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Le magazine de la famille juive francophone
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Directrice : Rephael G.
Graphiste : Rephael G.
Directeur commercial : Rephael G.
Publicité et Abonnement :
Tel. IL: 058.33.44.087 / 058.33.44.088
Tel. FR: 01.77.47.02.24
E-mail : [email protected]
Site : www.FamilleTorah.com
Distribution Gratuite :
Par Email, SMS & App. Androide / Iphone
La reproduction et copie d’articles, illustra-
tions et des publicités (sans l’accord écrit de
l’annonceur et du journal), publiés dans ce
magazine à des fins commerciales, sont
strictement interdites sous peine de
poursuites. Les annonceurs sont entièrement
responsables de leurs publications.
Tous documents transmit à notre rédaction ne
seront pas retournés.
Avec le Soutien de :
Rav Moshe Ben Moshe chlit’a
Rav Shalom Arush chlit’a
Rav Ron Chaya chlit’a
Rav Yaakov Mazouz chlit’a
Rav Acher Fitoussi chlit’a
Rav David Nacache chlit’a
Yeshiva Or Arachbi
Les Rabanim de Koupat Ha’ir
Et plein d’autres Gdoley aDor...
SOMMAIRE :
LES 48 VOIES DE LA SAGESSE
Pages 4-7
TOU BICHVAT
Pages 10-11
CHABBAT
Pages 14-15
ESHET ‘HAYIL
Pages 18-21
ENFANT
Pages 22-25
BRESLEV
Pages 26-35
HABBAD - LOUBAVITCH
Pages 38-45
SEGOULOT & CHEMOT ATSADIKIM
Pages 46-47
GARDES TA LANGUE
Pages 48-49
LE CHIDOU’H PAS A PAS
Pages 50-51
BECHALAKH ENTREE SORTIE
JERUSALEM 16:19 17:33
TEL AVIV 16:32 17:35
HAIFA 16:22 17:32
YITRO ENTREE SORTIE
JERUSALEM 16:25 17:39
TEL AVIV 16:39 17:40
HAIFA 16:28 17:38
TEROUMA ENTREE SORTIE
JERUSALEM 16:37 17:51
TEL AVIV 16:52 17:52
HAIFA 16:41 17:51
MICHPATIM ENTREE SORTIE
JERUSALEM 16:31 17:45
TEL AVIV 16:45 17:46
HAIFA 16:35 17:44
48 Voies #2 : Une écoute réelle
Savoir écouter n'est pas simple.
____________________________________
Il vous est certainement arrivé de participer à une conversation où vous ne parveniez pas à faire en-tendre votre point de vue ? A bout de nerfs, vous avez peut-être crié : " Mais enfin, vous ne compre-nez rien ? Vous êtes bouché! ". Mais vous-même, n'êtes-vous jamais dans le rôle de l'interlocuteur obtus ?
Vous vous croyez attentif mais votre esprit est ail-leurs. Alors rappelez-vous: avant d'approuver ou de réfuter une idée, avant d'émettre une opinion ou de vous emporter, assurez-vous d'être objectif. Sans quoi, ce que vous exprimerez sera de l'ordre de l'é-motionnel et non pas une opinion. Shémi’a béozen signifie littéralement " écouter avec ses oreilles " Dans la Torah, le mot shéma (comme dans Shéma Israël) indique toujours un dégré d'écoute supérieur, fait de concentration, d'attention, de compréhension et de mise en pratique.
Une écoute réelle nécessite de :
Comprendre les mots.
Comprendre le message.
Le mettre en application.
S'entendre sur le sens des mots. J’ai rencontré un jour un touriste qui visitait Is-raël pour la première fois. L'air déçu, il me dit : " Je me demande bien pourquoi on appelle ça la Terre sainte. J'ai voyagé du nord au sud, de Jérusalem à Massada, je n'ai rien vu de saint. " Je lui répondis : " Ah ! Vous êtes un bafoostik ! (mot que j'inventai) " " Ça veut dire quoi, je ne comprends pas ? " " Et saint, ça veut dire quoi ? Des petits anges auréolés qui battent des ailes? "
C'est souvent comme ça, nous nous servons de concepts que nous ne comprenons pas vrai-ment. Or, sans définitions claires, aucune réflexion ne peut s'élaborer. " Etes-vous quelqu'un de bien ? " " Bien sûr ! Pour qui me prenez-vous ? " " Alors dites moi, c’est quoi la définition de bien ? "
Pour pouvoir s'auto-évaluer, il faut plus que de vagues notions, il faut des concepts précis. Sans quoi on peut faire n'importe quoi et s'es-timer bon. Hitler n'avait-il pas le sentiment d'agir pour le bien, en voulant éliminer les Juifs de la surface du globe ?
Page 4 Kol ayechouot à ma femme Tsipora bat Ra’hel
C'est donc relativement à la notion objective du bien qu'on doit se positionner. Evidemment, il est toujours possible de tricher, mais plus la définition est claire, moins c'est aisé.
Le jeu du JE TU IL. Il existe dans le programme des 48 voies un jeu appelé le JE TU IL, basé sur le principe que nous utilisons trois échelles différentes pour qualifier les personnes: quand il s'agit de nous-mêmes, nous ne craignons pas de faire un portrait plus que flatteur; quand il s'agit de personnes à qui nous devons des égards, nous employons le gris; enfin, aux absents, aux sans-défense, nous réser-vons le noir. Ça donne donc : JE suis blanc - TU es gris - IL est noir.
Pour mieux com-prendre, voici un exemple con-cret : vous êtes passager dans une voiture qui de-scend une route de mon-tagne à 130 km/h. Crispé de peur et cram-ponné à votre fau-teuil, vous faites ob-server au con-ducteur qu'il est peut-être un brin té-
Les 48 Voies De La Sagesse par le rabbin Noa'h Weinberg
Page 5
méraire. Il vous répond : " Moi, téméraire ? Je suis tout simplement courageux. Je n'ai peur de rien ! " Je suppose que si vous survivez pour raconter votre aventure, vous direz du conducteur « C’est un fou ! » Nous avons donc ici les trois points de vue : JE suis courageux - TU es téméraire - IL est fou. Mais de ces portraits, lequel est le vrai ? Grâce à des définitions objectives, nous pourrons évaluer la situation sans l'interférence des émotions.
A. Courage : Prendre un risque nécessaire. Ex. Se jeter dans un bâtiment en flammes pour sauver des enfants. B. Témérité : Prendre un risque non nécessaire, mais dans un but noble. Ex. Se jeter dans les flammes pour sauver des enfants, mais sans équi-pement approprié. C. Folie : Prendre des risques non nécessaires, dans un but inutile. Ex. Se jeter dans un bâtiment en flammes pour voir tomber les poutres em-brasées.
Maintenant, rejouons la séquence : Vous êtes sur une route de montagne… Vous dites au conduc-
teur : " Pourquoi risquons-nous notre vie ? Y a-t-il une utilité à cela ? "
Logiquement, à ce stade, il
devrait se
rendre compte tout seul qu’il se comporte comme un fou. C’est cela la manière intellectuelle d'aborder les problèmes. Se servir de sa réflexion plutôt que de se laisser mener par ses sentiments, méthode qui vous condamne au modèle : " Je suis courageux - Il est fou".
Pour être sûr d'avoir des définitions justes, com-mencez par le début. Prenez d'abord les concepts les plus communs et les plus fondamentaux. N'em-ployez un mot que lorsque vous êtes sûr de sa définition. Vous serez surpris de constater combien de fausses idées vous aviez sur la question et com-ment elles ont orienté votre vie. Vous croyez en la Tolérance. Qu'est-ce que ça signifie ? Vous croyez en la Justice, en la Vérité, en l'Amour, en la Liberté, en l'Egalité? Demandez-vous : Que signifient réelle-ment ces notions ? Si ce sont pour vous des princi-pes auxquels vous tenez, alors mieux vaut en avoir des définitions claires.
Prenons l'exemple du libre arbitre. Le Judaïsme nous enseigne que le libre arbitre est le choix entre ce qu'on "veut" faire et ce qu'on a "envie" de faire. Par exemple, si on a froissé quelqu'un, on veut lui demander pardon, parce qu'on sait que c'est la meilleure chose à faire. Mais on n'a pas envie, parce que c'est désagréable.
C'est ainsi la plupart du temps. On ne choisit pas sciemment de faire le mal. On ne se dit pas : " Je
veux être mauvais et faire souffrir. " On choisit le mal parce qu'il est la solution la moins pénible, du moins dans l'immédiat, à une situation déli-cate. On fait ce qu'on a envie de faire par facilité.
Mettez en pratique cette définition du libre arbitre. Vous voulez vous parfaire ? Bien sûr ! Mais vous n'avez pas envie de faire l'effort. Vous remettez, vous éludez, vous vous dérobez.
" Je ne cherche pas à être grand. Je me contente d'être moyen. " " Ah bon ? Vous aimez la médiocrité ? "
" Mais pas du tout ! Je veux progresser… mais ce n’est pas pressé… pas tout de suite. " " Pourquoi pas tout de suite ? " " Parce que je n’ai pas envie. "
Vous avez des buts. Vous savez que vous êtes capable d'y parvenir, mais ça vous paraît diffi-cile ? Alors prenez la décision maintenant et rien ne pourra vous arrêter. C'est cela, exercer son libre arbitre.
Parfois on ne fait pas attention. On peut polémi-quer des heures sans savoir vraiment sur quoi.
Kol ayechouot à mon fils Reouven Moche Bouguid ben Tsipora
Beth Hillel et Beth Chammaï sont souvent cités dans le Talmud pour leurs divergences sur la plu-part des sujets et leurs conceptions très éloignées. Beth Hillel disait, par exemple, que l'on devait allumer une lumière supplémentaire chaque soir de 'Hanouka, alors que Beth Chammaï pensait qu'il fallait allumer les huit flammes le premier soir et aller en diminuant les soirs suivants. Diamétrale-ment opposés… La loi juive a finalement suivi Beth Hillel. Pourquoi ? Parce que dans tout désaccord, Beth Hillel présen-tait la position de Beth Chammaï avant la sienne, ce qui fait que la position de Beth Hillel était con-sidérée plus objective car reflétant une réalité si-tuée à mi-chemin entre les deux opinions.
Dorénavant dans une discussion, mettez les cho-ses à plat. Ne tenez rien pour évident. Décryptez le message qui se cache derrière le message. Vous constaterez très souvent que le désaccord ne se situe pas où vous le pensiez. Peut-être qu'au fond, ce que votre interlocuteur exprime c'est : " Il n'a pas de respect pour moi. " ou " Il ne fait même pas at-tention à moi. " Décodez les mots. Demandez-vous : " Que veut-elle dire ? Que cherche-t-elle ? Laissez toujours l'autre aller jusqu'au bout de sa pensée. Ecoutez-le attentivement au lieu de pré-parer votre réponse. En posant des questions, vous découvrirez sans doute un contenu plus profond. Et pour être sûr que vous parlez bien de la même chose, demandez : " Est-ce que tu veux dire que… ? Dis-moi si j'ai bien compris. " Lorsque vous pensez avoir saisi l'idée, essayez de la formuler à votre manière.
Fabriquer votre propre exemple pour illustrer l'idée vous permet également de l'approfondir. Cela peut être un bon moyen de vérifier que vous comprenez le message, tout en vous aidant à l'intégrer et à le mémoriser.
Ne faites pas le zombie! La paresse est un boulet. Toutes les créatures ani-males utilisent leurs caractéristiques naturelles (ailes, bec, griffes, etc.) de manière efficace.
Page 6
L'homme lui, ne fait pas toujours un usage très opti-mal de ce qui le singularise : son cerveau. Il est même capable de se donner beaucoup de mal pour ne pas s'en servir. Par exemple, il se plonge des heures dans son journal et puis… Pouf ! Plus rien. Il n'a rien retenu. La solution, c'est de se mettre en mode "définition". Prenez l'habitude d'analyser ce qui se passe autour de vous. Toute activité mérite que l'on s'y inves-tisse. Lire le journal ou un roman, discuter, regarder un film, voyager, tout peut être enrichissant.
Fixez-vous un but à l'avance. Quand vous l'avez atteint, faites le bilan de ce que vous avez appris. Sans cela vous resterez toujours dans un flou intel-lectuel. Comme ces personnes qu’on vient de licen-cier et qui disent avoir beaucoup appris: " Main-tenant je sais qu'on ne peut pas faire confiance aux patrons" ou " Je suis incapable de réussir " ou en-core " Le monde des affaires est pourri, etc… " Ce n’est pas ce qu’elles devaient en retirer. Ce qu’elles devaient en retirer, c’est l’importance de réfléchir aux moyens de réussir dans une carrière avant de postuler pour un emploi.
Le Judaïsme va bien plus loin : " La clarté ou la mort " La mort est l'absence totale de conscience, donc une conscience partielle est une mort par-tielle. Si on ne sait pas pourquoi on vit, ce qu’on veut, ce qui nous plait, alors on vit comme un zom-bie. C’est pourquoi nous avons besoins de defini-tions. Elles sont la clarté, donc la vie.
La sagesse de la Torah Avoir des notions claires est particulièrement impor-tant dans le domaine de la Torah. A première vue, la Torah peut paraître simpliste, pourtant nous savons par tradition que les concepts les plus pro-fonds y sont enfouis, sous forme de messages sim-ples où chaque mot est soigneusement choisi.
. La Torah, c'est D. et c'est l'Eternité. C’est un do-maine où l’on ne peut se permettre la moindre er-reur, car se serait une erreur définitive. C'est comme envoyer une fusée dans la lune, et man-quer l'objectif à cause d'une infime erreur de calcul.
Kol ayechouot à ma fille Noa Batia bat Tsipora
Page 7
La fusée se perdra dans l'espace. Prenons un ex-emple. La Torah nous fait le commandement de savoir qu'il y a un D. Or, qu'est-ce qu'un comman-dement ? Que signifie savoir ? Qui est D. ? Définis-sez ces notions pour pouvoir pénétrer le message et découvrir d'autres notions aussi essentielles pour votre vie. Bref, décodez.
La dernière étape, tout aussi primordiale, sera de vous demander : " Et maintenant que j'ai compris cela, qu'est-ce que j'en fais ? Pourquoi une écoute réelle est-elle un facteur de sagesse ? Ecouter commence toujours par se taire. Ayez toujours une approche objective de la situation, particulièrement quand vous êtes émotionnellement impliqué. Ne tombez pas dans le piège du JE-TU-IL. Rappelez-vous que sans définitions, on peut facilement se persuader qu'on est quelqu'un de bien. Vous n'avez pas envie d'être un bafoostik.
La Torah renferme des outils de vie très perfor-mants. Tâchez toujours de comprendre en profon-deur. Il ne sert à rien d'argumenter si vous ne savez pas précisément sur quoi vous argumentez. Il ne sert à rien d'apprendre si vous ne retenez rien de la leçon. Il ne sert à rien d'agir si vous ne savez pas ce que vous voulez obtenir.
Si vous suivez cette ligne de conduite, vous devien-
drez riche !
La suite b”h dans notre prochain numéro.
Page 11
Tou Bichvat en une minute
Quelle est la dernière fois où vous avez souhaité
une bonne année à un arbre ?
Le 15ème jour du mois hébraïque de Chevat est
une occasion en or. Il est connu sous le nom de
Tou BiChevat, le Nouvel An des arbres.
Pourquoi les arbres célèbrent-ils leur Nouvel An si
longtemps après le nôtre ?
Cela est dû à la saison des pluies en Israël qui
commence avec la fête de Souccot. Il faut quatre
mois pour que les eaux des pluies saturent le sol,
nourrissent les arbres et les bichonnent jusqu’à ce
qu’ils puissent produire des fruits.
