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8/4/2019 Lettres Apostoliques de S.S.leon XIII - (Tome 7)
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BONS LIVRES : DITIONS EXACTES, BELLES ET A BON MARCH
LETTRES APOSTOLIQUESi) i confirma O'atres (vos.
Luc, xxri, 2.1lTpo ta Aovto; xauxa eqjwvyifrev
Pierre a parle par la bouche de Lon,
{(loncil. c/ialc.)Tnn amom'pom-JteiiH-Chrisr doit s'Xondreparticulirement n son vicaire sur la terre.
It. I*. n'ALZlK[Directoire des Augustius de l'Assomption.)
P A R I S
A. ROGER ET F. OHEENOVIZ D I T E U R S
7, H U E D E S G R A N D S - A U G U S T I N S , 7
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Biblio!
que Saint Librehttp://www.liberius.net Bibliothque Saint Libre 2010.
Toute reproduction but non lucratif est autorise.
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LETTRES APOSTOLIQUES
. S. LON XIII
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A. ROGER ET C H E R N O V I Z , diteurs
B O N S L I V R E BPublis par M. PAGES, ancien Bibliothcaire du Sminaire Saint-Snlpice
DITIONS EXACTES, BELLES Et A BON MARCHUVRE HONORE DES APPROBATIONS, DES LOGES, DES VUX ET DES BNDICTIONS
de S. S. L O N X I I Iet d'un ghand nombre d'kvkques
Voire uvre des Bons Livres est vraiment excellente. Rien de mieux n'avaitt fait pour vulgariser les chels-d'reuvre de la littrature chrtienne. Par l'heureux choix dos ouvrages, par les notices historiques et explicatives dont vous lesavez enrichies, vos publications serviront a former la bibliothque do toutes lespersonnes cultives ; elles olriront aux Directeurs des coles chrtiennes unecollection parlailc de Lib res le p r i x et de Li vre s de lec tu re s accessibles aux plusmodestes bourses. Vous contribuerez ainsi a les loigner de ces ouvrages insignifiants qui pullulent partout aujourd'hui, et vous exercerez excellemment l'apostolatde la presse. Ernest, gv. de Kodez et de Vabres.
EN VENTE :S. S. Lon XIII : Lettres apostoliques, Encycliques, Brefs. Texte latin et fran
ais 1 7 vol.LL. SS. Vie IX, Grgoire XVI , Pie Vil . Encycliques, Brefs, etc., texte latin avec
traduction franaise en regard, prcds d'une notice biographique, avec portrait de chacun de ces papes, suivis d'une table alphabtique. Vient de
paratre 1 vol.On trouvera dans cbb volumes Irn documents les plut* autoriss et Ici pins importants pour l'histoire
contemporaine, In thologie, la philosophie, etc.
Massllox : Confrences ecclsiastiques et discours synodaux, i vol. Petit Carme, sermons choisis, 3 vol. Ensemble 3 vol.Vryssinmiis : Delcnse du Christianisme 2 vol.Bossu et : uvres philosophiques, i vol. uvres historiques, 1 vol. Oraisons
lunebres, sermons pour vturcs, 1 vol. Sermons pangyriques, etc., 3 vol.Elvations sur les mystres, i \ol . Mditations sur l'Evangile, 3 vol. Mlanges : Controverse. 'Discours sur l'unit de l'Eglise. Exposition de la doctrinecatholique. Lettres de piet et do dir ection . Op us cu le s. Table desvolumes, 1 vol. Ensemble 10 vo l.
S. Fr . i>e Sales : Avis de l'diteur, notice, loges, introduction a la vie dvote,Texte intgral, i vol. Trait de l'amour de Dieu. Texte intgral, 2 vol. Ser.nions authentiques. Entretiens choisis. Opuscules, 1 vol. Lettres spirituelles-i vol. Ensemble 5 vol.
J . de Maisikk: bu Pape, i vol. Considrations sur la France, 1 vol. Soiresde Saint-Ptersbourg,2 vol. Ensemble 4 vol.
Pascal : Penses et Opuscules concernant la philosophie et la religion, texte tablid'aprs les autographes de la Bibliothque nationale; les additions des diteursde Port-lloyal sont conserves entre crochets 1 vol.
M " Freppel: Divinit de N.-S. Jsus-Christ, confrences preches h la jeunesse descoles,prcdes d'une notice biographique et duportrait do M>'Frcppel. I vol.
Imitation de N.-S. Jsus-Ciiiust, traduction nouvelle avec des rflexions la fin dechaque chapitre, par l'abb F . de Lamennais. Nouvelle dition prcde del'avis de l'diteur et d'une table alphabtique i vol.
VIENNENT DE PARAITRE :S. S. Lkon XIII : Lettres aposto liques . Tome VI i vo l,Fknelon : Traite de l'exisieuce de Dieu 4 vol .BOURDALOdE 1 ScmiOnS t'hOISS 2 v o i .Geiateaudhiand : Gnie du Christianisme 2 v o \Xavier de Maistre : uvres * vol.Giiatkaubriand : Itinraire de Paris Jrusalem 2 vol.
EN PREPARATION :Esprit des . Franois de Sales 2 vol.
Chanson de Roland 1 vol.Giiateaurriand: Les Martyrs 2 vol .Jeanne d'Auc : Sa vie, son marl jre, sa mmoire, d'aprs les chroniqueurs, les his
toriens et les artistes ' * vol.Pres AposTOLiguhs : Introduction, texte grec, traduction franaise . . . . . . . . 2 vol.
TYPOGRAPHIE FIRUIN-DIDOT ET C o . MESNIL (EURE). 190*
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LETTRES APOSTOLIQUES
ou
DE
S. S. LON XIII
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SANTISSIMI DOMINI NOSTRI LEONIS PP. XIII
L I T T E R i E A P O S T O L I C H E
DK CONSECRATIONE NOVT TKMPLI BKAT/E MARf/E VIRGINIS A
SAGRATISKIMO ROSARIO AI) OPPIDUM LOURDES IN GALLUSr
MENSE OGTOBRI MDGGGGI (1)
LEO PP. XIIIUNIVE RSIS CIRrSTFIDELinuS PRESENTES LITTE IIA S INSPECTURT&
SALUT EM ET APOSTOLIGAM BENED1CTIONEM
Parta humano generi per Jesum Christum Redempto-
rem immortalia beneficia innostris omnium animis peni-tus insident, atque in Ecclesia non modo memoria recolun-
tur sempiterna, sed etiam eorum commentatio quotidie
cum suavi quodam amoris officio erga Virginem Dciparam
consocia tur.
Nos siquidem, cum diutuenuni Summi Sacerdot Nos
tri spatium respiciamus, atque animum ad acta Nostra
revocemus, grato et jueundo perfundimur consolationis
sensu, conscientia earum rerum, quas, auetore bonorum
consiliorum atque adjutorc Deo, ad majorem Mariai Virgi-
(1) Nous empruntons la traduction de la Lettre apostolique : Pai la lui-mano generi , au Journal de la Grotte de Lourdes.
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LETTRE APOSTOLIQUE
DE NOTRE SAINT-PRE LE PAPE LEON XIII
E N L ' I O N N E U R D E L A C O N S C R A T I O N 1M7N N O U V E A U S A N C T U A I R E
D E L A R. V . M A R I E , S O U S L E V O C A B L E DU T. S . R O S A I R E ,
A L O U R D E S , E N F R A N C E , A U M O I S D O C T O B R E 1901 .
LON XIII, PAPE
A TOUS L E S F I D L E S QUI L I R O N T C E T T E L E T T R E S A L U T E T B N
D I C T I O N A P O S T O L I Q U E
Les immortels bienfaits procurs au genre humain par le
Christ Rdempteur demeurent gravs au fond de toutes nosAmes et sont honors dans l'glise par un ternel souvenir, qui
s unit, chaque jour, un doux tmoignage d'amour envers la
Vierge, Mre de Dieu.
Pour Nous, lorsque Nous jetons les yeux sur la longue durede Noire Souverain Pontificat et que nous repassons la srie de
Nos Actes, Nous Nous sentons doucement pntr de consola
tion et de reconnaissance, la vue des uvres que, sous l'im
pulsion et avec l'aide de Dieu, auteur des bons conseils, Nous
avons, soit entreprises Nous-mme, pour rehausser les honneursrendus la Vierge Marie, soit pris soin de faire entreprendre oupromouvoir par des enfants de l'glise catholique.
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8 L E T T HE IE S . S . L E ON \ ITT
nis honorem vel susccphnus Ipsi, vcl a catholicis viris
curavimus suscipiendasac provehendas. Illud autem est
singular! Nobis gaudio, Marialis Rosarii sanctum institu-
tum hortationibus curisque Nostris esso magis in cogni-
tione positum, magis in consuetudine populi christian!
invectum;multiplicata esse Rosarii sodalitia atque eain dies
sociorum numero et pie late florerc ; multa littnrarum mo
numenta al) eruditis viris elucubrata esse et, late pervul-gata; denique Octobreni mensem, quem integrum Rosario
sacrum haberi jussimus, ubique terrarum magno atquc
inusitato cultus splendore celebrari.
Presenti autem anno, a quo suum swculum vicesimuui
ducit exordium, officio Nostro Nos prope putaremus deessc,si opporhmam practermitteremus occasionerai, quam Nobis
Venerabilis Frater Kpiscopus Tarbiensis, clcrus, populusque
oppidi Lourdes sponte obtulerunt qui in tempio augusto,
Reo sacro in honorem B.M. V. a sancissimo Rosario, quin-
decim construxere altaria, totidem Rosarii mysteriisconsc-
cranda.
Qua quidem occasione eo libentius utimur, quod de iis
fallite regionibus agitur, quae tot tantisque Reato Virginis
illustrantur gratiis, qu*e fuerunt ohm Dominici Patris Legiferi nobilitate pivTsent ia , et in quibus prima incunabula
sancii Rosarii repnriuntur. Neminem enim Christianorum
latct, ut Dominicus Pater ex Ilispania in Galliam profectus,
lbigensium ha?resi per id tenipus circa saltus Pyrcneos,
voluti perniciosa lues, Occitaniam fere totani pervadenti,invicte obstitcrit; divinorumque benefciorum admiranda
et sancta mystcria exponens et prodicans, per ea ipsa loca
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I*AHTA IH'MANH ;ENEIU , 7 S E P T . 1901. )
Ce qui Nous est une joie particulire, c'est que la sainte ins
titution du Rosaire de Marie, grce Notre sollicitude, est plus
connue et est entre davantage dans la pratique du peuple chr
tien c'est que les confrries du Rosaire se sont multiplies et deviennent de jour en jour plus florissantes, et par le nombre et
par la pit de leurs associs; c'est que de nombreux ot im
portants ouvrages, dus aux patients travaux d'hommes savants,ont t publis et rpandus au loin; c'est, enfin, que le mois
d'octobre, que Nous avons ordonn de consacrer tout entierau Rosaire, est clbr avec un clat extraordinaire dans le
monde entier.
Mais Nous croirions presque manquer il Notre devoir si, en
cette anne, avec laquelle le xx sicle a pris naissance,Nous ngligions l'occasion favorable que Nous ont spontanment offerte Notre Vnrable Frre rvoque de Tarbes, le
clerg et le peuple de la ville de Lourdes, qui, dans un temple
auguste, ddi Dieu en l'honneur de la Bienheureuse Vierge
Marie, sous le vocable du Trs Saint Rosaire, ont rig quinze
autels consacrer aux quinze mystres du Rosaire.
