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MASTER II ECONOMIE ET GESTION Spécialité Management des Organisations de la Neteconomie MODULE D03 - Séquence 4 INTRODUCTION 1. APPROCHES MACROECONOMIQUES RELIANT INNOVATION ET CROISSANCE 2. LES THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE 3. INNOVATION ET EMPLOI CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE QUIZZ APPLICATIONS Auteur : Professeur M. Eric Vasseur : [email protected]

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MASTER II ECONOMIE ET GESTION Spécialité Management des Organisations de la Neteconomie

MODULE D03 - Séquence 4

INTRODUCTION 1. APPROCHES MACROECONOMIQUES RELIANT INNOVATION ET CROISSANCE 2. LES THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE 3. INNOVATION ET EMPLOI

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

QUIZZ

APPLICATIONS

Auteur : Professeur M. Eric Vasseur

: [email protected]

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ECONOMIE DE L'INNOVATION ET PROGRES TECHNIQUE

Séquence 4 : La théorie économique actuelle face à l‛innovation.

INTRODUCTION

Comme nous allons le voir l‛économie de l‛innovation doit nombre de ses développements à l‛héritage schumpétérien. Schumpeter lui a fixé plusieurs voies de recherche, dont deux se dégagent. L‛une explorée par l‛analyse macroéconomique qui va approfondir le lien entre innovation et croissance, et l‛impact de l‛innovation sur la création et la destruction des emplois. La seconde voie privilégiera l‛étude du rôle de l‛innovation dans la structuration des marchés. La concurrence monopolistique s‛avère t-elle l‛effet du processus d‛innovation ou la cause ? La microéconomie va se saisir de cette problématique.

1. Approches macroéconomiques RELIANT Innovation et croissance

Comme nous l‛avons vu précédemment, la question du progrès technique et de l‛innovation est éludée par l‛analyse néoclassique, d‛une part parce qu‛elle les considère comme des données ou d‛autre part parce qu‛il s‛agit d‛ éléments exogènes n‛ayant rien à voir avec l‛analyse économique.

Comme le goût, la technique est une donnée externe. Si le goût influence l‛échelle des préférences du consommateur, si la technique modifie la rareté relative de certains biens, influe sur les prix et les coûts relatifs, tous deux ne bouleversent pas l‛existence de l‛équilibre. Au cours des années 1950, nombre d‛économistes y compris parmi les néoclassiques vont tenter d‛expliquer les origines de la croissance.

A partir de la fonction Cobb- Douglas où :

Ø Y correspond au revenu national, Ø dY/Y correspond au taux de croissance de ce même revenu national

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Ø K correspond au facteur Capital, au capital productif nécessaire à la production nationale Ø dK/K au taux de croissance de ce facteur de production ; Ø L correspond au facteur travail, la main d‛œuvre nécessaire pour produire Ø dL/L est le taux de croissance du facteur production travail.

Sachant que conformément à la démarche néoclassique, les hypothèses de travail microéconomiques sont généralisées au plan macroéconomique, ces deux facteurs de production sont supposés complémentaires et parfaitement substituables. Ainsi on peut écrire :

Y = A . Ka . Lb

Les coefficients α et β expliquent les rendements factoriels du facteur de production auquel ils sont affectés et leur combinaison (α + β), rendent compte des rendements d‛échelle.

La fonction Cobb-Douglas peut donc mesurer la croissance du revenu national à partir des facteurs de production. La croissance du revenu (dY/Y) est le résultat de la contribution de chaque facteur de production et à l‛innovation de nouveaux facteurs de production. Ainsi on a :

Or, il apparaît que l‛accroissement dK/K consécutif à un accroissement du taux d‛épargne et que dL/L consécutif à l‛augmentation de la population s‛avèrent insuffisants pour expliquer l‛ampleur de la croissance, l‛accroissement de dY/Y. On en déduit que la fraction de la croissance non expliquée par celle du Capital et du Travail l‛est par le progrès technique, perçu au travers de A, qualifié de résidu. La mesure du progrès technique est donc :

A = dY/Y - K/K – (1- α) L/L

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A titre d‛exemple, si le capital et le travail expliquent 2% de la croissance qui s‛élève à 5%, on considère alors que la contribution du progrès technique est de 3%. Il apparaît dans la plupart des études empiriques, que le résidu expliquait 50% de la croissance, ce qui posait problème. C‛est pourquoi, il a semblé plus réaliste de supposer le progrès technique comme incorporé en partie ou en totalité aux facteurs capital et travail. Dès lors, l‛hypothèse selon laquelle l‛investissement constitue l‛un des vecteurs du progrès technique est affirmée.

