LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // MERCREDI 29 MARS 2017 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 108e ANNÉENUMÉRO 22414 36 PAGES

Antilles-Réunion 3,50 €. Guyane-St Martin4,60 €. Belgique 3,10 €. Espagne 3,80 €.Grande-Bretagne 3£20. Grèce 3,50 €. Italie3,80 € Luxembourg 3,30 €. Maroc 27 DH.Suisse 5,20 FS. Tunisie 4 TND. Zone CFA2.700 CFA.

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L’ESSENTIEL

ACCORD PATRONAT-SYNDICATSSUR L’ASSURANCE-CHÔMAGELes partenaires sociaux ont trouvéun accord mardi soir sur laréforme de la convention Unédic.// P. 2 ET L’ÉDITORIAL DE JEAN-FRANCIS PÉCRESSE PAGE 11

FILLON PLÉBISCITÉ PAR LEMEDEF ET SES ADHÉRENTSLe Medef a auditionné mardi lesprincipaux candidats à la prési-dentielle. Le programme de Fran-ç o i s F i l l o n e s t j u g é l e p l u s« abouti ». // P. 3

ENQUÊTE : QUAND LA PUBVOUS REGARDEDans nombre de pays, les annon-ceurs déploient capteurs oucaméras pour mieux cernerl’audience de leurs panneauxpublicitaires. // P. 15

FEU VERT POUR L’EXAMENCOMMUN TAXI-VTCLe gouvernement s’apprête àpublier l’arrêté fixant les modali-tés des nouvelles épreuves. Lapremière session aura lieu le25 avril. // P. 17

ENTREPRISES& MARCHÉS

LES TÉLÉCOMS INTERPELLENTLE FUTUR CHEF DE L’ÉTATLa Fédération des télécomspublie sa liste de doléances adres-sée aux candidats à la présiden-tielle. Pour les opérateurs, il fautp r é s e r v e r l e u r c a p a c i t é àinvestir.// P. 24

BOURSE : POURQUOILA VOLATILITÉ A DISPARULa volatilité est au plus bas depuis20 ans, avec des séances sansà-coupsdepuis l’électiondeTrump.Les investisseurs se couvrentmoins contre les risques. // P. 31

L’investissementdanslesentreprisesnoncotéesnes’estjamaisaussibienportéLes fonds français ont levé 15 milliards d’euros en 2016.

CAPITAL-INVESTISSEMENT En 2016, les socié-tés d’investissement françaises ont signé uneannée historique sur le front des levées et desinvestissements, doublant leurs capitaux en pro-venance de l’étranger. Près de 15 milliards d’eurosvontêtreinvestisdanslescinqprochainesannéesdans la tech ainsi que dans les secteurs de l’indus-

trie et des services. Les investisseurs internatio-naux pèsent désormais pour près de la moitié deslevées. Ce regain d’attractivité s’explique par laforte dynamique du « private equity » français,qui n’a jamais autant investi qu’en 2016 : près de1.900 start-up, ETI et PME ont attiré 12,4 milliardsd’euros. // PAGE 29

Rendrelecerveauplusefficace,lerêvefoud’ElonMuskSANTÉ Avec sa nouvelle start-up, le milliardaire californienveut connecter directement les neurones aux ordinateurs.

Les voitures électriques, lestrainsàtrès, trèsgrandevitesse,les fusées spatiales et les colo-nies sur Mars, ce n’était pasassez pour lui. Elon Musk, letonitruantfondateurdeTeslaetde SpaceX, s’est lancé ces der-niersmoisdansuneautreaven-ture tout aussi folle. Le milliar-daire californien est en train demettre sur pied une nouvelle

start-up,Neuralink,dontlepro-jet est tout simplement d’amé-liorer le cerveau humain en luiajoutant une couche logicielle.Celle-ci vous permettrait devous connecter directement àun ordinateur, sans passer parla case écran tactile, souris ouclavier. Bien sûr, tout cela n’estencorequ’unvagueprojet.Maisil démontre l’émulation qui

règneauxEtats-Unisouailleursdans le domaine de l’intelli-gence artificielle, qu’elle soitappliquée aux véhicules auto-nomes ou à des êtres de chair etde sang. De l’autre côté del’Atlantique, les chercheurs del’armée américaine ou encoreceuxdeFacebooksemobilisentaussi pour « améliorer »l’humanité. // PAGE 21

