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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE DES SCIENCES DE LA SOCIETE Mention Economie Equipe d’accueil doctoral : sciences économiques Thèse pour l’obtention du diplôme de DOCTORAT en Sciences économiques- Spécialité Gestion MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE PME/PMI EN RELATION DE SOUS-TRAITANCE DANS LA FILIERE BTP A MADAGASCAR Présentée par RANOROVOLOLONA Aimée Lucie Directeur de thèse : Professeur RAVELOMANANA Mamy Raoul Monsieur MANDRARA Eric Thosun, Professeur en économie, rapporteur interne Monsieur RAMAMBAZAFY Ralainony Jacques, Professeur en psychologie, rapporteur externe Date de soutenance : 18 Janvier 2021 Année universitaire : 2019

MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DOMAINE DES SCIENCES DE LA SOCIETE

Mention Economie

Equipe d’accueil doctoral : sciences économiques

Thèse pour l’obtention du diplôme de DOCTORAT

en Sciences économiques- Spécialité Gestion

MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE

PME/PMI EN RELATION DE SOUS-TRAITANCE

DANS LA FILIERE BTP A MADAGASCAR

Présentée par

RANOROVOLOLONA Aimée Lucie

Directeur de thèse : Professeur RAVELOMANANA Mamy Raoul

Monsieur MANDRARA Eric Thosun, Professeur en économie, rapporteur interne

Monsieur RAMAMBAZAFY Ralainony Jacques, Professeur en psychologie, rapporteur

externe

Date de soutenance : 18 Janvier 2021

Année universitaire : 2019

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DOMAINE DES SCIENCES DE LA SOCIETE

Mention Economie

Equipe d’accueil doctoral : sciences économiques

Thèse pour l’obtention du diplôme de DOCTORAT

en Sciences économiques- Spécialité Gestion

MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE

PME/PMI EN RELATION DE SOUS-TRAITANCE

DANS LA FILIERE BTP A MADAGASCAR

Présentée par

RANOROVOLOLONA Aimée Lucie

Directeur de thèse: Professeur RAVELOMANANA Mamy Raoul

Monsieur MANDRARA Eric Thosun, Professeur en économie, rapporteur interne

Monsieur RAMAMBAZAFY Ralainony Jacques, Professeur en psychologie, rapporteur

externe.

Année universitaire : 2019

Page 4: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

ii

REMERCIEMENTS

La présente thèse n‘aurait pu être élaborée sans l‘inestimable contribution de plusieurs

personnes. Le travail n‘a pas été facile, mais avec l‘aide et la sollicitude de ces personnes,

nous avons pu franchir cette étape importante de nos recherches. Ainsi, nous tenons à

exprimer notre sincère gratitude à toutes les personnes qui n‘ont pas hésité à nous consacrer

une partie de leur temps et de leurs expériences dans l‘accomplissement de cette recherche.

Avant tout nous rendons grâce à DIEU tout puissant qui nous a donné la vie, la santé, le

temps, la force et la volonté pour nous permettre de concrétiser ce travail.

Nous tenons à remercier particulièrement avec sincérité :

• Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul, Professeur Titulaire, Agrégé en

mathématiques, Président de l'Université d‘Antananarivo,

• Madame ANDRIANALY Saholiarimanana, Professeur titulaire, qui nous a fait

l'honneur de présider le Jury de cette thèse, qu‘elle trouve ici l'expression de notre

profonde reconnaissance.

Nous tenons à exprimer ici notre profonde gratitude et nos remerciements. à notre

Directeur de thèse Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul, Professeur titulaire,

responsable de l‘équipe d‘accueil doctoral de la mention économie qui a accepté de nous

orienter tout au long de ces années de recherche malgré ses multiples occupations, et qui a

aimablement accepté de diriger ce travail. La finalisation de cette thèse n‘aurait pas été

possible sans ses précieux conseils et appuis.

Il nous a conseillée dans nos recherches et dirigée tout au long de nos travaux de recherche

jusqu‘à la réalisation finale de notre thèse.

Nos profondes gratitudes à :

Monsieur MANDRARA Eric Thosun, Professeur en économie, rapporteur interne

Monsieur RAMAMBAZAFY Ralainony Jacques, Professeur en psychologie,

rapporteur externe

d‘avoir accepté d‘être les rapporteurs de ce travail de recherche et surtout pour leur aide

précieuse et leurs nombreuses réflexions très objectives à l‘égard de notre thèse.

Nous tenons également à remercier chaleureusement mon mari, ma famille, mes amis pour

leur aide, leur compréhension et leur soutien indéfectible.

Page 5: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

iii

RESUME

La sous-traitance s‘est considérablement répandue dans les systèmes sociotechniques

contemporains. Elle revêt diverses formes et conduit à repenser au management des

entreprises liées dans la relation de sous-traitance.

A Madagascar, le secteur du Bâtiment et Travaux Publics(BTP) regroupe toutes les activités

de conception et de construction de bâtiments publics et privés, industriels ou non. Les

entreprises ont recours à la sous-traitance que ce soit pour la fourniture de produits ou pour

celle de services afin de pallier un manque. Il est question de sous-traitance de spécialité,

quand l‘entreprise donneuse d‘ordre ne possède pas les compétences et le savoir-faire

nécessaires. Elle opte pour la sous-traitance de capacité lorsqu‘elles n‘ont pas les moyens

techniques ou humains suffisants. Cette thèse analyse non seulement les comportements

managériaux développés par les dirigeants des PME donneurs d‘ordre mais aussi la

contribution des sous-traitants (ST) dans la réussite du management par objectif (MPO) pour

que la relation de sous-traitance entre partenaires soit performante.

Pour mener à bien notre recherche, nous avons examiné quelques définitions sur les PME et

des règles sur la sous-traitance et les principes sur le management par objectif .Afin de

concilier ces théories aux résultats obtenus nous avons adopté deux (2) approches

complémentaires, exécutées en parallèle, et que cependant leurs mises en œuvre sont

conditionnées suivant l‘environnement de la recherche. Elles s‘agissent de la méthode de

recherche qualitative et de celle de recherche quantitative de collecte de données.

La méthode de recherche quantitative est d‘une importance capitale. Pour bien axée notre

méthodologie sur la recherche d‘informations nécessaires afin d‘atteindre les objectifs et

vérifier les hypothèses de recherche dans cette thèse, nous avons utilisé la documentation,

l‘entretien semi-directif individuel et l‘observation directe, non participante qui s‘est faite

dans la région d‘ANALAMANGA pour collecter les données quantitatives.

Afin de pouvoir effectuer un traitement et les analyses des résultats, il a fallu avoir recours

d‘une part à des outils d‘analyse, et d‘autre part, à une la méthode de traitement approprié

appuyée par des techniques statistiques. Notre méthode de collecte de données se réalisait par

une technique d‘enquête par sondage, et pour le traitement des données, nous avons utilisé le

logiciel SPHINX 5

Notre choix est surtout guidé par l‘objectif de la présente recherche qui viserait à faire

ressortir l‘atteinte des résultats attendus par l‘application du MPO grâce aux comportements

Page 6: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

iv

efficients que tout donneur d‘ordre devrait s‘approprier essentiellement dans les premières

phases du MPO, est grâce à la contribution optimale des sous-traitants.

La vérification des trois hypothèses de recherche a permis d‘identifier les facteurs clés de

succès de la relation de sous-traitance. Ainsi, le management de la relation doit être appliqué

par le donneur d‘ordre si pour des raisons incontournables de recherche de partenaires, le DO

doit faire un choix judicieux de sous-traitants. Puis, le degré de contribution du sous-traitant

dans la coopération est mis en exergue dès lors que celui-ci confirme une réelle

compétence/spécialisation dans des cas bien précis. Enfin, la gestion de la relation par le biais

du management par objectif est confirmée par la mise en place et l‘application de procédures

de suivi /évaluation des activités des sous traitants.

Le traitement des résultats recueillis sur terrain, confrontés avec les théories permettent

d‘émettre les recommandations suivantes. Avant d‘engager toute relation de sous-traitance, il

est primordial pour le DO de faire des analyses préalables telles que l‘analyse SWOT et une

analyse PESTEL de l‘entreprise sous-traitante. Par la suite, l‘engagement de chaque entité

sera finalisé dans un contrat, une fois l‘objectif fixé par les deux parties, l‘application du

Management par objectif doit suivre les trois phases : la fixation des objectifs, le plan

d‘action, le contrôle et l‘autocontrôle et enfin, comme dernière recommandation, nous

suggérons un management des opérations pour le suivi des activités des sous-traitants par un

diagramme de GANTT ou la méthode PERT.

La présente recherche vise à faire ressortir l‘atteinte des résultats attendus par l‘application

du MPO grâce aux comportements efficients que tout donneur d‘ordre devrait s‘approprier

essentiellement dans les premières phases du MPO, et grâce à la contribution optimale des

sous-traitants dans la réalisation des travaux sous-traités.

Mots clés : sous-traitance, PME, management par objectif, comportements, relation de sous-

traitance, performance.

Page 7: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

v

SUMMARIZED THESIS

Subcontracting was spread considerably in the contemporary systems sociotechnics. It takes

various forms and resulted in reconsidering the management of the companies dependent in

the relation of subcontracting .In Madagascar, the section of construction industry (BTP)

gather all the activities of design and construction of public buildings and prived, industrial or

not .The companies resort to subcontract ion that it is for products or services for stage with a

lack. One speaks about subcontracting of specialty, when the company client does not have

competences and know-how necessary. Overwise, they choose the subcontracting of capacity

when they do not have average the technique or human sufficient. This thesis analyses not

only the managerial behaviors developed by the leaders of SME client but also the

contribution of subcontractor in the success of the management by objectives so that the

relation of subcontracting between partners is powerful to undertake to good our research, we

examine some definitions on SME and the rules of subcontracting and the principles of

management by objectives.

In order to reconcile these theories with the got results, we adopted a methodology of data

collection that is quantitative or qualificative and of webographie and data processing being

carried out, starting from the exploratory reading i.e. starting from the bibliography. With this

intention, our investigation into ground allowing the observation was done in the area of

ANALAMANGA followed by maintenance near inquired in order to be able to carry out a

treatment and the analyses of the results. It was necessary to have recourse one the hand to

tools for analysis , and on the other hand, with method of suitable treatment supported by

statistical tecknics .The objective of our research is to identify the key success factors of the

relation of subcontracting by the checking of three assumptions , the first refers to the

management of the relation by the client, the second evaluates the degree of contribution of

the subcontractor in that relation and the third, the management of the relation by the means

of management by objective.

Some recommendations will be advanced according to the demonstration carried out

throughout the drafting of our thesis.

Keywords: subcontracting, SME, management by objectives, behaviors.

Page 8: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

vi

SOMMAIRE

......................................................................................................................................................

LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................... viii

LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. x

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................... 1

PARTIE I : CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ................................... 11

CHAPITRE 1 : NOTIONS SUR PME ET LE MANAGEMENT PAR OBJECTIF. . 12

1.1Généralités sur les PME .............................................................................................. 12

1.2 Le management : du global au spécifique .................................................................. 32

1.3 Quelques concepts sur le MPO ................................................................................. 58

CHAPITRE 2 :THEORIE SUR LA SOUS TRAITANCE ............................................ 71

2.1 Les différents sens de la sous-traitance ...................................................................... 72

2.2 PME et sous-traitance ................................................................................................ 86

2.3 Le MPO en sous-traitance .......................................................................................... 90

CHAPITRE 3 : CADRE METHODOLOGIQUE .......................................................... 95

3.1 : Cheminement et exigence de la recherche ............................................................... 95

3.2 : Recherche qualitative ............................................................................................... 98

3.3 Etude quantitative ................................................................................................... 119

CONCLUSION DE LA PARTIE I .................................................................................... 132

PARTIE II : ETUDES EMPIRIQUES ............................................................................. 133

CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES RESULTATS ............................................... 134

4.1 Les PME du secteur BTP et la relation de sous-traitance ........................................ 134

4.2 Les caractéristiques de la relation de sous-traitance entre PME .............................. 147

4.3 Le management et la relation de sous-traitance des PME en BTP .......................... 149

4.4 La responsabilité du donneur d‘ordre ..................................................................... 156

4.5Les impacts de la relation de sous-traitance des PME du domaine des BTP ........... 174

CHAPITRE 5 : VERIFICATION DES HYPOTHESES/ ANALYSES PREALABLES

DISCUSSIONS ................................................................................................................. 183

5.1 Validation des hypothèses........................................................................................ 183

5.2 Stratégies et analyses préalables ............................................................................. 198

Page 9: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

vii

5.3 Discussions 206

CHAPITRE 6 : RECOMMANDATIONS 211

6.1 Les différents engagements 211

6.2 Application du Management Par Objectif(MPO) 213

6.3 Management des opérations 219

CONCLUSION DE LA PARTIE II 224

CONCLUSION GENERALE ..................................................................................... 225

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

Page 10: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

viii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Styles de management selon LIKERT ................................................................... 51

Tableau 2 : Avantages et inconvénients de la sous-traitance pour le donneur d'ordres ........... 85

Tableau 3 : Avantages et inconvénients de la sous-traitance pour le preneur d'ordre. ............ 85

Tableau 4: Secteur d‘activités ................................................................................................ 136

Tableau 5: Répartition des effectifs des employés par rapport à l‘âge des entreprises ......... 136

Tableau 6: Caractéristiques de Sexe selon les critères, Situation matrimoniale, Age,

Expériences professionnelles. ................................................................................................ 138

Tableau 7: Familiarité des mots Sous-traitance-Partenariat .................................................. 139

Tableau 8: Statistiques de fiabilité des raisons de la relation des sous-traitances ............. 141

Tableau 9: Statistiques de fiabilité des raisons de relation des sous-traitances .................... 141

Tableau 10: ANOVA de la comparaison des scores moyens des items de la raison de la

relation de sous-traitance ....................................................................................................... 142

Tableau 11: Scores moyens des principales raisons de la relation de sous-traitance ............ 143

Tableau 12: Durée du premier contact partenaire .................................................................. 144

Tableau 13: Statistiques de fiabilité des items de l‘origine des premiers contacts sous-traitants

................................................................................................................................................ 144

Tableau 14: Alpha de Cronbach en cas de suppression de l'élément ..................................... 145

Tableau 15: Origine premier contact sous-traitant................................................................ 146

Tableau 16: Nécessité d'organisation spécifique ................................................................... 150

Tableau 17: Secteur et mise en commun compétences (donneurs d‘ordre) ........................... 155

Tableau 18: Mise en commun compétences (donneur d‘ordre) x Compétence manuelles ... 156

Tableau 19: Statistiques de fiabilité des opinions sur le niveau de fixation des objectifs ..... 159

Tableau 20: ANOVA de comparaison des valeurs moyennes attribuée aux opinions sur le

niveau de fixation des objectifs .............................................................................................. 159

Tableau 21: Scores moyens attribués aux opinions des opérateurs suivant le niveau de

fixation des objectifs .............................................................................................................. 160

Tableau 22: Statistiques de fiabilité des items de l‘environnement ....................................... 160

Tableau 23: Alpha de Cronbach en cas de suppression de l'élément ..................................... 161

Tableau 24: Statistiques de fiabilité des items des apports des sous-traitants dans la fixation

des objectifs ........................................................................................................................... 161

Tableau 25: Valeur de Alpha de Cronbach en cas de suppression de l'élément .................... 162

Tableau 26: Statistiques de fiabilité du profil leadership ....................................................... 168

Tableau 27: Valeur du coefficient de Alpha de Cronbach en cas de suppression de l‘élément

................................................................................................................................................ 168

Page 11: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

ix

Tableau 28: ANOVA de comparaison des scores moyens sur les attributs do profil leadership

................................................................................................................................................ 169

Tableau 29: Comportement Leadership des opérateurs en BTP ............................................ 170

Tableau 30: Répartition des problèmes dans la relation des sous-traitances ........................ 177

Tableau 31: Statistiques de fiabilité des items sources de conflits dans la relation de la sous-

traitance .................................................................................................................................. 178

Tableau 32: Sources de problème de relation de sous-traitance ............................................ 179

Tableau 33: ANOVA de la comparaison des moyennes d‘occurrences des sources de conflits

................................................................................................................................................ 179

Tableau 34: Fréquence d‘occurrence des sources de conflits dans la relation des sous-

traitances ................................................................................................................................ 180

Tableau 35: Statistiques de fiabilité des items de solutions de problème de sous-traitance .. 180

Tableau 36: Types de solution aux problèmes de relation de sous-traitance ......................... 181

Tableau 37: Statistiques descriptives des notes de services rendus et taux d‘achèvement des

travaux.................................................................................................................................... 182

Tableau 38: Raison des sous-traitances ................................................................................. 184

Tableau 39: Critères de choix des sous-traitants .................................................................... 185

Tableau 40: Organisation de l'alliance ................................................................................... 186

Tableau 41: Attitude face à l'environnement ......................................................................... 187

Tableau 42: T-test d‘égalités des notes d‘évaluations des prestations par les services rendus

................................................................................................................................................ 187

Tableau 43: Ressources engagées par le sous-traitant ........................................................... 192

Tableau 44: Atteinte des objectifs .......................................................................................... 193

Tableau 45: Analyse SWOT d‘une entreprise donneur d‘ordre. ........................................... 202

Tableau 46: Pricipales activités d‘une construction ....................................................................

Page 12: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

x

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Plan de recherche..................................................................................................... 10

Figure 2 : Système entreprise avec son environnement ........................................................... 15

Figure 3 : Les rapports de l‘organisation avec les autres fonctions de la gestion .................... 18

Figure 4 : Représentation des relations externes...................................................................... 20

Figure 5 : Entreprise en tant que cellule économique .............................................................. 21

Figure 6 : Représentation des styles de management selon Hersey et Blanchard ................. 52

Figure 7 : Critère de choix de style de management selon Hersey et Blanchard .................. 54

Figure 8 : Représentation des rôles des indicateurs ................................................................. 70

Figure 9: Répartition des effectifs des employés par rapport à l‘âge des entreprises ............ 137

Figure 10: Origine du premier contact sous-traitant .............................................................. 146

Figure 11: Personnes concernées à l‘organisation spécifique................................................ 150

Figure 12: Ressources engagées par l‘entreprise ................................................................... 152

Figure 13: Ressources engagées par les sous-traitants .......................................................... 153

Figure 14: Mise en commun compétences (donneur) ............................................................ 155

Figure 15: Opinions des opérateurs en BTP sur le niveau de fixation des objectifs ............. 158

Figure 16: Partage des tâches ................................................................................................. 163

Figure 17: Modification des répartitions des tâches ............................................................. 163

Figure 18: Responsabilité des donneurs d‘ordre dans la relation de sous-traitance .............. 164

Figure 19: Engagement du sous-traitant dans la relation ....................................................... 164

Figure 20: Comportement négociateur des donneurs d‘ordre................................................ 166

Figure 21: Capacité managériale des donneurs d‘ordre ......................................................... 167

Figure 22: Comportement du leader et pratique des donneurs d‘ordre ................................. 171

Figure 23: Caractéristiques du suivi et contrôle de la relation de sous-traitance................... 173

Figure 24: Répartition de l‘utilisation des indicateurs de contrôle dans la relation de sous-

tritance.................................................................................................................................... 174

Figure 25: Carte perceptuelle des avantages dérivés de la relation des sous-traitance .......... 176

Figure 26: Carte perceptuelle de l‘évaluation des sous-traitants ........................................... 177

Figure 27: Fréquence de rencontre et conflits d‘intérêt ......................................................... 194

Figure 28: Résultats des contributions sous-traitants par rapport à leur implication dans la

planification ........................................................................................................................... 197

Figure 29: étapes de la stratégie de sous-traitance ................................................................. 200

Figure 30: matrice d‘une analyse PESTEL ............................................................................ 204

Figure 31: graphique des activités ..............................................................................................

Page 13: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xi

LISTE DES ABREVIATIONS

ANASE : Associations des Nations de l’Asie du Sud Est

BTP : Bâtiment et Travaux Publics

CA : Chiffre d‘Affaires

DO : Donneur d‘Ordre

FFOM : Forces /Faiblesses/Opportunités/Menaces

GE : Grande Entreprise

GEM : Groupement des Entreprises à Madagascar

GRH : Gestion des Ressources Humaines

ISO: International Organization for Standardization

MPO : Management par Objectif

OST : Organisation Scientifique du Travail

PESTEL : Politique, Economique et Sociologique Technologique, Ecologique et Légal

PIB : Produit intérieur Brut

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PMI : Petites et Moyennes Industries

PODC. Planifier, Organiser, Diriger et Contrôler

SA ; Société Anonyme

SARL ; Société à Responsabilité limitée

ST : Sous-traitant

SWOT: Strength, Worst, Opportunity, Threat

R&D: Recherche et developpement

Page 14: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

1

INTRODUCTION GENERALE

L‘idée de notre thème est née du constat d‘existence d‘une multitude d‘activités/métiers au

service d‘autres entités œuvrant dans un même secteur on non. Les plus petits comme les

livreurs de produits ou services, ou les tâcherons qui mettent leurs talents et savoir faire au

service d‘entités qui s‘engagent à exécuter des travaux de tout genre, cohabitent avec les plus

grands à l‘instar des entreprises qui travaillent individuellement ou en groupe pour le compte

de titulaires de contrats. L‘exemple le plus frappant est visible sur les panneaux de chantier

de construction déclinant tous les corps de métier qui exécutent une construction d‘envergure

et sur lesquels on peut lire « maître d‘ouvrage », maître d‘ouvrage délégué », « sous traitant »

etc. Formels ou informels, ces « fournisseurs/façonniers »de produits ou de service ont un

rôle indéniable pour l‘économie du pays. Toutefois, au-delà de cette considération

économique, des questions se sont posées à notre esprit : les relations qui existent dans ces

formes d‘aides ou d‘alliance sont-elles ponctuelles ou durables ? Comment sont-elles

établies ? Les produits ou services offerts sont-ils satisfaisants pour les parties en présence?

Y-a-t-il un contrôle pour la bonne exécution de ceux-ci ? Comment les relations s‘établissent-

elles ?

En allant plus loin dans nos questionnements, nous nous sommes demandées s‘il existe une

forme de conduite à considérer et en l‘occurrence comment est-elle formalisée ? Sous quelles

conditions et dans quelles mesures, la fourniture de produits ou de services correspond-t-elle

aux attentes du « patron » ? De ce qui précède, une question centrale se pose également : la

mise en place de ces types de relations répond-elle à une approche logique? En corolaire,

dans quelles mesures les théories sur le management/ gestion sont-elles applicables dans le

cadre de ces relations ?

Afin de répondre aux questions soulevées par notre curiosité intellectuelle, notre choix s‘est à

priori posé sur le secteur BTP comme cadre d‘études car il est à notre avis le plus

représentatif et constitue une activité florissante, formalisée et structurée par l‘existence d‘un

groupement officiel à Madagascar. Par ailleurs, les informations recueillies suite à une

première exploration bibliographique nous ont confortées dans notre choix. Les théories sur

le management/gestion, les PME, la sous- traitance, le management par objectif sont assez

fournies et exploitables pour notre recherche.

Page 15: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

2

Les décennies 1980 et 1990 sont reconnues comme ayant été l‘ère des coopérations inter

firmes dans les pays industrialisés. A cette époque en effet, les grands auteurs ont évoqué une

multiplication du nombre d‘accords de coopération sur les plans nationaux et internationaux

sous la pression à la fois de la globalisation des économies et de la complexité croissante du

développement technologique.

Le recours à l‘alliance s‘impose dans les années 1980 comme l‘un des outils privilégiés par

les grandes entreprises pour obtenir de nouvelles parts de marché ou pour accéder à de

nouvelles technologies. Durant cette décennie, la plupart des publications avaient pour objet

l‘explication stratégique dans la politique de croissance externe des grands groupes. Les

explications théoriques étaient empruntées aux différents courants : analyse stratégique

(Porter 1986), théorie des coûts de transaction(2) (Williamson 1989), Théorie des ressources

et compétences(3) (Wernerfelt 1984 et Barney 1981) théorie des jeux et paradigme de

l‘apprentissage organisationnel Hamel Prahalad 1989).

Dans les années 1990, les petites et moyennes entreprises (PME) leur emboitent le pas et

commencent elles aussi à envisager la coopération comme une stratégie de développement,

voire de survie pour certaines. Au cours de cette période, ce sont les relations

organisationnelles entre les partenaires de l‘alliance qui font l‘objet des publications les plus

importantes. En effet, les PME ont également subi les modifications du contexte industriel :

Soit par « ricochet » pour les PME sous-traitantes, celles-ci étant soumises aux

nouvelles contraintes de productivité, lesquelles se répercutent tout au long de la

chaîne de production verticale où les fournisseurs de premier rang deviennent de plus

en plus exigeants avec leurs propres fournisseurs et ainsi de suite.

Soit directement pour les PME présentes sur le marché qui subissent les mêmes

contraintes et ne peuvent qu‘en accepter les conséquences.

Soit pour les grandes entreprises qui doivent adopter une veille technologique du fait

de l‘exacerbation de la concurrence et de l‘évolution des conditions de marché.

Dans une relation d‘alliance, deux ou plusieurs entreprises coordonnent tout ou partie de leurs

activités pour accéder à certains marchés, pour accéder à des ressources technologiques ou

pour faire face ensemble à certaines contraintes conjoncturelles. Il s‘ensuit que la gestion

d‘une alliance entre deux ou plusieurs entreprises ne saurait être analysée sans tenir compte

tout particulièrement des effets de ces contraintes sur le fonctionnement de celles-ci (3).

Page 16: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

3

Les alliances possèdent donc une forme particulière de relations inter organisationnelles dans

lesquelles les acteurs concentrent leurs efforts en tout ou partie de leurs activités.

Le contexte influence le comportement des acteurs (Boudon 1979), à l‘inverse, le jeu des

acteurs conditionne l‘organisation des activités et des résultats (Crosier et Friedgerg 1977).

Par ailleurs, l‘analyse des décisions au niveau des directions œuvrant au sein du groupe

coopératif permet d‘identifier les compétences humaines en situation d‘alliance.

C‘est dans ce contexte que la situation de relation de sous-traitance entre PME semble se

développer. L‘alliance recouvre des formes très variées mais ici, dans notre étude, l‘alliance

revêt la forme de sous-traitance entre PME/PME dans le secteur BTP (Bâtiment et Travaux

Publics) au sein duquel la filière considérée sera principalement celle du

bâtiment/construction.

Le choix de ce secteur repose sur le fait que la relation s‘y concrétise par une organisation

temporaire où les partenaires combinent leurs ressources contre une espérance de gain. Par

ailleurs, dans ce domaine, les chantiers sont attribués, la plupart du temps, à un pool

d‘entreprises qui pourraient être des partenaires, qui tout en restant juridiquement

indépendants réalisent un projet en commun, pouvant aller du simple partage de ressources

jusqu‘à la réalisation éventuellement conjointe d‘une innovation.

Sur le plan conceptuel, le partenariat constitue une forme de coopération et se situe entre les

deux formes polaires d‘organisation qui considèrent d‘une part, les relations d‘ordre

hiérarchique et d‘autre part, le marché fondé sur le mécanisme de prix. Il est utile d‘évoquer

quelques précisions sur ces deux concepts. En effet, au niveau des relations d‘ordre

hiérarchique, les concepts classiques de l‘analyse organisationnelle ne se traduisent pas de la

même manière dans toutes les situations. La concertation des ressources et le partage de la

décision supposent une négociation entre les partenaires, indépendamment d‘un rapport

hiérarchique.

Si, dans la direction hiérarchique, mis à part le pouvoir de décision, la direction est le centre

ultime de recours en cas de conflit entre les différentes fonctions de l‗organisation, le

partenariat est différent de la hiérarchie dans la mesure où dans cette dernière, il existe plus

d‘une pluralité de centres de décisions autonomes pouvant prendre conjointement des

décisions. L‘alliance dont il est question ici n‘est ni une alliance fusionnelle ni une alliance

visant l‘acquisition-absorption. Nous précisons que c‘est une relation de sous-traitance qui

peut –être conjoncturelle et tactique. Sur un autre plan, au niveau du marché, l‘alliance ne

peut non plus être considérée comme une organisation strictement marchande, puisque la

primauté entre les entreprises liées par cette relation n‘y est pas assurée uniquement par les

Page 17: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

4

prix, mais réside aussi dans la qualité des travaux sous-traités et par le délai de leur livraison.

L‘examen et la définition stricte de ces critères revêtent une importance capitale dans les

négociations car de ceux-ci reposent la contractualisation de l‘alliance.

Dès lors, la question que nous nous sommes posées est celle des mécanismes de coordination

interentreprises au sein de l‘alliance c‘est-à-dire le pilotage de PME partenaires dans la sous-

traitance. Par pilotage, nous entendons les moyens mis en œuvre par les entreprises

partenaires pour coordonner efficacement leurs décisions et leurs actions au sein de la

relation de sous-traitance, d‘où la notion de management par objectif.

L‘acception de pilotage de cette relation n‘est évidemment pas propre aux PME-PMI mais

elle se pose aux entreprises qui coopèrent quelque soit leur taille. Aussi, le modèle conceptuel

que nous proposons est-il de portée générale. Cependant, dans le cadre d‘une approche selon

une vision actuelle de l‘organisation largement inspirée de la réalité sur terrain, nous l‘avons

appliqué aux PME-PMI, car peu de travaux ont été consacrés à l‘application du management

par objectif par l‘adjudicataire d‘un marché de construction (donneur d‘ordre DO) dans le

pilotage des PME-PMI en partenariat dans la relation de sous-traitance.

C‘est en raison de ce qui précède que nous avons posé la problématique suivante :

« Comment l’application du management par objectif (MPO) pourrait- elle contribuer

à la réussite de la gestion de l’alliance entre PME liées dans une relation de sous-

traitance ?»

Il s‘ensuit que nous avons établi comme thème« Management par objectif : outil de

pilotage des PME/PMI en relation de sous-traitance dans la filière BTP »

La méthodologie retenue inclut le processus de recherche, la démarche sur le terrain, les

techniques et les outils de collecte, d'analyse et de communication des résultats. La présente

recherche se base sur une approche d‘étude de cas.

Nous avons commencé notre recherche par une recherche bibliographique et webographique

laquelle nous a permis d‘émettre quelques principes à vérifier sur terrain, suite à une

approche hypothético –déductive. Puis, nous avons étudié le niveau de la contribution des

sous-traitants dans la relation de sous-traitance par rapport à leurs engagements et en dernier

lieu, nous avons analysé les comportements du donneur d‘ordre (DO) dans les phases du

Management Par Objectif (MPO) appliquées au sein de la relation de sous-traitance

Page 18: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

5

Concernant cette thèse, les analyses ont été établies en s‘inspirant des théories et concepts

formulés par des auteurs et des spécialistes, puis vérifiées et validées par les données

statistiques recueillies dans la zone d‘étude. Ainsi, les données recueillies pour servir à notre

recherche sont au nombre de deux à savoir : les données primaires qui se définissent comme

étant les informations de première main collectées par soi-même sur le terrain auprès des

personnes ressources durant les descentes sur terrain, tandis que les données secondaires

concernent les informations de deuxième main telle que la documentation, les revues

littéraires.

Dans le but d‘assurer l‘efficacité de cette approche méthodologique et vue la spécificité des

analyses, une approche qualitative et déductive était jugée plus appropriée pour la recherche.

Ainsi, quatre axes de recherche sont-ils pris en considération avec les questionnements

suivants :- Premièrement au niveau du relationnel appliqué par le donneur d‘ordre, il est

indispensable de connaître les réponses aux questions suivantes: primo, quels genres de

comportements le dirigeant donneur d‘ordre doit-t-il s‘approprier dans la recherche de

partenaires? Secundo, quels types d‘approches doit-il adopter auprès des sous-traitants ?

Enfin, comment gère-t-il la relation entre les deux entreprises partenaires liés dans la sous-

traitance?

-Deuxièmement, au niveau de la conduite organisationnelle, nous nous sommes posées les

questions suivantes : quelles transformations organisationnelles, les partenaires doivent-ils

réaliser par rapport à la nouvelle organisation de travail ? La mise en commun des ressources

nécessite-elle la mise en place d‘une organisation spécifique ? Comment la gestion de

l‘équipe et la gestion des tâches sont-elles réalisées? Comment les donneurs d‘ordre

coordonnent-ils et contrôlent- ils les activités entre partenaires tout en conservant chacun son

autonomie ?

-Troisièmement, au niveau de la contribution des sous-traitants. Les séries de questions

suivantes sont à approfondir : Sont-ils des professionnels ? Sont- ils fiables. ? Sont-ils

impliqués dans la réussite du projet ? Vont-ils atteindre les objectifs spécifiques qui leur sont

attribués par le DO ?

Ces trois axes de recherches seront corroborés par un quatrième considérant les

comportements managériaux des DO afin de déterminer quelles compétences et quelles

capacités managériales les PME donneuses d‘ordre doivent-elles déployer pour pouvoir gérer

Page 19: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

6

la relation de sous-traitance dans le temps (échanges d‘informations intenses, qualité de

leadership) ?

Les informations obtenues à partir du traitement des questionnaires relatifs aux quatre axes

formulés, visent particulièrement à définir les facteurs clés de réussite du MPO dans la

relation de sous-traitance entre PME donneur d‘ordre et suiveur.

Au niveau du secteur BTP, l‘alliance peut se concrétiser par une nouvelle organisation où les

partenaires apportent des ressources contre une espérance de gain. Les caractéristiques

locales du secteur et le nombre limité de cas ne permettent pas de vérifier des hypothèses

générales mais autorisent à formuler deux propositions sur deux dimensions :

La gestion stratégique (compatibilité des entreprises, degré de liberté) et les

changements organisationnels (perturbation, déstructuration, restructuration)

Le comportement de l‘individu (leadership) et du groupe (jeu d‘acteurs,

structuration, confiance) et les apprentissages (individuels, du groupe et

organisationnel)

L’objectif global de cette thèse vise à faire ressortir l’atteinte des résultats voulus par

l’application du MPO d‘une part, grâce aux comportements responsables et professionnels

que tout donneur d‘ordre devrait s‘approprier et d‘autre part, grâce à un niveau optimum de

contribution des sous-traitants.

Les trois objectifs spécifiques qui se rapportent à l‘objectif global concordent aux trois

premiers axes de recherche :

La première phase du MPO correspond à l‘approche contractuelle des entreprises DO

dans la recherche et le choix des partenaires en raison de la nécessité de sous-traiter

certains travaux spécifiques au niveau de la construction des bâtiments. Le premier

objectif spécifique vise donc à cerner les capacités et les comportements

managériaux adoptés par le donneur d‘ordre pour atteindre les objectifs qu‘il s‘est fixé

dans son plan d‘actions pendant la première phase du MPO.

Le deuxième objectif spécifique est de faire ressortir les comportements appropriés

dans le suivi des travaux sous-traités qui constitue la deuxième phase du MPO. Cette

deuxième phase correspond à une approche décisionnelle fixant le processus

organisationnel dans la mise en commun des ressources externes et internes;

Le troisième objectif spécifique concerne l‘évaluation des travaux des sous-traitants

pour déterminer à quel point, ils sont professionnels et fiables dans l‘atteinte des

objectifs et des échéances contractuels.

Page 20: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

7

Malgré les différences d‘objectifs des PME donneurs d‘ordre et ceux des PME suiveurs, la

communauté d‘intérêts entre partenaires réside dans la réussite de la relation par sous-

traitance et dans le renouvellement du contrat de partenariat. La communauté d‘intérêts se

traduit par la participation effective des PME alliées dans les activités respectives à honorer.

Trois hypothèses liées aux objectifs spécifiques sont alors formulées pour répondre à la

question centrale. A cet effet, une approche hypothético déductive est adoptée tout au long de

la recherche dont la finalité est de vérifier quels facteurs et quelles pré-conditions sont

requises avant que la relation dans la sous-traitance commence ? Quels facteurs et conditions

sont indispensables à l‘atteinte des objectifs ? Quelles conditions hors ou sous le contrôle

direct des partenaires doivent être réalisées pour la mise en œuvre des activités prévues. Le

but est de confirmer ou d‘infirmer ces faits hypothétiques à la fin de l‘ouvrage.

La première hypothèse stipulant que la réussite d’un projet de sous-traitance dépend du

système de management du donneur d’ordre suppose un comportement de négociateur

du DO au niveau de la recherche et le choix du partenaire, du choix de type de sous-traitance

et un comportement d‘entrepreneur au niveau de l‘environnement externe. La connaissance

de ce type de comportement est justifiée en préalable au plan d‘actions engagé par le donneur

d‘ordre compte tenu des objectifs qu‘il s‘est fixé dans la relation de sous-traitance. Pour

vérifier cette hypothèse, des variables seront prises en compte telles ; -les raisons de la

relation - la recherche et le choix du partenaire- le type de sous-traitance (de capacité ou de

spécialité)- le type de contrat- l‘attitude du DO face à l‘environnement.

La deuxième hypothèse avançant que « le degré d’engagement du sous-traitant

conditionne la réussite de la relation de sous-traitance » suppose une implication du sous-

traitant dans l‘application du MPO dans la gestion de celle-ci. Sa participation à la fixation

des objectifs, sa liberté dans la planification du travail engendrent des impacts dans la

réussite de l‘alliance. Une forte contribution du sous-traitant dans la réalisation des tranches

de travaux sous-traités détermine le degré de réussite de la troisième phase du MPO qui

correspond à l‘évaluation des travaux. Pour vérifier cette hypothèse, les variables qui s‘y

rapportent sont la conformité des travaux suivant le contrat, le respect du délai d‘exécution, la

qualité des produits offerts par le sous-traitant à des prix compétitifs. Comment les dirigeants

donneurs d‘ordre coordonnent-ils et contrôlent-ils les activités dans le pilotage de la relation

de sous-traitance ? Pour vérifier cette hypothèse, les variables à considérer concernent: la

gestion des ressources (la productivité, le rendement du personnel); la modalité de

coordination (centralisation ou décentralisation), le système d‘informations mis en place.

Page 21: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

8

La troisième hypothèse énonçant que « la condition de réussite d’une relation de sous-

traitance dépend de l’application par le donneur d’ordre du système MPO » suppose

que chaque acteur ait ses propres responsabilités dans la gestion de la relation. Les deux

entités doivent toutefois se mettre d‘accord, selon un contrat sur les objectifs, le plan

d‘actions à adopter, le contrôle et l‘autocontrôle.

A l‘issue de notre recherche, nous espérons obtenir les résultats probants suivants :

La réalisation à bonne fin du marché obtenu grâce à la réduction des coûts et à la

mise en place d‘un système de stratégie approprié par le DO est profitable aux

parties prenantes ;

l‘optimisation de l‘offre en produits de qualité, l‘insertion dans l‘environnement

par l‘appropriation d‘un avantage concurrentiel sont atteints par les partenaires ; et

la stratégie de positionnement grâce à la relation de sous-traitance favorisant la

croissance externe de chaque partenaire est effective.

Pour ce faire, cet ouvrage comprend deux parties interdépendantes entre elles. La première

partie de la thèse est consacrée aux cadres théoriques et méthodologiques c‘est-à-dire l‘étude

du contexte et la description des concepts appliquées à la recherche. Dans le premier chapitre,

nous exposons des notions sur la PME et sur le management par l‘objectif (MPO). Ce

chapitre se subdivise en trois sections ; la première présente des généralités sur les PME ;

dans la deuxième, une explication sur la notion de management est avancée afin de mieux

cerner le management par objectif et nous terminons le premier chapitre par des concepts sur

le management par objectif (MPO).

Au deuxième chapitre, nous exposons les théories relatives à la sous-traitance, avec en

premier lieu, la description des concepts de la sous-traitance ; en deuxième lieu, nous

présentons les liens entre PME dans une relation de sous-traitance. Au sein de la relation sont

étudiées de près les opportunités et les menaces, les avantages tirés par les PME donneur

d‘ordre, les risques encourus par ces dernières. Les enjeux pour les PME sous-traitants ainsi

que les problèmes de communication entre les entreprises DO et ST méritent également un

examen. En troisième lieu, nous passons en revue quelques concepts appropriés sur le MPO

en sous-traitance. Par ailleurs, une section est consacrée à présenter l‘entente entre les deux

entités, laquelle se concrétise par un contrat stipulant leurs engagements respectifs

notamment en terme de ressources (financières, matérielles et humaines) et de délais

séquentiels pour la production de produits de qualité.

Page 22: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

9

Le troisième chapitre qui concerne le cadre méthodologique comporte trois sections qui

regroupent le cheminement et l‘exigence de la recherche, la recherche qualitative et l‘étude

quantitative. La recherche qualitative comporte l‘entretien, la recherche documentaire,

l‘observation directe et la condensation des données. L‘étude quantitative quand à elle décrit

les outils d‘analyse, l‘utilisation de logiciels de traitements de données et les différentes

méthodes d‘analyse.

La deuxième partie porte sur les études empiriques. Dans le chapitre quatre, nous

présentons les résultats avec quatre points émergents : Au premier point, les PME du secteur

BTP et la relation de sous-traitance ; au deuxième point, les caractéristiques de la relation de

sous-traitance ; au troisième point, le management et la relation de sous-traitance, lesquels

concepts expliquent les ressources et les compétences engagées, enfin au dernier point, la

responsabilité du donneur d‘ordre par rapport aux activités de fixation des objectifs, de

planification, de suivi et de contrôle des travaux des sous-traitants.

Le chapitre cinq relate la vérification des hypothèses et avance des recommandations. La

première section se rapporte à la validation des hypothèses relatives aux managements

stratégique et opérationnel appliqués par les donneurs d‘ordre. La deuxième section vérifie

dans quelles conditions les procédures préalables à la mise en place de la relation de sous-

traitance conçues par le DO sont profitables à l‗alliance et recommandent au donneur d‘ordre

le type de management des opérations pour le suivi des travaux du sous-traitant. Les impacts

des recommandations avancées pour la réussite de la relation sont mentionnés dans la

conclusion générale.

Page 23: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

10

PLAN DE RECHERCHE

Figure 1 : Plan de recherche

Source : Auteur 2015

Partie I :

CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Partie II :

RESULTATS et DISCUSSIONS

Chapitre I :

Notions sur les PME et le

MPO

Chapitre II :

Notions sur les sous-

traitances

Chapitre III :

Méthodologies de

recherche

Chapitre IV :

Présentations des résultats

Chapitre V :

Vérifications des hypothèses et

recommandations

Page 24: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

11

PARTIE I : CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Comme nous l‘avons déjà évoqué dans l‘introduction, cette première partie est consacrée à

l‘appropriation des théories portant sur les matériels et méthodes à appliquer dans la

recherche. Cette partie est nécessaire avant de pouvoir effectuer l‘étude empirique de notre

thèse. Elle servira de base à toutes les étapes nécessaires à notre démonstration. Cette partie,

subdivisée en trois chapitres nous éclaire sur les différentes théories et méthodes axées sur

notre thème :

Le premier chapitre rappelle le fondement théorique des PME ainsi que le Management par

objectif (MPO). Il est jugé nécessaire d‘évoquer ces deux concepts pour la réalisation de

notre recherche. Le deuxième chapitre traite deux aspects liés à une alliance. D‘abord les

approches théoriques relatives à la sous-traitance, à savoir les différentes formes de sous-

traitance: son évolution et ses différentes formes ; ensuite la relation entre le management

par objectif et les sous-traitants. Le troisième chapitre expose la méthodologie de recherche

pour l‘élaboration de cette thèse. Les théories sélectionnées et décrites dans cette partie se

rapportent d‘une part aux matériels (outils d‘analyses) adoptés et d‘autre part aux différentes

démarches depuis la collecte et le traitement des données jusqu‘à la validation des hypothèses

Page 25: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

12

CHAPITRE 1 : NOTIONS SUR LES PME ET LE MANAGEMENT PAR OBJECTIF.

La recherche sur les PME a commencé à se développer à partir de la fin des années 70. À

cette époque, on a commencé à identifier les spécificités des PME vis-à-vis des grandes

entreprises. Progressivement, ces recherches commencent à se multiplier, se structurer et

s'organiser afin de constituer un objet de recherche. Suite à cet élargissement, deux courants

théoriques ont fait leur apparition: le premier tient compte de la spécificité des PME (Julien et

Marchesnay, 1988), et essaie de l'unifier par une seule approche. Le deuxième adopte une

approche plus large; selon ce courant, il est impossible de considérer qu'il existe une théorie

unique des PME. Dans notre recherche, nous avons adopté le courant qui suit les spécificités

des PME, tout en mettant en relief la diversité des cas. Nous considérons que l'on ne peut pas

éviter une approche contingente du fait que les PME soient hétérogènes, sans toutefois

oublier leurs similitudes communes. En effet, il est notoire que le rôle central du dirigeant est

une caractéristique invariante et spécifique des PME malgré leur hétérogénéité. Par cette

approche nous essayons de créer un cadre d'analyse conciliant « spécificité » et « diversité »

(Torrès, 1997).

Ce chapitre expose dans la première section des généralités sur l‘entreprise et les PME suivi

d‘une présentation des théories sur le management. Le management par objectif sera expliqué

dans la dernière section après avoir cerné le cadre général sur le concept de management.

1.1 Généralités sur les PME

Comme toute entreprise, la PME est une entité économique qui produit un bien ou un service

afin de répondre aux besoins du marché. L‘appellation PME recouvre une panoplie de

définitions, de ce fait, il n‘existe pas de définition absolue des PME. Cela est dû au fait que

les critères qui définissent ces entreprises restent liés étroitement au degré développement du

pays ou à celui du secteur économique pris en considération. Ainsi, des entreprises

considérées comme des petites et moyennes dans un pays peuvent paradoxalement être prises

comme des grandes entreprises dans d‘autres, et vice versa.

Du fait de cette complexité, on ne peut donner de définitions précises aux PME sachant qu‘il

en existe plusieurs selon les pays. Les PME sont considérées comme des entreprises

indépendantes qui comptent un nombre limité de salariés. Ce nombre varie selon les systèmes

statistiques nationaux. On retrouve dans la catégorie des PME ; le petit artisan qui fabrique

Page 26: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

13

seul des outils agricoles vendus sur le marché du village, le café du coin de la rue, le café

Internet d‘une petite ville, mais aussi de petites entreprises d‘ingénierie ou d‘édition de

logiciels commercialisant leurs produits à l‘étranger et des entreprises de taille moyenne

fabriquant des pièces détachées vendues sur le marché intérieur et à l‘étranger à des

constructeurs automobiles d‘envergure internationale. Comme nous l‘avons dit, chaque pays

avance sa propre définition compte tenu du contexte socio-économique dans lequel

l‘entreprise vit.

Aux Etats-Unis d‘Amérique est considérée comme une PME, toutes les entreprises qui font

travailler moins de 500 salariés. Au Japon, la PME est définie selon des critères comme le

nombre des travailleurs ; le capital et le secteur d‘activité, c‘est-à-dire considérée comme une

PME une entreprise qui n‘emploie pas plus de 300 personnes

Dans cette section, afin de mieux comprendre les spécificités des PME, des notions sur

l‘entreprise en général seront présentées en préalable.

1.1.1 Notions d’entreprises

Avant d‘être considérée comme une PME, l‘entité doit d‘abord être une entreprise. En fait,

une entreprise est toute entité engagée dans une activité économique, quel que soit son statut

légal. Ainsi, sont considérées comme des entreprises :

- Les personnes exerçant une activité artisanale à titre individuel ;

- Les sociétés familiales ;

- Les sociétés de personnes ; et

- Les associations engagées régulièrement dans des activités économiques.

1.1.1.1 Définitions

L‘entreprise est l‘acteur principal de la vie des affaires. Par définition, une entreprise est une

unité économique qui implique la mise en œuvre de moyens humains et matériels de

production ou de distribution des richesses reposant sur une organisation préétablie. Ainsi,

l‘entreprise est une notion économique1: elle n‘a pas la personnalité juridique. Cependant,

elle est de plus en plus prise en compte par le droit.

En outre, l‘entreprise est un agent ou opérateur économique producteur de biens et de

1Brigitte Hess-Fallon ; Anne-Marie Simon. Droit des affaires. 14 ème Editions SIREY.2001.

Page 27: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

14

services au niveau micro-économique comportant en son sein des fonctions de base pour être

opérationnelle : approvisionnement, production, finance, marketing, comptabilité et

personnel. Une fois formalisée, elle est économiquement dotée d‘une autonomie juridique qui

combine des facteurs de production (capital et travail) pour produire des biens ou des

services destinés à être vendus sur le marché en vue de réaliser des bénéfices pour assurer

sa rentabilité financière.

Elle peut être un ensemble complexe qui prend en compte divers aspects (contrainte, force et

décision) dans des procédures élaborées pour que la production de biens et de services

réponde aux objectifs prédéfinis. En tant que producteur, l‘entreprise doit tout faire pour que

le processus de production ne souffre d‘aucun blocage et que les produits issus de ce

processus soient vendus afin que l‘entreprise puisse obtenir un profit favorisant sa

performance et sa pérennité. L‘entreprise peut aussi être considérée comme un système et

comme une organisation.

a) Entreprise en tant que système

L‘entreprise est un système ouvert à l‘environnement. En tant que tel, elle s‘adapte à son

environnement, dans le sens où elle se développe en milieu favorable et réagit aux contraintes

et opportunités. Un système est un ensemble d‘éléments structuré pour des fonctionnements

déterminés. Ainsi, des éléments exogènes et endogènes à l‘entreprise déterminent donc sa

compétitivité au niveau du savoir-faire, de l‘organisation et de la gestion, de la

commercialisation des produits et du partenariat.

En termes d‘organisation, l‘organisation traditionnelle, unitaire, centrée sur les produits laisse

la place à une organisation réseau où les partenaires ont leur place et la gestion des

compétences et des savoirs facilitent le développement des capacités d‘entreprendre.2

La figure ci-dessous retrace « Les relations du système entreprise avec son environnement »

2Blanchot F., Isaac H., Josephson E., Kalika M., De Montmorillon, Romelaer P. Organisation : Explosion des

frontières et transversalité. CREPA, Cahier de recherche n°50, mars 2000.

Page 28: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

15

Source : Blanchot F., Isaac H., Josestnd E., Kalika M., De Montmorillon, Romelaer P.

Organisation : explosion des frontières et transversalité. CREPA, Cahier de recherche n°50,

mars 2000.

Environnement international

Environnement national Environnement

Social Environnement économique

Système

entreprise

Environnement

Financier

Environnement

Technologique

Environnement

politique

Environnement

Institutionnel

Nouveaux

Pays industrialisés

(NPI)

Pay

s

ind

ust

rial

isé

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Pay

sen

voie

de

velo

pp

em

en

t (P

VD

)

Figure 2 : Système entreprise avec son environnement

Page 29: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

16

Cette figure nous montre que le développement d‘une entreprise nécessite la mobilisation

d‘une multiplicité d‘acteurs car sa compétitivité dépend de plus en plus de l‘entreprise, en

tant que partie prenante d‘un circuit économique.

Les différents acteurs de la vie économique entretiennent des relations (le terme "flux"

est souvent utilisé pour caractériser ces relations) dont l'interdépendance constitue le "circuit

économique".

Les parties prenantes dans ce circuit économique, où circulent de nombreux flux sont:

- les ménages qui représentent les consommateurs ;

- les entreprises créées en tant que producteurs ;

- l'Etat et les administrations qui assurent la satisfaction des besoins collectifs et prêtent

des fonds aux ménages (en cas de subvention ou aide venant de l‘Etat) ;

- les banques et organismes financiers qui assurent le financement de l'économie ; et

- les partenaires extérieurs qui gèrent les nombreuses relations économiques et

financières entre les partenaires nationaux et étrangers : import-export, mouvements

de capitaux, mouvements humains.

b) Entreprise en tant qu’organisation

Une entreprise est une organisation économique. Elle se fixe des objectifs internes

(technicité, profit) et externes (pouvoir de marché, image). Elle fonctionne par

l‘administration et les relations humaines. Au XIXe siècle, l‘entreprise était conçue comme

une unité économiquement rationnelle, mais isolée de son environnement social. Elle est

considérée aujourd‘hui comme un système ouvert à son environnement.

Avant d‘entrer dans la spécificité de l‘organisation des PME, il est nécessaire d‘analyser le

concept d‘une organisation dans son ensemble, la fonction, les buts, et le processus

organisationnel, en particulier.

Le terme « organisation » recouvre plusieurs acceptions mais trois d‘entre elle retiennent

particulièrement l‘attention3 :

D‘abord, les organisations désignent des groupements humains qui coordonnent leurs

activités pour atteindre les buts qu‘ils se donnent. Elles sont de nature économique

(entreprises), sociale (syndicats), politique (partis) ou religieuse (églises).

3BOYER Luc et EQUILBEY Noël, Organisation : théories et applications, Paris, éditions d‘organisation, 2003,p.13.

Page 30: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

17

Ce premier sens considère l‘organisation comme une réalité sociologique.

Ensuite, les organisations caractérisent les diverses façons par lesquelles ces

groupements agencent ou structurent les moyens dont elles disposent pour parvenir à

leurs fins.

Enfin, le mot « organisation » a un sens de mise en ordre. Il sert à décrire l‘action

d‘organiser c‘est-à-dire le processus qui engendre les groupements ou les

structurations.

Ce sont surtout ces deux dernières acceptions du terme « organisation » qui nous intéressent

dans ce travail. Que signifie donc exactement « organiser » ?

Selon les termes de Jean GERBIER (1993)4, organiser, c‘est concevoir et mettre en place des

systèmes, des structures, des méthodes, des procédures (les uns et les autres assortis de

moyens matériels correspondants), plus ou moins permanents pour atteindre dans des

conditions optimales des buts explicites.

Pour Gilbert PROBST et al. (1991), organiser, c‘est coordonner rationnellement en vue de

poursuivre des objectifs explicites par une division du travail des fonctions ainsi que par une

hiérarchisation de l‘autorité et des responsabilités.

Quelle définition peut-on ainsi donner à « l’organisation » ?

Jean GERBIER (1993) définit l‘organisation comme la façon dont un ensemble est constitué

en vue de son fonctionnement.

Pour John R. et David CHAPELL (2002), l‘organisation correspond au processus de

structuration des ressources humaines et matérielles par lequel on coordonne les activités afin

d‘accomplir un but.

L‘organisation est une des fonctions de la gestion. Elle décrit le cadre dans lequel doit se

situer le mode d‘exécution des tâches (division du travail), le type de relation d‘autorité

adopté et dans lequel peuvent se manifester la capacité d‘adaptation au changement. La figure

suivante illustre le rôle essentiel attribué à l‘organisation dans le processus de gestion :

4GERBIER Jean, Organisation et fonctionnement de l’entreprise : traité fondamental, Paris, Lavoisier, TEC &

DOC, 1993,p.7.

Page 31: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

18

Figure 3 : Les rapports de l’organisation avec les autres fonctions de la gestion

Source: John R. & David CHAPELL, 2002

Les plans ayant été dressés, le gestionnaire est chargé de veiller à leur exécution. Une fois

que la mission, les valeurs essentielles, les objectifs et la stratégie ont été clairement définis,

la démarche d‘organisation lance le processus d‘implantation. On détermine qui fera quoi, qui

sera responsable de qui, quels rapports seront établis entre les employés et les divers éléments

de l‘entreprise.

Le but de l‘organisation est de disposer des moyens (bâtiments, équipement, personnel, etc.)

en vue de leur mise en œuvre (groupement de personnes en organisme distinct, affectation de

matériels, etc.) selon des règles préalablement établies. Elle est mise en place pour atteindre

les objectifs de la firme, optimiser l‘emploi des ressources, maîtriser les processus internes,

assurer la performance des cellules internes, réduire les dysfonctionnements, augmenter la

capacité d‘adaptation et de flexibilité et permettre une remise en cause permanente (Luc

BOYER et al. 2003).

L‘organisation correspond au processus par lequel les ressources, humaines et matérielles

sont aménagées, afin qu‘elles convergent vers la réalisation d‘un objectif commun. Il s‘agit

tant de diviser les tâches à accomplir que de coordonner les résultats afin d‘accomplir un but5.

5R. John et CHAPPELL S. David, Principes de management, op.cit.

La planification Le contrôle

Donne l‘orientation générale Veille à l‘obtention des

résultats souhaités

L’organisation

- établit les structures ;

- divise le travail ; et

- aménage les ressources.

- coordonne les activités

La direction

Suscite l‘effort

Page 32: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

19

Le processus organisationnel auquel doit se soumettre le dirigeant se subdivise en cinq

grandes étapes :

Lors de la première étape, le dirigeant d‘entreprise doit organiser les ressources pour

réaliser les objectifs et les plans d‘actions.

Au niveau de la deuxième étape, le dirigeant doit tout d‘abord identifier les activités

nécessaires et regrouper les activités en fonction des ressources humaines et matérielles

disponibles. Ensuite, il doit organiser des unités administratives selon des méthodes et

modèles disponibles.

Au niveau de la troisième étape, le dirigeant doit établir des niveaux hiérarchiques et

déléguer aux responsables l‘autorité nécessaire pour s‘acquitter des tâches.

Au niveau de la quatrième étape : il doit en premier lieu, intégrer horizontalement et

verticalement les relations d‘autorités et du système d‘information ; et en deuxième lieu

coordonner les différentes actions vers un but unique.

Au niveau de la cinquième étape : le dirigeant doit établir les règlements ; décrire et

répartir les tâches entre chaque membre de l‘entreprise.

1.1.1.2 Différents types d’entreprise

i. Entreprise de service

Ce type d‘entreprise offre des prestations de services qui correspondent aux fonctions

fondamentales telles la production, le marketing, la finance, la comptabilité et la gestion du

personnel.

Exemple : salon de coiffure, cabinet de médecin, bureau d‘assurance, cabinet de conseil

juridique et fiscal, etc.

ii. Entreprise commerciales

Ces entreprises achètent et revendent des produits en l‘état sans les transformer.

Leurs principales fonctions s‘appuient sur l‘informatique et les achats-ventes. Exemples:

grossiste, station-service, etc.

Page 33: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

20

iii. Entreprises industrielles

Dans ce type d‘entreprise, le rôle principal consiste à acheter les matières premières pour les

transformer en produits finis vendables sur le marché. Au niveau de ces entreprises, l‘outil

informatique représente un outil de gestion incontournable.

1.1.1.3 Relation externe à l’entreprise

Figure 4 : Représentation des relations externes

Relation de marché Relation hors marché

Source : Auteur, Mars 2015

Un savoir-faire en négociation est indispensable à l‘entreprise pour nouer plus de relation

entre elle et ses fournisseurs et /ou clients. Pour mieux gérer cette relation, l‘entreprise fait

appel au système de gestion.

L‘Etat intervient dans le processus de gestion en imposant des impôts tel que l‘impôt sur le

revenu et la banque aide l‘entreprise en lui prêtant quelques fonds.

La gestion, que l‘entreprise utilise possède comme finalité l‘atteinte des objectifs visés de

l‘entreprise comme par exemple, produire des biens de bonne qualité pour maximiser le

profit. Cependant, il existe des processus de gestion qui sont d‘une part, un ensemble

d‘activités ordonnées dans le temps qui portent sur le choix des objectifs, la détermination et

l‘agencement des moyens permettant de les atteindre et d‘autre part, la mise en place

d‘instruments d‘évaluation des résultats obtenus. Pour tous ses fonctionnements, l‘entreprise

a besoin de capital qui lui permettra de mieux poursuivre le processus de gestion.

La naissance de toute entreprise est due à la conjonction d‘idées créatrices (éléments moraux)

et des capitaux (éléments matériels).Les capitaux sont mis en mouvement, sous l‘impulsion

donnée par les idées créatrices, grâce au concours du travail (élément ou capital humain).

- Pouvoir de négociation desclients

- Pouvoir de négociation desfournisseurs

Entreprise

- Syndicat detravailleur - Etat –pouvoirspublics - Collectivité - Banque-assurance

Page 34: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

21

Lors de la création de l‘entité entreprise, à l‘aide des capitaux apportés par l‘entrepreneur

individuel ou les associés, elle acquiert des immobilisations et achète des marchandises par

le biais de l‘agent économique telle la banque par exemple .Les encaissements reçus des

clients permettent à l‘entreprise de payer ses fournisseurs, tout cela peut s‘effectuer au niveau

de la conjoncture locale, régionale et même mondiale.

Figure 5 : Entreprise en tant que cellule économique

Source : Auteur, Mars 2015

1.1.2 Caractéristiques des PME

Inversement à la définition apportée à la PME qui diffère d‘un pays à l‘autre, les PME

présentent des caractéristiques communes à travers le monde.

Le poids des Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans l‘activité économique n‘a cessé de

croître depuis la fin des années 70. Fruits de l‘externalisation de certaines de leurs activités

BANQUES ETAT

CLIENTS

CONJONCTURE MONDIALE/ CONJONCTURE REGIONALE

CONJONCTURE NATIONALE

IMMOBILISATIONS

MARCHANDISES CAPITAUX

TRESORERIE

FOURNISSEURS

CLIENTS

Page 35: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

22

par les grandes entreprises et d‘un credo autour du « small is beautiful », ces organisations

semblent parées de toutes les vertus de la flexibilité et de l‘innovation dans un contexte de

compétitivité internationale. Lorsque l‘on parle de PME, le premier critère à prendre en

compte est l‘indépendance de l‘entreprise.

Dans son ouvrage intitulé « La Petite entreprise à l‘ordre du jour », SPENCER Hull a parlé

de l‘importance des Petites et Moyennes Entreprises dans l‘économie. Il a pu donner une

définition sur la notion « d’entreprendre »6. Selon lui, un entrepreneur est une personne prête

à affranchir quelque chose, possédant une ou des raisons de faire cette activité. Son principal

objectif est de tirer profit de l‘activité qu‘il exerce, suite à sa rationalité. Ses actions se

déroulent dans un milieu pourvu de mutation et son activité peut soit lui rapporter ce qu‘il a

voulu obtenir soit lui faire perdre de l‘argent. « Entreprendre, c‘est prendre des décisions dans

un univers incertain. Pour ce faire, l‘entrepreneur dispose des facteurs de production qu‘il

met en activité, avec un certain risque, pour arriver à ses fins économiques. Bref,

entreprendre est une activité bénéfique pouvant transformer les inputs en outputs, en pleine

incertitude.

Il est indispensable de bien cerner la notion de PME/PMI et c‘est pour cela que nous allons

donner les trois classifications suivantes: D‘abord, dans les pays du Tiers Monde, on

catégorise les entreprises comme suit :

Micro entreprise : une entreprise ne contenant que neuf (09) employés ou plus;

Petite Entreprise : une entreprise qui emploie dix (10) à quarante-neuf (49) employés

Moyenne Entreprise : une entreprise disposant de cinquante (50) à quatre-vingt-dix-neuf (99)

employés7.

Ensuite, une autre classification est donnée par l‘Association des Nations de l‘Asie du Sud

Est ou ANASE8.

On appelle industrie domestique et artisanale une industrie employant un (01) à neuf(9)

personnes.

Petite Industrie une industrie employant dix (10) à quarante-neuf (49) personnes.

Moyenne Industrie une industrie employant cinquante (50) à quatre-vingt-dix-neuf (99)

6SPENCER, Galen Hull, La petite entreprise à l‘ordre du jour, Harmattan, Paris, 1987, p18. 7Ibid., p21.

8 Ibid., p21

Page 36: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

23

personnes.

Grande Industrie une industrie employant cent (100) et plus de personnes.

Cette classification ressemble à celle donnée par les pays du Tiers Monde, mais, dans les

pays en développement, les petites entreprises et moyennes entreprises sont alignées sur un

même rang. Ainsi, le classement se répartit comme suit:

On appelle micro-entreprise, une entreprise employant moins de dix (10) personnes.

Petite et Moyenne Entreprise, une entreprise employant dix (10) à quatre-vingt-dix neuf (99)

personnes.

Grande Entreprise, une entreprise employant cent et plus (≥100) personnes.

Aussi, ces classifications peuvent varier selon le pays9et son niveau de développement. En

effet, en Europe, les PME emploient moins de cinq cent salariés, aux États-Unis, moins de

mille cinq cent salariés, en Afrique moins de cinquante salariés.

Après avoir défini les entreprises et éclairci ce qu‘on entend par PME, analysons les deux

théories divergentes concernant les entreprises, qui sont : celle des néoclassiques et celle de

Francisco De Oliveira.

Selon les néoclassiques, il existe deux sortes d‘entreprises : l‘entreprise « moderne »

ou « organisée » et l‘entreprise « traditionnelle » ou « rétrogradée »10. La première est

constituée par les grandes entreprises, marquée par l‘utilisation d‘une forte quantité de capital

et des techniques modernes, elle opère dans des activités complexes et plus diversifiées.

Tandis que la seconde regroupe celles qui sont petites, à faible quantité de capitaux. Elles

procèdent avec des techniques archaïques, basées surtout sur le domaine de l‘agriculture.

Leurs activités sont souvent simples, héritant de l‘habitude traditionnelle.

Francisco De Oliveira a apporté des critiques par rapport à l‘analyse néoclassique11.

Pour lui, l‘analyse des petites entreprises doit être faite en fonction de l‘économie entière, il

ne faut pas les isoler et les qualifier par rapport aux grandes entreprises mais suivant

l‘économie globale d‘un pays. Il insiste sur le fait que les petites entreprises ne devraient pas 9INSTAT, Rapport de l‘enquête sur les entreprises à Madagascar (année 2013), INSTAT, 2013, p5.

10SPENCER, Galen Hull, La petite entreprise à l‘ordre du jour, Harmattan, Paris, 1987, p69.

11Ibid., p70.

Page 37: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

24

être minimisées et/ou marginalisées. Ensuite, l‘utilisation d‘une forte capacité de capital

n‘est pas forcement obligatoire dans le Tiers Monde ; les petites entreprises existaient et

continuent d‘exister malgré la présence des grandes Entreprises. Son existence n‘a aucun lien

avec l‘influence des grandes entreprises dans un pays. Si ces dernières n‘existent pas dans un

pays, les petites entreprises formeront des entités produisant des biens et des services pour

répondre à la demande locale. Sinon, elles participeront à une assistance dans

l‘industrialisation du pays. car, elles leur fournissent des matières premières et peuvent être

des alliés utiles et indispensables pour ces grandes entreprises. Enfin, pour appuyer son idée,

Francisco De Oliveira affirme que l‘activité des petites entreprises a entraîné une véritable

croissance du commerce bien avant l‘existence des grandes entreprises dites modernes.

Il nous semble nécessaire de considérer les critères qui caractérisent les PME du point de vue

organisationnelle et celui juridique.

a) Point de vue organisationnel

Diverses caractéristiques permettent de dresser un profil organisationnel type des PME à

savoir :

- La petite taille

Les petites et moyennes entreprises (PME) sont des entreprises dont la taille est définie par

un ensemble de critères, dont essentiellement le nombre de salariés qui ne dépasse pas un

certain seuil. Les autres critères de taille utilisés sont le chiffre d'affaires annuel ou le total du

bilan.et on utilise parfois un critère d'indépendance s'exprimant sous la forme de non-

appartenance à un groupe trop important.

La centralisation est la personnalisation de la gestion autour du propriétaire dirigeant : il en

résulte que les PME sont caractérisées par l‘unicité de la direction, en effet celui qui possède

le contrôle exerce lui-même la direction d‘où la corrélation entre la démarche de l‘entreprise

et la nature de son chef. La centralisation de la gestion, si elle admet de multiples variantes,

ne peut être ignorée non plus et dans l‘ensemble, le profil du dirigeant oriente largement le

management de l‘entreprise. Cette centralisation de la gestion peut avoir des effets positifs

comme ceux négatifs pour le développement ultérieur de l‘entreprise.

Page 38: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

25

Le terme organisation renvoie à deux idées principales au niveau de l‘organisation

proprement dite et au niveau de la gestion.

- L’organisation en tant que collectivité des personnes réunies en vue de l‘obtention

d‘un but commun, l‘action d‘organiser qui consiste à définir les tâches, à les attribuer à des

individus, à regrouper ces tâches et ces individus en unités de travail et à distribuer des

responsabilités

- La gestion d’une PME est caractérisée par l‘utilisation des méthodes de gestion peu

développées à savoir : une stratégie intuitive ou peu formalisée, forte proximité des acteurs.

Le système d‘information interne est peu formalisé et le système d‘information externe reste

basé sur de simples contacts directs. Une fragilité financière et un manque de moyens

d‘information caractérisent les petites entreprises qui n‘ont ni les compétences ni les

ressources pour assurer une veille juridique (Lamm et Walters, 2004).

D‘autres typologies tiennent compte des marchés sur lesquels elles évoluent (marchés locaux,

nationaux ou internationaux, modernes ou plus traditionnels). L‘idée est que selon le type de

marché, des spécificités émergent.

