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P. 24 MARCHé : INDE, L'IDENTITé BIOMéTRIQUE EN MARCHE / P. 30 DéFENSE : SOUS-MARINS, MISSION EN EAU PROFONDE magazine SAFRAN DéCEMBRE 2010 – # 9 LE MAGAZINE DES CLIENTS ET DES PARTENAIRES DU GROUPE SAFRAN Moteurs, avionique, équipements : un savoir-faire au service du client HéLICOPTèRE : TECHNOLOGIES D'EXCEPTION DOSSIER

magazine - safran-group.com · Rencontre avec Grandhi Mallikarjuna Rao, PDG du GMR Group « Une maîtrise accrue de la chaîne logistique

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p. 24 marché : inde, l'identité biométrique en marche / p. 30 défense : SouS-marinS, miSSion en eau profonde

magazinesafran

décembre 2010 – # 9le magazine des clients et des partenaires du groupe safran

Moteurs, avionique, équipements : un savoir-faire au service du client

Hélicoptère : tecHnologies d'exception

dossier

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marchésSommaire

02 _ Décembre 2010 _ safran Magazine safran Magazine _ Décembre 2010 _ 03

marchésEdito

L a politique industrielle de Safran vise à doter le Groupe d’un outil de production capable de fabriquer des produits de haute technologie, à forte valeur ajoutée. Les inaugurations de nouveaux sites industriels en 2010, dont Bordes et Bidos en France ou Queretaro au Mexique, témoi-gnent des efforts permanents du Groupe pour améliorer et renforcer cet outil. Ces ouvertures traduisent aussi la confiance de Safran dans

la rentabilité de ces investissements et le développement futur de ses marchés. Si elle en constitue la partie la plus visible, l’ouverture de nouveaux sites ou la modernisation de pôles existants n’est pas la seule voie d’évolution de notre outil

industriel. Sur le terrain et dans ses usines, Safran déploie une politique d’améliora-tion continue en s’appuyant largement sur les démarches Lean et Six-Sigma. La com-binaison des deux constitue un moyen

puissant d’amélioration de la performance du Groupe. Mais améliorer l’efficacité interne n’est pas suffisant : la responsabilité accrue de Safran, qui assume de plus en plus un rôle global vis-à-vis de ses clients, suppose une maîtrise accrue de la chaîne logistique. Cela implique l’amélioration de la performance de nos fournisseurs, en termes de qualité, de coût et de délai, pour laquelle nos efforts d’accompagnement sont également continus. C’est à ce prix que notre Groupe continuera à concevoir et fabriquer des produits dont la compétitivité et la qualité assureront ses succès commerciaux futurs.

Le progrès comme moteur

24 MarchésRetrouvez aussi l’actualité

du groupe safran sur le portail www.safran-group.com

Marc VentreDirecteur général adjoint, branche Propulsion aéronautique et spatiale, safran

En bref� p. 04

Futur� p. 08Navigation inertielle

Dossier� p. 10Hélicoptère : technologies d’exceptionMoteurs, avionique, équipements : un savoir-faire au service du client.

portfolio� p. 20Beauté et efficacitéEsthétisme et performance pour le dernier-né des sites Safran.

Marchés� p. 2424 Inde : l’identification en marche27 Certification du SaM14628 Le drone Patroller prend son envol30 Sous-marins : mission

en eau profonde32 Des moteurs pour les trains

d’atterrissage

Décryptage� p. 3333 Les femmes font leur forum34 Portraits de seniors

L’interview� p. 36Incredible IndiaRencontre avec Grandhi Mallikarjuna Rao, PDG du GMR Group « Une maîtrise accrue

de la chaîne logistique »

En Inde, Safran a été sélectionné pour participer au plus grand programme d’identification au monde. À terme, l’ensemble de la population sera recensé.

identification de proximité

Magazine externe du groupe Safran - 2, bd du Général-Martial-Valin 75724

Paris Cedex 15 - Télécopie : 01 40 60 85 01 - Directeur de la publication : Pascale Dubois - Directeur de la rédaction : Christine Orfila - Rédacteur en chef : Florent Vilbert - Rédacteur en chef délégué : Martin Bellet - Rédaction : D. Baudier, M. Bellet, L. de la Reberdière, B. Dietz, A. Kovalenko, F. Lert, P. Michaud, A. Papeguay, G. Sequeira-Martins - Traduction : Don Siegel, ID Communications - Réalisation :

- Impression : sur papier PEFC, par l’Imprimerie Vincent, labellisée imprim’vert - ISSN 1960-7164 - Les articles et illustrations publiés dans ce magazine ne peuvent être reproduits sans autorisation écrite préalable. En couverture : © Éric Raz / Eurocopter

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Une filière cohérente

s afran a annoncé un accord de coopération industrielle et commerciale avec SNPE Matériaux énergétiques pour renforcer sa filière de propulsion-fusée à propergol solide. Le Groupe pourrait ainsi regrouper les compétences de

SNPE dans les matériaux énergétiques avec celles de sa filiale Snecma Propulsion Solide. « Ce rachat devrait permettre de créer au sein de notre Groupe un nouveau pôle d’excellence susceptible de retombées technologiques clés pour nos activités, notamment dans le domaine de la propulsion solide et des matériaux composites », a déclaré à cette occasion Jean-Paul Herteman, président du directoire de Safran. La filière de propulsion solide ainsi regroupée au sein de Safran représenterait près de 3 000 collaborateurs et un pôle R&D de plus de 600 chercheurs et ingénieurs, pour un chiffre d’affaires combiné estimé à plus de 650 millions d’euros en 2011. Adoptant l’organisation intégrée de tous les spécialistes de la propulsion solide, elle renforcerait sa compétitivité et accéderait à la deuxième place mondiale du secteur.

wstRatégie indUstRieLLe

marchésEn bref

04 _ Décembre 2010 _ safran Magazine safran Magazine _ Décembre 2010 _ 05

La société aircelle (groupe safran) a livré en octobre le démonstrateur de nacelle haute technologie naiad (nacelle innovative and acoustic demonstrator) à une autre société du groupe, le motoriste snecma. Cette nacelle, dont la conception repose sur l’utilisation poussée des matériaux composites et de procédés de fabrication innovants (tel le formage thermoplastique), sera testée prochainement avec le démonstrateur MasCOt pour l’ensemble propulsif intégré du LeaP-X de CFM international. aircelle confirme avec ce projet les grands axes de sa stratégie technologique pour proposer dans le futur des nacelles plus légères, plus faciles à entretenir et plus performantes en matière de réduction des émissions sonores.

Le nombre de grand Prix de F1 remportés grâce aux freins carbone de Messier-Bugatti (groupe safran). Présent depuis 1984 en F1, Messier-Bugatti équipe aussi l’intégralité des monoplaces de ses disques d’embrayage carbone.

259

Messier : trois en un

a 350, Boeing 787… Ces récents programmes aéronautiques traduisent un

besoin toujours plus grand d’innovation et d’intégration des produits. Face à cette demande, les équipes de Messier-Bugatti, Messier-Dowty et Messier Services (groupe Safran) devraient se fondre en une seule société qui, par sa taille et la complémentarité de ses activités, maîtrisera l’intégralité du système d’atterrissage. Ce travail d’équipe, déjà mis en œuvre autour de l’A400M ou du développement du green taxiing (cf. article page 32), permettra également d’offrir aux compagnies aériennes des prestations plus globales. Sous réserve de l’expression d’avis des comités centraux d’entreprises, le projet devrait aboutir au premier semestre 2011.

wFUsiOn

2011 sera une année aux couleurs du Mexique avec l’année du Mexique en France présidée, côté français, par Jean-Paul Herteman, président du directoire de safran. Cet événement célèbre les nombreux liens culturels, scientifiques ou économiques unissant les deux pays, des liens que le groupe safran a déjà pu mettre en avant tout au long de cette année. entre l’exposition Pierre soulages, organisée en partenariat

avec le Museo de la Ciudad de Mexico en août dernier, et la participation de Jean-Paul Herteman au sommet économique « Mexico Cumbre de negocios » à toluca, le Mexique occupe une place à part dans la stratégie de développement du groupe. Présent depuis vingt ans dans le pays avec près de 3 000 salariés, safran a fait du Mexique sa tête de pont en amérique latine en y ouvrant en 2010 trois nouveaux sites de production.

SouS le Signe du mexique

une naiad chez aircelle

La sécurité monte en puissance

d éjà acteur de premier rang dans le domaine de la biométrie, le groupe Safran se propulse à la place de leader mondial sur ce marché après l’accord signé avec

L-1 Identity. En faisant l’acquisition des activités de solutions biométriques, de contrôles d’accès et de titres d’identité sécurisés de l’entreprise américaine (sous réserve de l’accord définitif des autorités américaines attendu au premier trimestre 2011), Safran joue sur la complémentarité stratégique des activités. À terme, le Groupe disposera des meilleures solutions de haute technologie sur le marché de la sécurité. Il s’agit là d’une étape significative dans la mise en œuvre de la stratégie clairement définie par Safran de devenir leader parmi les grands acteurs des hautes technologies dans les trois métiers du Groupe : l’aérospatiale, la défense et la sécurité.

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Celeste thomasson, directrice juridique du groupe safran« Dans mon métier, il est important de bien gérer les différences culturelles et de faire preuve d’une certaine souplesse. » Nommée directrice juridique de Safran, Celeste Thomasson, Californienne de 43 ans, montre qu’elle met ses mots en pratique. Fine connaisseuse du groupe Safran, elle intègre la filiale Messier Services en 2002 en tant que responsable juridique, puis Messier-Dowty en 2003, pour devenir directeur juridique. Celeste Thomasson retourne ensuite aux États-Unis en juillet 2008 pour assurer la fonction de Senior Vice President and General Counsel de Safran USA avant de revenir en juillet dernier à Paris pour ses nouvelles responsabilités. Son parcours lui a permis d’acquérir une solide connaissance du droit français et du droit américain : un atout fort pour un groupe de dimension internationale comme Safran.

marchésEn bref

06 _ Décembre 2010 _ safran Magazine safran Magazine _ Décembre 2010 _ 07

Décideurs

dans l’œil du blindé

sur le terrain, la détection rapide des présences hostiles est une nécessité. Afin d’offrir la meilleure solution technologique à

ses véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI), Nexter Systems a commandé à Sagem (groupe Safran) 285 systèmes d’observation panoramique destinés à équiper les tourelles des véhicules. Constitué d’une plate-forme stabilisée portant une caméra thermique non refroidie, ce dispositif permet l’observation autour du véhicule ainsi que la désignation d’objectif pour la visée du tireur. Une quantité égale d’ensembles de pointage stabilisés complétera cet ensemble.

