25
1 Ils ne mouraient plusmais étaient-ils encore vivants ? Création juillet 2014 – “Festival Contre Courant” En partenariat avec le Festival d’Avignon Traduction, adaptation et mise en scène Sophie Gazel D’après l’œuvre originale « Los Opas » de Daniel Dalmaroni Ce spectacle a reçu l’aide à la production dramatique DRAC Île de France Contact : Julien Barazer / 06 61 84 96 86 [email protected] / http://theatre-organic.com Mise à jour 21/05/2014

mais étaient-ils encore vivants - THEATRE ORGANIC · 2014. 5. 23. · Daniel Dalmaroni est né à la Plata (Argentine) en mai 1961. Il vit et travaille à Buenos Aires. Il a 15 ans

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • ! 1!

    Ils ne mouraient plus… mais étaient-ils encore vivants ?

    !

    Création juillet 2014 – “Festival Contre Courant” En partenariat avec le Festival d’Avignon

    Traduction, adaptation et mise en scène Sophie Gazel D’après l’œuvre originale « Los Opas » de Daniel Dalmaroni

    Ce spectacle a reçu l’aide à la production dramatique DRAC Île de France

    Contact : Julien Barazer / 06 61 84 96 86

    [email protected] / http://theatre-organic.com

    Mise à jour 21/05/2014

  • ! 2!

    LE SPECTACLE Ils ne mouraient plus… mais étaient-ils encore vivants ?

    Extrait scène 1 MAMA : J’ai mal. ERNESTO : Bah oui, oui c’est normal oui. MAMA : J’ai mal, mais mal partout. ERNESTO : C’est normal, oui à ton âge c’est normal. MAMA : J’ai plus goût à rien. ERNESTO : T’as goûté à tout, t’as plus goût à rien c’est normal. MAMA : J’ai toujours froid. ERNESTO : Tu as froid oui c’est normal tu ne bouges plus, tu as froid c’est normal. MAMA : Je perds la tête, j’oublie tout. ERNESTO : Ya plus de place, ya trop de choses, c’est normal. MAMA : J’ai plus rien à moi. ERNESTO : C’est normal oui, tu n’as plus besoin de rien, c’est normal. MAMA : J’en ai marre d’attendre, je fais rien d’autre que d’attendre. ERNESTO : Oui c’est normal, nous aussi on attend, nous aussi on attend…

    C'est un drame familial, une tragi-comédie aux accents burlesques où l'humour noir argentin met en jeu un conte cruel sur l'euthanasie sociale "des vieux". Comment faire disparaître la Mama ? Ce corps âgé qui prend toute la place et concentre toutes les attentions, nous fait presque oublier qu'il s'agit d'un être humain.

    Les différentes tentatives d'assassinat et leurs échecs successifs,! vont agir comme des révélateurs du rapport que chaque personnage entretient avec la vieillesse. Les croisements se multiplient entre texte, musique, arts du cirque et vidéo pour dépasser le réalisme et révéler la poésie d'une lutte existentielle entre l'égoïsme comme instinct de survie et l'amour filial comme garde-fou d'humanité.

    « En ces temps, la vieillesse était une dignité ; aujourd'hui elle est une charge ».

    René de Chateaubriand

    « Le rire est la politesse du désespoir. Si le rire sacrilège et blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui on peut rire de tout, on doit rire de tout : de la guerre, de la misère et de la mort ! D’ailleurs est-ce qu’elle se gêne la mort, elle, pour se rire de nous ? »

    Pierre Desproges 1982

  • ! 3!

    SOMMAIRE

    LE TEXTE LA MISE EN SCENE Introduction p.4 Notes de mise en scène p.6 Synopsis p.6 La Scénographie p.8 L’équipe artistique p.12 LE THEATRE ORGANIC p.16 AUTOUR DU SPECTACLE p.17 CONTACTS p.24

    Ils ne mouraient plus… mais étaient-ils encore vivants ?

    Traduction et adaptation : Sophie Gazel D’après l’œuvre originale « Los Opas » de Daniel Dalmaroni

    Mise en scène Sophie Gazel Avec María Monedero, Pablo Contestabile, Cecilia Lucero, Tomás Reyes, Artistes circassiennes : Aude Martos et Dorothée Dall'Agnola Scénographie : Goury Création Lumière : Pierre Montessuit Création Sonore : Christophe Sechet Régisseur plateau : Jean-Philippe Lhonneur Construction décors : John Carroll et Myrtille Debièvre Accessoires : Myrtille Debièvre Création vidéo : Fabien Vandroy Création graphique : Thibaut Granier Photo : Stéphane Mermilliod Production : Julien Barazer Durée estimée 1h15

    Le texte a été mis en lecture en avant-première à la Maison des Métallos à Paris les 15 et 16 octobre 2012 et le 04 février 2013

    « Ils ne mouraient plus… mais étaient-ils encore vivants ? » a été sélectionné pour

    participer aux Plateaux du groupe des 20, le 16 juin 2014 à l’Onde.

    Résidences :

    Du 17 au 26 février 2014 au Centre Culturel Boris Vian aux Ulis Du 17 avril au 03 mai 2014 au Théâtre La Nacelle à Aubergenville

    Du 16 juin au 04 juillet 2014 au Théâtre Firmin Gémier / La Piscine à Châtenay-Malabry

  • ! 4!

