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IMAGAZINE PDF N°23

IMAGAZINE MARS 2013

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EDITORIAL 3 De la société de l’information aux sociétés du savoir !

ECONOMIE 28-37/70-71

-Les ACP allouent 20 millions d’euros à la BAD -Union Economique et Monétaire Ouest Africaine -La BAD approuve une participation de 24 millions $ pour la Banque de développement de l’Afrique de l’Est

- Rapport sur les marchés publics par Marc Tarabella (S&D, BE) -Union Economique et Monétaire Ouest Africaine(UEMOA) -La BAD approuve une participation de 24 millions $

-Microfinance in Myanmar - Sector Assessment 19ème Forum pour le partenariat avec l’Afrique -Nigeria Receives Approval for Additional CIF $50 million -Guinée Conakry, l’électricité pour tous !

DROIT & SOCIETE 47-49 -La circulaire VALLS sur la régularisation des sans-papiers GEOPOLITIQUE 4-28

L’Afrique au Palais de l’Elysée -Entretien avec Paul BIYA, Président de la République du Cameroun

-Déjeuner de travail avec Tony YAYI BONI, Président de la République du Bénin -Point de presse conjoint avec Goodluck Ebele JONATHAN, Président de la République du Nigéria -Sophie Auconie Député européenne au centre des enjeux et défis -Situation dans la région des Grands Lacs Signature d'un accord-cadre pour la paix (24 février 2013) QUAI D’ORSAY -Point de presse de Philippe Lalliot Directeur de la communication et de la presse, Porte-parole PAIX & SECURITE 58-69

-Forest Whitaker travaille avec l'UNESCO pour promouvoir la paix au Sud-Soudan Union Africaine -Le Concept conjoint révisé des opérations de la MISMA finalisé à Bamako

-Rencontre entre l’Ambassadeur Lamamra et Mike Smith, Directeur Exécutif de la Direction Exécutive du Comité contre le Terrorisme des Nations Unies

-Prix FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY François Hollande, Lauréat -Prix des Droits de L’Homme, Le Dr NGA ESSOMBA lauréate -Cameroun-Diaspora 47éme édition de la fête de la jeunesse à Paris SOCIAL BUSINESS 37-48 -La BAD lance l'autoroute de l'information en Afrique

-Chambre de Commerce et d’Industrie de Région Nord de France, Philippe VASSEUR -Projet vert et inclusif: 125 millions de dollars à la corne de l’Afrique

-Trophées ECO MAIRES -Julien LABAT -Nations Unies -Diaspora Bonds: Some Lessons for African Countries CULTURE & MEDIAS 49-58 Livre : Youcef Zirem NetPeace -Déclaration de Dakar -Communiqué sur la situation au Mali -PIERRE WILLIAM GLENN -Prix des Lumières SALON DE L’AGRICULTURE

- Mali, Cameroun, Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, RDC

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Editorial

Dix ans après le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), des responsables du monde entier et des représentants de gouvernements, du secteur privé, d’ONG et d’organisations intergouvernementales se sont réunis à Paris du 25 au 27 février dernier afin de dresser un état des lieux des progrès réalisés pour atteindre les objectifs fixés au cours de ce sommet. Ils ont passé en revue les changements intervenus depuis dix ans et feront des recommandations pour l’avenir.

Intitulée SMSI+10, la réunion intervient à un moment où un intense débat public a lieu sur le développement futur d’Internet, qu’il s’agisse de la défense du droit à la liberté d’expression et à liberté d’informer en ligne, de la progression du multilinguisme sur le Net ou encore de l’influence toujours plus grande des technologies de communication sur tous les aspects de nos vies.

Un grand nombre de personnalités sont intervenues sur ces questions et d’autres sujets– de la gouvernance d’Internet au rôle des TIC à l’école, en passant par les défis éthiques de la société de l’information, l’influence du journalisme citoyen et l’accès libre à l’information scientifique.

Deux rapports importants ont été présentés au cours de cet événement.

1-«Technology, Broadband and Education : advancing the -education for all agenda » [Technologie, haut-débit et éducation : faire avancer l’éducation pour tous], au cours d’un débat sur les enseignements tirés concernant le haut-débit et l’éducation au cours des dix dernières années. Il s’agit du quatrième rapport publié par la Commission sur le haut-débit. Il présente des tendances, des données et des études de cas afin de mesurer le changement radical induit par la technologie et le haut-débit dans l’éducation.

2-Le Rapport mondial EURid-UNESCO 2012 sur le déploiement des noms de domaine le lendemain (26

février). Elaboré avec le Registre européen pour les noms de domaine sur Internet (EURid), il recense les enregistrements de noms de domaine depuis qu’ils sont disponibles en tant que Domaines de premier niveau (Top Level Domains) en 2009 et aborde les défis posés, notamment, par la faible progression de l’utilisation des langues locales sur Internet.

L’UNESCO a accueilli cet événement de trois jours qui est co-organisé avec l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Les résultats de cette réunion alimenteront le rapport des Nations Unies sur les progrès réalisés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et un éventuel cadre post-2015 pour le développement durable.

De la société de l’information aux sociétés du savoir,

dix ans après le Sommet mondial sur la société de

l’information

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RETROACTUALITE GEOPOLITIQUE

-FRANCE- CAMEROUN-BENIN-NIGERIA

France-Cameroun

« LA PERMANENCE DU PRISME DEFORMANT » OU L’IMAGE DU CAMEROUN VUE PAR LA PRESSE

FRANCAISE

Pour les médias hexagonaux, la période qui nous sépare de la dernière élection présidentielle d’octobre 2011 pourrait constituer, une temporalité et une de choix, d’auscultation de l’image du Cameroun.

En France, l’image internationale du Cameroun est perçue dans un prisme complètement déformant fait de la conviction communément partagée que le régime politique camerounais est une dictature qui au fil du temps se monarchise. On note cependant des perceptions qui, opportunément et occasionnellement rappellent le Cameroun à la mauvaise conscience d’une partie de l’opinion française.

Il convient donc, pour rendre pertinent cet exercice, de relever d’emblé les différents points d’interpellations qui apparaissent d’une façon récurrente dans la presse française.

Plusieurs thèmes ressortent de ce constat :

Déficit démocratique

Dans le quotidien le Monde (25-26 juillet 2011), on peu lire « Le Cameroun, le pouvoir confisqué » ; dans la même période, l’hebdomadaire Le Canard Enchainé (5 octobre 2011) précisait : « Paul Biya, le dictateur à temps partiel ». Et le quotidien l’Humanité de surenchérir « Paul Biya, un dictateur en campagne. Le 6 octobre 2011, le journaliste Thomas Hajdukowicz sur la chaîne TV5 ne manquait pas de qualifier le Cameroun « d’Espèce de monarchie ou le chef de l’Etat règne sans partage, grâce à une puissante machine administrative inféodé au parti au pouvoir RDPC. Ce qui a tué chez les camerounais tout intérêt à la politique. Une alternance par les urnes est impossible »

En réalité, cette posture fielleuse des médias français, vis-à-vis du Cameroun, n’ait rien de nouveau. A titre d’exemple, Il est même arrivé que ce ton résonne comme une exaspération ou un appel à l’insurrection populaire : « Biya, jusqu’à quand ? (Jeune Afrique, 2-8 octobre 2010), ou encore « Les camerounais

accepteront-ils sans protester un autre mandat pour Paul Biya ? (Le Monde, 25-26 juillet 2011 »

Comment faire fi du comportement de la société des rédacteurs du quotidien le Monde qui avait montré une hostilité d’un publi-reportage sur le Cameroun en évoquant le prétexte qu’une telle collaboration était déontologiquement malsaine au regard de la ligne éditoriale du journal, et du qualificatif du régime politique camerounais.

Les Droits de l’Homme

Le problème des français emprisonnés au Cameroun, le cas de M Thiérry Michel Atangana et de l’avocate Lydienne Eyoum ont défrayé la chronique, largement commentée par les associations représentant les Droits de l’Homme.

L’Homo sexualité

Les problèmes de gouvernance : La corruption, la lourde bureaucratie, la faible lisibilité de l’espace économique et commercial

La récurrence liée à l’atteinte à la liberté de la presse

Les problèmes liés à l’écologie dont la destruction de la forêt et à la protection de la biodiversité. Ici, il faut relever le grand randam médiatique provoqué en 2011 et, par le « massacre sauvage » des éléphants dans la partie septentrionale du pays :

Le Monde, 18 mars 2012 : Plus de 500 éléphants ont

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été abattus dans le Parc national de Bouba Ndjidda situé au Nord du Cameroun

Le figaro, 18 mars 2012 : "Plus de 500 éléphants" ont été abattus dans le parc national de Bouba Ndjidda (nord du Cameroun), Libération, 27 février 1012 :Trafic d'ivoire au Cameroun : le lourd tribu des éléphants

Assez souvent, ce ton excessif et corrosif des médias français, est la manifestation de la cristallisation d’une forme d’animosité et d’une curiosité non assouvie de l’opinion française. En réalité, une étude psychanalytique du comportement du Cameroun et de ses dirigeants, met en perspective, la volonté affichée et affirmée de s’affranchir d’un quelconque diktat extérieur. Cet affichage public d’une certaine fierté nationale détonne avec une attitude généralement comprise, faite de soumission et de suivisme, chez nombre de pays de l’Afrique centrale. Ce qui visiblement gène l’establishment politique français, et conséquemment, écorne notre image en France.

Pour palier à ce que l’on pourrait considérer comme handicap, de nombreuses actions correctives se doivent d’être stratégiquement envisagées ; et pour ne citer que quelques unes à court terme :

- Associer les professionnels camerounais dans la communication externe du pays, notamment ceux de la diaspora ; -Assurer une bonne publicisation des actions du gouvernement auprès des cibles françaises appropriées -Organiser un forum sur le Cameroun au sein du Parlement français -Accélérer le processus de mise en place des institutions prévues par la Constitution -Développer le déploiement de la diplomatie de proximité -Organiser la structuration de la construction et la projection de la personnalité et de l’image internationale du Cameroun -Accélérer pour la diaspora la mise en place de la double nationalité

Sylvestre ONANA-AMBACA,Paris

Paul Biya reçu à l’Elysée ce mercredi 30 janvier 2013

Attendu pour 15h, la voiture arborant le drapeau camerounais a franchi le portail du Palais de l’Elysée vers 15h05, s’immobilisant à trois mètre du dit portail, et c’est à pied que M Paul BIYA a marché sur près de 50 mètres, passant en revue la garde républicaine dont la musique accompagnait les pas, pour rejoindre sur le perron de l’Elysée François Hollande, son homologue français. L’échange entre les deux hommes, entourés de nombreux collaborateurs, à duré une quarantaine de minutes.

Avec une centaine de filiales d’entreprises françaises présentes dans tous les secteurs d’activités, la France est l’un des premiers investisseurs étrangers au Cameroun. Dense et multiforme, la coopération franco-camerounaise s’appuie pour une large part sur le Contrat de désendettement et de développement (C2D), mécanisme original consistant à recycler les échéances de remboursement de la dette du Cameroun à l’égard de la France, refinancées par des dons. Le succès du premier C2D, d’un montant de 537 M€, a permis la signature du second, d’un montant de 326 M€ pour la période 2011-2016. Le Cameroun a été le premier État à signer un accord de défense de nouvelle génération, en 2009. Cet accord est entré en vigueur le 1e août 2012.

Les questions économiques étaient à l’ordre du jour comme l’atteste le communiqué final de l’Elysée : « Les deux présidents ont souligné l’engagement des deux pays dans la mise en œuvre du Contrat de désendettement et de développement en cours d’exécution sur la période 2011-2016. Par ailleurs le Président camerounais a invité les chefs d’entreprise français à venir au Cameroun participer à ce grand mouvement de développement, que sont : la construction et la

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rénovation des routes, ports, aéroports et autres grandes infrastructures.

Une heure avant cette rencontre élyséenne, le comité de soutien de Thierry Michel Atangana, français emprisonné au Cameroun, manifestait place Chassaigne-Gognon dans le 8ème arrondissement de Paris. Pour Ibrahim Sorel Keita, organisateur du rassemblement, vice-président de SOS racisme et président fondateur de la chaine de télévision BDM TV : « Il était primordial d’attirer l’attention du public et des autorités françaises, mais aussi de demander la libération de ce dernier ». Plus tard dans la soirée, une autre manifestation a eu lieu aux abords de l’Hôtel Meurisse, résidence de la délégation officielle. Le code, le collectif de la diaspora étaient clairement identifiés par les nombreux dispositifs de sécurité plus que visible.

Communiqué de l’Elysée

Le Président de la République a reçu cet après-midi à l’Elysée M. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun.

Ils ont eu un échange approfondi sur la situation au Mali et sur l’engagement de la France aux côtés de l’armée malienne, à la demande des autorités de ce pays et dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Président camerounais a exprimé le soutien de son pays à la décision de la France.

Cet entretien a également été l’occasion, pour le Président de la République, de souligner les principes de dialogue et de franchise qui doivent guider les relations entre la France et le Cameroun. Les deux présidents ont évoqué les priorités de la coopération franco-camerounaise, notamment dans les domaines des infrastructures et de l’environnement, et les perspectives de développement économique du Cameroun.

Ils ont souligné l’engagement des deux pays dans la mise en œuvre du contrat de désendettement et de développement en cours d’exécution sur la période 2011-2016. Enfin, ils ont également échangé sur les questions de gouvernance, le processus électoral au Cameroun, la protection des droits de l’Homme et la situation des prisons.

Echanges du Président camerounais avec la presse à sa sortie de la rencontre avec François Hollande

Nicolas ABENA : M. le Président, deux entretiens en moins de six mois, plus de quarante minutes d’échanges aujourd’hui. De façon globale, qu’est ce qu’on peut retenir ?

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Ce qu’on peut retenir, c’est que les relations entre la France et le Cameroun sont bonnes et même excellentes. Mais nous faisons face à un certain nombre de problèmes. Problème de sécurité dans le bassin du Niger et la situation au Mali.

J’ai félicité le Président Hollande pour l’action efficace au Mali. La descente des islamistes était une menace pour tous ceux qui défendent la liberté et l’opération a permis de sauver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. Nous coopérons également avec des Etats de la CEMAC et de la CEEAC pour stabiliser la situation en République centrafricaine. Nous avons parlé de tout cela et surtout aussi d’économie.

Car le Cameroun est lancé dans un vaste chantier de construction et de modernisation des autoroutes, ports, aéroports et autres infrastructures. Nous sommes venus ici pour demander aux hommes d’affaires français de venir au Cameroun participer à ce grand mouvement de développement.

Et le problème des droits de l’homme au Cameroun, est ce que vous l’avez abordé avec le président François Hollande ?

Nous avons abordé tous les problèmes. Au Cameroun, nous n’avons pas de problème des droits de l’homme. Il y a combien de journaux et de radios ? Il n’y a aucune censure. Il n’y a pas de tortures, ni de disparitions. Mais je sais qu’il y a des personnes qui commettent des délits et qui, pour faire bonne figure, se présentent en prisonniers politiques. Quand vous avez détourné les fonds publics, et qu’on vous condamne, que voulez-vous qu’on fasse ? Nous sommes un pays où il n’y a pas de prisonniers politiques et de tortures.

M. le Président, vu que vous parlez des droits de l’Homme, Michel Atangana est considéré comme un otage dans votre pays. Est-ce que vous allez bientôt ordonner sa libération ?

Michel Thierry Atangana que j’ai connu par des dossiers, je ne le connais pas personnellement et donc il ne peut pas être prisonnier politique, il a été condamné par les tribunaux pour détournements de deniers publics. Et son affaire est en instance, car il a fait appel et, il a également saisi la Cour Suprême. Nous attendons la décision de la Cour Suprême pour voir ce qu’il y a lieu de faire. Je ne veux pas contrarier les décisions de justice.

Quelle place occupe le Cameroun dans l'intégration sous régionale ?

Sur l’intégration sous-régionale

Nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait la liberté de circulation des personnes et des biens. Nous faisons des axes routiers. En ce moment, on en fait un pour nous relier au Congo, il y en a déjà un qui nous relie au Gabon. Le Tchad et la RCA sont reliés. Nous allons bientôt créer une compagnie aérienne. L’intégration sous-régionale avance et nous agissons en concordance dans la situation en RCA.

La question de la double nationalité au Cameroun est-elle toujours à l’ordre du jour ?

C’est toujours le cas et nous y réfléchissons. J’avais promis la double nationalité et faire élire les camerounais de la diaspora. Un des

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engagements a été tenu et je tiens à remercier mes compatriotes qui m’ont élu à près de 80%, ça m’encourage à aller de l’avant.

M. le Président, il y a des homosexuels emprisonnés au Cameroun. Est-ce que vous avez évoqué le sujet avec M. Hollande ?

Avant que je ne sois Président, le code pénal punissait ce délit dans notre pays. Maintenant, il y’a discussion et les esprits peuvent évoluer dans un sens comme dans un autre. Mais actuellement c’est un délit. Nous venons d’ailleurs d’apprendre que les détenus condamnés pour homosexualité ont été libérés. Donc il y a une évolution des esprits.

M. le Président, cela fait plus de trente ans que vous êtes au pouvoir. Est-ce que vous n’êtes pas fatigué, est ce que vous ne voulez pas céder votre place ?

Est-ce que j’ai l’air si fatigué ? (Rires). C’est le peuple camerounais qui m’a élu au milieu d’une trentaine d’autres candidats. Evidemment personne n’est éternel, mais ce qui me préoccupe actuellement, c’est conclure mon mandat et tenir mes engagements.

Pavillon Gabriel, forum économique France Cameroun

Discours de clôture du MEDEF

Paris, le 31 janvier 2013

Je voudrais d’abord remercier mon ami, Monsieur le Ministre Michel ROUSSIN pour les paroles aimables qu’il a eues pour me souhaiter la bienvenue et me présenter la structure des travaux qui vous réunissent. Je voudrais également remercier les orateurs qui ont porté témoignage de leurs activités au Cameroun, activités présentes ou futures. Je suis charmé et convaincu que beaucoup d’autres entreprises vont les suivre.

Monsieur Michel ROUSSIN, Vice-président du MEDEF International, Mesdames et Messieurs les représentants des patronats français et camerounais,

Honorables invités, Je voudrais tout d’abord remercier le MEDEF d’avoir contribué à organiser cette rencontre et d’y avoir convié de hautes personnalités du monde des affaires. Certaines d’entre

elles ne me sont pas inconnues, car, à travers diverses époques, leurs sociétés ont déployé leurs activités au

Cameroun ou continuent d’y être présentes. Je vous sais gré à toutes et à tous d’être venus.

Des rencontres comme celle-ci sont importantes à divers titres. Elles permettent de renouer certains contacts anciens. Elles donnent aussi l’occasion à des investisseurs qui ne connaissent pas le Cameroun de découvrir des opportunités d’affaires. Et peut-être aussi, aux uns et autres, de se rendre compte que mon pays a beaucoup changé.

Il y a quelques années, j’étais venu à votre rencontre. Je vous avais alors annoncé qu’après plus d’une décennie d’efforts et de sacrifices, mon pays, le Cameroun, venait d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative PPTE et que s’ouvraient de nouvelles perspectives de notre économie.

Je vous avais également indiqué que mon pays allait se lancer dans un vaste programme d’investissements dans les infrastructures de production d’énergie et celles routières, portuaires et aéroportuaires.

J’avais enfin émis le vœu de voir le secteur privé français s’engager dans cette dynamique et se joindre à mon pays afin de contribuer avec nous à la réalisation de nos grandes ambitions économiques.

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Que s’est-il passé depuis lors ?

J’espère que les exposés des ministres qui m’accompagnent, sur la politique économique du Cameroun, et les échanges qu’ils ont eus avec vous ou avec vos représentants, vous auront permis de mesurer les progrès accomplis par le Cameroun. Ils auront pu vous assurer que les perspectives n’ont jamais été aussi favorables à l’économie camerounaise, malgré un environnement international difficile, marqué par la crise. Et de ce fait, ils auront pu vous convaincre de venir sur place afin d’examiner les conditions d’une éventuelle participation à nos grands projets qui balisent notre marche vers l’émergence à l’horizon 2035.

Nous voici donc au terme de cette rencontre.

Les échanges et les débats qui l’ont illustrée, ont, semble-t-il, fait apparaître la disposition de diverses entreprises françaises de nous accompagner dans la réalisation de nos objectifs. Je m’en réjouis vivement.

Je note que lors du 25ème Sommet Afrique/France qui s’est tenu en 2010, cette question avait déjà été évoquée. Il avait été alors constaté que sans la participation de partenaires extérieurs, notamment français, l’atteinte des objectifs du Millénaire serait difficile. En contrepartie, il avait été reconnu que, de notre côté, il était nécessaire d’améliorer l’environnement des affaires en renforçant sa lisibilité.

Je dois vous dire, en ce qui concerne le Cameroun, que cet environnement s’est considérablement amélioré grâce aux réformes entreprises pour promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Nous nous préparons à aller encore plus loin. (Un partiaire de chefs d’entreprises à l’écoute)

Au regard de la demande récurrente des investisseurs, le Gouvernement de mon pays a engagé une réflexion, de concert avec le secteur privé camerounais, afin de mettre en place un nouveau système d’incitations plus attractif.

Ce nouveau système sera discuté en février 2013, à l’occasion du Cameroon Business Forum qui est une plateforme d’échanges entre le Gouvernement et le secteur privé. Après ces discussions, ce nouveau projet sera présenté comme projet de loi à l’Assemblée Nationale.

Je saisis cette occasion pour marquer notre appréciation des initiatives prises par le Gouvernement français pour soutenir nos projets de développement dans différents domaines.

Mesdames, Messieurs, Les principaux thèmes débattus en commun par les représentants des entreprises françaises et camerounaises et les ministres qui m’accompagnent, montrent bien que les secteurs de notre économie où existent

des opportunités d’investissement ne manquent pas. Notre Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi a défini cinq secteurs prioritaires de concentration de l’investissement qui sont les infrastructures, la production, l’éducation, la santé et la gouvernance. De même, notre nouvelle politique agricole, qui vise à faire du Cameroun « le grenier de l’Afrique», appelle la modernisation de notre agriculture, de notre élevage et de notre pêche.

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Autant de chantiers ouverts pour la création des joint-ventures entre les PME françaises et les PME camerounaises.

Je suis heureux de constater que durant vos échanges, vous avez identifié les partenariats que les hommes et les femmes d’affaires français pourraient établir avec leurs homologues camerounais. Le Gouvernement de mon pays est prêt à tout mettre en œuvre pour favoriser ces partenariats. Les investisseurs français ont un rôle à jouer dans le renforcement du secteur privé dont les autorités camerounaises voudraient faire le moteur de la croissance économique de notre pays.

Bien entendu, les conclusions de vos échanges ne doivent pas rester lettre morte. Il faut passer à la pratique. C’est ce que nos populations attendent.

Je crois que les circonstances s’y prêtent. En septembre 2011, j’avais dit à mes compatriotes que l’année suivante le Cameroun serait un « immense chantier ». Je ne m’étais pas beaucoup trompé. Barrages, routes, ports, infrastructures diverses sont sortis de terre. De toute évidence, cela n’a été possible que grâce à la stabilité politique dont nous jouissons.

Contre vents et marées, le Cameroun avance. Il sait que pour atteindre ses objectifs, il aura besoin de ses partenaires extérieurs, Etats ou sociétés privées. Il comprend aussi que chacun doit y trouver son avantage, dans un partenariat gagnant-gagnant, pour (L’ambassadeur Mbella Mbella du Cameroun en France et Bruno Gwen, ambassadeur de France au Cameroun) utiliser une expression consacrée.

Je me dois dans ce sens, de me féliciter du partenariat particulier que mon pays entretient avec la France et les hommes d’affaires français.

Les résultats auxquels nous sommes parvenus jusque-là, nous les devons en grande partie à nos partenaires français.

L’Agence Française de Développement, occupe à cet égard une place de choix. Elle a su mener à bien le premier Contrat de Désendettement, Développement (C2D), et suscité l’élaboration d’un deuxième C2D et son adoption par d’autres pays.

Je voudrais également relever la contribution de nombreux groupes français dont j’ai parlé au début de mon propos. Par leurs technologies, leur expertise et leur savoir-faire, ils continuent d’œuvrer pour le décollage économique de mon pays.

Je voudrais les rassurer que mon Gouvernement et moi-même restons à leur écoute pour créer les conditions les meilleures à leur plein épanouissement.

Mesdames, Messieurs, Le Cameroun est-il un bon risque ? Nous le pensons et nous le disons. Le Cameroun a-t-il de l’avenir ? Nous le pensons aussi et nous le disons. C’est pourquoi je vous invite à saisir les opportunités qui se présentent aujourd’hui de participer au développement du Cameroun de demain.

Avant de conclure, je voudrais dire ma satisfaction à tous ceux qui ont contribué à la préparation et à l’animation de cet important rendez-vous économique franco-camerounais et les remercier pour leur excellent travail.

Je vous remercie de votre attention.

Réaction de Michel Roussin, vice-président du Medef International après le discours de clôture du Président Paul BIYA

«Aujourd’hui est très important pour le Medef International, plus particulièrement pour les entreprises qui développent une activité en Afrique. C’est un jour important parce qu’on n’a eu l’honneur de recevoir le Président de la république

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du Cameroun, pays cher aux entreprises françaises, et il était primordial que l’on puisse entendre le Chef de l’Etat, les ministres qui l’accompagne, sur le développement économique du pays, la stratégie mise en œuvre par le gouvernement.

Mais, ce qui était très important, c’est qu’au delà des représentants du pouvoir exécutif, le Chef de l’Etat, il y avait aussi le président du Gicam, les entreprises camerounaises.

Le syndicat patronal que je représente a eu l’honneur de rencontrer et de travailler avec les entreprises camerounaises pendant toute une matinée sur des sujets qu’ils ont en commun, en pouvant se retourner vers des ministres compétents. Entendre à la fin de cette matinée de travail, le Chef de l’Etat conclure était un moment fort.