Safran sur le podium

d eux semaines de mer en solitaire, plus de 80 prétendants au départ de la Route du Rhum-La Banque Postale et à l’arrivée une troisième place dans le classement Imoca pour le skipper de Safran, Marc

Guillemot. Un podium pour lequel le skipper a dû batailler fort, dans des conditions particulièrement éprouvantes, de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre. Marc Guillemot et son bateau ont encore une fois prouvé leur qualité pour une victoire que le skipper dédie aux équipes de Safran. « Cette énergie que j’ai pu mettre pour faire avancer le bateau, c’est aussi celle de tous ceux qui sont avec moi, pour préparer Safran comme pour me soutenir… » Bravo Marco pour cette nouvelle victoire !

w pluS d’infoS

www.safransixty.com

wsPOnsORing naUtiqUe

nouvelles commandes de moteurs CFM56 annoncées lors du dernier salon de Farnborough.

825

Le superjet 100 à la conquête de l’amérique

e n signant un accord pour la vente de six appareils, plus quatre en

option, avec la société américaine de leasing Willis Lease Finance Corporation, le constructeur russe Sukhoi enregistre une commande occidentale d’importance et confirme son retour sur la

scène de l’aviation commerciale après deux décennies d’absence. Le contrat, estimé à 300 millions de dollars, porte sur la version 100-95LR du Superjet 100, qui offre un rayon d’action allongé et une configuration monoclasse de 98 places. Destiné au marché de l’aviation

régionale, le Superjet 100 bénéficie du savoir-faire de Safran, qui fournit le moteur (au sein de la coentreprise PowerJet, cf. article page 27), les nacelles ou encore les trains d’atterrissage. Les premiers appareils devraient être livrés à la compagnie américaine en 2012.

Résolument tourné vers l’avenir, le projet de renouvellement de l’état civil qui vient de débuter en Mauritanie fait la part belle à la biométrie. Pour le mettre en place, le gouvernement compte sur le savoir-faire de Morpho (groupe safran), qui garantira l’émission hautement sécurisée des documents d’identité des citoyens et résidents (cartes d’identité, passeports, cartes de séjour et cartes grises) grâce à la dernière version de son système multibiométrique de reconnaissance d’empreintes digitales et de visages. symbole fort, les opérations d’enregistrements biométriques ont débuté le 28 novembre 2010, date du 50e anniversaire de l’indépendance du pays.

Biométrie de dernière génération en mauritanie

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marchésFutur

08 _ Décembre 2010 _ safran Magazine safran Magazine _ Décembre 2010 _ 09

L'utilisation du gyroscopedans la navigation

X

Y

Z

Pour se situer avec précision, nos ancêtres utilisaient les étoiles. Aujourd’hui encore le grand public se tourne vers le ciel lorsqu’il fait appel au système GPS et à sa constellation

de satellites. Mais que se passe-t-il si le signal est indisponible ou brouillé ? Pour un automo-biliste, rien de grave, mais pour un avion en vol le problème est plus critique. La réponse à cette problématique s’appelle la navigation inertielle. Plus ancienne que le GPS, cette technologie sert à orienter un véhicule dans l’espace et à entre-tenir sa position de façon autonome. Toutes les centrales inertielles reposent sur le même principe : elles utilisent trois capteurs d’accé-lération (accéléromètres) et trois capteurs de vitesse angulaire (gyroscopes) qui permettent de déterminer en temps réel la vitesse et l’attitude (roulis, tangage et lacet) d’un véhicule en mou-vement. Fabrice Delhaye, directeur du dépar-tement Navigation de Sagem (groupe Safran) souligne la complémentarité des systèmes GPS et de la navigation inertielle. « Le GPS étend le marché de l’inertie, explique-t-il. Par exemple, la numérisation d’un champ de bataille impose une géolocalisation précise. La navigation inertielle est indispensable à l’extraction des coordonnées des forces adverses et assure le relais du GPS en condi-tion opérationnelle difficile. Le GPS peut quant à lui servir à recaler ponctuellement la position d’une centrale inertielle. »

tOUJOURs PLUs Petit, tOUJOURs PLUs PRéCisDifférentes approches technologiques coexistent encore dans le domaine. « Nous avons conçu trois générations de centrales, précise Fabrice Delhaye. La première, à plateforme mécanique, utilise des gyroscopes dans un cadre, sur le principe de la toupie. » Des milliers sont encore en ser-vice, par exemple sur le Mirage 2000, mais leur mécanique complexe génère un coût d’entretien relativement élevé. « La seconde génération a per-mis de réduire le coût de possession : il s’agit des centrales à gyrolaser, qui équipent aujourd’hui les avions, les systèmes d’artillerie et les navires des

trois forces. » Les gyrolasers produits par Sagem sont présents sur le Rafale, mais aussi sur la fusée Ariane 5 et les missiles balistiques. Pour plus d’intégrité, les centrales inertielles sont souvent utilisées en architectures redondantes comme sur l’A400M ou encore l’hélicoptère européen NH90. Elles servent au positionnement tac-tique, à la mise en œuvre des armements et de l’autoprotection. Sur les systèmes d’artillerie, elles permettent une orientation de l’arme avec une précision extrême tout en assurant la mobi-lité tactique. Quant aux sous-marins nucléaires, leur capacité à rester plusieurs jours en immer-sion totale repose sur la précision de leurs cen-trales inertielles (cf. article page 30).

La navigation inertielle, domaine d’excellence de Safran, est un axe de développement important dans lequel le Groupe investit pour préparer l’avenir.

l’inertie accélère !NaVIGaTION

Le département Guidage navigation de la DGa Ingénierie des projets apporte ses compétences aux équipes de programme qui travaillent sur les différents systèmes utilisés par les trois armées. Nous intervenons sur les opérations d’armement, mais

également sur la préparation du futur. Nous avons identifié le Grh comme un capteur clé pour l’avenir de la navigation inertielle. À l’heure actuelle, deux acteurs seulement interviennent dans cette technologie : safran et Northrop Grumman. À mon

sens, safran a fait un choix particulièrement adapté car les atouts du Grh sont multiples. Il est de faible encombrement – le diamètre de son bol vibrant est de 2 cm, à comparer aux 32 cm de chemin optique du gyrolaser de haute performance safran – et sa mesure de vitesse angulaire est très peu sensible aux signaux parasites. Enfin, la stabilité du modèle d’erreur du Grh en fait un capteur adapté à la navigation inertielle de longue durée comme celle qui est mise en œuvre dans la navigation sous-marine.

* Gyroscope résonnant

hémisphérique

Direction générale de l’armement (DGa), architecte Guidage navigation

w maximilien portier

La troisième génération de centrales iner-tielles s’appuie sur le gyroscope résonnant hémisphérique (GRH) dont le nombre de pièces est drastiquement réduit. « Le GRH présente un excellent compromis taille/perfor-mance et offre une efficacité supérieure moyen-nant un peu de sophistication dans la mise en œuvre », poursuit Fabrice Delhaye. Déjà opé-rationnel dans l’AASM (Armement Air-Sol

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Modulaire), le GRH est identifié par Safran comme la technologie d’avenir. Le Groupe investit de manière importante dans ce domaine : une nouvelle unité de production de 14 000 m2, dont 6 000 de salles blanches, va être mise en service au début de l’année 2011 sur le site Sagem de Montluçon, qui doit également faire face à une demande très sou-tenue de centrales inertielles à gyrolaser.

« Les atouts du gRH* sont multiples »

millions d’euros investis dans la nouvelle unité de sagem à Montluçon

Plus de

600 centrales inertielles à gyrolaser produites chaque année

50

de salles blanches6 000 m2

© Lorenzo Timon

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Moteurs, avionique, équipements : Safran met tout son savoir-faire au service de ses clients.

hélicoptère :technologies d’exception

100 millions d’euros investis par safran dans le nouveau site Joseph szydlowski.

15 200 turbines actuellement  en opération.

3 600heures de vols entre deux révisions pour le moteur Arriel 1d1.

10 _ Décembre 2010 _ safran Magazine safran Magazine _ Décembre 2010 _ 11

marchésDossier

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l’ec225 est utilisé pour desservir les plateformes 

pétrolières offshores. safran fournit les deux moteurs 

Makila 2A1 ainsi que le système d’atterrissage, 

le câblage et le pilote automatique.

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marchésDossier

Fleuron du Groupe, le nouveau site Joseph Szydlowski, dédié aux moteurs d’hélicoptères Turbomeca, a été inauguré le 22 juin dernier par le président de la République Nicolas Sarkozy et Jean-Paul Herteman, président du directoire de Safran. Cet événement était l’occasion pour le Groupe de réaffirmer sa confiance dans l’avenir ainsi que son engagement au service d’une grande ambition industrielle.

InauguratIon présIdentIelleéVèNEmENT

12 _ Décembre 2010 _ safran Magazine safran Magazine _ Décembre 2010 _ 13

« Grâce à Joseph Szydlowski, des générations d’ouvriers et d’ouvrières, d’ingénieurs, de cadres auront donc un emploi. […] Voilà pourquoi  ce nom est une fierté. »n. sarkozy

« On peut produire en 

France et être compétitifs 

partout ailleurs  à l’étranger. »

n. sarkozy

« Cet investissement témoigne d’un dynamisme  et d’une foi dans l’avenir qui ont résisté  à la crise. »J.-p. Herteman

« Le développement du monde façonne et nourrit notre propre développement. Mais nos racines industrielles sont françaises et le demeureront. »J.-p. Herteman

« Dans la vie d’une entreprise 

industrielle, l’inauguration d’une nouvelle 

usine est un instant privilégié,  

une porte  qui s’ouvre  

sur l’avenir. »J.-p. Herteman

« On ne réussira pas simplement 

parce que l’on investit, pas 

simplement parce que l’on fait de  

la recherche.  On réussira 

parce que l’on se comprendra, 

ensemble. »n. sarkozy

de g. à d. : Alain rousset (président du conseil régional d’Aquitaine), Jean-paul herteman, nicolas sarkozy, les ministres Michèle Alliot-Marie et christian estrosi, pierre Fabre (pdg de turbomeca).

