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Suzel JOUSSEAU
L’HISTOIRE RURALE DE LA
NORMANDIE :ÉTAT DES LIEUX
Mémoire de Master 2 Réalisé sous la direction de M. MoriceauAnnée 2009-2010 À l’Université de Caen Basse-Normandie
UFR d’Histoire
Couverture :DELISLE, Guillaume, Carte de Normandie, 1716, Bibliothèque nationale de
France, 48,5 x 66 cm.MONET, Claude, Cour de ferme en Normandie, huile sur toile, musée d’Orsay,
vers 1863, 65,2 x 81,5 cm.GUILLAUMIN, Armand, Paysage en Normandie, Les pommiers, huile sur
toile, musée d’Orsay, vers 1887, 60,5 x 100 cm.Carte de Cassini, région d’Alençon, photo prise sur le site :http://
c a s s i n i . e h e s s . f r / c a s s i n i / f r / h t m l / f u l l . p h p ?TLX=425876.03125&TLY=2388570&BRX=443012.39488636365&BRY=2378570&layersParam=
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Suzel JOUSSEAU
L’HISTOIRE RURALE DE LA
NORMANDIE :ÉTAT DES LIEUX
Mémoire de Master 2 Réalisé sous la direction de M. MoriceauAnnée 2009-2010 À l’Université de Caen Basse-Normandie
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REMERCIEMENTS
À ma famille pour son soutien sans limites.À mes amis anciens et nouveaux qui m’ont
ouvert de nouvelles perspectives.À mes relecteurs pour leur patience.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
BIBLIOGRAPHIE
Manuels et ouvrages fondamentaux
Instruments de travail
Monographies et publications
Thèses récentes
Habitat rural
Environnement
Démographie historique
Agronomie et pratiques agricoles
Argent, circulation monétaire
Sociétés paysannes
Sur la ruralitéSur les femmesSur la politiqueSur l’artisanat et l’industrieSur les mouvements agraires et les violences
Autres
Revues
HistoriqueGénéalogique
Sites internet
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Informations scientifiquesGénéalogie
SOURCES
Sources manuscrites
Archives départementales du CalvadosArchives départementales de la MancheArchives départementales de l’Orne
Sources imprimées (fichier papier et inventaire papier)
Archives départementales du CalvadosArchives départementales de la MancheArchives départementales de l’Orne
L’HISTOIRE RURALE EN FRANCE 13
Les débuts de la discipline historique
L’histoire comme une science 59
Les prémices de l’histoire « scientifique »L’école méthodique
Les débuts de l’histoire rurale 62
L’apport de la géographie 64
Un tournant historiographique majeur 65
Marc Bloch et le rôle des Annales 65
Marc BlochLa création des Annales et leurs nouveautés
Les Trente Glorieuses de l’Histoire rurale 68
Camille-Ernest LabrousseJean Meuvret
Une mise en sommeil ? 71
La crise d’identité des Annales et les années quatre-vingt 71
10
L’histoire morcelée permet-elle le retour de l’histoire rurale ? 73
L’HISTOIRE RURALE EN NORMANDIE 13
L’histoire de cette région
Une région très ancienne au contact de Paris et de l’Angleterre 79
Et très représentée dans les arts 81
Une région très étudiée
Disposant d’une université ancienne 84
Un terrain d’études privilégié 85
L’histoire rurale normande à travers les publications
Les publications normandes 87
Les publications nationales 90
LES SOURCES DE L’HISTORIEN RURALISTE 13
Les ressources de l’historien
Les inventaires et fichiers papier 95
Les livres de raison
Une source de plus en plus accessible : les états civils
L’état civil en ligne
Les apports des généalogistes et de leurs revues 101
CONCLUSION
ANNEXES
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INTRODUCTION
L’histoire rurale en Normandie : état des lieux, vaste tâche de référencer les livres parus sur le sujet, les publications, les différentes thèses. Mais pas seulement, avant de commencer l’étude de la Normandie, il faut connaître l’histoire de l’histoire rurale. Il faut nous plonger dans l’historiographie nationale pour comprendre, débusquer le moindre indice sur l’histoire rurale. Quand l’histoire rurale a-t-elle commencé ? Et comment a-t-elle évolué jusqu’à nos jours ? Quels apports avons-nous tirés de cette chasse historiographique ? Cela nous a permis de comprendre les différentes évolutions de la discipline historique, de la mise en place de sa scientificité à son renouveau et l’élargissement de ses champs. Concernant la traque de l’histoire rurale dans cette historiographie générale, elle nous a conduit à comprendre son évolution, l’apport dans la compréhension de « nos anciens qui étaient des paysans et des croyants 1 ». L’évolution de ce champ historique définie par son sujet est au cœur de notre sujet autant que la région dans laquelle nous la plaçons.
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1 AUDISIO, Gabriel. Les Français d’hier. T.I: Des paysans, XVe-XIXe siècle, U, Paris, 1998, p10.
La simple évocation du mot Normandie suffit à raviver, dans l’imaginaire collectif, l’image des prés avec ses pommiers et ses vaches normandes. Aujourd’hui, la région normande se divise en une Haute-Normandie et une Basse-Normandie. Ce découpage artificiel ne reflète pas le passé historique et individuel de cette région. Elle a inspiré les grands noms de la littérature, Gustave Flaubert avec Madame Bovary2, les voyageurs de tout temps, Arthur Young avec son Voyage en France3, les chefs d’états, le Général de Gaulle avec son discours à Bayeux, le 16 juin 1946. L’attrait pour cette région se remarque, aussi bien, par le tourisme que par les études historiques. Depuis le XVe siècle avec la création de l’université de Caen, elle attire les intellectuels venus de toute la France. Dix siècles d’Histoire la compose. Quel que soit le domaine de l’histoire, la Normandie est rattachée au monde rural.
Faire un état des lieux de l’histoire rurale en Normandie s’inscrit dans la continuité. Les études normandes représentent une très grande partie des études historiques passées et actuelles. Notre objectif est de fournir aux curieux un bilan d’ensemble sur l’histoire de la Normandie, retraçant les travaux concernant l’histoire moderne, au sens large du terme, de la fin du quinzième-début du seizième siècle au dix-neuvième siècle. Dans certaines études, la période s’étend jusqu’au début du vingtième siècle.
Ce bilan a fait appel à différentes sources. Concernant les sources archivistiques, nous nous sommes intéressés au fond privés (série J) des archives bas-normandes et aux registres paroissiaux (série E). La faiblesse de ce bilan est qu’il ne parle pas de tous les fonds d’archives du fait de son imposante bibliographie.
La principale question à laquelle nous allons essayer de répondre est : en quoi la Normandie est-elle le sujet d’étude privilégié des historiens ruralistes ?
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2 FLAUBERT, Gustave, Madame Bovary, mœurs de province, Lévy Frères, Paris, 1857, 490p.
3 YOUNG, Arthur, SÉE,Henri, Voyages en France en 1787, 1788 et 1789, 3 tomes, Armand Colin, 1931, 1283 p.
Dans un premier temps, nous débutons ce bilan par l’étude historiographique de l’histoire rurale en France. Commencer ce mémoire par l’histoire de l’histoire rurale permettra de comprendre les différentes orientations de celle-ci et les grandes étapes par lesquelles elle fut obligée de passer. L’histoire rurale en France, aujourd’hui, est le résultat d’un long travail des historiens et nous pouvons le voir avec les apports des monographies régionales. L’historiographie rurale se découpe en trois périodes : celle de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle représentant les débuts de l’histoire rurale sans méthode précise. La seconde période est celle inspirée par le livre Les caractères originaux de l’histoire rurale française4 de Marc Bloch jusqu’à la parution de l’outil de travail que représente L’histoire de la France rurale5 de Georges Duby et d’Armand Wallon. La dernière période est celle dans laquelle nous sommes, celle du renouveau et de nouvelles pistes d’étude commencée dans les années quatre-vingt-dix.
L’historiographie de l’histoire rurale nationale se reflète-t-elle au niveau d’une région comme la Normandie ? C’est à travers la compréhension de celle-ci que nous pourrons voir apparaître l’historiographie régionale. Nous essayerons de répondre à cette question grâce à l’étude des publications régionales et nationales. Chaque objet étudié au sein d’une région, pour le chercheur amateur ou professionnel, est publié dans la revue locale ou départementale.
L’apport des chercheurs “amateurs” que sont les généalogistes représente un vif intérêt pour l’historien ruraliste. Du fait de leur recherche et de leur dépouillement des registres paroissiaux, ils découvrent des actes peu communs comme les attaques de loups, les désastres climatiques… Ces recherches sont possibles, à domicile, avec la numérisation et la mise en ligne de ces derniers. Sans les revues généalogiques et sans le personnel des archives il est difficile au chercheur d’être au courant de ces découvertes. D’autres sources : les livres de raisons, ils sont peu nombreux principalement classés dans les fonds privés. Cette source, quand l’auteur
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4 BLOCH, Marc, Les caractères originaux de l’histoire rurale française,Oslo, H. Aschehoug, 1931, XVII-261 p.
5 DUBY, Georges et WALLON, Armand (dir.), Histoire de la France rurale, Paris, le Seuil, 1975-1976, 4 tomes. Réédition en 1992 dans la collection «Points Histoire».
est bavard, représente un pan inédit de l’histoire du lieu, de la famille, d’économie familiale. Leur rareté les rend sacrés aux yeux du chercheur.
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BIBLIOGRAPHIE
Les ouvrages présents dans cette bibliographie couvrent l’ensemble de notre sujet. Pour les livres antérieurs aux années 2000 ne se trouvant pas dans cette bibliographie, nous vous conseillons l’ouvrage de M. MORICEAU, La terre et les paysans aux XVIIe et XVIIIe siècles, France et Grande-Bretagne : guide d’histoire agraire, Rennes, 1999, 319 p.
Manuels et ouvrages fondamentauxANTOINE, Annie, Le paysage de l’historien, archéologie des bocages de
l’Ouest de la France à l’époque moderne, PUR, Rennes, 2000, 340 p.
AUDISIO, Gabriel. Les Français d’hier. T.I: Des paysans, XVe-XIXe siècle, U, Paris, 1998, 367p.
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BAUDRILLART, Henri. Les Populations agricoles de France. Passé et présent, 2eme série : Maine, Anjou, Touraine, Poitou, Flandres, Artois, Picardie, Île-de-France, Paris, 1888, 645 p.
BAUDRILLART, Henri. Les Populations agricoles de la France. Passé et présent, 3eme série : Les populations du Midi (Méditerranée, Alpes, Pyrénées, Massif central). Provence, Comté de Nice, Comtat Venaissin, Roussillon, Comté de Foix, Languedoc, Paris, 1893, VI-655 p.
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17
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BLOCH, Marc. Les Caractères originaux de l’histoire rurale française, Oslo, 1931, XVII-261 p. +18 pl
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BLOCH, Marc, L’étrange défaite, témoignage écrit en 1940, Ed. Franc-Tireur, Paris, 1946, XIX-194p.
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BOEHLER, Jean-Michel, La terre, le ciel et les hommes à l’époque moderne, des réalités de la plaine d'Alsace aux horizons européens. 35 années de recherches d’histoire rurale (1968-2003), Publications de la Société savante d’Alsace, Strasbourg, 2004, 729 p.
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BRAUDEL, Fernand, et LABROUSSE, Ernest, (dir.) Histoire économique et sociale de la France, T. III : 1789-1880, 1993, 1089 p.
BRAUDEL, Fernand, et LABROUSSE, Ernest, (dir.) Histoire économique et sociale de la France. T I, vol. 2,: 1450-1660. Paysannerie et croissance, Paris, 1977, p.483-1011, par Michel MORINEAU et Emmanuel LE ROY LADURIE
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d’Avranches, Avranche, 1842-1902
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6 Ces revues sont présentes à la bibliothèque de l’Université de Caen
7 Les revues présentant une * ne sont pas à la Bibliothèque de Caen
Mémoires de la Société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de Bayeux, Bayeux, 1842-1887
Mémoires de la Société royale d’agriculture et de commerce de Caen, F. Poisson, 1827-1858
Normannia, Société bibliographique d’histoire de Normandie, Caen, 1928-
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littérature, sciences et arts d’Avranches, Avranches, 1953-Revue de la Manche, Société d’archéologie et d’histoire de la Manche,
Saint-Lô, 1991-Revue des Sociétés savantes de Haute-Normandie, Consortium des
Sociétés savantes de Haute-Normandie, Rouen, 1956-1975Revue du département de la Manche, Société d’archéologie et d’histoire
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Généalogique
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Ornain, 1979-Revue généalogique normande, Cercle généalogique et héraldique de
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http://bhf.revues.org
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Emission de radio « Empreinte » sur RCF Orne où J.-M. Moriceau intervient.
http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/socrurales/4594 Infolettre des Archives départementales de l’Ornehttp://www.orne.fr/newsletter/upload/2009-01/infolettre.html
Généalogie
Union des cercles de généalogie et héraldiques de Normandie www.ucghn.org Base informatisée de généalogie sur Internetwww.bigenet.frBase de données d’état civil et de registres paroissiauxwww.geneabank.org Encyclopédie gratuite de la généalogiehttp://fr.geneawiki.com/index.php/Accueil Site donnant une première approche de la généalogiewww.geneanet.org.
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SOURCES
Sources manuscrites
Archives départementales du Calvados
Série : J
1J30 : Fond de la famille Paynel, éleveur fromager (1856-1888) 1J30/1 : Agenda récapitulant toutes les actions faites au jour le jour
comme aller à la messe, les achats, les ventes et les activités.
1J60 : Fond de la famille de Cairon (XVe-XVIIIe siècle) 1J60/2 : Livre de raison des années 1620-1720 comprenant les
comptes, des copies d’accords, des notes sur la famille Cairon, sur les conditions climatiques des 12 jours qui précèdent la fête des rois.
1J67 : Fond de la famille Lair et de la seigneurie de Bellengreville (XVIIIe- 1890)
1J67 : Livre de comptabilité détaillé des quittances, impôts de la famille Lair avec des indications sur les récoltes des années 1823 à 1849, le Saintfoin, l’état des pommiers, des produits du pressoir, la récolte en bois, la réparation des fossés.
Archives départementales de la MancheSérie J : Fonds privés
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19J: Journal de Gilles de Gouberville 19J3 : Photographies du manuscrit complet 1553-1560
103J : Chartrier de la famille Le Bedel 103J27 : Cahier ayant servi d’abord à écrire quelques recettes de
remèdes de l’an VIII à 1817 puis les blancs ont été utilisés par Jean Bedel, boucher débitant à Tribeheru pour lui servir de registre de 1838 à 1847
141J : Chartrier du Haut-Bel (Saint-Fromond) 141J112 : Recueil de remèdes curieux et utile fait en 1748
202J : Fonds des familles Dorey-Costard 202J50 : Livre de comptes des différentes fermes avec les sommes
reçues, le nom des locataires, le reste à payer 202J319 : Livre de compte de Philippe-Jacques-Bon-Hyacinthe
Tollemer marié en 1798 avec Marie-Anne Lecomte. Livre de compte de rentes, locations, avec la liste des enfants légitimes, les contrats de mariages.
203J : Chartrier le Pesant 203J191 : Livre de compte du XVIIIe siècle composé de feuilles sur
un accouchement.
Archives départementales de l’OrneSérie J : Fonds privés
151J : Fonds de la famille Chevrel de Frileuze XVIe _ XIXe siècles. 151J2 : livres de comptes avec des notes relatant la vie de la famille
159J: Fond Lelièvre, instituteur à Saint-Quentin-les-Chardonnet 159J1 : livre de raison de Jean-Louis Chalange des Pastys chirurgien,
juré du bourg de Vrigny, arrondissement d’Argentan (Orne) - Nombreux comptes de visites ; de prix de produits agricoles et autres ; certificats divers, 1744-1759
248J : Fond Ernest Henry
48
248J13 : Petit livre de Jean Henry indiquant de 1692 à 1717 les noms des collecteurs.
