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LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRA FRANÇAISE DE BASKETBALL N°777 - FEVRIER2012 - WWW.FFBB.COM LONDRES 2012 LE RêVE D'ANA ALI TRAORE, LA CAMPAGNE DE RUSSIE LE BASKET EN PRISON ISABELLE FIJALKOWSKI

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LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRA FRANÇAISE DE BASKETBALL

N°777 - FEVRIER2012 - WWW.FFBB.COM

LONDRES2012LE RêvE

d'ana

ALi TRAORE,la CaMpagne

de Russie

LE bASkET en pRisOn

iSAbELLE FijALkOwSki

Page 2: Mag777 light

10 BASKETBALLMagaZine 11FéVRIER2012

INTERVIEW >

“AupARAvANT

j’AvAiS pEuR

DE MON OMbRE”

ANA MARiA cATA chiTigA

A 22 ans, Ana maria Cata Chitiga (1,95 m) est depuis longtemps considérée comme l’un des plus grands espoirs du basket féminin français. Il y a quelques mois, elle a connu son premier stage en équipe de France. Et depuis le début de saison, malgré les difficultés sportives du Tarbes Gespe Bigorre, elle confirme tout le potentiel qu’on lui prête. Propos recueillis par Julien Guérineau

Bell

en

ger/

IS/F

FB

B

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10 BASKETBALLMagaZine 11FéVRIER2012

INTERVIEW >

“AupARAvANT

j’AvAiS pEuR

DE MON OMbRE”

ANA MARiA cATA chiTigA

A 22 ans, Ana maria Cata Chitiga (1,95 m) est depuis longtemps considérée comme l’un des plus grands espoirs du basket féminin français. Il y a quelques mois, elle a connu son premier stage en équipe de France. Et depuis le début de saison, malgré les difficultés sportives du Tarbes Gespe Bigorre, elle confirme tout le potentiel qu’on lui prête. Propos recueillis par Julien Guérineau

Bell

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12 BASKETBALLMagaZine 13FéVRIER2012

INTERVIEW ana MaRia CaTa CHiTiga >

particulière. Mais ce n’est pas quelqu’un de

très démonstratif. il était là pour me faire

travailler, me faire progresser.

Le nom de l’entraîneur semble être une

donnée importante dans vos choix de club

(Pierre Vincent, Abdou N’Diaye, Alain

Jardel, Pascal Pisan), est-ce le cas ?

C’est la personne avec qui tu vas travailler

tout une année donc c’est important de

connaître sa personnalité, sa manière de

travailler. J’ai connu abdou n’diaye et

alain Jardel en equipe de France jeunes et

c’était rassurant.

7,5 points à 45,1% et 2,7 rebonds en

2010/2011 en Euroligue, 10,4 pts à 52,6%

et 6,2 rebonds cette saison. Etes-vous

consciente que vous avez franchi un cap

depuis quelques mois ?

Je ne fais pas vraiment attention à mes

chiffres. Je sens bien que je joue un rôle

plus important dans l’équipe mais je ne me

pose pas trop de questions.

Avez-vous confiance en vous ?

C’est un point sur lequel il faut travailler. Je

pense qu’à haut niveau c’est une dimension

très importante : rentrer sur le terrain

en pensant "je suis la plus forte, je vais

t’écraser." pour être parmi les meilleurs,

je pense que c’est comme ça qu’il faut

aborder les choses. Moi j’en suis loin même

si j’ai pas mal progressé. auparavant j’avais

peur, peur de moi, de mon ombre. J’ai

évolué et ça prouve que j’ai mûri.

L’adage veut que les grands gabarits

ont besoin de temps pour éclore. Est-ce

votre sentiment ?

Je pense. Moi en tout cas je suis un peu plus

longue à la détente (elle explose de rire).

Mais des grandes ont réussi à s’imposer un

peu plus tôt. personnellement je confirme

la règle. Forcément on passe par des phases

de frustration. physiquement je n’étais

sans doute pas prête et je me demandais si

j’allais y arriver. J’avais l’impression d’avoir

toujours un temps de retard. aujourd’hui

ça va mieux.

