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PCAA Programme canadien d’adaptation agricole Rapport final Essais de sous-solage dans des sols tills 6696 Numéro du projet Club Agroenvironnemental de l’Estrie ___________2012-2014_______________ Période couverte par le rapport Rédigé par Gabriel L.D. Weiss, agr. CCS Env. Nom et fonction du rédacteur Janvier 2014 Date de dépôt du rapport final Rapport final à l'usage des demandeurs pour les projets réalisés en partenariat avec le Conseil pour le développement de l'agriculture du Québec 1

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PCAAProgramme canadien d’adaptation agricole

Rapport final

Essais de sous-solage dans des sols tills

6696Numéro du projet

Club Agroenvironnemental de l’Estrie

___________2012-2014_______________Période couverte par le rapport

Rédigé par Gabriel L.D. Weiss, agr. CCS Env.Nom et fonction du rédacteur

Janvier 2014Date de dépôt du rapport final

Le rapport final, transmis au CDAQ en version papier et Word, doit inclure : les biens livrables décrits à l’annexe C de la convention de contribution financière; les pièces justificatives, numérotées et inscrites dans le document Plan de financement

et conciliation des dépenses; les copies des documents de diffusion produits faisant mention de la contribution du

PCAA selon les règles de visibilité du programme.

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Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) s’est engagé à travailler avec des partenaires de l’industrie. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles du demandeur et ne sont pas nécessairement partagées par AAC et le CDAQ.

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Table des matières1. OBJECTIFS.......................................................................................................................................41.1. Objectif général...........................................................................41.2. Objectifs spécifiques....................................................................4

2. MÉTHODOLOGIE..........................................................................................................................4

Saison 2012

2.1. Choix des sites............................................................................42.2. Sous-solage.................................................................................92.3. Engrais verts.............................................................................112.4. Test d’infiltration.......................................................................122.5. Profondeur d’enracinement du Tillage radish..............................13

Saison 2013

2.6. Détermination de l’infiltration....................................................152.7. Détermination du rendement......................................................152.8. Profils de sol..............................................................................152.9. Analyse économique..................................................................16

3. RÉSULTATS ET DISCUSSION..............................................................................................163.1. Infiltration.................................................................................163.2. Rendements..............................................................................173.3. Profils de sol..............................................................................193.4. Analyse économique..................................................................19

CONCLUSIONS....................................................................................................................................20

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1.OBJECTIFS

1.1. Objectif généralÉvaluer les effets du sous-solage et des engrais verts sur la structure du sol et le rendement des cultures dans des sols développés sur des tills d’origine glaciaire et présentant des horizons compacts.

1.2. Objectifs spécifiques- Estimer la compaction et l’infiltration à différentes profondeurs des sols développés

sur tills et compactés naturellement.

- Constater l’effet du sous-solage sur le développement racinaire de différents engrais verts dans ce type de sol.

- Estimer les effets du sous-solage et des engrais verts sur la structure du sol et sur le rendement des cultures annuelles.

- Développer une technique pour décompacter les sols développés sur tills dans la région de l’Estrie.

- Répondre aux inquiétudes des producteurs agricoles qui cultivent sur ce type de sol.

- Effectuer une analyse économique et de rentabilité de la technique du sous-solage

2. MÉTHODOLOGIE

Saison 20122.1. Choix des sites

Les sites d’essai ont été choisis en fonction des problématiques rencontrées par les producteurs de la région : compaction des sols, piètre rendement des cultures, difficultés à labourer, etc.

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Figure 1. Prairie où l’on observe la présence de luzerne seulement au-dessus des drains souterrains, site de Compton.

Au début du mois de juin 2012, trois sites choisis ont été visités en compagnie de Marc-Olivier Gasser de l’IRDA et d’Ermin Menkovic du MAPAQ, pour effectuer des profils de sol et vérifier l’état de compaction, ainsi que la profondeur à laquelle cette compaction commence.

Figure 2. Les spécialistes effectuent des profils de sol, site de Lambton.

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Figure 3. Profils de sol, sites de Compton et de Saint-Ludger.

