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L'Histoire de l'Irak · 2015-08-21 · ... les britanniques prennent possession de l'Irak. Décidé de sauvegarder la route ... un Parlement en 1923. En 1924, un code de la nationalité

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L'Histoire de l'Irak Du mandat britannique à nos jours

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Sommaire

1 / Le Mandat Britannique..................................................................................................................04

2 / Le Monarchie Hachémite..............................................................................................................07

3 / La République d'Irak.....................................................................................................................10

4 / La confrontation entre le gouvernement et les chiites...................................................................13

5 / Guerre Iran-Irak.............................................................................................................................15

6 / La guerre du golfe et ses conséquences.........................................................................................15

7 / La politique d'islamisation de Saddam Hussein............................................................................18

8 / L'invasion américaine....................................................................................................................19

9 / De l'État Islamique en Irak à l’État Islamique...............................................................................36

Bibliographie......................................................................................................................................39

1 / Le Mandat britannique

A la fin de la première guerre mondiale, les britanniques prennent possession de l'Irak. Décidé de sauvegarder la route des Indes, elle favorise les sunnites au détriments des chiites car étant les représentant de l'autorité ottomane, les sunnites ne veulent pas perdre leur privilèges. Quant aux chiites, ils étaient écarté du pouvoir irakien octroyé par les ottomans car non seulement ils déviaientde la croyance authentique de l'islam mais aussi parce que les chiites ne reconnaissent pas la légitimité des califes sunnites pour diriger la communauté musulmane. Les britanniques décident de ne pas prendre de risque et préfèrent collaborer avec les sunnites du fait qu'ils représentent la majorité des musulmans. Cette collaboration de l'élite sunnite avec le colonisateur est dû au fait que la majorités d'entre eux ont effectuée leur études dans les académies militaires de Constantinople (Istanbul) qui était alors pétrie d'idées hérétiques provenant de l'Occident. De retour en Irak, ces officiers vont alors être choisi par les britanniques pour diriger le pays sous leur surveillance.

Pour contenter les sunnites, les britanniques vont installés Fayçal Ibn Hussein sur le trône d'Irak après sa destitution du trône de Syrie et son exil. Cette manœuvre des britanniques permet d'assurer la stabilité du pays et de contenir la communauté sunnite qui pensent que Fayçal a la capacité de défendre leur intérêts car également sunnite. En 1920, la première révolte chiite éclate et est réprimée dans le sang par les britanniques mais le pays ne retrouvera totalement le calme qu'en 1925.

Fayçal Ibn Hussein Mustafa Kemal Atatürk

Signé le 10 août 1920, le Traité de Sèvre prévoyaient la création d'un État kurde autonome. Ce projet sera abandonné suite à la victoire des forces de Mustafa Kemal Atatürk qui rejette les frontières tracés par les Alliés lors du Traité de Sèvres. Le Traité de Lausanne (1923) marquera les frontières de la Turquie encore naissante. Les kurdes voient leur rêves nationalistes voler en éclat, d'autant plus qu'en 1925, les britanniques décident d'annexer Mossoul à l'Irak, craignant que l'indépendance kurdes ne donne des idées aux arabes de Bagdad et de Bassora.

Traité de Sèvres

Traité de Lausanne

Les britanniques organisent l'administration irakienne, mettent en place une Constitution et crée un Parlement en 1923. En 1924, un code de la nationalité est adopté et stipule que tout individu dontle grand-père est ottoman, est considéré de facto comme irakien. Le problème qui se pose alors est que les chiites n'étaient pas des citoyens ottomans car ils n'ont jamais reconnu la légitimité des califes sunnites, dont les califes ottomans. Les chiites n'ont donc aucun droit au sein de l’État irakien. Les britanniques sont encore une fois favoriser les sunnites en créant une armée irakienne composé d'anciens soldats ottoman. L'une des missions principale de cette armée était de combattre les opposants au régime, principalement les chiites et les kurdes. Ces derniers ont participé à la révolte chiites en 1921.

Fayçal Ibn Hussein tentera d'obtenir l'indépendance de l'Irak. Il y arrivera partiellement le 10 octobre 1922 lors de la signature d'un accord mettant fin au mandat britannique, bien que dans lapratique le pays est encore sous la tutelle de la Grande-Bretagne. Fayçal Ibn Hussein obtient cependant la non ingérence des britanniques dans les affaires irakiennes, sauf en matière de politique étrangères lorsque les intérêts britanniques sont concernés. En 1927, Fayçal signe un nouvel accord qui prévoit l'indépendance totale de l'Irak en 1932, en échange de l'intégration du pays à la Société des Nations (SDN) et la préservation des bases militaires britanniques sur le sol irakien. La SDN mènera une enquête pour savoir si les objectifs du mandat britannique ont été remplit et en 1932, l'Irak devient indépendant et intègre la SDN.

Fayçal va réussir à unifier un pays divisé ethniquement (arabes, kurdes, Turkmènes, Arméniens et Assyriens) mais aussi religieusement (sunnites, chiites, chrétiens, yézidis et mandéens). Pour se faire, il va élaborer une histoire nationale irakienne au-delà des appartenances ethnico-religieuse dans le but consolider le sentiment d'appartenance national des différentes composantes de la population. Sous son règne, le système éducatif mettra l'accent sur l'unité nationale face aux

particularismes éthnico-religieuses. Les britanniques ont mis en place une monarchie séculière* et Fayçal poursuit une politique de laïcisation du pays. Des imams inquiets de cette politique vont se structurer en associations pour éduquer la jeunesse sunnite face à la montée des idéologies séculières occidentales.

2 / Le Monarchie Hachémite

Les assyriens d'Irak** souhaitent créer un état autonome en Irak. Ces derniers prennent les armes contre l'armée irakienne qui les chasses du territoire. Les assyriens trouveront refuge en Syrie.

Rouge : Villes où les assyriens sont massacrés.Vert : Villes qui ont accueillis les réfugiés assyriens.

Fayçal Ibn Hussein meurt le 7 septembre 1933 en Suisse, suite à son hospitalisation. Son fils Ghazi Ibn Fayçal al-Hachimi lui succède sur le trône du royaume d'Irak. Fervent nationaliste arabe, il voit d'un mauvais œil, le contrôle britannique dans les affaires irakiennes, notamment en ce qui concernele pétrole. L'un des ses principaux objectifs était d'unifié tous les États arabes sous le contrôle d'une Irak débarrassée de l'influence britannique. Ghazi Ibn Fayçal al-Hachimi meurt le 4 avril 1939 lors d'un accident de voiture.

________________________________________________________________________________* Monarchie séculière : Monarchie qui ne repose pas sur la religion.** Chrétiens d'Orient ayant quitter la Turquie pendant la première guerre mondiale pour échapper aux massacres.

Ghazi Ibn Fayçal al-Hachimi

Son fils Fayçal Ibn Ghazi (connu sous le nom de Fayçal II d'Irak) lui succède alors qu'il n'a que quatre ans. C'est son oncle Abdulilah Ibn Ali al-Hachimi qui sera régent du Royaume durant toute laminorité de son neveu Fayçal II. Contrairement, au roi Ghazi Ibn Fayçal al-Hachimi, Abdulilah est dévoué aux intérêts britanniques et s'oppose aux nationalistes arabes dont il tentera de réduire l'influence tout au long de son règne. La Ligue Arabe est créer le 22 mars 1945 et l'Irak fait partie des sept pays fondateurs de la ligue avec l’Égypte, l'Arabie Saoudite, la Jordanie, le Liban, la Syrie et le Yémen du Nord. En 1948, Abdulilah signe un accord avec les britanniques dans lequel il permet à ces derniers de continuer à s'ingérer dans les affaires irakiennes. Cette décision sera contestée par les nationalistes arabes. Fayçal II récupère ses prérogatives de roi en 1953 mais reste sous l'influence de son oncle.

Fayçal Ibn Ghazi (enfant) Fayçal Ibn Ghazi (adulte)

Abdulilah Ibn Ali al-Hachimi

En 1953, le diplomate américain, John Foster Dulles soumet l'idée d'un pacte anti-soviétique au président turc Adnan Menderes. Ce dernier étant intéresser, il signe, le 2 avril 1954, un traité d'alliance militaire avec le Pakistan qui est alors pro-américain. Cependant, un problème persiste : le transport des troupes doit obligatoirement passer par l'Irak, d'où la volonté de la Turquie d'intégrer cet État à la coalition anti-soviétique. Le 25 février 1955, la Turquie et l'Irak signent un traité sur le modèle turco-pakistanais. La signature du pacte va rencontrer de vives opposition au sein de la population irakienne mais aussi dans tous le monde arabe. Gamal Abdel Nasser affirme que le pacte de Bagdad est une trahison de la stratégie arabe de non alignement à un des deux blocs.Le 1er février 1958, l’Égypte et la Syrie s'unissent pour former la République Arabe Unie (RAU). Pour contrer cette formation nationaliste, l'Irak et la Jordanie décident à leur tour de s'unir pour former un bloc anti-nationaliste qui portera le nom de Fédération Arabe d'Irak et de Jordanie.

Fédération Arabe d'Irak et de Jordanie

Cependant, la nouvelle formation ne survivra que cinq mois, suite au coup d’État par le général Abdul Karim Qasim le 14 juillet 1958.