    LE TEXTE

    INTRODUCTION

    Depuis l'enfance je suis fascinée par la vieillesse. Lorsque je m'interroge sur l'origine de cette fascination, je me dis que cela vient peut-être du contexte dans lequel j'ai grandi. Je suis une enfant des années 70. Je crois que je participe de cette génération marquée entre autre par l'évolution des valeurs familiales et collectives. J'ai été au cœur de toutes les expériences : vie en communauté, révolution vestimentaire, mobilité extrême (on déménageait tous les deux ans) éclatement de la famille etc. C'est dans ce contexte que mes parents ont choisi de rejeter les valeurs traditionnelles et le mode de vie de la génération de leurs parents. Une de leurs grandes revendications, était de voir la famille quand on en avait envie et non par obligation comme on le faisait par tradition à cette époque, les dimanches, les anniversaires et les noëls par exemple.

    En pratique, l'envie ne se manifestait que très rarement et j'ai le souvenir d'avoir passé presque tous mes Noël et mes anniversaires à trois ! J'ai été privé de mes grands-parents, ils m'ont beaucoup manqué, peut-être est-ce là l’origine de mon obsession pour les liens familiaux et pour les vieux. Adulte, je me suis intéressée à la place des vieux dans les familles, mais aussi au sein de la société. Quelle place fait-on à nos vieux dans nos maisons mais surtout dans nos sociétés modernes ?

    Je ne parle pas de la tranche d'âge des séniors qui vivent dans l’obsession de la jeunesse, ces vieux jeunes, qui nous font oublier les autres. Je parle des vieux « vieux ». Ceux qui ne sont plus dans la course à la production et à la consommation. Aujourd’hui, l’idée de vieillesse est connotée négativement. Elle n'évoque plus nécessairement la sagesse ni le respect. Notre société nous renvoie à l'idée que ces vieux ne « valent » plus rien. Ils sont dépendants. Dépendants de qui, de quoi ? Le thème de la dépendance est une préoccupation forte et de plus en plus actuelle en France et dans la majeure partie des pays occidentaux. Vieillir est devenu plus effrayant que la mort elle-même. La question de la dépendance est bien sûr politique, économique et sociale, que faire, comment, avec quels financements ? Mais en tant qu'artiste, ce qui m'intéresse, c'est de questionner la dimension civilisée du genre humain, pour tenter de comprendre une certaine dérive anthropologique et réfléchir à ces questions :

    Quelle humanité voulons-nous être ? Et quelle société sommes-nous pour ne plus savoir quoi faire de nos vieux ?

  • ! 5!

    En tant qu’auteur et metteur en scène, aborder ces questions dans un spectacle est devenu une nécessité. Alors, je me suis mise en quête d'une pièce à monter.

    J'ai cherché des textes contemporains qui traitent du sujet. Je n'en n'ai pas trouvé beaucoup et quand j'en trouvais, je n'aimais pas le côté didactique ou moraliste voir même culpabilisant de certains, jusqu'à ce que je découvre le texte « Los Opas » de l'auteur argentin Daniel Dalmaroni qui traitait du sujet avec un humour tragique et un cynisme qui m'ont emballés. Il s'agit d'un conte cruel sur la vieillesse, qui pose avec humour noir la question de l’euthanasie sociale des vieux.

    J’ai été séduite par les personnages, le ton des dialogues et l'humour très argentin de son texte, et pourtant, j’avais envie de raconter différemment cette histoire, de l’amener ailleurs… J'ai osé écrire à l'auteur pour lui demander de traduire et d’adapter sa pièce, en lui racontant l’histoire que son texte m’avait fait fantasmer, mon désir d’aller vers une forme d'écriture plus déstructurée dans son rapport au temps, d’aller vers d'autres territoires, et d'utiliser d’autres moyens expressifs qui me permettraient de dépasser le réalisme pour révéler la poésie de ce drame familial. Il m’a donné carte blanche.

    Sophie Gazel

    NOTE SUR L’AUTEUR : DANIEL DALMARONI

    Daniel Dalmaroni est né à la Plata (Argentine) en mai 1961. Il vit et travaille à Buenos Aires. Il a 15 ans en 1976 quand débute la dictature argentine, dictature dont il ne ressortira pas indemne comme on peut s’en douter. Il affirme que le théâtre l’a empêché de se convertir en un tueur en série. L’apparente simplicité de sa dramaturgie produit un effet à retardement sur le lecteur, un effet dévastateur au milieu d’un rire nerveux. Malgré des situations ténébreuses et un regard sarcastique sur le monde, le théâtre de Dalmaroni est extrêmement drôle et accessible. Le lecteur/spectateur rit puis finit par se demander qu’est-ce qu’il y a de si drôle dans ce miroir féroce et sombre qui lui est tendu ? Ses œuvres sont traduites en anglais et en portugais. Parmi les plus célèbres : « New York », « Una tragedia argentina », « Maté a un tipo », « Cuando te mueras del todo », « El secuestro de Isabelita », « Los Opas »… Ses pièces ont été jouées en Argentine, au Brésil, en Uruguay, en Equateur et en Espagne.

  • ! 6!

    SYNOPSIS

    Une famille argentine. La Mama, mère âgée, handicapée, malade de tout ou presque, bourrée aux médicaments, elle radote, chargée de ses souvenirs, ceux de sa vie d'avant, avant la chaise roulante, avant les pertes de mémoire, avant les douleurs chroniques, avant la dépendance. Cette vie, elle la raconte par intermittence, elle l’invoque, la rend présente lors de ses rares éclairs de lucidité.

    Ernesto, Mario et Ana, ses trois enfants, ont sacrifié leurs vies personnelles pour prévenir les besoins de leur mère. A court de solutions pour lui assurer une fin de vie décente, ils ont décidé de s’en débarrasser. Engager un professionnel ? La jeter du haut de l’escalier de la maison ? L’empoisonner ? Lui tordre le cou ? Comment maquiller le meurtre en accident ? Qui va se salir les mains ? Comment ne pas flancher face au doux visage de sa propre mère ?

