Mallona La planète explosée - leopold Engel

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  • 8/14/2019 Mallona La plante explose - leopold Engel

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    MALLONALa Plante explose

    Lopold ENGEL

    Titre original (Allemand):

    Mallona Der Untergang des Asteroiden-Planeten

    Version corrige pour conformit l'original

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    PREFACE

    de la deuxime dition allemande (1961)par M. KAHIR

    Tmoignages d'une catastrophe d'une incommensurableampleur, les dbris d'une plante anantie continuent d'orbiter sanscesse dans notre systme solaire, tels des corps cosmiques d'o s'estretire la vie. L o, aujourd'hui encore, des nues d'astrodespoursuivent leurs cycles ternels, il dut se produire, une poqueprhistorique, une tragdie sur laquelle est tomb le voile d'unmystre apparemment insondable.

    Ce n'est d'abord que par dductions logiques que les astronomesont pu laborer une hypothse relative un tel vnement cosmique.Les traces gigantesques de cet vnement ne commencrent en effet merger de la nuit que lorsque la photographie astronomique apportade plus en plus de preuves du bien fond de la thorie.

    En feuilletant les pages d'un ouvrage quelconque d'astronomie,on pourra prendre connaissance des renseignements suivants : lesastrodes, que l'on nomme aussi plantodes, sont un groupe de trspetites plantes qui se distinguent par une masse et un diamtre

    exceptionnellement rduits. C'est le cycle qu'elles parcourent autourde notre soleil (bien que leur orbite soit trs irrgulire), qui justifieleur qualit de plante. Leurs orbites se situent pour la plupart dansun espace compris entre l'orbite de Mars, et celui de Jupiter. Onconnat aujourd'hui presque 2000 de ces astrodes dont le dcompteet le recensement a t plus particulirement effectu par l'institutKpler de Berlin.

    Assez tt, on supposa qu'il existait des proportions entre les

    distances qui sparent le soleil et les diffrentes plantes de son

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    systme. C'est ainsi que le clbre astronome du XVIIme sicle J.Kepler parvint laborer ses trois lois plantaires. En 1766, leProfesseur Titius, de Wittenberg, tablit une srie laquellel'astronome Bode, principalement, donna son adhsion. Cetteclassification des plantes, connue sous le nom de "Srie de Titius-

    Bode", exige, entre les orbites de Mars et de Jupiter, l'existence d'uneplante qui demeura cependant invisible dans le ciel nocturne.

    Ce n'est qu'en 1801, Palerme, que Piazzi y dcouvrit, non pasune vraie plante aux dimensions normales, mais un petit corpscosmique, semblable une plante, dont le diamtre est estim 760km. On la nomma "Crs". Au cours des six annes qui suivirent, ondcouvrit encore trois autres petites plantes, Palas, Junon et Vesta,dont les diamtres sont valus entre deux cents et cinq cents

    kilomtres. A cause des dimensions trop rduites du grand nombredes plantodes non encore observs cette poque, la prochaineplante naine, Astre, ne fut dcouverte qu'en 1845. Et ce n'est quedepuis l'utilisation de la photographie astronomique que surgirent dufond du firmament ces nues d'astrodes dont le recensement totalpeut tre aujourd'hui considr comme peu prs termin.

    A l'exception des quatre relativement gros plantodes qui ont tdcouverts en premier, il s'agit en gnral de corps cosmiques de trspetites dimensions dont le diamtre varie, en plus ou en moins,autour de dix kilomtres. Leur orbite est extrmement irrgulire. Parexemple, Eros peut se rapprocher de notre Terre moins de 600 000km (moins du double de la distance qui spare la Terre de la Lune)tandis qu'Hidalgo poursuit sa course par moment loin au-del del'orbite de Jupiter. De mme, l'angle d'inclinaison des astrodes surl'cliptique est le plus souvent beaucoup plus important que celui desautres grandes plantes. On estime que la masse totale de tous cesmondes en miniature atteint peine la millime partie de la masseterrestre.

    Bien que l'opinion scientifique contemporaine se soit arrte cette estimation, due l'tat actuel de l'observation, cela ne signifiepoint que, l'origine, la masse totale de tous ces astrodes n'ait past beaucoup plus leve. Car le plus grand nombre de tous cesdbris errants a d tre capt depuis longtemps par le soleil oud'autres plantes. Il est possible que les deux petites lunes de laplante Mars (Deimos et Phbus), de mme que les corps cosmiquesparticulirement petits que sont les satellites de Jupiter, de Saturne

    et d'Uranus soient constitus de tels dbris cosmiques, capts par le

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    une orbite plus oblique autour du soleil. Lorsque intervint sadestruction, son explosion divisa l'ensemble de la plante en denombreux morceaux plus ou moins volumineux. Seuls ses quatresatellites demeurrent entiers [Ce sont les 4 plus gros astrodesencore aujourd'hui observables. (Note de M. Kahir)]. Mais, du fait qu'ils

    avaient perdu leur centre gravitationnel, leur mouvement sombradans le dsordre, et ils s'loignrent de plus en plus les uns desautres parce que, la suite de l'explosion, ils subirent une fortepousse due la dflagration. Les dbris de la plante centrale sedispersrent dans le vaste espace compris entre Mars et Jupiter. Ungrand nombre de plus petits dbris s'loignrent encore davantage.Quelques-uns uns tombrent sur Jupiter, d'autres sur Mars,quelques-uns mme sur la Terre, la Lune, Mercure, Vnus et le Soleil.Sur les dbris, il n'y a plus de vie organique, seulement l'rosion et

    une lente dsintgration."

    Lorsque Lorber crivit ces lignes reues par mtagnose, auxenvirons de 1850, l'exception des quatre grands astrodesdcouverts entre 1801 et 1807 et de quelques autres plantodesreprs en 1845, il n'existait pas encore la moindre trace des trsnombreux dbris cosmiques qui par la suite tonnrent tant lesastronomes.

    Le mme cas se prsenta pour la plante Neptune, dont ladimension, la constitution, l'loignement, le temps de rvolution, etc.,sont minutieusement dcrits dans l'uvre de Lorber intitule "Lesoleil naturel" uvre dont la parution prouve date de 1842, alorsque cette mme plante fut aperue pour la premire fois Berlin en 1846 par l'astronome Galle. Celui-ci la trouva d'ailleurspresque exactement au point annonc par les calculs de Leverrier, etle jour mme o Leverrier publiait son ouvrage, c'est--dire quatreans aprs la parution du livre de Lorber. Voil de bien singulires"concidences" !

    A ceux qui doutent encore de l'existence des facultsparapsychologiques de l'tre humain, ces faits historiquementprouvs devraient donner quelque peu rflchir. Le lecteur intresspar ce qu'crivit Lorber au sujet de l'humanit qui habita la planteanantie, et au sujet des raisons de son explosion, pourra en prendreconnaissance dans l'ouvrage intitul "Vision Spirituelle du Cosmos"["Der Kosmos in geistiger Schau". Ouvrage non traduit en franais].

    Une image complmentaire de cette description cosmique fut

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    reue au dbut de ce sicle par Lopold Engel qui vivait alors Berlin.A bien des gards, Engel fut un esprit trs proche de Lorber. Son livreintitul "Mallona" - le prsent ouvrage - fut crit l'aide d'unemthode de perception plus ou moins semblable celle de Lorber,mais d'une faon nanmoins quelque peu diffrente. Il se servit d'un

    mdium, ou paragnoste, qui possdait au plus haut degr cettefacult que les parapsychologues nomment la vision psychomtrique.Dans son avant-propos, l'auteur donne toutes les indications sur lamanire dont son livre fut crit. L. Engel rassembla en un toutchronologiquement ordonn la longue suite de clichs qui sedroulrent devant l'il spirituel de la voyante, comme un film vivant,qu'elle dcrivit par moment dans une transe mdiumnique fortanime.

    C'est ainsi que ce livre donne une parfaite image rtrospectived'un vnement loign dans l'espace, l'image d'une catastrophecosmique qui se droula une poque perdue dans la nuit destemps : l'anantissement d'une plante par le genre humain quil'habitait et qui elle devait servir de sjour jusqu' ce que leshommes aient parachev leur volution spirituelle. Un des mystresde la cration fut ainsi dvoil aussi bien Lorber qu' Engel. Le rleque devait jouer cette ancienne plante est aujourd'hui dvolu notre

    Terre o fut transplante une partie des esprits humains qui

    habitrent la plante explose. Une fois de plus, l'occasion leur estofferte d'atteindre le but devant lequel choua jadis l'humanit deMallona.

    La plante dtruite continue cependant de parler aujourd'huiencore un langage bouleversant, dans le firmament accessible nosregards - il suffit de vouloir comprendre ce langage ! Ce champ deruines dans notre voisinage cosmique n'est-il pas un graveavertissement aux habitants de la plante Terre ? C'est pourquoi lesclichs spirituels qui vont suivre devraient inciter l'humanitcontemporaine connatre et respecter l'inbranlable ordre naturel,afin de ne pas sombrer par leur propre faute dans le mme dsastreque les citoyens du monde de Mallona, que la tyrannie et l'aviditconduisirent leur perte avec leur sjour cosmique.

    Ce livre, "Mallona", doit tre considr comme un grave, et sansdoute comme un dernier avertissement notre humanit parvenue un tournant cosmique. Car, pour la Terre, le temps aujourd'hui estarriv dont le Christ aurait dit - selon l'interprtation de Lorber dans

    son "Grand Evangile":

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    "Les gnrations futures de votre Terre inventeront, elles aussi,d'effroyables explosifs, en plus d'une foule de moyens de destruction.Et ils causeront bien des ruines sur la Terre. Mais Dieu veillera cequ'ils ne les utilisent pas de trop grandes profondeurs. C'estpourquoi un anantissement total de votre plante n'aura pas lieu,

    bien que d'immenses destructions locales seront coup srprovoques. Les hommes seront pris d'angoisse, de peur et d'uneaffliction indescriptibles ; beaucoup scheront de frayeur et serontdans la crainte des malheurs qui fondront sur la Terre..." [Arapprocher avec les paroles de Jsus dans les Evangiles cf. MathieuXXIV]

    Sans doute ces lignes n'annoncent-elles pas un anantissementdu monde, l'encontre de ce que prdisent maints faux prophtes

    d'aujourd'hui. Cependant, mme la plus vive imagination estincapable de se reprsenter les consquences que sont capablesd'avoir pour l'humanit des catastrophes qui n'auront "QUE" desdimensions continentales. Il importe de se prparer intrieurement etmatriellement de tels vnements. Car tous les prophtesauthentiques, c'est--dire ceux qui ont puis des sourcesvritablement spirituelles depuis l'antiquit jusqu' nos jours, se sontaccords prvoir une volution de la culture humaine jusqu' untournant cosmique qui dcidera de la prennit de l'humanit.

    Incontestablement, l'aspect diabolique [Voir ce propos LA DANSEAVEC LE DIABLE, LA CUISINE DU DIABLE et LES DERNIERESCARTES DU DIABLE par Gnther SCHWAB, Editions du Courrier duLivre, Paris] de notre poque technocratique a t prvu, poque ol'usage pernicieux de l'nergie nuclaire permet prsent de voir seprciser dans un proche avenir la ralisation de semblables pr-visions.

