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© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Belgique Actualité
8 La Libre Belgique - lundi 12 septembre 2016 9lundi 12 septembre 2016 - La Libre Belgique
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“Le système actuel de pensionsest finançable”, dit le Moc Le Mouvement ouvrierchrétien rejette les réformes dela “suédoise” dans les pensions.
Le gouvernement Michel a tout fauxavec sa réforme des pensions. Nonseulement notre système actuel est
payable, mais il est même possible de lerenforcer. Tel est le message que délivrece lundi le Mouvement ouvrier chrétien(Moc). A l’aube d’une grande campagnede sensibilisation en Wallonie et àBruxelles, le Moc entend mettre unterme aux “contrevérités” qui biaisent ledébat sur l’avenir des pensions et à convaincre le monde politique francophone–mais pas néerlandophone, pourtant davantage représenté au gouvernement fédéral (1) – qu’une autre voie est possible.
Cette campagne, on ne pourra pas laqualifier de rapide sur la balle (la réformedes pensions est déjà largement engagée), mais elle est le fruit d’un long débatinterne à cet énorme paquebot qu’est leMoc, coupole politique de la gauchechrétienne, constituée du syndicat CSC,de la Mutualité chrétienne, de Vie féminine, des équipes populaires et de la Joc(Jeunes organisés et combatifs, exJeunesse ouvrière chrétienne). En mai dernier, le Moc a finalement accouché d’uneposition commune. Son président Christian Kunsch la détaille pour “La Libre”.
Variable d’ajustement“Le danger, avec ce gouvernement, c’est
que les pensions deviennent une variabled’ajustement budgétaire”, entametil. Or,pour le mouvement chrétien, les moyensfinanciers doivent être déterminés enfonction du modèle que l’on souhaite, etnon l’inverse. “Le système actuel de pensions est tout à fait finançable. On peutmême le renforcer, afin de faire face à l’aug
mentation de la population âgée et de relever le niveau des pensions légales. Savezvous que le taux de remplacement (le montant de la pension divisé par le salaire,NdlR) est de 47% en moyenne en Belgique,contre 55% en Europe et même 64% enFrance?”
IncohérenceRefinancer les pensions, pour
M. Kunsch, “c’est une question de choix politique. Et un débat intimement lié à celuid’une fiscalité plus juste, où chaque citoyenet chaque entreprise contribuent en fonction de ses moyens”. Raison pour laquellele Moc déplore la politique du gouvernement NVA/MR/CD&V/Open VLD, quiréduit de façon linéaireles cotisations patronales,sans lier ces baisses à lacréation d’emplois et sansse soucier du manque àgagner pour la sécuritésociale. “De même, une diminution linéaire de l’impôt de toutes les sociétés, ycompris celles qui n’enpayent déjà presque pas, nenous paraît pas juste. L’impôt des sociétés, c’est moins de 14 milliardsaujourd’hui, et on voudrait encore le réduire, alors que la sécurité sociale a besoinde moyens et que tout le monde s’accorde àdire qu’il faut réinvestir dans les transports(où est l’argent du RER?), dans la justice,…”.
Pour le Moc, les réformes menées par leministre Bacquelaine (MR) sont animéespar la seule logique budgétaire, et ne résoudront rien aux problèmes qui se posent. “Relever l’âge légal de la pension à67 ans en 2030 ne fera pas travailler lesgens plus longtemps, peste ChristianKunsch. Les gens ne resteront pas au boulotjusqu’à 67 ans. Ils prendront une retraiteanticipée, même si, pour cela, ils renoncentà toucher une pension complète. Ils aurontmoins d’argent. Le gouvernement fera des
économies, mais les gens ne travaillerontpas plus longtemps s’il n’y a pas de réelle politique d’aménagement des fins de carrière,si l’on ne prend pas des mesures pour que lesgens restent au boulot. Sur ce point, on n’estnulle part. Par contre, on a supprimé le bonus pension, qui était pourtant un incitantfinancier à travailler plus longtemps. Où estla cohérence?”
Non à la pension à pointsLe Moc conteste également la réforme
de la pension de survie (pension deveuve) et des périodes assimilées (pour lecalcul de la pension) dont les premièresvictimes seront les femmes, qui touchent pourtant des pensions déjà moins
élevées. “Quelle est la justification de cette politiqueinégalitaire?”, demandeM. Kunsch.
Enfin, le Moc refuse lesystème de pension àpoints qui se dessine, “quimettra dans les mains dugouvernement un coefficient d’adaptation, qui serafonction de la croissanceéconomique et démogra
phique et de l’équilibre budgétaire”. Le Mocconstate, ici aussi, un risque de voir lemontant des pensions servir de variabled’ajustement. Il rappelle que la sécuritésociale en général et les pensions en particulier, sont un droit acquis par le travailleur par le biais des cotisations sociales. Les détricoter, ce n’est pas une fatalité. Il suffit de faire le choix politique deles défendre. Et de se doter de la fiscaliténécessaire à leur financement.
Laurent Gérard
U(1) Le Moc et son pendant flamandBeweging.net disposent chacunde leur autonomie, bien que certainesde leurs organisations constitutives, commela Mutuelle et la CSC, sont toujours unitaires.
La Journée
Le président wallonde Défi rappelé à l’ordre
Personne ne fut surpris dimanche au congrès de rentrée deDéfi (exFDF), de ne pas croiserHugues Lannoy. Le présidentde Défi Wallonie n’est plus enodeur de sainteté dans saformation. La direction luireproche “des prises de positionparfois caricaturales, éloignées dela ligne du parti”. Notammentsur Twitter à l’occasion de lafermeture de Caterpillar. Sesabsences agacent dans lessections locales et il y a durappel à l’ordre dans l’air,apprendon chez Défi. L’orateur choisi pour représenter laWallonie lors du congrès futJonathan Martin, issu duLuxembourg. Un signe.
