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LA SALAMANDRE D’Axolotl n°1 Nouvelles et poèmes : Julien Noël ; Damien Lopez Romans : Sonia Alain ; Laure Toussaint Denis Cressens Roberto Savaggio, Violoniste électro Illustratrices japonaises : mariko, Idarie, Momosora Macchansan, conteur de Rakugo Christophe Pelardy, Street painting La Biennale Sauvage : Street Art sur mobilier Urbain à Paris Magazine Hybride de Romans - Arts - Tourisme Recettes : Ramen & Cake au citron Nameko : Nouvelle mascotte japonaise.

Magazine la salamandre n°1

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La Salamandre d'Axolotl Magazine Hybride - Romans, Arts, Tourisme insolite. Numéro 1

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Page 1: Magazine la salamandre n°1

LA SALAMANDRE

D’Axolotl n°1

Nouvelles et poèmes : Julien Noël ; Damien Lopez Romans : Sonia Alain ; Laure Toussaint Denis Cressens

Roberto Savaggio, Violoniste électro

Illustratrices japonaises : mariko, Idarie, Momosora Macchansan, conteur de Rakugo Christophe Pelardy, Street painting

La Biennale Sauvage : Street Art sur mobilier Urbain à Paris Temples shintos .

Magazine Hybride de Romans - Arts - Tourisme

Recettes : Ramen & Cake au citron Nameko : Nouvelle mascotte japonaise.

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Magazine Hybride ?

- Bienvenu dans le premier numéro de La Salamandre d’Axolotl. Il s’agit d’un nouveau concept de

Magazine hybride.

Magazine hybride car il regroupe trois types d’articles : ceux qui présentent des Nouvellistes et des

Romanciers ; ceux qui présentent des Artistes de différents domaines ; ceux qui présentent une partie

touristique insolite ou inhabituelle d’une ville ou d’un pays ; et enfin, un petit bonus cuisine (Le Grill) parce

que bien manger, c’est bon pour la santé !

Ainsi est né le projet de La Salamandre d’Axolotl Magazine. Un projet un peu fou de quelqu’un qui ne

parvenait pas à trouver un magazine qui regroupait tous ses centres d’intérêt et qui a donc décidé de le créer

lui-même. Un magazine en constante évolution hybride à l’image du petit animal « l’Axolotl » qui en est la

mascotte.

Si vous êtes avides de nouvelles découvertes dans les domaines du Roman, de l’Art et du Tourisme insolite,

et même si vous ne l’êtes pas encore, bienvenue dans le premier numéro de La Salamandre d’Axolotl.

Axolotl Salamander Team

- Sally - Khan - Maya - Bogo

Equipe

4

Giovannoni Julien

Rédacteur en chef,

rédacteur, iconographe.

[email protected]

0664799612

juliengiovannoni.blogspot.com

Nakayama Mariko

Illustration, rédactrice,

traductions franco-

japonaises.

[email protected]

marikoala.blogspot.fr

Participant au

Magazine

Marion Richard

Chroniqueuse

Littéraire

Thriller, Jeunesse,

YA, Témoignages,

Livres enfants,

Science-fiction,

Fantastique, Fantasy,

Bit-lit, Romance...

Visitez son Blog:

http://uneenviedelivres.

blogspot.fr/

Page 4: Magazine la salamandre n°1

EDITO

. Un des Artistes que j’ai interviewé m’a

demandé : « La Salamandre D’Axolotl, n’est ce

pas un pléonasme ? »

Je lui ai répondu que oui, mais seulement à

moitié car : Un Axolotl ne peut être qu’une

Salamandre, mais toutes les Salamandres ne sont

pas des Axolotls !

J’ai ensuite dit que j’utiliserai cette phrase pour

l’édito et nous y voila !

Ceci résume assez bien ce que j’ai ressenti à la

création de ce premier numéro. Dans l’infinie

toile du net et la masse des réseaux sociaux, on a

l’impression que tous ceux qui présentent leurs

créations littéraires et ou artistiques sont tous les

mêmes. Ce n’est qu’en étant attiré par leur

travail et connaissant un peu plus leur univers

personnel que l’on s’aperçoit à quel point chacun

est unique. Chacun possède son propre parcours

qui l’a emmené à créer quelque chose qui doit

être montré et partagé.

C’en est de même pour la « Thématique

Biennale Sauvage » de la partie « Tourisme

insolite ». Les Graffitis des grandes villes sont si

courants qu’ils en deviennent habituels pour le

regard. Et pourtant, certaines de ces œuvres de

Street Art attirent notre regard lassé car elles

évoquent la sensibilité de leur créateur et

véhiculent, sinon un message, au moins un

ressentiment.

J’espère qu’il en sera de même pour ce premier

numéro du magazine « La Salamandre

d’Axolotl ». Nous ne sommes pas les premiers

êtres humains à présenter des créations

littéraires, artistiques et touristiques, mais

j’espère qu’avec notre originalité et notre style

visuel vous prendrez plaisir à lire le contenu de

ce magazine. En espérant être un bon média de

présentation pour tous les artistes présentés dans

ce premier numéro. Ils le méritent et je

les remercie encore de leur participation.

Directeur de la rédaction

Giovannoni Julien

Sommaire

A propos de la dure vie de pirate (Julien

Noel) - P.6

Julien Noel - P.12

Biennale sauvage session 1 – P.19

Histoire d’une brouette (Damien Lopez

– P.21

Illustratrices japonaises – P.24

Sonia Alain – P.27

Chroniques littéraires de Marion – P.33

Biennale sauvage session 2 – P.37

Laure Toussaint – P.41

Denis Cressens – P. 48

Macchansan – P. 56

Biennale sauvage session 3 et 4 – P.60

Roberto Savaggio - P.66

Biennale sauvage session 3 et 4 – P.70

Street Painting à Brignol, Christophe

Pelardy – P.73

Recettes de cuisine – P.75

Nameko – P.77

Les contes de toujours pour les lecteurs

d’aujourd’hui – P.78

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Pour rendre l’édito désespérément rigide plus sympathique, on a imaginé une petite thématique récurrente

« Le J. Jonas Jameson Edito ». J.J.J. est dans les comics Spiderman l’éditeur du journal pour lequel Peter

Parker (alias Spiderman) travaille. C’est surement le personnage le plus nerveux et le plus exécrable de

toute l’histoire des comics. Je pense que le créateur de Spiderman, Mr Stan Lee a du le créer pour exorciser

ses angoisses avec ses éditeurs.

Alors je vous propose un petit jeu : si vous le voulez, faites nous parvenir vos remarques, vos commentaires

et même des idées d’articles en passant par la voix de J.J.J.

Comment faire : c’est très simple, il vous faut remplir les vignettes vierges de parties de Comics situées

juste en bas. N’hésitez pas à être imaginatifs et à nous remonter les bretelles.

Sinon, à défaut, vous pouvez toujours nous envoyer des photos de Spiderman !!!

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- À propos de la dure vie de pirate -

Nouvelle de Julien Noël

À propos de la dure vie de pirate, de l’assaut d’un navire commercial et de

la mort méconnue du capitaine John Coxon, basé sur le témoignage d’un

témoin des faits et compagnon du bien connu Bartholomew Sharp.

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Mon nom est Robert Butler. Je suis né en 1666 à

Port-Royal, du temps où la ville était encore

considérée comme la plus dépravée de la

chrétienté, avant que les eaux ne viennent la

recouvrir. Les prédicateurs annoncèrent que

c’était à cause de nos péchés, du rhum, des

lupanars et des salles de jeux que la ville serait

frappée, que nous méritions d’être punis. Je le

méritais sans doute à cette époque, peut-être je le

mérite encore aujourd’hui… Mais je n’étais pas à

Port-Royal le jour où la terre a tremblé. J’ai

survécu et atteint l’âge honorable de septante-et-

un ans. D’autres plus vertueux, mon père et mes

frères qui étaient restés humbles — et pauvres —

pêcheurs, y ont tout perdu, jusqu’à leur vie. Si

c’est Dieu qui a déclenché cette apocalypse, il

doit être bien myope pour avoir tué tant

d’innocents et laissé vivantes tant d’ordures.

J’en étais une et, aujourd’hui, je vais réparer cette erreur. Je meurs en vieil homme dans mon lit, moi qui

m’étais autrefois juré de trépasser les armes à la main ; on m’enterrera demain alors que je m’étais imaginé

la mer comme sépulture.

Comme tout moribond je regarde en arrière, vers ma vie écoulée. Je songe aux mauvais choix que j’ai faits, à

ceux que je referais sans hésiter, même sachant qu’ils étaient mauvais. J’ai eu de la chance, moi qui suis

analphabète et avais pour seule ressource mon courage : celle de survivre à mon ancienne vie de pirate, celle

d’avoir su me retirer à temps, d’avoir su réinvestir mes gains — pourquoi parler à demi-mot ? Mon butin —

dans une petite auberge qui marcha bien, de m’être trouvé une femme qui me fit des enfants dont je pus être

fier...

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Et puis aussi celle de voir mon sang perdurer par mes petits-enfants, plus beaux et intelligents que je n’aurais

jamais rêvé l’être, comme ma petite Annie qui me fait la grâce de coucher ces mots sur papier et de mettre en

ordre mes phrases de rustre marin. J’ai eu de la chance, oui. Surtout comparé à tous ces destins que j’ai

connus et qui ont fini pendus au bout d’une corde ou engloutis par la mer... Parmi ces malchanceux, il y en a

un dont aujourd’hui nul ne connait la cause du trépas sinon moi. Un cruel homme de ses amis m’a jadis fait

jurer au nom du diable de ne jamais révéler ce secret et il a été bien gardé mais, à l’heure de ma mort et au

moment de bientôt me présenter face à Dieu tout puissant, créateur de toute chose, je veux me libérer de ce

pacte et éliminer ainsi le moindre commerce que j’ai jamais eu avec celui que les plus effroyables parmi les

boucaniers adoraient. Ou alors peut-être désiré-je simplement braver le dernier interdit qu’il me reste, sentir

une dernière fois cette étrange impression d’invincibilité qu’on ressent lorsqu’on enfreint une loi ? Cela fait

tellement longtemps...

Je me suis engagé à seize ans comme matelot sur le Trinidad, le vaisseau amiral de Bartholomew Sharp. À

l’époque, ce capitaine anglais pillait les navires et les colonies espagnoles. Il a coulé ou pris quelque vingt-

cinq vaisseaux et mis à sac presque autant de villes ; j’étais son compagnon dans la majorité de ces crimes. Au

début de ma carrière, vers 1683, il retrouva un ami à lui qui s’essayait à une activité légale sinon honnête, au

service du gouverneur. John Coxon s’était en effet récemment soumis à ce dernier, tentant de tirer un trait sur

le passé que Sharp et lui avaient en commun, et avait été envoyé comme corsaire à la recherche du pirate

français Pierre Egron, plus connu sous le pseudonyme de Jean Hamelin. Il croisa la route de mon capitaine à

Saint-Thomas, paradis des frères de la côte où le gouverneur Adolphe Esmit protégeait sous son autorité des

flibustiers, protection dont Coxon avait lui-même joui par le passé. Il savait que le même privilège avait déjà

été accordé à Hamelin et avait donc opté pour cette petite île comme point de départ de sa recherche. Le

français n’y était pas mais il trouva Sharp attablé dans un bouge. Il ne fallut que quelques verres pour que ces

deux vétérans des Rendez-vous de l'île d'Or se retrouvent pleinement et que Coxon décide de reprendre le

pavillon noir — quoique, alors, le rouge était le plus souvent hissé, Sharp et beaucoup d’autres préférant

promettre un massacre qu’une reddition —, cédant comme moi et beaucoup d’autres avant nous au charme

brutal du capitaine.

Les deux équipages passèrent la nuit en libations et, le lendemain, nous levâmes l’ancre à l’aube,

accompagnés du navire de Coxon, et partîmes ensemble en chasse. Ce fut une période riche en prises et en

butin, où les doublons espagnols nous faisaient bien vite oublier la désagréable promiscuité que nous

entretenions avec de vraies brutes et les atrocités qu’ils effectuaient sous nos yeux et nous sous leurs ordres. Il

y eut bien sûr des pertes dans nos camps, je reçus la pire blessure de ma carrière — un méchant éclat de bois

arraché à la balustrade par un boulet et qui pénétra profondément dans mon abdomen, y causant plus de dégâts

qu’une balle de mousquet — et fus soigné par le médecin de bord, un certain Basil Ringrose. Le doc’ était un

chic type, érudit mais abordable, qui a écrit un livre dans lequel il raconte sa vie parmi nous. Selon un

camarade qui l’a lu, il ne dit pas un mot de la mort de Coxon. Il faut dire que Sharp était alors encore en vie et

veillait à ce que la vérité reste profondément enfuie. Et puis les Espagnols ont eu Ringrose lors d’un raid et il

n’a plus jamais eu l’occasion de le faire. Peut-être ce texte pourra-t-il compléter son œuvre…

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John Coxon est mort le quatorze avril 1683. Je n’oublierai jamais cette date. Nous avions repéré un grand

galion espagnol au large des Keys, plus lourdement armé que la frégate de huit sur laquelle je me trouvais ou

que celle de six que commandait Coxon. De plus, nous ne pouvions compter sur le support des deux sloops

confiés aux seconds de Sharp et qui, grâce à leur rapidité supérieure à la majorité des navires, rabattaient

habituellement les proies vers notre vaisseau. Le Fancy avait en effet été coulé quelques semaines plus tôt et

l’on avait renvoyé la Emma à quai pour y être réparé suite à une méchante canonnée que la belle avait subie.

Confiant dans le renfort de Coxon, Sharp n’avait pas pris la peine d’attendre son retour pour reprendre la

chasse là où elle avait été abandonnée. Le genre d’erreur que son tempérament tumultueux était prompt à

commettre…

Nous nous approchâmes par sa poupe, battant pavillon néerlandais afin de ne pas les effaroucher. Plus

rapides, ce n’était qu’une question de minutes avant que nous les ayons rattrapés. Nos timoniers avaient ordre

d’entourer le vaisseau ennemi, le Trinidad à tribord et le navire de Coxon à bâbord.

Dès qu’ils nous eurent amenés à portée de canons, nous hissâmes le pavillon rouge comme de coutume et

donnâmes une salve de canons sur le pont adverse — de façon à faire un maximal de dégâts humains et

limiter les dommages matériels, préservant autant que possible la valeur de la prise — tout en réduisant la

voilure pour rester à son niveau. Les Espagnols ripostèrent de leurs plus grosses pièces. Ne pouvant rivaliser

avec leur puissance de feu, Sharp ordonna l’abordage. Hélas, le timonier n’eut pas le temps d’appliquer cet

ordre en virant de bord, car un boulet ramé tiré du pont inférieur de l’ennemi (dont on pouvait désormais

apercevoir le nom à la proue : Santa Agostina) vint heurter le mât d’artimon à sa base, qui s’affaissa dans un

craquement terrible sans pour autant chuter car retenu par les manœuvres. Ainsi déséquilibré vers bâbord et la

voilure vrillée, le Trinidad était en bien mauvaise posture. Nous reçûmes une salve de plus qui déchira le pont

et blessa cruellement nombre des nôtres, puis la Santa Agostina nous dépassa. Elle n’avait pas réduit sa

voilure, que du contraire, et profitait sagement de notre embarra pour prendre ses distances.

De son côté, alors que Sharp hurlait qu’on finisse d’abattre le mât blessé — davantage soucieux de ne

pas laisser s’échapper sa proie que de préserver son navire —, John Coxon montait à l’abordage. Ses hommes

avaient été touchés aussi durement que nous par les tirs, mais tenaient bon et escaladaient la coque ennemie,

plus haute que la leur, tandis que les marins espagnols se penchaient loin par-delà la balustrade pour couper la

corde des grappins aux longues tiges qui la leur mettait hors de portée. D’autres dans un même temps tiraient

au mousquet sur nos alliés. Ceux-ci prirent néanmoins pied sur le pont adverse et se dispersèrent, certains

retenant la contre-attaque des Espagnols qui chargeaient sabres brandis, d’autres couvrant l’arrivée de leurs

compagnons ou s’appliquant par tous les moyens à mettre l’ennemi en panne ou à le ralentir de façon à nous

le laisser aborder en renfort sitôt que nous nous serions dépêtrés de notre mât récalcitrant. Comme à son

habitude, Coxon monta lui-même à l’abordage après s’être assuré que la manœuvre d’arrimage était

complète. S’il était courageux, il n’était pas téméraire et savait que son rôle n’était pas de donner les premiers

coups avec les braves, mais de s’assurer qu’aucun couard ne restait en arrière.

Les premiers pirates à bord de l’Espagnol avaient lancé des poignées de chausse-trapes sur le pont et

s’élançaient protégés par leurs lourdes bottes parmi les marins aux pieds nus et bien vite ensanglantés.

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Coxon, quoique chaussé de bottes à chaudron — bien plus élégantes que celles des hommes d’équipage mais

fort minces —, ne craignait guère ces pièges et virevoltait entre eux comme au quadrille. De son épée, plus

légère que les coutelas des boucaniers — une lame véritablement destinée à la guerre et non à équarrir des

morceaux de viande fumée —, il fendait plus que Hamlet luttant pour l’honneur de son père. Les Espagnols

subissaient ses feintes et ses estramaçons, ainsi que les coups rudes et brutaux assénés par ses compagnons.

Les braves étaient nombreux parmi son équipage, j’avais pu le vérifier à de nombreuses reprises ; beaucoup

ne vivaient que pour l’abordage et en avaient fait un art : ils crochetaient les sabres ennemis d’habiles

mouvements de leur hache pourtant conçue davantage pour couper les cordages que les chairs avant de percer

les ventres de leur autre arme, ou renversaient d’un mouvement de poignet leur pistolet pour s’en servir de

massue après que le silex en ait fait cracher son unique plomb, autant de gestes experts qui ne peuvent se voir

que sur un navire assiégé. L’étranger à ces scènes n’est pas capable de se les figurer. Il s’attendra, comme

moi-même je l’ai fait, à de l’escrime telle qu’on en voit sur les planches des théâtres tandis que c’est plutôt

une bagarre de taverne sans bonne humeur.

Que dis-je, une bagarre pleine de rage et de peur, où l’on n’hésite pas une seconde à tuer car c’est la seule

façon de s’attirer la victoire et de rester soi-même en vie… Alors on frappe. On abat ses armes sur l’ennemi

avec force et espoir plus qu’on ne cherche à le toucher. On se bouscule, on tente de faire passer l’autre par-

dessus bord. Si l’on ne peut l’envoyer en enfer par les armes, Neptune pourra toujours l’accueillir en son

royaume aussi bien que Satan l’aurait fait dans le sien.

