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Page 1 sur 56 IUFM de Bourgogne Dominique PASTEUR Discipline : éducation CPE Stagiaire Année scolaire 2004-2005 Collège Monge 21200 BEAUNE Comment, en tant que CPE et à partir d’objectifs choisis, travailler à l’utilisation d’outils et de dispositifs pour participer en complémentarité de l’équipe pédagogique au suivi d’une classe dite difficile ? Directrice de mémoire : Directrice de formation : Lydie PFANDER-MENY Monique PARCINSKI N° de dossier : 0363520F L L I I M M P P L L I I C C A A T T I I O O N N D D U U C C P P E E D D A A N N S S L L E E S S U U I I V V I I D D U U N N E E C C L L A A S S S S E E D D E E T T R R O O I I S S I I E E M M E E D D I I T T E E D D I I F F F F I I C C I I L L E E

L’IMPLICATIOONN DU CPE DANS LE SUIVI D’UNE CLASSE DE ...€¦ · la fiche de suivi de scolarité 9 b) ... le suivi individuel de deux cas particuliers 21 ... ce collège draîne

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IUFM de Bourgogne Dominique PASTEUR Discipline : éducation CPE Stagiaire Année scolaire 2004-2005 Collège Monge 21200 BEAUNE

Comment, en tant que CPE et à partir d’objectifs choisis, travailler à l’utilisation d’outils et de dispositifs pour participer

en complémentarité de l’équipe pédagogique au suivi d’une classe dite difficile ?

Directrice de mémoire : Directrice de formation : Lydie PFANDER-MENY Monique PARCINSKI

N° de dossier : 0363520F

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REMERCIEMENTS

Je tiens particulièrement à remercier ma conseillère pédagogique Mme Marie-Christine Lancien pour sa patience. Je me rends compte que je dois parfois être fatigante avec mes tonnes de questions. Bien que nous n’ayons pas forcément les mêmes entrées de réflexion ou d’action, Marie Christine a toujours su se montrer attentive à mes demandes et disponible pour me faire avancer dans mes questionnements, en particulier lors de nos bilans hebdomadaires du mardi. L’accueil que le principal, Mr Buisson, m’a accordé dès septembre m’a permis de me sentir immédiatement partie prenante de l’établissement. Cette estime a été pour moi très valorisante et une telle reconnaissance permet de se lancer plus facilement sans complexe. En particulier, Mr Buisson a soutenu mon projet de découverte du milieu professionnel avec certains élèves de 3ème 1 et en a ainsi facilité l’organisation. Je remercie également Mme Mignardot, professeur principal des 3ème 1 et Mr Galice Pacot, principal adjoint pour leur aide dans mon positionnement professionnel. En m’accordant tout de suite leur confiance et en m’impliquant totalement dans le suivi de cette classe, j’ai pu solidement entrer dans mes fonctions. Ce soutien moral et technique m’a permis d’envisager sereinement le suivi de cette classe. Je remercie ma directrice de mémoire Mme Lydie Pfander Meny qui m’a obligée à envisager d’un autre point de vue mes actions . Cela m’a permis de prendre plus de recul. Au delà du travail autour de ce mémoire, je voulais aussi remercier Monique Parcinski pour son aide tout au cours de l’année, pour sa gentillesse et pour sa disponibilité. Une petite pensée aussi à mon mari qui a laissé à ma disposition l’ordinateur familial pour pouvoir taper mon mémoire professionnel.

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SOMMAIRE Sommaire 2 Introduction 3 I Etat des lieux préalable à la mise en place des actions 5 I 1 Présentation du collège Monge 5 I 2 Présentation de la classe de 3ème 1 6 II Comment participer à la concertation de l’équipe pédagogique 8 II 1 Constat de départ par rapport à l’équipe pédagogique 8 II 2 Outils et dispositifs utilisés 9

a)Une demande de passage à l’écrit : le rapport d’incident + la fiche de suivi de scolarité 9

b)Créer un suivi de l’élève différent 13 c) La reconnaissance de l’équipe pédagogique comme une entité : la réunion collégiale de l’équipe pédagogique 15

III Connaître l’élève au delà de la concertation avec les enseignants 17 III 1 Connaître le jeune au-delà de l’élève 17 III 2 Aider à la responsabilisation et à la prise d’autonomie 18

a) les heures vie de classe 18 b) le suivi individuel de deux cas particuliers 21

IV Mise en projet de certains élèves 26 IV 1 L’aide à l’orientation pour anticiper un décrochage partiel 26

ou total IV 2 La sortie pédagogique : organisation et évaluation 28

a) la détermination des élèves participants 28 b) l’organisation de la journée 28 c) l’évaluation de cette sortie 29 d) bilan de ce projet 30

Conclusion 31 Bibliographie 33 Annexes 34

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INTRODUCTION Début septembre 2004, je viens d’être nommée stagiaire CPE au collège Monge à Beaune. C’est une nouvelle expérience professionnelle qui s’ouvre à moi. Je vais entrer de plein pied dans la sphère éducative et quitter définitivement la sphère commerciale que j’ai côtoyée pendant 11 ans. Je vais devoir acquérir de nouvelles compétences et apprendre à transférer celles utilisées dans mes « vies antérieures ». Nous pouvons tirer profit de toutes nos expériences de façon à en ressortir des bénéfices et c’est que je dois faire aujourd’hui pour faciliter mon positionnement professionnel. C’est aussi une nouvelle situation pour ma conseillère pédagogique qui accueille pour la première fois une stagiaire. Malgré quelques craintes de ma part au départ, je dois avouer que j’apprécie ce statut de première stagiaire : je ne peux pas souffrir de comparaison avec des stagiaires antérieurs et nous évoluons ensemble toutes les deux. J’ai la chance de très bien m’entendre avec elle ce qui facilite une bonne communication ; je ne ressens aucune gêne lorsque je lui demande des informations complémentaires ou des conseils avant ou après à une intervention. Cette prise de recul commune me permet d’avancer dans mon questionnement et d’explorer de nouveaux domaines. N’ayant aucune expérience dans l’éducatif hormis l’éducation de mes enfants, j’ai tout à apprendre, en particulier sur le quotidien du CPE. Dans ce quotidien, nous retrouvons le suivi de classe. J’ai préféré choisir un tel sujet pour mon mémoire plutôt que de me disperser dans un plus vaste projet pour cette première année de CPE. Mais le profil d’une des classes que j’ai en responsabilité m’a permis de transformer ce simple suivi en un enchaînement d’actions dans le projet global d’améliorer les conditions de travail de cette classe. Car comme l’indique la circulaire de 1982, le CPE a avant tout pour but de permettre de placer les adolescents dans les meilleures conditions de vie individuelle et collective et d’épanouissement personnel. Cette circulaire ne faisait que reprendre des écrits de l’inspecteur Vergnaud qui définit la vie scolaire comme suit : donner aux élèves le sens du travail individuel ou de groupe, de la vie collective ou associative, de l’engagement et de la responsabilité qui conditionnent non seulement la réussite scolaire mais aussi la formation de la personnalité de chacun. Cette définition correspond exactement au travail à effectuer avec cette classe de troisième. En ce début d’année, le groupe classe ne semble pas connaître le sens du travail, il n’existe pas réellement de groupe car nous sommes plus face à une association d’individualités et aucun ne se sent responsable du statut quo ambiant. Avant d’aborder les actions que j’ai menées cette année, je vais présenter le contexte. Dans un premier temps, le contexte général du collège puis le contexte plus restrictif de la classe de 3ème 1. Cette contextualisation me permettra d’exposer ma problématique. Mon premier objectif s’est plus orienté vers un travail auprès de l’équipe enseignante. Je pense en effet qu’une équipe cohérente et soudée communiquera mieux pour travailler

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ensemble pour les élèves. J’ai donc essayé d’intervenir sur la communication, sur l’image que les enseignants ont des élèves et sur la cohésion de l’équipe. Mon deuxième objectif a été de mieux connaître les élèves par moi-même, en plus des retours effectués par cette équipe enseignante. Car en connaissant mieux les élèves, je serai alors plus amène à les aider à se responsabiliser face à leurs actes, tout en les accompagnant dans leur démarche. Mon troisième et dernier objectif est de remettre en projet un petit groupe d’élèves de cette classe pour anticiper une déscolarisation précoce à l’âge de 16 ans et pour endiguer l’absentéisme. Ces trois objectifs vont me permettre je l’espère de faire évoluer mes compétences et d’apprendre à manier des outils et des aptitudes transférables pour les années à venir.

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I Etat des lieux préalable à la mise en place des actions

I 1 Présentation du collège Monge Le collège Monge est un collège urbain situé à Beaune en Côte d’Or. Il a été construit en 1975 et est actuellement en pleine rénovation. Le nouveau établissement devrait être effectif à partir de la rentrée 2007. Malgré ces travaux, l’environnement est globalement calme. Cette année, le collège accueille 743 élèves répartis sur 30 classes : 8 classes de 6ème, 7 classes de 5ème, 8 classes de 4ème et 7 classes de 3ème.L’effectif moyen par classe est de 24.9 élèves, les classes de 3ème étant les plus chargées. L’encadrement est assuré par un principal, un principal adjoint, une CPE, 55 professeurs, un documentaliste et complément fort appréciable pour un collège, par une infirmière à la hauteur de 20 heures par semaine. Cette présence quasi permanente permet à la vie scolaire de ne pas perdre trop de temps sur les problèmes de santé quotidiens comme cela arrive malheureusement souvent en collège. Du fait de la sectorisation, ce collège draîne de nombreux villages environnants d’où des élèves totalement dépendants des transports scolaires. Nous avons ainsi 527 élèves demi pensionnaires. Le Foyer Socio Educatif dispose de clubs divers : chorale, théâtre, infographie, escalade, danse, nature et poésie, badmington. De plus, les élèves disposent d’une salle baby foot ainsi que d’une salle de jeux de société. Parallèlement, l’UNSS propose aussi de nombreuses activités entre midi et deux en plus du mercredi après-midi : ping-pong, hand-ball, volley…. Environ 110 élèves profitent de ces activités UNSS. Cette impression d’un établissement dynamique se retrouve aussi dans d’autres actions. Par exemple, l’accueil des 6ème formalisé lors d’une semaine de l’intégration organisée la 3ème semaine de septembre. Les Itinéraires de Découvertes permettent d’aborder des thèmes originaux comme un projet Moyen-Age ou un projet antarctique. Il existe aussi des actions de prévention : action petit déjeuner pour les 5ème, prévention conduite à risques pour les 4ème et éducation à la sexualité de la 5ème à la 3ème. Les actions en direction des 3ème sont aussi axées vers l’orientation : découverte et visite des lycées beaunois, réunion d’information sur l’orientation en novembre et en mars, présentation des compagnons du devoir au collège. Ce qui m’a très agréablement surprise, c’est que la plupart de ces actions sont doublées d’informations en direction des parents. Par exemple, pour les 6ème, une réunion générale de présentation de l’année de 6ème et du collège est organisée fin septembre, réunion suivie d’une présentation par classe des équipes pédagogiques. Les parents peuvent ainsi mettre un visage sur les noms des personnels de direction, d’éducation et d’enseignements. Cela rend la relation beaucoup plus humaine et facilite les contacts futurs. Pour les 4ème, les interventions en classe pour la prévention des conduites à risque sont précédées d’une soirée organisée pour les parents avec les mêmes intervenants (médecin, lieutenant de police et infirmière scolaire). Les parents sont ainsi rassurés sur le contenu de l’intervention et peuvent aussi venir s’informer sur les risques et sur le repérage d’éventuelles dérives chez leurs enfants. Pour les 3ème, les soirées orientation sont organisées à 18h pour permettre au plus grand nombre d’y assister. Nous avons d’ailleurs été pris de court cette année par rapport à notre possibilité d’accueil, tant de parents ayant répondus présents à la première réunion de novembre. Les parents sont totalement associés au projet d’orientation.