3 / La République d'Irak

Le Royaume d'Irak est remplacé par la République d'Irak suite au coup d’État des Officiers Libres, qui ont été influencer par la prise de pouvoir de Gamal Abdel Nasser en Égypte. La famille royale d'Irak est mise à mort et le pays est dirigé par la junte militaire irakienne.

République d'Irak

Le général Abdul Karim Qasim est issu d'une famille ethniquement mixte (arabe et kurde) mais aussi religieusement (sunnite et chiite). Il met fin à la Fédération Arabe d'Irak et de Jordanie et prend diverses mesures pour contenter le peuple. En mars 1959, le général Abdul Karim Qasim rendcaduc le Pacte de Bagdad, projet de Nouri al-Saïd, le premier ministre irakien à la solde des britanniques, qui sera tué par les forces de Qassim alors qu'il tentait de s’enfuir déguiser en femme. Le Pacte de Bagdad avait pour objectif de rallié l'Irak, l’Iran, la Turquie, le Pakistan, la Grande-Bretagne et les États-Unis contre l'URSS. L'objectif étant de contenir l'avancée de l'Union soviétique au Moyen-Orient. L'Irak se rapproche alors de la République Arabe Unie.

États membre du pacte de Bagdad

Le pays est divisé entre nasséristes et les baasistes irakiens. Le Parti Baas tente un coup d’État en1959, avec la participation de Saddam Hussein, mais échoue et les soulèvement des baasistes sont durement réprimés par le régime. Saddam Hussein s'enfuit en Syrie où il rejoindra le Baas syrien et rencontrera le fondateur du Parti : Michel Aflak. Le 19 juin 1961, le Koweït devient indépendant, cequi pousse le général Abdul Karim Qasim de revendiquer cet État riche en pétrole, car le Koweït était rattaché à l'Irak sous l'Empire Ottoman. Le 25 juin 1961, l'Irak réuni ses troupes à sa frontière avec le Koweït mais Gamal Abdel Nasser critique cette annexion car il ne souhaite pas que l'Irak monte en puissance au détriment de l’Égypte. De leur côté, les britanniques interviennent le 1er juillet 1961 pour protéger le Koweït.

Abdul Karim Qasim (1914/1963) Nouri al-Saïd (1888/1958)

Bien qu'exilé en Syrie, le Parti Baas se réorganise clandestinement en Irak où il infiltre à la fois la population mais aussi l'armée. En février 1963, le Parti Baas, dirigé par Ahmad Hassan al-Bakr, un proche parent de Saddam Hussein, mène un nouveau coup d’État est un franc succès. Le général Abdul Karim Qasim sera condamné à mort. Abdel Salam Aref devient président, tendit que Ahmad Hassan al-Bakr devient le chef du gouvernement militaire. Saddam Hussein est maintenant libre de retourner en Irak et en profitera pour jouer un rôle d'intermédiaire entre le Baas syrien et irakien.

Saddam Hussein en 1960

Le 5 septembre 1964, Saddam Hussein fomente un coup d’État contre Abdel Salam Aref mais la police l'arrête la veille de l'attentat. Bien que Abdel Salam Aref admire Gamal Abdel Nasser, le rapprochement entre les deux pays tarde, ce qui entraînera une tentative d'assassinat envers le président irakien, de la part des nasséristes. Abdel Salam Aref mourra dans un accident d'hélicoptèreen avril 1966 et est remplacé par son frère Abdel Rahman Aref. La guerre de six jours éclate le 5 juin 1967 mais l'Irak ne soutient pas la coalition arabe.

Abdel Salam Aref (1921/1966) Abdel Rahman Aref (1916/2007)

Abdel Rahman Aref est chasser du pouvoir suite au coup d’État du Baas le 17 juillet 1968. Le général Ahmad Hassan al-Bakr devient président de la République et Saddam Hussein devient le numéro deux du régime irakien en devenant chef du parti Baas et des services de sécurités. Ce dernier nationaliste le pétrole irakien le 1er juin 1972. La manne pétrolière permet à l'Irak de prospérer mais dépend uniquement de l'or noir. L'Irak ne participe pas à la guerre de Kippour mais critique les pourparlers entre l’Égypte et Israël. Les kurdes, quant à eux, revendiquent la création d'un Kurdistan autonome, mais Saddam Hussein fera tout pour briser leur revendications en leur accordant une fausse autonomie.

Ahmad Hassan al-Bakr (1914/1982)

4 / La confrontation entre le gouvernement et les chiites

Les années 1970 vont marqué une montée des revendications chiites qui menace le pouvoir en place. Le président Ahmad Hassan al-Bakr se rend à Najaf, ville sainte pour les chiites, et demande à l'ayatollah Mouhsin al-Hakim de condamner publiquement le régime iranien. L'ayatollah refuse, ce qui aura pour conséquence l'arrestation de nombreux oulama chiites, la confiscation des fonds des écoles, la fermeture de l'Université de Koufa et de nombreux chiites sont déporter en Iran. L'ayatollah Mouhsin al-Hakim organise une manifestation pour protester contre la politique du gouvernement à l'égard des chiites mais il sera tué et sera remplacé par l'ayatollah Mohammed Baquer al-Sadr, qui va prendre la direction du mouvement de contestation chiite.

Rouhollah Mousavi Khomeini se trouve à Najaf en 1970 où il forme les futur acteurs de la révolution iranienne de 1979. Le réveil du mouvement de contestation chiite va entraîner une revendication du pouvoir par les chiites. Suite au succès de la révolution iranienne en 1979 et la prise de pouvoir de Khomeini, les chiites irakiens reprennent espoir. Tous les chiites irakiens ne se rangent pas du côté de l'ayatollah Khomeini mais ils admirent les revendications religieuses de ce dernier, qui va à l'opposer de la politique du Pari Baas, qui prône la sécularisation de la société irakienne au-delà de toutes confessions.

Rouhollah Mousavi Khomeini (1902/1989)

Mohammed Baquer al-Sadr promulgue une fatwa qui interdit aux chiites d'adhérer au Parti Baas et autorise les actions violentes contre le régime, ce qui lui vaudra d'être arrêté par les autorités. Saddam Hussein lui demande, sans succès, d'annuler sa fatwa et des émeutes éclatent dans toutes les villes saintes chiites du pays, ainsi qu'à Bagdad. Le gouvernement enclenche une vaste série d'arrestation puis d'exécution et d'expulsions du pays. La répression du gouvernement va allé crescendo tout au long des années 1970. En juin 1979, l'ayatollah Mohammed Baquer al-Sadr est arrêter par les forces gouvernementales et ordonne sa pendaison, ce qui va entraîner des actions violentes de la part des chiites notamment à Najaf et à Bagdad.

Mohammed Baquer al-Sadr (1935/1980)

Le 16 juillet 1979, Saddam Hussein force Ahmad Hassan al-Bakr a quitter ses fonctions et il remanie la direction du Baas dont il fait exécuter vingt-et-un membres. Saddam Hussein place des membres de sa famille et de sa tribu (Albou Nasser) à tout les niveaux de l’État irakien.

5 / Guerre Iran-Irak

Saddam Hussein proclame sa souveraineté sur le Chatt al-Arab, région que se dispute l'Iran et l'Irak, et déclare la guerre à l'Iran le 22 septembre 1980. Israël prête main forte à l'Iran dans le but d'empêcher l'Irak de se doter de l'arme nucléaire et bombarde la centrale Osirak, se trouvant au sud de Bagdad, en 1981. En avril de la même année, les femmes irakiennes son encouragées à divorcer avec leur maris d'origine iranienne pour une somme de 2 500 dinars pour les civils et 4 000 dinars pour les soldats, ce qui était énorme. Quant aux hommes, 2 000 dinars leur étaient promis s'ils faisaient exilés leur femme iraniennes en Iran. En décembre 1982, le gouvernement prend un décret interdisant le mariage des femmes avec des iraniens.

L'Occident, l'URSS, l'Arabie Saoudite et les arabes du golfe avaient intérêt à ce que Saddam Hussein déclare la guerre à l'Iran pour calmer les ardeurs de la révolution iranienne. L'Arabie Saoudite et les pays arabes du golfe financèrent l'armement de l'Irak, ce qui permis une améliorationconsidérable de la puissance militaire du pays. Un mois avant l'invasion irakienne, l'Arabie Saouditeavait fourni tous les rapports américains sur l'Iran pour aider l'Irak lors de son intervention militaire.L’objectif des États-Unis était de voir les deux États s'entre tuer pour empêcher qu'un leader régional n'émerge au Moyen-Orient.

Dans un premier temps, les États-Unis protégeait l'Irak au Conseil de sécurité des Nations Unies en opposant son veto à une condamnation de l'invasion irakienne. Lorsque l'Iran rejeta le cessez-le-feu proposé par Saddam, les États-Unis se mirent à lui fournir des armes et encouragea l'Arabie Saoudite et les États du golfe à soutenir financièrement l'Irak. Ils prirent le contrôle du détroit d'Ormuz sous prétexte d'assurer le libre passage des navires mais cette manœuvre visaient à isolé l'Iran. Les États-Unis finirent par aider directement l’Irak en interceptant des navires iraniens posantdes mines sur les voie commerciale du golfe ou en attaquant des plates-formes pétrolières iraniennes.

