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Maroc : 2014 serait l'année de la décompensation totale (PAPIER D'ANGLE) 17.01.2014 à 08h51

Le ministre marocain délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, Mohamed El Ouafa, a annoncé l'imminence de la levée du soutien à l'essence super, au moment où des sources médiatiques assurent que le gouvernement allait annoncer dans les jours à venir une profonde réforme de la compensation.

Selon le chef du gouvernement marocain, Abdelilah benkirane, les efforts de subvention par la Caisse de compensation des produits pétroliers, du gaz butane et du sucre interviennent dans le cadre de la mise en œuvre de la politique gouvernementale visant à stabiliser les prix des produits de base et partant protéger le pouvoir d'achat des citoyens. Ainsi, les charges globales nettes de la Caisse pour 2013 avoisinent les 42 milliards de dirhams (MMDH, 1 dollar équivaut à 8 dirhams), enregistrant une baisse de 24 % par rapport à l'année précédente (55 MMDH).

A cet égard, il a fait savoir que cette amélioration est due à la baisse des prix des produits de base au niveau mondial ainsi qu'à la baisse de la consommation des produits subventionnés. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce chantier selon une approche graduelle, M. Benkirane a indiqué que le gouvernement a adopté le système de compensation partielle depuis le 16 septembre 2013 pour garantir la poursuite du soutien du pouvoir d'achat des citoyens, à travers la prise en charge par le budget général d'une partie importante de la flambée des cours des produits compensés sur le marché international, tout en maîtrisant le budget alloué à cette fin à travers la stabilisation de la charge de compensation dans la limite des crédits ouverts par la loi de finances.

Dans ce sens, le prix du fuel industriel baissera de 132,21 DH/tonne, tandis que ceux de l'essence super et du gasoil restent inchangés à compter du 16 janvier 2014, annonce le ministère marocain chargé des Affaires générales et de la gouvernance dans un communiqué rendu public mercredi. Le prix du fuel oil n°2 s'établira ainsi à 4944,42 DH/tonne (-132,21 DH/tonne), tandis que ceux de l'essence super et du gasoil restent maintenus respectivement à 12,02 DH/litre et à 8,54 DH/litre, explique le ministère.

La Commission interministérielle des prix, qui a tenu mercredi une réunion consacrée à l'examen de la situation des prix des produits pétroliers liquides, a précisé qu'à ces prix s'ajoutent les différentiels de transport entre Mohammedia et les autres villes du Maroc. Cette décision, ajoute la même source, intervient après calcul des moyennes des cotations internationales des produits pétroliers raffinés origine Rotterdam, Hollande, au titre de la période allant du 13 décembre 2013 au 12 janvier 2014, et de la moyenne du cours de change du dollar américain par rapport au dirham pour la même période.

Selon certaines sources médiatiques marocaines, le fuel utilisé à vocation industrielle serait complètement décompensée au titre de l'année 2014. Une mesure qui viserait à alléger la pression sur la caisse de compensation, dans une approche très progressive. Ainsi, les industries qui seront impactées par cette décision devront bénéficier d'un dispositif particulier d'accompagnement, afin de s'adapter, de façon optimale, aux nouvelles exigences réglementaires et conjoncturelles.

Par ailleurs, la baisse de 22,4 % des charges de compensation à fin octobre a été abordée par l'hebdomadaire marocain francophone "Finance News" qui a mis en relief l'indexation devant permettre d'atténuer le creusement du déficit budgétaire que la Banque centrale situe aux alentours de 5,5 % du PIB fin décembre 2013. Cette baisse peut également être expliquée par la régression de 1,3 % des cours du pétrole en novembre sur un mois, selon la même source.

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Caisse de compensation au Maroc : 10 milliards de DH économisés au 1er trimestre Economie | Publié le 24.04.2014 à 14h55 | Par Ristel Tchounand

La Trésorerie générale vient de publier les statistiques des finances publiques au titre du premier trimestre 2014. Les données liées à la caisse de compensation font ressortir une économie de 10 milliards de dirhams réalisée sur la période par rapport à l’an dernier. Cela a permis d'alléger le déficit du Trésor, mais le Maroc devrait rester vigilant. 

Les dépenses liées à la caisse de compensation se sont établies à 6,6 milliards de dirhams à fin mars 2014, contre 16,5 milliards de dirhams à fin mars 2013, soit une baisse de 60%, révèle la Trésorerie générale du royaume dans le bulletin des statistiques des finances publiques fraichement publié.

En clair, le gouvernement a pu réaliser environ 10 milliards de dirhams d’économie au premier trimestre de l’année en cours, par rapport à la même période l’an dernier. Cela s’explique par la baisse des émissions au titre de la compensation durant le seul mois de mars qui étaient de 33 milliards de dirhams contre 11,2 milliards de dirhams en mars 2013.

