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N°7 / Septembre à Décembre 2014 - Revue éditée par le Conseil National des Assurances L A SSURANCE UAR - SAA - CAAT Nouveaux dirigeants, nouveaux défis Reportage Voyage du «cœur du Maghreb» au «pays de la Teranga» L’Expertise d’Assurance UN MAILLON DÉTERMINANT DE LA QUALITÉ DE LA RELATION ASSUREUR-ASSURÉ Assurances de personnes Regain d’activité Assurances commerciales Des conventions pour la relance du marché

L’Expertise d’Assurance UN MAILLON DÉTERMINANT … · un nouveau réseau de bancassurance permettant une couverture nationale. M. Aberhouche Nacer, Directeur Géné-ral de TALA

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N°7 / Septembre à Décembre 2014 - Revue éditée par le Conseil National des Assurances

L ASSURANCE

UAR - SAA - CAATNouveaux dirigeants, nouveaux défis

Reportage Voyage du «cœur du Maghreb» au «pays de la Teranga»

L’Expertise d’Assurance UN MAILLON DÉTERMINANT DE LA

QUALITÉ DE LA RELATION ASSUREUR-ASSURÉ

Assurances de personnes Regain d’activité

Assurances commerciales

Des conventions pour la relance du marché

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Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 3

La Revue de L’ASSURANCE est une publication du Conseil National des Assurances (CNA), éditée par son

Secrétariat Permanent

CNA : 01, Rue Aïssa Azzi Dély-Ibrahim, 16302 Alger, Algérie.

Tél: (213) 21 91 90 30 / Fax: (213) 23 24 14 77E-mail: [email protected] / Site Web: www.cna.dz

Directeur de la PublicationAbdelhakim

Benbouabdellah Directeur de la Rédaction

Younes Hamidouche Rédacteur en Chef

Hamid Rabahi Coordinateur de

la RédactionMohand Redaoui

Directrice MarketingDjazira Sadi Ahmed

InfographieZakaria Rekab

Rédaction, Conception, Impression et Diffusion

APEC communicationCité des Annassers II,

Bt. B 25, N°02, Kouba, Alger. Téléfax : (213) 21 29 39 20E-mail : [email protected]

Ont collaboré à ce numéro

Convention ANEP - APEC N°13/2013

ANEP, 50, Rue Khelifa Boukhalfa, AlgerTel.: 213 (0)21 23 64 89 / (0)21 23 83 24

Fax : (0)21 23 64 90

Les textes publiés et le contenu de cette publication ne représentent pas nécessairement les positions officielles du Conseil National des Assurances.Les articles publiés dans cette revue n’engagent que leurs auteurs. Toute reproduction d’articles ou de photos doit être soumise préalablement à une autorisation.Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis à la rédaction ne sont pas restituéset ne peuvent faire l’objet de réclamation.

Dépôt légal : Décembre 2014 - ISSN : 2253-0096

Expertise d’assurance : au cœur du métier

Par Abdelhakim Benbouabdellah *

De tout temps, à travers le monde, la relation entre l’assuré et son assu-reur a été fluctuante. En Algérie, ce couple ne déroge guère à cet état de fait. En nœud gordien, cette relation se fait et se défait au grès du

degré de confiance instaurée entre les deux parties.

Pour la paire assurés-assurables, il est impératif de savoir qu’expertise rime aussi avec contre-expertise. Incontestablement, contester un rapport d’exper-tise prend place dans le monde de l’assurance. C’est pourquoi, l’expertise d’as-surance est au cœur du métier. Elle est au centre de la maîtrise des coûts dans le domaine. C’est elle qui cimente la relation commerciale assurantielle avec le soubassement confiance et juste estimation de dédommagement et de l’in-demnisation financière. Ou non. Et, là, après l’indemnité forfaitaire, c’est sou-vent la discorde entre l’assuré et l’assureur d’où l’arbitrage de l’expertise avec ou sans recours à la contre-expertise. On le voit, donc, l’expertise est un élé-ment fondamental et axial après la survenance et la déclaration d’un sinistre dans un contrat d’assurance.

La bonne image de l’assureur, c’est de répondre favorablement, rapidement et efficacement à son assuré en l’indemnisant, dans le respect des délais. En somme, fonder la relation sur la bonne foi et la confiance pour éviter le recours excessif aux tribunaux quand persiste le litige.

Dans notre pays, les spécialistes en expertise, après agrément de l’Union algé-rienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), œuvrent, au mieux, afin d’offrir -via leurs dizaines de centres et d’antennes et l’armada (trois mil-liers d’agréments accordés) d’experts de sociétés publiques et privés- des prestations de service de plus en plus meilleures pour leurs prestataires. C’est, du moins, l’engagement et l’aspiration des principaux acteurs sur la scène na-tionale de l’expertise en assurance.

De l’avis partagé par nombre d’acteurs du marché, l’expertise a besoin d’un cadre d’organisation qui puisse permettre une meilleure concertation interne aux experts. Cela permettrait de dégager les pistes à même de venir à bout, ou tout au moins d’atténuer des difficultés que rencontrent les experts dans l’ac-complissement de leurs missions.

Aussi, et du coup, cela devrait permettre aux assureurs, comme aux assurés, de mieux aborder leur relation à fonder sur un capital maximum de confiance.

A.B.* Secrétaire du CNA

Editorial

Ali Mabrouki Ali Mebarki

Chakib CherifiFatiha Aid

Hamida Benmoumene

Karima SeddakMalik MoudirMassi Badis

Nadia Ait LarbiSaïd Mansouri

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4 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

SOM

MA

IRE

Reportage

Focus : Les assurances commerciales

Publi-reportage

Conjoncture

- Une profession qui a besoin d’organisation et de formation..................................................................6- Entretien avec M. Tamendjari Mustapha, PDG de la Société Algérienne d’Expertise SAE-EXACT.....8- Entretien avec M. Annou Aïssa, PDG de la SPA EXAL Expertise Algérie...........................................10- Entretien avec M. Alikara Hamid, gérant du Bureau d’Expert Consultant en risques Industriels.......12- Entretien avec M. Ouzzane Sid Ali, Délégué Général de l’UAR..………………..................................14- L’expertise vue par les assureurs : « Etape cruciale pesant sur la relation avec le client »…............16- Ce qu’en pensent les assurés : La branche de l’assurance automobile en exemple.........................18- Indemnisation des sinistres : Les étapes d’une expertise et les voies de recours possibles..............19- L’expertise d’assurance dans le monde : Quatre statuts possibles....................................................20

- Des assurances commerciales très peu développées ......................................................................46- Entretien avec M. Souilah Salah, Secrétaire général de l’UGCAA.................................................…48- Les assureurs analysent la désaffection des commerçants………….................................................50- Les commerçants mettent en avant leur méconnaissance des produits............................................52- Quel rôle pour les agents généraux et les courtiers d’assurances ?..................................................53- Un spécialiste décortique la relation distendue entre les assurances et les commerçants................54

- Voyage du «cœur du Maghreb» au «pays de la Teranga».................................................................56

- Prévisions de clôture du marché national : Plus de 122 milliards de dinars à fin 2014......................60

- Entretien avec M. Kassali Brahim-Djamel, Président de l’UAR..........................................................22- Entretien avec M. Sais Nacer, PDG de la SAA..................................................................................26- Entretien avec M. Benmicia Youcef, PDG de la CAAT.......................................................................30- Séminaire de la CCR sur l’assurance des risques transports maritime et aérien..............................33- Zoom produit : Les solutions d’Assurances Emprunteurs «MOUKTARIDH».....................................36- CAARAMA Assurance lance de nouveaux produits en 2015.............................................................37- SALAMA Assurances fait son bilan : Un chiffre d’affaires de 4,6 milliards DA en 2014.....................40- Séminaire de la SAPS-AMANA sur la prévention des accidents de la vie courante..........................41- Ancrer la CAGEX dans l’activité Export hors hydrocarbures..............................................................42- La GAM Assurances sensibilise les chefs d’entreprise aux Assurances et à la gestion des risques.44

- Publi-reportage TALA Assurances........................................................................................................5

Evénement

Dossier : l’expertise d’assurance

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Evénement

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 5

La compagnie Taamine Life Algé-rie (TALA Assurances) compte bien mettre à profit les nombreux

atouts dont elle dispose pour apporter sa contribution au développement des assurances de personnes (AP) en Al-gérie. TALA Assurances détient, au jour d’aujourd’hui, le réseau d’agences di-rectes le plus dense sur la scène des AP en Algérie. En effet, TALA Assurances se distingue par de nombreuses particularités.N’ayant démarré son activité qu’en juil-let 2011, cette filiale de la CAAT (55%), du FNI (30%) et de la BEA (15%), a beaucoup investi pour développer les assurances de personnes, notamment par l’ouverture d’agences propres à la société, lui permettant de disposer du premier réseau d’agences directes dé-diées aux assurances de personnes au niveau national.TALA Assurances a déjà ouvert huit 8 agences directes dont trois (3) à Alger. Les villes de Tizi Ouzou, Bejaïa, Skikda, Annaba et Oran sont dotées d’une (1) agence chacune. Afin de consolider cette tendance et aboutir à un total de 10 agences dès le

mois de décembre 2014, le plan de développement adopté par la compagnie prévoit l’ouverture de deux (2) nouvelles agences à Arzew et à Ouargla. Et c’est là que réside une autre particularité de la compagnie qui a pris l’initiative d’ouvrir la première agence d’assurance de personnes au niveau du Sud du pays, faisant d’elle un pionnier dans le do-maine. TALA Assurances place beau-coup d’espoir sur cette agence pour se rapprocher de nos concitoyens assu-rables du Sud qui seront ainsi familiari-sés avec les assurances de personnes. «Nous contribuerons, aussi, à la créa-tion de richesses et de l’emploi au ni-veau de cette région», souligne son Directeur Général,. La compagnie est, déjà, fortement pré-sente à travers le réseau de la CAAT, mais elle continuera sa démarche d’ou-verture des agences directes afin de s’assurer une présence dans un plus grand nombre de wilayas pour se rap-procher davantage du public. TALA As-surances compte également sur un autre réseau composé d’une trentaine d’agents généraux agréés pour com-

mercialiser les produits d’assurances de personnes.Dans le même contexte, et à partir de 2015, la société sera présente à travers un nouveau réseau de bancassurance permettant une couverture nationale.M. Aberhouche Nacer, Directeur Géné-ral de TALA Assurances, considère qu’il y a un besoin qui s’exprime en matière d’assurance de personnes, né de l’évo-lution du niveau de vie des citoyens et qu’il convient, à ce titre, d’innover et de proposer des couvertures adéquates répondant à ces besoins.C’est dans cet esprit que la compagnie - qui a l’exclusivité de proposer le pro-duit «retraite complémentaire»- compte développer d’autres produits d’assu-rance de personnes, notamment la pro-position des garanties d’assistance.C’est ainsi que cette stratégie coïncide, avec l’objectif tracé par les pouvoirs publics visant le développement des assurances des personnes.

Première société d’assurances de personnes à ouvrir une agence dans le Sud du pays

AN

EP N

° 205016

Publi-reportage

TALA ASSURANCES PORTE À 10 LE NOMBRE DE SES AGENCES DIRECTES À FIN 2014

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Dossier : l’expertise d’assurance

6 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

A cela, s’ajoutent des difficultés à assurer une équilibrée répartition de la population des experts à tra-

vers le territoire national. Il y a une trop forte concentration d’experts au niveau des grandes villes, comme Alger, Oran, Constantine et Annaba par exemple, et un manque au niveau des villes de moyenne envergure et de la région sud du pays. Une situation qui crée parfois

des tensions qui provoquent le mécon-tentement des usagers.

Aussi, la profession tente de s’organiser pour mieux répondre à des attentes ex-primées par les clients. Toutefois, l’ex-pert n’est pas à l’abri de pressions car, il est, d’abord, désigné par une compagnie d’assurance. Mais, l’éthique des experts les oblige à tenir compte des intérêts des

assurés et pas seulement de ceux des assureurs. Les assurés ont, ainsi, la pos-sibilité de contester les résultats des ex-pertises et demander une contre-exper-tise. Cette possibilité n’est pas ouverte seulement lorsqu’il s’agit d’indemniser un dommage survenu dans la branche automobile, mais elle concerne, aussi, les autres dommages comme dans le bâtiment par exemple.

Par Saïd Mansouri

Expertise en assurance :

Une profession qui a besoin d’organisation et de formation Maillon important dans la chaîne d’indemnisation qui détermine dans une large mesure la qualité de la relation assureur-assuré, la profession d’expert n’en continue pas moins de souffrir de certaines faiblesses qui handicapent son plein développement. En sus d’une meilleure organisation, le métier a besoin de formation et d’une révision des honoraires qui s’y rattachent.

Dossier : l’expertise d’assurance

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Dossier : l’expertise d’assurance

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 7

Du rôle central dela formationLes experts travaillent sur des produits et des process en perpétuels évolution. Pour parvenir, donc, à une bonne appré-ciation des dommages et indemniser les clients à la juste valeur, ils ont besoin d’une mise à niveau continue des bases de leurs connaissances. Il s’agit, entre autres perspectives, de parvenir à la création d’école(s) qui puisse(nt) former ces professionnels. Par ailleurs, l’expert, pour pouvoir exer-cer dans le secteur des assurances, a besoin d’un agrément délivré par l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurances (UAR). Cette associa-tion des professionnels a des pouvoirs pour réglementer l’exercice de la profes-sion d’experts qui n’est pas représentée en son sein. C’est pour pallier cette in-suffisance qu’une organisation profes-sionnelle des experts est en discussion au sein d’une commission installée par les experts pour élaborer un projet de statuts. Plusieurs années après l’ouverture de l’activité d’assurance au privé, cette pro-fession souffre toujours d’une sous-or-ganisation et d’une sous-exploitation de ses capacités qui l’empêche de répondre efficacement à la demande exprimée à la fois par les assureurs qui génèrent un chiffre d’affaires et aux assurés qui paient des primes. Quant à l’expert, il a droit à des honoraires fixés par le ba-rème établi par l’UAR et homologués par le ministère des Finances. L’expert en assurance a son importance dans le marché car, il est habilité à re-chercher les causes, la nature, l’étendue des dommages et leur évaluation. Ce sont les premières étapes pour faire jouer la garantie d’assurance.

Pour le renforcement de l’accès à l’exercice de la professionC’est une profession si importante qu’elle se trouve réglementée également

par l’ordonnance de 1995 relative aux assurances. Il y a aussi le décret exécutif de 2007 fixant les conditions d’agrément, d’exercice et de radiation des experts, commissaires d’avaries et actuaires au-près des sociétés d’assurances. Actuel-lement, il y a une réflexion pour renforcer les conditions d’accès à l’exercice du métier, comme, par exemple, exiger un diplôme lié au type d’expertise que le candidat à un agrément désire mener. Beaucoup pensent qu’il y a plus d’ex-perts que ce que le marché peut absor-ber. Les experts sont même confrontés à la rareté des ordres de service émis par les compagnies. C’est dire qu’il n’est pas facile de procéder à une enquête et que pour ce faire, il y a de nombreuses condi-tions auxquelles il faut répondre.Pour l’instant, les formes d’exercice de l’expertise nécessitent d’abord un agré-ment demandé soit par une personne physique ou une personne morale. Et pour mieux encadrer le marché et éviter des dérapages, il est demandé d’avoir une bonne moralité et exercer avec dili-gence la mission. Néanmoins, les usa-gers sont notamment confrontés aux délais de transmissions des rapports d’expertise. Ces derniers se plaignent de cette difficulté et les experts se défendent en relevant que les compagnies ont, aussi, du retard dans l’indemnisation. Mais, en se conformant au respect des règles de la profession, ces difficultés doivent être amoindries. En effet, le fait que le diplôme universitaire, en rapport avec la spécialité souhaitée, soit deman-dé est susceptible d’améliorer l’activité. Les problèmes et les difficultés liées à la formation devraient aussi être atténués. D’ores et déjà, il faut justifier d’une expé-rience professionnelle de cinq ans pour intégrer la profession.La formation peut, aussi, être améliorée car l’activité d’expertise est ouverte à l’exercice par des personnes physiques ou morales auprès des sociétés d’assu-rances et des succursales des sociétés d’assurances étrangères. Si l’organisa-tion de la profession et le renforcement de la formation sont incontournables

c’est que l’expert a des missions impor-tantes liées à la recherche des causes du sinistre et l’établissement de sa maté-rialité, ce à quoi s’ajoute la détermination de la nature et de l’étendue des dom-mages. Ce n’est qu’à cet instant qu’il peut y avoir une estimation et une éva-luation du dommage, suivie d’un rapport sur l’ensemble des constatations.

Les experts ont intérêt à s’organiserL’expert a d’ailleurs intérêt à une bonne formation et à une organisation forte pour défendre les intérêts de la profes-sion car sa responsabilité est grande. En effet, en cas de faute grave ou manque-ment aux obligations et impératifs pro-fessionnels, des sanctions sont prévues par la loi. L’expert agréé risque la sus-pension de ses activités et la radiation de la liste des experts agréés et ce sont des mesures qui sont prononcées par l’UAR. La décision de suspension ou de radiation est prise sur rapport motivé de la société d’assurances ou de l’assuré et la décision de radiation entraîne, systé-matiquement, le retrait d’agrément de l’expert.Pour mieux sensibiliser sur ces thèmes, il appartient aux experts de s’organiser avec l’objectif de créer une association pour avoir son mot à dire sur le plan des tarifs notamment. C’est ainsi que la pro-fession va créer une concurrence saine parmi les experts activant dans plusieurs catégories et s’occuper de la formation. Cette dernière donne est, aussi, néces-saire pour assurer la relève car les ex-perts sont très sollicités.Cette profession est un maillon indispen-sable dans l’activité d’assurance pour l’évaluation des sinistres et le rembour-sement. Si l’on se penche sur le segment de l’automobile, les experts peuvent même aider à soigner l’image de marque des compagnies d’assurance.

S.M.

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Dossier : l’expertise d’assurance

8 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

Revue de L’ASSURANCE : Pouvez-vous nous fournir quelques indica-teurs économiques concernant l’en-treprise que vous dirigez ?M. TAMENDJARI Mustapha : La Socié-té Algérienne d’Expertise et du Contrôle Technique Automobile - SAE-EXACT est créée, en 1998 sous le statut d’EURL, par la SAA qui est son actionnaire à 100%, avec un capital de 540 millions DA. Ce capital a augmenté en 2013 pour atteindre 750 millions DA. Les dossiers traités par la SAE-EXACT sont d’environ 450.000, toutes activités confondues à l’exception du maritime et de l’aviation. Notre activité couvre l’assurance auto-

mobile, mais aussi le bâtiment, les risques industriels et les demandes de crédits bancaires.

Quelle est la proportion de chacune de ces activités dans votre porte-feuille ?On peut dire que l’automobile domine dans notre portefeuille à 75 % %. Le bâti-ment et les risques industriels suivent, derrière, même si nous avons investi dans ces créneaux depuis des années.

Comment vos effectifs sont-ils répar-tis ? L’effectif tourne autour de 400 membres dont les 3/4 sont des experts dans toutes les spécialités, y compris le contrôle technique. Nous disposons de 5 agences réparties à travers le territoire national et de 24 centres d’expertise, avec trois an-tennes régionales rattachées. On reçoit les assurés au niveau de nos centres d’expertise, sauf quand il s’agit de véhi-cules immobilisés. Dans ce dernier cas, les experts se déplacent au niveau du lieu où se trouve le véhicule immobilisé.

Comment votre activité évolue-t-elle ?Il y a une forte évolution en 2014. Le taux de croissance du chiffre d’affaires, arrêté à novembre, est de 22%. Et on va bou-cler l’année à 800 millions DA. Dans notre budget 2015, nous prévoyons un taux de croissance de 4%. L’année 2014 a été exceptionnelle, en raison de la révi-

sion du barème des honoraires de l’ex-pertise automobile. Nous avons introduit des demandes pour revoir les honoraires des autres catégories d’expertise. Le dossier se trouve au niveau de l’UAR pour examen, car c’est elle qui fixe les honoraires.

Les assurés ne sont pas contents de l’évaluation financière des sinistres…Les assurés ne sont pas contents car les remboursements sont inférieurs au coût réel des réparations. Les services après-vente des concessionnaires automobiles facturent cher la main d’œuvre qui coûte plus de 1 000 DA/l’heure. Pour la pièce de rechange, on travaille sur la base des factures. Et on ne dispose pas, tout le temps et au moment opportun, du prix de la pièce détachée, notamment pour les derniers modèles. Il faut, peut-être, créer un esprit de concurrence pour que les choses évoluent.

Y a-t-il une organisation qui regroupe les experts ? On n’a pas d’organisation. On a lancé l’idée, il y a une année, en commençant à discuter cette question dans le cadre d’une commission constituée à cet effet. Il y a des concertations pour préparer les statuts. Il faudrait un syndicat ou une as-sociation pour débattre de nos pro-blèmes.C’est une solution pour peser sur l’activi-té et constituer une force de proposition.

M. TAMENDJARI Mustapha, PDG de la Société Algérienne d’Expertise SAE-EXACT

« C’est difficile de trouver un centre de formation spécialisé »

Entretien réalisé par Saïd Mansouri

Filiale à 100% de la SAA, la Société Algérienne d’Expertise et du Contrôle Technique Automobile SAE-EXACT est l’une des plus importantes entreprises d’expertise en assurances du marché. Son PDG, M. Tamendjari Mustapha, retrace, dans cet entretien, le parcours de son entreprise, et aborde, également, les atouts de la profession et les difficultés qui entravent son développement.

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Dossier : l’expertise d’assurance

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 9

On peut instituer une concurrence saine parmi les experts activant dans plusieurs catégories. On a déjà fait ce travail dans le cadre du programme MEDA. Il s’agis-sait de conventionner les réparateurs, agréer les ateliers et s’occuper de la for-mation, mais cela n’a pas abouti.