Saddam utilisa des armes chimiques à plusieurs reprises. L'ONU confirma les accusations de l'Iran et pris une résolution contre l'utilisation de ces armes mais ne condamna pas l'Irak pour les avoirs utilisés car la destruction de l'Iran arrangeaient aussi bien l'Occident que les pays arabes mais aussi l'URSS. De son côté l'Iran était soutenue par la Syrie, la Libye, la Chine et la Corée du Nord.

Lorsque Saddam Hussein était proche de l'emporter, les États-Unis fournissaient des armes et des renseignements sur l'Irak à l'Iran. Son but était que les deux régimes s'affaiblissent au maximum. En1986, éclata le scandale de l'Irangate où les États-Unis et Israël sont accusés d'avoir fourni des missiles à l'Iran. Saddam Hussein répond avec l'attaque d'une frégate américaines pour leur montrer qu'il n'était pas dupe et qu'il n'acceptait pas leur trahison.

Cette guerre dura huit ans et prendra fin le 18 juillet 1988. Suite à cette guerre, l'Irak devînt le leader des pays arabes devant l’Égypte et l'Arabie Saoudite.

6 / La guerre du golfe et ses conséquences

Le pétrole a permit à Saddam Hussein de s'armer massivement avant et pendant la guerre contre l'Iran. Des centaines de milliards de dollars ont été déboursés pour obtenir un arsenal de dernière génération auprès des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, d'Allemagne et d'Italie. Les États du Golfe se sont porté garant des dépenses militaires du régime irakien pendant la guerre avec

l'Iran dont le coût de la guerre dépassait largement l'apport de la production du pétrole irakien. Les États-Unis se sont porté garant de la solvabilité du gouvernement irakien auprès des pétromonarchies du Golfe.

A la fin du conflit avec l'Iran, les États-Unis ont poussé les pétromonarchies à réclamer le remboursement des prêts qu'ils avaient accordées à Saddam Hussein tout en sachant que la destruction des infrastructures pétrolières et l'état chaotique de l'économie irakiennes rendaient impossible le règlement de la créance. Saddam Hussein répond que l'Irak a sacrifier ses soldats dansle but de protéger les intérêts des États du Golfe. Les États-Unis poussent le Koweït a inonder le marché de leur pétrole, ce qui a pour conséquence l'effondrement des cours de l'Irak. Les États-Unisproposent alors à Saddam Hussein de mettre sous tutelle le pétrole irakien par des organismes internationaux, Saddam Hussein refuse catégoriquement. La banqueroute de l’État irakien pousse Saddam Hussein a envahir le Koweït, le 2 août 1990, qu'il considère comme étant la dix-neuvième province irakienne. En effet, le Koweït faisait parti de l'Irak avant le redécoupage de la région par les puissances occidentales.

Une coalition dirigée par les États-Unis et qui réuni l'Occident et les pays du golfe, ainsi que la Syrie de Hafez al-Assad, se met en place pour repousser Saddam Hussein. Le 6 août 1990, l'Irak est mise sous embargo par l'ONU (résolution 661) qui sera renforcée le 25 septembre 1990 par la résolution 670. Saddam Hussein va se servir de l'embargo pour faire pression sur certaines régions du pays car il devient des lors l'unique entité qui distribue les richesses. La population s'organisent alors en clans et en tribus et tissent des réseaux de solidarité pour survivre.

Opération Tempête du Desert

Le 17 janvier 1990, l'opération tempête du désert est lancée par la coalition et Saddam est vaincu. Un cessez-le-feu est signé le 26 janvier 1991. La population irakienne, aussi bien sunnite que chiite,se soulèvent contre Saddam qui perd le contrôle des dix-huit provinces irakiennes. Les kurdes vont

aussi prendre part à l’insurrection. Ces derniers sont beaucoup mieux encadrés que le reste des insurgés qui ont peine à se regrouper sous le commandement d'un chef. Les kurdes seront durement réprimés par le régime et deux millions de kurdes se réfugient en Turquie et en Iran. L'ONU et les États-Unis interviennent pour protéger les Kurdes et pénètrent dans le Kurdistan irakien. Saddam retire ses troupes et les kurdes proclament l'indépendance du Kurdistan, une indépendance qui ne sera pas reconnu par le régime. La souveraineté irakienne sera remise en cause par la communauté internationale qui va interdire à l'aviation irakienne de survoler le Kurdistan irakien et le sud du pays qui est composé majoritairement de chiites. Entre les mains de la famille de Saddam, les services de renseignements vont lui permettre de se maintenir à la tête du pays. Les tribus arabes sunnites vont aussi soutenir Saddam car elles se méfie des chiites et ne souhaitent pas s'attirer les foudres du régime.

George Bush décide de s’appuyer sur les révoltes chiites et kurdes pour destituer Saddam Hussein, qui arrive tant bien que mal à se maintenir au pouvoir. Mais ces révoltes ne permettent pas l’affaiblissement du régime. Les États-Unis décident alors d'isolé le pays en mettant en place un embargo internationale. Cette décision est critiquée au sein des néo-conservateurs américains qui souhaitent que les États-Unis interviennent directement sur le terrain.

George Herbert Walker Bush (1924/????)

Le 3 avril 1991, l'ONU adopte la résolution 687 qui conditionne la levé de l'embargo contre la destruction des missiles à longue portée, de l'arsenal nucléaire, chimiques et bactériologique, la reconnaissance de la souveraineté du Koweït et le respect des droits de l'homme. Le 11 octobre 1991, l'ONU adopte la résolution 715 qui décrète la surveillance de l'industrie de l'armement irakien. En pratique, cette résolution entrera en vigueur qu'à partir du 8 octobre 1994. L'ONU prend le contrôle de l'armement irakien dont le Conseil de sécurité a décidée le démantelement. En 1994, l'Irak reconnaît la souveraineté du Koweït. Le 9 décembre 1996, l'ONU met en place le programme « Pétrole contre nourriture » (résolution 986) qui autorise la vente de pétrole par le régime irakien en échange de denrées alimentaire nécessaire pour nourrir la population. L'embargo décrété par l'ONU en 1990 a entraîner la mort de 500 000 civils dû à la dégradation des conditions de vie.

Les sunnites irakiens fond partis des dernières confessions du pays à véritablement se rebeller contre Saddam Hussein. Non parce que se dernier se revendique sunnite mais par peur de la répression. Les années 1970 avaient été une décennies de prospérités grâce à la nationalisation du pétrole et de ses revenus, ce qui conforta les sunnites à ne pas s'attirer les foudres du régime. Malgréle fait que les différents auteurs de coup d’État se revendiquaient du sunnisme, la population ne s'étaient pas vraiment ligué contre les différents régimes qui se sont succédé. La seconde guerre du golfe et les sanctions de l'ONU vont faire sortir la communauté sunnite de sa torpeur. La tribu Doulaym, l'une des tribus les plus influente de la région al-Anbar, était très présente au sein de des diverses institutions du régime (sécurité, police, armée, administration). Cette tribu s'est longtemps opposé au Califat Ottoman au XIXe siècle mais aussi aux britanniques à la fin de la première guerremondiale. En 1995, la tribu entre officiellement en guerre contre Saddam Hussein, après que celui-ci ait fait arrêter et torturer puis tué le général de l'armée de l'air appartenant à la tribu : Mohammed Mazloum al-Doulayni. Ce dernier avait critiquer le train de vie du fils de Saddam Hussein et en paya les frais. Le cadavre sera envoyer à la famille, ce qui provoquera la colère de toute la tribu dans toute la région d'al-Anbar et en particulier à Ramadi. Saddam Hussein dû envoyer des troupes d'élites pour mettre fin à la révolte mais il n'y réussi qu'après de nombreux affrontements avec les Doulaym. De cette révolte, les Doulaym obtinrent un grand respect de la part de tous les sunnites.

L'interdiction de survole du Kurdistan irakien et du sud à majorité chiites ne va pas empêcher Saddam Hussein de poursuivre la répression sur ces deux territoires dont une partie est encore sous son contrôle. En décembre 1998, les États-Unis et les britanniques vont s'en servir comme prétexte pour bombardé intensivement le pays mais la réalité est qu'ils veulent faire plier Saddam Hussein qui refuse dorénavant le démantèlement de son armement après avoir eu la conviction que l'ONU nesouhaitait pas lui rendre le contrôle du pays. Une autre cause de l'intervention américano-britannique est l'expulsion des observateurs de l'ONU qui devaient faire un rapport concernant le nucléaire irakien.

L'Irak, qui était le premier pays arabe en terme d'éducation, va subir une baisse vertigineuse du niveau d'éducation. Les livres ne sont plus renouvelés depuis dix ans, le matériel des écoles sont pillés et revendus pour survivre à l'embargo. Les irakiens qui ont un emploi doivent en général en trouver un second vu le peu de revenu de leur confère leur premier emploi. Dans cette situation, la criminalité va montée considérablement.

En 2001, Saddam Hussein obtient le déplafonnement du prix du baril de pétrole qui avait été fixé par l'ONU, ce qui lui permet de faire pression sur l'ONU.

