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ISSN 0996 -1127 317 Janvier-février 2008 Marcel Paul nous a quittés il y a 25 ans. Un colloque a rappelé en janvier 2008 l’actualité des engagements militants du Président-fondateur de notre Association Marcel Paul, 25 ans déjà !

Marcel Paul, 25 ans déjà · PDF fileISSN 0996-1127 N° 317 Janvier-février 2008 Marcel Paul nous a quittés il y a 25 ans. Un colloque a rappelé en janvier 2008 l’actualité

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ISSN 0996-1127

N° 317Janvier-février 2008

Marcel Paul nous a quittés il y a 25 ans. Un colloque a rappeléen janvier 2008 l’actualité des engagements militants du

Président-fondateur de notre Association

Marcel Paul, 25 ans déjà !

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Editorial : Pour la paix entre les peuples 1

Actualités 2 - 6- Inquiétude Rappel- Trop- Le Prix Galinski au Prof. Dr. Knigge- Compiègne- La conquète de l’espace- Conférences à Paris- Marcel Paul, 25 ans déja !- De jeunes mutualistes en visite à Buchenwald- Le Bureau du CIBD à Berlin le 23 novembre 2007- Nous exigeons d’être écoutés

Action-Mémoire - Voyage du 9 au 14 avril 2008 7Concours national de la Résistance et de la Déportation 8 - 9 XXXe Congrès national - 21 au 24 septembre 2007 10 - 11Pages de lecture et de culture 12Repas fraternel - Dimanche 30 mars 2008 13Souscriptions 14 - 15Dans nos familles 16

Bulletin de l’Association française BUCHENWALD - DORA ET KOMMANDOSAssociation déclarée n° 53/688 et affiliée à la FNAM sous le n° 233

66, rue des Martyrs 75009 PARISTéléphone : 01 42 85 44 93 - Fax : 01 42 82 97 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique Durand

Directeur de lapublication :Floréal Barrier

Commission paritaireNuméro : 0211A07729

Imprimerie SIFF 18Z.A. Le Chêne Bocquet57, bld Henri Navier95150 TAVERNY

ABONNEMENT

1 an/6 Numéros : 25 €

s

LESERMENT

Ont participé à ce numéro : Floréal Barrier, Guy Ducoloné, Dominique Durand, CatherineGuérin, Bertrand Herz, Robert Koerner, Dominique Orlowski, Agnès Triebel

Notre site Internet : www.buchenwald-dora.fr“Un plus : Recevez chaque mois notre lettre d’information en vous inscrivant sur le site”

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KOMMANDOS

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Il n’est pas inutile en ce début d’année 2008 de donner un coup d'oeil sur celle qui vient des’achever.

2007 fut l’anniversaire (70 ans le 15 juillet) de l’ouverture du camp de Buchenwald. Près de250.000 hommes et femmes y ont été immatriculés. Les premiers occupants furent desAllemands dont certains avaient été arrêtés en 1933, 1934... Ceux qui restèrent dans le camp oudans les Kommandos qui en dépendaient connurent des moments horribles. Plus de 56.000détenus y trouvèrent la mort auxquels s’ajoutent tous ceux qui furent assassinés lors des

évacuations des camps (les marches de la mort).

C’est en leur mémoire, ainsi qu’en celle des luttes menées par les détenusjusqu’en avril 1945, que furent organisées de grandes cérémonies en 2007.Notre Association française y prit une large part. Plusieurs centaines de jeuneset de moins jeunes y participèrent -notamment en juillet- dans le cadre desvoyages “Action-Mémoire” vers Buchenwald et Dora.

Ce sont aussi les milliers de visiteurs qui ont vu l’exposition sur “Les dessins deThomas Geve” qui a circulé d’octobre à décembre en région parisienne.

Et rappelons - plus peut-être que les autres années - les témoignages apportésdans les lycées et collèges par d’inlassables camarades.

Les bons résultats de nos initiatives nous incitent à poursuivre nos efforts encette année 2008.

L’équipe élue lors du congrès de Saint-Omer a décidé d’être au premier rang :

- L’acquisition de l’exposition des dessins de Thomas Geve nous permettra de la présenterà de nouvelles personnes à Paris mais aussi dans d’autres villes de France.

- Un nouvel élan peut être donné à la diffusion de nos livres, tels “La Résistance des Françaisà Buchenwald-Dora”, de Pierre Durand ; “Raconte-moi la déportation, Les Français àBuchenwald”, d’Agnès Triebel.

En 2008 nous devons nous souvenir qu’il y aura 65 ans que fut créé le Kommando de Dora.

- Une initiative sera prise concernant les pogroms de novembre 1938 ; suite à l’assassinat àParis du conseiller de l’Ambassade d’Allemagne, 7.000 juifs sont arrivés à Buchenwald.

- Sur le plan extérieur nous avons à soutenir l’action de ceux qui, au Mémorial deBuchenwald, comme au Comité International Buchenwald Dora (CIBD) et ainsi que ledemande l’Association française, refusent que soit banalisée ou minimisée la mémoire deBuchenwald, de Dora, celle de l’ensemble des lieux de déportation.

Dans ce numéro du “Serment”, nous soulignons comment certains revanchards tentent enAllemagne de mettre sur le même pied les souffrances endurées par les Allemands durant laguerre et celle des peuples occupés par les nazis.

Toutes ces initiatives, tous ces combats, quel que soit notre âge, déportés, familles, amis, nousdevons y participer et, par notre exemple aider les jeunes générations à se souvenir des causeset des effets de l’hitlérisme.

Il convient de garder mémoire de cette période pour éviter que les mêmes causes - quelles qu’ensoient les apparences - produisent les mêmes effets.

C’est un devoir et surtout un travail de paix, d’amitié entre les peuples.

Guy Ducoloné

Pour la paix entre les peuples

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INQUIETUDERappel

Je souhaite faire un rappel : en1974, après son élection, lapremière initiative du présidentGiscard d’Estaing a été d’annulerla commémoration du 8 mai 1945,ce qui a été choquant. Il a falluattendre l’élection de FrançoisMitterrand en 1981 pour rétablircette célébration.

Ni haine, ni oubli ! Cette date estun fait historique puisque aprèscinq ans d’occupation et douzeans de nazisme, c’était lacapitulation sans condition duReich criminel.

Combien nos témoignages sontimportants dans les établis-sements scolaires pour rappelercette période et ce régime etsusciter la vigilance auprès desjeunes générations afin que jamaiscette date ne soit effacée del’Histoire.

En revanche, comme le réclamel’ANACR, il serait souhaitable qu’ily ait une journée nationale de laRésistance le 27 mai.

Notre combat est loin d’êtreterminé, continuons-le pour 2008et les années suivantes.

Emile TORNER, KLB 81655,Langenstein

TROPDominique Orlowski et DominiqueDurand ont signé dans le derniernuméro du Serment un billet intitulé“Assez”. Ce billet met en cause lapolitique actuelle du Gouvernementfrançais par rapport au programmedu Conseil national de laRésistance.

Je trouve inadmissible qu’une posi-tion individuelle sur la politiqueintérieure française, exprimé deplus avec véhémence et sansnuance, soit publiée dans la revued’une association d’anciensdéportés et familles.L’indispensable solidarité entre lesdétenus oblige à un minimum deneutralité, dans le respect des sen-sibilités politiques, philosophiques

et religieuses de chacun.

Bertrand HERZ, KLB 69592, fils dedéportés (père et mère) morts en dépor-tation.”

LE PRIX GALINSKI au Prof. Dr. KNIGGE

Le Prof. Dr. Volhhard Knigge,directeur des Mémoriaux deBuchenwald et Mittelbau-Dora a reçule prix Heinz Galinski 2007 à Berlinau Centrum Judai

Ce prix est attribué chaque annéedepuis 1989 et récompense les ini-tiatives en faveur de la lutte contreles persécutions.

Nous avons transmis au Prof. Dr.Volkhard Knigge les félicitations del’Association pour son obtention duprodigieux Prix Galinski et sonremarquable travail de mémoire.

COMPIEGNELe Mémorial de CompiègneRoyallieu sera inauguré fin février2008. Précédant cette inaugurationle sénateur Maire de Compiègne,Monsieur Philippe Marini a organiséau Sénat le 19 décembre unejournée d’études sur “Mémoire etMémoriaux des camps français”.

Pour sa part, le Conseil général del’Oise a parrainé et présentél’ouvrage de trois historiens intitulé“Frontstalag 122 : CompiègneRoyallieu”.

L’Association était invitée et a par-ticipé à ces deux manifestations.

C’est par Compiègne-Royallieu quesont passés la majorité desdéportés de Buchenwald comme50 000 autres résistants, militantspolitiques ou syndicaux, civils raflés,

juifs et ressortissants étrangers. Ilétait temps que les autorités localesrendent sa mémoire à ce lieu.

LA CONQUETE DE L’ESPACELe Sénat a présenté, en décembre,sur les grilles du jardin duLuxembourg une exposition sur laconquête spatiale.

Notre ami Georges Soubirous s’estétonné avec raison auprès duPrésident de la haute assembléeque le nom de Dora et plus encorel’évocation des milliers de déportésqui furent obligés par les nazis departiciper à la fabrication des V1 etV2 aient été absents de cette frisechronologique.

La commémoration du 65e anniver-saire de la création du Kommandode Dora au camp de Buchenwalddevrait nous donner l’occasion deréparer cet oubli.

CONFERENCES A PARISLe Mémorial du Maréchal Leclercde Hauteclocque et de la Libérationde Paris et le Musée Jean Moulinproposent une fois par mois dessoirées d’auteurs à partir de 17heures.

Le 3 avril, ils accueilleront l’historienRobert Mencherini, auteur du livreLes camps d’internement enprovence.

Le 15 mai, ils recevront Jean-LouisCremieux-Brilhac, qui présenterala traduction française de l’ouvragede l’historien anglais Michael Footsur le grand service secret anglais :Le S O E.

Rappelons que certains membresde ce service arrêtés en France,déportés à Buchenwald, y furentassassinés par les SS.

La directrice des deux musées,Madame Christine Levisse-Touzé,donnera une conférence le samedi17 mai à partir de 10 heures sur “Lavie quotidienne sous l’occupation”et le 14 juin 2008 sur “Les débar-quements”.L’entrée est libre et gratuite.Jardin atlantique - 23 Allée de la 2e

DB - 75015 Paris

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ACTUALITÉS

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En novembre 1982 le fondateur de notre association,Marcel Paul, disparaissait. Une journée d’hommage luia été rendue le 16 janvier. Floréal Barrier, Guy Ducoloné,Suzanne Barès-Paul, René Roy, ont, avec d’autres,témoigné de l’actualité de son engagement militantdans la Résistance, dans la mémoire de la déportationmais aussi dans la politique et le syndicalisme.

Prévue pour se tenir en novembre, au plus près duvingt-cinquième anniversaire de la disparition deMarcel Paul, la journée que souhaitaient consacrer àl’évocation de son parcours militant l’Institut d’Histoiresociale mines et énergie de la CGT, présidé par FrançoisDuteil, notre association, la FNDIRP et le Parti com-muniste français avait été reportée pour cause de«mouvements sociaux». Elle s’est tenue le 16 janvier,jour de la Saint-Marcel.

