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La Lettre du Comité d’Histoire Régionale Sommaire > Page 2 : Au château de Lunéville, les secrets de la table volante révélés > Page 4 : Les beaux-arts de la table à Longwy > Page 6 : L’association du Vieux-Châtel depuis 43 ans au service de la forteresse de Châtel-sur-Moselle > Page 7 : Ça s’est passé cette année… > Page 8 : Ça s’est passé cette année… (suite) Agenda des activités du Comité Édito Après le succès des Journées d’Histoire Régionale les 7 et 8 mars, le Comité d’Histoire Régionale a poursuivi une riche activité au cours du printemps avec dix manifestations tant en direction du grand public que des acteurs de l’Histoire et du Patrimoine. Pour partie issues des propositions des groupes de travail, ces journées montrent tout l’intérêt d’un mode de fonctionnement participatif. Ainsi, les journées d’études sur l’architecture publique rurale (Vic-sur-Seille), les édicules liés à l’eau (Mont-devant-Sassey) et Regards sur Châtillon-sur- Saône ont permis de parcourir des thèmes variés et le territoire lorrain. En complément, la journée d’études consacrée aux Espaces du Front a permis de marquer, cette année encore, la célébration du Centenaire de la Grande Guerre. La volonté de faciliter la médiation de l’Histoire en direction d’un large public est aussi à l’origine des Premières Rencontres Histoire et Jeunesses qui se sont déroulées à Pont-à-Mousson le 30 mars. Les échanges entre les acteurs de l’Histoire et du Patrimoine et ceux de la Jeunesse et de l’Éducation populaire ont montré la richesse des possibilités de partenariat. C’est dans cet esprit également que le Comité d’Histoire Régionale a mis en place une série d’opérations hors les murs en partenariat avec le Musée Lorrain et des associations locales. Je vous invite, si vous êtes intéressés pour accueillir une manifestation de ce type, à solliciter le Comité. Le colloque sur l’Histoire de l’alimentation sera le temps fort de cet automne. Deux articles concernant la table vous sont proposés dans cette lettre, en écho au succès des Journées d’Histoire Régionale, en avant-goût du colloque à venir. L’automne sera également le temps de préparation de l’année 2016 dont l’activité sera facilitée par la présence accrue du Coordinateur du Comité d’Histoire Régionale, désormais salarié à temps complet et, depuis quelques semaines, titulaire d’un doctorat en histoire médiévale. Bonne lecture. N°19 Août 2015 Vice-Président du Conseil Régional de Lorraine Délégué aux actions régionales relevant de la Culture Les édicules liés à l’eau Journée organisée en partenariat avec le Service Régional de l’Inventaire et l’association Les amis de l’église de Mont-devant-Sassey 5 conférences Visites de 16h à 18h. Programme complet sur http://chr.lorraine.eu Réservations : Comité d’Histoire Régionale 03 87 31 81 45 [email protected] http://chr.lorraine.eu >Journée d’études Samedi 27 juin - 9h45 Église de Mont-devant-Sassey (55) Comité d’Histoire Régionale Fontaines lavoirs égayoirs

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La Lettredu Comité d’Histoire Régionale

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Au château de Lunéville, les secrets de la table volante révélés

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Les beaux-arts de la table à Longwy

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L’association du Vieux-Châtel depuis 43 ans au service de la forteresse de Châtel-sur-Moselle

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Ça s’est passé cette année…

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Ça s’est passé cette année… (suite)Agenda des activités du Comité