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Câblages

Atterrissage

- Trains d’atterrissage- Vérin d’accrochage

Optronique

- Boule gyrostabilisée d’observation jour/nuit (OLOSP)- Système de surveillance EUROFLIR- Capteurs

Propulsion

- Moteurs- Groupe auxiliaire de puissance (APU)- Calculateur FADEC- Capots moteurs- Filtres anti-sable avionique

Navigation

- Commandes de vol- Pilote automatique- Système de préparation et de restitution de mission MARS- Centrale de navigation inertielle- Ecrans de visualisation de cockpit

14 _ Décembre 2010 _ safran Magazine safran Magazine _ Décembre 2010 _ 15

 A u même  titre que  les objectifs de fiabilité et de sûreté de fonctionne-ment, la réduction du coût de pos-session et des émissions polluantes de nos moteurs sont devenues des 

exigences  incontournables, précise d’entrée Jacques Brochet, directeur technique de Tur-bomeca (groupe Safran). Cela passe d’abord par une diminution de la consommation de car-burant. Il s’agit tout autant d’anticiper la hausse du prix du pétrole que de répondre à l’évolution des normes environnementales et des taxes asso-ciées. Mais cela doit se faire en utilisant des tech-nologies matures dont le coût reste raisonnable, faute de quoi les opérateurs n’auraient ni la fiabi-lité exigée ni le retour sur investissement. »

Une vision clAire dU FUtUrTurbomeca prépare l’avenir et en particulier trois échéances distinctes. Dans un premier temps trois démonstrateurs, un par gamme de puissance (de 600 à 2 000 kW), vont être réalisés, perfectionnant les technologies déjà existantes. Une réduction de consommation de 15 % est attendue, avec une commerciali-sation prévue dès 2015. Deuxième étape à l’ho-

rizon 2020, avec un plan de recherche amont visant in fine des gains de l’ordre de 25 % par rapport aux moteurs actuels. « Nous  allons notamment innover dans l’utilisation du système de régulation et dans une meilleure intégration du moteur dans l’hélicoptère, tout en restant sur le concept dominant de la turbine à gaz », com-mente Jacques Brochet. Le troisième volet de cette politique de prépa-ration de l’avenir permettra d’étudier des tech-nologies de rupture encore plus ambitieuses, avec des applications possibles à l’horizon 2030 et au-delà. Cette évolution va conduire les spécialistes de la turbine à gaz de Safran à s’engager dans les voies nouvelles de la pro-pulsion hybride et de la fourniture de systèmes combinant plusieurs sources de puissance.

négocier le virAge technologiqUeLes compétences de Safran en matière d’avio-nique et d’optronique sont également concernées par cette course à l’innovation qui se joue dans le monde de l’hélicoptère. Le Groupe se prépare à négocier le virage technologique qui s’amorce dans le domaine très pointu de l’avionique pour

Recherche, innovation et partenariats : trois piliers sur lesquels s’appuie la stratégie de Safran pour préparer l’avenir dans le monde des hélicoptères.

du cockpIt au moteurPErsPEcTIVEs

marchésDossier

les appareils à voilure tournante. « Nos avant-pro-jets actuels sont centrés sur de futures architectures de calculateurs critiques et des capteurs  inertiels pour commandes de vol comme le gyroscope réson-nant hémisphérique (cf. article page 8), détaille Philippe Arnaud, directeur commercial de la division Avionique de Sagem (groupe Safran). Nos enjeux se situent également dans les systèmes d’information de bord et les services associés. La gestion et l’exploitation judicieuse de leurs données de vol permettront en effet aux opérateurs de réduire considérablement la consommation de carburant de leurs flottes et leurs émissions de CO2 mais aussi d’augmenter la sécurité des vols. » Les enjeux sont identiques pour la division Optro-nique & Défense de Sagem, qui équipe de ses

partenariats, tremplin vers les nouveaux marchésPour les hélicoptéristes tout comme pour les motoristes, le partenariat est de plus en plus souvent une condition primordiale de la réussite commerciale. Les économies émergentes veulent désormais participer au développement et à la production des matériels de haute technologie, le meilleur exemple étant offert par la coopération entre Turbomeca et hindustan aeronautics Limited (haL)

en Inde pour le codéveloppement du moteur ardiden. L’internationalisation des grands programmes militaires est également porteuse d’alliances stratégiques dans le secteur. Les motoristes s’associent alors pour diviser les coûts de développement et partager les bénéfices. Turbomeca s’est engagé avec réussite sur cette voie, comme en témoigne le succès du rTm322 développé avec rolls royce et qui équipe les hélicoptères Eh101 et Nh90. Les deux industriels se sont

également associés avec mTU pour la turbine mTr390 qui équipe les hélicoptères de combat Tigre. cette stratégie de partenariat offre à Turbomeca l’opportunité de s’implanter sur tous ces marchés avec des produits hautement compétitifs.

w plus d’infosla stratégie de développement  de safran sur les marchés russe  et chinois dans l’« espace Médias »  du site de safran :  www.safran-group.com 

«

en consommation spécifique

en émission de co2

en émission d’oxydes d’azote 

-35 %

-35 %-80 %

objectifs à 2030 pour les moteurs d’hélicoptère safran : 

viseurs de tir toutes les versions des hélicoptères Tigre et fournit les boules optroniques Euroflir à une large gamme d’hélicoptères. « Des évolutions de ces matériels sont en cours de préparation et nous continuons en parallèle à développer de nouvelles briques technologiques qui viendront moderniser ces systèmes. L’utilisation de nouveaux capteurs permet-tra ainsi d’améliorer les performances de détection et d’identification et pourra apporter une aide efficace au pilotage en conditions difficiles », note Albert Hadida, de la division Optronique & Défense.

w plus d’infosl’interview complète de Jacques Brochet  dans l’« espace Médias » du site de safran : www.safran-group.com

quelques équipements de safran pour les hélicoptères

© Lorenzo Timon

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marchésDossier

 l e 12 mars 1955 décolle l’Alouette II, pre-mier hélicoptère à turbine produit en grande série. Le mariage entre cet appa-reil de Sud-Aviation (futur Eurocopter) et la turbine Artouste II de Turbomeca

va se révéler très fécond. Sous-tendue par une forte politique d’innovation, tant chez l’hélicoptériste que chez le motoriste, cette collaboration va conduire de fil en aiguille Safran et Eurocopter aux places de leaders qu’ils occupent actuellement. Mais si l’hélicoptère était une affaire de pionniers il y a un demi-siècle, la situation a bien changé depuis… « La concurrence se fait chaque année plus rude et plus diver-sifiée », note Joseph Saporito, vice président d’Euro-copter, en charge des programmes commercialisés. Si l’hélicoptériste franco-allemand a réalisé un chiffre d’affaires record de 4,6 milliards d’euros en 2009, il doit aussi affronter les conséquences de la crise financière qui se font encore sentir sur l’en-semble du secteur. Eurocopter a néanmoins pu compenser l’hémorragie du secteur civil par des ventes robustes sur le marché militaire. L’hélicopté-riste mise aujourd’hui sur l’innovation technique, le

le moteur Arriel équipe différentes gammes d’appareils d’eurocopter comme l’As350 écureuil (photo ci-contre) ou encore l’ec145.

Turbomeca et Eurocopter ont tissé des liens étroits depuis plus d’un demi-siècle. Il en résulte une confiance réciproque, très utile dans un contexte de concurrence croissante sur leurs marchés.

safran-eurocopter : le couple leader

ParTENarIaT

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respect de l’environnement et la sécurité. La coopé-ration internationale est une autre voie de dévelop-pement, l’EC175 sino-européen en est la meilleure illustration à ce jour.

Un pArtenAire de vAleUr« Notre activité devient mondiale, le marché évolue et avec lui la relation entre Turbomeca et Eurocopter devient plus mature. » Un constat également par-tagé par Bernard Chesson, gestionnaire du compte Eurocopter chez Turbomeca : « Dans les premières années de la coopération, une poignée de mains pouvait suffire à sceller un accord. Rien ne se fait aujourd’hui sans un solide contrat : il faut éviter les ambiguïtés et les incompréhensions. » Car aujourd’hui encore, Safran reste un partenaire essentiel pour Eurocopter, et le premier de ses fournisseurs. Tous les appareils Euro-copter à l’exception de deux sont motorisés par le Groupe. « L’émergence  de  nouveaux  pays  clients nous pousse à privilégier dans certains cas une offre en double source, plaide Joseph Saporito. Qualifier deux motorisations distinctes augmente les coûts et les efforts de développement mais se révèle indispen-

eurocopter, un européen  leader mondialNé le 1er janvier 1992 du regroupement de la division hélicoptère d’aérospatiale et de la société allemande mBB, Eurocopter (filiale d’EaDs) est aujourd’hui leader mondial sur le marché civil et parapublic. Il couvre une large gamme d’hélicoptères allant de l’appareil civil léger comme l’Ec120 au transporteur militaire lourd comme l’Ec725. Eurocopter consacre des efforts importants en r&D pour renouveler sa gamme avec des solutions innovantes. L’hélicoptériste s’est engagé à présenter régulièrement au marché des appareils nouveaux.

types d’hélicoptères eurocopter sont motorisés  par turbomeca

la motorisation  intervient pour 

10 à 20 % du prix d’acquisition  d’un hélicoptère 

15 sable pour occuper pleinement le marché. » Après des décennies d’une aventure commune exception-nelle, Turbomeca et Eurocopter continuent cepen-dant de travailler ensemble en toute confiance. « Turbomeca a bien pris  conscience qu’elle  évolue dans un environnement de plus en plus concurrentiel avec tous les hélicoptéristes mondiaux, y compris avec Eurocopter. Aussi nous nous adaptons et faisons face à cette concurrence », souligne Bernard Chesson. A contrario, cette situation est également synonyme de liberté pour Turbomeca, qui doit défendre sa pre-mière place mondiale dans un marché en constante évolution. La logique est imparable : Turbomeca prospecte chez les concurrents d’Eurocopter et y empoche des contrats lui permettant de poursuivre son développement. « Eurocopter peut se retrouver en concurrence avec un hélicoptériste russe motorisé par Turbomeca. C’est une situation qu’il faut accepter », résume sobrement Joseph Saporito.

indispensABle cohérence en r&tL’héritage du temps des pionniers n’est pas tota-lement dilué pour autant. S’ils sont dorénavant étroitement cadrés par des accords de confiden-tialité, les liens restent très forts entre Safran et Eurocopter en matière de recherche et dévelop-pement. Bernard Chesson en témoigne : « Nous avons signé des contrats exploratoires très en amont et nos bureaux d’études évaluent en permanence les possibilités de faire du codéveloppement pour donner plus de cohérence à nos développements respectifs. » Une idée que défend également Joseph Saporito, qui rappelle l’étroite association avec Turbomeca pour faire évoluer la turbine à gaz, la rendre tou-jours plus performante, optimiser son intégration dans l’hélicoptère ou même lui trouver des alter-natives… Car, c’est une évidence, l’avenir de l’héli-coptère passe par l’intégration toujours plus poussée de la motorisation, et donc par une collaboration renforcée entre motoriste et hélicoptériste.

l’As350 écureuil en action dans une vallée des Alpes.