Quels sont les atouts que l’expertise peut faire avancer dans le secteur des assurances ? L’expertise en assurance est un métier noble qui nécessité de la pratique et de l’habileté. C’est un maillon indispensable dans l’activité d’assurance pour l’évalua-tion des sinistres et le remboursement. Certes, il y a des insuffisances comme la difficulté d’assurer la relève car les ex-perts qui disposent d’une certaine expé-rience sont demandés ailleurs. Ils partent s’installer à leur compte ou bien ils sont embauchés par des concessionnaires… Mais, nous faisons face à cela en organi-sant des formations, par cession de 20 experts qui suivent un stage pratique pendant 6 mois. Mais, il faut beaucoup de temps et de pratique avec l’informa-tique embarquée et la technologie qui rend la tâche difficile. C’est difficile de trouver un centre de for-mation spécialisé. Pourtant, il y a des syndicats qui ont leur propre école et, nous, nous le faisons avec le ministère de la Formation Professionnelle qui ne peut pas répondre à toute la demande.

Certains pensent qu’il y a trop d’ex-perts, est-ce votre avis ?Cela dépend. Dans certaines grandes villes, comme Alger, il y a beaucoup d’ex-perts, mais dans d’autres, par contre, il y a un manque. L’UAR s’occupe de cette question, on a proposé nos solutions, on attend la suite.Notre société traite 450.000 dossiers par an, et je peux vous dire qu’avec les effec-tifs actuels, et les 22% de croissance de notre chiffre d’affaires, c’est tout juste si on arrive à y faire face, car n’est pas ex-pert qui veut. L’UAR s’occupe de cette question, on a proposé nos solutions, on attend la suite.

Est-ce que les autres compagnies d’assurance réclament vos presta-tions ? Nous travaillons avec toutes les compa-gnies d’assurances avec lesquelles nous avons des conventions. On reçoit, tous les jours, des demandes d’autres compa-gnies et pas seulement en automobile. En plus des risques simples, notre spé-cialité héritée de la période du monopole, nous avons en projet d’élargir notre acti-vité à l’expertise médicale.

Avez-vous d’autres activités ?Nous sommes actionnaires avec le groupe suisse SGS (Société générale de surveillance), dans une société spéciali-sée dans le contrôle technique. Nous sommes, aussi, actionnaires avec AXA (50/50) dans une autre société d’assis-tance, qui marche bien. Nous avons, aussi, notre propre filiale qui s’occupe de l’entretien.

S.M.

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 9

Les accidents de la route ont coûté 74 milliards de DA (près de 860 millions de

dollars) au trésor public en 2013, selon la DGSN qui a recensé 44 907 accidents qui ont fait 4540 morts et 69 582 blessés.

A titre comparatif, la France qui compte presque le double de la population de l’Algérie et un plus grand nombre de véhicules en circulation a enregistré 3268 morts en 2013.

Un chiffre à retenir : 74 milliards DA

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Dossier : l’expertise d’assurance

10 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

Revue de L’ASSURANCE : Pouvez-vous nous faire une présentation de votre entreprise ?M. ANNOU Aïssa : Expertise Algérie (EXAL) est une filiale détenue par 3 so-ciétés d’assurance (CAAR, CAAT et CCR), agréée par l’UAR. Elle fournit des prestations d’expertise aux sociétés d’assurance dans les domaines de l’au-tomobile, des travaux publics et du bâti-ment. Nos effectifs sont constitués d’in-génieurs en génie civil, d’architectes et d’autres disciplines. Les appels sont faits

par nos clients au moment du sinistre. Les compagnies d’assurance avec les-quelles nous avons des conventions nous adressent un ordre de service. A ce moment, on commence la prise en charge de l’assuré, soit au niveau de l’agence d’assurance où l’assuré déclare son sinistre si une vacation y est effec-tuée par un de nos experts, soit au ni-veau de nos propres centres de proximi-té installés dans diverses régions. Notre réseau d’expertise est constitué de 4 bu-reaux régionaux (Alger, Annaba, Constantine et Oran) et de 19 Centres, auxquels sont rattachées 24 Antennes. Nous avons 2 volets d’activités : l’exper-tise automobile exercé par 143 experts qui ont traité un volume de 208 000 dos-siers en 2013 et l’expertise IARD (incen-die, accidents et risques divers) assurée par 39 experts qui ont pris en charge 5 500 dossiers durant le même exercice.

D’où émane la principale demande d’expertise ?L’activité principale des assureurs est le secteur de l’automobile qui occupe une place très importante au niveau du mar-ché. Il y a des travaux qui sont en train d’être effectués par le biais de spécia-listes en statistiques pour cerner l’am-pleur du phénomène de déclaration des sinistres.

Quels sont les atouts de votre socié-té? Il y a un facteur important qui est celui de la qualité des prestations fournies par des ingénieurs qui ont déjà suivi un cur-sus de formation et qui bénéficient d’autres formations à travers des sémi-naires pour assurer une mise à jour. D’autres actions pour améliorer les pres-tations sont mises en œuvre et, depuis 2010, il y a eu une relance de l’activité.

Comment se passe concrètement l’expertise pour les véhicules ? Il y a d’abord l’identification du véhicule avant de passer à la procédure d’exper-tise, qui peut aboutir à une deuxième vi-site après passage chez le réparateur. Qu’en est-il pour les délais d’indemni-sation ?On a le devoir d’assurer l’intérêt de l’as-sureur et de l’assuré. Pour l’indemnisa-tion, on n’a pas à nous prononcer car, il y a un contrat entre les deux parties citées. Un rapport d’expertise peut être contes-té. On ne peut pas priver l’assuré de son droit de contester et réclamer auprès de l’expert et on le prend en charge car cela est exigé par notre déontologie. Il y a des contre-expertises et des lettres de réexa-men pour que l’assuré soit rétabli dans ses droits, si le cas le nécessite.

M. ANNOU Aïssa, PDG de la SPA EXAL Expertise Algérie

« Notre plan de développement 2015 nous permettra de fournir une meilleure prestation pour nos partenaires » Expertise Algérie (EXAL) est une filiale détenue par 3 sociétés d’assurance (CAAR, CAAT et CCR). Son PDG, M. ANNOU Aïssa, explique, dans cet entretien, comment son entreprise, qui était en difficulté, a réussi à se relancer. Il évoque, également, les nouvelles perspectives qui s’ouvriront à l’entreprise avec la mise en œuvre du plan de développement pour l’année 2015.

Entretien réalisé par Saïd Mansouri

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Dossier : l’expertise d’assurance

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 11

Si le règlement du sinistre s’effectue en retard, cela est dû à des raisons objec-tives et techniques car, il y a des sinistres compliqués, et non seulement dans l’au-tomobile. Il y a aussi la cadence des compagnies qui diffère. On effectue des expertises rapidement pour remettre le rapport d’expertise dans les délais pour éviter les conséquences sur le règlement des sinistres. Il y a, aussi, des sinistres importants où les dégâts peuvent ne pas être apparents, ce qui conduit à une deu-xième visite pour que tous les dégâts soient pris en charge, alourdissant, de fait, la facture des réparations.

Qu’en est-il justement du tarif des ré-parations ?Actuellement, il est de 250 dinars l’heure. Mais l’assuré paie presque quatre fois ce tarif car le tarif de la main-d’œuvre est très élevé par comparaison au barème établi. Il y a des efforts qui sont menés au niveau de l’UAR et du CNA et dont nous sommes partie prenante. Notre politique est de respecter la neutralité de l’expert, même si l’assuré veut obtenir un montant important et l’assureur veut payer moins. On détermine la cause du sinistre et on évalue de manière très objective. Mais, la première expertise est à l’amiable et elle est commandée par les clients. Les assurés ont le droit à une deuxième et à une troisième expertise. On n’a pas de problèmes sur le plan de la qualité des rapports avec les assureurs et les assu-rés dont 90% sont satisfaits de notre tra-vail. On ne gonfle pas les sinistres et nos rapports d’expertise sont irréprochables, tant à propos des causes des sinistres que des indemnisations.

Quel est votre plan d’action pour l’an-née 2015 ?L’entreprise prévoit, dès l’année 2015, de concrétiser un plan de développement important avec l’acquisition de matériel, notamment informatique, pour atteindre les objectifs tracés par les assureurs, afin de fournir une meilleure prestation à nos partenaires. Pour ce qui est des données financières, notre production qui était de 250 millions DA, en 2010, a évolué de

48% au cours des années 2011, 2012 et 2013. Et on espère faire mieux à l’avenir. Nos bénéfices ont doublé en 2013 et en 2014 notre bénéfice net a évolué de 200%, au premier semestre par rapport à la même période en 2013. Certes, EXAL manque de moyens mais grâce à l’aide des actionnaires, on aura les moyens nécessaires, à court terme. Les action-naires ont décidé de recapitaliser EXAL, ce qui est une décision importante pour continuer sur notre lancée et être le lea-der incontesté dans le domaine.

Etes-vous associés au programme de lutte et de prévention contre les acci-dents de la route ?Si on nous sollicite pour la prévention routière, on peut aider dans ce domaine car on connaît les causes et les circons-tances des accidents et on les évalue. Néanmoins, actuellement, ce sont les compagnies d’assurance qui effectuent leurs campagnes de sensibilisation.

Pour conclure, quelle est votre vision des perspectives de l’entreprise ?EXAL est mise sur rail et le train atteindra la vitesse de croisière en 2015. Compa-rativement au passé, EXAL est plus per-formante et la qualité de son service est nettement meilleure. En 2010, la société avait un déficit de 5 milliards de centimes et pas de moyens. Il a fallu la mobilisa-tion de tous les travailleurs d’EXAL pour redresser la barre et nous relancer. Nous ne craignons pas la concurrence qui est intense. Nous croyons, fermement, que la croissance viendra avec l’amélioration de la qualité de service et de la mobilisa-tion de tous les cadres et des travailleurs. C’est pour cela que j’ai effectué des vi-sites sur nos sites et structures, dans plu-sieurs wilayas, et sillonné le territoire na-tional où de nombreuses unités sont implantées. Nos efforts ont payés, nous avons réussi à éponger le déficit et réussi l’exploit d’inverser la courbe en déga-geant un bénéfice de 5 millions DA.

S.M.

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Dossier : l’expertise d’assurance

12 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

Revue de L’ASSURANCE : D’abord, pouvez-vous nous expliquez com-ment se fait l’expertise en Algérie, que ce soit pour un particulier ou pour une entreprise ?M. Alikara Hamid : En général, l’exper-tise s’effectue juste après la déclaration du sinistre auprès de la compagnie d’as-surance qui fait appel à l’expert pour réa-liser les investigations d’usage, selon les procédures en vigueur.L’expert constate le sinistre (rapport pré-liminaire), évalue les dégâts qui sont

principalement dus au sinistre, évalue les dégâts avoisinant le sinistre s’il y a lieu, estime les dégâts inhérents au sinistre selon la VNC (Valeur nette comptable) pour les entreprises, et selon la valeur locale ou à l’étranger du marché actuel pour les particuliers, et, à la fin, il remet le rapport final à la compagnie d’assurance pour le remboursement du sinistre.Le rapport définitif devra comporter d’autres paramètres d’ordre technique, tel que l’argus ou la valeur d’origine, ou encore le degré de vétusté des installa-tions des biens ou des infrastructures concernées par le sinistre. D’une ma-nière générale, on peut retenir la formule suivante: Valeur d’usage = Valeur de remplacement à neuf - La vétusté

Est-ce que l’expert rencontre des diffi-cultés dans son travail ? Si oui, les-quels ?Comme dans tous les domaines, il y a des difficultés. Pour éviter de trop m’éta-ler sur ce point, je me limiterai à deux aspects: il y a, d’un coté, les compagnies d’assurances qui refusent (poliment) d’accepter votre candidature sous pré-texte qu’ils disposent déjà de trop d’ex-perts, ou encore, sans le dire ouverte-ment, que les experts agréés par l’UAR ne possèdent pas les compétences re-quise à leurs convenances. De l’autre

coté, il y a nos amis des contributions qui nous reçoivent en début d’année, et quand ils voient que votre bilan est néga-tif ou que vous n’avez fait que sept mille dinars (7.000,00 DA) de résultats, ils vous regardent de travers en vous disant: «c’est tout ce que vous avez fait cette année ? ». Et la suspicion s’installe.Je me permets de lancer un appel à l’en-semble des compagnies d’assurance à travers la Revue de L’ASSURANCE pour dire que, nous les experts sommes des auxiliaires (consultants externes) des compagnies d’assurances, et que si elles ne font pas appel à nous, nous n’avons pas d’autres moyens de subsistance.

Est-ce que la réglementation est suffi-sante ou faut-il plus de lois, dans ce sens ?A mon humble avis, la réglementation et les lois sont là pour être bonnement ap-pliquées. Il ne devrait pas y avoir des experts (bureaux et cabinets confondus) qui soient sollicités tous azimuts et d’autres pas du tout.Je dirais plutôt que tout évolue et que si nous n’évoluons pas, ceci veut tout sim-plement dire que nous régressons. Je suis sûr également que la récente révi-sion du nouveau barème des honoraires des experts sera un petit plus pour les experts.

M. ALIKARA Hamid, expert industriel, gérant du Bureau d’Expert Consultanten risques Industriels (BECI)

« La réglementation et les lois sont là pour être appliquées »

Entretien réalisé par Fatiha Aïd

Dans cet entretien, M. Alikara Hamid, gérant du Bureau d’Expert Consultant en risques Industriels (BECI), nous livre ses impressions sur l’activité de l’expertise en Algérie et du rôle des experts en assurance dans ce domaine. Il nous parle également d’une récente révision du nouveau barème des honoraires des experts qui sera, selon lui, un petit plus pour les experts, d’une part, et ne va pas vider les caisses de l’Etat, d’autre part.

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Dossier : l’expertise d’assurance

Y a-t-il une complémentarité entre un consultant et un expert en assurance?Le consultant en entreprise répond prin-cipalement à une maîtrise parfaite d’un domaine de compétence particulier et pour lequel il est sollicité. L’expert à éga-lement un domaine de compétence qu’il maîtrise parfaitement. Et, effectivement, la complémentarité et de mise. Quand des domaines se rencontrent, ils ne fe-ront que s’enrichir mutuellement et conjointement.

Sur quel base se fait l’évaluation des dégâts dans un sinistre, c’est à dire quelle référence entreprendre ?L’évaluation des dégâts, lors des si-nistres, se fait sur des bases multiples. A titre d’exemple, après le rapport prélimi-naire, les photos et les investigations d’usages terminés, nous passons à l’esti-mation du sinistre et l’évaluation propre-ment dite. Cette dernière s’effectue sur la base des valeurs actuelles du marché (local ou de l’étranger) et qui concerne le bien endommagé.La principale référence est la recherche, en un premier lieu, du fournisseur du bien ou de la pièce, de l’équipement ou de la machine. C’est un travail de recherche qui, des fois, prend du temps, surtout si le bien ou l’équipement est vétuste ou que le fabricant n’existe plus, pour pouvoir le consulter et avoir le prix réel et actuel et l’inclure dans l’évaluation.En second lieu, à défaut d’avoir cette in-formation du fabricant et autres, nous nous référons à sa valeur nette comp-table (VNC) et nous lui donnons la valeur au plus près, en excluant, comme déjà expliqué, le taux de vétusté.Il est vrai que, quelquefois, les clients sont indemnisés bien en dessous de leurs espérances car leur polices d’assu-rances ne sont pas calculées sur la base d’une évaluation ou même d’une rééva-luation de leur bien, ceci afin qu’il soit dans un premier temps assuré à leur juste valeur et que si un sinistre les touche, qu’il soit remboursé à sa juste valeur.Quand les polices d’assurance sont sous

estimées, il ne faut pas s’attendre à être remboursé au delà de cette police.

La valeur de l’indemnité est souvent contestée par les assurées et même le rapport de l’expert. Comment un ex-pert se comporte-t-il dans ce genre de situation?Les causes d’une expertise contestées sont, généralement, tout de suite déce-lées (nous avons cité deux exemples ul-térieurement). Les experts n’inventent pas des montants, ils se donnent tous les moyens techniques disponibles. On s’es-time, ainsi, heureux d’avoir Internet qui nous aide à réaliser une bonne expertise grâce aux informations ramenées de la source même (fournisseurs, construc-teurs ou fabricant)…

La remise en cause d’une expertise n’est pas une fin en soit. Il y a des moyens lé-gaux pour effectuer un recours et nous estimons que c’est le droit de chacun de contester s’il s’estime et se voit lésé.La loi prévoit une contre-expertise par un second expert. Et si le problème persiste, il y a encore le recours à une troisième et dernière expertise pour départager l’as-suré et l’assureur de façon juste et défi-nitive. Comme je l’ai déjà rappelé, nous sommes des auxiliaires des assurances mais, nous avons également toute notre indépendance, ni l’assuré et, encore moins les compagnies d’assurance, ne nous dictent quoi que ce soit. Nous ren-dons nos rapports en toute objectivité et avec, également, toute indépendance.

F.A.

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La revue de l’ASSURANCE : Quels sont les critères à satisfaire pour de-venir expert en assurances ? M. OUZZANE Sid Ali : Le premier critère pour devenir expert en assurances c’est d’être titulaire d’un agrément délivré par l’UAR. Les conditions d’agrément sont fixées par le décret exécutif 07-220 du 14 juillet 2007 fixant les conditions d’agré-ment, d’exercice et de radiation des ex-perts, commissaires d’avarie et d’ac-tuaires auprès des sociétés d’assurance. Dans son article 4, ce décret stipule que le dossier à soumettre à l’agrément de l’UAR doit comprendre d’abord une de-

mande écrite précisant la spécialité solli-citée. Et il est bien spécifié que la de-mande doit préciser la spécialité et non pas plusieurs. En deuxième lieu, il est exigé le ou les diplômes universitaires en rapport avec la spécialité demandée, ainsi qu’une expérience professionnelle de 5 ans. En ce qui concerne le troisième point, il s’agit d’un document justifiant de la disposition d’un local permettant l’exer-cice de l’activité. Il s’agit d’un local à usage exclusivement professionnel. Il faut aussi un extrait de naissance, un certificat de nationalité et un extrait du casier judiciaire bulletin n°3. Tout cela concerne les personnes physiques (indi-vidus).

Qu’en est-il des personnes morales (entreprises) ?Pour les personnes morales, elles doivent présenter une demande écrite du dirigeant principal de la société précisant la ou les spécialités sollicitées. Il faut aussi fournir un exemplaire des statuts de la société et un récépissé d’inscription au registre de commerce. L’autre exi-gence concerne la fourniture du ou des diplômes universitaires des intervenants en rapport avec la spécialité demandée. Chaque intervenant doit être agrée en qualité d’intervenant dans la société d’expertise.

Quel est le nombre d’agréments ac-cordés aux experts en exercice ?Nous avons accordé 3000 agréments. Mais ce ne sont pas tous les 3000 qui exercent, car le marché ne peut pas ab-sorber tout ce nombre, même si ce constat n’est pas valable pour toutes les régions du pays. Il peut y avoir un déficit dans le Sud, contrairement aux villes du littoral.

Quelle évaluation faites-vous de la si-tuation de l’expertise en Algérie ?Lorsqu’on examine cet aspect sur le plan quantitatif, nous n’avons pas de pro-blème mais sur le plan qualitatif, nous avons besoin d’une mise à niveau. Cette mise à niveau ne peut se faire que si l’on a une association représentative des ex-perts. L’absence de cette organisation nous rend la tâche difficile lorsqu’on veut faire passer des messages aux experts. Il y a un besoin de recyclage et de forma-tion pour les nouveaux experts qui ar-rivent sur le marché. Si l’on a en face de nous des représentants d’experts consti-tués en ordre ou en association, on peut s’associer pour créer au moins une école, car actuellement nous n’avons pas d’école d’experts. Cela fait cruelle-ment défaut car on ne peut pas faire de recyclage alors que la technologie évo-lue et que pour réparer un véhicule, et contrairement au passé, il faut un scan-ner.

M. OUZZANE Sid Ali, Délégué Général de l’Union algérienne des sociétés d’Assurance et de Réassurance (UAR)

« La profession d’expertise a besoin d’une mise à niveau »

Entretien réalisé par Saïd Mansouri

Dans cet entretien, M. OUZZANE Sid Ali, Délégué Général de l’UAR, exprime le point de vue de l’Union algérienne des sociétés d’Assurance et de Réassurance (UAR) sur l’activité des experts en assurance. Il parle, également, de la nécessité d’une mise à niveau de cette profession.

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Dossier : l’expertise d’assurance

La technologie impose une évolution et un perfectionnement permanent des connaissances. Ceci dit, nous avons des experts qui exercent régulièrement et les dossiers ne souffrent pas de l’absence d’expertise pour leur règlement.

Comment voyez-vous le rôle de l’ex-pertise dans le développement du marché des assurances ?L’expertise est une activité indissociable de l’assurance. On ne peut pas faire de l’assurance si nous n’avons pas d’exper-tise parce que, dans tous les cas de fi-gure, celui qui doit aller constater les dé-gâts c’est bien l’expert et non l’assureur, sinon ce dernier devient juge et partie. Mais, même si c’est l’assureur qui le dé-signe, l’expert a toute la liberté et l’obliga-tion de rapporter le plus fidèlement pos-sible les conclusions de ce qu’il constate.

Partant du postulat que le centre d’intérêt de notre activité est le client, nous tenons à ce qu’il ne soit pas lésé. Partant égale-ment de l’esprit de solidarité présidant entre les assurés, le client ne doit pas espérer percevoir plus qu’il ne doit perce-voir. L’assureur et l’expert font leur travail. Si le client est satisfait, il revient pour ache-ter d’autres produits d’assurance car il fait confiance à son assureur, qui est là en cas de coup dur.

Certains experts se plaignent de diffi-cultés d’accès aux ordres de service, avez-vous un avis sur le sujet ?D’abord, ce sont les sociétés d’assu-rance qui désignent les experts et, en deuxième lieu, il faut souligner que c’est une profession libérale, et chacun se place sur le marché comme il veut.

Qu’en est-il du barème des experts ? Il y a eu un barème des experts automo-bile en 2011, et il a été revu en 2013 à l’initiative des deux sociétés publiques d’expertise, mais il vaut pour tous les experts. On ne peut pas revoir le barème à chaque fois que les experts en font la demande, car il faut aussi tenir compte des intérêts des assurés et des assu-reurs, et cela pourrait affecter également le coût du sinistre et entraîner un risque d’augmentation des primes d’assurance.

