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i MEMOIRE DE FIN D’ETUDE Présenté en vue de l’obtention du DIPLOME D’INGENIORAT en Filière : Sciences Agronomiques Option : Production Végétale L’INFLUENCE DU SEMIS DIRECT SOUS COUVERTURE VEGETALE (SCV) SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT DU STRIGA Présenté par : RANDRIANJAFIZANAKA Meva Tahiry Devant le jury composé de : Président : Monsieur RABARY Eugene, ingénieur agronome sélectionneur Rapporteurs : Monsieur RAHERIMANDIMBY Joseph Léon, Ingénieur en chef d’Agriculture Monsieur ANDRIANAIVO Alain Paul, Chercheur enseignant Examinateurs : Madame ANDRIAMALAZA Sahondra, Docteur en pédologie Monsieur MICHELLON Roger, Chercheur agronome Soutenu le 04 novembre 2010 ONG Tany sy Fampandrosoana Ampihaviana Téléphone: 020 44 496 30 BP: 266 -110 Antsirabe URP /SCRID Unité de recherche en Partenariat Système de Culture et de Riziculture durable ASJA Téléphone : 020 44 483 20 BP : 287- 110 Antsirabe

L’influence des SCV sur la croissance et le développement

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Page 1: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

i

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE

Présenté en vue de l’obtention du

DIPLOME D’INGENIORAT

en

Filière : Sciences Agronomiques Option : Production Végétale

L’INFLUENCE DU SEMIS DIRECT SOUS COUVERTURE VEGETALE (SCV) SUR LA CROISSANCE ET LE

DEVELOPPEMENT DU STRIGA

Présenté par :

RANDRIANJAFIZANAKA Meva Tahiry

Devant le jury composé de :

Président : Monsieur RABARY Eugene, ingénieur agronome sélectionneur

Rapporteurs : Monsieur RAHERIMANDIMBY Joseph Léon, Ingénieur en chef d’Agriculture

Monsieur ANDRIANAIVO Alain Paul, Chercheur enseignant

Examinateurs : Madame ANDRIAMALAZA Sahondra, Docteur en pédologie

Monsieur MICHELLON Roger, Chercheur agronome

Soutenu le 04 novembre 2010

ONG Tany sy Fampandrosoana Ampihaviana

Téléphone: 020 44 496 30 BP: 266 -110 Antsirabe

URP /SCRID

Unité de recherche en Partenariat

Système de Culture et de Riziculture

durable

ASJA Téléphone : 020 44 483 20

BP : 287- 110 Antsirabe

Page 2: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

ii

REMERCIEMENTS

«Mon âme, bénis l’Eternel,

Et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Psaumes 103 :2)

Tout d’abord Dieu tout puissant, par sa grâce, Il nous a donné le courage, la force et

tous les moyens pour terminer ce présent mémoire,

La réalisation de ce présent Mémoire n’a pu être faite sans l’appui, l’aide et le soutien

des personnes ci-après envers qui nous sommes vivement reconnaissantes et à qui nous

tenons à exprimer nos sincères remerciements :

Au Père CUOMO Mario Giuseppe, qui a eu l’idée de fonder notre Université où de

nombreux étudiants, venus des quatre coins du monde peuvent acquérir savoirs et

sagesse,

A Madame RALAMBORANTO Laurence, Professeur de parasitologie et de biochimie,

Recteur de l’ASJA, toujours à l’écoute des étudiants dans tous les domaines,

Monsieur RABARY Eugene, qui a accepté de présider cette séance de soutenance

malgré ses nombreuses occupations

Monsieur RAHERIMANDIMY J. Léon, Docteur ingénieur agronome, Chef du

département de la filière Sciences Agronomiques, pour ses conseils au cours de la

rédaction, l’énergie et le temps qu’il nous a consacré ;

Monsieur ANDRIANAIVO Alain Paul, Chercheur enseignant au FOFIFA/SCRID

Ambatobe, qui nous a guidé pour l’accomplissement du stage ;

Madame ANDRIAMALAZA Sahondra, Docteur en pédologie, qui a accepté

d’examiner ce mémoire ;

Monsieur MICHELLON Roger, ingénieur agronome de recherche du CIRAD, pour ses

aides précieuses et suggestions sur la bonne exécution des travaux ;

A tous les enseignants et les personnels de l’ASJA

Page 3: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

iii

L’équipe de l’ONG TAFA, de leur chaleureuse collaboration durant le stage et surtout

pendant les descentes sur terrain,

Ma famille, pour leur soutien affectif, moral et financier pour l’accomplissement de mes

études

Ma promotion, collègues et amis qui étaient toujours là à partager nos soucis et nos joies

durant nos études.

Merci à tous !

Page 4: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

iv

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Figures :

Figure 1:Répartition du striga à Madagascar .................................................................. 3

Figure 2: Croquis des prélèvements dans une parcelle de 1 are (10 x 10 m). ................ 25

Figure 3: Le stock de graines de striga dans le sol sur labour évalué pour chaque

échantillon. ..................................................................................................................... 37

Figure 4: Le stock moyen de striga dans le sol sur labour. ........................................... 38

Figure 5: Stock de graine de striga sous couverture de graminées. .............................. 39

Figure 6: Stock moyen de graines de striga sous couverture de graminées. ................. 39

Figure 7: Stock de graine de striga sous couverture de légumineuses annuelles. ......... 40

Figure 8: Stock de graine de striga sous couverture de légumineuses pérennes. .......... 41

Figure 9: Stock moyen de graines de striga sous couverture de légumineuse annuelle et

pérenne. .......................................................................................................................... 41

Figure 10: Nombre de striga en phase souterraine avec le gros cylindre. .................... 42

Figure 11: Comparaison des plantes hôtes attaquées par le striga. .............................. 43

Figure 12: Nombre de striga en phase souterraine avec la tarière. .............................. 43

Figure 13: Nombre en moyenne de striga en phase souterraine sur labour. ................. 44

Figure 14: Comparaison des moyennes de striga « souterrains » entre la couverture de

brachiaria + cajanus et le labour. ................................................................................. 45

Figure 15: Comparaison des moyennes de striga en phase souterraine entre les

couvertures de légumineuses et le labour....................................................................... 46

Figure 16: Nombre de striga aériens en fonction du mode de gestion du sol. ............... 47

Figure 17: Port du striga selon les différents systèmes de culture. ............................... 48

Figure 18: Nombre de fleurs en fonction des modes de gestion des sols. ...................... 49

Figure 19: Nombre de striga en fleur selon chaque système de couverture. ................. 49

Figure 20: Nombre de striga malades. ........................................................................... 50

Figure 21: Rendements moyens du maïs en t/ha entre 2003-2010 sur les dispositifs

expérimentaux d’Ivory. ................................................................................................... 51

Figure 22: Rendement en t/ha de maïs en 2009-2010 avec celui du paysan voisin. ...... 51

Page 5: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

v

Photos :

Photo 1: striga en fleur .................................................................................................... 6

Photo 2: Brachiaria + cajanus ...................................................................................... 11

Photo 3: Vigna unguiculata ........................................................................................... 11

Photo 4: Arachis pintoï ................................................................................................. 12

Photo 5: Arachis repens ................................................................................................ 12

Photo 6: Stylosanthes guianensis .................................................................................. 13

Photo 7: Monolithe. ....................................................................................................... 20

Photo 8: Utilisation du gros cylindre. ........................................................................... 20

Photo 9: Les cylindres moyens ...................................................................................... 21

Tableaux :

Tableau 1: Gains et coût liés à la pratique des SCV. ..................................................... 14

Tableau 2: Synthèse des avantages et inconvénients des systèmes SCV dans les zones du

Moyen Ouest : ................................................................................................................. 15

Tableau 3: Dénombrement parcellaire par horizon des graines de striga dans 25g de

sol : (stock de graines) ................................................................................................... 31

Tableau 4: Nombre de striga en fonction de la distance du pied de maïs (gros cylindre :

= 25cm et longueur : 0 à 10cm) .................................................................................. 32

Tableau 5: Le nombre de striga à proximité de la plante hôte (riz et maïs) évalué avec

le gros cylindre : ............................................................................................................. 32

Tableau 6: Le nombre de striga germés évalués avec la tarière ( = 8cm) .................. 33

Tableau 7: Quantification du striga en phase souterraine en fonction des modes de

gestion du sol et des cultures (sur les cylindres moyens) : ............................................. 33

Tableau 8: Le nombre de striga en émergence par rapport au mode de gestion du sol :

........................................................................................................................................ 34

Tableau 9: Le poids des biomasses vertes pour chaque échantillon du cylindre moyen :

........................................................................................................................................ 34

Tableau 10: Le poids des biomasses sèches pour chaque échantillon du cylindre moyen

: ....................................................................................................................................... 35

Tableau 11: Le poids des biomasses des haustoria et des racines des plantes hôtes pour

les échantillons du gros cylindre : .................................................................................. 35

Page 6: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

vi

Tableau 12: Rendement parcellaire moyen en maïs (2003-2010) en t/ha en culture pure

sur labour ou associée à diverses espèces fourragères ou vivrières en SCV après un

précédent riz pluvial. ...................................................................................................... 36

Tableau 13: Rendement du maïs sur les champs paysans voisins : ............................... 36

Annexes :

Annexe I: Climat Ivory 2009-2010 .................................................................................... I

Annexe II: Les cultures vivrières attaquées par le striga ................................................. II

Annexe III: Photo striga .................................................................................................. VI

Annexe IV: Effets de faux-hôtes, des plantes pièges et de l’éthylène sur le stock

semencier du striga dans le sol. .................................................................................... VII

Annexe V: Protocoles des expérimentations SCV et rotations dans le Moyen Ouest :

maîtrise du Striga asiatica ............................................................................................ VIII

Page 7: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

vii

GLOSSAIRE

Graminée : plante à feuille parallélinerve, monocotylédone, à fleurs en épis, les fruits

des panicules

Légumineuse : plante à feuille simple, pennée, fruit en gousse, racine à nodosité à

rhizobium.

Parasite épirhize : plante parasite au niveau des racines d’une autre plante.

Système de culture : correspond à une combinaison dans l’espace et dans le temps

entre les cultures des différentes espèces y compris la jachère et des techniques de

production au sein de l’exploitation.

Virulence : degré de gravité d’une maladie.

Page 8: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

viii

RESUME

Le but de cette étude est la gestion des plantes parasites spécifiques des graminées en

région tropicale chaude, dites striga, par l’intermédiaire du semis direct sous couverture

végétale (SCV) en relevant la meilleure couverture potentiellement efficace. Pour cela,

des observations et des quantifications du striga sur les modes de gestion du sol par

rapport à un témoin (labour) ont été réalisées, des évaluations du stock de graines du

parasite et de leur taux de germination ont été effectuées par échantillonnage selon les

différents systèmes.

Une différence de comportement des pestes végétales est constatée selon la couverture

végétale utilisée. Sous légumineuse pérenne (Arachis repens et Stylosanthes guianensis)

le striga diminue en quantité, en graine comme en émergence, comparée aux autres

systèmes surtout le labour. Les plantes de couverture à base de légumineuse limitent la

croissance et le développement de ces parasites. Ainsi, la diffusion des SCV

comportant en particulier une légumineuse devrait-être fortifiée dans toutes les zones

susceptibles à l’infestation du striga.

Mots-clés : gestion des plantes parasites ; striga ; SCV ; évaluations du stock de graine

de parasite ; légumineuses pérennes, diffusion.

Page 9: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

ix

ABSTRACT

The objective of this work is to fight against the parasitic plant, specific of gramineous

of tropical and hot zone or striga by direct seeding to lift the best effective covert in its

management. In this way, observation and counting of striga about soil management in

comparison to plough are realized in the field, catch samples for estimation of striga

seeds stock in the soil and percentage of its sprout in the soil of different system are

carry out.

As results, a behavior difference of striga is noticed depending on the vegetable covert.

Legume has the best result (A. pintoï and S. guianensis) in comparison to the plough.

The diffusion of this new soil management (SCV) should be applied in the region

infested in particular the legumes plants which limit growth and development of striga.

Keys-words: fight; striga; direct seeding; estimation of striga seeds stock; legumes;

diffusion.

Page 10: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

x

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ........................................................................................................ ii

LISTE DES ILLUSTRATIONS ...................................................................................... iv

GLOSSAIRE .................................................................................................................. vii

RESUME ....................................................................................................................... viii

ABSTRACT .................................................................................................................... ix

SOMMAIRE ..................................................................................................................... x

INTRODUCTION ............................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : GENERALITE SUR L’ETUDE ................................................. 2

Chapitre 1 : Contexte et justification ................................................................................ 2

1.1. La situation actuelle ........................................................................................... 2

1.1.1. Dans le monde ............................................................................................ 2

1.1.2. A Madagascar ............................................................................................. 2

1.1.3. Au Moyen-ouest de Madagascar ................................................................ 4

1.2. Les recherches réalisées et en cours................................................................... 4

1.2.1. Protection des végétaux .............................................................................. 4

1.2.2. FOFIFA/DVP/GTZ .................................................................................... 4

1.2.3. ONG TAFA ................................................................................................ 5

Chapitre 2 : Matériel végétal et SCV................................................................................ 6

2.1. Striga asiatica ......................................................................................................... 6

2.1.1. Physiologie : La méchante herbe sorcière .................................................. 7

2.1.2. Condition favorable au développement ...................................................... 8

2.1.3. Principal impact négatif .............................................................................. 8

2.2. Le semis direct sous couverture végétale (SCV) (AFD, 2002 ; AFD, 2006) .... 8

2.2.1. Contexte général ......................................................................................... 8

2.2.2. Définition et objectifs du système SCV (Seguy, 1999) .............................. 9

2.2.3. Impacts : avantages et contraintes ............................................................ 13

DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE ..... 16

Chapitre 1 : Etude préalable ........................................................................................... 16

1.1. Observation des plantes parasites ........................................................................ 16

1.1.1. La phase aérienne ......................................................................................... 16

1.1.2. La phase souterraine ..................................................................................... 16

Page 11: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

xi

1.2. Les enquêtes ........................................................................................................ 16

1.2.1. La recherche bibliographique ....................................................................... 16

1.2.2. Les enquêtes au niveau des personnes concernées : paysans, techniciens,

chercheurs ............................................................................................................... 17

1.3. Les données des études de terrain .................................................................... 17

1.3.1. L’analyse du sol ........................................................................................ 17

1.3.2. Les stocks en graines de striga dans le sol................................................ 17

1.3.3. Les rendements des cultures ..................................................................... 17

Chapitre 2 : La prise des échantillons ............................................................................. 19

2.1. L’échantillonnage : .............................................................................................. 19

2.1.1. Définition : ................................................................................................... 19

2.1.2. Principes et objectifs : .............................................................................. 19

2.1.3. Matériels utilisés : ..................................................................................... 21

2.2. Les modes opératoires : ................................................................................... 21

2.2.1. Le choix du terrain :.................................................................................. 21

2.2.2. Les prises d’échantillons : ........................................................................ 21

2.2.3. Conservation : ........................................................................................... 25

Chapitre 3 : La mesure et l’évaluation du taux d’infestation parcellaire........................ 26

3.1. La quantification de la partie aérienne du striga .................................................. 26

3.1.1- Le nombre de pieds hôtes parasités dans chaque système ........................... 26

3.1.2- Le nombre de striga par pied-hôte dans chaque système ............................. 26

3.2. La qualification de la partie aérienne du striga par rapport aux types de

couvertures.................................................................................................................. 27

