie mythique qu’est la librairie des Colonnes?

Eh bien, c’est justement, parce qu’elle était mythique ! C’est une librairie renommée, que j’ai beaucoup connue autrefois, qui était menacée d’être dans la ruine, d’être détruite. Et parce que j’ai rencontré Simon-Pierre Hamelin, qui en était le directeur et qu’il a accepté de rester là... ça s’est fait ainsi...

Quelle est votre ambition pour cette librairie ?

Mon ambition est très simple, C’est d’abord d’en faire une librairie : c’est une grande ambition une librairie, ce n’est pas rien une librairie ! C’est l’endroit où se croisent les écrivains du monde entier, les langues du monde entier. C’est une chose rare, un terrain privilégié. En plus c’est aussi un lieu de liberté, de démocratie, où les gens se rencontrent et où il se passe beaucoup de choses.

Et cette librairie là a une particularité, et vous y teniez, c’est qu’on peut y lire des livres de plusieurs langues...

Oui, évidemment. On y lit des livres français, bien sûr, des livres anglais, cela va de soi, des livres espagnols, l’’Espagne est proche... mais surtout des livres arabes. Ecrits par des Arabes, des Maghrébins, mais aussi des livres traduits en arabe.. Vous trouverez Tolstoï traduit en arabe ! Ainsi que les plus grands écrivains du monde traduits en arabe

Quel est votre lien à vous avec la littérature maghrébine, qu’elle soit écrite ou pas par des Maghrébins ?

Je vais vous dire : je suis en train de constituer une bibliothèque très importante. J’ai déjà plus de 500 volumes de littérature très ancienne, comme par exemple l’édition originale du premier livre de Léon l’Africain. C’est une bibliothèque sur la littérature arabo-andalouse, essentiellement donc du Maghreb. Alors, voilà, je crois donc que j’ai un lien assez étroit !

Viendrez-vous au «Maghreb des livres» en février prochain ?

Une belle manifestation ! Et puisque vous m’y invitez...

propos recueillis par Mounia BELARBI

Pierre Bergé redonne à Tanger sa mythique librairie des Colonnes

CULTURE

L’homme d’affaires et mécène Pierre Bergé a racheté, en 2010, la célébrissime « librairie des Colonnes » à Tanger, fréquentée et chantée, durant des décennies, par tous les écrivains qui ont vécu et travaillé dans la ville du Détroit. La librairie rénovée a donc rouvert ses portes en décembre 2010. Pierre Bergé y était bien sûr et Mounia Belarbi l’a rencontré pour nos lecteurs

Leïla BEKHTI est une belle et jeune comédienne française, dont les racines familiales plongent du côté de Sidi Bel-Abbès, en Algérie... Elle sera à partir du 4 janvier 2012 sur les grands écrans, avec son partenaire Guillaume Canet et le jeune Slimane Khettabi, dans le dernier film de Cédric Kahn « Une vie meilleure », adapté du roman de Philippe Routier : Pour une vie plus douce (Stock). Les trois acteurs semblent avoir été particulièrement inspirés par cette belle et sombre histoire qui traduit bien le sentiment général de ce début de siècle. Un moment de l’Histoire où, malgré les révoltes arabes, malgré les « indignés », trop de peuples, au Nord comme au Sud, se sentent écrasés par des évolutions toujours plus folles et perdent toute envie de rêver, toute envie d’espérer.

décembre 2010

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Lettre d’information n°34 - 16

CULTURE

Placée sous le signe «Azeffoun à l’honneur», la 11e édition du Festival culturel national annuel du film amazigh à laquelle j’ai participé du 19 au 23 mars 2011, s’est tenue dans ce petit port entre mer et montagne dont les villages environnants ont pendant près d’un siècle donné naissance à des artistes hors pair qui ont alimenté la vie culturelle nationale sous toutes ses formes : musique classique, châabi, andalou, peinture, théâtre, cinéma…

Conçues au départ dans les limites strictes des missions imparties au HCA (Haut-commissariat à l’amazighité) : les premières sessions du Festival n’ont suscité que peu d’engouement. Les organisateurs, regroupés autour du commissaire Si El Hachimi Assad, n’en ont pas moins poursuivi leur bonhomme de chemin et persévéré malgré toutes les embuches ; pari tenu, ils ont réussi à se frayer une piste et à prouver que la diversité linguistique et culturelle, véritable miroir de la société, est une porte ouverte sur d’autres horizons ; « que le 7ème art comme instrument pédagogique et moyen d’éducation de la sensibilité et du goût pouvait être aussi un puissant vecteur d’information, de conscientisation et de communication ». En cinéphiles avertis et audacieux, ils ont tracé les voies qui donnent aujourd’hui au cinéma amazigh ses lettres de noblesse. Après son institutionnalisation il y quelques années, la classification internationale du Festival, lui permet aujourd’hui de prendre son envol, puisque devenu un événement culturel cinématographique phare en Algérie.

Une originalité a été introduite cette année qui consiste, en sus de la sélection officielle «Olivier d’or», en la création d’une catégorie dite «Prix panorama amazigh» visant à stimuler et encourager l’émergence de jeunes talents. Ils a

également été prévu la présentation hors compétition de « Clap amazighité d’ailleurs », pour permettre de porter un regard critique sur la production hors frontières. Le choix s’est porté sur cinq films du Maroc et du Canada, ainsi qu’une mention spéciale pour le film, Sur les traces de Taos Amrouche, réalisé par Sadia Barèche.

Et, en marge du festival, des tables rondes, une résidence d’écriture, des ateliers de formation et une importante conférence portant sur le « Cinéma et amazighité » ont permis des échanges d’expériences et même d’expertises de haut niveau entre artistes, créateurs et opérateurs culturels algériens et étrangers puisque des Marocains, des Tunisiens, des Belges, des Français «continentaux», et …des Corses ont participé à l’aventure.

Si l’on ajoute à cela le sens de l’accueil propre à cette région du monde, la disponibilité et la complicité de tous ceux qui se sont promis de faire de cette manifestation une réussite, l’enthousiasme des participants, l’euphorie du public de cette petite localité, jeunes, vieux, hommes, femmes pour qui la fête était au rendez-vous du 19 au 23 mars, on peut dire bravo au FCNAFA et souhaiter que les pouvoirs publics mettent à sa disposition les infrastructures nécessaires au développement rapide qu’il ne manquera pas de connaître, même si cette année le jury a estimé que l’Olivier d’or ne serait pas attribué.

Sadia BARECHE

A noter que le théâtre participe fortement à cette floraison de la culture amazigh au Maghreb : le 11 décembre 2011 à Batna, dans les Aurès, s’est ouverte la 3ème édition du Festival national culturel du théâtre amazigh : 22 troupes venues de toute l’Algérie et autant de représentations. Et c’est à Tizi-Ouzou que s’ouvrira, le 22 décembre, la 10ème édition du concours national de théâtre amazigh.

Sur la terre fer t i le d’Azef foun,hommage au cinéma amazigh

TAJMILT I U ’EFFUN, T IB ’ IRT N Y INA’UREN

mars 2011

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Lettre d’information n°34 - 17

Ils sont douze acrobates de Tanger, qui ont déjà fait tourner la tête à de nombreux spectateurs de France et d’Europe.

Les critiques de presse sont au 7ème ciel et il y a de quoi… Depuis quelques mois en tournée pour leur spectacle « Chouf Ouchouf », produit par la compagnie Zimmermann et de Perrot, ces artistes surprenants émerveillent le public et les critiques, qui ne tarissent pas d’éloges.

Chouf Ouchouf signifie en arabe « Regarde et regarde encore ! ». Un titre qui correspond on ne peut mieux à leur spectacle. Sur la scène, seul un mur, créé par les artistes eux-mêmes, fait office de décor. Pourtant un lien semble se tisser peu à peu entre le mur et les personnages qui, non seulement exécutent des figures incroyables, mais dansent et chantent également sur scène. Leurs mouvements contrastent avec l’immobilité apparente du mur. Habillés en short de plage, dans des tenues du quotidien, les acrobates semblent raconter la jeunesse marocaine avec son lot de murs qui enferment, qui isolent, mais contre lesquels une vie riche et dense se développe malgré tout. Un dynamisme qui explique aussi le succès international de la troupe.

Ce spectacle magnifique est aussi une belle aventure humaine. Le groupe acrobatique de Tanger a vu le jour en 2003, grâce à Sanae El Kamouni qui a voulu mettre en valeur cet art traditionnel de l’acrobatie au Maroc, en rassemblant divers artistes autour de ce projet. Selon elle, les figures acrobatiques développées au Maroc sont uniques au monde et se transmettent de façon ancestrale. Seulement, ces acrobates ne se produisaient jusqu’à présent que dans la rue, les cirques ou encore dans des complexes touristiques afin d’animer les soirées des hôtels. En créant l’association Scènes du Maroc en 2004 et en faisant appel au duo de metteurs en scène Zimmermann et de Perrot, la jeune femme a su donner à cet art ancestral une dimension actuelle et internationale.

Débordant de talent, des jeunes de Forbach (Moselle) rendent hommage à leurs pères et à leurs grands pères mineurs de fond, venus de France, d’Italie et du Maghreb.

Depuis 2004, après la fermeture du dernier puits de mine de charbon à Creutzwald, en Moselle, se tient chaque année un spectacle inédit : « Les enfants du charbon », qui rend hommage aux hommes et aux femmes de la mine. Après un premier succès réunissant 200 figurants et des milliers de spectateurs, les organisateurs ont créé l’association Les enfants du charbon.

Chaque année, le spectacle éblouit les spectateurs avec des effets de sons et lumière ainsi que de la pyrotechnie. Or, cet évènement spectaculaire n’est possible que grâce à l’association et au soutien de ses très nombreux bénévoles. Qu’ils soient figurants ou techniciens, ces centaines de bénévoles qui participent activement au spectacle sont pour la plupart des jeunes du quartier du Wiesberg à Forbach. Cette dimension sociale si présente dans la culture minière, les organisateurs ont en effet voulu la pérenniser en intégrant les jeunes du quartier à la création du spectacle. Cette année, les figurants sont même allés à la rencontre des enfants d’un centre d’aéré au Wiesberg, pour faire la promotion du spectacle et, pourquoi pas, les faire monter sur les planches en 2011…

Chouf Ouchouf : les acrobates de Tanger au sommet

« Les enfants du charbon» : hommage aux pères

CULTURE

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Lettre d’information n°34 - 18

En 1995, à l’occasion des 10 ans de Coup de soleil, Eric Fottorino nous avait fait l’amitié de signer « Mille et un soleils » (Stock) ouvrage dans lequel il avait recueilli les témoignages de plus de 70 membres et amis de Coup de soleil… Dans son avant-propos, il évoquait alors les temps difficiles pour les relations franco-maghrébines et la situation des Maghrébins de France. 1995, l’année de la fièvre d’extrême droite du printemps et des attentats de l’été. Saluant l’action de notre association depuis le milieu des années 80, Eric Fottorino soulignait également combien serait long le chemin restant à parcourir.

C’est un homme amical et disponible qui nous reçoit, visiblement heureux d’évoquer avec nous ses liens avec le Maghreb, nés d’une histoire familiale extraordinaire et émouvante.

Eric Fottorino est né à Nice, en 1960, et n’a jamais vécu au Maghreb. D’où, dès lors, lui vient cet attachement particulier pour l’autre rive de la Méditerranée ? Eric Fottorino est le fils naturel de Maurice Maman, Marocain et juif et de Monique Charbrerie, Française et catholique. Il grandira pourtant sans son père : la famille de Monique s’étant opposée à cette union, il vivra seul avec sa mère jusqu’à l’âge de 9 ans.

