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1 L’ÉVANGILE SELON MATTHIEU Commentaire Paul Milan 2020

L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

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L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

Commentaire

Paul Milan

2020

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L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

INTRODUCTION

Cet Evangile a été écrit par Matthieu le péager qui étaitl’un des apôtres. Étant très lettré, il était très probablementsecrétaire du groupe des apôtres. Peut-être a-t-ilsténographié une partie de l’enseignement de Jésus.

Cet évangile s’adressait initialement principalement à unmilieu juif et probablement palestinien. Cela signifie que lematériel qui est unique à Matthieu s’applique probablementprincipalement au peuple juif.

L’Évangile de Matthieu est également de natureapologétique dans le but de réduire les calomnies juives àpropos de la personne de Jésus. Ce que les Juifs ont trouvéparticulièrement difficile à accepter était:

1) la naissance vierge,2) le concept d’un Messie crucifié,3) le scandale de la résurrection et donc Matthieus’attarde longuement sur ces questions.Si Jésus est né à Bethléem, pourquoi a-t-il passé laplupart de son temps en Galilée?Comment savez-vous qu’il n’était pas l’enfant illégitime

de Marie?Quant à sa «résurrection», n’était-il pas vrai que ses

disciples ont volé le corps?Au fil du temps, l’intérêt croissant pour l’église chrétiennes’est concentré sur les personnages secondaires. Lesgens ont commencé à poser des questions comme:a) Pourquoi Judas a-t-il trahi son maître?

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b) Pourquoi Pilate a-t-il condamné Jésus?Beaucoup de place est consacré à l’enseignement de

Jésus, car les Juifs étaient particulièrement intéressés desavoir où en était Jésus dans les diverses controverses surl’interprétation de la loi juive. Jésus est entré en collisionavec l’establishment juif précisément sur l’interprétation dela loi qu’il a interprétée en termes de lui-même, le Messie,mais qu’ils ont absolutisé au point d’exclure le Messie deleur pensée. Ils avaient pratiquement pris sa place.

Il apparaît clairement que Jésus est le Messie d’Israël: ilest le roi de la lignée davidique, qui est l’héritier du trôned’Israël (cela est souligné dans la généalogie au début); il estle deuxième Moïse qui apporte la loi de Dieu au peupleinterprété maintenant en termes de l’Esprit Saint promis quele Messie devait accorder et qui permettrait une normemorale beaucoup plus élevée.

En fait, Matthieu prend soin de disposer le matérielpédagogique de Jésus en cinq blocs, afin de correspondreaux cinq livres de la Torah. Jésus est venu donner lanouvelle Torah qui est rendue possible à la lumière du donde l’Esprit et de la régénération qui en résulte.

Son Évangile est divisé en 5 sections d’enseignement,pour correspondre aux 5 livres de la loi.

1. Éthique: le sermon sur la montagne (5.1 – 7.27)Manifeste du Grand Moïse; le Royaume des cieux

apporte un élément éshatologique (voir Ésaïe 65.13). Lespauvres sont les pieux, la «terre» est la terre promise. Celamontre l’accent juif dans les béatitudes. Cela se voitégalement dans une interprétation différente de la loi de celle

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des pharisiens, les artisans de paix pourraient être ceux quiamènent les autres à faire la paix avec Dieu.

L’éthique partie 2. critique des pharisiens, mais mise engarde contre l’antinomianisme.

2. Missionnaire: la charge de mission des Douze (10.1-42). Prêcher aux Juifs maintenant / pendant la Grandetribulation.

3. Kerygmatic: Les paraboles du royaume (13.1-52)divers aspects du royaume considérés. C’est le pivot de

tout l’Évangile4. Ecclésiastique: relations dans le royaume (18: 1-35).Autorité, pardon, règlement des différends.5. Eschatologique: le retour du Messie (24.1 – 25.46).Ce matériel pédagogique est évidemment destiné à la

mémorisation:Généalogie: 14 x 14 x 14Béatitudes: 8Antithèses: 6 (Mt 5.21-48) Vous avez entendu cela…Observance religieuse: 3 typesmalheurs: 7 sur les professeurs de la loicollection de 10 miraclesdiscours parabolique: 8 paraboles du royaume.Matthieu a tendance à se concentrer sur l’enseignement

de Jesus à l’exclusion des details personels (contrairement àPierre dans Marc), car il est intéressé par la leçon à tirer. Enexposant la loi, Jésus corrige également l’exégèse erronéedes scribes et des pharisiens qui avaient adapté la loi auxnormes humaines. Jésus est le serviteur souffrant (cf. Is 53)qui est mort pour les péchés de son peuple pour les amenerdans leur destin désigné par Dieu. Parce qu’ils en tant que

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nation l’ont rejeté, il a fondé une communauté messianiquecomposée de Juifs et de non-Juifs pour profiter des fruitsde sa mort et de sa résurrection, jusqu’à ce que la nationl’accepte comme Messie. Jésus donne donc unenseignement sur la vie dans cette communauté. Enfin, Jésusest montré comme le Messie qui doit revenir à la fin de l’âgepour juger la nation juive et décider qui doit entrer dans sonroyaume des rois et des prêtres à Dieu, et qui seront exclus.Ceux qui l’ont rejeté seront exclus. Matthieu soulignecombien la vie de Jésus a été l’accomplissement denombreuses prophéties messianiques trouvées dansl’Ancien Testament. Pour ce faire, il utilise dans certains casla typologie.

Ces blocs d’enseignement sont entrecoupés de récits demiracles. Ils servent à identifier Jésus comme le Messiepromis. C’est la même personne qui fera à une bien plusgrande échelle au cours du millénaire ce qu’il fait maintenant.De plus, puisqu’il peut faire ces miracles extérieurs, celasignifie qu’il a l’autorité complète pour accomplir desmiracles intérieurs comme le pardon des péchés et l’octroide l’Esprit.

L’accomplissement de la prophétie est un autre accentmajeur dans cet évangile. La mission de Jésus étaitd’accomplir la loi et les prophètes. Il nous montre ce quecela signifie et entre dans les moindres détails.

Le thème du jugement est également très important: il y aplus dans Matthieu sur «les ténèbres extérieures et les pleurset les lamentations» que dans tout autre évangile. Jésus estconsidéré comme le juge d’Israël qui reviendra pourdéterminer ceux (en particulier les Juifs) qui entreront dans le

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royaume et ceux qui n’y entreront pas. Tout tourne autourde leur relation avec lui, le Messie.

Il a un fort accent juif: on le voit dans:1. Accent sur l’accomplissement de la prophétie2. La allusion aux questions du débat rabbinique.3. L’utilisation de l’expression Royaume des cieux au lieu

de Royaume de Dieu4. Le rituel et les termes juifs ne sont pas expliqués.5. La mission de Jésus est considérée comme confinée à

Israël.6. L’autorité des enseignants juifs est prise au sérieux.7. Il y a une condamnation violente de la nation juive, enparticulier de ses dirigeants.8. L’accent est mis sur le reste juif (les saints, l’église) quidoit être élargi pour inclure les non-Juifs.9. Eschatologiquement, la relation d’une personne avecJésus, le roi, est considérée comme déterminante pourl’admission au royaume (représentée comme un festin).10. C’est l’Évangile du roi (Messie). Cela se voit dans:a) la réalisation des idéaux de la monarchieb) le roi universelc) les tentations et les moqueries visent à contester cela.d) Dieu avec nous + JE SUIS toujours avec vous.11. Le matériel eschatologique unique à Matthieuconcerne probablement principalement la nation juive.Il est certainement exposé:a) Du point de vue d’une personne vivant en Israël.b) Du point de vue de la prophétie de Daniel des 70

semaines.

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Eschatologie: Il n’est souvent pas réalisé que le modèleque Jésus utilise dans ses prophéties est celui de laprophétie de Daniel 9 qui omet la période entre la chute deJérusalem en 70 après J-C et la reconstruction du TroisièmeTemple. Ainsi, Mt 24.3-8 se réfère au premier moitié de ladernière période de 7 ans, alors que vs 9-31 se réfère ausecond moitié. C’est pendant cette période que l’Évangilesera prêché aux Juifs (dispersés parmi les nations) commedernier appel au repentir (Mt 24.14), qui sont appelés àrendre des comptes dans Mt 25.31-46. Lc 21.20-24 (aussiMt 24.34) se rapporte plus spécifiquement à la chute deJérusalem en 70 après J-C (voir aussi Za. 14.1-2).

Une autre utilisation du modèle de Daniel 9 par laquellel’ère de l’église est largement omise, est vue est Mt 10..16-23 où nous sommes transportés directement desévénements du premier siècle (contre 16-20) dans lesévénements de la grande tribulation (vs 21-23).

L’identité des élus: il y a eu une certaine controverseautour de l’identité des «élus» au Mt 24. Il semblerait quecela ne désigne pas Israël dans son ensemble, mais lescroyants, car Israël dans son ensemble est dupe del’Antéchrist (voir 2 Th 2.11). Ésaïe 65.8-9 semble égalementindiquer cette distinction. Il s’ensuit donc que les «élus»dans Mt 24.31, qui sont rassemblés par les anges sont descroyants, et non Israël dans son ensemble. Le retour finald’Israël sur au pays promis est décrit en des termesentièrement différents (Es 60.8-9: Quels sont ces navires quisurvolent comme des nuages, comme des colombes quirentrent chez eux? Ce sont des navires venant de terres

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lointaines, ramenant le peuple de Dieu à la maison. Ilsapportent avec eux de l’argent et de l’or pour honorer lenom de l’Éternel, le saint Dieu d’Israël).

Lieu de la rédaction: probablement Antioche. Ignace,évêque d’Antioche, est le premier à le mentionner.Cependant, certaines parties en araméen, peut-être une listed’accomplissements de prophéties ou de récits de l’enfanceet de la post-résurrection, ont peut-être déjà circulé enPalestine. C’est probablement ce à quoi Papias fait qllusionquand il dit: Matthieu a compilé les énonciations en languehébraïque et tout le monde les a traduites du mieux qu’ilpouvait.

Il est également possible que tout l’Évangile selonMatthieu ait été à l’origine écrit en hébreu puis traduit engrec.

Il y a deux textes hébreux (Šem Tov et Crawford) deMatthieu qui circulaient parmi les Juifs jusqu’au Moyen Âge.

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COMMENT AIRE

1. La naissance et l’enfance de Jésus. 1.1 – 2.23.A. La généalogie du Messie. 1.1-17. Cette lignée

familiale d’Abraham à Jésus, passant par les rois de lamaison davidique, est clairement destinée à présenter larevendication de Jésus au trône de David. Bien que le trôneait été vacant pendant près de six siècles, personne nepouvait s’attendre à ce que les Juifs soient considéréscomme le Messie sérieusement s’il ne pouvait prouver sadescendance royale. (Lc 3.23-38 présente une autregénéalogie, apparemment celle de Marie, pour montrer lavéritable descendance sanguine de Jésus, qui était égalementde la famille davidique.)

1. L’arbre généalogique. Une expression hébraïquecomprise différemment comme le titre de tout l’Évangile deMatthieu, les deux premiers chapitres ou les dix-septpremiers versets. Une expression semblable dans Gen 5.1est suffisamment large pour inclure à la fois la généalogie etle récit qui est entrelacé (Gen 5.1 – 6.8). Jésus est le nomhistorique; Jésus (l’équivalent de l’hébreu Messie, “le Roi”)est le titre de sa charge. Les deux noms n’ont généralementpas été utilisés ensemble comme nom propre avantl’ascension. Le fils de David et le fils d’Abraham relientJésus aux promesses messianiques (Gen 12.3 – 13.15;22.18; 11 Sam 7.12,13; 22.51).

2. La liste commence par Abraham, le père de la race àlaquelle Matthieu écrivait particulièrement, et le premier à quila promesse messianique a été donnée. Juda et ses frères.Bien que la descendance soit venue de Juda (Gen 49.10),

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tous les patriarches étaient les héritiers de la promessemessianique.

3-6. Tamar (voir Gen 38). Il était inhabituel que lesfemmes soient inscrites dans les généalogies juives.Pourtant, quatre femmes sont répertoriées ici (bien que ladescente ait été à travers l’homme dans chaque cas). Deuxétaient des non-Juifs (Rahab, Ruth); trois portaient destaches morales (Tamar, Rahab, Bath-sheba). N’y a-t-il pasici une autre preuve de la grâce de Dieu dans son plan poursauver les pécheurs? La répétition du titre David le roisouligne le caractère royal de cette généalogie.

7-11. Ces versets nomment des rois, qui sont égalementtous répertoriés dans I Ch 3.10-16. Après Yoram Matthieuomet les noms d’Ahaziah, Joash et Amaziah, et après Josiahil omet Jojakim. Les omissions sont sans doute dues à sonraccourcissement arbitraire de la liste pour donner troisgroupes de quatorze, peut-être pour aider la mémoire. Fils etengendré indiquent une descente directe, mais pasforcément une descente immédiate. Yeconia, fils de Jojakimet petit-fils de Josias, était considéré par les Juifs en exilcomme leur dernier roi légitime; et les prophéties d’Ézéchieldatent de lui, bien que Sédécias (hebr. Tsidkija), son oncle,le suivit comme roi.

12-16. Salatiel (ou Chealtiel) est nommé comme le fils deYeconia (cf. I Ch 3.17). Cela ne contredit pas Jr 22.28-30,car l’infécondité prédite concernait les enfants régnants. (Ladénomination de Shealtiel en tant que fils de Neri dans Lc3.27 est mieux comprise de différentes personnes, plutôtque le résultat du mariage lévirat.) À partir de là, les noms,qui n’apparaissent pas dans l’AT, doivent avoir été dérivésde ceux de Joseph, dossiers de famille. On s’attendrait à ce

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que les descendants de la royauté préservent leur lignée. DeJoseph, il n’est pas dit qu’il a “engendré” Jésus, unchangement marqué par rapport aux expressionsprécédentes, et une indication évidente de la naissancevirginale, que Matthieu explique ensuite. La forme fémininedu pronom qui omet également Joseph de participer à lanaissance de Jésus. Cette généalogie fait de lui le père légaldu Messie parce qu’il était le mari de Marie, mais rien deplus.

17. Quatorze générations. Ce triple groupement,construit arbitrairement (comme l’indiquent les omissions),doit avoir été conçu comme un arrangement pour plus decommodité. Les trois périodes de l’histoire nationale sontcouvertes – théocratie, monarchie, hiérarchie. Le calcul deMatthieu présente un problème car il ne répertorie quequarante et un noms. Certains le résoudraient en comptantdeux fois David, comme la fin du premier groupe et leprénom dans le second (Matthieu lui-même semble le faire;v. 17). D’autres comptent la captivité comme un élément dela liste. Le problème est sans importance en soi.

B. La naissance du Messie. 1.18-25.Les circonstances de la naissance sont liées du point de

vue de Joseph, et certains détails devaient être dérivés de lui(par exemple, vv.19,20). S’il était déjà mort avant le débutdu ministère de Jésus, comme beaucoup le déduisent del’absence de mention supplémentaire, les informations deMatthieu peuvent provenir des frères de Jésus.

18. Fiancé. Chez les Juifs, les vœux de mariage ont étéprononcés lors des fiançailles et ont nécessité le divorce

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pour y mettre fin. La coutume a décrété un intervalle,généralement un an, avant que la mariée ne s’installe dans lamaison de son mari et que l’union physique soitconsommée. Pendant cet intervalle, Marie a été retrouvéeavec un enfant, circonstance généralement passible de lapeine de mort (Dt 22.23, 24). Apparemment, Marie n’a pasexpliqué sa situation à Joseph mais a choisi de laisser cettequestion délicate entre les mains de Dieu. Elle ne pouvaitguère s’attendre à ce que Joseph accepte son histoire sansune authentification divine.

19. la diffamer. Plutôt que de porter une accusationpublique d’immoralité, avec peut-être une demande pour latotalité de la peine, Joseph a résolu d’utiliser les lois dedivorce laxistes et de donner à Marie l’écriture du divorceen privé, l’accusation étant exprimée de manière voilée. Lamettre à l’écart signifie divorcer, ne pas rompre unengagement. Comme il a dû l’aimer!

20. Joseph fils de David. Cette adresse de l’ange(Gabriel? Lc 1.26) est un titre princier. Bien que Joseph étaitdans des circonstances humbles, il était l’héritier du trôneDavidique vacant. La désignation du Saint-Esprit commeagent dans la conception de Marie indique clairement lapersonnalité distincte de cet être divin et la pleine consciencepar les Juifs de cette personne sans autre explication.

21. Jésus vient de l’hébreu qui veut dire Jahve sauve etindique le but de sa venue. Son peuple relie Jésus auxpromesses messianiques faites à Israël, bien que la croixétendrait également ce salut des péchés aux non-Juifs.

22,23. La conception miraculeuse est censée êtrel’accomplissement d’Ésaïe 7.14. Qu’il y ait eu un

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accomplissement antérieur à l’époque d’Ésaïe n’est nidiscuté ni suggéré. Peut-être que les paroles ont étéprononcées par l’ange et nous avons été une aide à la foi deJoseph. Emmanuel n’a pas été utilisé comme un nom proprede Jésus, mais décrit sa personne comme le Fils de Dieu.

24,25. Joseph a mis fin à la période des fiançailles enemmenant Marie vivre dans sa maison afin que Jésus à sanaissance soit son fils légitime et héritier du trône.Cependant, il ne la connaissait pas sexuellement avant lanaissance. Ni jusqu’à ce que ni le premier-né n’indiquentforcément ce qui s’est passé ensuite. Cependant, on endéduirait naturellement que la relation normale de mariagesuivrait, à moins que l’on ne s’engage à défendre la virginitéperpétuelle de Marie. Matthieu ne trahit pas une telleinclination.

C. Visite des rois mages. 2.1-12.Matthieu, qui enregistre à lui seul cet incident, montre le

contraste d’attitudes entre les sages non juifs qui ont voyagéloin pour voir Jésus et les autorités juives qui n’iraient passur 8 km.

1. Bethléem de Judée était aussi appelée Efrat (Gen35.16,19). Il faut lire Lc 2.1-7 pour savoir comment lanaissance a eu lieu à Bethléem au lieu de Nazareth. Hérode leroi, connu sous le nom d’Hérode le Grand, était le filsd’Antipater, Edomite, et a été fait roi par les Romains en 43av.J-C, apres le départ des parthes qui avaient envahi Israel.Sa mort survenue en 4 av. (nos calendriers errent d’aumoins quatre ans) nous donne la date la plus récentepossible pour la naissance du Messie. Les sages (Gr.

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magoi) désignaient à l’origine la caste sacerdotale parmi lesPerses et les Babyloniens (cf. Dan 2.2,48; 4.6,7; 5.7). Plustard, le nom a été appliqué par les Grecs à tout sorcier oucharlatan (Actes 8.9; 13.8). Matthieu utilise le terme dans lemeilleur sens du terme pour désigner des hommeshonorables d’une religion orientale. Il est tout à faitconcevable que ces hommes aient pris contact avec desexilés juifs, ou avec les prophéties et l’influence de Daniel, etétaient donc en possession des prophéties de l’AncienTestament concernant le Messie.

2. Son étoile ... « L’étoile » en question pourrait bienavoir été la lumière très brillante effectuée par la tripleconjonction de Jupiter (l’étoile royale) et de Saturne (l’étoiledes Juifs) dans la constellation (royale) de Regulus en 7avant J-C. On pourrait donc dire qu’il est « apparu » à troisreprises consécutives.

3-6. Lorsque Hérode apprit que les rois magescherchaient à Jérusalem le roi des Juifs, le roi consulta lesprincipaux sacrificateurs et scribes, deux des groupescomprenant le Sanhédrin. On lui a donné la prédiction dansMi 5.2 qui nomme clairement Bethléem comme le lieu denaissance du Messie.

7,8. Hérode a convoqué les sages, sous prétexte d’unintérêt sincère, et a demandé des informations exactes sur lapremière apparition de l’étoile (elle n’était apparemment pasencore vue à Jérusalem). Son motif, cependant, était del’aider à fixer la date précise de la naissance de Jésus, afinqu’il puisse plus facilement le localiser et le détruire.

9,10. L’étoile qu’ils ont vue à l’est est maintenantréapparue pour servir de guide de Jérusalem à Bethléem.

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11. La maison (et non la crèche) dans laquelle les magesont trouvé l’enfant Jésus souligne que cette visite a suivi lanaissance de Jésus par un intervalle considérable, peut-êtrede mois (cf. v. 16). Les trois dons ont donné naissance à latradition des trois sages. La tradition les nomme même:Caspar, Melchior et Balthasar. Mais la tradition n’est pasforcément un fait. L’or, l’encens et la myrrhe ont été penséspar les anciens commentateurs pour montrer lareconnaissance de Jésus comme roi, fils de Dieu, et celuidestiné à mourir, respectivement.

12. Averti de Dieu. Une révélation divine spécialeordonna aux mages d’éviter Hérode à leur retour.

D. Fuite en Égypte et massacre des nourrissons.2.13-18. Encore une fois, nous devons à Matthieu seul ce

matériel. Les deux incidents sont liés à des passages AT.Une telle corrélation des passages de l’AT et du NT estcaractéristique de cet évangile.

13,14. Joseph a reçu une deuxième fois une instructionangélique (cf. 1.20), et a emmené Jésus et Marie en Égypte.Le voyage précipité semble avoir commencé la même nuitdu départ des Mages. En Égypte, où la population juive étaitimportante, la famille aurait été reçue sans préavis indu.L’Évangile apocryphe de l’Enfance relate les miraclesfantaisistes qui s’y produisent (chap. IV).

15. La mort d’Hérode après une maladie révoltante estrelatée en détail par Josèphe (Antiq. xvii. 6.5). Ce quipourrait être accompli relie cette expérience à Os 11.1,passage se référant historiquement à la délivrance des

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Israélites d’Egypte. Matthieu voit Israël dans cette prophétiecomme un type de Jésus, le fils unique de Dieu.

16. Tua tous les enfants. Il n’est pas surprenant quel’acte meurtrier d’Hérode (qui ne comprenait pas plus dequelques dizaines d’enfants, en raison de la petitesse deBethléem) ne soit pas enregistré dans d’autres histoires, enraison des fréquents outrages du roi. Il était le meurtrier desa femme et de ses trois fils. Joseph l’appelle «un hommed’une grande barbarie envers tous les hommes également»(Antiq. xvii. 8.9). Deux ans et moins montrent qu’Hérode neprenait aucun risque de manquer sa victime. Jésus n’avaitpas forcément deux ans.

17,18. Rachel pleurant ses enfants. Une citation de Jr31.15, qui dépeint les lamentations au moment de l’exild’Israël. Cette calamité, causée par le péché d’Israël, afinalement amené Hérode sur le trône, et maintenant cettenouvelle atrocité. Matthieu considère les deux calamitéscomme faisant partie de la même image.

E. Résidence à Nazareth.2.19-23. D’après Matthieu, on supposerait que Bethléem

était la résidence d’origine. Luc complète en montrantNazareth comme l’ancien domicile. Joseph avaitapparemment l’intention d’habiter de façon permanente àBethléem jusqu’à ce que ses plans soient divinementmodifiés.

19-22. Ils sont morts. Une allusion à Hérode, et donc unidiome rappelant Ex 4.19. Archelaus, fils d’Hérode le Grandet de sa femme samaritaine, Malthace, était aussi brutal que

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son père. Ainsi, Joseph avait besoin d’être averti (ouinstruit) de Dieu quant à la prochaine étape.

23. Nazareth semble avoir été choisi par Joseph lui-même,dans la providence de Dieu. Il est difficile de comprendrepourquoi Matthieu considérait cela comme unaccomplissement de prophétie. Par les prophètes empêchenotre recherche d’un seul passage de l’AT, rendant ainsidouteux tout jeu de mots basé sur neser, “branche”, dansÉsaïe 11.1, bien que ce soit la vue commune. Il semblepréférable de comprendre Matthieu comme voyant danscette résidence du petit Nazareth, un endroit très improbablepour le Messie (Jn 1.46), l’accomplissement de toutes cesprophéties AT qui indiquent que le Messie serait méprisé(par exemple, Ésaïe 53.3; Ps 22.6; Dan 9.26).

II. Les débuts du ministère de Jésus. 3.1 – 4.11.A. Le précurseur du Messie. 3.1-12. Les quatre évangiles

décrivent le ministère préparatoire de Jean, et Luc donne unedescription complète de sa naissance remarquable (Lc 1.5-25, 57-80).

1. À cette époque, se rapporte au verset précédent, quiparle de Jésus comme résidant à Nazareth. Des donnéesprécises sont données dans Lc 3. 1,2. Jean-Baptiste, appelépar ce nom même par Josèphe (Antiquités. xviii. 5.2), a faitsa prédication près du Jourdain dans la partie nord dudésert de Judée, une friche stérile s’étendant le long de larive ouest de la mer Morte.

2. Se repentir signifie « changer d’avis », mais impliqueplus qu’un simple changement d’opinion. En tant que termereligieux dans les Écritures, il implique un changement

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complet d’attitude à l’égard du péché et de Dieu,accompagné d’un sentiment de tristesse et d’un changementde conduite correspondant. Le royaume des cieux estproche (ou s’est approché), la raison pour laquelle Jean aappelé les hommes à se repentir. Ce titre, propre à Matthieudans le NT, est basé sur Dan 2.44; 7.13,14,27. Il fait allusionau royaume messianique promis dans l’AT, dont Jésus étaitsur le point d’être présenté comme roi. (Le terme « royaumede Dieu » a souvent une connotation plus large, maisgénéralement dans les Évangiles, les deux sont utilisés demanière interchangeable.) Ce royaume messianique descieux, bien que promis comme un royaume terrestre littéral,serait néanmoins basé sur des principes spirituels, etexigerait une bonne relation avec Dieu pour l’entrée; d’oùl’appel au repentir.

3,4. C’est lui dont le prophète Ésaïe a parlé (Ésaïe 40.3-5) relie définitivement la prophétie à Jean, fait noté danschaque Évangile (Mc 1.2,3; Lc 3.4-6; Jn 1.23). Les cheveuxde chameau et une ceinture en cuir sont probablementintentionnellement semblables aux vêtements d’Elie (II R1.8; cf. Lc 1.17; Mt 17. 10-13), et étaient la robe habituelledes prophètes (Za. 13.4). Sauterelles. aliment admissible etpas rare (Lv 11.22).

5,6. La prédication de Jean s’accordait avec l’attente quiavait saisi de nombreux cœurs, et a provoqué unenthousiasme général à l’entendre, comme indiqué par tous.En arrivant, ils étaient baptisés pour indiquer l’acceptationde son message. Le baptême était pratiqué par les Juifslorsqu’ils faisaient des prosélytes, et à des fins curatives etpurificatrices; et ainsi la forme extérieure n’était pas une

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innovation par Jean, bien que la signification soit nouvelle.Même la communauté de Qumran a observé un baptêmerituel, mais certainement pas pour la même raison que Jean-Baptise.

7-10. Pharisiens. Les membres d’un parti religieux depremier plan. Ils ont prétendu être les gardiens de la loimosaïque et ont adhéré de manière rigide aux traditions despères. Le Messie les a caractérisés comme des hypocrites(Lc 11.44; 12.1). Sadducéens. Un parti de rationalistesreligieux, qui a nié la vie future. Ils étaient politiquementpuissants, y compris l’aristocratie sacerdotale en leurnombre. Jean se rendit compte que leur venue n’était qu’unesimple démonstration, n’indiquait pas un changementspirituel, et les compara à des vipères fuyant devant le feude broussailles. Avoir Abraham comme père national ne lesassurerait pas contre le jugement divin. Dieu n’était pasobligé envers eux individuellement d’accomplir sespromesses. De ces pierres. Peut-être une allusion à Ésaïe51.1,2, mais plus probablement une allusion aux cailloux auxpieds de Jean, qui pourraient être faits pour répondre autoucher théâtral de Dieu, alors qu’Adam était formé de lapoussière. Par la figure dramatique de la hache ... gisant à laracine des arbres, Jean montre que le temps presse pour sesauditeurs. Le bûcheron est sur le point d’apparaître, allusionau jugement qui devait etre apporte par les Romains en 70ap. J-C.

11,12. Le baptême de Jean, un témoignage public que leparticipant s’était repenti, doit être suivi de celui du Messie,qui est avec le Saint-Esprit et avec le feu. Certains relèguentles deux termes à la Pentecôte; d’autres, au jugement. Au vu

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du verset 12, il semble clair que le baptême du Saint-Espritse réfère au salut apporte aux croyants (blé) par le Messie,et le feu décrit le jugement sur les méchants (l’ivraie brûlé).Comparez Mal 4.1 (un chapitre qui dans le NT est appliquéà Jean; voir Lc 1.17). Ainsi, Jean considère l’œuvre duMessie du point de vue habituel de l’AT, sans considérerl’intervalle entre la première et la seconde venue, intervalledont il peut ne pas être au courant. sa pelle à vanner. Unepelle en bois pour lancer du grain contre le vent après lebattage. La balle plus légère serait emportée par le vent,laissant le grain se déposer en tas.

B. Le baptême du Messie. 3.12-17.La venue de Jésus pour être baptisé par Jean contraste

discrètement avec la venue hypocrite des Pharisiens et desSadducéens (v. 7). Les trois synoptistes enregistrent cebaptême, et l’Évangile de Jean inclut le témoignage ultérieurdu baptiste à ce sujet (Jn 1.29-34s.

13,14. Mais Jean s’y opposait. Le verbe grec metl’accent sur la remontrance continue. A la lumière de Jn1.31-33, on peut se demander comment Jean a reconnu lasupériorité de Jésus pour parler ainsi. Nous n’avons pasbesoin de déduire, cependant, que ces parents étaient deparfaits étrangers, mais plutôt que Jean ne le connaissait pasencore comme le Messie officiel jusqu’à ce que le signe del’Esprit descendant se produise (Jn 1.33).

15. Il est convenable. Bien qu’il soit vrai que lespositions de Jean et de Jésus seraient bientôt inversées, dansle cas présent (maintenant), c’était la chose appropriée àfaire. Certes, Jésus ne se repentait d’aucun péché personnel.

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Pourtant, en tant que Substitut qui fournirait la justice àl’humanité pécheresse, il s’identifie ici avec ceux qu’il estvenu racheter, et commence ainsi publiquement son œuvre.Jésus, sur terre, a toujours exercé les devoirs religieux duJuif juste, comme le culte dans la synagogue, la participationaux fêtes et le paiement de la taxe du temple.

16,17. L’Esprit descendant de Dieu a accompli le signeprédit à Jean que Jésus était le Messie (1.33; cf. Ésaïe 11.2;42.1; 59.21; 61.1). De même que l’Esprit est venu sur lesprophètes de l’AT pour obtenir des conseils spéciaux audébut de leur ministère, il est maintenant venu sur Jésus sansmesure. Bien sûr, cela concerne Jésus dans son humanité.Colombe. Un ancien symbole de pureté, d’innocence et dedouceur (voir Mt 10.16). La voix du ciel s’est produite àtrois moments clés du ministère du Messie: à son baptême,à sa transfiguration (17.5) et juste avant la croix (Jn 12.28).

Le bapteme de Jésus marque son entrée en ministère entant que Serviteur de l’Eternel (v. Es 53) qui aboutira a lacroix quand il dira: C’est accompli. Comme l’apotre Jeanécrira plus tard: C’est lui, Jésus, qui est venu avec de l’eauet du sang, non avec l’eau seulement, mais avec l’eau (deson baptême) et avec le sang (de sa mort); et c’est l’Espritqui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité. (1 Jn5.6).

C. La tentation du Messie. 4.1-11.Le sens le plus évident de ce passage, avec ses parallèles,

est qu’une véritable expérience historique a eu lieu. Lespoints de vue qui le nient n’atténuent pas les difficultésd’interprétation. Les différents tests étaient dirigés contre la

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nature humaine de Jésus, et il a résisté dans ce domaine.Cependant, l’union parfaite des natures divine et humaine ensa personne a rendu le résultat certain, car Dieu ne peutjamais pécher. Mais cela n’a nullement diminué la force del’attaque.

1. emmené par l’Esprit. Une indication de la soumission(volontaire) du Messie à l’Esprit pendant son ministèreterrestre. Être tenté. Un mot signifiant essayer ou tester,parfois, comme ici; une incitation au mal. L’Esprit guidaitJésus afin de réaliser cette épreuve. Le diable. Le nomsignifie calomniateur et dénote l’une des caractéristiques deSatan, grand adversaire de Dieu et du peuple de Dieu.

2. Quarante jours et quarante nuits. Les trois testsenregistrés ici ont suivi cette période, mais d’autrestentations se sont produites tout au long de sa vie terrestre(Lc 4.2).

3,4. Si tu es le Fils de Dieu n’implique pas de doute de lapart de Satan, mais constitue plutôt la base de sasuggestion. La subtilité du test est évidente, car ni le pain nila faim ne sont des péchés en soi. L’homme ne vivra passeulement de pain (Dt 8.3) était la réponse biblique duMessie. Même Israël errant a été amené à voir que la sourcedu pain (c’est-à-dire Dieu) était plus importante que le painlui-même. Jésus a refusé de faire un miracle pour éviter lasouffrance personnelle alors que cette souffrance faisaitpartie de la volonté de Dieu pour lui.

5-7. La deuxième tentation s’est produite sur l’aile duTemple à Jérusalem, peut-être le porche dominant la valléedu Kidron. Satan a utilisé les Écritures (Ps 91.11,12) pourque Jésus prouve sa prétention qu’Il vivait par chaque

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parole qui venait de la bouche de Dieu. Il est écrit à nouveauindiqué la totalité de l’Écriture comme guide de conduite etbase de la foi. Vous ne tenterez pas le Seigneur (Dt 6.16; cf.Ex 17.1-7). Une telle action présomptueuse en mettant Dieuà l’épreuve n’est pas la foi mais le doute, commel’expérience d’Israël l’a prouvé.

8-11. La haute montagne qui dépasse est littérale, maisson emplacement est inconnu. Par un acte surnaturel, Satana montré à Jésus tous les royaumes du monde. Je tedonnerai des indications que Satan avait quelque chose àdonner; sinon, le test n’aurait pas eu de validité. En tant quedieu de ce monde (II Cor 4.4) et prince de la puissance del’air (Ep 2.2), par l’exercice de son règne Satan domine lesroyaumes terrestres, bien qu’en tant qu’usurpateur et danscertaines limites. Il a offert ce contrôle à Jésus en échangede l’adoration, et offrait ainsi au Messie ce qui serafinalement le sien d’une manière beaucoup plus glorieuse(Ap. 11.15). Le couplage de l’adoration et du service dansla réponse de Jésus (de Dt 6.13) est significatif, car l’unimplique l’autre. Pour Jésus, s’incliner devant Satan auraitété de reconnaître la seigneurie du diable. Une telle offreméritait la réprimande directe de Jésus. La déclaration deMatthieu, puis Satan l’a quitté, montre que son ordre detentations est chronologique (Lc 4.1-13). Jésus repoussa lescoups les plus puissants de Satan non pas par un coup defoudre du ciel, mais par la Parole écrite de Dieu employéedans la sagesse du Saint-Esprit, moyen à la disposition detout chrétien.

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III. Le ministère de Jésus. 4.12 – 25.46.L’analyse de Matthieu du ministère du Messie est

construite sur quatre zones géographiques clairementnotées: la Galilée (4.12), Perée (19.1), la Judée (20.17) etJérusalem (21.1). Avec les autres synoptistes, il omet lepremier ministère judéen, qui se produit chronologiquemententre 4.11 et 4.12 (cf. Jn 1-4). Peut-être que Matthieucommence avec Cafarnaoum en Galilée parce que c’est làque sa propre association avec Jésus a commencé (9.9).

A. En Galilée. 4.12 – 18.35.1) Résidence établie à Cafarnaoum. 4.12-17.12. Quand Jésus avait entendu. L’emprisonnement de

Jean, avec la publicité qui l’accompagnait, faisait de laretraite du Messie une nécessité pratique dans le meilleurintérêt de son travail.

13. Quitter Nazareth. Luc 4.16-31 montre que la raisondu déplacement à Cafarnaoum était la tentative de meurtredu Messie après un service de synagogue. Cafarnaoum estdevenu la maison de Jésus pour le reste de son ministère.14-16. afin que s’accomplisse la parole du prophèteÉsaïe:se réfère à Es 9.1.2, dont les termes géographiquessont plutôt vaguement cités. Au-delà de la Jordanie, unephrase quelque peu déroutante ici, mais toujours mieuxcomprise comme Perée, qui, avec la Galilée, a formé la zonefrontalière d’Israël. Cette région, plus exposée auxinfluences étrangères que la Judée, avait une populationmixte, et l’état spirituel du peuple était généralement faible.La venue de la lumière du Messie dans une telle zoned’obscurité spirituelle avait été prédite par le prophète, et sa

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prédiction était maintenant accomplie. Cafarnaoum étaitsituée exactement sur la route de la mer (lat. Via maris) quireliait l’Égypte à la Mésopotamie, donc la venue du Messieà Cafarnaoum accomplit la prophétie. Matthieu étaitdouanier qui y percevait les péages.

17. Repentez-vous. Le même message que Jean avaitprêché en Judée était maintenant proclamé par Jésus enGalilée (cf. 3.2).

2) Appel de quatre disciples. 4.18-22.Jésus avait déjà rencontré certains sinon tous ces

hommes en Judée lorsque Jean-Baptiste était encore actif (Jn1,35-42). Or, en Galilée, cette association a été renouvelée etrendue permanente (cf. Mc 1.16-20; Lc 5.1-11).

18-20. Mer de Galilée. Un lac dans la vallée du Jourdainà 207 m. sous le niveau de la mer, large de 11 km, long de22 km, regorgeant de poissons et sujet à de soudainestempêtes. Simon jetait le filet avec son frère André, quil’avait présenté à Jésus quelques mois plus tôt (Jn 1.40,41).L’invitation, Suivez-moi, a appelé ces croyants à êtreconstamment en compagnie de Jésus. Les plans du Messiepour eux appelaient à une formation qui leur conviendraitpour récupérer les hommes perdus. Tout de suite. Laréponse immédiate révèle le grand impact de leur réunionprécédente. Sans doute que ces disciples avaient écouté laprédicatiom de Jesus auparavant.

21,22. Jacques et Jean, une autre paire de frères, étaientpartenaires de Simon et André (Lc 5.10). Réparer leursfilets. Matthieu et Marc sont d’accord sur ce fait, mais Lucsemble différer. Plutôt que de supposer deux incidents, il

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semble plus raisonnable d’harmoniser les récits d’unemanière ou d’une autre. Très probablement, les hommesétaient engagés dans le moulage et la réparation lorsqueJésus s’est approché pour la première fois. Notre Seigneur aensuite utilisé le bateau de Simon, a produit la pechemiraculeuse et a appelé Simon et André pour le suivre. Àleur retour à terre, Jacques et Jean ont commencé à réparerle filet dechiré, et Jésus les a ensuite appelés à le suivre.

3) Survol du ministère galiléen.4.23-25. Ces versets résument les événements qui se sont

déroulés dans les chapitres suivants. Le ministère du Messiedurant ces jours impliquait l’enseignement (didaskon), laproclamation (kerusson) et la guérison (therapeuon).

5. 23,24. Synagogues. Lieux de culte locaux et instructionreligieuse. Pour un exemple de la prédication de lasynagogue de Jésus, voir Lc 4.16-30. L’évangile duroyaume était la bonne nouvelle que Jésus a proclamée quele roi messianique était arrivé pour établir le royaumepromis. Accompagnant cette annonce étaient des miraclesde guérison, prédits du royaume et donc des pouvoirs duroi (Es 35.4-6; Mt 11.2-6). Syrie. Voici une allusion à larégion vers le nord. Possédé de démons. Les Écritures icidistinguent clairement la possession démoniaque desmaladies physiques ordinaires.

25. En plus de ceux qui sont venus pour être guéris,d’autres de loin ont suivi sans cette motivation. LaDecapole. Une fédération de dix villes grecquesindépendantes sous la protection de la Syrie, située à l’estde la Galilée. Au-delà de la Jordanie. La région à l’est

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connue sous le nom de Perée. Ainsi, toute la Palestine et lesrégions adjacentes sont tombées sous l’influence de ceministère.

4) Sermon sur la montagne. 5.1 – 7.29.Il s’agit du même discours que celui enregistré dans Lc

6.20-49, car les différences peuvent être harmonisées ouprises en compte, et la similitude des débuts, des fins et dusujet rend l’identification la plus probable. De plus, les deuxrécits enregistrent la guérison du serviteur du centeniercomme le prochain événement. L’objection selon laquelleMatthieu place ce discours avant son propre appel (9.9;contraste Lc 5.27 f.) s’explique par son manque d’ordrechronologique strict ailleurs. Ici, puisque Matthieu avaitdécrit l’activité du Messie en proclamant l’arrivée duRoyaume (4.17,23), il était approprié pour lui d’inclure pourses lecteurs une discussion complète par Jésus de ce sujet.Par conséquent, le Sermon sur la montagne n’est pasprincipalement une déclaration de principes pour l’églisechrétienne (qui n’était pas encore révélée), ni un messageévangélique pour les non sauvés, mais une délimitation desprincipes qui caractériseraient le royaume messianique queJésus annonçait. Plus tard, le rejet par Israël de son roi aretardé la venue de son royaume, mais même maintenant, leschrétiens, ayant donné leur allégeance au roi et ayant été faitsspirituellement pour anticiper certaines des bénédictions deson royaume (Col 1.13), peuvent voir l’idéal de Dieu dansce discours sublime et consentira à son haut niveau.

1. Des foules. Une allusion aux foules du versetprécédent, et une indication que ce discours n’a pas été

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donné jusqu’à ce que le ministère galiléen bat son plein. Unepreuve supplémentaire est le niveau d’instruction avancécontenu ici. La montagne. Une élévation sans nom,apparemment près de Cafarnaoum, sur laquelle Jésus atrouvé un endroit plat pour parler (Lc 6.17). Ses disciples.Luc montre que les Douze venaient d’être choisis (Lc 6.12-16), et le sermon s’adressait principalement à eux (cf. Lc6.20). Cependant, certains d’entre eux ont été entendus parla foule (Mt 7.28; Lc 6.17).

a) Caractéristiques des citoyens du Royaume. 5.3-12.3. Heureux. Content. Une description de l’état intérieur

d’un croyant. Quand on décrit une personne dans la volontéde Dieu, cela équivaut pratiquement à « sauvé ». Le Psaume1 donne une image de l’AT de l’homme béni, qui met enévidence sa nature par les choses qu’il fait. Les Béatitudes,elles aussi, ne sont pas avant tout des promesses àl’individu mais une description de lui. Ils ne montrent pas àun homme comment être sauvé, mais décrivent lescaractéristiques manifestées par celui qui est né de nouveau.Pauvre d’esprit. En face de fier d’esprit. Ceux qui ontreconnu leur pauvreté dans les choses spirituelles et ontpermis au Messie de subvenir à leurs besoins sont devenusles héritiers du royaume des cieux.

4,5. Deuil (cf. Esaïe 61.3). Un sentiment d’angoisse pourle péché caractérise l’homme béni. Mais un repentirauthentique apportera du réconfort au croyant. PuisqueJésus a porté les péchés de chaque homme, « le réconfortdu pardon total est facilement disponible (I Jn 1.9). Doux.Mentionné uniquement par Matthieu. Une allusion évidente à

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Ps 37.11. La source de cette douceur est le Messie (Mt11.28,29), qui la donne lorsque les hommes soumettent leurvolonté à la sienne. Hériter la terre. Le royaumemessianique terrestre. la terre promise.

6-9. La faim et la soif de justice. Une profonde passionpour la justice personnelle. Un tel désir est une preuved’insatisfaction à l’égard de la réalisation spirituelle actuelle(contraste Pharisien, Lc 18.9 ss). Miséricordieux (cf. Ps18.25). Ceux qui mettent la miséricorde en action peuvents’attendre à la même miséricorde des hommes et de Dieu.Un cœur pur. Ceux dont l’être moral est exempt decontamination par le péché, sans intérêts ou loyautéspartagés. À eux, en tant que possesseurs de la nature purede Dieu, appartient la vision non obscure de Dieu, quiatteindra la plénitude parfaite lorsque le Messie reviendra (ICo 13.12; I Jn 3.2). Artisans de paix. De même que Dieuest «la verge de la paix» (He 13.20) et Jésus est le «Princede la paix» (És 9.6), ainsi les artisans de paix du Royaumeseront reconnus comme participant de la nature de Dieu etseront honorés à juste titre.

10-12. Persécuté pour la justice. Lors de l’établissementdu royaume messianique, ces torts seront réparés. Et mêmeà l’intérieur de ce royaume, la présence d’hommes de naturepécheresse fera du mal une possibilité, même si elle serajugée immédiatement. Les prophètes. Les voyants AT quiont prédit le royaume et proclamé son caractère juste ontrencontré la même opposition (Jérémie, Jr 20.2; Zacharie, IICh 24.21).

25 Selon les rouleaux de Qumran, il y avait quatre typesde miracles que seul le Messie pouvait accomplir: 1) Guérir

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un lépreux, 2) Guérir un homme né aveugle, 3) Chasser undémon muet 4) Ressuciter un homme considéré commemort depuis au moins quatre jours. Voir aussi Ésaïe 35 et61.

b) Fonction des citoyens du Royaume. 5.13-16.Sel. Un conservateur alimentaire courant, souvent utilisé

symboliquement. Les croyants sont un frein à la corruptiondans le monde. Les incroyants sont souvent tenus à l’écartdes mauvaises actions en raison d’une conscience moraleliée à l’influence chrétienne. Perdre sa saveur .La questionde savoir si cela peut se produire chimiquement estcontestée. Thomson avoue que le sel impur de Palestinepeut devenir insipide. Cependant, l’illustration du Messiepeut être hypothétique pour montrer l’anomalie d’uncroyant inutile. Vous êtes la lumière. Les croyantsfonctionnent positivement pour éclairer un monde dans lesténèbres parce qu’ils possèdent le Messie, qui est laLumière (Jn 8.12). La lumière du Messie devrait brillerpubliquement, comme le groupe de maisons en pierreblanche dans une ville palestinienne. Il doit également êtreaffiché dans nos relations individuelles et privées (cierge,chandelier, maison).

c) Normes du Royaume par rapport à la loimosaïque. 5.17-48.

17-20. Ne pas détruire. Le Messie répond à l’objectionqu’il bafouait l’AT en niant tout effort d’annuler oud’abroger la loi. Mais pour accomplir. Le Messie aaccompli l’AT en obéissant parfaitement à la loi, en

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accomplissant ses types et ses prophéties, et en payant lapleine peine de la loi en tant que substitut des pécheurs. (Parconséquent, les croyants, par justification, se voient imputerun statut juridique positif; Rm 3.20-26; 10.4.) Très bien, je ledis. La première utilisation de cette formule impressionnantepar Jésus, indiquant une déclaration de la plus hauteimportance. Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent. Bienque considéré par certains comme idiomatique pour jamais,il s’agit probablement d’une allusion eschatologique (Mt24.35; Ap 21.1).

Iota. Plus petite lettre de l’alphabet hébreu (yod). trait delettre. Petite projection sur certaines lettres hébraïques.Ceux qui ne sont pas opposés en principe à la loi de Dieumais qui ont évité ses exigences moindres ne seront paschassés du Royaume mais auront une moindre récompensedans le royaume.

Votre justice. Distingué de la droiture des scribes et despharisiens, qui consistait en une simple conformitéextérieure et non spirituelle au code mosaïque, même si elleétait scrupuleusement observée. La justice du croyant estbasée sur ce statut juridique positif imputé du Messie etobtenue par la foi (Rm 3.21,22), qui lui permet de vivredroitement (Rm 8.2-5). Seuls ceux-là peuvent entrer dans leroyaume proclamé par le Messie.

Jésus attaque non seulement de nombreusesinterprétations rabbiniques de la loi, mais aussi leurapplication erronée du droit civil au droit moral (parexemple en légitimant la vengeance personnelle alors que ledroit civil cherchait à la limiter). Alors que la plupart de lalégislation de l’AT était sous la forme de droit civil, Jésus

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enseigne ses implications morales et ses principes, carl’église n’est pas une théocratie

21-26. Première illustration: meurtre. Jésus montrecomment son accomplissement de la Loi est allé bien plusloin que la simple conformité extérieure. Quiconque haitson prochain est passible de meutre car il l’a commis dansson fort interieur. Le jugement. Le tribunal civil juif, d’aprèsDt 16.18 (voir aussi Josèphe Antiq. IV. 8.14). En colère. Lesmeilleurs manuscrits omettent « sans cause”, bien que Eph4.26 indique qu’une certaine restriction peut êtrecorrectement déduite. Raca. Probablement « tête vide »(d’un mot araméen signifiant « vide celui que vous trompez.Comme cette série appelle des épithètes de plus en plussévères, Bruce voit Raca comme un mépris pour la têted’un homme et un idiot comme un mépris pour sonpersonnage.

Géhenne. Littéralement une allusion à la vallée de Hinnomà l’extérieur de Jérusalem, où les ordures, les abats et lescarcasses ont été brûlés, et donc une métaphore graphiquepour le lieu du tourment éternel. (Pour son horrible histoire,voir Jr 7.31,32; II Ch 28.3; 33.6; II R 23.10.) Le Messielocalise la racine du meurtre dans le cœur de l’homme encolère et promet que dans son royaume un jugement rapidesera prononcé avant le meurtre peut en résulter. À l’autel.Indication de la coloration juive de cette adresse. J’aiquelque chose contre toi, c’est-à-dire si tu as fait du tort àton frère. D’abord être réconcilié oblige l’adorateurpotentiel à faire amende honorable avec le fautif au préalablepour rendre son don acceptable (cf. Ps 66.18).

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Adversaire. Un adversaire en justice (cf. Lc 12.58,59).Puisque le jugement est en cours, les contrevenantsdevraient se hâter de rectifier les comptes. Jusqu’à ce quetu aies payé. Probablement une situation littérale dans leroyaume. Si, cependant, la prison est symbolique de l’enfer,la possibilité implicite de paiement et de libération nes’applique qu’à la parabole, pas à son interprétation. LesÉcritures indiquent clairement que ceux qui sont en enfersont là pour toujours (Mt 25.41, 46), parce que leur dette estimpayable.

27-30. Deuxième illustration: l’adultère. Jésus a indiquéque le péché décrit dans Ex 20.14 est plus profond quel’acte manifeste. Quiconque regarde une femme mariéecaractérise l’homme dont le regard n’est pas contrôlé par lasainte retenue et qui forme le but impur de la convoiter.L’acte suivra lorsque l’occasion se présentera. L’œil droit.À l’homme qui blâme le péché sur son œil, Jésus montre laprocédure logique à suivre. Comme nous amputons desorganes malades pour sauver des vies, un œil (ou une main)si désespérément touché a besoin d’un traitement radical.Bien sûr, Jésus voulait que ses auditeurs voient que lavéritable source du péché ne réside pas dans l’organephysique mais dans le cœur. Le cœur maléfique d’unhomme doit être changé s’il veut échapper à la ruine finalede l’enfer.

31,32. Troisième illustration: le divorce. Laréglementation mosaique (Dt 24.1) protégeait la femme ducaprice de l’homme en insistant sur un certificat de divorce.Le divorce était cependant une concession au péché humain(Mt 19.8). Les motifs mosaïques d ‘« impureté » avaient été

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diversement expliqués, de l’adultère (Shammai) à l’aversionla plus banale du mari (Hillel). Dans la coutume juive, seulsles hommes pouvaient obtenir des divorces. infidélité.Certains restreignent ce terme à la coutume juive, commedécrivant l’infidélité pendant la période des fiançailles (cf. leproblème de Joseph, 1.18,19), et ne trouvent donc aucunecause de divorce aujourd’hui. Pour d’autres, la « infidélité »équivaut à « l’adultère » dans ce passage, et donc la seulecause de divorce autorisée par le Messie. Il n’y acertainement aucun motif au-delà de cette éventuelleexception. Fait d’elle une adultère .Compris généralementcomme potentiel, car elle peut être forcée de contracter unautre mariage. Étant donné que cela ne se produit pasforcément, Lenski traite la passive difficile car elle eststigmatisée comme adultère et considère le péché comme unsoupçon injuste porté à la partie lésée. Le mariage ne peutêtre dissous, sauf en cas de décès de l’un des partenaires.Par conséquent, s’il y a séparation, même pour adultère,aucune des parties n’est autorisée à se remarier. C’est ainsique l’Église primitive a interprété ce passage.

33-37. Quatrième illustration: serments. La base de l’ATest Lv 19.12 et Dt 23.21 (cf. Ex 20.7). Tu ne te parjureraspas. L’abus de serment par les Juifs a amené Jésus à dire:Ne jurez pas du tout. Il est difficile de trouver des faillesdans cette directive (voir aussi Jc 5.12). Ainsi, aucuncroyant ne devrait prêter serment pour authentifier sesdéclarations. Même l’État autorise généralement uneaffirmation au lieu d’un serment sur demande. Par le ciel.Les Juifs ont utilisé leur ingéniosité pour classer diversserments et ont généralement écarté ceux qui ne

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mentionnaient pas Dieu spécifiquement. Jésus a montréqu’un tel raisonnement trompeusement subtil était faux, carDieu est toujours impliqué lorsque les hommes invoquent leciel, la terre ou Jérusalem; et même jurer par sa propre têteimplique Celui qui détient le pouvoir sur elle. Que votrediscours soit, oui, oui. Une affirmation ou un déni solennelsuffit à un croyant. Ce qui est plus que cela. En ajoutant desserments à nos déclarations, nous « admettons qu’on nepeut pas faire confiance à notre discours habituel, ou biennous nous abaissons au niveau d’un monde menteur, quisuit le malin ». Cf. Jn 8.44.

38-42. Cinquième illustration: représailles. Un œil pourœil (Ex 21.24). Un principe judiciaire qui a rendu la peineadaptée au crime. Cependant, il n’était pas destiné àpermettre aux hommes de se venger entre leurs mains (Lv19.18). Ne résistez pas au méchant. Jésus montre auxcitoyens du royaume comment ils doivent réagir auxblessures corporelles. (Il ne discute pas de l’obligation dugouvernement de maintenir l’ordre.) Un enfant de Dieudevrait subir volontairement des pertes par voies de fait (v.39), poursuites (v. 40), règlements obligatoires (v. 41),mendicité (v. 42a) et prêts (v. 42 b). Manteau. Sous-vêtement ou tunique. Vêtement extérieur plus cher, parfoisutilisé comme couvre-lit (voir Ex 22.26,27), et ne pouvaitdonc pas être détenu du jour au lendemain comme garantiede la dette (Dt 24.12,13). Vous contraint. Un mot d’originepersane, illustrant la coutume des courriers postaux ayant lepouvoir de mettre des personnes en service en cas debesoin (cf. Simon de Cyrène, Mt 27.32). Ce haut niveau deconduite devrait amener tous les croyants à s’efforcer dans

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la mesure du possible de vivre comme il sied à leur appel età aspirer au jour où la règne juste du Messie rendra cet idéalpleinement réalisable dans toutes les phases de la vie.