    Il se trouvera certainement plus d'un lecteur qui branlera la ttedevant ce que de telles ides peuvent prsenter d'trange; plus d'unqui cherchera prouver l'aide d'objections astronomiques,physiques, archologiques, et sans doute mme thologiques, que lercit de Mallona n'est pas digne de foi et qui cherchera mme rfuter l'existence des phnomnes supra-sensoriels. Que chacunprenne l'gard de ces faits la position que lui permet sa capacit decomprhension. Car les enseignements spirituels issus de la Traditionet de la Prophtie ne veulent pas imposer de nouveaux dogmes de foi,mais ils veulent au contraire unir les fruits de la recherchescientifique et les enseignements religieux avec les plus anciennes

    connaissances, dont les uvres d'un Jacob Bhme, d'un Swedenborg

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    et d'un Lorber attestent l'existence, de mme que les crits de LeopoldEngel.

    Malgr de gigantesques tlescopes, malgr l'analyse spectrale etla photographie cleste, jamais ces instruments matriels n'ont

    permis de jeter un regard sur l'essence profonde de l'universcosmique. Et ce ne sera pas davantage possible dans l'avenir parceque ce qu'il y a d'essentiel dans le Macrocosme repose, telle unereproduction, dans l'tre intime du Microcosme, c'est--dire dansl'esprit humain.

    "Tout ce qui passe n'est que symbole !" disait Goethe. Et c'estainsi que le sens profond du drame de la fin d'une plante est, certes,une ralit, mais n'est, simultanment, que le reflet de la Vritternelle qui agit derrire elle...

    Aujourd'hui, l'homme de notre Terre se trouve galement sous lesigne de l'atome. Il est nouveau plac une croise des chemins oson choix pourrait le conduire - non seulement lui mais son sjourterrestre, notre mre la Terre - une destine dfinitive.

    Levons donc un regard lucide vers ces insistants signes clestesde notre domaine plantaire, vers ces nues d'astrodes, signesvisibles du caractre prissable du monde cosmique, uvres issues

    de mains humaines qui furent maudites. Ils constituent unavertissement et une exhortation nos contemporains responsablesde leurs actes.

    Graves et solennelles, les plantes poursuivent leur course dansl'Harmonie des Sphres. Seul, le plus grand sujet d'tonnement de lacration, l'Homme, est capable de le troubler par son libre arbitre, en

    y introduisant la dysharmonie.

    Cependant, la Volont de Dieu est inscrite dans l'ordre

    cosmique, et Son Amour rpare nouveau ce que Lucifer a dvastdans l'Homme et par l'Homme.

    M. KAHIR

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    INTRODUCTION

    par Jean CHOISEL

    La "Conqute de l'Espace" est l'humanit du XXme sicle ceque la construction de la Tour de Babel fut l'humanitantdiluvienne. Elle est une nouvelle tentative de "monter jusqu'auciel", autrement dit, une tentative de domination du cosmos l'aidede techniques matrielles inventes par l'intellect humain, tentative

    qui se terminera fatalement comme jadis, c'est--dire dans la plusgrande confusion gnrale.

    Cette entreprise exige en effet l'investissement de capitaux deplus en plus fabuleux, prlevs sur les fonds publics, justement l'poque o 2/3 de l'humanit meurt de faim, et au moment o lacrise montaire et conomique mondiale va plonger la civilisationoccidentale dans des difficults croissantes o elle risque des'engloutir.

    Toutefois, quels que soient les espoirs des hommes, perdusd'admiration devant les incontestables prouesses de la technologiemoderne, les succs enregistrs lors des premiers vols pour laconqute de l'espace ne devraient pas nous faire oublier lesinnombrables difficults qui restent encore surmonter pour vaincrerellement l'espace et la nature, comme l'homme moderne a laprtention de le faire.

    Nous n'en voudrions donner ici que quelques brefs exemples :

    c'est seulement aprs avoir fait pendant un temps assez longl'exprience de l'apesanteur dans l'espace que l'homme a vraimentcompris l'importance physiologique de la gravitation, Soustrait soninfluence, le corps humain est sujet de nombreux troubles : lenombre des globules rouges dcrot, le sang s'accumule dans lethorax, les parois des cellules s'affaiblissent, les muscles (y compris lemuscle cardiaque) perdent leur tonus, leur vigueur, tandis que les osliminent le calcium qui les constitue et deviennent de plus en plusminces et fragiles.

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    Au cours des huit jours que Gmini V a pass sur orbiteterrestre, les cosmonautes Cooper et Conrad ont limin 24% desminraux qui constituaient leur squelette. Pratiquement le quart, rienqu'en huit jours ! Les choses se passent comme si l'espace imposait ceux qui tentent d'y vivre l'tat de dsincarns !

    Lors de missions spatiales ultrieures, l'exercice physique quel'on recommanda aux astronautes de pratiquer, ainsi qu'un rgimeriche en calcium, ont permis de compenser en partie cettedperdition. Mais celle-ci n'en demeure pas moins proccupante.

    Imperceptiblement affaibli par un sjour de 23 jours dansl'espace, le cur des trois cosmonautes sovitiques de Soyouz 11 qui,dans l'apesanteur, accusait pourtant un fonctionnement enapparence normal, cessa brusquement de battre lors de ladclration violente de 5 G qu'il lui fallut vaincre au moment duretour sur la Terre.

    Un organisme encore peu affaibli par un court sjour dansl'apesanteur est capable de surmonter la pnible, mais brve, preuvede la dclration, lors du retour sur Terre. Mais, plus longtempsdure le sjour dans l'espace, plus affaibli revient l'organisme, parcequ'il n'a pratiquement plus d'efforts faire pour accomplir sesfonctions physiologiques normales, du fait de l'absence de pesanteur.

    De l provient d'ailleurs la sensation d'euphorie qu'prouvent maintscosmonautes dans l'espace.

    Pour vaincre cette difficult, on a envisag de construire desstations spatiales auxquelles serait imprim un mouvement derotation sur elles-mmes pour crer, par la force centrifuge ainsiengendre, une pesanteur artificielle. Mais si cette technique peuttre applique aux stations spatiales, elle ne peut l'tre aux vaisseauxcosmiques, qui sont appels sillonner l'espace pendant des dures

    d'autant plus prolonges que seront plus grandes les distances parcourir.

    Mme si l'homme arrivait rsoudre ces difficults, il est craindre que la gravitation l'empche nanmoins d'aller visiter toutesles plantes sensiblement plus importantes que la Terre. Sur Jupiter,par exemple, dont la masse est 318 fois celle de la Terre, la pesanteur la surface est si intense qu'un astronaute, revtu d'unecombinaison spatiale comme celle qu'il porte actuellement, y pseraitprs de 500 kilos.

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    Quoi qu'il en soit, si l'on peut sans effort l'imaginer se posant(mais dans quelles conditions !) sur une telle plante, on n'est pasencore en mesure de concevoir un appareil propulsif assez puissantpour lui permettre de la quitter.

    Par ailleurs, il semble que Mercure, et peut-tre Vnus,opposeront aux investigations humaines des tempratures positivesqui feraient cuire les astronautes dans leurs combinaisons spatialescomme un poulet dans une cocotte. Tandis que, au contraire, lestempratures ngatives qui rgnent sur les plantes lointaines lesrfrigreraient comme un morceau de viande plac au conglateur.Seules les conditions qui semblent rgner sur Mars permettraientpeut-tre l'homme d'y faire une incursion.

    Les limites physiques entre lesquelles la vie du corps humainpeut se maintenir sont en effet trs troites. Cela ne signifie certespas qu'il ne puisse exister dans l'univers, au-del de notre systmesolaire, d'autres plantes o la Vie ait pu s'panouir. Mais cela veutdire que, vu les distances qui nous en sparent - et par consquent, letemps qu'il faudrait pour les parcourir - une vie humaine ne suffiraitpas au voyage aller et retour, supposer qu'il soit possible. Ce que lesexigences de notre physiologie rendent vraisemblablement peuprobable.

    Est-ce dire que l'esprit humain est jamais riv la planteTerre, et sa plus proche banlieue ? Ce n'est pas certain. Cela veutdire seulement que les limites des facults physiques et intellectuellesde l'homme sont proches d'tre atteintes. Mais ses facultsspirituelles ne sont pratiquement pas encore entames.

    Au cours de cette semaine de juillet 1969 o, pour la premirefois dans l'Histoire humaine, deux terriens posrent le pied sur laLune, le numro 1055 de PARIS-MATCH publia un article intitul:

    "Lindbergh, le hros de l'Atlantique, nous parle du hros del'espace" Cet article, sign de Lindbergh lui-mme, est hautementsignificatif d'une mutation dans la recherche de voies nouvelles. Mais,parce qu'il est trop long pour tre reproduit ici in extenso, nous enextrayons seulement quelques passages parmi les plus importants.

    "Mes annes au Rockefeller Institut m'ont entran dans un longcheminement de la pense. Elles m'ont apport la conviction que lecycle de la vie et de la mort est une loi fondamentale de l'volutionbiologique, et que l'immortalit physique n'est pas souhaitable, quand

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    bien mme il serait possible de l'obtenir. Les mcanismes de la vie mesemblrent moins dignes d'intrt que ses aspects mystiques. A cepoint de mes rflexions, je m'attachais l'tude des phnomnessupra-sensoriels, et je pris l'avion pour l'Inde, avec l'espoir de jeter unregard sur les pratiques du Yoga. (...)

    "Voici qu' nouveau j'essaye de lire dans le futur. Quel voyagepourra nous porter un jour au-del du systme solaire ? Quels enginspouvons-nous imaginer, si nous voulons qu'ils surpassent la portedes fuses, comme celles-ci ont dj surpass les limites imposes l'avion ? La science prouve que les engins spatiaux ne pourront

    jamais atteindre la vitesse de la lumire. Et, mme le rayon lumineuxn'a le temps de franchir qu'une faible portion de l'univers pendanttoute la dure d'une existence humaine. Dans le cosmos, les

    distances sont telles que nos explorations physiques seront limitesaux plantes gravitant autour du Soleil. (...)

    "Nous sommes bloqus, parce que le temps nous fait dfaut,comme autrefois l'air nous manquait pour faire voler plus haut lesavions. Mars et Vnus marqueront les bornes de nos reconnaissancesspatiales, moins que nous ne parvenions briser les lois de laphysique.

    "Pourtant, en dfinissant ces jalons extrmes de nos voyages

    plantaires, est-ce que nous ne sommes pas en train de forcer notrechemin vers une autre re, la manire dont l'aviation a prpar laroute de l'espace ? Et ce nouveau rgne ne va-t-il pas surpasser l'rede la science autant que celle-ci surpasse les temps de superstition ?En suivant les chemins de la connaissance, notre esprit s'veille deplus en plus des mystres qui dpassent l'entendement scientifique.

