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Lutte contre le décrochage scolaire : quel ancrage dans l'actualité du mois de septembre

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Ce document de synthèse montre que les propositions du Groupe socialiste au Conseil régional d'Ile-de-France répondent non seulement aux problématiques du décrochage scolaire, mais constituent également un projet alternatif au démantèlement progressif de l'Education nationale entreprise depuis 5 ans par le gouvernement

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La lutte contre le décrochage scolaire :

Quel ancrage du sujet dans l’actualité du mois de septembre 2011 ?

I. « Regards sur l’Education 2011 » OCDE . p 2 II. Etat des lieux des prises de positions des organisations syndicales et collectifs. p 10 III. Position des candidats socialistes p 15

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I. « Regards sur l’Education 2011 » OCDE

Dépêche AFP, 13 septembre 2011

La France connaît "depuis 1995, de sérieux signes de ralentissement" dans les taux de scolarisation des 15-19 ans, les dépenses d'éducation dans le primaire et le secondaire, tandis que "le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort", relève mardi l'OCDE. En France, "le taux de scolarisation des 15-19 ans a diminué entre 1995 et 2009 et est passé de 89% à 84%", alors que ce taux a progressé dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE, passant de 74% à 83%, relève l'Organisation dans son rapport 2011 "Regards sur l'éducation". "Il y a 130.000 à 140.000 jeunes qui sortent du système éducatif français sans diplôme", a rappelé Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'éducation lors d'une conférence de presse. "C'est ce qu'on appelle la +constance macabre+ et cette constance macabre reste malheureusement macabre depuis de nombreuses années, ce qui fait qu'il y a des efforts à faire", a-t-il ajouté. "Et si on ajoute un manque de 50.000 diplômés par an, on peut comprendre que notre pays ait quelques difficultés en matière de croissance et de compétitivité", a déploré M. Hugonnier. Par ailleurs, "alors que les effectifs scolarisés sont restés stables dans la plupart des pays de l'OCDE ou en léger recul dans certains d'entre eux, la dépense d'éducation (dans le primaire et le secondaire) a augmenté, mais c'est moins le cas en France", a dit Eric Charbonnier, analyste des politiques éducatives. Ainsi, entre 2000 et 2008, la dépense par élève a augmenté en moyenne de 34% dans les pays de l'OCDE, mais la hausse est "tout juste de 5% en France", a-t-il précisé. "Le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort pour expliquer les performances moyennes des élèves à l'âge de 15 ans en France", relève l'OCDE. "Dans de nombreux pays de l'OCDE, les élèves issus de l'immigration sont nettement plus susceptibles de compter parmi les élèves peu performants. Ils sont devancés de 44 points (en France, de 60 points), en moyenne, par les élèves autochtones, un écart qui représente l'équivalent de plus d'une année d'études", selon l'organisation. L'écart représente en France plus d'une année et demie d'éducation. Cela soulève "la question de l'équité pour les jeunes issus de l'immigration", a dit M. Hugonnier pour qui "indiscutablement, nous sommes loin de cette école républicaine que nous clamons beaucoup en France".

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Les Echos, 14 septembre 2011

Education : le tableau alarmant de l'OCDE

L'OCDE a publié hier son rapport annuel « Regards sur l'éducation », qui pointe pour la France de « sérieux signes de ralentissement », notamment en matière de taux de scolarisation, de salaires des enseignants et de correction du poids des inégalités sociales dans la réussite des élèves.

Isabelle FICEK

Le constat est sévère pour la France. Et l'est plus encore lorsqu'on la compare aux autres pays développés. Le rapport annuel de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l'éducation, publié hier, va sans aucun doute alimenter le débat sur l'école. « Si l'on regarde sur une longue période, on peut être satisfait de l'évolution. En revanche, on observe depuis 1995 de sérieux signes de ralentissement », pointe Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE. Revue de détails des points de faiblesse relevés par l'Organisation.

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Des taux de scolarisation en berne

Si, sur les trente dernières années, la France a rattrapé son retard pour le niveau d'éducation de la population, le nombre de jeunes qui sortent du système sans aucune qualification « reste constant depuis des années, à 140.000 par an », relève Bernard Hugonnier. Et si le pourcentage de diplômés de l'enseignement supérieur a augmenté de manière significative sur trente ans, à 43 % en France (contre 37 % pour la moyenne de l'OCDE), il est loin de l'objectif de Lisbonne de 50 % d'une génération diplômée. « Signal alarmant », le taux de scolarisation des individus de 15 à 19 ans -qui donne la mesure des effectifs du secondaire -, a diminué de 1995 à 2009, passant de 89 % à 84 %. Quand, dans le même temps, il a augmenté de 9,3 points en moyenne dans l'OCDE. Quant au taux de scolarisation des 20-29 ans - soit l'enseignement supérieur -, il stagne en France entre 1995 et 2009, à 19 %, alors qu'il a crû sur la période de 8,2 points dans les pays développés, à 26 %.

Un ralentissement des dépenses d'enseignement

Constat connu, la France présente un déséquilibre dans la répartition de ses dépenses d'enseignement, qui sont 12 % plus élevées que la moyenne de l'OCDE pour le second degré et 14 % inférieures pour le primaire. Dans l'OCDE, entre 2000 et 2008, les dépenses d'éducation par élève ont augmenté d'au moins 15 % dans 23 des 30 pays aux données disponibles, quand elles ont crû en France de 5 %. Bon point, celles consacrées à l'enseignement supérieur ont grimpé sur cette période de 17 % dans l'Hexagone - contre 14 % en moyenne pour les pays de l'OCDE. Mais les dépenses d'enseignement ont augmenté moins vite que le PIB en France et la part de l'éducation dans les budgets publics s'est réduite, passant de 11,5 % en 1995 à 10,6 % en 2008.

Baisse des salaires statutaires des enseignants

C'est un sujet explosif, qui plus est à l'orée d'une campagne présidentielle au cours de laquelle la question des suppressions de postes, mais aussi de la formation, de la rémunération et du service des enseignants fera débat. En France, le salaire statutaire (hors prime et heures supplémentaires) des enseignants du primaire et du secondaire est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE, aussi bien pour les débutants que pour ceux qui ont dix ou quinze ans d'expérience. Le rattrapage se fait au bout de trente ans de carrière. Mais alors que, depuis 1995, le salaire statutaire des deux tiers des pays a augmenté en valeur réelle, « il a diminué en France, alors même qu'il est déjà inférieur à la moyenne », souligne Eric Charbonnier, expert à la direction éducation de l'OCDE. « On peut s'interroger sur l'attractivité du métier. » D'autant que le nombre de places aux concours a baissé ces dernières années et que certaines disciplines peinent à recruter. Or, rappelle Eric Charbonnier, les pays qui ont enregistré des progrès dans leurs résultats ont mis en place des politiques d'amélioration de leur enseignement et de leurs enseignants, via, entre autres, une augmentation des salaires statutaires, un fort investissement dans la formation, comme au Portugal, ou dans le primaire outre-Rhin.