Ils ont été nombreux a venir : ses anciens compagnonsde militantisme à la tête de la Fédération mines-énergiede la CGT -la Fédération de l’Eclairage, dans les annéestrente- ; ses camarades du Parti communiste dont il futdéputé ; ses frères de lutte dans la Résistance et ladéportation, ceux de Buchenwald, où il imposa à ladirection de la résistance clandestine, la reconnaissancedes intérêts de tous les français et ceux de la FNDIRPqu’il créa pour unir et défendre les déportés aprèsguerre; ses amis du CCOS et de la CCAS, oeuvressociales d’EDF et GDF qu’il avait nationalisés, placéssous la conduite exclusive des travailleurs ; mais encoreles admirateurs de son oeuvre, de sa capacité d’écoute,de son art de « catalyser les énergies positives », desa mémoire, de son dynamisme, de sa foi dans le pro-grès de l’humanité.

Présents dans les témoignages, Marcel Paul l’a étéaussi par la voix et par l’image. La CCAS avait puisédans ses archives pour offrir aux participants desextraits de bandes d’actualité où Marcel Paul apparaîtserrant des mains, prononçant des discours, engageantdes discussions, accompagnant des personnalités.

Syndicaliste s’adressant aux ouvriers, résistant-déportédéfendant la reconnaissance de leurs souffrances, etportant leur message de paix, dirigeant politique avecThorez et Duclos, homme d’Etat s’entretenant avec deGaulle, dont il fut l’un des ministres.

Présent, Marcel Paul l’a été aussi par la lecture detémoignages qu’il avait donnés, notamment à notrecamarade Pierre Durand quand il écrivait « Marcel Paul,la vie d’un pitau ». Mais aussi celui de notre ami BorisTaslitzky pour qui Marcel Paul était celui qui lui avait per-mis de peindre à Buchenwald pour témoigner plus tardde l’indicible.

Floréal Barrier a dit, dans un discours empruntd’émotion parfois difficilement contenue, le rôle tenu parMarcel Paul à Buchenwald. René Roy, au nom de laFNDIRP, a éclairé avec verve et franchise tel ou telaspect de l’homme, dont Jean Magniadas a dit qu’il futde la stature des Frachon ou Jouhaux, de ceux qui nefaisaient pas de différence entre politique et syndica-lisme du moment qu’il s’agissait d’améliorer le sort dugenre humain.

Tirant les conclusions de cette journée François Duteil,a dit qu’il restait beaucoup à apprendre des engage-ments militants de Marcel Paul et s’est engagé, au nomde tous, à favoriser ce travail de mémoire.

Marcel Paul, 25 ans déjà !

De gauche à droite : F. Barrier, R. Roy, S. Barès-Paul, D. Durand, V. Gensen, G. Ducoloné - Photo Claude Fath

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Le groupe de participants à ce voyage, d’une moyenned’âge un peu inférieure à trente ans, très sympathique,chaleureux, très motivé, considérant comme unechance de participer à ce voyage mémoire, n’a cesséde poser des questions tout au long des journées ainsiqu’au cours des soirées. Soucieux de respecter les lieuxde mémoire, les participants ont souvent été à l’initiativedes minutes de silence, de la lecture du Serment surla place d’appel de Buchenwald, de dépôt de roses surles monuments.

Georges Soubirous, qui nous a accompagnés, a degrandes qualités humaines, d’explication et de synthèsequi ont rapidement attiré ce jeune public et l’ont amenéà la réflexion.

Les jeunes avaient connaissance des souffrancesvécues dans les camps, mais quels camps étaient ceuxde Buchenwald et de Dora. Mais ici leurs questions sesont faites très précises.

Qu’est ce qu’un Kommando ?

Comment s’est organisée la vie dans le camp ? Quereprésentent les triangles ? Comment comprendre cequ’est un Kapo ? Quel a été le rôle des entreprises dansle système concentrationnaire ? Toutes ces questionsont participé à l’élaboration d’une réflexion sur le sys-tème concentrationnaire nazi.

A Dora, Georges Soubirous a organisé ses souvenirsselon trois thèmes : la déshumanisation et la lutte pourla dignité, la détresse et la défense contre la mort, lacourse contre la montre et l’organisation de la survie.

De plus, au tunnel de Dora, soucieux de dire l’histoireréelle de Dora, il a complété les informations du guideen insistant sur la fabrication meurtrière pour lesdéportés, des V1 et des V2 ainsi que sur le devenir dutunnel, des technologies et des ingénieurs comme VonBraun (membre du parti nazi) après la libération.

Pour conclure, je dis qu’aujourd’hui, il est important deregarder et de comprendre ce passé pour préserver ladignité humaine et lutter contre les exclusions et lesdiscriminations de toutes sortes.

Evelyne Bessière

Les témoignages de Gautier Mergey et CécileGaonac’h, deux jeunes fonctionnaires territoriauxde la Mairie d’Ivry-sur-Seine et de Montreuil-sous-Bois

Pourquoi prendre part à ce séjour ?C.G. : Je me suis décidée à participer car un anciendéporté nous accompagnait. Partir avec l’un d’entreeux était comme une dernière chance de rencontrer etde recevoir le témoignage direct de quelqu’un quipouvait nous transmettre son expérience, afin de nousrendre l’histoire plus proche.G.M. : Trois raisons en fait m’ont poussé à visiterBuchenwald et Dora : mon travail aux Archivesmunicipales d’Ivry-sur-Seine, sur un fonds quicomprend de nombreux souvenirs de déportés, monsoutien aux élèves de troisième qui participent à lasemaine de la Mémoire, une initiative annuelle de laville. Enfin, à titre plus personnel, je souhaitais mettredes images, un paysage sur le systèmeconcentrationnaire nazi. On parle avec plus deconviction des lieux auxquels on a été confronté.

Quelles furent vos impressions sur place ?C.G. : Il y avait un côté angoissant mais le fait de visiterles camps en groupe m’a aidée à le surmonter. Maissurtout Georges a pris son rôle très à coeur, malgré sonâge et sa fatigue. Donc, tout le monde l’écoutait avecattention...G.M. : Le camp de Buchenwald apparait comme unevaste étendue caillouteuse, sur laquelle deuxbâtiments ont été conservés : celui où les déportésétaient privés de leurs habits civils - et le fourcrématoire : deux rouages de la deshumanisation àl’oeuvre dans le camp. Pour pénétrer dans l’enceinte,il faut franchir une petite porte de ferronnerie, marquéed’une sentence particulièrement cynique : “Jedem dasSeine” (à chacun son dû). Nous avons réalisé qu’il yexistait une volonté d’extermination par le travail. Sur260.000 déportés à Buchenwald, 56 000 sont mortsde faim, d’épuisement, de maladie, ou sous les coupset les balles des SS. Le camp de Dora-Mittelbau estune ancienne mine reconvertie en 1943 en usinesouterraine pour la fabrication des V1 et V2. Lesdéportés dormaient et travaillaient en permanencedans ce réseau souterrain de 18 km de long, en proieau froid, à l’humidité, au vacarme des machines-outilset de la dynamite, et sans hygiène possible.

Comment cette expérience s’est-elle répercutéedans votre vie ?C.G. : Cela a ravivé ma mémoire de ce que furent lescamps nazis, et c’est une bonne chose car peu à peu,on oublie. Ce voyage me rend plus vigilante face àtout manque de respect de la personne humaine.G.M. : Il y a Georges, qui dit toujours “merci” quand il afini de parler comme s’il nous remerciait de l’avoir écouté.C’est pourtant bien nous qui ressentions de la gratitude.

Extraits de La Mutuelle, trimestriel de la MNFCT, décembre 2007

DE JEUNES MUTUALISTES EN VISITE A BUCHENWALDDu 1er au 3 novembre, 47 jeunes mutualistes adhérents de la Mutuelle nationale des fonctionnaires descollectivités territoriales ont participé à un voyage à Buchenwald. Ils étaient accompagnés par EvelyneBessière et Georges Soubirous.

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ACTUALITÉS

Bertrand Herz rappelle brièvement les réactions duCIBD aux déclarations provocatrices du Pr. Schäfer etles différentes prises de position qui s’en sont suivieset ont permis de réaffirmer la mémoire de Buchenwaldet, plus généralement, la mémoire des crimes dunazisme.Il évoque ensuite les cérémonies du 70e anniversaire dela création de Buchenwald et notamment la déclarationconjointe CIBD - Ville de Weimar : «Cette déclarationdevrait être plus diffusée qu’elle ne le fut, juge BertrandHerz, tant en Allemagne qu’à l’étranger».Bertrand Herz souligne enfin le «discours particulière-ment clair» de M. Kramer, Secrétaire général du Conseilcentral des Juifs d’Allemagne. Un discours qui, pourImgard Seidel porte effectivement plus loin que la céré-monie propre à Buchenwald.

Flo Barrier fait part des suggestions proposées par leBeirat des détenus dans sa session du 9 novembre. Ilpropose que lors des cérémonies de la libération pro-prement dite du camp soient commémorés différentsévénements qui ont marqué l’année 1938. Il s’agit toutd’abord de l’arrivée au camp des premiers Sinti etRoms ; puis de l’internement, après les pogroms anti-juifs de novembre 1938, d’un nombre considérable dejuifs allemands et autrichiens, et enfin de l’arrivée, à lasuite de l’Anschluss puis de l’occupation de laTchécoslovaquie, des premiers internés autrichiens ettchèques.Flo Barrier rappelle également que 2008 correspondau 50e anniversaire de la création du Mémorial deBuchenwald.Le déroulement des cérémonies serait le suivant :10 avril : cérémonies à Dora11 avril cérémonie de la libération du camp organiséepar le Mémorial à laquelle s’ajouterait un hommage par-ticulier aux Sinti et Roms et aux Juifs allemands12 avril : réunion plénière du CIBD13 avril : cérémonie organisée par le CIBD sur la placed’Appel, avec les interventions des représentants descommunautés autrichienne et tchèque et, au nom duCIBD de Guy Ducoloné. Puis à la Glockenturm, où seraévoqué le 50e anniversaire de l’érection du Mémorial.

Dans le cadre de la commémoration de la libération ducamp sont attendus environ 500 jeunes venant deBelgique et du Nord de la France, ainsi que 500 jeunesprovenant des pays de l’Est de l’Europe. Diversespropositions ont été faites.