7 / La politique d'islamisation de Saddam Hussein

En janvier 1991, après la défaite de Saddam Hussein face à la coalition dirigée par les États-Unis, ledirigeant irakien entama une politique de ré-islamisation du pays. Il fit inscrire Allah Akbar (Allah est Grand) sur le drapeau irakien et en 1993, il lança une campagne visant à promouvoir les valeurs islamiques à travers tout l'Irak et encourage l'étude et la pratique de la religion.

Drapeau irakien de 1963 à 1991 Drapeau irakien de 1991 à 2004

Des mosquées furent construites, le Coran est diffusé à travers la radio nationale, l'alcool est interditet sa consommation est puni d'un mois d'emprisonnement. Saddam Hussein laisse libre court aux imams de dispenser des cours islamiques à la population et ne met pas en place de programme d'études islamique précis. Il laisse ces derniers une liberté de parole qu'ils n'avaient pas jusque là et chargent les oulama et les imams de mosquées de s'en prendre aux États-Unis lors de leur discours. En août 1992, Saddam Hussein charge le ministre de l'éducation d'interroger les enseignants pour mesurer leur degrés de connaissance islamique.

La guerre Iran-Irak et la guerre d'Afghanistan ont marquées un repli communautaire des sunnites irakiens et le pays se ré-islamise peu à peu. En septembre 1993, le ministre de l'intérieur irakien fait fermer quarante-cinq boites de nuit et cinq discothèques. En juin 1994, le ministre des affaires religieuses et de l'éducation ordonnent la production de 600 000 Coran et la formation des enseignants à l'Islam. En 1996, Saddam Hussein force les cadres du parti Baas à étudier le Coran.

Cette ré-islamisation de la société irakienne formera la futur résistance musulmane lors de l'invasionaméricaine en 2003. Cependant, cette ré-islamisation va finir par porter préjudice à Saddam Husseinqui verra, à la fin de son règne, une opposition parmi les sunnites qui n'hésitent pas à qualifier son régime de mécréant et de l’État irakien de laïque. Saddam Hussein décide donc de restreindre la liberté de ton qu'il avait donné aux oulama et imams irakiens et procéde à la fermeture de mosquées, ainsi qu'à l'arrestation d'imams qui dénoncent le caractère laïque du régime.

8 / L'invasion américaine

Le 11 septembre 2001, deux avions s'écrasent sur les tours du World Trade Center, un autre sur le Pentagone et un dernier, qui visait la maison Blanche, s'écrase dans le jardin de cette dernière. Cette attaque est revendiqué par al-Qaïda à travers la bouche de son leader Oussama Ben Laden. Celui-ci va devenir l'ennemi numéro un de tous les États du monde. Suite à l'invasion de l'Afghanistan par une coalition dirigée par les États-Unis, l'Irak va être la nouvelle cible. Saddam Hussein fut le seul dirigeant arabe à ne pas avoir condamné le 11 septembre, il qualifia cette attaquecomme une leçon donné par al-Qaïda à l'encontre de l'arrogance américaine. Il dénonça aussi l'intervention américaine en Afghanistan.

Destruction des deux tours du World Trade Center par al-Qaïda

Le 29 janvier 2002, le président américain George W. Bush annonce que l'axe du mal était constituéde l’Irak, de l'Iran et de la Corée du Nord et que des terroristes ont trouvé refuge dans ces pays avecla complicité des autorités. Il annonce que le renversement de l'Irak marquera le départ de l'aventuredémocratique au Moyen-Orient. Pour justifier cette invasion, le président George Bush s’appuya surun rapport de l'administration américaine qui affirma qu'une connexion entre Saddam Hussein et Oussama Ben Laden avait eu lieu dans les années 1990. Les deux individus voulant s'en prendre aux intérêts américains, George Bush laissa entendre que Saddam Hussein avait un rôle dans le 11 septembre. De plus, le dirigeant irakien était suspecter de financer des groupes de moudjahidin (dont Ansar al-Islam) qui menaient des opérations dans le Kurdistan irakien ou pire : que Saddam avait transmis une partie de ses armes de destruction massive à al-Qaïda. Aucune preuves de ces allégations ne furent fournis et ce n'est qu'en 2008, que le Pentagone affirmera qu'il n'y a jamais eu de lien entre Saddam Hussein et al-Qaïda.

George W. Bush (1946/????)

L'Iran a accueilli l'intervention américaine en Afghanistan avec joie car elle se méfiait du régime des Talibans qui se trouvait à ses portes. Lorsque les États-Unis annoncent leur volontés d'interveniren Irak, l'Iran va reprendre contacte avec les américains. Ces derniers annoncèrent que l'Iran avait un rôle à jouer dans la chute de Saddam et qu'une intervention sans l'Iran était irréaliste.

Les États-Unis entamèrent alors une campagne anti-sunnite, qu'ils associaient au régime irakien, tandis que les chiites et les kurdes étaient mis en avant et présentés comme les résistants et par qui proviendra la naissance de la démocratie en Irak mais aussi la résistance face aux moudjahidin (sunnites).

Le 20 mars 2003, la coalition dirigée par les États-Unis entame l'invasion de l'Irak et réussi à mettre en déroute les forces du régime en quelques semaines. C'est ainsi que le 9 avril de la même année, les troupes de la coalition fond leur entrée triomphante à Bagdad. Le 21 avril, les États-Unis met en place un gouvernement de transition (Autorité Provisoire de la Coalition) dirigé par la coalition. Le

22 mai 2003, ce gouvernement provisoire fut reconnu par la résolution 1483 de l'ONU qui lui conféra une autorité complète sur l'Irak en attendant l’élection d'un gouvernement représentatif du peuple. Le 16 mai 2003, le gouvernement provisoire débuta la dé-baasification du pays dans le but d'instaurer un État démocratique en Irak après la chute de Saddam Hussein. Cette dé-baasification concerna autant les têtes de ponte du Parti mais aussi les fonctionnaires qui avaient adhéré au Parti dans le seul but d'échapper à l'embargo mais aussi pour éviter de s'attirer les foudres du régime. L'Armée et l'appareil de sécurité irakien seront aussi dé-baasifié mais aussi démantelés, ce qui entraînera de nombreux officiers et forces de l'ordre à perdre leur emplois après avoir subit la tortures de la part de l'armée américaine. Ces anciens officiers et ex-membres de l'armée irakienne vont prendre les armes et rejoindre la résistance à l'envahisseur.

Invasion de la coalition en 2003

Le système éducatif fut remis à jour et confier à un chiite qui n’hésita pas à renvoyer les professeurset les chercheurs sunnites. De même, le ministère du pétrole sera confier à un chiite qui renvoya tous les employés sunnite. Cette dé-baasification aura pour conséquence le repli communautaire dessunnites qui sont les principales victimes de ces mesures. Les États-Unis considèrent tous sunnite comme un allié de Saddam Hussein, ce qui explique leur marginalisation au profit des chiites et des kurdes. Un Conseil de Gouvernement irakien est mis en place où est sensé siégé toutes les communautés du pays mais les sunnites sont encore une fois marginalisés et n'ont que peu de pouvoir. Sur vingt-cinq membres, cinq sont sunnites mais en réalité ils ne le sont pas tous. C'est le cas de Nasser al-Chadarchi et Adnan al-Pachachi, deux démocrates, se trouvant respectivement à la

tête du Parti national démocratique et le Mouvement des démocrates indépendants. Un autre Parti fera son apparition après son quarante trois ans d'exil, il s'agit du Parti islamique irakien, fondé par les Frères Musulmans en 1960. Ce Parti propose une résistance pacifique à l'invasion américaine en exigeant le retrait des troupes de la coalition et l'instauration d'un système démocratique. Mohsen Abdel Hamid est à la tête du Parti islamique irakien et intégrera le Conseil de Gouvernement en 2004.

En 2003, Mohammed Ayyach al-Koubaysi est de retour en Irak après s'être exilé du pays dans les années 1990 après l'émission d'un mandat d'arrêt par les services secrètes irakien. Pendant son exil, il se rapprochera de Youssouf al-Qardawi et fera des apparitions fréquente sur al-Jazeera. A la tête du Mouvement National pour un Irak Uni, il appelle ses fidèle à invoquer Allah pour la chute du régime baasiste et pour le départ de la coalition. Son mouvement place le nationalisme au-delà de l'appartenance religieuse : « Il n'y a parmi nous ni sunnites ni chiites, mais seulement des musulmans ». Il accuse les américains de vouloir instaurer la division entre les sunnites et les chiites. Il tiendra un discours anti-américain et appellera à la résistance armée lors d'une de ses allocutions dans la Grande Mosquée de Abou Hanifa à Bagdad. Des milliers d'irakiens, principalement sunnites se rassemblent et demande le départ de la coalition avant de prendre les armes. En mettant de côté les sunnites, la coalition, secondé par les chiites et les kurdes, ont favorisé leur repli sur leur identité religieuse et non plus ethnique et nationale.

Youssouf al-Qardawi (1920/????)