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Depuis dix ans, Wolfgang Burger est directeur technique de l’ÖamTc, le plus gros opérateur civil autrichien. « L’ÖamTc utilise une flotte de 27 Ec135, tous équipés du moteur arrius 2B2 avec lequel nous avons cumulé plus de 200 000 heures de vol, à raison de 9 000 heures par an. Nous avons été parmi les premiers en 1997 à signer un contrat sBh® (maintenance à l’heure de vol) avec Turbomeca pour l’entretien de nos 54 turbines. Le motoriste de safran met à notre

disposition dans nos locaux deux FaDEc et deux moteurs complets de rechange. Nous avons en outre la garantie d’un envoi dans les vingt-quatre heures d’une pièce de rechange. Nous bénéficions de toute l’attention de notre Field rep, toujours disponible en cas d’urgence. Il est notre point de contact essentiel avec la société. » Depuis le 1er septembre dernier, l’ÖamTc est en outre reconnu comme centre de maintenance de niveau 3 (degré le plus élevé en maintenance) pour les moteurs Turbomeca, signe visible d’une relation de confiance durable entre le motoriste et son client.

1. Österreichische automobil-, motorrad- und Touring club / automobile club autrichien

ÖamTc1, directeur technique

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 d u VIP propriétaire d’un seul appa-reil à la compagnie aérienne déte-nant plus de 400 unités en passant par les flottes militaires, les utilisa-teurs d’hélicoptères sont extrême-

ment divers, à l’image d’ailleurs des missions remplies par leurs appareils. Mais dans tous les cas de figure, les services au client s’avèrent déterminants. Laurent Fiard, directeur Commercial et Satis-faction client opérateur de Turbomeca, nous explique : « Nous offrons une large gamme de contrats  pour  répondre  au  mieux  aux  besoins d’une clientèle très large. Cette gamme s’étend de la réparation simple, pièces et main-d’œuvre, aux offres de  location et d’échange standard. Sans oublier bien entendu le SBH® (Support By the Hour, maintenance à l’heure de vol) et le MCO (Maintien en Condition Opérationnelle). »

christian gabriel (à gauche) et Wolfgang Burger  (à droite) sont en contact permanent.

Face à une très large diversité d’enjeux et de besoins en matière de soutien à la clientèle, Turbomeca adapte constamment son offre.

servIces sur mesurerésEaU

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En matière de maintenance programmée, l’offre de Turbomeca va de plus s’enrichir d’un outil apportant la connaissance en temps réel de l’état des moteurs. Faisant appel à la tech-nologie RFID, cet outil de gestion des flottes permettra d’ajuster la maintenance au plus près des besoins, d’éviter les immobilisations d’appareils, de diminuer les stocks et, in fine, d’améliorer la sécurité des vols.

proxiMité et réActivité « Notre préoccupation est également d’être cultu-rellement  et  géographiquement  très  proches  des clients  pour  garantir une meilleure  réactivité », souligne par ailleurs Laurent Fiard, qui rappelle au passage que Turbomeca rassemble 36 natio-nalités dans ses rangs. Le maillage des cinq continents se fait au travers d’une douzaine de bureaux ou « front office » Turbomeca, aug-

mentés d’un réseau de partenaires tels que les distributeurs, les centres de maintenance ou de réparation. Pour chaque acteur un même credo : l’écoute du client. « Nous organisons de nom-breuses  rencontres  avec  les  opérateurs,  précise Laurent Fiard, depuis  les  symposiums  sur  tous les continents jusqu’aux ateliers de formation sur nos moteurs, sans oublier les Customer Councils grâce auxquels nous échangeons avec nos clients sur  des  voies  d’amélioration.  Une  place  impor-tante est aussi tenue par les “blue teams” mêlant utilisateurs et concepteurs, chargés de réfléchir à des solutions pour nos produits et services. » Outil essentiel de diffusion de l’information, le sys-tème de reporting Nomad joue également un rôle important en facilitant le partage d’expé-rience entre l’opérateur et Turbomeca.

À chAcUn sA Mission Chaque front office à travers le monde héberge un trio de spécialistes au service du client : le Customer Support Manager est responsable de la satisfaction de son client. Il est secondé par le Customer Support Representative qui gère l’administration des ventes et assure l’interface avec le monde industriel, s’assurant de la bonne

exécution des contrats. Troisième pièce du puzzle, le Field Representative, ou « Field Rep », apporte au client sa très grande connaissance de l’appareil et joue un rôle clé dans ce dispo-sitif, comme l’explique Christian Gabriel, Field Rep Turbomeca pour l’Autriche, la Slovénie, la Croatie et l’État Allemand : « Sa connaissance des hélicoptères, des moteurs et des opérations lui permet également d’être force de proposition pour le client. C’est un atout majeur de Safran face à la concurrence. »Pour améliorer la proximité avec les clients dis-posant d’une flotte réduite, Turbomeca travaille à l’extension de son réseau de centres de services. « Environ 80 % de nos clients possèdent moins de trois hélicoptères, rappelle Laurent Fiard. Pour un opérateur ne réalisant que 150 heures de vol par an, une révision générale du moteur n’interviendra qu’au bout de vingt ans d’opération. Nous ne pou-vons pas attendre ce laps de temps pour le rencon-trer et s’enquérir de ses besoins. Une démarche de fidélisation exigeant au moins trois ou quatre visites par an, il est indispensable de s’appuyer sur des par-tenaires locaux, présents en grand nombre sur les cinq continents, pour offrir toute la proximité que l’on doit à notre clientèle. »

opérateurs  à suivre

moteurs sous  sa responsabilité

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La nouvelle usine Joseph Szydlowski pour les moteurs d’hélicoptères.

Beauté et efficacité

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au pied des montagnesLorsque Joseph szydlowski, d’origine polonaise, fondateur de Turbomeca (groupe safran), pose ses bagages à Bordes dans le sud de la France, il ne

s’imagine pas que son nom sera associé 68 ans plus tard à un bâtiment à l’architecture élégante associant le verre et l’acier, et regroupant la crème des ingénieurs et techniciens de la société. ce nouveau site, dont les 42 000 m2 accueillent 1 300 personnes, se situe au cœur d’un pôle aéronautique. Il répond à une logique industrielle basée sur l’amélioration des flux et permet de créer des synergies en rapprochant la conception de la production. Intégrant des exigences de développement durable, les bâtiments sont alimentés par une centrale à énergie renouvelable (chauffage au bois).

1. unité intégrationLes compagnons bénéficient de conditions de travail optimisées, permettant de vraies synergies entre les équipes.

2. entrée principale Le bâtiment Joseph-szydlowski répond mieux aux exigences industrielles actuelles.

3. Bâtiment durableLe nouvel édifice est au meilleur standard « santé, sécurité, environnement » pour assurer le confort de travail des salariés et préserver l’environnement.

4. Ombre et lumièreLa longueur totale des bureaux centraux, qui constituent l’épine

dorsale du site, est de 310 mètres. Une verrière protectrice des rues piétonnes s’étire sur toute la longueur.

5. Vue aérienneLe nouveau site Joseph szydlowski s’intègre harmonieusement dans le paysage local, au pied des Pyrénées, inscrivant le site dans le décor qui donne leurs noms aux moteurs Turbomeca.

6. ensembles tournantschaque centre est composé de plusieurs lignes de production, selon les principes du Lean management, permettant une optimisation des cycles.

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É té 2009 : coup d’envoi officiel du projet Aadhaar dont la teneur, pour le moins ambitieuse, revêt une forte dimension sociopolitique. Le gou-vernement indien entend attribuer

à tous les résidents du pays (indiens, mais aussi expatriés, etc.) un numéro unique qui figurera sur les cartes d’identité et sur l’ensemble des documents officiels propres à chaque personne, tout au long de sa vie. « Il s’agit de donner une identité à des centaines de millions d’Indiens qui n’en ont pas, résume Sabine Domenget, direc-trice commerciale Asie de Morpho (groupe Safran). Cela permettra à cette population d’ou-vrir un compte courant, d’accéder aux prêts ban-caires, aux assurances, à la retraite, aux titres de propriété… En outre, le gouvernement cherche

Safran fait partie des prestataires sélectionnés pour participer à la première phase d’un très vaste programme. Objectif : recenser l’ensemble des citoyens et résidents indiens pour leur attribuer un numéro unique d’identification.

