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implantologie 28 N°46 - juin 10 L S S (...) Gestion d’un implant ancien Dr Bertrand Roufflet (Ain) - Alexandre Bienfait L’ancienneté de l’implantologie et la multiplication des systèmes implantaires ont pour conséquence la multiplication des connec- tiques, avec le risque de ne pas ou plus pouvoir obtenir les pièces prothétiques correspondantes à ces mêmes implants. Soit parce que le fabricant n’existe plus , soit parce que le fabricant d’origine nous est inconnu ou pire parce que le fabricant ne possède plus de stock. La conséquence de ces différents facteurs, est que nous voyons arri- ver dans nos cabinets des patients présentant des implants qui ont été posés il y a longtemps ou dont la marque nous est inconnue . Il en découle une réelle difficulté à pouvoir gérer des situations cli- niques implantaires complexes . Se pose alors la question de la conservation ou non conservation des ces mêmes implants. Quel choix est le plus judicieux, quand un implant est parfaitement ostéointégré, positionné de manière idéale, et que sa connectique semble intacte mais dont nous ne pos- sédons aucune pièce ? Le déposer au risque de délabrer de manière déraisonnée la crête osseuse , ou bien fabriquer une série de pièces qui nous permet- tront de réutiliser ces implants. Les deux situations présentent cha- cune leurs avantages et inconvénients. Déposer un implant nous permettrait de nous retrouver dans une configuration plus confortable pour une bonne gestion de la future connectique prothétique. Cependant, la forme et la dimension de certains implants sont telles que leur dépose engendre des dégâts osseux complexes et longs à réparer. Il est toujours possible de fabriquer des pièces uniques chez des sous traitants mais un bureau d’étude vous fabriquant une pièce prototype revient souvent extrêmement chère. C’est pourquoi conserver ces mêmes implants, nous oblige à faire preuve d’un peu d’ingéniosité. En effet , le système D prend le pas sur ce que nous avons l’habitude de gérer au quotidien, ou finalement tout est habi- tuellement protocolé et codifié. Il va pourtant falloir nous habituer à nous retrouver confronté à ce type de situations et donc finalement devoir protocoler ces situa- tions inconfortables afin de rendre un sérieux service à nos patients qui ne sont en rien responsable de cela. Il s’agit alors d’une collaboration entre le patient, le dentiste implantologiste et bien entendu le laboratoire de prothèse sans qui ces pièces ne pourraient être conçues et fabriquées. Le Laboratoire Bienfait possède une grande compétence en matière de conception assistée par ordinateur. La fabrication de pièce complètement personnalisée type “proto- type” est possible nous allons donc pouvoir au besoin fabriquer quasiment n’importe quelle pièce pour un implant n’existant plus depuis de longue année. Cela rend possible la gestion de cas sur implant ancien. Nous savons créer au besoin un faux moignon sur un implant dis- paru ou un pilier conique personnalisé afin de convertir son inter- face vers un système actuel. Au travers de ces deux cas cliniques, nous allons vous faire parta- ger notre expérience relative à ces situations. Le premier cas cliniques est celui d’un patient qui s’est fait poser un implant par son dentiste juste avant que ce dernier ne parte à la retraite. La prothèse n’ayant pas été réalisée, il se tourne vers nous afin que nous terminions la partie prothétique. Malgré tous nos efforts il nous est impossible de connaître le fabri- cant de ces implants. Il est évident que nous n’allons pas déposer cet implant parfaitement ostéointégré, quand bien même il pourrait aux yeux de certains ne pas correspondre au standard implantaire actuel. Avec le Laboratoire Bienfait, nous décidons de réaliser la fabrica- tion des pièces, sans connaître le diamètre et le pas de la vis. Pour la gestion de ces cas le premier impératif est de retrouver le diamètre de l’implant et le pas de vis. Pour ce, le laboratoire dispose d’un stock de pas de vis mis en place au fur et à mesure des années de pratique (25 ans d’implan- tologie). Etape 1 : essayage de différent pas de vis en bouche sur l’implant. Identification du pas de vis convenant le mieux. Etape 2 : fabrication de plusieurs connectiques avec des vis de dif- férentes longueurs Une fois la pièce fabriquée, différentes versions sont essayées. Radio de l’implant

Ls46 gestion d’un implant ancien

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Parution Lettre de la Stomatologie 46 -Juin 2010

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28N°46 - juin 10LLSS (...)

Gestion d’un implant ancienDr Bertrand Roufflet (Ain) - Alexandre Bienfait

L’ancienneté de l’implantologie et la multiplication des systèmesimplantaires ont pour conséquence la multiplication des connec-tiques, avec le risque de ne pas ou plus pouvoir obtenir les piècesprothétiques correspondantes à ces mêmes implants. Soit parce quele fabricant n’existe plus , soit parce que le fabricant d’origine nousest inconnu ou pire parce que le fabricant ne possède plus de stock.

La conséquence de ces différents facteurs, est que nous voyons arri-ver dans nos cabinets des patients présentant des implants qui ontété posés il y a longtemps ou dont la marque nous est inconnue . Ilen découle une réelle difficulté à pouvoir gérer des situations cli-niques implantaires complexes .

Se pose alors la question de la conservation ou non conservationdes ces mêmes implants. Quel choix est le plus judicieux, quand unimplant est parfaitement ostéointégré, positionné de manièreidéale, et que sa connectique semble intacte mais dont nous ne pos-sédons aucune pièce ?

Le déposer au risque de délabrer de manière déraisonnée la crêteosseuse , ou bien fabriquer une série de pièces qui nous permet-tront de réutiliser ces implants. Les deux situations présentent cha-cune leurs avantages et inconvénients.

Déposer un implant nous permettrait de nous retrouver dans uneconfiguration plus confortable pour une bonne gestion de la futureconnectique prothétique. Cependant, la forme et la dimension decertains implants sont telles que leur dépose engendre des dégâtsosseux complexes et longs à réparer.

Il est toujours possible de fabriquer des pièces uniques chez dessous traitants mais un bureau d’étude vous fabriquant une pièceprototype revient souvent extrêmement chère. C’est pourquoiconserver ces mêmes implants, nous oblige à faire preuve d’un peud’ingéniosité. En effet , le système D prend le pas sur ce que nousavons l’habitude de gérer au quotidien, ou finalement tout est habi-tuellement protocolé et codifié.

Il va pourtant falloir nous habituer à nous retrouver confronté à cetype de situations et donc finalement devoir protocoler ces situa-tions inconfortables afin de rendre un sérieux service à nos patientsqui ne sont en rien responsable de cela.

Il s’agit alors d’une collaboration entre le patient, le dentisteimplantologiste et bien entendu le laboratoire de prothèse sans quices pièces ne pourraient être conçues et fabriquées. Le LaboratoireBienfait possède une grande compétence en matière de conceptionassistée par ordinateur.

La fabrication de pièce complètement personnalisée type “proto-type” est possible nous allons donc pouvoir au besoin fabriquerquasiment n’importe quelle pièce pour un implant n’existant plusdepuis de longue année. Cela rend possible la gestion de cas surimplant ancien.

Nous savons créer au besoin un faux moignon sur un implant dis-paru ou un pilier conique personnalisé afin de convertir son inter-face vers un système actuel.

Au travers de ces deux cas cliniques, nous allons vous faire parta-ger notre expérience relative à ces situations.

Le premier cas cliniques est celui d’un patient qui s’est fait poser unimplant par son dentiste juste avant que ce dernier ne parte à laretraite. La prothèse n’ayant pas été réalisée, il se tourne vers nousafin que nous terminions la partie prothétique.

Malgré tous nos efforts il nous est impossible de connaître le fabri-cant de ces implants. Il est évident que nous n’allons pas déposercet implant parfaitement ostéointégré, quand bien même il pourraitaux yeux de certains ne pas correspondre au standard implantaireactuel.

Avec le Laboratoire Bienfait, nous décidons de réaliser la fabrica-tion des pièces, sans connaître le diamètre et le pas de la vis.

Pour la gestion de ces cas le premier impératif est de retrouver lediamètre de l’implant et le pas de vis.

Pour ce, le laboratoire dispose d’un stock de pas de vis mis en

place au fur et à mesure des années de pratique (25 ans d’implan-tologie).

Etape 1 : essayage de différent pas de vis en bouche sur l’implant.Identification du pas de vis convenant le mieux.

Etape 2 : fabrication de plusieurs connectiques avec des vis de dif-férentes longueurs

Une fois la pièce fabriquée, différentes versions sont essayées.

Radio de l’implant

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Nous contrôlons laqualité du vissage,ainsi que la bonneadaptation par desexamens cliniqueset radiologiques.

Cependant, ces pièces ne pourront être vissées que manuellement.Aussi, décidons-nous de réaliser un bridge dento-implanto portéallant de la 34 à la 35. Le tout sera scellé au Durelon©

PATIENT 2 : IL S’AGIT D’UN HOMME DE 84ANS QUI ARRIVE DE CHEZ LE MÊME CONFRÈRE.

Son bridge maxillaire se descelle. Et pour cause, ses dents supportde bridge sont perdues. Seul l’implant lame est récupérable. Leplan de traitement est expliqué au patient : Conservation de sonimplant lame, élimination des dents maxillaires résiduelles, rétablis-sement d’une symétrie masticatoire mandibulaire, et dans undeuxième temps, réalisation d’une implantation totale maxillaire enmise en charge immédiate(48 heures) en se servant de l’implantlame.

Cependant, la situation clinique, et le plan de traitement différentdu cas précédent. En effet , nous allons réaliser un bridge completmaxillaire transvissé. Nous avons donc réalisé une pilier coniquepersonnalisé à la connectique de cet implant lame. Cette piècepermettra de prendre l’empreinte avec un transfert de lamarque utilisée par le cabinet.

A ce stade, il ne reste plus qu’à terminer notre plan de traitementcomme nous l’avions prévu.

Au travers de ces cas cli-niques qui représentent laréalité des cabinets spécia-lisés en implantologie, nousavons souhaité vous fairepartager la façon dont noustentons de résoudre dessituations complexes dansla gestion de connectiquesimplantaires inconnues. Ladisparition progressive decertains systèmes, engen-drera une augmentation dece type de circonstances.Seule une étroite collabora-tion et une compétence desdifférents acteurs enimplantologie saurarésoudre des contextesdéfavorables.

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essayage 1: vis essayage de plusieurs modèle de

vis de différente longueurs on retiendra la vis N°2

les faux moignons réalisés spécialement pour ce cas

pose des faux moignons adaptation parfaite

radio de la prothese

modele de travail

prothèse en bouche

Radio du patient 2

patient le jour de la pose de prothèse

radio post operatoire

prothèse en bouche

Implants à 6 mois

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