C’est important à savoir si vous vous apprêtez à
donner vos dîmes de fruits, comme nous le fai-
sions à l’époque du Temple, parce que les diver-
ses dîmes varient d’année en année.
C’est également important si vous êtes un arbre et
cherchez une raison de faire la fête.
Nous autres, humains, pouvons nous joindre à la
célébration des arbres
Nous autres, humains, pouvons nous joindre à la
célébration des arbres.
Après tout, la Torah ne dit-elle pas que « l’homme
est un arbre des champs » ?
Nos âmes sont nourries par des racines profon-
des, qui remontent jusqu’à Abraham et Sarah ;
nous sommes tournés vers le ciel tout en nous te-
nant fermement sur le sol ;
et quand nous faisons les choses comme il faut,
nous produisons des fruits qui profitent au monde :
nos bonnes actions.
Page 13
Page 14 Briout et Atslah’a pour Yehudith bat Miriam
Mes bougies de Chabbat par Feiga Lubecki
Il y a vingt ans, j’ai reçu des bougies de Chabbat de
quelqu’un que je ne connaissais pas. Des jeunes
filles distribuaient des bougies à toutes les femmes
juives qu’elles rencontraient et, bien qu’à l’époque
je trouvai cela bizarre, je les acceptai.
À la maison, je lus le papier avec le mode d’emploi
qui les accompagnait, mais je décidai que ce rite
n’était pas pour moi. Après tout, je n’avais jamais
entendu le mot « Chabbat » et mon éducation juive
s’était résumée
en une phrase
prononcée par
ma grand-mère :
« Tu es juive, et
c’est tout ce que
tu dois savoir ! »
Les années
passèrent, les
bougies avaient
été oubliées
depuis longtemps
quand la même
scène se repro-
duisit : on m’offrit
à nouveau des
bougies un ven-
dredi. Entre-
temps j’avais eu
l’occasion de ren-
contrer quelques
Juifs pratiquants
et je m’étais familiarisée avec cette coutume. Cette
fois-ci, je trouvai que c’était une bonne idée ; je lus
attentivement la brochure explicative qui soulignait
la beauté, la signification profonde et l’importance
de l’allumage des bougies. Ce fut ce vendredi soir
que j’allumai les bougies de Chabbat pour la pre-
mière fois.
Un an plus tard naquit ma fille ‘Hanna. Pour elle, ce
fut différent : dès le premier vendredi de sa vie, elle
observa sa mère qui allumait les bougies de Chab-
bat. Quand elle fêta son troisième anniversaire,
nous adoptâmes la coutume mentionnée dans la
brochure : une petite fille de trois ans allume sa
propre bougie de Chabbat avec la bénédiction
(avec l’aide de sa maman bien sûr !). À cette occa-
sion, je lui achetai un très beau chandelier.
Quand l’été ar-
riva, ‘Hanna avait
trois ans et demi
et avait déjà une
certaine expéri-
ence. Elle en par-
lait avec volubilité
à son arrière-
grand-mère qui
était venue de
Floride pour
quelques mois.
‘Hanna et moi
aimions rendre
visite à ma grand
-mère dans sa
maison de va-
cances le ven-
dredi.
La brochure con-
cernant l’allum-
age des bougies
insistait sur l’importance de respecter les horaires
afin d’honorer le Chabbat et de ne pas risquer de le
désacraliser. C’est pourquoi nous quittions ma
grand-mère bien avant l’heure de Chabbat afin
d’avoir le temps de rentrer à la maison pour l’allum-
Page 15 Atsla’ha et Zivoug Agoun pour Elirrane ben Yehudit
age.
Un vendredi après-midi, nous étions lancées toutes
les trois dans une conversation animée quand je
remarquai soudain qu’il était tard. Nous étions si
bien ensemble que nous n’avions pas vraiment en-
vie de nous quitter, mais dans mon esprit, il ne pou-
vait en être autrement. Mais à ma grande surprise,
ma grand-mère suggéra que nous allumions les
bougies sur place dans son bungalow. J’acceptai
volontiers et proposai même d’apporter sur place la
nourriture que j’avais préparée afin que nous pren-
ions ensemble le repas de Chabbat. Je fonçai en
voiture chez moi et rapportai tout ce qui était néces-
saire pour le repas. ‘Hanna était impatiente de
montrer à sa grand-mère comment elle allumait la
bougie en récitant par cœur la bénédiction. Son ar-
rière-grand-mère l’observa, fascinée et attendrie,
tandis que l’enfant se couvrait le visage de ses pe-
tits doigts potelés et chantait la bénédiction avec
une ferveur sincère.
Prise d’une inspiration soudaine, je proposai à ma
grand-mère de l’imiter. Autant que je le sache, elle
n’avait jamais allumé les bougies de Chabbat de sa
vie. Je fus heureuse qu’elle acceptât. Je posai deux
bougies supplémentaires sur le plateau : sans atten-
dre mon aide, elle craqua une allumette, alluma ses
bougies et, pleine d’assurance, récita d’elle-même
la bénédiction.
J’étais stupéfaite : ma grand-mère connaissait donc
la bénédiction ? Où avait-elle appris ? Comment se
faisait-il que je ne l’aie jamais vue allumer les
bougies de Chabbat ? Il était impossible qu’elle soit
capable de répéter une phrase entendue pour la
première fois de la bouche d’une enfant de trois
ans !
Il n’y avait pas de temps à perdre, l’heure avançait.
J’allumai mes bougies avec la bénédiction et mes
prières silencieuses en faveur de ma famille, de
mes amis, des malades, des jeunes gens à marier,
des couples sans enfants et de tout le peuple juif.
Puis j’interrogeai ma grand-mère. Elle raconta que
sa propre mère allumait les bougies de Chabbat,
mais avait arrêté quand elle avait eu dix ans. Ma
grand-mère se souvenait de la bénédiction si sou-
vent entendue durant son enfance et l’avait recon-
nue quand ma fille l’avait prononcée.
Je n’en fus que plus étonnée : la dernière fois que
ma grand-mère l’avait entendue, c’était il y a plus de
70 ans ! Ce souvenir était subitement revenu à sa
mémoire. Elle-même n’avait jamais auparavant
allumé les bougies de Chabbat et, ce vendredi
après-midi, en compagnie de sa petite-fille et de son
arrière-petite-fille, elle les alluma pour la première
fois de sa vie !
Tout au long de cet été, nous avons continué
d’allumer toutes les trois ensemble les bougies de
Chabbat. À la fin des vacances, ma grand-mère re-
tourna en Floride : ‘Hanna et moi avons attendu
avec impatience l’été suivant pour renouveler cette
expérience, mais ce bonheur nous fut refusé car ma
grand-mère décéda quelques mois plus tard.
Après son décès, je me souvins subitement de ses
mots : « Tu es juive, c’est tout ce que tu as besoin
de savoir ! » Je réalisai qu’avec cette connaissance
de base, toute une vie de foi en D.ieu, d’étude de la
Torah, de pratique des commandements et de
réflexion m’attendait pour que je parte à sa décou-
verte et que je m’en imprègne.
C’est à la mémoire de ma grand-mère que ‘Hanna
et moi nous conformons justement à cet héritage
identitaire.
Il est évident qu’il n’est jamais trop tard pour ap-prendre et pour accomplir.
Page 17
Mikhal fille de Chaoul
Sur le verset «Celui qui trouve une femme
trouve le bien», les Sages disent : «C’est Mik-
hal fille de Chaoul, qui a sauvé son mari le roi
David de son père Chaoul.» Mikhal a fait pas-
ser David par la fenêtre avec une corde qu’el-
le avait préparée, puis elle l’a fait fuir, a pris
des idoles qui ressemblaient à un corps hu-
main, les a placées dans le lit de David et les
a recouvertes d’une couverture.
Quand les gardes du roi sont entrés et lui ont
demandé où était David, elle a répondu : «Il
est malade.» Chaoul leur a dit : «Amenez Da-
vid ici avec son lit».
Quand Chaoul s’est aperçu que Mikhal l’avait
trompé, il a été très en colère contre sa fille. Il
lui a dit : «Pourquoi m’as-tu trompé et as-tu
fait fuir mon ennemi ?» Mikhal a répondu sa-
gement à son père : «Tu m’as fait épouser un
héros qui m’a dit : «si tu ne me fais pas fuir, je
vais te tuer», j’ai eu peur de lui et je l’ai fait
fuir.»
Page 18 Atsla’ha et Zivoug Agoun Keren bat Yehudith
Batcheva mere de Chlomo
Batchéva était l’épouse du roi David et la pe-
tite-fille d’A’hitophel, conseiller de David.
C’était une femme juste qui a imprimé son
sceau sur la royauté de David et de Chelomo
dans les moments difficiles. Elle a réprimandé
son fils Chelomo lorsque c’était nécessaire et
l’a guide dans la voie droite de Hachem.
L’une de ses réprimandes a été le jour où
Chelomo a bâti le Temple. Il a dormi jusqu’à
la troisième heure de la journée, le moment
était venu d’offrir l’holocauste perpétuel du
matin, et les bnei Israël étaient tristes. C’était
l’inauguration du Temple et on ne pouvait pas
offrir le sacrifice en son temps. On a bien
réfléchi, et à la fin on a décidé de demander à
Batchéva de le réveiller. Batchéva l’a fait avec
empressement, et ne s’est pas contentée de
cela, mais elle l’a aussi réprimandé en lui
disant : Qu’en est-il de mon voeu ? Toutes les
femmes de la maison de ton père exprimaient
un voeu en disant : «Puissions-nous avoir un
fils digne de régner.» J’ai fait un voeu en
disant : «Que son coeur soit zélé et rempli de
Torah, et digne de recevoir la prophétie.»
Page 19 Zera Kodesh pour Mi’hal bat Miriam
La femme de Tsarfat
A l’époque d’Eliahou le prophète, il y eut une
grande famine, qui dura trois ans. Le Saint
béni soit-Il ordonna au prophète Eliahou
d’aller au fleuve Kerit, qui fait face au Jour-
dain, et là les corbeaux ont nourri Eliahou. Le
Saint béni soit-Il a voulu montrer à Eliahou
combien le peuple souffrait de la famine.
C’est pourquoi il a asséché le fleuve Kerit, et
Eliahou ne pouvait pas rester là, sans eau.
Hachem a dit à Eliahou : «Va à Tsarfat et
reste là-bas, car là je ferai venir pour toi une
femme qui se souciera de ta subsistance.»
Les Sages ont dit que cette femme était la
mère du prophète Yona. Quand Eliahou vint
chez cette veuve, elle l’accueillit avec beau-
coup d’honneurs. Quand Eliahou demanda du
pain, la veuve lui apporta le peu de farine qui
lui restait et lui dit : «C’est le peu de farine qui
me reste à la maison, une fois que vous serez
servi il ne restera plus rien, et nous risquons
tous de mourir de faim.» Eliahou lui dit :
«Pétrissez cette farine et faites des galettes»,
et il prononça une bénédiction en disant :«Le
pot de farine ne se terminera pas et l’huile ne
manquera pas jusqu’au jour où Hachem don-
nera la pluie sur la terre.» Et il se produisit ef-
fectivement un grand miracle, pendant une
année entière la bénédiction reposa sur l’huile
et la farine, qui ne manquèrent pas dans la
maison.
La fille de Rabbi ’Hanina
Rabbi ‘Hanina ben Dossa vit sa fille triste une
veille de Chabat. «Qu’as-tu, ma fille ? lui de-
manda-t-il. Chabat approche, et tu dois te
réjouir !» La fille répondit à son père :
«Comment ne serais-je pas triste, je me suis
trompée et j’ai mis dans les coupes pour
allumer les lumières de Cha-
bat du vinaigre à la place de
l’huile ! Main- tenant, ces
lumières ne vont certaine-
ment pas brûler ! A quoi va res-
sembler notre Chabat sans
lumière ?» Le tsadik répondit :
«Ma chère fille, qu’est-ce qui fait
brûler l’huile ? Evidemment, la
volonté du Cré- ateur. C’est pour-
quoi Celui qui a dit à l’huile de brûler
dira au vinaigre de brûler.» Et cette
tsaddéket vit effec- tivement que les
lumières de Cha- bat brûlèrent
dans le vinai- gre pendant
tout le Cha- bat.
A la sortie du Chabat,
Rabbi ‘Hanina
revint du Beit
HaMidrach, et les
lumières brûlaient en-
core dans le vinaigre. Ce n’est qu’une fois
qu’il eut pris du feu pour la havdala qu’elles
s’éteignirent. Chez Rabbi ‘Hanina, il était tout
à fait clair qu’il n’y avait aucune différence en-
tre les miracles et les phénomènes naturels,
les deux étant gouvernés par le Saint béni
soit-Il (sinon que la nature est une façon per-
manente de gouverner). C’est pourquoi Celui
qui a dit à l’huile de brûler dira au vinaigre de
brûler.
(D’après Ta’anit 25a)
Page 20 Kol aYechouot les Ichti Ayekara Tsipora Bat Rahel
Le Secret de la colombe
Les Pirké Avot (4, 1) nous enseignent le contraire :
“Qui est digne de respect ? Celui qui respecte son
prochain ; il est dit (I Samel 2, 30) : J’honore ceux
qui m’honorent, et ceux
qui me meprisent seront
meprises”.
Rabénou Yona explique
cette michna de la facon
suivante : Le respect que
l’on témoigne a son pro-
chain (entre autre son
mari), c’est a soi-meme
qu’on l’octroie car on dé-
clenche en lui une envie
irrésistible de nous hon-
orer.
Un dicton populaire pro-
clame: “En chaque etre, il
y a un prince et un man-
ant. Si l’on s’adresse au
prince, c’est toujours le
prince qui nous ré-
pondra”.
Le Rav ‘Hida, dans ses
commentaries sur le
Pirké Avot (Zéroa’ Yamin 4a), nous renforce dans
cette idée essentielle que nous devons prendre
l’initiative de nous conduire avec courtoisie avec
notre entourage et de ne point attendre d’autrui
nous honore en premier.
Le Rambam ajoute que nous devons respecter
meme ceux qui nous méprisent (Hilkhot Yessode
Hatorah 5, 11).
Nous avons une mitsva qui peut nous aider consid-
erablement a obtenir de bons résultants. Consul-
tans le Pirké Avot (1, 6): “Juge tout le mode avec
indulgence”.
Le Maitre du monde nous a donné cette mitsva
unique en son genre afin que nous puissions culti-
var dans notre coeur et dans notre esprit la bonté,
la miséricorde et le pardon.
Nous devons donc nous astreindre a jeter un re-
gard positif sur autrui et … sur notre mari, meme
dans les cas les plus extremes ou il est tres difficile
de déceler des parcelles de bien, comme c’est le
cas dans cette petite anecdote :
Un Maitre du Talmud accompagne de ses disciples
traversait un champ ou se trouvait une charogne.
Les éleves s’écrierent : “Quelle odeur nausé-
abonde !”. Le Rav leur répondit : “Admirez la
blancheur de ses dents !” (‘Hovot Halevavot, Por-
tique de la Soumission, chapitre 6).
C’est une lecon édifiante qui peut se réveler salva-
trice au sein du foyer.
Nous devons investir
toutes nos forces et notre
énergie pour tenter de
justifier et d’excuser notre
mari. Voici les arguments
que nous pouvons in-
voquer : il a probablement
agi involontairement ou
par ignorance ; il avait le
droit de se conduire de
cette maniere et il n’a
commis aucune faute ;
ses paroles vexantes ont
surement dépassés sa
pensée car il était énervé
ou fatigué. Il doit déjà les
regretter mais il a honte
de l’exprimer.
Dans les Pirké Avot (2,
9), Rabbi Yo’hanan ben
Zakai avait déjà enseigne
a ses disciples qu’un
coeur bon est ce qu’il y a de plus avantageux dans
la vie car il est l’apanage d’un ami sincere, d’un
bon voisin… (et d’un bon conjoint !).