En parallèle, des membres des forces armées du régime baasiste se réunissent et forment plusieurs mouvements armées pour combattre l'occupant :

– Le Retour– Le Mouvement à la tête de serpent– Le Conseil National de la Résistance Irakienne

Ezzat Ibrahim al-Douri dit l'homme roux au béret et ancien conseiller de Saddam Hussein est à la tête du Conseil National de la Résistance Irakienne et l'un des principaux leaders de insurrection irakienne. Sa tête sera mise à prix à dix millions de dollars par les États-Unis. Ezzat Ibrahim al-Douri se rapproche des moudjahidin pour combattre la coalition et forme l'Armée de Mohammed qui regroupe à la fois des baasistes et des moudjahidin dont l'objectif est la restauration de l'identité nationale et sunnite de l'Irak.

Ezzat Ibrahim al-Douri (1942/???)

En avril 2003, Saddam Hussein publie une lettre où il appel les irakiens, les arabes et les musulmans (sunnites) à combattre la coalition. Mais la majorités des irakiens qui prennent les armescontre la coalition ne veulent pas un retour de Saddam au pouvoir, ni du Parti Baas. Autre différenceentre les baasistes et le reste des insurgés : la définition du nationalisme. Les baasistes considèrent que la résistance à l'occupant incombe à tous les arabes qu'ils nomment la Nation Arabe, alors que le reste des insurgés considèrent que la résistance doit-être uniquement irakienne, au-delà de l’appartenance ethnique et religieuse. Une cassure se fait donc sentir entre le Panarabisme et le Nationalisme Irakien. Plusieurs groupes de résistants sans liens entre eux vont voir le jour durant l'été 2003 :

– L'Armée Islamique d'Irak– Le Front Islamique pour la Résistance Irakienne– L'Armée des Moudjahidin

L'Armée islamique d'Irak est la plus puissante de ces organisations et revendique des centaines d’attaques contre la coalition. Pour eux, l'Irak est occupé à la fois par les forces de la coalition dirigées par les États-Unis mais aussi par l'Iran qui tente de marginaliser et de tuer les sunnites d'Irak. Le Front Islamique pour la Résistance Irakienne est issu des Frères Musulmans. Il s'en prennent principalement aux troupes américaine et dénonce le nouveau gouvernement aux mains des américains. L'Armée des Moudjahidin existait bien avant l'invasion américaine et n'était autre qu'une organisation qui avait pour objectif de soutenir financièrement les étudiants sunnites. Après l'invasion, son objectif devient la libération de l'Irak en proclamant le jihad dont la finalité est l'instauration de la Shari'a (Loi Islamique) dans tout le pays. Les confréries soufis al-Qaderiyya et Naqshbendiyya vont prendre les armes en 2003 pour combattre les troupes de la coalition. Ezzat Ibrahim al-Douri est membre de la Naqshbendiyya et de nombreux officier du Parti Baas font partiede la confrérie al-Qaderiyya. En 2004, ces différents groupes vont multiplier leur attaquent face à la coalition qui ne pourront pas leur faire face. La coalition va donc se concentrer sur la défense de la

capitale (Bagdad) et de la région d'al-Anbar, bastion des moudjahidin. Saddam Hussein sera arrêté en décembre 2003 à Tikrit, sa ville natale, dans une cave secrète où il se trouvait depuis l'invasion américaine.

Saddam Hussein lors de sa capture

Entrée de la cache de Saddam Hussein

Plan de la cache de Saddam Hussein

L'arrestation de Saddam Hussein se fera dans l'indifférence populaire, ce qui montre que les insurgés ne soutiennent pas l'ancien dirigeant. En avril 2003, la ville de Fallouja, deuxième ville de la région d'al-Anbar, va voir l'armée américaine opposé à la résistance des moudjahidin dans les deux batailles les plus meurtrières du conflit qui marque l'animosité des musulmans à l'invasion américaine. Ces derniers s'installent leur camps militaire au milieu de la ville et s'en prennent régulièrement à la population, majoritairement sunnite. Ils entrent dans les habitations avec des chiens et fouillent leur habitants, rasent les habitations avec leur hélicoptères, utilisent des jumelles pour observer la population dont des femmes, ce qui entraîne la colère des musulmans, et mettent en place un couvre feu.

Le 28 avril 2004, la population brave le couvre feu et se réunie à l'extérieur d'une école primaire transformée en poste d'observation par l'armée américaine qui n'hésite pas à ouvrir le feu parmi les manifestants, dont des femmes et des enfants. La fureur monte au sein de la population mais les troupes américaines continuent leur provocations, ce qui a pour conséquence de convaincre les dignitaires religieux que le jihad est impératif après avoir jouer la carte de l'apaisement afin d'observer l’évolution de la situation. Fin de l'année 2003, les États-Unis retirent une partie de leur troupes et des moudjahidin prennent le contrôle de la ville et proclame l’Émirat de Fallouja. La Loi Islamique est désormais appliquée, l'alcool interdit, le port du voile obligatoire, les salons de

coiffure et les disquaires fermé Des moudjahidin du monde entier, venu accomplir le jihad en Irak, se retrouvent à Fallouja et suivent une formation militaire.

Le 8 mars 2004, une nouvelle Constitution est adoptée par le gouvernement provisoire, sous tutelle américaine, qui stipule que l'Islam et la démocratie sont deux sources du droit irakien. En réalité, lesÉtats-Unis essayent de se désengagé rapidement en transférant les prérogatives politique à un nouveau gouvernement, ce qui leur permettra de ne pas s'enlisé dans une guerre qui leur échappe. Le nouveau président est Ghazi Machal Ajil al-Yawar, un proche des États-Unis dont le père s'était réfugié à Londres après s'être opposé à l'invasion du Koweït par Saddam Hussein. Ghazi Machal Ajil al-Yawar reviendra en Irak en mars 2003 après la chute de Saddam Hussein.

Ghazi Machal Ajil al-Yawar

En 2004, un nouveau groupe d'insurgés voient le jour, Unicité et Guerre Sainte, dirigée par Ahmed Fadel Nazzal al-Khalayleh alias Abou Moussab al-Zarqaoui. Né en 1966, il entre en contact avec le Cheikh Abdallah Azzam qui lui conseil d'accomplir le jihad en Afghanistan dans les années 1980, ce que Abou Moussab al-Zarqaoui fera. De retour en Jordanie dans les années 1990, il est arrêter pour avoir tenté de mettre en place une cellule jihadiste. Il passera quelque années derrière les barreaux avant d'être relâché. Il planifie un attentats dans l'hôtel de la capitale jordanienne : Amman. Mais l'attentat échoue et Abou Moussab al-Zarqaoui quitte le pays pour l'Afghanistan où ilrencontrera Oussama Ben Laden. Suite à l'invasion américaine en Afghanistan en 2001, Abou Moussab al-Zarqaoui se réfugie dans le Kurdistan irakien où il établit un foyer jihadiste. En 2003, ilorganise un attentat à Bagdad contre le siège des Nations Uni et réussi à tuer le représentant brésilien Sergio Vieira de Mello. Cette attaque aura pour effet le retrait de la communauté internationale du pays.

Abou Moussab al-Zarqaoui (1966/2006)

Le 31 mars 2004, un convoi de la société militaire privée, Black Water, tombe dans une embuscade à Fallouja. Les membres de l'organisation sont tuées, mutilés et traîner dans les rues de la ville avant d'être suspendu sur le pont de la ville. Les images seront retransmises dans les télévisions du monde entiers et va exacerber la haine de l'armée américaine envers la population. Cette dernière lance, le 4 avril 2004, une opération contre la ville dans le but d'en reprendre le contrôle. Un tiers de la population fui la ville, les jihadistes affrontent l'armée américaines qui bombarde la ville pendant plusieurs semaines, faisant des centaines de morts civils. N'arrivant pas à reprendre le contrôle de Fallouja, l'armée américaine se retire, laissant place à une armée nationale équipés par la coalition mais cette armée nationale n'arrivera pas non plus à reprendre la ville et seradissoute en septembre 2004. Le retrait américain marque la victoire des jihadistes qui annoncent de nouveaux combats contre la coalition. L'armée américaine décide de couper toutes les voies d'accès à la ville et survole les quartiers sensible dans le but de repérer d'éventuel jihadiste. Ils proposent unarrêt des hostilités et l'indemnisation des victimes civiles en échange de la sécurités pour leurs troupes et leur entreprises mais aucune négociation n'est acceptée par les jihadistes.

La nuit du 6 novembre 2004, l'armée américaine et l'armée irakienne prennent Fallouja d'assaut. Bombardement et invasion au sol sont de mise. Les États-Unis ont utilisés des armes non conventionnelles comme le napalm, le phosphore et munitions à l'uranium appauvrie. Après plusieurs jours de combats, à la mi-novembre, les États-Unis retirent leur blindés et l'affrontement prendra fin le 23 décembre de la même année.

Logo de Black Water

En décembre 2003, le Conseil suprême pour la prédication, l'orientation et la fatwa est créer sousla tutelle de l'Imam Mehdi Ahmed al-Soumaydai. Recteur de la mosquée Ibn Taymiyya à Bagdad, ilprône le jihad contre l'envahisseur occidental et leur alliés parmi les chiites et les kurdes. Il affirme que l'invasion de la coalition dirigée par les États-Unis comme une épreuve de la part d'Allah pour que les musulmans d'Irak prennent conscience que seul un retour à l'Islam authentique leur permettront de restaurer la dignité de la communauté et de restaurer le Califat. Il dénonce aussi le jeu de la coalition qui affirme que la majorité des irakiens sont de confessions chiites pour mieux éliminer et tenir les sunnites à l'écart. L'Imam Mehdi Ahmed al-Soumaydai dénonce le silence de l'ayatollah chiite al-Sistani sur le massacre de la coalition envers les sunnites de Fallouja. Il sera arrêter et transféré dans la prison d'Abou Ghayb par l'armée américaine du fait du succès de ses sermons auprès des sunnites. Il est entouré de plusieurs factions jihadistes comme les Brigades des Moudjahidin Salafistes d'Irak, l'Armée de Confession Victorieuse et les Brigades des Partisans de l'Unicité.