    Je crois que les grandes aventures du futur nous attendent dans cesdirections peine esquisses. Je pense des voyages inconcevablespour le rationalisme du XXme sicle, travers les galaxies

    lointaines, ou vers des rgions extrieures, aux frontires de l'espaceet du temps.

    "Je pense que pour hter l'avnement de cette poque, il ne fautpas utiliser notre science construire des engins servant au transportmcanique de la vie physique, mais appliquer notre savoir pntrerl'essence propre de la Vie. Considrer l'infini et regarder l'volutionsans limite de toutes les proprits qui ont engendr la conscience, lecorps, l'esprit de l'homme. Je crois fermement qu'une telle

    recherche est pour l'humanit la condition mme de sa survie.

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    "En effet, la science et la technique nous enseignent qu'aprs lesmillions d'annes d'une volution fructueuse, la vie humaine sedgrade dans son contenu gntique et dans son environnement, un rythme dont la croissance exponentielle est alarmante. Il semblefondamentalement que nous soyons plutt en train de

    rtrograder que d'avancer. Il nous suffit de regarder autour de nouspour vrifier le fait: les villes devenant des mgapoles, le viol de laNature, la pollution de l'air, de l'eau, du sol; de voir le crime, le vice etle mcontentement s'tendre comme un cancer sur notre monde. Est-ce que cela annonce une fin ou un commencement ? La rponsedpend, videmment, de notre lucidit, et de l'action que nousentreprendrons. (...)

    "Si nous pouvions allier notre savoir la sagesse de la Nature, si

    nous pouvions nourrir la civilisation par des racines enfonces dansl'humus primitif, il semble que les possibilits de l'homme n'auraientpas de limites. Par l'essor de sa conscience et par sa facult deconcevoir sa propre lvation, il peut accder au miracle : quel nomplus juste pourrions-nous trouver que celui de "Dieu" pour dsignerce miracle ? Dans ce pacte d'alliance, pressenti par l'intuition, maistoujours si faiblement peru par la raison, la connaissance est apte poursuivre plus loin sa dcouverte, sans avoir besoin que la viephysique l'accompagne.

    "Apprendrons-nous alors que, malgr son rle essentiel, la viephysique n'est qu'une tape au milieu de cette volution cosmique laquelle s'veille peine notre conscience en progrs continue ?Dcouvrirons-nous que c'est prcisment sans vaisseaux del'espace que nous pourrons atteindre les galaxies, et seulementsans le secours du cyclotron que nous pourrons connatre l'intrieurde l'atome ? Pour se risquer au-del des prouesses accomplies par cetge de la physique prodigieuse, les enseignements de nos sensdoivent s'ASSOCIER AU SUPRA-SENSORIEL. Je souponne quechacun de ces moyens de la connaissance se rvlera comme unaspect particulier de l'autre. Je crois que nous irons vers les grandesaventures du futur en appliquant de pareils concepts notre aptitude "sentir" en mme temps que le pouvoir de la pense."

    Charles LINDBERGH

    Ainsi, comme Ch. Lindbergh le suggre clairement dans cetarticle, pour accder un stade plus avanc de cette volution (qu'il

    n'est pas au pouvoir de l'tre humain d'interrompre), il va falloir que

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    l'homme dveloppe en lui ces facults profondes qu'il a jusqu' ce jourlamentablement laiss pricliter, en n'accordant unilatralement tousses soins qu' ses seules facults intellectuelles, grce auxquelles lafantastique volution technologique contemporaine prit l'essor quel'on sait. Avec les consquences que l'on voit: pollutions de l'eau, de

    l'air, des mers, des sols, de l'alimentation humaine et animale, dupsychisme des populations, etc., etc.

    Les limites du dveloppement purement intellectuel et matrielvont ainsi bientt tre atteintes. Mais pas pour autant les limiteshumaines, puisque le domaine de l'esprit est pratiquement encorepresque vierge de toute recherche approfondie.

    Citant, dans LE GRAND VIRAGE, une phrase prononce par leclbre biologiste Sir Julian Huxley lors d'un congrs internationalorganis Chicago en 1959, l'occasion de la clbration ducentenaire de la publication du livre de Ch. Darwin DE L'ORIGINEDES ESPECES, nous avons dj soulign l'importance que va devoirprendre la recherche fondamentale en ce domaine, afin que l'volutionprogressive de l'humanit puisse se poursuivre et ne se termine paspar la pollution et le saccage gnralis et dfinitif de toute notreplante et, du mme coup, par la fin du genre humain tout entier.

    Sir Julian Huxley dclara en effet lui aussi : "Bien qu'il doive la

    pense son actuelle position dominante, l'homme en ignore encorepresque tout. L'exploration de l'esprit commence peine. Elle sera laprincipale tche de l're qui s'ouvre devant nous, comme l'explorationdu globe a t celle des sicles prcdents. Cette explorationpsychologique nous rserve sans doute autant de surprisesqu'autrefois la dcouverte du monde, et il est certain qu'elle offrira nos descendants de nouvelles et innombrables possibilitsd'enrichissement et d'accomplissement.

    Dans un livre intitul PROBLEMES DE L'AME MODERNE(Buchet-Chastel), le psychologue suisse C.G. Jung crivit de sonct :

    "Je suis convaincu que l'exploration de l'me humaine est lascience de l'avenir. La psychologie est encore au dbut de sondveloppement. Elle est en quelque sorte la plus jeune des sciencesnaturelles, mais celle dont nous avons le plus besoin. Il devient eneffet toujours plus vident que ni la famine, ni les sismes, ni lesmicrobes, ni le cancer ne constituent le plus grand pril pour

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    l'homme, mais que c'est l'homme lui-mme. Et pourquoi ? Parcequ'il n'y a pas de protections suffisantes contre les pidmiespsychiques, infiniment plus dvastatrices que les pires catastrophesde la nature. Il faudrait donc que les connaissances psychologiques sepropagent tel point que les hommes puissent voir d'o vient la

    grande menace."

    En consquence d'une culture intensive et exclusive des seulesfacults intellectuelles de l'tre humain, et d'une omission quasitotale de toute culture de ses facults psychiques et spirituelles, notresicle est en effet devenu celui o l'homme a acquis plus deconnaissances sur la matire que sur lui-mme. Ce qui fit crire

    Jung, dans le mme ouvrage: "Notre psychologie est encore aussirudimentaire que la chirurgie au XIIIme sicle."

    C'est presque la mme rflexion que le Dr. Alexis Carrel portadans son "Journal" en juillet 1927 : "La psychologie est ses dbuts,c'est la science la plus importante qui soit." Dans son clbre ouvrageL'HOMME CET INCONNU, il consacra quelques pages ces aspectsmconnus de l'homme, que tant de savants se refusent d'aborder,souvent par crainte de devoir remettre compltement en questionl'image qu'ils se sont pniblement forge de la nature de l'homme.Alexis Carrel note ainsi, entre autre:

    "L'existence de la clairvoyance et de la tlpathie est une donneimmdiate de l'observation. Elle est, comme la plupart desphnomnes mtapsychiques [Mtapsychique et parapsychologie sontdeux termes synonymes. Le premier tant plus ancien que le second.],conteste par la plupart des biologistes et des mdecins. Cetteattitude des savants ne peut tre blme. Car ces phnomnes sontfugitifs. ()

    "Ils sont enfouis dans la masse immense des superstitions, des

    mensonges et des illusions de l'humanit. Bien qu'ils aient tsignals dans tous les pays et toutes les poques, la science s'estdtourne d'eux. Cependant, l'observation nous montre qu'ilsconstituent une activit normale, quoique rare, de l'tre humain. (...)

    "La mtapsychique ne diffre pas de la psychologie et de laphysiologie. Son aspect peu orthodoxe vient de ce qu'elle est malconnue. On a essay, cependant, avec un modeste succs, d'appliquer son tude des procds scientifiques. La Society for PsychicalResearch fut cre Londres en 1882, sous la prsidence de Henry

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    Sidwick, professeur de philosophie morale l'Universit deCambridge. L'institut Mtapsychique International, reconnu d'utilitpublique en 1919 par le gouvernement franais, a t organis Paris, sous les auspices du grand physiologiste Richet, dcouvreur del'anaphylaxie, et aussi d'un savant mdecin, Joseph Teissier,

    professeur de mdecine l'Universit de Lyon."

    Dans un ouvrage intitul AUX FRONTIERES DE L'AU-DEL(Bernard Grasset), Jean Labadi raconte que, au terme d'uneconversation qu'il eut avec le Dr. Carrel sur les phnomnes detlpathie et la connaissance "paranormale", il se hasarda demander conseil au grand savant:

    - Faut-il parler de ces choses?

    - Bien sr, puisque vous les avez prouves, rpondit Carrel.

    - Mais les savants patents se cabrent !

    - La belle affaire ! Etes-vous sr que dans vingt ans l'on seproccupera encore de leur opinion ? Tandis que de l'esprit et del'me...!

    "J'avais compris. De l'esprit et de son existence, on parleratoujours, quelle que soit l'opposition irrite de ceux qui, savants ou

    non, considrent la question comme une injure personnelle", conclutJean Labadi.

    Les raisons pour lesquelles, jusqu' prsent, les recherchesparapsychologiques n'ont t abordes que par une trs faibleminorit d'hommes de science sont videntes: la mentalit de laplupart des savants contemporains n'est pas adapte leur objet.

    Bien que, depuis des temps immmoriaux, la sensibilit et

    l'exprience populaire considrent comme naturelle et videntel'existence de phnomnes universellement constats et aussicourants que la voyance, la tlpathie, les prmonitions, etc., l'tuderellement objective des facults psychiques de l'homme s'est toujoursheurte de fortes rsistances, pour ne pas dire l'ostracisme de laplupart des corps dits savants. C'est que, en effet, cette tude desfacults paranormales de l'tre humain se prte mal aux structuresmentales des chercheurs contemporains, et aux habitudesexprimentales qui en dcoulent. Cette tude ne peut tre en effet que

    trs difficilement soumise une systmatisation. Car une rptition

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    sur commande des phnomnes observs, ainsi qu'on peut y procderdans les sciences physiques, est le plus souvent compltementimpossible.

    Or, la mentalit des chercheurs contemporains est avant tout

    une mentalit systmatique, gouverne par des fonctions purementintellectuelles. A l'article "Systme", le Larousse donne la dfinitionsuivante:

    "Systme : runion de principes lis ensemble de manire tablir une doctrine."

    Malheureusement, chacun sait combien toute "doctrine tablie"et unanimement accepte ( tort ou raison) court le risque de septrifier dans des dogmes rigides, au mpris de toute observation du

    rel, que cette doctrine ne pourrait expliquer. Et le Larousse d'ajouter:

    "Esprit systmatique : esprit qui, domin par certaines ides,veut en faire partout l'application."

    Cette "domination de certaines ides", hrites des conceptionsmatrialistes du XIXme sicle, qui prvalent encore aujourd'hui chezbeaucoup, fait des savants qui ont relgu dans le "domaine desfables" l'existence pourtant observable des facults paranormales del'tre humain, des exprimentateurs le plus souvent inaptes l'tudeque certains d'entre eux eurent parfois l'ambition d'entreprendre,parce qu'il leur est impossible d'apprhender avec leur seuleintellectualit, exclusivement tridimensionnelle, des domaines auxdimensions diffrentes.