Avez-vous des informations sur le nombre des recours introduits ?Ce sont plutôt les compagnies qui ont ces chiffres, mais les clients ont droit à une deuxième expertise.

S.M.

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 15

Expert :Personne choisie pour ses compétences et ses connaissances techniques, et chargée de faire des examens, constata-tions et évaluations de biens ou de dommages. Sa mission consiste à éclairer les personnes qui l’on engagé sur une question exigeant des connaissances technique déterminées et livrer ses appréciations dans le domaine.Article 269 Chapitre II. Ordonnance 95-07 du 25 Janvier 1995. JO n°13 du 08 mars 1995. «Est considérée comme expert toute personne prestataire de services habilitée à rechercher les causes, la nature, l’étendue des dommages et leur éva-luation et à vérifier, éventuellement, la garantie d’assurance».L’expert est désigné aussi, soit par l’assuré ou l’assureur.

l’Expert (d’assureur) : Chargé par l’assureur, lors d’un sinistre :• De contrôler la conformité du risque par rapport aux déclarations faites par l’assuré lors de la conclusion du contrat.• De déterminer les causes et origines du sinistre.• D’évaluer le montant des dommages (dans l’intérêt de l’assureur).

l’Expert (d’assuré) : Chargé par un assuré victime d’un sinistre, de défendre ses intérêts, et notamment de discuter et de négocier avec l’expert nommé par l’assureur.

Expertise :Mission d’information et/ou d’évaluation par laquelle une personne ayant des compétences techniques appropriées est chargée de chiffrer la valeur d’un bien ou le montant d’un préjudice, ou de déterminer les causes et les circonstances d’un sinistre.

Expertise (contradictoire) :La société d’assurance désigne un expert ; l’assuré en choisit un autre, souvent avec le conseil de son agent ou de son courtier d’assurances. En cas de désaccord, ils en prennent un troisième : les trois experts reprennent leurs opérations en commun et les décisions sont prises à la majorité des voix.

*Tirées du Glossaire trilingue du Conseil National des Assurances (source www.cna.dz)

Définitions de l’expertise d’assurance*

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Dossier : l’expertise d’assurance

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La gestion des sinistres est un indi-cateur clé de la performance d’une société d’assurance. «C’est au

moment de régler le sinistre, que le client va recueillir le bénéfice de son assurance et juge de la qualité de la prestation qu’il a acheté», estime M. Ahmed Hadj Ma-hammed, Directeur Général de la Géné-rale Assurance Méditerranéenne (GAM Assurances).Le règlement du sinistre est un acte fort de nature à conforter la marque de l’en-treprise d’assurance, renforcer la relation avec le client, le fidéliser, différencier le produit des produits concurrents et ga-gner, ainsi, la préférence des consom-mateurs. La compagnie mixte algéro-française, AXA Assurances Algérie, offre, à titre d’exemple, deux circuits de déclaration possibles : le premier consiste à se pré-senter au sein d’une agence AXA et le second via l’application mobile AXA Connect. Après cette étape de déclara-tion, l’expertise peut se faire aussi selon deux process, en fonction du choix du client. Soit par prise de rendez-vous au sein des centres Services Clients, dans le cadre des vacations des experts, soit par prise de rendez-vous sur le lieu d’ex-pertise choisi par le client.«Ce processus mis en place par AXA nous permet de la souplesse et de l’effi-cacité pour mieux tenir nos engagements en termes de qualité et de délais de rem-boursement», explique, Mme Radia Bek-kat, Directrice des Risques Particuliers et Professionnels Dommages au sein d’AXA Assurances Algérie.

D’autres sociétés, comme la Compagnie Algérienne d’Assurance et de Réassu-rance (CAAR), investissent dans l’«expertise en amont» pour les grands risques. Cette «expertise préalable per-met à l’assureur d’apprécier, un tant soit peu, le risque qu’il peut prendre à sa charge», explique Mme Amel Bakir, Direc-trice Réseaux et Action Commerciale au sein de la CAAR.Pour Mme Bakir, cette expertise d’impor-tance capitale permet également à l’as-suré de connaître l’état du risque qu’il va transférer à l’assureur pour avoir des conditions de couverture avantageuse. Et, à ce dernier «d’essayer de l’orienter et d’émettre quelques recommandations pour la bonne tenue de son risque».

«L’expertise, une étape clé de la procédure de gestion des sinistres»Il faut noter que les compagnies d’assu-rances algériennes utilisent le mode classique de la gestion des sinistres, c’est le règlement par versement de l’in-demnité. Le client déclare son sinistre au niveau de l’agence, cette dernière mis-sionne l’expert qui procédera à la visite du véhicule in situ, évaluera les dom-mages et transmettra le rapport d’exper-tise. Le règlement se fait selon le rapport d’expertise.

Par Malik Moudir

L’expertise vue par les assureurs :

«Etape cruciale pesant sur la relation avec le client»L’étape de l’expertise est la plus importante dans le processus d’indemnisation, aussi bien pour l’assureur que pour l’assuré, s’accordent à dire des représentants de sociétés d’assurances du marché national.

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Dossier : l’expertise d’assurance

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 17

«L’expertise, est une étape clé de la pro-cédure de gestion des sinistres, car elle intervient à un moment difficile pour l’as-suré, chargé de sentiments négatifs. Or, la satisfaction du client sera d’autant plus grande que le service rendu de qualité viendra répondre à son besoin dans une situation urgente et stressante», té-moigne M. Hadj Mahammed, DG de la GAM Assurances.En effet, face à l’assuré, l’expert est la vitrine de son mandant assureur. «C’est pourquoi le rôle de l’expert et sa capacité à communiquer sont déterminants» pour la valorisation du capital de l’assureur, sa marque et de réaliser des profits supplé-mentaires. «La première exigence des assureurs par rapport à l’étape de l’ex-pertise concerne le rôle que l’expert doit jouer pour mieux satisfaire l’assuré, donc pour une meilleure fidélisation du porte-feuille», ajoute-t-il.

Le retard pénalisant des expertsLes compagnies d’assurances sont-elles satisfaites du rôle joué par l’expert en tant que maillon important dans la chaîne d’indemnisation ? A l’évidence, pas tou-jours, même s’il s’agit le plus souvent de retards dans le traitement des dossiers de sinistre et de la difficulté de gestion des rendez-vous avec les experts et les assurés. On leur reproche des «retards accusés» dans le traitement des dos-siers. «Ils ont peut-être leurs raisons. Mais cela nous pénalise», témoigne Mme Amel Bakir, la Directrice Réseaux et Action Commerciale de la CAAR. Un constat partagé par les compagnies in-terrogées. Le plus souvent, les retards sont dus à une «importante sollicitation par les assureurs [et à l’] absence d’ex-perts dans certaines régions du pays», résume-t-elle, avant de tenter une expli-cation par la structure même du marché trop « orienté vers le risque de masse ».Pour AXA assurances Algérie, «pas de difficultés majeures», seulement un pro-blème «lié à l’organisation des rendez-vous pour la contre-expertise dû à l’indis-ponibilité de certains de nos clients»,

affirme sa Directrice des Risques Parti-culiers et Professionnels Dommages, Radia Bekkat qui note, néanmoins, «une forte amélioration suite au relèvement du seuil de contre-expertise depuis le 1er Juillet 2014, qui est passé de 30 000 à 150 000 DA». «Les points faibles se situent dans la ra-pidité à traiter le sinistre et les informa-tions qui sont transmises au client sur son droit à indemnisation», synthétise le DG de la GAM Assurances. Pour Ahmed Hadj Mahammed, il y a aussi un pro-blème d’ «inadaptation de la communica-tion orale et écrite des intervenants aux clients». C’est pourquoi, il propose la mise en place d’un management des ré-seaux des experts et la formation des experts et des gestionnaires, basée no-tamment sur la communication.

Aller vers un Ordre des expertsM. Omar Akchiche, conseiller auprès du PDG de la Société Algérienne d’Assu-rance (SAA), va plus loin en recomman-dant, pour le bien de tous les acteurs du secteur, la création d’un Ordre des ex-perts. « L’UAR doit avoir un interlocuteur qui serait nécessairement un Ordre des

experts pour assainir cette profession», dit-il. Selon M. Akchiche, les experts n’ont jamais eu d’Ordre qui soit représen-tatif. «Il faut commencer par là. Il faut que les compagnies d’assurances aient un organe auprès duquel elles peuvent se plaindre, si l’expert ne fait pas correcte-ment son travail», ajoute-t-il. Dans le chapitre de l’expertise, les com-pagnies d’assurances recommandent aussi de définir des critères de typologie de dommages ou des seuils minimums n’exigeant pas une expertise; mettre en place une charte qualité pour le suivi des indicateurs de performance des experts; revoir le taux horaire de réparation régle-menté pour mieux correspondre à la réa-lité du marché, sachant que ce taux a été revu récemment et est passé de 140 à 250 DA, mais reste largement en des-sous des tarifs réellement appliqués (de l’ordre de 700 DA); proposer de nou-veaux produits, de nouvelles prestations comme la réparation en nature et le rem-boursement aux frais réels en cas de ré-forme; la récupération de l’épave par le réparateur selon convention spéciale et le remboursement de la totalité du véhi-cule à l’assuré.

M.M.

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Dossier : l’expertise d’assurance

18 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

Mais, il arrive que l’estimation du montant à rembourser fasse l’ob-jet d’une discorde entre l’assuré

et l’assureur. Pas toujours évident de trouver un juste milieu entre les attentes d’un assuré et l’estimation de l’assureur. Pour mettre tout le monde d’accord, l’as-sureur passe par un expert pour estimer au mieux le montant des dégâts. Mais, cela ne suffit pas toujours et les assurés ont, trop souvent, l’impression que l’ex-pert est toujours du côté de la société d’assurance et qu’il aurait tendance à minimiser les dégâts. Ce qui, parfois, donne lieu à des réclamations.En Algérie, chaque année, de nombreux assurés déposent des réclamations au-près de leur compagnie d’assurance au-tomobile afin d’exercer leur droit.Certes, il n’existe pas encore de statis-tiques précises qui recensent les cas de contestation des rapports d’expertise dans le domaine des assurances. Mais, vu le poids dominant de l’assurance au-tomobile, et surtout des accidents qui surviennent quotidiennement sur nos routes, on pourrait, logiquement, penser que cette branche des assurances est celle qui concentre le plus grand nombre de cas de contestation des rapports d’ex-pertise.Les exemples ne manquent pas. C’est le cas, à titre d’illustration, de plusieurs ci-toyens à l’image de Hamid, commerçant, qui a été victime d’un accident sans dom-mages corporels mais, dont le véhicule a subi des dommages considérables. Ces dégâts sont, normalement, pris en charge par l’assurance suite au rapport de l’ex-

pertise. Mais, Hamid a été étonné du montant de l’indemnisation qui était, se-lon lui, très inférieur aux coûts de la répa-ration de son véhicule. «J’ai dû baisser les bras car, déjà, le délai d’indemnisa-tion a été trop long. J’ai, donc, fini par me décourager et préféré céder à cette si-tuation, car mes activités ne me per-mettent pas de courir longtemps derrière mon assureur», nous dira cette victime. Autre situation, autre témoignage : Na-ziha, fonctionnaire dans une administra-tion publique, raconte : «un véhicule m’est rentré dedans, ce qui a occasionné un écrasement du côté gauche du pare-choc arrière de ma voiture avec des rayures sur l’aile gauche. Ma compagnie d’assurance a fait appel à un expert qui pense, pour sa part, que j’ai percuté un poteau suite à une mauvaise manœuvre lors d’un stationnement ! ». Visiblement en colère, Naziha n’accepte pas qu’on puisse l’accuser de faire une fausse dé-claration, « étant assurée en tous risques, je ne vois pas pourquoi, de toute ma-nière, je ferais une fausse déclaration ! » Voir mon véhicule se faire rentrer de-dans, avec délit de fuite, cela est déjà assez frustrant, non ! », fulmine-t-elle.

Souvent, les assurés se plaignent que l’évaluation des dégâts sur leur véhicule soit calculée sur la base des prix de la pièce de rechange contrefaite. Une pra-tique que déplore Yazid, cadre dans une société privé : « je suis assuré «tous risques» et je me suis fait emboutir ma voiture la semaine dernière. J’ai donc déclaré à mon assurance, et je dois ame-ner ma voiture chez l’expert. Il s’agit d’une BMW, j’ai l’antibrouillard, le pare-choc et l’aile droite avant qui sont tou-chés. L’assurance va payer le prix que l’expert va indiquer dans son rapport d’expertise qui correspond au prix des pièces vendues sur le marché, qui sont souvent des pièces détachées contre-faites». Des cas de contestation des rapports d’expertises en assurances, comme ceux de Hamid, Naziha et Yazid, sont nombreux. La procédure prévoit, bien, une contre-expertise au cas où l’assuré se sentirait lésé. Mais, cela ne suffit pas toujours à dissiper les litiges qui opposent les assureurs à leurs assurés en matière d’expertise des sinistres.

F.A.

Ce qu’en pensent les assurés :L’exemple de la branche automobile

Par Fatiha Aid

Incendie ou vol, dégât des eaux, voiture accidentée… sont autant de sinistres à déclarer, au plus tôt, à son assureur. Celui-ci évalue alors - via une expertise - les dommages causés, en fonction du contrat d’assurance souscrit. Lorsqu’un assuré est victime d’un sinistre et si les conditions de garanties sont respectées, l’assureur n’aura plus qu’à l’indemniser.

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Dossier : l’expertise d’assurance

Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 19

Le dommage est réglé sur la base d’un rapport d’expertise, explique une responsable d’une société

d’assurances. Après un sinistre, l’expert recueille, pour le compte de l’assureur, les éléments d’appréciation technique in-dispensables à l’évaluation et au règle-ment des dommages. Cet expert en assu-rances, agréé par l’Union algérienne des sociétés d’Assurance et de Réassurance (UAR), doit être spécialisé dans le do-maine concerné par l’expertise. Ainsi, il exerce son activité dans des spécialités comme l’agriculture, le bâtiment, la construction, la mécanique, le transport aérien et maritime et la médecine. Conventionné par une compagnie d’assu-rances, l’expert peut intervenir sur deux volets : avant et après la souscription d’un contrat d’assurance. Avant la souscription d’un contrat, il est possible d’effectuer des expertises préa-lables de matériels industriels, de bâti-ments ou autres dans le but d’estimer la valeur des biens à garantir, notamment lorsque ceux-ci présentent des caracté-ristiques particulières. L’assuré a la possibilité de faire appel à un expert pour évaluer les risques, no-tamment lorsqu’il éprouve des difficultés à estimer, entre autres, ses biens. La compagnie d’assurance peut égale-ment faire appel à un expert lorsqu’elle trouve des difficultés à évaluer les risques au niveau surtout des grandes entre-prises. L’expert fait, donc, une visite pour évaluer les biens, vérifier l’efficacité du système

de sécurité, vérifier la maîtrise des risques, ce qui permettra d’élaborer des recommandations et de faire une évalua-tion. Après un sinistre, il est question de déter-miner les causes, vérifier les circons-tances et estimer le montant des dom-mages ou du préjudice subi, en conformité avec le contrat souscrit. Dans le domaine automobile, le recours à un expert est rendu nécessaire lorsque l’estimation de gré à gré n’est pas pos-sible, notamment pour les sinistres impor-tants ou lorsque l’assuré refuse les offres de l’assureur. L’expert agréé dans cette branche est sollicité par la compagnie. Après la déclaration du sinistre par le client auprès de son assureur, dans un délai de sept jours, cet expert désigné procède à l’évaluation du dommage. Il prend des photos, écrit les circonstances de l’accident, consulte le contrat d’assu-rance et vérifie les garanties souscrites avant d’élaborer son rapport d’expertise et déterminer le montant de l’indemnisa-tion. Une fois ce rapport remis à la société d’assurance, celle-ci procède à l’indemni-sation de son client. Pour les entreprises, les étapes précé-dant l’évaluation des dommages sont liées, notamment, à l’identification et la description des biens endommagés ou volés, la détermination des circonstances et les causes du sinistre, la vérification de la conformité des conditions de sécurité notamment. L’expert doit tout mentionner dans son rapport avant de le remettre à la compa-

gnie d’assurance. Le client, de son coté, doit relater les cir-constances du sinistre, identifier et préci-ser les causes exactes, car certaines sont exclues du contrat d’assurance. En cas d’incendie, les causes sont géné-ralement identifiées rapidement. A partir de l’expertise et en fonction du contrat souscrit par l’entreprise, l’assu-reur propose une indemnisation en fonc-tion du montant des dommages ou du préjudice subi. Cependant, lorsque le client n’est pas satisfait de l’expertise et estime que l’ex-pert a sous-évalué les dommages, la loi lui permet de demander une contre-ex-pertise. Dans ce cas de figure, il peut faire appel à un expert, autre que celui désigné par l’assureur, pour procéder à une contre-expertise. Si cette deuxième expertise est contestée aussi par l’assureur, une troisième exper-tise dite d’arbitrage est élaborée. Le troisième expert, choisi d’un commun accord entre les deux premiers experts, étudie, à cet effet, le premier rapport réa-lisé par l’expert sollicité par la société d’assurance et le second rapport réalisé par l’expert sollicité par l’assuré, suite à quoi il essayera de rapprocher les deux points de vue ou optera carrément pour l’un d’eux. La troisième expertise ne peut être, en revanche, contestée par les deux parties. En cas de litige, l’affaire est portée en jus-tice pour trancher.

K.S.

Indemnisation des sinistres Les étapes d’une expertise et les voies de recours possibles

Par Karima Seddak

Qualifiée de maillon fondamental dans les assurances, l’expertise permet de régler les sinistres et d’indemniser les assurés en cas de vol, d’incendie, d’accident de la route, de dégât des eaux, etc. Le sinistre est évalué soit de gré à gré, entre l’assureur et l’assuré, ou par un expert d’assurance qui joue un rôle essentiel dans le règlement des dommages subis.

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Dossier : l’expertise d’assurance

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Missionné par une société d’assu-rances ou par un assuré, «l’ex-pert est l’homme de l’art qui pos-

sède des connaissances techniques approfondies et maîtrise les règles juri-diques inhérentes au contrat d’assurance et aux mécanismes d’indemnisation. » L’importance de ce métier a contribué à la naissance de plusieurs organisations, de part le monde, à l’exemple de la CEA (Compagnie des Experts Agréés), créée en France en 1936 par un groupe d’ar-chitectes experts agréés par les sociétés et compagnies d’assurance en incendie. La CEA jouera, par la suite, en compa-gnie du Groupement des experts belges des compagnies d’assurances incendie (Gebcai) fondé en 1963, un rôle très ac-tif, dans la constitution d’une Europe de l’Expertise. Elles vont contribuer à la création, en 1971, de la FUEDI (Fédéra-tion européenne des associations d’ex-perts), qui regroupe les associations les plus représentatives de chaque pays d’Europe en matière d’experts évalua-teurs d’assurance. La FUEDI a pour but de veiller à la mise en place, dans chaque pays, de forma-tions adaptées ; faire la promotion de la profession d’expert indépendant, auprès des acteurs et organismes européens ; valoriser les compétences et la recon-naissance du métier, dans chaque pays, et ; concourir au maintien de cette com-pétence et à son uniformisation, sur toute l’Europe.

La présidence de la FUEDI change chaque année, afin de promouvoir l’as-sociation qui reçoit la délégation lors de l’assemblée générale. La dernière as-semblée générale a eu lieu en mai 2014, aux Pays-Bas.

Les statuts possibles…Libéral - indépendant, collaborateur libéral, salarié de cabinet d’experts en automobile libéral, ou salarié de compagnie d’assurance sont des statuts accessibles en fonction des possibilités offertes par les pays. Une grande variabilité s’observe entre les pays où l’activité relève uniquement des entreprises indépendantes (France, Italie ou Espagne) et ceux où elle est par-tagée avec les salariés des assurances (Suisse, Allemagne ou Pays-Bas).Si l’entreprise d’expertise est la modalité la plus souvent rencontrée, il existe éga-lement des cabinets d’expertise en assu-rance automobile et IARD (Incendie, ac-cidents et risques divers). Aujourd’hui, la profession de l’expertise,

dans le monde, qui s’est considérable-ment segmentée, a intégré et continue d’intégrer l’usage des technologies de l’information et de la communication. Quels que soient les pays, les évolutions et leurs impacts sont similaires. Le développement de la profession pousse les experts en assurances à s’or-ganiser, à l’exemple des Pays-Bas où 70 à 80% des 1 850 experts en assurances, toutes branches confondues, sont membres de NIVRE (Nederlands Insti-tuut Van Register Experts), l’association professionnelle locale. NIVRE compte deux collèges d’experts, celui des ex-perts (salariés et libéraux) et celui des entreprises. Elle regroupe neuf branches de l’expertise d’assurance (IARD, auto-mobile...), y compris l’enquêteur. NIVRE adhère aux deux organisations interna-tionales FIEA et FUEDI (The European Federation of Loss Adjusting Experts).A noter qu’aux Pays-Bas, les experts in-dépendants coûtent 20% de plus que les salariés d’assurances à cause de la TVA.

F.A.

Par Fatiha Aïd

L’expertise d’assurance dans le monde Quatre statuts possibles pour les experts en assuranceIl existe, dans le monde, plusieurs types d’experts en assurances qui exercent, chacun son activité, dans leurs spécialités : bâtiment, construction, automobile, agriculture, transport aérien et maritime, médecine, objets d’art, etc. Si certains experts travaillent au sein des sociétés d’assurances, la plupart exercent leur activité comme indépendants.

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Dossier : l’expertise d’assurance

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Evénement

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Revue de L’ASSURANCE : Au vu des potentialités existantes en Algérie, comment le marché peut-il les mettre à profit pour se développer ?M. KASSALI Brahim-Djamel : Les po-tentialités du marché des assurances sont effectivement importantes compte tenu des besoins et de l’évolution du pays. Au cours des dernières années, il y a eu une progression importante de la production des assurances dans ses dif-férentes branches. Il y a eu, en particu-lier, un accroissement important de la branche automobile qui représente envi-ron 60% du portefeuille des compagnies.

