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La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 1 La lettre de l’ ÉDITO N°10 Décembre 2014 www.itsap.asso.fr Progressivement, le volet sanitaire du Plan de développement durable de l’apiculture s’organise et prend forme. De nouveaux outils se mettent en place pour permettre une compréhension des phénomènes complexes que l’on observe dans les ruchers et la mise en œuvre de bonnes pratiques. En premier lieu, la remontée de données fiables constitue un enjeu majeur. On peut saluer le fait que la procédure que l’on appelait auparavant « surveillance des troubles des abeilles » ait été modifiée pour prendre en compte les dépopulations quelles que soient leurs causes, les mortalités hivernales massives dans les ruchers, comme on a pu le voir en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales l’hiver dernier. Cette note de service détaille la chaîne d’intervention qui doit se mettre en route dès lors qu’un apiculteur est confronté à un phénomène anormal dans ses colonies. Ce dispositif est un des piliers de l’observatoire des mortalités et des alertes apicoles (OMAA), système d’épidémiosurveillance qui doit centraliser les données relatives à la santé du cheptel. Sa mise en place va nécessiter d’établir un référentiel des troubles et symptômes qu’un apiculteur peut rencontrer dans ses colonies. L’ITSAP-Institut de l’abeille s’attaque à ce chantier dès cet hiver avec l’appui de la DGAL, de l’Anses et de la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA). Dans le cadre du dispositif Expérimentation de FranceAgriMer, l’ITSAP et les ADA vont déposer une fiche « affaiblissements » pour suivre des colonies afin d’établir des méthodes d’identification de profils de colonies symptomatiques. Le bon fonctionnement de ces outils repose sur l’organisation à tous les échelons des différents acteurs. Un réseau de vétérinaires « apicoles » est en train de se constituer. Or en région, à ce jour, trop peu de sections apicoles ont réussi à se mettre en place au sein des OVS et à se doter d’un technicien sanitaire. Cet échelon du terrain où chacun a sa place est pourtant primordial pour la réussite de la gestion sanitaire du cheptel. Cette structuration du sanitaire est d’autant plus importante que de nouveaux dangers menacent la filière apicole. La présence du petit coléoptère des ruches, Aethina tumida, a été authentifiée dans le sud de l’Italie fin août (voir le dossier de cette lettre) et depuis, on ne cesse de découvrir de nouveaux foyers. Malgré l’interdiction de mouvement de cheptel entre le périmètre atteint et la France, son arrivée sur le territoire français semble inéluctable, si tant est qu’il ne soit pas déjà là. Il est donc essentiel de mettre à profit la période hivernale pour permettre à la filière de se préparer. Une formation des techniciens de nos ADA, des OVS, des services déconcentrés de l’État va être organisée avec l’Anses, Laboratoire national de référence pour la santé des abeilles. Il est important de coordonner les messages qui seront diffusés auprès du public apicole pour éviter que chacun aille « à la pêche » aux solutions artisanales et risquées pour les colonies ou manque de vigilance quant à la provenance du cheptel qu’il achète. Il faut aussi rappeler que ce parasite est un danger sanitaire de catégorie 1, donc du ressort de l’État. Pour que les apiculteurs déclarent les éventuelles contaminations, il faut les sensibiliser et surtout mettre en place un niveau d’indemnisation correct. Les visites de sorties d’hivernage seront cruciales. Le cynips du châtaignier constitue lui aussi un danger pour la filière apicole. Présent depuis quelques années, il frappe la châtaigneraie française cultivée et forestière. La production de miel de châtaignier est aujourd’hui menacée. Les producteurs de châtaignes ont su s’organiser pour mettre en place un plan de lutte. La filière apicole doit s’associer à ce combat et collaborer avec les acteurs de la lutte pour enrayer ce fléau. Suite à cette nouvelle année catastrophique pour la majorité des exploitations, beaucoup s’interrogent sur leur système d’exploitation. L’ITSAP et les ADA construisent les outils pour établir des références et accompagner au plus près les apiculteurs. Pour cela, nous avons besoin d’une implication durable des apiculteurs dans ces projets pour mettre en place ces nouveaux outils d’aide à la décision. C’est un enjeu pour chacun et pour tous. Vous souhaitant de bonnes fêtes de fin d’année, j’espère vous voir nombreux à l’Assemblée générale de l’institut ainsi qu’aux Journées de la recherche apicole, en février 2015. Jean-Yves FOIGNET, Président de l’ITSAP-Institut de l’abeille L’actu de la filière 2 ¥ Le cynips du châtaigner, un nouveau péril pour la filière apicole��������������������������������������������������������������������� 2 ¥ Création d’une mention de qualité facultative « produit de montagne » au niveau européen ���������������������������� 3 L’actu de l’ITSAP 4 ¥ Nouvelle publication : le Guide des bonnes pratiques apicoles ������������������������������������������������������������������ 4 Dossier 5 ¥ Le petit coléoptère des ruches A� tumida a été détecté en Europe (Italie) ��������������������������������� 5 Focus 9 ¥ Conception d’indicateurs précoces de la qualité des reines d’abeilles mellifères : projet CIReine ���������������� 9 UMT PrADE 10 ¥ Retours sur le colloque Eurbee �������������������������������� 10 Agenda- Outils 12 ¥ Analyses pathologiques et toxicologiques : des fiches techniques de prélèvement bientôt disponibles ������������������������������������������������ 12 SOMMAIRE www.itsap.asso.fr Adossé à Avec le concours financier de FranceAgriMer et du CASDAR

Lettre Itsap n10 Web

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Cynips du chataignier

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La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 1

La lettre de l’

Édito N°10 Décembre 2014 www.itsap.asso.fr

Progressivement, le volet sanitaire du Plan de développement durable de l’apiculture s’organise et prend forme. De nouveaux outils se mettent en place pour permettre une compréhension des phénomènes complexes que l’on observe dans les ruchers et la mise en œuvre de bonnes pratiques. En premier lieu, la remontée de données fiables constitue un enjeu majeur. On peut saluer le fait que la procédure que l’on appelait auparavant « surveillance des troubles des abeilles » ait été modifiée pour prendre en compte les dépopulations quelles que soient leurs causes, les mortalités hivernales massives dans les ruchers, comme on a pu le voir en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales l’hiver dernier. Cette note de service détaille la chaîne d’intervention qui doit se mettre en route dès lors qu’un apiculteur est confronté à un phénomène anormal dans ses colonies.

Ce dispositif est un des piliers de l’observatoire des mortalités et des alertes apicoles (OMAA), système d’épidémiosurveillance qui doit centraliser les données relatives à la santé du cheptel. Sa mise en place va nécessiter d’établir un référentiel des troubles et symptômes qu’un apiculteur peut rencontrer dans ses colonies. L’ITSAP-Institut de l’abeille s’attaque à ce chantier dès cet hiver avec l’appui de la DGAL, de l’Anses et de la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA). Dans le cadre du dispositif Expérimentation de FranceAgriMer, l’ITSAP et les ADA vont déposer une fiche « affaiblissements » pour suivre des colonies afin d’établir des méthodes d’identification de profils de colonies symptomatiques.

Le bon fonctionnement de ces outils repose sur l’organisation à tous les échelons des différents acteurs. Un réseau de vétérinaires « apicoles » est en train de se constituer. Or en région, à ce jour, trop peu de sections apicoles ont réussi à se mettre en place au sein des OVS et à se doter d’un technicien sanitaire. Cet échelon du terrain où chacun a sa place est pourtant primordial pour la réussite de la gestion sanitaire du cheptel.

Cette structuration du sanitaire est d’autant plus importante que de nouveaux dangers menacent la filière apicole. La présence du petit coléoptère des ruches, Aethina tumida, a été authentifiée dans le sud de l’Italie fin août (voir le dossier de cette lettre) et depuis, on ne cesse de découvrir de nouveaux foyers. Malgré l’interdiction de mouvement de cheptel entre le périmètre atteint et la France, son arrivée sur le territoire français semble inéluctable, si tant est qu’il ne soit pas déjà là. Il est donc essentiel de mettre à profit la période hivernale pour permettre à la filière de se préparer. Une formation des techniciens de nos ADA, des OVS, des services déconcentrés de l’État va être organisée avec l’Anses, Laboratoire national de référence pour la santé des abeilles. Il est important de coordonner les messages qui seront diffusés auprès du public apicole pour éviter que chacun aille « à la pêche » aux solutions artisanales et risquées pour les colonies ou manque de vigilance quant à la

provenance du cheptel qu’il achète. Il faut aussi rappeler que ce parasite est un danger sanitaire de catégorie 1, donc du ressort de l’État. Pour que les apiculteurs déclarent les éventuelles contaminations, il faut les sensibiliser et surtout mettre en place un niveau d’indemnisation correct. Les visites de sorties d’hivernage seront cruciales.

Le cynips du châtaignier constitue lui aussi un danger pour la filière apicole. Présent depuis quelques années, il frappe la châtaigneraie française cultivée et forestière. La production de miel de châtaignier est aujourd’hui menacée. Les producteurs de châtaignes ont su s’organiser pour mettre en place un plan de lutte. La filière apicole doit s’associer à ce combat et collaborer avec les acteurs de la lutte pour enrayer ce fléau.

Suite à cette nouvelle année catastrophique pour la majorité des exploitations, beaucoup s’interrogent sur leur système d’exploitation. L’ITSAP et les ADA construisent les outils pour établir des références et accompagner au plus près les apiculteurs. Pour cela, nous avons besoin d’une implication durable des apiculteurs dans ces projets pour mettre en place ces nouveaux outils d’aide à la décision.

C’est un enjeu pour chacun et pour tous.

Vous souhaitant de bonnes fêtes de fin d’année, j’espère vous voir nombreux à l’Assemblée générale de l’institut ainsi qu’aux Journées de la recherche apicole, en février 2015.

