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MANUEL DE GRÈVE Manuel de grève de l’AFPC Comment planifier et mener une grève efficace

MANUEL DE GRÈVE

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MANUELDE GRÈVE

Manuel de grève de l’AFPCComment planifier et menerune grève efficace

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1 STRIKE MANUAL

Introduction ....................................................4Comment planifier et mener une grève efficace

Travail et grèves .............................................6L’importance de notre travail

Démocratie en action .....................................7

Mythe vs fait ..................................................7

Le droit de grève ............................................8

L’AFPC et les grèves ........................................9

Choisir une mesure de grève en fonction de l’objectif à atteindre ...............................11

Négocier en période d’incertitudeéconomique ..................................................14

Produit par l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC)Juillet 2010233, rue GilmourOttawa (Ontario) K2P 0P1www.psac-afpc.comISBN : 978-1-896285-23-6

TABLE DES MATIÈRES

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MANUEL DE GRÈVE 32 MANUEL DE GRÈVE

Convaincre pour réussir ................................38

Inciter les membres à s’investir dans la grève .................................................39

Établir des comités ........................................41

Communiquer rapidement et efficacement .............................................42

Parler avec nos membreset les écouter ..................................................43

Obtenir l’appui des alliés ...............................45

Parler aux médias .........................................45

Contrer les tactiques de l’employeur ..........48

Diffuser de fausses informations ....................49Une tactique de l’employeur

Rapports avec la police .................................50

Protocoles de retour au travail ........................52

Résumé ..........................................................53

Le processus de négociation collective ........14

Se préparer à la grève ..................................16

Comment obtenir le soutien des membres..................................................18

Désignation de services essentiels ...............19

Mobilisation des membres ...........................19Obtenir des appuis dès le premier jour

Mobilisation ..................................................21Une action à la fois

Pourquoi l’action concertée? .......................21

La planification des moyens d’action ..........22

L’organisation de grèves à l’AFPC .................27

Organiser des lignes de piquetage ..............28

Respecter les lignes de piquetage ................29

Politique de l’AFPC sur les lignes de piquetage ......................................31

Fonds de grève ..............................................31

Fonds pour alléger les difficultés .................32

Rôles et responsabilités ................................32

TABLE DES MATIÈRES

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MANUEL DE GRÈVE 54 MANUEL DE GRÈVE

MANUEL DE GRÈVE DE L’AFPCComment planifier et mener unegrève efficaceSans travail, rien ne prospère.– Sophocle

Équité, dignité et respect. Tous les travailleurs ettoutes les travailleuses y ont droit. Ceux et cellesqui sont syndiqués disposent d’un outil puissantpour les défendre et les revendiquer : le droit defaire la grève.

Le présent manuel s’adresse à vous. Il vous aideraà comprendre le pourquoi et le comment d’unegrève et à découvrir ce qu’on attend de vousdurant une grève.

Pendant une grève, vous côtoierez des personnesqui ont déjà été en grève et d’autres qui ne l’ontjamais été. Mais vous partagez tous le mêmeobjectif : améliorer vos conditions de travail. Pource faire, vous mettrez en commun votre créativité,vos compétences et votre combativité pour obtenirde meilleurs salaires, la sécurité d’emploi, l’équitéen milieu de travail et le respect.

Toute la population profite des avantages quidécoulent d’une grève. Les travailleuses ettravailleurs ont défendu leurs droits, amélioré leursconditions de travail et obtenu de meilleurssalaires. Les autres employeurs sont,

généralement, plus enclins à négocier activementlorsqu’ils voient que leurs employés feront la grèvesi nécessaire. Et les gains économiques obtenus àla suite d’une grève créent une pression à lahausse sur l’ensemble des salaires, au profit del’économie et des collectivités locales.

En s’unissant pour défendre leurs droits, lestravailleuses et les travailleurs luttent pour ladémocratie et la justice sociale et économique.

Ce guide présente ici la somme des connaissanceset des expériences acquises par l’AFPC en plus de40 ans de lutte pour les droits des travailleuses ettravailleurs. Vous y trouverez aussi des anecdoteset des souvenirs de militantes et militantssyndicaux de longue date ainsi que de membresdu personnel de l’AFPC.

Faites circuler ce manuel dans votre entourage.Lorsque nous défendons les droits des travailleuseset travailleurs, tout le monde en profite.

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MANUEL DE GRÈVE 76 MANUEL DE GRÈVE

Travail et grèvesL’importance de notre travail

Notre travail est important. Il est important pournous et pour nos familles. Nous l’échangeonscontre un salaire pour payer les factures, l’épicerieou l’éducation de nos enfants.

Notre travail est très important pour notreemployeur. Cesser de travailler est l’outil denégociation le plus puissant que nous ayons.

Je venais d’arriver à la fonction publiquefédérale quand nous sommes allés engrève, en 1980. J’étais jeune et je n’avaispas beaucoup d’obligations financières.J’étais prêt, parce que je savais qu’unegrève allait profiter à tout le monde, et nonpas seulement à quelques-uns. J’ai appristellement de choses au cours de cettepériode et j’ai noué des amitiés qui durentencore.

Démocratie en actionIl circule beaucoup d’idées fausses à propos des grèves.Les médias ne reflètent pas souvent les expériences destravailleuses et travailleurs sur la ligne de piquetage.Voici quelques mythes au sujet des grèves :

Mythe : Les grèves sont violentes et ne sont pas dansl’intérêt public.

Fait : La majorité des lignes de piquetage sont nonviolentes. Cette fausse représentation existe parce queles médias se concentrent sur les rares altercations quise produisent sur la ligne de piquetage.

Mythe : La grève, c’est illégal.

Fait : Faux. Les membres des syndicats ont le droit defaire la grève lorsque les négociations contractuelleséchouent. Ils doivent d’abord avoir voté pour la grève.

Mythe : Il n’y a rien à gagner à faire la grève. Lesgrévistes ne récupèrent jamais les revenus qu’ils ontperdus durant cette période.

Fait : Au contraire, ils gagnent d’abord la dignité et lerespect de leur employeur parce qu’ils ont voté enfaveur de la grève. Ensuite, les améliorations apportéesà la convention collective se traduisent souvent par desgains pécuniaires et non pécuniaires. Dans bien descas, les gains salariaux obtenus pendant la durée de viede la convention collective surpassent toutes les pertessubies au cours d’une grève.

Mythe : Une grève a peu d’effet sur l’employeur.

Fait : La menace d’une grève forcera souvent lesemployeurs à négocier sérieusement. Ils ne peuventrien accomplir si la majorité de leur effectif s’abstientde travailler.

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MANUEL DE GRÈVE 98 MANUEL DE GRÈVE

Mythe : Les travailleuses et travailleurs syndiquésfont trop souvent la grève.

Fait : À l’AFPC, moins de 5 % des négociationscontractuelles se soldent par une grève. Déclencherla grève est une décision difficile pour nos membreset nous en sommes tout à fait conscients. Notreobjectif premier est toujours le même : obtenir uneconvention collective par des négociations efficaces;ce n’est jamais de faire la grève.

Mythe : Les « patrons du syndicat » déclenchentles grèves.

Fait : Il n’y a pas de « patrons du syndicat ». Les membres gèrent démocratiquement leurssyndicats, élisent leurs dirigeantes et dirigeants etvotent pour la grève quand c’est nécessaire. Si lesmembres votent pour la grève, la présidentenationale ou le président national de l’AFPCautorise la mesure de grève. Le mandat vient desmembres, pas de la direction.

Personne ne prend les grèves à la légère, ni lesdirigeants du syndicat, ni les membres élus pourreprésenter l’unité de négociation, ni lestravailleuses et travailleurs. Comprendre leprocessus de grève nous aide à travailler ensemblepour trouver une solution fructueuse.

