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Alban Bonnard Manuel de l’apprenti bioscéniste Ou comment monter une réserve de joueurs de pétanque

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Alban Bonnard

Manuel de l’apprenti bioscéniste

Ou comment monter une réserve de joueurs de pétanque

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Bioscénie : contraction de biocénose et de scène. Action de créer un environnement qui favorise le développement d’une activité humaine dans le but de la contempler.

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Alban Bonnard

Manuel de l’apprenti bioscéniste

Par Jean-Charles Séosse

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À Paul

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Introduction au jeu de pétanque.....7

I Le biotope

1) La taille...................................12

2) La hauteur...............................12

3) Le sol......................................12 a) Le soubassement b) Le grain

4) Le cadre..................................13

5) L’éclairage...............................14 a) La nocturne b) L’insolation

6) Les bancs................................15

7) Le bistrot d’à-côté....................15

II Comment les attirer

1) L’entretien...............................16

2) L’atmosphère...........................16

3) Les vestiges.............................17 a) Les ronds b) Les creux

4) Le cochonnet perdu.................18

5) La Fanny..................................19

6) Le marqueur............................20

Annexes

1) Le traceur................................24

2) Les cartes................................27

3) Les enjambées.........................32

4) La creuteuse............................35

5) Les cochonnets........................38

6) Le marqueur............................41

Jeux test.....................................44

Réponses.....................................47

Lexique.......................................50

Bibliographie................................53

Remerciements............................53

Sommaire

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Introduction au jeu de pétanque

Les ancêtres du jeu de boules

De nombreux indices laissent sous-entendre que la pétanque date de l’époque des pharaons, notamment depuis la découverte en Égypte de boules dans un sarcophage datant de 5200 ans avant J.-C.

Plus tard, vers 600 avant J.-C., ce sont les Grecs qui ont introduit le jeu de boules, le « sphéristique », qui consistait à envoyer des pièces de monnaie le plus près possible d’une ligne tracée sur le sol. Les Romains occupant la Provence ont ensuite transformé ce jeu en remplaçant les pièces de monnaie par des galets, et la ligne tracée sur le sol par un caillou plus petit, servant de but.

Histoire de la pétanque

En 1907, sur le terrain Béraud à La Ciotat, des joueurs de boules s’adon-naient comme tous les joueurs au jeu provençal où l’on a toujours un pied en l’air, soit au point, soit au tir puis-qu’il faut courir.

Un ancien excellent joueur, Jules Le Noir, qui ne pouvait plus pratiquer à cause de rhumatismes, se mit à jouer tout seul, évidemment sans faire les pas et à courte distance.

Au fil du temps, les galets sont remplacés par des boules en bois tourné, puis clouté.

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Le voyant, ses amis se mirent d’ac-cord pour jouer avec lui, en décidant qu’il faudrait lancer les boules depuis un cercle tracé au sol et les pieds tanqués (Pes tanques en provençal), c’est-à-dire les pieds posés au sol.

Peu à peu, ce jeu fut adopté par les Ciotadens sous le nom de Jeu de boules pieds tanqués, vite déformé en pétanque. Il prit rapidement de l’ampleur et c’est sur ce même terrain que l’on organisa en 1910 le premier concours de pétanque.

Quelques notions de base du jeu de pétanque :

Au cours d’une partie de pétanque, deux équipes s’affrontent, soit :

- En tête à tête (équipe de un joueur) - En doublette (équipe de deux joueurs) - En triplette (équipe de trois joueurs)

Chaque joueur dispose de deux bou-les en triplette et de trois boules en tête à tête et en doublette.

Déroulement d’une partie

Les deux chefs d’équipe commencent par faire la pièce (tirer à pile ou face) pour déterminer quelle équipe va en-tamer la partie. Celui qui gagne la pièce, a le but, il peut dès lors choisir son terrain. Il trace au sol un cercle de 50 cm de diamètre pour définir le point de départ de la partie. De-puis le cercle, il jette le but ou co-chonnet (bille équivalente à la moitié d’une balle de golf, le plus souvent en buis et de couleur vive) où il veut autour de lui. Le but pour être joua-ble doit s’arrêter à une distance du cercle comprise entre 6 et 10 m. Le chef d’équipe adverse peut vérifier si la distance est légale. De ce fait les joueurs de pétanque ont développé la capacité à faire des enjambées très précises, d’un mètre. Si le cochonnet n’est pas à une distance réglementai-re, le lanceur bénéficie de deux autres essais, au-delà desquels il incombe à son adversaire de le lancer.

Quelques dates clés :

1907 : création de la pétanque

1910 : premier concours de pétanque

16 janvier 1945 : création de la fédération française

8 mars 1958 : création de la fédé-ration internationale

21 décembre 1985 : création de la confédération mondiale des sports de boules (C.M.S.B.)

15 octobre 1986 : reconnaissance de la C.M.S.B. par le C.I.O.

2003 : la pétanque est reconnue sport de haut niveau

Aujourd’hui, la F.F.P.J.P. compte 400 milles licenciés et 2 millions de pratiquants réguliers environ.

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A partir de là, l’équipe qui a eu la piè-ce peut pointer la première boule.Les joueurs de pétanque se spécia-lisent plus ou moins en fonction de leurs affinités et se définissent à tra-vers deux catégories ; les pointeurs et les tireurs (d’où l’expression bien connue : « Hé con ! Tu tires ou tu pointes ? »).Le point est l’action qui consiste à jeter une boule de telle sorte qu’elle s’arrête le plus près possible du co-chonnet. Dans le cas précis où la boule touche le but, on dit alors que le joueur a fait un biberon, une tétine ou bien un nez. Ces expressions vien-nent de la forme créé par les deux objets.

Le tir intervient lorsqu’une équipe estime qu’il est difficile de repren-dre le point ce qui signifie tenter de venir placer une boule en pointant plus près qu’une boule adverse déjà jouée. Dans ce cas l’équipe désigne un tireur pour qu’il jette sa boule de façon énergique afin de percuter et ainsi de déloger la boule en place. Si le tireur manque sa cible, on dit qu’il fait un trou, s’il l’atteint, on dit qu’il fait une frappe ou qu’il touche.