Individuellement voyez-vous ces ren con-

tres comme un moyen de mesurer vos

progrès ?

C’est important. C’est la meilleure des

compétitions européennes. Quand on joue

face à nevriye Yilmaz ou erika de souza on

essaye d’exister. Tu sais que si tu n’es pas

prête pour ce genre de matches, elles vont

te faire la misère. Cela permet de mesurer

ta progression même si le championnat lFB

permet de le faire également. simplement

l’approche mentale en euroligue est

différente.

Comment l’équipe de Tarbes vit-elle

une période délicate en termes de

résultats ?

C’est vrai qu’il y a eu de nombreux change-

ments mais les objectifs restaient de se

maintenir dans le top 4 du championnat.

On voit que ça s’annonce difficile. le

club a fait trois finales consécutives donc

l’ambition reste élevée. Mais il a traversé

des moments compliqués qu’il n’était plus

habitué à connaître.

Quels étaient vos objectifs lors de votre

signature à l’été 2010 ?

J’ai signé du fait de la présence d’alain

Jardel au coaching, dans l’optique de

travailler individuellement et de continuer

à progresser. après je voulais continuer à

évoluer en euroligue.

Jamais vous n’avez envisagé rejoindre

un club aux ambitions plus modestes

afin de vous assurer un temps de jeu

important ?

Je suis quand même partie de Bourges

pour Villeneuve d’ascq en 2009, même si

le club jouait tout de même l’euroligue.

l’idée était donc de jouer.

Alain Jardel a toujours été très élogieux

à votre égard. Le ressentiez-vous dans

son rapport à vous ?

(elle rigole) a l’entraînement tu es là

pour travailler et il ne va pas se priver

de te crier dessus parce que tu fais une

erreur. Je n’ai pas ressenti une affection

Bellenger/Allée/FFBB

Vous avez disputé sept championnats

d’Europe avec les équipes de France de

jeunes. L’été dernier vous avez connu

votre premier stage avec les A. Vos

débuts en A sont-ils pour bientôt ?

Quand on est au Centre Fédéral, c’était

logique de disputer une compétition l’été.

Moi j’ai commencé à 14 ans et c’est devenu

une habitude. avec les a, la différence est

énorme. Même avec les 20 ans et moins,

Tarbes a débuté sa saison Euro-

ligue par dix défaites consécutives.

Dans ces conditions, se rend-on aux

matches la tête basse ?

C’est sûr on y pense, surtout lorsqu’on va

jouer à Fenerbahçe qui est à dix victoires

sur dix matches, alors que nous c’est

l’inverse. On sait bien qu’il est très difficile

de gagner à l’extérieur en euroligue, donc

il faut surtout y aller pour travailler vu que

l’on n’avait plus rien à jouer sportivement

depuis longtemps.

D’autant que les déplacements sont

visiblement parfois compliqués…

pour jouer Fenerbahçe nous avons quitté

Tarbes à 4h00 du matin pour prendre un

mini-bus jusqu’à Toulouse. puis Toulouse-

Francfort et Francfort-istanbul.

AvEc LES A, LA DiFFéRENcE EST éNORME. MêME AvEc LES 20 ANS ET MOiNS, Tu RESTES uNE ENFANT.

tu restes une enfant. On n’a pas vraiment

goûté au plus haut niveau. il reste vraiment

beaucoup de travail à fournir.

Estimez-vous qu’avec la perspective

des Jeux Olympiques, c’est le meilleur

moment pour réussir une belle saison ?

Je suis surtout concentrée sur le cham-

pionnat. les Jeux Olympiques sont bien

sûr dans un coin de ma tête, je ne vais pas

dire le contraire. si je fais ce sport c’est

pour disputer ce type de compétition. Mais

je me dis que c’est très lointain pour moi.

Sandrine Gruda, Isabelle Yacoubou,

Emmeline Ndongue, Endéné miyem,

le secteur intérieur des Bleues est

impressionnant…

C’est au coach de choisir. pas à moi. il ne

faut pas calculer. Ces filles-là sont des

internationales reconnues, dans leurs

clubs d’euroligue, elles font des ravages.