C’est à cette époque que sa mère rencontre puis épouse Michel Fottorino, kinésithérapeute originaire de Tunisie, qui lui donnera son nom et bien davantage. « J’ai eu longtemps le Maghreb dans le sang, sans le savoir. Vide, je me suis rempli par l’histoire de la Tunisie, que Michel m’a apportée ». Michel Fottorino était

originaire de Gafsa, dans le Sud de la Tunisie, ville dont son père, Marcel, était le maire depuis la Libération. « Un maire de trente ans qui avait reçu les clefs de la ville en 1940, après avoir mis en déroute une colonne allemande et empêché les pillages » raconte Eric Fottorino dans son ouvrage « L’homme qui m’aimait tout bas », le livre qu’il a consacré à son père adoptif en 2009, peu après que celui-ci ait mis fin à ses jours. Il y évoque également les couscous, les soupes de fèves, la salade méchouïa, les makrouds et le thé à la menthe chez sa tante, la sœur de Michel. On comprend aisément que le jeune Eric, en quête d’identité et de repères, se soit nourri de l’héritage de son père adoptif pour se construire : « Le hasard a voulu que ma mère me mette au monde à Nice. Voilà qui sert bien mes plans d’apprenti tunisien. De Tunis à Nice, il n’y a qu’un glissement très doux : Nice, Tunis, une mer seulement les sépare, une mer de rien du tout. Et un père les relie. Je suis devenu le premier des Fottorino né de l’autre côté, Français mais de Tunisie, de toutes mes forces. Rarement effort d’intégration a été si constant dans le sens de la France vers l’Afrique du Nord ». « La Méditerranée m’a traversée avant que je ne la traverse » nous confie l’ancien directeur du Monde. Ce n’est que bien des années plus tard en effet, dans les années 1995, qu’il effectuera, avec son grand-père, le père de Michel, son premier « pèlerinage » en Tunisie.

La Tunisie donc, mais aussi le Maroc. C’est à l’âge de 17 ans qu’Eric Fottorino fait finalement la connaissance de son « autre père », Maurice Maman. C’est un médecin obstétricien, alors installé en France, mais qui est né et a grandi au Maroc, entre Fès et Rabat, et qui, bien que devenu citoyen français, a tenu à garder la double nationalité. Eric Fottorino nous confie peu connaitre le Maroc, mais il voit dans ce pays comme une part de son identité. Il s’y rendra d’ailleurs cette année, au moment de la Toussaint, accompagné de ses filles, sur les traces de ses ancêtres …

Une part d’hérédité marocaine par le sang, mais dont il n’a pu prendre conscience qu’une fois adulte, et cette filiation tunisienne « par procuration », léguée par l’homme qui l’a élevé. C’est cet étonnant mélange qui fait toute la beauté singulière de l’héritage maghrébin d’Eric Fottorino.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Gaillard et Georges Morin

A lire et à relire :

- « L’homme qui m’aimait tout bas » (Gallimard, 2009), consacré à Michel Fottorino, le «pére tunisien».

- « Questions à mon père » (Gallimard, 2010), consacré à Maurice Maman, le «pére marocain».

Ecrivain, journaliste, ancien patron du Monde :Eric Fottorino, ou l’homme aux deux pères

CULTURE

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Lettre d’information n°34 - 19

CULTURE

FELLAG : « Petits chocs des civilisations ». Il y eut la trilogie, «Djurdjurassic bled», «Un bateau pour l’Australie», «Le dernier chameau», et la pièce «Tous les Algériens sont des mécaniciens» dont les ancrages réels ou imaginaires se situaient en Algérie bien qu’émaillés de clins d’œil à la France. Avec «Petits chocs des civilisations», Fellag pose, cette fois, ses valises et son regard en France. Tout part d’un sondage d’opinion : le couscous serait devenu le plat préféré des Français ! Fellag interprète cette préférence en matière de cuisine comme un aveu de l’affection des « Français de souche » envers les Maghrébins. Et s’interroge : pourquoi cette affection s’exprime-t-elle si rarement ? Sans doute par « pudeur »… Chez Fellag, l’absurde et le burlesque se mélangent et forment un cocktail explosif. Petits chocs des civilisations « surfe » malicieusement sur les peurs, la méfiance et les clichés que les uns et les autres s’inventent pour se protéger des uns et des autres. C’est un délire sur la zizanie entre l’Islam et l’Occident, entre le Nord et le Sud, la France et l’Algérie, la Chine et le Cosmos… Actuellement en tournée dans toute la France / www.fellag.fr

Michel BOUJENAH : « Enfin libre ». Ses yeux, bleus comme le ciel de la Méditerranée, pétillent de malice. Son sourire étincelant comme un soleil illumine son visage… L’artiste est heureux d’être sur les planches de ce navire qu’il aime, le théâtre. Il n’a pas son pareil pour taquiner son public… Un retardataire, un rire saugrenu ou tonitruant, une réflexion à haute voix, il les attrape au vol pour partir dans des improvisations savoureuses, quitte à en perdre le fil… Boujenah revendique dans un grand éclat de bonheur d’être « enfin libre » et de pouvoir faire ce qu’il veut… Soyez rassuré, il n’y a aucun dilettantisme. Ce n’est pas le genre de la maison ! Et puis, comme le comédien le rappelle : « La liberté n’est qu’un mot quand on n’en a pas les moyens. » En trente ans de carrière, et cinquante-cinq ans de vie, Michel Boujenah s’est donné les moyens et, dans une sorte de happening, l’humoriste mène son spectacle avec beaucoup de précision et de tendresse. Jusqu’au samedi 31 décembre 2011, au théâtre du Gymnase, à Paris / 01 42 46 79 79 / www.theatredugymnase.com

Guy BEDOS : « Rideau ! ». Cinquante ans qu’il s’allonge sur les scènes de théâtre ou de music-hall. Elles sont plus propres que les divans de psychanalystes. N’en déplaise à Freud, c’est sa psychothérapie à lui. Il se lâche, balance, vocifère et purge, devant des salles combles qui rient et paient pour ça : « Je ne vais pas dépenser le double pour un type qui ne se marre même pas et qui n’applaudit jamais. » Il n’a jamais connu l’assagissement. Il attaque, pourfend. Et tout y passe. Sa mère, les femmes, les mômes, le monde dans tous ses états et tous les états du monde. Pitre grave ou chimiste fou, Bedos écrit à l’acide, enrage et désespère. Tous les racismes le hérissent. Il passe au crible les défaites successives des socialistes divisés, les victoires de la bêtise arriviste et des leçons non retenues. Il fait scandale et des émules, énumère les peurs panique d’une actualité moins drôle que lui : maladies, terrorisme, ignorance, etc. Sketchs cultes, revue de presse, best of des best of, Guy Bedos se donne en spectacle en fauve acharné. Il rend hommage à ses maîtres, Vian ou Prévert qui l’incitèrent à écrire, Signoret, sa « grande soeur et son prof de Sciences Po ». Il sort les griffes partout ailleurs. Il en a ras-le-bol, Bedos. Il a tout dit sans radoter. Dernier coup de gueule. Dernier spectacle, premiers adieux, « rideau ! » dit-il. Il promet d’arrêter là. Il va ouvrir les vannes, lancer les dernières salves et essayer chaque soir d’enfin mourir sur scène. Pour conjurer la mort en riant. Et si tout va bien, recommencer. Jusqu’au samedi 14 janvier 2012, au théâtre du Rond-Point, à Paris / 01 44 95 98 21 / www.theatredurondpoint.fr

Quatre amis de Coup de soleil sur les planches

Amazigh KATEB. Le fils du grand écrivain Yacine Kateb est aujourd’hui âgé de 39 ans. Musicien et chanteur aussi talentueux qu’inclassable, il avait fondé à Grenoble, il y a 20 ans, le célèbre groupe Gnawa diffusion, mis en sommeil en 2007, après 15 années d’une longue et belle aventure. Eh bien, c’est reparti, le groupe renaît et se ressoude autour de son « chef » charismatique : ils remonteront sur scène au printemps 2012. Patrick Labesse, du journal Le Monde a demandé à Amazigh ce que serait « la veine de ce nouveau projet ? » Réponse de l’intéressé : « Il ne s’agit évidemment pas de jouer la carte de la nostalgie et de refaire les choses à l’identique. Il va y avoir de nouvelles sonorités, mais je suis toujours dans la même dynamique, les même trucs qui me font marrer, me tiennent à cœur ou me révoltent.Il y a des textes plutôt politiques, en arabe, en français, en kabyle - que je ne parle pas -, et qui sont virulents par rapport au tournant qu’a pris le monde arabe, à la montée de la religion. On est libre de vivre sa vie sans que la religion vienne régir notre quotidien. Qu’elle reste là où elle doit être, c’est-à-dire une histoire de croyance personnelle. Si, aujourd’hui, il se passe le contraire de ce que les révolutions arabes auraient dû apporter, c’est que les régimes qui ont précédé ceux qui viennent de gagner étaient tellement vides, qu’ils ont laissé un espace énorme ».

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COOPERATION

De l’eau et de la culture !La Région Haute-Normandie et la Wilaya (Département) de Béjaïa sont engagées dans un soutien au projet « contribution à la connaissance de la ressource en eau du bassin versant de la Soummam » porté par les universités de Haute-Normandie et de Bejaïa. Ce projet de recherche pluridisciplinaire est destiné à fournir aux responsables algériens des éléments d’aide à la décision et à proposer des outils pour une meilleure gestion de la vallée de la Soummam. L’année 2012 permettra de poursuivre ce programme de coopération ainsi que d’élargir la coopération universitaire à d’autre domaines, toujours en lien avec les problématiques et enjeux locaux.

La mise en relation d’acteurs associatifs des deux régions et l’accompagnement de leurs projets constituent le second axe de la politique de coopération, adapté au contexte institutionnel algérien et répondant aux attentes, exprimées de part et d’autre, d’un appui aux initiatives locales. A ce jour trois thématiques principales sont ainsi abordées : la citoyenneté, l’éducation à l’environnement (de manière articulée avec l’action de coopération sur la Soummam) et l’action culturelle.

En 2011 le Conseil régional et l’Assemblée populaire de wilaya ont ainsi soutenu l’organisation, par l’association rouennaise Tafsut et le Théâtre régional de Béjaïa, d’une semaine de rencontres artistiques composées de stages animés par des professionnels haut-normands, de productions communes franco-algériennes et de restitutions, sous la forme de spectacles et performances artistiques dans la ville de Béjaïa. Sur ces bases, il est prévu en 2012 la poursuite et le développement progressif de ce volet de la politique de coopération.

Juillet 2011 à Béjaïa : les artistes de la coopérationOrganisée par l’association Tafsut (« printemps » en langue berbère), et coordonnée sur un plan artistique par le plasticien rouennais franco-algérien Saïd Atek ( photo du haut) et ses partenaires du Théâtre de Béjaïa, l’action de coopération a consisté à mettre en place, à Béjaïa, quatre ateliers de création co-animés par des artistes professionnels de Haute-Normandie avec leurs homologues algériens. A l’issue de ces ateliers – du 18 au 28 juillet – des représentations publiques ( photo ci-contre) ont eu lieu dans différents lieux de la ville, de même que la réalisation de reportages photo et vidéo. Outre Saïd Atek, étaient concernés, côté haut-normand, Nicolas Diologent, créateur de film d’animation, le dessinateur Patrice Marchand, Luc Perrot de la Compagnie de théâtre de rue « La Litote » et deux de ses comédiens, Annie et Alain Coci, respectivement photographe et vidéaste.

Comme en témoigne la presse algérienne, l’ensemble de l’opération a rencontré un écho très favorable, de la part du public, qui a pu assister aux restitutions du 28 juillet, comme de la part des artistes algériens impliqués tout au long des ateliers qui se sont déroulés en différents lieux du Théâtre de Béjaïa. Cet enthousiasme des participants algériens était palpable lors de notre visite des ateliers, de même que la satisfaction des artistes haut-normands alors en situation d’animateurs. Loin de se présenter comme une simple « action de diffusion » de créations françaises à l’étranger, la semaine de rencontres s’est véritablement présentée comme une démarche de partage et de coopération artistique. Le projet d’une réédition, mais également celui d’une autre semaine de rencontres qui serait organisée en Haute-Normandie cette fois, ont été naturellement évoqués.