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Ainsi, j’ai plus l’impression que les parents sont invités dans cet établissement et non convoqués. Cette sensation se retrouve dans nos contacts quotidiens avec les parents : le collège leur est ouvert pour une communication et une information réciproque dans le but de la réussite et du bien être du jeune. Quand je dis nos contacts, je parle aussi bien de la vie scolaire que des enseignants, du principal et du principal adjoint que des personnels sociaux (assistante sociale et conseillère d’orientation psychologue). Il existe globalement une grande communication orale entre les enseignants et plus largement entre les adultes de l’établissement. En particulier, ma conseillère pédagogique et moi-même pouvons facilement rencontrer le principal et son adjoint pour évoquer des cas d’élèves et nous pouvons tout aussi facilement nous appuyer sur les professeurs, et cette communication me semble tout à fait réciproque. Pour autant, ce collège n’est pas idyllique. Cette communication fluide oralement peut être un frein car, comme elle fonctionne bien, les équipes au complet prennent rarement le temps de se poser pour évoquer explicitement et concrètement une solution envisageable face à un problème ou un conflit. La notion de projet, que ce soit au niveau collectif (comme un projet de cohésion sur les punitions) ou que ce soit au niveau élève individuellement (comme une attitude générale à tenir face à un cas difficile) n’existe pas réellement. Pour cette première année d’expérience professionnelle, j’avoue que ce type d’actions m’a manqué au départ pour me positionner et assimiler rapidement le fonctionnement de l’établissement. Certains projets de travail commun apparaissent dans le projet d’établissement mais, certainement par manque de temps, ne fonctionnent pas, comme la commission de suivi de la grande difficulté et de la rupture scolaire. Effectivement, nous gagnons du temps dans notre planning hebdomadaire en n’ajoutant pas de nouvelles réunions, mais parfois nous en perdons plus en évoquant plusieurs fois la même situation aux différents partenaires dans la même semaine. Les propositions sont alors avancées par des petits groupes au lieu de l’être collégialement en une fois. Le contexte géographique ne nous permet pas toujours de développer des actions d’aide pour les élèves en difficulté scolaire. En effet, de nombreux élèves dépendent du transport scolaire et ne peuvent donc pas bénéficier d’aide aux devoirs proposée par des associations sur Beaune. Nous ne pouvons pas non plus utiliser le créneau horaire du soir pour organiser une aide supplémentaire. I 2 Présentation de la classe de 3ème 1 J’ai commencé à entendre parler de cette classe pendant ma période d’observation de septembre, aussi bien en salle des professeurs que lors d’entretiens dans le bureau de ma conseillère pédagogique, que dans celui du principal adjoint avec certains élèves de cette classe. Cette classe était présentée comme agitée et usante par les enseignants. Début octobre, nous avons décidé des classes que je suivrai en responsabilité pour cette année de stage. La classe des 3ème1 m’a été attribuée en regard du travail de partenariat tout à fait envisageable avec l’équipe pédagogique de cette classe, en particulier avec le professeur principal. La suite des évènements m’a permis d’apprendre beaucoup dans le suivi de cette classe car donnée comme difficile par les enseignants. Avant de présenter plus précisément la classe, je vais tenter d’éclairer la notion de classe « difficile ». Lors du colloque national des CEMEA à Dijon en octobre 2003, André DE

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PERETTI a expliqué étymologiquement cette notion. Facile vient du latin et veut dire avoir sa place ; ainsi l’élève facile est celui qui a sa place et à contrario, l’élève difficile est celui qui ne trouve pas sa place au sein du système éducatif et plus globalement en tant qu’individu qui ne trouve pas sa place dans la société. Cette classe correspond bien à cette définition car elle ne trouve pas sa place dans l’établissement : elle ne se plie pas du tout aux règles communes et reste souvent en marge d’un comportement global d’une classe de 3ème. Une bonne partie des élèves semble chercher une raison à leur présence au collège : souvent, cela se résume à une obligation. Avant le conseil des professeurs, j’ai d’abord pris le temps de consulter les fiches de cette classe et j’ai fait le point avec le professeur principal pour essayer de mieux connaître les élèves et de mieux appréhender l’ambiance de cette classe. Il en est ressorti certaines difficultés :

- scolaires : après le premier travail de français effectué, la meilleure note était de 13 alors que les années précédentes, elle était de 15 ou 16

- familiales : mère illettrée, parents d’origine maghrébine ne parlant pas français (d’où des difficultés à travailler avec les familles), beaucoup de parents séparés

- comportementales : plusieurs sont dans la provocation permanente et dans l’agressivité

- médicales : une épileptique, une autre avec 2 ans de retard car déjà plusieurs opérations à la hanche

Puis le conseil des professeurs organisé le 11/10, donc peu de temps après ma prise de responsabilité sur cette classe, m’a permis de comprendre le ressenti et l’état d’esprit des enseignants. Il en ressort globalement que la classe est dite difficile car le groupe entier manque d’autonomie, de concentration. Ils crient, ils gesticulent, ils ne se rangent pas, ils arrivent en pointillés en cours. Ils ont besoin d’exercices concrets et répétitifs pour s’impliquer vraiment dans leur travail. Le groupe manque totalement de cohésion, chacun intervient en cours pour soi sans se soucier du reste de la classe et de l’enseignant. Le seul moment où ils arrivent à s’entendre semble être quand ils s’opposent face à un de leur enseignant en particulier. En bref, ils n’ont pas une attitude scolaire du coup il est très difficile de faire cours. De plus, les résultats sont faibles. Un certain nombre d’entre eux se sous évaluent ce qui rend difficile leur mise en projet et donc bien évidemment leur envie de travailler. Pourtant, tous les enseignants ont reconnu que cette classe était parfaitement capable d’entendre les reproches et les remarques. Les élèves les acceptent et les comprennent mais n’arrivent pas pour autant à changer d’attitude. En référence à la taxonomie de Krathwohl reprise par Xavier Papillon dans Gérer la classe, une compétence à développer, les élèves s’arrêtent au stade de la réception où ils prennent conscience de l’attitude considérée et portent attention au problème posé. Mais nous attendons qu’ils passent au stade de la réponse (mettre en œuvre une nouvelle attitude), de la valorisation (développer cette attitude), de l’organisation (l’attitude prend place dans une échelle de valeurs) et enfin de la caractérisation (attitude intégrée). Comme ils ne paraissent pas gravir seuls ces étapes, nous devons trouver des moyens pour les y aider. Nous ne sommes pas face à une classe globalement agressive mais plutôt à une classe ingérable. Mais si on se réfère à l’échelle de Bachman de degré de violence (annexe 1) qui comporte 6 niveaux, les classes ingouvernables sont assimilées à un niveau 3. Nous sommes donc dans un climat de violence sous entendu.

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A la suite du conseil des professeurs, il y a eu une demande très claire des enseignants : que peut-on faire, que doit-on mettre en place pour rendre cette classe « contrôlable » et pour la mettre dans une attitude de travail ? J’ai alors décidé de choisir le suivi de cette classe pour mon mémoire avec comme fil conducteur la problématique suivante : comment, en tant que CPE et à partir d’objectifs choisis, travailler à l’utilisation d’outils et de dispositifs pour participer en complémentarité de l’équipe pédagogique au suivi d’une classe dite difficile ? Pourquoi ce choix : n’ayant aucune expérience éducative au sein de l’éducation nationale, je souhaitais passer plus de temps cette année sur une classe posant problème. Je sais qu’en cas de doutes, j’aurai toujours le soutien logistique et moral de ma conseillère pédagogique. Le suivi individualisé de certains élèves me permettra de développer le partenariat avec la direction, l’infirmière et l’assistante sociale. De plus, le professeur principal de cette classe est une adepte des heures vie de classe et accessoirement de théâtre. J’ai donc beaucoup à apprendre avec elle sur cette partie intervention face à un groupe. Je pense que ce domaine fait partie de mes points faibles pour l’instant. Etre face à un groupe d’élèves ne me gêne pas, mais savoir organiser une intervention en gérant le temps en particulier en respectant le temps de parole pour les élèves me semble à l’heure actuelle très difficile. En conclusion, ce choix est purement égoïste : en prenant plus de recul que pour certaines de nos actions quotidiennes faites dans l’urgence, j’espère apprendre et progresser à travers ce suivi. Je me suis alors fixée trois objectifs différents qui vont en fait composer les trois parties de mon plan :

1) participer à la concertation de l’équipe pédagogique pour optimiser la communication et renforcer la cohésion

2) connaître l’élève au-delà de cette concertation avec l’équipe enseignante grâce à des interventions collectives ou individuelles

3) aider à la mise en projet de certains élèves A chaque fois, cet objectif sera défini par rapport à un constat puis je présenterai mes actions et l’estimation que j’en ai faite. II Comment participer à la concertation de l’équipe pédagogique II 1 Constat de départ par rapport à l’équipe pédagogique Mes premiers contacts ont été réalisés en salle des professeurs donc de manière tout à fait informelle. Tout d’abord avec le professeur principal qui est le professeur de français. Puis avec une partie de l’équipe pédagogique qui reste déjeuner au collège. Au départ, je n’avais pas le statut du CPE qui suivait la classe donc j’observais un peu de l’extérieur la situation. Ceux qui ont l’habitude de se voir sur le temps méridien évoquaient parfois, voire assez fréquemment le cas de la classe de 3ème1. Mais ces évocations restaient plus sur le thème des constats de difficulté que de recherche commune d’actions pour inverser la situation. Dans le même temps, il ne remontait officiellement à la direction et à la vie scolaire que des récriminations sur un élève en particulier mais pas sur la classe entière. Donc

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il m’était difficile de juger réellement de la situation, surtout en n’étant que deux jours par semaine dans l’établissement. En effet, à cette date (fin septembre), je n’avais pas encore assez de contacts dans l’établissement pour avoir un retour sur cette classe en particulier. Du coup, j’avais l’impression de me trouver plus face à une « rumeur » que face à de réelles difficultés. Début octobre, cette classe m’a été allouée comme classe en responsabilité. Pour aller à l’encontre de cette impression de rumeur, j’ai ressenti la nécessité d’un passage à l’écrit que nous verrons dans un premier temps. Puis une envie de préparer le conseil des professeurs différemment, ce que nous verrons dans un second temps. Le but de ces deux actions étant de faciliter et de diversifier l’information. J’ai assisté au conseil des professeurs du 11 octobre. Le professeur principal m’a alors présentée officiellement à toute l’équipe comme étant la CPE qui suivait cette classe. La réunion est rapidement devenue houleuse car tous les enseignants voulaient exprimer leurs récriminations et avoir tout de suite des apports de solution pour sortir de cette situation. Pour répondre à cette demande, nous avons alors organisé une intervention collégiale que nous verrons en troisième point.

II 2 Outils et dispositifs utilisés

a)Une demande de passage à l’écrit : le rapport d’incident + la fiche de suivi de scolarité

Objectif de ce passage à l’écrit : sortir du non-dit ambiant autour de cette classe, formaliser les choses. Si nous n’étions pas régulièrement en salle des professeurs, nous ne serions pas au courant des soucis générés, au moins pour le début de l’année. L’intérêt d’un passage à l’écrit est multiple :

- cela laisse des traces mais peut aussi parfois se transformer en inconvénient - cela permet de mettre tout le monde au courant, en particulier la direction - lors des entretiens avec la famille ou avec les partenaires sociaux, cela nous est

plus facile de résumer la situation quand nous avons des traces écrites - au cas où nous devions constituer un dossier en vue d’un conseil de discipline ou

d’une mesure alternative au conseil de discipline, nous avons besoin de pièces concrètes

- sortir de l’habitude de l’oral oblige celui qui écrit à s’impliquer totalement - les adultes encadrant (que ce soit des enseignants ou des personnels de la vie

scolaire) participent plus activement au suivi de la classe quand celui-ci est consultable et modifiable par tous

Pour ce passage à l’écrit, je me suis appuyée sur 2 documents : le rapport d’incident et la fiche de suivi de scolarité. Le rapport d’incident (annexe 2) a été mis en place par ma conseillère pédagogique l’année dernière mais il n’est pas encore entré dans les habitudes des enseignants du collège. Pourtant, elle l’a remis en valeur dans le dossier de rentrée en demandant clairement qu’en cas d’incident, il nous soit retourné un rapport que ce soit au bureau CPE ou à la direction puisque nous nous communiquons mutuellement les rapports. J’ai juste proposé de rajouter la mention établi par Mr ou Mme car j’avais du mal à savoir qui avait établi ce rapport quand je n’étais pas là le jour de l’incident.

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L’objectif de ce rapport d’incident regroupe en fait les 5 premiers objectifs énoncés précédemment. Ayant assisté à des conseils de discipline dans un lycée où j’ai effectué un stage l’année dernière, mon attention avait été attirée par l’importance de ces rapports d’incidents. C’est pourquoi j’en ai appuyé les vertus lors du conseil des professeurs d’octobre. Cette requête a été reprise par le professeur principal avec qui j’avais au préalable fait un point. J’ai été surprise de la réaction de certains enseignants face à cette demande : plusieurs n’avaient pas encore compris l’intérêt de ce rapport d’incident et m’ont redemandé en fin de conseil s’il fallait vraiment nous donner ces rapports plutôt que de nous avertir oralement. Cette nouvelle demande d’explication me laissait optimiste car j’avais l’impression que le message était entendu. Cette impression s’est confirmée lors d’une intervention collégiale de l’équipe pédagogique face aux élèves (dont je parlerai ultérieurement) : le professeur principal a stipulé aux élèves que ces rapports existaient et que le cas échéant, ils étaient mis dans le dossier de l’élève. Ce rapport devenait alors un argument de poids pour essayer de canaliser la classe en le brandissant un peu comme une menace. Je dois avouer que je n’avais pas pensé avertir les élèves et que ce fût une bonne chose que ce soit fait. Ils étaient ainsi prévenus et la démarche était de les responsabiliser face à leur actes. Bilan de ce rapport d’incident : Malheureusement, dans la réalité des faits, les enseignants utilisent très peu ce rapport d’incident. Nous n’avons concrètement que des rapports d’incidents pour un seul élève, Jonathan. Cet élève dépasse en effet régulièrement les limites du respect et comme les enseignants le juge souvent responsable de l’ambiance de cette classe, ils considèrent important de nous rapporter les faits. Mais pour le reste de la classe, cela reste toujours sur le mode oral. Le message n’est toujours pas passé. Cela pose problème pour juger réellement des ennuis de gestion de cette classe. Par exemple, peu de temps avant le conseil de classe, nous avons évoqué la situation avec le principal qui se plaint de ne pas avoir de traces écrites. Pour lui, il n’existe concrètement pas de problème dans cette classe puisque rien ne lui remonte officiellement. Il est au courant officieusement de l’état d’esprit des élèves et des enseignants mais il n’a pas de choses concrètes à consulter pour conforter ce ressenti commun. Au contraire, le dernier « rapport d’incident » écrit avant les vacances de Noël émane des élèves qui ont amené au principal et à son adjoint une lettre de doléance à l’encontre d’un enseignant. Il est d’ailleurs un peu rageant de voir des élèves utiliser le passage à l’écrit comme un moyen de faire bouger les choses alors que les adultes encadrant de la classe ne le font pas. L’argument principal avancé entendu en salle des professeurs est que cela perd du temps à les remplir et qu’en fait cela rajoute une tâche à l’enseignant sans forcément lui donner une solution immédiate. Il y aurait donc de ma part un travail de réflexion à mener pour présenter différemment ce rapport d’incident pour qu’il soit perçu positivement par les enseignants et non plus comme un travail supplémentaire. Il ne faut pas pour autant qu’il aboutisse toujours à une sanction lourde, alors qu’il est un peu perçu de la sorte à l’heure actuelle. Ce type de réflexion pourrait s’insérer plus globalement et idéalement dans une réflexion sur une cohésion punition et