3.2.1. La morphologie : .......................................................................................... 27

3.2.2. Les maladies et les insectes nuisibles éventuels : ......................................... 27

3.3. La détermination du stock en graine de striga dans le sol ................................... 27

3.3.1. Par rapport aux plantes de couvertures : ....................................................... 28

3.3.2. Par rapport aux rendements culturaux : ........................................................ 28

3.4. L’évaluation du stock de graines de striga dans le sol ........................................ 28

3.4.1. Le matériel utilisé : ....................................................................................... 28

3.4.2. Principe et mode opératoires ........................................................................ 28

TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET SUGGESTIONS

........................................................................................................................................ 30

Chapitre 1 : Les Résultats ............................................................................................... 30

Page 12: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

xii

1.1. Le stock de graines de striga dans le sol .......................................................... 30

1.2. Le taux de germination du striga dans le sol.................................................... 32

1.2.1. La quantification des Striga émergés ....................................................... 32

1.2.2. La qualification des striga émergés pour chaque couverture : ................. 34

1.3. Les rendements culturaux par rapport à chaque système : .............................. 35

1.3.1. En maïs : ................................................................................................... 36

1.3.2. Chez les paysans : ..................................................................................... 36

Chapitre 2 : Interprétation des résultats des observations du striga ............................... 37

2.1. Le stock de graine du striga dans le sol : ......................................................... 37

2.1.1. Sur labour : ............................................................................................... 37

2.1.2. En système avec couverture de graminées : ............................................. 38

2.1.3. En système avec légumineuses pérennes ou annuelles : .......................... 39

2.2. La quantification du striga par rapport aux plantes de couverture ................. 41

2.2.1. Le taux de striga en phase souterraine ...................................................... 41

2.2.2. Evaluation du striga en phase aérienne..................................................... 46

2.2.3. La qualification du développement du striga par rapport aux plantes de

couverture ............................................................................................................... 47

La morphologie et les maladies apparentes ............................................................ 47

2.3. Influence de la plante de couverture sur les rendements de maïs et la présence

du striga dans le système : .......................................................................................... 50

Chapitre 3 : Discussions et suggestions .......................................................................... 52

3.1. La couverture, potentiellement efficace dans la gestion du striga ................... 52

3.2. Les impacts, conséquences issus de cette recherche :...................................... 53

CONCLUSION : ............................................................................................................ 55

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................... 56

ANNEXES ........................................................................................................................ I

Page 13: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

1

INTRODUCTION

.

Parasite des graminées, le striga est un fléau majeur dans presque tous les

continents surtout les régions tropicales. Introduit il y a plus d’un siècle à Madagascar,

le striga constitue une menace sérieuse pour la culture céréalière, en particulier dans le

Moyen Ouest qui offre un terrain favorable à ce parasite (Ahmim-Richard et Bodoy,

2009). La diminution de la production vivrière et l’accroissement des bouches à nourrir

s’ajoutent de nos jours aux contraintes engendrées par cette plante. Par ailleurs, face à

une épidémie importante, destructrice, de ce parasite, une campagne de lutte est menée

au niveau international aussi bien que national pour son contrôle et sa gestion. De ce

fait, la diffusion du semis direct sous couverture végétale ou SCV, une récente méthode

de gestion des sols ayant comme effet de produire des facteurs défavorables pour le

striga, nous semble être une solution prometteuse à ce combat.

Des hypothèses sont levées, si les couvertures végétales éliminent le striga par

son ombrage, par son effet allélopathique, et diminuent en même temps le stock de

graines de striga dans le sol.

Cette étude va se focaliser sur la rechercher d’une part d’une couverture végétale

potentiellement performante en SCV dans le contrôle du striga, et d’autre part, à mettre

en évidence les avantages de cette lutte. Les résultats seront relevés à travers les

différentes et nombreuses observations sur le terrain et des analyses approfondies.

Ainsi, pour essayer de répondre à ces préoccupations, nous avons choisi le

thème d’étude intitulé « L’influence du SCV sur la croissance et le développement du

striga dans la zone du Moyen-Ouest du Vakinankaratra ».

Trois grandes parties divisent ce travail :

1) le cadre d’étude et les généralités ;

2) les matériels, la méthodologie de recherche et les résultats

3) l’interprétation des résultats et suggestions.

Page 14: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

2

PREMIERE PARTIE : GENERALITE SUR

L’ETUDE

Chapitre 1 : Contexte et justification

1.1. La situation actuelle

Nombreux sont les travaux effectués pour améliorer la production agricole, mais les

effets dévastateurs des ennemis naturels des cultures continuent de diminuer fortement

les rendements. Entre autres, l’apparition du striga, plante herbacée, parasite des champs

de maïs et de riz, pose un véritable problème à l’agriculture depuis trois décennies.

1.1.1. Dans le monde

Au niveau mondial, le striga est considéré comme l’une des mauvaises herbes

les plus dangereuses. Il se rencontre presque dans tous les continents. En Amérique,

Asie, Australie, et surtout en Afrique, de nombreuses espèces de ce genre ont été

recensées dans le monde. Il en existe une quarantaine d’espèces recensées, dont 33

rencontrées en Afrique, 7 en Asie, et 4 en Australie (ANDRIANAIVO et al, 1998).

En Afrique, il infeste principalement les zones de savane et il est responsable de pertes

de récoltes estimées à 40 millions de tonnes de céréales sur l’ensemble du continent. Le

striga touche particulièrement le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le

Nigeria, le Soudan et le Togo, mais il est également présent en Afrique australe et

orientale

1.1.2. A Madagascar

L’espèce Striga asiatica est répandue sur l’ensemble de l’île. Selon les régions,

le striga est connu par les paysans sous les noms de « ahitra menakely », « béret rouge »

et « kimenamena » (Moyen Ouest), « halafiana » (Nord Est) et « ahitra vahiny » (Sud

Ouest) (ANDRIANAIVO et al, 1998).

A la suite de différentes enquêtes menées dans les zones infestées par striga,

cette plante ne faisait pas partie de la végétation spontanée malagasy, car celle-ci est

totalement inconnue des patriarches (RaiamandReny), mais serait plutôt

« involontairement » importée à la suite d’introductions variétales de riz et de maïs sur

colline (tanety). Particulièrement, dans la région de Tsiroanomandidy, les paysans n’ont

Page 15: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

3

pris conscience de la présence du striga et de ses effets néfastes en riziculture pluviale

stricte qu’autour de 1988 (ANDRIANAIVO et al, 1998).

Le striga se rencontre notamment dans les régions du Moyen-Ouest, du Sud-

Ouest particulièrement à Sakaraha, Vineta et Analamisampy et du Nord-Ouest à

Anketrakabe et le long de la côte Est (Sambava, Antalaha, Manakara) où le striga

parasite aussi bien les cultures céréalières que les graminées sauvages

(ANDRIANAIVO et al, 1998).

Figure 1:Répartition du striga à Madagascar

Source : ONG TAFA

Page 16: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

4

1.1.3. Au Moyen-ouest de Madagascar

Lors de la dernière étude épidémiologique sur le striga, celui-ci se rencontrait à

moins de 1000 m d’altitude. Mais actuellement, depuis deux ans, suite à plusieurs

facteurs favorables réunis, comme l’extension du riz pluvial et du maïs sur les tanety

(colline) en moyenne altitude, le changement climatique, et surtout de la dégradation

progressive des sols cultivables, la peste végétale se retrouve à 1200 et à 1300m sur

l’axe de Mandoto-Antsirabe. Et il s’étend dans les zones voisines de Betafo (Séguy L.,

2010).

1.2. Les recherches réalisées et en cours

De nombreuses recherches sont réalisées pour combattre l’ennemi des cultures

céréalières dans la plupart des régions intertropicales. Des programmes ont été établis

par divers organismes dans les pays concernés afin de favoriser l’éradication de

l’épidémie. A Madagascar, cette tâche a été d’abord confiée par l’Etat entre les mains

des spécialistes agronomes du FOFIFA, sous la surveillance des services ministériels

responsables, notamment, la Protection des végétaux. Puis l’ONG TAFA a pris la relève

par la création et la diffusion des SCV, un nouveau mode de gestion du sol semblant

prometteur dans la lutte contre le striga.

1.2.1. Protection des végétaux

Cet organisme, s’occupant particulièrement de la santé des plantes cultivées, a

essayé de trouver le remède efficace contre ce parasite. Des expériences avec plusieurs

herbicides ont été faites dans lesquelles le traitement est effectué sur culture associée

traditionnelle de sorgho+ Vigna unguiculata. Les applications en post-émergence de la

methrine (12 à 20g de m.a. /ha) et du fluorodifène (5 à 12g de m.a. /ha) permettent une

destruction à 100% de la partie aérienne du parasite. Ce qui empêche ce dernier de se

reproduire et contribue ainsi à la diminution du stock en graines dans le sol.

D’autres moyens de lutte ont été également évalués, tels que l’apport de fumure

organique, la culture de plantes-pièges ou catch crops, la culture piège ou trap crops et

même la recherche des variétés résistantes.

1.2.2. FOFIFA/DVP/GTZ

Dans le but d’améliorer l’agriculture rurale, le GTZ a diffusé un ouvrage

concernant la biologie du striga (ANDRIANAIVO et al, 1993) afin de mieux connaître

l’ennemi avant de le combattre. Le paysan, le technicien, ou même le chercheur

Page 17: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

5

informé, sauront donc comment prévenir la contamination des champs indemnes, ou

bien comment vivre avec ces parasites au cas où leurs terrains sont déjà infestés.

1.2.3. ONG TAFA

En relevant les effets bénéfiques du semis direct sous couverture végétale,

TAFA a constaté une réduction de la population de striga dans les parcelles en SCV

comparées à la pratique de l’agriculture conventionnelle (labour). Des recherches sont

alors menées et se poursuivent, ce qui conduit à des nouvelles découvertes.

Un des dispositifs de lutte contre le striga de TAFA est implanté dans le Moyen

Ouest du Vakinankaratra (cf. annexe). C’est un champ expérimental pour différentes

recherches comprenant la gestion du striga, le premier ennemi des cultures vivrières (riz

et maïs) dans cette zone.

Page 18: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

6

Chapitre 2 : Matériel végétal et SCV

La réalisation de cette étude a fait appel à trois éléments complémentaires, objets de

la recherche :

Striga asiatica, centre et intérêt du travail ;

les SCV, considérés comme une méthode de lutte contre le striga ;

et enfin, les cultures vivrières

2.1. Striga asiatica

Caractéristique de S. asiatica

Règne : VEGETALE

Embranchement : PHANEROGAME

Sous-embranchement : ANGIOSPERME

Classe : DICOTYLEDONE

Ordre : SCROPHULARIALES

Famille : OROBANCHACEES

Genre : Striga

Espèce : asiatica

Le genre Striga est une plante à fleur (photo 1). En général, ils se présentent sous

la forme de petite plante herbacée, à port grêle, dressée et raide, annuelle et parfois

pérenne ou vivace selon la longévité de son hôte. Le genre est caractérisé par des

feuilles vertes, simples, opposées vers le bas, alternées vers le haut. Les fleurs du striga

sont groupées en épis ou en glomérules et sont formées de pétales irrégulières soudées

entre eux ont le tube est courbé. Ces fleurs présentent moins de cinq étamines et ont un

gynécée contenant de nombreux ovules (ANDRIANAIVO et al, 1998). Les fleurs sont

nombreuses, aux couleurs voyantes (SALLE, 1989). Les graines du striga sont

minuscules (150 à 200 µm x 300 à 400 µm), légères (inférieur à 7µg) et produites en

très grands nombres (10000 50000 par hampe florale), sous la forme d’une poussière

Photo 1: striga en fleur

Source : auteur

Page 19: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

7

brunâtre (SALLE, 2008). Elles sont incapables de germer à la fin de la saison durant

laquelle elles ont été produites : elles rentrent en dormance.

Cycle biologique du striga (DEMBELE et al., 1994 ; RODENBURG et al.,

2010)

Après les premières pluies et l’installation de la culture, seules les graines de striga

situées à proximité d’une racine hôte (à moins de 3 mm) sont capables de germer sous

l’effet de substances contenues dans les exsudats racinaires de l’hôte. Elles émettent

alors une radicule très tenue qui doit se fixer rapidement sur une racine hôte (en 3 à 4

jours), sous peine de dégénérescence. Après la fixation, la plantule de striga forme un

suçoir qui va permettre au parasite de puiser dans l’hôte l’eau ainsi que les substances

minérales et carbonées nécessaires à son développement. Simultanément, une jeune tige

translucide, portant quelques écailles, se met en place et pousse verticalement jusqu’à ce

qu’elle émerge du sol. Pendant cette période souterraine, qui dure 35 à 45 jours, le striga

se nourrit entièrement aux dépens de l’hôte. Bien que demeurant invisible, il est

particulièrement nuisible.

Après l’émergence, le parasite forme des feuilles chlorophylliennes dont

l’activité photosynthétique permet au striga de produire une partie des substances

carbonées dont il a besoin pour son développement. Cinq à six semaines plus tard, de

nombreuses fleurs apparaissent. Leur fécondation aboutit à la formation de capsules

contenant chacune des milliers de graines.

2.1.1. Physiologie : La méchante herbe sorcière

Le striga, ou herbe du sorcier, pourrait bien rejoindre la liste des plus mauvaises

herbes au monde et pourrait même arriver en tête pour de nombreux agriculteurs

africains. C’est une herbe parasite, qui pénètre dans les racines des autres plantes,

détournant les nutriments et l’eau de la plante hôte et retardant donc sa croissance.

Le striga a une transpiration très élevée. Ses stomates, lieux de la transpiration,

restent ouverts pendant la nuit, contrairement à ceux de l’hôte. Cette physiologie ne

correspond pas du tout à une adaptation aux conditions semi-arides, mais plutôt à une

adaptation au mode de vie parasitaire car la transpiration importante active le transit de

la sève et permet une alimentation du parasite en substances solubles diverses. Ce

comportement physiologique particulier fait que le striga maintient constamment son

hôte en état de stress hydrique (SALLE et al, 1989).

Page 20: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

8

Le striga s’attaque surtout dans les graminées comme le maïs, le sorgho, le

millet et la canne à sucre, mais certaines espèces affectent aussi le niébé et l’arachide.

2.1.2. Condition favorable au développement

Le striga est endémique des zones arides et semi-arides des régions tropicales à

saison sèche bien marquée (CALVET, 1980), caractérisées par une pluviométrie

annuelle moyenne faible inférieure à 1500mm/an et une température moyenne très

élevée. Outre les conditions climatiques, la présence du striga, et la sévérité des dégâts

dans ces régions, sont le plus souvent liées aux sols à niveau de fertilité faible,

caractérisés par une pauvre teneur en matières organiques, à texture grossière, favorable

au stress hydrique (ANDRIANAIVO et al, 1998 ; MICHELLON et al, 2006 et 2007)).

(Voir la pluviométrie du Moyen Ouest en annexe I).

2.1.3. Principal impact négatif

La conséquence agronomique est la diminution des rendements des cultures

parasitées, effet le plus négatif du striga. Il se manifeste à travers les dégâts significatifs

au niveau des cultures (IFOAM, 2006), par un jaunissement des feuilles de l’hôte puis

leur dessèchement, provoquant ainsi une diminution, voire l’anéantissement des

récoltes. (SALLE et al, 1989 ; IFOAM, 2006 ; HOFFMAN et al, 1997). Les pertes

économiques entraînées par les plantes parasites sont importantes. Bien que les

estimations aient été établies durant ces vingt dernières années, elles sont cependant très

difficiles à chiffrer avec précision (REGNAULT-ROGER et al, 2005).