    Les multiples tentatives d’assassinat et leurs échecs successifs, vont agir comme des révélateurs du rapport que chaque personnage entretient avec la vieillesse. Il s’agit d’une lutte existentielle entre l’égoïsme comme instinct de survie et l’amour filial comme garde-fou d’humanité.

  • ! 7!

    LA MISE EN SCÈNE

    NOTES DE MISE EN SCÈNE

    Pour mettre en scène ce drame social et familial je choisis de multiplier les croisements entre texte, musique, arts du cirque et création d'images.

    Au centre de cette histoire, il y a une présence, celle de la Mama, une présence et un corps, son corps lourd et presque inanimé. Ce corps, qui prend toute la place et concentre toutes les attentions, nous fait presque oublier qu'il s'agit d'un être humain. Petit à petit on glisse vers la métaphore et l'image du corps humain disparaît derrière celle du « corps objet », objet de consommation périmé, tout juste bon pour la casse. Une grande partie de mon travail de réécriture de la pièce, a consisté à imaginer les moyens de chosifier le corps de la Mama. J’ai immédiatement pensé les tentatives d’assassinats comme les expressions profondes des rapports que les enfants entretiennent avec leur mère, à travers leurs façons de traiter son corps, comme un objet qui prend trop de place. Là où on pourrait s’attendre à de la bienveillance, à de la prudence dans la manipulation de ce corps affaibli, j’ai préféré mettre en avant le caractère encombrant d’un corps qui n'en finit jamais de mourir et qui fait naître des idées complètement irréalistes pour l'éliminer. Les arts du cirque au centre du dispositif dramatique. Pour faire des allers et venues rapides entre le réalisme et le surréalisme, je souhaite faire se croiser différentes disciplines artistiques qui vont participer pleinement à la dramaturgie, les arts du cirque avec une contorsionniste qui prendra à certains moments la place de la mère quand le corps est de plus en plus chosifié et qu'on en oublie même qu'il s'agit d'un être humain. Acrobaties et cascades lors des tentatives de meurtres et les échecs qui s'en suivent et qui vont me permettre de revisiter le burlesque. L’intégration de ces disciplines artistiques augmente le potentiel narratif, cela me donne la possibilité de susciter l’effroi en jouant sur la reconnaissance du corps de la comédienne et la vraisemblance de sa destruction. Au moment où l’on rit on est aussi ému, indigné et traversé par des prises de conscience. «Comment peuvent-ils faire subir cela à leur vieille mère ?! » La poésie naît du surréalisme des scènes, au gré des mutations corporelles de la Mama qui passe toujours par le filtre du regard de ses trois enfants (leurs hésitations, leurs prises de décision, leurs remords, leurs déterminations…) Tour à tour, le corps devient objet encombrant tel un boulet (malade, vieux, cloué à son fauteuil), objet nostalgique (travail vidéographique, projection du corps jeune de la Mama, évocation du temps qui passe), objet indestructible (la chute dans les escaliers et celle de l'armoire normande qui s'écrase sur la Mama) et enfin objet désintégré (le cauchemar d'Ernesto et la répétition de l’étranglement de la Mama sur un traversin qui termine en un nuage de plumes)... Le spectateur devient un témoin privilégié, il assiste impuissant aux outrages et à la transformation du corps en objet. C’est par ce procédé que se déploie l'humour noir et le burlesque.

  • ! 8!

    Humour noir et burlesque Le burlesque est l’art des accidents, « des ratés », des catastrophes, des petits et des grands déséquilibres. Dans notre lutte quotidienne pour l’équilibre nous savons à quelle précarité nous sommes soumis. Le drame est de ce fait, l’endroit idéal pour le déploiement du burlesque. Ernesto, Ana et Mario ne sont pas des professionnels du crime. Les différents « ratés » et leurs maladresses dans l'élaboration de leurs plans (cf : la répétition du crime avec le traversin) nous font rire autant qu'ils nous indignent. Le burlesque naît ici du décalage entre le comique et le tragique ou pathétique. L’humour noir n’a pas de tabou, c’est même son terrain de prédilection, il peut notamment évoquer avec détachement, voire avec amusement, les choses les plus horribles ou les plus contraires à la morale en usage. Ce qui m’intéresse c’est d’établir un contraste entre le caractère bouleversant et tragique des plans d’Ernesto, d’Ana et de Mario pour éliminer leur mère et la façon dont ils en parlent avec détachement et méthodologie.

    Traitement du temps Le temps de l'attente. L'atmosphère de la pièce est déjà pressentie dans les toutes dernières paroles d'Ernesto dans la première scène : « Nous aussi on attend, nous aussi on attend ». Mon travail de mise en scène sera entre autres de rendre perceptible et palpable cet arrêt du temps et l'attente de la mort. Si ce n'est celle de la Mama, de toute évidence ce sera celle de ses enfants. Ernesto n'a plus de vie à lui, il attend de retrouver le sommeil. Mario n'a plus rien, il a tout vendu, il attend de pouvoir repartir à zéro. Ana n'a plus d'âge, le temps s'est arrêté pour elle. L’appréhension du temps est donc un des enjeux du spectacle. Pour le matérialiser, j’ai créé de nombreux allers retours entre le passé et le présent des personnages. Avec la distorsion du temps, je nourris le tragique de cette histoire. Convoquer la mère sur scène âgée et dépendante dans son fauteuil roulant et quasi simultanément la faire « revivre » comme elle était « jeune », me permet de faire apparaître en filigrane la nostalgie, non seulement la sienne mais aussi la nostalgie de ses enfants. Cette alternance et parfois même cette juxtaposition, sur le plateau, des personnages à différents âges de leurs vies me permettent aussi de témoigner de ce qu'est devenu leur quotidien: un éternel présent sans avenir, tant que la mort ne les délivre pas. Si le monde et la vie sont en perpétuel mouvement, Ernesto, Mario et Anna n'y participent plus.