ÉditoAprès le succès des Journées d’Histoire Régionale les 7 et 8 mars, le Comité d’Histoire Régionale a poursuivi une riche activité au cours du printemps avec dix manifestations tant en direction du grand public que des acteurs de l’Histoire et du Patrimoine. Pour partie issues des propositions des groupes de travail, ces journées montrent tout l’intérêt d’un mode de fonctionnement participatif. Ainsi, les journées d’études sur l’architecture publique rurale (Vic-sur-Seille), les édicules liés à l’eau (Mont-devant-Sassey) et Regards sur Châtillon-sur-Saône ont permis de parcourir des thèmes variés et le territoire lorrain. En complément, la journée d’études consacrée aux Espaces du Front a permis de marquer, cette année encore, la célébration du Centenaire de la Grande Guerre.La volonté de faciliter la médiation de l’Histoire en direction d’un large public est aussi à l’origine des Premières Rencontres Histoire et Jeunesses qui se sont déroulées à Pont-à-Mousson le 30 mars. Les échanges entre les acteurs de l’Histoire et du Patrimoine et ceux de la Jeunesse et de l’Éducation populaire ont montré la richesse des possibilités de partenariat. C’est dans cet esprit également que le Comité d’Histoire Régionale a mis en place une série d’opérations hors les murs en partenariat avec le Musée Lorrain et des associations locales. Je vous invite, si vous êtes intéressés pour accueillir une manifestation de ce type, à solliciter le Comité.Le colloque sur l’Histoire de l’alimentation sera le temps fort de cet automne. Deux articles concernant la table vous sont proposés dans cette lettre, en écho au succès des Journées d’Histoire Régionale, en avant-goût du colloque à venir. L’automne sera également le temps de préparation de l’année 2016 dont l’activité sera facilitée par la présence accrue du Coordinateur du Comité d’Histoire Régionale, désormais salarié à temps complet et, depuis quelques semaines, titulaire d’un doctorat en histoire médiévale. Bonne lecture.

N°19 Août 2015

Vice-Président du Conseil Régional de LorraineDélégué aux actions régionales relevant de la Culture

« Les édicules liés à l’eau

Journée organisée en partenariat avec le Service Régional de l’Inventaire et l’association Les amis de l’église de Mont-devant-Sassey

5 conférences Visites de 16h à 18h.

Programme complet sur http://chr.lorraine.euRéservations : Comité d’Histoire Régionale03 87 31 81 45

[email protected] http://chr.lorraine.eu

>Journée d’études

Samedi 27 juin - 9h45Église de Mont-devant-Sassey (55)

Comité d’Histoire Régionale

Fontaines lavoirs égayoirs

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AU CHÂTEAU DE LUNÉVILLE, LES SECRETS DE LA TABLE VOLANTE RÉVÉLÉS

La réputation gourmande de Stanislas Leszczynski (1677-1766), dernier hôte du château de Lunéville, n’est plus à faire. Du baba au rhum aux madeleines, ce duc épicurien à la silhouette généreuse a permis l’écriture des belles heures de la pâtisserie, grâce au talent de son chef d’office Joseph Gilliers. Mais au-delà de l’image d’Epinal, le XVIIIe siècle est une période de révolution culinaire où se définit un goût nouveau. L’abandon d’une cuisine riche et épicée, au profit d’une recherche de « naturel » dans

les saveurs, se double d’une fantaisie inégalée dans la mise en scène de repas offerts comme des spectacles. Cet âge d’or donne à la gastronomie française ses lettres de noblesse et sa réputation, européenne puis mondiale.

Pionnière dans une mode appelée à se répandre dans l’aristocratie, la duchesse Elisabeth-Charlotte (1676-1744), épouse de Léopold de Lorraine, innove dès les premières années du XVIIIe siècle en passant derrière les fourneaux.

Table dressée pour le service du « fruit », planche extraite du Cannaméliste français de Joseph Gilliers (1751). © Lunéville, musée du château des Lumières

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Tout comme son frère Philippe d’Orléans à Paris, la souve-raine s’amuse à cuisiner elle-même dans les petites cui-sines qui lui sont réservées, au palais ducal de Nancy ou au château de Lunéville. Cette pratique culinaire vécue comme un loisir est à mettre en rapport avec le goût naissant pour les repas de plein air, qui tempèrent le formalisme traditionnel des rituels de table toujours en vigueur à la cour. À Lunéville comme partout en Europe, les repas publics exaltent la dimension spectaculaire du service « à la française ». Rompant avec les usages actuels, il propose en vagues successives des dizaines de plats, véritablement mis en scène sur la table selon une subtile géométrie.L’esprit de fantaisie gastronomique trouve un nouveau souffle avec l’arrivée de Stanislas Leszczynski en 1737. L’ancien roi de Pologne ajoute sa note d’exubérance en donnant aux repas de fête un raffinement inégalé. Avec ce souverain imaginatif, collations et desserts poussent la sophistication jusqu’à faire ressembler les tables à des jardins à la française, où les broderies de massepain fleurissent de bouquets de sucre, parmi les pyramides de macarons ou de fruits confits.

