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MAGAZINE MARS 2013 - 5 Aline Mériau (FFB 45) Le bâtiment veut son grand soir fiscal L’apprentissage industriel en mal de candidats

Mars 2013

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Magazine Lettre Valloire mars 2013

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MAGAZINE MARS 2013 - 5 €

Aline Mériau (FFB 45)

Le bâtiment veutson grand soir fiscal

L’apprentissage industrielen mal de candidats

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Point de vue

Titanic-t-on réellement tout essayé contre lechômage ? Le contraste est saisissant en-

tre les pertes d’emplois massives qui accablentl’Euroland – la France n’est pas en reste puis-qu’elle vient de renouer avec son triste recordde 1997 – et une Amérique qui, pourtant bles-sée par une crise financière sans précédent, auracréé en février 236 000 postes de travail alors queles augures escomptaient plutôt… 160 000.Après avoir été sévèrement reformatée, l’in-dustrie américaine renoue avec les investisse-ments de capacité, comme en témoignent les400 M$ investis par Chrysler dans l’Indiana aprèsles 800 M$ de Ford dans le Michigan. Ô symbole,l’automobile américaine, qui a toujours per-sonnifié la puissance de l’Oncle Sam puis… sondéclin économique, revient au premier plan. Denombreux autres signaux tels que l’accroisse-ment de la richesse des particuliers, dopée parles marchés boursiers, la hausse du salairemoyen, due à une meilleure productivité, ou lacréation d’emplois dans l’immobilier sont au dia-pason de cette tendance printanière. Il est sans doute encore trop tôt pour crier « America’s back ». Une rechute, qui pourraitêtre provoquée par les coupes fédérales bud-gétaires automatiques (85 Md$ prévus en 2013)– effectives depuis le 1er mars – découlant de l’ab-sence d’accord politique entre Républicains et

Démocrates sur la réduction de la dette, n’estpas à exclure. Mais qu’importent ces péripéties,les Etats-Unis auront, une nouvelle fois, dé-montré leur fantastique capacité de rebond, ba-sée sur un mix sans équivalent entre politiquede l’offre et stratégie de relance ciblée sur descréneaux à fort effet d’entraînement (gaz deschiste, technologies de l’information, aéronau-tique, automobile, biotechnologies, énergies re-nouvelables).Contemplé de Washington, l’embourbement eu-ropéen fait pitié. Et l’aveuglement français estdevenu un objet de curiosité. La rage égalitaire,la haine crasse de la réussite économique, lesgesticulations d’une poignée d’émules de Ro-bespierre, la peur de l’autre érigée en principede gouvernement sont autant de passionstristes qui condamnent notre pays à la régres-sion. D’ores et déjà, l’exode a commencé ! Pour quel-ques stars du cinéma et des affaires médiatisantleur départ, combien de jeunes étudiants et créa-teurs d’entreprises choisissent déjà les bergesde l’Hudson, la baie de Sydney ou celle de Hong-Kong ? « Qu’ils partent », éructent les boutiquiersglaçants de l’apocalypse sociale, n’hésitant pasà rejouer, avec force couacs, une petite musiquedéjà entendue sur le pont du Titanic.

A

Jean−Christophe Savattier

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Points Chauds

www.lettrevalloire.com

6-7 En BrefL’actualité du trimestreen bref.

8-9 Jean Germain a-t-il franchi la ligne jaune ?L’affaire des mariages chinoisempoisonne Jean Germain. Les avocats que nous avonsrencontrés estiment la miseen examen inéluctable. A lamairie de Tours, champagneet cotillons ne sont plus de mise.

10 Claude Roiron : « Le mairede Tours s’est isolé » La conseillère générale de Tours- Nord revient sur les mariageschinois sans épargner JeanGermain.

11 La Région met les piedsdans le PAF à IssoudunLa danseuse audiovisuelle d’André Laignel, le maire d’Issoudun,a été sauvée in extremis par une subvention exceptionnelle de la Région Centre.

14 Daniel Guillermin,trois ans pour agir Devenu président de la CCI Loiret début janvier, Daniel Guillermin a trois ans pour accompagner

le chantier de régionalisation des CCI et celuide Citévolia.

6-23

MCMpresse

Ce magazine est un hors sériede La Lettre Valloire, bimensuel d’information politiqueet économique en région Centre.Edité par MCM PresseSAS au capital de 51 000 €RCS Tours B 341 914 273.

Siège social :14, boulevard Heurteloup à Tours

Adresse postale :BP 9203137020 Tours Cedex 102 47 70 60 [email protected]

Rédaction :François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef)Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint)Elise Pierre (journaliste)Aurélie Vouteau (édition)

A participé à ce numéro :Jacques HugueninSarah LouisStéphanie Payssan

Maquette :Régis BeauneStève Ankilbeau

Révision et corrections :Odile Ménard

Publicité :Au support

Diffusion :Nadine Gomès

Crédits photographiques :Géraldine Aresteanu (studio Salé-Poivré) : Une, 5,36 - DR : 4, 5, 6, 7, 9, 16, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 31,32, 39, 42, 43, 46, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 60, 62 - François-Xavier Beuzon : 32, 42 - Jean-ChristopheSavattier : 8, 9, 10, 15, 20, 21 - Elise Pierre : 34, 35,39 - Elokence : 30 - Nicolas Derré : 16, 17, 18 - Nou-velle République : 11 - Eric Mangeat : 14 - Matra :22, 23 - Icade Promotion : 44 - Jacques Huguenin :55, 56, 57, 58, 59 - Docte Gestio : 61

Impression :Imprimerie Vincent, Tours (37)

Informations légales :Abonnement annuel 2012 (23 numéros et magazines hors série) : 360 €Abonnement électronique avec édition bihebdomadaire : 450 €Prix de ce numéro : 5 €

CPPAP : 0116 I 85872ISSN : 1246-4333Dépôt légal : mars 2013

Directeur de la publication :François-Xavier Beuzon

16-23 Le Loir-et-Cher,cap sur l’avenirTerre d’équilibre, le Loir-et-Chers’appuie à la fois sur des pépites industrielles, le savoir-faire d’artisans renommés etla puissance de son agriculture.

17-18 Yvan Saumet et Jean-Baptiste Anginot (CCI 41) : « Le potentielde l’industrie en Loir-et-Cher est intact »

20 Guillaume Peltier file en SologneLe leader de la Droite forte quitte Tours pour Neung-sur-Beuvron.

Les entreprises mènent la vie de château à l’Ecoparc

A Neung-sur-Beuvron, la CdC de la Sologne des Etangs exploite un site qui attire les entrepreneurs.

22-23 Le vélo électrique, nouvel espace de Matra Matra s’est réorienté vers la construction de véhicules légers électriques.

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4 La Lettre Valloire - Septembre 2012

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24-54

24-25 En BrefL’actualité du trimestre en bref.

26-27 L’industrie du luxe, une aubaine pour le BerryDans le Berry, le secteur du luxe recrute. Les ateliers de bijouterie-joaillerie, de maroquinerie et de confection, sous-traitants de grandes griffes, se développent.

28 Bioteeth veut se faire les dents à St-Amand-MontrondLa start-up britannique veut créerune centaine d’emplois avec ses produits bucco-dentaires.

29 Les ambitions de RubexSpécialiste de l’équipement des pharmacies, la société Rubex, récemment reprise, prend un nouveau départ à Fondettes.

SommaireMARS 2013

42-43 Immobilier d’entreprises Les installations récentesd’entreprises.

44 A Tours, l’ex-Metro fait son cinéma L’ex-site Metro, à Tours-Nord,va accueillir un vaste ensemble mixant complexe de cinéma,activités tertiaires, commerces et logements.

45-50 L’apprentissage industrielen mal de candidatsLes acteurs de la formation se mobilisent afin de répondre aux besoins des entreprises locales, en mal d’une main d’œuvrequalifiée et rapidement opérationnelle.

51-54 La lettre de l’innovation

62 Le carnet

Escapades

Retrouvez en fin de magazine

nos itinéraires économiques

et touristiques.

55-61

La Lettre Valloire - Septembre 2012 5

Economie

30 Akinator, le génie du web est chartrainLe devin informatique Akinator,qui a conquis 3 millions d’internautes, est l’invention du chartrain Arnaud Mégret.

31 Pour les femmes, par des femmesLes business angels d’Eure-et-Loir ont investi dans la franchise « Unique et Féminine », crééepour les femmes victimesd’un cancer du sein.

32 SigrenEa contrôlela collecte de déchets La société olivétaine SigrenEaa mis au point des capteurssans fil destinés à optimiserla collecte des déchets.

32 Borneo, l’énergieen libre-service La société orléanaise O’NRG a inventé des bornes solairespour recharger les appareilsnomades en pleine rue.

34-35 Les jeunes poussesfleurissent en Touraine Les pépinières du Sanitaset de La Rabière offrent deslocaux adaptés et des servicesmutualisés aux créateurs.

36 A LA UNELe bâtiment veut son grand soir fiscalAline Mériau, présidente de lafédération du bâtiment du Loiret, propose des mesures fiscales pour sortir du marasme.

38 Les chantiers

39 Safège tisse le tram de ToursLe 1er septembre, le cabinet Safège bouclera son plus gros chantier de transport urbain.

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du mariage pour tous, il aembrassé sur la bouche –furtivement – l’un de sesconfrères députés devantune nuée de caméras.

Sans omettre de préciserque cette galoche pour la cause gay était le fait de deux authentiques hétérosexuels.

De Catherine Soullie, conseillère régionale et ex-députée européenne du Loiret, lors de la session bud-gétaire du Conseil régional, fin décembre : « La Corrèze est à la France ce que la Grèce est à l'Europe».Après « la Corrèze avant le Zambèze » de Raymond Cartier, voici le tour de la Grèce. Les deux pré-sidents de la République corréziens apprécieront la comparaison. De Jean-Pierre Gorges, député-maire de Chartres, aux enfants composant son conseil municipal jeune : « Ne travaillez pas àl’école pour être député : travaillez pour avoir un métier ». De Serge Grouard, député-mai-re d’Orléans, lors de l’assemblée générale du quartier St-Marceau : « On met le paquet sur

L e fameux train du Blanc-Argent (BA), en fait limité depuis quelques années à la sec-tion entre Salbris (41) et Valençay (36), circule de nouveau à 70 km/h depuis le début

du mois de janvier. Le Conseil régional, qui a financé une bonne partie des travaux de re-qualification de la ligne (14 M€), a largement communiqué sur son intervention « décisive»pour ce retour à une circulation normale.Ce n’est pas tout à fait l’avis de Patrice Martin-Lalande, député UMP de la partie solognotedu Loir-et-Cher et premier vice-président du Conseil général, qui considère que la loco-motive du dossier était plutôt montée dans le wagon de queue : « Le Conseil régional porteune lourde responsabilité dans la crise que vient de subir le BA, déclare-t-il dans un com-

muniqué vengeur. Il a, en ef-fet, fait perdre beaucoup detemps pour lancer les travauxen essayant de faire payer àsa place les autres collectivi-tés ». On se souvient que lacollectivité présidée par Mau-rice Leroy avait renvoyé à sesresponsabilités l’exécutif deFrançois Bonneau qui lui de-mandait de participer au fi-nancement des travaux.

LOCOMOTIVE OU WAGON DE QUEUE ?THÉÂTRALLe comité inspection dutravail-emploi Ile-de-Francedu Nouveau PartiAnticapitaliste (NPA), très opposé à la réforme de l’inspection du travailengagée par leur ministrede tutelle, dénonce les « fourberies de Sapin ».Selon lui, le ministre du Travail et de l’Emploi « instrumentalise lesrevendications salariales et statutaires des contrôleurs du travail pouravancer sur une réforme de l’inspection du travailque personne ne réclameet pour amplifier les suppressions de postes ».

DÉMARCHAGEÀ DOMICILELes escarmouches entreles faux-amis de la droiteet du centre dans le Loiret ont repris. Quelques centainesd’adhérents UMP dudépartement ont reçu, à la mi-février, un mail à en-tête del’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) proposant sans ambages : « Rejoignez le mouvement ».Le sénateur Eric Doligé,président de la fédérationUMP du Loiret, a promisd’en toucher deux mots à Jean-Louis Borloo,Maurice Leroy et Philippe Vigier, les troisleaders du mouvementcentriste.

LA GALOCHE DE GALUTFace à la Droite Forte, portée sur les fonts baptismaux par le touran-geau Guillaume Peltier, le député socialiste de la3e circonscription du Chervient de lancer la GaucheForte, un mouvementmiroir censé répondre aux attaques de la droite « décomplexée, mépri-sante, violente, arrogante,démagogique ». N’en jetezplus ! Pourtant, dans legenre décomplexé, YannGalut ne craint personne !A l’occasion de la manifestation organisée à Paris par les partisans

6 La Lettre Valloire - Mars 2013

Points Chauds En bref

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St-Marceau, mais je ne pourrai pas tout faire l’année prochaine, je ne suis pas Harry Potter non plus ! ». De CorinneLeveleux-Teixera, élue d’opposition à Orléans : « L’opposition municipale est une fantastique école de brutalité et de frustration».

De Jean-Luc Galliot, maire de Notre-Dame-d’Oé (37), au sujet des normes administratives de sécurité, d’accessibilité et d’en-vironnement : « C’est le processus parapluie, bretelles et ceinturons ! (…) On doit passer à la moulinette de 36 commissionstartempion et de fonctionnaires zélés ». De Charles-Eric Lemaignen, président de l’AgglO d’Orléans, à propos de la sociétéde génie électrique Spie qui a installé le système d’information voyageur de la ligne B du tram : « Je trouve surréaliste qu’unesociété soit capable de situer une étoile à cinq mètres près, mais pas une rame de tram. »

EUTHANASIEDéjà auteur d’un romancontroversé mettant enscène deux anciens mairesde Descartes, YanickAntigny, adjoint à la culture du maire UMP de la ville natale du célèbrephilosophe, a récidivé enprenant pour cible lesaides publiques verséespour la survie du petitcommerce rural. « C’est de l’argent gaspillé. C’estcomme un humain,aidons-le à mourir plutôtque de le faire survivre,sachant qu’inévitablementla mort viendra ». Cettesortie très

CHIFFREDU TRIMESTRE

1020 000

Deux parlementaires régionaux, le sénateur socialiste du Loiret Jean-Pierre Sueur et la sénatrice MoDemdu Loir-et-Cher Jacqueline Gourault, planchent sur une Arlésienne de la vie politique française : laréforme du statut de l’élu. L’objectif du texte est simple : faire en sorte que les difficultés à conjuguer unmandat d’élu d’une petite ou moyenne collectivité avec une carrièredans une entreprise privée ne dissuadent plus les meilleures volontés.Et que s’estompe enfin la surreprésentation des fonctionnaires et desretraités… Au menu : la possibilité de suspendre le contrat de travail dèsque l’élu administrera une collectivité de plus de 10 000 habitants, l’ali-gnement vers le haut des indemnités des maires des communes demoins de 3 500 habitants, une véritable validation des acquis de l’ex-périence (VAE) ainsi qu’une extension des allocations de fin de man-dat. Des positions de bon sens, mais seront-elles entendues ?

politiquement incorrecte –qui a d’abord fait un tolléchez les commerçantslocaux où il est devenupersona non grata – vient de lui coûter son fauteuil. Le maire JacquesBarbier l’a pris au mot en l’aidant à mourir politiquement : il lui a retiré ses délégations et responsabilités municipales.

ALAIN TANTONSE DÉCONNECTEAlain Tanton, le présidentde Bourges Plus, vientd’annoncer son départ du MoDem et son ralliement à l’UDI (Uniondes Démocrates etIndépendants), le mouvement organiséautour de Jean-LouisBorloo. Alain Tanton

justifie cette prise de distance vis-à-vis deFrançois Bayrou, un ami de trente ans auquel ilconserve toute son « affection », par l’échec de sa stratégie d’opposition à la bipolarisation de la vie politique française. Le président de la communauté d’agglomération berruyèrerejoint donc la formation de Serge Lepeltier, le maire de Bourges. Interrogé sur son éventuel intérêt pour les municipales, Alain Tanton a répondu de façon ambiguë que « le petit jeu des candidatures n’était pas encore ouvert ».

COURAGE, CUMULONS !« Je suis un fervent militant du non-cumul », a affirmé sans rire le 23 janvier, sur la Chaîneparlementaire, le socialisteJean-Marie Beffara,député de la 3e

circonscription d’Indre-et-Loire et 1er vice-président du Conseilrégional. Tout en précisant« qu’en tant que suppléantde Marisol Touraine »,il était « un cas particulier».Et d’ajouter que « du jourau lendemain, je pourraisne plus être député ».C’est bien connu, les lois, c’est mieux quandelles s’appliquent aux autres.

UN STATUT POUR LES ÉLUS

Jacqueline Gourault

La Lettre Valloire - Mars 2013 7

C’est le nombre de visiteurs que le zoo deBeauval a enregistré en 2012, faisant de lui la1ère destination touristique de la région, devantChambord et Chenonceau.

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Points Chauds Politique

Jean Germain a-t-il franchi L’affaire des mariages chinois empoisonne Jean Germain et la municipalité socialiste tourangelle. Pourl’heure, seuls des protagonistes subalternes, si l’on excepte Lise Han, la chargée de mission proche dumaire, sont judiciairement inquiétés. Dans l’attente d’une éventuelle convocation par les juges, le prési-dent de Tour(s) Plus fait le gros dos. En espérant que le divorce avec ses électeurs ne soit pas consommé.

«N uits de Chine, nuitscâlines… », chanton-ne un élu touran-

geau, qui se reconnaîtra, lorsqu’onévoque les « affaires » chinoises de JeanGermain. Si les nuits ont été câlines,le réveil a été rude pour le maire deTours. Depuis la révélation, par l’édi-tion du Canard Enchaîné du 3 août2011, de la curieuse tambouille mu-nicipale et du double statut de salariéeet de sous-traitante de Lise Han, char-gée au cabinet d’organiser les fameuxmariages chinois, le maire traverse unepériode de fortes turbulences. Curieusement, d’ailleurs, l’article duCanard Enchaîné a précédé dequelques jours le scrutin sénatorial etsuccédé de quelques semaines aucomplot ourdi contre Claude Roironpour l’écarter de la présidence duConseil général. Un complot auquel lemaire de Tours avait fini par consen-tir. Tout ça sent un peu le règlementde compte entre anciens amis, commetendraient à le prouver les duplicatasdes factures de la société Time-LotusBleu – on reproche à Lise Han de fi-gurer au capital de cette société auxcôtés de son ex-mari – opportuné-

ment envoyés à quelques médias,dont le volatile de la rue Saint-Honoré.Des factures que seuls quelques col-laborateurs proches du maire pou-vaient se procurer… Sur le plan judiciaire, l’affaire traîne unpeu en longueur. Déjà, au printempsdernier, le barreau tourangeau spé-culait sur la date de la prochaine au-dition de Jean Germain. Depuis, si les

mises en examen se succèdent et ci-blent des protagonistes subalternes dece dossier, comme le directeur de lasociété d’économie mixte chapeautantl’Office de tourisme – accusé d’avoiremployé fictivement, « mais sur or-dre» (sic), l’ex-chargée de l’organisa-tion des Noces Romantiques pour l’ex-filtrer en urgence du cabinet –, lemaire de Tours est épargné. Selon nosinformations, il pourrait être toutefoisentendu prochainement comme sim-ple témoin ; convocation dont le mai-re de Tours a d’ailleurs déjà accepté leprincipe par presse interposée.Au Palais, on ne parle donc, pour lemoment, ni de mise en examen, nimême de statut de témoin assisté. Desmembres du barreau tourangeau for-ment un pronostic plus sombre :«Jean Germain ne pourra pas échap-per à la mise en examen, pronostiquel’un d’entre eux, c’est un passage in-dispensable à la manifestation de lavérité dans une affaire de ce typecompte tenu de son impact sur l’opi-nion ». Christophe Moysan, l’avocat de

Lise Han, ne voit pas, bien sûr, leschoses différemment : « Soit cette ins-truction se termine par une relaxe générale, soit la mise en examen deJean Germain sera ordonnée. Il nepeut pas en être autrement ».Au-delà d’une éventuelle mise enexamen, Jean Germain est protégé parson immunité parlementaire qui nepermet pas de le placer en garde à vue

comme un simple justiciable. Et la le-vée d’une immunité parlementairen’est pas chose courante. Depuisqu’un certain François Mitterrand ainauguré la série en 1959 pour l’affairede l’Observatoire, moins de trente par-lementaires en ont été privés en 54 ansde Ve République. A défaut d’intro-duire une demande auprès du bureaudu Sénat, les juges pourraient préfé-rer une autre stratégie, celle dite descercles rapprochés, qui se traduiraitpar les mises en examen de fidèles dumaire impliqués à des degrés diversdans ce mauvais scénario. Dans cette attente, les enquêteurs duSRPJ d’Orléans font leur travail etépluchent, en débarquant sans criergare, les comptes et les bons de com-mandes des collectivités, ceux deTours comme ceux de Tour(s) Plus.L’affaire s’est aussi déplacée sur le ter-rain de la justice prud’homale. LiseHan et son conseil contestent le li-cenciement, jugé abusif, dont elle a faitl’objet à l’Office de tourisme, s’insur-gent contre la qualification d’emploi

8 La Lettre Valloire - Mars 2013

”“ SOIT CETTE INSTRUCTION SE TERMINE PAR

UNE RELAXE GÉNÉRALE, SOIT LA MISE EN EXAMEN DE JEAN GERMAIN SERA ORDONNÉE.