Le déficit du Trésor allégé de plus de 7 milliards de dirhamsC’est certainement une boufée d'oxygène pour les caisses de l’Etat, puisque grâce à la baisse de ses dépenses de compensation, Rabat a pu enregistrer un gros recul de 50,5% de ses charges communes qui sont passées de 19,4 milliards de dirhams à fin mars 2013 à 9,6 milliards à fin mars 2014.Malgré une augmentation de 13,7% des dépenses liées au matériel et de 1,5% des dépenses liées au personnel de la fonction publique, les économiques réalisées sur la caisse de compensation et la hausse des recettes ont permis l’alléger le déficit du Trésor qui s’est établi à 15,4 milliards de dirhams à fin mars 2014, contre 22,5 milliards à la même période l’an dernier. En effet, les chiffres de la TGR révèlent une hausse des recettes ordinaires de 2,5%. Les recettes fiscales ont quant à elles bondi de +3,9%, poussées notamment par les recettes douanières (+9,5%). 

Faut-il jubiler pour autant ?Cette évolution va certainement conforter le gouvernement dans sa politique d’indexation des prix des carburants sur le cours à l’international. Surtout qu’après le saillant rapport de la Cour des comptes sur la caisse de compensation, l’Exécutif n’a certainement pas envie de s’attirer d’autres critiques. D’autant plus qu’il est actuellement suivi à la loupe, sur ce dossier, par le Fonds monétaire international (FMI). Sans parler de l’UE qui en a récemment remis une couche, appelant le gouvernement Benkirane à « poursuivre la réforme du système de subventions généralisées ».

D’après les prévisions de Bank Al Maghrib (BAM), « le coût de la caisse de compensation devrait se limiter [cette année, ndlr] aux 32 milliards de dirhams définis par la loi de finances », déclarait son gouverneur, Abdelatif Jouahri, lors d’une conférence de presse en mars. Pour lui, les mesures prises par Rabat seraient suffisantes pour réaliser cette maitrise des dépenses.

La Cour des comptes recommande des efforts supplémentairesCependant à en croire le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, Rabat n’est pas encore au bout de l’effort. L’institution a émis une série de recommandations pour une meilleure réforme de la caisse de compensation. Ainsi l’Etat est appelé à, entre autres, « achever la décompensation totale de l’essence par l’exclusion de tout mécanisme de péréquation » et décompenser le fuel industriel.

L’autre aspect problématique concerne le gaz butane. D’après des déclarations - en janvier dernier - du ministre des des Affaires économiques et générales, Mohamed El Ouafa, l’Etat consacrera 24 milliards

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de dirhams à la subvention du gaz butane cette année, une somme jugée importante  et qui a induit des effets pervers. La Cour des comptes a appelé Rabat à « étudier sérieusement la possibilité de réserver cette subvention aux seul ménages ». Pour l’instant, Rabat ne s’est pas encore prononcé.

Réforme de la Caisse de compensation, les solutions de la Cour des comptes*Le président de la Cour des comptes du Maroc, Driss Jettou a présenté lundi 31 mars son rapport sur la Caisse de compensation devant la commission des finances et celle de la justice et la législation. **Un rendez vous très attendu par les parlementaires pour débattre des recommandations émises par la Cour des comptes.*Les conclusions des experts de Driss Jettou affirment que la Caisse de compensation ne profite pas ou peu aux populations concernées tout en pesant lourdement sur le budget de l’Etat.Pour remédier à cette situation, la Cour des comptes a émis des recommandations que Médias 24 livre à ses lecteurs.Les propositions de réforme de la Caisse de compensation par la Cour des comptes touchent les 4 produits subventionnés par l’Etat qui ont représenté l’année dernière la somme de 44,4 milliards de DH.Rappelons qu’en 2013, l’ensemble des produits pétroliers (ONEEP compris) représentait une dépense de 38,8 milliards de DH de compensation.*Recommandations relatives aux produits pétroliers subventionnés *- Achever la décompensation totale de l’essence mise en œuvre depuis le 16/1/2014 par exclusion de tout mécanisme de péréquation.- Décompenser le fuel industriel tout en soutenant l’investissement des industries l’utilisant pour qu’elles restent compétitives.- Réviser les structures des prix grâce à la suppression de certains postes de charge- Repenser le système des capacités de stockage par un partenariat Etat-opérateurs concernés - Sécuriser la régularité de l’approvisionnement en optimisant prix et conditions d’achat.- Etudier sérieusement la possibilité de réserver la compensation du gaz butane aux seuls ménages. Rationaliser son utilisation en développant d’autres sources d’énergies.-Lancer une filière de gaz naturel en dotant le pays d’infrastructures appropriées : terminal gazier, usine de transformation, gazoducs et réseaux de distribution.- Encourager le développement d’énergies renouvelables pour les ménages, les agriculteurs et les administrations publiques.*Recommandations relatives à l’ONEEP (Office nationale de l’électricité et de l’eau potable)*- Décompenser le fuel ONEEP et substituer à la subvention supprimée une aide à l’investissement dans le cadre d’un contrat programme avec l’Etat.- Prendre des mesures sévères afin d’obliger l’ONEEP à appliquer son programme d’investissement (2012-2017) dans les délais qu’il s’était imparti.-Augmenter la capacité de production électrique et construire des centrales à charbon propre qui sont les plus compétitives à l’heure actuelle.-Entreprendre la réalisation d’un terminal gazier et des investissements connexes-Restructuration institutionnelle, opérationnelle et financière de l’ONEEP en restaurant les équilibres économiques et financiers de l’entreprise.-Réviser les tarifs pratiqués et résoudre la problématique de la caisse de retraite de l’ONEEP.-Revoir la politique tarifaire en adoptant la vérité des prix tout en aménageant les tranches sociales et en adoptant le mode du prépayé.*Recommandations relatives au sucre (3,6 milliards de DH en 2013 de compensation)*-Mettre en œuvre l’amélioration des rendements pour réduire l’écart entre les coûts de production nationaux et les coûts internationaux dans le cadre du plan Maroc vert.

