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ministère de l’éducation nationale français 4 e Livret de corrigés Rédaction N. Langbour F. Nottebaert S. Rio Coordination F. Milhe Poutingon Expertise pédagogique F. Didier (IA-IPR de lettres) Dessin N. Julo P. Derr Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits. © Cned – 2009 Directeur de la publication Serge Bergamelli Achevé d’imprimer le 31 décembre 2012 Dépôt légal 1er trimestre 2013 3, rue Marconi - 76130 Mont-Saint-Aignan

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ministère de l’éducation nationale

français4e

Livret de corrigés

Rédaction

N. Langbour

F. Nottebaert

S. Rio

Coordination

F. Milhe Poutingon

Expertise pédagogique

F. Didier

(IA-IPR de lettres)

Dessin

N. Julo

P. Derr

Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours

ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits. © Cned – 2009

Directeur de la publication Serge Bergamelli

Achevé d’imprimer le 31 décembre 2012Dépôt légal 1er trimestre 2013

3, rue Marconi - 76130 Mont-Saint-Aignan

— © Cned, Français 4e2

cc Séquence 7

SÉQUENCE 7Séance 1

A- Le regard du poète sur la ville1- a) L’impression générale de la ville à la première lecture de ce poème est négative : le lieu

est bruyant et sale.

b) « cabarets », « trottoir » (v. 1), « omnibus » (v. 3), « pavé » (v. 8), « bitume », « égout » (v. 9) appartiennent au champ lexical de la ville.

c) Il s’agit des « platanes » (v. 2). « déchus », « s’effeuillant dans l’air noir » (v. 2)

d) L’image de la nature est dégradée, abimée.

e) Les personnages qui traduisent la présence humaine sont les « ouvriers » (v. 6) et les « agents de police » (v. 7).

2- a)

sens L’ouïe La vue Le toucher- bruit

- ouragan de ferraille

- grince

- l’air noir

- ses yeux verts et rouges

- suintants

- glisse

b) « fange » (v. 3), « boues » (v. 3), « dégouttent » (v. 8), « suintants » (v. 8), « ruisseaux » (v. 9) renvoient à la pluie.

3- a) « Omnibus » est un mot latin signifiant « à tous, pour tous ».

b) Grâce à l’étymologie, on comprend que ce moyen de transport est réservé à tous. Il s’agit du premier moyen de transport en commun moderne.

c) On repère une métaphore (« ouragan de ferraille et de boues ») et une personnification (« mal assis », « ses yeux »).

d) L’image de l’omnibus se dégageant de cette description est celle d’une machine inquiétante et animée.

B- Les nuisances de la ville1- Associe à chaque nuisance de la ville une expression tirée du poème :

- Le vacarme : « Le bruit des cabarets » (v. 1)

- La saleté : « la fange du trottoir » (v. 1)

- Le danger : « pavé qui glisse » (v. 8)

2- Voici toutes les sources de bruit que tu pouvais souligner : « les cris aigus » des coqs (v. 4), « cent coups de marteau » (v. 8), « les charrettes courir » (v. 9), « les maçons travailler », « les boutiques s’ouvrir » (v. 10), « mille cloches » (v. 11), « bruit de la grêle et des vents » (v. 13).

C- La structure du poème1- a) Le poème compte 10 vers qui sont tous des alexandrins.

b) Les rimes sont plates (ou suivies).

c) Le poème ne comporte qu’une seule phrase.

d) La phrase est organisée selon la figure de l’accumulation.

© Cned, Français 4e — 3

ccSéquence 7

e) Cette figure de style permet d’exprimer la diversité et la multiplicité des éléments de la ville.

2- a) Le groupe nominal qui traduit la présence du poète est « ma route » (v. 10)

b) L’ordre de la description suit le trajet du poète dans la ville.

c) L’expression qui vient contredire l’image générale de la ville est « avec le paradis au bout » (v. 10).

d) Non, cette expression est ironique.

e) Elle est précédée d’un tiret.

3-

« Le bruit, la fange, Les platanes, L’omnibus, Les ouvriers, Toits, murs, pavé, Bitume, ruisseaux, Voilà ma route – avec le paradis au bout. »

D- Expression écriteProposition de correction Consignes

L’enfilade des hauts immeubles réguliers, les rues rectilignes, la ronde des parapluies, les couples de passants élégants qui se croisent, le pavé luisant sous la pluie fine, les roues des fiacres parcourant la chaussée, voilà ma route – avec le paradis au bout.

Écrire une seule phrase.

Mentionner les différents éléments du tableau.

Employer des expansions variées pour enrichir les groupes nominaux.

Séance 2

A- Une promenade en banlieue1- a) Le mot qui exprime l’action de se promener est « flânant » (v. 3).

b) La « ruelle » (v. 5), et la « grand’rue » (v. 17).

c) Cette expression traduit le bruit des pas du promeneur sur le pavé.

2- a) Le mot « banlieue » désigne aujourd’hui l’ensemble des agglomérations qui entourent une grande ville. La banlieue dont parle Coppée est celle de Paris.

b) « Ces lieux déserts » (v. 7) désignent les « tristes banlieues ».

c)

trottoir •

tilleuls •

boutiquiers •

gazon •

réverbère •

•Laville

•Lanature

— © Cned, Français 4e4

cc Séquence 7

B- Un paysage état d’âme1- a) Le poète s’éloigne de Paris parce que les soirs y sont étouffants, l’été.

b) Le poète est triste et mélancolique : « moi, noir promeneur » (v. 2), « qui fuis la joie » (v. 3).

c) Il recherche la solitude et le calme :

« Où je suis presque sûr de ne croiser personne » (v. 8)

d) Les sentiments du poète sont en harmonie avec la banlieue parce que ce lieu est triste et désert.

e) « Je me plais dans ces lieux déserts » (v. 7) montre que le poète prend plaisir à se promener.

2- a) « le plâtre frais » (v. 10) : adjectif qualificatif.

« prenant le frais » (v. 18) : nom commun.

b) Il s’oppose à l’adjectif « étouffants » (v. 1)

c) Voici les deux graffitis que le poète observe :

- « Les noms entrelacés de Victoire et d’Eugène » (v. 11)

- « le croquis odieux » (v. 13)

Ces graffitis s’opposent parce que le premier est un témoignage d’amour touchant alors que le second est un dessin obscène.

d) Le synonyme de « naïf » qui pourrait convenir ici est « simple », ou « sincère ».

e) Le poète aperçoit un couple de commerçants goûtant la fraîcheur du soir, devant leur commerce, et leur fille qui flirte.

C- Les accords complexes sujet / verbe

1- a) « Et moi, noir promeneur qu’évitent les enfants,

Qui fuis la joie et fais, en flânant, bien des lieues, » (v. 2-3)

b) Le mot du premier vers repris par le pronom relatif « qui » est « moi ».

c) Ces accords sont complexes parce que le premier sujet (« les enfants ») est placé derrière le verbe (« évitent »), et le second sujet est un pronom relatif (« qui ») dont il faut identifier l’antécédent (« moi ») pour réaliser l’accord (à la 1re personne du singulier avec « fuis »).

2- a) Mon frère et moi apprécions la vie en ville.

b) Beaucoup de citadins se plaignent des nuisances sonores.

c) Sur la place du marché se réunissent de nombreux commerçants.

d) C’est toi qui détestes le bruit et la foule.

© Cned, Français 4e — 5

ccSéquence 7

D- Expression écriteProposition de correction Consignes

Certains jours, quand j’éprouve le besoin de me distraire, je me rends sur la place du marché. Cet endroit magique regorge de surprises en tous genres , il me plaît plus que les autres. Le marché fourmille de monde et j’ai besoin de la foule pour me sentir bien. Les étals sont recouverts de gadgets plus incroyables les uns que les autres, et comme je suis naturellement très curieux, je prends le temps de regarder et de fouiller. Et puis, toutes ces odeurs de fruits et de bonbons me mettent l’eau à la bouche, quel régal pour un gourmand comme moi !

Employer les marques de la première personne du singulier

Utiliser des termes mélioratifs

Montrer que ce lieu correspond à mon état d’esprit

Séance 3

A- Un amour contrarié1- a) Ce poème est adressé à une femme.

b) Voici les mots et expressions qui désignent le poète : « vrai sauvage » (v. 1), « je » (v. 2), « m’ » (v. 4).

c) « vous » (v. 3), « parisienne fière » (v. 4) désignent le destinataire.

d) Le poète est amoureux de cette femme : « vos regards charmeurs » (v. 3).

2- a) Pour se représenter, le poète emploie la métaphore du « sauvage ».

b) Les verbes qui traduisent son état d’esprit au sein de la ville sont « végète » et « meurs » (v. 2).

c) La femme se sent bien dans la ville, elle s’y plaît.

d) Le mot qui exprime l’opposition entre ces deux attitudes est la conjonction de coordination « mais ».

e) Le premier groupe est au tout début de la strophe alors que le second est situé à la fin. Cet écart traduit bien les attitudes opposées des personnages face à la ville.

B- La femme et la ville1- a) Cette expression montre que la femme non seulement est parisienne mais que cette

qualité lui donne un sentiment de supériorité.

b) « Vos cheveux noirs » (v. 15) est la seule référence au physique de la femme.

c) Le portrait de cette femme s’appuie sur ses goûts, elle n’est définie que par ce qu’elle aime dans l’univers de la capitale.

d)

- le monde : « la foule » / « la cohue»

- les divertissements mondains : « le bal de l’Opéra »

- le progrès technique : « le gaz »

- le commerce : « les boutiques »

— © Cned, Français 4e6

cc Séquence 7

2- a) Le mot « réclame » signifie « publicité ».

b) Le « clair peignoir ruché » (v. 15) témoigne de la sensibilité de la femme à la mode.

c) Cette femme aurait pu figurer dans le roman d’Émile Zola, Au Bonheur des Dames, parce qu’elle est sensible à la mode et à la réclame.

C- Le rêve de la nature1- a) Le champ lexical de la mort : « meurs » (v. 2), « mort » (v. 4), « tue » (v. 12), « mourrai »

(v. 14).

b) Les endroits où le poète rêve de vivre sont : les « sous les bois verts », « sur les monts aromatiques » (v. 6), « en Orient », « près du pôle », (v. 7)

c) Il se désigne par la métaphore du « papillon brûlé » (v. 14).

d) Cette métaphore traduit sa proximité avec l’univers de la nature.

e) Oui, ce poème peut être qualifié de lyrique car il exprime une plainte, comme son titre l’indique.

2- a) Le verbe « feriez » est conjugué au conditionnel présent.

b) Ce temps exprime une opinion.

3- Voici les termes qui expriment :

- la lumière : « clair » (v. 16)

- les couleurs : « noirs » (v. 15), « verdure » (v. 16).

4- Cette scène permet de réunir la femme aimée et l’univers de la nature.

Séance 4

A- La ville métamorphosée par la vision du poète1- a) Voici quelques éléments qui construisent la dimension verticale de la ville : « étages »

(v. 3), « hauts étages » (v. 4), « colonnes » (v. 9), « tours » (v. 11), « toits » (v. 12 et 39), « poteaux », « grands mâts » (v. 19) et « mâts » (v. 36).

b) Les mots et expressions renvoyant à l’activité industrielle de la ville sont : « le charbon et la fumée » (v. 24), « des quais sonnent » (v. 31), « des tombereaux grincent » (v. 32), « des balances de fer » (v. 33).

c) « trains » (v. 42), « gares » (v. 43), « rails » (v. 45), « réseaux » (v. 47) appartiennent au champ lexical du chemin de fer.

d) « sifflets » (v. 27), « hurlent » (v. 28), « sonnent » (v. 31), « grincent » (v. 32), « vacarme » (v. 48) appartiennent au champ lexical du bruit.

e) Les termes relevés sont péjoratifs. Ils donnent des bruits de la ville une image agressive.

2- a) L’atmosphère qui se dégage de ces vers est fantastique : « Du fond des brumes », « Comme d’un rêve ».

b) « Sphinx » et « Gorgones » (v. 10) sont des références qui apportent à la description de la ville une dimension étrange et menaçante.

c) Ils expriment la peur.

d) La métaphore « sous-sols de feu » fait référence à l’enfer (ou aux Enfers).

e) « Des gibets sombres » (v. 36) renvoie à l’idée de mort.

f) Ces mots évoquent l’idée de violence.

© Cned, Français 4e — 7

ccSéquence 7

3- a) Les éléments du décor urbain sont présentés de manière désordonnée.

b) La figure de style employée est l’accumulation.

c) Cette figure de style crée une impression de désordre et d’excès.

d) L’idée exprimée par ces termes est celle de mouvement.

e) L’adjectif « tentaculaire » signifie « qui se développe dans toutes les directions ».

f)

mouvement vers le haut : « Jusques au ciel […] elle s’exhume » (v. 4-5)

mouvement vers le bas : « Des rails ramifiés y descendent sous terre » (v. 45)

mouvement horizontal : « Pour reparaître au loin en réseaux clairs » (v. 47)

B- Un poème en vers libres1- a) Non, les mètres employés sont irréguliers.

b) Visuellement, ces vers peuvent évoquer l’aspect de tentacules de longueur variable.

2- a)

« Là-bas,

Ce sont des ponts musclés de fer

Lancés, par bonds, à travers l’air ;

Ce sont des blocs et des colonnes

10 Que décorent Sphinx et Gorgones ;

Ce sont des tours sur des faubourgs ;

Ce sont des millions de toits

Dressant au ciel leurs angles droits :

C’est la ville tentaculaire ,

15 Debout,

Au bout des plaines et des domaines. »

b) Les vers 6, 11, 15 et 16 ne présentent pas de rime. Tu peux estimer aussi que le vers 14 ne rime pas en raison de son isolement.

3- a) Le mètre employé est l’octosyllabe.

b) « Ce sont des tours / sur des faubourgs »

c) Les mots situés à la fin de chaque hémistiche riment entre eux. (« tours », « faubourgs »).

4- « Et les glissent soudain en des sous-sols de feu » (v. 34)

a) Le son consonantique répété est le son [s]. Remarque : on note toujours entre crochets le son.

b) Cette allitération peut traduire l’impression de glissement.

c) « Immobiles, de mille en mille, un fronton d’or » (v. 44)

« Pour reparaître au loin, en réseaux clairs d’éclairs » (v. 47)

— © Cned, Français 4e8

cc Séquence 7

C- Croiser le regard du poète et celui du peintre « des grands mâts » (v. 19)

« Des clartés […] qui bougent sur des poteaux » (v. 17 à 19)

Lionel Walden (1861-1933) Les Docks de Cardiff, 1894 © Musée d’Orsay, Paris, France / Giraudon / The Bridgeman Art Library

« des rails ramifiés » (v. 45) « le charbon et la fumée » (v. 24)

Séance 5

A- Un poème-tableau1- a) Ce poème de Rimbaud décrit les ponts d’une ville.

b) Ces trois termes font référence à la peinture.

c) « gris » (l. 1), « rouge » (l. 7), « grise », « bleue », « blanc » (l. 9) sont des adjectifs qualificatifs de couleur.

d) Cette manière de juxtaposer les touches de couleurs rappelle l’impressionnisme.

e) « droits », « bombés » (l. 1), « descendant », « obliquant », « angles » (l. 2) expriment les lignes de force du dessin.

f) L’impression d’ensemble qui se dégage de ce poème est celle d’un tableau qui serait décrit.

2- a) « descendant » (l. 2), « obliquant » (l.2) « s’abaissent », « s’amoindrissent » (l. 4), se croisent », « filent » (l. 6), « montent » (l. 6), « tombant » (l. 8) expriment un mouvement.

b) Ces verbes sont à la forme pronominale.

© Cned, Français 4e — 9

ccSéquence 7

B- Un poème en prose1- a) Les deux éléments traditionnels de la poésie qui n’apparaissent pas dans ce texte sont le

vers et les rimes.

b) La première phrase du poème est une phrase non verbale (phrase nominale).

c) La deuxième phrase décrit le « dessin » bizarre formé par les différents ponts. La construction complexe de cette phrase peut traduire la bizarrerie des figures formées par ces ponts.

d) Trois groupes nominaux sont soulignés dans chacune des phrases.

e) Cela produit un effet de régularité grâce au rythme ternaire.

2- a) Ce procédé qui consiste à répéter des sons vocaliques se nomme « assonance ».

b) « (Sont-ces) des airs populaires /, des bouts de concerts seigneuriaux, / des restants d’hymnes publics ? » (l. 7-8)

c) Ces jeux sur les sonorités apportent une musicalité particulière à ce poème.

3- a) Dans les cinq premières lignes du poème, ce sont les perceptions visuelles qui dominent.

b) À partir de la ligne 6, le sens de l’ouïe est sollicité.

c) « accords mineurs », « cordes » (v. 6), « instruments de musique » (v.7) , « airs », « concerts », « hymnes » (l. 8) se rapportent à l’ouïe.

d) Le mot « cordes » peut désigner soit les cordes des bateaux, soit celles des instruments de musique.

e) Ce jeu sur la polysémie produit une incertitude, une confusion des perceptions.

f) Le questionnement du poète aux lignes 7 et 8 porte sur la nature des sons qu’il entend.

g) On retrouve l’incertitude des perceptions.

C- Étudier des familles régulières de mots1- a) La lettre « d » ne se prononce pas.

b)

- Instrument de musique populaire portatif : accordéon

- Relier entre elles les parties d’un ensemble : accorder

- Brouille, différend entre deux personnes : désaccord

c) Les mots « accordéon » et « accorder » peuvent aider à orthographier correctement le mot « accord » parce que la lettre « d » est articulée et s’entend.

d) Le mot « cordes » (l. 6) vient du latin « chorda » (lui-même issu du grec « khordé ») signifiant boyau. Le mot « cordes » ne fait donc pas partie de la famille du mot « accord » qui est formé sur le latin « cor, cordis » (le cœur).

2- « figure » : figurer, figurine, figuration, défigurer, configurer, figuratif...

« bras » : brasser, brassard, brasse, embrasser, embrassement, brassière…

— © Cned, Français 4e10

cc Séquence 7

D- Expression écriteProposition de correction Consignes

D’un seul bond, un pont très fin enjambe le fleuve. Sa ligne fragile et bleue est soutenue par deux piliers qui s’élèvent sur chaque rive. De chaque côté des piliers, le dessin des cordes forme des triangles aériens et légers. Les bateaux à vapeur exhalent leurs nuages de fumée blanche. Les bâtiments rapetissentdevant la forêt des grands mâts ocres qui se dressent vers le ciel. On entend les sifflets des navires et la rumeur sans fin qui montent des docks et des quais.

Décrire l’aspect et la forme du pont

Mentionner les couleurs et les lignes de force du tableau

Employer des verbes de mouvement pour animer la scène

Retranscrire les perceptions visuelles et auditives

Séance 6

Je m’évalue

Je connais Je suis capable de Les nouvelles formes d’écriture poétique à la fin du XIXe siècle :

Le poème en vers libres

Le poème en prose

Nommer un poète pour chacune de ces formes poétiques :

Verhaeren

Rimbaud L’allitération :

Répétition d’un son consonantique

L’assonance :

Répétition d’un son vocalique

De surligner et d’encadrer les assonances et les allitérations dans les vers suivants:

« Places, bazars, gares, marchés, »« C’était un bazar, au bout des faubourgs rouges»

(Émile Verhaeren)Le fonctionnement d’une rime interne :

Un même son est répété à la fin des deux hémistiches d’un même vers.

D’encadrer une rime interne dans un vers :

« des grands marteaux monumentaux »(Émile Verhaeren)

Les familles régulières de mots.

Pour composer une famille régulière, les mots doivent posséder :

Le même radical

Une idée commune

Composer la famille du mot « dent » :

Dentition – dentiste – dentelé – édenté – dentaire – dentier - dentifrice

© Cned, Français 4e — 11

ccSéquence 7

Les accords complexes sujet / verbe. Accorder les verbes au présent avec leur sujet :

- Ton ami et toi avez de la chance.

- Mes parents et moi partons demain.

- La plupart des gens aiment les vacances.

- C’est moi qui suis content !

— © Cned, Français 4e12

cc Séquence 8

SÉQUENCE 8Séance 1

A- Les premières impressions de Paris1- a) L’histoire est racontée à la première personne du singulier (« je ») et du pluriel (« nous »).

b) Le narrateur a une première impression négative de Paris.

c) Les termes ou expressions sont : « rues boueuses » (l. 2), « voitures qui se croisaient en s’éclaboussant » (l. 3), « maisons noires » (l. 5), « pâleur des visages » (l. 7).

d) Le narrateur est frappé par les « odeurs de gaz » (l. 6).

e) Le narrateur est impressionné par la hauteur des maisons qui lui « parut prodigieuse » (l. 5).

f) Il aurait pu croire que les gens se portaient mal à Paris à cause de la « pâleur » de leur visage.