Quant à nous, nous entendions le combat faire rage pendant que nous jetions le mât d’artimon à la

mer, que nous démêlions les manœuvres et arrangions la voilure qui nous restait — celle que les boulets

adverses n’avaient pas trop déchirée — afin que le vent nous pousse finalement vers les deux navires qui

s’étaient mis en panne. Sur la Santa Agostina, nos amis se battaient avec l’énergie du désespoir contre un

ennemi en surnombre. Coxon était blessé à plusieurs reprises déjà mais pourfendait toujours les défenseurs

sans se soucier que sa belle chemise se couvrait de sang et de sueur. Les rangs se clairsemaient dans les deux

camps et les détonations se faisaient rares au fur et à mesure que les pistolets et les mousquets se

déchargeaient. La rumeur de la bataille diminuait tandis que nous venions coller notre coque à celle de

l’Espagnol, sans que nous puissions savoir qui triomphait.

Sharp fut le premier à se saisir d’un grappin et à escalader la paroi goudronnée, s’aidant d’une hache

comme d’un piolet. Il sauta la balustrade, pistolets aux poings, aussitôt suivi de tous les autres, moi dans les

premiers. Je n’avais jamais rien vu de tel, jamais pensé qu’un pont pût à ce point se couvrir de cadavres et

ruisseler de sang. Des quelque trois-cents hommes qui avaient dû se battre, il n’y en avait guère plus que deux

douzaines sur leurs pieds. Des nôtres, surtout, ainsi que quelques Espagnols qui finissaient d’être étripés ou

qui se terraient dans des coins sombres et y mouillaient leur pantalon, tremblants au sort qui leur serait

réservé. Partout, l’on gémissait, pleurait ou crachait du sang. Au milieu de ce carnage se tenait John Coxon

qui se retourna à notre approche. Reconnaissant Sharp, son visage ouvert d’une large plaie s’éclaira d’un

faible sourire. « Hé bien, tu en as mis du temps ! », lança-t-il presque avec nonchalance avant de faiblir tout

d’un coup et de s’effondrer.

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Basil Ringrose fut appelé mais ne put rien faire pour Coxon dont la vie s’échappait par toutes ses blessures et

ruisselait, se mêlant à celle qui fut arrachée ce jour-là à tous les autres, pirates et marins espagnols. Il adressa

un regard désolé à Sharp et se tourna vers la multitude des blessés légers, ou pour le moins récupérables,

tandis que le capitaine rendait son dernier soupir. Certains des marins pouvaient être sauvés et le doc’ s’y

appliqua aussitôt, ordonnant qu’on l’aide à déchirer des chemises en pansements et à réduire l’hémorragie de

ceux qui contenaient encore assez de sang pour survivre.

Ce fut une triste fin de journée. Des cales fort pleines mais bien peu de personnes pour toucher ce butin

qui l’eurent effectivement mérité. Le navire de Coxon, gravement percé par les canons espagnols, prenait

l’eau de partout et aurait sûrement sombré dans l’heure quels efforts qu’on fasse pour colmater les brèches.

Sharp fit donner l’ordre d’y porter les morts de notre camp et de le laisse couler. Les cérémonies n’étaient pas

bien prisées parmi notre communauté et ils auraient de toute façon finis à la flotte, alors autant les laisser dans

le navire où ils avaient vécu et ainsi les séparer des Espagnols qu’on acheva au besoin et jeta de l’autre bord

afin qu’ils ne se mêlent pas aux nôtres. Je soulevai moi-même le corps de Coxon par les pieds tandis qu’un

compagnon en prenait les épaules. Sharp nous arrêta en chemin vers la dernière demeure de son ami, hésita

un instant, sembla tenté de récupérer son épée en souvenir, puis nous dit d’y aller.

Un tiers mourut avant le lendemain et un autre de fièvre les jours qui suivirent. Le dernier tiers des

survivants, à peine une quinzaine, fut intégré à l’équipage de Bartholomew Sharp qui devint amiral et ramena

tant bien que mal — faute d’équipages complets — ses deux navires à terre où il dépensa une partie des

richesses espagnoles en primes d’engagement pour de nouveaux hommes.

À tous, il nous fit jurer de garder le secret des circonstances de cette prise. « Coxon nous a quittés il y

a une semaine pour la côte pacifique. Ceux parmi ses hommes qui ne voulaient pas faire ce voyage nous ont

rejoints et, ensemble, nous avons pris la Santa Agostina qui s’appellera dès à présent le Revenge. » J’ignore si

c’est la peur d’être accusé de ne pas avoir secouru à temps son ami qui lui fit prendre cette décision ou la

honte de s’être accaparé la prise d’autrui, toujours est-il qu’aucun d’entre nous n’était assez audacieux pour

lui désobéir et que Sharp mourut sept ans plus tard sans que sa réputation n’en fût entachée. Il s’était

entretemps rangé et était rentré dans les bonnes grâces du Roi en lui cédant de nombreuses cartes maritimes

espagnoles, dont certaines trouvées dans la plus luxueuse cabine de la Santa Agostina. Celui-ci fit rappeler les

corsaires lancés à sa poursuite et Bartholomew Sharp finit sa vie tranquillement et jouissant d’une bonne

position bien mal acquise. Bien vite, il se dit que John Coxon et ses hommes s’étaient perdus en mer ;

personne ne démentit cette information. Moi, j’ai vogué quelques temps sous le commandement d’autres

avant de me retirer à mon tour et d’enfin user de mes parts de butins accumulées durant une décennie de

rapines.

Demain, je serai mort mais ces années malhonnêtes m’auront permis de fonder une famille et de lui

léguer de quoi vivre dans la dignité. C’est ce que j’ai toujours voulu : sortir de la misère qui m’a vu naître, et

je n’ai pas de regret car ces crimes n’ont pas été profitables qu’à moi. Ce secret était la dernière chose qui

m’appartienne et je te le confie, petite Annie. Fais-en l’usage qui te semblera le meilleur.

Fin du testament de Robert Butler

Propos recueillis à Duncans, le 23 mai 1737

Julien Noël

Page 11: Magazine la salamandre n°1

Bonjour Julien, la première question est : Présentez-vous comme vous voulez :

Bonjour. Qui suis-je ? Rien que de très banal, en somme : je suis un apprenti écrivain (j’aime aussi dire

« embryon d’auteur ») comme il y en a tant d’autres. J’ai vingt-trois ans et je suis encore « aux

études » (j’entamerai en septembre la seconde année d’un Master de Lettres, dans l’optique de devenir

enseignant) ; comme tant d’autres, j’ai grandi le nez plongé dans des livres. J’ai passé le cap de

l’écriture aux alentours de mes vingt ans, simplement (je suppose) car mes rêveries commençaient à

déborder du cerveau : je ne voulais pas qu’elles se perdent, alors j’ai pris la plume.

Julien, vous écrivez des récits, des nouvelles, des poèmes (dites moi si j’en ai oublié), pouvez vous nous définir

un peu votre style ?

Il y a dans beaucoup de mes textes en prose une certaine recherche de richesse stylistique. J’aime les

mots rares, les tournures de phrases abstruses… Cela ne vient pas sans vice, malheureusement : j’ai

donc une certaine tendance à l’archaïsme, aux incises outrancières et (d’une façon très involontaire) à

la prétention.

En poésie, j’applique les règles de la prosodie, certes souvent de façon élastique car je les méconnais

encore fort. Mes poèmes portent donc une sorte de verni classique, sans cependant qu’un puriste puisse

les considérer comme tels (ils pêchent notamment par leurs rimes, souvent pauvres ; des « rimes de

chansons » et non de poèmes).

D’autre part, il faut savoir que j’écris de la poésie narrative et non vraiment lyrique — des histoires en

vers, somme toute. C’est un mirage, mais j’aime l’idée que ces textes ont quelque chose de

« bardique » : je fais appel au merveilleux et au folklore, à un certain imaginaire collectif et légendaire.

Mon but premier est d’évoquer ce qu’il y a (qu’il reste ?) de magique, d’une façon ou d’une autre, dans

notre monde.

Dans votre blog, vous parlez des règles de la Prosodie concernant vos textes, pouvez vous l’expliquer un peu

pour ceux qui ne connaissent pas ?

Il s’agit des règles classiques de la poésie. Pour faire simple, c’est avant tout un système de régularité

formelle. C’est donc la prosodie qui édicte les usages selon lesquels on compte ses syllabes (règles

d’élisions, de hiatus…) afin d’écrire des vers de longueur égale. C’est également elle qui régente les

détails de certaines formes poétiques fixées par la tradition (rondeau, sonnet, ballade…). En somme, il

s’agit d’instructions à suivre pour prétendre à l’écriture de poèmes classiques.

Quels sont les livres et auteurs qui vous influencent ou que vous appréciez beaucoup ?

Question difficile… Pour ce qui est de la prose, je suis fort influencé par ce qu’on appelle parfois

l’ « école fantastique belge » et notamment par son représentant le plus connu, Jean Ray.

Julien Noël

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L’auteur de cette palpitante et tragique confession de

pirate se nomme Julien Noël. Ecrivain, Nouvelliste et

Poète nous venant de Belgique. Nous vous le présentons

sans plus tarder dans l’interview qui suit.

Page 12: Magazine la salamandre n°1

Cependant, je dois dire apprécier également énormément les contes fantastiques de Théophile Gautier

ou d’Edgar Poe.

En ce qui regarde la poésie, l’une de mes grandes influences est le romantisme. Les Ballades de Hugo,

par exemple, sont mon premier modèle. D’autre part, j’apprécie aussi beaucoup la poésie parnassienne

et « fin de siècle ».

Enfin, et pour être bref car je pourrais encore en citer tant, je voue une immense admiration à Aloysius

Bertrand et à son Gaspard de la nuit. Du point de vue thématique, c’est l’inspiration de nombre de mes

poèmes, quoiqu’il n’ait que très peu d’influence sur moi du point de vue formel : je suis en effet

parfaitement incapable d’écrire un poème en prose.

Vous avez créé un fanzilettre : « L'Orpheline aux yeux de feu follet ». Vous voulez en parler un peu ?

Bien sûr, merci de m’y inviter. Comme vous le dites bien, L’Orpheline aux yeux de feu follet est une

fanzilettre. Le mot est né de la contraction de « fanzine » et de « lettre » et désigne donc un fanzine de

faible ambition : une simple page recto verso en noir et blanc, à télécharger et imprimer chez soi.

Pour créer la mienne, je me suis inspiré de celle du blogueur/auteur Gulzar Joby, intitulée La Vérité est

sous votre nez (qui a notamment publié l’une de mes premières microfictions). Celle-là est consacrée à

la science-fiction. J’ai quant à moi doté L’Orpheline d’une thématique fort précise et restreinte, à

savoir les personnages de sorciers/sorcières (au sens large). La fanzilettre rassemble par conséquent

uniquement des œuvres en mettant en scène. Un appel à textes et illustrations est ouvert de façon

permanente ; libre donc à vous de me soumettre vos créations.

Avec votre expérience personnelle, pensez vous qu’il y aurait de l’avenir pour des publications de fanzines de

Nouvelles ?

Il y a deux façons d’aborder cette question. D’une part, l’on peut s’interroger sur la vitalité du fanzinat

publiant des nouvelles littéraires. De ce point de vue, je suis très optimiste : certes, bien des

publications papier tendent à disparaître, mais elles sont remplacées par des structures numériques très

dynamiques et exploitant au mieux les possibilités modernes. Aucun souci à se faire de ce côté, donc.

En revanche, si l’on détourne un peu la question pour l’appliquer aux auteurs de nouvelles publiés en

fanzines, la réponse est toute différente. J’ai tendance à constater (mais peut-être je me trompe ; d’une

certaine façon, je l’espère) que les écrivains diffusant leurs œuvres par ce biais peinent à se faire

accepter par l’édition traditionnelle. Il s’agit d’un milieu assez clos, selon moi, et qui a donc, à la

longue, tendance à tourner sur lui-même (peut-être remarquez-vous parfois, en parcourant des

sommaires de fanzines, à quel point les mêmes noms y reviennent sans cesse).

Ne me faites cependant pas dire ce que je ne dis pas : les fanzines sont un outil formidable pour

quiconque désire faire lire ses textes à petite échelle et obtenir des retours sur sa plume. Mais j’en viens

de plus en plus à douter que ce puisse être la voie du succès…

Que conseillerez vous à de jeunes Auteur(es) qui se lancent comme vous dans l’écriture ?

Je leur conseillerais d’écrire, tout simplement. Écrire pour de vrai. J’ai, durant des années, écrit dans

ma tête et en ai conclu, comme beaucoup d’autres avant moi, que cela ne mène à rien. Une histoire

n’existe pas tant qu’elle n’est pas couchée sur le papier. Et si l’on a le sentiment que tout concorde,

qu’il ne reste plus « qu’à » transcrire cela en mots, c’est une illusion. Un texte, cela se doit se

construire sur le brouillon.

Mallarmé a un jour répondu ceci, alors que Degas lui faisait part de ses échecs en poésie : Ce n’est

point avec des idées qu’on fait des vers, c’est avec des mots. Je ne peux que lui donner raison.

J’en ai tellement… Je tâche cependant de rester réaliste. Souvent, j’entends de jeunes auteurs comme

moi dire qu’ils veulent vivre de leur plume. Je pense qu’il ne faut pas se leurrer : l’éventualité que cela

arrive est plus mince que Kate Moss.

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Page 13: Magazine la salamandre n°1

Le rêve, s’il est un grand allié de l’écrivain, en est aussi un ennemi redoutable. Lorsque, comme moi,

on lui est soumis une grande part de ses journées, l’idéal est d’instaurer une routine d’écriture (en se

fixant un objectif journalier, par exemple). Car si l’on attend qu’une histoire soit parfaite dans sa tête

pour l’écrire, on ne l’écrira jamais.

Enfin Julien, quel est votre rêve ?

J’en ai tellement… Je tâche cependant de rester réaliste. Souvent, j’entends de jeunes auteurs comme

moi dire qu’ils veulent vivre de leur plume. Je pense qu’il ne faut pas se leurrer : l’éventualité que cela

arrive est plus mince que Kate Moss.

J’ai donc des rêves de taille raisonnable : par exemple, trouver un public pour mes textes qui — même

réduit — soit tel que je n’aie plus à me poser la question « et si c’était mauvais ? » (Ou pire : « et si

j’étais mauvais ? »). Mais l’idée d’être un poète du dimanche me convient tout à fait — Verlaine et

Mallarmé (sans avoir la prétention de me comparer à eux) ne gagnaient-ils pas également leur croûte

comme professeurs ?

Un autre rêve ? Un beau recueil à mon nom, qui sente le vrai papier et aurait l’une de ces couvertures

en toile qu’on ne fait plus…

N’hésitez pas à consulter le travail et l’actualité de Julien Noël sur son blog :

http://noeljulien.blogspot.fr/

Poème de Damien Lopez

Le resto tout seul

C’est une autre dimension… La table prend des airs de globe précolombien, l’eau s’y

noie néant. Comme en un antique temple, le moindre objet est colossal… Les couverts de

géant présentent leurs inox sans pudeur, presque sous microscope, on dirait des éléments

d’armure féodale et cette bouteille bien trop grosse… Non, je ne pourrai pas tout boire… pas

tout ça. Il me le semble me le plier le cou pour l’apercevoir le sommet du goulot.

En même temps que l’attente l’angoisse croît.

Jusqu’à la libération mensale menée par…

Cet – symbole de ma solitude – œuf gigotant au milieu de ma carbonara, comme de l’or

ou du soleil en coquille à portée de ma bouche.

14

Page 14: Magazine la salamandre n°1

- Musée plein air et gratuit à Paris –

Et si vous pouviez visiter des œuvres d’artistes juste en vous baladant dans

la rue ? Sans dépenser un centime pour l’entrée d’un musée. Une scène

d’Art en constant changement et évolution ? Avec le Street Art, c’est

possible. Paris est une des plateformes mondiales du Street Art, une

majorité des plus célèbres Artistes « Graffitis » de rue y ont exposés et y

exposent encore : Invaders, Obey, Cyklop, Konny Standing…..Et d’autres

moins connus qui y ont peints de véritables fresques murales.

15

- La Biennale Sauvage -

La Salamandre D’Axolotl vous emmène faire une petite visite à

travers une grande « Biennale Artistique Sauvage ». Au milieu du

mobilier urbain artistiquement détourné, souvent en des lieux

improbables et parfois totalement inattendus. De quoi, vous

surprendre, vous amuser, voir vous choquer, en bref briser la routine

du décor de notre environnement urbain quotidien…..

Page 15: Magazine la salamandre n°1

Par définition, une « Biennale sauvage » serait

une exposition d’Art clandestine. Cela semble

assez bien définir les œuvres de Street Art dans

Paris.

Un lieu d’exposition très étendu et un Art

toujours à la limite de la légalité, ce que nombre

de Street Artistes revendiquent dans leurs

performances artistiques.

Mais ce qu’apporte en plus une biennale

sauvage contrairement à la biennale classique

c’est cette évolution constante des œuvres de

rues. Exposées sur des lieux publics, donc non

protégées, subissant les assauts du climat et les

dégradations du vandalisme. L’œuvre de Street

Art est donc souvent temporaire, un jour telle

ou telle création sera sur tel ou tel mur et le

lendemain elle peut avoir été détruite, changée,

dégradée ou encore modifiée.

Commençons par les murs, une ville ce sont des

milliers de murs et souvent en béton grisâtre

qui ne semblent attendre que l’embellissement

angélique d’un Street Artiste à l’image de

Weeno, artiste Graffiti de Nanterre. (Image ci

contre).

Certaines œuvres de Street Art sont

protégées des dégradations de la rue car

elles occupent des positions difficilement

accessibles. Comme on en trouve parfois

dans la capitale française. Des façades

vides qui offrent une toile murale à des

œuvres aux dimensions impressionnantes.

« L’homme Bouc ou Minotaure » de

l’artiste Bonom en est un très bon

exemple. Ce dernier peint ses fresques

immenses sur tout ce que Paris peut

compter de façades vides (il « expose »

surtout à Paris et à Bruxelles). Ses œuvres

recouvrent souvent les barreaux

d’échelles d’accès au toit qui sont ses

points d’appuis. Les barreaux d’échelle

semblent alors prendre part à l’œuvre tel

des points de sutures sur la créature

peinte. (Rue Traversière, 12ème

Arr.)

16

- Session 1 – Les Murs -

Page 16: Magazine la salamandre n°1

Une des règles du Street Art, qui apporte

de la notoriété dans ce milieu d’artiste est

la performance d’avoir pu dessiner son

œuvre dans le coin le plus improbable et

qui implique une grande prise de risques.

On cite bien sur les toits parisiens, (comme

l’a fait, parmi tant d’autres, l’artiste

M.Chat). Mais il ne faut pas oublier les

bords de chemins de fer et surtout la quasi

majorité des tunnels du Métro, même si

dans ce cas là on parle plus de Tags que de

Graffitis.

Pour reprendre le caractère

éphémère du Street Art mural, la

« Main qui perce le mur » de

l’artiste Gremb n’existe plus.

