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Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite Comment concilier aménagement et continuités écologiques sur votre territoire ? Compterendu de l’atelier collectif du 19 mai 2017 « Milieux viticoles et garrigues » L’objectif de l’atelier collectif Les milieux naturels constituent une composante incontournable du territoire de la région Occitanie / Pyrénées Méditerranée. La Trame Verte Bleue (TVB) constitue un outil de préservation de la biodiversité, à travers l'identification des continuités écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines. A l’échelle régionale, les Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique (SRCE) des ex-régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, élaborés en concertation avec les acteurs du territoire, dans le cadre d’un co-pilotage Etat/Région, ont été approuvés en 2015. Ils doivent désormais être pris en compte dans les documents locaux de planification. Véritable passerelle entre aménagement du territoire et biodiversité, le SRCE vise à lutter contre la dégradation et la fragmentation des milieux naturels mais participe également à l’adaptation au changement climatique et à l’aménagement durable des territoires. Afin d’accompagner les élus locaux dans la déclinaison de la Trame Verte et Bleue régionale à leur échelle, la Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée a mis en place une dynamique d’échanges à travers des ateliers collectifs sur le terrain. Le principe de ces ateliers collectifs, qui se déroulent sur une journée, est à la fois de « décrypter » et « démystifier » les notions relatives à la TVB inscrites dans les SRCE, telles que « réservoir de biodiversité » ou « corridor écologique », de se projeter dans la mise en œuvre du document de planification et de réfléchir ensemble aux moyens disponibles pour appliquer les recommandations et prescriptions en faveur des continuités écologiques. Ces moments d’échange sont aussi l’occasion de bénéficier du retour d’expérience de différents acteurs locaux, et de compétences d’experts naturalistes spécifiques aux caractéristiques des milieux visités. L’objectif est d’apporter un regard extérieur et complémentaire sur les questions de continuités écologiques et de permettre le croisement entre regard technique et politique sur ces questions.

L’objectif de l’atelier collectif · Compte‐rendu de l’atelier collectif du 19 mai 2017 ... milieu. Le maintien de milieux ouverts est donc un enjeu essentiel dans la préservation

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Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

 

Comment concilier aménagement et continuités écologiques sur votre territoire ?  

Compte‐rendu de l’atelier collectif du 19 mai 2017 « Milieux viticoles et garrigues »   

 

L’objectif de l’atelier collectif 

Les milieux naturels constituent une composante incontournable du territoire de la région Occitanie / Pyrénées Méditerranée. La Trame Verte Bleue (TVB) constitue un outil de préservation de la biodiversité, à travers l'identification des continuités écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines. A l’échelle régionale, les Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique (SRCE) des ex-régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, élaborés en concertation avec les acteurs du territoire, dans le cadre d’un co-pilotage Etat/Région, ont été approuvés en 2015. Ils doivent désormais être pris en compte dans les documents locaux de planification.

Véritable passerelle entre aménagement du territoire et biodiversité, le SRCE vise à lutter contre la dégradation et la fragmentation des milieux naturels mais participe également à l’adaptation au changement climatique et à l’aménagement durable des territoires.

Afin d’accompagner les élus locaux dans la déclinaison de la Trame Verte et Bleue régionale à leur échelle, la Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée a mis en place une dynamique d’échanges à travers des ateliers collectifs sur le terrain.

Le principe de ces ateliers collectifs, qui se déroulent sur une journée, est à la fois de « décrypter » et « démystifier » les notions relatives à la TVB inscrites dans les SRCE, telles que « réservoir de biodiversité » ou « corridor écologique », de se projeter dans la mise en œuvre du document de planification et de réfléchir ensemble aux moyens disponibles pour appliquer les recommandations et prescriptions en faveur des continuités écologiques.

Ces moments d’échange sont aussi l’occasion de bénéficier du retour d’expérience de différents acteurs locaux, et de compétences d’experts naturalistes spécifiques aux caractéristiques des milieux visités. L’objectif est d’apporter un regard extérieur et complémentaire sur les questions de continuités écologiques et de permettre le croisement entre regard technique et politique sur ces questions.