    C'est la propre incapacit de perception des matrialistesinvtrs, mme de bonne foi (sans parler, bien entendu, de ceux quisont de mauvaise foi) qui les rend incapables de concevoir, et parconsquent d'admettre, ce qu'eux-mmes sont dans l'impossibilit de

    saisir. De mme qu'il est impossible un aveugle de naissance deconcevoir les couleurs, parce qu'il ne les a jamais vues ; ou un

    Touareg de se reprsenter la neige, s'il n'en a jamais observ.

    Le scientiste matrialiste est un homme qui, n'ayant dveloppque ses seules facults intellectuelles, a born ses connaissances auseul domaine matriel, la perception exclusive duquel son intellectest adapt. Il n'est donc pas possible de tenir compte de ses opinionsdans des domaines qui dpassent celui auquel il s'est lui-mme

    limit.

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    Pourtant, paradoxalement, au cours des quinze derniresannes, ce sont les tudes effectues sur les structures profondes dela matire qui ont conduit nombre de physiciens un renversementcomplet des conceptions matrialistes passes. C'est ainsi que le Prof.G.B.C. Stuckelberg, de la Commission l'Energie Atomique Suisse, a

    pu crire dans la revue "Industries Atomiques" (janvier 1958):

    "Il existe d'autres univers que le ntre, qui n'ont, pour desraisons topologiques. aucun point de contact, sauf celui que l'on peuttablir par ces phnomnes de tlpathie, que les psychologuescommencent admettre." Phrase rapprocher de celle de Lindberghque nous citions plus haut. ("Dcouvrirons nous que c'est (...)seulement sans le secours du cyclotron que nous pourrons connatrel'intrieur de l'atome ?")

    Dans cette recherche, les chimistes et les physiciens sontgnralement beaucoup plus en retard que les mdecins et lespsychologues qui ont l'homme pour objet de leurs tudes. Nanmoins,depuis plus d'un sicle, l'exploration de l'esprit humain, de l'mehumaine et de leurs facults ne cesse de susciter l'intrt dechercheurs toujours plus nombreux dans tous les pays du monde,mme de l'autre ct du "rideau de fer".

    C'est ainsi que furent fonds dans plusieurs pays des Instituts

    de Parapsychologie. Certains des chercheurs qui y travaillent se sontfait une solide notorit dans le monde savant contemporain, causedu srieux de leur exprimentation de leur probit intellectuelle et dela rigueur des rsultats qu'ils ont constats et signals.

    En France, trois grands noms de parapsychologues, ladirection de l'Institut Mtapsychique International, ont marqu lestapes volutives de l'tude des phnomnes paranormaux: G. Geley,E. Osty et R. Warcollier. A l'heure actuelle, l'Institut prsid par le Dr.

    Marcel Martiny, professeur l'Ecole d'Anthropologie, compte parmises membres des mdecins, des physiciens, des biologistes, desphilosophes et d'autres chercheurs de diffrentes disciplines. Il secompose de plusieurs commissions charges d'tudier, de manirescientifique, les phnomnes mdiumniques, les gurisonsparamdicales, la paradynamique, la tlpathie, les prmonitions, etc.

    Des tudes semblables sont poursuivies l'tranger dans desInstituts analogues, ou mme dans des Universits. Parmi les plusconnus, citons le Prof. J.-B. Rhine, de l'Universit amricaine de

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    Duke; le Prof. Tenheff, fondateur de l'Institut de Parapsychologied'Utrecht; en Allemagne, Fribourg en Brisgau, le Prof. Bender; enAngleterre, l'Universit d'Oxford, le Prof. Soal; en U.R.S.S., les Dr.Gulyaev et Vassiliev, de l'Institut de Physiologie de Leningrad, etc.

    Dj avant et entre les deux dernires guerres mondiales,nombre de savants authentiques avaient effectus des expriencesprobantes et rigoureusement contrles. Mais le temps ne semblaitpas venu de tirer pour un plus vaste public les conclusionsqu'imposait leur exprimentation. Parmi ces chercheurs clbres, necitons que quelques grands noms : le colonel de Rochas, l'astronomeCamille Flammarion, le Prof. Ch. Richet, etc.

    A notre poque, mme la grande Presse s'est finalement mise publier des articles, plus ou moins sensationnels il est vrai, sur lesphnomnes de tlpathie, d'extriorisation de la sensibilit, detlkinsie, de voyance, sur des cas extraordinaires de stigmatisation,bref sur des faits gnralement dsigns sous le terme deparanormaux.

    Ainsi, le mensuel "Le Monde et La Vie", de mars 1963, publia unarticle sign d'Aim Michel, intitul: "L'me peut-elle quitter lecorps?". Dans cet article, l'auteur dcrit plusieurs cas rcents de bi-location par lesquels on dut constater la possibilit pour certaines

    personnes de sortir de leur corps et, en tat de transe, de se rendre de grandes distances pour y observer certains faits, avant derintgrer leur corps et de raconter ce qu'elles avaient observ. Ce quiest exactement ce que fit la voyante qui raconta l'histoire deMALLONA. A ceci prs que, non contente de se mouvoir dans l'espace,elle le fit simultanment dans le temps. Ce qui n'est d'ailleurs pas unfait unique.

    Des priodiques de vulgarisation scientifique comme SCIENCE

    ET VIE abordrent leur tour ces domaines - ce qui tait absolumentimpensable il y a seulement 30 ans. Une revue d'avant-garde commePLANETE rendit compte galement de plusieurs expriences rcentes,dans plusieurs numros.

    Bref, l'ide que l'tre humain porte en lui bien plus de facults etde sens que ceux qui sont officiellement reconnus de nos jours, cetteide fait son chemin. Et elle se trouve solidement confirme par desfaits nouveaux (et cependant vieux comme le monde !) qu'tudientavec impartialit un nombre toujours plus lev d'hommes forms

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    dans les disciplines les plus diverses.

    Indiffrente l'ostracisme qu'une certaine "science officielle" jettesur les faits tudis dans les Instituts de Parapsychologie - faits quiimposeraient de nombreux savants de sortir du conformisme

    matrialiste dans lequel ils sont embourbs, s'ils acceptaient de s'enproccuper - la police de diffrents pays utilise dj avec d'excellentsrsultats certains "mtagnomes" particulirement brillants, recourantpour leur recrutement aux Instituts de Parapsychologie. Ainsi, parexemple, le clbre Grard Croisset [Dont une exprience fut relate la tlvision dans l'mission intitule "Les Dossiers de l'Etrange"]qui,ayant maintes fois collabor avec la police hollandaise, s'estfinalement spcialis dans la recherche des enfants disparus.

    Il est bien vident que, lorsque l'on a recours aux facults ditesparanormales de l'tre humain, on a toujours intrt s'entourer detoutes les garanties de srieux et d'honntet ncessaires, afin d'viterde s'exposer de graves dboires. Car les charlatans et les sans-scrupules font dans ces domaines des carrires particulirementfructueuses. Et c'est pourquoi ils y sont fort nombreux. Mais lecharlatanisme, comme le sectarisme, sont les choses les plusrpandues du monde. On les trouve dans toutes les socitshumaines, dans toutes les classes sociales, dans toutes lesprofessions, et mme dans les facults. Souvent mme chez ceux dontla respectabilit s'affiche avec le plus d'clat [Voir ce propos le livredu Dr d'Autrec intitul LES CHARLATANS DE LA MEDECINE (La TableRonde)].

    Bien entendu, le fait que, dans de nombreux pays,d'authentiques hommes de science s'appliquent tudier desphnomnes parapsychologiques plus ou moins semblables celuigrce auquel MALLONA fut crit, ne peut tre considr comme unepreuve de la ralit des faits dcrits par la voyante. Ce fait montre

    seulement que le phnomne permettant de reconstituer par voyanceun vnement pass, l'aide d'un support constitu par un objetquelconque en provenance de ce pass, n'est pas un cas unique. Il enexiste bien d'autres dans les annales de la parapsychologie.

    Nous avons personnellement assist de trs nombreusesexpriences de ce genre effectues Paris, entre autre dans le Cerclede Mademoiselle Hlne Bouvier. Celle-ci a crit sur sa vie et sesexpriences un ouvrage intitul UNE VOYANTE TEMOIGNE (Fayard).

    Parce que nous en avons personnellement connu l'auteur, dont

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    l'intgrit et les capacits ne sauraient tre mises en doute, ayant tropsouvent t mises l'preuve - y compris au sein de l'InstitutMtapsychique International - nous nous permettons d'enrecommander la lecture toute personne intresse par les aspectsconcrets et pratiques de la voyance et de la parapsychologie.

    Ce petit livre est d'ailleurs prfac par Gabriel Marcel, del'Institut, et cautionn par une srie d'attestations de personnalitsparmi lesquelles des professeurs, un commissaire gnral la Marine,des mdecins, des avocats, etc.

    A toute personne dsireuse d'approfondir l'tude desphnomnes parapsychologiques, nous pouvons galementrecommander le livre rcent, bourr d'observations, du Prof. Robert

    Tocquet, professeur l'Ecole d'Anthropologie, intitul LES POUVOIRSSECRETS DE L'HOMME.

    Il faut prsent galement signaler deux des articles parus en1963 dans le numro 8 de la revue PLANETE, articles que nousreproduisons ci-aprs parce qu'ils apportent non pas, rptons-le,une preuve de l'authenticit de l'histoire de MALLONA telle qu'elle estraconte dans le prsent ouvrage - ce qui ne sera jamaisscientifiquement possible - mais parce que les observationsscientifiques que rapportent ces deux articles donnent pour la

    premire fois la preuve que la Vie a certainement exist sur d'autresplantes que la Terre et, singulirement, sur les dbris d'un corpscosmique disparu, dbris qui tombrent et qui tombent encore, surnotre sol, y apportant le tmoignage de cette vie, comme l'un de cesdbris aurait apport, il y a bien longtemps, l'objet dont s'est servi lavoyante pour reconstituer l'histoire de la plante disparue.

    On verra que les dclarations de Charles-Nol Martin et du Prof.Nagy, les deux savants qui ont rdig les articles en question (qui

    n'ont probablement jamais entendu parler de MALLONA), rejoignentles prcisions de caractre astronomique apportes par M. Kahir,dans la prface de cet ouvrage, et que l'ventualit de l'existencepasse de MALLONA s'en trouve accrue d'autant.

    Presque invitablement, le lecteur se posera sans doute encore laquestion : Quand cette fantastique explosion d'une plante de notresystme solaire a-t-elle donc pu se produire ? Dans un article parudans la publication LA VIE CLAIRE, en mars 1968, le Prof. R. Lauti,docteur s-sciences, fait observer ce propos:

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    "On n'a jamais trouv de mtorites fossiles. Par exemple, dansnos mines de charbon, si bien exploites depuis deux sicles, et quidatent du carbonifre, on n'en rencontre aucune. Pour la Terre, ellesn'existaient pas avant cette priode, donc avant deux cent quarantemillions d'annes. Des tres vivants, tels les reptiles du permien,

    n'ont pas pu assister ces premiers bombardements, qui ont prouvun cataclysme lointain survenu dans le systme solaire, et qui eutune toute autre ampleur que les modestes et lentes dislocations oudrives de nos continents. ~(..)