Pollution:l’appeldeParisetLondres

Le point de vue deAnne Hidalgo et Sadiq Khan

Paris et Londres doivent annoncer unprojet de notation des véhicules en fonc-tion de leurs émissions réelles et de leurimpact sur la qualité de l’air, afin de pal-lier les lacunes des essais en laboratoire.Dans un texte commun, les maire des ca-pitales française et britannique justifientcette initiative. « Notre première respon-sabilité est de rendre l’air que nous respi-rons plus propre », écrivent Anne Hidalgoet Sadiq Khan, qui espèrent « motiver denombreuses villes à adopter des mesuressimilaires ». // PAGE 13

Logement Lahausse des prix del’ancien s’accélère // P. 18

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HippismeLa filière chevalse cabre face à unprojet de la FDJ. // P. 22

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CARNET // P. 35

l Theresa May doit donner ce mercredi le coup d’envoi à deux ans de négociations.l Les huit questions essentielles qui se posent aux négociateurs et les pièges à éviter.l L’Ecosse se désolidarise et demande un nouveau référendum sur son indépendance.

Brexit :DayOne

// PAGES 7 À 9 ET L’ÉDITORIAL DEJACQUES HUBERT-RODIER PAGE 11

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à suivre

Feu vert stratégique pour Sanofiet Regeneron aux Etats-UnisPHARMACIE — Les autorités de santé américaines autorisent lamise sur le marché du Dupixent de Sanofi et son partenaire amé-ricain Regeneron, un traitement contre l’eczéma grave, consi-déré comme un important relais de croissance. Les analystes lesplus optimistes le créditent de ventes de 4,8 milliards d’euros en2020, le consensus se situant à 1,7 milliard d’euros. Le produitsera disponible aux Etats-Unis avant la fin de la semaine au prixde 37.000 dollars (environ 34.000 euros) par an et par patient.

Logements neufs : nette haussedes permis de construireIMMOBILIER — Les octrois de permis de construire des loge-ments neufs (hors résidences de service) ont grimpé de 16,4 %de décembre 2016 à fin février 2017 sur un an, reflétant un bondde 25 % des maisons individuelles, selon les données ministé-rielles. Cela porte à 429.000 les permis délivrés sur douze moiscumulés, soit +15,2 %. Les mises en chantier sont en hausse de12,3 % sur trois mois à fin février, soit 359.600 logements neufsou travaux sur logements existants.

Akzo Nobelveut calmer sesactionnaires

CHIMIE — Le groupe néerlandaisa annoncé qu’il allait relever sesobjectifs financiers et donner desprécisions sur l’avenir de sa divi-sion chimique le 19 avril, aprèsson rejet de l’offre de rachat de24,5 milliards d’euros de son rivalaméricain PPG. Malgré l’appel decertains de ses actionnaires, legroup e a, à ce stade, refuséd ’e n g a g e r d e s d i s c u s s i o n s .« Notre nouvelle stratégie dégageraencore de la valeur au sein del’entreprise », a dit le DG d’AkzoNobel, Ton Büchner. A

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Egis franchit le seuil du milliardd’euros de chiffre d’affairesSERVICES — En 2016, le groupe français d’ingénierie a enregis-tré une croissance de 9,3 %, qui lui permet de franchir le seuil dumilliard d’euros de chiffre d’affaires géré. Le carnet de comman-des s’élève à près de vingt mois d’activité. L’Ebitda atteint 73,1 mil-lions d’euros (68,5 en 2015), le résultat net 30,4 millions (contre26,9). L’international a crû de 13,6 % et représente 63 % de l’acti-vité, grâce à des succès commerciaux en Inde, au Moyen-Orientet au Brésil. En France, le chiffre d’affaires est reparti à la hausse.