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-Réviser le prix cible servant au calcul de la subvention forfaitaire du sucre grâce à une productivité accrue.-Recourir à des achats en masse de sécurisation en période de détente des cours internationaux-Renforcer le contrôle des prix en réduisant les coûts engendrés par la multiplicité des intervenants.*Recommandations relatives à la farine subventionnée (2 milliards de DH en 2013)*-Réduire les coûts de production grâce à l’augmentation des rendements -Renforcer le contrôle des prix de la faine de blé tendre pour en faire profiter les consommateurs et plus les intermédiaires- Recourir là aussi à des achats massifs en période de détente des prix Internationaux-Cibler les bénéficiaires de farine nationale de blé tendre en contingentant les quantités allouées grâce à des critères d’éligibilité stricts.La Caisse de compensation qui est un instrument de maîtrise de l’inflation, de sauvegarde du pouvoir d’achat des citoyens mais aussi de compétitivité des entreprises nationales doit donc selon Driss Jettou opérer des choix douloureux mais nécessaires. Au regard de l’affluence parlementaire présente à sa présentation, les débats promettent d’être houleux à l’avenir.*S. E. O.**>La compensation crée des effets pervers et des comportements antiéconomiques (principaux points du rapport)*-"Dans les faits, c'est le contribuable qui supporte la charge de compensation en lieu et place du consommateur, qu'il soit particulier ou professionnel", a relevé le rapport présenté, lundi, par le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, lors d'une réunion de lacommission de justice, de législation et des droits de l'homme et la commission des finances et du développement économique."Bien que ce système ait été réaménagé de façon ponctuelle, il n'a pas connu, pour autant, de réforme en profondeur", déplore le rapport, précisant que le poids de la charge de compensation accentue la vulnérabilité macro-économique, réduit les marges budgétaires notamment en matière d'investissement, présente un risque majeur pour la croissance économique et l'emploi et creuse le déficit budgétaire de l'Etat, celui de la balance commerciale et des comptes extérieurs.Censée profiter principalement aux couches les plus défavorisées, la compensation s'est transformée, au fil du temps, en une dépense budgétaire qui subventionne les producteurs, notamment ceux opérant dans le secteur du transport et dans la production de l'énergie électrique, des plantes sucrières et même dans certains secteurs industriels.

Le rapport relève qu'une part significative de la charge de compensation profite aussi à l'Etat et aux autres organismes publics qui bénéficient de produits compensés pour leur exploitation et leur parc de Véhicules, notant que ces producteurs et professionnels bénéficient de près des deux tiers des subventions de la compensation, alors que les ménages n'en bénéficient que du tiers environ.Les comptes réalisés dans ce cadre montrent que *chaque ménage sans véhicule a bénéficié, en moyenne annuelle, de 2.181 DH de subventions directes via la compensation en 2012 et 1.880 DH en 2013, tandis que le ménage utilisant un véhicule a bénéficié respectivement de 4.996 DH et 3.943 DH par an.*Ainsi, le système de compensation a dévié de sa vocation originelle de stabilisation des prix des denrées de base pour se transformer en mécanisme d'aide qui fausse la réalité des coûts et masque la vérité des prix, en particulier dans les secteurs de l'énergie électrique et dutransport. Concernant la gouvernance du système de compensation, le rapport estime qu'elle est caractérisée par la fragmentation et le cloisonnement, en raison du manque de coordination entre les ministères et organismes impliqués dans ce domaine.

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Le rapport démontre que la Caisse de compensation subventionne les achats de produits pétroliers et non les mises en consommation effectives, ajoutant qu'elle ne dispose pas de système d'information permettant de rapprocher les quantités importées avec cellestransportées, ni d'appréhender les avoirs sur factures au titre d'éventuels retours de produits."La Caisse n'a pas de droit de regard sur le choix des fournisseurs, ni sur les prix d'achat. Elle n'opère pas suffisamment de contrôle auprès des opérateurs bénéficiant de ses subventions".

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Valorisation du capital immatériel La richesse du Maroc dans tous ses états Publié le : 1 août 2014 - Saïd Naoumi, LE MATIN Pour l’économiste Mohamed Chiguer, il est quasi impossible, aujourd’hui, si l’on veut évaluer la richesse d’un pays, de ne pas prendre en considération la dimension immatérielle du capital.

Du travail en perspective. Le Maroc va franchir une nouvelle étape dans la comptabilisation de ses richesses. Dans son discours à l’occasion de la Fête du Trône, le Souverain a appelé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la Banque centrale à la réalisation d’une étude pour mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et 2013 en intégrant les facteurs immatériels.