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sanction. Concrètement, je ne pense pas avoir le temps de travailler sur cette réflexion cette année mais c’est une approche à conserver éventuellement pour les années futures. Il faut aussi trouver l’occasion de reparler de ce rapport d’incident au delà de l’information effectuée en conseil des professeurs : peut-être aborder ce sujet à chaque réunion de l’équipe pédagogique. Par exemple, j’aurais certainement dû le ré-évoquer en conseil de classe début décembre. Maintenant, il faut soit que j’attende le prochain conseil de classe, soit que je crée une nouvelle occasion de réunir l’équipe, soit que je passe par le mode écrit pour rappeler l’intérêt de ce rapport d’incident si les difficultés persistent au sein de cette troisième. Mais en même temps, je comprends le ressenti des enseignants. Peut-être ont-ils le sentiment que nous ne répondons pas toujours à leurs attentes et de ce fait ont-ils plus de mal à adopter nos outils. Nous leur montrons par exemple par le biais du suivi avec les familles pour re-canaliser un élève mais cela ne suffit peut-être pas pour légitimer nos requêtes. Par exemple, dans le règlement intérieur, il est indiqué que des retards non justifiés ou trop fréquents entraînent une punition, sans quotas clairement précisés. Comme l’établissement ne rencontre pas de problèmes majeurs pour ce type d’incidents, nous ne sommes pas focalisées dessus. Du coup, les enseignants se basent sur des notions parfois subjectives telles « ils sont souvent en retard ». Pourtant, les retards sont un problème récurrent dans cette classe ; que ce soit des retards à la première heure mais encore plus gênant des retards entre deux heures de cours ou suite à la récréation. Or, l’équipe pédagogique ayant le sentiment que nous ne sommes pas suffisamment réactives par rapport à ces retards, ne nous renvoie pas systématiquement les élèves ou au moins ne nous les notent pas en retard sur le cahier d’appel. Il est vrai que les renvoyer au bureau de la vie scolaire cause un contre temps supplémentaire et une nouvelle occasion de perturber le cours mais l’information doit absolument nous parvenir avec des données chiffrées et datées pour sortir du contexte du ressenti. Ensuite c’est à nous de leur montrer que nous nous préoccupons de cet état de fait. Une retenue systématique tous les trois retards est envisageable et ceci doit être facile à mettre en place avec l’aide des personnels de la vie scolaire puisque ce sont eux qui réceptionnent les billets de retards. Suite à cette réflexion, nous avons réactivé un suivi de ces retards à partir de la rentrée de janvier. Dès que les personnels vie scolaire voient que le troisième billet de retard est rempli, ils nous donnent les carnets. Ainsi nous évaluons les motifs et s’ils s’avèrent que les 3 retards sont inexcusables (comme panne de réveil ou retard entre deux inter cours), nous appliquons une heure de retenue. Si par contre, les raisons sont liées à des problèmes de transport donc pas directement liés à une responsabilité de l’élève, nous ne mettons pas de retenue. Pour nous y retrouver, nous notons sur le dernier billet de retard qui a entraîné la retenue un petit signe pour que les surveillants sachent quand la retenue a été attribuée pour recommencer un décompte à partir du billet suivant. Cela permet de repartir avec un passif neutre, ce passage à la neutralité étant un des buts d’une sanction. J’ai appliqué cette mesure dès le lundi de la rentrée pour un élève de 3ème1 qui avec son dernier retard (motif réveil) du vendredi précédent les vacances de Noël arrivait à un cumul de 4 pour le même motif. Pour optimiser cette heure, je l’ai fait travailler sur un dossier constitué avec l’aide de la Conseillère d’Orientation Psychologue sur une filière professionnelle envisagée à cette date par l’élève, en différenciant la voie lycée professionnel et l’apprentissage et en présentant exactement le métier, les débouchés et les matières étudiées en CAP et en BEP. J’en reparlerai dans la dernière partie de ce mémoire.

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La fiche de suivi de scolarité entre dans le cadre du BO n°14 du 1er avril 2004. Elle nous permet de constituer le dossier individuel de l’élève. Cette fiche n’existait pas l’année dernière. Nous disposons d’un classeur par classe avec pour chaque élève une enveloppe pour collecter les billets de retard ou d’absence et d’une poche plastique pour archiver notre fiche de suivi quand il y en a une. En fait, Mme Lancien et moi avons créé le même week-end une fiche de suivi de scolarité. Celle de ma collègue est plus pratique et comporte plus de renseignements. Du coup, c’est celle que nous avons choisie pour nos utilisations quotidiennes (annexe 3). Nous indiquons sur cette fiche les observations punitions ou exclusions données par les enseignants. Parallèlement à ce côté plutôt disciplinaire, nous transcrivons nos entretiens avec l’élève ou sa famille. J’utilise cette fiche lors de mes entrevues régulières avec le professeur principal. Elle me sert à noter les dates des rencontres qu’elle a effectuées avec les familles ainsi que leur contenu global. Donc mon objectif par rapport à cette fiche est de créer un suivi consultable et modifiable par tous les adultes encadrant que ce soit des enseignants ou des personnels de la vie scolaire et ainsi de permettre un meilleur suivi de l’élève. Lors du conseil des professeurs d’octobre, j’ai évoqué cette fiche en proposant aux enseignants de venir y mettre des annotations et de la consulter avant un rendez-vous avec une famille. Dans le but d’améliorer le suivi de l’élève et d’éviter les redites auprès des familles. Nous avons tenu le même discours auprès de notre personnel de la vie scolaire pour qu’ils se sentent totalement impliqués dans le suivi éducatif des élèves. Bilan de cette fiche de suivi de scolarité : Cette fiche m’a servi concrètement plusieurs fois lors d’entretiens avec les familles, avec l’assistante sociale ou avec la conseillère d’orientation psychologue. Nous voyons tellement de choses dans une même journée que je n’arrive pas à tout retenir. Cela m’évite des oublis ou des confusions entre deux élèves. Et surtout, cela permet aussi à Mme Lancien de pouvoir consulter ces fiches. Car en effet, hormis Mme Lancien et moi, personne n’utilise cette fiche. Un autre mode de communication est utilisé par les enseignants qui est un autre classeur de suivi de la classe déposé en salle de travail des professeurs. Ce classeur comporte des fiches individuelles des élèves sur lesquelles sont annotées les appréciations des conseils de classe depuis la 6ème. J’ai été très étonnée de voir pour ma préparation du conseil de classe de premier trimestre que le professeur principal utilise ce classeur pour indiquer ses rendez vous avec les familles et ce qu’il en est ressorti. Je ne savais pas qu’elle constituait un passage écrit pour ces collègues. Du coup, la fiche de suivi de scolarité fait un peu doublon. A l’avenir, il faudra que je me renseigne mieux de ce qui existe déjà avant de proposer des outils à mes collègues enseignants. D’autant plus que cette année, pour permettre la communication et le suivi de ce qui se passe en mon absence, Mme Lancien marque sur un cahier de liaison les évènements et je fais de même pendant ses absences. Du coup, nous notons souvent deux fois les incidents ou les rendez vous famille. Par contre, nous détaillons beaucoup plus sur la fiche de suivi. Pour compenser un peu le manque d’utilisation de cette fiche, j’ai désigné au sein de l’équipe vie scolaire un relais pour les fins de semaine pour le suivi de la 3ème1. Je lui ai rappelé d’utiliser cette fiche s’il y avait besoin et de me tenir au courant des faits marquants lors de

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mes jours de présence. J’ai choisi ce relais par rapport à son approche du jeune qui est assez semblable à la mienne et aussi bien sûr par rapport à sa présence sur la fin de semaine. En bref, c’est un outil utile et appréciable mais essentiellement en interne de la vie scolaire. Peut-être est ce dû au fait que ce soit rangé au sein de la vie scolaire, une utilisation par un autre personnel impliquerait un passage systématique au bureau des CPE. Et tout compte fait, j’avoue que j’apprécie parfois ce monopole sur cette fiche car nous pouvons transcrire des faits que nous ne souhaitons pas toujours faire connaître à toute l’équipe éducative.

b) Créer un suivi de l’élève différent La base de ce suivi est une fiche servant à optimiser le conseil des professeurs, ce conseil étant la première concertation de l’équipe pédagogique au complet. Objectif de cette fiche : sortir du pur scolaire pour relativiser la situation, distancier les résultats scolaires du travail fourni et du comportement. Avant ce conseil de classe, je ne connaissais pas très bien la classe. Je savais qu’il y avait quelques problèmes de comportement et parallèlement, plusieurs enseignants avaient évoqués en salle des professeurs la faiblesse des résultats. Par contre, je n’arrivais pas à savoir si ces faiblesses étaient dûes au comportement, à des lacunes, à un manque de travail ou aux trois possibilités réunies. Parfois, une situation scolaire très faible n’est pas forcément si catastrophique si l’élève est malgré tout dans une dynamique d’efforts et d’attitude scolaire. Pour essayer d’arriver à une telle analyse, j’ai souhaité créé un nouvel outil à utiliser lors du conseil des professeurs (annexe 4). Cette grille me permet de noter par discipline le travail fourni et le comportement. Ce n’est une note qui est allouée mais plutôt une appréciation par rapport à une échelle allant de ++ à -- en passant bien sûr par 0. Cette appréciation peut être aussi formalisée lexicalement dans la case prévue à cette effet. Avant d’utiliser cette grille, je l’ai présentée au professeur principal qui a adhéré immédiatement car elle fonctionne aussi beaucoup avec ce système d’échelle. En plus de ce volant disciplinaire, j’ai ajouté une partie vie scolaire. Cela m’oblige à prendre le temps de faire le point avant le conseil pour remplir le nombre de demi-journées d’absence ainsi que le nombre de retards. Et cela me permet aussi d’intervenir à bon escient au cours du conseil. Bilan par rapport à cette grille : Je partais donc très optimiste quant à l’utilisation de cette grille pendant le conseil des professeurs. Le constat fut tout autre. Un conseil de professeurs dure à peu près une demi-heure : ce temps est beaucoup trop court pour exploiter cet outil. Du coup, j’ai ressenti une frustration par rapport à son utilisation possible. Le seul point positif est que j’ai repris ensuite ces fiches avec le professeur principal pour transcrire les différentes remarques sur l’échelle donnée. Hormis lors d’entretiens avec certains élèves, je n’ai ensuite plus jamais utilisé ces fiches car trop incomplètes par rapport à tout ce que j’aurais voulu noté. Pourquoi cela n’a pas fonctionné : en fait, j’ai élaboré cette fiche à partir de ma vision de conseil de classe sans plus me renseigner sur l’objectif alloué au conseil de professeurs dans cet établissement, objectif centré sur le groupe et non sur tous les cas élèves. Ce conseil sert à

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prendre le pouls global de la classe et d’étudier uniquement les cas difficiles. Donc ma grille n’est pas adaptée pour une telle situation mais elle peut être intéressante pour un conseil de classe. Ce qu’il faudrait pour un conseil de professeurs est une fiche globale sur :

- l’ambiance de classe : s’il y a des clans, des éléments perturbateurs ou néfastes - l’attitude générale de la classe : mise au travail, attention - le problème général rencontré : scolaire ou comportemental - les méthodes de travail, l’autonomie - une possibilité de noter les cas particuliers

J’ai décidé de créer une nouvelle fiche et de la tester deux jours après lors du conseil de professeurs de la classe de 6ème dont j’ai aussi la responsabilité (annexe 5). Cette fiche est plus adéquate et répond mieux à l’objectif général du conseil. Ainsi, la vision globale du groupe est transférable sur cette nouvelle version. Par contre, comme cette classe de 6ème paraissait sans problème majeur mi-octobre, nous avons moins longuement abordé le groupe classe et sommes rapidement passés à l’étude individuelle de tous les élèves. Mais malgré tout, la première fiche n’aurait pas été judicieuse car, tous les enseignants n’étant pas présents, l’exploitation ultérieure de la fiche aurait été un peu biaisée. Cette nouvelle version me donne des points de repères pour les éléments essentiels à aborder en conseil de professeurs. Si ces conseils existent dans l’établissement où je serai nommée l’année prochaine, je pense l’utiliser à nouveau. Comme je suis têtue et que je veux tester jusqu’au bout mes initiatives, j’ai repris ma grille initiale pour le conseil de classe du premier trimestre. Et bien, elle n’est toujours pas pratique car ce sont souvent les mêmes enseignants qui prennent la parole : ce sont toujours les mêmes lignes qui sont remplies. De plus, voir tous les élèves en une heure environ ne permet pas de prendre le temps d’essayer de traduire les dires des enseignants en une échelle de travail fourni et comportementale. En l’absence du principal, je notais aussi l’impression globale pour pouvoir ensuite les transcrire sur les bulletins. Du coup, je n’avais vraiment pas le temps de noter les appréciations individuelles ; cette fiche n’est décidément pas exploitable. Elle ne permet pas un regard différent, ce qui était mon objectif premier et elle n’est pas consultée par l’équipe pédagogique ce qui était mon objectif second. Donc je pense qu’elle est à abandonner sans aucun regret.

c) La reconnaissance de l’équipe pédagogique comme une entité : la réunion collégiale de l’équipe pédagogique Lors du conseil de professeurs d’octobre, l’ensemble de l’équipe a demandé une solution pour canaliser rapidement la classe et bloquer ainsi les débordements de plus en plus fréquents. Deux enseignants, dont l’enseignante d’histoire-géographie ont proposé que nous nous retrouvions tous face au groupe pour leur expliquer nos doléances. Les autres enseignants ont tout de suite adhéré à cette proposition : j’ai ressenti au sein de l’équipe un besoin de reconnaissance en tant qu’entité. L’objectif de cette intervention était de montrer à la classe que nous étions tous ensemble, que nous formions une équipe encadrant cette classe indisciplinée. Et de leur rappeler aussi ce que nous attendions de collégiens de 3ème. Tout en leur précisant que nous étions là pour eux et non contre eux.