2.2. Le semis direct sous couverture végétale (SCV) (AFD, 2002 ; AFD,

2006)

2.2.1. Contexte général

Face aux enjeux environnementaux planétaires actuels : désertification, perte de la

biodiversité, réchauffement climatique-, il est urgent que l’humanité change ses

comportements et ses pratiques agressives envers l’environnement, notamment en

agriculture. On connaît les impacts négatifs des pratiques agricoles conventionnelles :

dégradation des terres, érosion des sols, baisse de biodiversité, pollution,

désertification…, et toutes leurs conséquences sociales dramatiques (famine, pauvreté,

migrations, etc.). Il est temps de changer ! Du fait de la croissance démographique, les

besoins alimentaires planétaires sont et seront de plus en plus importants. Il est

impératif d’accroître la production agricole afin de satisfaire ces besoins. Désormais, les

systèmes agricoles permettant de relever ces challenges doivent alors être aussi bien

Page 21: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

9

productifs et profitables que durables. Ils doivent augmenter la production et sa qualité,

améliorer les revenus des paysans tout en protégeant les ressources naturelles et

l’environnement. Avec leurs nombreux impacts positifs sur la parcelle mais aussi au

niveau planétaire, les SCV répondent à ce lourd cahier des charges aussi bien dans les

pays du Sud que ceux du Nord.

A Madagascar, la saturation et la stagnation des rendements des zones irriguées

conduisent à une mise en culture de plus en plus fréquente et de plus en plus importante

des tanety. Erosion et ruissellement engendrent la dégradation de ces sols fragiles et

causent des dégâts sur les infrastructures en aval. Le développement, pour et avec les

agriculteurs, de solutions adaptées localement aux conditions agro-climatiques et socio-

économiques, qui soient durables, économiquement rentables et facilement applicables,

tout en préservant l’environnement, est un enjeu capital pour la Grande Île. C’est en cela

que les techniques agro-écologiques de Semis Direct sous Couverture Végétale

Permanente (SCV) ouvrent de nouvelles perspectives pour lutter contre la pauvreté

rurale en protégeant le capital productif : la terre et les eaux (GSDM, 2005).

2.2.2. Définition et objectifs du système SCV (Seguy, 1999)

Le SCV est un système de culture en semis direct sous couverture végétale

permanente. Semer directement signifie semer sans labourer préalablement le sol.

L'activité biologique (faune, racines...) remplace alors l'effet de l'outil. Une couverture

végétale permanente est une protection permanente et totale du sol par une biomasse

végétale qui peut être morte ou vive : cultures principales, résidus de cultures, inter-

cultures, plantes fourragères, etc. que l’agriculteur doit gérer. À aucun moment le sol

n’est dénudé. Le semis direct se fait à travers le mulch.

Ces couvertures ont plusieurs fonctions :

une fonction protectrice du sol des facteurs de dégradation physique :

l’infiltration est augmentée et le ruissellement est limité ce qui minimise les

phénomènes d’érosion. La couverture intercepte les rayons lumineux et empêche

ainsi théoriquement le développement des adventices tout en limitant

l’évaporation. L’humidité du sol est conservée et parallèlement, les variations de

température du sol sont limitées.

une fonction restructurante et revitalisante du sol, par une réactivation

biologique et une décompaction du sol par enracinement profond.

Page 22: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

10

une fonction de recyclage des éléments minéraux qui, sans l’action des

systèmes racinaires des plantes de couverture, seraient perdus par un lessivage

en profondeur, d’où un rôle efficace contre les pollutions azotées.

une fonction de séquestration du carbone dans la mesure où une partie (aérienne

et souterraine) se transforme en humus stable et reste dans le sol.

Grâce à ce système, imitant l'écosystème forestier, le ruissellement de l’eau est

moindre, le sol est protégé de l’érosion, et l’activité microbiologique du sol s’accroît.

L’évaporation de l’eau du sol est réduite et la fertilité s’améliore progressivement. La

couverture permet de contrôler les adventices. Ainsi les rendements des cultures

augmentent. Le SCV permet théoriquement de diminuer les temps de travaux et les

coûts, et d'augmenter la productivité du travail.

Pour cela, les SCV sont basés sur trois principes fondamentaux à l’échelle de la

parcelle (AFD, 2002 ; AFD, 2006):

Le sol n’est jamais travaillé et les cultures sont mises en place par semis direct.

Une couverture végétale (morte ou vivante) couvre le sol de façon permanente.

Des successions ou rotations culturales en association avec des plantes de couvertures1

telles que :

Brachiaria ruziziensis (Photo 2)

Les brachiaria sont des graminées (famille des Poaceae) pérennes de type C4, originaire

d’Afrique mais très largement répandues dans le monde inter-tropical. Les espèces : B.

ruziziensis, B. brizantha, B. decumbens et B. humidicola, produisent une forte biomasse

(fourrage de qualité), sont capables de supprimer les adventices et ont un système

racinaire puissant et profond, capable de décompacter les sols, de les restructurer,

d’injecter du carbone en profondeur et de recycler efficacement les nutriments lixiviés

(rôle de « pompe biologique »). (HUSSON et al., septembre 2008)

1 Ce sont les plantes de couvertures utilisés dans les parcelles expérimentales d’Ivory sur la lutte contre le

striga.

Page 23: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

11

Photo 2: Brachiaria + cajanus

Source : Auteur

Cajanus cajan (Pois d’Angole) : (Photo 2)

C’est une légumineuse semi ligneuse, bisannuelle, pérenne transitoire, qui forme des

buissons dressés de 2 à 4m ligneux à la base. Cette plante est très résistante à la

sècheresse mais ne supporte pas les inondations même temporaires. Son aire

d’extension se situe entre 300-2000mm de pluviométrie. Elle n’a pas de préférence en

matière de sol, mais celui-ci doit-être bien drainé (Mémento de l’agronome, 2002).

Vigna unguiculata (niébé : photo 3)

C’est la plus importante légumineuse à

graines dans les zones de Savane tropicale

d’Afrique. Originaire de l’Afrique du Sud-

Est, le niébé s’est diffusé dans le monde

entier. Le niébé est un aliment de base

apprécié en Afrique car ses feuilles, gousses

vertes et graines sèches peuvent être

consommées et commercialisées.

C’est une plante herbacée annuelle autogame,

à port rampant, érigé ou volubile selon les cultivars, les conditions de température et de

photopériode. La germination est épigée, les deux premières feuilles sont opposées, les

suivantes sont alternes, pétiolées et trifoliées. Chaque nœud de la tige porte trois

bourgeons axillaires et deux stipules prolongées sous l’insertion, caractéristique de

l’espèce.

Photo 3: Vigna unguiculata

Source : Auteur

Page 24: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

12

Les gousses sont cylindriques, renflées à l’emplacement des graines, de taille et de

pigmentation variable, pendantes ou dressées. Les graines présentent une grande variété

de coloration (uni, à œil bicolore, tacheté…). C’est en Afrique que l’on trouve la plus

grande variabilité. Les fleurs sont également de couleur variable : blanche, jaunâtre,

bleu pâle, rose, violet. (MEMENTO DE L’AGRONOME, 2002).

Arachis pintoï et A. repens (arachide pérenne : photos 4 et 5)

Arachis est un genre de la famille des Fabaceae comptant 70 espèces annuelles ou

vivaces originaires d'Amérique du Sud. C’est une légumineuse herbacée pérenne,

stolonifère, à port procombant et à fleurs jaunes. Comme toutes les arachides, les

graines sont enterrées lors de leur formation. Ceci implique une technique de récolte

particulière (soulevage), puis la séparation de la terre et des gousses et l’extraction des

graines. La plante développe un couvert dense et régulier de 20 à 40cm d’épaisseur vert

clair.

Arachis pintoi sont cultivées mondialement comme plantes fourragères ou comme

conditionneurs de sol ; les feuilles fournissant de la nourriture à haute valeur protéique

pour le bétail et une source d'azote en sylviculture et en permaculture (MEMENTO DE

L’AGRONOME, 2002).

Stylosanthes guianensis (stylo : photo 6)

Plante pérenne, très ramifiée, dressée, atteignant 1 m de haut, à feuilles trifoliées.

Originaire d'Amérique du Sud, où elle remplace la luzerne, elle existe maintenant dans

de nombreux pays tropicaux. Elle s'adapte à une large gamme de sols et est très rustique

sous différents climats. On peut l'utiliser à l'enrichissement, par semis, des prairies

Photo 5: Arachis repens

Source : Auteur

Photo 4: Arachis pintoï

Source : Auteur

Page 25: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

13

naturelles dont elle prolonge la période d'exploitation en saison sèche et accroît la

capacité de charge. Elle s'associe bien avec de nombreuses graminées et son inoculation

n'est pas indispensable. La fauche favorise sa croissance cependant que le pâturage

l'inhibe, si on la maintient basse et qu'elle ne se lignifie pas, elle reste feuillue et

appétée. Rarement utilisée sous forme de foin ou d'ensilage. C'est devenue l'une des

plantes fourragères les plus appréciées, et de nombreux cultivars en sont disponibles

(HUSSON et al., juin 2008).

Photo 6: Stylosanthes guianensis

Source : Auteur

2.2.3. Impacts : avantages et contraintes

Les avantages :

Bénéfices agronomiques et environnementaux des SCV

Les SCV présentent de nombreux avantages sur les plans environnemental et

agronomique :

Une meilleure protection des sols contre l’érosion

Amélioration de la structure du sol et de son activité biologique

Diminution de la pression des maladies et des ravageurs

Une meilleure gestion de l’eau

Contribution à la protection de la biodiversité

Séquestration du carbone et réduction de l’effet de serre

Beaucoup se retrouvent au niveau de la parcelle, et d’autres ne sont pas perçus

directement par l’agriculteur. Certains ne sont pas encore totalement bien appréhendés

notamment ceux qui nécessitent une adoption de ces pratiques à une plus grande

échelle, au niveau d’un terroir par exemple (remontée des nappes phréatiques…).

Page 26: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

14

Bénéfices économiques des SCV

Les bénéfices économiques (tableau1) liés aux SCV s’observent à court terme,

comme la réduction des coûts de production ou à long terme comme la stabilisation des

rendements. Ils peuvent être directs pour l’agriculteur (diminution du temps de travail)

ou indirects (réduction des dépenses d’entretien des infrastructures). Ces bénéfices

s’observent à différentes échelles, de l’agriculteur à la planète. Les conséquences

économiques de la pratique du SCV dépendent des caractéristiques des systèmes SCV

et des contextes dans lesquels ils s’insèrent.

Tableau 1: Gains et coût liés à la pratique des SCV.

Echelles Gains attendus Coûts

Producteur Diminution des pics ou périodes de

pointe de travail ;

Diminution de la main d’œuvre et de la

pénibilité du travail ;

Augmentation et stabilisation des

rendements ;

Economie d’intrants ;

Diversification des productions ;

Augmentation du nombre de jours

utiles pour effectuer les opérations

culturales (accès au champ).

Achat et amortissement du

matériel ;

Achat de semences de plantes de

couverture et d’herbicides ;

Formation et apprentissage ;

Coûts d’organisation et de

fonctionnement d’association.

Régionale et

nationale

Diminution insécurité alimentaire ;

Meilleure protection des bassins

versants, des ouvrages en aval et des

zones littorales ;

Remontée des nappes phréatiques ;

Meilleure qualité des eaux et

régulation hydrologique ;

Passage d’une agriculture itinérante et

minière à une agriculture stabilisée et

durable ;

Protection de la biodiversité.

Formation, sensibilisation,

encadrement, vulgarisation ;

Assistance technique extérieure ;

Recherche d’accompagnement ;

Amélioration des services en zone

rurale.

Mondiale Participation à la lutte contre la

pauvreté ;

Participation à la lutte contre l’effet de

serre ;

Protection de la biodiversité ;

Augmentation de l’activité

économique ;

Lutte contre la désertification.

Source : AFD, 2006

Page 27: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

15

Les inconvénients/contraintes

Sachant que la médaille a un revers, bien qu’un grand nombre d’atouts soient

constatés dans la pratique des SCV, des limites sont cependant perçues.

Le revers de la médaille est la limite rencontrée dans la pratique et la diffusion des

SCV. Du point de vue paysan (tableau 2), ce sont les intrants qui leur posent souvent

des contraintes par le manque de moyen pour les acquérir. Ensuite, la maîtrise des

techniques nouvelles, c’est la difficulté face à l’innovation, posée par l’analphabétisme.

Tableau 2: Synthèse des avantages et inconvénients des systèmes SCV dans les zones

du Moyen Ouest :

Avantages Inconvénients

Limitation des érosions du sol et saturation

de la fertilité

Diminution des coûts de la main d’œuvre

pour le labour

Lutte contre le striga et amélioration du

rendement des cultures céréalières

Débouché pour le stylosanthes semence

générant de forts revenus.

Augmentation des charges relatives aux

intrants

Compétition avec l’élevage au niveau des

ressources en biomasse

Logique de subvention du stylosanthes

non pérenne.

Source : Aurélie Ahmim-Richard et Axelle Bodoy, 2009

Page 28: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

16

DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET

METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Chapitre 1 : Etude préalable

Avant toute obtention de résultats, une étude préalable est réalisée. Elle comporte

des visites de terrain, différentes observations du matériel végétal, puis des enquêtes, et

enfin le traitement des données.

1.1. Observation des plantes parasites

Les observations se focalisent surtout sur le suivi de la plante parasite depuis son

émergence jusqu’à sa mort en passant par la floraison et la maturité. Ses stades

végétatifs seront surveillés. Plusieurs visites sur le site ont été effectuées.

1.1.1. La phase aérienne

Dans cette partie, nous avons observé la phase de sortie du striga hors du sol. C’est

la période où il assure sa pérennité par la production de graines. L’émergence débute le

16 mars, et se termine vers la fin du mois de mai (lorsque la culture se dessèche).

Le comptage des plants émergés et leur développement, le nombre de plantes en

fleur, le nombre de fleurs par plante, le nombre de capsules à la maturation, l’examen

des symptômes des maladies apparentes, ont été réalisées en temps opportun.

1.1.2. La phase souterraine

Il s’agit de l’observation des haustoria, tiges souterraines, puis des graines de striga

dans le sol pour déterminer le stock semencier dans le sol dans chaque système de

culture. Ceci permettra d’évaluer l’efficacité potentielle de la couverture pour réduire

l’infestation du striga dans une région donnée.

1.2. Les enquêtes

1.2.1. La recherche bibliographique

Pendant cette période de recherche, les études sont menées sur des bases théoriques.

L’aide apportée par les divers documents nous a permis d’étoffer nos connaissances sur

les différentes facettes de la plante parasite.

Page 29: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

17

1.2.2. Les enquêtes au niveau des personnes concernées : paysans,

techniciens, chercheurs

Pour avoir plus d’informations que celles provenant des livres et de diverses

publications, il est nécessaire d’enquêter sur le terrain, pour distinguer les faits réels des

bases théoriques.

Les paysans sont les plus confrontés par les problèmes qui affectent leurs cultures.