   

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

 

Les  milieux  viticoles  et  garrigues  des  territoires  Pic  Saint  Loup  et  Cœur d’Hérault   

Les milieux viticoles associés aux garrigues et pelouses sèches constituent l’un des paysages identitaire de la région Occitanie / Pyrénées Méditerranée. Ces milieux accueillent une faune et une flore à la fois spécifique et diversifiée. Ils jouent de plus un rôle important dans le fonctionnement écologique des territoires en constituant le plus souvent des espaces intermédiaires entre des zones de haute valeur patrimoniale et des espaces très artificialisés par les activités humaines. Ces milieux sont par ailleurs support d’activités économiques, comme le pastoralisme, et contribuent à la valorisation des productions viticoles.

Les territoires Pic Saint Loup et Cœur d’Hérault permettent de bien illustrer du nord au sud les continuités écologiques de ces milieux depuis les pentes sud des Causses et des Cévennes, les grands paysages viticoles remarquables jusqu’aux portes de la Métropole Montpellier Méditerranée.

Le circuit de visite a permis de découvrir les caractéristiques écologiques de la mosaïque des milieux viticoles et garrigues ainsi que sont rôle dans le fonctionnement des territoires. Il a également permis d’illustrer comment ces milieux peuvent s’intégrer dans l’aménagement durable du territoire ou être le support de développement d’activités agricoles ou touristiques.

   

 

 

 

 

 

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

  

Le circuit de visite 

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Accueil

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

Site 1 : commune de Vailhauquès – « Les hauts de Ricome » 

Contexte : 

La  commune  de  Vailhauquès  se  situe  à  une  quinzaine  de  kilomètres  au  Nord‐Ouest  de  Montpellier  et appartient au périmètre du SCoT du Grand Pic Saint Loup / Haute vallée de l’Hérault. La commune est caractérisée par un développement urbain relativement récent, plutôt lâche et peu structuré, autour de cinq hameaux anciens.  Les espaces naturels  restent  cependant  très  importants, occupant plus de 90% du territoire communal.  

 

Urbanisation au contact d’un réservoir de biodiversité 

Observations sur site: 

Garrigues méditerranéennes et espèces associées   Réservoir de biodiversité de la sous‐trame des milieux boisés  Développement urbain lâche sous forme de lotissement, en zone de forte pente 

 

Interventions (Alexis Rondeau – CEN LR / Hussam Al Mallak – maire de Vailhauquès):  

Aborder  la  notion  de  biodiversité  revient  simplement  à  évoquer  la  diversité  du  vivant  mais appréhender dans son ensemble  la diversité des écosystèmes,  la diversité génétique ou  la diversité spécifique  (espèces)  est  beaucoup  plus  difficile.    Il  existe  par  exemple  en  France  plus  de  35  000 espèces  d’insectes  qu’aucun  scientifique  ne  peut connaître  tous,  pas même  les  5  000  espèces  de Papillons du Pays. Pourtant  chacune de  ces dizaines de milliers espèces a  ses propres besoins, des exigences particulières et des contraintes liées à son environnement. 

La notion de fragmentation ou de morcellement est un phénomène de dégradation de la qualité et de la disponibilité des espaces nécessaires à la survie des espèces animales et végétales. Ce phénomène intervient à différentes échelles et peut entrainer la diminution de la taille de population, augmenter l’isolement des populations et rendre ainsi plus vulnérables  les espèces. En fonction des espèces, ce morcellement  peut  survenir  à  l’échelle  de  quelques  centaines  de  mètres  carrés  ou  à  l’échelle paysagère.  

Le  cloisonnement  engendré par une  grande  infrastructure de  transport  est une  illustration  facile  à comprendre mais le morcellement des habitats peut prendre bien d’autres formes. Un volume sonore important et continu peut par exemple affecter la qualité des milieux des oiseaux chanteurs. Au‐delà d’assurer une continuité entre  les espaces naturels par des corridors,  il est avant tout nécessaire de préserver la qualité des réservoirs de biodiversité.  