Essayons de détourner les yeux de la grille en ru-
ine pour les porter sur les fleurs du jardin. C’est un
entrainement continuel qui deviendra vite une
habitude, une seconde nature pour acquerir ce
qu’on appelle un “Coeur bon” et un esprit droit.
Si le coeur est bon, les pensées le seront auto-
matiquement et meme les actes par ricocher.
Si la femme posséde cette faculté extraordinaire
de considerer toute chose sous un jour favorable,
elle imaginera son mari auréolé de gloire et vivra
heureuse avec lui.
Apprenons donc a voir avec les “yeux du coeur” et
souvenons-nous :
Respecter … c’est aimer,
Aimer … c’est pardonner
La suite dans notre prochain numéro b’’h
Rabanite Amar
Bikour ‘Holime
“Comment vas-tu Chim'on ?” demanda Na'hman.
“Baroukh Hachem, grâce à D-ieu, je vais très bien.
Cependant, ma mère ne se sent pas très bien ; c'est
la raison pour laquelle j'ai décidé de rester à la mai-
son afin de pouvoir l'aider à garder la maison propre.
J'ai également préparé du thé pour elle.”
“Sans doute pourrais-je t'aider d'une façon ou d'une
autre ?” de-
manda Na'hman. “Que dirais-tu si je met-
tais un peu d'ordre dans la maison, si je
faisais la vaisselle et si j'allais jeter la
poubelle ?”
“Merci beaucoup” s'exclama Chim'on, “je
suis enchanté d'accepter ton aide. Je te
remercie infiniment pour ton aide.”
À suivre b’’h...
Page 24
par: le Rav Shalom Arush
Zera Kodesh pour Sivane bat Nava Sabah
Le mariage est l'outil final dans le développement personnel. Selon la conception moderne du maria-ge, ce dernier représente une fusion à 50/50 ; ce-pendant, le mariage juif représente plutôt un 100% – 100%. Le mot hébreu pour le mariage est “Qidouchin”, qui signifie “sanctifier”. Ainsi, le but du mariage est d'atteindre un niveau plus élevé de sainteté à travers la relation intime que l'on entre-tient avec l'Autre. Quand nous nous rapprochons de notre mari ou épouse, nous augmentons notre capacité à nous rapprocher de D-ieu. 1. Aimer tout Chaque expérience, chaque personne que nous rencontrons, ou même chaque chose avec laquelle nous entrons en contact dans le temps qui nous est imparti en ce monde – même pour une seule se-conde – est un incroyable cadeau de D-ieu ! Lors-que nous pensons à notre vie de couple, nous de-vons absolument nous poser la question suivante : quelle est la valeur de notre conjoint(e) ? Nous devons nous assurer d'apprécier les efforts de celui/celle que nous aimons ! Il nous faut réaliser que notre conjoint(e) nous aide à perfectionner no-tre âme – même si cela n'est peut-être pas toujours fait d'une façon agréable – et c'est la raison pour laquelle nous devons considérer notre mariage comme étant un formidable cadeau. De fait, nous devons remercier notre conjoint très souvent. 2. Le secret d'un bon mariage est de donner Sans attendre quoique ce soit en retour. Le vrai but du mariage est pour le mari et pour l'épouse de de-viner quels sont les besoins de l'Autre et de les lui donner – avant même qu'il sache qu'il en a besoin. Le but du mariage est de développer la capacité de se donner à l'Autre et de permettre à celui-ci d'agir ainsi pour nous-mêmes. Nous avons tous été créés par D-ieu pour tantôt recevoir et tantôt donner. Ce-pendant, D-ieu a voulu aussi que nous soyons des êtres saints et nous devons savoir que la manière d'être saint consiste à donner. 3. Continuer de se fréquenter, même après le mariage C'est après le mariage que la romance commence véritablement. Nous devons nous ”adapter” à l'au-tre. Nous devons nous parler – l'un à l'autre – à un niveau profond au moins une fois par semai-ne. Nous devons prendre conscience que la façon dont nous voulons donner notre amour n'est pas forcément la manière dont l'Autre a besoin de le recevoir. Vérifier régulièrement. Nous devons exprimez nos
Page 26 Ilouy Nichmat Joelle Jeanne Haya bat Eliane
besoins – d'une façon douce – et détecter avec des non-dits les besoins de notre conjoint(e). Nous devons fixer un moment précis – de la semaine, de la journée-soirée, ... – dans le but de communiquer et de résoudre ensemble les problèmes. Nous de-vons également fixer des moments spéciaux pour apprécier les choses qui nous ont attirées l'un vers l'autre la toute première fois. 4. Être mariés, à tout instant Nous devons nous “marier” chaque minute et pas seulement le jour de notre mariage. Le mariage est une chose qui évolue. Les personnes grandissent et changent; il en est de même pour le mariage. À mesure que notre mariage se développe, nous de-vons redéfinir notre intimité. Le mariage est mu-tuel : chacun amène son propre potentiel, nous accomplissons une vision partagée du couple, nous avançons ensemble dans la vie, nous prévoyons avec joie le travail et le plaisir que nous partagerons. Au sein du mariage, il doit exister une certaine no-tion de confort, de connaissance intérieure et un certain sens d'inspiration. Nous devons nous sou-venir de la sainteté de ces choses dans tous les moments de notre vie d'homme-femme marié(e) : tout en faisant la vaisselle, en sortant la poubelle et en prenant soin de tous les détails mondains de la vie conjugale. 5. Chaque mariage à trois partenaires : nous, notre conjoint et D-ieu Lorsque nous embrassons la mezouza sur le mon-tant de notre porte – avant d'entrer chez nous – nous devons prendre un moment pour réfléchir sur le but de notre vie et nous “réorienter” vers D-ieu, avant de saluer les membres de notre famille ; de la sorte, il nous sera plus facile de nous concentrer sur les aspects spécifiques de notre vie en famille. Embrasser la mezouza lorsque nous partons de notre maison nous rappelle que nous devons protéger l'intimité et la sainteté de notre famille quand nous sommes dans le monde.
La Paix Domestique par: le Rav Shalom Arush
Zera bar Kayema Nati ben Eliyahou ve Oraline Page 27
6. Se concentrer sur les petites choses Ce sont les petites choses qui rendent un mariage grand. L'intimité signifie prêter attention aux détails. C'est de cette manière que nous pouvons entrete-nir une relation “pleine” avec nous-mêmes, notre conjoint et avec D-ieu. La petite chose n'est pas seulement la manière pratique de commencer ; c'est la plus intime, la partie la plus importante de la relation. 7. Les rapports solides sont construits par une communication limpide Un architecte ne montre pas du doigt un terrain vide en disant aux entrepreneurs de prendre sim-plement un marteau et de construire quelque cho-se de chaleureux et de confortable. Il crée un en-semble de plans spécifiques, avec chaque détail clairement pensé et indiqué. Quand nous nous marions, nous construisons également une mai-son : une maison dans laquelle doit régner la paix. Nous devons formuler ce dont nous avons besoin. D-ieu attend-il de nous que nous devinions Son intention ? Non ! D-ieu nous a donné un ensemble complet de 613 commandements très explicites pour expliquer ce dont Il a besoin et veut de nous. Pour quelle raison devrions-nous attendre moins l'un de l'autre ? 8. Un mariage fabuleux est bâti sur la confian-ce, le respect et une unité partagée Au sein du couple, il doit régner un sentiment de paix, une attente tranquille que chacun s'occupe des besoins de l'Autre. Lorsque notre conjoint ex-prime son besoin et nous demande de l'aider, nous ne devons pas en demander la raison : nous devons tout simplement l'aider ! C'est pour cette
raison que nous nous sommes mariés. Nous de-vons le faire en étant touchés et honorés que notre conjoint(e) nous fasse suffisamment confiance pour nous demander de l'aider, à sa manière per-sonnelle et vulnérable. Nous devons aimer notre conjoint(e) comme nous-mêmes. Cependant, nous devons considérer notre conjoint(e) avec encore plus de dignité que nous avons envers nous-mêmes. 9. N'attendez pas à ce que votre conjoint chan-ge Regardez votre main : lorsque nous montrons une personne du doigt, trois doigts sont dirigés vers nous. Cela signifie que nous devons travailler sur nous-mêmes et apprendre à nous adapter. De la même manière qu'un visage se reflète dans l'eau, le coeur de l'Un se reflète dans l'Au-tre. N'importe quel manque que nous remarquons chez l'Autre est présent quelque part en nous-mêmes. Si nous réparons cette chose en nous-mêmes, nous serons capables de comprendre et de pardonner l'Autre. Lorsqu'une personne est disposée à donner 100% d'elle-même, cela donne envie à l'Autre de donner. 10. Tout le monde a besoin du fruit défendu ! Lorsque nous ne pouvons pas avoir quelque cho-se, nous l'aimons et nous la désirons encore plus. Cela est le plus grand secret d'un étonnant maria-ge juif. Pendant les 12 jours du cycle menstruel de la femme, l'épouse est le fruit défendu. La nuit du miqwé, elle redevient une nouvelle jeune mariée et son mari est un jeune fiancé ; cela se reproduit chaque mois ! “Taharath HaMichpa'ha” (la pureté familiale) est le secret de la force incroyable et de la vitalité du ma-riage juif ; c'est aussi la fondation de la famille jui-ve.
Par RAE EKMAN
Donner ce que tu as
D'une manière générale, dès que l'on aborde le sujet de
l'éducation, les gens sont tout de suite effrayés, car ils
pensent que toute l'éducation se résume à l'apprentissa-
ge de méthodes longues et fatigantes. Ils pensent qu'ils
vont entrer dans un monde qui n'est pas le leur, un mon-
de où il faut se montrer intelligent et rusé, et qu'au final
ils deviendront des ''experts'' en éducation.
Ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. Ce qu'il faut
simplement savoir c'est que l'éducation des enfants com-
mence avant tout, par un travail personnel des parents
sur leur propre caractère et leur façon de réagir aux
différentes situations. L'homme doit bien savoir qu'il est
venu au monde afin de faire sa propre Téchouva, son
repentir personnel. Lorsqu'il remarque chez ses enfants
une chose qui a mérite d'être corrigée, comme un mau-
vais comporte-
ment, un mau-
vais caractère,
ou une mauvaise
action, cela doit
l'éveiller, avant
tout, à observer
ses propres ac-
tes, à procéder à
un bilan person-
nel, afin de
réparer ses fau-
tes, ses mauvais
traits de
caractère et ses
habitudes.
Ce principe est
l'un des plus im-
portants dans
l'éducation des
enfants, et cha-
que parent doit
bien le compren-
dre : l'éducation,
c'est donner,
c'est transmet-
tre ! Chaque cho-
se qu'un parent
veut transmettre
ou apprendre à
son enfant, il doit en réalité, le lui ''donner''. Qu'est ce
que cela signifie ? Les bonnes manières, un bon
caractère, la politesse, la crainte de D', etc., toutes ces
habitudes doivent être transmises aux enfants. C'est là
le rôle essentiel de l'éducateur : donner à son élève.
L'éducateur fait passer des messages à l'enfant, des
pensées élémentaires, des morales, et des vertus, et
c'est ce qui permet à l'enfant de former sa propre
personnalité.
Remplissons des récipients
L'enfant peut être comparé à une page blanche ou un
Page 28 Atsla’ha bemessimat Hashem Les Kol Aavreh’im
récipient vide, sans aucun contenu : pas de savoir, de
vertus, d'intelligence de situation, d'idées, ou de visions,
et le parent remplit ce récipient selon son désir et ses
propres valeurs, selon ce que nos Sages nous ont dit :
enseigner à un
enfant, c'est
comme écrire
sur un papier
neuf et vierge. À
présent,
réfléchissons :
peut-on donner
quelque chose
que l'on ne
possède pas ?
Évidemment,
non.
Quelqu'un qui
n'a pas mille
euros peut-il
donner mille eu-
ros ?
Même s’il veut
absolument les
donner, s'il ne
les a pas, il ne
pourra pas les
donner. De la
même façon que
cela est
compréhensible
au niveau
matériel, cela
l'est également
au niveau spirituel. Prenons un exemple : seule une
personne joyeuse peut donner de la joie à une autre
personne. Seul celui qui a la Emouna [foi] peut renforcer
un autre dans sa Emouna. Seul celui qui a de la patien-
ce peut apprendre à ses enfants à être patients. Il en
est ainsi dans tous les domaines, toutes les bonnes
habitudes, tous les bons comportements, tout cela
dépend d'une façon directe de ce que le parent ou le
professeur a cela ancré en lui.
Cela est valable même pour les choses les plus bana-
les, comme par exemple se laver les dents chaque soir
avant d'aller dormir. Si le parent n'a pas appris cela
Le Jardin de l’éducation par: le Rav Shalom Arush
Page 29
dans son enfance, il n'apprendra pas non plus cela à
ses enfants. Cependant, si cette personne a appris et
intégré cela elle-même, alors elle pourra transmettre
cela à ses enfants, et c'est selon ce principe que fonc-
tionne toute chose de la vie: une personne ne peut don-
ner que ce qu'elle a.
Sans jouer la comédie
Sur le plan spirituel, comme la crainte de D-ieu et
l'amour de la Tora, il est bien évidemment impossible
de faire semblant. À ce sujet, nos Sages ont dit : « tout
celui qui possède la crainte du ciel, ses paroles sont enten-
dues ». Pourquoi les paroles de celui qui a acquis la
crainte du ciel sont entendues ? Car ses paroles se
trouvent ancrées profondément dans son cœur, et les
paroles qui viennent du cœur, parviennent dans les
cœurs . Ainsi, puisqu'il possède la crainte du Ciel, il
imprègne celui qui l'écoute de cette même crainte, et
c'est pourquoi cette personne écoute et les paroles
pénètrent son cœur et son âme.
Ainsi, nous pouvons remarquer qu'en général, les pa-
rents qui ont grandi dans un environnement où
l'éducation n'a pas été ce qu'elle aurait dû être, et om ils
n'ont pas reçu ce qu'ils auraient dû recevoir, eux-
mêmes ne sont pas en mesure d'apporter et de donner
ce qui leur a manqué étant jeunes. Cependant, le travail
personnel qu'ils fournissent pour combler ce manque,
que ce soit à l'aide de l'étude ou de la prière, leur per-
met de se construire sur chaque chose qui leur man-
que.
Chaque parent a un travail personnel à fournir. En effet,
chacun d'entre nous a ses propres manques, et même
celui qui a reçu une excellente éducation et de bonnes
bases doit tout de même faire un travail sur ce qu'il n'a
pas appris chez ses parents, ou même peut-être ajouter
ou améliorer des choses qu'il a apprises.
Lorsque des parents viennent solliciter une bénédiction
afin que leurs enfants soient bien éduqués, je les bénis
de la sorte : ''que vous soyez vous-mêmes bien
éduqués ''. Si on me demande de bénir un enfant afin
qu'il ait la crainte du Ciel, je bénis ainsi : ''que vous ayez
vous-mêmes la crainte du Ciel ''. C'est toujours ainsi
que cela fonctionne : ce que j'ai, je peux le transmettre
aux générations.
Commencer à l'heure
L'éducation c'est donc le don. L'homme ne peut donner
que ce qu'il a ancré en lui. A ce propos voici une histoi-
re que l'on raconte au sujet du Hafets Haim : un jour, un
couple se rendit chez le Hafets Haim afin de lui deman-
der une bénédiction pour leur fils âgé de tout juste un
mois, pour qu'il soit un Tsadik -un juste -. Le Rav leur
répondit '' :vous êtes venus trop tard !'' Le couple,
embarrassé, ne comprenait pas les paroles du Rav :
''Pourquoi trop tard ?'' demandèrent-ils, ''notre enfant
n'a qu’un mois''. Et le Rav de leur répondre : ''vous au-
riez du venir il y a vingt ans, afin que je vous guide et
vous bénisse afin que vous soyez des Tsadikim''. De
nouveau le couple ne comprenait pas les paroles du
Sage : ''mais il y a vingt ans, nous n'étions encore que
des enfants qui ne pensaient même pas au mariage, et
encore moins aux enfants !'' L'explication du Hafets Haim
ressemble à ce que nous avons dit plus haut :
l'éducation c'est le don.