Suite aux profils de sol, les trois sites ont été retenus pour des essais de sous-solage et d’engrais verts, car on a constaté que la compaction augmentait avec la profondeur dans tous les sites. Le dispositif mis en place combinait 2 traitements de sous-solage (sous-solé vs non sous-solé) X 3 traitements d’engrais verts (témoin sans engrais vert vs Tillage radish vs triticale + Tillage radish), soit un total de 6 traitements différents, répétés de 4 à 6 fois, pour un total de 24 à 36 parcelles par site. Le tableau 1 présente les caractéristiques des trois sites d’essai.

Il a été convenu avec les collaborateurs de sous-soler à au moins 5 cm en dessous de la couche compacte. L’objectif du sous-solage était d’augmenter la profondeur d’enracinement des plantes, afin qu’elles soient capables de capter plus d’eau et de nutriments en profondeur.

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Tableau 1. Description des sites retenus pour les essais.

Site Saint-Ludger Lambton Compton

Ferme participant au projet

Filiale St-Ludger inc. Holduc inc. Ferme Fernand

Veilleux S.E.N.C.

Champ 06 14 07

Superficie (ha) 1,7 1,45 1,21

Lot 2B 24 14A

Rang 7 4 4

Série de sol Calais Magog Greensboro

Texture Loam Sableux Loam Loam

Caractéristiques du champ

Beaucoup de matière

organique dans l’horizon A;

paysage ondulé.

Planches rondes; bon drainage de

surfacePente uniforme

Présence des fossés

Oui, en bas de pente

Oui, en bas de pente Non

Drainage souterrain Non Oui, entre les

planches rondesOui,

systématique

Pente 5 à 6 % 3 % 3 %

Profondeur de la compaction 45 cm 40 cm 30 cm

ObservationsFaible

rendement en foin; terre noire

en surface

Faible rendement en

foin et en céréales

La luzerne pousse

seulement au-dessus des

drains

Présence d’une nappe perchée Oui Oui Oui

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Tableau 2. Travaux effectués sur chaque site pendant la saison 2012.

Travaux Saint-Ludger Lambton ComptonBrûlage avec glyphosate 24 juillet 15 juin 1er août

Fertilisation Lisier de bovins laitiers (28 m3/ha) à la fin mai

Lisier de bovins laitiers (28 m3/ha) après la première coupe (fin mai)

Lisier de bovins laitiers (28 m3/ha) après la première coupe (fin mai)

Travail de solHersage les 30 et 31 juillet. Trois passages de herse Amazone. Profondeur de travail : 10 cm

Hersage les 26 et 27 juillet. Trois passages de herse à disques. Profondeur de travail : 5 cm

Hersage le 21 août. Trois passages de herse à disques. Profondeur de travail : 5 cm

Chaulage 5 T/ha le 27 juillet 3,7 T/ha de chaux calcique le 27 juillet Aucun besoin en chaux

Semis d’engrais verts 31 juillet 27 juillet 22 août

Sous-solage 31 juillet. Profondeur de travail : 50-56 cm

30 juillet. Profondeur de travail : 46 à 56 cm

22 août. Profondeur de travail : 41 cm. Les conditions du sol sec ne permettaient pas de descendre davantage.

Type de sous-soleuse utilisée Landoll 1550 à patte droite Landoll 1550 à patte droite John Deere 915 à patte droite

Remarques Les conditions de sol étaient très sèches lors du sous-solage. La terre entre les passages de la sous-soleuse était meuble jusqu’à une profondeur de 33 cm.Très peu de roches ont été

Les conditions de sol étaient très sèches lors du sous-solage. La terre entre les passages de la sous-soleuse était meuble jusqu’à une profondeur de 35,5 cm.Très peu de roches ont été

Les conditions de sol, étaient très sèches lors du sous-solage. La terre entre les passages de la sous-soleuse était meuble jusqu’à une profondeur de 33 cm.Très peu de roches ont été

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sorties du sol; seulement deux à trois grosses roches observées dans le champ, après le sous-solage.

sorties du sol; seulement deux à trois grosses roches observées dans le champ, après le sous-solage.

sorties du sol; seulement deux à trois grosses roches observées dans le champ, après le sous-solage.