2- a) Le narrateur voit passer le roi.

b) Il se rend « aux Italiens » (l. 22).

c) Le narrateur apprend ces informations par son ami Olivier.

d) Cette apparition est impressionnante parce que l’escorte royale est très bruyante (l. 16 : « retentissant », l. 16-17 : « un bruit de métal ») et que les armes et les torches des cavaliers brillent dans la nuit.

3- a) Olivier est très satisfait d’être à Paris : « il poussa une sorte de soupir de plénitude » (l. 28).

b) Il identifie l’escorte royale et, d’après la direction qu’elle prend, devine sa destination. Il connaît donc très bien les lieux.

c) L’expression « comme si le contact de cette vie extraordinaire l’eût tout à coup rempli d’aspirations démesurées » (l. 29) montre que pour Olivier, Paris est le lieu où tous les rêves peuvent se réaliser.

B- Paris, une ville qui vit1- a) Les odeurs de gaz permettent de comprendre que l’on vit autant la nuit que le jour à

Paris.b) « luisants » (l. 2), « feu » (l. 2), « éclair » (l. 3), « lumières » (l. 3), « étincelant » (l. 3),

« illuminations » (l. 4) appartiennent au champ lexical de la lumière.c) Par ses sommets, la ville est « plongée dans la nuit » (l. 12) alors que la ville est

« vivante » (l. 11) en bas.

2- a) La métaphore de la « fourmilière » (l. 24) est employée pour désigner la grande ville.

b) Comme les fourmis dans une fourmilière, les gens sont nombreux (« se renouvelaient sans cesse ») ; ils se déplacent rapidement et dans tous les sens.

c) L’impression donnée de Paris est celle d’une société agitée de rivalités et de conflits : « que mille intérêts pressants semblaient tous diriger vers des buts contraires »

(l. 25-26).

d) - le lieu du commerce : « le feu des boutiques » (l. 2-3) - le lieu des spectacles : « aux Italiens » (l. 22) - le lieu du pouvoir : « le roi » (l. 15) - le lieu des rêves et des ambitions : « aspirations démesurées » (l. 29)

© Cned, Français 4e — 13

ccSéquence 8

C- Expression écriteProposition de correction Consignes

Il était déjà tard lorsque j’arrivai à Paris en compagnie de Dominique. Malgré la pluie et le froid, j’étais heureux de retrouver l’atmosphère trépidante de Paris, ses lumières et son incessant ballet de voitures sur les boulevards. Dominique n’était pas habitué à toute cette agitation. Il levait les yeux et paraissait surpris par la grande taille des maisons.Lorsqu’il ouvrit la fenêtre de son nouvel appartement, nous entendîmes un brouhaha qui montait de la rue, en bas. Je me penchai précipitamment et j’aperçus une double file de cavaliers munis de torches et accompagnant une suite de voitures. Aux casques et aux sabres étincelants, je reconnus l’escorte royale! J’en informai mon ami avec enthousiasme. J’étais si exalté que je restai un moment à la fenêtre pour voir la direction que prenaient les attelages : le roi se rendait au théâtre des Italiens. Je demeurai longtemps encore penché sur la rue. C’était pour moi un bonheur sans nuance de retrouver cette vie extraordinaire, où tout était possible. Dominique s’aperçut de la rêverie dans laquelle j’étais plongé et me demanda si j’étais content.

Rédiger le texte à la première personne du singulier

Conserver la structure générale du passage : description de la ville puis passage du roi

Rapporter les impressions et les sentiments d’Olivier

Séance 2

A- Une diminution de soi1- a) « le luxe des boutiques » (l. 4), « la hauteur des maisons » (l. 4), « l’affluence des

voitures » (l. 4), « un extrême luxe et une extrême misère » (l. 5).

b) La vue de cette foule provoque la surprise.

2- a) À Paris, les hommes de province perdent leur « considération » (l. 8) et leur « importance » (l. 9).

b) « une immense diminution de lui-même » (l. 7), « perte totale et subite de leur valeur » (l. 9), « n’être rien » (l. 10), « anéantissement » (l. 12).

c) Ce sentiment de diminution est aussi violent parce que Lucien a perdu subitement à Paris toute la considération qu’il avait en province.

B- Un accoutrement provincial1- a) « la laideur de sa défroque » (l. 2), « défectuosités » (l. 2), « passée de mode » (l. 3),

« faux » (l. 4), « disgracieux » (l. 4), « trop court » (l. 6).

b) Cette image signifie que les qualités physiques de Lucien n’étaient pas mises en valeur par son accoutrement ridicule.

2- a) « gracieux », « coquets », « élégants » (l. 9)

b) Ces termes donnent des jeunes Parisiens une image positive d’élégance et de raffinement.

— © Cned, Français 4e14

cc Séquence 8

c)

Points communs Différences• « la finesse des contours » (l. 11)

• « la noblesse de la tenue » (l. 11)

• « l’air du visage » (l. 11-12)

• Le cadre choisi « pour se faire valoir » (l. 12)

• La « mise en scène » (l. 14)

C- Le coût de la vie1- a) Lucien associe à la vie parisienne le plaisir de la bonne chère, des bons plats.

b) Ce dîner peut être qualifié d’abondant, de copieux.

2- a) « il fut tiré de ses rêves par le total de la carte » (l. 6)

b) Il éprouve un sentiment de respect.

D- Bilan de l’étude des trois extraitsTermes faisant référence à la province Les atouts de Lucien

Extrait 1 « en province »« son pays »

« homme d’imagination »

Extrait 2 « grotesquement provincial » « poète aux émotions vives, au regard pénétrant »« distinctions physiques »

Extrait 3 « son existence d’Angoulême » « ses richesses intellectuelles »

E- Dictée vérifie ta dictée en la comparant au texte reproduit dans le cours.

Séance 3

A- La misère des premiers temps à Paris1- a) De la fenêtre, le jeune homme voit « l’immense tranchée du chemin de fer de l’Ouest »

(l. 2)

b) L’immeuble dans lequel il habite est situé près de la gare des Batignolles.

c) « comme des appels de voix » (l. 9), « son cri plaintif » (l. 10)

d) Les signaux des voies ferrées sont comparés à des « gros yeux de bêtes » (l. 6).

e) Le décor est à la fois animé et inquiétant.

2- a) Les murs de sa chambre font l’objet d’une longue description.

b) « bêtes écrasées ou gouttes d’huile » (l. 39-40), « bouts de doigts graissés de pommade » (l. 40), « écume de la cuvette projetée pendant les lavages » (l. 40-41).

c) « vides, fatigués, flasques, vilains comme des hardes de la Morgue » (l. 35-36).

d) Les descriptions de la chambre et des vêtements mettent en valeur la pauvreté du personnage et la misère dans laquelle il vit.

e) Le jeune homme compte sortir de « cette existence besogneuse » en se lançant dans le journalisme (en écrivant des articles).

© Cned, Français 4e — 15

ccSéquence 8

B- Des débuts difficiles dans l’écriture 1- a) L’article qu’il doit écrire porte sur ses souvenirs d’Afrique et d’Algérie.

b) Il utilise une plume, de l’encre et du papier à lettres.

c) « de sa plus belle écriture » (l. 16)

2- a) Non, l’écriture est très difficile.

b) Il n’arrive plus à rassembler ses souvenirs.

c) - « ne sachant comment amener ce qui suivrait » (l. 24) - « sans parvenir à énoncer autre chose » (l. 28-29) - « il ne trouvait plus un mot pour exprimer » (l. 30-31) - « il ne les pouvait point formuler avec des mots écrits » (l. 52-53)

d) « son impuissance » (l. 53)

e) Il transpire (« les mains humides de sueur ») et son pouls est rapide (« le sang battant aux tempes »).

3- a) À la ligne 28, Duroy se lance dans la description de la ville d’Alger.

b) Il ne parvient qu’à écrire : « Alger est une ville toute blanche ».

c) Cette description est faite par le narrateur.

d) Il s’agit de la description que l’on trouve de la ligne 45 (à partir de « la physionomie ») à 51.

e) Cette description a pour thème l’Afrique.

C- Le discours rapporté : discours direct et indirect1- a) - b)

“ Puis il se dit : « Allons, au travail ! » ” (l. 13)

“ Tout à coup, il pensa : « Il faut que je débute par mon départ. » ” (l. 21-22)

2- a)

“ Il se dit qu’il fallait sortir de là, tout de suite, qu’il fallait en finir dès le lendemain avec cette existence besogneuse. ” (l. 42-43)

b) Non, les paroles ont été modifiées, seul le contenu est rapporté.

c) “ Il se dit : « Il faut sortir de là, tout de suite, il faut en finir dès demain avec cette existence besogneuse. » ”

3- a)

“ On parla d’abord d’un cancan qui courait les rues, l’histoire d’une femme du monde surprise, par un ami de son mari, soupant avec un prince étranger en cabinet particulier.

Forestier riait beaucoup de l’aventure ; les deux femmes déclaraient que le bavard indiscret n’était qu’un goujat et un lâche. Duroy fut de leur avis et proclama bien haut qu’un homme a le devoir d’apporter en ces sortes d’affaires […] un silence de tombeau. ”

Bel-Ami, Guy de Maupassant (1885)

b) On parla d’abord d’un cancan qui courait les rues, l’histoire d’une femme du monde surprise, par un ami de son mari, soupant avec un prince étranger en cabinet particulier.

Forestier riait beaucoup de l’aventure ; les deux femmes déclaraient : « Le bavard indiscret n’est qu’un goujat et un lâche. ». Duroy fut de leur avis et proclama bien haut : « Un homme a le devoir d’apporter en ces sortes d’affaires un silence de tombeau. ».

— © Cned, Français 4e16

cc Séquence 8

4- a)

“ Duroy but un verre de bière avec ses nouveaux confrères, puis il demanda à son ami :« Que faut-il que je fasse ? »

L’autre répondit : « Je n’ai rien pour toi aujourd’hui. Tu peux t’en aller si tu veux. » ”

Bel-Ami, Guy de Maupassant (1885)

b) Duroy but un verre de bière avec ses nouveaux confrères, puis il demanda à son ami ce qu’il voulait qu’il fasse (/ qu’il fît). L’autre répondit qu’il n’avait rien pour lui ce jour-là et qu’il pouvait s’en aller s’il voulait.

Séance 4

A- Le temps des apprentissages1- a) Les deux matières étudiées par Eugène sont les Lettres et le Droit.

b) Il consacre son temps libre à « goûter les délices visibles du Paris matériel » (l. 5).

c) « théâtre » (l. 6), « les bons et les mauvais endroits » (l. 8), « musées » (l. 9),

« Collège de France » (l. 10), « l’Opéra-Comique » (l. 12).

2- a) Ces connaissances plus pratiques concernent la vie parisienne et ses habitudes.

b) Eugène doit apprendre « les usages » et « la langue » (l. 7) de Paris.

c) Le synonyme est « initiations » (l. 12)

d) Les verbes sont « connaître » (l. 6), « étudier », « savoir » (l. 6), « apprendre » (l. 7), « s’habituer » (l. 7), « fouiller » (l. 8), « suivre (les cours) » (l. 8), « inventorier » (l. 9).

e) Eugène finit par concevoir « la superposition des couches humaines qui composent la société » (l. 13-14).

B- La naissance de l’ambitieux1- a) Son « intelligence » (l. 18) s’est considérablement développée.

b) Le séjour en province décuple son envie de réussir parce qu’il constate que sa famille est dans la gêne, que ses parents sont obligés d’économiser dans tous les domaines pour sauvegarder les apparences.

2- a) Eugène éprouve de l’envie (« envier » (l. 16)).

b) Le mot « ambition » signifie : « Désir ardent d’obtenir les biens qui peuvent flatter l’amour-propre, pouvoir, honneurs, réussite sociale ».

Les deux expressions qui définissent l’ambition d’Eugène sont le « désir de parvenir » et la « soif de distinction » (l. 29-30).

c) Le premier moyen envisagé par le jeune homme pour réussir est « le travail » (l. 35).

d) Il choisit finalement de « se lancer dans le monde » parce qu’il a compris l’influence des femmes sur la vie sociale pour « conquérir des protectrices » (l. 37).

© Cned, Français 4e — 17

ccSéquence 8

C- La morphologie de quelques verbes irréguliers très usités : vouloir, devoir, pouvoir…1- b) L’infinitif de ce verbe est « devoir ».

c) « doivent » (l. 1) / « devaient » (l. 32)

d) « veut » (l. 6) / « voulut » (l. 31)

e) Pour un même verbe, il peut y avoir plusieurs radicaux différents.

2-

devoir pouvoir savoir vouloir valoir paraîtreIndicatif, présent, 2e sg.

Tu dois Tu peux Tu sais Tu veux Tu vaux Tu parais

Indicatif, présent, 2e pl.

vous devez vous pouvez vous savez vous voulez vous valez vous paraissez

Indicatif, futur, 3e sg.

Il devra Il pourra Il saura Il voudra Il vaudra Il paraîtra

Indicatif, passé simple, 1re sg.

je dus je pus Je sus je voulus je valus Je parus

Séance 5

A- La protectrice : un élément indispensable à la réussite1- a) La femme qui s’offre comme protectrice d’Eugène est Madame de Beauséant.

b) Selon elle, la « clef du pouvoir » à Paris est « le succès ».

c) La comparaison est « comme un fil d’Ariane pour entrer dans ce labyrinthe » (l. 5).

d) Cette comparaison met en valeur la complexité et les dangers du monde parisien.

e) Elle lui apporte sa protection à condition qu’il ne la compromette pas.

f) « vous saurez alors ce qu’est le monde, une réunion de dupes et de fripons. Ne soyez ni parmi les uns ni parmi les autres. » (l. 3-4).

2- a) Les deux catégories de personnes qui composent la société sont les « dupes » (l. 4) et les « fripons » (l. 4).

b) Cette vision du monde est péjorative et très sombre car elle ne laisse aucune place à l’honnêteté ni à la sincérité dans les relations sociales.

c) Il ne lui manque plus que l’argent.

B- Étudier l’importance de la lettre dans un récit1- a) Le destinataire de cette lettre est la mère d’Eugène.

b) Les deux groupes nominaux sont « ma chère mère » (l. 19), « ma bonne mère » (l. 25 et 32).

c) Dans cette lettre, Eugène demande à sa mère de lui envoyer de l’argent.

— © Cned, Français 4e18

cc Séquence 8

d) « douze cents francs » (l. 20), « cet argent » (l. 22), « cette somme » (l. 22), « ce subside » (l. 36), « la somme » (l. 37).

e) « vends quelques-uns de tes anciens bijoux » (l. 32), « vendre les dentelles de ma tante » (l. 38).

f) Oui, le jeune homme est certain de sa prochaine réussite : « dans une situation à faire promptement fortune » (l.20), « je te les remplacerai bientôt » (l. 32), « je lui en enverrai de plus belles » (l. 38).

2- a) Eugène mentionne le suicide : « un désespoir qui me conduirait à me brûler la cervelle » (l. 20).

b) Il veut faire naître l’inquiétude et la compassion chez sa mère.

c) Les « outils avec lesquels on pioche la vigne dans ce pays-ci » (l. 29).

d) Il choisit cette métaphore parce que ses parents sont viticulteurs (ils cultivent la vigne).

e) Les objets dont le jeune homme a tant besoin sont les vêtements et les accessoires de mode puisqu’il écrit : « Je dois aller dans le monde, et n’ai pas un sou pour avoir des gants propres. » (l. 27-28).

f) Eugène emploie l’image du « combat perpétuel » (l. 37) pour désigner la vie à Paris. Cette image renvoie au terme « batailles » (l. 8) employé par Madame de Beauséant.

3- a) Le jeune homme écrit également à chacune de ses sœurs.

b) Non, le contenu de ces lettres n’est pas rapporté dans le récit.

c) L’expression est « en leur demandant leurs économies » (l. 39).

d) Eugène ressent peut-être une certaine culpabilité à réclamer tout cet argent pour sa propre réussite.

4- Ces lettres sont importantes pour l’évolution du héros puisqu’elles vont lui permettre de recevoir l’argent dont il a besoin pour se lancer dans le monde. Elles témoignent de l’égoïsme du jeune ambitieux qui n’hésite pas à demander de grands sacrifices à sa famille.

C- La panoplie du succès1-

Le lendemain, vers midi, sa première occupation fut de se rendre chez Staub, le tailleur le plus célèbre de cette époque. Il obtint, à force de prières et par la vertu de l’argent comptant, que ses habits fussent faits pour le fameux lundi. Staub alla jusqu’à lui promettre une délicieuse redingote, un gilet et un pantalon pour le jour décisif. Lucien se commanda des chemises, des mouchoirs, enfin tout un petit trousseau, chez une lingère, et se fit prendre mesure de souliers et de bottes par un cordonnier célèbre. Il acheta une jolie canne chez Verdier, des gants et des boutons de chemise chez Mme Irlande ; enfin il tâcha de se mettre à la hauteur des dandies.

Illusions perdues, Honoré de Balzac

2- Un « dandy » est un « homme qui se pique d’une suprême élégance dans sa tenue et ses manières ».

D- Les propositions subordonnées circonstancielles de temps1- a) « Quand il eut écrit ces lettres, il éprouva néanmoins une trépidation involontaire […]. »

b) La proposition subordonnée exprime une action antérieure (qui a lieu avant) à celle contenue dans la proposition principale.

c) Les propositions subordonnées circonstancielles de temps sont : « quand le dîner fut fini » (l. 14), « aussitôt que je te verrai » (l. 23).

© Cned, Français 4e — 19

ccSéquence 8

2- a) Dès qu’ Eugène recevra l’argent de sa mère, il pourra s’acheter de nouveaux vêtements.

b) Le jeune étudiant apprend beaucoup lorsque Madame de Beauséant lui parle de la vie parisienne.

c) Au moment où Rastignac allait sortir, on lui remit une lettre de sa sœur.

E- Expression écriteProposition de correction Consignes

Mon cher enfant,

Reçois par ce courrier l’argent que tu m’as demandé. J’ignore encore ce que tu comptes en faire mais sache que ta lettre m’a plongée dans une inquiétude qui me ronge. Sais-tu bien ce qu’est le cœur d’une mère ? L’idée de te perdre m’est insupportable, aussi

ai-je vendu quelques-uns de mes anciens bijoux. Par ailleurs, ta tante s’est montrée d’une grande générosité puisqu’elle a sacrifié pour toi ses dentelles les plus précieuses. J’ai bien souffert en lisant ta lettre. Les sentiments se bousculent dans ma tête. Quels sont donc tes projets ? Pourquoi ne me les exposes-tu pas d’un mot ? Cela m’apaiserait tellement ! Ne perds pas de vue tes chères études. Montre-toi digne des sacrifices que nous faisons toutes les deux à l’insu de ton père. Mon enfant, donne bien vite de tes nouvelles à ta mère qui t’embrasse.

Employer les pronoms des 1re et 2e personnes.

Exprimer les sentiments et les inquiétudes de la mère

Expliquer comment elle a réussi à réunir l’argent

Séance 6

A- Deux scènes en écho1- a) Ces deux scènes se déroulent au cimetière du Père Lachaise.

b) Ils viennent assister à l’enterrement d’un de leurs proches.

c) Ces scènes ont lieu le soir. Extrait 1 : « à six heures » (l. 1), « le jour tombait » (l. 7), « humide crépuscule » (l. 8). Extrait 2 : « coucher du soleil » (l. 5).

2-

Solitude Objet de leur regardExtrait 1 « Rastignac, resté seul » « il vit Paris »Extrait 2 « Lucien demeura seul » « ses yeux embrassaient Paris »

B- Deux situations inversées1- a) C’est Rastignac qui a payé pour la prière faite par le prêtre pour Goriot (l. 2-3).

b) Le mot « avidement » signifie « avec un désir ardent ». Il est formé sur l’adjectif qualificatif « avide ».

c) Ce terme nous apprend que le jeune homme est très déterminé à conquérir la haute société parisienne.

— © Cned, Français 4e20

cc Séquence 8

d) « À nous deux maintenant ! » (l. 17). Le narrateur utilise l’expression : « ces mots grandioses » (l. 16-17).

e) Il prend la décision d’aller dîner le soir-même chez madame de Nucingen.

2- a) « Par qui serais-je aimé ? » (l. 6), « Que pensent-ils de moi, là-bas ? (l. 8).

b) Ces questions expriment chez Lucien un besoin absolu d’être aimé.

c) « impressions […] si vives » (l. 9-10), « un accablement maladif » (l. 13), « la douleur » (l. 14)

d) Lucien est désespéré parce que sa maîtresse Coralie est morte, parce qu’il est ruiné, et que ses amis le méprisent.

e) Il décide de rentrer à Angoulême à pied.

