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Flammarion MAFIA HISTOIRE ET MYTHOLOGIE MARCO GASPARINI

Mafia

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Une histoire de la Mafia

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A u sujet de la mafi a circulent bien des histoires, celles dont on parle prudemment par peur des représailles et celles qui sont relayées dans la presse à chaque arrestation ou découverte macabre.

La mafi a se situe bien là, entre destin sanglant et mythologie, et ce livre vous entraîne au cœur d’un univers passionnant et inquiétant, en levant le voile sur ses secrets et ses codes.

« La mafi a est un phénomène humain et, comme tous les phénomènes humains, elle a un début, une évolution et aura par conséquent une fi n. » Si Giovanni Falcone ne dit pas comment l’histoire se termine, Marco Gasparini vous invite à découvrir comment elle commence…

Journaliste italien, Marco Gasparini est spécialiste de la politique et des institutions de son pays où il a travaillé pour les principaux journaux nationaux (Il Sole 24 Ore, Il Mondo, Corriere della Sera). Il a notamment réalisé nombre d’enquêtes sur la corruption et sur le mauvais usage des ressources publiques en Italie. Il est l’auteur de différentes publications dont les sujets varient de l’activité judiciaire et procédurale au fonctionnement de l’admi-nistration publique italienne.

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Flammarion

MAFIAHISTOIRE ET MYTHOLOGIE

MARCO GASPARINI

Prix France : 40 € ISBN : 978-2-0812-2930-3

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Filmographie P.202

notes bibliographiques P.204Glossaire P.206

Index P.208

Sommaire

1P.30

P.50P.68

P.84 P.104

P.122

P.176

P.192

P.142

P.6

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Introduction P.4

La mafia aux

états-unis Les origines

de la mafia

Lucky Luciano.Cosa Nostrase mêle de politique internationale

Les liens entre mafia et politique

en Italie depuis 1945

Parrains et femmes

de mafieux

Méthodes d’élimination

et victimes

de la mafia

La guerre contre la mafia de Joe Petrosino et Cesare Mori à Falcone et Borsellino, histoires de juges et de policiers seuls face à la Pieuvre

7

Les grands repentis :

de Tommaso Buscetta

à Giovanni Brusca

L’organisation

financière

de la mafia

Les mafias

internationales, des

yakusas japonais aux mafias

russe et chinoise

10P.158

la mafia au cinéma

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6 Mafia, histoire et Mythologie

Une mentalité qui vient de loinL’histoire de la mafia sicilienne est celle

d’une mentalité qui vient de loin. Cette organisation criminelle, née aux environs de 1860 dans l’ouest de l’île, se différencie des autres bandes de malfaiteurs par sa dimension culturelle forte, qui implique le respect d’un ensemble de valeurs et d’une structure très hiérarchisée au sein de laquelle les rapports humains obéissent à des règles et des codes non écrits. Par sa

capacité à s’infiltrer dans les institutions et à les corrompre pour asseoir ses positions tout en jouissant de la protection et de l’im-punité que lui offre la loi, la mafia est par-venue à devenir un État dans l’État1, disposant de son armée et de ses propres tribunaux. Elle exerce un pouvoir presque sans limites sur son territoire et gère un système financier fondé sur l’enrichisse-ment illégal2 sous toutes ses formes. L’un des moyens privilégiés est l’extorsion de fonds, notamment à travers le pizzo* (lu pizzu est, en dialecte sicilien, le bec des oiseaux ; symboliquement, « se rincer le bec avec l’argent des autres »), ce pot-de-vin que les cosche* de Palerme réclament aux commer-çants, aux industriels et même aux profes-sions libérales.

Le problème des originesL’histoire de ses débuts et l’étymologie

même du mot « mafia » font encore l’objet de discussions entre chercheurs (voir enca-dré p.28). Certains, assimilant abusivement mafia et mouvements patriotiques, font remonter ses origines à la révolte populaire

Les racines historiques, politiques et économiques

d’un phénomène qui s’ancre dans les mentalités et dans

les modes de vie. Les rituels, codes et règles non

écrits de la mafia. Les différences entre mafia,

sociétés secrètes et banditisme. Les différentes

organisations criminelles italiennes : Camorra*

napolitaine, ’Ndrangheta* calabraise et Sacra Corona

Unita* des Pouilles.Quand le mythe et l’histoire se confondent. Selon certaines théories fantaisistes, les origines de la mafia remonteraient aux Vêpres siciliennes (1282) : un soldat français importune une jeune noble, déchaînant ainsi la réaction populaire contre la domination angevine. La légende confère à l’organisation une noblesse qu’elle ne mérite pas. Tableau de Morelli Domenico (1826 - 1901).