Je sais parfaitement que ce sont des

joueuses qui doivent porter le maillot de

l’équipe nationale aux Jeux. la question

c’est : que puis-je éventuellement apporter

aux côtés de ces filles-là ?

Pensez-vous plutôt être à Rio en 2016…

J’aimerais pouvoir me dire ça. avoir cette

certitude. Mais les certitudes, ça n’existe

pas. Mais au plus profond de moi je

l’espère. Bell

en

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12 BASKETBALLMagaZine 13FéVRIER2012

INTERVIEW ana MaRia CaTa CHiTiga >

particulière. Mais ce n’est pas quelqu’un de

très démonstratif. il était là pour me faire

travailler, me faire progresser.

Le nom de l’entraîneur semble être une

donnée importante dans vos choix de club

(Pierre Vincent, Abdou N’Diaye, Alain

Jardel, Pascal Pisan), est-ce le cas ?

C’est la personne avec qui tu vas travailler

tout une année donc c’est important de

connaître sa personnalité, sa manière de

travailler. J’ai connu abdou n’diaye et

alain Jardel en equipe de France jeunes et

c’était rassurant.

7,5 points à 45,1% et 2,7 rebonds en

2010/2011 en Euroligue, 10,4 pts à 52,6%

et 6,2 rebonds cette saison. Etes-vous

consciente que vous avez franchi un cap

depuis quelques mois ?

Je ne fais pas vraiment attention à mes

chiffres. Je sens bien que je joue un rôle

plus important dans l’équipe mais je ne me

pose pas trop de questions.

Avez-vous confiance en vous ?

C’est un point sur lequel il faut travailler. Je

pense qu’à haut niveau c’est une dimension

très importante : rentrer sur le terrain

en pensant "je suis la plus forte, je vais

t’écraser." pour être parmi les meilleurs,

je pense que c’est comme ça qu’il faut

aborder les choses. Moi j’en suis loin même

si j’ai pas mal progressé. auparavant j’avais

peur, peur de moi, de mon ombre. J’ai

évolué et ça prouve que j’ai mûri.

L’adage veut que les grands gabarits

ont besoin de temps pour éclore. Est-ce

votre sentiment ?

Je pense. Moi en tout cas je suis un peu plus

longue à la détente (elle explose de rire).

Mais des grandes ont réussi à s’imposer un

peu plus tôt. personnellement je confirme

la règle. Forcément on passe par des phases

de frustration. physiquement je n’étais

sans doute pas prête et je me demandais si

j’allais y arriver. J’avais l’impression d’avoir

toujours un temps de retard. aujourd’hui

ça va mieux.

Individuellement voyez-vous ces ren con-

tres comme un moyen de mesurer vos

progrès ?

C’est important. C’est la meilleure des

compétitions européennes. Quand on joue

face à nevriye Yilmaz ou erika de souza on

essaye d’exister. Tu sais que si tu n’es pas

prête pour ce genre de matches, elles vont

te faire la misère. Cela permet de mesurer

ta progression même si le championnat lFB

permet de le faire également. simplement

l’approche mentale en euroligue est

différente.

Comment l’équipe de Tarbes vit-elle

une période délicate en termes de

résultats ?

C’est vrai qu’il y a eu de nombreux change-

ments mais les objectifs restaient de se

maintenir dans le top 4 du championnat.

On voit que ça s’annonce difficile. le

club a fait trois finales consécutives donc

l’ambition reste élevée. Mais il a traversé

des moments compliqués qu’il n’était plus

habitué à connaître.

Quels étaient vos objectifs lors de votre

signature à l’été 2010 ?

J’ai signé du fait de la présence d’alain

Jardel au coaching, dans l’optique de

travailler individuellement et de continuer

à progresser. après je voulais continuer à

évoluer en euroligue.

Jamais vous n’avez envisagé rejoindre

un club aux ambitions plus modestes

afin de vous assurer un temps de jeu

important ?