3-

Eugène Lucien- volontaire - passif- déterminé - abattu- succès - échec

4- Les deux héros s’opposent d’abord par leur caractère : Rastignac est un conquérant, lucide et déterminé, Lucien est plus naïf et passif. Ils s’opposent également par leurs destins puisque Rastignac se lance à la conquête de Paris, protégé par des femmes influentes, alors que Lucien est rejeté d’un monde qui l’a broyé.

C- Deux scènes symboliques1- a) La cérémonie de l’enterrement est précisément décrite dans l’extrait 1.

b) Les mots se rapportant à l’enterrement sont « fosse » (l. 1), « clergé » (l. 2), « prière » (l.3), « fossoyeurs » (l. 3), « bière » (l. 4), « tombe » (l. 8).

c) « fosse » (l. 1), « fossoyeurs » (l. 3)

2- a) Eugène enterre « sa dernière larme de jeune homme » : « y ensevelit sa dernière larme de jeune homme » (l. 8-9).

b) Dans l’extrait 2, l’enterrement de l’actrice Coralie peut symboliser l’échec de Lucien sur la scène parisienne.

c) On peut rapprocher ces deux scènes de l’enterrement de Geneviève dans le roman de Zola Au Bonheur des Dames (séquence 4, séance 6) dans la mesure où cet enterrement symbolisait la mort du petit commerce parisien.

3- a) Dans les dernières lignes de l’extrait 1, Paris est désigné par la métaphore de la « ruche bourdonnant » (l. 16).

b) « un regard qui semblait par avance en pomper le miel » (l. 16).

c) Cette image semble annoncer la future ascension sociale de Rastignac et son succès dans les milieux parisiens.

D- Les métaphores du monde parisien : bilan1-

Séquence : 1 4 5 6Métaphore employée

Une « fourmilière » Un « labyrinthe » Un « labyrinthe » Une « ruche bourdonnant »

2- Le jeune homme embrassa du regard cette jungle pleine de dangers.

© Cned, Français 4e — 21

ccSéquence 8

Séance 7

Je connais Je suis capable de Les différentes étapes de la constitution du héros sur la scène parisienne.

Citer deux noms de héros de romans du XIXe qui tentent de réussir à Paris :

Lucien de Rubempré

Eugène de RastignacLes moyens de la réussite pour un jeune héros ambitieux :

Une protectrice

L’argentLes deux formes de discours rapporté :

Le discours direct qui retranscrit fidèlement les paroles ou les pensées d’un personnage.

Le discours indirect qui n’en propose que le contenu.

Souligner des paroles rapportées au discours indirect :

Madame de Beauséant dit à Rastignac qu’elle serait sa protectrice

Réécrire au discours indirect les paroles rapportées au discours direct.

Duroy demanda à son ami : « Peux-tu m’aider à écrire mon article ? »

Duroy demanda à son ami s’il pouvait l’aider à écrire son article ce jour-là.

La morphologie de quelques verbes irréguliers dont les plus courants sont : devoir, pouvoir, savoir, vouloir, paraître, valoir.

Conjuguer correctement des verbes irréguliers :

- Devoir (présent, 1re pers. pl.) : nous devons

- Pouvoir (passé simple, 3e pers. sg.) : il put

- Savoir (futur, 2e pers. sg.) : tu sauras

- valoir (futur, 2e pers. pl.) : vous vaudrezLes propositions subordonnées circonstancielles de temps.

Elles sont introduites par les conjonctions suivantes : quand, lorsque, alors que, dès que, au moment où, avant que, après que, chaque fois que

Elles peuvent exprimer un moment précis, une durée ou une répétition.

Souligner des propositions subordonnées circonstancielles de temps et d’encadrer la conjonction (ou locution conjonctive) de subordination.

- Lorsque le père Goriot mourut, Rastignac fut accablé de tristesse.

- Lucien prenait conscience de son accoutrement chaque fois qu’ il croisait un homme élégant.

- Avant que son article ne soit publié, Duroy était inquiet.

Les différentes métaphores employées pour désigner Paris :La fourmilière (séance 1)Le labyrinthe (séances 4 et 5) La ruche (séance 6)

Souligner une métaphore utilisée pour désigner Paris : « Mais, dit Eugène avec un air de dégoût, votre Paris est donc un bourbier. » (Honoré de Balzac)

— © Cned, Français 4e22

cc Séquence 9

SÉQUENCE 9Séance 1

A- Représenter la nature1- a) le champ lexical dominant dans la 1re strophe est celui du son : « ces bruits sourds »

(v. 1), « Écoutez » (v. 2), « Cette voix » (v. 3), « gronde » (v. 5), « son » (v. 6) et « sa trompe » (v. 9).

b) Les deux éléments de la nature cités sont la mer et le vent.

c) Les « bruits sourds » sont les grondements du vent.

2- a) La figure de style utilisée dans la première strophe est la personnification (« Cette voix profonde » (v. 3), « pleure. » (v. 4))

b) Les deux éléments naturels concernés par cette figure de style sont la mer et le vent.

c) La mer semble en colère comme le prouve le verbe « gronde » (v. 5).

3- a) Le poète focalise son attention sur le mauvais temps, la pluie.

b) Voici les informations de la 2e strophe se rapportant à cet événement climatique que tu devais souligner en bleu :

- « il pleut » (vers 10)- « Le ciel est bien noir » (vers 13)

B- L’homme et la mer1- a) Dans les troisième et quatrième strophes, le poète s’adresse aux marins comme

le montrent les deux apostrophes : « marins perdus ! » (vers 19) et « Nochers imprudents ! » (vers 28).

b) Ces interlocuteurs sont qualifiés d’ « imprudents » et de « perdus ». Ces adjectifs nous présentent une relation dangereuse entre les marins et la mer, qui entraîne la perte, la noyade, la mort.

c) Dans les troisième et quatrième strophes, voici les vers évoquant les gestes des marins :

- « Que de bras tendus / Vers la terre sombre ! » (vers 22-23)

- « L’un lutte avec l’air, / L’autre est à la pompe » (vers 33-34)

d) Voici la description des dégâts que la tempête provoque sur le bateau :- « la nef qui sombre » (vers 21) : le bateau prend l’eau (ce qui explique le vers 34)- « Pas d’ancre de fer / Que le flot ne rompe » (vers 24-25) : toutes les ancres sont brisées- « Le vent dans la voile / Déchire la toile » (vers 29-30).

e) Dans la quatrième strophe, la comparaison qui permet de souligner la violence du vent

(vers 29-31) est la suivante : « Le vent dans la voile / Déchire la toile / Comme avec les dents ! »

f) L’utilisation du mot « dents » (v. 31) souligne la violence et la dangerosité de la mer.

2- a) Dans la dernière strophe, le poète s’adresse au phare.

b) La métaphore utilisée par le poète pour désigner son interlocuteur est : « Chandelier » (vers 40). Le phare est une haute tour située sur les côtes. Il projette une lumière au loin pour signaler les dangers de la côte (falaises, écueils…). Il permet aux marins de se repérer. Le phare apparaît comme une sorte de guide divin. S’il est comparé à un chandelier, c’est parce qu’un chandelier supporte des bougies.

© Cned, Français 4e — 23

ccSéquence 9

c) Dieu est le guide des marins.

C- Musique du poème, musique de la mer1- a) Hugo utilise des rimes embrassées (ABBA) dans les quatre premiers vers de chaque

strophe.

b) Hugo utilise des rimes croisées (ABAB) dans les quatre derniers vers de chaque strophe.

c) Le cinquième vers de chaque strophe rime avec les deuxième et troisième vers.

2- a) « Le vent de la mer / Souffle dans sa trompe. » sont les vers repris dans chaque strophe.

b) Ces vers qui sont repris à intervalles réguliers constituent un refrain.

c) Le mouvement de la mer se répète sans cesse, comme le refrain poétique. Le refrain mime donc le mouvement de va-et-vient des vagues.

D- Expression écrite1- a) Chaque vers comporte cinq syllabes. Le mètre est le pentasyllabe.

Exemples : « Quels / sont / ces / bruits / sourds ? E / cou / tez / vers/ l’onde Cet / te / voix / pro / fonde » (v. 1-3) « L’un / lut / te a / vec / l’air » (v. 33)

b) Chaque strophe comporte neuf vers.

2- Voici un exemple de strophe dans laquelle le poète s’adresse directement à l’océan :

Terrible océan !Pourquoi t’acharner ?Contre les nochersFrappés par les vents.En train de lutterOublie tes colèresCar elles te corrompent… -Le vent de la merSouffle dans sa trompe.

Séance 2

A- Décrire le tableau1- Ce tableau représente une tempête et le naufrage de deux bateaux.

2- Au premier plan, on voit, à gauche, une partie d’un petit bateau qui s’est échoué contre les récifs. Un homme est assis sur la berge, la tête pendante : il vient probablement de sortir de l’eau. Plus vers la droite, deux hommes tirent une corde reliée à l’embarcation. Ils tentent de la ramener à la côte. À côté d’eux, deux hommes portent le corps d’une femme. On ignore si elle est morte ou si elle s’est simplement évanouie. Enfin, à droite, un homme torse nu court. À l’avant à droite, un chien regarde les hommes s’activer.

— © Cned, Français 4e24

cc Séquence 9

3- a) Au deuxième plan, on voit tout d’abord des rochers. C’est là que se sont hissés deux hommes.

Ces hommes s’apprêtent à aider les rescapés ayant atteint un rocher en contrebas (l’un des hommes se trouvant sur le rocher supérieur a le bras tendu vers le bas comme pour tendre la main). Derrière eux, un arbre est comme agrippé à la paroi des rochers.

b) Les feuilles de l’arbre sont orientées vers la droite, montrant ainsi la direction du vent (il souffle vers la côte).

c) Voici les flèches que tu devais tracer pour indiquer l’orientation des feuilles et montrer dans quel sens sont inclinés les deux bateaux naufragés.

D’après un dessin de N. Langbour © P. Derr/Cned/2012

d) Toutes les flèches sont orientées vers la droite. L’inclinaison des mâts et des feuilles montre la direction du vent.

4- a) Au troisième plan, on voit un autre navire en train de sombrer et des personnages qui s’activent autour de l’épave.

b) Si Vernet représente des scènes similaires dans les premier et troisième plans, c’est pour montrer la violence de la tempête : un seul navire échoué aurait pu être dû à de la malchance ou à une erreur de manœuvre ou de navigation, mais si deux bateaux ont fait naufrage, c’est bien le signe que la tempête est très forte.

5- À l’arrière-plan, on voit tout d’abord l’horizon qui est dessiné par la démarcation entre la mer et le ciel ; celui-ci est très nuageux et orageux. Deux constructions humaines s’inscrivent dans ce décor : d’une part un navire au loin, à gauche, et d’autre part un château construit en haut d’une falaise.

6- a) Les couleurs dominantes du tableau sont le gris, le noir, le bleu (surtout foncé) et le brun.

b) En utilisant ces couleurs, le peintre est fidèle à la réalité : il veut montrer que la tempête a assombri le ciel (ce qui contraste avec le titre du tableau : « le midi ou la tempête ». Or, le midi, le soleil est au zénith, c’est-à-dire qu’habituellement c’est le moment le plus lumineux de la journée).

© Cned, Français 4e — 25

ccSéquence 9

c) Un bateau se trouve dans une zone lumineuse à l’arrière-plan. On peut y voit une image d’espoir (« une lueur d’espoir ») : ce navire est assez loin de la côte. Il échappera peut-être aux récifs sur lesquels deux autres bateaux se sont échoués.

B- Comprendre la composition du tableau1- a) Ce sont les coques des navires et les mâts du second navire (au centre) qui ont permis

de tracer les lignes de force obliques.

b) Le triangle, en bas, délimité par ces lignes de force met en valeur la violence de la mer (avec les vagues déferlantes et leur écume), le naufrage du navire au premier plan et le courage que ressentent les hommes victimes de la tempête.

c) Regarde dans le corrigé du schéma reproduit plus haut les éléments naturels et les groupes de figures dont la forme rappelle celle d’un triangle. Elles sont mises en évidence en jaune.

2- a) Deux éléments de l’arrière-plan permettent de tracer les lignes de force horizontale et verticale : l’horizon et la falaise (sur laquelle est construit le château).

b) L’horizon et la falaise sont fixes.

3- Si Vernet utilise conjointement des lignes de force obliques et des lignes de force horizontale et verticale, c’est pour mettre davantage en évidence l’instabilité de la nature et le mouvement de la mer : les vagues, en se formant, ressemblent elles-mêmes à de petites pyramides (c’est-à-dire qu’elles peuvent être dessinées au moyen de lignes obliques).

Séance 3

A- Une scène terrifiante1- a) Le thème du tableau décrit par Diderot est un naufrage.

b) Dans la deuxième phrase, les éléments naturels évoqués par Diderot sont la mer, les vents, le tonnerre et les éclairs.

c) Voici les verbes dont les éléments naturels sont les sujets : « mugit » (l. 2), « sifflent » (l. 2), « gronde » (l. 3), « perce » (l. 3), « montre » (l. 3) et « dérobe » (l. 3). Ces verbes sont conjugués au présent de narration afin de rendre la scène plus vivante et de donner l’impression que les événements se passent au moment où Diderot les décrit et au moment où le lecteur lit son texte.

d) Les éléments naturels et les verbes donnent l’image d’une mer violente, déchaînée.

2- a) Le navire est détruit (« des flancs d’un vaisseau qui s’entrouvre, ses mâts sont inclinés, ses voiles déchirées », l. 4-5).

b) Les passagers font différentes actions : un père a sauvé son enfant de la noyade. Certains passagers sont encore sur le bateau : ils lèvent les bras vers le ciel. D’autres se jettent à la mer : certains se noient, d’autres sont poussés par les vagues contre les rochers sur lesquels ils se blessent ou se tuent.

3- a) Le groupe nominal qui désigne ceux qui n’étaient pas sur le bateau est « les spectateurs » (l. 10).

b) Certains spectateurs regardent la scène et sont effrayés, d’autres secourent les naufragés, d’autres encore ont allumé un feu et essaient de ranimer une femme mourante.

— © Cned, Français 4e26

cc Séquence 9

B- L’émotion des acteurs et des spectateurs1- a) L’époux dont la femme est morte ressent de la peine. Le verbe « se désole » (l.2) le

prouve.

b) Les passagers restés sur le navire ressentent du désespoir. D’ailleurs, ils « ont les bras levés vers le ciel » (l. 5).

2- Les spectateurs qui sont sur le rivage ressentent de la peur (« frissonnent » et « détournent la vue », l. 10) et de la compassion (« secourent. », l. 10).

3- a) « on » et « j’ » sont les deux pronoms personnels sujets utilisés pour désigner Diderot.

b) Dans la phrase qui s’étend des lignes 4-9, la répétition du verbe « voir » met en relief la situation des hommes dans l’eau. Cette tournure de phrase donne l’impression qu’ils sont très nombreux.

c) À la fin du texte, Diderot exprime un souhait comme l’atteste le verbe « espère » (l. 12).

C- Expression écriteVoici un exemple de texte argumenté. Pour t’aider à bien comprendre sa construction, il est analysé dans la marge.

Introduction Comment rester insensible devant le tableau de Vernet représentant un naufrage lors d’une tempête ? Que ce soit l’énergie des éléments naturels ou l’énergie du désespoir des hommes qui tentent d’échapper à la mort, tout dans cette œuvre interpelle le spectateur et le bouleverse.

Les sentiments sont soulignés en bleu

On est d’abord saisi d’inquiétude en voyant ces pauvres naufragés car,si ceux qui ont rejoint la terre sont assurés de vivre, il en reste à bord des bateaux échoués sur les rochers et , au premier plan, on voit même un homme qui se débat dans les vagues et tente d’échapper à la noyade. Certes, les hommes sur le rivage font tout leur possible pour sauver leurs semblables mais certains renoncent et s’enfuient, effrayés par l’horreur de la tempête et , en les regardant, leur peur nous envahit. Ce n’est d’ailleurs pas tant qu’on craigne pour la vie de ces figures peintes puisqu’on sait bien que cette scène est fictive. Si l’angoisse saisit le spectateur, c’est surtout parce qu’il sait qu’il pourrait lui aussi être victime d’un tel naufrage, s’il s’embarquait sur un navire.

Les arguments sont soulignés en noir

Cependant , cet effroi est compensé par l’espoir que fait naître l’héroïsme et la compassion humaine : au cœur du danger, des hommes affrontent le péril et renoncent à leur sécurité pour aider les malheureux. On voit des hommes tirer sur une corde pour ramener une épave et ses occupants vers la côte. Tant de bravoure donne au spectateur confiance en l’espèce humaine et en la vie. C’est pourquoi l’inquiétude laisse place à l’espérance et, en voyant le navire placé à l’arrière-plan, le spectateur se met à rêver : il est encore loin de la côte, il peut donc échapper aux rochers sur lesquels se sont fracassés deux bateaux.

Les exemples précis sont soulignés

Les connecteurs sont encadrésen rouge

Tiraillé entre l’effroi et l’espoir quand il regarde le tableau, le spectateur ne peut pourtant pas s’empêcher de ressentir une certaine fascination devant la force de la nature. En effet , comment ne pas être subjugué par la beauté de la tempête, par les couleurs de ce ciel d’orage, par le mouvement des vagues ? Comment ne pas admirer cette nature, que l’homme défie et prétend apprivoiser – comme le montre le château construit en haut de la falaise –, mais qui peut, en un instant, balayer les constructions humaines comme elle a détruit ces navires ?

© Cned, Français 4e — 27

ccSéquence 9

Conclusion Ainsi , devant une scène de tempête, le spectateur est-il bouleversé et assailli par divers sentiments : la peur, l’espoir et la fascination lui font comprendre à la fois les forces et les faiblesses de l’espèce humaine qui doit prendre conscience de sa place dans le monde naturel.

Séance 4

A- Une scène de tempête1- a) Diderot décrit quatre groupes de figures.

b) Voici ce que fait chaque groupe de figures :

- Un homme secourt un naufragé sur le point de se noyer.

- Un autre homme se détourne de l’horrible scène.

- Une femme pleure sur le corps de son enfant mort.

- Un homme porte sa femme mourante.

c) L’un des personnages ressent de la peur (« se dérobe avec les mains dont il se couvre le visage », l. 4 et 5) et un autre éprouve de la tristesse (« se désole », l. 6)).

2- Dans le premier paragraphe, les manifestations naturelles de la tempête sont : « une mer orageuse », « des eaux agitées et couvertes d’écume », « un ciel obscur » (l. 10-11).

B- Le jugement de Diderot1- a) Selon Diderot, le premier et deuxième groupes de figures imaginés par Loutherbourg

sont assez réussis. Il s’agit de celui montrant un homme tendant une corde à un autre homme et de celui de l’homme qui se détourne.

b) La phrase et la proposition qui expriment le jugement de Diderot sur ces groupes de figures sont :

- « Voilà qui est bien imaginé. » (l. 3)

- « cela est bien encore » (l. 5)

2- a) Selon Diderot, le groupe de figures le mieux réussi du tableau est le troisième qui représente une femme pleurant son enfant mort.

b) Diderot reproche à Loutherbourg d’avoir copié Vernet.

c) Le groupe de figures composé d’un homme et de sa femme mourante fait l’objet de la même critique.

d) Dans le deuxième paragraphe, le nom « plagiat » (l. 13) résume la critique que Diderot fait à Loutherbourg.

3- a) Diderot pense que le tableau de Loutherbourg est une œuvre médiocre.

b) Diderot oppose Loutherbourg à Vernet.

— © Cned, Français 4e28

cc Séquence 9

4- Voici, tous les mots qui permettent à Diderot de formuler son jugement sur le tableau dans le deuxième paragraphe. Tu devais les souligner en rouge :- « cru » (l. 12)- « dur » (l. 12)- « sans vérité » (l. 12)- « sans effet » (l. 12)- « fausses » (l. 13)- « solide » (l. 14)- « pesant » (l. 14)

5- a) Dans la phrase, lignes 13-15, les mots qui insistent sur la beauté des ciels de Vernet sont : « légèreté », « liquidité » et « mouvement. ».

b) L’antonyme de « légèreté » est « pesant » (l. 14), celui de « liquidité » est « solide » (l. 14).

c) Pour l’antonyme de « mouvement », tu pouvais proposer : fixité, immobilisme, statisme….

6- a) Les mots soulignés sont péjoratifs.