Avant même l’installation de Stanislas, Lunéville se dis-tinguait déjà par la recherche d’une intimité nouvelle dans le service de la table ducale. C’est cette aspiration qui est à l’origine de la création de l’une des premières tables volantes connues en Europe. Pendant tout le XVIIIe siècle, l’idée d’une « machine » secrète faisant surgir du sol les plats comme par enchantement allait séduire de nombreuses cours princières, jusqu’à la lointaine Russie. Mais lorsqu’en 1705 la duchesse Elisabeth-Charlotte commande l’un de ces meubles escamotables pour son

petit appartement de Lunéville, elle prouve son sens de la modernité. Le concept est repris en 1720, au moment où s’achève la restauration des appartements ducaux après l’incendie de 1719. Mieux connue que la première, cette seconde table volante présentait un plateau ovale dont le centre montait et descendait à travers le sol de la salle à manger privée de la famille ducale. Ses apparitions successives rythmaient ainsi les différents services, au grand étonnement des quelques convives. Cantonnés aux cuisines en sous-sol, les domestiques restaient invisibles. La table volante du château de Lunéville illustrait donc une idée chère au siècle des Lumières, celle du progrès technique mis au service du confort et de l’intimité.

Malgré sa disparition précoce, l’étude de la comptabilité ducale a permis d’en proposer un essai de restitution numérique, guidé par les éléments de description offerts par les archives et l’analyse des rares mécanismes équi-valents parvenus jusqu’à nous. Le visiteur du château de Lunéville peut désormais s’inviter, virtuellement tout au moins, à la table d’Elisabeth-Charlotte et de Léopold.

Thierry FranzAssistant de conservation principal, Musée du château des Lumières - Lunéville, conseil départemental de Meurthe-et-Moselle

Essai de restitution numérique de la salle à manger du château de Lunéville vers 1730.A gauche, mécanisme de levage et plateau en position basse; à droite, plateau central de la table en position haute.

Du 13 juin au 27 septembre 2015, le musée du château des Lumières - Lunéville célèbre la gastronomie et les arts de la table au XVIIIe siècle. L’exposition Tous à table ! Les plaisirs du palais à Lunéville met en valeur des pièces de faïence inédites, issues de la reconstitution des collections du musée engagée depuis l’incendie de 2003. Le public peut également y découvrir la table volante du château restituée en images de synthèse et profiter de visites guidées thématiques.

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La Lorraine est au cœur des arts de la table. La céramique, la cristallerie et la coutellerie ont rayonné tant dans la simplicité du quotidien que dans la somptuosité des tables d’apparat. Le pays de Longwy y tient un grand rôle avec le camp militaire romain du Titelberg réputé pour son importante concentration de potiers, avec la ville haute médiévale et sa rue « de la poterie » puis avec ses trois fabriques de céramiques et sa coutellerie réputée. Lors de la Révolution française, de nouvelles opportunités commerciales laissent espérer un grand développement de la céramique d’autant plus qu’elle connaît une évolution technologique remarquable, passant de la terre émaillée aux terres blanches glaçurées dites « terres à pipes ».

Herserange (1796-c.1883)

Ouvert au monde progressiste promis par l’aventure républicaine, François Petit, homme d’affaire avisé domicilié à Metz, fonde près de Longwy la première fabrique de poterie grâce à la conjonction d’éléments favorables : un marché prometteur, du bois en quanti-té, de l’eau et un moulin à vendre. Il n’ignore pas que la fabrique d’Audun-le-Tiche est sous séquestre de-puis 1794, par décision des autorités françaises qui décrètent que son outillage sera « transporté en lieu sûr ». Par ailleurs, fuyant le blocus de Luxembourg par l’armée française, plusieurs praticiens de la faïencerie Boch de Septfontaines se réfugient à Longwy, comme Jean-Pierre Fresez, modeleur en faïence. En les cô-toyant, Petit se persuade, en 1796, que l’instant est propice pour fonder une entreprise de céramique qui semble fusionner, vers 1883, avec celle de Longwy.