Inde : opératIon IdentIfIcatIon BIOMÉTRIE

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MaRchÉsMarchés

Pays-Bas : confiance renouveléeÀ partir du 1er octobre 2011, Safran fabriquera, personnalisera et distribuera les passeports électroniques et les cartes nationales d’identité des citoyens néerlandais.

aussi à s’assurer que les aides qu’il apporte aux personnes défavorisées parviennent aux bons des-tinataires. »Le projet Aadhaar est en fait le volet techno-logique d’un vaste programme de recensement. « La biométrie est le seul moyen d’être sûr qu’un numéro correspond à une personne, rappelle Sabine Domenget. Les autorités indiennes ont fait le choix d’utiliser la “multibiométrie”, c’est-à-dire de combiner une photo portrait, une photo de l’iris de l’œil et des empreintes digitales. » Plus de 1,2 milliard d’individus étant concernés, un processus d’enrôlement a été déployé pour relever les données biométriques des personnes âgées de plus de 15 ans. Afin de garantir le respect de la vie privée, un nombre très limité d’informations administratives sont collectées

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Même s’il s’agit d’un renouvellement de contrat (la société assurait déjà cette prestation pour le compte de l’État néerlandais depuis 2001), cela n’en représente pas moins un succès commercial. « Lancé en février 2010, l’appel d’offres du ministère de l’Intérieur hollandais prévoyait que tout prestataire européen pouvait concourir, conformément à la procédure communautaire d’attribution des marchés, précise ainsi Jacques Van Zijp, directeur commercial ID-Documents de Morpho aux Pays-Bas. cela dit, il est vrai que le niveau de performance auquel nous avions habitué le ministère depuis 2001 a conduit le client à placer la barre très haut et seuls quelques rares prestataires étaient réellement en

mesure de répondre aux exigences de l’appel d’offres. Il n’est d’ailleurs resté que trois candidats en lice pour la phase finale. » c’est en juin dernier que safran a remporté cette compétition âprement disputée. Le nouveau contrat court sur sept ans, au terme desquels il sera renouvelable pour trois ans. Le Groupe confirme ainsi sa capacité à nouer des relations de long terme avec ses clients, comme cela a aussi été le cas pour le Liban, la Mauritanie ou la colombie entre autres.

Au service de l’identitÉ « Notre mission ne se limite pas à la fabrication des documents, précise Jacques Van Zijp. Nous assurons aussi l’ensemble des services associés. »

concrètement, lorsqu’un citoyen néerlandais souhaite recevoir ou renouveler ses papiers, il en fait la demande à sa mairie. celle-ci transmet à Morpho les informations d’état civil (nom, prénoms, date de naissance, etc.) ainsi que les données biométriques, c’est-à-dire l’empreinte digitale et la photo. Morpho fabrique et personnalise le document puis l’envoie à la mairie, où le titulaire est invité à venir le retirer. La procédure standard ne prend que 3 jours, un délai qui peut passer à moins de 20 heures en cas d’urgence. chaque année, safran éditera ainsi pour le compte des Pays-Bas quelque 2 millions de passeports électroniques et 1,5 million de cartes nationales d’identité.

À terme, le projet Aadhaar vise à constituer une base de données de plus de

1,2 milliard d’individus, soit un sixième de la population mondiale.

en parallèle, le tout étant agrégé dans une base de données.

s’entourer des MeilleursSouhaitant s’appuyer sur plusieurs fournisseurs, le gouvernement a lancé en mai dernier un appel d’offres pour la première phase de constitution d’une base de données limitée à 200 millions de personnes. Trois consortiums ont été sélection-nés et mis en compétition, dont celui formé par Safran et la société indienne Mahindra Satyam. « Nous avions la volonté industrielle de nous associer à un grand acteur indien du domaine des technologies de l’information, explique Sabine Domenget. Le groupe Mahindra Satyam est une enseigne majeure avec laquelle le courant est par-ticulièrement bien passé. » Les rôles se répartis-sent comme suit : chargé de tous les aspects technologiques, Morpho renforce son implan-tation locale en créant une filiale spécialement dédiée à ce projet. Mahindra Satyam, de son côté, va aider à installer le système, à en assurer la maintenance et à former les utilisateurs.

les terminaux biométriques mobiles de Morpho permettent

d’enregistrer l’identité des citoyens des villages les plus reculés.

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MaRchÉs

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Marchés

s afran et son partenaire russe NPO Saturn ont de quoi s’estimer satisfaits. Le moteur a d’abord été certifié à la fin du mois de juin par l’European Aviation Safety Agency (EASA),

puis en août par l’agence russe Interstate Avia-tion Committee Avia Register (IAC AR). Ce succès démontre que le produit répond aux stan-dards les plus élevés en termes de performances, de consommation, d’acoustique et de fiabilité. La certification est l’aboutissement d’un processus très complet d’analyses, de tests et d’essais, au sol comme en vol, sur plusieurs années. « Ces diffé-rentes phases se sont déroulées de façon nominale et ont même dépassé nos attentes concernant la robus-tesse du moteur », se félicite Robert Vivier, direc-teur de programme Moteur régional chez Snecma (groupe Safran). La certification constitue en fait un premier jalon pour le SaM146, qui devra désormais démontrer toutes ses qualités en exploitation. Sa production a déjà commencé et sa mise en service devrait inter-venir d’ici fin 2010, avec la livraison des premiers appareils aux compagnies Aeroflot et Armavia.

PArtenAriAt inÉditDe la classe des 17 000 livres de poussée, le SaM146 a été initialement conçu pour l’avion régional Superjet 100 développé par l’avionneur russe Sukhoi Civil Aircraft Company, mais il pourra s’adapter à d’autres avions régionaux. Au-delà de ses performances techniques, le SaM146 est le fruit d’un partenariat inédit entre un motoriste français, Snecma, et un industriel russe, NPO Saturn, au sein de la coentreprise PowerJet créée pour l’occasion. Pour bâtir leur relation, les deux partenaires ont bénéficié de l’expérience acquise par Safran au sein de CFM, coentreprise avec GE, réussite exemplaire en matière de coopération dans l’aéro nautique civile. « Snecma exerce pour la première fois la respon-sabilité d’intégrateur sur un moteur civil com-plet, note Paul-André Chevrin, responsable de marque après-vente SaM146. Il nous reviendra de prouver, au travers de PowerJet, que nous sommes capables d’apporter aux compagnies un support d’aussi bonne qualité, sinon meilleur, que celui déli-vré par les plus grands motoristes du monde. »

Le SaM146 a obtenu l’été dernier sa certification par les autorités russes et européennes. Deux étapes majeures et le début d’une belle histoire pour ce moteur conçu pour le Superjet 100 de l’avionneur russe Sukhoi.

SaM146 : prêt au décollageMOTORIsaTION

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essais de certification d’ingestion d’oiseaux, de glace et de grêlons.

Prise d’empreintes digitales dans un village indien.

en quoi le projet Aadhaar est-il important pour Mahindra satyam ?ce projet constitue un parfait exemple de ce que peut faire la technologie lorsqu’elle est mise au service d’une cause sociétale. Fournir des documents d’identité sécurisés à tous les résidents indiens en utilisant les dernières générations de technologies biométriques : voilà qui représente une tâche gigantesque, jamais entreprise auparavant à une si vaste échelle. Non seulement il faudra

bâtir une base de données regroupant plus de 1,2 milliard d’individus, mais cette base de données devra être entièrement « dédoublonnée », c’est-à-dire construite de façon à pouvoir garantir l’unicité de chaque individu en détectant les éventuels doublons dans les données biométriques. Mahindra satyam a néanmoins déjà relevé avec succès des défis a priori insurmontables, et l’équipe engagée sur ce projet est particulièrement motivée.

Quel regard portez-vous sur la coopération engagée avec Morpho depuis un an ?Travailler avec Morpho, expert reconnu des technologies biométriques, contribue largement à nous rendre confiants dans notre capacité à réussir. Nous avons même la conviction que la combinaison de nos savoir-faire et de nos moyens permettra de proposer d’autres solutions adaptées aux besoins de l’Inde. Nous espérons d’ailleurs que notre collaboration actuelle ouvrira la voie à une coopération plus poussée avec le groupe safran dans les services intégrés d’ingénierie et les services informatiques.

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Une autre composante importante du projet, qui a fait l’objet d’un appel d’offres séparé, est la partie concernant l’enrôlement et la collecte des données biométriques. « Smartchip, filiale de Morpho, fait partie des 179 entités sélection-nées pour capter les photos, les iris et les empreintes digitales, signale Sabine Domenget. Non seulement Smartchip va utiliser les terminaux Morpho, mais la filiale entend bien vendre ses équipements aux 178 autres prestataires. » Safran est donc présent à plusieurs niveaux de ce projet révolutionnaire. Dès qu’une partie significative de la base de données sera constituée, un certain nombre d’applications seront mises en œuvre : titres de transports, documents sécurisés et bien sûr cartes nationales d’identité, puisque le gou-vernement indien a annoncé son intention de commencer à en doter tous les résidents du pays dans les prochains mois. « Nous comptons bien nous charger aussi de l’émission des docu-ments, souligne Sabine Domenget. C’est pour-quoi il était capital que nous fussions impliqués dès l’amont du projet. Cela a permis d’instau-rer une réelle confiance entre le gouvernement indien et nous. » Confiance semble-t-il justifiée puisque les premières opérations d’identifica-tion réelles ont été effectuées avec la seule technologie Morpho.

