Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement - Terre Solidaire

n°79octobre 2019

édito

L’ŒIL DU CCFD-TERRE SOLIDAIRE

ENSEMBLE, POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

En revenir aux fondamentaux. De tous temps, les populations ont cherché à s’alimenter en valorisant la qualité de leurs productions et en co-travaillant avec la nature. Depuis quelques dizaines d’années, l’agriculture industrielle tente de s’établir partout, imposant surtout sa chimie, la ruine des économies et de la petite paysannerie qui nourrit la planète. En fixant comme objectif une nourriture saine et durable, la Journée Mondiale de l’Alimentation, que nous célébrons le 16 octobre, réaffirme qu’il est urgent de développer des modèles agricoles qui assurent à la fois la souveraineté alimentaire et le respect de l’environnement. Le CCFD-Terre Solidaire partage cette vision en encourageant la transition des petits paysans vers l’agroécologie. Merci à nos donateurs qui, par leur générosité, rendent possible le travail de nos partenaires locaux pour atteindre l’objectif vital de souveraineté alimentaire !

Sylvie Bukhari-de PontualPrésidente du CCFD-Terre Solidaire

sommairePAGE 1 : La souveraineté alimentaire, une garantie de survie des populationsPAGE 2 : L’agroécologie paysanne, fer de lance de la transition écologiquePAGE 3 : L’agroécologie paysanne, une voie d’avenir au BurundiPAGE 4 : Samuel Pommeret, notre chargé de mission Afrique Grands lacs

tLE JOURNAL DES DONATEURS DU CCFD-TERRE SOLIDAIRE

Deux informations chiffrées plaident en faveur de la souveraineté alimentaire, ce droit fondamental pour un peuple de définir ses propres politiques agricole, commerciale et alimentaire. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 821 millions de personnes souffraient de la faim en 2018. D’ici une dizaine d‘années, 1 personne sur 3 sera en

insécurité alimentaire et aura donc des difficultés à accéder à une alimentation de qualité et en quantité suffisante.

L’autre donnée concerne l’agriculture familiale qui assure aujourd’hui 80 % de la production alimentaire mondiale. Or, 60 % des personnes souffrant de la faim appartiennent justement

au monde paysan. Si l’on ne protège pas d’urgence la paysannerie, l’agriculture familiale et donc toutes les populations qui en dépendent pourraient s’effondrer. Ces 2 informations – le poids de la faim et la fragilité des petits paysans – doivent nous encourager à renforcer la souveraineté alimentaire, seule garantie pour les populations que la production agricole soit réellement au service de leur développement et de leur mieux-être.

LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, UNE GARANTIE DE SURVIE DES POPULATIONS

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L’AGROÉCOLOGIE PAYSANNE, FER DE LANCE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

L’alimentation est au cœur des problématiques économique, écologique et solidaire. Comment nourrir la planète sans mettre en péril ses ressources naturelles ? En réponse à cette question, le CCFD-Terre Solidaire propose l’agroécologie paysanne.

À LA LOUPE

« J’ai pu récolter 1 380 kg avec les

techniques enseignées par CAPAD ! »Madame Goreth,

cultivatrice

2 - Mobilisation / Le journal des donateurs

60 % des personnes souffrant de la faim appartiennent au monde paysan.

«Depuis toujours, mais encore plus depuis que les conséquences du

changement climatique affectent massivement la sécurité alimentaire des plus vulnérables, le CCFD-Terre Solidaire inscrit son action dans la recherche d’un changement global. Face à une agriculture déshumanisante, polluante, indexée sur le profit financier, nous opposons un modèle agroécologique, avec le paysan en son cœur et tout entier au service du développement des communautés humaines et de leur environnement.Mû par le souhait de porter le combat au niveau mondial, le CCFD-Terre Solidaire a lancé le programme « Transition vers une Agroécologie Paysanne au service de la Souveraineté

Alimentaire » (TAPSA), un programme ambitieux co-financé entre autres par l’Agence Française de Développement et la SIDI, une filiale du CCFD-Terre Solidaire. Son objectif est de renforcer les acteurs des sociétés civiles engagés dans une transition vers l’agroécologie paysanne. Le programme TAPSA appuie les initiatives de 29 organisations de 16 pays d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Europe. Il combine le soutien aux expérimentations locales et le renforcement des liens entre les différents acteurs sur les 5 continents pour améliorer leurs pratiques.Concrètement, l’agroécologie concourt à la souveraineté et à la sécurité alimentaires des populations en privilégiant la valorisation des semences paysannes et d’une agriculture diversifiée, moins dépendantes des intrants chimiques et plus résistantes au changement

climatique. L’agroécologie contribue ainsi à l’autonomie des paysans, à la diversification et à l’augmentation de leurs revenus.Par exemple, en Bolivie, notre partenaire CIPCA soutient économiquement un centre de

formation agricole pour aider les locaux de

Charagua Lyambae à renforcer leur communauté. Au Mali, l’AOPP, que le CCFD-Terre Solidaire

soutient, appuie les groupements

de femmes transformatrices de

denrées alimentaires. Au Timor oriental, Permatil a commencé à étendre à de nouvelles communes l’installation de jardins potagers dans les écoles. Au Burundi, CAPAD forme de jeunes agriculteurs à l’élevage de porcs, de lapins et de poules. Toutes ces activités visent à promouvoir l’intégration économique des jeunes et à développer une agriculture nourricière qui permette à chacun de vivre dignement chez lui, dans le respect de la planète.