Il invite les entreprises françaises à plus de dynamisme, prendre le chemin du Cameroun et être associées à tous ces projets d’infrastructures qui en ce moment se développent les uns après les autres que ce soit dans le domaine de la production industrielle, du transport, de l’aménagement du territoire. Et là, les entreprises françaises ont des compétences, et avec leurs partenaires camerounais, on a des équipes qui doivent participer au développement du Cameroun, et 120 chefs d’entreprises français et une vingtaine camerounais étaient présentes à ce grand rendez-vous du Cameroun des Grands projets.»

Audiences du Chef de l’Etat

Dix sept, le nombre d’entretiens accordés aux personnalités du monde politique, économique, de la communication et à la diaspora.

Le Président de la République a reçu dans l’après-midi de vendredi, 1er février 2013, Messieurs Olivier STIRN, associé au Cabinet Conseil Edifice Capital, Alexandre VILGRAIN, président du Conseil français des investisseurs en Afrique, et Bruno LAFONT, PDG du groupe LAFARGE. Paris, le 01-02-2013 L’ancien Président français Valery GISCARD D’ESTAING, la Directrice Générale de l’UNESCO, Madame Irina BOKOVA, l’ancien ministre français de l’Intérieur Claude GUEANT et le Directeur Général de l’Agence Française de Développement (AFD), Monsieur Dov ZERAH.

Coopération Cameroun-UNESCO Madame Irina BOKOVA, Directrice Générale de l’UNESCO a qualifié de « positif » son entretien avec le Chef de l’Etat. Elle a souligné le soutien que le Cameroun apporte aux activités de l’UNESCO, à travers l’action du Chef de l’Etat et celle de la Première Dame, Madame Chantal BIYA, Ambassadrice de Bonne Volonté de l’UNESCO. La Directrice Générale de

l’UNESCO a annoncé l’ouverture officielle à Yaoundé, avant la fin de l’année 2013, du Bureau sous-régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale. Coopération Cameroun-Agence Française de Développement (AFD) Le Directeur Général de l’AFD, M. Dov ZERAH, s’est dit « comblé » après son audience avec le Chef de l’Etat, qui a salué l’importance, en termes de volume, et la pertinence, en termes de projets, de la coopération multisectorielle entre le Cameroun et l’AFD. « C’est avec grande satisfaction que j’ai écouté les compliments qu’il nous a adressés et je le remercie infiniment », a déclaré le Directeur Général de l’AFD. Il a indiqué que cet entretien a permis aussi d’esquisser de nouvelles pistes de coopération, par exemple, dans la zone de Kribi, dans le domaine des infrastructures ferroviaires notamment la réhabilitation de la ligne Douala-Ngaoundéré ou celui de la construction d’autres barrages hydroélectriques sur le fleuve Sanaga. La question du second pont sur le Wouri à Douala, dont les travaux de construction sont financés par l’AFD n’a été oubliée. Le Chef de l’Etat a invité le Directeur Général de l’AFD a assisté à la pose de la première pierre de cet ouvrage. A cette occasion également, les deux parties pourraient discuter du nouvel agenda de la coopération.

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Paris, le 01-02-2013 Rencontre mémorable entre le Chef de l’Etat et les représentants de la communauté camerounaise en France

La journée du Chef de l’Etat à Paris ce lundi, 4 février 2013 a été marquée par une intense activité. Outre les personnalités issues du monde des affaires et de la communication, le Président Paul BIYA a eu une rencontre inoubliable avec ses compatriotes de la diaspora.

La rencontre du Chef de l’Etat avec la délégation des représentants de la communauté camerounaise en France était attendue. Une contrainte majeure de dernière le vendredi, 1er février. Une délégation de 24 personnes, tout secteur confondu a longuement été reçu pendant une heure dans l’après-midi du lundi 4 février 2013, au premier étage de l’hôtel Meurice, résidente provisoire de la délégation camerounaise. Parmi les visages les plus connus, on peut citer Manu DIBANGO, Gaston KELMAN, Calixte BEYALA, Marie Roger BILOA, Constant NEMALE, Pierre Gaétan NJIKAM, Nicolas ABENA, Maxance, Abdelaziz Monde, MVONDO MVONDO, Me Serge BAKOA, etc.

Avant cette rencontre, le Chef de l’Etat a reçu en audience M. Yannick MORILLON, président directeur général du groupe GEOCOTON, partenaire stratégique de la Société de développement du coton au Cameroun (SODECOTON). Après M. Hervé BOURGES, président du Comité permanent de la diversité en France, Monsieur Guillaume GISCARD D’ESTAING, président directeur général de SOFEMA, quant à lui, a abordé avec le Chef de l’Etat des questions touchant à la défense nationale. Il a laissé entendre que le Cameroun peut toujours compter sur l’expertise de sa société en matière de fourniture de matériels et d’équipements et de formation pour assurer non seulement sa stabilité et sa sécurité, mais aussi celles des pays voisins.

Monsieur Stéphane FOUKS, coprésident du cabinet de communication Euro RSCG, qui a bouclé cette première série d’audiences de la matinée, a dit avoir évoqué avec le Chef de l’Etat les questions liées à l’évolution du Cameroun et celle du monde. Evoquant les problèmes d’image et l’influence des réseaux sociaux, il a relevé que l’image du Cameroun doit être présente dans les réseaux sociaux afin d’entretenir un dialogue permanent avec l’ensemble des personnes qui s’intéressent au pays.

La seconde série d’audiences s’est ouverte dans l’après-midi sur Mme Clara GAYMARD, présidente de « General Electric » en France. Elle a dit avoir des projets précis dans le domaine des infrastructures, notamment du transport ferroviaire dans la ville de Douala, dans le domaine médical à Yaoundé à travers la mise en place d’un hôpital de référence qui aurait un

rayonnement sous-régional et dans le domaine de l’aviation dans le but d’aider à renforcer la flotte de la compagnie aérienne nationale par le « leasing » (location des aéronefs). Mme Patricia BALME de PB Com International a souligné les qualités de communicant du Chef de l’Etat à la sortie de l’audience.

Monsieur Gimmy RICCI, président général de « Crafts Contractors International », un groupe basé à Londres et spécialisé dans l’ingénierie et la construction, a suivi aussitôt. Ce chef d’entreprise a proposé l’expertise de sa société dans la construction d’un nouvel aéroport au Cameroun. Il s’est dit être prêt à réaliser ce projet.

Cette série a été clôturée par la rencontre avec les représentants de la communauté camerounaise en France.

Depuis le 1er février dernier, le Président de la République a accordé quinze audiences. Paris, le 04-02-2013

L’athlète française d’origine camerounaise, Gévrise EMANE, et l’homme d’affaires français, Vincent BOLLORE ont été reçus en audience par le Président de la République à Paris, ce mercredi, 6 février 2013.

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France-Bénin jeudi, 7 février 2013

YAYI BONI A PARIS Six mois après sa première rencontre avec François Hollande, le Président béninois est de nouveau à Paris pour non seulement saluer le "leadership" de la France dans son intervention au Mali alors que celle-ci doit entamer un retrait progressif de ses troupes en mars, mais aussi stopper l’avancer des islamistes dans leur quête dans la bande sahélo-sahélienne. Président sortant de l’Union Africaine, Yayi BONI avait été le 29 mai 2012, le premier Président africain reçu par

François Hollande. Cette deuxième rencontre du 5 au 8 février était l’occasion de faire le bilan à la tête de l’organisation panafricaine(UA) en période de forte crise.

Vêtu d’un alpaga bleu marine assorti d’une chemise blanche, le tout auréolé par le rouge bordeaux d’une cravate, les couleurs de la France étaient bien représentés lors de l’échange avec la presse.

"Une fois que la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) aura été mise en place avec 6.000 à 8.000 soldats, c'est normal que la France puisse progressivement réduire son contingent", a déclaré le président béninois à la presse à l'issue d'un entretien avec le président François Hollande à l'Elysée. Près de 4.000 soldats français sont actuellement déployés au Mali.

La France doit "naturellement continuer à jouer son rôle de leadership", a-t-il ajouté, remerciant le Président français pour son "intervention salutaire" au Mali.

"C'est tout un continent, le continent africain, qui s'en félicite", a-t-il poursuivi, soulignant la volonté de l'Afrique de "jouer sa partition aux côtés de la France"

"Lorsque la guerre (au Mali) aura été terminée, lorsqu'on aura le sentiment que toute la zone sahélo-saharienne aura été ratissée, la Misma pourra être transformée en une force de paix avec naturellement un mandat sous le chapitre VII de la Charte de l'ONU, parce que nous voudrions débarrasser définitivement la bande sahélo-saharienne du terrorisme", a aussi déclaré M. Boni Yayi.

Le chapitre VII de la Charte de l'ONU permet d'imposer des sanctions économiques et diplomatiques à un pays pour le contraindre à se plier à une décision du Conseil. Il autorise aussi le recours à la force. Dans son discours lors du 20ème sommet du l’Union Africaine le 27 janvier dernier à addis Abeba, il avait dénoncé les lenteurs des pays africains à "mettre à l'écart les autres régions qui auraient pu au nom de la solidarité interrégionale apporter leur soutien combien salutaire", et de poursuivre devant l’auguste assemblée sur la même tonalité "Je tiens à saluer la France qui, face aux délais de réaction extrêmement

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longs des leaders africains et même de la communauté internationale, a pris les devants pour faire ce que nous aurions dû faire".

La tournée française du Président béninois comprend aussi un passage à l’Institut français des relations Internationale jeudi matin, ou il animera une conférence sur le thème de la Paix et du développement, suivit dans l’après-midi d’une conférence de presse au Grand Palais sur son bilan à la tête de l’Union Africaine.

Il ne manquera pas de faire auprès des investisseurs français la promotion de son pays alors que se profile la prochaine table ronde économique du Bénin à Paris. (http://www.youtube.com/user/primusprimes?feature=mhee)

La France est le premier investisseur étranger au Bénin et sa présence est en expansion

En détenant près de 10% de l’investissement direct étranger au Bénin, la France est incontestablement le premier investisseur étranger, bien avant la Chine : les implantations françaises qui comptent 31 filiales ou succursales et plus de 44 sociétés de droit local dirigées par des français contribuent même à plus de 15% du PIB du pays.

Les principales filiales françaises sont dans le secteur des travaux publics (Colas, filiale du groupe Bouygues, Satom, Sogea et Franzetti, filiales du groupe Vinci), de la production de boissons (Sobebra, filiale du groupe Castel), du transport / transit (groupe Bolloré et Air France), de l’hôtellerie (groupe Accor), du contrôle des importations (Bivac/Véritas), des assurances (AGF-Allianz, Groupama, AXA), des études d’ingénierie (BCEOM), de la distribution d’équipements

industriels (Bénin Equipements), d’automobiles et de produits pharmaceutiques (CFAO). Dans le secteur bancaire, deux établissements locaux ont des participations d’actionnaires français (Bank of Africa et Financial Bank).

Les dernières privatisations et mouvements de libéralisation ont été marqués par l’arrivée de nouveaux opérateurs français dans les secteurs de la production de ciments (Lafarge), de la manutention portuaire (SMTC du groupe Bolloré) et de la distribution de produits pétroliers (Elf, Total, Picoty SA et Lafon Equipements Pétroliers) qui ont réalisé d’importants investissements.

En outre, le développement de l’économie a entraîné l’installation de nouvelles filiales comme Alcatel Bénin et Sobac (Société Béninoise d’Assurance du groupe Athena - AGF - Allianz). En 2002, le groupe BEL et Europ’assistance ont ouvert des bureaux de représentation, de même que le fabricant de produits phytosanitaires et d’engrais SCPA (Potasses d’Alsace) et la société spécialisée dans les médicaments vétérinaires,

SEVA. La Société Générale a également ouvert sa nouvelle filiale SGBBE en 2003

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France-Nigéria 12 février 2013 Point de presse- conjoint du Président de la République avec Son Excellence M. Goodluck Ebele JONATHAN, Président de la République du Nigéria

LE PRESIDENT :

« Mesdames et Messieurs, j’ai été particulièrement ravi d’accueillir cet après-midi le Président du Nigéria, JONATHAN Goodluck, dans un contexte qui est à la fois heureux pour le Nigéria puisqu’il y a eu une grande victoire à la Coupe d’Afrique des Nations, mais en même temps qui est préoccupant pour la région. C’est sur ce sujet-là que nous nous sommes concertés, lui et moi, dès lors que le Nigéria joue un rôle majeur dans l’Afrique de l’ouest et notamment dans l’opération qui est en cours au titre de la MISMA.

D’abord, j’ai remercié le Nigéria pour son appui entier dans le cadre de l’intervention française au Mali et également sa participation au niveau qui – je l’espère – sera dans les prochains jours le plus élevé possible dans la MISMA. Nous nous sommes félicités des premiers résultats de l’opération Serval, pour ce qui nous concerne, puisque l’essentiel du territoire malien est aujourd’hui libéré.

Mais nous n’avons pas terminé notre tâche. Il y a encore des poches terroristes, notamment dans l’extrême nord du Mali, et des opérations qui sont encore menées par un certain nombre de groupes. D’où le double devoir que nous devons poursuivre : devoir de la France d’aller jusqu’au bout de son

opération pour ne pas laisser un seul espace territorial du Mali sous le contrôle des terroristes ; mais aussi le devoir des Africains de venir prendre le relais à mesure que nous terminons notre propre opération.

Nous avons également évoqué la nécessité d’une transition politique réussie pour le Mali. Ce qui fait que nous devons tout faire pour que l’objectif d’élection présidentielle au mois de juillet puisse être atteint.

Enfin, nous sommes pour le dialogue, la

réconciliation mais sur les bases qui sont celles définies par les Maliens et par eux seuls.

Nous sommes également

conscients que le terrorisme n’est pas qu’au

Mali. Le Président du Nigéria en est parfaitement informé puisqu’il affronte depuis plusieurs mois, pour ne pas dire depuis plusieurs années, un terrorisme que nous connaissons sous le nom de Boko Haram. Il est également clair qu’un certain nombre de ces réseaux, de ces groupes, voire même de ces dirigeants, ont pu se réfugier ailleurs qu’au Mali.

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Nous devons donc poursuivre notre coopération au niveau de l’ensemble de l’Afrique de l’ouest mais aussi de l’Europe pour que nous puissions donner tout le soutien nécessaire à la lutte contre le terrorisme. Je rappelle que l’Europe est pleinement engagée et qu’elle met en œuvre une action de formation de l’armée malienne et également de la MISMA.

Nous avons aussi – avec les ministres des Affaires étrangères – évoqué l’avenir de l’opération qui prendra une forme nouvelle dans quelques semaines dans le cadre de ce que l’on appelle l’opération de maintien de la paix.

Nous avons évoqué après nos relations bilatérales qui sont excellentes et notamment dans le domaine économique où de nombreuses entreprises françaises sont présentes, notamment dans le domaine énergétique avec Total. Mais d’autres sont aussi prêtes à répondre à un certain nombre d’appels d’offre, dans les domaines des transports, dans les domaines également de tout ce qui est l’aménagement. Bref, nous sommes au contact des autorités du Nigéria pour faire en sorte que nous puissions être dans cette économie – qui va être à l’horizon 2020 la 20ème du monde – à la hauteur des besoins qui sont massifs dans un pays aussi peuplé.

Pour terminer, le Président du Nigéria m’a fait part de sa volonté de voir son pays figurer parmi les membres du Conseil de sécurité. Vous savez que nous sommes très attachés à ce qu’un grand pays de l’Afrique de l’ouest puisse à chaque fois être présent au Conseil de sécurité.

Voilà ce que je voulais dire pour cette réception à laquelle j’attachais grand prix. D’abord, parce que nous sommes dans le contexte de ce qui se passe au Mali. Ensuite, parce que le Nigéria est un grand pays, qui ne parle pas notre langue, mais qui a également un grand respect pour notre culture, pour les bonnes relations que l’Afrique et l’Europe doivent nouées et notamment le Nigéria et la France.

Je rappelle que 10% des ressources pétrolières de Total sont tirés du Nigéria. C’est dire s’il y a là des liens qui sont profonds, historiques et qui ne demandent qu’à être renforcés. Merci ».

LA PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU NIGERIA :

« Merci Monsieur le Président. Le Président vient de vous résumer nos échanges et je souhaite le remercier ainsi que le Gouvernement français pour la façon dont ils ont travaillé avec le Nigéria, au soutien des questions africaines.

Monsieur le Président, je vous remercie du rôle de l’Etat français au Mali. Vous êtes intervenu quand il a fallu, lorsque les choses allaient mal au Mali et ceci notamment grâce à la bonne relation entre nos deux pays. La France est intervenue, le Nigéria a dû se mobiliser.

Au cours des dernières années, vous avez vu ce qui s’est passé en termes de stabilisation de l’Afrique de l’ouest. La France a joué un rôle clé. Si nous n’avions pas travaillé ensemble de la façon dont nous l’avons fait, la situation aurait été différente en Côte d’ivoire ; mais nous avons pu travailler ensemble pour stabiliser rapidement la

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Côte d’Ivoire. De même en Lybie où nous avons coopéré de façon significative, ou encore pour la stabilisation du Niger après l’intervention militaire. Bien sûr, en ce qui concerne le Mali, je suis heureux que nous ayons à nouveau pu intervenir ensemble.

Nous avons parlé du Mali, de la façon de traiter les rebelles, mais aussi au-delà.

Le gouvernement malien n’est pas un gouvernement élu. L’Etat est faible. Des questions se posent au sein de la CEDEAO et nous savons que nous n’accepterons qu’un gouvernement élu par le peuple. A défaut, le gouvernement ne parviendra pas à stabiliser le pays et c’est la raison pour laquelle nous soutenons l’organisation d’élections. L’Etat français aidera le Mali à organiser ces élections et à se défendre. La MISMA restera au Mali pour un certain temps, notamment lorsqu’il s’agira d’une opération de maintien de la paix, afin de prévenir les actions terroristes organisées dans le but de tuer. Les services de sécurité maliens seront équipés, renforcés et entraînés. Nous en avons parlé.

Nous avons également évoqué Boko Haram, un groupe terroriste local ayant des liens avec Al-Qaïda. Vous savez que du fait de la pression exercée contre Al-Qaïda, elle se réfugie dans des pays plus faibles, mais n’en terrorise pas moins l’ensemble du monde. Nous avons des problèmes dans certaines régions du Nigéria, mais c’est le cas également au Cameroun et en République du Niger. Nous travaillons très dur, avec le soutien du gouvernement français, pour nettoyer toutes ces régions, où que se trouve la terreur dans le monde.

Nous avons également parlé du golfe de Guinée, des problèmes de piraterie qui perturbent le commerce. Monsieur le Président a fait référence à la question de Total, une grande compagnie pétrolière qui, parmi d’autres, est présente au Nigéria. Les pirates opèrent dans le golfe de Guinée ; ils y volent du pétrole brut et parfois aussi au Nigéria même. Dans ces domaines, nous sommes donc convenus de coopérer pour que l’Etat français et en particulier la marine française aide la marine nigériane à patrouiller le long des côtes. Il est très

onéreux de garder certaines infrastructures à long terme et nous avons besoin d’un soutien financier, en terme de renseignement aussi. Monsieur le Président, je remercie le gouvernement français de son soutien. Nous sommes très heureux d’être partenaires de la France pour contribuer à la paix et au développement économique de l’Afrique occidentale et de l’Afrique entière ».

F. Hollande : « Je voudrais – en remerciant encore le

Président JONATHAN

Goodluck pour sa visite – évoquer les deux sujets dont il vient de parler.

Le premier, c’est la piraterie dans le golfe de Guinée. Vous savez qu’un tanker a été capturé, il n’y a

pas d’autres mots, il y a quelques jours et dévalisé pour sa cargaison. Nous devons donc lutter avec efficacité contre la piraterie dans le golfe de Guinée, ce qui suppose de mettre tous les moyens nécessaires.

Et puis, second sujet, c’est l’instabilité qui peut régner dans une partie du territoire de l’Afrique de l’ouest. Nous en avons eu une illustration avec la prise d’otages par le groupe Ansaru de notre ressortissant Francis COLLOMP. Je remercie le

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Nigéria de nous aider pour obtenir, dans les meilleures conditions et le plus vite possible, sa libération ».

QUESTION : « Le Président Goodluck JONATHAN s’est entretenu aujourd’hui avec le Premier ministre britannique et a parlé de l’importance d’exercer une certaine pression sur le G8 afin que les sociétés qui raffinent du pétrole volé puissent être sanctionnées. Le suivez-vous sur ce terrain ? »

F. Hollande : « Oui, le Président du Nigéria m’a parlé de cette question, c’est-à-dire du recyclage, par les groupes, du pétrole volé. Ce qui est une incitation forte à un tel trafic et je dois dire aussi le financement de groupes qui ont aussi des activités terroristes. Car il y a un mélange entre le banditisme et le terrorisme. Je partage donc complètement la démarche du Président JONATHAN : éviter que des groupes, par esprits lucratifs, puissent recycler de telles ressources pétrolières, de pétrole raffiné ».

Question : « Ce qui s’est passé ce week-end à Gao montre que les djihadistes ont encore les moyens de passer à l’offensive. Tout le monde savait que le début de l’intervention militaire française serait sans doute ce qu’il y avait de plus facile et que l’après est beaucoup plus difficile. Est-ce que vous pensez qu’ils ont encore les moyens de mener des offensives extrêmement meurtrières, est-ce qu’ils ont des moyens de continuer à déstabiliser longtemps cette région ? Est-ce que vous pensez que Boko Haram et Aqmi ont les moyens de coopérer ensemble pour frapper la région ? Concernant cet otage français, est-ce que vous avez quelques nouvelles, Monsieur le Président, que vous pourriez nous donner ? »

F. Hollande « Peut-être d’abord le président du Nigeria sur le lien Boko Haram avec Aqmi, Al-Qaïda. Sur l’otage, j’ai dit ce que j’avais à dire et je n’en rajouterai pas ».

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU NIGERIA, JONATHAN Goodluck : « Concernant les djihadistes, ils fonctionnent comme un groupe terroriste. Les groupes terroristes ne sont pas des groupes dont on peut venir à bout instantanément car ce ne sont pas des forces conventionnelles. Nous le voyons dans la région, même la MISMA, même en travaillant avec les troupes françaises, on reprend des villes mais ensuite ils se disséminent dans la population et

ils attaquent par surprise, ils tuent avec des fusils, ils organisent des attaques suicides. Si nous n’utilisons pas toute notre intelligence et les renseignements, cela pourra se poursuivre pendant longtemps. Il y aura toujours un risque d’attaques sur des marchés, dans des écoles, etc., par surprise.

Les troupes doivent donc nettoyer le pays, mais cela prendra du temps, cela ne se fera pas du jour au lendemain.

Quant à la question de Monsieur COLLOMP qui a été pris en otage le 19 décembre au Nigeria, Monsieur le président, je vous l’ai dit, nous travaillons très dur pour obtenir sa libération. Voilà ce que je peux en dire à ce stade mais je ne veux pas vous donner de fausses informations. Tout ce que je peux vous dire c’est que nous travaillons très dur à sa libération ».

F. Hollande : « Nous

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sommes le 11 février, c'est-à-dire qu’il y a un mois jour pour jour, je décidais l’intervention de la France au Mali avec l’appui des Africains. Un mois après, l’essentiel du territoire malien a été libéré ; aucune ville n’est occupée par un groupe terroriste ; les réseaux ou groupes qui jusque-là mettaient en péril la vie des Maliens, aucun de ces groupes n’est capable de mener une véritable offensive.

Pendant ce mois, les forces africaines de la MISMA se sont mises en place et il y a aujourd’hui plus de soldats africains que de soldats français au Mali. Quand je dis « soldats africains », j’entends des contingents hors l’armée malienne. En un mois nos deux objectifs - la libération totale du territoire malien et le relais par la MISMA de nos troupes - sont donc en voie d’être atteints.

En avons-nous terminé ? Non, puisqu’il y a encore de manière plus ou moins organisée des groupes qui peuvent se livrer soit à des attentats soit à des opérations de guérilla. Nous devons donc poursuivre non plus la libération, mais la sécurisation du territoire malien et faire en sorte que ne se cachent plus un certain nombre de groupes. Nous avons notamment à l’extrême nord du Mali à faire un exercice de clarification, pour savoir où sont encore un certain nombre de commandos terroristes et éventuellement les chefs de ces groupes. Enfin, il y a toujours nos ressortissants qui sont retenus en otages.

Mais je considère que, pour l’essentiel de ce que j’avais décidé il y a un mois, les objectifs ont été atteints. S’il y a encore un certain nombre d’insécurités, nous veillerons dans les prochains jours, avec les forces africaines, à lever tous les doutes. Car nous devons avoir comme perspective l’élection présidentielle au Mali au mois de juillet. Il ne peut pas y avoir de scrutin organisé s’il n’y a pas la certitude de la liberté pour les électeurs de faire leur devoir.

Est-ce qu’il y a des risques ? Oui, il y a toujours des risques puisque les terroristes se sont dispersés, éparpillés ; d’autres se sont cachés. C’est pourquoi nous n’en n’avons pas terminé. Je vous l’ai dit, le prochain objectif est la sécurisation du territoire malien et la mise hors d’état de nuire des groupes qui ont pendant trop longtemps soumis le Nord-Mali à une domination barbare ».

Ensuite, il y a ce que nous devons faire dans toute l’Afrique de l’ouest, éviter qu’un certain nombre de groupes terroristes qui ont pu quitter le Mali viennent jeter là-encore la terreur ailleurs. Nous devons donc travailler en bonne intelligence avec l’ensemble des pays concernés ».

QUESTION : « Ma question s’adresse au Président HOLLANDE. Vous avez dit que le Nigéria et la France partageraient des rapports de renseignement, je sais qu’il n’est pas facile d’échanger des renseignements dans ce domaine. Mais comment allez-vous faire, concrètement, ces échanges d’informations, de renseignements ? »

F. Hollande : « Nous échangeons des informations, des renseignements, y compris en nous rencontrant. Pour le reste, nos armées travaillent bien ensemble au Mali. Nous avons veillé à ce

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que ce soit bien le cas. Je me félicite de la présence au Mali du chef d’état-major qui est lui-même nigérian et qui commande les forces de la CEDEAO. Pour tout ce qui est service du renseignement, il y a là encore une très bonne collaboration.