Les eaux sont dures et crues. Pour ces nuées, Vernet aurait bien su les rendre aussi denses, sans les faire mates, lourdes, immobiles et compactes. Si les ciels, les eaux, les nuées de Loutherbourg sont durs et crus, c’est la suite de sa vigueur affectée, et de la difficulté de mettre d’accord, quand on a forcé la couleur, quelque objet.

Diderot, Salon de 1767.

b) Voici un exemple de réécriture :

Les eaux sont harmonieuses et vraies. Pour ces nuées, Vernet a bien su les rendre denses, les faire transparentes, légères, mobiles et fluides. Si les ciels, les eaux, les nuées de Vernet sont harmonieux et vrais, c’est la suite de sa vigueur naturelle, et de la facilité de mettre d’accord, quand on a respecté la couleur, quelque objet.

Séance 5

A- Comprendre le texte1- Pour souligner l’horreur de la tempête, le narrateur utilise différents champs lexicaux : celui

de l’enfermement (« muraille » (l. 4)), celui de la mort et du lugubre (« lugubre » (l. 21), « ténèbres » (l. 25)) en insistant notamment sur les couleurs (« couleur cendre » (l. 12), « couleur plomb » (l. 13)) et celui de l’horreur (« horrible », « horreur » (l. 8), « difformité » (l. 11)). Il utilise également une comparaison liée à la guerre (« comme dans une section de tranchée » (l. 7)).

2- Dans la phrase « On entendait la vague respiration de l’orage » (ligne 9), le narrateur utilise la personnification. On a ainsi l’impression que la tempête est un être vivant.

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ccSéquence 9

B- Identifier et utiliser les adverbes1- Voici les adverbes qui modifient la forme de la phrase dans le texte de Victor Hugo. Tu

devais les surligner en jaune :- « Elle n’avait plus son unité. » (l. 4)- « Il n’y avait point d’éclair » (l. 8)- « ils ne savaient que devenir. » (l. 20)- « Il n’y avait plus […] qu’un porche de ciel clair » (l. 22)

2- Voici les rôles et le sens des adverbes :- pourtant : exprime une opposition- pourquoi : introduit une phrase interrogative- loin : complément circonstanciel de lieu- cependant : exprime l’opposition ; coordonne ici deux propositions- très : adverbe d’intensité (permet de mettre l’adjectif « grand » au superlatif absolu)- là : complément circonstanciel de lieu- subitement : complément circonstanciel de temps

- peut-être : adverbe de doute, constitue ici une phrase

- aussitôt : complément circonstanciel de temps

- ne … plus : adverbes de négation (dans une phrase de forme négative)

- beaucoup : adverbe de quantité

3- a) Dans le texte de Victor Hugo, tu devais souligner en rouge les adverbes de manière et en vert les adverbes de temps. Les voici :

Adverbes de manière (en rouge) Adverbes de temps (en vert)- « Brusquement » (l. 1)

- « horizontalement » (l. 5)

- « obscurément » (l. 10)

- « obliquement » (l. 16)

- « maintenant » (l. 6)

- « Tout à coup » (l. 27)

b) Voici comment tu pouvais compléter les phrases en ajoutant des adverbes de temps :

Soudain, le ciel s’obscurcit : des nuages s’amoncelèrent dans le ciel. Bientôt le soleil disparut. Puis les nuages devinrent noirs. Alors la pluie se mit à tomber. Aussitôt, Gilliatt passa sa cape pour se protéger des gouttes.

4- a) Dans le texte de Victor Hugo, « tout » est un adverbe d’intensité lorsqu’il est utilisé pour former un superlatif absolu à la ligne 19 : « … de petits nuages, très bas, tout noirs… ». « Tout noirs » signifie « complètement noirs », « absolument noirs ». Tu devais le surligner en bleu.

b) Voici comment tu pouvais compléter les phrases ci-dessous en ajoutant des adverbes d’intensité :

Des nuages aux couleurs très sombres s’accumulaient au-dessus de Gilliatt. Il avait vraiment peur et il était fort inquiet. La mer était extrêmement déchaînée. Le vent était trop fort. Il lui était totalement impossible de rentrer au port. Il était tellement furieux contre lui-même de ne pas avoir quitté cette zone dangereuse plus tôt.

— © Cned, Français 4e30

cc Séquence 9

Séance 6

A- Comprendre le texte1- Le vent, la houle, les nuages, la pluie, la grêle et la foudre sont les différentes manifestations

de la tempête que décrit le narrateur. La tempête est d’abord décrite par les sons (l. 1 à 11), puis par les couleurs et les formes (l. 12 à 15) ; ensuite tout est mêlé (l. 16 à 20).

2- a) La tempête est décrite comme un être vivant : parfois, elle est décrite comme un animal avec l’emploi métaphorique de termes comme « se ruait » (l. 1), « baves » (l. 8) et « mugissements » (l. 9) qui associent la tempête à les bovins ou des chevaux. Parfois, elle est décrite comme un être humain, ce que traduisent les mots « voix » (l. 1) « clameurs » (l. 4), « échevelait » (l. 8) et les expressions « cela avait l’air de parler » (l. 3) et « ce grand hurlement » (l. 4). La tempête est alors personnifiée.

b) Voici le champ lexical de la guerre que tu devais souligner en noir :

- « commandement » (l. 3)

- « clairons » (l. 4)

- « canonnait » (l. 10)

- « mitraillaient » (l. 11)

- « des feux de peloton » (l. 17)

c) Le narrateur présente la tempête comme un ennemi.

3- a) Par cette description, le narrateur veut faire naître l’effroi chez le lecteur.

b) Le groupe nominal « L’antique épouvante panique » (l. 2) évoque cette émotion.

B- Connaître les verbes attributifs et réviser l’attribut du sujet1- a) On pourrait utiliser le verbe « être » à la place de « devient » : « La mer est violente. »

b) On peut remplacer l’adjectif « violente » par le groupe nominal « un ennemi » : la mer devient un ennemi.

2- a) Voici le relevé des verbes attributifs (encadrés en noir) et des attributs du sujet (soulignés en noir).

- « La mer à perte de vue était blanche » (l. 12)

- « quelques nuages paraissaient brûlés » (l. 13-14)

- « des tas de nuées rouges qui ressemblaient à des braises » (l. 14-15)

- « ils ressemblaient à des fumées » (l. 15)

- « ces penchements du gouffre sont formidables » (l. 20)

b) Voici la classe grammaticale de chaque attribut du sujet :

- « disques » est un nom

- « immobiles », « blanche », « brûlés » et « formidables » sont des adjectif.

- « des braises » et « des fumées » sont des groupes nominaux.

© Cned, Français 4e — 31

ccSéquence 9

3- Voici des exemples de phrases dans lesquelles sont utilisés les verbes paraître ; tomber ; rester ; demeurer. Dans la première, il est suivi d’un attribut du sujet ; dans la deuxième, il est utilisé sans attribut du sujet.

Paraître

- La mer paraît terrifiante. (emploi du verbe « paraître » avec un attribut du sujet)

- La lune paraît la nuit. (emploi du verbe « paraître » sans attribut du sujet)

Tomber

- Gilliatt tombe malade. (emploi du verbe « tomber » avec un attribut du sujet)

- Gilliatt tombe brusquement. (emploi du verbe « tomber » sans attribut du sujet)

Rester

- Gilliatt reste stoïque devant la violence de la mer. (emploi du verbe « rester » avec un attribut du sujet)

- Gilliatt reste à l’abri. (emploi du verbe « rester » sans attribut du sujet)

Demeurer

- Gilliatt demeure calme malgré le danger. (emploi du verbe « demeurer » avec un attribut du sujet)

- Le bateau demeure dans la crique. (emploi du verbe « demeurer » sans attribut du sujet)

Séance 7

A- Découvrir le tableau1- Remarque : Il n’y a pas de « bonne » réponse. Tu es simplement invité à expliquer tes

sentiments et tes premières impressions.

2- La scène se passe en mer. On voit de hautes vagues de couleur vert sombre et brune. Le ciel, nuageux, est également peint avec une dominante de brun.

On peut en conclure que le temps est mauvais et que la mer est déchaînée, ce qui rappelle le naufrage dont les hommes ont été victimes.

3- a) II y a dix-neuf figures sur le tableau.

b) Certains personnages sont vêtus, d’autres portent des haillons, d’autres sont nus. Quant à leurs positions, certains sont debout, d’autres assis, d’autres encore sont couchés.

Vu l’état de leurs vêtements, on peut penser qu’ils sont sur le radeau depuis longtemps. Cela explique leurs positions : ceux qui sont allongés sont peut-être inconscients ou agonisants ou morts et ceux qui sont assis sont probablement affaiblis, exténués et désespérés.

— © Cned, Français 4e32

cc Séquence 9

c) Voici le schéma sur lequel tu devais, colorier en orange ceux qui sont vivants et en vert ceux qui semblent morts.

D’après un dessin de N. Langbour © P. Derr/Cned/2012

4- a) Les personnages regardent presque tous vers l’horizon, à l’arrière-plan à droite. Reporte-toi au schéma reproduit ci-dessus pour voir la flèche rouge qui indique cette direction.

b) La plupart des figures tendent les bras dans cette direction et deux hommes agitent des tissus.

c) Ils ont sûrement aperçu un navire. Reporte-toi au schéma reproduit ci-dessus pour voir la croix indiquant l’endroit que regardent ces hommes.

d) En voyant ce navire, les hommes ressentent l’espoir d’être secourus.

5- a) L’homme assis dans le coin du tableau à gauche regarde devant lui (presque face au spectateur du tableau). Son regard semble perdu dans le vide. Reporte-toi au schéma reproduit ci-dessus pour voir la flèche bleue qui indique cette direction.

b) D’après la direction de son regard (dans le vide) et sa position (sa tête repose sur sa main droite), cet homme semble désespéré.

6- a) Le radeau est fait de morceaux de bois. On voit une voile. Il a probablement été construit avec des planches et une voile de la frégate « La Méduse » qui a fait naufrage.

b) Reporte-toi au schéma reproduit ci-dessus pour voir la flèche rose qui indique la direction du vent.

c) Le vent pousse le radeau dans la direction opposée au bateau que les hommes ont aperçu. De ce fait, leur sauvetage est incertain.

© Cned, Français 4e — 33

ccSéquence 9

B- Entre réalisme et romantisme 1- Quand on observe les corps des figures, plusieurs éléments paraissent réalistes. Tout

d’abord, il y a la couleur des chairs. Elles sont de teintes verdâtre, jaunâtre, blafarde. Ce sont les couleurs que prend la peau des morts ou des personnes malades.

Ensuite, le torse de l’homme placé sur le dos à gauche et celui de l’homme au premier plan à droite, dont on ne voit pas la tête, laissent voir les côtes. Ils sont maigres, signe qu’ils ont souffert de la faim et en sont morts.

2- Le corps de l’homme assis à gauche et celui de ceux qui agitent des tissus sont idéalisés car ils sont encore très musclés. Or, après treize jours d’errance avec une quantité de vivres insuffisante, leurs muscles auraient dû avoir fondu. Ils devraient être plus maigres.

3- Les romantiques (on l’a vu avec Hugo, dans la séance 1) sont fascinés par les tempêtes. Or Géricault peint un ciel orageux, chargé de nuages, et une mer houleuse et sombre, telle qu’elle peut être lors des tempêtes marines. Le paysage est tourmenté.

Séance 8

Je connais Je suis capable de L’importance des thèmes de la tempête et

du naufrage dans la littérature et dans les beaux-arts.

Je sais que ce thème est présent dans les épopées antiques comme l’Odyssée d’Homère ou l’Enéide de Virgile.

Je sais qu’à partir du XVIIIe siècle, les artistes préromantiques et les artistes romantiques (au XIXe siècle) ont beaucoup exploité ce thème.

Citer un écrivain romantique qui exploite ce thème de la tempête et de donner le titre d’un roman qu’il consacre à l’océan : Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer.

Nommer un peintre préromantique qui a peint de nombreuses tempêtes : Joseph Vernet (tu pouvais aussi citer Loutherbourg).

Nommer le tableau que Géricault réalisa en 1819 pour témoigner d’un fait d’actualité : Le Radeau de la Méduse.

— © Cned, Français 4e34

cc Séquence 9

Les moyens d’exprimer un jugement.

Je sais que j’utilise le vocabulaire péjoratif pour dénoncer quelque chose ou quelqu’un et en souligner les défauts.

Je sais que j’utilise le vocabulaire mélioratif pour faire l’éloge de quelqu’un ou de quelque chose.

Lire le texte de Diderot et de souligner en rouge les mots qui critiquent négativement les peintres et leurs œuvres

de souligner en vert les mots et expressions qui font l’éloge de Vernet et de ses toiles

et d’encadrer en bleu les mots et expressions qui révèlent les sentiments de Diderot pour Vernet.

Il semble que tous nos artistes se soient cette année donné le mot pour dégénérer. Les excellents ne sont que bons, les bons sont médiocres, et les mauvais sont détestables. Vous aurez de la peine à deviner à propos de qui je fais cette observation ; c’est à propos de Vernet, oui, de ce Vernet que j’aime , à qui je dois de la reconnaissance et que je me plais tant à louer, parce que je satisfais mon penchant sans tomber dans l’adulation. Entre ses compositions, vous vous seriez arrêté de préférence devant une Tempête et un Brouillard. Tous les deux sont d’un faire précieux, d’une extrême vérité et d’un meilleur ton de couleur que les autres, peut-être parce qu’ils ont l’avantage d’avoir été peints par le temps, comme il arrive aux ouvrages des grands coloristes. Vernet est bien avec le temps qui fait tant de mal à ses confrères. Le reste n’est pas de la force des morceaux dont je vous entretiens, à beaucoup près. Il y a de la mollesse de pinceau et un ton de couleur cru ; les figures d’une touche toujours légère, y sont quelquefois d’un dessin négligé, les roches d’une même forme, on y sent la pratique. Ce n’est pas qu’il n’y ait un mérite réel à les avoir faits ; si c’étaient les premiers qu’on vît, on en aurait la tête tournée, mais on le compare à lui-même, et c’est lui qui se blesse. Il est bien de peindre facilement, mais il faut celer la routine qui donne aux productions en tout genre un air de manufacture.

Commentaire sur des tableaux de VernetDiderot, Salon de 1769

© Cned, Français 4e — 35

ccSéquence 9

les adverbes.

Je sais que les adverbes sont des mots invariables, c’est-à-dire qu’ils ne s’accordent jamais.

Je sais que les adverbes peuvent avoir différents rôles :

- Ils peuvent préciser le sens d’un mot ou d’une phrase.

- Ils peuvent avoir le rôle de complément circonstanciel qui peut exprimer la manière, le temps et le lieu.

- Ils peuvent modifier la forme de la phrase en utilisant les adverbes de négation suivants : ne…pas, ne…point, ne…plus, ne…jamais, ne…que, ne…rien, ne…personne, ne…guère.

- Ils peuvent introduire une phrase interrogative ou une phrase exclamative.

Lire le texte de Diderot, de surligner en jaune les adverbes

d’encadrer en rouge les verbes attributifs et de souligner en rouge les éléments qu’ils introduisent.

C’était une Tempête ; ah ! mon ami, quelle tempête ! Rien de plus beaux que des rochers placés à la gauche entre lesquels les flots allaient se briser en écumant ; au milieu de ces eaux agitées on voyait les deux pieds d’un malheureux qui se noyait attaché aux débris du vaisseau, et l’on frémissait ; ailleurs le cadavre flottant d’une femme enveloppée dans sa draperie, et l’on frémissait ; dans un autre endroit un homme qui luttait contre les vagues qui l’emportaient contre les rochers, et l’on frémissait ; sur ces rochers des spectateurs peignant bien la terreur, surtout le groupe ménagé sur la pointe du rocher le plus avancé dans la mer. Je ne vous dirai pas que ces figures fussent aussi vigoureuses, aussi correctes, aussi grandes que celles de Vernet, mais elles étaient belles.

Commentaire sur un tableau de Loutherbourg Diderot, Salon de 1769

Les verbes attributifs.

Je sais que les verbes attributifs sont les verbes : être, sembler, paraître, ; demeurer, rester, devenir, passer pour, avoir l’air de, considérer comme, s’appeler.

Je sais que les verbes attributifs introduisent un attribut du sujet.

Je sais que l’élément qu’ils introduisent peut être de différentes classes :

- adjectif ou participe passé

- groupe nominal

- nom

- pronom

- verbe à l’infinitif.

— © Cned, Français 4e36

cc Séquence 10

SÉQUENCE 10Séance 1

A- Le protagoniste1- a) Le protagoniste s’appelle Claude Gueux.

b) Il est ouvrier.

c) Il vit en concubinage avec une femme dont il a un enfant.

2- a) Dans le premier paragraphe, les informations indiquant que le protagoniste est pauvre et que tu devais souligner en bleu sont : « pauvre » (ligne 1), « Pas de feu ni de pain » (ligne 6), « le galetas » (ligne 6) et « froid et faim » (ligne 7).

b) Un gueux est un vagabond, un mendiant. C’est aussi un coquin, un filou. Oui, le patronyme du personnage principal est approprié puisque, non seulement Claude Gueux est pauvre et qu’il vit dans la misère lorsqu’il n’a plus de travail, mais en plus, il devient hors-la-loi pour nourrir sa famille.

3- a) Dans le texte, les expressions et les termes mélioratifs qui permettent de décrire ou de caractériser Claude Gueux et que tu devais souligner en rouge sont : « capable, habile, intelligent » (ligne 4), « fort bien traité par la nature » (ligne 5), « sachant penser » (ligne 5), « honnête ouvrier » (ligne 17), « une figure digne et grave » (lignes 17 et 18), « le front haut » (ligne 18), « l’œil doux » (ligne 19), « une belle tête » (ligne 21), « quelque chose d’impérieux dans toute sa personne » (ligne 22) et « sérieux » (ligne 23).

b) Claude Gueux a volé pour nourrir et chauffer sa famille.

c) Victor Hugo estime Claude Gueux. Il en fait un portrait élogieux. Il explique que si Claude Gueux est devenu un criminel aux yeux de la société c’est parce qu’il était animé par des valeurs humaines et paternelles : ne pas laisser les siens mourir de faim et de froid. Ce sont des valeurs nobles qui font qu’on ne peut qu’estimer Claude Gueux même s’il a transgressé la loi.

B- Un récit1- a) Les pronoms utilisés par Victor Hugo-narrateur pour se désigner dans le texte sont

« je », « nous » et « on » (l. 21).

b) Les phrases dans lesquelles le narrateur prend la parole en s’impliquant directement et que tu devais souligner en vert sont :

- « Je dis les choses comme elles sont, laissant le lecteur ramasser les moralités à mesure que les faits les sèment sur leur chemin. » (lignes 2-4)

- « Je ne sais ce qu’il vola, je ne sais où il vola. » (ligne 7)- « Quand nous parlons de progrès, c’est ainsi que certaines gens le comprennent et

l’exécutent. Voilà la chose qu’ils mettent sous notre mot. » (lignes 12-13)- « Poursuivons. » (ligne 14)- « Ce n’est pas l’atelier que je blâme. » (lignes 15-16)- « On va voir ce que la société en a fait. » (ligne 21)

2- a) Le premier verbe (« a ») est conjugué au présent. Il s’agit d’un présent d’énonciation.

b) Généralement, les récits qui sont introduits par ce genre de phrase sont des récits véridiques car, dans les récits de fiction, ce sont les temps du récit qui sont traditionnellement utilisés. L’emploi du présent implique un ancrage dans la situation d’énonciation qui mime l’ancrage dans la réalité. Ainsi, le récit se présente comme une sorte de témoignage ou d’article de presse.

© Cned, Français 4e — 37

ccSéquence 10

3- a) Victor Hugo blâme les prisons et la société.

b) Pour impliquer le lecteur et lui faire adopter son point de vue, Victor Hugo utilise les pronoms « nous » et « on » qui désignent conjointement Hugo et le lecteur. Ainsi, le lecteur est amené à faire cause commune avec Victor Hugo. Il considère qu’il partage le même point de vue et la même conception du monde que son lecteur. Il oppose aussi le lecteur et lui-même aux « certaines gens » qu’il critique parce qu’elles pervertissent le sens du mot « progrès ».

C- La critique de la société1- a) Non, ce que Claude Gueux a volé n’avait pas une grande valeur financière car cela lui a

juste permis d’acheter du pain et du bois pour trois jours.

b) Claude Gueux est condamné à cinq ans de prison.

c) La peine de prison est disproportionnée, excessive par rapport au butin obtenu par Claude Gueux lors de son vol. Victor Hugo veut dénoncer le système judiciaire qui condamne les gens du peuple à des peines trop lourdes.