Cette hypothèse permet de construire des modèles à génération de capital. Le stock de capital est décomposé en générations successives d‛autant plus productives qu‛elles correspondent à des équipements plus récents. Ainsi, une partie du ralentissement des gains de productivité observé, pendant la crise peuvent être imputée au vieillissement du stock de capital. Inversement, la croissance résulterait au rajeunissement du capital mais sachant que l‛on ne rachète jamais le même type de machine, se pose alors un problème soulevé par Joan Robinson, à savoir l‛hétérogénéité du capital qui empêche sa quantification. Lorsque nous achetons un nouveau micro-ordinateur, nous privilégions le dernier modèle sorti qui sera obsolète dans six mois ou un an. Il nous est impossible d‛acheter celui que nous avions dix ans plus tôt, aux capacités techniques obsolètes et d‛ailleurs abandonnées depuis. De même, la formation et la qualification influent sur la productivité du facteur travail mais ces éléments bien que présent s‛avèrent difficilement quantifiables.

Mais si cet exposé présente des limites certaines, nous devons reconnaître à Solow, le mérite dans le cadre d‛un modèle de croissance, d‛avoir cherché à rompre avec l‛hypothèse d‛un progrès technique neutre et d‛avoir tenter de l‛endogénéiser par un progrès technique désormais incorporé. De plus, la question de l‛intégration du progrès technique ne peut se faire ici qu‛au travers des équipements supplémentaires, donc l‛investissement.

Ce travail, ouvre la voie de travaux sur l‛identification des moteurs principaux du progrès technique, que sont l‛investissement en capital technique et en capital humain dont vont largement s‛inspirer les théories de la croissance endogène.

Nous pouvons remarquer que l‛innovation permet d‛infirmer la loi des

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rendements croissants, constants puis décroissants appelée habituellement loi des rendements décroissants. En innovant, la productivité marginale peut continuer à croître. Cette remarque n‛est pas sans conséquence pour la théorie néoclassique.

2. Les théories de la croissance endogène

Les théories de la croissance endogène constituent un renouvellement de l‛analyse des sources de la croissance et ambitionnent à partir de cette nouvelle compréhension d‛influencer les facteurs déterminants par la politique économique.

Considérant le modèle de Solow comme l‛amorce d‛un raisonnement sur la croissance, elles souhaitent approfondir la notion de progrès "autonome " qui reste inexpliquée. L‛ambition commune de ces théories amorcée par Paul Romer en 1986 et Robert Lucas en 1988, vise à rendre compte des facteurs qui gouvernent l‛accumulation du facteur A, le fameux résidu de Solow. Ces théories proposent trois types d‛explications :

Ø 1er type : Le moteur de la croissance réside dans un phénomène et processus d‛apprentissage, l‛apprentissage, résumé par l‛expression "learning by doing ", apprendre en pratiquant. Ce processus s‛opère notamment à l‛intérieur de l‛entreprise. Ø 2ème type : Le moteur de la croissance réside dans l‛accumulation de capital humain au sein du système éducatif. Ø 3ème type : Le moteur de la croissance réside dans la Recherche et le Développement. A correspond à un stock d‛innovations produit par l‛activité volontaire de R. D.

Le progrès technique dépend donc :

Ø de la capacité d‛apprentissage des entreprises et de la main-d‛œuvre, Ø du niveau de formation de la main-d‛œuvre, Ø de l‛importance des investissements en recherche et développement.

Pour les économistes de la croissance endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel mais renvoie à des ressources investies en capital humain,

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en capital technique et en capital public. La croissance devient un processus de l‛accumulation de ces trois types de capital, le capital humain, c'est-à-dire la main-d‛œuvre, le capital technique, c'est-à-dire le progrès technique.

Pour ces théoriciens l‛innovation ne tombe pas du ciel de façon brutale et inexpliquée, mais elle est le résultat complexe d‛un processus d‛investissement dans différentes formes de capital dont l‛émergence engendrent d‛autres innovations qui ensemble génèrent la croissance économique.Le progrès technique ne présente plus une caractéristique quasi-mystérieuse et exogène. Il s‛agit d‛un processus endogène au fonctionnement du système économique.