AVEC UN DON AU CCFD-TERRE SOLIDAIRE, VOUS AIDEZ NOS PARTENAIRES À BÂTIR UNE AGRICULTURE DURABLE ET SAINE QUI GARANTIT LA SOUVERAINETÉ ET LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRES DES POPULATIONS LES PLUS VULNÉRABLES

29 organisations de 16 pays d’Afrique, d’Amérique du Sud, du Moyen-Orient et d’Europe sont soutenues par le programme TAPSA.

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29 organisations de 16 pays d’Afrique, d’Amérique du Sud, du Moyen-Orient et d’Europe sont soutenues par le programme TAPSA.

Le Burundi n’échappe pas à la règle : les pays les moins responsables du changement

climatique en sont les premières victimes. Les conséquences du dérèglements climatiques mettent en péril la sécurité alimentaire des populations. « Aujourd’hui, le défi est de produire suffisamment de nourriture malgré le climat […] », résume Audace Ndikumana d’Inades-Formation, partenaire du CCFD-Terre Solidaire qui mise sur l’agroécologie paysanne pour garantir à tous une alimentation suffisante et de qualité sans affecter plus l’environnement. Dans ce cadre, la fertilisation naturelle des terres par compostage et

fumure est enseignée aux paysans. La diversification des cultures, notamment des légumes, est aussi un axe central du travail d’Inades-Formation. « Nous avons convaincu les habitants de l’importance d’une alimentation équilibrée, surtout pour la santé de leurs enfants », explique un technicien. Des potagers économes en eau et traités naturellement ont aussi vu le jour et font la fierté des familles. La mise en œuvre de cette révolution agroécologique porte déjà ses fruits. Depuis janvier 2016, par exemple, les communautés riveraines du lac Nagitamo ont spectaculairement accru leur production alimentaire en plantant

200 kilomètres de haies à flanc de collines en 18 mois pour fixer le sol et améliorer les rendements agricoles. Aujourd’hui, Inades-Formation soutient près de 3 000 producteurs dans leur conversion agroécologique au service des populations et de l’environnement.

AVEC VOTRE DON, LE CCFD-TERRE SOLIDAIRE SOUHAITE RENFORCER SON APPUI À SON PARTENAIRE ET AIDER LES PAYSANS À GARANTIR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DE LEUR FAMILLE.

L’AGROÉCOLOGIE PAYSANNE, UNE VOIE D’AVENIR AU BURUNDILes paysans burundais soutenus par notre partenaire Inades-Formation font face à l’une des causes majeures de la faim dans ce pays d’Afrique centrale : le changement climatique.

ACTEURS DE TERRAINDÉCRYPTAGE

PAROLE D’EXPERT

Le Burundi est profondément marqué par la faim, la pauvreté et les effets du changement climatique avec des périodes de sécheresse intense et des inondations. Inades-Formation Burundi répond à ces enjeux en proposant une approche basée sur l’agroécologie paysanne. Notre partenaire intervient dans le bassin versant du lac Nagitamo

(nord-est du pays), un espace précieux menacé par la dégradation de l’environnement local et une mauvaise gestion des ressources.

Il forme les paysans aux techniques agroécologiques : restauration des sols appauvris, complémentarité entre agriculture et élevage, gestion économe de l’eau, production de compost et d’arbres fertilisants, installation de potagers familiaux, protection des rives du lac… Inades-Formation les aide aussi à se regrouper en organisations communautaires pour se renforcer et répondre ensemble aux enjeux. L’association met en lien les paysans et les pouvoirs publics pour améliorer la gouvernance locale et former l’ensemble des acteurs à une gestion collective et durable des ressources naturelles.

En quelques années, le territoire a reverdi, les rendements ont augmenté et les communautés, plus soudées et où les femmes et les jeunes prennent une place de plus en plus importante, envisagent l’avenir plus sereinement.

Samuel Pommeret, notre chargé de mission Afrique Grands Lacs

Les dégâts causés à l’environnement par

les systèmes alimentaires pourraient augmenter de du fait de la consommation accrue d’aliments transformés, de viande et d’autres produits animaux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.*

« Avant, ma parcelle ne donnait

pas plus de 500 kilos de haricots par an. Aujourd’hui,

je récolte 800 kilos ! » Gloriosa, une paysanne

convertie à l’agroécologie au Burundi

Mobilisation / Le journal des donateurs - 3

50 à 90%

Sur quelques

6 000 espèces de plantes

cultivées pour l’alimentation humaine à travers l’histoire, seulement 9 assurent aujourd’hui 66 % de la production vivrière totale.*

Le terme d’agroécologie est utilisé pour

la première fois en 1928 pour décrire l’utilisation de méthodes écologiques appliquées à la recherche agronomique.

(*FAO, 2017)

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Directrice de la publication : Sylvie BUKHARI-de PONTUAL –Comité de rédaction : Damien Cousin, Élise Chiang, Stéphanie Drouhin, Claire Beffaral – Coordination fabrication / iconographie : ISOSKELE – Ont collaboré : Sylvie Bukhari-de Pontual, Robin Villemaine, Swann Bommier, Samuel Pommeret – Rédaction et réalisation : ISOSKELE – Suppléments : flyer legs, bons de soutien, dépliant PA, feuillet FDM, Essentiel2018 – Dépôt légal : octobre 2019 – ISSN : 2650-2976 – CCFD-Terre Solidaire - 4 rue Jean Lantier - 75001 Paris – Droits de reproduction réservés pour tous pays – Abonnements France et Dom-Tom 1 an (4 numéros) : 5 euros – Numéro de Commission paritaire 1120 H 80096 – Imprimeur : IDC – Impression sur un support 100 % PEFC (Programme for the Endorsement of Forest.

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Comité Catholique contre la Faimet pour le Développement - Terre Solidaire

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