Maintenant si je vous donnais les renseignements, cela voudrait dire que notre objectif pourrait ne pas être atteint ».

QUESTION : « La question s’adresse à vous deux. Etes-vous surpris tout d’abord ? Est ce que vous considérez que c’est un signe de modernité qu’un Pape, qui estime ne pas être en mesure d’assurer sa tâche, démissionne ? Une question plus directement au président du Nigéria : pensez-vous qu’il soit l’heure qu’un Pape africain soit élu, que ce serait une bonne chose pour votre pays et pour l’ensemble du continent en général ? »

LE PRESIDENT : « Je ne peux pas répondre à votre place sur le second sujet ! »

JONATHAN Goodluck: « Je remercie le Président d’être un bon catholique ! Moi je suis chrétien, je suis anglican et les questions de religion je les laisse toujours aux professionnels. Si un Nigérian était élu pape, bien évidemment nous nous en réjouirions, je crois que c’était le sens de votre question, n’est-ce pas ? »

F. Hollande : « La décision de Benoit XVI suscite le plus grand respect. C’est une décision courageuse, et aussi exceptionnelle, mais je ne veux pas ajouter d’autre commentaire. Le président du Nigéria d’ailleurs a dit les choses : nous devons laisser l’Eglise catholique déterminer comment elle entend organiser cette succession et nous ne présentons pas de candidat. Enfin, je dois saluer le pontificat de Benoit XVI pour tous les efforts qui ont été menés en faveur de la paix ».

Relations économiques et commerciales

Le Nigéria est le premier partenaire économique de la France en Afrique subsaharienne

Le volume total des échanges (importations + exportations de biens), très supérieur à celui enregistré avec chacun des états d’Afrique francophone, a dépassé le volume d’échanges avec l’Afrique du sud depuis 2005. Il se situe à 4,5 Md EUR environ au cours des dernières années (5,7 en 2011) et présente une tendance générale croissante.

Les ventes françaises au Nigéria oscillent sur une pente ascendante (1,1MdEUR en 2007, 1,5MdEUR en 2008,

1,2MdEUR en 2009, 1,6 Md en 2010, 1,5 Md en 2011). Même si les douze derniers mois connus font apparaître un palier, le Nigéria reste au premier rang parmi nos clients en Afrique subsaharienne, très proche de l’Afrique du sud. Au plan mondial, le Nigéria se place au 45ème rang de nos clients, au niveau de pays tels que l’Argentine, l’Indonésie, Israël, ou la Norvège.

Les exportations françaises se composent principalement de deux groupes de produits : des biens d’équipements à destination de l’industrie pétrolière, des entreprises de télécommunications, des compagnies de production et distribution d’électricité, et des produits pharmaceutiques. S’y est aussi ajoutée en 2008, la livraison de deux Airbus.

des produits pétroliers raffinés pour un montant de l’ordre du quart du total de nos exportations. A noter, en outre, un développement récent des ventes de produits cosmétiques et de vins et spiritueux, phénomène qui pourrait être lié à l’émergence d’une classe moyenne plus nombreuse.

Le secteur des services compte également des acteurs français dynamiques : Accorétend son offre hôtelière, Air France-Klm est le premier transporteur aérien pour les liaisons internationales reliant trois des principales

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villes du pays - Abuja, Lagos et Port-Harcourt - à Paris par des vols quotidiens ; Bolloré est l’un des leaders en transit et logistique ; Bouygues a figuré parmi les principaux bâtisseurs de la capitale fédérale et est toujours présent.

Nous serions le quatrième pays fournisseur derrière la Chine, les Etats-Unis et les Pays-Bas (Négoce de produits pétroliers raffinés) avec une part de marché de 6 %.

Les importations françaises sont composées à 98 % de pétrole brut.

Le Nigéria est, avec l’Angola, la première destination des investissements français en Afrique subsaharienne. Ils seraient, en moyenne, proches de 2 milliards $ par an.

Total investit 1, 5 milliards $ par an soit 14 % du total de ses investissements annuels.

De nombreuses autres entreprises françaises - Bourbon, Piriou, Vallourec, Ponticelli, Technip – ont investi et continuent à le faire pour servir l’industrie pétrolière nigériane à partir d’une production locale. Lafarge possède des participations importantes dans quatre unités de production réparties dans l’ensemble du pays et poursuit ses investissements. Schneider Electric a construit une unité de fabrication à Lagos.

Nous serions aux tous premiers rangs des investisseurs étrangers mais il est très difficile de connaître cette situation avec exactitude.

De nombreux contentieux ont marqué l’exécution des contrats commerciaux passés. Ce n’est plus le cas actuellement.

II. Les perspectives pour les entreprises françaises sont potentiellement considérables.

Toutes les infrastructures - routes, rail, ports, aéroports, eau et électricité- sont à construire tandis qu’agriculture et industrie attendent les investisseurs.

La matérialisation de ces perspectives est largement sujette à une restauration effective de la qualité de la gouvernance du pays.La mauvaise qualité de l’environnement des affaires stérilise de nombreuses possibilités. Le marché nigérian n’est accessible qu’aux seules entreprises chevronnées, souvent de grandes entreprises.

La concurrence des entreprises d’économies émergentes, non-liées par le code de conduite OCDE, est forte.

La position de la Coface est « ouverte » sous la limite d’un montant annuel d’engagements maximal.

III. La coopération économique officielle repose sur un cadre ambitieux qui est resté peu fécond jusqu’ici malgré les efforts français :

Lors de la visite du Président Yar’Adua en France en juin 2008, l’institution d’un partenariat stratégique a été adoptée. Celui-ci couvre sept secteurs stratégiques : pétrole, gaz et énergie, transports, sécurité, agriculture, éducation et formation professionnelle, infrastructures et environnement. Dans les faits, c’est dans le domaine de l’électricité que les démarches les plus actives de mise en œuvre de ce partenariat ont été menées. Un mémorandum d’entente a été signé par le Ministre délégué au Commerce extérieur, en octobre 2008.

Clôture des Assises du développement et de la solidarité internationale (1er mars 2013)

Les Assises du développement et de la solidarité internationale ont été clôturées le 1er mars 2013 par François Hollande, président de la République en présence du Président de la République du Sénégal Macky Sall.

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Lancées le 5 novembre 2012 et pilotées par M. Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement, sous l’autorité de M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, les Assises ont réuni pendant quatre mois l’ensemble des acteurs du développement et de la solidarité internationale : État, ONG, syndicats, entreprises privées, fondations, collectivités territoriales, parlementaires nationaux et européens, organismes de recherche et partenaires du Sud dans une concertation d’une ampleur inédite depuis 1997. 600 participants, 19 réunions, dont une organisée à Dakar dans le cadre d’Africités, 250 contributions, 12 ministères impliqués, des dizaines de partenaires du Sud, qui ont pu participer physiquement ou par vidéoconférence, depuis Haïti, le Burkina Faso ou encore les Philippines. Le président François Hollande souhaitait un large débat sur l’ensemble des sujets traitant du développement et de la solidarité internationale.

Les Assises ont ainsi permis à plus de 600 participants du Nord et du Sud d’échanger au cours de 19 tables rondes. Afin d’élargir la concertation aux Français, le site internet des Assises, hébergé par le site du ministère des Affaires étrangères, a accueilli plus de 250 contributions écrites.

De nombreux sujets ont été traités à cette occasion : la transparence et l’efficacité de l’aide publique au développement, la coordination entre l’ensemble des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, la coopération décentralisée, l’agenda international du développement, la recherche, les innovations technologiques et sociales, la cohérence de l’ensemble des politiques publiques au regard de l’aide au développement, l’inscription de l’aide française au service du développement durable au Sud, l’accès des femmes à l’aide au développement.

Ces quatre mois de concertation guideront le gouvernement dans son objectif de rénovation de la politique française de développement. Extraits du discours de Pascal CANFIN, ministre délégué chargé du développement, sous l’autorité de M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères : « La pauvreté ne connaît pas de frontières, la solidarité non plus. Cette politique de développement, nous la menons dans une relation d’égal à égal. Le nouveau partenariat avec les pays en développement, et en particulier avec les pays africains, ne peut se construire que dans une relation d’égal à égal. Nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de notre histoire avec l’Afrique : les relations obligées du passé ont laissé la place à des relations choisies. Et c’est tant mieux. Si la priorité de notre politique de développement reste et restera l’Afrique, c’est parce que c’est là que se trouvent aujourd’hui les besoins les plus importants. 34 des 49 pays les moins avancés sont des Etats africains.

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C’est aussi là que se trouvent de formidables promesses. Le Sud ne veut pas que le Nord le regarde avec je ne sais quelle condescendance. Il y a en Afrique, en Asie, dans le monde arabe, en Amérique du sud, partout, des hommes et des femmes qui font l’Histoire. Aujourd’hui, comme hier. Valoriser ces talents, ces idées, ces initiatives, et permettre leur éclosion, c’est aussi l’ambition de notre politique de développement. Cette politique est essentielle car elle peut et doit apporter sa pierre à la résolution des tensions de notre monde. La première tension, c’est celle des inégalités. Le monde s’est rétréci à une vitesse prodigieuse. La révolution des transports et des communications a porté la mondialisation. Mondialisation qui va bien au-delà des seuls échanges économiques. Internet a rapproché les hommes de manière formidable. Mais ce rapprochement n’a pas permis de résorber les inégalités. Dans ce monde qui est devenu un village, le défi qui nous est posé, c’est celui du vivre ensemble mondial. La seconde tension, c’est celle qui pèse sur l’équilibre naturel de notre planète et de ses ressources. Le temps où l’Homme pouvait puiser de manière insouciante dans des ressources réputées inépuisables est derrière nous. Nous entrons dans une nouvelle ère, où pour la première fois, nous devons gérer ensemble le capital naturel de notre planète. Pour résoudre ces tensions, nous aurons besoin de trouver un nouveau grand compromis capable d’offrir à tous une prospérité partagée et durable. Nous aurons besoin de faire évoluer nos modes de production et de consommation et de faire d’autres choix que ceux du passé. Nous aurons besoin de partager et d’inventer.

Partager et inventer. Voilà deux valeurs clés de notre politique de développement. L’une des lignes de force de la nouvelle histoire que nous sommes en train d’écrire ensemble c’est qu’il n’y a plus, d’un côté, la lutte contre la pauvreté et, de l’autre, la recherche d’un développement soutenable. Comme le montre si bien la Banque mondiale dans son récent rapport, en aggravant les sécheresses, le réchauffement climatique contribue déjà à accentuer l’insécurité alimentaire. Au final, c’est l’ensemble des progrès en termes de mortalité infantile qui pourrait être effacé du fait d’un réchauffement incontrôlé. Autrement dit, un monde à plus 4 degrés, c’est aussi un monde où plus d’enfants mourront avant l’âge de 5 ans. Hindou Oumarou Ibrahim, directrice de l’association des femmes peules autochtones du Tchad, qui vivent au quotidien les effets du changement climatique, nous en parlera tout à l’heure. Et c’est tout le sens de l’agenda post-2015 qui a occupé une partie importante des débats des assises. »

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Sophie Auconie :

DEPUTEE EUROPEENNE AU CENTRE DES ENJEUX ET DEFIS Par Marie Cornet- Ashby

"Je suis une citoyenne engagée. L'engagement, qu'il soit associatif ou politique, constitue pour moi l'opportunité d'agir, de défendre les convictions et les projets pour lesquels j'ai été élue". Sophie Auconie

Diplômée de l'école supérieure de commerce et de management (ESCEM), Sophie Auconie commence sa carrière à la direction commerciale d'une société immobilière à Tours. Cadre consulaire à la Chambre du Commerce et de l'Industrie de Touraine, elle met alors en oeuvre la politique des fonds structurels européens, en partenariat avec l'ensemble des acteurs économiques d'Indre-et-Loire. Devenue Conseillère municipale à Tours, elle oeuvre sans relâche auprès d'associations locales. Elue députée européenne en juin 2009, Sophie Auconie est membre de la commission parlementaire de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire ainsi que de celle en charge des affaires économiques et monétaires. Présidente de Femmes au Centre, dont elle est la fondatrice, Sophie Auconie aborde dans ce club toutes les problématiques des Femmes dans notre société en mutation... Femme d’exception, elle attache dans ses différentes fonctions à rendre l'Europe plus concrète, plus conquérante, plus solidaire et plus protectrice sur son territoire... Pouvez-nous nous parler d’un domaine dans lequel vous vous investissez, la santé publique... Quand j’évoque la santé publique, je pense immédiatement au sport comme facteur essentiel pour la santé. Je pense que nous avons un taux d’enfants obèses qui, en Europe, va en augmentant de façon inquiétante. Il y a un nombre de licenciés aux sports qui faiblit tous les ans. De plus en plus de personnes sont en difficulté de santé et l’usage du sport comme système préventif me paraît essentiel. J’en suis totalement certaine. Et je pense que le sport devrait commencer très tôt à l’école comme une discipline indispensable et non accessoire comme cela est le cas aujourd’hui. Dans les pays scandinaves et au nord de l’Europe, le sport est un outil de santé et de cohésion. Je pense que cela

est la bonne formule. Le sport, en France, est souvent la matière que l’on abandonne pour un autre cours ou pour différentes raisons de non sens, comme le manque de temps... Je trouve ce constat parfaitement regrettable. Le sport est pour moi un outil donc de prévention, de correction et de surveillance. Quand vous faites du sport, vous êtes obligé d’obtenir des certificats médicaux, ce qui vous incite à une certaine régularité avec le monde médical. Cela peut permettre de détecter des anomalies existantes : une insuffisance hépatique, un souffle cardiaque...Tous ces éléments doivent obliger l’Education nationale et les universités à aller plus loin dans la présence du sport au sein des cursus scolaires. Ensuite, nous devons avoir les moyens d’offrir aux citoyens français et européens la capacité de faire du sport. Aujourd’hui, les infrastructures sportives ne sont pas entretenues comme il le faudrait, et les moyens financiers mis à disposition restent insuffisants. Et, les citoyens français délaissent les salles de sport et cela est très regrettable en termes de santé publique. Vous avez l’air totalement certaine des bienfaits du sport, vous êtes sportive vous-même ?

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Oui, bien entendu. Aujourd’hui, passé l’âge de 50 ans, les hommes et les femmes ont tendance à prendre de l’embonpoint. Pour l’homme, de l’estomac et, pour la femme, des hanches, de la taille... C’est grave car le corps subit cela et souffre,... et cela peut entraîner des pathologies : arthrose, diabète, problèmes d’articulations, cholestérol, problèmes cardiaques... Je me suis remise au sport il y a quelques temps et je vois nettement la différence en termes d’énergie, de respiration, d’oxygénation. Je me sens en très bonne santé grâce au sport et je revendique la pratique du sport comme source de santé et de bienêtre. Nous sommes responsables de notre santé et donc de notre protection sociale.

Vous parlez de santé publique avec conviction, pouvez-vous nous parler de l’environnement ? Je dois vous dire que l’environnement est essentiel pour moi. L’accès à l’eau, déjà, pour tous et ce n’est pas une évidence lorsque l’on regarde l’état des lieux au niveau mondial. Une eau propre ensuite, pour une question d’hygiène et de dignité. Je trouve parfaitement dommage que l’on ait politisé l’écologie. J’aurais préféré que l’on arrive à écologiser la politique. L’écologie n’est pas le monopole d’un parti politique. Je dirais que chaque parti politique devrait s’approprier les problèmes de l’écologie et de l’environnement. Et je souhaite porter cette thématique. Je n’ai qu’une envie, c’est celle de rendre à mes enfants une planète aussi propre que celle que j’ai eue à ma naissance. J’ai envie d’oeuvrer pour l’eau, pour les forêts, pour la terre, pour la couche d’ozone, pour que l’on vive moins de chocs climatiques. Depuis 1976, chaque année, il y a une catastrophe climatique dans le monde, et cela a des conséquences terribles, sur notre vie.... Je fais de l’humanitaire et j’ai quatre enfants qui ne manquent de rien. J’ai envie qu’ils se rendent compte que dans la vie, eux ont de la chance. Je veux qu’ils en aient conscience, c’est fondamental pour moi. Nous sommes allés avec mon mari et mes deux plus jeunes enfants au Burkina Faso, pendant 15 jours. Nous avons vécu dans une case sans eau et sans électricité, sans toilettes. Le confort est un luxe pour certaines populations, c’est peu de le dire. D’ailleurs, la sécheresse fait avancer le Sahel en Afrique et le Burkina qui était un pays plutôt vert, avec une agriculture et l’accès à l’eau, a des régions aujourd’hui totalement désertiques. Il semble que d’ici 2050 ou peut être avant, l’ensemble du territoire du Burkina Faso sera un désert. Je pense que l’on peut remédier à cela et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que nos populations et nos gouvernements se rendent compte de ces faits... La pollution, le réchauffement climatique, la couche d’ozone sont les conséquences de nos actes.

Et finalement, des actes qui détruisent notre environnement premier. L’argent guide ces actes et rien

n’évolue vraiment, comment pouvez-vous concrètement agir à votre niveau ? Justement, j’ai la chance d’être législateur et de participer à l’écriture des textes. Et les choses sont très simples, le pollueur doit payer car il est responsable Il faut légiférer sur la prévention, la correction et la sanction. Nous avons d’ailleurs opté, au niveau européen, en faveur de l’efficacité énergétique des bâtiments. L’énergie est un enjeu et nous pouvons, un jour, nous retrouver avec un manque d’énergie. Et tous les magnifiques immeubles, qui nous entourent, consomment énormément d’énergie car ils sont souvent mal isolés. Et que fait-on alors avec le réchauffement climatique ?

Que comptez-vous faire alors au niveau du Parlement européen ? Mon idée, au niveau du Parlement européen, est le légiférer en faveur de l’efficacité énergétique et d’y consacrer les moyens nécessaires. Nous cofinançons des projets avec cette démarche donc il faut avoir des infrastructures efficaces en termes d’isolement : bâtiments publics, ministères, mais aussi logements sociaux (construits après la guerre) et, certains d’entre eux, sont très énergivores, c’est lamentable. Cette idée de cofinancement est très

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intéressante car si l’Europe apporte des sanctions, elle oeuvre pour des solutions, y compris financières. Je suis dans cette logique de sanction mais aussi de mise en oeuvre de dispositions qui visent l’accompagnement. Une Europe active et responsable. Une Europe participative : il ne faut pas oublier que lorsque l’on siège au Parlement européen, on représente pas moins de 500 millions de citoyens. L’Europe représente la première puissance économique et commerciale au monde avec un PIB représentant 23 % du PIB mondial, quand les Etats-Unis sont à 19 % et la Chine à 17 %. L’Europe représente une structure très puissante quand elle fonctionne sur le mode fédéral. Elle doit apporter des solutions sur les Forums, les sommets mondiaux : Rio, Copenhague, Cancun, Doha, etc. Et l’Union européenne est en mesure d’apporter des résolutions qui permettent d’envoyer des signaux politiques... L’Europe doit pouvoir dire à la Chine : « Attention ne faites pas les mêmes erreurs que nous » Si, en Europe, nous nous sommes développés sans vraiment penser à l’impact écologique de tout cela, nous sommes dans l’obligation de nous rendre à l’évidence aujourd’hui. Et lorsque l’on voit le taux de pollution au Mexique, on a envie de dire aux dirigeants : « Réfléchissez aux impacts de vos actes et protéger vos entreprises et ce qu’elles rejettent pour vos environnements et vos populations. » Aujourd’hui, en termes de législation environnementale, un promoteur immobilier peut-il tout se permettre ? Non, il ne peut plus tout faire. Et les choses ont changé radicalement. Au niveau environnemental, la France mais aussi un grand nombre de pays, progressent dans ce domaine historiquement grâce aux textes européens. Par exemple, pour les promoteurs, il y a la norme HPE, qui signifie Haute Performance Énergétique. Nous voulons développer les bâtiments à énergie positive, qui fabriquent donc leur propre énergie, sans support extérieur.

Vous êtes une pro-nucléaire ou une toute écologique ? Je suis une modérée. Je remarque que la France a le prix de l’énergie électrique le plus faible de l’Europe et cela est grâce au nucléaire. Le nucléaire, il est zéro carbone, c’est-à-dire zéro CO2. Pour moi, le nucléaire est sans doute l’énergie la plus

propre sauf que nous ne savons pas gérer le plutonium et l’uranium sur le long terme... Je dis qu’en attendant de trouver une énergie intermédiaire, peut être mixte, le nucléaire permet d’avoir de l’électricité peu chère. Je dis aussi qu’à l’heure où nous sommes capables de mettre un robot sur mars ou d’aller sur la lune, il n’est pas normal de se rendre compte que nous sommes incapables de gérer le plutonium ou l’uranium. Et, il faut donner les moyens à nos chercheurs de résoudre le problème de leur extinction. C’est bien là, que se situe le problème. Maintenant, le nucléaire est l’un des fleurons de l’industrie française. Je serais d’accord pour que l’on y mette un terme si nous avions des alternatives à faible coût, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui... Une autre initiative, pour les femmes à travers …« Femmes au Centre » ?

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Cette initiative est née d’un constat : celui que la place de la femme dans notre société n’est pas suffisante. Certes, nous avons fait de grands progrès, mais pas suffisamment à mon avis. Les mouvements des années 70 ont permis de grandes avancées. D’ailleurs, je ne suis pas une féministe, la femme n’est pas semblable à l’homme, nous sommes complémentaires. En revanche, la femme a une vraie valeur ajoutée à apporter au monde politique, économique, universitaire. Donc, je place la femme dans cette association au centre, (je suis d’ailleurs centriste) des discussions, des débats... Jean-Louis Borloo, m’a nommée vice-présidente de son parti pour (entre autres) la féminisation de la politique en France. Le siège de « Femmes au Centre », est à Tours et il existe 80 clubs en France. L’idée de base de cette association c’est d’avoir une thématique d’actualité débattue dans toute la France en même temps. Les principales réflexions me remontent grâce à un compte-rendu par région. Une synthèse globale est adressée au député ou sénateur en charge de cette thématique. Et, pour apporter une vision du territoire... D’ailleurs, le sujet de l’école, traité aussi par « Femmes au Centre » a permis de faire émerger des suggestions de bon sens très intéressantes et utiles pour l’avenir. Que pensez-vous de l’Europe, aujourd’hui ? Je pense avant tout que dans la tempête que nous traversons, il vaut mieux être 27 sur un paquebot que tout seul sur un radeau. Je ne vois pas comment un pays de la zone euro aurait pu se sortir seul de cette crise cataclysmique que nous affrontons, depuis déjà... quelques années et qui nous vient des États-Unis. L’Europe et l’Euro nous ont protégés. Je préfère, d’ailleurs, dire que l’Union européenne subit la crise de ses Etats fondateurs. Cela fait déjà 30 ans que les Etats vivent au dessus de leurs moyens, il est temps d’arriver à une attitude de responsabilité financière. La Grèce est en déficit public depuis 1847 et la Grèce a triché pour entrer dans la zone Euro. Il me paraît difficile qu’elle sorte de cette zone. Nous devons avoir la responsabilité de la bonne gestion de nos Etats et, en nous donnant les moyens de renforcer notre compétitivité... La cohésion sociale de l’Europe n’est pas aboutie. Et le courage nous manque. Ensuite, l’Europe a été créée au départ pour 6 Etats et nous sommes aujourd’hui 27. En d’autres termes, la tour d’origine n’est plus capable de supporter cet élargissement. Il faut structurer l’Europe en fonction de ses défis... L’approche pragmatique du Rapport Gallois est ce qu’il faudrait mettre en oeuvre pour l’Europe. 2013, pour vous, en termes de priorités ?

Ma famille compte avant tout. Ensuite, au niveau politique, je souhaite que mon parti politique l’UDI, que j’ai créé avec Jean-Louis Borloo, fonctionne et envoie des signaux politiques pour le redressement de la France dans une Europe forte. Ensuite, le sport comme lien social et économique. J’ai déposé des amendements pour que l’Europe finance des équipements sportifs et je vais me battre pour que cela puisse se faire. Et l’eau, son accès et son assainissement dans le monde, mais aussi en France, car nos installations sont usagées et les tuyaux sont poreux, c’est très inquiétant. Et là aussi, j’ai déposé des amendements pour que l’Europe finance de façon urgente les rénovations nécessaires.

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Et ce soir, vous allez nous parler de votre démarche citoyenne... Oui, je suis dans cette démarche et la première active dans tous mes actes au quotidien, je prends le métro, je fais attention au tri sélectif, à ma consommation d’eau, ma maison est aux normes de l’efficacité énergétique, je fais du sport régulièrement. J’ai sensibilisé toute ma famille à ces principes. Je suis totalement en phase avec mes idées, je dis ce que je fais et je fais ce que je dis...

Situation dans la région des Grands Lacs - Signature d'un accord-cadre pour la paix (24 février 2013)

La France salue la signature, le 24 février dernier à Addis-Abeba, de l'accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la République démocratique du Congo et la région. Cet accord a été conclu sous les auspices des Nations unies, de l'Union africaine, de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et de la Communauté de développement d'Afrique australe, qui seront garants de son application.

Il engage notamment les autorités de la RDC à réformer leurs forces de sécurité afin de réaffirmer l'autorité de l'État à l'Est du pays, ainsi qu'à mener des réformes institutionnelles de fond. Les pays de la région s'engagent de leur côté à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de leurs voisins.

Nous appelons l'ensemble des États signataires à mettre en oeuvre de bonne foi les engagements qu'ils ont pris et à poursuivre leur dialogue pour parvenir à une issue politique à la crise. La situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la RDC demeure fragile. Face à l'urgence de la situation, la France appelle à empêcher les exactions et les violations des droits de l'Homme contre les populations civiles.

La France remercie le Secrétaire général des Nations unies pour ses bons offices. Elle souhaite la désignation rapide d'un envoyé spécial des Nations unies chargé de faciliter la mise en oeuvre des engagements pris à travers cet accord-cadre. Elle appelle également à la mise en place d'une brigade d'intervention dans le cadre d'un renforcement de la MONUSCO.

QUAI D’ORSAY POINT DE PRESSE de Philippe Lalliot Directeur de la communication et de la presse, porte-parole.