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L’objectif étant fixé, il fallait organiser concrètement cette intervention : tout d’abord trouver un créneau horaire. Pour cela, nous avons choisi un jour où il y avait quasiment tous les enseignants au collège puis un créneau horaire en dehors des heures de cours. Sinon, il aurait fallu gérer les classes des enseignants pendant la réunion. Notre choix s’est porté sur le mardi 19/10 de 13h à 14h soit une semaine après le conseil des professeurs. Nous ne pouvions faire plus tôt et il fallait impérativement intervenir avant les vacances de la Toussaint Le professeur principal s’est chargé de prévenir ses collègues par une information dans les casiers. J’ai averti les élèves lors d’un passage en classe pour leur faire noter dans leur carnet de liaison. Cette heure s’ajoutant à leur emploi du temps, il fallait une information auprès des parents, en particulier pour les externes. Le jeudi précédant la réunion, le professeur principal et moi-même nous sommes concertées. Nous avons décidé qu’elle introduirait la séance, que nous donnions ensuite la parole à tous les collègues puis que je conclurai de manière globale et si possible de manière positive. Une heure avant l’intervention, nous avons refait un point avec les collègues présents pour à nouveau se mettre tous d’accord pour ne pas se contredire devant les élèves. Heureusement car tous n’avaient pas la même attente : pour certains, cela correspondait seulement à une mise au point comme convenu initialement, pour d’autres (dont l’enseignante d’histoire-géographie) à une annonce immédiate de sanctions ou punitions. Donc nous avons re-précisé que nous ne souhaitions pas inventer de nouveaux dispositifs disciplinaires mais tout simplement rappeler aux élèves que tout manquement aux devoirs de collégien serait, conformément au règlement intérieur suivi d’une punition ou d’une sanction. Je m’attendais donc à un débordement mais la réunion s’est bien déroulée. Comme prévu le professeur principal a introduit, puis chaque enseignant a pris la parole. Globalement, le discours a été sur une demande d’évolution dans leur attitude et dans leur travail car pour l’instant, ils se pénalisent eux. Chacun est concerné par ces conditions de travail que ce soit ceux qui envisagent une seconde ou que ce soit ceux qui envisagent une autre orientation. Comme prévu, j’ai conclu pour

- leur rappeler le but de cette intervention - leur parler aussi des classeurs de suivi accessibles à toutes personnes référentes de

l’établissement pour appuyer sur la communication interne et sur le suivi - leur rappeler le cadre existant grâce au règlement intérieur : nous leur demandons

ni plus ni moins qu’à tous les autres collégiens - les prévenir de nos futurs contacts avec certaines familles, que ce soit par moi ou

par le professeur principal pour évoquer les situations individuelles Bilan de cette réunion collégiale : Mes regrets à chaud : - le professeur principal et moi-même n’avons pas toujours su gérer le temps de parole. Tous les enseignants ont parlé mais deux beaucoup plus que d’autres, en particulier l’enseignante d’histoire-géographie. Je n’ai pas su couper leur élan pour répartir plus équitablement le temps

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- le groupe classe ne semble pas avoir compris que nous voulions aborder le problème collectif, c’est à dire que chacun doit individuellement produire un effort pour faire évoluer le groupe. Quand nous leur avons demandé leur ressenti à la fin de la réunion, certains ont pris la parole pour dire qu’ils ne se sentaient pas concernés ou que l’année dernière, l’ambiance de travail était déjà la même et qu’ils avaient malgré tout réussi à travailler. Mes satisfactions à chaud : - je me suis sentie à l’aise, j’ai participé en cours de réunion pour appuyer certains dires, bref, je me suis sentie partie intégrante de l’équipe pédagogique - j’ai appris à surveiller la montre pour conclure à temps, tout en respectant une prise de parole par tous les enseignants. Cette prise de parole a été possible car le professeur principal et moi-même avons donné la parole à chacun sinon certains n’auraient peut-être pas réussi à s’imposer. Par rapport aux objectifs fixés, les élèves ont bien senti qu’ils avaient face à eux un groupe uni pour les encadrer à travers une communication somme toute fluide puisque chaque personne présente a pris la parole. Nous ne nous sommes jamais contredits, au contraire, nous avons souvent rebondis mutuellement sur les dires de nos collègues. Les répercussions de cette réunion : J’ai laissé passer une semaine après les vacances pour faire le point avec les enseignants, il s’était donc écoulée deux semaines de cours depuis la réunion collégiale. Je n’ai pas souhaité passer par un écrit officiel pour leur demander leur avis, au risque qu’ils n’aient pas le temps de me retourner mon questionnaire. J’ai fait le tour de la plupart des enseignants. Globalement, ils parlent d’une amélioration dans l’attitude de travail. Par exemple, il n’y a plus de retards pour des élèves « perdus » entre deux cours, ils sont moins agités dans les couloirs et arrivent ainsi moins agités en cours. En particulier, l’enseignante d’histoire-géographie en partie à l’origine de cette réunion était très satisfaite des modifications et disait ne plus reconnaître la classe. Pour ma part, je n’ai pas eu à gérer d’exclusion de cours au cours de cette quinzaine et je n’ai eu aucune observation sur les carnets. Donc impression positive quant à la répercussion de cette réunion. Pourtant, une semaine après, suite à un incident en cours d’histoire-géographie le mardi, les avis se sont totalement inversés. Plus rien n’allait, les élèves étaient de nouveau exécrables alors que la veille tout allait encore bien. Je me suis sentie démunie face à ce revirement de situation d’autant plus que cela aboutit à une intervention du principal adjoint dans la classe. En même temps, je dois reconnaître qu’il y a eu de nouveau des retards le mardi donc il était intéressant de réagir tout de suite. De plus, je me suis alors rendue compte que nous avions organisé notre réunion collégiale sans en avertir la direction et que visiblement cela avait été mal perçu. A l’avenir, je penserai à référer à la direction de telle initiative. Le principal adjoint m’a demandé de participer à son intervention ce qui m’a permis de voir que tous les élèves sauf deux semblaient réceptifs. Et cela me permit aussi de les féliciter pour leur changement d’attitude après notre réunion collégiale. Maintenant, nous les savions capable d’avoir des attitudes attendues de collégiens propices à de bonnes conditions de travail pour eux et pour les enseignants mais qu’il fallait maintenir ce cap jusqu’en juin et non seulement deux semaines. Malgré ce ressenti négatif au bout de trois semaines, il a été important de faire cette réunion collégiale car elle répondait à une demande des enseignants. Elle a permis aussi de créer une

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certaine cohésion face aux élèves. A titre personnel, elle m’a aussi permis de voir les réseaux d’influence ou d’opposition qui existent au sein de l’équipe. C’était plus flagrant face au groupe classe que lors de réunion uniquement entre adultes. C’est important de les connaître afin de pouvoir travailler avec. III Connaître l’élève au delà de la concertation avec les enseignants III 1 Connaître le jeune au-delà de l’élève Cette partie part de deux constats différents. Tout d’abord, après un tour de table sur tous les cas d’élèves lors du conseil de professeurs d’octobre, nous nous sommes rendus compte que 7 élèves posaient plus de soucis dont un en particulier. Ces éléments faisaient fonction de locomotive pour l’ensemble de la classe. Ce n’est pas vraiment le type de locomotive que l’on recherche dans une classe. Notre objectif est alors d’arrêter cette dynamique en essayant de mieux connaître le jeune au-delà de l’élève malgré ses difficultés scolaires et disciplinaires afin de l’aider à chercher une solution. Je dis notre objectif car nous nous sommes partagés la tâche le professeur principal et moi-même. Pour cela, nous avons utilisé l’heure vie de classe et les entretiens avec le jeune et la famille. Cette tâche est d’autant plus importante pour moi que le risque pour le CPE est de connaître uniquement l’élève à travers le filtre des enseignants. Il faut aussi que j’essaye de rattraper le retard que j’ai par rapport au reste de l’équipe. Bien que ce collège soit assez important, le statut de 3ème fait que les enseignants connaissent déjà certains des élèves. Soit qu’ils les ont déjà eu les années précédentes, soit qu’ils les connaissent déjà par des informations données entre enseignants. Je souhaite aussi avoir un regard en dehors du regard disciplinaire imposé par le face à face pédagogique. Deuxièmement, le groupe ne se remet pas en cause. Pour eux, les raisons sont extérieures à leur propre comportement, ils ne peuvent donc pas influer sur la situation. L’objectif recherché est toujours une meilleure connaissance mais cette fois, non pas du jeune par nous, mais du jeune par lui-même. Nous voulons le pousser à se poser des questions sur ses résultats scolaires, sur la réalisation de ses projets et sur son intégration dans le groupe. Pour cela, nous avons utilisé un questionnaire en heure vie de classe dont le but final était de préparer le conseil de classe du premier trimestre.

III 2 Aider à la responsabilisation et à la prise d’autonomie

a) l’heure vie de classe Régis Rémy, Pierre Serazin et Christian Vitali dans Les conseillers principaux d’éducation remarquent que le CPE accompagne, fait avec mais non à la place de l’élève. C’est l’état d’esprit que nous avons adopté pour aborder cette heure vie de classe de préparation au premier conseil de classe. Notre objectif a été double : premièrement favoriser l’expression des élèves et les amener à chercher eux-même des solutions. Car pour arriver à une recherche de solution, ils auront déjà

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cheminé par une recherche de cause et par une évaluation personnelle. Deuxièmement mieux connaître le jeune. Pour cela, nous avons élaboré un questionnaire ( annexe 6) avec deux étapes :

- tout d’abord une partie sur le projet individuel avec un état des lieux à fin novembre qui regroupe les parties I à III

- ensuite une partie plus sur la classe et le collège en général avec les parties IV et V

En fait, cela reprend les objectifs et les démarches énoncés par Xavier Papillon et Gilles Grosson dans Heures de vie de classe, Concevoir et animer dans leur fiche méthodologique préparation du conseil de classe. Pour faciliter le travail des élèves, nous avons choisi le système de choix multiples à cocher pour nombre de nos questions. Pour leur permettre de remplir objectivement la partie I sur les résultats, le professeur principal leur a tiré un bilan informatique correspondant à leur bulletin. Ils ont pu consulter leurs différentes moyennes ; j’ai été surprise de voir que certains n’avaient pas correctement évalué leur niveau à partir du bulletin semi-trimestriel déjà fourni à la mi octobre et des notes données depuis. Cela montre qu’ils vivent au jour le jour sans se soucier réellement du suivi de leur scolarité en terme de résultats tout au moins. Au point de vue du déroulement de la séance, nous avions prévu environ un quart d’heure pour remplir le questionnaire, une concertation par groupe de 4 ou 5 pendant environ un quart d’heure également avec une désignation d’un rapporteur par groupe, puis les 20 minutes restantes un retour en plénière par ces rapporteurs. Ensuite, pour exploiter ces questionnaires et les retours des groupes avec les délégués, nous avons prévu de revoir les délégués pendant une heure. Lors de cette heure supplémentaire réalisée à quatre, nous avons rempli ensemble la fiche finale qui leur a servi de support pour le conseil de classe. Les élèves ont d’abord été surpris de ma présence car d’habitude, la CPE n’intervient pas sur les heures vie de classe. Nous avons expliqué ma présence par une co-animation et une co-écriture du questionnaire. Cette présence se justifiait aussi par ma future présence au conseil de classe. En connaissant mieux leur attente par rapport à ce conseil de classe, je serai certainement plus amène de les soutenir lors du conseil de classe. Une fois la surprise passée ainsi qu’une certaine appréhension (ma dernière présence devant la classe entière a été lors de notre intervention avec le principal adjoint), ils ont semblé ravi que nous soyons deux pour s’occuper d’eux. Pendant que le professeur principal distribuait les relevés informatiques, je leur ai présenté le questionnaire en les rassurant sur la longueur car en fait, il y a beaucoup de choses à cocher et très peu à écrire. Surtout, je leur ai demandé de faire preuve d’honnêteté, le but n’étant pas de les pénaliser au vue de leurs réponses mais au contraire de mieux les comprendre pour pouvoir les aider. Et que ces réponses leur serviront aussi pour eux-mêmes. Il a fallu que nous les rassurions sur l’identité des lecteurs de ce questionnaire pour obtenir une recherche de véracité totale. Notre présence commune a été nécessaire pour les éclairer sur le questionnaire car deux termes en particulier n’ont pas été compris :