Ils savent empiriquement comment se développe le striga, ses effets, et sont conscients

de la moindre efficacité des moyens de lutte. Les techniciens, bénéficiant des travaux

des chercheurs, eux, essayent d’appliquer les théories à la réalité. Ils aident à trouver

comment prouver la réussite ou l’échec des méthodes et moyens appliqués. De leur

côté, les chercheurs aidés de leurs connaissances scientifiques essaient de mieux

comprendre les mécanismes d’un système biologique, en analysant les effets de

certaines pratiques. Ils nous communiquent les résultats de leurs recherches. Ce qui

nous permet de synthétiser des idées cohérentes pour l’élaboration de ce mémoire.

1.3. Les données des études de terrain

Ces données sont toutes confrontées aux types de couvertures végétales installées à

la surface du sol, pour ainsi estimer leurs potentialités.

1.3.1. L’analyse du sol

La fertilité d’un sol dépend de la pauvreté ou de la richesse de ce sol en éléments

minéraux, surtout en éléments majeurs. Cet état de fertilité dépend entre autres de la

couverture végétale et de ses actions. Les légumineuses enrichissent le sol en azote à

partir de sa fixation atmosphérique. Certaines couvertures végétales sont capables de

« pomper » en surface les éléments lessivés.

1.3.2. Les stocks en graines de striga dans le sol

L’infestation par une plante parasite dans une région donnée ne sera interrompue

que lorsque le stock en graines de cette espèce sera anéanti. Pour le cas du striga,

évaluer ces stocks par rapport à la couverture utilisée et le mode de gestion du sol et de

la culture qu’il soit en SCV ou en pratique conventionnelle (labour), permettra le choix

du système prometteur dans la maîtrise de cette peste végétale.

1.3.3. Les rendements des cultures

Les rendements culturaux sont généralement la preuve de la virulence du striga

dans un champ. En effet, l’impact de sa présence est toujours la réduction de la récolte.

Page 30: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

18

Mais si cet adventice ne présente aucune influence sur la production céréalière dans

l’une des modes de gestion du sol, ce sera la preuve de son efficacité.

Page 31: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

19

Chapitre 2 : La prise des échantillons

Mesurer et évaluer le taux d’infestation pour chaque parcelle, c’est comparer le

comportement relatif de la plante parasite en fonction de chaque système. Il nécessite

des travaux préalables, cités précédemment, et la mise en évidence des caractéristiques

du sol est réalisée par l’échantillonnage sur les terrains concernés (dispositif de TAFA à

Ivory).

2.1. L’échantillonnage :

2.1.1. Définition :

L’échantillonnage est l’opération de prélèvement d’échantillons.

L’échantillon c’est un spécimen représentatif ou un exemple ; c’est encore une fraction

d’une population ou d’un ensemble statistique (Larousse, 2006). Ici notre population est

le sol.

2.1.2. Principes et objectifs :

L’échantillon doit-être représentatif de la parcelle. Il s’agit d’une méthode générale

d’échantillonnage des sols en vue d’analyses destinées à une interprétation

agronomique.

Trois types d’expériences ont été réalisés afin de définir laquelle est la plus pratique

dans cette étude.

Le monolithe (XIAOYAN et al., 2010), (carré sur pied à l’angady) :

Faire l’échantillonnage directement au pied du maïs ou du riz, travail qui nécessite

beaucoup d’énergie, d’eau et de temps, destructif pour l’expérimentation, en laissant un

grand espace vide.

Page 32: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

20

Photo 7: Monolithe.

Source : MICHELLON R.

La tarière et le gros cylindre :

L’utilisation de la tarière facilite le prélèvement. Par contre, elle a comme inconvénient

de détruire les racines des plantes à la périphérie de l’échantillon.

Quant au gros cylindre, il est plus ou moins destructif, en plus de l’énorme travail qu’il

demande.

Photo 8: Utilisation du gros cylindre.

Source : MICHELLON R.

Les cylindres moyens :

Les cylindres moyens de 12cm de diamètre et de 10 à 20cm de long ont été utilisés pour

le prélèvement des échantillons de sol, pour le dénombrement des racines et haustoria et

pour le comptage des stocks de graines de striga.

C’est un travail plus facile à réaliser et non destructif.

Page 33: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

21

Photo 9: Les cylindres moyens

Source : MICHELLON R.

2.1.3. Matériels utilisés :

Pour accomplir les prises d’échantillons, nous avons utilisé :

pour le premier prélèvement (pour le comptage de l’émergence) : une angady,

un couteau, des sacs, une bâche, un tuyau d’arrosage ;

pour le second prélèvement (comptage et pesage de la biomasse du striga) : une

tarière (= 8cm), un gros cylindre (=25cm et 10 cm de long), un couteau, des

cuvettes ;

pour le prélèvement final (pour le comptage d’émergence et des graines de

striga): deux cylindres (= 12cm, 10cm et 20cm de long), un couteau, des

cuvettes, des marteaux, des sachets en polyéthylène, du papier pour l’étiquetage.

2.2. Les modes opératoires :

2.2.1. Le choix du terrain :

Les terrains choisis sont des parcelles en système SCV, ou en labour avec différents

niveaux de fumure, et intensifiées, et aussi des parcelles paysannes généralement

labourées et avec un faible apport en intrants (fumier organique seul).

2.2.2. Les prises d’échantillons :

Les études préalables ont été réalisées au cours de trois missions successives

permettant de mettre au point la méthode d’échantillonnage.

Mise au point de la méthode d’échantillonnage :

1ère

mission du 06/03/2010:

Prélèvement d’un échantillon de pied hôte (maïs et riz) parasité par le striga

Page 34: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

22

Pour le mais : échantillon n°1

L’échantillon a été pris sur un sol ayant comme précédent cultural de l’éleusine et des

crotalaires. Les dimensions de l’échantillon sont de 40cm x 40cm x 30cm, avec la

plante de maïs au centre. Nous avons à la surface : 60% de couverture morte et 10% de

couverture vive (de siratro : Macroptilium atropurpureum).

Des piquets ont été mis autour de pied du maïs, à un écartement de 40cm. Le nombre de

striga sur cette surface est de 40, dont 5 en fleur avec une moyenne de 2 fleurs par

plante.

Le contour des piquets est creusé à une profondeur de 30cm ; puis le cube ainsi formé

est dégagé.

Pour le riz : échantillon n°2

Le même procédé qu’avec le maïs a été exercé.

L’échantillon est de dimension de 40cm x 40cm x 30cm, avec 50% de couverture vive,

et d’autres plantes non spécifiées. Le nombre de striga autour de cette plante est de 40,

dont 6 en fleur, avec une moyenne d’une fleur par plante.

Pour dénombrer les striga fixés sur les racines de la plante hôte, un lavage des

échantillons à l’eau courante a été effectué jusqu’à ce que les racines soient totalement

propres. Ainsi, nous avons pu observer nettement ou plus précisément distinguer les

racines de la plante de maïs ou de riz des tiges souterraines ou haustoria du striga.

Le lavage des échantillons a été effectué sur une bâche étalée au sol. Il permet de

dégager les racines du bloc de terre de l’échantillon à l’aide de jet d’eau à pression

élevée.

Ensuite les striga sont détachés des racines de l’hôte et le pesage de ces derniers et des

racines de l’hôte est réalisé à l’état frais (biomasse verte).

2ème

mission du 13/03/2010 :

L’opération est réalisée entre deux pieds de maïs distants de 90cm en SCV et sur labour.

Les prélèvements sont réalisés :

Page 35: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

23

soit à la tarière à deux niveaux de profondeur: 0-10cm et 10-20cm, avec 5

échantillons répartis régulièrement (tous les 12 cm) entre deux lignes de

maïs ;

soit avec le gros cylindre à 0-10cm, avec 3 échantillons entre deux lignes de

maïs (tous les 5 cm environ).

Travaux effectués :

Comptage des striga en phase d’émergence.

Pesage de la matière sèche à la surface de chaque échantillon.

3ème

mission du 19 et 27/03/2010 : comparaison des systèmes SCV au labour

Les études préliminaires précédentes, nous ont permis de définir l’outil « idéal » de

prélèvement : le cylindre moyen (aux bords aiguisés : taille minimale pouvant être

fabriquée localement= 12cm), permettent de réaliser des prélèvements reproductible

pour deux horizons 0-10 et 10-20cm.

Pour chaque échantillon, il permet de faire deux zones de prélèvement à proximité de la

plante : 0 à 12cm et 24 à 36cm.

Prélèvement de :

4 échantillons par parcelles de maïs2

2 profondeurs pour chaque échantillon : 0-10cm et 10-20cm

2 répétitions pour chaque échantillon

Les systèmes utilisés :

Le labour comme témoin,

Les SCV : couverture vive (légumineuse et graminée) ; couverture morte (résidus de

récolte).

2 Le riz étant à la phase de la maturation, effectuer des prélèvements dans ces parcelles

aurait occasionné des dommages à la récolte. Les études sur le riz feront l’objet d’une

autre expérimentation ultérieure.

Page 36: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

24

Travaux réalisés :

Comptage des striga à la surface de chaque système avant les prélèvements des

échantillons.

Pesage des biomasses vertes de l’échantillon pour évaluer les matières sèches

Comptage du nombre des striga en émergence dans l’échantillon.

Comptage du nombre de graines de Striga dans le sol (échantillon de 25g)

Page 37: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

25

Allée entre les parcelles

Figure 2: Croquis des prélèvements dans une parcelle de 1 are (10 x 10 m).

2.2.3. Conservation :

La conservation des échantillons se fait au réfrigérateur (à 4°C pendant au maximum

une semaine) avant le comptage des striga émergés, puis, à l’air libre, à l’abri du soleil,

à la température ambiante pour le séchage avant le comptage des graines de striga dans

le sol.

Bordures

Emplacement

du cylindre

Prélèvement n°1 en

« bordure »

Prélèvement

n°2 « central »

0,5m

1,5m

10m

10m

Page 38: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

26

Chapitre 3 : La mesure et l’évaluation du taux d’infestation

parcellaire

3.1. La quantification de la partie aérienne du striga

L’identification d’une plante de couverture efficace dans la gestion du striga est à

relever dans ce travail. Chaque système en SCV ayant ses particularités, ces systèmes

peuvent être regroupés dans deux groupes : les légumineuses et les graminées, le striga

se développant généralement de façon différente dans chaque type de couverture. En

effet, les SCV sont supposés créer des milieux défavorables au développement des

mauvaises herbes aussi bien que du striga par :

o L’effet d’ombrage : la plupart des graines ont besoin de lumière pour pouvoir

germer grâce à l’activation des signaux chimiques.

o L’effet allélopathique : les précédents culturaux, les couvertures en place par

leur exsudant racinaire ou même cellulaire inhibent la poussée de certaines

plantes en particulier les adventices autres que la culture principale.

o L’humidité du sol : particulièrement pour le striga qui préfère des sols pauvres et

secs, et qui se développe mal sur des terres humides.

o L’abondance de la matière organique : le striga qui se limite au sol pauvre en

matière organique n’arrive pas à croître sur des sols riches en matière organique.

o Le tampon thermique : les graines ont besoin d’une certaine chaleur pour

germer. Avec la stabilité de la température sous les couvertures, elles restent en

dormance ou au mieux sont détruites.

3.1.1- Le nombre de pieds hôtes parasités dans chaque système

C’est une quantification de l’attaque de striga sur la plante hôte par rapport aux

systèmes de couverture. Elle est nécessaire pour évaluer le taux de striga échappant à la

rigoureuse contrainte imposée par les SCV. De ce fait, dénombrer les pieds-hôtes

parasités pour chaque type de couverture végétale, permet d’une part de vérifier la

différence de contrôle du striga par chaque type de couverture, et d’autre part, d’évaluer

l’espérance de suppression de la peste végétale.

3.1.2- Le nombre de striga par pied-hôte dans chaque système

Plus les striga fixés à la plante-hôte sont nombreux, plus les impacts négatifs sont

accentués. En effet, les graines dans le sol n’attendent que des signaux chimiques

Page 39: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

27

venant de la racine hôte à leur proximité pour stimuler leur germination (HOFFMAN et

al, 1997 ; REGNAULT-ROGER et al, 2005). Et lorsque les striga sortent du sol, c’est

pour assurer leur pérennité en produisant une quantité importante de graines. Ainsi, la

connaissance de leur abondance permettra d’évaluer la production de semences, plus

précisément le taux de ré infestation et le stock semencier du sol. L’hypothèse est que le

nombre de striga est variable d’un système de couverture à l’autre.

3.2. La qualification de la partie aérienne du striga par rapport aux

types de couvertures

Le développement et la croissance des végétaux sont influencés par le milieu où ils

évoluent. Ainsi, l’évolution de l’aspect externe du striga dépend aussi de la culture

pratiquée (plante-hôte présente), du système de culture pratiqué (SCV, labour

conventionnel). Par conséquent, le type de couverture végétale à suggérer aux paysans

concernés et à diffuser dépendra de cette apparence, en plus des valeurs quantitatives

citées précédemment.

3.2.1. La morphologie :

Par définition, la morphologie c’est l’étude de la forme (Larousse, 2006). Elle

consiste à observer l’apparence du striga par rapport à chaque type de couverture. Les

éléments à voir sont le port (branchu ou filiforme ou même nain), la taille,

l’inflorescence. C’est dans le but de présumer de la virulence du parasite et des dégâts

éventuels à la récolte.

3.2.2. Les maladies et les insectes nuisibles éventuels :

La présence de maladies ou d’insectes nuisibles au striga dans les champs de culture

est en faveur de la lutte biologique. Les maladies devront être suivies dès leur date

d’apparition afin de déterminer le stade auquel le striga est atteint. Les symptômes

seront bien observés. Généralement c’est la fusariose (maladie cryptogamique) qui

s’attaque aux striga à toutes les phases de son développement. Quant aux insectes,

généralement, ce sont des chenilles défoliatrices présentes dans les couvertures

végétales, qui peuvent limiter la croissance de la plante parasite et inhiber la floraison.

La production de graines serait alors absente (UPHOFF et al, 2006).

3.3. La détermination du stock en graine de striga dans le sol

Page 40: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

28

Le stock en graine de striga dans le sol ne cesse d’augmenter si aucune mesure n’est

prise dans la gestion de cette mauvaise herbe. Par comparaison entre le stock de graines

dans le sol en fonction du type de couverture utilisé et les rendements culturaux nous

pourrons proposer une couverture potentiellement efficace dans la lutte contre le striga.

3.3.1. Par rapport aux plantes de couvertures :

C’est l’étude de l’influence des effets de la couverture végétale sur la bonne

croissance du striga, c’est-à-dire son aboutissement au stade de maturité pour produire

des graines.

3.3.2. Par rapport aux rendements culturaux :

La diminution des rendements témoigne la virulence du striga.

La présence du striga est un indicateur du manque de matière organique dans le sol

(IFOAM, 2006). Comparer la fertilité du sol par rapport à la couverture permet de tirer

le meilleur système en SCV pour combattre le striga.

3.4. L’évaluation du stock de graines de striga dans le sol

3.4.1. Le matériel utilisé :

Il est composé essentiellement de matériels de laboratoire :

La verrerie : bêcher, fioles, éprouvette graduée (1000 ml)

Les petits matériels : spatules, pissette, tamis (90µm et 125µm),

entonnoirs, papier filtre, barreau magnétique

Les gros matériels : balance de précision à 0,01g, rotavateur, agitateur

magnétique, loupe binoculaire (4 x 10)

Autres : eau courante abondante, solution de saccharose d’une densité

1,20

3.4.2. Principe et mode opératoires

Principe

Faire flotter les grains de striga contenues dans 25g de sol par une solution de

saccharose à une densité de 1,20.