Prévot répond à Michel :“Le CDH va se renforcer”
“Je suis content que Louis Michelannonce la venue d’un grandparti centriste, le CDH ne pourraque se renforcer”, a ironisédimanche le vicePrésidentwallon, Maxime Prévot (CDH),sur RTLTVI, en réponse àl’idée, émise samedi par LouisMichel dans “La Libre”, de créer“un grand parti centriste avec ouautour du MR” .“C’est l’histoirequi repasse les plats, on en estsorti plus fort”, a réagi M. Prévoten référence aux tentatives dedébauchage entreprises fin desannées90 par Louis Micheldans les rangs de l’exPSC.
Raoul Hedebouw, futurministre des Finances
La participation au pouvoir duPTB n’est plus une simplequestion théorique, alors queles sondages le créditent de15% des voix en Wallonie. S’ildevait gouverner au fédéral,“très clairement”, le PTB prendrait les Finances, a dit son chefde file, Raoul Hedebouw,samedi dans la “DH”. Objectif :aller chercher de l’argent “chezles millionnaires” pour “mettrenos politiques en place”.
Rutten s’en va sur Twitter“Je démissionne! Ces traîtres del’Open VLD ne le prendront pasbien. On ne peut travailler avecun tel parti.” Tel est le messagepublié samedi sur le compteTwitter de la présidente del’Open VLD, Gwendolyn Rutten. Compte qui a été piraté...La semaine dernière, ceux de laministre flamande CD&V JokeSchauvliege et du députéCD&V Raf Terwingen avaientconnu le même sort.
“Relever l’âgede la pension à
67 ans ne fera pastravailler les gensplus longtemps.”CHRISTIAN KUNSCH
Président du Moc.
Christian Kunsch, président du Mouvement ouvrier chrétien (Moc), s’assoit sur la réforme des pensions du gouvernement Michel.
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L’état d’urgence à la sauce NVAest “dangereux pour notre Etat de droit” Vives critiques contrela proposition des nationalistessur les détentions préventives.
C’ est habituellement le genre desoutien que l’on s’épargne volontiers. Seule l’extrême droite
flamande du Vlaams Belang a applaudi,dimanche, le plan sécuritaire de la NVA,validé la veille par les instances du parti.Pour le PS, au contraire, “la NVA agite desmesures dangereuses pour notre Etat dedroit et pour nos libertés”. Sur Twitter, lecoprésident d’Ecolo, Patrick Dupriez, aestimé que “le projet électoraliste de laNVA (c’est) juste une promesse de sécurité(mais) moins de liberté et de fraternité”.
Ce qui crée le plus la polémique dansce plan baptisé “Niveau V”, c’est la volonté de la NVA d’autoriser les forces del’ordre à procéder à “des détentions préventives” en cas de menace sérieuse sur
l’ordre et la sécurité publics, donc sansqu’aucun méfait n’ait effectivement étécommis. Le contrôle judiciaire de la détention ne s’effectuerait qu’a posterioripar un juge. Actuellement, un mandatd’arrêt doit nécessairement être délivrépar un juge avant l’arrestation.
Durée de trois moisLa mesure ne serait pos
sible, selon le projet de laNVA, que dans le cadrede “l’état d’urgence”. Celuici pourrait être décrété par le Conseil de sécurité nationallorsque le niveau de la menace atteintquatre (niveau le plus élevé). L’état d’urgence – un concept purement théoriqueen Belgique auquel le parti de Bart DeWever veut donner un cadre juridique –devrait être confirmé dans les cinq jourspar le parlement et serait valable duranttrois mois. Il permettrait aussi aux autorités communales d’interdire toute réu
nion, de signifier des assignations à résidence et d’interdire toute action de propagande.
“Le gouvernement a déjà décidé de l’étatd’urgence, d’un plan d’urgence en trentemesures qui porte ses fruits”, a commenté
dimanche le Premier ministre Charles Michel(MR), éludant le fond duproblème. Le chef dugouvernement s’est toutefois dit ouvert à ce queson équipe examine“toute proposition supplémentaire argumentée sou
mise par les ministres de la Justice et de l’Intérieur, en faveur de plus de sécurité etmoyennant le respect de l’Etat de droit”. Ils’est ainsi dit attaché à ce que les arrestations fassent l’objet d’un contrôle desmagistrats, mais sans préciser si ce contrôle pouvait avoir lieu a posteriori, ouseulement en amont de la décision.
L’Open VLD a accueilli froidement leplan de son partenaire de majorité. Pour
la présidente libérale, Gwendolyn Rutten, “les frontières de notre Etat de droitsont claires” et il faut s’y tenir.
Les idées de la N-VA finissent par passer“Nous avons l’habitude des réactions né
gatives quand la NVA fait des propositions. Mais après, on parvient à faire évoluer les idées”, a répliqué Bart De Wever,dimanche midi sur RTL, en référenceaux propositions faites précédemmentpar son parti sur le statut de réfugié oules contrôles aux frontières. Selon lui,dire que l’état d’urgence à la sauce NVAest dangereux, “c’est absurde quand onvoit ce qui se fait dans les pays voisins. L’Espagne et la RoyaumeUni l’ont déjà appliqué. C’est le cas aussi en France où ça vabeaucoup plus loin”.
Le plan “Niveau V” propose par ailleursla création de cinq tribunaux sécurisésspécialisés en terrorisme; et de renforcerconsidérablement les prorogatives despolices locales et des bourgmestres.
A. C. (avec Belga)
“Les frontières denotre Etat de
droit sont claires.”GWENDOLYN RUTTENPrésidente de l’Open VLD.