Littérature Française Du XXe Siècle

7/23/2019 Littérature Française Du XXe Siècle

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Littérature française du XXe

siècleLa littérature française du XXe siècle

s'inscrit dans un siècle tumultueux marqué

par deux guerres mondiales, parl'expérience des totalitarismes fascistes etcommunistes et par une décolonisation

difficile.



2

La littérature verra aussi son statut évoluer sous l'effet des

transformations technologiques comme l'apparition et le développement

des éditions de poche ou la concurrence d'autres loisirs comme le

cinéma, la télévision ou la pratique informatique.

• On assistera parallèlement à une dilution progressive des courants esthétiques et intellectuels aprèsl'époque du Surréalisme, de l’xistentialisme ou du !ouveau "oman.

• Le XXe siècle commence dans un esprit de li#erté qu'évoque l'atmosphère des années $%&&: lesartistes novateurs sont nomreux dans le domaine de la peinture avec le fauvisme et le cu#isme quiouvre le chemin à l'astraction ou dans le domaine de la musique avec, en !rance, "lade #euss$, %ri&atie, (aurice )avel et plus tard *ierre +oule, né en -2/ . "'est aussi le moment o0 s'installe l'art ducinéma avec (éliès 1qui ne deviendra parlant qu'à partir de -23 et o0 la modernité s'impose aussi dansle domaine littéraire. 4a littérature fran5aise du 66e siècle va à l'évidence 7tre traversée par les coups etcontrecoups de l'8istoire.

• *ar ailleurs, le 66e siècle montre également une accélération rapide des avancées scientifiques ettechnologiques qui vont participer à la richesse des pa$s occidentaux o0 s'étend l'influence américaine.4a diffusion des 9uvres imprimées est devenue très importante 1livre de poche phénomène des ; est<sellers ;3 avec une féminisation du lectorat qu'accompagne une féminisation du monde des écrivains. *arailleurs, le livre entre de plus en plus en concurrence avec le cinéma, la radio et le disque puis latélévision et la ande dessinée, et au=ourd'hui les loisirs informatiques : les révolutions technologiques du66e siècle modifient les mentalités du monde entier que certains voient s'uniformiser avec des succès

planétaires 4a !rance est elle aussi dans ce monde de concurrence économique de plus en plusaccentuée et ; américanisée ; o0 l'on r7ve de société de =eunesse, de loisirs et de consommation ens'interrogeant sur son ou ses identité1s3, en évoquant la réellion =uvénile de ->?.

• 4e comat féministe avec imone de +eauvoir comme figure de proue a également participé à latransformation des mentalités tout comme l'engagement pour les causes ; humanitaires ; qui remplacentpartiellement les causes politiques, l'individualisation de la société étant une autre marque du temps avecen parallèle un affailissement de la notion d'école artistique et de mouvement littéraire.



@

La oésie du XXe siècle

• 4a poésie fran5aise du 66e siècle est à la fois héritière et novatrice parrapport au 6A6e siècle, dans ses thèmes comme dans sa forme, avec unenette prédilection pour le vers lire, mais elle semle en déclin ou du moinsdéplacée dans le domaine plus incertain de la chanson.

• 4e déut du siècle montre une grande diversité avec les héritages du siècle

précédent, qu'il s'agisse de la continuité du mouvement s$moliste etdécadentiste avec ull$ *rudhomme, aint<*ol )oux, Bnna de Coailles etcertains aspects d’(pollinaire, de la lignée de la céréralité et du travailformel mallarméen avec *aul )alér* 1Charmes, -23, ou encore de laliération des thèmes nouveaux comme l'humilité du quotidien avec !rancis+ammes 1Les Géorgiques chrétiennes, --23.

• #ans les m7mes années, des voix singulières se font entendre avec ceuxqu'on a appelé ; les *oètes de #ieu ; comme "harles égu* avec soninspiration patriotique et religieuse et la force d'une poésie simple 1Jeanned’Arc , -? < Tapisserie d’Eve, --@3, ou *aul laudel avec sa qu7tespirituelle exprimée à travers l'ampleur du verset 1Cinq Grandes Odes, -DE< -D? < --D3.