- dans je me sens de la partie II l’item trop souvent sollicité par mes professeurs - dans la partie III, un intitulé je rends des comptes à mes parents

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Comme chacun était concentré sur sa feuille, nous avons dû ré-expliquer moult fois en appartée. Notre tentative d’explication au groupe une bonne fois pour toute s’est révélée infructueuse : n’étant pas tous au même point dans le questionnaire, ils ne se projetaient pas sur les suivants, même lors d’une demande express de notre part pour une explication. Du coup, nous avons perdu du temps sur le temps de réponses au questionnaire. Puis nous avons donné les consignes pour le travail en groupe de 4 à 5 élèves pour comparer leur problème, leur réussite et leur proposition d’évolution. Une des principales consignes étant de désigner un rapporteur dans chaque groupe et une autre de s’écouter au sein de ces groupes. La deuxième consigne a été parfaitement respectée, il y a eu un bon échange d’idée, ces mini débats ont été fructueux. Par contre, la première consigne n’a pas été appliquée et du coup, le retour en pleinière a d’abord été difficile, chacun voulant prendre la parole dans les groupes. Au bout de deux groupes, le rapporteur a bien été désigné mais du coup, pendant que le groupe se mettait d’accord sur le rapporteur, il n’écoutait pas ce que disait le groupe en train d’intervenir. Nous n’avions alors pas l’impression qu’il existait une écoute véritable et un respect de l’autre. Nous sommes alors passées dans l’animation plus active pour aller plus loin dans la réflexion en essayer toutefois de ne pas leur fournir des réponses toutes faites. Suite au retour de ce premier groupe, nous avons tout de suite enchaîné sur leur attitude générale en prenant la parole entre deux groupes. Etant extérieure à des faces à faces pédagogiques, je ne pouvais pas être accusée de plaider ma cause car rarement dans cette configuration. J’ai profité de cette situation pour leur expliquer l’intérêt de l’écoute et du respect de l’intervenant. Car ceux qui prenaient la parole se sentaient frustrés de ne pas être écoutés. Nous avons aussi profité des réponses de chaque groupe pour les questionner plus, afin d’approfondir leur raisonnement. Tous les groupes ont fini par dire que le tohu-bohu quasi permanent expliquait grandement leurs difficultés de concentration et l’agacement des enseignants. Point positif. Par contre, point négatif, la plupart désignaient ses petits camarades comme les responsables du bruit. Comme si chacun n’était que spectateur mais pas acteur de la situation. Il y a donc eu un début de remise en cause général mais qui n’a pas été poussé assez loin. Seuls quelques uns ont admis qu’ils participaient activement à l’excitation générale. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps d’auditionner tous les groupes du fait du retard pris avec le questionnaire et avec la désignation des rapporteurs. Le professeur principal a écouté ces groupes lors de son heure suivante de cours en guise de préambule. Bilan de ce questionnaire et de cette heure vie de classe : Par rapport à une préparation sous forme de débat pour le conseil de classe, les deux délégués nous ont dit lors de notre réunion à quatre qu’ils avaient trouvé notre questionnaire plus utile. Car au lieu que cela parte dans tous les sens, ils avaient déjà tous réfléchis un minimum et ainsi évacués les ressentis non constructifs. Ils se sentaient plus crédibles pour le conseil de classe et pensaient que ces retours par petits groupe avaient permis pour certains de se remettre en cause. Donc pour eux, cette heure vie de classe est une réussite et c’est déjà ça. Je pense que le temps que nous avons accordé pour la prise de parole ne peut pas être réduit et doit au contraire être augmenté afin de donner la parole à tous les groupes. Pour cela, je ne

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pense pas qu’il faille agrandir ces groupes pour diminuer le temps de retour car le travail par 4 ou 5 s’avère fructueux, donnant la parole à tous dans le groupe. J’estime que les échanges d’idées ne sont pas aussi libres dans un groupe de 10. Il reste deux possibilités :

- impérativement proscrire les termes non compris ; raccourcir le questionnaire pour que les élèves passent moins de temps à le remplir. Il faut alors déterminer les parties les moins importantes. La partie V est certainement celle qui doit disparaître

- faire remplir le questionnaire au préalable avec les risques que cela comporte : oubli de rapporter le questionnaire le jour dit, perte de la spontanéité dû au temps limite pour le remplir, pression éventuelle des parents dans certaines réponses

Je pense plutôt opter pour la première solution, il faudrait que je modifie le questionnaire pour l’évaluer à nouveau. Mais pour cela, je manque d’occasion car je ne peux reposer ces questions aux mêmes personnes. Au cours du deuxième trimestre, ces questions arrivent un peu tard avec une autre classe de troisième. Ce test attendra sûrement l’année prochaine si j’ai l’occasion d’intervenir sur des heures vie de classe de 3ème. Donc par rapport aux objectifs définis, je pense que notre séquence a assez bien fonctionné malgré un ressenti personnel négatif à chaud dû à notre manque de temps pour tout finir. En effet, les élèves au point de vue individuel ont tous bien évalué leur situation et ont tous jaugé leur projet relativement à leurs résultats actuels. Ceux ayant des résultats en deçà de ceux requis ont pris la résolution d’envisager différemment le deuxième trimestre. Collectivement, ils ont admis que la classe n’avait pas l’attitude attendue d’une classe de 3ème. Bien que certains lancent toujours la pierre aux autres, une certaine réflexion est lancée et cela peut être un début de changement d’attitude. Le dépouillement ultérieur de ces questionnaires m’a permis de mieux connaître les élèves, de voir comment ils se positionnaient ce qui était le deuxième objectif de ces questionnaires. Pour ceux qui sont plus spécifiquement en difficultés scolaires, j’ai pu connaître leur projet d’orientation et me rendre compte de leur état d’esprit grâce à la partie Je me sens. J’ai utilisé ces questionnaires pour relancer certains suivis individuels. Les deux semaines avant les vacances de Noël, nous n’avons pas eu à nous plaindre de la classe de 3ème1 : pas de retard intempestif, pas d’absence non justifiée, pas d’exclusion de cours, pas de plainte d’enseignant. Mais je ne sais pas si nous devons ces changements à une réflexion suite à cette heure vie de classe ou suite au conseil de classe et aux avertissements de travail et de comportement écopés par certains. b) le suivi individuel de deux cas particuliers Je prends l’exemple des suivis de Jonathan et de Charlotte car ils m’ont semblé les plus préoccupants. Le premier est en rébellion totale, continuellement dans l’affrontement avec les personnes représentant l’autorité. Il est en souffrance au collège et dès fin septembre commence à émettre le souhait de quitter le collège à ses 16 ans soit en janvier. La jeune fille est absentéiste puisqu’elle présente 24 demi-journées d’absence au premier trimestre. Mais comme la mère justifie les absence, nous ne sommes pas en mesure d’effectuer un signalement.

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Donc l’objectif de ces suivis est de prévenir cette déscolarisation éventuelle et de limiter les absences. Ceci passant par une tentative de compréhension de cette attitude. Ce suivi s’est organisé en partenariat avec ma collègue CPE, avec l’assistante sociale, avec l’adjoint, avec l’infirmière et bien sûr avec les familles. Tout d’abord le cas de Charlotte qui cumule pour le premier trimestre 24 demi-journées d’absences. C’est une élève fragile psychologiquement, fragilité dûe à des problèmes familiaux (séparation difficile des parents, mère se reposant un peu sur ses filles). Ce qui inquiète toute l’équipe pédagogique est qu’elle évoque parfois le suicide avec une de ses camarades qui a rapporté ses conversations au professeur principal. J’arrive péniblement à établir le contact avec Charlotte. A chaque fois qu’on se voit, elle me parle des problèmes qu’elle rencontre avec une camarade de classe. Pourtant, suite à différents entretiens avec cette camarade et d’autres élèves de la classe, ces brimades ne semblent pas avérées. Par contre, comme elle ne va pas bien, elle focalise facilement et s’inquiète énormément. Mais nous n’abordons pas directement son mal être. C’est tout aussi difficile d’établir un contact avec la mère. A chaque absence de Charlotte, j’essaye de la joindre. Mais elle n’a qu’un portable sur lequel il n’y a pas la possibilité de laisser des messages. Le professeur principal a réussi à les voir toutes les deux en passant par l’intermédiaire du carnet de liaison. Je ne pouvais pas en rester là car je sentais cette jeune en danger. Il fallait absolument que je trouve une solution pour établir un contact plus sûr et durable avec Charlotte et sa mère. Non pas pour gérer leur problème familial car je n’en ai pas les compétences. Mais pour passer le relais à l’assistante sociale ; évoquer malgré tout les absences nombreuses et ses conséquences, d’autant plus pour cette année d’orientation. J’ai eu beaucoup de mal à me faire violence car j’avais l’impression d’entrer de plein fouet dans la sphère privée de Charlotte. J’ai directement contacté la mère sur son lieu de travail début janvier pour lui donner un rendez-vous pendant un horaire libre pour Charlotte, rendez-vous qu’elles ont honoré toutes les deux. Nous avons pu évoquer leur situation familiale : elles bénéficient en fait déjà d’une aide d’une assistante sociale de secteur, d’un avocat et depuis peu d’un suivi psychologique pour la mère. Ce point primordial éclairci, nous avons pu travailler sur le projet d’orientation de Charlotte. Charlotte semble avoir trouver sa voie et être rassurée pour sa mère maintenant que celle-ci est bien accompagnée médicalement et matériellement. Bilan du suivi de Charlotte : L’objectif de connaître la source du problème est atteint grâce à cet entretien et à la connaissance antérieure de la situation par le professeur principal et ma collègue. Au delà de cet objectif premier, j’ai réussi à établir un lien avec Charlotte et sa mère ; lien indispensable pour les recontacter si les absences de Charlotte reprenaient. Car suite à cette date, les absences ont disparues, hormis pour de réels problèmes de santé. Cela n’est en rien dû à ma démarche mais à une évolution favorable de leur situation. Grâce à cette démarche, Charlotte et sa mère savent que je suis à leur disposition en cas de besoin ce qui est très important à mes yeux.

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L’élève qui m’a pris le plus de temps au point de vue du suivi est Jonathan. Jonathan n’est pas dans une phase absentéiste mais dans une phase de rébellion face à toutes autorités. Cela s’exprime à travers un comportement agressif envers certains enseignants et par une envie de quitter au plus tôt le collège, si possible dès ses 16 ans en janvier. De plus, il s’est forgé une image de leader et de petit caïd dont il n’arrive pas à sortir. Du coup, il adopte parfois un comportement limite avec ses camarades. En bref, il est à fleur de peau et très impulsif. Comme contact familial, nous travaillons avec la mère uniquement puisque Jonathan ne voit plus son père depuis 4 ans. Donc l’objectif de ce suivi est double : empêcher la déscolarisation à 16 ans et rendre le comportement de Jonathan acceptable par rapport aux exigences d’un collège. Pour cela, j’ai commencé très tôt dans l’année les entretiens avec l’élève et avec sa mère. J’ai eu mon premier entretien avec Jonathan mi-octobre et j’ai vu sa maman dans la foulée. L’objectif premier de ces entretiens était de travailler la motivation et de trouver un sens à la place de Jonathan au collège. En accord avec la direction, nous avons proposé à Jonathan ainsi qu’à sa mère qu’il effectue des stages professionnels sur le temps scolaire pour qu’il détermine plus précisément son orientation. Car il souhaite se tourner vers le milieu professionnel mais sans filière de préférence. L’intérêt de tels stages est multiple :

- il permet au jeune de se sentir valorisé (si tant soit peu le stage fonctionne bien) - il permet de trouver un but professionnel et ainsi de donner un sens à cette fin de

3ème - cela sert aussi de soupape à l’élève en l’écartant une semaine du milieu scolaire

qui lui pose problème Jonathan a effectué un stage fin novembre auprès d’un maître de stage très attentif qui a su le mettre en confiance. Il est donc revenu apaisé au collège et avec une image de soi et de l’autorité masculine modifiées. En attendant cette date, le comportement de Jonathan ne s’est pas amélioré, loin de là. Donc parallèlement à ces entretiens sur le mois d’octobre, nous avons continué notre réflexion collective avec ma conseillère pédagogique, l’assistante sociale, l’infirmière à laquelle nous avons également associé le principal et le principal adjoint, en particulier lors d’une commission de synthèse le 18/11. J’avais deux demandes particulières lors de cette commission :

- envisager éventuellement un conseil de discipline (mais sans mesure d’exclusion définitive à la clef) pour apporter un côté solennel qui peut être impressionnant pour Jonathan et sa mère et en même temps qui est un signe de reconnaissance envers les enseignants se plaignant de l’attitude de Jonathan

- voir si une demande de mesure éducative à mettre en place avec l’assistante sociale est possible (suite à une concertation préalable avec elle)