Ayatollah Ali al-Sistani (1930/????)

Les chiites deviennent définitivement les ennemis des sunnites suite à leur alliances avec la coalition. Les jihadistes diffusent leur communiqués à l'écrit mais aussi à travers des vidéos, ce qui accroît leur popularités parmi les sunnites. Initialement, la résistance irakienne étaient divisée entre baasistes, nationalistes et jihadistes mais au fil du temps, la résistance devient essentiellement jihadiste. Parmi ces jihadistes se trouvent non seulement des irakiens mais aussi des jihadistes venant d'autres pays comme la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Égypte, le Maghreb, la Tchétchénie, l'Afghanistan et l'Europe.

En 2004, Abou Moussab al-Zarqaoui est présent à Fallouja et combat l'armée américaine aux côté d'autres groupes d'insurgés. En octobre, il fuit Fallouja et prête allégeance à Oussama Ben Laden, faisant lui le dirigeant d'al-Qaïda en Mésopotamie. Ce sermon d'allégeance avait pour but de donnerdu poids à son groupe à une époque où la renommée d'al-Qaïda était à son apogée suite à la destruction des tours du World Trade Center. En réalité, l'objectif final d'Abou Moussab al-Zarqaouin'a jamais totalement concordé avec ceux d'al-Qaïda. Abou Moussab al-Zarqaoui devient alors le porte étendard du jihad en Irak et devient ennemi numéro un des États-Unis dans le pays. Contrairement aux autres groupes jihadistes, al-Qaïda en Mésopotamie opère dans toutes les régions d’Irak, ce qui lui permet de prendre de prétendre au leadership de la résistance jihadiste irakienne. L'objectif d'al-Qaïda en Mésopotamie est de mettre fin à l'occupation étrangère, de remplacer le gouvernement irakien dirigé par les chiites par un gouvernement sunnite qui aura pour objectif de restaurer le Califat. Al-Qaïda en Mésopotamie multiplie les actions contre les chiites comme l'attaque de la Mosquée de Ali Ibn Abou Talib à Najaf ou pendant le fête de Achoura à Kerbala. Abou Moussab al-Zarqaoui accuse l'Iran de financer et d'armer les milices chiites et déclare la guerre aux partisans de la démocratie en Irak.

C'est ainsi qu'a l'approche des première élections en janvier 2005, Abou Moussab al-Zarqaoui annonce que al-Qaïda en Mésopotamie s'en prendra aux bureaux de vote et à tous ceux qui se rendront aux urnes, fussent-ils sunnites. Chaque scrutin sera donc pris pour cible par al-Qaïda en Mésopotamie à partir de 2005. Plusieurs groupes jihadistes prêtent allégeance à al-Qaïda en

Mésopotamie, mais plusieurs opposants apparaissent au même moment. C'est le cas du Cheikh Hareth al-Dhari, président du Comité des Oulama Musulmans, qui accuse al-Qaïda d'être une entité transnationale et coupable de crimes contre le peuple irakien.

Cheikh Hareth al-Dhari (1941/2015)

En septembre 2005, il critique les menaces faites par Abou Moussab al-Zarqaoui concernant les sunnites ayant décidé d'aller voter aux élections :

« Aucun motif ne vous autorise à prendre votre revanche contre des innocents en fermant les yeux sur les véritables criminelles. Il est impossible que quiconque se revendiquant de la loi divine prenne des décisions en fonction de ses émotions et de ses griefs personnels. Une position aussi dangereuse ne fait que servir les désirs les plus sombres de nos ennemis : déchirer notre pays et semer la discorde entre les fidèles. C'est ainsi que le gouvernement de transition mènera à terme sesobjectifs en gagnant la sympathie après avoir échoué dans sa campagne de terreur. Que ceux qui souhaitent que les sunnites participent au processus politique, soit en votant, soit en se portant candidats, assument leurs responsabilités. La meilleure manière de traiter avec eux passe par le dialogue, sans se laisser influencer et sans les menacer, car seuls la sagesse et un jugement sain peuvent assurer les progrès du jihad et venir en aide aux moudjahidin. La meilleure action pour ceux qui sont venus chasser l'occupant de notre terre n'est ni le meurtre, ni la suppression des opinions exprimées par autrui. »

Il accuse al-Qaïda de faire le jeu de la coalition qui souhaite une partition de l'Irak. Le 21 septembre2005, Abou Moussab al-Zarqaoui répond aux critiques du Cheikh Hareth al-Dhari :

« Quiconque tente d'établir une distinction entre irakiens et non-irakiens sur la question du jihad, conduit au nom d'Allah et aidant le destin d'une nation, se trouve dans l'erreur. Qu'Allah nous en soit témoin, l'ongle du moudjahid étranger en Mésopotamie vaut bien plus qu'un pays empli des partisans d'al-Sistani, al-Jaafari, al-Hakim ou al-Chalabi. Quiconque renonce à son pays, se rend en Mésopotamie pour y déclarer le jihad au nom d'Allah et reste parmi nous en la demeure est

supérieur à n'importe quel irakien d'origine qui aurait fuit la bataille pour se livrer aux oppresseurs. »

Le 22 février 2006, al-Qaïda en Mésopotamie attaque la Mosquée de Samarra, un haut lieu du chiisme irakien qui abrite les tombaux du dixième et onzième imam. Les jihadistes sont entrés dans la mosquée, y ont ligotés les gardes et placer leur explosifs. Cette attaque est le point de départ de l'affrontement entre chiites et sunnites à travers tout le pays. L'ayatollah al-Sistani appel au calme età ne pas s'en prendre aux lieux de cultes sunnites mais son appel n'est pas respecter. Les sunnites sont pris pour cibles, les mosquées détruites et leur dirigeants assassinés. Cette confrontation marque l'éclatement du sentiment d'appartenance national vers une logique communautaire. Jusqu'ici les victimes des attaques n'étaient que des militaires, policier ou élites politique mais avec cette affrontement communautaire entre chiites et sunnites, la population sera elle aussi durement touchée. Des groupes d'autodéfense chiites sont formés par les milices chiites qui n'hésitent pas à nettoyer les zones où les sunnites sont minoritaires comme à Bassora ou à Kirkouk. Les quartiers sunnites de Bagdad sont attaqués par les milices chiites qui s'en prennent aux civiles pour leur appartenance au sunnisme. Les sunnites ripostes par de sanglantes attaques d'une rare intensité. L'été 2006, l'opération « En avant ensemble » mobilise 50 000 policiers et 7 000 soldats irakiens dans le but de stopper la guérilla que se livre les sunnites et les chiites à Bagdad. Le 27 février 2007,la ville est divisée en neuf zones, des contrôles et des murs sont mis en place.

Violences confessionnelles à Bagdad entre 2003 et 2006

Des divisions se créent au sein de la résistance sunnite qui est composé de nationaliste et de moudjahidin. Les nationalistes accusent al-Qaïda d'être la cause de la décision de l'armée américaine d'avoir rasé la ville de Fallouja pendant le soulèvement mais aussi d'avoir détourné l'objectif de la résistance à l'occupant en attaquant les chiites et pour avoir fait appliquer la Shari'a

dans les zones contrôlés (interdiction de l'alcool, du tabac de la musique et ce certains commerce jugé illicite). Al-Qaïda n'hésite pas à prendre des otages parmi les civils et à filmer ses exécutions. Le cheikh Abou Mohammed al-Maqdissi critique la stratégie de violence mené par Abou Moussab al-Zarqaoui et suite à l’exécution d'un diplomate égyptien, qualifie le chef d'al-Qaïda en Mésopotamie d'ennemi d'Allah. Le chef du Conseil des moudjahidin, l'imam Abdallah al-Janabi, s'est opposé aux actions d'Abou Moussab al-Zarqaoui et aux jihadistes venus des pays autres que l'Irak. Il prône un jihad exclusivement irakien. Une ligne de fracture naît entre les nationalistes et les jihadistes. Abou Moussab al-Zarqaoui sera tué le 7 juin 2006 par l'armée américaine. Il est remplacé, le 12 juin 2006, par Abou Hamza al-Mouhajir, qui durcit la ligne politique emprunté par son prédécesseur et décide de faire taire les critiques des nationalistes en recrutant de plus en plus d'irakien au sein de l'organisation. En janvier 2006, le Conseil Consultatif des Moudjahidin est mis sur pieds et dont l'un des objectifs est de définir un projet politique qui entrera directement en concurrence avec l'occupation. Ce projet n'est autre que la création d'un État Islamique.