Lorsque son tir est particulièrement bien centré, il peut arriver que sa pro-pre boule prenne la place de la boule visée, on dit alors qu’il fait ou pose un carreau, une brique, une dalle, un sec ou encore un palet. Chaque boule est donc, ou pointée, ou tirée depuis le cercle. On dit de celui à qui appartient la boule la plus proche du cochonnet, qu’il tient. C’est à l’équipe adverse de jouer jusqu’à refaire le point ou avoir épuisé toutes ses bou-les. Dans ce cas, l’équipe qui tient peut alors finir de jouer les siennes afin d’essayer d’additionner. Quand toutes les boules ont été jouées on dit que la mène est finie. On regarde alors à quelle équipe appartiennent les boules les plus proches du but. L’équipe qui tient marquera autant de points qu’elle a de boules dans les premières positions. Exemple, si les 4 boules les plus proches appartiennent à la même équipe, elle marquera 4 points. Une fois les points totalisés, on trace un autre cercle autour du cochonnet, l’équipe qui vient de mar-quer relance le but et commence une nouvelle mène.La partie s’arrête lorsqu’une des équi-pes a totalisé 13 points.Dans le cas, où une équipe perd 0 à 13, on dit qu’elle a pris une taule ou une Fanny.

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La Fanny

Tous les clubs de pétanque possè-dent une fanny cachée quelque part derrière le bar. Il s’agit la plupart du temps d’un bas-relief ou d’une statuette en plâtre ou en bois re-présentant une femme aux formes généreuses, penchée en avant et dévoilant son postérieur. Symbole de la matrone qui en des temps reculés, reprochait souvent à son fainéant de mari de s’intéresser davantage à ses boules qu’à ses attraits à elle.

Le rituel est le suivant, on va cher-cher la cloche et la fanny, ensuite on les apporte à l’endroit où s’est dérou-lée la dernière mène. Le lieu est ainsi sanctifié afin d’accueillir l’outrage. On sonne la cloche, pour rassembler tout le monde et à tour de rôle, chaque vaincu, s’agenouille pour baiser les fesses de la fanny. Cette tradition serait originaire de Savoie. La Fanny originelle aurait été serveuse au café de Grand-Lemps, juste avant la Pre-mière Guerre Mondiale. La légende dit que, par gentillesse, elle se laissait embrasser par les clients qui venaient de perdre aux boules sans marquer le moindre point. La bise se faisait alors sur la joue. Jusqu’au jour où le maire du village perdit à son tour et vint quémander sa « récompense ». Fanny avait-elle un grief contre lui et voulut-elle l’humilier en public ? Nul ne le sait. Ce qui est sûr, c’est qu’elle grimpa sur une chaise, releva ses ju-pes et lui tendit ses fesses. Le maire ne se démonta pas. Moins d’une se-conde plus tard, deux baisers reten-tirent dans le café. C’était le début d’une longue tradition...

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Comment monter une réserve de pétanqueurs

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I Trouver le lieu

Il est important, afin que le joueur de pétanque s’épanouisse, que l’en-vironnement lui soit agréable et qu’il réponde à quelques critères, dont certains sont des conditions sine qua non d’une réussite. J’en dresse ici une liste non exhaustive dont les éléments sont classés par ordre d’im-portance.

1) La taille

L’activité principale du joueur de pétanque est de faire une partie de boules. Une partie peut s’effectuer à deux, quatre ou six joueurs, et né-cessite une surface au sol d’un mini-mum de 12 x 3 m soit 36 m². Ainsi le nombre de spécimens est avant tout déterminé par l’espace disponible. Soit pour une moyenne de quatre joueurs par partie :(12 x 3) : 4 = 9On peut estimer environ un joueur par tranche de 9 m2.

2) La hauteur

Dans certaines circonstances, le poin-teur peut être amené à utiliser une technique dite de la portée. Cela consiste à jeter la boule en hauteur de façon à l’amortir et ainsi à limiter la distance sur laquelle elle va rouler. De ce fait il est souhaitable qu’il n’y ait pas d’obstacles aériens au des-sus de l’air de jeu (plafond, branches d’arbre). Il est cependant à noter qu’une portée dépasse rarement les 6 m d’altitude.

3) Les qualités de sol

a) Le soubassement

Un grand adage bouliste dit : « toute boule qui roule n’est pas arrêtée ». N’empêche que pour jouer à la pé-tanque, il vaut mieux qu’elle puisse s’arrêter à un moment. Il est donc inutile d’essayer de monter une ré-serve sur un terrain trop pentu. Les sols trop rigides (ciment, goudron, carrelage) sont également à éviter. Il en est de même pour les sols trop souples (marécages, gazon, matelas) qui favorisent le rebond des boules et exaspèrent particulièrement les ti-reurs. Lorsque la boule jetée par un tireur tombe à 5 ou 10 cm dans l’axe devant celle qu’il essaye de déloger et qu’elle rebondit par-dessus (ce qui dans l’herbe ne rate jamais), ça l’énerve ! Dans ce genre de cas, son adversaire manque rarement l’occa-sion d’en rajouter une couche : « ça t’apprendra, t’as qu’à tirer au fer ! », ce qui signifie jeter la boule directe-ment sur la cible. Ou pire : « ça c’est pas de chance alors, parce que c’était rudement bien tiré ! ».Un relief trop prononcé peut être gê-nant. Un terrain qui présente d’impor-tantes cuvettes favorise des amas de boules inextricables. On désigne un endroit où même un mauvais poin-teur arrive à placer ses boules par les termes de cuvette, de nid ou de pot. Le pot fait d’ailleurs référence au jeu de billes, qui sert souvent pour déni-grer un joueur : « va jouer aux billes, ça développe ! ».

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b) Le grain

La notion de grain est assez abstraite. On dit d’un pointeur qu’il a trouvé le grain lorsqu’il parvient régulièrement à bien doser la force avec laquelle il jette sa boule. Le grain pourrait se définir comme étant le rapport de la souplesse du sol avec la texture et la quantité du matériau qui le recouvre. Il est évident que de gros cailloux présentent des obstacles gênants. En revanche, une légère couche de sa-blet ou de gravillons fins fera le régal des tireurs. Ceux-ci affectionnent par-ticulièrement les terrains qui raclent, c’est-à-dire, lorsque la boule de tir fuse dans le sable. Si elle est lancée avec suffisamment de rétro (rotation inverse d’une boule qui roule), elle a de forte chance de rester à carreau. Le pointeur lui, sera plus à l’aise sur des terrains qui ne roulent pas trop. Ainsi sur une surface dure, il appré-ciera une couche de gravillon par exemple de 2 ou 3 cm pour réduire les erreurs de distance.Attention cependant à éviter la soupe qui à l’inverse définit un terrain trop meuble, dans lequel les boules s’en-foncent dès leur impact. Cela rend le point inintéressant et le tir impossible. Je dois d’ailleurs ici mettre nos jeunes bioscénistes en garde contre certains ersatz. Si vous vous promenez sur une plage, vous serez peut-être ame-nés à croiser des individus en train de jouer avec des boules de pétan-que en plastique (ce qui est déjà une contradiction dans les termes). Il faut savoir que malgré certaines ressemblances, dans la gestuelle, l’attitude, et même parfois dans la te-nue vestimentaire, dussent-ils jouer

avec d’authentiques boules de pétan-que, ce ne sont pas des pétanqueurs, ce sont des plagistes. Voici une réplique que j’ai glanée dans un concours sauvage : deux équipes se rencontrent, l’une axée sur le point, l’autre sur le tir. Ce sont les tireurs qui ont la pièce et dé-cident d’un terrain à sablette qui leur est favorable. Sur le trajet, un joueur de l’équipe des pointeurs regarde son partenaire et lui dit : « prends ta pelle et ton seau, ils nous emmènent à la plage. »