Le principal considère qu’un conseil de discipline qui n’est pas suivi d’une exclusion n’a pas de sens car cela discrédite le bien fondé de ce conseil, surtout au regard des autres élèves qui voit qu’un camarade est passé en conseil de discipline mais qu’il est toujours là. La solution aurait pu être une commission alternative qui comporte ce même côté solennel sans avoir une

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exigence particulière de sanctions mais elle n’existe pas dans l’établissement. Cela a été tenté il y a quelques années avec un élève mais il avait fallu organiser un conseil de discipline quelques temps plus tard pour l’exclure de l’établissement. Je pense que cet échec relatif a influencé la décision prise au cours de cette commission. Je pense effectivement que trop de conseils de discipline tuent le sens même des conseils de discipline. Par contre, en faire fonctionner un de temps en temps, surtout comme ici en cas de dérapages d’un élève est important. Même si nous n’excluons pas tout de suite l’élève, nous pouvons lui attribuer une exclusion avec sursis en cas de récidive pour qu’il se rende bien compte que son comportement est inacceptable, et dans le même temps l’équipe pédagogique se sent soutenue par la direction. Je comprends tout à fait les arguments du principal car il est en effet très lourd de monter un conseil de discipline mais je ne suis pas persuadée que face à une telle situation, je ne refasse pas le même type de demande au cours de ma future vie professionnelle. Par contre, le principal et le principal adjoint sont entièrement d’accord pour une mesure éducative. Ils nous chargent, l’assistante sociale et moi-même de rencontrer ensemble la mère pour lui proposer qu’elle demande elle-même la mesure afin que les délais soient plus rapides que si nous fassions un signalement de notre côté. Nous convenons d’un rendez-vous semaine suivante avec la mère pour évoquer la situation de son fils que ce soit au collège mais aussi pour connaître son comportement à l’extérieur, en particulier chez lui avec sa mère. Nous ne voulions pas lui proposer directement cette mesure éducative sans connaître son ressenti et les soucis éventuels qu’elle connaissait avec lui. Nous étions au courant d’un certain nombre de choses suite au premier entretien que j’avais eu avec elle en octobre. Le but de revoir ces choses toutes les trois ensemble était que l’assistante sociale l’entende directement par la mère mais aussi que cela permette un cheminement de celle-ci. En effet, elle nous a dit d’elle-même qu’elle se sentait dépourvue pour l’instant avec son fils et qu’elle avait peur que cela ne tourne mal pour lui, en particulier depuis qu’une main courante pour menace verbale ait été formulée à l’encontre de Jonathan. Suite à ce constat de sa part, nous lui avons proposé la mesure d’aide éducative. Bien qu’elle ait peur de la réaction de Jonathan, elle est tout de suite partante : « on ne refuse pas une main tendue ». Pour permettre à l’assistante sociale de préparer le dossier, nous prévoyons de nous revoir semaine suivante en présence de Jonathan pour avoir son avis. D’ici là, sa mère lui en aura parlé et expliqué rapidement à quoi cela sert. Lors de ce deuxième rendez-vous commun, Jonathan nous a stipulé son approbation à cette mesure car il admet sans aucun problème qu’il est livré à lui même le soir du fait des horaires de travail de sa mère. Un peu de soutien extérieur ne pourra que lui être utile. La mère nous a demandé de l’aide pour rédiger une lettre de demande d’aide éducative (annexe 7). Le fait que la mère et le fils adhèrent tous les deux à cette proposition est très prometteur. Ils comprennent tous les deux que c’est une aide que nous leur proposons. Pourtant, la mère aurait pu le prendre pour un jugement moral et le fils pour une sanction. C’est vrai que notre entretien fut long (un peu plus d’une heure) mais j’ai alors l’impression que le jeu en vaut la chandelle . Le temps passé est certainement du temps gagné par rapport à nos relations futures de collaboration. Je me pose la question de savoir si j’aurai effectivement autant de temps à consacrer à des cas particuliers quand je serai en poste. A l’heure actuelle, je me permets de prendre le temps nécessaire du fait de mon statut de stagiaire. Je ne suis pas sûre d’arriver à consacrer ce temps lorsque je serai seule en poste.

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Mon autre interrogation est leur attente par rapport à cette mesure éducative. Je pense que l’erreur qui a été faite est de leur avoir parlé à un moment de délais assez courts (environ un mois) alors que dans la réalité, surtout avec les vacances de Noël un mois plus tard, les délais sont beaucoup plus longs et en deux temps : tout d’abord l’acceptation ou non du dossier, puis la nomination d’un éducateur. Du coup, cela est devenu pour eux une réponse immédiate et j’ai l’impression qu’ils attendent un peu tous les deux un miracle de cette mesure. A la fin de cet entretien auquel n’assiste plus Jonathan, je propose d’établir un système d’engagement personnel, le temps qu’un éducateur soit nommé, au cas où bien sûr le dossier soit accepté. La mère et l’assistante sociale accueillent avec plaisir cette proposition, qui rassure même la mère. J’ai au préalable abordé ce sujet avec le principal adjoint qui m’a donné son feu vert. Mon objectif est de le voir une fois par semaine pour effectuer un suivi correct et lui donner un cadre plus strict en attendant la venue d’un éducateur. J’ai revu rapidement Jonathan pour mettre en place cet engagement personnel (annexe 8). Je lui ai proposé aussi comme une aide et que cela serait une reconnaissance de sa bonne volonté actuelle en lui laissant le choix ou non de l’accepter. Après quelques craintes, il a accepté et heureusement pour moi car je ne m’étais prévu aucun échappatoire. Avec du recul et après certains cours de l’IUFM, en particulier sur la psychologie des adolescents, je me rends compte que ma démarche partait d’une bonne intention mais quelle ne peut pas totalement donner des résultats positifs car j’ai imposé cette solution au lieu de, à un moment ou un autre, lui demander si lui avait une solution à me proposer. Peut être n’aurait-il pas eu quelque chose à proposer et au quel cas, je présente l’engagement personnel. Mais peut être aurait-il pu évoquer quelque chose de totalement différent auquel je ne penserai pas du tout du haut de mon regard d’adulte cartésien. Je ne l’ai pas du tout amené à formuler une demande de suivi officielle alors qu’à un moment, il l’avait évoqué furtivement, en particulier pour le contrôle de ses retards et ses pannes de réveil. Lors de l’entretien avec sa mère en compagnie de l’assistante sociale, nous avions réussi à guider le cheminement de la mère pour lui faire accepter la mesure éducative. J’aurais dû utiliser la même technique d’entretien ave Jonathan pour cet engagement. Du coup, effectivement, il l’a accepté mais ce fut laborieux pour se voir tous les lundi. Il ne s’est jamais vraiment approprié cette idée qu’on se voit. Pourtant, à chaque entretien, nous avons pu faire le point sur son comportement, sur son orientation, sur ses recherches de nouveaux stages. J’ai senti qu’à travers ce suivi, il m’a accordé sa confiance ce qui m’a aidé parfois pour le canaliser lorsqu’il déborde. Cas particulier du lundi de la rentrée des vacances de Noël : nous avons comme d’habitude fait le point sur son ressenti, sur son orientation puisqu’il devait y songer pendant les vacances. Il est bien passé comme prévu au CIO faire un bilan mais il ne sait toujours pas vers quelle filière se tourner. Puis nous avons fait un récapitulatif de ses absences et retards pendant la dernière semaine de cours de décembre. En particulier, il avait encore eu un retard pour une panne de réveil. Je lui ai indiqué que conformément au règlement intérieur et en raison de 4 retards pour la même raison, il aurait une heure de retenue à effectuer. Le but éducatif de cette retenue est d’apprendre la ponctualité par rapport à sa future vie en entreprise. Je le félicite dans un même temps pour son changement de comportement car il a évacué son agressivité, au moins en cours. Donc par rapport à l’attitude à tenir en entreprise, il n’y a plus qu’à corriger la ponctualité.

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Pour que cette heure soit productive, j’ai monté un mini dossier avec l’aide de la COP sur sa dernière envie de stage : peintre. Pendant l’heure, il devait consulter ce dossier et répondre à trois questions ensuite (annexe 9). Je voulais également le voir par la suite pour parler de ses réponses mais je n’en ai jamais pris le temps puisque Jonathan a tout compte fait changé d’optique : passer des métiers du bâtiment à la vente. Je regrette de n’avoir pas pris le temps, au moins pour évoquer son constat de niveau insuffisant pour suivre cette formation (de toute manière, vu comme j’ai formulé ma question, cela poussait un peu à répondre non. J’aurais dû réfléchir plus longuement à ces questions). Car quelque soit la filière professionnelle choisie se posera toujours la question des bases nécessaires pour suivre plus ou moins facilement les cours. Bilan du suivi de Jonathan : Grâce à ce suivi et à la mise en place d’une mesure éducative, Jonathan a compris l’importance de finir sa 3ème pour pouvoir intégrer la formation qu’il souhaite en septembre prochain. Donc mon premier objectif est atteint. Pour ce qui est de son comportement, c’est très mitigé, car il évolue par vagues. Son comportement peut être tout à fait acceptable pendant une semaine et que la semaine suivante, il y ait un incident important. Donc je ne peux pas parler d’évolution durable mais plutôt d’évolution sélective et en dents de scie. Sélective car ses écarts violents se produisent toujours avec la même personne. Donc le deuxième objectif n’est pas atteint. Peut être Jonathan arrivera plus à s’en approcher quand il aura effectivement un éducateur mais malheureusement j’en doute un peu. Tant que ses rapports avec son père resteront inexistants, je ne crois pas vraiment à une évolution positive durable. Malgré tout, je sais Jonathan tout à fait capable de comportements plus que corrects quand il le veut vraiment. Donc, s’il trouve réellement sa voie professionnelle, je reste positive pour son avenir à moyen terme, pour la rentrée de septembre. D’ici là, il va falloir essayer de le contenir pour lui permettre de finir sans encombre son année de 3ème, tout en faisant attention de ne pas pénaliser sa classe. Bilan de ces suivis individuels : Dans Gérer la classe, une compétence à développer, Xavier Papillon suggère qu’en cas de conflits, le passage par la médiation se fasse par une règle, un dispositif, un projet de formation mais pas par un tiers. Pourtant, je pense que mon intervention a été bénéfique au moins pour la reconnaissance des jeunes et de leur famille. Ce que je tire de ces suivis est que, comme me l’avait dit le principal adjoint lors d’un de nos premiers entretiens à propos de Jonathan, nous ne pouvons pas aider quelqu’un qui ne souhaite pas un minimum s’aider lui-même. Ainsi, malgré les efforts de nombreuses personnes (l’assistante sociale, la mère, le professeur principal, la direction et moi-même), le comportement de Jonathan ne s’améliore que quand il va bien. Dès qu’il a une baisse d’estime de lui-même (ce qui lui arrive à chaque fois qu’il n’a pas le moral), il redevient ingérable avec les enseignants avec lesquels il rencontre des problèmes d’autorité et impossible avec ses camarades, en particulier avec ceux qui essayent de travailler convenablement dans cette classe. Charlotte a fortement diminué ses absences à partir du moment où sa relation avec sa mère s’est assainie. Cela relativise grandement notre rôle. Nous sommes évidemment là pour guider les jeunes, pour leur ouvrir éventuellement des portes qui leur paraissent parfois inaccessibles , tout cela avec les familles. Mais nous ne pouvons pas tout. Sans la volonté du jeune à s’en sortir, nos efforts sont tout de même réduits.

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Je ne dirai pas nuls car nos efforts peuvent permettre au jeune de se remettre en question et de commencer un cheminement personnel. Nous pouvons construire avec lui mais pas sans lui. Cela nous renvoie en fait à la circulaire de 1982 sur le rôle du CPE : il guide l’élève, il l’accompagne mais il ne fait pas à sa place car il vise son autonomie. IV Mise en projet de certains élèves IV 1 L’aide à l’orientation pour anticiper un décrochage partiel ou total Je suis partie du constat suivant : à la mi novembre, un petit groupe d’élèves paraissait totalement désintéressé par le scolaire car totalement dans l’expectative par rapport à leur orientation. La seule chose dont ils étaient sûrs était de se tourner vers la voie professionnelle pour sortir de l’enseignement général. Certains étaient au contraire fixés sur un but (l’apprentissage) se figurant ainsi que la politique du moindre effort était largement suffisant. Ils étaient également perdus en ce qui concerne la différence entre la voie professionnelle par apprentissage et la voie professionnelle par un lycée professionnel. Plus globalement, ces élèves présentaient des problèmes de comportements : agressivité, absentéisme, manque de concentration totale en cours. Ils semblaient plus subir l’école que trouver un sens à leur apprentissage. J’ai voulu les aider à se mettre en projet afin qu’ils trouvent un sens à leur présence au collège en établissant une adéquation avec leur avenir à moyen terme. La motivation est source d’effort et de progrès indéniable. J’ai alors eu envie de leur faire découvrir plus amplement ces secteurs en allant visiter un CFA et un lycée professionnel de Dijon pour des filières n’existant pas à Beaune. L’espoir étant que les élèves vivent positivement cette expérience. Le BO de septembre 1996 sur l’éducation à l’orientation donne trois ensembles d’objectifs pédagogiques. Sans prétendre avoir fait de l’éducation à l’orientation, certaines compétences à acquérir ont pu être approchées à travers ce projet (textes originaux en italique) :

1) connaissance de l’environnement économique et social, représentation des métiers avec comme item

. connaître les grands secteurs d’activités et, pour chacun d’eux, quelques métiers qui les composent

2) connaissance des systèmes de formation avec comme items . connaître le schéma général des voies de formation initiale, à temps plein,

par alternance, continue . connaître les principaux diplômes

. connaître l’organisation et le fonctionnement des voies d’études en lycée et en lycée professionnel 3) construction d’une représentation positive de soi ce qui sera abordée au cours de

la transmission des informations par les participants à toute la classe. Au delà de ce BO, mes objectifs ont été multiples :

- comparer les 2 systèmes (apprentissage, lycée professionnel) - découvrir plusieurs filières - donner l’envie aux élèves d’aller visiter des établissements lors des journées portes

ouvertes car ces élèves plus ou moins dans l’attente ne vont pas sur les salons de l’orientation organisés à Dijon ou à Chalon Sur Saône

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- remotiver les élèves en question : ainsi diminuer les absences, augmenter leur investissement scolaire avec certainement une résonance sur leur comportement en classe ; pour obtenir ces changements au plus tôt, je souhaitais organiser la sortie avant les vacances de Noël.