Le droit de grèveDans toutes les grandes démocraties du monde, lestravailleuses et travailleurs ont dû se battre pourobtenir le droit de grève. À l’ère industrielle, lesnormes de travail étaient inexistantes. Lestravailleuses et travailleurs étaient exploités :longues journées de travail sans droit aux heures

supplémentaires, conditions de travail malsaines,dangers, salaires dérisoires, semaines de sept jours.

Les efforts des travailleuses et travailleurs ont ainsienrichi les propriétaires et les gens d’affaires. La pauvreté et le désespoir étaient la réalité de laplupart des travailleuses et travailleurs. Ils ont choiside s’unir et de se défendre contre l’injusticeéconomique et sociale.

Ils ont été nombreux à lutter jusqu’à la mort pourfaire reconnaître leurs droits en milieu de travail. Au fil des générations, des lois ont été promulguéesqui ont octroyé aux travailleuses et travailleurs ledroit de négocier collectivement et le droit dedéclencher une grève légale lorsque lesnégociations échouent.

L’AFPC et les grèves• À l’AFPC, nous menons des grèves efficaces pour

améliorer les salaires, les avantages et lesconditions de travail de nos membres. Cela faitpartie de notre histoire.

Voici quelques-unes des leçons que nous avonsapprises au fil des ans.

• Pour atteindre nos buts, il faut utiliser diversmoyens de pression.

• Il faut augmenter la pression graduellement. Onne fait pas les meilleurs coups au début, surtoutsi on ne peut pas les répéter.

• Il faut miser sur l’effet de surprise.

• Il faut planifier, planifier et planifier encore. Ondoit aussi penser à des solutions de rechange.

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MANUEL DE GRÈVE 1110 MANUEL DE GRÈVE

• Il faut diversifier les cibles et alterner des actionsde contre-publicité et des attaques directes surles services ou la production. Il faut mettrel’employeur sur la défensive, ne pas lui laisser letemps de réagir.

• Il faut élaborer des plans pour les travailleuses ettravailleurs « essentiels ». Ils n’ont peut-être pasle droit de piqueter, mais rien ne les empêche departiciper autrement à la grève.

• Il faut organiser, de temps en temps, de grandessoirées de solidarité et y convier nos membres,d’autres syndicats et nos alliés communautaires.Ces événements ont un effet bénéfique sur lemoral des grévistes.

• Il faut communiquer régulièrement avec lesmembres, c’est la seule façon d’avoir unelongueur d’avance sur l’employeur.

• Il faut encourager tous les conseils et comitésrégionaux de l’AFPC à soutenir activement lesgrévistes.

• Il faut constamment rappeler aux membres et àla population la validité, le bien-fondé et lecaractère raisonnable de nos revendications et denos moyens de pression.

Pendant la grève générale des unités duConseil du Trésor, en 1991, le Comitérégional des femmes d’Ottawa a occupé lebureau de la ministre responsable de laCondition féminine pour attirer l’attentionsur la question de l’équité salariale.

Choisir une mesure de grèveen fonction de l’objectif à atteindreUne grève, c’est une activité concertée entreprise pardes travailleuses et des travailleurs afin d’amenerl’employeur à modifier sa position. On a recours à cemoyen de pression lorsque les négociations échouent ou stagnent afin d’inciter l’employeur à reprendre lespourparlers.Il y a différents types de grèves. Certains ont plusd’impact que d’autres. Aussi faut-il choisir celui quirépond le mieux aux buts recherchés.Grève du zèle : Moyen de contestation mis en œuvrepar des employés, qui consiste à appliquer à la lettre lesconsignes régissant leurs activités, causant ainsi unralentissement du travail.Grève d’occupation : Forme de grève au cours delaquelle les travailleurs et travailleuses cessent touteactivité, mais demeurent à leur poste respectif, même endehors des heures de travail. (Synonymes : grève desbras croisés, grève sur le tas)Grève de sympathie : Moyen de pression utilisé par destravailleuses et travailleurs qui ne sont pas directementtouchés par le conflit de travail pour manifester leursolidarité. (Synonyme : grève de solidarité)Journée d’étude : Grève de courte durée en vue demontrer à l’employeur quelles seraient les conséquencesd’une grève prolongée.Grève secondaire : Grève déclenchée contre unemployeur qui n’est pas directement mêlé à un conflitafin de le forcer à exercer une influence sur un autreemployeur.

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MANUEL DE GRÈVE 1312 MANUEL DE GRÈVE

Grève de surenchère : Tactique consistant àdéclencher successivement des grèves – parfois desgrèves-surprises – contre différents employeurs d’unemême industrie ou membres d’une mêmeassociation.Grève générale : Arrêt de travail de tous lesmembres de l’AFPC qui font partie d’une unité denégociation. (Les dispositions sur les indemnités encas de grève générale s’appliquent.)Grève tournante : Grève organisée de manière à cequ’une partie seulement des employés arrêtent detravailler à un moment donné, et ce, à tour de rôle.(Exemple : lundi : grève des membres de l’Ontario;mardi : grève des membres du Québec; etc. Lesdispositions sur les indemnités en cas de grèvegénérale s’appliquent.)Grève-bouchon : Arrêt de travail d’un nombrerestreint de membres d’une unité de négociationdans un certain nombre d’endroits. À l’AFPC, celacorrespond à 10 % des membres de l’unité denégociation. La grève-bouchon est régie par leComité exécutif de l’Alliance. (Les dispositions sur lesindemnités en cas de grève-bouchon s’appliquent.)Grève de masse : Grève qui vise à paralyserentièrement une entreprise, une organisation ou un secteur de l’industrie.« Briseur ou briseuse de grève » : Expression quidésigne les travailleuses et travailleurs qui refusentd’obtempérer à l’ordre de grève, notamment entraversant une ligne de piquetage. Ces personnes,qu’on appelle aussi « jaunes », « scabs » et« travailleuses et travailleurs deremplacement », affaiblissent la position desgrévistes.

Lock-out : Refus de l’employeur de fournir dutravail à un groupe ou à l’ensemble de ses salariésen réponse à un conflit de travail et en vue de lescontraindre à accepter certaines conditions detravail.

Au moment de la grève nationale de 2004,nous avons réussi un tour de forcemonumental lors d’une réunion du Conseilnational mixte : 250 membres de la Table 2sont entrés au Centre des congrès d’Ottawasans se faire voir par les policiers. À l’arrivéede Reg Alcock, le président du Conseil duTrésor de l’époque, les 250 membres sontentrés dans la salle de conférence où setenait la rencontre. Donald Bédard, présidentde la section locale 70020, s’est rendu aupodium et s’est adressé aux membres de lapartie patronale et syndicale ainsi qu’auxgrévistes. Tous les membres de la partiesyndicale se sont levés pour l’applaudir.

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MANUEL DE GRÈVE 1514 MANUEL DE GRÈVE

Négocier en périoded’incertitude économiqueL’écart entre les riches et le reste de la populations’accroit. L’instabilité économique générale suscitedes craintes, qui peuvent nous inciter à accepter cequi est offert. Les employeurs chercheront toujoursà réduire le coût de notre travail, que la situationéconomique soit bonne ou mauvaise. Parconséquent, nous devons agir si nous voulons bâtirune société juste et équitable, et veiller à ce que lestravailleuses et les travailleurs puissent payer leursfactures et nourrir leur famille. En défendant nosdroits et en exigeant d’être rémunérés à notre justevaleur, nous aidons les travailleuses et travailleurs departout.

Le processus denégociation collectiveLes grèves ne sont pas des phénomènes spontanés.Elles surviennent uniquement lorsque lesnégociations collectives achoppent.

