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Martin Robitaille, Ph.D., SociologieDépartement de travail social et des sciences sociales
Université du Québec en Outaouais (UQO)Alliance de recherche université-communauté/Innovation
sociale et développement des communautés (ARUC-ISDC) Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT)
Objectif de la présentationDémontrer que « les métiers du
développement » sont devenus, au cours des 20 dernières années, l’outil le plus important mis entre les mains des territoires pour leur permettre de se développer! Parce qu’ils représentent « la cheville
ouvrière » du développement des territoiresParce que ce sont leurs compétences qui sont
au cœur des stratégies actuelles de développement
2Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
Pourquoi cet intérêt de recherche et d’où proviennent les données?D’une vie professionnelle antérieure…Méconnaissance manifeste des exigences et réalités
professionnelles induites par les « nouvelles façons de faire » en développement.
De plusieurs enquêtes au cours des 5 dernières années, qui m’ont permis de réaliser dans plusieurs régions du Québec:Plus de 80 entretiens avec des agents de développement,
des directeurs de CDEC, CLD, SADC et CRÉ;Plusieurs rencontres de groupes d’intervenants du
milieu (économique, social, communautaire, etc.) dans plusieurs régions du Québec.
3Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
De qui parle-t-on?Métiers du développement = Métiers « flous »
impulsés par des politiques économiques et sociales plus décentralisées (territorialisées)
Dont les approches plus transversales qui conduisent à une territorialisation de nouveaux dispositifs d’action économique et sociale
leur travail touche de multiples objets, une pluralité d’acteurs
l’objet de leur travail, est composite et ne peut trouver sa source dans un seul aspect technique de la tâche
4Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
De qui parle-t-on? (suite)Les multiples visages de « l’agent de
développement »Le développeur est une sorte de monstre géant au
regard transversal, à plusieurs têtes, techniques et politiques, aux multiples bras tendus vers chacun de ses partenaires(Lorthois ,1993)
Métiers du développement constituent donc une sorte de nébuleuse de savoirs , de compétences et de fonctions qui permettent de mettre en œuvre le développement sur les territoires
« Multidimensionalité » du travail de l’agent de développement d’aujourd’hui
5Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
Politiques publiques et Agent de développement…Nous pouvons ramener à deux grandes époques de
l’évolution de politiques publiques du développement régional qui nous apparaissent marquantes dans l’essor des métiers du développement local et régional Une première, de 1961 à 1985, marquée par une succession
rapide de politiques, de programmes et de structures dans les régions du Québec et par l’apparition de nouveaux « experts » du développement. L’approche centralisatrice des politiques de développement (Top
down) issue du modèle de la Révolution tranquille; Conseil d’orientation économique du Québec (1961) qui donne
naissance au BAEQ Mise en place de ces politiques de développement économique et
dans le cadre d’un programme d'aide gouvernemental visant à favoriser la création de nouveaux commissariats industriels;
Politiques de développement qui ont fait apparaître sur les territoires une cohorte d’experts perçue comme porte-parole et mandataires du gouvernement : « délégué régional », « agents de planification », « commissaires industriels », « animateurs du milieu », etc.
6Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
Politiques publiques et Agent de développement…• Une seconde période, de 1985 à aujourd’hui s’inscrit davantage
dans une phase de développement endogène (Bottom Up)des politiques et est marquée par la transformation des pratiques et des interventions territoriales qui tendent à créer un meilleur arrimage entre l’économique et le social.