IL NE PEUT PAS EN ÊTRE AUTREMENT

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La Lettre Valloire - Mars 2013 9

fictif et réclament au passage 140000€

de dommages et intérêts en fixant sonengagement à mars 2008, date à la-quelle elle a effectivement commencéà travailler auprès du maire. Aprèsl’échec attendu de la conciliation dé-but mars, les juges délibéreront le 12juin prochain. « Lise Han a toujoursété, depuis 2008, l’exécutante de la vo-lonté du maire », explique Chris-tophe Moysan.Les liens de subordination et la proxi-mité professionnelle avec Jean Germainpendant toute cette période consti-tuent la ligne de défense quasi exclu-sive de cette jeune femme d’originetaïwanaise qui a rejoint la France en1984. « J’ai toujours obéi à Jean Ger-main et il ne pouvait rien ignorer demes activités. Dans tous les détails...Mon transfert vers l’Office de tou-risme a correspondu à une volontéd’étouffer cette affaire ». Celle qui s’es-time « humiliée et abandonnée»metdans la balance l’important travaild’approche et de réseautage qu’elle amené auprès de dignitaires politiqueschinois et notamment des maires de

très grandes villes. « Ça, c’est la réa-lité indiscutable de mon travail queje ne pouvais plus accomplir dans debonnes conditions à l’Office de tou-risme ». Ce qui a conduit l’ex-colla-boratrice du maire à ruer dans lesbrancards et à précipiter son licencie-ment.Sans préjuger de l’emploi fictif de LiseHan et de ses arrangements – discu-tables, voire douteux – avec le code

des marchés publics, la question à la-quelle auront à répondre les jugesd’instruction – un pool, ce qui est rareet en dit long sur l’importance poli-tique de l’affaire – sera bien entenducelle de la destination des sommes en-caissées par Time-Lotus Bleu : 450 000ou même 700 000 euros, ce n’est pasune fortune, mais Tours n’est pasMarseille et une vaguelette dans leVieux-Port peut se transformer en

crue centennale de la Loire. Maispour le moment, rien n’a filtré et ceuxqui diraient le contraire relèvent de lamythomanie.Naturellement, la question des dom-mages politiques collatéraux de cetteaffaire est aussi cruellement posée. Si,aujourd’hui, des élus proches dumaire font front et reprennent à l’en-vi « la légende dorée » de Jean Ger-main, il n’est pas exclu que, si les

choses se gâtaient sur le plan judi-ciaire, certains – mais on ne voit pasencore bien lesquels ! – ouvriraient ledossier de sa succession. D’autant quele sénateur-maire devra, certes sansdoute pas avant 2017, se conformeravec la nébuleuse loi sur le cumul desmandats. Du côté des proches deClaude Roiron, toujours conseillèremunicipale spéciale du maire etconseillère générale de Tours Nord,l’exultation n’est pas de mise. Si d’au-cuns ont tendance à savourer l’em-barras du camp d’en face et à dé-noncer un système Germain « quimontre ses limites à l’issue de troismandats », beaucoup s’inquiètentde l’impact de l’affaire sur les muni-cipales de 2014. Pour autant, la droitetourangelle apparaît divisée, sans lea-der clairement accepté, et ne semblepas en mesure de renverser le rapportde force local, favorable à une majo-rité socialiste qui verrouille aujourd’huila plupart des leviers de pouvoir. « L’o-pium endort les malheureux et lesemporte jusqu’aux cieux », chantaitJack Lantier dans Nuits de Chine,nuits câlines. L’électeur tourangeau seréveillera-t-il groggy ? Réponse enmars 2014, aux prochaines munici-pales.

la ligne jaune ?

François-Xavier Beuzon et Jean-Christophe Savattier

Lorsque la Chine se mariera, Jean Germain tremblera.

Christophe Moysan considère queLise Han a toujours été l’exécutantede la volonté du maire.

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Points Chauds Politique

10 La Lettre Valloire - Mars 2013

L’ex-présidente socialiste du Conseil général Claude Roiron revient sur les remous de « l’affaire » desmariages chinois, sans épargner le maire de Tours.

« Le maire de Tours s’est isolé »CLAUDE ROIRON, CONSEILLÈRE MUNICIPALE « SPÉCIALE » DE JEAN GERMAIN

ET CONSEILLÈRE GÉNÉRALE DE TOURS NORD

La Lettre Valloire : Que vous inspire l’affaire des mariages chinois dans laquelle semblent s’être em-bourbés Jean Germain et son équipe ?Claude Roiron : Tout d’abord, je veux dire devant vous queje ne m’en félicite pas. C’est même tout le contraire. Pen-dant ses deux premiers mandats, j’ai eu beaucoup de plai-sir à travailler avec Jean Germain qui est un bon maire et quia profondément transformé la ville de Tours. Par ailleurs, jene me réjouis pas de constater que des élus qui portent lesvaleurs de la gauche, qui sont indéfectiblement les mien-nes, traversent d’importantes difficultés. Pour autant, Jean Germain a beaucoup changé. Il rumineaujourd’hui plus de certitudes que de doutes. Je pensequ’il s’est beaucoup isolé et que la qualité de son entou-rage, tant administratif que politique, n’est plus au niveaurequis et contribue d’ailleurs grandement à son isolement.En témoigne la fable propagée par certains de ses courti-sans qui tentent de m’impliquer, moi ou certains de mesproches, dans la remise de documents compromettants àla presse. Ce genre de pratiques indignes ne fait pas par-tie de mon arsenal.

La Lettre Valloire : Pour autant, aviez-vous eu vent depratiques, disons discutables, sur ce dossier ?Claude Roiron : Tout le monde le sait, je me suis toujourstenue à l’écart des mariages chinois. Je n’ai jamais partagél’exaltation de certains élus pour cette initiative qui ne mesemblait pas être du ressort d’une municipalité. J’ai, par ail-leurs, émis beaucoup de réserves sur les retombées éco-nomiques très incertaines de cette opération. Souvenez-vous que, lorsque je présidais le Conseil général, j’ai taillédurement dans les budgets de la coopération internationalequi est très éloignée du cœur de métier des collectivités.Pour le reste, je n’ai jamais été au fait du dossier et j’ai étépour le moins surprise d’apprendre dans la presse le mon-tant des sommes en jeu. J’attends donc aujourd’hui le ré-sultat des différentes instructions… comme tout un cha-cun.

La Lettre Valloire : Pensez-vous que cette affaire soiten mesure de précipiter la chute de Jean Germain auxprochaines municipales ?Claude Roiron : Franchement, je ne le crois pas. Et j’aibeaucoup de mérite à vous répondre dans ce sens ! Je mesouviens, en effet, de certaines campagnes électorales, no-tamment sur la circonscription où je défendais les couleursde la gauche, au cours desquelles il m’a semblé que lemaire de Tours paraissait davantage supporter mon adver-saire de droite ! C’est assez difficile, voyez-vous, d’être lâ-chée par son propre camp. Mais passons ! Je pense sincè-rement que les Tourangeaux reconnaîtront le travail menépar cette majorité municipale, qui ne peut être occulté parune affaire qui doit cependant être totalement éclaircie.

La Lettre Valloire : Songez-vous à reprendre pied plusfermement sur la scène politique locale ?Claude Roiron : Je ne m’interdis rien ! Je suis aujourd’huitrès prise par mes fonctions de membre du bureau natio-nal du parti socialiste. Pour autant, je regarde la scène po-litique tourangelle avec du recul et je dois dire un certainsentiment de désolation. Depuis deux ans, j’ai changé et ga-gné, je crois, en sérénité. On me dit revancharde ? J’ai dé-passé ce stade même si je n’oublie pas les coups qui m’ontété portés. J’ai retrouvé peu à peu le goût de la politiquequi a failli me quitter.

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

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La Lettre Valloire - Mars 2013 11

La Région met les piedsdans le PAF à Issoudun

La danseuse audiovisuelle d’André Laignel a été sauvée in extremis par une subvention de la RégionCentre. Lâchée par la municipalité de Châteauroux et en partie par le Département de l’Indre, cettetélévision locale à l’audience confidentielle valait-elle un tel engagement?

B IP-TV sauvée par le gong… ré-gional ! La télévision locale ber-richonne, danseuse audiovi-

suelle du maire PS d’Issoudun AndréLaignel, va devoir son salut au provi-dentiel soutien de la Région Centre.Celle-ci vient de lui accorder unecontribution financière « exception-nelle » de 120 000 €. Dans le cas d’es-pèce – si l’on ose dire ! –, l’exception-nel pourrait s’inscrire dans la durée.Puisque François Bonneau, le prési-dent PS de la Région Centre – sansdoute chapitré par son vice-présidentDominique Roulet, également premieradjoint d’André Laignel – n’a pas éva-cué l’idée que ce geste salvateur pour-rait être reconduit dans les années àvenir ! Naturellement, cette récur-rence devra être expliquée au contri-buable à qui l’on assène sans relâcheque les finances régionales sont dé-capitées par un Etat impécunieux…Le semi-naufrage de la télévision localea été précipité par la décision deJean-François Mayet, le maire UMP deChâteauroux, de ne pas reconduire laconvention qui l’obligeait à solliciter lacassette de l’agglomération à hau-teur de 200 000 € à chaque exercice,et ce, depuis cinq ans. En excellent ba-teleur, André Laignel avait en effetréussi à convaincre son collègue cas-telroussin – qui n’est pourtant pas toutà fait réglé sur la même fréquence po-litique ! – à mettre la main à la poche.En échange, il était convenu que BIP-TV départementalise sa couvertu-re éditoriale et ouvre un bureau à Châteauroux. « La couverture, c’est plutôt Laignelqui l’a tirée» ironise un proche dumaire de Châteauroux qui regretteamèrement le million d’euros injectépar la collectivité. « Pour faire venir les

journalistes de BIP-TV traiter d’un évé-nement à Châteauroux, c’était lacroix et la bannière ! Le bureau dé-localisé, on ne l’a jamais vu » pour-suit cet intime de Jean-François Mayet.« Maintenant, Laignel dénonce uncomplot politique, il ne manque pasd’aplomb. Mais ça, on le savait dé-jà ». La détermination du maire deChâteauroux a même réussi à attaquerle flegme de Louis Pinton, le présidentUMP du Conseil général, qui a rechi-gné à verser à BIP-TV les 400 000 € pré-vus au titre d’un contrat d’objectif quin’a pas été rempli, selon les élus duDépartement. Audience confidentielle – « à Châ-teauroux, les gens sont plutôt tournésvers TV Tours, un comble », juge cetélu castelroussin –, couverture édito-riale souvent réduite à l’agenda issol-dunois, incapacité à former un projetcommun avec les collectivités duCher : les bailleurs

castelroussins se sont lassés des pro-messes non tenues. Et ont fermé le ro-binet, provoquant un manque à gagnerde 335 000 € sur un budget de 1,2M€.Et comme la publicité commerciale représente probablement quelquespourcentages des recettes de BIP-TV,André Laignel n’a pas eu d’autre choix que d’aller tendre la sébile à Orléans. Et d’accroître la quote-part dela participation de la mairie et de laCdC d’Issoudun. Issoudun valant bien une grand-mes-se audiovisuelle, l’impayable Michel Denisot, natif de Châteauroux, auramême pris la défense de BIP-TV sur le plateau du Grand Journal… On ne sesouvient pas d’une telle mobilisationet d’un engagement aussi ferme de laRégion lors des difficultés d’Orléans TV,télévision locale, il est vrai, strictementprivée… JCS

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Pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?Le constat récurrent est le suivant : une fiscalité contrainteliée à l’addition des revenus fonciers et des autres revenus(activité professionnelle, dividendes…) sans compter quetrès souvent, la fiscalité liée aux revenus fonciers est géné-rée alors même que les loyers perçus sont absorbés pourrégler les mensualités de l’emprunt contracté pour l’acqui-sition du ou des biens. En d’autres termes, pas de revenusmais une imposition sur les revenus fonciers (outre les pré-lèvements sociaux au taux de 15,5 %) asphyxiante.

Quelles solutions proposez-vous ?Il peut être envisagé de déconnecter les revenus fonciersde l’imposition personnelle pour réduire la tranche margi-nale d’imposition. Concrètement, il s’agit de faire racheterle ou les biens détenu(s) en direct par une structure detype SCI qui optera pour le régime fiscal de l’impôt sur lessociétés.Avantages : la SCI contractera un emprunt pour payer unepartie du prix d’acquisition. Pour le surplus, le vendeur per-sonne physique consentira un crédit vendeur à la SCInouvellement créée. La SCI pourra déduire de son résultatles intérêts d’emprunt remboursés annuellement, les fraisd’acquisition et surtout amortir le bien. Ainsi tant que lerésultat de la SCI sera déficitaire, aucun impôt ne sera dû

sur les revenus locatifs engrangés par la SCI. Lorsque lerésultat de la SCI sera bénéficiaire, les revenus tirés deslocations ne seront pas assujettis aux prélèvements sociauxcontrairement aux revenus fonciers tirés de biens détenusen direct. Le résultat net de la SCI sera imposé à 33,33 %(15 % dans la limite de 38.120 euros) alors que dans lecadre d’une détention en direct, l’imposition serait de 45%(hypothèse TMI maximum) outre 15,5 % de prélèvementssociaux.La partie du prix payée avec le crédit vendeur constitueraun paiement différé du prix et non un revenu imposable,susceptible ainsi de constituer un complément de retraiteou de revenus sans fiscalité. Par ailleurs, à l’issue du rem-boursement du prêt, la valeur de l’immeuble sera re-constituée. Après acquittement de l’éventuelle plus-value,le paiement du prix via l’emprunt constituera du cash im-médiatement disponible qui pourra être utilement placésans préjudice d’une éventuelle possibilité de distributionde dividendes annuellement après remboursement del’emprunt contracté par la SCI.Loger son bien dans une SCI soumise à l’IS paraît au-jourd’hui une option à reconsidérer avec attention dans lamesure où les plus-values immobilières des particulierssont aujourd’hui très lourdement taxées (abattement pourdurée de détention fixé à 30 ans, surtaxe de 2 à 6%).

Nous sommes partis du constat qu’il était nécessaire d’avoir une approche globale d’optimisationde la fiscalité du patrimoine immobilier et d’en assurer la transmission en réduisant les droits de suc-cession. L’idée consiste à mettre en place des outils innovants pour transmettre et réduire la fisca-lité foncière et successorale.

Entretien avec Maître Pascal OLIVIER et Monsieur Nicolas DUVIVIER du Cabinet d’Avocats DUVIVIER ET ASSOCIES (Paris, Tours, Blois, Rennes)

Cabinet DUVIVIER & ASSOCIÉS112 rue de Boisdenier

37000 TOURSTél. 02 47 05 79 18

E-mail : [email protected]

L’OBO IMCOMMENT REDUIRE VOTRE

ET VOS DROITS DE

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Comment, après constitution de la SCI, transmettre aux enfants ?La valeur des parts de la SCI dans laquelle auront été inté-grés les enfants est calculée en fonction de l’actif net. Si laSCI a contracté un emprunt et un crédit vendeur, la valeurdes parts est celle du capital social. Il suffit alors de donnerprogressivement la nue-propriété des parts de la SCI auxenfants (les parents se réservant l’usufruit et donc les reve-nus). A leur décès, l’usufruit s’éteint et les enfantsdeviennent détenteurs des parts en pleine propriété sanspayer de droits de succession.

Que conseillez-vous à titre de conclusion à nos lecteurs ?Il paraît aujourd’hui nécessaire d’avoir une approche

transversale de la fiscalité (toute source de revenusconsidérée), sachant que nous retrouvons les mêmesproblématiques pour le patrimoine entrepreneurial etqu’il peut être judicieux d’associer une opération d’OBO immobilier à un OBO d’entreprise afin d’obtenir un effetde levier fiscal sur les revenus fonciers et les revenusd’activités. Il n’est pas rare de voir des chefs d’entre-prises contraints de se distribuer des dividendes pourrégler leurs impôts. La situation devient alors kafkaïennecar ces dividendes génèrent à leur tour de l’impôt l’an-née suivante sachant que depuis le 1er janvier 2013, il n’ya plus d’option possible pour le prélèvement forfaitairelibératoire et que les dividendes sont maintenant soumisà l’impôt sur le revenu, voire, dans certaines hypothèses,aux charges TNS !

Cabinet DUVIVIER & ASSOCIÉS7 quai de la Saussaye41000 BLOISTél. 02 54 74 73 61E-mail : [email protected]

MOBILIERTRANCHE MARGINALE D’IMPOSITIONSUCCESSION ?

SYNTHESE O.B.O.

Economie d’impôts sur 20 ans …..……………..…… 961 000 €

Economie de droits desuccession…..……………..…… 200 000 €

Reconstitution valeurimmeuble …..……………..…… 670 000 €

Revenus du couple / anretraite M. et Mme …………………………………..………………… …..……………..……..…………………..……..............……………..…..

revenus fonciers ………………………………..…………………..…………………..……… …..……………..………....................………..……..

Impôts sur le revenu et prélèvements sociaux / an …………………..…………………..……….............……………………..……

Droits de succession …………………..…………………..…………………..…………………..…………………..…......................................……………

Impôts sur les revenus sur 20 ans …………………..…………………..…………………..……....................................................……………..

Valorisation bien immobilier …………………..…………………..…………………..…………………..…….……………............……………..

Disponible après remboursement solde emprunt et paiement plus-valuesDroits de succession aux termes de l’OBO…………………..…………………..………………….…………………..................…………

Impôts sur le revenu après OBO / an …………………..…………………..………….…………………...…………………..…..............……..

Revenus du couple :retraite M. et Mme …………………..…………………..…………………..…………………..……………….……………..................……..…..

crédit vendeur / an …………………..…………………..…………………………….…………………...…………………...………......………..

dividendes versés par la SCI devenue propriétaire aux termes de l’OBO …....................................

placement produit de cession avec rachat partiel sur assurance-vie / an….......................................

autres revenus fonciers…..……………..……………..……………..…………….…………………...…………………...................…………

AVANT O.B.O.76 000 €88 000 €59 950 €243 000 €1 019 000 €

APRES O.B.O.670 000 €300 000 €43 000 €8 000 €

76 000 €13 500 €13 400 €24 000 €3 500 €

Exemple :

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Points Chauds Consulaire

Daniel Guillermin,trois ans pour agir

Devenu président de la CCI Loiret début janvier, comme prévu, le CEO (directeur général) deShiseido International France a trois ans pour accompagner le chantier de régionalisation des CCIet celui de Citévolia, locomotive du futur quartier d’affaires orléanais.