Le progrès technique et l‛innovation résultent donc de quatre types de capital : le capital humain, le capital physique, le capital technique et le capital public. La capacité de la main-d‛œuvre à se former ainsi que son niveau de qualification, d‛expérience de formation acquis constituent le capital humain. L‛investissement en capital humain consiste alors à acquérir de nouvelles connaissances de nouveaux savoirs et savoir-faire de sorte à accroître la capacité productive et innovatrice de la main-d‛œuvre.

La théorie du capital humain a été mise en évidence par deux économistes de l‛école de Chicago, T. Schultz et G. Becker et reprise par Lucas dans ses travaux sur la croissance endogène.

Le capital humain recouvre l‛ensemble des capacités apprises par un individu qui accroissent l‛efficacité productive de ce dernier. Chaque individu est alors propriétaire d‛un certain nombre de connaissances qui se traduisent en compétences professionnelles qu‛il valorise en les vendant sur le marché du travail.

Dès lors, dès qu‛il se forme, il investit en lui-même. Cet investissement a un coût total qui se décompose en différents coûts : coût monétaire, coût d‛opportunité, etc. mais une fois la formation effectuée et validée, il attend un retour sur investissement qui se traduit par un accroissement de son niveau de salaire, une amélioration de ces conditions de travail, une promotion au sein de l‛entreprise etc.

De plus, son efficacité productive sera d‛autant plus effective qu‛il sera entouré de personnes ayant elles aussi le même niveau de formation et le

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même niveau de productivité. Mais le coût de l‛investissement peut donner lieu à un partage entre l‛individu, l‛entreprise et l‛Etat dont l‛intérêt commun est l‛élévation du niveau de formation, de qualification et de compétences de la main-d‛œuvre.

A l‛inverse, un individu qui n‛actualiserait pas son niveau de formation initiale, soit parce qu‛il en serait incapable pour diverses raisons, soit parce qu‛il s‛y refuserait, s‛exposerait à moyen et long terme à une obsolescence de son stock de connaissances. Les risques d‛une mise à l‛écart voire d‛un licenciement deviendraient très élevés. Ainsi l‛allongement de la durée moyenne de la scolarité qui s‛affirme comme une tendance séculaire dans les pays occidentaux apparaît comme une des causes explicatives de la croissance économique.

L‛investissement en capital humain devient donc un axe privilégié de la politique publique d‛éducation pour la formation initiale et continue. De même, les entreprises procèdent elles aussi à cet investissement qui assure une capacité d‛apprentissage permanente de la main-d‛œuvre au sein de l‛entreprise et sa capacité à maîtriser le capital technique de celle-ci.

La capacité des entreprises à investir dans la recherche-développement ainsi qu‛à adopter, assimiler des idées, des informations, au statut de biens publics, accessibles à tous sans coût, permet de faire progresser le niveau des techniques et des technologies, il s‛agit du capital technique.

Les entreprises innovatrices par cette recherche, sont à l‛origine de biens et procédés nouveaux, qu‛elles protègent par des brevets de sorte à rentabiliser par une source de revenu l‛investissement opéré. Elles acquièrent par cette opération, une situation de monopole. Mais elles sont aussi pourvoyeuses d‛idées et de stimulations, point de départ à des innovations ultérieures pour elles-mêmes ou pour leurs concurrents. L‛accumulation de connaissances nouvelles, issues de connaissances anciennes et de la recherche fait progresser la technologie et la productivité. Une main-d‛œuvre bien formée s‛avère capable de maîtriser ces technologies, de les créer, et d‛innover.

La capacité d‛un Etat à fournir des infrastructures et des institutions nécessaires à la croissance économique, à l‛implantation et le développement des entreprises et à la valorisation de la main-d‛œuvre constitue le capital public. Il recouvre une partie du capital physique, équipements à la charge

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de l‛Etat ou des collectivités locales. Les infrastructures de transport, (routes, autoroutes, chemin de fer, aéroport), de communication, les investissements opérés dans les secteurs de l‛éducation, de la formation, de la recherche, traduisent le rôle du capital public à créer les conditions favorables à l‛émergence d‛un processus d‛innovations, combiné aux autres types de capital.