Fort poids des inégalités sociales dans les résultats

Le rapport pointe à nouveau en France une école qui ne corrige pas les inégalités sociales, la performance des élèves en compréhension de l'écrit variant fortement selon leur milieu d'origine. Un écart qui est en France 30 % supérieur au moins à la moyenne de l'OCDE. Et qui s'observe aussi chez les élèves issus de l'immigration, devancés pour la compréhension de l'écrit par les autres élèves de 44 points dans l'OCDE , mais de 60 points dans l'Hexagone.

« Nous sommes très loin de cette école républicaine que nous clamons beaucoup en France en ce moment. Sur les 34 pays de l'OCDE, la France est l'un des deux pays où le milieu familial pèse le plus », remarque Bernard Hugonnier.

Le diplôme, meilleur rempart contre la crise

« Malgré ces signaux alarmants, obtenir le niveau bac en France reste essentiel, notamment en temps de crise », insiste Bernard Hugonnier. Les jeunes n'ayant pas ce niveau de diplôme sont plus touchés par le chômage que leurs

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homologues dans la moyenne des pays de l'OCDE. Et ce même si le bénéfice financier à détenir un tel diplôme est moins important en France que dans le reste de l'OCDE, l'écart de salaire entre non-diplômés et titulaires de ce niveau étant de 23 % dans l'OCDE et de 15 % en France. En revanche, le retour sur investissement d'un diplôme de l'enseignement supérieur est meilleur que pour le secondaire, tant pour le diplômé que pour les pouvoirs publics, puisque le rendement public net est près de trois fois supérieur à l'investissement public. Mais, là encore, pour le diplômé, l'avantage salarial brut tiré d'un diplôme de l'enseignement supérieur est moins important en France que dans l'OCDE. « Avec ces résultats, on peut comprendre que la France ait quelques problèmes de croissance et de compétitivité », souligne Bernard Hugonnier.

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Le Figaro, 13 septembre 2011

L'école française à la traîne parmi les pays développés

Marie Estelle Pech

Le salaire des enseignants français, déjà peu élevé, connaît un recul depuis 1995, relève l'OCDE, qui juge la situation «alarmante».

Dans la version 2011 de son dernier rapport, «Regards sur l'éducation», l'OCDE n'est pas tendre pour la France. On le sait grâce aux études de comparaisons internationales Pisa menées par cette organisation qui regroupe 34 pays développés, le poids des inégalités sociales est toujours aussi fort pour expliquer les performances moyennes des élèves français âgés de 15 ans. Avec la Nouvelle-Zélande, la France est le pays où la performance en compréhension écrite varie le plus selon le milieu socio-économique: 30%. Les élèves issus de l'immigration ont plus de difficulté à réussir en France que partout ailleurs: ils ont l'équivalent d'une année et demie d'étude de retard en moyenne avec les autres jeunes ! «Le déterminisme social est très important en France», insiste Éric Charbonnier, l'un des économistes de l'OCDE. «Indiscutablement, nous sommes loin de cette école républicaine dont nous nous gargarisons en France», renchérit Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'éducation de l'organisation. À l'inverse, les trois pays en tête du classement, Canada, Corée, Finlande, parviennent à assurer une meilleure équité: «Au Canada, l'objectif des professeurs n'est pas, comme en France, de finir les programmes, mais de veiller à ce que tous les élèves maîtrisent les éléments du socle commun», dit-il.

La politique éducative de notre pays n'est guère efficace, surtout depuis 1995, date depuis laquelle les taux de scolarisation des 15-19 ans stagnent, voire diminuent légèrement (84% en 2009 contre 89% en 1995), quand ce taux a progressé de manière constante dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE, augmentant de 9,3% entre 1995 et 2009. Certes, cette baisse s'explique en partie par le fait que la France a limité les redoublements dans l'enseignement secondaire ces dernières années, les jeunes concernés se retrouvant donc plus vite dans le monde du travail. Mais la stagnation est indéniable.

Le diplôme protège du chômage

La France investit dans son enseignement supérieur, mais, pour le reste, son investissement financier dans l'éducation faiblit: entre 2000 et 2008, les dépenses éducatives ont augmenté à un rythme «plus faible que le PIB», selon l'OCDE en Allemagne, Autriche, France, Israël et Japon. Parmi ces pays, les variations les plus sensibles s'observent en France et en Israël, pays où la part du PIB consacrée à l'éducation a diminué de 0,3 point de pourcentage entre 2000 et 2008. Enfin, le salaire des enseignants français, dans le primaire et le secondaire, déjà peu élevé, connaît un recul depuis 1995, relève l'OCDE, qui juge la situation «alarmante» et s'interroge sur les conséquences sur «l'attractivité du métier d'enseignant».

Alors que la part de l'éducation dans les budgets publics a augmenté en moyenne de 11,8% en 1995 à 12,9% en 2009, en France, cette part a diminué, passant de 11,5% en 1995 à 10,6% en 2008. Pourtant, affirme l'organisation internationale, même en temps de crise il faut continuer à investir dans l'éducation. Le diplôme protège en effet contre le chômage: 30% des jeunes Français de 20 à 24 ans sans diplôme d'études secondaires sont sans emploi, un taux réduit de plus de 10% pour ceux qui ont un diplôme équivalent au bac.

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La Croix, 16 septembre 2011

Le rattrapage scolaire s’organise

Selon le ministère de l’éducation, le nombre d’élèves en difficulté a progressé ces dernières années. « La Croix » s’associe à la Fondation de France pour valoriser des initiatives dans le domaine de l’accompagnement à la scolarité

C’est l’ennemi numéro un des professeurs, des élèves, des familles : l’échec scolaire continue de gagner du terrain, selon les statistiques officielles. Intervenue en 2008, la refonte des programmes du primaire, avec un recentrage sur les « fondamentaux », ne semble pas avoir produit les effets escomptés.

Les évaluations nationales de CM2 réalisées en janvier dernier ont montré que 26 % des élèves présentaient des acquis fragiles en français, tandis qu’ils étaient 30 % à rencontrer le même type de difficultés en mathématiques. Leurs aînés ne s’en sortent pas mieux.

Des tests effectués en 2003 et 2009 sur un échantillon de collégiens scolarisés en troisième montre que la proportion des élèves les plus faibles augmente (de 15 à 17,9 %). De même, en l’espace de six ans, la part des plus performants a chuté de 10 à 7,1 %.