Dans une déclaration au «Matin», l’économiste Mohamed Chiguer affirme que quand on parle de capital immatériel, l’on fait généralement référence à la société du savoir. «C’est une notion qui est en train d’émerger essentiellement dans les pays développés qui ont été traditionnellement industrialisés. Mais avec la révolution technologique, ils sont passés d’une société industrielle à une société post-industrielle. Cette dernière est marquée par le savoir, le savoir-faire, l’information, etc. Certes, la notion de capital immatériel existait même dans la société industrielle, mais elle ne concernait que le fonds de commerce», explique M. Chiguer. Pour lui, il est quasi impossible aujourd’hui, si l’on veut évaluer la richesse ou le patrimoine d’un pays, de ne pas prendre en considération la dimension immatérielle du capital qui est liée directement à l’Homme. «Si l’on veut développer le capital immatériel, l’on doit nécessairement mettre l’Homme au centre de toute politique économique. Parce que pendant la période industrielle, l’Homme était un moyen pour créer la richesse, mais dans la société de savoir, il n’est plus un moyen, mais un objectif. C’est-à-dire que l’Homme est l’essence de la richesse immatérielle à travers le développement de la connaissance, le folklore, l’art et tout ce qui est produit par l’Homme d’une manière immatérielle», développe l'économiste. Pour mieux expliquer le principe, ce dernier fournit un exemple : «si l’on veut acheter une boutique en plein centre-ville de Rabat ou de Casablanca, la formation du prix inclut non seulement la valeur du bâti, mais aussi et surtout le fonds de commerce, le positionnement géographique, la fréquentation des clients et la notoriété de l’objet matériel».

La comptabilisation de la richesse immatérielle permet-elle de gagner des points de croissance ? M. Chiguer indique qu’aujourd’hui, l’on n’a pas encore trouvé la manière d’introduire le capital immatériel dans le calcul du PIB. «Je pense que le Maroc doit déjà revoir le calcul de son PIB en révisant les facteurs matériels puisque beaucoup de critères lui échappent encore. Car, valeur aujourd’hui, nous avons un PIB sous-estimé. Ce qui fait que les politiques suivies dans plusieurs secteurs sont inefficaces. Un simple exemple : le départ volontaire qu’on expliquait en 2005 par l’importance de la part de la masse salariale dans le PIB. Si cette part était importante, c’est que le PIB était sous-estimé. La décision du “DVD” était donc biaisée dès le départ», soutient l’économiste. Sa recommandation : en plus de l’étude que devrait mener le CESE et la Banque centrale sur le capital immatériel, il va falloir mener une autre étude sur la répartition des richesses matérielle et immatérielle.

Pour l’économiste et secrétaire général du CESE, Driss Guerraoui, l’initiative royale porte sur une réflexion au sujet de la place de questions aussi importantes que la confiance dans les institutions, la liberté au sens le plus large, y compris la liberté de culte, le fait de vivre dans un environnement de sécurité et de paix, de vivre dans un environnement marqué par l'égalité de genre et le respect de la dignité. «La réflexion à engager porte également sur la nécessité de prendre en compte des dimensions quantitatives et qualitatives touchant à tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens, tels que l’habitat, la santé, l’éducation et la culture de manière à pouvoir évaluer non seulement le niveau de vie, mais aussi le genre de vie», affirme-t-il dans une déclaration à la MAP. Selon M. Guerraoui, cette approche vise à donner un sens aux choses matérielles et définir la place de la création de richesses, y compris dans leur dimension immatérielle, dans la cohésion sociale d’une nation.

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La richesse immatérielle des nations : un regard sur le Maroc Soufiane Kherrazi | Le 05/08 à 15:11

Quelle définition peut-on attribuer à la notion du capital immatériel ? Comment peut-on mesurer cette richesse ? Quel intérêt peut-on tirer de son estimation ? Existe-t-il un lien entre la liberté économique et le capital immatériel ? En quoi consiste le capital immatériel du Maroc ? Autant de questions auxquelles cet article se propose de répondre.

Le capital immatériel, de quoi s’agit-il ?

La richesse globale d’un État n’a pas que du physique ou comptable, mais aussi de l’immatériel et de l’intangible. Cela correspond à un ensemble d’actifs comme le capital humain, social, l’attractivité, la compétitivité, la stabilité, la qualité des institutions, l’innovation et la recherche scientifique, la qualité de la vie et de l’environnement, et bien d’autres.

En effet, le capital immatériel s’impose aujourd’hui comme étant un facteur clé de succès d’une entreprise, d’une économie, ou plus largement, d’une nation. Auparavant, la mesure de la richesse reposait essentiellement sur des facteurs matériels, comme le capital industriel, la richesse en matières premières ainsi que d’autres éléments tangibles et quantifiables au niveau des grandeurs économiques. Cela reste de moins en moins vrai de nos jours. Or, l’essentiel de la richesse aujourd’hui est immatériel. C’est ce que confirment les récentes études menées par la Banque Mondiale.

