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MANIFESTE DU COLLECTIF VILLE CAMPAGNE POUR DES TERRITOIRES RURAUX ATTRACTIFS ET PRÉCURSEURS DUNE SOCIÉTÉ EN TRANSITION Historique Les nouveaux enjeux du monde rural dans le monde global Prendre en compte ces nouveaux enjeux dans les politiques d’accueil Des valeurs à partager, des chantiers à construire collectivement 1. p. 1-2 2. p. 3-4 3. p. 5-7 4. p. 8 ...................................................................................................... ........ .................................................................... ..........................................

Manifeste du Collectif Ville Campagne

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Les mobilités et les politiques d'accueil et d'attractivité sont un levier pour enrichir le développement local ! En 2014, les valeurs et ambitions portées par le Collectif ont été réaffirmées par ses membres au sein du "Manifeste du Collectif Ville Campagne" . Il porte les enjeux et objectifs partagés au sein de l'association, comme les prochains chantiers que nous souhaitons bâtir collectivement. Rejoignez-nous ! http://www.installation-campagne.fr/article-collectif.php5?idArticle=39

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Manifestedu ColleCtif Ville CaMpagne

pour des territoires ruraux attraCtifs et préCurseurs d’une soCiété en transition

Historique

Les nouveaux enjeux du monde rural dans le monde global

Prendre en compte ces nouveaux enjeuxdans les politiques d’accueil

Des valeurs à partager,des chantiers à construire collectivement

1. p. 1-2

2. p. 3-4

3.p. 5-7

4.p. 8

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1. Historique

Le Collectif Ville Campagne a été créé en 1999 par des personnes et des structures* qui constataient un

mouvement migratoire de la ville vers la campagne et souhaitaient améliorer l’intégration des urbains, souvent

mal préparés à la ruralité et parfois rejetés par les natifs.

Objectifs et actions sur deux niveaux Il nous semblait qu’il fallait agir à la fois au niveau des partants, en les accompagnant, et à la fois au niveau des

territoires, en les aidant à construire des politiques d’accueil et d’attractivité. C’est cette double compétence

qui fait la spécificité — et la force — de notre Collectif, qui rassemble en effet à la fois des collectivités, des

organismes d’accompagnement de porteurs de projets en milieu rural, des médias spécialisés, des chercheurs,

des personnes engagées dans le développement local et des salariés qualifiés.

Une population plus facilement mobilePlus que de migrations ville-campagne, il s’agit aujourd’hui davantage de parcours de mobilité. Selon les âges,

les besoins et les situations professionnelles, les populations se déplacent de zones urbaines en zones rurales

et inversement, changent de région, changent de métiers et n’habitent plus nécessairement où elles travaillent.

Parfois c’est le choix d’un territoire, voire d’une maison, qui détermine une installation. D’autres déménagent pour

un emploi, une formation ou pour se rapprocher d’une infrastructure spécifique (école alternative, structure de

soin...).

Aujourd’hui, les gens peuvent changer de territoire de résidence jusqu’à quatre fois dans leur vie.

* Cf. La liste des membres page 10

Le Collectif Ville Campagne mène donc différentes actions pour :

Il fallait également sensibiliser les décideurs locaux et les pouvoirs publics à cette problématique. Ainsi

parallèlement à ses actions d’appui et d’accompagnement, le Collectif Ville Campagne capitalise et diffuse les

bonnes pratiques, réalise des études, anime des groupes de travail, met en réseau les acteurs et organise des

séminaires...

Comment transformer cette méconnaissance de la vie rurale des uns et cette hostilité latente des autres en un

enrichissement mutuel profitable au développement local des territoires ?

Mieux orienter les migrants ;

Mettre en relations porteurs de projets, territoires et acteurs de l’accompagnement ;

Aider les territoires à s’organiser pour accueillir et intégrer ces nouveaux arrivants ;

Et étudier ces migrations, les mutations sociétales en cours et les nouveaux enjeux qui en découlent.

