Lexperiance de Dieu Dans La Musique

7/24/2019 Lexperiance de Dieu Dans La Musique

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L'exprience de Dieu

dans l'coute de la musique

par

Pre Alphonse Goettmann

Article

Toutes les critures sacres placent la vibration au commencement de la Cration.

Ainsi dans la vision biblique toutes choses viennent ! la vie par l'acte crateur du"erbe de Dieu. De m#me pour la ph$sique moderne l'univers est un phnomne

vibratoire. Le son est bien la premire mani%estation de l'ner&ie universelle. iend'tonnant donc que dans tous les temples de l'humanit on chante et on %asse dela musique.

C'est sur la puissance thrapeutique de la musique passerelle entre le corps etl'(me le r)le initiatique du son son importance dans l'ouverture au divin que lepre Goettmann pr#tre orthodoxe attire notre attention.

Le son tant ! l'ori&ine de tout l'homme est con*u pour l'coute et la rception.

"ivre c'est couter et l'coute est l'acte spirituel par excellence de l'homme. +i lemonde a t cr par la musique c'est encore par la musique qu'il revient ! la

source qui l'a cr.

Dans le principe est le "erbe dit saint ,ean. Le "erbe est son. C'est avec lui et parlui que tout est cr. Cela nous est rvl ds le dbut de la -ible Dieu dit et toutsur&it de ce son du "erbe primordial /G01. i ,2. Tout ce qui existe le moindre &rain


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de poussire s'ori&ine dans le son est tiss par le son %orm par lui ! commencerpar l'homme lui3m#me.

Cette antique vision de la -ible s'accorde non seulement avec toutes les autres

&randes Traditions de l'humanit mais se trouve au4ourd'hui con5rme par laph$sique moderne. Celle3ci nous apprend que l'univers est un phnomnevibratoire. +elon la thorie quantique des champs chaque particule chanteperptuellement sa chanson produisant des s$stmes r$thmiques d'ner&ie sousdes %ormes lourdes ou subtiles crit le ph$sicien 6rit4o% Capra. ien n'$ chappedonc depuis l'tat ner&tique prcdant m#me la particule 4usqu'aux massesstellaires les plus importantes auprs desquelles le soleil lui3m#me n'est qu'uneminuscule boule de %eu dit de son c)t le pro%esseur Al%red Tomatis.

1ous sommes l! devant une vision unitaire du cosmos et avons en main ou plut)tdans l'oreille la cl de comprhension de tout ce qui nous entoure et 4usqu'auxcon5ns de l'univers. La cration est une %ormidable composition sonore unes$mphonie 4ubilatoire o7erte ! notre merveillement. Le dploiement de cettemlodie %antastique ! travers l'histoire constitue les tapes de l'volutionuniverselle depuis les lments les plus pri3maires 4usqu'au sur&issement del'homme. Tout est son tout est vibration et tout phnomne vibratoire sonique est&nrateur d'ner&ie. Le monde se droule en musique m#me si seules lessensibilits exacerbes de quelques 8o9art sont rellement parvenues ! sebrancher sur ce monde sonique dont les morceaux se 4ouent sur les octaves

inaccessibles ! la plupart des #tres vivant sur ce &lobe /A. T:8AT;+2.

+ur ce chemin les savants nous dvoilent au4ourd'hui des dcouvertessurprenantes. Le son mane du mouvement des molcules qui est la mani%estationprincipale de la vie le sou


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+i l'on chante et %ait de la musique dans tous les temples spirituels de l'humanitc'est que l'on a tou4ours prouv depuis les ori&ines de l'histoire l'impact puissantet m$strieux du son sur l'homme. La science sous apprend maintenant que lecosmos tout entier est an Temple et que nous vivons littralement > dans un bainacoustique ? o@ le silence lui3m#me est la modulation d'une harmonie inaudible.

+aint 8axime le Con%esseur au ";;e sicle parlait d4! d'une vritable > litur&iecosmique ?. Le son primordial est un incessant producteur d'ner&ie. Commemani%estation du "erbe il travaille tou4ours /,1. B2 constamment les %orcescratrices qui animent le cosmos traversent l'homme sous %orme de uides pourl'in%ormer et le structurer. Tout l'univers est construit par ces vibrations mais seull'#tre humain &r(ce ! sa conscience peut entrer avec elles dans une relation derciprocit. Euand on parle de conscience ici il ne s'a&it pas du mental mais d'uneconscience sensorielle o@ le corps tout entier est impliqu comme expression de latotalit de l'homme insparablement corps3(me3esprit.