Effectuer un comptage des graines recueillies dans le papier filtre sous une loupe

binoculaire.

Page 41: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

29

Comparer les résultats obtenus par rapport aux couvertures végétales du sol d’origine et

par rapport au deux répétitions.

Mode opératoire

La séparation par flottaison sur le saccharose, selon le protocole du laboratoire

Préparer une solution de saccharose d’une densité de 1,20, en ajoutant 855 g de

sucre en poudre dans 1 litre d’eau chaude. Remuer jusqu’à dissolution complète du

sucre et laisser refroidir.

Peser 25 g de sol et tamiser successivement à travers un tamis de 250 microns et de

106 ou 90 (remplacés par 125 et 90 microns).

Laver sous l’eau courante le contenu du dernier tamis pendant 3 minutes.

A l’aide d’une pissette remplie de la solution de saccharose, entrainer les résidus du

tamis dans un bêcher : les graines flotteront sur la solution.

Placer un barreau magnétique dans la solution et agiter pendant 5 mn.

Retirer le barreau magnétique et le rincer avec un peu de solution sucrée pour

récupérer les débris qui s’y seraient collés.

Laisser décanter pendant 2 heures.

Récupérer les débris flottants sur un tamis de 106 microns, puis rincer à l’eau

courante.

Entrainer les débris sur un papier filtre obstruant un entonnoir.

Laisser sécher et compter les graines de striga sous le binoculaire.

Page 42: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

30

TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES

RESULTATS ET SUGGESTIONS

Chapitre 1 : Les Résultats

1.1. Le stock de graines de striga dans le sol

Le tableau ci-après donne les résultats du comptage des graines de striga dans le sol

après avoir passé les échantillons prélevés aux différentes étapes de la flottaison par une

solution de saccharose à une densité 1,20.

Page 43: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

31

Tableau 3: Dénombrement parcellaire par horizon des graines de striga dans 25g de sol : (stock de graines)

n° de prélèvement 1 2

Distance par rapport à la

plante-hôte

0 à 12cm 24 à 36cm 0 à 12cm 24 à 36cm

Profondeurs 0-10 cm 10-20cm 0-10 cm 10-20cm 0-10 cm 10-20cm 0-10 cm 10-20cm

Mode de gestion du sol

1ère

répétition : nouveau dispositif (F2)

A0 : maïs sur labour 6 0 4 1 1 0 3 3

A1 : maïs+cajanus+ brachiaria 0 0 2 0 1 0 0 1

A5 : maïs + Arachis repens 0 0 0 0 0 0 0 0

A9 : maïs+ Stylosanthes 2 0 0 1 0 0 1 0

B3 : maïs sur labour 7 0 5 0 0 0 2 0

B6 : maïs +Arachis pintoï 0 0 0 3 0 1 0 2

B7 : maïs+ Niébé 3 1 2 0 2 3 0 1

E2 : maïs+ Stylosanthes 0 0 1 0 1 1 0 0

2ème

répétition

G1 : Maïs sur labour F2 1 1 10 1 4 1 2 0

Maïs sur labour paysan 3 2 2 4 0 0 0 0

G4 : Maïs+Arachis pintoï 0 0 0 0 0 1 0 0

G8 : Maïs+Arachis repens 1 0 0 0 0 0 0 0

H5 : Maïs sur labour 8 3 2 1 2 4 3 0

H6 : Maïs+Cajanus+Brachiaria 4 0 3 0 2 2 1 1

H1 : Maïs+ Niébé 1 21 0 0 0 0 0 0

H7 : Maïs sur stylosanthes 0 0 1 0 0 1 0 1

Source : Auteur

Page 44: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

32

1.2. Le taux de germination du striga dans le sol

C’est le nombre de grains de striga ayant germé dans le sol, évalué grâce aux quatre

types de prélèvement : le monolithe, la tarière, le gros cylindre, et le cylindre moyen, et

leurs caractéristiques morphologiques. Les plantes de striga prises en compte sont celles

visibles à l’œil nu, classées en deux catégories selon la taille, celles qui ne sont pas sorties

du sol (phase souterraine), dit souterrains, et celles hors du sol (phase aérienne) dit aériens.

1.2.1. La quantification des Striga émergés

Les tableaux suivants 4, 5, 6 et 7) indiquent le nombre de striga en phase souterraine

prélevés avec le gros cylindre, la tarière et le cylindre moyen.

Tableau 4: Nombre de striga en fonction de la distance du pied de maïs (gros cylindre : =

25cm et longueur : 0 à 10cm)

Localisation du striga Souterrains Aériens

Distance par rapport au maïs Profondeur : 0- 10cm

Proximité plante 1 (5-30cm) 4 1

Zone centrale (35-60cm) 13 4

Proximité plante 2 (65- 90cm) 5 1

Source : auteur

Tableau 5: Le nombre de striga à proximité de la plante hôte (riz et maïs) évalué avec le

gros cylindre :

Localisation du striga

Souterrains Aériens

Plante-hôte Profondeur : 0- 10cm

Riz 6 1

Maïs 17 1

Source : auteur

C’est l’évaluation (tableau 4) du nombre d’haustoria de striga situés autour de la

plante hôte (dans un rayon d’environ 12cm).

Evaluation grâce à une tarière (tableau 6) : le nombre d’échantillon peut-être sensiblement

augmenté mais les haustoria situés à la périphérie sont broyés par la tarière. Dans cet

échantillonnage, régulièrement répartie entre deux lignes de maïs, nous pouvons noter

que :

Page 45: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

33

La phase aérienne n’est observée que dans le cas d’une plante hôte (jusqu’au centre

de l’interligne)

L’observation en surface est insuffisante car dans certains cas les haustoria sont

seulement souterrains.

Tableau 6: Le nombre de striga germés évalués avec la tarière ( = 8cm)

Localisation du Striga Souterrains Aériens

Profondeurs 0-10 cm 10-20cm 0-10cm 10-20cm

Distance du

prélèvement

A : Plante 1 : 0-8cm 7 4 1 1

B : Plante 1 : 20- 28cm 4 1 0 1

C : Centre interligne 4 2 1 0

D : Plante 2 : 20-28cm 3 4 0 0

E : Plante 2 : 0-8cm 1 0 0 0

Source : auteur

Tableau 7: Quantification du striga en phase souterraine en fonction des modes de gestion

du sol et des cultures (sur les cylindres moyens) :

n° de prélèvement 1 (en bordure) 2 (central) Distance à la plante hôte 0 à12cm 24 à 36cm 0 à 12cm 24 à 36cm TOTA

L Profondeurs 0-

10cm

10-

20cm

0-

10cm

10-

20cm

0-

10cm

10-

20cm

0-

10cm

10-

20cm Mode de gestion du sol

A0 : maïs sur labour 3 (gros)

0 0 0 3 0 2 0 8

A1 : maïs+cajanus+brachiaria 0 1 1 1 1 0 2 0 6

A5 : maïs + Arachis repens 1 1 1 0 1 1 3 0 8

A9 : maïs+ Stylosanthes 3 0 6 3 2 1 0 0 15

B3 : maïs sur labour 2 0 12 0 0 0 0 0 14

B6 : maïs +Arachis pintoï 0 0 0 0 0 0 0 0 0

B7 : maïs+ Niébé 0 0 0 0 3 0 0 0 3

E2 : maïs+ Stylosanthes 0 0 0 1 0 0 1 0 2

G1 : Maïs sur labour F2 5 3 0 0 0 0 0 0 8

Maïs sur labour paysan 9 0 0 0 0 0 0 0 9 G4 : Maïs+Arachis pintoï 0 0 0 0 0 0 0 0 0 G8 : Maïs+Arachis repens 0 0 0 0 0 0 0 0 0 H5 : Maïs sur labour 2 0 0 0 1 0 0 0 3 H6 :Maïs+Cajanus+Brachiaria 0 0 0 0 1 0 0 0 1

H1 : Maïs+ Niébé 1 0 0 0 0 0 1 1 3 H7 : Maïs sur stylosanthes 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Source : auteur

Page 46: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

34

1.2.2. La qualification des striga émergés pour chaque couverture :

Le tableau suivant (tableau 8), donne les caractéristiques des plants de striga par rapport à

chaque plante de couverture, tes que : le nombre de striga à la surface, le nombre de fleurs,

le nombre de striga en fleur, les maladies apparentes.

Tableau 8: Le nombre de striga en émergence par rapport au mode de gestion du sol :

Le nombre de striga en émergence par rapport au mode de gestion du sol :

Caractéristiques

Nb de

striga à la

surface

Nb de

striga en

fleur

Nb de

fleurs

Forme ou

port du

striga

Nb de

striga

malade

N° de prélèvement 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2

A0 : labour 8 0 5 - 11 - - 0 -

A1 :

Cajanus+Brachiaria

6 0 1 - 2 - - 0 -

E2 : Stylosanthes

guianensis 0 1 - 0 - 0 - nain - 0

B7 : Niébé 0 4 - 0 - 0 - Fili

forme

- 0

A5 : M+A. repens 4 0 0 - 0 - nain - 0 -

B6 : M+ A. pintoï 0 0 - - - - - - - -

A9: Stylosanthes

guianensis 0 1 - 0 - 0 - Fili

forme

- -

B3 : labour 11 20 0 0 0 0 Fili

forme

Fili

forme

11 20

Source : auteur

Les tableaux ci-après (9, 10 et 11) donnent les poids des biomasses vertes et sèches pour

chaque échantillon, prise au cylindre moyen et au gros cylindre.

Tableau 9: Le poids des biomasses vertes pour chaque échantillon du cylindre moyen :

n° de prélèvement 1 2

Distance à la plante hôte 0 à 12cm 24 à 36cm 0 à 12cm 24 à 36cm

E2 : S. guianensis 29,32g 51,15g 13,54g 11,59g

A5 : A. repens 11,88g 8,62g 33,68g 23,80g

B6 : A. pintoï 62,37g 72,84g ? ?

A9 : S. guianensis 22,85g 28,80g 13,56g 24,35g

Source : auteur

Page 47: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

35

Tableau 10: Le poids des biomasses sèches pour chaque échantillon du cylindre moyen :

n° de prélèvement 1 2

Distance à la plante hôte 10 à 12cm 24 à 36cm 10 à 12cm 24 à 36cm

E2 : S. guianensis 23,23g 31,86g 12,73g 10,72g

A5 : A. repens 4,93g 4,75g 11,48g 11,00g

B6 : A. pintoï 20,82g 24,04g 12,31g 11,74g

A9 : S. guianensis 14,09g 16,55g 11,26g 11,74g

Source : auteur

Tableau 11: Le poids des biomasses des haustoria et des racines des plantes hôtes pour les

échantillons du gros cylindre :

Plante

hôte

poids frais de

striga

poids sec de

striga poids frais des

racines de la

plante hôte

poids secs des

racines de la

plate hôte

maïs 6,63 g

0,83 g

506,96 g

161,87 g

riz

1,5 g

0,35 g

200,47 g

61,70g

Source : auteur

1.3. Les rendements culturaux par rapport à chaque système :

Il s’agit des rendements cumulés en t/ha depuis la mise en place des SCV dans la zone

infestée et abandonnée par les paysans. (Données TAFA)

Page 48: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

36

1.3.1. En maïs :

Tableau 12: Rendement parcellaire moyen en maïs (2003-2010) en t/ha en culture pure sur

labour ou associée à diverses espèces fourragères ou vivrières en SCV après un précédent

riz pluvial.

Mode de gestion du sol et des

cultures

2003-

2004

2004-

2005

2005-

2006

2006-

2007

2007-

2008

2008-

2009

2009-

2010 Témoin en

culture pure

sur labour

Maïs après riz

pluvial

- 2,92 3,10 2,30 1,60 2,85 3,14

Semis direct

en

association

avec une

couverture

fourragère de

graminée +

légumineuse

Maïs associé à

B. ruziziensis +

C. cajan :

- 3,64 4,17 3,60 4,93 4,19 4,73

Semis direct

sur couverture

vive de

légumineuse

fourragère

- Légumineuse

fauchée :

. Maïs après riz

sur résidus de

S. guianensis

(qui repousse)

- Légumineuse

herbicidée :

. Maïs associé à

A repens

. Maïs associé à

A. pintoï

3,7

1,94

1,83

4,32

3,33

4,54

6,06

3,81

4,96

4,31

3,26

3,20

3,00

5,25

3,75

4,30

4,28

3,28

5,7

5,0

4,83

Semis direct

sur résidus de

cultures

vivrières

après labour

initial

Maïs + niébé David :

Maïs :

Niébé David :

2,2

0,5

2,74

0,72

4,52

0,47

2,66

0,54

5,00

0,38

3,17

0,69

4,69

1,01

Source : TAFA

1.3.2. Chez les paysans :

Tableau 13: Rendement du maïs sur les champs paysans voisins :

Parcelles

Densité de

pieds pour

1are

Surface

totale

Poids de

graines

récoltées

Poids de

graines

récoltées par

are

Rendement

en t/ Ha

1 176 60 ares 674 kg 11,23 kg 1,123

2 176 9 ares 160kg 17,77kg 1,777

Source : auteur

Page 49: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

37

Chapitre 2 : Interprétation des résultats des observations du

striga

2.1. Le stock de graine du striga dans le sol :

2.1.1. Sur labour :

Sur labour (figure 3), que ce soit chez les paysans ou dans les parcelles expérimentales en

zone infestée par le striga, une grande quantité de graines existe toujours en stocks dans

tous les sols en culture avec des graminées vivrières. La figure ci-dessous montre la

présence des graines jusqu’à 20 cm de profondeur dans le sol, mais surtout dans les 10

premiers cm. Cette quantité dépasse généralement l’unité dans tous les échantillons. Le

cumul des graines sur une profondeur de 20cm (profondeur maximum de labour)

dépasserait 10 000 par m² (3 à 5 graines) et il suffit de 2 à 3 plantes par m² pour renouveler

tous les ans le stock semencier de graines (Van DELFT et al, 1997).

Figure 3: Le stock de graines de striga dans le sol sur labour évalué pour chaque

échantillon.

Source : auteur

0

2

4

6

8

10

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-12cm24-36cm

0-12cm24-36cm

1

2

no

mb

re d

e g

rain

es

de

str

iga

profondeursdistance% plante hôte

n° de prélèvement

A0: maïs sur labour

B3: maïs+labour (2)

G1:labour

H5: labour

labour paysan

Page 50: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

38

Si nous représentons les moyennes de stock semencier, nous constatons que celui-ci est

peu différent dans les parcelles expérimentales témoins intensifiées avec labour conduite

traditionnellement (figure 4).

Figure 4: Le stock moyen de striga dans le sol sur labour.

Source : auteur

2.1.2. En système avec couverture de graminées :

Sous la couverture de brachiaria associée au maïs et Cajanus cajan (figure 5), il existe

une quantité assez importante de graines de striga dans les deux profils, mais moins

nombreuse que celle observée avec labour (les moyennes présentées sur la figure 4’

correspondent à la moitié des comptages faits avec labour : figure 6). Dans le cas étudié

(figure 6), il est remarqué d’une part que les premières profondeurs (0-10 cm) possèdent

plus de graines que les secondes. A priori, l’effet de la couverture sur la production de

semences du striga est la diminution de cette dernière. Brachiaria ruziziensis et Cajanus

cajan couvrent l’interligne de maïs, donnent de l’ombre au sol et produisent une couverture

quasi permanente du sol, diminuent ainsi sa température et conservent son humidité. De ce

fait, ils limitent la germination, voire le développement et la croissance des plantes

parasites.