  • ! 9!

    SCÉNOGRAPHIE

    Une scénographie qui joue un rôle essentiel dans la narration de cette histoire. Une scénographie qui privilégie la création d'images, l'apparition et la disparition d'espaces qui se transforment et de mécanismes réalisés à vue du public.

    Quelques éléments seulement pour signifier l'intérieur d'une maison mais pas de décor naturaliste. À l’intérieur de ces espaces, la lumière occupe une place prépondérante et centrale, faisant apparaître et disparaître ces espaces par des jeux de transparences.

    L'idée pour moi primordiale, est que la lumière ne se « rajoute » pas à la mise en scène et à l’écriture mais qu'elle la constitue. Il en sera de même pour le traitement du son qui détermine ma recherche sur le climat et l'atmosphère.

  • ! 10!

    “Le but de nos recherches est de placer le plus souvent possible le personnage de la Mama au centre de l'action. Disons au moins au centre géographique de l'image proposée. Pour ce faire et pour que ce désir s'incarne avec efficacité sur le plateau, nous avons besoin d'un peu de hauteur.

    Nous avons aussi l'intention d'utiliser une Magie simple, celle des jeux d'enfants, « une magie de bout de ficelle » pour faire apparaître et disparaître les lieux et les personnages. Dans ce décor tout se manipule, se déplace, on peut entrer par le mur et sortir par le plancher. Nous cherchons à passer facilement de la réalité à la fiction et ce sera aussi la fonction des mouvements rotatifs, pour évoquer aussi bien les lieux réels que ceux des rêves ou des souvenirs.

    Nous avons construit cette petite horlogerie en espérant grâce à elle, voyager dans l'espace et le temps.” Goury

  • ! 11!

    Maquette : Première étape de travail janvier 2014 – Finalisation de la scénographie prévue 2nd résidence de création à La nacelle avril 2014

    Le sol coulisse pour faire apparaître le canapé

    La petite scène circulaire centrale offre une trappe pour les entrées par le plancher et autres effets.

    Vue du ciel – Parties qui permettent les changements de décors.

  • ! 12!

    Petite scène circulaire centrale fermée qui offre des murs transparents ou opaques selon les besoins (projections vidéo) avec possibilité d’y ajouter porte et fenêtre.

    Possibilité de jouer sur de la profondeur en écartant les rideaux

    Petite scène centrale circulaire coulissante / sol coulissant et profondeur rideau ouvert. Trois espaces de jeu indépendants.

  • ! 13!

    L’EQUIPE ARTISTIQUE

    AUTEUR / METTEUR EN SCÈNE

    Sophie Gazel

    Metteur en scène et pédagogue depuis 1997. Formée auprès de Patricia Jaïs, Norman Taylor, Paul André Sagel (disciples de Jacques Lecoq), Tapa Sudana, Mas Soegeng …puis à Londres à l’Ecole Internationale de Philippe Gaulier et différents ateliers dirigés par John Wright et certains membres du Théâtre de Complicité. A suivi en parallèle des études universitaires en théâtre à Caen puis à Paris (Censier). De retour en France elle crée avec Pablo Contestabile le Théâtre Organic et le premier Festival International des Traditions du Jeu de l’Acteur en 2001. Elle dirige depuis 1997 des stages en Espagne à Barcelone, en Andorre, en Argentine et en France.

    Metteur en scène, parmi ses dernières créations : Où va la lumière quand il fait noir ? (Clown), « Le monte Plats d’Harold Pinter » (créé en France et en Argentine), « Music-Hall » de Jean Luc Lagarce et « La lengua de las Corbatas » (Le langage des cravates) un spectacle burlesque qu’elle a écrit et mis en scène. Auteur, elle a traduit et adapté l’œuvre originale « Los Opas » de l’auteur argentin Daniel Dalmaroni.

    SCÈNOGRAPHE

    Goury

    Architecte de formation et scénographe, Goury collabore notamment aux créations de Hideyuki Yano, François Verret (de 1980 à 1989), Mark Tompkins et Lila Greene, Georges Appaix, Diverres Montet, Brigitte Lefèvre, Stéphanie Aubin et, plus récemment, avec Nasser Martin-Gousset. Mais c’est avec Josef Nadj que s’établit une complicité artistique au long cours, de 1986 à 1999. Il crée entre autres la scénographie du Cri du caméléon, spectacle de fin d’études de la 7e promotion du Cnac. Dans les arts du cirque, il conçoit notamment pour Mathurin Bolze les dispositifs de Fenêtres, Tangentes et Du goudron et des plumes. Il accompagne également La Maison des clowns, portée par Giovanna D'Ettore, et l'artiste de cirque Gaétan Lévèque (collectif AOC). Au théâtre, on le retrouve aux côtés d’Yves Beaunesne, Catherine Hiegel pour la Comédie Française et de Philipe Adrien pour cinq de ses spectacles…. En 2005, il est boursier de la Villa Kujoyama au Japon. Il travaille également avec Julie Bérès dans Sous les visages (2008), Johann Bourgeois dans L’art de la fugue (2011).

  • ! 14!