L‛autre partie du capital physique non pris en charge par le secteur public, est financée par le secteur privé. En investissant dans de nouveaux équipements, les firmes se donnent non seulement les moyens d‛accroître chacune leur production mais également celle des autres, concurrentes ou non. En effet, l‛investissement dans de nouveaux bâtiments (capital physique privé) et dans de nouvelles technologies (capital technique) est le point de départ à la diffusion de nouveaux apprentissage par la pratique (capital humain). Comme ces savoirs et savoir-faire ne peuvent rester l‛unique propriété de la firme innovatrice, ils se diffusent à l‛ensemble des firmes et génèrent donc des externalités positives. Cette décision a pu avoir comme origine, l‛impulsion de nouvelles politiques d‛aménagement du territoire par l‛Etat et les collectivités locales (capital public).

Un processus de symbiose et de synergies entre les différentes formes de capital, démontre que l‛investissement à un double effet, il agit directement sur la croissance et indirectement sur le progrès technique. La croissance est un phénomène auto entretenu par l‛accumulation de quatre facteurs principaux, capital physique, technique, humain et public.

Les théories de la croissance endogène marquent une rupture fondamentale pour l‛économie de l‛innovation, de l‛information et de la connaissance. En effet, alors que la théorie néoclassique postulait la loi des rendements décroissants pour le capital et le travail, les théories de la croissance endogène ont infirmé ce postulat, en affirmant la constance des rendements voire même la possibilité de leur croissance. Selon la croissance endogène, plus on investit, plus la croissance tend à augmenter. L‛efficacité du capital supplémentaire investi, ne fléchit pas car il engendre un ensemble d‛effets internes et externes positifs pour son investisseur et pour la collectivité.

L‛investissement doit ici être envisagé sous ses aspects matériels et immatériels, quantitatifs et qualitatifs.

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Les investissements en formation, en recherche, en infrastructures génèrent un accroissement du niveau de connaissances, de savoirs et de savoir-faire. La loi des rendements décroissants ne s‛applique pas à la connaissance. Chaque connaissance nouvelle améliore le savoir existant et ouvre de nouvelles perspectives pour le progrès du savoir. Comme l‛écrivait Bernard de Charles au XIIème siècle, et le reprenait après, Newton : "Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants ". Dans ce cas, le nain voit plus loin que le géant et perfectionne le savoir.

En investissant, un agent économique, une entreprise ou un salarié, voire même l‛Etat, tous améliorent la connaissance globale. Ces investissements cumulés produisent une efficacité productive non seulement pour celui qui les a initié mais aussi pour tous. Les externalités positives se généralisent. Lorsqu‛une entreprise met en place une nouvelle méthode de production, celle-ci essaime très rapidement, l‛effet d‛imitation joue mais au-delà une nouvelle structuration de l‛appareil productif et du territoire peut en découler. A titre d‛exemple, lorsque Henry Ford, conçoit la chaîne de production de sa "Ford T" selon les méthodes tayloristes, il ne redoute aucunement l‛imitation de ces concurrents, au contraire s‛ils l‛imitent, c‛est qu‛il aura le premier gagner le pari de l‛innovation. Dès lors l‛innovateur prend le risque, le premier. Il assume le coût. Il essaie, par la reconnaissance d‛un droit de propriété en déposant un brevet, de contrôler et de bénéficier de l‛utilisation que pourraient faire ses concurrents de son innovation. Il évite ainsi le comportement des passagers clandestins "free riders", qui tireraient avantage sans avoir à supporter les coûts. L‛innovateur crée donc un monopole et instaure une situation de concurrence imparfaite.

Dans certains cas, l‛Etat peut devenir l‛innovateur, transformer l‛innovation en bien public gratuit dont le coût aura été supporté par la collectivité. En matière de formation, de recherche, de dépenses d‛infrastructures pour ces secteurs, l‛Etat impulse le mouvement d‛accumulation et de diffusion des connaissances et d‛innovations. L‛innovation devient ici l‛objet d‛une stratégie individuelle ou/et collective.Ces investissements deviennent des moyens essentiels aux résultats incertains d‛améliorer le stock des connaissances existantes. De ces investissements résulte la croissance.

Une nuance doit toutefois être apportée. Les savoirs, s‛ils progressent, ne font pas uniquement l‛objet d‛un processus d‛agrégation, d‛ajout. Les techniques nouvelles peuvent purement et simplement éliminer les

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anciennes en les remplaçant. Un processus de destruction créatrice œuvre aussi en matière de savoirs et de savoir-faire. Il y a donc là production d‛une externalité négative. Lorsque l‛ordinateur et le traitement de texte remplacent la machine à écrire, par la même occasion, la secrétaire doit acquérir de nouvelles compétences et de nouvelles connaissances.