La tendance actuelle s’oriente davantage vers les économies de services. La richesse d’un bon nombre de pays est tirée en grande partie par le secteur tertiaire, et le poids ce dernier dans le PIB des économies développées est bien connu. Cela fait que l’obtention d’un avantage compétitif se trouve désormais dans le développement de l’informatique, la spécialisation dans les technologies modernes, la numérisation des services, la dématérialisation des activités, etc. Tout a changé, et l’économie aussi avec.

La comptabilité nationale ne suffit plus comme mesure

Les grandeurs macroéconomiques et les agrégats monétaires ne traduisent qu’imparfaitement la richesse globale d’une nation. Le PIB par exemple ne prend pas en compte un certain nombre d’éléments comme l’autoproduction, les contributions bénévoles à une activité donnée, la qualité des prestations et des produits rendus, le potentiel humain et l’innovation, etc. En ce sens, il y a beaucoup d’immatériels en dehors du PIB même si une partie de cette richesse immatérielle peut bien se refléter dans les composantes de celui-ci. La formule suivante le montre bien :

PIB = Consommation finale + Investissement + Dépenses publiques + Exportations - Importations

En effet, le PIB tient compte de l’immatériel dans la mesure où les dépenses publiques, de santé et d’éducation par exemple, influent sur le capital humain (ressources humaines, formation, qualité de vie, etc.). De même pour les exportations représentant la compétitivité des produits exportés et les parts de marché à l’étranger, et les importations représentant, entre autres, l’attractivité du marché local.

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Si l’on analyse la richesse en terme de la valeur ajoutée, nous pouvons aussi trouver de l’immatériel dans le calcul du PIB. Dans cette optique, ce dernier s’exprime comme l’ensemble de la valeur ajoutée créée par les entreprises à l’intérieur du territoire :

PIB = ∑ de la VA

Cette valeur ajoutée provient de la différence entre le Chiffre d’Affaires (CA) ou la production (P°) et la Consommation intermédiaire (CI). Or, le CA ou le prix de vente, en plus de la marge de profit, couvre non seulement les couts matériels comme la main d’œuvre ou la matière première, mais aussi les couts immatériels comme ceux provenant de la R&D, du marketing ou de SAV.

Le PIB donc montre une partie de la richesse, mais cache la grande partie de celle-ci. Raison pour laquelle, dans les économies où l’essentiel de la richesse n’est pas matériel, l’utilisation du PIB comme seul indicateur de création de richesse donnera sans doute des interprétations erronées. Car, il faudra s’interroger aussi sur l’autre part immatérielle, et comme nous ne la mesurons pas, il nous est extrêmement difficile de conclure sur l’état réel de la richesse du pays.

Un autre exemple de l’imparfaite mesure de la richesse par les grandeurs macroéconomiques est celui de la balance commerciale. Cela fait plus d’un siècle et demi que F. Bastiat a expliqué que, contrairement à ce que l’on enregistre dans la comptabilité nationale, un déficit commercial n’est un signe d’appauvrissement. Au contraire, il peut être un élément d’enrichissement et de création de richesses.

De ce fait, la richesse ne se manifeste pas dans le solde commercial : "Ce que nos génies de l’économie domestique n’ont manifestement pas bien compris, c’est qu’une économie crée de la richesse même si elle fonctionne en parfaite autarcie pour la même raison que le PIB planétaire augmente année après année sans que nous ayons encore exporté la moindre queue de cerise vers Mars".

Le capital immatériel et la liberté économique 

Il est important de souligner l’impact qu’a eu la libéralisation des échanges sur le renforcement du capital immatériel des économies développées ces dernières années. En effet, dans un contexte mondialisé marqué par une forte concurrence, les pays cherchent à offrir les meilleures conditions pour attirer des investissements, des capitaux étrangers et même des industriels souhaitant délocaliser leurs activités ou externaliser une partie de celles-ci.

En toute évidence, cela permet à ces pays de gagner en compétitivité. En outre, il y’a un autre élément certes évident, mais moins tangible : c’est le transfert de technologie et plus encore de savoir-faire nécessaire à leur développement. Ce transfert du capital immatériel n’aurait pas vu le jour si ces pays cédaient au protectionnisme et à la restriction des échanges.

Ainsi, si l’essentiel du capital immatériel se trouve dans le secteur des services au niveau des économies avancées, comme nous l’avons souligné plus haut, c’est parce que ce dernier arrive en tête des secteurs les plus libéralisés dans pratiquement tous les pays du fait de sa nature qui n’admet pas des limites géographiques (les télécommunications, le transport, le tourisme, la grande distribution, etc.).

À l’intérieur des frontières, le libre fonctionnement des marchés est tout aussi fondamental. La reconnaissance et la protection des droits de propriété encouragent les entreprises à poursuivre leurs projets de recherche et développement et, de fait, incitent à l’innovation. De même pour les incitations fiscales ou les subventions destinées aux projets de R&D qui stimulent l’investissement dans le capital humain.