Ainsi, avant de déclencher une grève, il faut passerà travers les étapes suivantes du processus denégociation collective.

1. Avant que la convention collective en vigueurn’expire, le syndicat se prépare à négocier laprochaine convention en dressant la liste desobjectifs et des revendications qu’il a dûabandonner au cours de la dernière ronde denégociations.

2. Les membres participent au processus denégociation par l’entremise de leur section localeou de leur Élément, ou dans le cadre desassemblées organisées par leur conseil de région.Les participantes et participants aux conférencesde l’AFPC sur l’équité aident également à établirles priorités de négociation du syndicat.

3. Les travailleuses et travailleurs élisent les membresde leur équipe de négociation, qui travailleront enétroite collaboration avec la négociatrice ou lenégociateur de l’AFPC et les autres employés dusyndicat.

4. L’équipe de négociation prépare un cahier derevendications énonçant clairement lesrevendications prioritaires et le transmet àl’employeur.

5. L’équipe de négociation et l’employeur fixent lesdates des séances de négociation.

6. L’équipe établit une stratégie de négociation.

7. Les négociations commencent. L’équipe denégociation informe les membres tout au long du processus.

8. Si les négociations atteignent une impasse, lesyndicat tient un vote de grève. Cela se produitseulement lorsque les deux parties se sontretranchées sur leur position et que lesnégociations sont rompues. Un vote de grève fortest un atout de plus à la table de négociation.

9. Si l’impasse persiste, l’équipe de négociation peutrecommander la mesure de grève à la présidencenationale de l’AFPC, qui prendra la décision finale.

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MANUEL DE GRÈVE 1716 MANUEL DE GRÈVE

Se préparer à la grèveVoici quelques conseils pour vous préparer à unegrève.

Soyez au courant de la situation et des enjeux.

• Surveillez les avis sur les tableaux d’affichage dansvotre lieu de travail.

• Visitez le site Web national et les sites régionauxde l’AFPC (www.psac-afpc.com).

• Abonnez-vous aux listes d’avis par courriel.

• Lisez les bulletins diffusés par votre équipe de négociation et suivez l’évolution desnégociations.

• Participez aux activités de mobilisation et aidez àcommuniquer l’information dans votre lieu detravail.

Soutenez votre équipe de négociation : votezpour la grève. Avec un mandat de grève fort,l’équipe de négociation a plus de poids à la table de négociation.

• Voter « oui » ne veut pas dire qu’il y aura unegrève.

• Voter « oui », c’est indiquer que vous acceptez defaire la grève si l’équité et la justice sont en jeu.

• Voter « oui » est un acte de participationdémocratique.

• Voter « oui » démontre que vous appuyez lesprincipes syndicaux.

Organisez vos finances et mettez vos réseauxde soutien en place.

• Mettez de l’argent de côté pour couvrir lesdépenses en cas de grève.

• Prenez des dispositions pour la garde desenfants. Vous pourriez, par exemple, vousentendre avec d’autres collègues pour assurer la garde à tour de rôle.

• Prenez des ententes de paiement avec lesbanques et les institutions financières si unegrève est imminente. Elles seront nombreuses à vous accommoder dans cette situation.Contactez votre section locale. On pourra vousfournir des lettres types ou vous donner desconseils sur la façon de présenter votre cas à labanque.

• Vous craignez que la grève vous occasionne degraves difficultés financières? Parlez à votre chefde grève concernant le fonds de l’AFPC pouralléger les difficultés.

• Parlez à votre famille et à vos amis. Convainquez-les de soutenir les objectifs et les efforts de grèvedu syndicat.

• Développez des réseaux de soutien avec voscollègues.

Les grèves peuvent être source de stress.Cependant, si vous acceptez vos craintes, vouspouvez compter sur la force collective pour en venirà bout. Acceptez de vivre ces nouvelles expériences,qui sont riches d’enseignements, et de participeractivement au changement social.

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MANUEL DE GRÈVE 1918 MANUEL DE GRÈVE

Comment obtenir le soutiendes membresL’union fait la force. Nous pouvons déplacer desmontagnes lorsque nous unissons nos forces et quenous profitons de la vie. Divisés, nous sommes desvictimes. Demeurons unis. [Traduction]

– Bill Bailey

Un syndicat dont les membres sont actifs est unsyndicat qui gagne des grèves. L’employeur a descoffres bien garnis. Nous, nous pouvons compter surnos membres, un solide fonds de grève, le soutiend’autres syndicats et des stratégies de mobilisationqui témoignent de la force collective des travailleuseset travailleurs.

La mobilisation des membres commence dès ques’enclenche le processus de négociation. Tout commenous organisons les sections locales pour qu’ellessoient efficaces, nous organisons les grèves pourqu’elles soient fructueuses. Les grandes stratégies etun solide soutien financier ne gagnent pas les grèves.Ce sont les membres qui gagnent les grèves.

Désignation de servicesessentielsAux termes de la loi, certains postes peuvent êtredésignés « essentiels » advenant une grève. Lestravailleuses et travailleurs qui occupent un de cespostes doivent continuer à travailler, parce qu’ilsfournissent des « services essentiels » à la sécuritépublique.

En guise de témoignage de solidarité, ces travailleuseset travailleurs devraient rejoindre leurs consœurs etconfrères sur les lignes de piquetage en dehors deleurs heures de travail et siéger à des comités. Ilspourraient aussi choisir de verser une portion de leursalaire, 25 % par exemple, dans le Fonds pour allégerles difficultés. Ce faisant, ils contribueraient au succèsde la grève et travailleraient dans l’intérêt de tous.

Mobilisation des membres –obtenir des appuis dès lepremier jourNous n’attendons pas qu’une grève soit déclenchéepour mobiliser les membres. L’équipe de négociationsentira de quel côté le vent souffle. Si uneconfrontation s’annonce, l’AFPC commence àpréparer la grève plusieurs mois avant sondéclenchement.

Lorsque le syndicat est en position de force pour fairela grève, l’employeur le sait et il est motivé à négocierraisonnablement pour éviter un arrêt de travail.

Page 12: MANUEL DE GRÈVE

MANUEL DE GRÈVE 2120 MANUEL DE GRÈVE

Voici quelques conseils pour mobiliser les membres envue d’une grève.

• Assurez-vous que vos revendications prioritairessont bien connues.

• Confiez des postes de coordination aux membresqui ont déjà vécu une grève.

• Diffusez largement l’information sur la grève :bulletins (imprimés et électroniques), courriels,affichage sur le Web et appels téléphoniques.

• Offrez des cours de préparation à la grève au plusgrand nombre de membres possible dans le plusd’endroits possible.

• Expliquez aux membres les règlements concernantles grèves. Assurez-vous qu’ils connaissent leursavantages et leurs obligations advenant unegrève.

• Contactez chaque membre personnellement,particulièrement si la grève est imminente.

• Faites participer de nouvelles militantes et denouveaux militants au processus de planification.Assurez-vous que ces personnes militent dans leursection locale et qu’elles soient bien informées desenjeux prioritaires.

• Organisez des actions de mobilisation qui plaisentet qui sont accessibles dès le début du processus.Vous obtiendrez ainsi la participation desmembres et les encouragerez à démontrer leursoutien. À mesure que les moyens d’actions’intensifieront, les membres commenceront às’approprier le processus de négociation.

• Réagissez immédiatement aux rumeurs et auxquestions.

• Organisez des événements de solidarité quiincluent la famille, les amis, les autres syndicats etles partenaires de la collectivité.

Mobilisation – Une action à la foisL’action collective, ou action concertée, est le côtéamusant et créatif de la mobilisation. Les moyensd’action concertée peuvent revêtir une multitude de formes : port de vêtements rouges, appelstéléphoniques en masse, manifestation devant lesbureaux de circonscription.