Airbus lâchel’E-Fan, avionélectrique

AÉRONAUTIQUE — Les syndi-cats dénoncent l’abandon par Air-bus de son projet d’avion biplacetout électrique « E-Fan ». Officiel-lement, le constructeur déclarevouloir recentrer ses recherchessur un modèle « hybride-électri-que ». L’E-Fan, lancé en 2011, avaithissé Airbus au rang de pionnierde l’aviation électrique. Le proto-type, qui devait être commercia-lisé fin 2017, avait réussi le 10 juillet2015 la traversée de la Manche. LaCGT dénonce l’« arrêt » d’un « pro-gramme innovant et futuriste ». A

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Succèséconomiquepour le Mondialde handball

SPORT — Le Mondial de handballorganisé en France du 11 au 29 jan-vier a eu « des retombées excep-tionnelles », se sont félicités mardises organisateurs. Au total ,540.000 spectateurs se sont pres-sés dans les huit villes hôtes. Unchiffre supérieur à l’objectif de500.000. Les étrangers venuspour l’occasion ont passé enmoyenne 5,3 jours dans notrepays, dépensant quotidiennement100 euros. Au total, l’événement agénéré 90.000 nuitées pour lesprofessionnels du tourisme. Th

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Myriam Chauvotmchauvot@lesechos.fr

Rien ne semble en mesure de cal-mer la surchauffe du marchéimmobilier des logements anciens.La hausse des prix devrait se pour-suivre et même s’amplifier, estimele dernier baromètre nationalImmonotdesChambresnotariales.« Les notaires sont de plus en plusnombreux à croire que les haussesactuelles constatées dans les grandesvilles peuvent se généraliser », indi-que la note de conjoncture.

Le marché connaît une tensioncroissante, car la demande s’accé-lère tandis que l’offre se réduit.Comparé à fin mars 2016, « lesacquéreurs sont 20 % plus nom-breuxaupremiertrimestre2017,tan-dis que les biens à vendre sont moinsnombreux de 15 % », remarque-t-ondans le réseau Guy Hoquet. LaFnaim note, elle aussi, une offreinférieure « d’au moins 15 % » surunan,confirmesonprésidentJean-

François Buet. Un discours d’agentimmobilier ? Pas seulement. « ALaval, Limoges ou Bordeaux, noscorrespondants signalent qu’unecertaine pénurie de biens à la ventecommenceàsefairesentir »,renché-rissent les notaires, qui en jettentleur prudence aux orties. Vu la ten-sion du marché, « 48 % d’entre eux(contre 29 % en décembre) privilé-gient l’achat d’un nouveau logementavant la revente d’un bien existant »,observe Immonot.

Accélération du nombrede transactionsLe nombre de transactions s’accé-lère également au fil des mois,« probablement sous l’effet de troisfacteurs :l’anticipationd’uneremon-tée de 40 à 60 points de base des tauxd’intérêt, l’attrait du prêt à taux zéroquidoits’acheveràlafindel’annéeetles incertitudes sur l’avenir, que cesoit sur les retraites ou les avantagesaccordés à l’assurance-vie », analyseJean-François Buet. France entière,le nombre de transactions avaitaugmenté de 11,5 % en 2016 et affi-che désormais +15 % sur un an au25 mars, voire +17 % à Paris (contre+9,6 % en Ile-de-France et +15,5 %en province), estime Guy Hoquet.« Les transactions n’ont cessé des’accroître depuis le point bas atteintfin 2014, poursuit Jean-FrançoisBuet. Or leur augmentation précède

toujourslahaussedesprix.Cetteder-nière était donc prévisible » etdevrait se poursuivre.

Selon Guy Hoquet, au 25 mars, leprix au mètre carré sur un an affi-chait+5,2 %danslacapitale(8.550à8.700euroslemètrecarré,estimelaFnaim) contre +1,7 % en Ile-de-France et +2,3 % en province. Lesnotairesconfirmentcerenchérisse-ment rapide d’une partie des gran-des villes. « C’est particulièrementvrai sur l’arc atlantique, où l’arrivéeprochaine de la nouvelle ligne àgrande vitesse (LGV) semble boosterle marché », remarquent-ils.

Mais « le marché français est àdeux vitesses », prévient Jean-Fran-çois Buet. Tandis que la palme de la

surchauffe revient à Bordeaux(+2,3 % au 1er mars après +9 % en2016, selon MeilleursAgents) suiviedeParis,oùlabarresymboliquedes9.000 euros le mètre carré se rap-proche, les prix sont stables, voirereculent légèrement en milieurural, dans les villes moyennes etmême dans une partie des grandes,à l’instar de Lyon, Lille, Grenoble,O r l é a n s , To u r s , Pe r p i g n a n ,Aubenas, Orange, ou encore Dijon,recenseGuyHoquet.Danslarégiondes monts du Lyonnais, « le marchéimmobilier apparaît, d’après unnotaire local, proche du marasme,commente Immonot. Les biens “auprix” se vendent, mais les prixauraient tendance à baisser… » n

IMMOBILIER

Vu la tension dumarché, la moitié desnotaires recommanded’acheter avant derevendre.