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En 2006, la Banque Mondiale a rendu public son rapport sur la valeur globale de 152 pays. Ce rapport décompose la richesse des pays en part du capital intangible, du capital naturel et du capital matériel. La valeur d’un pays est la somme de ces trois classes du capital. Nous avons repris un échantillon composé de pays qui se situent au plus haut/bas de l’échelle en matière du capital immatériel et auquel nous avons rajouté quelques données relatives au degré de liberté économique et d’endettement public de ces pays, et ce dans l’objectif de de prendre conscience du poids de l’immatériel dans la richesse des économies développées. Les résultats sont regroupés dans le tableau ci-dessous :

-4 colonnes : Pays capital intangible en % de la valeur globale en 2005 - Degré de liberté économique en 2006 - Niveau d’endettement en % du PIB en 2006

-5 lignes :

États-Unis 85,43 -  81,2  - 46,5

Allemagne 79,8 -  70,8 - 43,4

Danemark 79 - 75 - 32,9

Suède 84,10 - 70,9  -  46,5

Venezuela 31 - 44,6 - Pas de données

Équateur 35,34 -  54,6 - Pas de données

Source : Tableau établi à partir des données de la Banque Mondiale et Heritage Foundation, 2005 et 2006.

Le tableau montre que les États les plus riches en matière du capital intangible sont ceux les plus libres économiquement. Ainsi, et en rappelant que le capital immatériel par définition reflète, entre autres, la qualité de l’enseignement, de la santé et des services publics qui font souvent l’objet des dépenses gouvernementales et, donc, de l’endettement public, et que ce dernier – l’endettement public – reflète en partie le niveau d’interventionnisme étatique dans l’économie, il parait en toute évidence que les États riches immatériellement sont également ceux qui s’endettent le moins.

Cependant, l’apport de ces données, en dehors de l’objectif affirmé, est bien limité et ne permet pas de conclure définitivement sur l’existence d’une quelconque corrélation, positive ou négative, entre la liberté économique et la richesse immatérielle d’une part, et le niveau d’endettement avec la richesse immatérielle. Cela exige bien évidemment une étude plus approfondie. Car, les dépenses publiques n’expliquent pas toujours le niveau d’endettement. C’est le cas des États rentiers par exemple qui financent leurs dépenses par des recettes provenant de leurs ressources naturelles.

De même quant à la structure de pays (le poids de l’immatériel) qui diffère dépendamment du niveau de développement du pays. Dans les pays en développement c’est plutôt le poids du capital naturel qui tire la valeur globale comme au Niger (53 % de la richesse est naturelle, contre 39 % intangible), à Guinée-Bissau (47 % de la richesse est naturelle, contre 39 % intangible) et bien d’autres.

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La richesse immatérielle des nations : quid du Maroc ? Soufiane Kherrazi | Le 06/08 à 13:01

En quoi consiste le capital immatériel du Maroc ? Dans son dernier discours adressé à l’occasion de la fête du Trône, le Roi Mohamed VI a évoqué le concept du "capital immatériel" en invitant le Conseil économique, social et environnemental, en collaboration avec Bank Al Maghrib et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, à l’intégrer parmi les éléments à prendre un compte lors de l’élaboration de l’étude qui portera sur l’évolution de la valeur globale du Maroc entre 1999 et 2013.

Dans son dernier discours adressé à l’occasion de la fête du Trône, le Roi Mohamed VI a évoqué le concept du "capital immatériel" en invitant le Conseil économique, social et environnemental, en collaboration avec Bank Al Maghrib et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, à l’intégrer parmi les éléments à prendre un compte lors de l’élaboration de l’étude qui portera sur l’évolution de la valeur globale du Maroc entre 1999 et 2013.

" L’objet de cette étude n’est pas seulement de faire ressortir la valeur du capital immatériel de notre pays, mais également et surtout de souligner la nécessité de retenir ce capital comme critère fondamental dans l’élaboration des politiques publiques, et ce, afin que tous les Marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays", a précisé le souverain.

Au Maroc, cette richesse immatérielle selon les experts est d’une importance non négligeable. Dans deux récentes études menées par la Banque Mondiale en 2005 et 2010 sur la richesse globale de quelque 120 États, "le Royaume figure dans les premiers rangs à l’échelle africaine, devançant de loin certains pays de la région".

Nous pouvons bien citer quelques manifestations de cette richesse qui donnent à réfléchir et qui sont encourageantes. Il s’agit tout d’abord du couple attractivité-compétitivité. En effet, selon la revue du groupe Financial Times, FDI Intelligence, le Maroc figure parmi les pays les plus attractifs en matière d'investissements directs étrangers (IDE) (investissements productifs et créateurs d’emplois).

Il occupe selon la dernière édition la 2e position après l'Afrique du Sud et devant l'Égypte. Par rapport aux cinq pays nord-africains, le Maroc, à lui seul, a accaparé ¼ des IDE destinés à cette région (1re destination en Afrique du Nord). C’est donc grâce à ses atouts, ses avantages compétitifs, que le pays draine davantage de capitaux à l’économie.