Partenariat algéro-français entrela Région Haute-Normandie (France)

et la Wilaya de Béjaïa (Algérie)

juillet 2011

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Lettre d’information n°34 - 21

COOPERATION

Les voyages forment la jeunesse. Ils forment tout autant les journalistes. Mon séjour de deux mois à Paris pour un stage au sein de la rédaction de Paris-Match a été pour moi une expérience marquante. J’en remercie tous ceux qui l’ont rendue possible : l’ambassade de France et l’IFC (Institut français de coopération de Tunis) qui ont sélectionné ma candidature, Hmida Ben Romdhane, Mongi Gharbi, Slaheddine Grichi et Faouzia Mezzi de La Presse, qui ont cru en moi, les membres de l’association Coup de soleil, son président Georges Morin, Claudine et Paul Balta, Michèle et Benjamin Rodary et Michèle Bayar pour l’accueil chaleureux qu’ils m’ont réservé et pour m’avoir hébergé, moi et ma collègue, la talentueuse photographe Ons Abid (photo ci-contre), qui a partagé avec moi cette aventure. Je remercie enfin toute l’équipe de Paris-Match, en particulier son directeur Olivier Royant et son grand reporter François de La Barre, de m’avoir permis d’être témoin de la naissance de quelques numéros de ce magazine renommé.

Tant de choses se sont passées en deux mois ! J’en suis devenue plus riche professionnellement, mais aussi culturellement et humainement. La découverte de Paris, la ville des lumières, lieu de pèlerinage pour les amoureux de l’art, de la littérature et de la mode, le paradis pour

une journaliste débutante, spécialisée, de surcroît, dans la culture, a constitué en soi un stage, et quel stage! . La rencontre avec des auteurs et des personnes qui vous aident à voir plus clair : Georges Morin, Michèle Bayar et le couple de grands journalistes Claudine et Paul Balta qui m’ont généreusement offert leur toit, leur pain et leur savoir, et qui m’ont prodigué des conseils pour améliorer mon écriture, est une chance que j’espère avoir saisie. Et je n’oublierai pas Azouz, le vendeur d’anciens journaux du 19ème arrondissement, qui m’a, à sa façon, appris et apporté.

Dans ce cadre idéal, et même s’il n’est pas facile de s’imposer dans l’univers impitoyable d’un magazine tel que Paris-Match, de pouvoir produire des articles et se mesurer à un niveau plus élevé, l’ouverture dont a fait preuve l’équipe m’a permis d’en apprendre beaucoup sur le travail de chacun, le fonctionnement de chaque service et la fabrication de chaque numéro, dont les pages prenaient vie une à une sur le mur des bureaux des maquettistes. Plus encore, il m’a été possible de découvrir comment raconter une histoire au lectorat, en paroles et en images, comment lui apporter une information et l’émouvoir ou le faire rêver, tout en gardant cet équilibre entre «le choc des mots et le poids des photos». J’admire les rewriters, les plus belles plumes de Paris-Match, pour leur modestie et je remercie les membres du service culturel (Benjamin, Clélia, François et les autres) de m’avoir permis de collaborer avec eux et d’assister à leurs réunions. Un petit regret quand même -la journaliste débutante que je suis ne saurait l’occulter-, celui de ne pas avoir été davantage sollicitée (rédiger deux articles seulement en deux mois, est quelque peu frustrant) ou encadrée (impossibilité de m’affecter dans un service particulier), bien que je comprenne les implications de la course contre la montre dans laquelle l’ensemble de l’équipe de Paris-Match s’engage, à la confection de chaque numéro. Tout cela n’affecte en rien ma sincère reconnaissance pour l’amabilité et l’extrême gentillesse dont j’ai été entourée de la part de tous ceux que j’ai côtoyés et que je remercie d’avoir, d’une manière ou d’une autre, contribué à compléter l’échiquier de mon voyage et de mon stage.

A moi, maintenant, de mettre ce que j’ai appris au service de mon journal et d’assumer ma part dans la construction de la Tunisie, dont le nouveau portrait se dessine petit à petit.

Mon souhait est enfin, que d’autres jeunes collègues tunisiens profitent d’une telle opportunité, avec davantage d’encadrement.

Narjès TORCHANI

Deux journalistes tunisiennesen stage à Paris

Elles sont deux jeunes journalistes tunisiennes, deux papillons sorties du cocon étouffant de la Tunisie d’hier, venues respirer et travailler durant deux mois à Paris. Premier stage organisé par l’ambassade de France à Tunis, pour la presse de la Tunisie nouvelle : Ons Abid la photographe et Narjès Torchani la journaliste ont été confiées à Coup de soleil pour l’accueil (à Paris et à Perpignan) et à Paris-Match pour le stage professionnel. Dès son retour à Tunis, Narjès nous a offert un premier papier et Ons deux de ses photos prises à Paris. Merci à toutes les deux et bon travail à Tunis.

août,-octobre 2011

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INTERNATIONAL

Q - Coup de soleil parait s’être engagé pleinement dans le soutien aux printemps arabes, particulièrement auprès des Tunisiens. Est-ce vraiment le rôle d’une association culturelle ?

R - Nous sommes certes une association dite « culturelle » et ce secteur de la culture reste bien au cœur de nos activités, tout comme l’information. Mais ces deux outils sont au service d’une plus grande ambition : celle de valoriser en France l’image globale du Maghreb et de toutes les populations qui sont issues de cette région du monde. Cet objectif, fixé il y a 26 ans (l’association est officiellement née le 2 décembre 1985), s’appuie tout naturellement sur quelques valeurs fondamentales : la connaissance, l’estime et l’amitié réciproques que nous essayons de renforcer entre les rives de la Méditerranée, supposent en effet qu’y soient défendues, en premier lieu, la liberté (de penser, de parler, d’agir, de se déplacer) et la dignité de chacun (à travers l’égalité des droits économiques, sociaux, culturels, institutionnels).

Nous avons toujours veillé à éviter toute intrusion dans le domaine politique et partisan, en France ou au Maghreb, car cela risque d’être un facteur de division. Par contre, toute atteinte à ces valeurs fondamentales de liberté et de dignité, en France comme au Maghreb ou en Méditerranée, nous interpelle directement et nos prises de position sont alors sans ambigüité. Ce qui s’est passé dans l’ensemble du Maghreb et du monde arabe depuis la tragique immolation d’un jeune Tunisien en décembre dernier a représenté, à nos yeux, une quête évidente de cette liberté et de cette dignité, si souvent refusées ou si chichement mesurées aux peuples de la région. Depuis les années 70, l’Europe du Sud (Espagne, Grèce, Portugal), l’Amérique latine puis l’Europe de l’Est se sont tour à tour libérées de l’oppression. Le monde arabe y vient à son tour et d’autres peuples (on pense à l’Asie bien sûr) le feront tôt ou tard. Et là, depuis janvier 2011, c’est à nos portes, chez nos voisins de palier, au sein des peuples dont nous sommes issus, que se lève ce formidable mouvement. Comment imaginer que nous y restions insensibles ?

Q - Alors, comment cela s’est-il concrétisé ?

R - D’abord, bien sûr, et immédiatement, à travers la multiplication des contacts, écrits et téléphoniques, avec les acteurs du changement et particulièrement nos amis de toujours : écrivains, journalistes, universitaires, artistes, qui sont nos principaux interlocuteurs au Maghreb depuis un quart de siècle. Beaucoup d’entre eux étaient aux premières loges avec, d’ailleurs, une modestie tout à fait inattendue après ce qui venait de se passer.

Q - Que voulez-vous dire ?

R - Je me souviens d’une série de conversations téléphoniques un soir de janvier 2011, avec des amis de Tunisie et dont j’ai retrouvé par la suite maints échos. C’était de la modestie, mais, comment dire ?... de la modestie en cascade ! J’ai eu d’abord les parents, bien sûr très fiers de la libération du pays, mais qui m’ont aussitôt indiqué que c’était aux jeunes du pays qu’il fallait d’abord rendre hommage : « C’est eux qui ont tout fait par leur intelligence, leur ingéniosité, leur audace, leur courage ! ». Lorsque j’ai parlé, un peu plus tard, aux enfants de la famille, ils ont d’abord acquiescé devant les propos de leurs parents, que je leur rapportais. Ils avaient certes conscience du rôle important qu’ils avaient joué mais ils n’ont pas tardé à me dire : « Oui, bien sûr. Mais tu sais, si nos aînés n’avaient pas combattu, certains depuis une cinquantaine d’années, les dérives autoritaires du pouvoir, s’ils n’avaient pas affronté arrestations, interrogatoires et prisons, nous n’aurions pas pu faire la moitié de ce que nous avons fait ». Et de rajouter aussitôt : « Et puis, même ce combat d’une génération pendant des décennies puis le nôtre ces derniers mois, n’ont pu renverser ce régime que grâce à la formidable explosion, venue du tréfonds du peuple, contre l’oppression et l’indignité qui frappaient l’intérieur du pays bien plus violemment que les villes de la côte ! ». Belle leçon de lucidité dans l’atmosphère euphorique qui régnait alors.

Q - Vous ne vous êtes pas contentés de parler, tout de même ?

R - Certes non, même si, dans ces circonstances, la parole et l’échange sont fondamentaux, de part et d’autre. Nous avons aussi manifesté notre solidarité publiquement, à travers nos écrits (articles de presse, prises de positions de l’association*) et à travers nos activités, tant à Paris qu’en régions. De nombreuses rencontres publiques ont jalonné ces derniers mois avec nos adhérents : à Paris, à Lyon, à Montpellier, à Perpignan, à Toulouse ou à Bordeaux, autour de livres, de films, de conférences-débats (voir en pages 30 à 36 les comptes-rendus d’activités). Nous avons même fait un déplacement en Tunisie, lors du long week-end de l’Ascension, avec une quinzaine de membres de Coup de soleil, pour mieux comprendre l’évolution du pays et pour nouer des contacts fructueux avec un mouvement associatif et culturel en pleine floraison.

Coup de soleil et les printemps arabesL’année 2011 aura donc été marquée par cette secousse historique qui a bousculé l’ordre établi au Sud de la Méditerranée et que les observateurs ont baptisé du joli nom de «Printemps arabes». Coup de soleil s’est aussitôt senti pleinement concerné. Le président de l’association s’en explique en répondant aux questions de La Lettre.

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Q - Et vous vous êtes concentrés sur la seule Tunisie ? A part la Mauritanie, l’ensemble du Maghreb a pourtant été touché par cette secousse : les Algériens, les Marocains, les Libyens surtout, ont également connu des heures chaudes !

R - Bien sûr. Nous avons aussi suivi de près ce qui se passait en Algérie et au Maroc. Malgré une situation économique et sociale tout aussi tendue qu’ailleurs, les dirigeants algériens et marocains ont tout fait pour éviter l’explosion et tenter de précéder le mouvement. Le sang n’a certes pas coulé et on ne peut que s’en réjouir. Des élections ont eu lieu cet automne 2011 au Maroc. D’autres se tiendront en Algérie au printemps 2012. Mais qui ne voit que l’essentiel reste à faire ?

Quant à la Libye, le peuple de ce pays a chèrement payé la chute du dictateur. Mais l’intervention extérieure, que beaucoup d’entre nous ont approuvée au départ, puisqu’il s’agissait de sauver des vies menacées, laisse tout de même beaucoup de questions en suspens, qui ne touchent pas toutes, loin de là, aux seuls intérêts du peuple libyen ! Formons tout de même le vœu que la Libye ne sombre pas, en raison de facteurs internes ou internationaux, dans une instabilité qui desservirait gravement les difficiles mutations de ses voisins.

Ces situations très contrastées et très ambigües, d’un pays à l’autre, ne nous ont pas permis le même engagement multiforme qu’envers la Tunisie. Nous n’en avons pas moins multiplié les occasions d’informer nos adhérents à travers des rencontres et des débats consacrés à l’ensemble du Maghreb.

Q - Et alors, où en êtes-vous aujourd’hui, à Coup de soleil, à propos de ce « printemps arabe » ? Où en êtes-vous de vos réflexions et de vos actions ?