Rétrogradation

Un recul que corroborent les études internationales : selon l’enquête Pisa, réalisée au sein de l’OCDE auprès d’élèves de 15 ans, les Français sont passés de la 12e à la 18e place en lecture entre 2000 et 2009. Sur la période 2003-2009, ils ont été rétrogradés de la 13e à la 16e place en mathématiques.

Cet échec va de pair avec différents phénomènes, comme l’absentéisme (absences non justifiées équivalant au moins à quatre journées et demie par mois) qui concerne 275 000 élèves par an, et le décrochage scolaire (cumuler au moins dix journées et demie d’absence injustifiée), qui en touche 120 000 chaque année.

Également préoccupant, le nombre des « perdus de vue », évalué à 180 000 sur la période allant de juin 2010 à mars 2011. Il s’agit de jeunes de plus de 16 ans, déscolarisés, sans diplôme, sans formation et qui ne bénéficient d’aucun suivi.

« Lauriers »

Autant de raisons qui, depuis des années, poussent la Fondation de France à soutenir des associations et des établissements engagés dans le soutien scolaire au cours des années collège, qu’il s’agisse de prévention ou de traitement.

En deux ans, 100 projets ont ainsi bénéficié d’un financement, à hauteur de 10 000 € en moyenne. Parallèlement, parmi les six « Lauriers » (ex-prix « S’unir pour agir ») qu’elle décernera lundi 19 septembre et qui donnent accès à un apport financier supplémentaire de 6 000 €, l’un d’eux distingue une initiative dans ce domaine, en l’occurrence le projet « Après l’école », mené dans un quartier populaire de Paris par l’Institut de recherche appliquée pour l’enfant et le couple.

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II. Etat des lieux des prises de positions des organisations syndicales et collectifs

Quatrième journée nationale consacrée au refus de l'échec scolaire, le 21 septembre 2011

Le 21 septembre 2011, aura lieu la quatrième journée nationale consacrée au refus de l'échec scolaire organisée par l'Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV) en partenariat avec Curiosphere.tv et Trajectoires-Reflex.

Depuis 2008, la Journée du Refus de l'Échec Scolaire (JRES) interpelle l'opinion publique sur la sortie massive chaque année de jeunes sans diplôme du système scolaire. Cette journée cherche à donner la parole aux premiers concernés à savoir les jeunes en difficulté scolaire et à promouvoir les bonnes pratiques mises en œuvre par les acteurs de l'éducation dans et hors l'école. Après avoir mis en lumière la problématique des « souffrances à l'école » et son impact sur le décrochage scolaire, cette quatrième édition, portera plus spécifiquement sur la pression autour de la réussite scolaire et ses répercussions dans la sphère familiale.

Les familles face à la pression scolaire

En France, le diplôme a un poids tel qu’il est plus que jamais indispensable tant pour s’insérer dans la vie professionnelle que pour y évoluer. Tous les parents y compris ceux de milieu populaire ont intégré l’impérieuse nécessité pour leurs enfants d'obtenir un diplôme, perçu souvent comme l’unique levier potentiel d’ascension sociale : l'école constitue, pour les familles populaires, leur unique recours. Aussi la réussite scolaire de leurs enfants devient-elle une préoccupation majeure. Symétriquement la perspective de l’échec scolaire ou de la sortie sans diplôme de son enfant est vécue comme une source d’angoisse pour chaque parent. Pourtant, 180 000 jeunes issus majoritairement des milieux sociaux les moins favorisés quittent chaque année le système sans diplôme. Face à cette pression, les parents vont développer, à leur mesure, en fonction des « ressources » dont ils disposent (ressources économiques, éducatives, culturelles) des stratégies pour tenter de « garantir » le succès scolaire de leur enfant : recherche du meilleur établissement, pression sur les équipes éducatives, recours à des officines de soutien scolaire qui spéculent et prospèrent sur le marché de l’angoisse scolaire, inscription des enfants à des stages de renforcement pendant les vacances… Cette « course généralisée à l’armement scolaire » est non seulement très inégalitaire socialement, mais aussi très inefficace, voire contre productrice, comme le montrent les études de comparaison internationale de type Pisa, ou les études de l’OCDE concernant la souffrance scolaire des élèves en France1. Les familles de milieu populaire à faible capital scolaire, habitant les zones urbaines les moins favorisées, scolarisant leurs enfants dans des établissements de plus en plus socialement homogènes sont les grandes perdantes de cette escalade dans la concurrence scolaire. Si l’implication des parents dans le suivi de la scolarité de leur enfant est importante, elle ne va pas de soi pour certains parents ne maîtrisant pas les codes scolaires ou tout simplement l’écrit 2. Les moyens dont disposent les familles pour « prendre leur place au sein de la communauté éducative », comme le propose la loi d’orientation sur l'éducation de1989, sont inégaux car cette implication pose comme double préalable légitimité et disponibilité (psychologique, matérielle...). Il est plus aisé, on le sait, de prendre toute sa place comme « parent d’élève », d’accompagner son enfant dans sa scolarité, de fréquenter la bibliothèque ou de bénéficier de l’offre socio-culturelle de sa ville... quand on possède un capital culturel et scolaire élevé, quand on est dans un rapport positif aux apprentissages, quand on est en emploi stable, quand on dispose d’un logement décent, etc.

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Lorsque leurs enfants manifestent des difficultés à l'école, toutes les familles n'ont pas les moyens, ne se donnent pas l’autorisation d’interpeller l'école, ou de trouver les recours (internes ou externes) pour que ces difficultés soient prises en charge dès le moment où elles apparaissent. Certains parents constatent, ainsi, impuissants, le décrochage progressif de leur enfant. Ils se sentent directement responsables de la situation faute de pouvoir y remédier… Dans ce contexte, la difficulté scolaire devient une mise à l'épreuve de la structure familiale. Les mauvaises notes, les annonces de redoublement ou d'orientation subie…peuvent provoquer des tensions voire des ruptures intrafamiliales. Côté parents, ce qui est vécu comme une « impuissance scolaire » contribue à les dévaloriser à leurs propres yeux et aux yeux de leurs enfants et peut rendre difficile l'exercice de l'autorité. Côté enfants, ces tensions familiales s'ajoutent à la pression scolaire déjà exercée par l'institution et créent un cercle négatif qui réduit encore davantage les chances de réussite scolaire, voire même risquent d’accentuer, à terme, le décrochage scolaire pour ceux d’entre eux qui sont en réalité les plus fragiles. Notre 4ème édition de la Journée du Refus de l’Echec Scolaire se focalisera sur les effets néfastes de la pression scolaire sur les familles. Nous aborderons cette question par trois angles de réflexion : la pression de la réussite scolaire, la question de la légitimité de toutes les familles dans le suivi de la scolarité et l’impact de la tension scolaire au sein de la sphère familiale. Nous avons pointé au cours de la précédente Journée du Refus de l'Echec Scolaire à quel point la confiance en soi des enfants était un élément indispensable pour leur réussite scolaire. Celle-ci passe aussi par une relation de confiance entre les familles et les équipes éducatives, ce qui suppose d’apaiser l’angoisse scolaire des parents. C'est en instituant une école de la confiance, une école qui apparaît aux équipes éducatives, aux familles et aux élèves comme leur bien commun que nous rendrons notre système éducatif plus serein et, de ce fait, plus performant et plus juste. 1 « Assurer le bien-être des enfants », OCDE, 2009.