Jean-Yves FOIGNET, Président de l’ITSAP-Institut de l’abeille

L’actu de la filière 2 ¥ Le cynips du châtaigner, un nouveau péril pour la filière apicole ��������������������������������������������������������������������� 2

¥ Création d’une mention de qualité facultative « produit de montagne » au niveau européen ���������������������������� 3

L’actu de l’ITSAP 4 ¥ Nouvelle publication : le Guide des bonnes pratiques apicoles ������������������������������������������������������������������ 4

Dossier 5 ¥ Le petit coléoptère des ruches A� tumida a été détecté en Europe (Italie) ��������������������������������� 5

Focus 9 ¥ Conception d’indicateurs précoces de la qualité des reines d’abeilles mellifères : projet CIReine ���������������� 9

UMT PrADE 10 ¥ Retours sur le colloque Eurbee �������������������������������� 10

Agenda- Outils 12 ¥ Analyses pathologiques et toxicologiques : des fiches techniques de prélèvement bientôt disponibles ������������������������������������������������ 12

Sommaire

www.itsap.asso.fr

Adossé à

Avec le concours financier de FranceAgriMer et du CASDAR

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Le cynips du châtaignier, un nouveau péril pour la filière apicole

Un ravageur récemment introduit

Le cynips est un petit insecte de la famille des hyménoptères� Originaire d’Asie, il est présent en Italie depuis 2002� Il a été signalé en 2005 dans les Alpes-Maritimes et s’est étendu dans le Sud-Est de la France et en Corse� Il est aujourd’hui présent dans tous les bassins de produc-tion de châtaignes français� La lutte contre ce ravageur est obligatoire� La femelle dépose ses œufs dans les bourgeons de châtaignier fin juin-début juillet� Les premiers stades larvaires passent l’hiver dans les bourgeons� À ce stade, il est très difficile de détecter l’infestation� Au printemps, on observe la formation de galles vertes, parfois teintées de rose, dans lesquelles les larves vont se développer et se nymphoser� Cet insecte est inféodé aux châtai-gniers (Castanea crenata, C. dentata, C. mollissima, C. sativa, C. seguinii et leurs hybrides)� Sur les arbres atta-qués, la perte de récolte atteint les 80 % pendant plusieurs années, les fruits restant sur l’arbre étant le plus souvent véreux� Les arbres sont affaiblis mais ne meurent pas direc-tement� Même si on peut noter des différences de sensibilité entre varié-tés, la totalité de celles présentes sur le territoire sont sensibles au cynips�

Quel impact pour la châtaigneraie française ?

La châtaigneraie forestière française n’est pas utilisée pour la récolte de fruit� Elle a une superficie estimée à 1 million d’hectares et constitue la 3e  essence forestière française après les chênes et le frêne� La châ-taigneraie cultivée représente 1 % de cette surface, soit 10 000 ha� Selon les estimations, le cynips engendrera une perte de 80 % de la récolte en châtaignes pendant plu-sieurs années (5 à 10 ans selon l’in-tensité de la lutte biologique mise en place), mettant en péril l’existence même de l’activité de production de

châtaignes, alors que cette produc-tion, très ancrée sur des territoires défavorisés, a un impact significatif sur l’emploi local�

L’apiculture, victime collatérale

Le miel de châtaignier est le deu-xième miel monofloral après le miel d’acacia, produit en France� Selon les régions, la production du miel de châtaignier représenterait entre 15 et 30  % du miel produit, avec une moyenne nationale autour de 22 %�Dans certaines régions (Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Corse…), la quasi-totalité des apiculteurs pro-duisent du miel de châtaignier� Selon les chiffres d’ADA France, 65 % des apiculteurs professionnels pro-duisent du miel de châtaignier régu-lièrement�Le châtaignier entre dans la com-position de miels polyfloraux très importants en termes de volumes produits : le miel de montagne et le miel de forêt� Outre l’importance éco-nomique du miel de châtaignier, les châtaigneraies sont aussi des zones «  refuge  » pour les abeilles, entre deux miellées de culture� En plus de la production de nectar abondante, le châtaignier permet d’assurer des réserves suffisantes en pollen et ain-si le bon état sanitaire des ruches�

En Corse, première région touchée par le cynips, depuis deux ans, la baisse de production en miel de châtaigneraie atteint en moyenne 54 % en Haute-Corse (département où les premiers foyers ont été découverts) et 36 % en Corse du Sud entre 2012 et 2014� D’après le Syndicat AOC Miel de Corse-Mele di Corsica, jusqu’en 2012, le miel de châtaigneraie représentait entre 30 et 50 % du chiffre d’affaires de l’apicul-teur insulaire� C’était une récolte pré-visible qui assurait un revenu sûr de l’année aux exploitations� Avec cette baisse de la production, les jeunes ins-tallés (25 apiculteurs installés depuis moins de 8 ans, considérés comme étant en phase d’installation) entre autres vont au-devant de grandes dif-

ficultés financières, ne leur permettant pas les remboursements des prêts d’investissements� Le risque est grand qu’ils ne survivent pas à une perte totale de cette miellée�

En l’état actuel, une baisse significa-tive de la production de miel de châ-taignier est à prévoir sur une période de 6 à 10 ans�

Comment lutter ?Il n’existe aucun moyen de lutte chimique� Seule la lutte biologique est possible avec l’utilisation de Torymus sinensis, micro-hyménoptère, pré-dateur naturel du cynips, originaire lui aussi de Chine� Des travaux de recherche et de mise en œuvre de la lutte biologique contre ce ravageur sont menés depuis 2011 par l’INRA PACA et par le CTIFL� Actuellement, on ne sait pas élever cet hyperparasite� Il faut récolter des galles sèches, sur des sites où il a été introduit� S’en suit une phase d’émergence, d’identification et de sexage en laboratoire avant de lâcher les individus sur les sites infestés� En France, un comité de pilotage national a été mis en place pour orga-niser la lutte collective� Il regroupe les syndicats castanéicoles, les ser-vices de l’État (direction générale de l’alimentation, services régionaux de l’alimentation, direction de la santé des forêts), des chercheurs de l’INRA de Sophia-Antipolis, le CTIFL1, les FREDON2 des régions concernées, les stations expérimentales frui-tières, les représentants des pépinié-ristes et les chambres d’agriculture des départements producteurs de châtaignes� La profession apicole devrait y être prochainement repré-sentée par ADA France�

La priorité de ce comité est de mettre en place la lutte biologique et de rechercher des solutions d’indemni-sation des pertes économiques au niveau des exploitations castanéi-coles� La réflexion se poursuivra pour étendre l’effort de lutte sur les zones non cultivées, afin de limiter l’impact sur la filière apicole�

L’actu de la filière

(1) Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes

(2) Fédérations régionales de défense contre les organismes Nuisibles

© CTIFL/B. Hennion

Plus d’informations sur : www.cynips-chataigne-ardeche.com

Sources : AOP Farine de châtaigne de Corse, Syndicat National des Producteurs de Châtaignes, Syndicat AOC Miel de Corse, ADA France, LNPV de Montferrier-sur-Lez

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La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 3

Création d’une mention de qualité facultative « produit de montagne » au niveau européen

Changement de réglementation

En 2013, une nouvelle mention de qualité facultative « Produit de mon-tagne  » a été introduite au niveau européen par le règlement (UE) n°1151/20121� Ses conditions d’uti-lisation sont précisées par le règle-ment d’application (UE) n°665/2014 paru en mars 2014� Une note d’ins-truction technique a également été publiée par la DGPAAT en juillet 2014 afin d’expliciter aux opérateurs des différentes filières les conditions d’utilisation de cette mention euro-péenne�

Cette mention européenne « produit de montagne  » est applicable au miel� La filière apicole est actuelle-ment dans l’attente de précisions de la part des administrations afin de savoir si cette mention est éga-lement utilisable pour les autres produits de la ruche (gelée royale et pollen notamment)�

La réglementation française qui exis-tait depuis 2005 pour une mention valorisante «  montagne  » pour le miel2 n’est donc plus valable� Prin-cipal changement  pour le miel  : il n’est plus nécessaire de faire une demande d’autorisation en amont pour pouvoir utiliser la mention euro-péenne « produit de montagne »� Elle peut être utilisée dès lors qu’on res-pecte ses conditions d’application�

Conditions d’utilisation de cette mention européennePour utiliser cette mention de qua-lité facultative «  produit de mon-tagne  » pour le miel, le nectar et le

pollen doivent avoir été collectés par les abeilles exclusivement dans des zones de montagne� Le site d’extrac-tion et/ou de mise en emballage du miel peut être situé hors zone de montagne� Les spécificités liées à la production de miel de montagne ont donc été reconnues par la Commis-sion européenne� En 2013, l’ITSAP-Institut de l’abeille avait rédigé un argumentaire technique visant à ce que l’utilisation de cette nouvelle mention soit possible pour le miel produit en zone de montagne, qu’il soit extrait en zone de montagne ou en zone de plaine�

Des contrôles peuvent être réalisés par les services des fraudes (DGC-CRF3) pour vérifier que les conditions d’utilisation de cette mention sont bien respectées� Dans ce cas, il appartiendra à l’apiculteur utilisant cette mention de prouver qu’il a res-pecté ces conditions�

La note d’instruction technique de la DGPAAT4 de juillet 2014 recommande aux opérateurs qui souhaitent utiliser

la mention facultative «  produit de montagne » :

¥ d’en informer leur DRAAF ; ¥ d’utiliser systématiquement la mention complète «  produit de montagne  » sur l’étiquetage des produits et leur publicité�

Un guide de lecture est en cours de rédaction par les administrations (DGPAAT et DGCCRF)� Il aura pour objet de faciliter la lecture des textes réglementaires et de préciser les conditions d’utilisation de cette men-tion�

Contact : [email protected]

(1) Règlement (UE) n° 1151/2012 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 21 novembre 2012 relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires

(2) Règlement technique national « Montagne » relatif au miel (RTN Montagne) et articles du Code rural et de la pêche maritime

(3) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

(4) Direction générale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires

(5) Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt

Pour plus d’informations sur www.itsap.asso.fr

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Page 4: Lettre Itsap n10 Web

La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 4

Nouvelle publication : le Guide des bonnes pratiques apicoles

Un travail concerté de la filière apicole

Ce guide est le résultat de la colla-boration entre de nombreuses struc-tures apicoles qui ont travaillé de concert pour réaliser un guide pour tous les apiculteurs, qu’ils soient expérimentés, en cours d’installation ou en formation� Cet ouvrage consti-tue également un socle sur lequel pourront s’appuyer les formateurs des ruchers écoles, les enseignants dans les établissements dispensant des formations apicoles ou les tech-niciens en appui aux exploitations�

Un guide accessible à tous les apiculteurs

Voulu comme un outil facile d’utili-sation, ce guide se présente sous la forme d’un classeur� Découpé en une quarantaine de fiches, il permet de repérer facilement les idées à retenir, ce qui est imposé par la loi ou ce qui est conseillé�

Tous les apiculteurs (professionnels, pluriactifs, de loisir) trouveront réu-nies dans ce classeur les bonnes pra-tiques nécessaires à la gestion d’un cheptel apiaire et d’une miellerie.