43-48. Sixième illustration: l’amour des ennemis. Tuaimeras ton prochain (Lv 19.18,34) résume tout le secondtableau de la Loi (cf. Mt 22.39). Hair son ennemi. Cet ajoutnon scripturaire a raté le cœur de la loi de l’amour; pourtant,ce devait être une interprétation populaire. Le Manuel deDiscipline de Qumran contient la règle suivante: “Aimer toutce qu’il a choisi et haïr tout ce qu’il a rejeté” (1 QS 1. 4).Aimez vos ennemis. L’amour (Gr. agapao) enjoint est cetamour intelligent qui comprend la difficulté et se prolongepour sauver l’ennemi de sa haine. Un tel amour s’apparenteà l’action d’amour de Dieu envers les hommes rebelles (Jn3.16), et est donc une démonstration que ceux qui aimenttant sont les vrais fils de leur Père. Les collecteurs juifs desimpôts romains, détestés par leurs compatriotes à cause deleurs extorsions flagrantes et de leur association avec lesconquérants méprisés. La commande Soyez parfaits estdonc de se limiter à la question de l’amour dans cecontexte. De même que l’amour de Dieu est magnanime,n’omettant aucun groupe, l’enfant de Dieu doit s’efforcerd’acquérir la maturité à cet égard (cf. Ep 5.1,2). Cela nepeut pas signifier l’absence de péché, car Mt 5.6,7 montreque les bienheureux ont toujours faim de justice et ontbesoin de miséricorde.

d) Attitudes des citoyens du Royaume. 6.17.12Jésus contraste maintenant la vie juste qu’il attend avec

l’hypocrisie des pharisiens et de leurs disciples (5.20).

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1-4. Premier exemple: l’aumône.Aumône. La justice pratique est en vue ici. Devant les

hommes. Bien qu’il nous soit ordonné de laisser briller notrelumière (5.16), les actes de justice ne doivent pas être faitspour l’auto-glorification (pour être vus d’eux).

L’aumône est appropriée au verset 2 et désigne les donsde charité. Sonner une trompette. Métaphorique pour «publiciser ». Hypocrites. Du mot grec pour acteurs jouantun rôle. Ils ont reçu leur récompense en entier. L’utilisationcommerciale de ce mot indique le paiement intégral avec unreçu. La justice voyante a reçu son paiement intégral; Dieun’y ajoutera rien. Ceux qui se contentent de faire leur don ensecret seront récompensés, non pas par lesapplaudissements de l’homme, mais par leur Père céleste.

5-15. Deuxième exemple: la prière.Debout dans les synagogues. C’était la manière habituelle

(Mc 11.25) et le lieu de prière et cela n’est pas dénoncé.Mais la condamnation de celui qui prétend que l’heure de laprière l’a pris dans un endroit bien en vue et qui aime unetelle démonstration est condamnée. Entrez dans tachambre. La prière publique n’est pas prononcée demanière erronée (Jésus lui-même a prié publiquement, Lc10.21,22; Jn 11.41,42), mais c’est vain. La prière privée estle meilleur terrain d’entraînement pour la prière publique.

De vaines répétitions (c.-à-d. Un discours babillant) sontcaractéristiques de la prière païenne, car l’ostentation estcelle d’hypocrites. Une telle action considère la prièrecomme un effort pour surmonter la réticence de Dieu àrépondre en le fatiguant avec des mots. Pourtant, ce n’est

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pas seulement la longueur ou la répétition que le Messiecondamne (Jésus a prié toute la nuit, Lc 6.12, et a répété sesrequêtes, Mt 26.44), mais le motif indigne qui incite à de telsactes religieux.Jésus continue de donner un exemple d’uneprière appropriée, qui est une merveille de large portée et debrièveté. Bien qu’il ne soit certainement pas destiné à êtrerécité superstitieusement (l’action même que le Messiedénonçait, v. 7), et qu’il n’incarne pas tout sonenseignement sur la prière (cf. Jn 16.23,24), il peutnéanmoins être prié (pas juste récité) avec sincérité par tousles vrais croyants. Les chrétiens, bien sûr, se rendrontcompte, en vue d’une révélation ultérieure, que la prière estpossible sur la base des mérites du Messie.

Notre père. Une forme d’adresse pas commune dans lesprières de l’AT, mais précieuse pour tous les croyants duNT hebr. (abba au lieu d’av). Les trois premières pétitionsde la prière concernent Dieu et son programme; les quatrederniers, l’homme et ses besoins. Sanctifié. Ici, le sens est «être respecté, traité comme saint ». Que ton royaumevienne. Le royaume messianique. Non seulement les Juifs,mais tous les croyants en Jésus devraient avoir un intérêtvital à son arrivée.

Notre pain quotidien. Cette première demande debesoins personnels emploie un terme quotidien, trouvé uneseule fois en grec profane (Arndt, p. 296). Les opinions sursa signification varient entre « quotidiennement », «nécessaire à l’existence » et « pour le lendemain ».Pardonne-nous nos dettes. Les péchés étaient considéréscomme des dettes morales et spirituelles envers la justice deDieu. Ce ne sont pas les péchés des non régénérés (seuls les

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disciples apprennent cette prière), mais des croyants, quiont besoin de les confesser. Comme nous pardonnons. Lepardon du péché, que ce soit sous la loi mosaïque ou dansl’Église, est toujours par la grâce de Dieu et basé surl’expiation du Messie. Cependant, le cas d’un croyantavouant son péché et demandant le pardon de Dieu tout enrefusant le pardon à quelqu’un d’autre est non seulementincongru mais hypocrite. Un esprit de pardon est rendu plusfacile pour les chrétiens quand ils considèrent combien Dieua déjà pardonné (Eph 4.32). Un esprit impitoyable est unpéché et doit lui-même être confessé. Ne nous induis pasen tentation. Cf. Jc 1.13,14; Lc 22.40. Ne soumettez nous àune épreuve qui est trop forte pour nous. La doxologie en6.13 b est une interpolation liturgique de I Ch 29.11. 16-18.

Troisième exemple: le jeûne. Quand vous jeûnez. La loimosaïque (sous laquelle vivaient les auditeurs du Messie)prescrivait un jeûne chaque année le jour des expiations (Lv16.29, le jeûne hebdomadaire, le lundi et ajoutait deux jours,et les utilisait comme des occasions de manifestationspubliques de piété. La véritable fonction du jeûne,cependant, c’était pour indiquer une contrition profonde, etle dévouement temporaire de toutes ses énergies à la prièreet à la communion spirituelle. Mais le jeûne qui nécessite desspectateurs n’est qu’un acte. Jésus n’a institué aucun jeûnepour ses disciples, bien que le jeûne volontaire apparaisseoccasionnellement dans l’église apostolique (Actes 13.2.3).

19-24. Quatrième exemple: la richesse. Une erreurcourante du phariséisme et du judaïsme en général était

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l’accent excessif mis sur la richesse matérielle commepreuve de l’approbation de Dieu. Jésus a expliqué que lestrésors sur terre sont fugaces, soumis à la perte de la mite(cf. vêtement, v. 25), rouille, et des voleurs. À cette époque,une grande partie de la richesse des gens était constituée devêtements et de tapis coûteux et d’articles en métal, plutôtque d’argent. Le citoyen du Royaume devrait plutôt stockerdes trésors dans le ciel en se concentrant sur l’exécution dela volonté divine (voir v. 33).

22. La lampe du corps, celle qui reçoit et distribue lalumière, c’est l’œil. Si vos yeux sont sains. Si vous êtesgénéreux; magnanimes. Si vos yeux ne sont pas de bonsmoyens si vous êtes avare. Nous devons être comme notrePère, magnanimes (litt. parfait).

L’impossibilité de servir deux maîtres dans une relationd’esclave en est une illustration graphique. Mammon. Bienque sa dérivation soit incertaine, il semble être un motaraméen pour richesse, ici personnifié. Notez que Jésus necondamne pas la richesse mais l’esclavage à la richesse.

25-34. Cinquième exemple: l’anxiété.Ceux qui n’ont pas de richesse peuvent être victimes de

soucis infidèles. D’où la transition naturelle. N’y pense pas.Pas une interdiction de prévoyance et de planification (cf. ITim 5.8; Prov 6.6-8; 30.25), mais de l’anxiété face auxbesoins quotidiens. La vie n’est-elle pas plus que de lanourriture? Puisque la vie elle-même et le corps ont étéfournis par Dieu, ne lui ferons-nous pas confiance pourfournir ce qui est moins important? Puisque Dieu fournit lasubsistance aux oiseaux qui n’ont pas la capacité de semer,

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de récolter et de stocker, combien plus les hommes qui ontreçu ces capacités peuvent-ils faire confiance à leur Pèrecéleste! Ajouter une coudée à sa stature. La nourriture estessentielle à la croissance. Pourtant, même ici, Dieucontrôle. À mesure qu’un enfant grandit, Dieu ajoutebeaucoup plus d’une coudée (environ 46 cm.), maisl’anxiété ne peut que gêner et ne pas aider. Certainssouhaitent traduire la durée de vie plutôt que la stature, ettenter de trouver des exemples de coudée comme mesuredu temps. Cependant, l’ancienne interprétation correspondbien au passage.

L’herbe était jetée dans des fours en argile pour obtenirles fours suffisamment chauds pour cuire le pain.

Les lis des champs. Quelles fleurs particulières sontdésignées par ces mots incertains, mais elles doivent avoirété en fleurs à cette occasion, puisque Jésus se réfère à l’uned’elles. Salomon. Le plus magnifique roi hébreu. Herbe deschamps. Les lis que nous venons de mentionner, dont labeauté est de courte durée, et qui se retrouvent bientôtcoupés avec les herbes et utilisés comme combustible pourles besoins de l’homme dans le four de cuisson (Jc 1.11). Otoi de peu de foi. Une expression utilisée quatre fois dansMatthieu, une fois dans Luc, comme un encouragement à lacroissance de la foi ainsi qu’une réprimande douce. Lesnon-Juifs cherchent. Une allusion à l’attention des non-Juifsaux choses matérielles car ils ne connaissent pas Dieu entant que Père céleste (cf. 6.7.8). Les auditeurs du Messie,qui avaient déjà fait allégeance au roi, doivent continuer àchercher (verbe duratif) le Royaume en se concentrant surles valeurs spirituelles et en reposant leur pleine confiance en

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Dieu; et Dieu qui connaissait leurs besoins temporelsfournirait ce qui était nécessaire. A chaque jourt suffit sapeine. Une personnification frappante. Le mal suffitaujourd’hui. Ce mal est clairement physique, se référant auxproblèmes qui peuvent survenir. Il est insensé d’ajouter lessoins de demain à ceux d’aujourd’hui.

27 Argument a fortiori (du plus petit au plus grand).D’autres exemples de la même construction sont lessuivants: Mt 7.11: 10.25: 12,12; Lc 11.13; 12.24,28; Rm 5.9-10.15.17; 11.12,24; 1 Co 12.22; Ph 2.12: Ph 16; Heb 9.14;10.29; 12.25.

7.1-12. Sixième exemple: juger les autres. Ne juge pas.L’impératif actuel suggère que c’est l’habitude de juger lesautres qui est condamnée. Bien que le mot juge soit lui-même neutre quant au verdict, le sens ici indique unjugement défavorable. Les critiques des autres doivents’arrêter avant la condamnation finale, car les hommes nepeuvent pas juger les motifs, comme Dieu le peut (cf. Jc4.11,12). Les croyants ne doivent pas éviter tout jugement(cf. 7.6,16), car les chrétiens doivent se juger eux-mêmes etjuger les membres offensants (I Co 5.3,5,12,13). afin que tune sois pas jugé. La forme subjonctive aoriste est mieuxcomprise du jugement de Dieu que du jugement humain (cf.6.14,15). Grain. Un grain de paille ou de paille, ou un éclatde bois. Faisceau. Une bûche ou une planche, utilisée de lapoutre principale d’un toit ou d’un plancher; ici, ilreprésente un esprit de censure. L’illustration est exagéréeintentionnellement pour montrer la position ridicule de celuiqui se met en place pour juger les autres. Une telle personne

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est appelée hypocrite, car elle prétend agir en tant quemédecin, alors qu’elle est vraiment malade. Cettecommande ne dispense cependant pas les croyants de fairedes distinctions morales. Ceux qui ont entendu l’Évangile etl’invitation du Messie, et par leur réponse ont montré queleur nature était inébranlablement vicieuse (les chiens et lesporcs étaient particulièrement répugnants pour le public deJésus), ne doivent pas être autorisés à traiter ces chosesprécieuses comme bon marché (cf. 13.11-15).

Les versets suivants sur la prière (cf. Lc 11.9-13)répondent aux problèmes du croyant découlant desinstructions sur le jugement. Le besoin de discerner entre leschiens et les porcs tout en évitant la paille dans l’œil exigede la sagesse d’en haut. Par conséquent, Jésus encourageses disciples à demander, chercher et frapper, afin que leursdéficiences soient comblées par la réserve divine. Les troisimpératifs sont dans l’ordre climatique, et leurs formesdurables suggèrent non seulement la persévérance mais laprière fréquente pour tous les besoins. Il y a une certaineressemblance approximative entre un pain (petit gâteau rondde pain) et une pierre, et entre un poisson et un serpent,mais aucun père ne pratiquerait une telle tromperie sur unenfant affamé. Être mal. Une allusion au péché de l’homme(même les disciples ont cette nature pécheresse). Lesbonnes choses sont remplacées dans Lc 11.13 (une autreoccasion) par le Saint-Esprit, le dispensateur de tout bien.Donc. Le verset 12 applique l’instruction précédente. Bienque diaboliques par nature, nous sommes toujours reconnuspar Dieu comme ses enfants et promis des réponses à laprière.

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Par conséquent, plutôt que de juger les autres, nousdevons les traiter comme nous aimerions être traités. Cerésumé de l’AT (la loi et les prophètes) est la reformulationde la deuxième table de la loi (Mt 22.36-40; Rm 13.8-10), etrepose sur la première, car la relation de l’homme à Dieu esttoujours fondamentale pour sa relation avec ses semblables.

e) Exhortations finales aux citoyens du Royaume.7.13-27.

13,14. Entrez par la porte étroite .À ceux qui étaient déjàentrés par la foi en relation avec le Messie (ainsi qu’àd’autres qui écoutaient; v. 28), notre Seigneur décritl’impopularité relative de leur nouvelle position. L’ordre dela porte et du chemin suggère la porte comme l’entrée duchemin, symbolique de l’expérience initiale d’un croyantavec le Messie, qui l’initie à la vie de piété. Les premierschrétiens étaient appelés ceux de la “Voie” (Actes 9.2;19.9,23; 22.4; 24.14,22). Bien que la masse de l’humanitésoit sur la voie large qui mène à la destruction (ruineéternelle), l’autre porte et voie sont si rétrécis qu’elles ontbesoin d’être trouvées. Pourtant, le même Dieu qui a pourvuJésus, qui est à la fois porte et voie (Jn 14.6), fait aussi queles hommes trouvent le portail (Jn 6.44). La vie. Voici unparallèle contrasté avec la destruction et donc une allusion àl’état béni du ciel, bien que cette vie éternelle commence à larégénération.

15-20. Ceux qui entrent dans la voie étroite doivent seméfier des faux prophètes, qui prétendent guider lescroyants mais pratiquent vraiment la tromperie. Lesvêtements des moutons ne doivent pas être considérés

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comme les vêtements des prophètes, mais sont un contrasteévident avec les loups vicieux. Le peuple de Dieu à tous lesâges a dû se méfier des dirigeants trompeurs (Dt 13.1; Actes20.29; I Jn 4.1; Rev 13.11-14). Par leurs fruits. Lesdoctrines produites par ces faux prophètes, plutôt que lesœuvres qu’ils accomplissent, car les apparences extérieuresne peuvent pas susciter de soupçon. Le test du prophète estsa conformité aux Écritures (I Cor 14.37; Dt 13.1-5). Arbrecorrompu. Celui qui est pourri, sans valeur, inutilisable.L’inutilité d’un tel arbre nécessite son retrait rapide du vergerde peur qu’il n’infecte les autres.

21-23. Jésus implique solennellement sa divinité divine(mon Père) et sa position de juge (me dira ce jour-là), etavertit que les faux chefs (ceux qui ont prophétisé au nomdu Messie, chassent les démons et ont accompli denombreuses œuvres merveilleuses) être entièrementdémasqué et jugé. La simple exécution d’actesspectaculaires (même surnaturels) n’est pas forcément uneauthentification divine (Dt 13.15; II Thess 2.8-12; Mt 24.24).Le jugement qui aura lieu ce jour-là déterminera qui entreradans le royaume des cieux (Mt 25.31-46). Bien quel’allusion spécifique doive être à ceux qui vivent encore àl’établissement du royaume millénaire (sinon ils seraientparmi les méchants morts qui ne sont ressuscités qu’aprèsle Millénaire, Ap 20.5), le résultat est la même chose pour lesdeux groupes; et donc l’avertissement est pertinent. Je nevous ai jamais connu. Dans le sens intensif de savoir avecfaveur, ou reconnaître (cf. Ps 1.6; Amos 3.2). Je ne vouscompte pas parmi mes amis.

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24-27. L’importance suprême de bâtir sur les bonnesbases. L’homme dont la maison s’est effondrée était enfaute non pas parce qu’il n’a pas travaillé, mais parce qu’iln’a pas utilisé le rocher. Le rocher. Le Messie lui-même (ICor 3.11) et son enseignement. Mes paroles. Chapitres 5-7.Y obeit. Obéissance à l’enseignement. Le sermon s’adresseaux croyants et suppose la foi en Jésus en tant que Messie.Ce n’est pas du légalisme. Aucune œuvre fondée sur unsimple effort humain n’a de valeur spirituelle, mais la foi enJésus le rocher provoque cette régénération qui se manifestedans une vie pieuse.

28,29. Quand Jésus eut fini ces paroles. Lenski notel’exactitude de l’observation psychologique de Matthieu.Pendant que Jésus parlait, la foule était en pleine attention;mais quand il a cessé, la tension s’est relâchée etl’étonnement les a engloutis. Pas comme les scribes attirentl’attention sur le fait que les scribes, en faisant desconférences, ont fait appel à plusieurs reprises aux opinionsde rabbins distingués et aux interprétations traditionnelles.Combien ennuyeux par rapport à l’autorité de Jésus, “Jevous le dis”, (5.18,20,22, et al.)

5) Dix miracles et événements connexes. 8.1 - 9.38.Les récits de ces deux chapitres sont organisés par sujet, etl’ordre diffère quelque peu de celui de Marc et Luc.Cependant, la description de Matthieu de la purification dulépreux comme immédiatement après le sermon sur lamontagne doit être chronologique (cf. 8.1), alors que niMarc ni Luc ne sont spécifiques quant à son temps.

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8.1-4. Purification d’un lépreux .Lépreux. Dans l’AT, cette répugnante maladie est

devenue symbolique de l’effet du péché sur l’homme. (Leslois n’étaient pas principalement hygiéniques, car unepersonne complètement couverte de lèpre pouvait êtredéclarée propre; Lv 13.12,13.) L’adorait. La foi en lapuissance de Jésus démontrée par le lépreux (Si tu veux,pas “Si tu peux”) montre que son culte prostré a étéreligieux, pas de courtoisie orientale. Le toucha. Un actesimultané avec la déclaration de guérison de Jésus, et doncsans se souiller cérémonieusement. Ne le dis à personne.Non pas pour éviter la publicité, car de grandes foules ontété témoins du miracle, mais pour empêcher qu’un avisprématuré n’atteigne le prêtre, de peur qu’il ne soit lésécontre l’homme. Jésus voulait que la purification soitofficiellement prononcée en premier, afin que l’explicationsoit un témoignage pour eux (c’est-à-dire les prêtresantagonistes). Malheureusement, l’homme n’a pas tenucompte de la prudence et a ainsi causé beaucoupd’inconvénients au Messie (Mc 1,45).

5-13. Guérison du serviteur d’un centenier. Centenier.Luc indique qu’il a fait appel à Jésus par le biais d’anciensjuifs et d’autres amis (Lc 7.1-10). Les centeniers sontuniformément représentés dans le NT comme des hommesde bonne moralité (Mt 27.54; Actes 10.22; 27.3,43; et al.).Cet homme était probablement un commandant païen dansles forces d’Hérode Antipas, qui gardait des troupesétrangères (Jos Antiq. xvii. 8.3). Malade de la paralysie.Les paralytikos grecs désignaient la paralysie causée pardiverses maladies affectant les muscles et les organes du

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corps. Je ne suis pas digne. Ce non-Juif, peut-être mêmepas un prosélyte (bien qu’il ait fait construire une synagoguejuive, Lc 7.5), jugeait présomptueux de demander à Jésus devenir chez lui. Je suis un homme sous autorité. Le sens est lesuivant: si cet officier mineur pouvait donner des ordres àses subordonnés, à combien plus forte raison le Messie, quipossède toute autorité, pourrait-il ordonner que sa volontésoit faite. Il était stupéfait. Une indication que l’omnisciencede la nature divine du Messie n’a pas empêché les réponseshumaines normales. Malgré la richesse de la révélationd’Israël, c’était un non-Juif dont la foi en l’autorité duMessie brillait de la manière la plus brillante. Ainsi, Jésusannonce que son royaume messianique sera apprécié parbeaucoup qui ne sont pas Juifs. Doit s’asseoir avecAbraham. La figure d’un banquet est souvent utilisée duroyaume Es 25.6; Lc 14.15-24). Les fils (ou enfants) duroyaume. On dit ici aux Juifs, qui étaient les destinatairesdes prophéties et donc les héritiers originaux, que sans unevraie foi, la simple race n’est pas une qualification suffisantepour le royaume du Messie. Les ténèbres extérieures.L’obscurité à l’extérieur de la salle de banquet éclairée (cf.22.13). Comme tu l’as cru. L’homme croyait que Jésuspouvait guérir à distance, et c’est ce qu’il fit.

14-17. Guérison de la belle-mère de Pierre et d’autres.Quand Jésus est venu d’ un service de synagogue (Lc 4.38;Mc 1.29). couchée avec la fièvre. Avec les invités attendus,cette maladie a dû grandement affliger le ménage. elle se mità le servir.

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La guérison était complète, sans récupérationprogressive. La suggestion que la femme de Pierre étaitmorte, puisque sa belle-mère a fait le service, contredit I Cor9.5. Quand le soir est venu. Au coucher du soleil, le Sabbatétant passé, de nombreux malades et démoniaques ont étéamenés pour la guérison. Et il s’est chargé de nosmaladies. Matthieu 9.6 montre que la guérison de la maladiepar le Messie (l’un des effets du péché) a indiqué sacompétence pour traiter sa cause ultime. Ainsi, cesguérisons étaient un accomplissement partiel d’Ésaïe 53.4qui a été achevé au Calvaire lorsque le péché de l’homme aété porté par Jésus.

18-22. Entretien avec des disciples potentiels. Le lienchronologique de ce passage est compliqué par le parallèlede Luc (9.57 s.), qui le place beaucoup plus tard. Peut-êtreque la première entrevue a eu lieu alors que Jésus s’apprêtaità embarquer et Matthieu ajoute l’incident ultérieur au mêmeparagraphe, tandis que Luc regroupe trois incidentssemblables à l’occasion de l’un des autres. Un, un scribe.Bien que peu de ces érudits religieux aient été favorablementattirés par le Messie (cf. Mc 12.28-34; contraste Lc11.53,54), cet homme a proposé de devenir un disciplepermanent. Jésus a évidemment vu dans cette proposition,cependant, un échec à estimer pleinement les rigueurs d’unvéritable discipulat. Le fils de l’homme. Un titre compris parles Juifs du Messie (Jn 12.34), et équivalent au ServiteurSouffrant de l’Eternel (Es. 53; Lc 22.69,70). C’était ladésignation habituelle de Jésus de lui-même, apparemmentdérivée de Dan 7.13,14. Permettez-moi d’abord d’allerenterrer mon père. Cet homme, déjà disciple, a été invité par

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Jésus à le suivre (Lc 9.59). A peine informé de la mort deson père, il a demandé un report. La suggestion que le pèrede l’homme était encore en vie (puisque les enterrementsjuifs se sont produits le jour de la mort et que le petit retardne justifierait pas la réponse du Messie) n’atténue pas ladifficulté, car pour les Juifs, la responsabilité d’un hommeenvers un parent âgé était aussi grand comme son devoirenvers les morts. Jésus vit dans l’hésitation de l’homme unefaiblesse d’allégeance. Laissez les morts enterrer leurspropres morts. Lorsque le Messie appelle un homme pourune tâche spécifique (Lc 9.60), le disciple doit parfoisrenoncer à ce qu’il accomplirait autrement. Ceux qui sontspirituellement morts sont capables de prendre soin desmorts physiques.

20 Le Fils de l’homme. Probablement une allusion auServiteur Souffrant d’Esaïe 53. Il est peu probable qu’ilsignifie le Messie, car c’est un titre que Jésus a évitéd’employer en public.

23-27. L’appaisement de la tempête.Une grande tempête. Le mot habituellement utilisé pour

«tremblement de terre» est employé ici, évoquant peut-êtrela turbulence de l’eau, une violence provoquant la terreurmême pour les marins expérimentés. Les violentes tempêtesne sont pas inconnues en Galilée. Pourquoi avez-vous peur(deiloi) montre que sa peur est lâche, indiquant peu de foi.Jésus n’avait-il pas commandé ce voyage de l’autre côté(Lc 8.22)? Pourtant, le fait qu’ils se tournent vers lui àl’extrême montre une racine de foi qui pourrait sedévelopper. Réprimander les vents et la mer. Le Messie a

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commandé non seulement les vents mais aussi la mer, quiautrement aurait continué à se gonfler pendant un certaintemps. Il s’agissait probablement d’une tentativedémoniaque de le tuer.

28-34. Guérison de deux hommes possédés par desdémons (cf. Mc 5.1-20; Lc 8.26-39). Pays des GadarenesAppelé ainsi de la ville de Gadara au sud-est. Marc et Lucont “Gerasenes” , du village nommé Khersa (Gerasa) –maintenant en ruines sur la rive du lac, qui était peut-êtredans le district appartenant à Gadara. Deux démoniaques.Les autres synoptistes ne mentionnent que le plus importantdes deux. Les démoniaques du NT ne sont représentés nicomme des pécheurs grossiers ni comme des victimes de lafolie (bien que le démonisme puisse produire de tels effets),mais comme des personnes dont l’esprit est sous lecontrôle d’un ou de plusieurs mauvais esprits. Le fait quede tels phénomènes devraient être particulièrementimportants pendant les jours du ministère terrestre de Jésusest cohérent avec les efforts de Satan pour contrecarrer leprogramme de Dieu. Les démons savaient exactement quiétait Jésus (toi, Fils de Dieu), étaient conscients que leurdestin ultime était sûr (le temps, v. 29), et donnaient toujoursau Messie une obéissance absolue. Les propriétaires dutroupeau de porcs étaient probablement des Juifs, quiviolaient ainsi la loi mosaïque – du moins en esprit – sur ceterritoire juif (sous Hérode Philippe). Par conséquent, ilsn’ont intenté aucune action en justice contre Jésus pour laperte. Pourquoi cette étrange demande des démons? Peut-être était-ce de saisir une dernière chance d’éviter le

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confinement dans l’abîme (Lc 8.31; Ap 20.1-3). Mais lescochons, en se précipitant dans les eaux, ont contrecarré lebut que les démons pouvaient avoir. Ils l’ont prié de partir.Cette demande, née de la peur (Lc 8.37) est venue de lapopulation, pas seulement des propriétaires. Épouvantésmais impénitents, ils ne voulaient plus de Jésus.

9.1-8. Guérison d’un paralytique (cf. Mc 2.1-12; Lc5.17-26).

Sa propre ville. Cafarnaoum (Mc 2.1; Mt 4.13). Maladede la paralysie. Ce paralytique a été abaissé par le toit parquatre amis à cause de la densité de la foule (Mc 2.3,4).Voyantr leur foi. Cela comprend la foi de l’homme malade,car le pardon des péchés n’est accordé qu’à ceux qui ont lafoi (bien que la guérison ait parfois été accordée avant laprésence de la foi). Tes péchés sont pardonnés .Dans cecas, la condition de l’homme semble avoir été le résultatdirect du péché ou bien lui avoir fait réfléchir le plussérieusement sur son péché. Cet homme blasphème. –L’accusation des scribes et des pharisiens, que l’on voit icis’opposer à Jésus en Galilée pour la première fois, l’acondamné pour s’être fait les prérogatives de Dieu (Lc5.21). Quel est le plus simple? Une question sans réponse.Les déclarations sont tout aussi simples à prononcer; maisdire non plus, avec l’accompagnement qui l’accompagne,requiert une puissance divine. Un imposteur, bien sûr, encherchant à éviter la détection, trouverait le premier plusfacile. Jésus a commencé à guérir la maladie afin que leshommes sachent qu’il avait le pouvoir de traiter sa cause,préfigurant ainsi l’expiation. Avait donné un tel pouvoir aux

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hommes. Le pardon et la guérison faisant autorité du Messiesont considérés comme des dons divins à l’humanité.

9-13. Appel de Matthieu et fête dans sa maison.Jésus a dit: Suivez-moi. C’était très inhabituel, car les

disciples choisissaient généralement leur rabbin et nonl’inverse. voir Jn 15.16.

Tous les Synoptiques enregistrent cet incident commesuite à la guérison du paralytique. Matthieu. Aussi appeléLevi (Mc 2.14; Lc 5.27). Assis au lieu de péage àCafarnaoum (9.1) était située près de la route principale quimenait de Damas aux villes côtières, et était donc un endroitfavorable pour percevoir les droits sur les marchandisesexpédiées par route ou à travers la mer de Galilée.Edersheim décrit à partir de sources rabbiniques les impôtsvexatoires qui étaient exigés et les classifications descollecteurs d’impôts, dont Matthieu, en tant que douanier,était du pire. Il se leva et le suivit. Cet acte a marqué unerupture complète avec le passé; il ne pouvait y avoir deretour en arrière. Son poste serait occupé par un autre, ettrouver un nouvel emploi serait difficile pour un douanier.Jésus était à table dans la maison. Cette fête dans lamaison de Matthieu (Lc 5.29) a eu lieu peut-être quelquetemps après son appel. Il y a invité des péagers et despécheurs, ses anciens associés qui vivaient contrairement àla volonté de Dieu révélée dans l’AT. Sans doute, il les ainvités pour que Jésus les gagne à lui-même. Aux pharisiens,qui faisaient les distinctions les plus rigides et seconsidéraient comme justes, Jésus a répondu que sonministère était nécessaire aux pécheurs, tout comme les

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services d’un médecin sont nécessaires aux malades. Lesjustes. Jésus a utilisé l’estimation d’eux-mêmes despharisiens pour répondre à leur objection. Je veux lamiséricorde et non le sacrifice (Os 6.6). Une attitudemiséricordieuse envers les nécessiteux spirituels est bienmeilleure que la simple formalité des devoirs religieux(sacrifice) sans se soucier des autres.

14-17. Cette entrevue avec les disciples de Jean doitégalement avoir eu lieu lors de la fête de Matthieu (notez lelien étroit dans Lc 5.33). Pourquoi nous et les Pharisiensjeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent pas? . Aujeûne biblique annuel (jour des expiations) avait été ajoutédes jeûnes chaque lundi et jeudi, observés par les pharisienset d’autres, y compris les disciples de Jean (Lc 5.33). Laréponse du Messie rappelait la propre déclaration de Jean(Jn 3.29), comparant le ministère de notre Seigneur à unefête de mariage.

Les amis de l’époux. Les préposés de l’époux quil’assistent. Quand Jésus l’Époux sera enlevé par une mortviolente, alors ils jeûneront. Le vrai jeûne résulte de ladouleur (note de deuil), pas du rituel. une pièce de drapneuf .Une pièce de tissu non dimensionné ou non rétréci,lorsque le vêtement entier était lavé, rétrécissait et arrachait lematériau sur lequel il était cousu. Le vin nouveau, n’ayantpas encore fermenté, éclaterait les vieilles outres quin’avaient plus d’élasticité. Ainsi, Jésus et son messageétaient bien plus que le judaïsme contemporain rafistolé ourajeuni.

18-26. Guérison d’une femme hémorragique et laresurrection de la fille d’un chef (de synagogue L’un des

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dirigeants de la synagogue, nommé Jairus, probablement deCafarnaoum (Mc 5.21,22). Ma fille est encore morte.Matthieu a résumé plusieurs détails. Marc et Luc enregistrentque Jairus a d’abord dit qu’elle était en train de mourir, puisa été informée par des messagers qu’elle était morte. Ellereviendra à la vie. Bien que sa foi soit inférieure à celle ducentenier (8.8), elle était néanmoins remarquable. En routevers la maison de Jaïrus, Jésus a été approché par derrièrepar une femme souffrant d’hémorragie pendant douze ans.Cette maladie la souillait cérémonieusement (Lv 15.19-30),fait qui peut expliquer son action. La bordure de sonvêtement. Probablement le gland sur chacun des quatrecoins de son vêtement extérieur, porté par les Israélitesconformément à Nb 15.38 et Dt 22.12. Encore une fois,Matthieu condense le récit mais note que Jésus a clairementindiqué à la femme que la foi, et non le gland, avait obtenuce remède. Jésus s’est rendu à la maison où la mort étaitsurvenue. Déjà les joueurs de flûte et d’autres personnes endeuil s’étaient rassemblés pour l’ancien spectacle funéraireJr 9.17; 48.36). La jeune fille n’est pas morte mais dort.Comparez la déclaration semblable de Jésus concernantLazare (Jn 11.11,14). La déclaration n’est ni une opinionerronée de Jésus, ni une vérité littérale selon laquelle elle étaitsimplement inconsciente, ni un argument selon lequel la mortest le sommeil de l’âme. Elle a plutôt été prononcée à lalumière de ce qu’il allait faire (la ressusciter). Cette nouvelles’est répandue dans toute la région, malgré l’avertissementdu Messie contre la publicité (Mc 5.43; Lc 8.56).

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27-31. Guérison de deux aveugles. Ce récit et le suivantsont propres à Matthieu. Toi, fils de David. désignationmessianique. Puisqu’à cette époque, Jésus évitait les titrespublics qui seraient considérés comme politiques, il n’a pasreconnu ces aveugles avant que tous ne soient entrés dans lamaison. Selon votre foi, qu’il vous soit fait. Cf. 8.13. Lareconnaissance de Jésus comme Messie, avec sesimplications bénies pour des hommes comme ceux-ci (És35.5,6), a reçu la bénédiction demandée. Mais, à peinesortis, ils répandirent sa renommée dans le pays entier.Incapables de contenir leur gratitude, ils n’ont pas obéi àl’avertissement sévère de Jésus de se taire.

32-34. Guérison d’un démoniaque muet. Bien que lesdémoniaques soient souvent violents et vocaux, celui-ci étaitstupide et lui a été apporté par d’autres. Matthieu décritl’événement avec un minimum de détails, notantprincipalement la réaction des foules. Jamais vu en Israël.Cette déclaration peut être l’impression acquise sur unepériode de temps, culminant dans ce dernier miracle.L’accusation des pharisiens de la ligue de Jésus avec leprince des démons doit faire allusion à ce miracle particulier.L’accusation n’a peut-être pas été faite directement à Jésus,car il ne s’en occupe pas tant qu’elle n’a pas été faite ànouveau (Mt 12.24-29).

35-38. Une autre tournée galiléenne. L’opinion divisesur la question de savoir si ce paragraphe décrit un troisièmecircuit galiléen (cf. Mt 4.23; Lc 8.1.. ou est un résumé desactivités du Messie qui a commencé à 4.23. Jésus allait. Le

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grec indique une action continue. L’enseignement, laprédication et la guérison réaffirment les activités nomméesen 4.23. Ému de compassion. Cette profonde sympathie deJésus est souvent appelée comme provoquant ses miracles(14.14; 15.32; 20.34). Deux illustrations illustrent le conceptdu Messie de la foule: des brebis sans berger et une récoltemûre. En détresse .Fatigué, gazé. Dispersé ou allongé,prostré d’épuisement et de négligence. Mais Jésus voyaitaussi le peuple comme une riche moisson spirituelle, ayantbesoin d’ouvriers pour la récolter. Il est ordonné auxdisciples de prier pour le Seigneur de la moisson (Jésus lui-même; cf. 3.12, où Jean applique la même figure au Messie)pour envoyer les ouvriers. Comme cela arrive souvent, ceuxqui ont prié ont eux-mêmes été envoyés (ch. 10).

6) Mission des Douze. 10.1-42.Après une déclaration explicative et une liste des Douze,

Matthieu leur donne la charge du Messie pour leur premièremission. Le message est en trois sections, marquées par laphrase récurrente, “En vérité, je vous le dis” (vv. 15,23 et42).

a) Instructions pour le voyage immédiat (vv. 5-15) ..b) Avertissement des persécutions futures, culminées par

son retour en gloire (vv. 16-23).c) Encouragement général pour tous les croyants (vv. 24-

42).1. Ses douze disciples. Ce groupe avait été formé quelque

temps auparavant, et maintenant après un tempsd’instruction (Mc 3.14), il a été envoyé en mission. Il leur adonné l’autorité. Le droit et la capacité. Ces pouvoirs

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délégués comprenaient la capacité de chasser les espritsmauvais et de guérir toutes sortes de maladies (notez queJésus faisait clairement la différence entre la possessiondémoniaque et la maladie).

2. Les noms des douze apôtres sont énumérés à troisautres endroits (Mc 3.16 et suivants; Lc 6.14 et suivants;Actes 1.13). La comparaison montre que chaque listecomporte trois groupes contenant les quatre mêmes noms,mais pas toujours dans le même ordre. Cependant, Pierreest toujours le premier nom du groupe un, Philippe esttoujours le premier du groupe deux et Jacques d’Alphée estle premier du groupe. Trois. Judas Iscariot lorsqu’il estinclus est toujours le dernier. Matthieu les énumère parpaires, probablement parce qu’ils ont été envoyés de cettefaçon (Mc 6.7). Apôtres. Les découvertes de Papyriconfirment le sens de « représentant dûment habilité d’unhaut fonctionnaire ». Le premier, Simon. Pas le premierchoisi, ni simplement le premier de la liste, maisprobablement une allusion à la prééminence de Pierre dansle cercle apostolique (cf. 26.40; Pentecôte; maison deCorneille et autres). Mais il était le premier parmi ses pairs.Le NT ne sait rien d’une suprématie pétrinienne sur lesautres apôtres (cf. Gal 2.11; 1 Pierre 5.1).

3. Barthélemy est un patronyme de Nathanaël (Jn 1.46).Matthieu le douanier. Une épithète effacée employéeuniquement dans l’Évangile de l’auteur. Thaddée , égalementappelé Lebbée (dans certains textes anciens), estapparemment le même que Judas le frère de Jacques (Lc6.16; Actes 1.13).

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4. Simon, appelé ici par l’araméen cananéen, signifiant «zélote » (cf. Lc; Actes). Il appartenait apparemment augroupe politique fanatique des Zélotes. Iscariote signifiantprobablement « homme de Keriot », Keriot étant une villede Judée. Un certain nombre de disciples du Messie avaientdes sympathies pour les Zélotes, en particulier Judas qui aprobablement trahi plus tard Jésus afin de tenter de lui forcerla main pour mener un soulèvement politique, après sonentrée triomphale à Jérusalem. Il s’est suicidé plus tard entant que fanatique désabusé. La foule qui s’est ensuiteretournée contre Jésus, l’a fait parce qu’ils estimaient qu’iln’avait pas répondu à leurs attentes d’un Messie politique.Les deux disciples sur le chemin d’Emmaüs étaientégalement déçus pour la même raison.

5. L’ordre de Jésus interdisant toute mission auprès desnon-Juifs ou dans toute ville des Samaritains (métis raciauxqui entretenaient un culte rival et étaient méprisés par lesJuifs; Jn 4.9,20) n’était pas dû à un préjugé Jn 4) nipermanent (Actes 1.8).

6,7. À l’heure actuelle, cependant, leur message annonçaitle royaume des cieux messianique (voir 3.2; 4.23), dont lamaison d’Israël était l’héritière.

8. Parmi les pouvoirs miraculeux qui leur ont étéaccordés figurait le pouvoir de ressusciter les morts, bienqu’il n’y ait aucune trace que ce pouvoir ait été utilisé pourcette mission.

Ces services devaient être exécutés librement et sansfrais, car leur autorité avait été ainsi reçue.

9. Ne prenez ni argent. Ces instructions ne s’appliquentqu’à cette mission spécifique de durée limitée (cf. Lc

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22.35,36). L’argent ne devait pas être transporté dans leurssacs à main (écharpe).

10. Sac pour le voyage. Sac à dos, sac de voyage. Ils nedevaient pas se procurer des manteaux supplémentaires, dessandales supplémentaires, ni un bâton (bien qu’ils puissentutiliser les sandales et le personnel déjà en place, Mc 6.8.9).Le soutien proviendrait d’auditeurs reconnaissants.

11. Cherchez qui en est digne Au fur et à mesure que lesproclamaient leur message (v. 7), la réponse révélerait quiétait spirituellement disposé envers eux. Lorsquel’hospitalité était offerte, les disciples devaient l’accepterpour la durée de leur visite

12. En entrant dans la maison, saluez-la Ils devaientdonner la salutation habituelle – (salut, qui se composait dumot shalom, “paix”).

13. Si les disciples devaient découvrir que leur hôten’était pas digne mais en réalité antagoniste à leur objectif età leur message, leur déclaration de paix ne serait pasgaspillée mais reviendrait pour être utilisée ailleurs.

14. Si l’antagonisme obligeait à abandonner une tellemaison ou même une ville entière, le symbolisme de secouerla poussière de leurs pieds dépeindrait de manière vivante etpourtant solennelle la liberté des disciples de ne pas êtreimpliqués dans la culpabilité de leurs adversaires et lejugement à venir.

15. Sodome et Gomorrhe. Deux exemples souvent utilisésde villes condamnées (Es 1.9; cf. Gn 18.20; 19.24-28). Envérité, je vous le dis. Cette formule ferme chaque section decette instruction (cf. vv. 23,42). Lorsque le jugementfrappera, Dieu aura montré plus de miséricorde à Sodome et

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à Gomorrhe qu’à cette ville. Pendant la guerre juive, lapopulation sera massacrée par les Romains.16. Cette deuxième partie de l’instruction dépasse la missionspécifique des dangers futurs et donne même un aperçu destemps eschatologiques. Le récit concernant les persécutionssaute du premier siècle à la grande tribulation. Les Juifsseront les premiers à entendre l’évangile et les derniers àl’entendre.

Loups. Adversaires vicieux (7.15; Lc 10.3; Jn 10.12;Actes 20.29). Sage comme des serpents et inoffensif commedes colombes. “Seul, la sagesse du serpent n’est que ruse,et l’innocuité de la colombe n’est guère meilleure que lafaiblesse; mais en combinaison, la sagesse du serpent lessauverait d’une exposition inutile au danger; l’innocuité de lacolombe, des expédients pécheurs pour y échapper “.

17. Conseils. Les tribunaux locaux trouvés dans chaqueville (Dt 16.18).

18. Gouverneurs et rois. Rien ne suggère que cela se soitproduit lors de leur première mission; ainsi, avec uneméthode prophétique typique, Jésus profite de l’occasionactuelle pour traiter les questions à une certaine distancedans le temps. Agrippa I, Felix, Festus, Agrippa II, SergiusPaulus; et Gallio ont été des témoins du Messie et desapôtres.

19,20. Ne vous inquiétez pas. L’Esprit fournirait auxapôtres leur témoignage oral (tout en inspirant leurs écrits).

21,22. Il faut s’attendre à une persécution des plusdéchirantes, même au sein des familles. Mais il ne faut pascéder au désespoir, car la délivrance est promise (cf. 24.13).

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23. Le récit concernant les persécutions passe du premiersiècle à la grande tribulation. Les Juifs seront les premiers àentendre l’Évangile et les derniers à l’entendre

Fuyez dans un autre village. Le martyre n’était pas àrechercher; une attention raisonnable à la vie devait êtreprise. Avant que toutes les villes d’Israël soient visitées decette manière, le Fils de l’homme viendrait. Dans uncontexte semblable de Mt 24.8-31, la Grande Tribulation etle Second Avènement sont en vue. Par conséquent, la“venue du Fils de l’homme” est probablement ici aussieschatologique. Cela aurait été plus facilement compris parles disciples, qui n’auraient guère pensé à assimiler cette“venue” à la destruction de Jérusalem en l’an 70. Voici doncune promesse de délivrance de la plus grande persécutionde tous. La dernière partie donne un encouragement généralà tous les croyants (vv. 24.42).

24,25. La relation du Messie avec les croyants estprésentée par trois figures. disciple et enseignant, serviteur etseigneur, maître de maison et membres de la maisonnée. SiJésus lui-même subissait des mauvais traitements, sessubordonnés ne pouvaient guère s’attendre à mieux s’entirer. Belzébut (mieux, Belzébul ou Beezebul) était considérécomme “le prince des démons” (Mt 12.24; Lc 11.15)apparemment identique à Satan. Cette orthographe ne seproduit nulle part ailleurs dans la littérature juive en dehorsdu NT. L’explication exacte est incertaine, bien qu’ellesemble liée au «Baalzebub», le dieu d’Ekron (II R 1.16).

26,27. Ne les crains pas. Cet encouragement est basé surla connaissance que le jugement ultime de Dieu confirmerales croyants et traitera les persécuteurs. Ainsi,

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conformément à cette maxime souvent utilisée de Jésus, ceque les Douze avaient reçu en privé (dans les ténèbres, àl’oreille) doit être publié sans crainte (à la lumière, sur lestoits).

28. Pour répondre à l’objection selon laquelle une telleaction mettrait leur vie en danger, Jésus leur rappelle qu’il estplus important de craindre celui qui a autorité sur l’âmeaussi bien que sur le corps, et peut amener les deux à laruine éternelle en enfer (Géhenne) . Cela parle clairement deDieu, pas de Satan, car les croyants ne sont jamaiscommandés de craindre Satan (mais de lui résister); Satanne détruit pas non plus les hommes en enfer (il y est lui-même puni).

29-31. La providence de Dieu, qui s’étend jusque dansles moindres détails de ce monde, fournit un antidotesupplémentaire à la peur, deux moineaux. Oiseaux familiersen Palestine, utilisés occasionnellement pour se nourrir. Unpéter (assarion). Le romain as ou assarion était une piècede cuivre d’une valeur d’environ un seizième de denier(Arndt). Luc dit que deux de ces pièces achèteraient cinqmoineaux (12.6). Cependant il n’en tombe pas un à terresans (la volonté de) votre Père.. Pas seulement à son insu;la pensée est contextuellement que sans sa directionprovidentielle, même de tels événements insignifiants nepeuvent pas se produire. Cette providence s’applique mêmeaux moindres parties de notre être (tous les poils de votretête).

32,33. La perspective d’un jugement divin peut égalementdissuader de céder avant la persécution. Quiconque meconfessera fait allusion à une véritable reconnaissance de

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Jésus comme Seigneur et Sauveur, avec tout ce que cestermes impliquent. Devant les hommes. Indicateur d’uneconfession publique devant des interrogateurs humains; encontraste avec la reconnaissance par le Messie des croyantsdevant le Père céleste. Quiconque me reniera (cf. II Tim2.12). Le grec (aoriste, constatif) ne se réfère pas à unmoment de reniement (par exemple, celui de Pierre), mais àla vie dans son ensemble, que le Messie est capabled’évaluer avec précision.

34-39. Les avertissements précédents de danger à venirpourraient amener à se demander pourquoi il devrait y avoirun tel danger. Jésus explique que son message, délivré dansun monde rebelle et méchant, serait accueilli avec hostilité.Épée. Un symbole de conflit aigu et de division, comme lemontrent les exemples dans les versets 35,36. Mettre àl’écart signifie littéralement diviser en deux. L’Évangile duMessie a souvent provoqué un clivage, même au sein descercles familiaux, non pas par faute de l’Évangile, mais àcause de l’attitude rebelle des cœurs pécheurs etimpénitents. L’illustration montre une famille divisée de cinqpersonnes: père et mère, fille célibataire, fils marié (homme)et son épouse, qui vivaient dans la maison du père, selon lacoutume orientale.

37. Si déchirantes que soient ces divisions, un disciple nedoit pas laisser ses affections naturelles provoquer unaffaiblissement de son attachement au Messie. Il peut arriverun moment où il sera obligé de faire un choix.

38. Sa croix. Bien que Jésus n’ait pas encore mentionnésa crucifixion à venir, cette première allusion à une croix parnotre Seigneur n’avait besoin d’aucune explication. Les

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Juifs avaient vu des milliers de leurs compatriotes crucifiéspar les Romains (Jos Antiq. Xvii. 10.10). Par conséquent,l’allégeance même à la mort, si nécessaire, est exigée si nousvoulons être dignes ou aptes à être appelés disciples deJésus.

39. Celui qui trouve sa vie. Le mot psyché désigne ce quianime le corps et dans lequel résident la conscience etl’esprit. “Vie” et “ame” sont deux tentatives françaises pourtraduire ce mot aux multiples facettes. Le sens est le suivant:celui qui, dans la persécution, sauve sa vie en reniant leMessie la perdra à jamais (en particulier l’aspect de l’âme);mais celui qui perd sa vie à cause de la dévotion au Messiesauvera son âme éternellement.

40-42. Pour conclure cette accusation, Jésus montre queceux qui risquent la persécution seront récompensés demanière appropriée. Celui qui vous reçoit. Pas en tant quesimple invité de la maison mais en tant que messager duMessie (hebr. šaliah). Notre Seigneur considère cet accueilcomme s’il était fait à lui-même. Celui qui reçoit un prophèteau nom d’un prophète, c’est-à-dire parce qu’il est unprophète (porte-parole mandaté de Dieu). Ceux qui ne sontpas eux-mêmes prophètes peuvent partager leurs travaux etaussi leur récompense. Un de ces petits (disciples). Le pluspetit service accompli pour aider le plus insignifiant desserviteurs du Messie (cf. Mt 25,40) ne passera pas inaperçude notre Seigneur.

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7) Réponse du Messie à Jean et discours connexe.11.1-30.

Ici, Jésus répond à la vive question de Jean, rend à lafoule un hommage à son précurseur emprisonné et fustigeles villes qui l’ont rejeté.

2. Sur l’emprisonnement de Jean par Hérode àMachaerus, à l’est de la mer Morte (Jos Antiq. Xviii. 5.2),voir 4.12; 14.1-12. Il a envoyé par ses disciples .Deshommes qui étaient restés fidèles à Jean et, à ce stade, neressentaient aucune raison de le quitter.

3 Es-tu celui aui doit venir? Une désignation communepour le Messie (Mc 11.9; Lc 13.35). Compte tenu desdéclarations antérieures et de la révélation surnaturelle deJean (Jn 1.29-34), l’accuser de doutes concernant le Messiede Jésus semble des plus injustes. Au contraire, comme lecaractère du ministère de Jésus semblait manquer del’aspect de jugement que Jean avait prédit (Mt 3.10-12), il sepeut qu’il se soit demandé si une figure messianiquesupplémentaire devait apparaître, comme Élie (cf. Mal 4.5;Jn 1.19 -21).

4,5. La réponse aimable de Jésus a attiré l’attention surses œuvres, que Jean reconnaîtrait comme des allusionsmessianiques (Ésaïe 29.18,19; 35.5,6; 61.1). Les mortsressuscitent. Luc décrit un tel miracle juste avant cetteinterview (Lc 7.11-17).

6. Quiconque ne trouvera aucune occasion de trébucheren moi .Ce stimulant encourageant pour la foi de Jean lui arappelé, ainsi qu’à tous les croyants, que la reconnaissancede Jésus comme Messie est caractéristique de l’hommespirituellement béni (Jn 20.31).

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7-19. Hommage à Jean Baptiste.7. Un roseau agité par le vent. Un mou, une personne

hésitante. L’intention évidente de Jésus a nié que Jean étaittel, et il ne faut donc pas attribuer l’infidélité à l’enquêteprécédente de Jean.

8. Un homme vêtu somptueusement. Bien qu’une richegarde-robe puisse être attendue de l’émissaire d’unpoliticien, le costume prophétique bien connu de Jean (3.4)a annoncé sa mission spirituelle.

9,10. Bien plus qu’un prophète Jean n’était passeulement le dernier de la lignée de l’AT de porte-paroleinspirés, mais il était également le précurseur prédit duMessie (Mal 3.1), spécialement choisi pour introduire leMessie en Israël.

11. Par conséquent, aucun être humain n’est plus grandque Jean. Ici, Jésus détruit tout soupçon de friction entre luiet Jean. Celui qui est le moins dans le royaume des cieux estplus grand que lui. Dans cette déclaration, Jean semble êtreconsidéré comme extérieur au royaume. Par conséquent, leroyaume des cieux doit toujours être considéré comme leroyaume messianique annoncé par Jean et Jésus (3.2; 4.17).Jean, dont le ministère était de préparation, était maintenantemprisonné et allait bientôt mourir. Mais ceux qui avaientrépondu à l’annonce et faisaient maintenant partie du cercledes disciples de Jésus étaient le noyau de son royaume. Onleur donnait de nouvelles vérités et privilèges, et après lerejet national de Jésus, ils seraient baptisés dans un nouveaucorps spirituel, l’Église (une partie du royaume messianique,Col 1.13; Rev 20.6). Jean était l’ami de l’époux, mais lesdisciples sont devenus l’épouse (Jn 3.29). Lorsque Jésus a

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prononcé ces paroles (avant la Pentecôte, Actes 2),royaume des cieux était le terme le plus intelligible qu’ilaurait pu utiliser.

12. Le royaume des cieux est soumis à la violence. Ceverbe peut être considéré soit comme moyen – forceviolemment son chemin (cf. Lc 16.16), soit comme passif –est violemment traité. Cette dernière est plus cohérente avecla clause suivante. Depuis l ‘annonce initiale de la venue duRoyaume par Jean, la réponse avait été violente, que ce soitde la part de vicieux adversaires (cf. vv. 18,19; 14.3,4) oupar des supporters enthousiastes. Les violents le prennentde force (ou le saisissent). Comparez Lc 16.16. Parmi lesadhérents les plus éminents du Messie se trouvaient lespéagers, les prostituées et autres pécheurs ouverts, quiaffluaient en grand nombre vers notre Seigneur.

13-15. Jean était le dernier des prophètes de ladispensation de l’AT qui avait prédit la venue du Messie.Inclus dans ces prédictions de l’AT était la venue d’Eliepour inaugurer le grand Jour du Seigneur (Mal 4.5). Bienque Jean lui-même ait nié être l’Élie ressuscité (Jn 1.21),Jésus déclare que si les Juifs l’avaient pleinement reçu, lui etson royaume, Jean aurait accompli la prédiction de l’AT (Mt17.10-13; cf. Lc 1.17). Comme cela ne s’est pas produit,Jean n’a pas réalisé tout ce qui avait été prédit pour Élie; etdonc l’accomplissement complet est encore futur. Cepassage montre clairement la nature contingente de l’offredu royaume.

16-19. En contraste marqué avec cette estimationélogieuse de Jean, le sentiment dominant des foules enversJean et Jésus. Cette génération. Les contemporains de Jean

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et de Jésus (v.12). Comme aux enfants. Cette parabolechaleureuse dépeint une scène sur la place publique, où ungroupe d’enfants grincheux ne peut pas décider du jeu àjouer (cf. Lc 7.31-35). Les suggestions de jouer au mariage(pipe, dansé) et aux funérailles (pleurées, lamentées)s’avèrent peu attrayantes; alors ils ne jouent rien. De même,le ministère ascétique de Jean a porté l’accusation qu’il étaitpossédé par un démon. Mais l’habitude de Jésus decontacter les pécheurs et de partager leurs coutumessociales a suscité les affirmations vicieuses et fausses qu’ilétait gourmand, un ivrogne, aussi diabolique que sescompagnons. Cependant, la sagesse des plans d’action desdeux hommes a été prouvée (justifiée) par les résultats.