Il leur dit : ''Si vous-mêmes ne possédez pas la crainte
du Ciel, d'où votre enfant recevra '-il sa crainte du Ciel?
Comment voulez-vous donner quelque chose que vous
ne possédez pas ? Après tout, il est vrai que vous êtes
les parents de cet enfant, et il doit recevoir tout le bon
possible, mais si vous n'avez rien à lui donner, qu'allez-
vous lui transmettre ? C'est pour cela que si vous étiez
venus il y a vingt ans, que je vous aurais donné une
bénédiction et que pendant toutes ces années vous
vous seriez remplis de crainte du Ciel et de bonnes ha-
bitudes, au jour d'aujourd'hui vous auriez pu transmettre
tout cela à votre enfant. Mais, à présent que vous êtes
là, quelle bénédiction donner ? '' Le Hafets Haim les a
tout de suite rassurés et continua : ''ne vous inquiétez
pas, même aujourd'hui il n'est pas trop tard. J'ai simple-
ment voulu que vous compreniez le message fonda-
mental de mes paroles : si, à partir d'aujourd'hui vous
vous engagez à travailler sur vous-mêmes et que vous
commencez à acquérir une véritable crainte du Ciel et à
parfaire vos traits de caractère, vous bénéficierez d'une
double bénédiction. Non seulement pour vous, mais
aussi pour vos enfants et pour toutes les générations à
venir. Mais si vous ne comprenez toujours pas ce que
j'essaye de vous dire et que ne fournissez pas de travail
personnel, vous serez doublement perdants : vous res-
terez vides, et votre fils ne pourra devenir unTsadik com-
me vous le souhaitez ''.
De cette parabole découle un principe immuable en
matière d'éducation. Le parent doit avant toute chose
s'éduquer lui-même, afin que toute confrontation à une
difficulté ou problème rencontré dans l'éducation de
l'enfant lui signale que lui-même doit s'arrêter et s'exa-
miner. Il doit réfléchir à ce qui ne va pas chez lui et non
pas ce qui ne va pas chez l'enfant.
Celui qui se soucie de la vérité, reconnaît qu’il ne ces-
se de fauter gravement : chaque jour, il transgresse
les dix commandements, comme “Ne convoite point la
femme de ton prochain”, “Ne commets pas l’adultère”,
etc. Chaque jour, il transgresse les plus grands inter-
dits, comme “Ne suis point les désirs de ton coeur, ni
le regard de tes yeux”.
Chaque jour, il transgresse les lois de la médisance,
qui sont aussi graves que les trois plus grands inter-
dits de la Tora : les relations interdites, le meurtre et
l’idolâtrie.
Chaque jour, il succombe au mensonge et la flatterie.
Il vit dans la mélancolie, ce qui est une grave faute. Il
ne prie pas et ne bénit pas avec concentration, etc.
Bref, chacun commet chaque jour de nombreuses
fautes, et lorsqu’on ne demande pas le pardon à Ha-
chem, cela signifie qu’on ne Le craint pas. Car si on
craignait la punition divine, on demanderait le pardon
à Hachem. Celui qui possède un niveau supérieur de
crainte d’Hachem, ne demande
pas pardon par crainte, mais
parce qu’il ne veut pas peiner
Hachem : cela s’appelle la
révérence. Un tel homme prati-
que chaque jour une heure
d’hitbodédouth et inspiré par son
amour d’Hachem, pratique l’exa-
men de conscience. Il se repent
par amour et ses transgressions
volontaires deviennent des
mérites.
La conclusion qui s’impose est
que l’homme qui veut commen-
cer à vivre une vie de foi, de re-
pentir et de joie, une vie sans
peur ni crainte d’aucune chose
extérieure, devra consacrer cha-
que jour une heure à son exa-
men de conscience, et se repen-
tir, parler à Hachem et Lui ouvrir
son coeur. Pour chaque offense
commise, il devra demander à
Hachem le pardon, la miséricorde
et dire :
“Maître du monde ! Pardonne-
moi d’avoir fauté devant Toi, j’ai
commis telle et telle faute ; je Te
demande pardon et prie pour
que Tu sois clément. Tu es le
Saint béni soit-il et je Te prie
d’expier mes fautes. Ne T’irrite
pas contre moi. Maître du monde, sois bon et indul-
gent avec moi, car je regrette ma faute.”
Il dira encore : “Maître du monde, aide-moi à effectuer
Page 30
un juste examen de conscience. Qu’ai-je gagné par
ma faute ? La faute en soi est déjà une punition, une
terrible faute qui m’éloigne de Toi, de Ta lumière, de
Ta douceur, de Ta prévenance, de Ta majesté, qu’ai-
je gagné de ma faute sinon l’éloignement ? Que puis-
je faire, Maître du monde, lorsque le mauvais pen-
chant m’incite ? Je viens à présent vers Toi, je me
confesse et Te
demande par-
don. Je Te prie
de me rappro-
cher de Toi, car
je regrette vrai-
ment ce que j’ai
fait : aide-moi à
ne plus jamais
fauter.”
“Donne-moi la
force de domi-
ner mon mau-
vais penchant.
Accorde-moi le
désir d’accom-
plir Ta volonté.
Inspire-moi la
volonté de de-
venir saint et
accorde-moi la
sainteté.
Conseille-moi
pour dominer
mon mauvais
penchant.
Conseille-moi
pour ne plus
jamais fauter
devant Toi et
pour ne plus
récidiver.
Maître du mon-
de ! J’ai mal à tel endroit, je souffre de telle maladie.
Il est certain que Tu es juste pour tout ce qui m’arri-
ve, Tu as agis en vérité, et je suis le seul coupable.
À travers champs et forêts par: le Rav Shalom Arush
Zivoug agoune Keren Salome bat Yehudit
Page 31
Maître du monde, Tu es juste et il est certain que je
ne serais pas malade si je n’avais pas fauté.”
“Maître du monde ! Je Te demande de me montrer
comment j’ai fauté et quelles sont les transgressions
qui causent ma maladie. Je désire me repentir, mon-
tre-moi les fautes qui sont à l’origine de mon mal.
Aide-moi à les corriger et à me repentir. Sois
clément, je T’en prie, ô Père céleste, rapproche-moi
de Ton service. Je souffre davantage des fautes que
j’ai commises que de ma maladie. Mes fautes T’ont
irrité et j’en suis peiné davantage que des douleurs
de ma maladie. Pardonne-moi, sois clément, rappro-
che-moi de Toi.”
L’homme doit parler ainsi à Hachem, un jour après
l’autre ! Lorsque l’homme parle ainsi, cela signifie
qu’il craint le D-ieu Unique. En implorant ainsi cha-
que jour le pardon de ses fautes, toutes les peurs
extérieures disparaîtront de lui, il sera épargné des
peurs subites, il ne sera plus effrayé de qui que ce
soit : de nul prince, nul maître, nulle bête dangereu-
se, ni des voleurs, des policiers ou des juges, ni d’au-
cun mal dans le monde, ni d’aucune maladie ; ni du
mauvais oeil et de personne.
Il n’aura aucune inquiétude d’un manque de subsis-
tance, il ne craindra et n’aura peur que d’Hachem béni
soit-Il. Ainsi, il sublimera la crainte à son origine, c’est
-à-dire à une complète connaissance, et il saura de
Qui il doit avoir peur – seulement d’Hachem.
Ainsi il méritera de connaître la Tora révélée, l’au-
thentique abnégation, l’humilité, la prière dans le sa-
crifice de soi, en annulant son ego et sa matérialité
dans son union à Hachem. Ainsi, il aura connaissance
des secrets de la Tora qui ne seront révélés que dans
le Monde à venir (Liqouté Moharan, 15).
Celui qui consacre une heure d’hitbodédouth chaque
jour méritera finalement la foi et l’humilité parfaites, il
méritera l’humilité de notre Maître Moché, les
révélations de la Tora, et éprouvera dans son coeur
une joie intense. Car c’est en parlant directement
avec Hachem béni soit-Il, qu’on éveille en soi une joie
intérieure, qu’on mérite de vivre dans ce monde une
vie authentique et positive.
Celui qui a l’habitude de toujours parler à Hachem,
peut se relever après chaque chute, car il croit qu’Ha-
chem peut le redresser. Et il peut s’élever après cha-
que échec, car il sait qu’Hachem ne l’abandonnera
pas. Et c’est précisément à l’occasion d’un échec
qu’il parlera davantage à Hachem.
Celui qui parle constamment à Hachem, ne
désespère de rien au monde, même lorsqu’il ren-
contre des épreuves difficiles, il sait qu’Hachem est
avec lui et qu’une causerie à Hachem le sauve de
tout. Car tout est facile pour Hachem et Il peut tout
faire sans aucune difficulté.
À suivre…
Zera Kodesh Meytal Bat Liza
Au Nom de D-ieu
Lorsque nous réclamons l'émouna (la foi), nous devons
avoir une motivation pure. Nous ne devons chercher au-
cun intérêt personnel à notre demande. De fait, nous
constatons dans l'histoire de la princesse disparue que
c'est la détresse dans laquelle se trouvait le roi qui a
motivé le vice-roi à se lancer à la recherche de la prin-
cesse. Aux yeux de ce dernier, ce n'était pas la poursuite
d'un quelconque avantage personnel qui lui a fait entre-
prendre tous ses efforts.
Nous aussi devons agir de la sorte. Nous devons de-
mander l'émouna pour la simple raison qu'il s'agit de la
volonté d'Hachem. Ce n'est même l'objectif d'obtenir le
monde futur qui doit nous motiver. Nous ne devons pas
non plus être intéressés par notre propre gloire et le fait
que les personnes de notre entourage nous qualifierons
de “Tsadiq” si nous parvenons à obtenir une émouna forte.
À plus forte raison, notre volonté d'émouna ne doit pas
correspondre à notre désir que tout aille bien dans notre
vie, que nous ayons une source confortable de revenu…
En d'autres termes, nous ne devons prêter
aucune attention aux éventuels avantages
que nous pourrions obtenir dans ce mon-
de.
Posons-nous la question : pour
quelle raison notre re-
cherche d'émouna doit être
d'une nature
entièrement pure et
désintéressée ?
La réponse à cette question
est simple. En créant le mon-
de, D-ieu avait un objectif et
une volonté à l'esprit. Ainsi, cha-
que personne doit se sentir désolée
lorsqu'elle ne suit pas la volonté de
son Créateur et lorsque le monde
n'atteint pas l'objectif qui lui a été fixé.
Dans tous les cas, nous devons cher-
cher et essayer à atteindre cet objectif
et suivre la volonté de notre Créateur.
L'objectif et la volonté de D-ieu lorsqu'Il a
créé le monde était que Sa royauté y soit
révélée. À cette fin, chacun d'entre nous
doit savoir qu'il existe un “Chef de maison”
qui supervise le monde. Ceci correspond à
ce que nous disons lors de la prière de
Roch Hachana (le jour de l'an juif) : “Chaque
créature saura qu'Hachem l'a créée, et
toutes diront : 'Hachem le D-ieu d'Israël
est le Roi et Sa royauté s'étend
sur toutes les choses'.” C'est ce
type d'attitude qui est appelée
“émouna”.
Il demanda [que le roi] lui ac-
corda un serviteur, un cheval et de
Page 32 Refoua Chelema Benjamin ben Marie Ida et sa femme
l'argent pour ses dépenses...
Le vice-roi demanda qu'on lui donne trois choses afin
qu'il puisse compléter la tâche qui était la sienne dans
le monde : un serviteur, un cheval et de l'argent. En fait,
le serviteur représente l'âme ; le cheval représente le
corps et l'argent représente la source de revenu.
Si le vice-roi demanda de l'argent au roi dans le seul but
de pouvoir mener à bien sa tâche, nous pouvons
également demander au Maître du monde une source
de revenu qui nous permettra de vivre dans ce monde
et de poursuivre notre recherche d'émouna. Sans reve-
nus, cette recherche s'avèrerait dès plus difficile.
Cependant, nous ne devons pas commettre l'erreur de
consacrer notre vie à la recherche exclusive d'une sour-
ce de revenu. Nous devons également
demander d'obtenir l'émouna.
Lorsque nous commençons à
chercher l'émouna, nous ne
possédons pas encore un
récipient spirituel très solide de
confiance en Hachem. C'est
pour cette raison que nous
devons demander à D-ieu
de nous accorder une sour-
ce de revenu comme on
donne un cadeau : gratuite-
ment ! Ainsi, même si notre
confiance en Hachem n'est
pas parfaite, nous Lui de-
mandons tout de même de
nous accorder ce qui nous est
indispensable pour obtenir la
tranquillité d'esprit : un revenu.
Plus tard, lorsque notre degré
de confiance aura augmenté,
notre demande pourra
éventuellement changer de
nature. Nous lisons dans
l'histoire de la princes-
se disparue que c'est
seulement à la fin de
l'histoire et après de
grands efforts que le vice
Le jardin du désir par: le Rav Shalom Arush
Page 33
-roi a reçu le récipient spirituel de la confiance en Ha-
chem. Jusqu'à cet instant, tous ses revenus lui avaient
été donnés comme un cadeau : gratuitement.
Jusqu'au jour où je deviendrais une personne kachère
Nous apprenons cela de Rabbi Nathan de Breslev. Lors-
qu'il devint un disciple de Rabbi Na'hman, les relations
qu'il entretenait avec son entourage – sa femme, son
père et son beau-père – étaient dans un état de crise. Le
principal grief que toutes ces personnes avaient contre
lui était le suivant : “Si tu désires étudier la Tora et prier
toute la journée, de quelle sorte vas-tu gagner ta vie ?
Une personne n'est-elle pas obligée de faire quelque
chose afin d'obtenir un revenu décent ? Ne doit-elle pas
au moins essayer de trouver une source de revenu ?
Etc.”
La pression sous laquelle vivait Rabbi Nathan le fit en fin
de compte accéder à leurs demandes. De fait, il ouvrit un
magasin. Sa femme tenait le commerce et elle attendait
les clients. Cependant, elle ne connaissait pas le prix
des marchandises ; conséquemment, elle était obligée
de se rendre chaque fois au hall d'étude où se trouvait
son mari afin de lui demander le prix de chaque article.
Évidemment, il est impossible de s'occuper d'un magasin
de cette sorte. Leur revenu payait les conséquences de
cette situation et ne suffisait à leur assurait une vie
décente. Dans sa douleur, Rabbi Nathan se tourna alors
vers Hachem en lui disant : “Maître du monde ! Si une
personne désire avoir de l'argent sans fournir le moindre
effort, elle doit être kachère. Cependant, avant qu'elle le
devienne réellement, cela nécessite beaucoup de temps.
En attendant, je Te demande de me donner ce revenu
comme l'on donne un cadeau : gratuitement. Cela me
permettrait de Te servir et de rectifier en moi ce qui doit
l'être. Au bout du compte, je deviendrais réellement une
personne kachère.”
Hachem répondit à la prière de Rabbi Nathan car celle-ci
était le produit d'un cœur brisé. Au même moment où
Rabbi Nathan prononçait cette prière, son père rencontra
ses associés ; ces derniers désiraient lui faire part de
l'idée géniale qu'ils avaient eue.