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De nombreux acteurs au service de l’attractivité

Une centaine de territoires engagés dans une politique d’accueil

sur toute la France :

Au niveau des territoires et des collectivités, les notions d’accueil et d’attractivité font aujourd’hui sens et inspirent

les politiques mises en œuvres à l’échelle de nombreux pays, communautés de communes, agglomérations,

départements (Allier, Côtes d’Armor, Cher, Nièvre...) et régions (Limousin, Auvergne, Bourgogne, Basse-Norman-

die…), mais aussi en Europe (Grèce, Slovénie, Italie, Espagne...). La nécessité de se doter d’un projet de territoire

fait son chemin, avec de belles réussites.

Oui, les mobilités et les politiques d’accueil et d’attractivité

sont un levier pour enrichir le développement local,

en plaçant les femmes et les hommes au cœur du projet du territoire

Source : Collectif Ville Campagne 2014

SUDOUEST

29%

NORDOUEST

14%

NORDEST18%

SUDEST39%

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2. Les nouveaux enjeux du monde rural dans le monde global

La campagne, de grands potentiels estimables

Mais aujourd’hui, l’évolution des politiques d’aménagement va dans le sens de la métropolisation, avec des

villes qui continuent de grignoter l’espace rural pour construire des infrastructures marchandes ou routières,

et d’autres, à l’instar de Munich, qui contrôlent directement les terres autour de leur lieu d’implantation pour

garantir localement produits agricoles sains, eaux non polluées et paysages préservés. Est-ce là l’avenir des

territoires ? Les métropoles seront-elles l’ultime et bienheureux lieu de vie des populations ? L’espace rural sera-

t-il cantonné à la production de ressources agro-alimentaires et sylvicoles pour les villes, aux loisirs nature et à

la protection de la biodiversité, sans âme qui vive ?

Imaginons ! Tout le monde, ou presque, vit désormais dans une ville ou sa banlieue plus ou moins lointaine. On

cultive des tomates sur son balcon ou dans des jardins collectifs et l’on passe ses vacances dans des chambres

d’hôtes en pleine nature. Les agriculteurs, salariés, partent travailler sur un champ comme d’autres vont au

bureau. Les plus beaux villages sont entretenus par la ville pour le tourisme, l’accueil de retraités ou de malades

en convalescence. Les autres n’ont plus de raison d’être maintenus. On ne parle plus des ruraux, c’était une autre

époque...

Ce scénario dans lequel des métropoles vertes asservissent des territoires ruraux n’est pas complètement

fictionnel, et il est urgent de proposer et d’expérimenter un autre modèle qui permette un développement

polycentré et intégré des villes et des campagnes. L’hyperconcentration des hommes et des activités, même

conduite de manière écologique, induit tensions, pollutions, délinquances et vide les territoires ruraux. Or ces

derniers sont essentiels.

Nous, membres et salariés du Collectif, savons que la campagne est, à l’instar de la ville, un lieu d’émancipation

et de créativité. Nous constatons dans notre travail de chaque jour que le monde rural est plus vivant que jamais.

De nombreux territoires ruraux sont de véritables laboratoires et des lieux d’innovations techniques, sociales

ou organisationnelles. Il s’y construit une nouvelle ruralité trouvant équilibre et harmonie entre l’économique,

le social et l’écologique. Des personnes confrontent leurs idées, associent leur volonté et leurs moyens, mettent

en valeur les potentiels locaux, produisent, transforment, distribuent… Ils vivent une économie plus locale, plus

familiale, plus entrepreneuriale, plus solidaire et moins spéculative, où les gens ne sont pas des anonymes.