Sources imprimées (fichier papier et inventaire papier)Archives départementales du Calvados
Agriculture : Série C : Grêle : C963-966 Société d’agriculture de Caen : C2498-2501
Série M : M4037 Affaires diverses : M4029 Allocations (1861-1876) : M8257-8258 Carte de la France (1818-1830) : M8231 Et commerce : (1812-1840) : M8232, M8235-8239 Commerce et industrie (1813-1864) : M8370 Commerce et statistique (1812-1840) : M8235, (1836-1840) : M7778 Correspondance (1819-1842) : M7643 Enquêtes (1851-1874) : M7800 Enseignement (1819-1857) : M7991 Mercuriales : (1898) M7753, (1900) M7755, (1903) M7757 Sinistres (1852-1870) : M8632 Statistiques : (1900-1903) M7827, (1811-1836) M7934, (An VIII-An X) M7620, (1850-1917) M 7721, M7811
Céréales : Série C : Grains et récoltes : C2591-2773Série M : (1850-1917) : M7793, M7799, M7801-7811
Élevage :Série C : Haras : C2504-2523 Vaches royales : C2524-2578 Bestiaux, moutons, abeilles, vers à soie : C2579-2590 Laines (1699-1786) : C2998-3000Série M :
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Ovins, statistiques (1813-1824) : M7639-7640
Épidémies, épizooties :Série C : Épidémies : C918-945 Épizooties : C1023-1043
Pâture :Série A : Droit de pâturage : A40, A187Série M : (1984-1895) : M8395
Impôts :Série A : Champart : A35 Corvées : A27, A29, A68 Dîmes : A7, A35 Impositions : A25, A26, A31, A43, A58, A64Série C : Impositions : C4387-4388 Taille et accessoires : C4389-4523 Capitation et accessoire : C4534-4712 bis Dixièmes : C4713-5292 Vingtièmes : C5293-5954 Aides, gabelles, droits divers : C5968-6046 2C Elections, taille, aides, droits réunis 3C Greniers à sel
Subsistances :Série C : C6386-6404
Archives départementales de la Manche
Les fonds anciens des archives ont été détruits pendant le bombardement de Saint-Lô et les éléments restant ne concernent pas notre sujet à proprement dit. Les références ci-dessous sont issues du fichier papier,
50
certaines cotes ont disparues ou ont été modifiées lors des récollements effectués après leur écriture.
Agriculture : Série J : 133J 85, 110 Introduction p.7, 36 R.Villand, inventaire du Chartrier Lecauf (canton de Sainte- Mère-l’Eglise et Valognes) 1600-1943 107J60, 61, 66, 71, 301, 331 Inventaire du chartrier du château de Ducey (1358-1906) Inventaire du Chartrier de la famille Morel (1216-1943) : articles 190, 284, 290, 404, 503, 535. 138J64, 66, 82, 83, 102, 108 Inventaire du chartirer du Chastel à Hébécrevon
Commune/communaux :Série J : 106J86 Inventaire du Chartrier Larsonneur de Gouvet (liste par paroisse)
Élevage : Série J : Inventaire du chartrier du Château d’Equivilly (1727-1865) : article 21 202J115 Fonds Dorey-Costard (Valognes) 133J27, 31 Inventaire du Chartrier Lecauf (1600-1943) 107J60, 331 Inventaire du Chartrier du château de Ducey (1358-1906) 138J64,66 Inventaire du Chartrier du Chastel à Hébécrevon Art. 190, 284, 306 Inventaire du Chartrier de la famille Morel
Épidémie, épizootie :
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Série J : Épidémie : 205J106 Chartrier d’Argences à Saussay Épizootie : 107J366 Inventaire du Chartrier du Château de Ducey Famine :Série J : 138J33 Inventaire du Chartrier du Chastel à Hébécrevon
(folios 86,102)
Herbage : Série J : 202J50 Fonds Dorey-Costard (Valognes) : Terre de l’herbage à Eroudeville
Impositions :Série J : Art. 550 Inventaire de la famille Morel 2J310 Fragment du compte de tailles de la sergenterie de Torigny (15e s.) et fragment du compte de la sergenterie de Bolbec (16es.) 106J87,150 Inventaire du Chartrier Larsonneur de Gouvet 107J69,76,156,157,172,174,225,253,267,327 Inventaire du Chartrier du château de Ducey 202J17 Fonds Dorey-Costard 210 J104,254,286 Inventaire du Chartrier de Capelle (1369-1930)
Champart : Art. 94 Inventaire du Chartrier Simon du Buisson (1415-1874) Art. 203 Inventaire du Chartrier du Château de Courcy (XVe-1822)
Corvée : Art. 237 Inventaire du Chartrier du Mesnil à Bréhal (1487-1945) 107J318 Inventaire du Chartrier du Château de Ducey (1358-1906) 209J96,130 Inventaire du Chartrier de Boisgrimot à Sainteny
(1431-1935) 210J222 Inventaire du Chartrier de Capelle
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Dîmes : Art.130 Inventaire du Chartrier du Château d’Equilly Art. 232,233,421 Inventaire du Chartrier du Mesnil à Bréhal Art. 164 Inventaire du Chartrier de Simon du Buisson 106J171,184 Inventaire du Chartrier Larsonneur de Gouvets
(1381-1882) 133J89 Inventaire du Chartrier Lecauf 138J33 Inventaire du Chartrier du Chastel de Hébécrevon 209J1,2 Inventaire du Chartrier du Château de Sainte Colombe
(Saint-Sauveur-le-Vicomte) 210J246,323 Inventaire du Chartrier de Capelle
Archives départementales de l’Orne
Agriculture : Série A : A 323Série C : C91 à C97Série L : L1518-1525, L1935-1945, L2406-L2424, L2633, L2815-2820,
L2944-2945Série M : Statistiques agricoles : M 1830-1842 M 1933-2137 Engrais : M1985 Grêle : M2120, M2122, M2124
Céréales :Série A : Blé : A324-A325Série M : Pesage et mesurage des céréales, instruction, correspondance et état statistique : M 1734 M 1840, M 1972
Élevage :Série A : Laguayeurs de porcs : A320 Élève des bestiaux : A 321 Haras : A 322
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Série C : Haras du Pin : C97 à C101Série M : M 1988, M 1993-2033 Épidémie, épizootie : Série C : C 300-314Série M : M 2038-2041, M2132
Forêt : Série H : H476-477, H567, H571Série L : L1593-1596, L2093-2094, L2472, L2672-2673, L2841-2842,
L2972Série M: Chasse et pêche : M994-1010
Impôts : Série A : Assiette et cadastre : A 273 Capitation : A270 Cinquantième : A 268 Dîme : A356 Dixième : A267 Gabelle : A274 Imposition et décimes du clergé : A352 Mainmorte : A254 Taille proportionnelle : A265 Tailles : A263 Vingtième : A269Série C : Mercuriales et taxe du pain : C68-78 Tailles : C 781-868 Capitation : C868-954 Dixièmes et suppléments : C974-980 Vingtième : C980-1035 Taille, capitation et accessoires réunis : C954-974 Impositions extraordinaires accessoires à la taille et à la capitation (répartition entre les élections) : C1035-1046
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Cinquantième : C1046 Imposition sur les droits d’usage dont jouissent les communautés d’habitants : C1047 Gabelle : C1048-1054 Imposition locale : C1054-1060Série H : Dîme : H470-472
Subsistances : Série L : L1504-1517, L2380-2405, L2791-2814, L2939-2943
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L’Histoire rurale en France
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L’étude historiographique de l’histoire commence en général à la période médiévale voire antique. Pour notre sujet, nous prenons en cours le train historiographique. Nous commençons par la naissance de l’histoire comme une science, suivi par les débuts de l’histoire rurale, à proprement dit, pour finir avec l’apport de la géographie à ce champ historique.
Les débuts de la discipline historique
L’histoire comme une science
Débuter cette étude par le point de vue des philosophes du XVIIIe siècle tel que Voltaire est possible. Ce dernier voulait une histoire totale qui ne néglige aucun centre d’intérêt et qui élargit les documents historiques à tous les champs d’activité humaine. Après la Révolution française, l’histoire séduit la génération romantique composée d’Augustin Thierry et de Jules Michelet, par exemple. Il naît de cette génération l’ambition d’écrire une histoire totale de la France. Augustin Thierry pose l’idée et Jules Michelet y consacre sa vie. Avec ces deux personnages, le peuple revient au-devant de la scène.
Les prémices de l’histoire « scientifique »
Notre propos commence au milieu du XIXe siècle avec Hippolyte Taine et Numa Denis Fustel de Coulanges.
Hippolyte Taine (1828-1893) prône une histoire expérimentale comme le sont les sciences naturelles. Il préconise une méthode historique dans Essai de critique et d’histoire8 en 1866 issue des principes de la médecine expérimentale de Claude Bernard. Cette méthode se décompose en quatre étapes : l’analyse qui consiste à chercher les faits et à les isoler, le classement des faits en considérant chaque classe de fait à part, la définition des faits par une phrase abréviative et l’étude des dépendances entres les différentes définitions. Il annonce la démarche que recommanderont, en 1898, Charles- Victor Langlois et Charles Seignobos. Hippolyte Taine de cette manière incarne l’ambition scientiste de l’histoire.
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8 TAINE, Hippolyte, Essai de critique et d’histoire, Hachette, Paris, 1866, XXVII-411p.
Selon Guy Bourdé et Hervé Martin9, Numa Denis Fustel de Coulanges (1830-1889) a toujours considéré avec réserve les ambitions scientistes. Pour Marie-Paule Caire-Jabinet10, il annonce l’école méthodique quand il affirme « l’histoire ne résout pas les questions, elle nous apprend à les examiner ». Alors que pour Charles-Olivier Carbonel ce n’est pas le cas. Chez Guy Bourdé et Hervé Martin, Numa Denis Fustel de Coulanges paraît avoir contribué à fixer les procédures de l’histoire érudite. Il considérait le passé comme un objet séparé de l’historien, en le mettant en garde contre les élans de l’imagination et la fougue de la subjectivité. Enfin, il annonçait la règle d’or selon laquelle l’histoire doit se fonder sur la critique des documents écrits.
La défaite de 1870 face à la Prusse provoque chez les intellectuels du romantisme une humiliation, car ils étaient admiratifs de la qualité de la production culturelle allemande. Ni Hippolyte Taine ni Numa Denis Fustel de Coulanges n’ont fondé d’école. Ils restent des grandes voix isolées, contrairement aux fondateurs de l’école méthodique.
L’école méthodique
Depuis les débuts de la Troisième République, une nouvelle génération d’historiens se décide à fonder une méthode scientifique, en imitant les historiens allemands. Cette génération se compose d’Ernest Lavisse, Gabriel Monod, Charles-Victor Langlois, Charles Seignobos, pour les plus connus. La codification d’une méthode scientifique liée à une organisation de la formation permet une professionnalisation de l’historien. Le maître d’œuvre de cette professionnalisation est Ernest Lavisse.
Ernest Lavisse (1842-1922) est professeur d’histoire pour le grand public cultivé et les étudiants de la Sorbonne, à partir de 1888. Il est de tous les combats pour réformer l’université : réforme de la licence, de l’agrégation, institution du DES11, formalisation de la thèse... Dans son esprit, ces réformes ne sont utiles que si elles permettent d’infléchir en profondeur
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9 BOUDÉ, G. & MARTIN, H., Les écoles historiques, collection Point Histoire, Editions du Seuil, Paris, 1997, 420p.
10 CAIRE-JABINET, M.-P., Introduction à l’Historiographie, Armand Colin, 2 éd., Paris, 2008, 128p.
11 Diplôme d’Etudes Supérieures, actuellement le Master.
l’enseignement de l’histoire à tous les niveaux. Après avoir été conseiller de plusieurs ministres de l’Instruction publique, il est l’auteur de nombreux manuels de l’enseignement primaire en histoire et en instruction civique. Ces ouvrages se confondent avec l’intérêt national. Gabriel Monod, en se préoccupant de la réussite de la république, suit cette voie.
Gabriel Monod (1844-1912) fonde la Revue historique en 1876. Son manifeste la présente comme un « recueil périodique destiné à favoriser la publication des recherches originales sur les diverses parties de l’histoire, à fournir des renseignements exacts et complets sur les études historiques, à l’étranger aussi bien qu’en France12 ». Ce texte est un des programmes fondateurs de l’école méthodique. Cette revue prend fait et cause pour la République, approuve l’action de certains gouvernements. La Revue historique glisse au fil des ans d’un farouche nationalisme à un sage pacifisme. Durant les années 1880 à 1900, Gabriel Monod exerce un véritable magistère moral sur la profession historienne. Il cumule la place de seul directeur de La Revue historique, la place de codirecteur de La Revue critique, et il est responsable de diverses commissions universitaires et sociétés savantes.
Un quart de siècle après la parution du manifeste de Gabriel Monod, Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos définissent des règles applicables à la discipline dans une Introduction aux études historiques13 en 1898. Les premières ébauches de la méthode historique reviennent à Hippolyte Taine et à Numa Denis Fustel de Coulanges. Mais les vrais maîtres de cette méthode sont Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos. Ainsi, ils contribuent de manière décisive à la constitution d’une histoire scientifique, car ils s’attachent à l’« histoire pratique »14. Les auteurs s’efforcent de toucher les érudits et les novices. La démarche utilisée est didactique et décompose chaque opération réalisée par l’historien tout en l’alertant de tous les vices de méthode possibles. En plus de présenter une méthodologie, ce livre définit une déontologie, une éthique de l’histoire et une épistémologie.
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12 MONOD, G., Revue historique, n°1, 1876.
13 LANGLOIS, Ch.-V., SEIGNOBOS, C., Introduction aux études historiques, Hachette, 1e éd., 1898, 308 p.
14Ibid, p.18
La scientificité de l’histoire aurait été plus difficile et tardive sans tous ces personnages. La volonté et la détermination de ces historiens romantiques et méthodistes ont permis de développer l’histoire comme une discipline à part entière. Le XIXe siècle a été déterminant pour l’histoire et la compréhension du passé national. Où se situe l’histoire rurale dans l’historiographie générale ?
Les débuts de l’histoire rurale
Qu’est-ce que l’histoire rurale ? L’histoire rurale est un champ historique caractérisé par son objet. Elle emprunte aux grandes disciplines historiques que sont l’histoire quantitative, économique, sociale, anthropologique, etc. Elle est aussi en interaction avec les autres champs historiques comme l’histoire urbaine, religieuse, des genres, des croyances populaires, de l’alimentation, etc. Elle écrit l’histoire des temps longs et pour certaines sociétés anciennes ou étrangères leur histoire tout court.
Selon Jean Jacquart, dans Histoire & Sociétés Rurales15, l’histoire rurale « naît, en France, dans le mouvement général de curiosité pour le passé lointain et le monde disparu de l’ancienne monarchie qui suit la tourmente révolutionnaire. Ses débuts s’inscrivent dans le goût romantique pour le Moyen Âge ». Les historiens romantiques veulent une histoire totale et ainsi font revenir le peuple au premier rang de la scène. Ce qui n’est pas le cas dans l’Histoire de France16 d’Ernest Lavisse où les grands événements et les grands personnages occupent la première place. Pour éviter cela, Jules Michelet publie, en 1846, Le Peuple17 ; il cherche le poids des foules dans l’histoire et leur rôle fondateur dans la nation. Augustin Thierry se penche sur les époques du Haut Moyen Âge pour retrouver les origines de la nation française. Avec ces deux historiens, le peuple prend une part importante, mais il représente les hommes issus des campagnes et des villes aussi.
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15 JACQUART, Jean, “Les grandes étapes historiographiques”, Actes du colloque de Rennes (6-7-8 octobre 1994) dans Histoire & Sociétés Rurales, N°3, PUR, 1994, p 19-25
16 LAVISSE, Ernest, Histoire de France, 10 tomes, 1900-1912
17 MICHELET, Jules, Le Peuple, Hachette et Paulin, Paris, 1846, 375 p.
L’histoire rurale se concentre sur les hommes des campagnes et voit les relations qu’ils peuvent avoir dans les villes. Même si Jules Michelet réussit à ouvrir la voie sur l’histoire de la vie quotidienne, les historiens romantiques travaillant sur les formes d’exploitations agricoles restent rares. Léopold Delisle, avec La condition de la classe agricole et l’état de l’agriculture en Normandie au Moyen Âge18, peut être considéré comme le premier à faire de l’histoire rurale au XIXe siècle. Cette publication, comme celles de son époque, sort de l’intérêt des historiens et des juristes s’interrogeant sur la condition des biens et des personnes et ceci depuis la Révolution française et la création du Code civil. L’article de Fabrice Boudjaaba, Femmes, patrimoine et marché foncier dans la région de Vernon19 (Annexe 10), montre les changements juridiques de cette période et leurs répercussions sur la vie des ruraux. L’étude de l’histoire rurale dans un cadre régional, inspirée par Léopold Delisle, fait école.