    "Les dbris parpills par l'explosion n'arrivrent pas sur notreglobe avant le crtac du secondaire. Il semble aujourd'hui qu'ilscommencrent le bombarder partir de l'Oligocne, voil tout auplus quarante millions d'annes. Par contre, les hommes

    prhistoriques n'taient pas au rendez-vous."Arrtons l cette citation d'un article qui mriterait cependant

    d'tre cit en entier. Avant de terminer cette introduction dj troplongue, nous voudrions signaler une dernire concidence en rapportavec le sujet qui nous occupe.

    Lorsque, en dcembre 1959, le film d'pouvante intitul LEDERNIER RIVAGE fut projet le mme jour et pour la premire fois,simultanment dans 17 capitales du monde, afin de tenter de mettre

    en garde les hommes de toute la Terre face l'ventualit d'unedestruction gnralise de notre plante la suite de l'clatementbrutal d'un conflit nuclaire entre les grandes puissances, un journalparisien, L'AURORE, publia, en date du 18 dcembre 1959, sous lasignature d'Andr Lridan, un commentaire du film dont nousextrayons le dernier paragraphe:

    "De bons esprits pensent enfin que l'histoire de la Terre est faited'ternels retours, d'un perptuel recommencement. Mais cette

    philosophie, n'est-ce pas, n'a que la valeur que lui consentent lesphilosophes !

    "A moins que, ... elle ne trouve aussi sa justification dans unelgende emprunte la tradition orientale et qui parle d'uneplante dont l'orbite se situait entre Mars et Jupiter. Ses habitants,fous d'orgueil, finirent par faire sauter leur "Terre" comme clate unfruit trop mr. Lgende... Oui, mais des astronomes ont dcouvertentre Mars et Jupiter une immense ceinture d'astrodes, d'clatscosmiques, qui pourraient bien tre les restes drisoires d'une plante

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    que la sottise de ses habitants fit un jour exploser."

    ***

    Beaucoup plus prs de nous, en dcembre 1971, le mensuel devulgarisation scientifique SCIENCE ET VIE publia un article intitul"La machine faire des plantes raconte l'histoire du systmesolaire". Voici comment Lancelot Herrismann explique lefonctionnement de cette machine :

    ""Dieu ne joue pas aux ds !" dclara un jour Einstein. Parfait:s'il ne s'adonne pas aux jeux de hasard, il fait donc des calculs, et il afabriqu l'univers comme un mathmaticien. Quels taient sesparamtres ?

    "En ce bas monde, dans le domaine des mathmatiques, l'entitla plus proche de la divinit tant un ordinateur, c'est auxordinateurs que physiciens, cosmologistes, astronomes demandrentces temps-ci : "Redites-nous donc l'histoire du monde ?"

    "Il y a quelques mois, la simulation en ordinateur a t effectueavec un grand succs, pour voir comment se forment les bras spiralsdes galaxies. En quelques heures, on a vu rsumer le film desschmas progressifs tals sur des millions d'annes : la galaxie seforme, il lui pousse des bras, elle se fond, se referme et se reformeautrement.

    "Ce genre d'impertinence vient d'tre commis nouveau poursavoir comment les plantes se sont formes. Dmiurge pourl'occasion : Stephen H. Dole, assist par les appareils de la RandCorporation, Santa Monica (Californie). Les rsultats sont tout aussitonnants que la premire fois.

    "Dans le bol cosmique, jetez des gaz et des poussires. Les gaz

    interstellaires sont des atomes, ioniss ou non, d'hydrogne etd'hlium (ils constituent 98 99% de l'univers observable) ; lespoussires proviennent d'explosions de supernovae et nuagescosmiques. C'est comme le lait et la farine de la bchamel, pourcontinuer manquer de rvrence.

    "Seulement voil, cette bchamel se bat toute seule. Gaz etpoussires ont leurs mouvements propres; il y a des collisionslastiques, o les poussires rebondissent, ou inlastiques, o elles se

    groupent.

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    "Il se forme des grumeaux. Plus le grumeau grossit, plus samasse augmente et son attraction gravitationnelle devient forte,attirant d'autres gaz et poussires. Ce grumeau est une proto-toilequi s'est forme par accrtion ( ne pas confondre avec agrgation).En cours de formation, sa gravit augmente, surtout au centre. Sous

    la pression interne, le cycle thermonuclaire s'amorce, l'toilecommence rayonner.

    "(...) Ce qui est bizarre, c'est qu'il y a presque toujours de 9 10plantes, "comme pour nous". Dans les exceptions, il y en aseulement 7, ou bien jusqu' 12. Les plantes les plus proches duSoleil ont une forte densit et sont petites, les intermdiaires,normes et gazeuses. Plus loin, il y a deux trois plantes, gazeusesaussi, mais de forte densit.

    "Tout cela, c'est peu prs exactement comme notre systmesolaire; les relations entre les distances moyennes sont analogues lafameuse relation empirique, de caractre arithmtique, dite de Titius-Bode."

    Et l'article de L. Herrismann se termine avec le paragraphesuivant:

    "Ce qui intrigue Stephen H. Dole, c'est qu'il manquerait une

    plante dans notre systme, correspondant la plante 28 de lasrie de Bode. Dans les modles obtenus l'aide des ordinateurs, saplace est toujours occupe par une plante gante moyenne, analogue Jupiter et Saturne, mais nettement plus petite. O est doncpasse la plante 28 ? A-t-elle t dissocie par l'action gravitique de

    Jupiter ? Ou bien fracasse ds le "dpart" dans un choc ? Ou encorene se serait-elle jamais forme et ses morceaux errent-ils dsormaisdsols, sans espoir de runion ? La "machine" faire l'univers le dirasans doute bientt.

    "Dole, qui s'amuse autant avec sa machine qu'un lycen avec unbillard lectrique, a jou augmenter la densit du gaz initial. Qu'a-t-il obtenu ? Une agrgation gante et unique, ou multiple, qui semblebien tre l'quivalent de nos toiles multiples, avec un cortge depetites plantes denses, du mme ordre de masse que la Terre ouMars, mais plus de petites toiles. Non, " Dieu ne joue pas aux ds"..."

    Les "hasards" se succdant parfois de faon extraordinairement

    singulire - les journalistes ne parlent-ils pas de "la loi des sries" en

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    constatant maintes tonnantes successions d'accident du mme typeen peu de jours? - les Editions Robert Laffont ont publi en 1971 unouvrage de B.R. Bruss intitul "ET LA PLANETE SAUTA...". Or, celivre aborde exactement le mme thme que MALLONA !

    ***Enfin, le lecteur de MALLONA voudra bien se rappeler que la

    jeune voyante qui, au dbut de ce sicle, dcrivit les scnes quiconstituent le sujet de ce livre, de mme que Lopold Engel quirecueillit ses paroles, n'taient ni l'un ni l'autre des crivainsprofessionnels. Ils ont entrepris la rdaction d cet ouvrage parcequ'ils considrrent qu'ils avaient le devoir de transmettre sonmessage d'une exceptionnelle gravit, bien qu'ils n'eussent reuaucune prparation littraire pour ce faire.

    De l vient la navet de l'criture en gnral, navet qui refltela candeur de l'me de la voyante, sans que l'on puisse en tirerargument pour douter de la ralit de son don. Il est au contraire bienconnu qu'une certaine candeur est toujours indispensable larception de messages spirituels, comme le montre le fait que cefurent souvent des enfants ou, en tous cas, toujours des "simples",qui bnficirent de visions destines communiquer aux hommesquelque important message. Tous ceux qui ont tudi les

    phnomnes parapsychiques savent en effet quel rle important jouela personnalit et la mentalit du mdium dans la formulation et latransmission des messages qu'il reoit.

    N'tant pas l'auteur de ce livre, nous n'avons rien voulu changer son caractre naf, voire invraisemblable.

    En terminant, beaucoup seront tent de se demander :

    - Est-il possible qu'une telle histoire soit vraie ?

    Qui pourra jamais donner une rponse - positive ou ngative - cette question ? L'important, cependant, n'est pas qu'elle soit vraie oufictive, mais qu'elle nous parvienne une poque o nous avons,nous aussi, appris dchaner la formidable nergie qui animel'univers. Car cette nergie nous met en mesure de nous dtruirenous-mmes compltement, en mme temps que notre plante, sinotre volution spirituelle et morale ne rattrape pas bientt l'immenseretard qu'elle a pris par rapport notre volution intellectuelle et

    technique.

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    C'est en ce sens que la publication de MALLONA est importante -et c'est ce qui nous a dcid l'entreprendre - mme si elle n'estconsidre que comme un conte ou une lgende. Comme, parexemple, la lgende de l'Atlantide ou celle de Troie, dont les ruinesfurent dcouvertes par Schliemann en 1869, aprs que le monde

    savant se fut copieusement gauss de son intention dclare de lesdcouvrir. Ou encore tant d'autres "lgendes" bibliques quel'archologie contemporaine est cependant venu sortir du domaine del'affabulation pour leur confrer une incontestable authenticit [Voiren particulier ce propos LA BIBLE ARRACHEE AUX SABLES parWerner Keller (Le Livre Contemporain).]

    A ceux qui ne pourront voir dans MALLONA qu'un ouvrage depure fiction, nous nous amuserons cependant faire observer avec

    un sourire complice que, depuis Jules Verne, on a maintes foisconstat que les auteurs de science-fiction avaient un singulier sensprvisionnel et que, souvent, leur imagination apparemmentfantasque et dbride avait mis, ou capt (qui saura jamais ?) desides qui se ralisrent concrtement par la suite.

    Ainsi, entre autres exemples possibles, le livre intitul DE LATERRE A LA LUNE, dans lequel Jules Verne fait partir son obus destination de la Lune de Tempa, c'est--dire une localit qui setrouve en Floride, la mme latitude que l'actuel Cap Kennedy. Troishommes taient galement dans l'engin dcrit par Jules Verne, enginqui fit galement le tour de la Lune, avant de venir se poser dans la"Mer de la Tranquillit", comme le fit Apollo XI. Enfin, au retour,l'amerrissage final aurait, lui aussi, eut lieu dans le Pacifique !!!

    Certains chapitres de MALLONA rappelleront sans doute aulecteur le VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE de ce mme crivain,chez qui il est si difficile de discerner l'imagination de la prmonition.Mme pour ceux qui n'y verront qu'une uvre d'imagination pure,

    MALLONA ne devrait donc pas rester compltement dpourvu de sensprofond et de signification, comme le sont souvent les contes dufolklore, qui traversent les sicles prcisment pour cette raison. Eneffet, dans tous les peuples de la Terre, on trouve de vieillesconnaissances mythiques et mythologiques, un trsor de contes et delgendes fantastiques dont on sait avec certitude qu'ils ne peuventexprimer une ralit objective, mais seulement des symboles derrirelesquels sont enfouies des vrits ternelles, parfois matrielles etconcrtes (astronomiques, par exemple), et d'autres fois

    transcendantales. Tant il est vrai, comme l'crivait Kipling, que

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    "l'imagination est une seconde mmoire"...