C omme convenu aux termesdu gentleman agreement defin 2010, qui avait ponctué

des élections consulaires mouve-mentées, Daniel Guillermin est offi-ciellement devenu président de la CCIdu Loiret au début de cette annéepour trois ans, succédant à Yves Brous-soux, qui sera resté près de neuf ans

à la tête de l’établissement consulaire. Porté au devant de la scène un peumalgré lui, alors qu’il avait décliné unepremière proposition « en raison dupoids de ses responsabilités profes-sionnelles », le CEO (directeur géné-ral) de Shiseido International Franceaura fortement contribué, durant sesdeux années de première vice-prési-dence, à ramener un peu de calmedans les esprits. Ce qui a rassuré lemaire d’Orléans qui s’était agacé de lafermeté d’Yves Broussoux sur deux outrois dossiers sensibles. Daniel Guil-lermin s’est ainsi engagé à ce que l’an-tenne orléanaise de France BusinessSchool quitte l’avenue de Château-dun, où elle est aujourd’hui installée,pour le futur campus de la Porte Ma-deleine. Seule la formation continuerejoindra le quartier d’affaires Cité-volia. Patron des deux sites que possède le6e parfumeur mondial dans le Loiret,où il emploie 580 salariés, DanielGuillermin possède à la fois l’autoritéde l’industriel – « qui sait de quoi ilparle », comme le dit d’un air entenduson entourage – et un flegme tout bri-tannique, précieux dans les négocia-tions houleuses. Des qualités qu’il luifaudra cultiver durant les trois annéesà venir et la poursuite du processus de« régionalisation » des chambres decommerce et d’industrie. Si les pre-mières étapes, notamment le transfertdu contrat de travail de tous les per-sonnels consulaires vers la chambrerégionale, ont été franchies non sansquelques anicroches, il reste encoredu pain sur la planche. Les deux établissements d’Orléans etde Tours, majoritaires en poids éco-nomiques et, désormais, aussi en

nombre de sièges à la CCI Centre, de-vront user de diplomatie pour ne pasheurter les susceptibilités de leursquatre confrères ; ces derniers redou-tent que la réforme Novelli n’aboutisseà une perte d’autonomie trop mar-quée, issue impensable pour les Ber-richons, comme pour les Blésois et lesChartrains. L’idée de la réforme estbien de recentrer les chambres terri-toriales sur leur mission de base, le dé-veloppement économique, et de mu-tualiser tout ce qui peut l’être et no-tamment le back office (fonctions ad-ministratives et comptables, ressour-ces humaines…).Les choses étant au clair avec le maired’Orléans sur le partage du futurcampus entre le faubourg Madeleineet Citévolia, il reste à trancher laquestion de l’avenir de l’hôtel consu-laire de la place du Martroi, concomi-tamment avec la construction à Fleurydes locaux de la CCI Loiret, ceux-ci de-vant aussi abriter la CCI Centre et lesfédérations professionnelles qui vou-dront s’y joindre. On est dans l’attentedes résultats du dialogue compétitiforganisé par l’AgglO d’Orléans : ils de-vraient tomber d’ici à cet été, l’objectifétant de déposer un permis de cons-truire avant la fin de l’année pour unemménagement prévu fin 2015 ouplutôt début 2016.Pour l’hôtel du Martroi, qui trône faceà la statue équestre de Jeanne d’Arcet bientôt au milieu d’une place re-faite, rien n’est décidé. Mais un con-sensus semble se dégager en faveurd’un mix entre commerces en rez-de-chaussée et un hôtel – ou des bureaux– aux étages. Une solution qui devraitconvenir au maire d’Orléans...

FXB

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La Lettre Valloire consacre ce mois-ci un numérospécial au Loir-et-Cher et aux perspectives éco-nomiques du département le plus au centre de larégion Centre. Terre d’équilibre, le Loir-et-Chers’appuie à la fois sur des pépites industrielles,le savoir-faire d’artisans renommés et la puis-sance d’une agriculture diversifiée. Fort de cesatouts, il devrait aborder sereinement les annéesà venir, pour peu que les chantiers d’infrastruc-tures routières et numériques se déroulent sansanicroche et que des liaisons ferroviaires régu-lières et ponctuelles puissent se mettre en placeavec les principales agglomérations alentour etnotamment Paris et l’Ile-de-France.Dans les pages qui suivent, Yvan Saumet etJean-Baptiste Anginot, chefs d’entreprise (pdgde la Polyclinique de Blois pour le premier et

directeur général de la société vendômoise Ecofitpour le second) et respectivement président etpremier vice-président de la CCI, témoignent deleur confiance dans le potentiel du tissu industriellocal. Claude Beaufils, vice-président du Conseilgénéral et ancien patron de la société Panodia,parle des emplois qu’il a réussi à attirer sur sazone de l’Ecoparc, à Neung-sur-Beuvron, aucœur de la Sologne, commune que vont rejoin-dre prochainement Guillaume Peltier et sa sociétéde communication. La direction de Matra nous afait part des perspectives du vélo électriquequ’elle fabrique à Romorantin. Nous aurions puaussi évoquer Contres et son agroparc, Delphi àBlois, Thalès à Vendôme ou les belles PME de lavallée du Cher… Zoom sur une réussite discrèteet prometteuse.

Le Loir-et-Cher, cap sur l’avenir

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Usine Treca à Mer.

Points Chauds Spécial Loir-et-CherPoints Chauds Spécial Loir-et-Cher

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Dans une interview croisée, le président et le premier vice-président de la Chambre de commerceet d’industrie dessinent les perspectives d’une activité qui a fait preuve d’une forte capacité derésistance à la crise.

La Lettre Valloire : Les perspectives de l’industrie enLoir-et-Cher sont-elles bien orientées ?Yvan Saumet : Tout d’abord, reconnaissons l’importancedu secteur industriel de ce territoire qui est parfois sous-es-timée. Le Loir-et-Cher est tout de même le 22e départementindustriel alors qu’en terme de population, il n’occupe quela 70e place !Si nous n’avons pas été totalement épargnés par la désin-dustrialisation, nous avons été moins accablés que d’autresterritoires, très proches du nôtre. Nous souffrons, c’est évi-dent ! Les effectifs employés par ce secteur ont un peu di-minué, mais celui-ci est toujours debout et avec de bellesperspectives. Les exemples de cette résistance sont nom-breux, y compris dans l’automobile. Bien sûr, la fin de MatraAutomobiles, qui est tout de même un peu derrière nous, apesé; bien sûr, la fermeture de ThyssenKrupp à Vendôme en-tache le bilan, mais d’autres acteurs tels que Procter, Delphi,Nacam, ainsi que leurs sous-traitants locaux, ont repris leflambeau. Ce territoire fait preuve d’une étonnante capacitéde résilience.

Jean-Baptiste Anginot : Cette richesse s’exprime tant par la di-versité des métiers, des secteurs que de la taille des entreprisesainsi que par leur capacité à transférer leur savoir-faire d’uneapplication industrielle à une autre. Je crois d’ailleurs qu’il estsans doute temps de sortir d’une opposition trop figée entreles notions de sous-traitant et donneur d’ordre. On est tou-jours un peu le sous-traitant de quelqu’un… Les PMI en Loir-et-Cher ont très bien compris qu’elles ne pouvaient pas secontenter de reproduire des savoir-faire figés en attendant lescommandes fermes de quelques clients historiques.

La Lettre Valloire : C’est donc la sérénité qui prédomine...Jean-Baptiste Anginot : Il est difficile d’être serein face à uncontexte qui reste difficile. Disons que nous devons affron-ter une logique économique de destruction créatrice qu’atrès bien caractérisée l’économiste Joseph Schumpeter. D’un

côté, le système économique (compétitivité, obsolescence)détruit des capacités industrielles et de l’emploi. Mais au seinmême de ce processus de destruction surgissent des op-portunités de croissance et de restauration de nouvelles ca-pacités. Il est indispensable de les encourager. Il y a, en Loir-et-Cher, des entreprises qui développent des concepts in-novants. Ces bonnes idées ne sont pas seulement valablespour le Loir-et-Cher mais peuvent très bien s’exprimer àl’international et sur des marchés nouveaux qui ne corres-pondaient peut-être pas strictement à l’idée initiale.

Yvan Saumet : Notre point fort, c’est de ne pas dépendred’un secteur trop dominant. Nos PMI sont en capacité detransférer leurs compétences et leurs savoir-faire d’un mar-ché à l’autre. J’ai pu le constater encore récemment dans lecadre du réseau d’affaires dédié au dispositif médical, encoreassez informel, auquel je participe. Les entrepreneurs dansle Loir-et-Cher savent jouer la carte du décloisonnement, en

« Le potentiel de l’industrie en Loir-et-Cher est intact »

YVAN SAUMET, PRÉSIDENT DE LA CCI DE LOIR-ET-CHER

ET JEAN-BAPTISTE ANGINOT, VICE-PRÉSIDENT EN CHARGE DE L’INDUSTRIE

Yvan Saumet

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s’appuyant sur la qualité des réseaux, des clubs et des clus-ters qui leur sont proposés sur ce territoire et qui sont na-turellement liés à la CCI. Les industriels chassent en meuteen Loir-et-Cher…

La Lettre Valloire : Quelles politiques prioritaires en-tendez-vous mener au cours des prochaines années ?Yvan Saumet : Nous avons la volonté d’agir dans le domainede la formation en nous appuyant sur notre puissante traditionhistorique en la matière. Nous allons ainsi prochainementrenforcer les capacités du CIMI. Ce centre de formation conti-nue emploie une quarantaine de collaborateurs et propose dessessions très appréciées par les industriels, notamment enmaintenance industrielle. Ces capacités supplémentaires se-ront dédiées à la robotique. Par ailleurs, nous voulons encoredavantage développer notre approche de réseaux d’affaires etde clusters thématiques. Aujourd’hui, nous comptons déjàune quinzaine de clubs dédiés, par exemple au développe-ment durable, à la production. Shop Expert Valley, un clusterqui s’appuie sur de belles entreprises locales spécialisées dansl’aménagement de magasins, constitue un des fleurons de cedispositif. Le réseau consacré au dispositif médical que j’évo-quais tout à l’heure est également prometteur.

Jean-Baptiste Anginot : Toujoursdans le registre des soutiens thé-matiques, nous misons beau-coup sur la création à Contresd’un incubateur dédié à l’agro-alimentaire. Il n’est pas normalque notre territoire soit aussibien placé en matière de pro-duction agricole primaire et aussimal en matière de transforma-tion. Ce projet, qui sera déployéau cœur d’une commune qui fait figure de haut-lieu de la transformation agroalimentaireen Loir-et-Cher, représente uninvestissement de 4 M€ dont1,5M€ pour la première tranche.Cet incubateur permettra à dejeunes entreprises innovantes devalider leur projet en profitantde l’expertise des entreprises dusecteur déjà implantées.

Yvan Saumet : Notre politique de soutien à l’industrie ne sau-tera pas l’étape indispensable du financement. La CCI va ainsimettre sur pied un fonds qui sera dirigé par Jean-Baptiste Anginot et doté d’environ 1,5 M€ ; il proposera des ticketscompris entre 50 000 et 150 000 €. La cible, ce sont desPME/PMI employant entre 10 et 250 salariés en quête de fi-nancement d’un projet innovant. Ces prêts d’honneur sansintérêt, dotés d’une franchise de remboursement de deux àtrois ans, doivent permettre aux entrepreneurs de bénéficierd’un effet de levier auprès des banques privées pour faire vivre des programmes de développement… qui ne serontd’ailleurs pas tous forcément industriels. Nous ne souhaitonspas passer à côté d’un nouveau Zoo de Beauval ou d’un nou-veau Cap Ciné !

Jean-Baptiste Anginot : Je tiens à souligner que le comitéd’engagement de ce fonds sera présidé par une personnalitéindépendante et reconnue, en l’occurrence Jean-Pierre Bichon, l’ancien directeur général délégué du CIC Ouest.Nous souhaitons faire preuve d’une grande flexibilité. Pasquestion de recaler des projets si l’entreprise ne rentre pastout à fait dans le profil type.

La Lettre Valloire : Ne pensez-vous pas qu’il est néces-saire de réhabiliter l’industrie auprès de l’opinion et enparticulier auprès des jeunes ? Jean-Baptiste Anginot : C’est exact ! Les industriels n’ontpeut-être pas tout fait pour promouvoir leurs métiers, no-tamment auprès des jeunes. Mais c’est la société françaisedans son ensemble qui doit s’interroger sur cette mauvaiseappréciation. Oui, l’industrie, y compris dans le Loir-et-Cher,propose des carrières passionnantes et correctement ré-munérées. Et il n’est pas normal que beaucoup de métiersde ce secteur soient sous tension. Récemment, un job datingorganisé à Vendôme et consacré aux métiers industriels n’aréussi à attirer qu’une vingtaine de jeunes…

Yvan Saumet : 2013 sera l’année de l’industrie. Nous allonsdans cette perspective nous associer à différentes manifes-tations, notamment à la Nuit de l’Orientation et au tricente-naire de la mort de Denis Papin qui, comme chacun le sait,est né à Chitenay, près de Blois. Par ailleurs, je me demandesi le Loir-et-Cher, terre d’industrie, ne serait pas fondé àproposer l’accueil d’une antenne de la Cité des Sciences etde l’Industrie…

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

Jean-Baptiste Anginot

Points Chauds Spécial Loir-et-Cher

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Points Chauds Spécial Loir-et-Cher

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Guillaume Peltierfile en Sologne

Le leader de la Droite forte quitte professionnellement Tours pour la Sologne. Le jeune hommepressé a-t-il trouvé son fief ?

«J e suis un homme decoup de foudre », dit sou-vent le jeune (36 ans)

leader de la Droite forte, passé enquelques années de l’anonymat àl’une des vice-présidences de l’UMP. Ledernier coup de foudre de GuillaumePeltier est tombé sur le village deNeung-sur-Beuvron, après sa rencon-tre avec Claude Beaufils, ancien patronde PME, conseiller général et régional,qui l’a convaincu de rejoindre le bourgsolognot. Aussi vite qu’il a quitté leMPF pour rejoindre l’UMP et en de-venir, quatre ans après son adhésion,l’un des vice-présidents, aussi vitequ’il a lancé, l’été dernier, la Droiteforte, arrivée largement en tête descourants (28 % des suffrages) lors desélections internes de l’UMP, aussi viteil a décidé de déménager de Tours,avec entreprise (Com1+, études d’opi-nion, communication digitale, 8 sala-riés), femme, enfants et bagages pours’installer en Loir-et-Cher. Difficile de résister à ce tourbillon. Ses7 salariés ont accepté de quitter leurimmeuble cossu de la très tourangelleavenue de Grammont pour le suivre.Dès cet été, ils rejoindront leur nou-veau lieu de travail en Sologne. « J’aiun atout. Mes collaborateurs onttous entre 25 et 35 ans. A cet âge, onest mobile ». Pour loger son équipe, quidevrait compter une douzaine de personnes d’ici deux à trois ans, Guillaume Peltier a acheté des lo-caux dans le bourg. « Je m’endettepour vingt-cinq ans, preuve que jeveux rester ». Car on lui a souvent re-proché de pratiquer la valse des éti-quettes et le nomadisme. « Faux, ré-pond-il à ses détracteurs, je vis àTours depuis dix ans et j’ai des at-taches tourangelles par mon père, ori-ginaire de Tauxigny, aussi bien que

solognotes par mes grands-parentsmaternels. Enfant, je passais toutesmes vacances chez eux, près de Ligny-le-Ribault, où ils résident encore ».Quant à son parcours politique, duFront national de la jeunesse à l’UMP,il le revendique au même titre qued’autres, plus célèbres que lui.Ce transfert professionnel préjuge-t-il d’autres ? Une chose est certaine,pas question d’abandonner la poli-tique: « Je conserve mes ambitions ».Impossible, aujourd’hui, de lui en fai-re dire plus. Mais de fait, Guillaume Peltier s’éloigne de Tours… et descomplexités d’une droite éclatée etanesthésiée par le maire socialiste etsa sphère d’influence. Après avoir an-noncé, en janvier, qu’il renonçait auxélections municipales à Tours, il n’avaitpas caché son intérêt pour les régio-nales. Sur les bancs de l’opposition, àOrléans, on évoque déjà un ticket Peltier-Vigier, alliance de l’homme dedroite et du centriste de l’UDI, de l’im-pétuosité et de l’expérience, le députéd’Eure-et-Loir occupant un siège de

conseiller régional depuis près devingt ans.Mais le futur Noviodunois vit d’abordla politique au plan national. Le prin-temps 2017 n’est pas si loin. Après unpremier échec aux législatives, l’anpassé à Tours, il voudra tenter de nou-veau sa chance. Le député de la 2e cir-conscription de Loir-et-Cher, PatriceMartin-Lalande, aura 70 ans. Si cedernier a cru bon, dans un commu-niqué, de rappeler qu’il venait d’êtreélu (pour un 5e mandat consécutif),qu’il avait une suppléante et que sa«succession éventuelle n’est pas vrai-ment à l’ordre du jour », il s’est réjouide l’arrivée de Guillaume Peltier, « unami », et a explicitement souhaité quel’intéressé mette, un jour, « ses quali-tés reconnues au plan national auservice des Loir-et-Chériens ».Le jeune homme pressé acceptera-t-il cette main tendue ? Une telle oc-casion ne se représentera peut-êtreplus. Et ce hussard sait qu’on neconquiert Paris qu’après avoir bâtiun fief. FXB

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Les entreprises mènent la vie de château à l’Ecoparc

À Neung-sur-Beuvron, la CC de la Sologne des Etangs exploite depuis le milieu des années 90 unparc d’activité situé sur un domaine qui appartint à Jean-Bedel Bokassa. Après des débuts difficiles,l’Ecoparc attire les entrepreneurs grâce à un accueil personnalisé.