2 Selon l’INSEE 9% de la population française est en situation d'illettrisme.

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Communiqué du collectif "L’école est notre avenir"

L’éducation n’est plus une ambition pour ce gouvernement. Il aura supprimé 50 000 postes dans le service public d’éducation en cinq années mettant en difficulté écoles et établissements, dégradant de façon systématique les conditions d’accueil, de formation et de qualification des élèves, détériorant les conditions de travail de l’ensemble des personnels. La Révision générale des politiques publiques (RGPP) aura déstabilisé les personnels et affaibli les capacités de nombreux services comme celui de la Jeunesse et des Sports. Les universités sont confrontées à des difficultés budgétaires et des promesses non tenues.

Le service public d’éducation, cible de la chasse budgétaire, est tiré vers le bas.

À la rentrée 2011, ce seront 16 000 postes supplémentaires qui seront supprimés malgré l’augmentation des effectifs d’élèves. Les conséquences auront des effets immédiats sur la taille des classes dans les écoles, les collèges et les lycées, la scolarisation des enfants de deux et trois ans, les élèves en difficulté, le fonctionnement des services et l’offre d’enseignement… Le gouvernement fait le choix de la régression. Il a fait aussi ce choix en supprimant la formation initiale des enseignants entraînant ainsi démissions et effondrement du recrutement. Dans le même temps, la majorité parlementaire a décidé de favoriser l’enseignement privé au détriment du service public.

Le gouvernement ne prépare pas l’avenir. Ses choix dessinent une Ecole où les inégalités seront renforcées, une École plus dure pour les moins favorisés, une Ecole où la concurrence entre établissements, par l’abandon de la sectorisation, sera la règle. Les enquêtes internationales, comme PISA, confirment que les inégalités se creusent. Le gouvernement ne répond qu’avec des effets d’annonce.

La mobilisation citoyenne doit permettre d’inverser ces choix. Les organisations, rassemblées dans le Collectif "L’École est notre avenir", appellent tous ceux et toutes celles qui soutiennent le service public d’éducation et son engagement permanent pour la réussite des jeunes, sans distinction de fortune et d’origine, à une journée nationale d’action déclinée dans chaque académie le samedi 19 mars.

Le Collectif « L’école est notre avenir » regroupe un réseau d’associations, d’organismes et de syndicats oeuvrant de le domaine de l’éducation.

Les organisations membres : AFL - Cé - CEMEA - CRAP-Cahiers pédagogiques - EEDF - FAEN - FCPE - FEP-CFDT - FERC-CGT - FGPEP - FIDL - FOEVEN - Les FRANCAS - FSU - GFEN - ICEM-pédagogie Freinet - JPA - La Ligue de l’Enseignement - Fédération Léo Lagrange - OCCE - SGEN-CFDT - SUD Education - UNEF - UNL - UNSA Education

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Dépêche AFP, 16 septembre 2011

Education : trois rapports "condamnent" la politique du gouvernement (FCPE)

PARIS, 16 septembre 2011 (AFP) - Trois rapports d'organismes officiels, parus coup sur coup mardi et mercredi, ont "condamné" la politique du gouvernement en matière d'éducation, a estimé vendredi la FCPE, première fédération de parents d'élèves, en réclamant de "réinvestir" dans ce domaine.

Il s'agit d'un avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) sur les inégalités à l'école, du rapport annuel de l'OCDE sur l'éducation et du bilan 2011 du Haut Conseil de l'éducation (HCE) consacré aux évaluations du niveau des élèves d'écoles primaires et collèges.

"Cese, OCDE, HCE: trois rapports ou avis viennent d'être publiés ces jours derniers qui condamnent unanimement la politique du gouvernement en matière d'éducation", a écrit la FCPE.

"L'accentuation des inégalités entre élèves, la désectorisation, les inégalités sociales dans l'accès à l'éducation, l'abandon de la politique de l'éducation prioritaire, le démantèlement de la formation des enseignants, la baisse du taux de scolarisation des élèves entre 15 et 19 ans, le désinvestissement financier de l'Etat dans l'éducation... sont pointés dans chacune des publications comme autant de points négatifs de la politique éducative menée en France", a-t-elle détaillé.

Pour "mettre fin aux inégalités", la FCPE prône au contraire de "réinvestir dans l'éducation", en "revenant à une dépense publique équivalant à 7,5% du PIB français (aujourd'hui, elle se situe entre 6 et 6,5%)".

def/ng/jmg

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Dépêche AFP, 20 septembre 2011

Unsa éducation dresse un "bilan très sombre" de l'action gouvernementale

PARIS, 20 septembre 2011 (AFP) - La fédération Unsa éducation a dressé mardi un "bilan très sombre" de l'action gouvernementale dans l'Education nationale, estimant que les suppressions de postes depuis 2007 "ont mis sous pression le système éducatif et l'ensemble des services publics". "Notre bilan de la période qui vient de s'écouler est très sombre parce qu'on a obéi à une logique comptable qui aujourd'hui va se payer au prix fort", a dénoncé Patrick Gonthier, son secrétaire général, lors d'une conférence de presse.

La mise en oeuvre de la RGPP (révision générale des politiques publiques, destinée à réduire les dépenses publiques) "s'est faite sans débat démocratique et ça ne passe toujours pas", a-t-il ajouté. "Aujourd'hui, la situation est grave, voire tendue dans de nombreux établissements" scolaires: formation des enseignants "ruinée", "problèmes de sureffectifs dans le premier et le second degré", "l'école maternelle en danger", a énuméré le responsable syndical.

"Les signaux aujourd'hui sur les limites du système éducatif français", mis en avant par plusieurs rapports notamment l'OCDE, "sont importants" mais "le gouvernement n'en tient aucun compte", a-t-il ajouté. "S'il n'y a pas un renversement de tendance, notre crainte est de voir un système poursuivre sur son élan, plus sélectif, plus ségrégatif, où la concurrence serait exacerbée, pas seulement avec l'école privée mais aussi dans l'école publique", a-t-il dit.