C’est pourquoi nous défendons des relations ville-campagne où l’un ne domine pas l’autre, où chacun garde une

intégrité politique, où échanges et complémentarités sont de mise. Villes et campagnes doivent co-construire

leurs solutions, en s’appuyant sur les hommes et les femmes qui les font vivre : qui mieux que les habitants,

paysans, entrepreneurs, chercheurs de demain sauront réinventer collectivement des systèmes agronomiques

et socio-économiques complémentaires, complexes, cohérents et durables ? Parce qu’ils habitent la diversité de

ces espaces, ils ont des cultures, des expériences accumulées, des connaissances spécifiques et des savoir-faire

qui s’avèrent irremplaçables pour affronter les défis auxquels nous sommes confrontés.

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Pour ce faire, les territoires ruraux doivent prendre conscience de trois formidables potentiels dont ils sont

porteurs :

Sur la base de ces potentiels, il faut saisir la nécessaire recherche de nouvelles sources d’énergie comme une

véritable opportunité. Appliquée aux fermes, aux entreprises, aux habitations, aux communes ou aux communautés

de communes, elle donne une autre vision des activités existantes ou possibles et invite à trouver l’équilibre entre

écologique et économique, vie sociale et autonomie. Comme le montrent de nombreuses expériences (les fermes

de Figeac dans le Lot, la communauté de communes du Mené en Centre Bretagne…), diversifier les sources

d’énergie locales permet de reconstituer de petites cellules sociales, d’allonger les différentes chaînes le long

desquelles se transforme l’énergie en créant des activités et finalement de pouvoir dégager du temps pour créer

du lien social et des activités culturelles.

Le monde rural mettant en œuvre ses potentiels pourra alors être un acteur utile dans la société qui entame sa

transition écologique.

La terre, le soleil, l’eau, les écosystèmes… qui créent et maintiennent la vie ;

Les femmes et les hommes, habitants de toujours ou nouveaux arrivants, qui mettent à disposition produits et services pour l’alimentation, l’énergie, l’habitat, le bien-être, la culture ou le lien social ;

La proximité qui permet le développement de filières territorialisées qui valorisent les ressources locales en associant différents acteurs socio-économiques pour créer de la valeur ajoutée, de la croissance et de l’emploi non-délocalisable.

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3. Prendre en compte ces nouveaux enjeux dans les politiques d’accueil

Pour une autonomie énergétique

Pour une agriculture paysanneet une alimentation de proximité

Ces nouveaux enjeux sont des atouts pour accueillir de nouvelles forces vives. C’est pourquoi les politiques

d’accueil doivent être renouvelées et enrichies, afin d’être capables d’accompagner les territoires ruraux dans

leurs démarches de transition pour créer une nouvelle attractivité, et d’accompagner les porteurs de projets afin

qu’ils s’y intègrent au mieux.

Ainsi le Collectif Ville Campagne se propose de croiser les mobilités des personnes et l’attractivité des territoires

avec la construction d’une société de transition. Les 8 entrées suivantes illustrent la manière dont nous souhaitons

y travailler.

Les expériences menées déjà sur ce sujet par plusieurs collectivités sur leur territoire sont très instructives. Elles

montrent que c’est en mettant en place, petit à petit, des actions modifiant et multipliant les origines de l’énergie

utilisée dans leurs activités économiques habituelles, puis en prolongeant l’utilisation de ces énergies locales

pour créer sur place des activités nouvelles, que les habitants ont retrouvé équilibre économique et pouvoir de

décision. De plus, les territoires concernés sont devenus très attractifs. Et les acteurs qui se

sont mobilisés selon l’intérêt des projets et qui continuent à l’être pour les faire fonctionner ont

changé l’atmosphère de la collectivité.

L’intérêt de ces réalisations, c’est qu’elles attestent que la transition énergétique a un effet déclencheur

d’une série de phénomènes qui réveille la collectivité, qui lui permette de construire peu à peu cette

nouvelle ruralité que nous souhaitons. Et cela en répondant à certains problèmes écologiques actuels.