2- a) Claude Gueux est envoyé à la maison d’arrêt de Clairvaux.

b) Dans le deuxième paragraphe, le narrateur oppose deux champs lexicaux pour décrire ce lieu : le champ lexical de la religion (« abbaye », ligne 11 ; « cellule », ligne 11 et « autel », ligne 11) et le champ lexical de la prison (« bastille », ligne 11, « cabanon », ligne 11 et « pilori », ligne 12).

c) L’opposition de ces champs lexicaux s’explique d’abord par la transformation de l’abbaye en prison en 1808. Mais elle s’explique surtout symboliquement : les prisons sont des lieux où les détenus sont souvent maltraités. On peut donc dire qu’ils sont tourmentés et vivent un enfer alors que, dans une abbaye, les religieux se recueillent, sont en paix et en communion avec Dieu.

3- Voici comment il convenait de compléter le « Je retiens » :

Claude Gueux, un récit engagé

Claude Gueux de Victor Hugo est un récit inspiré d’un fait divers. Victor Hugo publie Claude Gueux en 1834, deux ans après la condamnation à mort de l’homme qui porte ce nom. Fervent opposant à la peine capitale, Victor Hugo est révolté par l’injustice du système judiciaire de son temps, qui condamne les gens du peuple à des peines très lourdes sans prendre en compte les circonstances atténuantes (comme la faim) qui ont pu les pousser à commettre un délit. Aussi entend-il dénoncer les conditions d’incarcération des prisonniers, la cruauté des gardiens et l’inhumanité de la peine capitale en racontant l’histoire d’un ouvrier poussé au crime par la violence de la société.

j e retiens

— © Cned, Français 4e38

cc Séquence 10

Séance 2

A- En guise d’introduction1- Dans les paragraphes qui précèdent le texte, le directeur de la prison est décrit comme un

homme doué d’une obstination absurde, un homme dur, un homme mauvais.

2- L’image de l’incendie annonce une révolte, une insurrection des prisonniers. Cette métaphore est donc l’indice qu’un drame va se produire. Cette métaphore semble paraphraser l’expression « mettre le feu aux poudres » et elle indique, par là même, que le directeur sera le responsable de la révolte.

3- Le directeur apprend à Claude Gueux que sa femme est obligée de se prostituer pour vivre et que personne ne sait ce qu’est devenu son enfant.

B- Les relations entre Claude Gueux et les autres occupants de Clairvaux

1- a) Claude Gueux est aimé et admiré par ses compagnons d’infortune. Il est devenu leur modèle et leur guide, puisqu’il les conseille.

b) Dans le deuxième et dans le dernier paragraphes, les informations qui montrent que Claude Gueux est aimé et admiré par ses compagnons d’infortune sont :

- « un ascendant » (ligne 3)- « le consultaient, l’écoutaient, l’admiraient et l’imitaient » (lignes 5-6)- « le dernier degré ascendant de l’admiration » (ligne 6)- « être obéi » (ligne 7)- « empire » (ligne 8)- « aimé des prisonniers » (ligne 19)- « La popularité » (ligne 19)- « L’amour » (ligne 20)

2- a) Non, Claude Gueux n’a pas manœuvré pour obtenir cette influence sur ses compagnons, comme l’attestent les citations suivantes : « Comme par une sorte de convention tacite » (ligne 4) et « Cet empire lui était venu sans qu’il y songeât. » (lignes 7-8)

b) Claude Gueux a un certain charisme que les autres prisonniers sentent, même inconsciemment. C’est un homme qui réfléchit et qui analyse la situation (ex : « Cela tenait au regard qu’il avait dans les yeux. L’œil de l’homme est une fenêtre par laquelle on voit les pensées qui vont et viennent dans sa tête. », lignes 8-10).

3- a) Les gardiens de la prison haïssent Claude Gueux.

b) Dans le dernier paragraphe, les informations qui justifient la précédente réponse sont : « détesté des geôliers » (ligne 19), « la défaveur » (ligne 20) et « la haine » (ligne 20).

c) Claude Gueux est écouté et respecté par les autres prisonniers. Or, il n’a aucune autorité, aucun pouvoir sur eux contrairement aux gardiens qui imposent leur loi dans la prison. Les geôliers sont donc frustrés de voir qu’un homme qui n’a aucun moyen de pression sur les prisonniers a plus d’autorité qu’eux car ils se sentent dépossédés de leur pouvoir.

4- a) Dans la dernière phrase du texte, la métaphore est utilisée.

b) Les prisonniers sont comparés aux esclaves et les geôliers aux maîtres.

© Cned, Français 4e — 39

ccSéquence 10

C- Le langage métaphorique et l’éloge de Claude Gueux1- a) Dans les troisième et quatrième paragraphes, le langage de l’astronomie et le langage

du magnétisme sont utilisés pour évoquer les relations entre Claude Gueux et ses compagnons.

b) Les métaphores utilisant le langage de l’astronomie sont : « une loi d’attraction » (ligne 12), « ténébreux » (ligne 13), « graviteront » (ligne 13) et « rayonnant » (ligne 13).

Les métaphores utilisant le langage du magnétisme sont : « une loi d’attraction » (ligne 12), « fer » (ligne 14), « aimant » (ligne 14) et « Toutes ces aiguilles tournaient sur son cadran. » (ligne 16).

c) Dans ces métaphores, on trouve l’emploi d’antonymes : « ténébreux » (ligne 13) s’oppose à « rayonnant » (ligne 13).

d) En comparant Claude Gueux au soleil, qui est le centre de notre système solaire, et en le comparant à un aimant, qui est le centre d’attraction, le narrateur fait bien apparaître que le protagoniste est comme le centre de la prison.

2- a) Dans le quatrième paragraphe, les images utilisant le langage politique pour évoquer le statut de Claude Gueux sont : « roi ou prisonnier. » (ligne 17) et « pape captif avec ses cardinaux. » (ligne 17).

b) Voici comment il convenait de colorier la pyramide du pouvoir :

D’après un dessin de N. Langbour © P. Derr/Cned/2012

c) Par le biais des métaphores, Victor Hugo fait passer Claude Gueux d’un homme du peuple à un homme puissant, un homme de pouvoir. De ce fait, il en donne une image positive, montrant que l’esprit est la source du pouvoir. Il fait ainsi l’éloge du prisonnier.

— © Cned, Français 4e40

cc Séquence 10

D- DictéeCompare ton texte à celui reproduit dans le cours. Il fallait être vigilant à l’orthographe des mots tacite et ascendant et à la conjugaison des verbes sût et songeât au subjonctif.

Séance 3

A- Vérifie ta lecture1- Voici comment il convenait de relier chaque question de la première colonne à la réponse

correspondante proposée dans la deuxième colonne.

Colonne A Colonne BDe quel mal physique Claude Gueux souffre-t-il ? Quelle en est la cause ?

• • Le directeur a pris cette décision. [A]

Comment s’appelle le jeune homme qui partage sa ration avec Claude Gueux ?

• • Il décide de tuer le directeur. [B]

Quelle aide Claude Gueux apporte-t-il régulièrement au directeur de la prison ?

• • Il la cache dans son pantalon. [C]

Qui décide de séparer Claude Gueux de son jeune compagnon ?

• • Il se nomme Albin. [D]

Pourquoi Claude Gueux est-il séparé de son ami ?

• • Il lui demande de transférer de nouveau Albin dans son quartier. [E]

Que demande Claude Gueux au directeur ?

• • Il a toujours faim car on ne lui donne pas assez de pain. [F]

Pourquoi Claude Gueux est-il enfermé au cachot ?

• • Claude Gueux possède une paire de ciseaux de couturière et un volume de l’Emile de Rousseau. [G]

Quelle terrible décision prend Claude Gueux ?

• • Le directeur veut seulement torturer Claude Gueux car il le hait sans raison valable. [H]

Quels souvenirs Claude Gueux conserve-t-il de sa famille ?

• • Ils gardent le secret. [I]

Où Claude Gueux cache-t-il l’arme qu’il s’est procurée ?

• • Claude Gueux est enfermé parce qu’il demande tous les jours au directeur de lui rendre Albin et que, las de ne rien obtenir, il a lancé un ultimatum à son geôlier. [J]

Que font les autres prisonniers lorsqu’ils sont informés du projet de Claude Gueux ?

• • Il calme ses compagnons et empêche toute rébellion. [K]

© Cned, Français 4e — 41

ccSéquence 10

2- Voici l’arme de Claude Gueux que tu pouvais voir apparaître en reliant les points :

D’après un dessin de N. Langbour © P. Derr/Cned/2012

B- Accorder au pluriel les noms composés1- a) Le nom composé qui est répété deux fois dans l’extrait est « porte-clefs ».

b) Dans le texte, ce nom désigne un gardien de prison qui conserve les clés des salles et des cellules.

c) Au singulier, « porte-clés » prend un –s car il porte toujours plusieurs clés. Il faut donc mettre le nom « clés » au pluriel. Au pluriel, le nom « porte-clés » conserve la même orthographe car le mot « porte » vient du verbe « porter » (Il porte les clés). Or, on n’accorde pas les verbes entrant dans la composition d’un mot composé.

2- a) Dans le résumé, les quatre noms composés au pluriel sont : « sans-abri » (l. 2), « sans-cœur » (l. 6), « va-et-vient » (l. 7) et « porte-bonheur » (l. 18).

b) Les noms « sans-abri » et « sans-cœur » sont formés d’une préposition et d’un nom commun. Le nom « va-et-vient » est formé de deux verbes (conjugués au présent), reliés par une conjonction de coordination et le nom « porte-bonheur » est formé d’un verbe et d’un nom commun.

c) Aucun de ces noms composés ne prend de –s au pluriel. Il y a plusieurs explications à cela : pour le nom « va-et-vient », cela s’explique parce qu’il est composé de deux verbes et d’une conjonction de coordination. Les verbes et la conjonction sont invariables. Le nom « porte-bonheur » ne prend pas de –s car le verbe est invariable et que le sens impose que le nom reste au singulier : (ils portent/apportent le bonheur). Pour les noms « sans-abri » et « sans-cœur », la préposition est invariable et le sens de cette préposition signifie qu’ils n’ont pas d’abri ou de cœur. On ne met donc pas de –s à la fin des noms.

— © Cned, Français 4e42

cc Séquence 10

3- a) Dans le résumé, les noms composés au singulier sont : « gentilhomme » (l. 1), « hors-la-loi » (l. 3), « procès-verbal » (l. 3-4), « remise de peine » (l. 4-5), « laissez-passer » (l. 5), « après-midi » (l. 8), « porte-clés » (l. 8), « chapeau melon » (l. 9), « couvre-chef » (l. 9), « haut-de-forme » (l. 10), « salle à manger » (l. 11), « amuse-gueule » (l. 11), « petit-four » (l. 12), « pomme de terre » (l. 12), « chou-fleur » (l. 12), « porte-parole » (l. 14), « souffre-douleur » (l. 15), « seul garde-fou » (l. 16) et « corps-à-corps » (l. 19).

b) Voici chaque nom composé mis au pluriel : « des gentilshommes », « des hors-la-loi », « des procès-verbaux », « des remises de peine », « des laissez-passer », « des après-midi », « des porte-clés », « des chapeaux melon », « des couvre-chefs », « des hauts-de-forme », « des salles à manger », « des amuse-gueule, », « des petits-fours », « des pommes de terre », « des choux-fleurs », « des porte-parole », « des souffre-douleur », « des garde-fous » et « des corps-à-corps ».

c) « des hors-la-loi » et « des après-midi » sont invariables car ces noms composés sont formés de prépositions et de noms qui désignent une réalité unique : la loi et le midi. « des laissez-passer », ne s’accorde pas car ce nom composé est formé de deux verbes. Pour le nom « des porte-clés », relis la réponse à question B.1.c.

« des amuse-gueule, », « des porte-parole » et « des souffre-douleur » sont formés d’un verbe et d’un nom qui désigne à chaque fois une réalité unique.

Enfin, « des corps-à-corps » ne prend pas de –s au pluriel puisque les noms qui le composent ont déjà un –s final au singulier.

Séance 4

A- Définir la situation mise en scène1- a) Dans les propositions « je l’ai jugé et je l’ai condamné à mort » (ligne 9), c’est le champ

lexical de la justice qui est utilisé.b) Voici les mots et expressions du texte appartenant à ce champ lexical : « jugé » (ligne 9),

« condamné à mort » (ligne 9), « se faire justice soi-même » (lignes 16-17), « chose juste » (ligne 19), « hommes justes » (ligne 22), « objection » (ligne 23) et « C’est juste » (ligne 27).

2- a) Claude Gueux maîtrise la parole comme le montrent les expressions suivantes : « haussa la voix » (ligne 1), « une éloquence singulière » (ligne 13), « déclara » (ligne 14), « attesta » (ligne 15).

b) Si on était dans un tribunal, Claude Gueux serait à la fois le témoin, le procureur et le juge. Il joue le rôle de témoin puisqu’il explique l’attitude du directeur et raconte comment celui-ci torture les prisonniers. Il est aussi procureur puisqu’il fait un réquisitoire contre le directeur. Il est enfin juge car il décide de la sentence, en condamnant à mort le directeur.

3- a) Les prisonniers qui écoutent le discours de Claude Gueux peuvent être assimilés aux jurés.

b) Le prisonnier qui émet une objection à la fin du texte peut être assimilé à l’avocat de la défense (c’est-à-dire à l’avocat du directeur) ou à un juré favorable à l’accusé.

4- En assignant aux prisonniers des rôles de personnes travaillant dans un tribunal, Victor Hugo dénonce ainsi le système judiciaire. Il oppose la justice de son temps qui est souvent injuste et tyrannique (et dont le directeur est un représentant) à la justice des citoyens (les jurés) qui jugent selon leur conscience, leur sens moral et leur sentiment du bien et du mal.

© Cned, Français 4e — 43

ccSéquence 10

5- Pour dénoncer l’inhumanité et la violence de la justice de son temps, Victor Hugo inverse les rôles : ceux qui ont été déclarés coupables par cette justice deviennent procureur, juge et jurés tandis que le directeur, chargé d’appliquer cette justice, devient l’accusé. Le tribunal improvisé par les prisonniers met en évidence les valeurs sur lesquelles devrait reposer l’appareil judiciaire : l’impartialité ainsi que la conscience du bien et du mal. Il permet aussi de dénoncer la cruauté du système judiciaire en vigueur, en pointant du doigt la méchanceté du directeur.

B- Comprendre le raisonnement de Claude Gueux1- Claude Gueux a décidé de tuer le directeur lorsque ce dernier fera sa tournée dans l’atelier.

2- Non, la décision de Claude Gueux ne lui a pas été dictée par un désir de vengeance. Il dit lui-même qu’il n’est pas guidé par le ressentiment et écoute les éventuelles objections de ses camarades.

3- a) Pour justifier sa décision, Claude Gueux présente plusieurs arguments. - Tout d’abord, le directeur, sans raison apparente, l’a séparé d’Albin qui l’aimait et le

nourrissait.- Ensuite, le directeur est « un méchant homme qui jouit de tourmenter » (lignes 6-7). - Enfin, lorsque Claude Gueux lui a demandé de lui rendre Albin, le directeur l’a fait

mettre au cachot.b) L’accusation de Claude Gueux nous apprend que le directeur est un personnage

tyrannique, obstiné, malsain et méchant.

4- a) Pour Claude Gueux, la conséquence sera terrible : il sait qu’il perdra aussi la vie.b) La phrase qui justifie la précédente réponse est : « Qu’à la vérité il ne pouvait prendre la

vie du directeur sans donner la sienne propre, mais qu’il trouvait bon de donner sa vie pour une chose juste. » (lignes 17-19).

C- Identifier le discours du narrateur1- Les deux discours utilisés pour rapporter les paroles de Claude Gueux sont le discours direct

et le discours indirect.

2- Les deux locuteurs sont Claude Gueux et le narrateur.

3- Les mots « attesta » (l. 15), « déclara » (l. 14) et l’expression « éloquence singulière » (l. 13) témoignent de l’assurance du personnage.

4- Mêler ces deux discours permet d’apporter des informations complémentaires sur le personnage central de l’extrait : Claude Gueux. En effet, le narrateur qui rapporte les paroles du personnage précise la personnalité du personnage par l’emploi d’un certain vocabulaire.

D- Expression écrite Voici un exemple de ce qu’il était possible décrire :

Clairvaux, le 4 novembre 1831.Monsieur le Directeur,

J’ai bien noté, Monsieur le Directeur, que vous m’avez sommé de ne plus vous importuner et que le simple fait de vous remettre cette lettre en main propre, alors que vous effectuez votre inspection de l’atelier, risque de vous ôter toute envie de la lire jusqu’au bout. Je vous en supplie, Monsieur le Directeur, ne la jetez pas… Écoutez ma prière… Il y va de ma vie et de la vôtre !

Cela fait deux mois, Monsieur, que je vous implore de me rendre Albin, mon compagnon, mon alter ego. Vous savez combien sa présence m’est nécessaire, tant pour la santé et la survie de mon corps que pour celle de mon esprit. Vous savez que les rations de pain que vous nous distribuez ne me suffisent pas. Jamais je ne vous ai demandé de m’en

— © Cned, Français 4e44

cc Séquence 10

donner davantage. Albin, en partageant son pain avec moi, pourvoyait à mes besoins. Ainsi, cela ne vous coûtait rien et vous disposiez d’un ouvrier en pleine forme pour effectuer les travaux dans l’atelier. De plus, l’amitié d’Albin contribuait à mon équilibre psychologique. Avec lui, j’avais un compagnon avec lequel partager mes peines, mes pensées. Sans lui, je suis seul, enfermé dans le cachot de mon esprit, à l’image de cette prison. Rendez-moi mon compagnon pour que j’échappe à la folie qui me guette. Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour vous car que ferez-vous d’un dément qui ne serait plus apte à travailler ?

Je vous ai toujours témoigné beaucoup de respect, je me suis adressé à vous comme à un homme raisonnable et doué d’humanité alors que vous ne m’avez manifesté que du mépris. Vous dites parfois que nous sommes des bêtes, mais les animaux sont bien plus heureux que nous et souvent bien mieux traités : outre le fait qu’ils sont libres de leurs mouvements, ils peuvent vivre aux côtés de ceux qu’ils ont choisis, au sein de leur meute, de leur horde. Puisque je ne suis qu’une bête à vos yeux, traitez-moi comme telle : rendez-moi mon compagnon de meute, rendez-moi Albin !

Monsieur le Directeur, j’avais résolu de me taire et d’adopter un comportement que vos paires qualifieront forcément de démentiel, de fou. Un prisonnier m’a invité à vous présenter une dernière fois ma requête. C’est pourquoi je vous écris. Montrez-vous, je vous en conjure, clément et avisé : rendez-moi Albin avant qu’un malheur ne nous frappe, vous et moi.

Très respectueusement,

Claude Gueux

Remarque : Les connecteurs argumentatifs sont soulignés.

Séance 5

A- En guise d’introduction1- Voici comment il convenait de compléter la grille :

4

5 S I L E N C E

2 L

A E 7

1 V E T E M E N T S

E E E

L N U

I T F 6

E C

3 T R A V A I L

O

C

H

E

2- Après l’entrée du directeur, Claude Gueux le suit. Dans la grille, tu peux lire : « Il le suit ».

© Cned, Français 4e — 45

ccSéquence 10

B- Identifier et conjuguer les verbes pronominaux1- a) Dans l’extrait, les verbes précédés de deux pronoms sont : « Il y eut » (ligne 1), « ils l’ont

déclaré » (ligne 3) et « Il s’amusa » (ligne 3).

b) Le verbe « s’amuser » est un verbe pronominal.

2- Voici le verbe « se résigner » conjugué au présent de l’indicatif : je me résigne, tu te résignes, il se résigne. Le voici maintenant au passé composé de l’indicatif : je me suis résigné(e), tu t’es résigné(e), il s’est résigné.

3- Voici des exemples de phrases avec les verbes « tuer », « décider », « résoudre » :

- Claude Gueux tuera le directeur.

- Il se tuera ensuite. (verbe à la forme pronominale)

- Claude Gueux décide de punir le directeur pour sa méchanceté.

- Claude Gueux se décide à passer à l’acte le 4 novembre. (verbe à la forme pronominale)

- Les policiers résolvent rapidement le crime commis sur le directeur.