Abou Hamza al-Mouhajir

Le 12 octobre 2006, trois groupes de jihadistes s'unissent et forment l'Alliance des Embaumés qui sera chapeauté par le Conseil Consultatif des Moudjahidin. Ce nouveau groupe prône l'unité armée des différents groupes face à l'occupant. Le 15 octobre 2006, le Conseil Consultatif des Moudjahidin proclame la création de l’État Islamique en Irak, dirigé par Abou Omar al-Baghdadi.

A l'annonce de la création de l’État Islamique en Irak, les États-Unis considère cet État comme fictifet n'ayant aucune implantation géographique véritable et de base populaire pour les soutenir. Les nationalistes, quant-à-eux, dénonce l’État Islamique en Irak comme étant une formation musulmaneet non pas irakienne. Ils considèrent que le Conseil Consultatif des Moudjahidin s'est précipité en créant un État Islamique en Irak et cela aura pour résultat de faire imploser le jihad irakien comme ce fut le cas en Afghanistan et en Bosnie-Herzégovine. Abou Omar al-Baghdadi réponds à ses opposant à travers un communiqué :

« Lorsque nous avons proclamé l’État Islamique, il ne s'agissait pas d'une tentative de cueillir le fruit avant qu'il ne soit mûr. Ce fruit est tombé de lui-même et nous l'avons ramassé et placé entre des mains sures et saines, pour qu'il ne finisse pas dans la boue. Regardez ce qui s'est produit après l'effondrement de l'Union Soviétique et après que les nations musulmanes se sont éloignées du communisme. Elle sont devenues des proies faciles pour les idéologies séculières. Que s'est-il passéaprès que les moudjahidin ont atteint la capitale serbe pendant la guerre de Bosnie ? Ils ont été arrêtés en chemin par les accords de paix de Dayton. Que s'est-il passé après que le fruit soit tombé en Afghanistan, et que l'ennemi a été défait par les factions armées ? Il n'y a eu que des meurtres, ruines et pillages. Ô, nation musulmane, nous sommes déterminés à ne pas répéter cette tragédie et à ne pas abîmer le fruit une fois encore. »

L'Objectif du Conseil Consultatif des Moudjahidin était de créer un État Islamique, étape intermédiaire avant la restauration du Califat. Quant aux nationalistes, ils prennent les armes contre l’État Islamique en Irak et crée, le 11 octobre 2007, le Conseil Politique pour la Résistance Irakienne qui exige à travers la chaîne al-Jazeera, la libération de l’Irak, la restauration de sa souveraineté et de son rôle dans le monde arabo-musulman. Ce projet diffère grandement avec celuide l’État Islamique en Irak, car les nationalistes reconnaissent la souveraineté d'un État créer de toute pièce par le colonisateur britannique mais reconnaissent aussi sa place dans le monde arabo-musulman. Cela signifie que l'objectif des nationaliste n'est pas la restauration du Califat mais uniquement la restauration de l'Irak telle qu'elle existait sous Saddam Hussein. Ayman al-Zawahiri, le leader d'al-Qaïda après la mort de Oussama Ben Laden, déclare que les sunnites d'Irak doivent rester unie et que seule une infiltration ennemi expliquerait les crimes commis au nom d'al-Qaïda avant sa dissolution dans l’État Islamique en Irak.

Ayman al-Zawahiri (1951/????)

Du côté des baasistes, Ezzat Ibrahim al-Douri, dit le roux, chef du parti après la mort de Saddam Hussein, crée en 2007, le Commandement Suprême pour le Jihad et la Libération dont l'objectif est de former un gouvernement islamique mais contrairement à l’État Islamique en Irak, il est disposé ànégocier avec les États-Unis. Accuser de collaborer avec al-Qaïda avant sa dissolution dans l’État islamique en Irak, Ezzat Ibrahim al-Douri annonce qu'il met un terme à cette collaboration du fait que al-Qaïda s'en soit pris à des baasistes mais aussi pour mettre en place une résistance nationale etdialoguer avec le gouvernement chiite irakien et la coalition dirigée par les États-Unis. Cette déclaration aura pour conséquence l'assassinat de plusieurs baasistes par l’État Islamique en Irak.Les tribus sunnites s'allient à la coalition dans le but de contrecarrer l’État Islamique en Irak. Les tribus pensaient retrouver leur puissances après la chute du régime baasiste mais la venues d'al-Qaïda et sa volonté de prendre le leadership de la révolte sunnite, a obliger les tribus à faire un choix :

– Accepter la tutelle d'al-Qaïda puis de l’État Islamique en Irak– S'allier avec la coalition contre al-Qaïda puis contre l’État Islamique en Irak

Les tribus sunnites ont opté pour la seconde solution. Ce mouvement porte le nom de Sahwa (Le Réveil). Contre toute attente, les Sahawat obtiennent des résultats face à l’État Islamique en Irak en éliminant notamment son ministre de la guerre, Abou Ayyoub al-Masri, ou encore Mouharib Abd al-Latif al-Jabbouri, le ministre de l'information de l’État Islamique en Irak. Constatant l'efficacité des Sahawat, le secrétaire d’État américain à la Défense, Robert Gates, rencontre les chefs tribus dans lebut de mettre en place une alliance pour consolider les acquis obtenu face à l’État Islamique en Irak.Abou Omar al-Baghdadi et certains groupes nationalistes s'opposent aux Sahawat qui sont

considérés comme des collaborateur et des traîtres à la résistance. L’État Islamique en Irak se lance dans une vaste opération visant à assassinés les Sahawat et leur sympathisants. C'est ainsi, que le 17septembre 2007, l’État Islamique en Irak réussi à assassiné l'instigateur du mouvement de la Sahwa : Abou Richa. Malgré le soutien des Sahawat au régime irakien, le gouvernement chiite irakien ne reconnaît pas les Sahawat de manière officiel. L'objectif étant de maintenir une domination chiite sur l'appareil étatique mais aussi au sein de l'appareil militaire. Cette conduite sera dénoncé par les cheikhs de la Sahwa et une insurrection éclatera à Diyala, en 2008, où les membres des Sahawat seront massacrés. Armées et financés par les États-Unis, les tribus ont connu le succès face à l’État Islamique en Irak, mais une fois abandonnés à leur sort face au gouvernementirakien, les Sahawat sont pris au piège sans possibilités de renverser la situation. En 2009, le gouvernement irakien décide de dissoudre les Sahawat qui sont accusés de collaborer avec l’État Islamique et les baasistes, ce qui donne lieu à des affrontements. Les Sahawat comprennent que leuractions contre l’État Islamique en Irak n'a profité, en définitif, qu'aux américains et au gouvernement chiite irakien.

Sur le plan politique, plusieurs partis « sunnites » et surtout nationalistes décident de faire le jeu de la démocratie et se présentent aux élections en 2005 et ce malgré les menacent d'al-Qaïda. Cette main tendue vers les sunnites, de la part des chiites et des kurdes, n'étaient qu'un leurre dont le but était de leur faire croire à leur ouverture politique au-delà de tout confessionnalisme. Dans la pratique, les sunnites sont minoritaire au sein du gouvernement et obtiennent un nombre ridicule de siège au Parlement irakien. Certains d'entre eux parlent de fraudes de la part des chiites et des kurdes qui souhaitent conserver les rennes du pouvoir. Le 20 mai 2006, le chiite Nouri al-Maliki prend le pouvoir en s'assurant l'appui kurdes et promet la réhabilitation des sunnites dans le paysagepolitique irakien. Il promet le désengagement de l'armée américaine, le démantèlement des milices chiites mais aussi de la libération des prisonniers sunnites.

Nouri al-Maliki (1950/????)

Nouri al-Maliki propose une réconciliation nationale entre les diverses confessions et ethnies du pays. Son projet est soutenu par la population, les tribus sunnites et les divers partis politique. Plusieurs partis sunnites entrent au gouvernement dirigé par Nouri al-Maliki, mais la montée des violences met en échec la réconciliation nationale voulue par le chef du gouvernement. Ce dernier ne respecte pas ses promesses et refuse la libération des prisonniers sunnites, le démantèlement des milices chiites et pousse ces dernières à s'en prendre aux sunnites. Certains partis sunnites ayant intégrés son gouvernement, comme le Front de l'Accord, dénoncent le premier ministre et le gouvernement. Les Sahawat revendiquent leur intégration aux institutions étatique mais ne sont pas écouté par le gouvernement de Nouri al-Maliki, ce qui accentue encore plus les divisions politiques.

En 2008, les États-Unis avaient déjà planifié le retrait de leur troupes d'ici décembre 2011. Un accord est passer avec le gouvernement irakien qui fixe les étapes du retrait. De nouvelles élections sont prévus pour le 7 mars 2010 et beaucoup de sunnites pensent qu'ils peuvent peser dans le nouveau gouvernement suite au prochain retrait des troupes américaines. Plusieurs partis se présentent pour tenter leur chances mais le premier ministre, Nouri al-Maliki, met en place une Commission chargée de bannir les partis liés au Parti Baas. Les différents partis sunnites sont pris pour cibles et frapper d'inéligibilité. La colère gronde chez les sunnites alors que les violences confessionnelles avaient baissés. L’État Islamique en Irak affirme que la participation des sunnites aux élections ne fera que confirmer leur statue de minorité gouverné par des apostats. Contre toute attente, les sunnites obtiennent la victoire mais Nouri al-Maliki refuse de céder sa place et annonce qu'il usera de la force pour se maintenir au pouvoir. Le 10 novembre 2010, un compromis est signé. Ce dernier stipule que Nouri al-Maliki reste à la tête du gouvernement en échange de l'intégration des sunnites au gouvernement. En décembre 2010, Nouri al-Maliki s'autoproclame premier ministre, ministre de la défense, ministre de l'intérieur, ministre de la sécurité et chef des services derenseignement et des forces armée. Pour justifier une telle accumulation de poste clés, il affirme quecette situation est temporaire en attendant que des candidats compétents soient trouvés. En janvier 2011, il fait arrêter le directeur de la banque centrale irakienne et prend le contrôle de la commission pour l'intégrité, chargée de la lutte anti-corruption. Nouri al-Maliki nomme des centaines de hauts commandants et officiers de l'armée, de la police et des services de sécurité sans passer par le vote des députés. Il justifie cette main-mise sur l'appareil sécuritaire comme étant un impératif pour lutter contre les baasistes, la criminalité et les insurgés (nationalistes et l’État Islamique en Irak).