Le pilier de pont sur lequel elle

avait été peinte a eu droit à une

nouvelle couche de peinture.

D’où l’intérêt de garder une trace

d’une œuvre de Street Art qui

peut vous attirer, car il n’est pas

dit qu’en revenant la voir, elle

sera toujours là.

Heureusement que

d’autres fresques

murales résistent au

temps, telle cette

œuvre de la rue

Lemon. Elle est d’une

importance capitale

car elle indique

l’entrée d’un lieu (une

rue) incontournable

pour tout amateur de

Street Art parisien. à

Kobe.

17

Page 17: Magazine la salamandre n°1

Et cette rue est Rue Denoyez, 19 Arr. Près de Metro Belleville. Elle est remplie d’ateliers dont les façades

sont toutes entièrement recouvertes de graffitis. Dans cette rue la moindre jardinière est une œuvre de

Street Art. A la superposition des fresques murales, l’on a l’impression d’y constater le travail de plusieurs

générations de Street Artistes. L’image ce dessous montre une fresque actuellement en création qui va

surplomber une plus ancienne.

Bien qu’il y ait parfois un effet de « trop » ou « d’empilement », cette rue donne au Street Art ses symboles

de renouveau et de renaissance continuelle.

On ne présente plus le Street

Artiste Invaders. Probablement un

des plus connus dans le milieu. Ses

« extraterrestres en mosaïques »

du retro Game du même nom ont

envahis une multitude de villes.

Il fut tellement imité que l’on ne

sait plus lesquelles des œuvres en

mosaïques de Paris sont de lui ou

d’un Street Artiste admirateur.

Mario, La panthère rose, les

fantômes dans Pacman…. ce ne

sont là qu’un petit échantillon de

toutes les créations du même style

artistiques qui nous surprennent à

chaque recoin de rue.

18

Page 18: Magazine la salamandre n°1

L’artiste Ben est-il un Street Artiste ?

Personnellement j’en doute et je me

permets de penser que bon nombre de

Street Artistes ne seraient également pas

d’accord. Même si le travail artistique de

Ben a souvent été utilisé pour l’ornement

de mobilier urbain (exemple, les arrêts du

Tramway à Nice).

Cependant, cette œuvre de lui, sur une

façade de Ménilmontant, bien qu’étant

plus une installation qu’une œuvre de

Street Art mural attire assez l’attention

pour mériter d’être présentée.

Ben est-il alors quand même un tagueur

ou un Street Artiste ? Je ne sais pas, « Il

faut se méfier des mots » !

Toujours à Ménilmontant, une

peinture murale aux

dimensions impressionnantes.

Mais cela implique une

question : Est-ce l’illégalité

dans la réalisation de son

œuvre qui défini le Street Art ?

Si non, l’on peut considérer

que les artistes qui peignent des

fresques sur commande des

communes sont eux aussi des

Street Artistes. Et concernant

les Street Artistes, nombreux

sont ceux qui cherchent à ce

que leur Art soit reconnu

légalement.

Difficile de se prononcer sur

ces questions, on est face à

mur !

19

Page 19: Magazine la salamandre n°1

Terminons notre session des murs avec

quelques vues des bâtiments de la Rue

Denoyez.

A suivre : La Session Affiches

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Page 20: Magazine la salamandre n°1

21

- Histoire de brouette -

Nouvelle de Damien Lopez

L’éclosion d’une histoire.

Ne craignez rien, c’est une chose terriblement commune, mais toujours inédite. Les préambules

campent des personnages, des lieux, des situations, mais ici ce serait surement le comble de l’absurde :

nonsense : une histoire dirigée ! Rien ne l’est ! Pourquoi celle-ci le serait-elle ? Un furieux imbroglio ! Voilà

ce qu’est la marche du monde… Je ne sais pas ce que je vais raconter…

Nous sommes le 11 avril, alors le personnage se nomme Stan. Le choix facile de son prénom n’est pas

une critique, bien au contraire, c’est un véritable choix, avec toute la portée ontologique qu’il pourra prendre.

Je veux dire : point de raillerie ! Si la marquise sort à 5 h, c’est qu’elle sort à 5 heures... Pas de si ! La

marquise sort et elle sort à 5h. Les choses sont écrites, indubitables, nous en sommes les scribes. Stan n’est pas

marquise. Pour l’instant, il ne fait que pousser une brouette, en pensant précisément qu’il pousse une brouette.

Autour, tout baigne dans l’immaculé.

L’omniscience justifierait ma démiurgie, je pourrais d’emblée tout vous déblatérer, mais pour l’instant c’est la

seule chose à dire. Si Stan existe, à cette seconde-même, c’est parce qu’il pousse une brouette en pensant

brouette. Rien devant, rien derrière, juste lui et sa brouette, avançant, et dans sa tête, juste lui et sa brouette.

Enfin… j’exagère peut-être. Je serais mauvais si j’omettais de décrire certains détails importants. Sa mèche,

pleine de sueur, collée sur son front mais déjà en train de sécher. Sa chemise retroussée - comme toute

chemise d’un mec poussant une brouette, finalement.

Ph

oto

: b

od

ie-d

eath

-va

lley

Page 21: Magazine la salamandre n°1

Et puis ses mains sales – sans référence aucune. Et les lacets de sa chaussure droite, défaits ! De là, on

remarque que ses rangers sont toutes crottées – encore une fois, on n’échappe pas à la logique. Tout à coup, il

a une idée folle ! Inventer l’école ? Non, en tout cas pas dans l’immédiat. Dans l’immédiat, il a la ferme

intention de s’arrêter sur le champ pour refaire ses lacets : le genre de trucs que font les gens qui vivent à cent

à l’heure. Et accrochez-vous bien, parce que ce qui suit est inattendu. Sans raison apparente – parce qu’il n’y

en pas, il ne s’arrête qu’au bout d’une dizaine de mètres.

Il se baisse, refait les lacets de sa chaussure droite, puis défait les lacets de sa chaussure gauche, pour

les refaire immédiatement. Stan aime les choses parallèles. C’est pour cela que s’il a du sang sur une main, il

en a sur l’autre. Et c’est pour cette raison, que dans sa brouette, il y a deux sacs noirs, bien répartis : histoire

d’équilibre. Les deux sacs sont bien fermés.

Non ! D’ici, on peut voir un index qui dépasse du sac de gauche. L’un au moins n’est donc pas si bien

fermé que ça. Stan déplacerait-il un corps dans sa brouette ?… Les faits sont là ! Cela ne veut pas dire que

c’est lui qui l’a mis, ni même que c’est lui qui l’a tué. Remarquons que les deux sacs sont relativement ronds

ou volontiers patatoïdes, et ils ne sont pas très grands. On imagine facilement un seul corps découpé et

distribué entre les deux sacs. Nous serions des monstres de préjugés si nous envisagions le double meurtre. Je

le suis moi-même en accusant Stan, peut-être à tort, de meurtre. Pour l’instant, nous pouvons seulement dire

qu’il pousse une brouette avec deux sacs noirs, dont l’un au moins contient un doigt. Au sujet de ce doigt,

Stan ne pourrait rien dire, il n’a même pas vu qu’il dépassait. Ne sait-il même pas, peut-être, qu’on pourrait

avoir la mauvaise pensée de croire qu’il trimbale un corps dans sa brouette ? Par contre, je suis bien placé

pour vous faire remarquer que ce n’est pas un doigt ordinaire. Il semble qu’il a trois phalanges, et qu’il a été

sectionné au niveau du métacarpe et qu’il est noir ! Pas d’hématome, mais bien de pigment ! Malheur ! Serait-

ce un crime raciste ? Une telle hypothèse oriente nécessairement la non-histoire de Stanislas. Ce même

Stanislas qui se baladait nonchalamment avec sa brouette serait-il un meurtrier, un raciste ? Serait-il un de ces

psychopathes qui fascinent tant les auteurs et qui aurait séduit ma plume ? Il a des rangers, avons-nous vu !

Peut-être que si nous nous étalions dans une description précise apprendrions-nous des choses sur Stan, qu’il

est rasé à blanc par exemple, qu’il porte un pantalon militaire ou encore qu’il a un brassard rouge sur lequel

est imprimé une étrange croix dans un cercle blanc ? Le problème est que Stan est un vrai chevelu. Son

pantalon est à velours côtelé et il trouve que le racisme est foncièrement immoral. Rien ne paraît pouvoir

élucider cette étrange affaire… Bientôt, il arrive à un endroit – cela arrive fréquemment lorsqu’on se dirige

quelque part. Une pelle à côté d’un trou semble l’attendre. Là, il déverse le contenu de sa brouette et

rebouche toujours impassiblement le trou. Alors qu’il rebouche en pensant qu’il rebouche, sans aucune

conscience de l’acte quantique et abyssal de l’anéantissement du trou - il sent monter en lui une once de fierté.

Il donne à ces sacs une belle et digne sépulture !

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Page 22: Magazine la salamandre n°1

Le meurtre serait une belle amorce ! Je pourrais ménager le suspens, fonder ce récit sur un manque, celui de la

cause du meurtre, mais cela n’a aucun intérêt ! Stan est sans autres histoires que celle-ci, cette vertigineuse

journée du 11 avril où il ne se passa rien. Il n’en vivra pas d’autre : un homme trouvé mort derrière chez lui.

Comme cette histoire s’est imposée, découper cet homme était ce qu’il pouvait faire de mieux. La seule chose

en réalité ! Stan s’est fait scribe. Il sait que c’est mal, mais il sait aussi que les hommes, si ce sont des

hommes, qui ont mis ce cadavre dans son jardin, le remercieraient pour son acte de solidarité. Mais il reste

tout de même dubitatif. Dubitatif pour plusieurs raisons. La principale est pour la beauté inouïe de ce dernier

mot – ce dernier mot pour lui-même. A mi-chemin entre bite et débiter en tronçons lisses et réguliers, l’idée

du sushi n’est pas loin, sûrement le plaisir de la section ou de la sécation et cette alternance de voyelles molles

et de consonnes « les dents sur le fer ». Et puis pour son sens. Il y pense souvent au canular. Céleste ou

mystique. Et si à chaque clin d’œil tout disparaissait. Et si la seule vérité était le fourmillement organique

projeté derrière les paupières. Et s’il n’y avait rien. Seulement le blanc, le blanc de la page sans bordure. Et

les yeux fermés sont les lettres noires. Au final, ses mains sanglantes sombreraient dans l’oubli… Non, elles

naîtraient dans le néant. Le rien du néant. Le néant, c’est encore trop quelque chose. Les histoires doivent

porter cette incertitude, « quelque chose plutôt que rien ».

Poême de Damien Lopez

Cours d’aquariophilosophie

Plancton expliqua qu’il ne fallait pas se fier à la raie alitée, ni même au saumon sur le

canapé. A l’heure de l’apéro, toujours est la manta l’eau… aux autres heures aussi d’ailleurs.

Et gardon une pensée pour le seau crade qui reçut un poisson violent qui n’était autre que la

fameuse carpe diem qui le précipita dans la gueule du loup, mâchoire bien avancée du brochet

ou tubiforme de l’esturgeon.

Aussi le Shah qui pour se la jouer pelote romantique trempa sa patte dans l’impluvium

central, fit un trou dans le toi… Oui ! Toi Reg…

23

Page 23: Magazine la salamandre n°1

Illustratrices japonaises

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En plus d’être toutes les trois de jeunes Japonaises, mesdemoiselles Idarie, mariko et

Momosora ont en commun d’être illustratrices. De façon amateur ou professionnelle

toutes adorent représenter le monde de façon joyeuse et originale.

Elles font toutes les trois preuve d’une inspiration loin des normes si habituelles des

mangas japonais qui s’exportent dans le monde. Histoire de prouver qu’heureusement,

en dépit d’un style graphique qui s’impose trop souvent comme le référent général d’un

pays, il existe de nombreux Japonaises et Japonais à posséder et revendiquer leur style

propre.

En lisant ce magazine, vous avez déjà vu un aperçu du travail artistique de l’illustratrice

mariko car c’est elle qui illustre la majorité des fonds de ce magazine ainsi que les

mascottes Axolotl.

Au-delà des personnages, les créations de mariko portent actuellement sur des paysages

avec mises en scène, sur des illustrations de mannequins de mode et parfois sur des

accessoires ou encore de la nourriture. Désireuse de pratiquer son Art de façon

professionnelle, mariko s’essaye à de nombreux styles (feutres, acrylique, etc.…)

Page 24: Magazine la salamandre n°1

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mariko prend souvent des photos lors de ses voyages. Ses photos sont déjà une démarche

artistique car il s’agit d’un ressenti particulier. Elle reproduit ensuite le paysage en le

modifiant par une coloration qui correspond à sa vision artistique. Le style de mariko

pourrait être désigné d’ « impressionnisme moderne ».

Au travers de ses dessins c’est sa propre conception de la « beauté japonaise » qu’elle

veut faire partager.

Momosora, elle, dessine principalement aux crayons de couleur. Elle exprime ses

sentiments ou ses sensations du moment avec des choses abstraites comme des animaux

ou des paysages. Elle choisit les couleurs comme elle le sent, et fait bouger ses mains à sa

fantaisie.

Il y a des fois où elle peut dessiner comme elle l’a imaginé, et d’autres fois où le résultat

du dessin montre un monde beaucoup plus grand que ce qu’elle avait pensé.

C’est un monde très personnel et doux, que l’on peut ressentir en se laissant traverser

par le filtre de “百々空 (Momosora)”.

Page 25: Magazine la salamandre n°1

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Ses images d’animaux fantastiques sont une petite inspiration de l’animisme originel

japonais. Ses dessins sont pour elle le moyen d’offrir des cadeaux à ses amis.

Enfin, Idarie possède un style plus minimaliste, elle dessine beaucoup de petites choses.

Son univers est un monde incrusté d’images fragmentaires dans sa tête, comme un

puzzle, fait pour joindre des pièces détachées. Après s’être un jour essayé à de grands

tableaux avec couleur, elle s’est aperçue que son véritable style était les petits dessins

noir et blanc tracés en quelques lignes. Elle partage sa vision du monde avec les formes

et les couleurs qu’elle veut y voir, pas comme il devrait être réellement.

P.S. : Le renvoi d’interview d’Idarie par fax

m’a paru être la partie la plus originale et

personnelle de son travail à présenter.

Page 26: Magazine la salamandre n°1

Sonia Alain « L’amour au temps de

la guerre de cents ans »

Sonia Alain est une de ces romancières qui dépoussière les livres d’histoire, loin de

l’austérité des dates à retenir par cœur et de l’infinité de noms des dynasties royales

successives. Sonia confie parfois ses craintes que l’appellation « roman historique » ne

rebute les plus jeunes lecteurs, je dirais au contraire qu’à l’image de sa trilogie sur

« L’amour au temps de la guerre de cent ans », ce type de roman est la meilleure façon

pour les jeunes lecteurs d’aborder et de connaitre l’histoire. Avec de parfaites

références du contexte historique dans ses romans, Sonia Alain raconte « la petite

histoire » dans la « grande histoire ». Celle d’un couple avec ses joies, ses peines, ses

tourments, les rebondissements souvent aventureux de leur relations dans une Europe

moyenâgeuse traversée par des crises, (ce pourrait même être parfois contemporain).

Bref, Sonia Alain est une Conteuse et sa « trilogie médiévale, mais romantique » à reçu

un très bon accueil d’un public pourtant pas toujours majoritairement féru d’Histoire.

Titre : Le masque du gerfaut (tome 1

de L’amour au temps du Moyen âge)

Auteur : Sonia Alain

Editeur : vlb éditeur

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Page 27: Magazine la salamandre n°1

La trilogie de Sonia Alain avait débuté sous le nom du « Masque du gerfaut » (le gerfaut

ou faucon gerfaut est un rapace de l’hémisphère nord de l’Europe et Amérique, utilisé

comme oiseau de chasse, son masque est le petit cache opaque que les dresseurs lui

apposent sur les yeux – merci Wikipédia !-).

Suite à un changement d’éditeur, la trilogie s’est poursuivie sous le nom « L’amour au

temps de la guerre de cents ans ». Un nouveau titre vraiment intéressant et qui prend

l’Histoire à contre pied car lorsque l’on évoque la « Guerre de cents ans » l’on pense

généralement massacres, famines, peste et buchés (surtout pour Jeanne d’Arc). C’est

pourtant parfois au cœur du chaos que les relations sentimentales et amoureuses s’en

retrouvent les plus exacerbées.

C’est aussi ça le talent de Sonia Alain : faire ressortir la beauté dans une époque que les

mémoires ont conservées comme uniquement douloureuse.

1) Bonjour Sonia, la première question de toutes mes interviews est : Présentez-vous comme vous

voulez :

Bonjour à tous,

Je me présente, Sonia Alain, auteure, chroniqueuse littéraire, conférencière, et

formatrice dans le domaine de la petite enfance. D’abord éducatrice en garderie, j’ai

ensuite été enseignante au niveau collégial. Depuis quelques années déjà, je donne

également des formations, ainsi que des conférences.

En parallèle je travaille à contrat pour « Les Ateliers du Petit Prince » en tant que

relationniste et conceptrice web. De plus, je tiens une chronique littéraire sur le site

Internet « Le Globe – Regard des citoyens ».

Le reste du temps, je le consacre à mon écriture.

Je suis une personne simple, qui aime la vie. J’adore rire, en plus d’être une

romantique dans l’âme…

Titre : La tourmente (tome 2 de

L’amour au temps du Moyen âge)

Auteur : Sonia Alain

Editeur : les éditeurs réunis

Page 28: Magazine la salamandre n°1

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2) Sonia, vous êtes l’Auteure d’une saga historique : Le masque du Gerfaut, L’amour au temps de la

Guerre de Cent Ans (tome 1 & 2) (Même série, mais publiée chez deux éditeurs différents d’où le

changement de nom). D’où vous vient cette attirance pour les sagas historiques, voir médiévales ?

J’ai toujours eu une passion pour le Moyen Âge. Adolescente déjà, j’aimais lire des

romans qui se déroulaient dans cette époque, et c’est d’ailleurs encore le cas

aujourd'hui.

Lorsque j’étais éducatrice en garderie, j’abordais ce thème avec les enfants, afin de

leur faire découvrir la beauté de cette période de l’humanité. C’est malheureusement

un sujet qui est peu exploité dans les cours d’histoire au Québec et c’est déplorable. Il

y a tant de choses à apprendre de cette époque; le quotidien des gens, la vie dans les

châteaux, les croyances, les coutumes, etc. Il y en a pour tous les goûts.

3) Quelles sont vos démarches de recherches pour les références historiques ?

Je fais beaucoup de recherche dans les bouquins; autant dans les livres d’information

pour adultes, que ceux pour enfants. Il y a une petite mine de renseignement et

d’images dans ces livres.

Évidemment, avec la technologie d’aujourd’hui, je fais également des recherches sur

Internet.