E

Bvant<garde Bvant<garde*O*OFFA% %G *%ACGH)%A% %G *%ACGH)%

*icasso cuiste



/

*%ACGH)% "H+AG%< A(H4GBCFA(%

+raque

Cature morte



>

"'est aussi le temps des ; découvreurs ; comme +laise endrars 1Les Pâques à e!

"or# , --2 < La Prose du Transsi$érien, --@3, Iuillaume (pollinaire 1 A%coo%s, --@ <Ca%%igrammes, --?3, Jictor egalen 1&t'%es, --23, (ax Kaco 1Le cornet à dés, --3,

aint<Kohn *erse 1E%oges, --- Ana$ase, -2E, avec une 9uvre prolongée dans la

durée par exemple Amers en -/3 ou *ierre )everd$ 1P%upart du temps, -E/,regroupement des poèmes de --/<-223 qui explorent ; l'%sprit nouveau ; enrecherchant la présence de la modernité et du quotidien 1la rue, le vo$age, la technique3

et l'éclatement de la forme 1disparition de la rime, de la ponctuation, du vers métré etaudaces st$listiques exploitant l'expressivité des images, les ressources du r$thme et

des sonorités3.

Als préfigurent des recherches plus s$stématisées comme celle du-adasme de Gristan Gara et après lui du Surréalisme qui confie à lapoésie l'exploration de lLinconscient en utilisant des dérèglementsrimaldiens et en ousculant les ; assis ;. 4Lécriture automatique apparaMtégalement dans un m7me o=ectif. 4es poètes ma=eurs de cette mouvance

surréaliste sont (ndré /reton, le théoricien du mouvement avec le(ani)este du &urréa%isme en -2E, *aul %luard 1Capita%e de %a dou%eur ,-2>3, 4ouis Bragon 1(ouvement perpétue% , -2/3, )oert #esnos 1Corpset $iens, -@D3, *hilippe oupault 1Les champs magnétiques, -2D, encollaoration avec Bndré +reton3 ou +en=amin *éret 1Le grand *eu, -2?3,auxquels on peut associer des peintres comme #ali, %rnst, (agritte ou(iro.



*%ACGH)% H))FB4AG%< OCA)A(%alvador #ali

Iala et les tigres



?

*%ACGH)% H))FB4AG%< OCA)A(%(ax %rnst, la ville enchantée



*%ACGH)% H))FB4AG%*%ACGH)% %G *%CF%

4LB)G #% (BI)AGG%



-D

4e pont (iraeau

ous le pont (iraeau coule la eine %t nos amours !aut<il qu'il m'en souvienne4a =oie venait tou=ours après la peine

Jienne la nuit sonne l'heure 4es =ours s'en vont =e demeure 4es mains dans les mains restons face à face Gandis que sous 4e pont de nos ras passe#es éternels regards l'onde si lasse

Jienne la nuit sonne l'heure 4es =ours s'en vont =e demeure 4'amour s'en va comme cette eau courante 4'amour s'en va "omme la vie est lente%t comme l'%spérance est violente

Jienne la nuit sonne l'heure

4es =ours s'en vont =e demeure *assent les =ours et passent les semaines Ci temps passé

Ci les amours reviennentous le pont (iraeau coule la eine

Jienne la nuit sonne l'heure 4es =ours s'en vont =e demeure

Guillaume Apollinaire, d’après “Alcools” (1913)



Bpollinaire et ses amis, dans un taleau de (arie 4aurencin

--



-2

• $. 0ntroduction 1 4e poème ;4e *ont (iraeau; est un extrait du recueil Blcools paru en --@. 4'auteur $ faitallusion à sa rupture avec (arie 4aurencin et au<delà évoque la fuite du temps semlale à l'eau qui s'en va.