L’énergie, le transport et la logistique sont autant de métiers reflétant le capital immatériel du pays. Grâce au plan solaire lancé il y’a quelques années, le pays possède le plus important parc d’énergie solaire au monde. Cela lui permettra de réduire relativement sa dépendance énergétique tout en contribuant à la préservation de l'environnement par la limitation des émissions des gaz à effet de serre et à la lutte contre les changements climatiques.

Ainsi et grâce à sa plateforme logistique "TangerMed", le plus grand port du bassin méditerranéen, le Maroc s’est fait une place importante dans la chaine de valeur mondiale, notamment dans le domaine de la logistique internationale. À ce niveau, son positionnement ne cesse de s’améliorer dans les ratings internationaux. Sur la base de l’indicateur de performance logistique, il a gagné 44 places en 5 ans uniquement en passant du 94e rang en 2007 au 50e rang mondial en 2012 [1]. Notons que cela a joué un rôle déterminant dans le choix des grandes entreprises industrielles qui sont venues implanter leurs usines dans la région. 

Sur un autre plan concernant l’infrastructure, le réseau autoroutier national atteint actuellement 1416 km et atteindra 1 800 km en 2015, ce qui permettra de réduire les distances, et donc réaliser des

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économies de temps et de couts liés au transport d’une part, et améliorera la chaine logistique nationale d’autre part. Cela parait encourageant par rapport aux réseaux autoroutiers des pays comparables, mais aussi au regard des ressources dont dispose le pays.

Rappelons enfin, et ce n’est à titre exhaustif, que le pays a franchi la barre des 10 millions de touristes en 2013 en devenant la deuxième destination touristique du continent africain [2]. Il se situe désormais au-dessus de la moyenne mondiale en 2013. À cela s’ajoutent également la sécurité et la stabilité dont jouit le Maroc et qui constituent le fondement de toute production et de toute richesse.

Tout cela montre que le Maroc possède bien un potentiel riche et réel, et pourtant, on n’en a trouvé trace nulle part dans les indicateurs macroéconomiques et les agrégats monétaires. C’est pourquoi il est d’une importance capitale d’établir un bilan étendu de la valeur globale du pays permettant à la fois de compléter le PIB et d’inclure l’immatériel.

Le stockage des hydrocarburesLes pays industrialisés accumulent des réserves de pétrole et de gaz pour des raisons stratégiques. Ils ont ainsi des ressources énergétiques en cas de bouleversement politique qui menacerait leur approvisionnement. Le stockage des hydrocarbures permet aussi d'ajuster l'offre à la demande fluctuante des consommateurs, en temps réel, ou encore de conserver le pétrole brut en attendant son raffinage.

Pourquoi fait-on des réserves de pétrole ?

Depuis le XXe siècle, le pétrole est une ressource hautement stratégique pour les pays industrialisés : cette source d'énergie leur a permis de se développer et elle est devenue indispensable au fonctionnement de leurs économies. C'est pourquoi ils veillent à constituer des stocks de pétrole brut et de produits pétroliers finis. Ces réserves doivent leur assurer une certaine autonomie, dans le cas, par exemple, où leurs importations de pétrole cesseraient brusquement pour des raisons politiques.

Les pays de l'UE doivent stocker l'équivalent de trois mois d'importations pétrolières.

Ainsi, en 1968, la Commission européenne impose à ses membres le stockage de quantités de pétrole correspondant à 65 jours de leurs importations pétrolières. En 1972, dans un contexte de crise pétrolière, ce seuil passe à 90 jours. En outre, à compter de 2012, tous les pays membres de l'UE devront publier chaque mois un rapport sur l'état de leurs stocks1. En France, des stocks régionaux sont constitués afin d'assurer une disponibilité de 10 jours de super, de 15 jours de fioul et de 15 jours de gazole.

Dans les pays industrialisés, le stockage du pétrole répond uniquement à des préoccupations stratégiques.

Faux. Le pétrole brut fraîchement livré peut aussi être stocké pendant quelque temps non pas pour des raisons stratégiques, mais tout simplement parce qu'il est en attente de raffinage.

Suivant les pays, les centres de stockage de produits pétroliers sont gérés par des organismes d'État, des sociétés privées ou les deux à la fois. En France, il existe plus de 50 de ces centres. Les produits pétroliers y sont stockés dans des cuves de taille variable, parfois enterrées. Au Royaume-Uni, on dénombre environ 80 centres de stockage, gérés en majorité par le GPSS (Governement Pipelines and Storage System)2.

Les gestionnaires des centres de stockage veillent au respect de certaines conditions de sécurité. Il

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s'agit de prévenir essentiellement deux types de risques :

   • les incendies ;

   • la pollution des sols et des nappes phréatiques due à d'éventuelles fuites. Pour éviter ces pollutions, on vérifie régulièrement l'état des cuves et leur degré de corrosion, c'est-à-dire leur niveau d'usure. En effet, au fil du temps, elles peuvent être attaquées et trouées par les gaz acides contenus dans le pétrole (CO2, hydrogène sulfuré).

Où stocke-t-on le gaz naturel ?

La consommation de gaz naturel varie avec les saisons, en fonction notamment des besoins en chauffage. Par exemple, les Français consomment 8 fois plus de gaz naturel en hiver qu'en été. Pour pouvoir ajuster l'offre à la demande en temps réel, il est donc nécessaire de stocker le gaz naturel.