Le Beirat des anciens détenus (voir page suivante) aprotesté vivement contre ce projet, et une motion trèscritique a été présentée par l’association des directeursdes Mémoriaux.Günther Pappenheim s’inquiète des dangers de labanalisation du NPD (parti néofasciste allemand). Ilsouligne qu’on parle beaucoup de ce qu’on trouve dansles archives de l’ex RDA mais beaucoup moins dupassé des anciens nazis et des assassins. Il aimeraitqu’on rappelle qu’il y a eu de la résistance dans lescamps. Guy Ducoloné regrette également que l’onmette sur le même plan la mémoire de Buchenwald etla mémoire de la RDA, celle-ci relevant d’un débat alle-mand. G. Ducoloné rappelle le rôle des antifascistesallemands, à l’heure où ce dernier est minimisé.Bertrand Herz propose au nom du CIBD de réagir autexte de B. Neumann en soutenant l’initiative desdirecteurs des Mémoriaux. Cette proposition est jugéebonne, mais un peu en retrait, car trop technique, parH. Fink, dont l’organisation, a déjà réagi au texte. «Nousne voulons pas qu’il y ait égalité dans l’emploi du mottotalitarisme pour caractériser et le fascisme et le com-munisme. Notre position doit aller plus loin que celledes Mémoriaux. Il s’agit de la délégitimation de la RDA».Bertrand Herz se refuse à rentrer dans un débat entreRDA et RFA tout en approuvant H. Fink quand il dif-férencie le nazisme de l’idéologie du stalinisme.Tenant compte de cet échange d’idées, B. Herz enver-ra donc un texte aux membres du CIBD, texte qui seraadressée au Ministre et à Mme La Chancelière et remisaux ambassades d’Allemagne dans les pays où desmembres du CIBD en ont la possibilité.

L’Association française Buchenwald Dora etKommandos fait état de son projet d’organiser unejournée d’études sur l’histoire des Juifs allemandsinternés à Buchenwald après les pogroms anti-juifs denovembre 1938. Elle propose d’associer à la mise enœuvre de ce projet le CIBD et l’association allemandede Buchenwald.

Le CIBD fait part de son étonnement quant aux textesde la brochure sur Buchenwald rédigé et distribué parle Mémorial, mettant en cause le comportement desantifascistes allemands dans le camp. Il est convenuque T. Gärtig formule des propositions auprès dudirecteur du Mémorial, M. Luttgenau sur le texte alle-mand. D. Durand fera de même pour la traductionfrançaise.

Le Bureau du CIBD s’est réuni à Berlin le 23 novembre 2007 sous la présidence de Bertrand Herz,Président, en présence de Floréal Barrier, Trésorier, Günther Pappenheim, premier Vice-président alle-mand, Guy Ducoloné, Vice-président français et Dominique Durand suppléant, le Dr. Irmgard Seidelet Agnès Triebel, secrétaires.

Étaient invités à la réunion, le Dr. Volkhardt Germer, Président de l’association de soutien à Buchenwald,le Prof. Dr. Heinrich Fink, Président de la VVN/BdA, Gerd Schramm, Wilfried Beater, et le Dr. ThomasGärtig.

Rappel rapide des activités des 18 derniers mois

1000 jeunes à Buchenwald

Questions diverses

Organisation des manifestations commémoratives du63e anniversaire de la libération du KZ Buchenwald

Position quant au projet de loi du Ministre de laCulture de la République fédérale, M. Neumann, sur«la nouvelle conception de la mémoire en Allemagne»

L’ACTION INTERNATIONALE

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ACTUALITÉS

“En tant que représentants des anciens détenus ducamp de concentration nazi de Buchenwald, originairesd’Allemagne, de nombreuses Nations d’Europe, derégions du monde, nous sommes convaincus que cetteébauche, devant déterminer l’avenir de la Mémoire del’Allemagne, ses effets sur l’Europe pour une longuepériode, doit être considérée avec le plus grand soin.Cette Mémoire repose fondamentalement sur notre his-toire, nos expériences de résistants, de persécutés, detémoins de la cruauté et des crimes commis dans lespays et les camps de concentration.

A notre sens, ce texte exploite l’histoire de la Nationallemande dans un esprit volontairement restrictif, ten-dant à effacer la spécificité du nazisme, en oppositionflagrante avec le respect de la mémoire des peuples,y compris d’Allemagne, opprimés par la barbarie nazie.

Le nazisme a été une idéologie de racisme et de mort,visant à la destruction de la civilisation. Né dans le cœurde l’Allemagne, il a fait des victimes – opposants poli-tiques, persécutés raciaux – non seulement dans cepays, mais aussi dans une très grande partie del’Europe.

Nous savons que doit être rendue justice à toutes lesvictimes de violation des droits de l’Homme, enquelque pays que ce soit. Nous n’opposons pas lasouffrance à la souffrance. Mais nous mettons en gardecontre le parallélisme historique établi dans ce texteentre différentes périodes du passé de l’Allemagne.

Ce point de vue n’est justifié ni sur le plan historique,ni sur le plan moral. La barbarie nazie est née del’histoire allemande. La politique conduite enRépublique démocratique allemande a été une con-séquence de la Seconde Guerre mondiale, déclenchéepar le nazisme, vaincu militairement par l’alliance des

Nations démocratiques, le 8 mai 1945.

Le nazisme a ravagé toute l’Europe, détruit et pillé despays, déportés des millions d’êtres humains dans lescamps, les forçant à travailler comme des esclaves, lesassassinant. L’extermination par le génocide, le travailest une des caractéristiques du régime hitlérien du«Troisième Reich» ; elle n’en est pas une de la politiqueconduite en RDA. La Mémoire doit tenir compte detelles différences, tout comme du fait que le souvenirde la barbarie, en raison de conquêtes et d’expéditionscriminelles effectuées par l’Allemagne nazie, n’est pasune affaire concernant uniquement la Républiquefédérale d’Allemagne, mais l’Europe entière.

Nous exigeons des responsables, auteurs de cetteébauche, qu’ils ne déforment pas l’importance que labarbarie nazie revêt dans l’histoire de l’Allemagne etdans la Mémoire, qu’ils donnent à cette dernière unevéritable dimension en relation avec les faits historiques.Nous prions instamment ces responsables des’enquérir de notre prise de position, d’en tenir comptedans leurs réflexions.

Nous apportons toute notre confiance à la conduite desauvegarde, de souvenir du passé, d’information cul-turelle et scientifique envers les nouvelles générationsdes dirigeants, de leurs collaborateurs des Mémoriauxdes camps de concentration de l’Allemagne hitlérienne.

Nous avons été les fondateurs d’une Europe de lasolidarité, de l’humanité bâtie dans la plus extrême clan-destinité au sein des barbelés électrifiés des camps,d’une Europe née de la tragique expérience dunazisme, de la Seconde Guerre mondiale

Nous sommes encore là. Nous voulons et devons êtreécoutés.”

NOUS EXIGEONS D’ETRE ÉCOUTÉSLe Conseil (Beirat) des anciens détenus du camp de concentration nazi près la Fondation duMémorial de Buchenwald s’est réuni le 9 novembre dernier.

Appuyés par la Direction du Mémorial, les membres du Beirat ont rédigé un texte critique à l’égarddu projet du Gouvernement fédéral allemand sur la mémoire en Allemagne. Ce texte a été adresséaux organismes du gouvernement allemand et de mémoire de la déportation dans les camps deconcentration nazis.

Le Conseil (Beirat) des anciens détenus du camp deconcentration nazi Buchenwald est composé de

Président : Floréal BARRIER (France)

Présents : Maria KOSK (Pologne)

Robert BÜCHLER (Israël)

Otto ROTHMANN (Allemagne)

Gerd SCHRAMM (Allemagne)

Silvio PERRITORE (Sinti u. Roma Allemagne)

Excusés : Robert BARDFELD (République tchèque)Franz ROSENBACH (Sinti u. Roma Allemagne)

Le Beirat a par ailleurs fait des propositions à ladirection du Mémorial concernant Iesmanifestations pouvant, dans le cadre du 63e

anniversaire de la libération du camp, rappeler lesdouloureux événements de l’année 1938, il ysoixante-dix ans (voir page 5 ).

Pour les personnes intéressées, le texte de la propositiondu Ministre et les premières discussions autour de ce texte,sur le site (en allemand uniquement) :http://www.bundesregierung.de/Webs/Breg/DE/Bundesregierung/BeauftragterfuerKulturundMedien/AufarbeitungGedenken/AufarbeitungSedDiktatur/aufarbeitung-sed-diktatur.html

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Mercredi 9 avril 2008Départ Paris-Gare du Nord 8 h 28 - Arrivée Lille Flandres9 h 30Départ en autocar en direction du Blockhaus d’Eperlecques- Visite du BlockhausDéjeunerVisite de La Coupole (Centre d’Histoire et de Mémoire duNord–Pas-de-Calais) – Base de lancement (V1 et V 2)Retour sur LilleDiner et nuit Hôtel Ibis (près de la gare de Lille-Europe)

Jeudi 10 avril 2008Départ de la gare de Lille-Europe à 7 h 29 - Panier repasArrivée à Weimar 14 h 51Hébergement Hôtel Zur Tanne à Ballstedt (à quelques kmsde Weimar)

Vendredi 11 avril 2008Départ pour DoraVisite du Cimetière de NordhausenVisite du tunnel de DoraDéjeunerVisite du Musée et du campDépart pour le Kommando d’EllrichRetour sur Ballstedt

Samedi 12 avril 2008Départ pour le camp de BuchenwaldVisite de la gare, le Carachoweg, la porte d’entrée, le Bunker,la salle de la Maquette, la place d’appel, le crématoireDéjeuner à l’hôtelVisite du magasin d’habillement (Musée), le Petit camp,l’infirmerie, le manège, les écuries, la carrièreDiner à l’hôtel

Dimanche 13 avril 2008Suite de la visite de BuchenwaldVisite de la Tour (50e anniversaire de l’inauguration de laTour), les tombes, les reliefs, les fosses communes, l’allée desNations (stèle France)Déjeuner à l’hôtelCérémonie du 63e anniversaire de la Libération sur la Placed’appel (vers 13 heures dépôt de gerbes).Thème : Internationalisation du camp Visite de la ville de Weimar (Musée, achats divers)Retour sur l’hôtel Zur TanneDiner et soirée-débat (avec déportés et accompagnateurs)

Lundi 14 avril 2008Retour sur Paris gare de l’Est - Départ Weimar à 10 h 08Arrivée Paris-Est à 16 h 50

ACTION - MÉMOIRE

Voyage “Action-Mémoire du 9 au 14 avril 2008

Chambre individuelle Chambre double Chambre double à Lillependant tout le séjour pendant tout le séjour et individuelle à Ballstedt

Tarifs adhérents 744 euros 678 euros 698 eurosTarifs non adhérents 783 euros 713 euros 734 euros

Ces prix comprennent : transport (Paris-Nord – Lille - Lille-Weimar – Weimar-Paris-Est), déplacements en auto-car, hôtel (sauf communications téléphoniques), repas (sauf boissons alcoolisées), visites des différents lieux, assurance,frais de dossier.

Acompte : 150 Euros à l’inscriptionSolde : un mois avant le départ

Pour tout renseignement ou demande de fiche d’inscription, s’adresser à l’Association - 66 rue des Martyrs - 75009 Paris Tel. 01 42 85 44 93 - Mail : [email protected]

Le Blockhaus d’Eperlecques(Photo brochure pédagogique La Coupole)

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L’aide aux personnes persécutées etpourchassées en France pendant la SecondeGuerre mondiale, tel est le thème cette annéedu concours national de la Résistance et de laDéportation. Floréal Barrier évoque pour leSerment l’aide apportée aux déportés deBuchenwald et de Dora après leur arrestation.

Il faut dire tout d’abord combien ce geste de solidarité,d’humanité fut considéré par tant de simples genscomme tout à fait ordinaire, durant ces longues etnoires années. Et pourtant...