Les origines de la

mafia

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liés à la mafia sont impliqués pour le meurtre de l’ancien directeur général de la banque, le marquis Emanuele Notarbar-tolo23. Fermement décidé à relever la banque, Notarbartolo avait, en effet, mené une opération de réorganisation fondée sur un principe de transparence, ce qui allait gêner les intérêts des notables locaux. Le 1er février 1893, Notarbartolo fut assassiné de vingt-sept coups de couteau à bord du train qui reliait Termini Imerese à Trabia. Deux personnes liées aux cosche siciliennes furent inculpées et, en 1899, la Chambre autorisa la levée de l’immunité du député Raffaele Palizzolo, accusé d’être le com-manditaire de l’assassinat. Condamné en 1901, ce dernier fut acquitté en 1905 par la cour d’assises de Florence pour insuffisance de preuves.

Rituels, codes et usages mafieuxLa première description d’un serment

mafieux en Sicile figure dans un rapport de la police palermitaine de 1876 au sujet de la cosca* de l’Uditore. Cette cérémonie a perduré, presque inchangée, jusqu’à nos jours. Le parrain* (en dialecte sicilien par-rinu signifie « prêtre ») assume, devant le groupe, la responsabilité de l’aspirant, après l’avoir soumis à certaines épreuves de cou-rage ; il expose les règles de l’organisation à son protégé : outre le devoir de ne pas

La justice dans les sables mouvants. La condamnation de Raffaele Palizzolo, député sicilien et principal commanditaire du meurtre d’Emanuele Notarbartolo, fut finalement annulée pour insuffisance de preuves.

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24 Mafia, histoire et Mythologie

Les origines de La mafia

« bagarre, querelle » et camorriste « querel-leur ». Pour montrer leur bravoure et leur force, les membres de la Belle Société réfor-mée se défiaient en duel en public, encore au début du x x e siècle, comme il était d’usage chez les aristocrates ; mais ils le faisaient au couteau et non à l’épée ! Le mot présente aussi des similitudes avec des termes dérivés de l’arabo-hispanique : « république » se dit Gumuria en arabe et Kumurijet en turc. Or, à Naples, la Belle Société réformée institua une véritable « république » du crime fondée sur les extorsions de fonds (camorra est d’ailleurs synonyme de pizzo, pot-de-vin) ; une « république » différente de la mafia par son caractère « horizontal » – il n’y a pas, comme dans la Cosa Nostra* siculo-amé-ricaine, de structure de coordination entre les clans.

La Calabre est le royaume incontesté d’une autre organisation criminelle : la ’Ndrangheta, terme qui, selon toutes pro-babilités, vient du grec andragathìa signi-fiant « solidarité » (la région faisait partie de la Grande-Grèce, colonisée par les Grecs à partir du v iiie siècle av. J.-C.). « Solidarité » décrit parfaitement le lien du sang, imperméable à toute alliance exté-rieure, caractéristique des familles cala-braises (’ndrine* ) qui, depuis longtemps, se consacrent à des activités délictueuses, avec des ramifications dans le nord de l’Italie, en Amérique, en Australie et, bien sûr, en Europe.

Mafia et Camorra unies par un même code d’honneur

Malgré leurs origines historiques et sociales différentes, mafia et Camorra ont des points communs, comme la violence et le chantage. À Naples, par exemple, on taillade le visage des femmes infidèles (balafre d’amour) ou, moyennant paie-ment, de ceux qui commettent des affronts ou refusent d’exécuter des ordres reçus par les hommes de l’« honorable société » (balafre sur commande). Entre 1830 et 1840, l’utilisation de la balafre intimida-trice ou punitive était si répandue que les autorités durent intervenir fermement pour réprimer cet usage barbare27. Ce lourd climat de sujétion sociale a égale-ment abouti à des meurtres. Le 6 juin 1906, le corps de Gennaro Cuocolo, homme de main de l’honorable société, est retrouvé à Torre del Greco, dans la pro-vince de Naples, massacré à coups de bâton et de couteau ; sa femme, Maria Cutinelli, a été poignardée dans son appartement de la via Nardones. Le couple, qui s’était fait une spécialité du cambriolage d’appartements, fournissait aux camorristes des informations sur les maisons bourgeoises, ainsi que les empreintes des serrures. Grâce aux révé-lations d’un informateur, Gennaro Abba-temaggio, dit o cucchiarello (« la petite cuiller »), les carabiniers – qui remplacent la police napolitaine soupçonnée de cor-ruption – parviennent à reconstituer les

