Marco Pedroli

Comme un papillon

Neuchâtel, 2009

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Comme un papillon … Suspendu dans l’air Qui se déplace en toute liberté Mon âme Ma pensée Un papillon Le soleil Lui donne sa force

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Où est-Il ? Il est là Et là Et là Là où je ne L’attends pas Suspendu Dans le temps De nos histoires En suspens

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Parler de Dieu Sans en faire un objet Car Il est Éternellement sujet Il est Il est l’être Il est celui qui est Dire Ce que je vois, ce que je sens Ce que je comprends de Lui De Lui et moi De nous

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Ce n’est pas une question de vérité Mais de position Où est-Il ? Où es-Tu ? Et moi Où ? Avec qui Face à qui En lien avec qui Et les étoiles et l’espace et Lui Et Toi … et moi Où suis-je face à Toi Dessous, dessus, A côté, Proche, lointain, En Toi Comment suis-je conduit, porté Tenu Aimé

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Ce qu’Il n’est pas Et des bribes de ce qu’Il est Je peux me l’imaginer Mais Le définir Je ne le peux Dieu et l’être Et Jésus-Christ Moi Le souffle La profondeur Le vide Les autres divinités Nous

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Soupir Intervalle Brèche Entre Le cœur L’âme L’être En suspens Rien n’est fixe Hier et demain Il est Amour Du cœur Des traces

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Pas solide Pas ferme Pas une ancre Pas un roc Pas définitif Pas absolu Pas immuable Pas figé La parole L’esprit Le divin Ils ne sont pas figés Ils sont à lire avec les yeux du temps

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Sans forme Comme un gaz Une brise L’esprit C’est là qu’Il est Et que je Le respire

Si je Lui donne une forme ou un nom Fût-ce le nom de Dieu Je le trahis Je la tue

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Couleur et transparence Il n’y a rien à dire Rien à comprendre Mais à regarder au travers Un dévoilement Aletheia – vérité A contempler comme un jet de couleurs Comme un bourgeon de lumière Il nous porte Sa présence transperce L’élan vers Lui Voir Dieu À travers les apparences Et prendre le temps pour cela

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Mes questions et mes blessures Cette vie qui me fait mal Ma fragilité Mon passé Le dialogue avec Toi Et tous les possibles Le désir du lien C’est peut-être ça La foi

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Il ne s’agit pas de croire Ou d’adhérer Ou de confesser Mais de vivre de l’intérieur Vivre ce lien Amour, espérance Lutter contre le désespoir d’un monde matérialiste Sans sens

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Tu n’es pas au ciel Ni dans la nature Ni dans le sol Mais en moi

Tu es à la hauteur du cœur De l’estomac De la poitrine Je Te sens dans mon dos Dans ce mouvement Qui me vient du ventre vers le haut Le long de ma colonne Dans ma respiration Présence qui m’ouvre Me remplit de joie Je ne suis pas seul mais accompagné Tu interviens en moi

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Le ciel est vide Dieu ailleurs Moi seul Triste Sans quête ni espoir Et l’ange viendra-t-il un jour ? Suis-je donc si accaparé Que je ne le vois pas

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Avec sa lumière Même par temps d’orage Je peux laisser voguer mes pensées Mes questions, mes pensées Ciel silencieux Plein et vert De chaleur et de fraîcheur Le ciel comme un appel A l’ouverture et à l’élévation

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Calice Prêt à accueillir Mes pensées, ma vie À accueillir mon âme Mais que puis-je attendre ? Où est la lumière Où la transcendance La présence Le silence et les étoiles et le vide Le ciel est ouvert Mais qu’est-ce qui descend ?

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Les étoiles L’espace Le temps de leur espace Et Dieu qui n’est pas une étoile Ni l’ensemble des étoiles Dans l’espace entre les étoiles Le temps Les millions d’années Et moi Il est

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Un lieu Derrière les étoiles Ou derrière le vide entre les étoiles Où Dieu serait retiré Au-dessus, au loin Ou au contraire Entre les temps et les espaces Il vogue dans l’univers En voyage En regard Dieu derrière Les étoiles Et l’espace Et le temps Et le vide Retiré Présent Respirant Les pulsations De l’univers

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Inscrire la transcendance dans une ligne Le lien vers le divin Garantie de l’essentiel Appel À Lui, à Toi Émerveillement Lumière En face de Toi En Toi Séparé et pourtant uni à Toi

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Transcendance non pas vers le haut Mais vers le bas Transcendance de Dieu sur terre Transcendance dans ma vie Transcendance de lumière et de présence Au cœur de mon existence La réalité Ma réalité Vers un élan de vie D’amour De Dieu Présence mystérieuse Ici sur terre

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Transcendance Esprit et vérité Sa présence descend Et lui dans son mystère Libère l’avenir Sa vie en nous Et Lui en nous et nous en Lui Transcendance Naître de nouveau En Lui D’eau et d’esprit Présence de Dieu sur terre

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Souffrance sans fin Jusqu’à ce qu’il casse Déchirement Cri Douleur La croix comme une fin Tout est accompli Jésus Le dernier verrou Le mal qui saute Au matin de Pâques Verrou au fond du couloir noir Là où toute la vie s’écrase Là où elle surgit Naissance

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Lutter Face à Dieu Blessures Face à Dieu S’engager Ne pas craindre La souffrance Face à Dieu

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La faute L’échec L’erreur Le péché Face aux hommes Ou face aux normes Ou à la communauté et à ses règles Existe-t-elle Cette faute face à Toi ?

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Les règles Que je me fixe Que je me donne Que je me laisse imposer Et voilà que je commence à me tourmenter À me faire du souci À me mettre en rage À être blessé Les pourquoi Le pourquoi des pourquoi Je me rends malade Cercle vicieux C’est peut-être ça la faute Contre Toi Contre moi

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Comme un souffle ténu L’esprit du Seigneur Pénètre le monde Et les branches des arbres Bougent Il remplit l’air En bas l’air En haut le vide

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Dressées sous la voûte Sur une même ligne

Figées Elles ont une bonne distance entre elles L’esprit peut circuler Elles marchent en quête de vie et de sens Elles nous entraînent face au mystère Dignes, dressées, fières À souffrir, à exister, à vivre

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Être debout Regarder en face Dire Exister Affirmer Lutter peut-être La vie en face Dieu en face Face à face L’homme, la femme en face À appréhender Avec force Face à face Voir L’horizon Dieu À venir

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Cèdres Leurs branches se croisent Et ne s’effleurent pas L’air passe Il remplit cet entre-deux Les branches et les troncs Le mouvement toujours Parfois une corneille Un son Le souffle Le soupir

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Profondeur enracinée Majesté Elévation Et ses branches Qui bougent et laissent percer le jour Elles se croisent, ondulent Mais ne se touchent pas Je regarde Je ressens Je laisse pénétrer l’air et le chant des oiseaux en moi Je regarde, je vois Je jouis de voir Je ne fais rien Je regarde