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Faculté de Médecine de Nice LEXIQUE à l'usage des étudiants en phénoménologie psychiatrique Mémoire soutenu en ue de l'o!tention du "ipl#me Uniersitaire de $hénoménologie $sychiatrique %ession &cadémique du ( )uin *+, $ar -ann M&N./U0N-  0esponsa!le $édagogique 1 $r2 "2 $0IN.UE-  "irecteur de mémoire 1 "r2 F2 )/3E0 1

Lexique de Phenomenologie

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Phénoménologie et psychiatrie

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8tude de l'9tre de l'homme 

"L'anthropologie est la science du phénomène humain. A la différence des

disciplines qui découpent des portions d'entendement dans le phénomène,l'anthropologie considère l'histoire, la sociologie, l'économie, etc. non commedes domaines mais comme des composantes ou dimensions d'unphénomène global. Tout phénomène doit être considéré dans son unitéfondamentale ici l'homme! et sa diersité non moins fondamentale leshommes de différents caractères, différents milieu#, différentes sociétés,différentes ciilisations, différentes époques, etc.!. L'anthropologie, comme labiologie, est une phénoménologie $ elle doit non seulement reconna%tre ununiers phénoménal, mais aussi discerner les principes qui le constituent ou

le gouernent, les forces qui le traaillent. " &orin, 1()! * " Lud+igins+anger emploie le mot anthropologie dans son sens philosophique etnon pas biologique. La notion philosophique d'anthropologie impliqueplusieurs sens différents - ins+anger a été inspiré par la notiond'anthropologie phénoménologique de eidegger et il a d'abord pensé queses recherches n'aaient d'autre but que de décrire des structuresps/chiques et empiriques e#istentielles. 0e n'est que progressiement qu'ilprit conscience de ce qu'il faisait réellement $ ses descriptions étaientdirigées par des structures ontologiques d'une part et, d'autre part, elles

aboutissaient de telles structures, de sorte que ses recherches ne tiraientpar leur origine d'une idée précon2ue sur l'essence de l'homme, comme ceserait le cas pour une recherche seulement anthropologique . " 3uhn, 4))4!

4 *2 :/N%5I5U5I/N 7:onscience des choses dans le su;et

" La méthode au mo/en de laquelle usserl tente de déoiler l'essenceabsolue du su5et étudie empiriquement, dans la réfle#ion pure, les différentesformes d'ob5ectiité en corrélation aec les structures sub5ectiescoordonnées. La méfiance l'égard des constructions conceptuelles quiamène usserl reendiquer une méthode entièrement intuitie, est la basede la doctrine phénoménologique de la conscience absolue. Laphénoménologie ainsi con2ue est une étude purement intuitie des structuresnoético6noématiques. 7lle englobe comme champ toute réalité en tant queconstituée dans le écu sub5ectif, ainsi que l'étude de cette constitution. Laconstitution de toute ob5ectiité dans les déroulement sub5ectifs a elle6même

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plus d'une figure $ elle est ou bien constitution statique, étude de la fondationdes écus, de leur stratification et de leur architectonique, ou bien constitutiongénétique, étude de leur structure temporelle essentielle. " 8atoc9a, 14! * ":l s'agit donc pour usserl de penser tou5ours mieu# l;espace dans saconstitution. Ainsi la Terre en ient6elle être interrogée comme dimension

supplémentaire de l;espace et le écu qui la constitue, réélé par l;attitudeépochale et réfle#ie, enrichit la spatialisation elle6même. 0ependant la Terren;est pas essentiellement une partie supplémentaire de l;espace quipermettrait de le penser dans une plus grande complétude. <u, si la saisie duécu donnant la Terre boucle la thématisation de l;espace, c;est pour qu;ellese donne comme origine et fondement. La Terre est la première dimension del;espace qui le soutient entièrement et ce titre le fonde en étant son archè.L;ultime interrogation sur l;espace réèle le fonds absolument originaire del;espace. 7n tant que fonds supportant l;espace, la Terre est spatiale et

possède d;ailleurs une localisation sous l;espace, mais en même temps = etessentiellement = la Terre est a6spatiale. :l faut la comprendre comme ladimension a6spatiale de l;espace qui est dans et pour l;espace. 7n effet laTerre comme archè de l;espace ne se meut pas $ son essence même quedonne le écu qui la constitue, est le non6mouement. " >ucros, 4))(!

4 <2 :/MMUNI:&5I/N 7/uerture d'un espace de dialogue

" Tout ce qui ne se réalise pas dans la communication n;e#iste pas. 0e qui nes;enracine pas en elle n;a pas de fondement suffisant. La érité commence deu#. " ?aspers! La communication e#istentielle puise son origine dans laprise de conscience que 5e ne suis moi6même que par un autre. @tresoimême, c'est certes transcender son ire empirique pour se réaliser entant qu'indiidualité singulière. &ais pour / parenir, la rencontre est

indispensable, la rencontre aec d'autres indiidus disponibles pour accueillir la différence et capables de s'e#poser eu#6mêmes. L'éclairement del'e#istence traers le langage ne peut être conduit que par la raison. Lacommunication authentique est con5ointement e#istentielle et rationnelle $ ellemet en ure un partage lucide du logos et de la clarté. 7lle puise sonaudace dans un combat spirituel entre deu# libertés, mais ce combat ne peutêtre mené qu'au# frontières de l'échec. L'interruption est la menace tou5ourspossible laquelle la communication est e#posée. Le maintien d'unincommunicable constitue le no/au d'échec inclus dans toute communication.Baire un usage e#istentiel de la communication, " c'est assumer en une luttefraternelle, quel que soit le sens de la érité énoncée, le risque d'une

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communication sincère et authentique." ?aspers! &ais tout indiidu quicherche, par le dialogue aec les autres, éclairer son e#istence et actualiser sa liberté s'e#pose la communication comme un risque. >'autrepart, l'homme se troue engagé dans un mouement dialectique infini $ ildépasse en effet l'isolement qui est le sien en tant que "5e" dans la

communication aec les autres, mais par l le "5e" fait lui6même l'épreue d'unprocessus de transformation la suite duquel le noueau "5e" est solitaire.D'ensuit une nouelle démarche ers les autres pour sortir de cette nouellesolitude, et le même processus est sans fin. 0e mouement dialectique infinide la communication éclaire la double polarité de l'e#istence humaine, quin'est 5amais qu'un équilibre entre nomadisme et sédentarité, être6dans etêtre6ers, solitude et communauté. La condition de possibilité de lacommunication, dans sa dimension e#istentielle, est enfin qu'elle ait lieudans une égalité faite de partage et de réciprocité, en e#cluant ainsi les

formes de ma%trise et de domination qu'implique le su5et supposé saoir. *" 8ar conséquent, la tache de la ps/chothérapie consiste, dans une tentatiede construction d;un entre ou aEda thérapeutique espace intersub5ectif!, e#ercer une action sur la ie ps/chique du patient de fa2on ce qu;il puissedésormais se rapporter d;une manière moins perturbée lui6même et au#autres. 0ette tache ne pourra s;accomplir seulement que si le thérapeute, traers son propre rapport au fond de la ie, participe thérapeutiquement celui du patient. :l s;agit l d;une participation qui correspond dans le raisens du terme l;empathie. 0e n;est que par une telle empathie d;un aEda