•2.L'(3/04506 -5 6X6.

• a. Jient de l'asence de ponctuation et du décas$llae qui ne permet pas d'imposer un sens au texte, ce quiprovoque plusieurs lecture.

• #. amiguNté du temps: dominant présent de vérité général et de méditation. *resent du su=onctif exprime unsouhait.

7. lan du texte 1• -ère strophe : le lieu évocateur de l'amour. "'est le *ont (iraeau de *aris qui le fait se souvenir.

2ème strophe : la plongée dans le passé. "'est le rappel de sa liaison.@ème strophe : la fuite de l'amour.Eème strophe : la fuite du temps.4a eine rappelle au poète son amour perdu.

8. Lecture méthodique• $.L( 9:"3 :60;5.•

a. E quatrains et refrain sous forme de distique 12 petit vers qui reviennent tou=ours3!orme:-DPEP>P-D.• #. )efrain : vers impaires, heptas$llaes 1élément essentiel de la musicalité depuis Jerlaine3• c. -er vers repris a la fin circularité du poème.• d. Comreuses répétition dont le refrain donne une impression de monotonie, de plainte, et rapproche ce texte

d'une complainte.

<.:5L3!6 - L'(5 6 - L'(3:5".• $=a. l'eau élément haituel du poème l$rique pour exprimer la fuite du temps. %lle est nommé, c'est la eine.

• #. Js de mouvement1:;passe;, ;coule;, ;s'en va;...3 présents à toutes les strophes.• c. )épétitions, anaphore ;ni;.• 2= expression de l'amour achevé, nostalgie, sentiments.• 7= Ammoilité du poème avec le pont statique, et le poète figé par sa douleur ;=e demeure;.

>. onclusion• On a un poème original qui reprend des termes conventionnels dans une structure o0 les termes, les sonorité

et la dispositions des mots forment des correspondances. eule la peine de l'auteur semle demeurer face autemps qui passe.



-@

(:LL0!(0", ?:!

Q la fin tu es las de ce monde ancien

+ergère R tour %iffel le troupeau des ponts 7le ce matin

Gu en as asse de vivre dans l'antiquité grecque et romaineAci m7me les automoiles ont l'air d'7tre anciennes4a religion seule est restée toute neuve la religion%st restée simple comme les hangars de *ort<Bviation

eul en %urope tu n'es pas antique R "hristianisme4'%uropéen le plus moderne c'est vous *ape *ie 6%t toi que les fen7tres oservent la honte te retient#'entrer dans une église et de t'$ confesser ce matinGu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout hautJoilà la poésie ce matin et pour la prose il $ a les =ournauxAl $ a les livraisons à vingt<cinq centimes pleines d'aventures policières*ortraits des grands hommes et mille titres divers

K'ai vu ce matin une =olie rue dont ='ai oulié le nom

Ceuve et propre du soleil elle était le clairon4es directeurs les ouvriers et les elles sténo<dact$lographes#u lundi matin au samedi soir quatre fois par =our $ passent4e matin par trois fois la sirène $ gémitHne cloche rageuse $ aoie vers midi4es inscriptions des enseignes et des murailles4es plaques les avis à la fa5on des perroquets criaillentK'aime la grSce de cette rue industrielleituée à *aris entre la rue Bumont<Ghiéville et l'avenue des Gernes

f



-E

Joilà la =eune rue et tu n'es encore qu'un petit enfantGa mère ne t'haille que de leu et de lancGu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades )ené #alieJous n'aime rien tant que les pompes de l'FgliseAl est neuf heures le ga est aissé tout leu vous sorte du dortoir en cachetteJous prie toute la nuit dans la chapelle du collègeGandis qu'éternelle et adorale profondeur améth$ste

Gourne à =amais la flamo$ante gloire du "hrist"'est le eau l$s que tous nous cultivons"'est la torche aux cheveux roux que n'éteint pas le vent"'est le fils pSle et vermeil de la douloureuse mère"'est l'arre tou=ours touffu de toutes les prières"'est la doule potence de l'honneur et de l'éternité