Les théories de la croissance endogène initiées par des économistes néoclassiques parviennent à réhabiliter le rôle de l‛Etat. Il ne s‛agit pas d‛une nième version d‛un nouveau keynésianisme mais il s‛agit de faire jouer à l‛Etat un rôle nouveau. En matière d‛infrastructures, seul l‛Etat peut créer les conditions propices à la croissance, en structurant le territoire en mobilisant les moyens financiers conséquents et en fédérant les acteurs. En matière de Recherche Développement, l‛Etat peut s‛impliquer directement, intervention maximale par la recherche publique au service de l‛innovation ou s‛impliquer indirectement, intervention minimale, par la mise en place d‛un système de brevets et en garantir le respect.

L‛information et la connaissance technologiques sont par nature des biens sans exclusion d‛usage, bien publics. Une fois produits, ils ne coûtent rien de les mettre à la disposition de tous. Le problème réside alors dans le fait que si l‛innovateur ne rentabilise pas le coût de son innovation et qu‛il ne peut en tirer aucun profit, son intérêt pour l‛innovation est inexistant. Le brevet donne alors à la connaissance technologique le caractère économique d‛un bien privé à usage privatif ou conditionné. Ainsi, la vente de ce bien privé assure la rentabilité de la recherche qui lui a donné naissance. Dès lors, le détenteur du brevet se trouve en situation de monopole. L‛exploitation de cette situation lui permet de réaliser une rente de monopole.

L‛innovation génère inéluctablement une concurrence imparfaite. Mais la rente de monopole possède par définition un statut provisoire, pour différentes raisons. L‛Etat par la loi accorde une validité temporaire au brevet qui le délai expiré, donne à l‛innovation le statut de bien public, donne à l‛innovation le statut de bien public, dont l‛utilisation légale est permis gratuitement. De nouvelles innovations ont fait tomber en désuétude le brevet devenu sans objet. L‛innovation devient alors un moyen dans la lutte perpétuelle entre les firmes, pour conquérir ou reconquérir de nouvelles positions temporaires de monopole dont la croissance générale est le résultat de cet effort.

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Alors que pour l‛analyse néoclassique, les situations de monopole doivent obligatoirement être combattues car elles conduisent à des distorsions de prix préjudiciables à l‛efficacité globale de l‛économie, les modèles de croissances endogènes, dans la lignée de Schumpeter, soutiennent une défense nuancée du rôle des monopoles. Pour P. Romer, le progrès technique et l‛innovation sont des résultats. Leur production dépend de la rémunération attendue, sous la forme de droits de propriété, c'est-à-dire de rente de monopole. Mais cette rente de monopole n‛existe qu‛à partir du moment où la connaissance, l‛information nouvelle a donné lieu à un produit ou une technique nouvelle.

L‛Etat devient alors le garant de la rémunération de l‛innovateur par les brevets ou/et la fiscalité compensatrice sur les innovations.

3. Innovation et Emploi

L‛innovation permettant de percevoir concrètement le progrès technique, il s‛agit désormais d‛examiner les suites données par les économistes aux craintes partagées par la plupart des classiques à propos des destructions d‛emplois redoutées par l‛adoption de nouvelles machines.

Une rapide bilan des faits postérieurs à la seconde guerre mondiale, puis pour la période des « trente glorieuses » et enfin pour la période de 1974 à nos jours, fait apparaître que l‛impact du progrès technique sur l‛emploi au niveau macroéconomique conduit à des constatations contradictoires.

Les phases de croissance rapide de la productivité ont été le plus souvent des périodes de prospérités caractérisées par un niveau d‛emploi élevé. En France, la productivité de la main-d‛œuvre de 1960 à 1974 s‛est accrue de 4.75 % par an en moyenne, le taux de chômage moyen était alors de 2% de la population active. De 1974 à 1990, la productivité moyenne de la main-d‛œuvre s‛élevait à 2,5 par an et le taux de chômage moyen s‛élevait à 8%. Une croissance économique élevée assise sur une progression rapide des gains de productivité donne lieu à une progression sensible de l‛emploi.