Les moyens d’action concertée misent sur lacommunication interpersonnelle. Ils donnent auxmembres la chance d’agir en fonction d’une situationdonnée.

Pourquoi l’action concertée?1. Elle permet aux membres de participer directement

et collectivement à une activité, ce qui a pour effetde renforcer leurs sentiments de solidarité et decamaraderie.

2. Elle transmet à l’employeur et aux politiciens unmessage concret, à savoir que les travailleuses ettravailleurs sont unis et que la question leur tient àcœur.

3. Elle entraîne souvent une couverture médiatiquequi permet au syndicat d’expliquer sa position aupublic et qui contribue à accroître le soutien de lacollectivité.

4. Elle fait une vive impression sur l’employeur et peutentrainer des changements positifs en milieu detravail.

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MANUEL DE GRÈVE 2322 MANUEL DE GRÈVE

La planification des moyens d’actionLes moyens d’action concertée doivent êtreorganisés de façon à intensifier graduellement lapression sur l’employeur. Plus le litige se prolonge,plus il faut augmenter la pression. Dans la plupartdes cas, vous commencerez par des moyensd’action peu perturbateurs et vous les intensifierezs’il n’y a aucune réaction positive de la part del’employeur.

Lorsque vous cherchez à intensifier une campagne,pensez en fonction de « niveaux de moyensd’action ». Chaque fois que le syndicat intensifie sesmoyens d’action, il relève les enjeux d’un cran. Pourmotiver les membres à agir, le syndicat les met àcontribution dans la planification, l’organisation etl’exécution des moyens d’action.

L’accessibilité : la clé du succès

Les moyens d’action ne conviennent pas tous àtoutes les circonstances. Vérifiez auprès des gens cequ’ils sont prêts à faire. Ne les bousculez pas, allez àleur rythme.

• Informez personnellement les gens dupourquoi, comment, quand et où de l’actionconcertée.

• Assurez-vous que les moyens d’action quevous prenez sont à la portée de personnesayant un handicap et qu’ils sont respectueuxde la diversité culturelle des membres.

• Fournissez des services de traduction et degarde d’enfants, s’il y a lieu.

• Si vous offrez à manger, informez-vous desrestrictions alimentaires et des allergies.

• Demandez aux gens d’éviter les produitsparfumés ou très odorants.

Voici quelques idées d’actions qui ont porté fruitsdans des milieux de travail et des communautés.Vous verrez, certaines d’entre elles sont plusperturbatrices que d’autres. Elles vous donnenttoutefois un bon aperçu de la multitude et de ladiversité des moyens à la disposition des membres.

1. Vêtements de même couleur – Incitez lesmembres à porter des vêtements de la mêmecouleur, du rouge le jeudi par exemple, jusqu’àce que le conflit soit réglé.

2. Distribuez ballons et drapeaux – À l’arrivée,le matin, remettez à chacune et chacun unballon gonflé à l’hélium (attention aux allergiesau latex) ou un petit drapeau. Demandez-leurde le mettre bien en évidence dans leur bureauou le coin-repas. Pour provoquer un certaineffet, demandez-leur de crever le ballon ou debrandir leur drapeau tous ensemble à unmoment précis.

3. Arrivée en masse au travail – Les gens serassemblent à l’extérieur et entrent tousensemble au travail au début de leur quart detravail d’inspiration ou de leur journée. Vousvoudrez peut-être servir des rafraîchissementset chanter des chansons syndicale en attendantque tous les gens se soient rassemblés.

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MANUEL DE GRÈVE 2524 MANUEL DE GRÈVE

4. Stylos de même couleur – Les personnes quiont à rédiger des rapports utilisent un stylovert une semaine, un rouge la suivante, etc.C’est une très bonne manière de faireparticiper les membres hésitants et d’attirerl’attention de l’employeur.

5. Actions synchronisées – À un momentprécis de la journée, tous les membresprésents au travail font le même geste, parexemple frapper leur crayon contre leurbureau, chanter un chant de solidarité, taperdes mains ou agiter les mains en l’air.

6. Collecte pour l’employeur – Demandez auxmembres de rassembler et de retourner toutesles babioles, comme les tasses, porte-clés, t-shirts, données par l’employeur.

7. Journées thématiques – Donnez un thèmeà la journée, comme « L’employeur nous rendmalades ». Invitez les membres à se déguiseret à participer à des activités organisées surl’heure du midi. Par exemple, vous pourriezorganiser un concours de « l’employeur leplus chiche » et voter pour celui qui paye lemoins bien.

8. Midi-solidarité – Invitez d’autres organismeset faites de l’activité un rassemblement ouune activité éducative. Organisez des ateliersde création de chansons ou de fabrication depancartes. Distribuez des craies de trottoirpour que les gens écrivent des messages àl’intention de l’employeur.

9. Funérailles fictives – Rassemblez lesmembres à la tombée du jour, chandelles enmain, devant le bureau d’un député, unimmeuble fédéral ou autre lieu de travail. Untel spectacle produit des images saisissantespour le bulletin de nouvelles de finde soirée.Apportez chez l’employeur un cercueilportant la mention « Ci-gisent les emplois dela fonction publique fédérale » ou tout autremessage approprié.

10. Défilé d’enfants – Rassemblez les enfants etles petits-enfants de vos membres. Remettez-leur des chapeaux, des ballons et de petitespancartes (coupez vos pancartes habituellesen deux). Ce moyen d’action attire l’attentiondes médias et alimente la solidarité au seindes familles et de la collectivité.

Page 15: MANUEL DE GRÈVE

MANUEL DE GRÈVE 2726 MANUEL DE GRÈVE

Autres idées• Distribuez des prospectus ou des bulletins

d’information sur les lieux de travail. • Rencontrez personnellement les membres pour

prendre le pouls et les informer des moyens d’action.

• Aménagez une table d’information dans le halld’entrée au travail.

• Installez des affiches, portez des macarons ou utilisezd’autres objets de mobilisation dans les lieux detravail.

• Envoyez des cartes postales à l’employeur.• Dressez des lignes de piquetage devant le bureau de

la direction ou le bureau du député.• Participez en masse aux réunions et aux

manifestations organisées par l’employeur.Si les négociations s’enlisent, il faut passer à desmoyens d’action qui dérangent plus. Selon la loi et lestribunaux des relations de travail, tout ralentissementde travail constitue une grève. Aussi faut-il agir enconséquence – stratégiquement.Pour d’autres conseils sur la façon de mobiliser lesmembres et d’obtenir leur appui ainsi que celui dela population, consultez le Guide pratique de lamobilisation à l’action conçu par l’AFPC. Pour en obtenir un exemplaire, rendez-vous auwww.psac-afpc.com ou composez le 613-560-4200.

L’organisation de grèves à l’AFPCLes membres, les dirigeantes et dirigeants et lepersonnel de l’AFPC ont tous des rôles importants àjouer dans la préparation des grèves et pendant lesarrêts de travail. On informe les membres tout aulong du processus de négociation et on les invite àdonner leur appui à leur équipe de négociation lorsdes votes de grève. Les dirigeantes et dirigeants et lepersonnel du syndicat coordonnent tous les détailslogistiques d’une grève et transmettent aux membresdes consignes en matière de sécurité ainsi qu’une listede ce qui est permis sur les lignes de piquetage et dece qui ne l’est pas.

Nous travaillons fort pour remonter le moral desmembres qui se trouvent dans cette position difficile.Nous appelons à la solidarité d’autres unités denégociation de l’AFPC, de la collectivité et dumouvement syndical, et tentons de gagner leur appui.