"'est l'étoile à six ranches"'est #ieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche"'est le "hrist qui monte au ciel mieux que les aviateursAl détient le record du monde pour la hauteur

*upille "hrist de l'9ilJingtième pupille des siècles il sait $ faire%t changé en oiseau ce siècle comme Késus monte dans l'air

4es diales dans les aMmes lèvent la t7te pour le regarder lls disent qu'il imite imon (age en KudéeAls crient qu'il sait voler qu'on l'appelle voleur 4es anges voltigent autour du =oli voltigeur Acare Fnoch Flie Bpollonius de Gh$ane!lottent autour du premier aéroplaneAls s'écartent parfois pour laisser passer ceux que transporte la ainte<%ucharistie

" 7t i t t ét ll t él t l'h ti



-/

"es pr7tres qui montent éternellement élevant l'hostie4'avion se pose enfin sans refermer les ailes4e ciel s'emplit alors de millions d'hirondelles

Q tire<d'aile viennent les coreaux les faucons les hioux#'Bfrique arrivent les iis les flamants les maraouts4'oiseau )oc céléré par les conteurs et les poètes*lane tenant dans les serres le crSne d'Bdam la première t7te

4'aigle fond de l'horion en poussant un grand cri%t d'Bmérique vient le petit coliri#e "hine sont venus les pihis longs et souplesTui n'ont qu'une seule aile et qui volent par couples*uis voici la colome esprit immaculéTu'escortent l'oiseau<l$re et le paon ocellé4e phénix ce Ucher qui soi<m7me s'engendre

Hn instant voile tout de son ardente cendre4es sirènes laissant les périlleux détroits Brrivent en chantant ellement toutes trois%t tous aigles phénix et pihis de la "hine!raternisent avec la volante machine

(aintenant tu marches dans *aris tout seul parmi la foule#es troupeaux d'autous mugissants près de toi roulent4'angoisse de l'amour te serre le gosier "omme si tu ne devais =amais plus 7tre aiméi tu vivais dans l'ancien temps tu entrerais dans un monastèreJous ave honte quand vous vous surprene à dire une prièreGu te moques de toi et comme le feu de l'%nfer ton rire pétille

4 éti ll d t i d t l f d d t i



->

4es étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie"'est un taleau pendu dans un somre musée%t quelquefois tu vas le regarder de près

Bu=ourd'hui tu marches dans *aris les femmes sont ensanglantées"'était et =e voudrais ne pas m'en souvenir c'était au déclin de la e

%ntourée de flammes ferventes Cotre<#ame m'a regardé à "hartres4e sang de votre acré<"oeur m'a inondé à (ontmartreKe suis malade d'ouNr les paroles ienheureuses4'amour dont =e souffre est une maladie honteuse%t l'image qui te possède te fait survivre dans l'insomnie et dans l'angoisse"'est tou=ours près de toi cette image qui passe

(aintenant tu es au ord de la (éditerranéeous les citronniers qui sont en fleur toute l'année

Bvec tes amis tu te promènes en arque4'un est Cissard il $ a un (entonasque et deux GuriesquesCous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs%t parmi les algues nagent les poissons images du auveur Gu es dans le =ardin d'une auerge aux environs de *ragueGu te sens tout heureux une rose est sur la tale%t tu oserves au lieu d'écrire ton conte en prose4a cétoine qui dort dans le creux de la rose

Fpouvanté tu te vois dessiné dans les agates de aint<JitGu étais triste à mourir le =our o0 t'$ visGu ressemles au 4aare affolé par le =our 4es aiguilles de l'horloge du quartier =uif vont à reours%t tu recules aussi dans ta vie lentement%n montant au 8radchin et le soir en écoutant#ans les tavernes chanter des chansons tchèques