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l e Patroller est un drone pressé. À peine deux ans se sont écoulés entre ses tout premiers essais en vol en juin 2008, en Finlande, et sa quatrième campagne d’essais terminée en juillet dernier, qui a

validé le fonctionnement du système. Il a ensuite mené en août une série d’expérimentations opérationnelles au profit de la Sécurité civile française, contribuant ainsi à la lutte contre les incendies de forêt dans le sud de la France en repérant plusieurs départs de feu. Conçu pour le segment MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) de la classe une tonne, cet appareil répond à une logique de marché. « La capacité duale du Patroller va nous permettre de toucher une large gamme de clients, explique Pierre Jorant, directeur des Programmes drones chez Sagem (groupe Safran). Il peut en effet aussi bien effectuer des missions sur un théâtre d’opérations

militaires que des missions dites “interministé-rielles” de surveillance du territoire (côtes, fron-tières, points sensibles, etc.) ou de sécurité civile (détection des incendies de forêt, évaluation de catastrophes naturelles, etc.). » Conçu autour d’une architecture modulaire, il offre une très grande souplesse d’adaptation, tant au niveau des transmissions avec le sol que des charges utiles embarquées. Il est de ce fait particulière-ment économique.

sAvoir-fAire de très hAut niveAuTrès aérodynamique, le Patroller affiche une plage de vitesses de 50 à 120 nœuds et peut évoluer dans le ciel pendant 20 à 30 heures minimum. « La plate-forme doit ses perfor-mances au savoir-faire de Stemme, avionneur spécialisé dans les moto-planeurs, qui a mis

Grâce à sa boule optronique gyrostabilisée, le Patroller a pu détecter cet été trois départs de feu dans le sud de la france.

toute son expérience et ses compétences dans le développement de cet avion, explique Pierre Jorant. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur notre cœur de métier : la chaîne image avec la boule optronique, les transmissions de données, le système de mission avec le calculateur et la centrale inertielle et enfin le support logistique et les services. Nous disposons dans ce domaine d’un savoir-faire de très haut niveau, grâce à notre retour d’expérience sur le drone Sperwer, déployé depuis six ans sur différents théâtres d’opérations, dont l’Afghanistan. » Autre atout pour cet appareil : il peut si nécessaire accueillir un pilote à bord afin de s’insérer dans le trafic aérien, par exemple pour survo-ler des zones urbaines, même en l’absence d’un espace aérien réservé. Par ailleurs, le Patroller bénéficie d’une autorisation de survol de zones comptant 60 habitants/km², soit trois fois plus que tous les systèmes militaires équivalents, ce qui élargit son spectre d’utilisation.Drone multi-usage, le Patroller se décline en trois versions respectivement dédiées à la sur-veillance du théâtre d’opérations, aux missions de surveillance maritime et à la sécurité terri-toriale. Cette dernière version sera livrable et opérationnelle dès 2011.

Répondant au besoin de plus en plus fort d’un drone de longue endurance adaptable à différents types de missions, le Patroller constitue une offre nouvelle, évolutive et rapidement disponible.

patroller : un M.a.l.e. MultIrôle et éconoMIque

sURVEILLaNcE

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MaRchÉsMarchés

Officiellement annoncée le 15 septembre, l’alliance entre sagem et l’israélien Elbit systems se traduira début 2011 par la mise sur pied d’une filiale commune 50/50 visant le marché des drones tactiques. « Notre objectif est de créer un leader européen dans le secteur concurrentiel du drone tactique, allant des minidrones jusqu’aux drones de surveillance de moins de 1,5 tonne », explique Pierre Jorant.sagem apportera ses compétences

dans le domaine des transmissions, des systèmes de mission et de l’optronique tandis qu’Elbit fournira sa gamme de vecteurs aériens. La filiale sera constituée par des apports d’actifs équilibrés des deux sociétés mères, à hauteur de 25 millions d’euros chacune au minimum. « Les effectifs au démarrage s’élèveront à près de 120 personnes ; notre objectif est de doubler le chiffre d’affaires en trois ans », complète Pierre Jorant.Le but de cette

société commune est de développer de nouveaux produits pour le marché mondial (hors États-Unis et Royaume-Uni où Elbit a déjà des partenariats, et hors Israël), avec pour priorité le développement du remplaçant du drone sperwer conçu par sagem et en service dans six pays. Baptisé sDT (système de Drone Tactique), ce nouveau programme doit aboutir en 2016 et partage le même système de mission que le Patroller, qui figurera aussi dans le catalogue de la coentreprise.

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Utilisé pour des missions de surveillance, d’attaque ou encore de dissuasion, le sous-marin est aujourd’hui une composante majeure des forces navales. Spécialiste de la navigation inertielle et de l’optronique de défense, Safran est à leur bord depuis de nombreuses années.

DÉFENsE

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MaRchÉsMarchés

Malgré l’isolement total auquel sont soumis mes hommes, le moral est au rendez-vous. notre nouvelle mission tombe au bon moment car depuis quelques jours, je sentais poindre un peu de frustration. Au programme des prochains jours, plus de 1 000 milles de navigation sans remonter à la surface, nous devons rester indétectables. objectif : un cargo dans le golfe de Guinée. d’après nos services de renseignement, celui-ci attendrait une livraison en haute mer d’une importante quantité d’uranium enrichi.

Après deux jours de mer, nous voici aux dernières coordonnées connues du bateau. Même si l’eau nous empêche de capter un signal GPs, la précision de notre système de navigation – dont la centrale inertielle est conçue et réalisée par sagem (groupe safran) – me per-met de connaître presque avec certitude notre position. reste à savoir si la cible est toujours en place. suspense. Je m’adresse à l’homme en charge de l’écoute passive. deux écouteurs sont vissés sur ses oreilles, pas un bruit sous-marin ne lui échappe. Alors son verdict tombe : aucun moteur en marche à proximité. Afin d’en avoir le cœur net, je donne l’ordre de hisser le mât optronique de veille. À nouveau, la centrale inertielle fait des mer-veilles. c’est elle qui permet de mesurer précisément l’assiette du navire et donc de garantir la qualité des images que nous allons recueillir. en quelques secondes, le mât optronique sagem réalise une image à 360° de

l’horizon et redescend. Baptisé Quicklook, ce système de vision panoramique est un des atouts de ce mât. dans ces mêmes secondes, l’antenne GPs récupère nos coor-données, qui vont permettre au système de navigation de se recaler automatiquement. – « Aucune activité radar détectée, me précise un de mes officiers.– Rien non plus sur les images. »c’eut été trop beau, ils ne nous ont pas attendus. Mais il me reste encore des cartes à jouer. Je décide de remon-ter en surface pour augmenter les capacités de détec-tion du mât radar, lui aussi de conception sagem. haut sur l’eau, il peut détecter la moindre activité sur le plan d’eau dans un rayon d’une dizaine de milles. un écho au nord-ouest. on tient finalement quelque chose. Je donne l’ordre de plonger pour nous rapprocher discrètement de ce mystérieux navire.

Avec six bâtiments en cours de livraison à l’inde et quatre autres commandés par le Brésil en décembre 2009, le sous-marin Scorpène est aujourd’hui le best-seller du constructeur naval français dcns. il est équipé d’une centrale inertielle et d’optiques safran. « Nous travaillons en coopération avec eux depuis presque trente ans et cultivons d’ex-

cellentes relations, précise Jean-Michel Missirian, directeur commercial optronique marine chez sagem . Dans le cas du contrat avec le Brésil, tous nos équipements seront intégrés à Toulon avant d’être envoyés là-bas. Nous avons cependant la volonté de leur transférer des compétences de maintenance. »

succès à l’export

IMMerSIon en golfe de guInée

Journal de bord du capitaine de frégate Marc Potel, commandant du sous-marin Rorqual.

_ océan atlantique-sud / 5 août_

_ golfe de guinée / 7 août_

_ côtes du libéria / 9 août _

une lumière rouge éclaire les coursives : il fait nuit dehors. sur la console, voilà plusieurs heures que nous étudions les images d’un vieux cargo rouillé qui me semble plus sur le point de couler que de se livrer à du trafic de matière fissile. Aucune fumée ne s’échappe de ses cheminées, les moteurs sont éteints. Avarie ou mise en panne volon-taire ? difficile de se faire une idée. les images infrarouges nous ont donné quelques indications. l’équipage est composé d’une dizaine d’hommes qui semblent tuer le temps, la lueur de leurs cigarettes nous permet de situer avec précision leurs positions.

_ côtes du libéria / 8 août _

vingt-quatre heures déjà que nous surveillons cette épave. Malgré l’obscurité, le mode inten-sification de lumière du mât optronique nous permet d’avoir une vision précise de notre cible en complément de l’infrarouge et de la caméra couleur haute défi-nition. et justement, il semble qu’il y ait un regain d’activité. les hommes s’agitent sur le pont. le moteur vient de se remettre en marche… s’il y avait une panne, elle est réparée. Je sens que la nuit va être longue pour notre homme de quart.une aube blafarde se lève sur le cargo. Je n’ai pas beaucoup dormi, j’ai le sentiment qu’il va se passer quelque chose. Pour la première fois depuis le début de notre mission, je donne l’ordre de hisser le périscope d’attaque. Grâce à la précision des optiques, j’arrive à observer distinctement

les hommes sur le pont. Aucune chance qu’ils ne nous détectent, ils ont l’air focalisés par un point en direction des terres. Je tourne le périscope de 90°. Ça y est, je l’ai repéré ! un hors-bord surpuissant se dirige vers le bateau. Quelques minutes plus tard, il accoste le long du cargo. surprise : à son bord, les hommes portent des combinaisons nBc (nucléaire, Biologique, chimique). Je ne rate aucun détail du transbordement de lourdes caisses dont la teneur me paraît maintenant évidente. la caméra hd couleur et le système d’enregistrement vidéo numé-rique du périscope sagem me permettent d’enregistrer toute la scène ; dans quelques secondes, elle sera transmise à l’état-major par liaison satellite. Pour nous, la mission est presque terminée. Mais elle ne fait que commencer pour nos commandos héliportés…

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MaRchÉs MaRchÉsMarchés Décryptage

f ondé en 2005, le Women’s Forum est le rendez-vous international des femmes d’influence. L’idée ? Promouvoir la vision spécifique des femmes sur les grandes problématiques économiques

et sociales d’aujourd’hui. L’événement réunit 90 nationalités et accueille 20 % d’hommes, un pré-requis pour valoriser la vision complémentaire des hommes et des femmes dans le monde. « Depuis 2008, la crise économique sans précédent oblige à revi-siter les anciens modèles et à faire émerger de nouvelles valeurs de progrès », rappelle Françoise Deschee-maeker, en charge de la direction du Mécénat du groupe Safran. En 2009, mille leaders dans les domaines des affaires, de la politique, de l’éduca-tion, des sciences et techniques, des médias ou de la philanthropie ont partagé leurs expériences et leurs conceptions d’un leadership innovant et diversifié. La veille de l’ouverture de la manifestation, Safran recevait à son siège social parisien la délégation Asie du Women’s Forum, essentiellement compo-sée de personnalités chinoises de haut niveau.

l’innovAtion en dÉBAtParmi les temps forts de l’édition 2010, Safran a

animé une session de brainstorming consacrée à « L’innovation durable, facteurs de succès et de risques » qui a accueilli une cinquantaine de par-ticipants. Par ailleurs, Marc Guillemot, skipper du bateau Safran, et Alain Souchier, consultant pour la recherche chez Safran, sont également inter-venus lors d’une discussion sur le thème « Hautes technologies et aventures modernes », mettant en lumière la prépondérance de la dimension humaine dans la relation avec la technologie. Les participants ont pu découvrir un moteur HM7 B de fusée Ariane 5 conçu par le Groupe, ainsi qu’une maquette du voilier Safran exposés sur les lieux. Cet événement en France pourrait être suivi par l’organisation au Maroc d’un colloque intitulé « Femmes, industrie et développement ». « Au Maroc, la femme se trouve au cœur d’une politique de modernisation du pays. Toutes les femmes éduquées aujourd’hui enverront leurs enfants vers des filières de formation », souligne Pascale Dubois, directrice de l’information et de la communication de Safran. Pour le Groupe, qui emploie 2 000 personnes dans le pays dont 75 % de femmes avec un âge moyen de 28 ans, cette opération serait notamment l’oc-casion de mettre en avant ses salariées.