L’actu de l’ITSAP

L’ITSAP-Institut de l’abeille publie le Guide des bonnes pratiques apicoles, fruit d’une démarche collective des struc-tures apicoles, sanitaires, vétérinaires, de la recherche et de l’administration.

Partenaires du projet :

Fédération Nationale du Réseau de

Développement Apicole

ADA France

Fédération Nationale du Réseau de

Développement Apicole

ADA France

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Développement Apicole

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www.itsap.asso.fr

Guide des bonnes

pratiques apicoles

Le Guide des bonnes pratiques apicoles

est un outil d’application volontaire

qui s’adresse à tous les apiculteurs.

Il a pour objectif de proposer

à chaque apiculteur des bonnes pratiques

de gestion de son cheptel visant

à préserver la santé de ses colonies

et sa propre santé tout en contribuant

à assurer la sécurité sanitaire et la

traçabilité des produits qu’il génère

(produits de la ruche et d’élevage).

GRANDS THÈMES ABORDÉS DANS CETTE FICHE 1. Choisir un produit de nourrissement adapté aux abeilles

2. Nourrir au bon moment3. Stocker et préparer les produits de nourrissement

1

Mars 2014 Guide des bonnes pratiques apicoles R : Conduite des ruchers

© J. R

egna

ultLES IDÉES CLÉS - Adapter le nourrissement aux besoins de la colonie et aux objectifs de

l’apiculteur.- Choisir un produit de nourrissement adapté à l’état de la colonie et à la

période. - Si l’on nourrit au miel, utiliser son propre miel, issu de colonies saines et

limiter les risques de pillage. Ne pas nourrir avec du miel qui serait

susceptible de contenir des spores de loque américaine.POURQUOI Le nourrissement consiste à apporter des ressources alimentaires aux

colonies. Il a généralement pour objectif de pallier un manque de pollen ou de miel afin

d’assurer des réserves suffisantes pour passer l’hiver ou d’éviter une

famine. Il est aussi utilisé pour stimuler le développement des colonies au

démarrage de la saison ou en vue de productions spécifiques (élevage, etc.).

NOURRIR LES COLONIES

1. Choisir un produit de nourrissement adapté aux abeilles

Éviter de nourrir avec du sucre sec (sucre cristal) qui engendre du gaspillage.

Éviter d’utiliser du sucre non raffiné (mélasse, sirops issus de boissons

sucrées), non digestible pendant l’hiver. Si le candi est fabriqué à partir de

sucre glace, s’assurer que celui-ci est sans amidon (toxique pour les abeilles

à forte dose). Ne pas distribuer de sirop fermenté. En période froide, préférer le sirop tiède mieux accepté que le sirop froid (distribuer le sirop à la mi-

journée). Proscrire le nourrissement liquide en cours d’hivernage (sauf climat propice).

En cas de carence en pollen, préférer le nourrissement à partir de pollen récolté sur l’exploitation

autant que possible (cadres contenant du pain d’abeilles, pollen congelé ou sous forme de pâtes à

base de pollen et de sirop ou de miel par exemple, mais pas de pollen de trappes séché).

S’assurer que les cadres de pollen (pain d’abeille) donnés en nourrissement sont issus d’une colonie

saine.

Attention !Le nourrissement au miel est déconseillé car il est susceptible de contenir des spores de

loque américaine et il augmente les risques de pillage étant attractif pour les abeilles.

Voici quelques précautions nécessaires si l’on nourrit au miel :

Utiliser son propre miel, provenant de colonies en bonne santé, sans spore de loque

américaine. Nourrir avec du miel de la même colonie si possible.

Utiliser du miel très dilué. Réduire les entrées et nourrir à la tombée de la nuit.

Ne pas nourrir avec les eaux de lavage des opercules. Attention à la conservation des cadres de pain de pollen, qui risquent de fermenter !

??

!!

!!R5

FicheR5

2

Mars 2014 Guide des bonnes pratiques apicoles E : Renouvellement, développement du cheptel et élevage…

2

COULEUR Année se terminant par…

Blanc

1 et 6

Jaune

2 et 7

Rouge

3 et 8

Vert

4 et 9

Bleu

5 et 0

2. Assurer la traçabilité des reines et des essaims

Assurer la traçabilité des reines et des essaims permet d’en connaître l’âge et l’origine dans

l’objectif d’un suivi sanitaire, d’un suivi technique des lots, ou encore d’un suivi des lignées.

Marquer la reine (le moment du marquage – avant ou après introduction – dépend de

l’objectif recherché). Le clippage est aussi un élément de traçabilité.

Avoir un dispositif de traçabilité qui permet de connaître l’origine de la colonie.

Enregistrer autant que possible les informations au fur et à mesure.

3. Définir ses objectifs et planifier son calendrier d’élevage

Anticiper ses besoins en colonies et en reines (par exemple : nombre de reines à renouveler,

reconstitution du cheptel… ).

Organiser le renouvellement du cheptel (achat ou opérations d’élevage) et préparer un plan d’élevage.

Planifier le calendrier d’élevage et vérifier qu’il est bien adapté aux autres activités de l’apiculteur, et,

pour les professionnels, en adéquation avec la stratégie de l’exploitation.

Une fois lancé, suivre scrupuleusement son calendrier d’élevage.

Si l’élevage est choisi, élever pendant les périodes propices, notamment en présence de mâles.

Celles-ci dépendent des régions et des caractéristiques de la colonie :

� elles débutent quand les colonies disposent de couvain mâle operculé en quantité ;

� la disparition des mâles et la réduction de leur qualité marque la fin de la période d’élevage (elle est

plus difficile à déterminer).

RÉFÉRENCES RÉGLEMENTAIRES

Règlement (CE) n°889/2008 relatif à l’Agriculture biologique et le Guide de lecture associé (version de juin

2013).

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Les numéros renvoient aux références listées dans la fiche « Références bibliographiques » :

18 ; 36 ; 77 ; 78 ; 95 ; 117 ; 128 ; 149.

CODE DE COULEUR INTERNATIONAL POUR LE MARQUAGE

DES REINES

Il existe un code de couleur international pour le marquage des reines.© T. Fedon

Marquer

la reine.

infoinfo

Apiculture biologique 

Le clippage des reines (rognage

des ailes) est interdit.

AB

E1

Ouvrage : édition l’ITSAP-Institut de l’abeille, juillet 2014, 180 pages�

Prix : 20 euros (nous consulter pour les frais d’envoi)�

Pour se procurer ce document, s’adresser à :ITSAP-Institut de l’abeille, 149 rue de Bercy, 75595 PARIS Cedex 12myriam�azzopardi@itsap�asso�fr ; 01 40 04 50 29

Mars 2014 Guide des bonnes pratiques apicoles Introduction

DOMAINE MES PRATIQUES

OUI NON FICHE

Administratif

J’ai un numéro d’apiculteur ainsi qu’un Numagrit ou un numéro de

Siret selon ma situation.

D

Je déclare mes ruchers une fois par an, sur internet ou auprès de

l’opérateur désigné dans mon département.

D1

Conduite du

rucher et

prophylaxie

J’ai vérifié et je respecte les distances minimales pour l’implanta-

tion des ruchers définies par arrêté départemental (ou communal). R1

J’ai inscrit mon numéro d’apiculteur sur mes ruches ou sur un pan-

neau à l’entrée du rucher.

R1

Je connais les ressources alimentaires présentes autour du rucher

pendant la saison.

R1

J’ai organisé mon rucher de façon à limiter la dérive. R1

Je réalise au moins deux visites complètes des colonies : une à

l’automne et une en sortie d’hiver.

R4

J’ai prévu des ressources suffisantes pour les colonies pour l’hiver

et la sortie d’hivernage.

R7

Je n’utilise pas de miel pour nourrir, ou seulement mon propre miel

issu de colonies saines (sans spores de loque américaine). R5

Je ne pose pas les hausses à terre et je les protège lors de leur

transport pour éviter de les souiller, en particulier avec de la terre

(pour limiter le risque de contamination par les spores botuliques). C2

Je renouvelle un tiers à un quart des cires par an. R3

Je détruis systématiquement les cires des cadres issues de colo-

nies malades et je nettoie puis désinfecte le matériel issu de ces

colonies (flamme, eau de Javel, soude…).

R2, S3

Pour protéger les cadres bâtis de la fausse teigne, je n’utilise pas

de produits antimite qui peuvent laisser des résidus dans les cires

(paradichlorobenzène, etc.).

R3

Je visite les ruches avec une trousse de premiers secours dont j’ai

établi le mode d’emploi avec un médecin en cas de réaction aller-

gique aux piqûres.

P1

Je me protège et je protège les visiteurs des piqûres. P1

Santé des

colonies

Je suis formé à la prophylaxie et au diagnostic des maladies. Je

sais reconnaître une colonie malade.

S1

Je réalise régulièrement un bilan de l’état sanitaire de mon cheptel,

si possible avec l’aide d’une personne formée (technicien sanitaire,

vétérinaire, etc.).

S1

Je conserve sur mon exploitation les coordonnées des personnes à

contacter d’urgence en cas de suspicion d’intoxication ou de mala-

die réglementée.

S2

Je sais reconnaître les signes précoces de loque américaine et réa-

gir rapidement et en conséquence

M2

Lorsque je soupçonne une maladie réglementée, je fais appel à un

technicien ou un vétérinaire pour confirmer ou infirmer toute suspi-

cion de maladie réglementée, et je suis ses instructions.

S2

TESTEZ-VOUS ! 