Il y a, aussi, les branches incendie/engi-neering qui ont progressé, au premier semestre 2014, de 30 % par rapport à la même période de l’année précédente. Tout comme les risques simples des PME/PMI et des particuliers qui sont, aussi, en évolution. Pour les assurances des personnes (AP), et avec la création de filiales dédiées depuis 2011, il y a eu une évolution contrastée due à la phase de démarrage de ces nouvelles sociétés. Une belle progression a été enregistrée en 2013 avec 12% d’augmentation de la production par rapport à 2012. Cet ac-croissement du marché de l’assurance-vie devrait être corroboré en 2014, et le résultat devrait être, encore, meilleur dans les années à venir. Donc, il y a un potentiel et il faut persévérer pour arriver à un portefeuille mieux équilibré et on va y contribuer au niveau de l’UAR. Pour cela, il est clair qu’il est impératif d’améliorer notre qualité de service en matière, notamment, d’accueil de la clientèle, de conseils à lui donner et de produits adaptés à ses attentes. Tout comme il est important de développer nos réseaux de distribution pour se rap-procher encore davantage du citoyen.

Est-ce que les chiffres traduisent ces tendances ?Oui, les chiffres confirment ces ten-dances. Si on prend l’année 2000, la pro-duction qui était à moins de 20 milliards

de DA est passée, à fin 2013, à 116 mil-liards DA. En 13 ans, c’est une progres-sion remarquable qui a été enregistrée. Certes, ce n’est pas encore suffisant mais il faut reconnaître les efforts accom-plis par les compagnies d’assurance. Cela a été rendu possible grâce, notam-ment, à l’extension du réseau de distri-bution. Le nombre d’agences est passé en effet de 870 en 2000, à plus de 1800 points de vente, entre agences directes et agents généraux, à fin 2013. Ce qui veut dire qu’il y a un rapprochement du citoyen et une augmentation du chiffre d’affaires. Il y a aussi la concurrence qui a permis de « booster » le marché.Les compagnies privées d’assurance ont fortement contribué à l’accroissement de la production. Elles représentent 25% du chiffre d’affaires global du secteur des assurances, alors qu’elles se situaient à 16% en 2000.Pour les AP, la production a atteint 8 mil-liards DA en 2013, contre 6,7 milliards DA en 2012, alors qu’en 2000 elle n’était que de 560 millions DA. L’évolution de la production globale du secteur est progressive depuis 2000 et ce, avec une courbe ascendante. Il y a une progression, parfois à deux chiffres annuellement. Nous espérons rester dans la même tendance cette année. Au 30 juin 2014, il y a eu un accroissement de 6,3% du chiffre d’affaires par rapport au premier semestre 2013.

M. KASSALI Brahim-Djamel, Président de l’UAR

« Modernisation des services assurantiels et adaptation des offres aux besoins des citoyens »

Entretien réalisé par Ali Mebarki

Elu, le 29 septembre 2014, par ses pairs à la présidence de l’UAR (Union algérienne des sociétés d’Assurance et de Réassurance), M. KASSALI Brahim-Djamel, PDG de la CAAR, dévoile, à la Revue de L’ASSURANCE, son plan d’actions en six points, qui sera effectif dès qu’il sera avalisé par les organes de l’UAR.

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Evénement

Par ailleurs, il convient de relever une relative stagnation de la branche auto-mobile, au premier semestre 2014, qui s’explique par la diminution des importa-tions et des acquisitions de véhicules. Mais, nous espérons maintenir le même chiffre d’affaires. Il y a, par contre, une tendance inverse pour les branches in-cendie, engineering qui enregistrent, comme je l’ai dit précédemment, une forte progression. La Cat-Nat progresse aussi, mais pas au niveau souhaité.La branche transport progresse, pour sa part, de 8% environ, et les assurances agricoles se développent, également, à hauteur de 22%. La tendance annuelle, à mon avis, de-vrait être légèrement supérieure que celle du premier semestre, et nous esti-mons le taux de progression de 2014 à environ 10%.

Quelle sera votre démarche pour booster davantage les résultats du secteur ?Avant de vous exposer notre démarche, je tiens d’abord à rendre hommage à mon prédécesseur M. Latrous Amara pour les efforts accomplis à la tête de l’UAR. Il a su, avec beaucoup de profes-sionnalisme et de sagesse, fédérer les compagnies d’assurance et atteindre les objectifs fixés. Nous allons poursuivre et consolider le travail accompli, en nous appuyant sur la capitalisation de l’expé-rience passée et en tenant compte des nouveaux défis qui attendent la profes-sion. L’UAR, a, ainsi, des missions im-portantes vis-à-vis du public et on doit redorer notre image de marque, car, il faut le reconnaître, nous sommes décriés dans le cadre du règlement des sinistres et dans la gestion de la branche automo-bile.Différentes actions seront ainsi lancées pour renforcer le rôle de l’UAR et pour contribuer à améliorer la qualité de ser-vices qui est l’objectif principal. Dans ce cadre, un plan d’actions à moyen terme sera prochainement soumis aux organes de l’UAR, qui comprend six axes fonda-mentaux.

Quels sont ces axes fondamentaux de développement ?Le premier axe porte sur l’amélioration de la gouvernance de l’UAR avec des mesures visant l’organisation qu’il fau-drait améliorer. Il y aura un projet de nou-velle organisation interne, il sera ques-tion, également, de doter l’UAR d’un siège digne de ce nom et qui offre des espaces de travail et des moyens pour mieux travailler. Actuellement, nous sommes hébergés dans des locaux qui ne reflètent pas l’image de marque et l’importance de notre Organisation.Le deuxième axe de travail c’est de contribuer à améliorer la qualité de ser-vice au profit des assurés, dans le cadre, notamment, de la gestion de la branche automobile qui est un enjeu important pour redorer le blason des assureurs et améliorer la confiance vis-à-vis des as-surés. Il faut améliorer la gestion des rè-glements de sinistres pour que les assu-rés soient satisfaits. Les recours entre compagnies tardent un peu. Nous sommes obligés de passer par des campagnes de liquidation et le client s’estime lésé, à juste titre, par ces délais qui sont assez longs. Les conventions IRSA et IDA qui pré-cisent les modalités pratiques de règle-ment des sinistres automobiles et les obligations réciproques des sociétés d’assurances en matière de recours, se-ront révisées, pour alléger les procé-

dures et accélérer l’indemnisation. A titre d’exemple, l’attestation de constat à l’amiable n’est pas très lisible et elle est lente à remplir, ce qui rebute le client. Nous allons simplifier cette procédure en allégeant le document de l’attestation de constat pour encourager les deux parties concernées à le remplir et le signer. Il faut, par ailleurs mettre en place le fi-chier national des conducteurs pour lut-ter contre la fraude à l’assurance et pour l’application effective du principe du bo-nus-malus. Il sera nécessaire de le rendre opérationnel, à court terme, et permettre à toutes les compagnies de s’y connecter, ce qui constituera un fort élé-ment d’amélioration de la qualité de ser-vice.

Qu’en est-il des autres axes ?Nous allons communiquer davantage pour informer et sensibiliser le public sur les activités du secteur. Il y aura des campagnes de communication institu-tionnelle communes sur des thèmes im-portants que nous allons arrêter en-semble. Il faut également sensibiliser les compagnies d’assurances à communi-quer davantage sur les produits. Il y aura, par ailleurs, des communications pério-diques, à travers la presse, autour d’un thème suivi de débat pour contribuer à la culture assurantielle dans le pays et ce, de manière pérenne.

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Quant au quatrième axe, l’UAR se doit de jouer pleinement son rôle de force de proposition vis-à-vis des pouvoirs pu-blics. Un certain nombre de propositions seront faites pour contribuer à améliorer le fonctionnement des compagnies d’as-surances et le développement du secteur assuranciel. Pour le cinquième axe, l’UAR devra ren-forcer son rôle de concertation entre ses membres et vis-à-vis de son environne-ment. Nous allons tenir des réunions pé-riodiques avec les professionnels ; orga-niser des débats afin d’améliorer les choses et dégager des propositions de développement ; et mettre à plat nos dif-ficultés communes dans cet espace commun de concertation.Enfin, le sixième axe est de tendre à consolider la place du marché national au niveau international pour que les com-pagnies d’assurance participent davan-tage aux rencontres internationales orga-nisées de par le monde, afin d’avoir davantage de présence pour porter le marché algérien et renforcer la confiance avec nos assureurs et réassureurs étran-gers; car l’assurance est basée sur la notion de confiance. Tout comme il appa-raît opportun d’organiser, en Algérie, des rencontres internationales traitant des questions d’assurance.

Est-ce que toutes ces actions seront réalisées ?

Il s’agit d’un plan d’actions à moyen terme, et nous ferons tout pour qu’elles le soient. Le Plan d’action sera enrichi et il y aura des mesures pour préciser les choses. Il faut, à mon avis, faire peu et bien réaliser. Si l’on prend l’exemple de la branche automobile, les compagnies sont conscientes des défis qui les inter-pellent et du nécessaire règlement des problèmes qui se posent. Cela me conduit à parler des enjeux futurs pour se développer à travers les réseaux notam-ment, pour se rapprocher davantage de la clientèle. Nous avions 14 sociétés d’assurance en 2000, et, en 2013, nous sommes passés à 23 compagnies, y compris les sociétés AP qui ont été créées et qui développent leur réseau. Les 1800 agences actuelles devraient rapidement évoluer pour un meilleur maillage du territoire national. Il y a aussi la bancassurance qui se développe, car ce sont aussi des points de vente qui ren-forcent les réseaux des sociétés d’assu-rance. Ils interviennent en complément avec les agences directes, les agents généraux et le réseau des courtiers. Le marché se développe aussi dans le cour-tage pour représenter le client. Du point de vue des perspectives à venir, il faut développer et investir davantage. Les perspectives c’est aussi l’innovation en termes de produits pour mieux prendre en charge les besoins des clients avec une offre diversifiée en utilisant les

moyens de communication moderne auxquels il faut se préparer. Il y a aussi la vente à distance pour faciliter la sous-cription à l’assurance. Les assurances suivent le développement économique du pays, que nous accompagnerons en développant la maîtrise des réseaux grâce aux nouvelles technologies de l’in-formation et de communication. Tout cela nous permettra d’améliorer le taux de pénétration des assurances, ain-si que la densité d’assurance.

Certains pensent que le secteur peut arriver, rapidement, à dégager un chiffre d’affaires de 5 milliards de dol-lars, qu’en pensez-vous ?C’est toujours difficile d’anticiper sur des chiffres de progression, mais en tous les cas on peut faire beaucoup mieux car le potentiel est là. Actuellement, le secteur national des assurances réalise quelque chose comme 1,5 milliard de dollars. Nous pouvons, je pense, doubler ce chiffre d’affaires dans les quatre à cinq années à venir, dans la mesure où nous réussissons nos actions décrites aupara-vant. Cela passe par le rétablissement de la confiance, la vulgarisation des pro-duits d’assurance et en l’approfondisse-ment de la culture assurantielle. Et, bien entendu, sans oublier le respect de la déontologie tarifaire.

A.M.

Nous informons notre aimable lectorat, et plus précisément les acteurs du secteur des assurances, que les colonnes de la Revue de L’ASSURANCE leurs sont ouvertes pour apporter leurs éventuelles contributions sur les sujets et thématiques qui les intéresseraient, à condition qu’ils soient portés sur le marché de manière globale.Une rubrique intitulée «Contributions/Débat» reste ouverte à ce propos.

Pour toute participation, veuillez adresser vos textes, accompagnés d’une copie de votre pièce d’identité à l’adresse suivante :

Conseil National des Assurances (CNA) 01,Rue Chahid Aïssa Azzi, Dély-Ibrahim. 16302 Alger.Fax : 023 24 14 77Email : [email protected]

Appel à Contribution

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Revue de l’ASSURANCE : Comment pourriez-vous décrire la situation de la compagnie en 2014 ?M. SAIS Nacer : Il est inutile de revenir longuement sur l’histoire de la SAA. Il s’agit seulement de signaler que c’est l’une des plus anciennes du secteur, la première en termes de chiffre d’affaires, de capitalisation et de réseau de distribu-tion. La société a réalisé ces dernières

années des taux de croissance à deux chiffres, à la faveur notamment du boom connu par le marché de l’automobile. En revanche, l’entreprise aura certainement du mal à rééditer la même performance pour 2014, où l’on s’attend à une quasi-stagnation des souscriptions automobile, qui s’explique, en grande partie, par la réorientation partielle des investisse-ments des ménages vers le logement et la suppression du crédit véhicule.Comme le portefeuille de la compagnie est dominé par cette branche, nous nous attendons donc à subir les contrecoups du fléchissement des ventes de ce mar-ché. A cela s’ajoute un autre phénomène : les bénéficiaires des dispositifs CNAC et ANSEJ, qui assurent leurs véhicules et équipements en tous risques la première année -la prime étant incluse dans la par-tie financée par les banques-, se limitent à prendre la plus basic des couvertures (RC) au renouvellement. En fait, c’est peut-être une bonne chose pour nous dès lors que cela amènera à coup sûr l’entreprise à s’intéresser da-vantage aux opportunités que présentent les autres segments d’activité. Il n’y a aucune raison pour la SAA de ne pas s’investir de manière plus résolue dans le marché des PME/PMI et des grands

risques. La société se doit d’explorer ces créneaux pour diversifier son portefeuille, améliorer et surtout pérenniser sa renta-bilité. En termes de croissance, notre entre-prise prévoit de terminer l’année en cours avec un taux de croissance 3% qui pro-viendra essentiellement des branches hors automobile.

Quels sont les autres risques à assu-rer ? Et comment allez-vous y procé-der ?Tout le monde sait que les assurances automobiles s’achètent. Par contre, il faut un effort commercial soutenu pour

M. SAIS Nacer, PDG de la SAA

« La SAA va mettre les bouchées doubles pour régler les sinistres et améliorer son image»

Entretien réalisé par Ali Mebarki

Nouvellement installé à la tête de la SAA, M. SAIS Nacer annonce, dans cet entretien, un réaménagement du plan stratégique de l’entreprise pour réunir les conditions d’une nécessaire et urgente diversification du portefeuille d’affaires, assez dépendant de la branche automobile. A terme, M. SAIS espère voir la SAA accroître sensiblement sa part de marché hors automobile par la souscription de risques divers et ceux liés aux entreprises. Pour y parvenir, le nouveau Président est conscient de la difficulté de la tâche.

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vendre les autres produits d’assurance, telles que les assurances des risques d’entreprises et du patrimoine des mé-nages. C’est pour cela que nous devons mettre en œuvre, pour atteindre l’objectif de diversification, une approche qui consiste à aller chercher la clientèle et la fidéliser. Pour y parvenir, nous n’allons pas agir ex nihilo. La SAA dispose déjà d’un porte-feuille qui lui procure environ 5 Milliards de dinars de primes, qu’il convient de faire progresser d’année en année en nous appuyant sur les points forts et les nombreux atouts de la société.A ce titre, il va falloir améliorer les procé-dures de gestion, renforcer l’organisation et mettre au centre de nos préoccupa-tions la satisfaction des besoins en sécu-rité des clients. Il ne vous échappe pas par ailleurs que quand une compagnie s’engage sur des risques industriels et, de manière géné-rale, sur des risques à engagements im-portants, elle a besoin, en plus de ses propres capacités financières que consti-tuent ses fonds propres, de celles que peuvent lui apporter les réassureurs. Pour ce, nous travaillons pour que nos programmes de réassurance conclus avec la CCR et d’autres réassureurs, soient adaptés aux portefeuilles que nous nous projetons de constituer. Pour développer ces segments hors au-tomobile, nous comptons également re-visiter notre démarche commerciale, de sorte à l’améliorer notamment en matière de communication et d’actions de proxi-

mité. Introduire plus de diligence dans le règlement des sinistres en raccourcis-sant les délais notamment, contribuera à gagner davantage la confiance de la clientèle.Enfin, il s’agit d’explorer toutes les voies et déployer tous les moyens en vue d’aboutir à une amélioration palpable de nos pratiques.

Quelle est l’ampleur de ce phénomène de retard d’indemnisation ?Les compagnies d’assurances natio-nales dans leur ensemble, ont consenti ces deux dernières années, un effort considérable en matière de règlement des sinistres, suite notamment aux me-sures prises par l’autorité de supervision, ayant abouti à l’apurement des stocks antérieurs à 2010. Entre 70% et 80% du stock est à présent liquidé. A l’avenir, il s’agira de ne plus parler de liquidation car cela doit être l’exception, mais de créer les conditions pour un paiement rapide et régulier des sinistres. Le mar-ché des assurances, sous l’égide de l’UAR, devra trouver rapidement les ou-tils de nature à faciliter une prise en charge convenable des sinistres, notam-ment automobile. Il faut reconnaître qu’il sera difficile pour notre profession de faire ce saut qualitatif souhaitable tant que les prestations sinistres restent en deçà des standards internationaux.

Est-ce un problème lié à la Conven-tion d’Indemnisation Directe des As-surés (IDA) ?Pour que cette convention fonctionne pleinement, il faut la volonté non seule-ment de toutes les compagnies, mais aussi celle des assurés impliqués dans des accidents de la circulation. Je rap-pelle que la mise en œuvre de la conven-tion IDA est subordonnée à la signature d’une seule déclaration contradictoire d’accident. Par ailleurs, nous gagnerons, une fois cette convention entrée en appli-cation, à la faire accompagner par des mesures à discuter au niveau de l’UAR comme, par exemple, la création d’une commission d’arbitrage dont les sen-tences seront exécutoires lorsque deux

compagnies adverses n’arrivent pas à s’entendre sur le partage des responsa-bilités de leurs assurés respectifs.

Et qu’en est-il de la sensibilisation ?L’aspect communication est important. Chaque Compagnie doit œuvrer effecti-vement à assurer une communication permanente en direction des assurés au moment de la souscription, pour expli-quer tout l’intérêt qu’il y a à remplir cet imprimé et à le signer contradictoirement pour être indemnisé rapidement. La SAA est déterminée à œuvrer sans relâche avec les autres acteurs du marché pour aboutir à des résultats concrets dans ce domaine.

Quelle sera votre méthode et votre démarche pour sortir du poids pré-pondérant de la branche automobile?Attention, il ne s’agit pas pour notre com-pagnie de réduire ses souscriptions en assurance automobile, loin de là. Nous continuerons à développer cette branche et à la moderniser. Le challenge est plu-tôt de réduire son poids dans notre porte-feuille global par le développement des autres branches s’adressant notamment aux entreprises.La démarche consiste principalement à faire de la dynamisation de l’action com-merciale notre cheval de bataille. Il fau-dra ainsi plus d’innovation en matière de solutions assurantielles et des produits adaptés à chacun des segments de mar-ché ciblés. La formation de nos cadres et personnels n’est pas en reste. Cette démarche sera, également, confor-tée par des rapports plus soutenus avec le monde de la réassurance, que ce soit avec le réassureur national «CCR» avec lequel nous entretenons d’excellentes relations, qu’avec les courtiers et réassu-reurs internationaux.

Quels sont les atouts dont vous dis-posez pour déployer votre action ?Les atouts sont nombreux. Il y a d’abord la ressource humaine et le capital-expé-rience, valeurs-clé dont jouit la SAA et sur lesquels elle s’appuie à l’instar de toute entreprise de service.

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Evénement

L’autre atout est sans doute sa solidité financière. La SAA reste la société la plus capitalisée du marché avec des fonds propres dépassant les 26 Milliards de di-nars, et un encours de placements finan-ciers de près de 50 milliards de dinars, qui lui permettent de s’engager davan-tage dans la prise en charge de risques et d’amélioration de sa base de souscrip-tion, notamment dans les risques indus-triels et de PME /PMI. Nous œuvrerons par ailleurs dans le sens de réunir les conditions de nature à permettre à notre large réseau de distri-bution de jouer pleinement son rôle d’ap-porteur d’affaires, en le soulageant, grâce à la généralisation du nouveau système de gestion intégré, de certaines taches administratives et en le dotant de moyens matériels adéquats.Nous devons de manière générale agir sur l’ensemble des leviers et processus de l’activité pour créer des synergies à tous les niveaux.

Avez-vous des insuffisances à com-bler ?Certainement. La quasi-dépendance de notre portefeuille d’affaires de la seule branche automobile en est l’insuffisance majeure, de laquelle découlent d’autres insuffisances. Cela a fait que l’action commerciale a été pour le moins margi-nalisée. Nous avons un retard à surmon-ter en matière d’adaptation de nos pro-duits, de communication en direction des assurables et de l’amélioration de la qua-lité de nos prestations au niveau de nos guichets.

Nous n’utilisons pas par exemple, de manière poussée, nos ventes en assu-rance automobile pour commercialiser d’autres produits sous forme de pac-kages. Nous devons prendre conscience que nous ne pouvons espérer garder nos parts de marché sur le risque automobile et des particuliers, ni même développer le portefeuille des risques entreprises sans agir sur la qualité de la prestation de service, qui commence par l’améliora-tion de notre façon de recevoir et de trai-ter la clientèle en passant par le raccour-cissement des délais de paiement des sinistres.Le processus d’indemnisation des risques de masse que représentent les branches liées à l’automobile et aux par-ticuliers doit être sans cesse amélioré. L’expertise cumulée dans ces volets par la SAA s’avère insuffisante, à elle seule, pour combler certaines lourdeurs consta-tées en la matière. Ce sont des lacunes qu’il faut vite corriger. Il y a une prise de conscience de nos cadres à se préparer pour l’avenir pour espérer continuer à faire jouer les premiers rôles à notre so-ciété et exploiter de nouvelles opportuni-tés que procure notre économie en plein essor.La généralisation de l’utilisation du sys-tème de gestion informatique récemment mis au point par la société, et l’intercon-nexion des différentes structures qui sera finalisé à brève échéance, devraient contribuer grandement à l’amélioration de nos processus majeurs de gestion et produiront un impact positif sur nos ren-dements.