Safran a renouvelé son soutien au Women’s Forum lors de la dernière édition qui s’est tenue à Deauville en octobre dernier. Le Groupe pérennise ainsi un partenariat initié en 2008.

Safran, partenaIre du WoMen’S foruM

ENGaGEMENT

les femmes chez safran en quelques chiffres

les femmes représentent 25 % des effectifs mondiaux du Groupe. sur un recrutement d’ingénieurs et cadres en 2010 estimé à 500 personnes en france, l’objectif est de recruter a minima 30 % de femmes.

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A nnoncée lors du dernier salon de Farnborough, l’arrivée du green taxiing permettra à un avion d’ef-fectuer les manœuvres de taxiage, avant décollage et après atterris-

sage, sans que ne soient mis à contribution les réacteurs. Des moteurs électriques seront ajou-tés à chaque roue du train principal et reliés au groupe auxiliaire de puissance déjà présent sur l’avion, pour être pilotés depuis le cockpit.

ÉconoMie de cArBurAntLe green taxiing vise les appareils réalisant des vols courts ou de nombreuses rotations journalières, avec des temps de taxiage importants. « Les avions monocouloirs constituent nos cibles privilégiées », explique Bruno Chiarelli, directeur général de la division Systèmes de Messier-Bugatti (groupe Safran). Le green taxiing servira également aux manœuvres de push-back (recul de l’avion de la porte d’embarquement jusqu’au taxiway), évitant ainsi aux compagnies d’avoir recours aux tracteurs traditionnels, dont l’utilisation est facturée. « Cette technologie a aussi un effet bénéfique pour l’en-

vironnement car elle permet jusqu’à 5 % d’économie en carburant, ce qui réduit significativement les émis-sions de CO2 et de NOx et permet de rentabiliser lar-gement la masse du dispositif supplémentaire, précise également Bruno Chiarelli. De plus, les réacteurs n’étant pas utilisés, le risque d’ingestion de débris au sol se trouve réduit. » Les moteurs électriques seront silencieux, ce qui contribuera à améliorer nette-ment l’environnement aux abords des terminaux.Un projet de démonstrateur est prévu pour 2012, avant une mise en application du système mi-2016.

Jusqu’à 5% d’économies de carburant pourraient être réalisés avec le green taxiing.

Grâce à des moteurs électriques placés directement sur les trains d’atterrissage, Safran permettra aux avions de se déplacer au sol sans recourir aux réacteurs. Un concept aussi économique qu’écologique.

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dans le sens de l’avion plus électriqueLa recherche aéronautique actuelle tend à remplacer les équipements mécaniques, hydrauliques et pneumatiques par des systèmes électriques. Présentant une masse inférieure, ces derniers contribuent à diminuer notablement la consommation en carburant. En outre, les systèmes électriques réduisent les coûts de maintenance, fiabilisent le monitoring et offrent, dans le cas du green taxiing, un gain de masse tout en permettant d’atteindre les vitesses requises pour des opérations de taxiage normales.

Marc Guillemot entouré de femmes sur le stand safran du Women’s forum 2010.

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MaRchÉsMaRchÉs DécryptageDécryptage

Ils sont tous trois issus de sociétés du groupe Safran et originaires de pays divers, mais ils ont en commun une longue expérience pro-fessionnelle. Ces salariés appartiennent à ce que l’on appelle communément les « seniors »,

qui représentent une part toujours croissante de la population active des pays développés. Ils ont acquis au fil des années de grandes compé-tences techniques et une parfaite connaissance des entreprises dans lesquelles ils travaillent.

Le savoir-faire acquis au fil du temps par les personnels d’une entreprise représente un immense capital. Safran le fait fructifier en favorisant la transmission des connaissances et des compétences.

leS coMpétenceS font la dIfférence

EXPÉRIENcE

Martine quernet, 49 ans, monteuse en grappe chez snecma, France

arrivée en 1981 en intérim au sein de snecma, Martine Quernet a découvert un univers auquel elle ne se serait pas crue destinée. c’est l’intérêt pour son travail – le métier très manuel de monteuse en grappe – qui l’a per-suadée de poursuivre sa carrière dans l’aéro-nautique. avec maintenant plus de trente ans d’expérience, elle a vu son métier évoluer, les techniques changer. « Aujourd’hui, nous avons des tâches plus variées et le métier se renou-velle sans cesse ! » raconte Martine Quernet.La transmission des connaissances reste un point fort chez snecma, puisque chaque nouvel entrant est épaulé par un tuteur. « J’ai plusieurs fois été tutrice ; cela permet de se remettre en question en se retrouvant confronté à des questions que l’on ne se pose plus. Cela apporte beaucoup tant au tuteur qu’au stagiaire », explique-t-elle.aujourd’hui, Martine Quernet suit une forma-tion en vue d’obtenir une qualification supplé-mentaire et note que snecma propose des for-mations à ses salariés de tous âges. « Ce n’est pas parce qu’on approche de la cinquantaine que l’on est mis de côté », souligne-t-elle.Qu’apporte l’expérience ? « Si en trente ans notre métier a bien changé, il reste aux seniors une connaissance globale qui apporte un plus, qui peut être utile, et un vécu que l’on peut transmettre. »

ricardo gentil peixoto da costa, 46 ans, directeur des opérations chez Turbomeca do Brasil, Brésil

Né au Brésil près de Rio, Ricardo Gentil intègre l’université dès l’âge de 16 ans. c’est donc très tôt qu’il part à la conquête du monde de la motorisation aéro-nautique, le domaine qui le pas-sionne. Il rejoint Turbomeca do Brasil en avril 2003, après déjà dix-huit ans de carrière en ingé-nierie, d’abord dans une petite société locale puis au sein de GE.« Quand je suis arrivé, Turbo-meca débutait l’activité de son centre de réparation au Brésil. C’était un défi intéressant à rele-ver », se souvient Ricardo Gentil.

Depuis, la société a changé, s’in-tégrant dans le groupe safran. « Cette situation a favorisé le transfert des connaissances car il a fallu faire croître la société », explique le directeur des opéra-tions. Une évolution qu’il a vécue de l’intérieur : « L’activité s’est élargie et nous avons intégré des personnels venus de socié-tés extérieures au Groupe. Ces multiples influences ont enrichi notre culture. » Et c’est précisé-ment là que le vécu prime.« Dans l’effectif de Turbomeca do Brasil aujourd’hui, 70% des personnels sont de jeunes embauchés ou d’anciens sta-giaires. Il est aussi important de leur transmettre un savoir-faire que la culture de la société, son image ou encore son organisa-tion », précise Ricardo Gentil.

nicolas di Mascia, 51 ans, chef de projet à la direction des opérations chez Techspace aero, Belgique

Entré en tant qu’ouvrier en 1979 à Techspace aero (qui s’appelait alors FN Moteurs), Nicolas Di Mascia est l’exemple parfait de l’ascension professionnelle. « J’ai gravi les échelons doucement, sans que ce soit vraiment un objectif. Tous les trois ou quatre ans, je changeais de travail : c’est un des grands avantages qu’offre cette société », précise-t-il. aujourd’hui, il prend en charge le projet « Maîtrise des équipements et compagnonnage » au sein de Techspace aero. son expérience constitue un atout non négligeable. « Je connais à la fois les attentes du person-nel d’atelier dans le domaine de la forma-tion et les besoins de l’entreprise : c’est important de concilier les deux. Les gens ont confiance en moi car j’ai appris avec eux », confie Nicolas Di Mascia. consta-tant que « bien transmettre c’est avant tout bien comprendre ce qu’on transmet », il travaille actuellement à un programme de compagnonnage destiné aux nouveaux

usineurs, quel que soit leur âge. Il s’agit, pour chaque machine faisant son entrée dans la société, de collecter et de maîtri-ser les points clés permettant d’exploiter au mieux l’équipement, pour ensuite les transmettre avec rigueur. L’approche s’ef-fectue en huit étapes supportées par des check-lists et aboutit à une qualification. « Le but est de placer les gens en situation

de réussite », affirme le chef de projet.L’expérience offre également un certain recul car, comme le constate Nicolas Di Mascia, « on n’arrive jamais au bout de l’apprentissage dans le domaine tech-nologique. Tous les jours, il y a quelque chose de nouveau. C’est passionnant, et c’est une chance de pouvoir s’amuser dans son travail ».

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marchésL’interview

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safran Magazine : selon vous, quelles tendances a-t-on vu émerger en Inde au cours des deux dernières années ? G. M. Rao : La tendance la plus marquante reste la stabilité de l’économie indienne malgré la crise que nous venons de traverser. Cette résistance illustre la solidité de nos systèmes financiers ainsi que la force des marchés inté-rieurs comme celui des infrastructures : le gou-vernement y accorde beaucoup d’importance et effectue de nombreux investissements dans ce secteur. Leur développement est un facteur clé de réussite pour l’Inde et son économie. De plus, le modèle de partenariat public-privé fait l’objet de toutes les attentions, notamment après le succès de projets tels que les aéroports de Bombay et de New Delhi.