Pour bâtir une société plus forte, il faut défendre lesdroits des travailleuses et travailleurs. Et cela exigeaussi, parfois, qu’il y ait des grèves. En étant solidairedes grévistes, l’AFPC aide à renforcer le pouvoir destravailleuses et travailleurs et contribue à la croissancede nos collectivités.

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Organiser des lignes depiquetagePendant une grève, tous les membres doiventpiqueter. Les chefs de piquetage sont responsablesdes lignes de piquetage, établissent les horaires etveillent à ce que tout se déroule bien. Pour êtreefficaces, il faut :

• Piqueter plus intensément aux moments pendantlesquels cela causera le plus de tort à l’employeur.

• Déplacer les membres d’une ligne de piquetage;changer les horaires de piquetage.

• Utiliser des tactiques créatives sur la ligne depiquetage pour capter l’intérêt des membres et du public.

• Inviter d’autres grévistes à piqueter avec nous;participer à leurs lignes de piquetage.

• S’assurer que tout le monde respecte les principesde non-violence ainsi que les politiques et lespratiques de l’AFPC.

• Trouver des façons d’inclure les membres qui ontdes besoins en matière d’accessibilité.

• Former des « équipes volantes », composées demilitantes et militants chevronnés, qui ont pourtâches :

q de suppléer aux absences sur les lignes depiquetage;

q de renforcer les lignes de piquetage;

q d’accroître le nombre de piqueteurs dans lessituations d’urgence;

q de participer à des manifestations desolidarité ou de masse là divers pointsstratégiques;

q de remonter le moral des grévistes.

Il faut demeurer motivés. Il faut mettre l’accent surl’aspect démocratique de la grève, varier nosactivités pour éviter que les membres sedésintéressent et inviter celles et ceux quidemeurent à l’écart à se joindre à nous.

Respecter les lignes depiquetageLorsque nous arrêtons de travailler, nous nuisons àla situation économique de l’employeur. Nousbloquons l’accès des membres dissidents et desbriseurs de grève aux lieux de travail. Nousralentissons ou faisons cesser l’approvisionnementdestiné aux employeurs. De plus, la population estprivée des biens et services auxquels elle a droit.Cela met de la pression sur les employeurs pourqu’ils écoutent les revendications des travailleuses ettravailleurs à la table de négociation.

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Le respect des lignes de piquetage est une principesyndical. Il se peut qu’au début, certains membresn’acceptent pas de faire la grève, et ce, pour diversesraisons. Peut-être ne souscrivent-ils pas au principesyndical selon lequel il ne faut pas franchir une lignede piquetage. Ou peut-être ne sont-ils pas d’accordavec la position du syndicat. Ou encore, ils peuventcraindre les représailles et les des difficultésfinancières.

Notre rôle est de faire comprendre aux membresl’importance de la grève et de leur parler desressources offertes aux grévistes par le syndicat.

Il faut mesurer sans cesse l’efficacité du piquetage ense posant les questions suivantes :

• Empêchons-nous les briseurs de grève d’entrer?

• Le piquetage a-t-il un effet sur la production?

• Avons-nous forcé l’employeur à transférer sesactivités ou à les sous-traiter?

• Avons-nous réussi à attirer l’attention des médias?

• Est-ce que la police intervient? Comment traite-t-elle les grévistes?

• Y a-t-il des indices que l’employeur est pressé quele travail reprenne?

Chaque membre de l’AFPC a le droit et le devoir derespecter une ligne de piquetage et de ne la franchirque s’il y a été autorisé par le syndicat concerné. Ilincombe à l’AFPC de fournir les garanties contre lessanctions ou les représailles avant d’ordonner leretour au travail.

Politique de l’AFPC sur leslignes de piquetageLes Statuts de l’AFPC énoncent les règles, les rôles etles responsabilités associés à la négociation collectiveet aux grèves. Le processus de grève commencelorsque les membres tiennent un vote de grève. Àl’AFPC, la présidence nationale est responsable detous les conflits de travail. Elle seule peut autoriser ledéclenchement ou la fin d’une grève, en fonction desrésultats du vote des membres.La politique de l’AFPC régit le comportement et laconduite des membres, des représentantes etreprésentants élus et du personnel pendant toutesles activités organisées par le syndicat, y compris lesgrèves.

Fonds de grèveLes indemnités de grève sont importantes et tous lesmembres de l’AFPC qui participent à des mesures degrève y ont droit. Voilà pourquoi l’AFPC affecte à sonFonds de grève une portion de notre cotisationsyndicale. Pour toucher cette indemnité, les membresdoivent accomplir la tâche qui leur est assignée et eninformer le chef de piquetage ou le chef de grève.

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Fonds pour alléger les difficultésLes arrêts de travail peuvent provoquer des difficultésfinancières. Le Fonds pour alléger les difficultés fournitde l’aide financière d’urgence aux membres de l’AFPCen grève ou en lock-out qui connaissent des difficultésfinancières.L’AFPC demande aux membres qui livrent des « servicesessentiels » et qui doivent, par conséquent, se rapporterau travail de verser 25 % de leur chèque de paye auFonds pour alléger les difficultés. Cela reflète le principede base du syndicalisme selon lequel « ce qui fait dutort à une personne fait du tort à tous ». C’est aussi untémoignage incroyable de solidarité.Le Fonds pour alléger les difficultés est administré àl’échelle régionale par des comités qui évaluent lesdemandes d’aide d’urgence et qui font desrecommandations à la dirigeante ou au dirigeantconcerné au sein du Comité exécutif de l’AFPC.

Rôles et responsabilitésLorsque les membres de l’AFPC font la grève, un réseaude militantes et militants syndicaux et de membres del’AFPC entre en action. Chaque personne joue un rôleprécis, ce qui permet de mener la grève sans anicrocheet de manière stratégique.Les chefs de piquetage sont responsables des lignesde piquetage érigées dans un endroit précis. Ils sontdonc le premier point de contact pour les grévistes, àqui ils doivent transmettre toute l’information qu’ilsreçoivent du chef de grève, y compris les prospectus etles consignes. Les chefs de piquetage relèvent du chefde grève et ont déjà suivi le cours de préparation à lagrève de l’AFPC. Une des principales responsabilités du

chef de piquetage est de tenir à jour un registre desmembres de son équipe et de leur présence sur laligne de piquetage (noms, heures d’arrivée et dedépart et dates).De concert avec le comité de piquetage, les chefs depiquetage planifient les activités de grèvequotidiennes, qu’il s’agisse d’un événement-surpriseou d’un pique-nique de solidarité. Les chefs depiquetage ont un appareil-photo à portée de la main,au cas où il y aurait des incidents sur la ligne depiquetage. Ils s’assurent que les messages véhiculéssur les pancartes reflètent les principes syndicaux etqu’ils répondent aux questions du public et des médiaslocaux, et signalent tout comportement inapproprié etnon conforme aux politiques et pratiques de l’AFPC.Les chefs de grève sont nommés par le comitéexécutif de chaque section locale de l’AFPC et sontresponsables de coordonner les mesures de grève dela section locale. Leur tâche principale est de veiller àce que la section locale prenne des mesures de grèveefficaces. Les chefs de grève doivent avoir suivi lecours de préparation à la grève de l’AFPC et biencomprendre les règlements du syndicat qui portent surla grève. Bien que les chefs de grève relèventdirectement de la coordonnatrice ou ducoordonnateur sectoriel,ils doivent absolument travailler de concert avec lesdirigeantes et dirigeants de leur section locale lorsqu’ils’agit de créer des comités, par exemple. Les chefs degrève reçoivent toutes les communications provenantde la coordonnatrice ou du coordonnateur sectoriel. Ilstiennent compte de toutes les suggestions formuléespar les chefs de piquetage concernant la planificationainsi que des répercussions juridiques.Les chefs de grève coordonnent et mettent àexécution des stratégies de grève aussi simples que

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possible. Ces stratégies maximisent la participationdes membres et s’adaptent facilement aux nouvellescirconstances. Les chefs de grève recrutent desmembres compétents et expérimentés en mesured’assumer des responsabilités (chefs de piquetage,membre d’un comité, par exemple). Ils veillent aussi à ce que le comportement des grévistes soitirréprochable et conforme aux politiques et auxpratiques de l’AFPC. Le nombre de sections localesdans une région détermine le nombre de chefs depiquetage. Une grande section locale qui comptebeaucoup de membres en grève devra peut-êtrerecruter des sous-chefs de grève.