20-24. Renversement des villes, où la plupart de sesœuvres majeures ont été faites. Aucun miracle n’estenregistré dans les Évangiles comme s’étant produit àChorazin ou à Bethsaida (pas à Bethsaida Julias). Ces deuxvillages étaient probablement si proches du grandCafarnaoum que de nombreux miracles accomplis àCafarnaoum ont été observés par des habitants des troiscommunautés. Tyr et Sidon. Principales villes côtièresphéniciennes, objets du jugement divin sousNabuchodonosor et Alexandre (cf. Ez 26-28). En sac etcendres (cf. Jon 3.5-8). La manière orientale commune dedémontrer le chagrin. Si on leur avait accordé lesopportunités de ces villes juives, dit Jésus, elles se seraientrepenties. La raison pour laquelle de telles opportunitésn’ont pas été accordées doit être laissée aux buts souverainsde Dieu, qui a envoyé le Messie d’abord à la maisond’Israël. Pourtant, les plus grands privilèges spirituels

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accordés à Chorazin et Bethsaida ont rendu leur incrédulitéplus coupable. Quant à Cafarnaoum, qui, en tant quemaison de Jésus, a eu la plus grande opportunité de toutes,la question rhétorique: serez-vous élevé au ciel? , impliqueune réponse négative.

23 Et toi, Cafarnaoum, seras-tu élevée jusqu’au ciel?(Non), tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts (c’est-à-dire qu’ils seront massacrés par les Romains)

25-30. Jésus conclut le discours par une explication del’incrédulité des hommes et une invitation gracieuse.

25. Jésus répondit. Les versets suivants sont une réponseaux problèmes soulevés par la discussion précédente. Je teremercie, ô Père. Le verbe grec exomologoumai décrit uneconfession ou une pleine reconnaissance, doublée d’éloges.Sage et compréhensif. La conscience spirituelle du Messieet de son Royaume n’est pas atteinte par l’intellect bœuf debon sens. Nourrisons. Ceux qui, en réponse au message duMessie, reconnaissent leur impuissance spirituelle peuventrecevoir son enseignement (18.3). La gloire de l’Évangile estque les érudits et les ignorants peuvent devenir des bébés.

26. La dernière explication de la réponse humaine résidecependant dans le bon plaisir de Dieu (cf. Eph 1.5; Phil2.13).

27. Toutes choses m’ont été livrées par mon Père. Jésusrevendique une autorité qui le distingue de toutes les autrespersonnes (cf. Mt 28.18; Jn 13.3). Ici, cette autorité estdéclarée comme impliquant la révélation de Dieu auxhommes. Personne ne connait le Père, sauf le Fils.

La connaissance mutuelle du Père et du Fils est parfaite,mais elle leur est limitée à moins que la révélation ne soit

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communiquée à l’humanité. À qui le Fils lr révélera. Le Filscomme image de Dieu est le révélateur du Dieu invisible(Col 1.15); il est le Logos, l’expression du Dieu invisible (Jn1.1,18). C’est pourquoi Matthieu est d’accord avec lespensées plus fréquemment exprimées par Jean et Paul. Celamontre que les écrivains bibliques étaient essentiellementd’un même avis concernant la vérité que l’homme dépendde la grâce de Dieu en Jésus pour toute connaissancespirituelle.

28. Venez à moi. Compte tenu de l’autorité conférée auMessie (v. 27), cette invitation vibre d’opportunité. Tout cetravail. Les hommes dont les efforts décourageants pouratteindre le repos spirituel n’ont pas allégé le fardeau desobligations imposées par l’homme (23.4).

29,30. Prenez mon joug. Une métaphore juive pour ladiscipline et le discipulat. “Mettez votre cou sous le joug, etlaissez votre âme recevoir des instructions” (Sir 51.26). LeMessie seul est le Maître qui, par sa personne et son œuvre,peut instruire les hommes concernant le Père et leur apporterle repos de l’âme qui est l’essence même de la véritableexpérience spirituelle, un repos impliquant l’élimination de laculpabilité du péché et la possession de la vie éternelle. Monfardeau est léger. Les obligations impliquées dansl’Évangile sont bénies et la force de les supporter est fournieavec le joug.

8) Opposition de la part des pharisiens.12.1-50. Matthieu enregistre une série d’incidents

montrant la nature de l’hostilité pharisaïque.

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1-8. Les pharisiens s’opposent à la cueillette des céréalesle jour du sabbat.

1. Pendant que le groupe voyageait à travers les champsde céréales, les disciples ont exercé leur privilège légal decueillir et de manger le grain (Dt 23.25). Les phariséens lessuivaient de près car ils etaient venu sqns doute deJérusalem pour observer et examiner les prétensionsmessianiques de Jésus.

2. Pour les pharisiens, qui devaient se promener dans lesmêmes champs, l’acte ne paraissait pas légal car il impliquaitune violation du jour du sabbat. Interprété de façonrabbinique, la cueillette du grain était en train de récolter, etdonc du travail (Ex 20.10).

3,4. La première réponse du Messie rappelle David et lepain consacré (I Sam 21.1-6). Bien que la Loi divine aitrestreint le pain consacré aux prêtres (Lv 24.9), un besoinhumain extrême a outrepassé ce règlement, et les rabbinsl’ont compris.

5,6. Une deuxième illustration montre que la loi du reposdu sabbat n’était pas absolue, car les prêtres étaient tenuspar cette même loi de travailler le jour du sabbat (Nb28.9,10). L’argument est que, si les prêtres peuvent êtreinnocents en travaillant le sabbat pour faire avancer le culteau temple, combien plus les disciples sont-ils innocents enviolant le sabbat pour l’œuvre du Messie, qui est la réalitésur laquelle le Temple a pointé.

7. Le troisième argument du Messie indique uneincompréhension pharisaïque d’Os 6.6, la miséricorde etnon le sacrifice (cf. Mt 9.13). Dieu désire bien plus lescœurs appropriés que les extérieurs qui sont devenus de

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simples formalités. Une compréhension spirituelle du Messieet des disciples par les pharisiens aurait empêché leurjugement sur ces innocents.

8. Seigneur du sabbat. Puisque Jésus, en tant que Fils del’homme, est maître du jour du sabbat, les disciples quiavaient utilisé le sabbat pour le suivre l’utilisaientcorrectement. Le Messie a le dernier mot sur la question del’interprétation de l’AT.

9 9-21. Les pharisiens s’opposent à la guérison le jour dusabbat. (Cf. Mc 3.1-6; Lc 6.6-11.)

9. Dans leur synagogue. Luc montre que cela s’estproduit un sabbat différent.

10,11. Est-il permis de guérir le jour du sabbat? l’ATn’a fait aucune interdiction, mais certains rabbins l’ontconsidéré comme du travail. Jésus, cependant, en montrantce que n’importe quel individu aurait fait pour unmalheureux brebis, expose clairement sa propre obligation.

12. Puisque l’homme a incomparablement plus de valeurqu’un brebis, il doit lui venir en aide. Éviter de faire le bienquand cela est en son pouvoir, c’est vraiment nuire (voir lesrécits Mc et Lc).

13,14. Le miracle n’a fait que enrager les Pharisiens, quiont immédiatement comploté (avec les Hérodiens, Mc 3.6)pour le détruire. Ainsi, en Galilée, comme récemment àJérusalem (Jn 5.18), la haine meurtrière prenait une formedéfinitive. Les hommes qui appelaient la guérison d’uneviolation du sabbat ne craignaient pas de comploter unmeurtre.

15. Il s’est retiré. La connaissance du complot a incitéJésus à éviter les conflits ouverts à ce moment, car son

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heure n’était pas encore venue. Il a donc transféré sesservices dans d’autres régions (Mc 3.7), et il les a tousguéris.

16. Cependant, il a mis en garde ceux qui étaient guéris(en particulier les démoniaques, Mc 3.11,12) de ne pasutiliser les miracles pour le faire connaître en tant queMessie et ainsi exciter la foule et l’opposition.

17-21. afin que s’accomplisse la parole du prophèteÉsaïe. Ce ministère gracieux et non provocateur de Jésusest montré par Matthieu comme étant cohérent avec laprophétie messianique (Ésaïe 42.1-4). Car comme Jésus asouligné les aspects justes et spirituels de son Royaume, ilne s’est pas engagé dans des harangues publiques, ni dansla démagogie politique. Il n’a pas non plus piétiné les faiblespour gagner ses fins. Il n’éteindra pas le lumignon quifume. La mèche d’une lampe dans laquelle l’huile est sur lepoint de disparaître – symbolique de ceux qui sont faibles.

22-37. Les pharisiens s’opposent à l’expulsion du démonpar le Messie.

22. Un demoniaque. La possession démoniaque avaitcausé deux effets secondaires – la cécité et le mutisme. Laguérison a supprimé les trois afflictions.

23. Peut-il s’agir du Fils de David? La réponse négativeimpliquée par la question révèle que même si le miracle avaitsoulevé la possibilité qu’il soit Messie (Fils de David, cf.1.20; 9.27), le peuple était prédisposé à l’incrédulité.

24. L’accusation vicieuse selon laquelle le pouvoir deJésus sur les démons provenait d’une ligue avec Béelzébul(voir commentaire du 10.25) était pleinement connue deJésus et réfutée publiquement de manière sans réponse.

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25,26. La simple analogie d’un royaume, d’une ville oud’une maison divisés comme tendant à l’autodestructionréfute l’accusation. Car en expulsant les démons, Jésusfrustrait assurément les œuvres de Satan, et nous devonsattribuer à Satan une quantité raisonnable de perspicacité. (Ilne peut pas non plus être permis à Satan d’autoriser unetelle expulsion pour confondre la question, car cetteexpulsion n’était pas un cas isolé.)

27. Par qui vos fils les ont-ils chassés? Puisque certainsde ces associés pharisiens (comparons l’expression de l’AT« fils des prophètes ») ont revendiqué le pouvoir del’exorcisme, il est illogique d’attribuer des effets semblablesà différentes causes. La question de savoir si les Juifs onteffectué des exorcismes valides n’est pas nécessaire pourl’argument ad hominem). Le fait que les pharisiens aientprétendu avoir rendu l’argument efficace. Si, cependant,Jésus implique qu’au moins certains des exorcismespharisaïques étaient authentiques, alors il faut supposer quele pouvoir est venu de Dieu (sinon l’argument de Jésus estgrandement affaibli).

28,29. Le dernier argument de Jésus attire l’attention surson propre ministère, en particulier sur son expulsion desdémons, ce qui était une preuve suffisante que le royaumede Dieu est venu. La description du ministère du Messiecomme une entrée dans la maison d’un homme fort(domaine de Satan) et une dépouillement de ses biens (lepouvoir du Messie sur les démons), fournit une preuveclaire que l’homme fort (Satan) a d’abord été lié. La victoirede Jésus sur Satan à la tentation (4.1-11) a démontré lasupériorité de notre Seigneur.

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30. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi. Dans leconflit avec Satan, la neutralité est impossible. .

31,32. Tout péché et blasphème sera pardonné auxhommes. Le principe général. L’expiation par le Messie auCalvaire serait suffisante pour pardonner tous les péchés,même les formes de calomnie les plus aggravées contreDieu (blasphème). Un péché, cependant, est déclaréimpardonnable. quiconque parlera contre le Saint-Esprit.Compte tenu du principe précédemment énoncé par Jésus,cette impardonnabilité ne peut pas être due à l’insuffisancede l’expiation, et nous ne pouvons pas non plus déduire uncaractère sacré particulier de la troisième personne de laTrinité. Beaucoup expliquent ce péché comme l’attributiondes œuvres miraculeuses de l’Esprit à la puissancesatanique (cf. Mc 3.29,30), et ne voient aucune possibilitéqu’il soit commis aujourd’hui. D’autres, cependant,considèrent l’accusation des pharisiens comme étantsymptomatique, et non le péché lui-même. Les versetssuivants indiquent que le cœur corrompu est la cause dupéché. La fonction particulière de l’Esprit est d’apporterconviction et repentance, et de rendre les hommes réceptifsà l’invitation du Messie. Par conséquent, les cœurs quihaïssent Dieu et blasphèment le Messie (I Tim 1.13) peuventencore être condamnés et amenés au repentir par l’Esprit.Mais celui qui rejette toute ouverture de l’Esprit se retire dela seule force qui puisse le conduire au pardon (Jn 3.36).Qu’un tel état stable puisse être atteint dans cette vie estclairement impliqué par le passage. L’AT les décrit commedes péchés “avec une main haute” (Nb 15.30); pour eux,aucune expiation n’était possible. Les hommes ne peuvent

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pas lire les cœurs et ne peuvent donc pas juger quand lesautres ont atteint un tel état. La possibilité réelle de ce péchén’affaiblit pas l’invitation évangélique « quiconque le veut »,car de par sa nature même, ceux-ci n’auront aucune volontéd’accepter. Quant à l’audience des pharisiens de Jésus, iln’est pas précisé s’ils ont pleinement ou non commis cepéché, mais l’avertissement est clair. Leur instructionconsidérable a rendu leur responsabilité grande; leur hostilitéantérieure montrait leur incrédulité déterminée.

33-35. Rendez l’arbre bon. Un passage, semblable à7.16-20, où le discours des hommes est révélateur de l’étatdu cœur humain.

36,37. Le jour du jugement, le Seigneur considérera lavie de chaque homme dans son intégralité, même chaqueparole oiseuse (pas forcément mauvaise) provenant dudébordement de son cœur. Seul le juge divin est capabled’enregistrer, d’évaluer et de rendre un verdict sur cesquestions.

38-45. Les pharisiens et les scribes exigent un signe.38. Nous souhaitons voir un signe de votre part. Ils ont

écarté les miracles précédents. Ce qu’ils voulaient, c’étaitune action sensationnelle en accord avec leurs idées duMessie (cf. Mt 16.1), un signe qui n’exigerait aucune foi,seulement la vue.

39. Génération adultère. Une description de la nationcomme spirituellement infidèle dans ses vœux à Jahve (cf. Jr3.14,20). Pour une telle nation, le seul grand signe de larésurrection est ici prédit (et avait été suggéré encore plustôt, Jn 2.19-21).

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40. L’expérience de Jonas, qui a été libéré du ventre dumonstre marin, était typique de l’inhumation et de larésurrection à venir de Jésus après trois jours et trois nuitsau cœur de la terre, c-a-d au šeol. Les tenants de lacrucifixion traditionnelle du vendredi expliquent que letemps ici est idiomatique pour des parties de trois jours(vendredi, samedi, dimanche). Ceux qui tiennent à lacrucifixion de mercredi expliquent l’allusion littéralementcomme désignant soixante-dix heures, du coucher du soleilmercredi au coucher du soleil samedi.

41. Les Ninivites, ayant reçu Jonas et son message aprèssa délivrance miraculeuse, se repentirent. Ainsi, leur actionplace Israël sous un jour bien pire, car à l’échelle nationale,elle est restée impénitente, avant et après la résurrection,même s’il y avait plus de Jonas ici.

42. De même, l’intérêt pour la sagesse de Salomon(divinement conférée) par la reine de Saba (I R 10.1-13)mettra en triste opposition au jugement l’incrédulité dujudaïsme actuel.

43-45. Une parabole frappante, suggérée naturellementpar l’occasion (12.22 ss.), Dépeint la situation précaired’Israël (et des pharisiens). Le démon expulsé, ne trouvantaucun lieu de repos dans les endroits secs (indiqués ailleurscomme des demeures de démons. Es 13.21; Baruch 4.35;Ap 18.2), retourne à son ancienne habitation, qui estmaintenant plus attrayante (balayée, garnie) mais inoccupée.Il rentre avec sept autres esprits, et le résultat est une plusgrande dégénérescence. Ainsi soit-il. Israël (au niveaunational et individuel) avait été moralement purifié par lesministères de Jean et de Jésus. Depuis l’exil, les maux de

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l’idolâtrie ouverte avaient été supprimés. Pourtant, dans laplupart des cas, la réforme qui devait être préparatoire s’estarrêtée. La maison d’Israël était « vide ». Le Messie n’a pasété invité à l’occuper. Par conséquent, cette générationméchante atteindra un état encore pire. Quelques annéesplus tard, ces mêmes Juifs ont été confrontés aux horreursde l’an 66-70. Les membres de la fin des temps de cetterace (Gr. genea) seront particulièrement victime de démons(Ap. 9.1-11).

46-50. La mère et les frères du Messie46,47. Sa mère et ses frères. Ces frères sont

vraisemblablement les enfants de Joseph et de Marie, nésaprès Jésus. Chercher à lui parler indique que des effortsétaient déployés, mais la foule était trop grande (Lc 8.19).Les raisons de leur inquiétude sont évidentes. Auparavant, laprédication de Jésus à Nazareth avait forcé la famille àdéménager à Cafarnaoum (4.13; Lc 4.16-31; Jn 2.12).Maintenant, il avait amené les pharisiens dans uneopposition ouverte et blasphématoire. De plus, des amisavaient rapporté que la tension de ce ministère affectait sasanté (Mc 3.21). Le verset 47 ajoute peu de nouvellesinformations, et de nombreux manuscrits anciens lesomettent.

48. Qui est ma mère? Par cette question intrigante, Jésusfait sursauter la foule pour la préparer à une précieuse vérité.

50. Quiconque fera la volonté de mon Père. Ce «faire»n’est pas une forme de justice au travail, mais la réponse del’homme à l’invitation du Messie. “Voici l’œuvre de Dieu,c’est que vous croyez en celui qu’il a envoyé” (Jn 6.29). La

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relation spirituelle entre le Messie et les croyants est plusproche que les liens de sang les plus étroits. Ce dictonn’offrait aucun manque de respect à Marie, ni à ses frères,car nous les retrouverons plus tard partager cette relationspirituelle (Actes 1.14). Pourtant, rien n’indique non plusque la mère de Jésus ait eu un accès spécial à sa présence.

9) Une série de paraboles sur le royaume. 13.1-58.Cette première série étendue de paraboles a été donnée un

des jours les plus occupés enregistrés du ministère de Jésus.Le récit de Matthieu énumère sept paraboles, et uneconclusion d’application. Marc en enregistre quatre, dont unpas dans Matthieu. Luc en enregistre trois, pas tousensemble. Deux des paraboles ont été interprétées par Jésus(Le Semeur, L’ivraie), et une troisième partiellement (Lefilet); cela fournit un schéma pour comprendre les autres.

1. La même journée. Seul Matthieu relie cet événement àla discussion précédente. La foule étant si grande (pourempêcher même sa famille de l’atteindre; 12.46), Jésus estsorti de la maison au bord de la mer.

2. Utilisant un bateau comme plate-forme, il s’est assis dela manière habituelle des enseignants et s’est adressé à ceuxsur le rivage.

3a. Les Paraboles. Des récits plausibles utilisés par Jésuspour transmettre la vérité spirituelle à travers descomparaisons. Bien que Jésus n’ait pas été l’inventeur del’enseignement parabolique, son utilisation de la méthode adépassé de loin celle de tous les autres enseignants entermes d’efficacité et de profondeur de la vérité dépeinte.

3b-23. Le semeur.

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3b. Le semeur. L’article défini est probablementgénérique. Tous les semeurs ont joué de façon semblable.

4. Lorsque le semeur a dispersé sa semence, certains sonttombés sur la terre desséchée du chemin qui traversait lechamp. Une telle graine gisant à la surface attireraitrapidement les oiseaux.

5,6. les endroits pierreux. Pas un sol couvert de rochers,mais un rebord rocheux recouvert d’une fine couche de sol.Les graines semées ici germeraient rapidement, car le soleilréchaufferait bientôt la fine croûte; mais faute de racines etd’humidité suffisantes, la plante deviendrait bientôt brûlée etflétrie.

7. Parmi les épines. Sol infesté de racines épineuses quele laboureur n’avait pas enlevé.

8. Bon terrain. Le sol fertile de Galilée était capable deproduire des récoltes de l’ampleur mentionnée ici).

9. Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. Unedéclaration que cette histoire simple, sans préface niexplication, avait un sens plus profond.

10-17. En réponse à la question des disciples, Jésusexpose sa raison de parler en paraboles.

10. Pourquoi? Auparavant, il avait utilisé des paraboles,mais cette occasion était évidemment différente. Or lesparaboles elles-mêmes formaient la base de l’enseignement;ce n’étaient pas de simples illustrations.

11. Les mystères du royaume des cieux identifient lecontenu de ces paraboles comme étant une révélationprécédemment cachée concernant le Royaume.L’interprétation les relie à nos jours. Les gloires du règnemessianique ont été clairement esquissées dans l’AT. Mais

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le rejet du Messie et l’intervalle entre sa première et saseconde venue n’étaient pas compris. Ces parabolesdécrivent l’étrange forme du Royaume en l’absence du Roi,période pendant laquelle l’Evangile est prêché et un noyauspirituel se développe pour l’établissement du règnemessianique (Col 1.13; Mt 25.34). La révélation de cesmystères sous forme parabolique est due à l’existence dedeux groupes distincts: elle vous est donnée; cela ne leur estpas donné.

12. Quiconque en a. Les disciples, ayant répondu avecfoi à Jésus, possédaient déjà beaucoup de vérité concernantle Messie et son programme. Une réflexion approfondie surces paraboles les éclairerait davantage. Quiconque ne l’apas. Les incroyants déterminés qui avaient refusél’enseignement précédent de Jésus (cf. ch. 10; 11) nerecevaient pas les vérités nues à fouler aux pieds (cf. 7.6).Pourtant, il y a de la grâce même ici, car ils ont été épargnésde la plus grande culpabilité de rejeter l’enseignement le plussimple, et il restait la possibilité que la parabole intrigantepuisse susciter la curiosité et provoquer un changement decœur.

13-15. L’état d’insensibilité spirituelle établi parmi lepeuple est considéré comme un accomplissement partiel(est en train de se réaliser) d’Es 6.9,10. La citation deMatthieu suit la LXX et souligne l’incrédulité obstinée de lapersonne. (L’hébreu, fait grossir le cœur de ce peuple,présente la condition comme un jugement de Dieu sur sadureté spirituelle.)

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16,17. Les disciples, qui avaient répondu au Messie,bénéficiaient des privilèges tant attendus par les prophètes etles justes de l’économie de l’AT (cf. I Pet 1.10-12).

18-23. L’interprétation par Jésus de la parabole expliquele sort de la Parole à cette époque comme étant dû,humainement parlant, à l’état des cœurs humains.

18. Le semeur. Non identifié, mais conforme à laprochaine parabole, c’est clairement le Messie lui-même etceux qui le représentent (13.37).

19. La parole du royaume (parole de Dieu, Lc 8.11),symbolisée par la semence, est le message que Jésus aproclamé concernant lui-même et son royaume. Celui qui aété semé au bord du chemin. Il ne s’agit pas d’un mélangede figures, mais d’une visualisation de la graine dans le solcomme culminant dans la plante, et donc représentative ducas individuel. L’auditeur en bordure de route est celui quine répond absolument pas, de qui Satan (le méchant), soitpersonnellement, soit par l’intermédiaire de ses agents(oiseaux, v. 4, sont souvent symboliques du mal. Jr 5.26.27;Ap 18.2), enlève bientôt toute réaction spirituelle positive.

20,21. La graine sur le rebord rocheux décrit le cas del’écouteur émotionnel peu profond (immédiatement avecjoie) dont l’enthousiasme initial est complètement flétri par lesoleil vivifiant et nécessaire des tribulations ou de lapersécution.

22. La graine qui germe parmi les épines représentel’auditeur préoccupé dont le cœur est déjà plein de soins etd’intérêts mondains (les épines étaient déjà dans le sol, maispas visibles à la plantation). Une allégeance divisée empêchela maturation des valeurs spirituelles.

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23. Les seuls auditeurs agréés sont ceux du bon terrain.Ce n’est qu’ici que le fruit est produit (Gal 5.22,23), et lafécondité est l’épreuve de la vie (Jn 15.1-6). L’explication dela façon dont les cœurs sont arrivés à ces conditions esthors de portée de cette parabole.

24-30. L’ivraie .Pour l’interprétation, voir 13.36-43.24. Le royaume des cieux ressemble à un homme. Le

Messie caractérise l’interrègne par le cas d’un homme qui aeu l’expérience suivante.

25,26. Pendant que les hommes dormaient. La nuit; lemoment le plus probable pour ce travail méchant. Ni ici nidans l’interprétation ce détail n’est considéré comme unenégligence. L’ivraie. La zizanie, il est général, y a convenu,désigne l’ivraie (lolium temulentum), une plante nocive,pratiquement indiscernable du blé jusqu’à ce que l’épi sesoit développée.

27. D’où vient donc l’ivraie? L’ampleur de la croissanceinutile ne pouvait pas être expliquée par le hasard (parexemple, les graines soufflées par le vent), mais uniquementpar une plantation délibérée. Pourtant, n’était-il pas évidentque le chef de famille avait planté de bonnes semences?(Une réponse affirmative est implicite.)

28. Un ennemi a fait cela. Des exemples d’une tellemalveillance pure et simple sont enregistrés.

29,30. La saison de la récolte. Lorsque les différencesentre le blé et l’ivraie étaient les plus prononcées, et que laséparation pouvait être effectuée économiquement par les

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moissonneurs. Par conséquent, l’ivraie a d’abord étéempaquetée pour être brûlée, puis le blé a été récolté.

31,32. Le grain de moutarde. Cette parabole ressembleaux deux premières dans la mesure où toutes mentionnentun homme, un champ et une semence. Interprété de manièrecohérente, en chacun l’homme symbolise le Messie, lechamp est le monde et la semence est la Parole qui racontele Messie et son royaume. Grain de moutarde. Sa petitesseétait proverbiale (cf. Mt 17.20). Pourtant, dans ce cas, ilpousse jusqu’à ce qu’il soit plus grand que les herbes, et ildevient un arbre. Des cas de croissance inhabituelle enPalestine ont été constatés par les voyageurs, mais rarement,voire jamais, dans la mesure décrite ici (cf. Mc 4.32). Unetelle croissance est considérée comme défavorable par lesoiseaux qui se logent dans les branches. Dans cette série deparaboles, les oiseaux sont des agents du mal (13.4,19),comme ils le sont souvent dans les Écritures (Jr 5.26,27; Ap18.2). L’histoire confirme le fait que depuis le plus petitcommencement, l’église a fait une croissance étonnante àtravers l’annonce du message du Messie. Pourtant, une tellecroissance inhabituelle a fourni des lieux de repos à ceux quisont ennemis de Dieu, qui recherchent l’ombre et le fruit del’arbre pour leurs propres intérêts (même les nations aimentêtre appelées “chrétiennes”). Les disciples sont avertis quela simple grandeur de ce qui semble être extérieurement leroyaume du Messie n’est pas essentiellement unecontradiction avec l’enseignement du Seigneur selon lequelles vrais croyants sont un petit troupeau entouré de loups(Lc 12.32; Mt 10,16). Par contre un autre point de viesoutient que les oiseaux sont tout simplement les

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bénéficiaires du royaume, sans etre des influences néfastes.Les oiseaux pourraient représenter les nations du mondeprotégées par le royaume messianique : C’est le cas dans lelivre de Daniel 4.9,11.

33-35. Le levain. Bien que certains interprètent cetteparabole et la précédente comme illustrant l’influencegrandissante de l’Évangile, de telles explications violentl’utilisation par Jésus de ces symboles ailleurs, ainsi quel’importation d’autres paraboles (par exemple, l’ivraie) quimontrent le mal existant jusqu’à la fin de l’âge. Là encore ilfaut signaler que ce n’est pas la seule interprétation possible.

33. Levain. Un morceau de pâte ancienne dans un état defermentation élevé. Le levain dans l’AT est généralementsymbolique du mal, mais ce n’est pas toujours le cas. Dansles utilisations ultérieures de ce symbole par le Messie, il faitallusion à la mauvaise doctrine des pharisiens, dessadducéens et d’Hérode (Mt 16.6-12; Mc 8.15). Lesallusions de Paul (I Cor 5.6,7; Gal 5.9), qui considèrentcertainement le levain comme mauvais, semblent grandementinfluencées par la parabole du Messie. Quarante litres defarine.. Apparemment, une quantité courante utilisée dans laboulangerie (Gen 18.6). La femme (contrairement àl’homme dans les autres paraboles) est l’adversaire duMessie et infuse le royaume à cette époque de faussesdoctrines. Ailleurs, elle est appelée «méchanceté» (Za.5.7,8), «Jézabel» (Ap 2.20 ss.) Et la «grande prostituée»(Ap 17.1 ss). Par cette caractérisation du levain dans lerepas, les croyants sont avertis de se méfier de la faussedoctrine qui infiltrerait toutes les parties du royaume dansson aspect interrégional.

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34,35. A cette occasion, le Messie a parlé publiquement(à la foule) dans un langage symbolique seul, sansinterprétation. Ce n’est qu’aux disciples qu’il a expliqué lesymbolisme (13.10 et suivants; 13.36 et suivants). Matthieua considéré cela comme une réminiscence de Ps 78.2 et a vuen Jésus l’accomplissement le plus parfait de la fonction duprophète.

36-43. L’interprétation de l’ivraie . Pour la paraboleelle-même, voir 13.24-30.

36. Explique-nous la parabole de l’ivraie du champ.Cette parabole était plus impliquée que le grain de moutardeet le levain, et son implication du mal persistant peut avoirété en conflit avec les notions des disciples. L’explication denotre Seigneur sur les symboles montre que les détailsprincipaux sont importants, mais certaines caractéristiquesne sont que pour donner une forme à l’histoire et ne sontpas symboliques (par exemple, les hommes qui ont dormi,les serviteurs du ménage, la liasse en gerbes).38,39. Le champ est le monde. Dans le sens où les Juifssont dispersés à travers le monde. voir Mt 25.31-46.Enfants du royaume. Le royaume est le royaume d’Israël,duquel les irrégénérés seront arrachés. voir Mt 15.13. Lematériel propre à Matthieu concerne principalement les Juifs.Comme dans l’explication du Semeur, le grain est iciconsidéré comme ayant produit des plantes (13.19).L’émergence des vrais disciples du Messie dans ce mondeest contrefaite par le diable, dont les enfants se font souventpasser pour des croyants (II Cor 11.13-15).

40-43. Bien qu’une élimination efficace aux premiersstades se révèle impossible (v. 29), à la fin, des anges seront

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délégués pour rassembler l’ivraie hors de son royaume.Ainsi l’ivraie dans le monde est également considéréecomme étant dans le Royaume dans un certain sens. Il doitdonc être sous la forme particulière du Royaume pendantl’interrègne. L’enlèvement final sera fait par les anges à laconsommation de l’âge – la fin de la soixante-dixièmesemaine de Daniel, et le moment du retour du Messie, quandIl établira son glorieux règne (Mt 25.31-46; Dn 12.3).

43 Cette parabole, de la même manière, se réfère auroyaume d’Israël, dont les non-régénérés seront éliminés.voir Mt 15.13. La nation juive sera jugée au retour de Jésus.D’autres mécréants seront jugés après le millénaire, aujugement du grand trône blanc.La plupart des documents propres à Matthieu concernentles Juifs.

44. Le trésor caché. Bien que le trésor soit généralementexpliqué comme le Messie, l’Évangile, le salut ou l’Église,qu’un pécheur devrait être prêt à tout sacrifier pour obtenir,l’utilisation cohérente de l’homme dans cette série commese référant au Messie et l’action de se cacher à nouveauaprès avoir trouvé de telles vues improbables. Au contraire,le trésor caché dans le champ dépeint la place d’Israëlnational pendant l’interrègne (Ex 19.5; Ps 135.4). À cettenation obscure est venu le Messie. La nation, cependant, l’arejeté, et ainsi, par le dessein divin, elle a été retirée de sonmoment de proéminence; même aujourd’hui, elle resteobscurcie par une vue extérieure sur sa relation avec leroyaume messianique (Mt 21.43). Oui, le Messie a donné savie même (tout ce qu’il possède pour acheter tout le champ(le monde, I Cor 5.19; I Jn 2.2), et a ainsi obtenu la pleine

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propriété par droit de découverte et de rachat. Quand ilreviendra, le trésor sera être déterré et entièrement affiché(Za. 12.13).

45,46. La perle. 47-50. La parabole souligne la valeurinfinie du royaume pour lequel tout sacrifice n’est pas tropgrand. S’il y a une distinction de sens entre les deux, c’estpeut-être que la première montre comment un homme peuttomber sur le royaume sans vraiment le chercher, tandisqu’un autre peut etre à la recherche tout en essayant toutessortes de substituts avant que sa quête ne réussisse.

Le filet. Une parabole semblable à la parabole de l’ivraie,mais avec un accent différent. Ce filet est la grande senne,souvent laissée dans l’eau pendant un certain temps. Parmiles différents types de poissons enveloppés par le filet, il yen a quelques-uns inutilisables, que Jésus a interprétéscomme des hommes méchants, et qui, dans la parabole del’ivraie, semblent y avoir été mis par Satan (voir aussi lesoiseaux dans les branches, v.32). Tous ceux qui semblentsensibles à l’Évangile ne sont pas vraiment convertis.

51-53. Conclusion des paraboles. Les disciples, quiavaient reçu non seulement des paraboles mais aussi desprincipes d’interprétation (cf. Mc 4.34), ont indiqué leurcompréhension de cet enseignement. Jésus a ensuitecomparé leur statut de scribes informés (c’est-à-dire, lesenseignants et les interprètes de la vérité de Dieu) à celuid’un chef de famille efficace qui a un riche entrepôt aveclequel exercer ses fonctions. Les choses nouvelles etanciennes. Des vérités anciennes possédées depuislongtemps dans l’AT et de nouvelles vérités telles que cellesrévélées dans ces paraboles.

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54-58. Une visite à Nazareth. Matthieu joint cet incidentpour illustrer de la manière la plus poignante la propagationde l’opposition qui avait nécessité la méthode parabolique(13.11-15). Cette visite, enregistrée également dans Mc 6.1-6, est distincte d’une précédente racontée dans Lc 4.16-30(survenant avant Mt 4.13). 54. Son propre pays. Nazareth etses environs.

55. Le fils du charpentier.Le récit de Marc (6.3) indique que certains ont appelé

Jésus “le charpentier” ou l’entrepreneur, montrant que notreSeigneur avait appris le métier de Joseph. Ses frères. Enl’absence de toute indication que ces frères doivent êtreconsidérés dans un sens inhabituel, la compréhensioncommune d’eux en tant qu’enfants de Joseph et de Mariedoit être déduite. Il semble fortement probable que deuxd’entre eux, Jacques et Judas (Jude), sont devenus desauteurs d’épîtres du NT.

56,57. Bien que la mère et les frères de Jésus aientdéménagé à Cafarnaoum (4.13), ses sœurs s’étaientmanifestement mariées et restées à Nazareth (avec nous).L’enfance et la jeunesse de Jésus n’ayant été distinguées paraucun miracle (cf. Jn 2.11), ses concitoyens ne purentrendre compte ni accepter ce nouveau développement.Ainsi, Jésus emploie le même proverbe qu’auparavant pourexpliquer leur réponse (Lc 4.24).58. Et il ne fit pas là, beaucoup de miracles, à cause deleur incrédulité.. La puissance du Messie ne dépendait pas de la foi deshommes (cf. Jn 9.6, 36; Lc 7.11-15). Cependant,

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l’incrédulité a empêché de nombreuses occasions demiracles dans la mesure où peu de gens venaient à lui.

10) Retrait de Jésus après la décapitation de Jean.14.1-36. L’intérêt d’Hérode pour les rapports concernant

Jésus a été considéré par notre Seigneur comme un signalde retrait. L’ordre de Matthieu, qui était auparavant souventd’actualité, devient désormais chronologique.

14.1-12. L’intérêt coupable d’Hérode.1. Hérode le tétrarque. Hérode Antipas, fils d’Hérode le

Grand et souverain de Galilée et de Pérée. Son ignorance deJésus avant cette époque peut être due à son absence dupays ou à ses habitudes luxueuses, qui l’ont empêché des’intéresser aux mouvements religieux.

2. Voici Jean-Baptiste. Cette explication, d’abordsuggérée par d’autres (Lc 9.7), a finalement été adoptée parHérode, qui a attribué les miracles à un Jean ressuscité, bienque Jean n’ait fait aucun miracle de son vivant.

3,4. Hérodias. Fille d’Aristobole, demi-frère d’Antipas.Elle avait été mariée à son oncle, Hérode Philippe, et lui avaitdonné une fille, Salomé. Antipas, cependant, l’a persuadéede quitter son mari et de l’épouser, bien qu’il soit déjà mariéà la fille du roi Aretas (qui s’est échappé à son père, et uneguerre s’ensuivit). Un tel mariage était adultère et incestueux.

Il ne s’agit pas de Philippe le tétrarque, mais un autre desfils d’Hérode le Grand. L’action d’Hérode Agrippa a insultéle père de son épouse divorcée, le roi Aretas, qui a ensuitevaincu Hérode au combat, ce que beaucoup considéraientcomme le jugement de Dieu contre Hérode.

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5. Quand il l’aurait mis à mort. Hérode était déchiré pardes émotions mitigées (voir aussi v. 9). La pressiond’Hérodias était contrebalancée par des considérationspolitiques et même personnelles (Mc 6.20), et la dispositionfinale de Jean avait donc été retardée.

6,7. Dans la forteresse de Machaerus, à l’est de la merMorte. L’implacable Hérodias n’avait pas cédé, cependant,et la célébration de l’anniversaire d’Hérode lui offraitl’occasion de se venger. Dégradant sa propre fille enl’envoyant exécuter une danse suggestive devant Hérode etses courtisans, elle a extrait de ce souverain fantoche unepromesse grandiose plus appropriée pour un monarqueperse (Mc 6.23; cf. Est 5.3).

8-11. Le fait d’être proposé par sa mère localise la sourcedu complot. Donnez-moi ici la tête de Jean-Baptiste sur unplateau. Profitant de l’occasion, elle a fait sa demandesanglante, qui n’a laissé aucune place à l’évasion ou auretard. Ce banquet doit avoir eu lieu à Machaerus, où Jean aété emprisonné (Jos Antiq. Xviii. 5. 2.).

12. Ses disciples vinrent et après avoir enterré le corpssans tête, ils le dirent à Jésus. Le problème des premiersjours (11.2-6) avait été résolu de manière satisfaisante, etmaintenant les disciples de Jean se tournèrent logiquementvers Jésus. Selon toute probabilité, ils se sont attachés à lui.

13-21. Nourrir les cinq mille. Le seul miracle de Jésusenregistré dans les quatre évangiles. Elle s’est produite à lasaison de la Pâque (Jn 6.4), donc un an avant la mort duMessie.

13,14. A cette nouvelle, Jésus se retira de là dans unebarque. Le meurtre par Hérode de Jean et sa notification

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ultérieure des activités de Jésus ont provoqué ce retrait. Uneautre raison était le retour des Douze de leur mission (Mc6.30; Lc 9.10), qui avait besoin d’un répit de la foule et denouvelles instructions de Jésus. Bientôt, cependant, Jésus arenoncé à son intimité pour servir la foule, qui l’avait suivi àpied.

15. Le soir venu. Les Juifs ont distingué deux soirées, lapremière commençant vers trois heures et la seconde aucoucher du soleil (cf. Ex 12.6). La première soirée estsignifiée au verset 15; la seconde au verset 23.L’harmonisation exige que Jn 6.5-7 soit compris comme seproduisant précédemment. Mais bien que Jésus aitconfronté Philippe au problème plus tôt dans la journée,aucune solution n’avait été trouvée par les disciples, saufpour renvoyer la foule. Et déjà le temps était venu delocaliser la nourriture et le logement (Lc 9.12) dans cetterégion peu peuplée.

16-18. donnez-leur vous-mêmes à manger. En imposantcette responsabilité aux disciples, le Messie avait l’intentiond’éveiller en eux la conscience que l’association avec luicomprenait des dispositions pour chaque besoin. André amentionné le garçon avec cinq pains d’orge et deuxpoissons, mais il semblait totalement inconscient despossibilités divines (Jn 6.8,9).

19. Jésus, cependant, a appelé à une inclinaison ordonnéede la foule sur l’herbe, et après avoir rendu grace pour lespains et les poissons; il les a distribué par les disciples à lafoule des pèlerins.

20. Fragments. Des morceaux cassés qui n’avaient pasété mangés (pas seulement des miettes ici). douze paniers

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pleins des morceaux. Petits paniers en osier (différents desgrands paniers en forme de panier mentionnés au 15.37),utilisés pour transporter des articles en voyage. Ils peuventavoir appartenu aux apôtres, et les fragments recueillis eneux peuvent avoir fourni le besoin des apôtres.

21. Cinq mille hommes, à côté des femmes et desenfants. La proximité de la Pâque suggère que ceux-ci sesont peut-être rassemblés en Galilée pour le voyage àJérusalem.

22-36. Le Messie marche sur l’eau.22. Il contraignit aussitôt les disciples. L’urgence de

cette action était due à la tentative du peuple de faire deJésus roi de force (Jn 6.15).

23. Montagne. Un endroit isolé pour la prière, en dehorsdes distractions de la foule non spirituelle. L’importance decette situation, semblable à celle de la troisième tentation deSatan (4.8,9), a conduit Jésus à la prière, afin que son butsoit inébranlable. De cette montagne, le Messie pouvaitégalement observer les disciples dans leur bateau (Mc 6.48).Soir. Cf. commenter le verset 15.

24. Les manuscrits anciens varient entre au milieu de lamer et de nombreux stades éloignés de la terre. Jean 6.19montre que la distance du rivage devait être de cinq km.

25. A la fin de la nuit. C’est-à-dire de 3 heures à 6heures du matin. Les hommes ramaient depuis quelquetemps après le coucher du soleil et étaient presque épuisés.La mer agitée et les vents contraires ont empêché lesprogrès. Bien que les disciples aient été témoins de lapuissance de Jésus au cours d’une tempête (Mt 8.23-27),cette fois, il n’était pas avec eux. La nouvelle leçon pour eux

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était que la puissance du Messie les soutiendrait danschaque tâche désignée, qu’il soit physiquement présent ounon. Marcher sur la mer. Pour ce faire, il fallait maîtriser lagravité, le vent et les vagues.

26. Un fantôme. Les disciples frénétiques ont cédé laplace à la superstition actuelle. Peut-être qu’ils pensaient quec’était un signe avant-coureur de la mort pour eux.

27. C’est moi. Par une nuit aussi sombre et orageuse, leson de la voix familière rassura là où la vue était insuffisante.

28-33. La marche de Pierre sur l’eau est donnée parMatthieu uniquement.

28,29. Seigneur, si c’est toi. Avec une impulsivitécaractéristique, il désirait recevoir l’ordre de venir à Jésussur l’eau. Mais accuser Pierre d’ostentation, c’est trouverplus de fautes que Jésus.

30. Lorsqu’il a vu le vent, c’est-à-dire ses effets. Bienqu’autrefois le vent ait été tout aussi fort, toute l’attention dePierre était centrée sur la foi en Jésus, et le Seigneur avaithonoré sa foi en lui accordant un pouvoir surnaturel.Lorsque la concentration de la foi a été brisée, Pierre estrevenu au contrôle des pouvoirs naturels.

31. Jésus étendit la main. Une nouvelle démonstration depuissance surnaturelle, pas seulement un sauvetage physiquepar la force humaine. Vous de peu de foi. Le miracle avaitété accordé pour montrer, premièrement, qu’une foi totaleen Jésus en tant que Messie divin est suffisante pour chaquetâche désignée, et deuxièmement, que le refus de Jésusd’accepter les propositions politiques de la foule (Jn 6.15 nedoit pas les désillusionner).

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32,33. Tu es le Fils de Dieu. Équivalent du Libérateurdivin, du Messie. Bien qu’une telle identification ait été faiteplus tôt par les disciples (Jn 1.41,49), les Douze ont réaliséde plus en plus ce que ces termes signifiaient.

34-36. Ils sont venus au pays, à Gennesaret. Une plainefertile à plusieurs kilomètres au sud de Capenaum. Étantdonné que le discours dans la synagogue de Cafarnaoumsemble avoir eu lieu le lendemain de l’alimentationmiraculeuse (Jn 6.22,59), ce paragraphe peut être unedescription générale des événements qui ont couvertplusieurs jours ou semaines, avant et après la visite àCafarnaoum. Le désir des malades de toucher l’ourlet deson vêtement était probablement motivé par les informationsfaisant état de la guérison d’une hémorragie qui s’étaitprécédemment produite dans cette région (9.20).

11) Conflit avec les pharisiens sur la tradition . 15.1-20.

L’opposition locale des pharisiens galiléens (ch. 12) estdésormais renforcée par une délégation de Jérusalem. Cetteopposition augmenterait en fréquence et en intensité aucours de cette dernière année.

1. De Jérusalem, les pharisiens et les scribes.Probablement envoyé du quartier général pour vérifier Jésuset le harceler.

2. Pourquoi tes disciples transgressent-ils la traditiondes anciens? Bien que l’accusation soit oblique,l’insinuation est claire que l’enseignement de Jésus estresponsable de la violation. Ils ne se lavent pas les mains.La coutume rabbinique (pas la mosaïque) n’était pas

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hygiénique mais cérémonielle. Sa force contraignante étaitgénéralement considérée comme supérieure à celle de la loielle-même, et certains rabbins ont fait des efforts absurdespour l’observer (voir Mc 7.4). Ces traditions ont fini paretre mises par écrit dans un livre qui s’appelle le Talmud. Lelivre du judaisme actuel est le Talmud plutôt que la Bible, quicontient entre autres l’interprétation rabbinique des la Bible.Le judaisme est la religion des rabbins.

3. Pourquoi transgressez-vous le commandement deDieu au profit de votre tradition?. Un aveu que lesdisciples du Messie ont transgressé la tradition des anciens,mais le contraste avec le commandement de Dieu a montréla logique d’une telle action. Les pharisiens, plutôt qued’obéir à la loi, cherchaient toujours des moyens decontourner la loi et de faire des exceptions. C’est ce qu’onappelle la casuistique.

4-6. Certaines traditions ont en fait violé la loi elle-même.Le cinquième commandement (Ex 20.12; 21.17) a été violépar le stratagème insensé d’appeler tout ce qui aurait pu êtreutilisé pour aider ses parents à faire un don (à Dieu), et doncau-delà de la revendication des parents. Comme si Dieuvoulait d’un homme ce qui appartient à ses parents! Laquestion de savoir si la propriété a finalement été donnée àDieu n’est pas discutée, bien qu’il existe des preuvesd’abus.

9. Pour résumer, Jésus cite Es 29.13, dans laquelle cepeuple peut être considéré non seulement comme descontemporains du prophète, mais comme la nation d’Israëltout au long de son histoire; ou bien la dénonciation des

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contemporains d’Esaïe était une prophétie typique descontemporains du Messie.

10. Et il a appelé la foule. L’échange précédent avait étéquelque peu privé entre le Messie et les pharisiens et lesscribes.

11. Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souilleun homme. Souillé est littéralement rendu commun, dérivéde la distinction lévitique entre les aliments autorisés parDieu et tous les autres, considérés comme communs,profanes, “impurs”. Par cette déclaration, Jésus n’abrogepas le code lévitique (et Mc 7.19 ne doit pas être interprétéainsi), une abrogation qui n’a été annoncée qu’après lesactes de Pentecôte 10-11), mais affirmait le principe que lasouillure morale est spirituelle et non physique. La nourritureest amorale (I Tim 4.3-5). Le péché réside dans le cœur del’homme qui désobéit à Dieu et pervertit son utilisation.Même la souillure survenant à un Juif en mangeant de laviande Lévitiquement impur n’était pas causée par lanourriture elle-même, mais par le cœur rebelle qui agissait endésobéissance à Dieu.

12-14. Les disciples étaient apparemment troublés par lefait que Jésus avait offensé ces pharisiens influents, et 15.15indique qu’ils ne comprenaient pas pleinement l’importancede la déclaration de Jésus. Chaque plante. La doctrine de lapure tradition humaine, comme ces pharisiens l’exigeait, doitêtre enraciné. Une prédiction de la destruction définitive detoute fausse doctrine, le symbolisme incluant peut-être lespersonnes détenant ces enseignements (cf. 13.19,38 pourune combinaison semblable). Laissez-les tranquilles. Entant que professeurs de vérité spirituelle, les traditionalistes

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devaient être abandonnés. Ils étaient aussi aveuglesspirituellement que ceux qui en dépendaient. Fossé. Pas unfossé au bord de la route, mais une citerne ouverte dans lechamp.

15. Expliquez-nous cette parabole. Pierre a fait allusion àla déclaration du 15.11 (comme l’indique la comparaisonavec Mc 7.15-17). La parabole est utilisée ici dans le sensde « dicton difficile ». La difficulté ne réside pas dansl’utilisation des symboles mais dans le départ de la tradition,qui a confondu la souillure morale et cérémonielle.

16. Vous aussi êtes-vous sans intelligence? L’étonnementdu Messie, bien qu’il n’ait pas traité de ce sujet spécifiqueauparavant (mais comparez 9.14-17; ch. 5-7), suggère queles personnes spirituellement éclairées auraient dûcomprendre ce principe, car il a toujours été vrai.

17. Quelle que soit la souillure attachée aux alimentsentrant dans la bouche, elle est physique et sort du corpsdans les toilettes.

18,19. Mais ce qui sort de la bouche provient du cœur,et c’est ce qui rend l’homme impur, car toutes les paroles etles actions pécheresses trouvent leur source dans demauvaises pensées, surgissant dans un cœur mauvais (cf.5.21-48). Après les mauvaises pensées, les violations descommandements, du sixième au neuvième, sontrépertoriées, se terminant par un discours abusif contre lesblasphèmes contre Dieu ou l’homme.

20. mais manger sans s’être lavé les mains, cela ne rendpas l’homme impur.. Ainsi, Jésus résume en revenant à laquestion d’origine.

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12) Retrait en Phénicie et guérison de la fille d’unefemme cananéenne

15.21-28. L’attaque franche des pharisiens (vv. 1,2),enhardie par la récente exécution de Jean-Baptiste etl’opposition d’Hérode, a provoqué ce second retrait.L’interview avec la femme illustre clairement le cadrehistorique du ministère du Messie, ainsi que les aspects pluslarges de sa grâce.

21. Jésus partit de là et se retira dans le territoire de Tyret de Sidon. Bien que certains contestent ce point, il sembleclair que Jésus a effectivement quitté la terre d’Israël et lajuridiction d’Hérode cf. aussi Mc 7.31), pour rester isolépendant un certain temps en Phénicie.

22. Une femme cananéenne. Par race, les habitants decette région sont appelés Cananéens au numéro 13.29; Jud1.30,32,33. Marc 7.26 la désigne comme syro-phéniciennede nationalité. Fils de David. Elle s’adresse à lui comme leMessie juif. Cette désignation messianique par la femmeimplique une certaine conscience de la religion juive;pourtant le passage ne suggère pas qu’elle était un prosélyte.

23. Il ne lui répondit pas un mot. Cela s’explique enpartie par la tentative de Jésus de rester isolé (Mc 7.24).Cependant, la discussion qui suit indique l’objectif de lamission du Messie, et cette procédure de Jésus a rendul’instruction la plus efficace. Le fait que Marc omet dementionner le silence de Jésus peut indiquer que cette actionn’était pas aussi surprenante qu’on pourrait le supposer.Renvoyez-la. Cette déclaration des disciples impatients peutimpliquer que le Messie accède à sa demande et rejette ainsil’affaire, car sa réponse révèle qu’un appel a été fait.

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26. Prendre le pain des enfants et le jeter aux chiens.Cette non-Juive connaissait la coutume des Juifs de seréférer aux non-Juifs comme des chiens et à eux-mêmescomme les enfants de Dieu. L’apparente dureté del’expression du Messie est adoucie par le fait que le termene désigne pas les charognards sauvages et vicieux quiparcouraient les rues, mais les petits chiens (Gr. kunaria)qui vivaient comme animaux de compagnie dans lesmaisons des gens. Jésus a dit à cette non-Juive ce qu’il avaitdit à une Samaritaine, qu’à cette époque tout dépendaitd’Israël pour le Messie et ses bénédictions (Jn 4.21-23).Jésus avait guéri des non-Juifs à d’autres occasions, mais icien Phénicie, il devait faire attention à ne pas donnerl’impression qu’il abandonnait Israël (cf. Mt 4.24; 8.5).

27,28. les petits chiens mangent les miettes qui tombentde la table de leurs maîtres. La femme a accepté pleinementl’ordre divin et sa foi a saisi la vérité qui s’appliquait à elle.C’est cette foi que le Messie a louée. Ta foi est grande. Ledeuxième non-Juif à être loué pour sa foi (8.10), et letroisième exemple de guérison du Messie à distance (Mt8.13; Jn 4.50).

13) Retour à la mer de Galilée (Decapole, Mc 7.31), etexécution de miracles. 15.29-38. Marc montre que Jésus aprocédé vers le nord en Phénicie à travers Sidon, puis versl’est à travers le Jourdain et enfin vers le sud à travers laDécapole jusqu’à ce qu’il atteigne la mer de Galilée. Cetteroute suggère qu’il a délibérément évité le domained’Hérode Antipas.

29-31. Guérir les foules.

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29. Mer de Galilée. Apparemment la rive sud-est.30. Des multitudes sont venues. Parmi les nombreux qui

ont été guéris, Marc a décrit le cas d’un homme sourd etmuet (Mc 7.32-37).

31. Ils ont glorifié le Dieu d’Israël. Une indication qu’ils’agissait d’environnements païens dans lesquels Jésus atransmis la connaissance du vrai Dieu et des promessesmessianiques.

32-38. Nourrir les quatre mille. Prétendre que ce récitraconte le même incident que l’alimentation des cinq mille,c’est faire de cet Évangile et de cette marque de simplesrecueils de traditions qui sont devenus confus, et traiter lesparoles de Jésus dans Mt 16.9,10 comme une simpleinvention. Les différences de détails sont nombreuses et iln’y a rien d’improbable pour deux alimentationsmiraculeuses.

32. voilà trois jours qu’ils restent avec moi. La nourritureapportée était maintenant épuisée.

33. Comment nous procurer dans ce lieu désert assez depains pour rassasier une si grande foule? Insister sur lefait que les Douze avaient oublié l’alimentation précédenteest injustifié. Ils déclarent simplement leur incapacitépersonnelle à approvisionner, et se retiennent de présumerde demander à Jésus un autre miracle (en vue de Jn 6.26).

34-38. Sept, répondirent-ils, et quelques petits poissons,Jésus a nourri la foule de quatre mille hommes païens etleurs familles de la même manière qu’il avait nourri les cinqmille hommes. Les morceaux non consommésreprésentaient sept paniers pleins. Ici, les paniers sont lesplus grandes spurides, ou paniers, que les disciples ont pu

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utiliser lors de leur récent voyage, par rapport au plus petitkophinoi de 14.20, une distinction maintenue en 16.9,10.Les sept paniers peuvent avoir contenu plus que les douzela fois précédente.

14) Conflit renouvelé avec les pharisiens et lessadducéens. 15.39 – 16.4.

39. Magdala. Marc 8.10 a Magdal Nunaiya, dontl’emplacement est également incertain. L’endroit étaitapparemment sur la rive ouest de la Galilée.

16.1. Les pharisiens et les sadducéens sont venus. Desennemis traditionnels, rejoints par une haine commune deJésus. Les sadducéens n’apparaissent que deux autres foisdans le dossier de l’Évangile. au baptême de Jean (3.7), etpendant la semaine dernière du Messie (22.23). Un signe duciel. Cette demande, semblable à celle de 12.38, minimisetous les miracles antérieurs de Jésus, et exige un affichagespectaculaire qui est indubitablement d’origine céleste.C’est ce qu’ils ont demandé avec l’intention ultérieure de letenter, en lui faisant faire ce qu’il avait précédemment refuséde faire (12.39) ou bien de le discréditer en montrant sonincapacité. La partie de la réponse du Messie enregistrée au16.2,3 est manquante dans de nombreux manuscritsanciens, mais contenue par certains. Il attire l’attention sur lacapacité des hommes à prévoir le temps à partir desdonnées disponibles, mais sur l’incapacité totale descontemporains du Messie de lire les signes spirituels dutemps. Le jugement les menaçait et il était temps de serepentir. La prédication de Jean, l’enseignement et lesœuvres de Jésus, la prophétie de Daniel sur les soixante-dix

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semaines – tous auraient dû être des facteurs importantspour le discernement.