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2.2. Sous-solageSur chaque site, des parcelles sous-solées et des parcelles non sous-solées ont été mises en place.

Les cartes de pente du terrain et d’écoulement naturel de l’eau ont été prises en considération pour planifier les travaux de sous-solage. Le sous-solage a été fait en diagonale à la pente principale et en suivant l’écoulement naturel de l’eau.

Dans les sites où il y avait un fossé en bas de pente, le sous-solage a toujours été commencé à partir du fossé, en montant. L’objectif de cette technique était de favoriser la sortie de l’eau du champ, car après un sous-solage, une plus grande quantité d’eau s’infiltrera dans le profil de sol. Cette eau supplémentaire devra être évacuée, soit par le système de drainage sous terrain, soit par les fossés existants.

Sur le site de Compton, où il n’y avait pas de fossé, le sous-solage a été fait de façon à joindre le système de drainage.

Sur le site de Lambton où il avait des planches rondes, le sous-solage a été fait en diagonale aux planches rondes et en même temps, en diagonale à la pente du terrain (suite au conseil de M. George Lamarre, ingénieur au MAPAQ).

Tous les sous-solages ont été effectués avec une sous-soleuse à 5 pattes droites, car elles sont réputées pour sortir moins de roches à la surface du sol. On peut observer le travail des sous-soleuses sur les sites Internet suivants :

http://www.youtube.com/watch?v=I0xz_GFrihk

http://www.youtube.com/watch?v=xqRIHur6Pa4

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Figure 4. Roches sorties en surface lors du sous-solage.

Figure 5. Sous-soleuse Landoll 1550.

Figure 6. Carte d’écoulement naturel de l’eau de surface, site de Saint-Ludger.

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Figure 7. Carte des pentes, site de Saint-Ludger.

Figure 8. Sens du sous-solage, site de Saint-Ludger.

2.3. Engrais vertsLe semis des engrais verts a été fait perpendiculairement ou en biais au sous-solage, de façon à avoir toutes les combinaisons des traitements. Trois traitements d’engrais verts ont été implantés, avec quatre à six répétitions pour chaque traitement de sous-solage :

Radis fourrager (Tillage radish); Radis fourrager (Tillage radish) + triticale d’automne; Parcelles témoins sans engrais vert.

Les photos suivantes montrent les parcelles implantées sur chaque site :

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Figure 9. Parcelles d’engrais verts, site de Compton.

Figure 10. Parcelles d’engrais verts, site de Saint-Ludger.

13Rapport final à l'usage des demandeurs

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Figure 11. Parcelles d’engrais verts, site de Lambton.

2.4. Test d’infiltrationDes tests d’infiltration ont été faits à l’été 2012 dans les parcelles non sous-solées, à l’aide d’un infiltromètre de Guelph. Les mesures ont été prises à 20 et 40 cm de profondeur, avec des charges hydrauliques de 5 et 10 cm à chaque profondeur.

14Rapport final à l'usage des demandeurs

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2.5. Profondeur d’enracinement du Tillage radishLe Tillage radish est réputé comme étant une plante qui décompacte le sol, et c’est pourquoi la profondeur d’enracinement de cette plante a été mesurée dans le projet.

Sur les sites de Lambton et de Saint-Ludger, où les engrais verts ont été semés à la fin juillet, les racines de Tillage radish ont pénétré jusqu’à une profondeur de 20 à 30 cm dans les parcelles sous-solées et leur diamètre était de 5 cm (figure 15).

Figure 12. Racines de Tillage radish d’une parcelle sous-solée. La partie blanche a pénétré le sol jusqu’à 20 à 30 cm de profondeur.

En comparaison, sur les mêmes sites, les racines de Tillage radish des parcelles non sous-solées n’ont pénétré le sol qu’à une profondeur de 5 cm (partie blanche de racine). Leur diamètre était aussi de 5 cm.