Les PME présentent de nombreuses spécificités. Du fait de leur taille, elles ont une structure

souple, mais sont souvent dépendantes de leur environnement et ont une activité vulnérable.

Par ailleurs, la plupart des dirigeants de PME privilégient l'indépendance et la pérennité de

leur entreprise à sa croissance.

b) Point de vue juridique

La plupart des PME ont le statut juridique de Société à Responsabilité Limitée (SARL) OU

bien de Société Anonyme (SA). Une SARL est une forme de société intermédiaire : sur le

plan juridique, elle est considérée comme une société de capitaux mais par certains aspects,

elle se rapproche d‘une société de personnes.

Il s‘agit d‘une société où la responsabilité des associés est limitée aux apports. Une SARL est

composée d‘aux moins deux associés et au maximum cinquante ;

C‘est la forme de société la plus répandue actuellement.

Elle présente également des caractéristiques spécifiques comme :

Stratégie intuitive ou peu formalisée ;

Forte proximité des acteurs (agent économique) dans un réseau régional ;

Page 39: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

26

Système d‘information interne simple et peu formalisée ;

Système d‘information externe simple basé sur les contacts directs (contacts humains,

nécessité de développer les qualités humaines) ;

Capacité d‘innover rapidement pour s‘adapter au marché ;

Proximité entre patron et employés ;

Faible formalisation ;

Recours à l‘écrit non primordial, du fait de l‘importance de l‘ajustement mutuel ; et

Structure plate.

1.1.2.1 Historiques et évolution

La PME a existé d‘abord sous forme d‘ateliers d‘origine artisanale, agrandis tant par les

investissements que par l‘embauche d‘une main d ‗œuvre de plus en plus qualifiée et

hiérarchisée.

Elle était le point de départ de la fortune industrielle du Japon et y constitue encore un

domaine d‘activités important. L‘histoire de la PME remonte au 19éme siècle en Europe. A

cette époque, l‘exploitation agricole individuelle et la commercialisation étaient les produits

du travail.

Les auteurs s‘accordent pour parler d‘une renaissance des petites et moyennes entreprises à

partir des années 1970 (Julien, 1997). Cette renaissance est commune à l‘ensemble des pays

développés mais elle s‘étend aussi aux ex-pays socialistes en transition vers l‘économie de

marché (Koradecka, 2001) qui ont longtemps privilégié la grande entreprise, ainsi qu‘aux

pays en développement dont l‘économie s‘appuie très largement sur le secteur informel. Ce

développement des PME dans des contextes économiques différents présente des effets non

négligeables sur la qualité de l‘emploi et in fine sur la fragilisation de la population salariée

face aux risques SST (Mayhew et Quinlan, 1997).

Les raisons de cette renaissance résultent tout d‘abord d‘une remise en cause de ce qui

fondait le mythe de la grande entreprise : économie d‘échelles, effets d‘expérience et

d‘apprentissage. Jusqu‘à très récemment en effet, les grandes entreprises étaient considérées

comme le modèle économique à atteindre. Les PME étaient vues comme des petites grandes

entreprises destinées à grandir. Les années 70 et les chocs pétroliers ont modifié la

perception que l‘on avait de ce modèle.

Page 40: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

27

L‘évolution des marchés fut une deuxième grande cause de la renaissance des petites

entreprises. Certains auteurs (Julien, 1997) ; (Torres, 1999) évoquent la théorie des interstices

qui explique que le développement de nouveaux marchés permet aux petites entreprises de se

positionner là où les grandes ne le peuvent pas. En effet, certains marchés correspondent à de

petites productions et ne sont pas accessibles aux grandes entreprises qui privilégient la

production de masse.

Enfin, la troisième cause est l‘externalisation qui a été rendue nécessaire dans un contexte de

plus en plus compétitif et qui amène les grandes entreprises à utiliser les PME pour ajuster

leur production ou répondre aux évolutions de la demande dans le cadre d‘une relation de

sous-traitance de capacité ou de spécialité.

Dans ce contexte, le secteur tertiaire a vu croître le nombre de petites entreprises créées dans

de fortes proportions lorsque les grandes entreprises ont externalisé une partie de leurs

fonctions supports. Olivier Torres (1999) propose de distinguer d‘une part les PME

traditionnelles héritées du passé dont le niveau technologique est relativement faible et

d‘autre part, les PME plus « modernes » qui symboliseraient l‘initiative privée, le goût du

risque et le High Tech.

1.1.2.2 Freins au développement des PME

Les PME rencontrent diverses difficultés qui pourraient nuire à leur développement, à savoir

le problème de financement et le problème de concurrence

En premier lieu, les PME se heurtent au problème de financement12 lié au taux d‘intérêt et au

délai de remboursement appliqué par les institutions prêteuses de crédit. En appliquant un

taux élevé non rentable pour l‘activité des PME, ces institutions de crédit vont limiter leur

accès au système de financement. Le délai de remboursement est court et ne permet pas à ces

entreprises de se développer et d‘atteindre le but visé avant l‘échéance. Ainsi, face à des

besoins de financement, les PME sont obligées de demander de l‘aide aux proches d‘où la

notion des « tantines » qui imposent des conditions plus souples et négociables. Ce système

n‘est toutefois pas exempt de risques car en cas d‘insolvabilité, il met l‘emprunteur dans une

situation de cycle de prêts à des taux usuraires.

12 SPENCER, Galen Hull, La petite entreprise à l‘ordre du jour, Harmattan, Paris, 1987, p21

Page 41: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

28

En second lieu, les PME se heurtent aussi au problème de concurrence13. Il s‘agit aussi bien

de la concurrence au niveau national qu‘international, plus précisément de l‘exportation. En

raison des accords de libre-échange, l‘État est contraint de protéger les entreprises et les

industries nationales. Par la mise en place de mesures protectionnistes, l‘État leur donne du

temps pour renforcer leurs capacités compétitives. Ces mesures vont surtout bénéficier aux

grandes entreprises « agréées » et stimuler leur croissance notamment dans des situations de

production à grande échelle. Dans ces conditions, l‘offre de biens substituables, se fait au

détriment des PME car avec des produits donnant le même niveau de satisfaction, la demande

va s‘orienter là où les prix sont inférieurs.

En troisième lieu, l‘autorité privilégie beaucoup plus l‘exploitation des ressources nationales

par les grandes entreprises que par les PME14 en raison notamment de la faible productivité

de ces dernières due à une faible capacité financière et matérielle, à l‘absence d‘une véritable

organisation au niveau de la gestion des PME15ainsi que du flou entourant le partage net des

taches. A ceci s‘ajoute un cumul de fonction au niveau de la gérance des affaires, lequel ne

favorise pas toujours l‘atteinte de la performance.

En quatrième lieu, l‘exode rural des jeunes forme un obstacle au développement des PME car

en quête d‘emplois plus rémunérateurs, ils abandonnent les petites entreprises locales à leurs

sorts. Par conséquent, les activités de ces dernières se dégradent, les techniques restant par

ailleurs traditionnelles, elles restent toujours au niveau de petits ateliers jusqu‘à leur déclin.

Dans cette section, nous avons pu considérer l‘approche néoclassique sur les entreprises qui

considère que les petites entreprises présentent des facteurs de retard au niveau de la

croissance et elles appuient les activités des grandes entreprises. Cependant, cette approche

est remise en question par Francisco De Oliveira et Spencer Hull. Pour eux, plusieurs raisons

sont retenues pour justifier l‘existence et l‘importance des PME dans une économie.

Nous avons analysé les entreprises suivant leur type. Ainsi, diverses classifications ont été

données. Avec l‘approche néoclassique, les petites entreprises sont repoussées, cependant,

des bonnes raisons ont été affirmées par Oliveira et SPENCER Hull pour prouver

l‘importance des PME dans l‘économie même si ces dernières rencontrent des problèmes

concernant leur développement.

13Ibid., p21.

14SPENCER, Galen Hull, La petite entreprise à l‘ordre du jour, Harmattan, Paris, 1987, p21

15 Ibid., p78

Page 42: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

29

Avant de passer au chapitre suivant, il est utile de faire une récapitulation de ce qui a été

exposé auparavant. Ainsi, la théorie confirme que la combinaison des facteurs de production,

le travail et le capital, peut conduire à une croissance économique comme celle dans l‘analyse

microéconomique appliquées aux cas des Petites et Moyennes Entreprises.

Nous avons pu analyser les approches théoriques qui se référent aux PME. Ainsi, nous avons

abordé l‘étude théorique des PME avec la présentation des diverses classifications possibles,

suivi par l‘analyse théorique sur l‘importance des PME selon SPENCER Hull et Francisco

De Oliveira. Pour eux, les PME sont utiles grâce à la création d‘emploi qu‘elles apportent, au

revenu qu‘elles créent, à leur complémentarité aux grandes entreprises, à la production des

biens et des services standards qui sont accessibles à tous et à leur rôle de modérateur des

prix.

Toutefois, leur développement se heurte à des obstacles tels que : l‘accès au financement

adéquat, la concurrence aussi bien interne qu‘externe, la mauvaise gestion des ressources et la

migration des jeunes vers le milieu urbain. En guise de synthèse, les entreprises peuvent être

classifiées de différentes manières et varient suivant les pays où elles résident. L‘importance

des PME est diverse, selon Spencer Hull. Leur promotion suppose de surpasser les obstacles

qui freinent leur développement.

1.1.3 Spécificités des PME

Les PME présentent de nombreuses spécificités. Du fait de leur taille, elles adoptent une

structure souple, mais sont souvent dépendantes de leur environnement et exploitent des

activités spécialisées mais quelquefois précaires. Par ailleurs, la plupart des dirigeants de

PME privilégient l'indépendance et la pérennité de leur entreprise à sa croissance.

Parmi les caractéristiques mises en évidence, nous distinguons :

Le rôle fondamental du chef d‘entreprise qui imprime un type de management fortement lié

à sa personnalité et à son niveau de formation (Julien, 1997; Marchesnay, 2000 ; Lamm,

2001).

La particularité des relations sociales entre employeurs et salariés à l‘origine d‘une posture du

chef d‘entreprise qui déroge aux formes de management que l‘on retrouve dans les grandes

entreprises (Eakin, 1992 ; Eakin et al, 2003).

Page 43: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

30

Une main d‘œuvre plus jeune, moins qualifiée et sous contrat de travail précaire (Lamm et

Walters, 2002; Quinlan, 1997).

Enfin une vulnérabilité qui est la conséquence du développement de la sous-traitance qui

outre le fait de maintenir bon nombre de petites entreprises en situation de dépendance, a

conduit les grandes entreprises donneurs d‘ordres à externaliser une partie de leurs risques

professionnels (Mayhew et Quinlan, 1997 ; Mayhew et Quinlan, 2001)

L‘ensemble de ces caractéristiques conduit au constat que les méthodes et outils de

prévention conçus pour les grandes entreprises ne pouvaient être transférés aux PME (Dugré

et Lévesque, 1993 ; Slabnick, 1995 Champoux et Brun, 2000).

1.1.3.1 Fonctionnement des PME

La PME présente généralement une structure simple et flexible qui lui permet d'être réactive

à toute modification de l'environnement.

Cette organisation entraîne de faibles coûts de structure ce qui peut lui donner un avantage

concurrentiel par rapport à la grande entreprise (GE). Les niveaux hiérarchiques étant

souvent très réduits, les processus de décisions sont plus rapides pour régler les problèmes

liés à l'activité. L'information circule également de manière plus efficace même si elle revêt

un caractère informel.

Dans les PME, les salariés peuvent être plus motivés que dans une GE. En effet, ils peuvent

se sentir plus impliqués dans la pérennité de la PME car cette dernière n'offre pas toutes les

possibilités d'une GE en cas de licenciement (reclassement, indemnités de licenciement par

exemple). De plus, la taille de la PME permet aux salariés d'être plus souvent associés aux

prises de décisions.

Dans le fonctionnement des PME, le propriétaire dirigeant est un intervenant aussi important

qu‘omniprésent. De ce fait, et parce que la structure est souvent plus simple que celle de GE,

le propriétaire dirigeant est davantage en contact avec les éléments opérationnels de son

entreprise. Afin d‘étudier le fonctionnement des PME, il a été nécessaire de voir les critères à

son fonctionnement : critères qualitatifs et critères quantitatifs.

Page 44: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

31

- Les critères qualitatifs touchent les styles de direction, l’organisation et la gestion

- Le style de direction : d‘une manière générale, les PME ont un système de direction

centralisée car pour une PME la décentralisation coûte chère ; et

-. L’organisation et la gestion

Ces deux points ont déjà été exposés précédemment mais en guise de rappel ; mais ils

représentent les handicaps de la PME. Une entreprise est dite ― PME ‖ lorsqu'elle est gérée et

administrée par les personnes physiques qui en sont les propriétaires ‖. Cette définition est

incomplète car il se peut que d'autres entreprises d'une autre nature présentent ce même

critère. Ce qui nous amène à tenir compte d‘un autre critère qui va renforcer le premier. Il

s'agit d'une PME ― lorsqu'elle est indépendante d'une société holding ‖.

- Les critères quantitatifs :

Les critères quantitatifs se rapportent à la taille de l'entreprise. Elle est mesurée par l'actif

total ou le programme initial d'investissement selon qu'il s'agit d'une PME existante ou

nouvellement créée, par l'effectif employé ainsi que le chiffre d'affaires annuel. On distingue

en général : la très petite, la petite et la moyenne entreprise. Chacune des trois catégories

exige un traitement différencié et spécifique.

Par exemple, l'Union européenne mesure la taille de l'entreprise par l'effectif de ses

employés. A cet effet, elle classe les entreprises de la manière suivante : ― Sont considérées

comme PME, les entreprises de moins de deux cents cinquante salariés, en micro entreprises

celles qui ont un effectif de un à neuf salariés, en petites entreprises ceux qui en ont dix à

quarante-neuf et en moyenne entreprise ceux qui ont des salariés entre cinquante à deux cent

neuf ‖.

Nous tenons à signaler que la mesure de la taille de l'entreprise varie selon les pays et une

différenciation des critères quantitatifs est également nécessaire pour tenir compte des

spécificités sectorielles. Une PME industrielle ne présente pas les mêmes caractéristiques de

taille qu'une PME de service ou une entreprise artisanale. Les caractéristiques sont

généralement le nombre de salariés, le chiffre d‘affaires, le capital investi.

1.1.3.2 Management des PME

Les typologies qui paraissent cependant être les plus pertinentes sont celles qui différencient

les entreprises selon le mode de management. En effet, la petite entreprise est très marquée

Page 45: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

32

par le chef d‘entreprise qui cumule un ensemble de responsabilités et marque l‘entreprise du

sceau de sa gestion. Hirigoyen (1981) souligne ce rôle fondamental et fait du chef

d‘entreprise la clef de voûte de la PME.

«Les petites et moyennes entreprises sont celles dans lesquelles les chefs d‘entreprises

assument personnellement et directement les responsabilités financières, techniques et

morales de l‘entreprise, quelles que soient la forme juridique de celle-ci» (Hirigoyen, 1981).

Le rôle du dirigeant est ici encore fonction de la taille de l‘entreprise, plus l‘entreprise est

petite et plus le poids de celui-ci s‘accroît. Le poids du dirigeant est donc le premier critère

qui se retrouve autant dans le management de l‘entreprise dans lequel nous associons

rapidement l‘identité entre le dirigeant et l‘entreprise. Il en est de même au niveau du

recrutement qui se fait prioritairement à la proximité du dirigeant, sa famille et ses relations.

Le pouvoir de ce dirigeant est souvent sans contre-pouvoir. L‘effet néfaste de cette

omniprésence du dirigeant met à terme la dépendance de l‘entreprise et la mise en place d‘un

remplacement du dirigeant lorsque celui-ci est défaillant, s‘avère difficile.

Pour terminer cette section décrivant l‘historique, l‘évolution de PME, leurs caractéristiques,

leurs fonctionnements, leurs managements, il a été démontré que la PME possède une

organisation simple et flexible mais la décision aux seules mains du dirigeant peut présenter

des avantages mais aussi peut être néfaste du fait de son égo.

1.2 Le management : du global au spécifique

Au niveau de cette section, le management d‘une entreprise sera détaillé selon sa définition

globale et sa spécificité.

1.2.1 Définitions

Le management est un ensemble de techniques d‘organisation et de gestion des entreprises

pour conduire et piloter l‘action des individus. Le management est une activité, ou plus

précisément une série d‘activités intégrées et interdépendantes, destinées à faire en sorte

qu‘une certaine combinaison de moyens humains, et financiers, puisse générer une

production de biens ou de services économiquement et socialement utiles et rentables.

Cette activité peut comporter plusieurs dénominations. Pour certains, ces différents vocables

sont nécessaires, et renvoient à des particularités qu‘il convient de distinguer, alors que pour

Page 46: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

33

d‘autres, ces distinctions n‘ont tout simplement pas lieu d‘être, tant que le travail de gérer se

ressemble, là où il se pratique. Les termes tels que « gestion», «administration », «

management », peuvent comporter quelques fines distinctions. Mais, à cause de la grande

proximité des définitions qu‘en donnent tous les dictionnaires et les manuels de management,

nous pouvons les considérer comme synonymes, donc interchangeables et indifféremment

utilisables.

Le terme moderne « management » est actuellement défini dans la langue française comme

«conduite », « direction d‘une entreprise », alors que le verbe correspond « manager » prend

le sens de « manier », « diriger ». Les autres termes les plus couramment utilisés sont :

« gérer »-« gestion » et « administrer »-« administration » qui signifiaient respectivement

conduire, diriger, gérer à bien, gérer en défendant les intérêts de ceux qui nous confient leur

patrimoine.

Il apparaît donc que les sens et les nuances sont réellement très proches et tout à fait

favorables à une utilisation quasi indifférente des divers termes désignant l‘activité du

gestionnaire. Manager, gérer, administrer, c‘est tout à fait à la fois «arranger», « Prendre soin

de », «conduire», « gouverner », « manier », etc. C‘est ainsi que les définitions les plus

classiques se rapportent à des activités, des tâches ou des opérations que doit assurer le

gestionnaire dont le noyau intégrateur : Planifier, Organiser, Diriger et Contrôler, le fameux

PODC.

Le management est la mise en œuvre des moyens humains et matériels d'une entreprise pour

atteindre ses objectifs. Il renvoie à l'idée de gestion et de pilotage appliquée à une entreprise

ou une unité de celle-ci. Lorsqu'il concerne l'entreprise tout entière on peut généralement

l'assimiler à la fonction de direction.

Le management consiste en premier lieu à fixer des objectifs (stratégiques et opérationnels),

à choisir les moyens pour les atteindre, à mettre en œuvre ces moyens (recherche

d'efficience), à contrôler la mise en œuvre et les résultats obtenus, et finalement à assurer une

régulation à partir de ce contrôle (Gouvernance).

Il comprend une dimension technique (principalement liée à la comptabilité analytique et aux

méthodes de contrôle de gestion visant à optimiser les ressources) et une dimension humaine

liée à la nécessité d'obtenir la motivation et la coopération des membres composant

l'organisation.

Page 47: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

34

En d‘autres termes, en partant du concept de groupe, le management est l'application

systématique à un groupe institutionnalisé par son chef ou son leader, d'un ensemble de

principes ou de valeurs complémentaires qui en assure d'une part, la coordination efficiente

des activités collectives et, d'autre part et conjointement, la motivation correspond à un esprit

de coopération active et gratifiante de la part de chacun des membres du groupe.

1.2.1.1 Sens épistémologique

L'usage actuel en français du terme « management » provient pour beaucoup d'un emprunt

direct au terme anglo-saxon « management ». Cependant, selon l‘Oxford English Dictionary

le verbe anglais « to manage » et le substantif « management » découlent eux-mêmes d'un

terme français du XVe siècle, « manager » signifiant en équitation « tenir en main les rênes

d'un cheval », provenant lui-même de l'italien « maneggiare » (et du latin « manus » : la

main). Il a été substitué en français en équitation au travers du mot « manège ».

Pour Maurice Obadia16 , « la plupart des gens pensent à tort, aidée en cela par une

prononciation à l‘américaine, que le terme de management contient le radical man

(l‘homme), lequel serait donc au centre du management. C‘est plutôt du côté du radical latin

manus (la main), qu‘il faut considérer. « Manus – agere (agir), c‘est indissociablement la

main et l‘action. Le mot comporte donc la même racine que « manège » (qui était conduit à la

main).

En observant la réalité vécue du management avec ce cadre étymologique nous relevons alors

au moins six types de management pratiqués :

Le type 1 : « Conduire d‘une main de maître » ;

Le type 2 : « Mettre la main à l‘organisation » ;

Le type 3 : « Tenir en main l‘organisation » ;

Le type 4 : « Main basse sur l‘organisation » avec ses deux niveaux ; et son paternaliste et

son maternisme »

Le type 5 : « La manipulation » ;

Le type 6 : « Les mains reliées ».

16

« Type de management et symbolique de la main », dans : Quelle économie voulons-nous ? Pour en finir avec le toujours plus…(2003), Eyrolles, 2011.

Page 48: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

35

Le mot « management » est réutilisé en France à partir des années 1960, alors que les auteurs

français ont peiné à trouver un terme équivalent : ainsi, dans son ouvrage de 1916, Henri

Fayol parle d'« Administration générale » pour désigner la fonction et la pratique, à ses yeux

nécessaire pour gérer une entreprise. De même, lors de la traduction en français du livre de

Peter Drucker17, le traducteur avait de la difficulté à traduire « manager » et avait utilisé le

terme « direction des entreprises » (dans le titre) ou « gouvernement » lorsqu'il s'agit de faire

référence au monde de la très grande entreprise. D'ailleurs, la première revue de management

prend le titre, en 1965, de « Direction et gestion des entreprises ».

Le concept de management décrit un ensemble de méthodes d'organisation et de gestion.

L'interrogation concernant la nature de cette discipline amène à considérer ces deux

dimensions : l'une orientée vers la gestion de l'ensemble d'une entité (management stratégique

et opérationnel) et l'autre axée sur la gestion d'une équipe de personnes devant travailler

ensemble (management d'équipe).

Le concept de management présente un concept bidimensionnel. Depuis qu‘Elton Mayo,

puis Rensis Likert, ont mis en évidence puis formalisé dans les années soixante les deux

dimensions du leadership et corrélativement les trois dimensions du comportement au travail

à prendre en compte par le management, il faut comprendre le management comme un

concept ayant deux dimensions :

Une dimension technique axée sur l'optimisation des ressources ;et

Une dimension humaine.

1.2.1.2 De la gestion au management

Précisons d‘abord ce qu‘on entend par management et gestion, ces deux termes étant

généralement synonymes. A la lumière des diverses définitions que nous avons consultées, la

gestion est définie, la plupart du temps, comme un ensemble de pratiques et d‘activités

fondées sur un certain nombre de principes qui visent une finalité : la poursuite de

l‘efficacité, souvent économique, le management étant à l‘entreprise privée ce que

l‘administration est à l‘entreprise publique. Le terme management ne désigne pas uniquement

des pratiques ou des processus, il renvoie également aux personnes qui détiennent des postes

hiérarchiques de gestion : les dirigeants, les gestionnaires, les managers et les cadres. Nous

avons donc ici affaire à un mot qui désigne tantôt les activités et les processus, tantôt les

17 « The Practice of Management »1957

Page 49: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

36

acteurs qui occupent les fonctions de gestion. Enfin, le management renvoie aussi, parfois, à

une intention scientifique. Il est alors question de sciences de la gestion ou de sciences

administratives ou, chez les Anglo-saxons de « management science».

Le management sort tout droit des activités commerciales et industrielles de la deuxième

moitié du XIX siècle. En effet, avant cette période, la gestion moderne, comme étant un

ensemble de principes et de techniques codifiés, demeure, selon les historiens du

management, inexistante ou presque. L‘univers de la gestion, dans l‘industrie naissante, est

dominé par les ingénieurs qui écrivent, à l‘instar de Babbage, les premiers manuels

d‘économie des manufactures. Les considérations techniques et économiques l‘emportent

largement sur tous les autres aspects.

Le management comme réalité codifiée et comme réalité sociale n‘apparaît que dans la

seconde moitié du XIX siècle et, plus particulièrement, dans le dernier quart. Le

développement de la taille des entreprises dans un certain nombre de secteurs industriels,

notamment dans les chemins de fer, est responsable, selon l‘historien américain Chandler, de

cette poussée du capitalisme managérial (1977). Les exigences du service, de la production et

du marché poussent les entreprises à s‘étendre de façon horizontale et, ensuite, de façon

verticale, ce qui augmente par-là les besoins d‘encadrement et les fonctions de gestion. La

main visible apparaît dans la figure du dirigeant et du cadre salarié avec un ensemble de

fonctions qui, au début de ce siècle, sera codifié par Henri Fayol.

A partir de ce moment-là, la gestion va connaître de grands développements et devenir une

autre manifestation de la montée de la rationalisation du monde occidental analysée par

Weber. Peter Drucker, un des théoriciens américains de la gestion, ne s‘y est pas trompé

lorsqu‘il a écrit que « l‘émergence du management est un événement central de l‘histoire

sociale qui, en tant qu‘organe de la société spécialement chargé de rendre les ressources

productrices, reflète l‘esprit des temps modernes ». Nous pouvons diviser ce mouvement en

trois grandes étapes.

La première étape qui va de la fin du XIX siècle à la seconde Guerre mondiale. Durant cette

période, l‘univers de l‘entreprise se focalise sur des expériences et des techniques

développées dans certains cas depuis maintenant plus d‘un siècle.

La gestion ne veut plus simplement être un art technique, elle devient une science. Le

mouvement pour un management scientifique fait son apparition avec les grands noms

Page 50: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

37

désormais célèbres comme Frederic Winslow Taylor, H. Fayol, etc. Durant cette période, le

problème de la production devient une obsession, aussi, voit-on surgir les premiers dirigeants

salariés, les premières écoles de gestion, les premières revues et les premières associations

nationales et internationales qui se consacrent à promouvoir la gestion scientifique.

La deuxième étape allant de la fin des années quarante jusqu‘au début des années quatre-

vingt voit surgir la société de consommation de masse au cours de laquelle on assiste, d‘une

part, à un renforcement à la fois de l‘enseignement, de la recherche, de la consultation en

management sous l‘influence américaine et d‘autre part, à un accroissement considérable des

emplois de gestion en raison du développement des entreprises et de la tertiarisation de

l‘économie.

L‘ère du management moderne qui se confond avec le management américain, célébré par

Jean Jacques Servan-Schreiber au cours des années 60, c‘est-à-dire d‘une gestion qui

s‘appuie autant sur des instruments formels que sur des techniques sociales apprises de plus

en plus dans des écoles de gestion, prend son essor.

A partir des années, quatre-vingt, la troisième phase est marquée par des modifications

importantes, tant dans les discours que dans les manières de gérer. Les modes managériales

se succèdent à un rythme soutenu. La recherche d‘efficacité est davantage dominée par des

impératifs financiers à l‘intérieur d‘une économie qui s‘ouvre au monde entier, économie qui

réclame des organisations toujours plus performantes, plus flexibles et plus informatisées.

Les ouvriers, les employés, les gestionnaires et les cadres sont plus nombreux à connaître

l‘expérience du chômage, de la précarité et de l‘instabilité professionnelle. Ce contexte

correspond à l‘ère de la gestion stratégique. En outre, cette recherche d‘efficacité dans un

contexte de plus en plus internationalisé se heurte au mur de la culture. Le management

découvre en même temps son enracinement socioculturel.

La nature du management étant d‘abord une pratique sociale qui vise le bon fonctionnement

d‘une organisation, ses exigences sont marquées au sceau de l‘efficacité. Cette finalité dans

les entreprises s‘incarne dans un certain nombre d‘indicateurs, la plupart du temps

quantitatifs et financiers (profit, rendement sur le capital investi, part de marché, productivité

de la main-d‘œuvre, etc.). Ces exigences viennent, bien sûr, de ceux qui dirigent ou qui sont

propriétaires et plus rarement de ceux et celles qui sont dirigés. Mais les exigences

d‘efficacité ne sont pas que d‘ordre financier. Il existe également d‘autres exigences, sociales

Page 51: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

38

telles le taux de roulement du personnel, la satisfaction, la stabilité de l‘emploi, la santé et la

sécurité, etc., qui forcent la direction d‘une organisation à en tenir compte dans sa gestion et

dans ses discours. De telles exigences varient, bien sûr, dans le temps et dans l‘espace,

comme en témoigne le débat international actuel autour de la clause sociale qui accompagne

la libéralisation des échanges et les nombreuses discussions autour des notions de

développement durable et de compétitivité.

1.2.1.3 Le management renouvelé

Sous l‘effet des développements technologiques, organisationnels, culturels, sociaux et

politiques, le management a connu une remise en cause des idées et principes dominants du

management. Nous avons retenu des idées fortes de réflexion qui constituent des points de

rupture avec la pensée classique. Le management, notamment classique faisait l‘objet de

plusieurs critiques dont les plus marquantes concernent l‘exclusion et la marginalisation, en

pratique, de l‘ouvrier ou de l‘employé du processus de décision et la prédominance de la

perspective technico- économique et financière en gestion.

La pensée moderne en management n‘est pas forcément défendue par un nombre restreint de

théoriciens mais plutôt par plusieurs. Cette nouvelle pensée se cristallise autour de plusieurs

thématiques dont les plus saillantes sont l‘employé en tant que sujet acteur et la

reconnaissance de la complexité de la rationalité, une rationalité à plusieurs visages.

La formule « l‘homme qu‘il faut à la place qu‘il faut » a été reprise et largement approuvée

par l‘ensemble des théoriciens de la pensée managériale classique. Les conséquences de

l‘adoption d‘une telle formule, si elles étaient bénéfiques pour l‘accroissement de la

productivité jusqu‘à la fin des années 1960, sont, depuis le tournant des années 1970, plutôt

dommageables. La compétitivité se joue de plus en plus sur les plans de la qualité, de la

créativité de chacun, de la productivité et de l‘élimination de toute forme de gaspillage. Ces

nouvelles exigences impliquent des capacités et des attitudes qui feraient que chaque

personne, chaque intelligence, toutes les intelligences de l‘entreprise soient mobilisées. Cela

exige une révision profonde des façons d‘organiser et de conduire les entreprises. Il est admis

que le management classique a entraîné une immense déperdition d‘énergie créatrice et un

énorme gaspillage du potentiel humain. Le travail fragmenté et atomisé ne contribue qu‘au

désengagement et à la passivité. L‘employé attend qu‘on l‘ « utilise » et qu‘on lui dise quoi

faire. La première tâche du manager moderne sera de mettre fin à cette situation, et de

redonner un sens au travail et une place de « sujet-acteur pensant » agissant tel l‘employé,

Page 52: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

39

quel que soit son niveau hiérarchique. Toutefois, la participation effective des employés

nécessite des conditions et des préalables et une ouverture que seuls les dirigeants peuvent

réaliser. Il s‘agit d‘un processus souvent long et laborieux, qui doit être considéré comme une

sorte d‘investissement à moyen et à long terme. Partout en Occident et ailleurs les entreprises

se sont mises, ces dernières années, à chercher la concertation et le dialogue permanents avec

leurs employés. Sans leur contribution et sans leur collaboration, l‘entreprise tournera vite à

la routine, à la passivité et à l‘esprit d‘obéissance attentiste.

1.2.2 Quelques pensées sur le management

Parmi les classiques figurent plusieurs noms ; nous avons retenu ce qu‘on peut qualifier

d‘incontournables, Taylor et Fayol qui ont dominé et marqué l‘enseignement de la gestion et

du management. Ils ont également déterminé les pratiques managériales. Nous avons

également pris en considération les pensées pouvant élucider les phénomènes sociaux et

organisationnels et qui ont été occultés selon Ibnu Khaldoun. La lecture de Weber nous aide

à redécouvrir l‘importance d‘une perspective institutionnelle des organisations, il considère la

compréhension des rationalités et non pas la rationalité de l‘organisation.

1.2.2.1 Ibnu Khaldoun (1331-1406) : un précurseur oublié

La contribution arabe dans la pensée managériale a été souvent ignorée et négligée. L‘apport

de Ibnu Khaldoun est fort intéressant et ce sous plusieurs angles (compréhension des faits

sociaux et du comportement humain à travers deux concepts fondamentaux : umran et

assabyia). Ibnu Khaldoun, un des plus grands historiens du monde arabo-musulman, est

souvent reconnu comme le père de la sociologie moderne. Il enseigne à Tunis et au Maghreb,

puis s‘exila au Caire face au rejet de ses idées modernes par les malikites. Ibnu Khaldoun

nous enseigne non seulement qu‘il n‘existe pas de réponses simples dans le domaine du

management, et qu‘il est donc nécessaire de réunir plusieurs niveaux de connaissance

(psychologie, sociologie, économie, histoire,..) mais il nous enseigne surtout que si les

connaissances contemporaines sont insuffisantes pour résoudre certaines questions

fondamentales, il est dès lors indispensable de les critiquer et de s‘en libérer, pour en penser

de nouvelles.

Les idées d‘Ibnu Khaldoun offre une grille et une méthodologie de lecture des phénomènes

sociaux ainsi que organisationnels. Les concepts tels que assabyia (esprit de corps), sa

conception de l‘homme comme étant un animal politique, impliquant une vision politique des

Page 53: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

40

rapports entre les êtres; ses appels d‘adopter une attitude critique sont autant d‘éléments qui

justifient l‘intégration d‘Ibnu Khaldoun dans différents cours (sociologie, histoire,) y compris

en management.

1.2.2.2 Frederick Winslow Taylor (1856-1915) :

l’organisation scientifique du travail : OST

Accepté à Harvard, Taylor a interrompu brusquement ses études. A l‘âge de 18 ans Taylor se

retrouve comme apprenti dans une usine qui appartenait à des amis de la famille. Il y restera

quatre ans et y apprendra les métiers de modeleur et de mécanicien, malgré, disait-on dans

son entourage « son solide dégoût pour le travail manuel ». Puis attiré par la mécanique,

Taylor entra dans une entreprise où d‘autres amis figuraient parmi les propriétaires : La

Midvale Steel Co. Il apprit encore davantage le travail de mécanicien et monta jusqu‘à

devenir un ingénieur en chef à l‘âge de vingt et huit ans, après avoir, entre-temps, pris des

cours et réussi à obtenir un diplôme d‘ingénieur-mécanicien au Stevens Institute. Après avoir

quitté l‘entreprise La Midvale en 1890, il exerça son nouveau métier d‘ingénieur conseil en

organisation. C‘est à ce titre qu‘il travailla pour la compagnie la plus célèbre dans ses écrits la

Bethlehem Steel.

Taylor n‘a pas inventé quelque chose de totalement neuf ; il a plutôt synthétisé les idées de

l‘époque, le XIXème siècle, sous le titre de « Scientific Management ». Le terme

management signifie à l‘époque « organisation et direction des ateliers » plutôt que « gestion

globale d‘entreprise » ou « travail de hauts dirigeants ». Le souci de Taylor à l‘époque

consistait à trouver une solution au problème de la flânerie qui est à l‘origine de la non-

rentabilité et de la perte de l‘efficacité. Taylor a identifié deux sortes de flânerie : en premier

lieu, « la flânerie naturelle » qui s‘exprime par la tendance de tous les hommes à la paresse ;

et en second lieu, la flânerie systématique qui se traduit par un effet de contagion entre les

ouvriers (la mauvaise graine). L‘origine du problème, selon Taylor, réside dans la non-

connaissance « objective, scientifique » de ce qu‘est « une journée loyale de travail » par des

employeurs et des employés. C‘est-à-dire, la journée que le dirigeant est réellement en droit

d‘exiger et que l‘ouvrier a l‘obligation de fournir pour le salaire reçu. La fameuse

Organisation Scientifique du Travail (OST) constitue une réponse à cette non connaissance

d‘une journée effective de travail, source de guerre entre employeurs et employés et la cause

des pertes.

Les principes de Taylor ont profondément influencé le monde entier, y compris l‘URSS, en

matière de rationalisation et de rentabilisation du travail. Taylor est le fondateur de ce que

Page 54: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

41

l‘on a appelé la « one best way » (la meilleure façon de faire) définie « scientifiquement » par

des études rationnelles et systématiques de la part de la direction. Il est aussi le père de la

conception dite l‘ « homo economicus », c‘est-à-dire une conception qui consiste à poser,

comme postulat sur la nature humaine, la croyance simple que tout humain n‘est motivé que

par le désir de maximiser ses gains matériels.

Taylor demeure un des plus grands piliers de la pensée managériale. Son œuvre a fait écho

dans le monde industriel sans exclusion. Ses idées ont traversé les frontières. Toutefois, elles

n‘ont pas eu le même effet ; certaines ont été occultées, notamment celles se rapportant à la

qualité des relations entre employés et employeurs.

1.2.2.3 Henri Fayol (1841-1925) : L’organisation

administrative

Henri Fayol, ingénieur et grand chef d‘entreprise, a été le pilier de la pensée administrative

moderne basée sur la systématisation du travail de dirigeant, depuis la prévision jusqu‘au

contrôle en passant par la décision. Le management lui doit, jusqu‘à aujourd‘hui, à peu près

tout ce qui constitue son contenu pratique et également presque tout ce qui en fait matière à

enseignement. A côté de Taylor, Fayol constitue le second pilier fondamental de la pensée

administrative. Ces deux personnages constituent le tandem de base dans tout manuel sur la

gestion. Fayol est connu surtout pour son ouvrage18, le premier traitant de gestion globale de

l‘entreprise et de tâches des dirigeants, ce livre, écrit dans un langage simple et direct, avait

un caractère unique à double titre : c‘était la toute première ébauche d‘une pensée englobant

l‘acte gestionnaire comme un processus à la fois varié et intégré, et c‘était aussi la toute

première fois qu‘un haut dirigeant prenait le temps de réfléchir sur son action et d‘en faire

une présentation articulée.

Les quatorze principes de l‘administration chez Fayol : La division du travail pour mettre

l‘homme à la place qu‘il faut ; l‘autorité que doit posséder le dirigeant ; la discipline à

laquelle le personnel doit se soumettre .Tout dirigeant doit appliquer une unité de

commandement doublée d‘une unité de direction .L‘intérêt général prime par rapport aux

intérêts particuliers.

La stabilité du personnel sera assurée grâce à une rémunération où l‘équité sera

préservée .Tout dirigeant optera pour une centralisation des décisions et toute initiative du

18 « Administration industrielle et générale » 1916

Page 55: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

42

personnel est favorable et son unité doit être préservée malgré la hiérarchie qui définit les

différentes tâches de chacun.

Administrer précise Fayol, c’est prévoir, organiser, commander, coordonner et

contrôler.» C‘est là une petite phrase qui marquait le management jusqu‘à aujourd‘hui.

- Par prévoir, Fayol entend « scruter l‘avenir et dresser le programme d‘action.»

-Par organiser, il entend «constituer le double organisme, matériel et social, de l‘entreprise.»

- Par commander, il entend « faire fonctionner le personnel »

- Par coordonner, il entend « relier, unir harmoniser tous les actes et tous les efforts.»

- Par contrôler, enfin, il entend « veiller à ce que tout se passe conformément aux règles

établies et aux ordres donnés. »

1.2.2.4 Weber (1864-1920) : Les vertus du modèle

de domination et de bureaucratie

Ce n‘est que bien tardivement, par rapport aux Taylor, Fayol et Babbage, que Weber fera son

entrée dans le management. C‘est surtout la sociologie des organisations qui se réfère le plus

à la pensée wébérienne (Parsons 1951 et 1955, Simon et March 1958, Crozier 1963,).

Plusieurs manuels de management le situent parmi les quatre ou cinq piliers des fondements

de la pensée administrative moderne.

Trois axes caractérisent la pensée de Weber :

- Tout d‘abord, précisions que l‘œuvre de Max Weber est un peu hermétique et extrêmement

difficile à lire, que ce soit dans le texte original ou en traduction.

- Aucune science, pour Weber n‘est exempte de présuppositions, d‘idées préconçues, de

théories préétablies ou de valeurs; aucune, en particulier dans le domaine de l‘humain, n‘est

une connaissance qui épuise, à elle seule, le réel dans sa totalité. C‘est à partir de là que

Weber propose le recours à ses fameux « types idéaux ». Ces derniers sont des concepts

abstraitement élaborés qui « ordonnent en tableau homogène les caractéristiques essentielles

d‘un phénomène » qui peut être « la bureaucratie » ou « l‘aristocratie » par exemple, et qui,

comparé à un système bureaucratique ou aristocratique d‘un lieu donné à une époque donnée,

révèle en quoi ce système-là se singularise par rapport à d‘autres époques ou à des lieux

différents.

Page 56: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

43

- Weber a énuméré quatre types d‘activités sociales qui soient rationnelles, en finalité, en

valeur, affective et traditionnelle :

rationnelle en finalité : activité tendant à se baser sur une compréhension adéquate des

moyens-fins-conséquences ;

rationnelle en valeur : activité basée sur une croyance personnelle profonde, sans

considération pour les chances de succès et les conséquences (du genre une noble

cause) ;

affective : activité basée sur une poussée émotionnelle ou passionnelle ; et

traditionnelle : activité basée sur l‘habitude, sur « ce qui se fait » sur la simple

obéissance à la coutume.

La question de l‘éthique est réhabilitée actuellement et ce sous l‘effet des

développements scientifiques et technologiques. Elle est au cœur d‘un débat en management

ainsi que dans différentes disciplines. L‘éthique peut se présenter sous des formes ; l‘éthique

de conviction et l‘éthique de responsabilité :

L’éthique de conviction ; l‘action est motivée et guidée par une conviction ou une idée

placée au-dessus de tout, telle que révolution, honneur, foi, « le bien ».

L’éthique de responsabilité : l‘action est au contraire motivée et guidée par un choix

rationnel et judicieux, un discernement entre ce qui est réaliste ou pas, conforme ou non aux

moyens accessibles, conduisent à des conséquences qu‘on peut assumer ou pas…

Weber est porteur d‘une autre façon de comprendre les phénomènes sociaux ainsi que

managériaux tels que le conflit entre la rationalité et l‘irrationalité; le conflit entre l‘évolution

irrémédiable vers la rationalité planificatrice de la bureaucratie et l‘inévitable recours à la

contingence. Sa contribution réside particulièrement non seulement dans une meilleure

compréhension de la doctrine administrative mais aussi dans ses appels de garder une

position critique vis-à-vis des phénomènes. Le système de Weber, son utilisation en

management comporte le risque de fausser, de simplifier, ou de dénaturer ses concepts ainsi

que sa démarche.

Page 57: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

44

1.2.3 Les champs d’application du management

Fayol part du constat que la fonction du management doit concerner toute les opérations

d‘une entreprise. Il considère que toute organisation remplit six groupes d‘opérations qui

sont :

- Les opérations techniques (production, fabrication, transformation) ;

- Les opérations commerciales (achats, ventes, échanges) ;

- Les opérations financières (recherche et gérance des capitaux) ;

- Les opérations de sécurité (protection des biens et des personnes) ;

- Les opérations de comptabilité (inventaire, bilan, prix de revient, statistique) ;

- Les opérations administratives (prévoyance, commandement, coordination et contrôle).

Si les cinq premières opérations sont connues, et pour certaines d‘entre elles, articulées,

étudiées et enseignées, toujours selon Fayol, la sixième, elle est sous-estimée ; elle n‘entre

dans le cadre d‘aucune des précédentes car elle les englobe et les concerne toutes.

1.2.3.1 La fonction technique

La fonction technique n‘est pas toujours la plus importante de toutes. Même dans les

entreprises industrielles, il est des circonstances où l‘une quelconque des autres fonctions

peut porter sur la marche de l‘entreprise une influence beaucoup plus grande que la fonction

technique.

Il ne faut pas perdre de vue que les six fonctions essentielles sont dans une étroite dépendance

les unes des autres. La fonction technique, par exemple, ne peut subsister sans matières

premières et sans débouchés pour ses produits, sans capitaux, sans sécurité et sans

prévoyance

1.2.3.2 La fonction commerciale

La prospérité d‘une entreprise dépend souvent de la fonction commerciale ; si le produit ne

s‘écoule pas, c‘est la ruine. Cette fonction exige une bonne connaissance du marché, ce qui

sous-entend la réalisation d‘études de marché en plus d‘une politique de prix et d‘une vision

d‘avenir.

Page 58: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

45

1.2.3.3 La fonction financière

La disponibilité des crédits est une condition sine qua non pour le fonctionnement de toute

entreprise. Pour son amélioration ou sa réforme ; la gestion financière doit être rigoureuse et

diplomate afin de mieux se procurer les crédits pour une meilleure exploitation. Le suivi

régulier de la situation financière constitue un moyen de succès pour l‘entreprise.

1.2.3.4 La fonction de sécurité

« C‘est l‘œil du maître, c‘est le chien de garde de l‘entreprise rudimentaire, c‘est la police,

c‘est l‘armée dans l‘état. C‘est, d‘une manière générale, toute mesure qui donne à

l‘entreprise, la sécurité; au personnel, la tranquillité d‘esprit dont il a besoin » précisait Fayol.

1.2.3.5 La fonction comptabilité

FAYOL considère que la comptabilité dans une entreprise est un tableau de bord qui permet

de se situer au présent et dans le futur. Aussi pour l‘auteur une comptabilité bien instaurée au

sein de l‘entreprise avec rigueur et simplicité peut constituer un moyen puissant pour

administrer.

1.2.3.6 La fonction administrative

Cette fonction est considérée par FAYOL comme une attribution qui ne relève d‘aucune des

fonctions précédentes notamment : la prévoyance, l‘organisation, la coordination et le

contrôle. Ici l‘auteur développe un point important à savoir le commandement.

La fonction d‘administration est considérée comme une partie intégrante de l‘organisation et

ce pour les raisons suivantes :

La difficulté de séparer les deux fonctions d‘administration et commandement résulte

du fait qu‘elles sont mêlées selon FAYOL, ce qui a nécessité de les regrouper

ensemble ;

Certaines tâches intéressent le commandement mêmes si elles sont considérées

comme des charges administratives comme le recrutement ; la formation et la

constitution du corps social. Il est clairement admis que FAYOL, dans ce cas précis,

accorde une importance claire à ces différentes charges et qui demeurent, à ce jour,

comme des moyens recommandés pour rendre les entreprises plus performantes ;

Enfin l‘auteur juge que le groupement des deux fonctions les rend plus importantes, il

en est de même pour la fonction technique.

Page 59: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

46

1.2.4 Les rôles du manager

Professeur et chercheur à la faculté d‘administration de l‘université McGill de Montréal,

Mintzberg19 a étudié le travail de cinq directeurs généraux en adoptant la méthode de

l‘observation directe et structurée, inutilisée en gestion à cette époque. Cette étude a permis

de dégager les observations suivantes :

- Le travail du manager n‘est pas ordonné, continu et séquentiel, ni uniforme, ni homogène. Il

est bien fragmenté, irrégulier, changeant et variable.

- Le travail quotidien du dirigeant n‘est pas une série d‘actions issues de son initiative, de sa

volonté transformée en décisions après examen des situations. C‘est plutôt une série

ininterrompue de réactions à toutes sortes de sollicitations internes et externes.

- Le dirigeant passe plus des deux tiers de son temps en communication verbale, sous forme

de discussions en face à face, de réunions, de coups de téléphone, etc.

- Le dirigeant revient plusieurs fois pour de courtes périodes, sur les mêmes questions; il est

loin de correspondre à l‘idée traditionnelle d‘être celui qui traite un problème à la fois.

- Le dirigeant est une sorte de point focal, d‘interface ou de point de convergence entre

plusieurs séries d‘intervenants dans la vie de l‘organisation.

1.2.4.1 La prise de décision

Simon (1960)20, Prix Nobel de science économique en 1978 pour sa contribution à l‘analyse

des processus de décision, a classé les décisions selon qu‘elles sont programmées ou non. Il a

décrit quatre étapes du processus de prise de décision, à savoir : l‘intelligence, la conception,

le choix et la mise en application.

L‘intelligence consiste à cerner les problèmes qui surviennent dans l‘organisation.

L‘intelligence indique pourquoi et où une situation se produit, et quelles en sont les

conséquences. Elle comporte un vaste ensemble d‘activités liées à la collecte d‘informations

nécessaires pour informer les gestionnaires de l‘efficacité du rendement de l‘organisation et

pour les informer de l‘endroit où se situe le problème.

19 « The nature of Managerial Work » 1973 20 « The science of Management Decision », publié en 1960.

Page 60: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

47

Durant la phase de la conception, la personne conçoit des solutions possibles aux problèmes.

Le choix se fait entre plusieurs solutions possibles.

La dernière étape du processus décisionnel est la mise en application. En effet, la décision

devient la fin et le centre de tout. Elle est alimentée par un vaste réseau d‘informations formé

par l‘entreprise et par des modèles qui serviront à faire des choix selon la théorie de Simon : «

Les organisations y sont appréhendées comme des systèmes dans lesquels les gens font figure

de mécanismes prenant des décisions.»

Prendre les « bonnes décisions » en management, c‘est mieux gérer et faire plus de profit or

mieux décider, c‘est être informé de façon si possible parfaite et disposer d‘instruments qui

traitent cette information. C‘est par cette approche scientifique que la compétence du

dirigeant dans la prise de décision prend une place dans le management. Dans le monde des

affaires, les enjeux de la prise de « bonnes décisions » par le manager sont indéniables pour

l‘atteinte de la performance économique.

Le travail de gestion consiste à la motivation des personnes, à l‘administration des activités

des autres collaborateurs, aux choix du canal de communication le plus probant et les

messages les plus percutants et à la résolution des conflits. Le gestionnaire détermine quelles

tâches doivent être effectuées, qui doit s‘en charger, comment regrouper les missions, qui

rend des comptes à qui et à quel niveau les décisions sont prises.

Les observations de Mintzberg ont montré que le gestionnaire doit : établir de nombreux

contacts, très variés et très fréquents, avec différents acteurs (pouvoirs publics, clients,

fournisseurs, supérieurs, subordonnés, etc.) rechercher, canaliser traiter et trier une quantité

d‘informations, juger et répartir les données pour faciliter le travail de ses collaborateurs et

enfin arrêter des orientations et des actions à prendre. A la lumière de ces observations,

Mintzberg a formulé trois principaux rôles des gestionnaires à savoir :

Les rôles interpersonnels regroupent trois rôles secondaires :

- de symbole : le gestionnaire représente l‘organisation dans toutes sortes d‘événements

(cérémonies,), vis- à-vis des sollicitations externes, relevant de son statut de dirigeant ;

- de leader : le gestionnaire est celui qui motive ses troupes, qui les guide, qui donne

l‘exemple;

Page 61: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

48

- d’agent de liaison : Il crée et entretient des réseaux d‘informations, participe à des conseils

d‘administration, membre de différents clubs, assure le développement de relations

nécessaires au meilleur fonctionnement de l‘entreprise.

Les rôles informationnels se subdivisent en trois rôles :

- d’observateur : le gestionnaire recherche et reçoit toute information pertinente à la conduite

de l‘entreprise;

- de diffuseur : Il diffuse, à l‘intérieur de l‘organisation, les éléments pertinents de

l‘information reçue, s‘assure que la bonne information est acheminée vers le bon destinataire,

provoque les actes nécessaires ;

- de porte-parole : Il représente, sur le plan de l‘information, son organisation, ses

collaborateurs et ses subordonnés vis-à-vis de l‘extérieur (CA, société mère,).

- de négociateur : Il prend part à toutes sortes de discussions devant engager son institution,

la représenter vis-à- vis des partenaires externes.

Les rôles planificateurs consistent en trois rôles :

-d’entrepreneur : le gestionnaire est à l‘affût des occasions d‘expansion, d‘amélioration et de

lancement de nouveaux projets;

- de régulateur : Il fait face à toute situation nouvelle, s‘assure, chaque fois que c‘est

nécessaire, que des correctifs sont apportés et vérifiés si les ajustements sont appropriés;

- de répartiteur de ressources :Il veille à ce que chacun dispose des moyens nécessaires pour

réaliser sa part d‘activité dans l‘organisation;

L‘apport le plus important de Mintzberg dans le cadre des actions du gestionnaire est celui

qui a consisté à décrire, et à analyser les actions du gestionnaire au niveau de son

organisation du point de vue de sa structuration, son dynamisme, son évolution, ses éléments

constitutifs, ses flux, ses mécanismes de vie et d‘interactions.

1.2.4.2 Le contrôle

Le pouvoir s‘exprime par le lieu et le moment à partir desquels s‘exerce le contrôle ainsi que

par l‘intensité nécessaire ou désirée dans le contrôle. Le contrôle est un des processus de

management visant à surveiller les performances, à les comparer avec les objectifs et à

corriger tout écart éventuel.

Page 62: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

49

Le système de contrôle repose sur des mesures qui permettent d‘évaluer les progrès réalisés

afin de les comparer aux standards prédéterminés. L‘analyse des écarts par rapport aux

prévisions indique si des corrections s‘avèrent nécessaires au niveau des opérations de base.

C'est un processus nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de l‘organisation.

Le contrôle vérifie que tous les efforts déployés contribuent à la réalisation des objectifs et

détermine si les standards sont atteints.

Pour qu‘il soit efficace, il est nécessaire de comprendre comment le contrôle s‘insère dans le

quotidien d‘un manager : contrôler, c‘est reconnaître le travail et la personne, s‘intéresser à

son travail, sa façon de le réaliser, ses difficultés, ses idées d‘amélioration. Le contrôle

permet de mieux connaître ses collaborateurs, d‘adapter son management, de construire une

véritable relation de confiance. C'est un moment important où les collaborateurs construisent

leurs points de repères sur ce que l'entreprise attend d'eux.

• Le contrôle est un principe d‘économie donc moins il faudra de contrôles, plus le

personnel démontre de l‘efficacité.

• Le contrôle doit avoir du sens : les faits mineurs ne doivent pas être mesurés, seuls les

faits essentiels à l‘atteinte des objectifs doivent faire l‘objet de contrôles.

• Le contrôle doit correspondre au caractère et à la nature du phénomène mesuré

• Le contrôle doit correspondre au phénomène mesuré.

• Les contrôles doivent être synchronisés car il faut que la dimension temporelle des

contrôles corresponde à la durée de l‘évènement considéré.

• Les contrôles compliqués sont inefficaces.

• Les contrôles doivent être opérationnels car ils doivent être centrés sur l‘action

Le contrôle pour Fayol ne consiste pas à surveiller mais surtout à : « … vérifier si tout se

passe conformément au programme adopté, aux ordres donnés et aux principes admis. Il a

pour but de signaler les fautes et les erreurs afin qu‘on puisse les réparer et en éviter le

retour. »

Finalement, contrôler ne se résume pas à la constatation d‘un échec ou d‘un succès. Quand il

est bien fait, il sert d‘outil de motivation.

Page 63: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

50

1.2.5 Les différents styles de management

Malgré la divergence d‘opinion des auteurs sur la classification des styles de management, les

différents styles naissent tous de la mise en pratique et de la combinaison des modes de

comportement lorsque le manager s‘exprime devant son équipe, ce mode de comportement

peut être autoritaire, laxiste, démocratique.

• Mode autoritaire, toutes les directives générales sont établies par le chef. Les procédures et

les stades de réalisation sont prescrits par le chef, chacun en son temps, de sorte que la

direction future de l'activité reste toujours plus ou moins incertaine. Le chef impose

d'ordinaire, la tâche particulière de chaque membre et de leurs compagnons de travail. Le

chef distribue des compliments et des critiques, d'une façon «impersonnelle» sans donner de

raisons subjectives. Il s'abstient de toute participation effective à l'activité mais exprime des

remarques d‘une manière objective.

• Mode laxiste ; toutes les directives générales font l'objet d‘un consensus. On travaille sur ce

qu‘on veut faire et avec qui on le souhaite, pas de rapport de hiérarchie, pas de chef.

• Mode démocratique ; toutes les directives générales font l'objet d'une délibération préalable

du groupe, suscitée et encouragée par le chef.

Néanmoins, deux styles de management s‘opposent d‘une part, le management directif

dérivant du mode autoritaire (avec son illustre application qui est le système militaire) et

d‘autre part, le management participatif ou associatif dérivant du mode démocratique

prôné par la majorité des entreprises françaises.

Les quatre styles selon Rensis Likert

Rensis Likert affirme que le style de management joue un rôle aux facteurs psychologiques

dans la relation entre le chef et son subordonné. Le manager ne doit pas seulement être

proche de son collaborateur mais surtout il doit travailler en équipe.

Likert a développé quatre styles de management

Page 64: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

51

Tableau 1: Styles de management selon LIKERT

S1- Le style autoritaire-exploiteur

-Le recours aux méthodes classiques dans la gestion de la relation entre le supérieur et son subalterne telles la crainte, les menaces et les sanctions ; - Absence de l‘esprit d‘équipe et faible motivation pour la poursuite des objectifs de

l‘organisation ; - Existence d‘une organisation informelle ne permettant pas une réelle démarche collective. S2- Le style autoritaire paternaliste :

-Le manager combine entre le bâton et la carotte (sanction plus récompense) ;

-Soumission des subordonnés à la volonté du responsable hiérarchique avec une faible

autonomie dans le travail ;

-Décisions importantes sont prises au sommet ; néanmoins certaines consultations s‘avèrent

nécessaires avec les subordonnées lorsque les décisions ne revêtent pas un caractère

important ;

-Communication interne à sens latéral (de haut en bas et non l‘inverse) ce qui exclut le

subordonné de toute participation dans la prise de décision concernant le travail ;

-Relation entre le responsable hiérarchique et son subordonné est très distante ne permettant

pas une communication de contact direct ;

-Absence totale d‘esprit d‘équipe ; forte centralisation.

- Styles de management selon LIKERT S3- Le style consultatif

-Recherche d‘implication des subordonnés dans la prise de décision.;

-Communication descendante et ascendante relativement fréquente ;

-Une communication transversale (latérale) existante, ce qui permet déjà d‘instaurer le travail

de groupes ;

-Une relative motivation est présente chez les subordonnés, pour cela, le travail d‘équipe est

encouragé. S4- Le style participatif par groupe :

-Le manager travaille surtout avec les groupes. Ils sont consultés dans les différentes questions

managériales : prise de décision, conflits, …etc.

-Communication animée dans les deux sens (de haut en bas, de bas en haut), ce qui encourage

la montée de l‘information sous forme de suggestions, d‘idées et de remarques. ;

-L‘implication de chaque individu dans les différents groupes donne à l‘organisation sa

cohésion et sa force ; -Décentralisation accordée aux subordonnés. Source : « The human organisation »

Les cinq types de management de Hersey et Blanchard

Page 65: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

52

Hersey et Blanchard (années 70) proposent une alternative intéressante: le management

adaptatif. Le management adaptatif consiste à faire le constat que les styles de management

directif et celui participatif ne sont ni mauvais ni bons en eux-mêmes mais que leur

pertinence dépend avant tout du niveau d'acquisition de compétences dans un domaine donné.

En plus, des trois types de management précédemment cités, on distingue aussi le

management explicatif (appelé aussi management stimulatif ou persuasif) et le management

délégatif. Chaque style de management est plus ou moins orienté vers les compétences et la

motivation de l‘individu.

Figure 6 : Représentation des styles de management selon Hersey et Blanchard

Source:Management of organisational behavior

1.2.5.1 Style directif

Le management directif s‘occupe de la dimension du « quoi » et du « comment ». Il doit

s‘exercer lorsque le collaborateur reconnait qu‘il ne sait pas exécuter l‘ordre. On parle de

dépendance du collaborateur. Les décisions se font par le manager qui essaie de faire obtenir

de son assistant des résultats positifs pour lui permettre de développer un sentiment de

satisfaction et de confiance en soi. Ce style se veut précis sur les résultats et sur les méthodes.

Il est centré sur le concret et le présent et prévoit à l‘avance des points de contrôle.

Page 66: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

53

Pour être efficace, un manager de style directif doit s‘engager personnellement, donner des

instructions, structurer l‘activité, fixer des objectifs précis, définir des critères précis

d‘évaluation, assumer seul les décisions, privilégier l‘information descendante.

1.2.5.2 Style explicatif

Le management explicatif s‘occupe de la dimension du « pourquoi ». Il doit s‘exercer lorsque

le collaborateur ne sait pas exécuter correctement l‘ordre ou ignore qu‘il ne sait pas. On parle

de « contre dépendance » du collaborateur. Les décisions relèvent du manager qui essaie

d‘obtenir l‘adhésion de son collaborateur en lui montrant le bien fondé de ses méthodes. Ce

style est fondé sur le moyen terme (abstrait). Il explique les causes des résultats, suscite les

questions et la participation. Il donne de l‘autonomie sur la méthode.

Pour que ce style soit efficace, le manager doit engager avec de la coopération, expliquer les

projets et les valeurs, se mobiliser pour mobiliser l‘équipe, stimuler et encourager, consulter

pour des avis et des suggestions, garder la maîtrise des décisions, accepter les aménagements

de méthodes, valoriser l‘initiative et l‘autonomie.

1.2.5.3 Style délégatif

Le management délégatif s‘occupe de la dimension de l‘organisation. Il doit s‘exercer lorsque

le manager reconnait qu‘il ne sait pas tout. On parle d‘ « interdépendance » du collaborateur.

Les décisions se font par le collaborateur. Les résultats attendus sont définis à l‘issue de

réunions qui sont à l‘initiative du collaborateur. Le manager définit la forme et le rythme du

contrôle. Il aide de façon indirecte son assistant par le biais d‘information. Il partage avec lui

des responsabilités.

Le style délégatif est efficace si le manager définit les missions et responsabilités, établit des

règles du jeu, planifie et organise l‘activité, met en place un système de suivi, délègue les

missions et responsabilités, laisse de l‘autonomie, intervient en cas de nécessité uniquement,

établit des communications correctes.

1.2.5.4 Style participatif

Le management participatif s‘occupe de la dimension de la coopération. Il doit s‘exercer

lorsque le collaborateur sait qu‘il sait. On parle d‘indépendance du collaborateur. Les

décisions se font à la fois par le manager et par son assistant. Ce style se caractérise par un

dialogue sur un même pied d‘égalité. Sur appel du collaborateur, le manager l‘assiste et le

conseille. Le manager prend en compte les idées et suggestions de son assistant.

Page 67: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

54

Un style participatif efficace exige que le manager favorise le travail d‘équipe, propose des

projets collectifs, écoute les remontées d‘information, favorise l‘expression, prend en compte

les besoins individuels, valorise et développe les compétences, associe l‘équipe aux

décisions, privilégie la qualité d‘un climat de confiance.

1.2.5.5 Style adaptatif

Ce type de management est un compromis entre management directif et management

participatif. Le manager s‘adapte aux situations, procède par « essai-erreur », formalise le

strict nécessaire, négocie les objectifs et les méthodes, joue sur la complémentarité des

compétences, reste proche du terrain, saisit les opportunités, cherche des solutions

gagnant/gagnant.

Figure 7 : Critère de choix de style de management selon Hersey et Blanchard

Source : Management of organisational behavior

Page 68: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

55

Un style de management est le produit de l‘environnement du manager et de sa personnalité.

L‘environnement regroupe plusieurs entités : le contexte actuel de l‘organisation (situation

économique et conjoncturelle), les collègues collaborateurs et la hiérarchie, la culture de

l‘organisation (coutumes des métiers...), et pour finir les règles du jeu explicites ou implicites

que chaque responsable a instituées dans son service.

Il n‘existe pas de bon ou de mauvais style de management. Un même individu peut avoir

recours à deux styles de management diamétralement opposés qui correspondent chacun à un

domaine d'application donné. Néanmoins, il existe quelques « règles » ou conseils pour le

manager. Il convient avant tout de bien évaluer les compétences et la motivation de ses

collaborateurs pour savoir quel type de management favoriser. Ensuite, il s‘agit de savoir

trouver le juste milieu pour ne pas être autocrate, paternaliste, opportuniste, bureaucrate ni

utopiste.

Un bon manager est un manager qui fixe ses méthodes suivant son environnement et sait les

changer lorsque ce dernier évolue.

1.2.6 Les formes de management

Le management est la conduite de l'action collective au sein d‘une organisation, afin d'assurer

son efficience ou son efficacité. Les modalités de forme du management sont radicalement

différentes suivant le niveau hiérarchique et l'horizon temporel d'application. Les auteurs

distinguent le management stratégique, du niveau de la direction, dont les décisions

s'appliquent à long terme et le management opérationnel, au niveau de l‘équipe d'exécution,

dont les décisions s'appliquent à court terme.

1.2.6.1 Le management de l'innovation

Le management de l'innovation est la mise en œuvre des techniques et dispositifs de gestion

destinés à créer les conditions les plus favorables au développement d'innovations concrètes.

En management de l'entreprise « l'innovation » est une des fonctions de l'entreprise. Elle

cherche à assurer la production d‘un maximum d'innovations, c'est-à-dire d'offres innovantes.

L'innovation est, dans ce dernier cas, un processus managérial qui consiste à chercher à

améliorer constamment l'existant de façon radicale au travers d‘un processus dit

« d‘innovation ».

Page 69: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

56

1.2.6.2 Le management des connaissances

Le management des connaissances est une des dimensions de la gestion des connaissances au

sein d'une organisation.

Le management selon les objectifs, doit participer à l'identification et la sélection des savoirs

stratégiques afférents, et également à l'exploitation des connaissances tout en assurant leur

protection. Le management doit assurer des actions de coaching d'équipe et motiver les

salariés à collaborer, en transformant les éventuelles structures verticales "tayloriennes", en

structures horizontales fonctionnant par projet, pour tendre vers une organisation apprenante.

1.2.6.3 Le management des opérations

Le management des opérations est un domaine du management dont le but est de superviser

la conception et le contrôle du processus de production et la refonte des opérations

commerciales dans la production de biens ou de services. Il implique la responsabilité de

veiller à ce que les opérations commerciales soient efficaces, étant donné la présence de

contraintes en termes d'utilisation de ressources. Ceci est généralement requis si une

entreprise veut satisfaire les exigences du client.

Le management des opérations se préoccupe du management du processus qui convertit les

entrées (sous la forme de matériaux, de main-d'œuvre et d'énergie) en sorties (sous la forme

de biens et/ou de services). Il a pour objectif de permettre aux entreprises d'atteindre

l'excellence opérationnelle. Cela répond donc à un enjeu d'agilité et de compétitivité

1.2.6.4 Le management des ressources humaines

La gestion des ressources humaines (GRH) — anciennement la gestion du personnel — est

l'ensemble des pratiques mises en œuvre pour administrer, mobiliser et développer les

ressources humaines impliquées dans l'activité d'une organisation.

Ces ressources humaines sont l'ensemble des collaborateurs de tous statuts (ouvriers,

employés, cadres) appartenant à l'organisation mais aussi – et de plus en plus – liés à elle par

des rapports de sujétion (ainsi, les collaborateurs des sous-traitants sont considérés comme

faisant partie de fait du périmètre des ressources humaines de l'entreprise).

Dans un premier temps, cette fonction est entendue dans une perspective opérationnelle. Il

s'agit d'administrer un personnel qui peut être numériquement important et réparti en

différents niveaux de hiérarchie ou de qualification : (gestion de la paie, droit du travail,

contrat de travail, etc.).

Page 70: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

57

Dans un second temps, la fonction acquiert une dimension plus fonctionnelle. Il s'agit

d'améliorer la communication transversale entre services et processus et de mettre en œuvre

un développement des collaborateurs tout au long de leur séjour dans l'organisation (gestion

des carrières, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ou (GPEC), recrutement

(sélection), formation, etc.

1.2.6.5 Le management de la qualité

Le management de la qualité, ou gestion de la qualité, est une discipline du management

regroupant l'ensemble des concepts et méthodes visant à satisfaire les clients d'un organisme

(en général, les entreprises, associations, organismes publics) et à fournir des produits et

services correspondant à leurs attentes. Selon l'ISO 9000, la qualité peut être définie comme

l'« aptitude d'un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences ». La

notion de qualité pouvant être subjective, elle peut s'appuyer par une mise en conformité avec

les exigences de référentiels (normes, standards…), de cahiers des charges, de spécifications,

de la réglementation (directives, décret, etc.).

1.2.6.6 Le management de la Recherche et

Développement

Le management de la R&D (Recherche et développement) est la mise en place dans

l'entreprise des processus permettant la circulation des savoir-faire, d'abord au travers des

équipes responsables des nouveaux produits puis jusqu'à la mise en production de ceux-ci.

Elle conduit aussi à gérer les interfaces avec les savoirs extérieurs à l'entreprise. La fonction

peut-être soit répartie entre les experts et scientifiques de l'entreprise, soit dans une Direction

Recherche & Développement dont la fonction est alors de proposer des axes de recherche

(nouveaux produits, procédés), de superviser les études, la conception des solutions, de

proposer des améliorations des produits, de coordonner techniquement le développement des

produits et d'assurer le lien entre recherche et marketing1. Cette fonction est souvent soit

rattachée à la direction générale ou à la présidence, soit à la direction de la stratégie.