Je suis quand même partie de Bourges

pour Villeneuve d’ascq en 2009, même si

le club jouait tout de même l’euroligue.

l’idée était donc de jouer.

Alain Jardel a toujours été très élogieux

à votre égard. Le ressentiez-vous dans

son rapport à vous ?

(elle rigole) a l’entraînement tu es là

pour travailler et il ne va pas se priver

de te crier dessus parce que tu fais une

erreur. Je n’ai pas ressenti une affection

Bellenger/Allée/FFBB

Vous avez disputé sept championnats

d’Europe avec les équipes de France de

jeunes. L’été dernier vous avez connu

votre premier stage avec les A. Vos

débuts en A sont-ils pour bientôt ?

Quand on est au Centre Fédéral, c’était

logique de disputer une compétition l’été.

Moi j’ai commencé à 14 ans et c’est devenu

une habitude. avec les a, la différence est

énorme. Même avec les 20 ans et moins,

Tarbes a débuté sa saison Euro-

ligue par dix défaites consécutives.

Dans ces conditions, se rend-on aux

matches la tête basse ?

C’est sûr on y pense, surtout lorsqu’on va

jouer à Fenerbahçe qui est à dix victoires

sur dix matches, alors que nous c’est

l’inverse. On sait bien qu’il est très difficile

de gagner à l’extérieur en euroligue, donc

il faut surtout y aller pour travailler vu que

l’on n’avait plus rien à jouer sportivement

depuis longtemps.

D’autant que les déplacements sont

visiblement parfois compliqués…

pour jouer Fenerbahçe nous avons quitté

Tarbes à 4h00 du matin pour prendre un

mini-bus jusqu’à Toulouse. puis Toulouse-

Francfort et Francfort-istanbul.

AvEc LES A, LA DiFFéRENcE EST éNORME. MêME AvEc LES 20 ANS ET MOiNS, Tu RESTES uNE ENFANT.

tu restes une enfant. On n’a pas vraiment

goûté au plus haut niveau. il reste vraiment

beaucoup de travail à fournir.

Estimez-vous qu’avec la perspective

des Jeux Olympiques, c’est le meilleur

moment pour réussir une belle saison ?

Je suis surtout concentrée sur le cham-

pionnat. les Jeux Olympiques sont bien

sûr dans un coin de ma tête, je ne vais pas

dire le contraire. si je fais ce sport c’est

pour disputer ce type de compétition. Mais

je me dis que c’est très lointain pour moi.

Sandrine Gruda, Isabelle Yacoubou,

Emmeline Ndongue, Endéné miyem,

le secteur intérieur des Bleues est

impressionnant…

C’est au coach de choisir. pas à moi. il ne

faut pas calculer. Ces filles-là sont des

internationales reconnues, dans leurs

clubs d’euroligue, elles font des ravages.

Je sais parfaitement que ce sont des

joueuses qui doivent porter le maillot de

l’équipe nationale aux Jeux. la question

c’est : que puis-je éventuellement apporter

aux côtés de ces filles-là ?

Pensez-vous plutôt être à Rio en 2016…

J’aimerais pouvoir me dire ça. avoir cette

certitude. Mais les certitudes, ça n’existe

pas. Mais au plus profond de moi je

l’espère. Bell

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BASKETBALLMagaZine40 BASKETBALLMagaZine 41JANVIER2012

L’ESpRiT cORpO

dix équipes sont en course cette saison pour décrocher la Coupe de France Basket Entreprises. L’objectif ? S’imposer au Havre le 27 mai prochain et succéder à la Communauté Urbaine de Strasbourg, tenante du titre.

UNIVERS CARCéRAL >

DERRièRE LES MuRS

depuis plus de 15 ans, la FFBB et l’administration pénitentiaire collaborent pour amener le basket en prison. Soupape de sécurité, respect de la règle, préparation à la sortie, les points positifs sont nombreux pour les détenus.