Que ce soit, au tout début de la contrainte del’occupant hitlérien, le conseil, l’aide pour franchirl’une de ces “Lignes” interdites. Que ce soit poursoutenir le combattant refusant l’enfermement,aspirant à poursuivre la lutte. Que ce soit poursauvegarder la famille, les enfants, de religion juive,menacés de mort.

Cette “forme de Résistance” fut également une desvolontés de ceux tombés dans les griffes de l’ennemi,de ceux qui les soutenaient.

En prisonC’était en septembre 1942.Prison d’Angers, quartier“français”, des militantssyndicaux, fichés par lapolice sont arrêtés, otagesde l’ennemi. Les gardiensont été renforcés par desdouaniers, chassés parl’occupant des côtes del’Atlantique.

Ces derniers ont alors desérieux contacts avec lesfamilles des détenus résistants, transmettant nouvelles,lettres clandestines. Et, lors du transfert de ces otagesvers un camp d’internement, les policiers, fidèles aurégime de Pétain, ne comprirent pas comment lesfamilles pouvaient se trouver devant la prison, venuessoutenir leurs prisonniers.

A CompiègneCes barbelés, cette haute palissade de planchesconstituent pour l’ennemi un mur infranchissable, unevolonté d’emprisonnement total, avant quel’administration nazie ne décide le convoi vers l’un deses camps de concentration, le travail forcé dans lesusines de guerre.

Pour un prisonnier rien ne paraît impossible. Combiende courriers clandestins, combien de “rencontres”,même très distantes, peuvent se réaliser avec l’aide,notamment du cafetier installé de l’autre côté de la ruede Paris. Le détenu se promenant sur la place d’appeldu camp, le parent se tenant à la fenêtre de l’étage del’estaminet.

Et lorsque la décision d’un convoi est prise par lesnazis, malgré la fouille de chacun des appelés, bouts

de limes, petits outils se retrouvent au fond desbouteillons de café. L’aide de ceux qui restent à ceuxqui partent, souhaitant qu’ils puissent tenter l’évasion,réussir parfois.

Le trainCombien de gestes de Résistance sont à soulignerenvers les cheminots, envers les populations, actesralentissant, arrêtant parfois le convoi de déportés.

Les outils disséminés dans la paille des wagons, lesretards sur les aiguillages, les actes commis sur lesvoies, tout cela constituant une aide à l’évasion, unepossibilité de retarder les convois vers la mort. Un desexemples important de ceux qui poursuivaient lecombat en aide à ceux qui étaient tombés, le “convoide Pantin”, le 15 août 1944.

Le Serment, numéro 296, relate les souvenirs de notrecamarade Jacques Grandcoin, enfermé dans l’un deswagons, et l’action de la population de la région deNanteuil-Saacy (77) pour aider les déportés du convoi.Sept détenus s’évaderont, les SS fusillent sept autresdétenus.... Chaque année, la population rappelle ce

tragique passé devant lastèle souvenir.

Encore à l’actif descheminots, parcourant lesvoies, recueillant les petitspapiers griffonnés lors dudépart, glissés par lesinterstices du wagons, lesfaisant parvenir aux familles.

A BuchenwaldLà-bas, au sein de ce mur de

barbelés électrifiés, combienclandestine, mais combien

importante, la Résistance se poursuit.

Solidarité d’abord. Veiller à ce que celui qui près desoi ne lutte plus, s’abandonne quelque peu. Aider àsoigner, guérir le blessé, le malade. Au travail forcé,saboter de quelque façon que ce soit ce à quoi l’onest astreint. Par des activités culturelles démontrerque l’on refuse la barbarie, que l’on veut vivre.

L’aide à nos amis aviateurs alliés, abattus sur le sol deFrance, récupérés par les Résistants, arrêtés par laGestapo, arrivés à Buchenwald dans ce “convoi dePantin” ; la sauvegarde de ces “enfants deBuchenwald”, sont de ces exemples démontrant lavaleur de ces autres “formes de Résistance”.

Dans ces moments si difficiles, si dangereux, toutesces formes de Résistance ont pris une part active aucombat contre la dictature hitlérienne, la barbarienazie, ont participé à la victoire.Ce qui semblait à ce moment un geste simpleatteignait alors une importance énorme. Souvenons-nous chaque jour de chacun de ces gestes desolidarité, d’humanité. Ils sont toujours utiles,aujourd’hui et pour l’avenir.

F. B.

CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE ET DE LA DEPORTATION

“Une forme de Résistance”

Extrait d’un papier lancé du camp de Compiègne-Royallieu en septembre 1943 par Raoul Mano (KLB 21491)

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Le témoignage de Félix SABAJe suis né le 13 août 1923 à Paris(10e). Après mon certificatd’études primaires, désirant mequalifier, je pris des cours du soirqui me permirent d’obtenir monCAP de chaudronnier. Mon pre-mier employeur fut la sociétéAÏWAZ, une usine située àSuresnes qui travaillait pourl’aviation. A cette époque, jesoudais les métaux ferreux et nonferreux, principalement l’alumi-nium et ses dérivés. Je ne pouvaispas savoir que dans un futurproche cela me conduirait à tra-

vailler pour les V2 du troisième Reich et même rencon-trer Von Braun.

1939 marqua le début de la tourmente, puis 1940-1941la drôle de guerre, puis l’occupation. 1942 fut un hivertrès froid, les restrictions de toutes sortes font qu’il fautse débrouiller alors ce n’est pas avec un sac de char-bon par mois et par famille que l’on peut se chauffernormalement.

Pour combler le manque de combustible, j’allaischercher du bois mort sur les pentes du Mont-Valérien,malgré les patrouilles que je croisais. Les Allemandsnous laissaient faire. Je venais régulièrement et un jourj’entendis un chant venant de la citadelle. C’était laMarseillaise. Aussitôt je repris le refrain en sifflant. Unevoix m’interpella : “Dis donc petit gars, peux-tuprévenir ma famille, je vais être fusillé demain”. Je prismes jambes à mon cou pour rentrer chez moi prendreun papier et un crayon et noter le nom et l’adresse ducourrier à faire parvenir.

Dès lors tous les soirs après le travail, je me postais prèsde la chapelle et je sifflais la Marseillaise afin qu’un con-damné puisse me donner l’adresse de sa famille pourla prévenir du sort qui l’attendait. Je sus, mais bienaprès mon retour de captivité, que l’abbé Stock,aumonier allemand de la forteresse, avait lui-aussiprévenu quelques familles malgré l’interdiction absoluedes autorités nazies.

Malheureusement, je ne pus envoyer que onze lettresen prenant la précaution de les poster dans les com-munes environnantes afin de ne pas être reconnu. Carpendant ce temps les Allemands avaient renforcé lasurveillance et les patrouilles ; des panneaux interdi-sant de ramasser du bois avaient été affichés avec dessanctions lourdes. Je sentais que j’avais fait quelquechose d’utile et je ne voulais pas m’arrêter.

Mon grand-père qui avait suivi l’histoire de près et sen-tant que je désirais m’impliquer davantage, m’amena àla gendarmerie de Rueil-Malmaison voir le commandantafin que je rentre dans un réseau structuré. A ma grandesurprise, ils se tutoyaient et je commençais en vélo àporter des courriers dans les communes environnantes.

Cela ne m’a pas paru bien compliqué de faire cela,j’avais 20 ans mais il y a une chose certaine, je ne pou-vais supporter l’occupation de mon pays par ces nazis

Au Mont-Valérien

CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE ET DE LA DEPORTATION

qui fusillaient. Ces tirs que j’entendais lorsque j’allaischercher du bois n’étaient pas des tirs d’exercicecomme nous le pensions au début mais bien des exé-cutions. Dès lors mon combat s’amplifia.

Je quittai la région parisienne pour me retrouver à lafrontière espagnole puis .... à Buchenwald !

Mais ceci est une autre histoire.

Témoignage recueilli par Robert Koerner

L’affaire des camemberts de Mézidon

Le 30 janvier 1943, un convoi de requis, en majorité desjeunes des classes 20, 21 et 22, se prépare à partir engare de Caen. L’atmosphère est triste et tendue, la gareétant remplie de soldats allemands. En quelques mi-nutes, les wagons sont recouverts de graffitis tels que“A mort Hitler ! ou “Laval au poteau”.

Les Allemands obligent alors deux jeunes gens à effa-cer ces inscriptions.

Puis, le train part. Au premier arrêt, vers 20 h en garede Mézidon, le train est dirigé sur une voie de garageafin de laisser passer un train régulier. Sur le quai, descaisses de camemberts attendent d’être chargées. Petità petit, la gare s’emplit de voyageurs qui viennent pren-dre leur train. En voyant les requis qui attendent, desvoyageurs compatissent et s’exclament ; “Encore despauvres jeunes qui partent pour l’Allemagne”. Un re-quis crie en pointant du doigt les caisses de camem-berts rassemblées sur le quai : “Eh oui, et là bas, nousn’aurons même pas de camembert”.

En quelques minutes, requis et civils cassent les cais-ses et s’emparent des fromages.

Dans la gare, la confusion est générale, les graffitis ontrefait leur apparition sur les wagons et les cris fusentde toutes parts. Malgré l’opposition des fonctionnairestous les camemberts sont rapidement distribués. Puisle train de voyageurs arrive. Un officier allemandordonne alors le départ du train des requis.

Mais le train ne démarre pas, des requis ont actionnéles signaux d’alarme. En attendant l’officier allemanddemande des volontaires pour effacer les injuresinscrites sur les wagons. Bien sûr, personne n’esquissele moindre geste. L’officier donne à nouveau le signalde départ, et à nouveau les signaux d’alarme sont tirés.Pour les Allemands, c’en est trop. Le train est alorscerné par des hommes en armes. Vingt minutes plustard, la sécurité allemande arrive sur les lieux. Desofficiers montent dans les wagons en hurlant et désig-nent au hasard 12 otages sur les 196 requis présents.Ils font ainsi descendre un homme par wagon et arrê-tent également un garagiste de Mézidon, MarcelFleury. Celui-ci travaille au château d’eau à proximitéde la gare SNCF et, depuis le début des incidents, necesse de faire de grands gestes aux jeunes gens prob-ablement pour les inciter à ne pas se laisser faire.

Les nazis vont faire payer très cher aux requis leursmanifestations d’hostilité envers eux. Les 13 otagesseront déportés à Buchenwald.

D’après un texte de Cédric Neveu et Julia Quellien

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André BESSIERE, Président de l’Amicale desDéportés Tatoués du 27 avril 1944

“... Nous vivons actuelle-ment la troisième généra-tion de la trajectoire postdéportation. Notre ami GuyDucoloné y a engagéBuchenwald avant lesautres et, à en juger par lavitalité de l’association,l’équipe formée par Jean-Claude Gourdin, BertrandHerz et leurs collaborateursparait maintenir ce flam-beau à la hauteur de sesprédécesseurs.

Je les salue car leur tâche ne va pas être aisée à l’heureoù l’historiographie cède le pas à l’histoire, à l’heure oùdisparaissent les derniers témoins de la déportation, àl’heure où vont s’amenuiser les effectifs et s’émousserle militantisme. Chacun de nous dans nos associationsavons forgé les outils nécessaires, mais ces outilsdoivent être adaptés aux moyens de communication deplus en plus sophistiqués qui vont à l’encontre des con-tacts humains.