Au XIXe siècle, les deux périodes les plus plébiscitées sont le Moyen Âge et la fin du XVIIIe siècle. L’étude de la période médiévale intéresse les curieux sur le fonctionnement du système féodal, les questions juridiques, de conditions des biens et des personnes, et sa vision romantique agrémentée de châteaux, troubadours occasionne la publication de nombreux textes. La fin de l’époque moderne occupe l’intérêt des chercheurs sur l’utilité ou non de la Révolution française et tous les changements qu’elle a provoqué mais aussi le problème de la propriété du sol à la fin de l’Ancien Régime. L’histoire rurale, par ces deux périodes d’études et de thèmes, peut se développer jusqu’à la Première Guerre mondiale. A ce moment-là, considérer l’histoire rurale comme une discipline à part entière ayant une problématique et une méthode serait anachronique. Elle est seulement une annexe de l’histoire événementielle et s’intéresse à la compréhension des évolution juridiques, économiques et sociales, comme nous venons de le voir.
Au XIXe siècle, les différentes publications régionales sont novatrices. En 1854, l’Histoire des classes agricoles en France depuis Saint-Louis jusqu’à
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18 DELISLE, Léopold, La condition de la classe agricole et l’état de l’agriculture en Normandie au Moyen Age, A. Hérissey, Evreux, 1851, LVI-758p.
19 BOUDJAABA, Fabrice “Femmes, patrimoine et marché foncier dans la région de Vernon (1760-1830)”, Histoire & Sociétés Rurales, n°28, 2e semestre, PUR, 2007, p. 33-66. Résumé dans les annexes.
Louis XVI20 écrite par Antoine Elisabeth Cléophas Dareste de La Chavanne représente la première tentative de synthèse sur l’histoire rurale. Selon Jean Jacquart, elle est prématurée « tant les ignorances demeuraient 21 » car les études n’en sont qu’à leurs débuts. Malgré tout, cette synthèse montre un certain intérêt sur les structures multiséculaires de l’histoire rurale.
L’apport de la géographie
La géographie se définit, à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion de Paul Vidal de la Blache et la création des Annales de géographie en 1891. Ce dernier a le souci de développer, en France, une géographie moderne et scientifique. Il s’inspire des historiens, des géologues et des exemples allemands pour construire cette discipline. Elle analyse les relations des hommes et de leur milieu, la manière dont elles s’expriment dans les genres de vie et l’organisation régionale. La géographie vidalienne rejette le déterminisme naturel des géographes allemands au profit d’un déterminisme pondéré. Elle se montre comme science des lieux et science des hommes. Cette volonté permet aux historiens de penser que la géographie complète l’histoire.
La création de la discipline géographique représente un apport dans l’histoire rurale. En 1903, Paul Vidal de la Blache dresse le Tableau de la géographie de la France22 sur la demande d’Ernest Lavisse pour l’Histoire de France depuis les origines jusqu’à la révolution23. Le cahier des charges requiert une étude de la France avant 1789. La géographie vidalienne s’attache aux reliefs, et, aux paysages et est donc essentiellement rurale. L’histoire et la géographie interagissent ensemble pour compenser leurs manques. Ainsi la géographie devient, pour la communauté historienne, une composante majeure de la façon d’écrire l’histoire.
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20 DARESTE DE LA CHAVANNE, Antoine Elisabeth Cléophas, Histoire des classes agricoles en France depuis Saint-Louis jusqu’à Louis XVI, Guillaume et Cie, Paris, 1854, XV-327 p.
21 JACQUART, Jean, “Les grandes étapes historiographiques”, Actes du colloque de Rennes (6-7-8 octobre 1994) dans Histoire & Sociétés Rurales, N°3, PUR, 1994, p.
22 VIDAL DE LA BLACHE, LAVISSE, Ernest, Histoire de la France depuis les origines jusqu’à la révolution, T1 : Tableau de la géographie de la France, Hachette, Paris, 1903, 394p.
23 Idem
Les thèses de géographie vidalienne sont importantes pour l’histoire rurale. La réflexion des géographes sur la situation qu’ils avaient sous les yeux résulte des mutations économiques et sociales. En posant leur regard sur le monde perdu et celui contemporain à leur thèse, les auteurs peuvent constituer les éventuels liens de filiations ou de ruptures en utilisant les techniques économiques et leurs résultats. Ainsi les géographes fournissent aux historiens de la matière pour renouveler ses perspectives et en ouvrir d’autres. Ce renouveau inclut l’étude des paysages, des parcellaires, des techniques et fait attention aux aspects quantitatifs, aux différences économiques ainsi qu’aux originalités régionales.
La scientificité de l’histoire atteinte au début du XIXe siècle permet à l’histoire rurale de voir le jour. Elle ne peut se concevoir sans l’apport important des thèses de géographie vidalienne qui étudient le monde rural tel qu’il apparaît. Qu’en est-il au XXe siècle ?
Un tournant historiographique majeur
Le début du XXe siècle marque un tournant majeur dans la discipline historique. L’école méthodique est contestée à cause de sa rigidité et de sa volonté à ne s’en tenir qu’aux seuls faits appuyés sur des textes. L’histoire élargit ses horizons en liant ses travaux avec ceux des géographes. Elle le fait aussi avec la sociologie qui débute. Les questions posées par cette nouvelle discipline contribuent largement à la formation intellectuelle des historiens des années 30. Étudions le rôle de Marc Bloch et celui des Annales pour l’histoire rurale.
Marc Bloch et le rôle des Annales
Marc Bloch
Il représente l’historien le plus novateur et le plus important de l’histoire rurale. Rien ne prédestinait cet homme issu de la bourgeoisie juive parisienne à un tel parcours. Il est reçu à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et séjourne dans les universités allemandes en 1908-1909. Pensionnaire à la Fondation Thiers, Marc Bloch et son ami Louis Gernet
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sont influencés par Maurice Granet en leur faisant découvrir la méthode et la problématique de l’anthropologie historique. Cette dernière marque son œuvre. Il enseigne l’histoire jusqu’à sa mobilisation en 1914, cette expérience le marque durablement. En 1919, il soutient sa thèse d’histoire médiévale : Rois et serfs24 et en 1924, il écrit Les Rois Thaumaturges25. Cette œuvre ouvre l’histoire à l’anthropologie et renouvelle la conception de l’histoire politique.
Marc Bloch considère l’espace comme un objet d’étude et un support de recherche. C’est un historien des sociétés rurales. Pour lui, le déterminisme géographique dans lequel l’homme s’adapte au milieu est inexact et il considère l’espace rural comme une construction de la société. Il s’efforce de promouvoir cette étude dans les Annales. Surtout, il le fait à travers les caractères originaux de l’histoire rurale française26 qui est considéré comme le livre fondateur de l’histoire rurale. Publié en 1931, dans un premier temps à Oslo puis en France, ce livre restera peu connu avant sa réédition. Il met en avant les évolutions essentielles et les grandes articulations de l’histoire rurale, durant près de huit siècles, de l’An Mil à la Révolution française. C’est ainsi que les réalités matérielles telles que la maison, la forme des champs, le mode de labour reviennent aux yeux des historiens alors que quelques géographes étaient déjà séduits par cette approche des réalités matérielles.
L’Université strasbourgeoise, où il est nommé au lendemain de la Première Guerre mondiale, représente pour lui une opportunité intellectuelle. Il se lie d’amitié avec Lucien Febvre et il rencontre une multitude de spécialistes de très grande qualité. Ainsi, avec Lucien Febvre, ils créent un premier réseau de collaborateurs pour leur revue. À partir de 1929, la vie universitaire de Marc Bloch coïncide avec l’entreprise des Annales.
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24 BLOCH, Marc, Rois et serfs, un chapitre d'histoire capétienne, Thèse d’Histoire médiévale, Paris, 1919, 224 p.
25 BLOCH, Marc, Les Rois Thaumaturges, Etude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulièrement en France et en Angleterre, Faculté de Lettres, Strasbourg, 1924. 2e éd., A.Colin, Paris, VII-542 p.
26 BLOCH, Marc, Les caractères originaux de l’histoire rurale française, Les Belles Lettres, Paris, 1931, XVII-261 p.
La vie de Marc Bloch est marquée par la Seconde Guerre mondiale. Il écrit en 1940, L’étrange défaite27 qui présente ses réflexions sur la défaite de la France au printemps 1940. En 1941, il enseigne à l’Université de Clermont-Ferrand et en 1942, il est contraint à la clandestinité par l’invasion allemande en zone libre. Il adhère au mouvement de résistance « Franc-Tireur ». Arrêté à Lyon, il est exécuté par les Allemands en juin 1944.
Ne pas évoquer l’œuvre majeure de cet auteur dans l’histoire rurale française est impensable, car il a su déchiffrer l’espace rural comme un parchemin sur lequel chaque réorientation socio-économique a empreint sa marque. Il est l’un des fondateurs de la revue des Annales dont nous allons voir son empreinte dans l’histoire rurale française.
La création des Annales et leurs nouveautés
La fondation des Annales d’histoire économique et sociale se fait, en 1929, sous l’impulsion de Lucien Febvre et Marc Bloch. La profession historienne connaît, à ce moment-là, une crise avec le vieillissement de l’histoire universitaire entraînant un certain conservatisme. Cela se répercute du côté des institutions.
La nouveauté dans cette revue se situe dans les objets et les questions, non dans la méthode. Marc Bloch et Lucien Febvre suivent les règles de la profession en travaillant sur les sources et en les citant. Mais ils refusent une histoire événementielle composée essentiellement « d’histoire-bataille », courante sous la plume d’Ernest Lavisse et des historiens méthodistes du début du XXe siècle. Et, ils diabolisent l’histoire « historisante » dont le terme est une création de François Simiand, paru dans le débat de 1903, qui l’oppose à une histoire ouverte, une histoire totale qui prend en charge tous les aspects de l’activité humaine. La revue veut s’ouvrir aux autres disciplines quand elle intègre dans sa titulature « économique et sociale » telles que la sociologie, la géographie, l’économie. La revue accorde une grande place à l’histoire contemporaine entre 1929 et 1940, selon la volonté de Marc Bloch. Le paradigme des Annales apporte à l’histoire une intelligibilité importante. Avec la volonté de synthèse, elle permet de
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27 BLOCH, Marc, L’Étrange défaite, témoignage écrit en 1940, Ed. Franc-Tireur, Paris 1946, XIX-194 p.
comprendre à la fois la situation et le problème dans son intégralité ou dans ses parties.
L’histoire rurale à la veille de la Seconde Guerre mondiale existe, mais demeure timide dans ses ambitions malgré les diverses publications faites par les historiens comme Gaston Roupnel, Henri Sée, Paul Raveau. Ces travaux demeurent dans les voies traditionnelles de l’histoire même si les approches prônées par les Annales s’imposent.
Ainsi, les Annales ouvrent un courant novateur pour l’époque qui fera école après la Seconde Guerre mondiale avec les Trente Glorieuses de cette revue.
Les Trente Glorieuses de l’Histoire rurale
« Comme l’économie occidentale, l’histoire des campagnes a eu ses “Trente Glorieuses” au lendemain du conflit, en gros de 1945 à 1975 »28, par cette phrase, Jean Jacquart introduit l’histoire rurale dans les grands ensembles qui gouvernent la France à ce moment-là. En effet, l’histoire rurale connaît un élan avec dans un premier temps la réédition des Caractères originaux de Marc Bloch, en 1952 et 1956. L’édition de 1956 est complétée d’un supplément établi par Robert Dauvergne29 fondé à partir des travaux de l’auteur durant la période 1931-1944. Mais c’est surtout des acteurs comme Ernest Labrousse et Jean Meuvret que l’histoire rurale connaît ses Trente Glorieuses en même temps que celles des Annales.
Nous avons déjà évoqué que l’histoire rurale est un champ de la discipline historique caractérisée par son objet. Elle est en interaction avec les autres champs et méthodes de l’histoire. C'est pourquoi elle est intimement liée à l’histoire de la revue des Annales en plus des acteurs que nous venons de citer et que nous allons voir maintenant.
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28 JACQUART, Jean, “Les grandes étapes historiographiques”, Actes du colloque de Rennes (6-7-8 octobre 1994) dans Histoire & Sociétés Rurales, N°3, PUR, 1994, p 19-25.
29 BLOCH, Marc, Les caractères originaux de l’histoire rurale française, T. II, DAUVERGNE, Robert, Supplément, 2e éd., A. Colin, Paris, XLIV-230p.
Camille-Ernest Labrousse
Cet enfant d’artisans charentais, né en 1895, suit les cours d’Alphonse Aulard à la Sorbonne et prépare son DES en 1913. Après la Première Guerre mondiale, il s’inscrit à la Faculté de Droit pour faire sa thèse sur la législation sociale révolutionnaire de 1789 à l’an III. En 1926, il réoriente son travail sur l’histoire économique à proprement dite. Il est reconnu comme historien dès les années 1930.
Camille-Ernest Labrousse n’appartient pas à l’école des Annales au sens strict du terme. Pour eux, il est trop influencé par la pensée marxiste et l’action de Jean Jaurès. C'est pourquoi il accepte de travailler avec les disciples de Marc Bloch et de Lucien Febvre. Il enseigne simultanément à la Sorbonne, à la chaire qu’a tenu Marc Bloch, et à la VIe section de l’École pratique des Hautes Études de 1946 à 1966.
Les ouvrages fondamentaux de Camille-Ernest Labrousse Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIe siècle30 et La Crise de l’économie française à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution31, montrent l’intérêt de l’historien pour l’histoire économique et la Révolution française. La finalité de ses recherches est la réunion de l’étude des structures dans leur évolution et de l’étude événementielle afin d’expliquer la rupture révolutionnaire. Avec La crise de l’économie française, il fait ressortir l’enchaînement des crises de subsistance, mais aussi leurs répercussions sur l’industrie. N’étant pas lui-même historien des campagnes, néanmoins il sait l’importance de l’économie rurale, à travers ses travaux, dans l’Ancien Régime.
La rencontre de l’histoire économique et l’histoire démographique se voit à travers un certain nombre de thèses inscrites dans un cadre régional et pluriséculaire. Les plus connues sont celles de Pierre Goubert, Beauvais et le Beauvaisis au XVIIe et XVIIIe siècles (voir annexe 1) et Emmanuel Le Roy Ladurie, Les Paysans de Languedoc du XVe au XVIIIe siècle (voir annexe 2). Camille-Ernest Labrousse développe l’idée d’articuler l’économie et le
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30 LABROUSSE, Camille-Ernest, Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIe siècle, Librairie Dalloz, Paris, 1932, XII-697 p.
31 LABROUSSE, Camille-Ernest, La Crise de l’économie française à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution, PUF, Paris, 1943, LXI-664p.
social pour parvenir à une histoire totale32 où l’économie, le social et le mental sont toujours en rapport .
Avec l’apport de l’histoire économique et de l’histoire sociale, Camille-Ernest Labrousse a attiré de nombreux jeunes historiens.
Jean Meuvret
Né « quand ce siècle avait un an 33 », il fait ses études au lycée de Sceaux et est reçu à l’Ecole normale supérieure dans la rue d’Ulm. Il y entra en tant qu’élève, puis bibliothécaire, puis « caïman », et s’y ancra pendant vingt années. En 1951, il devient directeur des études à la VIe Section de l’École Pratique des Hautes Études où il reste aussi vingt ans. Il y tient des séminaires, qui, selon Pierre Goubert, étaient « commencés là, continués ailleurs, dans la rue, au café, en son perchoir du quai de l’Horloge34 ».
Il choisit sa voie très tôt : l’histoire économique et spécialement l’histoire des prix. Il ne soutiendra jamais sa thèse portant sur le thème du « problème des subsistances au temps de Louis XIV ». Son article publié en 1946 dans Population sur « Les crises de subsistances et démographie de la France d’Ancien Régime 35» marque l’une des étapes de l’histoire quantitative. Il a été frappé par la concordance entre la hausse du prix des grains et la mortalité dans la région de Gien lors de la crise 1709-1710. Il posait prudemment la théorie des crises de subsistances d’Ancien Régime. Cette dernière se popularise avec Pierre Goubert et sa thèse Beauvais et le Beauvaisis (annexe 1) qu’avec ses ouvrages ultérieurs comme L’Ancien Régime, t.1, La société36. Cette avancée majeure pour l’histoire et surtout
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32 LABROUSSE, Camille-Ernest, « Introduction à l’Histoire sociale » L’histoire sociale : sources et méthodes, Colloque de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, 15-16 mai 1965, PUF Paris, 1967, p. 1-5.