Conformément à la loi Kaldor-Verdoorn, du nom des économistes hongrois et néerlandais, une explication simple peut être donnée. Cette loi établit que les croissances de la production et de la productivité vont de pair, plus la production croît, plus la productivité croît, et compte tenu du fait que la

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croissance de la production dépasse celle de la productivité, elle entraîne la croissance de l‛emploi. Inversement, une croissance de la production plus faible que celle de la productivité, se traduit par des destructions d‛emplois.

Si on considère le taux de croissance de la productivité comme une mesure indirecte et satisfaisante des effets du progrès technique et des innovations, on ne peut établir le fait qu‛ils aient des effets déterminants sur la croissance de l‛emploi. La véritable variable déterminante réside dans le contenu en emplois de la croissance. L‛augmentation du chômage au début des années 1970, marque le passage d‛une croissance forte riche en création d‛emplois à une croissance ralentie faiblement créatrice d‛emplois.

Les mutations structurelles en Europe expliquent la destruction massive d‛emplois dans les secteurs traditionnels et la création de nouveaux emplois dans le secteur tertiaire, la thèse de la compensation réapparaît sous la plume d‛Alfred Sauvy. Dans un ouvrage intitulé "la machine et le chômage" en 1980, Sauvy enrichit la thèse de la compensation par sa théorie du déversement, selon laquelle les gains de productivité créent à terme, plus d‛emplois qu‛il n‛en suppriment au travers des effets prix, qui provoquent une hausse de la demande intérieure et au travers des effets revenus qui permettent de repartir les gains de productivité par un accroissement des profits et des salaires et/ou par la réduction du temps de travail.

Appliquée au XIXème siècle, la thèse du déversement fait valoir que la modernisation de l‛agriculture par sa mécanisation, l‛agrandissement des exploitations a entraîné des gains de productivité importants. La main-d‛œuvre agricole libérée de ce secteur, trouvait un emploi dans l‛industrie. Ainsi, au XIXème siècle, le progrès technique a crée plus d‛emplois qu‛il n‛en a détruit, en en laissant le contenu des emplois quasi identiques. Les qualifications possédées par l‛ouvrier agricole licencié convenaient à son recrutement comme ouvrier d‛usine. Mais Sauvy a conscience que le progrès technique au XXème siècle, change les contenus des emplois et exige de la main-d‛œuvre de nouvelles qualifications. Ainsi, il distingue deux types de progrès technique. Le progrès technique récessif qui entraîne effectivement des suppressions définitives pour des métiers à faibles qualifications tel fut le sort des canuts de Lyon ou des poinçonneurs du métro.

Le progrès processif crée des emplois qui répondent à de nouveaux besoins

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réels ou suscités, les emplois liés à la production des appareils électroménagers ou aux moyens de communication, illustrent ce type de progrès. Enfin, le progrès d‛abord récessif puis processif, crée des emplois à haute qualification. Un problème de décalage se pose, décalage humain entre les emplois crées et les emplois détruits, les exigences en qualifications et formation différent complètement.Un problème de décalage géographique entre les régions d‛un même pays ou entre les pays eux-mêmes. Dès lors, l‛effet de déversement va dépendre du contexte dans lequel il opère.

Le progrès technique est à l‛origine de créations d‛emplois susceptibles de compenser voire même de dépasser l‛effet direct de destruction d‛emplois. Cet impact dépend notamment du positionnement du pays dans la concurrence internationale.

La seule différence entre la thèse de déversement et la thèse classique de la compensation, réside dans la prise en compte de la nature, de la demande adressée aux branches bénéficiaires.

En longue période, le progrès technique ne crée pas uniquement des revenus supplémentaires, il provoque un transfert de la demande. Le phénomène essentiel du déversement ou transfert d‛utilisation du revenu va de pair avec un transfert de la demande occasionnelle et un transfert d‛emploi. Comme l‛écrit Sauvy (La Machine et le Chômage) : "Quel que soit le bénéficiaire et quelles que soient les justifications ou les reproches qui peuvent être formulés, l‛utilisation de ce ou de ces revenus supplémentaires crées des emplois ailleurs, mais ces emplois ne sont identiques ni en nature ni en nombre aux emplois perdus ".