4. Le signe du prophète Jonas. (cf. commentaire du12.38-40.) Une allusion à la résurrection corporelle duMessie. C’était le grand signe auquel il pointait toujourslorsqu’il était poussé (Jn 2.18-22; Mt 12.38-40), auxcroyants une preuve précieuse de leur rédemption mais auxincroyants un signe de jugement à venir par le Messieressuscité.

15) Retrait dans la région de Césarée de Philippe.16.5 - 17.23.

Cette quatrième retraite ramène Jésus dans les environsdes non-Juifs, loin des tensions de l’opposition constante(cf. Bethsaida Julias, 14. 13; Ph”nicie, 15.21; lq Decapole,15.29; Mc 1.31). Au cours de cette période, peut-être d’unedurée de plusieurs mois, s’est produite la confessioncapitale de Pierre, la prédiction détaillée du Messie de sapassion à venir, et la Transfiguration.

5-12. Conversation en route.5. De l’autre côté, c’est-à-dire vers la partie nord-est

(Bethsaida Julias, Mc 8.22), en route vers Césarée dePhilippe (Mt 16.13). Nous avons oublié de prendre dupain. Un départ rapide de Magdala peut avoir causé cetteerreur, de sorte qu’un seul vieux pain a pu être trouvé dansle bateau (Mc 8.14).

6. Levain des pharisiens et des sadducéens. (Sur lelevain, voir 13. 33.) L’influence mauvaise imprégnant de cesadversaires déterminés du Messie est le point en cause.

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7-11. Pourtant, les disciples, embarrassés par leur oubli,n’ont pas saisi le symbolisme. O toi de peu de foi. Jésussavait que leur incapacité à comprendre était dû à leuranxiété au sujet des provisions, et leur a rappelé les leçonsde confiance qu’ils auraient dû apprendre.

12. L’enseignement des pharisiens et des sadducéens.Les pharisiens étaient des légalistes et des traditionalistes,dont l’accent mis sur le rituel était hypocrite et amortissantspirituellement (Lc 12.1). Les sadducéens étaient desrationalistes, qui ne croyaient ni à la résurrection ni àl’existence d’êtres spirituels qui ne peuvent s’expliquernaturellement (Actes 23.8). Ils comptaient entre eux lahiérarchie sacerdotale d’Israël. La mise en garde contre detels enseignements rationalistes subtils est toujourspertinente.

13-20. La confession de Pierre.13. Les parties de Caesarée Philippe .Les villages

périphériques (Mc 8.27). On dit que Jésus n’est pas entrédans la ville. Caesarée Philippe. À environ 40 km au nordde la mer de Galilée.

14. La variété d’opinions que les hommes avaient surJésus a démontré que bien que beaucoup le reliaient à laprophétie messianique, aucun ne le considéraitcorrectement. Jean-Baptiste était le précurseur prévu (3.1-3;14.1,2). Élie devait précéder le “jour du Seigneur” (Mal4.5,6). Certains s’attendaient à ce que Jérémie apparaisse etrétablisse l’arche qu’il avait soi-disant cachée (II M 2.1-8).

15,16. Après avoir amené les Douze à se débarrasserd’idées erronées, Jésus leur a demandé leur opinion

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personnelle. Vous êtes le Messie, le Fils du Dieu vivant.Tous étaient sans doute d’accord, mais Pierre a saisil’occasion avec la réponse sans équivoque. Desdéclarations semblables avaient été prononcées auparavant,certaines beaucoup plus tôt (Jn 1.41, 49), mais denombreuses fausses notions sur le caractère et le but duMessie devaient être supprimées. Ainsi, la déclaration dePierre ici n’est pas le produit d’un enthousiasme précoce,mais d’une réflexion étudiée et d’une foi solennelle. Lanotion populaire d’un simple leader politique est remplacéepar le concept du Messie en tant que Fils de Dieu, l’articledéfini le désignant comme unique.

17. Une telle connaissance spirituelle n’était pas le produitd’une humanité sans aide (chair et sang; comparez cetteexpression dans Gal 1.16; Eph 6.12; Heb 2.14), mais de larévélation divine. La vérité spirituelle ne peut être compriseque par ceux dont les facultés spirituelles ont été renduesvivantes par Dieu (I Co 2.11-14). Un tel discernementspirituel était une preuve de l’état spirituel béni de Pierre.

18. Sur ce rocher, je bâtirai mon église. Le fondementest la confession de Pierre. Pierre devient ainsi le premierchrétien. Les portes du shéol se rapportent au fait qu’ellesne peuvent pas empêcher les croyants de ressusciter.

Il y a un jeu de mots entre pierre (gr. petros) et roc (gr.petra), de deux mots analogues, mais différents le roc étantprobablement la confession de Pierre. Il est le premiercroyant qui est ajouté au fondament (le Messie). S’il s’agitde l’araméen, il faut signaler que kefa peut être soitmasculin, avec un sens proche du grec petros, soit fémininavec le sens de petra, les pronoms associés permettant de

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distinguer dans la phrase araméenne le masculin et leféminin.

19. Les clés du royaume des cieux. Les clés symbolisentl’autorisation d’ouvrir ou de fermer. Cette autorité (qui serapporte à la discipline de l’église) a été donnée aux douzeapôtres (voir Mt 18.18) et plus tard également aux anciensde l’église (voir 1 Co 5.4-5). Tout ce que vous lierez sur laterre. Cette partie de la responsabilité a ensuite été confiée àtous les disciples (18.18), qui ont finalement été habilitéspour la tâche (Jn 20.22,23). Si Jn 20.23 est une explicationde la liaison et de la perte, comme signifiant remise etretention des péchés, alors Actes 10.43 serait un exemple deson exercice. Par la proclamation de l’Évangile, l’annonceest faite que l’acceptation entraîne la perte de la culpabilitéet de la peine du péché, et le rejet laisse le pécheur lié aujugement.

20. Ne dites à personne qu’il était le Messie. Lapopulation ne serait encore suscitée politiquement que parune telle divulgation.

21-27. Prédiction de Jésus de sa mort et de sarésurrection.

21. A partir de ce moment, Jésus a commencé.Maintenant que Jésus avait un noyau d’adeptes quicroyaient vraiment en lui en tant que Messie (16.16), il estentré dans une période d’enseignement clair concernant sonœuvre rédemptrice. Les anciens, les principaux prêtres et lesscribes ont formé le Sanhédrin. Soyez tué et ressuscitez.Bien que le Messie ait clairement prédit sa résurrection aprèssa mort, cette conséquence n’a pas été enregistrée auprès

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des Douze. Troisième jour. Équivalent à “après trois jours”,Mc 8.31.

22. Les remontrances de Pierre, Que ce soit loin de toi,Seigneur (un idiome signifiant “Dieu a pitié de toi ett’épargne”), ont montré son incapacité totale à reconnaîtredans le Messie juif l’aspect de la souffrance (Ésaïe 53).

23. Arrière de moi, Satan!. Semblable aux paroles deJésus à Satan en 4.10, prononcées ici dans une situationcomparable. Satan, utilisant Pierre comme son porte-parole,essayait à nouveau de détourner Jésus de la souffrance quiétait son lot. Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, maiscelles des hommes. L’aveu divinement révélé de Pierre(v.16) avait brièvement montré la pertinence de son nomdonné par le Messie, mais ici il montre la présence d’unefaiblesse charnelle. Avant la Pentecôte, les Douze oscillaientsouvent entre un discernement spirituel vif et la charnelle laplus grossière. Et c’est souvent tragiquement le cas chez lescroyants aujourd’hui.

24. À ce stade, Jésus et les Douze ont été rejoints par unefoule (Mc 8.34), même si le Seigneur était relativementreculé. qu’il renonce à lui-même, c’est-à-dire renonce ou serenie en ce qui concerne la possibilité de mériter la vieéternelle. qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Unefigure bien connue de la souffrance et de la mort (cf.commentaire du 10.38,39). Ici, il représente la conversiond’un pécheur qui doit reconnaître sa propre pauvretéspirituelle, puis accepter le Messie (sa personne et sonenseignement), même si cela signifie assumer, dans uncertain sens, une souffrance qui ne se produirait pasautrement.

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25. Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra,mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera.(cf. 10.39). Celui qui ne veut pas assumer les risquesqu’implique le fait d’être un disciple de Jésus perdrafinalement sa vie éternellement. Mais l’inverse est égalementvrai.

26. Et que servira-t-il à un homme de gagner le mondeentier, s’il perd son âme? La vie est psyché, le terme greccouvrant à la fois les concepts français de «vie» et «âme».Luc 9.25 utilise le mot «soi». La figure représente unetransaction commerciale dans laquelle un homme échange savie même (y compris l’âme) pour les attractions de cemonde. Ou que donnera un homme en échange de sonâme? de sa psyché?

27. Le Fils de l’homme viendra Lors du retour duMessie, il réglera tous les comptes. Ainsi, la souffrance pourle Messie, jusqu’à la mort, recevra sa juste récompense.

28. Pour souligner la réalité de sa venue et de sonroyaume comme incitation aux hommes à le suivre, mêmedans la souffrance, Jésus a fait la promesse du verset 28.Cette venue du Fils de l’homme dans son royaumes’explique par certains comme la destruction de Jérusalemet par d’autres comme le début de l’Église. Cela peutsignifier: exercer son autorité de juge. C’est une expressionénigmatique qui pourrait se référer à la chute de Jérusalem,un événement qui confirmerait son identité de Messie et deJuge ainsi que réaliserait ses prophéties. Ce sera un avant-goût du jugement d’Israël à son retour.

17.1-13. La transfiguration. En ce moment stratégiquedans le ministère de Jésus, quand il a mal évoqué de Pierre

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la véritable désignation de lui-même (16.16), et a annoncé samort et sa résurrection à venir, il a été accordé à troisdisciples cette expérience la plus remarquable.

1. Après six jours. Il en va de même pour Mc 9.2.“Environ huit jours” de Luc (9.28) compte les terminaisonsainsi que l’intervalle. Pierre, Jacques et Jean. Ces anciensassociés (Lc 5.10) se sont vus accorder des privilègesspéciaux à deux autres reprises (Lc 8.51; Mt 26.37). Sepeut-il qu’ils aient eu plus de perception spirituelle à cemoment que les autres? Haute montagne. Le mont Tabortraditionnel est contextuellement improbable. Plus probableest un emplacement près de Césarée de Philippe (16.13),peut-être l’un des éperons d’Hermon.

2. Il a été transfiguré devant eux. Le verbe (Gr:métamorphoo) dénote une transformation de la formeessentielle, procédant de l’intérieur, et est utilisé dans Rm12.2 et II Cor 3.18 de la transformation spirituelle quicaractérise les chrétiens à mesure que la nouvelle nature semanifeste en eux. Bien que pour les croyants, cettetransformation soit une expérience graduelle, à accomplirlorsque le Messie est vu (II Cor 3.18; I Jn 3.2), dans le casde Jésus, la forme glorieuse qui était habituellement voilée aété brièvement affichée. Pierre voit l’événement comme unavant gout de son retour.

3. Moïse et Élie, les représentants éminents, dans lapensée juive, de la loi et des prophètes, ont comparu aveclui au sujet des événements à venir à Jérusalem (Lc 9.31).Cette conversation a montré aux disciples que la mort duMessie n’était pas incompatible avec l’AT

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4,5. Pierre a répondu, c’est-à-dire qu’il a répondu à lasituation. Un désir de prolonger cette expérience a incitéPierre à offrir d’ériger (je ferai) trois tabernacles enbroussailles, tels que des adorateurs construits pour la Fêtedes Tabernacles. En réponse, la voix divine est sortie dunuage, reconnaissant Jésus comme le Fils bien-aimé deDieu. Moïse et Élie n’avaient rien de nouveau à transmettre(Héb 1.1,2).

6-9. Effrayés par la voix, les disciples étaient rassurésmais avertis à l’issue de ces événements. Ne dites la vision àpersonne. Apparemment, même les autres apôtres nedevaient pas être informés à ce moment-là. Les choses dontils avaient été témoins ne feraient qu’embrouiller et éveillerpolitiquement les moins perspicaces.

10. Pourquoi alors dire aux scribes qu’Élie doit venir enpremier? La présence d’Elie sur la montagne et l’ordre defaire taire qui a suivi ont provoqué la question. Si c’était lavenue prévue d’Elie (Mal 4.5), alors il était sûrement tempspour l’annonce publique. Sinon, comment Jésus pourrait-ilêtre le Messie, car ce personnage devait être précédé parÉlie?

11. Élie doit en effet venir Forme actuelle futuriste. Jésusaffirme ici que Mal 4.5 sera accompli.

12,13. Élie est déjà venu. Aux Juifs non spirituels quicherchaient simplement des signes, Jean lui-même avait dit:“Je ne suis pas Élie” (c’est-à-dire le prophète de l’ATressuscité, Jn 1.21). Pourtant, pour ceux qui étaientspirituellement sensibles, Jean était venu “dans l’esprit et lapuissance d’Élie” (Lc 1.17), et les hommes avaient étédirigés vers Jésus par lui. Ainsi l’of fre de Jésus du royaume

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était une offre valable, subordonnée à l’acceptationnationale, et Israël ne pouvait pas blâmer l’absence d’Éliepour son échec à reconnaître Jésus. Dieu, dans saprescience, savait qu’Israël, à la première venue de Jésus, neserait pas prêt pour le dernier ministère d’Élie, et il a doncenvoyé Jean “dans l’esprit et la puissance d’Élie” à sa place.

14-20. Guérison d’un épileptique possédé par un démon.Chaque Synoptiste suit la Transfiguration avec ce récit, maisle récit de Marc (9.14-29) est le plus complet.

15. Seigneur, aie pitié de mon fils, car il est épileptique.Les symptômes sont généralement considérés commedécrivant l’épilepsie, produite ici par la possession dedémons.

17. O génération infidèle et perverse. Dans des motssemblables à ceux de Dt 32.5, Jésus cite l’infidélité des neufapôtres comme caractéristique de leur génération. Leurinfidélité a consisté en leur incapacité à s’approprierpleinement le pouvoir qui leur a été accordé en 10.8.

18. Jésus en faisant sortir le démon (la cause) a provoquéla guérison de la maladie (l’effet).

19. Pourquoi ne pourrions-nous pas le chasser? Ce futsans doute leur premier échec après avoir reçu l’autorisationdu Messie (14.8).

20. À cause de votre incrédulité. Pas l’incrédulité enJésus en tant que Messie, mais des doutes quant à sesparoles qui leur avaient été données auparavant (10.8).Comme un grain de moutarde. Sa petitesse étaitproverbiale. Le pouvoir de la foi est illustré par sa capacité àsupprimer cette montagne. (Jésus a-t-il pointé le Mont de laTransfiguration?) Plutôt que d’adoucir l’expression en

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rendant « montagne » symbolique de toute difficulté, il estpréférable de la traiter littéralement. Cependant, il faut garderà l’esprit que la foi scripturaire est une confiance dans laParole et la volonté révélées de Dieu. Par conséquent, la foipour déplacer une montagne ne peut être exercée quelorsque Dieu révèle que c’est sa volonté.

Le verset 21 est omis par les meilleurs manuscrits, étantune interpolation de Mc 9.29.

22,23. Prédiction renouvelée de la mort et de larésurrection. Pendant qu’ils parcouraient la Galilée. Bienque les preuves manuscrites soient contradictoires, cettelecture semble être mieux attestée et s’accorde bien avecMc 9.30. En raison du désir de Jésus de garder le secret, lesDouze sont peut-être revenus par des voies distinctes et, ense rencontrant à nouveau, ont reçu cette divulgation. Le Filsde l’homme sera livré. Livré est moins interprétatif quetrahi, bien qu’il puisse suggérer une trahison.

16) Instruction des Douze à Cafarnaoum. 17.24 –18.35.

24-27. Paiement de l’impôt annuel du temple.24. Cafarnaoum. La dernière visite de Jésus dans cette

ville de sa résidence. Votre maître ne paie-t-il pas le demi-shekel (didrachma)? Cette évaluation ecclésiastique, baséesur Ex 30: 11-16, était à l’origine pour le soutien duTabernacle, et a été rétablie après l’Exil (Néh 10.32, un tiersde shekel). Apparemment, à l’époque de Jésus, les Juifssuivaient le plan annuel de Néhémie, mais facturaient au tarifde Moïse. Le paiement, généralement effectué au printemps,était en retard de quelques mois.

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25,26. Jésus lui a parlé en premier, c’est-à-dire l’aanticipé. Reconnaissant la confusion de Pierre, résultant dela loyauté envers l’intégrité de Jésus et peut-être de l’anxiétédue au manque de fonds, notre Seigneur montre parl’illustration que les enfants des rois sont exemptés del’impôt annuel du temple. Ainsi, Jésus, le Fils de Dieu, n’estpas personnellement tenu de rendre hommage pour lesoutien de la maison de Dieu.

27. De peur de les faire trébucher. Pour Jésus, avoirrevendiqué son privilège aurait très probablement créé demauvaises impressions parmi le peuple, y compris peut-êtreun manque de respect pour la maison de Dieu. Le miracle,démontrant l’omniscience de Jésus en sachant quel poissonavait le shekel, et son omnipotence en le faisant attraper lepremier, a souligné le fait de sa divinité (et donc son droitd’exonération de la taxe), qui aurait pu être obscurci par lepaiement qu’il avait l’intention de faire. Shekel. Un stater,égal à quatre drachmes ou deux demi-sicles, et doncsuffisant pour Jésus et Pierre.

18.1-14. Instruction sur la grandeur.1. Qui est le plus grand? Les disciples se sont demandé

qui obtiendrait le poste le plus important dans le royaume deDieu.

2-4. Alors Jésus appela un petit enfant Il a averti lesdisciples qu’à moins qu’ils ne se détournent d’opinionsélevées d’eux-mêmes, leur problème ne serait pas celui de lagrandeur relative mais de l’entrée dans le royaume des cieux(le royaume messianique qu’ils cherchaient à établir).L’absence de fierté de position est l’aspect de l’enfance

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évoqué ici. Pour entrer dans le royaume du Messie, unhomme doit réaliser son insuffisance personnelle et sadépendance totale à l’égard du Seigneur. Il doit connaîtreune nouvelle naissance (Jn 3.3 ss.).

5. Un de ces petits enfants, c’est-à-dire une personnequi, en croyant, est devenue comme un petit enfant (cf. v.6). Les versets 5-14 ne parlent plus de l’enfant réel del’illustration (1-4), mais d’un croyant enfantin. En mon nom.Sur la base du Messie. Accueillir d’autres croyants à causedu Messie (pas à cause du prestige, de la richesse, etc.) estconsidéré comme fait au Messie lui-même (10.42).

6. Mais si quelqu’un était une occasion de chute pourun de ces petits qui croient en moi, il serait avantageuxpour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin,et qu’on le noie au fond de la mer. Les petits se réfèrentégalement aux croyants. Le terrible jugement qui attend ceuxqui porteraient atteinte à la foi des croyants est rendudramatique par une comparaison. Meule. Il s’agit de la plusgrande pierre supérieure tournée par un âne.

7. Bien qu’il soit inévitable que des occasions de chutese produisent, car elles sont parmi les moyens de Dieu dediscipliner et de façonner le caractère des croyants, ledélinquant humain est moralement responsable de saculpabilité.

8,9. Ainsi, si nécessaire, il convient de prendre lesmesures les plus draconiennes pour éviter les infractions.(Voir 5. 29,30.)

10. Ces petits. Croyants innocents (les enfants qui croientne sont pas exclus mais l’accent tombe sur le mot croyant).Leurs anges. Les anges qui sont chargés du soin des

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croyants en tant que groupe (Heb 1.14). Il n’y a pas degarantie suffisante ici pour l’idée que chaque croyantindividuel a un ange particulier qui lui est assigné. (Actes12.15 reflète une opinion courante des anges, mais n’est pasforcément une vérité.) Le verset 11 a probablement étéinterpolé à partir de Lc 19.10.

12-14. L’importance même du croyant le plus humble estillustrée par la parabole du brebis perdu. Étant donné que leberger est très préoccupé par un seul mouton errant,combien est importante notre obligation de ne pas minimiserces malheureux. Cette parabole a été utilisée à une autreoccasion (Lc 15.4-7) pour illustrer le salut des pécheurs.

15-20. Instruction sur la procédure à l’égard desdélinquants.

15. Malgré les avertissements les plus sévères, desinfractions seront commises. Des procédures sont décritespour montrer à la partie lésée comment réagir. Sa premièreresponsabilité est de se rendre en privé auprès ducontrevenant, sans attendre d’excuses. Cette procédure luipermet d’obtenir plus facilement des aveux. S’il réussit, ilgagnera le frère fautif comme ami et le ramènera à lacommunion du Seigneur et de la congrégation.

16. Si une deuxième ouverture est nécessaire, plusieurstémoins devraient être présents à l’entretien (voir Dt 19. 15).

17. Dites-le à l’église. Lorsque le délinquant resteimpénitent (et que le péché est suffisamment grave pouraffecter la congrégation), l’église doit considérer la question.L’église ici ne peut pas signifier la synagogue, compte tenudes prérogatives mentionnées au 18.18,19. Une églisechrétienne est en perspective, comme l’indique l’absence

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implicite de Jésus (v. 20). Le fait de ne pas tenir compte desconseils de l’église doit faire en sorte que l’auteur del’infraction soit traité comme un étranger (non-Juif, péager).Bien sûr, un tel traitement devrait impliquer des efforts pourl’atteindre avec l’Évangile.

18. Tout ce que vous lierez sur la terre (cf. 16.19). Ladécision de la congrégation en ces matières, prise par laprière, la Parole et l’Esprit, sera ratifiée dans le ciel. Voiraussi Jn 20. 23.

19,20. La promesse que la prière sera exaucée même sideux d’entre eux sont d’accord fournit une preuvesupplémentaire que les décisions de prière de lacongrégation dans les actions disciplinaires serontdivinement honorées. Cette promesse relative à la prière uniedoit être considérée à la lumière des autres enseignementsdu Messie sur le sujet (cf. I Jn 5.14). Je suis là au milieu.Une promesse de la présence spéciale du Messie dans laplus petite congrégation imaginable.

21-35. Instruction sur le pardon.21 Seigneur, combien de fois? L’explication précédente

concernant les délinquants impliquait une volonté desdélinquants de pardonner. Pierre se demande dans quellemesure le pardon doit être étendu pour les infractionsrépétées. Sept fois? L’enseignement rabbinique (basé surAmos 1.3; Job 33.29,30) n’en exigeait que trois.

22. Jésus, cependant, a soulevé la question au-delà dudomaine du calcul pratique en exigeant soixante-dix foissept. Plutôt que de chercher une norme numérique, lecroyant doit suivre l’exemple de son Seigneur (Col 3.13).

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v 23. La parabole du serviteur impitoyable enseigne queles hommes qui ont expérimenté le pardon de Dieu sonttenus d’afficher le pardon envers les autres. C’est la normedu royaume des cieux (voir commentaire du 13.11). Le roioriental (interprété comme le Père céleste; v. 35) est décritcomme faisant un compte avec ses esclaves.

24. L’un, apparemment un satrape ayant accès à devastes sommes des revenus du roi, devait dix mille talents.(La valeur d’un talent différait à différents moments, selon lemétal en cause, mais était toujours relativement élevée).

25-27. Cependant, en se prosternant devant le roi, il aobtenu une annulation complète de la dette (grec, prêt;considéré gracieusement au lieu de détournement de fonds).

28-30. Laissant la présence du roi, le serviteur pardonné ademandé un règlement à un compagnon de service en luipayant cent sous (un sou, denier, égal à un salaire d’un jour,20.2), un montant très insignifiant par rapport aux talents.

33. Si vous n’aviez pas eu pitié. Il est certain que lespécheurs qui ont expérimenté le pardon de Dieu devraientmanifester un esprit semblable envers les autres, d’autantplus que les délits que les hommes commettent les unscontre les autres sont infinitésimaux par rapport à l’énormitéde la dette de l’homme envers Dieu.

34,35. Le livra aux bourreaux. Voici le nœud del’interprétation. Il ne peut pas se référer à la ruine éternelled’une personne vraiment sauvée, car cela entrerait en conflitavec l’enseignement le plus clair ailleurs. Il ne peut pas nonplus faire allusion à un purgatoire non scripturaire. Pourtant,le fait que le serviteur ait été pardonné de la dette rend peuprobable qu’il était un simple croyant. Cependant, si nous

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considérons les tourments comme des maux temporelsvisités aux croyants impitoyables par leur Père céleste, lesdifficultés précédentes sont évitées. Les tourments (Gr:basanistai) sont dérivés du verbe grec basanizo, qui estutilisé pour décrire la maladie (Mt 4.24; 8,6) et lescirconstances défavorables (Mt 14.24). Lot “tourmenta sonâme” par contact avec des hommes mauvais (11 Pet 2.8).De tels tourments que Dieu peut utiliser pour châtier etproduire un bon esprit parmi ses enfants (I Co 11.30-32).Ainsi, le pardon divin ici est celui que nous devonsexpérimenter quotidiennement afin de jouir d’une parfaitecommunion avec notre Père céleste, et il correspond bien àce contexte dans lequel les relations entre les croyants sontdiscutées (vv. 15-20).

B. En Perée. 19-1 – 20.16.Matthieu note le départ de Jésus de Galilée et décrit le

dernier voyage à Jérusalem. La comparaison avec Lc 9.51-18.14 indique un autre voyage à Jérusalem et un ministèrequi dure quelques mois. Ainsi, un écart de peut-être six moisdoit être déduit en 19.1 entre le départ de la Galilée etl’entrée aux frontières de la Judée au-delà de la Jordanie.

1) Enseignement sur le divorce.19.1-12. 1. Au-delà de la Jordanie. Du ,ot grec péran

(au-delà) est venu le nom de “Perée” pour le district sur lecôté est du Jourdain.

3. Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pourtoute cause? L’école stricte de Shammai a jugé que ledivorce n’était légal que pour la conduite honteuse d’une

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femme. Hillel, cependant, a interprété Dt 24.1 de la manièrela plus large possible et a autorisé le divorce pour toutes lescauses imaginables. Ainsi, on demanda à Jésus: “Êtes-vousd’accord avec l’interprétation la plus courante (celle deHillel)?”

4-6. Plutôt que de s’aligner sur l’une ou l’autre position,Jésus cite le dessein de Dieu dans la création (Gen 1.27;2.24). Puisque le dessein de Dieu appelait l’homme et lafemme à être une seule chair, toute interruption du mariageviole la volonté de Dieu.

7,8. Pourquoi alors Moïse a-t-il commandé? Leurcitation de Moïse (Dt 24.1) et l’acte de divorce enopposition à Jésus montraient leur méconnaissance de cerèglement. Car la disposition était une protection desépouses contre le caprice des hommes, pas une autorisationpour les maris de divorcer à volonté.

9,10. même si elle n’a pas eu de relations sexuellesantérieures (cf. 5.31). Si la fornication est considéréecomme un terme général incluant l’adultère (uneidentification la plus incertaine dans le NT), alors notreSeigneur n’a autorisé le divorce que pour cause d’infidélitépar la femme (parmi les Juifs, seuls les maris pouvaientdivorcer). Marc, par écrit pour les lecteurs non-Juifs,déclare également l’inverse, Mc 10.12. Cependant, si lafornication doit être considérée dans son sens habituel, etrenvoyée ici à l’impudicité de la mariée pendant lesfiançailles (cf. les soupçons de Joseph, Mt 1.18,19), alors leMessie n’accorda aucun motif de divorce des personnesmariées. Ainsi, il n’était d’accord ni avec Shammai ni Hillel.Une telle vision élevée et restreinte du mariage expliquerait

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les remontrances des disciples, Il n’est pas bon de semarier. Il semble peu probable que les disciples, après avoirimbibé les idéaux de Jésus, aurait estimé que la limitation dudivorce aux cas d’adultère était une charge intolérable.

11. Tous ne comprennent pas cette parole,c’est-à-dire la déclaration des disciples. Bien que le mariagene soit parfois pas opportun, tous les hommes ne sont pasconstitués de manière à s’abstenir.

12. Certains sont incapables de se marier en raison demalformations congénitales; d’autres en raison de blessuresou de restrictions imposées par des hommes.

D’autres encore peuvent renoncer au privilège du mariageafin de se consacrer plus complètement au service de Dieu(par exemple, I Cor 7.7,8,26,32-35). Cette déclaration nejette certainement aucune réflexion sur le mariage; il conclutplutôt une discussion dans laquelle le mariage a été exalté àson état pur d’origine.

2) Bénédiction des enfants. 19.13-15.C’était une coutume juive de demander à un rabbin de

bénir les enfants avant d’aller se coucher. Les petits enfantsdevaient être très petits, certains étant peut-être desnourrissons (Mc 10.16). Les disciples en voulaient àl’intrusion et réprimandaient les parents qui les avaientamenés (cf. Mc 10.13; Lc 18.15). Pourtant, Jésus s’esttoujours intéressé aux jeunes et aux faibles. Pendant cemoment délicieux, il a rappelé aux disciples une leçonoubliée (18.3). Tel est le royaume des cieux. Puisquel’entrée dans ce royaume exige que les hommes deviennent

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comme des enfants quant à la foi la foi, les disciples feraientbien d’être plus gracieux envers les enfants réels.

3) Entretien avec le jeune homme riche.19.16-30. Le lecteur doit suivre la version Segond dans

ce passage, car beaucoup d’assimilation à partir de récitsparallèles apparaît dans d’autres traductions.

16. Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vieéternelle? Ce jeune questionneur (appelé « un chef » parLuc) était convaincu que la vie éternelle était acquise par laperformance des actes.

17. Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon? Unseul est bon. Marc et Luc indiquent que Jésus avait étéappelé «bon maître». Notre Seigneur a sondé soninterlocuteur en lui faisant revoir comment il estimaitvraiment Jésus, puis l’a envoyé à ce que Dieu avait déjàrévélé dans sa loi.

18,19. Jésus a cité les sixième, septième, huitième,neuvième et cinquième commandements du Décalogue, etun résumé du deuxième tableau – aimez votre prochaincomme vous-même. Ceux-ci n’étaient pas indiqués commele moyen de salut (ce n’était jamais le but de la loi), maisétaient destinés à indiquer les besoins du jeune homme.

20. J’ai gardé toutes ces choses. Pas les paroles d’unégoïste et impudent, mais de celui qui pensait que laconformité dans les externes constituait l’observance de laLoi.

21. Parfait. Complet, mature, sans le manque qu’ilressentait cruellement. Allez, vendez, donnez. Jésus adémasqué le problème du jeune homme en démontrant l’un

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de ses effets. L’exhortation à dispenser ses biens arapidement révélé à quel point il avait manqué pour saisirl’esprit des commandements de Dieu. Viens me suivre.Voici l’invitation positive à mettre la foi en Jésus.

22. Il est parti triste. La perspective d’abandonner sesgrands biens était si affligeante qu’il ne parvint pas à trouverle but qu’il cherchait.

23. Il est difficile pour un homme riche d’entrer Ladifficulté de la richesse ne réside pas dans sa possession(de nombreux hommes justes dans les Écritures avaient dela richesse – Abraham, Job, Joseph d’Arimathée), maisdans la fausse confiance qu’elle inspire (I Tim 6.17; Mc10.24).

24. Les yeux de chameau et d’aiguille signifientlittéralement, comme l’atteste un proverbe talmudiquesemblable utilisant un éléphant. La comparaison visait àmontrer une impossibilité en nommant la plus grande bêteconnue en Palestine et la plus petite des ouvertures.

25. Qui peut alors être sauvé? Les disciples ontapparemment souscrit dans une certaine mesure à l’opiniondominante selon laquelle la richesse indiquait la faveurdivine. Par conséquent, si les hommes riches étaient exclus,comment les autres pourraient-ils être sauvés? Peut-être yavait-il latent la pensée que tous les hommes sont affligésdans une certaine mesure du désir de richesse matérielle.

26. Jésus a avoué succinctement que le salut est l’œuvrede Dieu. Seul Dieu peut annuler cette fausse confiance dansles richesses humaines et fournir la vraie justice.

27. Nous avons tout quitté. Ce que le jeune homme avaitrefusé de faire (cf. Mt 4.20,22; 9.9). Qu’aurons-nous donc?

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Pas forcément le reflet d’un esprit mercenaire, mais unequestion directe qui a attiré une réponse appropriée.

28. Régénération. Le mot n’apparaît ailleurs dans le NTque dans Tit 3.5 (de la renaissance spirituelle de l’individu).Ici, il dénote la renaissance qui se produira dans la société etla création lorsque le Messie établira son règne (cf. Actes3.21; Rm 8.19). Douze trônes. Spécifiquement pour lesDouze du Millénaire.

29,30. Tout sacrifice fait pour Jésus sera amplementrécompensé. Cependant, une prudence s’impose. Beaucoup(pas tous) les premiers seront les derniers. Cela fait allusionau rang dans le royaume, et non pas au moment où ils sontdevenus croyants

4) Parabole des ouvriers du vignoble. 20.1-16.Cette parabole illustre l’enseignement précédent du

Messie et s’élargit à 19.30 (cf. 20.16).1. Ménage. Le maître d’un vignoble avait besoin d’une

augmentation des ouvriers au moment de la récolte. Tôt lematin. Les premiers ouvriers ont été embauchés à l’aube.

2. Un sou (denier) par jour. Le salaire habitueld’ouvriers ou soldats.

3-7. D’autres restent inactifs. C’est que personne ne nousa embauchés. Aucun indice n’est donné qu’ils étaientparesseux. De ce groupe de chômeurs sur le marché, le chefde ménage a embauché des travailleurs supplémentaires à09h00, 12h00, 15h00 et 17h00. Chacun a immédiatementrépondu à l’occasion.

8. Le soir venu. Cf. Dt 24.15. 9-12. Pour que lespersonnes embauchées en premier puissent voir ce qui a été

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fait, le paiement a commencé avec les personnes les plusrécemment embauchées. Chaque ouvrier a reçu un denier,quelle que soit la durée de son service.

13,14. À l’un des groupes murmurants qui avait travailléle plus longtemps, le chef de ménage a expliqué que lecontrat avait été entièrement exécuté. Quant aux autres,l’obligation de l’employeur envers eux était sa propreaffaire.

15. Votre œil est-il mauvais parce que je suis bon? Lesens est, êtes-vous envieux (Prov 28.22) parce que je suisgénéreux?

16. Le dernier sera le premier. Cette déclaration, répétéeà partir de 19.30, montre que la parabole a continuél’instruction précédente des Douze (19.27-30). La paraboleenseigne que le service pour le Messie sera fidèlementrécompensé et qu’une fidélité égale à l’occasion seraégalement récompensée. Cependant, seul Dieu peut évaluercorrectement la fidélité et les opportunités, et ainsi lesjugements humains peuvent être inversés.

C. En Judée. 20.17-34.Matthieu est particulièrement conscient des mouvements

géographiques (4.12; 16.13; 17.24; 19.1; 21.1). Ayant été àl’est du Jourdain à Perée, Jésus et sa bande se sontmaintenant dirigés directement vers Jérusalem. Cette sectiondécrit les événements survenus entre Perée et Jérusalem,dans les environs de Jéricho en Judée (v. 29).

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1) Une autre prédiction de la mort et de larésurrection du Messie. 20.17-19. La troisième prédictiondirecte et détaillée de la passion du Messie (cf. 16.21;17.22,23, plus la simple déclaration du 17.12). Il élargitcertaines des informations précédentes. Pour la premièrefois, Jésus a indiqué que sa mort serait aux mains des non-Juifs, qui se moqueraient de lui, le fouetteraient et lecrucifieraient.

2) Demande ambitieuse des fils de Zebedee. 20.20-28. Marc présente la demande comme venant des

fils. Matthieu montre qu’ils ont d’abord demandé parl’intermédiaire de leur mère, mais que plus tard ils ontpersonnellement rejoint la conversation.

20. Mère des enfants de Zebedee. Salomé, apparemmentla sœur de la Vierge Marie, comme le montre lacomparaison du Mt 27.56 avec Mc 15.40 et Jn 19.25.

21. La demande de sièges de la plus haute distinctiondans le royaume du Messie peut avoir été provoquée par sarévélation précédente sur les douze trônes (19.28). Bienqu’il soit né de l’idée que le royaume serait établi trèsprochainement (Lc 19.11) et trahisse un esprit pas tout à faithumble, il convient de noter qu’il reposait sur une fermeconviction que Jésus était le Messie et que son royaumeétait une réalité. C’est une telle foi que Jésus voulait purgeret nourrir.

22,23. Coupe. Voici un symbole des souffrances duMessie (cf. 26.39,42). Être baptisé avec le baptême.Broadus explique, “être plongé dans les mêmessouffrances”. L’assentiment de ces deux aux exigencessévères de Jésus était sans aucun doute sincère. Jacques a

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été le premier disciple à mourir pour Jésus (Actes 12.2);Jean a souffert diversement au cours de la plus longuepériode de temps. Pourtant, l’attribution des postesdemandés est la prérogative du Père.

24. Ils furent indignés contre les deux frères.Une réponse des dix qui a pu être aggravée par la procéduredes deux en plaidant leur cause auprès d’une parente deJésus.

25-27. La réponse de Notre-Seigneur a montré que, bienque les gouvernements humains maintiennent leur grandeurpar l’autorité de divers fonctionnaires imposés à leursinférieurs, son royaume serait différent. La volonté de servirest la marque de la grandeur spirituelle.

28. Le plus grand exemple de ce principe est le Fils del’homme. L’affichage suprême s’est produit au Calvaire, oùil a donné sa vie en rançon à Dieu, contre lequel les hommesont péché et étaient passibles de sanctions. Pourbeaucoup.: la mort ici est clairement substitutionnelle, “à laplace de” (Gr. anti) plusieurs (v. Es 53.11). L’expressionplusieurs (= beaucoup) n’a pas l’intention d’être restrictifsici, mais cela contraste avec l’un qui est mort. Cependant, lechoix était heureux étant donné l’enseignement clair ailleursque tous n’accepteront pas le salut offert.

3) Guérison de deux aveugles. 20.29-34.Les récits parallèles (Mc 10.46-52; Lc 18.35-43) posent

des problèmes d’harmonisation mais ce fait interdit toutesuggestion de collusion.

29. En partant de Jéricho. Marc est d’accord, mais Lucplace l’incident à l’approche de la ville. La principale ville de

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Jericho de l’époque romaine, occupée par des Juifs pluspauvres, se trouvait à environ un kilomètre à l’est du quartiergénéral d’hiver d’Hérode (également appelé Jericho), quicontenait le palais, la forteresse et les maisons des richesamis d’Hérode. Ainsi, le miracle aurait pu se produire entreles deux Jérichos, Luc pensant naturellement à la villed’Hérode, où son prochain incident (Zachée) s’estprobablement produit.

30.34. Deux aveugles. Les autres évangélistes nementionnent que le plus éminent Bartimée (cf. les deuxdémoniaques, Mt 8.28). Fils de David. Par ce titre, ilsdésignaient le Messie. Auparavant, Jésus avait interdit sonutilisation publique, mais maintenant, à l’approche deJérusalem, il est prêt à la réclamer (cf. 21.16; Lc 19.40).

D. À Jérusalem. 21.1 – 25.46.En retraçant les mouvements de Jésus à Jérusalem,

Matthieu omet le voyage de Jéricho à Béthanie six joursavant la Pâque (Jn 12.1), qui a précédé l’entrée triomphaled’un jour (Jn 12.12).

1) Entrée triomphale. 21.1-11. Le premier d’une sériede visites à Jérusalem au cours de cette dernière semaine(cf. 21.18; Mc 11.19).

1. Bethphage. Un village apparemment entre Béthanie etJérusalem, puisque Jésus avait logé à Béthanie la nuitprécédente (Jr 12.1,12). Certains endroits sont encoreinconnus. Mont des Oliviers. La colline à l’est de Jérusalemqui a offert aux voyageurs leur premier aperçu de la ville.

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2,3. Les instructions explicites de Jésus concernantl’ânesse et le poulain indiquent la signification del’événement. À d’autres occasions, Jésus avait l’habituded’aller à pied, et ici la distance n’était pas plus de 3 km.

4,5. L’accomplissement de Za. 9.9 était la motivation decet acte bien que les disciples l’ignoraient avant larésurrection (Jn 12.16). Les Juifs considéraient généralementle passage comme messianique.

6-8. Les deux animaux ont été amenés (l’ânesse étantnécessaire pour calmer ce poulain auparavant non monté),mais tous les évangélistes témoignent que Jésus est montésur le poulain. Certains de la foule ont étendu leursvêtements sur le chemin en signe d’hommage, lui qu’ils ontmaintenant acclamé comme Messie; (II R 9.13). D’autresont jeté des branches de palmier sur le chemin (Jn 12.13).L’âne était une bête humble, et aucun roi juif depuisSalomon n’en avait officiellement chevauché un. Mais ladouceur et l’humilité étaient des signes distinctifs du Messieprédits par Zacharie, et maintenant accomplis.

9. Hosanna. Une expression hébraïque signifiant Sauve-nous maintenant (hebr. hoša na). Les cris de la foule,employant les phrases de Ps 118.25,26, ont clairementproclamé leur espérance pour Jésus comme Messie, Fils deDavid. Auparavant, Jésus avait évité toutes cesmanifestations publiques (bien qu’il ait confessé son titre deMessie à des individus; Jn 4.26; Mt 16.16-20); maismaintenant il avait soigneusement préparé une présentationsans équivoque de lui-même à la nation.

10,11. Qui est-ce? L’acclamation messianique a suscitécette question de ceux qui ne connaissaient peut-être pas

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Jésus (il avait évité Jérusalem pendant une grande partie deson ministère).

2) Purification du temple. 21.12-17.Un purification semblable du Temple est enregistré au

début du ministère de Jésus (Jn 2.13-22), mais il n’y aaucune raison de douter qu’il y en ait eu deux. Jésus asouvent répété ses paroles et ses actes. Ces hommespervers sont rapidement revenus à leurs mauvaises voies,car les incitations financières étaient les plus attrayantes.

12. Jésus est entré dans le temple. C’était le lendemain del’entrée triomphale (Mc 11.11,12). Matthieu enregistre lesévénements ici sans préciser le temps. Ceux qui vendaientet achetaient dans le temple. La Cour extérieure des non-Juifs contenait les tables où les animaux sacrificielspouvaient être achetés et les tables où les pièces de monnaieétrangères pouvaient être échangées contre des shekels dusanctuaire. Ce marché, riche source d’extorsion, étaitcontrôlé par la famille du grand prêtre Annas. Peu avant laguerre des Juifs avec Rome, l’indignation populaire contreces bazars d’Anne a provoqué leur retrait. En utilisant ainsila cour des paiens, les chefs religieux ont montré leur dédainpour eux, ce qui allait a l’encontre des desseins de Dieu.

13. C’est écrit. Es 56.7 et Jr 7.11.Repaire de voleurs. Un refuge pour les voleurs, dont les

pratiques répugnantes étaient protégées par les enceintessacrées.

14-16. Seul Matthieu enregistre les guérisons qui ontamené des Hosannas renouvelés des enfants (masculins,garçons) dans le Temple. En répondant aux prêtres

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désapprobateurs, Jésus a employé le Ps 8.2 pour montrerque Dieu obtiendra des louanges pour lui-même, même de lapart de ceux que les hommes considèrent commeinsignifiants.

17. À Bethanie et y a logé. Le village au pied du Montdes Oliviers (cf. Lc 21.37). Qu’il ait passé la nuit dans unemaison en ville ou en plein air est incertain (cf. Lc 24.50avec Actes 1.12 pour l’échange de ces noms).

3) Maudire le figuier stérile. 21. 18-22.Encore une fois, Marc (11.12-14,19-25) doit être consulté

pour la chronologie. Matthieu télescope les deux phases del’incident en une seule.

18. Le matin, en retournant à la ville, il eut faim. SelonMarc, c’était le matin du jour où il a nettoyé le Temple.

19,20. Le figuier. Cet arbre commun de Palestinesymbolisait souvent la nation d’Israël (Os 9.10; Joel 1.7).Une particularité de l’arbre est que les fruits et les feuillesapparaissent généralement en même temps, les fruits venantparfois en premier. La prochaine récolte devrait avoir lieu enjuin. Cet arbre particulier avait produit un feuillage en avril àun point tel que l’on s’attendrait à ce qu’il ait égalementproduit des fruits. Ici semble être un exemple dans lequel, àcause de la vidange de soi du Messie (Phil 2.7), il s’estabstenu d’utiliser son omniscience afin que sa réponsehumaine puisse être entièrement authentique. Qu’aucun fruitne naisse jamais plus de toi!. Parlé avec la solennité dudestin. Bien qu’il n’y ait aucune déclaration selon laquelle lasituation devrait être considérée comme parabolique, celasemble être la seule explication raisonnable de l’incident (car

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les arbres n’ont aucune responsabilité morale). Il a fourniune suite graphique à la parabole précédente du Lc 13.69concernant la nation juive, infructueuse malgré tous lesavantages. Et à l’instant le figuier sécha. Il a été remarquépour la première fois par les disciples le lendemain matin(Mc 11.20).

21,22. Aux disciples stupéfaits, Jésus a expliqué qu’un telpouvoir (pour des actes encore plus grands) était à leurdisposition par la prière croyante. Ce genre de foi,cependant, ne demandera que les choses qu’il sait être lavolonté de Dieu (cf. 17.20).

4) Remise en question de l’autorité de Jésus et de saréponse parabolique. 21.23 – 22.14.

23. Au cours de cette troisième visite au temple, les jourssuccessifs, Jésus a été approché par des responsables duSanhédrin (principaux sacrificateurs, anciens et scribes, Mc11.27). Par quelle autorité? L’autorisation étaitgénéralement accordée par le Sanhédrin ou un éminentrabbin, qui témoignait de la validité de l’enseignementcomme étant dûment reçu de sources traditionnellesappropriées. Ces choses. allusion aux actes du Messie(purification du Temple, miracles) ainsi qu’à sonenseignement et son acceptation de l’hommage dû auMessie.

25-27. Le baptême de Jean. Représentant du ministère deJean. La contre-question du Messie n’était pas une évasionde la demande du Sanhédrin, mais servait le double butd’impliquer la réponse (cf. Jn 5.33-35) et d’exposer lamalhonnêteté du Sanhédrin. Jean-Baptiste, dont le ministère

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était populairement reconnu comme véritablementprophétique, avait proclamé publiquement Jésus commeMessie et enseigné que les hommes devaient lui faireconfiance (Jn 3.26-30; Jn 1.29-37; Actes 19.4). Ainsi, lesfonctionnaires ont clairement vu le dilemme que la questiondu Messie leur posait. S’ils reconnaissaient l’autorisationdivine de Jean, ils seraient obligés de reconnaître ce qu’ilavait enseigné à propos de Jésus qu’il était le Messie.Pourtant, un rejet de Jean entraînerait la colère du publiccontre eux. Ces hommes lâches et malhonnêtes ne méritaientaucune autre réponse.

28-32. Parabole des deux fils. Seul Matthieu enregistreles trois paraboles (de Mc 12.1, “paraboles”) prononcées àcette époque, évoquées par le membre de l’opposition desSanhédrin à l’autorité de Jésus. La parabole des Deux Filsest interprétée par Jésus comme décrivant les réponsescontradictoires des parias religieux et de leurs dirigeantsenvers le ministère de Jean, qui était préparatoire au sien. Lefils (en fait, l’enfant) qui a d’abord dit que je ne le ferai pas,mais s’est repenti plus tard et a photographié les péagers etles prostituées, des parias religieux qui ont finalementaccepté le message de Jean. Beaucoup d’entre eux sontdevenus des disciples de Jésus (Lc 15.1,2). Le fils qui a ditque j’y suis allé n’est pas allé décrire les chefs religieux quiont d’abord donné une sorte d’approbation distante à Jean(Jn 5.35) mais qui n’ont jamais donné suite (Lc 7.29,30).Ainsi, les péagers et les prostituées, en répondant à Jean, ontdémontré leur disponibilité pour le royaume messianique deDieu. La voie de la justice (II Pierre 2.21) décrit laprédication de Jean (cf. 22.16, “voie de Dieu”) en termes

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évocateurs de Noé (1 Pierre 2.5), et dénote probablement lecontenu de son message plutôt que son comportementpersonnel.

33-46. Parabole des vignerons méchants. Cette parabolerépond encore à la question de l’autorité de Jésus en lemontrant comme le Fils divin envoyé par le Père. Bien queles grandes lignes de la parabole soient si claires que lemembre des Sanhédrins ne pouvait pas échapper à leurimportation, il ne fallait pas essayer de presser tous lesdétails. Le chef de famille représente certainement Dieu lePère; pourtant, son optimisme erroné (v. 37) ne peut pasêtre fondé sur Dieu. Peut-être devrions-nous voir dans lesactions du chef de ménage la façon dont Dieu semble agir àvues humaines.

33. Un vignoble. Symbole de la théocratie d’Israël,familier à chaque juif. Cf. Es 5.17; Ps 80.8-16. Le verset 43assimile la vigne au royaume de Dieu, montrant clairement leroyaume comme médiation d’Israël par des rois divinementchoisis. Dans la parabole, le chef de ménage est représentécomme prenant toutes les dispositions nécessaires au bien-être du vignoble.

35. Battre l’un, en tuer un autre, en lapider un autre.Pour les enregistrements du traitement honteux accordé auxémissaires de Dieu à Israël, voir Jr 20.1,2; 37,15; 38.6; 1 R19.10; 22.24; 2 Ch 24.21.

37. Enfin, il a envoyé son fils. La patience extraordinairedu chef de ménage révèle la dépravation totale desvignerons.

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38. C’est lui l’héritier, venez, tuons-le, et nous auronsson héritage. Exactement, ce sentiment a été exprimérécemment par les dirigeants juifs (Jn 11.47-53).

A partir de là, la portée de la parabole passe de l’histoireà la prophétie.

39. Ils le prirent, le jetèrent hors de la vigne et letuèrent.. Une prédiction de la mort de Jésus aux mains deces mêmes hommes.

40,41. À ce stade, les dirigeants juifs n’ont apparemmentpas saisi toute la portée de la parabole (bien qu’ils l’aient faitbrièvement, v. 45), et ont donc répondu facilement à laquestion de Jésus, en prononçant leur propre jugement.

42-44. L’utilisation de Ps 118.22,23 par Jésus a montréson triomphe définitif après le rejet. Le même passage estégalement cité dans les Actes 4.11 et I P 2.6,7. À la suite dece triomphe, le royaume de Dieu sera retiré à la possessionde ces dirigeants (et de la nation contemporaine d’Israël,comme le montre la mention d’une autre nation). le royaumede Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation quien produira les fruits. Posséder le royaume signifie être aucentre du dessein salvifique de Dieu: être sauvé et jouer unrôle dans le salut des autres. Cette nation est une allusion àl’Église (appelée par Pierre une “nation sainte” dans uncontexte où le même passage de l’AT est utilisé; I P 2.7-9).Avec la Pentecôte est venue la formation d’une nouvelleentité, l’Église, qui serait le noyau spirituel du royaumemessianique (médiateur). Bien que ces dirigeants juifsindividuels aient ainsi été définitivement retirés du Royaume,Rm 9-11 explique que la nation d’Israël sera de nouveauamenée aux bénédictions du salut à la fin de l’âge actuel de

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la proéminence des non-Juifs (Rm 11.25). Aujourd’hui,l’Église jouit de certains aspects spirituels du Royaume ence qu’elle a reconnu le Messie comme Roi (Col 1.13), et seprépare à participer au règne à venir. Cet aspect du royaumemédiateur est décrit dans les paraboles du Mt 13. 45,46.

Ils avaient peur. Les dirigeants juifs ont été entravés dansleurs plans pour la mort de Jésus (Jn 11.53) par leur peur desa popularité auprès des foules. La même crainte a empêchéleur diffamation de la mémoire de Jean-Baptiste (Mt 21.26).

22.1-14. Parabole de la fête du mariage.Bien que cette parabole soit semblable à celle du Lc

14.16-24, les différences dans certains détails et dansl’occasion rendent inutile toute tentative de rendre les deuxidentiques. Tout enseignant a le privilège de répéter desillustrations et de modifier des détails pour s’adapter à unenouvelle situation.

1. En paraboles, c’est-à-dire paraboliquement.2. Royaume des cieux. Le royaume médiateur tel que

décrit dans Mt 13.11 ss., vu pendant la période allant de lapremière venue de Jésus jusqu’à l’établissement complet durègne messianique. Le roi, son fils et la fête du mariage sontreprésentatifs du Père, du Messie (Jn 3.29) et du royaumemessianique (És 25.6; 55.1). Si la scène décrit un mariagequi impliquait la reconnaissance du fils comme héritier, alorsle refus d’assister a montré la déloyauté ainsi que le manquede courtoisie. Cela explique la destruction violenteprovoquée sur les rebelles par les forces du roi.

3-6 Pour appeler ceux qui ont été invités. La coutumeorientale comprenait une invitation initiale et un deuxième

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appel à l’heure indiquée. Les invités, ici certainement Israël,ont refusé cet appel, et lorsque de nouvelles explications ontété faites, elles sont devenues impolies ou carrémentmeurtrières. Comparez le traitement juif de Jean-Baptiste (Mt21.25), d’Étienne (Actes 7.59) et de Jacques (Actes 12.2).

7. Incendié leur ville. Une prédiction de la destruction deJérusalem en 70 après J-C. L’armée romaine sous Titus estconsidérée dans la parabole comme l’instrument de Dieu(ses armées).

8,9. Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tousceux que vous trouverez, Puisque Matthieu saute le troisièmestade de l’invitation, il est peut-etre question des exclus de lasociété juive (péagers, prostituées etc).

10. méchants et bons. Pécheurs ouverts et moralementdroits. Les deux sont des objets de la gracieuse invitation deDieu, et beaucoup des deux groupes répondent.

11. Vêtement de mariage. Parce que l’absence de cevêtement a exclu l’homme de la fête, nous concluons que levêtement représente une exigence absolue pour l’entrée dansle Royaume. Ainsi, il représente le statut juridique positifimputé que Dieu fournit gracieusement à l’homme par la foi.La coutume des rois de fournir des vêtements appropriéslorsqu’ils accordent des entretiens semble être assumée ici,car le coupable est tenu responsable de son manque, et lespersonnes rassemblées sur les carrefours peuvent ne pasavoir eu de vêtements appropriés même si elles ont eu letemps de se vêtir.

12. Ami. Camarade. Une forme d’adresse à quelqu’undont le nom n’est pas connu. L’homme sans le vêtement demariage représente la personne qui prétend être prête pour le

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royaume du Messie, mais ce n’est pas le cas. D’autresparaboles l’ont décrit comme une ivraie et un poissoninutilisable.

13. Obscurité extérieure. Dans la parabole, cela décrit lanoirceur de la nuit à l’extérieur du palais correctement éclairé(le dîner (Gr. ariston, v.41 qui a commencé à midi étaitmaintenant tombé dans la nuit); l’obscurité et les pleurs etles grincements de dents sont clairement indicatifs destourments de la géhenne (13.42; 25.30,46).

14. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu

d’élus. Il y a un appel général de Dieu aux pécheurs qui lesinvite aux joies du salut (11.28), mais qui peuvent êtrerésistés et rejetés. Comparativement, peu sont réellementsélectionnés pour ce privilège. Les Écritures indiquentclairement une élection divine qui amène les pécheurs àDieu. Pourtant, les Écritures indiquent également quel’homme est responsable de son indifférence (v. 5), de sarébellion (v. 6) et de sa propre justice (v. 12).

5) Interrogatoires de Jésus par divers groupes.22.15-46.

Ces discussions ont eu lieu le même jour que lesparaboles précédentes, l’un des jours les plus occupés duministère de Jésus.

15-22. Question des pharisiens et des hérodiens surl’impot payable aux Romains.