4) Le cadreLe joueur de pétanque n’est pas par-ticulièrement dangereux, ni farouche. Si le terrain lui convient, il ne cherche-ra pas non plus à s’enfuir, il n’est donc pas nécessaire de clôturer la réserve. En revanche, si il y a une chose dont il a horreur, c’est de courir derrière ses boules sur des kilomètres. Cela implique, particulièrement sur ter-rain roulant, des dispositifs pour les stopper. Certains joueurs tirent puis-samment et lorsqu’ils font un trou, si elle n’est pas bloquée, leur boule à de fortes chances de se perdre dans des buissons, bouches d’égout, et autres endroits dans lesquels elle n’est pas facile à récupérer.

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Il peut donc être utile de circons-crire le terrain par un rebord en ci-ment, des planches, ou des rondins. Ma préférence va vers les rondins de bois. D’abord parce que les bou-les ont tendances à rebondir contre les planches, et plus encore contre les rebords en ciment, alors qu’elles viennent se caler sous les rondins. Ensuite parce que l’avantage d’une réserve qui comporte beaucoup de tireurs, c’est le cri de ralliement qu’ils émettent : le bruit causé par le ron-din qui résonne sous le stimulus d’un trou.

5) L’éclairage

a) La nocturne

Une réserve de pétanqueurs n’est pas une forme fixe. Le nombre de spé-cimens y fluctue en permanence en fonction d’une foultitude de critères, tous plus incontrôlables les uns que les autres. Ce qui en premier lieu atti-re un joueur de pétanque, c’est la cer-titude, dans un espace-temps donné, d’y trouver un adversaire. Ayez la mal-chance de voir votre réserve déserte plus de trois jours d’affilée, et c’est le fiasco. C’est une chose extrêmement fragile, d’autant plus qu’elle est ré-cente. La difficulté consiste donc à lui assurer une certaine pérennité. Pour cela, il est crucial d’avoir en son sein quelques éléments stables. Difficile à repérer, je désigne par élément sta-ble, le joueur « accro », qui pratique de façon quasi compulsive et sera de ce fait très souvent présent. Il est ca-pable de jouer bien après la tombée de la nuit, si vous disposez dans votre réserve d’éclairage électrique.

Il faut savoir que cet acharné est friand de nocturne. On a même vu dans des cas extrêmes des pétan-queurs jouer à la lueur des phares de voiture.Sans aller jusque-là, quelques lam-padaires risqueront fort d’attirer ce spécimen rare et précieux.

b) L’insolation

La pétanque se joue plus lorsqu’il fait beau. Si le temps est grincheux elle se résumera aux compétitions et encore si la prime est conséquente. Nombres de concours tombent au sens strict à l’eau. L’aspect amical et sauvage qui nous préoccupe ici nécessite un temps estival. La tenue vestimentaire la plus cou-ramment arborée par le pétanqueur se compose comme suit : tongs, short, marcel, bob ou casquette. Mais cela n’est pas systématique et tous notamment ne se couvrent pas la tête, ce qui rend utiles quelques ar-bres à l’ombre desquels ils pourront se protéger de l’insolation.

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6) Les bancs

Jouer n’est pas l’unique activité du pétanqueur. Il aime également être spectateur. Ce passe-temps s’articule principalement autour du commen-taire, de l’analyse, de la critique... et disons-le franchement de la moque-rie. Ces railleries qui sont le ferment des parties à venir, portent d’autant mieux que celui qui les profère est nonchalamment installé. Certains joueurs vont jusqu’à ne jamais se sé-parer de leur chaise pliante. Et tous seront contents de trouver un banc sur lequel se camper.

7) Le bistrot d’à-côté

Il ne faut pas espérer voir des pé-tanqueurs jouer sous la pluie. En re-vanche, s’ils ont pris l’habitude de se retrouver, ils apprécieront de le faire dans un bistrot proche du terrain. Outre les parties de cartes qui peu-vent s’y dérouler et ainsi entretenir leur combativité, c’est un lieu propice à l’émulation. Le coup à boire ou ca-non comme il est appelé dans certai-nes régions, cumule moult fonctions : enjeu de parties endiablées, récom-pense pour une partie gagnée ou une boule bien jouée, consolation dans les cas inverses, mise en forme ou préparation psychologique… Bref, les prétextes pour « s’en jeter un » ne manquent pas. C’est également autour d’un verre que va naître l’enthousiasme, que va s’édifier toute la mythologie pétan-quiste, à travers les récits de parties épiques et d’exploits héroïques, et qu’au milieu des fanfaronnades les provocations vont fleurir.

C’est variable en fonction des âges et des régions, (certains vieux pétan-queurs opteront plus volontiers pour le canon de blanc ou blanc limé − vin blanc limonade − s’il fait chaud, alors que les jeunes s’adonneront quelque-fois à leur penchant pour les bières blondes) mais sans doutes, si l’on veut définir l’esprit de la pétanque, on le trouvera dans le Pastis.

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II Comment les attirer ?

Le lieu qui regroupe toutes ces ca-ractéristiques est évidement idéal. Néanmoins il est possible de créer une réserve dans un espace moins bien adapté, pour peu que celui-ci respecte les critères des paragra-phes 1), 2) et 3). Il faut également s’assurer qu’il est suffisamment passant. Il ne tient qu’à vous, par la suite, d’imaginer d’autres agréments ; c’est pour cela qu’au fil de ce manuel je m’efforce de donner un maximum d’informations sur les mœurs pétanquistes.