Sénégal - Dakar

L'ambassade américaine a envoyé à ses citoyens au Sénégal faisant état d'une alerte à la bombe à Dakar. Les services français ont-ils connaissance de cette alerte ? Avez-vous des consignes pour les ressortissants français se trouvant là-bas ? Combien de ressortissants français se trouvent au Sénégal ?

R - Avant de faire un quelconque commentaire sur ce sujet, comme sur d'autres, nous attendrons d'avoir des informations recoupées, ce qui n'est pas le cas pour l'instant.

18.332 Français sont enregistrés sur nos listes au Sénégal : cette information est publique. Pour ce qui concerne les consignes qui leur sont passées, je vous renvoie là aussi au site du ministère. Ces consignes sont ajustées en temps réel pour tous les pays du monde en fonction des informations qui nous remontent de nos ambassades et de nos consulats. Ses consignes sont relayées à nos ressortissants résidents par tous les moyens à notre disposition, via sms, e-mail, et, pour nos ressortissants de passage, via Ariane pour ceux qui s'y sont déclarés.

De manière générale, nous avons un discours de vigilance et de prudence, ce discours étant ensuite précisément gradué en fonction des risques

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sécuritaires tels que nous les constatons.

9. Cameroun - Prise d'otages

Quelle était la teneur de vos dernières communications avec le gouvernement du Nigeria ? Le président a dit hier soir qu'on avait localisé les otages mais qu'ils semblaient avoir été séparés en deux groupes, cette situation a-t-elle changé d'une manière ou d'une autre ?

R - Sur la prise d'otages, je n'ai pas, à l'heure où je vous parle, de commentaire particulier à faire ou quoi que ce soit à ajouter à ce qu'a déclaré le président de la République hier soir. Je vous renvoie à ses propos qui étaient très clairs.

Au-delà de ce cas particulier, je vous renvoie également aux déclarations récentes du ministre des affaires étrangères. Elles peuvent être résumées en deux mots : détermination et discrétion. Détermination parce que tous les services de l'État, à Paris et sur place, sont entièrement mobilisés pour obtenir la libération de cette famille. La discrétion aussi parce que, aussi frustrant que ce soit, l'expérience nous a enseigné que la discrétion est un gage de l'efficacité.

En d'autres termes, ce n'est pas parce que nous ne parlons pas que nous ne faisons rien. C'est dans l'intérêt même des otages comme c'est dans l'intérêt des familles qui traversent évidemment des moments particulièrement difficiles. Nous sommes en contact permanent avec elles. Nous leur apportons bien évidemment toute l'aide que nous pouvons.

Justement, par rapport aux déclarations de François Hollande, juste quelques précisions : avez-vous la certitude que la famille Moulin-Fournier a été séparée en deux groupes comme cela a été évoqué ? Avez-vous la certitude qu'un des deux groupes - si jamais ils ont été séparés - est localisé dans le Nord du Nigeria, comme cela a été évoqué ?

On parle souvent de relations compliquées entre les autorités du Cameroun et celles du Nigeria. Est-ce historique ou est-ce une réalité sur le terrain ? Avez-vous des éléments là-dessus ? Merci.

R - La réponse à votre question est dans la déclaration faite par le président de la République hier soir. Je cite : «Pour le moment, le mieux est de travailler dans la discrétion, pour d'abord identifier la place exacte où seraient retenus, sans doute en deux groupes, nos ressortissants». Encore une fois, je n'ai rien à ajouter à ce qu'il a dit, et aucune information particulière à vous donner.

Sur votre deuxième question, je ne vais pas commenter ici ce que sont les relations entre deux pays souverains, le Cameroun et le Nigeria. Si vous avez des questions de cette nature à poser, posez-les directement aux autorités camerounaises ou nigérianes.

Après l’enlèvement de 7 français au Cameroun et déporté au Nigéria, Le Cameroun, le Nigéria, le Bénin ont été classés en zone rouge par le Quai d’orsay, dangereuse pour les ressortissants français vivant dans ces pays. La secte Boko Haram a revendiqué cet enlèvement en postant une vidéo sur internet. La rédaction toute entière condamne cet acte

ECONOMIE & FINANCE

Les ACP allouent 20 millions d’euros à la BAD, l’UA et la CEA pour la lutte contre les changements climatiques La Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Union africaine (UA) ont entrepris, dans le cadre du Programme « Climat pour le développement en Afrique », une campagne active de mobilisation de ressources financières en vue de rendre opérationnel le Fonds spécial ClimDev-Afrique (FSCD), une initiative conjointe UA-BAD-

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CEA, administré par la Banque africaine de développement. Selon les procédures de la BAD, 20 Millions d’Unités de Compte (environ USD 30 Millions) étaient nécessaires pour rendre ce Fonds opérationnel. Le Chef du Secrétariat Conjoint UA-BAD-CEA, Ibrahima Dia, a reçu, lundi 11 février 2013 à Bruxelles, la lettre de confirmation d’une allocation de 20 millions d’Euros pour le Fonds des mains du Secrétaire Général des ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifiques), Mohamed Ibn CHAMBAS. Cette attribution intervient après plusieurs mois de discussion entre les trois institutions, le Secrétariat Général des ACP et la Commission de l’Union Européenne. Cette enveloppe va permettre de rendre le Fonds fonctionnel et de financer des projets déjà élaborés dans le domaine du changement climatique et de la prévention des risques liés aux catastrophes naturelles dans les cinq régions du Continent Africain. Le Programme ClimDev-Afrique est conçu pour la collecte, l’analyse et la dissémination de données climatiques de grande qualité. Il s’agit d’une base de données mise à la disposition des décideurs pour les questions relatives au changement climatique. Les informations doivent servir d’outils de prévision des catastrophes naturelles et de planification des politiques en matière de développement durable.

Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UEMOA Le Conseil des Ministres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) s'est réuni en session ordinaire, le vendredi 14 décembre 2012, dans les locaux de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Niamey, en République du Niger, sous la présidence de Monsieur Adji Otèth AYASSOR, Ministre de l'Economie et des Finances de la République Togolaise, assurant l'intérim du Président du Conseil. Ont également pris part à ces travaux, Monsieur Cheikhe Hadjibou SOUMARE, Président de la Commission de l'UEMOA, Monsieur Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la BCEAO, Monsieur Christian ADOVELANDE, Président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et Monsieur Léné SEBGO, Président du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF). Au titre de la BCEAO, examinant la situation monétaire, économique et financière de l'Union, le Conseil des Ministres

s'est félicité des performances enregistrées en matière de croissance économique, à la faveur de l'amélioration sensible de la production au terme de la campagne agricole 2012/2013, de la forte reprise de l'activité économique en Côte d'Ivoire ainsi que de l'essor de la production aurifère et pétrolière. Les dernières prévisions tablent en effet sur un taux de croissance du PIB réel de 5,8% pour l'année 2012, après 0,6% en 2011. Le Conseil a relevé une légère remontée de l'inflation qui s'est située, en glissement annuel, à 2,7% en septembre 2012, après 2,1% en juin 2012. Cette hausse du niveau général des prix est liée au renchérissement des céréales locales et des produits de la pêche ainsi qu'à l'ajustement à la hausse des prix des carburants dans certains Etats. Toutefois, l'inflation connaît une décélération au quatrième trimestre 2012, en liaison avec un approvisionnement adéquat des marchés en céréales locales issues de la campagne agricole 2012/2013. En vue de parvenir à une consolidation de la croissance économique dans l'Union et à un recul de la pauvreté, les Ministres ont souligné la nécessité urgente de mettre en oeuvre des politiques

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publiques propices à l'amélioration du climat des affaires et de la gouvernance. Ils ont, en outre, insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts afin d'accélérer l'exécution des projets d'infrastructures économiques et sociales. Le Conseil a approuvé les conclusions du rapport du Groupe de travail Etats-BCEAO en charge de la formulation des propositions de mesures pour la préservation et la consolidation de la viabilité du secteur de la microfinance dans l'UMOA. Il a invité les Etats membres et la BCEAO à mettre promptement en oeuvre le plan d'actions prévu, en tenant compte de la spécificité de chaque pays. 2 Le Conseil a également approuvé le projet de Décret uniforme autorisant les établissements financiers à caractère bancaire à recevoir des dépôts de fonds du public. Dans l'optique d'une mise en cohérence des lois nationales en vigueur avec le nouveau Règlement relatif aux relations financières extérieures des Etats membres de l'UEMOA, le Conseil a adopté le projet de Loi uniforme sur le contentieux des infractions à la réglementation des relations financières extérieures des Etats membres de l'Union ainsi que ses deux décrets d'application. A cet égard, le Conseil a exhorté l'ensemble des Etats membres à accomplir les diligences nécessaires en vue de l'insertion de ce texte de Loi dans l'ordre juridique interne de chaque Etat au plus tard, le 31 décembre 2013. Le Conseil a, par ailleurs, fixé au 31 décembre 2013, la date limite pour l'adoption par les Parlements nationaux et la promulgation de la Loi uniforme relative au traitement des comptes dormants dans les livres des organismes financiers. Cette loi entre en vigueur à compter du 1 er janvier 2014. Le Conseil a, en outre, approuvé la révision à la baisse de 75% à 50% de la norme prudentielle relative au coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme, à compter du 1 er janvier 2013. Le Conseil a, enfin, abrogé à compter de cette même date, le ratio de structure du portefeuille des établissements de crédit. Au titre de la Commission Bancaire de l'UMOA, le Conseil des Ministres de l'UMOA a pris connaissance du compte-rendu des travaux de la 90eme session de la Commission Bancaire, tenue le 11 décembre 2012 à Niamey. Au titre du Conseil Régional, le Conseil des Ministres de l'UMOA a approuvé le procès-verbal de la réunion ordinaire tenue le 28 septembre 2012 à Cotonou, ainsi que le Budget

2013 du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF). Le Conseil des Ministres a en outre décidé de proroger le mandat de tous les membres actuels du Conseil Régional ainsi que celui de son Président jusqu'au 31 mars 2013. Enfin, le Conseil des Ministres a pris connaissance du compte-rendu de l'évolution des activités du marché financier régional au cours du troisième trimestre 2012. Au titre de la BOAD, le conseil a approuvé les Perspectives Financières Actualisées 2012-2016 de l'Institution. Les Ministres ont pris connaissance des différents dossiers concernant notamment le projet de budget programme 2013-2015, la note sur l'état d'avancement du dossier relatif à la reprise de la Banque Régionale de Solidarité (BRS), l'état de recouvrement des créances sur prêts de la BOAD au 30 novembre 2012, l'état d'avancement du projet de notation de la BOAD, la note sur la concessionnalité des prêts de la BOAD aux états membres de l'UEMOA pour l'exercice 2013, la note relative à l'achèvement du Projet de Développement du Marché Financier de l'UEMOA, l'Etat d'avancement de la mise en oeuvre opérationnelle du Schéma Directeur Informatique de la BOAD, le

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relevé des décisions de la 87ème réunion du Conseil d'Administration de la BOAD tenue à Niamey le 12 décembre 2012. Au titre de la Commission de l'UEMOA, le Conseil, après examen des programmes pluriannuels de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité au titre de la période 2013-2017, a adopté les décisions y relatives.3 Il a invité d'une part, les Etats membres à prendre les dispositions nécessaires pour remplir les conditions de convergence et, d'autre part, la Commission à mettre un accent particulier sur l'analyse approfondie des performances des Etats membres en matière de convergence dans la perspective de l'échéance de convergence, fixée au 31 décembre 2013. Par ailleurs, les institutions impliquées dans l'exercice de la surveillance multilatérale et les Etats membres devront accélérer les réflexions en cours sur le renforcement institutionnel du dispositif de la surveillance multilatérale. Enfin, le Conseil a approuvé le Collectif budgétaire 2012 de l'Union. Les Ministres, très sensibles à l'accueil chaleureux et fraternel qui leur a été réservé durant leur séjour, expriment à son Excellence, Monsieur Issoufou MAHAMADOU, Président de la République du Niger, au Gouvernement ainsi qu'au peuple nigériens, leur sincère et profonde gratitude.

La BAD approuve une participation de 24 millions de dollars pour renforcer le bilan de la Banque de développement de l’Afrique de l’Est

Le 17 janvier dernier à Tunis, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé hier une participation de 24 millions de dollars à la Banque de développement de l’Afrique de l’Est (BDAE) pour renforcer son bilan et contribuer à améliorer sa cote de crédit internationale. Un montant de 10 millions de dollars sera notamment «soldé» sous forme de capital appelable. La transaction, qui mobilise d'importantes ressources financières dans la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), soutiendra le développement du marché des capitaux, la génération de recettes pour les gouvernements et les échanges avec l’étranger. Cela permettra également à terme de stimuler le développement économique et les possibilités d'emploi dans la région.

Le projet contribuera à consolider les acquis du programme de restructuration réussie de la BDAE. Elle soutiendra la stratégie commerciale actuelle de la banque en renforçant ses fonds propres. Il s'agit d’un élément essentiel pour la mobilisation des ressources financières auprès des marchés de capitaux à des

conditions plus abordables, et de répondre à la demande croissante pour les investissements au sein de la CAE. En plus de fournir de nouvelles ressources à la BDAE, le projet devrait contribuer à améliorer la qualité du capital exigible de la banque, qui est un facteur majeur de sa cote de crédit. Le programme d'assistance technique financé par le Fonds d'assistance au secteur privé africain (FAPA), qui vise à renforcer les capacités institutionnelles de la BDAE, complétera la prise de participation proposée.

La participation de la BAD lui permettra de tirer parti des synergies issues de sources complémentaires ayant des avantages comparatifs. La BDAE, avec sa présence sur le terrain et la connaissance locale du marché de la CAE, offre un canal privilégié à la BAD pour atteindre ses clients finaux, y compris les PME, en s'appuyant efficacement au niveau sous-régional sur le soutien fourni par la BDAE. Dans cette perspective, le projet est conforme à la stratégie d’intégration de l’Afrique de l’Est de la BAD, qui met l'accent sur les institutions financières de développement sous-régionales. Le projet est également en adéquation avec les principaux piliers de la prochaine stratégie à long terme de la BAD dont le développement du

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secteur privé et l'intégration régionale.

Fondée en 1967 sous les termes du Traité de coopération de l’Afrique de l’Est, la BDAE est une institution de prêt sous-régionale multilatérale basée à Kampala, en Ouganda et qui couvre la CAE. Ses Etats membres sont le Kenya, le Rwanda, l'Ouganda et la Tanzanie. Les interventions de la BDAE prennent principalement la forme de prêts, de baux et de participations.

A propos du Fonds d’assistance au secteur privé africain (FAPA)

Le Fonds d'assistance au secteur privé africain (FAPA) est un fonds fiduciaire, thématique et multidonateurs, qui accorde des dons pour l'assistance technique et le renforcement des capacités visant à soutenir la mise en œuvre de la stratégie de développement du secteur privé de la Banque.

La Banque africaine de développement, la Banque autrichienne de développement, le Gouvernement de l'Autriche et le Gouvernement du Japon sont les contributeurs du Fonds, qui, à ce jour, a financé 42 projets à hauteur de 35 millions de dollars à travers le continent africain. Le portefeuille de FAPA comprend des projets régionaux et nationaux dans des secteurs tels que l’amélioration de l’environnement des affaires, le soutien aux institutions financières, aux infrastructures, au commerce et aux micros, petites et moyennes entreprises.

Union européenne Rapport sur les marchés publics. Marc Tarabella (S&D, BE) Vers des marchés publics plus verts et plus responsables Les contrats des marchés publics devraient être attribués au soumissionnaire le plus "avantageux", évalué par des critères environnementaux ou sociaux, et non seulement sur l'offre la moins chère, ont affirmé les députés de la commission du marché intérieur lors du vote sur les nouvelles règles ce mardi. Ils ont aussi amélioré une clause d'innovation optionnelle, en vue de permettre aux soumissionnaires de suggérer comment répondre au mieux aux prescriptions techniques établies dans le contrat. Les contrats des marchés publics représentent une part significative de l'économie (environ 19 % du PIB de l'UE). Par conséquent, les règles sur les marchés publics constituent un

outil puissant pour atteindre des objectifs sociaux spécifiques, qu'ils soient environnementaux, sociaux ou liés à l'innovation. "Nous souhaitons avoir en Europe un marché dans le secteur des marchés publics, qui serve les citoyens européens. Nous souhaitons également garantir que les fonds publics soient dépensés de manière plus responsable et sociale", a déclaré le rapporteur Marc Tarabella (S&D, BE). Son projet de rapport sur les marchés publics a été approuvé par 23 voix pour, 8 voix contre et 7 abstentions. Choisir la meilleure option et non la moins onéreuse Les marchés publics devraient être plus écologiques et plus responsables d'un point de vue social, affirment les députés. Au lieu d'accepter l'offre la moins chère, les autorités publiques devraient opter pour "l'offre la plus avantageuse sur le plan économique", qui pourrait également inclure des éléments environnementaux tels que la durabilité et les coûts du cycle de vie, ou encore des objectifs sociaux comme l'achat d'entreprises avec un profil social spécifique. Il faudrait également veiller à ce que les offres respectent le droit environnemental et du travail, ajoutent les députés. Encourager l'innovation

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En vue d'encourager les propositions innovantes, les députés ont étendu le concept de "partenariats d'innovation". Lors de ces partenariats, les autorités fixent les exigences minimales auxquelles doit répondre un bien ou un service, mais laissent au soumissionnaire la liberté de choisir comment répondre au mieux à ces objectifs. Permettre aux petites entreprises de faire plus facilement des offres Afin de réduire la bureaucratie, en particulier pour les petites et moyennes entreprises, les députés proposent de créer un "passeport pour les marchés publics" qui prouverait qu'une entreprise répond aux critères sans avoir à envoyer la documentation requise à chaque fois qu'elle fait une offre. Les députés ont également simplifié les règles proposées en vue d'autoriser les autorités publiques à diviser les contrats en lots et de permettre aux petites entreprises de faire une offre par rapport à ces contrats. Afin de clarifier la chaîne des contrats de sous-traitance, les députés ont veillé à ce que les États membres rendent chaque sous-traitant responsable du maillon suivant dans la chaîne et garanti que chaque sous-traitant respecte les clauses de la directive. Prochaines étapes La directive sur les marchés publics est la directive-clé du paquet "marchés publics". Les directives "secteurs" (marchés publics dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, des transports et des services postaux) et "concessions" seront mises aux voix en commission du marché intérieur en janvier. La commission du commerce international s'occupe d'une quatrième directive sur l'accès des pays tiers aux marchés publics. Les coordinateurs de la commission du marché intérieur décideront, à une date ultérieure, de débuter ou non les négociations avec le Conseil, en vue d'un accord de première lecture sur la directive "marchés publics".

Microfinance in Myanmar - Sector Assessment

Lack of Access to Finance in Myanmar Highlights Need to Develop Microfinance Sector in Support of Economic Growth, IFC/CGAP Study Finds.

Demand for microfinance in Myanmar exceeds supply four times as the country’s economy expands following decades of isolation, highlighting the need to build up sustainable microfinance institutions, a report released today by IFC, a member of the World Bank Group, and CGAP, a policy and research center dedicated to advancing financial access for the world's poor, finds. The report’s authors estimate that the total of outstanding loans in Myanmar currently stands at around $283 million whereas demand for microcredit is estimated at $1 billion. Demand is particularly high among farmers in Myanmar’s rural areas where more than two-thirds of the population lives. The report, entitled “Microfinance in Myanmar – Sector Assessment,” refers to microfinance as financial services for low-income people, including credit, savings, transfers, and

insurance.

“Myanmar’s microfinance

law of

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November 2011 allowed the development of a nascent microfinance industry. Now there is an opportunity to support existing institutions and bring in new organizations to build a commercially sustainable microfinance network that improves access to finance for small and medium entrepreneurs and rural clients,” said Paul Luchtenburg, IFC’s Microfinance Program Manager in East Asia Pacific and one of the report’s co-authors. The joint IFC/CGAP report is the first comprehensive publicly available assessment of the microfinance landscape in Myanmar since the enactment of country’s microfinance law in late 2011. It highlights that the financial sector is underdeveloped compared to the rest of the East Asia Pacific region. Myanmar is one of the poorest countries in the region and increased access to financial services would greatly benefit its population and help the nascent small and medium enterprises, which form the backbone of Myanmar’s economy, grow and create jobs. The report finds that Myanmar’s banking sector so far has found it commercially challenging to extend financial access to the poor. As a result, fewer than 20 people out of 100 have access to formal financial services, with most people relying on family savings or costly alternatives such as informal money lenders. At the same time, the market among Myanmar’s total population of around 60 million is large enough to attract domestic and international banks that could significantly improve outreach and contribute to innovation in the sector.

“With Myanmar’s breathtaking speed of change, government authorities and regulators are faced with the challenge of quickly bringing policies and regulations in line with the growing economic activity in the country,” said Eric Duflos, CGAP’s Regional Representative for East Asia Pacific and one of the report’s co-authors. “The current microfinance law clearly signals government commitment to financial inclusion. We recommend that Myanmar’s financial regulators and supervisors adopt international good practices for microfinance as quickly as possible.”

About CGAP

CGAP (The Consultative Group to Assist the Poor) is the world's leading resource for the advancement of microfinance. CGAP provides the financial industry, governments and investors with objective information, expert opinion, and innovative solutions to effectively expand access to finance for poor people around the world.

About IFC

IFC, a member of the World Bank Group, is the largest global development institution focused exclusively on the private sector. We help developing countries achieve sustainable

growth by financing investment, mobilizing capital in international financial markets, and providing advisory services to businesses and governments. In FY12, our investments reached an all-time high of more than $20 billion, leveraging the power of the private sector to create jobs, spark innovation, and tackle the world’s most pressing development challenges.

19ème Forum pour le partenariat avec l’Afrique

"Les flux financiers illicites" et des sessions ont porté sur : la lutte contre la fraude fiscale ; la transparence ; le blanchiment d'argent et le récupération de capitaux volés.

La 19 ème réunion du Forum pour le partenariat avec l’Afrique (FPA) s’est tenue à Cotonou, République du Bénin, le 3 décembr e 2012, sur le thème général des flux financiers illicites. Elle a été co-présidée par la Belgique, le Bénin, l’Éthiopie et les États-Unis. Un discours a été prononcé par M. Dr. Boni Yayi, Président du Bénin et Président de l’Union Africaine, devant des représentants de 39 pays et institutions.

Les participants à la réunion ont souligné combien il est important de s’attaquer au problème des flux financiers illicites qui réduisent les ressources domestiques

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dont disposent les gouvernements africains pour promouvoir une croissance économique durable et inclusive et atteindre les OMD. Ils se sont félicités de l’initiative qui a été prise par les responsables africains de créer le Panel de haut niveau sur les Flux Financiers Illicites chargé de cette question, lequel est dirigé par Monsieur l’ancien Président Thabo Mbeki, ils ont été informés des travaux réalisés par ce Groupe. Elle a noté que pour résoudre le problème des flux financiers illicites, les gouvernements africains, leurs partenaires internationaux, ainsi que les investisseurs africains et étrangers devaient mener une action collective, et ils se sont félicités de l’attention qui lui est maintenant accordée dans les forums internationaux, notamment le G20. Ils ont mis l’accent sur la nécessité de renforcer la volonté politique et d’associer continuellement l’Afrique à ces processus internationaux plus vastes et souligné le rôle essentiel que jouent actuellement sur le continent africain des organismes régionaux, comme le Forum africain d’administration fiscale. Ils se sont penchés sur quatre aspects spécifiques.

La lutte contre la fraude fiscale internationale : les participants ont noté que la fraude fiscale internationale entrait pour une large part dans les flux financiers illicites, notamment dans les sommes considérables qui sont perdues comme suite à l’utilisation abusive des prix de transfert par des entreprises multinationales. Ils se sont félicités des progrès accomplis dans l’amélioration de la transparence et l’échange. Ils ont appelé à la poursuite des efforts collectifs entrepris pour promouvoir le recours à des accords en matière d’échange de renseignements, et à la réalisation d’un examen plus poussé des moyens de lutter contre l’utilisation abusive des prix de transfert. Ils ont aussi appelé au déploiement de nouveaux efforts visant à renforcer la coopération internationale et l’entraide dans ces deux domaines. Ils ont également pris note de la distinction à opérer entre utilisation abusive des prix de transfert et manipulation des prix, et de la nécessité de consacrer de nouveaux travaux à la manipulation des prix.

L’amélioration de la transparence commerciale : les participants ont noté que l’amélioration de la transparence financière et commerciale pouvait aider à réduire les flux illicites en limitant les possibilités d’utilisation abusive des prix de transfert, de paiements à des fins de corruption et d’exploitation illicite des ressources naturelles. Ils se sont félicités des initiatives volontaires en cours, de l’introduction de règles de déclaration obligatoire dans certains pays ou territoires, et de l’adoption récente en Afrique de textes de loi dans ce domaine. Ils se sont déclarés favorables au renforcement des initiatives volontaires, comme L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), à la généralisation des règles de déclaration obligatoire, à la prise en compte systématique dans la législation et les systèmes nationaux de la nécessité d’accroître la

transparence, à une implication renforcée de la société civile dans ces processus et à un resserrement de la coordination et de la coopération internationales dans ce domaine.

5. La lutte contre le blanchiment de capitaux : les participants ont noté que le blanchiment de fonds acquis illégalement représentait un autre aspect important des flux financiers illicites. Ils se sont félicités de l’attention accrue qui est portée à cette question par la communauté internationale, et ont noté que les dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux comptent parmi les principaux instruments permettant de combattre les flux financiers illicites. Ils ont noté que de nouvelles mesures devaient toutefois être prises tant par les partenaires internationaux que par les gouvernements africains pour donner suite aux recommandations formulées par le Groupe d’action financière et par les organismes régionaux de lutte contre le blanchiment de capitaux mis en place en Afrique, notamment les standards et codes pertinents du Mécanisme Africain de Revue par les Pairs. Ils ont souligné l’importance que revêt le resserrement de la coopération et de l’entraide, notamment l’entraide judiciaire.