16. Leurs disciples. Étudiants rabbiniques, envoyés parleurs maîtres pharisaïques. Hérodiens. Un groupe de Juifsdont les caractéristiques ne sont pas pleinement connues. Ilsont apparemment préconisé le retour au pouvoir de la

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famille Hérodienne (dont le règne avait pris fin en Judée-Samarie 6 après J-C avec la nomination de procureursromains). Ces deux groupes se sont unis dans leur hainecommune de Jésus en tant que Messie possible.

17. Après une introduction détaillée (ce que les orateursn’ont certainement pas cru), leur question soigneusementplanifiée a été posée. Est-il permis de rendre le tribut(impôt) à César? Le mot grec kensos est un mot de prêtlatin, se référant à l’impôt romain imposé à chaque juif. Laquestion supposait un dilemme: Jésus doit soit reconnaîtrela servitude envers Rome (et compromettre ainsi touteprétention au Messie), soit risquer d’être accusé dedéloyauté envers Rome. Les ennemis du Seigneur étaient sisûrs du caractère incendiaire de cette dernière accusationqu’ils l’ont utilisé contre lui quelques jours plus tard, malgréson déni clair (Lc 23.2).

19. Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie letribut. L’impôt était payé avec le denier, égal au salairejournalier d’un soldat ou d’un ouvrier.

20,21. En faisant reconnaître à César l’image etl’inscription de César sur ses pièces, le Messie leur a faitcomprendre le principe de sa réponse. Rendez ... à Césarce qui appartient à César. Autrement dit: «Vous avezobtenu cela de César, rendez-le-lui». La monnaie de Césarreprésentait le gouvernement de César, avec ses avantages.Pour ceux-ci, le sujet était obligé de payer (cf. Rm 13.1-7).Les choses qui appartiennent à Dieu. Ici, les obligationsspirituelles sont considérées comme distinctes, bien qu’ellesne soient pas dépourvues de relation. Une bonnesoumission au pouvoir civil fait partie de son obligation

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spirituelle (I Pierre 2.13-15), mais un croyant doit toujoursêtre finalement soumis à la volonté de Dieu (Actes 4.19,20).

23-33. Question des sadducéens sur la résurrection.23. Sadducéens, Ni les Sadducéens ni les Samaritains ne

croyaient à une résurrection corporelle. Les Esséniens necroyaient qu’à la survie de l’âme. Les pharisiens necroyaient pas en un corps glorifié.

24-27. Dit Moïse. Une allusion à Dt 25.5 ss. Il estconcevable que l’illustration présentée se produise chez lesJuifs grâce à la coutume du mariage lévirat (du mot latinlevir signifiant “beau-frère”). Une telle pratique, suivieégalement par d’autres peuples anciens, était en grandepartie tombée en désuétude. Le cas supposé par lesSadducéens n’était pas un problème brûlant mais uneénigme théologique.

28. Dans la résurrection, la réalité de ce que lesSadducéens ont tourné en dérision, de quelle femme sera-t-elle? Les sept étaient également mariés à elle, et aucuneprogéniture de l’un des unions ne pouvait donner la priorité.

29. Ne connaissant pas les Écritures ni la puissance deDieu. L’erreur des sadducéens était leur incapacité àcomprendre l’enseignement biblique concernant larésurrection et la capacité que Dieu peut apporter à lasituation. Leur illustration présupposait que la résurrectionredonnera aux hommes la même forme d’existence qu’ilsavaient auparavant (une opinion communément admise parles pharisiens), bien que les Écritures ne le confirment nullepart. Ils n’ont pas attribué à Dieu le pouvoir de ressusciterles morts à un état plus glorieux (cf. I Co 15.40-50).

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30. Mais sont comme les anges, c’est-à-dire en matièrede mariage. Jésus n’a pas déclaré que les morts ressuscitésdeviendraient des anges. Ce passage n’implique pas nonplus que la plus chère des relations terrestres sera oubliéedans la vie à venir. La manière dont ces relations serontaffectées par la possession de corps glorifiés n’est pasexpliquée, mais toutes les Écritures soutiennent l’idée quel’état ressuscité est un état de bénédiction et de communionparfaite.

31-33. Parlé par Dieu. Jésus a amené ses interlocuteurs àune déclaration directe de Dieu lui-même (non médiée parMoïse, comme au v. 24). Je suis le Dieu d’Abraham (Ex3.6). Au lieu d’employer certains des passages les plusspécifiques des Prophètes ou des Écrits (au sujet desquelsl’opinion sadducéenne était douteuse), Jésus a cité de laTorah une déclaration à laquelle il a donné l’interprétation laplus profonde. Dieu n’est pas le Dieu de ceux qui restentmorts, mais de ceux qui reviennent à la vie . En utilisant lenom de l’alliance vénérée de Dieu, Jésus a impliquél’immortalité de ces patriarches. Dans l’optique biblique lacommunion avec Dieu était la garantie de la résurrection,

34-40. Question d’un avocat pharisaïque sur le grandcommandement. Consultez le récit de Marc (12.28-34) pourplus de détails, y compris les conséquences intéressantes.

34. Quand les pharisiens eurent entendu. La déconfituredes Sadducéens produite par la réponse magistrale de Jésusà la question de la résurrection aurait convenu auxpharisiens. Cependant, une victoire nette de Jésus n’auraitmême pas été la bienvenue pour eux, dans la mesure où ilspartageaient la haine des Sadducéens envers lui.

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35. Un docteur de la loi. Un expert en droit mosaique.36. Quel est le grand commandement de la loi? Le but

ultérieur de l’avocat n’est pas entièrement évident, et il doitêtre remarqué que Jésus a traité la question de façon directeet a ensuite salué la finesse de la réponse du docteure de laloi (Mc 12.34). Il est souvent suggéré qu’il voulait entraînerJésus dans une discussion concernant le calcul par lesrabbins de 613 commandements.

37-40. Notre Seigneur a résumé les deux tableaux de laLoi dans les mots de Dt 6.5 et Lv 19.18. Respecter Dieu etson prochain est l’essence même du devoir de l’homme.L’AT interprète et applique tous ces principes (Rm 13.8).Tout ton cœur. Dans la pensée hébraïque, le cœursymbolisait le moi tout entier, dans lequel l’âme et l’esprit,les éléments d’animation et de raisonnement, sont contenus.L’amour universel pour Dieu amènera chacun à accomplirson devoir moral. Mais une telle norme inaccessible montresimplement la corruption du cœur de l’homme.

41-46. Contre-question de Jésus sur le Messie.42. Que pensez-vous du Messie? Pratiquement la même

question qu’il avait posée plus tôt aux Douze (16h15). Lefils de David. La lignée davidique du Messie a été enseignéepar les scribes (Mc 12.35).

43-45. En pointant ses auditeurs vers Ps 110, qui a étéinterprété par les Juifs comme messianique, Jésus a montréleur compréhension insuffisante de cette Écriture. Cepsaume de David (dont l’auteur affirme clairement Jésus)présente le Seigneur (Jahve) comme parlant au Messie; etDavid appelle le Messie mon Seigneur (hebr. Adonaï). Ainsi,les Juifs, qui ont reconnu le Messie comme le descendant de

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David, ont été confrontés à ce psaume, où David appelle cedescendant son “Seigneur” et supérieur. L’idée dominantedu Messie en tant que roi qui ne serait qu’un dirigeantpolitique s’est révélée « inadéquate ». De plus, ce psaume aété donné dans l’Esprit (Saint-Esprit, Mc 12.36), le produitde la révélation surnaturelle.

46. Aucun homme non plus ... ne lui pose plus dequestions. Bien que Marc et Luc commentent de manièresemblable à des endroits légèrement différents (Mc 12.34;Lc 20.40), l’examen montre que chaque synoptiste a placéle commentaire de manière appropriée pour son matériel.Depuis ce jour, il n’y a plus eu d’interruption de la part deces interrogateurs.

6) Dénonciation publique par Jésus des pharisiens.23.1-39.

Une partie de la matière de ce discours que le Seigneuravait utilisée auparavant (Lc 11.39 et suiv.) Mais maintenantil fait sa dénonciation au Temple de Jérusalem, dans laforteresse de ses ennemis.

1-12. Mise en garde contre les pharisiens. Ce passages’adresse particulièrement aux disciples, bien qu’enprésence de la foule.

2. Les scribes et les Pharisiens sont assis dans la chairede Moïse. Autrement dit, ils occupent la position de Moïseparmi vous en tant qu’exposants de la Loi.

3,4. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous diront.Dans la mesure où leur enseignement présentait ce queMoïse avait enseigné, le peuple était obligé d’observer.Mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Leurs œuvres

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comprenaient leurs interprétations tendues et leursperversions de la loi, ce qui leur a permis de bafouerl’importance spirituelle de l’AT. Leurs multiples ajouts à laloi, ici désignés comme des charges lourdes, lourdes àsupporter, faisaient partie de leurs oeuvres. Ils lient desfardeaux pesants et les mettent sur les épaules deshommes, mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer dudoigt. 5Ils font toutes leurs actions pour être vus deshommes. Bien que la casuistique rabbinique puisse sansaucun doute trouver des échappatoires pour échapper à cequi était désagréable, cette déclaration signifie probablementqu’ils n’ont jamais levé le petit doigt pour enlever lesfardeaux.

5. Phylactères. Petites boites contenant des bandes deparchemin sur lesquelles étaient écrites Ex 13.2-10,11-17; Dt6.4-9; 11.13-22. Les cas étaient attachés avec des sangles aufront et au bras gauche. La pratique est née après la captivitéd’une compréhension extrêmement littérale de l’Ex 13.16.Les pharisiens les portaient pour l’ostentation. Agrandissezles bordures de leurs vêtements. Glands portés aux quatrecoins du vêtement extérieur, conformément à Nb 15.38 et Dt22.12. Jésus portait de tels glands (Mt 9.20; 14.36), mais lespharisiens ont agrandi le leur pour le montrer.

6,7. Les sièges d’honneur lors des fêtes et dessynagogues étaient des objets du désir pharisaïque, ainsique des salutations effusives dans les lieux publics, quiattiraient l’attention sur leur position élevée. Rabbin. Un titreéquivalent à celui d’enseignant ou de médecin et appliquépar les Juifs à leurs instructeurs spirituels.

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8-12. Les mots suivants s’adressent spécifiquement auxdisciples. Les disciples du Messie ne devraient pas chercherà être appelés par ces titres de rabbin, de père ou de maître,comme l’ont fait les pharisiens. Cependant, ce n’est pas uneinterdiction absolue des fonctionnaires ni l’utilisation detitres appropriés, car Paul se dit “père” des Corinthiens etTimothée son “enfant” (I Cor 4.15,17). Celui qui est le plusgrand montre clairement la validité d’un rang différent. Maisun esprit d’humilité devrait gouverner les croyants, et nonl’ambition égoïste des pharisiens, qui s’est usurpé uneautorité qui appartient à Dieu.

13-36. Sept malheurs sur les pharisiens. Ici l’attention esttournée des disciples vers les pharisiens, qui faisaient partiede la foule.13. Hypocrites! Une épithète mettant l’accent sur latromperie des pharisiens et de leurs scribes. Parce que vousfermez aux hommes le royaume des cieux; vous n’y entrezpas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui levoudraient.En tant que chefs religieux et interprètes reconnus desÉcritures, ils auraient dû être les premiers à répondre à Jésuset auraient dû inciter les autres à suivre.

15. Ils recherchent des recrues pour leur mouvementparmi les Juifs de la diaspora. Les deux deviennent mûrspour l’enfer, car tous deux croient qu’ils peuvent êtresauvés par le mérite.

16-22. Le troisième malheur fustige les Pharisiens commedes guides aveugles et des imbéciles à cause de leursperversions de vérité dans la prestation de serment. Il estdéjà assez grave que l’on ne puisse pas faire confiance à la

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parole d’un homme en dehors d’un serment. Mais lespharisiens avaient enseigné qu’il existe des distinctions dansla force obligatoire de divers serments. Les serments quiutilisaient des allusions générales au temple ou à l’auteln’obligeaient pas l’utilisateur à les exécuter, mais la mentionde l’or plus spécifique du temple ou du don sur l’autel étaitcontraignante. Jésus a montré l’absurdité d’un telraisonnement en soulignant que le plus grand (temple, autel,Dieu) inclut le plus petit (or, don, ciel). Face à une telleperversité, le Messie a enseigné: “Ne jurez pas du tout” (Mt5.33-37).

23,24. Le quatrième malheur illustre les soins scrupuleuxdes pharisiens dans les affaires mineures et leur négligencede fonctions plus importantes. La dîme des siennes étaitbasée sur Lv 27.30. La menthe, l’aneth et le cummin étaientdes plantes de jardin utilisées pour assaisonner les aliments.droit, miséricorde et foi. Ces obligations éthiques etspirituelles (cf. Mic 6.8) sont des questions plus importantesde la loi et sont donc de première importance, bien que lesautres questions (la dîme) étaient également attendues dupeuple de Dieu. Par une telle pratique, les pharisiens avaientscrupuleusement filtré le moucheron (l’insecte lévitiquementimpur qui pourrait tomber dans la coupe), mais avaientensuite avalé le chameau (le plus grand animal impur dePalestine; Lv 11.4).

25,26. Le cinquième malheur dépeint l’accent déplacé despharisiens sur les externes. Vous nettoyez l’extérieur de latasse. La figure montre le souci des pharisiens pour lapurification rituelle (rabbinique, pas mosaïque) et lanégligence du contenu de la tasse. alors qu’en dedans ils

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sont pleins de rapine et d’intempérance. Les pharisiens ontsoutenu leur mode de vie en s’attaquant aux autres. Laconformité au rituel rabbinique ne pouvait pas altérer cettecorruption intérieure.

27,28. Le sixième malheur décrit l’influence cachée despharisiens. Sépulcres blanchis. Chaque printemps, après lasaison des pluies, les tombes étaient blanchies à la chaux depeur que les imprudents ne se souillent cérémonieusementen les touchant (Nb 19.16; cf. Ez 39.15). Cette coutumerécemment réalisée a fourni une illustration opportune del’attrait extérieur des Pharisiens mais de la souillureintérieure. Luc 11.44 utilise des tombes dans une illustrationlégèrement différente.

29-31. Le septième malheur décrit les auditeurs duSeigneur comme participant de la même nature que leursancêtres méchants. En construisant et en embellissant lestombes des prophètes assassinés, ils ont supposé qu’ilsreniaient ces meurtres. Mais Jésus a déclaré que leurs actesprouvaient le contraire. Car en construisant les tombes, ilsont simplement achevé ce que leurs pères (spirituels etraciaux) avaient commencé. Leur propre complot pourassassiner Jésus (21.46; 22:15; Jn 11: 47-53) a prouvé qu’ilsétaient de vrais fils de ceux qui ont tué les prophètes.

32. Mettez donc le comble à la mesure de vos pères!.Comparez la commande semblable à Judas, Jn 13.27.

33. race de vipères. Cf. La dénonciation de Jean-Baptisteen 3.7.

34-36. Je vous envoie des prophètes. Une déclarationsemblable dans Lc 11.49 attribue cet envoi à la “sagesse deDieu”. Ainsi, Jésus, en tant que personnification même de la

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sagesse de Dieu, revendique pour lui-même ce titre (I Cor1.24). Prophètes, sages, scribes. Termes particulièrementadaptés à son public. Les termes incluraient également lespremiers témoins chrétiens, tels que Pierre, Jacques,Stephen et Paul. Ces persécutions annoncées ici rempliraientla mesure de la culpabilité des Juifs, de sorte que ladestruction divine viendrait sur cette génération de la nation.Abel à Zacharias comprend tous les meurtres enregistrésdans l’AT, du premier livre (Gen 4.8) au dernier dans lecanon hébreu (II Ch 24.20-22). L’échec de ces pharisiens àtirer les leçons de l’histoire et à se repentir de leurméchanceté, la même qui avait caractérisé leurs pères,signifiait qu’aux yeux de Dieu, ils partageaient la culpabilité.De nouvelles persécutions rendraient cela incontestablementclair.

35. fils de Bérékia. Dans 11 Ch 24.20, il est appelé, “filsdu prêtre Yehoyada “, peut-être d’après un illustre grand-père décédé récemment à l’âge de cent trente ans (II Ch24.15). Matthieu avait peut-être des documents quinommaient son père.

37-39. Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes etqui lapides ceux qui te sont envoyés. Jésus avait exprimédes sentiments semblables plus tôt (Lc 13.34,35; 19.41-44).

37. Vous qui tuez les prophètes. Ce lien avec le verset 34offre une transition facile vers la complainte publique duMessie au sujet de la ville rebelle. Combien de fois le ferais-je? Un témoignage involontaire de l’authenticité del’Évangile de Jean, qui à lui seul enregistre de nombreusesvisites de Jésus à Jérusalem.

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38. votre maison vous est laissée déserte. Cf. I R 9.7; Jr22.5; 12.7. La maison est interprétée différemment comme lanation, la ville et le temple. Dans la mesure où Jésus aprononcé ces mots en quittant le Temple pour la dernièrefois (24.1), l’identification du Temple est très attrayante. Untemple abandonné par le Messie devient votre maison, pas –celle de Dieu.

39. Vous ne me verrez plus désormais. Le ministèrepublic du Seigneur était terminé. Après la résurrection, Jésusn’est apparu qu’aux témoins choisis (Actes 10.41). Jusqu’àce que vous disiez. Lors du retour de Jésus, les Juifs en tantque nation reconnaîtront leur Messie rejeté et accueillerontson retour (Rm 11; Za. 12.10).

7) Discours d’Olivet. 24.1-25.46. Cette discussioncontient certains des énoncés les plus difficiles de Jésus. Lanature apocalyptique du matériau ressemble à certains desdiscours prophétiques de l’AT, où le mélange d’élémentshistoriques et typiques rend l’interprétation difficile. Certainsvoient l’accomplissement de la plupart de ces prédictionsdans la destruction de Jérusalem, 70 après J-C. D’autresconsidèrent le sermon comme descriptif de l’âge de l’église,et d’une tribulation par laquelle l’Église doit passer avant leretour du Messie. La vue qui voit ici la description que notreSeigneur donne de la soixante-dixième semaine de Daniels’appuie fortement sur les parallèles trouvés dans Daniel etl’Apocalypse, et s’accorde bien avec la question desdisciples qui ont suscité le discours. Par cette interprétation,le récit de Matthieu traite entièrement des événements encoreà venir. Luc seul (21.12-24) enregistre l’âge de l’église

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intermédiaire, introduisant après sa discussion parallèle desévénements eschatologiques une section commençant,“Mais avant toutes ces choses.”

1. Les bâtiments du temple. La magnificence du templed’Hérode était connue de loin. Les blocs de calcaire massifsornés d’ornements dorés ont fait un spectacle éblouissant(Jos Wars v. 5.6).

2. Ne restera pas ici pierre sur pierre. Jésus a répondud’un ton très différent de leur fierté nationaliste. Il a prédit ladestruction la plus grave, survenue en l’an 70 (Jos Guerresvii.1.1).3. Mont des Oliviers. La colline surplombant la ville et letemple depuis l’est. Les disciples lui sont venus en privé.Loin des foules du temple, les disciples pouvaientl’interroger en securité. Dis-nous quand cela arrivera-t-ilAutrement dit, la destruction du Temple. et quel sera lesigne de ton avènement et de la fin de cet âge? Jésus traiteen surimpression à la fois de la fin du monde et de celle deJérusalem, celle-ci préfigurant celle-là (Mt 24.3): pourexpliquer le mot “aussitôt” en Matthieu 24.29, on peut, soitinterpréter la “venue” du Fils de l’homme (v. 30) de lamanifestation de sa royauté dans le jugement de l’an 70, soitcomprendre dans les “jours de tribulation” ce qui suivra lachute de Jérusalem, jusqu’à la fin du monde. (HenriBlocher : L’espérance chrétienne)

Les interprètes juifs de l’AT avaient clairement vu que lavenue du Messie inaugurerait «l’âge à venir», accompagnéde la destruction des méchants. Il faut se rappeler que lesDouze ont demandé à la lumière de leur compréhensiontraditionnelle, et la réponse de Jésus dans ce discours l’asûrement supposé. Ainsi la fin de l’âge se réfère à l’âge dontils faisaient partie et avaient connaissance. Le fait qu’un tel

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âge ait constitué une grande partie de leur pensée apparaîtdans Actes 1.6. L’âge en question a été décrit dans Dan9.25-27 comme une période de “soixante-dix semaines”,dont seulement soixante-neuf s’étaient écoulées lorsque leMessie a été “retranché”. Jésus implique directement quecette période particulière est impliquée quand il décrit en24.15 un événement que Daniel place au milieu de lasoixante-dixième semaine. Par conséquent, le discoursd’Olivet concerne principalement la tribulation d’Israël, unepériode connue en Daniel comme la deuxième partie de la“soixante-dixième semaine” ou période de sept ans etdécrite également dans Apocalypse 6-19, qui culminera avecle retour du Messie.

a) Première moitié du septante. 24.4-14.La soixante-dixième semaine de Daniel a deux moitiés

clairement marquées (Dan 9.27). Il y a une correspondanceétonnante entre l’ordre des sceaux dans Apoc 6 et l’ordredes événements dans Mt 24.4-14. Ainsi, ces versets doiventêtre placés dans les trois premières années et demie de laTribulation.

5. Dire, je suis le Messie. Bien que de telles tendancespuissent se développer à l’âge de l’église (I Jn 4.3),l’allusion spécifique est au dernier Antéchrist et à sesassociés.

6. Guerres et bruitss de guerres (cf. Ap 6.3.4; deuxièmesceau: guerre).

7. Famines (cf. Ap 6.5,6; troisième sceau. Famine).Pestilences et tremblements de terre (cf. Ap 6.7,8; quatrièmesceau. Mort d’un quart de la terre).

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8. Début des douleurs. Littéralement, des douleurs denaissance, suggérant que le travail sera bientôt suivi d’unejournée plus heureuse.

9. Vous tueront (cf. Ap 6.9-11; cinquième sceau.Martyrs).

11. Beaucoup de faux prophètes. . . en tromperabeaucoup. Cf. II Thess 2.8-12.

12. L’amour de beaucoup deviendra froid. La gravité deces calamités amènera la majorité d’Israël à abandonnertoute prétention de piété.

13. Mais la marque distinctive du reste juif sauvé sera sapersévérance dans la foi jusqu’à la fin.

14. Évangile du royaume. La bonne nouvelle du salutdans le Messie, avec l’accent que le royaume messianiqueest sur le point d’être établi. Ce message ira dans le mondeentier pendant la Tribulation – à travers les efforts des deuxtémoins entre autres (Ap 11.3-12) et du reste scellé d’Israël(Ap 7).

b) Dernière moitié du septante. 24.1528.15. Quand vous verrez donc l’abomination de la

désolation prononcée par Daniel le prophète. L’abominationde la désolation reproduit le rendu LXX de Dan 9.27; 12.11;11.31, dont les deux premiers sont certainementeschatologiques, tandis que le dernier prédit la profanationdu culte par Antiochus, dont l’acte préfigurait l’abominationfinale. Cet événement se produit au milieu de la soixante-dixième semaine (Dan 9.27), et sa durée est diversementdécrite comme « 42 mois » (Ap 11.2; 13.5), « 1260 jours »(Ap 12.6) ou « temps, temps et demi un temps » (Dan 7.25;

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12.7; Rev 12.14). Le lieu saint. Le Temple, à restaurer.Cette abomination énigmatique est liée au culte, et d’autrespassages suggèrent qu’il s’agit de l’hommage idolâtre quel’Antéchrist exigera pour lui-même. Voir Ap 13.5-8; II Thess2.1-4. C’était clairement futur au temps de Jésus, annulantainsi ces vues de Daniel qui trouvent tous lesaccomplissements aux jours d’Antiochus. La allusion nepeut pas non plus se limiter à la catastrophe de 70 après J-C., pour Mt. 24-21 limite l’allusion à la plus grande detoutes les tribulations (cf. Dan 12.1).

16-20. Alors. L’utilisation de cette particule temporelle iciet en 24.21 et 23 place tous les événements de cette sectiondans le cadre des trois dernières années et demie. Lesterreurs de la persécution sous l’Antéchrist rendront la fuiteimmédiate nécessaire (Ap 12.6,14). Aucun temps ne seradisponible pour la préparation. Des difficultés inévitablessont annoncées. Ni le jour du sabbat. Une allusion à ladifficulté de voyager (trouver un logement, des repas, desservices) le jour du sabbat dans une zone où les Juifsobserveront de telles restrictions.

21. Alors sera une grande tribulation. La descriptionsupplémentaire, pas vue depuis le début du monde, rendl’allusion du Messie à Dan 12.1 indubitable. Le nouvel avis,ni ne le sera jamais, nous empêche de l’identifier avec quoique ce soit de moins que la tribulation finale sousl’Antéchrist juste avant la résurrection (Dan 12.2).

22. Les élus Cela ne se réfère pas à Israël en tant quenation mais aux croyants (juifs) (voir Ésaïe 65.8-9), car onnous dit ailleurs (2 Thes) que la nation juive dans sonensemble sera trompée par l’antéchrist.

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Et si ces jours n’étaient abrégés, personne n’aurait lavie sauve, mais à cause des élus ces jours seront abrégés..Les mesures violentes de l’Antéchrist seront interrompuespar l’apparition soudaine du Messie, qui détruira le méchant(II Thes 2.8).

23-26. Au cours de cette intense persécution d’Israël, denombreux candidats à la libération se lèveront, comme l’ontfait les héros Maccabéens dans la période inter-testamentaire. Mais les élus sont ici avertis que la délivrancene se fera pas de manière partielle ou progressive.

27. Au contraire, avec la soudaineté et l’universalité de lafoudre (language d’apparition, de l’est ... vers l’ouest), leFils de l’homme viendra juger les oppresseurs.

28. Carcasse. La masse spirituellement morte et endécomposition des méchants. Les vautours. Le terme inclutles oiseaux qui se nourrissent de charognes; parconséquent, les vautours, les agents du jugement divin. Cf.Ap 19.17,18.

c) La venue du Fils de l’homme. 24. 29-31.29. Immédiatement après la tribulation de ces jours. Cf.

au 24.21. Cela signifie sûrement que l’église sera enlevéeaprès la grande tribulation. Cela indique peut-être aussi lachute de cet ordre mondial actuel et les pouvoirs cosmiquesqui le contrôlent.Les mots décrivent le retour réel du Messiepour mettre fin à la Tribulation et établir le règnemessianique. Le soleil s’assombrit. Ces phénomènesastraux qui l’accompagnent sont également prédit dans Joel3.15 et Es 13.9,10. Ailleurs, l’apôtre Paul nous dit quel’enlèvement de l’église (le rassemblement de nous-mêmes

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dans 2 Th 2.1) ne peut avoir lieu avant que le faux messie nese soit révélé dans ses vraies couleurs, ce qui le placerait aumoins à mi-chemin du dernière période de 7 ans.

30. Le signe du Fils de l’homme. Les interprètes ne sontpas d’accord sur l’identification de ce signe. L’explicationde Lange en tant que Shekinah ou gloire du Messie estsuivie par de nombreux érudits. Quelle que soit sa formeexacte, son apparition fera pleurer les Juifs (toutes les tribus)en reconnaissant leur Messie (cf. Za. 12.10-12). Des nuagesde ciel, de puissance et de grande gloire décrivent la mêmescène dans Dan 7.13,14; II Thess 1.7,9.

31. Cela fait clairement allusion à l’enlèvement de l’Égliseet non au rassemblement d’Israël, qui présente un tout autretableau (voir Ésaïe 60.8-9 et 66.20).

d) Illustrations pour promouvoir la vigilance . 24.32-25.30.

32-36. Le figuier. Un symbole biblique fréquent de lanation d’Israël (Jr 24; Joel1,6,7; Os 9.10). Jésus avait également utilisé ce chiffreauparavant (Lc 13.6). Le trait particulier de l’arbrementionné précédemment (21.19, 20) est que les fruits et lesfeuilles apparaissent à peu près en même temps; lorsque lesfeuilles sont présentes, l’été est proche. Jésus a ainsi associéune nation revitalisée à l’approche de ces événementseschatologiques.

34. Cette génération ne passera pas. Ces choses seréfèrent à ces prophéties concernant la destruction deJérusalem en 70 après J-C, qui était à une génération (40ans) de quand Jésus a prononcé ces paroles.

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35. Le ciel et la terre passeront. Cf. Rm 8.19-22; 1 Co7.31; Ap 21.1. La vérité de ces prédictions solennelles deJésus ne connaîtra pas la moindre altération.

36. Le moment exact de l’accomplissement résidecependant dans l’autorité du Père seul (cf. Actes 1.7).Aucun schéma de fixation de date par les hommes n’estpossible. La phrase, ni le Fils, indique que la connaissanceparfaite que tous les membres de la Divinité partagent faisaitpartie de celle que Jésus s’est volontairement abstenud’utiliser pendant son ministère terrestre, sauf dans les casoù une telle connaissance était nécessaire pour son but.

37-39. Les jours de Noé. De même que les jours de Noéclôturaient une ère de jugement, le retour de Jésus aussi. Àune époque de grande méchanceté (Gen 6), les hommes selivraient à leur vie quotidienne sans être dérangés par undestin imminent (manger, boire, se marier, donner enmariage). Mais le déluge a emporté tous les méchants, desorte que seuls les justes ont été laissés pour hériter de laterre. De même, la venue du Fils de l’homme, à la suite de laGrande Tribulation (v. 29-31), enlèvera les méchants, afinque le reste fidèle qui est sorti de la Tribulation puisseparticiper aux bénédictions millénaires (cf. 25.31-46 ;13.30,41-43,49,50).

40-42. Les deux sur le terrain et les deux au moulin.Place ensuite cette illustration dans la même période que laprécédente, expliquée précisément au verset 29 comme«après la tribulation». Il ne fait donc pas allusion àl’Enlèvement de l’Église. Deux sur le terrain. Le retour duMessie sera pour Israël si soudaine et discriminatoire que lespersonnes travaillant ensemble seront séparées, un homme

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(masculin) arraché au jugement et un homme qui reste pourprofiter de la bénédiction. Deux femmes broyant au moulin.Cette tâche était régulièrement exécutée par des femmes,mères et filles, sœurs ou esclaves. Bien que l’accent soit misici sur la venue du Fils de l’homme après la Tribulation,l’avertissement est pertinent pour tous les croyants, car tousdoivent être vigilants et prêts pour sa venue. La délimitationdes différentes phases de sa venue est révélée plus tard. Cetencouragement à la vigilance est répété en 24.44 et 25.13.

43,44. Nous savons approximativement quand il viendraparce que certaines choses doivent arriver en premier (voir 2Thes 2), mais pas l’heure précise.

45-51. Le fidèle serviteur et le mauvais serviteur.45-47. La figure représente un domestique digne de

confiance et prudent qui a remplacé son maître par rapportaux autres domestiques. L’exercice fidèle de ses fonctionsapportera des privilèges et des responsabilités accruslorsque son seigneur reviendra.48,49. En revanche, lemauvais serviteur est un serviteur de nom seulement, car ilbafoue les instructions de son seigneur et assume les droitsd’autorité pour lui-même. Sa défection est à la foisdoctrinale (mon seigneur retarde sa venue) et éthique (frappeses compagnons, mange et boit avec l’ivrogne). Il confondl’incertitude du moment de venir avec une certitude que cene sera pas bientôt. Chaque croyant est un serviteur de Dieuavec un domaine de responsabilité défini.

50,51. La venue du Messie sera soudaine et inattendue, etdémasquera de tels hypocrites. Le jettera dehors. Celaaffirme le résultat éternel.

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25.1-13. Les dix vierges. Une belle histoire tirée de lacoutume du mariage contemporain, mais interprétée par lesévangéliques de manière très variable. Certains expliquentles vierges comme les membres professants de l’Égliseattendant le retour du Messie. D’autres appliquent laparabole au reste juif de la Tribulation. Bien que le thèmecentral de la vigilance soit applicable à l’un ou l’autregroupe, cet auteur estime que cette dernière interprétationrépond plus précisément aux exigences de contenu et decontexte.

1. Le mot Alors place ensuite la parabole dans le cadrementionné en 24.29 et 24.40. Le royaume des cieux. Cf. surMt 3.2; 13.11. Dix vierges. . . sortit à la rencontre del’époux. Les mariages juifs ont eu deux phases. L’épouxs’est d’abord rendu au domicile du manège pour obtenirson épouse et observer les cérémonies religieuses. Ilemmènerait ensuite son épouse chez lui pour une reprise desfestivités. l’Église en tant que telle n’est pas en vue ici.L’intérêt se concentre sur les vierges qui souhaitentparticiper à la fête du mariage, représentant du reste juifprofessant (Apo 14.1-4 ). Nous avons ici une exemple d’untheème répété à travers presque toutes les paraboles: Israelest divise en deux camps: les élus et les damnés, commec’est le cas au Psaume 1.

3. Insensé. Stupide. Les lampes. Des torches, chacuneayant une mèche et un espace pour l’huile. Les folles enprenant leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles.Huile, régulièrement symbolique dans les Écritures du Saint-Esprit (Zach 4; És 61.1). Voici une allusion à la possessiondu Saint-Esprit en régénération (Rm 8.9). Tous les dix

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semblaient extérieurement les mêmes (vierges, lampes,activité semblable), mais cinq ne participaient pas au Saint-Esprit, qui à ce moment avait été donné à Israël afin qu’ilssoient prêts pour le retour du Messie (Zach 12.10).

5. Tous somnolaient et dormaient. La parabole n’attribueaucun blâme à ce détail. Par conséquent, il représente peut-être l’assurance du résidu pendant qu’ils attendaientl’époux, plutôt que leur négligence; mais dans le cas desvierges folles, c’était une fausse assurance.

6,7. Alors toutes ces vierges se levèrent et préparèrentleurs lampes. Une personne qui parcourt les rues orientalesla nuit doit porter une torche allumée. Les vierges sepréparèrent donc à rejoindre la procession à l’approche del’époux.

8. Nos lampes s’éteignent. Les vierges folles, quin’avaient fourni aucune huile, ont vu leurs mèches sèchesscintiller pendant quelques instants puis mourir. Insister surle fait qu’ils avaient du pétrole mais pas assez contredit25.3. L’omission de fournir de l’huile montre leur stupidité.

9. Achetez-en pour vous-même. Langue de la parabole.Le Saint-Esprit est un don gratuit, mais peut être représentépar de telles métaphores (cf. Esa 55.1). Chaque personnedoit s’approvisionner.

10-12 Pendant que les insensés étaient partis, l’époux vintet la fête commença. Plus tard, les vierges folles sontrevenues, ce qui impliquait qu’aucune huile ne pouvait êtreobtenue à une telle heure. Je ne vous connais pas.Autrement dit, je ne vous compte pas parmi mes amis.

14-30. Les talents. Une parabole semblable à celle desmines, qui avait été donnée quelques jours plus tôt à Jéricho

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(Lc 19.11-27). Les livres ont illustré la vérité selon laquelledes dons égaux, s’ils sont utilisés avec une diligence inégale,peuvent être inégalement récompensés. Les talents ontmontré que des dons inégaux, s’ils sont utilisés avec uneégale fidélité, seront également récompensés. La paraboleprécédente des Vierges a souligné la nécessité d’unepréparation alerte à la venue du Messie. La parabole desTalents a souligné la nécessité d’un service fidèle pendantson absence.

14. La nature elliptique de la phrase, qui oblige lestraducteurs français à fournir divers mots au début, montreson lien étroit avec le matériel précédent. En tant qu’hommeentrant dans un autre pays. L’homme est clairement le Filsde l’homme (v. 13).

15. Un talent était une unité de monnaie d’une valeurrelativement élevée. Ici, les talents étaient en argent (v. 18,argurion, “argent d’argent”). Selon le pays les a émis, lavaleur des talents variait de 1 625 $ à 1 080 $. Un talentvalait bien plus qu’une livre (mina). Selon ses différentescapacités. Les talents représentent des responsabilitésdifférentes à exercer en fonction de la capacité de chaquehomme.

16,17. Les deux premiers serviteurs, bien que possédantdes sommes d’argent différentes, étaient également diligentset doublaient leur capital.

18. Le serviteur qui ne possédait qu’un seul talent n’a faitpreuve d’aucune diligence et n’a pas été mis à l’épreuve parcette occasion. Creusé dans la terre. Une cachettecommune (Mt 13.44).

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19. Après une longue période. Une indication que leretour du Messie ne serait pas immédiat, bien quel’expression soit indéfinie. Dans la parabole, le retour étaitencore dans la vie des serviteurs.

20-23. Au retour de leur Seigneur, les deux premiersserviteurs avaient des sommes différentes à présenter, maistous deux offraient des augmentations de 100% etrecevaient les mêmes félicitations et récompenses. Bravo,bon et fidèle serviteur. La fidélité est la vertu examinée. Je

t’établirai sur beaucoup. Une partie de la récompenseconsistait à gagner des responsabilités et des privilèges plusélevés avec le seigneur. Entrez dans la joie de ton seigneur.Probablement une allusion au croyant partageant la joie(festin) du Messie, qui est la sienne de droit de sa parfaiteexécution de la volonté du Père (Jn 15.10,11).

24,25. Le serviteur non rentable révèle cependant par sonexplication une vision totalement fausse de son maître. Unhomme dur. Dur, cruel, impitoyable. Moissonner là où tun’as pas semé, c’est-à-dire profiter du travail des autres.Rassemblement où tu ne t’es pas dispersé. Il n’est pascertain que cette clause soit parallèle dans la pensée à laprécédente, ou qu’elle représente la prochaine étape derécolte, le vannage. S’il s’agit de ce dernier, alors ledomestique accuse son seigneur d’avoir rassemblé dans sagrange ce que le travail d’un autre avait dispersé avec lapelle à vannage pour séparer le grain de la balle. J’avaispeur. Il plaide sa peur du risque et la nécessité de rendrecompte des pertes éventuelles. Ce serviteur était aveugle aufait que son maître était un homme généreux et aimant, quivoulait embaucher pour participer à de merveilleuses joies.

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26. Tu savais. Peut-être que cela devrait être considérécomme une question: “Saviez-vous que ...?” Sansreconnaître la vérité de cette opinion, le maître juge l’esclavesur la base de son plaidoyer, pour montrer la bassessed’une telle attitude.

27. Si le serviteur craignait vraiment le risque d’uneentreprise commerciale, il aurait dû déposer le talent auprèsdes banquiers pour qu’il ait suscité l’intérêt. Même s’il étaitinterdit aux Israélites de se désintéresser les uns des autres,ils pouvaient le faire des non-Juifs (Dt 23. 20).

28,29. Par conséquent, le talent a été pris à ce serviteurparesseux et rebelle et donné à celui qui était le plus capablede l’utiliser de manière rentable.

30. Jettez le serviteur inutile dans les ténèbresextérieures. Le serviteur infidèle représente un pharisien quia gardé sa religion pour lui et ne la partagerait pas avec desnon-Juifs. Il faut garder à l’esprit que la plupart desparaboles que Jésus a racontées étaient dirigées vers lanation juive dans son ensemble, en particulier dansl’Évangile de Matthieu. Cela signifie qu’ils ne peuvent êtreappliqués qu’indirectement à l’église. Les pleurs et lesgrincements de dents montrent clairement que celasymbolise la punition éternelle (8.12; 13.42,50; 22.13;24.51). Voici le nœud de l’interprétation. Si ce calcul est lejugement des œuvres du croyant, alors nous avonsapparemment un vrai croyant souffrant de la perte de sonâme à cause de la stérilité de ses œuvres. Mais cetteinterprétation serait en contradiction avec Jn 5.24. Ou, si leserviteur non rentable représente un simple chrétienprofessant, dont la véritable nature est ainsi démasquée,

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alors il semble que le jugement des œuvres des croyants etla damnation des pécheurs se produisent ensemble, bien queAp 20 sépare ces jugements de 1000 ans. La meilleuresolution applique la parabole aux Juifs en raison de la claireassociation avec les versets précédents. Cette explicationest en accord avec les autres Écritures qu’au moment duretour du Messie, le reste croyant sera rassemblé pourprofiter des bénédictions millénaires, mais ceux qui viventalors qui n’ont aucune croyance réelle en leur Messie serontenlevés (Ez 20.37-42). Bien sûr, le principe est vrai pour leshommes de tous âges que Dieu tient les hommesresponsables de leur utilisation de ses dons.

e) Le jour du jugement pour la diaspora juive.25.3146. 31.

Cette parabole se réfère à la diaspora juive, ceuxrassemblés parmi les nations (voir Ezek 20.37-38 et34.17.22) 17 “Maintenant, mon troupeau, moi, leSEIGNEUR Souverain, vous dis que je jugerai chacun desvous et séparerai le bien du mal, les brebis des chèvres(20,37). “Je prendrai fermement le contrôle de vous et jevous ferai obéir à mon alliance. J’ôterai parmi vous ceux quisont rebelles et pécheurs. Je les retirerai des pays où ilsvivent actuellement, mais je ne les laisserai pas retourner enterre d’Israël. Vous saurez alors que je suis l’Éternel. “34.17)

34. Les frères de Jésus ne sont pas les Juifs en généralmais ses disciples qui prêcheront l’Évangile à la diasporajuive juste avant son retour.

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46. La punition éternelle et la vie éternelle emploienttoutes deux le même adjectif (Gr. aionios). Toute tentativede réduire la punition en restreignant l’éternel réduit lebonheur des justes du même montant. Alors que l’éternelpeut impliquer un concept aussi bien qualitatif quequantitatif, l’aspect de la durée sans fin ne peut être dissociédu mot. C’était le mot courant pour le concept d ‘« éternel», comme l’attestent les lexiques. La punition éternelle estmentionnée dans des passages tels que Mt 18.8; II Thes 1.9;Jude 13; et al. Ainsi, au début du millénaire, un jugement estrendu et les méchants juifs sont retirés, de sorte que seulsles juifs régénérés entreront dans le royaume millénaire (cf.Jn 3.3).

IV. La souffrance de Jésus. 26.1,27-66.Cette section, d’une importance incalculable pour chaque

chrétien, est remplie d’un intérêt humain dramatique.Pourtant, les détails fournis par les évangélistes ont causédes problèmes, principalement chronologiques, depuis lestemps les plus reculés. Néanmoins, la manière factuelle dontchaque Evangile (écrit par des hommes eux-mêmesémotionnellement impliqués) traite ces événementshautement émotionnels rend ces traités sublimes encore plusremarquables.

A. Complot contre Jésus. 26.1-16.1-5. Prédiction finale de sa mort.2. Après deux jours. Puisque la Pâque a été mangée le

soir du 14 Nisan (le coucher du soleil a en fait commencé le15 Nisan), cette prédiction a été faite le soir du Nisan 12.

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Pâque. La première grande fête du calendrier juif,commémorant la délivrance d’Israël d’Égypte et la«conservation» (sens de la racine hébraïque translittérée enGr. comme pascha) de leur premier-né lorsque Dieu frappales Égyptiens (cf. Ex 12). La Pâque a été immédiatementsuivie par la fête des sept jours sans pain (Nisan 15-21), et lefestival entier a souvent été appelé «Pâque». Le Fils del’homme est trahi. Cf. prévisions en 16.21; 17.22; 20.18.Ici, Jésus prédit d’abord que sa mort se produira aumoment de la Pâque.

3-5. Cette prédiction allait cependant à l’encontre desplans des comploteurs. Craignant la foule à Jérusalem, dontbeaucoup étaient des partisans galiléens de Jésus, ils ontaccepté de ne rien faire pendant la fête. Ils pouvaient trèsbien s’attendre à retarder l’action d’une semaine entière.Mais Jésus a fixé à l’avance le moment de sa mort,contrairement à leurs intrigues, et a annulé pour qu’il meurecomme la vraie Pâque. Joseph Caiaphas (dont le nom veutdire inquisiteur) avait fonctionné comme grand prêtre depuisenviron 18 ap. J.-C. Il avait auparavant appelé à la mort deJésus (Jn 11.49,50).

6-13. Onction à Bethanie. Les interprètes ne sont pasd’accord sur les liens chronologiques de cet événement.Compte tenu de Jn 12.1, « six jours avant la Pâque »,Matthieu (et Marc) ou Jean ont suivi un ordre d’actualitéplutôt que chronologique. Parce que ni Marc ni Matthieu nedatent en fait l’événement plus précisément que “maintenantque Jésus était à Béthanie”, il semble préférable de suivre lachronologie claire du Jn 12.1. Ainsi, Matthieu, après avoirdécrit le complot, revient maintenant à un événement

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antérieur pour montrer les circonstances qui ont pousséJudas à la véritable trahison. Les parallèles sont Mc 14,3-9;Jn 12.1-8 (Lc 7.36-50 relate un incident différent).

6. Simon le lépreux. Sans doute un lépreux guéri quiéprouvait beaucoup de gratitude envers Jésus.

7. Une femme. Marie, sœur de Marthe et de Lazare (Jn12.3; 11.1,2). Elle tenait un vase d’albâtre, (plein) d’unparfum de grand prix. Des récits parallèles décrivent leparfum comme du nard, avec une valeur supérieure à 300deniers, l’équivalent du salaire d’une année.

8,9. Quand les disciples ont vu l’effusion prodigieuse dece parfum sur le corps (v.12) de Jésus (tête, v.7 et pieds, Jn12.3), ils ont grommelé d’indignation, concernant une telleutilisation comme déchet. Matthieu ne choisit personne pourun blâme particulier (peut-être honteux de sa propreparticipation). Mais Jean cite Judas comme l’instigateur, etmontre l’hypocrisie de sa préoccupation avouée pour lespauvres.

10-13. Jésus a expliqué que l’on doit faire preuve dediscernement spirituel afin de ne pas rater une occasionirrécupérable. Les actes de bienveillance sont bons et sonttoujours en règle (Mc 14.7). Mais il n’y aurait jamais d’autreoccasion de faire ce que Marie a fait. Elle l’a fait pour mepréparer à l’enterrement. Il est injustifié de suggérer queJésus inventait des motifs pour Marie. Il avait précédemmentannoncé sa mort imminente (Jn 10.11,17,18; Mt 16.21;17.22; 20.18). Au lieu de fermer son esprit à la prédiction,comme les disciples semblaient le faire (cf. Mt 16.22), Mariele croyait. Elle a apparemment réalisé que lorsque la tragédiea frappé, il n’y aurait pas de temps pour les courtoisies

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habituelles. Ce n’est que si l’acte de Marie est considérécomme né de sa compréhension spirituelle que les louangesimmenses de Jésus peuvent être correctement comprises.En l’occurrence, ce fut la seule onction que son corpsreçut. Les femmes qui sont venues plus tard pour accomplircette tâche n’ont trouvé que le tombeau vide.

14-16. Complot de Judas. Il est impossible de déterminerdans quelle mesure il faut comprendre le paragrapheprécédent (Mc dit simplement “et”). Si 26.6-13 doit êtreconsidéré comme entre parenthèses, pour expliquer l’unedes racines de la trahison, alors l’intrigue de Judas peutappartenir au même moment que les versets 1-5. Par unetelle vision, l’indignation chez Simon six jours avant laPâque (Jn 12.1,2) s’est transformée en une conspirationmûrie pendant les quatre jours suivants. Iscariote. Hommede Keriot, ville de Judée. Ils ont fait alliance avec lui. Latraduction préférée est, ils lui ont pesé. Matthieu emploie lemême mot que le LXX dans Za. 11.12, auquel il semble faireallusion consciemment. Le LXX utilise le verbe grec histemipour traduire l’hebr. šakal, “pour peser l’argent” (un autreexemple est I R 20.39 [LXX, III R 21.3-91). Ainsi Judasétait-il payé à ce moment-là, fait que les autres récits nenotent ni ne contredisent. Trente pièces d’argent.Probablement des shekels. Une somme relativement faible,la valorisation d’un esclave (Ex 21.32).

B. Le repas définitif. 26.17-30.Aucun problème harmonique dans les Évangiles n’a

probablement été aussi déroutant que celui présenté ici. Cedernier repas était-il la Pâque juive? Les Synoptiques

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impliquent que c’était le cas. Pourtant, Jean semble toutaussi clair que la Pâque était encore future au moment dulavement des pieds (Jn 13.1), du repas (13.29), desépreuves (18.28) et de la crucifixion (19.14,31). Certainsérudits se contentent d’admettre un conflit irréconciliable.D’autres insistent sur le fait qu’un des récits doit être faux. Ila également été avancé que Jésus a mangé une Pâqueanticipée un jour avant l’observance légale. Le renforcementde ce point de vue a récemment été mis en évidence àQumran, où des découvertes ont montré que la secteQumran a toujours observé la Pâque mardi soir. Ainsi, il estsuggéré que Jésus a mangé une Pâque mardi (comme lesuggèrent les synoptiques), tandis que le judaïsmeorthodoxe a observé la Pâque vendredi. Contre ce point devue, il y a la grande improbabilité qu’une telle déviationremarquable du judaïsme orthodoxe passerait sans préavisdans les Évangiles, ou qu’un repas de la Pâque puisse êtrecorrectement observé à Jérusalem avant l’époquetraditionnelle (par exemple, des agneaux devaient être tuésau Temple peu de temps avant le repas de la Pâque (cf. ICor 5.7). Une proposition plus valable explique soit Jeansoit les Synoptiques à la lumière de l’autre. Les deuxpossibilités ont été essayées, bien que des difficultés soientreconnues avec l’une ou l’autre méthode. Le présent auteurpréfère expliquer – les Synoptiques par les déclarationsclaires de Jean, qui ont été en partie destinés par lui àclarifier des points ambigus de la chronologie. Selon cepoint de vue, la Dernière Cène n’était en aucun cas le repasde la Pâque; au contraire, Jésus est mort à l’heure même oùles agneaux de la Pâque étaient tués au Temple (cf. I Co

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5.7). Néanmoins, Jésus a donné des instructions à sesdisciples pour prendre les dispositions habituelles pour lafête, pour deux raisons: (1) les disciples la mangeraient; (2)Jésus ne voulait pas prédire à ce moment le moment exactde sa mort.

17-19. Préparation pour la Pâque.17. Premier jour de pain sans levain. Le quatorzième

jour de Nisan, sur lequel le levain a été retiré des maisons enpréparation des fêtes de la Pâque et des Pains sans Levain(cf. Mc 14.12; Lc 22.7). Cette journée a commencé aucoucher du soleil le 13, et c’est aux heures d’ouverture decette journée qu’il est fait allusion.

18,19. En réponse à la question des disciples, Jésus les aenvoyés chez un homme chez qui le groupe se réunirait. Je

célébrerai la Pâque. A cette déclaration d’intérêt général, ilfaut ajouter les mots du Lc 22.16, “Je n’en mangerai pas”,dans lesquels il indique plus tard que le plan général serainterrompu. Peut-être ne souhaitait-il pas que Judasconnaisse ses plans aussi précisément à l’avance.

20-30. La dernière cène.20. Le soir venu. Plus tard dans la même soirée

(premières heures du quatorzième), Jésus rejoint lesdisciples à l’heure du souper (Lc 22.14).

21. L’un de vous me trahira. Première annonce que le «traitre» qui livera le Fils de l’homme (17.22; 20.18; 26.2)devait être par l’un des Douze. Quel choc cette déclaration adû provoquer!

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22. Le fait que onze des disciples ont innocemmentdemandé: Seigneur, est-ce moi? montre qu’ils ont réaliséleur propre faiblesse, bien que leurs questions soientformulées de manière à attendre une réponse négative – “Cen’est pas moi, n’est-ce pas?”

23. Celui qui a mis avec moi la main dans le plat. Étantdonné que le groupe a probablement mangé à partir d’unplat commun, cette déclaration n’a pas identifié le traître,sauf pour souligner la nature ignoble de la trahison, commecelle qui se produit chez les compagnons intimes.

24. Comme il est écrit. La mort de Jésus se déroulaitcomme prévu dans divers passages de l’AT. Pourtant, lasouveraineté de Dieu sur tous les événements ne dégagejamais l’homme de sa responsabilité ou de sa culpabilité.

25. Lorsque Judas vit que son silence était suspect, ildemanda également: Est-ce moi, Rabbi? À lui, Jésusrépondit: Tu l’as dit. Il ne semble pas que les autres aiententendu cette réponse au milieu du bourdonnement généralde la conversation. On ne peut pas déterminer sil’explication du Messie à Jean (et à Pierre) s’est produiteavant ou après l’indication à Judas (en 13.23-26). QuandJudas est parti peu de temps après, personne ne savait queSatan l’avait dynamisé pour qu’il puisse immédiatementmettre le complot en service (en 13.27-30).

26. Le récit de Matthieu sur la consécration du pain et duvin est semblable à celui de Marc; Luc ressemble à celui deI Cor 11.23-26. La signification évidente du passageempêche de comprendre le pain dans un sens autre quesymbolique, car son corps réel était également présent. (Cf.métaphores semblables. En 10.7; 15.1.) Ces symboles

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devaient être des rappels aux disciples (Lc 22.19) de leurSeigneur absent, et des mémoriaux du coût de leurrédemption.

27,28. Buvez-en tous. Le nouveau testament ou alliance aété mis en vigueur par la mort de Jésus. L’ancienne alliancedonnée par Dieu à Israël exigeait des sacrifices continuspour le péché. Mais la mort de Jésus a fourni un sacrificeparfait et a rendu possible à la fois la justification et larégénération (Hé 8.6-13). Rançon pour beaucoup. (Cf.20.28.) La mort du Messie, bien que suffisante en elle-mêmepour prendre soin de la rémission des péchés pour chaquepersonne, n’est ici considérée comme réellement efficaceque pour les croyants.

29. Je ne boirai plus désormais. Cette déclarationdirigeait le regard des disciples vers le royaume du Père (leroyaume messianique de Dieu, Mc 14.25) et vers un tempsde joie et de communion avec le grand Repas du Mariage.

30. Après avoir chanté les psaumes du Hallel, ils sortirent.Avant cela, le discours de Jean 14 devait avoir été prononcé.

C. Prédiction du déni de Pierre.26.31-35. Cela s’est-il produit avant qu’ils ne quittent la

chambre haute (en 13.36-38; Lc 22.31-34) ou après (Mc14.27-31; Mt)? Puisqu’il semble impossible d’harmoniserces récits sans faire violence à deux d’entre eux, il est pluspossible de comprendre deux avertissements distincts àPierre.31. Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion dechute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebisdu troupeau seront dispersées.

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Bien que seul Pierre ait nié Jésus, tous les onze l’ontabandonné et se sont enfuis (v. 56). Jésus a considéré celacomme l’accomplissement de Zach 13.7.

32. J’irai devant vous en Galilée. Ce fut la granderéunion post-résurrection mentionnée à plusieurs reprises(28.7,10,16). Cela n’empêche pas d’autres comparutions,cependant, certaines d’entre elles plus tôt en Judée.

33-35. La vantardise de Pierre en jugeant sa dévotionsupérieure à celle des autres (Quand tu serais pour tousune occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi) ontjeté une réflexion sur eux et ont ainsi tiré leurs propres aveuxde loyauté. Cette expérience était sans aucun doute dansl’esprit de Jésus quand il a demandé plus tard à Pierre:“M’aimez-vous plus que ces autres?” (en 21.15).

D. Événements à Getsémané. 26.36-56.36-46. La prière.36. Getsémané. Le nom signifie «presse à huile» et décrit

ici un jardin fréquenté par Jésus et les disciples. Il s’étendaità travers le Kidron sur le mont des Oliviers (Lc 22.39; Jn18.1,2), et contenait sans doute des oliviers et une pressesouterrain pour extraire l’huile. L’endroit montré auxvoyageurs aujourd’hui doit être près de la place des arbresanciens ne peut pas être les originaux (Jos Guerres vi.l.l).

37,38 Jésus emmena Pierre, Jacques et Jean plus loindans le jardin. Finalement, il se retira même d’eux pour prierseul. L’agonie de l’âme qu’il a vécue est représentée par unchagrin, très déprimé, extrêmement douloureux, jusqu’à lamort. Il a donné le commandement aux trois plus proches(ainsi que, plus généralement, à tous) de veiller, c’est-à-dire

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de lui donner de la force par leur présence alerte et leursympathie.