    LES COMÉDIENS

    Maria Monedero / LA MAMA - Elle est issue de l’Ecole Internationale de Théâtre Jacques Lecoq. En tant que comédienne, elle travaille régulièrement avec Alain Mollot du Théâtre de la Jacquerie depuis 1992. Elle a également été mise en scène par Omar Porras du Théâtre Malandro, Caroline Schenk avec le Brouhaha théâtre, Stéphanie Marquis du Théâtre de la Minuterie, Wieslaw Komasa, Sabine Stepanoff, Stephano Scribani, Victor Ruiz et Joan Font de Els Comediants. Elle fait des mises en scènes diverses, de l’écriture théâtrale, de la pédagogie et de l’improvisation, notamment avec « Le rire médecin » en tant que clown à l’hôpital.

    Pablo Contestabile / ERNESTO - Né à buenos Aires en Argentine. Comédien, musicien et pédagogue il a commencé sa formation théâtrale avec Guillermo Angelelli, disciple de Eugenio Barba en Argentine ; Carlo Boso, Norman Taylor, Haim Isaacs, Tapa Sudana, Paul André Sagel, Mas Soegeng, Patricia Jaïs, en France; Philippe Gaulier et les membres du théâtre de complicité à Londres. Il crée avec Sophie Gazel le Théâtre Organic en 2001 et organise tous les ans le Festival International de Formation de l’Acteur à Buenos Aires et en France. Il joue dans différentes compagnies de théâtre en France, en Espagne, en Suisse et en Argentine et enseigne le théâtre avec un attachement particulier pour toutes les pratiques engageant le corps et la voix. Actuellement il joue en tant que comédien et musicien dans la dernière

    création du Théâtre Organic « Le Langage des cravates » de Sophie Gazel et dans différents spectacles de contes, poésie et musique (Le Triangle des Muses, Maryan et Patito, Tangoleon…)

    Cecilia Lucero / ANA - Membre de la troupe du Théâtre de l'Epée de Bois à la Cartoucherie pendant 8 ans, elle a participé à de nombreux spectacles où elle s'est confrontée notamment au jeu masqué et au jeu clownesque. Après un passage par la troupe de théâtre-chant, Jolie Môme, elle a rejoint la compagnie Théâtre du Faune. Elle y a mis en scène et joué plusieurs spectacles, notamment "Emballages", spectacle à 5 clowns, où elle a également créé les costumes et les maquillages. Depuis 2008, elle est chargée de pédagogie au sein de la troupe où elle s'occupe de "l'élaboration du maquillage clown" et de "formation clown" qu'elle dispense sous forme de stages ou ateliers.

    Tomás Reyes / MARIO - Suit une formation en audiovisuel en Argentine où il se spécialise dans la direction d’acteurs. Il suit des cours de comédie et d’expression à Cordoba et poursuit sa formation en France notamment avec Norman Taylor. En tant que comédien il travaille pour différentes compagnies dont le théâtre de l’Acthalia et le Théâtre du Zouave au Mans. Il est également chanteur et danseur de Tango.

  • ! 15!

    ARTISTES CIRCASSIENNES

    Aude Martos - Artiste de Cirque, elle se forme à l’école nationale des Arts du Cirque de Châtellerault, à l’école du cirque de Lomme, puis à l’école Nationale de Cirque de Rosny Sous Bois et jusqu’en 2013, à l’école de Cirque du Lido à Toulouse. Notamment auprès de Karine Noel, Florent Bergal, Marlene Rostaing, Damien Fournier (danse), Yves Marc (Mouvement), Carlo Boso (Comedia dell arte), Marc Proulx, Gilles Cailleau, Albin Warette (Théâtre) Sky de Sela (Clown), Riszard Zaplata, Pascal Angelier (équilibre/contorsion, acrobaties, Trapèze Washington). De Décembre à Juin 2013 : elle tourne en tant que remplaçante pour la Compagnie Daraomai. Trio d’acrobatie et mat chinois avec Grégory Feurté (Joseph Nadj, Kitsou Dubois, Cie Hors Piste,) et David Soubies (Cie Kafig, Cie Hors pistes). En Juin 2013 elle tourne dans le moyen métrage « Contorsion » de Ingrid Chikhaoui.

    Dorothée Dall’Agnola - Formée premièrement à la gymnastique, elle rentre à l’école préparatoire de cirque de Lomme puis au Lido de Toulouse, et se spécialise en équilibre sur les mains et contorsion, auprès de Yaxin Deng, mr Xian, Claire Joubert et Pascal Angelier. Son travail s’articule souvent autour de la danse; elle travaille l’improvisation au sein de sa matière technique pour trouver des chemins de corps justes et organiques, et questionne les codes de la performance circassienne au profit de la présence de l'acteur. Elle éclaircit son enquête sur l'improvisation auprès de Christophe Legoff, Marlène Rostaing, Cécile Loyer, Joëlle Léandre, le Groupe Merci et croise des outils comme le BMC et le butoh chez la Ligne de Désir, compagnie palloise de Richard Cayre... Elle se forme au clown depuis 2009, auprès d'Eric Blouet. En 2010, à la sortie du Lido, elle co-fonde Jorge et Bérénice, trio féminin consacré au “cirque vulgaire d’anticipation”. Après une première mouture « How to Pilib », critique du star-system, et de l'image factice de la femme, elle co-écrit en 2013 avec Lohan Doumergue un duo destiné à la rue, Humeurs Amères. En 2012 elle se lance en duo avec Mosi Abdu Espinoza Navarro (Ieto, les Colporteurs) dans Come trigo, une compagnie d’enfants méchants devant le cinema du monde. En 2013, elle intègre comme interprète-contorsionniste Käfig, la compagnie de hiphop de Mourad Merzouki pour Pixel, la prochaine création en connivence avec Adrien M et Claire B.