"L'école aujourd'hui doit être, et ce n'est pas un slogan, une priorité. Rien ne se fera si on n'investit pas dans les niveaux de base, c'est-à-dire le primaire", a poursuivi M. Gonthier. L'appel à la grève le 27 septembre sera "moyennement suivie", a estimé M. Gonthier. Pour des collègues, cela ne sert à rien "face à un gouvernement qui joue le mur et ne lâche rien", a-t-il dit.

D'autres "attendent" de s'exprimer lors du scrutin présidentiel mais, "en tout état de cause, la grève est la seule manière qu'ont les personnels d'intervenir dans le débat éducatif", a-t-il ajouté.

L'Unsa Education a été reçue "à leur demande" par quatre candidats à la primaire socialiste: Martine Aubry, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et François Hollande. "Nous avons été surpris de leurs connaissances des dossiers et de la priorité qu'ils voulaient accorder à l'éducation", a dit M. Gonthier. tes/caz/bw

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Documentation de la SNES-FSU spéciale rentrée 2011 RENTREE 2011 : DES CHIFFRES PARLANTS Les chiffres sont implacables : 79 500 élèves en plus dans le second degré par rapport à la rentrée précédente avec 4 800 suppressions d’emplois d’enseignants. Pour bien prendre conscience de la situation, il faut se rappeler qu’à la rentrée 2007, s’il y avait eu 6 100 suppressions d’emploi, il y avait 46 500 élèves en moins par rapport à la rentrée 2006. Et comme si cela ne suffisait pas, les concours du CAPES du printemps dernier ont laissé près de 1 000 postes non pourvus au concours, ce qui fait près de 1 000 enseignants attendus sur le terrain qui ne seront pas présents. Les conséquences sont évidentes : augmentation des effectifs par classe, disparition d’options et de dédoublements, tentatives accentuées d’imposition d’heures supplémentaires, difficultés accrues pour assurer le remplacement des enseignants absents. L’augmentation des effectifs sera désormais importante et continue pour les 15 ans qui viennent par la simple arrivée dans le second degré des élèves nés à partir de 2000, année à partir de laquelle on a enregistré une forte augmentation de la natalité. Poursuivre donc, comme le gouvernement le prévoit pour le budget 2012, la politique de suppression massive des emplois d’enseignants dans le second degré est suicidaire. DES RÉFORMES CONTESTÉES Cette rentrée voit la mise en place de nouvelles étapes des réformes tous azimuts : lycée, collège, éducation prioritaire, orientation scolaire et renvoi au local de la gestion de la pénurie des moyens sous couvert de développement de l’autonomie des établissements. Ces réformes sont très largement contestées par les personnels. En fait, toutes ces réformes sont cohérentes. Elles s’inscrivent dans le renoncement assumé d’amener toute une génération aux qualifications les plus élevées possibles et dans la volonté de désengager au maximum l’État de la formation des plus fragiles, de ceux dont on décide qu’ils ne peuvent espérer plus que le « socle » et dont il faut créer les conditions de leur acceptation tacite de ce constat. La réduction des coûts de l’éducation au titre de celle de la dette publique sert donc ainsi d’alibi à une transformation radicale des missions du second degré. DES CONDITIONS DE TRAVAIL ET DE RÉMUNÉRATION DÉGRADÉES Avec les suppressions de postes et l’insuffisance des recrutements, la dégradation des conditions de travail des enseignants comme des élèves est inévitable. La revalorisation n’a touché que les débuts de carrière alors que le niveau de rémunération des enseignants du second degré en milieu de carrière place notre pays au 23ème rang sur 281. A cela s’ajoute le gel de la valeur du point d’indice qui touche l’ensemble des fonctionnaires. ACCUEIL DES NOUVEAUX ENSEIGNANTS : 2010, EN PIRE... Ne tirant aucun bilan des conditions épouvantables dans lesquelles les enseignants stagiaires sont entrés dans le métier à la rentrée dernière, le ministère impose cette année à tous les nouveaux stagiaires des conditions calées sur la situation la pire parmi celles mises en place dans les différentes académies en 2010. Un tel aveuglement malgré les constats faits par tous est incompréhensible. Dans ces conditions, comment ne pas s’étonner du « trou d’air » pour le nombre de candidats s’étant présentés aux épreuves des concours de recrutement. Ces conditions désastreuses d’entrée dans le métier, l’improvisation dans la mise en place des formations avant le concours, même si ce ne sont pas les seules raisons, pèsent très lourd dans cette évolution. Ce n’est pas une campagne de publicité offrant une image totalement décalée du métier d’enseignant qui est de nature à redresser la barre. DES PROJETS INACCEPTABLES Au delà de la préparation du budget 2012 que le gouvernement inscrit dans la même logique que les précédent et de la poursuite des réformes, deux projets vont inévitablement conduire à une réaction des personnels. C’est d’abord la réforme de l’évaluation des enseignants qui vise à confier au chef l’établissement la responsabilité finale de l’ensemble de l’évaluation des enseignants alors qu’ils n’ont ni les compétences ni la légitimité pour évaluer l’activité d’un enseignant dans sa classe et dans sa discipline d’enseignement. C’est ensuite le raccourcissement et le zonage des vacances d’été avec l’ultime provocation qui consiste à ne même pas envisager la moindre compensation face à un projet qui vise à augmenter de plus de 5% le temps de travail des personnels.