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Figure 13.Tillage radish de parcelles non sous-solées. Seulement la partie blanche de la racine a pénétré le sol.

Lorsque les racines de Tillage radish rencontrent un obstacle à leur croissance en profondeur, elles poussent plutôt hors du sol. Dans les parcelles non sous-solées, la portion de racine hors-sol était plus grande que celle qui avait pénétré dans le sol.

À Compton, les engrais verts ont été ensemencés plus tard en saison. Le Tillage radish était donc moins développé, mais le même constat a été fait : dans les parcelles sous-solées, les racines de Tillage radish avaient pénétré plus profondément dans le sol.

Figure 14. À gauche : du Tillage radish implanté dans des parcelles sous-solées; à droite : celui d’une parcelle non sous-solée.

Saison 2013Les conditions climatiques très pluvieuses du printemps 2013 n’ont pas permis de faire l’implantation de parcelles de blé au site de Saint-Ludger. Pour cette raison, le site a été abandonné et aucun autre suivi n’y a été fait.

Aux sites de Compton et de Lambton, la préparation du lit de semence a été faite avec deux passages de herses Lemken. De l’engrais minéral a été épandu en fonction des besoins du blé, des analyses de sol et des engrais organiques épandus en 2012.

Les semoirs ont été calibrés aux deux sites. Du blé Hoffman a été implanté en semis pur à Compton, tandis qu’à Lambton, il a été grainé

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avec du trèfle et du millet japonais (le producteur n’a pas suivi le protocole du projet).

Figure 15. Semis du blé.

Un suivi des parcelles de blé a été fait au cours de l’été. Un herbicide (Tropotox) a été appliqué à Lambton pour contrôler les mauvaises herbes. À Compton, l’application d’herbicides a été recommandée, mais les conditions climatiques n’étaient pas propices à la pulvérisation.

2.6. Détermination de l’infiltrationAvant la récolte des parcelles, des tests d’infiltration ont été faits avec l’infiltromètre de Guelph. Les mesures ont été prises à 20 et 40 cm du sol, avec une charge hydraulique de 5 et 10 cm à chaque profondeur.

2.7. Détermination du rendementLa récolte des parcelles a été faite dans le mois de septembre. Les rendements ont été mesurés selon la méthode de la Financière agricole du Québec (FADQ), soit échantillonnage sur un cercle d'un mètre carré, répété deux fois. Au site de Compton, les parcelles et le sol étaient assez homogènes, raison pour laquelle 4 échantillons par traitement ont été pris. À Lambton, 6 échantillons par traitement ont été récoltés.

Une fois les parcelles récoltées, les échantillons ont été amenés aux séchoirs de la FADQ à Sherbrooke, puis expédiés à Québec pour le battage et la détermination du rendement.

2.8. Profils de sol

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Après la récolte du blé, des profils de sol ont été réalisés dans chaque traitement, afin de constater la profondeur d’enracinement du blé, la présence de vers de terre, la présence de marbrures, etc. Le modèle 1 du guide « Les profils de sol agronomiques » (Anne Weill, 2009) a été utilisé pour caractériser les profils de sol.

2.9. Analyse économiqueLes références économiques du CRAAQ ont été utilisées pour effectuer l’analyse économique. Les rendements considérés sont ceux qui ont été déterminés lors du projet avec la méthode de la FADQ. Le logiciel « Calcul de budget : rotation de cultures » développé par le MAPAQ a aussi été mis à l’essai.

3. RÉSULTATS ET DISCUSSION

3.1. InfiltrationLe tableau 3 présente les données moyennes d’infiltration aux sites de Lambton et de Compton, dans les parcelles sous-solées (S-S), non sous-solées (NS-S), les données à 20 cm de profondeur et à 40 cm de profondeur y sont présentées.

Tableau 3. Mesures d’infiltration aux sites de Lambton et Compton.

Traitement

Conductivité

hydraulique, charge

simple. Kfs1 (cm/j)

Conductivité

hydraulique, charge

simple. Kfs2 (cm/j)

Moyenne des

conductivités

hydrauliques, charges

simples Kfs1 et Kfs2

(cm/j)

Conductivité

hydraulique, charges

combinées Kfs (cm/j)

Lambton S-S 20 cm 0,7 0,6 0,65 -2,2

Lambton S-S 40 cm 2,2 0,5 1,3 -10,0

Lambton NS-S 0,9 3,5 2,2 19,8

18Rapport final à l'usage des demandeurs

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20 cm

Lambton NS-S 40 cm 5,8 2,9 4,3 -16,0

Compton S-S 20 cm 0,7 0,5 0,6 -1,1

Compton S-S 40 cm 1,6 0,6 1,1 -5,7

Compton NS-S 20 cm 2,7 1,6 2,1 -5,8

Compton NS-S 40 cm 1,4 1,6 1,5 2,3

Dans ce projet, beaucoup de temps et d’énergie ont été consacrés aux tests d’infiltration. Des chercheurs ont été contactés pour effectuer ces tests de la bonne façon. Mais à la suite des mesures prises et des résultats obtenus, voici les commentaires apportés par les chercheurs Mikael Guillou agr., M. Sc. du MAPAQ – DAEDD et Marc-Olivier Gasser, agr., Ph. D., de l’IRDA : les résultats d’infiltration ne sont pas valables, car les sols sont très hétérogènes, il n’y a pas eu assez de mesures de prises et il y a trop de variables : le sous-solage, les engrais verts, la profondeur de la compaction, etc., pour pouvoir tirer des conclusions sur les données.

Selon le rapport d’analyses statistiques produit par Michèle Grenier, biostatisticienne à L’IRDA :

J’ai considéré les sites comme des répétitions pour appliquer l’analyse de variance sur les trois variables de charge. Les effets fixes du modèle mixte sont donc l’engrais vert, le sous-solage, la profondeur et toutes les interactions doubles et triples entre ces trois facteurs. Le site est un effet aléatoire et une structure de corrélation est modélisée pour les deux mesures de profondeur prises dans une même parcelle.

Aucun effet significatif n’a été détecté par l’analyse de variance.

3.2. Rendements

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Les rendements mesurés sont présentés au tableau 4. La moyenne des rendements des différents traitements à Compton est présentée. Les rendements sont ajustés à 15 % de matière sèche.

Tableau 4. Rendements moyens du blé en 2013 par traitement et par site.

TraitementMoyenne de rendement à

Compton (kg/ha)

Témoin S-S 2872

Radis S-S 2976

Radis + Triticale S-S 2833

Témoin NS-S 2286

Radis NS-S 2893

Radis + Triticale NS-S 2745

La plus grande augmentation du rendement a été obtenue à Compton dans le traitement sous-solé avec Tillage radish, soit une augmentation de 9 % par rapport à la parcelle témoin non sous-solée.

Les conditions climatiques très pluvieuses en 2013 n’ont pas permis de constater pleinement l’effet bénéfique du sous-solage. Une année plus sèche aurait permis d’observer d’avantage l’effet de ce travail de décompaction du sol.

Selon le rapport produit par Michèle Grenier, biostatisticienne à L’IRDA :

Comme il n’est pas possible d’associer les observations du chiffrier Excel à des parcelles précises sur le plan, j’ai appliqué un modèle comme s’il s’agissait d’un plan complètement aléatoire : un modèle avec les effets fixes du traitement, du sous-solage et de l’interaction entre ces deux facteurs, aucun effet aléatoire autre que l’erreur expérimentale. Je n’ai pas fusionné les deux sites, car les conclusions sont complètement différentes.

À Compton, le sous-solage et l’engrais vert ont eu un effet significatif sur le rendement (P= 0,05 et 0,08 respectivement), mais l’interaction sous-solage/engrais vert n’était pas significative (P = 0,18). Les rendements ont été plus élevés dans les parcelles avec sous-solage (moyenne de

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2894 kg/ha) par rapport aux parcelles sans sous-solage (moyenne de 2642 kg/ha). L’engrais vert de radis est celui qui a offert le meilleur rendement (2935 kg/ha). Cette supériorité est significative seulement par rapport au témoin sans engrais vert.