C’est donc un combat difficile qu’ils auront à mener,combat pour lequel nous ne pourrons nous substituerà eux, mais auquel notre présence à leurs côtés resteindispensable.

En évoquant ces outils, résultats de nos actionspassées, permettez-moi une appréciation toute per-sonnelle. Interviewé par une équipe de futurs journa-listes préparant une thèse de fin d’études portant surla Résistance et la Déportation, l’un d’eux, se référantà ma contribution au devoir de mémoire me posait laquestion :

“Je pense que vous devez être pleinement satisfait devos actions ?”

J’ai répondu oui, mais après en avoir réfléchi, si la ques-tion m’était posée aujourd’hui ma réponse serait beau-coup plus nuancée. Considérant ici et là en Europe larésurgence réitérée et sporadique de pratiques nazies,depuis de longues années je m’interroge... Par le passén’avons-nous pas trop privilégié l’exposé des faits et desconséquences de la déportation, et relégué à l’arrièreplan l’idéologie nazie dont la perversité se révèle sou-vent là où on ne l’attend pas ?

N’a-t-on pas vu récemment sur nos petits écrans unprince d’Angleterre filmé au cours d’une surprise partie,vociférant en pleine gesticulation, sanglé dans un uniformeà croix gammée ! Parodie ou non comment un princed’Angleterre n’a-t-il pas été élevé dans la conscience quel’on n’amuse pas la galerie avec un tel sujet ?

Conclusion de mes propos ? Pour nos héritiers le com-bat continuera, la vigilance restera de règle commerestera toujours d’actualité le dicton : “La liberté semérite.”

Nous autres du dernier carré de la tragédie concen-trationnaire en savons quelque chose.”

Daniel SIMON, Président de l’Amicale deMauthausen

“Né en décembre 1946, je préside l’Amicale deMauthausen depuis juin 2007. Avant moi, cetteresponsabilité fut exercée par Michelle Rousseau-Rambaud, dont le père est mort gazé à Hartheim,centre de mise à mort des handicapés allemands, puisdes détenus épuisés de Mauthausen. Mon père, lui,est rentré, d’extrême justesse, ayant passé vingt-septmois au camp central et dans trois camps annexes.J’ai adhéré à l’Amicale le jour de sa mort, en 1989.

Ces détails éclairent un peu la situation d’uneassociation de mémoire comme la nôtre – assezsemblable donc à la votre, et à celle qui prévaut aussi,par exemple, dans l’Amicale de Neuengamme : lesamicales de camps se sont pérennisées, régénérées,elles sont en mesure de prétendre à un avenir. Il estvrai que la situation est contrastée, et que sans doutedes amicales de déportés ont envisagé trop tard leurdevenir. Pour Mauthausen, la question a été méditéeet débattue, (…) durant plusieurs années. La décision– et, je dirai : le pari – ont été, en 2000, que, oui, lanécessité et la possibilité de faire vivre notre amicaleétait établie. Ceux de ma génération n’en tirent, poureux-mêmes aucune vanité : Nous ne nous draponspas dans un héroïsme qui n’est pas le nôtre – cettedignité n’est pas héréditaire – et nous ne voulons doncpas être des amicales de descendants, mais desassociations de mémoire, ouvertes à tous, et dont lesmissions sans doute se sont peut-être déplacées,quoique nous ressentions le devoir d’assumer aussiles gestes commémoratifs institués.

Les “cultures” de camps

Pour ce qui est de l’Amicale de Mauthausen, l’osmoseintergénérationnelle s’est réalisée sans difficulté, elleapparaît à tous extrêmement fructueuse, et notreactivité ne faiblit pas : elle s’élargit, se diversifie.

S’il fallait justifier la pertinence des amicales decamps, alors qu’existe la Fondation pour la mémoirede la déportation (et l’AAFMD), je dirais, brièvement,que la mémoire a besoin d’ancrages concrets, etqu’on est encore très loin du temps où, peut-être, ladéportation se condensera en un concept. A-t-on lamémoire d’un concept ?

Aujourd’hui, chaque année, vers Mauthausen comme,sans doute, sur chaque site des anciens camps,convergent des personnes ou noyaux familiaux qui,parfois pour la première fois – après soixante ans etplus ! – éprouvent, pour des motifs très privés,d’enquête familiale, spirituelle ou (pourquoi pas ?)historique, le besoin de parcourir les lieux où cela fut,y échanger avec des rescapés, ou avec des inconnus

XXXe CONGRÈS NATIONAL - 21 au 24 septembre 2007 - SAINT-OMER (Pas-de-Calais)

LES ALLOCUTIONS DES INVITÉS (SUITE)

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venus pour la même quête. Chaque année, ce sontdes aventures étonnantes – y compris pour nous,associations de mémoire, qui sommes, chacune surses territoires de mémoire, requises pour faciliter cesdémarches, au titre d’experts et meilleurs relais de laconnaissance et du tissu humain dont chaque amicaleest constituée. Mais j’évoque à tort « les camps », etchacun entend donc : les camps centraux. Alors queces demandes – comme la mémoire vive de la grandemajorité des déportés rescapés et des mémoiresfamiliales qui se sont fabriquées autour d’eux –concernent plutôt les camps annexes, un maillageimmense (plus de cinquante camps annexes deMauthausen !), dont chacun vise spécifiquement unmaillon, et se soucie beaucoup moins des autres. Demême que c’est la myriade de parcours et de vécusindividuels qui constitue, à proprement parler, « la »mémoire de la déportation. Ce parcellaire, commedirait un géographe, c’est cela la mémoire. Le tissuhumain est ainsi fait. Et les « cultures » de camps, auniveau des camps annexes, sont incroyablementvivaces, et se sont transmises aux familles. Perdrecela, au nom d’un concept global, serait dilapider uncapital humain essentiel, et des fonds deconnaissance irremplaçables, dont chaque amicaleest porteuse – mais, il est vrai, circonscrit, et parfoisun peu myope.

Le syndrome de Fabrice

Bien entendu, de même que, sur le champ de bataille,le fantassin ou le canonnier ne perçoit que ce qui sepasse à quelques mètres, sans aucune connaissancede la stratégie ni des enjeux d’ensemble, de mêmeque le déporté n’a pas eu la conscience de l’étendueni des lois du système dans lequel il était pris – demême il est indispensable de fédérer les mémoires :c’est aujourd’hui la vocation de la Fondation,partenaire des historiens, et en mesure, peut-être, dedonner forme et de défendre, devant les institutionspolitiques, scientifiques, culturelles, notre exigencecommune de mémoire. Car la mémoire de ladéportation est en effet une injonction de laconscience contemporaine, et à ce titre est unecomposante de notre culture. « Rassembler nosforces », dit volontiers Marie-Jo Chombart de Lauwe,présidente de la Fondation. Oui bien sûr, mais «nosforces». Il faut donc développer, selon nous, lasynergie entre les amicales de camps et la Fondation.Mieux dégager les lignes de force globales ; mieuxécouter et faire remonter les substrats particuliers.

Je terminerai en précisant ce que je perçois de l’enjeutrès actuel, à la fois historique et culturel, devantlequel se trouve placée ce que nous appelons lamémoire de la déportation. Selon moi, deux risquesmajeurs sont devant nous :

D’une part, ce que chacun perçoit et qui souvent estformulé de manière simpliste, ce qui est un signe

d’échauffement incontrôlé : la mémoire de ladéportation n’est-elle pas dans un processus desuperposition exacte avec «la shoah» (conceptmémoriel lui aussi, je veux dire par là, constructionconceptuelle postérieur à l’événement qu’il désigne),et donc, clairement, d’occultation, d’éclipse par lashoah ? Dans le monde de la « déportation derépression », ce processus, disons-le simplement,étonne, puis agace et inquiète (on négligeévidemment de se souvenir, qu’il y a encore trenteans, c’était exactement l’inverse). Au sein deMauthausen, nous avons engagé un travail sur cettequestion : réflexion dans notre bulletin, visite du sitede Drancy et rencontre avec les responsables dumémorial de la Shoah. C’est une question difficilequ’il faut l’aborder, et ne pas contourner sous prétextequ’on risquerait d’en perdre le contrôle et de libérerdes forces nauséabondes. Pas nous, tout de même !A nous plutôt de montrer combien les deuxdéportations sont inextricables : parce que le sort desJuifs n’est pas l’affaire des Juifs, mais de l’humanitéentière ; parce que la « répression », c’est aussi celledes hommes qui se sont dressés contre cette horreur;parce que nous n’avons justement pas à endosser lesdistinctions spécieusesdes nazis ; et parcequ’enfin il serait biendangereux de ne gardermémoire de la barbarienazie qu’au travers dujudéocide, la politiquedu bouc émissaire étantde changer aisément deproie.

D’autre part, l’époquehistorique que nousvivons est celle où seréécrit de fond en comble à l’Est de l’Europe lediscours historique relatif au combat contre lenazisme. Et des signes préoccupants se manifestentd’amalgames et de confusions qui sont pour nousinacceptables – du point de vue de la mémoirefrançaise, sinon ouest-européenne, et de la vulgatehistorique sur laquelle nous avons vécu. Je note quel’Union européenne est, logiquement, en passed’intégrer certaines composantes de cette vision duXXe siècle qui nous est si étrangère, autour du conceptglobal de «totalitarisme», assimilant donc – certes cetaspect du débat, nous le connaissons depuiscinquante ans – nazisme et communisme, sous larubrique «l’Europe des camps».

Ce sont là des considérations évidemment troprapides, et donc schématiques, sur ces questionsimpor-tantes. Je souhaitais néanmoins les signaler,car notre raison d’être et de nous réunir est aussi, mesemble-t-il, de nous en saisir.”

MAINTENIR LA MÉMOIRE

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Le lundi 26 novembre 2007, j’ai assité à la visite guidéeavec les explications d’Agnès Triebel, qui a traduit etinitié l’exposition des dessins de Thomas Geve, à laMairie d’Issy les Moulineaux.La visite de notre petit groupe composé de membresde l’Association Buchenwal-Dora a coïncidé aveccelle d’une classe de troisième du collège Victor Hugode cette ville.Au tout début de cette visite est exposée une photo his-torique de la sortie des enfants survivants par la grandeporte, pour être relogés dans les casernes des anciensgardes SS.Je me suis attardé un bon moment pour pointerquelques camarades reconnus. Moi-même je suis audeuxième rang à droite, ainsi que mon frère Charles.C’est avec un grand intérêt et en connaissance decause que j’ai parcouru les panneaux et commentaires.En effet, Thomas Geve et moi-même avons étédéportés en juin 1943, lui de Berlin à l’âge de 13 ans ;moi de Pologne à l’âge de 11 ans. Sa destinationAuschwitz - Birkenau ; quant à moi Blechhammer-Auschwitz III.En janvier 1945, lors de l’évacuation des camps dePologne vers l’ouest, à l’approche de l’armée rouge,l’épouvantable marche de la mort commença. Nousavons transité par Gross-Rosen, l’enfer sur terre. Je suisarrivé à Buchenwald le 10 février et Thomas probable-ment à la même époque.Je suis admiratif du talent de Thomas Geve.Qu’il ait eu un bon coup de crayon inné, ça va de soi !Mais le plus admirable réside dans la justesse de ses

descriptions minu-tieuses de toutes lessituations de la viedans les camps.