L’économie indienne est aujourd’hui l’une de celles qui bénéficient du taux de croissance le plus élevé du monde, ten-dance qui devrait se maintenir. Comment voyez-vous cette « nouvelle Inde » ? G. M. R. : L’Inde est une économie originel-lement agraire qui est en train de se transformer en une économie de services. Les puissances européennes ont elles aussi connu cette muta-tion mais avec un palier intermédiaire, celui des économies de fabrication. L’Inde a brûlé une étape, passant directement au dernier stade. Beaucoup de choses sont en train de changer. Il y a vingt ans, lorsque les sociétés venaient en Inde, la question première était « que peut-on faire pour l’Inde ? » ; aujourd’hui la situation s’est complètement renversée et la question est « qu’est-ce que l’Inde peut faire pour nous ? ». La jeunesse de notre population explique en partie ce phénomène. Plus de la moitié de la

population indienne a moins de 26 ans. La part de la population comme source de reve-nus va continuer à progresser pendant encore plusieurs décennies. Au regard de la tendance démographique mondiale, l’Inde fait figure d’exception. Par conséquent, le nombre de personnes à revenu moyen devrait continuer à augmenter. L’économie indienne est résistante car elle est tirée par une consommation interne dynamique.

Quels sont en Inde les nouveaux sec-teurs de croissance qui attirent les investisseurs étrangers et quelle est la clé du succès sur le marché indien ?G. M. R. : Il se passe tellement de choses en Inde… Les services, la banque, l’automobile, l’industrie pharmaceutique, la microfinance, la distribution de l’électricité, la défense, le transport ferroviaire, l’éducation, la gestion des déchets, etc. Les domaines sont extrêmement variés. Où que l’on regarde, des opportunités de développement existent.

Prenons l’exemple du secteur des infrastruc-tures : les ports, les aéroports et l’énergie sont déjà ouverts aux capitaux étrangers. Ce secteur va continuer à se développer pendant encore entre trente à quarante ans et les opportunités seront immenses. On estime que les investissements

« Ce qui compte n’est pas la taille ni l’enjeu, mais le fait de bâtir de véritables relations  de confiance. »G. M. Rao

Avec plus de 1,2 milliard d’habitants, l’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde. Dynamique, le pays se modernise à grande vitesse et investit massivement dans le développement de ses infrastructures de transport. Un sujet que connaît bien Grandhi Mallikarjuna Rao, fondateur et PDG de GMR Group, leader du consortium en charge de l’extension de l’aéroport international Indira Gandhi à New Delhi. Membre du Safran India Advisory Board, qui conseille le Groupe sur sa stratégie locale de développement, il nous expose sa vision des défis de l’Inde de demain.

IncredIble IndIa

« L’interview » avec Grandhi Mallikarjuna Rao, GMR Group, PDG.

millions : nombre de personnes par an que peut accueillir l’aéroport de New Delhi.

Grandhi Mallikarjuna Rao rachète une première fabrique de textile à Chennai

GMR Group est sélectionné pour développer le nouvel aéroport d’Hyderâbâd

Naissance de GMR Technologies and Industries

Inauguration de l’aéroport sahiba Gokcen d’Istanbul

Inauguration du Terminal 3 de l’aéroport de New Delhi

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dans ce secteur avoisineront le trillion de dollars. L’une des clés du succès en Inde réside dans les relations que les investisseurs bâtissent avec les partenaires locaux. C’est un pays où la sensibilité est exacerbée. Certains secteurs comme celui des infrastructures ont des rendements élevés mais seulement après plusieurs années d’exploitation. Et c’est là que la solidité des relations prend toute son importance. Chez GMR, ce qui compte n’est pas la taille ni l’enjeu, mais le fait de bâtir de véritables relations de confiance. Nous faisons le choix d’im-pliquer tout le monde dans nos processus.

Le fort taux de croissance de l’Inde s’ac-compagne d’un véritable bond du trafic aérien. Comment des sociétés comme la vôtre parviennent-elles à répondre à cette hausse ? G. M. R. : Aujourd’hui, les aéroports indiens sont gérés par des sociétés privées. Nous avons construit les bâtiments des terminaux, mis en place les meilleurs systèmes informatiques et les meilleurs systèmes de sécurité. Mais la régulation de la cir-culation aérienne est gérée par l’autorité en charge des aéroports, une agence gouvernementale. Lors de la construction de ces aéroports, nous avons estimé la croissance du trafic aérien sur les cinquante prochaines années. L’infrastructure

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marchésL’interview

« L’Inde entame sa grande transformation et tous les secteurs d’activité sont concernés. L’enjeu stratégique de l’Inde est capital pour safran, dans le domaine de la sécurité bien sûr, mais également dans celui de la défense ou de l’aéronautique. Nous avons déjà noué des coopérations anciennes et concrètes avec l’industrie aéronautique indienne dans les domaines sensibles de la navigation inertielle et de la propulsion militaire, comme l’illustre le succès de l’hélicoptère Dhruv. Le marché aérien civil

domestique connaît quant à lui une croissance formidable et les plans d’investissements d’infrastructures du pays sont une chance unique de promouvoir nos solutions technologiques, comme nous le faisons en équipant avec nos systèmes de détection d’explosifs de nouvelle génération l’aéroport Indira Gandhi de New Delhi. Nous nous positionnons également aujourd’hui comme un partenaire technologique majeur en matière de biométrie dans le cadre du projet aadhar d’identité unique pour l’ensemble

de la population indienne (cf. article page 22). Parce que nous savons qu’une relation stable se construit sur la durée, safran continue à renforcer sa présence dans le pays, déjà significative avec la société morpho e-documents (qui possède la ligne de production de cartes à puce la plus moderne d’asie), safran aerospace India (dans le domaine des études d’ingénierie) et nos joint ventures dans le domaine de la propulsion aéronautique. Nos succès futurs reposent désormais sur le codéveloppement et la création de partenariats sur le long terme avec des entreprises compétentes et dynamiques, dans l’esprit de notre coopération avec Gmr Group. Il est imératif que safran soit associé durablement à l’essor du pays. »

Directeur général adjoint, branche Défense-sécurité, safran

Partenariats gagnants

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équipements que les meilleurs aéroports d’Eu-rope et des États-Unis. Sur ces marchés, Safran possède d’ailleurs une vaste gamme de systèmes pour aéroport et tous les types d’équipements de sécurité. Le Groupe constitue un modèle dont nous pouvons nous servir de bout en bout : il dispose d’une expertise que nous apprécions tout particulièrement.

De quoi dépend le succès d’un aéroport ? G. M. R. : Le secteur de l’activité aéroportuaire repose sur trois sources de revenus : l’activité aéroportuaire, les activités non-aéroportuaires et les terrains autour de l’aéroport. Les revenus provenant des terrains environnants peuvent être importants et définir la rentabilité à long terme de l’aéroport.Nous avons actuellement le projet de créer un nouveau centre d’affaires sur une centaine d’hectares de terrains situés autour de l’aéroport de New Delhi, relié au centre-ville par le métro. Par ailleurs, sur les 610 hectares entourant l’aé-roport d’Hyderâbâd, environ 200 appartien-nent à une Zone Économique Spéciale. Nous avons créé un plan cadre pour la construction d’une « aérotropolis » de classe mondiale. Nous disposerons d’un centre de fournitures pour la réparation, l’entretien et l’exploitation des moteurs, des carlingues… aux côtés d’un pôle d’éducation et d’un pôle de santé. Nous aurons également un centre de convention, un pôle logistique, des complexes résidentiels et com-merciaux ; en somme toutes les infrastructures dont une ville à part entière a besoin, ainsi que des lieux de divertissement et de loisir. L’Inde avait des aéroports. À l’avenir, les aéroports d’Inde auront des villes qui leur seront reliées.

Après Hyderâbâd et New Delhi, quel sera votre prochain projet ? G. M. R. : Nous avons deux projets à l’étranger, dont la modernisation de l’aéroport de Malé aux Maldives. D’autres opportunités comparables sont en train de voir le jour dans plusieurs pays en développement. Nous gardons constam-ment un œil sur le secteur pour y repérer toute nouvelle opportunité comme à Navi Mumbai et Nagpur. Mais nous ne sommes pas qu’un constructeur d’aéroports. Nous avons signé un accord de construction-gestion pour New Delhi et Hyderâbâd pour les soixante prochaines années. GMR Group peut donc construire mais aussi gérer et entretenir, et propose égale-ment ces services sous forme de solutions clés en main à des tiers. On peut donc dire que nous sommes en mesure d’offrir un service de classe mondiale.

Vue intérieure du nouveau Terminal 3 de l’aéroport international Indira Gandhi, à New Delhi.

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actuelle a déjà entre trois et cinq ans d’avance sur la courbe de la demande. L’aéroport de New Delhi peut accueillir 60 millions de personnes par an bien que le trafic actuel ne soit que de 26 mil-lions. Auparavant, nous avions une autre façon de concevoir les choses. Nous créions la demande et ensuite nous adaptions l’offre. Aujourd’hui, nous fonctionnons de manière inverse.

La sécurité dans les aéroports est deve-nue une question primordiale. Quelles sont les principales sources d’inquiétude et comment définiriez-vous vos besoins en termes de sécurité dans les aéroports ? G. M. R. : Nous devons faire face à des menaces de plus en plus nombreuses et de plus en plus sophistiquées techniquement parlant. Dans les aéroports indiens, la sécurité est au cœur de nos préoccupations. De plus, dans le cadre des partenariats public-privé, l’opérateur de l’aéroport a une responsabilité. La sécurité et le confort des passagers doivent donc évoluer en permanence. Chaque visiteur doit faire l’objet de vérifications mais le nombre de personnes à contrôler est tel qu’il y a un risque de baisse de la vigilance. En Inde, la conception de la sécu-rité doit changer et c’est ce sur quoi nous tra-vaillons actuellement. Nous utilisons les mêmes

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La haute technologie a son propre langage 500� C�est le nombre de brevets déposés par Safran en 2009. Qu�il s�agisse de construire des moteurs d�avions toujours plus propres et silencieux, ou d�inventer des

Parce qu�il n�y a pas de futur sans recherche, chez Safran nous parlons le langage de l�innovation.

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