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© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2014.02.023
Actualités pharmaceutiques
• n° 536 • mai 2014 • 19
dossier
Nouvelles stratégies thérapeutiques contre Helicobacter pylori
Sommaire
Dossier coordonné parJacques BUXERAUDProfesseur des Universités
Lutte contre Helicobacter pylori : le bismuth réhabilité 19Pierre-Philippe Bouyssou
Helicobacter pylori : l’essentiel pour comprendre 20Caroline Bouyssou
Évolution des stratégies thérapeutiques pour Helicobacter pylori 25Caroline Bouyssou
Une nouvelle approche thérapeutique pour l’éradication de Helicobacter pylori 31Caroline Bouyssou
avant-propos
Lutte contre Helicobacter pylori : le bismuth réhabilité
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C haque année, 6 à 7 000 cas de cancers de l’estomac sont diagnostiqués en France dont au moins 80 % sont dus à Helico bacter
pylori. La recherche, puis l’éradication de cette bactérie constituent une méthode de prévention efficace. Le traitement de référence (inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP/amoxicilline/clarithromycine) est devenu inefficace dans plus de 30 % des cas, principalement du fait de l’augmentation de la résis-tance à la clarithromycine. Une association fixe d’un sel de bismuth et de deux antibiotiques, Pylera®, permet aujourd’hui d’obtenir l’éradication de la bac-térie dans plus de 90 % des cas, soit en première intention, soit après l’échec d’un traitement à base de clarithromycine. Ce médicament et le traitement séquentiel étant indiqués en première ligne, il suf-fit de passer de l’un à l’autre en cas d’échec du traitement de première intention. Cette spécialité constitue une alternative intéressante chez les per-sonnes allergiques aux bêtalactamines. Pour une meilleure observance, il est nécessaire de prévenir systématiquement les patients des principaux effets indésirables et de leur expliquer que l’alcool, les laitages et les pansements antiacides doivent être évités. Une bonne hydratation et une prise après les repas ou avec une collation sont nécessaires.Les craintes franco-françaises liées à la présence de bismuth ont été atténuées par le fait que : ni les doses, ni le sel de bismuth employé ne sont les mêmes que dans les années 1970 où, d’ailleurs, le bismuth était utilisé souvent en continu ou sur de longues périodes et en automédication chez les colopathes. De plus, la Safety Food and Drug Administration, aux États-Unis, n’avait encore, fin juin 2013, fait mention d’aucune réserve en dehors des contre-indications. Enfin, un plan de gestion des risques
a été mis en place avec un programme national de surveillance renforcé.Pour les médecins qui ont prescrit, chez les patients résistants aux traitements de première et deuxième ligne, la lévofloxacine ou les antituberculeux, beau-coup moins bien tolérés et plus à risques, l’avène-ment d’une association antibactérienne incluant de faibles doses de tétracycline et de métronidazole avec une efficacité supérieure constitue un progrès très significatif. Nous constatons une accepta bilité, une observance, une tolérance et une efficacité meilleures, tout en restant vigilants et fidèles au principe du bénéfice-risque. w
Déclaration d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de confl its d’intérêts en relation
avec cet article.
Pierre-Philippe BOUYSSOUGastro-entérologue, hépatologue, proctologue
2 avenue du 11-novembre, 19100 Brive, France
Adresse e-mail : [email protected]
(P. Bouyssou).