    EN COULISSES

    Création Lumière / Pierre Montessuit - Il participe en 1987 à sa première création en collaboration avec Bernard Sandré (éclairagiste), qui le sensibilise à la lumière. Cette expérience va lui apprendre le métier et lui donne le goût de concevoir lui-même la dramaturgie et la « mise en scène » de la lumière. Il se nourrit de diverses expériences, du spectacle événementiel à celui de variété, du théâtre à l’opéra, de la musique à la danse, du cirque au spectacle de rue, de l’accueil dans un théâtre, à la tournée en France et à l’étranger. Il commence à concevoir ses propres éclairages, notamment pour Geneviève Rosset, Christian Roy, Isabelle Milard, Sandrine Briard, Andrés Spinelli, Agnès Trédé, Olivier Besson, Claire Guerrier… (Théâtre), Frédéric Werlé, Gaëlle Bisellach-Roig, Francis

    Plisson, Cisco Aznar, Jean Alavi, Mey-Ling Bisogno,... (Danse) Trio Cache-cache (Musique)… Il crée aussi pour des salles d’exposition (Fondation Mona Bismarck), des artistes de cirque ou encore pour des projets d’architecture. Pierre est avant tout un créateur d’univers. Son goût pour la jeune création, et son envie de la soutenir, le fait se qualifier, « d’artisan du spectacle vivant ».

  • ! 16!

    Création Sonore / Christophe Sechet - Compositeur et créateur d’espaces sonores. Formé à la composition en musique électroacoustique par les compositeurs du Groupe de Recherche Musical de l’INA, ainsi qu’au cinéma documentaire ethnographique à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (J.Rouch), Christophe Sechet a collaboré à de nombreuses créations de spectacles depuis 1987. Il a obtenu le Prix Villa Médicis Hors-Les-Murs en 1989 (New York). Au théâtre, il collabore avec Yves Beaunesne, Ahmed Madani, Jacques David et Vincent Lacoste. Pour la danse contemporaine, il collabore avec Mathilde Monnier, Jean-François Duroure, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, Christine Bastin, Rui Horta, Farid Berki… Pour le Centre National des Arts du Cirque, il participe à “Vita Nova”, et “Intérieur Nuit” avec l’acrobate Jean-Baptiste André.

    Régisseur Plateau / Jean-Philippe Lhonneur - Plasticien, régisseur lumière, régisseur général et régisseur plateau, Jean Philippe Lhonneur a travaillé pour pour de nombreuses structures, notamment le « Théâtre des Bergeries » à Noisy-le-Sec, « l’Espace JacquesPrévert » à Aulnays/bois., le « C.A.C. » à Meudon, la « MC93 » à Bobigny, le « TPE » à Bezons, les « Gémeaux » à Sceaux, le « Centre des Arts d’Enghien-les-Bains », le « Village » à Neuilly sur Seine et le « 104 » à Paris. En tant que régisseur plateau, il a travaillé notamment pour Francois Raffinot (SNARC), “les corps secrets” (Diane Scott), Françoise Cadol, Frédéric Lescure, Parapiglia. Le “Groupe Réser’voir” et sur le spectacle “Jouer Juste” de F.Bégaudeau au Lucernaire. Il est également chef décorateur dans le milieu de l’audiovisuel et la photographie. Il développe parallèlement un travail de recherche vidéo.

    Construction Décors / John Carroll!,!Né en Irlande, il est diplômé de l’école d’ingénieur de l’University College Dublin en 1982 puis formé aux Travaux en Hauteur avec François Derobert et au CFPTS de Paris sur la Sécurité Incendie et le SST. Il est directeur technique du Festival Paris Quartier d’été. Il a travaillé notamment avec Christophe Haleb Strates et Sphères au Théâtre National de Chaillot, Matthias Langhoff Le Chant de Maldoror à la MC93 de Bobigny, William Forsythe Grande Halle de la Villette, Blanca Li, Yann-Joël Collin et Eric Louis Le Bourgeois, la Mort et le Comédien, le Songe d’une nuit d’été, TDM3 au Théâtre National de Bretagne, Théâtre de l’Odéon, Théâtre National de Strasbourg, Roméo Castellucci « Le Voile Noir du Pasteur », le Collectif Drao « Petites Histoires de la Folie Ordinaire ».!

    Production / Julien Barazer - Il a suivi des études théâtrales à l’université Rennes 2 où il a participé à différents ateliers de recherches, sous la direction de Pascal Tokatlian, Vincent Voisin, Cédric Gourmelon, François Bon, Pierre Maillet et David Jeanne-Comelo (Les Lucioles). Il a en parallèle suivi des études en médiation culturelle à Paris III. En 2005 il intègre le Théâtre de la Boutonnière où il prend en charge la communication, l’accueil des compagnies et le développement des différents projets du lieu. Depuis 2009, il assiste Sophie Gazel et Pablo Contestable sur les différents projets de la compagnie Théâtre Organic.

    !

  • ! 17!

    !

    Théâtre Organic, compagnie franco-argentine fondée par Sophie Gazel et Pablo Contestabile est composée d'artistes français, espagnols et argentins. Les activités de la compagnie s'articulent autour de la création, la formation et les échanges culturels.

    En matière de création Théâtre Organic défend un théâtre d’engagement physique qui questionne en permanence les articulations entre le corps, les actions physiques, les émotions et les mots. A travers nos créations nous aimons questionner nos origines, nos cultures ; jouer avec les croisements et le mélange des disciplines artistiques pour révéler l’identité de l’individu contemporain, jouer avec la transversalité pour montrer la pluralité du monde, la richesse de la pensée des hommes et défendre la poésie du geste et des images.