Ce garçon de 15 ansa été un observateurhors pair, commeces collégiens d’Issyles Moulineaux,munis de leur ques-tionnaire préparé parleur professeur, quidevaient répondreaprès avoir parcourutous les panneauxet leurs explicationset nous question-naient.

Qu’est-ce qu’un Block ?Pourquoi jeune garçon j’ai été déporté ?Pourquoi je ne me suis pas évadé ?Comment étaient tatoués les numéros de matricule surl’avant-bras gauche à Auschwitz ?Comment ai-je survécu à cette épreuve des campsd’Auschwitz, Gross-Rosen et Buchenwald ?Les descriptifs des panneaux répondent à quelquesunes de ces questions.

Jacques Finkel, KLB 124538

PAGES DE LECTURE ET DE CULTURE

Exposition des dessins de Thomas Geve“Il n’y a pas d’enfants ici Auschwitz - Gross-Rosen - Buchenwald”

Lettres d’Olivier Roger Poitevin, président de l’AFMD du Maine et Loire,membre du Comité national de notre association vient dem’adresser la nouvelle publication qu’il a fait imprimer.Il s’agit d’une réédition des lettres d’Olivier Giran à safamille, écrites d’août 1942 à avril 1943.Ces lettres devaient, à l’origine, être publiées à lalibération par son père Etienne Giran, pasteur, membredu réseau «Défense de la France» (KLB 78551, décédéen septembre 1944 à l’âge de 73 ans à Dora). Des amis vont permettre l’accomplissement de cetteparution en 1948.En 2007, ces lettres ont été redécouvertes et fontdonc l’objet de cette nouvelle parution, enrichie dedivers documents et photographies.Olivier Giran est né à Sèvres en 1920. En 1939, ils’engage dans un régiment d’infanterie. Après ladémobilisation, il se sent engagé dans la lutte contrel’envahisseur et cherche à rejoindre Londres. Il se faitarrêté par la police française et passe 4 mois en prisonà Marseille. Il rejoint ensuite la Mission militaire alliée àBerne et devient agent de renseignements.Il passe en Suisse tous les 15 jours et à plusieurs

occasions, en dehors des missions, accepted’emmener des Hollandais dont la fuite a été préparéepar la chambre de Commerce Néerlandaise à Paris.Des fuites, provoquent des arrestations massives àParis et entraîne l’arrestation d’Olivier et de sescompagnons en juin 1942.Olivier est emprisonné : Auxonne, Fresnes puisAngers en cellule dite de punition. Il est jugé au coursd’un procès qui se tient entre le 24 et le 30 mars et estcondamné à mort.Il sera exécuté le 16 avril 1943 à 9 heures du matin auchamp de tir d’Angers et inhumé à 10h30 au cimetièrede l’Est avec 5 autres jeunes gens.«Je tiens à souligner que je ne meurs pas enmalfaiteur, mais en soldat, en soldat qui pour la libertéde son pays a du combattre et qui pour cette raisondoit maintenant mourir»Cette réédition a pour but de redonner sa place à cethomme, qui comme tant d’autres, a donné avec grandcourage sa vie pour notre Liberté. En parler ici c’estleur rendre hommage.

Dominique Orlowski

Un jour de semaine à Auschwitz

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R E P A S F R A T E R N E L

Dimanche 30 mars 2008

C C A S E. D. F.

Immeuble René Le Guen - Bât A - 8 rue de Rosny - 93100 MONTREUIL

BULLETIN D'INSCRIPTION

Le prix du déjeuner est fixé à 37 euros - 19 euros pour les veuves de déportés àBuchenwald, Dora, dans les Kommandos et les jeunes de moins de 15 ans.

Nom ...................................................... Prénom ............................................

Retient ..................... repas

Nombre de personnes ..................... x 37 euros = .................... euros

..................... x 19 euros = ................... euros_______________

Ci-joint la somme de .................... euros

(chèque à libeller à l’ordre de l’Association française Buchenwald Dora et Kdos)

IMPORTANT - Merci de nous préciser sur le bulletin d'inscription les nom et prénom des personnes vous accompagnant.

Accompagnateurs : ................................................. ............................................................................................... ............................................................................................... ..............................................

Informations pour se rendre à Montreuil

En métro : ligne n° 9 direction Mairie de Montreuil - descendre à Mairie de Montreuil.

L’immeuble René Le Guen fait l'angle avec la rue Gaston Lauriau - l'entrée de l'immeuble se trouve au 8 rue deRosny.

En voiture : depuis la Porte de Montreuil - prendre direction Montreuil centre.

L'immeuble René Le Guen est à l’angle des rues de Rosny et Gaston Lauriau - l'entrée du parking est située rueGaston Lauriau.

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SOUSCRIPTIONS du 21 octobre au 31 décembre 2007Au moment où ceci est écrit vous êtes déjà plus de 900 à avoir renouvelé votre adhésion à l’Association et nous nousfélicitons d’accueillir de nouveaux adhérents. Une fois encore vous êtes généreux puisque vous n’hésitez pas àaccompagner votre cotisation annuelle d’un don. Celui-ci nous est précieux. Vous savez par Le Serment comment votregénérosité nous permet d’agir pour perpétuer la mémoire de ceux qui sont allés à Buchenwald, à Dora ou dans un deleurs Kommandos, mais aussi porter leur message, informer les générations actuelles pour qu’elles gardent en mémoirela période des dictatures fascistes et nazies, livrer bataille contre les résurgences trop nombreuses de ces idéologies.Grâce à vous nous persévérons.

Dominique Durand, Président délégué

ALABERT Claudine 24ALART Robert 150ALBRAND Pierre 265ALLAIRE Dany 65AMBERT Elise 9AMIEL Arlette 2AMOUDRUZ Fran ois 15ANDRE Andrée 9ANDRES Montserrat 25ANESETTI Hubert 15ANGOT Raymond 15ANGST Jean François 100APOLINAIRE Jeanne 9ARNAUD Sylva 24ARNAULT André 100ARRESTAYS Marguerite 20ARTOUS Odette 100ARVIS Marcel 15AUBRY Lucien 15AZAMBOURG Micheline 4AZEMA Germaine 9BACHELIER Suzanne 10BADER Claude 165BAGUENEAU Abel 45BAILLOT Jeanne 29BAINOUTI Gabrielle 25BALLOSSIER Jacqueline 65BALLY Simone 24BALTOGLU Denise 9BARDE Victor Moïse 50BARES Suzanne 50BARNET Simone 20BARRAL France 15BARRIER Floréal 65BARRIER Geneviève 65BARRIERE Robert 15BARRURIER Norbert 15BARTOUT Lucien 15BASSAN Walter 35BASTIEN Raymonde 14BAUDET Yvonne 29BAUDY Yvonne 24BAUM Adolphe 37BEAUFILS Jean Louis 65BEAULAYGUE Roland 35BEAUPERTUIS Lucienne 4BEAUREPAIRE Lydie 9BEL Martial 15BELLINATO Janine 25BENINGER Jacqueline 9BENZAQUIN Nicole 35BERDUCAT Claude 15BERNARD André 10BERNARD Gabrielle 20BERNARD Suzanne 14BERTANDEAU André 15BERTHOD Colette 15BERTRAND Louis 565BERTRET Marcel 65BES-LEROUX Juliette 15BESANCON Maurice 15BESSARD Henri 15BEZOMBES Maurice 20BIDOU Georges 20BIDOUX Georgette 23BLANC Aimé 15BLANC Marie Louise 9BLANC Yvette 5BLOCH Jacques 35BOCHER Jacques 65BODENAN Suzanne 9

BOIS Marcel 20BOITELET Christian 15BOLATRE Jean Bernard 45BOLZER Joseph 35BONNE Monique 15BONNET Gaston 15BONNET Marie 4BONNIN Fernand 15BONTE Irène 44BORDET Edouard 65BORDET René 25BORE Jean Paul 40BORRAS Christiane 15BOUCLAINVILLE Léa 45BOUGEOT Josette 44BOULANGER Georges 15BOULICAULT André 15BOURGEAT Jean René 65BOURLIER Pierre 30BOURLION Odette 15BRATTI Celino 15BRAUCH Maurice 25BRAUN Jacqueline 24BRENON Georges 5BREZILLON Max 15BRIARD Renée 54BRINDEL Lucienne 14BRISION Pierre 30BRUSSET Gérard 35BUCCHIANERI Fernand 50BUDKA Georges 10BUISINE Jacqueline 20BUISSON Gracieuse 10BUZYN Elie 20CADINOT Maurice 15CADOZ Rose Marie 65CAMET Simone 20CAMPOS Edouard 10CANACOS Yvette 15CARANTON Jacques 15CARON Jeannine 10CARON Madeleine 10CASSETARI Laure 15CASTELLVI Amaro 65CASTET Angèle 100CAUSSIN Elza 15CAZAUX Paul 65CHABRIDON Jacqueline 3CHAFES Fran ois 5CHAILLOU Georges 15CHAIZEMARTIN Jacquel. 15CHAMPION Denise 20CHAPEL Janine 20CHAPELAIN Lucien 30CHAPELLE Thérèse 29CHARBONNEL Jean J. 25CHARLES Jacqueline 5CHARRETIER Irène 50CHARRON André 35CHASTANG Irène 90CHAUFFOUR Jacqueline 15CHAUVEL André 15CHAUVEL André 35ANONYME 94CHEVALLIER Yvette 44CHEVRON Renée 24CHIUMINATTO René 15CHOLLAT-BOTEVILLE C. 4CHOMBART-D-LAUWE MJ 15CHOTTEAU André 5CHOUCHAN Nicole 50

CIERCOLES Georges 15CIRIECO Antoine 15CIVEL Jean Louis 50CLAIRBOUX Odette 20CLAIRET Geneviève 40CLAUDEL Georgette 44CLEMENT Renée 24CLERC Marcel 65CLERMANTINE Simone 200CM-CAS-EDF Auxerre 15COCHENNEC André 25COLIGNON Marcel 20COLIN Lucienne 15COLLET Francis 15COLLONGE Alice 15COLONEL Lucien 50CONAN Paulette 44CONTENT Gilbert 15COPPIER André, John 10CORBIN André 50CORNU Paul 65COTTY Renelde 24COUPEZ Marcelle 50COUREUR René 25COURTOT Andrée 16COUTURIER Marcel 15CRESPIN Joël 65CRESPO Jean Jacques 15CROCHU Jacques 20CUEFF Yves 5CUNCHINABE Michèle 10CUNIERE André 20CUSSEY Emilienne 29CUVELETTE Maurice 65DAGALLIER Marcel 5DAMIENS Claude 15DANI Emile 35DARBIER Raymonde 4DARTIGUES Marcel 25DAVID Marcelle 9DAYAN Jacques 15DE-DEMANDOLX Véronique 65DE-MARCHI Gino 15DEBORD Jacques 105DEFONTAINES Charles 65DEHILLERIN Jean Maurice 65DEHILLOTTE Gérard 55DEL-POZO Josépha 44DELAHAIE Jacques 25DELANCHY Marius 55DELARUE Colette 10DELEURENCE Ginette 50DELORME Antoinette 24DEMONT Julia 35DENOYER Jacqueline 44DEPIERRE Michel 15DESCHAMPS Ginette 30DESCLOS Léone 24DESLANDES André 15DESMET Bleuette 65DETOURNAY Adèle 15DEVAUX Marcelle 154DEVILLE Simone 10DEWOLF-BOLLEROT J. 15DORGE Mireille 14DRAPRON Pierre 15DROUIN Henriette 30DUBOIS Mariette 34DUCOLONE Guy 1700DUFRESSE Georges 15DUGOUJON Marie Fr 34