G i i à ( ill ili d tè



-

Ge voici à (arseille au milieu des pastèques

Ge voici à "olence à l'hRtel du Iéant

Ge voici à )ome assis sous un néflier du Kapon

Ge voici à Bmsterdam avec une =eune fille que tu trouves elle et qui est laide

%lle doit se marier avec un étudiant de 4e$deOn $ loue des chamres en latin "uicula locandaKe m'en souviens ='$ ai passé trois =ours et autant à Iouda

Gu es à *aris che le =uge d'instruction"omme un criminel on te met en état d'arrestation

Gu es fait de douloureux et de =o$eux vo$ages Bvant de t'apercevoir du mensonge et de l'SgeGu as souffert de l'amour à vingt et à trente ansK'ai vécu comme un fou et ='ai perdu mon tempsGu n'oses plus regarder tes mains et à tous moments =e voudrais sangloter ur toi sur celle que ='aime sur tout ce qui t'a épouvanté

Gu regardes les $eux pleins de larmes ces pauvres immigrantsAls croient en #ieu ils prient les femmes allaitent des enfantsAls emplissent de leur odeur le hall de la gare aint<4aareAls ont foi dans leur étoile comme les rois<magesAls espèrent gagner de l'argent dans l'Brgentine%t revenir dans leur pa$s après avoir fait fortuneHne famille transporte un édredon rouge comme vous transporte votre c9ur



-?

"et édredon et nos r7ves sont aussi irréelsTuelques<uns de ces immigrants restent ici et se logent)ue des )osiers ou rue des Fcouffes dans des ougesKe les ai vus souvent le soir ils prennent l'air dans la rue%t se déplacent rarement comme les pièces aux échecsAl $ a surtout des Kuifs leurs femmes portent perruque%lles restent assises exsangues au fond des outiques

Gu es deout devant le inc d'un ar crapuleuxGu prends un café à deux sous parmi les malheureux

Gu es la nuit dans un grand restaurant

"es femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependantGoutes m7me la plus laide a fait souffrir son amant%lle est la fille d'un sergent de ville de Kerse$

es mains que =e n'avais pas vues sont dures et gercées

K'ai une pitié immense pour les coutures de son ventre K'humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrile ma ouche



-

Gu es seul le matin va venir 4es laitiers font tinter leurs idons dans les rues4a nuit s'éloigne ainsi qu'une elle (étive"'est !erdine la fausse ou 4éa l'attentive

%t tu ois cet alcool rUlant comme ta vieGa vie que tu ois comme une eau<de<vie

Gu marches vers Buteuil tu veux aller che toi à pied#ormir parmi tes fétiches d'Océanie et de Iuinéells sont des "hrists d'une autre forme et d'une autre cro$ance

"e sont les "hrists inférieurs des oscures espérances

Bdieu Bdieu

oleil cou coupé

4uillaume (pollinaire, (lcools @$%$7=

Zone est le poème d'ouverture du recueil Alcools 1--@3 "e poème appartient au V c$cle de (arie W 1en référence à



2D

Zone, est le poème d ouverture du recueil Alcools 1--@3. "e poème appartient au V c$cle de (arie W 1en référence à(arie 4aurencin, peintre, rencontrée par Iuillaume Bpollinaire en -D3. "Lest en changeant le titre du recueil %au de vieen Blcools et en décidant de supprimer toute ponctuation que lLauteur ra=oute en t7te de lLouvrage le poème Zone, dernierécrit de lLensemle: il donne ainsi à son recueil une orientation philosophique.On est dLaord frappé par l'apparence du poème: certains vers sont détachés, d'autres regroupés en strophesX il n'$ apas réellement de régularité. "e sont des vers lires 1pas de mètres réguliers3, les lois de la versification ne sont pasrespectées. "es vers riment à peine: ils sont assonancés. *as de ponctuation.4e poème n'est pas complètement déroutant, mais apparaMt quelquefois iarre.