Longwy (1798-1977)

Un autre capitaine d’industrie, Charles Régnier, fait l’acquisition, en 1798, du couvent des Carmes, situé à quelques cinq cent mètres de la fabrique de François Petit. Également originaire de Metz, Charles Régnier trouve chez les notables de Longwy les associés néces-saires au financement d’une manufacture de terre de pipe dont la production présente, dès sa fondation, un haut degré de technicité, ce qui suppose l’embauche de personnels expérimentés, comme en témoigne la mystérieuse et somptueuse « Soupière de la Légion d’honneur » (c. 1810). Acquise par Jean-Antoine de Nothomb, en 1815, puis reprise par Henri-Joseph d’Huart en 1836 (ce dernier dépose en 1847 le brevet d’invention de la cuisson « au gaz perdu de haut-fourneau »), la manufacture devient « d’Huart Frères » en 1866 et adopte les émaux cernés vers 1873. Elle connaît son âge d’or dans la décade 1878-1889 ; toutes les occurrences stylistiques sont abordées par ses artistes, locaux ou recrutés à Paris. Elle accompagne l’engouement national porté à la très rare faïence Henri II et, pour reproduire ce travail

datant de plus de trois siècles, Longwy met au point un biscuit a g r é a b l e m e n t ivoiré, ornée de jolis mascarons en grotesques et d’entrelacs impri-més en brun.

LES BEAUX-ARTS DE LA TABLE À

LONGWY : TROIS MANUFACTURES DE TERRE ET UNE COUTELLERIE

Faïencerie d’Huart Frères, dite « Des Carmes », Longwy. Service Henri II, terre de pipe à décor imprimé sous glaçure. Produit de c. 1875 à c. 1900. Collection Musée Saint-Jean l’Aigle.

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D’autres beaux services de table sont créés, comme celui de la Présidence de la République sous Félix Faure. Tous présentent des décors naturalistes ou orientalistes de belle facture, jouant de compositions florales élé-gantes, certaines aux subtiles tonalités pastel, d’autres s’enrichissant d’une multitude d’oiseaux en émaux polychromes délicatement peints à la main. Après la cessation d’activité de la manufacture des Carmes en 1977 et la fondation de la Manufacture lorraine Saint-Jean l’Aigle, de nouveaux services de table sont créés, tel celui très moderniste commandé par l’Office de Tourisme de Longwy, évoquant Vauban et la citadelle.

Mont-Saint-Martin (c.1820-1850 ?)

Seul le nom du propriétaire de cet établissement pro-duisant de la poterie de grès, nous est parvenu ; M. de Villancourt exploitait le vaste gisement d’argile locale.

La coutellerie Bauduin (c.1818-1880/85 ?)

La coutellerie de Longwy nous est connue par les an-nuaires de l’éditeur messin Verronnais qui la dit fondée par le liègeois Jean-François Bauduin, vraisemblable-ment vers 1815. Cette manufacture est remarquée par le Roi lors de l’exposition départementale de Metz en 1828 où elle reçoit une première récompense officielle pour ses « canifs très bien travaillés, de bonne qualité, et qui sont remarquables pour leur poli ». En 1834, une même source parle de « canifs de très bonne qualité, de deux à seize lames ». Singularité propre à Longwy, plusieurs modèles de couteaux de table portent des manches en faïence ou en émaux. Aujourd’hui, la forge FER*ROY, en collaboration avec la faïencerie Saint-Jean l’Aigle, a repris la fabrication de couteaux et canifs en pièces uniques ou en petites séries.