DUPIN Jeanne 3DUQUESNE Josyane 35DURAND Jacqueline 109DURBAN Régine 4EMONOT Marcel 15Ensemble pour la Paix 115ESCUDIE Gabriel 15ESMIOL Vanessa 65ESNAULT Jacqueline 15EVERARD Louise 44FABER Nicol 20FAUCHARD Joseph 5FAVIER Robert 15FAVRE Ernest 35FAVRE Suzanne 94FAYARD Anne Marie 15FAYMAN Yvette 4FELIX Jean 215FERDONNET Madeleine 15FERDONNET Pierre 15FERRAND Huguette 44FERRETTI Christiane 15FILLIA Mary 15FILLODEAU Mauricette 24FISCHER Genevi ve 14FLAMAND Marinette 15FLAU Jacqueline 4FLORENT Hélène 15FOUILLEN Constant 65FOUILLOT Jacques 15FOURNIER Simone 29FRANCO Michèle 65FRENCK Philippe 15FREYBURGER Nicole 5FREYLIN Paulette 65FRIDMAN Abraham 35FRONTCZAK Georges 20FROSINI Brigitte 4FUSSINGER Louis 10GADRE André 200GALAFRIO Robert 15GALLIOT Jean 15GARCIA Yvette 35GARRIGUES Claude 65GASPARD André 15GAUBERT Marie Claude 9GAUTHIER Michel 15GENDRAU Marcel 35GENTE Emile 65GEOFFROY Eliane 4GERBAL Jean 10GERBAL Pierre 15GERIN Eliane 9GEST Pierre 20GHENO Mme 29GIET Yves 15GINESTE Jean Marc 50GIRARD Paul 35GIRON Yvette 19GIROUD Jean 60GODET Alfred Julien 165GONZALES Lucie 65GOT Marcel 25GOUEDARD Henri 35GOUFFAULT Pierre 5GOURDIN Jean Claude 156GOURDIN Lydie 15GOURDOL Edmond 15GOUVENAUX Jean 15GRAILLOT Rémi 5GRANDCOIN Jean J. 15

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LE-FOL André 35LE-LEVRIER Jean 5LE-MARCHAND Jean 50LE-MOING Ginette 9LE-PEN Léa 15LEBLANC Marie Louise 14LECLERC Marie Louise 29LECOMTE Antoinette 15LEDOIGT Paulette 14LEDUC Solange 15LEFAURE Jacques 15LEFEBVRE Christiane 20LEGRAND Barbara 14LEGUEUX Georgette 29LEHE Geneviève 29LELIEVRE Pierre 5LELIEVRE Roger 15LENOBLE Yvette 44LERDUNG Marie Thérèse 14LERIC Francis 100LEROY Claudine 94LESCURE Reine 4LETELLIER Lucienne 4LETONTURIER Maurice 20LEVILLAIN Lucien 50LEWANDOWSKI Gillette 8LIOTARD Georges 15LIVARTOWSKI Maurice 10LIZAMBARD Edgar 20LOISEAU Marcel 25LOZE Colette 15LUCAS Pierre 15MAILLET Delphin 10MAILLET Sylviane 10MAISONS Marguerite 15MALHERBE Marcel 10MALLET Jean 25MANCEL Renée 10MANGOLD Guy 120MANTILE Pierre 15MANUEL Pierre 25MARCEL Marie Paule 15MARCELOT Marcelle 44MARCHAND Albert 15MARION Jean 15MARLE Régine 34MARRET Patricia 15MARTINEAU René 15MARTY Pierre 15MASSEY Nicole 15MATHE Marcel 15MATHIEU Paulette 14MAURAY Sandrine 35MAUSSANG Claudie 15MAZAUD Jean 5MEDAL Rachel 15MEGE Daniel 15MEIS Clément 40MENEZ Jean Pierre 15MERCIER Simone 3MERCKEL Marie Christine 10MEUNIER Gisèle 144MEUNIER Raymond 35MEURIOT Georges 20MEYER Yolande 20MEYER Maria- Simone 15MICHEL André Pierre 65MICHEL Emilienne 44MICOLO Jacques 15MILANINI Andrée 35MIROLO César 15MOKOBODZKI Nicole 15MONDAMEY Suzanne 65MONNIER Daniel 100MONNOD Camille 15MORGADO Thérèse 64MORICEAU Germain Jean 25MORIN Germaine 30MORO Hildebrand Marcel 15MORRUZZI André 25MOUTON André 15MULIER André 20MUR René 65NATAF Yvette 65NATHAN David 35

NICOLAS Josette 50NOIREAU Micheline 20NONNENMACHER Joseph 35NORET Olga 8NOTTEZ Sidonie 4NOURISSAT André 20NOVEMBER Eva 600ODDOUX Claudie 10ODEN Victor 30OLIVO Odette 23ORANGE Jean 15ORLOWSKI Dominique 100PALENSIA Michel 15PARDON Pierre 130PARTHONNAUD André 15PASCINTO Auguste 15PAULMIER Claire 129PAUMARD André 5PAYOT Pierre 65PAYSANT Jeanne 4PECHEUR Marcelle 24PELGRIN Marcelle 15PELLITERO Paulette 44PENSO Albert 65PEREIRA Maria 24PERNOD Simone 20PERRET Yvette 200PERROT Bernard 25PERROT Maurice 25PERROT Simone 4PESCHL France 35PETIT Paule 50PEYREFICHE Jeannine 15PEZZUTTI Marguerite 9PHILIPPE Aline 15PICARD Hélène 29PICHARD Fran oise 24PICHON Mireille 34PICHOT Gérard 65PIETERS Charles 200PINGON Guy 65PIQUET Marthe 14PLAISANCE Jeanne 9POISSONNET Dianette 25PONARD Louis 5PONCHUT Paul 100PORCHER Robert 15PORTE Pierrette 15POZZER Fanny 4PRAZ Paulette 20PRESSELIN Yves 400PROMONET Roland 35PUISSANT Lucienne 44QUELAVOINE Julienne 64QUERNEAU Ginette 14RAFFARD Lucienne 35RAFFARD Pierrette 29RAFFIN Lucien 15RAGAIGNE Marguerite 24RAGU Edmonde 15RAQUIN Madeleine 64RASKINE Hélène 108RAYNAUD Simone 4REINGEWIRTZ Arnold 25REIX André 25RENAUD Raymond 35RIALET Jeanne 29RIBAS Marie Louise 395RIOLS René 15RIVAL Paul 50ROBERT Jacques 65ROCHER Jean François 15ROFFE Raymond 15ROLANDEZ Louis Marcel 25ROLLAND Lucienne 100ROLLANDEZ Maurice 15ROMANG Thérèse 4ROMER Claire 50ROUSSIER Françoise 40ROUSSILLE Bernadette 5ROUX Françoise 24ROWEK Albert 20ROY René 100SAGOT Julien 25SAINT-PIERRE Alain 15

SALAMERO Jean André 20SANCHEZ Yannick 25SANTINI Fernando 15SANTOS Madeleine 10SARCIRON Yves 45SAUVAGE Nic. & Guil. 15SAUVAGE Yvette 54SAUX André 5SAVOSKI André 25SCHIL Florence 265SCHWARTZ Isaac 25SCOTTI Micheline 29SEGRETAIN Paul 15SEINTIGNAN Liliane 14SELLIER André 30SEMAL Jacqueline 4SERIGNAT Yvonne 29SIRET Yvonne 10SOHM Paul 15SOUBIROUS Georges 65SOULAS Raymond 165SOULIER Roger 65SROKA Catherine 4STAUB Georgette 44STEVENON Berthe 24STEWART Jean Claude 5SUDREAU Pierre 115SUIGNARD Mireille 10SUTRA Jean 15SUZOR Pierre 100TANTON Marcel 5TARDY Raymond 50TAREAU Maurice 15TARLO Paulette 115TASLITZKY Evelyne 65TASSEL Henriette 5TELLIER Florence 5TELLIER Jacqueline 40TERREAU André 20TEXIER Pierre 15THERVILLE Marius 15THEVENIN Pierre 5THIOT Jean 65THOMAS Michel 100TIRET Marthe 14TORNER Emile 100TOURAUD Raymond 10TOURNIER Patrick 5TRAVAILLE André 115TREBOSC Camille 200TRESSARD Antoinette 25TREVIEN Micheline 9TRIBOUILLARD Lucienne 4TRIEBEL Agnès 65TUAL Andé 15TUET Madeleine 25VAN-CUTSEM Bernard 15VAN-CUTSEM Daniel 65VAN-DER-SCHUEREN M. Th100VANARET Marguerite 9VANNIER Colette 10VANSTEENKISTE Robert 15VAUTHIER Marcel 25VECTEN Claudine 65VERMOREL Jean 15VIAL Pierre Vincent 65VIENS Gaston 80VIGNE Jacqueline 10VIGNY Jacques 40VILLERET Irène 4VINCENT André 15VINCENT Fernand 55VINGES Louis 20VUILLAUME Julien 15VUILLET Robert 15WADE Armand 65WILLECOCQ Jeannette 20ZYGUEL Arlette 100ZYGUEL Léon 100

GRANGER Jacqueline 115GREBOL Jacques 15GROS Louis 465GRULOIS Léonie 94GRYBOWSKI Simone 465GUERAULT Louis 15GUERICOLAS Louise 200GUERRIER André 230GUGLIELMI Antoine 15GUIADER Violette 9GUICHERT Raymonde 200GUIGNARD Elyse 44GUIGNE Rémy 30GUIGUE Armand 25GUILBAUD Geneviève 15GUILBERT Marie Joëlle 35GUILLERMIN René 20GURY Paul 150GUYOT Jean 65GUYOT René 20GUYOT Georges 70HENNIAUX Léon 115HESLING Monique 65HILBE Madeleine 23HIRTZLIN Laura 20HOFFMANN André 15HOFFMANN Marie Louise 100HOLMIERE Elvita 4HOUDMONT Claudine 30HUARD Raymond 65HUGELE Maurice 65IDELOVICI Herman 15IMPOCO Dominique 15JABEAUDON Marcelle 9JACQUET Bernard 15JACQUET Jeannine 15JACQUIN Pierre 65JAMET Simone 24JEANNIN Rose 15JEGOU Fran ois 65JOUAN Roger 10JOUGIER Andrée 15JUFFROY Daniel 15JUILLARD Raymond 15JUMEL Anne Marie 34KAHN Fran oise 115KAMINSKI LŽon 65KAUFFMANN Annie 65KAWINSKA Colette 44KESTENBERG Georges 15KIEFFER Jocelyne 14KIOULOU Pierre 25KORENFELD Elie 150KOWSKY Sylvie 20KREISSLER Denise 44KREMER Jean Paul 40KRENGEL Eveline 30KUCHLER Adolf 25LABAU Norbert 165LABENA Henri 90LABOURGUIGNE Jacques 15LACROIX Henri 15LAFARGE André 15LAFFONT Albert 15LAFUENTE Jacqueline 44LAGARDERE France 20LAHAUT Denise 15LAIR Daniel 15LAJOURNADE Jean Martin 45LALANNE Colette 40LAMBOEUF Laure 24LAMINE Louisette 44LAMOTHE Jean 15LANOISELEE Marcel 65LANOUE Henri 15LAPERRIERE Jean 35LARENA Albert 100LARET Jean 25LARRERE Gérard Jean 15LASSANDRE Raphaël 15LASSERRE Monique 25LAVALLARD Charles 15LAVANANT Simone 44LE Marie Christine 10LE-DELLIOU Marcel 65