C’est un outil qui, bien utilisé, ouvre la porte d’un développement local renouvelé… C’est aussi un type

de développement qui nécessite de nouvelles compétences, de nouveaux arrivants. Ceux-ci doivent

pouvoir comprendre et lire facilement le projet global du territoire pour y trouver leur place.

La photosynthèse est l’or de demain car elle joue un rôle sur la nourriture, l’eau, l’air, le sol,

l’énergie. La terre est un bien qui doit être destiné à l’intérêt public. Aussi il est primordial

de requestionner collectivement les politiques d’attribution et de gestion de la terre. Les

agriculteurs doivent devenir des paysans chercheurs. Il est prouvé qu’une nourriture

de qualité peut être produite en quantité suffisante par des modes de production

respectueux de l’environnement. Il est nécessaire que tous les paysans et la filière

agro-alimentaire se réconcilient avec la nature et les citoyens-consommateurs. L’équilibre sol-humus-

animaux doit être renforcé dans toutes nos campagnes. C’est un projet créateur d’emplois, de lien social, de

préservation de l’environnement... en un mot d’autonomie.

La campagne continuera à fournir en grande partie la ville mais elle gagnera son autonomie en gardant

la maîtrise de la production et de la transformation de ses produits, qui seront accessibles localement.

Les territoires ruraux devront ainsi participer à l’élaboration des politiques de commercialisation et de

distribution avec les zones urbaines (approvisionnement et transport des marchandises en particulier).

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Pour une prise en compte de l’accueil résidentiel

Pour un maintien et une modernisationde l’économie traditionnelle

Pour le soutien aux démarches alternatives, innovanteset expérimentales

Souvent peu pris en compte par les politiques publiques, qui préfèrent soutenir la création d’emploi, l’accueil

résidentiel mérite un autre regard. A l’heure où l’entrée démographique est mise en avant pour justifier le

transfert de budget vers les zones très peuplées, l’accueil résidentiel apporte une réponse à la dictature du chiffre.

Le simple fait d’accueillir des populations nouvelles, quel que soit le statut des personnes – actifs, retraités,

chômeurs, étudiants, résidents temporaires, créatifs…- fortifie les services publics et privés, est source de revenus

et contribue à la circulation des richesses et des compétences sur le territoire. Les nouveaux résidents peuvent

aussi être des opérateurs capables de faire émerger de nouvelles activités et valoriser de nouvelles ressources,

car porteurs de regards neufs sur leur territoire. A l’inverse, une trop importante densité démographique est

souvent un repoussoir et incite ceux qui le peuvent à migrer vers des lieux plus conviviaux.

L’accueil résidentiel, on le voit, a des effets directs sur l’économie locale et la cohésion sociale et territoriale.

C’est le cœur de sujet de nos travaux depuis bientôt 15 ans. Ici l’idée n’est pas de regarder les résidents du

territoire comme une charge, mais comme une ressource : revenu, compétences, sources d’activités et d’emploi,

vie sociale… En répondant aux besoins des femmes et des hommes (emploi, logement, services, cadre de vie…),

il s’agit bien de contribuer au développement équilibré du territoire. L’accueil résidentiel est à la fois un but et un

prétexte pour requestionner les organisations territoriales.

La reprise des commerces et des petites entreprises artisanales ou de production est une nécessité pour maintenir

l’économie locale. Près de la moitié des dites entreprises, pourtant viables, disparaîtront faute de repreneurs. De

simples annonces d’entreprises à reprendre ne suffisent plus. Une politique active des acteurs du territoire,

lorsqu’elle est mise en place, permet de sensibiliser l’entrepreneur sur le départ, de parrainer et d’accompagner

le repreneur dans les premières années. Le recours à de nouvelles formes d’entrepreneuriat et de coopération, et

notamment à l’économie solidaire (exemple de reprise par les salariés sous forme de Scop, statut encore trop peu

utilisé), peut être une voie pour maintenir ces entreprises. Les nouveaux arrivants peuvent notamment apporter

des alternatives en valorisant ces activités différemment et en y intégrant des préoccupations écologiques et

sociales.