«N otre projet a été trèsdécrié. On a dit quenous avions la folie

des grandeurs » : Claude Beaufils, levice-président du Conseil général deLoir-et-Cher, qui fut l’un des éluspromoteurs de l’Ecoparc, une zoned’activité d’une cinquantaine d’hec-tares solognots située aux portes deNeung-sur Beuvron – à une bonnedemi-heure de Blois (41) –, se sou-vient des critiques qui ont marqué sespremiers pas. Il est vrai que les ca-ractéristiques du foncier choisi par cesélus pionniers avaient de quoi sur-prendre ! C’est sur le domaine d’unchâteau qui appartint à des industrielsdu parfum, la famille Bourgeois, puisà Jean-Bedel Bokassa, le tyran de la Ré-publique Centrafricaine, qu’une poi-gnée de maires ruraux regroupésdans un syndicat à vocation unique –matrice de l’actuelle CC de la Solognedes Etangs –, jeta son dévolu au mi-lieu des années 90. A la surprise gé-nérale ! « Les débuts furent difficiles »reconnaît Claude Beaufils. Puis lesuccès est venu…Convaincus par le cadre prestigieux de ce parc d’activité, plus d’une ving-taine d’entreprises – des « jeunespousses » dans leur écrasante majo-rité–, employant plus de 180 colla-borateurs, ont élu domicile dans cetécrin de verdure. « Nous ouvrons lesbras aussi bien à des entreprisestraditionnelles qu’à des structureshigh tech ou liées au développementdurable ». Pas question de faire la finebouche… ni d’oublier que B+Home,une entreprise spécialisée dans lesadoucisseurs d’eau, fut accueillie sansenthousiasme démesuré avant de

devenir l’une des success story de l’Ecoparc. La clef de cette indéniable réussite :probablement « la politique d’ac-compagnement personnalisé desporteurs de projet qui est en quelquesorte notre marque de fabrique »estime Julien Filippini, chargé de mission aménagement à la CC de laSologne des Etangs. Cette politique de« nursing » s’exprime notamment parla mise à disposition d’une offre im-mobilière ultra-flexible fondée surun complexe d’ateliers-relais accueil-lant un jeu de chaises musicales per-manent. « Les entrepreneurs démar-rent dans le château, rejoignent desateliers-relais puis éventuellement sefont construire un bâtiment dansl’enceinte du domaine »… ou au-delà.La Communauté de communes dis-pose, en effet, un peu à l’écart du do-maine et au bord de la route deNeung-sur-Beuvron, d’une emprisequi accueille déjà plusieurs entre-preneurs et leurs projets. Des projetsqui se multiplient : le bureau d’étudesCedrem, spécialisé dans la mesure desimpacts sur blindage (une dizained’ingénieurs), envisagerait d’investirdans un nouveau bâtiment à caractèreindustriel. Imprim’41 devrait égale-ment pousser les murs, ainsi queBLMD, un négociant on line de ma-tériels électriques. De son côté, la CC multiplie les ini-tiatives : une chaudière bois ali-mentant un réseau de chaleur etune plate-forme de stockage vien-nent d’être inaugurées. « Les en-treprises en redemandent » es-time Michel Legourd, président dela collectivité qui envisage aussi d’im-

planter sur le site un relais d’assis-tantes maternelles, puis, peut-être, unrestaurant inter-entreprises lorsque lataille critique en nombre de salariésutilisateurs sera atteinte. « La collec-tivité a acheté le domaine 1,1 mil-lion… de francs et engagé environ1,5 M€ sur l’Ecoparc sur la période1995-2007. Croyez-moi, vula valorisation de l’im-mobilier solognot, nousavons plutôt réalisé unetrès bonne affaire » af-firme Claude Beaufils.

Jean-Christophe Savattier

CLAUDE BEAUFILS, VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL

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Points Chauds Spécial Loir-et-Cher

22 La Lettre Valloire - Mars 2013

Toujours installé à Romorantin où il emploie aujourd’hui 95 salariés, Matra s’est réorienté vers laconstruction de véhicules légers électriques, principalement de deux-roues. Son succès, qui repo-se autant sur la notoriété de la marque que sur la conception de batteries innovantes, offre des perspectives de développement que nous dévoile son pdg Jacques Bonneville.

La Lettre Valloire : Quelles sont les perspectives dumarché du vélo électrique ? Jacques Bonneville : Notre priorité était de devenir leaderdu marché français, puis de s’attaquer à l’Europe du Nord,un marché de plus de 2 Md€. En 2013, 400 000 vélos élec-triques se vendront en Allemagne, 170 000 aux Pays-Bas et àpeine 50 000 en France ! Dès la fin de l’année, nous exporterons en Israël, en Afriquedu Sud, aux Etats-Unis et au Brésil. Si l’export représente ac-tuellement 10 à 15 % de nos ventes, l’objectif est de passerà 50 % d’ici à trois ans. Aux Etats-Unis, on est passé en cinqans de 10 000 à 100 000 vélos électriques vendus chaque an-née, soit deux fois plus qu’en France. Les Américains re-cherchent des marques leaders en Europe. Grâce à internet,le marché s’est ouvert : nous pouvons nous appuyer sur no-tre marque et sur les atouts du made in France, car nosgammes sont conçues et assemblées à Romorantin. Notremarque a une très forte notoriété à l’international tout enétant fortement ancrée en Loir-et-Cher, où travaillent 95 salariés, dont 20 au service

avoir développénos produits enFrance, nous en-

tamons donc une phase d’internationalisation : c’est unevraie satisfaction d’avoir su tourner la page.

La Lettre Valloire : Où en sont les marchés du scoo-ter et du quadricycle ?Jacques Bonneville : Ce sont des marchés matures, c’estpourquoi nous avons recentré nos efforts sur les batteries,à la fois pour les particuliers et les flottes d’entreprise. Lemarché du scooter se développe vite grâce aux services demessagerie et de livraison, où les économies réalisées parrapport aux deux-roues thermiques se retrouvent directe-ment dans les bilans. Une flotte de 5 scooters électriques Matra ne coûte que 6 € par jour et par scooter, entretien etgarantie inclus ! Et comme le principal frein est l’autonomie kilométrique, depuis 2006 nous avons investi près de 100 M€

dans les nouvelles technologies afin de développer des bat-teries haute densité sans équivalent sur le marché, intégrantun procédé de refroidissement interne qui évite tout échauf-fement inhérent à l’utilisation du lithium ; il autorise des durées de vie deux à trois fois supérieures aux batteries

« Le vélo électrique, nouvel espace de Matra »

JACQUES BONNEVILLE, PDG DE LA SOCIÉTÉ MATRA MANUFACTURING & SERVICES

Née en 1941 pour fabriquer des armements, acti-vité progressivement abandonnée par la fusionavec British Aerospace, puis avec l’Aérospatiale,Matra a conquis ses lettres de noblesse avec l’au-

tomobile. Championne du monde de Formule 1avec Jackie Stewart en 1969, vainqueur des 24heures du Mans trois années de suite, la so-ciété est surtout connue en Loir-et-Cher pouravoir conçu le premier monospace de l’his-toire, l’Espace commercialisé par Renault. Ledépart des lignes d’assemblage vers les usi-nes normandes de la régie sonnaient le glas de

l’activité automobile romorantinaise en 2003.

Une marque internationalement connue

commercial. Après

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classiques. Nous avons développé des systèmes de finance-ment et d’échanges comme le Bat’lib, des batteries amovi-bles avec des stations de charge mobile qui sont utilisées surnos scooters électriques. Un système de badge est égalementen développement. Ces procédés uniques et sûrs suscitentl’intérêt de constructeurs et d’entreprises pour de multiplesapplications.

La Lettre Valloire : Ces batteries ouvrent-elles des opportunités sur d’autres marchés ?Jacques Bonneville : Via notre partenaire américain AllCellTechnologies, nous avons des contacts avec des entreprisesdu secteur aéronautique. Nous avons également l’exclusivitéen Europe, ce qui ouvre des perspectives tant sur le marchédes professionnels que celui du grand public. Des applica-tions sont ainsi possibles pour l’entretien d’espaces verts, oùles tondeuses autoportées peuvent être alimentées en bat-teries lithium. Il y a des applications connexes sur les petitsmarchés, par exemple avec les drones. C’est une course aupoids et le lithium est moins lourd. Nous pouvons jouer avecl’effet de volumes : notre système nous permet de stockerune grande quantité d’énergie avec le moins de place pos-sible, de façon sécurisée. Notre objectif est de nous concentrer sur les vélos et scoo-ters, afin de développer des applications sur des produits an-nexes mais aussi de proposer du stockage et recyclaged’énergie. Nous pourrions constituer des « réservoirs » pourstocker l’énergie de l’éolienne ou du solaire, par exemple, àtitre individuel. Cela pourrait permettre de compenser sapropre consommation, à l’instar d’une prise plug-in. C’estune nouvelle relation à l’énergie ! Dans des projets très

futuristes, nous pourrions stocker l’énergie dans les contai-ners et absorber les pics de tension du réseau.

La Lettre Valloire : Quelles pistes proposez-vous pourassocier Matra au développement du département ?Jacques Bonneville : Le Loir-et-Cher détient un patrimoinetouristique unique en France. Nous proposons de dévelop-per un système de pistes cyclables entre les différents sitesà visiter, avec mise à disposition de vélos électriques. Il fautorganiser la mobilité douce dans le cadre du développe-ment du tourisme vert. A long terme, une autre piste est celle de la mobilité urbaineet de l’intermodalité. Il faut proposer des solutions commela location de scooters, d’engins à trois roues, de trotti-nettes et vélos pliables que l’on emmène avec soi pour fai-re les derniers kilomètres. Les besoins évoluent et il faut pro-poser une mobilité sur de courtes distances. Bien d’autres applications sont envisageables avec les véhicules électriques : livraison dernier kilomètre en ville,service aux personnes isolées, sans oublier de développerdes filières de formation associées aux véhicules électriqueset au tourisme.

Propos recueillis par Elise Pierre

Depuis la cession de son bureau d'études automobile à la SociétéPininfarina SPA en 2004, Matra Automobile, devenue Matra Ma-nufacturing & Services, a pris un virage à 90°. En réorientant sesactivités sur le transport électrique de proximité, Matra a fait of-

fice de précurseur et s’est positionnéesur un marché qui représente aujour-d’hui 2 Md€ de CA. En France, l’anpassé, Matra occupait une place deleader avec 20% de part de marchédu vélo électrique et 25% du scooterélectrique, devant Peugeot et Ya-maha. Ces véhicules légers, moinslourds en investissements, pour les-quels l’énergie électrique est parfai-tement adaptée, dès lors qu’il s’agitde déplacements de proximité, pré-sentent un réel avantage écono-mique. C’est une vraie alternativenon polluante à la voiture pour lespetits trajets et les liaisons intermo-dales.

Un virage à 90 ° bien négocié

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Economie En bref

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ARM À LA CHAUSSÉE D’IVRYRACHÈTE MGAInstallé à la Chausséed’Ivry, près d’Anet (28), le sous-traitant aéronautique à capitauxfamiliaux ARM (environ300 salariés, 25 M€ deCA) vient d’acquérir lasociété familiale MGA,qui est implantée à Villeneuve-sur-Lot (47).Ce fournisseur de rang 2 du secteur aéronau-tique (5 M€ de CA) estspécialisé dans laconception et l’usinagede pièces élémentaires et l’assemblage de sous-ensembles mécaniques.

KLAC INDUSTRIEREPRISE À ST-CYR-EN-VALLe spécialiste desattaches rapides pourengins de travaux publicsKlac Industrie à St-Cyr-en-Val (45) vient d’être reprispar Adop, un groupe normand spécialisé dans le

moulage pour l’industriedu verre et le flaconnageplastique qui compte lessociétés Metra (14 M€ deCA, 130 salariés) et AdopFrance (2,9 M€ de CA, 30 salariés) à Arques-

la-Bataille (76). La holdingAdop reprend la totalité du capital et de l’effectif de la PME familiale, soit 21 salariés. Guy Desjonquerespréside depuis décembre2012 la SAS Klac etChristian Morin (ci-dessus), son pdg fondateur, en devient le directeur.

MPR S’AGRANDIT ÀCHÂTEAU-RENAULT La société Mécanique de Précision Renaudine

MPR (10 salariés, 810 000 € de CA), installée à Château-Renault (37), a investi 350 000 € afin de rationaliser sa productionen regroupant ses activités réparties surdeux sites de son unitédu parc industriel ouest.« Nous avons acquis lebâtiment de 252 m2 dontnous étions locataires,afin de l’agrandir : nous disposons désormais d’une surfaced’exploitation de 640 m2»,précise la co-géranteBrigitte Plot.

MARIE CARRELEDÉCOR S’IMPLANTEAU BRÉSILLa société Marie CarreleDécor (6 salariés, 600 000 € de CA) spécialisée dans l’agencement et la créationde mobiliers intérieurs surmesure, qui a doublé sasurface sur 2 000 m2 àTremblay-les-Villages (28),

L a société Agro-Bio, spécialisée dans les prestations de service en immunologie et pro-téomique (45 salariés, 4,9 M€ de CA en 2011), va investir 1 M€ afin de regrouper ses

activités actuellement réparties entre Villeny (41) et la Ferté-St-Aubin (45) sur ce dernier site.Une extension de 600 m2, dont la livraison est prévue au premier trimestre 2014, porteral'ensemble à plus de 1000 m2. « Nous allons améliorer les flux de production et le confortde travail en mettant en place le 5 S – processus d’évaluation continue », détaille son pré-sident Michel Canton, pharmacien biologiste. Denouveaux équipements pharmaceutiques spéci-fiques sont prévus afin de compléter la plate-forme,jusqu’alors dédiée aux activités de recherche enprotéomique. Créée en 1975 par le groupe Stago afin de fournirdes extraits secs de cervelle de lapin nécessaires àcertains tests diagnostiques (production 1,5 t/an), la société Agro-Bio propose également la productionet l’ingénierie d'anticorps, ainsi que des solutionsdiagnostiques de bio-défense spécifiques.

AGRO-BIO SE REGROUPE À LA FERTÉ-ST-AUBIN

vient d’obtenir lors dusalon Casa Cor Maranhaoà Sao Luis (Brésil) le premier prix pour la créativité et l’ambiance. La société eurélienne acréé récemment une filiale à Sao Luis et est en négociation pour faire une JV avec une unité de production locale de 75 salariés, Inova.

BOIS 2 SE REGROUPEÀ AMBOISE…Les sociétés Bois 2R àAmboise (4,3 M€ de CA),Bois 2R à St Hilaire-des-Landes (1,8 M€ de CA, 10 salariés) et Bois 2 à Marseille ont été regroupées au sein de laholding Bois 2, désormaisdétenue à 100% parRoland Grenet, pdg depuis 2009. L’ensemblereprésente 37 salariés etun CA cumulé de 6 M€.

... ET CONSTRUITDEUX PLATES-FORMESAfin d’accompagner ceregroupement, Bois 2 a investi 1,5 M€ afin d’acquérir le terrain de 2 ha situé ZI de laBoitardière à Amboise (37) et y construire une plate-forme boisindustrie de 8 600 m². La livraison est prévuepour juin. Une secondeplate-forme de 8 400 m²est également enconstruction à Ouarville(28), au lieu-dit « Le BoisGaillard », pour un coûtde 750 000 €. La livraisonest prévue en mars prochain.

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LGB DOUBLERA SA SURFACE ÀMEHUN-SUR-YÈVREA Mehun-sur-Yèvre (18), le mécanicien de précisionLGB (4,2 M€ de CA en2012, 33 collaborateurs),installé aujourd’hui sur1200 m², va porter sa surface à environ 3 000 m² à l’issue d’un investissement immobilierde 1,3 M€. Le projetdevrait être opérationnel à l’automne 2013. LGB envisage de procéder à une petitedizaine de recrutements.

VDLS S’AGRANDIT ET DÉMÉNAGE À BEAULIEU La société Val de LoireServices (VDLS, 55 salariés, 3,9 M€ de CA),spécialisée en métallerie et serrurerie, a investi 865000 € afin de quitter

ses locaux devenus inadaptés à Belleville-sur-Loire (18), dans le norddu Cher, et acquérir unancien bâtiment industrielsur 2000 m2, ZA LesVilliers à Beaulieu, dans lesud du Loiret. VDLS ainauguré le 5 février dernier ces nouveauxlocaux, qui ont nécessité 565 000 €de travaux.

LBG FROID DÉMÉNAGE ZONEDE LA RADIO À DREUX La société LBG Froid (4 salariés, 735 000 €de CA), spécialisée dansl'installation, l'entretien et la maintenance de systèmes de climatisation, vient dequitter ses locaux àVernouillet pour s’installerParc de la Radio à Dreux.

L’ancienne chaufferieréhabilitée offre à LBGFroid une surface totalede 300 m2, soit 100 m2

supplémentaires pour le stockage etnotamment ses camionsfrigorifiques.

UNE PLATE-FORME DE 12 000 M2 À CHÂTEAUROUXLa Foncière La Malterose, filiale du groupe immobilier Lauzarque,projette la construction d’une plate-forme logistique de 12000 m2

sur la ZI de la Malterie à Montierchaume, près de Châteauroux.Le programme prévoit la livraison sur cinq ans, par tranches de3000m2, d’entrepôts dédiés au stockage et à la préparation decommandes, pour un montant global de 10 M€. 2,5 M€ seront investis pour la première tranche – un entrepôt de3200 m2 – qui devrait débuter en avril pour une livraison fin 2013.Le nom du premier client « important » n’a pas encore été dévoilé.La présence de la voie ferrée aurait retenu son attention. « La Mal-terie est une zone intéres-sante dans une logiquede distribution régionaleet nationale que nousconnaissons pour y avoirparticipé à l’installationde GRT gaz», préciseFrédéric Auzole, respon-sable de La Malterose.

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Economie Industrie

26 La Lettre Valloire - Mars 2013

Dans le Berry, le secteur du luxe recrute. Les ateliers de bijouterie-joaillerie, de maroquinerie et deconfection, sous-traitants de grandes griffes internationalement connues, se développent malgré lacrise.

L e contexte économique n’estpas simple pour les entreprisesdu Berry. Le nombre d’offres

d’emplois en atteste. Dans le Cher, lespostes à pourvoir sont en recul de27,6 % et l’Indre fait à peine mieux, à- 23 %. Une situation qui gonfle iné-vitablement les taux de chômage desdeux départements berrichons. Ainsi,le Cher affiche un nombre de de-mandeurs d’emplois en augmentationde 9,1 % sur un an, les chômeurs re-présentant désormais 10,4 % de la po-pulation active. L’Indre s’en sort unpeu mieux avec un taux de chômagede 9,5 % mais, sur un an, il a exploséde plus de 14 %.La situation n’est pas rose, elle n’estpas totalement noire non plus. Sibeaucoup de secteurs d’activité ne dis-tillent des offres d’emplois qu’aucompte-goutte, d’autres comme l’hô-

tellerie-restauration et l’industrie pei-nent à recruter. Et puis, il y a les ex-ceptions. Le luxe, lui, se porte commeun charme : le Berry est heureuse-ment bien pourvu dans ce domaine.Mais cette bonne santé ne s’étalepas au grand jour. Dans le luxe, et toutparticulièrement en période de crise,la discrétion est de mise. Dommage,parce que le grand public mériteraitde mieux connaître ces entreprises ausavoir-faire unique, très recherchépar les maisons de haute couture, debijouterie-joaillerie et de maroqui-nerie. « Dans l’Indre, nous organiseronsbientôt des sessions de formationpour plusieurs entreprises de confec-tion qui se développent ou qui ont des besoins en renouvellement depersonnel », explique Dominique Laroche, directeur territorial de

Pôle Emploi pour l’Indre. A Issoudun(36), les ateliers Louis Vuitton, quicomptent quelque 500 employés, re-crutent régulièrement. Dans le Cher, « le luxe est localisé surSt-Amand-Montrond, avec le travailde l’or, du cuir et du tissu », expliqueErick Kraemer, directeur territorial dePôle Emploi pour le second départe-ment berrichon. Le travail de l’ordans cette partie du Cher est histo-rique. Il remonte à 1888 quand lesfrères Moricault, deux bijoutiers pa-risiens qui recherchaient main-d’œu-vre de qualité et discrétion, ont crééle premier atelier de bijouterie de lasous-préfecture du Cher. Au fil dutemps, la bijouterie-joaillerie a rem-placé la bijouterie traditionnelle et lamaroquinerie et la confection de luxesont venues se greffer au travail de l’or.« Ces activités offrent des emplois pé-rennes ouverts à des personnes quin’ont pas forcément une formationinitiale dans ce domaine mais desaptitudes. C’est le cas pour la ma-roquinerie et pour les emplois de po-lisseurs ou d’assembleurs dans lesateliers de bijouterie-joaillerie. Pourles postes qualifiés, la bijouterie re-crute, notamment au sein du lycéeprofessionnel Jean-Guéhenno de St-Amand-Montrond qui disposed’une formation de qualité dans ledomaine. En revanche, pour laconfection, il faut avoir des bases decouture mais il n’y a pas de forma-tion locale », explique le directeur dePôle Emploi à St-Amand, Jean-ClaudeBoury.Dans la maroquinerie, les formationssont dispensées en interne. C’est lecas à l’Atelier de Bourrellerie Hannaqui a parfois du mal à trouver des can-didats. L’entreprise, qui emploie au

L’industrie du luxe, une

A St-Amand-Montrond,le premier atelier de bijouterie a été crééen 1888 par les frères Moricault.