3.625 3.875

1.51

1.125 0.75

1 2

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

5

0 à 12 cm 24 à 36 cm 0 à 12 cm 24 à 36 cm

labour F2 Labour paysan

mo

yen

ne

du

no

mb

re d

e g

rain

es

Système de culture

10-20cm

0-10cm

Page 51: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

39

Figure 5: Stock de graine de striga sous couverture de graminées.

Source : auteur

Figure 6: Stock moyen de graines de striga sous couverture de graminées.

Source : auteur

2.1.3. En système avec légumineuses pérennes ou annuelles :

Dans les systèmes sur couvertures de légumineuses (figures 7 et 8), nous observons

des effets plus intéressants dans le contrôle des graines de striga que sur les deux modes de

gestion du sol cités précédemment. Le nombre de graines n’excède pas 3 graines dans 25g

de sol (Figure 8), exceptionnellement le cas du maïs + niébé (légumineuse annuelle) où il

atteint 21 graines dans l’horizon 10 à 20 cm. Cette disparité correspond à la prise d’un

0

2

4

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-12cm24-36cm

0-12cm24-36cm1

2

no

mb

re d

e g

rain

es

de

str

iga

profondeurdistance % plante hôte

n° de prélèvement

A1: maïs+cajanus+brachiaria

H6: maïs+cajanus+brachiaria

1.75 1.5

3.625 3.8750.50.5

1.125 0.75

00.5

11.5

22.5

33.5

44.5

5

0 à 12 cm 24 à 36 cm 0 à 12 cm 24 à 36 cm

Brachiaria + Cajanus labour F2

mo

yen

ne

du

no

mb

re d

e g

rain

es

système de cutlture

10-20cm

0-10cm

Page 52: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

40

échantillon de sol hétérogène situé sous un ancien pied de striga. Par contre, les

légumineuses pérennes (arachide pérenne et stylosanthes) présentent une faible réserve de

graines de striga dans le sol (en moyenne inférieur à l’unité dans 25 g de sol).

Comme ces plantes couvrent en permanence la totalité de la surface du sol, elles

limitent la germination des plantes adventices et en l’occurrence celle du striga. En effet,

les plantes de couvertures forment des obstacles physiques aux adventices en donnant de

l’ombrage, de l’humidité quasi permanente, et une température constante au sol. Sur ce

point, l’émergence est faible et la production de striga en graines l’est aussi. Le cas des

légumineuses pérennes montre un exemple concret, car certains systèmes ne recèlent

aucune graine de striga dans tous les profils et à tous les horizons. Et de surcroît, ces

plantes stimulent la germination des graines de striga par la sécrétion du strigol (substance

chimique stimulant la germination du striga) par leurs racines, sans être pour autant

parasitées par le striga d’où une abondance de germination suicide de ce dernier. Ce qui

conduit un grand nombre de germinations suicides des parasites, et en corollaire une

diminution du stock des graines dans le sol.

Figure 7: Stock de graine de striga sous couverture de légumineuses annuelles.

Source : auteur

0

5

10

15

20

25

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-12cm24-36cm

0-12cm24-36cm

1

2

no

mb

re d

e g

rain

e d

e s

trig

a

profondeurdistance% plante hôte

n° de prélèvement

B7: maïs+niébé

H1: maïs+niébé

Page 53: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

41

Figure 8: Stock de graine de striga sous couverture de légumineuses pérennes.

Source : auteur

Figure 9: Stock moyen de graines de striga sous couverture de légumineuse annuelle et

pérenne.

Source : auteur

2.2. La quantification du striga par rapport aux plantes de

couverture

2.2.1. Le taux de striga en phase souterraine

Mise au point de la méthode de prélèvement et d’étude des échantillons

Pour mettre au point la méthode de prélèvement des sols, des recours à trois méthodes

ont permis de choisir celle à utiliser successivement pour comparer les systèmes de culture.

0

2

4

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-12cm24-36cm

0-12cm24-36cm

no

mb

re d

e g

rain

e d

e s

trig

a

profondeurdistance% plante hôte

n° de prélèvement

A5: maïs+A. repens

A9: maïs+stylo (2)

B6: maïs+ A.pintoï

E2: maïs+stylo

G4: maïs+A.pintoï

G8: maïs+A.repens

3.75

10.125 0 0.33

0.9375

3.25

0.8750.66

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

5mo

yen

ne

du

no

mb

re d

e g

rain

es

système de culture

10-20cm

0-10cm

Page 54: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

42

Nombre de striga germés en fonction de la distance de la plante hôte :

Figure 10: Nombre de striga en phase souterraine avec le gros cylindre.

Source : auteur

Avec le gros cylindre

Avec le prélèvement à l’aide du gros cylindre un plus grand nombre d’haustoria

souterrains que de striga aériens dans le volume du sol3 et surtout, dans le cas du deuxième

profil (figure 10) est remarqué. En effet, les racines entre deux lignes sont plus abondantes

car il s’agit des racines de deux pieds de maïs qui se rencontrent. Les graines situées à cet

endroit sont facilement stimulées par les signaux chimiques émis par la plante hôte et

germent en grande quantité. Produisant ainsi un nombre de striga quadruple de celui

compté à proximité des pieds de maïs.

C’est à ce stade que le striga est le plus virulent par rapport à la plante hôte. Il est en

effet entièrement dépendant de cette dernière en lui soutirant tous les éléments nutritifs

dont il a besoin. Cette phase souterraine n’est visible qu’à travers la plante hôte qui

présente un affaiblissement dans son développement.

Comparaison des plantes hôtes :

3 Le volume du sol de l’échantillon est égal au volume du cylindre : V=π x r² x h= 3,14 x 12,5² x 10=

4909cm²

0

2

4

6

8

10

12

14

1: 5-30cm 2: 35-60cm 3: 65-85cm

no

mb

re d

e s

trig

a

distance à la plante hôte

aérien

souterrain

Page 55: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

43

Figure 11: Comparaison des plantes hôtes attaquées par le striga.

Source : auteur

Dans le cas du maïs, les haustoria souterrains sont nombreux. La proportion du poids du

striga par rapport à celle de la racine du riz est de 5,6%o alors que celle du maïs est de

5,1%, qui sont difficiles à estimer.

Avec la tarière

Les striga dénombrés sont ceux qui viennent de germer. Ils se trouvent surtout dans les

premières profondeurs (0-10 cm) sur tous les profils (A B C D E), leur nombre ne diffère

guère d’un profil à l’autre (figure 12).

Figure 12: Nombre de striga en phase souterraine avec la tarière.

Source : auteur

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

maïs riz

no

mb

re d

e s

trig

a

plantes hôtes

aérien

souterrain

012345678

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

0-1

0cm

10

-20

cm

A B C D E

no

mre

de

str

iga

zone de prélèvement entre 2 lignes de maïs

aérien

souterrain

Page 56: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

44

La proportion d’haustoria situés en profondeur n’est pas négligeable (plus de l’unité).

Certains sont fixés à la racine de la plante hôte à plus de 10cm de profondeur et émergent.

Avec le cylindre moyen

Système labour

Comme les racines de maïs se concentrent en surface, il y a plus de striga qui sont germés

et sont fixés dans le premier horizon (0-10cm). Dans notre étude, le premier profil4

présente le plus grand nombre striga en phase souterraine (haustoria) et la parcelle

paysanne correspond au maximum observé (9 haustoria répertoriés) (figure 13). Par contre

pour les autres profils on a recensé une quantité variable selon l’abondance de racine dans

le volume de l’échantillon5. Le striga peut pousser dans les deux niveaux d’horizon en

labour, mais on le rencontre le plus souvent dans les 10 premiers centimètres du sol.

Figure 13: Nombre en moyenne de striga en phase souterraine sur labour.

Source : auteur

Systèmes avec couverture de graminée associée :

Dans le système avec couverture de graminée B. ruziziensis associé à un légumineuse C.

cajan (figure 14), le striga germe et se fixe aux racines de l’hôte le plus souvent dans le

4 Le premier profil est le prélèvement 1 effectué sur un pied de maïs infesté sur la bordure de la parcelle.

5 Le volume de l’échantillon est égale au volume du cylindre moyen=π x r² x h= 3,14 x (6cm) ² x (10cm) ² =

1130cm3

0123456789

10

0 à 12 cm

24 à 36 cm

0 à 12 cm

24 à 36 cm

0 à 12 cm

24 à 36 cm

0 à 12 cm

24 à 36 cm

(1) bordure (2) central (1) bordure (2) central

labour F2 Labour paysan

mo

yen

ne

du

no

mb

re d

'hau

sto

ria

système de culture

10-20cm

0-10cm

Page 57: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

45

premier horizon (0-10cm). Dans ce système, les striga sont présents dans tous les profils,

mais ils sont un peu moins nombreux qu’en labour.

Figure 14: Comparaison des moyennes de striga « souterrains » entre la couverture de

brachiaria + cajanus et le labour.

Source : auteur

Système avec couverture de légumineuses :

En présence de légumineuses, la densité du striga en phase souterraine dans le sol est

variable selon la couverture végétale (figures 15). Dans le cas d’une légumineuse annuelle

installée tous les deux ans, le niébé, la couverture n’est pas permanente, la présence de

striga en phase souterraine reste très élevée, supérieure à celle après labour ou sous

graminée B. ruziziensis avec des proportions comparables d’haustoria dans chaque horizon

(le quart environ en profondeur de 10 à 20cm. Dans le cas de A. repens, le nombre moyen

d’haustoria est élevé, mais ils ne sont présents en grand nombre que dans un prélèvement

sur quatre. Pour S. guianensis, ce nombre moyen de striga souterrains diminue par rapport

au labour mais leur présence dans les prélèvements est hétérogène (un prélèvement sur

deux). Comme dit précédemment, les légumineuses favorisent une germination suicide du

striga, pour certaines espèces (A. pintoï) aucun striga en phase souterraine n’a été observé

dans le sol.

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

0 à 12 cm

24 à 36 cm

0 à 12 cm

24 à 36 cm

0 à 12 cm

24 à 36 cm

0 à 12 cm

24 à 36 cm

(1) bordure (2) central (1) bordure (2) central

labour F2 brachiaria + cajanus

mo

yen

ne

du

no

mb

re d

'hau

sto

ria

système de culture

10-20cm

0-10cm

Page 58: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

46

Figure 15: Comparaison des moyennes de striga en phase souterraine entre les couvertures

de légumineuses et le labour.

Source : auteur

2.2.2. Evaluation du striga en phase aérienne

Les plantes de striga en émergence n’ont été quantifiées que sur la première répétition

(figure 16). Le nombre de striga en surface est plus élevé sur sol nu (labour). Ce dernier

étant propice à sa prolifération car aucun gène ne lui fait obstacle comme avec les plantes

de couverture.

En système SCV, de très faibles taux d’infestation n’ont été observés. Le résultat

obtenu est inférieur à 5 plantes parasites en moyenne à l’are6 avec les légumineuses

pérennes. A. pintoï et S. guianensis présentent les plus faibles taux d’émergence, et les

striga qui émergent se trouvent souvent sur les bordures des parcelles. En effet, ces

espèces recouvrent totalement la surface des parcelles, empêchent ainsi la germination des

graines de toutes espèces d’adventices. Pour les autres systèmes avec couvertures

végétales : niébé, A. repens ou B. ruziziensis, le nombre de plante de striga émergés sont

un peu plus élevés mais nettement inférieur à ceux observés après labour. Sous les

couvertures végétales, les mauvaises herbes ne se développent pas facilement, il en est de

6 La parcelle expérimentale étant de 10m x 10m ou 1are.

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

0 à 12 cm

24 à

36 cm

1 2 1 2 1 2 1 2 1 2

labour témoin niébé A. pintoï A. repens

S. guyanensis

mo

yen

ne

du

no

mb

red

'hau

sto

ria

système de culture

10-20cm

0-10cm

Page 59: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

47

même pour le striga. En effet, l’ombrage permanent maintient de l’humidité ;

l’augmentation de la fertilité engendrée par la fixation de l’azote atmosphérique et la

séquestration du carbone ainsi que le recyclage de nombreux éléments minéraux (rôle de

pompe biologique des plantes de couverture) permettent de lutter contre ces parasites. Ces

derniers poussent mieux en zone aride comme après le labour.

Figure 16: Nombre de striga aériens en fonction du mode de gestion du sol.

Source : auteur

2.2.3. La qualification du développement du striga par rapport aux plantes de

couverture

La morphologie et les maladies apparentes

Sur labour, le développement du striga est complet avec des plantes robustes. Sa

morphologie apparaît filiformes ou branchues (figure 17). En absence de couverture

végétale morte ou vive, il profite des conditions qui lui sont favorables, et il prospère bien.

La production de fleurs est plus précoce que pour les striga présents dans les autres

systèmes de culture (figures 18 et 19). De nombreuses graines y sont alors générées et le

sol se ré-infeste par les semences issus de ces parasites.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

no

mb

re d

e s

trig

a

type de système

graminée

légumineuse annuelle

légumineuse pérenne

sans couverture

Page 60: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

48

Du point de vue sanitaire, il existe une forte infestation tardive et généralisée par

Fusarium sp. ou fusariose (brunification et enroulement de la plante) des striga émergés

sur le labour (figure 20).

Dans les systèmes avec couverture de légumineuses, les plantes de striga sont

généralement naines. Elles poussent en bordure des parcelles, zone ensoleillée, mais

rarement à l’intérieur des parcelles. En effet, les légumineuses couvrent presque la totalité

de la surface du sol. Elles limitent ainsi la croissance des plantes de striga. La floraison est

inexistante (ou retardée par rapport aux observations). Les maladies ne sont pas décelables.

Avec une couverture de graminées, il y a un nombre de parasites moins élevé qu’en

labour, mais avec un port réduit, ils sont chétifs et restent nains. Le brachiaria associé au

cajanus laisse subsister des espaces non couvertes au sol après la dégradation des résidus

de culture. Les plantes parasites peuvent alors germer sous l’influence de la stimulation par

un pied hôte à proximité des graines. Elles émergent et fleurissent à maturité, enrichissent à

nouveau le stock semencier dans le sol.

Figure 17: Port du striga selon les différents systèmes de culture.

Source : auteur

0

5

10

15

20

25

lab

ou

r té

mo

in

bra

chia

ria+

caj

anu

s

nié

A. p

into

ï

A. r

epen

s

S. g

uya

nen

sis

nain

filiforme

Page 61: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

49

Figure 18: Nombre de fleurs en fonction des modes de gestion des sols.

Source : auteur

Figure 19: Nombre de striga en fleur selon chaque système de couverture.

Source : auteur

0

5

10

15

20

graminée légumineuse annuelle

légumineuse pérenne

sans couverture

no

mb

re d

e f

leu

rs

couverture

maïs sur labour (A0)

maïs+cajanus+brachiaria (A1)

0

5

10

15

20

graminée légumineuse annuelle

légumineuse pérenne

sans couverturen

om

bre

de

str

iga

en

fle

ur

couverture

maïs sur labour (A0)

maïs+cajanus+brachiaria (A1)

Page 62: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

50

Figure 20: Nombre de striga malades.