Avec l'arrivé du printemps arabe en 2011, des milliers d'irakiens manifestent pour dénoncer les conditions de vie mais Nouri al-Maliki répond par la répression et affirme que les manifestants ne sont rien d'autres que des membres du Partis Baas. Des affrontements ont lieux entre les manifestants et l'armée, qui n'hésite pas à ouvrir le feu. Le 18 décembre 2011, les États-Unis quittent définitivement l'Irak et Nouri al-Maliki est le seul maître du pays. Le 19 décembre, il fait arrêter le vice-président et le vice-premier ministre, tout deux sunnites, en les accusant d'être de mèche avec le Parti Baas et l’État Islamique en Irak. A force d'exclusion, les sunnites se sont de plusen plus éloigné du nationalisme et ne crois plus en un Irak uni au-delà de l'appartenance ethnico-religieux. Les sunnites se replient sur leur identité religieuse et agissent de manière communautairescomme les chiites et les kurdes l'ont toujours fait. La création d'un État sunnite est évoquer et l'adoption du plan américain de créer un Irak fédéral est dorénavant accepter par les sunnites. La création de l’État Islamique en Irak et son avancée fulgurant suite au départ des États-Unis en décembre 2011, ont poussés certains sunnites partisans d'un État sunnite, de créer cet État pour concurrencer l’État Islamique en Irak.

En 2013, des manifestations, composés principalement de sunnites, reprenant les slogans du printemps arabe se mettent et place et dénoncent de manière pacifique la répression du gouvernement chiite de Nouri al-Maliki. Ce dernier ordonne le massacre des manifestants en déployant l'artillerie lourdes et le largage de barils de TNT. Cet épisode est fondamental pour les

sunnites d'Irak qui avaient combattue aux côtés de l'armée américaine et du gouvernement chiite en intégrant le mouvement de la Sahwa. Nouri al-Maliki annoncera que seul 20% des miliciens sunnites de la Sahwa, qui pourtant ont apportés une contribution décisive contre les moudjahidin, seront intégrés à l'appareil militaire irakien.

Le gouvernement irakien organise des pénuries artificielle dans diverses villes et régions sunnites en s'achetant la collaboration de dirigeants sunnites dans le but de faire monter les prix. C'est ainsi que l’État Islamique a fait exécuter ces collaborateurs lorsqu'elle prend possession de ces villes pouren faire un exemple avant de confier le pouvoir à des acteurs locaux qui ont pris soin de ne pas réitérer les actions de leur prédécesseurs. L’État Islamique se charge de faire réapparaître dans les marchés, des produits qui avaient fait l'objet de pénurie spéculative à des prix divisées par deux.

20 / De l'État Islamique en Irak à l’État Islamique

Abou 'Omar al-Baghdadi est tué par les États-Unis en mai 2010 et est remplacé par Abou Bakr al-Baghdadi. En 2011, la guerre civile syrienne éclate et attire de nombreux moudjahidin de part le monde pour combattre le régime syrien et instaurer un État Islamique en Syrie. En 2012, le groupe jihadiste Jabhat al-Nosra est crée par l’État Islamique en Irak, qui l'envoi combattre Bachar al-Assad en Syrie. Fin 2012, les sunnites irakiens se rebelles contre le gouvernement chiite de Nouri al-Maliki et l’État Islamique en Irak décide de participer à l'insurrection. Le 9 avril 2013, date anniversaire du renversement de Saddam Hussein, Abou Bakr al-Baghdadi révèle que Jabhat al-Nosra est une émanation de l’État Islamique en Irak et annonce la fusion des deux groupes dont la nouvelle dénomination sera l’État Islamique en Irak et au Levant. Cependant, Abou Mohammed al-Joulani, chef de Jabhat al-Nosra, se détache du commandement de Abou Bakr al-Baghdadi et prête allégeance à al-Qaïda, alors dirigé par Ayman al-Zawahiri.

L'État Islamique en Irak décide donc d'intervenir directement en Syrie et change de nom pour devenir l’État Islamique en Irak et au Levant. Le leader d'al-Qaïda demande à Abou Bakr al-Baghdadi de se retirer de la Syrie car Jabhat al-Nosra est déjà sur place. Il demande la suppression de l’État Islamique en Irak et au Levant et la restauration de l’État Islamique en Irak. Cependant, Abou Bakr al-Baghdadi estime que l’État Islamique en Irak et au Levant n'est aucunement lié à al-Qaïda et donc n'a pas à lui obéir car l’État Islamique en Irak et au Levant n'est pas une organisation ayant prêté allégeance à al-Qaïda mais un État.

En novembre 2013, l’État Islamique en Irak et au Levant tue un membre de Ahrar al-Sham, le prenant pour un chiite. Suite à cet erreur, l’État Islamique en Irak et au Levant annonce ses excuses mais en janvier 2014, une autre membre de Ahrar al-Sham est tué par l’État Islamique en Irak et au Levant. Le 6 janvier 2014, le Front Islamique (Ahrar al-Sham), le Front Révolutionnaire Syrien (Armée Syrienne Libre, Armée des Moudjahidin), Jabhat al-Nosra attaquent l’État Islamique en Iraket au Levant. S'ensuit un affrontement sans merci entre l’État islamique en Irak et au Levant et les factions ayant essayer de l'éliminer. Le conflit s'éternise et le 2 mai 2014, Ayman al-Zawahiri demande à Jabhat al-Nosra de cessez-le-feu et de se concentrer sur les troupes de Bachar al-Assad, et à l’État Islamique en Irak et au Levant de se concentrer sur l'Irak mais le conflit armée continu sur le terrain.

L'un des objectifs de l’État Islamique en Irak et au Levant est de fonder un État Islamique à cheval sur l'Irak et la Syrie et donc d'effacer les frontières crée, un siècle plus tôt, par les britanniques et lesfrançais lors des accords de Sykes-Picot le 16 mai 1916. En 2014, l’État Islamique en Irak et au

Levant contrôle plusieurs villes au nord de la Syrie et est fortement implanté à Raqqa. Plusieurs groupes combattent l’État Islamique en Irak et au Levant en Syrie : l'Armée Syrienne Libre, les Kurdes et Jabhat al-Nosra.

En Irak, la ville de Fallouja est prise par l’État Islamique en Irak et au Levant le 9 janvier 2014. En juin 2014, l’État Islamique en Irak et au Levant prend possession de Mossoul, la deuxième ville du pays après Bagdad, et continu leur avancer en prenant le contrôle de plusieurs régions du pays comme Anbar, Kirkouk, Salaheddine, Ninive et Dyiala. S'ensuit la prise de contrôle des postes frontières irakien à la frontière avec la Syrie pour facilité le passage des moudjahidin de l'Irak vers la Syrie et ainsi mettre fin à la frontière tracée par la France et la Grande Bretagne en 1916. L’État Islamique en Irak et au Levant prend aussi possession de plusieurs poste frontière irakien proche de la Jordanie, ce qui inquiète les autorités du pays qui, craignant une invasion du pays, envoie des troupes près de sa frontière avec l'Irak. Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien, annonce son soutien militaire à la Jordanie en car de conflit avec l’État Islamique en Irak et au Levant.

Le roi Abdallah II de Jordanie et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou(Photo réalisée en février 2015)

Le 29 juin 2014, qui correspond au 2 ramadan 1435, le Califat a été restauré par l’État Islamique en Irak et au Levant. Le nouveau calife des musulmans est Abou Bakr al-Baghdadi qui désormais portera le titre de Calife Ibrahim. La première actions du nouveau Califat a été, suite à sa proclamation, de demander à tous les musulmans et à tous les groupes de moudjahidin de part le monde, de prêter allégeance au nouveau calife.

Calife Ibrahim (Abou Bakr al-Baghdadi)

Bibliographie

La Turquie Moderne et l'Islam de Thierry ZarconeAux origines du drame syrien : 1918- 2013 de Xavier BaronIrak, la revanche de l'histoire : De l'occupation étrangère à l’État Islamique de Myriam BenraadLa question irakienne de Pierre-Jean LuizardFayçal, roi d'Arabie de Benoist Méchin

De l'idéologie islamique française de Aïssam Aït-YahyaFiqh al-Waqi' : Le savoir profane au service du savoir révélé en Islam de Aïssam Aït-Yahya