Y a-t-il un nouveau plan stratégique ?Nous travaillons en ce moment sur le plan stratégique à moyen terme qui cou-vrira la période 2015-2017. Inutile de re-venir ici sur les axes de ce plan pour des raisons que vous comprendrez. Mais notez que notre démarche reste inspirée par le souci d’aboutir, à terme, à amélio-rer la configuration de notre portefeuille d’affaires par la réduction du poids global de la branche automobile, assurer une réelle diversification et mettre notre so-

ciété à l’abri de tout impact négatif lié à la dépendance d’un seul segment d’activi-té.

Concernant la mobilisation des cadres et personnels, comment allez-vous procéder ?Nous sommes conscients qu’il ne peut y avoir de développement ni de crois-sance, dans un marché de plus en plus ouvert et concurrentiel, sans une res-source humaine suffisamment formée et surtout valorisée. Nous travaillerons sans relâche pour réunir les conditions per-mettant à nos personnels et cadres de s’épanouir afin de donner le meilleur d’eux même et être en capacité de por-ter, dans la durée, le projet de la société.

Qu’en est-il de votre filiale d’assu-rance des personnes ?Les assurances de personnes consti-tuent un gisement important au dévelop-pement duquel toute l’attention doit être accordée. Le partenariat que la SAA a noué avec l’assureur français la MACIF, la BADR et la BDL fonctionne plutôt bien. La filiale enregistre un bon départ et elle est en pleine croissance. Elle met sur le marché des produits innovants et gagne de plus en plus de parts de marché. Il nous appartient d’agir dans le sens d’une exploitation rationnelle de ce partenariat pour tirer profit des expériences de la MACIF, notamment dans le cadre de notre démarche de modernisation de la gestion de la branche automobile.

Avez-vous des ambitions à l’interna-tional ?J’avoue que ce n’est pas notre préoccu-pation du moment. La priorité de notre action est de concentrer nos efforts pour consolider et maintenir la position de lea-der du marché national de notre société, de la hisser au rang des grandes socié-tés d’assurance et d’en faire d’abord un acteur de dimension régionale.

A.M.

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Revue de L’ASSURANCE : Quelles ont été les dernières réalisations de votre compagnie ?M. Benmicia Youcef : Pour le premier paramètre de l’exercice 2013, il y a eu une évolution du chiffre d’affaires en réa-lisant, en termes de primes, plus de 18,114 milliards DA, soit une croissance de 17 % par rapport à 2012 lorsque le chiffre d’affaires était de 15,502 milliards DA. Il y a une progression de 2,6 mil-liards DA et la CAAT confirme sa position de deuxième grande entreprise du mar-ché et consolide aussi sa position de grande compagnie dans les risques d’en-treprises, car elle est leader sur ce seg-

ment du marché qui représente plus de 60% en termes de structure de porte-feuille.Pour le deuxième paramètre qui est celui de l’indemnisation, la CAAT a réglé plus de 8,3 milliards DA en 2013, enregistrant une évolution de 7% par rapport à 2012 lorsque ce poste était de 7 ,792 milliards DA, toutes branches confondues.Le troisième paramètre de 2013 est celui des résultats techniques s’élevant à 6,526 milliards DA contre 4,300 milliards en 2012, soit une hausse de 52%. Quant au résultat net, il s’est élevé à 1,926 mil-liards DA contre 833 millions DA en 2012, soit une hausse de plus de 131%.Les placements sont un autre paramètre. Ils se sont élevés, au titre de 2013, à 24,082 milliards DA contre 21,467 mil-liards DA en 2012, soit plus 12%. Ces placements ont généré des produits de 594 millions DA contre 527 millions DA en 2012, dont 50% sont placés auprès du Trésor et le reste dans divers sec-teurs, y compris dans l’immobilier.

Est-ce que vous pouvez détailler la composition de votre portefeuille ?Il y a les risques d’entreprises qui concernent l’assurance du patrimoine des projets industriels et l’assurance transport mais aussi l’assurance respon-sabilité civile et le reste est composé d’assurance automobile.La branche IARD représente 52% de notre activité, et l’assurance transport 8%.

Nous avons une petite part dans l’auto-mobile par rapport à d’autres compa-gnies. Nous avons, globalement, main-tenu notre part de marché en 2013 et nous restons leaders en assurance des risques entreprise comme nous sommes leaders dans la branche maritime, soit tout ce qui concerne la marchandise transportée et les bateaux (corps de na-vire).

Y a-t-il d’autres indicateurs sur la si-tuation de votre société ?La marge de solvabilité, de l’exercice 2013, est à un niveau élevé et confor-table. Elle s’élève à 18,8 milliards DA contre 17,9 milliards DA en 2012, ce qui reflète la capacité financière de l’entre-prise. Dans les placements financiers, il y a aussi les prises de participation. Nous sommes actionnaires dans 14 entre-prises pour un montant global d’actions détenues dans ces entreprises de 2 mil-liards 480 millions de DA. Quelles sont les évolutions du marché en 2014 ?Au premier semestre, il y a eu une évolu-tion de 6% au niveau du marché ce qui est dû à la branche IARD et non à la branche automobile qui évolue timide-ment. L’explication donnée est liée à la chute des importations des véhicules fai-sant que la branche a évolué de 2% alors qu’elle tirait d’habitude le marché vers le haut. Cette fois ci, c’est l’IARD qui a joué ce rôle.

M. BENMICIA Youcef, PDG de la CAAT

« C’est le règlement des sinistres qui fait la force et la qualité d’un assureur»

Entretien réalisé par Ali Mebarki

Nommé PDG de la Compagnie Algérienne des Assurances (CAAT), en juillet dernier, M. BENMICIA Youcef compte consolider la position de dauphin du marché occupée par sa société et développer le portefeuille d’affaires de cette dernière en misant sur les valeurs qui font la force et la qualité d’un assureur.

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La progression de la CAAT au premier se-mestre 2014 est de 21% par rapport à la même période de 2013. Cette progression est aussi liée à l’IARD. Au 30 septembre 2014, les résultats ont confirmé cette ten-dance de croissance de l’ordre de 12% du chiffre d’affaires. Selon les prévisions de clôture de l’année 2014, la CAAT va dépas-ser un chiffre d’affaires de 19 milliards DA.Pour les indemnisations, il y a une hausse au 30 septembre 2014, de l’ordre de 13 % par rapport à même période de l’exercice de 2013. Nous nous fixons un objectif su-périeur à 19 milliards DA en 2014.

Comment analysez-vous la progression du marché ? Pour ce qui est du marché, on constate que la branche automobile est en stagnation ce qui veut dire qu’il y aura peut-être 6% de croissance comme au premier semestre 2014 mais pas 10 % de croissance pour le marché.

Cela dépend-il également de l’étalement du renouvellement des contrats? Le renouvellement des contrats dépend des compagnies. Celles à dominante auto-mobile n’ont pas cette contrainte. Pour les flottes, c’est au début de l’année que les contrats sont renouvelés. Pour les grosses affaires, il y a des échéances. Certains re-nouvellements interviennent au second se-mestre et d’autres au cours de toute l’an-née. Il y a aussi les affaires concernant l’engineering. Il y a donc des sociétés qui enregistrent un gros chiffre d’affaires au premier semestre et d’autres plus tard.

Quelles sont vos prévisions pour 2015?La période de fin d’année est consacrée au renouvellement du portefeuille. Pendant les trois derniers mois, on répond aux appels d’offres que lancent les entreprises et à l’issue de cette opération on a une idée sur les projections pour l’exercice de 2015. On se fixe un objectif supérieur à 19 milliards DA en 2014. On a procédé à un renouvelle-ment de 90% de notre portefeuille et il y a d’autres renouvellements s’opérant en dé-cembre. En termes de chiffres d’affaires, ce sera plus qu’en 2014.

Quand pensez-vous pouvoir atteindre la barre des 20 milliards DA ?

On atteindra ce chiffre en 2014 ou 2015. Je suis optimiste. Pour les indemnisations, on prévoit un niveau de règlement supérieur à celui de 2013. On va vers 8,5 milliards DA au minimum et il sera plus élevé en 2015.Nous sommes la deuxième grande société en termes de règlement de sinistres. Au ni-veau de la CAAT, on considère qu’un assu-reur est celui qui règle ses sinistres. Cela évolue chaque année en matière d’indem-nisation car, l’assureur est apprécié à ce niveau de la prestation. Un assureur a un client, avec un contrat souscrit, et l’assu-reur s’engage à l’indemniser. On tient à res-pecter l’engagement, ce qui se mesure en nombre de dossiers réglés et de cadence de règlement et de délai. Si un dossier sinistre vous est déclaré, combien de temps prend-t-il pour être réglé ?Dans l’Automobile, et en tous risques, le délai n’est pas très long et on règle dans l’année. S’il y a des parties adverses, cela prend plus de temps. Mais, on a une très bonne cadence de règlement. Si on prend le cas d’un incendie, les délais sont plus longs car, si un dommage survient, il y a le traitement du dossier qui prend du temps avec l’expertise et beaucoup de va-et-vient, des factures et, éventuellement, une en-quête. Même en transport, cela prend des années avec les procédures judiciaires. En termes d’indemnisation, on est la deu-xième compagnie du marché, après la SAA, et on est à 8,3 milliards DA d’indemni-

sation en 2013. On espère améliorer cette qualité de prestation en termes de montant et de cadence de règlement, car on consi-dère que le métier d’assurance est d’in-demniser le client lorsque survient le si-nistre. Nous accordons de l’importance à cela et on fait en sorte d’être capables d’honorer nos engagements. La qualité de prestation est aussi dans la manière de se comporter avec le client mais, également, l’accueil, le conseil, l’assistance et tout comme d’autres prestations dont la visite de risque et la formation ainsi que la sensi-bilisation. Il y a des chantiers que nous avons ouverts et nous sommes en train de former le per-sonnel comme nous avons déjà mené des actions, dont l’animation du réseau, qui fi-gurent parmi les priorités pour donner les outils au personnel afin de se consacrer au volet commercial, ce qu’il ne peut faire que s’il est imprégné des produits. Nous avons ouvert nos propres centres de formation à Zéralda, Laghouat et Arzew. Ces centres forment les cadres de l’entreprise et les employés mais, également, des clients auxquels on inculque des formations théo-riques et pratiques. Les clients comprennent les contraintes et les difficultés de l’assureur et ils com-prennent, aussi, le langage de l’assureur pour contribuer à éviter le conflit. Dans nos agences, nous expliquons aussi au client l’intérêt d’avoir des couvertures contre de nombreux risques.

A.M.

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En présence, notamment, du Chef de cabinet du ministre des Fi-nances, du Directeur des assu-

rances du même ministère, du président de l’Union algérienne des sociétés d’as-surance et de réassurance (UAR) et du président-directeur général de la CCR, cet évènement a constitué l’occasion de dresser un état des lieux des assurances maritime et aérien, en Algérie et dans le monde, et les voies et moyens de les développer dans notre pays. Il est à relever, à titre d’illustration sur l’importance de cette thématique, que 80% du transport de marchandises dans le monde s’effectue par voie maritime ; alors que 70% du transport de personnes (passagers) dans le monde se fait par voie aérienne.D’emblée, M. SEBAA, Président-direc-teur général de la CCR, a indiqué que la problématique consiste, entre autres, à savoir dans quelle mesure le secteur des assurances peut-il améliorer sa contribu-tion au développement du domaine du transport ; et quelles sont les marges de progression possibles pour parvenir à cet objectif.Il souligne, entre éléments de débat, que la faculté transport représente près des 2/3 de l’assurance transport, mais le taux de progression y afférent n’est plus au rythme souhaité. C’est pourquoi, il ajou-tera que l’état des lieux à dresser et les perspectives à tracer pour l’assurance transport, sont d’une importance capitale.

De son côté, M. KASSALI, président de l’UAR, a abondé dans le même sens en soulignant l’impératif, plus globalement, de dégager des pistes pour améliorer la qualité de service dans le secteur des assurances.L’état des lieux est résumé par M. MARAMI, le Directeur des assurances au ministère des Finances, qui relève

que la branche transport perd du terrain : «cette branche représentait, en 2006, près de 10% de part de marché, alors qu’actuellement elle oscille autour de 5% seulement.» Il poursuivra en rappelant, en substance, que le taux de développe-ment du marché (autour de 13% à 14% annuellement) est beaucoup plus élevé que celui de la branche transport.

Organisé en novembre 2014 par la CCR

Séminaire sur l’assurance des risques transports maritime et aérien

La Compagnie Centrale de Réassurance (CCR) a organisé le 05 novembre 2014 à Alger (hôtel Sheraton Club des Pins) un séminaire sur l’«Assurance des risques transports marine et aviation : état des lieux et perspectives». Placé sous le haut patronage de monsieur le ministre des Finances, ce séminaire a vu la participation de nombreux représentants des acteurs du marché des assurances mais aussi de celui des transports.

Par Massi Badis

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Diverses communications ont été pré-sentées lors de ce séminaire. M. Laurent BIEHLY a abordé «L’assurance des risques marines corps et facultés dans le monde». Il est suivi par un duo d’avocats de renommée, Mme Maylis CASATIER-OLLIER et M. Gildas ROSTAIN, qui ont tous deux traité de « La gestion des acci-dents majeurs en maritimes et en avia-tion». Ce dernier a communiqué sur le transport maritime (la gestion des acci-dents maritimes majeurs) et la première

sur l’aérien (gestion des accidents aé-riens majeurs).De son côté, M. Simon KNECHTLI (Willis) a présenté une communication complémentaire sur «l’assurance avia-tion dans le monde».Pour sa part, M. Abdallah BENSEIDI (CCR) s’est étalé sur «les assurances transports en Algérie : bilan et potentiel». Il estime que le retour à la rigueur tari-faire est nécessaire et ce, en réponse à la baisse constatée, depuis 2009, des facultés, maritime notamment qui n’ar-rivent plus à suivre le rythme des impor-tations (transport). Voir graphique à ce propos (dans la présentation). Parmi les actions attendues figurent une meilleure «rigueur tarifaire et le rétablissement de l’obligation d’assurance», ici en Algérie (pour les importations), ainsi que d’autres mesures liées, pour leur part, au marché (innovation, etc.). En somme, l’auteur de la présentation, indique que la CCR tra-vaille sur nombre de chantiers (les risques émergents, etc.)Après la communication de M. BENSEI-DI de la CCR, parole est donnée à M. Marc BESSE (Airclaims) sur «L’expertise aviation et la gestion des catastrophes

naturelles». S’en est suivie la présentation de M. Yann BISSUEL (La Réunion Aérienne/ La Réunion Spatiale) sur «L’assurance du risque spatial». Un débat a, ensuite, été mené et diverses interrogations ont ainsi trouvé réponses de la part des conférenciers. Entre autres intervenants, lors du débat fructueux, M. BOUKHETALA, professeur d’université et membre du CNA, a mis l’accent sur l’importance fondamentale de la disponi-bilité de l’information ainsi que d’une in-terconnexion entre l’université et le sec-teur des assurances. M. SAIS (PDG de la SAA) relève que les assureurs algériens sont dans un envi-ronnement juridique national plutôt favo-rable. «Un effort commun reste à faire au niveau de notre marché», insiste à dire M. SAIS, afin de mettre ce marché au niveau des normes de développement de l’assurance transports.A l’image d’autres intervenants, comme M. FERAOUN (ministère des Finances), l’une des solutions préconisées pour le développement de cette branche réside-rait dans la réorganisation du marché.

M.B.

Assurances des risques transports maritime et aérien

Des primes en baisse

L’année 2012 a été marquée par un recul des primes d’assurances des risques transports maritime et aérien. La valeur de ces primes a baissé de 6,04 milliards de DA en 2010 à 5,2 milliards de DA en 2012, a déclaré Abdallah Bensaidi, directeur des assurances transport à la CCR, lors du séminaire sur l’assurance des risques transports

maritime et aérien, organisé par cette compagnie. Cette baisse est due, explique ce responsable, à une baisse de la police des branches aviation et de faculté maritime (marchandises). Le chiffre d’affaires de la branche aviation, généré essentiellement par les primes d’assurances d’Air Algérie et de Tas-sili Airlines, a baissé à 1,57 milliard de DA en 2012, contre 2,35 milliards de DA en 2010.Quant à la branche faculté maritime, malgré une augmentation en volume et en valeur des importations de marchandises par l’Algérie, son chiffre d’affaires a régressé à 2,73 milliards de DA en 2012, contre 2,92 milliards de DA en 2010. La branche transports du marché mondiale des assurances représente un chiffre d’affaires de 44 milliards de dollars en 2012, généré à 86% par les assurances maritimes (38 milliards de dollars), les 14% restants sont réalisés par l’assurance aviation (6 milliards de DA). L’Europe occupe la première place sur ce marché, l’Afrique arrive loin derrière avec moins de 5% de parts de marché. L’Algérie est classé 3ème en Afrique avec un chiffre d’affaires de 5,2 milliards de DA (77% pour le transport maritime et 23% pour l’aviation) en 2012.

Evénement

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Evénement - Zoom produit

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L’Assurance temporaire de décès (ATD) «MOUKTARIDH» est une assurance limitée à la durée du

crédit. Elle garantit le remboursement à tout organisme préteur, tels que les banques, établissements de leasing et tout employeur dans le cadre des prêts sociaux et ce, du capital restant dû en cas de décès de l’emprunteur interve-nant avant l’âge de 70 ans. Elle est com-plétée par la garantie de remboursement du capital restant en cas d’incapacité et d’invalidité permanente totale suite à une maladie ou à un accident survenant avant l’âge de 60 ans. C’est une assurance est destinée aussi bien aux particuliers qu’aux chefs ou gérants d’entreprises. Elle peut égale-ment couvrir les crédits bancaires sur deux (02) têtes ou plus, dans le cas de présence d’un ou de plusieurs cogé-rants.Les couvertures sont conçues dans cette branche dans une optique de cou-verture, non pas de la solvabilité du débi-teur, mais du décès de l’emprunteur pour préserver le bien au profit de la famille du débiteur décédé ou frappé d’invalidité absolue et définitive ou au profit de l’en-treprise. Le produit MOUKTARIDH se décline en deux formules adaptées à chaque type de crédit. Dans la 1ère formule, couvrant les crédits à capital constant, MOUKTA-RIDH couvre les crédits à court terme, tels que les crédits d’exploitation. Il s’adresse globalement à la clientèle de professionnels, chefs d’entreprises ou d’artisans. Dans la 2ème formule, cou-vrant les crédits à capital décroissant, MOUKTARIDH couvre les crédits à moyen et long terme, tels que les crédits immobiliers ou d’investissement pour la

clientèle de professionnels.Pour la souscription du produit MOUKTA-RIDH, notre clientèle peut s’adresser soit aux guichets de nos banques parte-naires, soit aux agences de la CAAR ou à nos propres agences. En effet, le pro-duit d’assurance emprunteur MOUKTA-RIDH est disponible actuellement au ni-veau des guichets du CPA et, dans les jours à venir, auprès des guichets de la BNA et d’ABC Bank. Le produit peut également être souscrit, soit au niveau des 87 agences de la CAAR, soit au ni-veau des nouvelles agences CAARAMA Assurance, lorsque l’agence de la banque partenaire domiciliataire du cré-dit n’est pas dotée d’un agent souscrip-teur.Pour tous les clients désirant obtenir une couverture d’assurance à l’occasion de l’octroi d’un crédit bancaire par une banque n’ayant pas de convention de distribution avec CAARAMA Assurance, celle-ci met à leur disposition son propre réseau ainsi que celui de la CAAR. CAARAMA Assurance confirme ainsi sa présence sur tout le territoire national au moyen de ses propres agences et à tra-

vers le réseau dense et diversifié de ses partenaires.Avec MOUKTARIDH, la banque évite de recourir à la saisie du bien objet du crédit dans le cas de non-remboursement dû à un décès ou à une invalidité. Ce faisant, la banque soigne son image et adopte une attitude plus humaine. Par ailleurs, MOUKTARIDH constitue pour la banque une source supplémentaire de revenu, contribuant à la rentabilité des agences bancaires. Enfin MOUKTARIDH consti-tue une opportunité de diversification et d’intégration des offres de produits et services présentés par la banque, pour laquelle il constitue un levier supplémen-taire de fidélisation de la clientèle.Pour le client emprunteur, MOUKTA-RIDH dont la souscription et le mode de paiement sont simplifiés, apporte la tran-quillité d’esprit et la préservation du bien ou du projet financé. Il permet, avec une forte accessibilité découlant de la pré-sence de produits de CAARAMA Assu-rance au niveau des guichets bancaires, la couverture de la dette contractée moyennant une prime raisonnable, voire même attractive.

LES SOLUTIONS D’ASSURANCES EMPRUNTEURS « MOUKTARIDH »

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Evénement

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Au cours de sa rencontre avec la presse, le PDG de la compagnie, M. NAOURI Mokhtar, accompagné de

ses principaux collaborateurs, a expliqué que la nouvelle offre de CAARAMA Assu-rance sera aussi variée qu’adaptée aux dif-férents besoins de ses clients potentiels, dans l’objectif de les satisfaire et de ré-pondre à leurs besoins spécifiques. Déjà leader du marché national des assu-rances de personnes, avec un chiffre d’af-faires avoisinant les 1,7 milliards de dinars (prévision de clôture 2014), CAARAMA As-surance prévoit d’améliorer davantage ses résultats en 2015. Elle table sur un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de DA, assorti d’une hausse de sa part de marché, qui enregistre une croissance annuelle de 15%. M. NAOURI a indiqué que le chiffre d’af-faires réalisé en 2012 est de 1,799 milliard de dinars, s’emparant de 26,5% des parts de son segment de marché. En 2013, le chiffre d’affaires de l’entreprise a atteint 1,929 milliard de dinars. Assureur de plusieurs sociétés publiques et privées, elle leur offre une panoplie de pro-duits notamment pour la couverture de leurs employés permanents en cas de dé-cès ou invalidité et de leur complémentaire santé. Dans cette branche appelée «pré-

voyance collective ou assurance groupe», avec son produit phare «Djemaatna», des-tiné à la protection des salariés et de leurs familles, elle réalise un chiffre d’affaires de plus de 1,2 milliards de DA et couvre plus de 100 000 familles. Plusieurs améliorations ont été introduites pour développer cette branche, notamment pour y introduire la garantie «maladies re-doutées» qui permet à l’assuré de recevoir, de son vivant, un paiement partiel et par anticipation du capital prévu au contrat. Une application informatique a été dévelop-pée également pour accélérer le règlement des prestations tandis que, des actions sont menées pour permettre la délivrance de prises en charge auprès des presta-taires de santé (pharmaciens, cliniques, etc.). CAARAMA Assurance est également l’as-sureur facilitateur de l’obtention de crédit auprès de plusieurs banques partenaires, à savoir CPA, BNA et ABC Bank. Avec le pro-duit «Mouktaridh», elle couvre le rembour-sement du crédit auprès de la banque en cas de décès ou d’invalidité de l’assuré débiteur. C’est une couverture qui permet à la famille de ne pas perdre l’investissement réalisé par le chef de famille en cas de dis-parition prématurée, avant remboursement intégral de sa dette bancaire.