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La Lettre Valloire - Mars 2013 27

total 200 salariés, a choisi de répartirson personnel sur trois sites : à Dre-vant et St-Germain-du-Puy (18) et à Villedieu-sur-Indre (36). « Nous avonsplusieurs ateliers car cela permet detrouver de la main-d’œuvre dansplusieurs bassins d’emploi, fait re-marquer Olivier Caire, directeur dessites d’exploitation. Cela facilite les re-crutements. Nous embauchons unetrentaine de personnes par an. Nousne recherchons pas des personnesqualifiées dans le secteur de la ma-roquinerie mais des candidats mo-tivés et habiles manuellement. Nosemployés viennent de tous horizons.De toute façon, chaque personne em-bauchée est formée aux méthodes detravail imposées par le produit et en-suite accompagnée. Il faut plus d’unan pour acquérir le savoir-faire etêtre suffisamment performant pourrépondre aux exigences de qualité. »Afin de pourvoir ces postes nécessi-tant une grande dextérité, Pôle Emploiorganise des séances utilisant lestechniques de la méthode de recru-tement par simulation (MRS) où lecurriculum vitae n’est pas un critèredéterminant. « Nous créons des exer-cices de simulation qui sont testés parles employés de l’entreprise », expliqueJean-Claude Boury. Le but est d’éva-luer la motivation des candidats, leurhabileté et leur capacité à respecterdes consignes et à se concentrer. « Lesentreprises pour lesquelles nous or-ganisons ces MRS s’engagent à rece-voir tous les candidats qui ont réussiles tests et à leur faire passer un en-tretien », ajoute Jean-Claude Boury. Une fois les candidats retenus, PôleEmploi met en place des aides à la for-mation préalable au recrutement.Pour St-Amand-Montrond et son bas-sin, qui compte 11,5 % de deman-deurs d’emploi dont 45 % de longuedurée, le luxe est une chance. Depuis2010, un pôle d’excellence rural (PER)Métiers d’art, au sein duquel un pôle

Luxe a été intégré, est venu renforcerla filière. « Nous avons souhaité cePER pour aider les entreprises à mo-derniser leurs outils de travail et àrester en pointe, explique ThierryVinçon, le maire de la commune.Nous avons obtenu la labellisationen juillet 2010 et, en novembre 2010,1,186 M€ de dotations étaient attri-bués au PER. » Cela a permis à 9 en-treprises du luxe et des métiers d’artde mener à bien 21 projets d’inves-tissement : 12 emplois ont déjà étécréés et une quarantaine de nou-veaux devraient l’être d’ici à quelquesmois. Dans le Berry, tous les ans, le

luxe génère quelque 200 embauches,dont la moitié à St-Amand et dans lesenvirons. Une véritable aubaine.

Stéphanie Payssan

aubaine pour le Berry

L’artisanat de qualité n’est pas l’apanage du Berry. Le Loir-et-Chera aussi de belles références dans ce domaine. A Montrichard, laCommerciale de Maroquinerie (CDM), nouveau nom de baptême del’entreprise créée en 1958 par Pierre Chaintron à Chissay-en-Tou-raine, est passée en quelques années de 70 à 300 salariés. Les clésde son succès ? La préservation d’un standard de qualité et son an-crage sur le terroir. L’entreprise, qui produit en sous-traitance desportefeuilles, des porte-monnaie, des sacs et des ceintures, fabriqueaussi pour son compte et sous la marque Amboise. « La Maroquine-rie CDM vend ses articles à de grands magasins français (Galeries La-fayette, Printemps, Bon Marché) et exporte près de 40 000 ceintures etsacs par an au Japon », explique son pdg AlainGaillard.Le cuir de qualité, c’est aussi la passion deSylvie Buschhoff, la gérante de la Sellerie per-cheronne, créée en 1985 par son mari à St-Agil, près de Mondoubleau, et reprise parelle au décès de celui-ci, en 1995. Sylvie Buschhoff fabrique des selles, harnais et col-liers pour chevaux et restaure des capotes etdes intérieurs de voitures anciennes. Elle pro-fite à plein du retour du cheval dans nos cam-pagnes et, comme de nombreux artisans enréussite, parvient à marier la tradition avecl’innovation. « Nous avons mis au point deux col-liers légers et réglables pour les chevaux de traitqui font leur retour dans les parcs et jardins »,indique la gérante de cette petite société.

Le Loir-et-Cher a le cuir solide

Page 28: Mars 2013

Economie Energies nouvelles

28 La Lettre Valloire - Mars 2013

Cette start-up de droit britannique, qui développe une offre d’hygiène bucco-dentaire très innovante,entend créer une centaine d’emplois à St-Amand-Montrond.

V oici – peut-être – la success storyqu’attend le Berry depuis des an-

nées. Jean-Dominique Dana, un anes-thésiste-réanimateur – qui a exercé àSaint-Amand-Montrond – veut im-planter sur le territoire de cette com-

mune le siège France, une plate-formede R&D et une unité de production dela société britannique Bioteeth Inter-national qu’il préside. Cette dernière afondé son développement sur la com-mercialisation d’une innovation tout àfait originale : un dentifrice dénué desavon et de tensio-actifs, disponible engels, en sprays ou en sticks, et qui s’uti-

lise sans rinçage à l’eau. « Le potentielest énorme », indique Jean-DominiqueDana qui entend créer « au moins unecentaine d’emplois à St-Amand d’ici àtrois ans » et table déjà sur une secondeunité de production en région Centre.« Outre les marchés de l’officine, nouspouvons nous développer sur les seg-ments du tourisme et de la restaura-tion de luxe, des compagnies aérien-nes, de l’éducation et de l’hospitalier»,poursuit Jean-Dominique Dana; il es-time que Bioteeth International pour-rait afficher un CA de 80M€ d’ici à2015/2016. D’ores et déjà, des discussions avec desdistributeurs en France et des groupeshôteliers sont en cours et pourraientaboutir d’ici à septembre 2013, date à

laquelle Jean-Dominique Dana entenddébuter la commercialisation de cetteoffre bucco-dentaire « qui a été testéecliniquement avec succès et dans laplus grande discrétion ». Celle-ci est au-jourd’hui composée d’un gel sans rin-çage, d’un spray anti-plaque et d’unecire dentifrice avec brosse incorporéequi s’utilise sans eau. « J’évite de dire que le potentiel de cesproduits est de l’ordre du milliard d’eu-ros, parce que mes interlocuteurs neme prendraient pas au sérieux, maisc’est pourtant le cas », soutient le pré-sident de Bioteeth International, qui en-visage de faire appel à des investis-seurs… après voir fourni la preuve dela validité du concept commercial.

Jean-Christophe Savattier

Bioteeth veut se faire les dents à St-Amand-Montrond

Page 29: Mars 2013

Du comptoir d’accueil aux portes-cartes vitale en passant par la si-

gnalétique, la société Rubex s’est spé-cialisée dans la conception et la dis-tribution d’équipements pour lespharmacies et officines ; elle comptedéjà 11 000 clientes, soit 1 sur 2 enFrance. Installée depuis début 2013sur la ZA de la Haute Limougère à Fon-dettes (37), Rubex prend un nouveaudépart sous la houlette de son pdgFrançois-Xavier Crozet, qui a repris lasociété en janvier 2011. « Nous allons renforcer notre force devente sédentaire, en recrutant deuxcommerciaux et poursuivre le dé-veloppement de notre site de vente enligne », détaille le repreneur. Près de1 M€ ont été investis dans ce démé-nagement. « Nous devons développernotre argumentaire pour mieuxconseiller les pharmacien, afin qu’ils

restent compétitifs, en animantmieux leurs para-linéaires notam-ment », ajoute-t-il. Rubex va lancer àcet effet deux produits de paraphar-macie – Stick-off, un spray pour dé-coller les pansements et Argogène, unspray cicatrisant à l’aloe vera. « Ces pro-duits seront exclusivement réservéesà la vente en pharmacies », insisteFrançois-Xavier Crozet qui négocie despartenariats afin de proposer un ca-talogue complet, avec des sham-poings haut de gamme, des complé-ments alimentaires et une gamme vé-térinaire. Rubex vient de s’équiperd’une nouvelle ligne numérique d’im-pression à plat (177000€ investis) quiva permettre d’exporter dans les paysfrontaliers son savoir-faire dans la fabrication de produits dédiés (sacs enpapier, badges et signalétiques…): « Nous espérons réaliser 30 % de no-

tre CA à l’export et 20 % grâce auxventes sur le web », souligne le diri-geant qui proposera également l’im-pression de petites séries, à façon, decartes de visite comme de plaques etsignalétique. François-Xavier Crozetespère doubler le CA actuel de 2 M€

d’ici à 2016, en visant une part de 80%sur le marché des entreprises et de20% sur le marché des pharmacies.

Elise Pierre

Les ambitions de Rubex

La Lettre Valloire - Mars 2013 29

Spécialiste de l’équipement des pharmacies, la société Rubex, récemment reprise par François-Xavier Crozet, prend un nouveau départ à Fondettes.

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30 La Lettre Valloire - Mars 2013

Economie Energies nouvelles

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Akinator, le génie du web est chartrainLe devin informatique Akinator, qui a conquis 3 millions d’internautes en 13 langues différentes, est l’invention d’Arnaud Mégret, qui a créé la start-up Elokence à Mainvilliers.

S ur un coup de génie, Arnaud Mégret, 38 ans, a inventé l’avatar

Akinator, héritier d’Aladin, capable de deviner de manière infaillible le nom d’un personnage imaginé par les internautes à partir de simples questions. « À l’époque, j’avais créé cette application pour m’amuser, à

partir d’une petite base de données, il s’appelait Devinator », se remémore l’ingénieur qui était alors consultant dans une SSII parisienne. Mais le site connaît d’emblée un succès fulgurant et l’informaticien est contacté par des business angels. En 2007, Arnaud Mégret peut ainsi créer la société Elokence au sein de la pépinière de la CCI de Chartres avant de s’installer à Mainvilliers. « Nous avons développé le site internet, puis des applications payantes pour les mobiles smartphone, i-phone (…) qui ont beaucoup plu .» Cinq millions de personnes à travers le monde l’ont téléchargé, particu-lièrement en Europe et au Japon, et les prestations du génie sur ces supports multimédia représentent 70 % du CA d’Elokence, qui a atteint 2,4 M€ en 2012. « Plus les internautes jouent, plus la base de données des

personnages s’enrichit, en tenant compte de la culture des joueurs », se réjouit le créateur, qui a ainsi décliné Akinator dans 13 langues différentes. « Nous avons dû recruter des modé-rateurs free-lance pour superviser l’adaptation, et sept développeurs », ajoute-t-il. Forte de 3 millions de visiteurs par mois sur son site et de 1,5 milliard de parties jouées depuis sa création, la société Elokence vient de lancer une version pour enfants en 3D, Akinator Kids, et ouvrira bientôt une application sur facebook. « À l’avenir, nous espérons élargir le spectre dans le domaine ludique en proposant des logiciels d’identification pour d’autres cibles, comme un animal », dévoile le dirigeant qui a décidément plus d’un vœu à soumettre à la lampe d’Akinator.http://fr.akinator.com

EP

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La Lettre Valloire - Mars 2013 31

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Pour les femmes, par des femmesLes business angels d’Eure-et-Loir (Elba) ont investi 100 000 € dans la franchise « Unique et Féminine ». Ses fondatrices Céline Butet et Anne-Laure Le Bidre ont créé des boutiques dédiées aux femmes souffrant d’un cancer du sein.

«N ous souhaitions offrir un espace adapté pour les

femmes souffrant d’un cancer du sein afin de les aider à retrouver leur féminité : un lieu qui ne soit pas médical, mais intime et chaleu-reux, où nous proposons des prothèses mammaires, capillaires mais aussi d’autres services esthétiques, des cos-métiques, une lingerie adaptée… », explique Anne-Laure Le Bidre, 36 ans. L’ancienne esthéticienne a fondé en 2009 la holding d’achats Celor avec son amie Céline Butet, 42 ans, ex-gérante d’un magasin paramédi-cal. En septembre 2009, le premier magasin à l’enseigne « Unique et Fémi-nine » ouvre à Chartres et, grâce au bouche à oreille, fédère rapidement clientes comme centres hospitaliers et fournisseurs. En décembre 2010,

la 2e boutique ouvre à Cagnes-sur-Mer (06), en juin 2011 la 3e à Poitiers (86) et 2 franchises à Avignon (84) et Pau (64). Le coup de pouce déci-sif arrive en mai 2012, lorsque les business angels d’Eure-et-Loir (Elba) investissent 100 000 € pour détenir 40 % de l’entreprise eurélienne. « Nous avons été séduits par la détermination des créatrices et la spécificité de leur activité (...) et souhaitons les accom-pagner dans la constitution d’un ré-seau national de franchise », rapporte Pascal Planchon, président d’Elba. « Cinq nouvelles boutiques devraient naître d’ici à la fin de l’année et nous avons pu développer notre site inter-net », se réjouissent les cogérantes, dont l’objectif serait d’ouvrir 30 maga-sins d’ici à deux ans, 70 d’ici à cinq ans. « Avec le souci de préserver la même

qualité de dialogue et de services à ces femmes, avec qui nous tissons des liens très forts », insistent-elles. Diverses possibilités s’ouvrent à cette société créée « par des femmes pour les femmes », notamment pour devenir un partenaire incontournable dans le milieu médical. www.uniqueetfeminine.com

EP

Céline Butet et Anne-Laure Le Bidre récompensées pour la création d’Unique et Féminine lors des Trophées de la Performance 2012 de la CCI d’Eure-et-Loir.

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Economie Energies nouvelles

À mon retour du Canada, en voyant les bouteilles s’amonceler

autour des containers le lendemain de Noël, l’idée d’un capteur sans fil a germé, afin de vérifier le niveau de remplissage », se souvient Jérôme Valette, ancien cadre dirigeant de Bom-bardier Aéronautique, qui a ainsi créé

la société aEnergis en 2009 à Olivet. Soutenu par Oséo, Orléans Val de Loire Technopole, l’Aritt et la Région, le créa-teur a développé avec son associé Franck Charlet une solution complète de transmission sans fil, « aEner’COM », permettant de contrôler à distance et en temps réel des données issues de capteurs afin d’optimiser la collecte des déchets en point d’apport volontaire. « Ce système, qui fonctionne par radio fréquence libre et/ou GSM, permet pour 12 € par mois d’économiser 15 à 30 % de déplacements des flottes », souligne-t-il. Déployé initialement pour les collectivités locales notamment à Tours, Orléans et Landerneau – déjà 1 000 containers équipés –, ce système innovant pourra intéresser des acteurs privés. « Grâce à la levée de fonds de 1 M€

réalisée auprès de Blue Orange, Sofimac Partners et Centre Capital Développement, nous pourrons main-tenir un haut niveau de services et d’innovations technologiques et nous diversifier vers les bornes de récu-pération de textile, de piles, etc. », confirme Jérôme Valette, qui a mis en place un pilote avec Orange pour le déploiement de bornes dédiées à la collecte de téléphones usagés. Rebaptisée SigrenEa (anacyclique d’AEnergis), la société veut passer de 8 à 15 salariés d’ici à fin 2013. « Notre objectif est de 3 000 boîtiers, princi-palement pour la collecte des déchets des collectivités locales puis pour le recyclage de déchets industriels ou textiles », explique son président, qui vise un CA de 1 M€ en 2013.

D epuis juillet 2012 à Orléans,

deux bornes alimen-tées à l’énergie solaire permettent de rechar-ger et de connecter en wi-fi gratuitement et en libre service téléphone portable, tablette, ordinateur comme appareil pho-to via un connecteur USB ou une prise. Baptisés « Borneo-City », ces appareils sont le fruit d’une collaboration entre le concepteur Damien

Granjon, dirigeant d’Energie Solaire et Services (E2S), et Christophe Bouchon, orléanais, dirigeant de O’NRG, qui a industrialisé ces bornes innovantes. « Grâce à l’énergie solaire, les collec-tivités peuvent apporter de nombreux services gratuits à leurs citoyens. Nous avons rendu ce produit totalement autonome et autoporteur », résume ce dernier. Depuis la création de la société E2S en décembre 2011 avec le soutien d’Oséo, de l’Aritt et d’Innov’Action Loiret, Vinci a déjà équipé une aire d’autoroute et trois autres bornes sont présentes à Boulogne-sur-Mer et à Paris. « Borneo peut délivrer, via des écrans, des informations pra-tiques, culturelles (métro, plan…) et

abriter un défibrillateur comme un poste d’appel de secours .» Prenant la forme d’un banc autonome accolé à une borne surmontée d’un panneau photovoltaïque, la borne « Borneo City » pèse 800 kg et ne nécessite ni travaux de voirie, ni raccordement au réseau. « Ces bornes ouvrent des perspectives à d’autres applications pour les capteurs de qualité d’air, de bruit comme pour les vélos électriques et l’éclairage tout au long de La Loire à Vélo ! », ajoute-t-il. La société E2S, qui a pour objectif d’implanter un site d’assemblage et un SAV en région Centre, espère le déploiement de 30 bornes en 2013 et 200 à l’horizon 2015.

SigrenEa contrôle la collecte des déchets

Borneo, l’énergie en libre-service

Jérôme Valette,président fondateur

de SigrenEa,et son associé

Franck Charlet,directeur ventes

et marketing.

Spécialiste de la transmission de données, la société SigrenEa née à Olivet en 2009 a inventé des capteurs sans fil afin d’optimiser la collecte des déchets comme des téléphones usagés ou du textile.

La société orléanaise O’NRG a inventé des bornes solaires pour recharger les appareils nomades en pleine rue.

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ChristopheBouchon

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34 La Lettre Valloire - Mars 2013

Economie Energies nouvelles

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35 mesures pour mett re la compét i t iv i té au serv ice de tous

- Au contraire, avec le crédit d’impôt plus j’investis, plus je me développe, plus je recrute... et plus j’ai du crédit d’impôt !

Avec le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi, je bénéficie d’une aide fiscale dont le montant est égal à 4% en 2013 et 6% dès 2014 de chaque salaire allant jusqu’à 2,5 fois le SMIC. Cette aide permet à chaque entreprise, petite ou grande, de baisser ses coûts dès cette année. Grâce à ce dispositif, j’ai les moyens d’embaucher et d’investir.

- T’es pas folle de prévoir des recrutements ?

nière du Sanitas avec les jeunes pousses Eredova (cf. notre maga-zine de décembre 2012), la start-up Gomès Brothers (création de sites internet et applications smartphones) et l’agence d’animation pour enfants Rikiki et Cie, quatre nouvelles socié-tés ont rejoint les bureaux de 15 à 70 m2 afin de profiter des services mutualisés : salles de réunion, ser-vices télécom, internet, secrétariat, reprographie… « Les entrepreneurs y bénéficient d’un accompagnement personnalisé confidentiel avec des points de gestion trimestriels, d’une

cellule de veille économique, juri-dique, fiscale et nous les mettons en relation avec des experts en

innovation, marketing… », détaille Pierre-Guy Bichot, chargé du déve-loppement au cabinet toulousain Interfaces, à qui Tour(s)Plus a confié la gestion des deux pépinières. Les agences de communication BTG et Descheval, la coopérative Artefacts ainsi que la société 18 mars, spécia-lisée dans la conception d’objets et accessoires de luxe, y ont élu domi-cile. « Désormais il reste des espaces de co-working ainsi qu’un plateau de 150 m2 avec 5 bureaux où nous souhaiterions accueillir de l’hôtellerie d’entreprise », souligne Pierre-Guy Bichot. La cantine numérique est également ouverte pour une location à l’heure ou à la journée.

Les jeunes pousses fleurissePlus que des locaux adaptés et des services mutualisés, les pépinières du Sanitas et de La Rabière offrent aux jeunes pousses un accompagnement personnalisé en gestion, droit, marketing… Véritables lieux de vie, elles rompent l’isolement de ces créateurs qui y étoffent leur réseau.