    Quant aux lecteurs plus avertis des structures profondes del'homme et de l'univers, ou intuitivement plus ouverts que lesprcdents, nous livrons leur mditation le message profond de

    MALLONA, et l'avertissement solennel que, la suite de plusieursmessages rcents (ceux de Fatima et de Garabandal, entre autres), etde bien d'autres mises en garde scientifiques, philosophiques ouspirituelles, il apporte au monde de plus en plus profondmentperturb d'aujourd'hui.

    Jean CHOISEL

    Oui, la vie existe ailleurs !

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    http://www.appeldeshauteurs.net/recits/Mallona-intro2.htmhttp://www.appeldeshauteurs.net/recits/Mallona-intro2.htm
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    soumis aux lois de la vie vgtative et intellectuelle qui rgissent leshommes sur la Terre.

    Mille questions nouvelles viennent l'esprit de celui qui cherche rpondre cette interrogation essentielle laquelle, dans cette

    existence terrestre qui nous rive physiquement notre plante,aucune rponse dfinitive n'a jamais pu tre donne.

    L'Homme russira-t-il jamais dcouvrir les moyens qui luipermettront de se mouvoir physiquement dans l'espace cosmique?Autant que la technique puisse se dvelopper, il semble que la sphreterrestre opposera ce dsir de s'arracher elle en un vol audacieuxet l'aide de moyens matriels, des obstacles invincibles.

    Mais il en est tout autrement de l'esprit humain. Lui ne procde

    pas de la matire, il ne trouve pas en elle son origine. Elle ne peutdonc l'enchaner, ni lui enjoindre: "Je t'ordonne de rester en de desfrontires de mon royaume !"

    Un enfant de Dieu, form de l'essence de l'Univers, peuttraverser cet univers, la patrie ternelle dont il procde et, s'il s'estaffranchi de sa gangue matrielle, se voir rvler tous ses secrets.

    Au plus profond de l'tre nous sommes ESPRIT([1]), enfants de

    Dieu depuis notre cration. Nous voyons dans notre Moi spirituel lereflet de l'Esprit ternel du Crateur des mondes, devant les oeuvresduquel nous frmissions de respect, sans pour autant trembler decrainte devant Sa Toute Puissance. Car, plus nous reconnaissonscombien tout ce qui mane de Sa Volont est parfait, plus nous nousconsumons d'amour pour Lui. Nous prouvons intuitivement que SaNature ne nous est jamais hostile si nous ne nous opposons pasfollement elle; que tout est pour nous amical, utile, salutairelorsque l'homme reconnat la profonde vrit des lois fondamentales

    de la Vie. Le Crateur et sa crature ne sont pas des tres spars,mais ils doivent demeurer en une communion qui mrit les fruits lesplus riches en un constant accomplissement.

    Mon esprit reconnat ainsi cette intention du plan universel, etj'ai l'audace de chercher pntrer les secrets de ce plan, de scruterune petite partie de celui-ci. Je m'affranchis donc des liens de moncorps physique et m'lance, avec mon corps thrique, dans l'espaceternel, abandonnant ici-bas le monde, sjour des soucis et des joiesterrestres. Avec lui, je monte sans cesse plus haut dans l'espacetincelant de soleil. Au-dessus de moi, la vote d'un bleu profond

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    s'paissit rapidement en un noir opaque, au fur et mesure que jem'lve dans l'atmosphre de la Terre.

    J'ai maintenant laiss celle-ci derrire moi et je vogue librementdans l'espace infini. Sous moi, je vois flotter l'imposante sphre

    terrestre dont le volume diminue de plus en plus, mesure que jesuis emporte vers un but inconnu. Le soleil ne rchauffe plus lecalme de l'espace, mais il prodigue encore sa lumire, car je netraverse pas l'ombre de la Terre qui, telle une longue quille, se perddans l'infini.

    Dans le silence de cet espace ternel, l'me humaine est saisiede frissons, car elle prouve ici intuitivement la fantastique puissancede l'invisible Divinit, dont la Volont impose toutes ces brillantesplantes de se mouvoir selon les lois que Sa Perfection a riges. Jelui suis soumise, moi aussi, moi qui il est permis, en tant qu'esprithumain momentanment dtach de son corps terrestre, decontempler toute cette sublimit, d'admirer les uvres de l'Eternel.

    Mon envol m'entrane toujours plus haut. A ma droite, unmonde semble venir vers moi sous la forme d'un disque brillant quigrossit peu peu et reflte en une lueur rougetre la lumire dusoleil. Je sais, c'est la plante Mars qui, se trouvant ma droite, semontre ma vue, plus proche que ne la vit jamais lil d'aucun

    astronome.

    A prsent, elle s'enfonce galement sous moi, car je m'lvetoujours davantage, la rencontre d'un astre qui se trouve juste au-dessus de ma tte. Sous moi, j'aperois encore le disque de la Terre; jepuis encore reconnatre distinctement les tches qui reprsentent lesmers, les continents se dessinant en clair. Je reconnais l'Europe,semblable une presqu'le de la puissante Asie. L'Afrique etl'Amrique sont aussi encore visibles au bord de la plante.

    Une force qui m'est inconnue me porte toujours plus haut. Etmaintenant, maintenant grossit vue dil la plante suspendue au-dessus de ma tte et vers laquelle je suis propulse par la force quime dirige.

    Que vois-je ? Est-ce une copie de la Terre qui se prsente mesyeux ? J'ai nettement gard le souvenir de la forme des continentsterrestres et, prsent, il me semble observer une forme assezsemblable, une copie de celle-ci. Est-ce une intention de la main du

    Crateur de cette plante qui se dcouvre de plus en plus ma vue ?

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    Je puis prsent reconnatre deux puissants continents,semblables aux deux Amriques. A cette diffrence prs que l'isthmede Panama est absent et que l'ocan s'tend entre eux sans obstacle.Sur la gauche mergent d'autres grands continents. Je me dirigeobliquement vers ceux-ci, vraisemblablement pour atteindre la face de

    l'astre qui m'est encore cache. Je constate alors que ce continentressemble quelque peu aux continents asiatique et europen runis.

    La force qui me pousse me conduit du ct encore invisible de laplante, ct qui, tant l'oppos du soleil, repose donc dansl'obscurit. Me rapprochant toujours plus de la surface, la courburegigantesque de la plante occupe prsent l'horizon presque entier.

    Je vais seulement pouvoir apercevoir ce qu'il y a sa surface, carl'loignement est encore trop grand pour que mes yeux puissent le

    discerner.Vers quelle plante suis-je en train de m'lancer ainsi ? Aprs

    l'orbite de Mars, que j'ai crois, vient normalement la zone desastrodes puis, aprs celle-ci, l'orbite de Jupiter. Mais ce n'est pas

    Jupiter, je devrais apercevoir ses lunes, alors que la plante quej'observe ne me semble pas possder de satellites, comme la Terre.

    Serait-ce une des plus grandes astrodes qui parcourent cetespace cosmique en grand nombre sur cette orbite o, pendant des

    annes, nos astronomes ont cherch une plante sans jamais latrouver, jusqu' ce que la puissance des tlescopes permit dedcouvrir d'une faon certaine quelques petits corps cosmiques ?Mais sa masse me semble trop importante, et mon il ne dcouvredans l'espace aucun des nombreux compagnons de voyage quipartagent son orbite.

    Qui es-tu, monde inconnu, vers lequel je me hte ? Qui es siproche de moi que je puis prsent distinguer les nuances colores

    de tes forts, de tes plaines, des mers et des fleuves ? Dvoile-moi tonorigine, ton nom !

    Une rponse intrieure fait tressaillir mon me : "Tu vois, ayantretrouv sa forme premire, ce monde autrefois grand et beau, dontles vestiges errent prsent travers l'espace sous formed'astrodes. La plante d'autrefois est dans toute sa beaut sous tes

    yeux tonns, car tu dois tmoigner pour elle, et rvler ce qu'aucunil humain ne vit jamais avant toi. Il te faut regarder ce qui estadvenu d'elle il y a des millions d'annes, et porter tmoignage du

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    grand Esprit universel qui laissa s'accomplir ce qu'il ne voulut pasempcher, par amour du grand but qu'il s'agit d'atteindre."

    M'approchant toujours davantage, une profonde obscuritm'entoure, une nuit noire et opaque. Je suis prsent plonge dans

    l'ombre de la plante et, avec une grande rapidit, je vole prsent audevant du but de mon voyage.

    Traversant au passage les nuages, je respire un air vif,semblable celui des sommets alpestres. De sombres pics se dressentvers moi, menaants comme s'ils voulaient s'opposer ce que je mettepied sur le pays et que j'en trahisse le secret.

    Rien, pourtant, ne peut m'en empcher. Au-dessus desmontagnes, des abmes, des volcans fumants et crachant le feu, mon

    vol s'apaise : le bruit des vagues se brisant contre les rochers frappemes oreilles, de vertes prairies s'tendent sur des monts doucementvallonns, faiblement clairs par la lueur d'un admirable ciel toil etde la toute premire lueur de l'aube.

    A cette altitude, entoure de brumes mouvantes qui me voilentencore la vue du pays s'tendant l'horizon, se termine monextraordinaire voyage de la Terre cette lointaine plante. Je metrouve sur le territoire de MALLONA, le premier monde dtruit de

    notre systme solaire.

    L'ORIGINE DE L'ANNEAU

    Lentement l'est rougit. Le soleil s'lve majestueusement au-dessus de l'horizon et dissipe les brumes mouvantes, qui cachent auregard des valles profondes, les couvrant de leurs voiles jusqu'ausommet des montagnes. Le panorama devient plus lumineux. Peu

    peu le paysage qui entoure le sommet le plus haut se dcouvre. C'estsur son versant expos vers la mer que prend fin mon audacieuxenvol.

    La montagne, du sommet de laquelle je regarde, est plantejusque sur ses hauteurs d'arbres et de buissons, tels qu'il en existeaussi sur notre terre. C'est le dernier sommet d'une chane demontagnes imposantes et harmonieuses. A celui-ci fait suite un dcormontagneux sauvage et dchiquet, model par des puissances

    volcaniques encore en activit et dont le profil est srement toujours

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    en cours de transformation. A perte de vue, la mer est ici borde dehauts rochers qui opposent ses flots une barrire infranchissable.Heureusement. Car, spectacle tonnant, non loin de cette protectionnaturelle, le sol s'abaisse petit petit et forme une dpressionbeaucoup plus basse que la mer. Malheur aux terres situes dans

    cette dpression, si jamais la puissante muraille de rochers venait tre rompue : les flots s'y dverseraient avec une force irrsistible etrecouvriraient tout.