Par Julien Guérineau

Mans sarthe Basket avait ainsi préparé les

détenus manceaux pour le rendez-vous

parisien tandis qu’à nancy, c’est l’ancien

international Cyril Julian en personne

qui servait de coach de luxe pour l’équipe

féminine locale.

en prison, les activités sportives les plus

populaires demeurent le football et la

musculation. le sport est une obligation

pour les détenus mais son accessibilité varie

en fonction des établissements. l’espace et

le matériel sont parfois très limités même

si les nouveaux établissements disposent

en général de terrains extérieurs voire

d’un gymnase. "le basket est un sport de

maîtrise", précise Jackie Blanc-gonnet.

"les détenus, eux, vont plutôt faire du

sport pour se défouler. l’administration

est donc très intéressée par le basket qui

permet un réapprentissage des règles.

nous travaillons également beaucoup sur

l’auto arbitrage. de plus nous obligeons les

équipes à être formées de détenus et de

membres de l’administration."

au-delà de la dimension "occupationnelle"

des détenus, le développement de la

pratique passe impérativement par une

formation des personnels. des gardiens

qui bénéficient d’une certaine expérience

peuvent ainsi faire la demande pour

devenir éducateurs sportif. la FFBB

intervient dans le cadre de la formation des

moniteurs de sport pour leur transmettre

les connaissances nécessaires à la mise

en place d’une pratique basket. les

détenus eux-mêmes peuvent bénéficier

de certaines formations afin de préparer

leur sortie. "le sport fonctionne sous

avait ainsi formalisé les rapports avec

l’administration pénitentiaire. "il s’agissait

de la toute première convention signée

par l’administration pénitentiaire avec

une fédération sportive", rappelle Jackie

Blanc-gonnet, chargée du développement

des nouvelles pratiques à la Fédération.

"nous étions allés à Fleury-Mérogis pen dant

une semaine pour faire une formation de

moniteurs de basket de plein air pour les

gardiens."

forme de réseaux qui peuvent ensuite vous

aider à trouver un travail, un logement...

Cela limite le risque d’isolement quand

on amène des compétences dans une

association, cette association peut ensuite

vous accompagner."

le basket en prison, c’est également

s’adapter à un environnement et à des

règles de fonctionnement particuliers.

impossible par exemple d’utiliser les sifflets,

réservés aux gardiens, pour arbitrer les

rencontres. et si une équipe issue de la

prison venait à se créer, sa participation à

un championnat départemental dépendra

des aménagements que le Cd local sera

prêt à accepter. "Cela s’est déjà fait. Mais

il y a des conditions : que tous les matches

se disputent à l’intérieur de la prison, que

l’équipe ne puisse pas monter et que toute

personne condamnée par le passé ne peut

pénétrer dans l’établissement." plutôt

qu’une inscription à un championnat, c’est

donc aujourd’hui l’idée d’un développement

de la pratique du 3x3 qui prévaut.

Mais quel que soit le moyen, l’objectif

reste le même : sortir les détenus de leurs

cellules. "C’est primordial pour l’image du

détenu et c’est une soupape de sécurité

importante", conclut Jackie Blanc gonnet.

"il n’y a pas que des criminels, des dealers

en prison. grands excès de vitesse,

détournements de fonds, défauts de

paiement… les fautes sont multiples et le

profil des détenus également. les activités

permettent à ces gens de conserver un

contact avec l’extérieur et de garder pied

avec la société."

17 ans plus tard, Jackie Blanc-

gonnet travaille avec une soixantaine

d’établissements. "Mais des associations

et des Comités interviennent directement

auprès de certains établissements et ne

passent pas forcément par nous." des

clubs professionnels comme Chalon,

nanterre ou Cholet visitent régulièrement

les prisons tandis que d’autres s’étaient

mobilisés à l’occasion du Challenge

national. le préparateur physique du

LE bASkET EN pRiSON, c’EST égALEMENT

S’ADApTER à uN ENviRONNEMENT

ET à DES RègLES DE FONcTiONNEMENT

pARTicuLiERS. iMpOSSibLE pAR ExEMpLE

D’uTiLiSER LES SiFFLETS, RéSERvéS Aux

gARDiENS, pOuR ARbiTRER

LES RENcONTRES.