6. Restitution des actifs volés : les participants ont noté que beaucoup reste à

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faire pour renforcer la coopération et promouvoir le recouvrement des avoirs, et que les progrès accomplis ont été en-deçà des attentes. Ils ont souligné la nécessité d’accélérer les progrès dans ce domaine et ont recensé trois axes prioritaires :

a) renforcement de l’effort national dans les pays de destination, y compris les cadres administratif, législatif et institutionnel, pour faciliter le rapatriement de fonds volés en provenance des institutions financières ;2b) intensification de l’action dans les pays de la source, notamment réalisation d’enquêtes et de poursuites dans les affaires touchant à l’acquisition illicite d’actifs, renforcement des capacités institutionnelles et mise en place de nouveaux réseaux régionaux inter organisations ;

c) resserrement de la coopération internationale et de l’entraide juridique, conformément aux dispositions énoncées dans la Convention des Nations Unies contre la Corruption et la Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la corruption.

7. Les participants ont demandé aux co-présidents de communiquer les messages clés du Forum aux parties concernées, notamment le Secrétariat du Panel de haut niveau sur les Flux Financiers Illicites hébergé par la CEA, et les nouvelles présidences du G8 et du G20. Ils ont appelé à la poursuite de l’action collective en 2013 et sont convenus de faire le point sur les progrès réalisés dans la lutte contr e les flux financiers illicites lors d’une future réunion.

Les participants ont accueilli favorablement la proposition d’évaluation du FPA suite à ses dix années d’existence. Ils ont demandé au comité conjoint pour l’évaluation de finaliser les termes du mandat sur la base d’un consensus entre les parties prenantes du FPA en vue de finaliser l’évaluation avant le prochain FPA.

Les participants ont convenus que la prochaine étape sera au Royaume-Uni, dans le courant du deuxième trimestre de 2013.

Nigeria Receives Approval for Additional CIF $50 million to Bolster Energy Efficiency and Renewable Energy Use with AfDB Support

The Climate Investment Funds (CIF) has announced an agreement to provide Nigeria with US $50 million to support an African Development Bank-supported program of financial intermediation for renewable energy and energy efficiency

through local banks, as part of the country’s national Investment Plan endorsed by the CIF in 2010. The money, being provided under the CIF’s Clean Technology Fund (CTF), is designated to stimulate alternative and efficient ways to generate electricity and to reduce dependence on energy sources which contribute significantly to greenhouse gas emissions.

The funding will be used to stimulate investment in downstream opportunities that would lead to greater energy efficiency through a range of technologies, including industrial energy efficiency investments, renewable energy, renewable-based hybrid systems, and cleaner fuels and combustion processes.

The CTF money will complement support provided through the AfDB private sector window, to help the country address energy efficiency in critical sectors such as power, agribusiness, transport, telecommunications, and education, by targeting local financial institutions to invest and support the shifts to clean, efficient and affordable energy in the sectors.

The work to improve energy efficiency and increase the use of renewables is in line with the country’s national policy framework designed to lead the country to an ambitious set of energy goals,

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including rural energy scale-up and actions to ensure energy efficiency through a combination of regulations and incentives at the national scale.

Distributed by the African Press Organization on behalf of the African Development Bank.

About the Climate Investment Funds (CIF)

Established in 2008 as one of the largest fast-tracked climate financing instruments in the world, the US $7.6 billion CIF provides developing countries with grants, concessional loans, risk mitigation instruments, and equity that leverage significant financing from the private sector, multilateral development banks (MDBs), and other sources. Five MDBs – the African Development Bank (AfDB), Asian Development Bank (ADB), European Bank for Reconstruction and Development (EBRD), Inter-American Development Bank (IDB), and World Bank Group (WBG) – implement CIF-funded projects and programs.

SOCIAL BUSINESS

La BAD lance l'autoroute de l'information en Afrique

Objectif ultime : favoriser un plus large accès du public aux statistiques officielles

La Banque africaine de développement (BAD) a récemment lancé un ambitieux programme, qui vise à améliorer de façon substantielle la gestion et la diffusion des données en Afrique.

Objectif ultime : favoriser un plus large accès du public aux statistiques officielles. Lancé en novembre 2012, dans le cadre d'une initiative plus vaste de la BAD visant à renforcer les capacités statistiques en Afrique, ce programme entend aussi appuyer les pays du continent dans les efforts qu'ils déploient pour améliorer la qualité et la diffusion des données, tout en facilitant l'élaboration, le suivi et l'évaluation des politiques à l'œuvre.

Les travaux, poursuivis simultanément dans plusieurs pays et institutions africains, ont été parachevés dans treize pays (Cap-Vert, République démocratique du Congo, Cameroun, Congo, Malawi, Mozambique, Namibie, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie, Tunisie, Zimbabwe, Zambie), ainsi qu'au sein d'une institution panafricaine - la Commission de l'Union africaine. Le programme prévoit la création de plateformes informatiques communes avec la mise en place de portails de données dans l'ensemble des 54 pays du continent et de 16 organisations régionales et sous-régionales africaines, d'ici à la fin juillet 2013.

L'objectif est double : établir, en temps réel, des liens directs sur les données, entre la BAD et les agences nationales de statistiques, les banques centrales et les ministères de tutelle des pays africains, d'une part ; et associer les pays les uns aux autres, ainsi qu'aux partenaires au développement, d'autre part.

Voilà qui facilitera les échanges, la validation, l'analyse et la diffusion des données. Cette approche, qui s'appuiera sur les normes et directives internationales, permettra, non seulement de faciliter l'accès aux données et métadonnées statistiques des pays africains, mais aussi d'améliorer la qualité des données nationales afin qu'elles puissent se prêter à comparaison.

Ainsi harmonisées, plus adéquates, celles-ci s'avéreront, in fine, plus fructueuses à l'usage.

La plateforme informatique en cours de déploiement en Afrique dispose également d'un outil de présentation qui favorise un transfert fluide des données nationales vers le portail statistique de la BAD. Pour ce faire, le département des statistiques de la BAD a collaboré avec celui du FMI, en vue d'aider les pays à rédiger leurs pages nationales de données synthétiques, dans le cadre de leur préparation à l'adhésion aux Normes

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spéciales de diffusion des données renforcées (NSDD-Plus). La Banque a également noué un partenariat avec l'Union européenne, dans le but de faciliter l'accès aux données et aux outils permettant de simuler diverses politiques agricoles alternatives. L'outil de présentation des données fera de la BAD le dépositaire des données clés sur le développement en Afrique, et la plaque tournante de l'échange de données avec les partenaires internationaux au développement. Autre avantage : la charge de travail liée à la collecte des données des pays africains sera considérablement réduite, car il suffira désormais de télécharger en une fois les données dans le système de la BAD puis de les partager avec les différents partenaires au développement.

Cette initiative de la BAD offre aux pays africains l'opportunité, unique, de prendre les devants dans la mise en œuvre de normes statistiques à l'échelle régionale, tout en facilitant l'accès à leurs données respectives via une plateforme commune. Outre le fait de révolutionner la gestion et la diffusion des données sur le continent, ce programme permettra à l'Afrique de participer plus efficacement à l'économie mondiale de l'information.

Chambre de Commerce et d’Industrie de Région Nord de France Philippe VASSEUR Par Marie C.Ashby Philippe Vasseur commence sa carrière comme journaliste économique, notamment à TF1 (chef du service Economique et Social), au quotidien Les Echos (rédacteur en chef) et au journal Le Figaro (directeur de la Rédaction Economique). Elu député du Pas-de-Calais en 1986 (et réélu en 1988, 1993 et 1997), il est alors membre de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale pendant toute la durée de son activité parlementaire. De mai 1995 à juin 1997, Philippe VASSEUR occupe les fonctions de Ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation. Au début de l’an 2000, il choisit d’abandonner la vie publique pour se consacrer à l’entreprise et après avoir démissionné de tous ses mandats, il devient Président du Groupe Crédit Mutuel Nord Europe.

Administrateur de Bonduelle S.A., Administrateur d'Eurotunnel, Administrateur du CIC, il est aussi auteur de cinq livres. Aujourd’hui, Président de la Chambre de Commerce et

d’Industrie de Région Nord de France (élu le 12 janvier 2011) Philippe VASSEUR préside le Groupe Crédit Mutuel Nord Europe depuis le 26 mai 2000. Il est également, depuis octobre 2005, Président du Réseau Alliances qui rassemble des entreprises engagées dans le développement de la Responsabilité Sociale et Environnementale. A ce titre, il préside l’organisation du World Forum Lille (Forum Mondial de l’Economie Responsable). Il est par ailleurs Président du Comité Grand Lille, un réseau influent rassemblant des décideurs de la Région... Rencontre avec un homme avisé, d’expérience et pragmatique, aussi Officier de la Légion d’Honneur et Commandeur du Mérite Agricole.

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Vous avez exercé le métier de journaliste pendant de longues années, un métier qui vous parle ?

Oui, pendant pratiquement une vingtaine d’années, mon premier métier. Je suis un ancien diplômé de l’école de journalisme de Lille. Et j’ai fait toute ma carrière de journaliste dans le domaine de l’économie, uniquement. Et par goût, d’ailleurs j’ai commencé aux Echos en couvrant l’actualité de l’économie régionale et pour l’aménagement du territoire sur laquelle j’avais une compétence plus aiguisée en raison de mes implications territoriales. Un départ finalement, assez naturel. J’ai ensuite été nommé rédacteur en chef à l’âge de 33 ans. J’étais jeune à l’époque, d’ailleurs, pour exercer cette fonction; j’ai ensuite intégré TF1, puis le Figaro pour lequel j’ai créé les pages saumon en 1985. J’ai quitté le Figaro en 1989 après avoir dirigé la rédaction pendant quatre ans et, ce qui est intéressant d’ailleurs, c’est de voir que les choses demeurent des années après...Ce succès est satisfaisant. Et pour moi, la réussite ne se mesure que dans la durée et pas dans l’éphémère. Que pensez-vous de l’économie à la télévision, avec votre expérience à TF1 ? L’idée de rendre à la télévision, l’économie accessible au plus grand nombre, me semble une très bonne idée. La vulgarisation positive de ce domaine est une bonne chose, à condition d’éviter la vulgarité. Et je suis un adepte de la vulgarisation, ce qui signifie pour moi la simplification de la transmission des messages d’informations... Je me souviens d’un papier ( que m’avait amené un collaborateur aux Echos), très compliqué avec pour argument que le langage des économistes était complexe...Il s’agissait de termes dans cet article, peu familiers au plus grand nombre. Et je lui ai demandé de rectifier et d'utiliser autant que possible des mots simples, en pensant avant tout aux lecteurs. Aux patrons de PME, par exemple.

La vulgarisation bien faite, c’est l’exercice le plus difficile, cela nécessite une expertise très affinée. Et cela est un travail colossal... La télévision, demande d’expliquer les choses parfaitement et en peu de temps, avec des supports visuels. D’où la nécessité de dégager une ou deux idées fondamentales, et d’avoir esprit de synthèse très affûté. Quel est finalement votre meilleur souvenir, dans cette expérience ? C’est très difficile à dire. Je regarde rarement en arrière donc je ne suis pas encore plongé dans mes souvenirs. Toutes les expériences citées ont été excellentes et je n’ai aucun regret, bien au contraire.

Avez-vous des références en terme d’informations presse ? Je suis un boulimique de lecture. Aujourd’hui, je lis en moyenne 5 quotidiens par jour. Les Echos, bien sûr, un journal d’économie belge : L’Echo, Le Monde, Le Figaro, ainsi que, régulièrement, Libération et Aujourd'hui en France. Mais je commence toujours ma journée, tôt le matin, en lisant le journal de ma région : La voix du Nord, évidemment... Le groupe la Voix du Nord est notre partenaire officiel de référence, pour le World Forum Lille. Des quotidiens et pour les hebdomadaires ? Celui que sort la Tribune maintenant, et L’Express, le Point, le Nouvel Obs...Assez régulièrement des magazines, comme Capital, Challenges et L’Expansion. Quel regard portez-vous sur le métier de journaliste ? Je crois qu’il y a plusieurs façons d’exercer ce métier. Cette fonction vous rend forcément témoin, observateur et médiateur. Il s’agit d’aller à la source de l’information, la décrypter, la recouper si besoin et la mettre en forme pour en assurer sa transmission et sa compréhension au plus grand nombre...Cela nécessite un travail

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d’excellence d’analyse et de synthèse doté d’une qualité très rare, celle de la faculté d’avoir en plus une vision panoramique des choses. Et cette expérience m’a véritablement aidé par la suite dans mes fonctions politiques, ne serait-ce que dans la façon d’appréhender un dossier...Et face à des piles de dossiers, c’était un vrai atout pour moi de savoir dégager très vite le fil essentiel.. D’ailleurs, les deux qualités pour moi d’un excellent journaliste sont l’analyse et la synthèse. La facilité d’expression va de soi. Votre expérience dans le domaine public, vous pouvez en parler ? Elle est longue et correspond à, quand même, 14 années. Je ne considère pas que la politique soit un métier, plus une fonction... D’ailleurs, la fonction politique doit être exercée avec beaucoup de professionnalisme; sans pour autant penser que c’est un métier. Je pense qu’une fonction terrain, apporte un plus en terme de compétence dans l’exercice de cette fonction. Mon activité dans le privé est essentiellement comme Président du Conseil d’Administration du Crédit Mutuel du Nord et Président du Conseil de Surveillance de 4 branches de ce groupe de 4500 personnes, et spécialisé dans la banque et la finance. Et cela se passe de cette façon dans des pays anglophones comme les Etats-Unis. Les passerelles entre le monde privé et public sont très fluides dans ces pays, ce que je pense être une bonne chose. L’ENA en France est une excellente école, mais une représentation nationale mixte privée-publique me semble une source d’équilibre et de cohérence … Comment est né vôtre goût pour la politique ? Déjà, j’ai voulu passer du stade d’observateur à celui d’acteur. Le goût de la vie publique et un concours de circonstances m’ont permis de réaliser un vrai désir. J’ai été élu député en 1986, réélu en 88, 93, 97. Le Parlement lorsque l’on s’y investit est très intéressant. Le travail d’un ministre est exaltant car il y réside, une prise directe sur les évènements. Ma double culture privée-publique m’a permis de comprendre mieux les demandes de deux mondes (politique et économique) qui ont parfois du mal à se comprendre et devraient se côtoyer davantage. La politique est un milieu très contraignant nécessitant une disponibilité quasi-totale. Et j’ai démissionné de mes mandats politiques pour revenir à mes premières aspirations, c’est-à-dire l’économie. Je passe ma vie entre Paris, Lille et Bruxelles. Et ailleurs, plus loin bien sûr. Cela me rappelle en permanence que le monde existe en dehors de Paris, même si cette ville est prestigieuse, ce que l'on oublie parfois en France. Bruxelles? 60 à 70% des décisions qui nous concernent en viennent, dans le cadre de l’Europe. La France est forte, mais elle ne représente que 1% de la population mondiale et les décisions peuvent se prendre de n’importe

quelle région du monde. Et le monde bouge. L‘évolution du Brésil et de la Chine est fulgurante...Des pays émergent, nous sommes heureux d’être français mais nous sommes loin d’être seuls au monde. Le monde devient multipolaire, et il faut s’intégrer dans cette diversité. La France a encore une grande influence et l’Europe est le premier marché du monde aujourd’hui...J’ai un regret sur le mode de fonctionnement de l’Europe aujourd’hui avec une libre circulation des personnes et des capitaux. Je pense que nous aurions du approfondir avant d’élargir... Je suis évidemment pour une cohésion européenne. Aujourd’hui vous êtes Président du Réseau Alliances ? Oui, c’est un réseau d’entreprises du Nord-Pas de Calais qui existe depuis 1993. Et cette année nous fêtons ses 20 ans. J’ai pris la présidence en 2005 de ce mouvement pionnier dans les bonnes pratiques RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) des entreprises. Je suis le fondateur du World Forum Lille (Forum Mondial de l’Economie Responsable), une idée qui date de 2006. C’est le Réseau Alliances qui gère le forum à travers une équipe de 15 personnes et des bénévoles. D’ailleurs, la capacité d’être en relation avec le monde entier et

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grâce à internet, permet de renforcer les liens physiques avec les personnes. Le niveau de notoriété du World Forum Lille est aujourd’hui incontestable, une récompense d’années d’efforts et de maillages avec des pays du monde entier présents sur le forum. Leur participation, témoignages et initiatives enrichissent les débats et colloques... Au démarrage j’avais demandé à mes partenaires, un engagement de 4 ans.

Vous êtes convaincu de l’utilité, voire la nécessité de la responsabilité sociétale environnementale ? C’est étrange d’ailleurs, lors de la création du World Forum Lille, la question ne se posait pas dans ces termes. La très grave crise de 2008, que beaucoup d’économistes n’avaient pas vu venir d’ailleurs, a repositionné les choses. Et vers, finalement, la nécessité d’un nouveau modèle économique... La RSE a pris alors toute sa légitimité. D’ailleurs, le Président-Fondateur du Forum de Davos a déclaré cette année, que le capitalisme n’avait plus sa place sous sa forme actuelle et, que le nouveau monde devait commencer par restaurer la responsabilité sociétale des entreprises. Je rappelle que la population de 7 milliards d’habitants sera de 9 milliards en 2050. Et que la production mondiale, va être multipliée par 3 ou 4... Et il va falloir gérer les ressources, et de façon recyclable avec toutes les notions d’économie circulaire. Je souhaite que la région Nord-Pas-de-Calais devienne une région pilote d’une nouvelle révolution industrielle. Vous avez évoqué ce projet avec les autorités compétentes ? Oui, et il sera présenté lors du prochain World Forum Lille en 2013. Les mises en relation se feront entre les Chambres de Commerce et d’Industrie, le Conseil Régional et les deux Conseils Généraux du Nord et du Pas-de-Calais. D’ailleurs le World Forum Lille a autant de partenaires publics que privés. Combien de visiteurs, cette année au World Forum Lille ? Cette année, nous avons eu environ 5250 participants sur les 3 jours. Et, c’est une progression en nombre de visiteurs et participants. Un rendez-vous qui s’est bâti dans le temps. Quelle est la part de la représentation française, dans ce forum ? A l’origine, 15%. Cette année, j’ai voulu faire intervenir plus de leaders ou managers français impliqués dans cette démarche RSE et, ils représentaient 25% des participants contre 75% pour les étrangers. Un des points forts a été l’ouverture par l’économiste américain Jeremy Rifkin qui présentait la 3ème révolution industrielle.

Quels seraient vos principaux projets sur 2013 ? Déjà, la mise en place de ce projet stratégique avec cette volonté que la région Nord-Pas de Calais devienne une région pilote d’une nouvelle révolution industrielle et avec le soutien de nos partenaires.

L’indépendance du World Forum Lille en fait sa légitimité et aussi sa force. Je remercie nos autorités régionales, d’ailleurs, de la liberté de choix qui m’a été donnée et toujours respectée...C’est, je pense, une vraie hauteur et pour oeuvrer dans un sens impartial et professionnel.

Projet vert et inclusif: 125 millions de dollars à la corne de l’Afrique

La Banque africaine de développement a approuvé un projet de 125 millions de dollars pour la première phase d’un programme visant à offrir des moyens de subsistance durables dans la corne de l’Afrique

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé un projet de 125 millions de dollars pour la première phase d’un programme visant à renforcer la résilience face à la sécheresse et à offrir des moyens de subsistance durables dans la corne de l’Afrique.

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Trois pays, Djibouti, l’Ethiopie et le Kenya ainsi que le secrétariat de l’Igad sont concernés par la première étape de ce projet régional financé sous forme de prêts et de dons provenant du Fonds africain de développement (FAD) à compter de 2013.

Les dons FAD, d’une valeur de 15 millions de dollars en faveur de Djibouti et de 7 millions de dollars au secrétariat de l’Igad, et les prêts FAD dont les montants, 46 et 56 millions de dollars en

faveur respectivement de l’Ethiopie et du Kenya, vont soutenir les activités visant à rétablir les moyens de subsistance en investissant dans la gestion des ressources naturelles (eau, pâturages), celle intégrée des terres, la restauration et la protection de l’écosystème, et dans les infrastructures agricoles et d’élevage.

Le projet contribuera aussi à améliorer les infrastructures de stockage, de commercialisation et de transport telles que les routes rurales. Il vise à s’attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité de la région pour forger une résilience face à la sécheresse à moyen et long termes, consolider davantage la paix et enfin promouvoir l’utilisation équitable des ressources naturelles limitées.

Certaines zones reconnues comme sujettes à la sécheresse sont ciblées, telles Beyya Dader, Gaggade-Derela et Weima à Djibouti, Afar et Somali en Ethiopie, et Baringo, Isiolo, Marsabit, Samburu, Turkana et Pokot Ouest, six comtés arides et semi-arides au Kenya. Selon les estimations, le projet bénéficiera à 12 millions de personnes, 98 millions de bovins et 173 millions d’ovins et de caprins victimes des sécheresses.

TROPHEES ECO MAIRES

Rencontre avec Julien LABAT, par Marie C.Ashby

Rencontre avec Julien LABAT de la Mission développement durable Ville de Bayonne, 2nd prix des trophées universitaires des Eco Maires Quelle est la problématique de l'étude ?

Mon mémoire de fin d’études s’intitule "du neuf pour les quartiers anciens, les centres historiques à l'épreuve du facteur 4". Ce travail s’inscrit dans un contexte où Bayonne, comme de nombreuses villes européennes, souffre depuis plusieurs décennies d'une désaffection de son centre historique pour de multiples problèmes : dégradation du bâti, paupérisation, développement d’activités économiques en zones périurbaines… La ville ancienne a perdue de son attractivité face à un habitat de périphérie qui a imposé d’autres modes de confort. En tant qu’ingénieur thermicien et énergéticien, mon rôle a été de réaliser une étude sur l’ensemble du parc ancien en vue d’orienter une vaste politique de réhabilitation et de rendre à ces logements tout leur confort et leur attractivité. L’objectif était double, d’une part étayer les nombreuses actions de sensibilisation et de conseil que la Ville réalise. D’autre part, cette étude permet d’assoir une démarche opérationnelle afin d’évaluer de manière fiable les besoins énergétiques de tout immeuble avant rénovation, de définir les bouquets de travaux les plus adaptés et d’estimer leur coût afin que les investisseurs étudient la faisabilité des projets et que

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la Ville ajuste son système d’aide à la pierre. Comment avez-vous préparé votre travail, avec quels soutiens ? A ce jour, les études à l’échelle d’un quartier sont rares et leur méthodes de travail largement dédiées à un contexte local pour être utilisables dans notre cas. C’est donc avec différents partenaires que j’ai pu la concrétiser. Tout d’abord, avec les services de l’Urbanisme et de la MDD1, nous avons défini un panel d’immeubles représentatifs d’environ 90% des constructions du centre ancien. Ensuite, il a fallu que je me procure les logiciels adéquats pour réaliser ces études, la ville n’en disposant pas, je me suis tourné vers Jean Marc Gary ingénieur thermicien et directeur du bureau d’étude Fébus Eco Habitat qui m’a gentiment mis à disposition l’outil pour la période de l’étude. Au total, entre les premières réflexions et la rédaction du dossier environ 7.5 mois se sont écoulés. Quelles motivations pour ce projet ? J’ai pris connaissance de l’important travail de réhabilitation durable entrepris par la Ville de Bayonne sur son centre ancien lors de la période de recherche de stage. Mon intérêt pour ce projet s’est avéré triple. Premièrement, les centres historiques ont été des modèles de ville durable, de par leurs nombreux atouts en matière de densité urbaine, d’économie d’espace, de matériaux de construction peu transformés et économes en énergie, de par leur tradition de mixité sociale, de par la diversité et la proximité des fonctions économiques et culturelles…et il me parait nécessaire de lui redonner vie si l’on veut respecter les objectifs du grenelle de l’environnement, à savoir la diminution par 4 des émissions nationales de GES2. Deuxièmement, l’hétérogénéité des modes constructifs de la période préindustrielle et les règles de sauvegarde patrimoniales rendent le challenge technique encore plus existant. Enfin, la dimension européenne, à travers le projet LINKS d’éco-restauration des centres anciens, constitue le troisième attrait. « Les centres historiques peuvent-ils être les éco quartiers de demain? ». C’est sur ce questionnement de départ que la Ville de Bayonne et son réseau de neuf villes européennes3 se réunissent par l’intermédiaire d’URBACT (programme d'échange européen en faveur d'un

développement urbain durable) autour du projet LINKS : « Low tech INherited from the old european city as a Key of performance and Sustainability ». Quels sont, pour vous les apports de ce prix ? Cette distinction qui vient récompenser mon projet de fin d’étude est un véritable honneur et constitue un tremplin pour mon entrée dans la vie active. Le fait d’être jugé par un jury de personnalités reconnues dans le monde du Développement Durable est très important et me permet de valoriser mon travail. De nouvelles ambitions, d’autres challenges ? A la mi-janvier, les membres du projet LINKS exposeront plus de trente mois de collaboration et d’expertise à l’Intergroupe URBAN du parlement européen. Ce sera donc pour moi aussi la fin de l’aventure avec la MDD de la Ville de Bayonne. Par la suite, j’aimerai poursuivre dans des fonctions où les thématiques chères au développement urbain durable sont omniprésentes. Avec qui voulez-vous partager le prix ? Je voudrais d'abord partager ce prix avec les personnes qui m'ont fait confiance et qui m'ont donné un rôle important au

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sein de la MDD. Il s’agit de Frédérique Calvanus, mon ancienne tutrice de stage et Martine Bisauta, adjointe au développement durable et à la participation citoyenne. Je voudrais aussi remercier l’ensemble des membres de l’équipe enseignante de l’Ecole Polytechnique de l’Université de Nantes pour leur aide et leur suivi précieux. Mais aussi, bien évidemment, je suis heureux de pouvoir partager ce prix avec mes proches et de les rendre fier. Quel est votre Coup de cœur et pourquoi ? Mon coup de cœur parmi tous les lauréats est le projet de lutte contre la précarité énergétique décerné au conseil général du Gers pour le Prix Eco Département. J’ai particulièrement apprécié l’efficacité du dispositif mis en œuvre qui contribue à la diminution de l’impact environnemental global, à l’amélioration de la qualité résidentielle et à la réduction de l’endettement.

