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genèr/heurèr de 2011 - N°4 JANVIer/Fevrier N o SPECIAL AUTONOMIE GAZ DE SCHISTE ELECTIONs CANTONALES

LIBERTAT LA REVISTA n°4

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La Revista est la revue officielle de LIBERTAT et se positionne comme une alternative à la presse officielle, auto-censurée et soumise à la publicité. Chacun d’entre vous peut contribuer à l’améliorer en nous envoyant les témoignages de vos expériences ou de vos réflexions politiques.

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Page 1: LIBERTAT LA REVISTA n°4

genèr/heurèr de 2011 - N°4

JANVIer/Fevrier

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No SPECIAL AUTONOMIE

GAZ DE SCHISTEELECTIONs CANTONALES

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EditÒJE M’ABONNEABONNEMENT D’UN AN (6 numéros) : 25€ ou plus (frais de port compris) Chèque à l’ordre de : «Los amics de Libertat»

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genèr/heurèr 2011

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LIBERTAT la Revista, n°4, genèr/heurèr de 2011 / bimestriel.Fronton deu Hedas, 2 còsta de la Hont/ 2 rue de la Fontaine, 64000 PAU. ISSN : 2109-4845 . Depaus legau/Dépot légal : julhet/juillet 2010. Comission paritària/ Commission paritaire : en cours. Director de publicacion/ Directeur de publication : Jacques Morio Imprimit/Imprimé : ARTEDER S..L. Gabiria Karrika 2, LJ. 20305 IRUN(Guipuzkoa, EH).Redaccion : Libertat Bearn, Gasconha Nòrd, Lengadòc, Provènça, Val d’Aran, Auvèrnhe.Maqueta : Comission Jornau de LibertatContact : [email protected] / Tel. : 05 59 98 04 90

Quand au Moyen-Orient et au Maghreb souffle un vent de révolution, quand là-bas des peuples se lèvent contre les conséquences du capita-lisme libéral, la dictature et la collaboration avec l’occupation, c’est l’hu-manité entière qui retrouve un peu de sa dignité. Un exemple qui ne fait que paraître plus consternant encore la situation en Europe, où on peut voir l’incapacité de la gauche comme des syndi-cats à stopper la destruction des acquis sociaux et des Services publics. Et quelle hypocrisie que ces appels à la transition et au respect de la volonté des peuples que lancent aujourd’hui les gouvernants des Etats qui nous dominent ! Sarkozy a-t-il écouté les millions de personnes qui ont mani-festé en 2010 contre la loi sur les retraites ? Zapatero a-t-il entendu la colère des travailleurs qui ont mené les dernières grèves générales, quand il a signé avec les organisations syndicales soumises au capital sa contre-réforme ? A-t-il entendu l’appel à la liberté du Pays Basque et de la Cata-logne ? Non, bien sûr que non ! Si dans l’Etat espagnol des syndicats émergent, en Galice, Andalousie, Catalogne et se joignent aux puissants syndicats basques pour prendre la relève des Commissions Ouvrières et de l’UGT dont les bureaucraties ont trahi les travailleurs, dans l’Etat français il n’en est pas de même. Les peuples de l’Etat espagnol ont une longue tradition syndicale et d’auto-organisation, mais nous, dans l’Etat français, restons dans l’attente du bon vouloir des centrales syndicales qui, depuis 10 ans, ne savent comment empêcher la destruction de nos vies. Incapables de répondre aux agres-sions sociales du gouvernement. Malgré le dernier mouvement social où nous avons tous et toutes pu sentir la force qui ne demandait qu’à émer-ger, les voilà qui retournent à leur train-train quotidien et leurs grèves d’une journée, corporatiste et inutiles. Aujourd’hui les peuples du Ma-ghreb et du Moyen-Orient, hier le LKP en Guadeloupe et avant-hier les révolutions démocratiques du Vénézuela et de Bolivie, rien ni personne ne semble assez forts pour faire comprendre à ces centrales syndicales la force que représentent les peuples. Les dirigeants syndicaux ont capitulé et refusent de préparer, car cela se prépare, un grand mouvement et dire «stop ! nous ne voulons pas payer leur crise !».Face à se marasme, notre projet politique, votre projet politique, n’en est que plus pertinent. Agissons localement et pensons global. Construisons nous même et maintenant les outils de notre libération et de notre digni-té retrouvée. Dans ce numéro, vous retrouverez des éléments des débats qui nous ani-ment. Cette année qui commence sera celle de notre structuration et des premières initiatives concrètes. Nous vous attendons nombreux et nombreuses.

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SOMARI

CAU CAMBIAR ÉLECTIONS CANTONALES

FRALIB GÈMA : BAS-TIR FÀCIA AU CAPI-TALISME !

QUINAS SOLIDARI-TATS DAB PALES-TINA ?

PAYS BASQUE :UNE ANNÉE POUR ÉCRIRE L’HISTOIRE OU POUR TOURNER EN ROND

AGEN VILA ANTIFASCISTA !

GAZ DE SCHISTE :Néo-colonialisme vous avez dit ?

L’ÉLECTORALISME TUERA-T-IL L’OCCITANISME ?

LA COOPÉRATIVE | LES CAISSES DE SOLI-DARITÉ | UNE PLATE-FORME DE RÉSISTANCE

L’UNITÉ POPULAIRE COMME POSTULAT DE DÉPART

ELEMENTS PER BASTIR LA NOSTA AUTONOMIA

COMMENCER MODESTE-MENT

BONA ANNADA

L’AIGA ES PAS UNA MARCHANDISA

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ETH TRIBUNAU SUPRÈM ES-PANHÒU QU’IMPAUSE ETH CASTELHAN COMA LENGUA VEÏCULARA EN CATALONHA

PARTICIPATION DE LIBERTAT AUX ÉLECTIONS EN BÉARN

MOYEN-ORIENT, MAGHREB..."VIVRE LIBRE OU MOURIR !" 

Aplèc per davant lo tribunau de Pau en sostien a Aurore Martin, lo 16 de noveme de 2010

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Bona annada !PO

LITI

CA

Une nouvelle année commence qui s’annonce parti-culièrement difficile sur le front des résistances.

La crise générale du capitalisme va continuer à s’accen-tuer et à toucher de plus en plus durement nos vies. Cette crise est générale car elle touche tous les pans de la société : social, économique, culturel mais aussi éco-logique, elle est donc hautement politique. Elle va pro-fondément modifier les rapports politiques au niveau mondial, nous assistons à une désagrégation géopoli-tique où les États-Unis vont perdre leur place d’unique superpuissance, où le monde va être agité de convul-sion violente. Cette crise et toutes les souffrances qui touchent du-rement tous les peuples du globe va paradoxalement ouvrir de nouvelles espérances, nous rentrons assuré-ment dans une nouvelle ère révolutionnaire. La période de prospérité apparente du néolibéralisme, cachant une immense accentuation de l’écart entre les riches et les pauvres, depuis les années 80, est bien finie. Nos gou-vernants ne s’y trompent pas. Ils préparent activement la contre-insurrection. La mise en place de lois liberti-cides, le sur-contrôle policier, les attaques incessantes contre les mouvements contestataires, la peur diluée constamment à la télévision, la mise en avant de faux problèmes visant à l’affrontement entre classes popu-laires, ne sont que des dispositifs visant à détruire toutes résistances et à nous faire croire que rien ne peut se pas-ser car pour l’État rien ne doit se passer. Voilà son seul rôle aujourd’hui, gérer la catastrophe et faire en sorte

que la machine puisse continuer à fonctionner.

2011 va être marqué dans l’état fran-çais et plus g é n é r a l e -

ment en Europe,

par la

montée du populisme. En période de crise les classes populaires se tournent, soit vers la droite, soit vers la gauche. Si les médias mettent constamment en avant le FN, le bloc identitaire, si certains à l’UMP appellent à un rapprochement avec le FN c’est parce que la bour-geoisie sait que pour éviter tout changement social il lui faudra renouer avec la pratique mise en œuvre lors de la première crise générale du capitalisme en 1929. C’est à dire utiliser l’extrême droite/le fascisme pour se main-tenir au pouvoir et éviter que les classes populaires se tournent vers la révolution.

La population victime de la crise et en premier lieu les ouvriers, salariés et classes moyennes, vont se tourner vers l’extrême droite qui faussement symbolise la rup-ture. La réactivation d’un ennemi intérieur avec la pré-tendue islamisation n’est là que pour opposer les classes populaires entre elles et les divertir pendant que l’État démantèle les derniers acquis sociaux et détruit les der-niers recoins de libertés collectives et individuelles.Entendons bien, les classes populaires vont vers le fas-cisme car, en face, la réponse est inexistante et le peu qui existe ne fait pas rêver. Le mouvement révolution-naire est inexistant et n’influence même plus les popu-lations «  prédestinées  » (classes populaires). Les gens ne vont pas rejoindre des mouvements qui depuis 30 ans n’ont pas réussi à bloquer la destruction des acquis sociaux, ni des syndicats qui ne servent que leur straté-gie intéressée.Cette crise, c’est aussi le ravage de la planète, la des-truction de notre bien le plus sacré. Il est nécessaire aujourd’hui de repenser la place de l’humain sur la terre. L’idéologie dominante capitaliste veut que l’humain soit

AUJOURD’HUI, IL EST CLAIR QUE C’EST VERS LA « DÉMOCRATURE » QUE NOUS ALLONS, C’EST À DIRE UN ÉTAT BLINDÉ AVEC UNE FAÇADE PÂLEMENT DÉMO-CRATIQUE.

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supérieur au reste et de cela découle le droit à la destruction de la pla-nète Terre. L’humain est arrivé à un tel niveau de développement qu’il se pense hors sol et pourtant nous sommes tributaires de la biosphère, c’est à dire de milliers d’interactions entre espèces vivantes, phénomènes climatiques et terrestres. Notre ali-mentation pousse dans la terre, l’air que nous respirons vient de la res-piration des arbres, l’eau que nous buvons sort des nappes phréatiques etc..Face à cela nous devons mettre au centre de notre combat le BIEN vivre, face au MIEUX vivre comme le pratique les révolutionnaires en Boli-vie. C’est à dire cesser de vouloir s’en-richir sur le dos des autres humains et de la terre, et penser que ce qui est bon pour nous doit l’être pour tous et pour notre environnement. En cela il n’y a pas de problèmes écologiques, le seul problème c’est notre système social, le capitalisme et l’idéologie marchande qui en dé-coule.La troisième crise qui nous affecte, après la crise économique et éco-logique, est une crise que certain nommerait civilisationnelle et qui est sûrement la plus profonde et la plus complexe. Nous nous ren-dons tous compte que même si le SMIC était à 1500€ cela ne réglerait pas l’immense crise qui affecte nos consciences. Aujourd’hui, nous sen-tons bien que l’individualisme est étranger à l’humain. Nous vivons, pour la plupart, dans des métropoles tentaculaires où se concentrent des millions d’hommes tout en ressen-tant un grand vide au niveau des liens sociaux. La jeunesse, tout parti-

culièrement, vit dans un présent sans futur. Travailler, étudier pour les plus chanceux, sans savoir véritablement pourquoi, si ce n’est parce qu’il le faut. C’est le présent le plus insipide qui est notre seul quotidien, sans jamais arriver à nous projeter dans la folie générale. Le suicide qui est la se-conde cause de décès chez les jeunes démontre la profondeur du malaise. De même l’existence des maladies psychologiques , n’ont pas le même impact dans des sociétés où l’hu-main et le groupe sont au centre du social. En voulant nous faire croire que notre bonheur passe par l’accu-mulation toujours plus grande de marchandises, c’est notre humanité qui est niée. Les gens s’en rendent bien compte, malgré la consomma-tion, il demeure comme un arrière goût de faux, d’insipide, d’inexistant.L’individualisme, c’est à dire la réussite personnelle au dépend des autres, est le seul mode possible d’organi-sation sociale dans le capitalisme. Nous autres opposons un NOUS qui est la somme des JE conscients qui savent que l’humain est un animal social et que sans un commun fort il n’est rien. Nous autres désirons une vie intéressante, épanouissante , guidée par des idées émancipatrices. Nous cherchons tous un sens à notre vie dans ce monde ou n’a de sens que la marchandise, ce sens nous le trou-vons dans notre lutte quotidienne, et dans la confiance que nous pla-çons dans l’idéal qui nous anime, c’est à dire la lutte pour la révolution

sociale et la renaissance d’Occitània.