Comme nous l’avons vu dans le cha-pitre précédent, un pétanqueur amè-nera ses boules dans un endroit où il pensera rencontrer ses congénères. Ainsi, si au moins deux d’entre eux se croisent dans votre espace, munis de leurs boules, à coup sûr, ils ne tar-deront pas à entamer une partie. Ils auront alors de fortes chances d’en attirer d’autres et vous pourrez esti-mer votre réserve lancée. Mon objec-tif ici est de vous donner quelques as-tuces vous permettant de créer cette coïncidence. Attention, gardez-vous bien cepen-dant de faire semblant de jouer, car vous aurez beau mimer leurs gestes, vous ne les tromperez pas. Imaginez-vous un instant un chas-seur se déguiser en canard croyant faire leurre. Voici donc quelques actions simples à accomplir si possible de nuit, de façon à ce que les pétanqueurs ne flairent pas la supercherie.

1) L’entretien

On ne peut savoir à quel moment votre espace sera traversé par un pétanqueur, aussi doit-il rester ac-cueillant en permanence. Soyez vigilant par exemple aux crot-tes de chiens. S’il en est jalonné cela suffira à dissuader les plus courageux. La marque de répulsif pour chiens et chats « Get off » s’avère très efficace et n’est pas toxique. Dispersez-en une dose tous les quatre mètres une fois par mois et vous serez tranquille. Mettez du désherbant si l’herbe pousse. Attention, s’il y a des arbres, ne désherbez pas dans un rayon de quatre mètres autour d’eux. N’hési-tez pas à les nourrir d’engrais pour agrandir leur zone d’ombre. Et en automne, ratissez, ne laissez pas les feuilles mortes s’accumuler.

2) L’atmosphère

Il s’agit de créer une petite touche qui réveille les sens. Diluez dans un arrosoir dix centilitres de Pastis pour dix litres d’eau et venez arroser une fois par semaine. Utilisé ici en dose homéopathique, le Pastis ne doit pas se sentir. Il a pour but de produire un effet inconscient sur le pétanqueur, en le mettant sur le qui-vive. L’endroit lui semblant agréable, il le traversera avec une attention accrue. Si vous avez le choix, le Pastis 51 pa-raît le mieux adapté. Il peut toutefois être remplacé par du Ricard, cela dé-pend du coin.

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Le mieux est de vérifier laquelle des deux boissons est couramment servie dans les bars. En règle générale, on trouve plus de Ricard dans les régions du Nord et du Pastis dans celles du Sud. Dans le doute, il est moins gênant d’utiliser du Pastis dans une ville à Ricard que l’inverse. Dans le pire des cas, on peut utiliser des sous-mar-ques, voire même de l’anisette. En revanche, les boissons sans alcool comme le Pacifique ou le sirop d’anis s’avèrent sans le moindre effet.

3) Les vestiges

Un moyen efficace pour attirer un pétanqueur dans un endroit est de lui faire croire que des parties s’y déroulent. Je préconise pour cela la fabrication de traces telles qu’ils en laissent derrière eux.

a) Les ronds

Comme je l’ai décrit dans l’introduc-tion, les joueurs dessinent des ronds au sol. Ce n’est pas tout à fait vrai. Dans la pratique, ils se contentent, la plupart du temps, de les résumer par des traits ou des arcs de cercle.

Mais quelquefois, le faux fait plus vrai que le vrai. Et puisqu’il s’agit de faire penser à des parties de boules, autant utiliser la forme la plus signi-ficative. Des ronds donc, d’environ cinquante centimètres de diamètre, mais pas n’importe comment. Pour être sûr de les disposer de façon crédible, je propose la méthode sui-vante : commencez par vous fabriquer un outil. On peut évidemment tracer au doigt, mais au vu du nombre et de la fréquence des interventions, cela peut finir par être douloureux. Un bout de bois de l’épaisseur d’un index peut tout à fait faire l’affaire. Personnellement, j’ai opté pour un doigt sculpté, monté sur une poignée de bicyclette (cf. annexe 1, page 24). Le tout est que le manche ne dépas-se pas quinze centimètres, de façon à vous obliger à vous pencher. Cette position vous donnera tout naturel-lement la bonne pression pour faire des ronds crédibles.

Munis de votre outil, ainsi que des cartes, (que vous pouvez découper dans ce manuel, annexe 2 page 27) choisissez un point de départ dans votre espace.

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Là, tracez un premier cercle. Placez-vous dans le cercle et choisissez une direction. Mélangez les cartes, tirez en une au hasard et parcourez en ligne droite la distance qui y figure. Pour cela je ne saurais que trop vous conseiller de vous entraîner à faire des enjambées d’un mètre (un petit exercice, décrit en annexe 3 page 32, devrait vous y aider.) A vos pieds, tracez un second cercle, remettez la carte dans le paquet, mélangez...Recommencez l’opération une quin-zaine de fois. Même si l’espace est vaste, tachez de recentrer un maximum vos traces. Il vaut mieux pour attirer l’attention les concentrer que les répartir. La zone éclairée par un lampadaire peut être un bon critère de délimita-tion d’un périmètre.

b) Les trous

Toutes les boules jouées lors d’une partie produisent des impacts au sol. Ces creux se découpent en deux ca-tégories : ceux faits par les boules pointées et ceux faits par les bou-les tirées. Pour les imiter vous aurez besoin d’une « creuteuse » (dont la fabrication est détaillée en annexe 4 page 35).

En résumé, les boules tirées tombent aux alentours du cochonnet, alors que les boules pointées sont portées dans une zone située à mi-distance entre le joueur et le but. Aussi pour représenter les premières, frappez le sol de votre « creuteuse » à cinq ou six reprises, dans, ou aux abords des ronds que vous avez tracés. Pour les secondes faites de même à mi-course entre eux.Ces ronds et ces creux constituent les signaux les plus explicites de cette méthode, mais sont éphémères. Ils s’effacent rapidement, mais en ré-pétant ce rituel tous les un ou deux jours, vous obtiendrez une sorte de palimpseste, dans lequel les traces fraîches se mélangent avec de plus anciennes et donnent l’impression d’une régularité.

4) La touche de couleur

Dans un paysage urbain, une petite tache de couleur vive attire très vite l’attention. Les buts de pétanque sont généralement verts, jaunes ou orange fluo. Choisissez la couleur qui ressort le mieux en fonction de l’envi-ronnement de votre réserve. Commandez en une bonne vingtaine (vous en consommerez sûrement plus) chez Obut :

La Boule OBUT 5, route du Cros42380 Saint-Bonnet-le-Château http://www.labouleobut.com.

Le but du jeu est de simuler le co-chonnet oublié ; or, un joueur oubliant rarement un but neuf, je conseille de les patiner (cf. annexe 5 page 38).