• 5ne énonciation originale • Y 4es repères sont rouillés 1de temps, de personne3, il nLapparaMt pas dLordre logique dans le déroulement du poème.

a= 0ndice personnel ABeA poète 1vers -/ et 2@3

#= 0ndice personnel AtuA 1 le christianisme est personnifié et Bppolinaire s'adresse directement à lui à la deuxièmepersonne du singulier 1vers 3.#ialogue fictif entre le poète 1;=e;3 et le christianisme, ainsi que le *ape.%nonciation personnelle complexe et propice aux amiguNtés.

c= 0ndices temporels 1 ;"e matin; est emplo$é à la fois avec des veres au présent 1énonciation immédiate3, mais aussi

avec un vere au passé composé. On peut donc se demander o0 sont situées les paroles du poète.Gous les repères sont rouillés, d'autant plus que la ponctuation est inexistante Y décalage constant, effort dereprésentation de la part du lecteur. )eprésentation de la réalité fragmentaire. B partir du vers ->, évocation du r$thmehedomadaire et quotidien de la rue industrielle. "e matin P 4e matin

Y précis Y en général.

(ais l'innovation du poème se trouve aussi dans l'écriture. Bpollinaire : lancement de l';art nouveau; : incitation envers lesécrivains, les poètes à écrire sur les nouveautés 1"endrars, Z3 Y innovations les plus récentes.4es inspirations grecque et latine sont laissées de cRté.

%nsuite, Bpollinaire fait l'éloge de la vie quotidienne d'une ;rue industrielle;. B partir du vers --, il évoque la rue, ainsi que tout ce qui se lit dans la rue, énumération 1prospectus, affiches3.Y littérature moderne 1pulicité, Z3 prose populaire 1Kournaux, romans policiers3. Bffichent leur Hne : gros titres, photosAdée de la rue que l'on peut déchiffrer 1reprise vers 2-3 : ;les inscriptions des enseignes et des murailles.Y #es mots dans la ville, avec une évocation plus anale des ruits, des mouvements de cette ville.!réquence de passage des emplo$és : vers -? : ;#u lundi matin au samedi soir quatre fois par =our $ passent;;gémit;;clairon;;cloche rageuse $ aoie;.4'idée de modernité est liée à l'idée de quotidienneté. Al s'intéresse aux mots écrits dans la ville 1pulicité, Z3

"omme si à travers les mots, il arrivait à déchiffrer la ville.

.



2-

Zone, cLest une poésie métropolitaine, la poésie de la ville.

4a ville en tant que su=et de poésie est associée au monde ancien 1vers -3, et à l'Bntiquité grecque et )omaine. Bpollinaire se détourne de l'inspiration classique, traditionnelle 1*léiade, 6JAe siècle, *arnasse, fin 6A6e siècle3, pour 7trerésolument moderne.4a religion est pour lui éternelle, au dessus de ces valeurs 1;tu n'es pas antique R "hristianisme; vers 3.Al associe la religion à la modernité : le christianisme apparaMt dans sa pérennité dans ce monde matérialiste 1pourtant, Bpollinaire

ne manifeste pas de foi catholique spécifique3. Bpollinaire se pose des questions sur lui<m7me X il associe la religion à son enfance. Al a honte d'entrer dans une église, car iln'est pas réellement cro$ant.

Hn exemple, tiré du déut: 4e vers 2 est à la gloire de la tour %iffel. B l'époque d'Bpollinaire, la tour %iffel apparaMt comme le s$mole de la modernité. %lle est

d'ailleurs représentée dans plusieurs taleaux 1cuisme : #elauna$, +raque, *icasso3.4e cuisme se caractérise par une déconstruction de l'o=et représenté, fragmentation, collage Y coupures de presse,Z