    A l'horizon je vois s'lever des fumes, de temps en temps desflammes jaillissent, suivies d'un faible grondement souterrain. Desforces volcaniques doivent y tre en action et lutter avec la mer, quien cet endroit creuse une profonde baie. Les flots ne sont spars laussi du foyer de ces ruptions que par cette haute muraille de

    rochers qui se prolonge jusque l.Je formais le vu de voir ce lieu de plus prs. Et voil que, lger

    comme un duvet, mon corps s'lve dans les airs et atteint l'objet demon vu. Maintenant je connais la force qui m'a permis de quitter la

    Terre : c'est ma volont, plus forte que la rsistance de la matire.

    Quel spectacle terrifiant que les forces de la nature lorsqu'ellessont sauvagement dchanes ! On ne voit rien de semblable sur

    Terre. Maintenant je comprends que je foule un autre monde, un

    monde tranger. C'est ici un vritable gouffre d'enfer. Prenez tous lesvolcans de notre terre, entassez-les tous ensemble en un endroit etvous aurez une image du paysage qui s'tend devant moi. Ce n'estpas un gouffre unique, d'o se dversent des laves en fusion, desflammes et des fumes asphyxiantes. Non ! Aussi loin que le regardpeut atteindre, s'aligne, cratre aprs cratre, une forge anime parde puissantes forces. C'est ici le vritable royaume de Vulcain. Il enest le matre tout puissant. Mais leur ennemi, le dieu Neptune, leseigneur de toutes les eaux, s'en approche menaant. Toute cette

    rgion, si terriblement dchiquete par les ruptions volcaniques,ctoie cette singulire dpression gologique, telle que nous enconnaissons aussi sur Terre. S'il n'y avait cette norme muraille derocher qui retient la mer, celle-ci se prcipiterait avec une forceirrsistible dans ces gouffres de feu. Malheur alors ce pays ! Onpeut peine imaginer quelle terrible catastrophe s'abattrait sur lui.

    Je plane le long des crtes de rochers dans ce pays de la peur,dont les cratres crachent sans arrt des flammes et des bombes de

    feu qui clatent souvent dans les airs avec un bruit assourdissant.

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    Parcourant l'espace une vitesse folle, j'atteins maintenantl'extrmit de ce paysage terrifiant. De hautes montagnes tombent pic dans la mer, des rochers dnuds se dressent tout droit le long dela cte et offrent un sjour inhospitalier aux naufrags, qui peuventsauver leur vie en abordant ces lieux. Un contrefort s'avance loin

    dans la mer, formant sur son flanc une baie accueillante semblable une aimable oasis dans un dsert. Un riant paysage s'offre mesregards dans cette baie.

    Ici s'panouissent des fleurs, des buissons, des arbresmagnifiques, un petit paradis se dcouvre au regard tonn. Il estentirement enferm l'intrieur de monts hauts et abrupts, dont ilest apparemment impossible de descendre pour gagner la cte.Ouverte vers la mer, la baie paradisiaque est protge par une

    ceinture de rochers, brisant la force des vagues : c'est un portnaturel, o la surface calme de l'eau reflte les monts s'levantjusqu'aux cieux. Ici la nature gnreuse a cr un lieu de paix, l'abrides toutes puissantes forces du feu, que l'on entend de temps autretonner sourdement derrire les montagnes. A l'abri galement desforces de l'eau, laquelle il est impossible d'envahir la plage de sapuissance destructrice en franchissant le banc de rochers.

    Dans le large demi-cercle que forme cette baie protge de latempte s'est dveloppe une vgtation luxuriante. Des arbresfruitiers lourdement chargs s'lvent tout autour et invitent auxplaisirs de savourer leurs fruits. Une source jaillit du roc et clapote ense jetant la mer. Au milieu de ce vaste demi-cercle des masses derochers, qui se sont sans doute effondrs jadis lors de tremblementsde terre, ont form une sorte de plateau, si bien qu'il est possibled'accder jusqu'au tiers de la hauteur de l'abrupte montagne. Laussi l'rosion des rochers a form un coin fertile o tout pousse ets'panouit en de chatoyantes couleurs. Ce coin de terre apparemmentabandonn du monde offre en abondance tout ce que peut donnerune nature gnreuse.

    Entre temps le jour s'est lev, le soleil dverse la chaleur de sesrayons sur ce petit paradis. Il fait bon vivre ici, la paix y rgne. Y a-t-ildes tres vivants ? Il ne me semble pas. Pourtant quelque chose nebouge-t-il pas sur le plateau ?

    Tout droite, l-bas, j'aperois un jeune homme ! A peine vtude peaux de btes, il ressemble un de ces jeunes Germains, tels

    qu'il y en eut jadis dans les forts d'Allemagne. Des boulis de rochers

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    ont en cet endroit form sur le plateau une caverne entoure de lianesluxuriantes, d'une grande beaut. On croirait voir un palais derochers construit par des gnomes, dont l'entre, magnifiquementorne de fleurs feriques, est due la magie de ses constructeurs.Des parfums embaument l'air, des fleurs aux couleurs scintillantes

    s'panouissent alentour et devant l'entre de la grotte, dans laquellele jeune homme a maintenant disparu. Une vue magnifique sur lamer et la baie s'offre depuis cette grotte. C'est vraiment un lieuenthousiasmant pour tout ami de la nature.

    Quelque chose semble maintenant bouger l'intrieur de lacaverne. Appuye sur le jeune homme, une silhouette vnrables'avance lentement. C'est un vieillard chenu, la barbe et auxcheveux boucls. Et quel regard ! C'est le regard d'un homme qui,

    affranchi des misres de l'existence, est capable de sonder lesprofondeurs de la cration, ne vivant plus que de la connaissance deson Dieu. C'est ainsi que durent apparatre les puissants prophtesd'Isral, avanant, librs de toute crainte, prdicateurs hardis de laParole et de la Volont de Jhovah.

    Une simple toile rude enveloppant toute la silhouette et retenueaux hanches par une ceinture de cuir couvre le corps musculeux duvieil homme. Celui-ci n'est pas du tout un vieillard affaibli, aussi nefait-il que s'appuyer avec amour au bras de son compagnon. Tousdeux avancent lentement. Le plus jeune reste prsent avecdfrence en arrire, tandis que le vieillard fait encore quelques pas.Ses lvres se mettent alors bouger en une muette prire. Pareil une statue il reste immobile. Le plus jeune s'est agenouill, inclinantla tte, les bras croiss sur la poitrine.

    L'tranget du lieu, le lger murmure de la mer, qui seul troublele silence, avec le lointain grondement des ruptions volcaniques ; lessilhouettes immobiles des deux seuls habitants de cette caverne

    rocheuse, baigne par la lumire chaude et claire du soleil s'levantlentement dans le ciel ; ces deux tres priant leur dieu dans unprofond recueillement; tout ce tableau fait sur mon me unepuissante impression ! Il me laisse prsager que de grandes chosesvont se dvoiler.

    Le vieil homme incline la tte trs bas vers le sol. Ses brastendus se croisent sur sa poitrine. Il murmure des paroles voixbasse et parat rpondre une prsence, que je ne puis percevoir.

    Cette conversation avec un tre invisible dure un long moment. Le

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    vieil homme se redresse prsent, son regard cherche son jeunecompagnon et celui-ci se prcipite vers lui.

    - Muraval, prononcent ses lvres, le Pre Tout Puissant m'adonn des explications sur le sort rserv Mallona si un esprit

    meilleur ne vient pas inspirer le cur de ceux qui se disent lesmatres du monde. Serais-tu prt obir aux ordres que m'a donnsle Pre Tout Puissant ?

    - Pre, je ferai tout ce qui tu me dis, car je sais que tu ne medemandes rien qui ne soit la Volont du Pre !

    - Viens ! Assieds-toi prs de moi, dit le vieillard en se tournantvers une roche plate, une sorte de banc naturel l'entre de lacaverne.

    Il est merveilleux que je comprenne le langage de ces hommes,bien qu'ils parlent un idiome qui m'est tout fait tranger. Il est bienvrai que l'esprit est libre et indpendant de la forme des mots. Seul leconcept contenu en eux lui est communiqu et il comprend le sensvoqu par les mots, quel que soit le langage dans lequel ils sontarticuls. Je comprends maintenant l'expression qui affirme que laparole est vivante. Le nom est seulement un concept enferm dansune forme constitue par des lettres et des sons. Il est indpendant de

    son enveloppe morte, de la mme faon que je suis prsentementindpendante du corps qui enveloppe mon esprit.

    - Muraval, dit alors le vieillard au jeune homme, l'heure estvenue de t'expliquer dans quel but le Pre nous a envoys dans cettergion que j'habite avec toi depuis dj dix-sept annes rvolues. Pourla dix-septime fois aujourd'hui, le soleil s'est lev au-dessus de lamer, l-bas, le long des rives rocheuses du golfe, comme si cet arc derocs lui montrait la voie dans le ciel. Une fois par an seulement, sesrayons glissent lentement le long de cette arte, sans que le rocherombrage la baie. Que se passera-t-il, lorsque approchera la dix-huitime anne ?

    " Muraval, tu sais bien que derrire ces montagnes habitent leshommes que nous fuyons. Ils ne savent rien de nous, mais je t'ai djexpliqu combien leur cur diffre du ntre. Tu sais ce qu'est lepch, tu sais aussi que ces hommes ne servent que le pch.Autrefois j'habitais au milieu d'eux, respect et entour de tout le luxequ'ils peuvent dployer. Mais ce n'tait pas l'clat extrieur que je

    recherchais. Je ne trouvais l'apaisement que dans la poursuite de la

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    Vrit, de cette Vrit qui ne vit pas dans le tumulte du monde etpour laquelle le Dieu bon, notre Pre, a prpar dans nos curs unlieu de retraite.

    " Je vois la fin invitable qui les attend, si la Vrit n'est pas une

    dernire fois apporte aux despotes qui habitent derrire lesmontagnes Si un miroir ne leur est pas tendu, dans lequel ilspuissent se reconnatre. Puissent leurs curs en tre alors touchs etleur esprit chang !

    " Muraval, mon fils, sache que le roi Areval rgne maintenant surtoute la plante. Il a russi briser les dernires rsistances que luiopposait le quatrime et dernier continent de Mallona, grce lapuissance de son chef d'arme Arvodo. Areval rgne donc maintenantsur Mallona tout entire. Un royaume, un royaume illimit est en sapossession.

    " Pourtant il n'est pas heureux. L'oppression que subissent sessujets de la part des grands du royaume en a fait des esclaves,presque des btes. On trouve chez les grands, la cour du roi, unorgueil indicible, une soif de jouissances et de toutes les joies, de tousles plaisirs de l'existence. Mais chez les petits, la honte etl'avilissement les plus profonds, la faim et la misre. Seule l'arme dutyran, grce laquelle il conserve sa puissance, vit dans la joie et

    l'abondance : tout est aux mains du guerrier, c'est lui le vritabletyran, le matre de la violence, qui sert le roi pour se servir lui-mme.

    " Si cet tat de choses pouvait se modifier, tout changerait surnotre belle plante. Au lieu d'tre un lieu de maldictions, les joies lesplus leves pourraient s'panouir sur Mallona, si les hommes n'ytaient pas devenus des tres dchus en eux-mmes, des dpravs.