1.2.6.7 Le management des risques

La gestion des risques, ou management du risque (risk management), est la discipline qui

s'attache à identifier, évaluer et prioriser les risques relatifs aux activités d'une organisation,

quelle que soit la nature ou l'origine de ces risques, pour les traiter méthodiquement de

manière coordonnée et économique, de manière à réduire et à contrôler la probabilité des

événements redoutés, et réduire l'impact éventuel de ces événements.

Page 71: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

58

1.2.6.8 Le management du système d'information

Le management du système d'information (aussi appelé dans un sens plus restreint :

informatique de gestion et parfois management de la performance) est une discipline du

management regroupant l'ensemble des connaissances, des techniques et des outils assurant la

gestion de données et leur sécurité, et plus généralement l'organisation et la protection du

système d'information. Le système d'information doit être organisé, finalisé, construit, animé

et contrôlé, ce qui constitue un moyen d'optimisation de la performance de l'entreprise. C‘est

une science en perpétuelle évolution en raison des nouveaux métiers émergents dans les

systèmes d‘information.

1.2.6.9 Le marketing management

Le marketing management est le processus de gestion de l‘ensemble complexe des

méthodologies permettant à l‘organisation de devenir, d‘être et de rester compétitive dans un

univers concurrentiel dynamique sur différents marchés. Il ne faut pas confondre le marketing

management, souvent appelé, par raccourci, « marketing», avec le concept dumarketing ou

l‘esprit marketing, qui formalise une culture organisationnelle. L‘apprentissage de ces

méthodologies, leur respect et leur intériorisation par l‘ensemble des collaborateurs de

l'entreprise constituent un atout considérable pour l‘essor de l‘entreprise.

Les méthodologies du marketing management s'appliquent, quant à elles, et quelle que soit la

taille de l'entreprise ou de l'organisation, à deux niveaux : le marketing opérationnel et le

marketing stratégique.

Après cet aperçu des différentes définitions du management, la suite logique de l‘apport

théorique est la définition du management par objectif (MPO), théorie qui s‘avère

indispensable à notre recherche.

1.3. Des concepts sur le MPO

Dans cette section, nous exposerons la genèse du MPO, c‘est-à-dire, sa définition, son

historique et son évolution, les principes de base de ce management selon son précurseur

PETER DRUCKER qui insiste sur la nécessité de fixer des objectifs qui stimulent la

motivation de chaque collaborateur. Nous y relaterons aussi les étapes à suivre pour

l‘application du MPO, leurs avantages, les limites et les faiblesses.

Page 72: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

59

1.3.1 Genèse du MPO

Cette sous-section reprend des théories sur le MPO. La définition est décrite, suivie de l’historique

et de l’évolution du MPO.

1.3.1.1 Définition

Le management par objectif, comme son nom l'indique, consiste à définir l'objectif final que

l'on veut atteindre par son travail. Pour que cet objectif soit accessible, le salarié et son

manager établissent un plan d'action pour l'atteindre. Lorsque le MPO s‘applique à

l‘ensemble des collaborateurs d‘une entreprise, l‘alignement des efforts individuels

permettront de contribuer à l‘atteinte d‘objectifs « supérieurs ».

Le projet sera régulièrement suivi et les résultats analysés afin d‘évaluer le travail effectué. A

la fin, on vérifie que les objectifs fixés ont été bien réalisés.

Des études portant sur les programmes du MPO ont révélé qu‘ils peuvent améliorer les

performances des employés ainsi que la productivité de l‘entreprise. Une de ces analyses a

par exemple permis d‘affirmer que la quasi- totalité d‘entre eux permet d‘augmenter la

productivité. Le management par objectif (MPO) se situe dans la continuité des analyses sur

les facteurs de motivation au travail, qui prônent la participation et la délégation de pouvoir.

Fixer des objectifs permet au dirigeant d‘établir un lien entre la vie de l‘organisation et la

performance de chacun de ses membres, quel que soit son niveau hiérarchique.

1.3.1.2 Historique et évolution

Peter Drucker, décédé le 11 novembre 2005 à l‘âge de 95 ans à son domicile californien de

Claremont, nous laisse une œuvre monumentale. La formalisation des principes du MPO en

est l‘un des piliers. En 1940, observant le management d‘Alfred Sloan à la General Motors, il

remarque l‘expression « Management By Objectives ».

Un peu plus tard, dans le cadre de la décentralisation de la General Electric cette fois, à

laquelle il participe activement, le consultant américain insiste sur la nécessité de fixer des

objectifs, des critères de coûts et de délais pour mesurer les résultats. En 1954 paraît « The

Practice of Management » avec son célèbre chapitre : « Management by Objectives and Self

Control ». Le désormais «pape du management moderne»y présente le MPO comme « (…)

un principe de direction qui donne libre cours à l‘énergie et à la responsabilité individuelles,

qui trace en même temps une voie commune de vues et d‘efforts, qui établit le travail

d‘équipe et qui harmonise les intérêts personnels et le bien-être commun ».

Page 73: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

60

Cette philosophie du management repose sur deux principes essentiels. D‘une part, tout

manager, du directeur général à l‘agent de maîtrise, doit avoir des objectifs formalisés et

déclinés en buts pour l‘entreprise. D‘autre part, si chaque manager doit être tenu responsable

des résultats de son activité, c‘est à lui, et à lui seul, de contrôler ce qui a été réalisé pour

atteindre ses objectifs.

1.3.1.3 Les principes de base du MPO

Le management par objectifs a été proposé par le grand théoricien du management, Peter

Drucker, dans son ouvrage « The Practice of Management », en1954. Il s‘agit qu‘au sein

d‘une organisation, le manager et les employés se mettent d‘accord sur les objectifs à

atteindre et que chacun puisse comprendre ce qu‘il doit faire pour cela. Les objectifs fixés à

une équipe ou à un agent donnent un sens concret aux actions à mener et organisent la

trajectoire à suivre ; à l‘inverse, sans objectif, on ne sait pas « où on va, pourquoi et quand on

arrivera… ».

Le management par objectif (MPO) se situe dans la continuité des analyses sur les facteurs de

motivation au travail, qui prônent la participation et la délégation de pouvoir. Fixer des

objectifs permet d‘établir un lien entre la vie de l‘entreprise et la performance de chacun de

ses membres, quelque soit son niveau hiérarchique.

Cette approche s‘appuie sur le constat que :

- La performance des organisations ne repose pas sur la seule rationalité de l‘organisation du

travail et de la répartition des tâches ;

- Le management par les objectifs développe pour chaque collaborateur une motivation

fondée moins sur la contrainte que sur la gestion de la convergence entre les besoins de

développement de chacun et les objectifs de la structure, de la direction, de l‘équipe ;

- Les marges de manœuvre se concrétisent par la nécessité de professionnaliser leur

management. Reconnaître et rétribuer la contribution d‘un agent, impose de fixer des

objectifs performants, permettant d‘évaluer ses résultats de façon transparente.

Le MPO possède une seconde caractéristique, l‘autocontrôle, laquelle peut même prendre le

pas sur la première. Peter Drucker l‘énonce clairement : « même si le MPO n‘était pas

Page 74: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

61

indispensable pour donner à l‘entreprise, l‘unité de direction et d‘efforts que possède une

équipe, il faudrait rendre possible l‘établissement d‘une direction par autocontrôle ». Chaque

manager doit pouvoir suivre son action et les résultats qu‘il obtient en référence aux objectifs

préalablement définis.

Le théoricien américain poursuit avec fermeté : «Chaque manager doit recevoir les

renseignements dont il a besoin pour juger de sa propre action, et de son rendement. Il doit

les recevoir en temps voulu et effectuer toutes les modifications nécessaires pour obtenir les

résultats escomptés. Ces renseignements doivent lui parvenir directement et non être adressés

à l‘échelon supérieur. Ils doivent être un moyen d‘autocontrôle, et non un instrument de

contrôle par le haut ».

Est associé à cette philosophie, centrée sur la responsabilité et l‘autonomie, un style de

management en rupture avec celui de l‘époque teinté d‘autorité et d‘obéissance. Le fondateur

du MPO insiste : « La gestion par objectifs assure le rendement en convertissant les atteintes

des objectifs en buts personnels. Et c‘est là une vraie forme de liberté ». Ces idées rencontrent

dans le temps, une élévation de qualifications et d‘individualisation croissante des mentalités.

Elles sont en phase avec l‘économie de marché et la pensée libérale qui sont sur le point de

devenir dominantes au moment où l‘industrie américaine est en pleine expansion.

1.3.2 Les étapes du MPO

Le cycle du MPO compte trois phases à savoir la fixation des objectifs, la planification et la

réalisation du travail, l‘évaluation des résultats obtenus.

Peter Drucker accorde volontiers qu‘elles ne s‘enchaînent pas de manière systématique,

rigoureuse et linéaire. Qu‘il convient au contraire de les envisager avec des simultanéités, des

interactions et des ajustements réciproques. Mais il insiste sur leur présence et leur récurrence

à tous les niveaux de management : « La gestion par objectifs repose sur une certaine idée de

l‘action, du comportement et des motivations de l‘individu. Elle s‘applique, en fin de compte,

à tout manager quels que soient son niveau et sa fonction et à toute organisation, grande ou

petite ».

1.3.2.1 Fixation des objectifs

Un objectif est une consigne en soi, il faut donc le définir de manière précise et

opérationnelle afin que les équipes l‘intègrent comme tel et ne puissent l‘interpréter.

Page 75: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

62

Un objectif est une priorité, il faut donc traduire la stratégie de l‘entreprise en objectifs

prioritaires qui seront le centre des préoccupations de l‘ensemble de l‘entreprise. Ce travail

doit être fait en collaboration avec l‘ensemble des services afin de bien prendre en compte

tous les aspects de l‘entreprise (production, commerce, SAV, administratif, RH, stocks,

logistique, technique, sous-traitance, ..).

Les objectifs doivent être suffisamment clairs pour faciliter le management et permettre la

répartition du travail sans qu‘il y ait de chevauchement ou d‘oublis.

Ils doivent être définis tout en intégrant l‘indispensable adaptation aux réalités économiques.

Bien souvent, les indicateurs et tableaux de bords permettent d‘expliquer les raisons des

adaptations nécessaires.

Si l‘on accepte l‘idée que la performance et le rendement d‘une personne ne peuvent être

atteints que lorsqu‘il existe des objectifs, alors il faudra s‘assurer que ces derniers répondent à

certains aspects. En effet, un objectif irréaliste ou un objectif trop facile ou peu ambitieux, ne

sera pas motivant pour la personne censée l‘atteindre.

L‘objectif pertinent répond aux caractéristiques suivantes :

• Sa fixation initiale résulte d‘une discussion et d‘un accord entre la personne évaluatrice et

l‘évalué ;

• Sa formalisation permet d‘envisager un progrès possible vers une cible à atteindre ;

• Sa définition implique un double engagement de l‘évalué (atteindre) et de l‘évaluateur

(aider à atteindre) ;

• Sa formulation s‘accompagne d‘outils de mesure pour en évaluer l‘atteinte ; et

• Sa détermination n‘est pas définitive, il peut être amené à évoluer en cours d‘année – c‘est-

à-dire, piloté – d‘un commun accord entre l‘évaluateur et l‘évalué.

Un objectif est toujours déterminé à partir d‘une situation de départ. Il faut donc mesurer

l‘écart entre la situation existante et l‘objectif, définir les moyens nécessaires pour l‘atteindre,

s‘assurer que l‘entreprise possède des moyens nécessaires avant de fixer et annoncer

l‘objectif.

Page 76: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

63

Un objectif est la description précise d‘un résultat à atteindre par des actions concrètes dans

un délai fixé. Pour répondre à cette exigence, l‘objectif est formulé de manière à être

« SMART » (en français, smart signifie : futé, intelligent).

Significations des lettres : Spécifique, Mesurable, Acceptable (ambitieux, assumé), Réaliste,

Temps (défini dans le temps). On utilise aussi le « A » pour Atteignable, dans ce cas le « R »

signifie en Relation avec les objectifs de l‘entreprise.

Cette manière de définir un objectif permettra d‘écarter les ambiguïtés lorsqu‘il s‘agira de

répondre à la question : « l‘objectif est-il atteint ou non ? ».

Une première distinction existe au niveau des objectifs quantitatifs et qualitatifs. Une

deuxième nuance apparait lorsque l‘on considère des objectifs comportementaux.

Les objectifs quantitatifs sont en principe plus faciles à formuler car les critères et les

mesures sont souvent évidents. Par exemple : augmentation du chiffre d‘affaires, de la marge,

du nombre de produits et services, réduction du taux de rebuts, diminution du temps de

réponse, etc.

Un objectif qualitatif, pour être SMART, est également quantifiable (Mesurable). Il faudra

donc au préalable identifier les critères de mesure. Par exemple : « augmenter la satisfaction

de nos clients ». Il faudra définir des critères de mesure du type : réduction des réclamations

ou carrément mettre en place un système de récolte d‘informations de la satisfaction des

clients selon plusieurs paramètres (qualité des produits et services, qualité du conseil,

délais…).

Un objectif comportemental, tout comme un objectif qualitatif répond au critère de

mesurabilité. En plus du travail d‘identifications de critères de mesure, il faudra définir des

critères de comportements observables. Par exemple : « prendre plus d‘initiatives ». Le point

de départ est la compréhension des situations dans lesquelles les comportements observés

indiquent que la personne ne prend pas d‘initiatives. Définir ensuite le nombre d‘initiatives

attendues dans les situations où des initiatives sont souhaitées, puis de définir ce qu‘est une

initiative et enfin développer les compétences permettant ces prises d‘initiatives. Afin de

complexifier un peu plus le tout, on confond souvent l‘objectif (le but, la finalité) du moyen,

qui peut également avoir son propre objectif. Par exemple : un collaborateur se fixe un

objectif d‘apprentissage d‘une langue dans un délai donné en suivant des sessions de cours.

Page 77: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

64

Il existe également la notion de sous-objectifs car pour l‘atteinte de l‘objectif, plusieurs

projets sont mis en œuvre en séquentiel ou en parallèle pour y parvenir. Il se peut même que

les projets soient attribués à des personnes différentes.

1.3.2.2 La planification et réalisation du travail

Un degré de participation modéré ou élevé, de la part des employés, peut se révéler très utile

dans la planification de la réalisation des tâches. Afin qu‘ils puissent participer efficacement,

il faudrait qu‘ils ils aient une liberté suffisante dans leurs travaux. La latitude laissée aux

employés leur donne la possibilité de planifier ceux qu‘ils font, de décider comment ils le

feront, et de se montrer maitre de leurs activités, sans se contenter de suivre les ordres. La

direction par objectifs exige que les subordonnées planifient et maitrisent les missions qui

leur sont propres.

1.3.2.3 L’évaluation des résultats ou contrôle

La formalisation des objectifs individuels surtout et collectifs également se fait sur la base de

documents, cela afin d‘assurer le suivi, les mesures ainsi que les éventuelles conséquences de

l‘atteinte des dits objectifs, comme : primes, salaire au mérite, promotion, voire rien du tout.

Un document spécifique ainsi qu‘un entretien annuel (ou bi annuel) sont mis sur pied afin

d‘inscrire la fixation d‘objectifs dans un processus d‘évaluation et de développement des

collaborateurs dans la gestion des ressources humaines(GRH).L‘entretien annuel constitue

une thématique à part entière, il ne sera donc pas développé ici.

La fixation d‘objectifs risque d‘être détournée de son but initial. Dans certaines grandes

entreprises, le MPO s‘est déjà clairement transformé en bureaucratie par objectifs. Pour

nombre de responsables et de collaborateurs, le MPO se résume à mettre des croix dans un

formulaire, les comparer, se mettre d‘accord et signer le document avant de le remettre à la

direction des ressources humaines.

1.3.3 Les avantages du MPO

Tout d‘abord, ce type de management fait participer le salarié à l‘élaboration de son travail.

Ce n‘est plus le manager qui définit des tâches et les distribue ensuite à son équipe mais bien

le duo manager-salarié qui détermine les objectifs à atteindre ainsi que les différents travaux

qui vont permettre d‘y parvenir. Ainsi le MPO engendre une dynamisation des groupes ;une

mobilisation de l’intelligence collective ;une importance au comportement humain ;une mise en

place d’une organisation intelligente.

Page 78: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

65

L‘application du MPO permet de mettre l’accent sur l’objectif (ou le résultat) sans se soucier de

l’activité ; et il est à noter que la somme des objectifs partiels est sensée permettre d’atteindre

l’objectif global. Il s’ensuit que grâce à des objectifs en cascade, la cohérence de la stratégie est

assurée.

1.3.3.1 Un levier de motivation

Ce mode de fonctionnement permet donc au salarié de s‘impliquer davantage mais également

à améliorer la communication avec son manager qui devient un allié plus qu‘un donneur

d‘ordre. L‘équipe devient alors actrice et responsable de son travail, ce qui est le but du

MPO, mais également une clé de la motivation individuelle.

L‘utilité pour l‘organisation se situe aux niveaux de la clarification des attentes, de

l‘augmentation de la performance individuelle et collective ainsi qu‘une amélioration de la

communication entre responsables et collaborateurs.

Pour les individus, le MPO réveille l‘opportunité de développement personnel et incitation à

l‘action dans le périmètre de sa fonction.

1.3.3.2 Une axe de repères

Le MPO peut également être considéré comme un « différenciateur » d‘une année par rapport

à la précédente au sein d‘une fonction. Un objectif, ou un projet, au sein d‘une fonction,

permet de se concentrer, dans un laps de temps donné, à la mise sur pied ou à l‘amélioration

de telle ou telle activité pour laquelle personne n‘a le temps de s‘y atteler car tout un chacun

est pris dans ses tâches quotidiennes. Le MPO permet au dirigeant de mettre sur pied un

système de gestion des savoirs, simplifier un processus de travail, effectuer une étude de

marché afin qu‘il puisse détecter des opportunités d‘affaires, organiser une formation sont

autant de projets qui sortent du cadre des tâches quotidiennes et qui lui permet de dire :

« Cette année, nous avons mis en place, effectué, etc. ».Si l‘on considère que le fondement

du MPO s‘articule principalement autour des axes : résultats, contribution, implication-

motivation alors on le considèrera comme porteur de sens. Le sens devient le liant entre

l‘effort et le résultat.

Ce type de raisonnement permet de reconnaître les contributions individuelles au collectif et

d‘assurer l‘utilité des efforts fournis. En conclusion, le MPO est utile lorsqu‘il est mis en

place comme un moyen au service de et qu‘il engendre du sens.

Page 79: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

66

1.3.3.3 Mobilisations des moyens

Il faut se rappeler que le MPO est un soutien, un moyen, une aide et non une

finalité en soi. La notion d‘objectif, et de manière plus large, celle de résultat est cruciale

pour la mise en lumière de la contribution des moyens. En effet, certaines activités sont des

moyens permettant à d‘autres types d‘activités d‘atteindre un résultat. Le marketing est un

soutien à la vente, les services généraux sont un soutien au bon fonctionnement de

l‘entreprise.

1.3.4 Les limites et les faiblesses du MPO

Le management d'une équipe ne se réduit pas à un pilotage par objectifs. Le manager passe

du temps à régler différents problèmes d‘ordres techniques, humains, organisationnels,

logistiques, …. Il fait face aux imprévus, sa force réside dans sa capacité à intégrer les

objectifs dans ce fonctionnement, mais parfois les priorités de management peuvent prendre

le pas sur d‘autres priorités pourtant bien intégrées.

Les nombreuses situations changeantes ne plaident pas toujours dans la mise en œuvre du

management par objectifs. Dans un monde économique qui s‘accélère, les vérités d‘un jour

ne seront plus celles du lendemain et il faut parfois accepter de modifier profondément les

objectifs fixés quelques mois plus tôt car ils se révèlent soudains inadaptés à la situation.

Parfois, la performance d‘une entreprise tient grâce à la globalisation de son

activité. Instaurer des objectifs par service ou par secteur peut alors se révéler inapproprié et

risquer de casser un mode de fonctionnement global qui fait la performance de l‘entreprise.

Le dirigeant devrait faire attention pour ne pas survaloriser le résultat au détriment du

processus. En d‘autres termes, en ne mettant l‘accent que sur le résultat le dirigeant

encourage les équipes à viser des objectifs de court terme. Le management par objectifs peut

se révéler catastrophique lorsque la société fonctionne sur des cycles longs (investissement,

cycle de prospection, pénétration de marché, …). Bien souvent c‘est en améliorant le

processus que le dirigeant pourrait améliorer les résultats.

Comme tout outil managérial, le MPO est un moyen facilitant l‘atteinte d‘un résultat, il n‘est

pas une finalité en soi. Néanmoins, le dirigeant le considère comme un dogme indiscutable à

la performance et à la motivation des employés.

Page 80: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

67

1.3.4.1 Les principales limites liées au système lui-

même

Le principe repose sur le postulat que toute stratégie peut se décliner en objectifs

interconnectés du haut vers le bas de manière mécanique.

La lourdeur administrative du système empêche les ajustements rapides en fonction des

changements et risque même de figer l‘entreprise.

Le modèle présuppose un degré élevé de prévisibilité du travail, des marchés et des

collaborateurs très réceptifs de l‘objectif final.

1.3.4.2 Les principales limites liées aux activités des

collaborateurs

La considération des spécificités des fonctions présente souvent des lacunes. En effet,

comment fixer des objectifs SMART à un chercheur, sans directement brider sa créativité ?

Comment fixer des objectifs à une réceptionniste ?

La performance n‘est pas qu‘individuelle, elle repose également sur un groupe.

La fragmentation des objectifs appauvrit la collaboration et favorise les rivalités.

1.3.4.3 Les principales limites liées aux facteurs

externes de l’entreprise

Les pressions externes, la concurrence, les délais, les avancées technologiques requièrent

des réactions rapides, flexibles et créatives. Le MPO fonctionne en principe sur un cycle de

douze mois et « fige » ainsi les collaborateurs dans leurs efforts.

Fixer des objectifs de croissance de manière linéaire (plus X% par an) ne prend pas en

compte les facteurs externes de l‘entreprise comme : le niveau de maturité ou de déclin des

marchés où l‘entreprise est opérationnelle et active.

L‘interdépendance grandissante entre les différents acteurs de l‘économie et d‘un secteur

par exemple, requiert une augmentation de la coopération entre acteurs publics et privés.

1.3.5 Mesure de performance en MPO

Technique d'organisation appartenant au mouvement « néo-classique » développé aux États-

Unis (Sloan, Drucker), la direction par objectifs a été popularisée en Europe sous le nom de

management. On se propose d'y rattacher étroitement les sanctions positives d'un responsable

à l'efficacité de son travail, tout en l'incitant à développer son dynamisme et son goût du

Page 81: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

68

risque. Deux conditions sont essentielles pour cela : que le responsable soit totalement maître

de ses résultats ; qu'un système stimulant de sanctions soit mis en place, allant de

l'enrichissement du responsable à son renvoi, sans qu'il y ait ni plafonnement (primes

dégressives) ni mise à l'écart. La réalisation concrète de cette méthode exige que soient

élaborées des techniques de définition et de mesure des résultats, ainsi que leur mise en

relation avec un système approprié de sanctions

Dans une telle optique, l'objectif est un complexe de cibles-moyens et de cibles-résultats,

indissociées. Contrairement à la gestion par écarts, qui contrôle analytiquement et séparément

chaque paramètre (frais généraux, effectifs, production en tonnes, chiffres d'affaires,

contribution aux bénéfices), la direction par objectifs combine ces paramètres en un vecteur.

L'objectif sera bien ou mal atteint selon qu'on se sera maintenu ou non dans les limites fixées

par l'équilibre de ces paramètres. Tout cela suppose que le responsable soit polyvalent et qu'il

ait une action sur le choix qualitatif et quantitatif de ses moyens, l'efficacité globale de son

action et sa productivité (rapport entre les résultats obtenus et les moyens mis en œuvre) étant

seules sanctionnées.

Dans le MPO, la performance est mesurée à partir du résultat du travail, pas la manière de le

réaliser. Est performant celui qui, à l‘issue d‘une période donnée, produit des résultats à la

hauteur des objectifs fixés dans le cadre des ressources allouées à cet effet. Pour Peter

Drucker donc, le fait de ne pas se fixer un objectif équivaut à l‘inexistence de performance.

La déclinaison en cascade des objectifs opérationnalise le but de l‘entreprise. Elle le convertit

en cibles à atteindre le long de la ligne hiérarchique. Les objectifs permettent de mesurer la

performance de chacun des contributeurs. Ils ne sont jamais performants dans l‘absolu, mais

ils doivent toujours se référer par rapport à quelque chose.

Les aspects importants mais souvent décriés du MPO représentent la manière de mesurer la

performance d‘un employé et la comparaison du résultat obtenu à celui des ―standards‖.

Ces explications sont souvent avancées pour justifier l‘impossibilité ou la grande difficulté

d‘utiliser des indicateurs d‘objectifs pour suivre le travail effectué par une ou plusieurs

personnes :

- Il existe des métiers pour lesquels ce serait « impossible » de fixer des objectifs différents

chaque année ;

Page 82: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

69

- Tout n‘est pas mesurable et dans certains cas il est très difficile de trouver les indicateurs de

réussite ;

- Parfois, la personne qu‘on évalue « ne veut pas » d‘objectifs ;

- Parfois, c‘est l‘entretien d‘évaluation lui-même qui ne peut se tenir en raison des fortes

personnalités parfois difficiles.

- L‘évaluateur n‘a pas reçu ses propres objectifs ;

- Les objectifs peuvent être trop ambitieux ou au contraire trop modestes ;

- L‘agent n‘est pas autonome dans la réalisation de ses objectifs ; et

- Fixer des objectifs engage aussi l‘évaluateur.

1.3.5.1 Les indicateurs

Les indicateurs ont pour objet de donner des informations sur les paramètres liés aux

processus de mis en œuvre, Ils permettent au dirigeant d‘analyser les écarts et de prendre

les décisions de correction ou de prévention éventuelles. Un indicateur naît, évolue et

éventuellement meurt pour donner naissance à un indicateur plus adapté à une situation

notamment dans le cas où les objectifs évoluent.

Les tableaux de bords ont pour objet de regrouper et de synthétiser les indicateurs pour les

présenter de façon exploitable par l‘encadrement. Les indicateurs et tableaux de bord sont

donc des outils indispensables au pilotage d‘un organisme, d‘une équipe, d‘un processus pour

atteindre les objectifs visés.

Les indicateurs doivent être pertinents : l’indicateur doit être exactement approprié au

phénomène à observer. Ils doivent être précis ; c’est une donnée quantitative, qualifiée qui doit

fournir des informations claires exemple : ratio, diagramme, camembert, dessin…. ;

- Les données doivent revêtir un caractère stable pour être reproductibles ;

faciles à établir et pratiques à utiliser dus à leur formule synthétisée .Pour

faciliter la sensibilisation et implication du personnel par le biais d‘affichage ;

les indicateurs doivent être communicables et rapides à collecter et à traiter :

tableaux, diagrammes

Il existe trois types d‘indicateurs à savoir ceux communs à toute l‘organisation, ceux

spécifiques au métier, et ceux de gestion

Page 83: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

70

- Indicateurs communs à toute l‘organisation : délais, satisfaction client,

productivité des ressources…

- Indicateurs spécifiques au métier; pour un commercial : nombre de nouveaux

clients, augmentation du CA, nombre de retours liés à une

erreur commerciale…

- Indicateur de gestion : information physique, économique ou financière qui

caractérise de façon significative une activité, une fonction ou une

responsabilité.

Les rôles fondamentaux des indicateurs dans le management par objectifs sont représentés

dans la figure suivante.

Figure 8 : Représentation des rôles des indicateurs

Source : Management par objectif de Samira Aftati

Conclusion du chapitre 1

Le system de management joue un rôle majeur dans le fonctionnement d‘une entreprise ainsi

que dans ses relations avec ses tiers. Ce chapitre nous a permis d‘avoir des connaissances

plus approfondies sur la notion de management d‘entreprise.

Page 84: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

71

Dès lors, le terme management ne désigne pas uniquement des pratiques ou des processus, il

renvoie également aux personnes qui détiennent des postes hiérarchiques de gestion : les

dirigeants, les gestionnaires, les managers et les cadres. Nous avons donc ici affaire à un mot

qui désigne tantôt les activités et les processus, tantôt les acteurs qui occupent les fonctions

de gestion. Enfin, le management renvoie aussi, parfois, à une intention scientifique. Il est

alors question de sciences de la gestion ou de sciences administratives ou, chez les Anglo-

saxons de «management science».

. Lorsque le MPO s‘applique à l‘ensemble des collaborateurs d‘une entreprise, l‘alignement

des efforts individuels permet de contribuer à l‘atteinte d‘objectifs « supérieurs ».Le projet

(action, activité) est régulièrement suivi et les résultats analysés afin d‘évaluer le travail

effectué. A la fin, on vérifie que les objectifs fixés ont été bien réalisés.

Le MPO est un style de management récent mais son efficacité a déjà été prouvée dans

plusieurs sociétés. Ce management se présente comme une gestion de convergence entre

l‘épanouissement de chaque individu qui sera très motivé dans ses actions et les objectifs de

la direction et de l‘équipe. D‘ après le MPO, l‘objectif est un complexe de cibles-moyens et

de cibles –résultats, il s‘ensuit que le résultat de l‘entreprise est mesuré à partir du résultat

obtenu par le travail.

Page 85: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

72

CHAPITRE 2 : THEORIES SUR LA SOUS TRAITANCE.

Ce chapitre comporte trois sections. La première expose les différentes théories des auteurs

qui définissent la sous-traitance, les objectifs d‘un projet de sous-traitance. Suivant la

littérature, nous pouvons distinguer plusieurs types de sous-traitance, et plusieurs formes de

relation. Dans la deuxième section, nous mettons en exergue le poids des PME dans la sous-

traitance, où nous allons décrire les caractéristiques de la PME en sous-traitance. Malgré les

opportunités engendrées par la relation de sous-traitance, les dirigeants DO doivent gérer les

éventuels risques qui y apparaissent. La dernière section explique brièvement l‘application du

management par objectif par le DO avec les différentes phases qu‘il doit appliquer pour la

réussite de la relation de sous-traitance.

2.1 Les différents sens de la sous-traitance

Pour pouvoir approfondir notre thèse, une définition de la sous-traitance s'impose. Les

auteurs répertoriés ont une vision assez commune des principes entourant le concept de la

sous-traitance.

2.1.1 Définitions

Le dictionnaire français Larousse traduit le mot » sous-traitance » en « une opération par

laquelle un entrepreneur confie, sous sa responsabilité et sous son contrôle, à une autre

personne (sous-traitant) tout ou partie de l'exécution des tâches qui sont à sa charge. »

La sous-traitance désigne le fait pour une entreprise de demander à une autre entreprise de

faire une partie ou la totalité d'un travail qu'elle s'était engagée à fournir auprès d'un client. Le

sous-traitant accomplit alors le travail demandé pour le compte de l'entrepreneur principal. Le

sous-traitant se distingue du simple fournisseur dans la mesure où il participe au travail de

l'entreprise qui a eu recours à lui.

Grâce à la sous-traitance, le donneur d'ordre peut maitriser avec davantage de flexibilité ses

engagements auprès du client final. De plus, ses risques financiers peuvent s'amoindrir

puisque l‘entreprise donneur d‘ordre n'est soumise qu'à des charges variables, ne disposant

plus de personnel affecté au travail à fournir.

Page 86: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

73

La sous-traitance fait l'objet d'un contrat conclu entre le sous-traitant et celui qui lui confie les

tâches à exécuter s‘appelle le donneur d'ordre. La rédaction d'un contrat écrit permet

d'encadrer les relations entre les deux parties, en fixant notamment le prix et les modalités de

règlement, le calendrier des travaux ou les modalités de rupture du contrat.

2.1.1.1 La sous-traitance selon les auteurs

Longhi21 nous donne deux raisons qui expliquent cet état de fait:

• la sous-traitance est un phénomène difficile à définir: entre sous-traiter ou

fournir des produits sans valeur ajoutée.

• l'entreprise de sous-traitance ne fait pas complètement et définitivement de

la sous-traitance. La part du chiffre d'affaires réalisée en sous-traitance

n'apparaît pas dans le système d'information comptable habituellement

utilisé.

Guichard (1983) nous expose sa vision de la sous-traitance par rapport au développement

régional.

"La sous-traitance apparaît désormais comme la forme dominante des relations nouées entre

le système des grandes firmes et des groupes et le tissu industriel traditionnel des PME. Par

ailleurs, la dynamique des échanges interindustriels enlève tout contenu à la notion

d'économie "régionale" (ou "locale") au sens où une économie régionale était conçue comme

le lieu privilégié de relations interindustrielles relativement complètes auquel correspondait

un réseau urbain bien hiérarchisé. Aujourd'hui, les produits en cours d'élaboration circulent

de région en région ou de pays en pays de sorte que les entités régionales apparaissent comme

de plus en plus "désarticulées" alors que les unités de production qu'elles contiennent sont de

plus en plus dépendantes de centres de décisions "extérieurs"."

Marcel Capet22 et Jean Hoflack (1978) nous proposent une définition économique de la

sous-traitance qui se caractérise par deux points: la participation à l'élaboration d'un produit

final qui sera vendu et la dépendance à l'égard du donneur d'ordres. Toujours selon eux, cette

dépendance est caractérisée par le fait que le modèle du produit n'existait pas antérieurement

aux relations entre donneur d'ordres et sous-traitant mais a été réalisé à cette occasion. Ils

définissent la sous-traitance comme la relation où le sous-traitant élabore sous les directives

2111 Berthomieu C.,Chanel-Reynaud G ., Guichard J .P., Hanault A. et Longhi A., Structure industrielle et sous-traitance, Presses universitaires de France, Paris, 1983, page 64 22Capet Marcel et Hoflack Jean, Gestion de l'entreprise de sous-traitance, Economica, 1978, Paris, page 7

Page 87: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

74

du donneur d'ordres un élément de produit qui sera vendu par ce dernier. La relation se

caractérise par la participation à l'élaboration d'un produit final et la dépendance à l'égard du

donneur d'ordres. Cette définition est trop contraignante. Elle accorde trop d'importance au

concept de dépendance qui peut être très variable d'une entreprise à une autre. Les sous-

traitants tentent justement de diminuer cette dépendance envers un seul client. Il peut avoir

sous-traitance même si le preneur d'ordres a plusieurs donneurs d'ordres.

Marcel Moisson23(1972) définit la sous-traitance ou coproduction industrielle comme: «un

mécanisme de marché suivant lequel des entreprises, ou des unités de productions

indépendantes, par une division mutuelle du travail selon leurs capacités ou leurs spécialités

fabriquent en coopération des produits pour le marché."

Il nous explique aussi qu'il y a sous-traitance lorsqu'une entreprise (appelée donneur d'ordres)

passe une commande à une autre entreprise (appelée sous-traitant) pour la production d'une

pièce ou partie de celle-ci, qui sera vendue par le donneur d'ordres. C'est donc un

arrangement contractuel entre une firme principale et une firme secondaire en vue de:

• la fourniture par le sous-traitant, sur commande de la firme principale, de pièces,

composantes, sous-ensembles et ensembles qui seront incorporés dans un produit

vendu par la firme principale;

• la transformation de matières premières pour le compte de la firme principale.

Cette définition se limite au domaine manufacturier. La prochaine définition est beaucoup

plus générale et est celle qui est retenue pour ce travail de recherche.

Dans son ouvrage sur les éléments intégrés de la politique de l'entreprise, Chaillou24 (1978)

définit la sous-traitance comme: "tout travail dont la réalisation nécessite l'intervention d'un

agent extérieur à partir: soit de la définition du travail (en réalisant le document de définition

détaillée), soit de la définition des méthodes de travail (en réalisant le document méthode),

soit encore de l'exécution du travail à proprement parler (en exécutant la pièce ou le service),

cette intervention se faisant jusqu'à l'aboutissement complet du travail."

23Moisson Marcel, Pratique de la rentabilité de la sous-traitance.. D'organisation, Paris, 1972, page 15. 24Chaillou Bernard., La sous-traitance: élément intégré de la politique de l'entreprise, Université de Lyon II, France, septembre 1978, page 12.

Page 88: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

75

Cette définition répond aux concepts de:

substitution au donneur d'ordres dans le déroulement d'un travail en

supportant les risques;

subordination aux directives du donneur d'ordres qui seront plus ou

moins précises et élaborées.

Moh25 (1988) nous fait mention dans son ouvrage que la sous-traitance ne doit pas être

confondue avec l'achat de pièces par catalogue. Dans ce dernier cas, c'est le vendeur qui

définit sa production et l'acheteur n'est preneur que si elle correspond à ses besoins. Nous

sommes donc en présence d'un marché de fourniture. Peu importe que l'acheteur incorpore à

sa production les produits achetés sur catalogue. Du moment que les spécifications de ces

éléments, ou le programme de production ou de contrôle de qualité n'ont pas été déterminés

par lui, son acte relève du simple approvisionnement auprès d'un fournisseur.

En résumé, la différence entre la sous-traitance et l'achat tient au fait que dans le premier cas,

l'activité est subordonnée, alors que celle du fournisseur est indépendante.

L'évolution de la sous-traitance peut se résumer en trois grandes phases: celle d'Henry Ford

où la grande entreprise essayait de tout contrôler à partir des troupeaux de vaches pour le

cuir, aux plantations d'arbres pour le caoutchouc jusqu'à la vente du produit fini (automobile);

par la suite, on assista à une prolifération plus ou moins ordonnée de contrat de sous-traitance

sans sélection sévère; à l'aube de l'an 2000, les tendances laissent percevoir une

rationalisation de la sous-traitance. Certains grands donneurs d'ordres élaborent des

programmes de gestion des sous-traitants et/ou développent des gestionnaires spécialisés dans

ce type de relations.

2.1.1.2 Objectifs d’un projet de sous-traitance

La sous-traitance est indéniablement une des caractéristiques essentielles du fonctionnement

des nouvelles organisations productives et le sous-traitant peut être considéré comme un des

acteurs à part entière du système. Si la sous-traitance n‘est pas nouvelle en revanche ce qui

est nouveau c‘est sa propagation. Cet état de chose peut être expliqué par deux réalités :

d‘une part, son extension ; le phénomène de sous-traitance en cascade est devenu une

pratique répandue, commune à de nombreuses entreprises. D‘autre part, des stratégies de

25Moh Constance, Élaboration d'un mécanisme de promotion de la sous-traitance en Côte d'Ivoire, Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi, fév. 1988, page 56.

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76

sous-traitance alliant différents aspects d‘alliance sont de plus en plus nombreuses dans le

fonctionnement des entreprises. Dans les années soixante dix, ce phénomène concernait des

tâches simples telles que le nettoyage ou la surveillance ; depuis les années quatre vingt, ce

phénomène s‘étend pour certaines entreprises à tout le processus de production (firme

creuse).

Les pratiques de sous-traitance sont variées, toutefois les raisons au recours à des sous-

traitants ne sont pas très différentes.

- Premier cas ; l‘entreprise ne dispose pas des ressources suffisantes pour produire et donc

elle délègue certaines fonctions qu‘elle ne peut pas réaliser en interne, on parle alors de sous-

traitance dite de spécialité, où l'entreprise donneuse d'ordres fait appel à un « spécialiste »

disposant des équipements, des matériels et de la compétence adaptés aux besoins du

donneur d'ordres, parce que ce dernier ne peut ou ne souhaite pas s'en doter, pour des raisons

relevant de sa stratégie propre. Ces sous- traitants de spécialité ou fournisseurs spéciaux

(Houssiaux in Baudry, 2013) réalisent des opérations spécifiques selon leurs propres

méthodes. Leur activité est complémentaire de l‘organisation. Dans cette même logique

Barthélémy & Donada (2007), expliquent cette motivation des entreprises par un moyen

rapide d‘accéder à des ressources et des compétences dont on ne dispose pas en interne.

C‘est un moyen pour l‘organisation de se recentrer sur une activité principale (Mazaud &

Lagasse, 2009) et déléguer des activités jugées secondaires. La spécialisation est un élément

subjectif, elle varie selon les organisations car « leur référence est leur propre possibilité

technique » (Chaillou 1977). Celui qui sait mieux faire qu‘elles ou aussi bien est considéré

comme un spécialiste. Pour les autres cas, il s‘agit de sous-traitance de capacité. Chaillou

différencie la sous-traitance de spécialité avec la sous-traitance de fourniture qui réalise « la

définition et l‘étude des méthodes à utiliser pour exécuter le travail demandé ». Ce type de

sous-traitance implique une forte spécialisation qui rend capable de définir des fonctions à

partir du cahier des charges permettant de cibler un besoin précis de l‘entreprise cliente. Il

permet à celle-ci l‘optimisation de l‘utilisation de ses ressources internes.

- Deuxième cas, l‘entreprise est en mesure de produire mais elle délègue. on parle alors de

sous-traitance de capacité, dès lors que l'entreprise donneuse d'ordres, équipée elle-même

pour exécuter un produit, a recours à une autre entreprise, soit occasionnellement, en

raison d'une pointe momentanée dans sa production ou d'un incident technique, soit de

manière plus ou moins habituelle, parce que désireuse de conserver une capacité propre dans

Page 90: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

77

une fabrication déterminée, elle entend utiliser des capacités de production disponibles à

l'extérieur. Ces sous-traitants de capacité, aussi appelés façonniers (Houssiaux in Baudry,

2013) réalisent des tâches simples selon les indications de l‘entreprise donneuse d‘ordre ou

client, très souvent leurs activités sont concurrentes de l‘organisation. Si en théorie, plusieurs

types de sous-traitance peuvent être dissociés, en pratique, cela est plus difficile. Selon

Jounin (2007), dans le secteur du BTP, la frontière entre sous-traitance de capacité et sous-

traitance de spécialité est floue. Dans ce cas, Houssiaux parle de sous-traitance «

communautaire », dont l‘activité, la réalisation du travail ou d‘un produit fini est collective.

Sammet et Kelley(1981) met en évidence trois grandes causes expliquant l'augmentation

des relations de sous-traitances: le coût élevé du capital; la complexité de la production et le désir

de minimiser les risques d'affaires.

2.1.1.3 Sous-traitance et externalisation

La sous-traitance est une des formes que peut prendre l‘externalisation. Un rapport du

Conseil économique et social, explique la différence entre la sous-traitance et

l‘externalisation selon la durée de la relation et le transfert de compétence, la substitution

d‘une activité : « On peut ainsi retenir que la sous-traitance, à l‘inverse de l‘externalisation,

porte d‘une part sur la réalisation d‘une prestation en un temps donné et non obligatoirement

sur une durée pluriannuelle et surtout, n‘implique pas que l‘activité ait auparavant été réalisée

en interne. L‘externalisation se distingue en outre de la sous-traitance en ce sens qu‘elle tend

à modifier (en soustraction de l‘entreprise d‘origine vers une entité économique tierce)

durablement les frontières de l‘entreprise et la configuration structurelle de ses ressources.

On peut parler d‘une cession contractualisée et « monétarisée » d‘une fonction ou d‘une

activité antérieurement inclue au sein d‘un mode de gouvernance internalisée».Le concept de

sous-traitance quasi intégrée (Houssiaux, 1957) est effectivement fondé sur un principe

de substitution et de transfert de compétence pour un travail défini. Cependant il implique des

liens durables et stables. Selon Bathélémy (2007, p.12), la différence entre la sous-traitance

et l‘externalisation (l‘outsourcing) repose sur les obligations fixées au prestataire.

L‘externalisation repose sur une obligation de résultats, le prestataire assure l‘entière gestion

de l‘activité sous-traitée. Néanmoins la sous-traitance est aussi assujettie à une obligation de

résultat, et peut consister en l‘intervention d‘un agent extérieur sur au moins trois niveaux : la

définition du travail, les moyens et les procédures mises en place afin d‘atteindre un résultat

défini. - Dans le cas de la sous-traitance dans le secteur BATIMENT, l‘entreprise ST

conserve la gestion des travaux sous-traités et le DO se contente de veiller à l‘atteinte de

Page 91: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

78

l‘objectif global. Certains sous- traitants hautement qualifiés peuvent dans certains cas,

participer à la réalisation du cahier des charges (Chaillou, 1977). La différence entre

externalisation et sous-traitance reste cependant ambiguë, car les liens interentreprises sont

variés et de nombreux cas dépassent le cadre des définitions officielles ne donnant ainsi

qu‘une idée incomplète des relations de travail à l‘œuvre, « un peu comme le béton masque

les armatures qui le soutiennent »(Jounin, 2006) .

2.1.2 Les types de sous-traitance

Chaillou (1978)26 définit la sous-traitance comme tout travail dont la réalisation nécessite

l'intervention d'un agent extérieur à partir soit de la définition du travail (en réalisant le

document de définition détaillée), soit de la définition des méthodes de travail (en réalisant le

document méthode), soit encore de l'exécution du travail à proprement parler (en produisant

la pièce ou le service), cette intervention se faisant jusqu'à l'aboutissement complet du travail.

2.1.2.1 Classification de sous-traitances

Moisson (1972)270 propose trois types de sous-traitance:

- sous-traitance économique ou de réduction de coût s'effectue lorsque le

donneur d'ordres sous-traite parce que le revenu marginal, c'est-à-dire la

différence entre le prix de vente et le montant des frais variables est

insuffisant pour absorber l'intégralité des frais fixes et même les dépasser

pour réaliser un bénéfice.

- sous-traitance de spécialité s'effectue lorsque le donneur d'ordres passe des

commandes au sous-traitant qui possède la technologie et le savoir-faire qui

lui permettent d'exécuter un travail que le donneur d'ordre aurait de la

difficulté à concevoir.

- sous-traitance pour insuffisance de capacité s'effectue lorsque le donneur

d'ordres, par manque de temps ou de capacité de production, doit sous-traiter

une partie de sa production.

ONU28rajoute le concept de sous-traitance marginale. Cela se présente lorsque le volume ne

justifie pas la mobilisation des ressources chez le donneur d'ordres.

26Chaillou Bernard, La sous-traitance: élément intégré de la politique de l'entreprise, Université de Lyon Il, France, septembre 1978, page 12. 27Moisson Marcel, Pratique de la rentabilité de la sous-traitance, D'organisation, Paris, 1972, page 101.

Page 92: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

79

Il existe différents cas de sous-traitance selon Capet et Hoflack (1978)29:

Le premier cas se rapporte à la sous-traitance et à la cotraitance quand plusieurs sous-

traitants se regroupent (maillage). D‘autres cas concernent la fourniture; les commissions;

La concession, la franchise; le travail à domicile ; et le transfert de technologie, licence,

procédé n‘est pas en reste.

Ces auteurs proposent plusieurs catégories qui distinguent les entreprises de sous-traitance:

La spécialisation technique ou régionale revêt une forme de sous

traitance très spécifique; les grandes séries et standardisation

offre des produits sous-traités très standardisés ; la complexité des

opérations nécessite vraiment une sous-traitance de spécialité en

matière de technicité et en matière de taille.

Une différence importante existe entre les formes antérieures de sous-traitance et la sous-

traitance moderne. Guichard (1983) nous fait mention, qu'à une certaine époque, un travail

plus à domicile qui mettait en rapport un capitaliste et un producteur (paysan ou artisan). Par

la suite, la sous-traitance contemporaine implique une relation capitaliste à capitaliste.

2.1.2.3 La variété des formes de sous-

traitance

D‘une manière très générale, nous définirons la sous-traitance comme une opération qui

consiste pour une entreprise (A) à déléguer à une entreprise (B) une tâche, une fonction que

l‘entreprise (A) ne veut pas ou ne peut pas assurer elle-même. Afin d‘appréhender les

différents formes que peut prendre la sous-traitance au sein des organisations,

Chaillou(1977) propose une typologie, où la prise en compte du temps est une

caractéristique fondamentale pour comprendre les rapports entre entreprises. Il distingue la

sous-traitance de courte durée et la sous-traitance de longue durée (permanente, structurelle

ou sous-traitance de quasi intégration (Houssiaux in Baudry, 2013) s‘apparentant à

l‘externalisation C‘est le contrat qui cadre la durée de la relation entre sous-traitant et

donneur d‘ordre. Parallèlement il est fondamental de distinguer les espaces où la sous-

traitance se développe : elle peut être sur site, interne ou externe. La sous-traitance externe

peut être locale ou s‘effectue à l‘étranger (offshore outsourcing) ou externalisation

28INations Unies, La sous-traitance et la modernisation de l'économie, ONU, New York, 1975, page 7. 29

Capet Marcel et Hoflack Jean, Gestion de l'entreprise de sous-traitance. Economica, 1978, Paris, page 8.

Page 93: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

80

délocalisée (Niang, 2013)). Cette pratique comporte un double risque d‘externalisation et de

délocalisation (Geyer, 2007), de perte de contrôle et de compétence d‘une ou plusieurs

activités déléguées, c‘est donc à l‘organisation de décider, s‘il est avantageux d‘étendre ses

frontières. Ponnet (2011) distingue également les activités exécutées sur le site du donneur

d‘ordre et celles exécutées en dehors. Dans les cas où la sous-traitance s‘effectue dans le

pays de résidence de l‘organisation, on parle de sous-traitance classique ou outsourcing

nearshore (Quelin 2007).

Lorsque le sous-traitant sur site est étranger, que son entreprise sous-traitante est située à

l‘étranger par rapport au site de l‘entreprise utilisatrice, on utilise le terme d’outsourcing

onshore (Samaganova, 2008). La sous-traitance in situ comporte aussi des risques,

l‘exemple des chantiers observés par Jounin (2006) où sur un même lieu de travail

coexistent des salariés venant d‘entreprises locales différentes mais collaborant aux

mêmes objectifs de production.

Les types de sous-traitance peuvent dépendre de multiples facteurs. Chaillou30(1978) en

énumère les trois principaux : le premier facteur se rapporte à la façon dont est fait le travail;

Le deuxième concerne la situation du marché; et finalement, le troisième facteur détermine

la position des partenaires face au travail à exécuter.

Les types de sous-traitances dépendent avant tout du donneur d'ordres. On peut préciser les

types de sous-traitances en considérant l'élément temps et la nature des rapports entre les

sous-traitants et le donneur d'ordres. Toujours selon Chaillou (1978), la durée d'une

opération de sous-traitance peut provoquer plus ou moins d'évolution dans les branches

industrielles concernées par cette opération. Les opérations de courte durée sont considérées

comme un dépannage pour le donneur d'ordres. Il s'agit de sous-traitance occasionnelle et de

sous-traitance conjoncturelle. Lorsque la réalisation des opérations de sous-traitance s'étend

sur une plus longue période ou porte sur un chiffre d'affaires relativement élevé, le sous-

traitant a besoin de garanties permettant d'adapter ses structures aux travaux demandés. On

parle à ce moment de sous-traitance permanente (quasi-intégration) et de sous-traitance de

structure.

Cependant, les années 90 apporteront des relations plus étroites entre le donneur d'ordres et

le sous-traitant. Les systèmes de gestion auront un niveau d'intégration considérable où la 30Chaillou Bernard., La sous-traitance: élément intégré de la politique de l'entreprise, Université de Lyon II, France, septembre 1978, page 20.

Page 94: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

81

notion de capitaliste pur se transformera en notion de coopération ("partenariat", maillage)

dans un contexte de mondialisation des marchés.

2.1.3 La relation en sous-traitance

Capet 31 et Hoflack (1978) : "Les communications entre sous-traitant et donneur

d'ordres sont facilitées quand ils sont géographiquement proches l'un de l'autre. La proximité

géographique est donc un avantage pour tous les sous-traitants dont les rapports ne sont pas

formalisés ou dont la valeur ajoutée est faible et ne peut supporter des frais de transport des

matières ou des frais de déplacement du donneur d'ordres ou du sous-traitant. Dans ce cas, le

sous-traitant doit donc restreindre sa clientèle à une région, ce qui peut l'empêcher de se

spécialiser."

2.1.3.1 Typologie de la relation

Chaillou (1978) énumère deux cas de liaisons qu'il peut y avoir dans la relation de sous-

traitance. Il se peut que chaque sous-traitant traite directement avec le donneur d'ordres; ou il se

peut que les sous-traitants traitent ensemble avec le donneur d'ordres.

Le premier cas est le plus courant et le fait qu‘un ou plusieurs sous-traitants travaillent en

concurrence. Le deuxième cas amène les entreprises à se regrouper en fonction de leurs

spécialités (concept de maillage). Les objectifs poursuivis sont de faciliter l'obtention d'un

marché de l'état ou d'un marché d'une grande firme et l'implantation de ces entreprises à

l'étranger. Il s'agit alors d'une sous-traitance communautaire.

Les relations entre sous-traitants et donneurs d'ordre peuvent prendre plusieurs formes. .

Capet et Hoflack (1978) nous en énumèrent trois, basées sur:- la Confiance étendue ou

symbiose dans laquelle les contacts sont très étroits au niveau de la planification générale,

des ateliers, de la conception et pas seulement au niveau des achats et de la vente ; -le

"tutoring" où le donneur d'ordres aide le sous-traitant mais aussi, où il contrôle la qualité,

l'avancement des travaux par des descentes inopinées dans l'atelier ou de fréquents coups de

fil. Ceci se manifeste souvent quand l'entreprise possède certaines qualités techniques, mais

présente les défauts d'insuffisance administrative qui se rencontrent souvent dans les petites

entreprises de sous-traitance" ; -Représailles: c'est le principe du bâton et de la carotte.

31Capet Marcel et Hotlack Jean, Gestion de l'entreprise de sous-traitance, Economica, 1978, Paris, 172 pages.

Page 95: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

82

Il est possible qu'un preneur d'ordres intègre les trois formes de relations de sous-traitance

en même temps pour les mêmes produits ou services. Cela est rendu possible par

l'influence du donneur d'ordres sur le sous-traitant. Les politiques d'achat et la philosophie

de l'acheteur lui-même peuvent influencer la relation et expliquer cette différence d'un

donneur d'ordres à un autre

Guichard (1983), cité par Berthomieu et al.32 , invoque ces façons de traiter la sous-

traitance. Il les trouve unilatérale en ce sens qu‘elles privilégient, d'une part, le donneur

d'ordres en distinguant les différentes raisons qui peuvent pousser celui-ci à sous-traiter et

d'autre part, elle revêt un caractère purement technique s'interdisant par là-même

d'appréhender la dimension sociale de la relation de sous-traitance.

Dans tous les cas, la sous-traitance est une relation plus ou moins de dépendance, une relation

asymétrique qui en fait une situation d'échange inégal. Longhi (1983) nous explique que le

donneur d'ordres a un pouvoir tel qu'il peut dicter les quantités produites par le sous-traitant

et fixer le prix du bien produit. Il peut ainsi disposer d‘une position dominante voire

autoritaire par rapport au ST.

2.1.3.2 Le contrat de sous-traitance

Le contrat de sous-traitance encadre la relation établie entre l‘entreprise donneuse d‘ordre et

le sous-traitant. Ce contrat définit de manière précise les prestations ou les activités de

production confiées par le donneur d‘ordre au sous-traitant, ainsi que le calendrier de

réalisation.

Le contrat de sous-traitance est conclu entre deux parties :

o D‘un côté le sous-traitant, qui va s‘engager à tout mettre en œuvre pour

accomplir les tâches qui lui incombent.

o De l‘autre, le donneur d‘ordre, qui fait appel au sous-traitant et qui lui confie

les différentes tâches.

L’objet du contrat :

Le contrat de sous-traitance doit présenter de façon détaillée les missions qui vont incomber

au sous-traitant. Il s‘agit des tâches qui lui seront assignées par le donneur d‘ordre.

32

Berthomieu C.,Chanel-Reynaud G ., Guichard J .P., Hanault A. et Longhi A., Structure industrielle et sous-

traitance, Presses universitaires de France, Paris, 1983, page 20.

Page 96: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

83

La durée du contrat :

Les parties concernées, à savoir le donneur et le sous-traitant, peuvent conclure un contrat de

sous-traitance pour une durée déterminée ou indéterminée. Il est important de souligner que

le choix en matière de durée peut impacter les modalités de rupture du contrat.

Les conditions d’exécution des travaux :

Les conditions d‘exécution des tâches qui seront confiées au sous-traitant devront également

être précisées dans le contrat de sous-traitance, en particulier le calendrier des travaux ainsi

que les modalités financières. Concernant ce dernier point, il est important que le tarif

convenu entre les parties pour la réalisation des tâches ainsi que les conditions de règlement

figurent au contrat. On entend par modalités de règlement les délais de paiement, les

éventuels acomptes ou encore les clauses de révision des prix.

Les obligations du sous-traitant :

En concluant le contrat de la sous-traitance, le sous-traitant s‘engage à exécuter les

prestations confiées par le donneur d‘ordre en respectant le calendrier de réalisation des

tâches. Il est à noter que le commanditaire peut demander au sous-traitant de verser un

montant forfaitaire en cas d‘inexécution des services demandés. Par ailleurs, si le donneur

d‘ordres relève des «malfaçons», il est en droit de refuser le paiement du solde prévu. En

outre, il peut intenter une action en justice pour contraindre le sous-traitant à le rembourser

dans le cas où il a dû verser des pénalités de retard à son maître d‘ouvrage.

Les obligations du donneur d’ordre :

Selon le type de contrat, le donneur d‘ordre doit offrir au sous-traitant tous les moyens

nécessaires à l‘accomplissement des travaux et rémunérer ce dernier une fois les tâches

effectuées, suivant les conditions prévues dans le contrat de sous-traitance. Selon les

modalités prévues, le versement peut se faire en une ou plusieurs fois. En cas de non-

paiement, le sous-traitant peut faire valoir son droit de rétention, c‘est-à-dire ne pas livrer le

produit ou ne pas réaliser le service qui a fait l‘objet du contrat. Ce dernier peut ensuite saisir

la justice pour contraindre le donneur d‘ordre à régler la somme prévue pour la réalisation du

travail. Et vis-à-vis du maître d‘ouvrage, le donneur d‘ordre est le premier responsable des

erreurs commises par son sous-traitant

Page 97: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

84

2.1.4 Critère de performance d’une sous-traitance

Nombreux sont les critères de performance d’une relation de sous-traitance en commençant par la

sélection du ST par le DO, la maitrise de la relation avec le DO, les avantages tirés de la relation.

2.1.4.1 Pour le donneur d’ordre : La sélection du sous-

traitant

Avant de choisir un sous-traitant, trois critères sont à prendre en compte à savoir le prix, le

délai de livraison et la qualité.

Le prix :

Le prix constitue un facteur déterminant lors de la sélection d‘un sous-traitant et peut servir

d‘élément de comparaison des entreprises ST. Par exemple, dans le domaine industriel, une

entreprise commanditaire peut être amenée à acheter ses composants uniquement auprès des

sous-traitants proposant le prix le moins élevé. Avant de choisir, elle va donc prendre en

compte chaque détail relatif au prix comme les rabais, les remises de qualité ou l‘escompte

proposé par les sous-traitants potentiels.

Le délai de livraison :

Mis à part le prix, une entreprise commanditaire peut être amenée à choisir les sous-traitants

avec lesquels elle va collaborer et avec ceux qui seront les plus à même de fournir les

produits ou d‘exécuter dans les temps impartis, les prestations faisant l‘objet de sous-

traitance

La qualité :

Par définition, la qualité se traduit par l‘ensemble des caractéristiques et des propriétés d‘un

produit ou d‘une prestation lui permettant de satisfaire les besoins et de correspondre à ce

qu‘on en attend. Ainsi, la qualité des produits ou des prestations fournies constitue un

élément important lors du choix d‘un sous-traitant. Le donneur d‘ordre choisira le sous-

traitant apte à fournir des produits ou des services répondant parfaitement aux exigences

prévues dans son cahier des charges. Ainsi, il effectuera préalablement un contrôle de la

qualité des produits fournis ou des prestations réalisées par le sous-traitant afin de s‘assurer

que ceux-ci correspondent réellement à ses besoins.

2.1.4.2 Pour le sous-traitant: maitrise de la

relation avec le DO

La force ou le pouvoir de monopole du sous-traitant dépend de deux facteurs:

• du nombre de donneurs d'ordres avec qui il traite ;

Page 98: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

85

• du pouvoir qu‘il peut exercer sur chacun de ses donneurs d'ordres.

2.1.4.3 Les avantages et inconvénients de la sous-

traitance

Les deux tableaux suivants énumèrent les avantages et les inconvénients de la sous-traitance

tant du côté du donneur que du preneur d'ordres.

Tableau 2 : Avantages et inconvénients de la sous-traitance pour le donneur d'ordres

Avantages Inconvénients

Donneur

d'ordres

• diminution des coûts de la main-d‘œuvre;

• les sous-traitants possèdent des ateliers moins

complexes, donc leurs frais d'amortissement sont

plus faibles;

• les sous-traitants consacrent peu d'argent en

recherche et développement, donc une réduction

des coûts en R&D.

• flexibilité des structures de prise de

décisions;

• les sous-traitants spécialisés peuvent souvent

produire plus efficacement et à meilleur prix;

• aider les donneurs d'ordres à résoudre

certains problèmes inhérents aux limitations que

leur imposent leurs installations et leurs

ressources;

• insuffisance de PME

dans le domaine de la

technique et de la

gestion;

• déficience dans la

formation du personnel

de la PME;

- erreur de prix de

revient de la

PME;

• production non

conforme aux

spécifications;

• non-respect des

délais.

Source : Nations Unies33

.

s

33Nations Unies, La sous-traitance et la modernisation de l'économie, ONU, New York, 1975, page 24 à 33.

Page 99: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

86

Tableau 3 : Avantages et inconvénients de la sous-traitance pour le preneur d'ordre.

Avantages Inconvénients

Sous-traitant •régularité des commandes

• plus grand volume de

commandes;

• apport technologique

amélioré;

• aide financière et technique

possible du donneur d'ordres

• position de force du donneur d'ordres,

.dépendance du sous-traitant;

• concurrence acharnée;

• retard des paiements du donneur;

• délai de livraison déraisonnable exigé

par le donneur (inventaire);

• difficulté technique au niveau des

exigences;

• délai de livraison déraisonnable exigé

par le donneur (inventaire);

• difficulté technique au niveau des exigences;

• modifications sans préavis par le

donneur;

• reproche aux donneurs d'ordres de ne

pas toujours respecter les conditions de commande.

Source : Nations Unies34

.

2.2 PME et sous-traitance

Pour les PME, il est extrêmement difficile de mobiliser l‘ensemble des compétences et des

ressources nécessaires au bon fonctionnement de l‘entreprise en interne, surtout au

démarrage. Une solution s‘offre alors : la sous-traitance, il peut déléguer une partie du travail

à une tierce partenaire mais cela peut comporter un certain nombre de risques pour

l‘entreprise DO et celle sous-traitante mais peut également lui apporter de nombreux

avantages. Reprenons en détail sur ce qu‘implique réellement le fait de sous-traiter dans le

cadre de la gestion d‘une PME.

34Nations Unies, La sous-traitance et la modernisation de l'économie, ONU, New York, 1975, page 24 à 33.

Page 100: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

87

2.2.1 Opportunités et menaces pour les PME donneur d’ordre

Sous-traiter auprès d‘une entreprise suiveuse présente de nombreux avantages, mais

sous-traiter auprès d‘une entité tierce peut comporterplusieurs types de risques. Le fait de

sous-traiter des tranches de travaux permet au PME DO de se libérer de certaines contraintes

et de les confier à un ou des prestataires externes. Cette action engendrera plus de flexibilité

au niveau de la réalisation du marché obtenu.

2.2.1.1 les avantages pour les PME donneur d’ordre

Pour une entreprise de taille moyenne, la relation de sous-traitance peut aussi lui permettre

de sortir de son isolement en développant de nouvelles opportunités commerciales. En effet,

en collaborant avec des sociétés faisant partie de l‘écosystème proche, elle multiplie les

chances de s‘ouvrir à de nouveaux secteurs d‘activités ou de nouveaux marchés.

La sous-traitance peut également permettre de structurer un réseau puissant et ainsi placer les

PME comme un hub ayant la capacité de mettre en relation de nombreuses sociétés maitrisant

des compétences transversales.

Enfin, pour certaines PME, la sous-traitance n‘est pas une option mais fait partie intégrante

de leur mode de fonctionnement.

Cette stratégie est donc extrêmement répandue et contribue à faire progresser de nombreuses

petites entreprises. C‘est un vecteur de croissance essentiel qui peut aussi permettre de

concentrer sur les démarches commerciales par exemple et de dégager des contraintes de

suivi de production parfois lourds et contraignants au démarrage d‘une activité.

Globalement, la meilleure solution reste d‘établir une véritable relation de confiance avec les

entreprises partenaires afin de réduire les risques de désaccords et de dysfonctionnements.

2.2.1.2 Les risques pour les PME donneurs d’ordre

Avant d‘entamer toute collaboration avec une autre entreprise, il est nécessaire de bien

négocier les termes des contrats qui lient les entreprises dans la relation de sous-traitance

pour éviter tous les risques éventuels.

Les principaux risques qui apparaissent, sont en effet de deux ordres ; soit sur la qualité, soit

sur les risques financiers.

Page 101: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

88

Concernant la qualité, travaillé avec des partenaires qui garantiront les standards de qualité

attendus par les clients, auprès desquels, le donneur d‘ordre en reste le seul responsable.

La relation de sous-traitance basée sur la confiance, reste toujours un risque, ainsi confier un

gros projet à un sous-traitant inconnu exige un test sur sa crédibilité.

Le risque financier engage aussi le PME donneur d‘ordre vis à vis de ses partenaires. En cas

de désaccord ou d‘impayé du client final, il doit malgré tout respecter les engagements vis à

vis du sous-traitant. et assumer le devoir de payer une prestation sans avoir été lui même

payé.

2.2.2 Les enjeux pour les PME sous-traitants

Une entreprise qui opte pour la sous-traitance en tant qu‘activité principale, bénéficie de

nombreux avantages. La collaboration entre le donneur et le sous-traitant permet en premier

lieu de procéder à des échanges de compétences et d‘expertise qui enrichissent l‘un comme

l‘autre. Cette solution ouvre également le marché au sous-traitant, lui permet de se faire

connaître des professionnels et de se constituer un réseau de partenaires en affaires.

Par ailleurs, en étant sous-traitant, l‘entreprise met de grandes chances de son côté pour

trouver des chantiers et donc du travail. La sous-traitance offre aux PME et TPE du bâtiment

la possibilité d‘acquérir des marchés. Leur manque d‘envergure ne leur permet pas toujours

d‘entreprendre de grands travaux ou d‘obtenir des marchés importants, ou de gagner la

confiance des propriétaires de grands chantiers.

2.2.2.1 Problème de communication avec le

donneur d’ordre

En prenant pour acquis que le développement économique doit passer par une intégration de

plus en plus importante des PME aux activités stratégiques des grandes entreprises, et que

cette intégration doit être plus importante.

Il est intéressant de comprendre la dynamique entourant les relations entre un donneur

d'ordres et un sous-traitant. Plusieurs problèmes peuvent subvenir entre les deux parties.,

d‘un côté, il faut informer les sous-traitants, en particulier, des besoins réels de l'entreprise;

DO , ce qui présuppose, que le DO doit les informer clairement de leurs tâches ,par

exemple, que tel sous-ensemble imparti doit être réalisé correctement et à temps.

Page 102: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

89

Plusieurs entreprises en effet, ont rencontré des problèmes avec leur sous-traitant suite à

des spécifications trop imprécises. Un dialogue confiant avec un sous-traitant spécialisé

s'avère parfois très fructueux et débouche souvent sur des solutions moins coûteuses ou plus

efficaces que celles qui avaient été imaginées antérieurement par les services techniques du

donneur d'ordres. D'un autre côté, il faut veiller à ne pas divulguer certains secrets techniques

ou commerciaux de l'entreprise DO et éviter les fuites concernant de telles intentions

stratégiques.

2.2.2.2 Compétition avec les grandes entreprises

Les relations sous-traitantes et donneuses d'ordres peuvent prendre plusieurs formes. Elles

peuvent engendrer des rapports de confiance, de "tutoring" ou de représailles. Le DO peut

appliquer le système de sanctions et abandonner le sous-traitant de manière temporaire ou

définitive. Dans tous les cas, la sous-traitance est une relation de dépendance qu'il faut

intégrer dans un contexte de mondialisation des marchés où chaque grande entreprise

voudrait être un partenaire de rang mondial. Les PME devront s'adapter aux nouveaux

concepts de gestion de la qualité, de gestion participante et du juste à temps. Ces

changements seront déterminants pour toutes ces entreprises de sous-traitance.

