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Chers amis,
Le gel redouté pendant cette période de la lune rousse est arrivé avec une intensité rare sur toute la Bourgogne le 27 avril. D’ores et déjà certains secteurs ont relativement souffert, en particulier les blancs sur les villages de Puligny-Montrachet et Chassagne-Montrachet. Il est bien sûr encore trop tôt pour estimer l’impact réel sur la récolte car au sein d’une même vigne certains bourgeons ont été touchés et d’autres épargnés. Il sera donc complexe d’estimer la maturité future qui risque fort d’être disparate avec des écarts sur le même pied.
♦C’est un phénomène inédit et qui, s’il évoque à certains l’année 1981, les anciens ne se rappellent pas comment la vigne s’était ensuite comportée. Nous n’avons que des indications de rendements. Il est donc difficile à ce stade de prédire l’avenir. Wait and see et concentrons-nous sur ce millésime fabuleux qu’est le 2015 en attendant des jours meilleurs !
♦Famille Boisset et toute l’équipe du Domaine de la Vougeraie.
La lettredu DOMAINE DE LA VOUGERAIE
sommaire
L’ESPRIT DU DOMAINE
N° 52 - PRINTEMPS 2016
LES VINS DE SAISON
♦ LA VIGNE UNE SAISON CHAOTIQUE
♦ DEUX FRANÇOIS SINON RIEN !
♦ L’ÉLEVAGE DES 2015 UNE PERSONNALITÉ S’ESQUISSE, UNE STAR MONTANTE…♦ EN CAVE FIN DE MISE EN BOUTEILLE DU LUMINEUX 2014
BourgogneTerres de Famille rouge
2013
Nez précis et frais de petits fruits rouges, cerise, framboise et épices.
Bouche croquante et soyeuse avec une belle fraicheur, tannins discrets.
Finale persistante sur la cerise, voire saline.
Une belle énergie pour accompagner délicieusement un risotto aux légumes de printemps.
Vougeot Premier Cru Le Clos Blanc de
Vougeot 2007 MonopoleComplexité aromatique sur des notes citronnées, florales, minérales, épices et brioche. Milieu de bouche généreux, beaucoup de mâche sous-tendue par l’acidité.Finale enveloppante et minérale, profonde et longue.Un vin tout en énergie et élégance parfait avec un tajine de poulet au citron.
Volnay 2013
Bouquet très séduisant, plutôt floral aux notes de fraise écrasée et cerise.
Texture fine et tannins souples, dense avec de la nervosité en finale.
Volume et tension d’un vin sur la fraîcheur.
Un rôti de veau aux carottes le portera avec plaisir !
DOMAINE DE LA VOUGERAIE – 7 bis, rue de l’Eglise – 21700 PREMEAUX-PRISSEYFRANCE – www.domainedelavougeraie.com
TEL : (33) 3 80 62 48 25 – FAX : (33) 3 80 61 25 [email protected]
LA CAVEFIN DE MISE EN BOUTEILLE DU LUMINEUX 2014
Tous les vinsdu domaine de laVougeraie sont certifiésagriculture biologique
L’élevage des 2015Une personnalité s’esquisse,
une star montante…Ce dernier hiver très doux a fait que la cave a mis du temps à se rafraîchir
et que les fermentations malolactiques sont parties assez tôt, sur blanc comme sur rouge. Ce n’est pas très grave car la
baisse de température qui accompagne ce début de printemps fait que mi-avril nous
n’avons pas encore eu besoin de sulfiter les vins qui ont fini leur malo, le froid les
protège.La plupart l’ont finie mais pas tous ; il y a eu une première vague en janvier/
février, il y en aura sans doute une autre en juin/juillet si l’on se fie au rythme
habituel de notre cave. Nous avons utilisé encore moins de bois neuf cette année
pour poursuivre notre quête de pureté, le bois devant juste souligner le vin, pas le porter… Tout cela est très subtil et nous
avons une proportion actuellement de 33 % de bois neuf qui évoluera au fil des mois
d’élevage et d’éventuels soutirages.La première dégustation après malo,
même s’il est bien trop tôt pour en tirer des conclusions définitives, offre cependant des
orientations résolument positives. Tout le monde parle depuis des mois du millésime
2015 avec engouement et sans nuance. Il faut dire que le vignoble français dans
son unanimité et intégralité réunissait d’excellentes conditions !
Et comme toujours il faut se méfier des idées simplistes et des assertions définitives
et nous nous sommes toujours refusé à crier à la perfection trop facile de 2015 !
Mais force fut de reconnaitre la grandeur des premières gorgées ! Tout est concentré et cela rappelle la puissance et la matière
de 2005 mais patiné de l’élégance et du raffinement qu’apporte aujourd’hui la
vendange entière.Les blancs finissent leur malo et auront
besoin d’un long élevage pour affirmer leur forte personnalité. Impossible à déguster à
ce stade : patience !….
Après les villages et premiers crus en décembre, fin mars clôturait la dernière mise du majestueux millésime 2014 avec les grands blancs : Vougeot Premier Cru Le Clos Blanc de Vougeot, Bâtard-Montrachet, Bienvenues-Bâtard-Montrachet, Chevalier-Montrachet et Puligny-Montrachet Premier Cru Champ Gain.
♦Ce fut un élevage plus long que d’habitude, plus classique avec des fermentations malolactiques plus tardives, une très belle acidité, un déroulé harmonieux, bref « l’élevage parfait » ! Il est rare que nous utilisions un terme aussi catégorique qui peut sembler présomptueux, mais ce millésime est pour Pierre Vincent le plus abouti et la dégustation le confirme.