Jacques G. Peiffer, docteur ès Sciences des céramiquesDirecteur du laboratoire et des travaux d’art de la faïencerie Saint-Jean l’Aigle, Longwy.

Nota : Cet article est construit sur le fonds d’archives de la manufacture Saint-Jean l’Aigle et la Lexicographie céramique de l’auteur (981 pages, édition Musée Saint-Jean l’Aigle, Longwy, 2000).

Saint-Jean l’Aigle, MOF & Entreprise du Patrimoine Vivant, Lon-gwy. Service Vauban design Jacques G. Peiffer. Émaux réactifs sur faïence et manches en émaux traditionnels.

Coutellerie FER*ROY, Longwy, acier inoxydable poli et trempé. Emaux traditionnels sur faïence par Saint-Jean l’Aigle, MOF & Entreprise du Patrimoine Vivant

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L’ASSOCIATION DU VIEUX-CHÂTEL DEPUIS 43 ANS AU SERVICE DE LA FORTERESSE DE CHÂTEL-SUR-MOSELLE.

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Bâtie sur un promontoire calcaire au bord de la Moselle, à 50 km au sud de Nancy et à 20 km au nord d’Epinal, la forteresse médiévale de Châtel-sur-Moselle a été marquée par les grands moments de l’histoire de la Lorraine.

C’est autour d’un gros donjon carré qu’un premier ensemble fortifié est développé après 1072 par les comtes de Vaudémont, branche cadette de la maison de Lorraine. Vers 1200, sous la suzeraineté des comtes de Bar, le château est agrandi. Puis, en 1373, au courant de la « Guerre de Cent ans », il devient possession de la puis-sante famille comtoise des sires de Neufchâtel, proches de la maison de Bourgogne. Devenue une principauté d’influence bourguignonne, à deux pas de la capitale du Duché de Lorraine, la place de Châtel a son enceinte doublée et adaptée à l’artillerie à poudre. Elle est alors l’une des plus importantes forteresses d’Europe. Après la défaite des Bourguignons devant les murs de Nancy, en 1477, Châtel redevient lorraine par échange avec le duc Antoine en 1544. Entre 1634 et 1671, la forteresse subit neuf sièges et résiste à l’invasion française. Elle est démantelée par ordre de Louis XIV en 1671.Trois siècles plus tard en 1972, à l’initiative de Jacques et Chantal Debry, l’Association du Vieux-Châtel, sauve le site d’une importante opération d’urbanisme. Le site est cependant marqué par la construction de deux immeubles à usage d’habitat collectif.Cela fait maintenant 43 ans que l’association du Vieux- Châtel poursuit l’entretien, la consolidation, l’animation et

la mise en valeur de l’ensemble fortifié avec le soutien de l’Etat et des collectivités territoriales. Depuis juillet 2013, le site est la propriété de la Communauté d’agglomération d’Epinal. Il est considéré comme l’un des fleurons du Pays d’art et d’Histoire. Aujourd’hui, les vestiges de la forte-resse se développent sur plus de 55 000 m2. Un imposant réseau de galeries et de salles ainsi que 1 400 mètres d’enceinte ponctuées de 22 tours sont encore visitables. Le service pédagogique et d’animation propose tout au long de l’année de nombreuses activités – des visites thématiques et guidées du site, des stages d’initiation aux métiers du patrimoine, des expositions, des conférences, des formules visite-ateliers destinées au public scolaire (4 000 enfants en 2014), des chantiers internationaux de bénévoles en collaboration avec l’Union Rempart et le traditionnel rendez-vous de la fête médiévale dont la prochaine édition aura lieu en 2016. Tout au long du second semestre 2015, l’équipe d’animation proposera l’exposition, produite par le Conseil départemental des Vosges, « Au fil des saisons : Voyage dans les jardins médiévaux (11 juillet- 15 novembre), les chantiers internationaux de bénévoles (15 juillet-30 août), le stage « la terre crue comme matériau de construction traditionnel (13-26 septembre) et l’atelier d’initiation au vitrail (21 novembre).