D epuis 2012 , Tour(s)

P lus a c réé d e u x p é p i -n i è r e s a f i n d ’ a c c u e i l l i r les créateurs d’entreprises. Depuis l’ouver-

ture de la pépi-

Ilham Mouamin, fondatrice d’Académiedu Savoir et des Compétences (ASC)

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La Lettre Valloire - Mars 2013 35

À Joué-lès-Tours, l’équipement construit par Tour(s)plus à La Ra-bière, qui a ouvert début février, accueille déjà 9 entreprises, même si l’objectif est « d’en accueillir 12 à 15 » espère Pierre-Guy Bichot. Le bâtiment neuf de 1 200 m2 propose 29 bureaux de 15 à 50 m2. Le panel d’activités représentées est varié. Dans le domaine de la formation, la société Académie du Savoir et des Compétences (ASC), née en 2011, a déjà recruté 2 salariés. « Nous proposons des formations sur mesure pour les personnels du secteur sanitaire et social comme des cuisinistes », explique la créa-trice Ilham Mouamin. La pépinière compte aussi parmi ses occupants des formateurs spécialisés comme Emmanuel Moyer (ESA Coaching), Elisabeth Reverand-Gougeon et Cécile Hérisson qui proposent des services d’interprétation française

en langue des signes (Tours2 Mains) et Anne Lecordier, fondatrice de Marcane, spécialisée dans la forma-tion et l’accompagnement dans le domaine de la gestion relationnelle des RH, notamment la gestion de conflit. Le consultant Pierre Fauchart est le cadet de l’équipe : à 30 ans, après un début de carrière dans un cabinet d’expertise-comptable, il a créé Solussyo afin de proposer des conseils en gestion aux dirigeants. « J’accompagne les chefs d’entreprise, de PME-PMI, de la recherche de financement à l’optimisation des coûts », souligne l’entrepreneur, qui vise un CA de 100 à 120 000 € d’ici à l’an prochain. La coopérative d’acti-vités et d’emploi Odyssée Création, dont le siège est à Montrichard, y a également un bureau voisin pour ses porteurs de projet. Sur des activités de niche, la pépinière héberge le cabinet de conseil en ingénierie ther-

mique Dabetude ainsi que la société Apol, spécialisée en design pour les produits d’optique. Connect Services, créée par David Orhan et Nicolas Bourdon, complète la pa-lette avec ses solutions glo-bales de téléphonie et internet pour les profession-nels. « Travail-ler en pépinière aide à casser la routine et la solitude, cela permet de créer de nouveaux contacts ! », té-moigne Pierre Fauchart.

Elise Pierre

nt en Touraine

Pierre Fauchart, créateur de Solussyo

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Economie BTP

Après une année 2012 en repli, 2013 ne se présente pas sous de meilleurs auspices pour le sec-teur du bâtiment. Aline Mériau, présidente du syndicat professionnel dans le Loiret, réclame desmesures fiscales urgentes : réduction de la durée de détention d’un bien pour bénéficier de l’exo-nération de l’imposition sur les plus-values et taux de TVA à 5% pour la construction sociale et larénovation.

E n 2012, l’activité dans le bâti-ment aura reculé de 1,2 % envolume. En 2013, on prévoit

une nouvelle baisse d’activité de 3,5%.Le seul Loiret perdrait 400 emplois.Malgré des objectifs gouvernemen-taux ambitieux – 500 000 logementsconstruits, 500 000 logements réno-vés –, la baisse des achats de loge-ments neufs et l’accumulation desnouvelles règlementations (ther-miques, accessibilité, acoustique, parasismique, incendie, termites,amiante, gestion des déchets de chan-tier…) entretiennent un climat pes-simiste. « Dans ces conditions, la ré-sistance des entreprises a des limites.Les entreprises de BTP, qui ont pré-servé leurs effectifs depuis 2008, n’ont

d’autre choix que de sacrifier des em-plois », déplore Aline Mériau, prési-dente de la Fédération française du bâ-timent (FFB) pour le Loiret. « Pour-tant, la profession a fait les efforts né-cessaires pour répondre à ces enjeuxavec près de 2 000 chefs d’entrepriseset salariés formés en région Centre »,poursuit la patronne de la sociétéElicaum (3,5 M€ de CA), un spécialistede l’installation électrique basé à Fay-aux-Loges. Mis en place depuis le 1er janvier 2013et amené à remplacer le Scellier, le dis-positif Duflot vise les acquisitions,constructions de logements neufs ouréhabilitations avec le respect d’un ni-veau de performance énergétique,destinés à la location pour une duréed’au moins neuf ans. Ce dispositif sem-ble offrir un bon équilibre entre la vo-lonté du gouvernement de renforcerles contraintes sociales associées àl’aide reçue et la nécessité d’offrir unrendement acceptable aux investis-seurs. Cependant, Aline Mériau re-grette « qu’il fasse partie des réduc-tions d’impôt, objet du plafonne-ment global à 10 000 € », et souligne

que les entreprises « ont besoin d’in-vestisseurs à long terme et que ceux-ci, par nature, ont besoin de visibilitéet donc d’une stabilité fiscale. »« Qui peut croire que le renforcementde l’imposition des plus-values n’a paslargement amplifié le blocage destransactions de logements ? Qui peutcroire que le doublement en trois ansdu taux réduit de TVA est sans effet?»,s’insurge Aline Mériau qui formuletrois propositions « indispensables àla relance » : primo, la réduction dela durée de détention d’un bien im-mobilier pour bénéficier de l’exoné-ration de l’impôt sur les plus-values ;secundo, l’abaissement à 5 % du tauxde TVA pour la construction sociale etles travaux de rénovation ; tertio, lasuppression du régime des auto-en-trepreneurs pour le bâtiment. La pré-sidente de la FFB du Loiret n’oubliepas la réflexion à mener sur l’empile-ment des règlementations qui finissentpar peser lourdement sur les prix. Il ya encore du chemin pour imposer cegrand soir au gouvernement.

Sarah Louis

Le bâtiment veut son grand soir fiscal

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Interrogé par notre confrère L’Echo Républicain, le secrétaire géné-ral de la FFB d’Eure-et-Loir constate que « le bâtiment souffre, maislimite la casse sur le terrain de l’emploi ». En distinguant toutefois lesartisans ayant une clientèle de particuliers, qui profitent du tauxd’épargne élevé des ménages et donc de leur solvabilité, des entre-prises sous-traitantes travaillant sur les grands chantiers d’appelsd’offres publics, victimes de la concurrence et de la réduction descarnets de commandes.

Les artisans s’en sortent mieux

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A Bourges, le bâtiment del’ancien couvent de la Cha-rité va être reconverti en 62 lo-gements sur près d’1 ha. Le ter-rain adjacent a été acquis par

la SA Jacques-Cœur Habitatpour y construire 60 logementssociaux, dont la livraison estprévue d’ici à deux ans.

A Chartres, le projet Oxygène(coût 2,6 M€), vitrine de l’éco-construction qui comprendra700 m2 de bureaux et 500 m2

d’ateliers, devrait voir le jour au premier trimestre 2014 sur la zone Pôle Ouest deMainvilliers.

A Chartres, la SEM prévoit, lelong du boulevard de la Courtille, la livraison pour 2015d’une résidence haut degamme composée de cinqimmeubles offrant 107 loge-ments, du studio au T5, auxnormes BBC.

La Ville de Chartres va investir14 M€ afin de construire au-tour de l’école Vlaminck unpôle enfance comprenantune crèche et une école maternelle, et projette un se-cond pôle enfance quartierde Bel-Air.

Eure-et-Loir Habitat lance, pour un coût de 4 M€, un pro-gramme immobilier de 31 logements basse consomma-tion énergétique, ZAC des Larris Sud, au Coudray. Lalivraison est prévue pour le 2e trimestre 2014.

A Orgères-en-Beauce, l’an-cienne friche industrielle der-rière la CdC va être transfor-mée en zone pavillonnaire :sur 0,75 ha, 14 pavillons, uncollectif de 8 logements et 2 commerces vont être cons-truits.

Un boulodrome couvert de2400 m² va être réalisé par lecabinet Bourgueil et Rouleauà Rochepinard d’ici à octobre2014 pour un coût de 3,5 M€,dont 407 000 € apportés parTour(s)Plus. Il comprendra 36pistes intérieures et une toitu-re photovoltaïque de 400 m²sera posée.

L’Institut du travail social (ITS) va investir 3 M€ afin deréaliser une extension de1165 m2 sur son site principal,à Tours Nord, ainsi que 70places de parking. La livrai-son est prévue pour septem-bre 2014.

Sur le terrain dit de l’Arche-vêché jouxtant l’ITS à ToursNord, Icade débutera la construction en mars pro-chain de 20 maisons et 80 appartements répartis dans

4 bâtiments. Livraison prévueau 1er semestre 2015.

Un 4e village d’artisans va bientôt voir le jour à Contres.Il s’agira d’un bâtiment com-prenant 11 cellules de 250 à550 m² ; la livraison est prévuepour juin 2013. Un 5e village,dédié cette fois à l’agroali-mentaire, est à l’étude avec 4 cellules de 300 m².

La clinique de la Reine-Blan-che, située dans le quartier dela Madeleine à Orléans, dé-ménage et va laisser place àun programme immobilier de200 logements sur 1,2 ha quidevrait voir le jour en 2015-2016. Les immeubles n’excè-deront pas cinq étages.

La Ville d’Orléans projette leréaménagement du groupescolaire Georges-Chardon :une école va être reconstrui-te (4 600 m²) ainsi qu’un gym-

nase (environ 2 500 m²). La livraison du programme, es-timé à 18 M€, est prévue pourla rentrée 2015.

La municipalité d’Orléans re-lance le PPP de 20 M€dans lequartier St-Marceau qui portesur la construction d’un grou-pe scolaire de 4 600 m² et de3 200 m² d’espaces extérieurs.

Un projet d’éco-quartier est àl’étude à Pithiviers. Environ50 ha seront aménagés àl’est de la ville sur les vingtprochaines années. Entre 580 et 600 logements, un col-lège, un gymnase, des com-merces et des services y sontprévus.

La municipalité de St-Jean-de-Braye va lancer pour 6,1 M€

le projet de constructiond’une piscine couverte sur1800 m² avec un bassin de 25 mètres ; l’équipement serachauffé par géothermie. Lesconsultations seront lancéesen janvier 2014, pour une ou-verture en 2015.

INDRE-ET-LOIRELes architectes por tugais Manuel etFrancisco Aires Mateus ont été choisis parTour(s)Plus pour la réalisation du centre decréation contemporaine Olivier-Debré, quis’installera dans l’actuelle école des Beaux-Arts (Esbat), à Tours, et dont l’ouverture estprévue en 2015. L'édifice s'étendra sur unesurface d'environ 4 500 m², qui correspond àla surface actuelle de l'Esbat, répartis entre le grand volume de la Grande Nef et deuxplateaux de 700 m² chacun. Le projet représente un investissement de 13,6 M€.

INDRE-ET-LOIRE

LOIRET

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EURE-ET-LOIR

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Economie Chantiers

38 La Lettre Valloire - Mars 2013

INDRE-ET-LOIREUne résidence de tourisme« Le Clos St-Michel » va voirle jour à Chinon, au pieddu château royal, pourune ouverture prévue dé-but 2014. Elle comportera84 studios (soit un total de426 lits), une piscine ainsique des équipements spor-tifs. Le cabinet tourangeauIvars & Ballet a été retenupour assurer la maîtrised’œuvre.

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Le cabinet d’ingénierie Safège a été désigné par le Sitcat pour concevoir et réaliser les aménage-ments de la nouvelle ligne de tramway de Tours. Le 1er septembre prochain, Safège bouclera ainsison plus gros chantier de transport urbain.

L e cabinet d’ingénierie Safège(groupe Suez Environnement)a été chargé par le Sitcat de la

maîtrise d’œuvre pour la conceptionet la réalisation des aménagements ur-bains de la nouvelle ligne de tramway,en association avec Systra et Ecctapour l’infrastructure. « Nous sommesla plus grosse structure d’ingénieriede la région avec 45 salariés maisnous n’avions jamais été retenuspour un gros chantier de transporturbain », souligne Pierre Léger, direc-teur de l’agence tourangelle.Depuis juin 2009, 30 à 50 salariés ducabinet ont planché sur le projet, dontles principales contraintes sont « le res-pect du budget et du délai du 1er sep-tembre 2013 ». Les équipes locales deSafège, aidées des agences de Caen,Rennes et Lyon, ont mené toutes lesétudes environnementales et règle-mentaires avant la mise en place desinfrastructures pour près de 80 M€ detravaux. « Mise en place du mobilierurbain, des rails, du revêtementcomme de la signalisation, nous

représentons 35 % de l’équipe demaîtrise d’œuvre », détaille le direc-teur. Prévoyant une ligne de 15,5 kmdu nord au sud, le futur tramway vatraverser la ville de Tours, « ville et paysd’art et d’histoire » qui dispose du plusimportant secteur sauvegardé deFrance en raison de son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Safège a ainsi dû travailler étroitementavec les architectes des bâtimentsde France (ABF). « Le chantier est trèsformateur, explique Pierre Léger, car les difficultés sont de taille en raisonde ce secteur préservé qui a nécessi-té d’enterrer sur 1,8 km toutes leslignes ». Le projet a exigé égalementla création d’ouvrages d’art (nou-veau pont sur le Cher, franchissementde la D37) et des traversées commecelle du pont Wilson (voir ci-dessus).Les lignes y étant enfouies, il a fallud’abord étanchéifier ce pont histo-rique. Toutes les compétences du cabinet ont été mises à profil enétudes, aménagement urbain, hy-draulique et environnement. Pour

les plates-formes végétalisées, Safègeexpérimente une nouvelle technique,qui utilise un fond naturel pour ense-mencer la terre sans besoin de récu-pérer l’eau d’arrosage. « 7 km de laligne seront engazonnés, 2013 arbresplantés et nous avons pris égale-ment en compte le parcours de la Loire à Vélo », ajoute le directeur, quiaborde sereinement la dernière lignedroite avant le lancement.

Elise Pierre

Safège tisse le tram de Tours

LE TRAMWAY EN CHIFFRES

• Coût global 370 M€

• 1 ligne nord-sud de 15,5 km dont 6,7 km de plate-forme végétalisée

• 29 stations• 54 900 voyageurs attendus par jour• 2013 arbres plantés, soit plus de 2 arbresplantés pour 1 arbre coupé

• 1,8 km en APS (Alimentation par le sol) de laplace Choiseul à la gare de Tours

• 19,3 km d'aménagements cyclables• 400 000 m² d'aménagement dont 40 000 m² en pierre naturelle

La Lettre Valloire - Mars 2013 39

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Brigitte Le Nerrant, directrice, et Cyril Oriou, responsable du développement commercial d’APFEntreprises Tours, nous présentent l’APF et la sous-traitance au travers de l’entreprise adaptée.

Que représente APF ?Avec 13 500 salariés, l’Association des Paralysés de France (APF) est la deuxième association française. Elle a trois missions principales :

La défense, l’accompagnement et l’inclusion des personnes handicapées dans la société à travers un militantisme politique fort ;

La gestion de structures, essentiellement de type médico-social au service des personnes en situation de handicap moteur et réparties sur le territoire ;

L’intégration des personnes handicapées dans le milieuprofessionnel au sein des entreprises adaptées.

Pour cette intégration, l’APF s’appuie sur son département APFEntreprises, réseau national d’entreprises adaptées (EA), organisé en huit filières d’excellence : l’électronique, la mé-canique et la tôlerie fine, l’électrotechnique, la plasturgie, lacommunication d’entreprise, l’environnement, les services

administratifs et la logistique. APF Entreprisescompte parmi ses clients nombre de grandes en-treprises dans tous les secteurs d’activités écono-miques (Industrie, Finance, Santé, Agroalimentaire,secteurs publics, etc.).

Qu'est-ce qu'une entreprise adaptée (EA) ?Une entreprise adaptée est une PME employantun minimum de 80 % de salariés en situation dehandicap. Le statut juridique est variable (asso-

ciatif ou privé). En tant qu’entreprise, elle repré-sente à la fois une logique économique, une mission socialeet une nécessité citoyenne. Elle joue un rôle essentiel au-jourd’hui alors que le taux de chômage des personnes han-dicapées est deux fois plus élevé que celui de l’ensemble dela population.Il existe environ 650 entreprises adaptées en France. Avec ses3 500 salariés répartis sur 42 sites, APF Entreprises est le prin-cipal acteur sur ce secteur avec un CA global de 51 M€ en 2012.

Quels sont les domaines d’intervention d’APF Entreprises à Tours ?APF Entreprises Tours développe deux domaines d’activités stra-tégiques :

L’industrie, avec notamment les métiers de l’assemblage électromécanique, du câblage électrique(faisceaux, armoires électriques, coffrets ) et électronique (soudure sur cartes) ;

Les activités tertiaires, comme la numérisation, les centres d’appels sortants et entrants, la mise à disposition de personnels qualifiés,…

En tant qu’acteur de ces métiers, APF Entreprises Tours se positionne comme un créateur de valeur ajoutée estampilléeMade in France.

Quels sont les points forts d’APF Entreprises Tours ?APF entreprises a bâti sa stratégie sur des leviers économiquesmajeurs :

Une approche projet se traduisant par une réponse spéci-fique et adaptée pour chaque client ;

APF Entreprises, se développe et crée de la valeur avec

sa nouvelle blanchisserie industrielle

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Une flexibilité ;

Une adaptabilité forte ;

Une compétitivité tarifaire pour un service de qualité ;

Et enfin, un service de proximité.

Certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001, APF EntreprisesTours intègre ces valeurs que sont la qualité, l’environnementet la sécurité. Cette démarche de management intégré, cons-titue une culture d’entreprise associée au développement durable et à la responsabilité sociétale.

Quelles sont les obligations légales des entreprises en matière d’emploi du travailleur handicapé ?Les entreprises ou administrations publiques de plus de 20 sa-lariés ont une obligation d’emploi de travailleurs handicapésà hauteur de 6 % de leur effectif. Le non-respect de cette obli-gation donne lieu à une contribution auprès d’unfonds mutualisé (AGEFIPH ou FIPHP).L’entreprise peut remplir cette obligation par l’emploi direct de personnes handi-capées. Elle peut aussi remplir cette obligation d’em-ploi en confiant la sous-traitance d’une partiede leur activité à des entreprises adaptées. Celaleur permet alors de réduire ainsi leur contri-bution à hauteur de 50 % maximum. Ainsi l’entreprise adaptée permet à ses clientspartenaires d’assumer leur responsabilité so-ciétale.

Quelle est l’actualité économique et sociale d’APF Entreprises Tours ?Pour renforcer son offre et créer de la croissance in-terne, APF Entreprises Tours, accompagnée de par-tenaires et experts du métier, ouvre une blanchis-serie industrielle aux normes RABC (Risk AnalysisBio Contamination Control).Située dans la ZA de Notre-Dame-d’Oé, « La Blan-chisserie d’Oé » est un outil industriel moderneet écologique. Elle offre la garantie d’un contrôlepermanent du risque de bio-contamination.En cohérence avec sa démarche de développe-ment durable, APF Entreprises Tours développe ainsiun outil respectueux de l’environnement. A terme la Blanchisserie d’Oé atteindra une capacité de 1,4 tonne par jour et emploiera une quinzaine de salariés.

Elle propose :

L’adaptation au projet de chaque client ;

La flexibilité ;

La qualité du service ;

Le respect des normes d’hygiène du linge ;

Le respect de l’environnement.

Les chiffres clés de l’APF à Tours• Création : 1972

• Effectif : 100 salariés sur 3500 m² d’ateliers

• CA : 4 M€

• Certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001

• Leader régional sur les métiers de l’électrotechnique et de l’assemblage électromécanique.