Les collisions routières avec  la  faune sauvage doivent dans  la mesure du possible être anticipées en cas  de  création  de  nouvelles  infrastructures  de  transport  (étude  des  déplacements  de  la  faune sauvage, propositions d’aménagement, …).  

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

Echanges/points de discussion :  

Les anciennes parcelles viticoles aujourd’hui en friche suite à l’arrachage de la vigne peuvent devenir le  lieu d’une  importante biodiversité. Toutefois à  terme, en  l’absence de gestion de ces espaces,  la diversité des espèces s’amenuise au profit des espèces  ligneuses qui conduisent à une fermeture du milieu.  Le  maintien  de  milieux  ouverts  est  donc  un  enjeu  essentiel  dans  la  préservation  de  la biodiversité et notamment de certaines espèces patrimoniales. 

L’élevage joue un rôle important dans la préservation de certains milieux naturels, en contribuant au maintien de l’ouverture des milieux, notamment dans les secteurs boisés ou embroussaillés. 

Au‐delà de la préservation de la biodiversité, le maintien de milieux ouverts contribue également à la prévention du risque d’incendie de forêt, particulièrement prégnant en zone méditerranéenne. 

Le prise en  compte d’espèces dites « ordinaires »  telles que  les espèces gibier permet  souvent une meilleure appropriation par  le grand public des concepts  liés à  la Trame Verte et Bleue. Les acteurs cynégétiques peuvent utilement participer à l’identification des corridors écologiques locaux ainsi qu’à la  définition  de  la  Trame  Verte  et  Bleue  de  par  leur  bonne  connaissance  des  lieux  de  vie  et déplacements de ces espèces.  

    

 

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Site 2 : commune de Valflaunès 

Contexte : 

La commune de Valflaunès se situe à 25 kilomètres au Nord de Montpellier, entre le massif de l’Hortus et le Pic Saint Loup. Une grande partie de la superficie de cette vaste commune rurale est composée de sites naturels et agricoles, constituant une mosaïque paysagère remarquable. Le climat méditerranéen propice à la culture de la vigne a permis le développement de l’activité viticole aujourd’hui réputée. L’urbanisation, bien qu’éclatée sur 11 hameaux et 2 centres bourg, reste relativement limitée. 

 

  L’espace viticole à Valflaunès 

Observations sur site: 

Mosaïque de milieux : parcelles viticoles, prairies, garrigue  Infrastructures agro‐paysagères : haies, bosquets, arbres isolés, friches 

 

Interventions (Mr Gorlier – élu mairie de Valflaunès): 

Présentation de  l’étude de définition urbaine  réalisée par  la mairie de Valflaunès : pour  faire  face à l’éclatement de l’urbanisation sur le territoire, la mairie de Valflaunès a souhaité élaborer un plan de référence  visant  à maîtriser  le  développement  urbain  de  la  commune.  A  partir  d’une  analyse  des enjeux paysagers, ce plan de  référence propose un développement urbain concentré sur  les abords directs du village, accompagné d’un confortement de la trame verte déjà existante.  

   

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

Echanges/points de discussion :  

Il  existe  un  lien  fort  entre  biodiversité,  paysage  et  activité  viticole ;  le  fort  développement  et  la renommée  des  productions  viticoles  sont  en  effet  fortement  liés  à  la  qualité  des  paysages  de  la commune et à la mosaïque de milieux ; cette mosaïque au‐delà de l’aspect paysager est également le support d’une importante biodiversité ; 

Les  infrastructures agro‐écologiques  (bandes enherbées,  talus, murets,  fossés, …) présentes dans  le paysage joue un rôle important pour la préservation de la biodiversité. Ces infrastructures abritent en effet de nombreuses espèces et jouent également un rôle important dans l’adaptation des pratiques agricoles,  en  limitant  par  exemple  les  besoins  en  produits  phytosanitaires.  Les  rotations  culturales favorisent également la diversification de la matrice paysagère, support de la diversité biologique. Un réseau d’exploitations viticoles a été  créé dans  l’Hérault afin de valoriser  les actions et pratiques à mettre en œuvre. 