L’ascensiondesprixdeslogementsancienss’accélère

86 % des locataires franciliensinsatisfaits de leur logement73 % des locataires jugent difficile de trouver un logementcorrespondant à leurs besoins et ce taux grimpe à 86 % enrégion parisienne, selon une étude du réseau Guy HoquetL’Immobilier. En revanche, 83 % des locataires se disentsatisfaits de leur relation savec leur propriétaire ou avecle cabinet de gestion locative. Pour les locataires non sa-tisfaits, les trois principales causes de mécontentementsont l’isolation des fenêtres, la prise en compte de leursdemandes de réparations et d’aménagement du logementet la réactivité face à un problème dans l’appartement. Ilsjugent prioritaire de durcir les obligations de mise auxnormes des logements locatifs. — A. S. V.

Le marché du logement ancien connaît une tension croissante, car la demande s’accélère tandis que l’offre se réduit.Photo Nicolas Tavernier/RÉA

EurosictireprofitdesonOPAàsuccèssurFoncièredeParis

Catherine Sabbahcsabbah@lesechos.fr

A opération exceptionnelle, annéeexceptionnelle. Les revenus de lafoncière Eurosic ont augmenté de42 % en 2016, passant en un an de125 à 177 millions d’euros. Des chif-fres gonflés par ceux de Foncière deParis, racheté en septembre 2016après une âpre bataille boursière.Lacorbeilleétaitbiengarnieetafaitpasser le patrimoine d’Eurosic de3,3 à 7,6 milliards d’euros. L’entre-prise a intégré 35 personnes pourformer une équipe de 120 et l’accul-turationsepassebien,affirmentsesdirigeants.

Historiquement implantée enprovince, Eurosic se retrouve à latête d’un patrimoine d’immeubles

parisiens qu’elle n’a pas forcémentvocation à conserver. « Nous cher-chons la rentabilité et les prix à Parissonttelsqu’ellen’estpasforcémentlameilleure. Si nous bougeons, ce serasansdoutepourcéderdesimmeublesrénovés et bien loués afin de nousconcentrer sur des programmes àdévelopper », explique Yan Perchet,PDG d’Eurosic. Une vingtained’opérations immobilières sont encours,principalementdesbureaux.

D’autres ambitions« Tous nos programmes sont pré-loués sauf un immeuble de 36.000mètres carrés à Puteaux et l’anciensiège d’EADS dans le 16e, mais nousavonsconfiancedanslemarchépari-sien, la demande locative est repar-tie », constate Nicolas Ruggieri, ledirecteur général de la foncière.Eurosic vient aussi de racheter àAmundi un portefeuille d’immeu-bles à Lyon, Toulouse, Lille, Mar-seille et Bordeaux pour 400 mil-lions. Le groupe poursuit d’autresambitions comme d’explorer lesmarchés de l’immobilier de loisir etdesantéviasafilialeLagune.Mêmesi ses dirigeants estiment insuffi-

santes les performances de ces sec-teurs en France, ils y ont tout demême injecté 600 millions d’eurosen 2016 et prévoient de poursuivreces investissements via des opéra-tions de développement plutôt quede rachats de murs.

« Nous allons accompagner nospartenaires Club Med, Pierre etVacancesouCenterParcsenAllema-gne, en Espagne, en Italie et, sansdoute bientôt au Portugal » ,

confirme Nicolas Ruggieri. La fon-cière a enfin récupéré un patri-moine hôtelier de 400 millionsd’euros dont elle ne dévoile pasencore le destin.

Pour 2017, pas d’objectif chiffréd’investissement. Quant à la crois-sance externe, l’un des piliers dedéveloppement d’Eurosic, ses diri-geants n’excluent rien. « Notrerythme, c’est plutôt une fois tous lesdeux ans… », conclut Yan Perchet. n

IMMOBILIER

La foncière a doubléde taille en mettantla main sur un presti-gieux patrimoinede bureaux à Paris.

18 // Mercredi 29 mars 2017 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES