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5/14/2018 lumi res - slidepdf.com

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Le dîner des philosophes Tableau de Jean Huber (1772 ou 1773)

Introduction :La situation au 18

ème

siècle



Pour comprendre le combat des Lumières, il fauttout d’abord nous intéresser plus précisément à lasituation du 18ème siècle à laquelle étaient confrontésles philosophes. Tout combat naît d’une injustice, ainsiquelles étaient les injustices au 18ème siècle ?

Au 18ème siècle, la société française est divisée

entre trois ordres : _ la noblesse, c'est-à-dire ceux qui combattent.Cependant il ne faut pas confondre : les noblescombattent dans les rangs des généraux et non dessoldats ! Par ailleurs, la noblesse est composée

d’aristocrates qui ont hérité des titres de naissance. _ le clergé, c'est-à-dire ceux qui prient. Le clergéregroupe tous les religieux : du pape jusqu’au moine.

_ le tiers état, c'est-à-dire ceux qui travaillent. Le tiersétat est le groupe le plus inégalitaire : composé debourgeois très riches et des paysans très pauvres, cegroupe représente environ 95% de la population. Les

membres du tiers état travaillent et payent des impôtsà la noblesse et au clergé. Tandis que ces deuxderniers ordres ont des privilèges (ne payent pasd’impôts, mais au contraire en récoltent), le tiers étatest obligé de se soumettre.

Cette soumission est une première injustice,puisqu’elle ne vient pas de la nature. Les deux ordres

privilégiés méprises le dernier, ce qui témoigne d’uneintolérance. Dans les colonies, cette intolérance semanifeste par l’esclavage excessif des noirs.

Voilà ce qui en est au plan social, intéressons nousmaintenant au plan politique. Depuis des siècles lerégime français est un régime autoritaire, monarchique

et absolutiste. Le roi concentre en sa personne tous lespouvoirs et décide de tout. Les charges d’Etat ne sont



accessibles qu’aux nobles et se vendent aux plusriches. Louis XVI et sa cour vivent à Versailles et senourrissent des impôts du tiers état. La censure estforte, elle interdit la plupart des ouvrages polémiqueset qui remettent en question une des structures

sociale, politique, religieuse… La liberté d’expressionn’existe donc pas, ce qui témoigne encore une foisd’une intolérance envers les personnes d’opinionscontradictoires.

La censure est orchestrée par l’Eglise. L’intolérancereligieuse est la plus forte à l’époque. La religion d’Etat

est pratiquée en France ; elle impose à tous leshabitants le catholicisme, persécute les protestants, les

juifs et les étrangers de confession différente. L’Eglisecatholique (le clergé) manipule ses fidèles par lefanatisme, les soumet excessivement, les oblige àpayer des impôts colossaux (la dîme), leur impose lacrainte (exécutions, autodafés, torture…). Des affaires

très célèbres en témoignent : _ l’affaire Calas dans laquelle Jean Calas, protestant,meurt sur la roue de la torture. L’Eglise l’avait accuséd’avoir assassiné son fils qui voulait se convertir aucatholicisme. Mais aucune preuve n’est présentée eton voit clairement que c’est le protestantisme qui estpersécuté et non le meurtre.

_ sur le même modèle, l’affaire Sirven présente uncouple protestant accusé d’avoir tué leur fille quivoulait se convertir au catholicisme. Aucune preuven’est présente, cependant les Sirven sont condamnés àmort._ l’affaire du chevalier de La Barre : cet homme, ayant

profané un crucifix, est accusé d’anticléricalisme et

exécuté effroyablement par la torture.



Les trois sortes d’intolérance au 18ème siècle sontdonc :

_ L’intolérance des hommes inférieurs/ différents. _ L’intolérance politique. _ L’intolérance religieuse.

Les lumières combattront cette injustice fatale qui

est l’intolérance.

L’exemple anglais

Les Lumières est un mouvement européen : c’estl’échange des cultures et connaissances, lacomparaison des différents régimes politiques, qui afavorisé le développement des idées et duraisonnement des Lumières. L’exemple anglais est trèsutilisé et très répandu parmi les idéologies des

Lumières, pour plusieurs raisons : _ L’Angleterre a adapté une monarchie parlementaireou constitutionnelle en 1688 : ce régime implique laséparation des pouvoirs entre le roi et le parlement, cequi est pour les Lumières garant de la liberté. En effet,dans une monarchie parlementaire le pouvoir exécutif appartient au roi, tandis que le pouvoir législatif – à

l’assemblée. On voit donc très bien que le parlementcontrôle le roi et vice versa. C’est surtout Montesquieuen France, qui va prôner la séparation des pouvoirs.Le système anglais tolère donc les opinionsdivergentes puisqu’il y a un parlement.