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Trouvez ensuite un endroit stratégi-que dans votre élevage pour y dépo-ser le cochonnet oublié. Pas trop en évidence, pas dans le passage, pas non plus autour d’un banc, il doit être surpris du coin de l’œil par les pas-sants. Ainsi, un non-initié n’y prêtera pas attention au delà des quelques secondes où il aura attiré son regard. En revanche, ce flash suffira à un pétanqueur pour l’identifier. Si donc, du jour au lendemain, votre leurre disparaît, c’est bon signe. Il se peut qu’un adepte soit passé par là et l’ait récupéré. Malheureusement ce n’est pas sûr, et c’est pour cela qu’il faut en prévoir en nombre, car les enfants également viendront vous les cha-parder. Ne vous démontez pas, cela fait partie du jeu, remplacez les sitôt qu’ils disparaissent.

Mieux vous choisirez l’espace, moins vous dépenserez d’énergie en strata-gèmes pour appâter.

Ceux que l’on vient de voir devraient suffire. En 1963, Edouard Brodu aurait, paraît-il, créé la célèbre réser-ve de la Marseillaise en moins d’une semaine, se contentant d’arroser le sol de Pastis. Si toutefois, au bout de trois mois il ne se passe rien, voici quelques autres astuces (moins élé-gantes et plus fastidieuses, certes, mais plus radicales) par lesquelles votre réserve ne peut qu’aboutir. Aux grands maux les grands remèdes !

5) La Fanny

Si les simulacres ne fonctionnent pas, il ne reste qu’à s’aider de l’authenti-que. Non ! N’insistez pas, ce n’est pas la peine d’acheter des boules pour jouer vous-même, vous seriez ridi-cule. Essayez plutôt, sur un arbre ou un lampadaire, d’installer une fanny. Seulement, sur le site même, on ris-que de vous la dérober. Le mieux est donc, si vous avez le « bistrot d’à-côté » (cf. I § 7), de vous arranger avec le patron pour qu’il la mette au mur. Mais même dans ce cas, rien n’est en-core résolu. Le problème c’est qu’un pétanqueur flairera immédiatement si votre fanny n’est pas une vraie. Or, qu’est ce qu’une vraie fanny ? Et c’est là que ça se gâte : ce n’est pas qu’une question de forme. Cela peut être n’importe quoi, photo, dessin, tapisserie, sculpture, bas relief…, tout ce qui peut représenter une femme dardant son postérieur. J’ai même vu, dans un village d’Auvergne, (que je ne citerai pas, pour ne pas lui faire trop de publicité) une vraie femme tenir ce rôle.

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Une fanny, c’est un objet fabriqué, ou désigné par un bouliste pour ac-complir le rite sacré. Seul un vrai pé-tanqueur peut la définir. Et là, vous voyez déjà le paradoxe : vous vous retrouvez dans la situation où vous avez besoin d’une fanny pour attirer un pétanqueur qui pourrait vous la fabriquer, mais cela ne se peut pas car c’est justement pour l’attirer lui que vous avez besoin d’elle et que même s’il pouvait vous la faire, vous n’en n’auriez plus besoin vu que vous l’avez déjà lui et vice-versa et par conséquent…

Bref c’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf. Il ne vous reste donc plus que trois solutions… deux en fait. Car la première, qui consiste à kid-napper un pétanqueur pour l’obliger à fabriquer une fanny, n’en n’est pas une. Outre le manque d’élégance de la méthode, elle est stérile, car ne l’ayant pas faite spontanément, il ne peut qu’en faire une fausse. La se-conde qui consiste à cambrioler un club de boule fonctionne. Il faut tout de même que je vous mette en gar-de : c’est très risqué et c’est illégal. Heureusement, certaines personnes ont ce qu’il est convenu d’appeler un don. Je pressens d’ici certaines réac-tions : « Encore une arnaque scan-daleuse, un fou animisto-mistico-vau-dou, qui nous vend on ne sait trop quelle scientologie, dans un ouvrage qui paraissait si sérieux ! ». Je vous arrête, je suis le premier sceptique vis-à-vis des phénomènes paranormaux et de la sorcellerie. Simplement, j’ai rencontré un jour Marie Dubuis. Marie est sculpteuse. C’est en visitant de nombreux clubs

de pétanque que je me suis rendu compte de l’étrange phénomène. J’y retrouvais la quasi-totalité de son œuvre. J’avoue ma honte de n’avoir aucune explication rationnelle à don-ner, mais Marie, qui sait à peine ce qu’est la pétanque, fabrique d’authen-tiques fannys. Aussi, en troisième so-lution, vous pouvez lui commander une de ses statuettes.

Voici son email : [email protected]

6) Le marqueur

On l’a vu, dans une partie de pétan-que s’utilise une multitude de techni-ques, que nous avons classées jus-qu’ici en deux catégories : le point et le tir. Il y en a une troisième, appelée tactique, dans laquelle le joueur ana-lyse de façon plus ou moins scientifi-que la situation, afin de déterminer le meilleur coup à faire. Il y en a éga-lement une quatrième, qui s’appelle faire de la musique.

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Si vous imaginez le pétanqueur par-ticulièrement mélomane et que vous projetez de brancher une sono sur un lampadaire, vous êtes assez loin du compte. Sont rangées derrière ce gé-nérique, toutes les techniques mises en œuvre pour remporter une victoire sur une équipe plus forte. Les outils du musicien sont la verve, la mau-vaise foi, la psychologie et le sens de l’improvisation. Pour déstabiliser son adversaire, il doit saisir toutes les op-portunités d’embrouiller la situation. Aussi, d’une partie orchestrée par un bon musicien, il est difficile de ne pas perdre le fil. Il créé un tel état de confusion, qu’il arrive souvent que personne ne soit à même de se rap-peler le score. C’est d’ailleurs pour lui une bonne façon de grappiller des points. Pour parer ces tentati-ves, quelques joueurs se munissent de marqueurs de poche. Il en existe d’autres sortes, dont celui que vous pouvez fabriquer en suivant les indi-cations données en annexe 6 page 41 de ce manuel. Installé sur un arbre, il sera l’équivalent pour les initiés, d’un panneau signalétique : « ici on joue à la pétanque ». L’inconvénient, c’est qu’il risque, si-non de dissuader certains musiciens (car ceux-ci ont plusieurs cordes à leur violon), du moins de les rendre méfiants. Et votre réserve risque jus-te d’y perdre un peu de charme.