Dans cette branche, la compagnie réalise un chiffre d’affaires de plus de 400 millions de dinars et couvre près de 20 000 déten-teurs de crédit. L’assureur vie le plus dynamique sur le marché propose, aussi, des produits pour la couverture des personnes se déplaçant à l’étranger. Avec sa gamme «moussafer» dédiée à l’assistance voyage à l’étranger et fournissant une couverture sur mesure aux différents types de voyages et de voya-geurs (court séjour, long séjour, étudiant à l’étranger, VIP, Hadj et Omra), elle délivre non seulement une couverture d’assurance décès accidentel survenant en cours de voyage, mais également des prestations d’assistance d’ordre médical (en cas d’ac-cidents ou de maladie survenus en cours de voyage à l’étranger, à l’exclusion de toutes maladies préexistantes).L’offre comprend aussi une assistance d’ordre juridique (en cas de poursuites judi-ciaires à l’étranger), d’ordre pécuniaire (en cas de pertes de documents de voyage, etc.). Au titre de cette branche, le chiffre d’affaires réalisé est le plus important du marché avec un montant avoisinant les 500 millions de dinars couvrant plus de 500 000 voyageurs par an.

K.S.

Par Karima Seddak

Elle est leader du marché des assurances de personnesCAARAMA lance de nouveaux produitsen 2015 CAARAMA Assurance, filiale assurances de personnes de la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR), a tenu une conférence de presse sur «l’innovation produits et la modernisation de la gestion pour une meilleure satisfaction de la clientèle», le 18 novembre 2014 à l’hôtel El Djazair-Alger, pour annoncer le lancement de nouveaux produits en 2015.

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38 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

Revue de L’ASSURANCE :Vous allez lancer de nouveaux produits dans le domaine de la bancassurance. Pou-vez-vous nous en donner un aperçu ? M. Naouri Mokhtar : Dans le domaine de la bancassurance, nous préparons le produit « Methenni » de prévoyance indi-viduelle et nous pensons qu’il pourra être commercialisé principalement par les banques partenaires. Nous avons choisi de proposer ce nouveau produit via la

banque car la spontanéité dans la branche des assurances de personnes n’est pas aussi évidente. Donc, il y a tou-jours un besoin que peut susciter notam-ment la banque. A l’occasion de l’ouver-ture d’un compte bancaire, nous pensons que la banque peut facilement proposer ce produit en l’incluant dans son offre bancaire. Lorsqu’un client ouvre un compte, elle lui proposera de souscrire cette assurance, en inclusion. C’est ce que nous envisageons de faire, en 2015, avec nos banques partenaires, à savoir le CPA, la BNA et ABC Bank. Nous comp-tons sur elles pour commercialiser ce produit. Et concernant l’assurance santé ?Notre offre en assurance santé complé-mentaire est aujourd’hui dédiée aux seuls salariés dans le cadre du produit «Djemaatna», c’est-à-dire selon la for-mule Groupe. Nous ne pensons pas pro-poser ce type de produit dans l’immédiat aux particuliers car, pour élaborer une offre destinée aux individus dans le do-maine de la santé, nous devons préala-blement régler des problèmes relatifs, notamment, à la carte du tiers payant et au système d’information. Nous pourrons le lancer une fois que nous atteindrons un niveau de modernisation et de

maîtrise des processus de gestion de l’assurance santé et lorsqu’on aura sur-tout créé l’organisme TPA (Third Party Administrator), outil qui permet d’optimi-ser la gestion des prestations médicales par des accords de partenariat avec des prestataires de santé. Cet organisme, public ou privé, sera chargé de contrôler et de vérifier notamment le respect des protocoles de soins admis en plus de la vérification des factures, etc. En atten-dant, et pour améliorer son offre de santé dans le produit «Djemaatna», CAARA-MA assurance a lancé une action de sé-lection de partenaires tels que des cli-niques privés, des centres de radiologie et laboratoires et ce, pour conclure des conventions avec eux. Cela constituera une première application du tiers payant. Nous avons élaboré une liste de ces structures dans les grandes wilayas où nous comptons nos principaux clients. Parallèlement, et pour le remboursement rapide de toutes des dépenses opérées dans les établissements non convention-nées, nous avons commencé à créer des centres de gestion et de contrôle régio-naux afin de gérer les prestations au pro-fit de notre clientèle. Nous voulons pas-ser d’un système de remboursement de soins de santé à un système de prise en charge des soins.

M. NAOURI Mokhtar, PDG de CAARAMA Assurance

« Passer du remboursement de soins de santé à la prise en charge des soins»

Entretien réalisé par Karima Seddak

CAARAMA Assurance lancera, en 2015, une panoplie de nouveaux produits pour diversifier son portefeuille clients et augmenter, par la même, ses parts de marché. Le PDG de la compagnie, M. NAOURI Mokhtar, détaille, dans cet entretien express, les nouveautés qui devraient permettre à la société, filiale à 100% de la CAAR, de se développer et d’atteindre son objectif de réaliser un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de dinars, en 2015.

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Evénement

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Nous nous attelons à mettre en place un premier système pour améliorer nos prestations, en attendant le lancement de notre système de tiers payant intégral. Quels sont vos projets en termes d’extension du réseau de distribu-tion?Avant la fin de l’année en cours, nous al-lons ouvrir quatre nouvelles agences, dont la première a déjà été ouverte à Ben Aknoun (Alger). Elle sera suivie de celles

de Rouiba (Alger), Oran et Bordj Bou Ar-reridj. A partir de 2015, nous allons ouvrir d’autres nouvelles agences. Nous allons également ouvrir des centres régionaux destinés aux grandes entreprises et des centres de gestion des prestations médi-cales. Un premier centre est déjà créé à Alger, depuis six mois tandis que, d’autres seront ouverts, avant la fin 2014, à Hassi Messaoud, Annaba et Sétif. Ces centres domicilieront notamment les courtiers et seront chargés, entre autres,

de la gestion des ristournes. Nos clients qui ont souscrit une assurance voyage et qui n’ont pas obtenu leur visa seront rem-boursés plus rapidement. Nous allons décentraliser les sinistres et prestations au niveau de ces centres qui sont char-gés aussi du contrôle technique et finan-cier de nos propres agences ainsi que de celles des distributeurs de nos produits.

K.S.

Un grand évènement pour CAARAMA Assurance qui a inauguré, le 26 novembre 2014 à Alger, sa première agence commerciale. CAARAMA Assurance a tenu à associer la presse nationale à cet évènement, marqué par la pré-sence de M. KASSALI Brahim-Djamel, PDG de la CAAR, la société mère, qu’on voit sur la photo à côté de M.

Naouri Mokhtar, PDG de CAARAMA Assurance, entourés des principaux cadres dirigeants de cette jeune société d’assu-rances de personnes.

CAARAMA Assurance inaugure sa 1ère agence commerciale à Alger

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Evénement

Le Directeur général de SALAMA Assurances, Assurances, M. Had-jou Abdelhakim a animé une confé-

rence de presse le 16 décembre pour rendre publics quelques agrégats écono-miques de la compagnie mais aussi des innovations opérées. M. Hadjou a annoncé que SALAMA As-surances a réalisé un chiffre d’affaires de 4,6 milliards DA à la fin de l’année 2014 en prévision de clôture, soit une part de marché estimée à 4%, ce qui fait d’elle la «deuxième société privée sur le marché» alors que les compagnies du secteur pu-blic sont toujours aux premières loges.

72% pour l’assurance automobileLa part de l’assurance automobile dans le chiffre d’affaires de SALAMA Assu-rances est de 72%, selon son DG qui in-siste aussi sur le règlement des sinistres afin que le citoyen soit indemnisé rapide-ment. C’est l’un des objectifs de l’entre-prise qui a reçu des plaintes de citoyens dans ce cadre, ce qui pousse le confé-

rencier à demander au client de bien constituer son dossier d’assurance et sa demande d’indemnisation. Globalement, la compagnie recense 500 000 polices d’assurances en véhi-cules, transport et autres souscrites, ce qui correspond aux prévisions avec l’ob-jectif de parvenir à un millions de clients dans le moyen terme.L’assurance automobile est d’ailleurs uti-lisée comme vitrine de la confiance entre le citoyen et la compagnie pour attirer le client vers d’autres protections que celle liée à l’automobile. Or, le client est tou-jours soucieux du coût de la prime d’as-surance, ce à quoi le DG répond que ce coût est proportionnel aux protections demandées.

Les assurances agricoles en projetInterrogé sur la place des risques agri-coles dans le portefeuille de la compa-

gnie, M. Hadjou a indiqué que cette acti-vité est très spécialisée. « On ne veut pas se lancer dans les assurances qu’on ne maîtrise pas car les experts en assu-rance agricole comme les vétérinaires et les ingénieurs agronomes doivent être présents», dit-il. «En 2015, on va créer un projet d’assurance agricole avec une structuration d’une direction spécialisée qui va créer un réseau national», a ajouté le conférencier.Mais le chiffre d’affaires n’est pas la seule préoccupation de la compagnie qui veut poursuivre la mise en place de son sys-tème de gouvernance.

Souscription et suivi des contrats à distanceLe futur portail web de SALAMA Assu-rances permettra de remplir un devis en ligne et de suivre à distance le contrat souscrit. Le tout pour éviter aux clients de se déplacer au guichet. La même pro-cédure sera permise à travers un centre d’appel pour recevoir les requêtes des clients et les traiter.D’autres innovations vont suivre avec le paiement à distance grâce à l’améliora-tion attendue et prévue par le gouverne-ment qui a fait des efforts en termes de moyens de communication, selon M. Hadjou qui cite aussi les changements dans le cadre législatif.

A.M.

Par Ali Mebarki

SALAMA Assurances fait son bilan :

Un chiffre d’affaires de 4,6 milliards DAen 2014«Les détails de votre assurance à portée de main» est le nouveau slogan sur lequel va se baser SALAMA Assurances pour se rapprocher davantage de ses clients.

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M. Hadjou Abdelhakim, DG de SALAMA Assurances Algérie

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Evénement

Dans l’objectif de développer de nouveaux produits et s’investir auprès de ses clients en matière

de prévention des risques de la vie cou-rante, la société d’assurances de per-sonnes, AMANA a organisé, le 16 dé-cembre à Alger, un séminaire portant sur «la prévention des accidents de la vie courante», avec le concours de la Macif et l’association française Calyxis (centre de ressources dédié à la prévention des risques liés à la personne à destination du grand public, des industriels et des instances gouvernementales). Dans son allocution d’ouverture, le Direc-teur Général d’AMANA, M. Pierre Olivier Adrey a insisté sur «le rôle d’un assureur qui doit être celui d’assureur-préven-teur». «Nous voulons proposer une dé-marche anticipative des risques, comme nous voulons expliquer aux assurés quels sont les risques qu’ils peuvent en-courir», a-t-il avancé, poursuivant que sa société propose des solutions qui peuvent permettre aux familles de dimi-nuer les risques. Selon le Pôle français d’expertise du risque CALYXIS, un accident de la vie courante (AcVC) est défini comme un traumatisme non intentionnel qui n’est ni un accident de la circulation, ni un acci-dent du travail. Les AcVC regroupent les accidents scolaires (incluant les acci-dents survenant lors du trajet, durant les heures d’éducation physique et dans les locaux scolaires), les accidents domes-tiques (se produisant à la maison ou

dans ses abords immédiats : jardin, cour, garage et autres dépendances), les acci-dents de sport, les accidents de vacances et de loisirs et enfin les accidents surve-nant à l’extérieur (dans un magasin, sur un trottoir, à proximité du domicile, etc.).L’organisation mondiale de la Santé (OMS) qualifie les AcVc de «grave pro-blème de santé publique», car ils sont à l’origine du décès de 950 000 enfants et adolescents de moins de 18 ans, chaque année dans le monde.

500 000 accidents domestiques par an En Algérie, 500 000 accidents domes-tiques graves sont enregistrés annuelle-ment a relevé Dr Youcef Laid, de l’Institut national de santé publique (INSP), parmi lesquels 18% nécessitent une hospitali-sation et causent un handicap dans 2 à 4% des cas. Les causes les plus fré-quentes de ces accidents sont les chutes

avec 44,18% de cas, suivies par les bles-sures (24,75%) et les brûlures (10,54%), selon une enquête réalisée, entre 2010 et 2013, par le ministère de la Santé.

Les compagnies d’assurance appelées à s’impliquerSelon le colonel Farouk Achour de la Protection civile la négligence, la simple imprudence sont à l’origine d’un grand nombre de sinistres, a-t-il averti. Il a appelé, à cet effet, les collectivités locales et les compagnies d’assurance à s’impliquer dans les campagnes de sen-sibilisation et de prévention. Lors de ce séminaire, il a été recomman-dé d’agir sur l’avant et l’après-sinistre, de renforcer le rôle des assureurs-préven-teurs, De son coté AMANA envisage de créer un espace de concertation et de fédérer autour d’une action commune les différents intervenants qui œuvrent dans la prévention et la sensibilisation sur les risques quotidiens.

K.S.

Par Karima Seddak

Elle a organisé un séminaire sur la prévention des accidents de la vie courante

AMANA se positionne comme assureur-préventeur Après une année de création, la société d’assurance, de prévoyance et de santé AMANA veut se positionner comme un assureur qui prend soin de ses clients, afin de les mettre en confiance, et de leur offrir des produits qui répondent à leurs besoins.

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M. Pierre Olivier Adrey, DG d’AMANA

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Evénement

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«La valorisation des produits locaux», «les obstacles à l’export» et «la garantie des opérations d’exportation» ont été au centre des débats de ces rencontres de la CAGEX, qui ont vu la participation des représentants de plusieurs institutions qui jouent un rôle dans l’accompagne-ment des exportateurs, à savoir (ALGEX, Banques, Douanes, Impôts, CCI) et de l’Association Nationale des Exportateurs (ANEXAL).Ce travail de proximité vise à convaincre les opérateurs économiques de la néces-sité de bien gérer les risques à l’exporta-tion, en les incitant à souscrire à l’offre de la CAGEX, qui a réussi à développer, au fil du temps, une expertise dans la connaissance des risques sur les ache-teurs et pays étrangers et qui lui permet de prévenir les risques d’impayés.A ce titre, la CAGEX est partenaire de réseaux d’information à travers le monde, tant en ce qui concerne les risques de nature politique que les risques de nature purement commerciale telle que l’insol-vabilité des acheteurs étrangers, par suite de tensions de trésorerie, de cessa-tion de payement, ou carrément de fail-lite.Le recours à l’Assurance-crédit permet de conférer aux exportateurs la sécurité nécessaire leur permettant d’investir des marchés de plus en plus risqués tels que

les marchés africains asiatiques. Elle leur permet, également, de bénéficier des financements bancaires nécessaires à leurs activités, tant en amont (pre-ship-ment ou avant embarquement) qu’en aval (post-shipment ou après embarque-ment). Sur un ensemble de 255 exportateurs algériens, hors hydrocarbures, chiffre ar-rêté à fin août 2014, une centaine a souscrit à l’offre de l’assurance-crédit à l’exportation de la CAGEX.Les engagements de la CAGEX, selon les estimations en substance de cette société, suivent la courbe des exporta-tions hors hydrocarbures, à l’exclusion des produits dérivés du pétrole ou du gaz, soit une assiette d’intervention de l’ordre de 500 Millions de Dollars US, sur laquelle 200 Millions de Dollars US sont garantis par l’Assurance Crédit à l’Expor-tation. Ainsi, « le développement des ac-

tivités de la CAGEX est intimement lié au développement des exportations hors hydrocarbures ou plus exactement à la diversification de l’économie algérienne par l’investissement accru dans les in-dustries diverses, les services, l’agricul-ture et l’agroalimentaire», est-il précisé à ce propos.Il est à rappeler qu’en termes de chiffres, les exportations algériennes hors hydro-carbures demeurent stables, avec des réalisations annuelles se situant aux alentours de deux (02) milliards de Dol-lars US, soit 2% des exportations glo-bales. Les exportations hors hydrocar-bures sont dominées par les produits dérivés du pétrole ou du gaz et les pro-duits miniers, qui représentent à eux seuls les 75% des deux (02) Milliards de Dollars US enregistrés.

N.A.L.

Par Nadia Ait Larbi

La Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX) multiplie les sorties sur le terrain« Ancrer la CAGEX dans l’activité Export hors hydrocarbures »La Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX) a organisé une série de rencontres régionales avec les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de Sétif (25 septembre), Mila et Jijel (30 octobre), Tlemcen (4 décembre), Annaba et de toutes les CCI de l’Est (18 décembre), pour présenter aux opérateurs économiques «les institutions d’appui et les dispositifs de soutien et de promotion des exportations hors hydrocarbures».

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Evénement

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Evénement

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Ces journées d’entreprises ont re-groupé plusieurs cadres de la compagnie GAM assurances, des

responsables et des chefs d’entreprises, des partenaires et des cadres de divers secteurs, des invités et aussi un grand nombre de journalistes afin de discuter sur la gestion des risques d’entreprises, les divers solutions d’assurances ainsi que les différentes formules proposés par la GAM Assurances, qui poursuit, ainsi, son engagement aux côtés des entreprises, notamment des PME, pour les sensibiliser sur l’importance tant de la prévention que de la gestion des risques.En effet, l’activité économique en Algérie, comme partout ailleurs dans le monde, génère des risques qui sont susceptibles de mettre en péril l’entreprise, son fonc-tionnement, sa rentabilité, son dévelop-pement ou sa pérennité. Un des rôles, justement, du chef d’entreprise est d’identifier ces risques, d’évaluer leurs conséquences ainsi que leur gravité et de mettre en œuvre des actions visant à les maîtriser au mieux possible.

C’est, en substance, le message que la GAM Assurances voulait faire passer lors de ces journées aux participants, en ma-jorité des chefs d’entreprise, invités à s’exprimer et de donner leurs points de vue sur les difficultés que rencontrent l’assuré et leurs attentes en termes de produits et de services. Les cadres de GAM Assurances ont répondu à toutes les interrogations des présents et ont affi-

ché l’entière disponibilité de la compa-gnie à entamer un dialogue basé sur la franchise pour des contrats de confiance.Emboîtant le pas au DG de la GAM Assu-rances, M. Ahmed Hadj Mahammed, les cadres de la compagnie, en l’occurrence MM. Rachid Hafed et El Hadi Masmoudi, se sont succédé pour animer des confé-rences portant sur le «Risk Management et l’assurance des risques d’entreprises et des PME», les « assurances facultés maritimes», les «pertes d’exploitation après incendie et/ou bris de machines», les «conditions d’assurance et les tarifs préférentiels de la GAM Assurances». Ces journées ont été clôturées par la pré-sentation de l’offre privilège pour les ad-hérents des CCI et de la signature des conventions de partenariat entre les CCI et la GAM Assurances.

M.B.

Assurances et gestion des risques La GAM Assurances sensibiliseles chefs d’entreprise

Par Massi Badis

La GAM Assurances, en collaboration avec les Chambres de Commerce et d’Industrie de l’Oranie, de Mostaganem et de Tlemcen, a organisé trois journée de sensibilisation sur les assurances et la gestion des risques d’entreprises, durant le 4ème trimestre 2014.

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Evénement

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Focus : Les assurances commerciales

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Les commerçants l’ont vérifié à leurs dépens ces dernières années. Les grandes inondations de Bab El

Oued en 2001 et le tremblement de terre de Boumerdès sont venu rappeler com-bien leur situation est fragile face à ces menaces. Plus récemment encore on peut citer les inondations qui se déclarent dans de nombreuses wilayas du pays qui emportent vie et commerce. D’où l’utilité de disposer d’une assurance commerce

permettant de couvrir les conséquences financières des éventuels dommages causés.Mais les commerçants dans leur majorité ne s’assurent pas. Ils ne prennent pas conscience de l’utilité, voire de l’avan-tage d’avoir une police d’assurance. Les assurances «ne les intéressent pas, parce qu’ils pensent que c’est plutôt une perte d’argent», concède Souilah Salah, Secrétaire général de l’Union générale

des commerçants et artisans Algériens-UGCAA (lire entretien).

Les commerçants perdent de l’argentMais l’argent, ils le perdent autrement. Lorsque justement ils ne contractent pas de police d’assurance.

Par Malik Moudir

Des assurances commerciales très peu développéesDe nouveaux efforts se font jour pour mieux exploiter le potentiel marchéLes commerçants sont exposés, dans le cadre de l’exercice de leur profession, à de nombreux risques qui peuvent mettre en péril leurs biens, leurs vies et celle des autres. Dégâts des eaux, tremblement de terre, incendies, vols, mise en danger de la vie d’autrui (clients).., sont autant de dangers qui les guettent en permanence.

Focus : Les assurances commerciales

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Focus : Les assurances commerciales

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Durant l’été 2012, au plus fort de la cani-cule qui sévissait dans toutes les régions du pays poussant à bout les capacités de production d’électricité de la Société na-tionale Sonelgaz, les commerçants ont enregistré des pertes, en raison des cou-pures et des opérations de délestage, estimées à 200 milliards de centimes en quelques jours.Selon les commerçants, représentés par l’UGCAA, Sonelgaz était responsable des pertes subies et étaient, donc, dans leur droit de demander des dédommage-ments à la compagnie nationale d’électri-cité. En pratique, la plupart des commer-çants renoncent à la demande d’indemnisation, car, ils ne sont pas cou-verts par une police d’assurance. Les faits sont là, têtus. Mais les commer-çants continuent de percevoir l’assu-rance comme de la parafiscalité comme le rappelle, à juste titre, Omar Akchiche conseiller auprès du PDG de la SAA : «Au lieu de nous faire confiance et de nous traiter comme des opérateurs éco-nomiques comme eux qui veulent leur vendre la protection et la sécurité, ils nous voient comme une annexe des ser-vices fiscaux».Sur un total de 1,6 million de commer-çants, seulement 100.000 d’entre eux souscrivent à une assurance. «Comparé à nos voisins les marocains et tunisiens, le taux de commerçants qui assurent leurs activités en Algérie est très faible», soutient le courtier d’assurances Ched-dadi Toufik de Annaba.