Nous pourrions donc nous conten-ter de nous indigner, voir de lâcher prise, mais aujourd’hui il y a un réveil des consciences, ici, en Europe ou partout dans le monde. Que cela soit le dépassement, encore timide bien sûr, des syndicats lors du mouve-ment contre la réforme des retraites, la rage populaire grecque ou encore

les mouvements d’émancipation sud-Américain, les peuples bougent, l’espoir renaît dans la nécessité de reprendre le contrôle de nos vies.À LIBERTAT, nous tentons d’apporter des solutions concrètes à la crise du mouvement révolutionnaire, mais aussi aux problèmes en Occitània. Nous voulons et devons convaincre que les solutions sont ici et pas à Paris ou Bruxelles, que le centra-lisme est une plaie pour décider et vivre au pays. C’est pour cela que nous portons l’autonomie popu-laire comme premier pas vers notre émancipation, mais aussi que nous mettons en place, petit à petit, les instruments de la sociétés que nous voulons. Une contre-société à l’anti-thèse de celle que nous subissons, un réseau tissé de solidarités, de résis-tances, d’expérimentations, là ou nous luttons. La révolution sociale doit commencer dès aujourd’hui dans nos pratiques quotidiennes de

NOUS AUTRES OPPOSONS UN NOUS QUI EST LA SOMME DES JE CONSCIENTS QUI SAVENT QUE L’HUMAIN EST UN ANIMAL SOCIAL ET QUE SANS UN COMMUN FORT IL N’EST RIEN.

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ETH Tribunau Suprèm Espanhòu qu’impause eth castelhan coma lengua veïculara en Catalonha

vie et comme de lutte. Ce projet qui s’affirme de jour en jour est et sera en constante évolution. Nous ne voulons pas retomber dans les erreurs du XXe siècle, où le dogme a peu à peu remplacé la pratique révolutionnaire. L’unité populaire n’est pas une plate expression, mais bien la volonté de dépasser les cli-vages qui nous affaiblissent et qui sont inopérants aujourd’hui. Notre présence aux élections lo-cales va dans ce sens, faire connaître largement nos idées, contrer la censure. Nous désirons informer la population des pleins pouvoirs que possèdent les élu(e)s, le non contrôle des fonds public, la gabe-gie quotidienne orchestrée, tout cela doit cesser. D’énormes sommes d’argent finissent dans des pro-jets que personne ne désire et qui

ne servent jamais l’intérêt collec-tif, c’est à dire le notre. Plus nous aurons de force, moins ils pourront faire n’importe quoi. Car les projets actuels d’urbanismes et d’infras-tructures, seront à l’avenir d’autant plus dur à inverser. Notre présence aux élections peut sembler antinomique de notre volonté de contre-société ou de rupture radicale mais LIBERTAT est un mouvement où nous avons la volonté d’essayer, d’expérimenter, quitte à accuser des échecs ! Cette pluralité de désirs, de visions, est notre force, c’est cela l’unité popu-laire.

LIBERTAT, c’est l’outil dont nous avons besoin aujourd’hui pour réin-venter l’idée révolutionnaire dans sa pratique et construire un avenir

à nos vies. C’est une rupture avec l’état des choses et cet état qui sera toujours un frein à notre émancipa-tion. Dans ce projet, la lutte pour le fait occitan est un fondamen-tal contre l’aliénation dominante. En finir avec la spoliation de notre culture, de notre histoire collective, retrouver la langue et nos savoirs est une nécessité pour appréhender la totalité du problème. LIBERTAT en 2011 sera la continua-tion de ce que nous avons entrepris de manière décidée et radicale, la mise en place concrète de ce que nous portons.Pour cela nous avons besoin de vous, de vos expériences, de vos désirs, l’important aujourd’hui est de s’organiser et d’avancer!

Val d’Aran per çò qu’ei des senténcies deth Tribunau Suprèm Espanhòu qu’impausen eth castelhan coma lengua veïculara ena comunitat autonòma de Catalonha.

En prumèr lòc, Libertat! Val d’Aran volem manifestar qu’auem hartèra d’enténer qu’era comunitat autonòma de Catalonha ei un país bilingüe. Es lengües oficiaus en territòri son tres, es parlades mès de tres centes e es territoriaus, e donques nacionaus (cada ua en sòn territòri), son dues: er occitan ena Val d’Aran e eth catalan en rèste deth territòri autonomic.

Eth modèl educatiu des darrèri 25 ans contemple er occitan coma lengua veïculara enes escòles dera Val d’Aran, alavetz, era decision deth Tribunau Surpèm Espanhòu non ei sonque un atac ath pòble catalan e ara sua educacion mès qu’ei un atac a toti es aranesi e araneses, e per estenduda ath pòble occitan.

Aguest tribunau en tot emparar-se ena senténcia de Tribu-nau Constitucionau sus er Estatut d’autonomia dera comu-nitat autonòma de Catalonha, preten impausar era lengua castelhana coma lengua veïculara ara comunitat autonòma en tot cargar-se ua luta de desenes d’ans des pòbles catalan e aranés peth nòste modèl educatiu. Era aplicacion d’aguesta senténcia portarie era nòsta lengua ar estat de patués entà passar lèu ara sua extincion.

Aguest atac mos pòrte a ua clara involucion ena defensa dera escòla aranesa que sage d’esvitar era segregacion per arrason d’origina etnica o lingüistica atau coma sajar d’assolidar era nòsta lengua ena Val d’Aran.

Eth modèl d’immersion lingüistica dera comunitat autonò-ma de Catalonha a estat un modèl de coesion sociau e un exemple arreu d’Occitània, d’Euròpa e deth mon. Totun er estat espanhòu ve intolerable qu’era lengua des castelhans non sigue en tot moment superiora e era unica imprescin-dibla per tot er estat, e empleguen era Constitucion Espan-hòla coma arma ofensiua contra es pògui drets lingüistics qu’auem es aranesi.

Èm conscienti qu’ei eth pòble catalan er objectiu d’aguesti atacs d’imperialisme espanhòu, que seguraments ignòre qu’eth nòste petit país tanben n’arrecep es conseqüéncies.

Alavetz que cridam ara societat aranesa e ath pòble occitan a sostier ath pòble catalan a rebellar-se contra aqueres sen-téncies e a non aubedir es impausicions imperialistes deth Tribunau Suprèm Espanhòu.

Non a un modèl educatiu de segregacion per lengua! Occi-tan lengua veïculara ena educacion en Aran e en Occitània tota! Eth pòble occitan en luta amassa damb eth pòble catalan !

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Elements per bastir la nosta autonomia

Nous faisons tous le mêmeconstat, nous vivons la find’une époque tant au niveau de la théorie que dans la pratique révolutionnaire. Les cadres traditionnels de luttes ne sont plus effi-cients.

Malgré la crise générale du capitalisme touchant toute l’Humanité, bien peu de monde, pour le moment, s’engage face au désastre. Il serait facile d’accuser le système capitaliste qui a formaté et aliéné l’humain d’une façon totalitaire, mais cela serait nier la non capa-cité à se réinventer dans la gauche actuelle, sa non capacité à com-prendre l’époque et les enjeux. Pour nous, il est clair qu’il est essen-tiel de repenser tout cela, notamment et surtout, nos pratiques. Ce livret ne réinvente pas fondamentalement l’action révolutionnaire mais désire mettre en exergue ce que, nous, militants et sympathi-sants de LIBERTAT, désirons porter dans les années à venir. Ce n’est pas non plus un programme de l’après possible révolution, mais une volonté au contraire, d’être et de vivre le présent.C’est un début de réponse à l’impuissance destructrice de la situa-tion actuelle, c’est-à-dire l’inaction de la gauche face à la catas-trophe capitaliste. Ce livret est avant tout le fruit de nombreuses discussions, d’expériences, de lectures passionnées et surtout d’une envie de sortir de l’impuissance qui accule les mouvements popu-laires en général. Les textes qui suivent exposent l’idée d’autonomie et de contre-société, c’est-à-dire tenter de se soustraire le plus pos-sible au système capitaliste et à l’État, bâtir une autonomie pour avancer vers notre auto-détermination.En somme, si nous ne pouvons détruire pour l’instant l’appareil éta-tique et le capitalisme, faisons tout pour construire le plus possible en dehors. Bien entendu, il y a plusieurs niveaux d’autonomie et de contre-société, ce sujet est très vaste, cela ne signifie pas automati-quement déserter le mouvement social.

Pour nous, l’important est de pouvoir rendre le maximum de personnes autonomes, au niveau de l’alimentaire, du logement aussi bien qu’au niveau culturel ou intellectuel. Le but à terme est que chacun, à des degrés différents, puissent faire partie de cette contre-société.C’est aussi mettre en place notre auto-défense face à l’agression ca-pitaliste, qui passera par une solidarité sans faille. Il faut en finir avec l’individualisme. Le but est d’accumuler un maximum de force que l’État hésitera à nous attaquer. C’est, de plus, partager les savoirs et en réapprendre. Un des fondements de l’oppression capitaliste, c’est l’opposition entre : travail manuel et intellectuel, entre l’ou-vrier et le cadre, entre l’universitaire et le paysan, et ça nous devons impérativement le détruire.

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CETTE IDÉE FORTE PORTE EN SON SEIN L’IDÉE DE RÉSISTANCE ET DE CHANGEMENT MAINTENANT ET TOUT DE SUITE. LES PRO-GRAMMES POLITIQUES SONT LÉGIONS, MAIS PEU, VOIRE AUCUN, N’ABORDENT LA TÂCHE CONCRÈTE QUE NOUS AVONS À ACCOMPLIR DANS NOTRE QUOTIDIEN RÉVOLUTIONNAIRE.LE CAPITALISME, DANS SA COURSE INSA-TIABLE AU PROFIT, S’AFFAIBLIT, DEVANT, PAR EXEMPLE, DÉTRUIRE L’ÉTAT PROVI-DENCE POUR MAXIMISER LES PROFITS EN PRIVATISANT À TOUR DE BRAS ET EN APPAUVRISSANT LA POPULATION. NOUS PENSONS QUE COMMENCER DÈS MAINTE-NANT À S’ORGANISER DE MANIÈRE AUTO-NOME, EN CRÉANT LES INSTRUMENTS DE NOTRE LIBÉRATION, NOUS RENFORCERA ET DONNERA UN NOUVEL ÉLAN À NOTRE COMBAT.A L’HEURE ACTUELLE DE NOUVELLES POS-SIBILITÉS IMMENSES S’OUVRENT À NOUS, DU FAIT DU VIDE QUE LAISSE APPARAÎTRE LE DÉSENGAGEMENT DE L’ÉTAT; ELLES SONT À SAISIR, ELLES SONT UNE PARTIE DE LA SO-LUTION. L’OCCITANIE PAR SA GÉOGRAPHIE, SON HISTOIRE, SE PRÊTE MERVEILLEUSE-MENT À CETTE EXPÉRIENCE..

DERRIÈRE NOTRE VISION D’OCCI-TÀNIA C’EST UN PROJET CONCRET QUI SE PROFILE, MAIS C’EST AUSSI LE FERMENT NÉCESSAIRE À UNE DÉ-TERMINATION SANS FAILLE, CELLE DE NE PAS ACCEPTER LA MORT ANNONCÉE DE CE QUE NOUS SOMMES.

La reconnaissance des droits du peuple occitan, n’est pas une futi-lité ou un luxe inutile. C’est une nécessité ! Savoir l’histoire occultée, se désaliéner, c’est la base de tout ! Ils nous ont volé la langue et l’histoire, nous rendant soumis à leur État, leur histoire, leur culture, leur système. Refuser leurs mensonges, combattre pour la vérité, c’est déjà retrouver notre dignité. S’ils mettent tant d’efforts à faire disparaître notre langue, à corrompre notre histoire c’est bien parce que nous sommes un des danger principaux dans leur édifice de soumission.Nous leur demandons aujourd’hui des comptes, comme tous les peuples colonisés, aliénés. Pourquoi nos grands parents ont-ils eu honte de leur langue, pourquoi les jeunes générations ont-ils pas accès ? Au nom de quels idéaux républicains ils tuent nos langues et nos cultures ?Certains pensent, sincèrement ou par intérêt, que c’est se refermer; au contraire, c’est être sensible, à ce que nous sommes, mais aussi à ce que vivent les minorités dans l’État français. C’est en finir avec le chauvinisme puant dilué au quotidien à l’école, dans les médias, par la classe politique. L’État français, la classe politique sont racistes. Leur idéologie est bâtie sur des préjugés hérités de la colonisation.Cette idéologie de la supériorité culturelle d’une langue, d’une culture doit cesser, nous devons réfléchir au passé colonial pour refermer définitivement ce passé honteux et rendre justice aux mil-lions de colonisés. C’est comprendre l’indien du Chiapas, le kanak, le basque et tous les peuples qui combattent pour la dignité.Savoir le passé de cette terre, savoir son passé, c’est se renforcer, c’est acquérir la flamme de la détermination. Nous ne divisons per-sonne, au contraire, avec notre sensibilité nous permettons à tous les citoyens de l’État français, espagnol ou italien d’avoir accès à une nouvelle vision qui ne peut que libérer tout le monde. Ce n’est pas une guerre entre peuples, mais une guerre du/des peuples contre l’État, qui sou-met au mensonge tout le monde : occitans, bretons, français, arabes, ta-mazirs, gitans et bien d’autres...