L'homme est une &rande oreille parce que l'coute est le %ondement m#me del'univers. Puisque tout est +on expression du "erbe il est normal que toutel'or&anisation de l'homme sa lon&ue &ense et son volution loin d'#tre termine&ravite autour de l'appareil auditi% c'est3!3dire du s$stme de rceptivit qui doitpermettre le dialo&ue. C'est dans cette lo&ique qui est d4! une christolo&ique queDieu nonce le premier et le plus &rand des commandements ! la %ois mthode etm$stique de toute la Tradition 4udo3chrtienne 0coute ;sraFl = /D0T. HI2. > ;sraFl? tant le prnom de chaque homme.

8ais il en est de m#me dans les autres Traditions. 0n ;nde par exemple onconsidre l'ouJe comme le sens %ondamental celui qui per*oit l'aspect le plusintrieur des structures du monde l'tat vibratoire le plus simple et ori&inel.

Les civilisations anciennes ont toutes reconnu le son comme premire mani%estationde l'ner&ie universelle. C'est pourquoi de nombreux m$thes considrent que lamusique est d'ori&ine divine ou sur&it des couches les plus pro%ondes del'inconscient humain portant en elle la possibilit de la pleine ralisation de

l'homme et un chemin vers la sa&esse.

L'coute est donc l'attitude %ondamentale de l'homme elle est ontolo&ique c'est3!3dire elle %ait qu'un homme soit un homme. +'il est vrai que le son tisse l'homme !chaque instant ce n'est que par l'coute de ce qui est ancr ainsi au tr%onds deson no$au vital qu'il entre en communication avec la +ource de son #tre. "ivre c'est


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couter. L'coute et la conscience sont une seule et m#me ralit. L! se trouve leChemin de l'homme et sa capacit de mtamorphose.

;l n'est pas tonnant alors que l'adversaire de la "ie +atan s'enroule exactement

autour de cette attitude de l'homme pour l'en arracher /G1. KB32. Le s$mbole du+erpent ici est &randiose car c'est un animal sourd = 0n invitant Adam ! %aire lasourde oreille ! l'ordre divin il lui ouvre le chemin de l'or&ueil qui est la non3accordance ! l'harmonie cleste la %ausse note qui %era dchanter toute la cration.

C'est pourquoi les prophtes s'crient vers elle 0coute9 cieux = Terre pr#te l'oreille =/is. B2 et vers l'homme :bstine93vous ! couter sans comprendre = /;s. HM2. 8aisl'homme et c'est l! son pch ne cesse de raidir la nuque pour ne pas couter /,.BK2.

Alors la tradition 4uive met ce prcepte sin&ulier de sonner le cho%ar et l'obli&ationde l'couter a5n de rveiller ceux qui dorment et secouer ceux qui somnolent etles en&a&er ! examiner leurs actes. Tous les hbreux savent depuis tou4ours >l'tran&e pouvoir ? de ces sons sur eux. Pourquoi en est3il ainsiN +elon Oalman deLiad$ le son du cho%ar est une voix qui crie du plus pro%ond du coeur... elle provientdu sou che9 moi ? un avec mon #tre et Celui quim'en&endre. ,e me situe ! mon point de 4aillissement.


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0n lan&a&e van&lique les paroles qui rsument avec puissance cette attitude%ondamentale de l'homme et son exprience de la quintessence du rel sont cellesde saint Paul

+o$e9 enracins et %onds dans l'amour

Alors vous recevre9 la %orce de comprendre avec tous les saints ce qu'est laLar&eur la Lon&ueur la Rauteur et la Pro%ondeur

vous connatre9 l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance

et vous entrere9 par votre plnitude

dans toute la Plnitude de Dieu /QPR. KB3BM2.

L'coute comme chemin de vie et tat permanent nous enracine et nous %onde dansl'amour c'est3!3dire le Christ3"erbe le +on qui est ! l'ori&ine de tout. 0n l'coutanton > comprend ?. Comprendre c'est > prendre avec soi ? exprimenter dans sapropre intriorit les dimensions de l'univers tout entier sa Lar&eur sa Lon&ueursa Rauteur et sa Pro%ondeur et m#me ce qui surpasse toute connaissance carl'amour du Christ est un abme de m$stre que l'on n'aura 4amais 5ni d'explorer.+eul par notre plnitude nous pouvons entrer dans sa Plnitude.