Lorsque la production s'avère marginale, les sous-traitants sont très concurrentiels mais le

faible volume ne permet pas aux PME sous-traitantes d'être compétitives. Cependant, lorsque

le volume à sous-traiter amène des économies d'échelles importantes ou une technologie

particulière, les grandes entreprises sous-traitantes, étant déjà bénéficiaires de plusieurs

contrats similaires, possèdent les compétences adéquates et décrochent: souvent

d‘importants contrats.

Les grandes entreprises sont mieux armées pour réaliser des travaux sophistiqués de grande

série que la plupart des entreprises de taille sensiblement plus réduite. Par contre, une sous-

traitance de spécialité présente un intérêt économique, si les programmes de fabrication sont

suffisamment réguliers. Chaillou (1979) positionne les petites entreprises de la façon

suivante:

« (. .. ) les petites entreprises ont des chances d'être mieux placées car, avec un investissement

technique comparable, elles possèdent deux atouts: d'une part, une répercussion plus faible

des investissements sociaux, ainsi qu'une part moins importante des frais de personnel au

cours de l'exploitation, d'autre part, des frais généraux bien moins élevés que si on s'était

Page 103: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

90

adressé à une grande entreprise, étant donné leur structure mieux adaptée pour réaliser de tels

travaux. »

Les petites entreprises sont relativement bien armées pour réaliser des travaux pouvant

nécessiter une sous-traitance de haute spécialité. De même, la facilité d'adaptation de leurs

matériels classiques les prédispose à réaliser des travaux en sous-traitance de capacité mais

pour des volumes et une durée souvent limités.

35« C'est essentiellement lors du renouvellement de matériel ou lors de la mise en place de

nouveaux matériels qu'une entreprise met en évidence les meilleures opportunités

d'investissements sous-traitables. Les nouveaux choix de sous-traitance comme d'intégration

qui en résultent peuvent s'inscrire dans le cadre d'une politique industrielle à moyen et long

terme; la sous-traitance peut y prendre progressivement une place structurelle.

L'appréhension des risques nouveaux consécutifs aux changements de partenaires industriels

permet en réalité, de limiter les possibilités de sous-traitance au moment où le donneur

d'ordres fait ses choix d'investissements. »

2.3 Le MPO dans la relation de sous-traitance

Depuis le début du XX° siècle, nous pouvons observer un changement du mode

d‘organisation des entreprises. En effet, nous sommes passés d‘un modèle d‘intégration qui

fut dominant jusqu‘à la fin des années 70 où les entreprises assuraient par elles-mêmes la

plus grosse part du processus de fabrication de produit final en intégrant la totalité des

fonctions de production à l‘organisation étendue en réseau. Depuis le début des années70,

l‘entreprise se transforme en entreprise réseau (modèle pluricellulaire ou poly cellulaire). A la

tête du réseau se situe l‘entreprise donneuse d‘ordre qui assure une part très limitée de la

production/fabrication, entourée de tout un réseau de fournisseurs/partenaires et sous-

traitants.

Ce nouveau modèle prend une place prépondérante dans un monde économique de plus en

plus agité. Les évolutions du mode de fonctionnement des entreprises transforment en

profondeur l‘organisation. Ces changements sont susceptibles d‘accentuer certains types de

risques organisationnels liés au management des entreprises en sous-traitance.

35Chaillou Bernard, Investir ou sous-traiter?, Direction et gestion des entreprises, 15, no.5 sept-oct 1979, pp.61-

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91

On parle de « donneur d‘ordre » et de « sous-traitance » pour désigner la relation entre deux

entreprises, comme si la relation de subordination était inscrite, par avance, dans les termes

eux-mêmes. Le management par objectif sert à concevoir une relation de confiance et de

mutualisation des compétences, lorsque l‘intitulé de la transaction place l‘une des parties

prenantes dans une position dominante/ titulaire de marché et l‘autre dans une position

d‘exécutant.

2.3.1La fixation des objectifs

36La direction par objectifs suppose que le donneur d‘ordre et le sous-traitant fixent ensemble

les objectifs à atteindre quant au rendement de leur travail et au développement personnel,

qu‘ils évaluent, les progrès accomplis en fonction de ces objectifs et concilient les objectifs

individuels, ceux du donneur d‘ordre et du sous- traitant. Ce processus consiste à établir, d‘un

commun accord, les objectifs à atteindre et à s‘appuyer sur ces derniers pour évaluer les

performances des entreprises sous-traitantes. Le donneur d‘ordre discute avec chacun des

membres qui sont parties prenantes dans le « partenariat » afin d‘établir des objectifs

ponctuels et de mesurer régulièrement les performances mises en œuvre pour les atteindre.

Le programme de MPO comporte quatre éléments : spécificité des objectifs, prise de décision

participative, durée limitée dans le temps et retour sur les performances.

Le donneur d‘ordre est généralement le commanditaire du projet. Il définit les moyens et les

objectifs à atteindre. Un objectif définit un résultat à atteindre dans un contexte donné.

Un objectif doit être assorti de moyens, de délais, il suppose un mode de délégation et de

contrôle. Mais l‘objectif peut être discuté, négocié avec le sous-traitant car en contribuant

aux résultats. Il doit comprendre l‘importance de sa contribution.

Les objectifs individuels, déclinés des objectifs stratégiques, seront difficiles à négocier alors

que les objectifs de développement individuel semblent mieux adaptés à une négociation de

type "gagnant/gagnant".

Dans toute négociation managériale (manager/collaborateur), il est essentiel de prendre en

compte le niveau de motivation et de compétence du sous-traitant. Cette règle n'échappe pas à

la négociation des objectifs. Une fois fixé, l‘objectif est à préciser dans le contrat signé par les

deux parties.

36

Hellriegel, « Management des organisations » 1993 pages 454

Page 105: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

92

2.3.2 Le plan d’action

Le donneur d‘ordre donne aux sous-traitants la gérance de projet et/ou la mise en place de

programme de gestion des sous-traitants. Certaines entreprises ont ce genre de besoin, surtout

lorsque le projet est complexe pour eux.

Le travail en équipe est important lors d'un premier contrat de sous-traitance. Le sous-traitant

fait partie intégrante d'une équipe. Plusieurs entreprises pensent que le travail en équipe est

un indice de faiblesse, d'un manque d'agressivité, d'impossibilité de penser tout seul ou que

cela empêche toute initiative. Quoiqu'il en soit, un manque de travail d'équipe résulte souvent

en des retards de livraison et à des pertes de profit significatives.

En matière de planification et d'exécution, le sous-traitant est également astreint à la

poursuite de la qualité et de l'efficacité au même titre que le titulaire. Il doit se considérer

comme étant titulaire d'un marché public, fut-il parcellaire, et partager le souci qui doit-être

celui du donneur d‘ordre celui de satisfaire, au plus haut degré possible, les exigences du

marché obtenu. D'ailleurs, la partie de travail sous-traitée devrait relever d'un domaine

technique qui constitue son point fort, autant dire que ses capacités doivent venir en

complément de celles dont se prévaut l'exécutant principal, de telle sorte que l'ouvrage

produit soit le résultat d'une coordination des phases opérationnelles, d'une synchronisation

des performances ainsi que des rendements respectifs de chaque intervenant.

2.3.3 Le système de contrôle

Les indicateurs de performance constituent des critères, des points de repères qui permettent

de constater la progression vers un but défini. Il doit y avoir un lien entre l'indicateur et

l'objectif à atteindre, on cherche à mesurer le progrès réalisé.

Afin de s'assurer de bonnes relations avec les sous-traitants, le donneur d'ordres met en place

un system de contrôle. Son rôle consiste à s'assurer que les produits livrés et la

documentation sont en accord avec les plans. Les principales actions de contrôle se

rapportent aux taches suivantes : le DO doit s‘assurer à ce que le maintien des standards du

donneur d'ordres par rapport aux obligations du sous-traitant soit respecté.

Page 106: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

93

Le DO doit définir, négocier et échanger directement avec le ST. Par ailleurs, il doit

surveiller suivant le "monitoring" et évaluer la progression des contrats, analyser les

tendances, les performances, les coûts et calendriers;

Le DO définit les problèmes potentiels et initier les corrections; et encourager les

communications.

Ces types de contrôles sont de plus en plus fréquents lorsque le donneur d'ordres est en

processus de gestion totale de la qualité. Les programmes de gestion de la sous-traitance en

sont les principaux outils utilisés.

Conclusion du chapitre 2

La sous-traitance est de plus en plus impliquée dans toute analyse du secteur bâtiment, cerner

le plus précisément possible le phénomène revêt donc le plus grand intérêt, d‘autant que ses

répercussions sont parfois très sensibles. Ce deuxième chapitre nous a permis de décrire

d‘une manière générale ce qu‘est la sous-traitance, son fonctionnement, ses caractéristiques

ainsi que les avantages et inconvénients qu‘elle présente pour les entreprises partenaires dans

la relation de sous-traitance.

Nous pouvons surtout retenir que la sous/traitance est par définition « une opération par

laquelle un entrepreneur confie, sous sa responsabilité et sous son contrôle, à une autre

personne (sous-traitant) tout ou partie de l'exécution des tâches qui sont à sa charge ».

(Dictionnaire LAROUSSE). Une autre définition qu‘on peut garder est celle de Marcel

Moisson37 (1972) qui définit la sous-traitance ou coproduction industrielle comme: «un

mécanisme de marché suivant lequel des entreprises, ou des unités de productions

indépendantes, par une division mutuelle du travail selon leurs capacités ou leurs spécialités

fabriquent en coopération des produits pour le marché."

Dans tous les cas, un contrat signé de sous-traitance encadre la relation établie entre

l‘entreprise donneuse d‘ordre et le sous-traitant. Ce contrat définit de manière précise les

prestations ou les activités de production confiées par le donneur d‘ordre au sous-traitant, le

calendrier de réalisation et les obligations des parties prenantes. La performance de la sous

traitance est conditionnée d‘une part pour le DO à une bonne sélection du sous-traitant selon

les critères confiance, prix, délai de livraison et qualité, d‘autre part pour le S/T, de sa

37Moisson Marcel, Pratique de la rentabilité de la sous-traitance.. D'organisation, Paris, 1972, page 15.

Page 107: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

94

capacité à maitriser sa relation professionnelle avec le DO. Dans la relation de sous traitance,

chaque partie doit gérer au mieux ses engagements car comme dans toute alliance, il y a des

avantages et des risques qu‘ils soient économiques (opportunités de marché, notoriété,

pérennité) ou liés à l‘exploitation de l‘entreprises (profits/ pertes).

Le management par objectif (MPO) sert à concevoir une relation de confiance et de

mutualisation des compétences et est basé sur les principes de direction primordiaux suivants:

établir, d‘un commun accord, les objectifs à atteindre et s‘appuyer sur ces derniers pour

évaluer les performances des entreprises sous-traitantes ; astreindre le(s) sous traitant(s) à

suivre la planification de l'exécution de la partie de travail sous-traité car il est également à la

poursuite de la qualité et de l'efficacité au même titre que le titulaire ; pour le donneur

d'ordres mettre en place un système de contrôle sachant que son rôle consiste à s'assurer à

l‘aide d‘indicateurs et des standards que la documentation et les produits livrés sont en accord

avec les plans.

Page 108: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

95

CHAPITRE 3 : CADRE METHODOLOGIQUE

La méthodologie est une partie de la procédure de recherche (méthode scientifique) qui fait

suite à la formulation de la problématique et qui rend possible la systématisation des

méthodes et des techniques nécessaires pour l‘entreprendre. Il y a lieu d‘expliquer qu‘elle

regroupe l‘ensemble des savoirs et disciplines nécessaires à la préparation de l‘étude d‘une

matière. En d‘autres termes, c‘est une étape spécifique procédant d‘une position théorique et

épistémologique, pour la sélection des techniques concrètes de recherche. Par conséquent,

elle dépend des postulats que le chercheur considère valides, puisque son action sera

l‘instrument qu‘il utilisera pour analyser la réalité étudiée.

La présente recherche se base sur une approche d‘étude de cas. Il s‘agit d‘une méthode fine

considérant le dirigeant d‘entreprise comme unité d‘analyse et où l‘investigateur est très

proche de son objet d‘étude (Curchod, 2003). Elle est étendue au sens du YIN (1994) comme

étant « une enquête empirique qui examine un phénomène contemporain au sein de son

contexte réel lorsque les frontières entre les deux ne sont pas clairement évidentes et pour

laquelle de multiples sources de données sont utilisées. » De son côté Wacheux (1996) la

définit comme étant « une analyse spatiale temporelle d‘un phénomène complexe par rapport

aux conditions, aux évènements, aux acteurs et aux implications ». Ce chapitre vise à

présenter les choix méthodologiques de notre recherche et d‘expliciter la manière dont elle a

été conduite. La méthodologie de recherche expose successivement la présentation de la zone

d‘étude, les recherches de données qualitatives et quantitatives se rapportant aux différents

objectifs et fixant la compilation des données disponibles ainsi que les méthodes d‘analyses.

3.1 Cheminement et exigence de la recherche

La compréhension de la nature d'un travail de recherche passe en premier lieu, par le

quotidien du chercheur qui commence par la formulation du problème, par l‘identification

des objectifs, par le positionnement épistémologique concernant le choix du paradigme de la

recherche et le cadre opératoire. Ensuite, le chercheur formule la représentation de la

méthodologie qui inclut le processus de recherche, la démarche sur le terrain, les techniques

et les outils de collecte, d'analyse et de communication des résultats.

Notre travail de recherche qui consiste à démontrer l‘efficacité du management par objectif

dans un accord de sous-traitance entre PME nécessite de ce fait un essai de démonstration

passant par l‘analyse de la nature et de l‘intensité des relations entre les deux acteurs à

Page 109: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

96

savoir le donneur d‘ordre et le sous-traitant. La recherche est établie à partir de trois

composantes : la problématique, les objectifs et la méthodologie de collectes et d‘analyses

des données.

3.1.1 Objectifs de la recherche méthodologique

Cette thèse analyse non seulement les comportements managériaux développés par les

dirigeants de PME donneur d‘ordre mais aussi la contribution des sous-traitants dans la

réussite du MPO pour que la relation de sous-traitance entre partenaires soit performante.

L‘objectif global de notre recherche consiste à déterminer d‘une part la contribution du MPO

à la réussite d‘un accord de sous-traitance et d‘autre part, les objectifs spécifiques orientés

vers les analyses :

- des comportements du dirigeant donneur d‘ordre face à la relation à instaurer

dans un cas de sous-traitance des marchés des bâtiments et travaux aux publics ;

- du degré de contribution du sous-traitant dans la relation avec le donneur

d‘ordre ; et

- de la gestion de la relation entre les deux entités.

3.1.2 Formulation de la problématique

Notre étude vise à relever les comportements managériaux des PME donneur d‘ordre, ensuite

évaluer le degré d‘implication des PME sous-traitants pour identifier les facteurs de réussite

ou non du projet de s‘allier dans la sous-traitance et enfin de savoir comment le management

par objectif est appliqué dans cette relation.

Théoriquement, pour atteindre un niveau optimal de performance, l‘application du MPO doit

prendre en compte trois étapes : la fixation des objectifs, la planification des tâches et

l‘évaluation ou le contrôle. Au-delà de cette vision théorique, nous souhaitons comprendre ce

qui se passe réellement dans la relation donneur d‘ordre et sous-traitant.

L‘alliance revêt la forme de sous-traitance entre PME/PME dans le secteur BTP (Bâtiment et

Travaux Publics).et la filière considérée sera surtout celle du bâtiment/construction. Le choix

de ce secteur repose sur le fait que l‘alliance au sein de ce secteur se concrétise par une

organisation temporaire où les partenaires combinent leurs ressources contre une espérance

de gain. Par ailleurs, dans ce domaine, les chantiers sont attribués, la plupart du temps à un

Page 110: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

97

pool d‘entreprises qui pourraient être des partenaires, lesquels, tout en restant juridiquement

indépendants réalisent un projet en commun pouvant aller du simple partage de ressources

jusqu‘à la réalisation d‘une innovation en commun éventuellement. C‘est en considération de

ce contexte global et des réalités sur terrain que le chercheur doit formuler la question

centrale qui va focaliser toute son attention et le guider tout au long de son travail de

recherche.

3.1.3 Positionnement épistémologique de la recherche

Le positionnement épistémologique est consubstantiel à toute recherche selon Martinet,

(1990), dans la mesure où il précise l‘essence de la réalité observée et la relation entre cette

réalité et la théorie. Au sens large, l‘épistémologie a pour objet l‘étude des modes de

production de connaissances. De manière plus restrictive, elle s‘interroge sur ce qu‘est la

science en discutant de la nature, de la méthode et de la valeur des connaissances

scientifiques produites.

Herman (1988)38 avance que "l'épistémologie est la science des sciences ou la philosophie de

la pratique scientifique sur les conditions de validité des savoirs théoriques". Elle permet la

légitimation de toute recherche scientifique et guide le chercheur dans sa pratique. Elle

consiste principalement à offrir au chercheur des modèles de recherches et des méthodologies.

La démarche adoptée ici est empirique, ce qui signifie selon les travaux de Aktouf (1992) de

mettre la raison au niveau du fait observé, de la soumettre à l‘évidence expérimentale. Au

lieu d‘appliquer des critères aprioristes et généraux (comme une grille de lecture) à une

certaine réalité pour en comprendre les caractéristiques, nous allons au contraire partir de ce

qui est observé, d‘une donnée sensible (dont se méfient tant les rationalistes) et construire un

système explicatif en se basant sur les relations observées concrètement et directement dans

la situation étudiée ».

Dans le but d‘assurer l‘efficacité de cette approche méthodologique et vue la spécificité des

analyses, nous jugeons qu‘une approche qualitative et déductive est plus appropriée à la

recherche. Elle nécessite une approche du terrain singulière faite d'observations

38

Herman J., Les langages de la sociologie, PUF, 1988, cité par Wacheux, 1996.

Page 111: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

98

longitudinales, complétées par des observations plus ponctuelles permettant de « capter »

certains constats spécifiques et contextuels.

Afin de bien mener notre étude, les deux prochaines sections vont décrire les méthodes de

collecte et d‘analyse des données utilisées durant notre thèse. Elles sont faites au moyen des

deux (2) approches complémentaires, exécutées en parallèle et que cependant leurs mises en

œuvre se sont conditionnées suivant l‘environnement de la recherche. Elles appréhendent la

méthode de recherche qualitative et celle de recherche quantitative de collecte de données.

3.2 Recherche qualitative

La recherche qualitative est d‘une importance capitale. Pour bien axer notre méthodologie sur

la recherche d‘informations nécessaires afin d‘atteindre les objectifs et vérifier les hypothèses

de recherche dans cette thèse, nous avons utilisé la documentation, l‘entretien semi-directif

individuel et l‘observation directe, non participante pour collecter les données qualitatives.

Eisenhardt (1989, cité par Mair et Noboa, 2005) établit qu‘une approche qualitative est

nécessaire et utile lorsque le phénomène n‘est pas suffisamment connu et que l‘objectif de la

recherche est plutôt de construire que de tester. Kaufman (1996) poursuit en précisant qu‘il

est essentiel de saisir l‘information qui présente une vocation permettant de comprendre, de

tester des comportements, des processus ou des modèles théoriques, et de décrire

systématiquement, ce qui est à mesurer ou à comparer.

Cette approche positiviste va du général au particulier. Ici s‘il s‘agit particulièrement du cas

des PME malgaches. Elle débute avec une théorie qui est ultérieurement vérifiée dans des

situations particulières. Elle est adaptée dans la mesure où l‘on croit qu‘il n‘existe qu‘une

réalité qui répond à des lois naturelles récurrentes et donc prévisibles et que c‘est en testant

différentes hypothèses à la recherche de régularités qu‘on la découvre. Pour y arriver, nous

avons sélectionné un petit nombre de variables caractérisant le phénomène étudié nous

permettant par la suite de focaliser toute notre énergie.

Notre choix est surtout guidé par l‘objectif de la présente recherche qui vise à faire ressortir

l‘atteinte des résultats attendus par l‘application du MPO grâce aux comportements efficients

que tout donneur d‘ordre doit s‘approprier essentiellement dans les premières phases du

MPO, grâce à la contribution optimale des sous-traitants. De plus, étant donné que le facteur

humain est considéré à la fois comme la grande force et la faiblesse fondamentale de la

recherche qualitative, l‘étude doit informer ces procédures analytiques de la façon la plus

Page 112: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

99

complète et sincère possible (Patton, 2002), en rappelant que les données doivent être

analysées et pas reproduites, et que les formes d‘analyse doivent refléter la diversité des

formes de vie sociale (Atkinson, 2005).

Concrètement, le choix de cette approche se justifie par un ensemble d‘éléments à savoir : la

flexibilité de la recherche, son orientation et enfin, la nature des données.

La flexibilité de la recherche qui constitue le premier élément met l‘accent sur l‘importance

de la relation entre théorie et pratique et propose des outils construits pour et avec les acteurs.

En effet, la finalité est de chercher à comprendre la contribution des sous-traitants dans la

réussite du MPO pour que la relation de sous-traitance entre partenaires soit performante.

Cette confrontation qu‘utilise le chercheur en tant que moniteur pour la collecte et l‘analyse

des données, s‘inscrit dans une logique d‘exploration qualitative (Mukuamurera et al, 2006).

Par ailleurs, celle-ci bénéficie d‘une plus grande flexibilité dans le recueil des données, ce qui

ne se présente pas généralement dans l‘approche quantitative, dans lequel, le calendrier

préétabli est plus rigide.

De ce fait, nous cherchons particulièrement à recueillir et à analyser les discours des

responsables des PME malgaches, ceci en observant et en posant des questions qui se

rattachent aux informations générales de leurs entreprises telles que leurs dénominations,

adresses, statuts juridiques, types d‘activité ,secteur d‘activité , année de création , capital

social, contacts et des informations supplémentaires à savoir l‘âge , niveau d‘étude, position

hiérarchique ainsi que les effectifs. Il s‘agit d‘appréhender le cadre de référence issu des

observations sur terrain et par la suite de relever et d‘analyser les facteurs clés de réussite de

la sous-traitance au niveau des PME. C‘est un rapprochement des réalités multiples « [….]

qui sont le produit de constructions […] », nous permettant ainsi, de meilleures descriptions,

interprétations et évaluation du phénomène décrit (Lincoln et Guba, 1985).

Pour le second élément i.e. l’orientation de la recherche ; il est généralement reconnu qu‘en

sciences de gestion, deux orientations soutiennent l‘élaboration des connaissances : le test et

l‘exploration. Tester répond à notre volonté d‘expliquer à travers les informations recueillies

la pertinence d‘une hypothèse, d‘un modèle ou d‘une théorie, alors que l‘exploration répond à

la volonté de créer et/ou intégrer de nouvelles articulations de concepts dans un champ

théorique donné (Thiétart et al, 2007).

Page 113: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

100

La présente recherche est axée sur l‘analyse de la contribution des sous-traitants dans la

réussite du MPO pour que la relation de sous-traitance entre partenaires soit performante au

niveau des PME malgaches. Il est également reconnu que dans le champ des sciences de

l‘administration et plus particulièrement en management, l‘entreprise de petite taille (PME,

objet de notre étude) est vue comme étant la « petite entreprise » et n‘est pas observée en tant

que « petite grande entreprise ». Ainsi, nous voulons être en mesure d‘explorer et de

comprendre les réalités spécifiques des PME dans un contexte particulier, sans l‘influence

des théories issues des grandes entreprises. Compte tenu des principes avancés et des

objectifs de la recherche sur les PME, il est alors plus convenable d‘adopter « une attitude un

peu avancée, plus investigatrice et laisser la réalité se révéler d‘elle-même » au sens

d’Amboise et Plante (1987). Force est de constater que les principes de management

actuellement préconisés pour les Petites Moyennes Entreprise ont été élaborés dans le

contexte des grandes et s‘avèrent souvent inefficaces pour leurs dirigeants. Cette situation

nécessite la formulation de suggestions appropriées à leur réalité et spécificité.

Concernant, la nature de la donnée comme troisième élément, la démarche d‘étude de cas

que nous avons adoptée pour la collecte des données implique une intégration au sein du

terrain étudié afin de pouvoir confirmer la place de notre recherche dans un contexte faisant

l‘objet de plusieurs interprétations. Cette technique permet de construire la réalité en fonction

du discours des responsables des PME. La tâche consiste alors à mettre en lumière les

différentes constructions et interprétations que les acteurs attribuent à leurs expériences plutôt

que de mesurer la fréquence à laquelle certains phénomènes apparaissent (Usunier et

Easterby-Smith, 1993).

De plus, la recherche qualitative vise à analyser et reconstituer des données descriptives,

telles que les paroles écrites ou dites ainsi que le comportement observé des personnes. Elle

renvoie à une méthode de recherche orientée vers l‘observation d‘un phénomène social en

milieu naturel. Elle traite des données difficilement quantifiables. Elle ne rejette pas les

chiffres ni les statistiques mais ne leur accorde tout simplement pas la première place. Son

but est de connaître les facteurs conditionnant un certain aspect du comportement de l‘acteur

social mis au contact de la réalité. De ce fait, elle cherche à comprendre, décrire, explorer un

nouveau domaine, évaluer les performances d‘une personne, aller à la découverte de l‘autre,

évaluer une action, un projet. Ce sont des démarches à suivre et leur réussite reste en partie

liée à la qualité de la recherche qualitative. Cette dernière est aussi menée pour détecter des

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101

besoins, poser un choix, prendre une décision, améliorer l‘atteinte des performances, cerner

un phénomène et tester aussi des hypothèses. Elle est menée au moyen des méthodes.

La réalisation de notre recherche sur le terrain adopte une subdivision de la méthode de

recherche qualitative, à savoir l‘étude de cas qui est appropriée lorsqu‘on s‘intéresse aux liens

qui unissent les éléments dans le temps et se définit comme « l‘étude d‘une personne, d‘une

communauté, d‘une organisation ou d‘une société individuelle » (Roy 2003).

Pour différencier la méthodologie de recherche d‘information qualitative de celle

quantitative, la dernière autorise des techniques d‘enquête moins strictes. Blanchet, et

Gotman (1992) stipulent à cet effet que : « les informations issues des entretiens sont

validées par le contexte et n‘ont pas besoin de l‘être par leur probabilité d‘occurrence. ». En

outre, comme le dit Quinn Patton (2001 : 227) : « … the difference between quantitative

methods and qualitative methods involve trade-affs between breath and depth ». Ainsi, dans

le but de mener une analyse en profondeur du phénomène étudié, selon une approche

inductive, il nous est apparu que l‘analyse de cas nous permet de mieux cerner notre objet de

recherche.

C‘est l‘analyse qui valorise les entretiens. Les discours des interviewés peuvent servir de

« moyen d‘accès direct et immédiat à la conscience intime de l‘individu. Il l‘est d‘autant

moins que la situation d‘interviewé ; à la fois par les thèmes étudiés et les rapports qui

s‘établissent entre les parties deviennent un processus social. Le contenu ou le discours

enregistré devient lui-même un produit social » observent à juste titre Bares et

Caumont(2004 :7). Leur intérêt réside, à cet effet, dans le sens et la signification qu‘ils

recèlent et l‘identification représente « l‘objet le plus fondamental d‘une approche

qualitative »

Cela nous conduit nécessairement à l‘analyse du contenu des entretiens. Celle-ci correspond à

« une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du

contenu manifeste des communications ayant pour but de les interpréter ». L‘effort

d‘interprétation dont elle procède oscille entre « d‘une part la rigueur de l‘objectivité et,

d‘autre part, la fécondité de la subjectivité ». (Wanlin 2007 : 249) :

D‘une manière générale, il n‘est toujours pas possible de compiler les discours recueillis et

les informations dont ils regorgent, lesquels ne sont pas tous exploitables par rapport à l‘objet

de la recherche. Certaines sont pertinentes, d‘autres le sont moins. D‘où l‘intérêt de procéder

Page 115: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

102

d‘une manière méthodique afin de constituer la base qui fera l‘objet d‘interprétation et qui

permettra d‘extraire du sens.

Boutanquois (2007-79) insiste qu‘il « est impérieux de faire preuve d‘une grande rigueur

pour lire les informations collectées. En quelque sorte, il va falloir passer ces multiples avis,

opinions et représentations recueillies auprès des acteurs à travers des filtres de lecture ».

L‘analyse commence à ce niveau et procède par une opération de condensation ou de

réduction des données, telle que préconisée par Miles et Huberman (1994 : 10), laquelle

consiste en « un processus de sélection, centrage, simplification, abstraction, et

transformation des données » et à en opérer un traitement préalable pour les rendre propices.

Parmi les différents types d‘analyse (Blanchet et Gotman 1992), nous avons adopté

l‘analyse thématique qu‘est « la transposition d‘un corpus donné en un certain nombre de

thèmes représentatifs du contenu analysé et ce, en rapport avec l‘orientation de la recherche »

(Pillonel et al, 2010 .25). Elle consiste donc à repérer, à travers la masse de données

collectées, et à « découper transversalement ce qui, d‘un entretien à un autre, se réfère à un

même thème » (Blanchet et Gotman, 1992 : 97-98) afin d‘en élaborer une cohérence.

A ce niveau, une première opération d‘organisation des informations est à effectuer, à travers

ce qui est communément désigné par le codage des données. Cette pratique suppose d‘abord

de constituer au préalable une liste de codes, soit des étiquettes qui désignent des unités de

significations pour l‘information descriptive ou différentielle compilée au cours d‘une étude

[ ..] , qui provient du cadre conceptuel ,des questions de recherche , des hypothèses, des zones

problématiques et des variables clés que le chercheur y introduit » (Miles et al , 2003 . 112-

114).

Il s‘agit ensuite d‘en définir l‘unité plus communément appelée unité d‘analyse ou

signification qui correspond à « l‘élément (critère, dimension) en fonction duquel le

chercheur va procéder au découpage de ces données qui seront classées dans les catégories

retenues » Allard-Poesi et al , 2003 ; 252) . Dans la mesure où les thèmes peuvent être

abordés par une phrase ou tout un paragraphe, ces derniers sont donc retenus comme unités

d‘analyse afin d‘éviter et tronquer les propos des répondants. Les codes sont alors appliqués

aux différentes unités d‘analyse. Celles-ci sont par la suite affectées aux différentes

catégories ou sous-catégories thématiques établies par rapport à l‘objet de recherche et

Page 116: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

103

pouvant correspondre à un concept, une idée qui sont prédéfinis ou émergents du terrain.

Cette mise hors contexte permettrait ainsi de procéder à des interprétations grâce à la

« catégorisation menant à une recontextualisation » ( Wanlin , 2007 . 252)

L‘interprétation, phase ultime de l‘analyse, consiste à « prendre appui sur les éléments mis à

jour par la catégorisation pour fonder une lecture à la fois originale et objective du corpus

étudié » (ibid 251). Il s‘agit de rechercher le sens et la signification des conduites verbales

pour en élaborer des conclusions. Au niveau de l‘explication des données, Beaud et Weber

(2003 ; 264) invitent à se garder de « théoriser … et généraliser à tout prix. Le terrain ne doit

pas disparaître sous les concepts, mais, au contraire, ces derniers doivent l‘éclairer et rendre

justice aux cas singuliers. »

C‘est en s‘inspirant de cette démarche que nous avons procédé à une analyse thématique du

contenu des données collectées. Ce travail, en effet, consiste à classer les extraits des divers

discours dans les catégories prédéfinies correspondant aux différentes variables de notre

modèle mais aussi celles qui ont émergé du terrain. La grille d‘analyse ainsi obtenue a servi

à élaborer une lecture de données qui se veut être à la fois objective, riche et détaillée, à

travers de laquelle une configuration interprétative, significative et cohérente est destinée à

permettre une meilleure compréhension des différents aspects de la situation étudiée.

Bien qu‘il n‘y ait pas de définition standardisée de la recherche qualitative, la plupart des

auteurs s‘accordent sur ses principales caractéristiques. Faire de la recherche qualitative est

une façon de regarder la réalité sociale, plutôt que de chercher les bonnes réponses. La

recherche qualitative se préoccupe également de la formulation des bonnes questions.

Selon Wacheux (1996), les méthodes qualitatives, à partir d'une position interprétative,

servent à expliquer les phénomènes sociaux et les représentations ainsi qu'à les comprendre

dans leur contexte. Passeron (1991)39, de son côté, trouve qu'elles cherchent à les "faire sens"

plutôt qu'à "donner des preuves".

Dans la réalisation de cet ouvrage, les méthodes qualitatives sont indispensables. Elles

consistent à définir la question de notre recherche de façon la plus précise et claire possible.

L‘objet de ces méthodes étant donc de rechercher des données ainsi que des informations

descriptives et théoriques pour pouvoir étoffer notre travail.

39

Passeron J.C., Le raisonnement sociologique, Nathan, 1991, cité par Wacheux, 1996.

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104

Wacheux (1996) affirme que la validité des recherches qualitatives dépend d'une

contextualisation dans l'espace et dans le temps. Il souligne que "la mise en œuvre d'un

processus de recherche qualitatif trouve son essence dans la recherche du pourquoi et du

comment des événements dans des situations concrètes".

Les données qualitatives ont été nécessaires à la description du management par objectif et

de la réalité sur la sous traitance, par la prise en compte de la richesse des mots employés par

les auteurs spécialisés dans ce thème, la compréhension de notre objet d‘étude dans sa

globalité, vient des propos des acteurs et des concernés directs, du phénomène étudié.

Comme le soulignent Huberman & Miles (1991), les mots possèdent un caractère

«évocateur», « concret », « significatif », qui s‘avère souvent plus convaincant que des

« chiffres ». Elles sont donc le fruit non seulement de la documentation que nous avons

procédé à travers des différentes sources telles que les ouvrages, revue et site web mais aussi

de la collecte d‘informations sous forme d‘entretien en rapport avec notre thématique auprès

des personnes concernées par la sous traitance dans la zone d‘études.

Selon Wacheux (1996), la démarche qualitative laisse au chercheur "un degré de liberté"

important dans la réalisation de son projet. Le chercheur n'arrête son cadre théorique qu'après

les études de terrain et les questions se construisent au fur et à mesure de la confrontation

avec le terrain. Le même auteur ajoute que la démarche qualitative "étudie en profondeur les

phénomènes en acceptant la spécificité et les différences dans un contexte situationnel".

La validité des méthodes qualitatives dépend de trois critères que nous avons respectés lors

de notre recherche :

- Le chercheur mobilise plusieurs théories valides pour expliquer un phénomène. Les

analyses produites à partir d'une théorie acceptée et d'une méthodologie identifiée, sont

supposées valides ;

- L'épistémologie de la recherche consiste à éviter le phénomène de saturation,

lorsque les données recueillies n'apportent plus aucune information supplémentaire, seule

la rhétorique incluant la cohérence, la complétude, le réalisme qui présente un caractère

convaincant dans la démarche.

- La personnalité du chercheur qui doit posséder une certaine éthique doublée par un

autocontrôle du processus de la recherche, concourt à la validité de la démarche.

Page 118: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

105

Cette méthode de recherche qualitative, nous amène à l‘obtention d‘informations qui nous

servent à la rédaction du cadre théorique de notre ouvrage. La dite méthode nous permet

également d‘appréhender la manière dont nous allons traiter dans sa globalité le sujet du

présent thème.

3.2.1 L’entretien

L‘entretien est un dispositif technique qui vise à produire un discours traduisant un certain

nombre de faits psychologiques et sociaux. Il est un outil méthodologique flexible dans la

mesure où il laisse une marge de liberté à l'interviewer (le chercheur) afin de moduler ses

questions dans le guide d'entretien selon le contexte de l'interview. L‘entretien est efficace

dans l'analyse du sens que les acteurs attribuent à leurs pratiques dans un système de valeurs

structurant et normatif. Ils constatent trois phases de l'enquête par entretien : la préparation, la

réalisation et l'analyse.

Pour la présente recherche, l‘approche d‘entretien est utilisée dans le but de chercher à

dégager notre thème. Elle vise à collecter des informations à travers des échanges verbaux

avec les sujets enquêtés. Elle a été utilisée en parallèle aux premières lectures pour mettre à

jour la problématique et définir de manière plus précise l‘objet de la recherche.

Notre objectif en matière d‘entretien est d‘obtenir les informations sur les opinions de la part

des interlocuteurs concernant le thème de recherche et d‘en approfondir les points importants.

Les principaux thèmes d‘entretien réalisés dans l‘accomplissement de cette thèse se

focalisaient autour des PME malgaches, de l‘application du management par objectif et de la

sous-traitance. Autrement dit, le but de l‘entretien est de pouvoir rapporter des éléments de

réponse à la question centrale formulée dans notre problématique, rapporter des faits et des

informations en vue de valider nos hypothèses et après interprétation et traitement, pour

permettre d‘affirmer l‘atteinte de nos objectifs.

Ainsi, lors de notre descente sur le terrain et après avoir établi un guide opératoire pour un

entretien semi directif, nous nous sommes directement adressées à des personnes ressources

ciblées selon leur capacité à pouvoir donner des informations/données par rapport au but

visé.

Page 119: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

106

3.2.1.1 l’entretien semi directif

Le choix d‘un entretien semi- directif est justifié pour permettre à l‘interlocuteur de

s‘exprimer librement et de nuancer ses propos. Elle permet également d‘étudier de manière

approfondie les représentations, les perceptions et les attitudes des personnes en rapport à

notre sujet.

Par définition, l‘entretien semi-directif est un outil de recueil des données ayant pour objectif

d‘encourager la production du discours d‘un enquêté par un enquêteur sur un thème

particulier en influençant le moins possible ses propos. Il est appelé semi directif, car il se

focalise sur un thème spécifique à l‘appui d‘un guide préparé à l‘avance par le chercheur.

Par conséquent, nous avons récolté un certain nombre de données qualitatives qui nous ont

permis de recueillir des informations qualitatives et de mettre à jour certains indicateurs

permettant de vérifier et de faire naître les hypothèses de notre travail de recherche.

Cependant, l‘entretien se manifeste sous forme d‘une conversation qui revêt des processus

fondamentaux de communication et d‘interaction humaine.

Effectivement, il est structuré d‘un guide d‘entretien comprenant la liste des sujets à aborder

pour notre étude. Ils sont présentés sous formes de questions relativement ouvertes. Pour

notre étude, cette technique d‘entretien a été choisie principalement pour des raisons

pratiques, sachant qu‘elle est la plus utilisée pour sa simplicité de mise en œuvre. De plus,

l‘entretien permet de garantir la spontanéité et la liberté de réponse de l'interviewé, du fait

que les questions sont rédigées obligatoirement d‘une manière relativement ouverte. En effet,

aucune pression psychologique ne vient parasiter le recueil d'informations. La souplesse de

l'échange autorise également des relances très personnalisées. Il est vrai que cette méthode

réclame une préparation poussée de l'échange, le recours à des techniques de simulation

préalables, une analyse exigeante des résultats et un budget parfois conséquent, elle est

toutefois retenue pour la pertinence des résultats obtenus.

3.2.1.2 Le guide d’entretien

Rappelons que cette étude a pour objectif de déterminer la contribution du MPO à la réussite

d‘un accord de sous-traitance., nous avons procédé à l‘entretien semi- directif individuel car

« c‘est un outil de recueil de données ayant pour objectif d‘encourager la production du

discours d‘un enquêté par un enquêteur sur un thème particulier en influençant le moins

possible ses propos. Il est appelé semi-directif, parce qu‘il se focalise sur un thème spécifique

Page 120: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

107

à l‘appui d‘un guide préparé à l‘avance par l‘enquêteur. » . Puis, c‘est une technique de

collecte des données éprouvée et garantissant l‘accès à des résultats suffisamment

significatifs, robustes et fondés sur des concepts valides (Wacheux ; 1996) ; la validité des

réponses tient à la spontanéité des réponses et à la multiplicité des entretiens. Dans cette

démarche, nous nous sommes entretenues avec les PME sous-traitantes durant l‘année 2015.

Celles-ci ont été choisies pour pouvoir mener une discussion auprès de leurs dirigeants et

échanger des points de vue en s‘appuyant sur des faits objectifs ; ensuite, l‘entretien résume

la façon dont la conversation devrait être expérimentée c‘est à dire il mentionne les détails

des questions à poser et montre le chemin à suivre et enfin, il tient compte de tous les aspects

de la recherche et les contextes qui prévalent.

Le choix de cette technique est justifié pour permettre à l‘enquêté de s‘exprimer librement et

de nuancer ses propos. Elle permet également d‘étudier de manière approfondie les

représentations, les perceptions et les attitudes des personnes en rapport à un sujet.

Tout entretien est préparé sous la forme d‘un guide. Ce dernier est dans l‘entretien semi-

directif individuel, bâti et structuré » pour aborder les thèmes prédéfinis. Une entrevue est

évolutive en ce sens qu‘elle peut être progressivement enrichie des variables émergentes des

discours des répondants.

Cet outil qualitatif est susceptible tout aussi bien de tester des hypothèses à priori, de les

formuler voire même de les faire évoluer. Dans notre travail d‘investigation sur les différents

types de variables retenues dans notre modèle, des thèmes génériques sur « le management

par objectif » et d‘autres plus spécifiques « le comportement des dirigeants donneur d‘ordre »

jalonnent la première version de notre guide d‘entretien. Cette première version est testée sur

des cadres dirigeants sollicités par convenance et validée par l‘ensemble des participants.

Quelques modifications au niveau de certains éléments, ont été apportées, après leurs conseils

et suggestions avant l‘élaboration de la version finale.

Notre objectif étant d‘éviter que les interviewés s‘étalent ou au contraire se montrent trop

succincts sans pour autant parler spontanément ou approfondir leurs propos à leur sujet. Selon

BLANCHET Alain et GOTMAN Anne : « le guide d‘entretien est un plan qui comprend à

la fois l‘ensemble organisé des thèmes que l‘on souhaite explorer et les stratégies

d‘interventions de l‘interviewer visant à maximiser l‘information obtenue pour chaque

thème »

Page 121: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

108

Comme son nom l‘indique, il s‘agit d‘un guide que nous avons utilisé pour aider l‘enquêté à

produire et structurer sa pensée et son discours en rapport avec le thème. En outre, il donne la

liberté de parole aux interviewés et permet d‘observer le déploiement de la pensée dans toute

sa richesse et sa complexité, ainsi que les articulations du discours, les liens logiques

(similitude, différence, causalité… ) établis par la personne interrogée entre les différents

éléments qu‘elle évoque.

Nos interviewés, les PME sous-traitants en BTP, ont été choisis de manière à ce que nous

ayons les informations clés relatives à notre thème. C‘est-à-dire, nous nous sommes assurées

que nos interlocuteurs disposent de toutes les connaissances nécessaires sur le Management

Par Objectif d‘un côté et de la sous-traitance de l‘autre.

Pour constituer un échantillon dans le cadre d‘une recherche qualitative, il est généralement

indispensable «de déterminer les acteurs dont on estime qu‘ils sont en position de produire

des réponses aux questions que l‘on pose » (Blanchet et Gotman, 1992 ; 50-51). Ce

processus suit des critères de choix visant à atteindre un seuil d‘homogénéité propice à la

mise en évidence de logique commune aux acteurs. C‘est ce que nous avons adopté dans la

présente recherche et c‘est pourquoi, les sujets choisis font parties des dirigeants ou des

cadres responsables des PME ;

Pour ce faire, au total quinze entretiens ont été menés sur la base du guide préalablement

élaboré à cet effet (annexe n°1). Ces entretiens sont effectués dans un cadre professionnel,

réalisés pour une durée d‘environ trente minutes au cours desquelles, confidentialité et

confiance furent de mise, conditions majeures d‘un entretien. (Igalens et Roussel, 1998). .

La théorie établit que le but de l‘entretien est de collecter des informations sur des concepts,

des dimensions et des indicateurs, pour corroborer ou réfuter une hypothèse de recherche.

Le guide d‘entretien, outil de la technique de recherche qualitative est un document que nous

avons établi et utilisé comme support contenant l‘ensemble de directives spécifiques ainsi

qu‘une une série de questions ouvertes par rapport aux informations à collecter. La conduite

de l'entretien s'appuie donc sur le guide qui nous a aussi permis, d'identifier sur quels thèmes

il est nécessaire de relancer l'interrogé afin de couvrir tous les points visés. Il permet en plus

de rappeler les différents domaines ou questions qui devraient être abordés. Nous avons donc

disposé d‘un certain nombre de questions guides, relativement ouvertes, en souhaitant tout

simplement des réponses fluides de l‘interviewé.

Page 122: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

109

Comme le préconisent Baumard &al. (1999), nous avons ajusté le questionnement en

fonction des différentes connaissances que les individus étaient les plus à même de fournir.

Selon Stake (1995), chaque individu interrogé doit être considéré comme ayant des

expériences personnelles, des histoires spécifiques à évoquer. Dès lors, nous avons essayé de

maintenir un esprit d‘ouverture durant le recueil des données, notamment par l‘autorisation

de digression hors du cadre du guide d‘entretien.

Concernant l'élaboration du guide d'entretien, des principes doivent être suivis

particulièrement au niveau de la formulation des questions qui généralement devraient-être

ouvertes pour obtenir le maximum d‘informations et de manière à privilégier l‘expression de

l‘utilisateur. Le contenu de chaque guide d‘entretien doit comporter les éléments successifs

ci-après :

- Tout d’abord le thème : il s‘agit du titre et de l‘objet de l‘entretien auprès des entités

et organismes où nous allons procéder à l‘entretien ;

- Ensuite les « individus ressources » : c‘est-à-dire les personnes à interroger vis-à-vis

de notre thématique, leur titre de responsabilité et leur fonction au sein de l‘entité concernée ;

et

- Les volets de l’entretien : composés chacun par le thème à aborder ainsi que les

questionnaires relativement ouverts à interroger, débutés à l‘aide d‘une phrase introductive.

De manière générale, le guide d‘entretien commence par une introduction et est suivie d‘un

exposé d‘ordre général sur le sujet de l‘étude qui sert de mise en situation pour mettre

l‘utilisateur à l‘aise avec le sujet ou pour qu‘il puisse s‘exprimer sans contrainte sur le sujet,

et peut se terminer avec une question d‘ouverture pour recueillir de nouvelles idées.

En effet, nous n‘avons pas pu forcément poser toutes les questions selon l‘ordre dans lequel

nous les avons notées et sous leur formulation exacte. Il s‘ensuit que nous avons laissé plus

de liberté aux interviewés. Autant que possible, nous avons permis à l‘interrogé de parler

ouvertement, avec ses mots et dans l‘ordre qui lui convient. L‘avantage réside ainsi sur le fait

que nous avons pu préciser les questions et les reformuler en fonction des individus

interrogés. Néanmoins, nous n‘avons pas eu plus de place dans l‘initiative des paroles, nous

nous sommes juste contentées des réponses à la question, sans aller plus loin.

Page 123: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

110

3.2.1.3 Les cibles

Une des étapes fondamentales de la réalisation des entretiens a consisté à déterminer les

acteurs susceptibles d‘apporter des éléments de réponse à notre problématique.

Conformément aux préconisations de Miles & Huberman (2003), ainsi que Savall &

Zardet (2004), pour atténuer le « biais d‘élites » que constitue l‘interrogation d‘un répondant

unique qui pourrait contribuer à donner une vision partielle du phénomène étudié, nous avons

sélectionné un grand nombre d‘informateurs très diversifiés. En effet, nous nous sommes

intéressés à plusieurs PME ayant des contrats de sous-traitance, et en qualité de sous-traitant

afin d‘analyser leur degré d‘implication dans le contrat.

L‘utilisation de l‘interview libre dans le cadre de cette étude se justifie par le fait des

entretiens exploratoires que nous avons eu auprès d'une population composée de différentes

catégories. Le nombre d‘informateurs sélectionnés nous a permis d‘obtenir une très large

expression des différentes catégories de dirigeants sur le thème étudié. Les résultats présentés

au cours de cette recherche sont donc issus des points de vue de l‘ensemble des acteurs, afin

d‘avoir une vision globale et non partielle de notre objet de recherche.

Même si les entretiens ont été pour nous une source privilégiée de données, ils ne peuvent se

suffir à eux-mêmes (Wacheux, 1996). Afin d‘opérer une triangulation des données, les

entretiens se sont insérés dans un dispositif plus large, où d‘autres méthodes de recueil de

données ont été utilisées, telles que la documentation et l‘observation directe.

3.2.2 La recherche documentaire

La recherche documentaire est un ensemble d‘actions et de méthodes qui ont pour objectif

d‘extraire des informations à partir d‘un ensemble de documents. Le but d‘une recherche

documentaire est d‘apporter une réponse à une question posée ou d‘approfondir les

connaissances sur un domaine précis. La recherche documentaire fixe comme objectif

d‘identifier et de trouver des documents relatifs à un sujet par l'élaboration d'une stratégie de

recherche.

Selon Yin (1994), le rôle des documents consiste essentiellement à corroborer des

informations et à augmenter la validité des autres sources. Pour Baumard &al. (1999), le

recours à la documentation génère des informations dont les acteurs ne communiquent pas

spontanément lors des entretiens en face à face. Les documents sont également un excellent

support pour se familiariser avec un terrain d‘étude.

Page 124: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

111

Ainsi, en se focalisant sur l‘étude documentaire, nous avons acquis un maximum de théories

et concepts, ce qui nous a permis de faciliter et d‘étoffer cette thèse. Cependant, Yin (1994)

souligne les limites de la documentation. En particulier, les documents ne fournissent pas

toujours une image fidèle de la réalité et ne sont pas toujours accessibles. Baumard &al.

(1999) précisent, quant à eux, qu‘il s‘agit d‘informations non produites pour les besoins

spécifiques du chercheur. Nous avons eu recours non seulement à une revue bibliographique

mais aussi à des consultations de sites par le biais de l‘internet.

Dans la réalisation de notre thèse, la technique de la recherche documentaire constitue une

étape cruciale. En rapport avec notre cursus universitaire, notre recherche a donc débuté par

l‘étape de travail de documentation, par la lecture en profondeur des ouvrages scientifiques.

Laquelle consiste à trouver des sources afin d‘une part de nous informer sur la thématique de

notre thèse et d‘autre part de nous aider à la rédaction de toute la théorie relative à notre

recherche. Le commencement de notre recherche était donc consacré à l‘exploration et au

dépouillement des données théoriques au moyen de consultation des informations, des

documents sur le web et la lecture exploratoire des ouvrages portant sur le thème dans

différents centres de documentation où nous avons pu accéder, tels que : la Bibliothèque

Universitaire (BU), le Centre d‘Information Technique et Economique (CITE), l‘Institut

Français de Madagascar (I.F.M), l‘Institut National de la Statistique (INSTAT). Nos points de

référence sont des livres, des articles traitant essentiellement notre thème, voire des fichiers

qui nous ont servis à la rédaction théorique du présent ouvrage. Une liste détaillée de ces

ouvrages figure dans la bibliographie. Elle nous a permis d‘appréhender la manière dont nous

traiterons le sujet du présent thème suivant plusieurs concepts théoriques comme les mots

clés et leur définition telle que la performance ainsi que la gestion d‘entreprises alliées à la

sous-traitance. Tout ce qui a été énuméré précédemment constitue la base du cadre théorique

de la présente recherche.

Il s‘agit alors de rechercher et collecter les informations qui existent autour de notre thème :

« Management par objectif outil de pilotage des PME/PMI en relation avec la sous-

traitance », puis analyser, sélectionner et mettre en forme les informations les plus pertinentes

afin de les utiliser dans des études ou les archiver pour un usage ultérieur (Source

documentaire). Dans notre cas, nous avons élaboré des fiches de lecture. Il est important de

bien prendre soin des approches adoptées car dans un contexte de surabondance

d‘informations (in obésité) et de diversité de ses supports, les processus de recherche

Page 125: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

112

documentaire et de validation de l‘information requièrent la mise en application d‘une

méthodologie efficace (Wallin 2007). Pour ce faire, nous avons suivi cinq étapes successives,

comme l‘avait recommandé BERTRAND BASCHWITZ (2003) à savoir la préparation de la

recherche, la sélection des sources d‘informations, la recherche et la localisation des

documents, l‘évaluation de la qualité et la pertinence des sources et enfin la mise en place

d‘une veille documentaire.

Durant la première étape, le principe que nous avons adopté est d‘aller du général au

particulier. Ainsi, il s‘agit de questionner le sujet dans toutes ses dimensions, de le formuler

en une phrase courte, de sélectionner les concepts importants et de chercher des synonymes.

Pour la seconde étape qui se rapporte à la sélection des sources d‘informations, elle a été

effectuée en fonction des connaissances préalables et des intérêts du sujet. A ce stade, nous

avons adopté la méthode QQQOCP ou « qui, quoi, quand, comment, où, comment et

pourquoi ». « Qui » pour savoir les acteurs principaux dans les activités de sous-traitance au

sein des PME. « Quoi » pour connaître les aspects globaux de la MPO dans le cadre d‘une

sous-traitance entre PME. « Quand » pour savoir la circonstance où la décision de s‘engager

en sous-traitance est prise car cela nécessite parfois des investissements. « Où » pour détecter

au niveau de quelle structure la sous-traitance est effective. «Comment » pour savoir la

manière dont elle est réalisée et menée. « Pourquoi » pour découvrir les besoins qui l‘ont

entrainé.

Pour la troisième étape, c‘est-à-dire la recherche et la localisation des documents, nous avons

commencé par l‘utilisation d‘un bordereau de recherche dans lequel sont mentionnés les mots

clés de la recherche et ses éventuels synonymes et de tenir un journal de bord de recherches.

Notre but est de procéder à une recherche documentaire rigoureuse.

Ensuite pour la quatrième étape, qui concerne « l‘évaluation de la qualité et la pertinence des

sources », nous sommes conscientes qu‘un travail de recherche doit s‘appuyer sur des

informations fiables, aussi, avons nous écarté toute information dont nous ignorons la

provenance. Nous en avons fait attention surtout pour les sites web où nous avons cherché à

bien connaître l‘auteur, l‘éditeur de source, la date de la publication du document, l‘objectif

du site, la notoriété et l‘indice de popularité du site et pour terminer, le contenu de

l‘information (structuration, argumentation, source, …)

Page 126: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

113

Enfin dans la dernière étape, pour la mise en place d‘une veille documentaire, elle nous a

permis d‘être alertée de nouvelles publications dans un domaine particulier sans avoir à

relancer manuellement la recherche sur chaque source sur internet. Nous avons reçu des e-

mails provenant des divers outils dont nous avons pu paramétrer la veille documentaire.

Durant notre recherche, nous sommes passées par deux étapes complémentaires pour trouver

les documents nécessaires à savoir la recherche sur internet et dans les bibliothèques.

3.2.2.1 Les étapes de la recherche

Dans un contexte de surabondance d'informations et de diversité de leurs supports, le

processus de recherche documentaire et de validation de l'information requiert la mise en

application d'une méthodologie efficace. Nous avons procédé à différentes étapes permettant

de définir une bonne stratégie de recherche documentaire lesquelles reposent toujours sur

quelques principes clés que nous allons voir successivement.

Préparer la recherche

Il s'agit de préparer le sujet dans toutes ses dimensions, de le formuler en une phrase courte,

de sélectionner les concepts importants et de chercher des synonymes. Cette étape permet de

poser la problématique, de cerner les besoins documentaires et de sélectionner les

concepts/mots clés nécessaires à l'interrogation des sources documentaires.

Les connaissances préalables et les intérêts personnels sur le sujet ainsi que sa pertinence par

rapport à la connaissance du thème auquel ils se rattachent, sont des éléments fondamentaux

qui guident notre choix. Pour clarifier le sujet et l'appréhender globalement, nous avons

consulté des documents qui donnent une vue d'ensemble sur la question. A ce stade, la

documentation utilisée concerne essentiellement des dictionnaires et des encyclopédies

(support papier ou en ligne), des manuels ou des articles de synthèse. Cerner le thème est un

moyen permettant de retenir un ensemble de questions simples qui vont être utilisées pour

appréhender, préciser et approfondir un thème :

- Qui sont les acteurs, les personnes impliquées ?

- Quels sont les aspects qui nous intéressent ?

- Quelle est la période concernée ?

- Le sujet est-il circonscrit à une zone géographique précise ?

- Quelles approches ou quels points de vue faut-il considérer ? (historique,

sociologique, économique, politique, etc.)

- Quelle est l'importance du sujet dans le contexte actuel ?

Page 127: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

114

Le thème est exprimé en une phrase courte, et sous forme de questions à l'aide de termes

significatifs pour que l‘énoncé de la recherche soit le plus précis possible. Chaque terme de

l'énoncé est important et correspondra à des concepts/mots clés qui vont servir à élaborer les

équations de la recherche.

Sélectionner les sources d'information

Après avoir analysé et délimité le sujet, nous avons choisi les meilleures sources

d'information pour effectuer la recherche documentaire. Cette démarche comprend deux

dimensions :

- le type de documents que l'on recherche : monographies, articles de revues,

thèses, etc.

- Les périodiques généralistes ou spécialisées: elles permettent de nous tenir

informées des derniers résultats de la recherche ou de l'actualité d'une question

de société :

• Thèses, mémoires, rapports de recherche (la littérature grise) d'un haut

niveau scientifique, ils sont appropriés pour traiter un sujet pointu

• Documents spécifiques (données statistiques, etc.) leur usage dépendra du

domaine disciplinaire ou de l'approche choisie pour traiter un thème.

• Le type de ressources pour mener notre investigation: catalogues de

bibliothèque, bases de données, moteur de recherche du Web, portails

spécialisés, etc.

La sélection des sources dépend du niveau et de la nature de l'information recherchés: Les

dictionnaires et encyclopédies sont utiles pour comprendre le thème et le préciser, surtout

lorsqu'il s'agit de concepts nouveaux.

Chercher et localiser les documents

C'est au cours de cette étape qu‘on interroge les différentes sources sélectionnées au moyen

d'équations de recherche, enregistrer les résultats pertinents des requêtes et se procurer la

documentation primaire. Afin de procéder à une recherche documentaire rigoureuse, nous

avons utilisé un tableau de bord de recherche dans lequel seront mentionnés les mots clés de

la recherche et ses éventuels synonymes.

Il convient de distinguer le « document primaire » du « document secondaire » :

Page 128: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

115

- Le document primaire est un document présentant une information à caractère

original, c‘est-à-dire dans l‘état où l‘auteur l‘a écrit ou conçu;

Le document secondaire comporte des informations de nature signalétique ou analytique sur

des documents primaires. Ex : bibliographie, catalogue, index…Les notices bibliographiques

décrivant un livre sont donc considérées comme un document secondaire.

Évaluer la qualité et la pertinence des sources

Un travail de recherche doit s‘appuyer sur des informations fiables. Cela est particulièrement

vrai, lorsque les recherches portent sur des sites web. Toute information dont on ignore la

provenance est donc à priori écartée.

La sélection des documents se faisait non seulement en fonction de leur qualité mais aussi de

leur pertinence par rapport au travail à réaliser. Une exploration rapide est faite pour évaluer

la pertinence d'un contenu : titre de document et livre, résumé (abstract), table des matières,

introduction et conclusion. La finalité d'une bonne méthodologie de recherche est de faciliter

la production d'un travail universitaire alliant richesse documentaire et rigueur scientifique.

3.2.2.2 Recherche bibliographique

De par sa signification étymologique, elle consiste à chercher et à décrire les théories

existantes permettant de mieux cadrer le travail de recherche et de définir la ligne directrice

de la thèse. Par ailleurs, à travers cette recherche bibliographique, nous pouvons mettre en

relief les travaux déjà réalisés par d‘autres chercheurs qui abordent l‘aspect technique,

scientifique et académique du présent ouvrage en l‘occurrence les relations en sous-traitance

des PME et la notion de management par objectif.

Les bases de données bibliographiques sont constituées d'un ensemble structuré de références

bibliographiques sur un sujet, un domaine, un type de document, etc. Elles peuvent contenir

une analyse, un résumé et de plus en plus souvent l‘accès au texte intégral du document lui-

même. Toujours dans le cadre de la recherche documentaire, nous avons aussi réalisé des

recherches bibliothécaires pour trouver les livres et/ou articles à lire relatifs à notre travail. Le

choix de cette méthode de recherche s‘est justifié par le fait que la lecture des ouvrages nous

ouvre de nouveaux horizons et alimente le cheminement de notre recherche par des modèles

authentifiés.

Page 129: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

116

3.2.2.3Webographie

L‘évolution de nouvelles technologies nous permet d‘avoir accès à internet pour la collecte

d‘informations qualitatives ou informations secondaires. Nous avons beaucoup utilisé

l‘internet pour trouver et télécharger des documents relatifs à notre recherche. En pratique,

nous avons consulté différents sites internet, et visité des instituts, des organisations, des

institutions, des ministères à Madagascar. Nous y avons eu recours pour effectuer des

recherches efficaces ; de plus, ils présentent tant d‘avantages, notamment la possibilité

d‘avoir accès à une grande masse d‘informations, d‘obtenir rapidement des renseignements

précis sur des sujets variés, de trouver des documents spécifiques et de repérer de multiples

travaux scientifiques.

Par ailleurs, car notre recherche est particulièrement axée sur non seulement les

comportements managériaux développés par les dirigeants de PME donneur d‘ordre mais

aussi la contribution des sous-traitants dans la réussite du MPO pour que la relation de sous-

traitance entre partenaires soit performante, alors nous avons trouvé que l‘internet est un

excellent outil pour la recherche d‘informations et du savoir ; il constitue également un

excellent moyen de communication pour nous permettre de rester en contact avec divers

centres de recherche sur notre domaine d‘études et d‘être à jour par rapport aux nouveaux

travaux et recherche effectués en temps réel.

Le site web constitue une source de données efficace de recherche d‘informations pour les

travaux universitaires, il se différencie de la recherche bibliographique par le support de

travail qui est cette fois-ci des fichiers numériques et non des ouvrages en papier. Elle nous a

été surtout utile pour l‘exploitation des données récentes sur les PME ainsi que les résultats

de travaux de recherches relatifs à notre domaine d‘études publiés dans des articles écrits par

des auteurs de renommées internationales.

Grâce à l‘évolution des nouvelles technologies, les recherches deviennent une opportunité

pour élargir la connaissance d‘un sujet en particulier. La webographie est définie comme

étant la liste de contenus, d‘ouvrage ou plus généralement de pages ou ressources du Web

relative à un sujet donné. Il est construit sur le modèle de la bibliographie. La recherche sur le

Web facilite la collecte de données et l‘observation des cas relatifs au sujet. L‘internet est

accessible au public et permet de recevoir des informations venant de différentes sources.

Page 130: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

117

Les ressources du Web sont innombrables mais leur qualité est extrêmement variable et

l'information y est volatile. Nous avons utilisé Google pour nous orienter vers les sites

recommandés pour la recherche d'informations scientifiques et académiques.

3.2.3 Observation directe

Premièrement, le terme observation vient du latin « observatore », elle représente l‘action et

l‘effet d‘observer (examiner attentivement, regarder de façon précise, constater). Il s‘agit

d‘une activité réalisée par des chercheurs afin de détecter et d‘assimiler toute information.

Elle désigne en même temps le registre de certains faits/évènements à l‘aide des instruments.

Elle fait également partie de la méthode scientifique. En fait, tout comme l‘expérimentation,

elle permet de réaliser la vérification empirique des phénomènes. La plupart des sciences y

ont recours en premier lieu et à l‘expérimentation de façon complémentaire en deuxième lieu.

Deuxièmement, « elle est une expérience de sélection et de recueil d‘informations sur un

phénomène, objet d‘étude, en vue de dégager des hypothèses ou de vérifier celles découlant

des épreuves antérieures. » Troisièmement, « elle est l‘acte par lequel, le sujet de la

connaissance s‘applique à une réalité ou à un ensemble de faits, en vue de le connaître et de

l‘expliquer. On peut donc dire que c‘est un cas particulier de l‘attention. Tandis que celle-ci

peut être éveillée par la façon toute particulière dont un objet affecte notre sensibilité ou par

son désaccord avec notre vouloir. L‘appréhension n‘est suscitée que par ce qui intéresse notre

intelligence. Elle est comme une forme intellectuelle de l‘attention. Elle en est la forme

scientifique, en ce sens qu‘il n‘y en a pas de véritable désir et même un pressentiment d‘une

explication ultérieure des faits observés. L‘attention se contente du fait en lui-même,

l‘observation ne l‘enregistre que dans l‘espoir d‘en dégager une loi, une régularité, ou d‘y

saisir un trait caractéristique d‘une espèce ».

Dans cette recherche, nous avons utilisé celle directe et non participante. Le principe que

nous avons utilisé repose sur notre présence physique sur le terrain. Il s‘agit dans

l‘observation du réel c‘est-à-dire : aller voir sur place, être physiquement présent dans le

secteur du bâtiment, de regarder se dérouler les activités en temps réel. Comme nous parlons

d‘observation non participante, alors nous ne sommes pas membre du groupe, nous gardons

une certaine distance et ne participons pas aux activités. Cette approche permet d‘accéder

directement aux faits.

Page 131: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

118

L'observation directe est utile dans le sens où elle permet au chercheur d'identifier la

manifestation des comportements. Il enregistre des comportements directement observables.

Il peut alors confronter les observations avec les « dires » des acteurs. Le fait d'utiliser un

intermédiaire méthodique (la grille) aide à rendre crédible l'observation; à faire de celle-ci

une observation « objective ». En plus, observer plusieurs situations avec la même grille

d'une manière systématique, constitue une garantie pour la valeur des faits présentés.

L'intermédiaire technique assure dans ce cas aux données une fiabilité instrumentale certaine.

Le rôle de l'observateur peut se limiter à l'enregistrement des seuls items apparaissant dans la

liste des variables prédéfinies.

L'observation change l'objet observé, et vice-versa. Il n'est pas nécessaire de chercher à

contrôler à tout prix cette relation observateur-observé mais, mieux vaut investir dans la

qualité de l'interaction entre ces derniers. La meilleure attitude est celle qui consiste à avoir

une interaction limitée avec les observés durant l'observation, de s'en tenir à des

commentaires généraux de courte durée. Des avantages certains peuvent être tirés suite à ces

interactions limitées, à savoir : éclaircissement du contenu de certaines activités complexes et

problématiques, réduction des effets dus à l'observateur.

L'idée préconisée est celle d'avoir une certaine simplicité, liée à sa non-directivité, faisant de

celle-ci la technique la plus discrète possible. Le chercheur doit se faire accepter comme une

personne, se faire discret et d'éviter de porter des jugements à l'endroit de l'observé,

rechercher la confiance du sujet, bien faire connaître son rôle, son identité et de bien clarifier

les objectifs de sa recherche. Il doit surtout établir une « relation de confiance » avec les

participants et faire de manière que l'étude ne soit pas une menace pour eux. Pour diminuer

suffisamment l'influence de la présence du chercheur, il doit se familiariser de façon discrète

et rapide aux participants, à leurs collaborateurs principaux, aux procédures et mécanismes

d'opération des entreprises choisies pour l'étude. Pour cela, nous avons eu recours à une

observation des PME sous-traitantes en vue de localiser les difficultés auxquelles elles sont

confrontées, repérer la pratique de management appliqué par les donneurs d‘ordre.

3.2.4 Condensation des données

Selon Miles & Huberman (2003), la condensation des données renvoie à « l‘ensemble

des processus de sélection, centration, simplification, abstraction et transformation des

données « brutes » figurant dans les transcriptions des notes de terrain » (ibidem, p. 29).

Selon les auteurs, la réduction des données s‘opère en continu, durant toutes les phases d‘un

Page 132: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

119

projet à orientation qualitative. Dans le cadre de notre recherche, elle a débuté dès la période

de recueil des données, jusqu‘à la rédaction finale.

Miles & Huberman (2003) préconisent de soumettre les entretiens à un traitement préalable

avant l‘analyse finale. Pour ce faire, les auteurs proposent de rédiger une fiche de synthèse

pour chaque entretien effectué. Cette fiche de synthèse consiste en une simple feuille,

résumant les principales informations obtenues au cours de l‘entretien. Ainsi, chaque

entretien, a été synthétisé dans une fiche. Pour ce qui concerne le traitement des documents,

nous n‘avons pas eu recours à une présentation spécifique. Chaque document a été

simplement annoté, parfois résumé, mais systématiquement répertorié. Après avoir trié et

compilé les données, la rédaction se fait en formant une continuité précise suivant le thème de

cette recherche.