- Claude Gueux se résout à commettre un crime. (verbe à la forme pronominale)

C- Classer les verbes pronominaux1- a) Voici tous les verbes pronominaux que tu devais souligner en noir : « se faisaient »

(ligne 2), « se remît » (ligne 3), « se passait » (ligne 4), « se regardaient » (ligne 5), « s’arrêter » (ligne 12), « s’était replacé » (ligne 13), « s’était remis » (ligne 13), « se fût remis » (ligne 14), « se leva » (ligne 16), « s’accouder » (ligne 17), « s’ouvrit » (ligne 19), « se fit » (ligne 20), « s’apercevoir » (ligne 25) et « se détourna » (ligne 27).

b) « se faisaient » (ligne 2) est un verbe pronominal de sens passif.

c) Il y a plusieurs verbes pronominaux de sens réfléchi dans le deuxième paragraphe : « se passait » (l.4) et « s’arrêter » (l.12).

d) « s’accouder » (ligne 17) est un verbe essentiellement pronominal.

2- a) Dans la phrase « Claude s’était replacé lui-même à son banc, et il s’était remis au travail, comme Jacques Clément se fût remis à la prière. », le pronom complément « lui-même » redouble le pronom réfléchi du verbe « remplacer ». « lui-même » a la fonction de complément d’objet direct.

b) Voici les deux réécritures qui t’étaient demandées :

- Je m’étais replacé moi-même à mon banc, et je m’étais remis au travail, comme Jacques Clément se fût remis à la prière.

- Nous nous étions replacés nous-mêmes à notre banc, et nous nous étions remis au travail, comme Jacques Clément se fût remis à la prière.

— © Cned, Français 4e46

cc Séquence 10

Séance 6

A- Le châtiment du directeur1- Claude Gueux tue le directeur avec une hache. Il lui assène cinq coups.

2- Claude Gueux tente de se suicider avec les petits ciseaux de couture de sa femme. Il se frappe la poitrine plus de vingt fois. Mais les lames des ciseaux sont trop courtes et la poitrine de Claude Gueux est trop profonde. Par conséquent, Claude Gueux n’arrive pas à toucher son cœur.

B- Le procès de Claude Gueux1- a) Lors du procès de Claude Gueux, ses compagnons détenus refusent de témoigner contre

lui. Ils ne le font qu’à partir du moment où Claude Gueux le leur demande.

b) Lors du procès de Claude Gueux, Albin pleure et se jette dans les bras de son ami.

2- Le procureur et Claude Gueux ne sont pas d’accord sur la façon d’interpréter les faits. Pour le procureur, il n’y a pas eu de provocation puisque le directeur n’a pas frappé Claude Gueux. Mais, cela n’est pas le point de vue de Claude Gueux : il a été maintes fois provoqué par le directeur car celui-ci l’a humilié pendant quatre ans, il l’a torturé psychologiquement en lui parlant de sa femme et de son enfant et en lui ôtant Albin. Il l’a aussi torturé physiquement en ne lui donnant pas assez de pain et en le mettant au cachot.

3- Claude Gueux est condamné à mort.

C- L’exécution de Claude Gueux1- Claude Gueux est décapité.

2- Avant de mourir, Claude Gueux donne les cinq francs qu’il possède au prêtre, afin d’aider les pauvres.

D- Le discours engagé1- Cette partie du texte n’est plus consacrée au récit de l’histoire de Claude Gueux. Les temps

verbaux ne sont plus ceux du récit (imparfait/Passé simple). Nous trouvons le présent, le futur et le passé composé.

2- Le pronom « nous » renvoie au locuteur, Victor Hugo, et aux lecteurs auxquels il s’adresse.

3- a) Le but de ce texte est de faire réfléchir le lecteur (« Réfléchissez. » (l. 8)).

b) Pour faire réfléchir le lecteur, le locuteur utilise des questions rhétoriques (fausses questions).

4- Les deux problèmes soulevés dans le deuxième paragraphe sont : l’éducation et la sanction ou punition (ici, la peine de mort).

5- Le sort, la société et une prison mal faite poussent Claude Gueux au crime.

6- Claude Gueux n’apparaît pas vraiment coupable : il semble être la victime d’une société fondée sur les injustices sociales, où l’éducation ne joue pas son rôle.

© Cned, Français 4e — 47

ccSéquence 10

Séance 7

Je connais Je suis capable de Le récit de Victor Hugo : Claude Gueux

(1834)

Je sais que Victor Hugo a écrit ce texte en s’inspirant d’un fait divers.

Je sais que Victor Hugo veut dénoncer par ce récit les injustices sociales et la peine de mort.

Dire pourquoi Claude Gueux a été emprisonné : Claude Gueux a été emprisonné pour avoir volé afin d’obtenir du pain et du bois pour nourrir et chauffer sa famille.

Résumer le crime commis par Claude Gueux lorsqu’il était en prison : Claude Gueux a tué le directeur de la prison au moyen d’une hache.

Expliquer à quelle peine est condamné Claude Gueux après son crime : Claude Gueux est condamné à mort.

Les accords des noms composés.

Je sais qu’un nom composé est formé de plusieurs mots qui peuvent être juxtaposés ou reliés par un tiret ou une préposition.

Je sais que les verbes, adverbes, prépositions qui entrent dans la composition des mots composés sont invariables.

Je sais que les noms et les adjectifs qui entrent dans la composition des mots composés s’accordent.

Mettre au pluriel les noms suivants :

- Un chou-fleur des choux-fleurs

- Un taille-crayon des taille-crayons

- Un sèche-cheveux des sèche-cheveux

- Un coffre-fort des coffres-forts

- Un rouge-gorge des rouges-gorges

Expliquer pourquoi les noms composés suivants sont invariables :

- des gratte-ciel verbe + nom qui désigne une réalité unique

- des laissez-passer ce nom composé est formé de deux verbes.

La forme pronominale.

Je sais qu’à l’indicatif et au subjonctif, le verbe pronominal est précédé d’un pronom personnel sujet et d’un pronom réfléchi.

Je sais qu’aux temps composés, un verbe pronominal se conjugue avec l’auxiliaire « être ».

Je sais que les verbes pronominaux peuvent avoir différents sens. On distingue :

- Les verbes essentiellement pronominaux

- Les verbes pronominaux de sens réciproque

- Les verbes pronominaux de sens réfléchi

- Les verbes pronominaux de sens passif

Souligner les verbes pronominaux dans cet extrait et d’indiquer leur sens :

Il avait perdu une grande quantité de sang, mais les ciseaux avec lesquels il avait eu la superstition touchante de se frapper avaient mal fait leur devoir, aucun des coups qu’il s’était portés n’était dangereux. Il n’y avait de mortelles pour lui que les blessures qu’il avait faites à M. D.Dans cet extrait, les verbes pronominaux utilisés sont des verbes pronominaux de sens réfléchi.

— © Cned, Français 4e48

cc Séquence 11

SÉQUENCE 11Séance 1

A- Un texte de théâtre1- a) Truffaldin sert deux maîtres pour « gagner deux salaires » (l. 4) et « manger le double »

(l. 4-5).

b) L’expression « Foi d’honnête homme » (l. 7) est comique parce que Truffaldin est malhonnête, cachant à chacun de ses maîtres qu’il est au service d’un autre.

2- La première réplique de Truffaldin n’est pas entendue de Silvio parce que le comédien qui joue son rôle ne se trouve pas encore sur scène. La didascalie qui indique son entrée sur scène est « qui est entré sur ces entrefaites » (l. 11). Cette première réplique de Truffaldin est un monologue.

3- Silvio s’adresse d’abord à lui-même, ce qu’indique la didascalie « à part » (l. 11). Silvio s’adresse ensuite à Truffaldin, ce qui est signalé par la didascalie « À Truffaldin » (l. 12).

4- Truffaldin essaie deux fois de dire qu’il a deux maîtres (l. 18 et 20), mais il est interrompu par Silvio. Quand Truffaldin y parvient enfin (« Mais auquel voulez-vous parler ? », l. 22 ), Silvio, impatient, est inattentif ou ne le comprend pas.

5- a) Les répliques des lignes 18 à 23 sont courtes.

b) Les points de suspension indiquent que les répliques de Truffaldin sont interrompues par celles de Silvio.

c) Ces répliques doivent être dites sur un rythme rapide.

d) Le comédien tenant le rôle de Silvio doit connaître les répliques de son partenaire ; par exemple il doit prendre la parole juste après avoir entendu « Monsieur » (l. 18).

6- a) Le ton de Silvio se durcit à partir de la ligne 19, comme l’indique la didascalie « élevant la voix ».

b) Le tutoiement utilisé par Silvio dans sa dernière réplique (l. 23) ainsi que son geste menaçant indiqué par la didascalie « Il le menace du poing. » (l. 24) confirment la réponse.

7- a) Truffaldin obéit : « il entre dans l’hôtellerie » (l. 26) où se trouvent ses deux maîtres.

b) Ils produisent un effet comique.

8- Truffaldin risque de solliciter Florindo (son deuxième maître) alors que Silvio veut parler à Federico Rasponi.

Séance 2

A- Le comique1- a) « Contrefait » est le participe passé de « contrefaire » qui signifie « imiter », « mimer ».

b) La didascalie signale au comédien que le personnage qu’il joue, Scapin, doit lui-même jouer plusieurs rôles, en imitant des voix de soldats.

c) Dans la tirade, les propos placés entre guillemets sont ceux que Scapin fait tenir aux soldats afin que Géronte croie qu’ils existent.

d) Cette imitation est typique du comique de langage.

© Cned, Français 4e — 49

ccSéquence 11

2- a) C’est Géronte qui est dans le sac.

b) Scapin tient le bâton pour le frapper.

c) Cela renvoie au comique de geste.

d) Scapin est démasqué.

e) C’est du comique de situation.

f) Géronte comprend alors que Scapin a exploité sa crédulité.

g) C’est du comique de caractère.

3- - Le comique de langage : Scapin contrefait sa voix pour imiter des soldats ; - Le comique de caractère : Géronte se révèle naïf ; - Le comique de gestes : Scapin donne des coups de bâton à Géronte ; - Le comique de situation : Géronte est enfermé dans un sac.

B- Identifier un type de valet1- a) Un scélérat est un homme qui commet de mauvaises actions.

b) Scapin est un « scélérat » parce qu’il a joué un mauvais tour à Géronte.

2- Une fourberie est une tromperie.

3- Scapin fait croire à Géronte qu’il est poursuivi par des soldats. Truffaldin a fait croire à Florindo qu’il n’avait pas de maître.

C- Exercice d’écritureDans cette scène 3, Géronte prend sa revanche sur Scapin qui l’a humilié auparavant.

Éléments de correction CommentairesGéronte, sortant du sac et s’emparant du bâton, hurlant : Scapin ! Scapin ! Scapin !

Noms des personnagesDidascalies (gestes, ton des paroles)

Scapin, arrêtant de courir et se dirigeant vers Géronte : Vous m’avez appelé, mon maître ? Que puis-je pour vous ? Je mettais en fuite tous ces soldats qui veulent vous tuer !

Comique de caractère avec la fourberie de Scapin.

Géronte, à part : Il se moque de moi ! (Furieux, faisant de grands gestes) Cesse de mentir ! Je t’ai vu ! C’est toi qui m’as frappé ! Tu m’as pris pour un imbécile mais, désormais, les rôles sont inversés !

Aparté.

Colère de Géronte avec gestes et exclamations adaptés.

Scapin, en riant : Moi ? Ah, mon maître ? Comment pouvez-vous dire que vous m’avez vu alors que je n’étais pas là, ha, ha ! (À part) Les choses se présentent mal… Aparté.

Géronte, imitant Scapin qui riait : Mais c’est vrai que tout cela est très drôle ! Je ne suis pas ton maître mais j’ai rendez-vous avec lui à cette heure… S’il apprend ce que tu as fait, tu seras en prison dans moins d’une heure !

Comique de langage.

Scapin, à genoux : Non, pitié, demandez-moi ce que vous voulez !

Comique de gestes

Géronte : Fort bien ! (d’un ton autoritaire) Entre dans ce sac !

Didascalie (indication de ton)

Scapin : Non !

— © Cned, Français 4e50

cc Séquence 11

Géronte, plus fort : Si ! Comique de situation (renversement de situation)

Scapin : Non !Géronte, encore plus fort et menaçant Scapin du bâton : Si !Scapin entre dans le sac et Géronte le frappe. Comique de gestes (les coups de

bâton).

Séance 3

A- La relation du valet et de son maître1- a) Sganarelle désigne son maître par « Monsieur » (l. 11).

b) Lignes 1 à 18, Sganarelle utilise « vous » et Don Juan utilise « tu ».

c) Le valet Sganarelle doit le respect à son maître.

d) L’expression « mon Don Juan » (l. 7) révèle une familiarité.

2- a) Sganarelle n’a pas l’attitude d’un valet car il critique le comportement de son maître : « je n’approuve point votre méthode » (l. 16-17), « Je suis tant soit peu scandalisé de la vie que vous menez » (l. 41).

b) Ce qui autorise les propos de Sganarelle, c’est la « permission » (l. 40) qu’il a reçue de son maître : « je te donne la liberté de parler et de me dire tes sentiments. » (l. 15).

3- a) Sganarelle critique l’inconstance amoureuse de son maître : « tous les mois vous marier comme vous faites », l. 43-44.

b) Le mode de vie de Don Juan est contraire à la religion parce qu’il ne respecte pas le sacrement du mariage (« se jouer ainsi d’un mystère sacré », l. 47-48). Par son comportement, Don Juan se moque de Dieu (« se railler du Ciel », l. 52).

4- a) Don Juan appelle son valet « maître sot » (l. 53) et l’associe aux « faiseurs de remontrances » (l. 54).

b) Don Juan interrompt son valet car celui-ci vient d’évoquer Dieu (« c’est une méchante raillerie que de se railler du Ciel » (l. 51-52) et la mort : « les libertins ne font jamais une bonne fin. », (l. 52).

c) La phrase exclamative par laquelle Don Juan fait taire son valet est « Paix ! » (l. 70). Don Juan réagit à une nouvelle mise en garde de son valet : « le Ciel punit tôt ou tard les impies […] une méchante vie amène une méchante mort » (l. 68).

d) Sganarelle est autorisé par son maître à s’exprimer, mais dans une certaine limite.

B- Comprendre la tirade de Sganarelle (l. 55 à 69)1- a) Sganarelle prend soin de ne plus attaquer directement son maître (« Je ne parle pas

aussi à vous », l. 55) afin que celui-ci ne le fasse pas taire à nouveau.

b) À deux reprises, Sganarelle rappelle qu’il parle à un maître fictif (imaginaire) : « je parle au maître que j’ai dit » (l. 62), « ce n’est pas à vous que je parle, c’est à l’autre. » (l. 65).

c) Ces précisions font rire les spectateurs qui ont bien compris que les propos de Sganarelle s’adressent en réalité à son maître Don Juan.

d) Les guillemets permettent de délimiter les paroles que Sganarelle feint d’adresser à un maître fictif.

© Cned, Français 4e — 51

ccSéquence 11

2- a) « Vous » désignerait un maître fictif, selon Sganarelle, mais en réalité, « vous » désigne Don Juan.

b) L’effet est comique car c’est son maître que Sganarelle insulte (« petit ver de terre », « petit mirmidon »). La répétition de l’adjectif « petit » accentue le sens de ces deux expressions méprisantes qui contrastent avec la condition sociale de Dom Juan puisque celui-ci est un homme « de qualité » (un noble).

3- a)

Propos de Sganarelle lorsqu’il critique directement son maître au début de l’extrait

Propos de Sganarelle dans la tirade alors qu’il prétend ne pas critiquer son maître

« je suis tant soit peu scandalisé de la vie que vous menez » (l. 41)

« une méchante vie » (l. 68)

« se jouer ainsi d’un mystère sacré » (l. 48) « ne tremblez-vous point de vous moquer comme vous faites des choses les plus saintes ? » (l. 60-61)

« les libertins ne font jamais une bonne fin » (l. 52) « le Ciel punit tôt ou tard les impies » (l. 67-68)

b) La comparaison des deux colonnes montre bien que Sganarelle fait semblant d’épargner son maître alors que celui-ci est très clairement visé par ses attaques.

C- Exercice d’écritureÉléments de correction Commentaires

L’employé Enchaînement des répliques avec une mise en page caractéristique d’un texte dramatique.Monsieur ?

Le patronOui ?L’employéVous êtes considéré comme quelqu’un avec qui on peut parler librement. Si je puis me permettre, comme je suis délégué du personnel, j’aimerais abuser de cette qualité que l’on vous prête volontiers pour vous parler.

Similitude avec le début de l’extrait de Dom Juan.

Le patronBien sûr, je vous écoute.L’employéJe ne parle pas de vous, bien sûr, monsieur. Mais, si j’avais un patron qui ne respectait pas ses employés au point de ne pas tolérer la moindre minute de retard alors même qu’il y avait un accident sur la route ; je ne me priverais pas de le lui dire. (Je parle bien sûr d’un patron qui n’est pas vous.) De même, si j’avais un patron qui exerçait une pression considérable sur ses employés au point de leur imposer des cadences inhumaines, je lui en ferais la remarque (mais, là encore, je ne m’adresse pas à vous). De plus, si ce même patron refusait toute augmentation alors que lui-même n’hésite pas à augmenter son propre salaire alors…

Tirade de l’employé avec, entre parenthèses, des indices montrant que, s’il ne critique pas clairement son patron, l’employé le vise quand même assez nettement.

— © Cned, Français 4e52

cc Séquence 11

Le patron, agacé Didascalies.

C’est bon, on a compris ! (Hurlant.) Dehors ! Et inutile de venir me solliciter pour une augmentation !

Séance 4

A- Comprendre un monologue1- a) Cette réplique est un monologue parce que le personnage ne parle qu’à lui-même et

qu’il est seul sur scène (ce qu’indique la didascalie « seul »).

b) Figaro pense que Suzanne le trompe ; il a besoin d’exprimer sa forte émotion et sa souffrance.

c) Figaro ne renoncera pas à son mariage avec Suzanne : « vous ne l’aurez pas… vous ne l’aurez pas. » (l. 6-7)

d) On peut s’attendre à un conflit entre le maître et son valet.

2- Figaro s’adresse ainsi au comte parce qu’il est en colère.

3- Les spectateurs peuvent être émus par les malheurs de Figaro qui se croit trompé par sa future épouse et dont les efforts, au cours de sa vie, ont été vains.

B- Dénoncer une injustice1- a) Tout oppose le comte et Figaro :

Le comte Figaro Commentaires« vous êtes un grand seigneur » « élevé dans leurs

mœurs » [= les mœurs des bandits]

Milieu aristocratique ≠ Milieu des bandits

« Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? »

« il m’a fallu déployer plus de science et de calculs »

Vie facile ≠ Vie difficile

« Vous vous êtes donné la peine de naître »

« Fils de je ne sais pas qui »

Haute naissance ≠ naissance anonyme

b) Avec ce tableau, on voit bien que la rivalité entre le comte et le valet dépasse le cadre strict de l’intrigue amoureuse. L’opposition est bien plus profonde. Elle renvoie à la place de chacun d’eux dans la société. Il s’agit d’une opposition d’ordre social.

2- a) Les biens cités sont « Noblesse, fortune, un rang, des places. » (l. 8).

b) Figaro dénonce le fait que les nobles ont des titres, des biens et des privilèges, seulement par leur naissance et non par le mérite.

3- La fin de l’extrait : « et partout je suis repoussé ! » (l. 17) ? laisse penser que la condition sociale de Figaro ne changera pas. Il ne pourra jamais progresser dans la société.

4- a) La date de création de la pièce est 1784 (elle a en fait été écrite en 1778).

b) La création a lieu cinq ans avant la Révolution française.

c) Le mouvement de pensée qui s’est imposé au XVIIIe siècle est la philosophie des Lumières.

d) Ce monologue est le reflet de l’époque pré-révolutionnaire dans le sens où le personnage de Figaro dénonce les inégalités sociales de l’Ancien Régime.

© Cned, Français 4e — 53

ccSéquence 11

C- Apprendre les déterminants indéfinis1-

« nul animal créé ne peut manquer à son instinct »« Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? »

a) Les noms sont encadrés.

b) Les déterminants sont soulignés.

c) « son » est le déterminant possessif.

d) Les deux autres déterminants, « nul » et « tant» apportent des informations sur la quantité.

2-

Nul homme n’est au-dessus des lois.

Telle personne est prise qui croyait prendre.

Chaque comédien joue son rôle.

Plusieurs / certains / divers événements ont favorisé la contestation révolutionnaire.

Plusieurs / certains / divers philosophes ont été très engagés dans l’esprit des Lumières.

D- Exercice d’écriture

Éléments de correction Commentaires(En tendant l’index pour désigner) Vous, les hommes politiques qui êtes au pouvoir, dans tous les pays du monde, oui, vous, qu’attendez-vous pour sauver notre planète ? Vous êtes fiers de conquérir Mars alors que vous laissez mourir notre belle planète bleue !