commun, d;un entre commun dans le rapport au fond de la ie, qu;uneéritable rencontre entre thérapeute et patient deient possible et que lepatient, aec le soutien de cet aEda, peut de noueau instaurer un rapportplus sain aec la réalité. La tFche de la ps/chothérapie ne se réduit donc pas mettre de l;ordre un nieau erbalisable dans le rapport du patient soimême et au# autres. 0ertes toute ps/chothérapie des profondeurss;efforcera aussi donc d;interroger le rapport inconscient non encore erbalisé soi et au# autres de manière modifier de la sorte l;influence de cettedimension de profondeur sur les rapports conscients soi et au# autres. &ais cette fin on doit tout d;abord erbaliser l;inconscient et le rendre abordablerationnellement. 0ela se passe généralement traers la mobilisation desformulations théoriques disponibles. Toutefois, traers une telleerbalisation subséquente dans la langue théorique, l;éénement dans ladimension des profondeurs perd nécessairement sa rai profondeur. 8ar conséquent, la dimension profonde sera ob5ectiée, prise par le filet de lalangue théorique et détachée de l;authentique instance effectuante du fondde la ie, et cela même sans interroger si l;on peut en somme erbaliser 

correctement ce que l;on ne peut cependant 5amais affirmer. <n ne peut plusattendre d;un GfondH ainsi rationalisé d;être une instance, qui constammentpose et entretient le rapport soi et l;autre. 8ar conséquent ce qui importe

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dans la formation authentique des ps/chothérapeutes est comment cetteempathie thérapeutique, ce rapport thérapeutique non6erbalisable au fondde la ie du candidat, peut être transmis. Dans doute, doit6on aant touteiller tou5ours de noueau montrer clairement au candidat que toutes lesthéories ne sont que de précaires tentaties de erbalisation de la dimension

profonde de l;e#périence humaine se tenant au6del de toute parole et qu;uneéritable et salatrice communication aec le patient ne peut aoir lieu quedans la dimension irrationnelle de l;aEda. " 3imura!

4 ,2 :/M$086EN%I/N 7%aisie du su;et comme sens

" La compréhension affectie est la éritable compréhension de la ie

ps/chique elle6même" ?aspers!. " :l / a compréhension intuitie d'un caslorsque tout le déeloppement du su5et para%t aussi clair que ledéeloppement des sentiments humains habituels " Lanteri6Laura!. Les étatssuccessifs de la personnalité ne sont plus séparés par d'incompréhensiblesruptures, mais leur éolution deient intelligible. 0omprendre, c'est doncdonner un sens humain au# conduites obserées cheJ les malades. Baut6ilconsidérer ce comprendre comme un danger et une illusion K on seulementil n'est pas un leurre mais il est primordial, poursuit ?aspers $ " lacompréhension rationnelle n'est pas raiment ps/chologique, elle n'est

qu'une simple constatation des contenus rationnels que possède la penséed'un indiidu. &ais la compréhension affectie a pour ob5et les écus quiconstituent la ie ps/chique de l'indiidu. " >e même la compréhension, danssa dimension ordinaire, repose sur ce qui est écu ensemble entre moi etautrui. 7lle est rendue possible par " un acte d'empathie, au sens oM 5e saisisle écu d'autrui en me transposant en son Fme ". &ais n'/ a6t6il pas l unparado#e entre les e#igences rationnelles de la communication et lesimplications affecties de la compréhensionK 7n fait, si le ps/chiatre parient un saoir communicable, c'est qu'il comprend mais " qu'il isole aussi lesphénomènes ps/chiques $ il les démêle et les dNlimite, il en fait la descriptionet la dénomination " 0abestan!. 7nfin la compréhension ordinaire comme lacompréhension ps/chologique ne sont 5amais données définitiement, ellesne sont 5amais quelque chose d;acquis durablement, elles sont bien plutOttou5ours conquérir. Tout l'effort de la communication n'est6il pas de tendreers cette profondeur d'Fme que ?aspers nomme " compréhension affectie"K

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4 =2 "&%EIN 7$résence comme 9tre>au>monde

" ous conserons la traduction préconisée par ins+anger lui6même, en sontemps, de " présence ". :l est intéressant de constater que nous arriions en

1PI la même solution qu'enri irault $ " D'il fallait choisir tout pri# unéquialent fran2ais pour >asein, nous adopterions le mot présence, le préfi#epré6 pouant, la rigueur, e#primer le da, tandis qu'un certain souenir del'être est encore apparent dans le ens. >ans ce cas, le mot présencedésignerait tout ensemble la présence de l'homme l'être et la présence del'être l'homme , et il faudrait le délirer de toute su5étion une philosophiede la représentation. " Aec ins+anger et &ichel Boucault, nous écriions $" ous aons traduit >asein par présence. " 0ette traduction ne cherche pas mettre en aleur les coordonnées spatio6temporelles qui situeraient

l'e#istence dans le hic et nunc d'une ob5ectiité - mais elle a nous a sembléplus alable que l'habituelle e#istence pour restituer dans sa structuresignificatie le mot allemand >asein être6l!. 0e qu'e#prime la présence,n'est6ce pas la fois la facticité d'une e#istence en situation présence ici! et ,en même temps, son ouerture sur un monde présence au monde! K"3uhn, 4))4! * " >asein signifie littéralement l être ou être6l. 0'est le terme,on le sait, que eidegger utilise pour désigner l'homme dans son ouerture l'être, au monde et au# autres. ous aons proposé de traduire >asein par être6ouert. Qne première raison en est que la traduction habituelle de

>asein par être6l ou être6le6l n'a pas une sonorité harmonieuse en fran2ais.>eu#ième raison $ être6ouert éoque un être transcendant, un être dontl'ouerture e#cède les besoins et les pulsions. Autre aantage $ être6ouertindique mieu# le lieu le da!, l'éclaircie dans laquelle le >asein, être pensant,offre l'être de se rééler. >ésigner l'homme comme être6ouert éoque deplus, l'ouerture l'in5onction, l'appel le m/stérieu# appel que l'hommeressent au fond de son être, appel que l'on peut rapprocher de " la oi# deconscience"! que ne rend pas le terme de >asein. 7nfin être6ouert souligneque l'essence de l'homme est aussi d'être ouert l'autre et au partage." ?onc9heere, 4))!

4 ?2 "&%EIN%&N&L-%E 7&nalyse de la présence

" Le mot est presque intraduisible - nous pourrions la rigueur proposer "anal/se anthropologique6phénoménologique" . Qne anal/se ontologique ne

peut être que phénoménologique ...! ?'ai deu# raisons spéciales d'éiter ceterme d'e#istentiel. >'abord, parce qu'il éoque l'idée d'e#istentialisme. Ladeu#ième raison est que le >asein comprend l'Fme et le corps, le conscient

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et l'inconscient, le olontaire et l'inolontaire, la pensée et l'action, l'affectiitéet l'instinct, et qu'une idée qui embrasse tout cela ne peut être rien d'autreque celle de l'être lui6même, l'e#clusion de toute qualification. Toutefois, 5en'emploie pas "être" comme un substantif tel que l'être humain par e#emple,mais comme un erbe tel que être, to be, esse." ins+anger, 1P1! * "

8ar anal/tique du >asein, ins+anger entend la clarificationphilosophiquephénoménologique de la structure a priori et transcendantaledu >asein comme être6dans6le6monde et par >aseinsanal/se, l'anal/seempiriquephénoménologique, scientifique, de modes et de structures du>asein de fait, en soulignant que c'est la première qui rend possible et fondela seconde. <n oit donc que c'est un rapport de fondation qui unit selonins+anger l'anal/tique du >asein, entreprise dans un but strictementontologique, cette science empirique et anthropologique de ce qu'il nommelui6même