Association du Vieux Châtel8 rue des Capucins - 88330 CHATEL-SUR-MOSELLETél. : 03 29 67 14 18 - [email protected] - [email protected]

Châtel-sur-Moselle, Médiévales 2014 © Association du Vieux-Châtel

Châtel-sur-Moselle, Les fossés nord

© Association du Vieux-ChâtelChâtel-sur-Moselle, la salle dite

des gardes © Association du Vieux-Châtel

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ÇA S’EST PASSÉ CETTE ANNÉE…

Le public au rendez-vous des 10e Journées d’Histoire Régionale sur le thème « À table en Lorraine. Histoire et patrimoine culinaire en Lorraine »

Les Journées d’Histoire Régionale ont été plébiscitées par un public nombreux ! Plus de 2500 personnes sont venues à l’Abbaye des Prémontrés les 7 et 8 mars derniers pour découvrir les expositions, conférences et animations proposées par une cinquantaine d’acteurs et six éditeurs lorrains.Cette 10e édition, sur le thème fédérateur de la gastronomie, a permis de diversifier la programmation en proposant des animations culi-naires et des reconstitutions historiques. Ainsi, Connaissance de la Meuse s’est associé au Lycée hôtelier Alain-Fournier de Verdun et a proposé une mise en scène historique de mets d’antan agrémentés de dégustations préparées par les élèves du lycée. Ces animations variées ont permis d’attirer un public familial.Nous remercions chaleureusement l’Abbaye des Prémontrés et les bénévoles pour leur implication dans l’organisation de cette manifestation et la ville de Pont-à-Mousson pour son soutien. Nos remerciements vont également à l’ensemble des acteurs impliqués dans cette manifestation, son succès leur est dédié !

La prochaine édition se tiendra au printemps 2016, en Moselle, sur le thème des plantes et jardins.

Journée d’études sur « L’architecture publique rurale »Une trentaine de personnes a participé à cette journée organisée par le groupe de travail Patrimoine et le Service Régional de l’Inventaire. Au programme : conférences sur l’architecture publique rurale en Meuse, l’évolution des bâtiments des scolaires : l’exemple du canton de Provenchères-sur-Fave, les salles de bal et salles polyvalentes et la reconversion des bâtiments avec l’exemple de l’ancienne mairie de Reillon.

Les conférences ont été suivies de visites dans le secteur de Vic-sur-Seille, commentées par Mireille BOUVET, Conservatrice et Directrice du Service Régional de l’Inventaire du patrimoine culturel.

Premières « Rencontres Histoire et Jeunesses » En partenariat avec la Direction régionale de la jeunesse, des Sports et de la cohésion sociale et le CRAJEP, cette journée a eu pour objectif de favoriser les échanges entre les cadres dirigeants des associations d’Histoire et du patrimoine et ceux des structures de jeunesse et d’éducation populaire pour faciliter l’émergence de projets communsPlus de cent personnes ont suivi cette journée ponctuée d’inter-ventions de représentants du Comité d’Histoire Régionale, de la D.R.J.S.C.S, du CRAJEP et de Jean Bourrieau, de témoignages et de travaux en ateliers.

Formation « Comment communiquer pour les associations ? »Cette journée à destination des associations a permis de mieux ap-préhender les principes et outils pour une communication associative efficace. L’après-midi a été consacrée, sous forme d’ateliers collectifs, aux pratiques et outils de communication utilisés par les participants.

Journée de formation « Comment utiliser les services de Conservation des Musées ? » en partenariat avec la Conservation départementale des Musées de la Meuse.

Dans le cadre du cycle de formation dédié aux grandes institutions patrimoniales, le C.H.R. a organisé une formation pour une meilleure utilisation des ressources des Conservations des Musées dans le cadre des travaux recherches associatifs.

Formation édition : « Dessiner des cartes, plans et schéma par ordinateur »Journée technique prioritairement destinée aux éditeurs de revues et d’ouvrages. La prochaine formation de ce type aura lieu le 23 octobre à Tomblaine sur l’utilisation d’In-Design pour la mise en page de revues ou d’ouvrages.