R - Nous continuons à rencontrer, à interroger, à débattre, à réfléchir pour mieux comprendre ce mouvement chaotique, comme l’est toute vague révolutionnaire, avec ses avancées, ses espérances, ses revers et ses désillusions. Et nous restons toujours, avec les moyens modestes qui sont ceux d’une association, aux côtés de celles et ceux, et ils sont nombreux, qui continuent à se battre pour la liberté et pour la dignité de ces peuples auxquels tant de fibres nous rattachent. Comme nous l’avons fait l’an dernier en pleine révolution tunisienne, nous espérons pouvoir manifester cette solidarité avec éclat lors du prochain Maghreb des livres de février 2012, à travers les auteurs des deux rives, leurs ouvrages et les très nombreux débats et rencontres de cette 18ème édition (voir pages et de cette Lettre d’information)

propos recueillis par Mounia BELARBI

INTERNATIONAL

Tandis que le peuple syrien continue à se battre à mains nues contre l’oppression, tandis que le processus de paix israélo-palestinien n’en finit pas de mourir, trois lueurs d’espoir sont toute de même apparues, en cet automne 2011, sur cette région meurtrie.

- ce fut d’abord, début novembre, à Paris, l’admission de l’Etat de Palestine à l’UNESCO. Une belle avancée pour les Palestiniens dans ces domaines porteurs d’espoir que sont toujours, contre vents et marées, l’éducation, la science et la culture. Cette victoire diplomatique à été acquise par 107 voix pour (dont celle de la France), 52 abstentions et 14 voix contres.

- ce fut ensuite, le 11 décembre, la libération du jeune Franco-Israélien Gilad Shalit, âgé de 25 ans, détenu à Gaza par le

Hamas depuis cinq années.- c’est enfin, au moment où nous achevons cette Lettre, la libération, en ce 18 décembre, du jeune Franco-Palestinien Salah Hamouri, 26 ans, incarcéré depuis sept ans en Israël, aux termes d’un procès contesté devant la justice militaire de l’Etat hébreu.

Ces deux libérations, hautement symboliques, doivent beaucoup aux difficultés internes que rencontrent tant le gouvernement israélien que celui du Hamas et qui les ont poussés à conclure un accord : libération de 1.000 prisonniers palestiniens « n’ayant pas de sang sur les mains » - dont Salah Hamouri - contre celle de Gilad Shalit. La ténacité des négociateurs allemands et égyptiens et d’associations israélo-palestiniennes militant pour la paix ont aussi joué un rôle déterminant.

Proche-orient

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Lettre d’information n°34 - 25

On trouvera après un recueil de quelques textes parus dans la presse française entre le 21 mars et le 2 avril 2011. Trois prises de position sélectionnées par Sadia Barèche et Tewfic Benkritly parce qu’elles leur ont paru bien refléter le malaise ressenti par beaucoup de membres de Coup de soleil, face à la surenchère printanière qui a saisi quelques formations politiques à propos de la laïcité ... et de l’islam. Trois textes signés par des personnalités dont la connaissance du sujet et le sérieux ne peuvent être mis en cause. Ces textes sont sans concession et c’est tant mieux, car un funeste dérapage collectif guettait alors la société française.

Ce « débat » très malsain, très ambigu, engagé par une grande formation politique française devait être, « le » grand débat de l’année sur « la compatibilité de l’islam avec la laïcité ». Il a été très vite critiqué par d’autres responsables de la majorité parlementaire, voire par des ministres - dont le premier d’entre eux - et s’est alors pitoyablement réduit à deux heures de discussions dans un hôtel parisien. Les politiques et les intellectuels « de gauche » naviguaient, pour leur part, entre la condamnation sans appel d’une telle démarche par le plus grand nombre et l’approbation tacite ou déclarée de quelques autres. La « fin de la récréation », opportunément sonnée, a donc soulagé tout le monde ! Mais cette affaire laissera des traces, tant chez les « musulmans » directement ciblés, que chez un grand nombre de nos concitoyens, très inquiets de voir un tel poison distillé sans vergogne dans le corps social français.

Car, bien sûr, avec cette tentative avortée de stigmatisation d’une grande religion de France, la porte s’est grande ouverte pour l’extrême-droite. Celle-ci s’est, à son tour, drapée sans complexe dans le drapeau d’une laïcité, qui a toujours été aux antipodes de ses racines catholiques intégristes, mais qui lui a semblé constituer un excellent outil de mise en cause de l’islam, des Français de culture musulmane et de ces étranges étrangers « qui veulent nous envahir ».

Au delà de ces péripéties électoralistes, le vrai débat n’a bien sûr pas eu lieu. C’est celui qui devrait réunir des anthropologues, des sociologues, des historiens, des hommes de religion, des politiques de toute obédience, avant tout soucieux de débattre et de comprendre puis d’expliquer cet inextricable entrelacs des racines spirituelles de la France : des racines qui furent d’abord païennes avec notre héritage gréco-romain. Puis des racines essentiellement chrétiennes, de par l’histoire de cette nation ; mais il faut alors y inclure l’Inquisition, les massacres de cathares et de protestants, et tant d’autres crimes tellement éloignés des valeurs revendiquées du christianisme. Des racines judéo-chrétiennes, aime t’on plutôt proclamer, ce qui permet de dédouaner l’Eglise catholique de l’antijudaïsme forcené qu’elle a pratiqué pendant des siècles et de son lourd silence devant l’extermination des juifs par le 3éme Reich. Mais, si elles sont gréco-romaines, juives et chrétiennes, les racines

spirituelles de la France sont aussi musulmanes, tant notre pays été profondément marqué par les sciences et par la philosophie musulmanes du Moyen. Âge puis par la construction brutale d’un empire colonial très largement peuplé de musulmans, et enfin par l’une des conséquences inattendues de l’aventure coloniale : l’enracinement progressif, dans le sol français, des populations issues de l’immigration, notamment maghrébine. Oui, la France a des racines chrétiennes, elle a des racines juives et elle a des racines musulmanes ! Et on ne peut que s’en réjouir puisque c’est ce terreau composite, patiemment mélangé de siècle en siècle, qui produit la riche créativité de ce pays et qui explique son rayonnement international.

Quant à la laïcité, à laquelle nous sommes tous très attachés à Coup de soleil, chacun sait bien qu’aucune des trois grandes religions monothéistes n’est intrinsèquement compatible avec ses principes. Après les protestants et les juifs, vite ralliés à une laïcité qui les protégeait de la majorité catholique, l’Eglise elle même a du s’y conformer et l’islam de France n’y échappera pas davantage. Rempart irremplaçable de la liberté de conscience, cette séparation intelligente du religieux et du politique est sans doute le principal ciment qui assure la cohésion de la société française. Alors oui : halte au feu !...

Georges MORIN.

Laïcité et islam : halte au feu !SOCIETE

Mise au centre du débat public, la laîcité, et les connotations ambigûes qui y sont désormais associées, n’ont pas fini de susciter des réactions au sein de la société française. Coup de soleil a choisi de repro-duire ici des extraits d’articles publiés sur le sujet, au moment fort du «débat» sur ... la laîcité ? l’islam ? l’immigration ?... on ne sait plus !

mars-avril 2011

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Qu’en Allemagne ou en Angleterre, on annonce l’échec du multiculturalisme, c’est une chose. Mais que le président de la République, Nicolas Sarkozy, déclare : «Je ne veux pas d’une société dans laquelle les communautés coexistent les unes à côté des autres. Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté, la communauté nationale. Si on n’accepte pas cela, on ne vient pas en France», pour ensuite demander un débat sur «les limites que nous mettons à l’islam», est une véritable énigme... Car la diversité religieuse n’a rien à voir avec le communautarisme, sauf à considérer que l’islam déterminerait une fois pour toutes les individus, de manière uniforme.… La diversité religieuse, lorsqu’elle est bien gérée, ne mène ni à l’assimilation ni au multiculturalisme ! La laïcité est un système juridique instauré pour que les Français puissent ensemble avoir un destin commun, avec leurs identités multiples, variées, qui peuvent d’ailleurs évoluer. La laïcité est instituée pour qu’il n’y ait plus jamais de morale unique, religieuse ou pas. C’est pour cette raison que la loi de 1905 énonce que la République «assure» la liberté de conscience et garantit «le libre exercice des cultes», sauf entrave à l’ordre public.

«...Ce n’est pas la même chose, c’est un fruit de l’histoire française !», répond-on aux musulmans pour justifier les discriminations. Mais cette riche histoire française continue, et il y a un choix à faire : soit la France choisit de rester «à tendance chrétienne» en «tolérant les autres religions» selon son bon vouloir, comme d’autres pays européens, soit elle assume la laïcité qu’elle s’est votée au 20ème siècle, en appliquant à tous les lois de la même façon, et par ce biais, accepte que les musulmans entrent dans «son histoire». Mais les musulmans ne veulent pas qu’on change cette loi de 1905, ils veulent seulement qu’on l’applique !

Aujourd’hui, la plupart des citoyens français n’ont pas conscience du poids de l’histoire sur la construction des normes. Ils ont le sentiment que la culture occidentale a cessé d’être façonnée par le religieux, et que seule celle de l’Autre continue à être imperméable à la sécularisation. Du coup, Noël et Pâques font partie de la culture commune de tous les Français, croyants ou pas, alors que les fêtes relatives à l’islam sont vécues comme du particularisme ou de la «rébellion communautaire». Appréhender toute initiative individuelle ou collective comme

Dounia BOUZAR* : Ce que veulent les musulmans ? La loi de 1905, c’est tout

Quand il y a un usage inflationniste du terme laïcité, c’est toujours pour masquer autre chose. A la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, les partisans d’Emile Combes s’en servaient pour combattre le catholicisme et pourchasser les congrégationnistes… De même, aujourd’hui, ceux qui veulent renouer avec cette laïcité de combat utilisent le mot comme un terme politiquement correct pour habiller leur agressivité envers l’islam

…Dans les discours de Nicolas Sarkozy, même quand il essaie d’intégrer un relatif pluralisme et de donner un strapontin aux racines juives ou à celles des Lumières, fondamentalement, il renoue avec la conception de la France catholique du 19ème siècle, en faisant comme s’il y avait une identité essentiellement héréditaire, immuable durant les siècles. Surtout, il lui enlève toute dimension conflictuelle. Quand, au Puy-en-Velay, il mentionne les racines juives à côté des racines chrétiennes, il omet de dire qu’il y a eu les pogroms du Moyen Age, l’exclusion des juifs au 14ème siècle. .. Autrement dit, sa vision du passé est une vision idyllique, sans conflits ni discriminations. Si bien qu’à l’écouter on finirait par se demander pourquoi il a fallu inventer la laïcité! C’est pourtant bien parce que l’identité de la France était éminemment conflictuelle qu’il a fallu trouver les moyens de rassembler tous les Français. A savoir la séparation des Eglises et de l’Etat ainsi que la neutralité de cet Etat. Ce que j’appellerais une «neutralité arbitrale », qui n’est pas une ignorance des religions, mais qui vise au contraire à faire respecter la liberté de conscience.

…Avec Nicolas Sarkozy, on est plutôt dans la «chrétienté positive », ou la « catho-laïcité ». Mais il y a une autre dérive que je constate depuis plusieurs années et qui biaise forcément le débat. En confiant en 2007 au Haut-Conseil à l’intégration le soin de faire des propositions sur la laïcité, on l’a tout d’un coup réduite à une condition d’intégration pour les immigrés, notamment non -européens, musulmans... On l’a ainsi ethnicisée. Si l’on voulait sincèrement restaurer la laïcité, Il faudrait au contraire retrouver, son sens global.

…Stricto sensu, il faudrait parler des lois de séparation, puisqu’il y a eu trois lois complémentaires, en 1907 et 1908, ainsi qu’un certain nombre d’amendements. Parfois on se demande si les politiques les ont lus en totalité... Le problème, c’est que leurs propos sont investis d’idéologie. Il faut en tout cas se prémunir de deux dangers : l’un qui consisterait à faire de la loi de 1905 un dogme intangible, quelque chose de sacré, comme l’a dit Eric Besson; l’autre qui viserait à modifier le texte pour redistiller de l’officialité religieuse dans la République. Au fond, le meilleur service à rendre à la laïcité, ce serait d’abord de la délivrer des contingences électorales !