Daseinsanalyse. " >astur, 4)11@

4 A2 "I0E:5I/N "E %EN% 7%tructure de l'eBistence 

" Lorsqu'une déception brutale nous fait tomber des nues, c'est réellementque nous tombons mais ce n'est ni une chute purement ph/sique, ni rien detel qui en soit analogiquement ou métaphoriquement! l'imitation ou lasubséquence - plus e#actement dira6t6on que l'essence de cette déception

brutale et de cet effroi n'est autre chose que l'harmonie aec le mondee#térieur et le monde d'autrui receant un choc tel qu'il la fait aciller 6 cetteharmonie qui, 5usque6l, était notre soutien. 7n un tel instant, notre e#istenceest effectiement lésée, arrachée l'appui qu'elle prend sur le monde etre5etée sur elle6même. ?usqu' ce que nous trouions noueau un fermesoutien dans le monde, notre e#istence toute entière se situera dans ladirection de sens du trébuchement, de l'affaissement, de la chute. Di nousappelons forme cette direction significatie générale et contenu l'effroisoudain, nous o/ons ainsi, qu'ici encore les deu# ne font qu'un. "ins+anger! * " Toute perception réelle, c'est66dire en laquelle s'articulenotre habiter, ne déoile sa signifiance que selon une direction de sens. S...8erceoir, c'est se mouoir ers les choses sur le fond d'un être au monde oMnous sommes présents dans l'espace et le temps traers la motricitée#pressie de notre corps. La erticalité d'une paroi ou d'une arête dans lamontagne est saisie dans la surrection de nous6mêmes dont l'élan s'esquisse même le r/thme ascensionnel des formes de la montagne au#quelles noussommes présents comme nos propres lointains. 0'est au nieau de la

direction de sens que les moments pathiques de l'espace communiquententre eu#, que par e#emple ses aleurs lumineuses s'accordent ses aleursstructurales. Les directions de sens de l'ascension et de l'illumination ou de

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l'assombrissement et de la chute déterminent une même irradiation de sensqui éclaire un même pathos " &aldine/! 0hute ou ascension ont ainsi pour nous une aleur s/mbolique, car elles sont une possibilité unierselle denotre e#istence, ce qui implique qu;aec elles on a affaire des directionssignificaties générales qui prennent un sens non seulement spatial, mais

aussi temporel, ps/chique, éthique, spirituel ... Alors que Breud se donnepour tFche l;interprétation des significations refoulées et inconscientes,ins+anger se propose simplement d;e#pliciter le sens des structures lafois temporelles, spatiales et pathiques de l;e#istence telles qu;elles semanifestent aussi bien dans l;e#périence et le écu de l;homme sain que del;homme malade. 7nfin la direction de sens s/nthétise l'unité du sensdirectionet l'unité du sens6signification.

4 C2 EXI%5EN:E 7Essence du "asein

eidegger refuse d;utiliser le langage en igueur dans la philosophiemoderne et les termes de su5et ou de conscience >escartes!, qui luisemblent impropres caractériser l;homme, dont il conteste aussi la définitiontraditionnelle comme animal rationnel Aristote!. Le nommer en effet U su5et V,c;est supposer qu;il / a en lui un substrat stable, un no/au fi#e, alors que cequi caractérise l;homme pour eidegger, c;est précisément le fait qu;il esttemporel de part en part. " 8enser l;homme partir de sa conscience, c;est

ne oir en lui que ses capacités intellectuelles et ne pas prendre en comptece que eidegger nomme sa U facticité V, qui englobe non seulement sacorporéité, mais aussi ses déterminations historiques et géographiques ">astur!. Le définir enfin comme animal rationnel, c;est le diiser en deu#parts dont on se demande comment elles peuent 5amais être réunies l;une l;autre le ie et la rationalité!. eidegger eut rompre aec ces définitionstraditionnelles et élaborer une conception de l;homme dans son entier. 0;estpourquoi il laisse aussi de cOté les notions de corps et d;esprit au profit decelle d;e#istence, qui se dit aussi en allemand 7#istenJ. &ais il prend ceterme dans son sens ét/mologique, qui signifie sortir e#! de l;immobilité, leerbe sistere oulant dire arrêter, tenir ferme, et e#sistere a/ant commepremier sens en latin surgir, sortir de terre, appara%tre aant d;aoir le sensd;e#ister. " 0e qu;il déeloppe donc dans 7tre et temps, c;est une anal/se del;e#istence dont le sens profond est selon lui la temporalité. 0e quicaractérise en effet l;e#istant, c;est non pas son centration sur lui6même, maisau contraire son ouerture au monde, au# autres et lui6même " >astur!.0;est pourquoi eidegger le détermine d;emblée comme un être dans le

monde, au sens oM, comme c;est le cas pour les organismes iants, il n;estpas séparable de son rapport son monde enironnant, son milieu. &aiscontrairement l;animal, qui possède une nature relatiement fi#e et un

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comportement régi par l;instinct, l;homme est un être dépouru de nature, cequi eut dire qu;il est libre. " L'e#istence désigne ce que 5e suisfondamentalement pour moi. " ?aspers! L'e#istence renoie la réalité nondes choses mais du pour soi. 7t &erleau68ont/ de préciser $ " l'e#istence,c'est le mouement par lequel l'homme est au monde, s'engage dans une

situation ph/sique et sociale, qui deient son point de ue sur le monde."0heJ eidegger, plus particulièrement, l'e#6sistence l'être6hors6de6soi! estl'essence du >asein. L'e#istence est un se tenir au6del du ide, pro5etant unmonde dans l'ouert.

4 (2 6E0M8NEU5IQUE 7Interprétation des teBtes

" 7n première position d'une anal/se du "l" de l'être6l, ient le couple " se

trouer en situation " et " s'/ orienter par pro5et " - il faut d'abord aoir desracines et pro5eter ses possibles les plus propres sur le fond de cet êtredonné pour que s'oure une problématique de la compréhension et del'interprétation - cette dernière ne procède donc pas, titre absolu, del'e#istence de te#tes, mais de la possibilité d'e#pliciter dans des sensmultiples la compréhension que nous prenons du rapport entre notre situationet nos possibilités - c'est cette bipolarité initiale qui engendre la situationherméneutique, en ce sens qu'il est tou5ours possible de comprendredaantage et d'interpréter autrement la condition ontologique de l'e#istant que

nous sommes. >ès lors, le discours et les énoncés constituent seulement lesformes dériées de ces structures ontologiques primordiales. " Xicoeur,4)14! * " 8arler d'un espace scriptural, c'est encore ne rien dire si noussommes incapables de l'organiser. &ais comment l'organiser K L'espace dontnous parlons n'est pas un espace neutre, géométriquement neutre. 0'est unespace oM se tracent dé5 des lignes de sens, des directions.L'herméneutique du sens s'appuie, en retrait d'elle6même, unephénoménologie de l'orientation. >e même que pour l'homme quotidienl'espace ital, oM il se meut, en référence au point nul du corps de perception,se déeloppe en une géographie cordiale des grands a#es, de mêmel'espace scriptural, oM se meut celui qui écrit, s'articule selon certainesorientations primordiales. Di l'on accepte ce postulat d'analogie, il deientpossible d'ordonner, selon quelques grands genres, l'ensemble,théoriquement infini, des te#tes d'écriture qui réécrient, leur fa2on, le te#teoriginel de l'uniers. " reton, 1(!