33 Il s’agit du XXe siècle, car il est né en 1901. Citation de Jean Meuvret reprise par Pierre Goubert dans son “ In Memoriam” paru dans les Annales, Économies, Sociétés, Civilisations, 27e année, n°1, 1972, pp. 281-284.
34 Ibid.
35 MEUVRET, Jean, « Les crises de subsistances et la démographie de la France de l’Ancien Régime », Population, 2, 4, 1946, pp. 643-650.
36 GOUBERT, Pierre, L’Ancien Régime, t.1., La société, Armand Colin, coll. « U », Paris, 1969, p.36
l’histoire rurale se combine avec la publication de sources que sont les mercuriales de Paris et de la région avoisinante.
Toutes ces influences se mêlent chez les chercheurs de ce temps pour donner des grandes monographies qui étaient séduits par l’histoire totale. Nous en avons déjà donné des exemples Pierre Goubert pour le Beauvaisis, Emmanuel Le Roy Ladurie pour le Languedoc, Pierre de Saint Jacob pour la Bourgogne37, etc. Quarante années après Les Caractères originaux, Georges Duby et Armand Wallon, entourés d’une fine équipe, conçoivent L’Histoire de la France rurale38 en quatre volumes. Cette publication sonne la fin des Trente Glorieuses, car elle ne suscite pas de nouvelles vocations au niveau de l’histoire rurale. Surtout, elle apparaît dans un contexte d’évolution des tendances générales historiographiques. Nous pouvons nous demander s’il y a eu une mise en sommeil de l’histoire rurale après cette volumineuse publication.
Une mise en sommeil ?
Les Annales ont une certaine hégémonie dans le monde historique sauf pour la période contemporaine et ancienne. L’histoire rurale se situe principalement dans l’histoire médiévale et moderne, et, elle est très liée aux Annales et à son évolution historiographique.
La crise d’identité des Annales et les années quatre-vingt
En 1974, Faire de l’histoire39, publié par Jacques Le Goff et Pierre Nora marque l’amorce d’un tournant historiographique. Dans ce livre, ils refusent de mêler histoire et philosophie mais réaffirment leur souci de rester dans le domaine strict de l’histoire en redéfinissant le rôle de l’historien. C’est ainsi que se crée la « nouvelle histoire » parut pour la première fois en 1978 dans le Dictionnaire de la nouvelle histoire sous la direction de Jacques Le Goff assisté de Roger Chartier et de Jacques Revel. Ce concept doit sa naissance
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37 Toutes ces thèses ont été lues et ont fait le sujet d’une fiche de lecture situé en Annexe.
38 DUBY, Georges et WALLON, Armand (dir.), Histoire de la France rurale, Paris, le Seuil, 1975-1976, 4 tomes. Réédition en 1992 dans la collection «Points Histoire».
39 LE GOFF, Jacques & NORA, Pierre, Faire de l’histoire,3 vols. Gallimard, Paris, 1974, 763p.
à la revendication des historiens, nés dans les années vingt, de l’héritage des Annales. Donc cette « nouvelle histoire » poursuit la tradition des Annales, en se posant comme une discipline fédératrice au cœur des sciences sociales et en refusant toute philosophie de l’histoire.
A partir de l’histoire sérielle développée par les travaux de Camille-Ernest Labrousse, elle établit des séries de prix, de productions, de naissances et de décès pour aboutir à des courbes économiques, démographiques, etc. Avec cette histoire sérielle, les historiens touchent à l’affectif, au mental, au psychisme collectif, et, donc elle devient l’histoire des mentalités. C’est dans les années soixante que le terme de mentalité devient à la mode. Toute une génération d’historiens s’est passionnée pour l’histoire des mentalités et elle a fait remonter l’histoire « de la cave au grenier » selon l’expression de Michel Vovelle. L’historien le plus connu pour l’histoire des mentalités est Philippe Ariès avec ses différentes publications dont L’Homme devant la mort40. Il partage la direction avec Georges Duby d’une Histoire de la vie privée41 parue en 1987.
Parallèlement, l’histoire totale voulue par Marc Bloch et Fernand Braudel est abandonnée. Nombreux historiens ne peuvent plus se satisfaire d’une histoire immobile promue par Emmanuel Le Roy Ladurie dans son discours d’entrée au Collège de France. Ces derniers sont sensibles aux travaux du philosophe et historien Michel Foucault. Du coup l’histoire sérielle tend à se fragmenter sur des temporalités plus courtes et plus hétérogènes.
En 1985, Georges Duby exprime son impression d’essoufflement du programme des Annales. Pour lui, la trilogie « économique, social, mental » a perdu du terrain devant l’élargissement des territoires des historiens. La position hégémonique des Annales est bouleversée par de nouveaux courants historiographiques issus de l’étranger. La microstoria dont l’auteur le plus connu est Carlos Ginsburg et son livre, sur l’interprétation des lectures religieuses du meunier hérétique Menocchio, intitulé Le fromage et les vers.42 Arrive en France le linguistic turn américain, la social history anglaise et Alltasgeschichte. L’arrivée de tous ces courants amène François
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40 ARIÈS, Philippe, L’homme devant la mort, Seuil, Paris, 1977, 641p.
41 ARIÈS, Philippe, DUBY, Georges, Histoire de la vie privée, 5 vol., Seuil, Paris, 1985-1987.
42 GINZBURG, Carlos, Le fromage et les vers : l’univers d’un meunier du XVIe siècle, Flammarion, Paris, 1980, 220p.Voir la fiche de lecture faite sur ce livre dans le mémoire de Master 1 de Juliette Roy, La microstoria et l’historiographie française, soutenu en 2006, 143f.
Dosse à affirmer l’éclatement du projet historiographique de l’école des Annales dans son livre L’Histoire en miettes43 paru en 1987. Ce livre crée de nombreuses polémiques car selon lui, la nouvelle histoire suivant les nouveaux courant atomise les sujets qui finissent par lui faire perdre sa cohérence.
La crise de l’histoire que nous venons d’évoquer avec celle des Annales se lit aujourd’hui par le morcellement de la discipline débutée au cours des années quatre-vingt. Qu’en est-il maintenant et comment l’histoire rurale ressort-elle de cette crise ?
L’histoire morcelée permet-elle le retour de l’histoire rurale ?
Cette « histoire en miettes » de François Dosse montre que les Annales ne sont plus au centre de la discipline historique. L’Histoire se compose, depuis le début des années quatre-vingt, de plusieurs histoires. Dans un premier temps, l’histoire politique fait son retour quelque soit la période historique, allant jusqu’à la création de l’histoire immédiate dans la période contemporaine. C’est aussi le retour de la biographie qui était méprisée des historiens universitaires, car l’école des Annales dénonçait « l’idole individuelle », mais le grand public ne s’est jamais détourné de ce type d’histoire. L’histoire religieuse connaît un renouveau grâce à l’arrivée d’une nouvelle génération et la rencontre de l’histoire avec la sociologie.
Surtout cette période est celle de l’arrivée et de la conquête de l’histoire culturelle. Héritière de l’histoire des mentalités, elle fédère les différents champs historiques déjà explorés par les historiens. L’histoire culturelle s’inspire largement de la gender history (histoire des femmes, thèmes sur le genre et la virilité) pour ouvrir de nouveaux horizons à l’histoire politique. Aussi, elle continue sa lancée dans l’histoire des représentations avec l’ouverture des recherches sur la sensibilité. Elle s’applique à toutes les périodes de l’histoire. Elle doit cette conquête à l’ouverture sur les écoles étrangères comme la microstoria et le liguistic turn, écoles que nous avons déjà évoquées ci-dessus.
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43 DOSSE, François, L’Histoire en miettes : des Annales à la nouvelle histoire, La Découverte, Paris, 1987.
L’histoire traditionnelle est jusqu’au morcellement sous l’égide de l’école des Annales, l’histoire rurale ne subit pas spécialement d’influence résultant du morcellement. En effet, comme nous l’avons déjà évoqué, l’histoire rurale est un champ historique défini par son objet. Elle s’inspire des différentes écoles et courants historiographiques pour répondre à ses sujets. Ainsi au moment de la publication de L’histoire de la France rurale44, les historiens se sont basés sur les documents et l’interprétation de ceux-ci avec l’utilisation des données sérielles pour voir la démographie sous l’Ancien Régime, l’économie et la société rurale. Les différentes monographies régionales sont le résultat de l’utilisation de ces écoles et courants. Nous pouvons penser que, pendant les années quatre-vingt, l’histoire rurale s’est endormie sur ses lauriers. En réalité, deux grandes enquêtes impulsées par Emmanuel Le Roy Ladurie et Joseph Goy en 197245 et 198246, font bouger l’histoire rurale. À ces enquêtes peuvent s’ajouter les travaux de Jacques Dupâquier sur la démographie rurale d’un tiers de l’hexagone, les contributions de divers historiens sur des régions précises comme celle d’Alain Molinier sur le Vivarais47, d’Andrée Corvol48 sur la forêt, etc. L’histoire rurale n’est plus au centre des préoccupations des historiens mais elle n’est pas abandonnée.
Les publications sur l’histoire rurale montrent une certaine continuité. En 1993, Gabriel Audisio réalise un manuel spécifique sur les paysans français intitulé Les Français d’hier. Des paysans, XVe-XIXe siècle49. Le but de ce manuel est de donner une « grammaire à l’ancienne civilisation
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44 DUBY, Georges et WALLON, Armand (dir.), Histoire de la France rurale, Paris, le Seuil, 1975-1976, 4 tomes. Réédition en 1992 dans la collection «Points Histoire».
45 GOY, Joseph, LE ROY LADURIE, Emmanuel, Les fluctuations du produit de la dîme, conjonture décimale et domaniale de la fin du Moyen âge au XVIIIe siècle, Mouton and Co, La Haye, 1972, 396p.
46 GOY, Joseph, LE ROY LADURIE, Emmanuel, Tithe and agrarian history from the fourteenth to the nineteenth centuries : an essay in comparative history, Maison des sciences de l’homme, Paris, 1982, IX-206p.
47 MOLINIER, Alain, Stagnations et croissance, le Vivrais aux XVIIe-XVIIIe siècles, EHESS, Paris, 1985, 499p.
48 CORVOL, Andrée, L’homme aux bois, histoire des relations de l’homme et de la forêt (XVIIe-XXe
siècle), Fayard, Paris, 1987, IV-585p.
49 AUDISIO, Gabriel, Les Français d’hier. Les paysans, XVe-XIXe siècle, Armand Colin, coll. « U », Paris, 1993, 367p.
rurale »50 car les étudiants citadins ne connaissent pas le mode de vie des vieux ruraux. Pour cela, il privilégie les permanences pour un souci pédagogique. Au même moment apparaît une thèse importante par sa qualité et les apports documentaires qu’elle nous donne. Cette thèse est soutenue par Jean-Marc Moriceau sur Les fermiers de l’Île-de-France51 au XVe-XVIIIe siècle. Elle permet de relancer les études sur l’histoire rurale qui étaient plus ou moins en sommeil depuis les enquêtes des années quatre-vingt. En 1993, il fonde avec des jeunes historiens la revue Histoire et Sociétés Rurales dont le parrain est Jean Jacquart. L’objectif de cette dernière est de prolonger, tout en la renouvelant, la réputation de l’école ruraliste française animée par Marc Bloch, Pierre Goubert, Jean Jacquart, Emmanuel Le Roy Ladurie… Il s’agit d’élargir les propos de ces historiens à tous les aspects et toutes les périodes de l’histoire rurale.
Avec cette revue, la jeune génération d’historiens renouvelle l’historiographie de l’histoire rurale depuis sa mise en avant avec Marc Bloch jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Depuis, de nouveaux champs historiques se sont greffés à l’histoire rurale comme l’histoire environnementale avec la thèse d’Emmanuel Garnier sur la forêt vosgienne52, l’histoire de l’habitat. L’histoire rurale s’enrichit également des apports de l’archéologie, de la biogéographie et de l’agronomie. À ces champs s’ajoute la perspective d’intégration de l’ethnographie.
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50 Citation prise dans le livre Terres mouvantes, Les campagnes françaises du féodalisme à la mondialisation XIIe-XIXe siècle, de Jean-Marc Moriceau paru chez Fayard en 2002.
51 MORICEAU, Jean-Marc, Les Fermiers de l’Île-de-France. L’ascension d’un patronat agricole (XVe-XVIIIe siècle), Paris, Fayard, 1994, 1071p.
52 GARNIER, Emmanuel, Les forêts des Vosges méridionales à l’époque moderne, des espaces forestiers éclatés et convoités, Thèse d’Histoire, Université de Franche-Comté, Besançon, 2000, 775f.
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L’Histoire rurale en Normandie
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Dans ce chapitre, nous évoquerons l’historiographie rurale normande. Nous commencerons par l’histoire de cette région, car elle touche l’Histoire de France d’une manière ou d’une autre. Et ne pas l’étudier serait un manque pour la compréhension globale de notre propos. Nous continuerons par le fait que c’est une région très étudiée en histoire à cause de sa position géographique et des acteurs qui la promeuvent. Enfin, nous verrons la Normandie à travers ses différentes apparitions dans les publications nationales ou régionales.
L’histoire de cette région
Une région très ancienne au contact de Paris et de l’Angleterre
La Normandie forme à l’échelle de la France, un vaste ensemble régional. Du coup, elle a toujours représenté un point stratégique tout au long de l’Histoire de ce pays. Sa position géographique la rend proche de la capitale française, Paris, et en même temps proche de l’Angleterre. Depuis l’invasion des Vikings au IXe siècle, le peuple de France se rend compte de l’importance de cette région. La Normandie est réellement créée en 911 quand Charles III le Simple la cède à Rollon et à son peuple normand. Par conséquent, cette région n’est plus rattachée au domaine royal et ne le sera plus avant le XVe siècle. Entre-temps, sous l’impulsion de Guillaume dit le Conquérant, elle devient une annexe du royaume d’Angleterre, avec la conquête de ce pays. En 1204, Philippe II Auguste la confisque aux Anglais. Néanmoins, ces derniers la considèrent comme une partie intégrante de leur pays et la revendiquent. La Normandie, durant la guerre de Cent Ans, fait l’objet de l'annexion des Anglais jusqu’au moment de sa reconquête par les Français en 1436-1450.
L’histoire de la Normandie se fait plus calme depuis son rattachement au domaine royal français. Ce n’est pas pour autant qu’elle devient une région inactive dans la grande Histoire de France. Son rôle devient moins prégnant, mais elle permet à la France de tenir tête au farouche ennemi d’outre-Manche, offrant face à lui « un visage de majesté ». En même temps, elle fait partie d’un tout où les frontières sont indistinctes et se définit dans le rapport d’inégalité qu’elle entretient avec Paris. La Normandie est étroitement liée au centre parisien grâce à la Seine qui relie Paris, Rouen, le
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Havre. Cet axe de communication s’utilise pour le transport de personnes, mais surtout pour la marchandise telle que les bestiaux d’embouche destinés aux boucheries parisiennes53 ou les produits issus de la production laitière comme le beurre ou le fromage. Avec l’afflux d’argent issu des relations commerciales avec la population parisienne, l’économie normande suit l’évolution générale du système monétaire comme l’a pu étudier Jérôme Jambu avec le système de Law dans les campagnes54 (Annexe 8 ).
Les Parisiens, du début du XIXe siècle, découvrent la Normandie avec l’exposition de la tapisserie de Bayeux au musée Napoléon qui a lieu entre le mois de novembre 1803 et le mois de février 1804. Cette exposition, mise en place dans un souci de propagande en ayant la perspective de l’invasion de l’Angleterre, a un important retentissement. Surtout, elle contribue à installer Guillaume le Conquérant comme un héros de l’Histoire de France. Cette relation des institutions gouvernementales et de cette région montre bien les visées du pouvoir en place contre l’Angleterre. Ce thème de la conquête de l’Angleterre par les Normands est celui de l’ouvrage d’Augustin Thierry intitulé Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands55.