Propos recueillis par Marie Lemonnier (Le Nouvel Observateur du 24 mars 2011)

* Historien et sociologue, titulaire de la chaire Histoire et sociologie de la laïcité à l’Ecole pratique des hautes études. Dernier ouvrage paru : «La cité sans frontières», avec Micheline Milot (Le Seuil)

Jean BAUBEROT* : Une laïcité ethnicisée

Le débat sur la laïcité, points de vue.SOCIETEmars-avril 2011

Textes choisis par Sadia BARECHE et Tewfic BENKRITLY

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Lettre d’information n°34 - 27

SOCIETE

Michel TUBIANA* : Le racisme envahit l’espace politique

…Voici qu’utilisée par ceux là-même qui, jusqu’à aujourd’hui, au mieux l’ignoraient, au pire la combattaient, la laïcité est détournée de son sens pour exiger de quelques millions de citoyens français, déjà souvent soumis au talon de fer social, qu’ils répudient leur religion pour être acceptés dans la communauté nationale. Nul n’est exempt de ce mal qui vient de loin. En 2007, la campagne présidentielle avait déjà fixé le cap avec la création du ministère de l’identité nationale et de l’immigration et l’appropriation par Nicolas Sarkozy de la vulgate d’extrême droite. Qui se souvient que dès août 2007, dans son discours aux ambassadeurs, le même Nicolas Sarkozy opposait, fût-ce pour en prévenir la guerre, «l’islam à l’Occident» ?

… Vint ensuite le glissement inévitable des étrangers à ceux qui leur ressemblent, entendons les demi-Français. C’est ainsi que le 8 décembre 2009 Nicolas Sarkozy, sous prétexte de tolérance, fait des musulmans français des étrangers qu’il faut «accueillir» dans leur propre pays. Assignés à résidence communautaire, ils sont toujours désignés par leur origine.

… Et puisqu’en ces temps de salmigondis de la pensée, il faut aller jusqu’à dire l’évidence, sauf à être suspecté de tous les maux, l’exigence naturelle d’une égalité des droits au profit des musulmans, la critique justifiée des discriminations qu’ils subissent n’impliquent en rien un renoncement à l’un quelconque des principes de la République ou de changer la loi de 1905 et encore moins la prétention à un régime dérogatoire. L’égalité des

droits, le droit commun suffisent.

…Je ne peux vivre dans la méfiance permanente de l’Autre qui peu à peu s’étend naturellement au plus proche au point de ronger tous les rapports sociaux pour les transformer en concurrence. Et c’est parce que cette empathie nous est aujourd’hui servie, par ceux qui en sont exsangues, comme une tare qui détruirait notre cocon national, que nous allons mal. Le génie dont on peut assurément créditer le peuple de France, c’est d’avoir compris, dès 1789, que la négation des droits d’un seul homme était «la seule cause des malheurs publics et de la corruption des gouvernements».

La tâche de nos responsables politiques et de chacun de nous, c’est de continuer dans cette voie. C’est donc de construire des projets politiques qui nourrissent l’imaginaire et non de créer ou d’attiser la haine. Il est temps de le dire fortement : ceux et celles qui sont incapables d’entendre la souffrance de tous et se perdent dans les querelles personnelles, n’éviteront pas la sanction de leur renoncement. Ceux et celles qui nous entraînent dans cette course à l’abîme, qui usent du racisme et de l’antisémitisme comme arme politique, perdent toute légitimité et légitiment la révolte. (Le Monde, 21 mars 2011)

* président d’honneur de la Ligue des doits de l’homme (LDH)

DESTINS

du communautarisme repose sur le fait que l’islam est vécu comme une référence étrangère. C’est justement cela dont souffrent les musulmans nés en France, qui se considèrent ici chez eux, qui ont grandi dans la culture française et qui souhaiteraient voir la référence musulmane intégrée au sein du patrimoine français.

Il va falloir qu’on se le dise : la plupart des normes actuelles sont issues de l’histoire chrétienne, et cela a un impact parfois discriminatoire sur les nouveaux venus. Mais attention, il va s’agir d’atténuer ces effets éventuellement discriminatoires pour certains individus, sans pour autant accepter de droit parallèle communautariste. Une sorte de «pluralisme juridique» qui reconnaîtrait des normes religieuses juives ou musulmanes irait à l’encontre du principal objectif poursuivi par la Constitution française et la loi de 1905 sur la laïcité : dépasser les différences des citoyens pour construire ensemble une nation.

(Le Monde, 2 avril 2011)

*Anthropologue. Dernier ouvrage paru : «Laïcité mode d’emploi» (Eyrolles).

François GASPAR, Abou Salem Le comédien, auteur et metteur en scène franco-palestinien François Gaspar Abou Salem, 60 ans, a été retrouvé mort au pied d’un immeuble de Ramallah (Cisjordanie). Une enquête est ouverte. L’artiste aurait annoncé son intention de se tuer. Son père, le poète et chirurgien français d’origine juive hongroise, Lorand Gaspar, a écrit une Histoire en Palestine ; sa mère est la sculptrice Francine Gaspar.

François Gaspar alias Abou Salem, qui a grandi à Jérusalem-Est, à Beyrouth et en France, se revendiquait Palestinien. Il avait commencé sa carrière au Théâtre du soleil d’Ariane Mnouchkine et fut l’un des fondateurs de la compagnie Al-Hakawati, à l’origine du Théâtre national palestinien de Jérusalem-Est, adaptant Dario Fo et Bertolt Brecht pour le public palestinien ou mettant en scène un Enlèvement au sérail remarqué en 1997 à l’Opéra de Salzbourg.

Egalement cinéaste, il avait reçu le Prix Palestine en 1998 des mains de Yasser Arafat. Sa dernière pièce, Mon frère le chahid, traitait d’un homme dont le frère devient coûte que coûte kamikaze.

(Libération, 10 octobre 2011)

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Brahim HADJ SMAILDécédé à Créteil le 8 novembre 2011, Brahim Hadj Smaïl, était un militant infatigable des droits humains. Homme de radio, écrivain et polémiste hors pair, il avait consacré l’essentiel de sa carrière à l’enseignement et à la radio, rappelle la direction de Radio France Maghreb, dont il a été l’un des fondateurs en 1987.

La levée du corps a eu lieu à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil, jeudi à 12h. Il a été inhumé dans sa ville natale, Ghardaïa, dans le M’Zab algérien. En cette douloureuse circonstance, les dirigeants, journalistes, animateurs, collaborateurs et amis de France Maghreb 2 présentent leurs condoléances les plus sincères et attristées à ses enfants, à l’ensemble de sa famille élargie et éplorée en France et en Algérie, à ses proches et à l’ensemble de ses amis et auditeurs de la radio qui appréciaient, en particulier, sa chronique inégalée : « Dormez bien braves gens, la Terre tourne, elle continue de tourner mais elle tourne sans vous.»

France Maghreb 2 devait lui rendre un hommage radiophonique, vendredi, avec la participation des auditeurs. Plusieurs extraits de ses émissions et billets d’humour, ponctués de plusieurs versets du Coran et d’une sélection de ses titres préférés devaient être diffusés tout au long de la journée. A 22h, l’une de ses dernières émissions hebdomadaires «Caravanserail» devait être rediffusée. «Caravanserail» fête cette année son vingtième anniversaire. Le studio principal de France Maghreb 2 portera dorénavant son nom : Studio Brahim Hadj Smaïl. Plus d’infos sur www.francemaghreb2.fr

Nadjia BouzeGhrane (El Watan)

DESTINS

Claire Barrat est décédée au tout début du printemps 2011. Elle était, avant tout, une grande dame de la mode, qui s’était spécialisée dans la confection d’uniformes pour les entreprises. Diplômée des grandes écoles parisiennes de mode, elle a d’abord travaillé une dizaine d’années chez Lanvin, avant de lancer sa propre entreprise. Elle a habillé les pilotes, hôtesses et stewards de compagnies aériennes comme la Royal Air Maroc, Air Algérie et Egypt-air, de la compagnie marocaine de chemins de fer, d’administrations, de banques et de grands hôtels à travers le monde. Mais Claire Barrat, artiste et femmes d’affaires, avait un lien particulier au Maghreb. Voici ce qu’en disait le magazine marocain « Infos du Maroc » :

Fille de journaliste, cette femme s’est retrouvée plongée dès son enfance dans l’actualité du Maghreb. C’était après la Seconde Guerre mondiale. Les partis nationalistes marocains et algériens luttaient alors pour l’indépendance. Des soutiens se manifestaient en France, notamment dans les cénacles des intellectuels de gauche. Les parents de Claire, Robert et Denise Barrat, militants chrétiens socialistes, vont dès le départ embrasser cette cause. Rédacteur en chef de “Témoignage Chrétien”, Robert Barrat vient au Maroc pour les besoins de son métier.

Il écrit, dès son retour en France, un reportage qui tourne au réquisitoire contre le colonialisme. Politiquement incorrect dans une France nostalgique de sa grandeur. Marqué par son expérience marocaine, Robert Barrat parvient à sensibiliser François Mauriac et Jean-Paul Sartre. C’est dans cet univers humaniste que la jeune Claire Barrat, aînée d’une famille de quatre enfants, prend conscience de l’Autre. Son père s’était rapproché de Mohammed V. Il fut l’un des rares journalistes à l’avoir vu avant son exil pour Madagascar. Auparavant il avait reçu à Paris le prince héritier Hassan et quelques grandes figures nationalistes de l’époque, entre autres, Ahmed Snoussi, Taieb Benhima, Moulay Ahmed Alaoui, Et Mehdi Ben Barka. La maison de Dampierre, chez les Barrat, devint au fil des ans un refuge.

Auteur de « Justice pour le Maroc », Robert fait plusieurs allers-retours entre son foyer et la prison. Emprisonné au moins sept fois pour son soutien actif à la cause algérienne, souvent avec son épouse, Robert se voit confisquer ses papiers, interdit de voyager. Il meurt jeune en 1976. Mais depuis, dans la famille, l’engagement pour le monde arabe est devenu une tradition. La mère de Claire, Denise Barrat, n’hésitera pas à léguer la totalité de ses biens à Yasser Arafat et à la cause palestinienne.

Telle mère telle fille ? Claire a repris le flambeau des mains des parents. Rares sont les Marocains qui ont vu son documentaire historique réalisé entre juin et juillet 1999, sur le règne de Mohammed V. Diffusé sur la Cinquième, et Canal Horizons, le film n’est jamais sorti sur une chaîne de télévision marocaine. «Un problème technique», explique Claire, déjà happée par un autre grand challenge. Quelque chose d’important pour elle, une action en faveur de la femme marocaine. Sans doute conçue comme ses dessins, entre deux vols.

Claire BARRAT, le Maghreb au cœur

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Lettre d’information n°34 - 29

DESTINS

Ali-Bey BOUDOUKHA, de son nom de plume Amar Bensalem, est mort à Paris le 9 novembre 2011, à l’âge de 60 ans. Voici l’hommage que lui ont rendu ses confrères de RFI (Radio France Internationale) dont il était le correspondant à Alger :

Grand, calme, Amar Ben Salem avait une allure quasi seigneuriale. Une veste posée nonchalamment sur les épaules, comme une cape, un fume-cigarette au bout des doigts, la voix chaude et surtout un sourire éclatant avec une pointe d'ironie. Celle de ceux qui en ont vu d'autres mais qui, par pudeur et orgueil, cache un vrai courage.

Ainsi, en 1988, alors que l’Algérie se révolte contre le régime du parti unique, que des émeutes éclatent un peu partout. Ali-Bey Boudoukha, journaliste à la radio nationale décide avec un petit groupe de confrère de rester fidèle au poste, pour donner la parole aux contestataires, pour parler de la répression musclée et même meurtrière des forces de sécurité. Le régime se démocratise, le multipartisme est instauré. Ali-Bey Boudoukha devient rédacteur en chef à la radio nationale. Il crée le premier syndicat libre de journalistes, le MJA. Ce sont les années d’espoir. Mais avec l’interruption du processus démocratique fin 1991 arrivent les années de sang.

Ali-Bey Boudoukha quitte la radio nationale et entre à RFI en 1994. Comme à d’autres journalistes, les autorités lui proposent d’être logé dans un quartier hautement sécurisé. Il refuse. Il tient à son indépendance.

Il se méfie autant du système que des terroristes islamistes mais surtout, comme le dit un de ses confrères, il est droit et extrêmement rigoureux. Bien sûr il vivait très difficilement cette tragédie algérienne, on le sentait même parfois découragé, mais il restait présent.