Je commence par trouver les gens qui ont vécu à cette époque, les événements qui s’y

sont déroulés, ainsi que les lieux qui existaient. Ensuite, il est plus facile d’y rattacher

d’autres informations (ex. : l’habillement, les soins, les croyances, les règles de vie,

etc.) lorsqu’on possède ces données.

4) (question sur le ton de la plaisanterie) Aimeriez-vous pouvoir vivre au Moyen-âge ?

Hum! Bonne question! En tant que passionnée de l’histoire, je dirais que oui, mais le

fait que je sois une femme me ferais beaucoup hésiter avant de me lancer dans une

telle aventure. Il me faudrait l’assurance que je puisse revenir à notre époque en tout

temps… ;-)

5) Lorsqu’on évoque la période de la Guerre de Cents Ans, l’on parle habituellement d’une période

instable, rythmée par la Guerre et les affrontements. Vous, vous avez plutôt choisi de parler de

relations sentimentales au milieu de la tourmente. Pourquoi ce parti pris ?

Parce que comme partout ailleurs, que ce soit dans les temps plus anciens ou même

aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que derrière ces conflits se trouvent des

hommes, des femmes et des enfants. Il ne faut pas oublier cette variante plus humaine.

Les événements qui se sont déroulés durant la Guerre de Cent Ans sont assez

marquants et sanguinaires, sans parler du passage de la peste noire qui décima une

grande partie de la population au même moment.

Malgré toute cette horreur, des gens s’aimaient, avaient des rêves, et espéraient en un

avenir meilleur…

Page 29: Magazine la salamandre n°1

Pauvres Anne et Joffrey (les deux héros amoureux de la Saga), vous ne leur laissez pas une once de

répits dans leurs aventures en pleine Europe et Afrique du Nord. Pensez-vous que ce qui rend épique des

personnages, c’est la difficulté des épreuves qu’ils doivent surmonter ?

Je crois que oui! C’est du moins ce qui ressort beaucoup des commentaires de mes

lecteurs. Les émotions sont très intenses, et les lecteurs en viennent à les ressentir d’une

certaine manière.

Je voulais que mes personnages vivent des émotions à la hauteur des événements qui ont

marqué cette période. Qu’ils démontrent par leur volonté, leur loyauté, leur courage et

leur noblesse que malgré tout, surmonter les épreuves, quelles qu’elles soient, était

possible!

Je désirais montrer également que même si l’humain est faible par moment, il n’en

demeure pas moins qu’il sait faire preuve d’énormes sacrifices lorsque la vie d’êtres

chers est en danger. L’amour peut se révéler un puissant moteur pour l’humain, et c’est

ce que je souhaitais faire ressortir.

Les critiques et l’engouement du public pour votre Saga sont très positifs. Vous attendiez vous à un tel

résultat lors de l’écriture ?

Non, pas du tout, car « Le masque du gerfaut » était mon premier roman. J’avais écrit

une histoire qui me passionnait et me faisait vibrer, de celles que j’adore lire, mais

j’ignorais ce qu’il en serait des lecteurs.

Quant au tome 1 et 2 de « L’amour au temps de la Guerre de Cent Ans », j’appréhendais

un peu la réaction des lecteurs, car je désirais que leurs attentes soient comblées, qu’ils

apprécient la suite de l’histoire d’Anne et de Joffrey autant que le premier roman. J’ai

été surprise de voir que la plupart aimaient ces deux nouveaux tomes encore plus que le

premier.

Maintenant que cette belle aventure est terminée, je reçois des messages de lecteurs qui

espèrent un autre tome. Ils en redemandent… ce qui est plutôt bon signe.

Titre : L’insoumission (tome 3 de

L’amour au temps du Moyen âge)

Auteur : Sonia Alain

Editeur : les éditeurs réunis

Page 30: Magazine la salamandre n°1

Que voudriez vous dire aux gens qui sont rebutés par le terme « Roman historique » parce qu’ils

l’associent trop à des cours d’histoire ?

Je trouve cela dommage, car mes romans sont avant tout une belle histoire d’amour et

d’aventure. C’est aussi un beau voyage dans le temps. Certes, le contexte est historique,

puisque nous sommes au Moyen Âge, mais c’est loin d’être un cours d’histoire composé

d’énumération de dates, d’événements et de noms. Au contraire, c’est un récit vivant,

vibrant d’émotion, qui vous tient en haleine jusqu’au bout.

Lorsque je fais des séances de dédicaces dans les Salons du livre, plus d'une fois on m'a

fait la réflexion; « moi je ne lis pas des livres aussi vieux » (en parlant du fait que le récit

se déroule à l’époque du Moyen Âge). Pourtant, une romance reste une romance, peu

importe le contexte qui l’environne. Quand des lecteurs récalcitrants de prime abord se

laissent convaincre de lire l’histoire d’Anne et de Joffrey, je reçois souvent par la suite des

commentaires comme quoi ils ont adoré.

Pour votre prochaine Saga, vous travaillez sur une série fantastique. Cela va-t-il encore se dérouler dans

un univers Moyenâgeux, une autre époque historique, un univers fantasy, futuriste, ou contemporain peut

être ? Pouvez-vous nous présenter un peu cette future saga ?

La nouvelle saga sur laquelle je travaille est une série fantastique qui se déroule à notre

époque (en 2011), du moins au tout début, mais il n’en sera pas toujours ainsi. À un

moment de l’histoire, je reviendrai au Moyen Âge. Toutefois, je ne vous dis pas quand et

comment, afin de vous laisser la surprise. ;-)

Je peux vous dire cependant que mes trois héroïnes sont ce qu’il y a de plus mortel.

Néanmoins, elles auront à faire face à une réalité parallèle à la leur qui chamboulera leur

existence à tout jamais.

Dans tous les cas, même s’il s’agit d’un récit fantastique, je ne peux m’empêcher d’y

ajouter également un volet historique. Les lecteurs découvriront des croyances et des

cultures d’autres époques au fil de leur lecture.

Revenons un peu à vous, Sonia. Quel a été le déclic pour raconter et écrire des histoires ?

Déjà adolescente, j’adorais inventer des suites aux films que j’avais vus et aimés.

J’imaginais plusieurs scénarios, et par la suite j’écrivais de petites histoires que je lisais

parfois à mon entourage.

Ce goût est devenu de plus en plus prononcé au fil du temps.

Vous écrivez d’abord sur un cahier, puis vous transposez à l’écran d’ordinateur. Cela ne vous fait-il pas

deux fois plus de travail ?

C’est plus de travail, je le concède. Cependant, j’ai besoin du contact du crayon avec le

papier. C’est viscéral… Pour moi, écrire directement à partir d’un clavier d’ordinateur

est beaucoup trop impersonnel.

J’ai mon crayon fétiche avec lequel j’écris, et j’ai des cahiers que je choisis avec soin.

Une fois que mon récit est retranscrit à l’ordinateur, j’imprime ce premier jet et je relis

cette copie papier afin d’apporter les modifications nécessaires à mon récit.

Pensez-vous un jour vivre exclusivement de votre plume ?

Page 31: Magazine la salamandre n°1

Pensez-vous un jour vivre exclusivement de votre plume ?

J’aimerais beaucoup, mais je suis réaliste. Le marché québécois n’est pas si grand, il est

d’autant plus important pour moi de percer en France pour élargir mon lectorat. Surtout

que les romans qui se déroulent au Moyen Âge ne sont pas ce qu’il y a de plus populaire

au Québec.

Il est certain que si mes romans étaient traduits en anglais, cela aiderait aussi mes chances

d’y arriver, mais ce n’est pas évident.

Nous verrons bien et seul l’avenir nous le dira… ;-)

De plus, une adaptation cinématographique serait très bénéfique. D’ailleurs, il y avait eu

des démarches d’entamées pour « Le masque du gerfaut » par un réalisateur français,

malheureusement, cela ne s’est pas concrétisé.

Que conseillerez vous à de jeunes Auteur(es) qui se lancent également dans l’écriture de romans ?

Il faut aller au bout de ses rêves, et surtout ne pas s’arrêter aux premiers refus.

Votre récit doit être solide, bien documenté, vos personnages crédibles. Il doit y avoir une

évolution dans votre histoire et surtout, il faut éviter les répétitions de situations.

Avant d’envoyer votre manuscrit à une maison d’édition, faites relire votre texte à des

personnes qui seront à l’aise de vous partager leur opinion réelle. Avoir d’autres regards

sur votre texte aidera beaucoup à découvrir les incongruités, les faiblesses, ou encore les

passages moins compréhensibles.

Par la suite, il faut vérifier qu'il n'y ait pas de mots qui se répètent trop souvent, minimiser

l’utilisation d’adverbes qui terminent en « ent » (ex. : chaleureusement), faire attention

aussi au « et », « mais », « car » en trop grande quantité. Le logiciel « Antidote » est un

très bon outil pour ce type de correction.

Assurez-vous de décrire ce que les personnages ressentent et non seulement nommer leurs

émotions (ex. : expliquer que le cœur bondit dans sa poitrine, que ses mains sont moites,

qu’un filet de sueur coule le long de sa tempe, au lieu de dire simplement que le

personnage a peur).

Il faut lire, relire, travailler, retravailler plusieurs fois son récit avant qu’il soit prêt à être

envoyé.

Finalement, faites des recherches pour trouver les maisons d’édition adéquates au type de

roman que vous avez écrit.

Enfin, Sonia, quel est votre rêve ?

En fait, il y en a trois :

Que ma série historique soit traduite et distribuée à travers le monde, afin de faire

découvrir l’histoire d’Anne et de Joffrey.

Que ma saga historique soit adaptée à l’écran. Souvent, les lecteurs me font la réflexion

qu’ils voient les images défiler devant leurs yeux en faisant la lecture de mes romans. Et

plus d’un m’a demandé quand une série télévisée ou un film serait réalisé…

Que ma nouvelle série fantastique imprègne tout autant mes lecteurs que ma série

historique.

Page 32: Magazine la salamandre n°1

33

Les chroniques littéraires de

Marion Pour ce premier numéro du magazine, j’ai le plaisir d’introduire Marion qui

s’occupe de la partie chronique littéraire. Dire que Marion aime les livres,

c’est un euphémisme, en fait elle les adore et les dévore (littérairement

parlant). C’est ainsi qu’elle a eu la gentillesse de nous faire partager ses

impressions sur trois des romans qu’elle a lu. Voici son choix littéraire pour

ce numéro :

Titre : La Cité Tome 1 : (La suite est

disponible)

Auteur : Karim Ressouni-Demigneux

Editeur : Rue du Monde

Pages : 236

Prix : 16€50

Public visé : Jeunesse

Thomas - alias Harry dans La Cité - a la chance de

pouvoir participer à un jeu virtuel en temps réel très

sélecte. Tout le monde n'aura pas la chance de pouvoir y

jouer. Dès qu'il reçoit tout l'équipement, il l'essaye avant

le lancement officiel, comme tous les autres joueurs, pour

se familiariser à l'environnement de La Cité. Il va de

rencontres en rencontres, de découvertes en découvertes.

Car rien n'est indiqué. Tout le monde devra découvrir la

règle du jeu lui-même. Il n'est pas seul à s'y être inscrit,

son meilleur ami aussi. Mais La Cité a beaucoup

d'emprise sur la vie réelle, la vie de Thomas va vite

basculer...

On n'entre pas tout de suite dans le vif du sujet, on

apprend d'abord à connaître un peu Thomas ; ce qu'il

aime, ce qu'il fait dans la vie... Mais dès qu'il reçoit tout le

matériel pour jouer, tout s'enchaine assez vite. Dans un

premier temps, il ne se passe pas grand chose car il

découvre La Cité et d'autres joueurs, mais ça commence

déjà à être captivant. Thomas est vite devenu accroc à ce

jeu et il en est de même pour nous ! Pour ma part, c'est

plus le jeu en lui-même qui m'a intéressé que les

personnages mais ça ne gâche rien ! On y trouve son

plaisir partout. Il y a toujours de nouvelles découvertes à

faire puisque les règles ne sont pas expliquées

(volontairement). Comme Thomas et les autres, on a envie

de tout comprendre, de tout trouver mais ce n'est pas si

simple et ce premier tome ne nous fournit aucune réponse

! On ne sait pas ce que fait réellement la lumière blanche à

ceux qui enfreignent certaines petites règles, comme

parler de la vie réelle dans La Cité. Enfin, pour tout, on ne

sait rien de ce qu'il se passe, il y a plein de choses étranges

qui nous laissent dans le flou et nous poussent à lire

encore plus.

Page 33: Magazine la salamandre n°1

Lorsque Anne a freiné brutalement de peur d'avoir

renversé quelqu'un, elle était loin de se douter de ce qui

allait lui arriver... Ludo, son frère qui l'accompagnait, est

parti à la poursuite de leur chien, qui s'est enfuit de la

voiture. Quand elle s'est remise du choc de cette grosse

frayeur, voyant qu'il n'y avait personne finalement, elle

décide de partir à la recherche de son frère qui tarde à

revenir... Mais, très vite, elle perd connaissance et se

réveille dans une maison avec des occupants bien étranges

qui n'ont pas vraiment l'intention de la laisser partir...

J'étais curieuse de découvrir comment ce genre d'intrigue

pouvait tenir la route en si peu de pages.. Simplement

parce qu'elle commence dès la première page et se termine

à la toute dernière page. On rentre tout de suite dans le vif

du sujet avec des situations pour le moins mystérieuses.

Au début, on ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe

et il est assez difficile de retenir qui est qui, car il y a

beaucoup de monde dans cette maison. Mais ça vient

assez rapidement, ça ne m'a pas gêné plus que cela,

surtout que j'avais toujours hâte de découvrir la suite des

événements. Tout ce que je peux dire, c'est que l'auteur

nous mène par le bout du nez pour notre plus grand

plaisir. On le comprend assez rapidement mais il est

impossible de prévoir la fin, tout est possible ! Les

révélations nous tombent dessus sans qu'on puisse les voir

venir et c'est un vrai régal. J'ai vraiment bien accroché à

l'histoire qui a une intrigue superbement menée, malgré

qu'elle soit courte. Je ressors de cette lecture déçue qu'il

n'y ait pas d'avantage mais le peu qu'il y a peut se suffire à

lui-même !

34

J'ai donc hâte de lire le deuxième tome pour avoir des réponses à mes questions et savoir ce que Thomas a

compris puisque apparemment il a compris quelque chose... Le suspense est très dur à supporter de ce côté-là...

Je risque donc de le relire encore et encore d'ici la sortie du second tome !

Thomas est un adolescent comme tous les adolescents de notre époque : accroc aux nouvelles technologies. Mais

ça le rend bien plus crédible face à son envie récurrente de jouer à La Cité. Car, en effet, ce jeu prend de plus en

plus de place dans sa vie, à tel point que ses notes scolaires baissent et que tout le monde le trouve absent,

déconnecté de la réalité.

On n'en apprend pas beaucoup sur les autres personnages car le narrateur est Thomas mais je suppose qu'on en

apprendra plus par la suite.

Ceux qui jouent ou ont joué à World of Warcraft (ou autres, mais je ne connais pas d'autres jeux qui ont autant

d'impact sur la vie réelle...) comprendront alors ce que l'on ressent lorsqu'on lit La Cité. Impossible de décrocher

et de poser le livre tellement on est pris par l'histoire, comme si on jouait réellement nous même. L'auteur a très

bien su montrer la dépendance qu'on peut avoir face aux jeux vidéos car on ressent la même chose. Lorsque j'ai

terminé le livre, je suis restée sur ma faim, j'avais envie de découvrir plus, de continuer l'aventure. Nocif comme

livre finalement, car on ne pense plus qu'à ça. À La Cité, à ses secrets. Un livre surprenant et intriguant où se

marient aventures, amitiés et morales.

Marion

Titre : La tribu

Auteur : Stéphanie Lepage

Editeur : Persée

Pages : 92

Prix : 11€66

Public visé : Adultes (thriller assez

gore)

Page 34: Magazine la salamandre n°1

J'ai été absorbée par cette histoire dès le début.

L'intrigue se met rapidement en place contrairement à

ce que je craignais au départ. Je n'ai trouvé aucune

longueur et j'ai même été surprise d'avoir tourné les

pages aussi vite !

Quand je commence un gros pavé, en général, j'ai peur

que l'histoire stagne ou qu'il y ait des passages

ennuyeux parce que trop développés mais ici, ce n'est

pas du tout le cas ! Bien sûr, tout est développé : les

personnages sont vraiment bien recherchés et

approfondis, l'intrigue est complète... mais ils ne sont

pas trop développés, juste ce qu'il faut pour nous

donner envie de continuer l'histoire et d'arriver au bout

de ce cauchemar. Il y a tellement de possibilités de fin

qu'on ne peut absolument rien prévoir.

Ce roman est divisé en deux parties. La première est le

point de vue du shérif Neman, on suit donc toute

l'affaire dans les moindres détails. Puis, la deuxième

partie concerne Emma et elle est d'autant plus

intéressante puisque ça nous emmène encore plus loin

dans l'enquête ! Le shérif Neman ne peut pas tout

savoir sur ce qui se rapporte aux événements

surnaturels qui ont eu lieu puisque c'est surtout Emma

qui agit bizarrement et qu'il n'arrive pas à la retrouver,

donc, le point de vue de cette jeune femme est très

intéressant à suivre.

35

Le deuxième petit bémol vient des personnages.. On ne sait pas grand chose sur les personnages principaux, sur

leur vie, on ne sait que le minimum (même si on en apprend beaucoup plus dans les révélations...). Tout le

roman repose quasi uniquement sur l'intrigue, ça laisse peu de place au développement des personnages. Mais

j'ai trouvé ceux-ci clairement crédibles, que ce soit au niveau des dialogues que de leurs réactions dans certaines

situations, et du coup, ça ne m'a pas du tout gêné pour apprécier cette lecture.

Par contre, pour ce qu'il en est des propriétaires de cette maison peu rassurante, on voit très vite à qui l'on a à

faire. Ils ont chacun une personnalité propre qui est intéressante à suivre. Je pense notamment au grand-père qui

a un langage bien cru, à la mère de Stanislas qui est folle, à sa soeur qui est impulsive... Ils prennent les choses

avec une grande normalité, ce que j'ai trouvé assez drôle par moments tellement ça paraissait naturel... Ils ont

l'air tellement normaux...

La grande force de ce roman est donc l'intrigue. L'auteur nous cache beaucoup de choses dès le début et on en

apprend encore dans les toutes dernières pages. Elle n'y va pas par quatre chemins pour nous dire ce qu'il en est.

Le style est fluide, sans fioritures, parfait pour qu'on ne puisse plus décrocher une fois commencé. Je suis

partagée entre le coup de coeur, car ce roman m'a énormément plu, j'ai été scotché au livre, prise en haleine du

début à la fin, mais en même temps j'aurai aimé pouvoir en lire beaucoup plus. Tout va très vite et même si l'on

apprécie l'histoire, on aimerait que le suspense soit bien plus présent (malgré qu'il y soit déjà et tout au long !). Je

pense que je pourrai quand même dire que c'est un mini coup de coeur ; pour ce talent dans cette façon de décrire

les événements, de tenir en haleine, de garder le suspense et de mener en bateau.