GEORGES PERNOUD - THALASSA - Parrain des Trophées Eco-Maires Pourquoi avoir accepté ce soir d’être parrain des Trophées ? J’ai accepté pour deux raisons toutes simples. Je suis très respectueux du travail des élus et des maires en particulier. Il faut beaucoup de courage pour diriger une commune. Et il faut encourager cette démarche. Ensuite je travaille pour et avec l’océan et nous sommes soumis à de plus en plus de pollution de tout ordre. Des océans deviennent des fonds de poubelle du fait d’attitude d’irresponsables pollueurs. Il faut encourager les démarches de personnes conscientes et propres dans leurs idéaux et valeurs, et ils travaillent pour l’avenir. Quand l’océan ne pourra plus nourrir ⅔ du monde, nous serons dans une impasse totale. Vous êtes un éco-citoyen ? Oui, tout à fait. Et il faut rectifier de très mauvaises attitudes. Je vais vous donner un exemple. Aujourd’hui nous ne pouvons pas nous passer du plastique, pourquoi ? Il a pénétré tous les milieux. Nous ne nous sommes pas intéressés à son cycle de vie...Du plastique, dans l’océan se sont des milliers de morts dans les mers... La passion de la mer, je l’ai et je la revendique toutes les semaines et

tous les vendredi.

LE PALMARES 2012 TROPHEES LES OUTRE-

MER DURABLES 1er Prix ex aequo : Terre-de-Haut (Guadeloupe) Préservation et valorisation de la baie (classée) de Terre-de-Haut. 1er Prix ex aequo : La Possession (La Réunion) Education numérique autonome en énergie dans les écoles de Mafate 3ème Prix : Saint-Denis (La Réunion) Expérimentation de vélos de service à assistance électrique Prix Coup de coeur du Jury : Le Lamentin (Martinique) Solidarités vertes en action Nathalie DUGAIN est en charge du Pôle Outre-Mer. (Les représentantes de la Mairie du Lamentin, Claire Tunorfe, Roseline Prospa et Ursulet Dorice recevant le Prix de la vil)

Nations Unies L’Assemblée Générale

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réitère son engagement en faveur du développement durable et de réformes créant une gouvernance économique plus équilibrée Elle adopte 36 résolutions et prend 3 décisions que lui a recommandées sa Commission économique et financière à l’issue des travaux du segment principal de sa soixante-septième session Alors qu’elle s’achemine vers la conclusion du principal segment des travaux de sa soixante-septième session ordinaire, l’Assemblée générale a procédé, ce matin, à l’adoption des 36 projets de résolution et des trois projets de décision dont elle a été saisie par sa Commission économique et financière (Deuxième Commission). Ces textes, issus de l’examen des questions confiées par l’Assemblée à la Deuxième Commission, et des négociations menées par les délégations, étaient notamment relatifs au développement durable, aux changements climatiques et à la gouvernance économique mondiale, les trois thématiques principales autour desquelles se sont articulés cette année les travaux de la Commission économique et financière qui ont lieu entre le 21 septembre et le 14 décembre derniers. Ces projets de résolution et de décision, adoptés en grande majorité par consensus par les délégations au niveau de la Deuxième Commission, l’ont également été ce matin par l’Assemblée, cinq d’entre eux seulement ayant été entérinés à la suite d’une procédure de vote. Six mois après la tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20), l’Assemblée générale a, ce matin, adopté une résolution à elle recommandée par la Deuxième Commission. Aux termes de ce texte, elle demande instamment qu’il soit donné suite rapidement au Document final de Rio+20, intitulé « L’avenir que nous voulons ». L’Assemblée demande que les organes chargés de la mise en œuvre des termes de ce texte, dont notamment l’instance politique de haut niveau, le groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable et le comité intergouvernemental sur le financement de ce développement, démarrent leurs travaux en janvier 2013, soulignant le « besoin de synergie, de cohérence et de soutien mutuel entre tous ces mécanismes ». Dans une autre résolution adoptée par l’Assemblée pour permettre la mise en œuvre d’une décision prise à Rio+20, concernant le renforcement et la revalorisation du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Assemblée générale a institué le principe d’adhésion universelle au Conseil d’administration de cet organe, dont la première

session universelle se tiendra à Nairobi, au Kenya, en février 2013. Après l’examen par la Commission du point de son ordre du jour relatif à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, l’Assemblée générale a adopté une longue résolution dont elle a été saisie sur la question et qui contenait plusieurs séries de recommandations, déclinées en 189 paragraphes, visant à améliorer le fonctionnement de ces activités. Aux termes de cette résolution, l’Assemblée souligne par exemple qu’il faut rendre le financement des activités opérationnelles de développement « plus stable, prévisible, efficace et efficient ». Dans ce texte, l’Assemblée générale engage les différentes parties prenantes à améliorer le fonctionnement du système des Nations Unies pour le développement, notamment celui du système des coordonnateurs résidents et des équipes de pays. Le développement passant par la lutte contre la pauvreté et la faim, plusieurs résolutions adoptées ce matin par l’Assemblée générale visent à traiter ces problèmes de manière globale. L’Assemblée engage notamment la communauté internationale et ses

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différentes composantes à améliorer l’accès des populations mondiales à l’enseignement, à des soins de santé et à une protection sociale de qualité, ainsi qu’à coopérer plus étroitement pour soutenir le développement agricole et rural. En outre, profondément préoccupée par les répercussions que continue d’avoir la crise financière et économique mondiale sur le développement, l’Assemblée générale a adopté une résolution aux termes de laquelle elle prie instamment les pays développés qui ne l’ont pas encore fait, de tenir leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD). Elle a également appelé à « manifester la souplesse et la volonté politique voulues » pour faire sortir les négociations commerciales du Cycle de Doha de l’impasse. Concernant la gouvernance économique mondiale, le financement du développement et l’architecture financière internationale, elle a, en outre, réaffirmé l’importance du renforcement de la participation des pays en développement à la prise de décisions et à l’établissement de normes économiques et financières au niveau international, se disant favorable à la poursuite de la réforme des structures de gouvernance des institutions de Bretton Woods, afin qu’elles deviennent « plus efficaces, plus crédibles, plus responsables et plus légitimes ». L’Assemblée a aussi demandé que la réforme des quotes-parts et de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI), adoptée en 2010, prenne effet rapidement. En adoptant d’autres résolutions dont elle a été saisie par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale a notamment décidé de proclamer une Décennie 2014-2024 de l’énergie durable pour tous et de promouvoir les sources d’énergie nouvelles et renouvelables. L’Assemblée a par ailleurs décidé de proclamer 2014 Année internationale des petits États insulaires en développement (PEID), et a réaffirmé la décision de convoquer, en 2014 également, à Samoa, la troisième Conférence internationale sur les PEID afin de recenser les difficultés nouvelles qui se posent à leur développement durable et les moyens d’y faire face. L’Assemblée générale a également décidé de tenir la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe au Japon, au début de l’année 2015, afin d’examiner la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo et d’adopter une stratégie internationale pour l’après-2015. Concernant la question intitulée « migrations internationales et développement », l’Assemblée générale a, à l’issue d’un vote de 129 voix pour, 3 contre (Canada, Etats-Unis et Israël) et 49 abstentions, adopté une résolution par laquelle elle a décidé de convoquer un dialogue de haut niveau sur ce thème les 3 et 4 octobre 2013, après le segment de haut niveau de sa soixante-huitième session, afin de définir des mesures concrètes permettant de renforcer les avantages qu’ont les

migrations internationales, aussi bien pour les migrants que pour leurs pays d’origine et d’accueil, tout en réduisant les incidences négatives du phénomène. Enfin, après l’accession de la Palestine au statut d’État non membre de l’ONU le 29 novembre 2012, l’Assemblée a adopté une résolution par laquelle elle exige qu’Israël cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. Ce texte a été adopté par une majorité de 170 voix, tandis que 7 pays ont voté contre (Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Nauru et Palaos), et que 9 se sont abstenus (Australie, Cameroun, El Salvador, Honduras, Malawi, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga et Vanuatu). Après l’adoption des textes contenus dans les rapports de sa Commission économique et financière, l’Assemblée a également adopté, par consensus, une résolution portant sur le rôle des Nations Unies dans la promotion d’un nouvel ordre mondial et introduite par le Président de la Commission. Aux termes de ce texte, elle encourage notamment les États Membres à « prévoir ou poursuivre la transition de leur système de santé vers la couverture universelle ».

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L’Assemblée a aussi adopté un texte sur la « Coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle des activités de développement ».

Les émissions obligataires de la diaspora en contexte

africain “Diaspora Bonds: Some Lessons for African Countries»

Le complexe de l’Economiste en chef du Groupe de la Banque africaine de développement vient de publier une Note économique sur les potentialités pour les obligations de la diaspora en contexte africain. Tirant les leçons de l'émission d'obligations de la diaspora en Israël, en Ethiopie et en Inde, le document, intitulé “Diaspora Bonds: Some Lessons for African Countries” (Les emprunts obligataires de la diaspora : quelques leçons pour les pays africains), fait valoir que la mobilisation des richesses des migrants pourraient être une source efficace de financement du développement sur le continent. Avec une population d’Africains résidant hors du continent estimée à 140 millions de personnes, économisant chaque année jusqu'à un montant estimé à 53 milliards de dollars EU dans les pays de destination, le potentiel des obligations de la diaspora est considérable. Des études ont indiqué que les envois de fonds des migrants vers les pays africains ne le cèdent qu’à l'investissement direct étranger (IDE), dépassant même l'aide publique au développement (APD). Les obligations sont des titres d’emprunt ayant une échéance supérieure à un an, négociables sur les marchés financiers. Les obligations de la diaspora sont émises par le pays en direction de sa propre diaspora, en vue de puiser dans ses actifs dans le pays de destination, comme une alternative à l'emprunt sur le marché international des capitaux, les institutions financières multilatérales ou bilatérales des gouvernements. La pratique remonte aux années 1930 en Chine et au Japon, et a été suivie par Israël et l'Inde plus tard, dans les années 1950. Les obligations de la diaspora sont généralement utilisées pour financer de grands projets de développement des infrastructures dans le secteur privé. Elles sont généralement utilisées par un pays pour exécuter sa stratégie de développement. Par ailleurs, le produit des obligations de la diaspora peut être affecté à des projets avec qui intéressent la

diaspora, tels que les projets d'infrastructure, de logements et d’équipements sociaux. Les pays africains sont fortement tributaires des financements extérieurs pour financer leur développement. Cependant, l'IDE et l'APD ont baissé ces dernières années. L'aide des bailleurs de fonds traditionnels va sans doute décliner à l'avenir, les pays donateurs étant amenés à concentrer leurs ressources à l'interne. Les envois de fonds ont également été affectés par la crise économique.

De ce fait, les institutions de développement sont à la recherche de nouveaux canaux de mobilisation des ressources. Selon une étude antérieure de la Banque, l'Afrique pourrait éventuellement lever 17 milliards de dollars EU par an grâce aux flux futurs des exportations ou aux transferts comme garanties. La titrisation des envois de fonds pourrait permettre aux banques africaines de lever des ressources à court et à moyen terme. En Afrique, l'Ethiopie est pour le moment le premier pays à avoir émis un emprunt obligatoire visant sa diaspora, bien que plusieurs pays envisagent de lui emboîter le pas, entre autres le Cap-Vert, le Kenya et le Ghana. Les emprunts obligataires ordinaires dans les pays africains ont été

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offerts sur le marché international, comme les emprunts du Maroc (2010), du Sénégal, de la Namibie, du Nigeria et de la Zambie en 2011 et 2012. Dans ce cas, le passage de l’emprunt obligataire international à l’emprunt diaspora s’apparente simplement à un effet de marketing, notent les auteurs du document.

La structure et la gestion des titres de la diaspora sont présentés en détail dans le document, qui indique que l'expertise de la Banque africaine de développement et ses instruments financiers, ainsi que son intérêt pour le cofinancement de projets, pourraient aider à mobiliser les ressources des migrants africains pour le développement.

DROIT & SOCIETE

L’association IJE

La circulaire VALLS sur la régularisation des sans-papiers : quelques retours des préfectures !

Titulaire d’une double maîtrise en droit des affaires et carrières judiciaires et diplômée en DEA droit public économique. Consultante en entreprise, Cécile Dimouamoua, présidente fondatrice de l'Association Intégration Juridique et Economique est aussi spécialisée dans la défense des droits des étrangers.

A l’occasion de la journée internationale de la femme, l’association IJE organise une permanence spéciale le SAMEDI 9 mars 2013 sur la régularisation des femmes sans-papiers en présence de juristes et avocats engagés et spécialisés en droit des étrangers. Il s’agit d’entretiens individuels qui permettront d’obtenir des réponses aux questions complexes sur les critères de régularisation et si nécessaire d’aider au montage des dossiers.

Qui est concerné par la nouvelle circulaire Valls ? La circulaire ne va concerner que très peu d’étrangers. Les catégories principales : sont les parents d’enfants scolarisés, les conjoints d’étrangers, les mineurs devenus majeurs, les étrangers travailleurs, les étrangers présents depuis 10 ans. On constate que ce texte vise principalement les familles et les célibataires qui travaillent. Par exemple, pour les parents, le gouvernement exige désormais cinq années de présence en France et un enfant scolarisé depuis au moins trois ans.

Et le sans-papiers célibataire qui travaille au noir ? Pour les salariés, même si la circulaire laisse en friche la question du travail au noir, elle articule des critères de présence sur le sol français (trois à sept ans), d'ancienneté dans le travail (huit à trente mois) et d'embauche effective

(contrat de travail ou promesse d'embauche).

Dans l’absolu, un salarié travaillant avec une fausse carte de séjour est considéré comme un délinquant, mais avec la circulaire on constate finalement que cette circonstance tourne à son avantage et constitue même un critère de régularisation ...

Il ne faut toutefois pas perdre de vue que ces sans-papiers peuvent être condamnés au pénal pour faux et usage de faux, s’ils ont établi de faux documents pour travailler.

En outre, j’attire l’attention des employeurs sur une loi entrée en vigueur le 01/01/2007 qui les oblige à s’assurer de l’existence de l’autorisation de travail. Le décret du gouvernement oblige en effet les employeurs à transmettre à la préfecture les papiers de

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leurs employés étrangers ; par conséquent, en faisant travailler un sans- papiers, ils sont passibles d’une amende allant jusqu’à 15 000 euros, assortie d’une peine de prison de 5 ans ;

QUID des étrangers malades ? Apparemment, il est hors de question que ces étrangers puissent s’installer durablement en France.

Déjà la première demande de la carte de séjour pour soins est soumise à un formalisme exigeant. Ainsi, ces malades obtiennent rarement une autorisation de séjour pour soins de trois ou six mois renouvelables. Et cette autorisation est suivie, parfois, d’une carte d’un an renouvelable dans les mêmes conditions.

Mais le comble c’est qu’à la Préfecture de Police de Paris, au grand mépris de la loi, il est impossible d’obtenir le changement de statut dès lors que le motif de séjour relève de la santé.

Mais, récemment, en accompagnant une personne malade qui avait bénéficié pendant 10 ans du renouvellement de sa carte de séjour pour soins, j’ai pu obtenir un changement de statut en sollicitant une carte de séjour vie privée familiale sur le fondement d’une présence régulière continue et habituelle en France depuis 10 ans. L’intérêt était d’éviter à cette personne malade de refaire systématiquement la demande de certificat médical pour des soins à vie reconnus comme tels pendant 10 ans !

Quels sont les changements apportés par cette circulaire ? Si elle est appliquée, cette circulaire comporte un certain nombre d'avancées, parmi lesquelles la suppression de la liste des métiers, ou l'intégration des Algériens et des Tunisiens au régime commun.

La possibilité de présenter un "cumul de contrats de faible durée", si elle ne garantit pas la régularisation, représente également une ouverture bienvenue, en particulier pour les travailleuses domestiques. Le Préfet est- il obligé d’appliquer cette circulaire ? C’est la question de la force juridique d’un texte règlementaire. Il s'agit d'une circulaire, pas d'une loi. Une « circulaire » n'a ni plus ni moins de valeur qu'une « note de service », c’est un outil utile de travail pour les services destinataires et un document d'information pour les usagers.

En rappelant qu’une circulaire n’a pas de valeur juridique, qu’elle n’a aucune portée obligatoire et ne créé pas de droits ; qu’elle n’est pas imposable à l’administration et que son application n’est pas contrôlée par un juge, on risque donc

toujours d’avoir des interprétations différentes d’une préfecture à l’autre.

Autrement dit, personne ne viendra taper sur les doigts du préfet qui ne la fera pas appliquer !

La preuve : en accompagnant monsieur D… à la préfecture de police de Paris début janvier, fort a été mon étonnement d’apprendre de la part d’un agent au guichet qu’à la demande du Préfet de police, l’application de la circulaire est reportée à une date ultérieure concernant les demandes de 10 ans de présence et relatives au travail.

C’est sûr qu’on aurait préféré que les critères de régularisation définis par cette circulaire soient inscrits dans une loi pour éviter l’arbitraire des préfectures dans l’application.

Dès lors, je recommande la plus grande prudence avant d’entamer toute démarche en préfecture ! Les chiffres sont en augmentation sur les retours aux frontières, doit-on s’en inquiéter ? Pendant la campagne présidentielle, François hollande avait promis des régularisations au cas par cas et non pas de régularisation massive. Nos craintes aujourd’hui c’est un afflux de dossiers en préfecture suivi de refus de séjour assortis d’obligation

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de quitter le territoire. C’est pourquoi il est recommandé de faire preuve de la plus grande prudence avant d’entamer toute démarche en préfecture ! Dans tous les cas, il faut savoir que notre association se propose au quotidien d’étudier avec les sans-papiers l’opportunité de déposer leur dossier de régularisation dans le cadre de cette nouvelle circulaire.

Je rappelle qu’à l’occasion de la journée de la femme une permanence spéciale de consultations juridiques est organisée à cet effet le samedi 9 mars 2013, sur rendez-vous entre 10 h et 17h en ma présence, en qualité d’experte en droit des étrangers, et en la présence d’autres juristes et avocats bénévoles.

Ces consultations étant gratuites, j’invite les femmes à prendre rendez-vous dès maintenant au 06 47 76 51 33.

Cécile DIMOUAMOUA Présidente-Fondatrice, Association Intégration Juridique et économique –IJE 12 AVENUE MAURICE THOREZ 94200 IVRY SUR SEINE Métro ligne 7 station : porte d’Ivry ou Pierre et marie curie Mail : [email protected] /Site : http://www.ije-asso.fr / Blog: http://ije-asso.fr/blog

CULTURE & MEDIAS

Livre, Youcef Zirem :

Youcef Zirem, journaliste, poète écrivain et par ailleurs animateur de l'émission Grafitti sur Berbère télévision a

publié le Semeur de l'amour en septembre. En mars, c'est "L'Homme qui n'avait rien compris", un roman écrit de sa main.

Lematindz : Que devient Youcef Zirem, le journaliste et écrivain ?

Je crois qu’il est toujours le même ; toujours amoureux des mots et passionné des médias. Juste qu’il a pris du recul sur les choses, sur le monde, sur la vie dans une ville de la culture et de l’ouverture qu’est Paris.

Un recueil de poésie et un roman en quelques mois. Vous êtes prolifique ?

Je ne sais pas si je suis prolifique ; écrire est pour moi une façon de respirer véritablement ; je le fais pratiquement chaque jour, d’une façon ou d’une autre. Cela dure depuis des années, et au bout, j’ai plusieurs textes qui peuvent paraître à n’importe quel moment.

Le semeur de l'amour est votre dernier recueil, avez-vous le sentiment que les Algériens ont une relation compliquée avec l'amour ?

Oui, mon Semeur d’amour, paru à Paris au mois de

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septembre, plaide pour l’amour de l’Autre…De nos jours, cela est valable aux quatre coins du monde…En Algérie, la haine a pris le dessus sur l’amour et cette tendance s’accentue de jour en jour…Même quand nous sommes à l’étranger, cette haine nous poursuit et nous n’arrivons pas à nous en débarrasser…La situation politique désastreuse en Algérie est largement générée par notre incapacité à nous aimer véritablement…

L'autre livre qui arrivera avec le printemps, L'Homme qui n'avait rien compris revient par un chemin détourné sur l'Algérie contemporaine, à travers un juif. Original ?

Mon prochain roman, L’Homme qui n’avait rien compris, sort le 7 mars aux éditions Michalon à Paris. Ce livre ne laissera aucun lecteur indifférent. Cette fiction revient largement sur l’histoire algérienne depuis la création de l’Etoile nord africaine jusqu’aux errances actuelles d’un pouvoir illégitime qui emprisonne un pays et un peuple. Cette histoire est racontée par un Juif algérien, Daniel Benyacoub Laurriat, qui ne veut pas enterrer son père, mort à Paris, durant la canicule de l’été 2003. Joseph, le père de Daniel, lui aussi né en Algérie, a longtemps conseillé l’armée algérienne, avant de quitter l’Algérie et sa femme Sylvia. Durant ses pérégrinations parisiennes, Daniel rencontre Laurent, un journaliste parisien qui ne cesse de dénoncer certaines pratiques du microcosme parisien. Laurent tient le coup grâce à une femme, Adriana, qui vient d’Argentine. Ce roman raconte, d’une certaine façon, le passé juif de l’Algérie pour dire que ce pays est porteur de diversité à tous les niveaux. C’est, peut-être, cette diversité qui peut le sauver un jour. A bien des égards, L’Homme qui n’avait rien compris passe en revue les déchirements du monde actuel.

L'identité est importante si je comprends bien, pourtant vous écrivez en français. Vous arrive-t-il d'écrire en kabyle ?

Oui, l’identité est importante ; les racines peuvent nous guider à trouver notre chemin. Mais il faut aussi s’ouvrir sur l’Autre, sur les autres, sur le monde. Oui, j’écris aussi en langue kabyle même si jusqu’à aujourd’hui, je n’ai rien publié dans la langue de ma mère. Mais cela se fera un jour, c’est inévitable.

Quelle analyse faites-vous justement de la revendication amazighe sous l'ère Bouteflika ?

La revendication amazighe doit aujourd’hui dépasser le slogan pour arriver sur le terrain de la production à tous les niveaux. Bouteflika a été acculé par l’extraordinaire Mouvement Citoyen de Kabylie à accepter le statut de langue nationale pour la langue amazighe. Mais Bouteflika et le système de Toufik

Mediène n’encouragent guère cette langue. Il y a encore du chemin à faire pour réhabiliter complètement la langue amazighe.

Le président français ira en Algérie, ne pensez-vous qu'il y a un flagrant décalage entre ce président qui a été déjà ministre pendant la présidence de de Gaulle et ce jeune président français ?

Oui, il y a un décalage énorme parce que l’Algérie n’est pas une démocratie. Bouteflika a été imposé par le DRS aux Algériens ; c’est dans la continuité d’un régime qui n’a jamais eu d’alternance politique depuis l’indépendance algérienne. L’argent du pétrole aidant, le système Bouteflika-Toufik a corrompu des larges pans de la société algérienne. Les pays occidentaux eux-mêmes, y compris la France, soutiennent largement le régime algérien pour profiter des richesses algériennes.

Quel est le dernier livre que vous avez lu ?

Je lis ou relis souvent plusieurs livres en même temps : en ce moment, je suis avec Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald et Lumière d’août de William Faulkner. La semaine passée, j’ai relu Le Polygone étoilé de Kateb Yacine…

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On revient au journalisme, sachant votre longue expérience depuis la naissance de ce qu'on appelle la presse indépendante, j'ai le sentiment que vous cultivez une certaine amertume et du scepticisme quant au rôle réel de la presse.

Oui, j’ai quitté mon poste d’ingénieur en pétrole à la Sonatrach pour le journalisme et je ne le regrette pas. En Algérie, la presse écrite est passée par des moments meilleurs que ceux d’aujourd’hui. Même la télévision algérienne, hermétique et au service unique du pouvoir, s’était ouverte à la suite des tragiques événements d’octobre 1988. Je ne cultive aucune amertume mais je suis réaliste : tant que le citoyen algérien ne sera pas libre, la presse algérienne sera toujours limitée et aura des lignes rouges à ne pas dépasser.

Que souhaitez-vous pour l'année à venir ?

Pour l’année à venir, je souhaite de l’Amour, de la Paix et de l’Harmonie à tous les habitants de la terre

Entretien réalisé par Hamid Arab

PAIX & SECURITE

NETPEACE Déclaration de Dakar

NOUS, membres de NetPeace, réunis à Dakar, Sénégal, du 19 au 21 décembre 2012, à l’occasion de la seconde édition de l’Atelier journalistique de haut niveau sur l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA): CONSCIENTS

Des enjeux et des défis du développement durable liés à la stabilité et à la paix sur notre continent ;

Du rôle et de la responsabilité qui incombent aux populations, gouvernements et institutions, en général, et aux médias africains, en particulier, dans la promotion de la paix, de la citoyenneté et de la gouvernance démocratique ;

De l’importance de la synergie des efforts déployés par notre organisation commune et des professionnels des médias africains pour relayer une autre image de notre Continent ; RAPPELANT les conclusions du premier Atelier journalistique de haut niveau sur l’APSA, tenu à Addis Abéba, en Ethiopie,

du 2 au 4 novembre 2011 ; PREOCCUPES par les situations qui prévalent à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), dans la région du Sahel et au Mali en particulier et par l’insécurité liée au

terrorisme en Afrique de l’Ouest ; SALUANT la tenue du second Atelier journalistique de haut niveau sur l’APSA ; SE FELICITANT des initiatives entreprises par la Commission de l’Union africaine pour appuyer le Réseau des journalistes pour la paix et la sécurité en Afrique (NetPeace ) ; APPELANT à davantage de collaboration entre le NetPeace, la Commission et les autres organes de l’UA; EXHORTANT à saisir, voire systématiser toutes les opportunités de dialogue entre hauts responsables de l’UA et des médias africains pour consolider l’objectif partagé de promotion de la Paix sur notre Continent ; INVITANT les journalistes et médias qui ne l’ont pas encore fait à adhérer au Réseau des journalistes pour la paix et la sécurité en Afrique (NetPeace) NOTANT AVEC SATISFACTION l’assistance fournie par le Comité international de la Croix Rouge (CICR), le Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix (ROP) et l’Institut d’études de sécurité (ISS). DÉCLARONS CE QUI SUIT: REAFFIRMONS notre engagement collectif en faveur de la Déclaration d'Addis Abéba à travailler pour l'enracinement d'une culture de la paix en Afrique

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et exhortons tous les médias à y contribuer; NOUS ENGAGEONS à la promotion des objectifs de NetPeace; NOUS ENGAGEONS A AMELIORER le flux d'informations entre l'Union africaine et les médias, en particulier dans le domaine de la paix et de la sécurité entre les membres de NetPeace, et à renforcer le mécanisme d'accès et de partage des informations; REAFFIRMONS notre détermination à promouvoir les activités du réseau ainsi que la synergie avec les réseaux de médias existants qui travaillent pour la paix et la sécurité sur le continent; CHARGEONS le Bureau de NetPeace à se consacrer de nouveau à la relation des événements sur le continent pour donner plus de visibilité aux initiatives africaines en vue de promouvoir la paix et la stabilité; NOUS NOUS ENGAGEONS à donner au monde un récit objectif et une perspective africaine des événements qui se produisent sur ??le continent; APPELONS NETPEACE à être le partenaire stratégique des Etats membres de l'Union africaine, des Communautés économiques régionales (CER) et des mécanismes régionaux dans l'effort global pour assurer un changement positif sur le continent; NOUS ENGAGEONS à continuer d'informer le public sur le fonctionnement et les différentes actions de l'Union africaine dans le domaine de la paix et de la sécurité; EXHORTONS les pays membres de l'Union africaine à soutenir les activités de NetPeace.