4 +2 6I%5/I0E 7%tructure temporelle du su;et

 

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8our &artin eidegger, l'homme est d'abord défini comme être6au6monde -c'est le rapport direct et immédiat aec le monde qui constitue son e#istence.:l n'a donc pas l'e#istence inerte des choses mais se caractérise par unpouoir6être fondamental qui s'e#prime dans le pro5et et dans le souci.L'e#istence de l'homme est une constante remise en question, moins

qu'elle ne sombre dans la banalité, c'est66dire dans la quotidienneté d'uneie inauthentique qui subit la dictature du milieu e#térieur et se perdellemême en se modelant sur l'uniers des choses. &ais si l'homme estpossibilité de dépassement, il n'est pas une pure possibilité. :l est tou5oursinesti par autre chose que lui et qu'il ne saurait totalement ma%triser. 0'est ceque eidegger nomme la facticité de l'e#istence humaine, " le sentimentabrupt de se trouer l sans / aoir été pour rien. " La mort, qui habite toutpossible, n'est pas un accident qui adiendrait l'homme du dehors, mais lefondement et la limitation de tous ses pro5ets. 0'est parce qu'il est d'abord

être6au6monde que l'homme, dans son e#istence authentique, se définit par le souci et le souci n'est lui6même possible que dans le temps qui en est lacondition ultime. Le temps est donc l'être même de l'homme. La temporalitéconstitue l'essence de l'e#istence authentique. 0ette temporalité del'e#istence est le fondement de toute historicité. <n ne peut pas dire que cequi e#iste a une histoire. L'histoire ne se sura5oute pas du dehors l'e#istence. 0e n'est pas " quelque chose d'e#térieur qui fondrait sur nous dudehors pour nous imposer sa loi " eaufret!. L'e#istence, dans la mesuremême oM elle est temporalité, est tout aussi essentiellement historicité.

L'historicité est donc " la condition de l'e#istant humain qui, tout en étantengagé dans le temps et solidaire de son passé et de l'histoire, s'en dégageen se situant par rapport cette condition et en se pro5etant librement dansl'aenir. " &orfau#!. eidegger renerse ainsi l;ordre traditionnel en disantque le >asein n;est pas historique parce qu;il s;inscrit dans une histoireunierselle mais plutOt du fait de son historicité interne, de sa propre structurehistorique. 0;est dans les modes de temporalisation du >asein ques;enracine l;historicité, et non pas dans une histoire e#térieure, ob5ectie,unierselle. 8our eidegger, l;historicité de l;homme se fonde Y non dansune histoire unierselle Y mais plutOt sur les modes de s/nthèses temporellesdu >asein. Ainsi, l;historicité fondamentale du >asein se fonde dans latemporalité. La référence est le critère intérieur de la temporalité et non lecritère e#térieur d;une histoire mondiale, unierselle, absolue.*

" L'homme igile 5aillit du rêeur au moment insondable oM il décide, nonseulement de ouloir conna%tre ce qui lui arrie mais aussi d'interenir luimême dans la marche de l'éénement, d'introduire dans la ie qui s'élèe

et qui tombe, la continuité et la conséquence. Z ce moment6l seulement ilfait   quelque chose. &ais ce qu'il fait, ce n'est pas la ie mais l'histoire.L'homme rêant est une ie biologique tandis que l'homme igile fait une ie

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historique. :l fait l'histoire intérieure de sa propre ie. " ins+anger! L'histoireest donc cette structure temporelle, ce continuum qui sous6tend, partir d'unéénement ou de quelques éénements6clés, toute la ie intérieure,motiationnelle, oire spirituelle, du su5et. 0'est, au# /eu# de ins+anger,l'étude de l'histoire intérieure de la ie qui fait appara%tre l'essence de

l'homme $ " c'est partir de cette histoire, et seulement partir d'elle quenous apprenons conna%tre la personne spirituelle." 0ertains éénements,comme la conersion de saint Augustin qu'il prend pour e#emple, réèlentune motiation profonde, une e#périence intérieure qui dépassent lesphénomènes transitoires. 0ette motiation anime, module, e#acerbe ledéroulement de l'e#istence au point qu'aec le recul, l'obserateur décèle unedisposition de bas, une structuration temporelle $ l'histoire intérieure de la iede la personne $ " il ne s'agit 5amais de déroulement de fonctions organiquesréglé par des lois naturelles et certainement pas d'un déroulement

éénementiel se répétant et persistant dans le temps, mais, selonl'e#pression de usserl, d'une unité de moments se conformant intimement un sens et une motiation intérieure." ins+anger! *

0;est d;une telle réfle#ion sur le statut du su5et, que Xicoeur en est enu déelopper l;idée que l;identité du moi n;est pas d;abord donnée, mais qu;elledoit être construite, et qu;elle ne peut l;être que par le récit qu;un être se faitde sa propre histoire. :l aboutit ainsi l;idée d;une U identité narratie V. ">ans Temps et récit, Xicoeur affirmait en effet que répondre la question qui

suis65e, c'est raconter l'histoire de sa ie. L'acte de narration est l'acte par lequel est constituée notre connaissance du passé, et comme Xicoeur lemontre bien, il consiste essentiellement en une U mise en intrigue V qui apour effet d'intégrer l'unité concordante d'une histoire la discordance deséénements. Le récit qui en résulte a alors un effet en retour, du fait même desa réception par les autres, sur le su5et lui6même et participe ainsi laconstitution de celui6ci. " >astur! 0'est ce nieau que l'on rencontre leproblème que pose l;autobiographie, non en tant que genre littéraire, mais entant que mode d'être, dans la mesure oM pour l'être humain, e#ister eut direchercher ou se donner une cohérence ou un sens de la ie. :l n'/ a en effetpas d'e#istence possible, au sens fort de ce terme, sans une mémoire globalede soi. [ire pour l'être humain implique donc pas seulement de donner cequi lui arrie la continuité d;une histoire, mais cela implique aussi que par l ilse comprend lui6même chaque fois d;une autre manière et qu;il donne son e#istence une tou5ours nouelle figure. 0ette conception de la narrationcomme constitution de soi ne signifie pourtant pas que le su5et se crée lui6même partir de rien, car il n'a nullement une ma%trise totale sur sa propre

histoire qui demeure inéluctablement encheêtrée aec celles des autres. :lfaut donc reconna%tre le caractère éminemment instable de l'identiténarratie, qui est tou5ours menacée de déstructuration. <n peut alors

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comprendre la ps/chose comme une impossibilité d'e#ister sur un modenarratif.