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DÉCÉSDéportés- Jean ARNOULT, KLB 20519,- Joseph BERRUETA, KLB 20451,- Pierre BLARET, déporté résistant

évadé,- Guy CHABRIDON, KLB 43520,- Raymond DELARUE, KLB

101059,- Joseph DIAFERIA, KLB 39645,- Jean EXBRAYAT, KLB 31683,

Dora- Paul FAIVRE, KLB 14563,- Lucien FAYMAN, KLB 44441,

Dora,- Paul FLAU (arrêté sous le nom

de Paul Fléaux), KLB 41293, KdoWeimar,

- Roger FROGER, KLB 76854,- Antoine GHENO, KLB 38189,

Dora,- René GILBERT, KLB 43916, Dora,- Lucien HILBE, KLB 20747, - Albert KUNTZ, KLB 42705,- Raymond LAFUENTE, KLB

86077,- Fernand MENU, KLB 38454,- Gaston MICHEL, KLB 30683,- Roger POSTOLLEC, KLB 52551,- Benjamin RAPOPORT, KLB,- Roger SOULIER, KLB 69418,- Robert VEJUX, KLB 74450,- Jean ZOPPE, KLB 44938

Familles, Amis- Simone BOULET, Fille de Louis

Chiron, KLB 39971,- Yvonne CHIRIN, belle-soeur

de Jean Marie LHOSTE, KLB 69232,

- Eliette GARRIC, veuve d’AndréGARRIC, KLB 122697,

- Jeannnine GODIN, veuve KLB81548,

- Jean-Paul LANDAIS, fils de Félix LANDAIS, KLB 43672,

- Gabriel MOKOBODSKI, Frère KLB-Dora

- Anna PERROT, veuve de YvesPERROT, KLB 38548, Dora,

- Solange PETAT, veuve de Maurice PETAT,

- Raymonde PIQUET, - Claire POL,- Marguerite SARRE, veuve de

André SARRE, KLB 44946- Suzanne SAUDMONT, veuve de

Serge SAUDMONT, KLB 53087,Halberstadt, Langenstein

A toutes les familles et leurs amis,nous renouvelons nos sincèrescondoléances.

Gerhard EISENACHER

Gerhard Eisenächer, ce si précieuxconservateur de la mémoired’Ellrich, que Guy Ducoloné avaitdécoré de l’ordre national duMérite, cet été, le 14 juillet, àBuchenwald, vient de s’éteindre.

A son épouse Inge, l’Association aprésenté toutes ses condoléances.

Claude MEYROUNE

Co-président de la FNDIRP, leDocteur Claude Meyroune est mortle 4 décembre 2007.

Déporté NN en novembre 1942, ilavait successivement connu lescamps ou prisons d’Hinzert, deDiez-am-der-Lahn, de Francfortsur le Main et de Bayreuth SaintGeorges d’où il fut libéré le 14 avril1945.

Spécialiste de santé publique, ilavait pris une part active dans lesactivités des établissementsmédico-sociaux de la FNDIRP, ledispensaire de la rue Leroux, laclinique et la maison de retraite deFleury-Mérogis.

Il avait accompagné jusqu’audernier moment certainesinitiatives de notre Association.

Emile Torner a représentél’Association lors de l’hommagequi lui a été rendu.

DANS NOS FAMILLES

ERRATUM

Dans la liste du Comité nationalélu à Saint-Omer le 22 septembre2007, parue dans le Serment n°316, nous indiquions RobertKOERNER, Ami. Robert est le filsd’un déporté au camp deDachau... et un ami donc !

Les Palmes académiquesLe 1er décembre dernier, GérardPICHOT, KLB 42594, a été faitchevalier dans l’ordre des Palmesacadémiques pour son travailauprès des scolaires, en terme dedevoir de mémoire.

C’est avec beaucoup de modestieque Gérard a reçu cette décorationet a conclu par ces mots : “Je n’aifait que mon devoir”.

Toutes nos félicitations

NAISSANCES

- Enora, petite fille de Chantal etMichel BOUTON et arrière petite-fille de Gabriel GAUTRON, KLB-DORA 42246

- Samuel Youri, fils de Yann etSidonie JUROVICS et petit-fils deGeorges JUROVICS, KLB 53681

Avec tous nos voeux de bonheur

La Légion d’honneur

Le 22 octobre 2007, Guy Ducolonéa remis les insignes de Chevalierde la Légion d’honneur à notreamie Paule Trébosc, épouse deCamille, KLB 51372

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Robert Favier, fils d’Auguste Favier tient à ladisposition de nos adhérents l’albumcomprenant 78 planches (39 cm x 29 cm)dessinées à Buchenwald par A. Favier, P. Maniaet B.Taslitzky Envoi contre un chèque de 53,36 euros (francode port) adressé à R. Favier, 63 chemin des

Rivières 69130 ECULLY.

Prix (port compris)

1940-1945 - Les Français à Buchenwald Agnès Triebel 7,00 (9,20)Anthologie poèmes Buchenwald A. Verdet 12,20 (15,20)Clamavi ad te Roger Leroyer 29,90 (33,90)Danielle Casanova P. Durand 19,06 (23.00))De l’enfer à la lune J.Pierre Thiercelin 12,00 (15,00)Dieu à Buchenwald Albert Simon 15,24 (19,00)D’un enfer à l’autre André Bessière 25,92 (30.00)Enfants de Buchenwald Miriam Rouveyre 19.06 (22.00)Femmes dans la nuit France Hamelin 24,39 (28,50)Histoire du camp de Dora André Sellier 13,57 (17,50)ITE, MISSA EST P. Durand 21,34 (24,50)Jeunes pour la Liberté P. Durand 14,48 (17,00)La chienne de Buchenwald P. Durand 10,52 (13,50)La France des camps - L’internement 1938-1946 Denis Peschanski 26,50 (31,50)La Haine et le Pardon J. Mialet 21,19 (25,00)La nuit n’est pas la nuit A. Verdet 22,87 (27.00))La Résistance des Français à Buchenwald-Dora P. Durand 22.00 (25,80)La zone grise ? Olivier Lalieu 24,00 (29,00)Le camp des armes secrètes M. Dutillieux 19,82 (23.00))Le devoir de témoigner encore H. Marc 18,29 (22.00))L'état S.S. Eugen Kogon 9,15 (12,20)Léon Delarbre, le peintre déporté - Croquis d’Auschwitz, Buchenwald, Dora 5,00 (8,50)Les carnets d’un déporté résistant «Grand-Mère» KLB 42522 Christian Boitelet 7,50 (9,50)Les crayons de couleur France Hamelin 19,06 (23.00)Les fils de la nuit Albert Ouzoulias 21,04 (25.00)Les oubliés de Romainville Thomas Fontaine 29,00 (32,00)LE MÉMORIAL - BUCHENWALD-Dora ET KOMMANDOS (3 volumes) 54,00 (63.00))Le train des fous P. Durand 14,48 (17,50)L'impossible oubli F N D I R P 3,81 (7.00)Marcel Paul, la passion des autres F N D I R P 4,57 (7,50))Nummer 85250 Louis Bertrand 18,00 (21,00)Ohrdruf, le camp oublié de Buchenwald Marcel Lanoiselée 14,50 (17,50)Paul Goyard, 100 dessins du camp de concentration de Buchenwald 25,00 (30,00)Raconte moi ... la déportation (couverture souple) Agnès Triebel 6,00 (8.00)Raconte moi ... la déportation (version couverture cartonnée) Agnès Triebel 8,00 (10.00)Résister à Buchenwald Association Buchenwald 13,00 (17,00)Retour inespéré A. Mouton 15,24 (19,00)Retour à Langenstein Georges Petit 14,94 (18,00)Sauvé par le dessin Walter Spitzer 19,00 (23,00)Témoignages contre l’oubli Charles Pieters 15,24 (19,00)Triangles rouges à Auschwitz Claudine Cardon-Hamet 23.00 (27.00)Vers l’extermination - Convoi Buchenwald-Dachau (7-28 avril 1945) François Bertrand 25,00 (30,00)

Plaquette Plaquette 50e anniversaire de la libération «Les cent derniers jours» 3,00 (5,00)

Insigne : 2,29 Euros (3,05) Fanion : 3,05 Euros (3,51) Porte-clefs : 2,29 Euros (3,05)

DVD «L’Atelier de Boris» Film de Christophe Cognet 15,00 (17,20)

DVD «Les camps de concentration nazis 1933-1945» (87 mn-Version française et anglaise) 15,00 (17,20)

CD ROM «Mémoires de la Déportation» 38,11 (41,16)

C D court (4 titres) - F N D I R P 7,62 (9,45)

K 7K 7 «11 avril-l'histoire en questions» 15,24 (18,29)

K 7 «Cinquantenaire de la libération des camps» 18,29 (21,34)

K 7 Histoire de la Résistance Française extérieure et intérieure 1940-19454 époques : 4 époques : 1ère : 1940 / 2e : 1941-1942 / 3e : avril 42 à mai 43 / 4e : juin 1943-8 mai 1945

(la cassette) 18,29 (21,34)Coffret 4 époques 54,88 (60,10)

LITTÉRATURE

EXPOSITION

UN CAMP DE CONCENTRATION HITLÉRIEN :BUCHENWALD 1937-1945 MÉMOIRE

POUR LE PRÉSENT ET L'AVENIR.21 panneaux de 60 x 80 cm.

Pour les tarifs des frais de transport, nous consulter.

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LES DESSINS DE THOMAS GEVE

Il n’y a pas d’enfants ici Auschwitz - Gross-Rosen - Buchenwald

Du 7 mars au 25 Mai 2008

Musée Jean Moulin - Paris

Le témoignage unique d’un enfant historien qui racontel’histoire d’une barbarie unique : celle de la dictaturenazie.

Une oeuvre d’une valeur historique, graphique et d’unedimension exceptionnelle.

Après Issy les Moulineaux et Montreuil, la Ville Paris accueille l’exposition desdessins de Thomas Geve, déjà vue en France par plusieurs milliers visiteurs dont

5000 lycéens et collégiens. L’exposition a également été visitée par des enfants de7 ans (classe de CE1) d’une école de Montreuil

Renseignements : Tel. 01 42 85 44 93 - Mail : [email protected]

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