SUR LES BONNES PRATIQUES APICOLES

LES POINTS RÉGLEMENTAIRES SONT SIGNALÉS SUR FOND ORANGE

Mars 2014 Guide des bonnes pratiques apicoles Grille d’autoévaluation

11

Intro

7M1 Mars 2014 Guide des bonnes pratiques apicoles M : Connaissance, prévention et lutte contre les (…) maladies

Les schémas suivants ont été réalisés en application de la réglementation française du médicament vétérinaire (en date du 1er mars 2014). Ils sont susceptibles d’évoluer.

IDENTIFICATION DES MAUVAISES PRATIQUES ET DES PRATIQUES À RISQUE DANS LE TRAITEMENT CONTRE VARROA

AUTORISÉ en apiculture conventionnelle

INTERDIT

INTERDIT

INTERDIT

INTERDIT

INTERDIT

INTERDIT

INTERDIT

AUTORISÉ

AUTORISÉ

MÉDICAMENT CONTRE VARROA DISPOSANT

D’UNE AUTORISATION EN FRANCE

Apiguard® ou Apilife Var® ou Thymovar®

AUTORISÉ en apiculture biologique et conventionnelle

AUTORISÉ en apiculture conventionnelle, mais attention à la gestion des résistances. Se réfé-rer au Plan sanitaire d'élevage et surveiller le

niveau résiduel de Varroa

Ne sont pas des médicaments vétérinaires. L'effet de ces pratiques sur la santé des colo-nies demande à être confirmé par des études

complémentaires.

Apistan®

Médicament qui n’est pas destiné aux abeilles

(Taktic®)

Médicament contre Varroa non autorisé en

France (Chekmite®; Bayvarol®, Folbex®...)

Apivar®

Acide oxalique

Apiculture biologique

Avec ordonnance

Sans ordonnance

Apiculture conventionnelle

Roténone

Acide formique, ou lactique, thymol (hors médicament AMM)

Avec ordonnance

Sans ordonnance

AUTRE SUBSTANCE CONTRE VARROA

Biotechniques (piégeage dans le couvain mâle,

plateaux grillagés, sucre glace...), techniques de

type chauffage, etc. (non chimique)

Substances aromatiques d'origine naturelle (huiles essentielles de menthe, d'eucalyptus, d'origan,

d'anis, camphre, "modéra-teur d'ambiance" à la

gaulthérie, fumigation de végétaux...)

Page 5: Lettre Itsap n10 Web

La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 5

Dossier

Le petit coléoptère des ruches A. tumida a été détecté en Europe (Italie)

Le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida Murray 1867 ; Coleoptera  :  Nitidulidae) est un insecte originaire d’Afrique sub-saharienne� Il a été identifié pour la première fois au Nigeria en 1867 (Lundie, 1940)� À l’occasion d’échanges internationaux, il a été introduit et s’est installé aux États-Unis en 1996� Des cas d’introduc-tions ont également été recensés dans différentes régions du Canada (2002, 2006 et de 2008 à 2012), en Égypte (en 2000 sans avoir jamais été ré-identifié depuis), en Austra-lie près de Sydney (2002) et dans certains pays d’Amérique centrale  : Mexique (2010), Cuba (2012), Sal-vador (2013), Nicaragua (2014) (OIE, 2014)� En Europe, l’unique cas d’in-troduction a été notifié par le Portugal en 2004 (Murilhas, 2004) où le foyer a été rapidement détruit� Il s’agis-sait de larves et d’œufs présents

dans des cages à reines importées du Texas� La destruction très pré-coce des colonies concernées avait permis d’éviter la propagation de ce parasite� Depuis, aucun nouveau cas de détection d’A.  tumida n’avait été déclaré en Europe�

Des pertes de production dans les ruchers infestés Le coléoptère peut se multiplier abon-damment dans les colonies infes-tées où il se nourrit du couvain, du miel et du pain d’abeille� Dans cer-tains cas, l’infestation peut conduire à la destruction des cadres� Les excréments du coléoptère entraînent la dégradation et la fermentation du miel� Des infestations importantes peuvent entraîner la mortalité de la colonie ou la désertion des abeilles� Aux États-Unis, l’arrivée du petit colé-optère des ruches a occasionné des pertes de production importantes dans les ruchers�

Une capacité de dissémination importanteA.  tumida peut effectuer plusieurs générations1 par an (1 à 6) selon les conditions environnementales (principalement en fonction du climat et de la composition des sols)� Une femelle pond entre mille et deux mille œufs, en grappe, à l’intérieur de la ruche, dans les fissures du bois ou directement dans les cellules du cou-vain d’abeille� Le stade larvaire dure de 8 à 29 jours� Les larves (Figure 2) sont omnivores et creusent dans les cadres à la recherche de nourri-ture� Arrivées à maturité, les larves quittent la ruche et s’enterrent dans le sol, généralement à une profon-

deur de 1 à 30 cm et à moins de 20 mètres de la colonie, pour entrer en nymphose� Un sol meuble et humide et une température d’au moins 10°C sont nécessaires pour permettre à la larve d’achever son cycle de déve-loppement� La larve est néanmoins capable de survivre dans le sol à une température inférieure à 10°C pen-dant quelques semaines� Les colé-optères adultes (Figure 3) émergent du sol entre 2 à 12 semaines, en fonction de la température et de la nature du sol (OIE, 2013)� Selon les données publiées dans différentes conditions expérimentales, le cycle complet de l’œuf à l’adulte mature sexuellement (ponte de la femelle) varie de 22 jours à quatre mois et demi�

Les adultes peuvent voler plusieurs kilomètres pour infester de nouvelles colonies hôtes� Ils peuvent survivre jusqu’à neuf jours sans eau ni nour-

Jusque-là absent du territoire européen, la présence d’Aethina tumida (petit coléoptère des ruches) a été notifiée dans le Sud de l’Italie en Calabre le 5 septembre 2014. Des larves et des adultes d’A. tumida ont été mises en évidence dans un rucher de trois colonies situé dans un verger de clémentiniers à proximité d’un important port maritime international (Figure 1). Le diagnostic morphologique a été réalisé localement puis confirmé par le Laboratoire national de référence (LNR) italien à Padoue. L’identification a été également confirmée par le Laboratoire de référence de l’Union européenne (LR-UE) pour la Santé de l’abeille au moyen de méthodes moléculaires.

Figure 1. : Morceau de couvain infes-té de larves d’Aethina tumida, pro-

venant d’un des nuclei présent dans le premier foyer. Un nucléus est une petite colonie d’abeilles de quelques milliers d’individus contenus généra-

lement dans une ruchette. Le cliché a été pris le 5 septembre 2014

Figure 2. : Larve d’Aethina tumida mise en évidence le 5 septembre dans le premier foyer découvert ;

longueur : environ 1cm

Figure 3. : Aethina tumida, forme adulte ; longueur : 6-7 mm

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(1) Chez les insectes, une génération est le temps qu’il faut pour accomplir un cycle de développement de l’œuf à l’adulte reproducteur.

Article du 28 octobre 2014

Page 6: Lettre Itsap n10 Web

La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 6

riture, jusqu’à 50 jours dans des cadres usagés et plusieurs mois dans des fruits (par ex� pommes, bananes)� La dissémination du petit coléoptère des ruches est favorisée par les mouvements d’abeilles, de colonies, d’essaims, de cire ou de matériel apicole� Les mouvements de terre (par ex : commercialisation de plantes en pots), de fruits ou d’hôtes occasionnels (comme les bourdons, Bombus spp.) peuvent éga-lement constituer des voies de dis-sémination�

Une maladie réglementée en France et EuropeEn raison du risque d’introduction de cette parasitose exotique sur le territoire communautaire et des dommages occasionnés dans les ruchers2, l’infestation par le petit coléoptère des ruches est classée comme danger sanitaire de catégorie 1 en France (Décret n° 2012-845 du 30 juin 2012)� Cela suppose la mise en place de mesures de police sani-taire dès la phase de suspicion de la maladie (mise en place de zones de restriction et de surveillance, interdic-tion de mouvements)� La maladie est par ailleurs règlementée à l’échelle européenne par le règlement CE 1398/2003 de la Commission du 5 août 2003 modifiant l’annexe A de la directive qui inclut A. tumida� Ce para-site fait également partie de la liste des maladies à déclaration de l’OIE (OIE 2013)�

Le règlement UE 206/2010 impose un examen systématique en labora-toire, des cages de transport et des abeilles accompagnatrices dans le cadre des importations de reines d’abeilles et de bourdons en prove-nance de pays tiers� La note de ser-vice DGAL/SDSPA/SDASEI/N2012-8128 du 20 juin 2012 précise les modalités des contrôles sanitaires à effectuer dans le contexte français� Un réseau de laboratoires a été éga-lement agréé par la DGAL pour la détection d’A. tumida dans ce cadre� Le Laboratoire national de référence (LNR) pour les Maladies des abeilles (Anses, Sophia-Antipolis) est respon-sable de l’identification des spéci-mens qui ont été détectés� Enfin,

dans le contexte épidémiologique actuel lié à la récente découverte du parasite en Italie, des mesures spéci-fiques de contrôles ont été déclinées dans le cadre du renforcement de la vigilance vis-à-vis de ce danger sani-taire3�

Point sur la situation épidémiologique en Italie et risque de dissémination en Europe

Le rucher où a été détecté pour la première fois A. tumida en Italie, le 5 septembre 2014, a été détruit et le sol environnant le rucher a été traité à l’aide d’insecticides� Au cours des semaines qui ont suivi cette pre-mière détection, d’autres foyers ont été découverts�

Les autorités italiennes ont déter-miné deux zones pour procéder au recensement et à l’inspection des colonies d’abeilles� Dans la zone dite « de protection » de 20 km autour des deux premiers foyers, une inspection systématique de tous les ruchers pré-sents est conduite� (Figure 4)� Dans la zone dite «  de surveillance  » de 100 km autour des foyers, une sur-veillance est mise en place, reposant sur la visite ciblée de ruchers jugés « à risque » (ruchers ayant transhumé

en Calabre au cours des mois pré-cédents notamment)� Aucun rucher correspondant à cette définition n’a été identifié par cette enquête épidé-miologique� Les ruchers à inspecter ont donc été choisis par une sélec-tion aléatoire (Figure 5)� Dans la zone de protection, tous les ruchers sont inspectés et le nombre de colonies à inspecter par rucher a été déter-miné de façon à détecter la présence du coléoptère avec une prévalence limite de 5  % et une probabilité de 95  %� À l’heure actuelle, tous les ruchers dans la zone de protection ont été visités au moins une fois� Dans certains cas, les ruchers ont été contrôlés deux fois�

Dans la zone de surveillance, les ruchers à visiter sont déterminés par une sélection aléatoire pour atteindre le nombre de 150 ruchers visités au total ce qui correspond à 95% de chances de détecter une prévalence limite d’infestation de 2% des ruchers de la zone� Les colonies visitées dans ces ruchers sont sélec-tionnées aléatoirement pour détecter le petit coléoptère des ruches avec une prévalence limite de 2 % et une probabilité de 95 % (soit un maximum de 149 colonies visitées par rucher c’est-à-dire la quasi-totalité des colo-nies du rucher dans la plupart des cas)� Actuellement, on constate que le nombre de ruchers visités dans la zone de surveillance est bien supé-

Dossier

Figure 4. : Localisation des foyers d’infestation par A. tumida en Calabre (02/12/2014). Point rouge : Foyer. Point vert : investigation sans

détection d’A. tumida. Le cercle rouge définit la zone de protection, d’un rayon de 20 km autour des foyers.