Nous profitons d'autant plus volontiers de cette occasion,qu'il s'agit de cette contre de la France que rendent illustres de
si nombreuses et de si grandes faveurs de la Bienheureuse
Vierge; de cette contre, enfin, qui se glorifie d'avoir, autrefois,possd saint Dominique, pre et lgislateur de son Ordre, et
o se trouve le berceau du Saint Rosaire. En effet, nul parmi
les chrtiens ne peut ignorer comment saint Dominiqne, venu
d'Espagne en France a combattu l'hrsie des Albigeois, qui,
semblable une peste pernicieuse, envahissait, en ce temps-l,au pied des Pyrnes, l'Aquitaine presque entire; comment,
enfin, par l'exposition et la prdication des admirables et saints
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10 L E I T H E H E S. S. LEON XIII
circumfusa errorum tcnebris lumen vcritatis accendcrit.
Id cnim aptc singulis singul i vcl ipsi faciunt eoruni mys-
toriorum ordincs, qiios in Rosario admiramur ; ut christia-
nus quippe animus sensim sine sensu addiicatur ad vitam
modico in actuosa tranquilli tate componendam, ad adver-
sas res T.quo animo et forti tolerandas, ad spem alendam
bonorum in potiorc patria immortalium, adFidem demum,sine qua nequicquam quari tur curatio et levamentum
malorum qua* prcnwnt, aut propulsalo periculorum quae-
impendent, adjuvandam atque augendam.
QuasDominicus, aspirante atque adjuvante Deo, Mariales
preecs primus exeogitavit et Redemptionis mysteriis certo
ordine intermiseuit, Rosarium merito dicta^ sunt : quoties
cnim preconio angelico gratia phnam Mariam consalu-
tamus, toties de ipsa iterata laude eidem Virgini quasi rosasdeferimus, jueundissimam effantes odoris suavitatem ; to
ties in mentem venit tum dignitas Marine excelsa, tum inita
a Deo per benrdiclum fruetum ventris gratia; toties remi-
niseimur alia singularia merita quibus lila cum Filio Jesu
Kedcmpiionis humana facta est partieeps. 0 quam su avis
igitur, quam grata angelica salutatio accidit beata Virgini,
qua*, tum, cum Gabriel cam salutavit, sensit se de Spiritu
Sancto concepisse Verbum Dei!
Verum nostris ctiam diebus vetus illa Albigcusium ha?-
resis, mutato nomine, atque aliis invocta sectisauetoribus,
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l'AHTA IM'MANO
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12 L E T T U E DE S. S. LEON MI L
novis sub errorum inipiorumque commcntorum formis
atqnc illecebris mire reviviscil, serpitquo itcrum per eas
regiones, el latas conlagionis firditatc infici! contaminat-
que populos christianos, quos misere ad pcrnicicm et exi-
tium trahit. Videmus enim et vehemonter deploramus
savissimam in prresens, pm\sertim in (alliis, adversus
religiosas Familias, pietats et beneficentinp, oporibus de
Ecclesia et de populis optime meritas, coortam procellam.Qua*, quidem dum Nos mala dolemus, et gravem conci -
pimus ex Ecclesia*, acerbitatibus animi a?gritudinem, aus
picato obtigit ut non dubia inde ad Nos profeca sit signi-
ficatio salutis. Konum enim faustumque capimus ornen,
quod firmet augusta cceli Regina, quum in sacris redibus
de Lourdes tot, ut supra diximus, prximo Octobris mense,
dedicanda sinl altara, quot mystcria sanctissimi Rosarii
numerantur.
Nec quidquam certe ad Maria1 conciliandam et deme-
rendam saluberrimam gratiam valere rectins potest, quam
quum mystcriis nostra* Rcdcmptionis, quibus illa non ad-
fuit tantum sed interfuit, honores, quos mximos possumus,
habeamus, et rerum contextam seriem ante oculos expli-
cemus ad recolendum propositam. Ncque ideo Nos sumus
animi dubii, quin velit ipsa Virgo Deipara, et pienissima
Matcr nostra, adesse propitia votis precibusque quas innu
mere i llue turmas peregrc confluentium Christianorum
rite effundent, iisque miscere et sociare implorationemsuam, ut, feederatis quodammodo votis, vini faciant, et
dives in misericordia Deus sinat exorari. Sic potentissima
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PAUTA LUMANO LIENEIU , 7 S E P T . 1)02. lli
manire tonnante, avec les formes et les sductions nouvelles
d'erreurs et de doctrines impies; elle s'insinue h nouveau
dans ces contres, infecte et contamine de sa honteuse conta
gion les peuples chrtiens qu'elle entrane lamentablement leur perle et leur ruine. Nous voyons en effet, et Nous dplo
rons grandement la tempte souleve, dans le moment prsent,
en France surtout, contre les familles religieuses, qui, parleurs
uvres de piol et de charit, ont si bien mrit de l'figlise et
des peuples.Or, pendant que Nous gmissons sur ces maux et que les
graves afflictions de l'glise remplissent Noire coeur d'une
amre douleur, Nous voyons avec joie, ct du mal, appara
tre les indices non douteux d'un meilleur avenir. En effet, ce
Nous est un favorable et heureux prsage daigne l'augusteReine du ciel le ratifier 1 que Ton doive, au mois d'octobre
prochain, comme Nous l'avons dit plus haut, consacrer dans les
sanctuaires de Lourdes autant d'autels qu'il y a de mystres du
Trs Saint Rosaire.
Certes, rien ne peut tre plus efficace pour nous concilier lafaveur de la Vierge Marie et nous mriter les grces les plus sa
lutaires que d'entourer des plus grands honneurs possibles les
mystres de notre Rdemption auxquels nous voyons qu'Elle
n'a pas seulement assist mais particip, et de drouler devant
tous les yeux la srie de ces divines vrits proposes notremditation. Et c'est pourquoi Nous sommes assur que la Vierge
Marie, Mre de Dieu et Mre trs tendre des hommes, sera pro
pice aux vux et aux prires que les foules innombrables de chr
tiens accourus de toute part, multiplieront dans ses sanctuaires,
et qu'elle joindra et associera son intercession la leur, afin quela conjuration de la prire fasse, pour ainsi dire violence au ciel
et touche le Dieu des misricordes infinies. Puisse, de la sorte, la
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I \ LKTTMK UIC S. S. LKON MIT
Virgo Mater, qua* oliiu cooperala est cavitato ut Fideles in
Ecclesia nasccrentur (1), sit etiam nunc nostra* salutis me
dia et sequestra : frangat, obtruncet multplices impia^
hydr.-o cervices per totam Europam latins grassantis, redu-
cat j)acis tranquillitatem mentil>us anxiis; et maturetur
aliquando privatim ct publico ad Jesum Christum reditus,
qui salvare, in perpetuimi potest accedentes per semetip-
sitm ad Dmtm (2).Nos, inforca, Venerabili FraIri Episcopo Tarbiensi ct
Dilectis Filiis clero et populo de Lourdes bcncvolum ani
mimi Nostrum proftentes omnibus et singulis eorum opta-
tis, quae nupcr Nobis signiticanda curarunt, Litteris hisce
postolicis obsecundarc decrevimus, quarum autbenticum
exemplar ad universos Vencrabiles Nostros in pastorali
muere Fratres, Patriarchas, Archiepiscopos, Episcopos,
reliquosque sacrorum Antistites in orbe catholico existentes
jussimus transmitti, ut hi quoque eodem ac Nos gaudio etsnela latitici perfundantur.
Ouamobrem, quod bonum, felix, faustumque sit, Dei
gloriam amplificet, et toti Ecclesia1 catholics benevertat,
auctoritate Nostra Apostolica per has ipsas li Iteras concedi-
mus, ut Dilectus Filius Noster Benedictus Maria S. K. E.
Cardinalis Langnieux dedicare licite possit nomine et auc
toritate Nostra novum templum in oppido Lourdes crectum,
sacrumque Deo in honorem li. M. V. a sancissimo Rosario :
ut idem Dilectus Filius Noster in solemni sacro faciendo
(\) S. AUG.. De sancta Virginiialc, CAP. U .
(2) HEBR., VII, 25.
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PART A I O I A N O K K N E I U , 7 S E P T . 1001. 1-I
trs puissante Vierge Mre, qui autrefois a cooprpar sa charit
la naissance des fidles da?is f Ht/lise (I), tre maintenant, encorel'intermdiaire et la patronne de notre salut. Qu'elle frappe et
crase les innombrables ttes de l'hydre impie qui tend de plusen plus ses ravages par toute l'Europe; qu'elle ramne la tran
quillit de la paix dans les esprits inquiets; et qu'ainsi, enfin,
soit ht le retour des individus et des socits Jsus-Christ
qui peut sauver tout jamais ceux qui S'approchentde Dieu par
son entremise (2).C'est pourquoi, rempli de bienveillance pour Notre Vnrable
Frre l'vquc de Tarbes et nos Fils bien-aimes du clerg et du
peuple de Lourdes, Nous avons rsolu de rpondre favorable
ment par la prsente Lettre apostolique toutes les demandes
qu'ils Nous ont rcemment prsentes. Et nous avons ordonnqu'un exemplaire authentique de cette Lettre soit adress tous
Nos Vnrables Frres dans le ministre pastoral, patriarches,
archevques, vques et tous autres prlats de l'univers catho
lique, afin qu'ils soient remplis de la mme joie et de la mme
allgresse saintes que Nous-mme.C'est pour cela que pour le bien, le bonheur et la flicit
de tous, pour l'accroissement de la gloire de Dieu et pour, le plus
grand avantage de toute l'Eglise catholique, en vertu de Notre
autorit apostolique et par la teneur de la prsente lettre, Nous
chargeons Notre cher fils Benot-Marie Langnieux, cardinal dela sainte glise romaine, de consacrer rgulirement, en Notre
nom et avec Notre autorit, le nouveau sanctuaire, rig dans la
ville de Lourdes et ddi Dieu, en l'honneur de la bienheu
reuse Vierge Marie, sous le vocable du Trs Saint Rosaire. Nous
accordons, en outre, ce Trs Cher Fils le privilge de porter
( O S . c e . De snncln Virginilale,e&\). vi.
(*>,) HCBR., vu, 25.
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I LETTRE DE S. S. LEON XIII
utatur libere Pallio vclut si in rchidioecesi adesset sua ;
utqite postsacrum solemneadstanti populo, item auctoritate
et nomine Nostro, possit benedicere cum solitis ndulgen-
tiis. Hanc concedimus, non obstantibus in contrarium qui-
buscumque.
Datum Roma* apud Sanctum Pctrum, sub annulo Pisca-
toris, die vili Septembris MDCCCCI, Pontificatus Nostri
anno vicesirno quarto.LEO XIII .
Lo cut annuii Piscatoria.
A. CARD. MACCHI.
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PART A JIUHAN0 ( ENERI , 7 S E P T . l ) 0 I . 17
le pallium, pendant cette solennelle crmonie, comme s'il se
trouvait dans son archidiocse; et enfin l'issue de cette solen
nit, de bnir, avec les indulgences accoutumes, en vertu encore
de Notre autorit et en Notre nom, l'assemble des fidles. Nousaccordons ces faveurs, nonobstant toute disposition ou rgle
ment contraires.