Les paragraphes 1), 2), et 3) de ce chapitre constituent le travail de fond de ma méthode. N’hésitez pas à en faire un rituel à accomplir réguliè-rement. Bien évidemment, j’espère vous avoir fourni suffisamment d’in-formations sur les mœurs pétanquis-tes, pour vous permettre d’imaginer d’autres stratagèmes à adjoindre aux miens. Pour être surs de ne pas fai-re de bourdes, vous pouvez vérifier vos connaissances sur le domaine en répondant aux jeux tests que vous trouverez page 44. Notez cependant que si des résultats tardent à se ma-nifester, avant de vous lancer dans des manigances trop complexes, il est peut-être judicieux de vous réin-terroger quant au choix du lieu.

Vous avez désormais toutes les clefs en main pour créer autant de réser-ves de pétanqueurs que vous le sou-haitez. Je ne peux malheureusement pas garantir le résultat. Même si cette méthode a souvent fait ses preu-ves, il y a simplement des coins où ne passent jamais de pétanqueurs. Rassurez-vous, cela n’arrive que ra-rement et tend à prouver qu’il faut faire comme eux : jouer avec plus ou moins de chance. La plupart du temps un joueur de pé-tanque gagne une partie parce qu’il était plus fort mais il la perd parce que son adversaire a eu plus de chance. Il y a là toujours une part de vérité, quant à déterminer où elle se cache...

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Enfin, j’éprouve une grande honte à mentionner une dernière chose, mais il serait malhonnête de ma part de faire croire que je n’en suis pas conscient : ce manuel peut aussi être utilisé pour chasser, discrètement, des joueurs de pétan-que d’un de leur coin de prédilection. Là, il ne me reste plus qu’à espérer qu’il ne tombera pas dans les mains d’individus ayant d’aussi sombres intentions. Je reste somme toute optimiste à ce sujet, persuadé qu’il suffit de s’intéresser de près au pétanqueur pour en découvrir tout le charme et n’avoir plus qu’une envie : le voir partout.

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Annexes

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Annexe 1Fabriquez votre traceur

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1) A l’aide d’une scie à métaux, découpez une poignée de bicyclette à 2 cm du caoutchouc.

2) Passez une vis au centre d’un bouchon de liège.

3) Sculptez un doigt dans un barreau de chaise.

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4) A l’aide d’une vrille, faites un trou au cœur du doigt.

6) Emboitez le tout à la poignée, votre traceur est près.

5) Vissez votre doigt sur le bouchon.

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Annexe 2Les cartes à découper

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Annexe 3Apprenez à faire des

enjambée de 1 m

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Voici un petit exercice simple, qui de-vrait vous permettre de gagner un temps considérable pour calculer les distances entre vos ronds.

Dans votre chambre, à-côté de votre lit, collez au sol 2 bandes de 20 cm de ruban adhésif. Veillez à ce qu’elles soient parallèles et es-pacées d’1 m.

Si vous avez de la moquette dans la chambre, faites cela dans la cuisine, ou dans la pièce la plus proche de votre lit, dont le sol permet l’adhésion du ruban. L’inconscient travaillant activement pendant le sommeil, cet exercice gagne en efficacité si vous le faites avant de vous endormir. Mettez un pied sur une des bandes et le second sur l’autre.

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Fermez les yeux, et pendant une minute, concentrez votre attention sur la sensa-tion physique que produit l’écart de vos jambes. Alternez vos pieds et répétez cet exercice quotidiennement pendant une semaine. Une fois que votre corps aura ac-quis la mémoire de cet écart, elle ne le quittera plus, et vous n’aurez qu’à compter vos enjambées pour mesurer des distances.

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Annexe 4Fabriquez votre « creuteuse »

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1) Procurez-vous une lou-che en demi sphère et d’un seul tenant. Il faudra qu’elle soit très solide.

2) A l’aide d’une scie à métaux, faites des encoches tout autour du bord, sur une profondeur de 2 cm. Vous obtenez ainsi des créneaux.

3) Avec une pince repliez un cré-neau sur deux, vers l’intérieur de la louche, de façon à fabriquer des languettes, en prenant soin qu’elles fassent avec la paroi un angle com-pris entre 45 et 90°.

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4) Coulez du plomb dans la louche jusqu’à noyer les lan-guettes. Une fois le plomb refroidi, votre « creuteuse » est prête à l’emploi.

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Annexe 5Patinez vos cochonnets

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1) Jetez-les violement par terre, jusqu’à en écailler la peinture.

2) Utilisez un sol dur et rugueux (ciment, bitume,…), frottez y vos cochonnets pour les griffer à plusieurs endroits

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3) Laissez-les tremper une semaine dans une solution boueuse. Rincez, séchez, vous obtenez des cochonnets qui semblent avoir vécus d’innombrables parties.

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Annexe 6Fabriquez votre marqueur

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1) Dans une planche de bois, dé-coupez un pavé de 20x30x2 cm

2) Peignez en une face de deux cou-leurs distinctes, en la divisant en deux parties égales dans sa longueur. Lais-sez sécher.

3) Faites à la perceuse, une série de 15 trous, espacés de 1,5cm, sur un axe situé à 4 cm du bord gauche, en commençant le premier à 2,5 cm du haut. Faites une autre série, symétri-que à celle-ci sur la droite.

4) Numérotez les trous de gauche de 1 à 15 par la gauche, ceux de droite par la droite.

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5) Trouvez deux bâtonnets cilindriques du diamètre des trous.

6) Attachez-y deux ficelles de 30 cm.

7) Faites deux nouveaux trous dans la planche, à 2 cm du haut et des bords gauche et droit.

8) Passez-y depuis la face peinte les bouts libres des ficelles et faites leur un nœud de butée.

9) Enfoncez, en haut et en bas, au centre et dans l’épaisseur de la plan-che des anneaux à vis, par le centre desquels vous pourrez visser votre marqueur à un arbre, un banc…

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Jeux tests

Voici une série de tests qui devraient vous permettre d’estimer vos connaissances en matière de pétanque. Plusieurs réponses sont possibles.

Test 1

Des images suivantes, lesquelles représentent de bonnes boules de pétanque ?

A B C

Test 2

De ces objets, lesquels peuvent servir de fannys ?

A B C D44

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Test 3

A partir de ces images quels sont les personnages que vous identifiez comme joueurs de pétanques ?

A B C D

Test 4

De ces terrains, lesquels sont intéressants pour jouer à la pétanque ?

A B

C D45

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Test 5

Avec lesquelles de ces boissons arroseriez-vous votre réserve ?