Marion

Titre : Le sanctuaire d'Ombos

Auteur : Damien Leban

Editeur : Les Nouveaux Auteurs

Pages : 535

Prix : 19€90

Public visé : Adultes

Page 35: Magazine la salamandre n°1

On découvre ainsi ce qu'il s'est passé de son côté pendant que Neman et son équipe la cherchaient...

Il y a des révélations de temps à autres, au cours de l'enquête, mais on n'est jamais au bout de nos surprises et ça

nous permet au moins de reprendre un peu notre souffle car tout s'enchaîne rapidement et l'atmosphère que

dégage cette histoire est insoutenable par moment. Dans la deuxième partie, l'étau se resserre et ça devient

angoissant parce qu'on ne sait pas du tout comment ça va finir...

Le shérif Neman paraît froid et dur au début mais on finit par connaître ce qui le ronge depuis des années et cette

enquête va l'aider à avancer malgré toutes ces horreurs. C'est un personnage humain et profondément touchant...

J'ai beaucoup aimé sa petite voix provenant de son subconscient qui l'incite toujours au vice... Ça a mis un peu

de légèreté à l'histoire.

Je n'ai pas spécialement accrochée avec Emma, mais pour aucune raison particulière. Pourtant, la partie où on a

son point de vue est celle que je préfère... Je me suis trop attachée au shérif Neman pour autant apprécié d'autres

personnages je pense.

J'étais déjà à peu près sûre que ce roman allait me plaire quelque part vu que l'histoire est basée sur du surnaturel

et sur un psychopathe mais je n'aurai jamais cru qu'il aurait été un coup de cœur ! L'auteur a beaucoup de mérite,

c'est un premier roman réussi avec succès et j'ai été totalement conquise ! Je n'y ai trouvé aucun défaut. Une

histoire haletante et prenante, avec des personnages et des situations étudiés mais aussi très réfléchis. Une

écriture souple et rythmée. Il mérite amplement son prix !

Marion

Visitez le blog des chroniques de Marion

http://uneenviedelivres.blogspot.fr/

Page 36: Magazine la salamandre n°1

Les détracteurs du Street Art ont

souvent comparés les œuvres de Street

Artistes à du Vandalisme.

Les Street Artistes recourant au

collage d’affiches en ville leurs ont

prouvé le contraire. Leur Street Art

n’est qu’un élément éphémère qui

s’ajoute au décor urbain et peu être

aisément retiré.

Or, bien qu’aisément déchirables, les

créations de Konny Stading demeurent

longtemps en place.

Konny Stading est Berlinoise et vit à

Paris et il ne semble donc pas être sans

raison qu’elle expose très souvent

(c’est même ici que l’on retrouve la

majorité de ses œuvres) à Beaubourg

autour du centre Pompidou.

On trouve dans ce coin de Paris, du

mobilier urbain d’inspiration

industrielle qui rappellent beaucoup

celui de la ville de Berlin.

37

- Session 2 – Les Affiches -

Page 37: Magazine la salamandre n°1

Le collectif Birdy Kids, réunissant trois jeunes

créateurs, a quand à lui exposé ses affiches de

Street Art coloré et acidulé dans les quartiers

environnant Saint Paul. Créant un joli

antagonisme avec ce quartier ancien de Saint Paul

Le Marais considéré comme un « village » dans

Paris.

A certains endroits (image ci contre) les Street

Artistes s’entassent et font chevaucher leurs

collages les uns sur les autres, créant un visuel

d’œuvre élargie et inédite.

Fred le chevalier est un Artiste Street art qui a

actuellement le vent en poupe, ses collages

inondent les rues, je mets au défi un Parisien de

ne pas en avoir déjà croisé un sur les murs.

Des collages qui enjolivent les murs défraichis de

Paris.

Je ne possède pas la liste exhaustive mais vous

trouverez souvent ses créations sur les murs des

petites rues parallèles à l’Avenue Saint Germain

des Près. Et de plus récentes dans la rue

Mouffetard. Si la pluie n’est pas passée avant.

38

Page 38: Magazine la salamandre n°1

Lorsque l’Artiste Combo, un des « maîtres du

détournement d’image par le collage » expose

dans une galerie à Paris. Il ne se prive pas et

s’offre un mur !

L’occasion d’admirer son « Yoda – second

empire » ou encore son « Mario – smooth

gangster ».

Pour son exposition intitulée « Hold Up », le

Street Artiste Combo a réalisé une

performance des plus intéressantes. En

tapissant la façade et la devanture de la salle

d’exposition avec ses œuvres il a créé une

double exposition. L’officielle, c'est-à-dire

celle à l’intérieur de la salle d’exposition où

ses œuvres sont affichées dans des tableaux,

sous verre, c'est-à-dire protégées. Mais il a

également doublé cette exposition officielle

par une expos sauvage (on va dire semi-

clandestine) sur la devanture et la façade,

c'est-à-dire au péril des dégâts de la rue.

Il a ainsi représenté l’antagonisme du Street

Art d’aujourd’hui. Du travail clandestin qui

devient officiel une fois reconnu dans la rue.

39

Page 39: Magazine la salamandre n°1

Pour terminer en beauté avec la

session affiches. Voici un

échantillon des collages parmi les

plus « divers » dans les Rues.

A suivre : Le mobilier urbain

Page 40: Magazine la salamandre n°1

41

Deux petites explications s’imposent avant de débuter la présentation de Laure

Toussaint et de son livre. Premièrement : pour les lecteurs non japonais, qu’est ce

qu’une Kunoichi ? Il s’agit des Ninja femmes (espionnes, assassins parfois), mais en

plus de leurs homologues masculins, leur « art ninja » s’axait beaucoup sur la séduction

et la manipulation.

Deuxièmement, pour les lecteurs japonais, qu’est ce qu’un Samouraï ? (Ne rigolez pas,

j’ai très souvent entendu cette question, les Japonais ne comprennent pas totalement à

qui ont fait référence en employant ce terme.). Pour un non japonais, « Samouraï » est

un dérivé de langage provenant de « saburau » ou « saburaï », il ne signifie pas

« guerrier » mais « celui qui sert ». Cependant les occidentaux ont choisis ce mot dès le

XVIIIème siècle pour évoquer les « Bushi » (authentique guerrier japonais de famille

noble depuis le XIème siècle – le « kyuba no michi » voie de l’arc et du cheval). Donc les

occidentaux ont utilisé Samouraï (qui est un homme au service de la cour, un noble ou

une administration) comme terme commun pour parler des « Bushi » (le guerrier

japonais).

Maintenant que tout est clair, vous aurez compris que « Kunoichi et le Samouraï » sera

la rencontre d’une envoutante « agent de l’ombre » et d’un farouche noble guerrier.

Laure Toussaint « Kunoichi et le Samouraï »

Page 41: Magazine la salamandre n°1

42

Mais la situation ne sera probablement pas aussi simple, car Laure Toussaint est une

grande Conteuse et l’action du livre se déroule sous l’ère Edo (1603-1867) qui est une

époque aux forts antagonismes ; Le Japon ne doit cette période durable de paix que

grâce à son isolement et enfermement sur soit.

Nous pouvons présenter maintenant Laure Toussaint et son roman.

Ligne 8, l’heure dite de pointe, celle des usagers fatigués qui rentrent après le travail. Ils n’aspirent qu’au

repos et au calme après une journée dans la capitale bruyante !

Malheureusement, pour les passagers de l’avant dernier wagon, ils durent subir les paroles fortes et

insipides de deux jeunes filles, deux jeunes lycéennes à vu d’œil !

Ces filles, pas très féminines soit dit en passant, parlaient entre elles avec un ton et des expressions dignes

des jeunes

Tout ça pour dire que, bien que parlant de manucure, ces deux jeunes filles faisaient beaucoup plus peur

que leurs homologues masculins qui parlent de drogue d’arme à feu, de racket ou encore de braquage !

Bonjour Laure, première question récurrente : Présentez-vous comme vous voulez :

Oui, bonjour ! Me présenter ? C’est toujours difficile de parler de soi. J’ai quar… Oui,

bah là on passe ! Mon parcours n’a rien à voir avec qui je suis aujourd’hui, ou peut-

être que si ? Dans ce cas ce serait avec un psy’ que je devrais discuter. Sinon, je suis

maman avant toutes choses, à plein temps, sans grasse mat’, avec réveil en pleine nuit,

les nerfs qui lâchent, etc. Donc j’écris pour rester zen. Je préfère être appelée

Raconteuse d’Histoires (dans tous les sens du terme !) plutôt que auteur(e) ou

écrivain(e). J’écris car cela m’amuse. Ce n’est ni un défouloir ni un sacerdoce, juste un

plaisir, que je tente de partager. J’ai énormément d’imagination, depuis toujours, et

j’adore mettre à mal mes personnages. Ce doit être mon côté pervers qui domine ?

Laure, avant de vous connaitre un peu mieux en tant qu’Auteure, parlons un peu de votre roman

« Kunoichi et le Samouraï », pouvez vous nous le présenter un peu ?

Kunoïchi et le Samouraï est mon premier roman publié, mais le second manuscrit écrit.

Il se situe au Japon Médiéval, durant l’ère Edo sous le règne des Tokugawa (dictature

shogunale). Le pays est alors dirigé par une main de fer, les régions fermées et

conduites par des Daimyo (seigneurs attachés au Shogun en place)… La crainte et la

violence sont le quotidien du petit peuple. Il met en scène une jeune fille née du viol de

sa mère. Rejetée par celle-ci, Haïko démarre dans la vie pleine d’amertume et de

colère. Placée dans une école, elle grandit en apprenant l’Art du Ninjutsu. Elle devient

une Kunoïchi experte et vindicative ; elle n’a qu’un objectif : se venger des monstres

qui ont causé sa triste naissance. Elle part sur les routes dans le but de trouver les cinq

hommes responsables de son malheur pour leur infliger la punition qu’elle estime leur

devoir. Haïko fera des rencontres, apprendra l’amour, découvrira son pays… et surtout

se découvrira elle-même. Et puis, il y a Tatsuya ! Mais je ne peux pas tout dévoiler,

n’est-ce pas ?

Ligne 8, l’heure dite de pointe, celle des usagers fatigués qui rentrent après le travail. Ils n’aspirent qu’au

repos et au calme après une journée dans la capitale bruyante !

Malheureusement, pour les passagers de l’avant dernier wagon, ils durent subir les paroles fortes et

insipides de deux jeunes filles, deux jeunes lycéennes à vu d’œil !

Ces filles, pas très féminines soit dit en passant, parlaient entre elles avec un ton et des expressions dignes

des jeunes

Tout ça pour dire que, bien que parlant de manucure, ces deux jeunes filles faisaient beaucoup plus peur

Page 42: Magazine la salamandre n°1

Titre : Kunoichi et le Samouraï

Auteur : Laure Toussaint

Editeur : Librairie Terriciae

D’où vous est venu ce choix d’un roman d’aventure et d’une relation sentimentale dans l’époque du

Japon de l’ère Edo ?

Il était une fois une raconteuse d’histoires qui appréciait le Japon, les Japonais et

leurs idéologies, leur Histoire, leurs coutumes et traditions… et qui, à l’époque, était

une mordue de la série Samouraï Champloo… ! Elle avait d’ores et déjà son point de

départ : l’ère Edo. Tout de suite, elle plongea dans des livres d’histoires, et chercha sur

le web tout ce qu’elle put apprendre sur cette ère de tumultes. Les idées s’accumulèrent

et sa trame se mit en place, ainsi que les deux guerriers et les idéologies et philosophies

qui en découlaient : Ninjutsu/Bushido. Quant à l’histoire d’amour, d’une certaine

manière elle s’est imposée. Lorsque j’ai pu donner corps aux personnages, je me suis

très vite retrouvée avec deux guerriers pratiquant des arts martiaux distincts. Une

évidence me sauta alors en mémoire : j’avais trop souvent vu le cas : un Ninja, un

Samouraï… c’était du vu et revu, lu et relu ! Alors j’ai fouiné. Pour découvrir que les

Japonaises n’étaient pas en reste quand il s’agissait de prendre les armes, et l’idée de

confronter un guerrier Samouraï à une guerrière Kunoichi est née. Je faisais d’une

pierre deux coups ; je donnais la parole aux femmes et aux Kunoichi.

Au-delà de l’histoire d’un homme et d’une femme, (Namiko Haïko – une mercenaire assassin de

l’ombre, et Tsubaki Tatsuya – un samouraï en phase d’être déchu). Avez-vous voulu évoquer la

rencontre et les relations entre deux arts de combats aux idéologies opposées ?

Oh que oui ! C’était même l’idée principale. Opposer ces deux arts

martiaux, les confronter, les mettre en relation… Si les uns (Ninja donc

Ninjutsu) étaient considérés comme des mercenaires, ils n’en étaient pas 43

Page 43: Magazine la salamandre n°1

Au-delà de l’histoire d’un homme et d’une femme, (Namiko Haïko – une mercenaire assassin de

l’ombre, et Tsubaki Tatsuya – un samouraï en phase d’être déchu). Avez-vous voulu évoquer la

rencontre et les relations entre deux arts de combats aux idéologies opposées ?

Oh que oui ! C’était même l’idée principale. Opposer ces deux arts martiaux, les

confronter, les mettre en relation… Si les uns (Ninja donc Ninjutsu) étaient considérés

comme des mercenaires, ils n’en étaient pas moins de redoutables soldats et tacticiens

militaires. Les autres (Samouraï donc Bushido) de redoutables exécuteurs. Chacun des

deux arts possédaient son propre code, quoi que l’on ne considérait guère celui du

Ninjutsu, puisque sans respect, sans honneur, sans justice… Alors que l’on mentionne

ces nobles notions chez les Samouraï, qui eux agissaient sous le joug d’une autorité (le

Daimyo et par conséquent le Shogun). Tous n’en étaient pas moins sanguinaires et

n’avaient pas peur de la mort. Les apprentissages étaient similaires, durs tant

physiquement que moralement, et inhumains. Ils étaient différents et complémentaires

aussi, je crois ? Le Ninjutsu, côté obscur du Bushido ?

Dans votre roman, je ressens l’influence des Chambara japonais (livres, films et mangas de sabre),

cela m’a fait penser à la rencontre entre Ogami Ito : (Baby Cart - Shogun Assassin) et Yuki (Lady

Snow Blood). Quelles ont été vos influences pour l’univers de ce livre ?

J’apprécie énormément la référence. Merci. Mais je ne connaissais que le roman « la

Pierre et le Sabre » de Eiji Yoshikawa, et les séries Mangas Animés « Samouraï

Champloo » et « Afro Samouraï » au moment de me lancer dans l’écriture. C’est grâce

à cela, en partie, que j’ai pu (peut-être, je le souhaite) respecter toutes les parties

historiques, politiques, religieuses et morales de cette époque.

Quelles sont vos démarches de recherches pour les références historiques ?

Avant d’écrire ne serait-ce qu’une ligne du premier jet (sur papier toujours au début),

j’ai passé environ six mois à éclairer ma lanterne. Non, non, je n’exagère pas ! Que ce

soit en bibliothèque : livres d’histoires, de géographies, livres traitant du Shintoïsme,

du Bouddhisme…j’ai dû également fouiller pour mettre la main sur des cartes de

l’époque. La toile fut aussi une source quasi inépuisable de renseignements. Bon

nombre de blogs traitent des arts martiaux, des samouraïs, des kunoichi… J’ai

rencontré (à travers la toile) des Maîtres (des Senseï), qui me parlèrent de leur art, qui

me décryptèrent les combats et leurs mouvements, et qui m’instruisirent sur les armes

utilisées… bien que fastidieux, les recherches sont, selon moi, presque aussi fascinantes

que l’écriture du texte en lui-même.

Ligne 8, l’heure dite de pointe, celle des usagers fatigués qui rentrent après le travail. Ils n’aspirent qu’au

repos et au calme après une journée dans la capitale bruyante !

Malheureusement, pour les passagers de l’avant dernier wagon, ils durent subir les paroles fortes et

insipides de deux jeunes filles, deux jeunes lycéennes à vu d’œil !

Ces filles, pas très féminines soit dit en passant, parlaient entre elles avec un ton et des expressions dignes

des jeunes

Page 44: Magazine la salamandre n°1

On qualifie votre œuvre de « Romanga ». Pour les Japonais qui s’amusent de la vision occidentale sur

le passé médiéval de leur pays, qu’auriez vous envie de dire quand à l’inspiration que le Japon

provoque chez vous ?

J’aime beaucoup l’alliance modernisme/traditionalisme qui anime le Japon et les

Japonais. Ils conservent cette capacité dans l’Art, la gastronomie, les croyances, la vie

quotidienne, leurs courants de pensées. Je les trouve et ressens comme une certaine

noblesse chez eux. On a l’impression que rien ne peut déstructurer leur société, ils

savent rebondir de manière étonnante. La jeunesse est audacieuse, et met en avant ses

idées. J’apprécie, bien que je n’en lise pas beaucoup, les mangas. Ces petites BD sont

le reflet de leur société. Au travers de ces livres, on découvre : l’Histoire, les mœurs

modernes, les droits sociaux, le monde du travail, les mythes et légendes… et j’en

passe ! Peut-être que je devrais faire une suite à Kunoichi, avec tout cela, il y a

matière.

Bientôt un voyage au Japon en vue ?

Franchement, j’aimerai ! Mais hélas non. À moins que Kunoichi et le Samouraï

devienne un best-seller au Japon. Je peux toujours rêver, non ?

Revenons un peu plus à vous Laure, vous n’avez pas fait que « Kunoichi et le Samouraï », pouvez

vous nous parler de vos autres écrits et projets en cours ?

J’aime assez le « vous n’avez fait QUE… ». Et oui, il n’y a que ce livre de publié, pour

l’instant. Mais un second devrait voir le jour cette année, toujours publié aux éditions

Terriciaë. Je viens de terminer un policier fantastique, une série en fait, probablement

de quatre ou six épisodes. C’est un mélange d’Urban Fantasy, d’investigation et Boy’s

Love ! (Pour le coup je me demande si le Japon ne m’influence pas plus que je l’aurais

cru ?) Je tairai le titre car il est actuellement dans les bureaux de onze éditeurs. Alors

on croise les doigts s’il vous plaît, merci ! Un autre manuscrit est aussi à l’étude dans

ce vaste monde de l’édition et concoure pour les éditions Bleue Pétrole. Verdict à la fin

du mois ! Ce dernier est un roman conté, dans lequel un père tente d’expliquer la mort

grâce à un conte fantastique de son invention. D’une manière générale, je n’ai pas de

genre ou de style préférentiel. J’écris ce qu’il me vient, comme je le veux. Je m’essaie à

la narration littéraire, au passé, au présent, au « je »… Comme je l’ai dit, je m’amuse !