La problématique des constructions en zone agricole fait peser une menace à  la fois sur  les espaces agricoles mais également  indirectement  sur  les espaces naturels ;  la  régulation des  constructions à usage agricole, comme par exemple à travers  la mise en place d’un hameau agricole, doit permettre de juguler le détournement d’usage de ces constructions et limiter la spéculation foncière.  

    

 

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Site 3 : commune de Mas‐de‐Londres – aérodrome de Saint Martin de Londres 

Contexte : 

Le bassin de Saint Martin de Londres constitue une cuvette localisée entre le Pic Saint Loup et la montagne de l’Hortus. Cette dépression, aux pentes très faibles et traversée par un chevelu hydrographique intermittent de part  et  d’autre  du  ruisseau  du  Lamalou,  emprisonne  l’air  froid  en  hiver,  entrainant  des  températures nettement  inférieures  à  celles  qui  règnent  alentours.  Ce  micro‐climat  particulier  se  traduit  par  un  grand nombre d’espèces végétales caractéristiques des milieux frais et humides dont certaines sont rares.  Les milieux présents dans ce secteur, notamment le réseau de mares temporaires sont caractéristiques d’une pratique traditionnelle du pastoralisme.  

Aire de pique‐nique de l’aérodrome de Saint Martin de Londres 

Observations : 

Mosaïque de garrigues, prairies et friches  

Intervention (Béatrice Dechabert – Syndicat AOC Languedoc): 

Le  Syndicat  AOC  Languedoc,  acteur majeur  du  territoire,  s’investit  pleinement  sur  un  ensemble  de  projets permettant  la  préservation  des  terroirs  et  des milieux  (travaux  sur  des  chartes  paysagères,  protection  des terroirs vis‐à‐vis des atteintes à  l’aire délimitée ou à  l’image de  l’appellation,  introduction de mesures agro‐environnementales dans les cahiers des charges…). 

Pour  renforcer  son engagement et  ses  actions en  faveur du  terroir et de  l’environnement,  le  Syndicat AOC Languedoc a initié en 2017 un projet agro‐environnemental ambitieux sur l’ensemble de son aire d’appellation. 

Ce  projet  vise  à  développer  avec  les  vignerons  des  pratiques  agronomiques  qui,  tout  en  respectant l’environnement,  contribuent  à  l’expression  de  la  forte  typicité  des  vins  d’appellation :  préservation  des caractéristiques du  sol, de  la qualité des  eaux, de  la biodiversité… Ces  adaptations  culturales doivent  aussi permettre d’assurer la pérennité du vignoble et de renforcer la valorisation de l’appellation dans un contexte d’évolution climatique. Les actions du projet seront conduites à différentes échelles (locales ou régionale). 

 Intervention (Alexis Rondeau – CEN LR /:  

Les  milieux  ouverts  pastoraux  méditerranéens,  les  pelouses  et  landes,  sont  des  réservoirs  majeurs  de biodiversité  reconnus  comme  menacés  au  niveau  européen  comme  au  niveau  national.  Les  surfaces embroussaillées  ont  par  exemple  gagné  6,5 M  d’hectares  en  France  depuis  1970.  Ces  faciès  de  végétation peuvent être entretenus et préservés par des interventions mécaniques mais l’élevage pastoral, utilisateur de 

 

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ces milieux, est reconnu comme  la pratique  la plus adaptée pour  leur gestion. Pour assurer  leurs objectifs de production,  les  éleveurs  doivent  faire  face  à  un  contexte  changeant  :  incertitudes  des  politiques  agricoles, attentes environnementales croissantes, aléas climatiques fréquents.   

Echanges/points de discussion :  

En  fonction  du  niveau  d’embroussaillement,  les  garrigues  n’offrent  pas  toutes  une  ressource importante pour  les troupeaux. En outre, en période estivale, elles ont souvent peu d’intérêt ce qui oblige  les  exploitants  à  transhumer.  L’installation  d’un  éleveur  en  plaine méditerranéenne  repose donc  sur des  surfaces pastorales parfois  importantes qui doivent bien  souvent être complétées par des zones d’estives. 