“Nous savons que ton fils Nathan ne semble pas
réellement disponible pour diriger son commerce et qu'il
désire ardemment étudier la Tora jour et nuit.
Voici ce que nous te conseillons : donne-nous son inven-
taire et nous nous occuperons de le vendre à sa place,
en même temps que le nôtre. Nous lui reverserons sa
part de profit à l'occasion de chaque vente. De la sorte, il
ne sera plus obligé de sortir du hall d'étude et il pourra
s'adonner entièrement à l'étude de la Tora.”
Le père de Rabbi Nathan trouva l'idée lumineuse et à
compter de ce jour, ses partenaires s'occupèrent des
intérêts de Rabbi Nathan en vendant et en achetant à son
compte ses marchandises. De la sorte, les profits du
commerce de Rabbi Nathan lui étaient versés sans qu'il
s'occupe d'aucune sorte de son magasin. On imagine
sans mal le soulagement que cela représenta pour lui !
Ainsi, Hachem répondit à la prière qu'avait prononcée
Rabbi Nathan et Il lui assura un revenu confortable pen-
dant de nombreuses années.
Il en va de même avec le vice-roi. Celui-ci demande à
Hachem de lui donner un revenu comme l'on donne un
cadeau : gratuitement. Grâce à ce cadeau, il pourra
entamer sa recherche d'émouna.
Puis il partit à sa recherche…
Il est intéressant de relever le mot choisi, en hébreu,
par Rabbi Na'hman : “levaqech”. Traduit littéralement, cela
veut dire : “puis il partit afin de demander la princesse
disparue…” plutôt que “puis il partit à sa recherche…”
Nous apprenons de cela qu'en ce qui concerne
l'émouna, rien ne sert de la chercher vraiment. De fait,
l'émouna se trouve toujours à nos côtés, mais elle se
dérobe à notre vue. Ainsi, notre travail consiste seule-
ment à demander, c'est-à-dire prier : supplier, désirer et
aspirer ardemment que cette dissimulation prenne fin et
que l'émouna nous soit finalement révélée.
Il la chercha, chercha, chercha... très longtemps... jusqu'à
ce qu'il la trouva.
(Voici maintenant le récit de sa recherche et de sa
découverte). Il chemina longtemps dans les déserts, dans les
champs et dans les forêts. Il la chercha très très longtemps...
Rabbi Na'hman a insisté à plusieurs reprises sur le fait
que le vice-roi “la chercha, chercha, chercha... très long-
temps...” Cela montre que nous devons brûler de désir
si nous voulons vraiment trouver la princesse disparue.
De fait, nous devons savoir que la recherche de
l'émouna doit être faite avec toute notre force, notre
volonté, notre énergie et toutes nos facultés. Nous de-
vons également savoir qu'en dépit des nombreux efforts
que nous devons fournir afin de retrouver la princesse
perdue, l'émouna, cela demande du temps, beaucoup de
temps avant de la trouver.
En réalité, lorsque nous nous rapprochons d'un Service
divin de ce type, nous devons prendre conscience que
le chemin que nous avons emprunté est long et que les
difficultés ne manqueront pas de surgir. Également,
nous devons nous attendre à subir de nombreux revers,
entraves… Le voyage que nous avons commencé sera
long et nous devons nous y préparer à l'avance.
Il est important d'être ferme et de décider que peu im-
porte les obstacles que nous rencontrerons, nous
n'abandonnerons pas et nous ne nous désespèrerons
pas. Nous devons être résolus à maintenir à tout prix
notre volonté. Dans ce cas, il est certain que nous
mériterons de trouver la princesse perdue. C'est ce que
nous apprenons en lisant l'histoire de Rabbi Na'hman et
ce que le Rabbi nous a révélé : qu'en fin de compte, le
vice-roi a mérité de trouver la princesse perdue.
À suivre...
Refoua Chelema Benjamin ben Marie Ida et sa femme
Un des traits de caractère les plus mauvais et les plus
cruels est l’avarice. C’est également ce trait de caractère
qui pose un des plus grands dangers pour la paix conjugale
et qu’on retrouve très souvent chez un nombre important de
personnes.
Une personne avare aime tellement son argent qu’elle est
insensible à la souffrance des autres personnes. La
conséquence d’une telle attitude est que cet individu se
comporte d’une façon cruelle et qu’il ne ressent aucune
compassion pour ses compatriotes.
Également, il ne viendra pas en aide aux personnes qui en
ont besoin en leur apportant son soutien financier. Le plus
terrible est que le plus souvent, cette personne n’est même
pas consciente de sa cruauté. Plutôt, elle pense qu’elle
possède les meilleures raisons au monde pour se compor-
ter de la sorte.
Tout cela est possible parce que son argent aveugle cet
individu. Ceci correspond à ce qui est écrit (Deutéronome
16 :19) : “la corruption aveugle les yeux des sages et faus-
se la parole des justes.” C’est pour cela qu’en règle
générale, une personne avare n’est pas aimée et qu’elle est
souvent maudite par les autres. Dans ces conditions, il est
évident que cet individu ne reçoit aucune bénédiction dans
tout ce qu’il entreprend et que ses finances sont encore
plus mises à mal.
C’est à moi !
L’avarice trouve sa racine dans la fausse croyance en
(Deutéronome 8:17) : “c'est ma propre force, c'est le pou-
voir de mon bras, qui m'a valu cette richesse.” Une person-
ne avare pense qu’elle détient les clés de sa santé
financière. Cette hérésie s’exprime d’une des deux façons
suivantes :
1) Lorsqu’une personne possède une certaine quantité d’ar-
gent, elle pense qu’elle est à l’origine de son succès. Elle
est certaine qu’elle a été l’élément essentiel de sa réussite.
Par conséquent, elle désire garder pour elle-même tout ce
qu’elle possède.
Cette personne ignore le fait que c’est Hachem qui lui a
donné son argent et que celui-ci n’est pas réservé à son
usage exclusif. Plutôt, ce
sont toutes les personnes
qui dépendent de cet indi-
vidu qui doivent également
en bénéficier.
Si Hachem constate que
l’argent qu’Il a donné à
cette personne reste seu-
lement entre ses mains –
et que les autres n’en pro-
fitent pas – Il le lui reprend.
De la même façon que D-
ieu peut rendre riche un
individu, Il peut le rendre
pauvre.
Une personne avare ne
sait pas que si Hachem
désire qu’elle ait à sa dis-
position une certaine quantité d’argent, peu importe ce
Page 34 Refoua Chelema Odelia Odette bat Marie Ida
qu’elle dépense et l’utilisation qu’elle en fait, elle en aura
toujours à portée de main. À plus forte raison, si l’argent
est dépensé pour des mitsvot, comme celle de la tsédaqa
(charité) : celui-ci ne viendra pas à manquer.
Cependant, si D-ieu ne désire pas que cette personne dis-
pose d’une quantité conséquente d’argent, l’Aide divine
n’interviendra d’aucune façon pour l’aider. Tout ce que fera
cette personne pour garder son argent sera d’aucune
utilité. Une personne
avare peut placer son argent dans une centaine de coffres
différents, si Hachem ne désire pas qu’elle en ait, elle per-
dra tout ce qu’elle possède.
2) Lorsqu’une personne ne dispose pas d’argent, elle pen-
se qu’elle n’est pas responsable du bien-être de ses com-
patriotes. Dans certains cas, elle peut même croire qu’elle
n’a pas à intervenir afin d’assurer un minimum de confort
aux personnes de sa famille, ni à donner la tsédaqa. Cette
personne ignore ce qu’Hachem fait pour elle ; pourtant, si
elle prêtait attention à la véritable générosité dont elle
bénéficie, elle pourrait s’apercevoir que le Créateur lui
fournit ce dont elle a besoin.
Ceci correspond à ce que nos Sages ont dit : “Lorsqu’une
personne pauvre donne la tsédaqa, elle ne subira pas les
affres de la pauvreté.” Cependant, si un individu croit que
l’argent qu’il possède n’appartient qu’à lui et qu’il doit lui
servir uniquement à satisfaire ses propres besoins – et pas
ceux des autres – le Créateur n’a aucune raison d’aug-
menter ce qui est déjà à sa
disposition.
Ce qui suit est la liste des
différents types de person-
nes pingres :
1. Certaines personnes
sont pingres envers celles
qui n’appartiennent pas à
leur famille ; cependant,
les membres de leur en-
tourage profitent de leur
largesse.
2. D’autres personnes
agissent d’une façon
opposée : elles sont
généreuses avec les per-
sonnes qui n’appartiennent
pas à leur famille, mais les membres de leur entourage
Le Jardin de la Prospérité par: le Rav Shalom Arush
Page 35
subissent leur avarice. La raison de comportement est sim-
ple : ces personnes désirent être bien vues par le public.
3. Certaines personnes sont pingres avec tout le monde :
avec les individus qui n’appartiennent pas à leur famille,
autant qu’avec les membres de leur entourage. Cependant
avec elles-mêmes, elles font preuve de générosité et peu-
vent même – à l’occasion – ne pas hésiter à se gâter.
4. Enfin, d’autres personnes sont pingres avec tout le mon-
de, y compris elles-mêmes. Elles ne s’autorisent aucun plai-
sir avec ce qu’elles pourraient pourtant utiliser. Plutôt, ces
personnes mettent de côté tout l’argent dont elles dispo-
sent ; en fin de compte, le tout est soit entièrement perdu ou
profite à d’autres.
Un bon mari
Une des pires espèces de pingres, est celle où la personne
est avare avec sa famille et – comme conséquence de son
avarice – est insensible aux besoins de sa femme et de ses
enfants. Sa cruauté envers les siens lui empêche de leur
donner ce dont ils ont besoin. De fait, ce que demandent
ses proches est perçu comme inutile et a même tendance à
l’énerver. C’est ainsi que les relations entre ce type d’indivi-
du et les membres de sa famille sont le plus souvent mau-
vais : les querelles sont fréquentes et rendent la vie de tout
le monde très amère. Il n’existe pas de plus grande souf-
france pour une femme que d’avoir un mari avare.
Par nature, la femme a besoin de recevoir l’argent de son
mari. Même dans le cas d’un mari pauvre – qui ne possède
rien à donner à sa femme – et où la femme peut compren-
dre la situation dans laquelle elle se trouve, elle aura de la
difficulté à accepter cela. C’est pour cela que ses plaintes
peuvent se faire entendre à l’occasion. Cependant, il est
beaucoup plus difficile pour une femme d’accepter une si-
tuation dans laquelle son mari ne lui donne rien… alors qu’il
dispose d’une certaine quantité d’argent. Dans ce cas, la
femme éprouve une grande souffrance ; il n’est pas difficile
de comprendre qu’il en est de même pour les membres de
la famille. De plus, la situation est encore plus grave si le
mari est généreux envers lui-même et ou d’autres person-
nes. Selon mon avis, il n’existe pas de pire type d’amertume
que peut ressentir une femme.
Si un mari croit réellement en la Guémara – lorsque celle-ci
dit “qu’un mari qui honore sa femme s’enrichit” – il honorera
sa femme avec la plus grande facilité et il lui achètera les
vêtements et les bijoux dont elle a besoin. Il est certain
qu’un tel mari ne sera jamais irrité contre sa femme et qu’il
ne se mettra certainement pas en colère contre elle et ses
dépenses.
Même si – en réalité – les dépenses que fait une femme
peuvent s’avérer extravagantes, un bon mari n’y aura rien à
redire. Ceci s’explique pour deux raisons :
1. Le mari sait que la colère fait perdre ses revenus à la
personne.
2. Il sait également qu’en honorant sa femme, il assure ses
revenus.
À ce sujet, il est important d’ajouter ce qui est écrit dans la
Guémara (‘Houlin 74) : “Une personne doit toujours manger
et boire en-deçà de ses moyens ; elle doit s’habiller en fonc-
tion de ses moyens et elle doit honorer sa femme et ses
enfants au-delà de ses moyens.”
Ainsi, honorer sa femme fait partie du petit nombre de mits-
vot pour lesquelles le Créateur nous demande de dépenser
plus que ce que nous possédons. Il est important de souli-
gner que même pour les “mitsvot hidour” (les mitsvot qui
consistent à embellir l’objet de la mitswa : acheter un très
bel èthrog, une splendide ménora pour la fête de
‘Hanouka…), nos Sages nous ont demandé de ne pas
dépenser plus du tiers de la véritable valeur de l’objet.
Dans les deux cas, il est souvent écrit dans nos livres
saints que la Tora protège contre les risques financiers les
personnes qui agissent de la sorte.
Cependant, en ce qui concerne la mitsva d’honorer sa fem-
me, une particularité doit être soulignée. Pour nous faire
comprendre à quel point ce commandement est très im-
portant à Ses yeux, Hachem a ordonné – même à l’homme
pauvre – de ne pas fermer sa bourse en pensant que ses
faibles moyens le rendent exempt de cette mitsva.
Plutôt, l’homme doit faire tous les efforts pour honorer sa
femme et prier pour y parvenir. Il doit se donner du mal et
penser à toutes les solutions possibles qui lui permettront
d’atteindre cet objectif. Dans certains cas, cela peut même
vouloir dire qu’il doit emprunter de l’argent, dans la mesure
où il possède les moyens de le rembourser, même avec
grande difficulté.
Si un homme désire réellement honorer sa femme et sub-
venir aux besoins de ses enfants – même au-delà de ses
moyens – il est évident que le Créateur viendra à son aide.
D-ieu lui fournira les moyens dont il a besoin : n’est-ce pas
Lui qui lui a ordonné une telle mitsva ?
La situation est différente pour les autres mitsvoth. De fait,
une personne peut désirer de tout son cœur dépenser plus
que ses moyens lui permettent pour construire des
yéchivoth, aider financièrement une institution d’étude de la
Tora ou pour toute autre chose de la même importance
indiscutable. Cependant, il n’y a rien qui garantit que le
Créateur lui répondra d’une façon favorable. Il se pourrait
que cette idée ne plaise pas aux yeux d’Hachem ; en fin de
compte, Il ne lui a pas ordonné de dépenser plus que ce
dont il dispose.
Cependant, D-ieu a ordonné à l’homme d’honorer sa fem-
me au-delà de ses moyens. Conséquemment, si un mari
désire de toutes ses forces pouvoir faire ce qu’Hachem lui a
ordonné, il est certain que le Créateur lui donnera les
moyens de le faire.
Nous apprenons de cela que même si un homme se trou-
ve dans une situation financière difficile, il ne doit jamais
dire : “Je n’ai pas les moyens !” Plutôt, il doit dire : “Bien
sûr chérie ! Procure-toi ce que tu désires. Je prierai D-ieu
et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te satisfaire !
Je suis certain qu’avec l’aide du Ciel, tu pourras bientôt
avoir ce que tu veux.”
Lorsque le Créateur voit quel est le véritable désir de
l’homme, il vient à son aide. Cela permet à cet homme
d’honorer sa femme et ses enfants au-delà de ses moyens
financiers.
À suivre…
Refoua Chelema David Philipe ben Odelia Odette
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La communauté
Paracha Bo
Et D.ieu parla à Moïse et à Aaron, en terre d’Egypte, en
ces termes: ….“Parlez à toute la congregation d’Israël… et
ils prendront pour euxmêmes, chaque homme, un agneau
par famille, un agneau par maison…
Et vous le garderez à l’abri jusqu’au quatorzième jour de
ce mois; et toute la communauté de la congrégation d’Is-
raël en fera l’abattage vers le soir… Et ils mangeront la
viande cette nuit-là, rôtie dans le feu, avec des Matsot et
des herbes amères… “ (Exode 12 : 1-8)
L’homme est une créature solitaire. Aucun habitant du
monde de D.ieu n’arbore un sens de l’individualité aussi
prononcé et determine que celui que cultive l’être humain;
aucune autre créature ne se perçoit elle-même comme aussi
distincte et séparée de son prochain qu’il ne le fait.