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RosarnoMaropati

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Zambrone

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Portigliola

Dasà

MonterossoCalabro

Capistrano

Pazzano

Placanica Camini

Messina

CalannaCareri

SanFerdinando

Feroletodella Chiesa

Candidoni

Caraffa delBianco

Siderno

Fabrizia

Pizzoni

Maierato

Nardodipace

Caulonia

Cardinale

Guardavalle

Gagliato

MontebelloIonico

Sant'Eufemiad'Aspromonte

Sinopoli

Melicuccà

Palmi

Ricadi

BruzzanoZeffirio

San GiorgioMorgeto

Cinquefrondi

Filandari

SanCostantino

Calabro

Laureana diBorrello

Parghelia

SanGregoriod'Ippona

Galatro

Mammola

Acquaro

Sorianello

RoccellaIonica

Brognaturo

Torre diRuggiero

ChiaravalleCentrale

Riace

Tropea

Palizzi

Cosoleto

SanProcopio

Scido

Molochio

Cittanova

Anoia

Mileto

Zaccanopoli

Bianco

Casignana

Bovalino

Ciminà

Ardore

Grotteria

Simbario

Pizzo Polia

Martone

Stignano

Sant'AndreaApostolo

dello Ionio

Olivadi

Reggio diCalabria

Roghudi

BagnaraCalabra

Drapia

Sant'Agatadel Bianco

Santa Cristinad'Aspromonte

Varapodio

Taurianova

Nicotera

Zungri

Giffone

Stefanaconi

Sant'Onofrio

Stilo

Mongiana

San Vitosullo Ionio

Centrache

Argusto

Cardeto

Fiumara

GioiaTauro

Spilinga

Bova

Delianuova

OppidoMamertina

Melicucco

Serrata

Briatico

ViboValentia

Ferruzzano

Benestare

Gerace

San Pietrodi Caridà

Gerocarne Serra SanBruno

Filogaso

Spadola

Petrizzi

Montepaone

Monasterace

Laganadi

Santo Stefanoin Aspromonte

Scilla

Staiti

Africo

Roccafortedel Greco

San Luca

Rizziconi

Polistena

SanCalogero

Dinami

Cessaniti

Brancaleone

Antonimina

Canolo

Arena

Vazzano

GioiosaIonica

Isca sulloIonio

Badolato

CenadiGasperina

Satriano

Davoli

Soverato

CampoCalabro

Motta SanGiovanni

BagaladiSan

Lorenzo

Sant'Alessioin Aspromonte

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Rombiolo

AgnanaCalabra

Locri

SorianoCalabro

San Nicolada Crissa

Vallelonga

Marinadi Gioiosa

Ionica

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SantaCaterina

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(3) Note de service DGAL/SDSPA/2014-842 du 20/10/2014.

(2) La colonie d’abeilles est l’ensemble des abeilles (la reine, les ouvrières et les mâles) élevées dans une ruche. Les ruches sont rassemblées dans un endroit unique appelé rucher.

Page 7: Lettre Itsap n10 Web

La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 7

rieur à 150 ce qui correspond donc à la possibilité de détecter une préva-lence d’infestation encore inférieure à 2 %�

Il a été décidé d’appliquer une pré-valence limite différente dans les deux zones en raison de la présence avérée d’A.  tumida dans la zone de protection (prévalence limite de 5%) comparée à l’absence supposée d’A.  tumida dans la zone de sur-veillance� La prévalence limite plus faible dans la zone de surveillance est donc plus « protectrice » ; elle per-met une détection plus sensible de cas potentiels d’infestation� De plus, un programme de surveillance a été mis en place au niveau national pour pouvoir détecter A. tumida en dehors de la Calabre�

Par ailleurs, des mesures de pro-phylaxie sanitaire (destruction des colonies et désinfection du sol) ont été mises en place dans les foyers4

touchés en vue d’une éradication (ou afin de limiter la diffusion du coléop-tère dans d’autres zones)�

Du 16 au 18 septembre 2014, une équipe composée d’apiculteurs, de biologistes et d’agents des services vétérinaires italiens a visité cinq ruchers, tous proches du premier foyer� Dans ces cinq ruchers, entre

20 et 50 % des colonies ont été visi-tées dans le but de détecter la pré-sence d’A. tumida� Dans chacun des ruchers, des pièges ont été installés après les visites� Ces pièges per-mettent de capturer les adultes du petit coléoptère des ruches (Schäfer et al� 2010) (Figure 6)�

Un second foyer a été découvert le 17 septembre dans un rucher situé à 2 km du premier foyer� Sept coléop-tères adultes ont été mis en évidence lors de cette première inspection� Le lendemain, l’ensemble des colonies du rucher (n=41) a été visité� De nou-veaux coléoptères adultes (n=18) ont été collectés dans douze colo-nies� Contrairement au premier foyer, aucune larve d’A.  tumida n’a été observée dans ce rucher� Au cours de cette deuxième visite, seulement deux pièges à coléoptères sur les 27 installés ont permis de collecter des spécimens adultes� Il est donc crucial d’inspecter visuellement les colonies pour une détection optimale d’A.  tumida� Chaque cadre mérite d’être examiné rapidement mais avec la plus grande attention� En effet, les coléoptères adultes étant lucifuges, ils se déplacent très rapidement sur les cadres� Les pièges doivent être laissés en place pendant au moins deux jours afin d’augmenter la proba-bilité de détection�

Au 20 octobre 2014, A. tumida avait été observé dans 46 ruchers, qui ont tous été détruits par la suite� Plu-sieurs autres ruchers ont été exami-nés (120 dans la zone de protection, 96 dans la zone de surveillance et 116 en dehors de la zone de sur-veillance, (Figures 4 et 5), ne révé-lant pas la présence du petit colé-optère de la ruche� Des larves de coléoptères ont été observées dans trois ruchers, indiquant que le cycle épidémiologique d’A.  tumida avait démarré� Ces observations montrent que l’infestation était, au 20 octobre 2014, encore concentrée dans une région limitée de Calabre�

L’origine et la date présumée de l’introduction d’A.  tumida en Italie n’ont pour le moment pas été déter-minées� Des études génétiques sont en cours afin d’identifier l’origine géo-graphique de la souche introduite�

La Calabre est une région où l’api-culture est très développée� De nom-breux apiculteurs y font transhumer leurs colonies pour l’exploitation de certaines miellées (agrumes, châtai-gnier, eucalyptus notamment)� Dans cette zone, certains apiculteurs pro-duisent des essaims, des paquets d’abeilles5 et des reines, qui sont vendus dans d’autres régions d’Italie et à l’étranger�

(5) Un essaim est un ensemble d’ouvrières avec une reine. Un paquet d’abeille est un ensemble d’ouvrières sans reine.

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Figure 5. : Zones de surveillance d’A. tumida en Italie (02/12/2014). Point rouge : Foyer. Point vert : investigation sans détection d’A. tumida. Le cercle bleu définit la zone de surveillance. Les communes appartenant à la zone de

protection sont en rose.

Figure 6. : Mise en place de pièges dans les ruchers situés dans la zone de protection en Italie (septembre

2014)

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CALTANISSETTA

VIBOVALENTIA

PALERMO

CATANIA

MESSINA

0 30 6015km

¯02/12/2014

E Positive! Negative

100000 m.

Province

Municipality

(4) Un foyer est un rucher où a été détecté A. tumida dans au moins une colonie.

Page 8: Lettre Itsap n10 Web

La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 8

Les données concernant l’épizootie en Italie méritent d’être complétées et finement analysées afin d’évaluer si une éradication est encore possible, ou sinon si l’infestation peut être confinée à la région actuellement tou-chée� Au regard des informations dis-ponibles, la dissémination en Calabre du petit coléoptère apparaît impor-tante� Très peu de foyers contenant des larves (quatre foyers sur 46) ont été observés, laissant donc suppo-ser que la population d’A. tumida est actuellement majoritairement sous la forme d’adultes et de nymphes� Si la forme de reproduction du colé-optère – l’adulte – ne trouvait aucun site pour se multiplier, sa diffusion en serait largement réduite et sa popu-lation diminuerait assez rapidement� On pourrait donc envisager de couper le cycle épidémiologique d’A.  tumida en supprimant ses sites de repro-duction� Pour cela, il faudrait détruire l’ensemble des colonies d’abeilles

(saines ou infestées) situées dans la zone de protection (voire une par-tie de la zone de surveillance), ce qui n’est pas envisageable en Calabre à cause d’évidentes raisons d’accepta-bilité à la fois humaine, économique et pratique�

L’installation d’A. tumida en Europe induirait inéluctablement des chan-gements dans les pratiques api-coles, à l’instar de ce qui a été observé dans les pays où il a été déjà introduit, comme les États-Unis ou l’Australie� Des moyens de contrôle (traitement chimique des colonies, piégeage des coléoptères à l’intérieur des ruches, éventuelle-ment traitement des sols en cas de grosse infestation) et de prophylaxie (conservation des cadres au froid pour éliminer les œufs ou les jeunes larves présents, récolter et extraire rapidement le miel pour éviter d’atti-rer des adultes) seraient à mettre en place dans les ruchers� Les mesures de surveillance et les moyens de lutte demandent à être rapidement harmonisés et structurés entre les États membres pour une maîtrise rapide et efficace de ce danger� Au vu des caractéristiques du cycle biologique du petit coléoptère, il est

de plus fortement probable que les pays situés dans les zones à climat chaud de l’Europe rencontreraient plus de difficultés dans le contrôle de ce ravageur des abeilles que ceux ayant un climat plus froid�

Une vigilance est donc à renforcer à l’échelle européenne afin de per-mettre une détection précoce du parasite en cas d’introduction� En France, des enquêtes sont actuel-lement conduites par les autori-tés sanitaires afin de recenser les importations d’Apidés issues de Calabre au cours des derniers mois, notamment celles n’ayant pas fait l’objet de notification officielle, et de réaliser des visites de contrôle� Des actions de sensibilisation de l’ensemble des acteurs de la filière ont été également entreprises� Ces actions méritent d’être renforcées� Il est important de rappeler que tout apiculteur, professionnel ou amateur doit prévenir les services vétérinaires en cas de suspicion de détection du petit coléoptère des ruches� Une pla-quette de communication sur le petit coléoptère est disponible en ligne sur le site Internet du LNR : https://www�anses�fr/documents/ANSES-Ft-Aethinatumida0113�pdf�

Contacts: Marie-Pierre Chauzat (1,2) ([email protected]), Stéphanie Franco (1), Véronique Duquesne (1), Marie-Pierre Rivière (1), Richard Thiéry (1), Fayçal Meziani (3),

Pascal Hendrikx (2), Magali Ribière-Chabert (1), Franco Mutinelli (4)

(1) Anses, Unité de pathologie de l’abeille, Laboratoire national de référence sur les maladies des abeilles, Laboratoire de référence de l’Union européenne pour la santé de l’abeille, Sophia Antipolis, France

(2) Anses, Unité de coordination et d’appui à la surveillance, Maisons-Alfort, France(3) Direction générale de l’alimentation, Sous-direction de la santé et de la protection animale, de la qualité et de la protection des

végétaux, Paris, France(4) Istituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie, Centro di referenza nazionale per l’apicoltura, Legnaro (Padova), Italie

Références bibliographiques

•�Décret�n°�2012-845�du�30�juin�2012,�relatif�aux�dispositions�générales�organisant�la�prévention,�la�surveillance�et�la�lutte�contre�les�dangers sanitaires de première et deuxième catégories.

•Lundie,�A.E.,�1940.�The�small�hive�beetle,�Aethina�tumida.�South�African�Department�of�Agriculture�and�Forestry�Bulletin,�220.

•Murilhas,�A.�M.�,2004.�Aethina�tumida�arrives�in�Portugal.�Will�it�be�eradicated?�EurBee�Newsletter�2:�7–9.

•�OIE,�2014.�Base�de�données�du�système�mondial�d’information�sanitaire�(WAHID).�http://www.oie.int/wahis_2/public/wahid.php/Wahidhome/Home/indexcontent/newlang/fr

•Schäfer,�M.O.,�Pettis,�J.S.,�Ritter,�W.,�Neumann,�P.,�2010.�Simple�Small�Hive�Beetle�Diagnosis.�Am.�Bee�J,�April,�371-372.

•�OIE,�2013:�Small�hive�beetle�infestation�Aethina�tumida.�In:�Manual�of�standards�for�diagnostic�tests�and�vaccines�for�terrestrial�animals,�Paris.�(http://www.oie.int/international-standard-setting/terrestrial-manual/access-online/).�

Des informations sanitaires concernant l’évolution de la situation épidémiologique en Italie sont régulièrement actualisées sur le site Internet de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale :

http://plateforme-esa.fr/.

Situation au 2 décembre 2014 :

- 57 foyers identifiés en Italie du Sud et un rucher en Sicile (pro-vince de Syracuse)�

- Sur 58 foyers, seuls 4 conte-naient des larves�

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La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 9

Conception d’indicateurs précoces de la qualité des reines d’abeilles mellifères : projet CIReineLa qualité et la durée de vie des reines sont des paramètres mis en avant dans les enquêtes sur les pertes de cheptel. Or il existe peu de références pour quantifier la qualité, par manque d’indicateurs précoces et non destructifs. Pour répondre à cette problématique, l’ITSAP-Institut de l’abeille a déposé un projet à l’appel à projet CASDAR Recherche technologique 2014.

ObjectifsCe projet vise à rechercher des indi-cateurs précoces et non invasifs de la qualité des reines� Il comporte 2 volets principaux :

¥ développer un outil expérimental d’enregistrement de l’activité des reines dans la ruche ;

¥ tester la pertinence de différents indicateurs pour estimer la qualité d’une reine  : activité de la reine, poids, polyandrie, dynamique de colonie…

A terme, ce travail pourrait aboutir à la conception d’outils peu coûteux et simples d’utilisation pour évaluer la qualité des reines sans avoir à les sacrifier�

Mise au point d’un système d’enregistrement automatique de l’activité des reines d’abeilles

L’équipe électronique du laboratoire GenPhyse de l’INRA de Toulouse, partenaire de ce projet, a dévelop-pée de nombreux outils de mesure automatique du comportement ani-mal (consommation, déplacement, production laitière, tri) pour les espèces de rente classiques� C’est donc logiquement ces ingénieurs qui ont en charge la mise au point d’un système d’enregistrement automa-tique de l’activité d’une reine dans sa colonie via un dispositif électro-nique� La première étape consistera

à trouver un format et une techno-logie de puce électronique adaptée à l’identification d’une reine durant toute sa vie sans perturber son com-portement� Celle-ci obtenue, il faudra mettre au point les antennes et les lecteurs associés qui permettront de tester la présence et de faire le suivi de l’activité la reine dans la ruche en enregistrant ses déplacements sans aucunement perturber le fonctionne-ment de la colonie� Il demeure évidemment une incerti-tude technologique sur la précision de la mesure qui sera obtenue mais celle-ci sera assurément une innova-tion permettant de mieux connaitre le fonctionnement d’une colonie�

Estimation des relations entre des indicateurs potentiels de qualité d’une reine et les performances de la colonie

Les indicateurs testés seront la mesure de la dynamique de popula-tion d’une colonie via l’outil ColEval, un suivi précis du poids de sa reine et sa polyandrie abordée via des analyses moléculaires sur un groupe d’ouvrières issues de la colonie� Les performances de la colonie seront celles utilisées classiquement pour définir la valeur d’une colonie : produc-tion, comportement (douceur, tenue

au cadre, essaimage), résistance aux maladies et sa durée de vie�Les colonies de la station de contrôle de performance de l’ITSAP-Institut de l’abeille seront donc suivies sur l’en-semble de ces paramètres dans la station expérimentale d’Avignon pour estimer les relations entre les indica-teurs potentiels et les performances des colonies�

Valeur prédictive des indicateurs créés

Lorsque ces deux tâches auront été réalisées, la dernière étape de ce projet sera de tester l’intérêt de ces variables (activité d’une reine, dyna-mique d’une colonie, etc�) pour la prédiction de la valeur d’une reine� Le lien entre l’activité d’une reine, telle que captée par l’outil mis au point, et les performances de sa colonie sera plus particulièrement étudié�Le cas échéant, des versions sim-plifiées mais fournissant les infor-mations nécessaires pourront être développées afin d’être largement diffusées�

Contact : Benjamin Basso, [email protected]

Focus

Organisme chef de file :ITSAP-Institut de l’abeille

Durée du projet : 01/01/2015 - 30/06/2018

Partenaires : INRA Toulouse GenPhyseINRA Le Magneraud :

Unité Expérimentale d’Entomologie

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La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 10

Retours sur le colloque

L’UMT PrADE était largement représentée au colloque d’Eurbee

(European Association for Bee Research), sixième du nom, qui a eu lieu du 9 au 11 septembre à Murcia

en Espagne. Ce colloque réunit tous les deux ans la communauté scientifique européenne en apidologie, à qui

s’associent quelques chercheurs d’autres continents invités.

Une dizaine de membres de l’UMT ont fait le déplacement : 8 représentants de l’INRA (Cédric Alaux, Constance Béri, Célia Bordier, Anne Dalmon, Yves Le Conte, Maryline Pioz, Yannick Poquet, Fabrice Requier) et 2 repré-sentants de l’ITSAP-Institut de l’abeille (Fabrice Allier, Axel Decourtye)�

Nous vous présentons dans la suite du texte un rapide descriptif de nos travaux restitués à ce colloque, ainsi qu’un retour sur des faits scienti-fiques que nous avons jugés mar-quants�

Restitution de nos travaux

Parasitisme et stress immunitaire affectent l’activité de vol des abeilles (alaux et al.)

Au-delà des effets sur la physiologie et la survie des abeilles, les para-sites et les réponses immunitaires peuvent affecter le comportement des individus� Nous avons ainsi montré que les abeilles mellifères parasitées par Nosema ceranae ou stressées d’un point de vue immunitaire réalisent moins de vols journaliers� Cependant, la durée de ces vols change avec l’âge, avec une augmen-tation chez les abeilles parasitées et une diminution chez celles présen-tant un stress immunitaire� Au final, par rapport à des abeilles saines, les abeilles parasitées passent plus de temps en dehors de

la colonie, alors que les abeilles pré-sentant un stress immunitaire déve-loppent un état «  léthargique  » en y séjournant plus longtemps�

Communication chimique et santé de l’abeille mellifère (Le Conte et al.)

Nous avons testé l’hypothèse que les stress subis par les abeilles mellifères peuvent modifier la com-munication phéromonale entre les individus de la colonie et perturber la production des composés phéromo-naux�

Après avoir démontré l’effet syner-gique de l’imidaclopride et de Nosema ceranae sur la survie des ouvrières, nous avons montré que le parasite est capable d’augmen-ter considérablement la produc-tion d’une phéromone de l’ouvrière adulte, l’oléate d’éthyle, qui participe à la régulation du développement comportemental des nourrices� Des effets similaires ont été aussi obser-vés chez les reines�

Nous avons ainsi mis en évidence les effets de stress sur la communi-cation chimique à la base des régula-tions sociales chez les abeilles�

résapi : réseau prototype de ruchers pour le diagnostic des colonies à la mise en hivernage (Béri et al.)