La question des effets des nouvelles technologies sur l‛emploi apparaît extrêmement complexe à saisir. Sur le long terme, la position de la plupart des économistes consiste à considérer que l‛innovation est créatrice nette d‛emplois. A court et moyen terme, le chômage technologique apparaît comme la résultante inévitable de l‛introduction de l‛innovation. Il y a un décalage temporel entre les effets immédiats sur l‛emploi, où le solde entre les créations et les destructions est négatif et les effets différés sur les capacités productives, la productivité et la production où le solde devient positif.

Le chômage technologique, que l‛on peut définir en reprenant la définition

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de F. Perroux comme un "déséquilibre entre la quantité de main-d‛œuvre disponible et la quantité de main-d‛œuvre employée", consécutif à l‛introduction d‛une invention nouvelle dans une branche d‛activité économique, s‛avère donc transitoire. Les postes de travail immédiatement détruits sont ainsi plus que compensés par les créations d‛emploi dont la date est différée. C‛est donc un mouvement diachronique dans la diffusion du processus d‛innovation qu‛explique le chômage technologique et pour paraphraser quelque peu Schumpeter, nous pouvons indiquer qu‛il procède selon un processus de créations destructrices et pas de destruction créatrice ", puisque les créations d‛emploi l‛emportent sur les destructions alors que pour Schumpeter les destructions d‛entreprises prenaient le pas sur les créations.

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

SITOGRAPHIE

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La théorie économique actuelle face à l‛innovation

1 - La fonction Cobb-Douglas permet de mesurer

la croissance du revenu national la croissance du facteur travail la croissance du facteur travail les rendements factoriels du facteur de production la contribution du progrès technique à la croissance

2 - dY/Y correspond

au revenu national au taux de croissance du revenu national au capital productif nécessaire à la production nationale au facteur travail au taux de croissance du facteur production

3 - dL/L correspond au taux de croissance du facteur production

au taux de croissance du facteur production à la main d'œuvre nécessaire pour produire au facteur travail au facteur Capital au taux de croissance du revenu national

4 - A quoi correspond la formule ci-après :

à un accroissement du taux d'épargne à l'augmentation de la population l'augmentation de la croissance non expliquée au résidu au taux de croissance du revenu national

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5 - Le problème de l'Hétérogénéité du capital a été soulevé par

Cobb Douglas Robinson Keynes Schumpeter

6 - En quelle année Solow a-t-il été prix Nobel ?

1927 1947 1967 1987 2007

7 - Les théories de la croissance endogène postulent

la fin des rendements croissants la fin des rendements décroissants le début des rendements décroissants l'amorce de rendements croissants

8 - De 1974 à 1999, la productivité moyenne de la main d'oeuvre s'est élevée à

1,5 % 2,5 % 3,5 % 4,5 % 5,5 %

9 - La loi Kaldor-Verdoorn postule que

plus la production croît, plus la productivité croît, plus la production croît, plus la productivité décroît, plus la production décroît, plus la productivité croît, plus la production décroît, plus la productivité décroît,

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10 - Le progrès technique récessif

entraîne des suppressions définitives pour des métiers à faibles qualifications entraîne des suppressions définitives pour des métiers à fortes qualifications crée des emplois définitifs à haute qualification crée des emplois définitifs à faible qualification

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ECONOMIE DE L'INNOVATION ET PROGRES TECHNIQUE

Séquence 4 : La théorie économique actuelle face à l‛innovation - Applications

Exercice 1

Définissez la notion de rendements croissants

Exercice 2

Définissez la notion d'externalités de réseau

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ECONOMIE DE L'INNOVATION ET PROGRES TECHNIQUE

Séquence 4 : La théorie économique actuelle face à l‛innovation - Solution applications

Exercice 1

Définissez la notion de rendements croissants

L'analyse économique néoclassique postule que les fonctions de production sont à rendements décroissants. Cette hypothèse fonde l'équilibre de concurrence parfaite, permet de construire des courbes d'offre (prix égal au coût marginal), de raisonner en équilibre partiel, etc. Elle s'est appuyée sur les recherches d'Adam Smith qui a expliqué que la spécialisation et la croissance économiques par les rendements croissants que procure la division du travail. Cette approche fut abandonné par Ricardo et Stuart Mill, qui avaient besoin de rendements constants pour définir l'équilibre concurrentiel et lier la valeur aux coûts de production. A partir de ces auteurs, c‛est l‛hypothèse des rendements décroissants qui est retenue par la majorité des économistes.