Ligne 8, l’heure dite de pointe, celle des usagers fatigués qui rentrent après le travail. Ils n’aspirent qu’au

repos et au calme après une journée dans la capitale bruyante !

Malheureusement, pour les passagers de l’avant dernier wagon, ils durent subir les paroles fortes et

insipides de deux jeunes filles, deux jeunes lycéennes à vu d’œil !

Ces filles, pas très féminines soit dit en passant, parlaient entre elles avec un ton et des expressions dignes

des jeunes

Tout ça pour dire que, bien que parlant de manucure, ces deux jeunes filles faisaient beaucoup plus peur

que leurs homologues masculins qui parlent de drogue d’arme à feu, de racket ou encore de braquage !

Page 45: Magazine la salamandre n°1

Plus particulièrement, concernant votre prochain roman publié « L'attrapeur, un homme sans

histoire », pouvez vous nous le présenter un peu ? Quel sera son univers ?

Si Kunoichi et le Samouraï est une narration pure, L’attrapeur lui, est intimiste. Il n’y

que deux personnages. L’écriture est au présent. Il s’agit d’un homme, sans nom, sans

histoire, sans passé errant sur les routes de France et plus particulièrement de

Normandie (un peu de chauvinisme régional de ma part) pour répondre à des appels.

Ainsi, allant d’âmes en âmes désireuses de le rencontrer, il œuvre pour le bien de

l’humanité. C’est un homme foncièrement bien et de bien. Seulement, sa condition et sa

situation le navre. Mais Bon Dieu qui est-il ? D’où vient-il ? Pourquoi ne peut-il pas

vivre comme les autres ? Et surtout vivre pour lui et uniquement pour lui. Il aura des

réponses à ses questions, mais à quel prix ?! Ici, il est question d’altruisme et de ses

dangers. À trop vouloir se donner aux autres ne risque-t-on pas de se perdre ? De

laisser notre individualité et notre personnalité en souffrir ? L’attrapeur est tout cela.

Par ailleurs, comme dans beaucoup de mes textes, je tente de rendre la mort belle et

salvatrice. Il faudra le lire pour en savoir plus.

Titre : L’Attrapeur

Auteur : Laure Toussaint

Editeur : Librairie Terriciae

Quel est votre rituel d’écriture ?

Je n’en ai pas vraiment. Je suis maman de deux monstres épuisants de 5 et 8 ans, alors

les temps d’écriture sont à peu près aussi concrets que la semaine des quatre jeudis !

J’écris quand je peux. Lorsqu’ils sont à l’école surtout. Deux heures le matin, trois

l’après-midi, en moyenne. Le plus important pour moi, c’est le premier jet. Aussi, je me

balade avec un cahier et un crayon papier (la mine glisse plus vite qu’avec un bille) et

où que je sois, quoi que je fasse, si le besoin et l’idée se présentent, je griffonne sur

mon cahier. Autant dire que j’écris cinq à sept pages par jour sur le fameux cahier.

Puis lorsque j’estime avoir environ soixante-dix à cent pages, je commence le

recopiage sur PC en retravaillant le texte. Et ainsi de suite. Par contre, il me faut du

silence, un silence de mort, lorsque je dois retranscrire mon premier jet.

Page 46: Magazine la salamandre n°1

Comment à débuté chez vous cette envie de raconter des histoires ?

Pff… ! Bon. Tout a commencé lorsque j’étais enfant et que… Je rigole ! Sérieusement.

D’aussi loin que je me souvienne, gosse déjà, il fallait que j’en fasse des tonnes en

français. Si l’on me donnait un sujet de disserte avec pour consigne de ne faire qu’une

copie double, j’en noircissais deux, voire trois. J’étais du genre à pondre une rédaction

en alexandrin… ! En gros, écrire ça me bottait quoi ! Et puis je suis devenue une adulte

responsable (là je pouffe mais cela ne se voit ni ne s’entend), je suis entrée dans la vie

active et le temps que je ne prenais plus à écrire de magnifiques textes, je le prenais

pour exprimer ma façon de penser aux admirations qui osaient me barrer la route, ou

qui ne saisissaient pas ma détresse parce que je traversais une période difficile…

Donc, d’une manière ou d’une autre j’ai toujours écris. Et un jour (c’est là que

l’histoire rebondie) de 1996, je suis tombée sur un os (un gros, genre diplo’ croisé avec

un T-Rex). Résultat, soins intensifs et longue maladie. Du coup j’avais du temps à n’en

plus finir, et mon imagination, mes rêves, mes désirs, les autres (oui oui, vous qui

gravitez autour de moi !) sont devenus sources intarissables d’idées. La plupart du

temps l’idée me vient d’un rêve que je note au matin. (Et ouais, je me souviens de tous

mes rêves, moi !) L’attrapeur par exemple. Pour Kunoichi, c’est l’ère Edo qui m’a

émoustillée. Pour le dernier, je voulais des personnages récurrents, quant au conte, ce

sont mes enfants avec la question qui fâche : « Dis Maman, c’est quoi quand on

meurt ? » En bref, l’inspiration est partout, à condition de savoir l’observer et la saisir.

Pensez-vous un jour vivre exclusivement de votre plume ?

Le pensez non. Il faut garder les pieds sur terre. Y songer ? Mille fois oui. Mais bon,

voilà ! Sauf si ?! Non… non, ce serait trop beau !... Euh ! peut-être que j’y pense en fin

de compte ?

Que conseillerez vous à de jeunes Auteur(es) qui se lancent également dans l’écriture de romans ?

D’y croire. De persévérer, de n’écouter que soi, de faire preuve de patience et

d’acharnement. De particulièrement bien se renseigner sur les éditeurs ciblés. De faire

attention aux contrats d’éditions. De travailler son français (je sais de quoi je parle en

ce qui concerne les « coquilles » et le manque d’attention des correcteurs). De le

vouloir tout simplement.

Enfin, Laure, quel est votre rêve ?

De laisser une trace à mes enfants. Mince, déjà fait ! Mon nom est à la BNF ! De

continuer à ne pas me prendre au sérieux, de faire ce que j’aime… Oh non, celui-là

aussi il est réalisé ! De me faire interviewer par un jeune rédacteur/auteur talentueux,

bourré de mérite et qui se lance dans une aventure incroyable et audacieuse que celle

d’une création d’un Webmagazine… C’est bon ça comme rêve, non ? Merci beaucoup.

Page 47: Magazine la salamandre n°1

Denis

Cressens Ecrivain de romans et

de pièces de théâtres

Certaines personnes ont l’amour des mots et la passion de l’écriture.

C’est le cas pour Denis Cressens. Il a écrit trois Romans et plus d’une

vingtaine de pièces de théâtres dont environ une quinzaine ont été

jouées. Et pourtant Denis n’écrit pleinement que depuis 2003, une

sorte de reconversion après une grande partie de sa vie dans une

carrière commerciale.

De son expérience professionnelle passée, il en retire une grande

inspiration pour ses polars, à l’image de « Pacific Secret » que nous

allons vous présenter avec lui avant d’aborder son travail théâtral.

48

Page 48: Magazine la salamandre n°1

Merci de nous avoir présenté votre travail littéraire Denis. Pour commencer cette interview,

à votre tour à vous de vous présenter comme vous le désirez :

Denis : Une carrière commerciale dont 27 ans dans l’industrie pharmaceutique. J'y ai été,

longuement et avec grand bonheur, coach opérationnel. (On dit officiellement Directeur, c'est

plus chic pour l'image, ça flatte l'égo, mais au bout du compte tous les cadavres se

ressemblent ...). Une cascade de fusions/rachats, associée à la cupidité humaine d'une poignée d'individus vils

et à une justice inique, m'a précipité dans la vase affligeante de la discrimination avérée, aux

salariés à la peau ridée. Oui nous sommes au pays des droits de L’homme !!!Celui qui donne

des leçons au monde entier en fonçant tête baissée dans le mur de la décadence...

(Bref cet aléas de vie m’a valu d'être mis 8 ans au banc de la société économique et sociale .Malgré plus de

2500 cv adressés et restés stériles: je n'avais plus l'âge du marché et étais soudain devenu obsolète... Seuls

peuvent comprendre ceux qui ont vécu ou vivent encore aujourd'hui cette triste expérience….)

Durant ces 8 ans de galère économique et sociale, plutôt que de m'abandonner aux mirages

des potions tranquillisantes, hanter des psy impuissants à panser les maux et les travers de

l'homme, ou écouter les nombreux donneurs de leçons de tout poil, et avoir entendu des

insultes gratuites, après avoir tout perdu ce qu’honnêtement gagné (je sais ça fait rire !!),

après une période de flottement, fin 2003, j'ai décidé de résister à cette société, tourner la

page et m'essayer à l'écriture…..dans l'espoir de me refaire.

Les mots furent ma résilience...et le début de mes écrits. Pour me roder j’ai commencé par un

ouvrage sur la Comm…mon ex et cher ancien job !

Denis, vous êtes Auteur de Roman et vous écrivez des pièces de théâtre. Si vous le voulez

commençons par votre Roman « Pacifique Secret » qui est un roman géopolitique nous

emmenant de la France au Québec, aux îles Mariannes jusqu’en extrême orient. Pourriez-

vous nous en parler un peu ?

Denis : Par définition, il est difficile de présenter un roman fait de vrai et de faux sans trop en

dévoiler…..C’est l’histoire d’une petite fille qui passe ses vacances chez son grand-père Pani,

au Canada. Les parents de Chloé doivent rentrer d’un voyage d’affaire, mais …. Leur avion

disparaît au-dessus du Pacifique, sans laisser aucune trace. Les boites noires sont muettes.

Les autorités impuissantes. Pani va tout faire pour élever Chloé avec amour, tentant de

combler cette terrible double-absence.

Deux ans plus tard, des indices parviennent, presque par hasard, jusqu’à Pani. Malgré elle la

famille se retrouve au cœur d'une intrique qui révèle une manipulation géo-politico-

financière. Appuyé par l'American Nuclear Control and regulation Agency, tous les espoirs

semblent permis……

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Page 49: Magazine la salamandre n°1

Ce qui m’a surpris et intéressé dans votre roman, c’est qu’il semble posséder deux parties :

une première partie plus « drame » où la jeune Chloé, alors en vacance chez son grand père

Pani, apprend que ses parents disparaissent en avion au dessus du Pacifique. Elle va se

reconstruire grâce à son grand père et le piano.

Deuxième partie où l’on entre plus dans l’enquête Géopolitique, lorsque des indices mais

aussi des questions non éclaircies sur ce tragique accident d’avion en plein Pacifique,

reviennent faire irruption dans la vie du grand père Pani et de Chloé.

Pourquoi avoir choisi cette trame scénaristique ?

Denis : Voilà une bonne question. Comme vous savez, c’est donc mon troisième ouvrage et

second roman, je voulais que ce soit diffèrent, explorer autre chose, juste égoïstement pour

mon plaisir. Lorsque j’écris je me lance moi aussi dans une aventure qui se déroule là devant

moi sur mon écran au fur et à mesure des mots que je pétris. Ici j’ai donc démarré sur un lieu

et deux mots qui me plaisaient Pacifique Secret. Depuis la dernière guerre mondiale et la fin

des essais nucléaires en extérieur cette partie du monde était oubliée, voire occultée, et

pourtant…. Par ailleurs sur la forme, au début de cet ouvrage j’avais l’ambition d’essayer

d’émouvoir le lecteur avec quelque chose de fort et à la fois attendrissant. Mais comme dans

un conte je voulais que tout se termine au mieux. J’ai un tempérament positif quoiqu’il en soit

et quoiqu’il en coute de dire la vérité, la mienne J’ai donc mouliné des lieux, des sentiments et

de l’actualité passée sous silence pour alimenter l’intrigue et faire vivre cette histoire…et

puis, vous l’aurez remarqué j’aime bien distiller gratuitement quelques coups de griffes à notre

société….

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Titre : Pacifique Secret

Auteur : Denis Cressens

Editeur : Alpen - Romart éditions

Page 50: Magazine la salamandre n°1

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Vous semblez extrêmement bien documenté sur les transactions, échanges, trafics, mais aussi

les tenants du pouvoir dans le domaine de la géopolitique. Avez-vous puisé dans votre

expérience professionnelle pour servir votre intrigue ?

Denis : de nature curieuse, je lis beaucoup, politique, recherche technologique et médicale,

économie, la vie du monde quoi ! Je cherche toujours ce que les puissants veulent nous cacher

derrière les lignes ou les discours pour mieux nous manipuler….Je coupe , recoupe et vérifie

juste par jeu et donc aussi pour alimenter mes récits…..

Votre Roman est une source de renseignements sur l’origine des histoires géopolitiques entre

la Chine, le Japon et Taiwan (notamment ces petites îles, plus récifs qu’îles, qu’ils se

disputent) ? Quelle a été votre démarche de documentation ?

Denis : Quand je lis des romans (Ken Follet, Patricia Cornweel, Harlan Cober et bien

d’autres…..) j’ai plaisir, en plus de l’histoire, d’apprendre et découvrir autre chose que la

stricte intrigue. Par conséquence j’émaille mes récits de cultures diverses sur ci ou ça et à

chaque fois je me documente, je vérifie, je croise depuis internet jusqu’aux ambassades…ou

encore en contactant directement tel ou tel lieux….avec un but être rigoureusement vrai pour

tout ce qui n’est pas l’intrigue….par exemple au moment de l’écriture, l’adresse, la description

et la carte d’un restaurant sont rigoureusement exactes….

Au-delà de la grande enquête géopolitique, « Pacifique Secret » est surtout l’histoire de Pani,

un grand père qui, suite à un drame le touchant directement, devient responsable de sa petite

fille et de son bonheur malgré tout. Un personnage qui reprend espoir au fil du roman et qui

va affronter de nombreuses épreuves et intrigues afin d’avoir enfin….la vérité.

On sent que ce genre de personnage et le combat qu’il mène, seul, vous touche, je me

trompe ?

Denis : De nature rebelle à ce qui est communément admis par la majorité manipulée et

aseptisée, j’ai une affection particulière pour ceux qui osent cultiver leur différence, redresser

la tête…ceux qui marchent en dehors des clous tout en restant et revendiquant la

légalité…J’aime les autodidactes ils sont inventifs, combattifs doivent toujours prouver….

J’aime les utopistes car ils ont souvent raison avant les autres….

Page 51: Magazine la salamandre n°1

Avez-vous un ou plusieurs autre Romans en cours ?

Denis : Oui un troisième roman est en chantier et il se déroule encore dans un autre secteur,

l’alimentaire….

Denis, passons maintenant à votre deuxième grand travail littéraire et créatif, vous écrivez

des pièces de théâtre.

Comment vous est venue cette passion ?

Denis : C’est assez simple, j’avais fait du théâtre amateur entre 17 et 20 ans….j’ai toujours

aimé cet art car il oblige à être vrai, authentique…pas question de recommencer 50 fois une

scène, il faut être bon au premier coup et chaque soir……Au théâtre on ne fraude pas !

Lorsque j’ai eu achevé mes deux premiers ouvrages, je me suis retrouvé devant ma page Word

désespérément vierge…..Une amie, devenue ma compagne, m’a suggéré d’essayer d’écrire

une pièce…Je trouvais cette idée folle, je l’ai donc fait : c’était mi 2005.Ainsi est née « La

journée du Boss » .Magie d’internet en 2006 elle était créée au Canada et jouée plusieurs fois.

J’ai donc décidé de continuer….

Vous avez écrit une vingtaine de pièces (que j’énumèrerai a la fin de l’interview). Quel est

votre style ? Avez-vous une thématique préférée ?

Denis : Je ne m’interdis rien, mes thèmes, mes genres sont variés, comme les

distributions….Un objectif cependant : Rire en Griffant nos Travers…et il y a de quoi

faire….j’écris du théâtre de notre temps...

A noter que j’ai fait 3 co écritures toujours pour le plaisir d’essayer quelque chose d’autre….

Certaines de vos pièces ont-elles déjà été jouées ? Si oui, quelle expérience en avez-vous

retiré ?

Denis : Au moment où je vous réponds je suis sur la 22ièm et à ce jour, depuis 2006 donc, 13

ont été créées. Je précise que pour l’heure je suis joué principalement par des compagnies

amateurs. Je ne les ai pas vues toutes jouées pour des raisons géographiques. Je dois dire que

c’est très plaisant de redécouvrir une histoire souvent oubliée (je ne suis pas dans le culte du

Moi…) Entendre ses mots dans la bouche d’autrui est agréable comme manger du

chocolat…Entendre le public rire et applaudir c’est boire du champagne….

Page 52: Magazine la salamandre n°1

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D’où vous viennent vos idées de sujets ?

Denis : La vie, le monde sont un gigantesque théâtre. Il suffit de se baisser pour en voler des

bribes. Une expression ici, un mot là, une attitude la bas, rejoignent mon petit carnet, puis ma

boite à outil…… et tourne la mayonnaise.

Plus personnellement Denis, votre travail d’écriture est comme une renaissance chez vous.

Vous citez dans votre biographie, que c’est après avoir été « remercié » de dizaines d’années

de bons et loyaux services dans votre professions que vous vous êtes lancé dans l’écriture.

Comment avez-vous ressenti ce besoin de création ?

Denis : Quand vous avez tout perdu car le chômage un jour s’arrête, eh oui !!…Quand on vous

fait comprendre ou que l’on vous dit à 52 ans que vous êtes un fainéant, voire un asocial,

occultant 30 ans de travail quotidien sans un seul jour d’arrêt et avec une belle ascension

professionnelle, vous avez deux solutions : sauter par une fenêtre, mais j’ai le vertige….ou

enrichir les psy et la pharmacie qui m’avait rejeté….J’ai préféré m’essayer à l’écriture sous les

quolibets et haussement d’épaules des mêmes…. avec le secret espoir de me venger en me

reconstruisant.. .Oui l’écriture est ma douce résilience…Mais je dois surtout un merci à mes

enfants et Elise qui, seuls, m’ont toujours soutenu !

Romancier, dramaturge, avez-vous encore d’autres cordes à votre arc ?

Denis : Des défauts tout plein…. quelques regrets comme le piano dont je joue mal mais j’en

écoute tous les jours ou presque il accompagne mes heures d’écriture…… Non pas d’autres

cordes, des idées pour de prochaines aventures de plumes, oui,….

Que conseillerez-vous à de jeunes (et moins jeunes) auteurs qui désirent se lancer dans

l’écriture de roman ou de pièce de théâtre comme vous ?

Denis : Qui suis-je pour conseiller ? Je crois qu’il faut aller au bout de ses envies envers et

contre tout, savoir résister aux chemins que d’autres veulent vous tracer…bref soyez rebelle et

faites ce que vous avez envie, mais faites le-le mieux possible…..

Enfin, Denis, quel est votre rêve ?

