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LMD & Réformes de l’enseignement supérieur en zone CEMAC Cas de Centrafrique Apollinaire SÉLÉZILO

LMD Réformes de l’enseignement supérieur en zone CEMAC

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Réformes de l’enseignement supérieur en zone CEMAC

Cas de Centrafrique

Apollinaire SÉLÉZILO

8.82 670736

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 124 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 8.82 ----------------------------------------------------------------------------

LMD & Réformes de l’enseignement supérieur en zone CEMAC Cas de Centrafrique

Apollinaire Sélézilo

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Avant-propos

« Nous poursuivrons nos efforts pour la mise en œuvre des choix que nous avions décidés en vue de moderniser le système des diplômes universitaires dans notre pays, aux niveaux de la licence, du mastère et du doctorat (LMD), en harmonie avec les normes et systèmes les plus évolués. Nous appelons, à cet égard, à associer les divers membres du corps enseignant et de recherche universitaire à l’identification des meilleures voies pour la concrétisation de cette orientation et la promotion de ce système1. »

En m’inspirant de cette assertion du Président Zine el-Abidine Ben Ali, je pense qu’il est grand temps que les universitaires (enseignants, chercheurs, étudiants, personnel administratif), les hommes politiques et les partenaires au développement intervenant dans le secteur de l’enseignement supérieur se rendent à l’évidence, et comprennent que

1 Extrait du discours du Président Zine el-Abidine Ben Ali à l’occasion de la célébration de la journée mondiale du Savoir. Carthage, le 13 juillet 2005.

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nous devons tous respecter notre choix d’offrir au public un enseignement universitaire de bonne qualité. Et pour y parvenir, l’un des moyens que nous avons retenu est l’application du système de licence master et doctorat (LMD).

Le présent opuscule, loin d’être une réponse exhaustive et définitive aux multiples incompréhen-sions, quiproquos et « égarements » que provoque l’application du système LMD dans les établissements d’enseignement supérieur de l’espace de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) en général, et ceux de la République centrafricaine en particulier, se propose très modestement de :

– justifier le choix du gouvernement centrafricain à réformer l’enseignement supérieur et à l’adapter au système Licence-Master-Doctorat (LMD) ;

– présenter un état des lieux de l’enseignement supérieur en République centrafricaine avant les réformes de 2005 ;

– donner suffisamment d’informations sur les concepts usuels dans le système LMD ;

– accompagner les uns et les autres à mieux cerner, voire à bien maîtriser les différentes étapes d’application du système LMD ;

– proposer des stratégies de modernisation et d’arrimage de l’enseignement supérieur aux

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nouvelles exigences mondiales, comme la visibilité dans les parcours de formation, l’adéquation formation-emploi, la professionnalisation des offres de formations, l’assurance qualité, etc. ;

– rendre digestes et accessibles les différentes techniques de montages des offres et des parcours-types de formation, suivant les exigences du système LMD ;

– faire connaître à tous (enseignants, étudiants, responsables administratifs, décideurs politiques, etc.), à travers des actions de sensibilisation et d’information, le système Licence-Master-Doctorat (LMD).

À travers dix-sept questions essentielles, le lecteur est accompagné, dans une démarche maïeutique, à non seulement comprendre les raisons fondamentales des réformes de l’enseignement supérieur engagées en République centrafricaine, mais aussi à cerner les aspects les plus subtils et les plus rebutants du système de Licence-Master-Doctorat (LMD).

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Introduction générale

L’enseignement supérieur dans les pays africains en général, et plus spécifiquement ceux de l’Afrique centrale, a connu, depuis presque deux décennies, de rudes crises marquées par des revendications syndicales (augmentation ou versement à terme échu des salaires des enseignants, conditions minimales de travail, etc.) et des mouvements de grèves estudiantines (réclamation de bourse ou de meilleures conditions d’étude, etc.). Conscients de la convergence des systèmes de l’enseignement supérieur au niveau mondial, et soucieux d’harmoniser les systèmes d’enseignement supérieur, de la recherche et de la formation professionnelle dans l’espace CEMAC ; les six États de la sous-région, y compris la République centrafricaine, ont décidé, à travers la Déclaration de Libreville du 11 février 2005, de :

« […] favoriser l’harmonisation de la standardisation des mesures d’enseignement supérieur, de la Recherche et de la Formation professionnelle, ainsi que la constitution

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de banques des données pour les universités d’Afrique centrale en vue de l’adoption du nouveau système Licence-Master-Doctorat (LMD) »2.

Les crises sociopolitiques et militaro-politiques en République centrafricaine – qui ont certainement eu des conséquences drastiques sur l’ensemble des secteurs d’activités –, n’ont pas épargné l’enseignement supérieur qui s’est confronté à de sérieuses difficultés, et à un ensemble de défis mettant en cause son identité (industrie du savoir), ses valeurs, etc. ; la détournant de sa mission fondamentale qui consiste à former des cadres valeureux et compétents devant contribuer au développement durable du pays, de la sous-région, et même de l’humanité toute entière.