Le projet révolution-naire occitan c’est avant tout prendre dans sa globalité la réalité d’une terre. Prendre en compte l’histoire politique et sociale, la culture, la langue pour ne pas reproduire le même système impérialiste imposé par la domination. Nous ne pensons pas qu’en tant que révolutionnaire nous pouvons passer à côté de ce fait-là. C’est dans ce sens que nous rejoignons le grand mouvement d’autodétermination des peuples à travers le monde, du Chiapas au Pays Basque, de la Catalogne à la Bolivie..

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De segur tot aquò va començar per de pichòtas expe-riénças localas ligadas pel nòstre projècte d’Emancipa-cion.Per aquò devem faire en sòrta d’inclusir lo mond que demòran dins lo sistèma actual que son l’imensa majo-ritat de la populacion. Donc per menar la batèsta sus de terrens mai institucionals amb totjorn una idèa de contra poder. La quita idèa del sindicat dintra dins aquela logica. Lo sindicat es l’escasença d’organizar los trabalhadors dins lo sens de la creacion d’una proprie-tat colectiva sus la basa de cooperativa, de defendre los dreits aquesits per la luta e d’en ganhar d’autres. De segur lo sindicat deurà pas èsser una aisina de coges-tion amb lo patronat o l’estat.Bastir nòstres contra-poders es faire en sòrta que las personas que nos jonhan siagan economica privat o public, es tanben tornar trapar lo sens del mot «deci-dir» e lo de «viure» al país. Es tre ara destrusir la quita idèa de trabalh, que qualqu’un que produsís dins lo sens de la luta sortís del sistèma del trabalh.Adel Samara, pensaire revolucionari Palestinian, a des-velopat la teoria del «desvelopament per la proteccion populara» inspirat de la primièra «Intifada» quand la populacion a practicat l’autosufisença e boicotat los productes de l’estatjant. Los Palestinians an desvelo-pat a escala granda, de cooperativas en se desliurant del trabalh salariat que practicavan dins l’estat d’Israel. Non solament los Palestinians acabèran amb lo tra-balh e la dominacion capitalo-sionista, mas en mai las femnas palestinianas se desliurèran per la produccion collectiva dins las cooperativas.Aquel projècte va construsir nòstre processus d’auto-determinacion.Aquela estrategia d’elaboracion d’una contra-societat va dins lo sens del pòble governa e lo governament obesís, idèa motritz del moviment zapatista. Dins

nòstre governament serà totas las estructuras que nos balharem per bastir la contra-societat. La mesa en plaça d’aqueles contra-poders portarà la volontat del pòble en organizant concretament la vida sociala d’un biais autonòm. Aqueles contra-poders menaràn a desvelopar una contra societat prefigurant la de l’avenidor. Tornar balhar la dignitat e balhar la paraula a l’imensa majoritat faidita dels sistemas de decisions representatius, vaquí l’enjòc d’una desmarcha aitala.Armat d’aquò lo pòble se politisarà e serà quitament prest a se defendre fácia a las multiplas attacas que s’arrestan pas, e de basti lo projècte d’emancipacion tre ara. Aquò’s en fait construsir la nòstra autonomia, es a dire la nòstra facultat d’agir de per nosautres nos balhar nòstras règlas pròprias de condusida o gaireben nòstras leis pròprias.

«L’AUToDETERMíNACIoN ES Lo PRINCIPI SEGoN LoqUAL CADA PòBLE, CADA FEMNA E CADA òME, DISPAUSA D’UNA CAUSIDA LIURA E SoBIRANA DE DETER-MINAR LA FoRMA SoCIALA DE SoN REGIME PoLITIC.» PER NoSAUTRES ES UN PRINCIPI ES-SENCIAL DINS LA RoTA PER NòSTRA EMANCIPACIoN MAS ES TANBEN UN PRoCESSUS FoNDAMENTAL DE PRESA DE CoNSCIENçA CoMA PòBLE (Lo Co-MUN) E CoMA PERSoNA.

Començar modestament

aGENDA

oCCITANIA

13/02/2011 : Repeish/Hèsta de Liber-tat à Pau, reservacions : [email protected] ou 05.59.98.04.90

17/02 : Concert de Soutien « Un bateau pour Gaza» avec ZEP et SIM-SIM à Sant-Joan-de-Vedats(Erau)

Amassada publica : CAU CAMBIAR, a Morlana lo 19/02 a 11h, a Maseròlas lo 25/02 a 19h, a Malaussana lo11/03 a 19h a Arsac lo 16/03 a 19h, - Concèrt, meeting e conferencia de premsa : CAU CAMBIAR, 12/03, a partir de 18h30 a Merac 26/02 au 08/03 : Carnaval Biarnés a Pau (Pantalonada, Caça a l’ors, Corriula de Sent Porquin, Har córrer Carnaval, etc.) Tor deu Borreu sera ouverte.

20 e 21/05 festival « Sous le soleil des cultures» a Puisserguier 24, 25 et 26/06 : Festenal Montcuc Liure26 au 31/07 : Estivada a rodés

INTERNACIoNAL

09/04 : Jornada sus las pòbles minorizats, Casal Independen-tista de Sants, Barcelona (CAT)

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L’UNITAT POPULARA ou unité populaire pour LIBERTAT c’est dépasser les expériences du XXe

siècle. Le XXe siècle a vu l’affrontement de deux systèmes politiques, l’un capitaliste, l’autre socia-liste d’État, mais aussi l’affrontement à l’intérieur du mouvement révolutionnaire d’une multitude de tendance, tant anarchistes que marxistes. Que cela soit la révolution d’Octobre ou l’Espagne anarchiste de 1936-1939, pour ne citer qu’elles, la vérité est qu’elles ont échoué dans leur tentative d’émanciper l’homme. Nous ne reviendrons pas sur le pourquoi du comment de ces échecs ici, car là n’est pas la question. Nous constatons par contre qu’aujourd’hui bien que le mouvement révolution-naire a échoué et qu’il n’arrive pas à se relever, les querelles intestines prennent encore une immense place. Alors que les classes populaires sont dépo-litisées totalement, on dirait qu’aujourd’hui il est plus important de réhabiliter Staline, ou d’encenser une Catalunya enterrée de-puis 1939, que de se poser la question de comment faire pour sortir les forces révo-lutionnaires de l’ombre. Tout cela s’appa-rente à une foklorisation du mouvement révolutionnaire universel. Nous autres pensons qu’il est temps d’inventer une nouvelle façon sensible d’appréhender la situa-tion révolutionnaire. Le passé est à étudier et nous devons tirer les enseignements, bons ou mauvais, des expériences précédentes. Mais la Russie de 17 ou l’Espagne de 36 sont à des années lumières de la situation actuelle. Il n’est bien sûr pas ques-tion de tirer un trait sur le passé révolutionnaire car nous ne sommes que son prolongement, mais nous désirons amener du neuf, du vivant, une dy-namique puissante. LIBERTAT aujourd’hui prend position sur des lignes de fractures nettes (lutte

des classes, internationalisme, autodétermination, combat contre tous les obscurantismes etc..) mais refuse de s’enfermer dans telle ou telle idéologie. Chaque militant a sa sensibilité, son expérience, son histoire propre, un vécu qui le rapproche de telle ou telle sensibilité, mais d’autres ne se prononcent pas sur cela, ils se ressentent révolutionnaires dans leur âme et cela leur suffit pour lutter dans l’organisation. Autour de l’unité populaire nous ne recherchons pas un consensus mais bien un dépassement. Dépasser l’impuissance effective du mouvement révolutionnaire, redonner un nouveau souffle of-fensif à l’action émancipatrice. Le Pays Basque a un long parcours d’unité populaire et nous pouvons dire que c’est une franche réussite, l’enjeu supé-rieur de la lutte dépasse des clivages dogmatiques et éculés. Les dogmes sont à combattre, qu’ils soient anarchistes ou communistes. Le dogma-

tisme est le pire ennemi de l’idée révolutionnaire : scléroser une pensée c’est tuer son évolution. Les Zapatistes sont un autre exemple d’anti-dogma-tisme. Leur idée directrice a évolué pour être en adéquation avec la volonté populaire, il a réussi à être toujours en mouvement et à se renouveler continuellement. C’est cet anti-dogmatisme et la volonté d’unité populaire qui fait que nous nous présentons aux élections et en même temps que nous bâtissons nos instruments en dehors du sys-tème.

L’unité populaire comme postulat de Départ

L’UNITé PoPULAIRE C’EST LA RéPoNSE LoGIqUE qUI S’EST IMPoSéE CoMME NéCESSITé EN ADéqUATIoN AVEC NoTRE LUTTE.

CE PROJET N’EST PAS COMMUNAUTARISTE, NOUS NE CHERCHONS PAS L’AU-TARCIE, NI NOUS COUPER DU MOUVEMENT SOCIAL, MAIS NOUS VISONS AU CONTRAIRE À RENFORCER TOUT MOUVEMENT SOCIAL. QUE POURRA FAIRE UN PATRON CONTRE UNE GRÈVE SI NOUS ARRIVONS À FOURNIR AU GRÉVISTE LA PITANCE QUOTIDIENNE, SI DES CAISSES DE GRÈVE EXISTENT DE MANIÈRE EFFECTIVE, SI TOUT UN RÉSEAU DE SOLIDARITÉ ET D’AUTODÉFENSE SE MET EN PLACE ?IL EST ÉVIDENT QUE POUR QUE CELA SOIT EFFICACE, IL FAUT COMMENCER DÈS MAINTENANT. NOUS LE RÉPÉTONS, CECI N’EST PAS UN PROGRAMME PO-LITIQUE, MAIS PLUTÔT UN PROCESSUS STRATÉGIQUE. UNE IDÉE QUI AMÈNE UNE PROFONDEUR NOUVELLE À NOTRE LUTTE D’ÉMANCIPATION.

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Notre stratégie révolutionnaire doit passer par ces deux axes, non seulement organiser les travailleurs et les per-sonnes dans des organisations en rupture avec le système dominant, mais aussi faire en sorte qu’un maximum de personnes puissent sortir de manière effective du système actuel. La contre-société, fusion de nos contres-pouvoirs, doit donc pouvoir intégrer tous types de personnes. Le salarié, l’ouvrier de l’usine, le paysan, le fonctionnaire, les

gens en rupture totale avec ce système etc.…Tout ceci amènera la construction d’une base populaire portée par un même désir révolutionnaire d’émancipation qui préfi-gurera la société de demain. Le but étant de détruire le ca-pitalisme quand la situation se présentera, quand le mou-vement social aura atteint un haut degré de conscience révolutionnaire.

Le Zapatisme : derrière ce terme se cache l’expérience révolu-tionnaire visant à redonner la dignité aux peuples entreprise par les indigènes Mexicains au Chiapas. Ce mouvement s’est révélé lors de l’insurrection de 1994. En mêlant coutumes traditionnelles indigènes et volonté éman-cipatrice autour de l’autonomie des communautés indiennes, les Zapatistes ont démontré que de nouvelles voies étaient encore à explorer. Passant d’une théorie traditionnelle marxiste à un savant mélange révolutionnaire et indigène, les Zapatistes ont su adapter leur théorie pour qu’elle colle aux désirs des peuples indigènes.Les Zapatistes ont su gagner leur légitimité au niveau Mexicain et international, ils ont su s’adapter tout en restant déterminés. Le sous-commandant Marcos (l’expression physique de la lutte zapatiste) nous dit: « si être de gauche ou révolutionnaire signi-fie être toujours en mouvement et se renouveler continuelle-ment, je crois que le Zapatisme est révolutionnaire et logique avec lui-même. » Nous devons toujours garder cela à l’esprit, un mouvement, une idée qui se sclérose, qui pense avoir la vérité est vouée à dépérir.D’autres expériences chez les Zapatistes sont très intéressantes, comme la place de la femme, la question culturelle et de la terre, l’autonomie communale, l’autodéfense, l’éducation etc.. Pour les Zapatistes la question de la terre et la question cultu-relle sont centrales; pour regagner leur dignité les indigènes ont fait le choix de défendre leur culture et langues Maya, mais aussi ont placé au centre de leur pensée la question de la terre, qui n’est pas un bien personnel mais communautaire.De plus, calquant sur le modèle politique indigène ancestral, ils ont bâti leur système social autour de la communauté/village (caracole).LIBERTAT se reconnaît pleinement dans ces questions centrales du Zapatismes.Pour la seconde expérience nous avons choisi le Pays Basque. Expérience, peu connu car étant (trop?) proche, véhiculant beaucoup de fantasmes notamment autour de la violence poli-tique. Nous n’aborderons pas ce sujet ici, mais plutôt tout ce qui touche au mouvement populaire, unique en Europe. Au fil du temps et sous une répression féroce, le mouvement de

libération Basque s’est bâti de manière autonome et a construit une véritable contre-société.Par le biais d’un réseau social dense et combatif autour de l’Her-riko Taberna (bar et lieu de vie populaire) , du Gaztetxe (mai-son de jeune) et des assemblées de quartier, le mouvement a développé une base populaire forte et une emprise réelle sur la société basque. La gauche Abertzale (indépendantiste) a su allier un mode politique traditionnel, les élections, avec une lutte de masse offensive dans la rue. Elle a su rassembler autour d’elle toutes les énergies révolutionnaires au delà des clivages. Batasuna, le parti politique principal est un savant mélange politique autour du concept d’indépendance et de socialisme.Cela sera notre second enseignement, celui qui nous fait comprendre qu’une lutte n’a pas de tabou à avoir dans sa pratique révolutionnaire.Si nous estimons aujourd’hui que le combat révolutionnaire dans la rue peut être renforcé par notre présence aux élections (locales) nous ne devons pas avoir honte et avancer.De même que cette lutte conforte la nécessité d’établir un ré-seau fort et radical sur tout le territoire Occitan. Bien évidem-ment les élections ne sont qu’une petite facette du combat politique, l’axe central doit toujours être la lutte de « masse », c’est-à-dire le combat social.