Donn Rome, prs de Saint-Pierre, sousl'anneau du Pcheur,
le S septembre 1901, de Notre Pontificat Tan vingt-quatrime.
LON XIII.Lieu du sceau du Pcheur.
A L . C A R D . M A C C H I .
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SANCTISSIMI DOMINI NOSTRI
LEONIS DIVINA PROVIDENTIA PAPM XIII
EPISTOLA ENCYCLTCA
V E N E R A RI M R U S F R A T R I B U S A R C H I E P I S C O P I E T E P I S C O P I S
E C C L E S I A L A T I N A I N G R A S C I A
LEO PP. XIII
VENERABILE FRATRES SALUTEM ET APOSTOLICA*! BENEDICTIONEM
Urbanitatis veteris Grecia lumen atque omnium mater
artium, post tot rerum casus ac tantas varietates fortuna^,
nihil tamen consenuit in memoria atque admiratione ho-
minum; immo potius nemo adeo agrestis est, quin ejus
magnitudine gloriaquecogitanda moveatur. Nobis profecto
graii generis insidet in animo non memoria solum cum
admiratione conjuncta, sed piane caritas, eaque vetus.Mirari al) adolescenza assuevimus ioniasatticasque litteras,
maximeque illam veri investigandi scientiam, in qua va-
luerunt principes philosophorum vestrorum usque adeo,
ut mens humana longius progred solo naturo lumine
nequaquam potuisse vdeatur. Ista quanti sit apud Nossapicntia graecorum, satis declarat cura diligens et multi
plex, quam in rcstituenda cclebrandaque Doctoris angelici
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LETTRE ENCYCLIQUE
DE S. S. LON XII
P A P E P A U L A D I V I N E P R O V I D E N C E
A N O S V N R A B L E S P R K R K S 1>E L ' O L I S K F - A T I N R KN C . R K C E
LON XH, PAPE
VNRABLES FRRES, SALUT ET BNDICTION APOSTOLIQUE
La Grce, phare de la civilisation antique et mre de tous
les arts, aprs tant de revers et de si tranges vicissitudes de lafortune, n'a point vieilli dans la mmoire et l'admiration des
hommes; il n'est, au contraire, homme si inculte que n'meuve
le souvenir de sa grandeur et de ses gloires. En Notre me,
certes, la race grecque trouve ce souvenir mle d'admiration,
mais aussi une affection vritable, dj ancienne. Ds l'adoles
cence, Nous avons appris admirer les lettres ioniennes et at-tiques, et surtout cette recherche du vrai, o les princes de vosphilosophes allrent si loin, qu'il ne semble pas que l'esprit
humain et pu, avec ses seules lumires, s'y porter plus avant.L'estime o Nous tenons la philosophie grecque ressort assez
de Notre zle et de la multiplicit de Nos efforts pour restaureret metlre en honneur, du haut de cette chaire pontificale, la
philosophie du Docteur anglique. Car, et ce n'est que justice,
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20 KNCYCI.iyi'K OK S. S. LKON XTll
philosophia ex hoc Pontificatus fastigio posuimus. Nam si
de gloria sapicntum viro rum magnani partem, nec sane
injuria, capiunt ii, quorum secuti disciplinam ma gis*
teriumque sint in adipiscenda sapientia, certe honorem
Aristoteli vestro indicabimur habuissc hoc ipso quod
honore affecimusbcatum Thomam Aquinatem,e discipulis
magnisque sectatoribus Aristotelis facile p r . T t a n t i s s i m um .
Quod si de reC h r i s t i a n a
loquimur, numquam non prob a t a Nobis grca disciplina sacrorum in cercmoniis riti-
busque religiosis, quos a majoribus acceptos caste curat
Grrccia custodicndos, Nos quid em efligiem moris antiqui et
junctam varietati majestatem vereri semper consuevimus.
Cumque ri tus istos et npquum sit et expdit, uti sunt, itamanere integros, idcirco urbanum Collegium alumnorum
ritu groeco, a magno Athanasio nuncupatum, ad institu-
tum revocavimusformamque pristinam. Similique ratione,
quotquotgrreca Ecclesia Patres Doctoresque tulit, tuli tautem
Dei benefcio compluresetmagnos, eorum in Nobis omniumreverentiam debitam cum aitate adolevisse putatote. Quid
est quod Cyrillum et Methodium in majore lumine atque
in amplioris honoris gradu collocari, v i x prope inito Pon-
tificatu, placuit? Voluimus, pietate ducti , virtu tes utrius-
q u e eorum rectequc facta ab oriente ad occidentem notiora
fieri, ut qui de catholico nomine universe meruissent, ab
univcrsitate catholicorum augustiuscolercntur. E dcces-
soribus autem Nostris ne putetis parum Nos eorum m e m o -
ria delectari, quibus ortum et genus Graecia dederit. Imovero mire affcimur erga illos, n e c raro Nobiscum revol-
vimus quam sapienter christianam rempublicam per ad-
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UHBANITATIS VETKHIS , 0 \ o v . 1001, 21
il revient bonne part de la gloire des hommes doctes aux matresqui guidrent leurs pas vers la science : aussi conviendra-t-onque c'a t du mme coup honorer votre Aristofe, que de glo
rifier, comme Nous l'avons fait, saint Thomas d'Aquin, entre lesplus grands de ses disciples, on peut le dire sans tmrit, le
plus illustre. Que si Nous venons parler des choses chr
tiennes, les formes que le culte a revtues en Grce n'ont ja
mais fait que Nous agrer : dans ces crmonies et ces rites
religieux, que la Grce conserve jalousement comme un hritagedes anctres, Nous avons toujours aim vnrer un reflet descoutumes antiques et une heureuse alliance de varit et de
grandeur. Et parce qu'il est juste et expdient que ces imites
soient inviolablement et intgralement maintenus, cet effet,
Nous avons ramen son institution et sa forme primitives lecollge urbain des sminaristes de rite grec, plac sous le vo
cable du grand Athanase. Dans le mme esprit, autant de Preset de Docteurs que la Grce en a produits, et combien Dieu
lui en a fait produire, et de grands! ont toujours eu de Notre
part une vnration mrite, qui n'a cess, n'en doutez pas,de crotre avec l'ge. Pourquoi Nous a-t-il plu, peine lev,
on peut dire, au Pontificat, de placer Cyrille et Mthode dansune plus vive lumire et un plus haut fate? Nous avons voulu,
guid par Notre pit, que plus de clart sur leurs vertus et
leurs bienfaits rayonnt d'Orient en Occident, et que deshommes qui avaient si bien mrit de tout le nom catholique
reussent de la catholicit entire un culte plus auguste, Et
ne pensez pas que le souvenir Nous soit moins agrable de
ceux, entre Nos prdcesseurs, qui furent de votre pays et de
votre race. Au contraire, Nous Nous sentons merveilleusementinclin vers eux, et il n'est pas rare que Nous Nous redisionsavec quelle sagesse ils ont soutenu et dvelopp l'Eglise, en des
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22 KNCYOMOrF l>E S. S. M*iO.\ XII
versa atque aspcra, ut temporibus illis, gradientem
juverint, auxerint : quam fortitcr magna pars, ut Anacle
to, ut Telesphorus, ut Hyginus, post gloriosos labores de-
functimartyrio. Quanquam, ut vera fateamur, vixunquam
contingit grrecos origine Pontifices recordari, quin mrens
et cupicns anquirat animus magnum quiddam sequioris
avi calamitate deperditum : priscam illam dicimus intac-
tam a dissidio conjunctionom, quacontinebantur sahitari-ter grci latinique interse tum, cum, qua pars terrarum
Socratcm et Platonem genuisset, ab eaipsa sa'pe arecsse-
rentur qui Pontifices maximi firent. Mansissetplurimorum
magnorumque communio bonorum si concordia mansisset,
Utcuniquc sit, nullo modo despondere animum vetcrisrecorclatione memorise, sed potius excitari necesse est ad
salutarem vigilantiam, ad fructuosos labores. Vos quidem
pergite, venerabilcs fratres, episcopale munus fungi sol-
lerter, ut facitis : date operamut quotquot sacra? potestati
vestra parent, sentiant quotidie magis quid ab ipsis postu-let cattolica professio,vestroque discant exemplo debita ni
patria*, caritatem cum fidei sancta* amore studioque con-
jungerc. Ad Nos quod attinef, rem apud vos catliolicam
tucri, conservare, munire tir miter, quantum opera et con-
tentionc possumus, studebimus. Tloc animo consilioque,
quia probe intclligimus plurimmn prsidii ad mores, ad
disciplinam civilem, ad ipsum catbolici nominis decus in
institutione anhnorum esse ingeniique artibus positum,
conferre aliquid conati jam sumus in eruditionem adolescents atatis, condito Athenis aliquot ante annos Lyceo,
in quojuvenluti cattolica copia esset dare operanilitteris,
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L ' H B A M T A T I S V E T K I U S , 20 N O V . 1001. 23
temps o, parmi des traverses sans nombre, sa roule tait si
pre; avec quel courage la plupart d'entre eux, tels que Ana-clet, Tlesphore, Hygin, couronnrent la gloire de leurs tra
vaux par celle du martyre! Quoique, il faut bien le confesser,il ne Nous arrive gure de Nous remmorer ces Pontifes d'ori
gine grecque, sans que Notre cur ne soupire, attrist et pleinde dsir, aprs une chose bien prcieuse, qui prit misrablement par les faiblesses d'un autre ge : Nous voulons dire cette
union qui embrassait, sans ombre de dissidence, Grecs et Latins, alors qu'on allait dans la patrie de Socrate et de Platon
chercher des hommes pour le Pontificat. L'on et gard une
participation commune de grands et de nombreux bienfaits,
si l'on et gard la concorde.
Quoi qu'il en soit, il ne faut pas se laisser abattre par lesouvenir du pass, mais s'exciter une salutaire vigilance et
de fructueux labeurs. Vous, vnrables frres, continuez de
remplir votre charge, comme vous le faites, avec une sainte
industrie : que par votre uvre, quiconque obit h votre juridiction ait un sentiment chaque jour plus intime de ce que la
profession catholique exige de lui, et apprenne de votre exem
ple unir avec l'affection duc la patrie l'amour et le zle
pour notre foi sainte. Quant Nous, Nous mettrons dfendre,
soutenir, affermir chez vous les intrts catholiques toutel'activit et tout le zle dont Nous sommes capable. Dans ces
sentiments et sous celte inspiration, convaincus que les murs,
la civilisation et le nom catholique lui-mme, n'ont qu' ga
gner aux progrs de l'esprit et la culture des lettres, Nous
Nous sommes efforc de contribuer dans une certaine mesure la formation intellectuelle de votre jeunesse : tmoin ce col
lge fond Athnes, il y a quelques annes, o toute facilit
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rciNCYCLTQlT, DE S. S. LEON XHI.
in primisquc linguam percipere, qua; Homcro Dcmos-
theniquc pcrtractata tantum habuit ab utroquc luminis .