Cependant, cette source d'énergie, par définition à l'état gazeux, occupe un volume considérable. Il existe ainsi deux moyens de stockage qui prennent en compte cette particularité :

   • on accumule le gaz dans des cuves géantes, sous forme liquéfiée. En effet, lorsqu'on le réfrigère à -160 °C, le gaz se transforme en liquide. Ce gaz naturel liquéfié (GNL) occupe600 fois moins de place que le gaz naturel brut ;

   • on peut aussi stocker le gaz dans un réservoir naturel souterrain, un peu comme si l'on créait un gisement artificiel. Pour ce faire, il faut disposer d'un réservoir bien fermé de plusieurs milliards de mètres cubes, situé au maximum à 500 mètres de profondeur, afin que l'injection du gaz ne nécessite pas trop d'énergie. Les sites géologiques présentant de telles caractéristiques restent rares. Toutefois, en 2009, on dénombre dans le monde pas moins de 638 sites souterrains renfermant 328,9 milliards de mètres cubes de gaz, ce qui équivaut à 10,7 % de la consommation mondiale annuelle3. Ces réservoirs se trouvent, en malorité, aux États-Unis (395 sites) et l'Europe en regroupe 129, dont 47 en Allemagne, 15 en France et 10 en Italie.

Jorf Lasfar : La capacité de stockage des produits pétroliers se renforce

La capacité de stockage des produits pétroliers raffinés et du gaz se renforce à Jorf Lasfar. Le secteur affiche même une courbe ascendante et les importations d'hydrocarbures vont encore augmenter puisque de nouvelles sociétés opérant dans le secteur installent de nouveaux dépôts de stockage. D’autres entreprises renforcent leurs capacités de stockage tout autour du site. Ainsi, la société «Inov Pétrole» a entamé la construction de 5 cuvettes pour le gasoil d’une capacité totale de 86.300m3 et de 2 autres cuvettes pour le super sans plomb de 10.000m3. 

Pour sa part, le projet de «GPL Somacost» est en cours de validation pour l’aménagement de 2 réservoirs sphériques de 14.000m3 pour le stockage du butane, en plus d’un troisième pour le propane (2.500m3) et 6 bacs pour le gasoil et le super. De son côté

la SEJ (Société d’entreposage Jorf, un partenariat entre Total et Afriquia) a entamé son projet d’extension de ses dépôts d’hydrocarbures en deux phases pour atteindre à terme une capacité totale de stockage de l’ordre de 255.000m3. «Cette dernière deviendra par ce fait la plus importante infrastructure du genre au Maroc», indique Mohamed Attioui, directeur provincial du ministère de l’Énergie et des mines.

Actuellement, différentes sociétés sont déjà opérationnelles à Jorf Lasfar. À commencer par la société Petromin qui dispose de dépôts d’une capacité de plus de 80.000 tonnes. En sachant que les sociétés Total, Afriquia et Lasfar Gaz sont déjà opérationnelles sur le site. Le trafic

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des hydrocarbures a augmenté de façon exponentielle au port de Jorf Lasfar. Cette évolution sera encore plus importante après le démarrage des activités des nouvelles sociétés importatrices. L’Anp a dédié deux quais du port Jorf Lasfar à ce secteur. Le quai 8 est concédé à Marsa Maroc, qui assure sa gestion et son exploitation. Alors que le traitement du quai pétrolier 9 est concédé à une société privée. L’entrée en service des deux terminaux pétrolier de Jorf Lasfar, vise à répondre aux besoins énergétiques grandissants de la région, qui est devenue le centre de l’industrie lourde du pays, avec notamment l’Ocp, Jlec et la Sonasid ancrés sur Jorf Lasfar. Les pétroliers marocains renforcent ainsi leurs capacités permettant des importations directes selon la réglementation en vigueur, afin de garantir un stock de sécurité équivalent à au moins deux mois de consommation.

D’après les statistiques du ministère de l’Énergie et des mines, la consommation nationale de produits pétroliers est passée de près de 7 millions de tonnes à plus de 10 millions de tonnes durant ces dix dernières années. Avec tous les projets en cours de réalisation, Jorf Lasfar est en train de devenir une importante plateforme d’importation de cette ressource énergétique. L’augmentation de l’activité du secteur fait craindre des retombées négatives sans la mise en place d’un système efficace de management environnemental. Pour les observateurs, il est peut être temps d’activer le Groupement d'intérêt économique (GIE) de Jorf Lasfar, impliquant la communauté portuaire.

Pour rappel, un partenariat est établi entre la province d'El Jadida et cinq opérateurs (Ocp, l'Agence nationale des ports (Anp), Jorf Lasfar Energy Company (Jlec), la société nationale de sidérurgie et Medz). L'objectif est d'unir les efforts pour, d'une part, améliorer les conditions de mise en œuvre des activités économiques liées à ce pôle industriel et d'autre part œuvrer au développement harmonieux et intégré de la région. Ce partenariat prévoit la valorisation et la préservation du site de Jorf Lasfar et la protection de l'environnement du site. 

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