En 2003, pendant le temps des Fêtes, desmembres ont eu droit à des chants de Noël« renouvelés » : les paroles avaient étéremplacées par des messages sur lanégociation. C’était une façon originale etamusante de transmettre aux membres lemessage que la grève était imminente.

La coordonnatrice ou le coordonnateur sectorielconstitue le lien entre la coordonnatrice ou lecoordonnateur régional de la grève, les chefs degrève et les dirigeantes et dirigeants des sectionslocales. Une telle collaboration est nécessaire pourcoordonner les mesures de grève dans une régiondonnée. La coordonnatrice ou le coordonnateursectoriel siège au Comité régional de coordinationde la grève, qui prépare le plan régional de grève etassure la communication et la coordination efficacesdes activités de grève. Le Comité régional est présidépar la coordonnatrice ou le coordonnateur régionalde la grève. La ou le VPER concerné y siègeégalement.Dans les régions touchées par une grève, des

représentantes ou des représentants travaillant dansles bureaux régionaux concernés assumeront le rôlede coordonnatrices ou coordonnateurs régionaux dela grève. Leurs tâches consistent, entre autres, à offrirles cours de préparation à la grève et à fournir lesservices d’appoint nécessaires. Les coordonnatrices oucoordonnateurs régionaux de la grève veillent aussi àce que les coordonnatrices et les coordonnateurssectoriels soient au courant de la stratégie et del’orientation de la grève. Pour faciliter lescommunications d’urgence, ils mettront sur pied unréseau de communications efficace à l’échellerégionale.

La coordination nationale de la grève est assurée parle chef de la Direction des bureaux régionaux ou lapersonne responsable de la mobilisation en cas degrève. La coordonnatrice ou le coordonnateurnational de la grève, qui relève du Comité nationalde coordination de la grève, est responsable detout le réseau de communications à la permanence del’AFPC et dans tous les bureaux régionaux. Cettepersonne est également responsable de toutes lescommunications connexes avec les bureaux nationauxdes Éléments et le Conseil national d’administration.S’il y a un problème au sein du réseau decommunications, la coordonnatrice ou lecoordonnateur national de la grève doit le résoudre.Cette personne doit aussi s’assurer que la structurerégionale de grève fonctionne efficacement.

Le Comité national de coordination de la grèvecoordonne toutes les ressources et les activités del’AFPC afin de soutenir l’équipe de négociation et lagrève. Le Comité élabore les stratégies nationales demobilisation et d’appui à la grève et formule desrecommandations à cet égard à l’intention de laprésidence nationale, du Comité exécutif de l’Alliance

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et du Conseil national d’administration. La taille duComité varie selon divers facteurs, notamment la taillede l’unité ou des unités de négociation et le nombred’Éléments concernés.

Dans le cas des petites unités de négociation ou desgrèves de moins grande envergure, certains de cesrôles peuvent être regroupés.Comme on le voit, la collaboration et la concertationsont essentielles à la réussite de la grève. À l’AFPC, lepersonnel et les membres travaillent fort pourdéfendre les droits des membres. Pour ce faire, ilss’assurent de mener des grèves qui auront des impactspositifs sur la vie des travailleuses et travailleurs demême que sur la société en général.

En 2003, pendant la grève à l’Agence du revenudu Canada, le personnel du bureau d’impôt deSurrey a lancé une « Piquetage Académie ». Àchacune des entrées de l’immeuble, des équipes« d’académiciennes et d’académiciens »choisissaient des chansons parmi le répertoire del’AFPC et répétaient leurs prestations. Le prix :un énorme panier rempli de chocolats. Les« auditions » ont créé beaucoupd’effervescence. Cette activité novatrice avraiment remonté le moral des troupes et incitédes grévistes à assumer, de façon informelle,des rôles de direction pendant la grève.

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Convaincre pour réussirInciter les membres à s’investir dans la grève

Pour qu’une grève ou une ronde de négociations soitfructueuse, il faut informer les membres et lesencourager à s’impliquer. La mobilisation n’est passpontanée. Elle doit être préparée et organiséed’avance.

Amorcez les préparatifs pendant les négociations :

• Publiez régulièrement un bulletin sur les pourparlers.

• Mettez à jour les renseignements sur les membres;encouragez les membres de l’unité de négociationqui n’ont pas signé officiellement leur carte demembre de l’AFPC (appelés aussi « membres Rand »)à le faire.

• Pour obtenir l’appui des membres, organisez desréunions aux moments clés.

• Veillez à ce que tout le monde participe aux cours de préparation à la grève.

• Écoutez ce que les membres ont à dire; inspirez-vousde leurs commentaires pour adapter vos méthodes decommunication avec les travailleuses et travailleurs.

• Pour montrer à l’employeur que les membresappuient sans réserve leur équipe de négociation,intensifiez graduellement les mesures de grève.Passez, par exemple, du port d’un macaron ou d’un t-shirt à l’organisation d’un piquet d’information àl’heure du dîner.

• Commencez les préparatifs de grève dès que vouspressentez qu’il pourrait y avoir un conflit de travail.Repérez les endroits pour le piquetage et lapermanence de grève. Demandez les permis

nécessaires et établissez les listes de piquetage etd’appels téléphoniques.

• Établissez un protocole de grève avecl’employeur. Cela indique clairement que lesyndicat prend la possibilité d’une grève ausérieux.

Pendant les négociations avec l’Agence ParcsCanada, des membres de la région de lacapitale nationale sont montés à bord de« l’autobus de la solidarité ». Leur objectif :appuyer les travailleuses et travailleurs du canalqui étaient en grève en s’arrêtant à toutes lesécluses pour y distribuer des feuilletsd’information sur les enjeux de la grève.

Ce que vous devez fairepour réussir la grève• Déterminez les tâches à attribuer aux sections

locales et aux membres.

• Établissez l’horaire des quarts de piquetage.

• Gardez un registre des présences aux activités degrève.

• Rédigez et distribuez des bulletins. Mettez à jourles coordonnées des membres.

• Mettez à jour les babillards et les tableauxd’affichage en y plaçant les dernières nouvellessur la grève.

• Compilez et distribuez les réponses aux questionsdes membres.

• Fournissez des feuillets d’information dans lecadre des activités.

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• Faites un inventaire précis du matériel de grève etde mobilisation (affiches, pancartes, etc.).

• Préparez un rapport quotidien à l’intention desresponsables de la grève, ou selon les besoins.

• Assurez-vous que les chefs de piquetage ont toutela documentation nécessaire.

• Informez la police à l’avance des activités prévues.

• Expliquez à tous les membres la conduite qu’ilsdoivent adopter sur la ligne de piquetage.

• Étudiez toute violation aux règles sur le piquetage.

• Afin de documenter tous les incidents quipourraient se produire sur les lignes de piquetage,assurez-vous qu’une personne ait un appareilphoto ou une caméra à chaque endroit.

• Prévoyez des installations sanitaires pour lesgrévistes.