Et pourtant, il est aussi la plus sociable des créatures, tissant
des liens inextricables de relations familiales et communau-
taires dans sa quête pour être reconnu et accepté par les
autres. Jamais content d’être simplement lui même, il se
regroupe selon la profession, la nationalité ou d’autres
critères qui lui fourniront une définition de lui-même tran-
scendant sa personne.
S’il est conscient d’une contradiction entre son identité per-
sonnelle et son identité communautaire, cela ne diminue en
rien son besoin et son aspiration aux deux. Car tout en étant
convaincu qu’il est ce qu’il fait de lui-même, il sait aussi
que seul, il est moins que ce qu’il est et que ce qu’il peut
être. Selon les mots du grand Sage Hillel: “si je ne suis pas
pour moi-même, qui est pour moi? Et si je ne suis que pour
moi-même, que suis-je?”.
L’offrande de Pessa’h
Nous sommes confrontés au paradoxe d’Hillel, chaque jour,
dans de nombreux aspects. Dans la proper vie d’Hillel, il
prit la forme d’une question législative de Torah qui servit
dans son ascension à la tête de son peuple: l’offrande de
Pessa’h devait-elle être apportée quand le 14 Nissan tom-
bait le Chabbat?
A l’époque du Temple de Jérusalem, le principal véhicule
du service de l’homme pour son créateur étaient les
Korbanot (offrandes animales et végétales) offertes sur
l’Autel à D.ieu. Les Korbanot appartenaient principalement
dans deux catégories:
1. Les offrandes individuelles (Korbanot Ya’hid) ap-
portées par des particuliers, comme don, pour re-
mercier D.ieu de Sa générosité pour une miséricorde
personnelle, ou pour réparer une transgression.
2. Les offrandes communes (Korbanot Tsibour) telles
que celles qui étaient apportées matin et après-midi
par le Peuple Juif comme entité et qui provenaient
d’un fonds auquel tout un chacun contribuait
Page 38
annuellement par le don d’un demi-Chékel.
Alors que la plupart des offrandes appartiennent entière-
ment à une catégorie ou à l’autre, l’offrande de Pessa’h
dans les deux à la fois. D’un côté, elle possède certains
traits (comme le fait qu’elle soit achetée avec des fonds
personnels et mangée par ceux qui l’ont apportée) qui la
définirait comme une offrande individuelle; mais par ail-
leurs, certains de ses aspects sont caractéristiques des of-
frandes communes (ainsi le fait qu’elle fût apportée en
masse par “l’entière communauté de la congregation d’Is-
raël”).
Quand le 14 Nissan, le jour où l’on apportait le Korban
Pessa’h, tombait un Chabbat, la question de sa catégorie
devenait cruciale. En effet, la loi de la Torah interdit d’ap-
porter des sacrifices personnels le Chabbat mais permet et
même impose les offrandes communes. L’offrande de Pes-
sa’h devait-elle donc être considérée comme une offrande
individuelle que l’on ne pouvait apporter le Chabbat ou
comme une offrande commune dont l’obligation avait la
préséance sur l’interdiction de travailler le Chabbat?
Le Talmud relate qu’une année, alors que le 14 Nissan
tombait Chabbat, les chefs du Sanhédrin (la plus haute
cour législative de la Torah) ne purent résoudre la ques-
tion.
Hillel, un érudit nouvellement arrivé de Babylonie en
Terre Sainte, démontra que l’aspect communautaire est
l’élément dominant de l’offrande de Pessa’h signifiant par
là qu’elle devait être apportée même quand le moment
coïncidait avec Chabbat.
En reconnaissance de son érudition supérieure, les chefs
du Sanhédrin démissionnèrent et placèrent Hillel à leur
tête.
Yichayahou et Yirmyahou
Faisant écho à la description de Moïse de l’Exode comme
un temps où “D.ieu prit une nation du sein d’une nation”,
le prophète Yé’hezkiel décrit l’événement comme la
“naissance” du Peuple Juif. Avant l’Exode, les Juifs part-
ageaient un heritage ancestral commun, une culture, mais
ils ne constituaient pas une nation; en ce premier Pessa’h,
la nation “Israël” naquit.
Ainsi, Pessa’h peut être vu comme représentant la préémi-
nence du communautaire sur l’individuel, le point où de
nombreuses personnalités s’unissent en une mission et une
identité communes. En réalité, comme le montra Hillel,
dans l’offrande de Pessa’h, c’est l’élément communautaire
qui domine et détermine le statut hala’hique du Korban.
Dans ce cas, pourquoi cette offrande n’est-elle pas exclu-
sivement communautaire comme les autres? Pourquoi est-
ce un mélange de l’individuel et du communautaire, dans
lequel les deux éléments trouvent leur expression et leur
suprématie?
Parce que le dessein de confondre les nombreuses indi-
Kol ayechouot à la famille Giambellucco
Page 39
vidualités en un seul peuple ne constitue pas l’oblitération
de l’individualité, mais l’inclusion de la personnalité dis-
tincte de chaque membre, dans un tout commun. La com-
munauté n’est pas seulement le véhicule de la transcen-
dance des limites de l’individualité et l’accomplissement
d’un but impossible par des individus encombrés de leur
ego; c’est aussi le cadre dans lequel chacun peut dévelop-
per au maximum et réaliser sa supériorité personnelle.
Notre relation avec D.ieu inclut à la fois les “offrandes
individuelles” qui représentent la dévotion de nos res-
sources personnelles à D.ieu et les “offrandes communes”
qui expriment l’engagement de notre individualité à une
mission commune. Mais l’offrande de Pessa’h, qui joua un
rôle formateur dans notre naissance comme peuple, doit
appartenir aux deux catégories.
En tant qu’offrande qui marque la naissance de la nation
Israël, elle doit exprimer notre sens communautaire,
comme Peuple de D.ieu; et c’est en réalité son theme
dominant. Mais elle doit aussi exprimer la vérité que
même si nous mettons de côté nos différences pour nous
vouer à un but commun, nos forces individuelles et nos
vulnérabilités continuent à nous definer comme des entités
distinctes et uniques.
Elle doit exprimer la vérité que le paradoxe de l’individu-
alité et de la communauté est au coeur de qui et de ce que
nous sommes et que la tension entre ces deux tendances
est une composante nécessaire et desirable de notre rela-
tion avec D.ieu.
Même à la fin des jours, quand toute l’histoire humaine
culminera dans l’âge divinement parfait et harmonieux de
Machia’h, cette dualité continuera à définir notre identité.
La Rédemption ultime sera une rédemption commune où,
comme le décrit le prophète Yirmyahou, “une grande com-
munauté retournera ici”; mais ce sera également la réalisa-
tion de la vision de Yichayahou d’un temps où “vous serez
rassemblés un par un, Ô Enfants d’Israël”.
La Tete
Paracha Bechala’h
Le Zohar se réfère à Moché comme “Raaya Mahé-
mna”, une expression que l’on peut traduire à la
fois par “le berger fidèle” et “le berger de la foi”. Ce
dernier sens implique que Moché est “celui qui
donne la foi” à Israël, qu’il est source et guide dans
la foi d’Israël en D.ieu.
En fait, quand la Torah évoque la foi d’Israël en
D.ieu, lors des miracles de l’Exode, elle dit: “et ils
crurent en D.ieu et en Son serviteur”, utilisant le
même verbe (“Vayaaminou”, “et ils crurent”) pour
connoter la foi en Moché et dans le Tout-Puissant.
Dans son commentaire sur le verset, le Midrach
Me’hilta pousse jusqu’à en déduire que “celui qui
croit en Moché, croit en D.ieu”.
Le Talmud va même plus loin appliquant la même
demarche en ce qui concerne les Sages et les éru-
dits dans la Torah de toutes les générations. Citant
le verset (Deutéronome 30: 20) “aimer l’Eternel ton
D.ieu et s’attacher à Lui”, il demande: “est-il possi-
ble de s’attacher au Divin?” et répond: “mais tous
ceux qui s’attachent à un érudit dans la Torah, la
Torah les considère comme s’ils s’étaient attachés
à D.ieu Lui-Même” (Talmud Ketoubot 111b).
Un principe fondamental de la foi juive est qu’il
n’existe aucun “intermédiaire” entre D.ieu et Son
monde; notre relation avec Lui n’est facilitée par
aucune “tierce partie”. Quelle est donc la
signification du rôle de nos dirigeants et des érudits
dans la Torah en ce qui concerne notre foi et notre
attachement à D.ieu?
Le facteur de la conscience
L’explication, dit Rabbi Chnéour Zalman de Liady
dans son Tanya, réside dans la comprehension de
la métaphore “père/fils” employée par la Torah pour
décrire notre relation avec D.ieu. “Vous êtes les en-
fants de l’Eternel votre D.ieu” dit Moché dans Deu-
téronome 14: 1. Alors que nous sommes encore en
Egypte, D.ieu parle de nous comme “Mon enfant
premierné, Israël” (Exode 4: 22).
De quelle façon D.ieu est-Il notre “père”? Il existe
bien sûr des parallèles évidents. Comme un père,
D.ieu nous crée, subvient à notre subsistance et
nous guide. Il nous aime avec l’amour illimité et in-
dulgent d’un père.
Mais Rabbi Chnéour Zalman pousse plus loin la
métaphore, examinant la dynamique physiologique
et psychologique du modèle père/fils et l’utilise pour
Page 40 Kol ayechouot à la famille Lugassy
mieux comprendre les relations que nous entrete-
nons avec les hommes et avec D.ieu.
Une particule de matière microscopique, qui a son
origine dans le corps du père, déclenche une gé-
nération de vie. Dans le giron de la mère, une cel-
lule unique se développe en un cerveau, un coeur,
des yeux, des oreilles, les ongles des orteils…;
bientôt ils émergent au monde pour fonctionner en
un être humain, pensant, sentant et agissant.
Physiquement, ce qui a été originellement dans le
corps et le psychisme du père est maintenant un
individu séparé et distinct. Toutefois, à un niveau
plus profond, l’enfant reste inséparable de celui qui
l’a engendré. Selon les paroles du Talmud: “Un fils
est un membre de son père”. Au coeur même de la
conscience de l’enfant réside une vérité à laquelle
il ne peut échapper: il est l’enfant de son père, une
extension de son être, une projection de sa per-
sonnalité. Dans leurs corps, ils sont devenus deux
entités distinctes ; en essence, ils forment un.
On peut rétorquer qu’il se peut que dans l’esprit de
l’enfant, dans le siège de sa conscience et de son
identité, l’unicité du parent et de sa descendance
subsiste. Là est ressentie la relation de l’enfant
avec son père ; là réside la reconnaissance de leur
unité intrinsèque. Mais le cerveau n’est qu’un des
composants des nombreux organes et membres
de l’enfant.
Certes, le reste de sa personne émerge de sa
source parentale, mais il est maintenant une entité
totalement séparée. Il est évident que cela n’est
pas le cas, pas plus qu’il ne serait juste de dire que
les yeux, seuls, voient, ou que c’est “seulement” la
bouche qui parle. Les différents composants de
l’être humain forment un tout; c’est la personne qui
voit, la personne qui parle, la personne qui
possède une conscience. L’ongle de l’orteil de l’en-
fant, par la vertu de son lien avec le cerveau, ne
forme pas moins un avec le père que le cerveau lui
-même, l’organe qui facilite cette unicité.
Mais que se passerait-il si l’ongle de l’orteil ou tout
autre membre du corps rompait cette connexion
avec le cerveau ?
Cela le couperait de son propre centre de vitalité et
de conscience et, par voie de conséquence, de
ses origines parentales. En d’autres termes, l’unité
de tous les membres et des organes de l’enfant
avec l’essence du père dépend du maintien de la
relation dans leur propre esprit, un lien qui les im-
prègne tous de la conscience de cette unité.
Le corps Israël
Israël également comprend de nombreux
“organes” et “membres”. Les plus grands Sages de
toutes les générations dévouent leur vie à faire
assimiler l’Essence Divine de la Torah. Leur être
est entièrement pénétré de la conscience de la
vérité de D.ieu. Ils sont le cerveau de la nation.
Israël possède également un coeur, des individus
dont les vies sont des modèles de compassion et
de piété, et des mains, ses grands constructeurs et
bâtisseurs.
Chaque individu, depuis le “Moché de la généra-
tion” jusqu’au “fantassin” ordinaire forme une partie
intégrante du corps du premier-né de D.ieu,
chacun est de façon équivalente “un membre du
père”. La même chose s’applique au “corps” que
constitue Israël. C’est notre lien avec notre
“cerveau”, les Sages et les chefs d’Israël, qui a la
fois nous intègre comme une nation unique et
nous permet la relation avec notre Créateur, notre
Source.
En réalité, un Juif ne peut jamais romper son lien
avec D.ieu, pas plus que même le plus petit ongle
d’orteil de l’enfant ne peut choisir de devenir indé-
pendant et défaire sa relation avec le père. Mais si
nous ne pouvons changer ce que nous sommes,
nous pouvons déterminer dans quelle mesure
notre identité d’ “enfant de D.ieu” s’exprimera dans
notre vie quotidienne.
Nous pouvons choisir, à D.ieu ne plaise, de nous
dissocier des chefs que D.ieu a répartis parmi
nous, bannissant ainsi, du subconscient de notre
âme, notre relation avec Lui. Ou bien, nous pou-
vons resserrer notre lien avec les esprits d’Israël,
faisant par là de notre relation avec le Tout-
Puissant, une réalité tangible et vibrante dans
notre vie.
Ne rien faire
Paracha Yitro
Au troisième mois de l’Exode des Enfants d’Israël de la
terre d’Egypte, en ce jourlà, ils arrivèrent au désert du Si-
naï… Et Israël campa là, devant la montagne (Chemot 19:
1,2).
“En ce jour-là” était le premier Sivan de l’année 2448
depuis la Création )1313 avant l’ère commune), six
semaines après l’Exode. Six jours plus tard, la nation en-
tière d’Israël se tenait au pied du Mont Sinaï quand D.ieu se
révéla à elle et lui donna la Torah.
Depuis lors, nous célébrons la fête de Chavouot comme “le
temps du Don de Notre Torah”. Le dix-neuvième chapitre
de Chemot décrit la dernière semaine des préparatifs pour la
révélation sinaïtique.
1er Sivan: le jour où nous arrivâmes au Sinaï: “Moché ne
dit rien du tout au peuple Juif, car ils étaient fatigués du
voyage”.
2 Sivan: à l’aube, Moché monta sur le Mont Sinaï. Il
rapporta le message suivant de D.ieu: “Vous avez vu ce que
J’ai fait en Egypte, et comment Je vous ai portés sur les
ailes des aigles et vous ai conduits Moi-Même. Vous serez
pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte”.
3 Sivan: D.ieu ordonne à Moché de clôturer la montagne,
marquant les limites où tout le monde devra se tenir quand
D.ieu Se révélera sur la montagne et donnera la Torah: Mo-
ché peut s’approcher davantage que Aharon, qui lui peut
être plus proche que les Cohanim (prêtres), et ces derniers
peuvent se tenir plus près que le peuple.
4 Sivan: Le Peuple Juif reçoit l’injonction de se purifier et
de se sanctifier en préparation au Don de la Torah, en inter-
rompant les relations conjugales et en s’immergeant dans
un Mikvé.
5 Sivan: Moché construit un autel au pied de la montagne
et scelle l’alliance entre D.ieu et Israël. Le Peuple entier
proclame “tous les commandements de D.ieu, nous les
ferons et nous les écouterons (comprendrons)”.
6 Sivan: le Don de la Torah.
Un vide mystérieux
La Révélation du Sinaï marqua le point culminant et l’ac-
complissement de l’Exode. Depuis le moment où Moché
leur avait rapporté les paroles de promesse de la Rédemp-
tion, le Peuple Juif avait attendu la Révélation sinaïtique.