• Réparateur exclusif des compteurs d’ERDF depuis environ trente ans.

• Centre de relation clientèle dans le traitement des NPAI pour GDF Suez.

• Site web : www.apf-entreprises-tours.com

Contact pour les entreprises : Le responsable du développement commercialCyril Oriou se tient à la disposition des entreprises pour étudier leurs besoins et leur proposer le service le plus adapté.

Contact : Cyril Oriou06 70 40 38 02 / 02 47 87 48 95 [email protected]

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Dossier Formation

L’apprentissage industrielen mal de candidats

Les acteurs du monde de la formation se mobilisent en région Centre afin d’offrir précocementdes parcours sur mesure qui répondent aux besoins des entreprises locales en mal d’une main-d’œuvre qualifiée et rapidement opérationnelle.

«N ous sommes face àun paradoxe : lesentreprises indus-

trielles ont des besoins récurrentsd’une main-d’œuvre qualifiée, denombreux jeunes sont au chômageet, pourtant, près de 100 contrats enentreprise de professionnalisationou d’apprentissage n’ont pas trou-vé preneurs cette année ! », résumeStéphan Chaligné, secrétaire généralpour la région Centre de l’UIMM. Cesemployeurs pointent un manque demain-d’œuvre qualifiée sur des mé-

tiers traditionnels de l’industrie, acces-sibles dès le CAP : chaudronnerie, ou-tillage, productique. Rien de biennouveau sous le soleil. « Il y a un réeltravail de séduction à poursuivre

pour favoriser l’adéquation entre cesindustries et les candidats, qui sontles ressources de demain », ajoute-t-il. D’autant que, selon la dernièreétude de l’observatoire des métiers etdes qualifications de la métallurgie, lesbesoins en recrutement seront de l’or-dre de 60 000 à 80 000 personnes paran dans les prochaines années. Lesnombreux départs en retraite, ajoutésaux besoins structurels, expliquent enpartie cette tendance, en dépit d’uneconjoncture en berne. « Nous travail-lons avec l’ensemble des acteurs –Conseil régional, Pôle Emploi, CCI…– afin de proposer des parcours deformation opérationnels qui accom-pagnent les entreprises dans la mon-tée et la transmission de leurs com-pétences », souligne Stéphan Chaligné.De nombreuses initiatives sont me-nées. Dans le cadre du rapproche-ment du monde industriel et del’Education nationale, l’UIMM Loiretorganise ainsi l’opération « Prof-Indus-trie » qui permet de faire découvrir auxprofesseurs et professionnels de l’em-ploi la palette de métiers offerts parles industries locales. La Région a réaf-firmé son attachement envers l’ensei-

gnement professionnel et la nécessitéde le valoriser, « s’il est en mesure deproposer des parcours de réussite dif-férenciés, variés et personnalisés » aprécisé le président de la Région

Centre François Bonneau. Dans le ca-dre des orientations pour l’évolu-tion de la carte des formations à la ren-trée 2013, il a été rappelé que l’objec-tif de réduction des sorties sans di-plôme a conduit à faire du CAP le pre-mier diplôme de sortie. « L’enseigne-ment professionnel, qu’il soit en mi-lieu scolaire ou en apprentissage,doit assurer à chaque jeune une for-mation qualifiante reconnue parun diplôme. Pour donner à un pu-blic hétérogène une véritable chancede réussite, une complémentaritéest nécessaire entre ces deux types deformation ». C’est dans ce cadre que la Région amené cette année – une nouveauté –un travail de concertation avec les bran-ches professionnelles, afin « d’adapteraux besoins des entreprises une offreglobale », souligne Martine Brodard,directrice adjointe formation éduca-tion au Conseil régional. Neuf bran-ches ont été consultées : automo-bile, BTP, industrie, plasturgie, servicesà la personne, transports et logistique,aménagements paysagers, IAA, sportet animation. Et là encore, des difficul-tés de recrutement sont pointées du

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”“ LES BESOINS DE RECRUTEMENT SERONT

DE L’ORDRE DE 60 000 À 80 000 PERSONNESPAR AN DANS LES PROCHAINES ANNÉES

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Dossier Formation

doigt sur des métiers en forte tension:chaudronnerie, pilotage de ligne au-tomatisée… « Il faut inciter ces jeunesà aller dans les filières qui assurentune insertion rapide et durable, ac-cessibles dès le niveau V, insiste Mar-tine Brodard. Même si nous voulonsleur donner les ambitions d’allerjusqu’au bac pro, qui ouvre à despoursuites d’études jusqu’au BTS ».La Région s’attache également à fairede l’apprentissage une voie de forma-tion ouverte au plus grand nombre.Avec un certain succès qui la placeparmi les premières régions de l’Hexa-gone. En 2011, ce sont 20 428 appren-tis répartis dans 41 CFA qui prépa-raient ainsi un diplôme de l’enseigne-ment technologique ou professionnel,CAP, BTS, licence professionnelle et diplôme d’ingénieur. « En dix ans, lenombre d’apprentis a augmenté de20 % », souligne Martine Brodard. Ex-cepté dans le Loir-et-Cher, cette ten-dance s’observe dans tous les dépar-tements et plus particulièrement dansle Cher (+ 50,9 %) et l’Indre-et-Loire(+ 46,6 %). Autre tendance, « le niveau de qua-lification est en forte augmenta-tion». Si en 2001, 70 % des diplômespréparés par apprentissage dans la ré-gion étaient de niveau V, ces derniers

ne représentaient plus que 47 % del’offre de formation. La part des for-mations de niveau III (BTS) est pas-sée de 8,9 % à 15 % et celles de niveauII et I de 1 à 7,3 % (voir encadré). De-puis 2005, la Région a ouvert 224 nou-velles formations en apprentissage,dont 118 relevant de l’enseignementsupérieur. «Pour l’UIMM, l’alternan-ce est une voie privilégiée d’accès àl’emploi dans l’industrie », se ré-jouit son secrétaire général, dont le ré-seau CFAI a formé plus de 26 000 ap-

prentis en 2011, avec une insertion de79 % dans les six mois suivant l’obten-tion de leur diplôme. Offrant de mul-tiples avantages à l’employeur en for-mant un salarié à sa culture d’entre-prise, à des niveaux allant du CAP autitre d’ingénieur, l’alternance a fait ses preuves, comme le montrent lestémoignages que nous publions, ducôté des candidats comme de celuides recruteurs. « Beaucoup de chefs d’entreprises re-chignent à s’engager dans l’appren-tissage qui constitue pourtant l’undes meilleurs viviers pour intégrer ra-

pidement des salariés », souligne Pa-trice Remanjou, gérant de MenetouMécanique, tandis que Ludivine Tru-blard, assistante RH chez Sferic à Me-nars, reconnaît «qu’à l’issue de ce par-cours en alternance, ces dernierssont particulièrement bien formés »(lire page 49).« Les employeurs comme les salariésont compris la nécessité de la forma-tion tout au long de la vie », com-mente Stéphan Chaligné qui a égale-ment enregistré une élévation du

nombre d’heures de formation conti-nue. « Le décloisonnement entre laformation initiale et la formationcontinue est nécessaire », confirme lerapport régional.Des pistes de travail ont été abordéespour proposer des formations mixantadultes et lycéens, et des parcours debac pro proposant la seconde envoie scolaire puis la première et ter-minale en apprentissage. « La diffi-culté réside dans la construction à lacarte », rapporte Martine Brodard.C’est dans cet esprit que l’UIMM pro-pose des parcours toujours plus indi-vidualisés comme les CQPM et des for-mations techniques dans les îlots deformation technique individualisée(Ifti). Tout en construisant des par-cours sur mesure pour les PME-PMIet en continuant à soutenir l’alter-nance, la Région Centre tient à restervigilante sur la répartition entre voiescolaire et apprentissage. « Il faut lais-ser aux jeunes un choix actif et nonsubi entre les deux modes de forma-tion. La Région ne souhaite pas queles jeunes les plus en difficulté soientrefoulés vers l’apprentissage, faute desections de CAP dans les lycées pro-fessionnels », rappelle le rapport.

Elise Pierre

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20 428 apprentis dont :

• niveau V (CAP) : 9 712 apprentis> tendance 2012 : - 3,4 %

• niveau IV (Bac Pro – BP) : 6 107 apprentis> tendance 2012 : - 8,6 %

• niveau III (BTS – DUT) : 3 108 apprentis> tendance 2012 : + 16 %

• niveaux II et I (licence pro, master, ingénieur) : 1 501 apprentis> tendance 2012 : + 50 %

Les chiffres de l’apprentissage en 2011/2012 en région Centre(comparaison octobre 2011/octobre 2012)

”“ L’ALTERNANCE EST UNE VOIE PRIVILÉGIÉE

D’ACCÈS À L’EMPLOI DANS L’INDUSTRIE

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Mon père est technicien d’usinage et ilm’a donné le goût de ce métier. La méca-nique, c’est une véritable passion. J’avaisdécouvert l’entreprise lors d’un staged’observation en 3e et j’ai continué enseconde, en première et maintenant enterminale dans le cadre d’un bac pro. Cequi est vraiment intéressant de mon

point de vue, c’est que l’on entre direc-tement dans le vif du sujet. Au CFAI,nous avons aussi du matériel d’usinagemais nous ne sommes pas en conditionsréelles. L’entreprise apporte un « plus »évident, un « plus » financier aussi puis-que je touche un salaire mensuel de900 €. Le rythme de quinze jours en

entreprise, quinze jours au CFAI est par-fois assez déroutant parce que les con-ditions sont vraiment différentes, lerythme de travail aussi. La partie théo-rique est tout de même plus reposante.Je n’ai pas encore choisi mais je penseque j’aimerais poursuivre par un BTS enalternance.

« On est tout de suite dans le vif du sujet »Freddy Prouteau, 18 ans, prépare un bac pro en techniques d’usinage (TU) au CFAI d’Aubigny-sur-Nère (18) et chez Menetou Mécanique à St-Martin d’Auxigny (18).

J’avais déjà accueilli mon propre filscomme apprenti au sein de mon entre-prise de mécanique générale, spécialiséedans l’usinage de pièces à l’unité pourles secteurs de l’agroalimentaire et de ladéfense (7 salariés, 700 000 € de CA).J’avais donc pu mesurer tout l’intérêt dela formule. Bien sûr, l’accueil d’un jeunereprésente une charge pour l’entreprise:il n’est pas opérationnel immédiatement,il casse des pièces ! Mais il faut savoir ceque l’on veut ! Beaucoup de chefs d’en-

treprise, qui se plaignent de ne pouvoirrecruter des collaborateurs suffisammentformés, rechignent à s’engager dans l’ap-prentissage, qui constitue tout de mêmel’un des meilleurs viviers pour pouvoirintégrer rapidement des salariés… quin’auront pas qu’une vision théorique del’entreprise, celle qui est généralementdispensée par l’Education nationale !Mon souhait ? C’est que le jeune pour-suive chez moi comme salarié à partentière. C’est tout de même le but !

« Il faut savoir ce que l’on veut »Son tuteur, Patrice Remanjon, gérant de Menetou Mécanique à St-Martin d’Auxigny.

C’est vraiment une expérience enrichis-sante. J’ai été plongé instantanémentdans une ambiance professionnelleavec un vrai projet, suivi par mon tu-teur auquel je peux me référer en cas

de problème. C’est sans discussion pos-sible, le « plus » des cursus alternants depouvoir rapidement gagner une auto-nomie, que j’ai, je crois assez rapide-ment atteinte. Ce qui est intéressant,

c’est de pouvoir également s’inscriredans la durée. C’est mon cas puisquej’entends poursuivre chez IN-LHC dansle cadre d’un BTS après avoir passé – etréussi – mon bac pro.

« L’autonomie est rapidement atteinte »Dylan Laurent, 17 ans, prépare un bac pro en études et développement de produits industriels chezIN-LHC, un sous-traitant de l’aéronautique installé à Châteaudun (28).

Cet apprenti, qui passera son bac proétudes et définition des produits indus-triels (EDPI), est le premier du genre.IN-LHC avait jusqu’alors l’habitude d’em-ployer des apprentis seulement en ate-lier. Nous avons profité de l’opportunitéde départs imminents à la retraite aubureau d’études pour nous engager danscette démarche. Bien sûr, il faut se don-ner un peu de peine, être indulgent etorganiser l’intégration du jeune. Mais je

dois dire que nous avons été rapidementpayés de retour. Notre jeune a été rapi-dement opérationnel sur des tâchesbasiques ; bien sûr, cette autonomie estréduite mais elle est de bon augure.Nous avons le soutien de la directiondans l’accompagnement de cette dé-marche qui devrait logiquement se ter-miner par une embauche, mais jesouhaite avant tout que le jeune pour-suive ses études dans le cadre d’un BTS.

« Ne pas s’arrêter au bac pro »Son tuteur, Pascal Métais, dessinateur-projeteur chez IN-LHC.

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J’ai découvert la mécanique à l’école d’armurerie à Liège, en Belgique, un cur-sus que je n’ai pas poursuivi, sans douteparce que j’ai engagé cette formation àun âge trop précoce. Mais j’ai pris goût àla fabrication de pièces complexes et je

peux assouvir cette passion chez Sferic.Ce qui est intéressant, c’est la grandecomplémentarité entre ce que j’ap-prends au CFAI d’Amboise et ma pra-tique professionnelle chez Sferic.Physiquement, le rythme de l’alternan-

ce n’est pas épuisant. J’ai beaucoup deplaisir à me rendre en entreprise. Je n’aipas encore choisi entre poursuivre unBTS ou postuler à une intégration enentreprise.

« J’ai du plaisir à aller travailler en entreprise »Quentin Poulin, 16 ans, est en 2e année de formation de technicien d’usinage (TU). Il prépare un bacpro en alternance chez Sferic à Menars (41), une entreprise spécialisée dans la fabrication d’implantset de prothèses médicales.

Chez Sferic, nous avons pris l’habitude,depuis 2005, de recourir à l’apprentis-sage pour tenter de pallier les difficul-tés de recrutement auxquelles noussommes confrontés. L’idée, c’est natu-rellement de pouvoir constituer un vi-vier avec d’autres entreprises locales quiemploient aussi des spécialistes de l’usi-nage. Les bonnes années, nous avonsemployé simultanément jusqu’à huit sa-lariés, aujourd’hui, nous en employonstrois. Nos jeunes poursuivent un vérita-ble cursus interne, dès leur arrivée en3e jusqu’à leur terminale, sous la direc-

tion d’un maître d’apprentissage qui estlui-même issu de cette filière. Je dois direqu’à l’issue de ce parcours très complet,les jeunes sont particulièrement bienformés. Pour autant, nous ne réussis-sons que très rarement à les garderaprès leur formation lorsque nous avonsdes opportunités qui se dessinent. Eneffet, les CFAI dans notre domaine sontbasés à La Chapelle-St-Mesmin et àAmboise. Ces jeunes, qui ne sont pastrès mobiles, sont originaires de cesrégions et préfèrent revenir à proximitéde leur domicile.

« Pas toujours facile de transformer l’essai »L’un de ses tuteurs, Ludivine Trublard, assistante RH chez Sferic à Menars (41).

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Kenya et Tanzanie Karibu !De part et d’autre du Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique, le Kenya et la Tanzanie sont terresd’émotions fortes : des paysages à couper le souffle, une nature exubérante, des animaux en nombre exceptionnel, des éco-lodges confortables. Y vivre un safari, c’est engranger

des souvenirs inoubliables.

Chambord veut faire place forte

Le Domaine de Chambord, qui espèreatteindre un million de visiteurs d’ici à 2020, lance d’importants investissements et renouvelle son offre afin, notamment, de

séduire la clientèle d’affaires.

Docte Gestio à la rescousse des sites du Val de LoireAprès avoir repris deux sitestouristiques à Amboiseet à Blois, Docte Gestioconfirme son intérêt pour le Val de Loire en se portant acquéreur du Château des 7 Tours,

à Courcelles-de-Touraine.

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Escapades Ailleurs

O n ne revient pas indemned’un voyage en Afrique del’Est équatoriale. D’abord

parce qu’il s’agit souvent de la concré-tisation d’un rêve caressé depuis l’en-fance. Ensuite, parce qu’une fois arrivésur place, le dépaysement est total :ce que l’on avait imaginé à propos de

ces réserves de milliers d’animaux, vé-ritables Arches de Noë, et de cespaysages majestueux aux couleurstranchées, en lisant le roman de Ka-ren Blixen, La ferme africaine, ou enregardant le film de Sydney Pollack,Out of Africa, se trouve bel et bien aurendez-vous. Enfin, parce que l’on re-

part changé, pour ne pas dire boule-versé, par tout ce que l’on a vu ou res-senti, du Masaï Mara à Tsavo en pas-sant par Amboseli et le Ngorongoro. Un voyage en terre de safaris est uneexpédition pleine de surprises entous genres. Les chasseurs de cli-chés s’attendent à y transpirer à

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Kenya et Tanzanie De part et d’autre du Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique, le Kenya et la Tanzanie sontterres d’émotions fortes : des paysages à couper le souffle, une nature exubérante, des animauxen nombre exceptionnel, des éco-lodges confortables. Y vivre un safari, c’est engranger des sou-venirs inoubliables.

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grosses gouttes, alors que la tempé-rature dépasse rarement les 25 °C lejour et les 12°C la nuit dans les parcs,la plupart situés en altitude. Ils comp-tent passer des journées entières aumilieu des animaux, alors que ceux-ci ne se laissent approcher qu’aux pre-mières heures de la journée ou en find’après-midi. Ils espèrent se dégour-dir les jambes en pleine nature, alorsqu’il est rigoureusement interdit dedescendre du 4 x 4 durant le safari. Ilsveulent systématiquement « mitrailler»les « Big Five » (lion, buffle, éléphant,léopard et rhinocéros), alors qu’ilfaut parfois parcourir des kilomètresde pistes poussiéreuses et défoncéespour croiser l’un ou l’autre de ces«cinq grands»… Bref, l’Afrique des sa-faris se mérite. Et c’est tant mieux, carles réserves que l’on visite (en partieseulement, tant elles sont vastes) nesont pas et ne doivent pas devenir desparcs zoologiques géants peuplés debêtes apprivoisées. Pour profiter à fond d’un safari etamortir le budget conséquent qu’ilfaut y consacrer, deux semaines mini-mum sont indispensables, avec aumoins trois parcs à visiter, en 4 x 4 desix passagers au plus. Par conséquent,mieux vaut confier l’organisation dece qui sera l’un des plus beauxvoyages d’une vie à un profes-sionnel bien implanté dans lepays, à l’instar de Gilles Mourat.Cet ancien concessionnaire debateaux a vendu son affaire surl’Île de Ré pour créer Asda, uneentreprise qui emploie près de200 personnes en Afrique orien-tale, ce morceau de continentdont il est tombé amoureux àforce d’y passer ses vacances. « Mon ambition est de satisfaire

des voyageurs exigeants et connais-seurs, recherchant du privatif et duromantique, loin des vacances demasse », explique ce tour opérateurqui a arpenté chaque recoin des lieuxqu’il fait découvrir par des guides bienformés, connaissant parfaitement laflore et la faune de leur pays.Aucun parc ne ressemble à un autre.Tsavo, le plus vaste parc du Kenya(21000 km²), à seulement deux heu-res de Mombasa, se divise en deuxsites très différents. La partie ouest secaractérise par une végétation sèched’épais bosquets, entre lesquels se ca-chent zèbres, girafes, éléphants et rhi-nocéros au cœur d’un sanctuairebien à eux. Le Ngulia Lodge, perché

sur une colline, offre une vue à 360°sur ce lieu un peu mystérieux qui im-pose de s’armer de patience pour ren-contrer des animaux. La partie est,plus verdoyante, est une plaine déga-gée peuplée de buffles, zèbres et

éléphants recouverts de terreocre, pour s’être vautrés dans lalatérite rouge. Comme tous lesautres parcs, Tsavo héberge

les touristes en camps detentes de luxe, tels que leMan Eaters TentedCamp ou le Manyatta

Camp, qui per-mettent d’aper-cevoir quantité

d’animaux, depuis

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INFORMATIONSPRATIQUES :

Les voyagistes ont des accords avec diversescompagnies aériennes nationales, notammentKenya Airways ou Ethiopian. La plupart desvols se font avec escale : soit à Nairobi, pourMombasa, avec Kenyan Airways, soit à Addis-Abeba (Ethiopie), puis Arusha-Kilimandjaro (Tanzanie), avec Ethiopian. At-tention, Kenyan Airways affiche souvent desretards ou du « surbooking ». Le vol dure en-viron 9 heures de Paris à Nairobi.Tous les grands voyagistes proposent des sa-faris. Mais mieux vaut s’adresser à une agen-ce spécialisée, implantée localement, quipourra proposer des séjours ou safaris à lacarte, par exemple Asda (Tél. 05 46 27 98 29-www.safari-afrique.com).