4 2 IN5EN5I/NN&LI58 7:onscience comme isée

" La clarification du sens du écu débouche donc sur une nouelle conceptionde la conscience qui ne oit plus en celle6ci un contenant, une sorte de bo%tedans laquelle les choses en miniature iendraient se loger, mais quicomprend au contraire l;acte de conscience comme une intentionnalité. :ls;agit pour usserl de penser le écu de conscience comme une intention,une isée d;un ob5et qui demeure transcendant la conscience, ce que la

philosophie moderne n;est pas parenue faire. :l n;/ a donc pas deu#choses, l;une transcendante l;ob5et réel!, l;autre immanente la consciencel;ob5et U mental V!, mais une seule et même chose, l;ob5et en tant qu;il estisé par la conscience. Aec cette nouelle conception de la conscience,usserl est donc parenu déterminer le thème propre de laphénoménologie qui est donc celui de la corrélation entre su5et et ob5et ouencore, selon un terme qui a deenir un terme directeur de la pensée deusserl, celui de la constitution de l;ob5et dans le su5et." >astur, 4))(! * " 8ar cette notion de l'intentionnalité, la compréhension phénoménologique se

distingue de l'intellection classique qui est limitée au# raies et immuablesnatures, et la phénoménologie peut deenir une phénoménologie de lagenèse. \u'il s'agisse d'une chose per2ue, d'un éénement historique oud'une doctrine, comprendre, c'est ressaisir l'intention totale 6 non seulementce qu'ils sont pour la représentation, les propriétés de la chose per2ue lapoussière des faits historiques, les idées introduites par la doctrine 6 maisl'unique manière d'e#ister qui s'e#prime dans les propriétés du caillou ou duerre, dans tous faits d'une réolution, dans toutes les pensées d'unphilosophe. 8arce que nous sommes au monde, nous sommes condamnés

au sens, et nous ne pouons rien faire ni rien dire qui ne prenne un nom dansl'histoire. " &erleau68ont/, 1IP!

4 *2 IN5E0%UD)E:5I3I58 7:onergence des isées

" :l n'/ a d'ob5et éritable que s'il e#iste pour plus d'un moi, que s'il est le pointde conergence d'intentionnalités de consciences différentes $ c'est

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l'intersub5ectiité qui fonde donc en dernier ressort l'ob5ectiité. usserléoque aussi le problème des anomalies qui met en question l'identité dess/stèmes de phénomènes respectifs et qui réintroduit l'argument de lapluralité des mondes $ le monde du sourd, de l'aeugle, comme d'ailleurs dufou, du primitif, de l'enfant, de l'animal est6il le même que le mien K <n oit ici

qu'une théorie de la normalité est nécessairement appelée par celle qui fondel'ob5ectiité sur l'intersub5ectiité, c'est66dire sur la conergence des iséesintentionnelles $ il faut une norme 6 et dans l'ordre de la constitution, elle nepeut être que moi6même, pour réduire les intentionnalités anormales desmodifications de l'intentionnalité normatie. Alors le sens qui se constitue enmoi6même est en même temps un sens pour l'autre, ce qui suppose unes/nchronie possible des consciences, et finalement une forme temporelleidentique pour tous les su5ets. " >astur, 1P!. * " 8our ceu# qui oient, quientendent et parlent, les mots sont des U e#pressions V, les corps charnels

sont des e#pressions, les uns pour les communications d;autres êtreshumains, les autres en tant qu;e#pressions de l;être6l des personnes.L;e#pression erbale pose dans l;e#primé les êtres humains en tant quedestinataires et non seulement en tant que ceu# qui parlent. La première et laplus simple e#pression est celle de l;allure charnelle en tant que chair del;être humain - elle présuppose naturellement des U êtres qui oient V et desêtres qui comprennent. U &oi en tant qu;être humain V présuppose ceu# quime comprennent =5e ne me comprends pas directement en tant qu;êtrehumain, 5e ne me ois pas en tant que tel dans une empathie simple. ?e n;ai

aucune e#périence immédiate de moi6même, une autoe#périence directe demoi6même en tant que personne humaine, comme 5;ai directementl;e#périence d;autres êtres humains. " usserl, 14)!

4 <2 M&L&"IE MEN5&LE 7$ossi!ilité de l'eBistence

" \u;est6ce que la maladie K 8eut6on simplement la comprendre comme unedéficience enant affecter l'e#istence humaine du dehors, ou faut6il aucontraire tenter de la penser de manière moins négatie comme unepossibilité de transformation inhérente l'être humain, mais qui se erraitconstamment surmontée cheJ l'homme sain K Telles sont les questions quiont commandées de manière essentielle la théorie et la pratique de Lud+igins+anger, qui eut oir dans la maladie mentale une modalité particulièrede l'e#istence humaine. 8our ins+anger en effet, la folie est une possibilitéde l;homme sans laquelle il ne serait pas ce qu;il est, de sorte qu;il ne s;agitpas de se donner une ue e#térieure de l;homme malade partir d;un saoir 

ps/chiatrique dé5 constitué, mais bien plutOt de le comprendre partir del;histoire de sa ie " >astur!. ins+anger se situe en effet par rapport aumalade dans une attitude de compréhension. Qne telle compréhension est

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rendue possible par le fait que l;homme sain et le malade, le ps/chiatre oul;anal/ste et son patient, partagent le même monde, même s;ils différent dansleur manière de communiquer aec lui. 0;est donc ce que eidegger nommel;être au monde, la présence au monde, qui constitue la dimensionfondamentale de toute e#istence humaine en tant qu;elle est par essence un

être aec les autres. Ainsi un comportement, une parole, une actionconstituent une certaine manière d;être au monde, de l;habiter dans laquellese déoile le sens d;être de cette e#istence. <r ce qui structure de manièrefondamentale l;e#istence, ce qui lui donne un st/le, un r/thme et une directionde sens chaque fois différente, c;est le temps et l;espace. on pas le tempset l;espace ph/siques, mais le temps et l;espace écus qui sont inséparablesde la disposition affectie de celui qui les it. 0e sont donc ces structures del;espace et du temps écus qu;il s;agit aant tout d;anal/ser si l;on eutcomprendre cette U catastrophe V de l;e#istence qu;est la maladie mentale. *

" >ès ses débuts, la phénoménologie s;est attachée une critique desconcepts et des méthodes de la ps/chopathologie classique. 0ette dernière,U sur cadette de la ps/chologie et de la ph/siologie V &in9o+s9i!, enadopte les catégories pour / subsumer les données cliniques, ce qui reient faire du s/mptOme une perturbation de fonction. L;hallucination, par e#emple,est décrite comme un trouble de la perception, ce qui conduit ranger dansun même groupe hallucinations isuelles et audities, alors que leur coe#istence, e#ceptionnelle en pratique, témoigne des limites d;une telleapproche. Le s/mptOme est ainsi réduit une fonction indiciaire de signe,

masquant l;essence propre des phénomènes. 0;est cette essence propre queise précisément la phénoménologie dans la saisie des phénomènes.0ontrairement au# s/mptOmes, il n;/ a rien chercher derrière lesphénomènes, ni base anatomique, ph/siologique ou ps/chologique, ni mêmeune maladie, bref aucun être ob5ectiement préétabli et conceptuellementpréformé auquel il faudrait ramener les données de l;e#périence. Laconnaissance des phénomènes n;est plus d;ordre inductif mais intuitif.S... Lasignification propre du trouble transcende ainsi toute forme de déterminationps/chologique et on doit dans sa recherche reconna%tre, ce titre, l;Alter 7go du patient une dignité ps/chopathologique au moins égale celle del;7go saant. " AJorin, audin, 8ringue/!