Tableau 5. Rendement du blé (kg/ha) en 2013 par variable au site de Compton.

Effet Variable Moyenne Erreur type

Sous-SolageNon 2641,58 85,36Oui 2894,00 85,36

Engrais vert

Radis 2934,75 104,55Triticale + Radis

2789,38 104,55

Témoin 2579,25 104,55

21Rapport final à l'usage des demandeurs

pour les projets réalisés en partenariat avec le Programme canadien d’adaptation agricole

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3.3. Profils de sol 

Les profils de sol ont révélé que les racines du blé pénétraient plus en profondeur dans le sol des parcelles sous-solées avec des engrais verts de radis ou de triticale + radis (de 5 à 10 cm plus profond que dans les autres traitements). De plus, le nombre de vers de terre était plus élevé dans ces parcelles et le diamètre des trous de vers de terre y était plus grand. Toutes ces données ont été compilées à l’aide du modèle 1 du guide « Les profils de sol agronomiques » d’Anne Weill.

3.4. Analyse économiqueAu site de Lambton, une baisse de rendement de 726 kg/ha a été constatée dans les parcelles sous-solées, comparativement aux parcelles non sous-solées. Il en découle donc une perte de revenu de 183 $/hectare, avec le prix du blé actuel de 252,12 $/Tm (source : www.grainwiz).

Par contre, au site de Compton, le rendement moyen de toutes les parcelles sous-solées a augmenté de 252 kg/ha, d’où un gain de revenu à l’hectare de 63,50 $ la première année après le sous-solage. Il faut prendre en compte que si le producteur fait attention à ne pas compacter le sol à nouveau, le sous-solage pourrait avoir un effet positif sur 5 ans. On peut donc prévoir des augmentations de rendement pendant toute la période de la rotation.

Le tableau 7 présente les revenus additionnels sur 5 ans pour une rotation de blé, soya, maïs, canola, blé, en prévoyant des augmentations de rendement de l’ordre de 3 % dans chaque culture suite au sous-solage.

Par ailleurs, le coût du sous-solage est de 150 $/heure, avec une sous-soleuse à 5 pattes et un tracteur de 250 forces. La capacité de ce système étant de 1,7 ha/heure, le coût à l’hectare est de 88,25 $. Le bénéfice du sous-solage sur une rotation de 5 ans est donc de 244,60 $/ha - 88,25 $/ha = 156,30 $/ha.

Tableau 7. Gains potentiels de rendement et de revenus sur une rotation de cultures après un sous-solage.

Culture Augmentation de 3 % (Tm/ha) 1 Gains $ 2

Blé 0,01 63,50

22Rapport final à l'usage des demandeurs

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Soya 0,08 39,47

Maïs 0,264 46,32

Canola 0,063 31,80

Blé 0,01 63,50

Revenus supplémentaires sur 5 ans : 244,60 $1 Les rendements par culture sont basés sur le logiciel « Calcul de budget de rotation des

cultures », développé par la MAPAQ.2 Les prix des récoltes proviennent du site www.grainwiz.com.

Lorsqu’on prend en compte la moyenne des rendements des deux sites, le sous-solage ne s’avère pas rentable. Mais si on considère uniquement le site de Compton, avec des augmentations de rendement de seulement 3 %, il y a un gain économique de 156,30 $/ha sur une rotation de 5 ans, donc de 31,26 $/ha/an.

CONCLUSIONSDans le cadre du présent projet, aucun effet significatif du sous-solage sur l’infiltration d’eau dans les sols issus des tills n’a été démontré.

Le sous-solage combiné aux engrais verts a eu un effet positif sur le développement racinaire de la culture de blé semée l’année suivante. En effet, dans les parcelles sous-solées avec un engrais vert de Tillage radish ou de Tillage radish + triticale, environ 50 à 60 % plus de racines de blé ont été observées à une profondeur de 40 - 45 cm. Les racines du blé étaient aussi d’un plus grand diamètre et il y avait plus de vers de terre dans ces parcelles.