Trois expériences pour nous grandir : Les zapatistes, la gauche indépendantiste basque, le black panther party,

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Dans la troisième expérience nous nous appuie-rons sur la lutte du Black Panther Party for Self de-fense. Lutte pour la dignité du peuple noiramé-ricain, pour l’établissement d’une société juste et révolutionnaire. Bien que très courte, l’expérience du BBP est d’une force immense.Autour de l’idée d’autodéfense po-pulaire, et dans l’idée de créer une communauté autonome du pouvoir politique blanc et capitaliste, le BPP a mis en place des outils forts intéres-sants. Les Programmes Communautaires sont les expériences phares des BPP. En analysant concrètement les besoins de leur peuple, ils ont mis en place de nombreux outils, programme d’alimentation pour les enfants (à l’apogée de l’expérience le BPP nourrissait plus d’enfants que le gouvernement américain!!), programme de santé, d’éducation révolutionnaire, culturel etc..Ils ont, parallèlement, redonné confiance et fierté au peuple noir, écrasé depuis toujours par le racisme et la misère. Tellement, que pour contrer ce dan-ger, la CIA et le gouvernement Américain les ont massacrés.Leur lutte a eu aussi un écho chez toutes les mino-rités aux USA mais aussi chez les blancs.L’enseignement des Black Panthers est la nécessité de s’organiser socialement en dehors du système capitaliste pour arriver à une totale autonomie et UNE autodétermination Véritable. Les pro-grammes communautaires donnent des pistes à suivre dans l’élaboration de la future société et de notre autonomie populaire.

Ces enseignements confirment avec force que le projet de contre-société comme nous le voyons est non seulement possible, mais nécessaire.

Cela démontre de plus que pour un projet révolutionnaire total il nous faut mener

le combat sur divers fronts, politique, social et culturel. Ces trois luttes confirment, de plus, que la question culturelle occitane doit être centrale dans le projet. A chaque époque, lieu,

situation différente nous devons ré-pondre de manière adaptée, collant avec

la réalité. L’expérience du peuple Basque ou du Chiapas nous a appris que pour faire avancer un processus révolutionnaire et redonner la digni-té à un peuple, il faut mettre en place des contre-pouvoirs à même d’exprimer la volonté populaire. La mise en place de ces contre-pouvoirs portera la volonté du peuple en organisant concrètement la vie sociale de manière autonome.Ces contre-pouvoirs amèneront à développer une contre société préfigurant celle de l’avenir. Rendre la dignité et donner la parole à l’immense majorité exclue des systèmes de décisions représentatifs, voilà l’enjeu d’une telle démarche.

Armé de cela le peuple se politisera et sera à même de se défendre face aux multiples et incessantes attaques et de bâtir le projet d’émancipation dès aujourd’hui. Ce genre de démarche dote tout mouvement révolutionnaire d’une Base Populaire.

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C’est une entité fondée sur la coopé-ration. C’est la mise en commun de nos forces, de nos ressources dans le but d’une réappropriation populaire et collective. L’Occitanie a connu une des premières expériences coopé-rativistes après la révolte viticole du Lengadòc en 1907. L’expérience de LIP (1973) fut une autre expérience de réappropriation de l’outil productif par les ouvriers. Mais nous pourrions citer une multitude d’expériences dans le temps, comme par exemple les premiers kibboutz en Palestine (non du point de vue idéologique mais au niveau organisationnel) ou

encore les expériences actuelles en Argentine. La coopérative peut être de production, par exemple autour de la production agricole, et LIBERTAT avance vers un projet de création d’un champ collectif, pour commencer. Mais aussi des coo-pératives de consommateurs qui visent à acheter en gros pour faire baisser drastiquement les prix.La coopérative est donc un pas vers la mise en place d’un commun, vers la socialisation dans l’idée anti-autori-taire. Tout cela passe par l’information de la population car ces expériences sont souvent pensées comme la fin de

notre individualité, alors qu’elles nous émancipent du salariat, de la solitude et enfin de compte nous renforcent face au libéralisme.

La caisha de solidaritat qu’estó a la basa de l’organizacion obrèra au sègle XIX en aver per mira d’assegurar la subsis-téncia deus obrèrs pendent las longas caumas mes tanben en ajudar en cas d’accident de tribalh. Seguit aus desvolo-paments deus sindicats e de la seguretat sociau, las caishas qu’eston abandonadas. Uèi qu’ei urgent de’s tornar apro-priar aqueth mòde de desfensa e de proteccion.Aquestas caishas que son lo parat de tornar trobar la nosta autonomia d’accion. Poder dispausar de hons pendent los

atacs policièrs e judiciaris de mei en mei frequents, sostie-ner camaradas en preson, poder assegurar los frais de des-plaçament de la familha que son ua necessitat. Mes tanben a termi poder sostiener ua luta dura dens las enterpresas, ajudar un paisan dens lo besonh, assegurar lo lotjament o hèra d’autes sostiens qui vaden ua necessitat en aqueths temps de crisi generau deu capitalisme.

À travers ces lieux, ces coopératives, ces caisses de solidarité, ces fermes collectives, ces associations de luttes ou culturelles, ces groupes de mu-siques ou tous autres outils permet-tant d’accroître notre force, c’est l’idée de réseau, de front de résistance que nous devons développer. C’est-à-dire

que toutes ces expériences doivent faire partie d’un tout, être chacune en lien et aussi pouvoir agir de manière autonome mais dans l’idée que nous combattons tous dans le même but. L’idée d’une plate-forme aux bases larges, mais avec quelques lignes de fractures claires (reconnaissance de

l’Occitanie, lutte des classes, com-bat contre tous les obscurantismes etc...) doit permettre de développer ce front de résistance et pouvoir ac-cueillir individus, associations, syndi-cats etc..).

La COOpérative

une PLATE-FORME DE Résistance

La caisha de solidaritat

L’EXPERIÉNCIA AQUESIDA PER LA MESA EN PRACTICA DEUS CONTRA-PODERS QUE PERMETERÀ DE HAR CAP A LA DOMINACION E A LA REACCION. ENTÀ COMPRÉ-NER MIÉLHER ÀÒ QU’EI LIBERTAT, QUE PRESENTAM AQUI TRES EXPERIÉNCIAS QUI PÒDEN AJUDAR CONCRETA-MENT A L’ELABORACION DEU NOSTE PROJÈCTE.

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LE PHéNoMèNE N’EST PAS NoU-VEAU MAIS IL SEMBLE RETRoUVER UNE CERTAINE VIGUEUR DEPUIS qUELqUES ANNéES. CE qU’oN AP-PELLE CoMMUNéMENT LES oCCITA-NISTES, LES DéFENSEURS DE L’oCCI-TAN ET/oU DE L’oCCITANIE SI VoUS PRéFéREz, RETRoUVENT GoûT à LA PoLITIqUE. PoURqUoI, CoMMENT ?

C’est un fait indéniable : le thème de l’occitan se déve-loppe et se démocratise bien que certaines régions soient encore en retard. De façon naturelle aux vues du fonc-tionnement de notre société, on retrouve ainsi de plus en plus l’occitan dans les débats de campagnes électorales. L’occitan ne pèse pas au point de faire basculer un vote mais il est aujourd’hui un thème difficile à ne pas traiter dans les endroits où le combat pour la langue est le plus développé, tant et si bien qu’il est parfois compliqué de

se fier aux annonces des candidats qui jusque là n’éprou-vaient aucune espèce de sympathie envers la diversité culturelle d’hexagone. Sont-ils de vilains démagogues récupérateurs ou ont-ils réellement été convaincus par les bienfaits de notre langue chérie ?

Le phénomène ne s’arrête pas à la langue à proprement parler. Le « vivre et décider au pays » commence lui aussi à être repris à toutes les sauces par des mouvements

dont on n’aurait jamais soupçonné la fibre « localiste », plutôt cantonnés jusque là à un fonctionnement et une pensée politique bien jacobins. Forts de ce constat, des occitanistes se lancent donc sur un terrain électoral jugé plus profitable, même dans des contrées où ils n’ont jusqu’ici pas milité. Même le milieu culturel, pour qui «  politique  » a souvent été considéré comme un gros mot, ose mettre le doigt dans un pot de confiture orné d’une grosse étiquette écologiste. Le « syndrome Europe Écologie » s’est ainsi emparé d’une partie des militants occitans, persuadés de pouvoir s’y exprimer sans trop se compromettre politiquement.

Investir les partis français de l’intérieur pour leur imposer l’idée occitane : la proposition peut paraître alléchante à certains mais elle n’en est pas moins dangereuse, voire peu réaliste. Le « pot pourri politique » que constitue Europe Ecologie laisse, il est vrai, une place à l’expres-sion régionaliste social-démocrate. Mais il n’en reste pas moins un parti centralisé aux pratiques internes peu démocratiques. De plus, si l’on gratte un peu ce vernis régionaliste, on s’aperçoit vite du manque affligeant de connaissance de la question occitane même chez cer-tains élus importants, quand ce n’est pas une réelle hos-tilité de certains adhérents.

Cette alliance de circonstance avec des écologistes repla-cés au centre de l’échiquier politique français se traduit, de façon plus ou moins indirecte, à une alliance avec le Parti socialiste. Le Partit occitan représentera même le P.S. dans un canton de Provence en mars. Comment avancer des idées progressistes et ancrées à gauche en s’alliant à un parti qui, au mieux, pratique une politique

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A L’ELECTORALISME TUE-RA-T-IL L’OCCITANISME ?

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la campagne électorale en béarncentriste et profondément attachée au sys-tème capitaliste de la République française ? Comment croire encore en tout cela près de 30 ans après l’échec de l’époque Mit-terrand ?Le PNO lui, fidèle à ses convictions, enverra sescandidats sous sa propre étiquette. Lo-gique, mais encore faudrait-il considérer que l’occitanisme ne constitue pas en soi un programme politique et que si l’on se doit de développer laconscience occitane, on doit apporter aux habitants d’Occitanie une réponse aux pro-blèmes qui les touchent au quotidien.

Mais alors que fait Libertat ?Nous ne l’avons jamais caché et ce depuis la création du mouvement en 2009, Liber-tat, là où il le trouvera judicieux, n’hésitera pas à se présenter à des élections locales en étant toutefois bien conscient du danger que cela peut représenter. Quand il s’agit de créer une réelle dynamique pour les mi-litants et d’élaborer un projet politique en commun avec la population, les élections participent au développement d’un mou-vement politique. Mais quand cette partici-pation aux élections devient un enjeu prin-cipal et que l’action sur le terrain n’est plus privilégiée, voire délaissée, à ce moment-là nous dévions vers un électoralisme qui peut mener très loin dans les bas-fonds de la politique. Le vote revêt alors le rôle que veut lui donner aujourd’hui la République : un catalyseur d’action civique pour donner le sentiment du devoir accompli et annihi-ler toute autre forme d’expression.« Ils ont voté et puis après ? »Attachés à proposer aux gens une alter-native concrète au système en place, nous rejetons de fait toute alliance contre-nature ou n’ayant pas de socle commun crédible et homogène. Ainsi pour les élections canto-nales de mars en Béarn, nous avons dû refu-ser les avances d’écologistes plus enclins à placer leurs pions qu’à discuter sur le fond des problèmes graves qui se posent au pays.

Ne nous méprenons pas : le chemin que nous choisissons n’est pas des plus faciles, mais il nous semble le plus cohérent tout en promettant d’être efficace et construc-tif. Par le passé les occitans ont trop compté sur les partis français pour défendre et dé-velopper l’idée d’une Occitanie autonome et débarrassée d’un centralisme dévasta-teur en tout point. Par le passé aussi il est vrai, des tentatives occitanistes ont échoué. Mais l’évolution de la situation nous donne raison. Par les élections quand cela semble nécessaire, mais sur le terrain avant tout, militons pour décider de ce que nous vou-lons faire et de ce que nous voulons être.

- Agricultura alternativa, lo 19/02, 11h a Morlana- Amenatjament deu territòri e bastidas, lo 25/02 , 19h a Maseròlas- Amassada publica, lo 11/03, 19h a Malaussana- Concèrt, meeting e conferencia de premsa, 12/03, a partir de 18h30a Merac- Amassada publica, 16/03, 19h a Arsac

Avec cette candidature nous voulons apporter une voix nouvelle dans la politique du département et ancrer l’occitanisme de gauche dans le pay-sage politique. Nous voulons démon-trer que des alternatives existent et sont possibles, sans attendre le bon vouloir de l’État.LIBERTAT se positionne clairement pour la défense des plus humbles, des travailleurs et des paysans qui subissent l’époque actuelle. Nous re-fusons que l’argent public soit offert à des entreprises qui font déjà des bé-néfices énormes. Nos candidats sou-tiennent ceux et celles qui animent les projets qui sortent de l’impasse où se trouve une agriculture qui par-ticipe à la disparition des paysans. Nous voulons favoriser les petites exploitations et les aider à construire les outils dont elles ont besoins car ce sont elles qui, proportionnellement à la terre qu’elles occupent, créent et maintiennent le plus d’emplois.Nous soutenons un développement de l’urbanisation cohérent, dont l’étalement aujourd’hui accapare des terres à l’agriculture, favorise les maisons individuelles sans répondre aux besoins en logements. Nous ne voulons plus que nos campagnes soient les cités-dortoirs des villes plus importantes mais que les nouvelles constructions soient une partie inté-grante de nos villages et petites villes.Nous voulons le développement des services publics de proximité qui ré-

pondent aux aspirations de la popu-lations et participent à la vie sociale quand la réduction et la concentra-tion sont aujourd’hui de mise. Des services publics dans lesquels notre langue aura sa place, au même titre que le français. Le budget social, qui est le plus important du départe-ment des Pyrénées-Atlantiques, doit être aux service de l’égalité pour tous à l’accès aux services publics en évi-tant de favoriser les multinationales qui ont investi ce « marché ». Nous y préférons des services gérés publi-quement ou par l’initiative asso-ciative et locale, en dehors de tout objectif spéculatif. Cela développera l’emploi et la cohésion sociale.Tous ces thèmes seront abordés dans les présentations et soirées qui seront organisées sur le canton d’Arzacq dont les dates suivent ci-dessous :

Pour en savoir plus/Tà’n saber mei :[email protected]://caucambiar.wordpress.com

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FRALIB Gèma : bastir fàcia au capitalisme !

Tout d’abord, peux tu expliquer où en est le projet de reprise de

l’entreprise ?En fait, on a d’abord rencontré le pré-sident de la région, Michel Vauzelle, pour une première prise de contact. Sur le principe on partait sur l’idée d’une table ronde, même si on s’est aperçu que parler de table ronde pouvait por-ter à confusion : une table ronde, c’est souvent une discussion avec l’État qui garde le pouvoir décisionnel, ce qui n’est pas notre intention. On souhaitait plutôt mettre autour de la table tous les acteurs qui nous soutiennent depuis un moment : Conseil général et régional, les communautés urbaines de Marseille et Aubagne, les mairies de Gémenos et Aubagne, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre d’Agriculture, l’État. Pour construire avec nous le pro-jet, pour deux raisons : d’une part, plus on sera à y participer, plus on est sûrs de faire quelque chose de solide, et surtout parce qui si par la suite on peut porter le projet avec toutes ces institutions, on aura un poids beaucoup plus impor-tant. On voulait donc partir sur cette idée, le tout coprésidé par la région ; sur le principe, le président était d’accord, pour mettre en place un groupe de tra-vail et trouver une suite à notre activité industrielle. Vous avez ensuite rencontré le maire de Gémenos...Le maire de Gémenos est le seul de nos interlocuteurs qui soit de centre-droit... Rapidement, il nous a demandé si on avait un business-plan, des questions

de ce genre. Pour le moment, on n’en est pas à ce stade là, et surtout on ne le veut pas : pour nous, se lancer dans un projet très ficelé dès le départ, ce serait fermer la porte à tout type de solution, et surtout on s’exposerait à ce que nos détracteurs s’appuient sur des anoma-lies dans le projet pour nous attaquer. Je pense que le maire de Gémenos a bien compris, maintenant. On a rencontré également la Communauté de com-munes d’Aubagne ; avec eux il n’y a pas de problème, et ils sont prêts à nous ai-der, en mettant à notre disposition des locaux par exemple. Il nous reste à voir le président de la Communauté Urbaine de Marseille, qui doit nous recevoir en personne le jeudi 27 janvier. On devait aussi rencontrer le directeur de cabinet du président du Conseil Général, mais on a réussi à obtenir un rendez vous avec le président du Conseil Général.

Comment pourrait se traduire le sou-tien des collectivités ?Dans un premier temps, on va appro-fondir toutes les possibilités de solu-tions économiques, trouver des pistes de réflexion, voir comment sortir de notre situation. Par exemple, on vou-drait repartir dans notre activité sur des méthodes qu’Unilever a choisi d’abandonner ; notamment retourner à l’ancien système d’aromatisation du thé, en utilisant des arômes provenant de Grasse, avec un process à la vapeur qui était à la fois de meilleure qualité et plus naturel. Nous, on souhaiterait revenir à ce système, qui était notre spécificité

DEMPUISH 1896, Lo Tè ELEPHANT ES ESTAT UN BLASoN PER PRoVENçA ; SA PRoDUCCIoN ES CoNEISHUDA EN EURòPA ToTA, E UèI-Lo-DIA SoN 182 EMPLEGATS qU’I TRIBALHAN, DENS L’USINA DE GèMA (ARRoNDISSAMENT DE MARSELHA). Lo 28 DE SETEME DE 2010, PERTANT, LA DIRECCIoN D’UNILE-VER (qUE LA PRoPRIETàRIA DEU SITI, LIPToN, N’ES UNA FILIALA) ANoN-CIèVA LA BARRADURA DE LA FABRICA, PER S’ANAR INSTALAR EN BELGICA. Fà-CIA AD AqUERA MIAçA DE DELoCA-LIzACIoN D’UNA ENTERPRESA MàGER E HòRT SIMBoLICA DENS Lo PARçAN, LoS oBRèIRS SoN EN LUTA : VAGA, CAMPANHA DE BoyCoTT CoNTRE LoS PRoDUCTES LIPToN, E DEMPUISH LA DEBUTA DE L’AN, PERPAUSAN UN PLAN DE REPRESA DE L’ENTERPRESA, PER CoNSERVAR L’ELEPHANT A GèMA. ENTERVISTA DAB oLIVIER LEBERqUIER, DELEGAT CGT A FRALIB GèMA.

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jusque là. Autour de la table, on peut ap-porter notre compétence. On a les com-pétences, on a également une partie des machines pour les mettre en pratique, mais une autre partie a été détruite, ce qui supposera un certain investissement. Les institutions pourront apporter leurs experts, et nous aider à étudier la faisabi-lité de nos idées.

Dans le projet, quelles sont les pistes que vous avez déjà ?C’est très ouvert : ça pourrait être une s.c.o.p., un repreneur, un retour d’Uni-lever, mais ce que l’on préfererait serait un mélange de tout. On est aujourd’hui dans une situation où Unilever a seul le droit de vie ou de mort sur notre avenir ; si on avait une solution où les collecti-vités locales détenaient une partie, un repreneur quelconque une autre partie, et une s.c.o.p.. La dernière partie, ça per-mettrait d’éviter que si ce repreneur s’en va, l’entreprise ne coule. Ce schéma là n’existe peut être pas, on innoverait...

Peux tu présenter la structure syndi-cale à Fralib ?C’est une particularité que l’on a, liée aux luttes passées et au travail du syndi-cat : on a une grosse proportion de syn-diqués. D’ailleurs ça nous fait rire quand on entend dans les médias que dans les mouvements il n’y a que le public dans la rue... On a participé à tout le conflit des retraites, et systématiquement dans les autres luttes. On est 182 salariés, dont dix cadres et une quarantaine d’agents de maîtrise qui suivent la ligne de la direc-tion ; si on ne compte pas ceux-là, il reste 140 employés et 97 sont syndiqués. C’est un taux de syndicalisation très impor-tant, ce qui explique qu’on peut établir un rapport de force solide : au printemps, 80% des employés étaient en grève.

Concrètement, où en êtes vous : Unile-ver voulait fermer en avril prochain ?Par la procédure, Unilever prévoyait d’envoyer les lettres de licenciement en février, et d’arrêter la production au mois d’avril. On a entamé une procédure juri-dique, avec un jugement au TGI de Mar-seille qui sera rendu courant février. A partir de là, soit on gagne et ça nous don-nera du temps pour développer notre projet, soit on perd et on continuera à construire. Dans tous les cas, une fois fer-mée l’entreprise, les salariés de Fralib au-ront neuf mois de congé de replacement, ce qui nous laissera du temps. Mais on n’est pas dans cet état d’esprit : il y a dans la procédure d’Unilever des erreurs telle-ment énormes que l’on serait vraiment déçu de la justice si elle ne nous donnait pas satisfaction.

Vous avez déjà mené des luttes impor-tantes en 2007, 2008...En 2007, l’ancienne direction était en place ; ce directeur était arrivé en 2002, après la fermeture de l’usine du Havre en 1998. L’idée était de restructurer Lip-ton au niveau européen, avec une usine de thé parfumé et d’infusion à Géme-nos, et une usine de thé noir à Bruxelles. Sauf que depuis, le marché du thé par-fumé étant sur une pente ascendante, au contraire du thé noir qui perdait des parts de marché, notre production a aug-menté fortement. Mais la stratégie d’Uni-lever a été de commencer à transférer à Bruxelles la fabrication de thés parfumés et d’infusions, pour sauver leur usine. Du coup, nous sommes passés d’un volume de 2,100 milliards à 1,580 milliards de sa-chets produits : avec le même effectif, on est devenu trop chers pour Unilever. Fin 2006, ils ont voulu supprimer 57 emplois ; ça a été une grosse bataille, pour l’em-ploi et pour récupérer de la production, et on les a fait reculer. 40 postes ont été supprimés finalement, mais seulement des volontaires sont partis, des gens qui étaient en fin de carrière, ou des jeunes qui voulaient commencer autre chose. Derrière ça, la direction a changé : un an-cien de Coca-Cola est arrivé en 2007, et c’est une catastrophe depuis. Il est arrivé avec la volonté de taper sur les syndicats, il a essayé de me licencier, il a rétrogradé des mécaniciens avec trente ans de boîte, pour piquer les gens à la personne. Il a fait des chronométrages des lignes de production, pour accélérer le rythme. On a tenu jusqu’à mars 2010, jusqu’à une étude qu’on a menée sur les salaires où on s’est rendu compte que les opérateurs

les plus bas avaient perdu en 20 ans 40% par rapport au smig : ils gagnaient 46% de plus que le smig il y a vingt ans, et n’en gagnent plus que 3% de plus. On est parti sur une bataille pour les salaires, et sur le reste, et ça a été très suivi. Là des-sus, ils nous annoncent la fermeture en septembre.

Comment se déroule le mouvement ?On a beaucoup de relais et de retours, grâce à Internet. Lors du congrès de notre fédération à Clermont Ferrand, le 28 novembre, on a décidé le boycott de Lipton. Ça a été relayé surtout par la CGT, au début, et ça a bien décollé depuis la fin de l’année : on fait des tournées de col-lage, on distribue des tracts, on est suivi au Havre par les anciens. Plein de choses se construisent, et on voit qu’Unilever ne fait pas la même erreur que Danone qui s’était prononcé publiquement contre le boycott. Unilever ne rentre pas dans ce débat, mais a relancé sa communication, avec beaucoup de publicité à la télé... On ne peut pas mesurer vraiment l’impact, mais on sait que ça touche Lipton.

Quels contacts avez vous eu ?Il y a notamment une association qui nous a contacté : Sensibiliz’action, qui dénonce les conditions de travail dans le thé au Sri-Lanka et au Kenya, où les ouvriers sont payés deux euros par mois, alors que le groupe fait des milliards de bénéfice. L’idée que l’on a, avec notre projet de reprise, ce serait de s’approvi-sionner en rémunérant les travailleurs de là-bas correctement, pour qu’ils puissent se développer et non pas pour les pom-per comme Unilever le fait actuellement.

QUE SE’N ANIN ! Lo 3 de genèir de 2011, après mantun mes de mobilizacions e de lutas, e après aver recebut lo sos-ten de mantuna organizacions politicas, sindicaus, e deus elegits deu parçan, los obrèirs de Fralib Gèma anoncèvan lor intencion de sauvar l’enterpresa, per quin biais que sii. Fàcia a la delocalizacion pre-vista, a maugrat deu recul de la decision de justícia dinc au mes de seteme, e per mantiner una enterpresa tant impor-tanta per Provença, un plan èra votat a l’unanimitat.Atau, los emplegats se perpausan de mantiner l’activitat industriau a Fralib ; si la modalitat n’es pas encara coneishuda (cooperativa, reprenaire, scop...), la volon-tat existis d’ara enlà, e los contactes se son a precisir a mantuns nivèus. Repre-naires interessats, colectivitats territo-riaus prestas a seguir lo projècte se son dejà manifestats.Libertat!, en tant qu’organizacion d’es-quèrra occitana, ne pòt pas que sostiner aqueth plan. Que Lipton se n’ani, e que l’Elephant tòrni vàder çò qu’es dempuish mei d’un sègle ! Lo patrimòni industriau occitan ne pòt pas estar despeçat peus raquins financèirs dont mestrejan Unile-

ver e Lipton ; atau un projècte de presa en man de l’enterpresa peus salariats, estossi jos la fòrma d’una cooperativa o d’una scop, sembla la solucion mei legi-tima per los emplegats e tota la societat provençau se tòrnin apropriar çò que li aparten. Aquera mena de luta e de per-pausicion, quau que n’estossi la resulta, diu estar sostinguda, apujada, e desenve-lopada dens tots los cantons d’Occitània. La dignitat deu nòste pòble, e la possibili-tat per sa poblacion de demorar e d’exis-tir en bonas condicions, passaràn per la multiplicacion e l’escaduda de projèctes d’aquera mena.Mes las colectivitats territoriaus, region, departament e comunas, auràn eras tan-ben d’assumir sas responsabilitats. Lo sos-ten a l’industria locau, amb condicions, diu estar una mission per aqueras insti-tucions, e las paraulas diven estar segui-das d’actas concrets, dont permetiràn a la represa de’s concretizar. Es un ròtle de las organizacions politicas d’esquèrra, au-tant com deu moviment occitan sancèir, de desvelopar una fòrça de prepausicion fàcia a la hami de dinèirs dont arroganha nòsta pais. Tribalhar e decidir ací e adara, aqui la revendicacion que non podem pas negociar per que vivi Occitània.

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L’aiga es pas una marchandisaEn Occitanie comme dans le reste du monde, l’eau

est une ressource essentielle à la vie, elle est une richesse.Pourtant aujourd’hui, l’eau est devenue un bien éco-nomique engendrant des conflits dans certaines par-ties du monde.L’eau est distribuée , gérée, capitalisée par des multina-tionales et un système politique qui est à la botte du profit et de l’argent.Alors que nous consommons toujours plus d’eau en Provence d’année en année (construction de Golf, rési-dence de luxe, augmentation constante du flux de la population) d’autres régions dans le monde souffrent de sa rareté.Dans le monde, ce sont 1,5 milliard de personnes qui ne disposent pas d’accès à l’eau potable.Plus de 30.000 personnes meurent chaque jour en rai-son de problèmes de santé liés à l’eau.Sur l’ensemble du territoire de l’État français, la ges-tion de l’eau est dans 72 % des cas assurée par le sec-teur privé pourtant l’eau relève des collectivités et doit être considérée comme une mission de service public. Aujourd’hui cette mission n’est pas directement prise en charge par ces collectivités. La production et la dis-tribution de l’eau est confiée à des entreprises privées. Trois grosses multinationales se partagent le marché, VEOLIA, SUEZ et la SAUR.La concurrence n’est qu’un déguisement pour cacher une situation monopolistique qui permet à ces grands groupes de se partager les territoires.L’eau représente une fabuleuse manne financière, dont la partie dividende échappe à l’entretien des réseaux et rentre dans le prix à payer par les consommateurs. L’eau a été oubliée du code des marchés publics. En l’absence de législation cela permet aux collectivités d’acheter à qui elles veulent. D’où une dérive sur l’at-tribution de marché très répandue au sein des com-munes et de responsables commerciaux peu scrupu-leux. Nous tenons à rappeler que l’eau est un bien public, ressource naturelle et donc, elle appartient a l’huma-nité.La logique des multinationales et la gestion privée sont soumises à des objectifs financiers.Seule une gestion publique de l’eau peut nous garantir une consommation responsable et maîtrisée de cette ressource. Garantir aussi un tarif raisonnable, l’accès à l’eau potable est une nécessité mais aussi un droit !

En Provence, ce sont 13 communes qui ont choisies la gestion publique de l’eau (11 dans les Bouches du Rhône et 2 dans le Var).La municipalité de Brignoles envisage courant 2011 de créer sa propre régie communale.Le 14 octobre 2005, des élus et acteurs sociaux ont lan-cé à Varages (83) un appel pour un retour de la gestion publique de l’eau.La régie publique est la seule solution pour répondre

aux enjeux démocratiques, sociaux et écologiques concernant la distribution d’eau potable.Il faut redonner à l’eau son statut de bien commun et à l’usager un droit d’accès conséquent.ORGANIZEM LA RESISTÉNCIA !

En se regroupant en collectifs, en associations, nous avons les moyens de faire pression sur les municipa-lités en exigeant un retour de la distribution d’eau potable en régies publiques.Ne laissons pas la politique libérale de l’État fran-çais gérer nos vies !LA RESISTÉNCIA ES UNA QUESTION DE DIGNITAT !

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PoUR LIBERTAT, L’AUToNoMIE N’EST PAS UNE UToPIE.L’AUToNoMIE SE CoNSTRUIT ET S’oRGANISE. SE RéAPPRoPRIER NoS RESSoURCES NATURELLES, C’EST SE RéAPPRoPRIER NoTRE LIBERTé ET NoTRE TERRE !

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BARRATGES : la grana liquidacionJean Louis Borloo qu’anonciè en 2008 la signatura deu decret entà autorizar la mesa en concurréncia de las concessions idrolicas suu territòri de l’Estat francés. D’ací 2012, qu’ei un vertadèr tesaur qui ei perpausat au privat qui gereish dejà ua tròp grana part d’aqueths bastiments. E lo govèrn, tà convéncer tots los minjamondes de l’oportunitat, qu’a limitat la redevença que serà devuda peus futurs concessionaris a l’Estat e las collectivitats a 25% de la venta de l’elec-tricitat.En Occitània qu’avem milierats d’aqueths barratges qui, tau ben e tau maishant, an mercat l’istòria de la poblacion e de l’environa-ment. Uei lo dia, aqueths bastiments que ns’escapan enqüèra e atau lo contra-ròtle d’ua part de la nosta vita. Sonque entà engreishar mei los panaires. Mes aquera liquidacion que miaça tanben aus tribalhadors de las centralas idrolicas. Per escambi deus critèris navèths entà melhorar lo respècte de l’environament e estauviar l’energia, los futurs conces-sionaris ne causiràn pas de har pagar los lors accionaris que’n podem estar segur.

Le pillage continue, après avoir dépossédé le peuple occitan de ses richesses, avec le

gaz de Lacq, la bauxite de Provence, le char-bon etc.., le capitalisme aujourd’hui s’at-taque au gaz de schiste. Le gaz de schiste c’est des micros poches de gaz enfermées à des grandes profondeurs. Pour l’extraire il faut employer des quantités d’eau phé-noménales (15 millions de m3 par forage), dévaster des zones entières, faire circuler des centaines de camions et autres dégâts irréversibles.Le ministère de l’écologie (!!) vient d’accor-der des permis de recherche de ce gaz en Occitània. Cela revient à dire que l’État a vendu aux pétroliers notre terre sans consulter, bien entendu, les populations concernées. Le Quercy (46), par exemple, est entièrement zone de forage, mais c’est toute Occitània qui est menacée.Nous pouvons imaginer les dégâts, car ces procédés criminels sont déjà en pratique en Amérique du Nord. La pollution des nappes phréatiques, la destruction des forêts, le saccage de notre terre sera d’une violence sans nom.En plus de subir la désertification et la mort de la paysannerie, la disparition des services publics de proximité, la spéculation due à l’arrivée massive de retraités, la mort de notre culture et de notre langue ou encore la LGV, les populations rurales en Occitània vont maintenant devoir subir cela?Nous tenons à le signaler, haut et fort, nous ne laisserons pas faire les capitalistes crimi-nels, trop c’est trop!

Le peuple occitan a besoin de solutions en adéquation avec ses besoins. Nous devons impérativement nous réap-proprier les instruments ins-titutionnels pour les mettre sous contrôle populaire. Pour pouvoir vivre décemment au pays il nous faut pouvoir décider, pour cela il nous faut avancer vers l’autono-mie populaire et le contrôle du peuple des instances de directions. Il est urgent de réfléchir à un avenir sans pétrole ou combustible fos-sile. Ce n’est sûrement pas en ravageant l’environnement ni en dépensant des milliards pour ces extractions que nous réglerons ce problème. Disons tous ensemble non au néocolonialisme, reprenons le contrôle de nos vies, bloquons l’exploita-tion du gaz de schiste, c’est une question de dignité et de santé!

Documentaire sur le Gaz de Schistes, écrit et réalisé par Josh Fox en 2010. Il relate les méfaits sur l’environne-ment et sur les communautés améri-caines.http://www.tagtele.com/videos/voir/63910

GAZ DE SCHISTE :Néo-colonialisme vous avez dit ?

POLI

TIC

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Gave d’Aussau

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POLI

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A AGEN VILA ANTIFASCISTA !Si vous avez créé ce regroupe-

ment, c’est que la menace fas-ciste dans Agen et sa région doit exister . Est-elle importante et orga-nisée?Ah ça... Bien sûr que la menace est présente, mais elle l’est partout ! Nous ne nous contentons pas de combattre les milices boneheads, notre antifas-cisme est bien plus large. L’État fran-çais et ses lois sécuritaires tendent de

plus en plus vers un fascisme déguisé et c’est au centre de nos priorités. L’ac-tion de l’A.A.A est autant portée sur les cameras de vidéos surveillance ou la sauvegarde de la culture et de nos cultures régionales. Pour répondre maintenant plus clairement à ta ques-tion, oui elle est importante mais elle n’a jamais vraiment été organisée. Mal-heureusement les choses changent et les fascistes se regroupent. Pas for-cément dans des organisations poli-tiques reconnues comme le FNJ ou les identitaires, mais ils prennent de plus en plus le chemin des nationalistes autonomes comme on a pu le voir en

Picardie ou en Lorraine... Il manquait un élément fédérateur à l’extrême droite agenaise, et c’est chose faite avec la création d’un groupe de RAC (ndlr : rock anti communiste) : Non Retour. Maintenant qu’ils s’organisent et se fédèrent nous craignons de plus en plus que les choses dégénèrent. Les menaces sur des tiers ou sur les locaux sont monnaie courante, les intimi-dations ou les agressions physiques aussi...Le Lot-et-Garonne est un départe-ment très rural, et c’est en grande par-tie de là que vient ce racisme causé par un surplus de télévision et d’inter-net... On se plait à dire que le fascisme nait de l’ignorance, et tant que les campagnes françaises et les zones ru-rales seront reléguées au second plan, les choses ne s’arrangeront pas...

Quelles sont vos actions, vos pro-jets ?Le 15 Janvier dernier à Agen s’est tenu le premier concert organisé par l’asso. Il portait le nom d’«Agen ville antira-ciste». Avant d’être un concert, c’est un projet. Notre action cette année sera portée sur ce thème. D’autres concerts seront organisés ainsi que des débats et projections de films pour le côté plus politique. Un tra-vail qui nous tient réellement à cœur a l’A.A.A c’est de mettre les gens en garde contre la montée de la nouvelle extrême-droite. Leurs idées, révolu-tionnaires et sociales, séduisent de plus en plus de jeunes qui ne savent pas réellement dans quoi ils tombent. Sous couvert de complot internatio-nal et de nouvel ordre mondial, ils

recrutent des jeunes sans conscience politique et s’amusent à confondre et à faire confondre le capitalisme et les capitalistes avec des sociétés secrètes. En jouant avec l’intégrisme religieux et l’antisionisme primaire, ils arrivent à relancer une haine du Juif comme l’af-faire Dreyfus, et qu’Hitler avait réussi à faire... C’est un véritable danger et personne n’est réellement au courant, «Agen ville antiraciste» c’est avant tout de l’information et de la préven-tion pour que les gens remarquent ce qui se passe en bas de chez eux. Un de nos grands projets aussi c’est la res-tauration de notre local «MJC Social Club» pour pouvoir (enfin) ouvrir au public notre médiathèque. Comme j’en parlais plus haut, la culture est au centre de nos préoccupations. Nous voulons mettre à disposition de tous livres, cd’s, jeux vidéos, jeux de socié-tés... Car aujourd’hui pour un précaire il est impossible d’y avoir accès, quand on voit le prix d’une place de théâtre ou du cinéma aujourd’hui. Pronon-cer des tarifs si haut, c’est interdire l’accès aux plus démunis, une oppres-sion spécifique inacceptable. A Agen, la jeunesse n’a pas sa place dans la culture vu les prix et le peu d’offres faites sur l’agglomération. Vous êtes d’ailleurs tous les bienvenu(e)s a la MJC social club si vous êtes de passage à Agen pour venir boire un café et discuter avec nous !Votre lutte est-elle uniquement an-tifasciste, ou l’associez-vous à l’anti-capitalisme, l’antisexisme etc...?La question ne se pose pas, notre lutte est indissociable de l’anticapitalisme

L’aLLiance antifasciste agenaise, Ou a.a.a s’est créée en OctObre 2009 suite a une PrOjectiOn du fiLm «La vague». beaucOuP de jeunes, chO-qués Par ce fiLm et Les idéOLOgies Présentes dans ceLui-ci On décidé de s’Organiser dans un mOuve-ment antifasciste neutre. avant L’antifascisme était traité dans nOs OrganisatiOns POLitiques res-Pectives, avec L’a.a.a nOtre actiOn est vraiment cibLée mais tOujOurs autant POLitique!

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cOmbattre Le caPitaLisme c’est aussi cOmbattre Les raPPOrts de dOminatiOn entre hOmmes et femmes.

ou de l’antisexisme, on ne peut se définir antifasciste et laisser pour compte les discriminations dues au sexe, à la classe ou à l’origine ethnique. Les inégalités, les oppressions viennent aujourd’hui du système capitaliste. Ce n’est pas le petit facho de 15 ans qui a créé des siècles de tortures pour le peuple africain, des massacres lors des colonisations comme la grotte d’Ouvéa, ou le massacre actuel du peuple palestinien... Peut-on réellement définir ce qu’est le racisme ? Si nous devions nous cantonner à ce simple mot, nous lutterions aux côtés de S.O.S. Racisme et nous jouerions le jeu du PS, mais ce n’est pas le but... Le fascisme c’est le capital, et c’est l’ennemi à abattre pour se libérer de ce fléau. Le capitalisme est la cause des maux de ce monde, et c’est pour ça que nous sommes anticapi-talistes et révolutionnaires ! Sur la question des femmes et de la lutte antisexiste elle est aujourd’hui essentielle car les choses ne vont pas en s’améliorant. Le droit à l’avortement est menacé, les «pro-vie» prennent de plus en plus de place dans les rues de nos grandes villes. Le nombre de femmes dans le gou-vernement est dérisoire... Depuis la naissance de l’hu-main, la femme a toujours été victime du machisme. La société contemporaine s’est créée sur ces bases.

Libertat est un mouvement occitan et révolutionnaire . Quel est votre rapport à l’Occitanie ?Que penses-tu des mouvements identitaires qui récu-pèrent ces idées ?Notre rapport à l’occitanie est simple... Nous sommes occi-tans ! Nous voulons défendre les valeurs de notre terre qui nous ont été inculquées depuis notre enfance. Nous ferons d’ailleurs tout pour que l’Occitanie ne soit pas un terrain d’ex-périmentation pour les identitaires ! Pour des antifascistes, il est à notre sens impossible de laisser pour compte le combat occitan, comme le combat basque, catalan... Nous sommes aujourd’hui dans un Etat qui opprime les cultures et les langues régionales, un pas de plus vers l’uni-formisation de cette société. Quand on parle autour de nous de l’occitanie, les gens nous regardent avec de grands yeux : mais Agen ce n’est pas en occitanie ! Par notre lutte nous voulons aussi réveiller les consciences, faire comprendre aux gens que l’occitanie n’est pas un quartier de Toulouse ou de Carcas-sonne mais bel et bien un pays avec une Histoire ! Il ne faut pas oublier non plus qu’Agen est selon le poète Jasmin, la Perla de mièjorn, et non, ce n’est pas de l’espagnol.Le projet Agen, ville antiraciste est d’ailleurs aux couleurs occitanes, et le matériel qui va bientôt sortir (t-shirt, badges, autoc...) l’est aussi !Pour parler des identitaires, à part dire qu’ils nous font rire, on a pas grand chose à dire ! Des nationalistes français pour l’indépendance d’une terre représentant la moitié de leur ter-ritoire ! Manquerait plus qu’il l’a file aussi aux basques, bre-tons, corses etc, ils se retrouveraient très vite enfermés dans les murs de Paris. Ce que nous voulons faire comprendre aux fils de bourgeois des JI c’est que chaque peuple a le droit à une

terre, mais que la terre n’appartient à aucun peuple, et encore moins aux fascistes. Le sujet occitan est malheureusement peu traité à ce jour au sein de l’asso, mais maintenant que nous repartons sur de bonnes bases, il en sera l’une des priorités.

Dans un précèdent numéro, on avait interviewé un membre de l’Action Antifasciste Montpellier, entretenez-vous des relations avec les autres organisations antifas-cistes ?Pas vraiment. Les militants, à titre personnel, entretiennent bien sûr de très bons rapports avec d’autres militants d’ail-

leurs, mais pas réellement avec des structures. À notre création nous avions pour volonté de créer un

collectif antifasciste régional, chose qui, pour une petite association comme nous est très

dure à mettre en place. Une action de ce genre a été organisée à Bordeaux, nous

n’avions pu être présents, mais nous nous sommes réjouis de cette initia-tive. Ce qui était dommage, c’est que ce n’était qu’un rendez vous ponc-tuel et nous aimerions lancer une vraie synergie des mouvements anti-fas dans la région. L’appel est lancé. Après nous sommes quand même

bien loin des milieux antifascistes stéréotypés que l’ont peut voir, et

c’est peut être aussi ce qui à la fois nous dessert, et nous rapproche d’un public

beaucoup plus large. Nous sommes un mou-vement très jeune, la plupart de nos militants

n’ont pas de réelle expérience de terrain mais le cadre qu’offre l’A.A.A est un très bon outil d’apprentissage

politique.

Vous avez organisé un concert antifasciste le 15 Janvier. Comment s’est-il passé, quelles conclusions vous en tirez ?Ce qui est étrange, c’est qu’on ne peut pas répondre bien ni répondre pas bien... Pour le côté négatif, deux jeunes ont été violemment agressés par une quinzaines de néo-nazis rodant autour du concert. Ils ont été lâchement molestés et les marques des coups de chaînes et de barres laissaient voir la véritable violence des coups. Des agressions similaires avaient déjà eu lieu en Juin au concert d’adieu du groupe Askatasuna. Leur courage ayant des limites, ils n’ont pas osé trop s’appro-cher de la salle et ont préféré s’en prendre aux personnes iso-lées. À part cet incident, même si le mot est faible, cette soi-rée fut une immense réussite. Plus de 300 personnes se sont déplacées pour venir voir des groupes tous meilleurs les uns que les autres ! L’ambiance était au rendez vous, la qualité du son aussi, et les bénéfices ont été très bons, assez bons pour permettre a l’A.A.A d’engager une véritable campagne ! Les conclusions que nous en avons tirées sont simples : Une véri-table solidarité c’est mise en place autour de la ville d’Agen et de ses militants. Des gens des 4 coins du sud de la France étaient présents pour soutenir ce concert ! Le truc pas cool, c’est que peu de monde d’Agen s’est finalement déplacé... On devrait sans doute exporter notre ville ailleurs, ce serait bien plus simple ! Mais les agennais présents ont tous été stupé-faits de voir à quel point une bande de petits jeunes pou-vaient se bouger le cul pour leur conviction et la deuxième édition du concert «Agen, ville antiraciste» promet d’être encore meilleur ! AGEN EST ET RESTERA UNE VILLE ANTIRACISTE ! Et on pro-fite de cet espace pour remercier tous les gens présents sau concert, les groupes qui ont été géniaux, l’orga, les assos qui se sont déplacés, notamment vous. Et tous les potes qui ont soutenus ici et ailleurs!

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L o dissabte 22 de genèr de 2011, mantuas associacions paulinas

que s’amassèn a l’aperet de l’AFPS plaça Clémenceau a Pau on èran presentas mei d’un centenat de per-sonas. Ci-junt la presa de paraula de Libertat ! Biarn. Au parat de d’aquera mobilizacion que volem tornar díser l’importàn-cia de la solidaritat internacionau tà la causa palestiniana. Que s’exprimeish per mantun biais. Nosautes Libertat que volem brembar duas campanhas qui’s deba-nan per aquestes torns, la campanha de boicòt, de desinvestiment e de sanccions contra l’apartheid israelian, e la campanha de mis-sions internacionaus en Palestina aucupada. Las missions internacio-naus en Palestina que vadón dab la dusau intifada e portèn milierats de militants a partir víver pendent quauquas setmanas, quauques mes dab los Palestinians, partatjar la lor vita e descobrir lo coratge e la dignitat d’aqueth pòble martirizat. Qu’encoratjam los joens e los mensh joens a participar ad aqueras missions qui son organizadas augan per mantua associacions, las CCIP-PP, l’ISM, Generacion Palestina, o l’AFPS. Aqueras missions que son hòrt importanta, en particular tà non pas deishar lo pòble palestinian

isolat peus empachs israelians a la circulacion.Ua auta campanha que’s debana despuish mantun mes, qu’ei la cam-panha BDS tà : Boicòt, desinvesti-ment e sanccions. Com estó hèit contra l’Africa deu sud, lo pòble palestinian qu’a aviat ua campanha e aperat la comunitat internacio-

nau entà non pas mei trac-tar l’Estat ebrèu com ua

democracia, mes mei-lèu com ac ei, qu’ei a díser un Estat colo-nialista e racista.

A maugrat las atacas deu govèrn francés

e deus lobbies sionis-tas contra los militants tau

boicòt, que son mantun detzenats a passar davant la justícia francesa, qu’avem de seguir lo noste sostien ad aquera campanha e a desvo-lopar-la. Que sian los produits de consomacion israelians o las mar-cas qui sostienen la politica terro-rista israeliana, que’us devem tots boicotar. Que devem encoratjar las collectivitats, las universitats a copar los ligams dab lors omolò-gues israelians qui ne condemnan pas clarament la politica deu lor Estat, medish causa taus escambis culturaus e artistics. Que devem estigmatizar l’Estat d’Israèl com ac demandan intellectuaus israelians eths medishs, desgostats que son

de la politica miada peus lors repre-sentants despuish decennias.E puish que devem aperar los nostes govèrn a copar los acòrds dab l’Estat sionista tant que ne seràn pas res-pectats los drets deus palestinians e apitar sanccions contra los força-ments israelians deu dret interna-cionau.

Atau, dab las manifestacions e aque-ras accions de solidaritat concrètas, qu’ajudam la resisténcia deu pòble palestinian. Rensenhatz-vos sus aqueras campanhas, anatz véder los sites internet tà la campanha BDS e de las missions civilas.

Mei informacions : http://campagneboycott.blogspot.comhttp://www.unbateaupourgaza.fr

QUINAs SOLIDARITATS dab palestina ?

LA CHANCELLERIE A EU CETTE IDéE ExTRAoRDINAIRE SELoN LA-qUELLE ToUT APPEL AU BoyCoTT DES PRoDUITS D’UN PAyS N’éTAIT qU’UNE «PRoVoCATIoN PUBLIqUE à LA DISCRIMINATIoN ENVERS UNE NATIoN», PUNIE D’UN AN D’EMPRISoNNEMENT ET DE 45 000 EURoS D’AMENDE. LE MINISTèRE DEMANDE AUx PRoCUREURS DE LA RéPUBLIqUE D’ASSURER UNE RéPRESSIoN «FERME ET CoHé-RENTE» CoNTRE CES AGISSEMENTS.

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Aplèc de sostien a l’iniciativa «Un batèu tà Gaza» a Pau. A baish, la bandaròla trilingua deu collectiu paulin «Denonciar e copar lo sièti de Gaza».

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Des articles parus dans les numé-ros précédents de la revista ont

largement présenté ce processus avec pour objectif d’impulser un nouveau projet politique pour l’in-dépendantisme basque.L’annonce le 10 janvier 2011 d’un cessez-le feu «  permanent, général et vérifiable » d’ETA n’a étonné per-sonne, a simplement permis de clari-fier une situation qui était prévisible depuis de longs mois. L’annonce faite par l’organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale correspond à la «  Déclaration de Bruxelles  », signée par différentes organisations internationales, et à l’«  accord de Gernika  », signé par les principales forces de la gauche abertzale, qui appelaient ETA à franchir ce pas.