Qu’en est-il des relations que la Normandie entretien avec l’Angleterre ? Les relations existent dans le sens que les Anglais - artistes, touristes, antiquaires - sillonnent, dès les années 1770, et plus au moment de la Restauration, la Normandie. Ils la considèrent comme leur province d’outre-mer et les Anglais comme Arthur Young jouent un rôle de révélateur sur un certain nombre d’aspects de l’identité normande. L’intérêt de ces révélations est important pour nous, historiens du rural. En effet, ils permettent de voir le paysage normand au XVIIIe siècle avec leurs a priori, mais aussi de connaître ce qu’ils ont vu des mœurs, des habitudes vestimentaires et de la vie quotidienne des Normands. Ainsi, les voyageurs, dès les années 1780, parcourent la province en relevant les particularismes de la population
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53 Voir la fiche de lecture de l’article de Bernard GARNIER, « Comptabilité agricole et système de production, l’embouche bas-normande au début du XIXe siècle », Annales, Economie, Sociétés, Civilisations, 37e année, n° 2, 1982, pp. 320-343.
54 JAMBU, Jérôme, « Le système de Law dans les campagnes. L’exemple du Pays d’Auge », Annales de Normandie, 50e année, n° 2, 2000, pp. 297-320.
55 THIERRY, Augustin, Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands, de ses causes et de ses suites jusqu’à nos jours : en Angleterre, en Ecosse, en Irlande et sur le continent, 3 vols, Firmin Didot, Paris, 1825, 1482 p.
normande. De ce fait, ils nous apprennent l’attachement d’une partie de la paysannerie à ses traditions et à sa religion. Et, à partir de la Révolution, ces observateurs tentent de comprendre la logique des mœurs, du langage et des conditions de vie. Ils sont, d’une manière toute relative, les précurseurs des historiens ruralistes normands.
L’étude d’ethnologie historique des populations normandes au XVIIIe siècle se fait à travers les travaux des érudits du XIXe siècle comme le secrétaire de la préfecture de l’Orne, Louis Du Bois ou le sous-préfet de Mortagne, Louis Charles Nicolas Delestang56 . Ils donnent aux historiens ruralistes les conditions matérielles d’existence, les costumes, les croyances et les « superstitions », les rituels de fête et le langage des Bocains.
Malgré toutes les études sérieuses faites au sein des sociétés savantes, dont nous en reparlerons par la suite, et celle des historiens, les archétypes restent vivaces. Ainsi, la Normandie, une vieille « nation » dont la spécificité est définie par sa coutume, est incarnée par la figure de l’avare procédurier. Cet archétype reste vivace aujourd’hui, puisque la coutume de Normandie représente une source inépuisable sur les us et coutumes de cette région. Ainsi, elle continue à faire couler de l’encre, car elle prévoit une égalité dans le système successoral, ce n’est pas le cas comme nous le prouvera Fabrice Boudjaaba dans son article Femmes, patrimoine et marché foncier dans la Région de Vernon57 paru en 2007 (Annexe 10 ).
En présentant cet archétype normand, nous considérons qu’il existe d’autres images régionales « typiques » de cette région. Il est visible notamment à travers les arts tels que la peinture, la littérature pour ne citer que ces exemples. Cette image de la Normandie pittoresque représente une source pour les historiens, car il permet de l’étudier au moment de sa création.
Et très représentée dans les arts
L’étude de la Normandie peut se faire à travers les arts. Une des principales sources possibles est la peinture. Après avoir fait toutes les critiques possibles sur ce type de sources, l’historien peut constater la
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56 DELESTANG, Louis Charles Nicolas, Chorographie du IVème arrondissement communal du département de l’Orne ou du district de la sous-préfecture de Mortagne, Argentan, An XI, réédition Laffitte Reprints, Marseille, 1982.
57 BOUDJAABA, Fabrice, « Femmes, patrimoine et marché foncier dans la région de Vernon », Histoire et Sociétés Rurales, n° 28, 2e semestre 2007, p. 33-66.
« réalité » des paysages représentés dans les peintures. Le choix des peintures sur la première page de ce mémoire en est un exemple. La cour de ferme en Normandie58, de Claude Monet témoigne de l’habitat rural au XIXe
siècle en Normandie, même si l’historien au premier abord ne connaît pas le lieu exact représenté. Cette peinture renseigne sur les animaux présents dans une ferme comme les vaches de race normande, les volailles de basse-cour : les poules et les canards. La disposition des arbres laisse penser à l’historien qu’il s’agit d’une ferme isolée dans un clos-masure du Pays de Caux. Cette forme d’habitat est très particulière à cette région. La seconde peinture, sur la première page, représente un paysage en Normandie59 faite par Armand Guillaumin. L’esthétisme de cette peinture et celle de Claude Monet donnent un côté romantique à la Normandie. Ce style se répercute aussi sur les peintures concernant les éléments marins.
La Normandie est aussi très présente dans la littérature française. En effet, des auteurs comme Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Victor Hugo, et Eugène Viollet-le-Duc ont écrit sur la région ou s’en sont fortement inspirés. Honoré de Balzac s’en inspire et décrit les mœurs provinciales dans Le Cabinet des antiques60, surtout pour Modeste Mignon61 qui marque le déclin de la province romantique. Gustave Flaubert avec Madame Bovary62, représente le mieux les mœurs normandes. Cet auteur au moment de l’écriture de ses livres prend le parti du réalisme désenchanté et est tenté par le romantisme. Il suit ce qu’a entrepris Honoré de Balzac mais contrairement à lui, Flaubert est originaire de cette région dans laquelle il place son œuvre Madame Bovary.
Les auteurs comme Victor Hugo et Eugène Viollet-le-Duc écrivent beaucoup sur la côte littorale de la Normandie. Victor Hugo contemple,
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58 MONET, Claude, Cour de ferme en Normandie, huile sur toile, musée d’Orsay, vers 1863, 65,2 x 81,5 cm.
59 GUILLAUMIN, Armand, Paysage en Normandie, Les pommiers, huile sur toile, musée d’Orsay, vers 1887, 60,5 x 100 cm.
60 BALZAC, Honoré de, Le Cabinet des antiques à Monsieur le Baron de Hammer-Purgstall, dans Les œuvres illustrées de Balzac, 8 vols, Maresque et Cie, Paris, 1851-1853.
61 BALZAC, Honoré de , Modeste Mignon, dans Les œuvres illustrées de Balzac, 8 vols, Maresque et Cie, Paris, 1851-1853.
62 FLAUBERT, Gustave, Madame Bovary, mœurs de province, Lévy Frères, Paris, 1857, 490p.
pendant des heures, une tempête dans le port de Saint-Valéry-en Caux et ceci lui inspire plusieurs poèmes Voix intérieures63 et Les rayons et les Ombres64. Il visite le Mont-Saint-Michel ainsi que Viollet-le-Duc qui écrit sur sa fascination sur le monument. Avec ces auteurs, l’historien ruraliste peut apercevoir la campagne au second plan de leur propos. Surtout, ils écrivent au moment où l’essor des pratiques balnéaires s’opère.
Heureusement pour l’historien, que les romanciers régionaux, Ben avec Le fils du fermier, mœurs normandes65 et Falaise avec Contes normands66, s’essaient au réalisme social et se penchent sur les campagnes normandes. Sous leur plume la région paraît comme un îlot préservé de l’immoralisme du siècle ou comme un monde en passe d’être touché par celui-ci.
À part ces quelques exceptions qui écrivent ou peignent sur les campagnes ou les mœurs normandes, le littoral occupe une place centrale dans l’espace provincial représenté dans les arts.
En retraçant l’histoire de la Normandie et de sa représentativité dans les arts, nous avons vu qu’elle attire les regards, français ou étranger. Cette attirance n’est pas seulement touristique ou artistique, elle est aussi celle de la recherche et de la compréhension de cette région. La Normandie est donc une région très étudiée en histoire, et c’est ce que nous allons voir maintenant.
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63 HUGO, Victor, Voix intérieures dans Œuvre poétique, T.I, Société d’éditions littéraires et artistiques, Paris, 1825.
64 HUGO, Victor, Les rayons et les Ombres dans Œuvre poétique, T.I, Société d’éditions littéraires et artistiques, Paris, 1825.
65 BEN, Paul (pseudonyme de Paul-Benjamin Chareau), Le fils du fermier, mœurs normandes, 2 vols, Piéton, Paris, 1844.
66 FALAISE, J. (de) (pseudonyme du marquis de Chennevières-Pointel), Contes normands, Hardel, Caen, 1842.
Une région très étudiée
Disposant d’une université ancienne
Fondée à l’initiative du duc de Bedford, l’université de Caen s’inscrit dans le mouvement de multiplication des institutions d’enseignement à vocation locale. Le choix de Caen par les autorités anglaises va dans le sens de nourrir un particularisme normand, de mieux s’assurer le contrôle et promouvoir une ville qui leur est acquise face à Rouen, la turbulente. Elle voit le jour en janvier 1432, date à laquelle Henri VI fonde deux facultés de droit (civil et canon) qui sont complétées en 1437 par la faculté des arts, de la médecine et de la théologie. Le but de l’université est de fixer en territoire anglais des étudiant jusqu’alors obligés de gagner Paris, Orléans ou Angers. Dans la Normandie reconquise par Charles VII, l’institution universitaire doit son maintien grâce à l’activisme des Normands auprès de la papauté et du roi de France qui « refonda » l’université en octobre 1452 pour effacer son origine anglaise. L’activité intellectuelle de cet établissement est soutenue par une bibliothèque orientée vers le droit et la théologie. Elle se déploie au sein des facultés par le déroulement d’un cursus et de collations de grade, Thomas Basin fut un des professeurs de cette université provinciale. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, le calvinisme obtient un succès en Normandie. Cela provoqua une désorganisation profonde au sein de l’université. Ainsi remise en cause, elle doit sa survie à une longue réforme (1580-1586) qui modifie sa structure administrative et sa pédagogie. À partir de ce moment-là, elle intègre le modèle jésuite de l’enseignement dispensé dans les collèges. L’horizon intellectuel et idéel de l’université caennaise est représenté par les universités universalistes parisiennes, ce pôle suscite l’admiration ou la répulsion de la part de ses membres.
Géographiquement proche de Paris, l’université bas-normande est touchée par les influences et les réformes venues de la capitale. C’est ainsi qu’elle suit, au XIXe siècle, les réformes lavisiennes de la licence, de l’agrégation, institution du DES67, formalisation de la thèse… Au début du XXe siècle, l’université de Caen, située en centre ville, représente un lieu d’émulation intellectuelle dans la ville. Malheureusement, cet établissement subit le 7 juillet 1944, les affres de la guerre puisqu’il est détruit lors d’un bombardement sur la ville. L’université continue d’exister dans d’autres
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67 Diplôme d’Etudes Supérieures, actuellement le Master.
locaux situés dans l’actuel rectorat jusqu’à sa reconstruction débutée en 1948. Les nouveaux locaux, plus spacieux et plus clairs, sont construits près du centre ville. La reconstruction de l’université caennaise est mise en concurrence avec la création de l’université rouennaise en 1966. Elle est moderne et attire des chercheurs de grandes renommées qui jouent une influence notable sur sa renommée.
L’intérêt des chercheurs pour étudier la Normandie est croissante. Cela permet à l’université bas-normande d’attirer des chercheurs d’origine parisienne. Maintenant, nous allons voir en quoi la Normandie est un terrain d’étude privilégiée des historiens.
Un terrain d’études privilégié
Dans son discours sur les Grandes étapes historiographiques68, Jean Jacquart dresse une carte des connaissances historiques sur la ruralité selon les régions. En les énumérant, il constate que la Normandie est une région « vraiment privilégiée » du fait qu’elle est étudiée de la période médiévale jusqu’au XIXe siècle. L’étude de la Normandie résulte de plusieurs facteurs évoqués jusqu’ici dans ce mémoire. Le premier facteur est l’image, stéréotypée et pittoresque de cette région, véhiculée depuis des années voir un siècle par les livres, tableaux, gravures, guides touristiques et aujourd’hui par les médias. Le second est géographique, la proximité avec la capitale et l’Angleterre. Nous l’avons évoqué longuement à travers l’histoire de cette région. Le dernier facteur concerne notre sujet puisque l’ancienneté de l’université et surtout l’afflux de chercheurs depuis sa renaissance tel un phénix au cours du XXe siècle.
L’université caennaise intègre dans ses locaux un centre de recherche en histoire quantitative. Pierre Chaunu le fonde en 1966. Cette période-là correspond au moment des Trente Glorieuses de l’histoire rurale. Pendant celle-ci, l’histoire sérielle et quantitative voit le jour. La création du CRHQ permet la création de base de données et d’enquêtes importantes. L’accès à l’informatique représente une avancée importante puisque la cartographie assistée par ordinateur enrichie l’activité de ce centre. Les orientations ont, aujourd’hui, évolués vers des horizons nouveaux et plus critiques. Les
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68 JACQUART, Jean. “L’histoire rurale en France. Les grandes étapes historiographique.” Histoire et Sociétés Rurales, 1995, p. 19-25.
thématiques des chercheurs du CRHQ s’articulent autour du sériel, de l’étude de cas, du quantitatif et bien sur du qualitatif. L’un des axes majeurs de ce centre concerne les mutations rurales : sociétés, environnement et gestion des espaces ruraux (XVe-XXIe siècles).
Localisé à la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de l’université de Caen, l’axe Rural du CRHQ effectue des rapprochements interdisciplinaires avec la géographie, l’agronomie ou la biologie par exemple. Ces rapprochements, datant des années quatre-vingt-dix et du renouveau de l’histoire rurale, sont des atouts dans les analyses effectuées autour du changement dans les sociétés rurales dans la longue durée.
Cet axe de recherche, créé à l’automne 1994, nous est connu sous le nom de Pôle Rural. Il est visible en parti grâce à son séminaire issu de la collaboration du géographe Roger Calvès et de l’historien Jean-Marc Moriceau. Arrivé la même année, ce dernier apporte avec lui une nouvelle revue Histoire et Sociétés Rurales « avec toute une équipe en “dot”, en quelque sorte, à l’université »69. Le séminaire du Pôle Rural est interdisciplinaire, mensuel, rassemblant des chercheurs de divers horizons du monde et aboutit à une publication dénommée Enquêtes Rurales. L’autre axe important de ce pôle représente une enquête interdisciplinaire intégrant différentes époques étudiées jusque-là de manière différenciée. Son thème concerne les transformations rurales du Pays d’Auge autour du village-observatoire de Camembert, de l’An Mil à l’an 2000. La MRSH, est un lieu interdisciplinaire et cette enquête le prouve tout comme le pôle rural. C’est aussi un lieu important pour les historiens ruralistes de Normandie et de France puisqu’elle accueille dans ses locaux la bibliothèque ancienne du Ministère de l’Agriculture depuis 2002. Les treize mille cinq cents volumes retracent des éléments sur l’agriculture française, pour le plus ancien, de 1612 jusqu’aux années 1960 et ils représentent une mine d’informations pour tous les chercheurs.
Maintenant que nous avons vu l’attrait de cette région pour les études historiques notamment rurales, nous évoquerons sa présence à travers les publications.
86
69 Propos de Jean-Marc Moriceau recueillis lors de l’émission de radio « Empreintes » sur RCF Orne, enregistré le lundi 31 mai 2010. http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/socrurales/4594
L’histoire rurale normande à travers les publications
La diffusion des études effectuées sur la Normandie se voit à travers les publications régionales et nationales. En les regardant de plus près, nous pouvons voir l’impact de l’histoire rurale normande dans l’Histoire.
Les publications normandes
La région normande dispose d’un vaste catalogue sur l’histoire de sa région. Le catalogue numérique Normannia regroupe la bibliothèque universitaire et celles de plusieurs municipalités ainsi que celles des musées et du conseil régional, nous pouvons disposer d’un inventaire bibliographique de plus de quatre-vingt-dix mille entrées référencées. Elles comprennent aussi bien des livres que des articles de revues. La bibliothèque universitaire de Caen détient en son sein le fond normand, dont le sujet principal est la Normandie. Actuellement, il contient plus de dix-sept mille entrées référencées que ce soient les livres, les mémoires ou les quatre-vingt-deux périodiques en cours ou non d’abonnement. Il représente un pôle documentaire pour les personnes s’intéressant à cette région. Trente-huit pour-cent des revues de ce fond s’intéressent à l’histoire en tant qu’objet d’étude de la publication ou seulement à travers quelques numéros.