L’équilibre économique de l’élevage pastoral en zone de plaine est plus difficile à trouver du fait, par exemple, que les agriculteurs ne peuvent pas prétendre aux indemnités compensatrices de handicaps naturels de  la Politique Agricole Commune (PAC). Cette aide est réservée aux éleveurs des zones de montagnes et de piémonts.  

A  travers  la mise  à  disposition  de  leur  foncier,  les  communes  peuvent  contribuer  à  conforter  des projets d’installation agricole. Le financement de bâtiments d’exploitation est une solution envisagée ou réalisée par certaines communes des territoires. 

La planification de zones dédiées, dans les documents d’urbanisme, à la création de hameaux agricoles peut permettre l'installation de nouveaux sièges d'exploitation en dehors des centres de villages.  

    

 

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Site 4 : commune de Saint André de Sangonis – lieu‐dit «Cambous » 

Contexte : 

La  Lergue  est  l’un des principaux  affluents du bassin  amont du  fleuve  l’Hérault, qui prend  sa  source  sur  le plateau du Larzac et rejoint l’Hérault au niveau des communes de Canet, Saint André de Sangonis et Pouzols. 

Cette rivière présente sur sa partie aval, avant la confluence avec l’Hérault un caractère relativement naturel. Dans ce secteur  l’espace de mobilité du cours d’eau est  relativement  fonctionnel ce qui  lui permet de  jouer pleinement son rôle à la fois de réservoir de biodiversité et de corridor écologique. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L’espace de mobilité et la ripisylve de la Lergue 

Observations : 

Berges et ripisylve de la Lergue  Atterrissements dans le lit mineur  Bras mort de la Lergue 

 

Intervention (Antony Meunier – Syndicat Mixte du Bassin du Fleuve Hérault) : 

Le fonctionnement d’un cours d’eau peut se caractériser au travers de 3 paramètres principaux : 

‐ son débit liquide (en crue, à l’étiage,…), ‐ son transit sédimentaire (ou la capacité du cours d’eau à charrier les sédiments), ce qui façonnera les 

habitats, ‐ ses habitats naturels et plus particulièrement celui de la zone rivulaire qu’on appelle la ripisylve et qui 

correspond aussi à une zone écologique intermédiaire entre le milieu aquatique et le milieu terrestre, aux rôles multiples. 

Un cours d’eau se délimite par ailleurs par un  lit mineur qui correspond à  la  limite entre  le haut des 2 rives avant débordement  et par un  lit majeur qui  correspond  à  la  zone d’expansion de  la  crue qu’on peut  aussi appeler plaine alluviale. 

Ainsi, un ruisseau, une  rivière ou un fleuve, quelque soit la taille du cours d’eau va, selon la récurrence de ses crues  (et de  leur débit), de  sa pente et donc de  son énergie à  transporter des  sédiments, évoluer  selon  les secteurs où il érodera et transportera les sédiments et les secteurs où il les déposera. Le cours d’eau va donc évoluer de manière latérale dans ce qu’on appelle son espace de mobilité. 

 

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

Il y a encore très peu de temps, cet espace de mobilité n’était pas considéré. Pour protéger les activités et les  infrastructures humaines, on maitrisait  le  cours d’eau afin d’éviter qu’il déborde  (construction de digue par exemple)  ou  on  évitait  qu’il  érode  (stabilisation  et  artificialisation  des  berges).  A  cela,  s’ajoute  l’extraction importante  des  matériaux  (interdit  depuis  1992)  pendant  la  2ème  moitié  du  20ème  siècle  qui  a  eu  pour conséquence l’incision des cours d’eau comme la Lergue et l’Hérault entrainant la perte d’habitats aquatiques par manque de sédiments, la baisse des niveaux dans les nappes alluviales, la déstabilisation des berges et des ouvrages d’art comme celui du pont de Cambous. 

Aujourd’hui c’est un nouvel enjeu qui s’impose à la gestion d’un cours d’eau. Pour éviter les erreurs du passé, reconquérir le fonctionnement naturel des cours d’eau et restaurer les habitats associés, l’objectif est de laisser au cours d’eau la possibilité de « respirer » dans un espace de mobilité.  