3.3 Etude quantitative

L‘étude quantitative permet de tester les théories et les hypothèses relatives à :

- « La réussite d’un projet de sous-traitance dépend du système de management

du donneur d’ordre » ;

- « Le degré d’engagement du sous-traitant conditionne le résultat de la relation

de sous-traitance. » ;

- « La condition de réussite d’une relation de sous-traitance dans le domaine du

BTP dépend de l’application du système MPO par le donneur d’ordre»

Ainsi, dans notre cas, l‘étude quantitative est appropriée car nous disposons d‘un cadre

théorique déjà bien reconnu dans la littérature. Toutefois, elle ne converge pas toujours sur un

seul cadre, elle en propose souvent plusieurs, il faudrait alors les comparer et les combiner, ce

qui est plus complexe. En suivant le courant dominant hypothético-déductif, nous élaborons

un modèle en nous appuyant sur la littérature pertinente qui sera validée ensuite par un test

empirique. En outre, la méthode quantitative fournit une analyse plus stricte qu‘une simple

discussion classique des travaux déjà effectués.

La méthode quantitative utilise des procédures statistiques sur la collecte de résultats

empiriques provenant de chaque étude afin d‘intégrer, synthétiser ou de leur donner du sens.

L‘analyse quantitative n‘est pas une fin en soi. Comme le précise Kerlinger (1977), nous

déduisons les conséquences des hypothèses. Elle permet de mesurer rigoureusement les

Page 133: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

120

variables utilisées. Celle-ci est aussi favorisée par l‘existence d‘ouvrages précieux et de

logiciels performants car ils fournissent précisément les démarches à suivre. Elle permet

également l‘enchaînement systématique du déroulement d‘une recherche qui accélère la

rapidité du processus de recherche.

3.3.1 L’enquête

L‘enquête est une méthode de recherche, une démarche scientifique visant à collecter des

informations de manière systématique à l‘intérieur d‘une population donnée pour décrire,

comparer ou expliquer les objets ou phénomènes individuels ou sociaux étudiés en utilisant

comme outil de base le questionnaire d‘enquête qui se définit comme un ensemble de

questions agencées dans le but d‘avoir des informations précises. Elle a donc pour objectif de

rechercher des informations qui une fois recueillies sont analysées pour vérifier les

hypothèses posées au départ.

Pour l‘obtention des résultats de notre étude, la technique d‘enquête par sondage est retenue

du fait que la procédure d‘enquête de toute la population est très coûteuse en temps et en

moyens mobilisés et que le résultat est souvent décevant car les enquêtés, ne disposent pas en

général, de la capacité à répondre en profondeur à notre questionnaire.

Ainsi, pour la présente étude, notre enquête a été menée auprès d‘un échantillon de la

population cible constituée des PME ayant des relations de sous-traitance. Néanmoins,

l‘enquête a été aussi réalisée auprès des donneurs d‘ordre afin de détecter leurs

comportements managériaux vis-à-vis des sous-traitants. De ce fait, plusieurs étapes de la

technique ont été définies et suivies afin d‘assurer la qualité et la pertinence des informations

que nous voulons obtenir, notamment : l‘objectif de l‘enquête, la population cible, la taille de

l‘échantillon, la méthode d‘échantillonnage, la rédaction des questionnaires.

3.3.1.1L’objectif de l’enquête

L‘objectif de l‘enquête ne peut pas se détacher de l‘objectif de l‘étude. Cet objectif d‘enquête

oriente ainsi les différentes parties et les questions à formuler selon leur nombre et leur type

qui décriront plus tard les techniques d‘analyses statistiques des données y associées. Il sera

donc à la base de la définition ou du choix de la population d‘étude et éventuellement des

hypothèses d‘enquête.

Page 134: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

121

Le questionnaire d’enquête

Le moyen que nous avons utilisé pour obtenir les données quantitatives est le questionnaire.

Il présente trois objectifs tels que :

- L‘estimation : il s‘agit de collecter et énumérer des données. Nous ne

cherchons pas à les comprendre mais plutôt à les mettre à plat. C‘est la démarche la plus

élémentaire dans le questionnaire.

- La description : il s‘agit de retirer des informations qui décrivent le phénomène

subjectif, qui sous-tend celui de l‘objectif et d‘expliquer ainsi celles-ci comme opinions et

attentes qui orientent nos choix rationnels. Nous abordons ici le système de représentation

de l‘enquête.

- La vérification d‘une hypothèse : il s‘agit ici d‘une démarche déductive, ainsi,

le questionnaire devient un outil pour confirmer ou infirmer une hypothèse. Cette approche

n‘est possible que si nous possédons une connaissance suffisante des problèmes étudiés.

L‘élaboration du questionnaire nécessite la prise en compte des objectifs de recherche comme

il a été évoqué précédemment. Pour cela, nous avons commencé par la définition

opérationnelle des variables et des échelles de mesure, ensuite par la détermination des

questions qui composent le questionnaire.

La première action qui consiste à une définition opérationnelle des variables, se caractérise

par la définition des échelles de mesure de chaque variable latente. Les variables observables

ou les items qui sont ici « le comportement des donneurs d‘ordre contribuant à une relation

performante avec la sous-traitance »

Notre questionnaire (annexe n°3) a été élaboré en suivant trois phases successives se

rapportant premièrement à la définition de l‘objet de l‘enquête où nous avons cherché sur

quoi exactement porte l‘enquête ? Et qui seront les enquêtés ? Pour mieux connaître notre

cible, savoir pourquoi nous ne pouvons toucher telle ou telle cible. L‘intention indique ici une

direction globale.

Deuxièmement, comme les objectifs spécifiques de la recherche concernent les capacités et

les comportements managériaux adoptés par le donneur d‘ordre pour gérer d‘une manière

optimale la relation de sous-traitance .Pour le DO, le premier objectif spécifique se rapporte

à son plan d‘actions fixé lors de la première phase du MPO. Le deuxième objectif spécifique

Page 135: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

122

qui représente la deuxième phase du MPO, consiste à faire ressortir les comportements

appropriés du DO dans le suivi des travaux sous-traités

L‘évaluation et le contrôle des travaux des sous-traitants lors de la dernière phase du MPO,

vise à déterminer à quel point ils sont professionnels et fiables dans l‘atteinte des objectifs et

des échéances.

Enfin troisièmement, la formulation des questions proprement dites par rapport aux

informations recherchées. Il s‘agit ici de décrire les types de questions qui vont composer le

questionnaire. Ainsi, pour structurer, nous avons choisi d‘utiliser des questions sous forme

d‘échelles de Likert graduées en cinq points car elles permettent de généraliser la tendance

des réponses par rapport au sujet posé, puis quelques questions fermées pour avoir des

réponses simples et fiables. Ensuite, l‘interprétation des résultats s‘avère facilitée. Tous les

éléments le constituant seront par conséquent mesurés par ladite échelle. Ce choix est justifié

par le fait que cette méthode représente l‘un des types les plus couramment utilisés en gestion

des ressources humaines (Igalens et Roussel, 1998). Elle consiste à évaluer le degré d‘accord

du répondant avec une proposition. Leur avantage réside dans la simplicité d‘utilisation et par

la suite, la bonne compréhension des propositions de réponse.

Puis, l‘étape du pré-test précède la finalisation du questionnaire qui vise à « déterminer si les

items qui composent sa version expérimentale sont clairs, rédigés sans ambigüité et ce, dans

un langage qui s‘apparente bien à celui de la population cible.

Justification de l’utilisation du questionnaire

La question centrale de notre recherche est de savoir« Comment l’application du MPO

pourrait-elle contribuer à la réussite de la gestion de relation des PME liées par une

sous-traitance ». A cette fin, nous cherchons à connaître les points de vue de personnes

ressources par rapport à nos hypothèses de travail. A ce titre, pour obtenir des informations

quantitatives, le questionnaire est l‘instrument le plus adapté car, il fournit des informations

précises et sert de preuves écrites remplies par l‘enquêté.

En ce sens, comme Gauthy-Sinéchal et Vandercammen (2005), nous considérons le

questionnaire comme l‘un des éléments essentiels de notre enquête car il est un instrument

d‘enregistrement et de stockage des informations. L‘enquête par questionnaire est un

instrument d‘observation qui permet de quantifier et comparer l‘information. Cette dernière

Page 136: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

123

est collectée auprès des PME malgaches qui font l‘objet de notre étude. Autrement dit, il

s‘agit d‘un ensemble de questions construit dans le but d‘obtenir sur place des informations

quantifiables.

Par ailleurs, comme le précise De Singly (2006), un bon questionnaire se décline à partir de

la problématique de base; en questions élémentaires auxquelles les répondants sauront

parfaitement répondre. De plus, il possède l‘avantage d‘être structuré et d‘assurer la

standardisation dans les formulations des questions et dans leur séquence. Ces structurations

facilitent la compilation et l‘analyse des résultats (Orlikowski et Baroudi, 1991). Nous

estimons que ces propriétés conviennent aux objectifs de l‘étape quantitative de notre

recherche, qui sont d‘obtenir des informations fiables en vue de répondre à la question

centrale et de vérifier les hypothèses préalablement posées.

Enfin, la collecte des données par questionnaire présente des avantages car celui-ci apparaît

comme le mode le plus efficient pour notre travail et offre également la possibilité d‘une

standardisation et d‘une comparabilité de la mesure. Il permet en même temps de préserver

l‘anonymat des sources de données.

3.3.1.2 La population cible et le site d’enquête

Pour la présente recherche, la région d‘Analamanga est choisie comme notre lieu

d‘application et notre site d‘enquête. Ce choix est justifié par la concentration des entreprises

spécialisées en BTP.

- Technique d’échantillonnage

En règle générale, la constitution d‘un échantillon consiste à choisir un nombre limité

d‘individus, d‘objets et d‘évènements dont l‘observation permet de tirer des conclusions

(inférence) applicables à la population entière à l‘intérieur de laquelle le choix a été fait (Ajar

et al, 1983 : 7). Ainsi, ce travail consiste à créer un sous-ensemble de la population mère

sélectionnée pour la représenter. La population mère peut être définie comme étant

« l‘ensemble de tous les individus qui ont des caractéristiques précises en relation avec les

objectifs de l‘étude. » (Bertaechini, 2009 ; 118).

Alors, se pose la question de la représentativité de l‘échantillon. A ce sujet, Ajar et al (1983)

précisent que des techniques d‘échantillonnage existent mais qu‘aucune d‘elles « ne peut

garantir la représentativité parfaite zde l‘échantillon choisi ». Pourtant, « elles permettent, à la

Page 137: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

124

rigueur, de l‘améliorer en contournant les difficultés liées à la complexité et à la taille de la

population que l‘on veut décrire » surtout en sciences humaines (Ajar et al 1983 ; 5).

Deux catégories peuvent être distinguées parmi les méthodes d‘échantillonnage :

- La méthode probabiliste ou aléatoire basée sur les lois du calcul des

probabilités c‘est-à-dire chaque élément de la population a une chance égale d‘être choisi (le

choix se fait aléatoirement par exemple à l‘aide d‘un logiciel statistique, avec une table de

nombre aléatoire ou en prenant au pifomètre dans un chapeau) et ;

- La méthode non probabiliste, non basée sur les lois de calcul des probabilités

(pas aléatoire) mais plutôt sur le choix ou jugement du chercheur, c‘est-à-dire chaque

élément de la population n‘a pas une chance égale d‘être choisi.

Si la première technique aléatoire permet une meilleure représentativité statistique de

l‘échantillon constitué, il est toutefois constaté que l‘utilisation de la seconde méthode (non

probabiliste) apparaît plus fréquemment dans les recherches ainsi que les publications dans

lesquelles des chercheurs prennent un pari sur la qualité de l‘échantillon réuni (Roussel ,

2005).

La méthode non probabiliste peut se définir alors comme le résultat d‘un « contact de toutes

les personnes accessibles dans la mesure où elles correspondent à la définition précise de la

population étudiée et permettent de créer un échantillon homogène au regard des critères clés

» (Roussel, 2005). Elle permet de choisir les individus qui sont disponibles, faciles à joindre

et à convaincre de participer à la recherche. Son avantage principal réside dans le fait qu‘elle

est relativement plus facile à mettre en œuvre, ce qui n‘est pas forcément possible dans les

autres méthodes ou techniques probabilistes où nous devons disposer parfois d‘une liste

complète des individus constitutifs de la population mère qui est relativement rare dans la

pratique, qu‘elle soit exhaustive ou non (Thiétart et al 2007), ce qui fait opter

raisonnablement à des techniques qui ne requièrent pas de telles bases de sondage.

En conséquence, les techniques d‘échantillonnage probabiliste, telles que précisées par

Thiétart et al (2007), peuvent ne plus avoir de sens en l‘occurrence quand « un sujet de

recherche délicat ou un dispositif de recueil des données leur entraine des taux de refus

élevés. »

Page 138: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

125

La problématique et les objectifs de recherche déterminent les critères de choix de la

population, quelle que soit la méthode d‘échantillonnage adoptée. Ainsi, dans notre

recherche, il s‘agit d‘identifier les facteurs clés de succès des relations en sous-traitance de

PME. Notre population cible, à laquelle nous accédons, est constituée des individus cadres

opérant dans les PME malgaches. Ces critères typiques sont posés comme minima d‘une

homogénéité favorable à la mise en évidence de la relation.

Dans le souci d‘avoir un échantillon de qualité, nous avons combiné, la méthode non

probabiliste par choix raisonné, et la technique aléatoire simple pour la construction de

l‘échantillon dans cette recherche. C‘est à dire dans un premier temps, nous avons choisi la

zone de l‘étude (ville ou quartier) présentant les variétés des caractéristiques des opérateurs

en BTP : forme juridique, secteurs d‘activités, pour détecter ceux qu‘ils réalisent en sous-

traitance dans la majorité des cas, afin de pouvoir atteindre notre objectif global .De plus,

cette option a été prise pour assurer la qualité des informations en vue d‘analyser

l‘importance du management par objectif et aussi compte tenu de nos hypothèses de

recherche. Par la suite, le choix des unités statistiques est purement aléatoire puisqu‘elles sont

choisies au hasard.

3.3.1.3 Taille de l’échantillon

Après avoir défini les critères de choix de la population cible voire l‘échantillon de l‘étude,

nous procèdons à la détermination de la taille de l‘échantillon c‘est-à-dire déterminer un

nombre optimal qui assure à la fois la faisabilité de l‘étude sur le plan coût (financier et

durée, …) et la qualité des informations obtenues.

Pour la validité scientifique, nous avons décidé de fixer la taille de notre échantillon au

nombre de 50, calculé avec un niveau de confiance de 95% et une marge d‘erreur de 11,5% .

3.3.1.4 Administration de l’enquête

Nous avons adopté l‘administration du questionnaire, essentiellement, au moyen d‘une entrée

en contact arrangée. Cette dernière nous a permis de procéder aussi bien à une approche

directe de certains répondants qu‘à un accès indirect via les sollicitations de responsable des

entreprises, à l‘enquête par sondage proprement dite mais également à des entretiens

d‘orientation.

Pour les fondateurs, propriétaires ou dirigeants, il n‘y a pas eu de difficulté car ils nous ont

directement donnés leurs contacts pour l‘envoi par courriel du questionnaire. Par contre, avec

Page 139: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

126

les gestionnaires, il y a eu un obstacle à surmonter car ils ont encore eu besoin de

l‘autorisation des propriétaires pour pouvoir répondre et accepter d‘être enquêtés. Pour ce

faire, ils nous ont demandé de leur expliquer en détail par courriel les informations que nous

souhaitons obtenir pour qu‘ils puissent en comprendre leur contenu et leur utilité et en

discuter avec leurs patrons. Nous avons profité de cette occasion pour leur faire connaitre ce

qu‘est la recherche académique et insister sur la garantie de la confidentialité de réponses et

la préservation de l‘anonymat des entreprises. Par ailleurs, nous avons expliqué largement

l‘objectif de la recherche qui est de déterminer la contribution du MPO à la réussite d‘un

accord de sous-traitance.

Puis, nous les avons informés que le questionnaire se subdivise en cinq parties différentes par

rapport aux variables et en fonction des informations recherchées en vue de la vérification des

hypothèses au nombre de trois : primo, « la réussite d‘un projet de sous-traitance dépend du

système de management du donneur d‘ordre » ; secundo, « le degré d‘engagement du sous-

traitant conditionne la réussite de l‘alliance » et tertio, « Un projet de sous-traitance

nécessite l‘implication des deux acteurs ». Nous avons également rassuré les enquêtés sur la

durée de réalisation de l‘entretien ou de l‘enquête en décrivant le mode de remplissage du

questionnaire après la présentation de l‘objet de l‘enquête.

Les questionnaires ont été administrés par la technique de face à face dans les bureaux de

travail ou sur les sentiers de travaux de BTP. Notons toutefois que par convenance, une partie

de ceux-ci a fait l‘objet d‘envoi par courriel pour faciliter le recueil des informations et

permettre d‘obtenir un avantage conséquent qui est la minimisation des coûts d‘enquêtes.

Pour le suivi, nous sommes convenues avec les répondants auprès desquels le questionnaire

a été administré par voie électronique d‘un délai de retour de deux semaines pour les

questionnaires remplis.

3.3.2 Les outils d’analyse

Au cours de notre recherche, nous tenons à déterminer les facteurs ayant les liens les plus

significatifs avec la réussite d‘une relation en sous-traitance avec ou sans l‘application du

MPO. Pour ce faire, nous avons prévu les analyses suivantes:

- Une analyse descriptive permettant de dégager le profil général de notre échantillon ;

- Un recensement des répondants pour chaque question posée ;

Page 140: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

127

- L‘analyse de fiabilité des sous-variables ou items qui valident scientifiquement les

formules des questions posées. Aussi ,des tests statistiques d‘indépendance ou de

dépendance tels le chi-deux-test, le T-test, le F-test et l‘analyse de la variance ou

ANOVA permettant de voir les différentes liaisons existant entre les différentes

variables indépendantes ou variables explicatives et les variables dépendantes ou

expliquées ont été utilisés.

- L‘analyse factorielle des correspondances (AFC) qui met en évidence les relations ou

correspondances des modalités (items) des variables qualitatives jugées dépendantes

entre elles.

- L‘analyse de régression multiple utilisée, dans le chapitre 5 des validations des

hypothèses, permet de mettre en évidence les relations existantes entre d‘une part les

variables et la pertinence ou la significativité de la relation globale et d‘autre part les

effets explicatifs de chacune des variables exogènes ou de prédiction dans le modèle

expliqué ou la variable dépendante dite endogène.

3.3.2.1 L’utilisation d’un logiciel de

traitement des données

Le SPHINX et le SPSS sont des logiciels de traitement des données d‘enquête et d‘analyse

des données. Ils ont été développés dans le milieu des Instituts Universitaire Tertiaires et

scientifiques et permettent ainsi d‘étoffer les résultats de la recherche en gestion. L‘utilisation

de ces logiciels est tout à fait remarquable en étant un paradigme pour le traitement et

l‘analyse des données et la généralisation les résultats.

De par la quantité multiple d‘informations à analyser, les différentes méthodes d‘analyses

nécessitent un usage quasi-impératif de l‘informatique. Ainsi, pour effectuer l‘analyse de nos

résultats d‘enquête par sondage, nous avons décidé d‘étudier les variables avec les logiciels

statistiques SPHINX et SPSS. Le choix de ces deux logiciels est justifié par la

complémentarité des techniques d‘analyses statistiques et la richesse des informations

fournies.

La généralisation des résultats de notre échantillon nécessite l‘utilisation des tests statistiques

ou outil de validation d‘une information appelée « Hypothèse nulle » notée « H0».

Dans ce cas, l‘acceptation de l‘hypothèse nulle est déduite de la comparaison de la valeur du

p-value ou chance de rejeter H0 alors qu‘elle est vraie dans nos résultats et le risque d‘erreur

(chance de se tromper) généralement fixé à 5%. Le p-value supérieur au risque d‘erreur est

Page 141: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

128

critère d‘acceptation de H0, sinon c‘est le contraire appelé « Hypothèse alternative (H1) qui

est valide »

Les enquêtes, sondage d‘opinion et analyses statistiques sont abondamment utilisés, qu‘il

s‘agit d‘enseigner les études de marchés ou de réaliser des travaux de recherche universitaire.

Dans ce contexte, le SPHINX permet d‘épargner aux chercheurs, aux étudiants et aux

enseignants les calculs manuels. Il remplace l‘homme dans le traitement des données

statistiques. Son intérêt est de faciliter considérablement la gestion des données, l‘exploration

et la présentation des résultats. Il permet la confection de tableaux, de graphiques,

d‘histogrammes, de camemberts, et de toutes sortes de représentation imagée pour visualiser

les résultats de tels croisements, aussi complexes soient-ils. Le SPSS, par contre, permet

d‘approfondir les analyses afin d‘obtenir des informations riches en quantité et en qualité.

3.3.2.2 Les différentes méthodes d’analyse

Notre démarche de présentation repose sur la nécessité méthodologique qu'impose une

recherche doctorale. En effet, divers tests devront être effectués sur les résultats obtenus. La

finalité de ces tests sera différente en fonction des hypothèses sous-jacentes et des conditions

de traitement. A partir de ce que le chercheur souhaite faire et du type de variables

manipulées, l'utilisation d'outils statistiques robustes, couramment utilisés, pourra s'avérer

judicieuse pour peu que le choix des méthodes de traitement se montre pertinent.

Les tests de comparaisons tels que le Khi 2, le T-test de Student, l'analyse de variance ou

ANOVA utilisant le test de Fisher (F-test), nous aident grandement dans cette tâche. Il est

intéressant de valider les regroupements constatés à travers un outil plus synthétique.

La synthèse graphique de nos données d‘enquête nécessite l‘utilisation de l‘analyse

factorielle, notamment l'analyse en composante principale (ACP) pour l‘étude de

l‘interdépendance des variables quantitatives et l‘analyse factorielle des correspondances

(AFC) dans la détermination des relations ou correspondances des modalités de deux

variables qualitatives.

L'analyse de régression multiple est également utilisée dans notre thèse pour mieux expliquer

la variation d‘une variable quantitative en fonction de plusieurs autres variables quantitatives

ou l‘élaboration d‘un modèle explicatif.

D‘autres méthodes d‘analyse statistique de données sont utilisées en fonction des objectifs et

résultats attendus de notre recherche. Il s‘avère judicieux, par exemple, de se cantonner sur

Page 142: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

129

l‘analyse de la tendance et la dispersion des résultats obtenus pour mieux apprécier les

informations établies.

Les outils évoqués jusqu'à présent sont couramment utilisés dans notre discipline. A ce titre,

nous adjoindrons à l'explication de chacune des méthodes une illustration tirée de notre revue

de la littérature, afin de confirmer la pertinence de leur utilisation au sein de notre processus

de recherche.

Le Khi 2-test, le T-test de Student ou l'analyse de variance

Le T-test de Student est généralement utilisé dans la détection de la dépendance entre deux

variables dont l‘une est quantitative et l‘autre qualitative ou nominale. Il se développe par la

comparaison de deux moyennes ou l‘analyse de la significativité de la dépendance ou

également la contribution d‘une variable à l‘explication d‘un modèle. Pour la comparaison de

plus de deux moyennes, nous aurons recours à l'analyse de la variance ou ANOVA.

L'analyse de variance (ANOVA), qui vise à étudier la relation entre une variable qualitative

et une variable quantitative, est une extension du test de comparaison des moyennes,

développé précédemment. La différence essentielle est qu'elle va s'intéresser à plus de deux

groupes indépendants. Ce sont les écarts de la variance à la moyenne des populations étudiées

qui permettent d'évaluer la pertinence de la séparation. Cette technique statistique repose sur

le principe suivant : "La variation totale des mesures que l'on observe à partir de tous les

échantillons que l'on désire comparer est le résultat de la somme de la variation produite par

chacun de ces échantillons et la somme de la variation résultant de la différence entre ces

observations" (Guéguen, 1997 : 148).

Le test du Khi 2 permet de déterminer la dépendance entre des groupes définis par les

modalités de deux variables qualitatives. Par exemple, Messeghem (1999) va comparer les

réponses qualitatives de PME engagées ou non dans une démarche qualité afin de savoir si

l'appartenance à cette démarche a une influence, notamment sur les caractéristiques

organisationnelles de ces entreprises. Notons qu'en raison d'une forte sensibilité à la taille de

l'échantillon, l'effectif théorique minimum doit être de cinq.

Lorsque nous avons à comparer deux groupes en termes de fréquences (variables

qualitatives), nous procédons (comme vu précédemment pour la mesure du taux de réponse

aux questionnaires par Internet) à un test du Khi 2 dont les résultats permettent de savoir s‗il

Page 143: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

130

existe des différences significatives entre les pourcentages associés aux modalités d‘une ou

des variables étudiées permettant ainsi de dégager la tendance des résultats.

Les régressions linéaires simples ou multiples.

L'étude du rapport qu'entretient une variable X1 avec une variable X2 peut passer par l'étude

du coefficient de corrélation linéaire de Pearson, s'il s'agit de variables quantitatives. Sa

valeur comprise entre 0 et |1| indique la force de l'association entre les deux variables. Son

signe indique si l'évolution des deux variables s'effectue dans le même sens (+) ou pas (-). Par

ailleurs, le degré de liaison peut présenter un caractère probabiliste significatif en fonction de

seuils classiques. Notons cependant que le coefficient se limite uniquement à une analyse

bidimensionnelle des variables. De plus, on ne peut véritablement le considérer comme un

outil explicatif car son interprétation ne peut être causale. En d'autres termes, le coefficient

indique simplement si deux variables vont évoluer concomitamment sans pour autant pouvoir

imputer les causes de la variation à l'une des variables.

L'analyse de régression modérée et l'analyse en sous-groupes

L'analyse de régression permet de déterminer la causalité d'une variation puisqu'elle repose

sur le postulat qu'une variable expliquée Y dépendra d'une variable explicative X. Nous

pouvons formaliser cette relation en écrivant : Y = f(X1,...,Xn) où pour accentuer le

paramètre de linéarité : Y = C + a1X1 + a2X2 +...+ apXp + e. Notons que cette dernière

expression concerne la régression linéaire multiple puisqu'intégrant plusieurs variables

explicatives Xp. Dans le cas d'une régression simple, seul a1X1 serait étudié avec la constante

(C) et le terme d'erreur (e).

Evrard et al. (1997) nous rappellent les hypothèses statistiques nécessaires à l'utilisation de la

régression:

- Chaque X, Y doit suivre une distribution normale ; -Les moyennes de ces

distributions suivent une ligne droite ; -Les distributions de Y ont des variances égales.

Par ailleurs, il faudra s'assurer de l'indépendance des variables Xp dans le choix des facteurs

explicatifs. En effet, l'existence de corrélations entre variables peut rendre instable

l'estimation des coefficients de régression. Cependant, les erreurs de mesures réduisent la

possibilité d'une totale multi colinéarité. Il faut pourtant prendre des précautions lors de la

construction du modèle de régression. L'examen de la matrice de corrélation peut permettre

Page 144: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

131

d'établir un premier diagnostic. Si les liens entre variables s'avèrent trop élevés, le chercheur

peut opter pour l'un des choix suivants :

- Ne retenir que les variables qui sont faiblement liées entre elles ;

- Utiliser les composantes principales issues d'une ACP menée sur les variables

initiales comme facteurs explicatifs. Nous avons vu plus haut que l'ACP identifie des

axes indépendants entre eux, donc non sujets à la multi colinéarité ;

- Effectuer une régression pas à pas, tant ascendante que descendante ;

Le pouvoir explicatif du modèle peut s'évaluer tant au niveau global (toutes les variables)

qu'au niveau particulier (pertinence de Xp). Le coefficient de détermination R² va permettre

d'expliquer la part de variation de Y pouvant être imputée à la variation des X. Il va indiquer

le pourcentage de la variation de la variable dépendante qui sera expliqué par les variables

indépendantes. Le coefficient de corrélation multiple R va indiquer le sens de la relation entre

la fonction constituée par les XP et Y.

La contribution de chacune des variables indépendantes Xp se mesure en regard des

coefficients de régression ap. L'idée est de juger si la présence de la variable Xp apporte une

information supplémentaire dans la constitution du modèle. Toutes les variables insérées dans

la fonction peuvent donc être envisagées sous l'angle de leur contribution à l'obtention de Y.

On mesurera cet apport par le biais d'un test.

Les techniques d’analyses univariées, bivariées et multi variées

Les analyses univariées

Elles consistent à étudier les variables séparément via des techniques descriptives. L‘analyse

univariée consiste à faire des tris à plat. Cette méthode permet d‘analyser une seule variable à

la fois : qui sont les répondants ? Qu‘ont-ils répondu ? Dans quelles tendances ou dans

quelles proportions?

Les objectifs de ces études sont de décrire, généraliser et résumer pour chaque variable, les

résultats d‘observations de la population, éventuellement de tester des hypothèses faites a

priori sur la comparaison d‘une ou de deux variables sur plusieurs groupes. Dans notre cas les

analyses univariées sont utilisées pour caractériser l‘environnement des PME malgaches,

notamment la complexité, l‘incertitude et la turbulence, mais aussi les acteurs dans cet

Page 145: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

132

environnement. De même, les stratégies des PME et également les indicateurs de mesure de

pérennisation ont fait également l‘objet des analyses univariées.

Les analyses bivariées :

Considérant la multitude de variables et de facteurs, qu‘il est indispensable de prendre en

compte eu égard à la nature exploratoire de notre objectif de recherche, des choix ont dû être

faits dans la mise en lien des variables entre elles. Ils consistent à faire des tris croisés à partir

de deux variables.

L‘analyse des résultats de notre travail se base principalement sur cette analyse bivariée. Elle

est utilisée en premier lieu dans l‘explication des choix des stratégies des PME par rapport à

leur environnement et en second lieu d‘identifier les déterminants des choix des indicateurs

de mesure de pérennisation.

Les analyses multivariées.

Elles s‘appliquent lorsque l‘on s‘intéresse à des phénomènes impliquant plus de deux

variables, d‘où cela consiste à faire des tris croisés à partir de trois variables ou plus. Le

besoin d‘outils permettant d‘obtenir des variables synthétiques résumant l‘information

disponible se fait alors ressentir.

Le coefficient de Alpha de Cronbach et l’analyse de fiabilité

Etant donné que notre enquête par sondage vise à connaitre l‘opinion et le comportement des

dirigeants des PME d‘une part face à leur environnement, d‘autre part sur les stratégies de

développement et de pérennisation, l‘élaboration des construits développés par plusieurs

items est la plus appropriée dans l‘établissement du questionnaire d‘enquête. L‘analyse de

fiabilité des items permet donc de savoir la cohérence des items et l‘effet explicatif dans le

construit.

Page 146: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

133

Conclusion du chapitre 3

Nous avons détaillé dans ce chapitre la démarche méthodologique, base de la validation

scientifique de tous travaux de recherche. La présente thèse repose d‘emblée sur des

recherches documentaires, vérifiées ensuite par une étude empirique, plus précisément sur un

sondage d‘opinions auprès des PME dans la région Analamanga. Les techniques de

construction de l‘échantillon sont présentées ainsi que les techniques d‘analyses statistiques

des données d‘enquêtes. En conséquence, la suite logique de notre travail est la présentation

des résultats obtenus lors de notre recherche sur terrain et fait l‘objet de la deuxième partie de

la thèse plus précisément du chapitre IV.

Page 147: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

134

CONCLUSION DE LA PARTIE I

Le changement d‘organisation vers un fonctionnement en réseaux concerne non seulement

les grandes entreprises mais aussi les PME. Ce nouveau modèle a dominé dans presque tous

les secteurs d‗activité. Quel que soit le nom ou l‘appellation de la coopération, l‘objet est

toujours de solliciter la participation d‘une autre entreprise à la réalisation d‘une mission bien

précise. La sous-traitance est l‘une de ces formes de coopération, elle décrit la coopération

entre une entreprise, donneur d‘ordre, qui demande à une autre entreprise, sous-traitante à

réaliser une mission qui lui a été confiée. La gestion des relations entre ces deux entreprises

nécessite un système de management efficace et adapté à la situation, car compte tenu des

exigences des attributions, ces deux acteurs se placent en employé et employeur.

Le concept de management par objectif peut être utilisé dans le cas d‘une sous-traitance car

la spécificité de ce concept réside dans la fixation des objectifs, la planification et le contrôle

des activités et des charges y relatives. Afin d‘analyser l‘impact du MPO dans la relation de

sous-traitance, une recherche a été faite suivant une méthodologie bien précise, sur les PME

en BTP dans la région d‘Analamanga. Nous pouvons conclure que cette première partie

intitulée « Cadre théorique et méthodes de recherche » est un préalable indispensable à notre

thèse, car elle sert de guide afin de parvenir d‘une part aux résultats attendus et d‘autre part

aux objectifs visés.

Les deux premiers chapitres sont consacrés à la partie théorique mais aussi pratique de notre

thèse. Ils nous ont permis de fournir les informations pertinentes afin d‘agencer les directives

nécessaires aux investigations. De plus, la mise en exergue de la partie théorique de notre

travail au niveau des matériels de recherche permet de confronter les hypothèses théoriques à

la réalité. Elle évoque aussi l‘étendu de notre thème ainsi que les concepts du management

par objectif, de la sous-traitance qui sont en guise de rappel le fondement théorique de notre

recherche.

Page 148: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

133

PARTIE II : ETUDES EMPIRIQUES

Un des principaux objectifs de l‘entreprise est la réalisation de maximum de profit. De ce fait,

les éléments sur lesquels l‘attention des dirigeants DO est axée, concernent principalement le

montant des coûts engagés et la marge bénéficiaire qui s‘en dégagera. Par ailleurs, avec

l‘avancée de la technologie, des choix sont offerts sur le marché quant à la façon d‘optimiser

les coûts. Ils peuvent s‘agir des choix stratégiques ou des choix opérationnels. Ils peuvent

s‘agir d‘une ouverture vers un autre concept ou seulement vers une facilitation d‘exécution de

tâches. Ces choix méritent une longue réflexion car ils orientent toute l‘activité de l‘entreprise.

En effet, la gestion de l‘entreprise reflète la vision des dirigeants. Ces visions peuvent-être à

long, moyen ou à court terme. Les décisions et la structure qui en résultent répondent aux

objectifs fixés dès le départ. Ainsi, pour pouvoir garder sa position concurrentielle sur le

marché, en prenant compte de l‘optimisation des coûts, les dirigeants des entreprises DO

doivent constamment revoir leurs stratégies pour pouvoir se différencier. La sous-traitance peut

être considérée comme un élément stratégique de l‘entreprise

Après avoir exposé les matériels et méthodes utilisés pour notre recherche, nous passerons à la

deuxième partie intitulée : « Etudes empiriques » qui se subdivise en deux chapitres : le

chapitre 4 qui présentera les différents faits découlant des différentes observations et enquêtes

que nous avons effectuées durant la descente sur terrain. Ces résultats sont alors des

informations statistiques et descriptives obtenues par l‘utilisation du logiciel SPHINX V.5. Ces

résultats nous permettront par la suite de valider ou non dans le chapitre V les hypothèses que

nous avons mentionnées lors de l‘introduction. Par ailleurs, nous avançons des

recommandations sur les procédures préalables à la mise en place de la relation de sous-

traitance, à l‘application du MPO, au management des opérations dans le domaine de la

construction

Page 149: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

134

CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES RESULTATS

Ce chapitre présente les différents résultats de notre recherche obtenus par les différentes

méthodes présentées dans la première partie. Il regroupe donc à la fois les données secondaires

d‘observations et de documentations ainsi que les données primaires recueillies à travers les

entretiens réalisés auprès des responsables dirigeants des organismes privés mais surtout les

résultats de nos analyses statistiques des données d‘enquête.

4.1 Les PME du secteur BTP et la relation de sous-traitance

Les entreprises industrielles du secteur BTP sont celles qui ont le plus recours à la sous-

traitance pour mener à bien un projet ou un chantier, généralement parce qu‘elles ne disposent

pas du savoir-faire en interne ou parce qu‘elles manquent de capacité pour mener à bien la

totalité d‘une commande.

4.1.1 Présentation de l’échantillon

Comme précisé précédemment dans la section méthodologie, l‘échantillon est composé des

PME œuvrant dans le domaine du Bâtiment et Travaux Publics de la région Analamanga.

Madagascar retient comme référence le critère quantitatif pour définir les PME bien qu'il

n'existe pas d'outils d'évaluations précis. Ce qui rend la définition des PME difficile car il est

possible de l'identifier de plusieurs façons : selon le montant de ses investissements, selon

l'effectif de son personnel, selon leur chiffre d'affaires, selon la valeur du capital investi, selon

la valeur de ses actifs etc. Définir les PME selon ces caractéristiques, peut aboutir à une

contradiction car il se peut qu‘une entreprise réponde à un des critères mais ne correspond pas

à d'autres. Par exemple, si nous prenons une entreprise qui possède un montant

d'investissement élevé qui réalise un chiffre d'affaires élevé en employant peu de salarié, le cas

inverse est aussi valable, c'est à dire que l'entreprise emploie de nombreux salariés mais qu'elle

ne possède pas de montant d'investissement élevé ou qu'elle ne réalise qu'un faible chiffre

Page 150: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

135

d'affaires. Pour éliminer ces contradictions, la combinaison de ces différents critères est

nécessaire.

Il existe une définition cohérente des PME énoncée dans un ancien texte du code des

investissements qui combine deux critères quantitatifs : le montant des immobilisations et des

investissements et le coût de création.

4.1.2 Secteur d’activités

A Madagascar, le secteur du bâtiment et des travaux publics, ou BTP, regroupe toutes les

activités de conception et de construction des bâtiments publics et privés, industriels ou non, et

des infrastructures telles que les routes ou les ponts.

Les PME sont représentées dans tous les secteurs de l'activité économique malgache :

l'industrie, le BTP (Bâtiment Travaux Publics), les commerces, les services qui englobent le

tourisme, les communications, les transports, les services financiers. Le secteur du BTP

concerne donc les infrastructures, les logements individuels et collectifs, immeubles de

bureaux, écoles, hôtels, hôpitaux.

La spécificité du secteur BTP à Madagascar, c‘est sa propension à soutenir tous les grands

programmes d‘investissement du pays (notamment routes et transport, agriculture et élevages,

bâtiment industriels et habitat, mines, énergie). Paradoxalement, le secteur dépend fortement

des projets d‘investissements publics et privés pour continuer à se développer voir à survivre.

On y retrouve aussi une importante transnationale des entreprises du BTP avec des grands

groupes représentant jusqu‘à 40% de l‘activité du secteur BTP pour seulement 1,2% des

entreprises formelles. De manière générale, le secteur possède l‘un des taux assez élevé

d‘entreprises formelles avec une faible part d‘activité du secteur informel estimé à environ

30% : On compte aujourd‘hui quelques regroupements d‘opérateurs et de professionnels du

secteur BTP notamment : le Syndicat SE-BTP (‘40 entreprises adhérentes, PME et Grande

Entreprise), les membres du GEM ( organisation la plus représentative des entreprises) et la

FPME –BTP (360 entreprises adhérentes, plutôt de petite taille avec des besoins spécifiques°

Le secteur du bâtiment dominant

Etant donné que le choix des individus enquêtés est purement aléatoire, les résultats du tableau

ci-dessous montrent que le marché du bâtiment reste le métier de prédilection des PME de ce

secteur avec un pourcentage de 71,7% œuvrant dans ce domaine. Les travaux publics, compte

Page 151: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

136

tenu des coûts d‘exploitations de production énormes notamment dans l‘utilisation des gros

engins de constructions tels les bulldozers, les grues, les compresseurs, les pelles mécaniques,

…, ne représentent que 8,9% des personnes interviewés.

Tableau 4: Secteur d’activités

Secteur Fréquence

Bâtiment 71,7%

Travaux publics 8,9%

Bureaux d'études 19,4%

TOTAL 100%

Source : Auteur, 2015

La maturité des opérateurs du secteur BTP

Force est de constater, d‘après la synthèse sous forme de tableaux et de graphique des résultats

présentée ci-dessous concernant l‘âge et le nombre d‘employés du secteur des BTP de notre

zone d‘étude démontre la maturité des opérateurs. En effet, la plupart des opérateurs des BTP

ne tâtonnent plus dans leur secteur d‘activités car 65 % des entreprises ont sept à douze années

d‘expériences. De plus, le nombre d‘employés variant de dix à cinquante qu‘ils embauchent et

qui concerne 56,6% des entreprises dans le BTP, justifie l‘ampleur de leurs implications et

applications.

Tableau 5: Répartition des effectifs des employés par rapport à l’âge des entreprises

Effectif personnel/Age entreprise Moins de 7 ans 7 ans à 12 ans Plus de 12 ans TOTAL

Moins de 10 employés 8,7% 13,7% 2,4% 24,8%

de 10 employés à 50 employés 12,5% 40,2% 4,0% 56,6%

Plus de 50 employés 3,8% 11,1% 3,8% 18,6%

TOTAL 25,0% 65,0% 10,1% 100%

Source : Auteur, 2015

En outre, le graphique ci-dessous nous permet de tirer que pour les entreprises qui œuvraient

dans le secteur des BTP depuis sept ans douze ans, au moins, sept entreprises sur dix plus

Page 152: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

137

précisément 71 % qui opèrent dans le secteur des BTP et qui font travailler dix à cinquante

employés. Un fait qui marque l‘assurance, l‘implication et le risque pris par les opérateurs

marquent la maturité de leur activité.

Figure 9: Répartition des effectifs des employés par rapport à l’âge des entreprises

Source : Auteur, 2015

4.1.2.1Présentation des répondants

Notre enquête a fait également ressortir au niveau de notre échantillon, bien que d‘après les

résultats présentés dans la précédente sous-section, le métier du BTP est mature dans la région

d‘Analamanga, leurs dirigeants n‘en sont pas moins.

D‘après le tableau des caractéristiques ci-dessous, nous pouvons dire que l‘administration du

BTP est dirigée par des personnes d‘âge mûr, expérimentées surtout pour les hommes où les

statistiques font ressortir un pourcentage de 51,7 % âgées de plus de 55 ans et les femmes un

peu moins âgées car 46,5 % sont dans la tranche d‘âge de 36 à 45 ans. Sur le plan

développement humain 75,1 % des hommes sont mariés avec des enfants contre 59,1 % pour

les femmes, une situation matrimoniale qui justifie de plus, la responsabilité des dirigeants du

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

Moins de 7 ans 7 ans à 12 ans Plus de 12 ans

35,20%

55,20%

9,60%

22,00%

71,00%

7,00%

20,20%

59,60%

20,20%

Moins de 10 employés de 10 employés à 50 employés Plus de 50 employés

Page 153: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

138

secteur BTP. Toutefois, il est à remarquer le léger manque d‘expériences pour les femmes,

seules 36,1% des dirigeants féminins possèdent des expériences dans le secteur des BTP contre

55,8 % pour les hommes.

Tableau 6: Caractéristiques de Sexe selon les critères, Situation matrimoniale, Age,

Expériences professionnelles.

Caractéristiques

Sexe

Situation

matrimoniale Age Expériences professionnelles

Homme (346)

Marié avec enfants

(75,1%)

Célibataire (16,5%)

Marié (8,4%)

Plus de 55 ans

(51,7%)

36 ans-45 ans

(26,0%)

25 ans-35 ans

(12,1%)

Dans le secteur du bâtiment (55,8%)

Dans les autres secteurs (34,4%) Dans

le secteur des travaux publics (9,8%)

Femme (159)

Marié avec enfants

(59,1%)

Célibataire (21,4%)

Marié (19,5%)

36 ans-45 ans

(46,5%)

46 ans -55 ans

(22,6%)

Plus de 55 ans

(15,1%)

Dans le secteur du bâtiment (36,1%)

Dans le secteur des travaux publics

(33,6%)

Dans les autres secteurs (30,2%)

ENSEMBLE

(505)

Marié avec enfants

(354)

Célibataire (91)

Marié (60)

Plus de 55 ans

(203)

36 ans-45 ans

(164)

25 ans-35 ans

(53)

Dans le secteur du bâtiment (356) Dans

les autres secteurs (245) Dans le

secteur des travaux publics (150)

Source : Auteur, 2015

Page 154: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

139

4.1.3 La genèse de la relation de sous-traitance

La sous-traitance est définie en BTP comme une opération par laquelle un entrepreneur, appelé

le donneur d‘ordre, confie à une entreprise appelée le sous-traitant, le soin d‘exécuter tout ou

partie du contrat d‘entreprise ou du marché public conclu avec le maitre de l‘ouvrage. Le plus

souvent le donneur d‘ordre confie au sous-traitant une partie des travaux qui lui ont été confiés

au préalable par une autre entreprise, appelée, le maitre d‘ouvrage.

4.1.3.1 La familiarité du mot

La familiarité aux mots « sous-traitance et partenariat » dans les systèmes d‘administration ou

de gestion des entreprises du BTP est jugée importante car seulement 15,8 % des personnes

enquêtées, déclaraient ne pas connaître le sens des mots sous-traitance et partenariat.

Tableau 7: Familiarité des mots Sous-traitance-Partenariat

Familiarité des mots : Sous-traitance-Partenariat Fréquence

Pas familier 15,8%

Assez familier 45,7%

Familier 38,4%

TOTAL 100%

Source : Auteur, 2015

Lors des entretiens, les dirigeants des entreprises sous-traitant ont mentionné que plusieurs

particularités différencient la sous-traitance en BTP de celle des autres secteurs. « Dans le

domaine du BTP, la sous-traitance est très encadrée. Il y a une obligation de résultat et de

livraison, c‘est la raison pour laquelle chaque modification qui peut survenir pendant le projet

qui peut durer plusieurs années, est susceptible d‘être l‘objet d‘un avenant au contrat de sous-

traitance ».

Ces dirigeants ont mentionné qu‘ils arrivent à cerner le concept de sous-traitance, pourtant des

confusions demeurent toujours sur ses particularités en BTP. Il existe plusieurs rubriques que

tous les sous-traitants ne sont pas censés maitriser comme les conditions dans la planification.

Le maitre d‘ouvrage et l‘entreprise principale établissent un calendrier prévisionnel des

avancées des travaux durant la phase préparatoire. C‘est en fonction de ce document que le

Page 155: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

140

sous-traitant est amené à fournir un planning d‘exécution qui fait alors partie du contrat entre le

donneur et le sous-traitant.

Un retard, quel qu‘il soit doit être avisé par lettre recommandée avec avis de réception. De la

même manière, il est légalement impossible pour l‘entrepreneur de revenir sur le prix convenu.

En cas d‘imprévu où des travaux supplémentaires deviennent nécessaires, alors un ordre écrit

de l‘entreprise principale est rédigé afin d‘exécuter un avenant au contrat de sous-traitance.

La livraison de l‘ouvrage est également réglementée. Dans le domaine public, le maitre

d‘ouvrage est informé de l‘achèvement des travaux avec un constat écrit étant donné que la

livraison finale se fait au même moment tant pour le commanditaire que pour l‘entreprise

principale qui a remporté le marché, le travail du sous-traitant est validé par la réception d‘une

copie du procès-verbal de réception.

Il a été nécessaire de sonder le degré de connaissance des dirigeants des PME en BTP sur le

concept de sous-traitance et de ses particularités.

4.1.3.2 Raisons de la sous-traitance

Actuellement, grâce aux PND (Plan National de Développement), Madagascar est en pleine

évolution en matière d‘infrastructure, la réhabilitation et la construction d‘infrastructures qui

permettent un rebond des constructions publiques 40(+13% au lieu de 3% en 2013 et 2014).

Cette situation provoque une augmentation massive de la demande en BTP, ainsi, plusieurs

entreprises spécialistes ou non en ce domaine se bousculent dans le domaine pour avoir leurs

parts ; mais devant une incapacité d‘exécuter en totalité le marché obtenu, elles doivent

recourir à des sous-traitants.

Parallèlement, d‘après les rapports d‘entretien, les sous-traitants sont sollicités pour permettre

au donneur d‘ordres de réduire à la fois ses coûts liés à la main d‘œuvre et à l‘investissement

aux machines et engins. Ceci permet d‘optimiser sa trésorerie du fait que le sous-traitant prend

en charge la responsabilité de l‘exécution des tâches qui lui ont été confiées.

Les résultats de l‘enquête réalisés auprès des donneurs d‘ordre se rajoutent aux déclarations des

sous- traitants. Nous pouvons alors déduire que quatre principales raisons pourraient-être la

raison des relations de sous-traitance ; telles : l‘obtention d‘un marché trop important, la

réduction des coûts, la réalisation d‘économie d‘échelles et l‘incompétence du personnel.

40 Madagascar – economic update Avril 2015

Page 156: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

141

La valeur du coefficient d‘Alpha de Cronbach égale à 0,745 supérieur à 0,7 assure dans un

premier temps la fiabilité de ces items comme raison principale de la relation de sous-

traitance.

Tableau 8: Statistiques de fiabilité des raisons de la relation de sous-traitance

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

0,745 4

Source : Auteur, 2015

Néanmoins, la suppression un à un de ces items fait changer la valeur de Alpha de Cronbach.

Le tableau des résultats de ces valeurs ci-après établit que l‘élimination de la raison de la

relation de sous-traitance : « réaliser des économies d‘échelles » augmente de façon

significative la valeur d‘Alpha de Cronbach. Un résultat qui démontre que la réalisation

d‘économies d‘échelle ne peut pas être considérée comme raisons principale fiable de la

relation de sous-traitance.

Tableau 9: Statistiques de fiabilité des raisons de relation des sous-traitances

Raisons de la relation de sous-traitance Alpha de Cronbach en cas de suppression

de l'élément

Obtention d'un marché trop important pour la

structure d'entreprise. 0,530

Réduction coûts 0,405

Réalisation d'économies d'échelles 0,815

Incompétence du personnel interne 0,521

Source : Auteur, 2015

La comparaison des scores moyens de ces quatre items qui pourrait justifier la raison de la

relation de sous-traitance par l‘analyse de la variance (ANOVA) associe une plus value de

valeur 0,000 largement inférieure au risque d‘erreur de 5 % permet de statuer l‘existence d‘une

différence significative entre les scores.

Page 157: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

142

Tableau 10: ANOVA de la comparaison des scores moyens des items de la raison de la

relation de sous-traitance

Somme des

carrés ddl

Carré

moyen F Sig

Entre personnes 688,339 504 1,366

Intra-

population

Entre éléments 207,503 3 69,168 107,099 0,000

Résidus 976,497 1512 0,646

Total 1184,000 1515 0,782

Total 1872,339 2019 0,927

Source : Auteur, 2015

Des résultats du précédent tableau ANOVA, la comparaison des scores moyens des principales

raisons de la relation des sous-traitances présentée dans le tableau ci-après nous permet

d‘établir que :

La réduction de coûts reste le premier motif de la recherche de la relation des

sous-traitances des donneurs d‘ordre. Le score moyen de 3,68 pratiquement égale à 4, score

moyen maximal traduit le fait que les dirigeants en BTP sont tout à fait d‘accord sur la

nécessité de diminuer les coûts d‘exploitation en s‘associant avec des sous-traitants.

L‘obtention d‘un marché important et l‘incompétence du personnel interne des

entreprises viennent respectivement en second ou troisième motif de la relation de sous-

traitance.

Page 158: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

143

Tableau 11: Scores moyens des principales raisons de la relation de sous-traitance

Raisons de la relation de sous-traitance Valeur moyenne

Obtention marché important 2,81

Réduction de coûts 3,68

Incompétence du personnel de l‘entreprise DO 2,65

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Pas du tout d'accord) à 4 (Tout à fait

d'accord).

Source : Auteur, 2015

4.1.3.3 Origine du premier contact des

partenaires

La sous-traitance de chantier en bâtiment est un marché en pleine croissance, de plus en plus

d‘entreprises préférant déléguer tout ou partie de certaines tâches à d‘autres prestataires. Quoi

qu‘il en soit, être sous-traitant en BTP est un métier qui demande du professionnalisme. Le

choix des chantiers et des entreprises donneur d‘ordre est également à faire avec soin

Année ;

Genèse du premier contact ;

Critères de choix ; et

Problèmes rencontrés.

Etant donné que la sous-traitance est surtout basée sur une relation de confiance entre les deux

parties, il est souvent difficile d‘après les résultats d‘enquête de trouver des partenaires

appropriés aux besoins des donneurs d‘ordre.

Généralement, selon les résultats de nos enquêtes, le début des activités des opérateurs en BTP

dans la relation de sous-traitance entre les donneurs d‘ordre et les sous-traitants remonte assez

loin. 10,3 % seulement des dirigeants ont les premiers contacts de leur sous-traitant en moins

de cinq ans. Une situation qui peut traduire la compréhension mutuelle entre les deux parties

prenantes.

Page 159: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

144

Tableau 12: Durée du premier contact avec le partenaire

Durée du premier contact partenaire Fréquence

De moins de 5 ans 10,3%

De 5 ans à moins de 10 ans 62,2%

De 10 ans à moins de 15 ans 14,7%

De 15 ans à moins de 20 ans 6,1%

20 ans et plus 6,7%

TOTAL 100%

Source : Auteur, 2015

L‘origine des premiers contacts entre donneurs d‘ordre et sous-traitant se répartit en quatre

items (initiative délibérée, relation individuelle, relation avec une autre entreprise et autres

raisons) jugés fiables d‘après la valeur du coefficient d‘Alpha de Cronbach (0,869 proche de

1).

Tableau 13: Statistiques de fiabilité des items de l’origine des premiers contacts sous-

traitants

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

0,869 4

Source : Auteur, 2105

Page 160: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

145

La suppression un à un de ces attributs sur l‘origine des premiers contacts avec les sous-

traitant diminue de façon remarquable les valeurs du coefficient de Alpha de Cronbach et

confirme à cet effet les éléments déclencheurs de recherche de sous-traitance.

Tableau 14: Alpha de Cronbach en cas de suppression de l'élément

Origine du premier contact sous-traitant Alpha de Cronbach

Initiative délibérée 0,232

Relation individuelle 0,219

Intermédiaire d'une autre entreprise 0,010

Autres raisons 0,497

Source : Auteur, 2015

Par ailleurs, les résultats du test de chi-deux d‘indépendance fournit une plus value de 0,000

inférieure au risque d‘erreur de 5% exprime de façon très significative la relation entre les

opinions des opérateurs dans le secteur du BTP.

Afin de mieux identifier les déclencheurs de la recherche de relation donneurs d‘ordre et sous-

traitants, nous avons procédé à la représentation graphique déduite de l‘Analyse Factorielle des

Correspondances (AFC) des opinions sur les différents attributs de la relation. La proximité

des attributs et des opinions traduit dans un premier temps, l‘existence d‘une relation. Dans un

second temps, nous remarquons que la surface des icônes ou carrés associée aux attributs décrit

l‘importance ou le pourcentage des opinions des individus sur le choix des attributs. Le

graphique déduit du tableau ci-dessous permet de représenter 96,5 % de la variance expliquée

par les facteurs ou les axes factoriels f1 et f2.

Page 161: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

146

Tableau 15: Origine premier contact sous-traitant

Opinions

Origines premier

contact

Pas du tout

d'accord

Pas

d'accord

assez

d'accord D'accord

Tout à fait

d'accord TOTAL

Initiative délibérée 11,9% 15,2% 10,1% 43,8% 19,0% 100%

Relation

individuelle 10,1% 7,5% 17,8% 51,9% 12,7% 100%

Intermédiaire d'une

entreprise 14,3% 10,7% 11,1% 56,0% 7,9% 100%

Autres raisons 13,1% 49,1% 18,8% 11,5% 7,5% 100%

La dépendance est très significative. chi2 = 485,03, ddl = 12, 1-p = >99,99%.

Source : Auteur, 2015

Figure 10: Origine premier contact sous-traitant

Source : Auteur, 2015

Axe 1 (89.27%)

Axe 2 (7.28%)

Iniativ e délibéréeRelation individuelle

Intermédiaire d'une entreprise

Autres raisonsPas dutout d'accord

Pas d'accord

assez d'accordD'accord

Toutà fait d'accord

Page 162: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

147

Selon les rapports d‘entretien, les sous-traitants sont sollicités pour permettre au donneur

d‘ordres de réduire à la fois ses coûts liés à la main d‘œuvre et à l‘investissement aux machines

et engins. Ceci permet d‘optimiser sa trésorerie du fait que le sous-traitant prend en charge la

responsabilité de l‘exécution des tâches qui lui ont été confiées.

Le résultat de l‘enquête fait auprès des donneurs d‘ordre se rajoute aux déclarations des sous-

traitants.

4.1.3.4 Critères de choix du partenaire

La sous-traitance est une démarche tout à fait légale. Il faut toutefois que les deux parties, à

savoir le donneur d‘ordre et le sous-traitant, s‘accordent sur les modalités de réalisation des

travaux. Ils sont tous les deux tenus par des obligations des résultats, généralement

matérialisées dans des documents établis appelés cahiers de prescriptions spéciales des charges

(donneurs d‘ordre) ou cahiers des charges (sous-traitant ou prestataire). En effet, le client final

tiendra l‘entreprise qui a signé le contrat du marché pour premier responsable en cas de soucis

relatifs à la qualité des travaux exécutés. Le donneur d‘ordre tiendra également le sous-traitant

responsable de la mauvaise réalisation des tâches.

Les PME malgaches donneurs d‘ordre reconnaissent ces exigences en matière de responsabilité

dans la sous-traitance en BTP, et sont vigilantes dans le choix de leurs partenaires.

4.2 Les caractéristiques de la relation de sous-traitance entre PME

Nous assistons durant ces dernières années à un développement de la sous-traitance afin

d‘améliorer, de combler la demande dans le secteur du BTP. En effet, plusieurs observateurs

soulignent que jusqu‘au milieu des années quatre-vingt, les entreprises malgaches ont adopté la

stratégie d‘intégration verticale des différentes fonctions. Maïs, avec l‘augmentation de la

demande et comme la concurrence est devenue de plus en plus exacerbée, ces entreprises,

principalement, du secteur de BTP ont eu progressivement recours à la politique de sous-

traitance afin de se recentrer sur leur «cœur de métier», celui pour lequel, elles bénéficient de

savoir-faire particuliers et spécifiques. Cette nouvelle tendance a érigé la gestion des relations

de sous-traitance.

Page 163: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

148

4.2.1 Les structures de l’alliance

Les évolutions récentes de la forme d‘alliance traduisent la reclassification des types de

relations interentreprises. Les objectifs, les modes de fonctionnements et les exigences sont les

principaux critères dans le choix de type d‘alliance. L‘objectif de générer et d‘améliorer la

performance, fait de la gestion de la relation de sous-traitance un enjeu central.

4.2.1.1 Les types d’alliance

Lors des entretiens, les PME sous-traitants affirment que parmi les types d‘alliances, leurs

partenaires optent souvent pour une relation de sous-traitance afin d‘avoir la possibilité de

garder un œil dans la réalisation des travaux.

4.2.1.2 Les types d’accords

Lors des entretiens, plusieurs dirigeants ont déclaré que leurs donneurs d‘ordre sont des

entreprises pas encore expertes du marché du BTP et font appel à des sous-traitants

expérimentés et dont les activités sont florissantes pour avoir une vision objective et subjective

du marché, mais aussi pour mieux appréhender le secteur et son fonctionnement. Dans ce cas,

le recours à la sous-traitance constitue pour eux une raison stratégique.

C‘est aussi, pendant les entretiens que nous avons pu savoir qu‘il peut arriver que certaines

tâches essentielles dans le cadre des missions, n‘entrent pas dans le cadre des spécialités d‘une

entreprise du BTP. Il s‘agit souvent de travaux ou de services complémentaires pour lesquels,

elle ne dispose que de peu, ou pas du tout, des compétences et du savoir-faire pour leur

exécution. Ces entreprises ont recours à la «sous-traitance de spécialité ».

Certains dirigeants ont aussi déclaré que leurs partenaires sollicitent leurs aides car pour une

raison ou pour une autre, ces derniers ne se trouvent pas en mesure de réaliser ses missions

dans les délais imposés par le client. Ce cas s‘appelle une « sous-traitance de capacité ».

4.2.1.3 La base de la relation

La majorité des relations en sous-traitance entre les entreprises malgaches font l‘objet d‘un

contrat selon les propos de tous les dirigeants qui ont répondu à l‘entretien. La mise en place

d‘un contrat écrit, en cas de sous-traitance industrielle est devenue obligatoire au point de vue

juridique, car le contrat est la seule preuve en cas de litige.

Page 164: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

149

4.2.2 Les parties prenantes

Une partie prenante est une personne, ou un groupe de personnes, pouvant être concernée par

des actions directes ou indirectes d‘une entreprise soit parce que les opérations de l‘entreprise

ont ou peuvent avoir une influence sur elle, soit parce que la voix ou les actions de ces parties

prenantes peuvent avoir une influence sur les opérations de l‘entreprise.

La notion de partie prenante est donc extrêmement large et va bien au-delà des seules entités

avec lesquelles le Groupe est en relation directe pour mener ses opérations. Les investisseurs,

les actionnaires, les salariés, les fournisseurs, les sous-traitants, les clients, les pouvoirs publics,

les syndicats, mais aussi les organisations internationales, les ONG, les communautés locales,

les médias, entre autres, sont autant de parties prenantes à prendre en considération. Plus

simplement, nous pouvons définir une partie prenante comme tout acteur concerné par la prise

de décision d‘une organisation et ses conséquences.

Les différents intérêts des parties prenantes génèrent des tensions, voire des conflits. La mise

en place de procédures de contrôle de la part du DO s‘avère nécessaire pour obtenir la

coopération des acteurs. Les contre-pouvoirs sont indispensables pour limiter les zones de

pouvoir du DO qui peuvent s‘étendre de manière excessive et constituer un obstacle à

l‘efficacité du fonctionnement de la relation.

Nous distinguons deux catégories de parties prenantes:- les parties prenantes de premier

niveau qui concernent l‘ensemble des groupes essentiels à la survie de l‘organisation : les

fournisseurs, les clients, les actionnaires et les salariés ;- les parties prenantes de second

niveau qui ne sont pas nécessaires à la survie de l‘organisation : les syndicats, les associations,

les collectivités locales ou territoriales, les ONG…

4.3 Le management et la relation de sous-traitance des PME en BTP

Comme le management est un ensemble de techniques d‘organisation et de gestion pour

conduire et piloter l‘action des individus. Aussi l‘analyse des comportements des deux entités

donneurs d‘ordre et sous-traitants s‘avère-t-elle importante pour notre recherche afin de

détecter leur part dans la relation de sous-traitance.

Ainsi, la mise en place de cette relation de donneurs d‘ordre et sous-traitants a nécessité

d‘après les résultats de nos enquêtés plus précisément les déclarations de trois dirigeants sur

Page 165: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

150

quatre des entreprises (75,2 %), la mise en place d‘une organisation spécifique chargée de

piloter le projet.

Tableau 16: Nécessité d’une organisation spécifique

Nécessité d’une organisation spécifique Fréquence

Jamais 5,4%

Souvent 19,3%

Toujours 75,2%

TOTAL DES OBSERVATIONS 100%

Source : Auteur, 2015

Cette organisation La mise en place de cette relation de donneurs d‘ordre et sous-traitants a

nécessité d‘après les résultats de nos enquêtés, la mise en place d‘une organisation spécifique

chargée de piloter le projet (75,2 %). n spécifique selon toujours les résultats de nos enquêtes

engage en premier lieu comme le premier responsable, le patron puis en deuxième lieu, ces

collaborateurs.

Figure 11: Personnes concernées à l’organisation spécifique

Source : Auteur, 2015

Personnes concernées

Le patron 51,2%

Les collaborateurs 28,9%

Autres 19,9%

Page 166: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

151

En ce qui concerne le système de management, il en ressort qu‘un large panneau de

contributions venant des deux acteurs influence la relation en sous-traitance. Cette contribution

concerne aussi bien les attributs des partenaires impliqués que leurs apports dans la relation.

Particulièrement, de nombreux rapports ont souligné l‘importance d‘un certain nombre de

facteurs comme ayant une influence sur le degré de facilité de mise en œuvre de sous-traitance

et sur les risques qui y sont associés. Il s‘agit surtout, d‘après les sous-traitants malgaches, du

rapprochement entre les partenaires en termes de ressources et de compétences.

4.3.1 Les ressources engagées

La disposition des ressources de chaque entité que ce soit individuelle ou de groupe, se

trouve indispensable, toutefois, leur utilisation ou non pour pouvoir les mettre à la disposition

du partenaire revêt un caractère stratégique. D‘après les entretiens réalisés lors de cette étude

auprès des sous-traitants, l‘objet du contrat de sous-traitance émis par les donneurs d‘ordre

repose souvent sur les ressources, par manque de matériels ou de la main d‘œuvre des

donneurs d‘ordre. Leur engagement est donc de mettre à la disposition des donneurs d‘ordre

les ressources prévues au moment précisé par ces derniers.

4.3.1.1 Du côté des donneurs d’ordres

D‘après les résultats d‘entretiens, c‘est souvent dans le cas de la sous-traitance de capacité que

le donneur d‘ordre met à la disposition du sous-traitant les ressources nécessaires, le sous-

traitant n‘emmène que ses compétences pour la réalisation des travaux, nous rencontrons ce cas

dans les travaux de conception et d‘étude.

Force est de constater à l‘issue de nos enquêtes que l‘engagement des entreprises donneurs

d‘ordre dans la relation de sous-traitance est marqué dans un premier temps par leurs apports

financiers. 73,10 % des opérateurs s‘accordent à dire qu‘ils sont tout à fait d‘accord sur

l‘investissement financier dans la mise en œuvre de la relation de sous-traitance. Les résultats

condensés dans le graphique ci-dessous évoquent dans un second temps que les ressources

informationnelles jouent également un rôle important dans ce domaine, en effet 71,5 %

confirment la nécessité de déployer ce type de ressources dans ce projet.

Page 167: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

152

Figure 12: Ressources engagées par l’entreprise

Source : Auteur, 2015

4.3.1.2 Du côté des sous-traitants

Dans la majorité des contrats de sous-traitance, dans le but d‘alléger leurs investissements dans

la réalisation des travaux qui leur sont confiés, les donneurs d‘ordre s‘allient avec des sous-

traitants capables de leur fournir toutes les ressources nécessaires aux travaux. Les sous-

traitants sont donc contraints de mettre à disposition des donneurs d‘ordres des ressources qui

feront l‘objet de la clause du contrat.

En ce qui concerne les apports des sous-traitants dans leur relation avec les donneurs d‘ordre,

les résultats établissent que contrairement à ces derniers, leur contribution est surtout sur le

plan matériel, 71,7 % des sous-traitants selon les donneurs d‘ordre participent avec leur

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

Ressourceshumaines

Ressourcesfinancières

Ressourcesmatérielles

Ressourcesinformationnelles

15,80%

10,70%

52,10%

11,50%

73,10%

16,20%

31,30%

17,00%

11,10%

73,10%

16,60%

71,50%

Jamais Souvent Toujours

Page 168: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

153

capital matériel. Les apports en ressources informationnelles et financières toutefois ne sont pas

écartés mais elles se trouvent en seconde position.

En effet, lors de l‘enquête sur terrain, les donneurs d‘ordre ont constaté d‘après leurs

expériences qu‘un peu plus de 60% sous-traitants (67,10 % et 66,5 %) engagent dans le projet

les ressources informationnelles et humaines.

Figure 13: Ressources engagées par les sous-traitants

Source : Auteur, 2015

4.3.2 Les compétences engagées

Les fonctions managériales décrivent les tâches devant être assumées par l‘entrepreneur et les

cadres. Cependant, ces fonctions ne peuvent être remplies que lorsqu‘elles sont en présence de

capacités correspondantes. Les fonctions planifier, organiser, diriger et contrôler exigent des

capacités pouvant se résumer à trois compétences clés (Katz 1980), à savoir les compétences

conceptuelle, sociale et technique.

- La compétence conceptuelle désigne la capacité à appréhender les problèmes et

les opportunités d‘une entreprise dans leur ensemble, tout en pouvant reconnaître les rapports

entre les différentes parties la constituant. Le développement de cette compétence met en

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

Ressourceshumaines

Ressourcesfinancières

Ressourcesmatérielles

Ressourcesinformationnelles

11,70%

49,70%

14,30% 13,10%

21,80%

36,80%

14,10%

67,10% 66,50%

13,50%

71,70%

19,80%

Jamais Souvent Toujours

Page 169: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

154

évidence une compréhension fondamentale de l‘entreprise comme un système complexe

exigeant des éléments moteurs au processus de transformation des ressources en prestations.

C‘est d‘ailleurs la condition sine qua non pour résoudre les problèmes isolés dans l‘intérêt de

l‘entreprise dans son ensemble.

- La compétence sociale inclut la capacité à collaborer efficacement et de manière

efficiente avec d‘autres personnes, que ce soit en tant que membre ou comme responsable d‘un

groupe. Cette compétence n‘inclut pas seulement une disposition fondamentale à la

collaboration, mais aussi la capacité à comprendre l‘action des autres personnes et à s‘identifier

à eux (empathie comme compétence soft décisive).

- La compétence technique porte sur la connaissance de la matière et se traduit par

la capacité à appliquer des connaissances et méthodes théoriques à un cas concret. Cette

compétence est la plus facile à transmettre.