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RETOUR AU PAYS DU PERE NOEL Dans ce contexte, les déclarations récentes de notre ministre, revenant de Finlande comme le Père Noël mais sans cadeau, sonnent comme de nouvelles provocations. Parler d’améliorer la formation continue des enseignants alors que les crédits qui y sont destinés baissent chaque année et que la formation continue est quasi exclusivement proposée en dehors du temps de travail, il faut oser. Parler d’individualisation des enseignements sachant que cela passe par des effectifs de classe plus faibles, le développement de l’aide individualisée et le soutien scolaire alors qu’on supprime des postes, c’est de la « com’ » et ce n’est pas de la politique. Parler d’heures de concertation dans le service des enseignants finlandais comme une idée qu’il faut importer alors qu’il y a de plus en plus d’heures supplémentaires, c’est narguer les enseignants. Par contre, oublier de parler du niveau de rémunération des enseignants finlandais, par rapport à celui des enseignants français (30% de plus avec un temps de travail inférieur), c’est sans doute un problème de mémoire…. LES ENJEUX POUR L’ANNEE A VENIR L’Éducation est, à plusieurs titres, emblématique d’une politique générale consacrant le triomphe de l’individualisme, d’une concurrence débridée, de la fin des solidarités ; emblématique par l’idéologie gouvernementale, accumulant les suppressions de postes, théorisant l’inégalité des aptitudes et le traduisant par ses réformes ; emblématique aussi par la résistance des personnels, attachés à l’idée de démocratisation, luttant dans les établissements pour garder le sens de leurs métiers. Quelles que soient les déceptions, quel que soit le trop peu de visibilité des résultats obtenus, les combats menés dans notre secteur ont porté leurs fruits, en dynamisant le mouvement syndical, en faisant obstacle au rouleau compresseur libéral. L’obstination de la FSU à rassembler a fini par payer et le 27 septembre verra l’ensemble du monde éducatif en action, action précédée de diverses initiatives locales. Cette action est guidée par la volonté du SNES d’organiser les luttes en relayant les difficultés de la rentrée et en permettant aux personnels d’exprimer leur colère et leurs revendications, de mener avec eux le débat sur la réalité de la crise et de peser sur le débat des élections présidentielles. Cette journée de grève s’inscrit dans un contexte plus large de mobilisation interprofessionnelle et, en fonction des décisions de l’intersyndicale et des débats dans les établissements, le SNES aura à voir sous quelles formes et dans quel cadre il poursuit l’action. Les élections professionnelles d’octobre revêtiront, elles aussi, un caractère particulier en permettant aux personnels de la Fonction publique, et notamment de l’Education, de signifier par leur vote le choix d’un syndicalisme combatif, ancré sur les métiers, apte à incarner nos professions. Renforcer la légitimité du SNES et des syndicats nationaux de la FSU donnera des atouts au monde éducatif pour faire entendre à nos dirigeants sa voix et ses aspirations.

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Dépêche AFP, 8 septembre 2011 Terra Nova: priorité au primaire, 10.000 postes par an pour l'éducation

PARIS, 8 septembre 2011 (AFP) - La fondation Terra Nova, proche du PS, prône de réinvestir fortement dans le primaire et l'éducation prioritaire, en créant notamment 10.000 postes par an durant le quinquennat dans l'Education nationale, dans un rapport sur l'école en 2012 dont l'AFP a eu copie jeudi.

Selon Terra Nova, "l'école primaire" (maternelle et élémentaire), sous-dotée en France par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE, doit bénéficier d'une "priorité de financement et de politique éducative". Elle "sera la principale destinataire des postes nouvellement créés ou redéployés".

Autre priorité : "la politique de l'éducation prioritaire sera relancée" et ses établissements "verront leurs moyens renforcés", tandis qu'il ne faudra "pas augmenter les dépenses dans les établissements privilégiés".

"Après cinq années de réduction de moyens, l'école doit disposer de nouvelles ressources, notamment en personnel, mais celles-ci doivent être affectées de la manière la plus efficace et la plus équitable afin de reconstruire la confiance envers l'école et dans l'école", a commenté à l'AFP le sociologue François Dubet, l'un des rapporteurs du texte.

Terra Nova évalue les coûts de l'ensemble de ses propositions à 5,9 milliards d'euros par an pendant cinq ans.

Mais les créations de postes (10.000 par an) et les aspects de rémunérations, estimés entre 3,5 à 4 milliards par an, seront "en partie financés par l'arrêt progressif, pour ne pas avoir d'effet brutal sur le salaire des professeurs, des heures supplémentaires défiscalisées" (1,3 milliard par an aujourd'hui dans l'Education nationale).

Terra Nova prône aussi une "évolution" des obligations de services des enseignants, afin d'"introduire dans le temps de travail un volant d'heures hors de la présence en classe", mais "contre une revalorisation négociée". Cette évolution serait liée à un allongement de l'année scolaire.

La fondation suggère aussi d'arrêter "les dérives" de l'assouplissement de la carte scolaire et d'"ouvrir un droit à la formation jusqu'à 18 ans".

Intitulé "Ecole 2012: faire réussir tous les élèves", ce rapport est la 14ème contribution thématique de Terra Nova en vue de la présidentielle de 2012.

def/ng/phc

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III. Position des candidats socialistes

Le Monde, 9 septembre 2011

Education : Hollande se démarque d'Aubry et Royal

Sur le terrain de l'éducation, François Hollande se démarque de ses deux rivales internes, Martine Aubry et Ségolène Royal. Le candidat à la primaire PS, a promis, vendredi 9 septembre, qu'il recréerait en 5 ans, s'il était élu à l'Elysée, les "60 000 à 70 000" postes supprimés dans l'éducation nationale depuis 2007.

"Je fais la proposition de faire une loi de programmation qui permettra de récréer des postes sur les cinq ans. On créera les 60 000 à 70 000" postes supprimés depuis 2007, a affirmé M. Hollande lors d'une conférence de presse à Soissons (Aisne).

A ce jour, 66 000 postes ont été supprimés dans l'enseignement. Et au total, 80 000 postes si on prend en compte les postes administratifs.

La proposition de M. Hollande, qui a construit une grande part de sa popularité sur son image de gestionnaire rigoureux face à la crise économique, surprend. Elle a aussitôt été jugée irresponsable par les ministres Luc Chatel et Valérie Pécresse.

HOLLANDE ET MONTEBOURG, SEULS À S'ENGAGER SUR UNE RESTITUTION DES POSTES

Le favori des sondages pour la primaire PS a ajouté que s'il y avait "plus de moyens et plus de croissance, on pourrait peut-être en mettre davantage". "Je prends un engagement sur 5 ans minimal", a-t-il commenté, en promettant d'arrêter "l'hémorragie que représente la règle du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite et nous allons recréer des postes".

M. Hollande affirme qu'il est "plus précis" que le projet du PS (voir page 23, en PDF), qui ne donne pas d'objectifs chiffrés dans ce domaine. Après Arnaud Montebourg, il est le second candidat socialiste à promettre de restituer les postes supprimés dans l'éducation depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. Dans un document de 137 pages, intitulé Mon projet pour l'école, disponible sur son site, le député de Saône-et-Loire propose de recréer 80 000 postes.

De leur côté, les autres candidats à la primaire - Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet - ne s'engagent que sur un moratoire des suppressions de postes dans l'éducation. Mais pas sur une restitution des postes.

LES "SUPPRESSIONS DE POSTES" RAPPORTERONT "250 MILLIONS PAR AN"

M. Hollande, qui a fait de la jeunesse l'axe central de sa campagne, a expliqué que les postes nouvellement créés seraient "affectés là où les besoins sont les plus sensibles".