Car Moché leur avait promis davantage qu’une évasion de
l’Egypte et de leurs “travaux forcés dans le mortier et les
briques”. Il leur avait promis la libération ultime: la libéra-
tion de leur propre mortalité, la libération des limites et de
la matérialité de l’existence. Il leur avait promis une vision
de la réalité divine et la possibilité d’incorporer son infinité
et son éternité dans leur vie. Il leur avait promis la Torah de
Page 42 Kol ayechouot à la famille Bensimon
D.ieu.
A la lumière de ce qui précède, les événements, ou plutôt
les “non événements” du 1er Sivan sont très difficiles à
comprendre. C’était le jour où “Moché ne dit rien du tout
au Peuple Juif, puisqu’ils étaient fatigués de leur voyage”.
Mais la nature humaine est d’une constitution telle que
plus l’on s’approche d’un moment que l’on attend avec
impatience, plus l’on devient empressé et bouillant. Pour-
quoi donc, après six semaines d’anticipation et de prépara-
tion au grand jour, tout devait s’arrêter tout simplement
parce que le peuple était “fatigué de son voyage”?
Le silence de l’esprit juif
Regardons de plus près ce que nous dit la Torah des faits
et gestes du Peuple Juif, le jour en question, le premier
Sivan. “Au troisième mois de l’Exode des Enfants d’Israël
d’Egypte, en ce jour-là, ils arrivèrent dans le désert du Si-
naï. Ils étaient venus de Rephidim et étaient arrives dans le
désert du Sinaï, et ils campèrent dans le désert; et Israël
campa là, devant la montagne ”.
Dans son commentaire sur ces versets, Rachi souligne
l’utilisation grammaticale inhabituelle du singulier Vay-
i’han (“et il campa”), plutôt que l’attendu pluriel Vaya’ha-
nou (“et ils campèrent”), puisqu’il s’agit de tout le Peuple
Juif. Rachi explique que la Torah désire nous informer que
“ils campèrent comme un seul homme, avec un seul coeur,
contrairement aux autres campements qui avaient été mar-
qués de discords et de querelles”.
“Tous les autres campements” (il y en eut quarante- deux,
comme cela est relaté dans le 33ème chapitre des Nom-
bres) étaient-ils donc semés de querelles et le Sinaï fut-il la
seule exception pacifique?
Mais les “discordes et les querelles” qui caractérisaient le
campement juif ne doivent pas être comprises seulement
dans le sens négatif. Les divergences d’opinion n’émer-
gent pas forcément de l’égoïsme et de l’animosité; elles
peuvent également provenir d’une sincère quête de la
vérité et d’un désir de réaliser pleinement son potentiel
individuel. En fait, quand elles ne sont pas marquées par
de l’égocentrisme, les divergences et différences d’opinion
peuvent s’avérer positives et constructives.
Néanmoins, ce qui était acceptable, voire désirable, dans
les quarante et un autres campements, aurait été intolérable
à Sinaï. Car une part importante de notre préparation à
recevoir la Torah était (et reste) l’éradication de toutes les
différences dans l’approche et la compréhension.
La raison peut en être mieux saisie si l’on examine les dif-
férences entre les études de la Torah pré-sinaïtique et post-
sinaïtique. Il faut savoir que même avant Sinaï, la Torah
était étudiée et observée: Chem, le fils de Noa’h, dirigeait
une académie de l’étude de la Torah avec son arrière petit
fils Ever; les patriarches Avraham, Its’hak et Yaakov étab-
lirent des Yechivot pour y étudier la Torah et tout au long
de l’exil égyptien, la tribu de Lévi (qui n’était pas soumise
à l’esclavage) s’occupait d’étudier la Torah. Ainsi le Don
de la Torah n’était-il pas la révélation d’un document se-
cret et complètement inconnu.
Qu’arriva donc-t-il réellement au Sinaï ?
Avant Sinaï, l’intellect était l’outil par lequel on explorait
les profondeurs de la Torah. D.ieu avait investi Sa sagesse
dans des mots et des idées compréhensibles à l’esprit hu-
main lequel oeuvrait pour les appréhender et les ingérer,
dans la mesure de ses capacités. Puisque chaque esprit est
unique à la fois dans ses forces et ses faiblesses, la portée
et la profondeur de l’étude de chaque étudiant différait. De
toute évidence, aucun esprit n’était capable d’absorber
l’intégralité de la Torah, la connaissance infinie de D.ieu
ne pouvant être absorbée dans la finitude de l’esprit hu-
main.
En effet, au Sinaï, D.ieu nous donna Sa Torah. Et tout en-
tière. Il choisit de nous donner l’ensemble de Sa sagesse,
quelles que soient les limites de notre intellect. A ce mo-
ment-là, Moché et le plus simple des Juifs furent égaux:
égaux dans leur incapacité à appréhender l’essence de la
sagesse de D.ieu avec les forces de leur propre cerveau et
égaux dans ce que D.ieu leur avait donné cette compréhen-
sion comme un don, dans ce qu’Il avait “inséré” l’infinité
de Sa sagesse dans le plus simple des versets de la Torah,
dans la bouche du plus simple des Juifs.
Pour se préparer au Don de la Torah à Sinaï, le Peuple Juif
devait faire abnégation totale des talents et facultés indi-
viduelles. Les Juifs devaient faire la transition entre une
apprehension active de la Torah à une soumission passive
devant un don d’En-Haut.
Ainsi le 1er Sivan, jour où les juifs arrivèrent à la destina-
tion où ils recevraient la Torah fut loin d’être un jour sans
événement. Bien au contraire, ce fut un jour de préparation
intense, impliquant une activité jamais vue: établir un
camp qui serait celui “d’un seul homme, avec un seul
coeur”; non seulement atteindre un consensus sur un cours
d’activité unique (“un seul homme”), mais aussi abandon-
ner chacun son approche individuelle, son regard et son
intuition spécifiques pour aller vers une réceptivité sin-
gulière (“un seul coeur”), ce qui représentait le pré-requis
essentiel au don divin de la Torah. C’était le “voyage le
plus fatigant”. Ce n’était pas le voyage physique depuis
Rephidim qui les avait épuisés mais la transition psy-
chologique entre six semaines d’active préparation à une
entière passivité. En ce jour, “Moché ne leur dit rien du
tout” et sa non-verbalisation de l’ordre du jour fut sa plus
forte articulation: transcender sa compréhension individu-
elle de la Torah et faire de soi-même “un réceptacle vide”
pour recevoir ce que D.ieu donnerait.
Le retour à soi
Après ce grand “non-événement” du 1er Sivan, vinrent
cinq jours d’intense préparation au Sinaï.
Initialement, la limite et l’individualité de l’esprit sont des
obstacles pour recevoir l’essence infinie et intangible de la
Sagesse divine. Mais une fois que nous nous oeuvrons
pour recevoir la Torah de D.ieu, nous devons “réactiver”
nos facultés individuelles pour pouvoir absorber et assim-
iler ce que nous avons reçu. Une fois encore, des dif-
férences vont émerger. Moché, Aharon, les prêtres et l’en-
semble du peuple ont chacun ses frontières clairement dé-
marquées.
Tous prendront l’essence de la Torah qu’ils recevront
également, et chacun l’appliquera à sa propre vie avec les
outils de sa propre connaissance et de sa propre expéri-
ence.
Kol ayechouot à la famille Sebbag
Melange et fusion: un apercu sur l’in-
explicable Paracha Michpatim
Ne cuisinez pas le veau dans le lait de sa mère (Chemot 23:19).
La viande a son origine dans l’attribut divin de justice, le lait
dans celui de la miséricorde (Chaloh).
Dans le monde futur de Machia’h, l’interdiction de mélanger la
viande et le lait sera annulée (Rabbénou Be’hayé).
Le monde de l’expérience de nos cinq sens est diversifié et
présente de nombreuses facettes. Nous faisons la distinction entre
la matière et l’esprit, la lumière et l’obscurité, l’animé et
l’inanimé, le masculin et le féminin; nous faisons entrer dans des
catégories les plantes et les animaux, selon leur espèce, et évalu-
ons les minéraux selon leur valeur marchande. Mais dans quelle
mesure ces distinctions sont-elles réelles ? Quelle est la différence
profonde entre l’or et le cuivre, une pomme et une orange, un
boeuf et un âne ?
Car nous ressentons également une unité dans l’univers. Plus nous
avançons dans la découverte des secrets de la création, plus nous
découvrons l’unité sous la diversité. Le nombre incalculable d’ob-
jets qui peuplent notre monde s’avère provenir de composants
issus de quelques blocs élémentaires de matière; les forces di-
verses qui les maintiennent ou les séparent se révèlent constituer
les mutations de quelques lois fondamentales.
En dernier ressort, nous croyons que la science découvrira la for-
mule unique décrivant l’ensemble de l’existence matérielle. Cette
unicité sousjacente de l’univers complète notre perception spiri-
tuelle de la réalité: toute entité et toute force existantes ne sont
qu’une seule expression de la vérité singulière de D.ieu, Qui les a
créées dans un but unique et unificateur.
En fait, la pluralité de notre monde fait partie intégrante du
dessein divin pour l’existence. Au cours des six jours de la cré-
ation, nous voyons D.ieu faire des catégories d’espèces et placer
les limites entre la lumière et l’obscurité, la matière et l’esprit, la
terre et la mer.
Et de fait, le Nom divin qui connote l’implication de D.ieu dans la
création, Elokim, est au pluriel, mettant l’emphase sur l’implica-
tion spécifique de D.ieu dans les détails et les distinctions qui
marquent Sa création.
C’est pourquoi, la Torah, les instructions que D.ieu communique
à l’humanité, ne fait pas que “séparer entre le pur et l’impur”,
définissant le permis et l’interdit, mais interdit également le mé-
lange des espèces et des catégories dans le domaine du permis lui-
même. La Torah précise les animaux dont le Juif peut manger le
lait et la viande, et les espèces dont le lait et la viande sont inter-
dits; mais elle interdit également la consummation du lait et de la
viande cuits ensemble, même si chacun, seul, est autorisé. De la
même façon, les lois des Kilayim (hybrides) interdisent de porter
un vêtement combinant le lin et la laine, le croisement de cer-
taines espèces animals et la greffe ou les semailles de certaines
espèces végétales. Selon les mots de Na’manides, “D.ieu a créé
les espèces de Son monde… commandant qu’elles émergent
chacune selon son espèce… de sorte que celui qui croise deux
espèces corrompt l’oeuvre de la création…”.
Trois catégories
Toutefois, il existe des exceptions. Malgré l’interdiction de mé-
langer le lin et la laine dans la confection d’un vêtement, la Torah
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donne l’instruction spécifique d’élaborer un tel mélange pour
fabriquer plusieurs des habits sacerdotaux portés par les Co-
hanim dans leur service du Beth Hamikdach (le Saint Temple).
Et également, juste après l’injonction: “ne portez pas de Chaat-
nez - lin et laine ensemble”, la Torah nous commande “faites des
franges aux quatre coins de vos habits”, le Talmud nous expli-
quant qu’il est permis de mélanger la laine et le lin pour observer
la Mitsvah des Tsitsit.
Cependant, la permission de mêler deux espèces pour accomplir
une Mitsvah n’est accordée que dans le cas des Tsitsit. En ce qui
concerne les autres interdictions des Kilayim, nous ne trouvons
aucune autre exception. Et d’ailleurs, à propos de la viande et du
lait, la Torah va même jusqu’à nous instruire spécifiquement
qu’ils ne peuvent être combinés, même dans le but de servir de
D.ieu.
Dans Chemot 23:19, nous lisons: “les premières récoltes de votre
terre, vous les apporterez à la Maison de l’Eternel, votre D.ieu;
ne cuisez pas un veau dans le lait de sa mère”. Pourquoi ces deux
lois, apparemment sans lien, sont-elles citées dans le même ver-
set? Le Midrach explique que la Torah désire préciser que
l’interdiction de mélanger la viande et le lait s’applique égale-
ment dans le cas de la cuisson des Kodachim, la viande sainte
des offrandes apportées à D.ieu dans le Beth Hamikdach.
Une observation attentive nous permet de distinguer trois
catégories de mélanges interdits:
a) le mélange de lin et de laine, interdit dans la fabrication de
vêtements destinés à un usage mondain, quotidien, mais permis
dans le cas des Tsitsit et des vêtements sacerdotaux, dans le but
de servir le Tout-Puissant.
b) la cuisson de la viande avec du lait, interdite spécifiquement
par la Torah, même pour des desseins exclusivement saints.
c) l’interdiction sans équivoque de croiser les plantes et les ani-
maux. Ici, la Torah ne trouve pas même nécessaire de réitérer
qu’il est également interdit d’opérer ce croisement pour une
Mitsva, supposant que nous comprendrons cette interdiction
comme s’appliquant de la même façon aux sujets mondains et
saints.
Une paix graduelle
Le but proclamé de la Torah est de “faire la paix dans le monde”.
Faire la paix signifie unir et intégrer, rassembler des éléments
divergents, des individus et des peuples en une entité harmo-
nieuse.
Aussi le prophète Tséphania décrit-il l’ère messianique, la réali-
sation du plan de la Torah pour la vie sur terre, dans ces termes:
“Alors Je convertirai toutes les nations dans un langage plus pur
pour qu’elles clament le Nom de D.ieu pour Le server dans un
consentement uni”. Aujourd’hui, l’humanité et la nature sont
fragmentées et en conflit, puisque chacun de leurs composants
multiples cherche l’accomplissement et la réalisation par des
voies différentes et conflictuelles. La Torah vient apporter à tous
un dessein unique, les unifier dans le but commun de servir leur
Créateur.
Comment concilier cela avec le rôle de la Torah décrit plus haut
qui renforce les limites? N’avons nous pas affirmé que la Torah
différencie et distingue, préserve les démarcations de la création
de D.ieu ?
En réalité, toutefois, il n’y a pas de contradictions. La paix ne
Kol ayechouot à la famille Attalie
Page 45 Kol ayechouot à la famille Benita
consiste pas à effacer les frontières et à oblitérer les identités. La
paix ne dicte pas aux nations et aux individus de désavouer leur
particularisme et de fusionner en un tout sans distinction.
Bien au contraire, une telle “paix” est toujours superficielle et
artificielle, puisqu’elle va à l’encontre de la nature et de l’es-
sence de ses partenaires et en dernier ressort elle se désintègre en
chaos et anarchie. La paix véritable est un état dans lequel les
entités diverses unissent leurs forces vers un but commun,
chacune contribuant à l’accomplissement de cette harmonie par
ses qualités distinctes.
Et c’est là que réside le sens profond de ces trios catégories de
mélanges définies par la Torah. Croiser des espèces différentes
est toujours négatif, même lorsque l’objectif est une Mitsva,
l’acte ultime de servir le Tout Puissant. Le croisement crée une
créature nouvelle, hybride, qui n’est ni l’un ni l’autre de ses gé-
niteurs, une créature dans laquelle les différences entre les deux
espèces ont été éradiquées. La frontière définie de la création est
effacée, causant un hiatus plutôt qu’une consolidation, dans le
développement universel de la paix.
Par ailleurs, la combinaison du lin et de la laine dans la confec-
tion d’un vêtement ne viole l’intégrité d’aucun de ces compo-
sants. La laine reste de la laine et le lin reste du lin. On peut tou-
jours effilocher et séparer les fibres. Ce qui s’est passé est que
deux éléments de la création, chacun préservant (et employant)
ses caractéristiques et ses qualities ont été combinés pour créer
un objet d’esthétique et d’utilité.