- Que l’on découvre remède au syndrome de Katagener dont souffre une de mes

petites filles

- Pouvoir avoir à nouveau un logis…

- Continuer à écrire le plus longtemps possible

Page 53: Magazine la salamandre n°1

Pitch de certaines pièces de théâtre écrites par Denis Cressens

Chamonix Pascal a rencontré Hélène sur un télésiège ce 31 décembre. Il l’invite à réveillonner. Arrive à l’impromptu,

et donc en trop, son ami Vincent fraichement remercié par son amie…Vincent repart, revient, s’ensuit une

série de quiproquo…. Hélène serait-elle la criminelle recherchée par la police ?

Micmac Chez Charlie

Charlie, qui cultive du cannabis pour son usage personnel se fait voler quelques pieds. Contre l’avis de

Swann, complice, elle (il) porte plainte pour le principe. Ce qui devait arriver, arrive…Une enquête menée

par Sacha Convert ou l’on découvrira que la coupable jamais présente sur scène est omniprésente :

maman mère de Camille

L’Uluberlu

L’informatique ne le veut plus, qu'à cela ne tienne, il se lance avec bonheur dans l'art contemporain sous l'oeil vif de sa compagne et l’inénarrable Sosso...une façon de faire la nique au monde actuel et d'en rire......une pièce pour se détendre….. Une promotion a…New Dehli amène Romain, informaticien, à réaliser son rêve refoulé : être artiste. Il se reconvertit dans l’art contemporain accompagné par Géraldine sa compagne…et l’impayable Sosso amie du couple…..Naissance d’un artiste provocateur à travers la création de diverses oeuvres dont….. la sérénité, la toile pleine de vide, le tube mystère…la main tendue… Sosso

clôturera en apothéose avec sa création L’ultime fusion….. De la détente !

Les Exclus

"Les amoureux du banc public de Brassens ont disparu, remplacés par les exclus de notre société dite moderne…Reviendront-ils un jour... pas sûr, mais tant qu'il restera à nos clochards nouvelle mode un zeste de solidarité, d’humanisme et d'humour, il restera de l'espoir " Ils viennent de trois horizons différents avec en commun un licenciement qui les conduit sur le même banc

public, au ban de la société, avec leur histoire, leurs espoirs…. Rires et coups de griffes à nos travers les

conduisent à un nouveau départ….

La Botte

Un héritage inattendue pour deux soeurs, mais pour le percevoir une obligation: retrouver un frère naturel, caché, dont la seule particularité connue est une tâche (en forme de botte sur une fesse) Décor : Un bar de province ….. « Bar du Canasson » sur un mur une photo de chauve-souris .Une horloge qui fait tic-tac… Un cabinet de rencontre attenant au bar Pièce à caractère familial : Pas de message, juste distraire, un suspens pour tenir haleine jusqu’à la

dernière seconde, la vraie vie avec ses aléas…

Clair-Obscur Une taverne actuelle avec un tableau au mur (Prince’s day de Jan Steen) et une horloge… Arrive un artiste

peintre de notre temps, Jan, un révolté de notre monde de comptable…il se saoule…Jan a un maitre,

Rembrandt avec lequel il se confond beaucoup…jusqu’à s’identifier à lui comparant la situation des

artistes, assez similaires aux deux époques dans un monde marchand qui ne comprend pas l’art ...il en

mourra…comme son maitre.

Page 54: Magazine la salamandre n°1

Les Celib’attentes

L’une vient de reprendre sa liberté en se séparant de son futur ex……sa copine, seule également, vient la voir dans son nouveau petit logement avec vue sur cimetière….La discussion s’engage sur….les hommes, le futur ex et leurs vies de femme face à un monde dominé par les mâles …..Ou l’on se rend compte en fin de parcours la copine vient de récupérer l’ex de l’autre…. Pièce pour faire rire un peu aux dépens des hommes

La Machine à faire rire

La Société DCD spécialiste du confetti présente son nouveau produit, La Machine à Faire Rire…Essais

divers, et contacts avec conseil en management, banquier au sujet du développement du produit…..Ou

l’on retrouve mêlé le rire sur commande de la machine pendant les tests…, et l’ambiance business….avec

son cynisme… à la fin le patron décide de se passer du banquier comme du conseil pour lancer son projet

A B Comme…..

Les coulisses facétieuses de l’écriture chez un auteur de théâtre….En panne d’idées, il se voit fixer des

contraintes par son agent, amant secret de sa femme. Se mêlent au jeu une plombière venue traiter la

fuite du bidet…la nouvelle fille au pair …. Ainsi qu’un jeune et beau comédien au chômage….un vaudeville

abracadabrantesque….

Mort Pour….

Un poilu, un soldat du débarquement de 1944, une victime de la crise économique, un Casque Bleu….se rencontrent dans l’au-delà « département Mort pour…. ». Ils nous regardent, eux qui ont été sacrifiés pour des raisons pas toujours aussi nobles que feint de le croire la bonne société…… Ils parlent et nous regardent.... nos contradictions, nos incohérences dans un monde toujours violent qui

fait fi des expériences du passé...

Le Trafabouteur

Accompagnée de son tout nouvel et dernier ami Le Trafabouteur , comédien et automate, Sylvie, psy de

profession, assez déjantée, s’invite à l’improviste chez sa cousine qu’elle n’a pas revu depuis plusieurs

années….Elle vient suivre un stage de théâtre dans cette ville et a décidée de squatter ici….La cousine et

son mari sont enseignants, vivent de façon normalisée dans un petit appartement… qu’ils abandonneront

à la fin pour aller chez la mère d’Elodie …

La Cour-ge

Un tribunal improbable, quoique…pour un voleur de courge responsable ou coupable ???….Un cadavre de

106 ans mère d’un notable bling bling ……L’audience est retransmise en direct par Vot’télé et son

chroniqueur vedette…. Une pièce interactive puisque ce sont les jurés issus du public, non comédiens

donc, qui signeront le dénouement et final de chacune des représentations….Une comédie qui griffe…..

Page 55: Magazine la salamandre n°1

Macchansan est un très sympathique homme japonais en apparence

totalement comme les autres, il travaille dans une entreprise d’imprimerie à Kobe.

Cependant, la première fois de ma vie que j’ai vu Macchansan, c’était en tant que

conteur de Rakugo. J’imagine déjà la question que vont se poser tous les lecteurs :

« qu’est ce que c’est que le Rakugo ? » Pour y répondre au mieux, il me faut

retracer tout le contexte de rencontre. Je suis invité à une soirée privée dans un

Isakaya japonais (bar d’aspect traditionnel avec tables basses où les Japonais se

rendent entre amis pour boire et se restaurer). Au fond de notre salle d’Isakaya, se

situe une petite estrade. Vont alors successivement monter dessus deux hommes

habillés d’Hakama (kimonos homme) et chacun va pendant une demie heure se

mettre à raconter une histoire avec éloquence. Ce qui me surprend alors, c’est que

les invités ne se préoccupent guère d’être très attentifs à ces animateurs de soirées.

De plus, bien qu’ils parlent en Japonais et que je ne comprends pas grand-chose, je

réalise que ces « sketchs » n’ont pas pour but d’être grandement comiques, ils

racontent seulement une histoire en donnant une ambiance « vocale » à la soirée.

J’apprends après qu’il s’agit de conteurs de « rakugo » une performance que je

dirais « théâtrale » assez peu connue mais traditionnelle au Japon. Dans un Rakugo,

la sonorité des mots et l’emploi du langage en japonais est indispensable au

caractère artistique de cette performance.

J’ai longtemps hésité de faire cet article sur le « Rakugo » car je réalisais qu’à mon

image, la plupart des lecteurs étrangers au Japon n’allait pas comprendre le sens de

cette performance et la comparer à tort avec du Stand ‘up ou de l’animation de

soirée.

Or, le Rakugo est si spécial, si représentatif des traditions méconnues du Japon et

représente un rôle social si particulier dans ce pays que j’ai décidé d’interviewer

Macchansan.

(Merci à mariko pour la traduction).

56

Macchansan

Conteur de Rakugo

Page 56: Magazine la salamandre n°1

- Pour commencer Macchansan, présentez-vous comme vous voulez :

ではインタビューを始めるに当たって、ご自由に自己紹介をお願いします。

上方落語初、赤ちゃんの育児をする父親が主役の落語、「イクメン落語」を演じる社会人落語家。芸名を「

姫路市民」と申します。育児をする男性はイケメンよりもかっこいい。そういう願いを込めてできた言葉が

「イクメン」。私には4歳になる息子がおりまして、育児を少ししているイクメンです。育児をしていると

失敗や疑問がたくさん出てきます。そういう失敗や疑問をもとにして作った落語がイクメン落語です。

Je suis un conteur de rakugo qui joue un personnage nommé «Ikumen-rakugo», ce rôle unique

et principal est celui d’un père qui s’occupe de son enfant, et c’est mon premier rôle de rakugo

dans l’art du « Kamigata-rakugo »*. Personnellement, je me nomme «Moto Himejishimin». Et

j’espère que dans la société, l’homme qui s’occupe de son enfant est plus cool que l’« Ikémen

(bel homme)», par ailleurs, le mot « Ikumen» (en japonais : S’occuper ses enfants : «Ikuji»)

s’est créée. Moi, j’ai un garçon qui aura bientôt 4 ans, et je suis bien un Ikumen qui fait un peu

d’Ikuji Quand on s’occupe de nos enfants, on a beaucoup de malentendus et

d’incompréhensions. Ikumen-rakugo est donc un rakugo qui parle de ces malentendus là.

* (le Kamigata-rakugo est l’appellation du rakugo qui se joue dans les régions d’Osaka et

Kyoto)

La performance artistique que vous effectuez n’est pas très connue en dehors du Japon, vous pouvez nous

l’expliquer un peu ?

あなたが行っておられるパフォーマンスは、日本の国外ではあまり知られていませんね。私たちに少し説明していただ

けますか?

日本には「落語」という、たった一人で、しかも相手に想像をさせて楽しませる古典芸能があります。その

落語には江戸時代から現代までの庶民を中心とした笑い話がたくさんあります。しかし、育児をする男性を

題材にした落語がなかったので、私が実体験をもとにしてイクメン落語というのを作りました。育児に悩ん

でいる、疲れている父親や母親に少しでも癒しを与えるために、力を抜いてもらうために取り組んでいます

Au Japon, il existe une performance théâtrale traditionnelle qui s’appelle le «rakugo». Ce sont

des pièces ou sketchs que l’on joue seul sur la scène pour divertir des gens attablés à un repas.

Le rôle d’un artiste de Rakugo est d’amuser l’environnement de ces spectateurs avec des

histoires issues de notre propre imagination. Dans la plupart des rakugo, il y a beaucoup de

récits comiques touchant des sujets de tous les jours chez les gens depuis l’ère d’Edo jusqu’à

notre époque. Mais, il n’y avait jamais eu de récit parlant des «Ikuji» (s’occuper de ses

enfants), alors j’ai inventé mon Ikumen-Rakugo avec mes expériences vécues. Je travaille pour

relaxer aux mieux tous les papas et maman qui sont fatigués.

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Page 57: Magazine la salamandre n°1

- Où trouvez-vous constamment de l’inspiration pour vos histoires ?

お話のインスピレーションはどのようにして見つけるのですか?

息子との触れ合いの中で面白いことがあれば、それをもとにして話を作ります。息子の言い間違いや、私

自身の間違いでどっちかが笑えばそれを落語にします。

Si je trouve des choses intéressantes dans mes échanges communicatifs avec mon fis, je les

utilise pour créer un récit. Et si mon fis ou moi rigolons à cause d’une incompréhension,

gaffe ou situation comique venant de lui ou de moi, je fais un rakugo avec ça.

- Est-ce que vous pensez défendre la culture traditionnelle japonaise avec votre Art ?

あなたのアートで、あなたは日本の伝統文化を守っていると思われていますか?

思います。(思いたいです)。今まで落語に興味のない人が、少しでも興味を持ってくれたから。

Oui, je pense (ou j’espère). Car les gens qui n’avaient aucun intérêt pour le Rakugo

commencent au moins à s’intéresser un petit peu à cet Art.

- Est-ce que vous avez pensé un jour à exporter cet art à l’étranger ?

いつか外国人にこのアートを輸出したいと思わていましたか?

外国人の方でも、子育ての基本的なトラブルや悩みは一緒と思います。通じるところもあるでしょうが、

まず言葉の壁があります。好んで輸出しようとは思いませんが、イクメン落語に興味のある外国人の方に

は一生懸命演じます。

Même si ce sont des gens d’étrangers, ils ont les même accidents ou soucis de vie que nous.

Je pense qu’il y a des choses sur lesquelles on peut faire comprendre le rôle du Rakugo, mais

d’abord il y a la barrière de la différence de langage qui va dénaturer cet Art. Donc je ne

pense pas que je l’exporterais spontanément, mais si je rencontre quelqu’un d’étranger qui

s’intéresse à mon Ikumen-rakugo, je le jouerai de mon mieux pour lui.

- Comment voyez-vous l’avenir de cet Art ?

あなたはこのアートとの将来をどのように見ていますか?

なくならないアートであり、なくしてはいけないアート。

C’est un art qui ne disparaît pas, et qu’on ne doit pas perdre.

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Page 58: Magazine la salamandre n°1

- Quel est votre rêve ?

あなたの夢は何ですか?

私が「育児はおもしろい」と思ったから育児を続けられる。イクメン落語で、育児はおもしろい。だから

つらい時も耐えていける。そんな父親、母親が増えていってほしい。

On peut continuer de faire l’Ikuji (un homme s’occupant de ses enfants) parce que la société

a fini par penser qu’être un Ikuji est intéressant. Quand je joue devant des gens, être un Ikuji

leur apparait intéressant grâce à ma performance d’ Ikumen-Rakugo. Donc on peut endurer

même quand c’est dur. Les papas et mamans qui pensent comme ça, il y en aura de plus en

plus, c’est ce que je désire.

Merci d’avoir répondu à mes questions, bonne chance pour l’avenir !

ご協力どうもありがとうございました!これからの活躍にも、期待しています!

by ジュリアン in France

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Page 59: Magazine la salamandre n°1

Si la tendance se poursuit, il n’y aura

bientôt plus un seul poteau couleur terne

ou bronze d’origine à Paris.

Nombreux sont les Street Artistes qui

donnent des couleurs aux poteaux.

Cette mode des « poteaux arc en ciel »

avaient débuté dans la Boulevard de

Charonne 20ème

Arr. On en trouve

désormais dans la Rue des Jardins Saint-

Paul 4ème

Arr. Et il y a fort à parier que

l’on trouve des poteaux peints en

beaucoup d’autres lieux.

Le collectif Le

Cyklop est allé

encore plus loin

dans cette

démerche en

transformant les

poteaux en petits

« monstre

monoculaires ».

Peints à la bombe

une de ces séries se

trouve à l’entrée

sud du Boulevard

de Picpus, 12ème

Arr.

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- Session 3 – Le mobilier

urbain -

Page 60: Magazine la salamandre n°1

Le Street Art est un Art de plus en plus reconnu, y compris celui qui s’attaque au mobilier urbain. Lors de

la 2ème

Edition de l’Exposition Le M.U.R. de l’art (association d’artistes urbains), l’ont eu la chance

s’apercevoir certains Street Artistes (comme Le Ciklop) en pleine performance. Certes, dans le milieu clos

des murs d’une exposition, le Street Art apparait comme dénaturé (on a l’impression que l’on expose des

morceaux de rue). Cependant, ce sont des occasions pour tous ces Street Artistes de rencontrer sans risque

leur public et admirateurs et inversement.

D’où vient cette famille

Simpson dans le style de

Le Cyklop ?

Réponse page suivante.

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Page 61: Magazine la salamandre n°1

Cette performance est un hommage, d’abord

à l’œuvre de Goscinny et Uderzo (d’où

Astérix et Obélix) car située près de la

librairie Goscinny dans la rue Goscinny,

14ème

Arr.

Par extension furent crées un grand nombre

de héros de bande dessinée, de dessins

animés, de jeux vidéos, etc…

Le procédé n’était pas une peinture à la

bombe mais un collage sur le poteau. Ce qui

explique que beaucoup sont désormais en

très mauvais état. Dommage….

Ont été représentés en poteau : Astérix, Obélix,

Mario, Luigi, les barbes à papa, Lucky Luke et les

Daltons, le Marsupilami, Mickey, la fée clochette, la

petite sirène, Némo, les Simpson, Pikatchu,

Superman, Batman, les Totally Spies, Avatar,

Bécassine, Garfield, les Schtroumfs, Tom et

Jerry……. Tous devenus des cyclopes !

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Page 62: Magazine la salamandre n°1

Avec son art du pochoir, l’artiste C215 à

peint ses portraits sur les boite de local

électrique ou de la voirie au quai Panhard-et-

Levassor (14ième

Arr.)

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Page 63: Magazine la salamandre n°1

C’est en affichant son sourire sur tous les supports urbains imaginables que M.

Chat est parvenu à avoir sa propre gamme de produits dérivés (cahiers, stylos,

crayons, pochettes, etc.……)

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Page 64: Magazine la salamandre n°1

Pour le Street Art sur sol, il existe

des performances beaucoup plus

travaillées et de meilleures qualités

artistiques que les exemples

présentés ci contre.

Cependant j’ai voulu montrer

« Arreuh » le « Superfoetus » car il

s’agit d’un Projet basé sur la

multiplication du symbole d'un

foetus sur différents supports

artistiques : Street Art, bijoux, Body

painting, tatouage, sculpture,

peinture, tags, sur les vêtements...

Un autre Street Artiste a tagué des

phrases sur l’asphalte des trottoirs.

Noue ainsi une certaine relation avec

les piétons solitaires dans l’austérité

des rues.

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- Session 4 – le sol -

Page 65: Magazine la salamandre n°1

La première fois que je vis jouer Tom Upton (le violoniste jouant sous le nom de

Roberto Savaggio), c’était à l’Alexander Platz de Berlin un jour de décembre 2012. Dans

ce décor Urbain « Indus », il bravait le froid en T-shirt emporté par la mélodie de sa

performance de violon électro.

Le « technostring », tout l’art de Tom réside dans ce mot, il fait des performances au

violon sur des Dumb Bass d’électro mixées par son partenaire DJ.

Les mélodies de Tom attirent les foules, que ce soit sur scène ou dans la rue. A la fin de

cette présentation de Tom Hagen (AKA « Roberto Savaggio ») je vous recommande de

foncer sur Youtube écouter certaines de ses performances musicales.

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Page 66: Magazine la salamandre n°1

Roberto Savaggio

« Technostring »

Soundcloud.com/roberto-savaggio

[email protected]

Julien: bonjour Tom, présente-toi comme tu veux.