Le projet RésApi a pour objectif de mieux comprendre les pertes de colo-nies hivernales par une collaboration entre les acteurs de la filière apicole : apiculteurs professionnels, techni-ciens des ADA et scientifiques� Pour cela 450 colonies sont suivies (état général des colonies, état sani-taire des ouvrières, environnement) tout au long de la saison�

Nos résultats significatifs montrent que les colonies qui n’ont pas sur-vécu à l’hiver présentaient plus de virus BQCV (Virus de la cellule royale noire) avant leur mise en hivernage� Les colonies mortes ou non-valeurs à la sortie de l’hiver, ont également connu un parcours moins riche en ressources alimentaires et plus ris-qué en termes d’exposition aux pes-ticides�

abeilles et systèmes agricoles céréaliers : de l’étude des processus écologiques à la conception de systèmes de cultures plus favorables aux abeilles (decourtye et al.)

Dans une plaine céréalière, comme celle de la zone atelier Plaine-et-Val de Sèvre, l’abeille mellifère et l’api-culture sont aujourd’hui tributaires de deux cultures oléagineuses, le colza et le tournesol� Quant aux abeilles sauvages, elles sont près de 200  espèces à s’ali-menter principalement dans les prai-ries, les bordures de routes et de champs�

Les mesures agro-écologiques pro-posées consistent à réduire l’usage des pesticides pour assurer la qua-lité de ces ressources alimentaires, tout en régularisant l’apport en nectar et en pollen dans le temps� La culture de plantes telles que la luzerne, installées plus durablement dans les systèmes agricoles, pré-sente le triple avantage de convenir à de nombreuses espèces d’abeilles, de nécessiter peu de fertilisants et de pesticides, et de permettre une commercialisation de fourrages ou de graines� Mais ces mesures proposées induisent une réduction de la marge économique chez l’agriculteur com-parée à celle des itinéraires tech-niques actuels�

UMT PrADE

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La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 11

Faits scientifiques marquants

L’arN interférent pour lutter contre Varroa

La découverte des ARN (acide ribonu-cléique) interférents, impliqués dans la dégradation des ARN messagers et ainsi la diminution des protéines correspondantes, a été nobélisée en 2006� En santé animale, ce procédé peut être utilisé pour affecter la pro-lifération de parasites ou d’agents infectieux� La société Beeologics développe une méthode pour créer des ARN interférents spécifiques au varroa� Les premiers résultats, en conditions contrôlées, indiquent une augmentation de la mortalité du var-roa sans effet apparent sur la survie des abeilles� Ils ont aussi ciblé cer-tains virus et obtenu une réduction en charges virales de ces virus�

Sauvegarde de la biodiversité des abeilles

La session plénière de V�L� Imperatriz-Fonseca sur la diversité des abeilles sauvages néotropicales, et le service de pollinisation associé, a révélé l’ur-

gence de lutter contre la dégradation des habitats� Ses travaux étudient l’écophysiologie des abeilles et leur distribution spatiale en fonction des changements globaux� Aujourd’hui, les niches écologiques de certaines abeilles sauvages (surtout celles récoltant le pollen sur peu d’espèces végétales) se trouvent être dramati-quement réduites par la déforesta-tion ou par la compétition avec des espèces invasives, comme Bombus terrestris importé en Amérique du sud pour la pollinisation dirigée� Les modèles développés permettent de prédire à long terme l’impact du réchauffement climatique sur la dis-tribution des abeilles sauvages à l’échelle d’un pays ou d’un continent�

« Le modèle dont tout le monde parle »

Le fonctionnement d’une colonie d’abeilles étant très complexe, la modélisation mathématique, qui vise l’écriture sous une forme abré-gée d’une réalité plus complexe et détaillée, occupe un pan entier de la recherche en apidologie� Certains types de modèles (individu-centrés) sont basés sur le principe que la mul-titude d’interactions individuelles au sein de la colonie s’associent pour

donner une action globale et collec-tive qui améliore les performances du groupe�

Le modèle appelé BEEHAVE mis à disposition de la communauté occupe le devant de la scène scien-tifique� Toutefois, ce modèle n’a pas encore été validé par la confrontation de ses sorties avec des données réelles issues du terrain� BEEHAVE décrit le développement d’une colo-nie d’après ses relations avec l’en-vironnement� Il a été tout d’abord calibré pour prédire l’impact de Var-roa, mais d’autres applications ont été montrées au colloque (Horn et al., Rumkee et al.)� Le projet Risqapi de l’UMT vise notamment la calibra-tion de BEEHAVE pour intégrer l’effet d’une exposition aux pesticides�

À terme, la modélisation permettra de caractériser l’effet en cascade de stress multiples sur la dynamique d’une colonie�

Contact : Axel Decourtye, [email protected]

Les actes du colloque seront bientôt disponibles auprès de :[email protected]

Page 12: Lettre Itsap n10 Web

La lettre de l’ITSAP N°10 - décembre 2014- Page 12

Analyses pathologiques et toxicologiques : des fiches techniques de prélèvement bientôt disponibles

L’ITSAP-Institut de l’abeille met à disposition de la filière apicole début 2015 des fiches techniques de protocole de prélèvement des matrices apicoles.

La qualité d’un échantillon est fondamentale car elle conditionne à la fois la faisabilité d’une analyse, la validité du résultat et ainsi que la pertinence de son interprétation�

C’est pourquoi, après la mise en ligne de l’annuaire des laboratoires d’analyses sur le site de l’ITSAP-Institut de l’abeille, des fiches techniques détaillant les procédures de prélèvement d’échantillons seront prochainement mises à disposition� Ces fiches sont destinées à fournir un support aux apiculteurs, tech-

niciens et ingénieurs d’institut technique ou de recherche, agents des services vétérinaires ou des services de l’État qui souhaitent réaliser des prélèvements à des fins d’analyses toxicologiques ou pathologiques� Elles concernent les prélèvements de miel, de pollen, de pain d’abeille, de cire, d’abeilles et de couvain�

Plus concrètement, ces fiches conseillent les utilisateurs sur le matériel adapté au prélèvement de chacune de ces matrices et les orientent vers la procédure recommandée pour l’obtention d’échantillons de qualité� Des indications sur la quantité d’échantillon à prélever ainsi que sur les conditions de stockage et de transfert vers les laboratoires prestataires sont aussi présentées sur chacune des fiches techniques� Associé à la parution des fiches techniques, un modèle de fiche commémorative de prélèvement sera également proposé afin de faciliter la traçabilité des échantillons par les utilisateurs�

Ces fiches seront téléchargeables sur www.itsap.asso.fr

Contact : Cyril Vidau, [email protected]

Agenda

Diagnostic toxicologique

PRÉLÈVEMENT D’ABEILLES VIVANTESLes abeilles vivantes peuvent être prélevées dans le cadre d’une sus-picion d’intoxication (cf. abeilles symptomatiques) ou dans le cadre d’un état des lieux toxicologique (cf. abeilles asymptomatiques). Dans tous les cas réaliser 1 ou 2 prélèvements supplémentaires pour d’éventuelles contre-analyses.

MATÉRIEL

PROCÉDURE

QUANTITÉ D’ABEILLES À PRÉLEVER

La quantité d’abeilles requise pour la recherche de résidus peut varier en fonction des méthodes mises en œuvre par les laboratoires d’analyses. Plusieurs d’entre eux (lien site ITSAP) sont cependant capables de réaliser une analyse à partir de 10 g d’abeilles (environ 100 abeilles). Le prélèvement d’une quantité supérieure est toutefois conseillé par la plupart des laboratoires afin qu’ils puissent répéter l’analyse si nécessaire. Prélever un maximum de 100 g d’abeilles.

ABEILLES SYMPTOMATIQUES Prélever les abeilles symptomatiques à l’aide d’une pince entomologique ou directement à la main gantée et les placer dans un contenant équipé d’un système antiretour (Figures 1 et 2).

ABEILLES ASYMPTOMATIQUES

Prélever des abeilles butineuses sur la planche d’envol à l’aide de pinces entomologiques ou directement à la main gantée et les placer dans un contenant équipé d’un système antiretour (Figure 2 et 3).

Prélever des abeilles d’intérieurs sur les cadres de couvain et les cadres de hausse en brossant les cadres au-dessus d’un contenant équipé d’un système antiretour (Figures 4).

Figure 1 : Abeille prélevée sur un cadre à l’aide de pinces entomologiques.

Figure 2 : Abeille introduite dans un contenant équipé d’un système antire-tour.

Figure 3 Abeille prélevée sur la planche d’envol à l’aide de pinces entomologiques.

Figures 4 : Abeilles brossées et piégées dans un contenant équipé d’un système antiretour.

balance

0,1 g

Sacs congélations15 x 20 cm

Gants(latex ou nitrile)

Bouteille de CO2et détendeur

Pince entomologique

Contenants de transports

aérés et fermants

Glacière réfrigérée (Préférer la carboglace

aux blocs ou aux gels réfrigérants)

Contenants pourvus de

système antiretour

Congélateur Fiches commémorativesde prélèvements1

Marqueurspermanents

Contenants de stockage propres et fermants préalablement tarés2

1. Penser à toujours renseigner les champs relatifs à la nature et au contexte du prélèvement dans la fiche commémorative de prélèvements.

2. Un contentant taré est un contenant de masse connue (Mc), préalablement déterminée à l’aide d’une balance. Une fois rempli, il est alors possible de déterminer la masse de l’échantillon qu’il contient sans avoir à extraire l’échantillon du contenant.

3. Préférer la carboglace aux blocs ou aux gels réfrigérants.

3

CALCUL

COMMENT CONVERTIR UNE CONCENTRATION EN DOSE

Pour convertir une concentration en dose utiliser la formule suivante :

• L a concentration s’exprime en mg par kg d’individu.• La masse moyenne des individus s’exprime en mg.• La dose est exprimée en µg par individu.