♦Même après mise les vins sont d’une subtilité infinie. Les blancs sont très purs, très ouverts, avec une belle fraîcheur et une immense longueur. La profondeur du Clos Blanc est sans égal, et son bouquet très fin et complexe, avec un développement aromatique sur plusieurs
niveaux, à la fois dans le temps et dans l’espace ! On oublie ici les qualificatifs tenant à la minéralité pour ne parler que d’amplitude et d’expression.
♦Les rouges ont bénéficié d’une proportion de vendange entière (avec les rafles) encore plus importante et désormais dominante qui s’avère année après année être un choix judicieux car la complexité s’affirme de plus en plus précisément, preuve que la portion de rafles renforce la subtilité des vins.
♦Ces somptueux rouges 2014 ont tout pour eux : le fruit, la texture soyeuse, la longueur, tout ! S’ils sont déjà exquis à boire aussi jeunes, c’est le signe immanquable d’un très grand millésime !Seul bémol la côte de Beaune qui a souffert du terrible et célèbre orage de grêle du 28 juin qui a affecté nos vignes de La Montée Rouge, Beaune, et Savigny-lès-Beaune.
LA VIGNE
Il n’y a plus de saison ! Cet hiver a été le plus chaud qu’on ait connu depuis que les relevés météo existent. Pas de gel, un temps très humide, beaucoup de brouillard en novembre et un mois de décembre printanier ! Du coup la sève a mis très longtemps à descendre, à tel point que la vigne pleurait encore en janvier. Heureusement qu’il n’y a pas eu de gelée hivernale qui aurait endommagé les pieds.
♦Le début de l’année a été très pluvieux et très doux et les nappes phréatiques sont pleines. Cet hiver nous avons remplacé 7000 pieds manquants et buté les grands crus et les jeunes vignes de Gevrey-Chambertin. Au début de printemps nous avons griffé les sols contre la pousse d’une herbe pleine de vitalité.
♦Ces conditions relativement douces ont engendré beaucoup d’insectes et on s’attend à voir des mange-bourgeons, ces chenilles gourmandes à ce stade le plus critique lorsque le bourgeon est tendre avant le déploiement des branches.
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Deux François sinon rien !Après de départ de Benjamin et de Jean-Luc, nous avons désormais deux jeunes recrues qui accompagnent le travail en cave du domaine. De droite à gauche sur la photo :François des Moutis assistant régisseur Ce jeune œnologue beaunois doté d’un diplôme universitaire de génie biologique, a une double fonction. D’abord l’aspect vinicole avec le suivi des vins de la cave puis de la vinification aux côtés de Pierre Vincent. Ce seront ses premières vendanges au domaine puisqu’il est arrivé en novembre. L’autre volet de son activité est le volet commercial : appui administratif, de préparation de commandes pour les départs directs du domaine notamment auprès des professionnels en France, et également réception des clients. Il a travaillé dans plusieurs maisons et domaines en France et a une expérience en Nouvelle Zélande.François Lecaillon chef de caveDepuis juillet notre nouveau caviste est un jeune diplômé de l’Institut Jules Guyot de Dijon doté d’un BTS viticulture œnologie dont il fut major de promo, après un cursus de commerce en vin à Beaune. Polyglotte, il parle anglais couramment appris en Nouvelle Zélande également, et se débrouille en russe et espagnol. Il va désormais choyer les tonneaux et la cave avec brio. Le travail quotidien de la cave ce sont les soutirages, la préparation et l’entretien des fûts, le remplissage, l’ouillage, etc. un travail très physique qui plait à ce sportif accompli ! Et à ses temps perdus il complète l’équipe des vignerons sur la Côte de Nuits pour les travaux en vert.
Après la fin de la taille avec les grands crus fin mars, nous avons enchainé avec l’attachage des baguettes jusqu’à la mi-avril. On suit un bon rythme, nous ne sommes pas en retard !
♦Nous avons passé les 23 et 24 mars en jour racine la préparation 500 dite « bouse de corne », pulvérisée sur nos vignes de la côte de Nuits. Préparée à partir de compost home made au domaine en automne, né de la désagrégation de bouse de vache enfouie dans des cornes et qui a reposé tout l’hiver dans le sol. Ce geste fondamental de la biodynamie s’effectue toujours avant le retour de la vie microbienne des sols pour la favoriser et aider le développement des micro-organismes et de la vigne en libérant ses précieux oligo-éléments.
♦Mais depuis l’arrivée officielle du printemps la fraîcheur est revenue, ralentissant un départ végétatif trop précoce. Avec des températures
diurnes également très fraîches (5-8°C) la vigne démarre tout doucement et a débourré (sortie des bourgeons) mi-avril.
♦Mais jusqu’aux Saints de glace, (les 10, 11 et 12 mai) nous redoutons encore les températures négatives qui sont justement brutalement apparues ces derniers matins. Du 7 avril au 6 mai c’était la lune rousse, période de transition entre l’hiver et le printemps, caractérisée par un ciel dégagé la nuit, qui, lorsqu’il gèle fait roussir les feuilles et menace sévèrement la récolte, d’autant que la pleine lune (22 avril) accentue les manifestations climatiques ambiantes. A Chablis, bien plus septentrional, on a vu réapparaître les chaufferettes dans les vignes pour protéger les meilleurs crus. Pendant cette période à haut risque pour la vigne, et à ce stade de deux feuilles étalées, le gel du 27 avril a été très néfaste pour la sortie des fruits.
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UNE SAISON CHAOTIQUE