_ En Angleterre, la mutation sociale est possiblepuisqu’il n’y a pas d’obstacles juridiques. Il y a

également un libéralisme dans le commerce.



_ La loi de tolérance de 1694 témoigne de la tolérancereligieuse.Cependant, l’Angleterre n’est pas parfaite et a encorebeaucoup de progrès à faire au niveau de satolérance : la loi de 1664, qui met en place la liberté de

culte n’est pas universel car cette liberté de culte n’ale droit d’être pratiquée que par les dissidents del’Eglise anglicane, mais non pas par les catholiques. Iln’y a que les protestants qui peuvent accéder auxfonctions de l’Etat.

Même avec ces défauts, l’Angleterre reste à

l’époque le meilleur exemple de pays tolérant et c’estpourquoi les Lumières le cite aussi souvent.

Le livre – l’arme des Lumières

L’arme principale des Lumières était leur plume :grâce à leurs esprits cohérents et logiques, cesphilosophes servaient leur société en écrivant desouvrages, souvent polémiques, qui dénonçaientl’intolérance de leur société. C’est d’ailleurs le livre quia permis aux Lumières de s’impliquer dans l’histoiremondiale ; car leurs chefs d’œuvres restent toujoursd’actualité et sont très célèbres dans notre société du20ème siècle.

L’Encyclopédie est l’ouvrage majeur des Lumièresoù toutes les connaissances de l’époque ont étérassemblées par Denis Diderot et Jean D’alembert.Publié entre 1751 et 1772, cet ouvrage monumentalcomporte 17 volumes de texte, 11 volumes deplanches illustrées, 15 000 pages et 60 660 articles en

tout. Plus de 170 philosophes ont participé à



l’élaboration de cette œuvre monumentale. Maisl’Encyclopédie n’est pas un simple ouvrage deconnaissances, c’est une vraie arme polémique qui,parmi les descriptions d’objets et de choses les plusprimitives, compte des centaines d’articles

polémiques, et notamment contre l’intolérance.C’est donc en utilisant leur seule arme : le savoir,

que les Lumières opèrent au 18ème siècle contrel’intolérance.

Le combat contre l’intolérance mutuelle

Les hommes se haïssent entre eux-mêmes : ils nese tolèrent pas pour des différences minimes, commepar exemple la couleur de la peau, le statut social, lesexe… C’est cette intolérance mutuelle que vontdénoncer les Lumières.

L’esclavage

L’esclavage correspond à l’intolérance despersonnes n’ayant pas la même couleur de peau queles européens. En effet, cet esclavage est fortementprésent dans les colonies françaises où les marchandsexploitent le commerce triangulaire sans se soucier dela nature humaine. Les Lumières ne peuvent accepterun tel avilissement de la nature humaine, ils vont doncdénoncer cette soumission injuste des esclaves noirs.

Voltaire s’engage fortement contre l’esclavage dansle 19ème chapitre de Candide (1759), où il décrit lacélèbre scène avec l’esclave de Surinam qui a perdu lamoitié de son corps à cause de sa rude soumission.



Voltaire, maître parfait de l’ironie, en écrivant cettephrase : « C’est à ce prix que vous mangez du sucre enEurope » veut montrer combien est grand le décalageentre ce sucre inutile et la soumission de toute unemoitié de l’humanité ! Il montre par là que les

européens, gâtés, préfèrent le luxe au bonheur et laliberté des autres.

Mais Voltaire n’est pas le seul à s’engager contrel’esclavage, Montesquieu lui aussi s’engage dans sonDe l’esprit des lois (1748) et notamment dans l’articlenommé « De l’esclavage des nègres » où il dénonce àla fin, par une question ironique qui sert également de

conseil, toute l’injustice des rois envers ces hommes etleur intolérance injustifiée : « Des petits espritsexagèrent trop l’injustice que l’on fait aux Africains :car, si elle était telle qu’ils le disent, ne serait-il pasvenu dans la tête des princes d’Europe, qui font entreeux tant de conversations inutiles, d’en faire unegénérale en faveur de la miséricorde et de la pitié. »

Les hommes du tiers état

En effet la noblesse et le clergé méprisent le tiersétat. Et c’est contre cette intolérance que se batMarivaux en écrivant sa pièce de théâtre célèbre : L’îledes esclaves (1725), où le dramaturge inverse les

statuts : c'est-à-dire que les nobles deviennentesclaves et vice versa. Cette comédie a pour butd’ouvrir l’esprit des nobles, et de leur montrer dansquelle position injuste se trouvent leurs domestiques.