La plus grande augmentation de rendement du blé a été obtenue à Compton, dans les parcelles sous-solées avec du Tillage radish comme engrais vert, soit une augmentation de 9 % par rapport aux parcelles témoins non sous-solées. Les sols plus argileux de ce site ont la capacité de se structurer plus facilement, et ainsi de mieux répondre au sous-solage que les sols limoneux typiques de la MRC du Granit.

En considérant que les effets positifs du sous-solage se maintiendront sur toute la rotation de culture et non seulement sur une année, le sous-

23Rapport final à l'usage des demandeurs

pour les projets réalisés en partenariat avec le Programme canadien d’adaptation agricole

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solage peut s’avérer rentable, avec un gain économique de l’ordre de 31,26 $/ha/an.

Par contre, d’après les résultats obtenus dans ce projet, le sous-solage ne s’avère pas rentable dans des loams, malgré un effet positif sur le nombre de racines en profondeur et sur le nombre de vers de terre.

Le sous-solage a fortement influencé le développement des racines du Tillage radish, qui ont pénétré le sol plus profondément dans les parcelles sous-solées, tandis qu’elles se sont développées principalement hors du sol dans les parcelles non sous-solées.

Il est difficile de tirer des conclusions du projet après une seule saison de culture. Il faudrait suivre les parcelles sur au moins trois ans, afin de voir l’évolution des rendements, des conditions du sol et du développement racinaire des cultures.

Recommandations 

Implanter un engrais vert immédiatement après le sous-solage : soit une céréale d’automne, soit du Tillage radish ou une autre crucifère, ou encore un mélange d’espèces. L’objectif de cette pratique est de coloniser toutes les fissures faites par le sous-solage et d’amener la vie en profondeur dans le sol, par l’action des bactéries, des mycorhizes et des vers de terre. Tous ces organismes aideront à améliorer la structure du sol.

Ne pas implanter de prairies ou de soya à la suite d’un sous-solage, car le sol va travailler encore l’année suivante. Ces cultures seraient alors difficiles à récolter à cause de la surface du sol irrégulière.

Éviter d’épandre du lisier suite au sous-solage afin d’éviter de compacter à nouveau le sol. Attendre deux ans après l’implantation d’une prairie, pour donner le temps au système racinaire de pénétrer en profondeur et de stabiliser la structure du sol.

Le sous-solage devrait être le dernier recours, car c’est une pratique dispendieuse et les résultats ne sont pas garantis. Commencer par améliorer le drainage de surface, puis le drainage souterrain, implanter des engrais verts avec un système racinaire pivotant ainsi que des céréales d’automne qui vont structurer le sol.

Toujours sous-soler en fonction de la pente et du drainage souterrain. S’il existe des fossés en bas de pente, commencer à sous-soler à partir de ceux-ci. Le travail doit être fait de façon à évacuer l’eau qui s’infiltre dans le sol, sinon le sous-solage ne fera qu’empirer la situation initiale.

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Dans le cadre de ce projet, les meilleurs résultats ont été obtenus dans des sols plus argileux, qui peuvent se structurer plus facilement que les loams.

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Ce projet a bénéficié de la collaboration de :

Marc-Olivier Gasser, Ph. D., IRDAErmin Menkovic, MAPAQ EstrieMikael Guillou, agr. M. Sc. MAPAQ – DAEDDGeorges Lamarre, Ing. MAPAQMichèle Grenier, biostatisticienne, IRDAUPA Syndicat du Secteur FrontenacFinancière agricole du Québec

Producteurs participants :

Ferme Veilleux de ComptonFerme Filiale St-Ludger de Saint-LudgerFerme Holduc inc. de Lambton

Employés du Club agroenvironnemental de l’Estrie qui ont participé au projet :

Patrice Biron, agr.Véronique Poirier, agr.Denis Tanguay, Dta.Arianne Corriveau, Dta.Valerie Robidas, Dta.Gabriel L. D. Weiss, agr.Daniel Poulin, agr.

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