Ainsi, selon la nature et l’importance des enjeux humains à proximité du cours d’eau, on va délimiter un espace fonctionnel dans lequel l’objectif est de laisser le cours d’eau s’ajuster au gré des crues. Il s’agit donc de gérer aussi les terrains bordant le fleuve sur lesquels il peut y avoir de nombreuses activités : agriculture, captage eau potable, infrastructures routières, activités de loisirs et même parfois des habitations. 

Par exemple sur la Lergue aval, l’enjeu est d’importance. En effet le cours d’eau est très mobile et en 50 ans, il  changé à plusieurs reprises son lit. De nombreux enjeux sont présents à proximité du cours d’eau et menacés car ils sont situés dans l’espace de mobilité : 3 captages AEP, des jardins potagers, un camping, des vignes, une exploitation maraichère,… 

On parle de plus en plus de gérer  cet  interface  terre‐eau afin d’améliorer  le  fonctionnement écologique du cours d’eau, restaurer les zones humides et de limiter les conséquences des crues sur les activités humaines ce qui est bien souvent compatible. Par exemple, une zone d’expansion de crue en milieu agricole va stocker un volume  d’eau  en  crue  limitant  ou  retardant  les  inondations  dans  les  secteurs  urbains  à  l’aval.  Ou  encore l’élargissement  de  la  ripisylve  (zone  boisée  le  long  des  berges)  va  permettre  lors  des  débordements  de  ce dernier de diminuer les vitesses des courants et ainsi limiter les dégâts dans les vignes. 

Les documents d’urbanisme, comme le Plan Local d’Urbanisme, permettent de gérer et préserver ces espaces, notamment à travers de la notion de trame verte et bleue, en définissant la vocation des terrains situés le long des  cours  d’eau  afin  d’éviter  des  usages  non  compatibles.  Ils  permettent  également  aux  communes  de proposer un projet de protection des milieux aquatiques intégré au développement urbain du territoire. 

Le Syndicat du Bassin du Fleuve Hérault a pour projet sur des secteurs à enjeux, comme  la Lergue aval et  la plaine  de  l’Hérault,  de  mettre  en  œuvre  une  stratégie  de  préservation  des  bords  des  cours  d’eau,  en partenariat avec la chambre d’agriculture de l’Hérault et les collectivités locales. Cette stratégie permettra de conseiller  les  usagers  et  les  élus  sur  la  gestion  des  bords  de  cours  d’eau,  d’intégrer  la  notion  d’espace  de mobilité dans  l’aménagement du territoire et de conserver voir restaurer  le  fonctionnement des cours d’eau dans leur espace de mobilité. Les pistes sont nombreuses comme par exemple le recul de la culture de la vigne de  quelques  rangs  pour  étoffer  la  ripisylve,  la  conservation  des  poches  d’érosion,  ou  bien  des  acquisitions foncières pour mieux gérer le bord des cours d’eau. 

     

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

Site 5 : commune de Montpeyroux 

Contexte : 

La commune de Montpeyroux est une commune du territoire du Pays Cœur d’Hérault situé à environ 5 km au Nord‐Ouest de Gignac. Elle est située au pied des grands causses calcaires, en contrebas du plateau du Larzac et à l’amont de la plaine alluviale de l’Hérault.  

La commune possède un patrimoine culturel et paysager bien conservé sur lequel s’appuie le développement de l’activité viticole.  

  

 

La plaine viticole du cœur d’Hérault. 

Observations : 

 

Intervention (Mr Boudou – président de la cave coopérative de Montpeyroux) : 

Le développement de  l’activité viticole  s’est  largement appuyé  sur  la préservation et  la valorisation des paysages de  la commune. Un travail de diagnostic a été engagé sur 5 communes du secteur afin de  mettre  en  valeur  les  éléments  forts  du  paysage  et  de  développer  plus  encore  les  pratiques respectueuses  de  l’environnement  et  de  la  qualité  des  eaux.  Ce  diagnostic  a  porté  à  la  fois  sur  la biodiversité,  les pratiques viticoles et  les paysages  locaux.  Il a permis d’aboutir à  la  rédaction d’une charte paysagère et environnementale. 

La commune se trouve confrontée à la problématique des constructions en zone agricole, qui induit à terme un mitage de  l’espace et une dégradation de  la qualité paysagère. Une réflexion a été menée par la municipalité pour créer une zone spécifique aux constructions à usage agricole, afin que celles‐ci soient regroupées et non plus disséminées dans  l’espace agricole. Toutefois,  le succès de  la mise en place  d’une  telle  zone  nécessite  une  maîtrise  foncière  par  la  municipalité  afin  d’éviter  toute spéculation foncière.  

Echanges/points de discussion :  

La question de la localisation et la gestion des aires de remplissage et rinçage des pulvérisateurs a été posée.  De  telles  aires  permettent  de  limiter  les  fuites  de  produits  phytosanitaires  dans  le milieu, fortement préjudiciables à la biodiversité ainsi qu’à la qualité des eaux. 

La création de retenues collinaires en lien avec d’éventuels besoins futurs en irrigation est également apparue comme un enjeu important pour la gestion de la ressource en eau.  

    

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

  

Les intervenants 

 

  

 L’ARPE Occitanie est devenue en 2016 l'agence régionale d’appui aux stratégies territoriales, organisée en 

plateforme pluridisciplinaire, au service des territoires d’Occitanie. Son action de service public est dictée par des valeurs fortes : la concertation, l’expertise et l’innovation, autour de trois grandes missions : l’observation, l’information et l’accompagnement. L’ARPE Occitanie 

repère ou conçoit, impulse et diffuse les pratiques innovantes en matière de développement durable pour accompagner la transition des territoires. 

Pour plus d’informations : www.arpe‐mip.com 

 

  

 Le Conservatoire d'Espaces Naturels du Languedoc Roussillon est une association dont l’objectif est la 

conservation et la mise en valeur du patrimoine naturel du Languedoc‐Roussillon. Il s'emploie à développer la concertation entre tous les partenaires pour assurer la préservation, la connaissance, la gestion et éventuellement la réhabilitation des espaces naturels et la promotion de leurs valeurs culturelles et 

économiques. Pour plus d’informations : www.cenlr.org 

 

  

  

La Fédération Régionale des Chasseurs du Languedoc Roussillon est une  association loi 1901 agréée au titre de la protection de l'environnement. 

Elle assure la représentation des fédérations départementales au niveau régional, dans différentes instances de décision ou de consultation. Elle promeut en partenariat avec les acteurs régionaux un modèle de gestion 

durable des ressources naturelles et de la faune sauvage. Pour plus d’informations : www.chasseurdulanguedocroussillon.fr 

 

 

  

Le Syndicat Mixte du Bassin du Fleuve Hérault assure les missions de coordination, d’animation et d’études pour une gestion globale équilibrée de l’eau et des milieux aquatiques sur le bassin versant du fleuve Hérault. Il assure notamment l’animation et la coordination des actions menées pa les différents maîtres d’ouvrage 

sur le bassin dans le cadre de la mise en œuvre du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux. Pour plus d’informations : www.fleuve‐herault.fr 

 

 

 Le Syndicat AOC Languedoc a pour mission l’application du cahier des charges de l’appellation, la protection 

et la défense du nom Languedoc ainsi que la promotion des vins AOC Languedoc. Pour plus d’informations : www.languedoc‐aoc.com 

 

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

Galerie photos   Site 1 : commune de Vailhauquès – « Les hauts de Ricome »    

   Figure 1 & 2 L’urbanisation est située en bordure du réservoir de biodiversité 

  Site 3 : commune de Mas‐de‐Londres    

 Figure 3 Paysage de landes au nord du Pic St Loup 

     

 

Atelier collectif « milieux viticoles et garrigues » du 19 mai 2017 – compte-rendu de visite

Site 5 : commune de Montpeyroux   

  

Figure 4 Vue sur les vignobles de Montpeyroux et des Coteaux du Languedoc / Infrastructures autoroutières qui fragmentent les espaces naturels