Communiqué du Réseau des journalistes pour la paix et la sécurité en Afrique sur la situation au Mali

Le Réseau des journalistes pour la paix et la sécurité en Afrique (NetPeace) est profondément préoccupé par la situation qui prévaut au Mali et voudrait exprimer toute sa solidarité avec peuple malien. NetPeace condamne avec la plus grande fermeté l’agression des rebelles et des extrémistes terroristes qui sabordent les efforts et les acquis démocratiques du Mali.

Sachant que la presse est l’une des principales victimes de la double crise institutionnelle et sécuritaire malienne avec notamment la fermeture de force des médias opérant au nord

Mali, les intimidations et autres exactions qu’ont subies les journalistes et responsables de médias.

Fidèle à son objectif initial qui est de promouvoir et d’enraciner la culture de la paix, NetPeace demande aux autorités maliennes et aux responsables à tous les niveaux d’implication dans le conflit de faciliter l’accès des journalistes aux sources d’informations, de garantir et assurer leur sécurité physique. NetPeace appelle les confrères journalistes maliens à inscrire leur action dans la préservation et la sauvegarde de la paix sociale et la cohésion nationale.

NetPeace invite les confrères maliens à observer les règles de la déontologie et de l’éthique dans la couverture du conflit qui secoue le pays.

NetPeace appelle aussi tous les professionnels engagés dans la couverture de la crise à faire preuve de la plus grande retenue afin de ne pas exacerber une situation déjà pénible pour la population malienne, la première victime de cette grave crise.

NetPeace exhorte l’ensemble de la communauté des médias à plus de rigueur

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professionnelle et à s’en tenir qu’à un traitement juste et équilibré de l’information.

NetPeace demande à tous les Etats membres de l’Union Africaine à venir en aide au pays frère qu’est le Mali, chacun à la hauteur de ces moyens, et de faire du principe de la solidarité africaine une réalité en cette année 2013 pendant laquelle nous célébrons le cinquantenaire de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) sous le thème «Panafricanisme et Renaissance Africaine ».

Le cas du Mali devrait interpeller le sens du panafricanisme de chaque citoyen africain. A ce propos, NetPeace note avec satisfaction l’action entreprise par les pays africains contributeurs de troupes et celle de la France.

NetPeace voudrait saisir cette occasion pour reprendre à son compte le communiqué de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, daté du 11 janvier courant et appelant tous les Etats membres de l’UA à apporter «l’appui requis sur les plans logistique, financier et de renforcement de capacités aux Forces de défense et de sécurité maliennes ».

NetPeace se félicite également des efforts entrepris par l’Union Africaine et la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue du déploiement rapide de la Mission Internationale de Soutien au Mali(MISMA) sous conduite africaine.

NetPeace réitère enfin, toute sa disponibilité à œuvrer avec les confrères maliens à la promotion de la culture de la paix et au nécessaire processus de réconciliation entre toutes les communautés du Mali.

PIERRE- WILLIAM GLENN

Par Marie Cornet-Ashby

Pierre-William Glenn, directeur de la photographie et réalisateur français, intègre au départ l'IDHEC après des études de mathématiques.

Ayant débuté très tôt dans la profession, il sait s'adapter pour créer des ambiances diversifiées au profit de nombreux réalisateurs aussi prestigieux que variés comme les cinéastes de la Nouvelle

Vague, François Truffaut et Jacques Rivette., les américains Samuel Fuller et Joseph Losey et des réalisateurs singuliers dont Maurice Pialat et Claude Lelouch. Influencé par le travail des chefs opérateurs américains, en particulier Gregg Toland, Lee Garmes, John Alton, il a mené une collaboration fructueuse avec des réalisateurs français inspirés par le cinéma américain et notamment le film noir comme Bertrand Tavernier, Alain Corneau, Costa-Gavras, José Giovanni ou Guillaume Nicloux. Chef opérateur prolifique et innovant, il est le premier à utiliser la pellicule Fuji, et est renommé pour son travail au steadicam.

Pierre-William Glenn a présidé l'Association française des directeurs de la photographie (AFC) de 1997 à 2000 . Il est co-directeur du département Image à la Fémis depuis 2005. Depuis 2002, il

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préside la Commission Supérieure Technique de l'Image et du Son (CST).

Il est Chevalier des Arts et des Lettres et Chevalier de l'Ordre national du Mérite, Chevalier de la Légion d’Honneur...

Avec vos mots, parlez-nous de votre parcours …

J’ai fait des études, l’IDHEC (en 1964) qui est une école publique de cinéma, dont nous avons parlé lors des rencontres de la CST. Le concours est extrêmement sélectif et quatre candidats sélectionnés étaient reçus dans la section image sur 200 candidats internationaux. J’ai commencé au départ par une année universitaire de culture générale préparatoire, au lycée Voltaire. C’était vraiment difficile pour moi, qui venais d’un univers scientifique avec une licence en mathématique. L’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques) est l’ancêtre d’une école que vous connaissez - la FEMIS - créée à la fin de la guerre, en 1946. Il était possible de passer trois fois le concours en raison de sa difficulté. J’ai beaucoup appris au cours de cette période car il m’était possible de tourner toute forme de films sans sanction. C’est l’avantage des écoles publiques. Les gens du cinéma sont très bien payés- ils sont payés pour leur responsabilité - , toute la technicité du cinéma est extrêmement chère et sélective : les erreurs de cadre, d’image, de son ou de production sont très onéreuses. En d’autres termes, il est nécessaire d’être très exigeant et précis. Tous les métiers techniques du cinéma nécessitent un vrai talent dopé d’instinct, d’agilité et de pertinence qui légitimeront la longueur de la carrière du technicien... L’intransigeance du métier vient d’une économie coûteuse avec une concentration de temps et d’argent énorme, qui ne permet pas d’erreur et oblige à des devoirs de professionnalisme extrême. En France, il y a une dizaine d’assistants réalisateurs, une vingtaine de producteurs, un peu plus de vingt réalisateurs, dix monteurs et une dizaine de chefs-opérateurs qui travaillent très régulièrement. J’ai commencé ce métier sur une idée de discipline rigoureuse et d’entraînement permanent. Les écoles publiques de cinéma permettent de se tromper, après... cela est exclu.

Vous ne vous êtes jamais trompé ?

J’ai eu une carrière heureuse, je suis passé par tous les postes à la caméra. Dans le temps, le métier de premier assistant était une étape obligatoire et il fallait faire plusieurs films à un poste avant de passer à l’échelon supérieur et obtenir une carte professionnelles... J’ai passé tous les échelons extrêmement vite. Et j’ai été Chef Opérateur très jeune.

Il y a une similitude de cadre dans les mathématiques et le métier de Chef Opérateur ?

Oui, la technique c’est de penser du général au particulier et du particulier au général. C’est-à-dire l’analyse entre deux synthèses. Savoir penser de manière générale pour aller au particulier me semble un raisonnement très utile - voire nécessaire (c’est le principe des intégrales). Le don d’analyse aussi est essentiel. Je m’occupe des élèves de la FEMIS, avec des exercices pratiques et théoriques. La gestion d’une caméra 35 millimètres ou numérique est très compliquée. Pointer est aussi un talent rare qui nécessite un regard d’une extrême précision.

Et la tension sur un plateau est très importante. On ne se rend pas toujours compte de la difficulté du travail de pointage. Savoir pointer est le principal objectif du premier assistant, qui - en France - a la gestion de la caméra. Le Chef Opérateur choisit son équipe : le cadreur le premier et le deuxième assistant, l’équipe d’électriciens et l’équipe de machinistes. Aujourd’hui, malheureusement, la production intervient souvent dans les choix et les équipes deviennent hétérogènes. Pour ma part, j’ai toujours travaillé avec la même équipe. A mon

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époque, le Chef Opérateur était un homme très puissant. Le fait de voir - ou non – dépendait de cet homme. Et son statut et son salaire étaient conséquents. Le rythme de tournage était défini par le Chef Opérateur. Comme les grands réalisateurs de l’époque, ceux-ci ont subi les dommages de la Nouvelle Vague.

Les acteurs et actrices choisissaient souvent leur Chef Opérateur. Et c’était la même chose à Hollywood. Avec l’arrivée du cinéma d’auteur à la fin des années 50, la technique s’est désacralisée au profit du metteur en scène… et la magie s’est estompée. Il est bon de démystifier les choses, à condition de fournir du mieux. Aussi, l’idée du passage à la couleur, qui date des années 30, a été une révolution. Filmer en noir et blanc nécessitait un temps très important pour constituer les palettes de gris. Les films de la Nouvelle Vague, Truffaut, Godard et consorts... ont fait évoluer les choses vers la légèreté de la caméra. Jusqu’aux années 50, le son se faisait avec des camions et le travail était énorme pour faire les liens entre l’image et le son. La technique était omniprésente.

L’idée de la caméra légère et du Nagra (son par enregistrement magnétique) a fait naître un autre cinéma. Un savoir faire a remplacé un autre. L’évolution technique met du temps à se digérer, mais en même temps cela a toujours été une évolution esthétique. Quand le muet passe au parlant, cela bloque les formes... Et, on recule par rapport à la perfection visuelle de la fin du muet. De même, le numérique a fait reculer les choses de dix ans ainsi que cette perfection visuelle qui était atteinte avec le film. Le numérique n’a pas atteint la fluidité que nous avions avec le 35 millimètres. Les dernières caméras numériques sont presque équivalentes en terme de rendu image à celles du 35 millimètres... Nous sommes en train de passer un cap et il faudra encore au moins deux ans pour que le cinéma numérique atteigne la souplesse d’utilisation du cinéma analogique.

Que pensez-vous des images retouchées en presse et par le numérique, où réside alors le vrai travail ?

Cela a toujours existé. Le principe de tirer un négatif sur un positif est le principe même de la photo. L’idée du rapport à la « réalité » est subjective. Je n’aime pas les photos glacées, qui retirent la matière des choses. Il est toujours possible d’avoir, comme Marlène Dietrich, trois fois plus de lumière que les autres, pour être lumineuse. Tous les magazines de mode tirent un négatif sur un papier, et ce choix est déjà une interprétation de la réalité. On essaie de conserver, en France, le contrôle de l’image à ses créateurs. La post-production doit être contrôlée par celui qui fait l’image et construit le plan. Il ne s’agit pas d’être dépossédé de son droit d’auteur par un tiers, qui peut (in fine) détourner l’image de son auteur. Etre Chef Opérateur, c’est avoir le rapport avec la lumière, qui fait que

vous êtes responsable de la projection de l’image sur un grand écran. Si vous me parlez de ce que j’aime, c’est évidemment le sens les choses, le vrai, la matière, le grain de la peau, la vérité des traits véritables... J’aurais envie de dire aux magazines en papier glacé, «Ayez le sens de l’humain, conservez les gens et leurs caractéristiques physiques et leur matière, ne gommez pas l’authentique.» C’est ma tradition et mon éducation personnelle.

Pour en revenir à vous, comment s’est enchaînée votre carrière ? De façon miraculeuse…

Oui, on peut dire cela mais j’ai aussi tout fait pour cela. J’ai cette passion depuis tout petit. Je suis un cinéphile depuis mon plus jeune âge. J’ai une passion pour l’immersion dans une salle de cinéma, en position passive, pour la réception d’images qui me racontent une histoire... A partir de 26 ans, j’ai été Chef Opérateur, puis le premier Chef Opérateur à engager des femmes comme assistant dans un métier réservé aux hommes, avec une grande satisfaction.

J’ai aussi beaucoup appris avec des femmes metteurs en scène, comme Yannick Bellon, avec qui j’ai fait quatre films (dont un sur le viol). Un Chef Opérateur est souvent la personne la plus présente sur un plateau et l'on m’a souvent confondu

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avec le metteur en scène. Mon métier n’est pas de diriger un acteur mais de lui donner de la lumière, de composer un plan, de définir un champ, de gérer un cadre dans une continuité chronologique, de dégager des personnages réels des mots abstraits du scénario.

Quels sont les films, parmi ceux que vous avez réalisés, que vous avez le plus aimés ?

J’ai souvent eu la chance de tourner quatre films par an. J’ai enchaîné les tournages et ma période d’activité m’a offert beaucoup de choix esthétiques. L’évolution du métier est mauvaise : le maximum syndical est devenu le minimum syndical. Le peu de prérogatives laissé aujourd’hui au Chef Opérateur ne me convient pas vraiment. Tout est devenu très formaté. J’ai refusé de nombreux films qui me laissaient peu de choix finalement... Et, je suis resté relativement intact.

Quel est le film qui vous a le plus marqué parmi ceux que vous avez tournés ?

“Monsieur Klein”, réalisé par Joseph Losey, avec Alain Delon

Vous avez des liens avec la Fondation Gan ?

Oui, et ils font un excellent travail de restauration de films.

Demain on vous fait une proposition avec un excellent scénario, vous y allez ?

Oui, j’y vais...et je suis prêt. Mais je suis aussi un auteur-réalisateur-producteur indépendant, ce qui signifie deux ou trois ans monopolisés en temps et argent pour chaque long métrage en tant que réalisateur. Il faut différencier les films qui émergent des productions (un cinéma industriel intelligent) - et dont vous ne retiendrez pas forcément le nom du réalisateur (James Bond, par exemple) - et le cinéma d’auteur dont le titre du film signifie aussi un nom de réalisateur.

Que pensez-vous de Cannes et son festival, actuellement ?

Vous savez que le fait d’être Président de la CST me place automatiquement comme directeur technique du Festival de Cannes. J’ai la responsabilité de toute la gestion technique du festival, c’est à dire 2000 projections sur 11 jours et cela depuis 10 ans. Cannes est le plus grand festival du monde où l’on présente et parle de tous les cinémas de la planète de manière unique et irremplaçable. Le Festival de Cannes est un lieu de rencontres cinéphiliques, un endroit de découvertes uniques et une institution de grande classe qui a donné ses titres de noblesse au cinématographe...

La CST, en quelques mots...

Elle est née à la Libération en 1944. Au départ, c’était une association de techniciens de très haut niveau - très puissante – qui avait pour objectif de mettre en place des normes de références techniques pour le cinéma français. Donc un encadrement technique des projections du cinéma en France. La CST édite les normes pour le CNC, contrôle les salles en terme de qualité et fabrique des mires de définition (numériques) qui sont aujourd’hui les références de qualité. Il y a 5 départements à la CST : image, son, diffusion/distribution, exploitation des salles, réalisation et production/post-production. Il y a des réunions d’information régulières dans les domaines cités et ces secteurs sont très dynamiques. Il est possible de tester la technique aussi dans nos studios et nous sommes associés à l’industrie française du cinéma, aux laboratoires, aux fabricants techniques et aux loueurs de matériel caméra et électrique. La FNDF - avec 5340 salles - est aussi très présente et proche de la CST. La CST est une grosse machine, qui compte 600 adhérents, en plus de ses associés des industries du secteur.

Quel est votre principal objectif ?

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Assurer la continuité de ce que les « anciens » ont fait historiquement, en conservant la qualité de projection au cinéma dans toutes ses formes en tenant compte de l’arrivée du numérique...

Mener aussi les échanges avec des professionnels de la technique du cinéma, en conservant neutralité et concertation. Enfin, lutter pour préserver le rôle du CNC et nos prérogatives territoriales dans une commission européenne qui a toujours du mal à admettre le principe du droit d’auteur, l’exception culturelle et l’existence du film en tant qu’œuvre et non en tant que produit.

Trophées prix des lumières

MEILLEUR FILM AMOUR de Michael Haneke DE ROUILLE ET D’OS de Jacques Audiard CAMILLE REDOUBLE de Noémie Lvovsky HOLY MOTORS de Leos Carax LES ADIEUX A LA REINE de Benoît Jacquot MEILLEUR REALISATEUR JACQUES AUDIARD pour De rouille et d’os LEOS CARAX pour Holy Motors MICHAEL HANEKE pour Amour NOEMIE LVOVSKY pour Camille redouble CYRIL MENNEGUN pour Louise Wimmer MEILLEUR SCENARIO JACQUES AUDIARD, THOMAS BIDEGAIN pour De rouille et d’os LEOS CARAX pour Holy Motors BENOIT JACQUOT, GILLES TAURAND pourLes Adieux à la Reine NOEMIE LVOVSKY, MAUD AMELINE, PIERRE-OLIVIER MATTEI, FLORENCE SEYVOS pour Camille redouble VALERIE ZENATTI, THIERRY BINISTI pourUne bouteille à la mer MEILLEURE ACTRICE MARION COTILLARD pour De rouille et d’os de Jacques Audiard CATHERINE FROT pour Les saveurs du palais de Christian Vincent NOEMIE LVOVSKY pour Camille redoublede Noémie Lvovsky CORINNE MASIERO pour Louise Wimmerde Cyril Mennegun EMMANUELLE RIVA pour Amour de Michael Haneke MEILLEUR ACTEUR GUILLAUME CANET pour Une vie meilleurede Cédric Kahn

DENIS LAVANT pour Holy Motors de Leos Carax JEREMIE RENIER pour Cloclo de Florent Emilio Siri MATHIAS SCHOENAERTS pour De rouille et d’os de Jacques Audiard JEAN LOUIS TRINTIGNANT pour Amour de Michael Haneke MEILLEUR ESPOIR FEMININ AGATHE BONITZER pour Une bouteille à la mer de Thierry Binisti JUDITH CHEMLA, JULIA FAURE, INDIA HAIR pour Camille redouble de Noémie Lvovsky IZIA HIGELIN pour Mauvaise fille de Patrick Mille SOFIIA MANOUSHA pour Le noir (te) vous va si bien de Jacques Bral SOKO pour Augustine d’Alice Winocour MEILLEUR ESPOIR MASCULIN CLEMENT METAYER pour Après mai d’Olivier Assayas STEPHANE SOO MONGO pour Rengaine de Rachid Djaïdani PIERRE NINEY dans Comme des frèresd’Hugo Gélin MAHMOUD SHALABY pour Une bouteille à la mer de Thierry Binisti ERNST UMHAUER pour Dans la maison de François Ozon MEILLEUR FILM FRANCOPHONE (Hors de France)

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A PERDRE LA RAISON de Joachim Lafosse LAURENCE ANYWAYS de Xavier Dolan LA PIROGUE de Moussa Touré L’ENFANT D’EN HAUT de Ursula Meier MONSIEUR LAZHAR de Philippe Falardeau

PAIX & SECURITE

Forest Whitaker travaille avec l'UNESCO pour promouvoir

la paix au Sud-Soudan

Avec 72% de sa population âgée de moins de 30 ans, un avenir de paix pour le Sud-Soudan, le pays le plus jeune au monde, est entre les mains des jeunes. Pour encourager la nouvelle génération des dirigeants, qui se sont engagés en faveur de la prévention des conflits et de la réconciliation, Forest Whitaker, Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO pour la Paix et la Réconciliation a annoncé aujourd'hui le lancement du réseau Youth Peacemaker dans le Sud-Soudan qui sera réalisé par sa Fondation PeaceEarth. Ce réseau sera développé en étroite coopération avec le bureau de l'UNESCO à Juba, les Ministères du Sus-Soudans de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, en étroite coopération avec les partenaires tels que Zain et Ericsson. Les jeunes qui représentent les 10 États du Sud-Soudan seront formés par les experts locaux et internationaux, spécialisés dans les domaines de la résolution du conflit, le leadership, la paix, la construction de la communauté ainsi que les compétences en matière de la médiation. Ces jeunes vont former les rapports pacifiques et non violents avec leurs partenaires, et pour cela ils travailleront en étroite collaboration avec leurs communautés, et vont s’engager en faveur des jeunes à l'échelle nationale, et bénéficieront d'un encadrement et d’une formation dans les domaines de la gestion d'entreprise pour promouvoir l'apprentissage axés sur les compétences des opportunités. «La réconciliation est un processus lent, et il faut souvent autant de temps pour sortir d'un conflit qu'il a fallu pour s’y engager», a déclaré Forest Whitaker. «C'est la raison pour laquelle il est si important de travailler avec les jeunes pour promouvoir l'importance de l'éducation, la sensibilisation personnelle et le leadership pour

construire la résolution pacifiques des conflits et les techniques qui y mènent." PeaceEarth et le bureau de l’UNESCO à Juba travaillent en coopération étroite avec les Ministères Sud-Soudanais de la Jeunesse, de la Culture et du Sport ainsi que les Ministères au niveau fédérale et avec les diverses Associations pour le Jeunesse afin de créer les centres informatiques dans les capitales des Etats fédéraux du Sud-Soudan. M. Cirino Hiteng Ofuho, le Ministre de la Culture du Sud-Soudan de la Jeunesse et du Sport, a déclaré à propos de ce projet : «Le fait que les jeunes ont une espace pour apprendre et pratiquer leurs compétences en informatique et pour communiquer avec les jeunes de différents États du Sud-Soudan et d’autres pays, leur offrira perspectives d'avenir en leur permettant ainsi de construire leurs relations et de briser certains malentendus qui sont souvent à l’origine même des conflits".

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«La paix est un facteur favorable au développement et à la prospérité du Sud-Soudan et à la construction d'une identité nationale", a déclaré M. Khaled Salah, Chef du Bureau de l’UNESCO à Juba. «Il est essentiel de responsabiliser les jeunes et de les former aux compétences dont ils auront besoin pour être les leaders de demain." Ce programme profite également de l'expertise de ses principaux partenaires présents sur le terrain. L'UNESCO facilite l'accès sécurisé des jeunes qui vivent dans des zones reculées, et Ericsson fournit l'accès à l’internet via le haut débit, de même que les ordinateurs et les téléphones mobiles, et d’autres technologies de l’information et de la communication, des médias sociaux, de même que les formations et les outils pour relier les enseignants et les étudiants grâce à l'initiative d'éducation planétaire intitulé Connect To Learn. Ericsson fournit également sur place des ressources en gestion de ce projet, la couverture Wi-Fi, et l’option informatique d’Ericsson qui permettent d’accéder aux programmes nécessaires. Convaincu que la connexion mobile est un outil favorable au renforcement et à la construction de la paix, Zain apporte son soutien avec l’une de ces 35 sentinelles haut débit mobile avec une capacité de 1GB par mois et par sentinelle. De plus, Sony Mobile fournira des cartes SIM pour les participants de ce programme. Le Réseau Youth Peacemaker a commencé son déploiement initial en tenant sa première formation pour les jeunes femmes et hommes de Jonglei. La formation a eu lieu du 12 au 15 décembre 2012 au Bureau de l'UNESCO à Juba, et porte sur la résolution des conflits, le leadership, la paix et la construction de la communauté, et de médiation. Au cours des deux prochaines années, ce programme sera élargi pour inclure les neuf autres Etats du Sud-Soudan et continuera à soutenir le développement des capacités des jeunes à long terme et à fournir les compétences d'encadrement ayant comme objectif de promouvoir l'apprentissage alternatif axé sur les compétences des jeunes. Le programme au Sud-Soudan est une continuité du travail que Forest Whitaker réalise dans le nord de l'Ouganda, où il vient de terminer le lancement du Réseau Youth Peacemaker, et du projet intitulé l’Espoir du Nord, un campus de réhabilitation dans Masinde où les réfugiés, les orphelins et les anciens enfants soldats sont aidés à reconstruire leur vie grâce à l'éducation et à la formation professionnelle. Ce programme de trois ans a débuté avec une formation de trois jours dans le cadre de l’atelier Espoir du Nord regroupant ainsi les 30 jeunes âgés entre 15 et 25 ans qui ont été choisis parmi les différents districts de Gulu (nord de l'Ouganda, Kiryandongo, Pader, Oyam, Abim, Kitgum, Amuru, Agago, Bulisa et Wakiso) et qui

ont participé aux formations portants sur la résolution des conflits, la réconciliation de même que les ateliers des technologies de l’information et de la communication conduits par Forest Whitaker et d'autres experts en résolution du conflit du PeaceEarth et de l'équipe Ericsson.

Union Africaine Le Concept conjoint révisé des opérations de la MISMA finalisé à Bamako

À la suite de la conclusion à Bamako, le 20 février 2013, d’une Conférence de planification d'une semaine pour réviser le Concept d’opérations (CONOPS) harmonisé conjoint de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), les chefs d'État-major de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont été informés sur le CONOPS révisé, le 21 février 2013.

La réunion d’information, qui a eu lieu dans la capitale malienne, a été animée par de hauts fonctionnaires militaires et civils de l'Union africaine (UA) et de la CEDEAO, avec la participation de représentants du Gouvernement et des autorités militaires du Mali et en présence de partenaires bilatéraux et multilatéraux.

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Le CONOPS conjoint révisé de la MISMA inclut une composante militaire plus robuste, ainsi que des composantes de police et civile substantielles. La composante civile renforcée comprend des unités chargées des Affaires politiques, des Droits de l'homme, des Affaires humanitaires, du Genre et de l'Information publique.