Elles sont souvent appréciées dans le principe mais difficilement accompagnées. Or elles constituent un pari sur

l’avenir. Un projet se conçoit en effet pour les années à venir et non dans la stricte reproduction du passé. D’autant

que les technologies évoluent rapidement et les modes de vie aussi. A la croisée des civilisations, de nombreuses

idées émergent dans tous les domaines. Agriculture, tourisme, habitat et urbanisme, art et culture n’y échappent

pas. Ces projets souvent considérés comme atypiques échouent la plupart du

temps à mobiliser des financements, alors même qu’ils anticipent. Osons les

utopies. La voie de la transition écologique et l’accueil de nouvelles

populations doivent être une source de stimulation et de créativité

productrice de nouvelles alternatives de développement pour les

territoires. N’ayons pas peur des artistes, des néophytes, des porteurs de

projets collectifs. L’expérimentation est souvent la seule manière d’introduire de

l’innovation et de faire bouger les lignes. Elle donne un cadre qui sécurise les élus et les acteurs locaux et

sans lequel il leur sera difficile de prendre les risques d’oser le changement et de se mettre en mouvement.

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Pour le développement de nouveaux modes de travailler et d’entreprendre

Pour une vraie participation citoyenne

Pour une attention permanente au lien socialet au vivre ensemble

Tout est économie dès lors que l’on habite en un lieu, qu’on n’y loge pas seulement. Travail à distance, travail à

temps partiel, travail créatif, travail bénévole, tout cela participe à l’économie locale. Les espaces de co-working,

ateliers partagés, coopératives d’activités nourrissent le changement de regard et donc la matérialisation dans

les politiques publiques. Les nouvelles formes d’organisation et de collaboration, les nouveaux moyens de

communication, de financement et de valorisation des ressources contribuent au développement de ces nouvelles

formes de travailler et d’entreprendre.

Dès lors que l’on parle d’économie locale, cela touche les habitants, natifs ou nouveaux, qui s’intéressent alors

et s’impliquent. Mais pour cela, ils doivent aussi être partie prenante de la gouvernance. Si certaines décisions

appartiennent aux élus, l’émergence des projets, leur cheminement, leur adaptation aux besoins locaux ne peuvent

se faire sans le citoyen. Leur savoir d’usage ou leur bon sens viennent en effet compléter un savoir technique qui

pourrait être inadapté s’il n’est pas confronté à l’avis de l’usager. La mobilisation de l’expertise d’usage permet

ainsi d’identifier et de vérifier les besoins, voire de valider des choix d’orientation ou d’aménagement. Cette

implication permet de mieux faire place à l’initiative des habitants et de développer la capacité des citoyens à agir

sur leur quotidien, à l’échelle de leur quartier, de leur territoire (notion d’empowerment). L’expérimentation peut

être le cadre à l’émergence et la construction de nouvelles formes de réponses avec les citoyens, notamment

avec l’intervention d’artistes, qui peuvent questionner l’espace public et les habitants.

Le lien social, le vivre ensemble sont d’autant plus importants à travailler dans une société où les gens bougent

et changent de lieu de résidence. Redonner du sens et du cœur dans les démarches collectives en impliquant les

populations, utiliser la culture et le milieu associatif, fabriquer de l’interconnaissance entre habitants et nouveaux

arrivants permet de se construire un destin commun et de s’en sentir responsable. Travailler le lien individu /

collectif, le lien intérêt particulier / intérêt général contribue ainsi à fabriquer du lien social, du vivre ensemble et

de la cohésion territoriale.

Le Collectif Ville Campagne travaille déjà sur ces 8 sujets mais s’engage à aller plus loin dans l’intégration des

problématiques de la transition écologique des territoires. En identifiant et en analysant les expériences et les

outils existants, nous allons permettre leur transfert, repérer les conditions de réussite et les situations de

blocages. A travers des formations et des actions d’accompagnement, nous voulons montrer la vision d’ensemble

et la cohérence de la multiplicité des actions possibles.