Je n’ai jamais pu séparer Simonne de Jean. Je n’y ai jamais pensé même lorsqu’elle éprouvait malicieusement le besoin de me rappeler qu’elle avait été journaliste avant son cher Jean. Ce n’est pas arrivé tout de suite mais c’est arrivé très vite, et il est alors devenu impossible de séparer ce qu’elle était de ce qu’elle apportait à Jean. Sans doute savait-elle affirmer avec un rien de crispation son autonomie dans un certain nombre de travaux, notamment sur l’Egypte antique et moderne et sur les chapitres plus spécifiquement économiques des grands livres sur le monde arabe et asiatique.

Elle a su montrer, au Maroc d’abord lorsqu’elle a été contrainte d’être solitaire, puis à « l’Express » lorsqu’elle a accepté d’être documentaliste, une autorité jalouse qui n’a pas été du goût d’un directeur lui-même dominateur. Plus tard, lorsqu’il a bien fallu se partager les rôles, son énergie conjugale et l’implacable rigueur de son jugement se sont imposées à Jean, à elle-même et aux autres. En tout cas, dans la mission

de surveillance qu’elle s’était donnée, elle semblait penser que rien n’était indispensable qui ne servait pas directement ou non au prochain livre de son prolixe époux. Le ton sur lequel il arrivait à Simonne de rappeler Jean à l’ordre, pouvait parfois faire croire qu’elle le contraignait.

Mais à la façon dont il acceptait lui- même ce rappel, c’est-à-dire avec une gratitude à la fois amusée et attendrie, on comprenait que Simonne, dans un rapport devenu lentement fusionnel, s’adressait non pas à un mari ou à un compagnon, mais à l’alter ego d’un véritable couple fait de complicités et de complémentarités. Au point que le ton des livres de Jean a été aussi bien, ou presque, provençal que gascon. Simonne le protégeait contre les importuns, les flagorneurs et contre lui-même lorsqu’une très rare et fugace tentative de vagabondage lui venait. Il y avait toujours le livre à poursuivre, les pages à écrire, et Jean a du s’en souvenir soixante et une fois, puisque tel est le nombre de ses œuvres. Elle ne s’oubliait que rarement .Elle savait qu’elle pouvait constamment écrire .Mais voilà, il était convenu, comme dans un pacte tacite, qu’elle devait passer après le grand écrivain. S’effacer ? Elle n’aurait pas aimé le mot. Elle aurait davantage défini sa fonction comme celle d’une source qui n’oubliait jamais le fleuve.

« Les Lacouture » sont un peu ma famille. Ils font partie de ceux que j’appelle « Les Miens ».J’ai toujours cru que lorsque Simonne disparaitrait, je serais d’abord sensible au vide qu’elle allait laisser dans la vie de Jean. Mais aujourd’hui, en vous parlant, la belle femme que j’évoque continue de m’en imposer par sa force, comme si son absence la rendait plus présente encore.

Hommage prononcé, le 26 octobre 2011, au Grenier des Grands-Augustins, à Paris.

L’hommage de Jean Daniel à Simonne LACOUTURE

(El Watan)

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Lettre d’information n°34 - 30

COUP de SOLEIL

L’association nationaleTableau des instances statutaires de Coup de soleil 2011-2012

VIE DE L’ASSOCIATION

- le 21/06/10 – Publication de la Lettre d’information n° 33

- le 26/06/10 (matin) – réunion du conseil national d’administration

- le 26/06/10 (après-midi) - projection-débat (avec le réalisateur Isy Morgensztern) de sa trilogie « L’aventure monothéiste ».

● le 27/06/10 – à Antony (Hauts-de-Seine) – Méchoui annuel de Coup de soleil pour les adhérents et amis de Coup de soleil résidant au Nord de la Loire. Gérard et Fatiha Simon nous accueillent, pour la 2ème fois, dans leur grand jardin d’Antony

- le 20/07/10 – Georges Morin participe à une réunion avecles ministères de l’éducation nationale et de l’intégration, Luc Gruson (directeur de la CNHI), Morad Kertobi (CNC) et le réalisateur Malek Bensmaïl, pour demander l’inscription du film documentaire « La Chine est encore loin » sur la liste des films proposés au monde éducatif pour l’année 2011-2012. Dans cette perspective, Coup de soleil mènera, dès l’automne 2010, une action expérimentale avec une classe d’Ile-de-France (rendu des travaux lors du 17ème Maghreb des livres de février 2011).

- le 01/09/10 – 1ère réunion du groupe de pilotage du 17ème Maghreb des livres (GP/MDL), suivie d’un pot amical.

- le 08/09/10 (matin) – Georges Morin représente Coup de soleil à la cérémonie de baptême de la bibliothèque municipale du Trocadéro (16ème arrondissement de Paris), qui portera désormais, par décision du conseil de Paris, le nom de « bibliothèque municipale Germaine-Tillion ».

- le 08/09/10 - (soir) 18h : réunion du bureau national / 21h : à l’occasion de la sortie du film de Xavier Bauvois « Des hommes et des dieux », Georges Morin participe à une émission de France 24 sur le drame de Tibéhirine et la situation en Algérie.

● le 25/09/10 – Georges Morin représente Coup de soleil à l’assemblée générale des adhérents de l’association PNPA (Pieds-noirs progressistes et leurs amis), qui se tient à Perpignan (Pyrénées-orientales).

- le 30/09/10 – Le groupe de pilotage du Maghreb des livres se rend à l’Hôtel de ville pour une visite des locaux qui accueilleront à nouveau la manifestation en février 2011.

L’association nationalecompte-rendu national d’activités depuis le 21 juin 2010

7 membres de droit (les présidents des sections territoriales) : 1. Aquitaine : Djoudi SIDANE / 2. Languedoc-Roussillon : Michèle RODARY / 3. Midi-Pyrénées : Annelise VERDIER / 4. Picardie : Charles ALEIXANDRE / 5. Provence : X… / 6. Pyrénées-Orientales : Karim BRAHIM / 7. Rhône-Alpes : Michel WILSON

21 membres élus : 1. Hafida BABOUR / 2. Paul BALTA / 3. Sadia BARECHE-MESSAOUI / 4. Claude BATAILLON / 5. Tewfic BENKRITLY / 6. Mohamed DAOUD / 7. Bernard DELAITRE / 8. Assia DJABELKHIR / 9. Denise DJOULAH / 10. Claude ESTIER / 11. Marie-Isabelle MERLE DES ILES / 12. Georges MORIN / 13. Djamila OUMAHI / 14. Jacqueline OUMER / 15. Camille SARI / 16. Roger TAVERNIER / 17. Odile TESTE-BOURRY / 18. Fatma TRIKI / 19. Fatiha ZEMMOURA-SIMON / 20. Nadia ZOUALA / 21. Mourad ZOUYENE

Bureau national, élu par le conseil d’administration le samedi 19 mars 2011

10 membres titulaires : - président : Georges MORIN /- vice-présidente : Hafida BABOUR /- /- secrétaire : Roger TAVERNIER /- secrétaire-adjointe : Sadia BARECHE-MESSAOUI /-trésorière : Assia DJABELKHIR /- trésorier-adjoint : Mourad ZOUYENE /- autres membres du bureau : Tewfic BENKRITLY / Bernard DELAITRE / Camille SARI / Fatiha ZEMMOURA-SIMON

2 suppléants : Charles ALEIXANDRE et Mohamed DAOUD

Conseil national d’administration élu par l’assemblée générale de l’association le samedi 5 mars 201128 membres titulaires (7 de droit et 21 élus)

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Lettre d’information n°34 - 31

- le 04/02/11 – Soirée d’inauguration du 17ème Maghreb des livres à l’Institut du monde arabe (IMA) en présence des auteurs, des intervenants, des partenaires de la manifestation et des journalistes. Après les interventions de Dominique Baudis (président de l’IMA) et de Georges Morin, c’est le maire de Paris Bertrand Delanoë qui conclut en célébrant la liberté retrouvée de la Tunisie. L’orchestre de la Rachidia de Paris assure ensuite l’animation de la soirée.

- les 05 et 06/02/11 – A l’invitation du maire de la capitale, la17ème édition du Maghreb des livres se déroule à nouveau dans les vastes et prestigieux salons de l’Hôtel de ville de Paris, que nous avions du quitter quatre ans de suite pour cause de travaux de remise des salons aux normes de sécurité. Le hasard de l’Histoire a voulu que cette 17ème édition fût consacrée aux lettres tunisiennes, au moment même où la Tunisie retrouvait la liberté. Sans que l’architecture générale de la manifestation en soit modifiée, nous avons donc ajouté au programme initial une séquence de plus de deux heures qui nous a permis d’écouter le témoignage de nos invités tunisiens (dont l’universitaire Mahmoud Ben Romdhane et deux jeunes blogueurs, Youssef Ben Smaïl et Fatma Cherif) : un moment fort et émouvant dans ces deux journées, marquées par la dignité retrouvée d’un peuple ami. Pour le reste, la fréquentation du MDL a rassemblé quelque 5.900 visiteurs, autour du livre (de France et du Maghreb) et de 164 intellectuels, auteurs (136) et intervenants (28), dont 23 (soit 14%) venus du Maghreb (9 d’Algérie, 5 du Maroc et 9 de Tunisie). Dédicaces, lectures, entretiens, cafés littéraires, tables-rondes et rencontres ont fait « le plein » de public, tout comme les espaces jeunesse, revues et vidéo. Des artistes ont exposé leurs peintures enluminures et photographies, tandis qu’un calligraphe et nos dessinateurs de presse agrémentaient ces deux journées de leur talent.

- le 11/02/11 à l’Institut du monde arabe (IMA), Georges Morin anime un hommage à Jean Daniel, avec Dominique Baudis, Rachid Benzine, Nassif Hitti, Jean Lacouture et Salah Stétié.

- les 12,13 et 19/02/11 – Georges Morin est appelé à évoquer, sur la chaîne internationale France 24 ce « printemps des peuples » qui, après Tunis et Le Caire, rappelle à chacun la légitime aspiration des peuples arabes à la liberté.

- le 19/02/11 – Réunion du bureau national.

- le 01/03/11 – 1ère réunion du groupe de travail « Facebook»

- le 05/03/11 – Assemblée générale annuelle de l’association Coup de soleil. L’AG approuve le compte-rendu d’activités et le compte financier de l’année 2010. Une AG extraordinaire procède ensuite à une modification des statuts relative aux catégories de membres. Le nouveau conseil d’administration est ensuite élu par l’AG pour l’année 2011-2012.

- le 11/03/11 – Soirée exceptionnelle à la Maison de l’Amérique latine. Coup de soleil organise, pour quelque 200 participants, une conférence-débat consacrée à « La révolution tunisienne », avec Ali Mezghani, professeur de droit ; Faouzia Charfi, veuve de Mohamed Charfi et ancienne secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur dans le gouvernement de transition ; Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des Ligues des droits humains ; Fatma Cherif, cinéaste et militante de la « cyberrévolution » ; Khadija Mohsen-Finan, politologue ; et Abdelwahab Meddeb, écrivain et philosophe.

VIE DE L’ASSOCIATION

- le 07/10/10 – Réunion de travail au CNL (Centre national du livre) pour la préparation du prochain MDL : Mourad Bouaziz, Pascal Jourdana, Georges Morin, Roger Tavernier et Philippe Touron participent à cette réunion à l’invitation de Mmes Michèle Thomas et Maïa Thiriet, du CNL.

- le 14/10/10 – Rencontre avec Noureddine Hagoug, de l’association marseillaise « Union des familles musulmanes (UFM) » qui sollicite le partenariat de Coup de soleil pour l’organisation d’une manifestation « Le Maghreb au fil des mots » programmée en 2013 dans le cadre de « Marseille- Provence capitale européenne de la culture »

- le 16/10/10 – Réunion du bureau national

- le 19/10/10 – Rencontre-débat avec Benjamin Stora et François Malye, co-auteurs du livre « François Mitterrand et la guerre d’Algérie » (ed. Calmann-Lévy) animée par Georges Morin en partenariat avec la librairie Le Divan (Paris 15ème) de notre ami Philippe Touron.

