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L'IMAGE DE L'AMÉRIQUE LATINE EN FRANCE DEPUIS CINQ CENTS ANS || Escritoras de Hispanoaméricaby Diane E. Marting

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Presses Universitaires du Mirail

Escritoras de Hispanoamérica by Diane E. MartingReview by: Jacques GilardCaravelle (1988-), No. 58, L'IMAGE DE L'AMÉRIQUE LATINE EN FRANCE DEPUIS CINQ CENTSANS (1992), pp. 231-233Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853161 .

Accessed: 16/06/2014 01:28

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NOTES DE LECTURE 231

tout comme elle se projette et déforme toute vision du monde :

Este es el horizonte esto es lo que vemos desde las proas del insomnio es lo que nos llena de agua la mirada las manos lo que nos mira fijamente cuando el aire al rojo vivo cuando el mundo se queda sin un alma esto es... (p. 34).

Le poème le plus souvent est composé d'une seule phrase au vocabu- laire répétitif, au rythme obsessionnel, phrase en spirale de l'an- goisse et de la rupture, des retours en arrière et des reprises de la passion, des hauts et des bas d'une marée en reflux, revécus dans la peine et le ahanement, et dont témoignent la syntaxe hachée et les matéphores chaotiques.

La dernière section consacre la fin de cette descente aux enfers. De ce vortex destructeur il ne reste plus qu'un cercle fermé que la forme à nouveau suggère, dans une maîtrise parfaite, par l'utilisa- tion rare du pant own : le dernier poème en effet est composé du dernier vers de chacun des précédents poèmes, juste à peine modi- fié pour assurer la cohérence du discours : la boucle est fermée, l'homme ne peut sortir de son enfermement, seul le livre produit son propre poème, gage du nécessaire exorcisme.

La simplicité déroutante, le dépouillement aride des métaphores comme du vocabulaire traduisent très pertinemment cette épreuve du feu, cette destruction de l'affect et celle d'un tissu chaleureux d'habitudes et de références familières. Elles sont le prix à payer pour que naisse l'incantation. De ce livre l'auteur nous confiait (Lettre du 5 juillet 1991) : « Me ha dolido tanto ese texto, lo he sen- tido a flor de sangre, medio a medio de mi respiración. Muy poco de color, muy poco de inocencia (...) en este mi texto. En él presento el amor como un ser biológico... digo que nace, se desarrolla y muere. A veces sin pena ni gloria. A veces con pena y sin gloria ; jamás con gloria... ».

Claire Pailler.

Diane E. Marting (éd.) - Escritoras de Hispanoamérica. Bogotá, Siglo XXI Editores, 1990, 638 p.

Il s'agit de la version en espagnol, parue quelques mois seulement après l'édition originale, d'un livre d'abord écrit et publié aux Etats- Unis. L'ouvrage est né d'une idée et d'un énorme travail de coordina-

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232 C.M.H.L.B. Caravelle

tion de Diane E. Marting, qui s'est attaché la collaboration d'un nombre élevé de spécialistes. Au total, cinquante-trois essais sur presque autant de femmes écrivains prises séparément, alors que les deux derniers portent, Tun sur les femmes indigènes venues à l'écriture littéraire, et l'autre sur les « Latinas » écrivant aux Etats- Unis. Trois appendices clôturent l'ensemble. L'édition en espagnol, coordonnée et présentée par Montserrat Ordóñez, a supposé à son tour un labeur supplémentaire de réajustement, qui a en outre per- mis d'actualiser et de compléter certains de ces travaux par rapport à l'édition en anglais, pourtant toute récente. Cette tâche, elle aussi considérable et s'ajoutant à celle de Diane E. Marting, aura abouti à un résultat dont l'importance est indéniable. Ce livre consacré aux femmes écrivains hispano-américaines peut maintenant circuler dans leur propre langue et les donne donc à connaître, depuis Sor Juana jusqu'aux contemporaines, à un public qui n'aura pas besoin de médiation pour accéder à tout un univers rendu à une sorte d'unité, secrète mais désormais mise en évidence. Et il va de soi que le livre sera pendant longtemps d'une extrême utilité, qu'il sera un irrem- plaçable ouvrage de consultation et d'orientation pour les spécialistes de littérature hispano-américaine et pour les étudiants de nos dis- ciplines.

