MASTER CLASS 21 DE CENTRALESUPELEC EXED

PROSPECTIVE DE LA RSE, ENTRE DEUX DÉCENNIES…

PAR PATRICK D’HUMIÈRES

DIRECTEUR DU PROGRAMME ENTREPRISE DURABLE DE CENTRALESUPELEC EXED

« 2000 - 2020, de la RSE à la durabilité des modèles ou l’émergence de la géopolitique d’entreprise » 9 fevrier 2017, clôture des Master Class 21

QUEL REGARD POSER SUR LA MUTATION ACCÉLÉRÉE DE LA RSE DEPUIS SON ÉMERGENCE DANS LES ANNÉES 2000 ET QUEL EST SON IMPACT PREVISIBLE DANS L’ÉCONOMIE ET LA SOCIÉTÉ À L’HORIZON 2020 ?

> BEAUCOUP ONT PENSE LONGTEMPS QUE LA RSE N’ÉTAIT QUE LE PROLONGEMENT DE L’ÉTHIQUE DES AFFAIRES ET DU MECENAT.C’EST DEPASSÉ !

> IL S’INVENTE UNE RENCONTRE ENTRE UNE NOUVELLE CONDUITE DES AFFAIRES ET UN MODÈLE DE CROISSANCE PLANÉTAIRE PLUS

DURABLE ET INNOVANT

> CETTE RENCONTRE QUI FAIT DE « LA DURABILITÉ » UN OBJECTIF DE GOUVERNANCE ET DE MANAGEMENT, PORTE PAR DES ENTREPRISES

PIONNIERES➡ On peut avoir un regard positif sur 10 ans de RSE en France et les tendances

qui en découlent : 5 tendances

Ø L’accord de Paris a provoqué le passage de la RSE à « la durabilité »

Ø Les entreprises découvrent les opportunités des « marchés green »

Ø Le métier et le management de la RSE dépassent largement le reporting

Ø La gouvernance a repris l’impulsion du sujet de façon stratégique

Ø La RSE devient la genèse d’une «géopolitique de l’entreprise» qui émerge

=) Mais cette évolution se fera selon notre capacité à relever plusieurs défis

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1-ON PEUT AVOIR UN REGARD POSITIF SUR 10 ANS DE RSE CONSTRUCTIVE, EN FRANCE ET AU-DELÀ…

Ø Grenelle, Iso 2600, UNGC, GRI, UE, PRI, RIO +20, Nagoya… une décennie d’initiatives fondatricesØ La voie de la métrique des impacts non-financiers qu’on disait impossible a été ouverte cf. NFR & RIØ On est passé en 10 ans de la communication défensive à une prise en charge d’enjeux collectifs (cf .17°

ODD)Ø Parallèlement à une prise de conscience croissante de la criticité des enjeux par la Société (COP 21) qui

mettent les entreprises au cœur de la mutation Ø Dans un contexte d’inflation normative publique, de relations parties prenantes et sociales déficientes, Ø le mouvement a été tiré par une minorité de pionniers qui innovent dans un contexte qui reste « as usual »

cf OMCØ la tradition philanthropique est dépassée par la recherche d’un « autre modèle de croissance », la

durabilité=) La communauté économique réalise qu’il s’agit de dégager une réponse aux besoins d’une planète de 10 milliards, compatible avec la gestion collective des « communs » qui se rappellent à nous cf. les perdants de la mondialisation…

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La RSE a ouvert la voie à la relation attendue entre l’entrepriseet la durabilité de la planète….