Ainsi, les exemples des compétences des dirigeants suivants ont été également évoqués lors des

entretiens :

Les compétences conceptuelles : conclusion d‘un contrat de coopération avec un

ancien concurrent ; analyse de la rotation et de l‘absentéisme du personnel.

Les compétences sociales : gestion de conflits dans les ressources humaines,

notamment entre le niveau technique et opérationnel; gestion de projet pour la reprise prévue

d‘une entreprise à travers le management d‘équipe.

Les compétences techniques : élaboration de bilan par le comptable;

construction de progiciels ou de machines par les ingénieurs.

Les différentes compétences examinées ci-dessus peuvent être complétées et approfondies. Par

exemple, les compétences conceptuelles sont décrites comme une compétence de réflexion

(Simon, 2004, p. 22 ss). La réflexion est donc considérée comme une propriété importante pour

réagir à l‘état d‘urgence stratégique et à l‘action à court terme dans les entreprises. La difficulté

principale pour les dirigeants, réside dans le fait d‘être absorbés par des activités

opérationnelles et à court terme.

Les PME apportent dans la relation leurs propres compétences et leurs expériences précieuses,

qui peuvent servir au processus de la réalisation des travaux.

Les résultats de notre étude empirique a permis de relever à travers l‘enquête par sondage que

nous avons mené auprès des opérateurs en BTP de notre zone d‘étude que les compétences ou

Page 170: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

155

le savoir-faire s‘opère dans la relation quel que soit leur secteur d‘activités et s‘oriente tout

d‘abord au niveau des compétences intellectuelles où nous remarquons une majorité des

opinions soient 53,9 % des dirigeants donneurs d‘ordre.

Figure 14: Mise en commun compétences (donneur)

Source : Auteur, 2015

Néanmoins, les mêmes analyses que nous avons réalisées, montrent que le domaine du

Bâtiment est celui qui s‘engage beaucoup sur la mise en commun des compétences

intellectuelles et manuelles. En effet, 73,6 % des opérateurs du secteur BTP s‘investissent dans

la relation de sous-traitance par un déploiement conjoint des compétences intellectuelles et à

hauteur de 78,1 %, leurs compétences manuelles.

Il est à remarquer que cette tendance de la mise en commun des compétences lors de la relation

de sous-traitance est jugée significative d‘après les résultats des tests de chi-deux

d‘indépendance fournissant des p-values largement inférieures au risque d‘erreur de 5 %.

Tableau 17: Secteur et mise en commun compétences (donneurs d’ordre)

Secteur/Mise en commun compétences (donneur) Intellectuelles Manuelles

Bâtiment 73,6% 78,1%

Travaux publics 9,2% 8,7%

Bureaux d'études 17,1% 13,2%

TOTAL 100% 100%

Source : Auteur, 2015

Mise en commun compétences (donneur)

Intellectuelles 53,9%

Manuelles 46,1%

Page 171: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

156

Le fait d‘être concerné aux facteurs de succès oblige les deux acteurs d‘exploiter au maximum

les compétences disponibles. Les compétences, le savoir-faire et la capacité de respecter les

cahiers de charges sont les critères attendus. D‘après les sous-traitants, en mettant à disposition

leurs ressources humaines, ils engagent déjà leurs compétences dans la réalisation des travaux,

mais dans certains cas, l‘aspect technique des travaux est assuré par les donneurs d‘ordre et les

sous-traitants n‘engagent que de la main d‘œuvre.

Ces constats évoqués par les sous-traitants lors des entretiens sont confirmés par les analyses

de nos données d‘enquêtes, en ce qui concerne le niveau de développement des compétences

des donneurs d‘ordre dans le projet. En ce qui concerne l‘utilisation des compétences

intellectuelles, elle intervient surtout selon les avis des donneurs d‘ordre ( 88,9 %) soit en

amont, soit au début du processus de production ou du projet nécessitant la relation de sous-

traitance alors que l‘apport en compétences manuelles généralement se manifeste sur les trois

quart (85,8 %) des cas, au stade du processus de la fabrication.

Tableau 18: Mise en commun compétences (donneur d’ordre) x Compétence manuelles

Stade d‘intervention

Mise en commun compétences

(donneurs d‘ordre)

En

amont

A un stade du processus

de fabrication En aval TOTAL

Intellectuelles 41,1% 47,8 % 11,2% 100%

Manuelles 7,1% 85,8 % 7,1% 100%

Source : Auteur, 2015

4.4 La responsabilité du donneur d’ordre

Comme son nom l‘indique, le donneur d‘ordre est celui qui définit et communique les objectifs

à atteindre à ses différents prestataires. Les objectifs à atteindre sont fixés à partir des critères

de la mission, la qualité requise, et les exigences du cahier de charge. Toutes ces consignes

relèvent du donneur d‘ordre.

Page 172: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

157

Dans la relation de sous-traitance, les sous-traitants déclarent être en relation directe avec le

donneur d‘ordres. Dans la plupart des cas, c‘est le donneur d‘ordres qui sélectionne ses

prestataires, qui juge les compétences et leur confie les tâches à accomplir. Il se charge par la

suite, de clarifier les conditions de travail, et de faire le suivi ou le contrôle de la prestation.

4.4.1 La fixation des objectifs

Se mettre d‘accord sur les objectifs est primordial avant de conclure un contrat de sous-

traitance, car ceci définit les engagements de chaque entreprise partenaire.

En BTP, le cahier des charges définit les normes à suivre dans la réalisation des travaux : la

qualité, le délai de livraison, y sont tous précisés. Ainsi, le donneur d‘ordre doit s‘y référer pour

la fixation des objectifs que les sous-traitants doivent atteindre.

Les résultats issus de nos enquêtes ont permis de relever à la fois :

- Le niveau hiérarchique dans la fixation des objectifs c‘est-à-dire les premiers

responsables;

- Le mode formulation des objectifs à communiquer aux sous-traitants, et ;

- Les compromis acceptés par les parties prenantes sur la fixation des objectifs,

dans la relation de sous-traitance.

4.4.1.1 Le niveau de fixation des objectifs

Les résultats du test de chi-deux41 montre l‘existence d‘une dépendance très significative entre

les opinions des opérateurs et le niveau de fixation des objectifs dans la hiérarchie d‘une

organisation. Les résultats de l‘analyse factorielle des correspondances schématisés

graphiquement ci-dessous montrent que :

Le plan factoriel f1 et f2 utilisé représente 99,99 % de la variabilité des

informations fournies par les deux variables étudiées, plus précisément, les correspondances

de leurs modalités respectives;

La fixation des objectifs peut bien se faire au niveau des trois hiérarchies de

l‘organisation par les opérateurs en BTP, si nous nous référons dans un premier temps sur les

proximités des modalités (carrés bleus) et dans un second temps, sur les surfaces des carrés

41La dépendance est très significative. chi2 = 871,38, ddl = 6, 1-p = >99,99% donc la p-value est de 0,01 inférieure à 0,05

Page 173: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

158

(violets) qui représentent respectivement les effectifs des opérateurs qui ont répondu

« toujours » et « rarement ».

Figure 15: Opinions des opérateurs en BTP sur le niveau de fixation des objectifs

Source : Auteur, 2015

Pour mieux différencier le niveau de la fixation des objectifs des entreprises œuvrant dans le

domaine du BTP, les analyses suivantes ont été jugées nécessaires :

- L‘analyse de la fiabilité par la valeur du coefficient de Alpha de Cronbach des

opinions des opérateurs en ce qui concerne ce niveau de prise de décisions ;

- La comparaison des valeurs ou scores moyens quantifiant les opinions sur le

niveau de la fixation des objectifs par l‘analyse de la variance ou ANOVA et ;

- La présentation de la distribution des scores moyens associés aux opinions quant

au niveau de fixation des objectifs. Les résultats obtenus sont présentés successivement dans

les tableaux ci-dessous :

Axe 1 (65.59%)

Axe 2 (34.40%)

Fixation des objectifs au niveau straté

Fixation des objectifs au niveau techni

Fixation des objectifs au niveau opérat

Jamais

Rarement

Souvent

Toujours

Page 174: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

159

Tableau 19: Statistiques de fiabilité des opinions sur le niveau de fixation des objectifs

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

0,87 3

Source : Auteur, 2015

La valeur du coefficient de Alpha de Cronbach de 0,87 proche de 1 assure la fiabilité des

opinions des répondants concernant les trois niveaux de fixation d‘objectif.

Tableau 20: ANOVA de comparaison des valeurs moyennes attribuée aux opinions sur le

niveau de fixation des objectifs

Somme des

carrés ddl

Carré

moyen F Sig

Entre personnes 354,519 504 ,703

Intra-

population

Entre éléments 402,069 2 201,034 262,968 0,000

Résidus 770,598 1008 0,764

Total 1172,667 1010 1,161

Total 1527,185 1514 1,009

Source : Auteur, 2015

La valeur de la p-value déduite en dernière colonne du précédent tableau ANOVA inférieur à

0,05 montre l‘existence d‘une différence très significative entre les valeurs ou scores moyens

évaluant les opinions des opérateurs sur le niveau de la fixation des objectifs.

Nous pouvons alors déduire du tableau ci-dessus que la répartition des scores moyens

d‘évaluation des opinions des opérateurs sur le niveau de fixation des objectifs au sein de leur

organisation se fait davantage au niveau hiérarchique. En effet, la valeur moyenne associée de

3,69 sur 4, la plus élevée, marque la prépondérance des opinions par rapport aux autres. Il en

ressort également des résultats de ce tableau que le niveau opérationnel est celui où la fixation

des objectifs se fait par un faible effectif des opérateurs (valeur moyenne associée égale à 1,13

sur 4).

Page 175: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

160

Tableau 21: Scores moyens attribués aux opinions des opérateurs suivant le niveau de

fixation des objectifs

Niveau de fixation des objectifs Valeur moyenne42

Niveau stratégique 3,69

Niveau technique 2,73

Niveau opérationnel 1,13

Source : Auteur, 2015

4.4.1.2 Les déterminants de l’environnement dans la fixation des objectifs

L‘environnement est le lieu de prédilection de toute création d‘organisation ou d‘entreprise.

Selon les résultats de nos analyses des données d‘enquête, les composantes principales de cet

environnement à l‘instar du PESTEL c‘est-à-dire l‘environnement politique, économique,

social, technologique, écologique et législatif déterminent les objectifs poursuivis par les

opérateurs en BTP. La valeur du coefficient d‘Alpha de Cronbach proche de 1 associée aux

attributs de l‘environnement justifie la fiabilité des opinions des dirigeants.

Tableau 22: Statistiques de fiabilité des items de l’environnement

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

,810 6

Source : Auteur, 2015

Toutefois, la suppression un à un des attributs de l‘environnement fait changer la valeur de

Alpha de Cronbach d‘après les résultats présentés dans le tableau ci-dessous. Aussi, nous

pouvons dire que dans leurs activités, les opérateurs en BTP ne se soucient pas trop de la

possibilité de la dégradation de leur environnement de travail ou plus précisément de

l‘environnement écologique lorsqu‘il s‘agit de la fixation des objectifs qui permet le

développement de leurs entreprises. La suppression de cet item augmente la valeur du

Coefficient de Alpha de Cronbach et améliore la fiabilité des opinions des entrepreneurs sur les

rôles joués par l‘environnement dans la fixation des objectifs.

42Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Jamais) à 4 (Toujours).

Page 176: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

161

Tableau 23: Alpha de Cronbach en cas de suppression de l'élément

Composante de l’environnement Alpha de Cronbach en cas de

suppression de l'élément

Environnement politique 0,690

Environnement économique 0,703

Environnement social 0,765

Environnement technologique 0,691

Environnement écologique 0,882

Environnement législatif 0,706

Source : Auteur, 2015

4.4.1.3 Les apports des sous-traitants dans la fixation

des objectifs

Parallèlement, les résultats de l‘enquête révèlent selon toujours les résultats des mêmes

techniques d‘analyses des données que les apports des sous-traitants dans la fixation des

objectifs ne concernent pas généralement la stratégie. La valeur du Coefficient de Alpha de

Cronbach égale à 0,851 proche de 1 justifie par contre, les opinions des opérateurs sur la raison

de la recherche, au niveau de la relation de sous-traitance à travers les apports financiers,

matériels et les ressources humaines.

Tableau 24: Statistiques de fiabilité des items des apports des sous-traitants dans la fixation

des objectifs

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

0,851 3

Source : Auteur, 2015

L‘augmentation de la valeur du Coefficient de Alpha de Cronbach dans le tableau ci-dessous

associée à la suppression de l‘item « apports stratégiques des sous-traitants dans la fixation des

objectifs » justifie les résultats suscités.

Page 177: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

162

Tableau 25: Valeur de Alpha de Cronbach en cas de suppression de l'élément

Apports des sous-traitants dans la fixation des objectifs Alpha de Cronbach en cas de

suppression de l'élément

Apports financiers 0,451

Apports stratégiques 0,555

Apports matériels 0,263

Apports en ressources humaines 0,230

Source : Auteur, 2015

En résumé, sur le plan stratégique concernant la fixation des objectifs, nous pouvons dire que le

comportement des opérateurs en bâtiment et travaux publics ne diffère pas trop du

comportement global des entrepreneurs.

4.4.2 La planification

La planification de l‘action consiste à déterminer, quelles étapes doivent être franchies en vue

d‘atteindre les buts de la sous-traitance. Parfois, il s‘agit d‘étapes modestes où l‘on segmente

les grands buts en éléments accessibles. Les buts doivent être vus comme la destination, et le

plan d‘action, comme les étapes à suivre pour s‘y rendre. De manière plus spécifique, les plans

d‘action devraient englober ce qui doit être fait, par qui, comment et quand, de même que les

exigences de contrôle et d‘évaluation.

4.4.2.1 La répartition des tâches

Tous les partenariats doivent disposer d‘une structure et de processus qui aident à déterminer

plus clairement les responsabilités, les tâches et la manière dont elles seront exécutées. Définir

les rôles et les responsabilités est un prolongement naturel de la préparation du plan d‘action.

Selon les sous-traitants, une discussion au sujet de ce qui est acceptable et ce qui ne l‘est pas au

sein de la relation est faite lors de la planification. Cette discussion est une priorité au début de

la planification; il faut préciser non seulement qui est responsable des tâches décrites dans le

plan d‘action, mais également comment le groupe travaillera.

Ainsi, sur le plan organisationnel, la répartition des tâches selon les 39,5 % des donneurs

d‘ordre devrait se faire à l‘issu de réunions de travail

Page 178: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

163

Figure 16: Partage des tâches

Source: Auteur, 2015

La modification des attributions des tâches n‘est pas considérée par les dirigeants comme

nécessaire dans la relation des donneurs d‘ordre et des sous-traitants. D‘après les résultats

présentés dans le graphique ci-dessus, seul un dirigeant sur 4 (25,1 %) a déclaré la priorité de

ce changement. Une attitude confirmée par la plupart des dirigeants. En effet, 66,1 % des

opérateurs en BTP enquêtés affirment qu‘ils sont confrontés rarement à cette disposition.

Figure 17: Modification des répartitions des tâches

Source : Auteur, 2015

4.4.2.2 Le niveau d’implication des sous-traitants

Dans une relation de sous-traitance, le sous-traitant lors des entretiens menés à travers cette

recherche, se définit en tant qu‘employé et déclare souvent ne pas intervenir dans la fixation

des objectifs. En effet, dans le secteur du BTP, le respect du cahier des charges établit au

Modifiaction partage des tâches

Jamais 9,3%

Rarement 66,1%

Souvent 17,0%

Toujours 7,5%

Partage des tâches

Une fois pour toutes 27,6%

A l'issue d'une réunion

de travail 39,5%

Ponctuel selon le problème

rencontré

32,9%

Page 179: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

164

préalable est primordiale pour les donneurs d‘ordre. Néanmoins, les sous-traitants déclarent

pouvoir négocier sur la fixation du délai d‘exécution de leurs travaux.

Ces constats d‘entretiens ont permis de relever à travers l‘analyse des résultats d‘enquête

auprès des donneurs d‘ordre que leur responsabilité selon les 41,1 % des opérateurs est tout

d‘abord d‘assurer la réussite sur la négociation de tout nouveau projet de relation de sous-

traitance, par la suite, d‘après toujours les 37,4 % des opérateurs de garantir le bon

fonctionnement de la relation de sous-traitances et enfin de prévenir les risques financiers selon

toujours les 21,5 % des répondants à cette enquête.

Figure 18: Responsabilité des donneurs d’ordre dans la relation de sous-traitance

Source : Auteur, 2015

Parallèlement, les mêmes résultats d‘enquête, synthétisés dans le graphique ci-dessous, ont fait

ressortir selon les donneurs d‘ordre, ce qui devrait être l‘engagement du sous-traitant dans leur

relation.

Figure 19: Engagement du sous-traitant dans la relation

Source : Auteur, 2015

Engagement du partenai re sous-traitant

Respect du contrat de marché 28,3%

Respect du délai de livrai son 29,3%

Détermination des méthodes de travai l 8,5%

engagement j usqu'à l'achèvement des travaux 24,2%

Détermination des horaires de travai l 8,6%

Non réponse 1,1%

Responsabilité donneur d'offre

Responsable pour toute nouvelle

négociation 41,1%

Veiller au bon déroulement de l'alliance

37,4%

Prévenir les risques

fincanciers ou non

21,5%

Page 180: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

165

D‘après ce graphique, l‘engagement du sous-traitant devrait-être selon un peu moins des tiers

des répondants axés sur le respect des délais d‘exécution (29,3 %) voire la fin des travaux

(25,1 %) et le contrat du marché (28,3 %). La détermination des méthodes de travail et la

fixation des horaires ne peuvent concerner que quelques cas de relation de sous-traitance. En

effet, cette situation n‘a été évoquée que par un faible pourcentage (8,5%) des opérateurs du

BTP.

4.4.2.3 Les fonctions managériales

Dans les partenariats, la planification intervient à de nombreux niveaux, depuis la création de la

vision jusqu'à l'évaluation de la réussite. La planification prend du temps et doit être valorisée

pour qu'on puisse la faire correctement.

Les sous-traitants déclarent que le fait de disposer d'un plan les aide à savoir où ils vont et

comment s‘y rendre. Il est bon de pouvoir s'y référer quand les choses se corsent ou deviennent

embrouillées. S'en remettre au plan, c'est comme examiner une carte afin de s'assurer qu'on est

sur la bonne voie et de décider où l'on va ensuite.

Les résultats de notre étude montrent le comportement négociateur des donneurs d‘ordre dans

la relation de sous-traitance. Leurs opinions sur la pratique des spécificités des comportements

de négociateurs sont très significativement dépendantes selon les résultats du test de chi-

deux 43. Ainsi la représentation graphique des résultats issus de l‘analyse factorielle des

correspondances AFC qui traduit 99,64 % de la variabilité des informations permet de déduire

que :

Les donneurs d‘ordre privilégient toujours l‘esprit de contrat entre les deux

entités et se considèrent comme une source d‘informations.

Cependant, le privilège fourni précédemment, amènent les donneurs d‘ordre à

favoriser à la fois l‘écoute attentive et la recherche de l‘adhésion car ils ne le font que souvent

dans la pratique, de la relation de sous-traitance.

43La dépendance est très significative. chi2 = 329,58, ddl = 12, 1-p = >99,99%, donc la p-value est de 0,001

Page 181: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

166

Figure 20: Comportement négociateur des donneurs d’ordre

Source : Auteur, 2015

Les attentes des donneurs d'ordres concernent d'abord la réactivité de professionnels capables

de mettre en place les qualifications et compétences adaptées aux besoins. Cela nécessite des

qualités de management, d'organisation et de logistique qui doivent être complétées par les

aptitudes techniques indispensables. L‘analyse des résultats de nos enquêtes sur la capacité

managériale des donneurs d‘ordre représentée graphiquement ci-dessous à travers une analyse

factorielle des correspondances entre les compétences managériales et les opinions de ces

derniers permet de dégager que :

Aucun des profils types ou compétences spécifiques managériales notamment la

gestion des conflits, la motivation pour la compétitivité, la sollicitation à la participation, la

gestion de la relation des sous-traitances,…, ne sont absents chez les opérateurs en BTP de la

région d‘Analamanga.

Toutefois, 65,7 % des donneurs d‘ordre déclarent qu‘à travers les décisions

qu‘ils prennent, ils orientent toujours leurs actions vers les objectifs poursuivis et ils font

preuve à cet effet du dynamisme.(53,7 %)

Axe 1 (93.95%)

Axe 2 (5.69%)

Ecoute

Source informations

Privilegie

adhesionJamais

Rarement

Parfois

Souvent

Toujours

Page 182: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

167

Souvent les actions que mènent les donneurs d‘ordre qui ne dirigent pas leurs

actions vers les objectifs, sollicitent la participation de tout un chacun (61,4 %) pour motiver la

compétitivité qui favorise le développement. Néanmoins, les actions considérées servent

parfois à la gestion des conflits (63,2 %).

Il est à noter que le plan factoriel de l‘AFC utilisé pour la représentation graphique des résultats

exprime 98,76 % de la variance des variables étudiées.

Figure 21: Capacité managériale des donneurs d’ordre

Source : Auteur, 2015

Outre ces compétences managériales dont disposent les dirigeants en BTP, l‘étude fait

également ressortir le profil de leadership. Sept attributs tels l‘inspiration de la confiance, la

motivation des parties prenantes, l‘endossement de la responsabilité, la capacité d‘avoir à la

Axe 1 (72.69%)

Axe 2 (26.07%)

Gère le conflit

Motive la cmptitivite

Sollicite participation

Favorise devellopement

Gestion de l'alliance

Dynamique

Convergence des action objectives

Jamais

Rarement

Parfois

Souvent

Toujours

Page 183: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

168

fois des compétences, des attitudes d‘adaptation, des attitudes proactives et d‘un jugement

fiable, définis comme composantes principales de ce profil dirigeant, ont fait l‘objet de

l‘évaluation. Ces attributs ont été jugés fiables d‘après la valeur du Coefficient de Alpha de

Cronbach (0,875) proche de 1.

Tableau 26: Statistiques de fiabilité du profil leadership

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

,8750 7

Source : Auteur, 2015

Il est à remarquer que la suppression d‘un de ces attributs diminue la valeur de Alpha de

Cronbach donc remet en cause la fiabilité des items d‘évaluation du profil type de leadership

des dirigeants en BTP.

Tableau 27: Valeur du coefficient d’Alpha de Cronbach en cas de suppression de l’élément

Profil type du leadership Alpha de Cronbach en cas de

suppression de l'élément

Inspire de la confiance 0,732

Motive les parties prenantes 0,736

Endossement des responsabilités 0,677

Possède un jugement fiable 0,693

Possède des compétences 0,722

Attitude d‘adaptation 0,746

Attitude proactive 0,722

Source : Auteur, 2015

Page 184: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

169

L‘analyse de la variance ANOVA réalisée sur la comparaison des scores moyens (1: jamais;

… ; 5: toujours) qui évaluent l‘importance de ces items ou de leurs applications par les

opérateurs en BTP, établit par la valeur de la p-value égale à 0,000 inférieure à 0,0544 que les

jugements portés sur les valeurs d‘un leader sont significativement différents.

Tableau 28: ANOVA de comparaison des scores moyens sur les attributs do profil leadership

Somme des

carrés ddl Carré moyen F Sig

Entre personnes 1784,338 504 3,540

Intra-

population

Entre éléments 179,235 6 29,873 33,762 0,000

Résidus 2675,622 3024 0,885

Total 2854,857 3030 0,942

Total 4639,195 3534 1,313

Source : Auteur, 2015

Des précédents résultats, nous pouvons décrire les principales attitudes qui marquent le profil

de leader des dirigeants en BTP. Aussi, les entreprises donneurs d‘ordre en BTP se distinguent

en premier lieu, à travers la relation de sous-traitance par leur sens de responsabilité et des

jugements fiables qu‘elles y apportent (scores moyens 4 sur 5).

44

rejetant l‘égalité des scores moyens attribués

Page 185: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

170

Tableau 29: Comportement Leadership des opérateurs en BTP

Profil Score moyen

Endosse la responsabilité 4,00

Possède un jugement fiable 4,00

Inspire de la confiance 3,58

Stimule la motivation 3,57

Proactif 3,57

Capacité d'adaptation 3,48

Compétent 3,41

Ensemble 3,66

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Jamais) à 5 (Toujours).

Source : Auteur, 2015

Les interprétations des autres scores sont plus objectives dans l‘analyse factorielle des

correspondances ou AFC faites sur l‗étude de la dépendance entre les opinions des opérateurs

par rapport à leur comportement en matière de leadership, jugé fiable par le test de chi-deux45.

Le plan factoriel f1 et f2 utilisé exprime 94,99 % de la variance des informations apportées par

les variables étudiées.

Rappelons tout d‘abord, que dans cette technique d‘analyse basée sur la représentation

graphique des données, plus précisément des modalités des deux variables étudiées notamment,

les opinions des donneurs d‘ordre et les profils types d‘un leader que les proximités des carrés

représentant les différentes modalités, traduisent la relation de dépendance. La surface des

carrés s‘associe à l‘ampleur de la relation ou des effectifs associés.

45p-value 0,000 inférieure à 0,05 qui rejette l‘indépendance des deux caractères

Page 186: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

171

Figure 22: Comportement du leader et pratique des donneurs d’ordre

Source : Auteur, 2015

Le graphique ci-dessous nous permet de faire sortir les informations suivantes sur les pratiques

des donneurs d‘ordre selon le profil type du leader :

La responsabilité et le jugement fiable sont toujours de mises, à travers leurs

actions.

Les autres profils types telles la stimulation de la motivation, l‘instauration de la

confiance, la compétence, sont souvent visibles dans la relation de sous-traitance.

Toutefois, nous remarquons que la proactivité n‘est jamais mise en évidence ou

rarement par un petit groupe de donneurs d‘ordre dans la relation de projet de sous-traitance.

4.4.3 Le suivi et le contrôle

L‘une des responsabilités majeures du donneur d‘ordre en sous-traitance est de pouvoir définir,

sur la base des évaluations réalisées, les mesures nécessaires à l‘amélioration des performances

du sous-traitant. La productivité et la performance étant des enjeux majeurs dans ce type de

collaboration, pouvoir corriger et améliorer les processus, tout en optimisant les coûts, doit en

effet demeurer une obligation au niveau du donneur d‘ordre.

Axe 1 (92.63%)

Axe 2 (6.35%)

Inspire de la confiance

Stimule la motivation

Endosse le responsabilité

Possède un jugement fiableCompétent

Capacité d'adaptation

Proactif

Jamais

Rarement

Parfois

Souvent

Toujours

Page 187: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

172

4.4.3.1 Les caractéristiques du suivi et du contrôle

Plusieurs facteurs et imprévues contraignent la réalisation des travaux, d‘après les résultats

d‘entretiens réalisés auprès des sous-traitants. Ils sont en contact en permanence avec le

donneur d‘ordre pour permettre à ce dernier de suivre et contrôler l‘évolution des travaux. Ces

contrôles permettent au donneur d‘ordre de réagir face aux problèmes rencontrés et d‘en

proposer des solutions.

Les déclarations des sous-traitants nous ont appris en plus, que le contrôle commence dès le

début des travaux ; certains donneurs d‘ordres viennent vérifier la conformité des matériels et

engins utilisés relatifs au cahier des charges. Au fur et à mesure que les travaux avancent, ils

passent régulièrement pour examiner la coordination générale du chantier et le respect des

spécifications techniques du marché.

Ces déclarations sont justifiées par les résultats des enquêtes menées auprès des opérateurs qui

établissent que le suivi et contrôle de la relation de sous-traitance est un système organisé, basé

sur la planification périodique nécessitant l‘engagement des deux parties prenantes dans la

relation des sous-traitances. Ces caractéristiques sont jugées dans un premier temps fiables

d‘après la valeur de Alpha de Cronbach proche de 1 et dans un second temps, elles varient

selon les opinions des dirigeants d‘après les résultats du test de chi-deux d‘indépendance,

produisant une p-value de 0,001 inférieure à 0,05.

Page 188: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

173

Figure 23: Caractéristiques du suivi et contrôle de la relation de sous-traitance

Source : Auteur, 2015

4.4.3.2 La mise en œuvre et les indicateurs

Le suivi et contrôle de la relation de sous-traitance dans la pratique selon les opinions des

dirigeants nécessitent l‘utilisation de trois types d‘indicateurs (indicateurs communs,

indicateurs spécifiques en BTP et indicateurs de gestion) jugés fiables si nous nous référons

aux résultats d‘analyses produisant la valeur de Alpha de Cronbach à 0,87 et la p-value de

0,001 du test de chi-deux qui établit la dépendance significative des opinions des opérateurs sur

l‘utilisation de ces trois types d‘indicateurs de suivi et de contrôle.

Nous remarquons d‘après la figure ci-dessous que plus de la moitié des opérateurs interrogés

acceptent le fait de toujours utiliser dans le système de suivi et contrôle de la relation des sous-

traitance les indicateurs communs (61,2 %) qui évaluent entre autre les délais d‘exécution des

travaux et la productivité, les indicateurs spécifiques (58,8 %) en BTP notamment le respect

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

Système organisé Périodique Engage Les partiesprenantes

Base deplanification

8,30% 6,90% 7,90% 9,10%

32,30%

16,40%

7,70%

18,00%

12,90%

68,10%

26,50%

15,80%

46,50%

8,50%

57,80% 57,00%

Jamais Rarement Souvent Toujours

Page 189: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

174

des cahiers des charges ou cahiers des normes et les indicateurs de gestion (64,4 %) comme

l‘élaboration des devis ou l‘évaluation les coûts générés par la relation de sous-traitance.

Figure 24: Répartition de l’utilisation des indicateurs de contrôle dans la relation de sous-

traitance

Source : Auteur, 2015

4.5Les impacts de la relation de sous-traitance des PME du domaine du BTP

En optant pour une relation de sous-traitance, le donneur d‘ordre s‘attend selon les objectifs

poursuivis, à des résultats positifs issus de la relation de sous-traitance. Pour mieux développer

ces impacts, nous avons jugé pertinent l‘évaluation des sous-traitants qui peut générer des

résultats positifs ou négatifs traçant par la suite l‘impact de la relation.

4.5.1 Evaluation des sous-traitants

Le donneur d‘ordre est le seul responsable vis-à-vis de la clientèle, quel que soit le nombre de

sous-traitants qu‘il a engagé pour la réalisation des travaux. La formalisation des relations avec

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

Indicateurs communs Indicateurs spécifiquesBTP de suivi

Indicateurs de gestion desuivi

10,30% 7,90%

13,70% 10,90%

7,70%

18,40% 17,60%

25,50%

7,50%

61,20% 58,80% 60,40%

Jamais Rarement Souvent Toujours

Page 190: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

175

chaque sous-traitant par un contrat définit clairement le rôle, les responsabilités et les attentes,

les engagements de chacune des parties. Elle permet alors l‘évaluation de la qualité du

prestataire et sa capacité à répondre à ses responsabilités, selon les critères exigés.

4.5.1.1 Les avantages escomptés de la relation de sous-

traitance

En sous-traitant, une entreprise se décharge de certaines tâches, de la production de certains

éléments ou d'une partie d'un contrat, elle s'autorise plus de flexibilité et peut accéder à du

matériel, des compétences donc des ressources dont elle ne possède pas en interne.

Acheter des matériels, de nouveaux engins, recruter du personnel seront des coûts

supplémentaires élevés, et avec quelques incertitudes, pour le donneur d‘ordre. Par la sous-

traitance de tout ou une partie du contrat à un sous-traitant, l'entreprise n'est engagée que pour

la réalisation du contrat et peut bénéficier des offres du sous-traitant à un prix librement

négocié, sans risquer de pénaliser sa rentabilité. Ainsi, notre enquête sur les avantages dont

bénéficient les opérateurs en BTP, a permis de tirer à l‘unanimité des répondants46 quatre

points fondamentaux.

La carte perceptuelle ci-dessous déduite de l‘analyse factorielle des correspondances (AFC)

des opinions des dirigeants par rapport aux avantages escomptés de la relation des sous-

traitances présente globalement 99,79 % de la variabilité des informations. L‘analyse des

proximités des modalités des deux variables et la surface des carrés violets qui expriment la

fréquence ou les effectifs des dirigeants jouissant des avantages établis:

Les nouvelles opportunités technologiques et la réduction des coûts

d‘exploitation demeurent, en premier lieu, les acquis de la relation de sous-traitance.

Toutefois, ces derniers n‘arrivent pas dans la plupart des cas à assurer le partage des risques.

Le respect d‘exécution des travaux a été soulevé comme un avantage issu de la

relation de sous-traitance par quelques dirigeants du secteur BTP.

46 La dépendance est très significative. chi2 = 52,82, ddl = 12, 1-p = >99,99%.p-value = 0,001 .Alpha de Cronbach : 0,80

Page 191: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

176

Figure 25: Carte perceptuelle des avantages dérivés de la relation de sous-traitance

Source : Auteur, 2015

Ces avantages escomptés de la relation de sous-traitance ont permis tout de même aux

dirigeants en BTP d‘évaluer les sous-traitants. Par la même technique d‘analyse que

précédemment, nous dégageons globalement les opinions portées par les opérateurs aux sous-

traitants que :

Les sous-traitants sont des offreurs des produits à prix compétitifs permettant

une réduction des coûts pour le DO .Ils respectent le délai d‘exécution des travaux sous-traités.

la fiabilité et la qualité de prestations des sous-traitants sont assez remarquées.

Toutefois, le côté professionnalisme des sous-traitants est rejeté par quelques

dirigeants. La prise de risques par les sous-traitants est assez modérée, disons même passable.

Pour ce qui est l‘utilisation de nouvelles technologies, l‘engagement des sous-traitants reste

médiocre.

Axe 1 (81.71%)

Axe 2 (18.08%)

Réduction de coûts

Nouv elles opportunités technologiques

Partage du risque

Respect exécution du trav aux

Médioc re

Passable

Assez bien

Bien

Très bien

Page 192: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

177

, Figure 26: Carte perceptuelle de l’évaluation des sous-traitants

Source : Auteur, 2015

4.5.1.2 Les problèmes

Comme dans toute autre coopération, la relation de sous-traitance n‘échappe pas à des

problèmes, cela peut être de communication, d‘imprévu ou tout simplement du non-respect du

contrat. Les résultats de notre enquête montrent. 64,2 % des dirigeants déclarent être souvent

confrontés à des difficultés de relation et 12,5 % même en sont toujours victimes.

Tableau 30: Répartition des problèmes dans la relation de sous-traitance

Fréquence des problèmes de relation de sous-traitance Fréquence

Jamais 23,4%

Souvent 64,2%

Toujours 12,5%

TOTAL OBSERVATIONS 100%

Source : Auteur, 2015

Axe 1 (90.56%)

Axe 2 (9.25%)

Fiables

Profess ionnels

Impli qués

Offreurs de produits de quali té

Offreurs de prduits à prix compéti tifs

Offreurs de relations pos iti ves

Performants

Pas du tout d'accord

assez d'accord

D'accord

Tout à fait d'accord

Page 193: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

178

Les résultats d‘entretien réalisés auprès des dirigeants en BTP ont permis de relever les

sources types de problèmes rencontrés dans la relation de sous traitance.

Les résultats d‘analyse de fiabilité par la valeur du Coefficient de Alpha de Cronbach de ces

items, sources de conflits auprès des dirigeants, constituant notre échantillon d‘études sont

présentés dans les tableaux ci-dessous :

Tableau 31: Statistiques de fiabilité des items sources de conflits dans la relation de la sous-

traitance

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

0,685 8

Source : Auteur, 2015

La valeur du coefficient de Alpha de Cronbach étant inférieur à 0,7 ce qui traduit l‘existence

des sources de conflits évoqués par les dirigeants lors des entretiens.

Ainsi, la suppression une à une des items et l‘analyse des nouvelles valeurs des coefficients

permettent d‘identifier les sources pertinentes des problèmes de relation. Les résultats obtenus

sont établis dans le tableau ci-dessous et expriment que l‘augmentation de coût dû à l‘inflation

des prix sur le marché d‘une part, et d‘autre part l‘environnement technologique ne

représentent pas de problèmes majeurs dans la relation de sous-traitance entre donneur d‘ordre

et sous-traitants.

En effet, la suppression de ces items augmente favorablement les valeurs du coefficient de

Alpha de Cronbach et assure ainsi la fiabilité des items restants.

Page 194: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

179

Tableau 32: Sources de problème de relation de sous-traitance

Sources de problème de relation de sous-traitance

Alpha de Cronbach en cas de

suppression de l'élément

Délai de livraison 0,591

Augmentation de coûts dus à l'inflation des prix sur le marché 0,847

Augmentation de coût dû à des imprévus 0,650

Conflits d'intérêts 0,597

Non atteinte des objectifs 0,616

Environnement technologique 0,815

Autres sources 0,529

Source : Auteur, 2015

L‘analyse de la variance ou ANOVA réalisée sur la comparaison des valeurs moyennes

attribuées par les opérateurs quant à l‘occurrence de ces types des sources de conflits sur la

relation de sous-traitance, confirme le précédent résultat de par la valeur de la p-value associée

inférieure à 0,05, rejetant l‘égalité des moyennes.

Tableau 33: ANOVA de la comparaison des moyennes d’occurrence des sources de conflits

Somme des

carrés Ddl

Carré

moyen F Sig

Entre personnes 422,313 504 ,838

Intra-

population

Entre éléments 973,149 7 139,021 203,462 0,000

Résidus 2410,601 3528 0,683

Total 3383,750 3535 0,957

Total 3806,063 4039 0,942

Source : Auteur, 2015

Page 195: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

180

Ainsi, le tableau ci-dessous permet de relever les sources de problèmes les plus fréquents dans

la relation de la sous-traitance à savoir le délai de livraison qui tient la première place, suivi de

la non-atteinte des objectifs.

Tableau 34: Fréquence d’occurrence des sources de conflits dans la relation des sous-

traitances

Type de problème Valeur moyenne

Délai de livraison 3,34

Non atteinte des objectifs 2,74

Augmentations des coûts liés à l‘imprévu 2,49

Autres 2,08

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Jamais) à 4 (Toujours).

Source : Auteur, 2015

4.5.1.3 Les solutions

Pour les bons managers, à tout problème correspond sa solution. La résolution de ces sources

de problèmes qui entravent la relation de la sous-traitance selon les dirigeants en BTP, repose

sur les demandes d‘informations complémentaires, le fait d‘être réceptif aux différentes idées et

la mise en place d‘un feedback constructif.

La fiabilité de ces solutions est justifiée par la valeur du coefficient d‘Alpha de Cronbach

(0,834) proche de 1.

Tableau 35: Statistiques de fiabilité des items de solutions de problème de sous-traitance

Alpha de Cronbach Nombre d'éléments

0,834 3

Source : Auteur, 2015

En ce qui concerne l‘importance ou la fréquence d‘utilisation des types de solutions aux

problèmes de relation de sous-traitance en BTP, nous déduisons du tableau de répartition des

Page 196: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

181

valeurs moyennes attribuées par les dirigeants lors de l‘enquête, que la demande d‘informations

pour pouvoir résoudre les problèmes ou le fait d‘appliquer de nouvelles idées lors des

rencontres donneur d‘ordre et sous-traitant sont les plus adoptés.

Tableau 36: Types de solution aux problèmes de relation de sous-traitance

Types de solutions Valeur moyenne

Demande d‘informations complémentaires 3,27

Réceptifs aux différentes idées 3,27

La mise en place d‘un feedback réceptif 3,17

Ensemble 3,24

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Jamais) à 4 (Toujours).

Source : Auteur, 2015

4.5.2 L’évaluation globale de la relation de sous-traitance

Mettre en place des outils de mesure pour évaluer l‘efficacité des sous-traitants relève des

attributions que les donneurs d‘ordre en BTP, se sont imposés pour planifier les relations

futures. Globalement, l‘évaluation est jugée positive si nous nous référons d‘une part aux notes

d‘évaluation sur la conformité des services rendus par rapport aux cahiers des charges qui

moyennement sont égales à 16,8 sur 20,avec un écart type de 0,464 qui établit la non dispersion

ou l‘uniformité des notes d‘évaluations données par chaque dirigeant et d‘autre part, à la

tendance des résultats sur le taux d‘achèvement à temps des travaux avec une moyenne de

76,34 % qui établit en d‘autres termes, qu‘environ trois sous-traitants sur quatre arrivent à

assurer l‘achèvement final des travaux.

Page 197: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

182

Tableau 37: Statistiques descriptives des notes de services rendus et taux d’achèvement des

travaux

Critères d’évaluations N Moyenne Ecart type

Service rendu conforme aux contrats

conclus

505

16,80

0,464

Taux d‘achèvement des travaux à temps 505 76,34 23,654

N valide (liste) 505

Source : Auteur, 2015

Conclusion du chapitre 4

Le présent chapitre nous a permis de connaître l‘environnement des marchés des BTP. Parmi

les formes de relation possible, la sous traitance est la plus prépondérante dans le secteur

Bâtiment où les PME ont acquis une expérience de longue date et se connaissent dans le

métier. Ainsi, ont été décrits des caractéristiques des organisations, des raisons de la naissance

du projet de relation de sous-traitance ainsi que des aspects du comportement managérial des

opérateurs dans le domaine.

Les travaux sous traités peuvent être liés aux ressources ou aux spécialités. La mise en place

Préalable d‘une organisation adaptée est indispensable et garantit la réussite de la relation. Ceci

implique de la part du DO une bonne connaissance du cahier des prescriptions spéciales une

bonne définition conjointe du cahier des charges du S/T, un système de management cohérent

de la relation en conformité avec les obligations de chaque partie. Une des responsabilités

majeures du DO consiste à la mise en place d‘un système de contrôle des travaux en vue

d‘éviter tout écart avec les prévisions.

Page 198: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

183

CHAPITRE 5 : VERIFICATION DES HYPOTHESES / ANALYSES PREALABLES

DISCUSSIONS.

Les informations obtenues de l‘exploitation des sources théoriques développées dans les

chapitres 1 et 2 nous ont permis de délimiter le cadre général de notre travail de recherche et de

mener ce dernier selon des directives standardisées pour ce type d‘ouvrage. Selon cette

approche, le dernier chapitre va traiter dans une première section la validation des hypothèses à

partir des résultats d‘enquêtes. Dans une deuxième section, en nous appuyant sur des pensées

largement partagées ainsi que sur des faits constatés, nous apportons notre jugement sous

forme de proposition d‘améliorations.

5.1 Validation des hypothèses

En s'appuyant sur les résultats présentés précédemment, nous avons procédé à plusieurs

analyses afin de vérifier la validité des hypothèses mises en avant dans l‘introduction. Cette

section consiste à confronter ou à apprécier le degré de validation des hypothèses, à partir de

l‘analyse des données d‘enquête, pour finalement établir le diagnostic et proposer des solutions

permettant la réussite d‘une relation de sous-traitance.

Rappelons dans un premier temps les hypothèses à vérifier :

Hypothèse 1 :« La réussite d’un projet de sous-traitance dépend du système de

management du donneur d’ordre »

Hypothèse 2 :« Le degré d’engagement du sous-traitant conditionne le résultat de la

relation de sous-traitance. »

Hypothèse 3 :« La condition de réussite d’une relation de sous-traitance dépend de

l’application par le donneur d’ordre du management par objectif (MPO) »

5.1.1 « Réussite d’un projet de sous-traitance suite au management du donneur

d’ordre »

Les faits ou modèles de réflexion rapportés ci-dessous nous aident à confronter ou à apprécier

le degré de validation des hypothèses. C‘est un exercice de réflexion qui va s‘inspirer de la

théorie et des faits observés pour répondre à des questions posées tout au début de notre

ouvrage.

Page 199: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

184

5.1.1.1 Concepteur de la stratégie de

sous-traitance

La stratégie est le fait d‘une entreprise qui, ayant fixé son but, choisit l‘action qui lui donne le

plus de chances d‘atteindre ce but et met par la suite en œuvre des plans pour mener à bien

cette action.

L‘idée de la relation de sous-traitance vient toujours d‘un donneur d‘ordre qui rencontre des

difficultés dans la réalisation des travaux qui lui ont été confiés. Afin de satisfaire l‘offre de sa

clientèle, il doit concevoir une stratégie. Chaque entreprise ne peut ignorer les enjeux et les

conséquences des choix stratégiques. En choisissant la stratégie de sous-traitance, l‘entreprise

espère alors tirer d‘une relation avec un sous-traitant, la possibilité de réaliser ce qu‘elle n‘est

pas capable de faire. Par cette stratégie, le donneur d‘ordre définit le type de sous-traitance

adapté à son besoin et l‘organisation qui s‘ensuit pour que la relation comble ses attentes.

Une décision de sous-traitance n'est pas sans risque pour le donneur d'ordres et le sous-traitant.

Le choix de la stratégie nécessite non seulement la maîtrise du domaine de la sous-traitance

mais surtout la détermination de ce qu‘on attend de la relation. Rappelons d‘après les résultats

sur les raisons de la relation de sous-traitance établis dans le chapitre précédent et synthétisés

de nouveau dans le tableau suivant si nous nous référons sur les mesures des valeurs moyennes

attribuées aux opinions de dirigeants en BTP, établis sur une notation de 1 (Pas du tout

d'accord) à 4 (Tout à fait d'accord), que la réduction des coûts et le développement du marché

constituent avant tout la priorité à assurer dans la relation de sous-traitance, les scores moyens

respectifs associés qui sont de 3,38 et 2,81 ,traduisent l‘accord des interviewés;

Tableau 38: Raison de la sous-traitance

Raisons de la sous-traitance Valeur moyenne

Obtention d‘un marché important 2,81

Réduction de coûts 3,38

Incompétence du personnel interne

2,65

Source : Auteur, 2015

Page 200: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

185

5.1.1.2 Rôle important du choix du sous-traitant

Selon les résultats, la tendance très nette pour que les donneurs d'ordres fassent appel à la sous-

traitance dans la réalisation des travaux qui présentent des difficultés suite aux manques de

ressources internes de l‘entreprise.

Contraints de suivre les exigences du cahier de prescriptions spéciales établies par le client, les

donneurs d'ordres ont une multitude d'exigences dans une relation de sous-traitance. Elles

varient par rapport aux types de clients avec qui ils travaillent. Tout d‘abord, les exigences

parfois très dures des marchés, constituent l‘une des raisons pour laquelle, ils ont recours à la

sous-traitance. Le but du D.O consiste à trouver un sous-traitant capable de satisfaire ces

exigences à leur place. D‘après les résultats, ceux qui ont été satisfaits de la relation, sont les

donneurs d‘ordre qui ont été méticuleux dans le choix d‘un sous-traitant.

Ainsi, la sous-traitance se passe souvent par le biais des recommandations par les entrepreneurs

du BTP. L‘entreprise sous-traitant bénéficie alors d‘un effet de levier important au niveau de sa

notoriété. Ces constats ont été tous évoqués dans la « partie résultats » qui décrit les origines

des premiers contacts des opérateurs avec leurs sous-traitants sur une notation de 1 (Pas du tout

d'accord) à 4 (Tout à fait d'accord). Il a été constaté que la réduction des coûts et le

développement du marché sont avant tout la priorité à assurer dans la relation de sous-traitance.

En outre, les critères de choix des sous-traitants lors de nos enquêtes permettent de dégager que

les opinions des dirigeants notées de 1 (Pas du tout d'accord) à 4 (Tout à fait d'accord)

s‘appuient tout d‘abord sur la notoriété et par la suite la complémentarité des compétences.

Tableau 39: Critères de choix des sous-traitants

Critères de choix des sous-traitants Valeur moyenne

Complémentarité des ressources 2,92

Complémentarité des compétences 2,95

Notoriété de l'entreprise sous-traitant 3,11

Par affinité avec l'entreprise sous-traitant 2,47

Ensemble 2,86

Source : Auteur, 2015

Page 201: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

186

5.1.1.3 Garants de la conformité des travaux

Rappelons que la sous-traitance est le fait de déléguer une ou plusieurs parties d‘un chantier à

une autre entreprise, tout en gardant la responsabilité du chantier pour l‘entreprise principale.

Ainsi, le sous-traitant n‘a pas de relation directe avec le client qui ne connait que l‘entreprise

principale, soit le donneur d‘ordre qui est en charge de la construction de l‘ouvrage.

Le donneur d‘ordre est tenu d‘effectuer les travaux selon le cahier des prescriptions spéciales et

les exigences de celle-ci. Les normes à suivre, un calendrier des délais sont précisés dans le

cahier de charges. A Madagascar, aucune loi n‘implique la responsabilité du sous traitant dans

la réalisation de tout ou partie des travaux que l‘entreprise donneur d‘ordres a accepté de

réaliser sous contrat. L‘entreprise donneur d‘ordre est donc la seule responsable devant le

client, même en cas de défaillance du sous-traitant. D‘après les résultats, les entreprises

s‘appuient sur une organisation bien structurée de la relation de sous-traitance pour garantir la

conformité des travaux.

Les déclarations des opérateurs lors de l‘enquête sont sans équivoques. En effet, environ trois

dirigeants d‘entreprises sur quatre (74,6 %) invoquent que l‘organisation de la relation est

dominée par le donneur d‘ordre.

Tableau 40: Organisation de la relation

Organisation de la relation Fréquence

Organisation dominée par le donneur d'ordre 74,6%

Organisation des ressources partagées 11,7%

Organisation autonome ou décentralisé 3,7%

TOTAL DES OBSERVATIONS 100%

Source : Auteur, 2015

A travers cette organisation dominée par le donneur d‘ordre, les résultats de l‘enquête ont fait

ressortir que son attitude face à l‘environnement est proactive, dans lequel, il oriente les actions

et leurs stratégies sur l‘anticipation des risques et la vision à long terme.

Page 202: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

187

Tableau 41: Attitude face à l'environnement

Attitude face à l'environnement Fréquence

Attitude proactive 52,5%

Attitude d'adaptation 47,5%

TOTAL DES OBSERVATIONS 100%

Source : Auteur, 2015

Cette attitude proactive est positive si nous comparons les notes des évaluations des services

rendus des sous-traitants par rapport aux 47,5 % des opérateurs qui adoptent l‘attitude

d‘adaptation face à l‘environnement. Les résultats du T-test (test de Student) de comparaison

des moyennes des notes donnent une p-value de 0,000 qui rejette l‘égalité des moyennes d‘une

part et d‘autre part les bornes de l‘intervalle de confiance toutes deux positives confirment

l‘importance de l‘attitude proactive.

Tableau 42: T-test d’égalités des notes d’évaluations des prestations par les services rendus

Test t pour égalité des moyennes

F t Ddl

Sig.

(bilatéra

l)

Différenc

e

moyenne

Différenc

e erreur

standard

Intervalle de confiance

de la différence à 95 %

Inférieur Supérieur

Noter de 0 à 20

la prestation :

Service rendu

conforme aux

contrats conclus

9,248 9,824 503 0,000 1,175 0,120 0,940 1,410

Source : Auteur, 2015

Page 203: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

188

5.1.1.4 Impacts du comportement managerial

Dans le cas d‘une sous-traitance, le comportement managérial désigne la façon dont le donneur

d‘ordre gère la relation avec les sous-traitants. Ses comportements et ses capacités

managériales engendrent des impacts sur la relation car ceux-ci peuvent provoquer plusieurs

réactions venant des sous-traitants. La qualité du management semble en être la cause

principale de la réussite de la relation. Il se peut que les sous-traitants souhaitent s‘impliquer

davantage dans la relation mais ne le font pas à cause des comportements du donneur d‘ordre.

Le management devient un frein à l‘accomplissement de l‘engagement et donc de la

performance. L‘engagement des collaborateurs dépend fortement des pratiques « saines » de

management à chaque entreprise, de mettre en place le système managérial permettant

d‘obtenir un haut niveau de leadership persuasif.

Les résultats montrent que le comportement managérial du donneur d‘ordre orienté vers la

coopération, entraine des impacts sur le degré de contribution des sous-traitants au sein de la

relation. Cette influence est mise en évidence par l‘analyse de dépendance ou de corrélation

entre l‘évaluation des partenaires et le niveau de comportement managérial des opérateurs.

L‘indicateur utilisé dans ce cas est le coefficient de corrélation47 qui affiche une valeur positive

proche de 1. Nous pouvons alors émettre la proposition suivante que 76,3% de la variation de

l‘appréciation des donneurs d‘ordres des sous-traitants dépendent de la variabilité de leur

comportement managérial. En outre, le signe positif de l‘indicateur exprime que plus le

comportement managérial du DO est mise en évidence dans la relation de sous-traitance, plus

forte est la contribution des sous-traitants dans la relation.

L‘équation de la régression c‘est-à dire la relation mathématique qui lie les deux variables est :

Evaluation partenaires = +0.466 * Capacité managériale +1.581

Les variables expliquent 76.3% de la variance d‘évaluation partenaires

Coefficient de corrélation r = 0,87,

D‘après le T-test de Student qui associe une p-value inférieure à 0,05, nous pouvons admettre

la significativité de cette relation.

Par ailleurs,, l‘indicateur qui traduit cette relation est toujours le coefficient de corrélation

positive égale à 0,79 exprimant selon la valeur du coefficient de corrélation que 62,41 % de la

47 r = 0,874

Page 204: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

189

variation de la réussite de la relation de sous-traitance est justifiée par la variabilité du

comportement managérial des dirigeants..Force est de toujours constater, l‘impact de la

capacité managériale des donneurs d‘ordre sur la réussite de la relation de sous-traitance

Equation de la régression :

Contribution du sous-traitant = +0.809 * Capacité managériale -0.267

Coefficient de corrélation multiple : R = 0,6241

Le coefficient de corrélation positive de cette analyse de corrélation relate qu‘une capacité

managériale développée stimule positivement la contribution du sous-traitant.

Devant le client final, le DO reste le seul responsable de la conformité des travaux, il lui est

alors indispensable d‘établir une bonne stratégie de sous-traitance pour atteindre son objectif

final et ainsi assurer la réussite de la relation. Le comportement managérial du DO se manifeste

par : sa capacité à choisir le bon sous traitant, à bien répartir les charges et les responsabilités, à

bien gérer ses relations avec le S/T. De plus, un système managérial adéquat lui permet

d‘obtenir un niveau de leadership persuasif et par conséquent l‘engagement des collaborateurs

dans l‘atteinte des objectifs fixés d‘accord parties

5.1.2 « Degré d’engagement du sous-traitant dans la relation »

La sous traitance est une relation bipolaire. Elle est basée sur la compréhension du DO

des exigences du marché et à partir de celles-ci, le partage des charges et des obligations des

parties en relation de sous traitance.

5.1.2.1 Engagements lors de l’acceptation de l’objectif

Le rôle du sous-traitant est de communiquer ce qu‘il attend de la relation de sous-traitance, à

savoir :

- traduire les directives en objectifs pour le sous-traitant qui s‘occupe de la réalisation des

travaux ;

- assurer une réelle connexion entre les deux acteurs nécessite une implication

- du sous-traitant. Dès l‘acceptation du contrat, le sous-traitant s‘aligne à la stratégie que le

donneur d‘ordre souhaite mettre en œuvre, cet alignement permet de construire une cohérence

entre les décisions stratégiques et les actions du sous-traitant. Les actions se construisent

Page 205: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

190

autour d'un but défini bien clair et accepté par tous. Une fois le cap fixé en accord avec les

deux parties, les rencontres ultérieures sont productives et focalisées sur le point à atteindre.

Cette démarche pousse le sous-traitant à s'impliquer dans des actions pour lesquelles il peut

apprécier les résultats. L‘atteinte des objectifs est une satisfaction. Rien de tel que réussir un

challenge pour maintenir et conserver une relation acquise.

Le fait que l'objectif ne soit pas assez précis, pas mesurable, pas atteignable, engendre des

conflits et la non-qualité de la relation, c‘est pour cette raison que le sous-traitant doit négocier

et accepter l‘objectif dès le début .Le sous-traitant reformule par écrit l'objectif afin de le

formaliser et d‘en contrôler la compréhension. Par la suite, chacun s'engage à tout mettre en

œuvre pour que l'objectif puisse au moins être atteint en signant le document et en conservant

chacun un exemplaire de celui-ci.

Les résultats montrent que l‘implication du sous-traitant à la fixation de ses objectifs

conditionne la conformité des travaux aux attentes du donneur d‘ordre.

L‘analyse des impacts des apports financiers ou stratégiques ou matériels ou en ressources

humaines dans la fixation des objectifs sur la conformité des travaux par rapport aux cahiers

des charges plus précisément sur le taux de services rendus par les sous-traitants est réalisée par

la régression multiple et a produit les résultats suivants :

Equation de la régression :

Notes Services rendus = +34.995 * Objectif-apports financiers partenaire1 +295.903

* Objectif-apports stratégiques -248.813 * Objectif-apports matériels partenaire3 +69.288 *

Objectif-apports ressources humaines -179.004

-Les quatre variables expliquent 50,69 % de la variance de Notes Services rendus

-Coefficient de corrélation multiple : R = 0,712

Ces deux interprétations confirment les résultats trouvés dans le précédent chapitre évoquant

que la fixation des objectifs globaux dans la relation de sous-traitance reste généralement de la

compétence du donneur d‘ordre.

Toutefois, l‘analyse des contributions partielles de chaque variable à l‘explication des notes des

services rendus conformes aux contrats de sous traitance dont les résultats sont établis ci-

dessous montrent d‘après les valeurs des p-values des T-tests associées la nullité des

Page 206: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

191

coefficients de l‘équation de la régression multiple et que seuls les apports stratégiques dans la

fixation des objectifs du marché et les matériels apportés par les sous-traitants contribuent de

façon significative aux notes attribuées

Significativité des paramètres :

Objectif-apports financiers partenaire : p-value= 0,087

Objectif-apports stratégiques: p-value = 0,001

Objectif-apports matériels partenaire : p-value = 0,0045

Objectif-apports ressources humaines : p-value= 0,076

5.1.2.2 Mise à disposition de ressources et/ou de

compétences

Des ressources et/ou des compétences sont mises à disposition par le sous-traitant, à temps

complet ou à temps partiel, pour être utilisées au service du donneur d‘ordre, dans le cadre d‘un

contrat de sous-traitance dont la durée peut être courte ou longue.

Ce phénomène de la mise à disposition est donc directement lié aux pratiques de sous-traitance

qui consistent pour des entreprises à faire réaliser les travaux qui lui sont confiés par une autre

entreprise.

La sous-traitance entraîne deux types de dépendance entre les partenaires. D'abord, une

dépendance technique, fréquente dans certaines branches du BTP : le donneur d'ordres peut,

par exemple, fournir le support sur lequel, le sous-traitant exercera son savoir-faire ou même

fournir du matériel au sous-traitant si la rareté des services ou la compétence de ce dernier le

justifie. Ensuite, une dépendance de capacité, selon le cas, la sous-traitance de capacité consiste

pour le donneur d'ordres à se décharger sur le sous-traitant d'une partie de l'exécution des

travaux ou de produits finis en raison de sa surcharge dans le travail. Le sous-traitant est ici

très dépendant du donneur d'ordres dans la mesure où ce dernier est capable d'assurer lui-même

les travaux ou la production. Néanmoins, elle présente un caractère ponctuel, lié à l'état du

carnet de commandes du sous-traitant.

La sous-traitance de spécialité, quant à elle, sous-tend au contraire que le donneur d'ordres ne

sache pas faire lui-même les travaux, ou ne soit pas équipé pour les réaliser. Il se tourne ainsi

vers des sous-traitants spécialisés, qui bénéficient dans ces conditions d'une aptitude bien plus

grande. Les résultats des ressources engagées par les sous-traitants établis dans le chapitre des

Page 207: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

192

résultats, montrent que les ressources informationnelles sont les moins sollicitées dans la

relation de sous-traitance contrairement aux ressources humaines auxquelles les dirigeants

accordent presque toujours leur importance

Tableau 43: Ressources engagées par le sous-traitant

Ressources engagées par le sous-traitant

Valeur moyenne

Ressources Humaines 2,57

Ressources financières 2,55

Ressources matérielles 2,07

Ressources informationnelles 1,64

Ensemble 2,21

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Jamais) à 3 (Toujours).

Source : Auteur, 2015

5.1.2.3 Respect du contenu du contrat

Le donneur d‘ordre confie au sous-traitant qui accepte la réalisation des travaux en conformité

avec les plans, documents et devis quantitatif détaillés des travaux. Les travaux devront être

réalisés selon le planning établi par le donneur d‘ordre, conformément aux directives selon les

plans d'exécution. Ils sont dans tous les cas, exécutés dans les règles de l'art et conformes aux

règlements.

Il est indispensable d‘établir un contrat de sous-traitance entre l‘entreprise principale et le sous-

traitant. Le client final est exclu de ce contrat dans la mesure où son interlocuteur unique est

l‘entreprise principale. Il faut savoir que le contrat de sous-traitance est fortement conseillé afin

de clarifier les relations, les droits et obligations de chacune des parties. Ainsi, la réalisation

d‘un contrat de sous-traitance permet de définir les prestations à réaliser et les obligations,

responsabilités et relations entre chaque partie.

Le contrat de sous-traitance est confectionné en fonction de la partie du chantier à sous-traiter.

En effet, il sera indiqué dans ce contrat de travail les conditions sur la livraison de la prestation

et le paiement du sous-traitant. En cas de modification des travaux à faire par les sous-traitants,

ces changements seront encadrés par un avenant au contrat de sous-traitance.

Page 208: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

193

Le sous-traitant se doit de démontrer qu'il peut répondre adéquatement aux besoins de

l‘entreprise DO. Globalement, cette situation est confirmée par le fait que seulement un

opérateur sur dix (10,1 %) déclare ne jamais atteindre ses objectifs dans la relation de sous-

traitance.

Tableau 44: Atteinte des objectifs

Objectifs Fréquence

Jamais 10,1%

Rarement 11,3%

Souvent 64,4%

Toujours 11,3%

TOTAL DES OBSERVATIONS 100 %

Source : Auteur, 2015

5.1.2.4 Responsabilité dans la remontée des

informations

Les exigences exprimées par les donneurs d'ordres se révèlent normales dans le milieu du BTP.

Le sous-traitant reçoit rarement des exigences particulières irréalisables.

D‘après le sous-traitant, dès qu‘il est contacté, il doit être en mesure de répondre rapidement, il

s‘agit d‘un premier aperçu de sa réactivité et de sa capacité à communiquer les informations.

La prise en charge d‘un projet sur le long terme ou d‘une commande ponctuelle doit concilier

adaptabilité, écoute, suggestion et efficacité pour bien la mener à terme, d‘où l‘importance à ce

que le sous-traitant fasse preuve d‘une grande réactivité et rapidité dans la remontée

d‘informations.

Les résultats montrent que dans le cas où le sous-traitant fournit au donneur d‘ordre des

rapports périodiques sur l'évolution des travaux, celui-ci peut prendre les décisions nécessaires

et éviter les conflits dans la relation.

Les résultats du test de chi-deux d‘indépendance entre la fréquence des rencontres ou des

rapports d‘activités et l‘existence des conflits d‘intérêts associent une p-value inférieure à 0,05

qui confirment significativement la relation. Le graphique ci-dessous établit que les rencontres

Page 209: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

194

fréquentes (bimensuelles ou mensuelles) entre donneurs d‘ordre et sous-traitant génèrent

souvent des conflits d‘intérêts dans la relation. Ainsi, 92,2 % des dirigeants sont témoins de ces

conflits dans les rencontres mensuelles, contre 77,5 % dans les réunions bimensuelles.

Figure 27: Fréquence de rencontre et conflits d’intérêt

Source : Auteur, 2015

Les points dominants pour argumenter notre hypothèse 2 sont repris ci-après. Dans la relation

de sous traitance, l‘engagement du S/T se situe à différents niveaux. Il est peu ou pas sollicité

dans la définition des objectifs globaux, réputée du domaine du DO. Il adopte une démarche

volontaire d‘acceptation de l‘objectif qui se traduit par un effort de compréhension du système

de management du DO, des objectifs qui fixent le cap à atteindre et les activités à réaliser. Il est

toujours impliqué dans la fixation des objectifs partiels à stipuler dans le cahier des charges qui

le lient au DO. Par rapport à l‘exécution du contrat de sous traitance, il est à signaler que plus

de 75% des répondants avouent souvent ou toujours avoir atteint leurs objectifs. Enfin, dans ses

relations avec le DO, la communication revêt une importance prépondérante car une fréquence

élevée des rencontres confirme son utilité, même si 92,2 % des dirigeants sont témoins de

conflits dans les rencontres mensuelles et 77,5 % dans les réunions bimensuelles

En conclusion de cette sous section, nous pouvons dire que le S/T fait montre d‘une volonté à

respecter le contenu du contrat de sous traitance et s‘implique globalement à la réussite de la

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

100,00%

Bimensuelle Mensuelle Trimestrielle Semestrielle Annuelle Spontanée

5,30% 2,40%

29,00%

40,00%

17,20%

9,30% 13,90%

2,90%

16,10% 11,40%

27,60%

61,10%

77,50%

92,20%

25,80%

22,90%

41,40%

20,40%

3,30% 2,40%

29,00% 25,70%

13,80%

9,30%

Jamais Rarement Souvent Toujours

Page 210: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

195

relation. Son implication ne peut qu‘être avantageuse pour l‘accomplissement du contrat

global.

5.1.3«Conditions de réussite d’une relation de sous-traitance soumise à l’application

du MPO »

Actuellement, quel que soit le degré de connaissance du concept, le management par objectif

est plus ou moins répandu dans le secteur du BTP, et certaines entreprises l‘appliquent dans la

gestion de la relation avec ses sous-traitants. Des étapes sont citées dans le cadre de

l‘application du MPO.

5.1.3.1 Responsabilités dans la fixation des objectifs

Le pilotage de la performance passe par un système d'objectifs cohérents et pertinents. Le

choix de ces derniers est une étape importante pour la réussite de la relation en sous-traitance.

Les objectifs serviront de référence unique pour impliquer les sous-traitants dans leurs

missions. Ils assurent également le respect de la cohérence entre les attentes du donneur d‘ordre

à l‘efficacité du sous-traitant. Pour le donneur d‘ordre, la fixation des objectifs est le point

essentiel pour piloter la relation avec efficacité.et du côté des sous-traitants, les objectifs sont

de véritables leviers pour la mise en œuvre de la politique décidée par le donneur d‘ordre.

Fixer les objectifs est un acte managérial fondamental, auquel le sous-traitant ne peut se

soustraire, il s‘agit pour les donneurs d‘ordre d‘exprimer ses attentes aux sous-traitants.

Pendant les entretiens, les sous-traitants déclarent que les objectifs sont pour eux une sorte de

but à atteindre suivant une feuille de route qui précise leurs missions, elle oriente l‘action que

celui-ci doit entreprendre. Ainsi, ils se sentent impliqués dans la fixation de ces objectifs,

d‘ailleurs, certains d‘entre eux affirment que souvent leurs donneurs d‘ordres demandent leur

avis avant de finaliser l‘objectif, et ils ont souvent le droit de négocier selon leurs visions.

Selon les résultats de l‘enquête, les donneurs d‘ordre analysent différents critères dépendants

des sous-traitants, néanmoins, les dernières décisions leur reviennent de droit.

Page 211: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

196

5.1.3.2 Coopération dans la planification

La planification est un mode de prise de décision à caractère formalisé et une démarche

explicite qui s‘appuie sur une méthode déroulant dans le temps et dans l‘espace selon un

programme préalablement déterminé.

La planification constitue une projection réaliste d‘un projet ou d‘une activité. Le rôle du

donneur d‘ordre ne s‘arrête pas à la fixation des objectifs, il doit encadrer la relation en laissant

une liberté d‘action suffisante au sous-traitant.

D‘après les sous-traitants, la participation dans la planification leur permet de savoir

exactement leurs missions et de répondre correctement aux attentes du donneur d‘ordre. Une

mission imprécise génère un résultat aléatoire. À l‘inverse, une relation claire nette et précise,

possède toutes les chances d‘engendrer un résultat clair, net et précis.

Les résultats montrent que la contribution du sous-traitant dans la planification conditionne son

implication dans la réussite de la relation. Les résultats du test de chi-deux montre cette

dépendance significative et nous pouvons déduire du graphique qui synthétise les

correspondances entre la réussite des missions des sous-traitants jugés par leur contribution et

leur niveau de participation dans la planification que plus la fréquence de l‘implication des

sous-traitants est élevée, plus la réussite de la contribution des sous-traitants est confirmée.

Ainsi, la coopération à la planification constitue un des critères de réussite d‘une relation en

sous-traitance.