Tom: Bonjour Julien, je suis née sous le nom de Tom Upton mais on me connait souvent sous le

nom d’artiste Roberto Savaggio, qui est en fait deux personnes : moi même et un DJ de Berlin

appelé Simon Duprée. J’ai joué du violon depuis l’âge de cinq ans et occupé mes jeunes années à

jouer de la musique classique, avant de me m’essayer à la musique folk, et enfin au Dubstep pour

finalement arriver dans l’univers de la Deep House / Techno.

Julien: ton nom es Tom, tu es originaire d’Angleterre. Tu pratique ta musique à Berlin, et ton surnom est

“Roberto Savaggio” (sonorité italienne). Est-ce ton intention de te présenter toi-même comme un mélange

européen ?

Tom: Non actuellement, ce n’est pas le but initial. Roberto Savaggio est en fait un mélange, une

variation du nom Robbie Savage, un ancien footballeur professionnel qui jouait Wales, et dont le

nom est entré dans mon vocabulaire comme une extension de l’adjectif, ‘savage’ lequel, en argot

Anglais peut signifier ‘good’ or ‘bad’. Mais qu’est ce qu’un nom ? Un nom peu signifier quelque

chose mais qui s’en préoccupe vraiment ? Il y a tellement de façons différentes dont Roberto

Savaggio peut se lire. L’un peut y lire un choix délibéré de sonorité italienne, ce qui peut s’allier

à l’idée d’avoir une inspiration classique inspire par les mélodies du violon au dessus des basses

électroniques, puisque l’Italien est le langage de la musique classique. De la même manière un

autre peut interpréter l’idée d’avoir un nom pour un groupe qui utilise deux styles et évoquer

l’idée d’un lien inséparable entre les sons classiques et électroniques. Les deux travaillant

ensemble dans une parfaite harmonie. . Maintenant, vous avez une idée générale, les noms

peuvent être sujets de spéculations, mais les noms sont absolument insignifiants dans un sens, en

comparaison de la musique qui est jouée à partir du nom.

Page 67: Magazine la salamandre n°1

Julien: Quand as tu commencé à développer ta passion pour le violon ?

Tom: Longtemps après avoir commence à jouer. Ceux qui ont appris ou essayer le violon doivent savoir que celà

prendre longtemps avant que cet instrument ne puisse produire un son qui va le passionner.

Julien: Quand as tu eu l’idée de créer un mix entre les sons du violon et de la techno?

Tom: J’ai eu une formation de violoniste classique, de là mon instinct naturel était de voir entendre et jouer des

combinaisons de notes et une progression en rapport avec la tradition classique. Quand j’ai découvert la Dance

music et tout particulièrement ses compositions minimaliste, j’ai commence à remarquer des similarités entre les

deux styles. Particulièrement dans le style baroque avec ses phases de répétitions et variation de 4, 8, 16et 32 bar

phrases, une signature 4/4 kick drum. Ces rythmes se retrouvent dans la deep house et la techno.

Julien: Beaucoup de vidéos sur toi te montrent performer dans la rue. La Rue est ‘elle une part de ta musique? De

ton art?

Tom: Performer dans la rue est extrêmement important pour ma vision musicale. Première raison, c’est la meilleure

voie pour promouvoir mon son sur une catégorie de gens la plus variée possible. Ces spectateurs me donnent une

idée sur ma cible d’audience et ma notoriété. Deuxièmement, c’est un super entrainement pour les représentations,

parce que tu dois toujours performer, mais tu peux essayer de nouvelles techniques et harmonies sans le risqué de se

rater comme lors d’un concert officiel. Troisièmement, celà me donne quelques rentes financiers qui me permet de

vivre sans sacrifier le temps que je consacre à la composition et la production de ma musique.

Julien: Quel est ton univers musical ?

Tom: Mon univers musical provident de nombreuses galaxies de la dance music qui le deep house, la techno, le

dupstep, le jungle and le break. Et dans un tempo plus lent : le reggae, le hip hop, le classique et le funk.

Julien: De qui ou de quoi t’inspires-tu ?

Tom: Parmi les personnes qui ont influence mon travail, on trouve Nicolas Jaar, Carl Craig et d’autres acteurs du

live électro comme Bass Clef. Mais la musique n’est pas la seule chose qui m’inspire. Je suis inspire par les gens

que je rencontre, leurs projets et autres formes artistiques. J’ai récemment vu le “Man on Wire”, qui m’a donné un

nouveau sens d’auto-croyance, de confiance en soi. En voyant le protagoniste achever sa tâche impossible de

marcher sur un fil entre les Twin Towers.

Page 68: Magazine la salamandre n°1

Julien: Pourquoi “technostring”?

Tom: La raison pour les deux parts de notre groupe (violon –DJ) est évidente : la décision de les lier toutes les deux

dans le même univers et créer un nom facile à retenir.

Julien: Penses-tu que ton style de musique est particulièrement personnel ?

Tom: Absolument. C’est le cas de chaque musique de posséder une attirance. Promeus ton style, ne t’éparpille pas.

Julien: Y a-t-il un pays en particulier où tu voudrais performer ?

Tom: Pour le moment, Bristol est le seul endroit ou je me verrais bien performer. Il me reste quelques années pour

voir du pays avant de me poser sérieusement.

Julien: Veux-tu faire de la musique de façon professionnelle ?

Tom: Avant toute chose, je n’ai pas suivi la voie pour devenir un violoniste classique standard. J’envisage

professionnellement mon travail de la manière qui me plait. Je pense que ce doit être le cas pour tous ceux qui

envisagent leur travail artistique vraiment sérieusement.

Julien: Quel est ton conseil pour un jeune joueur de violon?

Tom: si tu as en dessous de 13 ans, ne soit pas trop dur avec ta mère, si tu es plus vieux, essaye de pratiquer sur tes

morceaux favoris.

Julien: quelle serait le rêve de ta vie?

Tom: Vivre dans un endroit agréable avec un accès facile à la musique, faire du surf et du snow.

Page 69: Magazine la salamandre n°1

- Session 5 – les panneaux

de signalisation -

On peut faire beaucoup de choses avec un

panneau de sens interdit ou d’interdiction de

tourner. Il suffit d’utiliser les traits du

Stickman, et le tour est joué.

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- Session 6 – les insolites -

Pas de commentaires, juste regardez,

admirez ou amusez vous !

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Street painting sur mobilier urbain

– Avec l’artiste plasticien Christophe Pelardy

et les enfants de Brignol (Var) –

L’Art sur mobilier urbain s’exporte beaucoup en dehors de Paris. Pour

cette fin de mois d’août 2013, il s’agissait d’une performance réalisée avec

des Artistes et des enfants pour décorer originalement des bancs publics

dans la ville de Brignole. A l’origine du projet, la galerie « Le Bazar du

Lezard et la municipalité de la ville.

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Le Nameko (La mascotte champignon)

Une mascotte pour présenter un champignon ou un champignon pour présenter une mascotte ?

Le Nameko (ou champignon caramel) est une variété de champignon avec un chapeau orange vif et

une saveur douce. Les champignons Nameko sont cultivés au Japon où ils sont très populaires, et ils

sont exportés vers différentes régions du monde. Quelques restaurants japonais proposent des plats

aux champignons Nameko, et ces champignons sont aussi très populaires dans la cuisine familiale

japonaise. Plutôt gélatineux, le Nameko reste supplanté par un autre champignon japonais plus utilisé

dans les plats avec viande : le Shiitakes.

Cependant, le Nameko a gagné une popularité incroyable dans le monde des Smartphones, ce

champignon gluant que l’on trouve souvent dans les soupes miso et nouilles soba, est devenu une

improbable star du jeu vidéo. La trilogie de jeux intitulés «Kit Nameko Saibai», ou «le kit pour

cultiver nameko», est l'un des jeux les plus populaires de Smartphones depuis Débuts Juin 2011 au

Japon.

Le Japon et les champignons sont une grande histoire (ne pensez pas « champignon hallucinogènes »

où vous aurez de gros problèmes avec la justice japonaise). Les champignons y sont considérés comme

une bénédiction des dieux et certaines espèces particulièrement gouteuses se vendent très chers.

Ainsi, la mascotte champignon Nameko est devenue une nouvelle tendance, une nouvelle folie avec

son énorme dérivé de représentations et de produits. Cette mascotte a conquis tout l’archipel, dans

chaque région du Japon on retrouve des pendentifs du Nameko en costume ou en spécialité culinaire

locale.

Page 77: Magazine la salamandre n°1

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Les Contes de toujours pour les

lecteurs d’aujourd’hui !

- Le Chat Botté -

Cette rubrique propose de rapporter la version

la plus originale possible de Contes très

connus. Un retour aux origines pour découvrir

ou redécouvrir des histoires immortelles.

Image : Ichioka Keiko

Un meunier ne laissa pour tous biens à trois enfants

qu’il avait, que son moulin, son âne et son chat. Les

partagent furent bientôt faits : ni le notaire, ni le

procureur n’y furent point appelés ; ils auraient eu

bientôt mangé tout le pauvre patrimoine. L’ainé

eut le moulin, le second eut l’âne, et le plus jeune

n’eut que le chat. Ce dernier ne pouvait se consoler

d’avoir un si pauvre lot. Mes frères, disait-il,

pourront gagner leur vie honnêtement en se

mettant ensemble : pour moi, lorsque j’aurai

mangé mon chat, et que je me serais fait un

manchon de sa peau, il faudra que je meure de

faim. Le chat, qui entendait ce discours, mais qui

n’en fit semblant, lui dit d’un air posé et sérieux :

ne vous affligez point, mon maître ; vus n’avez qu’à

me donner un sac et me faire faire un paire de

bottes pour aller dans les broussailles, et vous

verrez que vous n’êtes pas si mal partagé que vous

croyez. Quoique le maître du chat ne fit pas grands

fonds là-dessus, il lui avait vu faire tant de tours de

souplesse pour prendre des rats et des souris,

comme quand il se pendait par les pieds ou qu’il se

cachait dans la farine pour faire le mort, qu’il ne

désespéra pas d’en être secouru dans sa misère.

Lorsque le chat eu ce qu’il avait demandé, il se

botta bravement ; et, mettant son sac à son cou, il

en prit les cordons avec ses deux pattes de devant,

et s’en alla dans une garenne où il y avait grand

nombre de lapins. Il mit du son et des lacerons dans

son sac, et, s’étendant comme s’il eut été mort, il

attendit que quelques jeunes lapin, peu instruit

encore des ruses de ce monde, vînt se fourrer dans

son sac pour manger ce qu’il y avait mis. A peine

fit

fut-il couché, qu’il eut contentement : un jeune

étourdi de lapin entra dans son sac ; et le maître

chat, tirant aussitôt ses cordons, le prit et le tua

sans miséricorde. Tout glorieux de sa proie, il s’en

alla chez le roi et demanda à lui parler. On le fit

monter à l’appartement de Sa Majesté, où étant

entré, il fit une grande révérence au roi, et lui dit :

Voilà, sire, un lapin de garenne que M. le marquis

de Carabas (c’était le nom qu’il prit en gré de

donner à son maître) m’a chargé de présenter de

sa part. Dis à ton maître, répondit le roi, que je le

remercie et qu’il me fait plaisir. Une autre fois il

alla se cacher dans un blé, tenant toujours son sac

ouvert ; et lorsque deux perdrix y furent entrées, il

tira les cordons et les prit toutes deux. Il alla

ensuite les présenter au roi comme il avait fait du

lapin de garenne. Le roi reçu encore avec plaisir

les deux perdrix, et lui fit donner pour boire. Le

chat continua ainsi, pendant deux ou trois mois, de

porter de temps en temps au roi du gibier de la

chasse de son maître. Un jour qu’il sut que le roi

Page 78: Magazine la salamandre n°1

devait aller à la promenade sur le bord de la

rivière, avec sa fille, la plus belle princesse du

monde, il dit à son maître : si vous voulez suivre

mon conseil, votre fortune est faite ; vous n’avez

qu’à vous baigner dans la rivière, à l’endroit que je

vous montrerai, et ensuite me laisser faire. La

marquis de Carabas fit ce que son chat lui

conseillait, sans savoir à quoi cela serait bon. Dans

le temps qu’il se baignait, le roi vint à passer, et le

chat se mit à crier de toute sa force : Au secours !

Au secours ! Voila M. le marquis de Carabas qui se

noie ! A ce cri, le roi mit la tête à la portière, et,

reconnaissant le chat qui lui avait apporté tant de

fois du gibier, il ordonna à ses gardes qu’on allât

vite au secours de M. le marquis de Carabas.

Pendant qu’on retirait le pauvre marquis de la

rivière, la chat, s’approchant du carrosse, dit au roi

que, dans le temps que son maître se baignait, il

était venu des voleurs qui avaient emporté ses

habits, quoi qu’il eût crié au voleur de toute sa

force ; le drôle les avait cachés sous une grosse

pierre. Le roi ordonna aussitôt aux officiers de sa

garde-robe d’aller quérir un des plus beaux habits

pour M. le marquis de Carabas. Le Roi lui fit

milles caresses ; et, comme les beaux habits qu’on

venait de lui donner relevaient sa bonne mine (car

il était beau et bien fait de sa personne), la fille du

roi le trouva fort à son gré ; et le marquis de

Carabas ne lui eut pas plus tôt jeté deux ou trois

regards fort respectueux et un peu tendres, qu’elle

en devint amoureuse à la folie. Le roi voulut qu’il

montât dans son carrosse et qu’il fût de la

promenade. Le chat, ravi de voir que son dessein

commençait à réussir, prit les devants ; et ayant

rencontré des paysans qui fauchaient un pré, il leur

dit : Bonnes gens qui fauchez, si vous ne dites au roi

que le pré que vous fauchez appartient à M. la

marquis de Carabas, vous serez tous hachés menu

comme chair à pâté. Le Roi ne manqua pas à

demander aux faucheurs à qui était ce pré qu’ils

fauchaient. C’est à M. le marquis de Carabas,

dirent-ils ensemble ; car la menace du chat leur

avait fait peur. Vous avez là un bel héritage, dit le

roi au marquis de Carabas. Vous voyez, sire,

répondit le marquis, c’est un pré qui ne manque

point de rapporter abondamment toutes les années.

Le maître chat, qui allait toujours devant,

rencontra des moissonneurs et leur dit : Bonnes

gens qui moissonnez, si vous ne dites pas que ces blés

appartiennent à M. le marquis de Carabas, vous

serez

serez tous hachés menu comme chair à pâté. Le roi,

qui passa un moment après, voulut savoir à qui

appartenaient tous les blés qu’il voyait. C’est à M.

le marquis de Carabas, répondirent les

moissonneurs ; et le roi s’en réjouit encore avec le

marquis. Le chat, qui allait devant le carrosse,

disait toujours la même chose à tous ceux qu’il

rencontrait, et le roi était étonné des grands biens

de M. le marquis de Carabas. Le maître chat arriva

enfin dans un beau château, dont le maître était un

ogre, le plus riche qu’on ait jamais vu : car toutes

les terres par où le roi avait passé étaient de la

dépendance de ce château. Le chat eut soin de

s’informer qui était cet ogre, et ce qu’il savait faire,

et demanda à lui parler, disant qu’il n’avait pas

voulu passer si près de son château sans avoir

l’honneur de lui faire la révérence. L’ogre le reçut

aussi civilement que le peut un ogre, et le fit

reposer. On m’a assuré, dit le chat que vous aviez

le don de vous changer en toutes sortes d’animaux ;

que vous pouviez, par exemple, vous transformer

en lion, en éléphant. Cela est vrai, répondit l’ogre

brusquement, et pour vous le montrer, vous m’allez

voir devenir lion. Le chat fut si effrayé de voir un

lion devant lui, qu’il gagna aussitôt les gouttières,

non sans peine et sans péril, à cause de ses bottes

qui ne valaient rien pour marcher sur les tuiles.

Quelques temps après le chat ayant vu que l’ogre

avait quitté sa première forme, descendit et avoua

qu’il avait eu bien peur. On m’a assuré encore, dit

le chat, mais je ne saurais le croire, que vous aviez

aussi le pouvoir de prendre la forme des plus petits

animaux : par exemple de vous changer en rat, en

une souris ; je vous avoue que je tiens cela tout à

fait impossible. Impossible ! reprit l’ogre ; vous

allez le voir : et en même temps il se changea en

une souris, qui se mit à courir sur le plancher. Le

chat ne l’eut pas plus tôt aperçu, qu’il se jeta par-

dessus et la mangea. Cependant le roi, qui vit en

passant le beau château de l’ogre, voulut entrer

dedans. Le chat, qui entendit le bruit du carrosse

qui passait sur le pont-levis, courut au-devant, et

dit au roi : Votre Majesté soit la bien venue dans ce

château de M. le marquis de Carabas ! Comment,

monsieur le marquis, s’écria le roi, ce château est

encore à vous ? Il ne se peut rien de plus beau que

cette cour et que tous ces bâtiments qui

l’environnent : voyons les dedans, s’il vous plait. Le

marquis donna la main à la jeune princesse, et,

suivant le roi qui montait le premier, il s entrèrent

Page 79: Magazine la salamandre n°1

Remerciements et liens de sites de tous les participants à ce premier numéro :

Rédaction : Julien Giovannoni : [email protected] ; juliengiovannoni.blogspot.com –

mariko : [email protected] ; marikoala.blogspot.fr

Marion Richard : http://uneenviedelivres.blogspot.fr/

Artistes : Julien Noel : http://noeljulien.blogspot.fr/

Damien Lopez

mariko, Idarie, Momosora

Sonia Alain : soniaalain.com.overblog.com

Laure Toussaint : Lauretoussaint.blogspot.com

Denis Cressens: https://sites.google.com/site/lesecritsdedcomediesromans/home

Christophe Pelardy : http://kklandeur.blogspot.com

Roberto Savaggio : soundcloud.com/roberto-savaggio

Macchansan :

La Salamandre d’Axolotl – Magazine hybride N°1

Protection SACD N°253376

Toutes les Infos sur : 80

dans une grande salle, où ils trouvèrent une

magnifique collation que l’ogre avait fait préparer

pour ses amis, qui le devaient venir voir ce jour là

et qui n’avaient osé entrer, sachant que le roi y

était. Le roi, charmé des bonnes qualités de M. le

marquis de Carabas, de même que sa fille, qui en

était folle, et voyant les grands biens qu’il

possédait, lui dit, après avoir bu cinq ou six coups :

Il ne tiendra qu’à vous, monsieur le marquis, que

vous ne soyez mon gendre. Le marquis, faisant de

grandes révérences, accepta l’honneur que lui

faisait le roi ; et dès ce jour même, il épousa la

princesse. Le chat devint grand seigneur, et ne

courut plus après les souris que pour se divertir.

MORALITE

Quelque grand que soit l’avantage

De jouir d’un riche héritage

Venant à nous de père en fils,

Aux jeunes gens, pour l’ordinaire,

L’industrie et le savoir-faire

Valent mieux que des biens acquis.

Page 80: Magazine la salamandre n°1

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Illustrations : mariko - marikoillustration.web.fc2.com