"Ce ne sont pas que des postes d'enseignants qu'il faudra créer mais aussi des postes d'encadrants, d'assistantes sociales, de psychologues", et des métiers "liés aux nouvelles technologies", a dit le député de Corrèze, en faisant valoir qu'il fallait "réfléchir à de nouveaux postes".

S'agissant des moyens de financer ces postes, le candidat a relevé que les "suppressions de postes" rapporteraient "250 millions par an". Il a mis en regard le coût de la TVA dans la restauration "3 milliards d'euros", et les exonérations des heures supplémentaires "4,5 milliards d'euros".

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Les engagements de M. Hollande vont d'ailleurs au delà des préconisations de la fondation Terra Nova, proche du PS. Dans un rapport sur l'école 2012 (voir page 64, rapport en PDF), cette fondation prône de réinvestir fortement dans le primaire et l'éducation prioritaire, en créant notamment 10 000 postes par an durant le quinquennat dans l'éducation nationale.

Alexandre Lemarié (avec AFP)

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Tribune signée notamment par Christian Baudelot, Roger Establet, deux sociologues cités dans notre proposition de délibération.

Libération, le 13 septembre 2011

Refonder l’école avec Martine Aubry

Notre école est plus que jamais en crise, minée notamment par une décennie de démantèlements et de déstabilisations. Des territoires entiers, dans les banlieues et dans les départements ruraux, sont condamnés à un abandon éducatif que la suppression de la carte scolaire n’a fait qu’aggraver. Les retraits de postes par milliers depuis 2007 (66 000 suppressions en cinq ans), la disparition programmée des Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), la réforme calamiteuse de la formation des enseignants, la réduction brutale à quatre jours de classe par semaine imposée à l’école primaire, l’appauvrissement et le désordre des programmes et des évaluations, notamment dans le primaire et au collège, mais aussi au lycée : tout cela laisse l’Education nationale exsangue et désorientée.

Mais la crise est bien plus profonde : au-delà de son appauvrissement, c’est la capacité de l’école à lutter contre les inégalités qui fait aujourd’hui défaut. Etudes après études, les comparaisons internationales sont sans appel. De par son élitisme structurel et sa propension à la sélection par l’échec à tous les étages du système éducatif, le destin scolaire des élèves dépend de leurs environnements culturels et sociaux d’origine.

Nous partageons le souhait de Martine Aubry de refonder l’école. En ces temps de «résistance», on peut rappeler les objectifs énoncés en 1944 par le Conseil national de la résistance : «pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression». Nous devons réaffirmer les raisons prioritaires pour lesquelles l’éducation doit être une priorité : l’émancipation des individus, le progrès culturel de la société, la formation de futurs citoyens libres et éclairés. Il s’agit là d’un enjeu de civilisation.

Face à la politique éducative désastreuse de ces dernières années qui a sapé en profondeur les fondements de l’école républicaine et laïque, reconstruire ce que la droite a cassé et réinjecter les indispensables moyens qui font aujourd’hui défaut ne saurait suffire et être à la hauteur de l’enjeu. Il nous faut retrouver les fondements de l’école et mettre clairement en avant, face aux limitations du libéralisme et au désastre social de l’élitisme de notre système scolaire, les finalités premières d’une école républicaine, démocratique et laïque. Il nous faut la redresser sur sa base fondamentale, à savoir l’école obligatoire, celle de tous, que l’on doit à tous et à chacun, et privilégier avant tout la maternelle et le primaire, en particulier la période sensible des apprentissages premiers où beaucoup se joue. Lutte contre l’échec et le redoublement, revalorisation et modernisation du métier d’enseignant, orientation positive des élèves par une plus grande ouverture culturelle et professionnelle, lutte contre la ghettoïsation scolaire, renforcement des alliances entre tous les éducateurs, dont les parents… : les chantiers sont immenses.

Pour nous, Martine Aubry apparaît comme la mieux à même de mener à bien ce grand œuvre. Nous savons le prix qu’elle accorde à la culture, à l’ouverture de tous les esprits au savoir et à l’intelligence, et connaissons sa conviction que l’avenir, la richesse de notre pays, intellectuelle comme matérielle, repose sur les épaules de tous les enfants d’aujourd’hui. Elle est déterminée sur les priorités indispensables à la refondation de l’école et elle a, au cours de l’élaboration du projet du Parti socialiste, voulu un projet global, de la maternelle à l’université, dans l’école et hors de ses murs, en associant à son élaboration des enseignants, des parents, des syndicalistes, des élus, des universitaires, des associations d’éducation populaire qui, au quotidien, accompagnent les enfants et les jeunes vers l’émancipation et la réussite. La ville de Lille a d’ailleurs depuis six ans un projet qui articule les temps de l’enfant, ouvre les élèves à la musique, à la lecture, au sport tout en accompagnant les plus fragiles vers la réussite éducative en leur apportant des réponses individualisées. Le respect avec lequel elle a toujours considéré les enseignants et les professionnels, mais aussi, l’exigence qu’elle porte et sa capacité à vaincre les conservatismes et

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les immobilismes, sa faculté à articuler action locale et ambition nationale nous convainquent que, Présidente, elle saura donner un nouveau souffle à l’école.

Signataires : Christian Baudelot, Roger Establet Sociologues, Claude Lelièvre, Bruno Poucet Historiens de l’éducation, André Sirota Psychologue, Annette Bon, Anne-Marie Vaillé, Jacques Fijalkow, Jean-Louis AuducChercheurs en éducation ou formateurs d’enseignants, Francine Best, Jean Hébrard ex-Inspecteurs généraux, Pierre Frackowiak Inspecteur honoraire, Claude Rebaud Proviseur, Didier Cardon, Nicole Belloubet Vice-présidents de conseil régional, chargés de la formation, Bruno Julliard Secrétaire national du PS pour l’éducation.

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tempsreel.nouvelobs.com, le 12 septembre 2011

PRIMAIRE PS. Comparez les projets des candidats sur l'Education

"Grenelle de l'Education", école commune, création de postes d'enseignants... Ce que proposent Aubry, Baylet, Hollande, Montebourg, Royal et Valls. En partenariat avec Terra Nova.

En partenariat avec Terra Nova, Le Nouvel Observateur accompagne le débat d'idées entre les candidats à la primaire socialiste. Comparez les propositions de Martine Aubry, Jean-Michel Baylet, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls sur toutes les thématiques d'actualité: emploi, sécurité, éducation, culture, écologie, fiscalité, international...

LEURS IDEES POUR L'EDUCATION

En cette période de rentrée scolaire, les candidats à la primaire socialiste se sont tous positionnés sur l’école. Dans la lignée du projet socialiste, ils prônent une réforme de grande ampleur.