avec l’apparition du Challenge

national de Basket pénitentiaire en

2010 dans le cadre des 10 Jours du Basket

à paris, la pratique du basket en prison a

été portée à la connaissance du grand

public, l’événement ayant même eu les

honneurs de Claire Chazal et du 20 heures

de TF1. l’implication de la FFBB ne se limite

cependant pas à ces quelques heures

sur le parquet de la plus prestigieuse

salle de France. dès 1995, la Fédération

DR

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BASKETBALLMagaZine40 BASKETBALLMagaZine 41JANVIER2012

L’ESpRiT cORpO

dix équipes sont en course cette saison pour décrocher la Coupe de France Basket Entreprises. L’objectif ? S’imposer au Havre le 27 mai prochain et succéder à la Communauté Urbaine de Strasbourg, tenante du titre.

UNIVERS CARCéRAL >

DERRièRE LES MuRS

depuis plus de 15 ans, la FFBB et l’administration pénitentiaire collaborent pour amener le basket en prison. Soupape de sécurité, respect de la règle, préparation à la sortie, les points positifs sont nombreux pour les détenus.

Par Julien Guérineau

Mans sarthe Basket avait ainsi préparé les

détenus manceaux pour le rendez-vous

parisien tandis qu’à nancy, c’est l’ancien

international Cyril Julian en personne

qui servait de coach de luxe pour l’équipe

féminine locale.

en prison, les activités sportives les plus

populaires demeurent le football et la

musculation. le sport est une obligation

pour les détenus mais son accessibilité varie

en fonction des établissements. l’espace et

le matériel sont parfois très limités même

si les nouveaux établissements disposent

en général de terrains extérieurs voire

d’un gymnase. "le basket est un sport de

maîtrise", précise Jackie Blanc-gonnet.

"les détenus, eux, vont plutôt faire du

sport pour se défouler. l’administration

est donc très intéressée par le basket qui

permet un réapprentissage des règles.

nous travaillons également beaucoup sur

l’auto arbitrage. de plus nous obligeons les

équipes à être formées de détenus et de

membres de l’administration."

au-delà de la dimension "occupationnelle"

des détenus, le développement de la

pratique passe impérativement par une

formation des personnels. des gardiens

qui bénéficient d’une certaine expérience

peuvent ainsi faire la demande pour

devenir éducateurs sportif. la FFBB

intervient dans le cadre de la formation des

moniteurs de sport pour leur transmettre

les connaissances nécessaires à la mise

en place d’une pratique basket. les

détenus eux-mêmes peuvent bénéficier

de certaines formations afin de préparer

leur sortie. "le sport fonctionne sous

avait ainsi formalisé les rapports avec

l’administration pénitentiaire. "il s’agissait

de la toute première convention signée

par l’administration pénitentiaire avec

une fédération sportive", rappelle Jackie

Blanc-gonnet, chargée du développement

des nouvelles pratiques à la Fédération.

"nous étions allés à Fleury-Mérogis pen dant

une semaine pour faire une formation de

moniteurs de basket de plein air pour les

gardiens."

forme de réseaux qui peuvent ensuite vous

aider à trouver un travail, un logement...

Cela limite le risque d’isolement quand

on amène des compétences dans une

association, cette association peut ensuite

vous accompagner."

le basket en prison, c’est également

s’adapter à un environnement et à des

règles de fonctionnement particuliers.

impossible par exemple d’utiliser les sifflets,

réservés aux gardiens, pour arbitrer les

rencontres. et si une équipe issue de la

prison venait à se créer, sa participation à

un championnat départemental dépendra

des aménagements que le Cd local sera

prêt à accepter. "Cela s’est déjà fait. Mais

il y a des conditions : que tous les matches

se disputent à l’intérieur de la prison, que

l’équipe ne puisse pas monter et que toute

personne condamnée par le passé ne peut

pénétrer dans l’établissement." plutôt

qu’une inscription à un championnat, c’est

donc aujourd’hui l’idée d’un développement

de la pratique du 3x3 qui prévaut.