Dans différents pays européens, la majo-rité des commerçants souscrit aux assu-rances car la culture des assurances est ancrée dans la mentalité de la popula-tion. En France par exemple, selon la fé-dération française des sociétés d’assu-rance, le volume des cotisations émises au titre des contrats multirisques arti-sans, commerçants et prestataires de services (MACPS), s’établit à 1,6 milliard d’euros. La branche enregistre une hausse de son chiffre d’affaires pour la 9e année consécutive (+ 1,3 %). La coti-sation moyenne des contrats MACPS étant relativement stable depuis plu-sieurs années, la croissance des cotisa-tions résulte principalement de l’augmen-tation du nombre de contrats.

Les raisons d’une désaffectionAlors pourquoi cette bouderie pour les assurances en Algérie qui a adopté une économie libérale, depuis une vingtaine d’année ?Commençons par les concernés eux-mêmes. Les commerçants qui ont accep-té d’aborder le sujet expliquent leur manque d’intérêt pour les assurances par «méconnaissance des produits pro-posés par les compagnies» pour prendre en charge les risques induits par leurs activités, que par une volonté de «dissi-muler leur chiffre d’affaires de crainte de voir leurs données chiffrées tomber entre les mains des agents du fisc». D’autres avancent l’argument de la complexité et la cherté des polices d‘assurances.Les assureurs, eux, l’expliquent par l’ab-sence d’une culture d’assurance chez les commerçants sans pour autant s’ab-soudre de tout reproche. Ils recon-naissent volontiers avoir négligé ce seg-ments important du marché au profit de la branche automobile qui a accapare 70 % des parts de marché du secteur des assurances. Les compagnies d’assu-rance «ne sont pas assez offensives» sur ce segment important du marché, note la Directrice Réseaux et Action Commerciale à la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR),

Amel Bakir qui estime que les assureurs doivent renforcer leur communication en direction des commerçants.

De nouveaux efforts Désormais, des offres adaptées sont sur le marché et plusieurs assureurs com-mencent à vulgariser leur «multirisque» en s’appuyant sur l’UGCCA. Des conven-tions ont été paraphées avec au moins deux assureurs : CAAR et SAA. L’assu-reur privé, Alliance Assurances est en phase de discussion avec le représen-tant des commerçants pour la conclusion d’une convention qui lui permettra de promouvoir son nouveau « pack » desti-né aux commerçants. En vertu de ses conventions, les commerçants adhérents à l’UGCAA vont bénéficier non seule-ment de formules adaptés à toutes les activités commerciales mais aussi de ré-duction allant jusqu’à 50 % des tarifs pra-tiqués.Des membres de l’exécutif de l’UGCAA, appuyés par des assureurs, sillonnent le pays allant à la rencontre des commer-çants adhérents pour leur présenter les nouvelles formules d’assurances qui leur sont dédiées et les convaincre d’y sous-crire. Cette campagne de sensibilisation a été lancée avec l’ambition d’atteindre un taux de pénétration de 50% de l’acti-vité commerciale par les assurances. Une aubaine pour les assureurs qui se tournent désormais vers ce segment pro-metteur du marché, longtemps délaissé. Pour faire décoller véritablement le mar-ché, il faut actionner le réseau de ban-cassurance, de par l’importance du ré-seau bancaire qui est en contact direct et permanent avec les commerçants. Mais malheureusement, le produit multirisque commercial et artisanal n’est pas admis à la bancassurance, par souci réglemen-taire. D’où la nécessité de le déverrouil-ler. Les assureurs ont porté cette reven-dication à l’oreille du Conseil national des assurances (CNA) dont le président n’est autre que le ministre des Finances. Ils Espèrent que cela va aboutir à débloquer la situation.

M.M.

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Focus : Les assurances commerciales

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Revue de L’ASSURANCE : M. Souilah, vous avez organisé une série de ren-contres régionales avec vos adhé-rents autour du thème des assu-rances, quels étaient vos messages ?M. Souilah Salah : Effectivement, nous avons tenu 3 rencontres régionales avec nos adhérents et en présence des repré-sentants de la Société algérienne des assurances (SAA). La première ren-contre a eu lieu le 27 octobre dernier, à Sétif, et elle a réuni 17 wilayas de l’est du

pays. La deuxième, nous l’avons organi-sé, à Blida, le 17 novembre au profit de nos adhérents des wilayas du centre. Et, enfin, la troisième, nous l’avons organisé le 24 novembre, à Oran, avec nos repré-sentants des wilayas de l’ouest du pays. Nous comptons aller, également, à la rencontre de nos adhérents des wilayas du sud. Nos regroupements étaient des-tinés à encourager nos adhérents à as-surer leurs commerces, en leur expli-quant tout l’intérêt qu’ils ont à souscrire un contrat d’assurance qui leur donne la possibilité de se faire indemniser dans le cas où leur commerce viendrait à subir un dommage par suite, par exemple, d’un incendie, d’un vol ou d’une inonda-tion. A chacune de nos rencontres, nous avons invité les directeurs centraux et régionaux de la SAA, qui étaient pré-sents avec nous, à intervenir pour pré-senter les contrats d’assurances qu’ils proposent et leurs avantages.

La SAA est votre partenaire?Oui, la SAA est notre partenaire depuis 1999. A la faveur d’une convention, si-gnée la même année, les commerçants affiliés à l’UGCAA bénéficient d’une re-mise pour l’assurance automobile. La convention signée avec la SAA porte sur plusieurs risques, mais nos commer-

çants ne souscrivent que l’assurance automobile parce qu’elle est obligatoire. Et encore, s’il n’y avait pas le contrôle de la police et de la gendarmerie, au niveau des barrages, ils ne l’auraient pas fait. Les autres assurances ne les intéressent pas, parce qu’ils pensent que c’est plutôt une perte d’argent. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de lancer cette campagne de sensibilisation. Nous voulons inculquer à nos commerçants cette culture d’assurance, d’autant que cela va dans leur intérêt.

La Convention signée avec la SAA prévoit-elle d’autres réductions sur d’autres produits que l’automobile ?Bien évidemment. Nos adhérents ont droit à des réductions de 25% sur l’assu-rance multirisques de leur commerce et 25% sur celle de leur habitation. En tout, c’est 50% de réduction. Ajouté à cela, les remises sur l’assurance automobile. Ces réductions constituent une somme d’argent assez importante. Nous nous sommes dits que du moment que le com-merçant qui souscrit à l’assurance auto-mobile et qui économise la moitié du coût de l’assurance, au lieu de mettre cet argent dans sa poche, il serait plus judi-cieux de l’orienter vers les deux autres produits.

M. SOUILAH Salah, Secrétaire général de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA)

« Nous encourageons vivement nos adhérents à assurer leurs commerces »

Entretien réalisé par Nadia Ait Larbi

Sur un total de 1,6 million de commerçants, seulement 100.000 souscrivent à une assurance, soit à peine 2 à 5% de l’activité. Une situation qui préoccupe l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui a lancé une campagne de sensibilisation, en direction de ses adhérents, pour les inciter à assurer leurs biens et activités, avec l’ambition d’atteindre un taux de pénétration de 50% de l’activité commerciale par les assurances.

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Focus : Les assurances commerciales

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C’est dans son intérêt. Il est gagnant à 100%. Si nous faisons ce travail, c’est, aussi, parce que nous recevons de nom-breuses plaintes de commerçants suite à des cas de vols mais, aussi, d’incendies. Ils nous demandent de les aider à avoir des indemnisations. Nous faisons de notre mieux mais, ce n’est pas évident. Ils n’ouvrent pas droit à l’indemnisation, du moment qu’ils ne sont pas assurés contre le vol ou l’incendie.

C’est ce qui s’est passé, notamment, suite aux inondations de Bab El Oued…Oui, entre autres. Et pensez-vous que les gens ont été totalement indemnisés suite à ces inondations? Non. Très peu de commerçants ont été indemnisés. Et même ceux qui l’ont été, c’était suite à un parcours du combattant. En plus, il s’agit d’une catastrophe naturelle. D’ailleurs, depuis ce triste évènement, il y a eu l’obligation de souscrire une assurance contre les effets des catastrophes natu-relles (Cat-Nat), mais ce n’est pas du tout la même chose avec le vol et l’incendie. C’est pour cela, que nous insistons au-près de nos commerçants pour assurer leurs magasins et leurs habitations contre le vol et l’incendie.

Pensez-vous qu’à travers cette cam-pagne vous réussirez à convaincre un grand nombre de commerçants de l’utilité de s’assurer?Notre ambition est d’atteindre un taux de couverture en assurance de 50% de l’ac-tivité commerciale. A travers nos sorties sur le terrain, nous avons constaté qu’il y a une certaine réceptivité de la part des concernés. Nous avons espoir de réussir cette campagne. Nous insistons surtout pour l’assurance du magasin. Si demain, un vol ou un incendie se produit, le com-merçant qui en sera victime ne perdra pas grand-chose du moment qu’il aura droit à un remboursement. Nous avons espoir de réussir cette campagne grâce à la contribution de nos partenaires assu-reurs, mais aussi des médias qui jouent un rôle important en matière d’informa-tion.

Votre partenariat se limite-t-il à la SAA?Non, pas seulement avec la SAA. Nous travaillons également avec la Compagnie algérienne d’assurance et de réassu-rance (CAAR), avec laquelle nous avons signé une convention qui prévoit les mêmes avantages et sur les mêmes pro-duits. Soit des réductions sur l’assurance automobile et tant sur l’assurance du magasin que celle de l’habitation.

Cela ne dérangerait pas la SAA qui verrait, là, un concurrent... ?Peut-être que la SAA en verrait un concurrent, mais c’est toujours un plus pour nous. C’est une manière d’inciter les deux compagnies à offrir de meilleures prestations de service et de meilleurs produits. Ceci dit, nous sommes en grande partie assurés par la SAA. Ce sont environ 75% de nos commerçants qui sont assurés à la SAA et les 25% res-tants à la CAAR. Présentement, nous tra-vaillons donc beaucoup plus avec la SAA.

Est-ce que vous envisagez de vous adresser à d’autres compagnies?

Non, pour le moment, on se limite à la SAA et à la CAAR. Notre priorité est de convaincre nos adhérents à s’assurer. Assurer leurs magasins et leurs habita-tions, en plus de leurs véhicules. C’est dans leur intérêt. Surtout qu’il y a ces re-mises. Nous espérons que cette cam-pagne et ces rencontres régionales don-neront leurs fruits.

C’est aussi une manière pour vous d’intéresser un maximum de commer-çants à adhérer à l’UGCAA…Oui, pourquoi pas? C’est la mission et l’ambition de toute organisation de gran-dir, de s’étendre et d’avoir un maximum de membres. Cela permet d’avoir une meilleure vision des choses, de meil-leures idées et davantage de projets d’avenir.

Quel est le nombre de vos adhérents?Nous n’avons pas de chiffre exact. Les commerçants n’adhèrent pas de manière régulière. Certains adhèrent une année et pas une autre. Le chiffre que nous pourrions vous donner est d’environ 300 000 adhérents.

N.A.L.

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Focus : Les assurances commerciales

50 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

Et ce ne sont pas les produits d’as-surance adaptés aux activités de cette catégorie professionnelle qui

manquent. Les sociétés d’assurances en activité sur le marché national proposent, en effet, des produits «multirisques» pour la couverture des risques qui guettent les activités des commerçants et des arti-sans. Les compagnies ont affiché un intérêt manifeste, mais pourquoi n’arrivent-elles toujours pas à capter l’intérêt de cette catégorie de profession libérale évaluée à plus de 1,6 millions d’opérateurs ? Des professionnels s’accordent à répondre que c’est la culture de l’assurance qui fait défaut chez les commerçants, jumelée à un manque d’initiative des assureurs en faveur de cette frange, lorsqu’on sait que l’assurance automobile s’accapare le

gros du marché.Le conseiller du PDG de la SAA, M. Omar Akchiche, reconnaît volontiers que le problème se pose au niveau de la sensibilisation. «Il y a un grand effort à faire de la part des assureurs pour com-muniquer, mais il faut que les commer-çants prennent conscience quand ils su-bissent des pertes», déclare-t-il.

L’assurance s’apparente à de la parafiscalité pour les commerçantsSelon M. Akchiche, l’assurance est per-çue, jusqu’à présent, comme de la para-fiscalité par les commerçants. « Au lieu de nous faire confiance et de nous traiter

comme des opérateurs économiques comme eux, qui vouons leur vendre la protection et la sécurité, ils nous voient comme une annexe des services fis-caux», regrette-t-il. Les activités commerciales encourent plusieurs risques notamment les inonda-tions, les incendies, le vol, sabotages. Cependant, il n’existe pas de statistiques sur le nombre de dommages subis par les commerçants, note le conseiller du PDG de la SAA. Ce qui aurait pu aider, selon lui, les compagnies d’assurance à «mieux sensibiliser» sur l’utilité d’une assurance. Il existe sur le marché des produits d’assurance universels dont les garanties pour les commerçants sont les mêmes de par le monde, fait-il remarquer en substance.

Par Malik Moudir

Les assureurs analysent la désaffection des commerçantsResponsabilité partagée et souci réglementaireLe taux de pénétration du marché de la branche «assurances des activités commerciales», en Algérie, atteint moins de 5% en 2014. Voire à peine 2 %, selon certaines estimations des professionnels des assurances. Un potentiel très important que les assureurs peinent à exploiter.

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Focus : Les assurances commerciales

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Certains produits d’assurance revêtent même un caractère obligatoire sans que cela fasse adhérer les commerçants aux souscriptions. Notons, à ce titre, que l’as-surance contre les effets des catas-trophes naturelles (Cat-Nat) est rendue obligatoire depuis août 2003, mais dont le taux d’adhésion reste très limité. Même dans les régions touchées de plein fouet par des catastrophes naturelles de grande ampleur -citons les inondations de Bab El Oued et le séisme dévastateur de Boumerdès-, rares sont les commer-çants qui contractent la Cat-Nat. «Cela prouve que ce n’est pas seulement une affaire d’obligation, c’est aussi une affaire de gros efforts de sensibilisation», admet M. Akchiche.

Des compagniespeu offensives Si le marché de l’assurance des activités commerciales peine encore à décoller malgré son grand potentiel, c’est aussi parce que les compagnies d’assurance «ne sont pas assez offensives», estime de son coté, Mme Amel Bakir, Directrice Réseaux et Action Commerciale au sein de la Compagnie Algérienne d’Assu-rance et de Réassurance (CAAR). Selon elle, les assureurs ne disposent pas d’un plan média à proprement parler pour ce marché, très important de par son vo-

lume, étouffé par l’ampleur prise ces der-nières années par le marché de l’assu-rance automobile.Des progrès notables ont été réalisés ces dernières années dont l’impact est resté très limité. On peut citer notamment la diversification des formules permettant à ces commerçants d’avoir une couver-ture globale multirisques commerciale qui couvre, à la fois, leurs biens contre le vol, l’incendie, les dégâts des eaux, etc. D’autres, à l’image de la CAAR, en plus de proposer des packs pour les commer-çants, ont opéré des restructurations or-ganiques, en créant une direction dédiée à ce segment d’activité.Les compagnies d’assurances se sont également rapprochées des commer-çants, à travers la signature de conven-tions avec l’Union générale des commer-çants et artisans algériens (UGCAA) aux fins de vulgariser les produits qui leurs sont destinés sous forme de packs. Et si les assureurs ont prôné cette approche, c’est parce que le réseau de distribution classique n’a pas donné les résultats es-comptés. La bancassurance, qui peut être un vec-teur non négligeable pour faire décoller l’assurance des activités commerciales, constitue un recours non autorisé du fait d’un cadre réglementaire figé, qui n’a pas suivi les ambitions des assureurs.

Le souci réglementaire de la bancassurance Le produit multirisque commercial et arti-sanal n’est pas admis à la bancassu-rance, assure Amel Bakir. Selon elle, les produits autorisés pour la commercialisa-tion via la bancassurance sont spécifiés par un arrêté qui précise leur nature. «Malheureusement, ce produit n’est pas prévu par la réglementation en vigueur », précise-t-elle.La couverture des activités des entre-prises créées dans le cadre du dispositif d’aide à la création d’entreprises (ANSEJ) est un autre domaine qui échappe au ré-seau de la bancassurance. A ce propos, Amel Bakir note que malgré l’existence d’une forte masse de projets orientée vers les petits commerces, à la faveur du lancement de certains projets au profit des jeunes notamment l’ANSEJ et la CNAC, la part qui revient aux assu-rances IRD n’a pas suivi. «Il y a un fort déséquilibre », affirme-t-elle, que seule une étude sérieuse peut déterminer. «Il faut déterminer pourquoi les assurances n’ont pas suivi cette évolution qui a été générée par les petits projets», conclut la Directrice Réseaux et Action Commer-ciale de la CAAR.

M.M.

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Focus : Les assurances commerciales

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Les exploitants de petits commerces approchés dans certains quartiers de la wilaya d’Alger ont révélé

qu’ils n’ont pas recours à l’assurance, le plus souvent par méconnaissance des produits proposés par les compagnies pour prendre en charge les risques in-duits par leurs activités. Un gérant d’une boulangerie du quartier de Belouizdad (ex-Belcourt) se remé-more avoir lu des articles de presse sur l’intérêt porté par une société d’assu-rance pour proposer des produits, à ce genre de commerce, mais il regrette que l’initiative ne soit pas poussée plus loin. «On a attendu longtemps des visites d’assureurs pour adhérer à cette initiative mais, il n’y a eu aucune suite», souligne ce gérant.Pas loin de ce quartier, des exploitants de salons de thé et de cafés se sont mon-trés plus accessibles à l’utilisation de l’assurance, car ils sont conscients qu’en servant des boissons aux consomma-teurs il se pourrait bien que des intoxica-tions surviennent, ce qui engagerait leur responsabilité. Ces exploitants ont parlé de l’acquisition de l’assurance sur les produits livrés qui les protègeraient d’éventuelles retombées de la gestion de ce genre de commerce. Cette prise de conscience n’est évidem-ment pas le propre d’un autre commer-çant activant dans la distribution de pro-duits alimentaires, dans sa modeste boutique. La seule garantie qu’il s’auto-rise est celle de pouvoir échanger la mar-chandise impropre à la consommation en

se tournant vers son fournisseur. C’est la même technique qu’il emprunte lorsqu’il s’agit de se comporter avec des clients mécontents. C’est lui-même qui se charge de remplacer les articles qui ne répondent pas aux spécifications voulues par le consommateur. Les commerçants réfractaires à la sous-cription des assurances réfutent l’idée selon laquelle ils ne procèderaient pas à cette action par la volonté de cacher leur chiffre d’affaires, de crainte de voir leurs données chiffrées tomber entre les mains des agents du fisc. Mais, la législation les rattrape, quelquefois, et les oblige à pas-ser par l’assurance, quitte à sous-évaluer les retombées de leur activité. C’est le cas d’un ce propriétaire de commerce qui cède son affaire à un tiers et qui n’a pu finaliser la transaction auprès d’un no-taire sans avoir satisfait à cette condition.Dans une économie libérale, adoptée en Algérie depuis plusieurs années, les commerçants continuent à se comporter de façon qui ne s’adapte pas toujours

avec les exigences des standards de cette même économie, qui nécessite à la fois la protection du patrimoine des ser-vices de commerce ainsi que la protec-tion des consommateurs. Ce peu d’intérêt accordé à l’assurance est reflété par les réponses tout aussi étonnées qu’évasives de commerçants, devant l’obligation d’aborder ce thème qui les met visiblement mal à l’aise. D’ail-leurs, la plupart du temps, les gérants ne sont même pas présents à l’intérieur de leur commerce pour répondre aux ques-tions alors que les employés ne sont pas assez informés sur cette donne. Les quelques gérants interrogés avouent qu’ils ne connaissent pas les produits proposés mais ils s’autorisent, tout de même, à avancer deux raisons qui les dissuadent de procéder à l’assurance, en disant qu’il est «compliqué» de contrac-ter des polices d’assurances et que cette police est «chère». Mais est-ce vraiment la réalité ?

A.M.

Les commerçants face aux assurances :

Persistance de la méconnaissance des produits

Par Ali Mabrouki

De nombreux économistes ont déjà mis en évidence que les commerçants, même activant dans la légalité, n’aiment guère transmettre leurs données financières et cela entrave même l’évolution de l’assurance.

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Focus : Les assurances commerciales

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Le marché est potentiellement pro-metteur, mais pour pouvoir l’exploi-ter davantage il faut, d’abord, trou-

ver la bonne formule. Pas facile ! Les obstacles sont multiples, à en croire les différents intervenants du marché des as-surances. «C’est toujours un problème de culture d’assurance chez les commer-çants. Nous, de notre côté, nous essayons de vendre l’assurance commerciale. Mais, parfois, en vain. Il faut que cette assurance soit obligatoire pour inciter les commer-çants à assurer leurs activités», estime Mme Benferrah Kocheida Meriem, agent général auprès de la CAAR. Selon elle, les petits commerçants ne s’intéressent qu’à la Cat-Nat, rendue obligatoire par les pou-voirs publics. «Il faut également que l’as-sureur trouve les bonnes astuces pour atti-rer les commerçants, comme par exemple la CAAR qui a consenti des réductions de 50% sur l’assurance auto au profit des commerçants», a-t-elle poursuivi. Le même constat est fait par les courtiers d’assurances. Selon M. Salhi Bedreddine, un courtier d’assurances à Alger, «l’ab-sence ou le manque de culture d’assu-rance concerne tous les Algériens, pas seulement les commerçants». M. Salhi pense que «l’Algérien est, quelque part, fataliste dans son raisonnement». Il pré-cise en, relevant, par ailleurs, «l’absence d’un travail de vulgarisation de la part des acteurs du marché». «Il y a un travail de publicité qui devrait être fait par les com-pagnies d’assurances qui existent sur le marché», nous indique-t-il, avant d’ajouter : «ce qui fait qu’il n’existe pas de statis-

tiques pour ce qui est de la valeur ajoutée de ce type d’assurance dans le chiffre d’affaire des compagnies.»