    Les interventions en matière de formation professionnelle s’articulent sous forme de stages dirigés par des intervenants représentatifs du paysage théâtral contemporain à travers les codes de jeux et les traditions de l’acteur en Europe et dans le reste du monde. A travers la formation ce qui nous intéresse c'est tenter de tisser des correspondances entre différents registres et codes de jeu pour permettre à l'acteur, toutes origines confondues, de trouver une nourriture à ses interrogations, ses attentes, ses aspirations dans la pratique quotidienne de son apprentissage et de son métier. Pour cela nous défendons le métissage culturel qui participe à cet effort dans l’acte théâtral.

    Deux rendez-vous annuels en Argentine à Buenos Aires et un à Paris ponctuent ces temps de formation au sein du Festival International des Traditions du Jeu de l’Acteur dont le but est de réunir des intervenants et des stagiaires de cultures différentes afin qu’au-delà de l’aspect pédagogique puisse naître un éclairage différent sur la pratique théâtrale à travers le monde. Au-delà de son appartenance à une autre culture et une autre langue, l’acteur étranger apporte un autre corps et une autre relation aux mots, un engagement et une présence différents.

  • ! 18!

    Ils ne mouraient plus…

    mais étaient-ils encore vivants ? !

    Création)2014)/)Théâtre)Organic)

    AUTOUR)DU)SPECTACLE)!

    Contact : Julien Barazer / 06 61 84 96 86 / [email protected]

  • ! 19!

    SOMMAIRE

    AUTOUR DU SPECTACLE

    Introduction p.17

    Conférence p.18

    Exposition photographique p.19

    Atelier / performance p.22

    INTRODUCTION)

    Au fil des différentes recherches que nous avons menées pour réfléchir aux orientations que nous allions donner à cette création. Nous nous sommes rendu compte du champ des possibles que contenait le thème que nous abordions et nous sommes arrivés très rapidement à la conclusion que notre spectacle pouvait être un très beau prétexte pour multiplier les rencontres et les regards sur cette question de la dépendance des personnes âgées. Nous avons commencé à imaginer une série d’événements à organiser en parallèle à la diffusion du spectacle.

    Nous en avons retenu trois qui réunissent les critères que nous nous étions fixés dès le départ à savoir des actions avec un fort potentiel d’interactions avec le public et capables de fédérer un ensemble de partenaires (lieux de culture, services publics, entreprises privées, acteurs des services aux personnages âgées, clubs seniors et associations citoyennes), une rencontre associée à un travail artistique en collaboration avec des personnes âgées et une ouverture à l’international en donnant à voir le traitement de ce thème à travers le regard d’un artiste étranger :

    - Un tour de table sur le thème de la dépendance des personnes âgées et les solutions solidaires à inventer.

    - Une exposition et la réalisation de portraits photographiques de l'artiste argentine Gaby Messina qui a réalisé une série de portraits intitulée "Grandes Mujeres" (Femmes d'âge mûr) et va réaliser une série de portraits avec des femmes âgées dans les quartiers des lieux qui accueilleront notre projet.

    - Un atelier destiné aux personnes âgées ayant pour objectif la réalisation d'une performance artistique dans l'espace urbain qui permette de sensibiliser les passants sur la place de nos vieux dans la ville.

  • ! 20!

    I TOUR DE TABLE!

    !

    Les œuvres d’arts interpellent, provoquent, questionnent mais n’ont pas vocation à résoudre les problèmes de la société, en tout cas pas directement. Sur le thème de la dépendance nous pensons que l’intérêt est tel, qu’à l’occasion de la diffusion de notre spectacle, l’organisation d’une discussion sur ce sujet est pertinente.

    La dépendance des personnes âgées est une épreuve qui se vit principalement dans le cercle familial et dans une très large majorité des cas dans un isolement absolu. Parce que le théâtre est un lieu d’échanges, d’ouvertures et de rencontres au sein de la ville, nous souhaitons profiter de la diffusion du spectacle pour ouvrir un débat, un espace de réflexion, un dialogue citoyen. Il existe des solutions originales, parmi celles-ci, La maison des Babayagas ou maison des femmes de Montreuil, un projet innovant qui propose de vieillir autrement dans la solidarité et la citoyenneté. Structure indépendante, maison de retraite autogérée, ses habitantes placent l’humain au cœur de son fonctionnement. « La vieillesse peut être une période extraordinaire » déclare Thérèse Clerc, sa fondatrice. Positives, inspiratrices, ces femmes donnent un éclairage neuf sur la représentation généralement négative que la société se fait des vieux. Notre idée est d’inviter une ou deux représentantes de ce groupe pour venir témoigner et échanger avec les spectateurs.

    http://www.lamaisondesbabayagas.fr

    Photo : Elisabeth Schneider

    L’objectif de ce tour de table est de pouvoir libérer la parole, sensibiliser l’auditeur citoyen sur ce problème qui va prendre des proportions encore plus importantes dans les années à venir avec le vieillissement de la population, permettre à tout à chacun de réfléchir aux alternatives et aux solutions solidaires et briser l’isolement autour de cette question.

    !

    “ Vivre vieux, c’est bien ; mais vieillir bien, c’est mieux ! ”

    Thérèse Clerc

    !

  • ! 21!

    )

    II)GABY)MESSINA):)EXPOSITION)/)RÉALISATION)DE)PORTRAITS)!

    !

    )

    Gaby Messina est une photographe argentine.