Page 212: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

197

Figure 28: Résultats des contributions sous-traitants par rapport à leur implication dans la

planification

Source : Auteur, 2015

5.1.3.3 Mise en place d’un système de contrôle

D‘après les résultats, les donneurs d'ordres établissent des systèmes de contrôle afin de

s'assurer que les résultats correspondent à ses attentes. L‘analyse de régression multiple

expliquant les notes d‘évaluation des sous-traitants à travers la conformité des services rendus

par l‘efficacité de l‘utilisation des indicateurs de suivi et de contrôle des donneurs d‘ordre,

montre la significativité de la relation.

La valeur du coefficient de détermination permet de dire que l‘utilisation des trois indicateurs

ou variables de contrôle et de suivi dans la relation des sous-traitances par les donneurs

d‘ordre, explique 74.4% de la variance de notes de compétences des sous-traitants.

Le modèle de cette relation est traduit par l‘équation de la régression :

Notes de Compétences = -272.772 * Indicateurs communs +136.984 * Indicateurs

spécifiques BTP de suivi +134.558 * Indicateurs de gestion de suivi +168.724.

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

Jamais Rarement Souvent Toujours

71,40%

32,20%

15,90%

6,50%

17,10%

50,60%

35,60%

11,60% 11,40%

17,20%

48,50%

81,90%

Contribution sous-traitantUn échec

Contribution sous-traitantInutile

Contribution sous-traitantUne réussite

Page 213: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

198

Par ailleurs, les résultats des T-tests de Student justifient la significativité des contributions de

l‘utilisation de chaque indicateur de suivi et de contrôle aux notes de compétences des sous-

traitants si nous observons les valeurs des p-values toutes inférieures au risque d‘erreur de 5 %.

Indicateurs communs : p-value = 0,279

Indicateurs spécifiques BTP de suivi : p-value = 0,0124

Indicateurs de gestion de suivi : p-value = 0,0342

Le management par objectif consiste à impliquer le sous-traitant à suivre les trois étapes

nécessaires à ce genre de management. La considération des avis du sous-traitant dans la

fixation des objectifs, la coopération dans la planification des actions et son implication dans le

systeme de contrôle, améliore selon les résultats, la relation de sous-traitance. La condition de

réussite d‘une relation de sous-traitante dépend donc de l‘appropriation par le S/T du systeme

MPO et de son application conjointe par les deux parties.

5.2 Stratégie et analyses préalables à la relation

La sous-traitance dans le secteur bâtiment relève d‘une opération très courante, et ces dernières

années, les contrats liés à la délégation d‘une tâche dans le BTP sont devenus monnaie

courante.

Mais la réussite du projet dépend surtout de la qualité de la relation entre les deux parties, ainsi,

cette section propose des recommandations adaptées à la situation des PME en relation de

sous-traitance. Le management par objectif est un system de management qui pourrait bien être

utilisé afin d‘optimiser la relation en sous-traitance. Maïs l‘adoption en sus de management des

opérations par le biais de la méthode PERT facilitera le suivi des travaux des sous-traitants par

le donneur d‘ordre

5.2.1 Stratégie pour la mise en place de la relation de sous-traitance

Alfred Chandler, définit la stratégie de l‘entreprise de façon très générale comme « la

démarche d‘adaptation du potentiel d‘une entreprise à son environnement ».

Les alliances d‘entreprises consistent en la mise en commun d‘un projet, limité dans le temps

(simple accord, consortium, accord avec prise de participation, coentreprise ou joint-venture),

chaque entreprise gardant toute son autonomie.

Page 214: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

199

Le choix de la stratégie de l‘entreprise s‘effectuera entre plusieurs options, en se référant à la

politique de l‘entreprise.

La définition d‘une stratégie claire au niveau de l‘entreprise doit permettre à chaque fonction

d‘effectuer les choix de gestion qui sont de sa responsabilité. Il est à préciser que pour être

efficace, la gestion doit disposer des ressources (humaines, techniques, financières) adéquates,

par rapport aux choix stratégiques, et de la capacité d‘exploiter au mieux ces ressources.Dans

certains cas, la sous-traitance est la stratégie la plus adéquate pour disposer des ressources qui

ne sont pas disponibles à l‘interne.

Le choix d‘une stratégie de sous-traitance pour l‘entreprise D.O se fait en évaluant par rapport

à la politique qu‘elle a définie et compte tenu des opportunités et des menaces que représente la

sous-traitance ; par exemple en matière de compétence des sous-traitants et des impacts de

l‘environnement.

La mise en œuvre de la stratégie de l‘entreprise reste du domaine de la gestion; il s‘agit de :

—se procurer les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs de l‘option choisie, dans le

cas d‘une sous-traitance, il s‘agit de bien choisir le sous-traitant adéquat ;

— gérer les projets innovants qui permettent d‘atteindre ces objectifs ; et

— contrôler la conformité des résultats obtenus avec les objectifs définis ; par exemple :

contrôler l‘avancement des travaux par rapport au planning.

Les différentes analyses pour valider le choix de la stratégie de sous-traitance doit se baser sur

les caractéristiques des missions qui ont été confiées à l‘entreprise afin de définir les objectifs

et la planification de la sous-traitance.

Page 215: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

200

Figure 29: étapes de la stratégie de sous-traitance

Source : Rapport sur la sous-traitance du groupe AREVA en France – 30 juin 2013 – P5 et 6

5.2.2. Analyses préalables nécessaires pour le DO

Le choix du sous-traitant résulte donc d‘une démarche stratégique nécessitant de sa part une

analyse des forces et faiblesses concernant l‘environnement interne de l‘entreprise sous-

traitante d‘une part mais aussi une analyse des opportunités et des menaces suite à l‘impact de

l‘environnement externe.

En parallèle, le DO doit réaliser une analyse de l‘environnement du ST pour savoir ses vraies

capacités (matérielles, financières, et humaines.) et les compétences, le savoir-faire et la

capacité de respecter le cahier de charges.

Definition de la mission

Définition des objectifs recherchés par

la sous-traitance

Identification des activités à

réaliser en interne, et des activités pouvant

être sous-traitées

Page 216: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

201

5.2.2.1 Analyse “FFOM” réalisée par le donneur

d’ordre

L‘analyse « FFOM » est un examen préalable qui permet à l‘entreprise DO de déterminer la

situation à laquelle elle se trouve confrontée. Il porte sur l‘analyse de l‘environnement interne.

et externe à l‘entreprise L‘analyse de l‘environnement consiste à considérer l‘entreprise

comme un système ouvert entretenant des relations avec son environnement et dont l‘analyse

permet de lui procurer des informations pertinentes concernant les composantes économiques

tels le marché, la technologie, la réglementation économique…).

Analyser les opportunités et menaces de l‘environnement externe pour fixer une stratégie de

sous-traitance représente une nécessité incontournable. Pour ce faire, l‘entreprise D.O doit

effectuer un diagnostic avant de se lancer, cela lui permettra de savoir si le choix de sous-traiter

serait bénéfique pour la réalisation des travaux de construction.

L‘intérêt de la matrice FFOM est qu‘il permet de rassembler et de croiser les analyses interne

et externe de l‘entreprise en ayant une vision synthétique d‘une situation en présentant les

forces, les faiblesses de l‘entreprise ainsi que les opportunités ainsi que les menaces

potentielles. La matrice FFOM est l‘outil indispensable lorsque l‘entreprise se trouve face à

une opportunité potentielle. Dans le cas d‘un projet de sous-traitance, l‘analyse FFOM permet

d‘analyser les enjeux du projet.

La sous-traitance est d‘ailleurs devenue une pratique largement répandue grâce aux avantages

qu‘elle offre au donneur d‘ordre. Mais le choix de sous-traiter dépend non seulement des forces

et faiblesses de l‘entreprise donneur d‘ordre, pourquoi, souhaite-t-elle sous-traiter ? Mais

surtout de ce que la relation de sous-traitance pourrait lui apporter.

Dans les domaines du BTP, la sous-traitance est souvent la seule solution pour répondre à un

appel d‘offres intéressant pour lequel le titulaire de marché ne dispose pas forcément de toutes

les compétences techniques. Cependant, si elle procure de nombreux avantages, elle présente

aussi des écueils, qu‘il est toutefois possible d‘éviter moyennant quelques précautions.

Le modèle qui suit pourrait représenter le contenu d‘une analyse FFOM d‘une entreprise

donneur d‘ordre.

Page 217: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

202

Tableau 45: Analyse FFOM d’une entreprise donneur d’ordre

FORCES FAIBLESSES

- Propriétaire du marché :

l‘entreprise est en position de force car la

mission lui est confiée

- Capacité financière :

Elle est capable d‘engager des ressources

financières pour la réalisation des travaux

- Insuffisance de main

d’œuvre et manque de

compétence.

- Indisponibilité de

matériels.

- Contrainte de temps

OPPORTUNITES MENACES

- plus de flexibilité :

l‘entreprise peut se concentrer sur son cœur

de métier ou sur des autres projets à moyen

et long terme

- accès à des matériels, des

compétences et à une

technologie efficace

- minimisation des couts :

Elle peut bénéficier des forces du sous-

traitant à un prix librement négocié, sans

risquer de pénaliser sa rentabilité

- Une plus grande maîtrise

de la qualité :

Une réduction des risques de défaillances

techniques

- Un gain de temps

considérable

Elle bénéficie d‘un gain de temps

- Dépendance à l'entreprise

sous-traitante :

la réussite dépend de la performance du

sous-traitant

- Risque sur la qualité :

Le sous-traitant n'est pas forcément motivé

pour améliorer la qualité du produit

- Gestion de la relation :

Risque de manque de coordination et

potentielle absence de partage de savoir-

faire entre les partenaires

- Image de l’entreprise DO

L'entreprise assume seule les conséquences

vis-à-vis de ses clients en cas de défaillance

du sous-traitant.

Source : Auteur 2015

Page 218: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

203

Une fois la matrice FFOM complétée, il est nécessaire de mettre en place une stratégie : d‘une

part, insister sur les points forts et profiter des opportunités du projet ; d‘autre part, surmonter

les faiblesses pour prévenir les menaces.

5.2.2.2 Analyse PESTEL du sous-traitant choisi

Si l‘entreprise principale ne maîtrise pas un domaine, elle doit faire appel au sous-traitant, mais

à force de faire appel à ce sous-traitant, elle en devient dépendante. Ainsi, il est nécessaire

avant de conclure un contrat avec un sous-traitant d‘analyser la situation de celui-ci pour

vérifier sa capacité à honorer les attentes.

Comme toute entreprise, le sous-traitant vit dans un environnement qui conditionne le

fonctionnement de ses activités, afin d‘assurer une bonne relation, le donneur doit savoir dès le

début, les contraintes auxquelles le sous-traitant est soumis.

Pour ce faire, le donneur d‘ordre doit effectuer une analyse PESTEL de l‘entreprise sous-

traitante.

L'analyse PESTEL est un outil qui permet d'évaluer les différentes influences externes à une

entreprise. Elle se compose de facteurs politiques, économiques, sociologiques,

technologiques, environnementaux et légaux. Il s'agit donc d'une analyse stratégique permettant

de saisir tous les avantages et désavantages sur le choix du sous-traitant.

L‘analyse PESTEL (qui existe aussi sous la forme PEST) permet de surveiller les risques et les

opportunités que pourraient rencontrer l‘entreprise. La particularité de cette matrice est sa

vision globale de l‘environnement. Elle met en avant six grands facteurs, qui forment son

acronyme : Politique, Économique, Socioculturel, Technologique, Écologique et Légal.

Page 219: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

204

Figure 30: matrice d’une analyse PESTEL

Source : les outils stratégiques de l’entreprise

Pour le cas d‘une entreprise sous-traitant en BTP, l‘environnement peut être présenté comme

suit :

L’environnement politique : la situation politique du pays, les décisions prises par le

gouvernement en place : politique fiscale, subventions, etc., ont des conséquences directes sur

le fonctionnement des entreprises locales.

L’environnement économique comprend toutes les variables et tous les facteurs qui jouent sur

le pouvoir d‘achat et les achats des matériaux.

L’environnement social : il est important de s‘intéresser à la situation de l‘entreprise face à

l‘environnement social comme l‘image que la population locale lui donne, son intégrité dans

les activités sociales.

L’environnement technologique : Il correspond à ses réactions face à la forte évolution

technologique, qui influence directement ou indirectement la capacité des entreprises à innover.

Page 220: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

205

L’environnement écologique : Il définit l‘ensemble des ressources naturelles qui influencent

l‘activité de l‘entreprise. On distingue deux groupes : les activités qui influencent directement

l‘activité économique (pénurie des matières premières, coût de l‘énergie) et celles qui au

contraire la subissent (pollution, intervention croissante de l‘État dans la protection du

patrimoine naturel).

L’environnement réglementaire et celui législatif : Ils influencent et limitent les activités des

entreprises et des individus d‘une société, deux composantes sont déterminantes pour les

entreprises sous-traitant en BTP : la propriété industrielle et le droit du travail.

La connaissance de ces environnements qui conditionnent le travail du sous-traitant, permet à

l‘entreprise donneur d‘ordre d‘orienter ses plans d‘actions afin d‘éviter les imprévus durant la

réalisation des travaux.

5.2.2.3 Audit des ressources du sous-traitant

Afin de donner une totale confiance à une entreprise sous-traitante, le donneur d‘ordre doit

aussi évaluer les capacités de celle-ci à honorer les demandes. L‘essentiel est de savoir si le

sous-traitant choisi possède les ressources nécessaires à la réalisation des travaux, ainsi, un

audit de ses ressources s‘avère-t-il- nécessaire.

Le but est de bien connaître l‘entreprise et de contrôler sa capacité opérationnelle, pour cela, il

faudrait examiner la chaine de valeurs, les caractéristiques financières, les matériels, les

ressources humaines.

- La chaine de valeur :

Elle résume les ressources mises à la disposition de l‘entreprise pour atteindre ses objectifs, qui

sont dans notre cas, de satisfaire les exigences du donneur d‘ordre. Ses activités principales

devront etre connues et la totalité des ressources lui servant en activités de support sont

également définies et énumérées.

- les ressources matérielles:

Elle regroupent les moyens physiques dont dispose l‘entreprise pour accomplir ses missions, à

savoir les batiments, les engins, les materiaux, les moyens de transports.

-

Page 221: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

206

-Les ressources financiéres:

Le sous-traitant choisi doit présenter une excellente santé financière. L‘équilibre de ses

comptes est un gage de son sérieux et de sa sollicitation pour ses compétences. Cela lui permet

également de se tranquilliser et d‘assurer la pérennité de son entreprise. Une trésorerie instable

et le risque de faillite peuvent venir fragiliser la relation de sous-traitance.

- Les ressources humaines :

Le nombre exact d‘employés disponibles doit être présenté au DO afin qu‘il s‘assure sur la

capacité de l‘entreprise à livrer les travaux sous-traités suivant le délai souhaité.

Enfin, un contrat précis et parfaitement intelligible doit être établi afin que le partenariat

présente les garanties et les protections indispensables à une fructueuse collaboration.

5.3 Discussions

Le contrat de sous-traitance de marché fait assumer au sous-traitant une partie des travaux

auxquels le donneur d'ordres est tenu par le maître d'ouvrage qui est le seul responsable de la

conformité des travaux.

Pour sauvegarder sa notoriété, le donneur d‘ordre doit exiger la réussite de la relation de sous-

traitance car devant l‘acquéreur final, il est le seul garant de la qualité des travaux.

5.3.1 Mise en place d’une relation de sous-traitance

La sous-traitance en BTP consiste, pour une entreprise, à confier à une autre entreprise

l'exécution de travaux, de construction ou d‘études qui lui a été confiés. Elle est définie

légalement comme une opération par laquelle un entrepreneur lié par un contrat de sous-

traitance, et sous sa responsabilité, confie à une autre personne appelée sous-traitant,

l'exécution de toute ou partie du contrat d'entreprise ou d'une partie du marché public conclu

avec le maître d'ouvrage.

La sous-traitance de marché (dans le bâtiment et les travaux publics) associe trois personnes :

le maître d'ouvrage, l'entrepreneur principal (qu'on appelle aussi donneur d'ordres) et le sous-

traitant. Le maître d'ouvrage, titulaire d‘un marché, passe ledit marché à l'entreprise principale,

laquelle confie au sous-traitant l'exécution d'une partie des travaux, le tout dans le cadre de

contrats entre entreprises autonomes mais qui dépendent dans la pratique, les unes des autres.

Page 222: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

207

5.3.1.1 Base de la relation

Capet et Hoflack (1978) nous énumèrent trois formes de relations sous-traitantes à savoir le

tutoring, la confiance étendue et les représailles Mais, dans le domaine de la construction, le

donneur d‘ordre combine ces deux premières formes de relation dans la sous-traitance pour

obtenir des résultats probants.

- Pour le premier genre de relation, le "tutoring" correspond à une relation de

contrôle strict du donneur d'ordres sur le sous-traitant, il contrôle la qualité, l'avancement des

travaux par des descentes dans l'atelier et par des coups de fil intempestifs Mais, le donneur

d'ordres joue aussi le rôle de coach auprès du sous-traitant, ceci se manifeste souvent quand

l'entreprise sous-traitante possède certaines qualités techniques, mais présente des défauts

d‘exécution que l‘on rencontre souvent dans les petites entreprises de sous-traitance.

- Pour le deuxième genre de relation qui se traduit par une confiance étendue ou

symbiose, les contacts sont très étroits au niveau de la planification générale, des ateliers, de la

conception et pas seulement au niveau des approvisionnements en matériels de construction et

de la livraison des travaux sous-traités la relation de confiance se présente lorsque le donneur et

le preneur d'ordres planifient ensemble le travail à être effectué.

Dans tous les cas, la sous-traitance est une relation plus ou moins de dépendance, une relation

asymétrique qui en fait une situation d'échange inégal. Longhi48 (1983) nous explique que le

donneur d'ordres exerce un pouvoir absolu sur le sous-traitant.

Le donneur d'ordres doit établir des systèmes de contrôle afin de s'assurer que les résultats

correspondent à ses attentes.

5.3.1.2 Contenu du contrat (ANNEXE 4)

Afin d‘assurer la qualité de la relation de sous-traitance, il est nécessaire de poser une balise

dès le départ, le contrat est le seul moyen écrit qui permettra de baliser cette relation.

Le contrat de sous-traitance est un contrat d'entreprise qui relie deux parties ; l‘entreprise

donneur d'ordres et l'entreprise sous-traitante. Dans le cadre de la conclusion d'un contrat de

sous-traitance, le sous-traitant doit s'engager à réaliser les différentes prestations mentionnées

dans le document. A l'inverse, le donneur sera dans la position d'engager sa responsabilité

contractuelle ou de demander à son sous-traitant de respecter la clause résolutoire stipulée dans

48Berthomieu C.,Chanel-Reynaud G., Guichard J.P., Hanault A. et Longhi A., Structure industrielle et sous-traitance, Presses universitaires de France, Paris, 1983, page 48.

Page 223: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

208

son contrat de sous-traitance. De son côté, le donneur d'ordres considère comme principale

prérogative, le versement des sommes prévues par le contrat de sous-traitance. Ce versement

peut s'effectuer en une ou plusieurs fois selon les modalités instaurées par les parties

concernées. En cas de non-paiement, le sous-traitant peut ne pas livrer les travaux qui ont fait

l'objet du contrat. La signature d'un contrat de sous-traitance n'atténue pas la responsabilité du

donneur d'ordres dans l'exécution du contrat envers un éventuel maître d'ouvrage.

Les contrats interentreprises réels sont souvent relativement « grossiers » et« imparfaits ». Ils

laissent une marge de manœuvre qui présente le risque d‘une utilisation opportuniste

(Brousseau, 1996).

Selon G. Nogatchewsky (2003), ils ne sont pas aussi précis et complexes que le dit la théorie

standard. La simplicité des contrats en matière d‘incitation est d‘ailleurs, selon certaines études

(Harvard Business School, 1987), un gage d‘efficacité, les systèmes trop complexes étant,

dans la pratique, coûteuse et inefficace. Dans la réalité, très peu d‘entreprises font recours aux

tribunaux en cas de désaccords car cela aurait un effet désastreux sur la relation de coopération.

Le contrat apparaît donc davantage comme un garde-fou juridique en cas de manquement très

grave, mais n‘est pas considéré comme un instrument de contrôle de la coopération (G.

Nogatchewsky, 2003).

Ainsi les trois premiers rôles du contrat se rapportent à la formalisation des objectifs ; à la

démonstration de la volonté bilatérale de s‘engager ; et à la communication en interne sur les

points d‘accord entre les deux entreprises.

Dès lors, que le contrat porte sur l'exécution des tâches matérielles, le sous-traitant est tenu

envers le donneur d'ordres à une obligation de résultat, il doit réaliser les travaux selon les

termes de références convenues. En revanche, si le contrat consiste en des travaux intellectuels

(conseils, études, etc.), le sous-traitant est en principe tenu à une simple obligation de moyens :

il doit réaliser son étude le mieux possible sans pouvoir être tenu pour responsable de ses

conséquences.

Le contrat de sous-traitance de marché doit définir de façon précise les travaux sous-traités.

Mais il peut également être "transparent", dans ce cas, les spécifications techniques à observer

sont celles du contrat principal passé entre le donneur d'ordres et le maître d'ouvrage, avec un

simple renvoi à ce contrat.

Page 224: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

209

Les dirigeants donneurs d‘ordre, bien qu‘ils sachent que le degré de spécificité du contrat est

souvent nécessaire pour la performance de la relation de sous-traitance, ils s‘inquiètent qu‘un

trop haut degré de spécificité ait des conséquences négatives sur la flexibilité et donc sur la

performance du contrat.

Il est par conséquent important pour le donneur d‘ordre de comprendre non seulement le

besoin d‘avoir des contrats bien spécifiés, mais aussi de comprendre comment il doit piloter la

mise en œuvre. Une gouvernance mécaniste peut ainsi se substituer ou compléter une

gouvernance relationnelle pour améliorer la performance en termes de qualité. Concernant la

performance en termes de coûts, dans le cas de contrats avec obligation de moyens, il vaut

mieux éviter la gouvernance relationnelle et favoriser la gouvernance mécaniste qui pourra

alors venir compléter la spécificité du contrat.

5.3.1.3 Procédures de communication

Le concept de travail d'équipe stipule la coopération entre le sous-traitant et le donneur

d‘ordres, s‘identifier comme un joueur d'équipe entraine une participation de tous et chacun.

Cela permet l'orientation du sous-traitant vers les objectifs de l‘entreprise donneur d‘ordre dans

un esprit d'efficacité et d'efficience. Longtemps avant de choisir un sous-traitant, le donneur

d'ordres doit déterminer son rôle, ses objectifs et ses politiques. Cette planification stratégique

donne au donneur d'ordres, une fois qu‘il ait obtenu une meilleure connaissance de ses forces et

de ses faiblesses, un choix répondant à ses besoins par rapport à son sous-traitant, autant, son

intégration dans la relation en serait facilitée.

La compatibilité organisationnelle, quant à elle, favorise les efforts de coopération et la

capacité de création. Le développement est profitable autant d'un côté que de l'autre.

Cependant, les liens de communication se doivent d'être actifs. L'efficacité des méthodes de

résolution de problème dépend de la possibilité des rencontres face à face, où les parties en

relation parlent le même langage, par ce fait, le contrôle en est d'autant faciliter.

Comme la communication, le contrôle doit se retrouver dans l'ensemble des niveaux

hiérarchiques. En relation de sous-traitance, le contrôle régularise le travail à être effectué.

Pour le donneur d‘ordre, le contrôle donne des instruments pour le guider dans la relation. Le

contrôle est un moyen pour définir, diriger et évaluer le travail à faire. Pour le DO, le contrôle

est un moyen pour innover et maintenir ses effectifs dans un milieu motivateur.

Page 225: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

210

La proximité physique entre le DO et le ST créée dans le cadre de la réalisation de travaux

spécifiques, facilite la coopération et la coordination interentreprises, et stimule donc la

performance du ST. Les donneurs d‘ordre peuvent améliorer considérablement leur

performance en développant des partenariats de proximité avec des sous-traitants.

Conclusion partielle du chapitre V

Nous avons pu affirmer après avoir analysé les résultats de l‘enquête que la réussite d‘une

relation de sous-traitance ne dépend pas seulement du comportement managérial du donneur

d‘ordre mais aussi du degré d‘implication du sous-traitant.

Avant d‘engager toute action dans une relation de sous-traitance, le donneur d‘ordre doit

effectuer des analyses préalables .L‘analyse SWOT permet au DO de déterminer les forces et

les faiblesses au niveau de l‘entreprise du DO, mais aussi d‘étudier les opportunités et les

menaces au niveau de son environnement externe. De plus, pratiquer une analyse PESTEL du

sous-traitant choisi, aide le DO dans le pilotage de la relation. Enfin, un audit des ressources

engagées par le sous-traitant amoindrit les risques sur la qualité des produits offerts par le sous-

traitant.

Les relations de sous-traitance sont perfectibles, et chacune des deux parties, donneur d‘ordre

et sous-traitant, a intérêt à améliorer ce lien. Le sous-traitant, éprouve la nécessité de rétablir

une relation de confiance avec son donneur d‘ordre, et d‘attendre de l‘aide de ce dernier pour

se développer. Ces bonnes relations sont également de l‘intérêt du DO. En effet, un donneur

d‘ordres doit s‘approvisionner auprès de fournisseurs fidèles, innovants, capables de satisfaire

ses demandes.. En bref, La relation en sous-traitance correspond à l'objectif d'une meilleure

compréhension d‘une synergie dynamique entourant la relation entre un sous-traitant: et un

donneur d'ordres.

Page 226: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

211

CHAPITRE 6 RECOMMANDATIONS

Le respect, la confiance, la présence de séances de diverses communications pourraient rapprocher les deux parties, et assurer une bonne coordination dans la réalisation des travaux.de construction. La confiance constitue l'une des composantes de la qualification professionnelle d'un sous-traitant dont la fonction essentielle consiste à faire le lien, à «communiquer» pour garantir la réussite de la sous-traitance

Il est à préciser que le contenu du contrat est primordial pour que les deux parties prenantes engagent mutuellement leurs responsabilités dans le respect du terme du contrat.

6.1 Les différents engagements

Nous avons pu retrouver dans cette analyse que les facteurs clés de succès pour une

relation performante, se traduisent suivant le degré d‘implication du donneur d‘ordre et du

sous-traitant, avec plusieurs enjeux relatifs aux ressources humaines et qui concernent

notamment la gestion des compétences, l‘organisation et la gouvernance.

6.1.1 Engagement des ressources et des compétences

Généralement, selon le contenu du contrat, le sous-traitant met à la disposition du donneur

d‘ordre des ressources et /ou des compétences nécessaires à la réalisation des travaux sous-

traités. La relation de sous-traitance est surtout basée sur l‘engagement du sous-traitant à

apporter les ressources dont il dispose pour satisfaire les besoins de son client, qui est ici le

donneur d‘ordre.

Le donneur d‘ordre en sollicitant un sous-traitant, doit être en mesure de s‘engager

financièrement, car l‘évolution des travaux sous-traités en dépend amplement. En le

choisissant, le donneur d‘ordre accorde une confiance plus ou moins totale au sous-traitant

dans la réalisation des travaux. Pour être en mesure d‘honorer cette confiance, le sous-traitant

doit répondre à trois critères ;

- Il doit apporter des compétences ou des ressources. Les parties alliées coopèrent en vue de

combiner leurs ressources. Elles devraient donc être capable d‘apporter celles qui sont utiles

aux travaux ; des connaissances, un savoir-faire, des informations, des ressources matérielles

ou humaines.

- Il doit se montrer digne de confiance, c‘est à dire respecter ses engagements et

ses contrats, ne pas mentir sur la disponibilité des ressources afin d‘éviter des conflits dans la

Page 227: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

212

relation.

- De façon plus générale, il doit être équitable et bienveillant, respecter les exigences précisées

dans le contrat.

A la lecture de ces propositions, pour une relation de sous-traitance efficace, il est clair que l‘objet de la confiance est au moins double : le comportement de l‘un et les compétences de

l‘autre.

6.1.2 Respect du cahier de charges

Le cahier de charges décrit précisément les besoins auxquels le donneur d‘ordre doit répondre

vis à vis du maitre d‘ouvrages. Le cahier des charges est un document contractuel à respecter

lors d'un projet. Le cahier de charges permet au maître d'ouvrage de faire savoir au maître

d'œuvre ce qu'il attend de lui lors de la réalisation du projet commun. Le donneur d‘ordre et le

sous-traitant doivent se référer au contenu de ce cahier de charges lors de l‘élaboration du

contrat de sous-traitance. Toutes les exigences pour la réalisation des travaux y sont précisées,

aussi, le donneur d‘ordre doit-il informer le sous-traitant sur le contenu de ce cahier, et le sous-

traitant de son côté est obligé de respecter ces exigences.

Selon cet aspect, le contrat de sous-traitance engendre la subordination technique du sous-

traitant au donneur d‘ordres en le soumettant à des obligations plus contraignantes que s‘il

n‘était qu‘un simple fournisseur.

6.1.3 Maintien d’une relation de confiance

Nous l‘avons vu précédemment que le contrat est une étape incontournable dans une relation

de sous-traitance. Il vise à réduire les incertitudes en créant un cadre juridique et se révèle, en

pratique, comme un instrument de régulation des comportements, utilisé pour se protéger

contre l‘opportunisme et gérer divers risques. Si la relation de sous-traitance était uniquement

conditionnée par un contrat bien rédigé, il serait tout à fait superflu de faire appel à la notion de

confiance, ce qui a notamment été soutenu par Williamson, réduisant finalement la confiance à

un« calcul raisonné des intérêts réciproques » (Orléan, 1994).

Or, d‘une part, les contrats ne peuvent qu‘être incomplets, puisqu‘il est impossible de tout

imaginer et de tout savoir, et d‘autre part, la relation de sous-traitance est aussi et avant tout

une relation sociale.

Page 228: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

213

Le thème de la confiance fait ainsi son apparition dans la littérature économique à partir de

deux analyses complémentaires ; celle des rapports économiques et celle des formes

organisationnelles pour entretenir ces mêmes rapports.

49Dans la première analyse, celle des rapports économiques, la confiance est qualifiée d‘ «

institution invisible » (Arrow, 1974), de « lubrifiant » des rapports économiques (Lorenz,

1988) ou encore de « conditions préalables à la compétitivité » et d‘ « éléments constitutifs de

la vie en société » (Sabel, 1992). Quant à l‘analyse des diverses formes organisationnelles de

relations inter-firmes, dont bien entendu la sous-traitance, la confiance est à nouveau traitée

(Lorenz, 1988 ; Baudry, 1992 par exemple).L‘étude de quelques cas traités par des auteurs

dresse quelques propositions intéressantes sur la gestion des liens entre confiance et contrat :

- la confiance précèderait le contrat, et dans un des cas étudiés, la confiance antérieure a permis

d‘élaborer un contrat détaillé et complet. Ceci va dans le sens de résultats obtenus par Larson

(1992) et Van de Ven (1994) qui, en explorant le processus du développement des relations

inter organisationnelles, ont trouvé que la confiance était une condition préalable importante

aux contrats. La réciproque n‘ayant été constatée dans aucun des cas étudiés.

- confiance et contrats peuvent chacun être substituts et compléments. Les exemples montrent

que la confiance peut se substituer au contrat puis lui permettre de rester incomplet, ou encore

que confiance et contrat peuvent être complémentaires et se renforcer mutuellement.

Les trois formes de confiance selon Zucker (1986) pourraient bien être exploitées dans une

relation de sous-traitance :

- la confiance relationnelle « repose sur les échanges passés ou attendus en fonction de la

réputation ou d‘un don/contre don »- la confiance institutionnelle « est attachée à une structure

formelle qui garantit les attributs spécifiques d‘un individu ou d‘une organisation »- la

confiance intuitu personae est attachée à une personne en fonction de caractéristiques propres

comme l‘appartenance à une famille, une ethnie ou un groupe donné.

6.2 Application du MPO

Le management par objectifs consiste à définir l‘objectif final que les parties alliées veulent

atteindre par le biais de la relation et à partir duquel le sous-traitant et son donneur d‘ordre

49

SIMON, E., 2009, « Confiance ou contrat ? Des liens complexes… », Gestion 2000, pp.39-56

Page 229: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

214

établissent un plan d‘action. Lorsque le MPO s‘applique à la relation de sous-traitance,

l‘alignement des efforts de chaque acteur permettra de contribuer à l‘atteinte de l‘objectif.

Pour le cas d‘une sous-traitance, le management par objectif présente plusieurs avantages.

Tout d‘abord, ce type de management fait participer le sous-traitant à l‘élaboration du plan

d‘action. Ce n‘est plus le donneur d‘ordre qui définit le plan et le communique au sous-traitant

mais bien les deux entités qui déterminent les objectifs à atteindre ainsi que les différents

travaux qui vont permettre d‘y parvenir selon les exigences de l‘une et la compétence de

l‘autre.

Ce mode de fonctionnement permet donc au sous-traitant de s‘impliquer davantage mais

également de communiquer plus avec le donneur d‘ordre qui devient un allié plus que patron.

L‘équipe devient alors actrice et responsable de la performance de la relation, ce qui est le but

du management par objectif, mais également la clé de la motivation de chacun.

La clé est évidemment de bien définir ses objectifs mais aussi de faire attention à ce qu‘ils

soient réalisables par le sous-traitant choisi. Pour cela, il est nécessaire, une fois l‘objectif

trouvé, d‘établir un plan d‘action qui pourra comporter un certain nombre de sous-objectifs. Ce

plan d‘action définira précisément l‘enchaînement de tâches à effectuer et sera réalisé en

collaboration entre le donneur d‘ordre et le sous-traitant. Comme précisé précédemment, dans

une relation de sous-traitance, il est absolument indispensable de déterminer les compétences

nécessaires qui sont mises à disposition à la réalisation de chaque étape du plan d‘action.

Enfin, le donneur d‘ordre doit réfléchir avec le sous-traitant, aux indicateurs qui vont permettre

de mesurer la réussite de l‘objectif final. Il doit également mettre en place une méthode de suivi

afin de vérifier régulièrement l‘avancée des travaux.

6.2.1 Mode de fixation des objectifs

Les objectifs globaux des projets de sous-traitance sont traduits en objectifs propres à chaque

sous-traitant. Sachant que les responsables de l‘entreprise sous-traitante définissent leurs

propres objectifs, le MPO fonctionne aussi bien dans le sens ascendant que descendant, d‘où

une hiérarchie dans laquelle les objectifs du donneur d‘ordre sont liés à ceux du sous-traitant. Il

s‘ensuit que le sous-traitant connaît ainsi sa contribution à la réussite de la relation.

Page 230: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

215

L'objectif doit être compatible avec le degré d'autonomie du sous-traitant, afin que celui-ci

dispose d'un réel pouvoir d'action pour réaliser les travaux. Les meilleurs objectifs, les plus

efficaces sont des objectifs négociés. Le sous-traitant, ayant plus d‘expérience sur les travaux

sous-traités, est conscient de ses capacités ainsi que des imprévus qui peuvent se présenter, par

conséquent, il doit pouvoir donner son avis sur les objectifs fixés par le donneur d‘ordre.

Un objectif est le chemin à emprunter pour passer d'une situation à une autre situation future

plus satisfaisante. Il comprend deux éléments un point à atteindre, clairement repérable ou

mesurable (formulation de l'objectif), et les moyens à mettre en œuvre pour l'atteindre

(spécification de l'objectif).Si ensemble, le DO et le ST définissent des objectifs, cela les

aidera à une meilleure compréhension, à une meilleure communication et à une vision plus

globale, les incitant à faire montre de plus de confiance et plus d'implication.

De nombreux donneurs d‘ordre ne prennent pas le temps d'établir des objectifs avec leurs sous-

traitants. Ceux qui le font, définissent souvent des objectifs imprécis, ambigus, irréalistes,

impossibles à mesurer, démotivants, pour le sous-traitant.

Pour assurer la performance du sous-traitant, l‘objectif qui lui est fixé, doit être SMART :

Spécifique, Mesurable ou observable, Ambitieux mais Réaliste, défini dans le temps, il doit

être contraint en termes de ressources. En fixant des objectifs SMART avec le sous-traitant, le

donneur d‘ordre pourrait éviter les imprévus, tout en assurant la progression de la réalisation

des travaux.

Un objectif doit être spécifique, clair et sans ambiguïté. Les propos flous et les platitudes n'ont

pas leur place dans la définition d'objectifs. Lorsqu'un objectif est précis, le sous-traitant sait

exactement ce que le DO attend de lui et pour quand, grâce à cette précision, le donneur

d‘ordre peut facilement mesurer leur progression vers cet objectif.

L‘objectif doit être mesurable afin de vérifier la progression des travaux. De plus, le sous-

traitant ne sera pas motivé s‘il rencontre des difficultés et s'il n‘a pas des repères pour évaluer

ses progrès.

Un objectif doit avoir un début, une fin et une durée déterminée. Les délais intermédiaires

aident le sous-traitant à concentrer leurs efforts sur l'objectif pour l'atteindre à la date prévue.

Sans calendrier précis, les objectifs ont tendance à être éclipsés par les crises qui surgissent

inévitablement.

Page 231: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

216

6.2.2 Plan d’actions

La planification n'est pas une idée neuve : en 1916, H. Fayol la définit sous le terme de

" Prévoyance " comme étant l'une des cinq missions de l'administration des entreprises.

" Prévoir ", c'est à la fois estimer l'avenir et le préparer ; prévoir, c'est déjà agir. La

planification: passe par la définition des objectifs de l‘organisation, l‘élaboration d‘une

stratégie globale pour les atteindre et la création d‘une hiérarchie complète de plans pour

intégrer et coordonner les activités. Elle concerne donc autant les fins (ce qu‘il faut faire) que

les moyens (la façon de procéder).

Plusieurs raisons poussent le DO à planifier, tout d‘abord afin de réduire les changements qui

peuvent survenir sur le marché dus à un environnement incertain, dans un deuxième temps, elle

permet de faciliter le contrôle, le suivi selon des normes définies. Enfin, elle permet de limiter

les pertes et les actions superflues.

La planification dans une relation de sous-traitance est donc une démarche explicite, qui

s'appuie sur une méthode et qui se déroule dans le temps et dans l'espace selon un programme

préalablement déterminé. Elle aboutit des programmes d'action visant à assurer la mise en

œuvre du choix de sous-traiter.

La planification est le processus qui fixe les grandes orientations permettant au donneur d‘ordre

de modifier, d'améliorer ou de conforter les travaux du sous-traitant.

En management par objectif, le sous-traitant est l‘entité la plus concernée dans la planification,

car suivant ce principe de management, l‘exécutant en sachant ses possibilités, doit proposer

ses plans d‘action qui vont être validés ou corrigés par le donneur d‘ordre. Il doit fixer des

plans en tenant compte des limites liées aux facteurs externes: l‘environnement, les délais, les

avancées technologiques

Dans une relation de sous-traitance, le MPO doit être clairement transformé en bureaucratie

par objectifs. Pour nombre de donneurs d‘ordre et de sous-traitant, le MPO se résume à mettre

des croix dans un formulaire, les comparer, se mettre d‘accord et signer le document avant

d‘entamer les travaux.

Page 232: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

217

Une relation dont les termes de référence ne sont pas suffisamment précis, engendre des

conséquences négatives, tant pour le sous-traitant que pour l‘entreprise donneur d‘ordre et ses

clients. Planifier consiste donc aussi à définir les termes de la relation. Pour ce faire, les deux

entreprises doivent agir avec organisation et rigueur. Un sous-traitant non guidé par un objectif,

possède peu de chances pour répondre aux besoins du DO. Il ne se sentira pas à la hauteur de

ses attentes, il sera en situation d‘échec et perdra confiance en ses compétences. C‘est en

donnant une pleine liberté d‘actions au sous-traitant que le donneur d‘ordre insufflera la

motivation nécessaire à l‘atteinte de l‘objectif. C‘est en cultivant la confiance en ses

compétences qu‘il se sentira pleinement investi dans sa mission.

Les méthodes de planification doivent être adaptées non seulement à l‘objectif de la relation de

sous-traitance mais surtout aux contextes dans lesquelles le sous-traitant travaille. Pour ce faire,

trois plans d‘actions corroborent d‘une manière efficiente à une relation de sous-traitance.:

- Plans stratégiques: ceux sont des plans adaptés à l‘organisation dans son

ensemble, en considérant la place du sous-traitant par rapport à son

environnement et lui fixant des objectifs globaux. L‘élaboration du plan

stratégique se fait en se basant sur la connaissance de l‘entreprise sous-traitant et

de son environnement. Le plan stratégique est un document qui résulte du

processus de la planification, il permet de décrire le futur de la relation à long

terme.

- Plans opérationnels qui correspondent à des plans tactiques exposant en détail,

comment parvenir aux objectifs généraux de la relation de sous-traitance.

- Plans directionnels: qui se révèlent être des plans flexibles définissant les

grandes lignes. Les plans directionnels sont préférables aux plans spécifiques

lorsque le donneur d‘ordre doit gérer un certain volume d‘incertitude dans

l‘environnement et souhaite conserver une certaine flexibilité pour répondre aux

changements imprévus

-

Nous pouvons préciser que le plan stratégique se joue sur le long terme tandis que les deux

derniers plans se déroulent sur le court terme. Toutefois, ces plans peuvent être spécifiques ou

ponctuels ou même permanents si les actions se répètent pendant la relation.

Page 233: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

218

6.2. 3 Contrôle et autocontrôle

La première caractéristique du management par objectif est le contrôle puisque les sous-

traitants (64,2%) rencontrent des problèmes entrainant la non atteint des objectifs ils ont

cité les principales raisons entre autre le non respect de délai de livraison, la mauvaise

qualité des tranches de travaux sous-traités, mais aussi d‘autres raisons non volontaires

comme les imprévus.

Pour les deux principaux problèmes, le DO doit s‘assurer de l‘efficacité d‘un contrôle a priori

La principale recommandation est que le DO doit mettre en place quatre plans d‘actions qui

peuvent anticiper les solutions à un problème donné

- Le DO doit développer un outil de reporting pour récolter et analyser les

différentes données, pour valider que le sous-traitant exécute correctement les

objectifs intermédiaires dans les délais, avant l‘atteinte de l‘objectif final.

- Il doit mettre en place des actions correctrices si les objectifs ne sont pas atteints

par le sous-traitant, ce serait le cas où le DO doit revoir vos propres besoins ou

s‘il s‘avère que les objectifs sont incompatibles avec la réalité.

- La mise en place d‘un outil de communication avec son sous-traitant (mail, chat,

application dédiée à la gestion de projet…) réduit l‘apparition de problèmes

insurmontables; et

- Le DO doit rester disponible et ouvert au dialogue avec le sous-traitant.

Le management par objectif possède une seconde caractéristique, l‘autocontrôle, lequel peut

même prendre le pas sur la première. Peter Drucker l‘énonce clairement : « même si le

management par objectif n‘était pas indispensable pour donner à l‘entreprise l‘unité de

direction et d‘effort que possède une équipe, il faudrait rendre possible l‘établissement d‘une

direction par autocontrôle ». Cette pensée est bien validée dans une relation de sous-traitance

car le sous-traitant doit être capable de s‘autoévaluer.Il doit pouvoir suivre ses actions et les

résultats qu‘il obtient en référence aux objectifs préalablement définis. Le concepteur

américain poursuit avec fermeté : « Chaque manager doit recevoir les renseignements dont il a

besoin pour juger de sa propre action, et de son rendement. Il doit les recevoir en temps voulu

et effectuer toutes les modifications nécessaires pour obtenir les résultats escomptés ». La

gestion par objectifs assure le rendement en convertissant les besoins objectifs en buts

personnels. Et c‘est là, une vraie forme de liberté pour le sous-traitant. Ces idées rencontrent

Page 234: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

219

dans les temps une élévation des qualifications et d‘individualisation croissante des mentalités.

Elles sont en phase avec le concept de sous-traitance, qui instaure une relation de confiance à

long terme.

Les relations basées sur la confiance arborent davantage de succès que les autres .La confiance

est donc une condition importante pour créer une relation de coopération ouverte et

constructive (Zand, 1972 ; Larson, 1992. Ring & Vande Ven, 1994). Dans une relation de ce

type, les partenaires partageront plus volontiers l‘information et résoudront conjointement les

problèmes qui surgissent. Le conflit ne nuit alors pas nécessairement à la relation ni au niveau

de confiance des partenaires puisque la résolution commune des problèmes et la gestion du

conflit peuvent renforcer la relation et même augmenter le niveau de confiance.

Divers philosophes, psychologues et chercheurs en sciences sociales ont également travaillé sur

la notion de confiance qui, selon une définition assez largement acceptée, peut-être entendue

comme « un état psychologique se caractérisant par l'intention d'accepter la vulnérabilité sur la

base de croyances optimistes sur les intentions (ou le comportement) d'autrui ».

6.3 Management des opérations

Nous voulons recommander au donneur d‘ordre un management des opérations des travaux

sous-traités Nous voulons mettre en parallèle la gestion de la relation de sous-traitance avec

celle d‘un projet qui se définit comme un ensemble ponctuel d‘activités, non répétitives,

comprenant un début et une fin clairement déterminés

La gestion de projets, utilisée depuis très longtemps telle dans l‘industrie du bâtiment, consiste

à assurer la réalisation des activités en temps et en heures, dans les limites du budget imparti et

conformément aux spécifications.

Aujourd‘hui, la gestion de projets s‘étend dans tous les domaines du fait qu‘elle

s‘accorde particulièrement au dynamisme de l‘environnement économique actuel et aux

besoins de flexibilité et de réactivité des entreprises.

Le domaine de la construction impose des délais bien précis au D.O qui délègue au ST

une succession de tâches complexes qui exigent des compétences particulières (maçons,

carreleur, peintres…) et sont par nature temporaires. Les ST sont généralement encadrés par le

D.O qui coordonne leurs activités et ils doivent rendre compte à ce dernier de l‘avancement de

l‘achèvement des travaux sous-traités.

Page 235: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

220

La structure qui régit les entreprises reliées dans la sous-traitance est une structure

temporaire qui subsiste le temps d‘atteinte des objectifs spécifiques. Une fois la construction

achevée, les ST se tournent vers d‘autres nouveaux projets51.

6.3.1 Utilisation du diagramme de GANTT

Pour que les DO puissent visualiser à quel moment les étapes d‘intervention de ST dans

le processus de construction d‘un bâtiment, sont censés être achevées et de comparer pour

chaque étape, la date fixée et l‘état d‘avancement effectif pour chaque tranche de travaux sous-

traités.

Nous recommandons au DO l‘application du diagramme de GANTT qui se présente

sous la forme d‘un histogramme muni d‘un axe vertical présentant les diverses activités de

sous-traitance programmées.

Grâce à cet outil très simple mais extrêmement utile, les DO peuvent très facilement

distinguer ce qu‘il reste encore à faire par les sous-traitants pour l‘atteinte d‘un objectif

spécifique qui est l‘achèvement des travaux sous-traités dans le délai fixé.

Par ailleurs, cet outil permettra au DO de déterminer si le travail des ST est en avance,

en retard, ou simplement dans les temps.

Le diagramme de GANTT représente pour le DO de déceler les écarts par rapport au

planning fixé.

Nous tenons à mentionner que le DO pourrait aussi faire l‘application d‘un diagramme

de charges, au lieu d‘énumérer les activités, il dresse une liste des ST et permet ainsi aux DO

de planifier et de contrôler la répartition de la charge de travail.

Toutefois les diagrammes de GANTT et le diagramme de charge sont très utiles tant

que les activités programmées restent peu nombreuses et indépendantes les unes des autres.

Le management des opérations aujourd‘hui : La gestion des projets p.483.50 Mais le DO en tant que chef de chantier, pourrait mettre en place un réseau PERT

puisque comme nous le savons bien dans le secteur bâtiment, le temps représente réellement de

50 ROBBINS S., DE CENZOD et COULTER M. « Management, L‘essentiel des concepts et pratiques ». Nouveaux Editions 4èmè -7ème editions, 2011.p.483 Le management des operations aujourd‘hui : La gestion des projets p.483.51

Page 236: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

221

l‘argent. Le DO doit détailler le travail à effectuer, mettre en évidence les dépendances entre

les tâches.

6.3.2. Utilisation de la méthode PERT

La méthode PERT offre le moyen au DO de comparer très facilement l‘impact respectif

de deux options différentes en termes de programmation et de coûts.

Le DO doit concevoir un réseau PERT qui se présente sous la forme d‘un

organigramme décrivant les activités successives nécessaires à l‘accomplissement de la

construction d‘un bâtiment.

Pour ce faire, le DO doit identifier l‘ensemble des activités nécessaires à l‘édification

d‘un bâtiment, les classer par ordre de dépendance et déterminer le temps de réalisation de

chaque activité.

Pour la conception d‘un réseau PERT, le DO doit s‘approprier de trois termes : étape,

activité, chemin critique. Dans le système PERT, les étapes sont des indicateurs temporels, les

activités désignent les actions qui sont effectuées. Chaque activité possède une certaine durée,

déterminée à partir du temps ou des ressources nécessaires pour passer d‘une étape à l‘autre.

En tant que chef de chantier, le DO reconnait que tout retard dans l‘exécution des

travaux sous-traités, peut transformer un projet rentable en un véritable gouffre financier. Il

devra donc déterminer avec précision le temps qu‘il faudrait pour construire une maison.

Outre que la méthode PERT permet d‘estimer les durées associées à la planification

d‘un projet de construction. Cette méthode fournit également quelques indices précieux sur

l‘emplacement idéal des points de contrôle.

Pour illustrer nos propos concernant la mise en place d‘un réseau PERT dans la

construction d‘une maison, le tableau suivant nous en donne la récapitulation des activités.

TABLEAU N°45:les activités principales liées à la construction d’une maison.

Etape Description Durée

(semaine)

Activités pré

requises

A Approuver les plans et obtenir le permis 3 Aucune

B Préparer le terrain 1 A

Page 237: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

222

Etape Description Durée

(semaine)

Activités pré

requises

C Couler les semelles 1 B

D Elever les murs de fondation 2 C

E Dresser la charpente 4 D

F Installer les fenêtres 0,5 E

G Couvrir le toit 0,5 E

H Installer les parements extérieurs 4 F,G

I Installer l‘électricité, les canalisations 6 E

J Installer l‘isolation 0,25 I

K Installer le placoplâtre 2 J

L Poncer le placoplatre 7 K

M Installer les équipements 2 L

N Peinture (intérieur, extérieur) 2 H, M

O Installer les rangements 0,5 N

P Poser les parquets 1 N

Q Dernières finitions et livraison au propriétaire 1 O P

Source /auteur 2018

Nous tenons à remarquer que le chemin critique dans la méthode PERT représente un

concept décrivant la plus longue succession d‘étapes et d‘activités permettant de réaliser le

projet en un minimum de temps.

Le réseau PERT indique qu‘il faudra si tout se déroule comme prévu, un peu plus de

trente-deux semaines pour construire la maison. On obtient cette durée en traçant le chemin

critique du réseau : ABCDEFIJMNPQ. Tout retard dans l‘une des étapes composant ce chemin

se traduira par un retard du projet tout entier. Ainsi, s‘il fallait en fin de compte six semaines au

lieu de quatre pour dresser la charpente (étape E, l‘achèvement du projet sera retardé d‘autant.

Un retard d‘une semaine sur les parements extérieurs (étape H) n‘aura en revanche qu‘un

impact négligeable, étant donné que cette étape ne figure pas sur le chemin critique.

Grâce à la méthode PERT, le DO saura aussitôt qu‘une action corrective ne s‘impose

pas.

Page 238: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

223

GRAPHIQUE N°1 RESEAU PERT correspondant à la construction de la maison

Source : auteur 2018

L e réseau PERT indiquerait au DO, si tout se déroule comme prévu, un peu plus de

trente-deux semaines pour construire la maison. Nous obtiendrons cette durée en traçant le

chemin critique du réseau :ABCDEFGHIJKLMNPQ. Tout retard dans l‘une des étapes

composant ce chemin, se traduira par un retard du projet tout entier. Ainsi, s‘il fallait en fin de

compte six semaines au lieu de quatre pour dresser la charpente (étape E), l‘achèvement du

projet serait retardé d‘autant. Un retard d‘une semaine sur les parements extérieurs (étape H)

n‘aura en revanche qu‘un impact négligeable, étant donné que cette étape ne figure pas sur le

chemin critique. Grâce à la méthode PERT, le DO saura aussitôt qu‘une action corrective ne

s‘impose pas. Un retard plus grand pourrait néanmoins poser des problèmes, en ce sens qu‘il

risquerait d‘engendrer l‘apparition d‘un nouveau chemin critique.

La méthode PERT fournit également au DO quelques indices précieux sur

l‘emplacement idéal des points de contrôle .Compte tenu du fait qu‘une étape du chemin

critique qui se trouve retardé repousse à son tour l‘ensemble du projet (ce qui induit non

seulement un dépassement de délai mais probablement aussi un dépassement de budget),

l‘attention du donneur d‘ordre doit se concentrer en permanence sur les activités critiques.

Ainsi, si l‘activité F (installation des fenêtres) se voit retardée d‘une semaine, en raison d‘un

problème de livraison, il ne doit pas s‘en inquiéter outre mesure, cette activité ne faisant pas

partie du chemin critique. En revanche, si la durée de l‘activité P (pose du parquet) s‘allonge,

d‘une à deux semaines, c‘est le projet de construction tout entier qui se trouve retardée. En

A B C D E G

F

H N

O

P

Q

I J K L M

Fin

Début

1

4 1

1

2

2 2

2

4

4

4

0,5

0,5

6 0,25 2 7

4

2

2

2 1

1

0,5

3

Page 239: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

224

conséquence, tout ce qui peut avoir un impact immédiat sur le délai (les activités critiques) doit

faire l‘objet d‘un suivi extrêmement vigilant.

Conclusion du chapitre 6

Par le biais de ce chapitre, nous avons pu déterminer les engagements des acteurs,

l‘engagement des ressources et des compétences de la part de chaque partie prenante. Outre le

respect des cahiers de charges, un climat de confiance régule la relation de sous-traitance.

L‘application du management par objectif ne fait qu‘accentuer cette réussite car cette méthode

consiste à impliquer les deux entreprises partenaires dans les différentes phases de la relation :

à partir de la fixation des objectifs, en passant par l‘élaboration du plan d‘action ; et la

participation du sous-traitant est même sollicité dans la phase de contrôle.

Finalement, nous pensons que la meilleure méthode pour mieux gérer une relation de sous-

traitance est celle d‘un management des opérations par le diagramme de GANT ou

l‘application de la méthode PERT dans le suivi des travaux pour l‘édification d‘une

construction.

CONCLUSION DE LA PARTIE II

Pour conclure et synthétiser les résultats auxquels aboutit la recherche, il est nécessaire de

rappeler l‘ensemble des étapes suivies. Ainsi en premier lieu, il s‘agit du traitement de la sous-

traitance dans sa forme appliquée entre des entreprises spécialisée en BTP et ce dans le but de

faire ressortir les facteurs pouvant être à l‘origine de la performance et la réussite de la relation

entre le donneur d‘ordre et le sous-traitant. Le concept de Management par objectif est appliqué

dans le but d‘analyser ses apports dans la réussite d‘une relation de sous-traitance. Les

conditions de réussite d‘une relation de sous- traitance soumise à l‘application du MPO sous

tendent les options suivantes : le pilotage de la performance par un système d‘objectifs

cohérents ; pour le DO, c‘est un système managérial tenant compte de l‘interdépendance avec

le S/T ; pour le sous traitant, le MPO est une feuille de route qui précise ses missions.

Dans cette partie également, nous avons passé à une vérification empirique des hypothèses de

la recherche et de la réalité de la relation de sous-traitance entre PME œuvrant dans le secteur

du BTP à Madagascar en particulier dans la région d‘Analamanga. Les différentes analyses

des résultats nous ont permis de proposer la stratégie adéquate à la gestion d‘une relation de

sous-traitance.

Page 240: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

225

CONCLUSION GENERALE

Aujourd‘hui, l‘importance de la pratique de la sous-traitance dans la dynamique économique

n‘est plus à démontrer. Elle est considérée comme une réalité complexe (Barbat et Hlady) du

fait qu‘elle peut revêtir différentes formes, allant d‘une simple relation à une relation de sous-

traitance à long terme (Rispal, 2006). Ces relations, en pleines mutations, surtout avec les

pressions grandissantes de la mondialisation des marchés et de l‘évolution de la technologie,

ont aussi touché le domaine du Bâtiment et Travaux Publics. Les entreprises face aux

exigences du marché, et à leur incapacité de les satisfaire, ne peuvent pourtant pas se passer des

offres qui lui sont proposées, ainsi, ont-elles recourt à la sous-traitance.

Le secteur des BTP à Madagascar se caractérise par un contexte où l‘obtention d‘un marché de

construction est soumise à la dure loi de l‘offre et de la demande, est régie par les

règlementations locales en matière de passations de marché et où la concurrence est très rude.

Face à ce contexte rendu encore plus compliqué par l‘évolution rapide de la technologie, les

innovations de tout genre et les contraintes internes d‘exploitation, les entreprises sont obligées

de trouver des solutions adaptées pour suivre le courant des changements conjoncturels de son

environnement. Un des choix qui s‘offre aux dirigeants d‘entreprise de BTP est le recours à la

sous- traitance afin de satisfaire aux exigences des marchés mis en concurrence. Désormais, la

sous-traitance est devenue incontournable, et la maitrise de la relation avec le(s) sous-traitant(s)

est devenue primordiale. Il a été donc nécessaire dans l‘élaboration de cette thèse, d‘analyser

les facteurs clés de succès d‘une relation de sous-traitance. Afin d‘y parvenir, nous avons

évoqué dans notre approche méthodologique des études sur les concepts de PME, de

management, de relations entre PME dans la réalisation de travaux nécessitant la mise en place

de la pratique de sous- traitance.

La PME est une entité économique qui produit un bien ou un service afin de répondre aux

besoins du marché. L‘appellation PME recouvre une panoplie de définitions, de ce fait, il

n‘existe pas de définition absolue des PME. Cela est dû au fait que les critères qui définissent

ces entreprises restent liés étroitement au degré développement du pays ou à celui du secteur

économique pris en considération. Ainsi, des entreprises considérées comme des petites et

moyennes dans un pays peuvent paradoxalement être prises comme des grandes entreprises

dans d‘autres, et vice versa.

Page 241: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

226

Les PME sont considérées comme des entreprises indépendantes qui comptent un nombre

limité de salariés qui varie selon les systèmes statistiques nationaux. Les catégories de

PME peuvent regrouper le petit artisan mais aussi, des entreprises de taille moyenne fabriquant

des pièces détachées vendues sur le marché intérieur et à l‘étranger ainsi qu‘à des constructeurs

automobiles d‘envergure internationale.

La PME présente généralement une structure simple et flexible qui lui permet d'être réactive à

toute modification de l'environnement. Cette organisation entraîne de faibles coûts de structure

ce qui peut lui donner un avantage concurrentiel par rapport à la grande entreprise (GE). Les

niveaux hiérarchiques étant souvent très réduits, les processus de décisions sont plus rapides

pour régler les problèmes liés à l'activité. L'information circule également de manière plus

efficace même si elle revêt un caractère informel.

Pour conclure sur les PME, nous pouvons retenir que selon SPENCER Hull dans son ouvrage

« La petite entreprise à l’ordre du jour »,iles PME sont utiles grâce à la création d‘emploi

qu‘elles apportent, au revenu qu‘elles créent, à leur complémentarité aux grandes entreprises, à

la production de biens et de services standards qui sont accessibles à tous et à leur rôle de

modérateur des prix. Toutefois, leur développement se heurte à des obstacles tels que : l‘accès

au financement adéquat, la concurrence aussi bien interne qu‘externe, la mauvaise gestion des

ressources et la migration des jeunes vers le milieu urbain. En guise de synthèse, les entreprises

peuvent être classifiées de différentes manières et varient suivant les pays où elles résident.

L‘importance des PME est diverse, selon Spencer Hull. Néanmoins, leur promotion suppose de

surpasser les obstacles qui constituent des freins à leur développement.

Le mot « management »constitue un des mots clés de notre travail, aussi, quelques

considérations sur ce terme ainsi que l‘utilisation de cette technique par rapport à notre thème

méritent d‘être retenues dans notre conclusion. Selon le cadre théorique consulté,

« management » et « gestion »sont deux concepts et deux fonctions proches d‘après leur

acception globale.

A la lumière des diverses définitions que nous avons consultées, la gestion est définie, la

plupart du temps, comme un ensemble de pratiques et d‘activités fondées sur un certain nombre

de principes qui visent une finalité: la poursuite de l‘efficacité, souvent économique. L‘univers

de la gestion, dans l‘industrie naissante de la première moitié du XIXème siècle, est dominé par

les ingénieurs qui écrivent, à l‘instar de Babbage, les premiers manuels d‘économie des

manufactures. Les considérations techniques et économiques l‘emportent largement sur tous les

Page 242: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

227

autres aspects. La différence ou la parenté de ces deux modes de conduite des affaires a été

traitée par différents auteurs qui ont marqué leur époque depuis la seconde moitié du XIXème

jusqu‘à l‘époque contemporaine.

La fonction de gestion consiste à la motivation des personnes, à l‘administration des activités

des autres collaborateurs, aux choix du canal de communication le plus probant et les messages

les plus percutants et à la résolution des conflits. Le gestionnaire détermine quelles tâches

doivent être effectuées, qui doit s‘en charger, comment regrouper les missions, qui rend des

comptes à qui et à quel niveau les décisions sont prises.

Sous l‘effet des développements technologiques, organisationnels, culturels, sociaux et

politiques, le « management » a connu une remise en cause des idées et principes dominants

du management. Nous avons retenu des idées fortes de réflexion qui constituent des points de

rupture avec la pensée classique. Le management classique fait l‘objet de plusieurs critiques

dont les plus marquantes concernent l‘exclusion et la marginalisation, en pratique, de l‘ouvrier

ou de l‘employé du processus de décision et la prédominance de la perspective technico-

économique et financière en gestion. La pensée moderne en management n‘est pas forcément

défendue par un nombre restreint de théoriciens mais plutôt par plusieurs. Cette nouvelle

pensée se cristallise autour de plusieurs thématiques dont les plus saillantes sont l‘employé en

tant que sujet acteur et la reconnaissance de la complexité et de la rationalité, une rationalité à

plusieurs visages.

L‘étude effectuée par Mintzberg51 a permis de préciser le rôle du manager notamment dans le

processus de prise de décision, la gestion et le contrôle dans la conception et le suivi de la

performance Il a également formulé les observations suivantes - Le travail du manager n‘est

pas ordonné, continu et séquentiel, ni uniforme, ni homogène. Il est bien fragmenté, irrégulier,

changeant et variable ;- le travail quotidien du dirigeant n‘est pas une série d‘actions issues de

son initiative, de sa volonté transformée en décisions après examen des situations. C‘est plutôt

une série ininterrompue de réactions à toutes sortes de sollicitations internes et externes ;- le

dirigeant passe plus des deux tiers de son temps en communication verbale, sous forme de

discussions en face à face, de réunions, de coups de téléphone, etc. ;- le dirigeant revient

plusieurs fois pour de courtes périodes, sur les mêmes questions; il est loin de correspondre à

l‘idée traditionnelle d‘être celui qui traite un problème à la fois ;- le dirigeant est une sorte de

51 « The nature of Managerial Work » 1973

Page 243: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

228

point focal, d‘interface ou de point de convergence entre plusieurs séries d‘intervenants dans la

vie de l‘organisation.

Malgré la divergence d‘opinion des auteurs sur la classification des styles de management, les

différents styles naissent tous de la mise en pratique et de la combinaison des modes de

comportement lorsque le manager s‘exprime devant son équipe, ce mode de comportement

peut être autoritaire, laxiste, démocratique. Néanmoins, deux styles de management s‘opposent

d‘une part, le management directif dérivant du mode autoritaire (avec son illustre application

qui est le système militaire) et d‘autre part, le management participatif ou associatif dérivant

du mode démocratique prôné par la majorité des entreprises françaises.

Rensis Likert affirme que le style de management joue un rôle aux facteurs psychologiques

dans la relation entre le chef et son subordonné. Le manager ne doit pas seulement être proche

de son collaborateur mais surtout il doit travailler en équipe.

Hersey et Blanchard (années 70) proposent une alternative intéressante: le management

adaptatif. Le management adaptatif consiste à faire le constat que les styles de management

directif et celui participatif ne sont ni mauvais ni bons en eux-mêmes mais que leur pertinence

dépend avant tout du niveau d'acquisition de compétences dans un domaine donné. En plus, des

trois types de management précédemment cités, on distingue aussi le management explicatif

(appelé aussi management stimulatif ou persuasif) et le management délégatif. Chaque style de

management est plus ou moins orienté vers les compétences et la motivation de l‘individu.

.Il n‘existe pas de bon ou de mauvais style de management. Un même individu peut avoir

recours à deux styles de management diamétralement opposés qui correspondent chacun à un

domaine d'application donné.

Un bon manager est un manager qui fixe ses méthodes suivant son environnement et sait les

changer lorsque ce dernier évolue.

Dans toute forme de management/gestion, le contrôle constitue une activité incontournable.

Le système de contrôle repose sur des mesures qui permettent d‘évaluer les progrès réalisés

afin de les comparer aux standards prédéterminés. L‘analyse des écarts par rapport aux

prévisions indique si des corrections s‘avèrent nécessaires au niveau des opérations de base.

C'est un processus nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de l‘organisation. Le contrôle

vérifie que tous les efforts déployés contribuent à la réalisation des objectifs et détermine si les

standards sont atteints.

Page 244: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

229

Le contrôle pour Fayol ne consiste pas à surveiller mais surtout à : «vérifier si tout se passe

conformément au programme adopté, aux ordres donnés et aux principes admis. Il a pour but

de signaler les fautes et les erreurs afin qu‘on puisse les réparer et en éviter le retour. ».

Finalement, contrôler ne se résume pas à la constatation d‘un échec ou d‘un succès. Quand il

est bien fait, il sert d‘outil de motivation.

L‘outil de pilotage d‘une relation de sous-traitance que nous préconisons dans notre recherche

étant le management par objectif (MPO), comme son nom l'indique, consiste à définir

l'objectif final que le DO veut atteindre dans la relation de sous-traitance. Pour que cet

objectif soit accessible, le manager et son sous-traitant établissent un plan d'action pour

l'atteindre

Par ailleurs, le management par objectif (MPO) se situe dans la continuité des analyses sur les

facteurs de motivation au travail qui prônent la participation et la délégation de pouvoir. Fixer

des objectifs permet au donneur d‘ordre d‘établir un lien entre la vie de l‘organisation et la

performance de chacun de ses membres, dans la relation de sous-traitance..

Dans le cadre de la décentralisation de la General Electric, à laquelle il a participé activement,

Peter Drucker (consultant américain) insiste sur la nécessité de fixer des objectifs, des critères

de coûts et de délais pour mesurer les résultats. Dans son ouvrage « The Practice of

Management » avec son célèbre chapitre : « Management by Objectives and Self Control ». Il

présente le MPO comme « (…) un principe de direction qui donne libre cours à l‘énergie et à la

responsabilité individuelles, qui trace en même temps une voie commune de vues et d‘efforts,

qui établit le travail d‘équipe et qui harmonise les intérêts personnels et le bien-être commun ».

Cette philosophie du management repose sur deux principes essentiels. D‘une part, tout

manager, du directeur général à l‘agent de maîtrise, doit avoir des objectifs formalisés et

déclinés en buts pour l‘entreprise. D‘autre part, si chaque manager doit être tenu responsable

des résultats de son activité, c‘est à lui, et à lui seul, de contrôler ce qui a été réalisé pour

atteindre ses objectifs.

Peter Drucker, dans son ouvrage « The Practice of Management », préconise qu‘au sein d‘une

organisation, le manager et les employés se mettent d‘accord sur les objectifs à atteindre et que

chacun puisse comprendre ce qu‘il doit faire pour cela. Les objectifs fixés à une équipe ou à un

agent donnent un sens concret aux actions à mener et organisent la trajectoire à suivre ; à

l‘inverse, sans objectif, on ne sait pas « où on va, pourquoi et quand on arrivera… ».

Page 245: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

230

Le management par objectif (MPO) se situe dans la continuité des analyses sur les facteurs de

motivation au travail, qui prônent la participation et la délégation de pouvoir. Fixer des

objectifs permet d‘établir un lien entre la vie de l‘entreprise et la performance de chacun de ses

membres, quelque soit son niveau hiérarchique.

Le MPO possède une seconde caractéristique, l‘autocontrôle, laquelle peut même prendre le

pas sur la première. Peter Drucker l‘énonce clairement : « même si le MPO n‘était pas

indispensable pour donner à l‘entreprise l‘unité de direction et d‘efforts que possède une

équipe, il faudrait rendre possible l‘établissement d‘une direction par autocontrôle ». Chaque

manager doit pouvoir suivre son action et les résultats qu‘il obtient en référence aux objectifs

préalablement définis.