39. S’il est possible, c’est-à-dire moralement possible,conforme à la volonté du Père. Laisse cette coupe passer demoi. La clé pour comprendre l’agonie du Messie résidedans l’identification de la coupe. Bien que tout être humainnormal recule devant les horreurs de la crucifixion, lesmartyrs ont souvent été confrontés à une mort cruelle sansune détresse aussi extrême (cf. Lc 22.44). Nous ne pouvonspas non plus admettre que le Messie craignait une mortprématurée de la part de Satan, car la coupe venait du Pèreet non de Satan (Jn 18.11). De plus, la vie du Messie nepouvait être donnée que volontairement (Jn 10.17,18). Lacoupe est utilisée au sens figuré dans l’Écriture, soit de labénédiction de Dieu (cf. Ps 23.5), soit de sa colère (cf. Ps75. 8). Par conséquent, l’explication la plus satisfaisante dela coupe la renvoie à la colère divine que le Messieencourrait à la croix en devenant le porteur du péché del’homme. Cette expérience au cours de laquelle Dieu a étéséparé pendant un certain temps de son Fils, a suscité le criaffreux de Mt 27.46. Si le péché d’un homme peut luicauser un chagrin amer lorsqu’il ressent l’éloignement deDieu, combien incomparable a dû être l’angoisse de Jésus,qui savait ce que cela signifiait d’assumer la culpabilité detous les hommes. que ta volonté soit faite. Du début àla fin, la prière du Messie était parfaitement soumise au Père.Et la prière a été exaucée, non pas par le retrait de la coupe,mais par la force de boire (Lc 22.43), et finalement par larésurrection “de la mort” (He 5.7).

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40,41. Trouvant les disciples endormis par les effetsdrainants de l’émotion et de la fatigue prolongées, Jésus achoisi Pierre pour un conseil particulier (peut-être à lalumière de ses récents vœux) et l’a exhorté à une vigilancecontinue et à la prière de peur que les événements ne lesurprennent à céder à la tentation. L’esprit est disposé. Lanature spirituelle de l’homme illuminée par le Saint-Esprit.Mais la chair est faible. Certains pensent que la chairdésigne ici une partie constitutionnelle de l’être humain quin’est pas un péché si elle est contrôlée par l’esprit (et doncle proverbe peut aussi s’appliquer à Jésus); d’autres, qu’ildénote la nature pécheresse que tous les hommes possèdent(à l’exception de Jésus).

42-45. En substance, cette prière a été prononcée troisfois; et chaque fois la soumission du Fils était entière.Pourtant, il est clair que Jésus savait quel serait le résultat.Vous dormez maintenant, et vous vous reposez.Probablement pas de l’ironie, mais une simple déclarationque leur opportunité d’être utile dans la crise était passée.

46. À ce moment, cependant, Jésus a remarquél’approche de l’ennemi. Levez-vous, allons; celui qui melivre s’approche (Jn 18.4). ‘’

47-56. L’arr estation.47. Grande foule. Une force de soldats romains, avec

leurs épées habituelles, sous le commandement d’unchiliarque Jn 18.12); Police du temple juif sous les ordresdes principaux sacrificateurs et des anciens armés degourdins (Jn 18.12); certains et les principaux prêtres etanciens (Lc 22.52).

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48. Il ... leur avait donné un signe. La plupart dessoldats romains n’auraient pas reconnu Jésus.

49. L’embrassa. La forme composée ici (Gr.katephilesen) suggère une étreinte intense et chaleureuse(contrairement à la forme plus simple mentionnée au v. 48).

50. Ami camarade, compagnon (Gr. hétaire). Le termereconnaît leur association précédente, sans connotationd’affection. Ami, ce que tu es venu faire, fais-le

51. L’un d’eux. Identifié par Jean comme Pierre. Tira sonépée. Les disciples avaient deux de ces épées courtes (Lc22.38). Frappez le serviteur. Jean, qui connaît bien la grandefamille sacerdotale, enregistre le nom du serviteur commeMalchus (Jn 18.10,15). Son oreille. Cf. Lc 22.51. L’actetéméraire de Pierre, bien que bien intentionné, asérieusement compromis la position de notre Seigneur et anécessité une guérison miraculeuse pour annuler les effetsdésastreux qu’il aurait pu avoir au procès (cf. Jn 18.36).Pourtant, le miracle était si complet que la question de lamutilation n’a jamais été soulevée par les accusateurs duMessie.

52. Ceux qui prennent l’épée périront avec l’épée. LeMessie et son message ne devaient pas être défendus niavancés avec des armes charnelles. Ce principe généralénoncé par Jésus est confirmé par l’expérience humaine.“L’épée est visitée par l’épée dans la guerre; l’épée derétribution s’oppose à l’épée arbitraire de la sédition rebelle;et l’épée prise de façon non spirituelle dans une causespirituelle, est vengée par l’épée certaine, quoique peut-êtrelongtemps retardée, de la vengeance historique “

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53,54. Douze légions d’anges. Chaque légion romaine àpleine puissance contenait 6 000 hommes. Le Messie s’estabstenu d’invoquer les forces incomparablementsupérieures à son commandement, afin que les Écritures quiprédisaient sa souffrance puissent être accomplies.

55,56. Contre un terroriste. La présence d’armes suggèrequ’ils s’attendaient à une défense violente, comme celled’un terroriste (et non à la fuite précipitée d’un “voleur”).Pourtant, toute expérience passée avec Jésus aurait dûdémentir cette notion. Est-il possible que cette étonnanteréaction de Jésus en attribuant ces événements à uneprophétie accomplie ait marqué le point de faire passer deJudas d’un comploteur diabolique à un suicide avecremords?

E. Événements lors des procès juifs. 26.57 – 27.2.Jésus fut d’abord conduit vers Annas, l’ancien grand

prêtre, qui conservait encore beaucoup de prestige (Jn18.12-23). Après l’audience préliminaire, qui a permis auSanhedrin de se réunir pour cette séance nocturne trèsirrégulière, Jésus a été emmené au Sanhédrin. À l’aube, unedeuxième session du Sanhédrin l’a officiellement condamné(Mt 27.1).

57-68. Premier procès au Sanhédrin.57. Caiaphas le grand prêtre. Gendre de la députée

Annas (hébr: Hanan). Il semble probable que Caiaphas etAnnas avaient des résidences dans le même bâtiment, peut-être séparées par une cour. À ce moment-là, les scribes, les

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anciens et les principaux sacrificateurs s’étaient réunis danscette session extraordinaire.

58. Pierre a suivi, et est entré dans la cour, avec l’aidede Jean (Jn 18.15,16).

59. Chercher des accusations. Ces Juifs savaient qu’ilsn’avaient pas de véritables arguments contre Jésus; ils ontdonc dû utiliser des frais factices.

60,61. Pourtant, les accusations étaient si vagues etincohérentes qu’elles ne pouvaient même pas trouver deuxtémoins – le minimum spécifié par la loi (Dt 17.6) – quiétaient d’accord. Enfin, deux ont été produits qui ont malcité et mal appliqué une déclaration de Jésus prononcéetrois ans auparavant (Jn 2.19). Je suis capable de détruire letemple de Dieu. La déclaration réelle avait attribué ladestruction aux Juifs; et l’allusion était à son corps, pas àl’édifice hérodien (Jn 2.21). Peut-être que certaines desdéclarations de Jésus dans le discours du mont des Oliviers(24.2) avaient été grossièrement déformées par Judas etcombinées avec cette déclaration (en 2.19).

62. Ne donnez-vous aucune réponse? Caiaphas espéraitforcer le captif dans une déclaration non gardée. Pourtant,les accusations sauvages lancées contre Jésus ont été mieuxrépondues par ce silence digne (cf. Ésaïe 53.7).

63. Je t’adjure par le Dieu vivant, de nous dire si tu es leMessie, le Fils de Dieu. . Une formule qui informait Jésusque sa réponse serait considérée comme sous serment. LeMessie, le Fils de Dieu. Bien que certains contestent lapleine importance de Fils de Dieu, il semble clair queCaiaphas l’a employé dans le sens unique de la divinité, carla reconnaissance a porté l’accusation de blasphème. Ce fut

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la véritable cause de la condamnation du Messie (Jn 19.7),et avait été la base de complots antérieurs contre lui (Jn5.18). Les rapports d’autres incidents qui ont soutenu cetteaffirmation doivent certainement être parvenus aux oreillesdu grand prêtre (Jn 1.34,49; 9.35-37; 11.27; Mt 14.33; 8.29;et al.).

64. C’est comme tu as dit. Une confession sanséquivoque qu’il était le Messie divin. (La déclaration deJésus sous serment ne vicie pas l’enseignement du 5.34, oùil légifère pour ses disciples. Dans sa position unique de Filsde Dieu, les facteurs qui rendent un serment répréhensiblepour les hommes ne le concernent pas.) Le Fils de l’hommeassis à la droite du pouvoir et venant dans les nuées duciel (cf. Dan 7.13,14; Ps 110.1). Une déclaration selonlaquelle les positions de Jésus et de ses juges finiraient parêtre inversées.

65,66. Il a déchiré ses vêtements. Une indication del’horreur juste, sans doute réalisée sincèrement (bien qu’àtort). La tradition juive a précisé en détail comment un telacte devait être accompli. Blasphème. L’accusation de laplus grande indignation religieuse. Parce que Jésus areconnu ouvertement ce dont il était accusé depuislongtemps (Jn 5.18) et s’est appliqué Dan 7.13, 14 à lui-même, il a été déclaré coupable de mort (c’est-à-direméritant de mourir), probablement par acclamation lors dece procès de nuit, plutôt que par scrutin formel.

67,68. La violence physique infligée à Jésus par sesravisseurs (probablement les officiers subalternes, Lc 22.63)comprenait des crachats au visage, le frappant avec lespoings, le frappant avec des tiges ou avec les mains

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ouvertes (c.-à-d., gifles) et les yeux bandés (Lc 22.64) afinde se moquer de son office prophétique.

69-75. Le reniement de Pierre. Les trois dénégations sesont produites tout au long des étapes des procès juifs etsont diversement regroupées par les évangélistes. Lesdifférences entre les récits plaident fortement en faveur del’indépendance de la composition. Pourtant, un accordessentiel peut être trouvé, et les détails admettent diversmoyens d’harmonisation.

69. La cour. Une servante est venue. Identifié par Jeancomme le porteur qui avait admis Pierre (Jn 18. 16,17).

71,72. Dans le porche. Probablement le vestibule ou lepassage menant à la rue. Une autre servante. “La servante”de Marc suggérerait la même chose que celle mentionnéeprécédemment (bien qu’il pense peut-être simplement celledu porche); Luc dit que l’interrogateur était un homme. Ilsemble donc que le deuxième reniement ait été provoqué parl’examen minutieux de plusieurs personnes. Avec unserment. Oubliant l’avertissement de Jésus contre une telleprestation de serment pour établir sa véracité (5.34).

73. Peu après. Environ une heure (Lc 22.59). Ceux quiétaient là. En particulier, un parent de Malchus (Jn 18.26).Votre accent galiléen vous rend évident (vous trahit).Accents et prononciation galiléens.

74. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer.Appeler une malédiction sur lui-même s’il mentait. Invoquerle ciel comme témoin de ses paroles (cf. 5.34-37). Un chantde coq. Le deuxième chant cette nuit-là (Mc 14.72).

75. Pierre s’est souvenu (cf. Mt 26.34). Bien que ladépendance à l’égard de la chair ait fait échouer sa mémoire

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des avertissements du Messie, le simple chant d’un coq aéveillé Pierre à l’énormité de son péché comme un méprisdes gracieuses tentatives de Jésus pour le prévenir. Pleuraamèrement. Comparez le Judas plein de remords maisimpénitent (27.5).

27.1,2. Deuxième procès au Sanhédrin.Le matin venu. La loi juive interdit les procès de nuit et

spécifie que les affaires capitales doivent avoir au moinsdeux procès, à un jour d’intervalle. Cette séance du lever dujour était un effort pour apporter un semblant de légalité àtoute la procédure sordide. Ponce Pilate. Procureur romainde Judée, qui était présent à Jérusalem au festival de laPâque. Sa résidence officielle était Césarée. Rome s’étaitréservé la décision finale dans les affaires judiciairesimpliquant la peine capitale et l’exécution de condamnationsà mort.

F. Le remords de Judas. 27.3-10.3. Lorsqu’il a vu qu’il avait été condamné. Cela serait

évident en voyant Jésus emmené à Pilate. Repenti (Gr:métameletheis). Pas le mot NT habituel pour se repentir dusalut. Ici, il indique des remords, sans aucun engagementapparent de lui-même envers Dieu. Son « changementd’avis » était principalement tourné vers l’argent, qu’ildétestait maintenant. Trouver les principaux sacrificateurs etles anciens (peut-être encore à la maison de Caiaphas, ou enroute vers Pilate), il a essayé de rendre l’argent.

5. Leur refus l’a amené (peut-être après un intervalle deréflexion continue) à le jeter dans le sanctuaire (Gr: naos) du

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Temple. Se pendit. Ce détail et les suivants ne contredisentpas les Actes 1.18,19. Plusieurs voies d’harmonisation sontpossibles.

6. Ce n’est pas légal. (Cf. Dt 23.18). Cet argentdéshonorant ne pouvait pas entrer dans le trésor du temple(Gr: korbanas), bien que ces prêtres n’aient ressenti aucuneirrégularité à le payer (26.15).

7,8. Le champ du potier. Apparemment, une parcelle deterrain bien connue. L’utilisation de cet « argent du sang » adonné son nom au domaine (cf. Actes 1.19 pour un autredétail qui a rendu le nom approprié). Jusqu’à ce jour. Uneindication que Matthieu a écrit un certain temps aprèsl’événement, mais pas après 70 après J-C, lorsque lesRomains ont effacé la plupart de ces monuments.

9,10. Jérémie le prophète. Cette allusion de Matthieu àune prophétie apparemment prononcée par Zacharie(11.12,13) a évoqué un éventail d’explications. Certainssoutiennent qu’ici Jérémie, le nom du premier livre dansl’AT Les Prophètes, est considéré comme représentant lasection entière contenant Zacharie (tout comme le nom“Psaumes” est appliqué à toute la section des Écrits parceque c’est le premier livre; Lc 24.44 Un passage du Talmud(Baba Batra 14 b) soutient cet ordre de Jérémie comme lepremier livre, mais il faut reconnaître qu’Esaïe esthabituellement placé en premier. Une autre possibilité estque Matthieu a fusionné Za. 11.12,13 avec Jr. 18.2-12 et19.1-15, et a simplement cité l’une des sources.

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G. Événements aux procès romains. 27.11-31.Matthieu sélectionne certains aspects du procès, mais

pour leurs connexions, il faut consulter les récits parallèles.Cependant, Matthieu enregistre à lui seul les détailsintéressants du 27.19,24.

11. Devant le gouverneur. Reprise du récit interrompue à27.2. Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: « Oui, c’estjuste. Une question suscitée par les accusations formellesportées contre Pilate par les Juifs (Lc 23,2; Jn 18.28-33): Àcette réponse, qui a sûrement indiqué l’assentiment à laquestion, Jésus a ajouté une explication de la nature de sonroyaume (Jn 18.34-38). Cette interview a eu lieu auPraetorium, tandis que les Juifs sont restés à l’extérieur.

12-14. Aux Juifs, cependant, qui l’ont accusé à saréapparition devant eux, il n’a rien répondu. Pourtant, cesilence n’a pas été pris par Pilate comme un aveu deculpabilité, mais comme un calme des plus inhabituels,l’amenant à entamer une série de tentatives pour libérerJésus sans contrarier le Sanhédrin.

15. Le gouverneur avait l’habitude de remettre au peupleun prisonnier. L’origine de cette coutume, qu’elle soitromaine ou juive, est inconnue.

16. Un prisonnier notable appelé Barabbas. Celui quiétait coupable d’insurrection, de vol et de meurtre (Jn 18.40;Mc 15.7), c’est ce que nous appellerions un terroriste, unviolent nationaliste juif. Broadus suggère que puisque lesdeux crucifiés avec Jésus étaient des terroristes, ils peuventavoir été les disciples de Barabbas, et donc Jésus alittéralement pris la place de Barabbas. Une exégèse qui jouesur l’étymologie de Barabbas («fils d’un père»), ou adopte

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des buts hautement allégorisants ou homilétiques n’est pasjustifiée.

18. Car il savait que c’était par jalousie qu’ils avaientlivré (Jésus). Le caractère ridicule des accusations étaitévident pour Pilate, et les actions passionnées desaccusateurs lui ont montré qu’il y avait un grief personnel. Ilétait évident qu’un tel enseignant spirituel (Jn 1.,36,37)s’opposerait à ces religieux sans scrupules et matérialistes.

19. Pendant qu’il siégeait au tribunal. Alors que Pilateattendait la réponse des Juifs concernant Barabbas, safemme lui a envoyé un message qui a interrompu laprocédure. Le présage du rêve mentionné dans le messagetroubla Pilate et le fit retarder son jugement. Nous ne savonspas si le rêve a été envoyé directement de Dieu, ou doit êtreexpliqué psychologiquement comme le travail d’un esprittroublé par le complot contre Jésus. (Pilate doit avoir euconnaissance du complot, car il a permis à un chiliarque et àdes soldats romains de participer, et sa femme peut l’avoirappris de lui; Jn 18.12.)

22,23. Qu’il soit crucifié. C’est-à-dire exécuté à lamanière romaine, apparemment à la suite des accusationsportées contre lui, et donc comme substitut de Barabbas.

24. Il a pris de l’eau. Une coutume symbolique juive (Dt21.6-9), dont le sens est naturel et évident. Pourtant, Pilatese moquait de lui, car il devait assumer la responsabilitéd’ordonner l’exécution. (La bonne utilisation du symboleétait d’absoudre des hommes innocents de toute implicationdans une mort injustifiée.) La mort de cet homme juste.Pilate reflétait-il l’influence du message de sa femme enutilisant sa description de Jésus?

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25. Que la puniton pour sa mort (retombe) sur nous etsur nos enfants!. L’histoire subséquente d’Israël révèle lesterribles conséquences de ce cri. Ces paroles, si viteprononcées, n’ont pas reposé facilement sur la tête deschefs originels (cf. Actes 5.28), ni sur celles de leursdescendants.

26. après avoir fait flageller Jésus. Cette torture cruelle aété appliquée sur le corps nu au moyen d’un fouet en cuirqui avait des morceaux d’os ou de métal incrustés dans sestongs. La flagellation a précédé la livraison aux soldats pourcrucifixion. Jean indique qu’il n’a pas été exécuté comme latentative de Pilate de rassasier la foule assoiffée de sang etde la faire abandonner ses demandes de crucifixion (Jn19.1-6). Je l’ai livré. Officiellement ordonné aux soldats del’exécuter.

27. Dans le prétoire. Cela semble situer le procès auchâteau d’Antonia, car il explique plus facilement laprésence de toute une cohorte (600 hommes, un dixièmed’une légion), qui est connue pour y être stationnée.D’autres identifient le prétoire comme le palais d’Hérode.

28-31. Après avoir reçu l’ordre de préparer Jésus àl’exécution, les soldats insensés égayèrent leur travail par lamoquerie la plus grossière. Dépouillant Jésus de ses propresvêtements, ils l’ont revêtu d’une robe écarlate, peut-être unecape de soldat, fanée pour ressembler à du pourpre royal(Mc 15.17). Remplaçant les épines par une couronne, unroseau par un sceptre et crachant pour le baiserd’hommage, ils ont montré leur cruel mépris pour le Fils deDieu.

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H. La crucifixion . 27.32-56.32. Simon de Cyrène. Ses fils étaient connus des lecteurs

de l’Évangile de Marc (Mc 15,21). Lui, ils ont contraint.Commandé pour ce service (voir commentaire sur 5.41).

33. Golgotha. Mot araméen signifiant « crâne »,équivalent à la calvaire latine. On ignore si le nom vient d’unmonticule en forme de crâne ou de sa réputation de lieud’exécution. Son emplacement est également incertain.L’église traditionnelle du Saint-Sépulcre, à l’intérieur desmurs actuels de Jérusalem, se trouvait à l’extérieur del’ancien mur nord de l’époque de Jésus et aurait très bien puêtre l’endroit. D’autres soutiennent les revendications ducalvaire de Gordon, plus au nord.

34. Vin mêlé de fiel (cf. Ps 69.21). L’intention de cettepotion droguée était d’atténuer la douleur et de rendre lesprisonniers plus faciles à manipuler, mais Jésus, après unavant-goût, refusa de boire.

35. Ils l’ont crucifié. Pour les détails techniques descrucifixions, consultez les dictionnaires bibliques. Il fautnoter que les évangélistes esquissent la scène en toutesimplicité, d’autant plus efficace pour sa retenue. Sépara sesvêtements, tirant au sort. Jean 19.23,24 explique que lessoldats ont divisé les articles de quatre façons et ont jouépour le manteau sans couture. Le début de la clause finale,afin qu’il puisse être rempli, est textuellement douteux, étantprobablement une interpolation de Jn 19.24.

36. Puis ils s’assirent, et le gardèrent. Une partie dudevoir des soldats était d’empêcher leur expulsionprématurée.

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37. Au-dessus de sa tête, son accusation. Lors de laprocession au Golgotha, la pancarte préparée par Pilate (Jn19.19) était probablement défilée à l’avant ou accrochée aucou de Jésus, selon la coutume habituelle. C’EST JÉSUSLE ROI DES JUIFS. (Cf. Mc 15.26; Lc 23.38; Jn 19.19.)Les différents récits ne sont nullement contradictoires. Lerecord de Jean est le plus complet; les autres choisissent leséléments essentiels. Le fait que le titre soit apparu dans lestrois langues peut expliquer certaines variations dans lesenregistrements (Jn 19.20).

38. Deux terroristes. La même description que celleappliquée à Barabbas (Jn 18.40), une indication que Jésus alittéralement pris la place de Barabbas.

39. Ils ont secouaient la tête (Ps 22.17). Un gestemoqueur et moqueur.

40. Les railleries lancées contre Jésus pour avoir prétenduqu’il pouvait détruire le temple et qu’il était le Fils de Dieuétaient basées sur les événements du procès du Sanhédrin(26.61,63,64).

41-43. Les principaux sacrificateurs, scribes et anciensse sont joints à la moquerie, non pas en s’adressantdirectement à Jésus, mais en parlant de lui avec dérision à lafoule. Il a sauvé les autres. Une déclaration ne signifiaitprobablement pas comme une reconnaissance de sesmiracles, mais visait à jeter un fort soupçon sur de tellesaffirmations en raison de son incapacité actuelle à se sauver.Leurs mots étaient bien plus vrais qu’ils ne le pensaient; carpour sauver les autres dans le sens spirituel pour lequel ilétait venu, il a dû abandonner volontairement sa propre vie.Sous l’influence de Pilate contre leur nationalisme, les

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dirigeants ont contesté le titre de Jésus, roi d’Israël, enexigeant un signe et une promesse. Nous le croirons.Pourtant, les attitudes et réactions antérieures de ceshommes montrent la fausseté de leur promesse (Jn 12. 9,10). 44. Les voleurs aussi. Plus tard, l’un d’eux a changéson attitude envers Jésus (Lc 23.39-43).

45. Jésus a été placé sur la croix à 9 heures du matin.(“troisième heure”, Mc 15.25). Après trois heures, uneobscurité surnaturelle a enveloppé toute la terre de la sixièmeà la neuvième heure (12h00 à 15h00). Puisque la Pâque s’estproduite à la pleine lune, cette obscurité ne pouvait pas êtreune éclipse solaire. Il était clairement surnaturel dans soncalendrier, bien que Dieu ait peut-être utilisé des moyensprovidentiels pour le réaliser. Il est impossible de déterminersi tout le territoire est limité à une zone quelque peu localeou doit être compris comme «toute la terre» (global).

46. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tuabandonné? (Ps 22.1) Le seul énoncé de la croix enregistrépar Matthieu et Marc. L’importance totale de ce cri ne peutêtre comprise. Mais certainement sa base ne résidait pasdans la souffrance physique principalement, mais dans lefait que pendant un certain temps Jésus a été fait péché pournous (II Co 5.21); et en payant la pénalité en tant quesubstitut du pécheur, il était maudit de Dieu (Gal 3.13). Dieucomme Père ne l’a pas abandonné (Lc 23.46); mais Dieu entant que juge devait être séparé de lui s’il devait expérimenterla mort spirituelle à la place des hommes pécheurs.

47-49. Ce tollé a donné à penser que Jésus appelait Élie,sans doute à cause de la similitude du son entre Éli (monDieu) et Élie (Élie). Bien que certains suggèrent que

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l’obscurité avait maintenant fait craindre aux superstitieuxque la figure messianique prédite ne vienne, les attitudessuccessives rendent cela douteux. Il s’agissait plutôt d’unautre moqueur moqueur de ses prétentions messianiques.Laisser être. Ce sentiment a été exprimé par la foule, quivoulait que le soldat renonce à exercer son ministère auprèsde Jésus (Mt); et aussi par le soldat lui-même, après avoirdonné la boisson, comme disant aux foules de cesser des’opposer à son acte (Mk).

50. Jésus, ayant la gorge rafraîchie par le vinaigre (et nonla potion droguée du 27.34), pleura de nouveau à hautevoix. Tous les synoptiques indiquent que la mort du Messien’était pas l’épuisement de la crucifixion, mais un abandonvolontaire de sa vie.

51. Rideau intérieur du temple. Le lourd rideau séparantle Lieu Saint du Saint des Saints (Ex 26.31). Cet événement,symbolique de l’ouverture permanente de la présence deDieu à l’homme par la mort expiatoire du Messie (cf. He10.19-23), aurait pu être rapporté par les prêtres qui se sontconvertis plus tard (Actes 6.7).

52,53. À la mort du Messie, de nombreuses tombes desaints AT ont été ouvertes et leurs corps ont été ressuscitésaprès sa résurrection (cf. Actes 26.23; I Cor 15.20) Cettecirconstance étonnante mentionnée uniquement par Matthieusoulève de nombreuses questions mais ne peut pas êtrecorrectement niée. Les six résurrections précédentes del’Écriture (I R 17; 11 R 4; 13; Mt 9; Lc 7; Jn 11) étaienttoutes des restaurations de l’existence terrestre. Ce n’estpas forcément vrai de ceux de Matthieu 27. Le phénomènesymbolise clairement la victoire du Messie sur la mort car il

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affecte les croyants. Beaucoup voient ici une démonstrationvisible que la mort et la résurrection du Messie ont effectuéla libération de Sheol-Hades des justes morts (Ep 4.8,9). Cequi est arrivé à ces saints ressuscités par la suite n’est pasprécisé.

54. Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu. Bien qu’ilsoit actuellement populaire d’expliquer l’affirmation ducentenier en termes de concepts païens, il faut noter queson commentaire était basé sur son observation de certainsphénomènes remarquables. Et il doit être considéré commepossible que l’homme, ayant été dans un environnement juifpendant un certain temps, puisse maintenant être venu à lafoi. Après tout, les païens peuvent devenir chrétiens.

55,56. Marie-Madeleine. Première mention dansMatthieu. Les traditions qui lui donnent un passédéshonorant ne sont pas sans fondement biblique. Marie, lamère de Jacques et Joseph. Aussi appelée l’épouse deCléopas (Jn 19.25). Mère des enfants de Zebedee. Identiqueà Salomé (Mc 15.40) et apparemment sœur de la ViergeMarie (Jn 19.25).

I. Enterrement. 27.57-66.57. Le soir venu. Heure à partir de 15 heures à 18 h (Ex

12.6, marg ASV). Un homme riche. Cf. Es 53.9. Josephd’Arimathée était membre du Sanhédrin (Lc 23.50,51), dontla richesse lui a permis de posséder une tombe près deJérusalem, bien qu’il ait vécu ailleurs.

58. Demandé le corps. Un acte de peu de courage, car,n’étant pas un parent, il aurait sans doute besoin d’expliquerses raisons.

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59,60. Après avoir reçu l’autorisation, Joseph lui-même apris le corps de la croix et, aidé par Nicodème, l’aenveloppé dans la toile de lin habituelle (Jn 19.39,40).

61. Les deux Maries mentionnées au 27.56 ont observé lascène.

62. Le lendemain, qui était le jour après la préparationHabituellement expliqué comme le samedi (cf. Mc 15.42),vue de la mise au tombeau du vendredi soir au dimanchematin. Cependant, ce jour de préparation était la veille dujour de la fête de la Pâque (Jn 19.14,31), fête qui aurait puavoir lieu cette année-là mercredi soir. Cela explique peut-être que Matthieu n’utilise pas le terme «sabbat» ici, de peurqu’il ne se limite au samedi. Selon ce point de vue, la miseau tombeau a duré soixante-douze heures, du coucher dusoleil mercredi au coucher du soleil samedi. Une telleopinion accorde un traitement plus raisonnable au Mt 12.40.Il explique également après trois jours et le troisième jourd’une manière qui fait le moins de violence à l’un ou l’autre.

63,64. Ordonne donc qu’on s’assure du sépulcrejusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennentpas dérober le corps et dire au peuple: Il est ressuscité desmorts. Cette dernière imposture serait pire que la première.Comment le membre des Sanhédrin a appris la prédictionprivée du Messie n’est pas expliqué (de Judas, peut-être?).Les disciples, en ne saisissant pas son sens, avaientlargement oublié la prédiction; mais ces ennemis neprenaient aucun risque. Cette dernière imposture (larésurrection) serait pire que la première (la prétensiond’etre le Messie)

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65,66. Vous avez une garde; allez, assurez-vous (de lui)comme vous l’entendrez Les membres du Sanhédrin a prisla précaution supplémentaire de sceller la pierre,probablement en la reliant au tombeau par un cordon et dela cire ou de l’argile, afin de détecter toute falsification.

V. La résurrection de Jésus. 28. 1-20.Le récit de Matthieu sur la résurrection comprend moins

de détails que les récits de Luc et de Jean. Pourtant, à luiseul, nous sommes redevables du rapport des soldats {vv.11-15) et pour la formule baptismale complète

(v.19). L’accord substantiel des quatre récits, associé àune grande variété de détails et de points de vue, démontreleur véracité et pourtant leur indépendance les uns envers lesautres.

A. Découverte du tombeau vide. 28. 1-8.1. À la fin du sabbat. L’utilisation du mot grec opse

comme préposition incorrecte pour «après» est maintenantclairement reconnue (Arndt, p 606); de sorte que latraduction ici doit être après le sabbat, conformément à Mc16.1,2; Lc 24.1; Jn 20.1. Marie de Magdala, l’autre Marie(27.56,61) et certaines autres femmes sont venues dimancheà l’aube pour faire l’onction du corps de Jésus.

2-4. Alors qu’ils approchaient, un tremblement de terres’est produit et un ange a fait reculer la grande pierre del’entrée. Ce n’était pas le moment de la résurrection, maisétait plutôt destiné à révéler le tombeau vide aux témoins. LeMessie ressuscité n’était pas confiné par des barrières

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194

naturelles (cf. Jn 20.19,26), et devait être ressuscité vers lecoucher du soleil le samedi soir (voir 27.62).

5-8. Il semble que Marie-Madeleine soit immédiatementpartie pour prévenir Pierre et Jean (Jn 20.1,2), et n’a pasentendu l’annonce, Il est ressuscité, que l’ange a fait auxautres femmes. Il vous précède en Galilée. Les instructionspour la grande apparition publique en Galilée comme prévuprécédemment (26.32) n’excluent pas les apparitionspersonnelles antérieures à des individus ou de petits groupesà Jérusalem.

B. Apparition de Jésus. 28.9,10. Jésus les a rencontrés..Cette apparition de Jésus est venue après que les femmeseurent rapporté le message de l’ange aux disciples (Lc 24.9-11). Pendant ce temps, Marie-Madeleine, après avoirinformé Pierre et Jean du tombeau vide, les a suivis sur lesite et, restant là, est devenue la première à voir le Messieressuscité (Mc 16.9; Jn 20.1-18). Maintenant, lors de cetteseconde apparition, Jésus a donné aux femmesessentiellement les mêmes instructions que l’ange avaitdonnées (v. 7).

C. Rapport des soldats. 28.11-15. Enregistré iciuniquement. Ces soldats avaient été remis au Sanhédrin parPilate, et leur ont donc été signalés (27.65,66). Leur rapporta abouti à la convocation d’une séance du Sanhédrin, aucours de laquelle un gros pot-de-vin a été voté pour assurerla coopération continue des soldats afin de cacher la vérité.La nature contradictoire du récit qu’ils devaient diffuser(comme si des soldats endormis sauraient ce qui s’était

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195

passé, ou que tous auraient dormi en même temps, ou quedes soldats romains s’incrimineraient de cette manière) rendson acceptation la plus incroyable. Pourtant, l’histoire a étélargement diffusée parmi les Juifs. Matthieu, écrivantparticulièrement pour le point de vue juif, donne les détailssordides qui expliquent l’histoire. La promesse duSanhédrin de persuader Pilate de prendre des mesures peutsignifier qu’un pot-de-vin serait offert ou assurer legouverneur que le Sanhédrin était satisfait de la performancedes soldats.

D. La grande commission. 28.16-20. 16. Cette apparition aux onze de Galilée, répondant aux

instructions précédentes (26. 32; 28.7,10), est sans doutel’apparence à “au-dessus de cinq cents” mentionnée parPaul (I Cor 15.6). La Galilée était le foyer de la plupart desdisciples du Messie, et l’endroit le plus probable pourqu’une telle foule ne soit pas molestée par les autorités.

17. Ils se sont prosternés, mais certains doutaient.Véritable reconnaissance de sa divinité par la plupart (cf., lecas antérieur de Thomas, Jn 20.28); hésitation de quelques-uns. La difficulté à comprendre que ces sceptiques fontpartie des Onze après leur apparition à Jérusalem a conduitbeaucoup de personnes à les identifier comme faisant partiedes cinq cents de Paul.

18. Toute autorité m’a été donnée. La commission quis’ensuit est soutenue par l’autorité de celui qui est le roimédiateur de Dieu, avec un pouvoir s’étendant à tous lesdomaines.

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19. Faites des disciples de toutes les nations.La tâched’évangéliser, d’enrôler des hommes sous la seigneurie duMessie. Le fait que Pierre et les autres au début ne sont pasallés vers les non-Juifs fait croire qu’ils ont compris parnations, le Juifs dispersés parmi les nations (v. Mt 25.31 ss).Les baptiser. Le rite symbolique par lequel on reconnaîtpubliquement son attachement personnel au messagechrétien. Le nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Laformule complète à utiliser, soulignant le caractère typique-ment chrétien de ce baptême par rapport aux typesd’ablutions juives antérieures.

20. Les enseigner. Inculquer les préceptes du Messiecomme décrivant le mode de vie approprié pour sesdisciples. Voici, je suis avec vous tous les jours (dans lamesure où vous obéissez à son mandat). Une promessebénie que la présence du Messie ainsi que son autoritéhabiliteront ses serviteurs à accomplir cette mission. Il seraavec eux jusqu’à la fin de l’âge (pas la fin du monde); c-à-d.jusqu’à son retour. Les Juifs ont divisé l’histoire en cet âgeet l’âge (messianique) à venir.

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197

GLOSSAIRE DU NT

ABOMINATION DE LA DÉVASTATION (OU DE LA

DÉSOLATION). – Cette expression concerne (Dan 9.27;

11. 31) la profanation du temple de Jérusalem et l’idole

établie dans ce sanctuaire, à l’époque du roi Antochius

Epiphane en 168 av. J.-C., et une répétition de cet

incident par l’antichrist dans les derniers temps, ou

bien la venue des troupes romaines qui profaneront le

temple de Jérusalem (Mt 24.1 5; Mc 13.14; comp. avec

Lc 21.20). Il s’agit d’une statue idolâtre (de la première

bête d’Apoc 13) qui profane le Temple et qui conduit à la

dévastation du pays (à cause de l’apostasie du peuple

qui s’ensuit) et qui conduit à la ruine de celui l’avait

place à cet endroit (c-à-d. du faux messie)

ACHAïE. – Prononcer Akaie. Province romaine au sud

de la Macédoine et qui comprenait la Grèce continentale

(Actes 18.12, etc.).

ACHOPPEMENT. – L’expression: une pierre

d’achoppement désigne l’obstacle contre lequel on se

heurte en risquant de tomber. Elle s’emploie pour

parler du tort, du dommage causé à quelqu’un, du

scandale qui le heurte (Es 8,14; Ez 7.19; Rom 9.32-33;

14.13,20; 1 Cor 8.9; 2 Cor 6.3; 1 Pi 2.8). Voir aussi

CHUTE.

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ADAM. – Comme nom commun adam désigne l’être

humain en général (celui qui est tiré du sol; Gen 2.7).

C’est aussi le nom propre de l’ancêtre de l’humanité

selon Gen 1 à 4. L’A.T. emploie souvent l’expression fils

d’Adam pour désigner un ou des êtres humains (Es

51.12; Ez 2.1). Voir à FILS.

ADORER. – Dans le N.T. le terme grec signifie

exactement se prosterner devant, et s’applique à

l’attitude du fidèle qui se prosterne devant Dieu dans

un geste d’adoration (Mt 2.2; 4.9, etc.). Il s’agit parfois

d’une marque de profond respect envers quelqu’un

(Actes 10.25).

ADULTÈRE. – A côté de son sens habituel (Ex 20.14;

Jn 8. 3) ce terme est employé parfois pour désigner

l’infidélité par laquelle les hommes se détournent de

leurs devoirs envers le seul vrai Dieu (Jér 3.9; Osée 2.4;

Mt 12.39; Jc 4.4). Voir aussi PROSTITUTION.

ÂGE. – Voir SIÈCLE.

AGRIPPA. – Voir HÉRODE.

AIMER. – Dans le plus grand nombre des textes du

N.T. où apparaît ce verbe, il correspond à un terme grec

qui a donné en français le mot: agape. C’est l’amour

dans son sens le plus élevé: amour de Dieu, amour du

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199

prochain, charité (Jn 5.42; 13.35, etc., et surtout 1 Cor

13). Parfois, il désigne le repas fraternel des premiers

chrétiens (Jude v. 12). Un autre verbe apparaît moins

souvent: phileo, avoir de l’amitié, préférer (Mt 6.5;10.37;

23.6; Jn 20.2, etc.). L’emploi des deux verbes: aimer, et

avoir de l’amitié, dans le passage de Jn 21.15-17 rend

difficile la traduction avec les nuances du texte.

ALLÉLUIA. – Mot dérivé de l’hébreu qui signifie:

Louez l’Eternel! et qui est fréquent dans les Psaumes

(13 5.1; 146.1; 147.1, etc.). Il est employé rarement

dans le N.T. (Apoc 19-1, 3, 4, 6).

ALLIANCE. – Contrat entre deux parties, entre Dieu

et un homme ou entre Dieu et son peuple. Dans l’A.T.,

l’alliance de Dieu apparaît sous la forme d’alliances

particulières de Dieu avec le monde ou avec son peuple,

qui ne sont que divers aspects de son alliance éternelle:

alliances avec Noé (Gen 9), avec Abraham (Gen 15 et

17), avec Moïse et le peuple au Sinaï (Ex 24), avec David

(2 Sam 23). En hébreu, l’expression habituelle pour

conclure une alliance est couper alliance avec quelqu’un

(karat berit), probablement à cause d’anciens rites d

alliance (Gen 15.10; Jér 34.18). D’autres verbes sont

également employés: donner, établir, susciter, faire

alliance, etc. Le mot grec qui, dans le N.T., rend cette

notion, désigne le plus souvent non pas un accord entre

deux parties contractantes, mais une disposition

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200

souveraine établie par l’une d’elles, un témoignage, un

testament. La nouvelle alliance est celle qui a été établie

par Jésus-Christ (Mt 26.28; 2 Cor 3.6; Eph 2.1 2; Hébr

chap. 8 et 9, etc.). Le même mot désigne en Grec

l’ancien Testament ou l’ancienne Alliance (2 Cor 3.14;

Hébr 8.13). Certains textes jouent sur le double sens du

mot (Gal 3.15-17; Hébr 9.15-20).

ALPHA et OMEGA. – Première et dernière lettres de

l’alphabet grec, c’est-à-dire le commencement et la fin

de tout (Apoc 1.8; 21.6; 22.13).

ÂME. – En hébr.: nefeš, souffle de vie, principe de vie

qui existe en tout être vivant. La traduction âme ne rend

pas toujours exactement ce terme. (âme vient du latin:

anima qui a donné aussi animal.) Dans certains cas, on

peut traduire par gorge (lieu de passage du souffle: Ha

2.5 on 2.6) et, plus généralement, par vie (Ps 4.21; Mt

6.25; 16.25; Mc 8.35), etc ailleurs par personne (Mc 3.4;

Lc 12.19), par quelqu’un (Nb 35.11) ou par le pronom

personnel (Ps 3.3). Mon âme signifie: ma personne tout

entière (Lc 1.46). Dans certains textes il est question de

l’âme de Dieu. Âme, en grec psuché, correspond à notre

terme psychique et peut désigner une partie de l’être (1

Th 5.23); l’adjectif correspondant a été traduit par

naturel (1 Cor 2.14) et s’oppose en quelque sorte au

spirituel (I Cor 15.44-46). Parfois même, on

l’a traduit par: charnel (Je 3.15; Jude v. 19).

Page 201: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

201

AMEN. – Mot d’origine hébraïque signifiant vérité, en

vérité, qu’il soit ainsi, et qui est devenu d’un usage

courant dans la liturgie (Ps 41.14; 72.19; Rom 1.25; 9.5;

11.36; Gal 1. 5, etc.). Il apparaît aussi dans l’expression:

en vérité, je vous dis... (Mt 5.26; Jn 1.51; 5.19, etc.). Il

désigne le Messie, dans Apoc 3.14, comme témoin

véritable.

AMOUR. – Voir AIMER.

ANATHÈME. – Dans l’A.T., c’était l’interdit, c’est-à-

dire la destruction totale, comme dans un sacrifice,

offert entièrement à Dieu, des ennemis du peuple. Dans

le N.T. ce mot correspond à la malédiction, ou

l’excommunication de ceux qui sont les ennemis de

Dieu (Actes 23.14; Rom 9.3; 1 Cor 12.3; 16.22; Gal 1.8).

ANCIEN. – (hebr. zaken) Dans toute l’histoire israélite

apparaissent des anciens qui ont la responsabilité de la

communauté dans laquelle ils vivent tant en ce qui

concerne la vie religieuse (Lv 4.15; Nb 11.16) que la

justice (Dt 25.7; Jos 20-4; Rt 4.1-2) et les orientations

pratiques à donner à la vie de cette communauté (Jug

21.16; 1 Sam 16.4; 2 Rois 23.1). Les anciens sont

souvent associés aux scribes (Dt 29.9; 31.28). Au temps

de Jésus, les anciens exercent encore une auto­rité

réelle (Mt 1 5. 2; 16.21; 21.13; Actes 4. 5, etc.). Les

premières communautés chrétiennes nommèrent aussi

Page 202: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

202

des anciens pour les diriger (Actes 11 .30;14.23 , 15.2;

1 Tm 5.17, etc.). Le mot grec a donné presbyte, d’où est

venu aussi prêtre. Dans 2 et 3 Jn, le terme qualifie

l’auteur lui-même, à cause de son âge et de ses

fonctions.

ANGE. – En hébreu (malah) comme en grec, le sens

de ce mot est: envoyé, messager, et le mot peut être

employé pour parler d’un homme ( 3.1; Mc 1.2). L’ange

de l’Eternel est un envoyé de Dieu auprès des hommes

pour leur révéler sa volonté. Cet envoyé peut avoir une

apparence humaine qui ne le distingue pas des autres

hommes (Jug 13.6 et 16.23), mais il est le plus souvent

un être surnaturel qui, parfois, se confond avec Dieu

lui-même (Jug 6.11; Ps 34.8; 35.5-6; 91.11, etc.).

D’autres mots désignent encore des êtres célestes qui

sont auprès de Dieu (les fils de Dieu, les chérubins,

séraphins).

ANTICHRIST. – L’adversaire du Christ et de Dieu, le

Faux Messie, qui conduira le peuple d’Israël dans

l’idolâtrie, dans les derniers temps qui précéderont

l’avènement du royaume de Dieu. Le mot n’est employé

que dans 1 Jn 2.18-22; 4.3; 2 Jn 7, mais ailleurs, il est

question de l’homme de l’iniquité, de l’impie, du fils de

perdition, de l’adversaire (2 Thess 2.3-12). On dit parfois

par erreur antéchrist (ce qui signifierait: celui qui vient

avant le Christ).

Page 203: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

203

APAISÉ. – Voir PROPITIATOIRE.

APÔTRE. – Ce titre, qui signifie envoyé a été donné

par Jésus aux douze disciples auxquels il a confié une

responsabilité spéciale dans la proclamation de

l’Évangile (Mc 3.14, 15), en tant que témoins de sa

résurrection ( Actes 1.21. 22). Paul a été également

choisi comme apôtre des païens (Gal 1.1; Rom 11.13 ;1

Cor 15.9), sur un plan de parfaite égalité avec les douze

(2 Cor 11.5). Quelques autres chrétiens de la première

génération ont pu être désignés par ce terme, p. ex.

Barnabas dans le sens de fondateur d’églises (Actes

14.14), Jacques et Jude, les frères de Jésus.

ARCHANGE. – Prononcer Arkange; chef des anges,

titre donné à Michel (Jude v. 9) et eut-être à d’autres

êtres célestes (1 Thess 4.16). Dans l’A.T., Michel est

appelé un chef (Dan 10.13).

ARCHE. – Le mot français arche (ainsi que le mot grec

du N.T. rendu par arche) correspond à deux mots

hébreux différents qui servent à désigner, l’un l’arche

de Noé (teva – Gen 6.14, etc.; Mt 24.38; Lc 17.27; Hébr

11.7; I Pi 3.20); au sens propre, ce mot semble désigner

un objet fabriqué destiné à flotter sur l’eau voir Ex 2.3-

5). L’autre mot (aron) désigne l’arche de l’alliance, coffre

porté par les Hébreux au désert et déposé ensuite dans

le temple de Jérusalem (Ex 25. 10 et suiv.; Hébr 9.4;

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204

Apoc 11.19). Le même mot peut être employé avec

d’autres sens (2 Rois 12.10).

ASIE. – Ce terme, dans le N.T., ne désigne pas le

continent asiatique, mais la province romaine d’Asie qui

couvrait la partie occidentale de la Turquie actuelle, avec

pour ville principale Ephése (Actes 16.6; 19. I); Smyrne,

Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée (Apoc

1.4-1I) s’y trouvaient aussi.

AVOCAT. – Voir CONSOLATEUR.

BARBARE. – Celui qui ne parlait pas la langue

grecque ni la langue latine, et qui donnait l’impression

de parler un langage embarrassé et sans distinction

(Actes 28. 2,4) Rom 1.14; 1 Cor 14.11; Col 3.I1).

BEELZÉBUL. – Nom donné au prince des démons. Il

contient probablement le mot Baal et correspondait au

nom d’un dieu cananéen ou phénicien Baal-Zeboub (2

R1.2; Mt 10.25;12.24-27; Mc 3.22; Lc 11 .15, 18,19).

BÉNIR, BÉNÉDICTION – tournure typiquement

hebreu qui veut dire, non pas prononcer des mots

magiques, mais implorer l’intervention et la

bienveillance de Dieu. Très souvent la nature de la

bénédiction est déterminée par le verbe qui le suit (v.

Gen 1,28 : Dieu les bénit et Dieu leur dit: Soyez

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205

féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et

soumettez-la : dans ce cas-là Dieu donne la puissance

nécessaire pour accomplir sa parole). Dieu est béni en

ce sens qu’il est digne de louange. Pour les hommes,

être béni, c’est jouir de la bienveillance de Dieu. Bénir

peut dire également rendre grâces a Dieu. Pour les

Juifs cette expression voulait dire « prononcer la priere

de bénédiction », c-à-d. rendre grâces à Dieu, par ex.

avant de prendre un repas en guise de reconnaissance

que Dieu est à la source de cette nourriture : c’est lui

qui fait pousser les plantes qui produisent cette

nourriture. Dieu est la source de toute provision.

BIENVEILLANCE. – Traduction du mot hébreu: hésèd

dont le sens est si riche qu’aucun mot français ne peut

le rendre dans sa plénitude. Il indique la loyauté et la

solidarité qui doivent exister entre des personnes liées

par la parenté, l’amitié, le service, une alliance ou un

contrat. Entre Dieu et son peuple, ou un homme

particulier, ce terme contient les notions qui marquent

une communion profonde: amour, grâce, fidélité, bonté,

et aussi piété, culte rendu avec vérité et sincérité. La

traduction: bienveillance a été choisie de préférence à

miséricorde, moins usité aujourd’hui, pour éviter

d’autres mots qui correspondent à d’autres termes

hébreux: amour, tendresse, grâce, fidélité, etc.(Gen

47.29; 2 Sam 16.17;Ps 18.51; 25.10; 136.1,2,3 etc.). Le

même mot a donné en hébreu un substantif qui est

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206

traduit par les fidèles, (Ps 50.5; 52.11, etc.), c’est-à-dire

ceux qui rendent un culte loyal à Dieu, qui sont fidèles

et pieux.

BLASPHÈME. – Parole impie qui ne pouvait pas être

prononcée au cours d’un rite religieux. Parole qui est

une insulte contre l’honneur de Dieu ou du Christ (Mt

9.3; 12.31; Rom 2.24; Apoc 13.5-6). Par la suite, c’est

aussi une parole qui est une calomnie contre les

hommes (Mt 15.19; Col 3.8; 1 Tm 6.4).

BOIS. – Désigne souvent la croix sur laquelle mourut

Jésus (Actes 5. 30; 10.39; 13. 29; Gal 3.13; 1 Pi 2.24).

CALVAIRE. – Vient du mot latin qui signifie: Crâne et

qui correspond à l’ara­méen: Golgota, Ce mot désignait

une colline, alors à l’extérieur de la ville de Jérusalem,

où fut crucifié Jésus (Mt 27.33; Mc 15.22; In 19.17).

CANANITE. – Traduction araméenne du mot grec

zélote.

CANDÉLABRE. – Voir CHANDELIER.

CÈNE. – Mot latin qui signifie: repas et qui est surtout

employé pour parler du dernier repas que prit Jésus

avec ses disciples, avant sa mort la Sainte Cène, Mt

26.17-31; Mc 14.12-31; Lc 22.7-34; cf. aussi 1 Cor

11.23-29).

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CENTENIER. – Officier qui commandait cent hommes

(Mt 8.5; 27-54; Lc 7.5; Actes 10. 1; 21.32, etc.). On

disait aussi centurion (Mc 15.39,44,45).

CENTURION. – Voir CENTENIER.

CÉSAR. – Terme courant qui désignait l’empereur de

Rome (Mt 22.17; Mc 12.19, Lc 2.1; 3.1; 20.22; Jn 19.12;

Actes 17,;, etc.).

CHAIR – CHARNEL. – Dans l’A.T., le mot hébreu qui

signifie souvent viande (Lv 4.11; Es 22.13) désigne

également la partie matérielle et visible d’un être vivant,

à côté du souffle de vie (voir AME) et de l’esprit (voir

ESPRIT). Parfois, ce terme dénigne le corps et toute la

personne, l’homme entier (Ps 16.9; 65.3; 145.21; Ec

12.19). En prenant la partie pour le tout, le terme sert à

parler de la personne humaine dans sa totalité;

collectivement, toute chair signifie tout homme (Gen

6.13; Ps 136.25; Es 40.61) C’est aussi le lien de parenté

(Gen 29.19, 37.27; Es 58.7). Ces différents sens a

retrouvent dans le NT., notamment dam les épitres de

Paul où le mot revient souvent (Corps: Gal 4.13-14; avec

l’idée de faiblesse et d’impuissance, Mc 14.38; Personne

humaine et genre humain: Lc 3.6, Actes 2.17; lien de

parenté: Rom 1.5, Gal 4.23, etc.). La chair est souvent le

terme employé pour parler du siège du péché et de la

corruption, par opposition à l’esprit régénéré par Dieu

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208

(Rom 7.5,14-25, Gal .13,17,19, etc.). Ce qui est charnel

est en lutte contre ce qui est spirituel. Une expression

courante est: la chair et le sang avec les nuances de

sens précisées dans les lignes qui précèdent (Gal 1.16;

Eph 6.12). Voir aussi: AME.

CHAMBELLAN. – Voir EUNUQUE.

CHANDELIER. – Hébr. Menora qui vient

probablement du terme signifiant lampe. D’après la

description d’Ex 25.31-37, il s’agit d’un lampadaire

destiné à supporter sept lampes à huile et placé dans le

sanctuaire israélite (cf. Zach 4.2). Dans le temple de

Salomon, il y avait dix chandeliers (1 Rois 7.49; 2 Chron

4.7) alors qu’il semble bien que le temple reconstruit

après le retour de l’exil n’en ait contenu qu’un seul,

monumental. Une image de ce chandelier est conservée

à Rome, sculptée sur l’Arc de Triomphe de Titus. Un

autre terme hébreu, dérivé du mot lumière et qui peut

aussi s’appliquer à des astres (maor, Gen 1.14) a été

rendu par candélabre (Ex 35.28).

CHARISME. – Don spirituel accordé par Dieu, comme

une grâce qui permet d’accomplir un ministère

particulier, surtout dans l’Église. Voir surtout Rom 12.6;

1 Cor 12.4 et suiv.;1 Tm 4.14; I Pi 4. Ici, etc.Le même

mot grec peut désigner le don gratuit du salut (Rom

6.23).

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209

CHARITÉ. – Voir AIMER, AMOUR. CHARNEL. – Voir

CHAIR.

CHEF. – Le sens premier est: tète, d’où celui qui est

en tête et qui dirige (Ex 6.14; 1 Cor 11-3,4; Eph 1.22-

23, etc.).

CHRIST. – Mot grec qui signifie: Oint et qui traduit le

terme hébreu: Messie (voir OINDRE). Dans l’A.T. celui

qui recevait l’onction était avant tout le roi, puis le

souverain-prêtre, et parfois le prophète. Le mot désigne

dans le N.T. l’envoyé de Dieu, son Fils, qui est chargé du

ministère royal, sacerdotal et prophétique (Mt 2.4;

24.23; Jn 1.41; 4.25; 7.26,27, etc). Voir JÉSUS-CHRIST.

CHUTE. – L’expression: occasion de chute correspond

au mot grec: scandale, c’est-à-dire la pierre qui fait

buter sur le chemin, et parfois fait tomber (Mt 5.29; 1

Cor 8.13; 1 Jn 2.10, etc.). Voir ACHOPPEMENT.

CIRCONCISION – CIRCONCIRE. – Petite intervention

chirurgicale opérée sur les garçons, selon une antique

coutume. En Israël, la circoncision est le rite d’entrée

dans le peuple de l’alliance et demeure la marque de

l’appartenance au peuple de Dieu (Gen 17.10-14). Le

terme incirconcis est parfois employé pour désigner

d’une façon générale les païens et, en particulier les

Philistins (1 Sam 17.26; Jér 9. 2 5; Rom 4.11; 1 Cor

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210

7.18-19; Gal 2.7). Dans la nouvelle alliance, la

circoncision n’est plus le signe de cette appartenance,

car il n’y a plus ni juifs ni non-juifs (Gal 3.28 et 6.15);

ce qui compte, c’est la circoncision du cour (Jér 4.4 et

9.25; Rom 2.25-29), c’est-à-dire l’appartenance réelle et

intime à Dieu.