Participation au festival littéraire Les Imaginales Quatre associations historiques ont participé, aux côtés du Comité, au salon littéraire Les Imaginales à Epinal en mai dernier pour présenter leurs ouvrages et revues. Cette immersion dans le monde de la littérature fantastique a permis de toucher un public nouveau et de lier des contacts.

Le Musée sort de son palais« Petites histoires d’Avioth révélées par un objet du Musée Lorrain » a été le titre d’une manifestation organisée dimanche 31 mai en partenariat avec le Musée Lorrain et l’association Anim’Avioth dans le cadre de l’opération « Le Musée sort de son palais ». Les auditeurs ont découvert l’incroyable enquête sur le parcours muséographique singulier d’un réchaud de la Renaissance menée par Richard Dagorne, directeur du musée Lorrain, et Nolwenn Maroteaux, animatrice culturelle pour l’association Anim’Avioth.

Samedi 4 juillet à Blâmont, « Le Musée sort de son palais » a mis en avant un médaillon en pierre sculpté provenant de l’abbaye de Haute-Seille (acquis en 2014 par le Musée Lorrain). Les recherches réalisées par Richard Dagorne, directeur du Palais des

Ducs de Lorraine - Musée Lorrain et l’association Clef de Voûte du Blâmontois ont donné lieu à trois conférences en partenariat avec les Amis de l’orgue de Blâmont.Une autre opération semblable est programmée en septembre à Etain.

de son

LE MUSÉE

PALAIS

Samedi 4 juillet

Église Saint-Maurice

de BLÂMONT à 20h30

AMIS DE L’ORGUE

D E B L Â M O N T

Inscriptions recommandées auprès de :

Comité d’Histoire Régionale

03 87 31 81 45

[email protected] • http://chr.lorraine.eu

CR

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A l’occasion

de la nuit des églises,

le Comité d’Histoire

régionale,

le Palais des ducs

de Lorraine -

Musée lorrain

l’association Clef de

Voûte du Blamontois

L’association des amis

de l’orgue de Blâmont

vous proposent

trois conférences autour

d’un médaillon sculpté

récemment acquis par le musée lorrain.

Programme détaillé sur

http://chr.lorraine.eu

Autour d’un médaillon sculpté de l’abbaye

de Haute-Seille Conférences, chants et musique

Comité d’Histoire Régionale

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ÇA S’EST PASSÉ CETTE ANNÉE…A la découverte du patrimoine et de l’histoire d’une ville « Regards sur Chatillon-sur-Saône » Le Comité d’Histoire Régionale, en partenariat avec l’association Saône Lorraine a organisé samedi 6 juin 2015 une journée ayant pour but d’appréhender l’évolution de Châtillon-sur-Saône au travers de deux exposés et d’une visite commentée du village et du musée puis de la découverte de l’église des Cordeliers sur la commune voisine des Thons.

Journée d’études sur « Les espaces du front (1914-1918) : réalités, représentations et visions » Dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Première Guerre Mondiale, le Comité d’Histoire Régionale a organisé en juin une journée d’études sur les espaces du front. Suivie par une soixan-taine de personnes, elle a abordé les espaces constituant le front à différentes échelles et sur divers aspects.

Une journée d’études sur les « Édicules liés à l’eau : lavoirs, fontaines, guéoirs… »Le Comité, en partenariat avec le Service Régional de l’Inventaire et l’association Les Amis de l’église de Mont, a proposé une jour-née d’études sur les différents types d’édicules liés à l’eau. Ces

petits bâtiments fournissaient un service collectif au cœur des villes et villages (approvisionnement en eau, lessive, nettoyage des che-vaux, etc…). L’ensemble du territoire lorrain a été évoqué avec les lavoirs et fontaines de Meuse, les édicules des eaux dans les Vosges, ainsi que les égayoirs, gayoirs et lavoirs à chevaux et bovins en Moselle et les glacières en Lorraine, ouvrages permettant la conservation de la glace avant l’in-vention de l’électricité. Enfin, un professionnel en maçonnerie a pré-senté la réhabilitation des édicules liés à l’eau. Après les conférences, des visites ont permis aux auditeurs de découvrir des édicules encore visibles dans le secteur de Mont-devant-Sassey.