Beaumarchais, lui aussi ridiculise l’orgueil etl’intolérance des nobles dans son Mariage de Figaro(1784), en mettant en scène un valet plus rusé et plus

intelligent que son maître.



Beaucoup de philosophes des Lumières viennent defamilles bourgeoises aisées (comme par exempleDiderot ou Condorcet), c’est pour cela, en partie, qu’ilsmènent un combat contre les privilèges arbitrairesd’une minorité.

Les femmes

La position des femmes s’améliore au temps desLumières, grâce notamment aux salons dirigés par desfemmes cultivées, comme les célèbres salons deMadame Geoffrin, Mme de Lambert, Mme du Deffand…

là les philosophes partageaient leurs écrits,discutaient…

Cependant, seulement une petite minorité defemmes a accès à l’éducation. Ce sont des femmestrès riches, qui font partie de l’élite sociale. Parexemple, Mme du Châtelet fait part du bonheur d’êtreéduquée dans son Discours sur le bonheur (1746

-1747).Les femmes restent, en majeure partie, sous-

traitées, ne peuvent accéder à un poste de travail etn’ont aucun statut juridique. Elles sont mises au mêmeniveau que les enfants, ce qui est une intoléranceeffroyable.

Marivaux se bat contre cette intolérance dans sa

Colonie (1750), où sur une île de nulle part ce sont lesfemmes qui gouvernent une République. Marivaux estconsidéré comme le plus grand précurseur dumouvement de la libération de la femme du 20ème

siècle. Cela montre à quel point les Lumières sontimportante dans l’établissement de notre sociétéactuelle.

Les préjugés



L’homme est intolérant, par nature, puisqu’il a despréjugés qui sont les marques parfaites del’obscurantisme. Or un des combats des Lumières estle combat contre l’obscurantisme et donc l’intolérance.

Voltaire s’engage fortement contre les préjugésdans l’article « Préjugés » de son Dictionnairephilosophique portatif (1764) où il définit le préjugé enle séparant du jugement et fait une apologuepolémique contre les préjugés.

On peut également citer l’article « Divination » del’Encyclopédie (1751-1766). Cet article, écrit par

Diderot, dénonce les préjugés en montrant le rôle duphilosophe qui doit éclairer les populations.

Le combat contre l’intolérance politique

La monarchie illégitime

Les Lumières sont contre un régime absolu etarbitraire. Ils revendiquent la monarchie de droit divin,puisque ce régime est pour eux illégitime, troparbitraire et absolu.

Diderot pense que ce régime est illégitime parcequ’il ne repose pas sur la nature ; comme on peut

l’observer dans son article « Autorité » del’Encyclopédie (1751-1766). Il se sert de la religionchrétienne pour dénoncer que Dieu n’a jamais voulu lasoumission fanatique au roi, et que la monarchie n’estpas de droit divin. Diderot appelle à la raison deshommes qui ne doivent pas être excessivementsoumis : « car l’homme ne doit, ni ne peut se donner

entièrement et sans réserve à un autre homme, parce



qu’il a un maître supérieur au-dessus de tout, à quiseul il appartient tout entier. C’est Dieu… » . Il appelledonc à une monarchie condensée par le consentementdu peuple, c'est-à-dire une monarchie parlementairecomme le montre l’exemple anglais.

Montesquieu est sûrement celui qui s’engage leplus pour une monarchie parlementaire, du typeanglais, comme en témoignent ses nombreux écrits.De l’esprit des lois (1748) est l’œuvre majeure deMontesquieu, dans le chapitre 6 du livre XI, ce dernierprésente clairement le fonctionnement d’un Etat quivoudrait assurer la liberté de ses citoyens : le meilleur

moyen est selon Montesquieu de séparer les troispouvoir : législatif, exécutif et judiciaire. Le chapitre 3du livre IV, propose une critique du despotisme qui nepermet pas de faire de bons citoyens à cause de l’ «extrême obéissance » à laquelle ils sont soumis. Enfindans le chapitre nommé « Corruption de lamonarchie », Montesquieu énumère toutes les

caractéristiques d’une monarchie absolue, c'est-à-diredu despotisme. Ce chapitre critique la monarchieabsolue de Louis 16, mais montre également que cetteinjustice ne durera que jusqu’à un « certain point ».