CŒUR. – Bien que le mot hébreu (lev, levav)

signifiant cœur dans l’A.T. soit parfois employé

métaphoriquement comme en français pour désigner le

siège des sentiments (Ex 4.14; 1 Sam 2.1) et du courage

(2 Sam 17.10, il désigne le plus souvent la partie de

l’homme la plus profonde, siège de sa pensée (1 Rois

3.9; Ec 1.13; 2.1) et de sa volonté (1 Sam 14.7; Es 63.4).

Le mot cœur traduit aussi les ter­mes hébreu et grec

signifiant les entrailles, avec l’idée de la compassion et

de la miséricorde (Ps 7.11; 34.19; 39.4, etc.). Voir

COMPASSION.

COHORTE. – Unité de l’armée romaine, comprenant

500 à 600 hommes. C’était le dixième d’une légion (Mt

27.27; Actes 27.1).

COLÈRE. – Plusieurs mots en hébreu expriment la

colère, la fureur, l’irritation. Le terme le plus habituel

vient d’une expression très humaine qui décrit l’homme

enflammé de colère. On dit de lui: son nez s’enflamme.

Le mot nez arrive ainsi à être synonyme de colère,

Page 211: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

211

même lorsqu’il s’agit de Dieu. La colère de Dieu exprime

son jugement et sa punition conformément à sa justice

(Dt 11.17; Ps 6.2; 21.10; 76.8, etc.). Inversement la

patience est exprimée par la formule être lent à la

colère, litt.: être long du nez (Ex 34.6; Nb 14.18; Jl 2.13;

Ps 86.1).

COMMUNION. – Voir SACRIFICES. COMPASSION. –

Le sentiment de pitié, de miséricorde, de tendresse,

s’exprime par un mot qui signifie: les entrailles, ou par

l’expression: des entrailles de miséricorde (Ps 40.12;

69.17; Lc 1.78; 2 Cor 6.12, etc.). Ces mots sont

employés aussi bien en parlant de Dieu que des

hommes. Ils évoquent l’attachement maternel de la

femme pour son enfant, et peuvent parfois se traduire

par: le cœur (Phm v. 7 et 20; 1 Jn 3.17).

CONFESSER. – Peut avoir le sens d’une simple

déclaration (Mt 7.23; Jn 1.20), ou d’une reconnaissance

de quelqu’un (Mt 10.32; Jn 9.22, etc.). Mais le plus

souvent, c’est une confession de la foi (Actes 23.8;

24.14; Rom 10.9) même si le terme: confession est

employé seul, sans qu’il soit précisé qu’il s’agit de

confesser sa foi (Hébr 3.1; 4.14). Dans quelques textes,

c’est la confession des péchés 1 Jn 1.9), mais dans ce

cas, le grec emploie en général un verbe un peu

différent, bien que de la même racine (Mt 3.6; Mc 1. 5;

Actes 19.18; Jc 5.16).

Page 212: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

212

CONNAÎTRE. – Le terme hébreu traduit par connaître

(reconnaître, savoir ne correspond pas au sens étroit de

ce verbe en français qui s’applique surtout à la

connaissance intellectuelle, au savoir, à la pensée, à la

science. Connaître, dans la Bible, c’est s’engager

entièrement, donner toute sa personne, esprit, âme et

corps, appartenir pleinement à l’objet de la

connaissance. Ainsi l’union sexuelle est exprimée par ce

verbe (Gen 4.1; Nb 31.17-18; de même dans le N.T.: Lc

1.34). Connaître signifie donc en même temps savoir et

faire ‘expérience de, éprouver, aimer. La connaissance

de Dieu n’est donc pas seulement un savoir au sujet de

Dieu et de sa loi, mais la communion profonde avec lui,

l’amour et la confiance qui se donnent. De même, si l’on

dit que Dieu connaît son peuple, c’est une connaissance

qui contient l’élection, l’alliance et le salut du peuple

(Ps 31.8; 41.12; Jér 9.22-23; Osée 4.1-6). Toutefois dans

certains textes du N.T. la connaissance est comprise

dans un sens plus intellectuel (1 Cor 8.1-3).

CONSACRÉ. – Voir SAINT.

CONSIDÉRATION DE PERSONNES. – Traduction de

l’expression hébraïque élever la face (de quelqu’un): Lv

19. 5; Dt 10.17; Jb 13.10; une expression semblable se

retrouve dans le grec du N.T., litt.: accepter un visage.

Ces expressions signifient: avoir égard à quelqu’un,

donc être partial, montrer du favoritisme. On pourrait

Page 213: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

213

dire aussi: acception de personne (Actes 10.34; Rom

2.11; Eph 6.9; Cor 3.2 5; Je 2. 1,9; 1 Pi 1.17).

CONSOLATEUR. – Le mot grec: paraclet signifie: celui

qu’on peut appeler à l’aide, défenseur, avocat et non pas

tellement consolateur (expression tirée des versions

anglaises de la Réforme où le mot avait le sens de

défenseur ou avocat à cette epoque). Il n’est employé

que dans l’Evangile et les Epîtres de Jean, pour parler

du Saint-Esprit que Dieu enverra après le départ de

Jésus-Christ Jn 14.16; 15.26; 16.7) ou pour parler du

Christ lui-même (1 Jn 2.1).

CONSULTER. – Ce terme peut traduire plusieurs

mots hébreux qui signifient chercher, demander,

interroger, et expriment la démarche du fidèle qui

s’adresse à son Dieu (souvent par l’intermédiaire d’un

prêtre ou d’un prophète) pour obtenir sa faveur et plus

précisément, pour obtenir la solution une difficulté ou

une indication quant à un choix qu’il doit faire (Gen

25.22; Jug 1.1; 2 Sam 21.1; 2 Rois 8.8; Ez 14.7).

CONVERTIR – SE CONVERTIR. – Ce verbe exprime un

mouvement par lequel un homme se détourne du péché

et se tourne vers Dieu (1 Thess 1.9, etc.). Il traduit un

verbe hébreu (shuv) ou grec d’un usage très commun et

qui signifie simplement se retourner, revenir, et qui

Page 214: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

214

souvent est traduit par l’un de ces termes (Dt 30.2; Mc

5.30).

COR. – Hébreu šofar. Il s’agit d’une corne de bélier à

distinguer de la trompette de métal. Voir

CLAMEUR.CORRECTION – CORRIGER. – Dans l’A.T.

ces termes impliquent toujours une intention éducative

de la part de celui ui corrige, soit physiquement en

punissant (Dt 22.18; Pr 29.17), soit par des paroles en

instruisant et redressant (Jb 4.3). L’action de Dieu à

l’égard d’Israël est souvent décrite au moyen de ces

termes (Dt 11.2; Ps 118.18; Es 8.11; Osée 7.15).

COUPE. – Le symbole de la coupe était employé soit

pour parler des bénédictions que l’on recevait comme

une grâce (Ps 23.5), ou une consolation (Jér 16.7), soit

pour parler de la colère et du jugement Es 51,17.22; Jér

25.15), ou encore de la souffrance et de l’épreuve au

travers de laquelle on devait passer (Mt 20.22; Apoc

14.10, etc.). On disait: coupe de béné­diction, coupe du

jugement, etc. Cette notion de la coupe aide à mieux

comprendre les passages relatifs à la Sainte Cène (1 Cor

10.16; 11.25, etc).

CRAIGNANT DIEU. – Voir PROSÉLYTE.

Page 215: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

215

CRAINDRE – CRAINTE. – Le verbe hébreu

généralement rendu par craindre a une signification

très large: s’il exprime la peur ou l’appréhension (Nb

14.10; Dt 1.22 il décrit le plus souvent le respect et

l’amour (pour des parents: Lv 19.3; pour un bon chef:

Jos 4.14). La crainte de l’Eternel n’est pas la peur du

Dieu terrible et juste: c’est avant tout le respect, la

soumission totale à sa volonté, l’obéissance à sa loi, par

conséquent la foi et l’amour envers lui. Ceux qui

craignent l’Éternel sont ceux qui lui sont fidèles dans la

communauté du peuple de l’alliance (Ps 1 5.4; 22.24;

Actes 10.3 5; Col 3.22). Dans les Psaumes, cette

expression semble désigner parfois la catégorie du

peuple constituée par les prosélytes, à côté du peuple

lui-même de la maison d’Israël, et des prêtres (maison d

Aaron), Ps 118.1-4. Voir PROSÉLYTES.

CRÂNE. – Voir CALVAIRE. CROYANT. – Voir FIDÈLE.

CULPABILITÉ. – Voir SACRIFICES.

CULTE. – Les mots culte et rendre un culte

correspondent, dans, l’A.T., au mot service, servir (voir

ces mots, même terme que: être dans la servitude, être

serviteur ou esclave (Ex 20.5; Jug 2.11; Jér 44.3; Ps

22.31).

DÉDICACE. – Voir FÊTES.

DÉMON. – Voir SATAN.

Page 216: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

216

DÉMONIAQUE. – Voir POSSÉDÉ.

DÉSERT. – Plusieurs termes hébreux servent à

désigner le désert. On peut recourir en français aussi à

des synonymes: solitude, steppe, terre aride, etc. Le mot

le plus usuel, tiré d’une racine qui signifie pousser

devant soi, peut désigner souvent un terrain qui, certes,

n’est pas cultivé, mais qui peut servir de pâturage à du

petit bétail (Ex 3.1; Ps 65.13; Es 42.11, etc.). Cet usage

se retrouve dans le N.T. (Lc 15.4).

DEUIL. – Tous les peuples connaissent des rites et

des coutumes de deuil, exprimant à la fois la crainte

respectueuse envers les morts et la tristesse des affligés.

Dans l’ancien Israël, les coutumes mentionnées dans la

Bible consistaient principalement à déchirer ses

vêtements (Jb 1.20) et à revêtir un sac, sorte de robe en

étoffe grossière pour marquer l’humiliation (Ps 30.12;

35.13), à jeûner, à pousser des lamentations, à jeter de

la cendre ou de la poussière sur sa tête (Jb 2.12), ou à

se rouler dans la poussière, à se raser la tête et la

barbe, ou à se couvrir la moustache (Amos 8.10; Ez

24.17), à se frapper la poitrine et même à se faire des

incisions sanglantes (Jér 16.6). D’autres rites se

rapportaient aux morts et ont été souvent condamnés

avec force, car ils conduisaient à la tentation de rendre

un culte aux morts (Lv 20.6; Dt 18.11).

Page 217: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

217

DIABLE. – Voir SATAN.

DIACRE – DIACONESSE. – Le mot grec signifie:

serviteur, servante. Il était employé à propos d’hommes

et de femmes chargés d’un service particulier dans

l’Église (Rom 16.1; comp. Rom 12.7; Ph 1.1; i Tm 3.8).

Dans Actes 6.1-6, le mot diacre n’est pas employé, mais

il est question d’un service particulier, celui de la

distribution aux tables. Le mot abstrait: service ou

diaconie, pris dans un sens plus général, a été parfois

rendu par le terme: ministère.

DIEU. – Une même racine hébraïque, dont le sens

parait être: avoir la force, être le premier, a donné trois

mots pour désigner Dieu. Le plus fréquent est un

pluriel: Elohim, qui exprime probablement la plénitude

et la totalité de la puissance divine, beaucoup plus que

la pluralité, bien que le même terme puisse parfois

désigner les dieux des païens. Une forme plus simple

est El, qu’on trouve aussi dans la plupart des langues

sémitiques sous des formes voisines, comme Allah chez

les musulmans. C’est cette forme qui a reçu un

astérisque (Ps 5.5; 10.11; 50.1; 77.14, etc.). Une

troisième forme est Eloah. Elle apparaît surtout dans les

textes poétiques et ne marque vraisemblablement

aucune nuance de sens par rapport aux autres formes.

Voir aussi: ÉTERNEL et SEIGNEUR.

Page 218: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

218

DÎME. – Redevance fixée parla loi religieuse juive,

représentant la dixième partie des revenus et en

particulier de la récolte (Lv 27.30-33; Mt 23.23; Hébr

7.2,4,8-9).

DISCIPLE. – Nom donné à quelqu’un qui suit

l’enseignement d’un maître (voir RABBI). Le N.T.

mentionne les disciples des Pharisiens (Mt 22.16), ceux

de Jean-Baptiste (Mc 2.18; Jn 1,35; 3.25; Actes 19.1) et

surtout ceux de Jésus, parfois pour désigner les douze

apôtres (Mt 10.1; Lc 22.11), parfois les croyants

vraiment engagés (Lc 14.26), parfois des auditeurs plus

ou moins affermis (Jn 6.66). Dans les Actes ce terme est

parfois synonyme de chrétien (Actes 11.26).

DISPERSION. – Le mot (en grec diaspora) servait à

désigner les populations juives dispersées dans les pays

extérieurs à la Palestine (Jn 7.35; Jc 1.1; 1 Pi 1.1).

DOCTEUR. – Maître, celui qui enseigne aux autres.

Chez les juifs, les enseignants de la loi étaient chargés

d’expliquer la loi de Dieu, ils avaient une grande

autorité en raison de leur science (Lc 2.46; 5.17; Actes

5.34). Dans l’Église primitive, les docteurs étaient

chargés de l’enseignement (Actes 13.1;

I Cor 12.28; Eph 4.11). L’apôtre Paul s’appelle lui-

même le docteur des païens (1 Tm 2.7).

Page 219: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

219

DON. – Voir CHARISME.

DORMIR. – Peut désigner le sommeil de la mort (Dan

12.2; Mt 9.24; 27- 5 2;

Jn 11. 1 1; Actes 7.60; 13. 36; 1 Cor 7. 39; 11.30; 1;

1 Th 4.13; 2 Pi 3.4). C’est le corps qui est « endormi » et

non pas l’âme.

DROIT. – Le mot hébreu habituellement traduit ainsi

dérive d’une racine qui signifie juger (hebr. šafat). Le

terme peut avoir dans la Bible les divers sens qu’il revêt

en français, à savoir ensemble de dispositions légales

(Gen 18.19; EX 21.1; Lv 24.22; Nb15.16; Ps 7.7; Es

1.21; Jér 4.21, caractère de ce qui est conforme à la Loi

(Es 40.14; Jér 46.28; Ps 9.17; 89.15), faculté reconnue

d’exiger certains avantages (Dt 2 1.17; 1 Sam 8.9; Ps

17.2; 146.7), jugement (Lv 19.15; Dt 1.17; Ps 119.121;

Ec 3.16; Es 28.6), prescription légale, sentence (Dt

21.22; 1 R3.28; Ps 119.13) de là, au pluriel, la

traduction par ordonnances. Voir Loi. Le mot hébreu

peut aussi signifier la coutume (2 Rois 11.14; 17.34), la

manière d’être ou d’agir (Jug 13.2; 2 Rois 1.7). L’hébreu

a par ailleurs une racine qui signifie être droit, d’où

dérivent le nom droiture et l’adjectif droit, à ne pas

confondre avec le substantif le droit.

DRUSILLE. – Voir HÉRODE.

Page 220: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

220

ENCENS. – Résine blanche et parfumée qu’on faisait

venir d’Arabie (Es 60.6) qui entrait dans la composition

de l’huile sainte (Ex 30.34) et qu’on ajoutait à certaines

offrandes (Lv 2.1).

ENDORMIR. – Voir DORMIR.

ENFANT. – Voir FILS. Lorsque dans l’A.T. ce mot porte

un astérisque, il correspond à un collectif, comp. le mot

français marmaille.

ENFER. – Voir SÉJOUR DES MORTS – GÉHENNE.

ENTRAILLES. – Voir COMPASSION – CŒUR.

ÉPREUVE. – Voir TENTATION.

ESCLAVE. – Voir SERVITEUR.

ESPRIT. – En hébreu: rouah, en grec: pneuma;

désigne le souffle (d’où la traduc­tion possible par vent,

et par ardeur et colère) et l’esprit. Dieu a placé l’esprit

en l’homme (Job 27.3; 33-4; Ec 12.7; comp. Gen 2.7).

Pour le N.T., l’esprit de l’homme régénéré lutte contre

ce qui est charnel (Rom 8.5-16 et Gal 5.16-26). L’Esprit

de Dieu, ou le Saint-Esprit (ou l’Esprit-Saint) manifeste

la puissance de Dieu, son pardon, Sa lumière, sa

consolation (Ps 104.30; Zach 12.10; Jn 16.5-15; Actes

2.1-4). C’est par son Esprit que Dieu communique sa

volonté aux hommes qu’il a choisis pour être ses porte-

parole (Nb 24.2; Jug 6.34;11.29, etc.; 1 Sam 10.6,10;

Page 221: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

221

16.13, etc.; 2 Sam 23.2; Es 11. 1; 42.1, etc.). Le même

mot est employé pour parler de l’esprit du mal, ou de

l’esprit des démons qui prennent possession des

hommes et les tiennent dans la servitude du péché ou

de la maladie (Jug 9.23; 1 Sam 16.14-16; 1 Rois 22.19-

23; Mt 12.43-45). Il existe aussi des esprits célestes qui

entourent le trône de Dieu dans les visions

apocalyptiques (Apoc 1.4; 3.1; 4. 5, etc.), à moins qu’il

ne s’agisse du Saint-Esprit dans la plénitude de ses

manifestations (les sept Esprits. (Voir Es 11.2). L’adjectif

dérivé: spirituel (pneumatique) peut s’appliquer à des

objets (dons, avantages, etc.) ou à des hommes (1 Cor

2.13-15). Dans ce dernier cas, le terme pourrait

correspondre aussi à: inspiré (I Cor 14.37). Voir aussi:

VENT.

ÉTERNEL (L’). – Ce titre rend le mot hébreu qui est

traduit, selon les versions par: Le Seigneur, Yahvé, ou

même par Jéhovah. A partir d’une certaine époque,

antérieure à l’ère chrétienne, ce nom n’a plus été

prononcé, à cause du grand respect dont on entourait la

personne de Dieu. A la place, les Israélites lisaient

Adonai (le Seigneur). Les voyelles de ce mot ont été

combinées aux quatre consonnes (YHWH) du nom de

l’Éternel, ce qui a donné la lecture, fautive, Jéhovah.

D’après Ex 3.13-15 le nom signalé par le «

tétragramme » YHWH est un dérivé du verbe hébreu

être, d’où la traduction par l’Éternel, c’est-à-dire: celui

Page 222: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

222

qui est (toujours). Mais le verbe hébreu a un sens plus

riche et signifie souvent: être avec, demeurer en rapport

avec. La prononciation Yahvé, proposée dans des

versions récentes repose sur quelques témoignages

anciens qui ne sont pas décisifs: on pourrait tout aussi

bien reconstituer la prononciation en Yaho ou Yahou,

en tenant compte des noms de personnes, dans

lesquels le nom divin entre en composition, par exemple

le nom hébreu du prophète Elie: Eliyahou. Quand

l’asté­risque accompagne le nom de l’Éternel, il s’agit

d’une forme abrégée: Yah (Es 15.2; Ps 68. 19, etc.) assez

fréquente, notamment dans l’expression Hallelouyah

(Alléluia: Louez l’Éternel. Lorsqu’il cite l’A.T., le N.T.

suit, à l’égard du nom divin, le texte des anciennes

versions grecques qui porte: ho Kurios, Le Seigneur (Mt

22.44).

ÉTERNITÉ. – Dans l’A.T., la racine du mot hébreu

rendu souvent par éternité (Ps 90.2; Ec 3.11), pourrait

être celle qui signifie être caché. S’agissant du temps, ce

terme désigne tantôt le passé (Dt 32.7; Es 8.12), tantôt

le futur (Ps 119.93; Es 3 5.10), l’un et l’autre étant

cachés à la conscience de celui qui s’exprime dans le

présent. Cette notion d’inconnaissable semble

s’appliquer également à des parties de l’univers qui

échappent aux investigations de l’esprit humain, mais

que Dieu domine parfaitement (Gen 21.33). Ainsi, la vie

éternelle n’est pas seulement une vie sans fin mais

Page 223: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

223

aussi une vie d’une nature telle que l’homme ne peut la

concevoir qu’en partie (Dan 12.2). Le mot hébreu ainsi

rendu par éternité se rencontre également dans une

expression traduite par à ou pour toujours (Ps 5.12; 9.6,

etc.); lorsqu’il se rencontre au pluriel, le mot peut être

rendu par siècles (Ps 145.13).

ÉTHIOPIEN. – Voir KOUŠ.

ÉTRANGER. – Voir IMMIGRANT.

ÊTRE. – voir ÂME.

ÉVANGILE. – Formé de deux mots grecs signifiant:

bonne nouvelle. C’est la bonne nouvelle du royaume de

Dieu annoncé par Jésus. Par la suite, le mot servit à

désigner les livres où se trouvait contenu ce message

(Évangile selon Matthieu, etc.). Le verbe évangéliser

signifie: annoncer une bonne nouvelle. Il s’applique au

témoignage des premiers apôtres, mais il peut aussi

s’employer dans un sens général (I Co15.1-4; Eph 2.17;

3.8).

ÉVÊQUE. – Vient du grec: épiscopos ou sur­veillant.

On appelait ainsi celui qui avait une responsabilité

pastorale dans l’Église primitive, sans qu’il y ait encore

le souci d’une hiérarchie dans les différents ministères.

Il y avait une différence entre ancien et évêque, étant

donné que ces titres étaient modelés sur ceux de la

synagogue, le mot episcopos serait l’équivalent de chef

Page 224: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

224

de synagogue, ou président du conseil des anciens (Mc

5,5-8; Lc 8.49; 13.14; Actes 18.8,17). Les évêques dits

« monarchiques » (qui présidaient sur plusieurs églises

de maison d’une même ville) n’apparaissent qu’au

milieu du deuxième siècle.

EXPIATION. – Rachat ou réparation d’une faute, par

le moyen d’un acte cultuel ou sacrifice expiatoire au

cours duquel la victime était offerte pour les péchés du

peuple ou d’une personne. Le verbe hébreu traduit par

expier ou faire l’expiation dérive d’une racine qui

signifie couvrir (Ps 65.4; 78.38). Par l’expiation, la faute

est couverte et rendue invisible. Dans le judaïsme, le

jour des expiations (voir FÊTES) est célébré chaque

année pour obtenir la purification des péchés du

peuple. Selon la volonté du Père, Jésus-Christ s’est

offert lui-même en expiation pour le péché des hommes

(Jn 10.18; Eph 5.2; Hébr 9.14). Le mot grec traduit par

victime expiatoire signifie exactement: victime

propitiatoire, c’est-à-dire destinée à rendre Dieu propice

(Rom 3.25; Hébr 2.17; I Jn 2.2; 4. Io . Voir SACRIFICES.

FAMILLE. – Lorsque le mot famille a l’astérisque, il

correspond à l’expression maison du père. Voir aussi

MAISON.

FAVEUR. – Voir BIENVEILLANCE. Lorsque

l’expression obtenir la faveur a l’astérisque, elle

Page 225: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

225

correspond à l’hébreu trouver grâce aux yeux de

quelqu’un (Nb i i, i i, etc.).

FÊTES. – A côté du sabbat hebdomadaire et des

nouvelles lunes mensuelles, les Israélites célébraient

certaines fêtes annuelles, dont la liste est donnée dans

(Lv 23 et Nb 28 et 29; Dt 16.1-17). C’étaient: La Pâque

et les pains sans levain au printemps, en souvenir de la

sortie d’Égypte, qui se célébraient par un repas familial,

le repas pascal, dans chaque maison (Ex 12; Mt 26.18;

Lc 2.41; Jn 2.13 etc.). La Pentecôte (ce mot désigne le

50e jour) au début de l’été, ou fête de la moisson ou fête

des semaines (Actes 2.1; 20.16; 1 Cor 16.8). La fête des

tabernacles, ou plus exactement des huttes, à

l’automne (Né 8.13-17), aussi fête des récoltes (Jn 7.2),

précédée du grand Jour des Expiations (Yom Kippour;

v . Lv 16) pour le rachat des péchés du peuple, avec un

jeûne solennel (Actes 27.9). La fête des huttes était

ainsi appelée parce qu’on vivait une semaine sous des

huttes ou tentes (d’où le mot tabernacle), en souvenir

du séjour au désert. C’était aussi la fête des récoltes (Lv

23.29-43). D’autres fêtes se sont ajoutées par la suite à

ce cycle primitif, comme la fête des Pourim à la fin de

l’hiver (Est 9.29- 32), ainsi que celle de la Dédicace (Jn

10.22), fête célébrée au 10e jour du 9e mois (approx

décembre) instituée par Judas Macchabée et ses frères,

en souvenir de la purification du Temple, qui avait été

profané par Antiochus Epiphane en 165 av. J-C.

Page 226: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

226

Certains exégètes ont vu une parallèle entre ces fêtes

et le ministère de Jésus. Selon eux, la Pâque = sa mort

expiatoire, la Pentecôte = l’effusion du Saint-Esprit, la

fête des huttes = son retour, plus précisément des

événements liés à cette fête:

1) La fête des trompettes: (jour 1) signale le

commencement de la fête des huttes. Ce serait la

résurrection et l’enlèvement de l’Eglise.

2) Yom Kippour (Jour 10) la repentance d’Israël (cf.

Zech 12,10-13,5). Ce serait l’instant où les 144.000

scellés (qui représente la plénitude des sauvés de la

nation d’Israël) se convertissent.

3) La fête des huttes (jour 15) serait le retour du

Christ avec son Eglise glorifiée.

4) Simhat Tora (jour 23) serait l’équivalent le festin de

noces de l’Agneau

FEU. – Les expressions sacrifice consumé par le feu

ou offrande consumée par le feu correspondent à un

seul mot hébreu, eš, qui semble apparenté au mot feu,

hébreu ech (Lv 1.9 etc.).

FIDÈLES. – La racine de ce mot (hasid) est celle qui

est habituellement rendue par bienveillance. Les fidèles

sont ceux qui pratiquent la bienveillance, la bonté, la

loyauté et la piété, aussi bien envers Dieu qu’envers les

hommes. Le terme a peu à peu désigné les hommes

pieux par excellence, surtout dans les Psaumes (Ps 16.

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227

10; 18.26; 30.5, etc.). Ils constituèrent une sorte de

communauté de fidèles qui, dans le judaïsme ultérieur,

s’appelèrent les Hasidim (les fidèles), et formèrent un

parti religieux à l’époque des Maccabées et dans la

suite.

FIDÉLITÉ. – Plusieurs mots hébreux dérivent d’une

racine qui a donné le mot: Amen, et dont le sens

premier semble être l’idée de solidité (comme la solidité

d’un pieu enfoncé dans le sol). Les termes dérivés

correspondent à diverses notions comme celles de

confiance et de foi, et celles de vérité et de fidélité. Elles

contiennent toutes l’idée que l’on peut s’appuyer sur

quelqu’un qui est solide et qu’on peut croire (Gen 15.6;

Jos 24.14; Ps 36.6 etc.). En grec, le mot traduit par foi

contient également cette même notion qui montre une

étroite relation entre foi et fidélité (1 Cor 1.9; 2 Th 3.3; 1

Jn 1.9. Voir aussi Hab 2.4 et Rom 1.17).

FIDÉLITÉ ÉPROUVÉE. – Expression qui traduit un

mot grec dont le sens est: probation, preuve, épreuve,

expérience, et qui s’applique dans quelques textes à la

foi ou à la fidélité mise à l’épreuve et victorieuse de cette

épreuve (Rom 5.; Phil 2.22; 2 Cor 2.9; 8.2; 9.13; 13.3

FILS. – Les mots fils de indiquent dans le langage

biblique une appartenance, une participation, et non

pas seulement un lien de filialité réelle. On parle ainsi

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228

de ceux qui appartiennent à l’humanité: fils d’homme (

c- à -d. homme mortel v. Ez 2.1); à une profession: fis de

prophètes 1 Rois 20-35; 2 Rois 2.3); fils des sages Es

19.11); fils des orfèvres (Né 3.8); à un certain âge de la

vie: fils de 99 ans (Gen 17.1); à un peuple: fils d’Israël,

fils d’Ammon, expressions généralement ren­dues par

Israélites, Ammonites. Ces mots peuvent aussi être

employés pour des notions plus abstraites telles que:

fils de rébellion (Nb 17-25), fils de perdition n 17.12),

fils ou enfants de lumière (Lc 16.8), fils du diable (Actes

13.10). Le terme peut aussi désigner un descendant

plus ou moins lointain: fils d’Abraham (Lc 19.9 ). Le

Messie est fils de David (Mt 1.1). Jésus s’est appelé Fils

de l’homme, montrant par cette expression qu’il

appartenait à l’humanité, tout en étant Fils de Dieu. Il

peut désigner également le Serviteur Souffrant. Dans

l’A.T. l’expression fils de Dieu eut désigner des êtres

célestes, des anges (Jb 1.6; 2.1; Ps 89.7, etc.).

Occasionnellement, un chrétien peut désigner par le

nom de fils ou d’enfant, quelqu’un qu’il a conduit à la

foi (1 Tm 1.2; Tt 1.4; 1 Pi 5. 13).

FOU. – Voir INSENSÉ.

FRANGES. – Voir PHYLACTÈRES.

FRÈRES – SŒURS. – Ces mots peuvent avoir le sens

naturel, en particulier dans les textes où il est question

des frères et sœurs de Jésus (Mt 12.47; Mc 3.32; Lc

Page 229: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

229

8.20; Actes 1.14; Gal 1.19); parfois ils indiquent un

genre de parenté plus large (Gen 13.8); ils peuvent

aussi avoir un sens spirituel, pour désigner les frères en

la foi (Ps 122.8; 133.1), ceux qui participent à la même

communion en Jésus-Christ, dans l’obéissance à la

volonté de Dieu le Père qui est dans les cieux (Mt 12.50;

23.8; Col 1.2). L’apôtre Paul parle d’une sœur qui est la

femme d’un apôtre (I Co9. 5).

GÉHENNE. – Vient de l’hébreu: gué-hinnom, nom

d’un ravin au sud-ouest de Jérusalem, célèbre autrefois

par les sacrifices d’enfants (2 Rois 16.3) et utilisé

comme endroit où l’on jetait les immondices de la ville

pour les brûler. Le mot prit le sens de lieu de

malédiction où iraient ceux que Dieu destinerait au

jugement (Mt 5.22; 10.28; etc.).

GENTILS. – Voir NATIONS.

GLOIRE. – Étymologiquement, en hébreu, ce terme

signifie poids et par conséquent importance, prestige ou

richesse. Dans certains cas, il est presque synonyme de

personne (Ps 7.6; 16.9). Souvent il est question de la

gloire de Dieu, particulièrement pour exprimer la

manifestation visible de l’Éternel dans le tabernacle ou

dans le temple (Ex 40.34-35; 1 Rois 8. 10), ou encore

dans la personne de Jésus (Jn 1.14; 2 Cor 4.6; Hébr

Page 230: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

230

1.3). Parfois aussi, Dieu lui-même est appelé la gloire du

fidèle (Ps 62.8; comp. Lc 2.32).

GOËL. – Voir RACHAT.

GOUVERNEUR. – Voir PROCURATEUR.

GRÂCE – Comme en français, ce terme peut signifier:

quelque chose d’agréable, de charmant (Prov 11.16);

puis une faveur accordée à quelqu’un (Gen 39.21; Ex

3.21) et en particulier une faveur de la part de Dieu

(Gen 6.8; Es 30.18-19). Le même verbe s’emploie pour

exprimer l’idée d’implorer grâce, de supplier (Gen

42.21; Ps 30.9; 142.2). Dans le N.T., la grâce de Dieu

contient toute la richesse de amour, du pardon, du

salut de Dieu qu’il accorde à ceux qui le lui demandent

au nom de Jésus-Christ (voir les formules liturgiques de

bénédiction et de salutation telles que: la grâce et la

paix vous soient données... Rom 1.7; I Co1.3; Gal 1.3,

etc.).

GRECS. – Ce terme, qui désigne parfois les civilisés

par rapport aux Barbares (Rom 1.14), sert le plus

souvent à parler des païens (ou les nations), par

opposition aux juifs. Les Grecs étaient tous ceux qui

vivaient dans le monde hellénistique en dehors de la

Palestine, et parlaient la langue grecque, surtout en

Orient (Actes 11.20; Rom 1.16; 1 Cor 1.22). Le même

mot peut aussi désigner les Juifs de la Dispersion, qui

Page 231: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

231

tout en restant fidèles au culte juif, ne parlaient plus la

langue hébraïque, mais le grec, même pour le culte et la

lecture de l’Écriture sainte (Jn 7.35); dans ce sens on

trouve aussi le terme d’helléniste (Actes 6.1 et 9.2 ).

Enfin, il est employé parfois pour parler des Chrétiens

d’origine païenne, et non pas juive (Gal 3.28; I Cor

12.13; Col 3.11).

HÉBREUX. – Ce mot est repris parfois dans le N.T.

pour parler des juifs originaires de Palestine, et non de

la dispersion, qui continuaient à parler l’hébreu et non

le grec (Actes 6.1; 2 Cor 11.22; Ph 3.5).

HELLÉNISTES. – Voir GRECS.

HÉRITAGE. – Ce terme ne s’applique pas uniquement

aux possessions dont on hérite d’un parent défunt,

mais aussi à toute propriété dont on est maître à la

suite d’une promesse. Le verbe traduit par hériter

signifie donc à la fois recevoir en don, et conquérir ce

qui a été promis. C’est le cas surtout dans histoire de la

conquête de Canaan. Ainsi la terre de Canaan constitue

l’héritage d’Israël (Ps 47.5; 111.6; 13 .12) et les nations

celui du Messie (Ps 2.8). Le peuple d’Israël est d’autre

part appelé l’héritage de l’Éternel, qui s’en est réservé la

propriété spéciale (Ps 74.2).

Page 232: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

232

HÉRODE. – Hérode le Grand fut roi de Judée, sous la

domination romaine, à partir de 40 av. J.-C. (Mt 2.1). A

sa mort, le pays fut partagé entre trois de ses fils, dont

l’un Hérode Antipas devint tétrarque de Galilée et de

Pérée et fit mourir Jean-Baptiste (Mt 14.1; Mc 6.14; Lc

9.9). Jésus comparut devant lui (Lc 23.6-12). Un petit-

fils d’Hérode le Grand, Hérode Agrippa 1er, devint roi sur

la Palestine par la faveur des Romains et persécuta

l’Église chrétienne (Actes 12.1). Son fils Hérode Agrippa

II lui succéda et participa, ainsi ,que sa sœur Bérénice, à

l’interrogatoire de l’apôtre Paul (Actes 25.13). Une autre

de ses sœurs s’appelait Drusille, femme du gouverneur

Félix (Actes 24.24).

HÉRODIENS. – Membres d’un parti politique de peu

d’importance qui soutenait la famille des Hérode (Mt

22.16; Mc 3.6; 12.13).

HEURES. – La journée était divisée en 12 heures (Jn

11.9) depuis 6 h du matin jusqu’à 6 h du soir. La 3e

heure correspondait à 9h du matin (Mc 15.25), la 6e à

midi (Mt 27.45), la 9e à trois heures de l’après-midi (Mt

27. 6, la 11e à l’avant-dernière de la journée Mt 20.6),

etc.

HEUREUX. – Dans les formules de béatitudes de

l’A.T., ce terme traduit un substantif pluriel hébreu. On

a litt.: les bonheurs de... Le substantif dérive d’un verbe

Page 233: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

233

qui veut dire marcher, être en mouvement, ce qui

suggère un certain dynamisme (Ps 1.1; 2.1)

HOLOCAUSTE. – Ce mot désigne un sacrifice

entièrement consumé, par opposition à ceux qui étaient

mangés en partie soit par le prêtre, soit par les fidèles.

Voir SACRIFICE.

HOSANNA. – Mot hébreu qui signifie « Sauve donc! »

(hoša-na) et qui était employé, en perdant son sens

premier, comme cri d’acclamation et de louange (Ps 1

18. 2 5; Mt 21.9; Mc 11.9, ici; Jn 12.13).

HUTTES. – Voir FÊTES.

HYPOCRITE. – Ce terme dont le sens primitif est

acteur, comédien désigne dans le N.T. quelqu’un qui

veut se faire passer pour ce qu’il n’est pas,

particulièrement en affectant des allures religieuses.

HYSOPE. – Petite plante (1 Rois 5.13; Jn 19.29) dont

les rameaux servaient à faire l’aspersion du sang dans

les rites sacrificiels d’Israël (Ex 12.22; Lv 14.4; Ps 51.9;

Hébr 9.19). On pense qu’il s’agit en effet de la

marjolaine.

IMPOSER – IMPOSITION DES MAINS. – Geste qui

marque le don ou la transmission à quel qu’un d’une

Page 234: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

234

puissance divine ou d’une bénédiction particulière. On

imposait les mains en Israël à ceux qui recevaient

l’onction royale ou sacerdotale. On trouve ce geste dans

le N.T., de la part de Jésus gué­rissant des malades (Lc

13.13), bénissant des enfants (Mc 10, 16), ou de la part

des disciples, en rapport avec le don du Saint­-Esprit

(Actes 8.17); avec la consécration de quelqu’un dans

une des fonctions de l’Église (Actes 6.6; 1 Tm 4.14;

5.22); avec son envoi oui une mission particulière (Actes

13.3) ou avec la guérison des malades (Mc 6.5; 16.18;

Actes 28.8, etc.).

IMPUR. – Voir PUR.

INCIRCONCIS. – Voir CIRCONCISION.

INSPIRÉ. – voir ESPRIT.

JÉSUS-CHRIST. – Jésus signifie Sauveur (Mt 1.21).

Ce nom en hébreu existe sous plusieurs formes qu’on

retrouve dans des mots comme Josué, Osée, Esaïe. La

version aramaïque c’est Yeshua. Plusieurs personnages

de la Bible portent le nom de Jésus (Actes 13.6; Col

4.11). Christ signifie Messie (Jn 1.41; 4.2 51.. Jésus-

Christ est le Sauveur – Messie envoyé par Dieu au

monde. Voir CHRIST.

JEÛNE. – Pratique rituelle qui dans le judaïsme est

observée entre autres au grand jour des expiations (voir

FÊTES) et qui exprime l’humiliation, la repentance et la

Page 235: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

235

tristesse (2 Sam 12.16; Es 58.3; JI 1.14. Dans le N.T., le

jeûne accompagne parfois l’invocation et la prière (Mt

6.16-18; 9.15; Actes 13.3).

JOUR. – Le jour de l’Éternel représentait l’espérance

des anciens Israélites qui attendaient la victoire

définitive de Dieu sur tous ses ennemis et en même

temps la gloire d’Israël, son peuple, pour toujours. Les

prophètes ont averti le peuple que le jour de l’Éternel

serait le jour de la punition du peuple pour ses

infidélités, s’il ne se repentait pas pour revenir à Dieu

(Amos 5.18-20). Ce jour est donc à la fois le jour du

jugement de Dieu et celui de sa victoire et de

l’établissement de son royaume (Es 2.12; 13.6-9; So

1.14-18; Jl 2.28-32), ou de l’avènement du Christ

glorieux lors de son retour (2 Tm 4.8; Hébr 10.25).

JUSTICE. – Le sens général de ce mot dans la Bible

est beaucoup plus large que dans le langage

exclusivement juridique. Il indique une idée de relation

normale entre deux personnes: l’homme est juste

devant Dieu dans la mesure où il est dans cette relation

normale avec lui, c’est-à-dire dans la repentance et la

foi, dans l’obéissance et la fidélité (Ps 15.2). Dieu est

juste parce qu’il accorde, selon sa promesse, son salut

et sa bénédiction, sans exclure certes son jugement (Ps

9.5). La justification est ce qui rétablit l’homme dans

cette juste relation avec Dieu et lui apporte ainsi le

Page 236: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

236

salut; elle ne peut exister que par la grâce de Dieu et la

foi en Jésus-Christ. Dieu ne tient plus compte du

péché, et met au compte du croyant le sacrifice du

Christ (Rom 3.21-31; 4; Gal 3). L’homme doit montrer

ensuite, dans sa vie et ses œuvres, les fruits de sa foi

(Eph 2.8-10; Jc 2.14-26, etc.). Dans l’A.T. le mot est

parfois employé au pluriel: les justices, pour dire: les

actes de justice aussi bien de Dieu (Jug 5.11; Mi 6. 5)

que des hommes (Es 33.15; Dan 9.18). Dans le

judaïsme de l’époque de Jésus, le mot justice avait aussi

un sens très restreint: celui de la pratique cultuelle, et

surtout de l’aumône (Mt 6.1).

JUSTIFICATION. – Voir JUSTICE.

LANGUES. – Le don des langues (ou glossolalie) dont

il est question en plusieurs textes, se manifestait dans

l’Église chrétienne primitive comme la faculté de

s’exprimer, par la puissance du Saint-Esprit, en

d’autres langues connues ou inconnues, pour louer

Dieu. Certaines personnes avaient le don d’interpréter

ces langues. Voir à ce sujet Actes 2.4; 10.46; 19.6; 1

Cor 12.10;14.

LÉGION. – Unité de l’armée romaine, comprenant 5

000 à 6 000 fantassins et des cavaliers (Mt 26.53; Mc

5.9).

Page 237: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

237

LÈPRE – LÉPREUX. – Maladie fréquente en Orient et

dans les pays méridionaux, pour laquelle des

prescriptions détaillées sont données dans la législation

du Lévitique (Lv chap. 13-14). Il semble que le mot

traduit par lèpre ne désigne pas exclusivement cette

maladie telle qu’elle existe encore de nos jours, mais un

ensemble de maux considérés comme rendant impur,

que nous ne pouvons plus préciser maintenant. Jésus a

guéri beaucoup de lépreux (Mt 8.3; 11. 5; Lc 17.12,

etc.), ce qui prouvait ainsi sa messianité, selon la

tradition juive.

LEVAIN. – Voir PAINS SANS LEVAIN et FÊTES.

LÉVITE. – Voir SACRIFICATEUR.

LIBATION. – Voir SACRIFICES.

LIBÉRER. – Voir RACHAT. LIEU. – voir HAUT LIEU.

LIEU-SAINT – LIEU TRÈS-SAINT. – Voir TEMPLE.

LIGNÉE. – Voir POSTÉRITÉ.

LITURGIE. – Ce mot signifie en grec (leitourgos):

service public, service qui concerne le temple ou État. Il

est passé dans le langage religieux pour parler du

service de Dieu dans l’Église, sans avoir encore le sens

plus restreint qu’on lui donne aujourd’hui. On peut le

traduire par service (Lc 1.23; 2 Cor 9.12). Celui qui

accomplit ce service est un ministre (Rom 13.6; 15.16)

ou un serviteur (Hébr 1.7; 8.2; 9.21).

Page 238: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

238

LOI. – Étymologiquement, le mot loi (hébr. Tora) vient

d’un verbe qui signifie lancer dans une certaine

direction (1 Sam 20.20), d’où montrer, indiquer,

instruire. La loi est une instruction, orale ou écrite, en

général divine (Dt 17.11), parfois humaine (Pr 1.8), et

qui n’a pas de caractère juridique bien accentué. Parfois

le terme s’applique à une prescription particulière (Lv

6.2; 11.46), parfois à l’ensemble des prescriptions

données par Dieu à son peuple chps 1.2), ou même à

tout le Pentateuque, c’est-à-dire aux cinq premiers livres

de la Bible, appelés aussi livres de Moïse (Esd 8.1). A

l’époque de Jésus, la loi juive qui était la règle absolue

de la vie et du culte, était déjà commentée par de

nombreux enseignants de la loi, dont les

enseignements seront ensuite mis par écrit et

constitueront le Talmud. Dans le N.T. le mot loi désigne

donc soit les livres du Pentateuque Mt 5.17; 7.12; Lc

24.44) ou même par extension tout l’A. T. (Jn 10.34;

12.34; 15. 2 5; Rom 3.19), soit la volonté de Dieu dont

toutes les ordonnances formaient une règle de vie (Mt

22-36; 23.23; Jn 1.17; Rom 3.20; 7.7; Gal 2.16). Parfois

le mot s’applique aussi à la notion que tous les hommes,

même les païens, ont par nature de leur devoir (Rom

2.14-15). Dans un sens plus actif, la loi peut désigner

une force qui détermine notre manière d’agir en bien ou

en mal (Rom 3.27; 7.23; 8. 2).

LOYAUTÉ – LOYAL. – Voir BIENVEILLANCE.

Page 239: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

239

MAGES – MAGICIENS – MAGIE. – Ceux qui

exerçaient la magie étaient considérés comme des

païens adonnés à des pratiques dangereuses et

condamnables (Dt 18.9-14; Actes 8.9-24; 13.6,8).

Cependant, le mot s’appliquait aussi à des sages de

l’ancien temps, à des savants qui étudiaient les astres,

sans pratiquer la magie sous sa forme grossière (Mt 2.1).

MAISON – MAISONNÉE. – La maison désigne souvent

la famille, dont le père est le chef de famille (Ps 115.10;

Lc 1.27; Actes 7.10), et par la suite, la descendance et

la dynastie (la maison de David, 2 Sam 7.16). Par

extension, elle peut s’appliquer à tout un peuple (la

maison d’Israël: Ps 98.3; 13 5.19; Mt 1o.6; la maison

de Juda Es 22.21); aux membres de l’Eglise (1 Tm 3.15;

I Pi 2.5). Le sanctuaire est nommé la Maison de Dieu

(Ps 5.8; Mt 12.4). Les verbes et substantifs grecs qui

dérivent du mot: maison servent à désigner: le père de

famille (le maître de mai­son: Mt 13,27); l’acte de

construire ou d’édifier (Mt 7.24); l’édification, au sens

moral ou religieux (Rom 14.19); la gestion ou l’économie

(Lc 16.2) par l’intendant ou l’économe.

MAÎTRE. – Ce terme traduit plusieurs mots grecs qui

correspondent, soit au maître qui enseigne (voir

DOCTEUR), soit au Seigneur Dieu ou Jésus-Christ (Lc

2.29; Actes 4.24; 2 Pi 2.1; Jude 4), soit à un homme

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240

qui domine sur d’autres (1 Tm 6.1; 2 Tm 2.21; Tt 2.9) et

peut devenir parfois un despote ( I Pi 2.18).

MALIN. – Voir SATAN.

MAMON. – mot araméen qui désignait la possession,

gain, richesse. Le mot est devenu un nom propre

personnifiant la richesse et la possession, dans un sens

le plus souvent défavorable et injuste (Mt 6.24; Lc 16.9).

MANNE. – Nourriture donnée aux Israélites dans le

désert, après la sortie d’Egypte, par la puissance et la

grâce de Dieu (voir Ex 16.13-16 et 31). Elle reste l’image

de la bonté de Dieu pour son peuple et pour les

hommes.

MARCHEPIED. – Tabouret utilisé pour poser leurs

pieds par ceux qui étaient assis. Il s’agit surtout du

tabouret qui servait aux rois, et par comparaison, à

Dieu, le roi de la terre (Mt 5.3 5; Lc 20.43; Actes 7.49).

Dans Jc 2.3, il est question de l’estrade réservée, dans

les synagogues, aux personnes qu’on voulait honorer.

MARMAILLE. – Voir ENFANT.

MÉCHANT – MÉCHANCETÉ. – Hébreu: racha. Ce

terme ne désigne pas, comme en français, celui qui se

distingue par une attitude inhumaine et cruelle, mais il

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241

s’applique surtout à l’homme qui s’oppose à Dieu et à sa

loi, qui est donc un impie. Au sens biblique des deux

termes, le méchant est donc le contraire du juste (voir

JUSTICE); Ps 1-4-6; 75.9; 101.8; Ez 21.8, etc.

MER. – Dans l’A.T. le mot s’applique à la

Méditerranée (la Mer Méditerranée, Jos 1.4; la mer des

Philistins, Ex 23.31; la mer occidentale, Dt 11.24), à la

mer Morte (mer du Sel ou mer Morte, Gen 14.3; mer de

la steppe ou de la Araba, Dt 3.17; mer orientale, Ez

47.18), à la mer de Galilée, (mer de Kinnéret, Nb 34.11)

et à la mer Rouge appelée en réalité mer des Joncs.

Parce que la plus importante était la Méditerranée qu’on

appelait parfois simplement: la mer.

Ce mot servait aussi à désigner l’ouest ou l’occident,

puisque c’était la direction de cette mer. On trouve aussi

l’emploi de ce mot pour parler d’un grand fleuve comme

le Nil ou l’Euphrate Es 19.5; Jér 51.36). Enfin on

désigne du même mot le grand bassin qui était près de

l’autel du Temple, pour les ablutions et les purifications

(la mer de bronze, 1 Rois 7.23; 2 Rois 25.13).

MESSIE. – Voir CHRIST et OINDRE.

MINISTRE. – Voir LITURGIE – DIACRE.

MIRACLE. – Plusieurs mots sont employés avec des

nuances difficiles à préciser. En hébreu, les mots

habituels signifient: signe, ou chose belle et admirable,

Page 242: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

242

ou encore ce qu’on redoute, ce qui donne de la crainte

Ex 4.8-9; 7.3; Ps 105.5). Il en est de même en grec: l’un

des mots correspond à signe, c’est-à-dire marque ou

preuve de la puissance de ou de Dieu (Mt 12.38).

C’est ce terme qui est toujours employé dans

l’Évangile de Jean pour parler des miracles de Jésus

comme témoignages de sa messianité (Jn 2.11,18, etc.).

Un autre vient du mot: puissance (mot qui a donné en

français dynamique) et dési­gne un acte causé par la

puissance divine Mt 7.22). Le troisième désigne un

prodige, acte extraordinaire et effrayant au sens premier

du mot (Actes 2.19).

MISÉRICORDE. – Voir BIENVEILLANCE –

COMPASSION.

MONDE. – Par ce mot, surtout employé dans les

textes de Jean, on entend soit l’univers créé par Dieu

(Jn I.10), ou l’humanité tout entière sur la terre (Jn

3.16), soit l’ensemble de ceux qui vivent dans le péché

loin de Dieu, et sont hostiles à la lumière divine venue

les éclairer (Jn 12.31). Dans ce dernier cas, le prince de

ce monde représente la puissance des ténèbres, Satan.

Un autre mot dérivé d’un verbe signifiant: vivre dans sa

maison, d’où habiter, est parfois traduit par monde; il

désigne le monde habité. Ce mot a donné le terme:

œcuménisme, Voir aussi SIÈCLE.

Page 243: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

243

MONUMENT. – Voir STÈLE.

MORT. – Voir SÉJOUR DES MORTS.

MOURIR. – Voir DORMIR.

MUSIQUE (INSTRUMENTS DE). – Il n’est pas toujours

facile de connaître la signification exacte des noms

d’instruments de musique cités dans la Bible.

Quelques-uns n’apparaissent qu’une seule fois et leur

traduction est approximative. Dans l’ensemble, il est

question d’instruments à cordes, parmi lesquels les plus

connus sont le luth, la harpe, le psaltérion et la

sambuque (Dan 3.5; 1 Sam 10. 5); d’instruments à vent,

comme la flûte, le cor, la trompette, la cornemuse; et

d’instruments à percussion dont faisaient partie le

tambourin, les cymbales, le sistre, les castagnettes et

peut-être le triangle. La forme et l’usage de ces

instruments étaient très divers et ont probablement

varié avec les siècles. Le plus souvent ces instruments

accompagnaient les chants cultuels comme on le voit

surtout dans les Psaumes et les Chroniques (Ps 150; 2

Chron 5; 29; 1 Chron 25, etc.).

MYRIADES. – Correspond au nombre de 10 000, mais

le plus souvent désigne une quantité qui ne peut être

dénombrée (Gil 2 4.6o; Ps 3.7; Lc 12.1; Hébr 12.22;

Apoc 5.11, etc.).

Page 244: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

244

MYSTÈRE. – Dans certains cultes païens (religions à

mystères), les cérémonies rituelles étaient des mystères

que seuls les initiés pouvaient comprendre et auxquels

ils pouvaient seuls participer. Dans le N.T., le terme de

mystère est appliqué au plan de Dieu pour le salut du

monde, que Jésus-Christ est venu révéler, mais que

l’intelligence humaine est incapable par elle-même de

saisir (Rom 11.25; 1 Cor 2.7, etc.). La révélation elle-

même est un mystère que Dieu fait connaître aux

hommes (I Co14.2). Dans certains textes il s’agit d’une

révélation tenue secrète jusqu’à la venue de Jésus-

Christ (Eph 3.3-10). Parfois le mot souligne le caractère

secret et « mystérieux » d’une réalité cachée (Apoc 17.5).

NATIONS. – Le plus souvent, ce terme, qui désigne

une collectivité, est appliqué, au pluriel, aux peuples

qui ne sont pas le peuple de Dieu et qui sont des

étrangers à l’alliance et aux promesses de Dieu (Ps 2.1;

9.16-21, etc.). En latin, le mot correspondant est celui

de Gentils, c’est-à-dire les gens qui constituent des

familles ou des peuples étrangers. Dans le N.T., à

l’exception de quelques passages, c’est le mot: les

païens qui a été employé (Mt 5.47; 6.7, etc.).

NATUREL. – Voir AME.

NAZARÉEN – NAZARÉEN. – Deux formes différentes

sont données à ce mot dans les textes du Nouveau

Page 245: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

245

Testament, et correspondent à peu près aux nuances:

Nazaréen (ou Nazoréen) et Nazarénien. Ils sont

appliqués à Jésus originaire de Natsaret et netser

(Messie), et parfois aux premiers chrétiens, disciples du

Nazaréen (Actes 24.5). Dans Mt 2.23, On explique ce

nom par une parole prophétique qu’on on ne retrouve

pas dans l’A.T. On pense qu’une similitude de mots a

rendu possible le rapprochement entre Nazaréen et

Naziréen, terme appliqué à certains hommes qui

faisaient des vœux d’ascétisme pour se consacrer

pendant un temps au service de Dieu (Nb chap. 6; Jug

13.3-5; Amos 2.12). Voir Vœux. Certains font le

rapprochement avec un texte comme Es 11.1, où se

trouve un mot netser qui signifie rejeton.

NAZARETH. – Voir NAZARÉEN.

NAZIRÉAT. – Voir NAZARÉEN.

NOM. – Le texte de l’A.T. emploie souvent le nom

pour désigner la personne tout entière, notamment

lorsqu’il s’agit du nom de Dieu: craindre le nom de

Dieu, c’est craindre Dieu lui-même (Ps 61.6). Le

sanctuaire est le lieu où réside le nom de Dieu (Dt 12.5;

26.2). Cette conception est également celle du N.T.; elle

éclaire les récits dans lesquels des personnages

changent de nom: leur personnalité est changée en

même temps (Gen 32.28-29; Jn 1.42). Dans le

Page 246: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

246

judaïsme, les mots le Nom (šém) (Lv 24.11, comp. 3 Jn

7) désignent l’Éternel.

NOUVELLE (ANNONCER UNE BONNE). – Un verbe

hébreu signifie: annoncer une bonne nouvelle, c’est-à-

dire une nouvelle qui fera plaisir à celui à qui elle est

annoncée. Il peut s’agir par exemple de l’annonce d’une

libération (Es 40.9), ou même de la mort d’un ennemi (I

Sam 4.17; 31.9). Le grec a traduit ce terme par le mot

qui a donné évangile, évangéliser (Mc 1.1,15).

NUÉE. – La signification habituelle du mot

correspond à nuage. Mais parfois le terme est associé à

une manifestation de la présence de Dieu au milieu de

son peuple (Ex 16. 10; 19.9; la colonne de nuée Ex

13.21; Ps 99.7; voir aussi Mt 17.5).

OBLATION. – Ce ternie correspond à la traduction

d’un mot hébreu Qorbân qui vient d’un verbe signifiant:

approcher. Ce que l’on fait approcher est donc une

offrande apportée en sacrifice.

OCCASION DE CHUTE. – Voir CHUTE.

ODEUR. – L’expression: d’une agréable odeur (litt.:

d’une odeur de repos ou d’apaisement) s’appliquait aux

sacrifices qui rétablissaient la paix et la communion

entre les hommes et Dieu (Gen 8.21; Lv 1.9, etc.).

Page 247: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

247

L’expression est reprise dans le N.T. avec un sens figuré

(Eph 5.2; Ph 4.18).