Deux jours auparavant le 8 janvier, 64 000 personnes participèrent à une des manifestations les plus im-portantes de ces dernières années en faveur des prisonniers politiques basques. La campagne «Egin Deza-gun Urrutsa» («  faisons un pas en

avant  ») menée pendant plus de un mois a permis de rassembler de nombreux secteurs de la société basque pour protester contre l’ac-tuelle politique carcérale des États français et espagnols. L’absence du Parti Nationaliste Basque, d’obédience démocrate chrétienne, à ce premier moment fort de l’année 2011 peut être consi-déré comme un signe fort d’inquié-tude de la part du PNV de voir se créer un mouvement populaire qui dépasserait les clivages politiques basques.

Derrière toute cette stratégie de création de plate formes, de pré-sence ou d’absence à tel ou tel rendez vous, c’est l’avenir du Pays Basque qui est en jeu. Un parti comme le PNV a plus à y perdre qu’à y gagner dans la refonte du panorama basque et voit d’un mauvais œil le possible retour de la gauche basque légalisée dans le cadre politique actuel.

Depuis quelques mois, la gauche basque avait indiqué qu’elle enre-

Pays basque :une année pour écrire l’histoire ou pour tour-ner en rond

L’ANNéE 2011 A VU NAîTRE UNE Sé-RIE D’INITIATIVES PoLITIqUES ET SoCIALES AFIN DE CRéER UN LARGE RASSEMBLEMENT DES FoRCES SoU-VERAINISTES ET DE GAUCHES JUSqUE Là DéSUNIES PAR-TICULIèRE MENT SUR LA qUESTIoN DE LA VIoLENCE PoLITIqUE.

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gistrerait sa nouvelle formation au ministère de l’intérieur espagnol entre janvier et février 2011. Le 29 mai 2011, se dérouleront les élections au parlement de Navarre, les élec-tions des trois provinces de la CAV ( Bizkaia, Gipuzkoa, Ara-ba) et les municipales des 4 provinces du Pays Basque Sud. L’ex-Batasuna, qui a accepté les règles des lois antidémocra-tiques espagnoles, doit procéder à son inscription au plus vite au ministère de l’intérieur afin que celui-ci l’analyse et donne son avis. Il est bien évident que toutes les forces espagno-listes espèrent l’absence de l’ex-Batasuna aux prochaines élections. Mais le PNV, même s’il demande officiellement la légalisation de la gauche basque, lance des piques au quoti-dien et essaie toujours d’entretenir la division des forces abertzale.

Mais le PNV n’est pas la seule force politique basque a s’inquiéter de son avenir politique. Aralar, mouvement de gauche né d’une scission au sein de Batasuna dans les années 2000, s’est créé un électoral super-ficiel lié à l’absence de la gauche basque à de nombreuses élections. Sentant le vent tourner, Aralar essaie tous les jours de mar-ginaliser la gauche basque illégalisée et de mettre une cer-taine pression sur Eusko Alkartasuna EA qui entretient de-puis plusieurs mois des relations fortes avec l’ex-Batasuna.L’exemple le plus probant vient de Navarre où Nafarroa Bai, la coalition créée autour du PNV, Aralar et EA est en crise. Aralar et Le PNV font tout pour que la future gauche basque légalisée ne rejoigne cette coalition, prétextant tou-jours des raisons politiciennes pour refuser les propositions d’une véritable alliance abertzale de Navarre.Une fois de plus Aralar et le PNV font cause commune pour défendre leurs petits intérêts électoralistes.

Une interdiction pure et simple de Batasuna aux prochaines élections est aussi envisageable. Mais dans tous les cas la situation change, l’État espagnol est en perdition sur la question basque alors que paradoxalement un cessez le feu aurait dû favoriser durablement le pouvoir du parti socia-liste espagnol. Les États espagnol et français n’ont trouvé pour seul projet que de continuer les grandes arrestations médiatiques qui font la une des journaux. Les accusations formulées contre le webmaster d’un site internet indépen-dantiste et les militants de Segi, sont toujours aussi pathé-tiques.

L’incapacité de Zapatero à régler la crise financière et à trou-ver des solutions politiques au problème basque enfonce durablement dans la crise les forces unionistes espagnoles. Cette crise se traduit également au niveau judiciaire où le cas d’Aurore Martin à largement mobilisé les foules. Elle a été obligée de rentrer dans la clandestinité pour éviter son arrestation et son expulsion vers Madrid. Son cas démontre

les compromissions et l’incapacité de l’État français à traiter intelligemment le problème basque.

Envoyer Aurore Martin en prison préventive dans l’État espagnol pour être jugée est complètement hors de propos et n’a aucun sens.

D’autant plus que parallèlement, le théo-rème du juge Garzón du « Tout est ETA »

a pris ces dernières semaines du plomb dans l’aile.

Après la relaxe d’Egunkaria et de ses journalistes, c’est Udalbiltza et ses 20 inculpés qui ont été relaxés pour le motif simple qu’Udalbiltza est un projet nationaliste et non terroriste.Les 20 inculpés qui ont accumulé des mois et des mois de prison préventives, ont été remis en liberté conditionnelle sous caution et sous contrôle judiciaire. Il a fallu plus de 7 ans de procédure pour prouver la mégalomanie et l’incom-pétence de Baltasar Garzón.Notre camarade Xarlo Etxezahareta a passé six mois de pri-son préventive dans l’État espagnol pour l’affaire Udabiltza. Ayant refusé de se présenter à Madrid lors du procès il ne sait pas quel est son avenir judiciaire alors que tous ces ca-marades ont tous été disculpés. Alors aujourd’hui, refusons qu’arrive la même situation à Aurore Martin, ou pire, qu’elle soit condamnée à plus de 10 ans de prison pour être une simple militante politique qui lutte au quotidien.

NB : Il faut rappeler que ce Garzón se trouve actuellement au «  chômage technique  » pour avoir voulu ouvrir une enquête sur les disparitions survenues pendant la guerre d’Espagne et sous le régime franquiste. Mais il aurait été judicieux de lui expliquer au préalable qu’il ne faut pas aller à l’encontre de la main nourricière. Il n’a été qu’une simple marionnette du pouvoir espagnol et a juste servi les intérêts du pouvoir espagnol qui l’a lâché quand celui-ci a eu des velléités d’indépendance professionnelle.

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U Moyen-Orient, Maghreb..."Vivre libre ou mourir !"

Jornadas Inter-nacionalistas

Dissabte dia 4 de deseme eth CSOA La Traba de Madrid acuelhec es 6aus «Jornadas Internacionalistas» orga-nizades per Izquierda Castellana e era joenessa de Yesca.Es jornades comencèren damb era presentacion des lutes revolu-cionàries d’Occitània, Aragon e Cas-telha. Es companhes deth País Basc e des Païsi Catalans desencusèren era sua preséncia. Libertat! expliquèc era situacion d’Occitània e era nòsta luta, acompanhèc era presentacion damb fotografies e repartic 100 huelhes a on se presente eth nòste

país, era nòsta organizacion e era nòsta luta.Per manca d’un drapeu nacionau, liurèrem as companhs castelhans ua drapeu occitana sense era Estela, mès que servic entà representar era nòsta nacion enes actes politics.

Dempús d’un dinnar tradicionau castelhan e d’ua tarde de jòcs popu-lars, arribèc eth torn des concèrts e des actes politics.

Ues jornades plan ben organizades e fòrça interessantes. Òsca Castelha!

Les révoltes en Tunisie, en Algérie ou au Moyen-Orient n’étaient pas finies à l’heure où nous écrivons ces lignes, mais

comme beaucoup de gens c’est avec admiration et aussi de la crainte pour les manifestants que nous assistons à ces mouve-ments.De l’admiration, car les manifestations populaires qui secouent la Tunisie, l’Egypte, le Yémen ou la Jordanie font front à des pouvoirs d’une extrême violence qui sont les meilleurs alliés des États impérialistes et en particulier des États-Unis.Si la situation n’était pas si dramatique nous oserions rire de voir que c’est justement dans ces États que les peuples se sou-lèvent. Car quand Washington comptait remodeler le Moyen-Orient en envahissant l’Irak ce n’était pas à ses alliés égyptiens ou jordaniens que George Bush pensait.Dans l’Etat français, quelques mois encore avant la chute de Ben Ali, certains comme Dominique Strauss khan, président du FMI et peut être futur candidat socialiste à la présidence française, présen-taient la Tunisie comme un exemple de dynamisme économique. Michelle Alliot-Marie, ministre des af-faires étrangères passait ses vacances en Tunisie alors que les premiers morts tombaient sous les balles du pouvoir et allait même jusqu’à proposer une aide sécuritaire. Aujourd’hui ils appellent tous leurs alliés, toujours au pouvoir, à la transition, à la fin des violences et même à des élections libres ! Les hypo-crites ! Seuls les israéliens, plus francs semblent-ils que tous ces donneurs de leçon, préviennent : « si vous laissez faire des élec-tions libres, cela se déroulera comme en Palestine et l’élection du Hamas, ce sont nos ennemis qui seront élus et nos intérêts qui seront menacés ».Et oui, car la démocratie reste à géométrie variable pour nos chers dirigeants. Ce n’est pas défendre le Hamas que de faire remarquer que lorsque ceux-ci ont remportés la majorité des suffrages des palestiniens qui vivent sous occupations, l’Occi-dent s’est empressé avec le soutien de ses alliés arabes, d’empê-cher toute formation d’un gouvernement palestinien issu des

urnes. Ils ont menacé de couper les vivres à l’Autorité Palesti-nienne et encouragé la désunion. Ils ont continués à soutenir une Autorité discréditée dont la compromission de certains des ses négociateurs avec les oppresseurs israéliens étaient connus bien avant la publication des documents de ces der-nières semaines par wikileaks.Nous espérons fortement que le sang des peuples n’aura pas été verser en vain, que les pouvoirs corrompus tomberont et que le progrès social et politique sera au rendez-vous. Les peuples qui se lèvent n’ont pas seulement face à eux des pou-voir dictatoriaux et corrompus, mais aussi des forces écono-miques, sécuritaires et militaires étrangères qui ne désirent

pas un changement de l’ordre des chose. La marge de manœuvre est étroite pour les peuples qui désirent la

liberté et certains préféreront voir s’instaurer le chaos et ce, qu’ils soient autochtones ou étrangers plutôt que de perdre leurs profits.Mais si ces mouvements n’aboutissent sur rien de

concret, sur aucune avancée significative c’est la déses-poir déjà présent, qui l’emportera.

Nous, nous souhaitons ardemment que les peuples du Ma-ghreb et du Moyen-Orient profitent de tous leurs droits, indi-viduels mais aussi collectifs. Nous espérons assister à la mon-tée de mouvements qui lutteront dans ce sens. Qu’arabes, amazighs, pourront enfin choisir leurs destins et se libérer de la dictature et de l’impérialisme. Que, comme partout dans le monde, ils puissent vivre libres, connaître la justice et partici-per à l’élaboration d’un nouvel ordre mondial.Mais nous serons aussi attentifs à l’attitude de ceux qui nous dirigent. Leurs mains sont déjà trop couvertes du sang répandu dans le monde pour leurs « intérêts supérieurs ». Nos gouver-nants sont des criminels, ils ont tous tué plus de gens que le pire des tueurs en série, aujourd’hui comme dans le passé, de droite comme socialiste. Nous n’en sommes pas dupes et les paroles que nous entendons sortir de leurs bouches ces temps-ci ne peuvent nous le faire oublier.

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A LIBERTAT !Que militam tà la reconeishença de la cultura nosta, la justícia sociau, la solidaritat enter los pòbles, la luta contra totas las discriminacions (racistas, fascistas, sexistas ..) e donc per ua societat alternativa au capita-lisme.

L’estrategia nostra qu’ei, uèi, d’apitar autonomia populara e contra-poder.

Nous militons pour la recon-naissance de notre culture, la justice sociale, la soli-darité entre les peuples, la lutte contre les discri-minations (racistes, fas-cistes, sexistes, …) et donc pour une société alterna-tive au capitalisme. Notre stratégie est, aujourd’hui, la mise en place de l’autonomie populaire et de contre-pouvoirs.

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genèr/heurèr - n°4LIBERTAT la Revista // edicion n°4 * // bimestriel.Fronton deu Hedas, 2 còsta de la Hont/ 2 rue de la Fontaine, 64000 PAU ISSN : 2109-4845 Depaus legau/Dépot légal : julhet/juillet 2010. Comission paritària/ Commission paritaire : en cours. Director de publicacion/ Directeur de publication : Jacques Morio Imprimit/Imprimé : ARTEDER S. L. Gabiria Karrika 2, LJ. 20305 IRUN (Guipuzkoa, EH).

Redaccion : Libertat Bearn, Gasconha Nòrd, Lengadòc, Provènça, Val d’Aran, Auvèrnhe.Maqueta : Comission Jornau de LibertatContact : [email protected] / Tel. : 05 59 98 04 90*Ce numéro comporte 1 feuillet supplémentaire