Les plus anciennes revues datent du XIXe siècle comme le bulletin de la Société des antiquaires de Normandie paru pour la première fois en 1861, alors que la création de la société remonte en 1823. C’est à cette époque que naît dans le public un véritable intérêt pour l’histoire. Ce dernier se traduit par des préoccupations centrées sur l’histoire locale et nationale. Ces sociétés rassemblent des chercheurs, des curieux et des collectionneurs passionnés pour l’histoire de leur région et écrivent des monographies de qualités bien inégales.
Les revues ayant pour sujet l’histoire rurale, à proprement dit, sont créées dans le courant des Trente glorieuses c’est-à-dire en 1951. Les Annales de Normandie et Études Normandes voient le jour cette même année. Elles sortent toutes les deux un numéro trimestriel, composé de quatre articles fondamentaux complétés par des sources, des comptes-rendus de livres ou de colloques et surtout qu’elles ont le même âge. Nous avons dépouillé ces
87
revues et retenus que les articles concernant l’histoire rurale et faisant partie des articles fondamentaux. Et nous obtenons les graphiques suivants :
Graphique 1Graphique recensant le nombre d’articles des Annales de Normandie
ayant pour champ l’histoire rurale
Graphique 2Graphique recensant le nombre d’articles d’Études normandes
ayant pour champ l’histoire rurale
Nous constatons à partir de ces graphiques une forte inégalité des publications sur le thème de l’histoire rurale concernant notre période d’étude du XVe jusqu’au XIXe siècle.
0
5
10
15
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
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1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
310
3
00
544
11
4
02
0121
6
0
333
010
31111
44
1
456
2
542
45
13
53
102
5
81091011
7
0
1
2
3
4
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
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1964
1965
1966
1967
1968
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1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
00
11
000000000
4
0
22
00
1
0000
1
2
0
1
22
000
2
0
2
1
000000
1
00000
111
00
11
0
88
Ainsi sur les huit cent quatre-vingt-seize articles70 écrits dans ces revues pendant les cinquante-six années dépouillées, nous pouvons voir la forte implication des Annales de Normandie dans l’histoire rurale à une hauteur de 19,6 % tandis que les Études Normandes comptabilisent que 3,5 % de ses articles sur ce thème. Les publications sur l’histoire rurale normande dans les Annales sont constantes, et pas forcément, représentatives de l’historiographie de l’histoire rurale en France. Alors que les Études Normandes en ayant moins d’articles sur l’histoire rurale montrent les dates les plus importantes comme le début des Trente glorieuses et la fin (1952-1958 et surtout 1974), le renouveau à la fin des années quatre-vingt et début des années quatre-vingt-dix et l’intérêt du début des années deux mille.
Nous voyons à travers ces graphiques les perspectives des comités de rédactions. Les Annales de Normandie ont dans leur comité de rédaction des historiens appartenant au CRHQ de Caen et de son axe rural, mais aussi des chercheurs de l’université de Rouen. Les publications concernent les recherches récentes sur toutes les périodes de l’Histoire normande. Les Études normandes sont composées d’un groupe d’agents économiques et de chercheurs qui se pose des questions sur le passé mais surtout sur l’avenir de la Normandie. Ce groupe travaille en collaboration avec les universités de Caen, du Havre et de Rouen. C’est pour cela que le nombre d’articles proposés, sur l’histoire rurale, est disproportionné d’une revue à l’autre.
Ces revues ne sont pas les seules à étudier l’histoire rurale en Normandie. Comme nous l’avons déjà évoqué, le fond normand de l’université de Caen détient quatre-vingt-deux revues. Certaines ne publient plus de numéro et d’autres ne sont centrées que sur une partie de la région comme le Pays d’Auge, la Revue de l’Avranchin et du pays de Granville, la Société Historique et Archéologique de l’Orne ou la Revue des Sociétés savantes de Haute-Normandie par exemple.
En regardant le nombre d’articles écrits dans les revues de la région normande, nous constatons des inégalités sur ce champ historique. Que représente ce champ dans la bibliographie nationale ?
89
70 Nombre d’articles fait selon le calcul suivant : 4 articles par numéros soit 16 articles par an sur 56 années (1951-2007) soit un total de 896 articles. Ce calcul ne prend pas en compte le fait que certains numéros regroupent deux parutions.
Les publications nationales
La bibliographie du début de ce mémoire répertorie une partie de l’histoire rurale en France à partir de l’an 2000. Le livre de M. Moriceau, La terre et les paysans aux XVIIe et XVIIIe siècles, France et Grande-Bretagne : guide d’histoire agraire71, fait l’inventaire de toutes les publications antérieures à cette date. Qu’en est-il de la bibliographie de l’histoire rurale normande dans les publications historiques françaises ? Nous disposons d’un exemple à partir du dépouillement de la Bible de toutes recherches bibliographiques : La bibliographie Annuelle de l’Histoire de France. Cet ouvrage paraît tous les ans depuis de sa création en 1953. Elle se fait avec le concours du Conseil National de la Recherche Scientifique (CNRS). Le dépouillement de cet ouvrage nous permet recenser toutes les publications et ouvrages concernant notre sujet. Sur les cinquante-cinq années de parutions dépouillées (1953-2008), nous observons un nombre de deux cent soixante-deux entrées72 qui nous permet d’obtenir le graphique suivant :
Graphique 3Graphique recensant le nombre de parutionsayant pour champ l’histoire rurale normande
0
5
10
15
20
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2
6
323
9
5
2
86
15
8
17
57
5
10
54
7
3442
810
6
1
7
221
6
11
7
01
45
2
9
3
0
7
33331
3112
5
12
90
71 MORICEAU, Jean-Marc, La terre et les paysans aux XVIIe et XVIIIe siècles, France et Grande-Bretagne : guide d’histoire agraire, Rennes, 1999, 319 p.
72 Étant donné que nous avons déjà étudié les revues : Annales de Normandie et Études normandes, nous n’avons pas inclus dans nos calculs les données issues de leurs dépouillements.
Ce graphique représente le nombre de publications (articles de revue ou livres) dans le paysage bibliographique de l’histoire française. Il se trouve seulement deux années sans publication référencée et deux où le nombre
dépasse les quinze.
Cette représentation de nombre de publications sur l’histoire rurale normande est à remettre dans son contexte. Le premier est que la Bibliographie Annuelle de l’Histoire de France compte en moyenne chaque année plus de deux mille deux cent quatre-vingt73 références, revues et ouvrages collectifs. Ici, nous dénombrons deux cent soixante-deux entrées issues de cent revues, ouvrages collectifs et livres. En 2004, la BAHF74 comptabilise onze mille deux cent dix entrées référencées et l’histoire rurale normande en représente seulement 0,03 %. Ces chiffres se confirment quand nous comparons avec les revues normandes étudiées plus haut. En effet, le retour de l’histoire rurale a bien eu lieu dans le courant des années quatre-vingt-dix et deux mille. Elle a été rappelée grâce à la question d’histoire moderne aux concours de l’enseignement. Depuis, elle se maintient surtout au sujet de la Normandie rurale à l’époque moderne.
L’histoire rurale de la Normandie reste très présente au sein des publications. À part deux années, 1966 et 1973 , où nous n’avons pas d’entrée du fait que nous avons sorti les Annales de Normandie et Études Normande, de ce dépouillement pour éviter les doublons , l’histoire rurale normande fait sa place dans la bibliographie nationale. À première vue, ce graphique ne nous indique pas les grandes phases historiographiques de l’histoire rurale normande.
L’historiographie rurale française ne se reflète peu ou pas dans les dépouillements bibliographiques concernant l’histoire rurale de la Normandie. L’attrait des recherches pour cette région marque bien la différence qu’elle a par rapport aux autres régions françaises moins représentées dans la BAHF. Ces publications ont comme origine des recherches basées sur des diverses sources telles que les livres de raisons, les registres paroissiaux.
91
73 Chiffres pris dans le bilan de l’année 2004 de la BAHF à l’adresse suivante : http://bhf.revues.org/index122.html (consulté le 3 avril 2010)
74 Bibliographie Annuelle de l’Histoire de France
92
Les sources de l’historien ruraliste
93
94
Chaque recherche historique requiert un questionnement issu de sources que l’historien découvre ou redécouvre. À partir de cette problématique, il utilise une seule source, mais le plus souvent, plusieurs. Parmi les sources disponibles, certaines sont plus utilisées par l’historien ruraliste. Voyons lesquelles.
Les ressources de l’historien
Les inventaires et fichiers papier
Les inventaires papier sont des éléments importants pour débuter toute recherche dans les archives. Ils représentent le travail de l’équipe des archives dans lesquelles ils se situent. Ils répertorient les archives selon leur époque, le type d’actes : notariés, de bailliage, juridique, etc. et leurs thèmes : agriculture, mercuriale, militaire, etc.
Pour notre sujet, nous nous sommes intéressés aux inventaires papier des archives bas-normandes. Elles disposent toutes d’un inventaire. Malheureusement, les archives de la Manche ont souffert des bombardements de la Seconde Guerre mondiale et les éléments restant dans les inventaires n’intéressent par notre sujet. Concernant notre période d’étude, du XVe au XIXe siècle, les recherches possibles se rapportent aux séries A, C, H, L et M. Les séries A, C et H font parties des séries anciennes c’est-à-dire des archives antérieures à 1790. La série L correspond au fond révolutionnaire (1789-1800) et la série M appartient à la série moderne (1800-1940). Dans les sources imprimées de ce mémoire, nous avons référencé les thèmes qui sont caractéristiques de notre sujet. Les plus récurrents sont l’agriculture, les céréales, l’élevage, les impôts, les épidémies et les subsistances. Les thèmes de la forêt, des communaux, de la famine et de la pâture sont présents dans le référencement de certaines archives et dans les autres de manière intrinsèque. L’utilité de ce recensement est de permettre aux chercheurs ruralistes de gagner du temps. En ayant connaissance de ces classements, les historiens de l’histoire rurale peuvent directement se diriger dans les fonds d’archives qui les intéressent et demander les bonnes cotes. Il en va de même quand nous utilisons le fichier papier.
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Le fichier papier inventorie les archives selon les mêmes critères que l’inventaire papier. Seulement, il est plus précis que ce dernier. Regardons le recensement fait au début de ce mémoire, les archives de la Manche ne disposent pour notre sujet que du fichier papier. Les autres archives en disposent d’un, mais les informations contenues dedans renvoyaient plus à l’inventaire papier qu’à une cote bien précise. Au niveau des archives de la Manche, le fichier papier recense par couleur les archives existantes ou disparues. Toutes les références citées dans ce mémoire font partie de la série J qui correspond aux fonds privés. Le choix de ne garder que cette série pour le fichier papier est d’autant plus important, car il répertorie des actes dont nous n’aurions jamais connaissance si nous ne fouillions pas les fonds privés. Et bien souvent, ces fonds ne sont pas ouverts par les chercheurs faute d’inventaire et de méconnaissance. Certes, le fichier papier manchois contient des fiches de la série E sur les différents thèmes répertoriés, mais elles sont bien trop précises et les récolements successifs ne permettent pas facilement de retrouver les actes dans les fonds notariés. C’est pour cette raison que nous ne les avons pas cités. Dans tous les cas, le fichier papier et ses fiches concernant la série J présente une information des plus importantes pour notre sujet.
Une fois les inventaires et les fichiers papier dépouillés, le chercheur s’intéresse, quand il en trouve, aux livres de raison.
Les livres de raison
Les livres de raison sont des écrits privés produits dans le cadre de l’exploitation familiale ou du château. Généralement, c’est un carnet où les pères y consignent leurs comptes. Dans les familles où cette pratique a lieu, ces écrits sont transmis de père en fils pour perpétuer la mémoire familiale. Que trouve-t-on dedans ? Les livres de raison, débusqués dans les fonds privés des archives de Basse-Normandie, révèlent les comptes de l’exploitation ou du château, mais aussi des événements qui ponctuent la vie de chaque personne de la famille comme ceux de la famille Chevrel de Frileuze75. Des contrats de mariage peuvent y être insérés, de peur de les perdre, comme c’est le cas dans le livre de raison de Philippe-Jacques-Bon-
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75 Arch. Dép. de l’Orne, 151J2 Fonds de la famille Chevrel de Frileuze, livres de comptes relatant la vie de la famille (XVIe-XIXe siècles)
Hyacinthe Tollemer76 où il a aussi indiqué le nom de ses enfants légitimes. Ces écrits ne sont en aucun cas des journaux intimes même si leur intitulé le fait penser comme le Journal de Gilles de Gouberville77. Ces éléments de la vie y sont ancrés pour immortaliser l’histoire de la famille.
Dans certains livres nous y découvrons des recettes de remèdes comme celui Recueil de remèdes curieux et utille fait en 174878 ou ceux présents dans le livre de comptes du Chartrier de la famille Le Bedel79 dont en voici un extrait :
« Remède pour le cheval gras fondu, il faut tirer beaucoup de sang du cou du cheval et lui donner à manger du son de froment et s’il se vide beaucoup il lui faut donner des litres de lait tout clair cette maladie est des plus dangereuses. »
Cet extrait de remède pour soigner les animaux montre comment faisaient les paysans de la fin du XVIIIe siècle pour sauver leurs bêtes les plus précieuses, même si aujourd’hui ce type de remède nous paraît des plus originaux. Cette recette sortie de son contexte ne nous donne qu’une partie des conditions sociales et de l’outillage mental des personnes qui l’ont écrite. Le livre de raison permet aussi de connaître les moments de récoltes durant plusieurs années et l’exploitation. Le livre de comptes du fond de la famille Lair indique les récoltes de 1823 à 184980, et l’article de Bernard Garnier sur Comptabilité agricole et le système d’embouche bas-
97
76 Arch. Dép. de la Manche, 202J319 Livre de compte de Philippe-Jacques-Bon-Hyacinthe Tollemer marié en 1798 avec Marie-Anne Lecomte. Livre de compte de rentes, locations, avec la liste des enfants légitimes, les contrats de mariages.
77 Arch. Dép. de la Manche, 19J3 Photographies du manuscrit complet du journal de Gilles de Gouberville (1553-1560)
78 Arch. Dép. de la Manche, 141J112 Recueil de remèdes curieux et utiles fait en 1748 dans le Chartrier du Haut-Bel (Saint-Fromond)
79 Arch. Dép. De la Manche, 103J27 Chartrier de la famille Le Bedel, Cahier ayant servi d’abord à écrire quelques recettes de remèdes de l’an VIII à 1817 puis les blancs ont été utilisés par Jean Bedel, boucher débitant à Tribeheru pour lui servir de registre de 1838 à 1847
80 Arch. Dép. du Calvados, 1J67 Fond de la famille Lair et de la seigneurie de Bellengreville, Livre de comptabilité détaillé des quittances, impôts de la famille Lair avec des indications sur les récoltes des années 1823 à 1849, le Saintfoin, l’état des pommiers, des produits du pressoir, la récolte en bois, la réparation des fossés.
normande81 (Annexe 7), issus de l’étude d’un livre de comptes augeron datant du début du XIXe siècle, montre l’activité d’une exploitation centrée sur l’embouche. Les livres de raison ou de compte représentent une mine d’informations quand ils les fournissent sur les prix de la vie ou sur le climat. Le Journal de Gilles de Gouberville révèle le climat du XVIe siècle.
Quelle que soit l’utilisation première du livre de raison, il reste une source rare pour l’historien. À travers son étude, il peut comprendre les conditions dans lesquelles vivent les auteurs ; mais aussi les relations sociales qu’ils entretiennent à travers le commerce, les sorties dominicales, etc. L’outillage mental y est représenté, car le scribe note tout ce qui lui semble important au moment de l’écriture. C’est pour cela que nous trouvons dans un livre de raison des feuilles volantes indiquant un accouchement82. Malheureusement pour nous, ce type de document exclut les plus pauvres qui n’ont pas accès à l’écrit.
L’historien ruraliste trouve au sein des archives, bas-normandes ou non, les sources pour répondre à ses questions. Une source très utilisée en histoire, quelle que soit sa discipline, est aujourd’hui de plus en plus accessible. Cette source est connue sous le nom d’état civil et nous allons voir ses apports pour l’histoire rurale.