- le 10/11/10 – 2ème Rencontre-débat dans les locaux de (et en partenariat avec) la librairie Le Divan, autour de nos amis Fellag (auteur) et Jacques Ferrandez (illustrateur) et de leur livre « Le mécano du vendredi » (J-C Lattès)

● le 14/11/10 – A l’invitation du maire du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), et dans le cadre d’une semaine consacrée aux indépendances africaines, Georges Morin donne une conférence-débat sur le thème « 1960-2010 : 50 ans de relations franco-algériennes »

- le 23/11/10 – Jérôme Robert, petit-fils du célèbre lexicographe algérois Paul Robert, anime une visite « spéciale Coup de soleil » de l’exposition que le Centre culturel algérien (CCA) de Paris consacre à son grand père.

- le 27/11/10 – Réunion du conseil national d’administration

- le 05/01/11 – Afin de saluer la nouvelle année de façon conviviale, les adhérents d’Ile-de-France partagent la « galette des rois ».

- le 08/01/11 – Réunion du bureau national

- le 19/01/11 – A l’invitation de France-culture, Georges Morin participe, avec l’écrivain marocain Abdellah Taïa et le chroniqueur algérien Kamel Daoud, à l’enregistrement de l’émission « A plus d’un titre » de Tewfik Hakem, qui sera diffusée le vendredi 21 à 16h, depuis Tunis : France-culture y installe ses studios pour une journée « Spéciale Tunisie » célébrant la révolution tunisienne.

- le 22/01/11 – Lila Benazza réunit le jury chargé de récompenser les meilleurs écrits des élèves des 2 classes (Ile-de-France et PACA) qui ont travaillé sur le livre « La petite Malika » de Mabrouck Rachedi et Habiba Mahany ; ils rendront compte de leur travail au prochain Maghreb des livres, en présence des deux auteurs.

- le 27/01/11 – Georges Morin participe, au nom de Coup de soleil, au jury d’attribution du prix Beur-FM Méditerranée 2011, qui sera solennellement remis au lauréat lors du prochain Maghreb des livres : Karin Albou, remporte le prix, Fouad Laroui et El-Mahdi Acherchour étant classés respectivement 2ème et 3ème.

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Lettre d’information n°34 - 32

VIE DE L’ASSOCIATION- le 19/03/11 (matin) – Réunion du conseil national d’administration

- le 19/03/11 (après-midi) – A l’initiative de l’association « Atlas » qui regroupe des étudiants d’Ile-de-France (universités et grandes écoles) originaires d’Algérie, Georges Morin est invité à débattre de l’histoire et de l’actualité des relations algéro-françaises.

- le 23/03/11 - Lancement de la page Facebook de Coup de soleil

- le 31/03/11 – Projection à l’Institut du monde arabe du film de Nacer Khémir : « En passant avec André Miquel », suivie d’un débat avec le réalisateur tunisien et André Miquel.

- le 02/04/11 – Réunion du bureau national

- le 04/04/11 - Georges Morin participe à une émission de la chaîne de télévision Al-Jazira consacrée à l’évolution de la situation en Libye.

- le 07/04/11 - 1ère réunion mensuelle du groupe de pilotage du 18ème Maghreb des livres (11 et 12 février 2012), qui mettra à l’honneur les lettres marocaines.

- le 07/04/11 - Projection « Spéciale Coup de soleil » du film de Régis Sauder « Nous, princesses de Clèves », suivie d’un débat avec le réalisateur.

- du 4 au 8/05/11 - Partenariat avec le cinéma l’Ecran de Saint-Denis (Seine-St-Denis) et l’association « Indigènes-films » pour le 6ème Panorama des cinémas du Maghreb.

- du 11 au 28/05/11 - Partenariat avec le Cabaret sauvage (La Villette, Paris) pour le spectacle musical « Barbès café ».

- le 14/05/11 – Réunion du bureau national

● les 20 et 21/05/11 – à Tunis – Au nom de Coup de soleil, Hafida Babour et Georges Morin participent, à l’invitation de l’ambassade de France, au Forum franco-tunisien des sociétés civiles. Différents contacts sont pris, à cette occasion pour préparer la prochaine visite en Tunisie d’une quinzaine d’adhérents de Coup de soleil (cf. ci-dessous : 02/06/11)

- le 24/05/11 – à Paris – Rencontre-débat avec Azouz Begag, Catherine Portevin et Slimane Zeghidour sur le thème : « Etrangers, une obsession européenne », autour du livre d’Azouz Begag « C’est quand il y en a beaucoup... » et du numéro spécial de Télérama consacré à ce thème.

● le 27/05/11 – au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) – Georges Morin intervient au collège Jean-Perrin, devant 70 élèves de 3ème, sur le thème du Maghreb et des populations de France qui en sont issues.

● du 02 au 06/06/11 – à Tunis – Quinze adhérents de Coup de soleil originaires d’Ile-de-France, de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées participent à trois journées très denses de « plongée » dans la Révolution tunisienne, organisées par l’association nationale : nombreuses et fructueuses rencontres avec le milieu associatif et culturel tunisien (dont un hommage à notre ami Mohamed Charfi, à l’université de Tunis, à l’occasion du 3ème anniversaire de sa mort).

- le 14/06/11 - à Paris - A l’occasion du 30ème anniversaire de 1981, conférence-débat sur « 1981-1995 : François Mitterrand et le Maghreb », animée par Georges Morin, avec trois des plus proches collaborateurs de l’ancien président : Jean-Louis Bianco, Jacques Fournier et Hubert Védrine.

- le 25/06/11(matin) – Réunion du conseil national d’administration

- le 25/06/11 (après-midi) – à Paris – Rencontre littéraire à la librairie Le Divan autour d’Anouar Benmalek (Vivre pour écrire) et de Fouad Laroui (Le drame linguistique marocain) sur le thème : « En arabe ? En français ? Ecrire dans la langue de l’autre». Débat animé par Georges Morin.

● le 26/06/11 - à Antony (Hauts-de-Seine) - Méchoui annuel de Coup de soleil pour les adhérents et amis de l’association résidant au Nord de la Loire. Fatiha Zemmoura-Simon accueille, pour la 3ème année consécutive, une cinquantaine de convives dans son grand jardin.

● le 13/07/11 - à Alger - Georges Morin met à profit une mission consacrée à la coopération décentralisée franco-algérienne pour évoquer, avec les responsables culturels de l’ambassade de France en Algérie, la préparation du prochain Maghreb des livres (février 2012) et du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

- le 18/08/11 - à Paris - Arrivée de deux journalistes tunisiennes, Ons Abid (photographe) et Narjès Torchani (presse écrite). Elles effectuent un stage de deux mois au sein de la rédaction de Paris-Match. L’ambassade de France à Tunis a confié à Coup de soleil l’organisation de leur séjour. Hébergées par des militants de l’association (Benjamin Rodary et Paul Balta), elles ont aussi passé un week-end auprès des amis de Montpellier et de Perpignan.

- le 24/08/11 - à Paris - Beaucoup d’amis de Coup de soleil participent à la soirée de Ramadhan offerte par le Maire de Paris à l’Hôtel de ville.

- le 27/08/11 - à Paris - Après l’attentat contre l’Ecole militaire interarmes de Cherchell, Georges Morin est invité sur France 24 pour évoquer la nouvelle flambée de terrorisme qui frappe l’Algérie depuis quelques mois.

- le 07/09/11 - à Paris - Forte présence de Coup de soleil à l’Hôtel de ville, pour l’exposition « Le Maroc et l’Europe, six siècles dans le regard de l’autre » (ouverte jusqu’au 8 octobre). Le maire-adjoint de Paris, Pierre Schapira rappelle, dans son intervention, que l’agenda de la Ville sera marqué, en 2011-2012, par deux événements très marocains : cette exposition en septembre-octobre 2011 et la 18ème édition du Maghreb des livres 2012.

- le 08/09/11 - Reprise des réunions du comité de sélection des auteurs (3ème réunion) et du groupe de pilotage du MDL (4ème réunion) pour la préparation du 18ème Maghreb des livres (lettres marocaines à l’honneur).

- le 12/09/11 - à Paris - Réunion du bureau national

- le 20/09/11 - à l’IMA - Projection en avant-première, du film de Morad Ben Cheikh « Plus jamais peur », à l’invitation du

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Lettre d’information n°34 - 33

COUP de SOLEIL

Les sections territorialescompte-rendu d’activités depuis le 21 juin 2010

Section régionale AQUITAINE

● le 21/09/2010 - A Bordeaux, participation de Coup de soleil à la Journée des Méditerranées organisée par la ville de Bordeaux et l’association Concorde : présentation du projet de Christian Cavalière sur l’enfance handicapée, en partenariat avec l’association Nour à Oran.

● le 20/01/2011 - A Bordeaux, soirée autour des contes du Maghreb avec le conteur bordelais Emial.

- le 26/05/11 – A Bordeaux – Conférence-débat « A la rencontre de Francis Jeanson », en présence de son fils, Oliver Jeanson, avec Bernard Vrignon, sociologue, chargé de recherche au Centre de recherche sociale et urbaine, Nicole Rumeau, directrice de la SOFOR et Dominique-Emmanuel Blanchard cinéaste, éditeur et écrivain.

Section régionale LANGUEDOC ROUSSILLON

● le 25/09/10 - Présentation du film Hors la loi, de Rachid Bouchareb, au cinéma Diagonal à Montpellier

● le 16/11/10 - Dans le cadre de la Quinzaine des tiers-mondes à Montpellier, conférence-débat : « Résistances et mobilisation de la société civile : l’exemple de la lutte contre la corruption en Algérie » avec le Dr Djilali Hadjadj, président de l’association algérienne de lutte contre la corruption (AALC)

● les 19 et 20/11/10 - Journées de novembre organisées avec les associations AMJHL (association montpelliéraine pour un judaïsme humaniste et laïc) et Identités et partage, sur le thème : « Communauté, peuple, nation : mythes et réalités de l’identité ».

VIE DE L’ASSOCIATIONnouvel ambassadeur de Tunisie auprès de l’UNESCO, notre ami Khemaïs Chamari.

- le 27/09/11 - Georges Morin est l’invité de RFI pour l’émission « Le débat du jour », de Jean-François Cadet consacré au thème « Maghreb : l’édition dopée par le printemps arabe ? », en compagnie de nos deux amies Elisabeth Daldoul (éd. Elyzad), en direct de Tunis et Leïla Chaouni (éd. Le Fennec) depuis Casablanca

- le 29/09/11 - à Paris - Projection « spéciale Coup de soleil » du film de Nadia El Fani « Laïcité Inch’Allah », suivie d’un débat avec la réalisatrice.

- le 04/10/11 - Mourad Bouaziz, Tewfic Benkritly et Georges Morin participent à la matinée de présentation de la saison culturelle de la Bibliothèque nationale de France (BNF) François-Mitterrand.

- le 06/10/11 - A l’invitation du maire de Paris, Georges Morin représente Coup de soleil à la cérémonie d’inauguration de la plaque apposée au cimetière parisien du Père-Lachaise « A la mémoire de toutes les victimes de l’OAS ».

- le 12/10/11 - Conférence-débat à la Maison de l’Amérique latine « Neuf mois après la chute de Ben Ali, où en sont le Maghreb et le monde arabe ? », avec Bruno Aubert, Omar Belhouchet, Akram Belkaïd, Sophie Bessis, François Gouyette et Jean Plantu. Animée par Georges Morin

- du 13 au 18/10/11 - Dans le cadre du 50ème anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 (manifestation pacifique de travailleurs algériens férocement réprimée par la police française), le président de Coup de soleil veille à marquer, avec beaucoup d’autres membres de l’association, notre plein engagement dans le mouvement national pour la reconnaissance

de ce crime d’Etat, dans l’esprit de « vérité et réconciliation » prôné par de très nombreuses organisations et personnalités amies. Georges Morin participe ainsi : ► le jeudi 13 octobre à Bagneux (Hauts-de-Seine), à la pose d’une plaque de commémoration. ► le vendredi 14 octobre à la signature de l’appel lancé par Médiapart et l’association « Au nom de la mémoire » pour « la reconnaissance officielle de la tragédie du 17 octobre 1961 et pour une nouvelle fraternité franco-algérienne » ► le lundi 17 octobre à midi, au dépôt de gerbes, par le maire de Paris et l’ambassadeur d’Algérie devant la plaque du pont Saint-Michel (érigée dès son élection en 2001 par Bertrand Delanoë). ► le lundi 17 octobre, de 18h à 21h, au défilé parisien du 50ème anniversaire, qui conduira 6 000 manifestants du métro Bonne-Nouvelle au Pont Saint-Michel ► le mardi 18 octobre à la projection en avant-première du très beau film de Yasmina Adi « Ici on noie les Algériens »

- le 22/10/11 - à Paris - Réunion du bureau national

- le 15/11/11 - à Paris - Soirée spéciale Coup de soleil autour du film de Christian Zerbib « Nos ancêtres les Gauloises ». Projection suivie d’un débat avec le réalisateur et deux des actrices du film.