    " Le roi Areval s'est jet dans les bras de l'esprit des tnbres, aulieu de se donner au Pre. Il est de notre devoir de faire la derniretentative pour l'arracher ce pige.

    - Pre, je t'obirai. Indique-moi la voie et le moyen ! dclare lejeune homme aprs avoir attentivement cout les paroles du vieillardet lui avoir raffirm avec feu sa volont de servir le Pre.

    Mditatif, le prophte regarde la mer tincelante et ajoutedoucement :

    - Le moment n'est pas encore venu, mais pourtant il approche. Il

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    exigera de nous beaucoup, peut-tre tout ce que nous avons encore donner. Alors ne crains pas, Muraval, car la puissance du roi n'estqu'un souffle ct de celle du Pre et nous serons l'abri sous laprotection de notre matre, le Pre ternel. Viens maintenant,cueillons les fruits dont nous avons besoin pour notre repas.

    Vivement le vieillard se redresse ainsi que le jeune homme. Tousdeux descendent vers la plage et disparaissent rapidement entre lesbuissons et les arbres en fleurs.

    J'ai t retenue devant la caverne comme par une forcemagntique. Mais maintenant, celle-ci m'entrane visiter l'habitationdes deux personnages et je pntre dans la grotte. Elle est grande,spacieuse. Au fond se trouve leur couche, faite de mousse et defeuillage sec. Quelques ustensiles de mnage sont rangs tout autour,faits de l'corce dure de gros fruits semblables aux noix de coco etaux calebasses. J'observe aussi des peaux de btes, servant soit detapis, soit de rideaux devant l'une des couches - sans doute celle duvieillard - pour la protger du vent qui pntre dans la grotte. A leursttes je vois un grand rcipient, orn de signes, que je ne puisdchiffrer. Je suis pousse l'ouvrir pour en connatre le contenu.

    Il contient un bijou clatant, un diadme avec un joyautincelant et, au fond, se trouve un anneau d'or portant une grosse

    pierre blanche.

    C'est la mme gemme orne d'une tte sculpte qui m'a tmontre sur Terre, celle-l mme que j'appuie actuellement contremon front. Je la reconnais maintenant distinctement. C'est donc d'iciqu'elle provient, c'est ici dans ce rcipient qu'elle a longuement repos!

    LA PIERRE D'ORO

    De nouveau, je me sens emporte par l'extraordinaire force quim'a permis de m'arracher la Terre, afin de m'envoler vers ce mondetranger, pour aller la dcouverte de l'histoire de l'anneau. Ellem'emporte travers les airs, au-dessus des hautes montagnes jusquedans l'intrieur du pays. Le vol me mne la frontire de cette rgionvolcanique, qui m'est dj presque familire. Quel contrasteextraordinaire : la mort et une vie exubrante se ctoient ici.

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    L-bas, gauche, je vois l'horizon lointain se dchaner lesforces volcaniques. Vient ensuite une troite ceinture de roches arides laquelle se rattache, sans transition, un paysage riant et panoui ;

    je vois au-dessous de moi des forts, des fleuves, des champs et deslacs, de belles valles accueillantes, des collines aux croupes

    arrondies, visiblement cultives par des mains laborieuses. Mais cesrgions de culture ne sont pas le but que je me sens pousse atteindre. C'est plutt cette rgion intermdiaire, me semble-t-il, quispare les terres cultives de la rgion volcanique.

    Je remarque l-bas des hommes, des tres semblables nous,mais d'une taille beaucoup plus grande, qui travaillent avec zle. Unemine m'apparat ici. De profondes galeries sont creuses dans laroche, des centaines, non, des milliers d'ouvriers y travaillent. Mais

    avec quelle svrit sont-ils surveills, et comme ils ont l'airopprims ! Ce ne sont pas des hommes heureux ! Le travail leur estimpos, ce n'est pas librement qu'ils s'y sont consacrs.Impitoyablement, d'inflexibles gardiens, accompagns de deuxhommes arms, les poussent dans les galeries creuses profondmentdans les rochers. De temps autre, je vois merger d'une galeriequelques hommes compltement puiss portant des pierresextraordinairement blanches, de taille irrgulire. Ils jettent leurspierres et tombent sur le sol, respirant pniblement, demi-vanouis.

    Leurs compagnons les arrosent d'eau et cherchent les faire revenir eux. Les malheureux qui n'ont plus que la peau et les os me font uneimpression indiciblement misrable.

    Dans les profondes galeries, ils vont si prs des cratresvolcaniques et de leurs vapeurs touffantes, qu'ils n'obtiennent lespierres blanches qu'en risquant leur vie tout instant. Tout le long dela ceinture de rochers, qui s'tend sur plusieurs lieues, je vois cesmalheureux travailler avec peine.

    Quelle grande valeur doivent avoir ces pierres, pour qu'un sigrand nombre d'hommes soit sacrifi les extraire ! Un tel travail doitemporter des milliers de vies. La violence, le choix entre la mort et letravail sont le seul moyen de forcer ces misrables. Impitoyablement,des hommes arms jettent terre, l'aide de longues piques,quiconque refuse de travailler dans les galeries. Beaucoup prfrentcette mort rapide la mort lente cause par les exhalaisonsvolcaniques.

    Les barbares gardiens semblent accomplir leur travail de

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    bourreau de diverses faons. Je vois l-bas, derrire des rochers, prsd'un profond prcipice, des corps inanims aux blessures bantes. Act, d'autres, dont les visages altrs attestent qu'ils sont mortstouffs par des vapeurs dltres. Tableau d'horreur et d'pouvante.Les hommes de cette plante sont-ils donc insensibles, sans aucune

    piti au cur ?

    Il semble qu'il en soit ainsi. En tous cas, les gardiens et lesnombreux hommes arms ne possdent plus aucune trace desentiments humains. En riant, ils prcipitent les corps desmalheureux dans le gouffre profond, qui sera pour eux la dernireretraite. Combien doivent dj reposer dans les profondeurs, d'omonte le bruit sourd d'une eau tourbillonnante ? Combien demisres, de douleurs et de maldictions les flots mugissants tout au

    fond de l'abme terrifiant ont-ils emport vers la mer ?Non loin de ce lieu de dsolation se trouve un grand btiment.

    C'est l que sont transportes toutes les pierres acquises au prix dusang. Elles sont soigneusement examines, tries selon la puret de lacouleur et amasses dans des salles solidement construites. Jesuppose que ces pierres sont sur la plante Mallona ce que l'or estsur notre terre, que leur valeur sert mesurer la valeur des objetsdans cet autre monde, ou qu'elles sont considres comme un moyend'change et qu'elles servent de monnaie. L'immense btimentconstruit en puissantes pierres de taille ressemble une forteresse.

    Je pntre l'intrieur et vois partout des travailleurs occups tailler des pierres au milieu de machines qui me sont inconnues. Ilsles dcoupent en morceaux carrs plus maniables ; ceux-ci sontensuite transforms en plaques minces et ensuite empaquets dansdes caisses, qui sont charges sur de lourdes voitures aprs avoir tmunies de serrures et de cadenas spciaux.

    Devant l'immeuble commence une large route, trs

    soigneusement pave, ne prsentant aucune ingalit, et qui se perd l'horizon. Des voitures vides, conduites par deux hommes, se dirigentsur cette route vers la btisse, tandis que des voitures charges enpartent. Des voitures propulsion automatique, mues par une forceencore inconnue de moi. Je vois seulement un long tuyau sortir l'arrire de la voiture, d'o s'chappe sans bruit une lgre fume. Cesvoitures roulent dans un sens ou dans l'autre, doucement, sans bruit,et une vitesse extraordinaire. Tout coup, dans le lointain,provenant de ce lieu d'horreur qu'est la mine, un fort appel se fait

    entendre devant l'entre d'une des galeries tailles dans le roc. Des

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    gardiens et des travailleurs accourent de tous cts et entourent unhomme absolument puis, sortant juste de la galerie en cachantquelque chose dans ses mains. On entend des cris, des flicitations.Un remue-mnage et une grande animation s'emparent du lieu. Desvoix surexcites se font entendre de plus en plus distinctement et une

    file d'hommes se met en marche vers la puissante btisse o sontenferms les trsors dcouverts.

    Je m'approche de ce lieu. Un personnage autoritaire, aux yeuxdurs et perants sort de l'immeuble, entour d'autres hommes. Cesont ses adjoints, et lui-mme est le directeur du chantier. La cohortearrive prsent devant le directeur. On pousse devant lui l'hommequi, par son cri puissant, a provoqu l'attroupement. En ledvisageant, le matre lui demande :

    - Es-tu content ?

    - Matre, je l'tais, lui rpond l'homme interrog, et il lui prsenteen s'agenouillant une pierre plate de la taille du poing, dont la surfaceinfrieure est blanche comme neige, et l'autre de couleur marronfonc.

    Surpris, le directeur porte la pierre devant ses yeux pour mieuxl'observer. Il la tourne dans tous les sens et l'tonnement se marque

    sur ses traits. Il appelle ses adjoints et leur montre la pierre : leursvisages expriment alors galement la plus grande surprise.

    - Quel est ton nom ? demande le matre.

    - Upal ! rpond l'heureux auteur de la trouvaille.

    - Upal, tu es libre, tu indiqueras au roi o et comment tu astrouv cette magnifique pierre, la plus grande que j'aie jamais vue nitrouve. Tu sais que la mort t'attend coup sr, si tu en parles

    d'autres. Prpare-toi partir !

    Le directeur rentre dans le btiment avec sa suite, tandis que lafoule des soldats et des travailleurs se divise nouveau, rejoignant lelieu de leur puisant travail. Upal, avec quelques prposs qui leflicitent vivement, le considrant avec des yeux envieux, gagne uneautre entre de l'immeuble. On le conduit dans une pice o se trouveune table couverte de mets et de boissons. L, il se repose un instantet rafrachit ses forces puises avec des mets choisis, uniquement

    rservs aux cadres suprieurs.

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    Au bout d'un moment, un domestique entre et lui demande de lesuivre auprs du directeur gnral. Il le conduit dans une salle ornecomme le sont sur Terre les palais orientaux. Des colonnades et desmurs pars de pierres multicolores, dcors de rideaux bigarrssupportent le plafond. Des tapis recouvrent le sol et de hautes

    fentres laissent entrer la vive lumire du soleil, qui se reflte sur lesmurs de pierre lumineux. Le directeur gnral porte une toge lafaon grecque, les paules recouvertes d'un manteau qui tombe

    jusqu'au sol. De larges pantalons, se perdant dans des bottes de cuirde couleur naturelle, compltent son habillement. Ceinte autour deses hanches, pend une large pe. Il est assis une table sur laquellesont parses des critures. Il les parcourt et en compare plusieurs.

    Il dit maintenant Upal qui pntre dans la pice :

    - Approche et coute les dispositions prises en faveur del'homme qui a la chance de dcouvrir la pierre d'Oro. Toi, hier encoreesclave du Roi, deviens dsormais un citoyen libre, dlivr de toutesles charges qu'ont remplir les sujets du royaume de Mallona. Nouste donnons la somme de dix mille Tesas et tu peux demander au Roiune faveur, ds qu'il te recevra. Parle bien