Vers les années2020= les leaders : modèle dans le sens

de la durabilité (ODD)

Gouvernance impliquéeOffre eco-conçueCollaboration parties prenantes

Années 2000

= les suiveurs :

application des loiset bonnes pratiques

20°siècle= les payeurs : mécénat/philanthropie

DÉTERMINANS

2- L’ACCORD DE PARIS A CONSACRÉ « L’ENJEU DE DURABILITÉ DU SYSTÈME» ET ACHÈVE L’ÈRE DE L’ENGAGEMENT UNILATERAL

Ø Les scientifiques (GIEC), les impacts sanitaires, les dégradations des eco-systèmes, les ONG etc…ont crée des contre-pouvoirs sociétaux qui l’emportent sur des comportements « irresponsables »

Ø Alors même que les technologies et les valeurs nouvelles ouvrent des marchés d’opportunités « green » dont se saisissent fortement des nouveaux acteurs et des entreprises pionnières

Ø La réussite de l’accord de Paris fait émerger le concept de « durabilité » au cœur d’une économie décarbonée qui s’inscrit désormais dans une trajectoire précise (<2°C à 2030)

Ø Cette réinvention engagée de la société de consommation n’est plus une question de choix unilatéral mais de collaboration entre acteurs pour inventer de nouveaux modèles.

UN DEMI SIÈCLE DE LENTE CONSTRUCTION DU MODÈLE DURABLE

Stockolm, : la société (ONG) soulève la question écologique(cf. définition Bruntland du DD)

Rio, 1° sommet de la terre, les fondements d’un droit de l’environnement(universel)

1975

Johanesbourg, Sommetdes objectifs du millénaire ( nouveau rapport public privé au service du développement)

19922002

démographie

émergents

économie de marché

inégalités

Digital & communication

contestation des FMN

crise pétrolière / CO2

1973, première remise en cause du paradigme de la croissance continue (Rapport Meadows du Club de Rome « halte à la croissance » - 1974) : quelle prospérité sans croissance ?

Copenhague, l’échec collectif sur le climat et la fin du cycle de Doha (OMC)+ NAGOYA2012 RIO + 20, confirme RIO 92

COP21 Paris, accord mondial sur le climat –vote des ODD à 2030 qui définissent « la durabilité » planétairenécessaire

2010 2015

7MUTATIONS remettent en cause

le modèle de croissance des 30 Glorieuses

- 3- LES ENTREPRISES N’ÉCHAPPERONT PAS À CE MODELE DE DURABILITÉ A INTÉGRER & NÉGOCIER POUR ETRE PLUS COMPETITIVES

Ø La trajectoire vers « la neutralité carbone » (et zero déchets, zéro accidents…) est au cœur de l’éco-conception de l’offre et de la maîtrise de la chaîne de valeur qui deviennent le cœur des nouveaux modèles durables (cf. recommandation du Conseil de Stabilité Financière TCFD)

Ø La résolution des injonctions contradictoires passe par des contrats explicites avec les parties prenantes pour convenir de compromis de progrès et organiser des coalitions volontaires, avec le public et le privé

Ø Parallèlement à la formalisation dans le droit international d’un minimum ESG qui s’impose progressivement (vigilance) partout (cf. OIT, NU, jurisprudence) que la communauté économique doit apprendre à négocier (contrefeu au protectionnisme montant ?)

Ø Les modèles d’entreprise devront de plus en plus justifier une création de valeur durable pour l’investisseur, le consommateur et les territoires, ce qui va exiger une transparence lisible et intégrée

Vers un nouveau modèle économique: la durabilité

Acteurs économiques (E &F) Etat & gouvernance Société civilePression/modèle efficient & maîtrise des

risquesbiens & servicesinnovations Tech

emplois, achats, taxes…

REGULATIONRSE/intervention

/marché

prélèvements de ressourcesatteintes sécurité

comportements illégauxconflictualités

Pression / modèle durable & marchés « verts »

FIRME

contrats

Inputs (K, T) IMPACTS

+++

- - -

PRIXCONCURRENCE

ACTEURS PUBLICS

TAXESNormes

Sanctions

Négociée / Subie

demande de biens communs

demande de biens privés

4- LE MÉTIER ET LE MANAGEMENT DE LA RSE SE TRANSFORMENT AU TRAVERS DE L’OBJECTIF DE DURABILITÉ DES MODÈLESØ Le reporting devra aider à lire la durabilité de l’offre, la décarbonation et à caractériser les enjeux

durables matériels des modèles dans une approche intégrée, ce que facilite la nouvelle directive européenne

Ø La transformation de l’offre et de la chaîne de valeur (sustainable portfolio management) dans le sens durable devient le cœur de métier de la fonction DD, par l’innovation et la transparence…