Devant tout cela l'Romme de tou4ours de tous les hori9ons culturels et reli&ieux nes'est pas tromp en vo$ant dans la musique le premier sinon le plus importantchemin d'accs ! cette > plnitude ?. ;l n'$ a rien qui donne ! l'homme m#me leplus areli&ieux ou i&norant tout autant de bonheur que la musique. 1e %aisons pasde di7rence entre musique et chant ici car le chant est une musique o@ l'hommelui3m#me se %ait instrument et inversement la musique est une voix elle est lavoix de l'univers sonore la voix de l'humanit partie int&rante de notre existencenous l'avons dit.

L! o@ il $ a musique se concentre l'harmonie de l'univers entier. La musique relie les%rquences qui nous habitent avec celles qui vibrent dans le cosmos ! des millionsd'annes3lumire. Le son pntre directement dans notre corps puisque la matireest elle3m#me vibration S rien ne peut toucher autant notre vie intrieure que cedont est capable l'ouJe. Cela parce que l'(me est la %orme du corps elle > l'in%orme


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? au sens ph$sique et mtaph$sique de ce terme S c'est donc par le corps qu'on aun accs immdiat ! l'(me.

Dans ce contexte on peut comprendre la puissance thrapeutique de la musique

sur le corps et l'(me comment elle travaille ! l'unit des deux et lutte contre ladsint&ration de la personnalit. 0lle contribue pro%ondment au dveloppementet ! la stabilisation de la structure ps$chique et ph$sique comme cela a t montrdepuis lon&temps.

Ce qui est vrai pour le corps et l'(me de l'homme l'est aussi ! leur propre niveaupour le monde animal v&tal et minral. 8ais l! o@ la musique atteint sa 5nalitc'est dans l'esprit de l'homme. L'esprit opre par saisissement. ;ci cependant lamusique est mise ! l'preuve de son authenticit. 0n e7et il $ a des > musiques ?

si on peut les appeler ainsi qui dtruisent Dieu et l'homme. Le discernement est dela plus haute importance si l'on ne veut pas se %ourvo$er ou aboutir dans desimpasses en%riques. -eaucoup de musiques ne conduisent pas plus loin que leps$chisme provoquent des trmolos purement motionnels et se complaisent dansles interminables mandres de l'(me o@ elles &rnent les sentiments multiples desa mlancolie romantique...

Passer de la tristesse ! la &at c'est chan&er un tat d'(me pour un autre mais nesi&ni5e pas une trans%ormation de l'homme. Celui3ci reste capti% de son (me et

risque en nourrissant ainsi son e&o un tel repliement sur soi que son enurepoussera %acilement la porte de l'or&ueil. A partir de l! on 4oue sur la &amme detoutes les ambi&uJts...

8ais par ailleurs le Dmon est un esprit il n'est donc pas surprenant que lamusique > spirituelle ? puisse aussi lui servir de vhicule extraordinaire pouratteindre l'identit la plus secrte de l'homme. Depuis le > Rard oc ? o@ saprsence est voile 4usqu'aux musiques intentionnellement sataniques en passantpar les > messa&es subliminaux ? in4ects dans les sillons d'un CD le 8alin %ait son

app(t de la sou7rance et de la mort de l'homme. ;l $ a donc des musiquesmorti%res sous des apparences tout ! %ait allchantes. C'est toute la ruse del'Adversaire de la vie mettre le ver dans le %ruit et tromper l'homme sous lemasque du bien. Le discernement ici est bien sUr diVcile car notre esprit estrellement saisi par la beaut luci%rienne d'une certaine musique. 8ais le critrede rvlation qui nous est rvl par l'0criture c'est l'exprience des %ruits del'esprit amour paix et 4oie durables /GAL. 2. Toute musique venant de Dieu en


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est la porteuse et cela d'une %a*on illimite. Toute musique dmoniaque peutcommencer par l! par sin&erie mais ces %ruits pourris ne durent pas ils ouvrentt)t ou tard ! la division intrieure ! la haine de soi et de l'autre aux actes deviolence aux lsions ! la maladie et 5nalement ! la mort sous toutes ses %ormes...