Présentation du thème de la révolte

Apostrophe aux personnes concernées

Diverses didascalies pour exprimer la révolte ou le désespoir

En un siècle, une grande partie de ce que nos ancêtres avaient préservé est partie en fumée : on brûle la forêt amazonienne pour construire des autoroutes et, même, chez nous, en Europe, en France, la campagne recule, mangée par le béton de vos constructions, minée par les décharges et les déchets de toutes sortes. (Geste de lassitude) Vous inventez des plages à Paris mais vous interdisez la baignade dans la Seine, et pour cause ! Quant aux vraies plages du littoral, combien sont devenues interdites car elles sont polluées ? (Le poing levé) Réagissez : nos enfants ne doivent pas enterrer la Terre ! Mettez la protection de l’environnement au cœur de vos préoccupations : économisez l’argent des guerres afin de l’utiliser dans la sauvegarde de notre environnement !

— © Cned, Français 4e54

cc Séquence 11

Séance 5

A- Situer la scène1- Les deux personnages se trouvent sur une île.

2- Voici une didascalie possible pour indiquer le décor qui pourrait être installé sur la scène de théâtre : À droite, une mer et des rochers. À gauche, quelques arbres et des cases.

B- Comprendre le rapport entre le maître et l’esclave1- a) Iphicrate est le maître et Arlequin est l’esclave.

b) Arlequin n’est pas un nom grec. C’est le nom d’un valet de la commedia dell’arte (tu peux revoir le « Je sais déjà » de la séance 2, partie B). Il ne convient donc pas à un esclave de l’Antiquité grecque.

c) Il est surprenant qu’un esclave détienne une bouteille (d’eau-de-vie) : « J’ai sauvé ma pauvre bouteille, la voilà … (l. 6-7) ». On notera que certains valets de comédie ont un penchant pour la boisson.

d) « j’en boirai les deux tiers, comme de raison, et je vous donnerai le reste. » (l. 7). Ce propos d’Arlequin provoque le rire.

e) Dans cette comédie, Arlequin est un esclave grec, mais il représente sans doute aussi les valets de l’époque de Marivaux.

2- a) « Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être la vie … » (l. 20). Iphicrate est inquiet car sur l’île des esclaves, les maîtres sont tués ou réduits à l’esclavage.

b) « Ah ! je vous plains de tout mon cœur … » (l. 22). Arlequin n’est pas sincère, il n’éprouve pas de compassion envers son maître ; en effet, la situation l’amuse comme l’indiquent trois didascalies : « siffle » (l. 25), « chante » (l. 27) et « riant » (l. 29).

3- a) La première phrase de la réplique d’Iphicrate « Le coquin abuse de ma situation : j’ai mal fait de lui dire où nous sommes. » sera dite à mi-voix, en aparté, comme l’indique la didascalie « à part ». La phrase suivante sera dite d’un ton autoritaire puisqu’elle s’adresse à Arlequin.

b) Iphicrate veut quitter l’île. Arlequin, qui veut y rester, manifeste de la mauvaise volonté (« j’ai les jambes si engourdies. », l. 34).

4- a) Arlequin répète l’expression polie de son maître (« Je t’en prie. », l. 35) et s’étonne de sa politesse inhabituelle à son égard.

b) Arlequin fait semblant de ne pas comprendre (ou refuse de comprendre) le langage habituel de son maître (« la langue d’Athènes ») quand celui-ci le traite d’ « esclave insolent », puisque sur l’île des esclaves, Iphicrate n’a plus de pouvoir sur lui.

5- Dans ses deux dernières répliques, Arlequin utilise « tu » pour s’adresser à Iphicrate alors qu’auparavant il utilisait « vous ». Arlequin ne s’adresse plus à Iphicrate comme un esclave à son maître puisqu’il ne se considère plus comme un esclave.

6- Arlequin reproche à son maître de ne pas l’avoir considéré comme un homme (« tu me traitais comme un pauvre animal », l. 61) et de l’avoir battu (« à coups de gourdin » l. 45).

7- Arlequin parle des anciens esclaves qui vivent sur l’île.

8- a) Arlequin préconise de donner une « leçon » aux maîtres, en leur faisant vivre ce qu’ont vécu les esclaves ; sans doute espère-t-il les rendre meilleurs.

b) Les spectateurs peuvent s’émouvoir du douloureux passé d’Arlequin en tant qu’esclave (« tu me traitais comme un pauvre animal ») et ils sont amenés à réfléchir sur les inégalités.

© Cned, Français 4e — 55

ccSéquence 11

C- Une scène comique1- Arlequin répète « Je t’en prie ». Cette répétition crée un effet comique puisqu’Arlequin se

moque de son maître.

2- Arlequin est insolent et provocateur. Il désobéit à Iphicrate qui propose de partir au plus vite à la recherche des rescapés : Arlequin préfère prendre le temps de boire… (l. 5-6). Il se réjouit de sa nouvelle situation et ironise au sujet de son maître (« Je vous plains de tout mon cœur » (l. 22)).

3- Cette scène est comique pour diverses raisons.

D’abord, parce qu’il y a un renversement de situation : le maître ne peut plus dominer son domestique (« leur coutume […] est de tuer tous les maîtres qu’ils rencontrent, ou de les jeter dans l’esclavage. », l. 14-15).

Ensuite, parce qu’il y a un comique de gestes (l. 22). Arlequin boit et apparaît comme un domestique provocateur et irrévérencieux.

Enfin, le langage est comique parce qu’Arlequin se moque de son maître en l’imitant (« Je t’en prie », l. 36) et en ironisant (« Je vous plains de tout mon cœur », l. 22)

D- Apprendre les pronoms indéfinis1- « chacun a ses affaires » (l. 53). On ne sait pas précisément qui est désigné par « chacun ».

2- « Tout en irait mieux dans le monde » (l. 66). Par le pronom « tout », Arlequin ne désigne pas quelque chose de précis.

3- Les déterminants indéfinis et les pronoms indéfinis.

Déterminant indéfini Pronom indéfiniPersonne ne sait où sont les autres naufragés XNul ne sait ce qu’ils sont devenus. XBeaucoup ont péri lors du naufrage. XQuelques hommes ont peut-être survécu. XQuelques-uns ont peut-être survécu. XLes maîtres n’ont aucun respect envers leurs serviteurs.

X

Aucun ne respecte son serviteur. XChacun joue son rôle. XL’un est le maître, l’autre est son serviteur. X XBeaucoup d’esclaves se sont révoltés. XChaque pays a sa coutume. XQuiconque vient sur l’île peut voir sa situation changer.

X

Leur coutume est de tuer tous les maîtres. XTout va mal pour Iphicrate. XNul homme ne devrait être battu. XArlequin ne craint rien sur l’île. XTout homme recherche le bonheur. XOn court toujours après le bonheur. X

— © Cned, Français 4e56

cc Séquence 11

4- Chaque phrase est réécrite en remplaçant le groupe nominal souligné par un pronom indéfini.

- Certains hommes se croient plus forts que d’autres. Certains se croient plus forts que d’autres.

- Chaque homme veut être heureux. Chacun veut être heureux.

- Tous les hommes sont égaux. Tous sont égaux.

Séance 6

Je connais Je suis capable Les éléments qui constituent le texte

théâtral :De nommer les auteurs des pièces de

théâtre suivantes :

Le Mariage de Figaro : Beaumarchais

Le Valet de deux maîtres : Goldoni

Les Fourberies de Scapin : Molière

L’Île des Esclaves : Marivaux

Dom Juan : Molière

Définition MotNuméros d’actes et de scènes, noms des personnages, indications de décors et de costumes, jeux des acteurs

Didascalies

Chaque fois qu’un personnage prend la parole

Réplique

Réplique d’un personnage seul sur scène

Monologue

Réplique particulièrement longue

Tirade

Paroles dites à part, censées n’être entendues que des spectateurs.

Aparté

Les types de comique : langage, geste, répétition, caractère, situation.

De distinguer les différentes fonctions du valet de comédie :

- Truffaldin et Scapin font rire le public. Ils ont une fonction comique.

- Sganarelle n’est pas seulement comique : il se permet de donner des leçons à son maître Dom Juan.

- Figaro met en évidence des inégalités sociales ; il fait réfléchir le public.

De repérer les déterminants indéfinis et les pronoms indéfinis. Je les souligne dans les phrases suivantes et j’indique s’il s’agit d’un déterminant ou d’un pronom.

- Tout est fini. pronom

- Toute chose a une fin. déterminant

- Tel est pris qui croyait prendre. pronom

- Il n’a pas pu commettre un tel acte. déterminant

© Cned, Français 4e — 57

ccSéquence 12

SÉQUENCE 12

Séance 1

A- Découvrir le siècle du théâtre1- a)

Corneille

Horace Le Cid Tite et Bérénice

Molière

Le Tartuffe Dom Juan Les Fourberies de Scapin

Racine

Phèdre Athalie Bérénice

b) Il est connu pour ses fables : Jean de La Fontaine.

Il est connu pour ses contes : Charles Perrault.

— © Cned, Français 4e58

cc Séquence 12

2- a) Les titres de deux tragédies de Corneille et Racine se ressemblent étrangement : Tite et Bérénice de Corneille d’une part, Bérénice de Racine d’autre part. Pourtant, les deux auteurs ne se copient pas mutuellement. La raison est bien simple : ils écrivent leur pièce en s’inspirant d’un même sujet puisé dans l’Antiquité romaine, l’histoire de l’empereur Tite-Live et de la reine Bérénice.

b) La tentation est forte de dire que Racine et Corneille se copient mutuellement.

c) La Fontaine s’est notamment inspiré des fables du poète grec Ésope.

d) Esope a vécu durant l’Antiquité.

B- Comprendre la querelle du Cid1- a) À la date de la création du Cid, c’est le roi Louis XIII qui est au pouvoir en France.

b) Dans Le Cid, Le personnage qui prononce la dernière réplique est le roi.

c) Non, ce n’est pas un hasard : le roi de la pièce est un roi supérieur et sage, à l’image de Louis XIII, selon Corneille.

d) La France est en guerre contre l’Espagne.

e) L’action du Cid se déroule en Espagne.

f) Le public risque d’être heurté par une intrigue qui se déroule en Espagne, qui fait l’éloge de l’aristocratie espagnole, alors même que la France est en guerre contre ce pays !

2- a)

Temps Lieu ActionQue recommande Aristote ?

Vingt-quatre heures Un lieu unique Une action principale

Cela est-il vérifié dans Le Cid ?

Oui et non Non Non

Justifie ta réponse. L’action se déroule au moins sur deux journées mais dans un intervalle de vingt-quatre heures.

Si l’ensemble de la pièce se déroule à Séville, les lieux varient : le palais, chez Chimène, etc.

L’action la plus importante concerne la relation et le destin de Chimène et de Rodrigue. Mais cette action principale doit cohabiter, par exemple, avec l’expédition que mène Rodrigue contre les Maures.

b) On voit aisément que Corneille a pris de nombreuses libertés avec les trois unités.

Il s’affranchit (ne respecte pas) des règles qu’il faut pourtant respecter. Cela lui attire de nombreux problèmes. L’Académie française, une institution créée par Richelieu pour veiller, entre autres, à la qualité des œuvres de l’époque, lui fait de nombreux reproches. Tous ces débats constituent ce que l’on a appelé la querelle du Cid.

© Cned, Français 4e — 59

ccSéquence 12

Séance 2

A- Comprendre le texte1- a) Chimène est la fille de don Gomès, comte de Gormas. Elvire est sa gouvernante.

b) Chimène est noble, tandis qu’Elvire est une simple domestique.

2- a) Le sujet autour duquel tourne l’échange entre Elvire et Chimène est le mariage de cette dernière. Plus précisément, la question est de savoir auquel des deux prétendants de Chimène son père donne la préférence : Don Sanche ou Rodrigue ?

b) Dans sa tirade, Elvire veut convaincre Chimène que le comte a montré une préférence pour Rodrigue (vers 13-14, 21-22) qui est précisément aimé par Chimène.

c) Chimène est angoissée : elle redoute une mauvaise nouvelle (vers 37-40).

d) Les propos d’Elvire sont rassurants. On peut relever plusieurs expressions qui montrent l’optimisme d’Elvire :

« Mais à ce peu de mots je crois que sa pensée

Entre vos deux amants n’est pas fort balancée. » (v. 25-26) ;

« Et si tous vos désirs seront bientôt contents. » (v. 36) ;

« Vous verrez cette crainte heureusement déçue. » (v. 41).

Tu l’as compris : Chimène est en proie au doute mais Elvire tente de la rassurer. Pour l’instant, l’action n’a pas encore basculé…

B- Conjuguer les verbes du 3e groupe en –dre et -tre1- a) « prennent » (v. 16) : il s’agit du verbe « prendre » dont le radical est prend- : le –d a

disparu.

b) « crains » (v. 40) : il s’agit du verbe « craindre » dont le radical est craind- : le –d a disparu.

c) Les verbes en –dre présentent des formes irrégulières.

2-

Verbe Temps et personne Numéro du « Je retiens »

Réponse

Prendre Passé simple / nous 7 car cela renvoie au cas n°7 du bilan

Nous prîmes

Craindre Passé simple / elles 6 Elles craignirentDissoudre Imparfait / tu 5 Tu dissolvaisAttendre Présent / nous 1 Nous attendonsFeindre Imparfait / nous 5 Nous feignionsMoudre Présent / il 2 Il moudRépandre Futur / tu 9 Tu répandras

— © Cned, Français 4e60

cc Séquence 12

3-

Forme Temps Numéro du « Je retiens »

Réponse

Les vaches (paître). Présent 2 paissentAu loin, l’île (apparaître). Passé simple 6 apparutSi le vent est favorable, le sprinter (battre) son record personnel.

futur 7 battra

Le concurrent (admettre) sa défaite. Imparfait 3 admettait

C- Expression écriteÉléments de correction Commentaires

Dès le début de la pièce, Elvire a prédit que les pères de Chimène et de Rodrigue s’entendront pour conclure le mariage des deux jeunes gens. Elle est très confiante sur l’avenir. Tout semble bien s’annoncer.

Par ailleurs, à en croire Elvire, le comte de Gormas est sur le point d’être choisi par le roi pour devenir gouverneur de son fils.

Malheureusement, le roi ne choisit pas le comte, mais don Diègue, le père de Rodrigue. Lorsque les deux hommes se retrouvent, le comte montre sa rancœur et, dans la querelle, il donne un soufflet à don Diègue. Ce dernier doit venger son honneur mais le comte le juge trop vieux pour accepter sa demande de duel. Don Diègue fait donc appel à son fils : le mariage entre Chimène et Rodrigue est compromis !

Je commence mon texte par : « Dès le début de la pièce, Elvire a prédit que les pères de Chimène et de Rodrigue s’entendront pour conclure le mariage des deux jeunes gens. »

Quelle décision a été prise lors du conseil du roi ?

À qui cette décision semble-t-elle injuste ?

J’utilise obligatoirement les expressions suivantes : « soufflet », « venger son honneur », « trop vieux ».

Séance 3

A- Comprendre le texte1- Don Diègue demande à Rodrigue s’il est courageux.

2- Rodrigue ignore alors le conflit entre don Diègue et don Gomès.

3- Don Diègue doit faire appel à son fils car il est trop vieux pour se battre.

B- Percevoir l’importance de l’affront infligé à don Diègue1- a) L’offense est désigné par le nom « affront » (v. 7).

b) Voici les mots qu’il fallait souligner :

Acte I. Scène 5. Don Diègue, Don RodrigueDon Diègue

1 Rodrigue, as-tu du cœur1 ?Don Rodrigue

Tout autre que mon père

© Cned, Français 4e — 61

ccSéquence 12

5

10

15

20

25

L’éprouverait sur l’heure.Don Diègue

Agréable colère !Digne ressentiment à ma douleur bien doux !Je reconnais mon sang à ce noble courroux2 ;Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;Viens me venger.Don Rodrigue

De quoi ?Don Diègue

D’un affront si cruel,Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel :D’un soufflet. L’insolent en eût perdu la vie ;Mais mon âge a trompé ma généreuse3 envie :Et ce fer4 que mon bras ne peut plus soutenir,Je le remets au tien pour venger et punir.Va contre un arrogant éprouver ton courage :Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage ;Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter,Je te donne à combattre un homme à redouter :Je l’ai vu, tout couvert de sang et de poussière,Porter partout l’effroi dans une armée entière.J’ai vu par sa valeur cent escadrons5 rompus ;Et pour t’en dire encor quelque chose de plus,Plus que brave soldat, plus que grand capitaine,C’est…Don Rodrigue

De grâce, achevez.Don Diègue

Le père de Chimène.Don RodrigueLe…Don Diègue Ne réplique point, je connais ton amour ;Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour.Plus l’offenseur est cher, et plus grande est l’offense.Enfin tu sais l’affront, et tu tiens la vengeance :Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;Montre-toi digne fils d’un père tel que moi.Accablé des malheurs où le destin me range,Je vais les déplorer : va, cours, vole, et nous venge.

Le Cid, Corneille (1637)

2- Don Diègue place l’honneur au-dessus de l’amour.

3- La conjonction de coordination « Mais » (v. 24) marque l’incompatibilité entre les deux sentiments.

C- Comprendre que Rodrigue n’a pas le choix1- a) Don Diègue parle le plus.

b) Don Diègue ordonne à son fils de le venger et justifie son ordre (le soufflet, son incapacité à combattre lui-même).

c) Dans la dernière réplique de don Diègue, le type de phrase injonctif est particulièrement présent.

— © Cned, Français 4e62

cc Séquence 12

d) Les verbes qui justifient cette réponse sont surlignés dans le texte ci-dessus : ils sont conjugués au présent de l’impératif.

e) On voit très clairement que Rodrigue n’oppose aucune réserve à son père qui monopolise la parole.

2- a) « Meurs ou tue. » (v. 15) : la conjonction de coordination « ou » devrait exprimer une alternative significative mais il n’en est rien : au final, Rodrigue devra renoncer à l’amour.

b) « Ne réplique point » (v. 23) : la phrase est à la forme négative.

c) Cet emploi montre l’autorité de don Diègue : son fils n’a pas son mot à dire.

d) Au final,la marge de manœuvre de Rodrigue est quasiment inexistante. Rodrigue est piégé : dès le début de la scène, il a montré son empressement à venger son père. Maintenant qu’il connaît l’identité de celui qu’il doit affronter, il ne peut plus reculer. En tout cas, son père ne lui laisse pas le choix : il doit « venger et punir » !

D- Exercice d’écritureÉléments de correction Commentaires

Père, taisez-vous et écoutez-moi ! Je n’irai pas combattre, comprenez-moi bien. Vous avez des raisons que je respecte mais je suis d’une autre génération. Gardez le sens de l’honneur pour vous et laissez-moi le droit d’aimer Chimène, que j’aime et qui m’aime ! Vous ne parviendrez pas à nous séparer, ni vous, mon père, ni lui, son père ! Mon amour est plus important que votre stupide sens de l’honneur ! Ouvrez les yeux, comptez les morts, évaluez les litres de sang dont votre absurde sens de l’honneur est la cause ! Pardonnez-moi ou reniez-moi mais, non, je n’irai pas tuer le père de celle que j’aime !

Verbes au présent de l’impératif.

Supériorité de l’amour.Forme négative.Type exclamatif.

Rejet de l’honneur.

Séance 4

A- Comprendre les enjeux du monologue1- a) Dans la scène précédente, Don Diègue demandait à son fils de venger son honneur en

combattant en duel son offenseur : le père de Chimène.

b) Rodrigue, abasourdi, ne donnait pas de réponse.

c) On s’attend donc à ce que cette scène donne l’occasion à Rodrigue de prendre une décision.

d) La forme du monologue est particulièrement adaptée : elle permet au personnage de se livrer complètement et cela permet ainsi au spectateur de percevoir le désespoir de Rodrigue. En effet, désormais seul sur scène, Rodrigue peut parler sans la crainte d’être jugé par son père. Ce monologue est un moment capital dans la pièce. Il s’agit du moment de la décision, du choix.

2- Les strophes ont la même structure (10 vers chacune)

© Cned, Français 4e — 63

ccSéquence 12

3- a)

Type de phrase Sens Je demeure immobile, et mon âme abattueCède au coup qui me tue.Si près de voir mon feu récompensé,Ô Dieu, l’étrange peine !En cet affront mon père est l’offensé,Et l’offenseur le père de Chimène !

La phrase finale est : exclamative.

Cette phrase traduit le désespoir et la lucidité de Rodrigue.

L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,Ou de vivre en infâme,Des deux côtés mon mal est infini.Ô Dieu, l’étrange peine !Faut-il laisser un affront impuni ?Faut-il punir le père de Chimène ?

La phrase finale est : interrogative.