Il convient de rappeler que la MISMA a été créée par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations unies par sa résolution 2085 de décembre 2012. La Mission est dirigée par le Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l'UA pour le Mali, l'ancien Président du Burundi, M. Pierre Buyoya, alors que M. Cheaka Touré du Togo a été nommé chef adjoint de la Mission.

Le Représentant spécial et son adjoint ont été briefés sur le CONOPS conjoint de la MISMA, le 19 février 2013. À cette occasion, M. Buyoya était accompagné par le Commandant de la Force et d'autres hauts cadres de la MISMA.

Les planificateurs de la MISMA ont également souligné la nécessité pour la communauté internationale d’accorder l’attention requise à la situation de plus de 340.000 réfugiés et personnes déplacées internes se trouvant respectivement dans les pays voisins et au Mali. À cet effet, la Conférence s’est félicitée du travail accompli par le Gouvernement malien, afin d'identifier toutes les personnes déplacées et d'élaborer un plan pour faciliter l’octroi d’une assistance à leur profit et leur retour dans les conditions requises de sécurité. Le CONOPS révisé a souligné également la nécessité d'harmoniser les actions des différentes forces militaires présentes au Mali.

Le Concept d'opérations révisé de la MISMA sera soumis aux organes délibérants compétents de l'UA, de la CEDEAO et des Nations unies.

L’Ambassadeur Lamamra rencontre M. Mike Smith, Directeur Exécutif de la Direction Exécutive du Comité contre le Terrorisme des Nations Unies

L’Ambassadeur Ramtane Lamamra, Commissaire à la Paix et à la Sécurité, a rencontré le 25 février dernier M. Mike

Smith, Directeur exécutif de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme des Nations unies (DECT).

La réunion s'inscrit dans le cadre de la collaboration continue entre la Commission, d’une part, les organismes et agences spécialisés des Nations unies, de l’autre, sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur le continent.

M. Smith a informé l'Ambassadeur Lamamra des efforts actuellement entrepris par la DECT, y compris les visites dans les États membres de l'UA et les activités de renforcement des capacités dans les domaines de l'application de la loi, de la sécurité et du contrôle aux frontières, ainsi que de la lutte contre le blanchiment d'argent et la lutte contre le financement du terrorisme.

La réunion a permis à l’Ambassadeur Lamamra et à M. Smith de discuter de la situation actuelle en ce qui concerne le terrorisme et l'extrémisme violent sur ??le continent, en particulier dans la région du Sahel, et des efforts entrepris par la Commission et la DECT pour relever les multiples défis y relatifs. À cet égard, l'Ambassadeur Lamamra a souligné l'importance d’une action globale orientée vers l'obtention de résultats durables et concrets et renforçant la sécurité et la stabilité de tous les États de la région et au-delà. Ils ont

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réitéré leur engagement à poursuivre la collaboration et la coordination en vue de la mise en œuvre intégrale et effective du cadre antiterroriste de l'UA, ainsi que de la Stratégie globale antiterroriste des Nations Unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

L'Union Africaine demande instamment aux tribus Soudanaises en conflit au nord du Darfour de cesser les

hostilités

La Présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Dr. Nkosazana Dlamini-Zuma, exprime sa profonde préoccupation face à la reprise des combats entre les tribus Abbala et Beni Hussein à El Sereif, au nord du Darfour. Ces affrontements ont causé un nombre considérable de victimes et provoqué des souffrances renouvelées, ainsi que des déplacements de populations civiles dans la région. Les affrontements entre ces deux tribus ont éclaté le 5 janvier 2013 et ont pour objet le

contrôle des mines d'or dans la région de Djebel Amer.

La Présidente de la Commission exhorte toutes les parties à faire preuve de retenue et à s'abstenir de toute action qui pourrait mettre en péril l'Accord de cessation des hostilités signé entre les deux tribus, le 17 janvier 2013, en préparation de

la conférence de réconciliation qui sera convoquée par le Wali du Nord-Darfour au mois d’avril de cette année.

La Présidente de la Commission se félicite de l'Opération hybride UA-Nations unies au Darfour (MINUAD) pour son soutien aux efforts de réconciliation en cours entre ces tribus. Elle appelle toutes les parties au conflit à assurer un accès complet et sans entrave de la MINUAD et de la communauté humanitaire dans la zone récemment affectée par les combats, pour leur permettre d'évaluer la situation et de fournir l’aide nécessaire à la population affectée.

Prix FÉLIX HOUPHOUËT-BOIGNY pour la Recherche de la Paix : Le Président français François Hollande lauréat

Le Jury du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, réuni le 13 février dernier sous la présidence de

Joaquim Chissano, ancien Président mozambicain, a décidé de décerner le Prix Félix Houphouët-Boigny à François Hollande, Président de la République française pour sa haute contribution à la paix et à la stabilité en Afrique

A l’issue de ses travaux, son Président a fait la déclaration suivante : Après l’analyse de la situation mondiale, c’est l’Afrique qui a retenu l’attention du Jury avec les différentes menaces sur le continent. Après avoir évalué les dangers et les répercussions de cette situation sur l’Afrique, notamment le Mali, ainsi que sur le reste du monde, le Jury a apprécié la solidarité manifestée par la France à l’égard des peuples africains.

Le Jury condamne la violation de l’intégrité territoriale du Mali, les violations des droits de l’homme, l’enlèvement d’otages et la destruction du patrimoine culturel de l’humanité à Tombouctou.

Le Jury décide en conséquence d’attribuer le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix à François Hollande, Président de la République française pour sa haute contribution à la paix et à la stabilité en Afrique ».

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Le Prix Houphouët-Boigny – créé en 1989 – se propose d’honorer des personnes, institutions ou organisations qui ont contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.

Le Prix a déjà été décerné à de nombreuses personnalités parmi lesquelles Nelson Mandela et Frederik W. De Klerk ; Yitzhak Rabin, Shimon Pérès et Yasser Arafat ; le Roi Juan Carlos d’Espagne et l’ancien Président du Brésil, Luis Inázio Lula da Silva.

La date de la cérémonie de remise de ce Prix, doté d’une somme de 150 000 dollars, d’un diplôme de la paix et d’une médaille en or, sera prochainement fixée en accord avec le lauréat.

Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix se propose d’honorer les personnes vivantes, institutions ou organismes publics ou privés en activité ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.

Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix a été créé en 1989 par une résolution parrainée par 120 pays et adoptée par la 25e session de la Conférence générale de l’UNESCO. Il se situe dans la droite ligne de la philosophie des pères fondateurs de l’UNESCO, qui, dans le préambule de l’Acte constitutif de l’Organisation, déclarent solennellement que : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. »

Dans la même résolution, la Conférence générale donnait à ce Prix le nom hautement symbolique de Félix Houphouët-Boigny, le Sage de l’Afrique. Avant sa disparition, le Président Félix Houphouët-Boigny a désigné comme Parrain du Prix, M. Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal, et comme Protecteur du Prix, M. Henri Konan Bédié, ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, tous les deux intuitu personae.

Par la création de ce Prix, la Conférence générale de l’UNESCO tenait à réaffirmer son attachement à la paix et au dialogue des civilisations et des cultures. Elle se donnait un instrument de portée universelle pour encourager et honorer ceux et celles qui contribuent à bâtir un monde plus fraternel et plus solidaire.

En vue de contribuer aux objectifs du Prix en faveur de la paix dans le monde, une Commission internationale pour la recherche de la paix a été créée par l’UNESCO. Cette haute commission est composée de personnalités de renommée mondiale et a entrepris un travail de réflexion sur la paix, la résolution des conflits et le dialogue des civilisations et des cultures.

Le Jury Pour mettre en œuvre la résolution créant le Prix

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Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, l’UNESCO a fait appel à d’éminentes personnalités de renommée internationale, connues pour leur action en faveur de la paix dans les domaines où elles ont exercé leur activité. On y trouve des hommes d’État, des savants, des juristes, des diplomates, des militants des droits de l’homme, qui se sont signalés par leur attachement aux idéaux de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO, et qui ont accepté de faire bénéficier le Prix de leur compétence et de leur prestige.

Président Mário SOARES (Portugal) Ancien Président de la République

Secrétaire exécutif du Prix Alioune TRAORÉ (UNESCO)

Vigdís FINNBOGADÓTTIR (Islande) Ancienne Présidente de la République

Joaquim CHISSANO (Mozambique) Ancien Président de la République

Adolfo PÉREZ ESQUIVEL (Argentine) Président de la Ligue internationale pour les droits et la libération des peuples, Prix Nobel de la paix

Iba Der THIAM (Senegal) Professeur d'Université, député, ancien vice-président de l'Assemblée Nationale

Christian de BOISSIEU (France) Professeur d'Université, ancien président du Conseil d'Analyses Econimiques auprès du Premier minsitre

Driss BENSARI (Maroc) Professeur d'Université Ancien Directeur du Centre national de recherche scientifique

João Carlos de SOUZA-GOMES (Brésil) Ambassadeur

France : Prix des Droits de L’Homme

Le Dr NGA ESSOMBA, LAUREATE

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années… Moins d’un an après la soutenance de sa thèse de doctorat en Droit, intitulé : « la protection des droits de l’accusé devant la Cour Pénale Internationale », le Dr Séraphine-Tergalise NGA ESSOMBA, 35 ans, vient d’être couronnée lors de 7è édition du Jury des Droits de l’Homme,

dans la catégorie « Thèses ». En fait, la jeune camerounaise, a reçu le Prix de la meilleure thèse de Doctorat.

La cérémonie s’est déroulée le 23 janvier dernier, dans la ville de Lyon en présence des autorités universitaires, municipales et de M. Robert BADINTER, dont est faut préciser qu’il obtient l'abolition en France le 9 octobre 1981 en tant que garde des Sceaux, pour la suppression de dispositions légales pénalisant les relations homosexuelles avec un mineur pour des âges où les relations hétérosexuelles étaient légales, et aussi pour sa participation à la rédaction du nouveau Code pénal, qui a personnellement remis le Prix. D’après les membres du jury, « ce Prix récompense, un travail sérieux, intéressant, bien construit et bien écrit ». Le Dr NGA ESSOMBA, qui a fait

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l’essentiel de son cursus universitaire à Yaoundé et à Douala, est arrivée en France, après l’obtention de son DEA et de son Master II, a placé le label universitaire camerounais dans une posture très avantageuse, en inscrivant son travail dans le registre de l’excellence et de l’universalité. Doté d’une récompense de 2000 Euros, le Dr NGA ESSOMBA pense que « cela constitue une gratification symbolique, qui la propulse dans la recherche et l’enseignement, et qui a aussi favorisé son inscription parmi les assistants conseils auprès de la Cour Pénale Internationale à la Haye au Pays -Bas. »

CAMEROUN DIASPORA

47 ème EDITION DE LA FÊTE NATIONALE DE LA JEUNESSE EN France

PARIS GAGNE, LE PARIS DE LA JEUNESSE !

Par Sylvestre ONANA-AMBACA,Paris

Pour la première fois, depuis de nombreuses années, les jeunes camerounais basés en France, ont pu communier, une semaine après, avec leurs frères et sœurs du pays, dans le cadre de la fête nationale de la jeunesse.

En réalité, pour restituer les choses dans leur juste appréhension, pour une première fois, ce fut un coup de maître … comme pour combler définitivement ses ressentiments compréhensibles, longtemps contenus, et prouver à la face du monde son attachement viscéral au terroir, les jeunes issus de la communauté camerounaise de France, ont relevé haut la main, en masse, dans l’enthousiasme, la générosité et la créativité, l’organisation des festivités marquant la 47ème édition de la fête nationale de la jeunesse.

Et comme la vie de l’histoire des nations modernes est une juxtaposition chronologique des événements, comment oublier que cette séquence parisienne, intervient juste quelques jours seulement après la visite de travail effectuée en France, par le couple présidentiel ( 28/01 au 02/02 ), et qui a été couronnée par un énorme succès sur le triple plan politique – tête à tête au sommet BIYA-HOLLANDE à l’Elysée, suivi d’une séance de travail entre les deux délégations , et d’une intervention devant

la presse, ouverte et animée- ; économique- rencontres partenariales au MEDEF, le patronat français, échanges avec de nombreuses grosses pointures de l’industrie française-, et communautaire avec le rassemblement des camerounais de France, autour de la délégation officielle qui accompagnait le couple présidentiel, et l’audience d’une forte délégation des élites camerounaises de la diaspora.

C’est vrai, dans son rôle régalien, l’ambassadeur l’a précisé, mais tout le monde l’aura perçu facilement, la célébration de la fête de la jeunesse ici, est un cadeau personnel du Président de la République, offert à la jeunesse camerounaise de France. Pour l’Ambassadeur MBELLA MBELLA, la fête de la jeunesse est une fête emblématique, qui met chaque année, les jeunes camerounais à l’honneur, face à leurs responsabilités civiques et citoyennes et qui pose naturellement les modalités de leur implication dans le processus d’émergence du Cameroun, et le succès du programme des grandes réalisations.

SPORT, EXPO, RYTHME ET CULTURE

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Stade Nelson PAILLOUX (Clichy-La-Garenne) : victoire (2-1) de l’Association de Jeunes Camerounais de France sur leurs

compatriotes de l’Association Sportive de la jeunesse Camerounaise.

Samedi 16 février, dans la grande salle des fêtes de l’Ambassade du Cameroun, située à la Rue d’Auteuil, en plein cœur de la capitale française, en milieu d’après midi, dans un climat relativement doux, proche tes températures automnales, combien étaient-ils, les enfants les jeunes et les adultes ? Un millier vraissemblablement…d’entrée de jeu, l’Ambassadeur MBELLA MBELLA, indique la direction : « le décor a changé ! Cette fois ce ne sont plus les cheveux blancs, mais la jeunesse… » Cette note d’humeur détend la salle, le ton est donné. Dès lors, les articulations vont s’accélérer, sans précipitation, avec un ordonnancement précis et rigoureux.

Les jeunes de la communauté, prennent alors le contrôle de leur affaire, et déroulent tout leur savoir faire. Et agréable surprise, ils sont si dégourdis que certains maîtrisent les tics et les tacs, qui fondent la saveur intime de la culture nationale, et contribuent à son renouvellement et à sa pérennité. Les gens reviennent encore sur la prestation des jeunes MVONDO, David (10ans), et Mathieu(11ans), qui ont interprété pendant près de 20 minutes avec brio et manière, un sketch , en camfranglais, enrobé de rap intitulé « Touche pas à mon manioc, avec le mfiang owondo ( sauce d’arachide dans la langue ewondo). Et ces jeunes (5 à 12 ans ) de l’atelier pour enfants ayant pour thème « apprentissage de l’hymne national du Cameroun », ont bien émerveillé l’assistance. Il fallait juste réaliser un dessin, une lithographie ou une fresque avec les couleurs nationales.

Mus par un esprit d’aventure et de conquête, certains bambins en sont allés jusqu’à esquisser un portrait du Président de la république, reconnaissable à distance… quel génie ! Comment oublier Valentine NIBA Kimberley (11ans), qui lors d’un intermède, tient alors sa guitare, avec l’assurance et la sérénité d’un BONA, pour en tirer des notes surprenantes. L’orchestre « les Esprits du Ben Skin de Paris », le nom ne trompe guère, assure avec entrain. Le must, en fait, c’était en

lever du rideau, avec la lecture du message du Président de la république à la jeunesse, lu successivement par 4 jeunes, âgés de 10 à 14 ans, 2 garçons et 2 filles. Emotion interpellatrice à gogo…Mais, beaucoup plus globalement, 4 stands agrémentaient la fête des jeunes à l’ambassade :

1- Stand Création artistique ;

2- Stand création d’entreprises, opportunités et projets au Cameroun ;

3- Stand sports ; 4- Stand associations.

Chaque stand avait sa spécificité, destinée à montrer le potentiel d’ingéniosité de la jeunesse camerounaise de France. Mais le stand n°2 par contre, était voué à présenter aux jeunes, le Cameroun, tel qu’il est, de telle sorte à les amener à l’aimer et à vouloir y investir, au moment de leur maturité professionnelle. Sur le plan culturel, ce sont toujours des jeunes cadres, diplômées pour la plupart des universités camerounaises et françaises, qui ont animé la table-ronde intitulée «responsabilité civique et participation au processus de développement du Cameroun. Contribution des jeunes de France à la politique des Grandes Réalisations ».

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A ce niveau, chaque panéliste a entretenu l’assistance sur son itinéraire académique et professionnel. Ce croisement de récits était suffisamment édifiant pour les plus jeunes. Et même dans la partie introductive de la cérémonie, c’est toujours une jeune, Queen YEMY(17 ans), qui a entretenu l’assistance sur la genèse « relativement controversée » de la fête de la jeunesse, ou plusieurs théories se côtoient, et se complètent en réalité harmonieusement.

Tout commence le samedi matin, dans les installations sportives de la mairie de Clichy-La Garenne, avec le match de football opposant deux formations camerounaises. L’Association Sportive de la Jeunesse Camerounaise l’emporte sur l’Association des Jeunes Camerounais de France, par un score de 2 buts contre 1. La rencontre s’est jouée en présence de l’ambassadeur du Cameroun en France, entouré pour la circonstance du maire de Clichy-La Garenne, M. Gilles CATOIRE et de son adjointe à la Jeunesse et aux Sports Mme Danielle RIPERT.

47Eme EDITION DE LA FETE NATIONALE DE LA JEUNESSE A PARIS EN IMAGES

Réalisation et présentation de fresques. Panel de conférenciers et le duo de choc des par les enfants. MVONDO : David (10 ans) Mathieu (11 ans).

Visite des stands par S.E. M.

MBELLA MBELLA, Ambassadeur du Cameroun

en France. Reportage photo : Gaby. Une vue de l’assistance le réconfort des tout-petits.

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PARIS SALON DE L’AGRICULTURE 2013

Le meilleur de l'Afrique est au Salon de l'agriculture de Paris -Mali, Cameroun, Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, RDC-

C’est en pleine crise de viande du cheval que s’est tenue la 50e édition du Salon de l'Agriculture a fermé ses portes dimanche 3 mars à Paris sur un bilan plus que positif, les nombreux consommateurs ont été séduits par les produits du terroir et les petits producteurs. 695 000 visiteurs, selon des chiffres quasi-définitifs, contre un peu plus de 680 000 l'an dernier, les organisateurs espéraient atteindre le chiffre de 700 000 personnes pour le cinquantenaire, mais restent satisfaits de ce cru record. 10 000 visiteurs de plus que l'an dernier, se satisfait Jean-Luc Poulain, Président du Ceneca, propriétaire du Salon de l'Agriculture. Comme chaque année, ce fut le rendez-vous politique incontournable, l’endroit où il fallait se montrer, le chassé-croisé traditionnel de ministres et personnalités politiques, comme Jean-Marc Ayrault, Marine Le Pen (FN), Jean-Luc Mélenchon (Partie de Gauche), ainsi que de nombreuses personnalités politiques africaines ont été particulièrement bien accueillis, notamment celles du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Mali. L’Afrique, bien que sous-représentée, a brillé par la présence des 7 meilleurs, à savoir : Mali, Cameroun, Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc et la RDC, qui ont tenté de rivaliser avec le reste du monde au pavillon 5. Poivre de Penja, miel d'Oku et café guinéen Ziama-Macenta, ont trouvé leur place auprès des grandes figures de la gastronomie européenne. Avec le label "Identification géographique protégée" (IGP), les pays africains accèdent au marché européen en vendant jusqu'à 40% au prix fort. Quatre univers étaient représentés pour cette édition unique en son genre : L’élevage & ses filières, la gastronomie d'ici et d'ailleurs, les cultures et filières végétales, et enfin les métiers et services de l’agriculture.

Escargots de Côte d’Ivoire, Makossa Banana du Cameroun, huile d’olive du Maroc, etc… ont fait sensation auprès de nombreux dégustateurs parfois fébriles et assoiffés de curiosité. Importée d'Europe, l’appellation IGP est sous utilisée en Afrique, à l'exception du Maroc avec sa célèbre huile d'argan mais largement utilisée dans de nombreux pays du monde.

Pour le chargé du programme IGP à l'OAPI, M Cécé Kpohomou, douze produits sélectionnés feront l'objet d'un audit de terrain. Parmi eux, l'échalote du pays dogon, l'oignon violet de Galmi, au Niger, et le pagne de Tiébissou, en Côte d'Ivoire. Le cahier des charges des IGP (altitude, méthodes d'irrigation, savoir-faire...) est spécifique à chaque produit. Certes, l'obtention de ce titre prestigieux nécessite un investissement (organisation, contrôles...). Le Cameroun comme ses 7 autres partenaires africains était représenté par la fameuse et célèbre Makossa Banana, estampillé dans une enveloppe Sawa, tout un programme mis en place par la Cameroon Development Corporation, deuxième employeur au Cameroun après l'Etat et producteur.

Pour Remy Pigou, consultant de la CDC, « 7 000 hectares qui sont actuellement exploités et bientôt 2 000 de plus dans les 2 prochaines années permettront de satisfaire un marché de niche aux couleurs de la banane

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camerounaise ». Et de poursuivre, «La CDC est le premier employeur du pays après l’Etat, c’est dire son implication dans la politique du développement voulue par le Président de la République, Paul BIYA ».

Pour Géraldine Mbarga Mboa, responsable des relations publiques « la qualité de ce produit mérite toutes les attentions, comme particulièrement sa qualité gustative, et, nous souhaitons mettre en place l’origine et le produit à travers une filière bien définie. La production mondiale compte plus de 120 pays, et est estimée à près de 110 millions de tonnes, dont plus de la moitié sont des bananes à cuire, 98% de ce volume provient des pays en développement. La banane dessert constitue la deuxième production mondiale de fruit avec 50 millions de tonnes par an». Le salon s’est terminé sur une note de satisfaction pour les pays africains présents à cette 50ème édition. Tous les regards sont plus que jamais orientés vers l’édition 2014, toujours Porte de Versailles, pavillon : « Saveurs du monde ».

ECONOMIE (suite)

GUINEE CONAKRY : L’ELECTRICITE POUR TOUS !

Sauf cas d’exception, le problème lié à

l’approvisionnement énergétique reste crucial pour le continent africain, cela, malgré un potentiel incontesté et insoupçonné. Délestages, défaut de maintenance,

matériel obsolète, distribution inadapté de flux et j’en passe figurent parmi le lot quotidien des usagés, n’en finissant plus de supporter une situation veille comme les indépendances africaines : 50 ans. Son indépendance vis-à-vis de la France date précisément du 2 octobre 1958. Cette situation endémique et paradoxale, ne change pas au fil des discours autrement que politique ou des changements continus à la tête de nombreux Etats en Afrique. Ce qui, parfois élève à l’appellation biscornu de «républiques bannières », avec ou sans raisons. Chevillés au corps, certains n’en désespèrent pas, à l’instar de la Guinée Conakry qui, depuis l’arrivée aux affaires du Dr Alpha Condé en 2010, décide de prendre le taureau par les cornes, tout un programme, pour endiguer une situation catastrophique sur le plan énergétique, quand on sait que le développement économique d’un pays est primordial par la qualité de ses infrastructures. Adoption du nouveau code minier, lutte contre la corruption, introduction de la bonne gouvernance à tous les niveaux décisionnaires, rien que cela…

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Pour un pays à forte valeur ajouté géologique (fer, bauxite, or, diamant), d’un accès privilégié sur l’Atlantique, ces atouts représentent une véritable manne quand bien

même 47% de la population vit sous le seuil d’une grande pauvreté. Essentiellement agricole, le mil et le fonio sont les principales cultures du pays, la production de l'arachide reste ciblée dans la région de Koundara. Les cultures vivrières traditionnelles comme celle du manioc restent largement pratiquées autour des habitations

Selon une étude de la Banque Mondiale, 10 221 808 âmes vivent sur une superficie de 245 857 km2, avec une densité de38 5 hab./km2. Les indicateurs sont flatteurs, le Taux de croissance du PIB est de 4,8% en 2012.

L’Hydrographie

De nombreux fleuves, tels le Niger, le Sénégal, la Gambie, ainsi que leurs principaux affluents (Tinkisso, Milo, Niandan, Falémé) trouvent leur source en Guinée, faisant de ce pays le « château d'eau » de l’Afrique de l’Ouest. Ces cours d'eau partent des massifs guinéens et se dirigent au début de leur parcours vers le nord ou vers l’est. Il existe également un très grand nombre de fleuves côtiers descendant des massifs guinéens vers l’ouest, comme le Konkouré ou vers le sud, le fleuve Mano. Qui forment de profonds estuaires. Ils en constituent les principales voix de communication à travers le pays. Le massif du Fouta Djalon offre un potentiel de production électrique. Le fleuve Konkouré, proche des villes de Mamou, Kindia et Conakry fait l'objet d’un programme d’aménagement et un premier barrage a été inauguré en 1999. Ces différents atouts hydrauliques peuvent-ils constituer une véritable politique énergétique de la Guinée au service des guinéens ? Pour le coordonnateur général de l’électricité de Guinée, M Abdoulaye Keita, cela ne fait aucun doute : « tous les atouts sont réunis pour faire de la Guinée le nouvel

eldorado africain des énergies renouvelables à cours termes». Le pays s’est offert de nombreux partenaires de choix pour relever ce défit infrastructurel : le Brésil, la Banque Mondiale, la Chine, la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique, l’Afrique du Sud. Le Brésil : Le groupe ASPERBRAS pour 146 millions$. Pour 100MW de production thermique dont 40MW installés à Tombo 1 et 2, 50 MW à Kipé. La Banque Mondiale : 18,3 millions$ comme financement additionnel pour le PAESE. La Chine : 22 groupes pour 15 préfectures et sous-préfectures (Boffa, Gaoual, Koundara, Mali-Yimbèrèn, Koubia, Léolouma, Tougué, Kouroussa, Mandiana, Beyla, Yomou, Lola, Macenta, Guéckédou, Kissidougou, Banankoro, Sinko, Guéké, Kignéran)

Interview exclusive IMAGAZINE TV passionné, riche, état des lieux, stratégie de développement, les partenaires les énergies renouvelables. etc..

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