    Elle s’est formée aux arts plastiques, à la philosophie des arts et à la photographie. Elle a publié deux ouvrages de photographie « Grandes Mujeres » et « Lima kilometro 100 » aux éditions Retira. Elle a exposé son travail en Argentine, en Irlande, au Pérou et aux États-Unis.

    Gaby Messina a travaillé deux ans sur la série de portraits « Grandes Mujeres » (femmes d’âge mûr), focalisant son attention sur des femmes âgées. Les portraits se construisent à partir de sa première impression face à ses modèles et se définissent grâce à la relation qu’elle établit avec elles à travers de nombreux échanges et dialogues. Ces rencontres sont fondamentales pour Gaby Messina, qui cherche à construire un lien intime avec ses modèles, cela lui permet de connaître les grands traits de leurs histoires personnelles. De cette façon la personne photographiée n’est plus une inconnue. Pour apporter à la photographie l’essence de ce qu’elle a pu observer lors de ces échanges, Gaby Messina cherche à mettre en valeur l’univers familier de ses modèles. Elle intègre leur quotidien, les petits détails révélateurs de chacune d’elles à sa composition scénographique. Très patiente Gaby Messina, essaye d’obtenir l’expression la plus fugace, la plus révélatrice de ses modèles seulement une fois qu’elle a réuni tous les détails qui composeront la future photographie.

    Elle porte un regard toujours tendre et chaleureux sur ses modèles qui est dû principalement à la complicité qu’elle établit avec eux. Jouant entre la vie qui fût et celle qui est.

    Outre notre souhait d’exposer son travail « Grandes Mujeres » dans le théâtre qui nous accueille, nous souhaitons l’inviter à rencontrer des femmes âgées de la ville qui accueillera le spectacle pour qu’elle puisse réaliser quelques portraits de ces vielles femmes françaises. Ce travail sera exposé premièrement en France et en Argentine, puis dans tout autre pays qui accueillera notre projet.

    http://www.gabymessina.com/!

  • ! 22!

    PORTFOLIO!!

    !

    !

    !

    !

    )

    )

    )

    )

    )

    )

    )

    )

    )

    )

    )

    )

    )

  • ! 23!

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !!

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

  • ! 24!

    III ATELIER / PERFORMANCE

    Quelle place pour les personnes âgées dans le paysage urbain de nos sociétés contemporaines ? Les grandes agglomérations sont-elles des territoires hostiles pour les vieux ? Le temps et l’espace social de ces villes sont adaptés aux personnes actives et ceux qui y vivent et travaillent ne se rendent même pas compte qu’il n’y a pas de places pour ceux qui vivent à un autre rythme. Qui n’a jamais râlé après la petite vieille qui prend tout son temps, (toujours trop de temps) à la caisse du supermarché ou le petit vieux qui n’avance pas dans les couloirs du métro ? Le rythme des personnes âgées est différent de celui des personnes actives et la frénésie des villes est parfois cruelle avec nos vieux.

    En tant que metteur en scène j'ai la chance, au fil des créations, de partager mon temps entre la France, l'Espagne et l'Argentine. J'ai toujours été sensible à la question de la place et de la présence des vieux, c'est donc tout naturellement que j'ai observé les différences au cours de mes voyages. A Barcelone où Buenos Aires, les vieux sont très présents dans les espaces publics, dans la rue et passent même le plus clair de leur temps sur les nombreuses places publiques à bavasser, à cancaner entre eux, mais aussi avec les passants qui s'arrêtent. A Buenos Aires il est extraordinaire de voir à quel point les vieux participent à la vie collective. Ils sortent beaucoup, les petites mamies se retrouvent quasi quotidiennement dans les brasseries en fin d'après-midi pour boire du thé ou de la bière, elles se font pomponettes, les ongles peints, rouge aux lèvres … on les retrouve plus tard dans les Milongas ( les bals argentins où toutes les générations se mélangent) elles sont accompagnées d'hommes de leur âge qui sont sur leur 31 et ça danse jusqu'à 3 heures du matin sans problème… Au même moment à Paris je fais le constat que les vieux sont moins visibles.

    L’idée de notre performance est de mettre en valeur leur présence et le rythme des personnes âgées au sein même de l’espace urbain. Nous souhaitons inviter une vingtaine de participants à partir de 75 ans, habitants du quartier ou de la ville du théâtre qui nous accueille, pour écouter leurs témoignages et réfléchir ensemble à la place des personnes du troisième âge dans le paysage urbain. Accompagnés de 3 artistes professionnels nous allons créer une performance dans la rue, dans l’idée de réinvestir un espace public occupé d’ordinaire par des personnes actives. A travers des activités simples et quotidiennes propres à chaque participant, l’idée est d’attirer l’attention, de sensibiliser le spectateur/passant sur cet univers parallèle, ce temps décalé et ralenti en contraste avec celui de la ville prise d’assaut par les actifs.

    L'idée est de donner à voir et à vivre comment la présence d'un groupe d'une vingtaine de « vieux » va modifier l'espace public et créer un véritable impact sur la population active. Notre objectif est de donner envie aux passants qui traversent cet espace de ralentir à leur tour et de s’offrir le luxe de prendre un peu plus de temps au contact des personnes âgées pour échanger un regard, une parole, un sourire ou pourquoi pas une partie de pétanque ?!

  • ! 25!

    CONTACTS

    Théâtre Organic

    Bureau des associations du 9éme arrondissement 54 rue Jean Baptiste Pigalle

    Boîte N°65 75 009 Paris

    06 61 84 96 86

    Directeurs Sophie Gazel et Pablo Contestabile

    Administration : Julien Barazer

    PARTENAIRES

    [email protected]

    http://theatre-organic.com