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50 ans d'indépendance : une perspective française 20 | La Lettre Diplomatique | n°111 Par M. Éric ALAUZET, Député du Doubs, Président du Groupe d'amitié France-Singapour de l’Assemblée nationale E n complément de la diplomatie traditionnelle, qui met en relation les exécutifs des États, se sont développés ces dernières années de nouveaux canaux d’échange : parmi eux, la diplomatie parlementaire est ainsi appelée à porter un message qui se veut complémentaire et non pas concurrent des échanges diplomatiques, en ouvrant de nouvelles possibilités de relations bilatérales. Le Groupe d’amitié France-Singapour de l’Assemblée nationale regroupe 24 députés, issus de tous les groupes poli- tiques, intéressés par l’approfondissement des contacts avec les représentants de la ville-État. Ces relations passent par des échanges réguliers avec les repré- sentants diplomatiques français et singapouriens : les ambassadeurs bilatéraux accrédités auprès des deux États sont ainsi invités régulièrement à échanger de manière informelle sur les enjeux courants des relations bila- térales ; le cas échéant, les députés ont été amenés à intervenir auprès des autorités françaises pour simpli- fier l’avancée de certains dossiers, comme la délivrance des visas pour les étudiants singapouriens lors de la législature précédente. Du fait des distances, les contacts avec les parlementaires singapouriens passent par l’envoi réciproque de missions composées de quatre parlementaires. En 2010, lors de la précédente législature, le Groupe d’amitié a ainsi pu recevoir une délégation de parlementaires singapou- riens intéressés par les relations sociales en France et l’industrie pharmaceutique. En 2012, une mission de députés fran- çais s’est rendue en retour à Singapour pour étudier le système de santé et les infrastructures de transport notamment. Cependant, ces échanges de délégations sont forcément limités par les nécessités budgétaires. Aussi le Groupe d’amitié sou- haite-t-il pouvoir être en mesure d’inviter une délégation singapourienne en France d’ici la fin de la législature. En fonction des priorités et du programme souhaité par les parlementaires singapouriens, cela permettra de faire connaître aux décideurs singapouriens les réussites et les enjeux de l’approfondissement des relations bilatérales, à Paris mais aussi dans les territoires. L’objectif étant de donner une image plus complète de la réalité et du modèle français à des Singapouriens souvent intéressés par l’excellence fran- çaise dans tous les domaines. En outre, des représentants du Groupe d’amitié sont habituellement conviés à participer aux visites officielles. Ainsi quelques mois après avoir été nommé Président du Groupe d’amitié, j’ai pu accompagner l'ancien Premier Ministre, M. Jean-Marc Ayrault, à Singapour en octobre 2012, et, à cette occasion, développer les premiers contacts avec les membres du Parlement singapourien. J’ai pu apprécier alors les performances du pays en matière de politique de l’eau, du logement et de mixité sociale. Enfin, le Groupe d’amitié cherche à favoriser les échanges avec la société civile. Dans ce cadre, il a été amené à recevoir des invités de la France dans le cadre du « Programme d’invitation des personnalités d’avenir », ce qui permet à de futurs décideurs d’être confrontés à la diversité des approches des res- ponsables politiques au sein de la vie politique française. Les représentants du Groupe d’amitié ont également été amenés à participer aux événements de la saison culturelle de « Singapour en France » en 2015. Ainsi le Groupe d’amitié cherche-t-il à servir de point d’appui à un développement des échanges, par-delà les difficultés liées à l’éloignement géographique et à la diversité linguistique. En étant un pont entre les parlements, il peut également être un pont entre les peuples. Un forum pour développer les relations avec les parlementaires et la société civile La statue de Sir Thomas Stamford Raffles, fondateur du comptoir britannique de Singapour en 1819, avec le quartier financier de la ville en arrière-plan. © Singapore Tourism Board

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50 ans d'indépendance : une perspective française

20 | La Lettre Diplomatique | n°111

Par M. Éric ALAUZET,Député du Doubs, Président du Groupe d'amitié France-Singapour de l’Assemblée nationale

E n complément de la diplomatie traditionnelle, qui met en relation les exécutifs des États, se sont

développés ces dernières années de nouveaux canaux d’échange : parmi eux, la diplomatie parlementaire est ainsi appelée à porter un message qui se veut complémentaire et non pas concurrent des échanges diplomatiques, en ouvrant de nouvelles possibilités de relations bilatérales.

Le Groupe d’amitié France-Singapour de l’Assemblée nationale regroupe 24 députés, issus de tous les groupes poli-tiques, intéressés par l’approfondissement des contacts avec les représentants de la ville-État.

Ces relations passent par des échanges réguliers avec les repré-sentants diplomatiques français et singapouriens : les ambassadeurs bilatéraux accrédités auprès des deux États sont ainsi invités régulièrement à échanger de manière informelle sur les enjeux courants des relations bila-térales ; le cas échéant, les députés ont été amenés à intervenir auprès des autorités françaises pour simpli-fier l’avancée de certains dossiers, comme la délivrance des visas pour les étudiants singapouriens lors de la législature précédente.

Du fait des distances, les contacts avec les parlementaires singapouriens passent par l’envoi réciproque de missions composées de quatre parlementaires. En 2010, lors de la précédente législature, le Groupe d’amitié a ainsi pu recevoir une délégation de parlementaires singapou-riens intéressés par les relations sociales en France et l’industrie pharmaceutique. En 2012, une mission de députés fran-çais s’est rendue en retour à Singapour pour étudier le système de santé et les infrastructures de transport notamment.

Cependant, ces échanges de délégations sont forcément limités par les nécessités budgétaires. Aussi le Groupe d’amitié sou-haite-t-il pouvoir être en mesure d’inviter une délégation singapourienne en France d’ici la fin de la législature. En fonction des priorités et du programme souhaité par les parlementaires singapouriens, cela permettra de faire connaître aux décideurs singapouriens les réussites et les enjeux de l’approfondissement des relations bilatérales, à Paris mais aussi dans les territoires. L’objectif étant de donner une image plus complète de la réalité et du modèle français à des Singapouriens souvent intéressés par l’excellence fran-çaise dans tous les domaines.

En outre, des représentants du Groupe d’amitié sont habituellement conviés à

participer aux visites officielles. Ainsi quelques mois après avoir été nommé Président du Groupe d’amitié, j’ai pu accompagner l'ancien Premier Ministre, M. Jean-Marc Ayrault, à Singapour en octobre 2012, et, à cette occasion, développer les premiers contacts avec les membres du Parlement singapourien. J’ai pu apprécier alors les performances du pays en matière de politique de l’eau, du logement et de mixité sociale.

Enfin, le Groupe d’amitié cherche à favoriser les échanges avec la société civile. Dans ce cadre, il a été amené à recevoir des invités de la France dans le cadre du « Programme d’invitation des personnalités d’avenir », ce qui permet à de futurs décideurs d’être confrontés à la diversité des approches des res-ponsables politiques au sein de la vie politique française. Les représentants du Groupe d’amitié ont également été amenés à participer aux événements de la saison culturelle de « Singapour en France » en 2015.

Ainsi le Groupe d’amitié cherche-t-il à servir de point d’appui à un développement des échanges, par-delà les difficultés liées à l’éloignement géographique et à la diversité linguistique. En étant un pont entre les parlements, il peut également être un pont entre les peuples.

Un forum pour développer les relations avec les parlementaires et la société civile

La statue de Sir Thomas Stamford Raffles, fondateur du comptoir britannique de Singapour en 1819, avec le quartier financier de la ville en arrière-plan.

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