Mais quel que soit le moyen, l’objectif

reste le même : sortir les détenus de leurs

cellules. "C’est primordial pour l’image du

détenu et c’est une soupape de sécurité

importante", conclut Jackie Blanc gonnet.

"il n’y a pas que des criminels, des dealers

en prison. grands excès de vitesse,

détournements de fonds, défauts de

paiement… les fautes sont multiples et le

profil des détenus également. les activités

permettent à ces gens de conserver un

contact avec l’extérieur et de garder pied

avec la société."

17 ans plus tard, Jackie Blanc-

gonnet travaille avec une soixantaine

d’établissements. "Mais des associations

et des Comités interviennent directement

auprès de certains établissements et ne

passent pas forcément par nous." des

clubs professionnels comme Chalon,

nanterre ou Cholet visitent régulièrement

les prisons tandis que d’autres s’étaient

mobilisés à l’occasion du Challenge

national. le préparateur physique du

LE bASkET EN pRiSON, c’EST égALEMENT

S’ADApTER à uN ENviRONNEMENT

ET à DES RègLES DE FONcTiONNEMENT

pARTicuLiERS. iMpOSSibLE pAR ExEMpLE

D’uTiLiSER LES SiFFLETS, RéSERvéS Aux

gARDiENS, pOuR ARbiTRER

LES RENcONTRES.

avec l’apparition du Challenge

national de Basket pénitentiaire en

2010 dans le cadre des 10 Jours du Basket

à paris, la pratique du basket en prison a

été portée à la connaissance du grand

public, l’événement ayant même eu les

honneurs de Claire Chazal et du 20 heures

de TF1. l’implication de la FFBB ne se limite

cependant pas à ces quelques heures

sur le parquet de la plus prestigieuse

salle de France. dès 1995, la Fédération

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28 BASKETBALLMagaZine

Pour suivre l’actualité des clubset des équipes de France,revivre les moments historiquesdu basket ou encore retrouverdes conseil techniqueset pratiques.

CONCLUSION

AxE FORT Du jEu DE NOS SéLEcTiONS

CAHIERS DE L’ENTRAÎNEURla COnTRe-aTTaQue

5. Derrière le porteur, il ralentit pour offrir une solution de passe dans l’axe !

pour rendre ces situations efficientes, il est intéressant de travailler le 4 contre 3, puis le 5 contre 4. (Fig. 11)

1. Devant le porteur, il va demander le ballon sous le cercle ! (Fig. 9)

3. Au niveau du porteur, il donne une solution au porteur sans gêner son agressivité ! il descend en même temps que le porteur mais éloigné, l’ailier remonte. (Fig. 10)

1

4

3

5

2

Fig. 9

15

2

3

4

Fig. 10

1

2

3

5

4

Fig. 11

Quand le premier intérieur ne peut recevoir le ballon, il s’écarte ouvrant l’espace au profit du second intérieur qui flashe dans la raquette.

le jeu de contre attaque est plus facile à réaliser dans la mesure où l’on respecte quelques fondements du jeu (sortie de balle, seconde passe, gestion des surnombres) qui facilitent l’appréhension des situations et qu’on développe des intentions fortes de course et d’agressivité. le rebond offensif permettra aussi, dans un contexte facilitant, de rendre le jeu rapide plus efficace ! avant de développer le jeu demi terrain il importe de rendre experts nos jeunes joueurs dans le jeu rapide. la contre attaque doit permettre aux joueurs d’apprendre à prendre des décisions dans un contexte ou l’espace et le nombre réduit de protagonistes facilitent la reconnaissance et l’exploi-tation des situations.l’entraîneur devra donner des repères pertinents et des scénarios possibles d’évolution pour reconnaître les situations et des intentions fortes pour les exploiter. ainsi le jeu rapide qui correspond bien au jeu des très jeunes peut être considéré comme une étape dans la formation du joueur pour l’appréhension de la compréhension du jeu.

JF

mo

lliè

re /

FF

BB