C'est Alfred Marshall qui, il y a quelque cent ans, en se livrant à une synthèse des approches néoclassiques, montra comment l'industrie, lorsqu'elle est génératrice d'économies d'échelle, peut bénéficier de rendements croissants en amortissant tout simplement les frais fixes sur un volume de production de plus en plus grand. Les économies d'échelle peuvent provenir soit d'économies internes (rationalisation des process de gestion et d'organisation), soit d'économies externes (théorie des externalités). Dans les années 30, Chamberlin et Robinson construisirent des modèles de concurrence avec rendements croissants et Kaldor étudia dans les années 1950 leurs effets sur la croissance économique. Dans les dernières temps, l'intérêt pour les rendements croissants s'est accru car la question est devenue d'actualité avec des économistes américains comme Stiglitz, Lancaster, Krugman -qui l‛utilisent principalement pour la théorie des échanges internationaux (« nouvelle théorie du commerce »). L'étude de Romer sur les rendements croissants, la croissance économique et le "progrès technique endogène" devient le

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point de départ d‛une « nouvelle théorie de la croissance ».

Les rendements croissants sont maintenant un thème essentiel de l'analyse économique. Si l‛on suppose la fonction de production à coût fixe, le rendement est croissant quel que soit le volume de la production ; alors le marché du bien considéré obéit soit au régime de monopole ou d‛oligopole, soit au régime de concurrence monopoliste, mais en aucun cas au régime de concurrence parfaite. Dans la "net économie", où les coûts variables sont faibles (prédominance des investissements immatériels), les entreprises sont incitées à augmenter le plus possible les quantités produites (dont le coût de reproduction unitaire sera très faible) en profitant au maximum du phénomène d'externalités de réseau (loi de Metcalfe).

Cependant, la notion de risque apparaît plus cruciale avec les rendements croissants : comme tout le coût de production est payé au départ, la part du pari sur le futur est plus forte ; en outre, en situation de monopole, la concentration de la décision diminue les chances de correction d‛un choix erroné. Donc si les rendements croissants n'expliquent pas seuls le « lock-in » ils en accroissent la probabilité. De nouvelles formes de stratégie d'entreprise et concurrence liées aux rendements croissants apparaissent donc qui nécessitent, de la part des entrepreneurs, une claire compréhension des mécanismes qui régissent dorénavant la Net Economie.

Exercice 2

Définissez la notion d'externalités de réseau

Les externalités positives de réseau apparaissent lorsque la satisfaction tirée de la consommation d'un bien dépend positivement du nombre d'individus consommant déjà le bien (téléphone, logiciel, ....). Cette caractéristique se rencontre dans le secteur des TMT (technologies, media, télécommunication) et renvoie plus généralement à la notion de "club".

Première conséquence de l'existence de ces effets de réseau : forme de la demande adressée à ce bien qui ne dépend pas seulement du prix ou du revenu, mais aussi du nombre d'utilisateurs actuels et qui débouche sur 3 types de situations théoriques possibles à un moment donné : - demande nulle ou inférieure à une certaine masse critique, car nombre d'utilisateurs réel ou anticipé trop faible. On tend vers un équilibre avec demande nulle (point O). Le marché n'existe plus ;

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- demande parvenue à une certaine masse critique (on est entre A et B), où par exemple offre et demande sont équilibrées (point A). Cet équilibre est instable ; - demande parvenue à un autre point d'équilibre entre offre et demande (point B). Cet équilibre est stable. Si l'on part d'une demande existante supérieure, la demande devient inférieure à l'offre, qui baisse jusqu'à rejoindre B, toujours sous l'effet des externalités de réseau, traduites dans la forme de la fonction de demande. Deuxième conséquence de l'existence de ces effets de réseau : les effets prix et revenu, en parallèle aux effets de réseau : - si prix trop élevé, courbe de demande décroissante. Pour un même niveau de demande réelle ou anticipée, la demande est plus faible. Il se peut alors qu'il n'existe tout simplement pas d'équilibre possible entre offre et demande, les deux courbes ne se croisent jamais ; Troisième conséquence de l'existence de ces effets de réseau : taille des coûts de transferts et existence possible de "lock-in" (le marché est figé car les coûts de changements sont trop élevés) qui crée une "dépendance au sentier" (path dependency), en ce sens que le choix d'un bien à un moment donné détermine une forme d'enfermement.

Dernière conséquence de l'existence de ces effets de réseau : s'il existe des économies d'échelle dans la production, les effets de réseau accentuent la dynamique du marché :