«De notre côté, nous les courtiers, nous essayons de sensibiliser, mais nous ne pouvons nous engager à régler ce pro-blème car, nous ne sommes pas nom-breux et nous n’avons pas les moyens. Les compagnies d’assurances ont, par contre, les moyens techniques et finan-ciers pour pénétrer ce segment du mar-ché», conclut M. Salhi. De son côté, un courtier d’assurances éta-bli à Annaba, M. Cheddadi Toufik, explique la très faible pénétration des assurances de la catégorie des commerçants par l’ab-sence de communication de la part des assureurs ainsi que par la faiblesse de

leurs offres. «Comparé à nos voisins les marocains et tunisiens, le taux de com-merçants qui assurent leurs activités en Algérie est très faible. Par exemple à An-naba, je dirai que seulement 4% à 5% des commerçants assurent leurs activités», nous dira t-il.Bien que l’assurance des biens, notam-ment contre les catastrophes naturelles, soit obligatoire, cette culture reste, mal-heureusement, toujours insignifiante no-tamment auprès des commerçants.Il faut dire que les assurances algériennes sont trop dépendantes de la branche auto-mobile, dont la part de marché frôle, sou-vent, les 70%, partagée entre les véhi-cules utilitaires (55%) et les flottes professionnelles (15%). En revanche, la part de marché qui revient aux assurances de personnes ne dépasse pas les 10%. La part des commerçants y est encore plus insignifiante, car seulement 1% des com-merçants sont assurés. Cette «négligence» des commerçants par les compagnies d’assurances est due se-lon les experts à «l’absence», durant les années précédentes, de services qui ré-pondent aux besoins de cette catégorie professionnelle.Certains estiment qu’il est nécessaire de travailler, aujourd’hui, en collaboration avec les différentes associations et orga-nisations, notamment l’UGCCA, pour inci-ter et exhorter les commerçants à sous-crire des contrats d’assurance pour protéger les personnes, leurs biens et leurs activités.

F.A.

Les commerçants boudent les assurances :

Quel rôle pour les agents généraux et les courtiers d’assurances ?Qu’ils soient épiciers, boulangers, marchands de fruits et légumes ou d’autres professions libérales, les commerçants, dans leur majorité écrasante, continuent à bouder les assurances. Les intermédiaires en assurances (agents généraux et courtiers d’assurances), de par leur qualité d’assureurs de proximité, peuvent-ils aider les sociétés d’assurances à accrocher l’intérêt des commerçants réfractaires ?

Par Fatiha Aïd

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Focus : Les assurances commerciales

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Pour davantage d’éclaircissements sur ce dossier, nous avons pris attache avec M. Lounici Rachid,

ancien cadre d’une compagnie d’assu-rance et qui exerce actuellement au sein d’un cabinet de courtage d’assurances. Un spécialiste qui a une longue expé-rience dans la relation avec ce genre de clients.Selon M. Lounici, les sociétés d’assu-rance ne se sont pas rapprochées da-vantage de cette catégorie d’agents éco-nomiques car, elles ont raisonné, pendant longtemps, en termes de produits et non de clients. Mais, il n’exclut pas que les compagnies puissent changer de com-portement. A ce sujet, nous l’avons inter-rogé sur le rôle que pourraient jouer les agents généraux qui activent au profit des compagnies ou les courtiers qui conseillent les clients. Ce sont, là, des professionnels qui peuvent entretenir des relations de proximité avec les clients, a-t-il reconnu. Mais, ces profes-sions sont d’apparition encore récente pour pouvoir couvrir toute la clientèle. Dans ce cadre, il y a des contrats qui couvrent ces commerçants, comme la responsabilité civile ou la couverture contre les effets des catastrophes natu-relles. Là, apparaît une des caractéris-tiques de ce type d’assurance, indique notre source selon laquelle ces profes-sionnels ne consentent qu’à contracter des assurances obligatoires, négligeant quelque peu les autres polices qui pro-tègent les biens et les clients. Cela peut concerner aussi bien un incendie qu’une

intoxication, etc.Il y a notamment la «multirisque com-merce» qui peut jouer ce rôle de protec-tion. Pour convaincre les commerçants, les assureurs ne vont pas les chercher un par un. Selon Rachid Lounici, il y a surtout des conventions qui sont signées avec des fédérations et des associations ou des syndicats de professions libérales et des artisans. Cela pourrait être le cas avec des avocats, des pharmaciens, des boulangers ou des commerçants. D’ail-leurs, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), est l’une des organisations à avoir procédé à cette méthode. L’UGCAA peut alors bénéficier, avec les compagnies d’assurance parte-naires, de certains avantages comme des réductions de primes. Rachid Lounici poursuit en relevant que les tarifications sont étudiées pour les professions libé-rales.Mais, les assureurs semblent ne pas pouvoir établir une cartographie des as-surés par région car, selon notre source,

il se peut très bien, par exemple, qu’un contrat d’assurance soit établi à Alger et que la marchandise assurée soit entre-posée dans une autre ville.Depuis l’ouverture du marché des assu-rances et sa démonopolisation, accom-pagnée de sa déspécialisation, il semble que l’assurance à destination des com-merces n’ait pas fait beaucoup de pro-grès contrairement à l’assurance trans-port et l’assurance automobile qui génèrent, pour leur part, le plus gros du chiffre d’affaires des compagnies. M. Lounici pense que le rapprochement avec les clients potentiels, dans le cadre du travail de proximité, peut s’avérer la piste la plus intéressante pour changer cet état de fait. Néanmoins, là aussi, la partie n’est pas facile, estime notre interlocuteur qui pré-cise que ce ne sont pas toutes les com-pagnies qui peuvent mener des cam-pagnes d’information de grande ampleur et ce, par manque de préparation.

A.M.

Un spécialiste décortique la relation distendue entre les assurances et les commerçants

L’obligatoire et rien d’autre…

Par Ali Mabrouki

Toutes les conditions ne sont pas réunies pour parvenir à assurer un grand nombre de commerçants contre de multiples risques. Les assureurs ne sont pas souvent prompts à se rapprocher des clients alors que ces derniers se contentent de contracter des polices uniquement lorsqu’il s’agit d’obligations légales.

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Focus : Les assurances commerciales

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Reportage

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Lorsque je débarque, en pleine nuit de ce dimanche 07 septembre 2014 à l’aéroport international Léo-

pold Sédar Senghor de Dakar, je n’ai évi-demment aucune vue claire sur l’étendue bleue de l’océan Atlantique, encore moins sur le marché sénégalais de l’as-surance que l’invitation de l’Association internationale des établissements fran-cophones de formation en assurances allait me permettre de mieux connaître, dès le lendemain matin, à travers la Di-rection des assurances (ministère de l’Economie et des Finances) de cet ac-cueillant pays.

Vivant sur une superficie d’à peine le douzième du plus vaste pays d’Afrique, l’Algérie en l’occurrence, les 13 mil-lions de Sénégalais vivent essentielle-ment du tourisme, de l’agriculture et de la pêche. Le Sénégal est membre de la zone CIMA (Conférence interafricaine des marchés de l’assurance). Son marché des assurances est structuré en 25 sociétés dont 15 en IARD, et 07 en assurance vie, auxquelles s’ajoutent 01 société de réassurance, 01 autre en assurances agricoles et, enfin, le Fonds de garantie automobile. Le marché est piloté par la Direction des assurances qui assume diverses mis-sions : promotion du secteur, communi-cation et contrôle. Les commissions ré-gionales exercent, pour leur part, le contrôle sur plusieurs niveaux allant de la demande d’agrément et pendant l’exercice (provisions techniques, cou-verture des engagements, marge de sol-vabilité, etc.). Par ailleurs, les fonctions spécifiques de la Direction des assu-rances sont le respect de la réglementa-tion, le visa des contrats destinés au pu-blic et le règlement des litiges entre assureurs d’une part et entre assureurs et assurés d’autres part. Aussi, d’un point de vue technique, la Direction des assu-rances procède à la collecte des don-nées, le suivi des résultats, ainsi que l’appréciation et l’évaluation des experts. Elle est organisée en trois principales di-visions : contrôle des comptes et statis-tiques, contrôle des intermédiaires, ré-glementation et études.La vente de produits d’assurances se fait à travers plusieurs canaux à savoir les

agences directes, les courtiers, la ban-cassurance et les AGA (agents généraux d’assurance), sauf que le nombre d’agents généraux d’assurance (AGA) est paradoxalement insignifiant comparé au marché algérien. En effet, seuls 08 AGA exercent au Sénégal, puisque ce marché s’appuie davantage sur les «mandataire non salarié» qui sont des personnes physiques non salariées, mandatées et rémunérées à la commis-sion, habilitées à présenter les opéra-tions d’assurances. Ainsi, le mandataire doit respecter les dispositions régissant la distribution des produits d’assurances et notamment l’autorisation préalable de la Direction des Assurances par la déli-vrance d’une carte professionnelle.

Un marché de 185,5 millions de dollars USQuant aux courtiers, ils sont au nombre de 56 rapportant, à eux seuls, près de la moitié du chiffre d’affaires global du mar-ché sénégalais estimé, en 2013, à 97,59 milliards de Francs CFA (environ 185,5 millions de dollars US).

Reportage sur le marché sénégalais des assurances

Voyage du «cœur du Maghreb»au «pays de la Teranga»De notre envoyé spécial à Dakar, Chakib Cherifi*

Enseigne du siège de la Fédération sénégalaise des sociétés d’assurance (FSSA)

Photo prise à l’intérieur du siège de la FSSA, montrant les logos

des compagnies membres

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Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014 57

L’un des acteurs qui joue un rôle clé dans le fonctionnement du secteur des assu-rances sénégalais est la FSSA (Fédéra-tion sénégalaise des sociétés d’assu-rances). C’est une association regroupant l’ensemble des sociétés d’assurances et ayant pour objet principal de faire la pro-motion de l’assurance et sauvegarder les intérêts de ses membres, soit les 25 so-ciétés du marché. Ses missions sont : représenter les sociétés auprès des pouvoirs publics ; réunir toutes les informations utiles concernant les assurances ; procéder à l’arbitrage entre sociétés dans le règlement des conflits d’intérêts entre sociétés membres ; étudier les mesures à proposer aux sociétés membres en vue d’assurer une bonne gestion ; favoriser le regroupement et impulser les échanges d’affaires entre les sociétés membres ; faire toutes les propositions sur la mise au point ou la révision des tarifs ; mettre en place un mécanisme pour surveiller les risques.La FSSA est un partenaire important dans le secteur des assurances sénéga-lais car, d’un côté, c’est l’interlocuteur entre sociétés et autorité. D’un autre côté, c’est le médiateur entre les sociétés membres.

En matière d’assurance automobile, le FGA Sénégal (Fonds de garantie auto-mobile) est une référence incontour-nable. Statutairement, ce Fonds est une société anonyme dans laquelle les socié-tés d’assurances sont actionnaires à hauteur de 40%.

Le statut atypiquedu FGA SénégalCela n’est pas le cas du FGA Algérie. En conséquence, le FGA Sénégal se trouve dans une certaine confusion entre sa mission sociale qui est d’indemniser les victimes (Fonds à but non lucratif) et son statut juridique comme société anonyme avec un actionnariat et l’acquittement des impôts sur bénéfice. Le FGA Sénégal traite en moyenne 115 dossiers annuellement avec des dé-

marches bien structurées d’autant plus qu’il est épaulé par ses bureaux locaux, installés dans les hôpitaux, afin de facili-ter la prise en charge des victimes. Par ailleurs, ses sources de financement sont multiples. Outre les subventions étatiques et les 2,5% sur la responsabili-té civile, le FGA Sénégal peut encaisser des amendes ou pénalités lorsque l’as-suré accuse un retard sur la souscription de son assurance automobile.Dans le domaine de la réassurance celui de la SEN RE est le réassureur national. Créée en 1988, elle a un effectif de 18 personnes (dont 7 cadres). Contraire-ment à la CCR Algérie (Compagnie Cen-trale de Réassurance), où le portefeuille est dominé par les acceptations natio-nales, la SEN RE est majoritairement dominée par les acceptations internatio-nales, à hauteur de 71,19% (les accepta-tions internationales de la CCR sont de l’ordre de 13,5% pour le premier se-mestre 2014).Mon voyage au cœur du marché sénéga-lais ne pouvait s’achever sans un tour d’horizons au sein de quelques sociétés. Le Groupe SONAMA est l’un des pion-niers sénégalais de l’assurance. Il est présent sur le marché, depuis 40 ans, et y occupe la place de dauphin en termes de chiffre d’affaires avec 16%. Dans ce marché où chacune des socié-tés active dans son domaine (vie, santé, assurances de biens, etc.), l’UASEN, fi-liale du groupe SUNU («le notre» en Wo-lof, langue dominante locale), est une société d’assurances vie avec un chiffre d’affaires de 2,9 milliards de FCFA (5,4 millions de dollars).

Vue d’une partie de la ville de Dakar prise à partir du monument de la Renaissance africaine

Ile de Gorée, au large de Dakar, célèbre pour avoir été le point de départ forcé des esclaves vers les Amériques

Reportage

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Reportage

58 Revue de L’ASSURANCE N°7 - Décembre 2014

Ses produits commercialisés pour les particuliers sont principalement « la re-traite complémentaire », « rente éduca-tion » et « la temporaire décès ». Par ail-leurs, cette société fait dans la gestion des indemnités de fin de carrière pour les entreprises (produits collectifs).De son côté, la NSIA Sénégal est un groupe spécialisé en assurances et en banques. Présent dans 12 pays d’Afrique de l’ouest et centrale avec 25 filiales dont NSIA Sénégal, cette dernière est 3ème sur le marché avec une part de 9,9%. La société a connu une hausse de 12% en 2013 et prévoit une hausse de 10% en 2015. En sus de ses 18 agences directes, la NSIA s’appuie sur les courtiers, les mandataires non salariés et la bancassu-rance pour distribuer ses produits. La gestion de la NSIA assurance est en normes puisque certifiée ISO 9001.Pour conclure cette immersion au sein du marché sénégalais des assurances, quelques explications sur son fonction-nement au sein de la zone CIMA s’im-pose: Dans le domaine des assurances agricoles, les primes sont subvention-nées à hauteur de 50% ce qui a boosté l’assurance agricole. En effet, cette der-nière a connu une hausse de 252% en 2012, 125% en 2013 et 100% en 2014.Aussi, il y a mise en place de la micro assurance pour les produits santé où la

couverture avoisine les 30$ en moyenne.En assurances transport, le POOL TPV (pool transport public de voyageur) est un pool de coassurance faisant participer les sociétés concernées chacune au pro-rata du chiffre d’affaires de la RC. La ges-tion des sinistres se fait en deux parties, la première 50% comme part fixe et la seconde selon le montant des sinistres générés. Ainsi, pour les dégâts matériels de plus de 2 millions de FCFA et corpo-rels de plus de 1 millions de FCFA, il faut une autorisation préalable d’une com-mission au sein du Pool.Pour sa part, le FGA veille au respect des souscriptions de la responsabilité civile automobile et procède à la vérification des attestations d’assurances en colla-boration avec les forces de l’ordre. Il pos-sède des bureaux dans les hôpitaux afin de faciliter l’admission et la prise en charge des victimes.Il est à noter qu’aucune société n’est agréée sans l’autorisation préalable de la CIMA. Les mutuelles, quant à elles, peuvent faire appel aux intermédiaires. Ce voyage nous a permis de mettre en évidence les éléments pouvant servir à comprendre l’un des marchés nationaux du continent. Et par extension, aller au-delà d’une lecture comparative entre l’Algérie et le Sénégal, bien que le mar-

ché algérien demeure beaucoup plus important. En effet, le marché algérien reste parmi les plus développés au ni-veau africain où il détient la 6éme place (rapport Sigma 2013). A titre d’illustra-tion, la production du marché sénégalais représente un huitième de celle du mar-ché algérien. Cette même lecture permet de voir com-ment le marché nord-africain (maghré-bin) peut prendre exemple de ce qui se fait dans la zone CIMA. Fin du voyage. Destination aéroport in-ternational de Dakar, capitale du « Sunu Gaal » (« notre pirogue », en Wolof), aux abords de l’Atlantique. Sur la ligne du retour, l’avion décolle du pays de la Te-ranga (« hospitalité », en Wolof) et atterrit en Algérie, au cœur du Maghreb, avec, en hublot et sur les rivages de la baie d’Alger, le bleu scintillant de la Méditerra-née.

*Cadre au Secrétariat permanent du CNA.

Monument de la Renaissance africaine,sis à Dakar

Vue sur une partie de la ville de Dakar, avec citoyens Dakarois et pirogues au premier plan

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Conjoncture

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Conjoncture

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Prévisions de clôture du marché national :

Plus de 122 milliards de dinars à fin 2014

D’année en année, le secteur des assurances continue à afficher des progressions considérables et ce, en dépit des bouleversements occasionnés par la filialisation,

intervenue en 2011 année durant laquelle est entrée en vigueur l’obligation faite aux sociétés d’assurances de séparer l’activité « Dommages » de l’activité « Assurances de Personnes ».

Ainsi, les sociétés d’assurances de dommages ont vu diminuer leur chiffre d’affaires, à cause de la perte de la production des assurances de personnes, d’une part, - certes, vite récupéré par le créneau porteur du marché de l’« Automobile » qui ne cesse de progresser - et les assurances tirées des autres

secteurs tels que le bâtiment et les travaux publics, d’autre part.Par ailleurs, les nouvelles sociétés/filiales d’assurances de per-sonnes ont pénétré le marché et se sont imposées en arrachant des parts atteignant les 7% du total marché, à fin 2013, avec la commercialisation des produits d’assurance de personnes.

Pour l’exercice 2014, le marché des assurances (hors accepta-tions internationales) prévoit de réaliser un chiffre d’affaires qui avoisine les 122 milliards de dinars (114 milliards de dinars se-ront consacrés aux sociétés d’assurances « Dommages ») en évolution de 7,2% comparativement à l’exercice 2013.

PRÉVISIONS DE CLÔTURE AU 31 Décembre 2014

En milliers de DAChiffre d'affaires Structure du marché Evolution

2013/ 2014

Prévisions 2014 CA 2013 2014 2013 en % en valeur

Assurances dommages 114 064 945 105 927 069 93% 93% 7,7% 8 137 875

Assurances de Personnes 8 109 212 8 034 115 7% 7% 0,9% 75 097

Marché direct 122 174 156 113 961 184 100% 100% 7,2% 8 212 972

Par Hamida Benmoumene*

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Conjoncture

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1. ASSURANCES DOMMAGES

Les prévisions de clôture situent la production des sociétés d’assurance de dommages à 114 milliards de dinars, en hausse de 7,7% par rapport à l’année 2013. Cette hausse sera générée essentiellement par l’évolution de la branche «Automobile» (7,8%) qui représente 58% du portefeuille dommage et de l’évolution de l’assurance incendie et risques divers «IRD» avec un taux de 11,5%.La part de la branche «IRD» est de 35% du portefeuille assu-rances de dommages.

L’assurance «Transport» serait aussi en hausse de (4,7%) en 2014.L’assurance «Crédit» et l’assurance «Agricole» connaîtraient, par contre, des baisses respectives de 38,0% et 22,7% et occu-peraient dans l’ordre 1% et 2% de part dans le portefeuille des assurances dommages. Il y a lieu de noter que le montant - 85 000 DA figurant dans le tableau ci-dessous porte sur la gestion du passif des produits d’assurance de personnes (Avenants de ristourne des contrats en Individuelle Accidents) par les sociétés dommages.

PRÉVISIONS DE CLÔTURE DES ASSURANCES DOMMAGES AU 31 Décembre 2014En milliers de DA

BranchesChiffres d’affaires Structure du marché Evolution

2013/ 2014

Prévisions au 31/12/2014

CA au 31/12/2013 2014 2013 en % en valeur

Automobile 66 118 440 61 310 260 58% 58% 7,8% 4 808 180

IRD 39 485 123 35 424 348 35% 33% 11,5% 4 060 775

Transport 5 730 868 5 475 646 5% 5% 4,7% 255 221

Agricoles 2 158 007 2 792 676 2% 3% -22,7% -634 669

Crédit Caution 572 592 924 139 1% 1% -38,0% -351 547

Ass de personnes - 85

Total marché 114 064 945 105 927 069 100% 100% 7,7% 8 137 875

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Conjoncture

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2. ASSURANCES DE PERSONNES

Avec un chiffre d’affaires de 8,1 milliard de DA, les assurances de personnes connaîtraient une légère évolution de 0,9% en 2014.

La hausse sera essentiellement engendrée par la branche As-sistance» (+34%) et la branche «Prévoyance collective» (+9%).Par contre, les branches «Vie & Décès», «Maladie» et «Accident» connaîtraient, pour leurs parts, des baisses respec-tives de l’ordre de (-19%), (-54%) et (-6%).

PRÉVISIONS DE CLÔTURE DES ASSURANCES DE PERSONNES AU 31 Décembre 2014

En milliers de DA Chiffre d’affaires Structure Evolution

2013 / 2014

Prévisions au 31/12/2014 CA 2013 2014 2013 en % en valeur

Accidents 1 233 677 1 308 800 15% 16% -6% -75 124

Maladie 137 832 296 822 2% 4% -54% -158 990

Assistance 2 020 118 1 512 002 25% 19% 34% 508 116

Vie et Décès 1 818 207 2 251 163 22% 28% -19% -432 956

Capitalisation 0 0% 0% 0

Prévoyance collective 2 899 378 2 665 328 36% 33% 9% 234 051

Total marché AP 8 109 212 8 034 115 100% 100% 0,9% 75 097

*Cadre au Secrétariat permanent du CNA

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Conjoncture

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