A B C

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Réponses des jeux

1) Les bonnes boules de pétanque…

Si vous avez répondu :

A : ça commence assez mal, ces objets rebondissent et il est en outre impossible de leur donner le moindre effet, ils sont sûrement plus utiles pour jouer au tennis qu’à la pétanque. Vous perdez 10 points.

B : félicitation, malgré le piège du décor qui fait inévitablement penser à une plage, ces boules sont en effet d’excellentes boules de pétanque, particulièrement les boules noi-res, qui même si elles s’usent plus vite, sont très prisées à haut niveau. Vous marquez donc 5 points.

C : c’est pas mal, ce sont effectivement des boules de pétanques, simplement ce sont des boules de mauvaise qualité comme celles que l’on peut trouver au rayon loisir dans la grande distribution. Un petit détail aurait pu vous mettre sur la voie : elles sont ven-dues par lot de huit. Or pour jouer en tête à tête ou en doublette, un joueur a besoin de trois boules. Et même pour faire une triplette entre amis dans votre jardin, vous aurez besoin d’un total de douze boules, ce qui prouve bien que le fabriquant de ce produit ne s’est pas beaucoup penché sur la pétanque. Bien essayé tout de même, vous perdez 1 point.

2) Les fannys possibles…

Si vous avez répondu :

A : effectivement voici Fanny dans toute sa splendeur, franche, généreuse et peu sou-cieuse des bonnes mœurs. Bravo, vous marquez 10 points.

B : vous êtes tombé dans le panneau. Certes, il est écrit Fanny sur l’image, et je ne doute pas que cette carte la représente effectivement. Concédez tout de même qu’en pratique il est difficile de lui embrasser les fesses vu qu’elle est de face. Vous perdez 1 point.

C : c’est une réponse audacieuse qui mérite d’être récompensée. Il est vrai que ce bas-relief n’a sûrement pas été réalisé dans l’idée de faire une fanny (sait-on jamais ?) et qu’il est assez loin de l’image que l’on peut s’en faire, mais rien n’empêche de penser que tombé aux mains de pétanqueurs il puisse être détourné. Vous marquez 1 point.

D : c’est sûrement une plaisanterie, je la trouve d’assez bon goût d’ailleurs. Vous perdez 10 points.

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3) Qui est pétanqueur…

Si vous avez répondu :

A : c’est bien vu, l’aplomb avec lequel Marcel brandit son verre de Pastis, son sourire bon-homme, ne laissent pas de doutes, il s’agit bien d’un pétanqueur. Vous marquez 1 point.

B : oui bon, j’ai déjà essayé de jongler avec des boules de pétanque… ça fait mal aux pieds. Vous perdez 10 points.

C : félicitation, la position est criante de vérité, même si ce monsieur tient à la main des oranges, on voit qu’il a l’habitude de porter des boules. Vous marquez 1 point.

D : il faut reconnaître que le piège était particulièrement vicieux. Une observation atten-tive permet de s’apercevoir que les boules posées par terre sont trop grosses pour être des boules de pétanque. Ces gens jouent à la Lyonnaise. Et vous perdez 1 point.

4) Le bon terrain…

Si vous avez répondu :

A : l’herbe, c’est bien… pour le golf. Le bitume, il n’y a pas mieux… pour y faire du vélo. Si le lieu que vous avez choisi pour monter une réserve de pétanqueurs ressemble à celui-ci, il va vous falloir être très patient, ils ne sont pas près d’arriver. Vous perdez 5 points.

B : ah, le soleil, la mer, les plages de sable blanc…, tout un poème en somme ! Non sé-rieusement, c’est pour jouer là-dessus que les boules de pétanque en plastique ont été inventées. Allez, je ne veux plus en entendre parler. Vous perdez 5 points.

C : bien joué, le cadre n’est peut être pas très attirant pour un pique-nique, mais pour jouer à la pétanque, il est très convenable. Vous marquez 5 points.

D : il paraît qu’on a détecté de l’eau sur Mars… Vous perdez 10 points.

5) Pour arroser la réserve…

Si vous avez répondu :

A : bien vu. Personnellement je n’arrive pas à faire la différence entre le Pastis et le Ri-card, les experts diront pourtant que cela n’a rien à voir. Vous marquez 10 points.

B : les mouches, je ne vois pas ce que vous pouvez attirer d’autre avec ça. Vous perdez 10 points.

C : faute de grive on mange du merle, ça fera l’affaire. Vous marquez 5 points.48

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Voici où vous en êtes :

Moins de 10 points :

C’est lamentable ! Vous ne seriez sûrement pas fichu de faire la différence entre une boule de pétanque et un œuf d’autruche ! Je n’ose même pas imaginer ce que vous entendez derrière le vocable [ptank], mais une chose est sûre : vous avez autant de chance d’attirer un joueur de pétanque, que moi un extra-ter-restre en mangeant de la soupe aux choux.Ce n’est pas grave, ce score catastrophique montre simplement que ce n’est pas votre truc. D’ailleurs vous avez entièrement raison : une activité qui consiste à jeter des boules de ferraille dans un sens, puis à aller les chercher pour les jeter dans l’autre est totalement absurde. Ne perdez pas votre temps avec cela, faites autre chose.

De 10 à 40 points :

Vous êtes sur la bonne voie. Vous avez compris l’essentiel, le reste viendra à force d’observation. Suivez scrupuleusement les indications données dans ce manuel et n’hésitez pas à vous documenter, voir à flâner sur quelques concours pour vous imprégner de l’univers des pétanqueurs. Je vous invite à explorer la bibliographie (page 53, et à me contacter si vous sentez un besoin d’éclaircis-sement. Si vous êtes patients et rigoureux votre travail portera ses fruits. En piste !

Au delà de 40 points :

Vous, vous jouez à la pétanque ! Allez, allez, on ne me la fait pas, un score pareil est impossible sinon. En tous cas ce manuel ne vous est d’aucune utilité. J’espère juste qu’il a pu un minimum vous divertir. Ayez l’amabilité, je vous en conjure, si vous y avez rencontré quelques imprécisions ou perçu des lacunes, de m’en faire part.