Docteur Vianney MullerVianney Muller, Coordinateur du Comité d’Histoire Régionale, a reçu le grade de Docteur en Histoire pour sa thèse de doctorat en histoire médiévale intitulée “Le patrimoine fortifié du lignage de Neufchâtel- Bourgogne (XIIIe-XVIe siècles)”, dirigée par Gérard Giuliato et soutenue le 13 juin à l’Université de Lorraine.

Samedi 5 septembre à Claudon (Vosges)MARCHE DU PATRIMOINE Le Comité d’Histoire Régionale a organisé en 2014 une marche historique et patrimoniale à Mont-le-Vignoble et Charmes-la-Côte. Fort de ce succès, cette manifestation est reconduite cette année dans le secteur de Claudon et Droiteval (Vosges) avec un parcours de 7km connu sous le nom de « Sentier des biches » ou encore « Sentier Raymond George ».La marche sera ponctuée d’étapes sur l’histoire et le patrimoine du secteur animées par l’associa-tion Droiteval-Ourche- Patrimoine.Le parcours est ouvert à tous et ne présente pas de difficultés majeures.

Dimanche 20 septembre à EtainLE MUSEE SORT DE SON PALAIS Le 3ème volet de l’opération « Le Musée sort de son palais », est organisée en partenariat avec le Musée Lorrain et l’association « Etain d’hier à aujourd’hui » et présentera un schako d’offi-cier de la garde nationale provenant d’Etain au travers de conférences.

Samedi 3 octobre dans le secteur de SarralbeJOURNEE VISITE-RENCONTRE Visites de la Ligne Maginot aquatique à l’étang de Hoste puis du Musée du Pays d’Albe à Sarralbe animées par les Amis du Pays d’Albe. L’après-midi sera l’occasion pour les associa-tions de secteur de présenter leurs activités et de lier des contacts. Une bourse d’échanges associative sera également mise en place au cours de cette journée.

Samedi 17 et dimanche 18 octobre à LunévilleSALON DE GENEALOGIE ET DU PATRIMOINEParticipation du Comité d’Histoire Régionale et des associations éditant des publications.

Vendredi 23 octobre à TomblaineFORMATION EDITION : UTILISATION D’IN-DESIGN POUR LA MISE EN PAGE DE REVUES ET D’OUVRAGES Journée technique prioritairement destinée aux éditeurs de revues et d’ouvrages.

Samedi 7 et dimanche 8 novembre à Verdun SALON DU LIVRE D’HISTOIRE Participation du Comité d’Histoire Régionale et des associations éditant des publications.

Samedi 14 et dimanche 15 novembre de WoippySALON DU LIVRE D’HISTOIRE Participation du Comité d’Histoire Régionale et des associations éditant des publications.

Vendredi 27 et samedi 28 novembre à Pont-à-MoussonCOLLOQUE : « BOIRE ET MANGER EN LORRAINE (ANTIQUITÉ-XXE SIÈCLE) »Le Comité d’Histoire Régionale organise un colloque consacré à l’Histoire de l’alimentation en Lorraine. Cette manifestation scientifique a pour vocation d’étudier les interactions liées à la production, le stockage, la transformation et la consommation des aliments ainsi que les re-présentations liées aux pratiques alimentaires.

Samedi 12 décembre à EpinalJOURNEE DE FORMATION « COMMENT UTILISER LES SERVIVES DE CONSERVATION DES BIBLIOTHEQUES » Journée organisée dans le cadre du cycle de formation dédié aux grandes institutions patrimoniales.Programme susceptible d’être modifié.

Conseil Régional de Lorraine - Comité d’Histoire RégionaleDirecteur de la publication : Jean-Pierre Masseret - ISSN en coursPlace Gabriel Hocquard – CS 81004 - 57036 Metz Cedex 1 - Tél : 03 87 31 81 45 Courriel : [email protected] – http://chr.lorraine.eu

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AGENDA DU CHR 2ND SEMESTRE 2015