:n 4u&e l'arbre ! ses %ruits dit ,sus /8T. BKK2 la musique est divine si d'unepart elle nous trans%orme et si d'autre part elle nous %ait ra$onner des %ruits del'esprit qui sont des attributs divins. +i une musique est divine il est normal qu'ellesoit libratrice et vienne nous sauver de notre exil. 0lle ne peut donc %aireautrement que de venir l! o@ nous sommes dans l'errance des terres tran&res/G1. IB2 o@ notre (me se complat maladivement en rupture avec l'esprit etsoupirant pourtant ! travers sa perptuelle nostal&ie aprs la dlivrance. La&rande musique se coule dans l'(me malade l'pouse du dedans se %ait elle3m#meps$chique par moments mais pour la conduire comme par un acte rdempteur

vers l'esprit. Ce passa&e est une P(que de la mort ! la vie une renaissance de toutl'homme un chemin de di5cation.

Celui qui un 4our a t touch par une telle exprience de l'Wtre en &ardera !4amais les traces et la nostal&ie il n'en 5nira plus de se laisser conduire par lamusique l! o@ personne ne l'a encore conduit. ;l sait dsormais que l';nvisible estaudible et qu'il se mani%este au %ond de lui par un ro$aume de Lumire. C'estpourquoi selon -eethoven la musique est suprieure ! toute sa&esse elle a lepouvoir de nous rvler ce ro$aume de notre pro%ondeur perdue et donc de nous

lever au3dessus de la misre o@ les hommes se tranent. ;l est rare que cela soitpris au srieux. La plupart du temps la musique n'est qu'un divertissement ou bruitde %ond. 8ais m#me l! il arrive que l'on soit saisi par sa %orce de pntration quivient con5rmer le secret pressentiment prsent au coeur de chaque homme que lamusique donne accs ! un univers encore inconnu.

Les plus &rands philosophes s'accordent et dveloppent m#me la conviction de-eethoven. n +chopenhauer /X BYHZ2 par exemple caractrise la musique commela vraie philosophie tandis que les concepts contiennent seulement l'corce des

choses la musique nous rvle leur no$au primordial leur coeur. [ant l'un desai&les de la pense occidentale a dit un 4our Euand 4'coute un choralvan&lique 4e sens monter en moi une paix que ma philosophie ne me donne pas =1iet9sche de son c)t estimait que la musique tait l'(me de tout ce qui est. Celail essa$e de le dmontrer ma&istralement ds ses premires oeuvres. Pour lui c'estseulement par la musique que l'homme peut atteindre son plein accomplissement.De m#me 0rnst -loch aVrme que l'unique rponse ! toutes nos question se trouvedans la musique.


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:n peut relever la m#me unanimit che9 tous les &rands auteurs de la littrature Goethe 1ovalis -audelaire TolstoJ Proust ou ile... pour ne citer que ceux qui sesont exprims avec %orce sur ce su4et. Tous se retrouveraient ! quelques nuances

prs dans ce %ameux propos de Rermann Resse prix 1obel Aprs avoir pris avectant d'ardeur d'autres chemins dans la recherche de la rdemption de l'oubli et dela libration aprs avoir si passionnment dsir Dieu la connaissance et la paix

4'ai trouv tout cela seulement dans la musique.

+i des hommes de cette enver&ure de tous les temps d'hori9ons culturels etreli&ieux aussi di7rents disent la m#me chose c'est qu'il %aut tendre l'oreille =Pourquoi ne percevons3nous pas la m#me sa&esse qu'eux N Tout simplement parcenous n'avons pas la m#me coute = 1ous en restons la plupart du temps ! la %acea&ite et extrieure des motions ps$chiques des impressions va&ues et di7uses.:n entend mais on n coute pas.

6aisant beaucoup de piano autre%ois 4'ai dcouvert par exprience la Loi inhrente !tous les mantras la rptition. Pour apprendre un morceau de musique il %allaitbien que 4e le rpte des di9aines et des di9aines de %ois une mesure aprs l'autreconsidrant chaque note la laissant rsonner en moi procdant ensuite ! leurenchanement dcouvrant donc ainsi un mouvement et une structure pro%ondec'est3!3dire ce qui est ! l'arrire3plan de l'expression.