;+ergère R tour %iffel P le troupeau des ponts P 7le ce matin; > < / < /a3 ;4e troupeau des ponts; : métaphore, analogie à expliciter.4es arches des ponts, nomreux sur la eine, évoquent le dos des moutons.3 4a métaphore est filée : la tour %iffel se dresse au milieu des ponts, les domine 1reprise de ;#ame de fer;, métaphore haituelle3.Y tour %iffel dominant le troupeau des ponts Y ergère, silhouette verticale et isolée.#e plus, la tour %iffel est située sur la erge, d'o0 coNncidence métaphore et méton$mie 1sonorité3. )eprise de sonoritéY méton$mie de lieu.c3 (étaphore du ;troupeau des ponts; prolongée en fin de vers ;7le ce matin;.

onclusion

[one est catégorisé dans les ; Brts poétiques ; de lL9uvre dLBpollinaire en raison des innovations ma=euresquLil apporte à la poésie dLalors. Al est lLexemple littéraire de la recherche de formes discontinues et =uxtaposées qui soient porteuses de sens.On $ retrouve l'originalité d'Bpollinaire. "'est un poème qu'on a rapproché des *Sques de "endrars 1m7meitinéraire, peuplé de souvenirs3 X mais originalité profonde d'Bpollinaire, aussi ien dans l'écriture que dans lechoix des images. 4e thème religieux n'est pas au centre du poème, comme che "endrars, c'est ici un thèmeintermittent, à l'image du sentiment religieux du poète.

http://www.bacdefrancais.net/figures.htm






22

L':/+6 ! :S0 (5 XXème 1 (pollinaire, ALa colom#e poignardée et le Bet

d'eauA



2@

• Hn calligramme est un poème dont ladisposition graphique sur la page forme un

dessin, généralement en rapport avec le su=etdu texte, mais il arrive que la forme apporte unsens qui s'oppose au texte.

• 4'origine du mot est formé par la contraction decalligraphie et d'idéogramme.

• "e mot<valise signifie ;+elles 4ettres; dans lamesure o0 il reprend l'ad=ectif grec &ali 1;elle;3et le nom gramma qui signifie ;signe d'écriture;. Al s'agit donc pour Bpollinaire d'écrireen eauté.



2E



2/

#es dissidences apparaissent asse vite dans le groupe en particulier à propos de l'adhésion au comunisme, etles violences de l'8istoire comme l\Occupation de la !rance vont amener de nomreux poètes à renouveler leurinspiration en participant à la )ésistance et à pulier clandestinement des textes engagés. "'est le cas de 4ouis

Bragon 1Les "eu+ d,E%sa, -E2 < La -iane .ran/aise, -EE3, de *aul %luard 1Poésie et vérité, -E2 Au rende01

vous a%%emand , -EE3, de )ené "har 1.eui%%ets d,23pnos, -E>3 ou de )ené Iu$<"adou 1P%eine Poitrine, -E>3.4es poètes ne seront pas épargnés par l'extermination naie : )oert #esnos mourra dans un camp allemand et

(ax Kaco dans le camps de #ranc$

"ependant, des individualités produiront des 9uvres qui ferontapparaMtre des approches différentes avec l'onirisme touche àtout de Kean "octeau 1P%ain1Chant , -2@3, les recherchesd'expressivité dL8enri (ichaux 1 Ai%%eurs, -E?3, le =eu veral

repris parKacques *révert, poète du quotidien et des opprimés1Paro%es, -E><-E3 ou par !rancis *onge 1Le parti1pris deschoses, -E23 à la recherche d'une poésie en prosedescriptive. Gous traduisent des émotions et des sensationsdans la célération du monde avec Kules upervielle

1Ou$%ieuse mémoire, -E?3 ou ]ves +onnefo$ 1Pierre écrite,->/3, célération renouvelée par des voix venues d'ailleurscomme celle d\Bimé "ésaire, l'Bntillais 1Cahier d,un retour au pa3s nata% , -@ ->D3, de 4éopold édar enghor 1Chantsd’om$re, -E/3 ou de +irago #iop 1Leurres et %ueurs, ->D3 quichantent l'Bfrique.

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