Source : auteur

2.3. Influence de la plante de couverture sur les rendements de maïs et

la présence du striga dans le système :

La conduite des SCV permet d’augmenter et de stabiliser la production agricole à

chaque campagne culturale. Cette année-ci (campagne cultural 2009-2010), le stylosanthes

remporte le plus haut rendement en maïs, puis le brachiaria + cajanus, suivi de Arachis

repens, du niébé et de Arachis pintoï, et enfin le labour. En comparaison avec les

rendements sur les champs paysans, nous avons observé des différences notables. Ces

différences sont dues à de nombreux facteurs influents : la plante (variété cultivée), la

présence du striga dans le sol, la fertilisation, les entretiens culturaux, etc., qui

désavantagent la production chez les agriculteurs voisins par rapport aux parcelles

expérimentales.

05

101520253035

nombre de striga malade

graminée

légumineuse annuelle

légumineuse pérenne

néant

Page 63: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

51

Figure 21: Rendements moyens du maïs en t/ha entre 2003-2010 sur les dispositifs

expérimentaux d’Ivory.

Source : ONG TAFA

Figure 22: Rendement en t/ha de maïs en 2009-2010 avec celui du paysan voisin.

Source : ONG TAFA

0

1

2

3

4

5

6

7

Maïs pure (labour)

maïs+ S. guianensis

maïs+A. pintoï

maïs+A. repens

maïs+brachiaria+cajanus

maïs+niébé

0

1

2

3

4

5

6

2009-2010

maïs paysan

Maïs pure (labour)

maïs+ S. guianensis

maïs+A. pintoï

maïs+A. repens

maïs+brachiaria+cajanus

maïs+niébé

Page 64: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

52

Chapitre 3 : Discussions et suggestions

3.1. La couverture, potentiellement efficace dans la gestion du striga

Depuis des années la recherche n’a cessé d’évoluer pour la lutte contre l’ampleur du

striga. Et actuellement, de nombreux résultats sont obtenus, y compris la recherche que

nous avons effectuée, un travail continu à partir des SCV. La synthèse des données

observées nous révèle la couverture potentiellement efficace pour la gestion du striga. Ces

données comprennent, le stock en graines de striga dans le sol par rapport à chaque

système de couverture, le taux de striga en phase souterraine, le taux d’émergence et leurs

caractéristiques pour chaque mode de gestion du sol et enfin les rendements culturaux en

maïs dans chaque système de culture.

Ainsi, pour chaque mode de gestion du sol :

Le labour conventionnel, pris comme témoin, possède un grand stock en graine de

striga dans le sol par rapport aux autres modes de gestion du sol (figure 3). La

quantité de graines dans 25g de sol monte jusqu’à 12 ; le taux d’émergence (20

maximum) et d’haustoria (9) est relativement supérieur aux autres systèmes. Par

ailleurs, la présence de ce parasite dans le sol influe sur la récolte, en donnant un

rendement relativement faible en maïs par rapport aux systèmes de culture (figure

21 que ce soit chez les paysans ou en parcelles expérimentales.

Le brachiaria (graminée) associé à Cajanus cajan recèle un stock en graine de striga

dans le sol non différent de celui du labour. Mais comme cette plante améliore la

fertilité et la structure du sol, la plante hôte est moins sensible au parasitisme du

striga. Le rendement maximum obtenu cette année est de 5,35t/ha contre 3,14t/ha

sur labour en F2 et de 1,777 ²t/ha chez l’agriculteur voisin (figure 22). Par

conséquent, tant que ce stock ne diminue pas, l’infestation en striga ne sera pas

remédiée.

Le niébé (légumineuse annuelle), emmagasine de nombreuses graines de striga

dans le sol (3 en moyenne dans 25g de sol). Le nombre de ces derniers émergent (4

maximum par pied de maïs et 3 en phase haustoria) pour reproduire d’autres

semences. Cette légumineuse stimule la germination du striga sans être parasitée et

favorise par la suite la germination suicide des graines qui n’ont pas pu parasiter, en

Page 65: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

53

plus fixe de l’azote atmosphérique dans les nodosités de ses racines, ainsi la culture

principale bénéficie d’un apport supplémentaire d’élément minéral (azote). Par

conséquent elle produit plus que sur labour (4,86t/ha contre 3,14t/ha de maïs sur

labour : campagne 2009-2010).

L’Arachis repens ayant un faible taux de graine de parasite sous son sol, c’est-à-

dire moins de l’unité dans 25g de sol (tableau 3) et une émergence médiocre ,4 dans

1are (figure 15), donne aussi une amélioration de la fertilité du sol en tant que

légumineuse, et par son large recouvrement superficiel, il contribue au bon

développement du maïs qui lui est associé. Comme l’infestation est faible, le maïs

est moins stressé par rapport au labour, et peut donner un rendement identique à

celui sur maïs associé au niébé cette année 4,86t/ha.

Arachis pintoï et Stylosanthes guianensis ont les plus bas stocks de graines de striga

dans leur échantillon de 25g de sol (2 maximum pour le stylosanthes et 1 pour A.

repens). Les graines arrivent à germer pour donner des haustoria (12 maximum

pour A. repens et 3 pour le stylosanthes) (figure 15), par contre, la couverture

épaisse fournit par ces légumineuses empêche le striga d’émerger (figure 15). Et

comme l’infestation en parasite est réduite, ces plantes étant des pièges pour le

striga, en stimulant sa germination, la plante hôte profite d’une bonne nutrition de

la part de ces légumineuses et elle est moins sujette au stress à la suite d’attaque par

le striga. Par conséquent, le rendement en maïs est supérieur à celui du labour

(témoin) : 5t/ha pour A. repens et 5,7 T/ha pour le stylosanthes.

De ce fait, pour gérer le striga, par la pratique du semis direct sur couverture végétale,

l’utilisation de couverture végétale à base de légumineuse, Arachis repens et stylosanthes,

semble le plus efficace d’après les observations et les analyses réalisées.

3.2. Les impacts, conséquences issus de cette recherche :

Notre objectif final, dans l’étude de cette plante parasite, est son éradication complète.

Mais comme chaque recherche passe par diverses étapes, nous constatons que nous

n’avons que commencé. La découverte de l’effet bénéfique de ces deux plantes de

couvertures ouvre encore à d’autres questions de recherche et de tâches.

Tout d’abord, l’information au niveau des personnes concernées par la gestion du

striga, ce fléau de la production vivrière dans certaines régions de notre pays au sujet des

Page 66: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

54

deux plantes de couverture et de leur efficacité : les premiers intéressés sont les

techniciens et chercheurs, puis les agriculteurs.

Puis la diffusion et la vulgarisation de ces plantes dans les zones contaminées et

avoisinantes. Ceci entrainera alors la propagation des techniques SCV et ses avantages tout

en réduisant la prolifération du striga.

Page 67: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

55

CONCLUSION :

Le striga représente un fléau dans les régions tropicales. Ses graines subsistent

longtemps dans le sol, attendent des conditions favorables pour germer : le striga est ainsi

difficile à combattre. En réalisant cette étude, il est constaté que quelle que soit la pratique

culturale, elles sont présentes dans tous les sols des zones contaminées. Mais la différence

se trouve dans le niveau des modes de gestion de sol.

Après avoir effectué l’échantillonnage des sols pour diverses observations, les procédés

de comptage des striga à tous ses stades biologiques, de la semence à la maturation, des

comportements différents sont constatés. La prolifération du parasite est limitée par les

couvertures végétales (à base de graminée ou de légumineuse) en SCV et leurs influences

d’une part, et d’autre part la production de la culture principale n’est plus menacée par la

présence des plantes parasites.

Deux plantes de couverture légumineuses montrent des résultats positifs dans la gestion

du striga. Il s’agit d’Arachis pintoï et de Stylosanthes guianensis. Cette dernière, étant déjà

vulgarisée dans le Moyen Ouest du Vakinankaratra, nécessite un renforcement et une

nouvelle diffusion pour les autres régions concernées.

Pour une gestion efficace des Striga, la pratique du semis direct sous couverture

végétale nous apporte un remède qui non seulement améliore les rendements agricoles

mais aussi diminue le stock de graines de ce parasite dans le sol.

Page 68: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

56

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L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

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L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

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Page 71: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

I

ANNEXES

Annexe I: Climat Ivory 2009-2010

Source : URP/SCRID

0.00

50.00

100.00

150.00

200.00

250.00

300.00

350.00

Climat Ivory 09-10

ETP 2009-10

Page 72: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

II

Annexe II: Les cultures vivrières attaquées par le striga

Le S. asiatica s’attaque surtout aux cultures céréalières de base alimentaire. A Madagascar

on le rencontre généralement sur le riz, le maïs, le sorgho et même le mil dans les zones

productrices.

2.3.1- Le riz : Oriza sativa

Classification classique

Règne : Plantae

Sous règne : Tracheobionta

Division : Magnoliophyta

Classe : Liliopsida

Sous-classe : Commelinidae

Ordre : Cyperales

Famille : Poaceae

Genre : Oryza

Classification phyllogénétique :

Ordre : Poales

Famille : Poaceae

Le riz est une céréale de la famille des Poacées ou Graminées, cultivé dans les régions

tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon.

Il désigne l'ensemble des plantes du genre Oryza, parmi lesquelles deux espèces sont

cultivées : Oryza sativa et O. glaberrima.

Le riz est un élément fondamental de l'alimentation de nombreuses populations du monde,

notamment en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. C'est la première céréale mondiale

pour l'alimentation humaine, la deuxième après le maïs pour le tonnage récolté. Le riz est à

la base de la cuisine asiatique, chinoise et indienne notamment.

Le riz est cultivé de diverses manières. La riziculture pluviale, sans inondation du champ,

se distingue de la riziculture inondée où le niveau d'eau n'est pas contrôlé, et de la

riziculture irriguée où la présence d'eau et son niveau sont contrôlés par le cultivateur. Un

champ cultivé en riz est nommé rizière.

En fonction des cultivateurs, on obtient du riz blanc (Chine, Inde, France), du riz

cargo (Chine), rouge Madagascar, jaune (Iran), violet (Laos), du riz gluant (Chine,

Indonésie, Laos)… consommé en grains, en pâte, en soupe, ou en dessert (riz au lait) par

exemple.

Page 73: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

III

Le riz est une plante annuelle glabre à chaume dressé ou étalé de hauteur variable, allant de

moins d'un mètre jusqu'à cinq mètres pour les riz flottants. C'est une plante prédisposée

au tallage, formant un bouquet de tiges, à racines fasciculées. Les fleurs, en épillets

uniflores, sont groupées en panicules de 20 à 30 cm, dressées ou pendantes.

2.3.2- Le maïs : Zea mays

Classification classique :

Règne : Plantae

Sous règne : Tracheobionta

Division : Magnoliophyta

Classe : Liliopsida

Sous-classe : Commelinidae

Ordre : Cyperales

Famille : Poaceae

Sous-famille : Panicoideae

Tribu : Maydeae

Genre : Zea

Espèce : Zea mays

Sous espèce : Zea mays subsp. mays

Classification phyllogénétique :

Ordre : Poales

Le maïs est une plante tropicale herbacée annuelle de la famille des Poacées, largement

cultivée comme céréale pour ses grains riches en amidon, mais aussi comme plante

fourragère. Le terme désigne aussi le grain de maïs lui-même, de la taille d’un petit pois.

Le maïs est la céréale la plus cultivée au monde, la production de grains devançant

légèrement celles du riz et du blé (MEMENTO DE L’AGRONOME, 2002 ; ) . (23), (39)

Le genre Zea renferme des espèces annuelles et pérennes originaire du Mexique et

d’Amérique centrale.

Le maïs est la céréale dont la zone de culture est la plus vaste. Elle s’étend sur 140 millions

d’hectare de la latitude 40° Sud, en Argentine et en Afrique du Sud, à la latitude 58°Nord,

au Canada. Dans les Andes, elle culmine à 4000m d’altitude.

Page 74: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

IV

Caractères morphologiques

Le maïs est une céréale annuelle, à tallage généralement faible ou même nul il présente une

large diversité morphologique selon les variétés.

La plante possède des racines séminales, fonctionnelles jusqu’au stade cinq ou six feuilles

et des racines définitives ou coronaires. La tige, constituée de l’écorce et de la moelle,

mesure de 0,6 à 6m ; c’est un empilement de nœuds et d’entre-nœuds. Au niveau de

chaque nœud, on trouve une feuille (leur nombre varie de 8 à 48) et un bourgeon axillaire.

Les bourgeons de la base de la tige peuvent donner des talles, ceux du milieu un ou

plusieurs épis et le bourgeon terminal la panicule.

Le maïs est donc une plante monoïque à inflorescence séparées (MEMENTO DE

L’AGRONOME, 2002).

2.3.3- Le sorgho : Sorghum bicolor

Classification classique

Règne : Plantae

Sous règne : Tracheobionta

Division : Magnoliophyta

Classe : Liliopsida

Sous-classe : Commelinidae

Ordre : Cyperales

Famille : Poaceae

Genre : Sorghum

Nom binomial : Sorghum bicolor

Classification phyllogénétique :

Ordre : Poales

Famille : Poaceae

Le sorgho commun (Sorghum bicolor), ou sorgho à sucre, sorgo en nouvelle orthographe,

est une plante herbacée annuelle de la famille des Poaceae (Graminées). C'est une plante

d'origine africaine, cultivée soit pour ses graines, le sorgho grain, soit comme fourrage, le

sorgho fourrager. Le sorgho est la cinquième céréale mondiale, après le maïs, le riz, le blé

et l'orge [1]

.

Nom scientifique : Sorghum bicolor (L.) Moench (synonyme : Sorghum vulgare Pers),

famille des Poacées, sous-famille des Panicoideae, tribu des Andropogoneae.

Page 75: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

V

Nom commun : sorgho grain, gros mil (Afrique), millet indien, blé égyptien.

De nos jours il est cultivé, et parfois subspontané, dans tous les continents. C'est une plante

de climat chaud, mais comme pour le maïs, la sélection a permis de créer des variétés

cultivables en pays tempérés

La plante du sorgho grain ressemble au maïs. Son appareil racinaire plus profond lui

permet de mieux résister à la sécheresse.

C'est une plante de 1 à 3 mètres de haut, à tige cylindrique pleine portant une inflorescence

terminale en panicule compacte. Celle-ci regroupe des épillets d'une ou deux fleurs

bisexuées. Le sorgho est une plante pérenne et peut être récolté plusieurs fois par an,

cependant il est traité comme une plante annuelle [2]

.

La graine est un caryopse de 4 mm environ. À maturité, son taux d'humidité est encore

relativement élevé (25 à 30%) et la récolte doit être séchée rapidement.

Cette plante contient un glucoside, la durrhine, qui est toxique car elle entraîne la

formation d'acide cyanhydrique. La teneur en durrhine diminue au fur et à mesure de la

croissance et surtout après la floraison. Il est préférable de cuire les grains à la vapeur

avant de les consommer. (39)

Page 76: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

VI

Annexe III: Photo striga

Graines de striga

Fixation du striga sur l’hôte

Développement de la partie

souterraine

Striga en phase

souterraine

Infestation de striga sur un champ de maïs

Fleur de striga

Striga émergeant sous les couvertures

mortes

Page 77: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

VII

Annexe IV: Effets de faux-hôtes, des plantes pièges et de l’éthylène sur le

stock semencier du striga dans le sol.