• Versez des prestations de grève aux grévistes quisont admissibles.

• Occupez-vous des demandes d’aide des grévistesqui sont en difficulté financière.

• Organisez des activités pour recueillir des dons (enespèces ou en nature) auprès des sections locales,des groupes communautaires, des églises, desorganisations caritatives, des groupes politiques,des alliés en matière de justice sociale, etc.

• Aidez les membres qui ont besoin de conseilsd’ordre financier (comment négocier la suspensiondes paiements [hypothèques, cartes de crédit, etc.]pendant la grève, par exemple).

• Répondez aux besoins des membres en matièred’accessibilité.

Les commis, surtout des femmes, ont descendudans la rue en 1980. Elles revendiquaient demeilleurs salaires et plus de respect, tant deleur employeur que du syndicat. Elles ont réussià obtenir une augmentation de 24,7 % surdeux ans et ont changé le visage de leursyndicat pour toujours, en étant de plus en plusnombreuses à se faire élire comme dirigeanteset en mettant les questions féminines à l’avant-plan des activités de l’AFPC.

Établir des comitésIl y a différentes façons de faire tout ce travail. L’unedes démarches consiste à établir des comités au seinde la section locale ou du lieu de travail. Voici certains exemples :

• Comité des communications

• Comité du piquetage

• Comité de secours/d’aide financière

• Comité de financement

• Comité des services essentiels

• Comité de l’accessibilité

La communication entre les comités et les chefs degrève est importante dans la coordination généraledes activités.

Peu importe l’approche que nous choisissons et lenombre de comités que nous établissons, il fautattribuer des tâches précises aux personnes qui en

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auront la responsabilité. Les membres ont besoin deformation pour bien s’acquitter de ces tâches. Celadevrait se faire longtemps avant la grève.

En 2004, un membre de l’AFPC habillé en M. Peanut a distribué des sacs d’arachidesarborant, d’un côté, le slogan « La fonctionpublique n’est pas à vendre ». De l’autre côté,on pouvait lire le message suivant :« Avertissement : Peut contenir ou ne pascontenir des traces infimes d’amélioration desavantages sociaux. L’exposition continuedéclenchera une réaction allergique ».

Communiquer rapidementet efficacementLa meilleure façon de mobiliser les membres autourde la grève et de les encourager à s’y impliquer?Communiquez avec eux rapidement et clairement.Avant de rédiger les bulletins et les prospectus,pensez aux personnes qui les liront et à leurs besoins.

Parler avec nos membres et les écouter• Énoncez clairement les revendications

prioritaires et leur raison d’être. On doit éviter lejargon et les phrases copiées textuellement d’uneconvention collective. Prenez le temps d’expliquer ce que veulent les travailleuses et travailleurs etpourquoi ils ont déclenché la grève.

• Utilisez une large gamme de moyens decommunication, depuis les prospectus et les courrielsjusqu’aux rencontres, en passant par des mises à jourdans Internet et des appels téléphoniques. Chacunede ces méthodes sert une fin particulière et favorise lacommunication avec tous les membres, quels quesoient leurs besoins. Variez vos stratégies decommunication de manière à ce que tous lesmembres soient informés des nouvelles importantes.

• Mettez de l’avant les principes syndicaux et dejustice sociale en établissant un parallèle entre lagrève et les grandes luttes pour les droits de lapersonne et le changement social.

• Concentrez-vous sur les solutions. Faites valoir queles propositions du syndicat vont résoudre lesproblèmes du lieu de travail et promouvoir les droitsdes travailleuses et travailleurs. Cela aidera lesmembres réticents à participer aux activités de grève.

• Dissipez immédiatement les rumeurs. Assurez-vous que les membres reçoivent de l’informationexacte.

• Conservez une longueur d’avance surl’employeur. Lorsqu’un se produit, diffusezl’information le plus rapidement possible (courriels,

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bulletins, mises à jour). De nos jours, de nombreuxemployeurs communiquent directement avec lestravailleuses et travailleurs par l’entremise de leursite Web et de leur réseau intranet. Cela affaiblitnotre message. D’où l’importance de lecommuniquer en premier.

• Écoutez les membres. Comprennent-ils les enjeuxdont vous parlez? Sont-ils préoccupés par desquestions que vous n’avez pas abordées dans vosmessages? Inspirez-vous de leurs commentaireslorsque vous rédigerez votre prochain message. Ainsi, vous améliorerez vos communications.

Il est essentiel d’évaluer les systèmes de communication au cours du processus de négociation,et surtout pendant une grève. Cernez les lacunes etcorrigez-les. Écoutez ce que les membres disent ou ne disent pas – c’est vital.

Notre message doit être clair. Nos objectifsdoivent être compris. Il faut faire en sorte queles membres qui ne soutiennent pas lesobjectifs soient dans le coup eux aussi.

Obtenir l’appui des alliés• Obtenez l’appui d’autres syndicats avant le

déclenchement de la grève. Assurez-vous que leCongrès du travail du Canada, les fédérationslocales du travail et les conseils du travail de districtconnaissent vos revendications contractuelles.Invitez-les à participer à vos activités et tenez-les au courant de l’évolution des négociations.

• Faites de votre grève un enjeu communautaire.Organisez des assemblées d’information àl’intention du public. Demandez des lettres desoutien aux groupes communautaires. Expliquez aux gens qu’en prenant la défense des droits destravailleuses et travailleurs, l’AFPC défend les droitsde la personne et favorise la justice sociale, ce dontbénéficiera l’ensemble de la société.

• Rencontrez votre députée ou député. Expliquezvos raisons de faire la grève et demandez-lui devous soutenir. Conservez sa réponse et demeurez encontact tout au long de la grève.

Parler aux médiasLes grèves font la nouvelle. Les médias grand publicprésentent souvent les grèves de façon négative. Celasignifie habituellement que la population ne connaîtpas la véritable histoire et qu’elle peut percevoir lesgrèves du secteur public d’un point de vue négatif.

Pour éviter une telle situation, il est essentield’entretenir des contacts personnels avec lesjournalistes. Le fait d’avoir une personne qui noue desliens continus avec les médias locaux améliore voschances que l’on parle de vous dans l’actualité.

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Selon les lignes directrices de l’AFPC régissant lesrelations avec les médias, seuls les dirigeantes etdirigeants élus et les porte-parole désignés par leComité exécutif de l’Alliance sont autorisés à parlerau nom du syndicat. Dans le cadre d’une grèvepancanadienne, ce rôle incombe à la présidentenationale ou au président national de l’AFPC. Onveille ainsi à ce que les messages transmis soientstratégiques et uniformes.

Cela dit, il arrive souvent qu’on réalise des entrevuesavec les chefs de grève afin d’ajouter une touche de« couleur locale » à un reportage sur la grève.

Si vous avez été désigné comme porte-parole del’AFPC, voici quelques règles à observer.

• Ne favorisez jamais un média plutôt qu’unautre, à moins qu’un journaliste ait réussi àobtenir une exclusivité grâce à son travail acharné.

• Ne refusez jamais de répondre à unequestion. Le journaliste trouvera facilement uneréponse ailleurs. Il est préférable que ce soit vousqui contrôliez la nouvelle. Autant en obtenir lemérite.

• Ne dites jamais des choses inexactes. Si vousne pouvez pas répondre à une question, dites-letout simplement. Rappelez le journaliste une foisque vous avez la réponse. S’il s’agit derenseignements qui ne peuvent être divulgués àce moment, dites-le et rappelez le journaliste dèsque les renseignements peuvent être renduspublics.

• Évitez le jargon syndical, qui nous est peut-être familier mais qui embrouille et dérouteles autres.

• Fournissez des feuillets d’information quirésument les questions prioritaires.