[email protected]

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Lexique

tête à tête : partie à 1 contre 1.doublette : partie à 2 contre 2.triplette : partie à 3 contre 3.

le cadre

clos : terrain aménagé pour jouer aux boules.billard : terrain lisse et roulant.champ de caillasses, de silex : terrain jalonné de cailloux.champ de mines, de patates : terrain rempli de creux et de bosses.du mastique : terrain argileux très rebondissant.plage : terrain très sablonneux. en nocturne : jouer la nuit. concours sauvage : auquel peuvent participer les non licenciés.

les outils

bouchon, but,cochon, cochonnet, guignol, petit : bille de référence pour pointer, objectif.cailloux, munitions : boules.boules fadées, farcies, pleines : boules non règlementaires ou l’on à introduit du mercure. Les boules fadées présentes plusieurs avantages : elles ne rebondissent pas, vont plus droit sur les terrains en pente, partent moins loin lorsqu’on les frappe et em-pêchent les carreaux.strillage, stries : dessins gravés dans les boules. Ils sont référencés par des chiffres par les fabricants. Le strie 0 correspond à une boule entièrement lisse. Par extension c’est ainsi que l’on surnomme les chauves.

pas : unité de distance, équivaut à 1 mètre.tactique : analyse de la situation afin de déterminer le meilleur coup à jouer.tenir, avoir le point : posséder la boule la plus proche du but.mène, passe : séquence de jeu comprise entre le jet du but et le calcul des points.placer, pointer : tenter de disposer sa boule le plus près possible du but.tirer : lancer sa boule énergiquement avec l’intention d’en déloger une autre ou le but.

sur le point

distiller : s’appliquer.donne, donnée : endroit de l’impact d’une boule au sol.soupe : donnée molle.faire, prendre, gagner le point : venir plus près que la boule qui tient.bec : lorsqu’une boule pointée est redirigée par une autre.carreau espagnol : une boule pointée prend la place d’une autre. portée : technique qui consiste à jeter sa boule très haut pour l’amortir.

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être au jeu : avoir la bonne trajectoire.avoir la dose, la distance : avoir la bonne force.être meulé : pointer trop court.être chaud : pointer trop long.être en plein casino : être au jeu mais trop court : gêner le passage.s’enquiller, se mettre au cul : rentrer dans une boule.faire un appui, un cul, un devant de boule, se mettre à cul, au chaud, en ca-chette : se mettre à coller d’une boule derrière le but.

sur le tir

tirer au fer, pleine gueule : tomber sur l’objet visé sans toucher le sol.tirer à la rafle, rase paille, roulette : viser loin devant l’objet à déloger, la boule roule alors sur une grande distance avant de le percuter.cogner, décaniller, enlever, faire courir, flinguer, frapper, taper, toucher : déloger une boule en tirant.faire ou poser une brique, un carreau, une dalle, un palet, un sec, s’asseoir : prendre la place avec sa boule de tire de la boule frappée.le rétro : cas particulier de carreau, lorsque sous l’impact, la boule de tir revient en arrière.faire un doublet, un ciseaux, croiser : déloger deux boules en un seul tir. annuler : frapper le but pour recommencer la mène.casquette : lorsque l’impact se produit sur le sommet de la cible qui dans ce cas fait un petit bond sur place et ne s’en va pas.blesser : la boule frappée ne va pas très loin.faire un creux, un trou : manquer sa cible.faire une alose, banane, un brochet, une saucisse : rater sa cible de beaucoup.

positions particulières

bib, biberon, nez, tétine : quand une boule est collée au but.nid, pot : endroit où il est très facile de venir près du but.mouchoir de poche : beaucoup de boules proches du but.l’écartée : beaucoup de boules loin du but.triage, trillette : objet qu’il faut tirer sans toucher une boule de sa propre équipe dans les alentours immédiats.croquet : deux boules collée l’une à l’autre dans le sens du jeu. En tirant, la première à de forte chances de rester ; en pointant, le moindre choc sur la première fait avancer la seconde de beaucoup.

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actions et états généraux

avoir la pièce, le but, le cochon… : être le premier à jouer.rentrer une boule : faire avancer une boule sur le jeu en direction du but.traîner le but : déplacer le but dans la limite de distance jouable. Au-delà de 15 mètres il est annulé.casser le jeu ou démarquer : donner accidentellement le point à l’adversaire.défendre : essayer de limiter le nombre de points que risque de marquer l’adversaire. Au point : serrer le jeu. Au tir : détruire ou casser des points.Lorsque l’adversaire a joué toutes ses boules, une boule d’addition peut rajouter un point, une boule de marque peut permettre de marquer, une boule de gagne peut per-mettre de gagner.visser ou serrer une boule : lancer une boule avec un fort effet rétro.mettre de l’effet, de la sauce : lancer une boule avec une rotation désaxée pour infléchir sa trajectoire.mettre un coup de main, de paluche, de pogne, de tournevis, de virvot : mettre de l’effet à une boule de façon accidentelle.avoir un coup de main, de paluche, de pogne, de tournevis, de virvot : mettre de l’effet dans ses boules en permanence.échapper, lâcher une boule : quand la boule glisse accidentellement des mains.garder, crocheter une boule : la main ne s’ouvre pas assez tôt et la boule tombe n’importe où.faire un festival : tout réussir. tout bombarder, cogner, matraquer, secouer ou être dedans, en frappe, en pleine bourre : tout réussir au tir. avoir trouvé le grain, faire une infusion, bouchonner : tout réussir au point.buller, fader : mesurer, vérifier l’ordre de proximité du but entre plusieurs boules.être capot : tout rater.avoir la gigite : jouer mal à cause du trac.faire de la musique, jouer du violon : parler pour déstabiliser son adversaire.prendre une bague, une bulle, une fanny, un rond, une taule : perdre 13 à 0.la fanny : représentation d’une femme dont les joueurs doivent embrasser le postérieur s’ils n’ont marqué aucun point.

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Bibliographie

http://www.usbp.lu/regles.HTMhttp://membres.lycos.fr/tireoupointehttp//membres.lycos.fr/viennepetanque/simplerules.htm

La Véritable histoire de la Pétanque, la légende des frères PitiotMartine PilateCardère Editions 2005

Les Pétanqueurs Cazenove et Ridel Edition Bamboo 1- Fan de chichourle 20062 - Oh, peuchère ! 20063 - C’est le oaï ! 2007

Dictionnaire de la pétanque 2006Pierre FieuxEditions Presses du midi

1907 après Jésus-Christ, la pétanque 2006Alain GexEditions Jacob-Duvernet

Crédit photographique : Erika Bournet Delbosc, google imagesIllustration : Erika Bournet Delbosc, Jean-charles SéosseConseils : Erika Bournet Delbosc, Boris Mikheeff, Juliette WeberRemerciements : Association Pneu Pno, Rémy Bourgeois, Erwann Bournet, Frank Debard, Nicolas Destruhaut, Céline Hourcade, Jean-claude Lauruol, Alex Poulhazan, Frédéric Rocher, Eric Sérafini

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