Nous souhaitons proposer des formes, étapes et temporalités afin que les territoires puissent construire et mettre

en œuvre des politiques de transition opérationnelles. Enfin, comme nous l’avons fait pour les politiques d’accueil,

nous voulons provoquer le débat, sensibiliser les acteurs et faire le lien avec les porteurs de projet.

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4. Des valeurs à partager, des chantiers à construire collectivement

Vous pouvez intégrer cette dynamique et vous aussi

apporter votre pierre à l’édifice !

Pour résumer, nous pouvons affirmer que le Collectif Ville Campagne croit :

Être membre du Collectif c’est partager ces valeurs, ces envies et ces objectifs. Les membres du Collectif Ville

Campagne sont d’horizons divers mais tous sont impliqués dans des expériences ou des initiatives. Mises en

commun, ces dernières permettent de penser autrement le devenir des territoires ruraux et urbains et de changer

de regard sur les campagnes. Elles permettent également de faire le lien entre les institutions, collectivités,

acteurs locaux et porteurs de projets. C’est ce qui rend le Collectif Ville Campagne unique et précieux.

C’est bien collectivement que nous voulons engager ces chantiers, que ce soit à travers la capitalisation de nos

expériences, des temps d’échanges et de rencontres, des projets en commun d’actions et d’expérimentations…

Les fruits de nos travaux vont ensuite être mis en débat et analysés, ensemble et avec d’autres acteurs associés.

Ils sont valorisés sous la forme d’outils et d’actions de formation, de conseils et d’expertise, dont les membres et

l’équipe salariée sont les diffuseurs.

A l’avenir des territoires ruraux, qui passe par de nouvelles et robustes relations entre ville et campagne ;

A la redéfinition de politiques publiques à partir des femmes et des hommes qui y vivent ;

A la mue de nos sociétés vers la transition écologique, grâce à des acteurs au sens plein du terme ;

A l’attractivité renouvelée des territoires ruraux grâce à la transition écologique.

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GlossaireAccompagnementL’accompagnement que nous mettons en œuvre

vise à permettre aux territoires et aux personnes de

monter en compétences afin d’être autonomes. Pour

les acteurs des territoires (élus, populations…), il

s’agit de proposer de nouveaux outils et de nouvelles

démarches leur permettant de mieux comprendre les

mécanismes complexes et les enjeux qui se nouent

sur leur territoire pour mieux y répondre.

Pour les personnes en quête de mobilité

professionnelle et résidentielle, il s’agit de proposer

un premier niveau d’écoute de conseils. Des outils

et des témoignages sont mis à leur disposition pour

leur permettre de rendre plus solide et efficace leur

démarche. L’accompagnement de « proximité » est

indispensable, c’est pourquoi nous orientons les

porteurs de projets vers les structures et les agents

de développement qui peuvent les accompagner au

plus près de leur futur lieu de vie.

Développement localLe développement local est né de territoires ruraux

volontaristes qui ont choisi d’unir leurs forces vives

pour lutter contre le déclin. C’est un processus de

diversification et d’enrichissement des activités sur

un territoire de proximité à partir de la mobilisation

et de la coordination de ses ressources matérielles et

immatérielles. C’est aussi une posture politique qui

estime que c’est aux acteurs locaux de prendre en

main leur développement.

PaysanIci, le terme paysan est dépourvu de toute connotation

syndicale. Il définit toute personne qui vit de la terre,

façonne son environnement et le paysage, est porteur

d’un patrimoine et d’un savoir-faire local. Le paysan vit

à la campagne et contribue à l’économie locale et au

lien social. En ce sens, il est ancré sur son territoire, il

tire ses racines de la terre. Cette connexion lui donne

une dimension de responsabilité dans la gestion

de ce patrimoine. Le terme d’agriculteur renvoie

plus à la dimension technique et économique de cette

profession. C’est aussi une posture politique qui estime

que c’est aux acteurs locaux de prendre en main leur

développement.