Modo communes littcra* vestra*, die ix scptembris data*,
aliud qui])piam suadent non absimili genere ibidem in-
ducere, quo adolescentium clericorum eruditioni consu-
latur. Nostrani habetis consentientcm sententiam : nimirum
perutile perque opportunum judicamus, domicilium istud
littcrarum Atheniense, quod diximus, sacrorum quoquealumnis patere, qui scilicet tradant ibi sc politiori
humanitati colendos, nec theologian), nec phi losophiam
prius attingant, quam sermonem patrium patriasque lit-
teras in ipsa civitate principe penitus ampuerint . Qua
ope et tuebuntur profecto melius dignitatem ordinis sui,et in muneribus sacris multo versabuntur utilius. Quamo-
brcm consilium libentes cepimus, in ipsis Lycci supra-
dicti fodibus, uti vobis videtur, Seminarium constituere
adolescentibus clericis ritu latino , genere graeco sermone
orientalibus. Totius rationem operis temperationemque
instituti, Nostrum erit, dandis in eani rem litteris, alias
describere.
Cetcrum, respicientes paulisper animo, in Pontificibussuperioribus eamdem, quam in Nobis, voluntatem reperie-
tis fuisse, nec eos officium ullum, quod genti vestrre profutu-
rum videreturin eorumque potestate esset, prsetermisisse.
Sic Pium V historia testatur ex eo fordere pr incipum, quod ad
Echinadasinsulas tarn magnifice triumphavit, huncfructumcapere voluisse, ut non modo Italiam tueretur, sed ctiam
ut Gra^ciam universam liberaret, usque adeo de re publ ica
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U H B A N I T A T I S V E T E I U S , 20 N O V . 1901 . 2."I
est offerte aux jeunes gens catholiques de s'appliquer l'lude
des lettres, et surtout de s'initier celte langue, qui, maniepar Homre et Dmosthcne, en a reu tant d'clat, lit voici que
vos Lettres collectives du 9 septembre suggrent rtablissement d'une institution analogue en faveur des jeunes clercs.
Nous adoptons vos vues : Nous estimons, en effet, trs utile ettrs opportun que cette cole littraire d'Athnes, dont nousavons parl, accueille aussi des tudiants catholiques, avec le
but de s'y livrer l'lude des hautes humanits, et sous la loide n'aborder ni thologie ni philosophie, qu'ils ne se soient
auparavant profondment pntrs de la langue et de la litt
rature de leur pays, dans sa capitale mme. De l driveront,on n'en peut douter, et plus de lustre leur profession et plus
d'efficacit leur ministre. Nous avons donc embrass volontiers le projet, prsent par vous, d'tablir dans l'difice mme
du collge susdit, un Sminaire pour les jeunes clercs de ritelatin et de race grecque, sans en exclure d'ailleurs les autres
Orientaux parlant le grec. Nous Nous rservons de tracer dans
des Lettres spciales toute l'organisation et toute l'conomie decet Institut.
Au surplus, si vous regardez quelque peu en arrire, vous
trouverez les mmes sentiments chez les Pontifes antrieurs; et
vous constaterez qu'il n'est sorte de bons offices qu'ils ne vousaient rendus, ds qu'ils les jugeaient de quelque profit votre
nation et dans les limites de leur pouvoir. L'histoire atteste,
par exemple, que dans cette alliance des princes chrtiens que
couronnrent les magnifiques triomphes de Lepante, Pie V
avait en vue, non seulement la dfense de l'Italie, mais encorela dlivrance de toute la Grce. Tant les intrts publics et le
salut de votre pays taient cur ce saint Pontife. Ses esp-
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ENCYMiTQlIE 1)13 S. S. I.KON AITI
deque salute Grrccorum Pontifcx sanctissimus laborabat.
Quod si spes hominem et conata sua fefellerunt, at certe
magnum illud consilium fuitet plenum caritatis, necstctit
per cum quominus evenirci. Mullo autem recentiore me
moria, cum dominatimi externum depellere et suum vin
dicare jus paires vestri contendercnt, quol ea tempestate
vertere solum coactis perfugium tu (uni romana civitatcs
pnebuere! Nec ii poterant accipi a Pio VII liberalius,quippe qui et patere fines principatussui extorribus jnssit, "
et studuit pra?terea omni, qua posset, opc et ratione
succurrere.
Ista quidem non aliam ob causam commemorantur hoc
loco, nisi quo ex hacipsa consuetudine bevolentie germanaindoles romani pontificatus consiliaque vera cernantnr.
Pra*judicata? opiniones, quas olim lebilium casuum vis
qudam inseverit, quidni, auxiliante Deo, sensim cedant
veritati? Resa*quo animo judicioque integro rastimanlibus
facile apparcat, nihil esse gentibus orientalibus redinte-
grandii cum romana Ecclesia concordia metuendum :
nihil omnino de dignitate, denomine, de omnibus orna-
mentis suis decessurum Grascia? : quin etiam non parum
etpracsidii acccssurum et glorip. Ad florntem rei publica*
sta turn quid efcati Constantiniana1 defuit? Quid tempora
Athanasii aut. Chrysostomi desideravere? quibus tempori
bus sancta apud omnes romani Pontifcis potcstas crat,
cidemque ut beati Petri successori legitimo et, quod con-
sequitur, rectori christ ians rcipublica* gubcrnatoriquesumnio oricns perinde atque occidens parebt, idem
utrimque sentientibus ac proftentibus animis.
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i28 ENCYCLKM:E DE S. S. LON XIII
Nos interini, quod et possumus et debcmus, commen
dare gentem vestram universam perseverabimus communi
omnium liberatori Jcsu Christo, haud frustra, uti conli-
dimus, aclvocata Virgine Deipara, quam etbonorare Grac i
cultu pnreipuo, et usqvequaque sanclam appellare venusto
nomine verissimaque sentcntia consuevere.
Divinorum muncrum auspiccm et bcnevolentue Nostra
testem vobis , venera biles f'ratrcs, Clero populoque vestroapostolicam benedictionem peramanterin Domino imper-
timus.
Datum Roma? apud Sanctum Petrum die w Novembris
n. A I D G C C C I , Pontiiicatus Nostri vicesimo quarto.
LEO PP. XIII.
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U R R A N I T A T I S V E T E R S , 20 N O V . 1901- 2!)
En attendant, et c'est tout ce que Nous pouvons et devonsfaire, Nous continuerons de recommander votre nation au com
mun Sauveur des hommes, Jsus-Christ, et non vainement,
Nous en avons la confiance, grce l'intercession de la ViergeMre de Dieu, que les Grecs honorent d'un culte particulier etqu'ils ont coutume d'invoquer sous ce nom si gracieux et si
vrai de Toute Sainte.
Comme gage des faveurs divines et en tmoignage de Notre
bienveillance, Vnrables Frres, Nous vous accordons trsaffectueusement, ainsi qu' votre clerg et votre peuple, la
bndiction dans le Seigneur.
Donn Rome, prs de Saint Pierre, le 20 novembre de
l'anne 1901, de Notre Pontilicat la vingt-quatrime.
LON XITI, PAPE.
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SANCTISSIMI DOMINI NOSTRI
LEONIS DIVINA PROVIDENTIA PA1VE XIII
EPISTOLA ENCYCLICA
A D P A T R I A R C H A S , P R I M A T E S , ARG1I1EPISC0P0S, E P J S C O P O SALI OSQTJE L O C O R U M O R D I N A R I O S P A C E M ET C O M M U N T O -
N E M C UM AP OS TO LI CA S E D E IT AB E N T E S
DE SANTISSIMA EUCIARISTIA
V E N E R A K I L f R U S FRATRTRPS P A T R 1 A R C 1 I I S , P R I M A T I R U S , A R O H I E -
P I S C O P I S , E P I S C O P I S , A L I I S O E L O C O R M 0 R D I N A R 1 I S P A C E M
E T C O M M U N I O N E M C U M A P O S T O L I C A S E D E J I A R E N T R U S .
LKO IM\ XIII
VENERABILES FRATRES SALOTEM ET AVOSTOLICAM BENEDICTIONEM.
Mira1
* caritatis in lioininum salutoni exempla, qua aJesu (Uiristopralucent,Nos quidem pro sanctitate officii ins-
piccre ctpcrscqui adhuc studuimus adextreniumque vitto
spiriiuni ipso opiluante studcbimus. Nam tempora nact i
nimis a cri ter ventati et justitia* infensa, quantum eratin
Nobis, docendo, aclmonendo, agendo, prout nuperrimaad vos epistola Apostolica confirmavit, neququam inter-
misirnus ca late piwstare, qua* sive ad multiplicem erro-
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L E T T R E E N C Y C L I Q U E
DE NOTRE TRES SAINT PERE LEON XIII
PAPE PAR LA DIVINE PROVIDENCE
A U X P A T R I A R C H E S , P R I MA T S , A R C H E V Q U E S , V Q U E S ETA U T R E S O R D I N A I R E S E N P A I X E T C O M M U N I O N A V E C L E
S I G E A P O S T O L I Q U E
DE LA TRS SAINTE EUCHARISTIE
A NOS V.NRARLES F R R E S LES P A T R I A R C H E S , P R I M A T S , A R
C H E V E Q U E S , VQUES ET AUTRES ORDINAIRES EN P A I X E T
COMMUNION A V E C L E S I G E A P O S T O L I Q U E .
LON XIII, PAPE
VNRABLES FRERES, SALUT ET BNDICTION APOSTOLIQUE
Les exemples d'admirable charit pour le salul des hommes
que Notre-Seigneur Jsus-Christ Nous a donns d'une faon siminonte ont t jusqu' prsent, en raison de la saintet deNotre ministre, et seront jusqu' Notre dernier soupir, avec le
secours de Jsus-Christ, l'objet de Notre tude et de Notre imi
tation. Dans ces temps si violemment hostiles la vrit et la
justice, Nous n'avons jamais cess autant qu'il tait en Nous et Notre trs rcente Lettre apostolique en est une nouvellepreuve par Nos enseignements, Nos avertissements, Nos
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32 UNnCLKU'K DK S. S. I.KON XIII
rum contagionem depcllendam, sive ad ervos intenden-
dos C h r i s t i a n a ) vitro aptius conduccrc vidercntur. In his
autcin duo sunt recentioris memoria?, omnino inter se con-
juncta undo Nosnietipsi opportuna1, consolationis fructum,
tot prcmcntibus angritudinis causis, recolcndo percipimiis.