Bien entendu, il est à prévoir que chaque lecteur aura des réser- ves à exprimer, en fonction de ses propres jugements esthétiques et de ses propres intérêts de recherche. Chacun pourra estimer que des noms manquent et que d'autres par contre ne devraient pas figurer, notamment dans le domaine le plus contemporain, et il est vrai que le voisinage de Sor Juana n'est pas des plus confortables ; ou encore que le niveau critique des essais inclus dans le volume est par trop inégal ; ou que telle bibliographie est chargée de beaucoup d'éléments de peu de valeur, alors que telle autre est bien courte ; que l'apport de la critique et de la recherche européennes a été minimisé.

Réactions prévisibles mais aussi acceptables, et qui tiennent en fait à la nature même de l'ouvrage, lequel se présente comme ce qu'il est, « una guía bio-bibliográfica », ainsi que l'indique le sous- titre. Mais ce gros volume a l'énorme mérite d'exister, avec les éven- tuels défauts de tout répertoire qui, tout en se voulant vaste, ne peut être exhaustif et porte la marque du pays où il a été conçu. Et, quoi qu'il en soit, jamais un aussi riche ensemble de données sur la question n'avait été réuni de la sorte.

L'ouvrage est de consultation aisée, de par la volonté de systéma- tiser la présentation des essais, tous divisés en quatre sections : bio- graphie, thèmes, critique, bibliographie. Au total, une ouverture sur

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NOTES DE LECTURE 233

un véritable univers de voix entrecroisées, une inépuisable invitation à la lecture, un solide point d'appui pour la recherche.

Jacques Gilard.

Rodríguez Alcalá, Guido. - El Rector, Asunción, RP ediciones, 1991, 198 p.

Le livre que nous propose aujourd'hui Guido Rodríguez Alcalá, est à la fois différent et dans la continuité de ses précédents romans (Cabal- lero, 1986 ; Caballero Rey, 1988). Différent car l'auteur n'utilise pas des événements de l'histoire du Paraguay de la fin du dix-neuvième siècle (guerre de la Triple Alliance, présidence de Bernardino Caballero) comme trame de la narration. El Rector est en ce sens accessible à un public plus large. Dans la continuité de la production antérieure, car l'écrivain met en scène, une fois encore, la société paraguayenne.

A l'aide de personnages stéréotypés, Guido Rodríguez Alcalá dresse une satire féroce des diverses institutions officielles sous le gouver- nement d'Alfredo Stroessner. El Rector est un roman à clés, et le lecteur paraguayen reconnaîtra sans peine les diverses personnalités publiques vaguement occultées sous leurs noms romanesques.

L'ensemble du roman est construit autour d'un personnage, le Père Romero, prêtre alcoolique et sans scrupules, peu apprécié des autorités ecclésiastiques. Transféré par mesure disciplinaire à la paroisse pauvre de Santa María, il réussit à ramener le calme parmi la population du quartier. Ce premier tour de force marque le début de l'ascension du personnage. Peu encombré par les principes moraux et la « charité chrétienne », le Père Romero parviendra finalement à réaliser son rêve : devenir évêque et recteur de l'université catholique.

A travers les péripéties qui jalonnent le parcours du prêtre, les diverses sphères du pouvoir sont mises en scène. Pouvoir ecclésias- tique, politique, militaire et diplomatique. Pouvoir des médias et de l'argent. Tous fonctionnent selon un seul et unique modèle fondé sur la corruption et la délation. Les despotisme qui caractérise le gouvernement du dictateur Storrel, personnage lui-même soumis à la volonté des super-puissances étrangères, se répercute à tous les niveaux de la société. Chaque personnage, quelle que soit sa posi- tion dans la hiérarchie, tente à tout prix de réaliser ses ambitions personnelles. D'opprimé on devient oppresseur. Le Père Romero n'est

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