Ø Le management de collaboration avec les acteurs de la société civile porteurs des enjeux et les parties prenantes, doit faire évoluer un fonctionnement descendant et hiérarchique de la fonction

Ø la gouvernance est en train de se saisir de cette dimension durable (risques/opportunités) et à mandater le management pour orienter la mutation à engager cf. recommandation Ifa

=) La fonction DD devient le pilotage de la mutation durable pour dégager un « avantage concurrentiel durable » reconnu par les parties prenantes, au sein de la fonction innovation et stratégie

Trajectoire de progrès de

l’offrele BUSINESS

CASE

la RSE induit un nouveau management responsable …

EnjeuxMatériels

Impacts

Attentes

Contraintes

Avantagescompétitifs

Objectifs/indicateurs

Partenariats/

innovations

5- DE LA RSE A UNE «GÉOPOLITIQUE DE L’ENTREPRISE» QUI ÉMERGE POUR QUE L’ENTREPRISE PARTICIPE A LA REGULATION ÉCONOMIQUE

Ø Progressivement, les dynamiques macro-économiques, sociétales, institutionnelles « durables » l’emportent sur les démarches corporate de « prédation » isolées qui ne peuvent plus croître…

Ø Ce qui conduit les entreprises à rechercher des stratégies collaboratives avec les pays et au sein de leurs organisations sectorielles en recherchant des « donnant donnant » ou « return on teritory »

Ø Au temps de la justification succède le temps de la vision géopolitique constructive des entreprises pour faire progresser la durabilité de la planète, dans leur intérêt propre de pérennité.

=) les entreprises devront réconcilier leur intervention publique avec l’intérêt de leur nouveau modèle pour rendre cohérente leur relation à la société, incarnée dans leur marque.

LES 5 CHANGEMENTS PREVISIBLES A 2020/25

REPONDANT A L’ASPIRATION MONTANTE POUR UNE ECONOMIE DE MARCHE RESPONSABLE

➡La gouvernance suit les grands facteurs de durabilité: décarbonation, économie circulaire, management collaboratif…

➡la direction DD va s’intégrer à la fonction innovation et stratégie

➡Le reporting évolue vers une transparence de performance globale

➡L’entreprise progresse à travers des contrats d’engagement avec ses diverses parties prenantes

➡Le durable intègre progressivement la régulation des échanges commerciaux

CETTE ÉVOLUTION SE FERA PLUS OU MOINS VITE SELON NOTRE CAPACITÉ À RELEVER PLUSIEURS DÉFIS

Ø Défi scientifique et de mesure pour comprendre les grands enjeux / collaboration public privé

Ø Défi de compétence et d’appropriation interne dans les entreprises / confrontation aux enjeux

Ø Défi de gouvernance et de management interne au sommet / engagements dans le contexte

Ø Défi de dialogue sociétal et de gestion des controverses / relations parties prenantes

Ø Défi d’innovation et de gestion économique des transitions, devant être « rentables » / trajectoires de progrès

Le passage du monde ancien au monde nouveau doit se faire à travers un business model rénové qui développe la confiance des parties prenantes (adapter la définition de l’entreprise)

NOTRE OFFRE DE FORMATION EST CONÇUE POUR ACCOMPAGNER CETTE MUTATION DES ENTREPRISES

Ø Les Master Class 21 de CentraleSupelec ExedØ Programme 2017 – du 16 mars à novembre, 10 sessions

Ø Nos séminaires spécialisésØ GouvernanceØ Stratégie du business caseØ Relations parties prenantes & coalitions d’acteurs

Ø L’Académie Durable du réseau francophoneØ les « business case » d’entreprises modèles

PATRICK D’HUMIÈRES, DIRECTEUR DU PROGRAMME ENTREPRISE DURABLE DE CENTRALESUPELEC EXED

➡

• Une expertise opérationnelle RSE de référence nationale et internationale• Une connaissance importante des entreprises et de leur gouvernance• Une collaboration continue avec les acteurs DD • Le pilotage de chantiers de « gouvernance durable »

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