Cette Loi est incontournable pour celui qui veut %aire une perce vers un au3del!. ;l$ a beaucoup de de&rs dans l'coute c'est pourquoi seule une rptitionincessante dans l'coute du m#me morceau %ait d'abord natre ! la vritable couteet descendre ensuite l'chelle vers les %ondements m#mes du m$stre musical. Au3del! du mouvement du r$thme et des notes il $ a la pro%ondeur immuable de lamusique son caractre apophatique c'est3!3dire le > lieu ? o@ elle entre endialo&ue avec le secret de l'homme parce qu'ils sont de la m#me substance.

La meilleure preuve en est que aprs avoir cout la m#me musique trs souventelle 5nit par s'installer au %ond de soi et ! se 4ouer toute seule. :n entend au sensrel l'all&resse de l'#tre.


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L'apprentissa&e du m$stre musical se %ait donc en trois temps. D'abord traiter unmorceau comme un mantra en l'coutant de nombreuses %ois. Cette musique vaalors se %ra$er un chemin traverser les couches de notre conscience descendredans le subconscient et l'inconscient. De l! on peut l'entendre o@ que l'on soit et%redonner la mlodie. +i le %redonnement se veut 5dle ! l'ori&inal il nous pose de

relles exi&ences d'attention et de travail. Ce n'est qu'une perte de temps et de lar#verie que d'entretenir une va&ue sentimentalit. 8ais celui qui se soumet ausrieux de ce > travail ? de prime abord diVcile chemine vers la deuxime tape la dcouverte de la structure du morceau son ordonnancement interne. etournantaprs cela ! l'coute du morceau comme tel sans anal$se il entre en contact avecl'au3del! de la musique une tran&e Prsence qui l'interpelle et veut luicommuniquer quelque chose. C'est la troisime tape qui elle est sans limites unmonde de connaissance suprieure disait -eethoven.

0ntrer dans la structure d'une musique anal$ser le dtail de sa construction sasuite mlodique et son mouvement n'est diVcile qu'en apparence. Cela se %ait sansaucune recette par la simple coute puis le %redonnement intrieur qui a certesun caractre anal$tique pour rlaborer l'architecture du morceau. 8ais on $ prendd'autant plus vite un rel &oUt que l'on s'aper*oit ! quel point par ce travail lamusique s'enracine dans notre #tre pro%ond et nous %ait quitter le plan de la

4ouissance simplement motive. ;l est normal que la &r(ce de la musique se couleseulement dans notre e7ort participant et qu'elle se re%use au plaisir %acile de lapassivit. Ce sont les Lois lmentaires de la "ie... Ce qui rsiste en nous c'est lemonde de nos passions et de nos &oJsmes. ;l nous emp#che d'accder ! notre #trevritable et ! vivre pleinement.

Lorsque nous accorderons ! la musique autant d'intr#t qu'! la lecture d'un livresrieux si nous acceptons de nous o7rir ! elle et de nous $ investir elle cessera den'#tre qu'un divertissement mar&inal et %era sa perce 4usqu'au lieu o@ elle nat !chaque instant notre #tre pro%ond. La puissance de la musique exerce doncd'abord un immense travail de puri5cation sur l'univers de nos passionsprcisment toutes ces dpendances qui mettent l'homme en exil et lui %ont porterles masques de son esclava&e. Peu ! peu le secret ra$onnement des sons ouvre unchemin de libration des misres du quotidien et allume le %eu divin de l'intrioritdont parle encore -eethoven. Euelqu'un est ! l'\uvre. Pro&ressivement unetransparence se cre en nous et nous devenons de plus en plus sensible ! cettePrsence qui est l'arrire3plan de toute musique vritable. 1ous assistons ! l'veild'une nouvelle conscience qui est en ralit une rciprocit des consciences divineset humaines en nous conduisant 4usqu'au no$au de notre #tre au m$stre denotre identit la musique nous plon&e en Dieu d'o@ notre personne 4aillit ! chaqueinstant comme le ruisseau d'une source. Les sonorits se taisent la musique a


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atteint son but nous sommes dans le &rand > ,e suis ? silencieux qui en&lobe toutet le contenu de notre propre pro%ondeur. 1ous avons dcouvert nos racinesd'ternit en nous et sentons comment autour de nous l'in5ni s'inscrit dans le 5nides choses.

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