4 ,2 /N5/L/.IE 78tude de l'9tre

" L'ontologie de eidegger ne part pas du cogito mais de la question del'être - et on a de l'être qui engendre la question l'être qui questionne - cetordre, qui commande la célèbre introduction de Être et temps, est enluimême significatif - il implique que la conscience n'est pas la mesure de

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toute chose - l'homme ne sera pas désigné par cette conscience, mais par l'être même qui lui donne d'être le questionnant de l'être - c'est pourquoi lequestionnant lui6même est désigné par un terme ontologique $ >asein, être lelieu, le "l" de la question de l'être. L'anal/tique du >asein est encore unephénoménologie, mais en un sens noueau - elle dit l'appara%tre d'un "étant",

dont toute la condition est d'être ouert la question de l'être. " Xicoeur,4)14! * " Aec eidegger se manifeste, comme si l'oeure n'était elle6mêmequ'un manifeste, un retour décidé l'être en tant qu'être et rien de plus. 0etteintransigeante pureté écarte les gloses contaminantes du su5et, dud/namisme, de la italité et de la théologie qui l'ont rendue méconnaissable.Le retour inespéré non plus au# choses telles qu'elles sont, mais l'être quirécuse tout additif, a été, dans un monde philosophique qui n'/ cro/ait plus,un éritable éénement. Après Être et Temps, après les oeures duphilosophe qui l'ont approfondi, la question relatie " l'étant, son être et au

sens d'être de cet être " deenait pour les philosophes le mot d'ordre qui lesréeillait d'un sommeil d'oubli. ...! La première question derait porter sur lesdierses possibilités d'une approche de l'être en tant que tel. <n se souientque dès l'aurore de la philosophie grecque, il était question non pasd'ontologie mais d'odologie. L'être était une oie, tandis que le non6être n'étaitqu'impasse ou impossibilité de s'orienter. 0e que nous cherchons au5ourd'hui,c'est plutOt une oie d'accès l'être. " reton, 4))R! 

4=2 $68N/MNE7&pparatre de la chose

Le geste fondateur de la philosophie platonicienne, c'est la distinction entrece qui est tou5ours, l'être, qui ne se donne pas oir, dont la transcendanceréside dans son retrait, et ce qui appara%t de manière multiple et changeante,les phénomènes. " 8enser, c'est donc se déprendre des apparences tellesqu'elles se manifestent et les dépasser ers l'inisible qui les fonde" >astur!.usserl décide de choisir le terme de U phénoménologie V pour indiquer cequ;il entend par philosophie et pour montrer comment il se positionne par rapport ce premier acte de la philosophie occidentale. :l s;agit en effet pour lui d;anal/ser ce qui appara%t la conscience et qui est la seule chose dontnous puissions être certains. " Le phénomène de la phénoménologie nerenoie aucun être qui serait par essence caché et inconnaissable.8ourtant s;il / a une discipline qui se nomme phénoménologie, c;est66dirediscours sur les phénomènes ou science des phénomènes, cela implique quechacun d;entre nous, de par son e#périence ordinaire, ne conna%t pas dé5l'être des phénomènes. ous sommes en effet la plupart du temps si

absorbés par nos tFches quotidiennes que nous ne o/ons plus les chosesdans leur appara%tre et mais dans leur utilité. 8our que nous so/ons sensiblesau pur appara%tre de la chose, il faut faire abstraction de son utilité immédiate

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et U mettre entre parenthèses V notre rapport habituel celle6ci, il faut lalaisser se présenter d;elle6même. 8our être phénoménologue, il faut doncpratiquer une ascèse, un e#ercice du regard qui le rend plus incisif, mettreentre parenthèses nos propres préoccupations du moment, et faire appara%treles choses dans leur érité" >astur!. usserl a nommé " réduction " la

méthode qui consiste suspendre l;intérêt que nous prenons au# chosespour les laisser appara%tre telles qu;elles sont. :l faut ici prendre le motréduction dans son sens propre $ re6ducere en latin ne eut pas direseulement U réduire V au sens de soustraire, il eut dire aussi re6 conduire. "0;est l l;ambition de la phénoménologie $ elle eut nous reconduire auphénomène, la érité des choses, nous ramener ce monde dans lequelnous sommes dé5 et non pas nous proposer une éasion ers un autremonde transcendant. ">astur!. La phénoménologie est donc un retour au#choses elles6mêmes, c'est66dire la description de leur appara%tre. Tout

l'effort de la phénoménologie n'est6il pas de rapprendre oir le monde et deretrouer un contact naEf aec celui6ci K

4 ?2 $68N/M8N/L/.IE 7"escription de l'apparatre

" La phénoménologie, c'est l'étude des essences, et tous les problèmes,selon elle, reiennent définir des essences $ l'essence de la perception,l'essence de la conscience, par e#emple. &ais la phénoménologie, c'est

aussi une philosophie qui replace les essences dans l'e#istence et ne pensepas qu'on puisse comprendre l'homme et le monde autrement qu' partir deleur facticité. 0'est une philosophie transcendantale qui met en suspens pour les comprendre les affirmations de l'attitude naturelle, mais c'est aussi unephilosophie pour laquelle le monde est tou5ours dé5 l aant la réfle#ion,comme une présence inaliénable, et dont tout l'effort est de retrouer cecontact naEf aec le monde pour lui donner enfin un statut philosophique.0'est l'ambition d'une philosophie qui soit aussi une science e#acte, maisc'est aussi un compte6rendu de l'espace, du temps, du monde écus. 0'estl'essai d'une description directe de notre e#périence telle qu'elle est. Laphénoménologie se laisse donc pratiquer et reconna%tre comme manière etcomme st/le, comme mouement. " &erleau68ont/, 1IP! * " L'attitude duphilosophe praticien consiste prendre les concepts comme des guides, desindications instructies, des points d'orientation de l'action en train de se faire,plutOt que de chercher constituer celle6ci en l'enfermant dans unereprésentation. 7n ce sens, le phénoménologue est ce praticien, qui prendappui sur les arguments conceptuels et te#tuels comme des supports

rigoureu# de description d'une e#périence, laquelle reste en fin de compte lecritère de l'éidence et de l'intérêt dans la mise au 5our d'un problèmephilosophique. 0omment se fait6il que la connaissance se construise par 

1R

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séries, qu'une idée entra%ne d'autres idées, dans un encha%nementininterrompu et parfois impréisible, que l'on peut certes rationaliser aprèscoup, mais qui ne rend pas compte du processus même d'émergencede la d/namique de la pensée en acte K " >epraJ, 4))R!

4 A2 $6IL/%/$6IE 7 8clairement de l'eBistence 

" La pensée qui éclaire l'e#istence conduit le su5et indiiduel, chaque fois, une limite oM il peut receoir un appel et effectuer un bond. " ?aspers! Laphilosophie, telle que la pratiquent les philosophes de l'e#istence, consiste en" un éclairement de l'e#istence " 6 cette dernière ne pouant 5amais deenir ob5et. L'e#istence constitue en effet l'origine partir de laquelle 5e pense en

tant que moi6même et 5'agis d'une manière libre. &ais la philosophie del'e#istence ne prétend pas être un saoir acheé. Di l'e#istence réside dansce que 5e suis, et non pas seulement dans ce que 5e ois ou ce que 5e sais,l'éclairement de l'e#istence sera appel être et se faire, appel la liberté.Le but du philosopher ne réside pas dans la olonté de connaissance d'unob5et mais dans la transformation de la conscience de soi et de son rapport l'e#tériorité. Le saoir que le déchiffrement de l'e#istence peut m'apporter nedeient réel que s'il se dépasse en action. La philosophie est une pensée quine peut pas s'acheer en s/stème, mais qui, par son caractère méthodique,

oure ce qui sera réalisé sur le plan de l'e#istence. 8ensée ouerte qui enappelle l'acte. La réfle#ion proient donc de l'e#istence et porte sur elle, nonpas de l'e#térieur, mais de l'intérieur de l'indiidu qui pense, agit librement etcommunique aec les autres. La pensée coEncide aec l'actiité de la raisonqui cherche éclairer l'e#istence sur les possibilités propres de sa liberté etqui la pousse actualiser le potentiel latent qui sommeillait en elle. Laphilosophie de l'e#istence est enfin la mise en question par laquelle l'hommefait appel ce qui lui permettra de retrouer sa destination authentique. <ncomprend dès lors qu'elle ne puisse se maintenir qu' la condition de rester 

l'en5eu d'une conquête inacheée.