Pour les camorristes, la balafre est un moyen de punir de manière visible les femmes infidèles, et plus largement toute personne qui désobéirait à leurs ordres.

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Le sang des paysans versé à Portella della Ginestra

En ce matin du 1er mai 1947, sur le plateau de Portella della Ginestra, dans la province de Palerme, la foule des paysans se masse près de l’estrade sur laquelle doivent prendre place les représentants du Parti communiste. On célèbre la fête du Travail, mais aussi la victoire du Blocco del Popolo aux élections régionales du 20 avril, les premières en Sicile depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : la coalition des communistes et des socialistes a obtenu 31 % des voix. Soudain, des collines du massif du Pelavet, à une centaine de mètres, un commando ouvre le feu sur la foule en fête et ses charrettes pavoisées. En guise de feu d’artifice, c’est une salve meurtrière. L’attaque fait 11 morts (9 adultes et 2 enfants) et de nombreux blessés, dont

L’attaque meurtrière de Portella della Ginestra et le rôle du bandit séparatiste Salvatore Giuliano dans cette tuerie. La « stratégie de la tension » : les véritables commanditaires ne sont-ils pas les services secrets américains ? Les collusions entre la mafia et le monde politique ; le « sac de Palerme ». L’ascension des Corléanais. La répression anti-mafia menée par les juges et la vengeance de Cosa Nostra ; l’ère des attentats.Montelepre : un village de la province de Palerme, déjà

terre de carbonari et de brigands au début du xixe siècle.

Les liens entre mafia et politique en

Italie depuis 1945

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L’armée des fugitifs. Parmi les vieilles photographies signalétiques utilisées par les forces de l’ordre pour la recherche des fugitifs, on trouve celle de Totò Riina (deuxième colonne en partant de la gauche, deuxième ligne en partant du bas).

La guerre contre La mafia de Joe Petrosino et Cesare Mori à Falcone et Borsellino, histoires de juges et de policiers seuls face à la Pieuvre

Identification des mafieux dès la fin du xixe siècle grâce à l’utilisation de la

photographie. Joe Petrosino, le policier qui mena l’enquête des deux côtés de

l’Atlantique et devint l’un des premiers « cadavres excellents ». Cesare Mori,

le « préfet de fer » nommé par Mussolini pour lutter par tous les moyens contre

le crime organisé. Magistrats et carabiniers courageux qui ont laissé leur vie dans

la lutte sans merci contre Cosa Nostra. Le combat anti-mafia efficace des juges Falcone et Borsellino et leur fin tragique

dans des attentats sanglants.

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A u sujet de la mafi a circulent bien des histoires, celles dont on parle prudemment par peur des représailles et celles qui sont relayées dans la presse à chaque arrestation ou découverte macabre.

La mafi a se situe bien là, entre destin sanglant et mythologie, et ce livre vous entraîne au cœur d’un univers passionnant et inquiétant, en levant le voile sur ses secrets et ses codes.

« La mafi a est un phénomène humain et, comme tous les phénomènes humains, elle a un début, une évolution et aura par conséquent une fi n. » Si Giovanni Falcone ne dit pas comment l’histoire se termine, Marco Gasparini vous invite à découvrir comment elle commence…

Journaliste italien, Marco Gasparini est spécialiste de la politique et des institutions de son pays où il a travaillé pour les principaux journaux nationaux (Il Sole 24 Ore, Il Mondo, Corriere della Sera). Il a notamment réalisé nombre d’enquêtes sur la corruption et sur le mauvais usage des ressources publiques en Italie. Il est l’auteur de différentes publications dont les sujets varient de l’activité judiciaire et procédurale au fonctionnement de l’admi-nistration publique italienne.

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MAFIAHISTOIRE ET MYTHOLOGIE

MARCO GASPARINI

Prix France : 40 € ISBN : 978-2-0812-2930-3

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