OFFRANDE. – Voir SACRIFICES.

OINDRE – ONCTION. – Action d’appliquer de l’huile

sur un objet pour son entretien, ou sur une personne

par souci d’hygiène, ou comme un remède. Mais le plus

souvent l’onction est un acte de consécration par lequel

étaient investis les rois, les souverains prêtres et

occasionnellement les prophètes. Dans quelques textes

(2 Co1. 21; 1 Jn 2.20 et 27), ces termes s’appliquent

aux croyants qui ont reçu les grâces de Dieu pour être

affermis dans la vérité. Voir aussi CHRIST.

OINT. – Voir CHRIST et JÉSUS-CHRIST.

OLIVIERS (MONT DES). – Montagne située à l’est de

Jérusalem, au-delà du Kidron (hebr. Kidron) (Za 14.4;

Mt 21.1; 24.3; 26.30).

OMBRE DE LA MORT. – C’est ainsi que l’on traduit le

mot hébreu: tsalmavet, en le considérant comme un mot

composé. Toutefois, comme les mots composés sont très

rares en hébreu, certains pensent que le terme doit se

lire: tsalmouth, qui signifierait simplement ombre (Ps

23.4; 44.20; 107.10).

Page 248: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

248

ORACLES. – Dans l’A.T., l’expression: oracle de

l’Éternel, est intercalée très fréquemment dans les

prophéties par lesquelles Dieu fait connaître son

jugement et ses décisions (Es 1.24, etc,), Le mot traduit

par oracle semble venir d’un verbe, rare dans le texte

biblique, qui signifie parler, annoncer. Dans le N.T., le

mot oracles est de la même racine en grec que le mot

parole. Il est employé quelquefois au sujet des paroles

de Dieu, des révélations qu’il fait aux hommes et des

enseignements qu’il leur donne (Actes 7.38; Rom 3.2;

Hébr 5.12; 1 Pi 4.11).

ORDRE. – Traduction de plusieurs mots différents qui

expriment les nuances attachées à ce terme: c’est

l’ordre dans le sens d’un commandement, d’une

ordonnance (Jn 10.18; Rom 13.2) ou c’est la disposition,

l’arrangement, le bon ordre dans l’organisation I Cor

14.40; Col 2.5). Mais c’est aussi la fonction, le rang,

l’état dans lequel on accomplit un service, comme par

exemple la prêtrise (l’ordre de Melchisédek, l’ordre

d’Aaron. Hébr 5.6; 6.20; 7.11,17; voir aussi Lc 1.8).

L’expression sur l’ordre de traduit l’hébreu sur la

bouche de.

PAÏENS. – Voir NATIONS.

PAIX. – Le mot hébreu (šalom) traduit dans l’A.T. par

paix dérive d’un verbe qui signifie être complet, intact

Page 249: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

249

(šalam). Si la paix désigne l’absence d’hostilités, elle

signifie surtout une plénitude dans laquelle les espoirs

sont comblés par l’accomplissement des promesses et

un bonheur sans restrictions ni limites. A ce titre, et en

bien des passages, paix et salut (Ps 122.6-8) peuvent

être considérés comme synonymes. Le N.T. emploie le

mot paix dans le même sens (Lc 1.79; 2.14, etc.),

notamment dans les épîtres où Dieu est appelé Dieu de

la paix; c-à-d. source de paix (Rom 15.33; 16.20, etc.).

On se saluait, comme d’ailleurs encore maintenant en

Orient, par le vœu Paix sur toi (ou: sur vous) » (Lc 24.36,

etc.).

PALME. – Voir POIDS ET MESURES.

PÂQUE. – Hébr. pésah, d’une racine qui signifie

boiter, sauter, passer par dessus (Ex 12.13). Ce mot a

été transcrit en grec par pasca (prononcer paska) qui a

donné en français pâque. Le mot désigne tantôt la

victime mangée au cours du repas pascal (Ex 12.21; Mc

14.12; 1 Co. 7), tantôt la fête dans son ensemble (Ex

34.25; Nb 33-3; Jn 2.13). Jean semble indiquer que

Jésus a célébré la Pâque avec ses disciples le jeudi soir,

suivant l’exemple de certains groupes juifs šismatiques

de l’époque.

Voir FÊTES.

Page 250: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

250

PARABOLE. – Comparaison ou rapprochement pris

dans la vie concrète et qui sert à faire comprendre une

vérité d’ordre spirituel. L’usage de la parabole, fréquent

chez les maîtres de la pensée juive, a été spécialement

développé par Jésus (Mt 13.1-52). Un synonyme de ce

terme est employé dans Jn 10.6; 16.25-29.

PARADIS. – Ce mot d’origine perse (pardès) signifie

en premier lieu jardin ou parc. Il est employé dans la

version grecque de l’A.T. pour désigner le jardin d’Éden

(Gen 2.8). Dans le N.T., il s’applique au séjour des

bienheureux après leur décès (Lc 23.43; 2 Co12.4; Apoc

2.7).

PARDON – PARDONNER. – Plusieurs verbes hébreux

expriment cette notion. L’un d’eux, uniquement

employé en parlant d Dieu, semble dérivé d’une racine

signifiant asperger et par conséquent, purifier (Ex 34:9;

Ps 103.3, etc.). D’autres signifient littéralement enlever

(Gen 18.24, etc.) couvrir (Ps 85.3), effacer (Ps 51.3, etc.)

le péché. Il est difficile dans une traduction de rendre à

chaque fois ces nuances. Le verbe grec employé dans le

N.T. signifie littéralement jeter au loin (le péché): voir Mt

6.12, etc.

PARVIS. – Voir TABERNACLE et TEMPLE.

Page 251: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

251

PAUVRE. – Le vocabulaire de l’A.T., et spécialement

celui des Psaumes, connaît les pauvres, les malheureux,

les humbles, les faibles. Ils sont l’objet d’une sollicitude

toute particulière, non seulement du fait de leur misère,

mais parce que, semble-t-il, leur fidélité à l’alliance

reste constante (Ps 72.12-14), par opposition à ceux qui

vivent dans la prospérité et qui sont souvent nommés les

méchants. Les prophètes prennent la défense des

pauvres (Amos 2.6; 3.10-15), et le N.T. annonce

l’accomplissement des promesses qui leur ont été faites

(Mt 5.3; 11. 5; Lc 4.18).

PÉAGER. – Homme ayant acheté aux Romains la

charge de recueillir les droits de péage ou les taxes

imposés au peuple par les conquérants. On les appelle

aussi publicains, c.-à.-d. fonctionnaires subalternes

dans les affaires publiques. Parce qu’ils étaient au

service de l’étranger et parce qu’ils se laissaient

facilement tenter par la malhonnêteté dans leurs

fonctions, on les méprisait et on les considérait comme

pécheurs et infidèles à la loi juive (Lc 3.12; 18. 10, etc.).

PÉCHÉ. – Le mot hébreu, comme le mot grec rendu

par ce terme, signifie primitivement acte de manquer le

but (comp. Pr 8.36; Jb 5.24). Dans les deux langues, il

existe plusieurs synonymes que l’on peut rendre avec

une certaine cohérence par crime, faute, injustice,

iniquité, culpabilité, infidélité, infamie, transgression,

Page 252: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

252

etc. En ce qui concerne les sacrifices pour le péché: Voir

SACRIFICES.

PENTECÔTE. – Voir FÊTES.

PERSONNE. – Voir ÂME.

PHARISIEN. – Les Pharisiens constituaient un parti

religieux du Judaïsme, dont le nom signifiait

vraisemblablement les séparés. Ils étaient très rigoristes

dans l’observation des commandements de la Loi et

beaucoup d’entre eux étaient des scribes ou docteurs de

la Loi. Ils acceptaient à pied d’égalité non seulement la

Loi écrite mais aussi une Loi orale, tout comme l’Eglise

Catolique accepte à pied d’égalité la Bible mais aussi la

tradition. Ils prechaient tout comme les catoliques, le

salut par la foi et les œuvres, ce qui a suscité la

protestation de Jésus et plus tard celui de son disciple

et ancien pharisien, Paul, qui insistaient sur le salut par

la foi (en Jésus) et en la toute suffisance de son

sacrifice. L’influence des pharisiens a été grande dans

le peuple juif à certaines périodes, et ils ont eu le mérite

de conserver la piété, la foi et la tradition du judaïsme

dans les moments difficiles de la vie du peuple. Ils

croyaient à la résurrection des morts et aux anges,

contrairement aux Sadducéens (Actes 23.7-8).

Malheureusement leur rigorisme les conduisit souvent à

une attitude d’orgueil et de formalisme hypocrite,

contre laquelle Jésus a eu des paroles sévères (Mt 23;

Page 253: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

253

Lc 18.9-14). Cependant tous ne tombaient pas dans cet

excès (Nicodème Jn 3). L’apôtre Paul avant sa

conversion était un Pharisien zélé (Actes 23.6; 26.5; Ph

3.5).

PHYLACTÈRES. – Petites bandes de cuir ou de

parchemin portant l’inscription de quelques passages de

la Loi et que les Juifs pieux enroulaient autour de leur

bras gauche ou mettaient autour de la tête au moment

de réciter les prières quotidiennes. L’origine est à

chercher dans les textes comme Dt 6.4-9; de même les

franges aux vêtements (Nb 15.37). Le but était de garder

fidèlement le souvenir des commandements. Le mot

phylactère vient d’un verbe grec signifiant garder,

conserver (Mt 23.5).

PIÉTÉ. – Le mot veut dire la bonne manière de

vénérer Dieu. Il ne s’agit donc pas d’un ensemble de

pratiques formalistes, mais d’une attitude qui engage

toute la personne (1 Tm 4.7; 2 Tm 3.5).

PIEUX. – Voir FIDÈLE, PIÉTÉ.

POSSÉDÉ. – Terme employé four désigner quelqu’un

qui se trouve sous emprise d’un démon au point d’être

privé de sa liberté d’action (Mc 2.33; 5.2). On dit aussi

DÉMONIAQUE.

Page 254: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

254

POUVOIRS. – Ce terme dans le N.T. est le même que

celui traduit parfois par autorité. Il peut désigner les

gouvernements terrestres (Rom 13.1) ou les puissances

du monde invisible, le plus souvent celles qui sont

hostiles à Dieu (Col 1.16; 2.15).

PRÉMICES. – Les premiers fruits de la récolte qu’on

offrait à Dieu (Ex 34.26; Nb 15.20,21; Rom 11.16). Ce

mot est employé pour parler de la présence de l’Esprit

de Dieu dans le cœur du croyant, comme gage des

grâces à venir (Rom 8.23), ou pour parler des premiers

convertis d’une région (Rom 16.5). Il arrive que le mot

s’applique à Jésus-Christ, mort et ressuscité (I Cor

15.20,23).

PRESBYTRES. – Voir ANCIENS.

PRÉPARATION. – Le jour qui précède le sabbat ou

une autre fête, et où l’on se préparait à sa célébration

(Mt 27.62; Mc 15.42; Le 23.54; in 19.14,31,42).

PRÉTOIRE. – Résidence de l’empereur, d’un

gouverneur, d’un chef militaire ou d’un procurateur

romain qui avait aussi à ren­dre la justice. A cet effet il

installait le tribunal au dehors de sa résidence, en un

lieu où le public pouvait être admis (voir Gabbata dans

Jn 19.13).

PRÊTRE. – Voir SACRIFICATEUR.

Page 255: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

255

PRINCE DE CE MONDE. – Voir SATAN.

PRINCIPES ÉLÉMENTAIRES. – Traduction

approximative d’un mot grec qui signifie soit les

éléments naturels du monde comme le feu, l’eau, l’air,

etc. (2 Pi 3.10-12), soit les premiers éléments de

l’instruction d’un enfant (Hébr 5.12), ou de

l’enseignement d’une doctrine (Gal 4. 3,9; Col 2.8,20).

PROCONSUL. – Voir PROCURATEUR.

PROCURATEUR. – Ce mot, traduit par gouverneur,

désignait le haut fonctionnaire romain responsable

d’une région dans le vaste empire de Rome. En

Palestine le gouverneur résidait à Césarée sur la côte,

mais avait une résidence secondaire à Jérusalem où il

venait surtout au moment des grandes fêtes juives, pour

veiller au maintien de l’ordre. Ponce-Pilate fut

gouverneur de la Judée des années 26 à 36, Félix de 52

à 59, Festus de 59 à 62 (Actes 23.24; 24.27, etc . Les

proconsuls avaient une fonction analogue dans certains

secteurs (Actes 18.12). Ils ne dépendaient pas

directement de l’empereur comme les procurateurs,

mais du Sénat romain.

PRODIGE. – Voir MIRACLE.

Page 256: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

256

PROFANE. – Qui n’est pas sacré, et qui de ce fait est

directement accessible à chacun sans autre cérémonie

(Lv 10.10; I Sam 21.5; et Ez 22.26, etc.).

PROPHÈTE, PROPHÉTIE, PROPHÉTISER. – Les

prophètes de l’A.T. étaient des hommes qui, en réponse

à une vocation de Dieu, annonçaient au peuple sa

volonté et dénonçaient, parfois avec une grande sévérité,

les infidélités dont le peuple et ses dirigeants se

rendaient coupables (Nb 12.6; Dt 13. 2). Ils annonçaient

aussi ce que Dieu ferait dans l’avenir, soit en punissant

le peuple, soit en le rétablissant et en lui envoyant le

Messie qui instaurerait le royaume de Dieu. Les « fils

des prophètes » constituaient en Israël des groupes

organisés sous l’égide d’un prophète comme Elie ou

Élisée (1 Rois 20-31; 2 Rois 2.3; 4.1, etc.). Dans l’Eglise

primitive, certains hommes avaient le don de prophétie,

pour exhorter et consoler, sous l’inspiration du Saint-

Esprit (1 Cor 12.10; 14.1-4, etc.).

LE PROPHÈTE. – Le Messie attendu par les juifs était

envisagé comme le prophète par excellence, comparé à

Moïse, et chargé de transmettre les paroles et la volonté

de Dieu à son peuple (voir surtout Dt 18.15-19). Le titre

« le prophète » désignait alors le Messie (Lc 7.39; Jn

1.21,25; 6.14; 7.40; Actes 3.22,23).

Page 257: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

257

PROPITIATOIRE. – Le propitiatoire était le couvercle

de l’arche dans le tabernacle et dans le temple (Hébr 9.

5). C’est là qu’au cours des sacrifices d’expiation, le

souverain prêtre faisait une fois par an l’aspersion du

sang pour obtenir la purification des péchés du peuple

(Ex 25.17; 37.6; Lv 16.13-15). Il demandait par là que

Dieu soit propice au pécheur, c.-à.-d. favorable. L’idée

de propitiation apparaît dans le N.T. dans Lc 18.13; Rom

3.2 5; 1 Jn 2.2; 4. 10. voir EXPIATION.

PROSÉLYTES. – On appelait ainsi les païens convertis

au judaïsme. On désignait par l’expression craignant

Dieu (Ae 10.2; 13.16) ceux qui n’étaient pas considérés

comme entièrement convertis, et qui acceptaient de

croire en Dieu et d’obéir à quelques prescriptions de la

Loi. Ils ne devenaient vraiment juifs qu’en acceptant

toute la Loi, et surtout la circoncision. A ce moment on

les appelait prosélytes de la justice (Mt 23.15; Actes

2.10; 6.5; 13.43). Beaucoup de prosélytes et de «

craignant Dieu » furent gagnés à l’Évangile dès les

débuts de l’ère chrétienne.

PROSTERNER (SE). – Se coucher à terre, la face sur

le sol, en signe de très grand respect, devant une

personne (Gen 27.29; 1 Sam 25.23) ou pour adorer une

divinité (Ex 20.5; Ps 81.10; 99.5).

Page 258: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

258

PROSTITUTION – SE PROSTITUER. – Outre la

prostitution habituelle, l’antiquité connaissait la

prostitution sacrée dont les revenus étaient versés au

service du culte. Cette pratique était interdite en Israël

(Dt 23.18). Dans tout l’A.T., la prostitution est l’image de

l’infidélité d’Israël qui abandonne son Dieu et concluent

des alliances avec des nations païennes ce qui

entraînait l’adoption des cultes étrangers (Dt 31.16; Jug

8.33; Ps 106.39; Jér 3.1-6; Ez 6.9; Osée 1 et 2, etc.).

L‘image est reprise dans l’Apocalypse (Apoc 17.1-4).

PSYCHIQUE. – Voir AME.

PUR. – A côté de son sens habituel, qui veut dire sans

mélange, comme lorsqu’on parle d’or pur (Ex 25.11), et

de son sens moral, comme lorsqu’il est question de la

pureté du cœur (Ps 51.12), ce mot a souvent un sens

rituel. Est pur ce qui peut être présenté à Dieu dans le

culte et celui qui peut s’approcher de Dieu (Lv 10.10;

7.20). Est au contraire rituellement impur celui qui a

été en contact avec quelque souillure, comme un

cadavre, cellules mortes (sperme, sang menstruel), ou

qui est atteint de certaines maladies, animal, poisson ou

oiseau qui se nourrit de charognes ou matière pourrie

(Lv 5.2, 3; 13-45,46; 15.2, etc.) , la mort étant le fruit du

péché.

QORBÂN. – Voir OBLATION.

Page 259: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

259

QUELQU’UN. – Voir ÂME.

RABBI. – Mot hébreu et araméen qui signifie Maître.

On disait aussi Rabbouni (Mt 23.7; Jn 20.16), ce qui

voulait dire notre rabbin.

RABBOUNI. – Voir RABBI.

RACHAT – RÉDEMPTEUR – RÉDEMPTION. – Dans

l’A.T., racheter et libérer rendent deux verbes hébreux

qui désignent d’abord des actes juridiques et religieux

prescrits dans le Pentateuque. Le rachat ou rédemption

est l’acte qui permet de libérer un esclave, ou encore de

libérer une personne ou un animal en offrant, comme

rançon à leur place, une autre victime, par ex. on

rachetait les fils premiers-nés par un animal offert en

sacrifice (Ex 34.20). Le devoir de rachat (Lv 25.25) oblige

le plus proche parent d’une personne dont les biens

sont devenus la propriété d’un étranger à racheter ces

biens pour que le patri­moine reste dans la famille. Ce

devoir s’applique également au rachat de la personne

elle-même qui, dans certains cas, pouvait avoir été

vendue comme esclave pour éteindre ses dettes (Ex

21.4, 7; Lv 25.39). Celui qui a le devoir de rachat se

nomme en hébreu goel, mot qui est souvent traduit par

rédempteur et qui pourrait se rendre par répondant. Ce

titre désigne en outre le veneur du sang (Nb 35.16-I9),

de même que homme qui se soumet au devoir du lévirat,

Page 260: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

260

obligation faite au plus proche parent d’un défunt

d’épouser la veuve, pour que le nom du défunt ne

s’éteigne pas, faute de descendance (Dt 25.5-10; Mt

22.23-27). Les deux verbes sont souvent appliqués aux

interventions libératrices de Dieu pour son peuple (Ps

25.22; 106.10). Le mot rédemption est employé dans le

N.T. pour parler du sacrifice de Jésus-Christ qui, en

mourant sur la croix, a payé le prix de notre rachat afin

de nous sauver (Rom 3.24 etc.). Voir EXPIATION.

Quelquefois aussi l’expression jour de la rédemption

désigne le retour du Christ (Rom 8.23, etc.).

RAPPELER (SE). – VOIR SE SOUVENIR.

RÉDEMPTEUR – RÉDEMPTION. – Voir RACHAT.

RÈGNE. – Voir ROYAUME.

REGRETTER. – Voir SE REPENTIR.

REPENTIR (SE) – REPENTANCE. – Dans l’A.T., le verbe

hébreu traduit par regretter Ou se repentir est une

forme du verbe consoler. Selon les passages, il peut

signifier changer d’idée, se laisser fléchir, être consolé,

se satisfaire. Lorsque Dieu regrette, c’est ce verbe qui

est habituellement employé (Ps 110.4; Nb 23.19). Par

ailleurs, la repentance de l’homme est généralement

exprimée par le verbe revenir (à Dieu) (Jér 3.12; 18.8).

Dans le N.T., la prédication de jésus et des premiers

chrétiens appelait à la repentance et à la conversion.

Ces deux mots correspondent, en grec, à peu près à une

Page 261: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

261

même réalité qui s ex rime par un ou l’autre de ces

mots. C’est un changement profond qui s’opère dans

l’homme lorsqu’il reconnaît son péché devant Dieu,

demande humblement son pardon et s’engage sur la

voie de la foi et de l’obéissance, par la grâce de Dieu (Mc

1. 1 S; Lc 24.47; Actes 3.19).

RESTE. – Le terme s’applique à ce qui subsiste encore

d’une nation après un désastre. Chez les prophètes, il

est souvent question du reste Israël qui reviendra de exil

et qui un jour aura part au salut messianique (Es 10.21-

23; comp. Rom 11.5).

ROULEAU. – Un livre dont les pages sont cousues

côte à côte, en une longue bande que l’on enroule pour

ranger le texte (Ez 2.9-10; Za 5.1; Apoc 10.8-10).

ROYAUME – ROYAUTÉ (OU RÈGNE) DE DIEU (ou DU

CHRIST). – Ce royaume, déjà prédit dans l’A.T. (par ex.

Ps 103.19; Dan 2.44; Ab 21) a été manifesté dans le

ministère de Jésus (Mt 3.2; 4.17; Lc 11. 20). Il est

intérieurement présent dans la vie des croyants,

particulièrement sous la Nouvelle Alliance Lc 17.21;

Rom 14.17), eux-mêmes peuvent être considérés comme

étant dans le royaume (Mt 11.11; Jn 3.3; Col 1-13);

cependant sa manifestation complète et définitive est

encore à venir (Mt 8.11; 26.29; 1 Cor 6.9). Matthieu, lui

Page 262: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

262

seulement, le désigne en général par l’expression

royaume des cieux.

SABBAT. – Nom donné au septième jour de la

semaine, célébré en Israël comme le ‘out de la cessation

du travail (c’est vraisemblablement le sens du mot

hébreu chabbat qui a donné sabbat), et jour sacré où

des cérémonies cultuelles particulières étaient

célébrées. L’observation du sabbat est prescrite dans le

Décalogue et tire sa signification, à la fois du souvenir

de la création du monde (Gen 2.1-4; Ex 20.8-11) et de

celui de la fin de l’esclavage en Égypte (Dt 5.12-15). A

l’époque de Jésus, la tradition avait codifié le repos du

sabbat, définissant les travaux permis et interdits avec

une grande précision, en sorte que l’observation de ces

règles risquait de devenir un véritable fardeau pour les

fidèles et de constituer une tentation de formalisme

légaliste pour les dirigeants religieux (voir Mc 2.23 à

3.6). Sur la signification du sabbat pour le chrétien, voir

Hébr 4.9 et Col 2.16.

SACERDOCE. – Voir PRÊTRES.

SACRE. – Voir SAINT.

SACRIFICES. – La loi israélite distinguait plusieurs

sortes de sacrifices

a) L’oblation est un terme général qui correspond à la

traduction du mot hébreu qorbân qui vient d’un verbe

Page 263: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

263

signifiant approcher. Ce que l’on fait approcher est donc

une offrande apportée en sacrifice. Ce peut être une

victime animale ou une offrande faite avec les produits

du sol.

b) Un autre terme général, zévah, s’applique à tous

les sacrifices, mais tout spécialement aux sacrifices de

communion. Ces sacrifices se distinguaient des autres

par le fait qu’une partie était consumée sur 1’autel, une

portion réservée au prêtre et la majeure partie mangée

par l’adorateur, sa famille et ses amis Lv 3.1-17; 7.11-

36). C’est pourquoi on les appelle sacrifices de

communion; le mot hébreu šelamim dérive de la même

racine que šalôm, paix. Les divers sens de cette racine

ont donné lieu à des interprétations variées: sacrifices

de paix, sacrifices de prospérité, sacrifices de

conclusion, sacrifices de rémunération, sacrifices

d’action de grâces. Dans ce genre de sacrifices, l’on peut

distinguer

- les sacrifices de reconnaissance ou de louange

(hébreu toda, Lv 7.12); c’est le modèle pour la Sainte

Cène, où l’on mange une partie du sacrifice en rendant

grâces au Seigneur pour la réconciliation déjà effectuée

par Jésus.

- les sacrifices offerts à la suite d’un vœu (hébreu

néder Lv 7.16); cela rejoint également l’idée de prêter

un serment (lat: sacramentum) solennel lors du

baptême ou d’un renouvellement de ce serment à la S.

Cène.

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264

- et ceux qui constituaient un don volontaire (hébreu

nedaba, Lv 7.16);

c) l’holocauste (Lv 1) était un sacrifice entièrement

consumé, par opposition à ceux qui étaient mangés en

partie, soit par le prêtre, soit par le fidèle. Le mot

hébreu ola est un participe féminin du verbe monter, ou

bien parce qu’on faisait monter la victime jusqu’à l’autel

ou bien parce qu’elle montait tout entière en fumée.

d) les sacrifices pour le péché sont parfois appelés

sacrifices d’expiation. En hébreu, ils sont désignés

simplement par le mot hattat, péché, rendu suivant les

cas par sacrifice pour le péché, victime offerte pour le

péché, victime pour le péché; par l’imposition des

mains, la victime est assimilée au échéant commis et

immolée en conséquence (Lv 4.1-35; 5.1­13). Une partie

était brûlée sur l’autel, la majeure portie mangée par le

prêtre: absorbait ainsi en quelque sorte la faute pécheur

(Lv 6.17-23).

e) De même les sacrifices de culpabilité sont désignés

en hébreu par le mot acham, culpabilité, rendu par

sacrifice de culpabilité, victime de culpabilité. La victime

devient culpabilité (Lv 5.14-26). Les sacrifices de

culpabilité se distinguaient des sacrifices pour le péché,

très semblables (Lv 7.7), par le motif pour lequel ils

étaient offerts et par l’obligation d’une restitution.

f) L’offrande (Lv 2). Ce terme (hébr. minha) qui

désigne sauf rares exceptions (Gen 4.4; I Sam 2.17) des

offrandes faites avec des produits du sol, signifie

Page 265: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

265

primitivement cadeau destiné à manifester l’amitié,

l’allégeance ou la vassalité. II est employé dans ce

dernier sens dans les passages Gen 32.14; 1 Sam

10.27; 2 Sam 8.2,6; 2 Rois 20.12. Une partie de

l’offrande était brûlée sur l’autel, l’autre mangée par le

prêtre.

La libation, ordinairement de vin (Lv 23.13), qui

accompagnait le sacrifice d’un animal (comp. Ph 2.17).

Dans la suite, les prophètes et Jésus ont souvent

lutté contre le formalisme dans l’observance des

sacrifices, lorsqu’on les offrait sans avoir les dispositions

intérieures voulues (Es 1.11-15; Amos 5.21-25; Mt

12.7). Les sacrifices de la Loi furent rendus inutiles par

le sacrifice de Jésus-Christ accompli une fois pour

toutes, pour le rachat des péchés du monde (Hébr 5.9;

9.11 à 10.14). D’ailleurs les sacrifices ont pris fin dans

le judaïsme par la destruction du temple de Jérusalem

lors de la guerre contre les Romains en 70 ap. J.-C.

SACRIFICATEUR. (hebr. kohen)– Ce terme qui est

synonyme de prêtre désigne quelqu’un qui a la fonction

d’intermédiaire entre Dieu et les hommes,

principalement parce qu’il offre des sacrifices. Au début

chaque père de famille pouvait assumer cette fonction

(Gen 8.20; Jb 1. 5). Plus tard ce privilège fut réservé en

Israël à une classe spéciale, issue de Lévi et d’Aaron (Ex

28; Nb 8; 18.4-7). Les prêtres avaient d’ailleurs des

responsabilités diverses: garde du sanctuaire,’

Page 266: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

266

enseignement de la Loi (voir ce mot ainsi que

CONSULTER). Ils constituaient une hiérarchie à la tête

de laquelle se trouvait le souverain prêtre, seul autorisé

à pénétrer une fois par an dans le lieu très saint (Lv 16).

Comme il y avait 24 classes de prêtres issues des

diverses familles sacerdotales (I Chron 24.4-19), les

services du temple étaient assurés à tour de rôle par les

différentes classes (Lc 1.8). Les membres de certaines

grandes familles siégeant au sanhédrin sont appelés

principaux prêtres (Mc 14.1, etc. Sous la Nouvelle

Alliance, Jésus est le seul souverain prêtre (Hébr 9.11),

et tous les croyants sont prêtres, étant en mesure de

s’approcher directement de Dieu par lui (I Pi 2.5,9;

Apoc 1.6). Les Lévites étaient les membres subalternes

de la hiérarchie Israélite, chargés d’abord du transport

des objets sacrés (Nb 4) et plus tard d’autres services:

musique, chant, préparation des sacrifices, garde des

portes, etc. (1 Chron 24.20-31; 25; 26).

SADDUCÉENS. – (hebr. tsaduqim)Parti religieux juif,

surtout formé de membres riches de la prêtrise de

Jérusalem. L’origine de leur nom est peu sûre

(descendants de Tsadoq, I Rois 2.3 5). Très ouverts aux

questions politiques et aux contacts avec les Romains,

ils étaient mal vus des rigoristes et orthodoxes

Pharisiens. Sur le plan religieux, ils restaient fidèles à

la Loi, mais d’une manière étroite et avec un certain

Page 267: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

267

scepticisme. Ils ne croyaient ni aux anges, ni à la

résurrection des morts (Actes 23.8; Mt 22.23).

SAINT. – L’idée de sainteté repose en premier sur une

notion de mise à part, de consécration, et non pas sur

celle d’une perfection dans la conduite. Est saint tout ce

qui est sacré, offert à Dieu, séparé du monde profane. Il

peut s’agir de personnes, en particulier les prêtres (Lv

21.6), d’emplacements (Ex 2 .31), d’objets (ceux du culte

Ex 30.32 etc. de jours (Néh 8.11; Ex 31.14), etc. Le

peuple d’Israël était saint, parce qu’il appartenait à Dieu

(Lv 20.26; Dt 7.6). De même les premiers chrétiens

s’appelaient les saints, parce qu’ils étaient consacrés à

Jésus-Christ et lui appartenaient. On trouve surtout ce

sens dans les épîtres de l’apôtre Paul qui appelle saints

les fidèles des Eglises auxquelles il destine ses lettres ( I

Cor 1.2; 2 Cor 1.1, etc.). Bien entendu, l’appartenance à

Jésus-­Christ doit ensuite se traduire par l’obéissance à

la volonté de Dieu, par la puissance du Saint-Esprit.

C’est ce que le N.T. appelle la sanctification (Rom 6.22;

1 Thess 4.3; Hébr 12.14; 1 Pi 1:2).

SAINT D’ISRAËL (LE). – L’un des titres de Dieu,

particulièrement fréquent dans le prophète Esaïe (Es

1.4; 41.14; 60.9, etc.) Il exprime le fait que Dieu est

entièrement différent de toute créature, qu’il est

souverainement puissant et qu’il est attaché a peuple

d’Israël par l’Alliance (Ps 71.22 78-41;89 .19, etc.).

Page 268: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

268

SAINT (TRÈS SAINT). – Litt.: saint des saints. Cette

expression désigne des objets particulièrement saints

qui communiquaient u caractère sacré à tout ce qui

entrait e contact avec eux (Ex 29.37), tels le sanctuaire

intérieur du tabernacle et du temple où se trouvait

l’arche et où seul le souverain prêtre pénétrait une fois

par a (Ex 26.33-34; Lv 16.1; 1 Rois 6.16), l’autel des

holocaustes (Ex 29.37), l’arche de l’alliance, la table des

pains de proposition, le chandelier, l’autel des parfums

(Ex 30.26-29), le parfum (Ex 30.36), les pains de

proposition (Lv 24.9), les offrandes destinées à être

mangées par les prêtres (Lv 2.3; 7.1; 10.17; 21.22; Nb

18.9), les objets voués à l’interdit (Lv 27.28).

SALUT – SAUVER – SAUVEUR. – La racine hébraïque

rendue par un mot de ce groupe en français signifie

primitivement mettre au large. Plusieurs noms propres

en sont dérivés: Josué, Osée, Esaïe, Yešua (Jésus).

Celui qui sauve, c’est essentiellement Dieu lui-même

(Es 45.21); quelquefois le terme peut s’appliquer à

homme par qui Dieu accorde le salut (Jug 3.9). Dans le

N.T., les mots grecs traduits par salut, sauver, sauveur

se rattachent à une racine qui signifie mettre sain et

sauf, à l’abri du danser. Ils peuvent s’appliquer à une

guérison (Me 5.34), à la conservation de la vie (Lc 9.24),

mais surtout à l’ouvre du Christ par laquelle il arrache

les hommes à la perdition et leur communique la vie

éternelle.

Page 269: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

269

SAMARIE – SAMARITAIN. – Samarie fut la capitale du

royaume d’Israël, après le šisme d’avec le royaume de

Juda, capitale Jérusalem (1 Rois 16.24). Le royaume

d’Israël fut conquis par les Assyriens, et la population

fut déportée en partie ou mélangée de gens

transplantés par les conquérants 2 Rois 17). Après le

retour des juifs d e l’exil à Babylone, la communauté

juive de Jérusalem ne voulut avoir aucun contact avec

les populations restées dans le pays autour de la région

de Samarie (Esd 4.3; Né 2.20).

Les Samaritains formèrent alors une population

séparée des Juifs et construisirent un lieu de culte sur

le mont Garizim Un 4.20). A l’époque de Jésus, la

province de Samarie, entre la Galilée au nord et la

Judée au sud, n’avait pas tout-à-fait le même régime

administratif, et les Juifs, considérant les Samaritains

comme des hérétiques ou même des ennemis, évitaient

de traverser leur région pour aller de Judée en Galilée

(Mt 10.5; Lc 9.52; Jn 4.4,9; 8.48, – etc.).

SANCTIFIER. – Voir SAINT.

SANCTUAIRE. – Ce terme peut s’appliquer à un lieu

de culte païen (Es 16.12; Ez 28.18) ou idolâtre (Amos

7.9). En général il désigne le tabernacle (Ex 25.8; Hébr

9.1) ou le temple (I Chron 22.19; 2 Chron 26.18), parfois

aussi la partie appelée lieu très saint (Lv 16.12; Hébr

9.25) ou encore les objets qui s’y trouvaient (Nb 10.21),

Page 270: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

270

enfin parfois une réalité céleste (Hébr 9. I1-12,23-24).

Dieu lui-même est un sanctuaire pour son peuple (Ez

11.16). Le sicle du sanctuaire était exigé pour les

paiements sacrés (Ex 30.13, ce qui explique la présence

des changeurs de monnaie dans le temple de Jérusalem

(Mt 21.12; Jn 2.14).

SANG. – Voir CHAIR.

SANHÉDRIN – Assemblée suprême des juifs qui

avaient le droit de décision en matière civile et

religieuse. C’était aussi le tribunal qui prononçait les

sentences de justice. Composé de 71 membres,

principaux prêtres, enseignants de la loi, anciens du

peuple, il jouissait d’une assez grande autonomie que

lui laissait l’autorité romaine. Il n’avait cependant pas le

pouvoir de faire exécuter un condamné à mort sans

l’accord du gouverneur romain (Jn 18.31).

ŠARON. – Plaine côtière fertile en bordure de la

Méditerranée, entre Jaffa et le mont Carmel (1 Chron

27.29; Ct 2.1; Es 33.9; Actes 9.35).

SATAN. – Ce mot d’origine hébraïque signifie

l’adversaire, l’accusateur (Jb 1.9; Za 3.1). Il est d’abord

l’accusateur des hommes en face de Dieu, mais surtout

dans le N.T., il est l’adversaire de Dieu et du Christ. On

l’appelle aussi le diable (mot tiré du grec et qui signifie

le diviseur, le dénonciateur, le

Page 271: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

271

calomniateur), le malin, le prince de ce monde, le

prince des démons qui sont les esprits du mal qui

s’attaquent aux hommes en les frappant de toutes

sortes de maux, maladies, infirmités. Il s’oppose au plan

de Dieu pour le salut du monde, mais il sera finalement

vaincu par le. Messie qui reviendra dans sa gloire et

établira le royaume éternel de Dieu (Apoc 20). Jésus,

dans son ministère terrestre, par ses guérisons et ses

miracles, manifestait déjà sa puissance sur les démons

et sur leur prince, aux tentations duquel il avait résisté

(Mt 4.1-11).

SAUVER – SAUVEUR. – Voir SALUT.

SCANDALE. – Voir CHUTE.

SCEAU – SCELLER. – Marque qu’un propriétaire

imprimait dans l’argile ou la cire pour attester

l’authenticité de sa possession ou pour fermer un

rouleau qui lui appartenait. Au sens figuré, la même

idée se retrouve appartenance authentique à quelqu’un.

Le Saint-Esprit nous scelle de son sceau pour marquer

notre appartenance à Dieu (Eph 1.13).

SCRIBES. – (hebr. šoterim) Appelés aussi enseignants

de la loi, les scribes étaient des juifs qui consacraient

toute leur activité à recopier, à étudier et à expliquer les

livres de la loi juive. Leur érudition leur donnait une

grande autorité dans le peuple. Beaucoup d’entre eux

Page 272: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

272

siégeaient au sanhédrin. Ils ont souvent essayé de poser

des questions embarrassantes à jésus pour le mettre en

contradiction avec lui-même. Un bon nombre d’entre

eux appartenait au parti des Pharisiens.

SEIGNEUR. – Hébr. adon. Ce terme peut désigner un

personnage important. Il est souvent appliqué à Dieu

dans l’Ancien Testament. Les Juifs l’ont employé pour

éviter de prononcer le nom de l’Éternel. L’équivalent

grec kurios est utilisé dans le N.T. pour parler de Dieu

et de Jésus-Christ. Dans langage courant le même mot

avait perdu sa solennité et correspondait souvent à

notre mot Monsieur (Jn 12.21; 20.15; Actes 16.3o,

etc.).

SÉJOUR DES MORTS. – Hébr. šeol. Dans l’A.T., le

séjour des morts est l’endroit où descendent les

défunts, souvent appelés les rephaim, les affaiblis. Ils y

mènent une existence au ralenti, sans activité ni

passion (Ez 32.19.32). Dans le N.T. l’expression séjour

des morts rend le mot grec Hadès, déjà employé pour

traduire šeol dans les versions grecques anciennes. Les

morts y attendent la résurrection (Apoc 20.13).

Certaines versions ont, à tort, rendu ce mot par enfer.

Voir aussi FOSSE et GOUFFRE.

SÉPARATION – Les prêtres s’occupaïent à préserver

l’integrité des chose et et d’éviter des mélanges ou

Page 273: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

273

confusion de catégories. La lois qui concernaient la

nourriture et la mise en garde contre les melanges (Lv

11 et Dt 14) servaient de rappels quotidiens que Dieu

avait sepaé Israël d’entre les nations pour en faire un

peuple qui lui appartienne en propre, et de séparer le

saint peuple de Dieu de leurs voisins païens. Tout

devait miroiter le fait qu’Israël était le peuple élu de

Dieu et qu’il devait se tenir à l’ecart des autres. Lorsque

cette barrière fut abolie avec la creation de l’une eglise

multinationale, les lois concernant la nourriture et la

mise en garde contre des mélanges perdaient

automatiquement sa valeur.

SERVICE. – Voir LITURGIE, DIACRE. SERVIR. – Dans

l’A.T., ce verbe a en général le sens fort d’être esclave

vis-à-vis des hommes ou d’une divinité. Dans ce dernier

cas, il est souvent rendu par rendre un culte. Un autre

terme a plutôt le sens de aider, assister et a été rendu

en général par être au service de (Nb 3.6; Dt 18. 5).

SERVITEUR. – Un même mot grec peut se traduire

par serviteur (Lc 12.45; 15,26) et par enfant ou fils (Mt

2.16; Lc 9.42). Il est employé pour désigner Jésus-

Christ (Actes 3.13,26; 4.27,30). Un autre terme a été

traduit tantôt par esclave, tantôt par serviteur. C’est

celui dont Paul et d’autres apôtres se servent pour se

désigner (Rom 1.1; Gal 1. 10; Ph 1.1, etc.). Le mot

hébreu (eved) qui désigne en général l’esclave peut

Page 274: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

274

aussi s’appliquer à un fonctionnaire royal d’un rang

élevé (1 Rois 1.2; 2 Rois 19.5). Voir aussi DIACRE.

SIÈCLE. – En grec aïôn qui a donné éon, mot qui

possède plusieurs significations. Il se rapporte d’abord à

une longue période de temps, dans le passé ou dans

l’avenir, et même à l’éternité (Actes 15.18; Jn I2.34).

Puis il a le sens qui correspond à notre mot âge ou

durée du monde (Mt 13.39; 24.3, etc.); on peut parler

en effet du siècle présent ou du siècle à venir (Mt

12.32). Enfin le mot peut avoir la même signification

que le mot monde (Hébr 1.3; 11.3). Très souvent les

mots ce siècle ou le siècle présent expriment l’idée du

péché qui a corrompu la création (Gal 1.4). Les enfants

de ce siècle sont les hommes qui vivent dans le monde

des ténèbres par opposition aux enfants de lumière (Lc

16.8). Par contre, il y aura le siècle à venir qui sera le

nouveau monde promis par Dieu à la fin des temps (Lc

20.35).

SIGNE. – Voir MIRACLE.

SION. (pron. TSION) – Ancien nom de la colline sur

laquelle Jérusalem fut construite (2 Sam 5.7; 1 Rois

8.1). Le terme de Sion est donc l’équivalent de

Jérusalem, même si la ville s’est étendue par la suite

aux collines avoisinan­tes. Comme Jérusalem, le mot

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275

Sion a parfois le sens figuré de peuple élu ou de cité

céleste (Jér 6.23; Hébr 12.22; Apoc 14.1).

SŒUR. – Voir FRÈRE.

SOLENNITÉ. – Ce terme traduit un mot hébreu qui

signifie rencontre; il désigne une fête solennelle où le

peuple est invité à rencontrer Dieu (Nb 29.39).

SORT. – Le tirage au sort s’est pratiqué en Israël dans

diverses circonstances (Lv 16.8; Jos 14.2; Né, i 1. i, etc.).

Cet usage apparaît aussi dans l’Église primitive (Actes

1.23-26). D’après le sens du mot traduit par sort, il est

probable qu’on procédait à l’aide d’objets marqués au

préalable (comp. OURIM et Toummim). On jetait le sort

(Jos 18.6), et selon les cas, il « sortait » (Nb 33-54), il

tombait » (Jon 1.7) ou il «montait » (Lv 16.9).

SOUFFLE. – Voir ESPRIT.

SOUVENIR – SE SOUVENIR. – Dans l’A.T. le souvenir

est souvent beaucoup plus qu’une opération mentale: le

fait ou la personne évoqués par le souvenir sont

considérés comme faisant partie du présent; par

exemple dire que Dieu se souvient de son Alliance

signifie qu’il en applique les clauses dans le moment

présent (Ps.105.8). Pour cette raison le mot hébreu

généralement rendu par le souvenir demande

quelquefois à être rendu par le nom, car c’est en

Page 276: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

276

appelant une personne par son nom qu’on la rend

présente (Ps 30.5; 97.12, etc.).

SPIRITUEL. – Voir Esprit.

STATUE. – Ce mot désigne dans l’A.T. un objet

sculpté auquel on rend un culte idolâtre (Ex 20.4; Es

44.15).

SYCOMORE. – Arbre du genre des figuiers, abondant

dans la plaine de Juda (1 Rois 10.27), planté parfois en

bordure des routes à cause de son ombre agréable (Lc

19.4) et qui, convenablement cultivé, peut donner du

fruit (Amos 7.14).

SYNAGOGUE. – Édifice cultuel des juifs où l’on

célébrait les services religieux – à l’exception des rites

sacrificiels réservés au temple de Jérusalem -, et où les

Juifs recevaient l’enseignement de la Loi, dès l’enfance,

et pouvaient discuter et questionner les enseignants de

la loi. Surtout dans les pays où les Juifs étaient

dispersés, les synagogues furent les foyers où leur zèle

religieux et patriotique s’alimentait et se ranimait.

TABERNACLE. – Nom donné au sanctuaire des

anciens Israélites dans le désert, appelé aussi tente de

la Rencontre ou tente du témoignage (Ex 27.21; 40.34;

Actes 7.44; Hébr 8-9; Apoc 13.6; 15. 5). Dans l’A. T. le

mot tabernacle traduit un mot qui signifie demeure.

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277

C’est la demeure de Dieu au milieu de son peuple (Ex

25.9; Lv 8.10). Le tabernacle était constitué par une

tente rectangulaire de 15 m sur 5 m, divisée en deux

parties, le lieu très-saint (de 5 m de côté) où se trouvait

l’arche de l’alliance, et le lieu saint (de io m sur 5 m) où

se trouvaient la table des pains de proposition, le

chandelier, l’autel des parfums. L’entrée était disposée

vers l’est. Autour de la tente proprement dite il y avait

un parvis de 50 m sur 25 m, à ciel ouvert, avec l’autel

des holocaustes et la cuve de bronze (voir Ex 25 à 40).

Des dispositions analogues ont été adoptées pour le

temple, mais à une échelle plus vaste. Pour la fête des

tabernacles ou fête des huttes, voir FÊTES.

TABLES. – On donne ce nom à deux plaques de

pierre sur lesquelles étaient gravés les dix

commandements (Ex 24.1 2; 31.18; 2 Cor 3.3). Le même

mot est rendu par tablettes dans Ha 2.2.

TÉMOIN. – Le mot grec traduit par témoin a donné enfrançais le mot martyr (Actes 22. 20; Apoc 2.13; 17.6).

TEMPLE. – Sanctuaire de Jérusalem construit par

Salomon, détruit au moment de la captivité à Babylone,

reconstruit à l’époque du retour d’exil et refait presque

à neuf par Hérode le Grand au Ier siècle av. J.-C. Il sera

définitivement détruit en 70 ap. J.-C. lors de la guerre

contre les Romains. A l’époque de jésus, c’était un

Page 278: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

278

édifice majestueux et célèbre auprès des autres peuples

faisant partie de l’empire romain. Le mot temple dans le

N.T. traduit en réalité deux mots grecs différents qui

s’appliquaient à des parties différentes du sanctuaire

a) le temple proprement dit (grec naos) avec son

vestibule, son lieu saint et son lieu très-saint. Ces deux

dernières pièces étaient séparées par le voile du temple

que seul le souverain prêtre franchissait une fois par an,

le jour des expiations. Dans certains textes le mot a été

traduit par sanctuaire (Apoc 15. , etc.). Le peuple

n’entrait pas dans le tempe, seuls les prêtres y

accomplissaient leur service (Mt 23.16,39; 26.61; 27. 51;

Lc 1.9; Jn 2.2o et tous les passages des Epîtres et de

l’Apocalypse).

b) les parvis du temple à l’intérieur de l’enceinte

sacrée (en grec hiéron) où se trouvaient différentes cours

réservées à certaines catégories de personnes. Le parvis

des païens était ouvert à tous. Les autres parvis étaient

réservés aux juifs (parvis des femmes, parvis d’Israël,

parvis des prêtres). Des portiques et portes séparaient

ces différentes sections du temple. L’une de ces portes

avait pour nom la Belle (Actes 3.2) et se trouvait entre

le parvis des païens et celui des femmes. C’est dans le

parvis des païens que se trouvaient les marchands du

temple, chassés par Jésus (Jn 2.14 et la plupart des

textes des Évangiles et des Actes).

Page 279: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

279

TENTATION. – Un même mot grec peut se traduire par

tentation ou par épreuve. La nuance entre ces deux

traductions est donc difficile à faire selon les textes. La

tentation est plutôt ce qui pousse l’homme à désobéir à

la parole de Dieu, sur l’initiative d’une puissance

mauvaise (Satan, un mauvais esprit, la convoitise

personnelle: Mt 4.1; I Cor 7.5; Jc 1. 13,14). L’épreuve

peut au contraire être envoyée par Dieu pour s’assurer

de la foi et de l’obéissance de l’homme, et pour l’affermir

(Jc 1.2; 1 Pi 1.6; 4. 12). Pour certains textes, on peut

hésiter entre les deux sens (Mt 6.13; 1 Cor 10.13).

TENTE. – Voir TABERNACLE.

TESTAMENT. – Voir ALLIANCE. TÈTE. – Voir CHEF.

TÉTRARQUE. – A l’origine, gouverneur d’une région

qui constitue le quart d’un pays. Il est possible que le

mot ait subi dans la suite des changements de

signification. Deux fils d’Hérode le Grand, à savoir

Hérode Antipas et Philippe, ont porté le titre de

tétrarque (Lc 3.1).

TOUJOURS. – Voir ÉTERNITÉ.

TOUMMIM. – Voir OURIM.

TOUT-PUISSANT. – Dans l’A.T. Dieu est parfois appelé

Chaddai, nom hébreu dont étymologie est incertaine.

C’est sous ce nom que les patriarches ont reconnu Dieu

Page 280: L’ÉVANGILE SELON MA TTHIEU

280

(Gen 17.1; Ex 6.3). La version grecque a rendu ce mot

par Tout-Puissant.

TRANSGRESSER – TRANSGRESSEUR –

TRANSGRESSION. – La transgression consiste à

dépasser les limites convenues lors d’une alliance ou

fixées par une loi, dans un mouvement de révolte. Dans

l’A.T. employé sans complément, ce mot désigne la

violation de l’Alliance ou des commandements de Dieu.

Le mot hébreu traduit par transgression est également

rendu par crime ou par révolte selon les passages

(comp. Ps 25.7 à 32.1 et à I07. I7. Voir aussi Mt 15.1-3;

Rom 2.25,27, etc.).

TRÉSOR DU TEMPLE. – Réserve d’argent et d’or qui

appartenait au temple et qui provenait des sommes

recueillies dans les troncs (même mot que trésor dans

Mc 12.41; Lc 21.1) et d’autres revenus ou impôts

religieux. Le mot s’applique parfois au parvis celui des

femmes où se trouvaient les troncs destinés à recevoir

les offrandes Jn 8.20).

TRIBU. – Division principale à l’intérieur d’un peuple.

Il est employé en général pour désigner les douze

groupements issus des douze fils de Jacob qui

constituaient le peuple d’Israël. La tribu de Lévi n’avait

pas de territoire (Jos 13.14), mais en revanche la tribu

de Joseph était divisée en deux tribus, celles d’Éfraïm et

de Menašé, fils de Joseph (Gen 48.5). Le mot hébreu

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traduit par tribu signifie primitivement bâton de chef de

la tribu), sceptre. (ševet)

TRIBULATION. – Traduction d’un mot grec qui vient

d’une racine signifiant presser, resserrer, opprimer

(comp. Mc 3.9). Il s’agit des afflictions, des détresses qui

peuvent atteindre les hommes, entre autres les croyants

(Jn 16.33) dans ce monde, parfois sous une forme

particulièrement grave (Mt 24.21; Apoc 7.15).

TRIBUN. – Officier de l’armée romaine, commandant

les garnisons des troupes d’occupation. Le mot grec

dérive du nombre mille, car il s’agissait à l’origine d’un

chef de mille hommes (Jn 18.12; Actes 21.31, etc.).

TRIBUT. Impôt exigé par un souverain ou un

conquérant. A l’époque de Jésus, le tribut était dû à

César, empereur de Rome (Mt 17.25; 22.17-19; Mc

12.14).

TROMPETTE. – Voir MUSIQUE.

TYPE. – Le mot grec qui a donné type en français

signifie modèle et particulièrement la statue sur

laquelle on met le moule qui servira à faire des copies

en bronze. Dans le N.T., à côté du sens ordinaire de

modèle (1 Tm 4.12) le mot peut s’appliquer à une figure

de l’A.T. qui annonce Jésus-Christ (Rom 5.14) ou

quelque trait de la vie chrétienne (1 Cor 10.6,11).

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VEILLES. – La nuit était divisée en plusieurs périodes

de temps, appelées veilles: trois chez les anciens

Israélites (Ex 14.24; Jug 7.19), quatre à l’époque

romaine du N.T. (Mc 13 . 3 5 les mentionne ainsi: soir,

milieu de la nuit, chant du coq, matin). Chacune durait

trois heures, depuis 6 h du soir jusqu’à 6 h du matin.

Dans la journée on comptait par heures.

VENGER – VENGEUR. – Voir RACHAT.

VENT. – L’hébreu ne dispose pas d’un terme

spécifique pour désigner le phénomène naturel. Il

emploie le mot qui signifie aussi souffle, esprit. En grec

il y a un mot spécial pour désigner le vent, mais le mot

traduit habituellement par esprit peut aussi être

employé pour exprimer l’idée de vent Un 3.8; comp. Ps

104.4 et Hébr 1.7).

VIE. – Ce mot correspond à plusieurs termes grecs: le

premier désigne la possession des facultés vitales (Mt

18.8; Lc 12.15; 16.25; Actes 8.33, etc.) et sert aussi à

parler de la vie éternelle (Mt 19.16; Lc 10. 25; Jn

3.15,16); le second désigne les moyens d’existence (Mc

12.44: Lc 8.14; 15.12; 1Tm 2.2; 2 Tm 2.4; 1 Jn 2.16;

3.17); le troisième correspond au mot souvent rendu par

âme.

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VISITE – VISITER. – Dans L’AT., le verbe hébreu

parfois traduit par visiter (Jug 15.1) exprime l’idée

générale d’une intervention active, soit en faveur de

quelqu’un pour le sauver (Jér 29.10), soit contre

quelqu’un pour le punir (Ps 89.33). Le nom visite

exprime également les divers sens du verbe visiter,

selon le contexte. Diverses formes de ce même verbe

sont utilisées dans les sens de passer en revue,

compter, confier, préposer. Dans le N.T., le verbe visiter

est employé pour annoncer l’intervention de Dieu aux

temps messianiques (Lc 1.68,78; 7 16; 19.44; Hébr 2.6;

I Pi 2.12). Le mot grec a donné en français épiscope ou

évêque, c.-à.-d. celui qui visite et surveille.

VŒUX. – Les juifs offraient des sacrifices et faisaient

des vœux dans les circonstances les plus variées de la

vie: voyage, reconnaissance pour un bienfait,

consécration d’un objet ou d’une personne à Dieu,

maladie, épreuve, guérison etc. La coutume existait

encore à l’époque des origines de l’Église, mais n’est

mentionnée que rarement dans le N.T. (Actes 18.18;

21.23. Voir Nb 6.1-21 et l’article NAZIRÉEN).

VOIE. – Ce terme était parfois employé pour parler

d’une doctrine, c.-à.-d. le chemin vers une vérité

religieuse. Pour les premiers chrétiens, c’était la voie de

Jésus-Christ, son enseignement, sa vie, sa mort et sa

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résurrection qui ouvrent la voie du royaume de Dieu

(Actes 9.2; 16.17; 18.25; 22.4; 24.14).

VOILE. – Ce terme s’applique à la tenture qui séparait

dans le tabernacle, et plus tard dans le temple, le lieu

saint du lieu très-saint (Ex 36.3 5-36; 2 Chron 3.14; Mt

27.51; Hébr 6.20; 10.20). Un autre terme est employé

pour désigner le rideau qui se trouvait à l’entrée du

tabernacle (Ex 36.37-38).

ZÈLE. – Voir JALOUSIE.

ZÉLOTE. – A l’époque romaine les Zélotes formaient

un parti juif qui estimait que la fidélité à la tradition

juive en face des ennemis païens exigeait l’emploi de la

force. Les Zélotes ont pris part à plusieurs révoltes à

main armée contre les Romains. Un des apôtres avait

appartenu à ce parti, Simon le Zélote ou le cananite (Mc

3.18; Lc 6.11). Le même terme zélote (= le zélé) semble

s’appliquer à tout homme rempli de zèle pour une cause

quelconque (Actes 22.3; Gal 1.14).