Alteram, quum optimum factu consiliums augusto Cordi
Christi Redemptoris universitrem humani generis pecu
liari ritu dcvovcii; alteram, quum omnes christianumnomen profitentes gravissime hortati sumus, ut Ei ipsi
adhiererent, qui vol singulis vol jure sociatis, via, ver'Uas,
vita divinitus est. Nunc vero eadem ipsa advigilante in
Ecclesia) tempora, apostolica caritate movemur ac prope
impellimur ut aliud quiddam ad ea proposila jam con-fecta, tanquam perfectionem suam addamus, ut videlicet
christiano populo majorem in uiotlum commendemus
sanctissimam KITCHARIKTIAM, quippe donum divinissimum
ex intimo piane Corde prolatum ejusdom Redemptoris,
desiderio desiderantis singularem hujusmodi cum homi-nibus conjunctionem, maximeque factum ad salubrrimos
fructus redemptionis ejus dilargiendos. Quanquam in hoc
ctiam rerum genere nonnulla vel antehac Nos auctoritatc
et studio curavimus. Jucundumque memorati! est inter
cetera legitima Nos comprobatione ac privileges auxisse
Institua et Sodalitia non pauca, divina Hostia perpetua
vice ad oran da addicla ; operam item dedisse ut conventus
eucharistici digna cum celebri late parique utili ta te habe-
rcntur ; iisdem habuisse Paschalem Baylon, qui mystcriieucharistici cultor extitit insigniter pius. Ilaque, Vene-
rabilcs Fratrcs, de hoc ipso mystcrio in quo tuendo illus-
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MMUT CAHITATIS , 28 M AIT 1002.
actes, de prendre toutes les mesures qui'nous paraissaient les
plus efficaces, soit pour repousser la contagion de multiples er
reurs, soit pour ranimer la vigueur de la vie chrtienne. Parmi
ces actes, il en est deux de date plus rcente, troitement lisl'un l'autre et dont le souvenir Nous console bien propos
au milieu de tant de causes de tristesse qui Nous accablent. Lepremier, c'est que Nous avons jug trs salutaire de consacrerpar une solennit spciale le genre humain tout entier au Cur
sacr du Christ Rdempteur; le second, c'est que Nous avonstrs vivement exhort tous les chrtiens s'attacher Celui-lmme qui, soit pour les individus, soit pour la socit, est di
vinement la votCj la vritet la vie.
Et maintenant, cette mme charit apostolique, veillant sur
les destines de l'glise, Nous engage et en quelque sorte Nouspousse donner Nos desseins dj raliss leur perfection
nement, c'est--dire recommander d'une faon plus instante
au peuple chrtien la dvotion la Trs Sainte Eucharistie,
ce don trs divin sorti du plus intime du Cur de ce mme
Rdempteur qui dsira d'un vif dsircette union toute spcialeavec les hommes, don surtout destin rpandre sur eux les
fruits trs salutaires de sa rdemption. D'ailleurs, dans ce mmeordre d'ides, de Notre autorit et guid par la mme sollici
tude, Nous avons dj pris diverses mesures. Il Nous est doux
de rappeler entre autres que Nous avons confirm de Notreapprobation et enrichi de privilges les nombreux Instituts et
Associations consacrs l'adoration perptuelle de la divine
Hostie, que Nous avons travaill ce que des Congrs eucharistique se tinssent avec la solennit convenable et un gal pro
fit; que Nous avons donn ces uvres et celles qui ont lemme but, comme patron cleste, Paschal Baylon, remarqua
ble par sa dvotion envers le mystre eucharistique.
LETTRES APOSTOLIQUES... DE S. S. LON XIII. T. VII. '\
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Vi ENCYCl.IQUE DE S. S. LEON XIII
trandoquc constantcr tum Ecclesia sollertia, non sine pra*-
claris Martyrum palmis, elaboravit, tum pivestantissi-
morum hominum doctrina, eloquentia varimquc artes
splendide contcnderunt, lil)et capila qiurdam alloquendo
complecti; idque utapertior atque exprcssior patescat ejus-
dem virtus, qua maxime parte se datpr;osentissimam bisce
necossitatibus tem])orum allevandis. Sane, qunndoquidcm
Christus Dominus sub excessum mortalis cursus istud veli-quit caritatis immensa in homines monumentimi, idemque
praesidium maximum pro mundi vita (1), nihil Nobis de
vita proximo cessuris optare felicius possumus quam ut
liccat excitare in omnium animis atque alere memoris g r a
tia* debiteque religionis affectum erga Sacramentum mirabile, in quo salutis et pacis, sollicitis omnium studiis
quwsita1, spem atque efficienliam maxime niti arbitra-
mur.
Quod siculo, usquequaque perturbato et l a b o r a n t i lam
misere, t a l i b u s Nos r e m e d i i s a d j u m e n t i s q u e ducimus pra1
-cipue consulcndum, non deerunt sane qui demirentur, et
fortasse qui dieta Nostra procaci cum fastidio accipiant. Id
nempe est potissimum a superbia : quo vitio a n i m i s i n s i -
dente, elanguescat in iis C h r i s t i a n a ides, qu;r obsequium
vult mentis religiosissimi, ncccssc est, atque adeo caligo
de d i v i n i s r e b u s t e t r i u s i n c u m b a t ; ut i n multos illud cadat :
Quwciimque iijnorant, hlasphemant (2). Jam vero tantum
abest ut nos propterea ab i n i t o avocemur C o n s i l i o , ut cer
tuni sit contentiore potius studio et recte animatis l u m e n
(1) Joan., vi, 52.
(2) Judffl, l o .
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I AMI*; CAHITATIS , 28 MAII ii>02. X\
C'est pourquoi, Vnrables Frres, il Nous plat de vous en
tretenir de quelques points touchant ce mme mystre, pourla dfense et la gloire duquel l'glise a constamment exerc
son zle, de clbres martyrs ont vers leur sang, la science etl'loquence d'hommes d'lite ainsi que les divers arts ont simagnifiquement rivalis. Noire but est de rendre plus videnteet plus sensible la vertu rie l'Eucharistie et surtout sa trsgrande efficacit pour subvenir aux ncessits prsentes. El
puisque le Christ Notre-Seigneur, sur la FIN de sa vie mortelle,laissa ce monument de son amour immense envers les hommes
et ce puissant secours pour la vie du inonde (I ), Nous qui som
mes trs proche du terme de Notre vie. Nous ne pouvons riensouhaiter de plus heureux que de pouvoir exciter et fortifier
dans toutes les Ames des sentiments de gratitude et de lgitimedvotion envers ce sacrement adorable, qui est Nos yeux le
gage principal de nos esprances et de la ralisation du salutet de la paix, objets des vux inquiets de tous.
En Nous voyant estimer qu'il faut surtout pourvoir par de
semblables remdes et de tels appuis aux besoins d'un siclesi profondment troubl et accabl de tant de misre, il se rencontrera certainement des hommes qui s'tonneront, et quipeut-tre accueilleront Nos paroles avec un insolent ddain.Cela provient surtout de l'orgueil : quand ce vice pntre dans
les mes, ncessairement languit en elles la foi chrtienne, quidemande une soumission trs religieuse de l'esprit; et., dslors, des tnbres paisses leur cachent les vrits divines, de
sorte qu' beaucoup s'applique cette parole : ils blasphment
tout ce qu'ils ignorent (2). Mais loin de Nous la pense d aban
donner pour cela le dessein que Nous avons conu; Nous dfi) S . JEAN, vi, M .
(2J S . JUDE, 10.
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3l BNCYCLIQL'E DE S. S. L E O N MI L
aiferre el sancta vitupcrantibus veniam a Deo, fraterna
piorum imploratione, exorare.
SanctissimcT Eucharistia*. virtutem integra fide nossc
qualis sit idem cnimvoro est ac nossc quale sit opus quod
I M M A N I G E N E R I S C A U S A H E N S H O M O F AC TU S, P OT EN TI M I S E R I
cordia perfecit. Nam ut est F I D E I recta* Christum profiteri
et colere summum eifectorem salulis nostro, qui sapientia,
legibus, institutis, cxemplis, fusoquc sanguine omnia ins
taura vit; CT QUE est cunidem proli tori, colere sic in E U C A
ristia reapse pr.Tsentem, ut verissime inter homines ad AVVI
perpeluitatcm ipse permancat, iisquc parta*, redcmptionisbeneficia magister et pastor bonus, pcracceptusquc de-
P R C C A T O R A D P A TR O NI , P E R E N N I C O P I A D E S E M C L I P S O I M P E R T I A T .
Beueficia porro ex Eucharistia manantia qui studiose
religioseque considero!, illud sane prestare atquc cmi-N E R O intelliget quo cetera qmocumque sunt continentur;
exipsanempe vitam in homines, qunp vere vita est, influcrc :
Panie, gnem ego dabo9 caro mea est pro mundi vita (1).
N O N U N O M O D O , Q U O D ALIAS D O C U I M U S , C HR I S T U S EST
vita; qui advcntus sui inter homines causam professus EST
cam, n taf Ferret ipsis certamvita plus quam human1 liber
ta T EM : Ego veni ut vitam habeantb et abundantins ha-
beanii^l). Statini namqueutin terris benigni las ci hwna-
(I) JOAN., VI, 9,R>.
( ) lb., X, IO.
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MIHJE CAHITATIS , 28 MAII 1902. 37
ploierons au contraire un zle beaucoup plus ardent apporterla lumire aux fidles bien intentionns, et demander Dieu,
dans une pieuse et fraternelle prire, pardon pour ceux qui
tournent nos saints Mystres en drision.Connatre d'une foi intgre la vertu de la Trs Sainte Eucha
ristie telle qu'elle est, c'est connatre telle qu'elle est l'uvre
que Dieu fait homme a, dans sa toute-puissante misricorde,
accomplie en faveur du genre humain. Car la mme foi qui
nous oblige confesser et honorer le Christ comme le souverain Auteur de notre salut qui, par sa sagesse, ses lois, sesenseignements, ses exemples et l'effusion de son sang, a renou
vel toutes choses, nous contraint galement le croire et h
l'adorer ainsi rellement prsent dans l'Eucharistie o il de
meure lui-mme trs vritablement jusqu' la fin des tempsau milieu des hommes, et en matre et pasteur plein de bont,
en intercesseur tout-puissant auprs de son Pre, pour puiser
en lui-mme et leur rpartir avec une ternelle abondance lesbienfaits de sa rdemption.
Qui considrera attentivement et religieusement les bienfaitsmanant de l'Eucharistie, comprendra que le plus excellent et
le plus minent est celui qui contient tous les autres, quels
qu'ils soient : c'est, en effet, de l'Eucharistie que se rpand
dans les hommes cette vie qui est la vritable vie : Le. pain que
je donnerai est ma chair pour la vie du monde (1).Ce n'est pas de cette seule manire Nous vous l'avons en
seign ailleurs, que le Christ est la Vie, Lui qui a dclar
que le but de sa venue parmi les hommes tait de leur appor
ter une vritable abondance d'une vie plus qu'humaine : Je suis
venu afin qu'ils aient la vie et qu'ils Valent surabondamment(2).
(1) S. Jean, V, 5?.
(2) / &. , 10.
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l\H KNnCMQI K DK S. S. LKON M I l
mVas appanni Salvatori^ nostri Uri (1), nemo quidem
ignorat vim quamdarn continuo empisse ordinis rerum
prorsus novi procrea tri ceni, eamque in venas omnes
socielatis civilis et domestica permanassc. Novas inde Iio-
mini cum liomine nccessitudincs; nova publice et priva
tim jura, nova officia; institutis, disciplinis, arlibus novos
cursus : quocl autern pr;i:cipuuin, hominum animos et
studia ad verittem religionis sanctitatemque morum tra-ducta, alque adco vitam homini communicatam, ccrlestem
piane ac divinam. Mucnimirum ea spcctanl, qiue crebro
in sacris litteris commemorantur, Ugnimi rit
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MIHJE CARITATS , 28 MAit J 002. 39
Et, en effet, personne ne l'ignore, ds que la bont et Vhumanitde Dieu notre Sauveur apparurent(J) sur la terre, il se fit sentirune certaine force cratrice d'un ordre de choses tout nouveau
et se rpandant dans toutes les veines de la socit civile etdomestique. Ds lors, de nouveaux rapports s'tablirent entrel'homme et son semblable, de nouvelles lois rgirent la socit
et les individus, de nombreux devoirs furent imposs, les ins
titutions, les sciences et les arts prirent un nouvel essor; mais
ce qui est le principal, c'est que les creurs et les esprits furentramens la vrit de la religion et la puret des murs; bienplus, une vie toute, cleste et toute divine nous fut communi
que; c'est ce que signifient assurment ces expressions fr
quemment rappeles dans la Sainte criture: bois de vir, parole
de vie, livre de vie, couronne de vie, et en particulier pain de vie.La vie dont Nous parlons a beaucoup de ressemblance avec la
vie naturelle de l'homme, et celle-ci est entretenue et fortifiepar la nourriture; celle-l doit donc tre sustente et ranimepar son aliment propre.