Ainsi, le cycle du MPO compte trois phases à savoir la fixation des objectifs, la planification et

la réalisation du travail, l‘évaluation des résultats obtenus. Peter Drucker accorde volontiers

qu‘elles ne s‘enchaînent pas de manière systématique, rigoureuse et linéaire. Qu‘il convient au

contraire de les envisager avec des simultanéités, des interactions et des ajustements

réciproques. Mais il insiste sur leur présence et leur récurrence à tous les niveaux de

management : « La gestion par objectifs repose sur une certaine idée de l‘action, du

comportement et des motivations de l‘individu. Elle s‘applique, en fin de compte, à tout

manager quels que soient son niveau et sa fonction et à toute organisation, grande ou petite ».

Le MPO apporte à l‘organisation des avantages indéniables. Tout d‘abord, ce type de

management fait participer le salarié à l‘élaboration de son travail. Ce n‘est plus le manager qui

définit des tâches et les distribue ensuite à son équipe mais bien le duo manager-salarié qui

détermine les objectifs à atteindre ainsi que les différents travaux qui vont permettre d‘y

parvenir. Comme levier de motivation, ce mode de fonctionnement permet au salarié de

s‘impliquer davantage mais également d‘améliorer la communication avec son manager qui

devient un allié plus qu‘un donneur d‘ordre. L‘équipe devient alors actrice et responsable de

son travail, ce qui est le but du MPO, mais également une clé de la motivation individuelle.

Ainsi, l‘utilité pour l‘organisation se situe aux niveaux de la clarification des attentes, de

l‘augmentation de la performance individuelle et collective ainsi qu‘une amélioration de la

communication entre responsables et collaborateurs. Enfin pour les individus, le MPO réveille

l‘opportunité de développement personnel et l‘incitation à l‘action dans le périmètre de sa

fonction.

Page 246: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

231

Le MPO peut également être considéré comme un « différenciateur » d‘une année par rapport à

la précédente au sein d‘une fonction Le MPO permet au dirigeant de mettre sur pied un

système de gestion des savoirs, simplifier un processus de travail, effectuer une étude de

marché afin qu‘il puisse détecter des opportunités d‘affaires, organiser une formation sont

autant de projets qui sortent du cadre des tâches quotidiennes et qui lui permet de dire : «cette

année, nous avons mis en place, effectué, etc. ».Si l‘on considère que le fondement du MPO

s‘articule principalement autour des axes : résultats, contribution, implication-motivation alors

on le considèrera comme porteur de sens. Le sens devient le liant entre l‘effort et le résultat.

Ce type de raisonnement permet de reconnaître les contributions individuelles au collectif et

d‘assurer l‘utilité des efforts fournis. De ce qui précède, le MPO est utile lorsqu‘il est mis en

place comme un moyen au service de toute organisation et qu‘il engendre du sens. Comme tout

outil managérial, le MPO est un moyen facilitant l‘atteinte d‘un résultat, il n‘est pas une finalité

en soi. Néanmoins, le dirigeant le considère comme un dogme indiscutable à la performance

et à la motivation des employés.

Le management par objectif ( MPO) sert aussi à concevoir une relation de confiance et de

mutualisation des compétences et est basé sur les principes de direction fondamentaux

suivants: établir d‘un commun accord les objectifs à atteindre et s‘y appuyer pour évaluer les

performances des entreprises sous-traitantes ; astreindre le(s) sous traitant(s) à suivre la

planification de l'exécution de la partie de travail sous-traité car il est également à la poursuite

de la qualité et de l'efficacité au même titre que le titulaire ; pour le donneur d'ordres mettre en

place un système de contrôle sachant que son rôle consiste à s'assurer à l‘aide d‘indicateurs et

des standards que la documentation et les produits livrés sont en accord avec les plans.

.Les principes du MPO sont-ils applicables dans une relation de sous-traitance, ce qui nous

amène à décrire dans le deuxième chapitre, d‘une manière générale ce qu‘est la sous-traitance,

son fonctionnement, ses caractéristiques ainsi que les avantages et inconvénients qu‘elle

présente pour les entreprises partenaires dans la relation de sous-traitance.

La sous-traitance est de plus en plus impliquée dans toute analyse du secteur bâtiment, cerner

le plus précisément possible le phénomène revêt donc le plus grand intérêt, d‘autant que ses

répercussions sont parfois très sensibles.

Nous pouvons surtout retenir que la sous-traitance est par définition « une opération par

laquelle un entrepreneur confie, sous sa responsabilité et sous son contrôle, à une autre

Page 247: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

232

personne (sous-traitant) tout ou partie de l'exécution des tâches qui sont à sa charge ».

(Dictionnaire LAROUSSE). Une autre définition qu‘on peut garder est celle de Marcel

Moisson52 (1972) qui définit la sous-traitance ou coproduction industrielle comme: «un

mécanisme de marché suivant lequel des entreprises, ou des unités de production

indépendantes, par une division mutuelle du travail selon leurs capacités ou leurs spécialités

fabriquent en coopération des produits pour le marché."

Marcel Capet53 et Jean Hoflack (1978) nous proposent une définition économique de la sous-

traitance qui se caractérise par deux points: la participation à l'élaboration d'un produit final qui

sera vendu et la dépendance à l'égard du donneur d'ordres. Ils définissent la sous-traitance

comme la relation où le sous-traitant élabore sous les directives du donneur d'ordres un élément

de produit qui sera vendu par ce dernier. La relation se caractérise par la participation à

l'élaboration d'un produit final et la dépendance à l'égard du donneur d'ordres.

La diversité des opportunités de marché conduit les dirigeants des entreprises donneuses

d‘ordre à formuler des objectifs et des stratégies aussi variées en concomitance avec le nombre

de sous/traitants potentiels et/ou concurrents. Les pratiques de sous-traitance sont variées,

toutefois les raisons au recours à des sous-traitants ne sont pas très différentes.

Moisson (1972)55 propose trois types de sous-traitance: La sous-traitance économique ou de

réduction de coût s'effectue lorsque le donneur d'ordres sous-traite parce que le revenu

marginal, c'est-à-dire la différence entre le prix de vente et le montant des frais variables est

insuffisant pour absorber l'intégralité des frais fixes et même les dépasser pour réaliser un

bénéfice.

La sous-traitance de spécialité s'effectue lorsque le donneur d'ordres passe des commandes au

sous-traitant qui possède la technologie et le savoir-faire qui lui permettent d'exécuter un

travail que lui même aurait de la difficulté à exécuter. Dans ce cas, selon Chaillou (1977), celui

qui sait mieux faire que soi-même ou aussi bien est considéré comme un spécialiste. Ce type de

sous-traitance implique une forte spécialisation qui rend capable de définir des fonctions à

partir du cahier des charges permettant de cibler un besoin précis de l‘entreprise cliente. Il

permet à celle-ci l‘optimisation de l‘utilisation de ses ressources internes.

52Moisson Marcel, Pratique de la rentabilité de la sous-traitance.. D'organisation, Paris, 1972, page 15. 53Capet Marcel et Hoflack Jean, Gestion de l'entreprise de sous-traitance, Economica, 1978, Paris, page 7

Page 248: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

233

La sous-traitance pour insuffisance de capacité s'effectue lorsque le donneur d'ordres, par

manque de temps ou de capacité de production, délègue ou doit sous-traiter une partie de sa

production. Dans ce dernier cas, il entend utiliser des capacités de production disponibles à

l'extérieur. Ces sous-traitants de capacité, aussi appelés façonniers (Houssiaux in Baudry,

2013) réalisent des tâches simples selon les indications de l‘entreprise donneuse d‘ordre.

Si en théorie, plusieurs types de sous-traitance peuvent être dissociés, en pratique, cela est plus

difficile. Selon Jounin (2007), dans le secteur du BTP, la frontière entre sous-traitance de

capacité et sous-traitance de spécialité est floue. Dans ce cas, Houssiaux parle de sous-traitance

« communautaire », dont l‘activité, la réalisation du travail ou d‘un produit fini est collective.

La relation de sous traitance entre PME peut par ailleurs revêtir différentes formes. Capet et

Hoflack (1978) nous en énumèrent trois, basées sur:- la Confiance étendue ou symbiose dans

laquelle les contacts sont très étroits au niveau de la planification générale, des ateliers, de la

conception et pas seulement au niveau des achats et de la vente ; -le "tutoring" où le donneur

d'ordres aide le sous-traitant mais aussi, où il contrôle la qualité, l'avancement des travaux par

des descentes inopinées dans l'atelier ou de fréquents coups de fil. Ceci se manifeste souvent

quand l'entreprise possède certaines qualités techniques, mais présente les défauts

d'insuffisance administrative qui se rencontrent souvent dans les petites entreprises de sous-

traitance" ; -Représailles: c'est le principe du bâton et de la carotte.

Dans tous les cas, un contrat signé de sous-traitance encadre la relation établie entre

l‘entreprise donneuse d‘ordre et le sous-traitant. Ce contrat définit de manière précise l‘objet du

contrat, sa durée, les prestations ou les activités de production confiées par le donneur d‘ordre

au sous-traitant, les conditions d‘exécution des travaux, le calendrier de réalisation et les

obligations des parties prenantes. La performance de la sous- traitance est conditionnée d‘une

part pour le DO à une bonne sélection du sous-traitant selon les critères confiance, prix, délai

de livraison et qualité, d‘autre part pour le S/T, de sa capacité à maitriser sa relation

professionnelle avec le DO. Dans la relation de sous- traitance, chaque partie doit gérer au

mieux ses engagements car comme dans toute alliance, il y a des avantages et des risques qu‘ils

soient économiques (opportunités de marché, notoriété, pérennité) ou liés à l‘exploitation de

l‘entreprises (profits/ pertes).

Pour le donneur d‘ordre, la sélection du sous-traitant revêt une importance capitale. Sa prise de

décision est dictée par les trois critères prix, délai de livraison et qualité. La réussite de la

relation dépend de la justesse de son choix. Pour le sous-traitant, la maîtrise de la relation avec

Page 249: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

234

le DO repose sur la connaissance réelle de sa force par rapport aux capacités ou aux spécialités

engagées dans la sous- traitance et par conséquent du pouvoir qu‘il peut exercer sur le donneur

d'ordres. Dans la pratique, avant d‘entamer toute collaboration avec une autre entreprise, il est

de règle de bien négocier les termes des contrats qui lient les entreprises dans la relation de

sous-traitance pour éviter tous les risques éventuels.

L‘idée de notre thème est née du constat d‘existence d‘une multitude d‘activités/métiers au

service d‘autres entités œuvrant dans un même secteur on non. Les plus petits comme les

livreurs de produits ou services, ou les tâcherons qui mettent leurs talents et savoir faire au

service d‘entités qui s‘engagent à exécuter des travaux de tout genre cohabitent avec les plus

grands à l‘instar des entreprises qui travaillent individuellement ou en groupe pour le compte

de titulaires de contrats. L‘exemple le plus frappant est visible sur les panneaux de chantier de

construction précisant tous les corps de métier qui exécutent une construction d‘envergure et

sur lesquels on peut lire « maître d‘ouvrage », maître d‘ouvrage délégué », « sous traitant » etc.

Formels ou informels, ces « fournisseurs/façonniers »de produits ou de service ont un rôle

indéniable pour l‘économie du pays. Toutefois, au-delà de cette considération économique, des

questions se sont posées à notre esprit : les relations qui existent dans ces formes d‘aides ou

d‘alliance sont-elles ponctuelles ou durables ? Comment sont-elles établies ? Les produits ou

services offerts sont-ils satisfaisants pour les parties en présence? Y-a-t-il un contrôle pour la

bonne exécution de ceux-ci ? Comment les relations s‘établissent-elles ?

En allant plus loin dans notre questionnement, nous nous sommes demandées s‘il existe une

forme de conduite à considérer et en l‘occurrence comment est-elle formalisée ? Sous quelles

conditions et dans quelle mesure la fourniture de produits ou de services correspond-t-elle aux

attentes du « patron » en l‘occurrence le DO ? De ce qui précède, une question centrale se pose

également : la mise en place de ces types de relations répond-elle à une approche logique? En

corolaire, dans quelle mesure les théories sur le management/ gestion sont-elles applicables

dans le cadre de ces relations ?

Afin de répondre aux questions soulevées par notre curiosité intellectuelle, nous avons choisi le

secteur BTP comme cadre d‘études car il est à notre avis le plus représentatif et constitue une

activité florissante, formalisée et structurée par l‘existence d‘un groupement officiel à

Madagascar. Par ailleurs, les informations recueillies suite à une première exploration

bibliographique nous ont confortées dans notre choix. Les théories sur le management/gestion,

Page 250: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

235

les PME, la sous- traitance, le management par objectif sont assez fournies et exploitables pour

notre recherche.

. Notre travail de recherche qui consiste à démontrer l‘efficacité du management par objectif

dans un accord de sous-traitance entre PME nécessite de ce fait un essai de démonstration

passant par l‘analyse de la nature et de l‘intensité des relations entre les deux acteurs à savoir le

donneur d‘ordre et le sous-traitant. Le modèle d‘analyse est établi à partir de quelques

composantes : la question de départ, la problématique, les objectifs et la méthodologie de

collectes et d‘analyses des données.

La problématique a été formulée suite aux interrogations avancées lors de la phase

d‘exploration préliminaire autour desquelles nous avons pu sortir du lot quelques mots clés :

Management/ gestion ; facteurs de réussite, alliance/ sous- traitance ; PME. Après en avoir

élucidées quelques unes, notre choix s‘est fixé sur la formulation suivante : « « Comment

l’application du management par objectif (MPO) pourrait- elle contribuer à la réussite de

la gestion de l’alliance entre PME liées dans une relation de sous-traitance ?». Il s‘ensuit

que nous avons établi comme suit notre thème« Management par objectif : outil de pilotage

des PME/PMI en relation de sous-traitance dans la filière BTP ». L‘objectif global de cette

thèse vise donc à faire ressortir l‘atteinte des résultats voulus par l‘application du MPO. Dans

notre démarche conceptuelle la formulation des hypothèses est capitale car en tant que cadre et

guide de recherche, elles concourent à l‘atteinte des objectifs spécifiques (au nombre de trois)

et partant, de l‘objectif global.

La première hypothèse stipulant que « la réussite d’un projet de sous-traitance dépend du

système de management du donneur d’ordre » suppose un comportement intellectuel et de

négociateur du DO au niveau de la recherche et du choix du partenaire, du choix de type de

sous-traitance et un comportement d‘entrepreneur au niveau de l‘environnement externe.

La deuxième hypothèse avançant que « le degré d’engagement du sous-traitant conditionne

la réussite de la relation de sous-traitance » suppose une implication du sous-traitant dans la

gestion de celle-ci. Sa participation à la fixation des objectifs, sa liberté dans la planification du

travail engendrent des impacts dans la réussite de l‘alliance. Une forte contribution du sous-

traitant dans la réalisation et l‘atteinte des objectifs des tranches de travaux sous-traités

détermine le degré de réussite de l‘alliance

Page 251: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

236

La troisième hypothèse énonçant que « la condition de réussite d’une relation de sous-

traitance dépend de l’application par le donneur d’ordre du système MPO » suppose que

chaque acteur ait ses propres responsabilités dans la gestion de la relation. Les deux entités

doivent toutefois se mettre d‘accord, selon un contrat, sur les objectifs, le plan d‘actions à

adopter, le contrôle et l‘autocontrôle

La démarche adoptée ici est empirique, ce qui signifie selon les travaux de Aktouf (1992

« qu‘au lieu d‘appliquer des critères aprioristes et généraux (comme une grille de lecture) à une

certaine réalité pour en comprendre les caractéristiques, nous allons au contraire partir de ce

qui est observé, d‘une donnée sensible (dont se méfient tant les rationalistes) et construire un

système explicatif en se basant sur les relations observées concrètement et directement dans la

situation étudiée »

C‘est une approche du terrain singulière faite d'observations longitudinales, complétées par des

observations plus ponctuelles permettant de « capter » certains constats spécifiques et

contextuels. Elle sert à analyser les discours des responsables des PME malgaches, ceci en

observant et en posant des questions qui se rattachent aux informations générales de leurs

entreprises. Comme la présente recherche est une étude de cas, cette méthode sert aussi pour

détecter des besoins, poser un choix, prendre une décision, améliorer l‘atteinte des

performances, cerner un phénomène et tester aussi des hypothèses. Elle a été utilisée pour la

documentation, l‘entretien semi-directif individuel et l‘observation directe non participative.

Cette approche se caractérise par sa flexibilité du fait de l‘existence d‘une large gamme de

sources documentaires consultables. Elle constitue aussi une orientation car elle donne des

indications sur la conduite des tests et de l‘exploration. Enfin, elle fournit plus de précisions à

la nature de la donnée car elle permet de construire la réalité en fonction du discours des

responsables des PME en mettant en lumière les différentes constructions et interprétations que

les acteurs attribuent à leurs expériences.

Ainsi, lors de notre descente sur le terrain et après avoir établi un guide opératoire pour un

entretien semi directif, nous nous sommes directement adressées à des personnes ressources

ciblées selon leur capacité à pouvoir donner des informations/données par rapport au but visé.

Autrement dit, l‘entretien nous a donné le moyen de rapporter des éléments de réponse à la

question centrale formulée dans notre problématique et des faits et des informations en vue de

valider nos hypothèses et après interprétation et traitement, d‘affirmer l‘atteinte de nos

objectifs.

Page 252: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

237

Dans notre travail d‘investigation nous avons élaboré un guide d‘entretien composé d‘items

correspondant aux différents types de variables retenues dans notre modèle, de thèmes

génériques sur « le management par objectif » et d‘autres plus spécifiques sur « le

comportement des dirigeants donneur d‘ordre ». Une première version a été testée avec des

cadres dirigeants sollicités par convenance et validée par l‘ensemble des participants. Quelques

modifications au niveau de certains éléments, ont été apportées, après leurs conseils et

suggestions avant l‘élaboration de la version finale.

Notre objectif en matière d‘entretien est d‘obtenir les informations sur les opinions de la part

des interlocuteurs concernant le thème de recherche et d‘en approfondir les points importants.

Les principaux thèmes d‘entretien réalisés se focalisaient autour des PME malgaches, de

l‘application du management par objectif et de la sous-traitance..

Ainsi, lors de notre descente sur le terrain et après avoir établi un guide opératoire, nous avons

procédé à un entretien semi directif pour permettre à l‘interlocuteur de s‘exprimer librement et

de nuancer ses propos.

Le guide théorique a été élaboré selon les directives théoriques et comporte les subdivisions ci-

après : -le thème : il s‘agit du titre et de l‘objet de l‘entretien auprès des entités et organismes

où nous allons procéder à l‘entretien ;-les «individus ressources » : c‘est-à-dire les personnes à

interroger, leur titre de responsabilité et leur fonction au sein de l‘entité concernée ; -les volets

de l’entretien : composés chacun par le thème à aborder ainsi que les questionnaires y relatifs.

Suite à notre requête, une liste officielle d‘entreprises (PME) en BTP nous a été transmise par

le groupement des entreprises A partir de cette population mère, nous avons défini

l‘échantillon d‘enquête répondant au critère « acteurs dont on estime qu‘ils sont en position de

produire des réponses aux questions que l‘on pose » (Blanchet et Gotman, 1992 ; 50-51) afin

d‘atteindre un seuil d‘homogénéité propice à la mise en évidence de logique commune aux

acteurs. C‘est pourquoi, les sujets choisis font parties des dirigeants ou des cadres responsables

des PME. A cette fin, nous nous sommes directement adressées à des personnes ressources

ciblées selon leur capacité à pouvoir donner des informations/données par rapport au but visé.

Ainsi, au total quinze entretiens ont été menés sur la base du guide préalablement élaboré à cet

effet (annexe n°1). Ces entretiens ont été effectués dans un cadre professionnel, réalisés pour

une durée d‘environ trente minutes au cours desquelles, confidentialité et confiance furent de

mise, conditions majeures d‘un entretien. (Igalens et Roussel, 1998).

Page 253: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

238

Afin d‘opérer une triangulation des données, les entretiens se sont insérés dans un dispositif

plus large, où d‘autres méthodes de recueil de données ont été utilisées, telles que la

documentation et l‘observation directe.

La recherche documentaire a été utilisée dans le but d‘extraire des informations à partir d‘un

ensemble de documents et d‘apporter une réponse à une question posée ou d‘approfondir les

connaissances sur un domaine précis. Ainsi, en rapport avec notre cursus universitaire, notre

recherche a débuté par la lecture en profondeur des ouvrages scientifiques laquelle consiste à

trouver des sources afin d‘une part de nous informer sur la thématique de notre thèse et d‘autre

part de nous aider à la rédaction de toute la théorie relative à notre recherche.

En parallèle, la réalisation de notre recherche sur le terrain a adopté une subdivision de la

méthode de recherche qualitative, à savoir l‘étude de cas qui est appropriée lorsqu‘on

s‘intéresse aux liens qui unissent les éléments dans le temps et se définit comme « l‘étude

d‘une personne, d‘une communauté, d‘une organisation ou d‘une société individuelle » (Roy

2003). En effet, nous nous sommes intéressés à plusieurs PME ayant des contrats de sous-

traitance, et en qualité de sous-traitant afin d‘analyser leur degré d‘implication dans le contrat.

L‘utilisation de l‘interview libre dans le cadre de cette étude se justifie par le fait des entretiens

exploratoires que nous avons eu auprès d'une population composée de différentes catégories.

Le nombre d‘informateurs sélectionnés nous a permis d‘obtenir une très large expression des

différentes catégories de dirigeants sur le thème étudié. Les résultats présentés au cours de

cette recherche sont donc issus des points de vue de l‘ensemble des acteurs, afin d‘avoir une

vision globale et non partielle de notre objet de recherche.

La collecte et l‘analyse des données utilisées durant notre thèse ont été faites au moyen des

deux (2) approches complémentaires, exécutées en parallèle et que cependant leurs mises en

œuvre se sont conditionnées suivant l‘environnement de la recherche.

Afin de concilier ces théories aux résultats obtenus grâce aux méthodes qu‘elles soient

quantitatives ou qualitatives, nous avons adopté une méthodologie de collecte et de traitement

de données à partir de la lecture exploratoire c‘est-à-dire à partir de la bibliographie et de la

webographie.

L‘enquête sur terrain s‘est déroulée avec l‘utilisation de l‘interview directe des enquêtés.

Ensuite, l‘observation s‘est faite par la descente sur terrain suivie d‘un entretien Afin de

pouvoir effectuer le traitement et l‘analyse des résultats, nous avons eu recours d‘une part à des

Page 254: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

239

outils d‘analyse et d‘autre part, à des méthodes de traitement appropriées, appuyées par des

techniques statistiques.

L‘étude quantitative permet de tester les théories et les hypothèses relatives à :-« La réussite

d‘un projet de sous-traitance dépend du système de management du donneur d‘ordre » ;-« Le

degré d‘engagement du sous-traitant conditionne le résultat de la relation de sous-traitance. » ;-

« La condition de réussite d‘une relation de sous-traitance dans le domaine du BTP dépend de

l‘application du système MPO par le donneur d‘ordre»

En conséquence, notre étude quantitative s‘est appuyée sur un cadre théorique déjà bien

reconnu dans la littérature. Toutefois, la littérature propose souvent plusieurs cas, il a fallu alors

les comparer et les combiner. En suivant le courant dominant hypothético-déductif, nous avons

élaboré un modèle en nous appuyant sur la littérature pertinente qui a été ensuite validé par un

test empirique. Ceci nous a permis d‘aboutir à une analyse plus stricte qu‘une simple

discussion classique des travaux déjà effectués.

La deuxième partie porte sur les études empiriques. Dans le chapitre quatre, nous présentons

les résultats avec quatre points émergents : Au premier point, les PME du secteur BTP et la

relation de sous-traitance ; au deuxième point, les caractéristiques de la relation de sous-

traitance ; au troisième point, le management et la relation de sous-traitance, lesquels concepts

expliquent les ressources et les compétences engagées, enfin au dernier point, la responsabilité

du donneur d‘ordre par rapport aux activités de fixation des objectifs, de planification, de suivi

et de contrôle des travaux des sous-traitants.

Le chapitre cinq relate la vérification des hypothèses et avance des recommandations. La

première section se rapporte à la validation des hypothèses relatives aux managements

stratégique et opérationnel appliqués par les donneurs d‘ordre. La deuxième section vérifie

dans quelles conditions les procédures préalables à la mise en place de la relation de sous-

traitance conçues par le DO sont profitables à l‗alliance et recommandent au donneur d‘ordre le

type de management des opérations pour le suivi des travaux du sous-traitant.

Les entreprises industrielles du secteur BTP sont celles qui ont le plus recours à la sous-

traitance pour mener à bien un projet ou un chantier, généralement parce qu‘elles ne disposent

pas du savoir-faire en interne ou parce qu‘elles manquent de capacité pour mener à bien la

totalité d‘une commande.

Page 255: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

240

Les PME du Bâtiment et Travaux Publics de la région Analamanga œuvrent dans le domaine

des infrastructures, des logements individuels et collectifs, des immeubles de bureaux,

d‘écoles, d‘hôtels, d‘hôpitaux. Les résultats d‘analyse montrent que le marché du bâtiment

reste le métier de prédilection des PME de ce secteur avec un pourcentage de 71,7%. Les

travaux publics, compte tenu des coûts d‘exploitations et de production énormes notamment

dans l‘utilisation des gros engins de constructions tels les bulldozers, les grues, les

compresseurs, les pelles mécaniques, …, ne représentent que 8,9% selon les personnes

interviewées. Les opérateurs des BTP ne tâtonnent plus dans leur secteur d‘activités car 65 %

des entreprises ont sept à douze années d‘expériences. De plus, le nombre d‘employés variant

de dix à cinquante qu‘ils embauchent et qui concerne 56,6% des entreprises dans le BTP,

justifie l‘ampleur de leurs implications et applications. Les PME sont dirigées par des

personnes d‘âge mûr, expérimentées surtout pour les hommes où les statistiques font ressortir

un pourcentage de 51,7 % âgées de plus de 55 ans et seulement 15,8 %, déclarent ne pas

connaître le sens des mots sous-traitance et partenariat.

Le chapitre six démontre qu‘une fois le marché adjugé, le maitre d‘ouvrage et l‘entreprise

principale établissent un calendrier prévisionnel des travaux durant la phase préparatoire. C‘est

en fonction de ce document que le sous-traitant est amené à fournir un planning d‘exécution

qui fait alors partie du contrat entre le donneur et le sous-traitant. Ils sont tous les deux tenus

par des obligations de résultats, généralement matérialisées dans des documents établis appelés

cahiers de prescriptions spéciales (donneurs d‘ordre) ou cahiers des charges (sous-traitant ou

prestataire). Le client final tient l‘entreprise qui a signé le contrat de marché pour premier

responsable en cas de soucis relatifs à la bonne exécution et à la qualité des travaux exécutés.

L‘origine des premiers contacts entre donneurs d‘ordre et sous-traitant se répartit en quatre

items (initiative délibérée, relation individuelle, relation avec une autre entreprise et autres

raisons) jugés fiables d‘après la valeur du coefficient d‘Alpha de Cronbach (0,869 proche de

1). Le choix du partenaire a été dicté par une connaissance et une confiance avérées depuis

plusieurs années, basées sur l‘aptitude de celui-ci en termes de spécialités et/ou de capacité. Il

s‘agit surtout, d‘après les sous-traitants malgaches, du rapprochement entre les partenaires en

termes de ressources et de compétences. Par ailleurs, selon les rapports d‘entretien, les sous-

traitants sont sollicités pour permettre au donneur d‘ordres de réduire à la fois ses coûts liés à la

main d‘œuvre et à l‘investissement aux machines et engins. Ceci permet d‘optimiser sa

trésorerie du fait que le sous-traitant prend en charge la responsabilité de l‘exécution des tâches

qui lui ont été confiées.

Page 256: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

241

En ce qui concerne le système de management, la concrétisation de cette relation de donneurs

d‘ordre et sous-traitants a nécessité d‘après les résultats de nos enquêtés, la mise en place au

préalable d‘une organisation spécifique chargée de piloter le projet (75,2 %). De plus, il en

ressort qu‘un large panneau de contributions venant des deux acteurs influence la relation en

sous-traitance. D‘après les résultats d‘entretiens, c‘est souvent dans le cas de la sous-traitance

de capacité que le donneur d‘ordre met à la disposition du sous-traitant les ressources

nécessaires notamment financières (73.10%) et informelles (71.5%). Cette relation lui permet

aussi d‘avoir la possibilité de garder un œil dans la réalisation des travaux.

Du côté des sous-traitants, les résultats établissent que leur contribution est surtout d‘ordre

matériel. Ainsi, 71,7 % des sous-traitants selon les donneurs d‘ordres participent avec leur

capital matériel. Les apports en ressources informationnelles et financières toutefois ne sont pas

écartés mais elles se trouvent en seconde position. Les mêmes analyses montrent que le

domaine du Bâtiment est celui qui s‘engage beaucoup sur la mise en commun des compétences

intellectuelles et manuelles. En effet, 73,6 % des opérateurs du secteur BTP s‘investissent dans

la relation de sous-traitance par un déploiement conjoint des compétences intellectuelles et à

hauteur de 78,1 %, de leurs compétences manuelles. En ce qui concerne l‘utilisation des

compétences intellectuelles, elle intervient surtout selon les avis des donneurs d‘ordre (88,9 %)

soit en amont, soit au début du processus de production ou du projet nécessitant la relation de

sous-traitance.

Parallèlement, les résultats de l‘enquête révèlent selon toujours les résultats des mêmes

techniques d‘analyses des données que les apports des sous-traitants dans la fixation des

objectifs ne concernent pas généralement la stratégie. La valeur du Coefficient de Alpha de

Cronbach égale à 0,851 proche de 1 justifie par contre, les opinions des opérateurs sur la raison

de la relation, au niveau de la relation de sous-traitance à travers les apports financiers,

matériels et les ressources humaines.

La répartition des tâches constitue une priorité au début de la planification au cours de laquelle

sont précisés non seulement qui en est responsable dans le plan d‘actions, mais également

comment le groupe travaillera à l‘exécution du travail.

D‘après les résultats issus des techniques d‘analyse nous dégageons globalement les opinions

portées par les opérateurs aux sous-traitants :-Les sous-traitants sont des offreurs de produits à

prix compétitifs permettant une réduction des coûts. Pour le DO, .ils respectent (réponses

nuancées) le délai d‘exécution des travaux sous-traités. La fiabilité et la qualité de prestations

Page 257: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

242

des sous-traitants sont assez remarquées. Toutefois, le côté professionnalisme des sous-traitants

est rejeté par quelques dirigeants. La prise de risques par les sous-traitants est assez modérée,

voire même passable. Pour ce qui est de l‘utilisation de nouvelles technologies, l‘engagement

des sous-traitants reste médiocre.

Ces constats d‘entretiens ont permis aussi de relever à travers l‘analyse des résultats d‘enquête

auprès des donneurs d‘ordre que leur responsabilité selon les 41,1 % des opérateurs est tout

d‘abord d‘assurer la réussite de la négociation de tout nouveau projet de relation de sous-

traitance, par la suite, d‘après toujours les 37,4 % des opérateurs, de garantir le bon

fonctionnement de la relation de sous-traitances et enfin de prévenir les risques financiers selon

toujours les 21,5 % des répondants à cette enquête.

Comme dans toute autre coopération, la relation de sous-traitance n‘échappe pas à des

problèmes, cela peut être de communication, d‘imprévu ou tout simplement du non-respect du

contrat. Les résultats de notre enquête montrent. 64,2 % des dirigeants déclarent être souvent

confrontés à des difficultés de relation et 12,5 % en sont toujours victimes. Les questions ont

porté sur les problèmes les plus cités : délai de livraison ;-augmentation de coûts due à

l'inflation des prix sur le marché ;-augmentation de coûts due à des imprévus ;-conflits

d'intérêts ;-non atteinte des objectifs ;- environnement technologique,-autres sources. Parmi

ceux-ci et souvent cités comme source de conflit, le non respect du délai de livraison occupe la

première place suivi par la non atteinte des objectifs. La résolution de ces sources de problèmes

qui entravent la relation de la sous-traitance selon les dirigeants en BTP, repose sur les

demandes d‘informations complémentaires, le fait d‘être réceptif aux différentes idées et la

mise en place d‘un feedback constructif.

Enfin, l‘évaluation globale de la relation de sous-traitance est jugée positive par les DO si nous

nous référons d‘une part aux notes d‘évaluation sur la conformité des services rendus par

rapport aux cahiers des charges qui moyennement sont égales à 16,8 sur 20, avec un écart type

de 0,464 qui établit la non dispersion ou l‘uniformité des notes d‘évaluations données par

chaque dirigeant, d‘autre part, la même analyse de la tendance des résultats sur le taux

d‘achèvement à temps des travaux donne une moyenne de 76,34 % qui établit en d‘autres

termes, qu‘environ trois sous-traitants sur quatre arrivent à assurer l‘achèvement final des

travaux.

Les informations obtenues de l‘exploitation des sources théoriques développées dans les

chapitres 1 et 2 nous ont permis de délimiter le cadre général de notre travail de recherche et de

Page 258: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

243

mener ce dernier selon des directives standardisées pour ce type d‘ouvrage. Selon cette

approche, le dernier chapitre traite dans une première section la validation des hypothèses à

partir des résultats d‘enquêtes. Dans une deuxième section, en nous appuyant sur des pensées

largement partagées ainsi que sur des faits constatés, nous apportons notre jugement sous

forme de proposition d‘améliorations.

Hypothèse 1 :« La réussite d’un projet de sous-traitance dépend du système de

management du donneur d’ordre »

L‘idée de la relation de sous-traitance vient toujours d‘un donneur d‘ordre qui rencontre des

difficultés dans la réalisation des travaux qui lui sont proposés. Afin de satisfaire l‘offre de

marché, il doit définir une stratégie. Le choix de la stratégie nécessite non seulement la maitrise

du domaine de la sous-traitance mais surtout la détermination de ce qu‘on attend de la relation.

Chaque entreprise ne peut ignorer les enjeux et les conséquences des choix stratégiques. En

choisissant la stratégie de sous-traitance, l‘entreprise espère alors tirer d‘une relation avec un

sous-traitant, la possibilité de réaliser ce qu‘elle n‘est pas capable de faire mais surtout la

détermination de ce qu‘elle attend de la relation. D‘après les résultats sur les raisons de la

relation de sous-traitance, la réduction des coûts et le développement du marché constituent

avant tout la priorité à assurer dans la relation de sous-traitance, les scores moyens respectifs

associés qui sont de 3,38 et 2,81 ,traduisent l‘accord des interviewés.

La décision de sous- traitance fait partie du comportement managérial du DO car se réfère à sa

capacité d‘analyse de la situation en présence à savoir les exigences du marché ainsi que de la

présence de plusieurs concurrents potentiels. Dans son processus de prise de décision, il utilise

des méthodes qui s‘appuient sur l‘utilisation de critères objectifs afin d‘augmenter la

probabilité de réussite. Mettre en place des outils de mesure pour évaluer l‘efficacité des sous-

traitants relève des attributions que les donneurs d‘ordre en BTP, se sont imposés pour planifier

les relations futures

Etant seul responsable vis-à-vis du client, les DO s‘appuient sur une organisation bien

structurée de la relation de sous-traitance pour garantir la conformité des travaux. Cette

organisation met en jeu de la part des DO des compétences dans plusieurs domaines de la

fonction managériale : -La compétence conceptuelle qui désigne la capacité à appréhender les

problèmes et les opportunités d‘une entreprise dans leur ensemble, tout en pouvant reconnaître

les rapports entre les différentes parties la constituant ;- La compétence sociale qui inclut la

capacité à collaborer efficacement et de manière efficiente avec d‘autres personnes, que ce soit

Page 259: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

244

en tant que membre ou comme responsable d‘un groupe ainsi qu‘à comprendre l‘action des

autres personnes;- La compétence technique portant sur la connaissance de la matière et se

traduit par la capacité à appliquer des connaissances et méthodes théoriques à un cas concret.

Les résultats de notre étude empirique a permis de relever à travers l‘enquête par sondage que

nous avons mené auprès des opérateurs en BTP de notre zone d‘étude que les compétences ou

le savoir-faire s‘opère dans la relation quel que soit le secteur d‘activités et accorde la priorité

au niveau des compétences intellectuelles où nous remarquons une majorité des opinions soit

53,9 % des dirigeants donneurs d‘ordre.

A Madagascar, aucune loi n‘implique la responsabilité du sous traitant dans la réalisation de

tout ou partie des travaux que l‘entreprise donneur d‘ordres a accepté de réaliser sous contrat.

L‘entreprise donneur d‘ordre est donc la seule responsable devant le client, même en cas de

défaillance du sous-traitant. C‘est pour cette raison que les entreprises s‘appuient sur une

organisation bien structurée de la relation de sous-traitance pour garantir la conformité des

travaux.et que selon les déclarations des dirigeants d‘entreprises, 74,6 % invoquent que

l‘organisation de la relation est dominée par le donneur d‘ordre.

Par ailleurs, les résultats montrent que le comportement managérial du donneur d‘ordre orienté

vers la coopération impacte le degré de contribution des sous-traitants au sein de la relation.

L‘analyse de dépendance ou de corrélation entre l‘évaluation des partenaires et le niveau de

comportement managérial des opérateurs selon un coefficient de corrélation 54 affiche une

valeur positive proche de 1. En outre, le signe positif de l‘indicateur exprime que plus, le bon

comportement managérial du DO est mise en évidence dans la relation de sous-traitance, plus

forte est la contribution des sous-traitants dans la relation.

Pour conclure sur cette première hypothèse, le comportement managérial désigne la façon dont

le donneur d‘ordre gère la relation avec les sous-traitants. Dans notre étude de cas, les résultats

tirés de l‘utilisation d‘outils d‘évaluation indiquent que la réussite de la relation de sous

traitance tient en grande partie à la capacité managériale du DO. Le DO combine ses facultés

intellectuelles pour bien maîtriser par son savoir-faire technique l‘offre de travaux et concevoir

la stratégie de sous traitance, afin de pouvoir faire un choix judicieux du sous traitant et de

contractualiser ses relations avec ce dernier. Ses capacités sont aussi largement déployées tout

au long de l‘exécution du contrat. Un bon système managérial permet au DO d‘obtenir un haut

niveau de leadership persuasif et par conséquent l‘engagement des collaborateurs dans

54 r = 0,874

Page 260: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

245

l‘atteinte des objectifs fixés d‘accord parties. Ceci nous permet d‘affirmer que « La réussite

d‘un projet de sous-traitance dépend du système de management du donneur d‘ordre »

Hypothèse 2 : « Degré d’engagement du sous-traitant dans la relation »

Mous avons souligné la place du DO dans la réussite de la relation de sous- traitance, celle du

sous traitant n‘est pas moindre. C‘est une démarche volontaire d‘acceptation de l‘objectif qui

se traduit par une bonne compréhension du système de management du DO et des objectifs qui

fixent le cap à atteindre et les activités à réaliser. Dans une relation de sous- traitance , les

engagements respectifs du DO et du S/T sont consignés dans un contrat.

Les principales démarches du sous traitant consistent avant tout à traduire les directives du DO

en objectifs, ensuite, dès l‘acceptation du contrat, le sous-traitant s‘aligne à la stratégie que le

donneur d‘ordre souhaite mettre en œuvre. Cet alignement permet de construire une cohérence

entre les décisions stratégiques et les actions du sous-traitant car une fois le cap fixé en accord

avec les deux parties, les rencontres ultérieures sont productives et focalisées sur l‘objectif à

atteindre. Le fait que l'objectif ne soit pas assez précis, pas mesurable, pas atteignable,

engendre des conflits et la non-qualité de la relation. C‘est pour cette raison que le sous-traitant

doit négocier et accepter l‘objectif dès le début .Pour ce faire, il reformule par écrit l'objectif

afin d‘en contrôler la compréhension et de le formaliser. Les résultats montrent que

l‘implication du sous-traitant dans la fixation de ses propres objectifs conditionne la conformité

des travaux aux attentes du donneur d‘ordre.

Dans le cadre global de la sous- traitance, et selon les résultats évoqués dans le précédent

chapitre, la fixation des objectifs globaux dans la relation de sous-traitance reste généralement

de la compétence du donneur d‘ordre. Toutefois, le résultat de l‘analyse des contributions

partielles de chaque variable à l‘explication des notes des services rendus conformes au contrat

de sous- traitance montrent d‘après les indicateurs utilisés que les sous-traitants contribuent de

façon significative dans la fixation des objectifs partiels se rapportant aux compétences et aux

ressources sous traités. Ces deux résultats, à priori contradictoires mais complémentaires,

démontrent que seule la fixation des objectifs partiels relatifs aux compétences ou aux

ressources sous traitées fait l‘objet de consultation des sous-traitants. Parmi ceux-ci, les plus

cités se rapportent aux apports (contribution) financiers, les apports matériels et en ressources

humaines.

Page 261: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

246

Par rapport à l‘exécution du contrat de sous-traitance, il est à souligner que plus de 75% des

S/T enquêtés assurent souvent ou toujours atteindre les objectifs. Malgré tout, plus de 22%

avouent rarement ou jamais les atteindre.

Dans la relation de sous-traitance, la communication se traduit par des exigences contractuelles

formulées par le DO auxquelles le S/T répond ponctuellement, ou en l‘occurrence, dans les

rapports d‘activités. Les résultats montrent que dans le cas où le sous-traitant fournit au

donneur d‘ordre des rapports périodiques sur l'évolution des travaux, celui-ci peut prendre les

décisions nécessaires et éviter les conflits dans la relation.

Les résultats du test de chi-deux d‘indépendance entre la fréquence des rencontres ou des

rapports d‘activités et l‘existence des conflits d‘intérêts associent une p-value inférieure à 0,05

qui confirment significativement la relation. Toutefois, la Figure 31 « Fréquence de rencontre

et conflits d‘intérêt » établit que les rencontres fréquentes (bimensuelles ou mensuelles) entre

donneurs d‘ordre et sous-traitant génèrent souvent des conflits d‘intérêts dans la relation. Ainsi,

92,2 % des dirigeants sont témoins de ces conflits dans les rencontres mensuelles, contre 77,5

% dans les réunions bimensuelles.

Les points dominants pour argumenter notre hypothèse 2 sont repris ci-après. Dans la relation

de sous- traitance, l‘engagement du S/T se situe à différents niveaux. Il est peu ou pas sollicité

dans la définition des objectifs globaux, réputée du domaine du DO. Il adopte une démarche

volontaire d‘acceptation de l‘objectif qui se traduit par un effort de compréhension du système

de management du DO, des objectifs qui fixent le cap à atteindre et les activités à réaliser. Il est

toujours impliqué dans la fixation des objectifs partiels à stipuler dans le cahier des charges qui

le lie au DO. Par rapport à l‘exécution du contrat de sous- traitance, il est à signaler que plus de

75% des répondants avouent souvent ou toujours avoir atteint leurs objectifs. Enfin, dans ses

relations avec le DO, la communication revêt une importance prépondérante car une fréquence

élevée des rencontres confirme son utilité, même si 92,2 % des dirigeants sont témoins de

conflits dans les rencontres mensuelles et 77,5 % dans les réunions bimensuelles.

En conclusion de cette sous section, nous pouvons dire que le S/T fait montre d‘une volonté à

respecter le contenu du contrat et s‘implique globalement à l‘atteinte des objectifs communs.

Son implication ne peut qu‘être avantageuse pour la réussite de la relation.

Hypothèse 3 :« La condition de réussite d’une relation de sous-traitance dépend de

l’application par le donneur d’ordre du management par objectif (MPO) »

Page 262: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

247

Le management par objectif (MPO) sert à concevoir une relation de confiance et de

mutualisation des compétences et est basé sur les principes de direction fondamentaux

suivants: établir, d‘un commun accord, les objectifs à atteindre et s‘y appuyer pour évaluer les

performances des entreprises sous-traitantes ; astreindre le(s) sous traitant(s) à suivre la

planification de l'exécution de la partie de travail sous-traité car il est également à la poursuite

de la qualité et de l'efficacité au même titre que le titulaire ; pour le donneur d'ordres mettre en

place un système de contrôle sachant que son rôle consiste à s'assurer à l‘aide d‘indicateurs et

des standards que la documentation et les produits livrés sont en accord avec les plans.

Nous avons évoqué deux grands groupes d‘objectifs : les premiers se rapportent à ceux définis

par le DO par rapport aux exigences du marché qui le lient avec le client. Leur fixation relève

du DO. Corrélativement à ceux-ci, des objectifs partiels relatifs aux travaux sous traités sont

définis et font partie intégrante du cahier des charges du sous traitant. Pour le donneur d‘ordre,

la fixation des objectifs est le point essentiel pour piloter la relation avec efficacité.et du côté

des sous-traitants, les objectifs sont de véritables leviers pour la mise en œuvre de la politique

décidée par le donneur d‘ordre. Pendant les entretiens, les sous-traitants déclarent que les

objectifs sont pour eux une sorte de but à atteindre suivant une feuille de route qui précise leurs

missions, elle oriente l‘action que celui-ci doit entreprendre.

Le pilotage de la performance passe par un système d'objectifs cohérents et pertinents. Le

choix de ces derniers est une étape importante pour la réussite de la relation en sous-traitance.

Les objectifs servent de référence unique pour impliquer les sous-traitants dans leurs missions.

Ils assurent également le respect de la cohérence entre les attentes du donneur d‘ordre à

l‘efficacité du sous-traitant.

Fixer les objectifs est un acte managérial fondamental, auquel le sous-traitant doit contribuer. Il

s‘agit pour les donneurs d‘ordre d‘exprimer ses attentes aux sous-traitants.

Pendant les entretiens, les sous-traitants déclarent que les objectifs sont pour eux une sorte de

but à atteindre suivant une feuille de route qui précise leurs missions. Les objectifs servent

aussi à évaluer les activités. Ainsi, 75%des affirment avoir souvent ou toujours atteins leurs

objectifs. Les meilleurs objectifs, les plus efficaces sont des objectifs négociés car le sous-

traitant, a plus d‘expérience sur les travaux sous-traités. Pour assurer la performance du sous-

traitant, l‘objectif qui lui est fixé doit être SMART : Spécifique, Mesurable ou observable,

Ambitieux mais Réaliste, défini dans le temps, il doit y être contraint en termes de ressources

Page 263: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

248

Par ailleurs, la planification est un mode de prise de décision à caractère formalisé et une

démarche explicite qui s‘appuie sur une méthode déroulant dans le temps et dans l‘espace selon

un programme préalablement déterminé. Le rôle du donneur d‘ordre ne s‘arrête pas à la

fixation des objectifs, il doit encadrer la relation en laissant une liberté d‘action suffisante au

sous-traitant. D‘après les sous-traitants, la participation dans la planification leur permet de

savoir exactement leurs missions et de répondre correctement aux attentes du donneur

d‘ordre. Une mission imprécise génère un résultat aléatoire. À l‘inverse, une relation claire

nette et précise, possède toutes les chances d‘engendrer un résultat clair, net et précis.

La planification passe par la définition des objectifs de l‘organisation, l‘élaboration d‘une

stratégie globale pour les atteindre et la création d‘une hiérarchie complète de plans pour

intégrer et coordonner les activités. Elle concerne donc autant les fins (ce qu‘il faut faire) que

les moyens (la façon de procéder). Trois types de plan d‘actions, valables pour une relation de

sous-traitance sont proposés :- les Plans stratégiques: qui sont des plans s‘adressant à

l‘organisation dans son ensemble, en considérant la place du sous-traitant par rapport à son

environnement et en lui fixant des objectifs partiels- les Plans opérationnels qui sont des plans

tactiques exposant en détail comment parvenir aux objectifs généraux de la relation de sous-

traitance-les Plans directionnels lesquels sont des plans flexibles qui définissent les grandes

lignes.

D‘après les résultats, les donneurs d'ordres établissent également des systèmes de contrôle afin

de s'assurer que les résultats correspondent à ses attentes. L‘analyse de régression multiple

expliquant les notes d‘évaluation des sous-traitants à travers la conformité des services rendus

par l‘efficacité de l‘utilisation des indicateurs de suivi et de contrôle des donneurs d‘ordre,

montre la significativité de la relation.

Le management par objectif consiste à impliquer le sous-traitant à suivre les trois étapes

nécessaires à ce genre de management. La considération des avis du sous-traitant dans la

fixation des objectifs, la coopération dans la planification des actions et son implication dans le

système de contrôle, améliore selon les résultats, la relation de sous-traitance. La condition de

réussite d‘une relation de sous-traitante dépend donc de l‘appropriation par le S/T du système

MPO et de son application conjointe par les deux parties.

////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Page 264: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

249

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

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- HERMAN J., « Les langages de la sociologie », PUF, 1988, cité par Wacheux, 1996.

- HESS-FALLON B., SIMON Anne-Marie. « Droit des affaires ». 14 ème Editions

SIREY.2001.

- MEYERJ., «Economie d’entreprise»,

- MINTZBERG, « The nature of Managerial Work » 1973

- MOH C., « Élaboration d'un mécanisme de promotion de la sous-traitance en

Page 265: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

250

Côte d'Ivoire », Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi, fév. 1988

- MOISSON M., « Pratique de la rentabilité de la sous-traitance d'organisation »,

Paris, 1972.

- Nations Unies, « La sous-traitance et la modernisation de l'économie », ONU, New

York, 1975, page

- OBADIAM. « Type de management et symbolique de la main », dans : Quelle

- économie voulons-nous ? Pour en finir avec le toujours plus…(2003), Eyrolles, 2011.

- PASSERON J.C., « Le raisonnement sociologique », Nathan, 1991, cité par

Wacheux, 1996.

- PUPIER A ., « La fausse sous-traitance dans le bâtiment et les travaux publics ».

Revue : Sociétés contemporaines N°10, Juin 1992. p153 – 170

- R. John et CHAPPELL S. David, « Principes de management ». op.cit.

ROBBINS S., DE CENZO D. et COULTER M. « Management, L‘essentiel des

concepts et pratiques ». Nouveaux Editions 4ème -7ème éditions, 2011.538 pages

- SPENCER, Galen Hull, « La petite entreprise à l’ordre du jour ». Harmattan,

Paris, 1987.

- SENEQUE GODET M. « Vive la planification », Sirey, Paris, 1992.

- SIMON, « The science of Management Décision », publié en 1960

WEBOGRAPHIE

- www. manager-par-les objectifs

- https://sites.google.com/site/construireamadagascar

:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::

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251

ANNEXES

ANNEXE 1 : Guide d‘entretien : donneur d‘ordre

ANNEXE 2 : Guide d‘entretien : entreprise sous-traitante

ANNEXE 3 : Questionnaire d‘enquête

ANNEXE 4 : Contrat de construction Type

Page 267: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xii

ANNEXE 1

Guide d’entretien : donneur d’ordre

Sujets : la sous-traitance, le management par objectif, la sous-traitance en bâtiment

Sous-traitance

L‘évolution continuelle de l‘environnement de l‘entreprise impose aux dirigeants de revoir

sans cesse leur stratégie pour répondre aux besoins de l‘entreprise et rester opérationnels et

performants au niveau du marché. La sous-traitance est une option sur laquelle les entreprises

se sont penchées ces dernières décennies.

- Quels ont été les facteurs qui vous ont poussés à engager une relation de sous-

traitance ?

- Comment évaluez-vous votre relation de sous-traitance avec l‘entreprise suiveur ?

- Selon vous, Quels peuvent être les facteurs pouvant influencer le bon fonctionnement

d‘une relation de sous-traitance ?

Management par objectif

Comment procédez-vous aux choix des entreprises sous-traitantes ?

Selon vous, quels sont les critères ou les compétences que vous attendez de votre relation de

sous-traitance.

L‘efficacité et l‘efficience qui sont les deux termes essentiels pour définir la performance

sont cruciales pour l‘entreprise. Rappelons que l‘efficacité se définit par la capacité d‘une

entreprise à atteindre ces objectifs.

Pouvez-vous nous expliquez la procédure que vous appliquez pour la planification des

objectifs dans votre entreprise ?

Une fois les objectifs établis, comment se passent l‘intégration et l‘application des objectifs

au niveau des entreprises sous-traitantes ?

Page 268: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xiii

Relation de sous-traitance en bâtiment

La sous-traitance dans le bâtiment est une opération très courante. Ces dernières années, les

contrats liés à la délégation de tranches de travaux dans la filière de Bâtiment et de Travaux

Publics (BTP) sont devenus incontournables. D‘après vous, quelle est la cause de ce fort

engouement ?

-Quels sont les types d‘entreprises susceptibles de vous intéresser pour un contrat de sous-

traitance ?

- Quels avantages espérez-vous tirer de votre relation de sous-traitance ?

:::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::

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xiv

ANNEXE 2

Guide d’entretien : entreprise sous-traitante

- Comment avez-vous décidé d‘entrer en accord avec un donneur d‘ordre pour effectuer

une tranche de travaux pour l‘édification d‘un bâtiment?

- Comment évaluez-vous votre relation avec le donneur d‘ordre ?

- Quels sont les avantages dont vous escomptez de votre relation de sous-traitance ?

Management par objectif

- La stratégie managériale utilisée par l‘entreprise donneuse d‘ordre influence-t-elle

votre façon de travailler ?

- Quels sont les facteurs de motivation qui vous poussent à atteindre vos objectifs ?

- Selon vous, Quels peuvent être les facteurs pouvant influencer le bon fonctionnement

d‘une relation de sous-traitance ?

Page 270: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xv

ANNEXE 3

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xvi

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xvii

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xviii

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xix

Page 275: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xvi

ANNEXE 4

Contrat de construction Type

CONTRAT

OBJET : TRAVAUX DE CONSTRUCTION « D’UNE MAISON

D’HABITATION »

« Nom de la propriété »

Lieu : « Fokontany, Firaisana, Faritra »

MAITRE D‘OUVRAGE : « Personnes physique (Particulier) »

« Personne morale (Société) »

TITULAIRE « Nom de la société qui est en

charge de la construction »

« Adresse complète de l‘entrepreneur ou du siège de lasociété »

« Contact téléphonique »

MONTANT DU CONTRAT : « Montant global du contrat en lettre et en chiffre

(Cf :Article 7) »

DELAI D‘EXECUTION : « Durée totale de l‘exécution des

travaux (Cf : Article 5)

DATE DE SIGNATURE : « Date du jour de la signature »

Page 276: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xvii

CONTRAT

Entre :

1 – Monsieur et Madame …………………..(M.M) / La Société ………………(Sc), désignés

ici par les Propriétaires d‘une part ;

Et

2 – Pour une Entreprise Individuelle

Monsieur/Madame……………

CIN° …………………………...

Adresse complète :…………..

Pour une société (S.A ou S.A.R.L)

Nom de la Société ……….+ Capital

Nom du Responsable du chantier +Titre

NIF : Numéro d‘Identité Fiscale

STAT : Numéro Statistique

R.C : Registre du Commerce

Adresse Complète :……………………..

Désigné ici par le Titulaire d‘autre part ;

Page 277: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xviii

Il a été arrêté et convenu ce qui suit :

ARTICLE 1 : OBJET DU CONTRAT

Le présent contrat a pour objet l‘exécution par le Titulaire et pour le compte des Propriétaires,

des travaux de construction de : (Nature de la construction. Ex : Construction d‘une maison

d‘habitation, d‘un logement de gardien…) dans la « nom de la propriété » avec murs de

clôture, sur le terrain ayant pour titre le n° ………….., sise à ….Fokontany, Firaisana, Faritra

ARTICLE 2 : FORME DU CONTRAT

Le présent contrat est un contrat « à prix global et forfaitaire ».

Note : C‘est dans cet article que vous devrez mentionner la nature du contrat. Il faut être le

plus précis possible.

Par exemple :

- Si le titulaire est en charge de la fourniture des matériaux et de la main

d‘œuvre

- Si le titulaire prend en charge seulement la main d‘œuvre et les fournitures des

matériaux par les propriétaires

- Si le titulaire est en charge de la fourniture des matériaux pour les gros œuvres

et de la main d‘œuvre.

ARTICLE 3 : DOCUMENTS CONTRACTUELS

Le Titulaire s‘engage à exécuter le présent contrat conformément aux dispositions des

documents énumérés ci-après auxquels il reconnaît un caractère contractuel :

Note : Ces documents doivent être annexés au présent contrat

Le présent contrat

Page 278: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xix

Annexe 1 : Descriptif des travaux

Note : Il doit être le plus précis que possible et doit être facile à comprendre.

Exemple: - Désignation des ouvrages et fournitures: - Toitures.

Détails de prestations:

- Tôles galvanisés d'une épaisseur de 50/100e de couleur gris ardoise; Motif: tuiles

romaines.

- Charpente en hazoala dont (madrier d'une dimension de 5 cmx15cmx500 cm ; bois

carré de 7 cmx7cmx400 cm ; chevron de 10 cmx10cmx400 cm)

Annexe 2 : Bordereau Détail Estimatif (BDE)

Annexe 3 : Les plans autorisés officiellement

Annexe 4 : Planning d‘avancement des travaux et calendrier de paiement

ARTICLE 4 : CONSISTANCE DES TRAVAUX

Les travaux qui doivent être exécutés par le Titulaire dans les conditions prévues par le

présent contrat sont :

Installation et repli de chantier

Terrassement

Assainissement

Ouvrage en infrastructure

Ouvrage en superstructure

Enduit et chape

Carrelage – revêtement

Charpente – couverture – plafonnage

Plomberie sanitaire

Menuiseries bois – aluminium – métallique

Electricité

Peinture – vitrerie

Murs de clôture

Note : les travaux autres que ce qui est énumérés dans cet article doivent faire l‘objet d‘un

avenant. Il est donc impératif de bien définir au préalable les travaux à effectuer.Cet avenant

Page 279: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xx

doit être daté et signé avant leur exécution. Car l‘exécution de ces travaux non prévus peut

modifier le montant du contrat et le délai d‘exécution.

ARTICLE 5 : DELAI D‘EXECUTION

Sauf cas de force majeure (pénurie brusque des matériaux constatée sur le marché par les

deux partis, cataclysme naturel, etc. …), le Titulaire s‘engage à exécuter les travaux dans un

délai de …. JOURS calendaires/ ….MOIS. La remise de la clef est prévu pour

le……(DATE).

ARTICLE 6 : DEBUT DES TRAVAUX

Le début des travaux et la mise en vigueur du présent contrat sont à compter de la date de

paiement de l‘avance de démarrage.

ARTICLE 7 : MONTANT DU CONTRAT

Le montant des travaux est fixé à la somme globale et forfaitaire de ……………. Ariary ,

prix non révisable tant que la consistance des travaux reste inchangée, tel qu‘il ressort du

bordereau détail estimatif annexé au présent contrat.

ARTICLE 8 : AVANCE DE DEMARRAGE

Une avance de..% du montant du contrat, soit ………………..Ariary est accordée au

Titulaire à la signature du présent contrat.

ARTICLE 9 : AUTRES PAIEMENTS

Après paiement de l‘avance, les Propriétaires s‘engagent à verser au Titulaire, après

constatation de l‘achèvement des travaux prévus dans le « Planning d‘avancement des

travaux ».

Exemple

- Le premier versement correspondant à..% du contrat, soit………..Ariary sera effectuée à

l‘achèvement des fondations.

Page 280: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xxi

- Le second versement correspondant à..% du contrat, soit………..Ariary sera effectuée à

l‘achèvement des murs.

- Le troisième versement correspondant à..% du contrat, soit………..Ariary sera effectuée à

la finition des gros œuvres. (les fondations, les murs et le toit sont achevés)

- Le quatrième versement correspondant à..% du contrat, soit………..Ariary sera effectuée à

l‘achèvement des cloisons, des séparations et de la pose des fenêtres et portes).

- Le cinquième versement correspondant à..% du contrat, soit………..Ariary sera effectuée à

l‘achèvement des travaux.

- Le dernier versement correspondant à..% du contrat, soit………..Ariary sera effectuée à la

réception des travaux.

Le paiement s‘effectuera par chèque bancaire libellé au nom de ...........ou par virement

bancaire (Coordonnées Bancaires)

Note : Chaque modification du nom du bénéficiaire ou autre doit faire l‘objet d‘un avenant.

ARTICLE 10 : MODIFICATION SUR LA CONSISTANCE DES TRAVAUX

Toute modification sur la consistance des travaux à exécuter fera l‘objet d‘avenant au présent

contrat.

RTICLE 11 : CHARGE DES PROPRIETAIRES

Sera à la charge des propriétaires la fourniture de…..(Lister des matériaux)

Note : Cet article est prévu pour inclure la liste des matériaux ou de services que le

propriétaire devait fournir. Exemple : Le service de gardiennage, mise à disposition d‘un

entrepôt…

Page 281: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xxii

ARTICLE 12 : GARANTIES

Le Titulaire veillera à la bonne exécution de tous les travaux suivant les règles de l‘art et sera

tenu responsable des ouvrages exécutés, du personnel du chantier, des sous-traitants ainsi que

du chantier.

Il est tenu de donner les garanties qui suivent :

1. GARANTIE DECENNALE

Pendant une durée de DIX ANS ( 10 ans ) à partir de la remise des clés aux propriétaires, Le

Titulaire garantira tous les dommages compromettant la solidité et l‘étanchéité de l'ouvrage et

des éléments d'équipement indissociables ou qui le rendent le logement impropre à sa

destination.

2. GARANTIE DE BON FONCTIONNEMENT

Pendant une durée de .. ANS ( ..ans ) à partir de la remise des clés aux propriétaires, Le

Titulaire garantira le bon fonctionnement de tous les éléments d‘équipements, c‘est-à-dire de

tous les éléments pouvant être enlevés ou remplacés sans toucher aux gros œuvres.

3. GARANTIE DE PARFAIT-ACHEVEMENT

Pendant une durée de.. ANS (..ans ) à partir de la remise des clés aux propriétaires, Le

Titulaire sera tenu de réparer tous les désordres mentionnés lors de la réception des travaux

ou ceux survenant l'année qui suit.

ARTICLE 13:RECEPTION DES TRAVAUX

Lors de la réception des travaux les Propriétaires pourront se faire assister du professionnel

de leur choix. La réception sera constatée dans un procès verbal écrit, daté et signé par le

titulaire et les Propriétaires.

Si des réserves sont formulées à l‘occasion de la réception, le paiement du dernier versement

sera consigné jusqu‘à la levée de ces réserves.

Note : Le titulaire ne peut en aucun cas subordonner la remise des clés au paiement intégral

Page 282: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xxiii

du prix.

ARTICLE 14 : PENALITE DE RETARD (OPTIONNEL)

Pour le titulaire, le taux de pénalité pour retard de livraison est de (ex :1/millième) du prix par

jour de retard, soit…………Ariary.

Pour les propriétaires, le taux de pénalité pour retard de paiement est de..% par jour sur les

sommes non réglées, soit ….. Ariary.

ARTICLE 13 : REGLEMENT DE LITIGE

En cas de litige et à défaut d‘un règlement à l‘amiable, le litige sera réglé conformément à la

législation en vigueur.

Fait en …exemplaires à « Faritra » le,

Les Propriétaires Le Titulaire

Source : https://sites.google.com/site/construireamadagascar/

Page 283: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xxiv

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................... i

RESUME .....................................................................................................................................

TABLE DES MATIERES ...................................................................................................... xvi

LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................... viii

LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. x

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................... 1

PARTIE I : CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ................................... 11

CHAPITRE 1 : NOTIONS SUR PME ET LE MANAGEMENT PAR OBJECTIF. ......... 12

1.1 Généralités sur les PME ........................................................................................ 12

1.1.1Notions d‘entreprises ................................................................................................... 13

1.1.2 Caractéristiques des PME ........................................................................................... 21

1.2 Le management : du global au spécifique .................................................................. 32

1.2.1 Définitions................................................................................................................... 32

1.2.2 Quelques pensées sur le management ......................................................................... 39

1.2.3 Les champs d‘application du management ................................................................. 44

1.2.4 Les rôles du manager .................................................................................................. 46

1.2.5 Les différentes styles de management ....................................................................... 50

1.2.6 Les formes de management ........................................................................................ 55

1.3 Quelques concepts sur le MPO ................................................................................. 58

1.3.1 Genèses du MPO........................................................................................................ 58

1.3.2 Les étapes du MPO ..................................................................................................... 61

1.3.3 Les avantages du MPO ............................................................................................... 64

1.3.4 Les limites et les faiblesses du MPO .......................................................................... 66

1.3.5 Mesure de performance en MPO ................................................................................ 67

Conclusion du chapitre 1 ................................................................................................ 70

CHAPITRE 2 : THEORIE SUR LA SOUS TRAITANCE ................................................. 71

Page 284: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xxv

2.1 Les différents concepts de la sous-traitance ................................................................. 72

2.1.1 Définitions................................................................................................................... 72

2.1.2 Les types de sous-traitance ......................................................................................... 78

2.1.3 La relation en sous-traitance ....................................................................................... 81

2.1.4 Critère de performance d‘une sous-traitance ............................................................. 84

2.2 PME et sous-traitance ................................................................................................ 86

2.2.1 Opportunités et menaces pour les PME donneur d‘ordre ........................................... 87

2.2.2 Les enjeux pour les PME sous-traitants ...................................................................... 88

2.3 Le MPO en sous-traitance .......................................................................................... 90

2.3.1 La fixation des objectifs .............................................................................................. 91

Conclusion du chapitre 2 ................................................................................................. 93

CHAPITRE 3 : CADRE METHODOLOGIQUE................................................................ 95

3.1 : Cheminement et exigence de la recherche .............................................................. 95

3.2 : Recherche qualitative ............................................................................................... 98

3.3 Etude quantitative ................................................................................................... 119

Conclusion du chapitre 3 .............................................................................................. 133

CONCLUSION DE LA PARTIE I .................................................................................... 134

PARTIE II : ETUDES EMPIRIQUES ............................................................................. 133

CHAPITRE 4 : PRESENTATION DES RESULTATS .................................................... 134

4.1 Les PME du secteur BTP et la relation de sous-traitance .................................. 134

4.2 Les caractéristiques de la relation de sous-traitance entre PME ........................ 147

4.3 Le management et la relation de sous-traitance des PME en BTP ..................... 149

4.3.1 Les ressources engagées ....................................................................................... 151

4.3.2 Les compétences engagées .................................................................................. 153

4.4 La responsabilité du donneur d‘ordre ................................................................. 156

4.4.1 La fixation des objectifs ....................................................................................... 157

4.4.2 La planification ..................................................................................................... 162

Page 285: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xxvi

4.4.3 Le suivi et contrôle................................................................................................ 171

4.5 Les impacts de la relation de sous-traitance des PME du domaine des BTP ...... 174

Conclusion du chapitre 4 ............................................................................................... 182

CHAPITRE 5 : VERIFICATION DES HYPOTHESE/ANALYSES

PREALABLES/DISCUSSIONS ....................................................................................... 183

5.1 Validation des hypothèses........................................................................................ 183

5.1.1 « La réussite d‘un projet de sous-traitance dépend du system de management du

donneur d‘ordre » ............................................................................................................... 183

5.1.2 « Le degré d‘engagement du sous-traitant conditionne le résultat de l‘alliance. » 189

5.1.3 « La condition de réussite d’une relation de sous-traitante dépend de l’application du

donneur d’ordre du system MPO » 194

5.2 Stratégie et analyses préalables à la relation 198

5.2.1 Stratégie pour la mise en place de la relation de sous-traitance 198

5.2.2 Analyses préalables nécessaires pour le DO 200

5.3 Discussions 206

5.3.1 Mise en place d‘une relation de sous-traitance ........................................................ 206

CONCLUSION CHAPITRE 5 210

CHAPITRE 6 RECOMMANDATIONS 211

6.1 Les engagements 211

6.1.1 Engagement des ressources et compétences .............................................................. 211

6.1.2 Respect du cahier de charges ...................................................................................... 212

6.1.3 Maintien d‘ une relation de confiance ........................................................................ 212

6.2 Application du MPO ............................................................................................... 213

6.2.1 Mode de fixation des objectifs ................................................................................... 214

6.2.2 Plan d‘action .............................................................................................................. 216

6.2.3 Contrôle et autocontrôle ............................................................................................... 217

6.3 Management des opérations 219

6.3.1 Utilisation du diagramme de GANTT 220

Page 286: MANAGEMENT PAR OBJECTIF : OUTIL DE PILOTAGE DE …

xxvii

6.3.2 Utilisation de la méthode PERT 221

Conclusion du chapitre 6 ....................................................................................................... 224

CONCLUSION DE LA PARTIE II ...................................................................................... 224

CONCLUSION GENERALE ................................................................................................ 225

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 249

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

i