Néanmoins, une telle combinaison, quand elle est utilisée à des
fins profanes ou personnelles, est négative et destructrice. Cer-
tains elements (comme le lin et la laine) représentent des forces
spirituellement divergentes qui vont inévitablement se confronter
plutôt que s’unifier. Selon les Cabalistes, la laine représente le
‘Hessed (la bienveillance) et le lin la Gvourah (la sévérité, la
retenue).
C’est pourquoi la Torah a interdit leur union. Ce n’est que lor-
squ’elles sont unies dans la réalisation ultime de leur dessein:
servir leur Créateur, que ces forces convergent harmonieusement
plutôt que de façon conflictuelle.
Une troisième catégorie, qui se place entre les deux précédentes,
est le mélange, par la cuisson, du lait et de la viande. Ici, l’ef-
facement de la distinction n’est pas si absolu que dans le cas du
croisement, où la quintessence des deux espèces (c’est à- dire
leur force de reproduction) a été effacée : seules les propriétés
physiques (le goût, l’arôme, la couleur etc.) de la viande et du
lait sont mêlées mais leurs substances essentielles restent inaffec-
tées.
L’on pourrait donc penser que la comparaison entre ce plat inter-
dit à un vêtement tissé de lin et de laine est adéquate. C’est pour-
quoi la Torah doit spécifiquement indiquer qu’il n’en est rien, la
cuisson de lait et de viande est une violation plus sévère des
frontières de la création que le Chaatnez. En cuisant, la viande se
sature de lait, et vice-versa, au point qu’ils ne sont plus distincts
l’un de l’autre. Cuits en une masse inséparable, ce mélange
“hybride” ne peut représenter la réalisation d’une paix véritable
et c’est pourquoi il est inutilisable même dans l’environnement le
plus harmonieux soit-il, celui de la “Maison de D.ieu”.
Une vue future
Citant des sources de la Cabbale, Rabbénou Bé’hayé (Rabbi
Bé’hayé ben Acher 1265?-1340?) écrit que dans le futur âge
parfait de Machia’h, l’interdiction du mélange du lait et de la
viande sera abolie.
Le monde de Machia’h est un monde dans lequel “ton Maître ne
sera plus enveloppé de mystère; tes yeux verront ton Maître”, un
monde dans lequel la matérialité de notre existence ne renfer-
mera plus et ne cachera plus l’Essence divine de la réalité. La
combinaison du lait et de la viande sera permise parce que deux
changements auront lieu.
Tout d’abord, la vie ne consistera plus en domaines “profane” et
“saint”. Dans un monde imprégné de l’immanence et de la con-
science de D.ieu, tous nos actes et nos accomplissements seront
des actions saintes, des actions en harmonie parfaite avec la rai-
son d’être de chaque création.
D’autre part, notre perception de la réalité sera plus profonde et
plus vraie qu’elle ne l’est aujourd’hui. Dans la réalité superfi-
cielle que nous habitons aujourd’hui, le lait et la viande cuits
ensemble sont devenus virtuellement un seul aliment; nous
n’avons pas accès aux différentes forces combinées ensemble.
C’est donc Kilayim, une destruction des frontières naturelles.
Mais à la lumière de leur quintessence, la viande et le lait restent
deux entités, aussi complètement qu’ait pu être effectué le mé-
lange ; en fin de compte, ils ressemblent à la combinaison du lin
et de la laine du Chaatnez, plutôt qu’à la réalité hybride des Ki-
layim des animaux et de végétaux croisés. Dans la réalité de
Machia’h, une telle combinaison ne compromettra pas l’unicité
de chaque élément.
En réalité, lorsque l’essence spirituelle de chaque chose sera
réelle et tangible, la viande et le lait représenteront un véhicule
de véritable harmonie dans lequel les éléments variés de la cré-
ation de D.ieu s’unissent pour Le servir.
Prières, Ségoulot & Kaméot La Hassidoute et le Mariage
Grande ségoula pour Marier ses enfants par le Rabbi des Loubavitch
Se fixer une étude quotidienne de Hassidoute
qui aide à enlever les barrières et les voiles spirituelles
___________________________________________________________________________
A la Lumière de la Tsedaka
Grande ségoula pour Marier ses enfants par le Rabbi des Loubavitch
La maman devra aussi donner quelques pièces dans la tsédaka
avant l’allumage des bougies de
Chabbat et de Yom Tov.
Page 46 Refoua et Atsla’ha pour Moche ben Mari Ida
INTRODUCTION DE RABBI NATHAN DE BRESLEV A LA LECTURE DES NOMS DES TSADIKIM
La Torah représente le nom d’Akadoch Baroukh Hou et contient 600.000 lettres. Le peuple d’Israël également contient 600.000 âmes.
Lorsqu’un juif, par son comportement et l’accomplissement des Mitsvoth, révèle le nom d’Hachem dans le monde, il devient son associé dans la
création dont la Torah en est le schéma et donc acquiert la liberté en tant qu’associé d’intervenir dans son évolution en faisant des miracles… «
Le Tsadik décrète et Hachem accomplit » En prononçant le nom du Tsadik qui révèle une phase du nom d’Hachem, c’est comme si on prononçait
le nom révélé, c’est-à-dire Le Youd-Hé-Vav-Hé.(Likouté Halakhot).Cette prononciation réveille également le mérite du Tsadik qui est toujours actif
dans le monde, même s’il n’est plus là physiquement. Les Tsadikims sont le maintien du monde, ils nous dévoilent les secrets de la Torah et la
présence du Créateur en tous domaines, ils sont notre espoir et notre vitalité et nous nous maintenons avec leurs enseignements, nuit et jour. En
prononçant leurs noms, puissons-nous attirer la lumière de leur sainteté, apprendre, transmettre et accomplir leurs paroles. Que par leur mérite,
soit reconstruite Jérusalem et que les Cohanim retournent à leur service, bien vite et de nos jours, Amen.
UNE PRIERE EST A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS. ELLE SE TROUVE EN FIN DE PAGE.
Lire quelques noms tous les jours est une grande protection, retrouvez tous les mois une page de nom de nos Tsadikim
SHEMOT HATSADIKIM
Les chefs du peuple : Paroch Pah’ate Moav. ‘Hélame. Zatou. Bani. Bouni. ‘Hazgade. Bévaye.
Adoniya. Viguevaye. ‘Hadine. Atèr. H’izkiya. ‘Hazour. Hodiya. H’achoum. Bètsaye. H’arif.
‘Hanatote. Névaye. Maguepi’hach. Méchoulame. H’ézir. Méchézavèl. Tsadok. Yadoua. Pélatya.
H’anane. ‘Hanaya. Hochéa. H’ananeya. H’achouv. Haloh’èch. Pilh’a. Chovèk. Réh’oum. H’achavna.
Ma’hasséya. Ah’iya. H’anane. ‘Hanane. Maloukh. H’arime. Ba’hana.
Voici les noms des chefs de l’Etat ayant résidé à Jérusalem : ‘Hataya, fils de ‘Houziya, fils de Zék-
harya, fils de Amarya, fils de Chéfatya, fils de Mahalalèl, tous fils de Parètss. Ma’hasséya, fils de Ba-
roukh, fils de Kol H’ozé, fils de H’azaya, fils de ‘Hadaya, fils de Yoyariv, fils de Zékhraya, fils de Ha-
chiloni. Salou, fils de Méchoulame, fils de Yo’hède, fils de Pédaya, fils de Kolaya, fils de Ma’hasséya,
fils de Itiël, fils de Yéchaya. Gabi. Sali. Yoèl, fils de Zikhri. Yéhouda, fils de Hassénoua. Yédaya, fils
de Yoyariv. Yakhine. Séraya, fils de H’ilkiya, fils de Méchoulame, fils de Tsadok, fils de Mérayote,
fils de Ah’itouv. ‘Hadaya, fils de Yéroh’ame, fils de Pélayéla, fils de Ametsi, fils de Zékharya, fils de
Pachh’our, fils de Malkiya. ‘Hamachéssaye, fils de Azarèl, fils de Ah’zaye, fils de Michilémote, fils de
Imèr. Zavdièl, fils de Haguédolime. Chémaya, fils de H’achouv, fils de ‘Hazrikame, fils de
H’achavya, fils de Bouni. Chabétaye. Yozavade. Mataneya, fils de Mikha, fils de Zavdi, fils de Assaf.
Bakboukya. ‘Havda, fils de Chamoua, fils de Galal, fils de Yédoutoune. ‘Hakouv. Talmone. Tsih’a.
Guichfa. ‘Houzi, fils de Bani, fils de H’achavya, fils de Mataneya, fils de Mikha. Pétah’ya, fils de Mé-
chézavèl.
TEFILA A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS
Que le mérite de tous les Tsadikim que j’ai mentionné devant toi, Notre D’ et D’ de nos pères, les ‘Hassidim, Sages,
Prophètes et Tsadikim, que par le mérite de leurs saints noms, de leur Torah et bonnes actions, Tu puisses avoir
miséricorde envers nous dans Ta grande bonté, gratifie-nous de la lumière de leur sainteté, que nous puissions sui-
vre leurs sentiers et marcher sur leurs pas. Que nous méritions maintenant grâce à leur grande force, revenir vers toi
et aller dans les sentiers des justes devant toi.
Inspire tous les Tsadikim, ceux dont j’ai prononcé le nom maintenant et ceux qui nous sont inconnus, afin qu’ils nous
défendent et plaident pour nous devant le Trône de Ta Gloire, pour éveiller Ta compassion et nous prendre en pitié,
pour nous ramener vers toi avec sincérité. Ote-nous ce coeur de pierre et donne-nous un coeur de chair, que nous
puissions revenir vers toi ! Que nous puissions toujours aller sur le chemin des Tsadikim et que notre part soit avec
eux dans le Monde Futur et le Gan Eden.
Page 47 Na’hat et Atsla’ha pour Yehudit bat Miriam
Hachem veille sur l’honneur des Talmidei
’Hakhamim
Le Talmud Yérouchalmi (Berakhot 2, halakhah 8)
raconte que lorsque Rabbi Zeira est monté en Erets
Israël et a fait pratiquer une saignée, il est allé
acheter de la viande chez le boucher pour refaire
ses forces. Il a demandé combine coûtait le kilo de
viande, et le boucher lui a dit : «Cinquante pièces
plus un coup avec une barre de fer.» Rabbi Zeira a
répondu : «Prenez soixante pieces et renoncez au
coup.» Le boucher a refusé. Alors il a dit : «Faites
selon la coutume», et il l’a fait. Le soir, Rabbi Zeira
est allé au Beit HaMidrach et a demandé ce que
c’était que cette mauvaise coutume. On lui a ré-
pondu qu’il n’y avait aucune coutume de ce genre.
Qui lui avait donc fait une chose pareille ? Il a ré-
pondu : le boucher Untel. On l’a envoyé chercher
mais il était déjà mort, et on était en train de sortir
son cercueil pour l’enterrer. On dit à Rabbi Zeira :
«Notre maître a été tellement fâché qu’il l’a puni par
la mort.» Rabbi Zeira répondit : «Que cela vienne
sur moi si je me suis mis en colère ! J’ai sincère-
ment cru que c’était la coutume ici» (mais du Ciel,
on avait vengé l’affront qui avait été fait à Rabbi
Zeira).
Le Lachone Hara
sur les proches
On ne doit pas dire du
Lachone HaRa sur des
proches – des parents,
des frères, des soeurs,
des oncles, des tantes,
des cousins. Même si
parfois la personne
n’est pas fâchée quand
quelqu’un des proches
dit du mal d’elle, et
même si souvent, celui
qui dit du mal d’un
proche le fait pour son
bien et non pour lui
causer du tort, tout cela
ne constitue pas une
permission de dire du
Lachone HaRa. Dans la
Torah elle-même nous
en trouvons des exem-
ples :Yossef a raconté
Page 48 Atsla’ha pour Avraham ben Fortuné
à Ya’akov ce que ses frères faisaient de mal, et il
en a été puni. Miryam s’est plainte devant Aharon
de la conduite de Moché, et elle en a été punie.
Dans ces deux cas figure le même élément : que
ce soit Yossef ou Miryam, ils n’avaient pas l’inten-
tion de causer du dommage par leurs paroles, au
contraire, leur intention n’était que de faire du bien,
et malgré tout ils ont été punis, parce qu’ils
s’étaient trompés et avaient interprété les actes de
leurs frères comme malhonnêtes.
Le Lachone Hara discret
Le Talmud Yérouchalmi (Péah 81) raconte qu’un
roi voulut construire un grand pont. Il ordonna aux
juifs de la ville de lui construire ce pont, et pour
cela il divisa les juifs de la ville en plusieurs
groupes.
Chaque jour, l’un des groupes devait sortir au tra-
vail de la construction, sans salaire.
Un matin, Monsieur Poirier décida qu’il préférait
étudier la Torah que d’obéir aux ordres du roi, et
ne se rendit pas au travail. Certaines personnes
furent jalouses et voulurent lui faire du mal.
«Qu’est-ce que tu as apporté à manger au-
jourd’hui ?» dit quelqu’un à voix haute. «Des
poires», répondit son
ami. Quand l’un des
responsables entendit
le mot «poires», il se
rappela de monsieur
Poirier et s’aperçut
qu’il n’était pas arrivé
au travail. Il envoya
immédiatement des
policiers chez lui et
leur ordonna de l’ame-
ner de force. C’est un
exemple de «Lachone
HaRa discret». Le nom
de Monsieur Poirier n’a
pas été cité, et l’inten-
tion de nuire n’était pas
ouverte, mais il y a eu
une mauvaise parole
contre autrui.
GARDES TA LANGUE
Page 49
Si la rencontre des deux conjoint a eu lieu avec
l’aide d’une Chad’hanite ou Chad’hane il sera pref-
erable qu’il ou elle assiste aussi a la rencontre en-
tre les parents ou sinon une autre personne comme
un rav ou une personne qui s’y connait pour diriger
la rencontre.
La presentation entre les parents se ferra en deux
parties principales:
1er partie : Des presentations generals sur les fa-
milles, desfois ont y observera des points communs
entre les familles, desfois des liens de parentes
proches ou lointains.
La 2eme partie : Le sujet financier et le deroule-
ment du marriage sont a l’orde de cette discussion,
le fiancaille, le henne et le reste des details, l’en-
droit ou vont habiter le jeune couple après leur mar-
riage si en location ou a l’achat; Pendant cette par-
tie de la conversation le jeune couple ira faire un
tour et laissera les parents discuter entre eux.
Il est fort probable que après la conversation entre
les parents une petite seouda ou un repas sera
offerte en commum si la rencontre c’est bien derou-
lee. Il est aussi possible que toutes les discussions
se passé autour d’un repas ou d’une seouda.
Page 50 Houpa Bekarov pour Yehoudith Garçona bat Rahel
Il est fort probable que après la conversation entre
les parents une petite seouda ou un repas sera
offerte en commum si la rencontre c’est bien der-
oulee. Il est aussi possible que toutes les discus-
sions se passé autour d’un repas ou d’une seouda.
Deja des la meme nuit il est bien de decider de la
date du fiancaille et du marriage, la date du mar-
riage sera decider avec l’aide la la future kala et de
sa madri’ha pour eviter une ’Houpa Nida.
Si nous parlons de la rencontre des parents il faut
preciser l’importance des parents en generale et
tout particulierement dans le cadre d’un Chidou’h.
Il ne faudra rien faire contre l’avis des parents s’ils
ne sont pas d’accord avec nous ou s’ils sont contre
l’opinion de la Torah sur le sujet; Mais il faudra se
forcer de les convaincre et de leur expliquer le plus
gentillement possible et de toujours rester lier a
eux.
La suite dans notre prochain numéros b”h
Rav Moché Lizmi Chlita
Pour prendre rendez-vous auprès du rav Composez le
+972 (0)54.84.60.861
Le Chidou’h pas à pas