11 importe de rappeler ici en quel temps et de quelle manire le Christ nous a exhorts et amens recevoir convena
blement et dignement le pain de vie qu'il se proposait de nous
donner. Lorsque se fut rpandue la nouvelle du miracle ;de la
multiplication des pains, accompli sur les bords du lac de Ti-
briade pour rassasier la multitude, aussitt beaucoup afflurent vers Lui, esprant peut-tre obtenir pour eux-memes unbienfait semblable. Jsus profita de cette occasion, et de mme
qu'autrefois, la Samaritaine qui lui demandait de lui tirer del'eau du puits, Il avait Lui-mme inspir la soif de l'eau gui
jaillit pour la vie ternelle (2), de mme il lve les Ames de
(1) TH., m 9 4.
(2) S. J e an, iv, 14.
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AO EN'CYCUOUE DE S. S. LEON Xlll
cupida1
multiludinis sie crigit mentes, ut paaem alium
cupidius appetant qui pr.rmanct in vif am wternani (1),
Ncque vero hujusmodi panis, instat Jesus admonerc, est
manna illud ccelcste, quod patribus vestris |>er deserta
peregrinantibus pnrslo fuit; neque i l lc quid cm quem ipsi
nuper a. ine mirabundi aeeepistis; verum egomet sum
panis iste : Ego sum panis ritte (2). Idemque eo amplius
suadt -omnibus, et invitando et pra'cipieudo : Si quinmandueaverit er hoc pane, vivet in fclernmn; et panis
quem ego dabo caro mca est pro mundi vifa (3). Gravita-
tem porro prwccpti ita ipso convincit : Amm, amen dico
vobis, nisi mandueaveritis Carrion Filii hominis et biberi-
tis ejus sanguinwn, non habo.hilis vitam in vobis (k), Absit igitur pervagatus illc error perniciosissimus opinian-
tium Eueharistia usum ad cos fere amandandum esse qui
vacui curis angustique animo conquiesecre inslituant in
quodam vita* rcligiosioris proposito. Ea quippe res, qua
nihil sanenec excellentiusnec salutarius, ad omnes omnino,
cujuscumque demum munoris prapstantia:ve sinl, attinet,
quotquot velint (neque unus quisquam non volle debet)
divina gratia^ in se fovere vitam, cujus ultimum est adap-
tio vittP cum Deo boata\
Atque utinam de sempiterna vita recte reputarenl et
providerent ii potissimum quorum vel ingenium vcl indus-
(1) Joan., vi, 27.(2) Ib.t 48.
(?>)!!>., 5 2.
(\) ?b., 54.
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MTR.E CARTATIS , 28 1002. Il
celte multitude avide afin de leur faire dsirer avec plus d'ardeur cet autre pain qui demeure pour la vie ternelle (I).
Mais ce pain, dit Jsus, poursuivant son enseignement,
n'est pas cette manne cleste que vos pres, dans leur marche travers le dsert, ont trouve toute prpare; il n'est mmepas celui que, tout tonns, vous avez rcemment reu de moi;
mais je suis moi-mme ce pain : Je suis In pain de vie (2). Et,pour les convaincre davantage de cette vrit, il leur adresse
cette invitation et leur donne ce prcepte : Si quelqu'un mangede ce pain, il vivra ternellement; et le pain que je donnerai est
ma chair pour la viepdu monde (3). Il leur prouve lui-mmeainsi l'importance de cet ordre : En vrit, en vrit, vous dis-je,
si vous ne mangez la chair du Fils de l'honnne et si vous ne buvez
son sang, vous n'aurez poinf la vie en vous (4).Loin de nous donc cette erreur si rpandue et trs pernicieuse
de ceux qui pensent que l'usage de l'Eucharistie doit tre presque exclusivement rserv ces hommes libres de tous soucis
qu'on accuse d'avoir le cur troit, et qui dans un rgime de
vie plus religieuse ne chercheraient que le repos. Ce bien, endehors duquel rien n'est plus excellent, ni plus salutaire, s'offre
tous indistinctement, quels que soient la condition et le rang
de chacun; il appartient tous ceux qui veulent (et il n'est
personne qui ne doive le vouloir) entretenir en eux la vie de la
grce, dont le terme est l'acquisition de la vie bienheureuseavec Dieu.
Et plaise au ciel qu'ils se fassent une juste ide de la vie
ternelle et qu'ils ne la perdent pas de vue, ceux-l surtout
(1) S. Jean iv, 9.7.(2) /ft., 48.
(3) Il>.< 52.
(4) lh., 54.
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42 ENCVCLIQUE DE S. S. LEON XIII
tria vel auctoritas tantopere possunt ad res tomporum
atque hominum dirigendas. At vero videmus deplora-
musque ut plcr iquc cum fastu existiment se novam voluti
vitam eamque prosperam siculo indidisse, propfcercaquod
ipsum ad omne genus utilia et mirabilia infiammato cursu
contendere suo impulsu urgcant. Sed cn im, quocumque
aspcxeris, huniana societas, si a Deo aliena, potins quam
qualit fruatur tranquillitate rerum, perinde angitur et"trepidat ut qui febri rcstuque jactatur; prosperitati dum
anxic studet eique unice fidit, fugientem sequitur inhaeret
labenti. Homines enim et civitates ut necessario ex Deo
sunt, ita in alio nullo vivere, moveri, efficcre boni quid-
quam, nisi in Deo per Jesum Christum queunt; per quemlate profluxerunt et proflnunt optima qiurquc et lectissima.
Sed horum omnium fons et caput bonorum es I potissi-
mum augusta Eucharistia : quae quum earn alat sus-
tentetque vitam cujus ex desiderio tarn vehementer labo-
ramus, tum dignitatem humanam quT tanti nunc (ieri vidc-
tur, immensum auget. Nam quid majus aut optabilius
quam effici, quoad ejus fieri possit, divine participem
consortemque natura 1? At enim hoc nobis Christus prostat
in Eucharistia maxime, qua evectum ad divina, gratise
munere, hominem arctius etiam sibi adjungit et copulat.
Id enim interest inter corporis cibuni et animi, quod i l lc
in nos convertitur, hie nos in se convertit ; qua de re
Christum ipsum Augustinus loquentem inducit : Nee lu
me in te mutabis sicut cibum carnis tute, sed tu mutaberisin me (1).
(t) Cnn/l. 1. VIf , c . x.
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MIR.E CARITATIS , 28 M ATI 1002
dont le talent, l'activit, l'autorit, peuvent tant pour dirigerles vnements et les hommes. Mais, au contraire, Nous voyons,et Nous le dplorons, que la plupart d'entre eux estiment avec
orgueil avoir inculqu au sicle comme une vie nouvelle etprospre parce que, grce leur impulsion, ils l'obligent marchera grands pas vers toutes sortes de progrs et de merveilles.En ralit, de quelque ct qu'on dirige ses regards, on verrala socit humaine, si elle s'loigne de Dieu, au lieu de jouirde la tranquillit qu'elle dsire, en proie au contraire l'angoisse et l'agitation comme le malade tourment par unefivre brlante : pendant qu'elle aspire anxieusement laprosprit en laquelle elle met son unique espoir, elle la voitdisparatre et lui chapper au moment o elle croit la possder.Les hommes, en effet, et les tats dpendent ncessairement
de Dieu, de sorte qu'ils ne peuvent vivre, ni se mouvoir, nifaire quelque bien, sinon en Dieu, par Jsus-Christ, de qui ontdcoul et dcoulent abondamment tous les biens les meilleurset les plus prcieux.
Or, la source et le principe de tous ces biens est surtout lasainte Eucharistie : celle-ci entretient, fortifie cette vie dont laprivation nous cause un si grand chagrin, et accrot merveilleusement cette dignit humaine dont on fait maintenant un si grandcas. En effet, quoi de plus grand et de plus dsirable que dedevenir autant que possible, participant et associ de la naturedivine? Or, c'est prcisment ce que le Christ nous accorde dans
l'Eucharistie, par laquelle il s'attache efc s'unit encore plus troitement l'homme, lev par la grce jusqu' la divinit. Il y a,en effet, cette diffrence entre l'aliment du corps et celui del'me que celui-l se change en notre propre chair, tandis quecelui-ci nous change en lui; et ce propos voici ce que sainlAugustin fait dire au Christ lui-mme : Tu ne me changeras pasen toi comme la nourriture de ta chair, mais tu seras changen
moi (1).(i) Conf., liv. VII , ch. x.
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KNCYCLKMK E S. S. LON MTI
Ex hoc autem pra*ccllentissimo Sacramento, in quo po
tissime apparet quamiadmodum hommes in divi nam inse-
runtur naturano, iidem habent in omni supernarum vir-
tutum genere incrementa maxima. Et prim um in fide.
Omni quidem tempore fides oppugnatores habuit; nam
ctsihominum mentesprsostantissimarum rerum cognitione
extollil, quia tarnen, qua* supra naturam esse aperuit,
qualia sint celt, eo videtur mentes ipsas deprimere. Sedolim tum hoc tum illud dei caput oppugnahatur ; dein-
ceps multo latius exarsit bellum coque jam perventum est
ut nihil omnino supra naturam esse affirmetur. Ja m vero
ad vigorem fervoremque dei in animis redintegrandum
perapte est, ut nihil magis, mystcrium Eucharisticum,proprie my steri um /idei appellatimi : hoc nimirum uno,
quacumque supra naturam sunt singulari quadam mira-
culo rum copia variolate, universa continentur : Memoriam
fecit mirabiliam suorvm misericors et misevator Dominus,
escam dedit timentibus se (1). S i Deus cnim quidquid
supra naturam fecit, ad Verbi retulit Incarnationem, cujus
benefcio restitueretur humani generis salus, secundum
illud Apostoli : Proposait instaurare omnia in Christo,
guf in cliSy etgase in terra sunt, in ipso (2).Eucharistia, Patrum sanctorum testimonio, Incarnatio-
nis continualo qua?dam et amplificalo censenda est. S i -
quidem per ipsam incarnati Verbi substantia cum singulis
liominihus copulatur ; et supremurn in Gal varia sacrificium
admirabili modo i^cnovatur ; id quod pra?signifcavit Ma-fi) Ps. ex, 4-r>.
(').) Eph. i,fl-10.
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MinjE CARITATTS , MAT 1002. ^Ti
Grce ce sacrement trs excellent, o apparat surtout comment leshommes sont levs la nature divine, ceux-ci peuvent
faire les plus grands progrs dans toutes les vertus fie l'ordre
surnaturel. Et tout d'abord dans la foi. De tout temps la foi aeu ses adversaires : car, bien qu'elle lve l'esprit humain par
la connaissance des vrits les plus sublimes, toutefois, comme
elle tient cache la nature de ces vrits qu'elle montre surpas
sant la nature, par cela mme elle parat rabaisser les esprits.