Une source de plus en plus accessible : les états civils
L’état civil en ligne
Depuis quelques années, les archives départementales mettent en ligne leur état civil. La raison est simple, c’est une des sources les plus usitées au sein des recherches scientifiques ou privées. Le terme état civil apparaît avec la Révolution française. Avant les curés de paroisses tenaient des
98
81 GARNIER, Bernard, « Comptabilité agricole et système de production, l’embouche bas-normande au début du XIXe siècle », Annales. Économie, Sociétés, Civilisations, 37e année, n° 2, 1982, pp. 320-343.
82 Arch. Dép. De la Manche, 203J191 Chartrier le Pesant, Livre de compte du XVIIIe siècle composé de feuilles sur un accouchement.
registres contenant les baptêmes, mariages et sépultures. Les plus anciens datent de la fin du XVIe siècle, voire pour certains du XVe siècle. Cette institution est devenue obligatoire à partir de l’ordonnance de 1667 connue sous le nom de « Code Louis ». Cette ordonnance réglemente, pour la première fois, la façon précise de tenir les registres paroissiaux. À partir de l’ordonnance royale de 1736, les curés doivent tenir deux registres originaux de même valeur dont l’un est destiné à être conservé par le curé, et l’autre déposé au greffe. Le fait d’avoir fait deux registres permet de combler des lacunes dues aux pertes ou aux destructions accidentelles.
Ce type de document rédigé, selon un schéma classique, permet au chercheur d’ouvrir de nombreuses voies de recherche. Par exemple, en dépouillant l’année 1709 de cinquante communes du Calvados et de l’Orne nous obtenons les graphiques suivants :
Graphique 4Graphiques représentant le nombre de baptêmes, mariages et sépultures
de cinquante communes rurales83 du Calvados et de l’Orne
Ces graphiques permettent de comparer les baptêmes, mariages et sépultures de deux départements différents pendant l’année 1709. Nous
pouvons voir des similitudes importantes concernant les baptêmes. Pour ce qui est des mariages et des sépultures, les résultats sont assez semblables
dans l’Orne et le Calvados.
BaptêmeMariageSépultures
40 %
10 %
50 %
Communes du Calvados
43!%
7!%
50!%
Communes de l’Orne
99
83 Pour obtenir ces graphiques nous nous sommes intéressés aux communes référencées dans la thèse de Jacques Dupâquier et ayant moins de cent feux.
Ces graphiques permettent de voir que la situation démographique diffère de peu dans les deux départements bas-normands. L’évolution des baptêmes est identique et celle des sépultures va dans le même sens. Dans les deux cas, le taux de natalité est supérieur à celui de la mortalité. Et, nous pouvons dire que pour ces cent communes bas-normandes, nous sommes en présence d’un début de croissance démographique. Cette étude démographique sommaire ne représente qu’une amorce dans l’histoire rurale. En effet, le constat que nous venons de faire suggère que les communes rurales bas-normandes disposent de ressources permettant de survivre à des crises climatiques et frumentaires.
L’intérêt de ce type de sources permet aussi de reconstituer des familles et de connaître leur évolution comme se fut le cas pour la famille Hédiart. Elle est étudiée par M. Moriceau dans Terres Mouvantes84 (Annexe 4). Cette famille est originaire de Saint-André-de-Briouze et de Saint-Hilaire-de-Briouze, communes situées dans les collines de Basse-Normandie, dans le canton de Briouze localisé dans l’Orne. Une partie de cette famille partait travailler, dans les plaines du bassin parisien, pendant la période estivale, pour les moissons et les vendanges. M. Moriceau suit cette famille du XVIIe siècle jusqu’au XIXe siècle. Pendant toute cette période, il entrevoit leur vie, leur rôle dans la communauté à travers les actes d’état civil, complétés par les archives communales, de bailliage, etc. L’intérêt de cette famille est sa vitalité démographique couvrant les années 1680 aux années 1820. Cette vitalité est due à la longévité des couples, au nombre moyen de six enfants et surtout du taux relativement bas de la mortalité infantile, juvénile et de la longévité des adultes. Toutes ces informations résultent, en grande partie, de l’exploitation des états civils. Cette étude est démographique mais représente un élément important dans l’histoire rurale puisqu’elle permet à travers certains actes de connaître les relations sociales. C’est avec la présence des témoins dans les mariages, les noms des parrains-marraines dans les baptêmes que les historiens peuvent voir les relations au sein de la communauté. Pendant l’Ancien Régime, certains curés notent dans les registres paroissiaux la nomination des collecteurs de sels, les délibérations
100
84 MORICEAU, Jean-Marc, Terres mouvantes, les campagnes françaises du féodalisme à la mondialisation, 1150-1850 essai historique, Fayard, Paris, 2002, 445 p.
des assemblées paroissiales. Ces dernières sont utilisées par Antoine Follain dans son livre Le village sous l’Ancien Régime85 (Annexe 5).
Cette source intéresse les champs historiques tels que l’environnement, pour ce qui concerne l’étude du climat avec les mentions de catastrophes relevées par les curés. Ces mêmes curés, à travers les registres paroissiaux, représentent des informateurs sur les morts liées au loup. Cela résulte de la nécessité de justifier l’administration des derniers sacrements. Dans son livre Histoire du méchant loup86, M. Moriceau utilise ces sources comme la base de ses recherches. Comment a-t-il pu voir les attaques de loups partout en France ? Pour répondre à cette question, intéressons nous à l’apport des généalogistes et de leurs revues pour l’histoire rurale.
Les apports des généalogistes et de leurs revues
Pour les recherches sur l’ensemble de la France, les historiens ruralistes font appel aux généalogistes qui sont les personnes qui recherchent leurs ancêtres à travers les états civils et les registres paroissiaux. Jusqu’à récemment, ils occupaient une place importante dans les salles de lecture des archives départementales. Leurs recherches permettent de découvrir des annotations dans les registres que les chercheurs n’auraient pu trouver sans passer des heures dessus. Parmi ces annotations se trouvent les catastrophes climatiques, les baptêmes de cloches, les procès-verbaux d’assemblées, les événements nationaux ou communaux. Toutes ces annotations sont minutieusement retranscrites et gardées au sein des archives. Le travail des généalogistes ne se situe pas seulement au sein des archives. Maintenant avec la mise en ligne des états civils et des registres paroissiaux, les généalogistes peuvent établir leur arbre depuis chez eux.
Les sites internet, les associations et les revues généalogiques permettent à ces personnes de se renseigner sur de nouveaux logiciels, sur la mise en réseau de certains arbres et surtout, permet de communiquer entre eux pour une mise en commun de leurs recherches. La Revue Française de
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85 FOLLAIN, Antoine, Le village sous l’Ancien Régime, Fayard, Paris, 2008, III-609 p.
86 MORICEAU, Jean-Marc, Histoire du méchant loup, 3000 attaques sur l’homme en France, XVe-XXe siècle, Fayard, Paris, 2007, 623p.
Généalogie87 fait partie des revues présentes dans chaque archive départementale. La raison est qu’elle recense, à travers ses numéros, des conseils de la part des généalogistes professionnels, des archivistes ou des historiens, etc. Par exemple, dans les numéros 185 88 et 18689, Gabriel Audisio écrit des articles sur la paléographie. Une autre revue purement normande existe au sein des archives comme la Revue Généalogique Normande90. Cette dernière regroupe huit associations généalogiques : le Cercle de Généalogie du Calvados, de l’Eure, de la Manche, de l’Orne et du Perche, du Havre et de Seine-Maritime, de Rouen Seine-Maritime, du Pays de Caux-Seine-Maritime et l’Association Parisienne de Généalogie Normande91. La mise en commun permet de s’informer, d’orienter les novices sur les bonnes voies de recherches, et surtout, de regrouper leurs bases de données. Celles-ci sont disponibles pour les membres des associations comme la Base commune des mariages92, Bigenet93 et GénéaBank94. Mais il en existe ouvertes au public sur internet comme
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87 La Revue française de généalogie, Martin Media, Revigny-sur-Ornain, 1979-.
88 AUDISIO, Gabriel, “Les premiers imprimés”, La Revue française de généalogie, n°185, décembre-janvier 2009-2010, Martin Media, Revigny-sur-Ornain.
89 AUDISIO, Gabriel, “Etude d’un codicille pour se familiariser avec les lettres anciennes”, La Revue française de généalogie, n°186, février-mars 2010, Martin Media, Revigny-sur-Ornain.
90 Cercle généalogique et héraldique de Normandie, Revue généalogique normande, Rouen, 1982- faisant suite au Cercle généalogique et héraldique de Normandie, Rouen, 1978-1981.
91 Liste et adresse de toutes ces associations disponibles sur le site de l’Union des Cercles Généalogiques et Héraldiques de Normandie (U.C.G.H.N.), http://www.ucghn.org vu et consulté le 3 mai 2010.
92 Base commune des mariages recensant 1 998 428 actes des mariages est consultable dans les locaux de chaque association participante et lors des manifestations généalogiques. La base est consultable à partir du site de l’Union des Cercles Généalogiques et Héraldiques de Normandie, http://www.ucghn.org, ceci est réservé aux membres des associations affiliées à l’U.C.G.H.N.
93 Bigenet : Base Informatisé de Généalogie sur Internet. C’est un index national géré par la Fédération Française de Généalogie dans laquelle 45 associations généalogiques y insèrent de nouvelles références. Site internet : www.bigenet.fr vu et consulté le 3 mai 2010.
94 Généabank est une base de données d’état civil et de registres paroissiaux en ligne seulement ouverte aux membres des associations adhérentes. L’avantage est qu’elle occupe toute la France. Site Internet : http://www.geneabank.org/ vu et consulté le 3 mai 2010.
GeneaWiki95, Geneanet96 pour les plus connus. Ces sites donnent une première approche de la généalogie. Ces bases de données, les historiens les utilisent pour leurs recherches. L’avantage de ces dernières est qu’elles permettent de gagner du temps aussi bien pour le généalogiste que pour l’historien dans les recherches de personnes bien précises. La recherche généalogique pousse certaines personnes à s’orienter vers de nouvelles sources, autres que les états civils. C’est le cas de Jean-Pierre Bréard97 qui travaille maintenant sur les archives notariales et judiciaires. Cela résulte de sa quête de la compréhension de l’environnement socio-économique dans lequel vivaient ses aïeux. Cet homme n’est sûrement pas le seul à poursuivre cette enquête au sein des archives normandes et françaises.
L’intérêt pour l’historien, de connaître ces hommes et ces femmes généalogistes puis chercheurs, est qu’ils représentent une mine d’informations pour les recherches scientifiques. C’est en faisant appel à tous les cercles généalogiques, aux archives, que les historiens ruralistes peuvent dénicher toutes les informations sur les événements climatiques ou les attaques de loups, présentes au sein des registres paroissiaux et des états civils. Quelle que soit la source, les chercheurs « amateurs » permettent d’ouvrir les horizons de l’historien et de l’histoire rurale au sein d’un département, d’une région ou de la France. Sans leur aide, directe ou indirecte, l’avancée historique en tant que science n’avancerait pas autant qu’elle le fait actuellement.
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95 GénéaWiki est un site internet qui a pour but d’écrire une encyclopédie généalogique. Elle se fait par la contribution de ses lecteurs. L’avantage est qu’elle est accessible à tous dans sa consultation. Elle reférence les sites importants pour la recherche généalogique. Site internet : http://fr.geneawiki.com/index.php/Accueil vu et consulté le 3 mai 2010.
96 Geneanet se présente comme le site de référence des généalogistes. Il suffit de s’inscrire pour pouvoir consulter les travaux mis en ligne par les particuliers et les associations participantes. Site internet : http://www.geneanet.org vu et consulté le 3 mai 2010.
97 Présentation de Jean-Pierre Bréard dans l’infolettre des archives départementales de l’Orne de janvier 2009. Référence internet : http://www.orne.fr/newsletter/upload/2009-01/infolettre.html, vue et consultée le 3 mai 2010.
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CONCLUSION
Tout au long de ce mémoire, nous avons tâché de répondre à la question suivante : en quoi la Normandie est-elle le sujet d’étude des historiens ruralistes ? Pour y répondre, nous avons dressé un état des lieux de l’histoire rurale en Normandie. Il nous a permis de comprendre les grandes phases de la discipline historique à travers son besoin de scientificité. Surtout, nous avons débusqué les prémices de l’histoire rurale en France. C’est à partir de ce moment-là que l’histoire rurale naît, certes elle est seulement une annexe de l’histoire événementielle du XIXe siècle. Dès le début, elle s’inspire des travaux des géographes et de leurs études sur le terrain. Sans la réflexion de ces derniers sur la situation qu’ils avaient sous les yeux, les ruralistes n’auraient pas pu et ne pouvaient pas voir la campagne normande, française comme un objet d’étude à part entière. Cet apport permet un renouveau avant ce que nous avons considéré comme un tournant historique majeur. Le rôle des Annales est important au sein de l’historiographie française. Concernant l’histoire rurale, un homme semble se détacher : Marc Bloch. En effet, il permet à cette annexe historique d’avoir sa place dans l’Histoire. Son livre Les caractères originaux de l’histoire rurale française
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est considéré comme le livre fondateur du fait qu’il donne une ligne de conduite aux historiens. À partir de ce moment-là, ce sont les approches matérielles qui sont les objets d’études des historiens et des géographes séduits. Les historiens des Trente Glorieuses, tels que Camille-Ernest Labrousse et Jean Meuvret, permettent à l’histoire d’évoluer vers l’économie, la démographie. La grande œuvre à mettre en avant de cette période est bien L’histoire de la France rurale parue en 1975-1976. En ne suscitant pas de nouvelle vocation, elle donne l’impression de clore les études rurales. Ce n’est pas le cas comme nous avons pu le voir dans la partie concernant une éventuelle mise en sommeil. Dans cette partie, nous avons constaté que la crise des Annales et le morcellement de l’histoire permet un renouveau de l’histoire rurale et que les publications voient un nouvel élan depuis les années quatre-vingt-dix. Depuis, l’histoire rurale en France se voit greffée de nouveaux champs historiques. L’histoire rurale normande résulte des influences de plusieurs aires géographiques. Nous l’avons évoqué dans l’histoire de la région. L’apport de l’influence anglaise et celle de la capitale explique le développement de cette région et l’intérêt des curieux. C’est ainsi que nous disposons, à travers les arts, d’une représentation de la Normandie. Cette région attire les curieux depuis très longtemps. Grâce à la création des sociétés savantes, de l’université, les chercheurs amateurs ou professionnels ont pu étudier cette région très ancienne. Les études des historiens sont représentées par des centres de recherches tels que le CRHQ et la MRSH. L’étude des publications normandes et celles sur la Normandie permet de comprendre l’intérêt de l’histoire rurale sur la région. C’est ainsi que nous avons pu constater qu’elle représente une part importante dans Les Annales de Normandie, mais elle très peu présente dans les Etudes normandes. Nous avons observé que l’histoire rurale normande tient une place dans la bibliographie nationale. Toutes ces observations nous ont permis de comprendre et de voir son évolution depuis sa création et l’intérêt des chercheurs pour cette région. Les sources de l’historien évoquées au sein de ce mémoire ne sont qu’une partie de celles qui sont disponibles dans les archives. Nous nous sommes intéressés aux inventaires papiers, livres de raisons et aux apports des généalogistes pour l’histoire rurale. Les recherches généalogiques, leurs
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bases de données représentent des outils très importants pour les historiens car ils permettent à ces derniers de gagner un temps précieux sur leurs recherches. Après cet état des lieux sur l’histoire rurale de la Normandie, nous pouvons nous demander si l’histoire rurale d’une autre région produit autant d’intérêt que celle de la Normandie.
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ANNEXES
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Fiche de lecture 1
GOUBERT, Pierre, Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730, contribution à l’histoire sociale de la France du XVIIe,
PARIS, SEVPEN, 1960, 2 vols., 772 p.
Âgé de quarante-trois ans, Pierre Goubert soutient sa thèse ès lettres en 1958, elle fut préparée entre 1944 et 1956. Le choix de cette région n’est pas dû à « l’amour du pays natal » puisqu’il est saumurois de naissance. La publication de cette thèse, deux ans plus tard, montre son aspect novateur en matière de démographie historique.
IntroductionL’étude de Beauvais et du Beauvaisis se fait sur une vaste chronologie de
cent trente années en opposition à l’étroite zone géographique comptant « deux cents paroisses, peut-être cent mille beauvaisins ». À travers cette étude, l’auteur montre la société beauvaisine, sa composition et son évolution autant que possible. Il s’attache aux sociétés paysannes, textile mais aussi aux rentiers et à l’accroissement des problèmes de l’endettement social. Les sources utilisées, par l’auteur au moment de ses recherches, sont manuscrites et conservées à la ville de Beauvais.