A

B C D

Hôtes Faux-hôtes Plantes pièges éthylène

STOCK DE GRAINES DE STRIGA DANS LE SOL

Germination Germination Germination Germination

Fixation Pas de reconnaissance

hôte-parasite

Fixation Absence hôte

émergence Germination suicides Emergence Germination suicides

Destruction de

l’ensemble

Floraison et

fructification

Semis de la culture

Production de

nouvelles graines

Diminution substantielle du stock de graines de striga dans le sol en 3-

5ans

Page 78: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

VIII

Annexe V: Protocoles des expérimentations SCV et rotations dans le

Moyen Ouest : maîtrise du Striga asiatica

La région du Moyen-Ouest :

Le Moyen Ouest se trouve entre la latitude 19°39’ et 19°65’ Sud, et la longitude 46°30’ et

46°50’ Est ; avec une altitude moyenne de 1000m. Sur le plan administratif, il couvre les

districts de Betafo et de Mandoto dans la région du Vakinankaratra

(RANDRIANJAFIZANAKA, 2008).

Réputée zone à striga, la région du Moyen Ouest réunit les conditions favorables à la

prolifération de cette plante parasite. En effet, sa faible pluviométrie (900mm au Sud à

1600mm au Nord) lui confère une longue saison sèche bien marquée de 5à 7 mois du

Nord au Sud. La végétation s’y adapte alors avec la présence des savanes herbeuses

(Hétéropogons sp., Aristida sp.…) sur les terres sèches, et des cypéracées, des fougères

remplissant les bas-fonds marécageux. Or ces plantes sont indicatrices de sols pauvres en

éléments minéraux et en matières organiques. Quant au sol, il est ferrallitique, faiblement

désaturé (V=30 à 60%), à pH 5 à 6. Sa structure est généralement poudreuse, pulvérulente

à l’état sec et friable à l’état humide. De ce fait, ces sols sont sensibles à l’érosion

lorsqu’ils sont travaillés. Cette susceptibilité se manifeste par la formation de lavaka

(MICHELLON et al, 2006 et 2007).

L’agriculture est la principale activité de la population, avec un élevage de bovins

important. L’exploitation agricole a tendance d’une part à réduire la jachère7 suite à

l’augmentation de la population, et contribue à l’appauvrissement des sols. La

surexploitation des collines par les cultures vivrières (maïs, riz, manioc…) entretient

d’autre part, la multiplication des plantes parasites par l’ininterruption de la présence de

leur plante hôte. Enfin, l’utilisation de fumier de bovins peut favoriser la propagation des

semences de Striga (MICHELLON et al, 2006 et 2007).

Le dispositif expérimental d’Ivory

Les itinéraires en S.C.V. sont comparés au témoin traditionnel labouré sur un dispositif

pérennisé pour disposer de références sur plusieurs années (12 ans) et proposer des

solutions aux problèmes principaux : le Striga asiatica et une diversification des cultures

insuffisante.

Les moyens de lutte contre S. asiatica (ou plus généralement destinés à résoudre le

problème de la surexploitation de ces sols fragiles avec des céréales) sont étudiés dans une

rotation riz pluvial-maïs, sur des terrains abandonnés, infestés par le parasite. Deux types

de systèmes sont proposés privilégiant soit la seule production de grains pour

l’autoconsommation ou la vente, soit en association avec des cultures fourragères :

7 Le système traditionnel est de 3années de culture, suivi par 5 à 10 ans de jachère

Page 79: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

IX

S.C.V. sur résidus avec des associations de riz ou de maïs avec des légumineuses annuelles

(vivrières : niébé, soja, dolique, Vigna umbellata, ou de couverture : mucuna)

S.C.V. sur couverture vivante fourragère (Brachiaria ruziziensis, Tifton, arachide pérenne,

Stylosanthes guianensis).

Un autre dispositif, sur sol non dégradé, privilégie les études de diversification des cultures

en S.C.V sur résidus : arachide, soja, sorgho, mil …

Deux niveaux d’intensification sont comparés :

- F1 : fumier seul

- F2 : fumier + fumure minérale conseillée (seul niveau appliqué sur sol dégradé jusqu’en

2002-2003).

I. Expérimentation de SCV sur résidus

Effet de l’association de légumineuses avec le maïs sur la production de riz pluvial.

L’essai est installé depuis 2002-2003 sur deux parcelles voisines cultivées cette année là en

maïs associé à des légumineuses (parcelles A) ou riz en culture pure (parcelle B).

I.1. Traitements comparé :

Les systèmes de culture comparés au témoin labouré sont conduits en SCV sur résidus

avec des associations :

Maïs + mucuna

Maïs +soja

Maïs + niébé

Maïs + V. umbellata

Maïs + B. ruziziensis + Cajanus cajan

Ce dernier traitement constitue un témoin commun aux différents essais conduits en SCV

sur résidus ou sur couverture vivante comme celui avec :

Maïs en culture pure sur labour.

Les systèmes sont comparés avec deux niveaux de fumure :

F1 : fumier seul

F2 : fumier + fumure minérale conseillée

campagne Parcelle A Parcelle B

2000-2001 Jachère sur terrain abandonné -

2001-2002 Mucuna Jachère sur terrain abandonné

2002-2003 Maïs (+ légumineuses) Riz (culture pure)

2003-2004 Riz (culture pure) Maïs (+ légumineuses)

2004-2005 Maïs (+ légumineuses) Riz (culture pure)

2005-2006 Riz (culture pure) Maïs (+ légumineuses)

2006-2007 Maïs (+ légumineuses) Riz (culture pure)

2007-2008 Riz (culture pure) Maïs (+ légumineuses)

2008-2009 Maïs (+ légumineuses) Riz (culture pure)

Page 80: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

X

2009-2010 Riz (culture pure) Maïs (+ légumineuses)

Tableau 1 : Rotations réalisée sur les deus parcelles A et B

I.2. Dispositif expérimental :

Le dispositif expérimental est une collection testée avec le témoin en SCV sur résidus

comportant les productions de maïs + niébé en rotation avec le riz. Sur la parcelle A le

témoin est répété toutes les 2 à 3 parcelles tandis que sir la parcelle B le témoin n’est pas

répété. Les divers traitements sont pérennisés dans le temps, soit pendant 8 ans de 2002-03

à 2008-09. Les surfaces observées sont de 0,5 a. les parcelles sont séparées par des allées

de 1m de large.

I.3. Conditions de réalisation :

Emplacement : station TAFA d’Ivory à 1000m d’altitude.

Sol : ferrallitique rouge

Précédents culturaux : terrains abandonnés en jachère infestée par le S. asiatica. Sur la

parcelle A du mucuna à grain noir a été installé en 2001-2002, la parcelle B n’étant pas

cultivée.

Préparation du terrain :

Labour à l’angady pour le témoin en sol nu sur labour

Herbicide de pré-semis sur les résidus : glyphosate 540g/ha +2,4-D sel d’amine

1040g/ha (1,5l/ha de Round Up + 1,5l/ha de 2,4-D Amine 720SL)

Fumures :

Deux niveaux de fumure sont appliqués en localisé :

F1 : 5t/ha de fumier de bovins avant semis

F2 : 5t/ha de fumier+ 150kg/ha de phosphate d’ammoniaque + 80kg/ha de chlorure

de potassium KCL avant semis, puis apport de 50kg/ha d’urée 25jours après le

semis (répétée 60jpours après le semis pour le maïs), soit 39 unités d’N +81 P2O5

pour le riz.

Traitement des semences par voie humide :

Pour les céréales : 0,88g/KG d’imidachlopride + 0,5g/kg de thirame (0,5g/kg de

Gaucho T45WS) pour le maïs.

Pour les légumineuses (niébé, soja, V. umbellata, C. cajan) 1,6g/kg de thirame

(2g/kg de Pormasol).

Les semences de soja sont inoculées avec le rhizobium spécifique.

Densité de semis :

o Semis après trouaison à l’angady des cultures de :

Riz pluvial : variété SEBOTA 403 (ou B22) qui s’est avérés sensible à la

pyriculariose jusqu’en2008-2009) avec 5 à 6 grains par poquets espacés de 0,2 x

0,3m.

Page 81: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

XI

Maïs : variété locale : 3 grains par poquets espacés de 0,5m sur des rangs jumelés

distants de 0,5m et écartelés de 1,5m (ou rands simples écartés de 1,2m jusqu’en

2008-2009).

o Cultures associées au maïs

Entre les doubles lignes de maïs écartées de 1,5m sont installés :

Mucuna à grains noirs : une ligne intercalaire avec 2grains par poquet semés tous

les 0,4m, avec un décalage de semis de 25 jours (après celui de maïs)

B. ruziziensis ou 2 à 3 graines pour le C. cajan-nain : ligne intercalaires alternées

avec 4 à 8 graines par poquet pour B. ruziziensis ou 2 à 3 graines pour le C. cajan

semés tous les 0,4m en même temps que le maïs.

Niébé variété CNC 192-17 E (David jusqu’en 2008-2009) ou V. umbellata

(« Tsiasisa ») : 1 ligne intercalaire avec 2 grains par poquet semés tous les 0,4m

d’écartement, en même temps que le maïs.

Soja variété CD 206 (OC 11 jusqu’en 2008-2009) : 2 lignes d’intercalaires à 0,4m

d’écartement, semés avec 2 grains par poquet tous les 20cm, en même temps que le

maïs.

Entretien (en 2009-2010) :

Désherbages manuels les 28 décembre et 12 janvier 2010 (parcelle A) ou les 7 et 20

janvier 2010 (parcelle B).

Herbicide sur le riz pluvial (parcelle A) : 500g/ha de 2,4-D sel d’amine (Herbagan

0,7 l/ha) le 14 janvier2010.

Traitement insecticide des légumineuses vivrières sur la parcelle B (niébé, soja, V.

umbellata, C. cajan) : 60g/ha de cyperméthrine (0,25 l/ha Cigogne 240 ECà 240g/l)

à leur floraison.

II. Expérimentations de SCV sur couvertures vivantes :

Deux dispositifs expérimentaux ont été mis en place successivement sur des terrains

dégradés :

Le premier installé en 1998-1999 a été laissé en jachère pour les témoins

labourés en 2001-2002 (crise politique) ou en culture pure fourragère pour les

couvertures vives, puis remis en culture en 2002-2003 (parcelle A) ;

Le second installé en 2002-2003 sur un terrain compacté et abandonné (parcelle

B) avec plantation directe de couvertures fourragères en culture pure dans la

jachère ou des témoins maïs ou riz sur labour.

2.1. Traitements comparés :

Sur les deux terrains sont comparés les systèmes avec rotation du maïs et du riz pluvial

(tableau 2) :

témoin en culture pure sur labour

semis direct sur couvertures vives d’arachide pérenne : Arachis pintoï ou A. repens.

semis direct sur couverture vive de Stylosanthes guianensis pour le maïs ou sur

résidus de S. guianensis pour le riz en rotation

semis direct sur résidus de couverture de B. ruziziensis + C. cajan ou B. brizantha +

C. cajan

semis direct sur résidus de cultures vivrières, le maïs étant associé au niébé dans la

rotation avec le riz.

Page 82: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

XII

Les systèmes sont comparés avec un seul niveau de fumure :

F2 : fumier + fumure minérale conseillée

Mode de gestion du

sol

Couverture Cultures parcelle A Cultures parcelle B

Témoin en culture

pure sur labour

Sans Riz et maïs Riz et maïs

Semis direct sur

couverture vives de

légumineuses

herbicidées

- A. pintoï

- A. repens

Riz et maïs

Riz et maïs

Riz et maïs

Riz et maïs

Semis direct sur

résidus de

légumineuses tuées par

fauche

- S. guianensis fauché

- S. guianensis qui

repousse

Non

Non

Riz

Maïs

Semis direct sur

résidus de

légumineuse +

graminées hebicidées

B. ruziziensis + C.

cajan semés

B. ruziziensis + C.

cajan herbicidés

Riz

Maïs

Riz

Maïs

Semis direct sur

résidus de cultures

vivrières

Riz

Maïs +niébé

Non

Non

Maïs +niébé

Riz

Tableau 2 : systèmes de culture comparés sur les deux parcelles A et B

Remarque : sur la parcelle B le B. brizantha est aussi associé au C. cajan comme B.

ruziziensis.

2.2. Dispositif expérimental :

Le dispositif expérimental est une collection avec pour témoins les cultures pures de maïs

ou de riz sur labour. Les divers traitements sont pérennisés dans le temps, soit pendant 8

ans de 2002-2003 à 2009-2010. Les surfaces observées sont de 1 are pour la parcelle A ou

0,7 a pour la B. Elles sont séparées par des allées de 1m de large.

2.3. Conditions de réalisation :

Emplacement : station TAFA d’Ivory à 1000m d’altitude.

Sol : ferrallitique rouge

Précédents culturaux : terrains abandonnés en jachère infestée par le S. asiatica.

Préparation du terrain :

* Labour à l’angady pour le témoin en sol nu sur labour

* Herbicide de pré-semis sur les résidus : glyphosate 540g/ha +2,4-D sel d’amine

1040g/ha (1,5l/ha de Round Up + 1,5l/ha de 2,4-D Amine 720SL)

Page 83: L’influence des SCV sur la croissance et le développement

L’influence des SCV sur la croissance et le développement du striga

XIII

* sur couvertures vives autres que S. guianensis : glyphosate 540g/ha (1,5 l/ha de

Round Up)

* pour S. guianensis la couverture est tuée en coupant à l’angady les souches dégradées

en roulant la biomasse) pour installer le riz ou seulement fauchée pour semer le maïs.

Fumures :

Un seul niveau de fumure est appliqué en localisé :

* F2 : 5t/ha de fumier +150kg/ha de phosphate d’ammoniaque + 80kg/ha de chlorure

de potassium KCl avant semis, puis apport de 50kg/ha d’urée 25 jours après le semis

(répété 60 jours après le semis pour le maïs), soit 3ç unité d’N+81 P2O5+48 K2O pour le

riz.

Traitements des semences par voie humide :

* Pour les céréales : 0,88g/kg d’imidachlopride +0,25g/kg de thirame (2,5g/kg de

Gaucho T45WS) pour le riz ou 1,75g/kg d’imidachlopride + 0,5g/kg de thirame (5g/kg de

Gaucho T45WS) pour le maïs.

* pour les légumineuses (niébé, C. cajan) 1,6g/kg de thirame (2g/kg de Pormasol)

Densités de semis :

o Semis après trouaison à l’angady des cultures de :

* riz pluvial : variété SEBOTA 403 (ou B22qui s’est avérée sensible à la pyriculariose

jusqu’en 2008-2009) avec 5 à 6 grains par poquets espacés de 0,2 x 0,3m.

* maïs : variété locale : 3 grains par poquets espacés de 0,5m poquets espacés de 0,5m

sur des rangs jumelés distant de 0,5m et écartés de 1,5m (ou rangs simple écartés de

1,2m jusqu’en 2008-2009).

o Cultures associées au maïs

Entre les doubles lignes de maïs écartées de 1,5m sont installés :

* B. ruziziensis ou B. brizantha et C. cajan-nain : lignes intercalaires alternées avec 4 à

8 graines par poquet pour le brachiaria ou 2 à 3 graines pour le C. cajan semés tous les

0,4m en même temps que le maïs.

* niébé variété CD 206 (OC 11 jusqu’en 2008-2009) : 2 lignes intercalaires à 0,4m

d’écartement, semées avec 2 grains par poquet tous les 20cm, en même temps que le

maïs.

Entretien (en 2009-2010) :

* désherbages manuels les 26 décembre 2009 et 11 janvier 2010.

* herbicide sur le riz pluvial : 500g/ha de 2,4-D sel d’amine (Herbagran 0,7 l/ha) le 14

janvier 2010.

* traitement insecticide des légumineuses vivrières (niébé, C. cajan) : 60g/ha de

cyperméthrine (0,25l/ha Cigogne 240EC à 240g/l) à leur floraison.