4 C2 08"U:5I/N 7 0etour auB choses>m9mes

" 8ar U réduction phénoménologique V, il faut entendre la toute premièreétape, celle qui, en mettant entre parenthèses toutes les théoriesprédonnées, oure l;accès au# choses elles6mêmes, telles qu;elles sontsaisies dans l;immédiateté de l;intuition. 7lle déoile la conscience commeintentionnalité $ intentionnalité ne signifie pas autre chose que cet U êtretou5ours propos de V qui définit la conscience. L;intentionnalité ne se

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résume donc pas, loin de l, au# intentions ps/chologiques, c;est66dire laolonté ou au# pro5ets personnels du su5et - elle troue son paradigme dansla conscience perceptie. 8ar U réduction eidétique V, il faut entendre cetteforme de réduction qui, mettant hors 5eu le 5ugement de réalité que l;on portesur la chose, permet d;en faire arier imaginairement les traits et de décourir 

par l même ceu# qui, ne pouant arier, en constituent l;essence ou eidos.0ette méthode est dite des U ariations imaginaires V. 8ar U réductiontranscendantale V enfin, il faut entendre l;étape la plus radicale, celle qui atenter de mettre hors 5eu tout 5ugement d;e#istence sur le monde enréférence au doute des sceptiques, cette étape est fréquemment nommée Uépoché V! $ cette étape déoile le monde en tant que son sens est produit ondira ici U constitué V! par le su5et. 7n elle, se manifeste ainsi la profondediision du su5et :ch6Dpaltung! qui la fois, produit le sens du monde su5etdit constituant!, et est produit su5et dit constitué! au même titre que tout ce

qui est dans le monde en termes philosophiques $ un étant!. " audin,8ringue/, AJorin! * " La réduction phénoménologique ou épochè grec $suspension de 5ugement! est l'acte par lequel le su5et méditant se saisitcomme moi pur ou transcendantal par la simple mise entre parenthèses dumonde ob5ectif, par la suspension de toute adhésion naEe, de toute cro/ancee#istentielle l'égard de ce monde, tout en faisant également abstraction dela science. La réduction eidétique, élimine les éléments ps/chiques etempiriques du donné concret pour ne retenir du phénomène que la pureessence unierselle. La réduction transcendantale met entre parenthèses en

outre, non seulement la conscience d'autrui qui se manifeste moi par lamédiation de mon corps propre, mais mon indiidualité ph/sique et ps/chiqueou moi empirique, ob5et de la biologie et de la ps/chologie. Le su5et se donneainsi en même temps la ie de conscience pure, ie dans et par laquelle lemonde ob5ectif e#iste tout entier pour moi, comme états écus purs, etdeient capable d'e#pliciter les actes intentionnels du moi ou egotranscendantal comme tel. La réduction transcendantale , e#écution radicalede la réduction phénoménologique, cherche re5oindre les conditionstranscendantales de toute signification et l'actiité intentionnelle de l'ego pur.0'est par l'épochè, par la mise hors 5eu de notre engagement de fait dans lemonde ob5ectif qu'appara%trait notre rapport primordial au monde, non par lecogito tout seul, mais un ego6cogito6cogitatum un moi6qui pense6 un ob5etpensé!, c'est66dire la conscience de ce monde, la conscience constituant lemonde" &orfau#, 1P!

4 (2 %I5U&5I/N>LIMI5E 7

/!stacle à la compréhension 1W

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" L'homme qui a fait l'e#périence originelle des situations6limites est poussédu fond de lui6même chercher traers l'échec le chemin de l'être. "?aspers! Di e#ister, c'est être en situation, cette condition commune tousse profile sur le fond d'une situation fondamentale $ nous nous trouons dansle monde sans saoir ni d'oM nous enons ni oM nous allons. 0ette situation

irréductible est au fondement de notre inquiétude la plus essentielle, celle quinous conduit ourir une oie et se fra/er un chemin. Qne situation résulted'un entrecroisement de facteurs écus pour un su5et conscient. Toutes lessituations qui se présentent nous persistent en se modifiant et ne durentpas indéfiniment. Toute situation est proisoire et ce caractère changeantnous rappelle que nous aons tou5ours la possibilité de transformer par nousmêmes une situation donnée. 0omprendre une situation, c'est poser lesconditions de sa modification. 8armi les situations dont nous faisonsl'e#périence tout au long de notre ie, il en est que tous les êtres humains

rencontrent. :l n'/ a pas en effet de ie authentiquement humaine sanssouffrances, sans échecs, sans combats et sans confrontations aec la mort.0es situations incontournables sont des situations6limites. Leur pointcommun est de constituer un obstacle, un problème auquel nous nousheurtons. 0es situations imposent des limites notre capacité d'agir et decomprendre. >ans ces situations6limites, l'e#istence est appelée décider desa destination. 7n répondant l'appel, l'indiidu découre que le réel est infinialors que la situation factuelle est bornée. Toutes les situations6limitesfondamentales le hasard, la souffrance, la lutte, la culpabilité, la mort ! se

montrent sur fond d'échec. La finitude inhérente la ie humaine rend tout ceque nous entreprenons éphémère et inacheé. L'échec signifieprincipalement que rien ne s'actualise tout fait. &ais cette impossibilitémême d'une actualisation intégrale doit être écue comme la situation6limitepar laquelle l'homme fait l'e#périence de l'être et découre le chiffre de sone#istence. 7#ister, c'est donc aincre le monde par un geste sans cesserenouelé de dépassement, c'est transcender le ertige et le néant que nousfont pressentir les situations6limites, c'est enfin répondre l'appel de l'être par un saut qui nous fait retrouer notre ocation éritable.