Politique d’accueilC’est avant tout une politique locale qui est élaborée

par et pour les territoires eux-mêmes. Elle est à tailler

sur mesure au regard des enjeux et des contextes

locaux. Elle vise à faire venir des populations, à intégrer

les nouveaux venus, à accompagner ceux qui en ont

besoin... bref à construire l’Offre globale du territoire en

agissant de manière simultanée sur :

les services / le cadre et la qualité de vie : commerces, social, culturel, environnement et paysages,

les activités / l’économie / l’accompagnement des porteurs de projet : emploi, entreprises,

le logement / le foncier : habitat, immobilier, urbanisme.

Transition écologiqueLa transition écologique est un processus permettant

à la population d’un territoire de construire un système

ouvert mettant en relation les activités économiques,

l’équilibre écologique et le fonctionnement social pour

réaliser le projet de ce territoire. Elle ne peut être

qu’une démarche collective et citoyenne, basée sur les

valeurs du développement durable (écologie, économie,

équité, éthique, esthétisme). La mise en place d’une telle

démarche doit permettre de revisiter et redynamiser un

territoire sous l’angle du développement local et de son

attractivité.

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Les membres duCollectif Ville Campagne

Des membres fondateurs actifs :

Agence de Services et de Paiement (ASP)

Agence Pour la Création d’Entreprise (APCE)

Cap Rural en Rhône-Alpes

La chaîne Demain !

Fédération Nationale Habitat et Développement

Fondation Raoul Follereau - Service Ruralité

Josée DE FÉLICE à titre individuel

Région Limousin

Réseau BGE

Une vingtaine d’acteurs ont participé à la formalisation du Collectif Ville Campagne sous forme associative en 1999, il s’agit de : L’APCA (Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture), L’APCE (Agence Pour la Création d’Entreprise), L’ARDTA (Agence Régionale de Développement des Territoires d’Auvergne), l’ASP (Agence de Services et de Paiement, ex CNASEA), BGE - Réseau national d’appui aux entrepreneurs, La chaîne Demain ! Le Conseil Général des Côtes d’Armor, La Fédération Nationale Habitat & Développement, La FN CIVAM (Fédération Nationale des Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural), La Fédération Nationale des foyers ruraux, La Fondation Raoul Follereau – Service Ruralité, Le GREP (Groupe de Recherche pour l’Education et la Prospective), La Région Limousin, Savoir Faire & Découverte, Les Sites de Proximité en Rhône-Alpes, L’Université Paris-VII - DESS « Aménagement, Animation et Développement local », VetAgro Sup et Josée de Félice à titre individuel.

Des territoires :

Agence Régionale de Développement des Territoires d’Auvergne (ARDTA)

Conseil Général de l’Allier

Conseil Général du Cher

Conseil Général des Côtes d’Armor

Conseil Général de la Creuse

Conseil Général de la Nièvre

Conseil Régional de Basse Normandie

Conseil Régional de Bourgogne

Des structures d’appui :

Association des Maires Ruraux de France (AMRF)

Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA)

Comité de Formation Agricole et Rurale (CDFA)

France Terre d’Asile

Savoir-Faire et Découverte

Sol et Civilisation

Des membres à titre individuel :

Patrick COSNET

Olivier DENOUAL

Bernard FARINELLI

Marc GASTAMBIDE

Emmanuelle MAYER

André MICOUD

Jérôme MOREAU

Vincent PIVETEAU

Odile PLAN

Christophe VIRET

Philippe VUARIN

Collectif Ville Campagne

15, rue du Général Catroux 87000 Limoges

05 55 70 47 [email protected]

www.installation-campagne.fr

@CVC_VilleCamp

Avril 2015

Collectif Ville Campagne

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