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Gustave Flaubert Madame Bovary Adaptation libre et activités de Monique Blondel Illustrations de Caterina Baldi LECTURES SENIORS

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Gustave Flaubert LECTURES SENIORS Adaptation libre et activités de Monique Blondel Illustrations de Caterina Baldi LES PERSONNAGES PRINCIPAUX 6 7 gustave flaubert rumina tourna et retourna dans son esprit l’auvent de la fenêtre sorte de persiennes 14

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Gustave Flaubert

Madame BovaryAdaptation libre et activités de Monique BlondelIllustrations de Caterina Baldi

L E C T U R E S S E N I O R S

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LES PERSONNAGES PRINCIPAUX

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gustave flaubert

que Charles en était amoureux, il rumina* d’avance toute l’affaire. Il l’invita à passer trois jours chez lui, et ce ne fut qu’au moment de repartir que Charles osa dire, en murmurant :

– Maître Rouault, je voudrais vous dire quelque chose.– Mais contez-moi votre histoire ! Est-ce que je ne sais pas tout ?

dit le père Rouault.– Père Rouault…, père Rouault…, balbutia Charles.– Moi, je ne demande pas mieux, continua le fermier. Je dois

pourtant lui demander son avis. Allez-vous-en donc. Si c’est oui, je pousserai l’auvent de la fenêtre* contre le mur.

Et il s’éloigna.Charles attendit. Tout à coup, un bruit se fit contre le mur ; l’auvent

s’était rabattu.Le lendemain, dès neuf heures, il était à la ferme. Emma rougit

quand il rentra. Le père Rouault embrassa son futur gendre. Mais le mariage ne pouvait décemment avoir lieu avant la fin du deuil de Charles. L’hiver se passa dans cette attente.

Emma aurait désiré se marier à minuit, aux flambeaux, mais le père Rouault voulut une noce traditionnelle. On resta seize heures à table.

On avait invité tous les parents, les amis et les connaissances des deux familles. Les dames avaient des robes à la façon de la ville, des chaînes de montres en or, des pèlerines. Les gamins semblaient incommodés par leurs habits neufs. Quelques grandes fillettes ne soufflaient mot dans la robe blanche de leur première communion rallongée pour la circonstance.

On se rendit à la mairie à pied et l’on revint de même une fois la cérémonie faite à l’église. Le cortège, d’abord uni comme une seule

rumina tourna et retourna dans son esprit l’auvent de la fenêtre sorte de persiennes

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ACTIVITÉS DE POST-LECTURE

1 Coche la bonne solution pour compléter chacune de ces phrases.

Emma va chez Rodolphe :

A ■ parce qu’elle l’aime encore ;

B ■ parce qu’elle veut lui demander de l’argent ;

C ■ parce qu’elle veut savoir ce qu’il devient.

1 Rodolphe ne prête pas d’argent à Emma :

A ■ parce qu’il n’en a pas ;

B ■ parce qu’il trouve qu’elle demande trop ;

C ■ parce qu’il doit trop d’argent à Lheureux.

2 Lorsqu’Emma arrive chez le pharmacien, elle empêche Justin :

A ■ de parler à Charles ;

B ■ de dire à M. Homais qu’elle veut du poison ;

C ■ d’aller dans le capharnaüm.

3 Lorsque Charles rentre et crie, parce que bouleversé par la

saisie, Emma :

A ■ l’attend tranquillement pour lui parler ;

B ■ est partie pour Rouen ;

C ■ n’est pas à la maison.

4 Lorsqu’Emma dit « c’est bien peu la mort », elle :

A ■ a l’idée d’avaler du poison ;

B ■ vient d’avaler du poison ;

C ■ elle ne veut plus avaler de poison.

5 Lorsque le médecin arrive au chevet d’Emma, Charles :

A ■ espère pouvoir sauver Emma ;

B ■ sait qu’il n’y a plus rien à faire ;

C ■ pense qu’Emma est déjà morte.

6 Lorsque le père Rouault arrive à Yonville

A ■ il ne sait pas encore qu’Emma est morte ;

B ■ il sait qu’Emma est décédée ;

C ■ il sait qu’Emma est très malade.

Compréhension

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7 M. Homais fait tout ce qu’il peut pour :

A ■ ignorer le médecin ;

B ■ prouver au médecin qu’il sait ce qui se passe ;

C ■ que le médecin ait tout ce qu’il lui faut.

8 Charles demande des cheveux d’Emma parce qu’il :

A ■ n’avait jamais observé ses cheveux ;

B ■ voulait en garder en souvenir d’elle ;

C ■ ne se rappelait pas leur couleur.

2 Complète les phrases avec un comparatif.

Lorsqu’Emma arrive chez Rodolphe, elle est ..............................

triste que lui.

1 Rodolphe trouve Emma .............................. ravissante

qu’auparavant.

2 Justin est .............................. préoccupé qu’Emma.

3 Emma sait .............................. bien que Justin où se trouve

l’arsenic.

4 La santé d’Emma est .............................. que celle de Charles.

5 Sur le point de mourir, Emma est .............................. calme que

Charles.

6 Le père Rouault affectionnait .............................. sa fille que

Charles affectionnait sa femme.

7 Le père Rouault supporte .............................. le deuil que madame

Bovary mère.

8 Les consolations du pharmacien étaient ..............................

intolérables que toute autre chose.

Grammaire

plus

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GRAND ANGLE

Gustave Flaubert L’observateur de l’âme humaine

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Né à Rouen en 1821, Flaubert grandit dans le cadre de l’Hôtel-Dieu de sa ville natale, où son père est médecin-chef : ces années dans le milieu médical le forment à l’observation rigoureuse des phénomènes. Adolescent, il est un élève doué mais indiscipliné ; il partage l’exaltation romantique des adolescents de province. En 1836, il tombe follement amoureux d’Élisa Schlésinger, la femme d’un éditeur de musique. De dix ans plus âgée que lui, elle lui inspirera l’Éducation sentimentale (1869), dont l’échec lui causera une immense déception. Pour ses études, Flaubert partage sa vie entre Paris et Rouen, mais il est pris d’une maladie nerveuse qui lui provoque des crises d’épilepsie. En 1849, il termine la rédaction de La Tentation de saint Antoine (première version) qui n’obtient

pas de succès. Il va aller vivre à Croisset, aux bords de la Seine. Après quelques voyages, renonçant à la vie mondaine, il se consacre à ses romans dans lesquels, grâce à un travail méticuleux, il observe l’âme humaine sans y mettre ses sentiments personnels. Après avoir écrit Madame Bovary (1857), il travaille à la deuxième version de La Tentation de saint Antoine et il prépare la rédaction de Salammbô (1862), pour laquelle il fait un voyage en Tunisie. En 1874, il publie la troisième version de La tentation de Saint Antoine, qui obtient enfin un certain succès.Il passe les dix dernières années de sa vie à écrire Bouvard et Pécuchet, qui sera publié posthume le 15 décembre 1880, car Flaubert meurt à Croisset d’une hémorragie cérébrale le 8 mai de cette année-là.

Profil d’une oeuvre Madame Bovary, que Flaubert commence en 1851 et termine le 30 avril 1856, est, dès le 1er octobre, publié dans la Revue de Paris sous forme de feuilleton. Le directeur de la revue en coupe quelques passages trop scabreux, parce qu'il a peur d’être poursuivi par la justice. Malgré ces coupures, Flaubert voit s’ouvrir, le 29 janvier 1857, le procès Madame Bovary. Flaubert sera acquitté et son roman aura un très grand succès.