DÉCALAGE HORAIRE : + 2 heures avec la France en hiver ; + 1 heureen été.

CLIMAT : Tropical chaud et humidesur la côte (25 à 34°C), plussec et tempéré dans l’inté-rieur du pays, voire très fraisdans certains parcs situésen altitude comme le Ngo-rongoro. La saison despluies va de mars à juin et

reprend d’octobre à décembre. La saisonsèche va de fin juin à octobre, puis revient enjanvier-février.

FORMALITÉS : Passeport valable six mois après la date duretour et visa de 50 $ à acquitter à l’entrée dechaque pays.

MONNAIE : Le shilling kenyan et le shilling tanzanien. 1€ = 100 shillings kenyans ou 2000 shillingstanzaniens, selon le cours de la monnaie, trèsvariable d’un jour à l’autre.L’euro et le dollar sont ac-ceptés partout, mais uni-quement en billets debanque récents.

Karibu !

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chaque logis, en particulier des ba-bouins qui n’hésitent pas à franchir lesclôtures électrifiées dans l’espoir dechaparder un peu de nourriture.Au pied du Kilimandjaro, sur le versantle plus dépourvu de neige (symboledu réchauffement climatique) de cevolcan de 5892 mètres, s’étend le parcd’Amboseli, célèbre pour la vue qu’ilprocure sur le point culminant del’Afrique et sa concentration de ga-zelles, zèbres, gnous, girafes, élé-phants, mais aussi lions, léopards etguépards, souvent bien cachés à l’abrides arbres ou des hautes herbes de lasavane. On peut aussi y visiter un vil-lage masaï avec ses huttes en pisé trèsrudimentaires, disposées en cercle,ses bergers-guerriers nomades, vêtusd’un plaid écarlate et armés de lancesou de casse-tête, ainsi que leurs ribam-

belles d’enfants et d’épouses (jusqu’àdix par homme). Les chants et dansesde ce peuple fier, solidement im-planté sur un vaste territoire chapeau-tant la frontière tanzano-kenyane,sont un «must » !En Tanzanie, le parc du Lac Manyara,qui s’étend sur 200 km², au pied de lamuraille de la vallée du Rift, cette gi-gantesque faille qui fut le berceau del’humanité, vaut le détour. On y ad-mire une multitude d’oiseaux (péli-cans, cigognes, flamands…), des hip-popotames, de nombreux mammi-fères (en particulier plusieurs espè-ces de singes), ainsi que des paysageset une flore variés : baobabs, acacias,euphorbes, etc. De là, on met facile-ment le cap sur le parc du Ngoron-goro, classé au patrimoine mondial del’humanité par l’Unesco. Le cratère de

Escapades Ailleurs

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SANTÉ : Vaccins contre la fièvre jaune, la typhoïde etl’hépatite A fortement conseillés, tout com-me le traitement préventif contre le palu-disme, à prendre durant tout le séjour etdurant quelques jours après le retour. Il estaussi vivement recommandé de dormir sousdes moustiquaires et de pulvériser sur lesparties découvertes du corps un répulsifanti-moustique dès la tombée de la nuit. En-fin, ne jamais boire d’eau du robinet, seule-ment de l’eau en bouteille décapsulée devantsoi et se brosser les dents également avecde l’eau embouteillée.

ÉQUIPEMENT : Au moins deux appareils photos, un reflexavec zoom et un compact, car il serait dom-mage de se priver de photos en cas de pannede l’un ou l’autre ; des batteries de rechangeet chargeurs ; des adaptateurs pour prisesde courant.

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ce volcan, le plus grand du mondeavec 20 km de diamètre, une super-ficie de 265 km² et une profondeur de600 mètres, abrite la plus grandeconcentration au monde de mammi-fères (25000), quelle que soit la saison,car il y a de l’eau en permanence. LeNgorongoro, havre de milliers degnous et de zèbres, rassemble la qua-si-totalité des espèces d’animaux quel’on rêve de voir en Afrique : lions,hyènes chacals, phacochères, ga-zelles, buffles, hippopotames, au-truches, serpentaires, grues… Il n’estpas rare d’y assister à des scènes dechasse.Le parc du Ngorongoro débouche surl’immense plaine du Serengeti (aussivaste que la Belgique), un écosystèmecouvert de bosquets, forêts et deblocs de granit polis par le temps,

habité par de nombreux félins. En juil-let, à la saison sèche, on peut y admi-rer un spectacle phénoménal : latranshumance de centaines de milliersde gnous, zèbres et gazelles qui par-tent en quête des terres plus humides,près du Lac Victoria ou dans le MasaïMara, en franchissant la rivière Marainfestée de crocodiles. A partir de sep-tembre, la migration a lieu en sens in-verse : les herbivores regagnent leurbercail tanzanien où ils vivent la ma-jeure partie de l’année. Le parc kenyandu Masaï Mara, au nord de la plaine duSerengeti, constitue lui aussi un véri-table Eden animalier et écologique, oùle chasseur d’images est certain decroiser les Big Five.Le Kenya et la Tanzanie valent aussipour leurs populations, jamais avaresd’un « Jambo » (bonjour), « Karibu »(bienvenue) ou « Hakuna matata »(pas de problème), surtout s’il s’agitd’essayer de vendre quelques objetsd’artisanat. Pour autant, il est for-mellement déconseillé de se prome-ner sans guide, surtout après 18 heu-res, dans les grandes villes, même siune cité comme Mombasa recèle uncharmant vieux quartier, près du FortJésus, avec des habitations aux balconsarabes délicatement ouvragés, à l’ins-tar de ceux de Zanzibar, en Tanzanie.Un voyage réussi dans cette Afriqueorientale équatoriale s’achève par un séjour balnéaire sur les côtes deZanzibar ou de Diani, au sud du Kenya. Les amateurs de farniente surdes plages de sable blanc, à l’ombredes cocotiers, ou les passionnés deplongée sous-marine,désireux de faire desbulles sur des sitesriches en coraux,tortues et autresrequins-guitares, ygoûteront un aper-çu du paradis.

Jacques Huguenin

Différents villages Masaï sont dispersés au nord du pays et, au-delà de la frontière, au Kenya. Ici, un village Masaï à Amboseli.

VÊTEMENTS : Chapeau et lunettes de soleil ; vêtements légers encoton à manches et jambes longues, de couleurkaki ou verte, mais pas de couleur vive ou clairepour ne pas effrayer les animaux ; vêtementschauds pour le soir : blouson, gilet, pull ; maillot debain (la plupart des lodges ont une piscine) ; chaus-sures montantes et confortables.

PLONGÉE SOUS-MARINE : Parmi les clubs à recommander pour leur sérieux,leur équipement de qualité et leur encadrement,Diving the crab (www.divingthecrab.com) à Diani(Kenya).

LANGUES PARLÉES :Anglais et swahili.

DEUX SITES POUR EN SAVOIR PLUS : www.magicalkenya.fr, site officiel de l’office dutourisme du Kenya.

www.tanzaniaparks.com, site de la Tanzanie dédiéà ses parcs.

Parc Tsavo

Parcd’Amboseli

Kilimandjaro

Mombasa

Zanzibar

LacVictoria

LacManyara

Ngorongoro

KENYA

TANZANIE

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Escapades

Le Domaine de Chambord, qui espère atteindre un million de visiteurs d’ici à 2020, lance d’im-portants investissements et renouvelle son offre afin, notamment, de séduire la clientèle d’affaires.

«N ous souhaitons re-mettre à niveau l’en-semble du site afin

de proposer un meilleur accueil etainsi prolonger le séjour des visiteurstout en s’adressant aussi aux tou-ristes d’affaires. Nous doublons no-tre volume d’investissement. Il ne fautpas penser que le tourisme est défini-tivement acquis à la Vallée de laLoire ! », explique Jean d’Haussonvil-le, le directeur du Domaine de Cham-bord, qui ambitionne d’accueillir unmillion de visiteurs par an d’ici à2019-2020. Depuis la création del’Epic en 2005, le domaine a déjà atti-ré 130000 visiteurs supplémentaires.Pour atteindre ce nouvel objectif, le directeur a annoncé le lancement dechantiers d’envergure ainsi qu’unehausse de ses tarifs à partir du

1er janvier 2013. L’entrée au châ-teau passera de 9,5 € à 11€ tandis quele parking passera de 3 à 4€, unehausse compensée par une nouvellecarte de stationnement réservée aux

loir-et-chériens. « Nous continueronsà assurer la gratuité pour les moinsde 25 ans et les tarifs sociaux, maisnous devons compenser la baisse (- 25 %) des subventions de l’Etat.Après une année record en 2011avec 780 000 visiteurs, le domaine amaintenu un niveau d’entrées stableen 2012 alors que la conjoncture éco-nomi-que était peu favorable », sou-ligne le directeur. Cette hausse de ta-rifs devrait être largement compenséepar la réalisation de grands chan-tiers, promesses pour le futur visiteurd’un large panel d’animations commed’une offre hôtelière renouvelée. Ledroit d’entrée inclura des prome-nades en calèche pour lesquelles unappel à projets vient d’être lancé. « Nous souhaitons doubler la rota-

tion des calècheset nous avons re-pris la gestion del’activité des ro-salies, barques etvélos, qui a en-registré un CAde 140000€ »,explique Jeand’Haussonville,qui espère quecette activitéatteindra dès2013 un CAde 200000 €.

Le spectacle équestre, assuré actuel-lement par la compagnie de MarionLuraschi, fait également l’objet d’unnouvel appel à projets. « Cela relancela compétition et cette prestationpourra être intégrée dans nos for-

faits », ajoute-t-il. Toujours dans lebut de créer « un beau Chambord »,à la hauteur de son rang de patri-moine mondial de l’Unesco, le Do-maine prévoit la restauration du pland’eau et la construction d’une maisond’accueil « à la place de la guérite debois datant de 1993 » pour un coût de2 M€. Dans le prolongement de cetteplace St-Louis, les allées menant auchâteau seront rénovées et un jardinanglais recréé, afin de « d’appréhen-der la visite Chambord comme unepromenade ». Ces travaux ont débutéle 3 décembre dernier. Et pour que lesvisiteurs s’attardent, le conseil d’admi-nistration a lancé une consultationafin de convertir la ferme d’Ormetrouen un hôtel de 25 à 40 chambres hautde gamme. « Nous souhaitons égale-ment rénover l’hôtel St-Michel pouren faire une belle auberge de qua-lité », indique le directeur. Par ail-leurs, l’ancienne maison forestière vaêtre convertie en gîte. « Avec une of-fre de 100 à 150 chambres et deuxgammes de restaurants, nous pour-rons accueillir un groupe et des in-dividuels », se réjouit le dirigeant. Der-nière actualité à Chambord, le conseild’Etat a décidé cet été de faire de l’en-semble de la ville un vaste domainepublic, obligeant les commerçantscomme les habitants à modifier leursbaux. Le Domaine vient de nommerun médiateur – Bertrand Landrieu, an-cien directeur de cabinet de JacquesChirac – afin d’apaiser les relations en-tre les commerçants et la commune.Et faire à tout prix de Chambord uneplace forte. Elise Pierre

Chambord veut faire place forte

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Après avoir repris deux sites touristiques à Amboise et à Blois, Docte Gestio confirme son intérêtpour le Val de Loire en se portant acquéreur du Château des 7 Tours, à Courcelles-de-Touraine.

E t de trois ! Après la reprise, il y aplus d’un an, du complexe de résidence de tourisme Meteor à

Amboise puis du Novotel de Blois, l’inves-tisseur et exploitant de résidences de tourisme Docte Gestio (2700 salariés, 115 M€de CA) triple la mise. Son pdg Bernard Bensaïd, qui nousconfirme son très vif intérêt pour le po-tentiel de développement du Val deLoire, vient ainsi de reprendre à labarre du tribunal de commerce le Châ-teau des 7 Tours, à Courcelles-de-Tou-raine, un ensemble de 76 ha composéd’un hôtel de 48 chambres, d’un restau-rant gastronomique et d’un splendidegolf de 16 trous. «Nous nous sommes engagés à effec-tuer d’importants travaux de rafraî-chissement de ce site à hauteur de500000 € », indique Bernard Bensaïdqui ne cache pas que l’exploitation endirect d’un golf constitue une pre-mière. «Dans le Perche, nous exploitonssous la même marque commerciale

(Hôtels de France) un site com-parable, égale-

ment dotéd’un

golf. Mais ce dernier est géré par unecollectivité locale »,poursuit le pdg, quise donne quelques mois pour déciders’il conservera en interne son exploi-tation ou la confiera à un opérateurdans le cadre d’un mandat de gestion.C’est, en effet, la démarche de DocteGestio, qui exploite un parc composéde 50 hôtels et résidences, de 11 Ehpad(établissement d’hébergement pourpersonnes âgées dépendantes), d’uneclinique privée à Marseille, d’un centrede soins et d’une station thermale àPlombières-les-Bains (88), de croître paracquisitions et de relancer des sites tou-ristiques et hôteliers en perte de vitesse.Il en est ainsi du Novotel de Blois (unecentaine de chambres), cédé par legroupe Accor ; une quarantaine dechambres de l’établissement, qui avaitbesoin d’une très sérieuse remise à ni-veau, ont d’ores et déjà été refaites etla direction de Docte Gestio s’apprêteà faire de même pour une quarantainede chambres supplémentaires. L’en-semble de la rénovation blésoise devraitêtre achevée d’ici à la fin 2014, voire2015. « Nous enregistrons à Blois des pre-miers succès puisque les résultatscommerciaux 2012 sont au-dessusde la performance réalisée par le

groupe Accor », indique BernardBensaïd qui dévoile les dessous de cette martingale heureuse. « Nous avons atteint une taillecritique qui nous permet d’in-vestir sur le long terme touten préservant un manage-ment de proximité » estime lepdg. La recette est égalementappliquée à Amboise où le sitelaissé par Meteor (226 cham-

bres et appartements auquels s’adosseune salle de restauration de 300 cou-verts) va faire l’objet d’un investisse-ment de 1,5 M€ sur les cinq pro-chaines années. Il s’agit de reprendrecertains des projets de l’ancienne direc-tion qui envisageait de faire construiresur le resort tourangeau, commercia-lisé désormais sous le nom de marqueVilla Bellagio, une piscine et un spa. Avant de s’engager dans ce projet, la di-rection de Docte Gestio aura réussi àpactiser avec les investisseurs-proprié-taires des résidences du site qui repro-chaient à la direction de Meteor, fautede fréquentation suffisante, de ne plusverser les loyers. «Nous avons trouvéun accord qui a été accepté par plusde 90 % des propriétaires-investis-seurs. Ils ont accepté de diviser leurloyer… par 5, en échange d’un pour-centage sur le CA ». Docte Gestio, quidoit tout de même digérer ces acqui-sitions, en a-t-il fini avec le Val deLoire ? Il se dit que le groupe regarde-rait de près le projet de rénovation desHaras de Blois. « C’est un site remar-quable mais nous n’avons pas été sol-licités », indique prudemment Ber-nard Bensaïd.

Jean-Christophe Savattier

Docte Gestio à la rescoussedes sites du Val de Loire

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Carnet

Pascal Hoffmann est, depuis le 1er

janvier, le nouveau directeur ré-gional Centre de la Caisse desDépôts ; il a succédé à MichelPupin, nommé responsable dudépartement risques et engage-ments de la direction des fondsd’épargne. Pascal Hoffmannétait directeur régional Haute-Normandie depuis 2010 etMichel Pupin avait succédé àYves Aguiton à la direction ré-gionale Centre le 1er juillet 2011.

Christian Saës, directeur dugroupe d’Orléans de BNP Pa-ribas, est le nouveau présidentdu Comité des banques de larégion Centre. Il succède à

Aymeric de la Boissière (Ban-que Populaire), qui en était leprésident depuis octobre 2010.

Commissaire aux comptes aucabinet RBA, le tourangeauFranck Bordas a été élu prési-dent de l’ordre des experts-comptables des Pays de Loire,qui regroupe 814 professionnelsde Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Indre-et-Loire.

Michel Dutheil vient d’être nom-mé directeur régional garan-ties publiques de la Coface à Orléans. Les garanties publiquessont des aides financières del’Etat pour accompagner lesentreprises françaises dans leurdéveloppement à l’export.

Florence Récasens, travaillantchez Manpower, vient d’êtreréélue présidente régionale des Professionnels de l’intérim,services et métiers de l’emploi

(Prisme) pour le Centre, l’Auver-gne et le Limousin.

Jacky Chapelot, agent immobi-lier à Châteauroux (6 agencesChapelot-Pelegrin Immobilier et26 collaborateurs à Château-roux, Villedieu-sur-Indre, Argen-ton-sur-Creuse et Buzançais pourun CA de 1,85 M€), est devenuprésident adjoint de la Fédéra-tion nationale de l’immobilier(Fnaim) au mois de décembre :il était déjà président de la Fnaimpour la région Centre.

Laurent Bresson est le nouveaudirecteur départemental desterritoires (DDT) en Indre-et-Loire. Il était précédemment à la DDT du Puy-de-Dôme.

Le président de la CCI du LoiretYves Broussoux a passé le té-moin à son premier vice-prési-dent, Daniel Guillermin. Cette

transmission en cours de mandatavait été annoncée lors desdernières élections consulairesen 2010. Daniel Guillermin est leprésident de Shiseido Interna-tional France.

Myriam Cohen-Welgryn a éténommée pdg de Mars PetcareFrance (553 M€ de CA, 860 sa-lariés), dont le siège est installéà St-Denis-de-l’Hôtel. Elle suc-cède à Michel Klersy, qui prendla présidence des « multisales »du groupe Mars en Europe.

Jean-Michel Broc succède àEric Deneu à la tête de la sucre-rie de Pithiviers-le-Vieil, filiale du groupe Cristal Union. Jean-Michel Broc conserve par ailleursson poste de directeur de la su-crerie de Corbeilles-en-Gâtinais,qu’il occupe depuis 2008.

David Beauquin, chef d’agencede la société Eiffage Travauxpublics établissement Val deLoire, vient d’être élu présidentdu syndicat des travaux publicsdu Loiret. Il succède à Michaëlde Jesus.

RÉGION Philippe Damie vient d’être nommé direc-teur général de l’Agence régionale desanté (ARS) du Centre par le conseil desministres. Il succède à Jacques Laisnéet a pris ses fonctions le 1er mars. PhilippeDamie a débuté sa carrière comme ré-dacteur au ministère des Affaires socialesen 1981 et effectué un long parcours ausein des DDASS, dont il a dirigé l’antenne

du Lot-et-Garonne puis celle des Hauts-de-Seine. Depuis 2010, il étaitdirecteur général de l’ARS de Guyane.

RÉGION

LOIRET

INDRE

INDRE-ET-LOIRE

Pour un essai gratuit : [email protected]

L’essentielde l’actualité régionale

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