La mise en forme graduelle d‘un modèle québécois de développement partenarial ouvert aux innovations sociales et aux initiatives de la société civile
Mise en place d’organismes de développement local (SADC, CDEC, CDC, etc.) et émergence des nouvelles structures politiques et administratives actuelles de développement (MRC CRÉ et CLD) et les fonds qui y sont associés
Politiques qui misent sur le développement des capacités du milieu (Politique de la ruralité)
Émergence des nouvelles formes de métiers et d’activités professionnelles
7Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
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Impacts de ces dernières politiques publiques sur le développement territorial
• Valorise désormais le « capital » social et la « cohésion » sociale en les désignant comme vecteurs du développement
• Transversalité des interventions plus importantes
• Liens plus étroits entre l’économique et le social
• Mobilisation et concertation accrues sur le territoire
• Participation de la société civile aux décisions• Transformation des organisations et des
pratiques de développement local et régional• Développement d’une expertise et d’un savoir-
faire dans et pour le milieu = les agents de développement!Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
9Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
L’analyse du territoireCapacité de
produire des connaissances sur le territoire, d’en dégager les opportunités et de proposer de nouvelles perspectives
Faire émerger la connaissance sur le territoire
Poser un diagnostic (analyser les forces et les faiblesses, identifier les indicateurs de développement)
Anticiper le développement (opportunités, priorités, actions)
Évaluer les retombées des politiques et des actions entreprises par les décideurs
Développer des stratégies de transfert des connaissances
Communiquer les résultats10Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
L’animation du territoireCapacité de l’agent à
créer les conditions favorables à la participation citoyenne sur le territoire
Développer des outils et des mécanismes de mobilisation
Mobiliser la populationFaire participer les
citoyens à l’ensemble de la démarche
Établir des consensus au sein de la population visée
Construire les maillages entre les organisations
Gérer les conflits11Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
L’expertise techniqueQualification et
compétences spécifiques permettant de gérer les outils de développement du territoire(savoirs souvent disciplinaires, ex. sc. sociales/sc. administratives)
Conception et gestion de projets issus de la collectivité
Travailler à la mise en place et au suivi des projets
Associer des expertises et des compétences
Assurer la reddition de comptes
Promouvoir le territoire et ses projets
12Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
L’accompagnementSoutien à donner,
l’ensemble des informations et des aides propices à la prise de décision à fournir
Comprendre les rôles et les intérêts spécifiques des partenaires
Créer les interfaces nécessaires (comités, conseils, etc.)
Coordonner le travail des divers comités
Conseiller et proposer (participants, élus, etc.)
Concerter les acteurs du milieu
13Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
L’agent de développement « idéal »!
Mobilisation de plusieurs de ces compétencesEn fonction des spécificités du territoire (local
ou rural)Où le social et l’économique sont un tout
indissociableDans des milieux souvent dévitalisésAvec des ressources limitées (multiples tâches)Où la conciliation avec le politique reste difficile
En fonction de l’organisation de développementQui voit à accompagner ces compétences et le
savoir-être essentiels au travail (autonomie, leadership, travail d’équipe, communication, etc.)
Qui permet de développer ces compétences tout au long de la vie
Qui mobilise ces compétences… (l’organisation apprenante)
14Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
Les défis actuels dans les pratiques de développementExplosion des partenariats dans la réalisation
de projets sur les territoires (favoriser l’effet levier)Réseautage, négociation et conciliation
L’arrimage entre la participation citoyenne et le pouvoir des élus (ex: le cas des CRÉ)Remobiliser les citoyensMobilisation de la communauté repose entre
les mains des agentsFaire participer les élus à cette mobilisation
15Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
Les défis actuels…Tensions entre la nature prescriptive de
l’action publique et le besoin d’autonomisation des pratiques des agentsCulture organisationnelle très différente entre les
partenaires Modes de gestion / Modes de décisions
Financement de projets et non plus le fonctionnement de base d’un organisme
Objectifs de rendement sur des finalités économiques et sociales (quantitatif/qualitatif)
Technocratisation du travail (rendre des comptes)Temps pour la gestion / temps pour la mobilisation
16Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
Les défis actuels…Au niveau du local, la nécessité de renforcer les liens
entre le développement social et économique n’est plus à démontrer cependant: La culture organisationnelle des organismes de
développement et les pratiques des agents ne reflètent pas toujours cette volonté (nature prescriptive des interventions)
La tendance à compartimenter les interventions se fait toujours sentir
Capacités des partenaires de mettre au même niveau l’impact social et économique d’un projet (rentabilité/viabilité)
Forte distinction dans les pratiques entre les réalités rurales et urbaines Approche du développement local (« empowerment » des
populations) plus systématique en milieu rural Approche par projets très développée Proximité des pratiques économiques et sociales
17Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO
En guise de conclusion…Pour faire du développement local, plus que
jamais l’agent de développement devra :Garder un esprit ouvert, ce qui demeure une attitude
au centre du processus partenarial des projetsAller au-delà des contingences organisationnelles et
des prescriptions de l’action publiqueFaire du réseautage (capacités d’intervention et
relations interpersonnelles entre les agents intervenants dans le projet)
Assurer le suivi des projets (évaluation)Avoir une ascendance sur son organisationAvoir une influence sur la vision et la place des élus
dans la gestion des interventions (pouvoirs de dépenser)
18Martin Robitaille, ARUC-ISDC, UQO