Dose = Concentration

masse moyenne x10000

¥ 2e Journée de l’Anses sur la santé des abeilles, 9 décembre 2014 à Paris (75) www.anses.fr

¥ Journée nationale du développement apicole ADA France, 21 janvier 2014 à Fabrègues (34) [email protected]

¥ Journée technique élevage - sélection ADARA - ITSAP, 27 janvier 2014 à Lyon (69) www.itsap.asso.fr

¥ 3e Journées de la recherche apicole, du 4 au 5 février 2015 à Paris (75)

Inscriptions ouvertes sur www.itsap.asso.fr

Outils

Rencontresscien

del’Anses

Diagnostic toxicologique

PRÉLÈVEMENT DE CIRELa cire peut être prélevée dans le cadre d’une suspicion d’intoxication du couvain ou dans le cadre d’un état des lieux toxicologique.Réaliser de préférence 1 ou 2 prélèvements supplémentaires pour d’éventuelles contre-analyses.

MATÉRIEL

PROCÉDURE

QUANTITÉ DE CIRE À PRÉLEVER

La quantité de cire requise pour la recherche de résidus peut varier en fonction des méthodes mises en œuvre par les laboratoires. Plusieurs d’entre eux (lien ITSAP) sont toutefois capables de réaliser une analyse à partir de 20 g de cire. Cette quantité peut être obtenue en découpant 4 sections de cadre d’environ 5 cm x 10 cm (ou 7cm x 7 cm) chacun. Un prélèvement d’une quantité supérieure est toutefois conseillé par la plupart des laboratoires a�n qu’ils puissent répéter l’analyse si nécessaire.

PRÉLÈVEMENT

Pour un diagnostic d’intoxication, prélever la cire sur les cadres de couvain symptomatique. Découper préférentiellement des sections de cadre dépourvues de miel et de pain d’abeille.

Pour un état des lieux toxicologique, prélever la cire alternativement en bordure et en périphé-rie d’un cadre de couvain et d’un cadre de rives (Figure 1). Découper préférentiellement des sections de cadre dépourvues de miel et de pain d’abeille.

Débarrasser régulièrement la lame du miel et des débris de cire à l’aide d’eau chaude et d’un chiffon.

1. Penser à toujours renseigner les champs relatifs à la nature et au contexte du prélèvement dans la �che commémorative de prélèvements.

2. Un contentant taré est un contenant de masse connue (Mc), préalablement déterminée à l’aide d’une balance. Une fois rempli, il est alors possible de déterminer la masse de l’échantillon qu’il contient sans avoir à extraire l’échantillon du contenant.

Figure 1 : Sections découpées en bordure (A) et en périphérie(B) de cadre.

balance

1 g

Gants(latex ou nitrile)

Pince brucelles Glacière réfrigérée (Préférer la carboglace

aux blocs ou aux gels réfrigérants)

Congélateur

Fiches commémorativesde prélèvements1

Marqueurspermanents

Contenants de stockage propres et fermants préalablement tarés2

Couteau pourvu d’une lame dentelée

ChiffonEau chaude

PRÉLÈVEMENT

Identi�er le contenant de stockage par un code spéci�que à l’échantillon et reporter le

sur la �che commémorative de prélèvement.

Veillez à ne pas écrire le code sur le bouchon du contentant. Cette précaution

limite les risques de confusion et permet d’identifier les échantillons même lorsque les

contenants sont débouchés.

Equiper le contenant de stockage avec un �ltre découpé dans un morceau de mousti-

quaire.

Brosser ou secouer les abeilles présentes sur les cadres.

Prélever le miel à l’aide d’une cuillère en plastique (Figure1) et le �ltrer avant de l’intro-

duire dans le contentant de stockage (Figure 2 et 3).

Peser le prélèvement l’aide d’une balance et reporter la masse (Mp) sur la �che commé-

morative de prélèvement.

Figure 1 : Prélèvement de miel à

l’aide d’une cuillère à usage unique

Figure 2 et 3 : Filtration du miel avant son introduction dans le contenant de stockage

DÉTERMINATION DE LA MASSE DE MIEL PRÉLEVÉ

Calculer la masse de l’échantillon (Me) en retranchant la masse du contenant de

stockage (Mc) à la masse du prélèvement (Mp) et reporter la valeur obtenue sur la

�che commémorative de prélèvement. (Me=Mp-Mc).

TRANSPORT ET STOCKAGE DES ÉCHANTILLONS

Transporter les échantillons à température ambiante jusqu’au lieu de stockage

Stocker les échantillons à une température comprise entre 4 et 6 °C.

TRANSFERT DES ÉCHANTILLONS VERS LE LABORATOIRE PRESTATAIRE

D’ANALYSE

Contacter le laboratoire prestataire avant de leur transférer les échantillons a�n

de s’assurer des conditions d’envoi et de réception (éviter les jours précédents

WE, jours fériés, congés). Les échantillons peuvent être envoyés à température

ambiante et à l’abri de l’écrasement. Chaque échantillon doit être accompagné

d’une copie de sa �che commémorative de prélèvement. Si des prélèvements sont

conservés, les stocker au réfrigérateur à une température comprise entre 4 et 6 °C.

PRÉLÈVEMENT DE MIEL

Les prélèvements de miel (frais ou operculé) sont réalisés

dans le cadre de suspicion d’intoxication des abeilles

ou dans le cadre d’états des lieux toxicologiques.

Réaliser de préférence 1 ou 2 prélèvements

supplémentaires par colonie diagnostiquée pour

d’éventuelles contre-analyses.

MATÉRIEL

PROCÉDURE

Gants

(latex ou nitrile)

Filtre formé

par une grille souple

�nement maillée

(5 cm x 5 cm)

Cuillères

en plastique

Réfrigérateur

balance

1 g

1. Penser à toujours renseigner les champs relatifs à la nature et au contexte du prélèvement dans la �che

commémorative de prélèvements.

2. Un contentant taré est un contenant de masse connue (Mc), préalablement déterminée à l’aide d’une balance.

Une fois rempli, il est alors possible de déterminer la masse de l’échantillon qu’il contient sans avoir à extraire

l’échantillon du contenant.

QUANTITÉ DE MIEL À PRÉLEVER

La quantité de miel requise pour la recherche de résidus peut varier en fonction des méthodes

mises en œuvre par les laboratoires. Plusieurs d’entre eux sont cependant capables de ré-

aliser une analyse à partir de 10 g de miel (Cf. www.itsap.asso.fr/). Le prélèvement d’une

quantité supérieure est toutefois conseillé par la plupart des laboratoires a�n qu’ils puissent

répéter l’analyse si nécessaire.

SÉLECTION DES SECTIONS DE CADRE À PRÉLEVER

Pratiquer un examen des cadres de corps.

- POUR RÉALISER L’ÉTAT DES LIEUX D’UNE COLONIE : prélever aléatoirement le miel sur

différents cadres de réserves en privilégiant les zones dans lesquelles le miel n’est pas

cristallisé.

- POUR DIAGNOSTIQUER UNE COLONIE AVEC PRÉSENCE :

• de nourrices ou de butineuses symptomatiques : prélever dans les rayons contenant

du miel frais.

• de couvain symptomatique : prélever de préférence le miel frais sur les cadres de

couvain symptomatique.

Fiches

commémoratives

de prélèvements1

Marqueurs

permanents

Contenants

de stockage

préalablement tarés2

Diagnostic toxicologique

PRÉLÈVEMENT DE CIRELa cire peut être prélevée dans le cadre d’une suspicion d’intoxication du couvain ou dans le cadre d’un état des lieux toxicologique.Réaliser de préférence 1 ou 2 prélèvements supplémentaires pour d’éventuelles contre-analyses.

MATÉRIEL

PROCÉDURE

QUANTITÉ DE CIRE À PRÉLEVER

La quantité de cire requise pour la recherche de résidus peut varier en fonction des méthodes mises en œuvre par les laboratoires. Plusieurs d’entre eux (lien ITSAP) sont toutefois capables de réaliser une analyse à partir de 20 g de cire. Cette quantité peut être obtenue en découpant 4 sections de cadre d’environ 5 cm x 10 cm (ou 7cm x 7 cm) chacun. Un prélèvement d’une quantité supérieure est toutefois conseillé par la plupart des laboratoires a�n qu’ils puissent répéter l’analyse si nécessaire.

PRÉLÈVEMENT

Pour un diagnostic d’intoxication, prélever la cire sur les cadres de couvain symptomatique. Découper préférentiellement des sections de cadre dépourvues de miel et de pain d’abeille.

Pour un état des lieux toxicologique, prélever la cire alternativement en bordure et en périphé-rie d’un cadre de couvain et d’un cadre de rives (Figure 1). Découper préférentiellement des sections de cadre dépourvues de miel et de pain d’abeille.

Débarrasser régulièrement la lame du miel et des débris de cire à l’aide d’eau chaude et d’un chiffon.

1. Penser à toujours renseigner les champs relatifs à la nature et au contexte du prélèvement dans la �che commémorative de prélèvements.

2. Un contentant taré est un contenant de masse connue (Mc), préalablement déterminée à l’aide d’une balance. Une fois rempli, il est alors possible de déterminer la masse de l’échantillon qu’il contient sans avoir à extraire l’échantillon du contenant.

Figure 1 : Sections découpées en bordure (A) et en périphérie(B) de cadre.

balance

1 g

Gants(latex ou nitrile)

Pince brucelles Glacière réfrigérée (Préférer la carboglace

aux blocs ou aux gels réfrigérants)

Congélateur

Fiches commémorativesde prélèvements1

Marqueurspermanents

Contenants de stockage propres et fermants préalablement tarés2

Couteau pourvu d’une lame dentelée

ChiffonEau chaude

Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation 149, rue de Bercy – 75595 PARIS CEDEX 12 Tél� 01 40 04 50 29 – Télécopie 01 40 04 51 48Directeur de la publication : Jean-Yves FOIGNET – Rédactrice en chef : Patricia ODOUNTANComité de rédaction : Fabrice ALLIER, Benjamin BASSO, Maxime BEGUIN, Sophie CLUZEAU-MOULAY, Alexandre DANGLÉANT, Axel DECOURTYE, Cécile FERRUS, Marine GOURRAT, Julien VALLON, Cyril VIDAU�Mise en page : IFIP – Impression : Centr’Imprim – Tirage : 3 500 ex� – Dépôt légal : décembre 2014