Autrefois, on attaquait tantt tel dogme de foi, tantt tel autre :plus tard, cette guerre tendit beaucoup plus loin ses ravages,et, l'heure prsente, on en est arriv affirmer qu'il n'existe
absolumentrien de surnaturel. Or, rien n'est plus apte ramener
dans les esprits la vigueur et la ferveur de la foi que le mystre
eucharistique, proprement appel le mystre de la foi : lui seul,par une spciale abondance et varit de miracles, contient
tout ce qui est au-dessus cle la nature : Le Soigneur clmentetmisricordieux a perptule souvenir de ses merveilles : il a donn
une nourriture ceux gui le craignent(1).
Si Dieu, en effel, a fait tout ce qui est au-dessus de la nature,il l'a rapport Incarnation du Verbe, par laquelle devaits'oprer la restauration et le salut du genre humain, selon le
mot de Paplre : Il s'estpropos de restaurerdans le Glwist
tout ce qui est dans le ciel ettoutce qui est sur la terre (2).
L'Eucharistie, au tmoignage des saints Pres, doit treconsidre comme une continuation et une extension de l'Incarnation : par elle, la substance du Verbe incarn est unie chacun des hommes, et le suprme sacrifice du Calvaire est
renouvel d'une manire admirable, selon cette prophtie de
(1) Ps. r.\.4-r.
(2) Ephes., i, 9-10.
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46 ENCYCMOrE DE S. S. LEON XTII
Jachias : In omni loco sacrificalitr et offertiti* nomini moo
ablatio manda (1), Quod miracuhim, unum omnium in
suo genere maximum, miracula comitali tur innumerabilia ;
hie enim omncs naturae leges intcrmissn* : lota substantia
pan is et vini in corpus of. sanguincm Christi convertitur;
]>anis et vini species, nulla re subjecta, divina virtutc sus-
tcntatur; corpus Christi tarn multa simul loca nanciscitur,
quam multis simul in locis Sacramentum pcrficitur. Humana*, autcm rationis quo magis erga tantum mysterium
intendafcur ohsequium, quasi adjumento suppetunl prodi-
gia, in ejusdem gloriam veteri memoria et nostra patrata,
quorum publica nxstant non uno loco eaque insignia mo
numenta, ioc igitiir Sacramento videmus lidem ali, men-torn cnutriri, rationalistarum commenta dilui, ordiner
rerum qua* supra naturam sunt maxime illustrar]*.
Scd ut divinarum rerum ldes languescat, non modo superbia, quod supra attigimus, sed etiam clepravatio facit
animi. Nam si usu venit ut quo melius quisque est moratus,
co sit ad intelligendum sollertior, corporis autcm volup-
tatibus mentcs oblimeli, ipsa ethnica dispexit prudentia,
divina sapicntia pramionuit (2); tanto raagis in divinis re
bus voluplates corporis obscurant fidei lumen, atquc etiam,
per justa in Dei animadversionem, exstinguunt. Quartini
quidem voluptatum insatiabilis hodie cupiditas flagrai;,
omnesque late lanquam contagio qiurelam morbi voi a pri-
(0 Eph., i, 11.(2) Sap. i, 4.
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MIRAS CAIUTAIS , 28 MATI 1002. 47
Malachie : En tout lieu estsacrifie et offerte mon nom une
oblation pure (1).
Ce miracle, le plus grand de tous en son genre, est accom
pagn de miracles innombrables. Ici, toutes les lois de la naturesont suspendues : toute la substance du pain et du vin est
change en le Corps et le Sang du Christ; les espces du pain et
du vin, ne contenant aucune ralit, sont soutenues par la
puissance divine; le corps du Christ se trouve prsent simulta
nment en autant de lieux qu'il y a de lieux o le sacrements'accomplit simultanment, lit pour obtenir l'gard d'un si
grand mystre une plus grande soumission de la raison hu
maine, des miracles, accomplis jadis et de nos jours, et dont il
existe de remarquables tmoignages publics en plus d'un lieu,
lui viennent pour ainsi dire en aide et contribuent la gloirede l'Eucharistie. Ce sacrement, nous le voyons, entretient doncla foi, nourrit l'esprit, dtruil les systmes des rationalistes, etnous montre surtout les splendeurs de l'ordre surnaturel.
Nanmoins, l'affaiblissement de la foi aux vrits divines
n'est pas uniquement l'uvre de l'orgueil dont Nous avonsparl plus haut : il est d aussi la dpravation du cur. Car,
si c'est un fait d'exprience, que meilleures sont les murs
d'un homme plus vive aussi est son intelligence, par contre les
plaisirs de la chair moussent ies esprits : la prudence paenne
l'a reconnu et la sagesse divine Ta prdit (2). Mais c'est surtoutdans l'ordre des choses divines que les volupts charnelles obscurcissent la lumire de la foi, et mme, par une juste rproba
tion de Dieu, l'leignent. De nos jours, le dsir insatiable de
ces plaisirs de la chair brle tous les hommes, qui, mme ds
leur plus tendre jeunesse, ressentent les effets de cette contait) Sap., i, 11.
(2) IbitL, if A.
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48 E N C Y C U Q U I - : I>K S . S . LKON X U I
mis a?tatulis inficia. Verum teterrimi hujusnialiprapclarum
in divina Eucharistia presto est rcmcdium. Nam, omnium
primum, augendo caritatcm, libidinem coercct ; ai l enim
Augustinus : Nulrimentnm ejus [partialis) est imminulio
cit/ridifalis; perfection nulla cupidi tas (1). Prrterca cas
tissima Jesu caro earn is nostra* insolentiam comprimit ut
Cyrillus monnit Alcxandrinus : Christus enim c.ristens in
nobissopii saevientcm in nostris membri* carnis far/em
(2).Quin etiam fructus Eucharistia^ siugularis et jucundissi-
mus est quern significavit propheficum illud : Quid bonum
ejus (Christi) est, el quid pit'lehrurn ejus, nisi frumenlum
eie clorum el mnum germi nans virgines (3), videlicet sacra*
virginitatis forte ct constans propositum, quod, vel difflu-ente delictis sa-*culo, latins in dies uberiusque in catholica
Ecclesia florescit : quanto quidcrn ubique cum religionis
ipsiusque Immani convictus emolumento et ornamento est
probe cognitum. Accedit quod hujusmodi Sacramento
spes bonorum immortalium fiducia auxiliorum divinorum
mirifice roboratur. Bcntitatis enim studium, quod omnium
animis insitum atque innatuni est, terrestrium bonorum
fallacia injusla flagitiosorum horn imi rn vi, ceteris denique
corporis animique molestis magis magisque acuitili*. Jam
vero augustum Eucharistia) Sacramcutum, beatitatis ct
gloria* causa idem et pignus cst idquc non animo tantum
scd etiam corpori. Uuum enim animoscoelestium honorum
copia locupletai, tum iis perfundit suavissimis gaudiis,
(t) De (livcrsis qvitstionUms LXXXII1, qmrsf. XXXYI.
(2) Lib. I V , c. ir, inJoann. vi, 57.
(3) Zach., ix. 17.
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MlHjE CARTAT1S , 28 MATI 1902. i)
gion morbide. Le remde un mal si affreux se trouve dans
l'Eucharistie. Son premier effet est, en augmentant la charit,
de rprimer la passion. Saint Augustin dit en effet : L'aliment
de celle-ci (de la charit) estVaffaiblissement de la passion, H saperfection est l'absence de passion (J). En outre, comme l'a
enseign saint Cyrille d'Alexandrie, la chair trs chaste deJsus comprime l'insolence de notre chair : Le Christ, en effet,existant en nous, apaise la loi de la chairsvissantda?is nos mem
bres (2). Bien plus, le fruit tout particulier et trs doux del'Eucharistie est Celui que signifiait cette prophtie : Qiy a-l-il
de bon en lui (dans le Christ), et qu'y a-t-il de beau, si ce n'est le
fromentdes lus et le vin qui fait germer les vierges? (3) c'est--
dire ce dsir fort et constant de la sainte virginit, qui, mme
en un sicle plong dans les dlices, fleurit dans l'glise catholique sur une tendue de jour en jour plus vaste et avec line
abondance toujours croissante. Partout on le sait bien, il est
une source de progrs et de gloire pour la religion et pour la
socit.
Voici un autre effet de ce sacrement : il fortifie merveilleusement et l'esprance des biens immortels et la confiance dans le
secours divin. En effet, le dsir du bonheur, naturel toutes les
mes et inn en elles, est de plus en plus aiguis par la fausset
des biens terrestres, par les injustes violences d'hommes inf
mes, enfin par toutes les autres douleurs physiques et morales.Or, l'auguste sacrement de l'Eucharistie est la fois la cause et
le gage du bonheur et de la gloire, non pour l'me seule, maisaussi pour le corps. Car, tout en enrichissantles mes de l'abondance des biens clestes, il les inonde de joies trs douces bien
(1) De diversis qweslionibus LXXXI, qusL xxxvi.(2) Liv. IV, ch. il, sur saint Jean, vi, 57.
(3) Zach., ix, 17.
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50 ENCYCLTQrE PK S. S. LKON Mi l
qucn quaralihct hominum a\stimationcm ei spem longe
suporcnt; inadversis rebus suslentat, in virtutis ccrtamine
confirmai, in vitam custodit sempiternam, adeamquetan-
quain instructo viatico perducit. Corpori autcm caduco et
flu.vo Hostia ilia divina futura in ingoncrat resurrectioncm ;
siquidem corpus immortale Christi semen inscrit immor
tali latis, quod aliquandoerumpat.Utrumque istud el animo
et corpori bornim inde obventurum Ecclesia omni temporidocuit, Christo obsecuta affirmant! : Qui manducai mcam
carnem, et bihii meum sanguinem habcl vi lam tr ternani;
el ego resiiscilabo eum novissimo die (1). Cum re co
li a4ret magnique interest id considerare, ex Eucharistia,
quippe quae a Christo institula sit tanquam passionis summemoriale perenne (2), christiano homini castigandi sa-
lutariter sui denunciari necessitatcm. Jesus enim primis
illis sacordotibus suis : Hoc facile, inquit, in mcam com-
memorationem (3), id est hoc facitc ad commcmorandos
dolores, a'gritudines, angore moos, meam in cruce mortem. Quaproptcr hujusmodi sacramentum idem ct sacrifi-
cium assidua est in omnc tempus pomitentia, ac maximi
cujusquc laboris adhortatio, itemquc voluptatum, quas
homines impudentissimi tantopore laudant et cfferunt,
gravis et severa improbatio : Quoti escumque manducabitis
panem hunc, etcalicem bbetis, mortem Domini annunlia-
bilis donee venial (V).
(I) Joan. , vi, .vs.(*>,) S. Thomas Aquin. opus. L V J I : Offic. de feslo Corporis ChrisiL
(3) L u c , xxii , 10.
(4) I Cor. , xi, 2fi.