4 *+2 %-MD/LE 7:hiGGre de l'eBistence 

" Qne médiation sur les s/mboles surient un certain moment de laréfle#ion, répond une certaine situation de la philosophie et peut6être mêmede la culture moderne. 0e recours l'archaEque, au nocturne et l'onirique,qui est aussi un accès au point de naissance du langage, représente une

tentatie pour échapper au# difficultés du problème du point de départ enphilosophie. " Xicoeur! L'herméneutique est l'ensemble des disciplines qui seproposent le déchiffrement, l'e#égèse et l'interprétation des s/mboles

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comme celui de la culpabilité et de la souillure! traers lesquels l'hommefigure de fa2on immémoriale sa propre condition par des procédés nondirectement signifiants pour la pensée claire et distincte. Le s/mboles'adresse cette part d'imaginaire qui demeure latent au plus profond de noscultures et de nous6même, comme le sol inconscient de nos isions de la ie

et du monde. :ls sont le seul langage capable d'e#primer ce que laconscience claire ne saurait e#primer pleinement. 7n effet, nous n'habitonsplus d'emblée la réélation de l'absolu ou du sacré comme une demeurefamilière, que les signes du sacré ne nous parlent plus authentiquement,mais que nous sommes leur égard réduits une redécouerte indirecte, un déchiffrement qui met en 5eu une attitude ob5ectie et rationaliste, et quirelèe par conséquent de l'intellect scientifique et non plus d'unecompréhension, d'une participation intuities et iantes sans doutedéfinitiement perdues. &ais ce s/mptOme de notre temps, cet attrait du

s/mbolique pour la pensée moderne, est peut6être aussi l'e#pression ultimed'une certaine nostalgie de la transcendance perdue. * " Les chiffres ne sont

 5amais la réalité elle6même de la transcendance, mais son possible langage. "?aspers! La transcendance est ce qui, traers la pensée, ne fait ques;annoncer. ous ne la rencontrons 5amais elle6même, mais tout ce que nousrencontrons, nous le rencontrons en elle. ?aspers ne considère pas latranscendance comme un simple rapport l'e#tériorité, il donne ce termeun accent plus e#istentiel. La transcendance n'est que pour l'e#istence.0ependant nous n'atteignons 5amais la transcendance en elle6même $ nous

ne perceons au mieu# que ses traces, ses signes, ses s/mboles. 0etteréalité métaph/sique que ?aspers appelle chiffre dépend de la liberté et de ladécision indiiduelle, car il n'est rien qui ne puisse et deenir chiffre. Lalecture des chiffres appara%t comme une s/mbolique flottante qui ne peut secristalliser en une structure stable. L'e#istence est ainsi liée au combat deschiffres traers la communication con2ue comme isée de l'uniersel et dusingulier. Deul le déploiement de l'éthique dans l'horiJon de la communicationpeut sauer la liberté e#istentielle dans son rapport la transcendance. Laphilosophie de ?aspers consiste donc en un éclairement des chiffres, en uneécriture humaine du langage de la transcendance. Le chiffre de l'échec 6 dusilence 6 constitue en dernière anal/se la seule e#périence authentique de latranscendance. " Di 5e eu# saisir l'être, 5e ne saisis rien. Di 5e eu# pousser 

 5usqu' la source de l'être, 5e tombe alors dans le ide " ?aspers! . Touteprétention un saoir s/stématique est donc frappée du sceau de l'écheccomme chiffre de la transcendance car l'être de celle6ci est de se retirer. Laision du chiffre en tant que s/mbole de l'être ne na%t que de l'e#périence del'échec. &a lecture des chiffres ne 5aillit que si 5e ne perds pas de ue la ruine

qui, traers le chiffre de mon échec, donne sa résonance tout autre chiffreparticulier. Les chiffres forment enfin le miroir en énigme dans lequel serenersent et se réfléchissent les figures de l'e#istence. La philosophie de

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?aspers, son ultime palier, nous conduit au# limites de la métaph/sique, loM l'e#istence n'est qu'une e#égèse de l'écriture chiffrée du monde.

4 *2 5EM$/0&LI58 7 Htredu su;et comme temps

" La temporalité, c'est précisément cette non6coEncidence ou cenonrecourement total du constituant et du constitué, du su5et et de l'ob5et, dumoi et du monde, du o/ant et du isible, que &erleau68ont/ nomme

 5ustement coEncidence partielle. 0'est pourquoi usserl parle lui aussi de non6identité du constituant et du constitué $ il / a tou5ours une aance, aussiminime soit6elle du constituant sur le constitué, et c'est pourquoi ce dernier nepeut appara%tre qu'au passé au regard de l'actualité instantanée d'un flu# deconscience qui dans son pouoir constituant actuel est le punctum caecum,

le point aeugle de la ision et et l'inisible de principe. L'autoconstitutionoriginaire du flu# ne peut être saisie et ue que dans la dimension du tou5oursdé5 adenu. L'absolu définitif de la constitution originaire du moi par lui6même ne peut appara%tre que comme tou5ours dé5 fini $ ce qui appara%t alorsc'est la finitude originaire d'une conscience qui ne constitue l'essence dutemps que parce qu'elle est dé5 temporelle. " >astur, 1P! * " :l / a un st/letemporel du monde et le temps demeure le même parce que le passé est unancien aenir et un présent récent, le présent un passé prochain et un aenir récent, l'aenir enfin un présent et même un passé66enir, c'est66dire que

chaque dimension du temps est traitée ou isée comme autre chose qu'elle6même. :l faut comprendre le temps comme su5et et le su5et comme temps.0ette temporalité originaire n'est pas une 5u#taposition d'éléments e#térieurs,puisqu'elle est la puissance qui les maintient ensemble en les éloignant l'unde l'autre. " &erleau68ont/, 1IP!

4 **2 5/N&LI58 &FFE:5I3E 7%tructure climatique du su;et 

" 0e qu;il a de plus neuf dans la conception heideggérienne de l;homme tientau rOle qu;il assigne la sphère des tonalités et des dispositions affecties, saoir celui de la découerte originelle du monde, dans la mesure oM larencontre de quoi que ce soit ne se fonde ni dans la pure sensation, ni dansla pure contemplation, mais bien dans la capacité d;être concerné par ce quise présente. ous sommes en effet tou5ours situés dans le monde, et c;est decette situation dont nos sentiments sont le reflet. :ls ne sont donc pas quelquechose seulement d;intérieur et de propre une sub5ectiité, mais ils peuent

aussi se répandre l;e#térieur comme une atmosphère ou une tonalité. Lestonalités affecties sont, on le sait, communicaties $ autour du 5o/eu#, toutdeient 5oie, autour du triste, tout deient tristesse. 8ar le sentiment 5e me

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7/21/2019 Lexique de Phenomenologie

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rapporte donc au monde dans lequel 5e is, il constitue même de manière sifondamentale ce rapport qu;on ne peut le suspendre complètement. Au lieudonc de distinguer l;aspect intellectuel et l;aspect sensible du rapport au#choses et de donner l;un ou l;autre un rOle fondateur, il s;agit pour eidegger de penser leur cooriginarité et leur entrelacement, de sorte qu;il

n;/ a pas de theOria qui soit 5amais dépouru d;affect, ni d;affect brut qui soitdénué d;intelligence. " >astur! * " Les comportements et les conduites sontdes modes de la 8résence, d'une 8résence qui n'est 5amais réductible lareprésentation comme l'entendent les philosophies de la conscience. Lareprésentation a pour fonction de constituer l'e#istant en ob5et. &ais elle ne lepeut parce que l'e#istant est d'ores et dé5 réélé. 0ette réélation " seproduit dans une situation éprouée au milieu de l'Ntant selon une certainetonalité affectie - elle se produit dans les comportements intentionnelseners l'étant, lesquels ont leur fondement dans cette tonalité affectie. "

eidegger! \ue signifie ce te#te K \u'un comportement, une conduite, uneparole constituent une certaine manière d'être6au6monde, une certainemanière d'habiter. 7t que son sens se déoile dans le comment de cethabiter. ous habitons 6 sains ou malades 6 le même monde, mais nousdifférons dans la manière de communiquer aec lui. otre manière propre sedénonce dans ce que 7r+in Dtraus appelle les structures pathiques et Lud+igins+anger les structures th/miques ou climatiques de l'espace et du tempsde la présence. " &aldine/!

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