- le 22/11/11 - à Paris (Cabaret sauvage) - Mourad Bouaziz, Jean-Baptiste Gaillard, Georges Morin et Nadia Zouala participent, à l’invitation de Beur-FM au 30ème anniversaire de la création des radios libres (novembre 1981).

- le 03/12/11 - Réunion du conseil national d’administration

- le 17/12/11 - Publication de la Lettre d’information n° 34

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Lettre d’information n°34 - 34

VIE DE L’ASSOCIATION

● le 10/12/10 - Couscous de Noël pour les adhérents de la région

● le 22/01/11 - Assemblée générale de la section

● le 15/02/11 - Rencontre à Nîmes (Gard) avec plusieurs associations invitées par « France - El Djezaïr » pour la préparation du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

● le 26/02/11 - Conférence de Leïla Acherar « Femmes maghrébines de France » suivie de la pièce Baba la France de Caroline Girard et/avec Rachid Akbal au théâtre Pierre-Tabard de Montpellier (soirée organisée avec les associations AMJHL et Identités et Partage).

- du 14 au 17/04/11 - le 14 : A Montpellier, à la Maison des Tiers Mondes : projection du film de Sadia Barèche « Sur les traces de Taos Amrouche ». Débat avec la réalisatrice et Guy Dugas, qui vient de faire paraitre la correspondance entre Jean Amrouche et André Gide / - le 15 : présentation du film à Pézenas, au cinéma « Le Molière », débat avec la réalisatrice.

- le 23/05/11 - Au cinéma Diagonal à Montpellier, projection du film « Ouled Lénine » de Nadia El-Fani et débat avec la réalisatrice qui rentre de Tunisie, en passant par Cannes où elle a présenté son dernier film

- le 29/05/11 – A Montpellier, dans le cadre de la Comédie du livre, rencontre avec le bédéiste Jacques Ferrandez autour de ses derniers ouvrages.

- le 08/06/11 – A Montpellier, Maison des relations internationales, conférence-débat sur « La Révolution tunisienne » avec Paul Alliès (université Paul-Valéry), Georges Morin et les adhérents qui viennent de participer au voyage organisé en Tunisie par l’association nationale.

- le 17/06/11 – Réunion des adhérents de la section pour réfléchir ensemble aux projets relatifs au 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, en 2012.

- le 03/07/11 - à Aragon (Aude) - Après les « Nordistes » de Coup de soleil le 26 juin en Ile-de-France, c’est au tour des « Sudistes » (adhérents et amis du Sud de la Loire) de partager un méchoui convivial de fin d’année.

- le 20 et 21/09/11 - A Montpellier (le 20/09) puis à Marseillan (le 21/09), la section de Coup de soleil reçoit notre ami le romancier (et peintre) marocain Mahi Binebine, lauréat du prix 2011 « Coup de cœur de Coup de soleil » pour son roman « Les étoiles de Sidi Moumen ».

- le 28/09/11 - A Montpellier (Cinéma Diagonal), projection du film de Nadia El-Fani « Laïcité inch’Allah ! », suivie d’un débat avec la réalisatrice tunisienne.

- le 04/10/11- A Montpellier (Cinéma Diagonal), projection du film « Plus jamais peur », du documentariste tunisien Morad Ben Cheikh, suivie d’un débat.

- du 11 au 15/10/11 - A Montpellier - Participation de la section aux manifestations du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici ».

- 26/10/11 - à Montpellier - Au cinéma Diagonal, projection du film «Ici on noie les Algériens», suivie d’un débat avec la réalisatrice Yasmina Adi

- du 14 au 19/11/11 - Dans le cadre de la Quinzaine des Tiers-mondes à Montpellier:

► du 14 au 19 novembre, exposition dans le salon de la Maison des relations internationales «Tunisie, portrait d’une révolution», photographies d’Augustin Le Gall

► samedi 19 novembre, conférence-débat : Akram Belkaïd, Bachir Dahak, Abel Haidoux et Asma Kouki nous ont fait partager leurs réflexions sur « Les enjeux et les défis de la situation actuelle des pays du Maghreb

Section régionale MIDI-PYRENEES

- le 27/02/11 - A Toulouse, sous le chapiteau de l’AGIT, projection-débat du film Le destin de Youssef Chahine, suivie d’un concert du groupe Tamara. Manifestation organisée par Coup de soleil en collaboration avec l’AGIT et avec la participation des Amis d’Averroès

- le 09/09/11 - à Toulouse - Georges Morin et Amira Yahyaoui sont invités par l’association « Jasmin, Tunisie, liberté, démocratie » à faire le point sur l’évolution de la situation en Tunisie, à quelques semaines de l’élection d’une Assemblée constituante. Près de 120 personnes participent à cette conférence-débat /- le lendemain matin 10/09/11, G. Morin travaille avec le bureau de la section régionale Midi-Pyrénées

- le 18/09/11 - à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne) - La section Midi-Pyrénées de Coup de Soleil participe au Festival Mediterraneo, avec une exposition photo sur la Tunisie et un invité tunisien, Faycel Bezzine, venu présenter une comédie musicale inspirée des chants et danses du patrimoine de Tunisie.

- le 23/09/11 - à Toulouse - C’est au tour de la section Midi-Pyrénées de recevoir Mahi Binebine, (cf. Languedoc-Roussillon 20 et 21/09/2011).

- le 21/10/11- à Toulouse - Soirée sur les révolutions au Maghreb : projection de l’émission Arrêt sur images diffusée le 4 mars 2011, dont l’invité était Emmanuel Todd. Echanges autour de l’émission et de ses livres : Rendez-vous des civilisations et Allah n’y est pour rien.

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Lettre d’information n°34 - 35

Section régionale RHONE-ALPES

le 17/03/11 - A Lyon, Maison des Passages, dans le cycle partenarial « France Algérie, les chemins de la rencontre », Youcef Hadj-Ali, auteur de Lettre ouverte aux Français qui ne comprennent décidément rien à l’Algérie (Albin Michel, 1998) resitue son livre dans la période récente en revenant sur les relations algéro-françaises de 1998 à 2010, économie, histoire, mémoire.

- le 21/03/11 –A Grenoble : conférence de Sadek Boussena, professeur à l’université de Grenoble, ancien ministre algérien de l’énergie, ancien président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), sur le thème Problématique pétrolière mondiale, coopérations, conflits ? Membre de Coup de soleil, Sadek Boussena a brillamment dégagé, pour un public hétérogène, les enjeux économiques et géopolitiques de ce dossier très actuel. .

- les 05/04/11 - A Lyon, Maison des passages : conférence de Dominique Caubet, chercheure à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) L’arabe maghrébin, instrument de modernité ? Le soir, film Casa Nayda au Comoedia de Lyon. 60 spectateurs, échanges très chaleureux. Casa Nayda, documentaire de Dominique Caubet, réalisé par Farida Benlyazid, traite de la nouvelle scène marocaine, et du mouvement culturel Nayda, en cours d’émergence.

- Le 06/04/11 – A Grenoble, riche soirée à l’Observatoire sur les discriminations et les territoires interculturels (ODTI) : avec Dominique Caubet. Même conférence-projection de Casa Nayda. 30 personnes, dont des jeunes avec leur éducateur, et des enseignants chercheurs et étudiants en socio linguistique.

- le 14/04/11 - A Lyon - A la Maison des Passages, dans le cadre de « France-Algérie, les chemins de la rencontre », conférence de Joseph Dichy, professeur de linguistique et de didactique de l’arabe à l’université Lumière (Lyon 2) : « Enjeux linguistiques et politiques de l’enseignement de l’arabe en France ». Débats nourris autour de la question de savoir quel arabe enseigner et à qui.

- le 16/06/11 - A Lyon - Dans le cadre du cycle annuel « France-Algérie » (en partenariat avec quatre autres associations lyonnaises), concert du groupe Gawa : « Matoub, un poète peut-il mourir ? »

- le 17/06/11 - A Lyon - Projection du film Casa Nayda, film documentaire marocain consacré à la nouvelle scène musicale marocaine, en présence de Dominique Caubet, auteure du film.

- les 10 et 11/10/11 - A Grenoble (Isère) - Dans le cadre de la « 50ème Journée de l’émigration algérienne » organisée par le consulat d’Algérie en partenariat avec la ville, Georges Morin donne deux conférences, la première le lundi 10 octobre sur « La coopération décentralisée : 12 années de partenariat entre Grenoble et Constantine », la seconde le mardi 11 octobre sur « 50 ans de relations franco-algériennes »

- le 14/10/11 - A Lyon - A la Maison des Passages, conférence-débat autour du cinquantenaire du 17 octobre 1961, avec Linda Amiri et Jim House.

- le 17/11/11 - à Lyon. Conférence-débat à la Maison des Passages sur « Les Pieds-noirs en 1962 », avec Georges Morin et Yann Scioldo- Zürcher ; débat animé par Michel Wilson.

VIE DE L’ASSOCIATION

Section régionale PROVENCE ALPES COTES-D’AZUR

● le 18/09/10 – Georges Morin se rend à nouveau (cf 17/04/10) à Marseille pour une deuxième réunion consacrée à la relance de la section de Provence. Les 20 adhérents présents décident de constituer un collectif régional et 3 collectifs départementaux (Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse). Ils travailleront autour d’un ou deux projets susceptibles de favoriser l’émergence d’une équipe de militants à même de restructurer ensuite

la section / - En fin d’après-midi nos adhérents et d’autres Provençaux se retrouvent à la librairie Prado-Paradis pour une rencontre littéraire avec Mabrouck Rachedi, co-auteur de « La petite Malika » (éd. J-C Lattès)

● le 05/02/11 - Une classe d’un lycée de St Raphaël (Var), menée par leur professeure Aoitef Essouri, se rend à Paris pour participer au 17ème Maghreb des livres et y présenter leur travail d’un trimestre sur le roman « La petite Malika » de Habiba Mahany et Mabrouck Rachedi.

secTion DéparTemenTale pYrenees-orienTales

● le 04/07/10 – Le « méchoui des Sud(s) » est organisé à Perpignan, par la section des Pyrénées-Orientales, pour nos adhérents et amis résidant au Sud de la Loire

- le 17/04/11 - A Perpignan, dans une salle du Conseil général, la section P.O. reçoit Sadia Barèche, venue présenter son film « Sur les traces de Taos Amrouche »

- le 22/09/11 Mahi Binebine rencontre les élèves du lycée Arago de Perpignan qui ont choisi son livre «Les étoiles de Sidi-Moumen» pour le prix littéraire Coup de cœur de Coup de soleil (jury lycéen).

- du 14/10 au 20/11/11 - A Perpignan - Dans le cadre exceptionnel du Palais des rois de Majorque, la section départementale de Coup de soleil présente, en partenariat avec le Conseil général des Pyrénées-Orientales, l’exposition « Terres du Couchant », consacrée à l’art de la poterie au Maroc et dans les Iles Canaries.

- les 29/10 et 30/10/11 - Georges Morin et Michèle Rodary se rendent à Perpignan, le samedi 29 octobre pour visiter l’exposition « Terres du Couchant » et assister à la conférence-débat sur « la poterie berbère du Maroc et des Iles Canaries ». Le dimanche 30 octobre, Georges Morin préside une assemblée générale des adhérents de Coup de soleil du département des Pyrénées-Orientales, au cours de laquelle Brahim Karim est élu 1er co-président de la section départementale

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Lettre d’information n°34 - 36