Rousseau, quant à lui, va encore pus loin dans sonDu Contrat social (1762), et prône une Républiqueavec des citoyens et non des sujets.

La guerre

On ne peut évoquer la guerre sans parler ducombat vif que mène Voltaire contre celle-ci. Dans sonconte philosophique : Candide (1759), et notammentdans le chapitre 3, Voltaire dénonce la guerre sous le

regard naïf de Candide pour qui cette dernière est une« boucherie héroïque ».



Mais également dans son Dictionnaire philosophiqueportatif (1769), l’article « Guerre » correspond à unecritique virulente de celle-ci où les détails ridicules surl’origine de la guerre ne font que montrer que laguerre, en soi, n’est qu’une forme d’intolérance propre

aux barbares.

Le commerce utile au développement

Les Lumières veulent montrer que le commerce estextrêmement important pour le développement dupays.

Ainsi le montre Voltaire dans ses Lettresphilosophiques (1734), et notamment la lettre 10 « surle commerce » où il explique que les français ne fontpas de commerce parce qu’ils méprisent les étrangersmais également les marchands, mais qu’ils y perdent àcause de leur intolérance stupide puisqu’en réalité lecommerce enrichit la population et le roi et favorise

également le bonheur. Montesquieu présenteégalement le fameux exemple anglais ; car en effetl’Angleterre est devenue une puissance grâce à soncommerce et ses colonies.

Rousseau lui aussi met en valeur les avantages ducommerce dans le chapitre 2 de son Discours surl’origine et les fondements de l’inégalité parmi les

hommes (1755), où il montre que le commerceentraîne une tolérance entre différents pays et permetd’éviter le brigandage.

Le combat contre l’intolérance religieuse

L’intolérance religieuse est la pire des intolérances

puisqu’elle domine les deux autres, car si l’Eglise



catholique enseignait l’amour du prochain comme c’estdemandé dans l’Evangile, et ne faisait point de lamonarchie un régime despotique ; les hommes sepasseraient des deux intolérances précédentes, tandisque celle-ci n’existerait pas !

Voilà, pourquoi tous les philosophes, sansexception, mène un combat furieux contre ce typed’intolérance : l’intolérance religieuse.

Le fanatisme

S’il n’y avait pas de catholiques, l’intolérance

n’existerait pas, puisque pour mettre en pratique uneidée, quelle qu’elle soit, il faut des exécutants. Lesexécutants de l’intolérance religieuse sont lesfanatiques. L’objectif des Lumières sera d’éclairer ceshommes erronés.

Voltaire s’engage contre le fanatisme dans sonarticle : « fanatisme » de son Dictionnaire

philosophique portatif (1764-1769), où il définit lefanatisme comme étant une maladie et un horriblefléau pour le peuple. Il dit également que le seulremède à cette maladie est d’adopter un « espritphilosophique », c'est-à-dire s’éclairer ; car dans cetarticle le philosophe s’oppose complètement aufanatique et donc à l’Eglise catholique qui est la source

des maux.Dans son conte philosophique Le Bon sens ou Idées

opposées aux idées surnaturelles (1772), le baron ded’Holbach dénonce le fanatisme par un apologue dontla morale est que le fanatisme d’un individu finit, là oùcommence le fanatisme d’un autre. Ainsi le fanatismedu protagoniste de cet apologue finit là où commence

le fanatisme du loup !



L’Eglise catholique comme source des mauxIl ne faut surtout pas confondre : les Lumières ne

critiquent pas la religion chrétienne (beaucoup dephilosophes parmi eux sont croyants), mais l’Eglisecatholique, c'est-à-dire le clergé qui n’a qu’un seul

intérêt : se satisfaire et manipuler les pauvreshommes. C’est ce que combattent les Lumières, carpour eux l’homme doit agir par raison et non parfanatise.

Voltaire critique l’Eglise catholique tout au long deCandide, mais le chapitre le plus célèbre et le plusimprégné de cette critique et bien sûr le chapitre 6, sur

l’autodafé. Dans ce chapitre Voltaire utilise l’ironiepour critiquer au maximum les « sages du pays » quine sont en réalité que des idiots, comme on s’enaperçoit après la chute non commenté de ce chapitrequi fait toute sa force et témoigne du génie deVoltaire : « Le même jour, la terre tremble de nouveauavec un fracas épouvantable ».