Si chaque candidat est favorable à une concertation, Martine Aubry souhaite qu’elle ait lieu dès la fin de la primaire socialiste pour être prête à la rentrée 2012. Jean-Michel Baylet évoque pour sa part un "Grenelle de l’éducation" au lendemain de l’élection. Si elle est élue, Ségolène Royal veut de son côté instaurer un plan pluriannuel en lien avec les partenaires scolaires et en fonction des bassins scolaires.

Moyens financiers et humains

Tous les candidats veulent faire de l’Education l’une de leur priorité budgétaire. Pour tenir les engagements de réduction des déficits, Manuel Valls et Ségolène Royal proposent de financer leur réforme par la fin des heures supplémentaires défiscalisées.

Sur les suppressions de postes d’enseignants engagées par le gouvernement, Martine Aubry et la présidente de Poitou-Charentes affirment vouloir y mettre fin. Arnaud Montebourg souhaite pour sa part inverser la tendance. François Hollande se distingue : il plaide pour des créations de postes d’enseignants sur plusieurs années. Il a précisé que 12.000 postes seraient ainsi créés par an pour un coût annuel de 500 millions d’euros. Ces sommes seront prises sur les dépenses existantes.

Dans la lignée du Parti socialiste, Martine Aubry, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg insistent sur la nécessité d’augmenter les personnels annexes dans les établissements.

Enseignements et formation

En accord avec le PS, même s’ils ne l’appellent pas tous de la même façon, Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg et Manuel Valls rappellent l’importance d’un socle commun de connaissances pour les élèves du primaire.

Le président du conseil général de Saône-et-Loire est celui qui se démarque le plus sur cette question. Le candidat souhaite unifier l’école primaire et le collège dans une école commune. Il milite ensuite pour un lycée polyvalent qui regrouperait filières générales et professionnelles.

Dans la lignée du projet socialiste, Arnaud Montebourg prône toutefois une pédagogie différenciée pour que les enseignants puissent s’adapter aux situations. Tous les autres candidats insistent également sur la nécessité d’une plus grande liberté pédagogique.

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Arnaud Montebourg et Ségolène Royal mettent aussi l’accent sur un soutien scolaire assuré par des étudiants dans tous les établissements. Jean-Michel Baylet évoque pour sa part la création d’un service public du soutien scolaire.

Martine Aubry fixe pour sa part comme objectif que 100% des lycéens sortent du secondaire avec une formation générale, technologique ou professionnelle.

Rythmes scolaires

Si le représentant du PRG insiste sur d’autres mesures dans son programme, tous les autres candidats estiment que cette réforme est une nécessité. Ils vont plus loin que le PS puisqu’ils proposent d’abroger la semaine des quatre jours.

Manuel Valls souhaite par ailleurs que l’année scolaire dure 188 jours, soit 48 jours de plus. Arnaud Montebourg, milite de son côté pour un allègement des journées et une année scolaire avec deux semaines supplémentaires. "Les séquences pédagogiques ne seront plus nécessairement d’une durée de 55 minutes" et les journées seront découpées en trois temps inégaux, ajoute-t-il.

Inégalités scolaires

Les candidats à la primaire mettent l’accent sur la lutte contre les inégalités scolaires. En accord avec le PS, ils souhaitent tous davantage de mixité sociale et permettre une réelle égalité des chances.

Sur la carte scolaire, le projet socialiste évoque une nouvelle sectorisation des élèves qui prendrait en compte la mixité sociale et les établissements du privé sous contrats. François Hollande a dit toute la nécessité qu’’il y avait à revenir sur la réforme entreprise sur ce sujet. Jean-Michel Baylet milite pour le retour de la carte scolaire avec un périmètre élargir. Arnaud Montebourg propose pour sa part une solution de "libre choix régulé" : les familles émettraient des vœux sur plusieurs établissements d’un secteur et les autorités académiques répartiraient ensuite les élèves en assurant une mixité scolaire.

Pour lutter contre les inégalités, Martine Aubry, François Hollande et Manuel Valls rejoignent la proposition socialiste d’augmenter les moyens financiers et humains dans les zones sensibles. Manuel Valls précise ainsi qu’il faudrait une hausse de 20% des crédits, de nouveaux recrutements ainsi qu’une majoration des salaires pour les professeurs expérimentés qui enseignent dans ces établissements.

Martine Aubry insiste en outre sur la proposition du PS de rétablir la sécurité dans les établissements scolaires qui en ont besoin. Elle souhaite même créer un nouveau métier de l’éducation dédié à la surveillance, pour lequel les "emplois d’avenir" pourraient être mobilisés.

Arnaud Montebourg et Ségolène Royal prônent également une hausse des effectifs dans les zones en difficulté. La présidente de Poitou-Charentes souhaite ainsi instaurer un deuxième adulte dans les classes quand cela est nécessaire.

Statut et métier des enseignants

Aucun candidat n’affirme vouloir revenir sur le décret de 1950 qui fixe le temps de cours des enseignants. Une majorité d’entre eux va cependant plus loin que le projet socialiste et milite explicitement pour une redéfinition de leurs missions.

Martine Aubry compte redéfinir leur métier en prenant en compte les heures passées en-dehors de la classe. Elle a également réaffirmé son refus de remettre en cause le statut de fonctionnaire des enseignants et de les faire recruter par les chefs d’établissements. La maire de Lille souhaite également que les enseignants de ZEP aient la possibilité de passer moins d’heures devant leur classe pour pouvoir se consacrer au travail en équipe. Une idée partagée par Ségolène Royal qui veut redéfinir "la charge de travail des enseignants" en fonction des difficultés des établissements. Cette dernière milite également pour améliorer leurs conditions de travail dans l’établissement pour leur "offrir les moyens de travailler sur place".

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Arnaud Montebourg propose pour sa part de "réaménager le service" des enseignants et prendre en compte leur "temps de travail effectif réel". François Hollande veut de son côté engager une réflexion sur le temps de travail passé à l’école.

Manuel Valls affirme à ce sujet que les enseignants doivent être davantage présents dans les établissements à côté de leurs classes. "Une revalorisation s’impose en compensation de l’obligation de suivre une formation continue et d’une présence accrue en-dehors des heures de cours", explique-t-il.

Dans la lignée du projet PS, les six candidats à la primaire comptent également revenir sur la réforme de la formation des enseignants. Jean-Michel Baylet insiste sur une remise à plat du système des carrières.

Concernant les hausses de salaires, François Hollande met en avant la nécessaire revalorisation du métier. Martine Aubry reconnaît que les enseignants "sont mal payés" et Arnaud Montebourg que plusieurs de leurs tâches ne sont pas rémunérées. Manuel Valls est clair : il souhaite que les rémunérations soient revues à la hausse, en échange de davantage de temps passé dans l’établissement.