Ce projet s’ajoute à ce que le collège organise déjà pour les établissements beaunois : il est proposé aux élèves de 3ème de visiter trois établissements sur le mois de février à l’occasion de la journée proxilycée. D’ailleurs, le principal et le principal adjoint m’ont totalement soutenu pour ce projet et ont facilité mes démarches, en particulier en prenant en charge financièrement le coût du transport. Car sans cela, certains élèves auraient pu être freinés par le côté pécuniaire. Ce soutien apporté dès le mois de novembre m’a permis de me sentir reconnue et appréciée dans mes démarches, ce qui est fort agréable. Il est intéressant et anecdotique de noter que cette même année, les parents d’élèves présents au conseil d’administration montent un projet de découverte des métiers, avec une présentation de certains métiers par les parents eux-mêmes. IV 2 La sortie pédagogique : organisation et évaluation

a) la détermination des élèves participants La détermination des élèves participants à ce projet a d’abord été discutée par le professeur principal et moi-même car à la mi-novembre ils avaient déjà évoqué leur souhait d’orientation avec elle. Puis le choix a été affiné à travers le dépouillement des questionnaires heures vie de classe puisque nous avons abordé le projet d’orientation. J’ai sélectionné ceux qui avaient indiqué une orientation vers la voie professionnelle et qui sont le plus en difficulté en ce moment, que ce soit des difficultés scolaires, comportementales ou liées à des absences. De plus, j’ai préféré limité le nombre de participants pour une question de coût et pour une gestion plus facile du groupe. Il est donc ressorti 5 élèves du premier pré-choix et du dépouillement des questionnaires. J’ai convoqué ces 5 élèves à mon bureau début décembre pour leur faire la proposition de cette sortie car il ne sert à rien d’emmener des élèves non motivés. Le professeur principal avait déjà évoqué vaguement le sujet avec eux. Ils ont été tous ravis et enthousiastes. Pour tester cet entrain, j’ai évoqué l’éventualité d’un déplacement sur un mercredi ce qui les ampute de leur après midi de libre. Aucun n’a paru gêné, apparemment ce qui compte pour eux est de découvrir des débouchés, même si c’est au détriment de leur loisir pour une demi journée.

b) l’organisation de la journée Je ne m’étais pas rendue compte de la difficulté à organiser une telle journée, en particulier pour faire coïncider les possibilités d’accueil des deux établissements sur une même journée. Ce qui est très agaçant est d’être totalement dépendante de la bonne volonté ou non de notre interlocuteur. En particulier, mon premier intervenant au lycée professionnel préférait une découverte de l’établissement par deux stages d’une demi-journées chacun dans un métier précis. Cette approche est aussi intéressante car permet de découvrir plus en profondeur un

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métier mais cela changeait totalement les objectifs de mon projet. Par exemple, cela obligeait les élèves à choisir deux métiers alors qu’ils souhaitaient en voir un plus grand nombre. N’ayant pas les moyens financiers de retourner une deuxième fois à Dijon, cela supprimait la visite du CFA. Finalement, j’ai réussi à prendre directement contact avec le proviseur du lycée qui m’a indiqué qu’un enseignant était responsable de telles visites de l’établissement . Il suffisait de lui envoyer nos possibilités calendaires. Malheureusement, cela a repoussé mes démarches à mi-décembre pour les demandes officielles (annexe 10). Par conséquent, la sortie n’a pu avoir lieu avant les vacances de Noël. Pour des problèmes de disponibilités de toutes les parties, moi y compris, elle a été fixée et confirmée pour le mercredi 26 janvier(annexe 11). Une fois cette date enfin retenue (une élève m’avait déjà relancée plusieurs fois), j’ai organisé une réunion préparatoire le lundi précédent la semaine de la sortie pour présenter la plaquette du lycée professionnel ainsi que des documents sur le CFA. Le but de cette réunion est que les élèves préparent correctement la sortie, en particulier qu’ils envisagent à l’avance leurs questions pour être sûrs de ne pas regretter d’avoir oublié des questions par la suite. Prendre du recul à l’avance permet de donner sens à cette sortie pour le groupe. Il s’agit de susciter les désirs en évoquant les attentes, créer le questionnement. Je leur rappelle aussi les modalités pratiques : transport pris en charge par l’établissement, déjeuner pris au lycée professionnel à leur charge ainsi que l’obligation de venir à cette sortie à partir du moment où ils s’y sont engagés (c’est à dire dès que l’autorisation de sortie m’est revenue signée par les parents). Nous abordons également l’évaluation dont je parlerai ensuite. Le lendemain de cette réunion, deux participantes sont venues m’annoncer qu’elles ne souhaitaient plus venir car leur projet d’orientation avait changé. Je pense plutôt que c’est le mercredi après-midi qui tout compte fait les a bloqué. Mais je n’avais pas d’autres possibilités et dans le même temps, cela m’a prouvé la réelle motivation de ceux qui sont restés. Par contre, une autre élève a souhaité venir car bien que fixé sur une filière précise jusqu’à ce jour, elle voulait en découvrir d’autres. J’ai accepté car elle correspond parfaitement au profil. Par contre, j’ai refusé pour un autre car les établissements visités ne correspondent pas du tout à son projet d’orientation. Je ne veux pas que cette sortie devienne un moyen de sécher les cours du mercredi matin. Je n’avais donc plus que quatre élèves inscrits. Afin de diffuser l’information aux parents, j’ai fourni les autorisations de sortie au professeur principal qui les a distribuées aux élèves concernés (annexe 12). Pour diffuser l’information auprès des collègues ayant cours avec la classe le mercredi matin et auprès de la direction, je leur ai fourni une fiche concernant la sortie (annexe 13). Pour le jour J, j’en ai complété une autre avec les coordonnées téléphoniques des responsables, le nom de l’assureur et les indications éventuelles données par l’infirmière (annexe 14). La semaine de la sortie, une des participantes a été malade toute la semaine. Du coup, nous avons formé un comité restreint de 3 élèves et moi-même. La journée s’est très bien passée. Nous avons eu un bon accueil dans les deux établissements, bien que notre guide au CFA ait su plus se mettre à la portée et à l’écoute des jeunes. Ils ont recueilli plein de renseignements et ont eu tous les trois des comportements exemplaires (même lorsque aucun de nous 4 ne comprenait où voulait en venir notre interlocuteur du lycée professionnel).

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c) l’évaluation de cette sortie Le professeur principal et moi-même nous sommes concertées fin novembre pour évoquer l’évaluation de cette sortie pour les élèves. Je lui ai demandé s’il lui était possible d’organiser un exposé devant la classe lors d’une heure vie de classe. Le but étant de valoriser les élèves concernés, de leur montrer qu’ils peuvent renseigner les autres et servir de références. La transmission de connaissance à leurs camarades peut leur permettre de construire une représentation positive d’eux mêmes. Cet exposé s’intègre parfaitement aux démarches des heures vie de classe du second trimestre prévues par le professeur principal pour travailler le projet d’orientation. Pour ajouter une évaluation plus formelle, l’enseignante m’a proposé de noter cet exposé et d’intégrer la note à leur moyenne de français. Ceci pour remonter leur moyenne car nous espérons toutes les deux des notes supérieures : la sortie les intéressant réellement, ils seront plus déterminés pour un tel exposé que lors des exercices habituels demandés en contrôle. En fait, nous cherchons à appliquer le « principe d’éducabilité » de Philippe Meirieu qui est de s’appuyer sur les points positifs pour d’une part prodiguer des encouragements nécessaires au maintien d’un minimum de motivation, d’autre part, construire avec l’élève, ses parents et souvent l’aide de la conseillère d’orientation un projet d’orientation adapté et réaliste. Car même si je n’ai pas inclus la conseillère d’orientation dans l’organisation de mon projet, j’ai conseillé aux élèves participants d’affiner leur projet en prenant ensuite rendez vous avec elle, que ce soit au collège ou au CIO. Lors de la réunion de préparation de la sortie avec les élèves, je les ai informé de cet exposé afin qu’ils pensent bien à prendre des notes tout au long de la journée. Au départ, ils ont plus pris ça comme une charge supplémentaire (ce qui est un peu vrai en plus du rattrapage des cours) mais tout compte fait, ils se sont pris au jeu.

d) bilan de ce projet Le premier objectif était de comparer les 2 systèmes (apprentissage, lycée professionnel). J’ai été surprise de la non compréhension des élèves du distingo entre ces deux systèmes. En particulier sur les possibilités de passer les mêmes diplômes pour les deux. Donc cet objectif a été atteint car très bien expliqué et repris par notre intervenante du CFA qui n’a pour autant pas caché les avantages du lycée professionnel. Le deuxième objectif était de découvrir plusieurs filières : au cours cette journée, ils ont tous les trois découvert des métiers qu’ils ne connaissaient pas du tout et qui pourraient les intéresser pour la rentrée prochaine. Derrière certains mots barbares pour eux (ébéniste, agent d’exécution graphique décorateur), ils ont découvert des métiers attirants. Le troisième objectif était de donner l’envie aux élèves d’aller visiter des établissements lors des journées portes ouvertes. Je pense qu’ils ont compris l’intérêt de voir par eux-même les établissements ou les métiers plutôt que de se laisser influencer par diverses personnes. Une des participantes souhaiterait visiter un autre CFA à Dijon lors des portes ouvertes. L’objectif est en partie atteint. Le dernier objectif était de remotiver les élèves : le délai est pour l’instant trop court pour arriver à juger d’une telle évolution. Malgré tout, leur attitude au cours de la journée m’a montré qu’ils peuvent tous avoir des comportements irréprochables quand ils se sentent concernés. Cela me paraît de bonne augure pour l’année prochaine au moins.

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Les deux filles participantes semblent avoir bien compris que pour avoir exactement ce qu’elles souhaitent, il faut travailler régulièrement et elles semblent relancées pour travailler leurs cours. Par contre, le garçon a uniquement retenu que ce qui compte pour entrer au CFA n’est pas le bulletin scolaire mais le fait de trouver un maître d’apprentissage. Du coup, il ne travaille toujours pas et son comportement ne s’améliore pas non plus. Globalement, le bilan est plutôt positif. A titre personnel, cela m’a permis de voir les trois jeunes sous un autre angle et eux ont pu mieux appréhendé le fait qu’une CPE n’est pas qu’une personne chargée de la discipline au collège ! Cela m’interpelle à propos des sorties organisées en début d’année dans certains établissements pour que le groupe classe fasse plus vite connaissance et aussi pour que les enseignants encadrants connaissent plus rapidement les élèves et différemment qu’au cours des futurs face à face pédagogique. A titre pédagogique, cela me paraît plus bénéfique que le voyage de fin d’année organisé comme une récompense d’avoir tenu toute l’année.

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CONCLUSION A ce jour, le comportement de la classe ne s’est pas modifié, au contraire, je pourrais presque dire que le climat de travail s’est dégradé sur le second trimestre. C’est donc un constat d’échec que je dois essayer d’analyser pour pouvoir évoluer ; pourtant le professeur principal m’a dit qu’il y avait eu plus de choses faites que pour toutes autres classes qu’elle ait suivi jusque alors. Comment aurais je pu réagir différemment pour endiguer cette situation avant qu’elle ne s’aggrave plus ? Je crois que mon grand tort est de ne pas avoir traité le groupe en premier mais d’avoir plutôt travailler des cas individuels. Nous avons un peu abordé leur remise en cause pendant notre heure vie de classe mais cette notion était perdue au milieu de beaucoup d’autres. Il ne sert à rien d’aider individuellement des élèves perturbateurs si nous ne cherchons pas à faire évoluer parallèlement les rôles que chacun s’est attribué dans ce groupe. J’ai plus particulièrement pris conscience de cela au cours de deux formations : l’une sur la psychologie des adolescents et l’autre sur les heures vie de classe. En fait, je pensais à cette gestion du groupe depuis au moins mi décembre mais par peur de ne pas savoir gérer l’exploitation d’une heure vie de classe sur la classe, je n’ai pas osé me lancer seule. De plus, ce n’est pas vraiment une habitude de l’établissement que la CPE intervienne sur les heures vie de classe ou alors uniquement à la demande du professeur principal. Il faut que pour les années à venir, je passe au-delà de mes appréhensions : je ne peux pas savoir à l’avance comment ça va se passer, c’est en essayant que je pourrai apprendre et progresser. Il ne faut pas non plus que je m’arrête totalement aux habitudes d’un établissement. Il est certes hors de question que je modifie tout mais pour de telles interventions qui ne sont quand même pas une révolution dans la politique de l’établissement, il faut que je fasse des propositions et que j’agisse plutôt que de voir une situation se dégrader et penser dans le même temps : si j’avais fait ça, nous n’en serions peut être pas là. Après de nouveaux incidents et divers entretiens avec des élèves et leur famille, je suis intervenue devant le groupe la première semaine de février soit après une bonne moitié du deuxième trimestre. J’ai animé cette heure avec l’appui de ma conseillère pédagogique et du professeur principal qui connaît bien globalement la classe et individuellement les élèves grâce aux nombreuses heures vie de classe qu’elle a organisé en particulier pour travailler l’orientation. Du fait des vacances scolaires d’hiver qui ont suivi immédiatement, je ne peux pas pour l’instant en juger l’incidence.