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aiiRjK CAIUTATIK , 28 MAT II02. 51
suprieures ii ce qu'imaginent et esprent les hommes : il les
soutient dans l'adversit, leur donne des forces dans le combat
pour la vertu, les garde pour la vie ternelle, et les y conduit
en leur fournissant en quelque sorte les vivres ncessaires auvoyage.
Quant au corps fragile et sans force, cette divine Hostie lui
communique le germe de la rsurrection future : le corps im
mortel du Christ lui infuse une semence d'immortalit qui, un
jour, se lvera el portera ses fruits. Que cette double sorte debiens doive en rsulter pour l'mc et pour le corps, l'Eglise l'a
toujours enseign conformment l'affirmation du Christ : Ce
lui qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie ternelle, et je
le ressusciterai au dernierjour \\\.
Notre sujet nous amne considrer, etc'ebt pour nous d'ungrand intrt, que l'Eucharistie, institue par Notre-Seigneurcomme un mmorial ternel de sa passion, dmontre au chrtien
la ncessit de s'amender efficacement (2).
Jsus, en effet, a dit ses premiers prtres : Faites ceci en m
moire de moi[3); c'est--dire faites-le pour rappeler mes douleurs, mes amertumes, mes angoisses, ma mort sur la croix,
C'est pourquoi ce sacrement et ce sacrifice est une exhor
tation constante faire pnitence en tout temps, el supporterles plus grandes souffrances; il est aussi une grave et svre
condamnation de ces plaisirs que des hommes sans pudeurvantent et exaltent si fort : Toutes les fois que vous mangerez ce
pain etboirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur jus
qu' ce qu'il vienne
En outre, si nous recherchons srieusement les causes des
(1) S. .Iran, vi. 55.(2) S. Th. d'Aq. 0|MRF. L V I I . Offic.o do la ftUc du Sainl Sacrement .
(3) S . Luc . xx i l, 52.
(4) I Cor., xi, 26.
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i ENCYCLIJUE PE S. S. I.O.\ MIT
Pi'iTLtcrhioc, si in pnescntium malorum causas diligcnter
inquiras, ea rcperics inde fluxisse, quod hominutn inter
ipsos caritas, caritate adversas Dcum frigescente, defer-
vueril. Dei se esse flios atque in Jesu Christo fratres obliti
sunt; nihil, nisi sua quisque, curant; aliena non modo
negligimi, sed Sippe oppugnant in caque invadunt. Inde
crebra* inter civium ordincs turhiuet contcntiones : arro-
gantia, asperitas, fraudes in potcntioribus ; et tenuioribusmiseria, invidia?, secessiones. Quibus quidem malis
frustra a Providentia legum, a poenarum metu, a consiliis
humana? prudenlia* qmeritur sanatio. Illud est curandum
enitcndumque, quod plus semel Ipsi fusiusque commo-
nuinus, ut civium ordines mutua inter se concilientur of-ficiorum conjunctionc, qua a Dco profeca opera edat ger-
manum Jesu Christi spiritual et caritatem referentia. liane
terris Christus intulit, hac omnia intlammari voluit ut-
pote qua una posset non modo anima* sed etiam corpori
beatitatis aliquid vel in praesens afferre : amorem cnimimmoderatum sui in homine compescil et divitiarum co-
hibet cupiditatem qua* radix omnium malorinn est (1).
(Juanquam vero rectum est omnes Justitiar partes inter
ordincs civium convenienter tutari, pra*cipuo tarnen ca
ri talis prandio et temperamento id demuni assequi licebit
ut in hominum societate salutaris ea quam Paulus suade
bat, fiat. wqualUas (2), facta conservetur. Hoc igi tur
Christus voluit, quum augustum hoc Sacramentum insti-
I) Tini., vi, 10.
II Cor. , vi, M .
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MIU.E CHITATIS , 28 MAI[ 1902. 53
maux prsents, nous verrons qu'ils dcoulent de ce que la cha
rit des hommes entre eux s'est ralentie en mme temps que serefroidissait leur amour pour Dieu. Ils ont oubli qu'ils sont (ils
de Dieu et frres en Jsus-Christ; ils ne se soucient que de leursintrts personnels; quant aux affaires d'au Irai, non seulement
ils les ngligent, mais souvent ils les attaquent et s'en emparent.De l, entre les diverses classes de citoyens, des troubles et defrquents conflits : l'arrogance, la duret et les fraudes, chez les
puissants; chez les petits, la misre, l'envie et les divisions.En vain cherche-t-on remdiera ces maux par des lois pr
voyantes, par la crainte du chtiment et par les conseils de la
prudence humaine. Il faut, comme Nous vous l'avons rappel
plus d'une fois et plus au long, se proccuper et s'efforcer d'ob
tenir que les diverses classes de citoyens, par un mutuel changede bons offices, contractent entre elles une union dont Dieusoit le principe et qui produise des uvres conformes l'esprit
fraternel et la charit de Jsus-Christ. Le Christ Ta apporte
la terre, et il a voulu que tous les curs soient embrass de
cette vertu, la seule qui puisse procurer, mme pour la vieprsente, un peu de bonheur et l'me et au corps : par elle,
en effet, l'amour immodr de soi est rfrn chez l'homme;
par elle est rprim le dsir ardent des richesses, qui ht la racine de tous les maux (1).
Bien qu'en vrit on doive faire observer toutes les prescriptions de la justice dans les rapports des diverses classes de citoyens, toutefois, c'est surtout avec le secours et les tempraments de la charit que l'on pourra enlin obtenir la ralisation
et le maintien dans la socit humaine de cette galitconseille
par saint Paul (2).
(l)Tim., vi, la.
() II Cor., vin, 14.
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E N C Y C I W E NE S. S. LEON XTIT
tueref, excitanda cantate in Deum, mutuam inter homi
nes fovere caritatcm. IIa?c enim ex ilia, ul pcrspicuum est,
suapte natura exsistit, et sua velati spontc eHunditur :
ncque vero fieri potest ut ulla ex parte desiderctur, quin
immo incendatur et vigeaf oportet, si (Christi ei\qa ipsos
carit tern perpendant in hoc Sacramento; in quo, ut po-
tentiam suamet sapientiam magnifica patefecit, sic divifirts
divini sui erga homines amoris veliti. efjUdit (i). Tarn insigni ab exemplo Christi, omnia sua nobis largicntis, sane
quantum ipsiinternosamare alque adjuvare debemus, fra
terna necessitudine quotidie arctius devinoti! cide quod
vel signa ipsa, quibus hujusmodi constat Sacramentum,
peropportuna conjunctionis incitamenta sunt. Qua de resanctus Cyprianus : Denique unanimitatem christianam
firma sibi algiir inseparabili cavitate eonnexam etam ipsa
donnnica sacri fida declarant. Nam quando Dominus cor
pus siamipanemvocai de multorum granorum adunalione
congestion, populum nostrum quem porlabat indicai adunatimi; et quando sanguinem suum vinwn appellai de
holris atque acinis plurimi* expre.ssum alque in unum
coactum, gregem item nostrum significai commistione
adunata?- multitudinis copulatimi (2). Similiter ngelicus
Doctor ex Augustini sententia (3) linee habet : Dominus
nosier corpus et sanguinem suum in eis rebus commen
dami , qiifV arlunum aliquid redignnlur ex multis namque
aliud, scilicet panis ex multis grants in unum constat,
CI) Cane. TH(L, scss. XIII, De Euchar., c. n.(2) Ep. fio ad Magnum, n. 5 (al. 6).
(3) Tract. AXVT, I Joan., n. 13, 17.
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MIR/E CARITATIS , 28 MAT 1002. 55
Le Christ a voulu, en instituant cet auguste sacrement,
exciter l'amour envers Dieu, et par le fait mme rchauffer l'af
fection mutuelle entre les hommes. Il est vident, en effet, que
celle-ci drive naturellement de celle-l et qu'elle en dcoulecomme spontanment. Il est impossible qu'elle vienne man
quer en quoi que ce soit; bien plus, elle sera ncessairement ar
dente et vigoureuse, si les hommes considrent srieusement
dans ce sacrement l'amour du Christ leur gard : l, sa
puissance et sa sagesse se manifeste avec clat, et les richessesde son divin amourenvers les hommes y sontcomme rpandues (I).
A la vue de l'exemple insigne du Christ nous prodiguant tous
ses biens, combien ne devons-nous pas nous aimer et nous
aider mutuellement, nous qui sommes unis par des liens frater
nels chaque jour plus troits !
Ajoutons que les signes constitutifs de ce sacrement sont eux-
mmes des encouragements trs appropris cette union. A cesujet, saint Cyprien crit : Enfin, les sacrifices du Seigneur eux-
mmes affirment l'universelle union des chrtiens entre eux parune charit ferme et indissoluble. En effet, quand le Seigneurap
pelle son corps le pain form par un assemblage de grains, il
indique Vunion de notre peuple, et quand il appelle son sang
le vin exprim de ces milliers de grappes ou grains de raisin et for
mant une seule quantit liquide, il dsigne aussi notre troupeauformpar le mlange d'une multitude d'hommes runis ensemble (2).
De mme, le Docteur anglique reproduit la pense d'Augustin (3) en ces termes : Noire-Seigneur a confi son corps et son
sang etces substances qui sontformes de multiples lments ra-
(1) Conc. Tria'., sess. XTII, De Ench., cap. u.
(2) Kp. fi9, ad Magnum, n. 5.
(3) Trar.l. X X V I , in Joan., n. 13, 17.
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50 ENCYOLIQL'E DE S. S. LEON XIII
aliud, scilicet vinvm in unum ex mullis acinis confluii, et
ideo Augustimis alibi dicit : 0 Sacramentum pietatis, o
signitm unitatis, o vinculumcaritatis (l . Quaomniacon-
firmantur ConciliiTridentini sententia Christum Eucharis-
tiam Ecclesia! reliquisse tanquamsymbolum ejus unitatis,
et caritatis, qua Christianos omnes inter se conjunctos et
copulatos esse voluit.. ., symboiuin unius illius corporis,
cu jus ipse caput exsistifc, cuique nos, tanquam membra,arcfissima fidei, spei et caritatis connexione adstrictos osse
voluit (2). Idquc edixcrat Paulus : Quoniam units pan is9unum corpus multi sumus, omnes giti de uno pane parti-
cipamus (3). Illud enimvero pulcherrimum ac perjucun-
dum est Christiana; fraternit tis oqualitatisque socialis specimen, promiscue ad sacra altaria circumfundi patritium
ctpopularcm, divitem et fiauperem, doctum etindoctum,
ejusdem aquc participes conviviicadestis. Ouod si me
rito in Ecclesia) fastis hoc primordiis ejus vertitur propria*
laudi quod multiludins cro.dcnliion era.t cor unum etanima una (V), sane eos tam eximium bonum debuisse
consuetudini mensa) divina), o])scurum non est; de ipsis
enim commemoratum legimus : Erant perseverantes in
doctrina Apostolorum et in rommunicalione fractionis
panis (5). Mutua) pra?tcrea inter vivos caritatis gratia,
cui a Sacramento cucharistico tantum accedit roboris et
(1) Summa theol.y I H, p., q. L X X I \ , A . I .
(2) Soss. xiii, De Eitchar., c. a.(3) I Co r. , \ , 17.
(4) Act., iv, 32.
(5) Act., LI, 42,
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Miit*: C A H J T A T I S 28 M A I I IM>2. *>7
mens un seul corps; c'est d'abord