Cette phrase montre la perplexité et le doute qui habitent Rodrigue :il s’interroge car il n’a pas encore pris sa décision.

Oui, mon esprit s’était déçu.Je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse :Que je meure au combat, ou meure de tristesse,Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.Je m’accuse déjà de trop de négligence :Courons à la vengeance ;Et tout honteux d’avoir tant balancé,Ne soyons plus en peine,Puisqu’aujourd’hui mon père est l’offensé,Si l’offenseur est père de Chimène.

La phrase finale est : déclarative.

Cette phrase renvoie à la décision prise.

b) Le tableau montre bien les différentes étapes, au fil des strophes, du cheminement de la pensée de Rodrigue. Les types de phrase à l’œuvre à la fin des strophes montrent d’abord un Rodrigue désespéré et lucide, qui cède ensuite au doute avant de prendre une décision inéluctable. On voit bien aussi que l’expression du « je » s’affirme de plus en plus : dans la dernière strophe, le pronom personnel sujet est très présent et montre bien la volonté que Rodrigue a d’accomplir son devoir filial.

c)

Strophe 1 • • L’indignation

Strophes 2 et 3 • • La tentation du suicide

Strophe 4 • • L’exposition de la situation

Strophe 5 • • Le constat du dilemme et les interrogations

Strophe 6 • • La prise de décision

— © Cned, Français 4e64

cc Séquence 12

4- Dans la quatrième et la sixième strophes, les deux vers presqu’identiques qui montrent l’évolution de Rodrigue sont : « Je dois à ma maîtresse aussi bien qu’à mon père » (v. 32) et « Je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse » (v. 52).

5- a) Rodrigue décide de venger son père. b) C’est une décision qui peut te surprendre. Mais, si tu as bien cerné les enjeux de cette

époque, où la noblesse doit tenir son rang, Rodrigue devait choisir l’honneur.

B- Découvrir un personnage tiraillé1- a) L’impression d’accablement domine.

b) L’illustration donne une impression similaire : Rodrigue est complètement seul, confronté à lui-même. Le fait qu’il est agenouillé montre une certaine faiblesse, un certain accablement. Mais, déjà, la manière dont il tient l’épée avec laquelle il lavera l’affront fait à son père montre sa détermination et la décision qu’il doit nécessairement prendre.

2- a) Les vers 19 et 20 constituent une antithèse.

b) Cette antithèse traduit le dilemme de Rodrigue.

3- a)

Rodrigue oppose :

« mon propre honneur » (v. 12)

à :

« mon amour » (v.12)« trahir ma flamme » (v. 15) « vivre en infâme » (v. 16)« mes plaisirs » (v. 23) « ma gloire » (v. 23)« sa haine et sa colère » (v. 33) « ses mépris » (v. 34)

b) La virgule, le point virgule et la conjonction de coordination « ou » assurent souvent le lien au sein de ces couples d’éléments.

c) Quoi qu’il fasse, Rodrigue ne sera pas heureux.

d) Dans la deuxième strophe, le vers qui résume la situation de Rodrigue est : « Des deux côtés mon mal est infini. » (v. 17). Rodrigue a pleinement conscience d’être confronté à un choix impossible : quoi qu’il fasse, il sera « malheureux » ou « indigne » (v. 24). Sa marge de manœuvre est nulle : il doit se résoudre à perdre Chimène !

C- Le lyrismeCe monologue est lyrique car il expose les sentiments personnels de Rodrigue. D’abord, le spectateur, ou lecteur, assiste au désespoir de Rodrigue (« Je demeure immobile, et mon âme abattue // Cède au coup qui me tue » (v. 5-6)). Ensuite, à ses questionnements intérieurs, ses doutes (« Faut-il laisser un affront impuni ? // Faut-il punir le père de Chimène ? » (v. 19-20)). Enfin, il suit le cheminement de la pensée du personnage jusqu’à la décision finale (« courons à la vengeance » (v. 56).

Séance 5

A- Montrer comment la tension tragique se manifeste1- a) Vu la manière dont les événements se précipitent, on imagine mal que Chimène fera bon

accueil à Rodrigue qui vient de tuer son père !

b) Finalement, il n’y a pas vraiment d’affrontement : Chimène est dépassée par l’amour qu’elle éprouve pour Rodrigue.

c) Tous deux sont complètement désemparés, bouleversés par le déroulement des événements qui leur échappent complètement.

© Cned, Français 4e — 65

ccSéquence 12

2- a) Le verbe « adorer » renvoie au culte qu’on voue à une divinité.

b) L’amour que porte Chimène à Rodrigue est un sentiment supérieur, elle le considère comme une divinité.

c)

Phrases exclamatives (avec ou sans interjection, s’il y en

a une, elle est soulignée)

Expressions associant un nom, un adjectif et un adverbe (l’adverbe est

souligné de deux traits, l’adjectif est surligné)

Expressions associant un nom et un adjectif (l’adjectif

est surligné)

« Ô miracle d’amour ! »

« Ô comble de misères ! »

« Que de maux et de pleurs nous coûteront nos pères ! »

« Ah ! mortelles douleurs ! »

« Ah ! regrets superflus ! »

« la plus noire envie »

« des feux si beaux »

« un si cruel devoir »

« ma douleur extrême »

« Ah ! mortelles douleurs ! »

« Ah ! regrets superflus ! »

d) Toutes ces expressions mettent en avant une exagération et insistent sur l’intensité des sentiments des deux personnages. Tu l’as compris : la tension tragique est à son comble et l’expression est souvent exagérée.

L’hyperbole

On trouve ainsi des phrases exclamatives, de nombreux adjectifs avec une signification forte, parfois accompagnés d’adverbes qui intensifient encore leur portée.

j e retiens

B- Faire le point sur le vocabulaire des sentiments1- a) La phrase « Va, je ne te hais point. » (vers 1) traduit le combat intérieur de Chimène : le

verbe « haïr » renvoie au sentiment que devrait ressentir Chimène à l’égard de l’assassin de son père mais la forme négative laisse entendre un aveu d’amour. Cette expression est une litote : en s’exprimant ainsi, Chimène cherche à amoindrir la responsabilité de Rodrigue tout en la reconnaissant car elle utilise un verbe très fort : « haïr ». Cette litote résume particulièrement le conflit entre le sens de l’honneur (qui devrait favoriser la haine) et l’amour (avec la négation).

b) et c)

Banque de mots : l’expression des sentiments

Des mots pour exprimer le sens de l’honneur : devoir, noble, digne / indigne, vertu, valeur, cœur, honte (honteux), affront, honneur, généreuse envie, courage, outrage, brave, infâme, offenseur / offensé, offense, venger, gloire

Des mots pour exprimer l’amour : amour, feux, estimer, aimer, flamme, amoureuse, plaisirs, bonheur

2- a) Rodrigue demande à Chimène de le tuer.

b) La demande est explicite au vers 6 (« Sauve ta renommée en me faisant mourir. ») et vers 18 (« Que je meure ! »). Le premier verbe est à l’impératif présent et le second, au subjonctif présent.

— © Cned, Français 4e66

cc Séquence 12

c) Une expression de sens équivalent à « Que je meure ! » en utilisant le mode impératif serait : « Tue-moi ! ».

d) Il ne s’agit donc pas d’une simple demande mais d’un ordre. La situation est vraiment extrême puisque Rodrigue vient demander à Chimène de se venger de la mort de son père en le tuant elle-même ! Elle ne peut s’y résoudre mais promet de mourir si elle obtient la mort de Rodrigue. Tu vois bien que la situation est radicalement différente de celle prédite par Elvire lors de l’exposition : la tragédie a tout renversé !

C- DictéeDictée Explications

Oui, mon esprit s’était égaré : je dois tout à mon père avant qu’à ma maîtresse. Que je meure au combat ou que je meure de tristesse, je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu. J’ai déjà trop hésité : allons, que je prenne mon épée et que je trouve le comte ! Que mes ancêtres veillent sur moi ! Point de déshonneur pour moi ! Je pars venger ma famille de l’offense du père de Chimène ! Qu’un tel affront puisse rester impuni serait une honte !

Reprise du verbe mourir au subjonctif tel qu’on le trouve dans la séance 4 (vers 53) et dans la séance 5 (vers 18).

« soit » : v. être au subjonctif présent« prenne » : v. prendre au subjonctif présent« trouve » : v. trouver au subjonctif présent« veillent » : v. veiller au subjonctif présent« puisse » : v. pouvoir au subjonctif présentSont soulignés les termes empruntés aux banques de mots

Séance 6

A- Comprendre la ruse de Rodrigue1- a) Don Fernand est le Roi.

b) Le Roi joue un rôle d’arbitre dans le conflit qui oppose Chimène à Rodrigue.

2- Rodrigue est parti affronter les Maures dans l’espoir de trouver une mort qui ne nuirait pas au rang de sa famille.

3- Non seulement Rodrigue n’est pas mort mais il revient grand vainqueur de la bataille contre les Maures.

4- a) L’action se situe dans le port de Séville.b) Les Maures, venus d’Afrique du Nord, veulent débarquer en Espagne par ce port.c) Rodrigue veut faire croire aux Maures que le port n’est pas gardé afin de tromper leur

vigilance et de les battre en profitant de l’effet de surprise.d) « Cette obscure clarté » (v. 21) : cette expression est étrange car elle associe deux termes

contradictoires. C’est un oxymore.e) La luminosité est tout juste suffisante pour permettre à l’armée de Rodrigue de voir

l’ennemi sans être vue. Rodrigue fait appel à la ruse pour surprendre les Maures qui débarquent dans un port qu’ils pensent désert.

B- Reconnaître la dimension épique du récit1- a) Au début de la tirade de Rodrigue (v. 5-6), c’est le présent qui est utilisé : « s’avance »

(vers 5), « porte » (vers 6).

b) À partir du vers 7, l’imparfait et le passé simple sont utilisés.

© Cned, Français 4e — 67

ccSéquence 12

c) Le présent domine ensuite à partir du vers 14.

d) L’emploi du présent permet de produire un récit plus vivant.

2- a) Plusieurs réponses sont parfois possibles !

Nous les pressons sur l’eau, nous les pressons sur terre parallélisme

Ils n’osent plus douter de nous avoir surpris ; Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent anaphore (« Ils » au début de

chaque vers)

Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang hyperbole (la quantité de sang est exagérée puisque le sang coule en « ruisseaux ») et métaphore (le sang qui coule est comparé à des ruisseaux)

Avant que de combattre, ils s’estiment perdus antithèse (combattre / défaite)

b) Ces procédés permettent d’insister sur la tension de l’affrontement, de dramatiser le récit en mettant en avant des événements exagérés.

c) Ces procédés sont typiques des textes évoquant des guerres. Tu l’as compris : les procédés stylistiques permettent d’insister et d’exagérer, ce qui permet de mettre pleinement en avant les valeurs de courage et de combativité de Rodrigue. Il s’agit d’un récit épique.

C- Apprendre les accords des déterminants numéraux cardinaux1- a) Les trois déterminants numéraux sont soulignés :

« Nous partîmes cinq cents [hommes] ; mais par un prompt renfort Nous nous vîmes trois mille [hommes] en arrivant au port »

« Nous nous levons alors, et tous en même temps Poussons jusques au ciel mille cris éclatants. »

b) « cent » est un déterminant numéral variable.

c) « mille » est un déterminant numéral invariable.

2-

Les 101 dalmatiens : Les cent un dalmatiens

20 000 lieues sous les mers : Vingt mille lieues sous les mers

Les 400 coups : Les quatre cents coups

Les 39 marches : Les trente-neuf marches

100 000 dollars au soleil : Cent mille dollars au soleil

1001 pattes : Mille et une pattes

Les 4 filles du docteur March : Les quatre filles du docteur March

Le tour du monde en 80 jours : Le tour du monde en quatre-vingts jours

99 francs : Quatre-vingt-dix-neuf francs

20 ans après : Vingt ans après

— © Cned, Français 4e68

cc Séquence 12

D- Exercice d’écriture

Éléments de correction CommentairesDurant tout le récit de Rodrigue, Don Fernand reste assis. Mais, sur son siège, il adopte des gestes qui montrent le vif intérêt qu’il témoigne pour le récit de Rodrigue : il ne le quitte pas des yeux. Il se redresse, semble tendu lorsque le récit aborde l’effet de surprise du stratagème mené par Rodrigue.

Au moment où les Maures sont battus, il peut applaudir ou arborer un large sourire : il ne faut pas oublier que Rodrigue, par sa victoire, écarte une menace d’invasion du royaume de Don Fernand.

Pour Rodrigue, l’enjeu principal est de capter l’attention de l’auditoire : le roi, bien sûr, mais aussi le public. Rodrigue n’est donc pas statique : il bouge pour attirer l’attention, il peut mimer les actions.

- V. 5 = déplacement (Rodrigue s’avance pour raconter le combat)

- V. 25 = (Rodrigue poursuit en marchant vers le public, le regard perdu dans ses pensées)

X

Don FernandX Rodrigue

Lorsque la tension s’installe, que le stratagème est sur le point d’être mis en œuvre, le récit s’accélère pour montrer la précipitation des événements.

- gestuelle

- Interaction avec Rodrigue

- Justification du jeu de l’acteur

- Justification du jeu

- gestuelle

- rythme des paroles

Séance 7

A- Mieux comprendre la scène finale1- a) Rodrigue a affronté don Sanche en duel.

b) À l’issue de ce duel, Chimène a cru, à tort, que Rodrigue était mort (scène 5 de l’acte V).

c) Chimène a alors laissé éclater sa colère envers don Sanche (« Exécrable assassin … »), puis elle a exprimé son amour (« Eclate, mon amour, tu n’as plus rien à craindre », « ma flamme en liberté », « d’un héros que j’adore ») et enfin son désespoir (« En croyant me venger, tu m’as ôté la vie. »).

2- Dix personnages sont présents sur scène lors du dénouement.

3- a) En observant le texte, on voit bien que c’est don Fernand qui monopolise la parole ; surtout, c’est lui qui a le dernier mot.

b) Cela lui permet d’imposer son autorité à tous les grands de son royaume.

© Cned, Français 4e — 69

ccSéquence 12

c) Cette lecture confirme bien l’impression d’autorité du Roi : c’est lui qui donne les ordres et il s’impose avec force par un discours ferme.

d) Les expressions qui confirment que le roi commande sont soulignées :

Acte V. Scène 7. Don Fernand, don Diègue, don Arias, don Rodrigue, don Alonse, don Sanche, l’Infante, Chimène, Léonor, Elvire

Don FernandLe temps assez souvent a rendu légitimeCe qui semblait d’abord ne se pouvoir sans crime1 :Rodrigue t’a gagnée2, et tu dois être à lui.Mais quoique sa valeur t’ait conquise aujourd’hui,Il faudrait que je fusse ennemi de ta gloire,Pour lui donner sitôt le prix de sa victoire.Cet hymen3 différé ne rompt point une loiQui, sans marquer de temps, lui destine ta foi.Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes.Rodrigue, cependant4 il faut prendre les armes.Après avoir vaincu les Mores sur nos bords,Renversé leurs desseins5, repoussé leurs efforts,Va jusqu’en leur pays leur reporter la guerre,Commander mon armée, et ravager leur terre :À ce nom seul de Cid ils trembleront d’effroi ;Ils t’ont nommé seigneur, et te voudront pour roi.Mais parmi tes hauts faits sois-lui6 toujours fidèle :Reviens-en, s’il se peut, encor plus digne d’elle ;Et par tes grands exploits fais-toi si bien priser7,Qu’il lui soit glorieux alors de t’épouser.Don RodriguePour posséder Chimène, et pour votre service,Que peut-on m’ordonner que mon bras n’accomplisse ?Quoi qu’absent de ses yeux il me faille endurer,Sire, ce m’est trop d’heur de pouvoir espérer8.Don FernandEspère en ton courage, espère en ma promesse ;Et possédant déjà le cœur de ta maîtresse,Pour vaincre un point d’honneur qui combat contre toi,Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi.

Le Cid, Corneille (1637)e) C’est notamment le mode impératif qui est fréquemment utilisé. Le dénouement permet

au Roi de s’imposer complètement.

B- Percevoir les attentes du dénouement1- a) Le roi impose un délai d’un an avant le mariage qu’il confirme au vers 3.

b) Durant ce laps de temps, Rodrigue devra combattre à nouveau les Maures.

c) C’est nécessaire pour deux raisons au moins :

- pour don Fernand, il s’agit d’étendre les frontières du royaume en allant jusqu’en leur pays leur reporter la guerre […] et ravager leurs terres » (v.13-14).

- pour Rodrigue, cela lui permettra de gagner encore en valeur afin d’être encore plus digne d’épouser Chimène (« Reviens-en, s’il se peut, encor plus digne d’elle »).

— © Cned, Français 4e70

cc Séquence 12

- pour Chimène, cette pause d’une année lui permettra de faire le deuil de son père (« Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes. », v. 9).

2- Le dénouement n’est pas tragique : il reste ouvert.

Le Roi impose un délai d’un an, au terme duquel Rodrigue pourra épouser Chimène. Le dénouement est en quelque sorte différé. Il reste ouvert d’autant que, en affrontant les Maures, Rodrigue s’expose à un danger mortel…

C- Exercice d’écriture

Attention ! il ne s’agit que d’une proposition de réponse. Tu peux avoir un avis différent de celui proposé dans ce corrigé.

Au vu de la tension tragique qui s’est développée de manière très forte au fil de la progression de l’intrigue, je m’attendais d’abord à ce que les deux personnages principaux, Rodrigue et Chimène, meurent. La mort aurait été, comme pour Roméo et Juliette, une manière de confirmer l’impossibilité de leur amour ou la seule issue possible pour ne pas trahir leur amour.

Mais, dans Le Cid, dès lors que Rodrigue a vaincu les Maures, le Roi ne le condamne pas : il le félicite, au contraire, de cette victoire contre l’ennemi.

Rodrigue semble invincible. En homme d’honneur, à plusieurs reprises, il a défié la mort. Mais la mort n’a pas voulu de lui…

Séance 8

Je m’évalue

Je connais Je suis capableLes fonctions du monologue qui peut être :- explicatif : il expose une situation- délibératif : il aide à se décider - introspectif : il expose des sentiments- dramatique : il fait avancer l’action

• De nommer chronologiquement les trois grands auteurs dramatiques du XVIIe siècle et de citer une œuvre pour chacun :

Corneille, auteur de Horace, Le Cid, entre autres ;Molière, auteur de Dom Juan, Les Fourberies de Scapin, entre autres ;Racine, auteur de Phèdre, Athalie, entre autres.

• De définir les caractéristiques essentielles du classicisme :

Le siècle qu’il domine : le XVIIe siècle ;Le but recherché par les auteurs de cette époque : la perfection ;L’époque dont les auteurs s’inspirent : l’Antiquité.

© Cned, Français 4e — 71

ccSéquence 12

• La conjugaison des verbes en –dre aux temps simples de l’indicatif :

Nous (prendre / passé simple) : prîmes ;

Elles (craindre / passé simple) : craignirent ;

Tu (dissoudre / imparfait) : dissolvais ;

Nous (attendre / présent) : atteignons ;

Nous (feindre / imparfait) : feignions ;

Il (moudre / présent) : mout ;

Tu (répandre / futur) : répandras.

• De rappeler les trois éléments de la règle des trois unités : le temps, le lieu et l’action.

• D’identifier les quatre étapes de la structure d’une pièce de théâtre :

L’exposition qui présente la situation initiale au cours de laquelle se met en place le nœud de l’action ;

Viennent ensuite les péripéties qui font progresser l’action ;

Le dénouement qui instaure finalement une nouvelle situation. Dans la tragi-comédie, malgré des événements tragiques, il propose une issue heureuse à la pièce.

• Les emplois du subjonctif :

Le souhait ;

L’ordre.

• D’expliquer sur quel conflit repose la dimension tragique dans Le Cid :

Chimène et Rodrigue sont tiraillés entre leur amour et la nécessité de préserver l’honneur de leur famille.

• Par quel mot désigne-t-on ce choix impossible ? Il s’agit d’un dilemme.

• La manière d’accorder les déterminants numéraux cardinaux :

En règle générale, ces déterminants sont invariables.

Sauf « vingt » et « cent » qui s’accordent lorsqu’ils sont multipliés par un autre nombre ET lorsqu’ils ne sont pas suivis par un autre nombre.

• De définir des procédés stylistiques :

L’antithèse : association de termes de sens contraire pour mettre en évidence une opposition dans un énoncé ;

L’oxymore : association de deux termes de sens contraires au sein d’un même groupe de mots ;

L’hyperbole : exagération ;

La litote : procédé qui consiste à atténuer l’expression d’une pensée pour en sous-entendre une autre.