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Malgré cette impression négative, ce suivi de classe m’a permis de développer de nombreuses compétences ou aptitudes transférables pour les années à venir :

- Le travail en équipe que ce soit avec le professeur principal, avec l’équipe pédagogique de la classe au complet ou avec ma conseillère pédagogique, l’assistante sociale, l’infirmière, le principal et le principal adjoint. Pendant la préparation du concours, nos formateurs ont toujours appuyé l’importance du partenariat. La réalité du suivi de cette classe me l’a prouvé amplement.

- Apprendre à mieux s’imprégner du climat de l’établissement avant de se lancer dans la création d’outils ou de dispositifs

- La technique d’entretien en particulier avec les familles : à travers ceux que j’ai menée seule ou au début avec l’appui de ma conseillère pédagogique. Malgré cette évolution, je dois continuer à travailler ce point. Pour les entretiens et suivis avec les jeunes, je commence à avoir le réflexe de les solliciter pour l’apport de solutions.

- L’animation de réunion : je serais moins réticente l’année prochaine pour me lancer.

- La difficulté à se positionner avec les élèves en difficulté : être à leur écoute tout en leur rappelant les limites à ne pas dépasser, ne pas tomber dans l’empathie aveugle. C’est à dire aller à l’encontre de mon élan naturel qui pourrait correspondre à la caricature de l’assistante sociale.

- Une certaine réflexion sur les sorties pédagogiques et leur apport éducatif complémentaire à l’apport de connaissances.

Surtout, au delà de ce mémoire, le statut de stagiaire permet une évolution, je l’espère, durable. Ma position me permet de questionner de nombreuses personnes pour analyser mes actions et voir comment j’aurais pu mieux faire ; que ce soit bien sûr avec ma conseillère pédagogique mais aussi avec le principal adjoint ou avec certains enseignants. Car je pense que l’analyse de mes pratiques ne peut être vraiment efficace que si j’ai un retour sur mes propres réflexions. Cette attitude sera peut être difficile à adopter les années à venir mais pour ne pas stagner, il faudra que je continue à réfléchir sur mes pratiques et si possible avec une aide extérieure.

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BIBLIOGRAPHIE . Papillon X. et Grosson G., Heures de vie de classe Concevoir et animer, 2001, Lyon, Chronique sociale . Papillon X., Gérer la classe Une compétence à développer, 2003, Lyon, Chronique sociale . De Péretti A., Enfants en difficultés, enfants difficiles, 2003, Dijon, colloque national des CEMEA . Rémy R, Serazin P, Vitali C., Les conseillers principaux d’éducation, 2000, Paris, PUF . Meirieu P, Le choix d’éduquer, 1991, Paris, ESF . BO n° 14 du 1er avril 2004, Contrôle et promotion de l’assiduité des élèves soumis à l’obligation scolaire . BO n° 31 du 5 septembre 1996, Mise en œuvre de l’expérimentation sur l’éducation à l’orientation au collège

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ANNEXES . Annexe n°1 : échelle de Bachman . Annexe n°2 : rapport d’incident . Annexe n°3 : fiche de suivi de scolarité . Annexe n°4 : fiche 1 pour le conseil de professeurs . Annexe n°5 : fiche 2 pour le conseil de professeurs . Annexe n°6 : questionnaire préparation au conseil de classe du 1er trimestre . Annexe n°7 : lettre de demande de mesure éducative . Annexe n°8 : fiche d’engagement personnel . Annexe n°9 : devoir de retenue sur l’orientation . Annexe n°10 : courrier de demande de visite d’établissement . Annexe n°11 : courrier de confirmation de visite d’établissement . Annexe n°12 : autorisations de sortie . Annexe n°13 : fiche pour la direction et les enseignants . Annexe n°14 : fiche d’accompagnement de la sortie

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Annexe 2 Collège Monge Année 2004 - 2005 21200 BEAUNE

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Suite donnée CPE / Equipe de direction Visa CPE / Equipe de direction Le carnet de liaison est également à renseigner ( p 32 à 35 ) Cette fiche sera conservée au bureau de la CPE

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Annexe 3 FICHE SUIVI DE SCOLARITE A.S 2004/2005 NOM de l’élève : PRENOM : Classe : Coordonnées des responsables légaux 1. 2 . tél :

date nature de l’action personnes associées suite donnée

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Annexe 6 BILAN PERSONNEL PREPARATOIRE AU CONSEIL DE CLASSE DU 1ER

TRIMESTRE Classe de : Pour aider tes délégués au conseil de classe peux-tu répondre à ce questionnaire ? NOM : PRENOM : � Externe � Demi pensionnaire � Redoublant I Mes résultats ce trimestre

Mes réussites Mes difficultés / mes échecs - - - -

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Comment les expliquer ? Comment les expliquer ?

Quels sont mes objectifs pour le 2ème trimestre ?

Rappel de mon ou mes projets d’orientation ?

Mes résultats actuels concordent-ils avec ce ou ces projets (explications) ? II Mon attitude en classe : Je suis : � plutôt calme � agité � bavard � gêné par le bavardage des autres � peu intéressé � souvent intéressé � autre : …….. Je me sens : � dépassé par mes difficultés � incompris � révolté � trop souvent sollicité par mes professeurs � ignoré � autre …… � je participe spontanément � je participe rarement � autre ….. � je n’arrive pas à me concentrer � je pense souvent à autre chose Annexe 6

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III Mon travail personnel Je travaille en moyenne par soir � 2h �1h30 �1h �1/2 h �1/4 h �5 mn par week-end � 5h � 2h �1h � moins d’une heure

Mes exercices et mes devoirs sont toujours faits � avec soin �rapidement �souvent bâclés

Je suis aidé par � frère/sœur �voisins � amis � parents � aide aux devoirs (associatif) � souvent � jamais � rarement

Je rends des comptes à mes parents � vérification du cahier de texte � vérification du carnet de liaison � devoirs signés � je ne rends pas de comptes à mes parents

Je travaille seul � dans ma chambre � dans le salon � autre ………. � dans le calme � dans le bruit (frères/sœurs, musique, télévision…) IV La vie dans ma classe

Donne ton avis sur les relations Elèves / élèves Elèves / professeurs Elèves / vie scolaire

S’il existe des tensions, quelles propositions peux tu faire pour améliorer les relations ? Annexe 6

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V La vie au collège

Je vais au CDI � parfois � jamais � dès que je peux pour � lire � emprunter des livres � faire des recherches � autre …..

Ce que j’aimerais trouver au collège � une aide individualisée � une salle pour travailler en groupe � plus d’écoute de la part des adultes � davantage d’autorité � davantage de punitions � autre ……….

Si tu es DP, participes tu à un club � oui � non � pourquoi ?

Que manque –t-il selon toi pour les DP ? Les délégués et toi

Si tu as des observations à formuler nous concernant, écris librement ici (manière de remplir notre rôle, relations) Rubrique ouverte aux sujets que le questionnaire n’a pas abordés , qui te tiens à cœur et que tu aimerais voir évoqués par les délégués en conseil de classe (classe / vie scolaire) Merci de ta collaborationMerci de ta collaborationMerci de ta collaborationMerci de ta collaboration

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Annexe 8

Collège Monge

ENGAGEMENT PERSONNEL ����Je soussigné, , classe de ��

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Annexe 9 Retenue de Jonathan DE FREITAS du lundi 10 janvier 2005 de 11h à 12h Après avoir consulté les documents joints sur les formations CAP et BEP peintre (ou finition suivant les appellations), répondre aux questions suivants :

1) est ce que j’ai les qualités requises pour ce métier ? � si oui pourquoi � si non pourquoi

2) est ce que mon niveau actuel dans les matières étudiées est suffisant ?

3) maintenant que je suis mieux renseigné, est ce que je pense que ce métier me plaira ? � si oui pourquoi � si non pourquoi

Pour répondre à ces questions, utilise seulement les documents 1, 2, 3. Annexe 10

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Dominique PASTEUR Stagiaire CPE Collège Monge Rue des blanches fleurs BP 209 21206 BEAUNE CEDEX Lycée technologique et professionnel Les Marcs d’Or Attn Mme Andrée PINARD 24 rue du fort de la Motte Giron BP 202 21006 DIJON CEDEX Beaune, le 15/12/04 Objet : visite de votre établissement avec 5 élèves de 3ème Madame, Conformément à notre rencontre lors de la formation transversale sur les conflits à l’IUFM de Dijon, je sollicite une autorisation de visiter votre établissement avec 5 élèves de 3ème au cours du mois de janvier. En effet, ces élèves sont actuellement dans une phase de démotivation et d’interrogation sur leur avenir scolaire et professionnel. Ils pensent tous se diriger vers une formation professionnelle l’année prochaine mais à l’heure actuelle, ils ne savent pas encore sous quelle forme et ni exactement vers quelle filière. Pour leur permettre d’avancer dans leur projet, je souhaite leur faire découvrir des formations qui n’existent pas sur Beaune. Dans la même journée, nous voudrions visiter le CFA de La Noue et votre établissement. Le CFA n’organise des découvertes que les mardi et mercredi matin. De ce fait, cela nous laisse uniquement la possibilité de venir au lycée un après-midi. Mais en regard du calendrier du collège et celui qui m’est imposé par l’IUFM, cela concentre les possibilités sur le mardi 11/01 ou le mercredi 26/01, ou au pire le mardi 01/02. Si ce n’est pas envisageable sur ces dates, je vous remercie de me le faire savoir pour que j’essaye de trouver une autre possibilité Si par contre ces dates conviennent, nous aurions également une autre demande : serait-il possible, SVP, de déjeuner dans vos locaux ?. En vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à ma demande, je vous prie d’agréer, Madame, mes sincères salutations. � � � � � � � � � � � � �� � � � � � � � Annexe 11 �

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BP 209 21206 BEAUNE CEDEX Beaune, le 18/01/05

AUTORISATIONS DE SORTIE Votre enfant participera à une sortie pédagogique organisée le mercredi 26 janvier 2005. Cette sortie a pour but de découvrir la filière professionnelle en visitant deux établissements dijonnais :

- le matin : le CFA interprofessionnel de LA NOUE - l’après-midi : le lycée technique et professionnel des Marcs d’Or. Nous déjeunerons dans ce

lycée. Nous prendrons le train de 8h40 en gare de Beaune, l’élève devra se rendre par ses propres moyens à la gare. Nous reviendrons par le train arrivant à 17h08 à Beaune. Les transports (train et bus) sont pris en charge par le Collège Monge. Nous vous demandons une participation de 3.55 euros pour le repas. Les participants devront s’organiser pour récupérer leurs cours correspondant à la matinée de cours du mercredi. Nous vous remercions de nous retourner le coupon ci dessous pour nous indiquer votre autorisation au plus tard le lundi 24 janvier 2005. La conseillère principale d’éducation Dominique PASTEUR Je, soussigné……………………. autorise ma fille / mon fils participer à la sortie pédagogique organisée le mercredi 26/01/05 en vue de visiter des établissements dijonnais. J’accepte de participer au coût du repas pris au lycée technique et professionnel des Marcs d’Or pour un montant de 3.55 euros. Date, signature

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Discipline : éducation IUFM de Bourgogne Année scolaire 2004-2005 Collège Monge 21200 BEAUNE

Comment, en tant que CPE et à partir d’objectifs choisis, travailler à l’utilisation d’outils et de dispositifs pour participer en complémentarité de l’équipe pédagogique au suivi d’une classe dite

difficile ? Résumé : après avoir défini la notion difficile, l’auteur se fixe trois objectifs pour modifier le comportement de cette classe. La concertation de l’équipe pédagogique passe par un passage à l’écrit et une cohésion face à la classe. La connaissance de l’élève est approfondie par des heures vie de classe et des suivis individuels avec les familles. La mise en projet d’élèves permet de donner du sens à leur présence au collège. Le tout organisé grâce à un partenariat avec tous les personnels de l’établissement. Mots clés : élèves en difficulté, autonomie, entretien, projet d’orientation, partenariat

N° de dossier : 0363520F

LL’’IIMMPPLLIICCAATTIIOONN DDUU CCPPEE DDAANNSS LLEE SSUUIIVVII DD’’UUNNEE CCLLAASSSSEE DDEE TTRROOIISSIIEEMMEE DDIITTEE DDIIFFFFIICCIILLEE