• Respectez la stratégie de publicité qui a étédécidée par le syndicat.

• Respectez les principes, les politiques et lesnormes de l’AFPC – ne faites pas de remarquesracistes, homophobes, transphobes ou sexistes.

• Faites preuve de créativité. Utilisez le théâtred’intervention, des affiches colorées et d’autrestechniques pour attirer l’attention desjournalistes et susciter leur intérêt.

N’oubliez pas : L’employeur fera toujours de lapropagande, à laquelle les médias répondront. Nevous laissez pas prendre au piège : demandez àvotre chef de grève avant de réagir.

Pendant la grève du Conseil du Trésor, en2001, le premier ministre Jean Chrétienavait été invité à Yellowknife (T.N.-O.). Lesmembres de l’AFPC attendaient salimousine sous la pluie. L’un d’eux, quiportait un masque de Jean Chrétien, s’estmis à répondre aux questions desjournalistes. La foule et les médias ontadoré. L’événement a fait la pagecouverture le lendemain, volant presque lavedette au vrai premier ministre.

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Contrer les tactiques de l’employeurL’AFPC travaille fort pour anticiper de façonproactive les mesures que prendra l’employeuravant et pendant le conflit. Plus le syndicat garderaune longueur d’avance sur l’employeur, plus lesmembres seront enclins à s’investir.

• Pour cela, il faut connaître la stratégie patronale.Tâchez de découvrir si :

• l’employeur va maintenir la production ou lesservices;

• l’employeur prévoit transférer la production oules services;

• l’employeur va écouler les stocks accumulés;

• l’employeur peut interrompre ses activités et, lecas échéant, pour combien de temps.

Au fil des ans, les employeurs ont mis au point toutun arsenal de tactiques et de coups bas pour faireéchouer les syndicats. Il faut les voir venir et riposterrapidement.

Voici quelques exemples des tactiques qu’ilspeuvent employer.

• Discréditer nos revendications auprès desmembres et du public.

• Démobiliser les membres en se traînant les piedspendant les négociations.

• Photographier et filmer les membres sur leslignes de piquetage dans le but de les intimider.

• Tromper les membres en diffusant de faussesinformations.

• Effrayer les membres en engageant du personnelde sécurité privé intimidant.

• Obtenir des injonctions pour interdire ou réduirele piquetage.

• Entreprendre des poursuites contre des militanteset militants clés.

Diffuser de faussesinformations : une tactique de l’employeurLes employeurs utiliseront tous les moyensnécessaires pour contourner le syndicat ets’adresser directement aux membres. Ils utilisentgénéralement des filtres à pourriels, ce qui leurpermet de bloquer les courriels du syndicat. Ils fontalors d’une pierre deux coups : ils diffusentlibrement leurs propres messages au moyen desystèmes internes (courriel, téléphone et courrier)tout en empêchant le syndicat de communiqueravec ses membres.

Autre tactique souvent employée : demander unembargo sur les négociations. Cela signifie quel’équipe de négociation du syndicat ne peutdivulguer aux membres des renseignementsimportants. En règle générale, l’AFPC refuse unetelle demande parce que l’absence d’informationfavorise les rumeurs et la diffusion d’informationserronées. Nous exerçons ainsi notre droit de gardernos membres bien informés du progrès des

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négociations, un droit prévu dans la plupart descodes du travail.

Juste avant la grève générale des membresdu Conseil du Trésor, en 1991, desministères ont envoyé de fausses lettres dedésignation aux employés non désignéspour tenter de les convaincre de franchir laligne de piquetage.

Rapports avec la policeLes membres du syndicat ont le droit légal de fairela grève. La police a un double rôle à remplirlorsqu’une grève commence : protéger notre droitde grève et protéger la propriété de l’employeur.

Il convient, avant le déclenchement du conflit, derencontrer un représentant des services de policeafin de lui donner les noms des personnes àcontacter au syndicat et de confirmer que les chefsde piquetage et de grève seront à leur poste et quele syndicat connaît parfaitement ses droits et sesobligations.

L’utilisation des corps policiers par les employeursconstitue souvent un élément important de leurstratégie. La présence de policiers peut égalementpousser des membres à réagir fortement lorsque lasituation est tendue. N’oubliez pas : aux termes dela constitution, faire du piquetage est un droit, àcondition que ces activités respectent la loi.

On doit rester neutre face aux policiers. On ne doit

pas prendre l’attitude détendue, parfois amicale, decertains agents pour un témoignage de solidarité!

Les chefs de piquetage et de grève qui ont été formésguideront les membres dans leurs interactions avec lapolice. Il suffit d’un appel pour obtenir des conseilsjuridiques ou autres.

En règle générale, les grévistes doivent :

• éviter la provocation;

• éviter les contacts physiques;

• éviter les altercations;

• obéir aux ordres de la police;

• rester conscients de ce qui se passe autour d’eux,car ils seront peut-être appelés à témoigner par lasuite.

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Protocoles de retour au travailÀ la suite d’une grève ou d’un lock-out, nous tentonsde protéger adéquatement les membres du syndicaten négociant un protocole de retour au travail.

Notre capacité à négocier un protocole de retour autravail et la force d’une telle entente dépendent denotre volonté, comme membres, de rester en grèveaussi longtemps qu’il le faut pour l’obtenir.Lorsque les membres retournent au travail, l’AFPC fait tout en son possible pour que toutes lessanctions disciplinaires soient levées et pour quetoutes les représailles soient annulées. Le syndicatveille aussi à ce que les travailleuses et travailleursactifs au début de la grève soient rappelés au travail,par ordre d’ancienneté, le cas échéant. Il cherche àobtenir des délais raisonnables pour le retour autravail et exige que l’ancienneté accumulée au coursde la grève soit reconnue, lorsqu’il y a lieu. Lesemployés et employées doivent être protégés contreles représailles s’ils sont malades le jour où le travailest censé reprendre. L’AFPC négocie toutes lesdispositions nécessaires pour assurer un retourharmonieux au travail.Il n’est malheureusement pas toujours possible deréaliser tous ces objectifs. Certains sont plus faciles àatteindre que d’autres. Mais nous faisons de notremieux!

RésuméNous faisons des gains extraordinaires lorsque nousexerçons notre droit de faire la grève.Chaque nouvelle augmentation de salaire s’ajouteaux revenus ouvrant droit à pension.Tous les nouveaux avantages obtenus à la suite denégociations contribuent à notre bien-être et à celui de nos familles.Chaque droit nouvellement acquis donne plus depouvoir aux travailleuses et travailleurs.Toutes les nouvelles dispositions négociées dans lecardre de rondes successives de négociationsajoutent de la valeur à notre travail.Gardez tout cela à l’esprit lorsque vous parlez avecvotre famille, avec des gens de votre communauté etmême avec d’autres membres du syndicat quipourraient mettre en doute l’efficacité de faire lagrève. Ensemble, nous sommes plus forts – en toutesolidarité!

J’étais employée nommée pour une périodedéterminée au moment de la grève des commisaux écritures et aux règlements, dans les années1980. À titre de membre du syndicat sur la lignede piquetage, j’ai été renversée par le rôle positifdu syndicat et par le manque total de respect dugouvernement à l’endroit des travailleuses ettravailleurs. Cela m’a encouragée à jouer un rôleplus actif dans mon syndicat. De secrétaire à vice-présidente, puis à présidente et à titre de seulefemme de ma région à participer à la campagne« Abolissons les zones de rémunération », j’étaisaccrochée. Aujourd’hui, je travaille fièrement pourun syndicat.

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Pour plus d’information sur les politiques del’AFPC, les questions d’accessibilité, lesprocédures de grève et les protocoles, visitez lewww.psac-afpc.com.