En décidant d’aborder la question des réformes de l’enseignement supérieur et de la généralisation du système LMD en République Centrafricaine, nous pensons qu’il faudrait préalablement se poser les questions ci-après : est-ce que l’enseignement supérieur en République centrafricaine, avant 2005, exigeait des réformes ? Si oui, comment et avec qui ces réformes devaient-elles être menées ? Quelle pourrait être la valeur ajoutée de ces réformes ? Pourquoi l’application ou la généralisation du système LMD apparaît-elle comme un passage obligé dans le processus desdites réformes ? Quel cliché peut-on 2 Déclaration de Libreville, sur la création de l’espace CEMAC de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Formation professionnelle, 11 février 2005.

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retenir de l’application du système LMD en RCA ? Comment peut-on projeter l’enseignement supérieur centrafricain après les réformes LMD ?

Telles sont les interrogations essentielles qui nous permettent de décliner, tour à tour : I) le profil de l’enseignement supérieur centrafricain avant cette réforme ; II) les différents leviers sur lesquels doit se reposer cette réforme ; III) les défis majeurs qui se présentent à cette réforme ; IV) le niveau actuel de la généralisation du système LMD ; V) les perspectives de l’enseignement supérieur en République centrafricaine.

La réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche en zone CEMAC, d’une manière générale – et précisément en République centrafricaine –, s’inscrit dans la logique d’une dynamique internationale (Bologne) et continentale (Déclaration de l’union africaine relative au projet de construction de l’espace africain de l’enseignement supérieur) selon laquelle il est impérieux, aujourd’hui, d’harmoniser les diplômes universitaires par la mise en place du système Licence-Master-Doctorat, d’accroître la mobilité des individus (enseignant, chercheurs et étudiants), de rendre plus attractives les offres de formation et de renforcer la synergie entre la formation et la recherche.

Au niveau sous-régional, les pays d’Afrique centrale, qui ont vainement tenté de résoudre individuellement la crise de l’enseignement supérieur, ont unanimement décidé de créer une synergie d’actions en mettant en place des structures techniques

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devant réfléchir sur les préoccupations relatives à l’enseignement supérieur dans la sous-région. Ainsi, il a été mis en place la Conférence des Recteurs des Universités et des Responsables des Organismes de Recherche d’Afrique centrale (CRUROR-AC)3. La mission dévolue à cette Conférence, structure charnière entre les différentes universités et le Conseil des ministres de l’enseignement supérieur et le Conseil des ministres de l’Union Économique de l’Afrique Centrale (UEAC), présente deux volets.

La première mission dévolue à la Conférence des Recteurs des Universités et des Responsables des Organismes de Recherche consistait à :

« […]étudier toutes les questions relatives à l’enseignement supérieur et à la recherche, notamment :

– la promotion des centres d’excellence dans les domaines prioritaires ;

– la création ou le développement d’institutions communes ;

– les conditions de scolarité (frais de scolarité et bénéfice des œuvres universitaires) des étudiants de la communauté ;

– la mobilité des enseignants, chercheurs et étudiants dans la Communauté ;

– la coordination et l’harmonisation des programmes d’enseignement et de recherche ; ce qui implique l’organisation des enseignants et des chercheurs en réseaux ;

– la reconnaissance mutuelle des diplômes nationaux ;

3 Règlement n°02/06-UEAC-019-CM-14, portant création de la Conférence des Recteurs des Universités et Responsables des Organismes de Recherche d’Afrique Centrale.

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– l’harmonisation des conditions et des normes d’équivalence des diplômes obtenus dans les pays tiers ;

– la création du partenariat université-entreprises ;

– l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les systèmes d’enseignement et de recherche ;

– l’harmonisation des conditions de recrutement des enseignants du supérieur dans la sous-région […] » 4.

La seconde mission confiée à cette institution était celle de :

« […] définir les objectifs, les moyens et les modalités de construction de l’espace CEMAC de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la formation professionnelle. » 5

Convaincue de l’inadéquation de ses offres de formations aux nouvelles exigences du marché de l’emploi, la République centrafricaine s’est très vite engagée à réformer son enseignement supérieur, et à l’adosser in fine au système Licence-Master-Doctorat (LMD).

Cette dernière réforme en cours en République centrafricaine vise les objectifs suivants :

– faciliter la bonne visibilité des dispositifs et offres de formations (codification et allocation de crédits aux UE, semestrialisation de l’année universitaire, etc.) ;

4 Déclaration de Libreville, op.cit. 5 Id.

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– coordonner et harmoniser des programmes d’enseignement et de recherche, ce qui implique l’organisation des enseignants et des chercheurs en réseaux ;

– améliorer la qualité des formations universitaires ;

– uniformiser l’ensemble du système (architecture des formations, semestrialisation de l’année, structuration des domaines, parcours-types, et affectation des crédits transférables et capitalisables aux UE, etc.) ;

– diversifier les domaines de formation, les parcours et les options d’enseignement ;

– induire la mobilité nationale, sous-régionale et internationale des enseignants (mission d’enseignement ou d’encadrement), ou des étudiants (pour les mobilités de recherches) ;

– intégrer les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) dans les systèmes d’enseignement et de recherches ;

– responsabiliser les étudiants, qui doivent être des acteurs de leur propre formation, à travers le travail personnel (recherche, réseau d’apprentissage, etc.) ;

– professionnaliser les formations et encourager le partenariat entre l’enseignement supérieur et le milieu professionnel (administration étatique et privée, entreprises, etc.) ;