Voltaire s’engage également dans plusieurs affaireset notamment celle de Jean Calas, de la naît son Traitésur la tolérance (1763) qui lui sert à prouverl’innocence de ce dernier. La « Prière à Dieu » duchapitre 23 de ce traité est un réquisitoire en forme deprière, contre toutes les injustices que forme entre leshommes l’intolérance religieuse de l‘Eglise catholique

envers toutes les autres religions. Voltaire montre qu’iln’y a presque pas de différences entre les religions etque les hommes doivent vivre en frères, se tolérer ets’aimer. Il critique et dénonce la manipulation del’Eglise catholique qui se sert de tout pour empêchercet amour fraternel : des superstitions, du fanatisme,des condamnations sévères qui ne font que troubler les

hommes. Or le seul objectif de ces derniers est de



servir Dieu de la meilleure façon possible, comme lefait le protagoniste de cette prière.

En dernier exemple de combat contre l’intolérancereligieuse de Voltaire, on peut citer ses Lettresanglaises ou lettres philosophiques (1734) ù Voltaire

dénonce ou au contraire estime certaines religions.Voltaire n’est pas le seul à s’imposer dans ce

combat. Dans son chef d’œuvre majeur :l’Encyclopédie (1751-1766) et notamment l’article« intolérance », Diderot s’expose à une critique descondamnations religieuses sévères et injustes. Ilmontre que les moyens qu’utilise l’Eglise catholique

sont illégitimes : peur, superstition, condamnations,autodafés… or elle ne devraient utiliser que lesmoyens qui permettent de séduire et non desoumettre. Diderot montre qu’il faut s’ouvrir aux autreset non rester enfermé dans ses opinions, car souventles hommes ont des opinions différentes et le seulmoyen de se supporter est la tolérance. Diderot met en

valeur l’action de l’homme de raison et de cœur et nonde l’homme obsédé par le fanatisme et la peur :« L’esprit ne peut acquiescer qu’à ce qui lui paraîtvrai ; le cœur ne peut aimer que ce qui lui semble bon.La violence fera de l’homme un hypocrite, s’il est faible; un martyr s’il est courageux ».

Les Lumières est un mouvement européen, ainsi

retrouve en Allemagne les mêmes pensées qu’enFrance avec notamment Lessing qui écrit en 1777 : « Ilsuffit que les hommes s’en viennent à l’amour chrétienpeu importe ce qui arrive à la religion chrétienne ».

La censure

La censure est également une sorte d’intolérancegénérée par l’Eglise, car cette dernière ne permet pas



la liberté d’expression en interdisant la publication decertains écrits.

Les Lumières combattent la censure par diversmoyens :

_ la publication de leurs écrits à l’étranger : ainsi

plusieurs écrits de Voltaire, de Montesquieu, deRousseau… sont publiés à l’étranger.

_ la publication anonyme comme le fait Voltaire avecCandide (1759) et Montesquieu avec les Lettrespersanes (1721)

_ l’ironie est l’une des meilleures armes car elle permetde ridiculiser encore plus ceux que l’on critique.

_ le changement du cadre spatio-temporel : commec’est le cas pour les Lettres persanes (1721)deMontesquieu où c’est le regard des étrangers qui estexprimé.

Un excellent exemple est le chapitre intitulé « Del’horrible danger de la lecture » des Nouveaux

Mélanges (1765) de Voltaire, où ce dernier se sert desprocédés pour éviter la censure, justement pour lacritiquer !

Conclusion : Les conséquences du combat

Le combat difficile mené par les Lumières s’avère

être une réussite complète : _ Voltaire et les autres philosophes gagnent l’affaireCalas puisque celui-ci est réhabilité en 1765 ; ainsi quel’affaire Sirven puisque le couple Sirven est renduinnocent en 1771.

_ la révolution de 1789 est en partie déclenchée par cemouvement des Lumières.



_ nos régimes politiques se basent sur les idées desLumières.

_ nous vivons dans une société laïque, égalitaire etrelativement tolérante.

_ les écrits des Lumières restent jusqu’à nos jours très

célèbres et admirés

« La discorde est le plus grand mal du genre humain,et la tolérance en est le seul remède »

Voltaire, extrait du Dictionnaire philosophique portatif (1764-1769)

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