Iere partie : Les traits dominants de la société beauvaisine au XVIIe siècleChapitre 1 : Le pays : le contraste beauvaisin
L’auteur décrit le Beauvaisis, comme une zone d’étude d’apparence étroite. En notant un fort contraste entre le Nord et le Sud, il met aux yeux du lecteur la grande diversité naturelle de cette région. Le Nord est constitué d’un habitat groupé, d’un « limon noir ou brun, luisant d’humidité les trois quarts de l’année », tandis que le Sud est un « monde mi-normand, mi-“français” » du fait de ses grasses prairies et de son élevage. La ville de Beauvais joint ces deux espaces contrastés et complémentaires. Elle dispose d’une population estimée à environ douze mille habitants.
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Chapitre 2 : Le pays, ses limites : Comment les Beauvaisins du XVIIe siècle concevaient le Beauvaisis
Le Beauvaisis se fait l’héritier de l’ancienne civitas Bellocorum. Sa représentation cartographique du XVIIe siècle l’assimile à l’évêché, ainsi le diocèse de Beauvais dessine un territoire d’environ trois mille kilomètres carrés et se compose de 444 paroisses (paroisses urbaines incluses). Le Beauvaisis des offices royaux (bailliage et élection) se restreint au nombre de 150 paroisses. Judiciairement, le Beauvaisis est un imbroglio de coutumes. Depuis 1015, aucune coutume ne régit cette région ; les coutumes de Senlis, de Clermont, d’Amiens et de Montdidier jugent les beauvaisins. Certains villages suivent trois coutumes en même temps. Ce dépècement juridique ne permet pas au bailliage et au siège présidial de remplir leur mission, même dans les cinq lieues environnant Beauvais qui leur sont allouées. Le partage du Beauvaisis se fait aussi par les seigneuries, 617, certains appartiennent aux nobles parisiens, aux abbayes beauvaisines, aux monastères compiégnois. Les gentilshommes beauvaisins représentent qu’une minorité de ce “partage”. Économiquement, le Beauvaisis tire son épingle du jeu par les manufactures textiles situées au nord de la région. Parallèlement, le marché beauvaisien domine les autres dans un périmètre de vingt kilomètres autour de Beauvais.
Chapitre 3 : Structures démographiquesL’utilisation des registres paroissiaux permet à l’auteur de voir la
démographie avant et après 1750, d’interpréter et d’analyser la portée des crises démographiques. À travers l’exemple d’Auneuil, il observe les facteurs caractérisant la fécondité. Ils sont au nombre de quatre : l’âge au mariage des filles, l’intervalle entre le mariage et le premier enfant, les intervalles intergénésiques et surtout la durée du mariage. L’âge au mariage dans cette paroisse est de 25 ans, le nombre d’enfants par famille est de sept et les ruptures de mariages se situent dans les premières années à cause des morts en couche. La mortalité infantile et juvénile y est aussi abordée : 28,8 % des enfants nés meurent avant leur un an et la moitié des survivants n’atteignent pas vingt ans d’où le nombre important de naissances. Celui-ci se place dans un taux de remplacement concernant les parents, les couples stériles et les célibataires. À Auneuil, ce taux est de 1,03 tandis qu’en Sologne il est inférieur à l’unité. Sans les migrations, cette région décroît. Une crise démographique se caractérise par un doublement
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des sépultures simultanément à une baisse d’au moins un tiers des conceptions. La crise économique et les épidémies sont les deux facteurs importants des crises démographiques. La crise économique est due à la cherté du grain tandis que les épidémies apparaissent dans un milieu où la faim et la malnutrition affaiblissent la population. La crise démographique touche toutes les tranches d’âges. Nous avons abordé les crises démographiques de type ancien disparaissant vers 1740 mais très nettement après 1760-1770. Ceci se voit par une baisse de la mortalité infantile et juvénile, en augmentant le taux de remplacement de la population. Les hypothèses émises par l’auteur, sur les facteurs de l’ancienne structure démographique, concernent la vieillesse, la baisse de fécondité, - et le contrôle des naissances après 1780 - et la mobilité des populations plus importante notamment pour se marier.
Chapitre 4: Structures économiques d’ensemble Dans les structures économiques, les voies de communication sont
importantes. Beauvais se situe à proximité de grands ports maritimes comme Rouen, Saint-Malo, Le Havre et de grandes voies fluviales comme la Seine, l’Oise et la Somme. Ces dernières sont inusitées sinon très faiblement. Les principales voies de communication sont les voies de terre. Les chemins, en mauvais état, sont des sentiers que la poste royale n’utilisa qu’en 1738. Pierre Goubert conclut la question des communications ainsi : « l’absence de toute voie d’eau, le caractère secondaire et le mauvais entretien des voies de terre contribuaient donc à faire du Beauvaisis un pays terrien sédentaire qui vivait à l’écart des grands axes de circulation ». Cela n’empêcha en rien l’agriculture de produire et éventuellement d’exporter. Le nord du Beauvaisis spécialisé dans la culture céréalière fournit le froment, le méteil et l’orge pour la consommation paysanne et celle des villes. Le sud du Beauvaisis s’oppose au Nord par une multiplicité des ressources. La culture céréalière y est moins dense remplacée par l’élevage grâce à un paysage demi-normand. La production laitière prend la direction des grands marchés, des grandes routes et de Paris. L’objet le plus exporté produit en Beauvaisis est le textile. Que ce soient des étoffes de laine ou de lin, cette production, plus rurale qu’urbaine, s’exporte vers la capitale et le bassin parisien aussi bien que dans les nations étrangères par le biais de riches marchands. Ces derniers composent avec les bourgeois et les nobles la majorité des personnes pourvues d’écus d’or et de Louis d’or.
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Chapitre 5 : La société rurale : les paysansL’auteur, dans un premier temps, esquisse les grandes lignes de la société
paysanne. Il se rend compte que les rôles de tailles donnent une répartition inégale de la propriété. Très de peu de paysans ne possèdent pas de terre. L’enquête de 1717 montre que la plupart des terres du Beauvaisis échappent à la propriété paysanne. Contrairement aux bourgeois et surtout aux grands établissements religieux qui détiennent les terres les plus importantes et groupées. Les trois quarts des paysans n’ont que 10 % du territoire. « La plus grande inégalité régnait à l’intérieur des foules paysannes. Un écart important séparait le laboureur propriétaire d’une quinzaine d’hectares du paysan parcellaire et du manouvrier ; écart accentué encore par l’inégalité numérique des groupes ruraux. » Le manouvrier constitue la couche inférieure de la société paysanne. Il dispose d’une maison et d’une terre. La concentration des terres de l’Église lui interdit tous efforts pour sortir de la misère sociale. La paysannerie moyenne, dans le Beauvaisis, se compose de quatre catégories différentes : les haricotiers, les artisans ruraux, les vignerons, les airiers. Les haricotiers possèdent environs quatre hectares, engraissent un petit troupeau et vivent petitement. Les artisans ruraux sont, de prime abord, des petits paysans pourvus d’un second métier. Les vignerons se situent dans la banlieue de Beauvais, et se font souvent jardiniers pour vivre. Enfin les airiers sont de minuscules propriétaires qui se spécialisent dans la production d’artichauts et d’asperges pour le marché parisien. Les couches supérieures de la paysannerie se composent de laboureurs, de gros fermiers et de receveurs de seigneuries. La dénomination de laboureur est un titre qu’on abandonne péniblement. Un laboureur moyen ne dispose jamais plus de dix hectares de terre. Les plus pauvres vivent grâce à un second métier. Les riches laboureurs possèdent de l’aisance financière et rien de plus vis-à-vis des autres. Les receveurs de seigneuries réunissent, au XVIIIe siècle, en leurs mains, toutes les grosses fermes de la région et quelques petites. Ainsi, ils ne laissent rien à louer aux autres laboureurs, haricotiers et manouvriers. La plupart des paysans vus dans cette hiérarchie ne récoltent pas suffisamment pour répondre à leurs besoins quotidiens. Par conséquent, ils s’endettent surtout pendant les disettes et les épidémies. Ceci profite aux bourgeois qui leur prêtent l’argent demandé.
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Chapitre 6 : La société rurale : les privilégiés aux champsLes privilèges, au XVIIe siècle, concernent deux ordres juridiques : le
clergé et la noblesse. Les curés beauvaisins sont pour la plupart des enfants du pays. En campagne comme en ville, ils sont issus des couches moyennes de la société rurale, et quelques fois, des couches supérieures. La noblesse représente la couche supérieure de la population à cette époque. Elle s’acquiert par l’achat d’un office anoblissant payé à prix d’or. Une fois acheté, ce titre se transmet par l’hérédité et reste personnel. La noblesse s’affaiblit matériellement. C’est une conséquence de leur mode de vie dépensier basé sur les apparences. Leurs revenus viennent de la terre et des droits seigneuriaux qu’ils perçoivent. Ces derniers payables en argent restent immuables et ne constituent pas le principal source de rente. Les revenus en nature auraient dû compenser la baisse des revenus monétaires. Ce n’est pas le cas à cause de la conjoncture économique des années 1630-1640 pendant laquelle les revenus de la terre semblent diminuer. La noblesse, par son mode vie, s’endette auprès des bourgeois et perd sa fortune, ses biens et son autorité ; même si certains gentilshommes se marient avec des femmes issues de la bourgeoisie prêteuse.
Chapitre 7 : Le décor de la société urbaine : Beauvais au XVIIe siècleBeauvais est une ville close de murailles qui jouèrent encore un rôle
militaire sous Louis XIV. Les remparts limitent l’extension de la ville et contraignent les hommes à vivre dans de petits logements. La nature marécageuse du sol beauvaisien ajoutée aux rues boueuses, étroites et aux odeurs de décompositions des cimetières rend la ville insalubre. Les maisons de bains, au XVIIe siècle, n’existent plus à Beauvais. Pourtant c’est une ville « sonnante » avec ses treize églises. La religion rythme le travail. Le clergé prélève les onze-douzièmes des revenus de la ville et crée une rivalité avec la riche bourgeoisie pour la domination de Beauvais. Cette ville dispose d’une commune depuis 1099. Les maîtres des métiers élisent un corps électoral restreint au XVIIe siècle. Un siècle plus tard, toutes les attributions dont jouissait cette institution ont disparu. Ce n’est plus qu’une commune ayant un rôle d’apparat et de représentation malgré sa forte population travaillant dans l’activité textile.
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Chapitre 8 : La société urbaine : l’ensembleAprès 1690, les dénombrements de la population par feux se sont
multipliés. Leurs brouillons permettent à l’auteur de voir les enregistrements, maisons par maisons, les exemptés et les pauvres entrés au Bureau. Ainsi, l’estimation du nombre de Beauvaisiens entre 1679 et 1726 avoisine les treize mille âmes. Les rôles d'imposition permettent de connaître les groupes professionnels de la ville. L’auteur, en disant que « la place tenue par l’activité textile, par les “manufactures”, qui faisait vivre directement près de la moitié des Beauvaisiens, indirectement une part appréciable du reste », montre l’importance de ce groupe professionnel. Il influence le groupe rural composé de laboureurs, airiers, etc., et celui des boutiquiers, artisans et petits patrons. Les rôles d’impositions ne dénombrent pas les riches beauvaisiens exemptés par leur office. Cependant ils nous donnent le pourcentage de 7 à 8 % d’habitants qui paient plus de la moitié des impôts. Le reste des impôts est payé par les petits commerçants, les modestes artisans et presque la totalité des salariés. Les habitants de Beauvais se répartissent en communautés statuées ou non. Les statuées possèdent des statuts que l’administration royale ou une cour souveraine leur avait donnés. Les communautés de métiers sont sous la tutelle du juge de police. Elles ne peuvent pas se réunir sans l’autorisation du bailli, doivent présenter les apprentis et prêtent serment devant le juge. L’aspect religieux de ces communautés laisse des traces contrairement aux communautés non statuées. Ce sont des regroupements de 2 à 7 personnes qui n’ont pas les moyens de payer la rédaction des statuts et les frais de promulgation. Les femmes, les plus pauvres et les plus riches échappent à tous les groupes socioprofessionnels et communautés évoquées ci-dessus alors qu’elles font parties de la population beauvaisienne.
Chapitre 9 : La société urbaine : le monde du textileLa moitié des Beauvaisiens vivent du textile. Cela se caractérise par une
hiérarchie à trois échelons : le fabricant, l’ouvrier et le marchand. Les fabricants sont symbolisés par le métier ou l’« estille » et sont au nombre de deux à trois cents. Les plus importants possèdent un atelier dans lequel s’effectue la fabrication d’étoffes, même si certaines sont faites au domicile des maîtres tisserands. Le fabricant moyen ne représente pas la majorité du métier et peut vivre correctement quand les ventes sont aisées. Le fabricant façonnier constitue un type en voie de disparition voué à rejoindre le groupe
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des salariés. Les ouvriers sont en général des fils d’ouvriers et entrent, à l’âge de quinze ans, dans une entreprise par l’apprentissage. Les conditions de travail diffèrent entre les textes et la réalité avec, par exemple, le salaire de l’ouvrier. Il est estimé à 12 sols par jour, par Vauban, alors qu’en réalité il est de 9 sols par jour à Beauvais. Et le paiement s’effectue rarement en monnaie mais en étoffes. Les crises sociales de subsistances touchent en premier les ouvriers en suivant toujours le même schéma : « cherté, chômage, amorces de révoltes ouvrières, mesures de charités, contagion ». Cela ne concerne pas directement les marchands. En aucun cas, ils fabriquent sauf les gros fabricants qui se lancent dans le négoce. La plupart des marchands savent se spécialiser dans une branche du commerce textile (le lin, la laine, le blanchissage). Et les inventaires après décès des gros marchands montrent une amorce des traits du grand commerce du XVIIIe siècle.Chapitre 10 : La société urbaine : la haute bourgeoisie de Beauvais : « les familles »
L’auteur définie la haute bourgeoisie par ces mots : « De la religion aux offices, du négoce à l’échevinage, tout ce qui comptait à Beauvais était aux mains d’une seule classe, classe sociale et classe familiale à la fois. Les “Familles” beauvaisiennes, toutes parentes, formaient au plus une quarantaine de patronymes. » Les familles pénètrent dans tous les milieux de la ville. Elles s'anoblissent par l’achat d’office, mettent leurs enfants dans le clergé afin de garder à leur profit les plus beaux bénéfices. Les revenus habituels de ces fortunes bourgeoises viennent de la rente foncière et des “dettes actives”. Seules les jeunes fortunes venant du milieu marchand n’ont pas encore ces revenus de la terre. Même si, les grandes familles tiennent à rester dans leur ville natale, un certain nombre s’exile à Paris. Ces derniers deviennent “d’honorables bourgeois de Paris”, ce qui montre la relation entre le Beauvaisis et Paris.
Conclusion de la première partieSelon Pierre Goubert, les géographes auraient défini les Beauvaisis
comme un type de région sociale et économique installé dans plusieurs régions naturelles. La capitale, Beauvais, sait tirer profit du plat pays et de ses ressources complémentaires. La population autour de cette ville se compose au quatre cinquième de ruraux dont la majorité se compose d’haricotiers ou de manouvriers. Les fermiers des seigneuries dominent la
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paysannerie beauvaisine. Le Beauvaisis est le domaine urbain et la mouvance rurale des hauts bourgeois de Beauvais.
IIe partie : Conjonctures : fluctuations économiques, sociales et démographiques en Beauvaisis, de 1600 à 1730
Chapitre 1 : Les mouvements de prix céréaliers : la mercuriale de Beauvais
Le marché de Beauvais représente le centre politique et économique de part sa dimension régionale ; il permet la redistribution et la consommation des grains. Les mercuriales sont les relevés des prix des grains pratiqués sur chaque marché. Elles commencent à la date de la Saint-Rémi et finissent à la Saint Sylvestre. Pour élaborer des statistiques à partir de cette source, Pierre Goubert utilise la méthode logarithmique préconisée par Ernest Labrousse. La comparaison des niveaux de prix exige de connaître la contenance des diverses mesures. Au XVIIIe siècle, la mine passe d’environ trente litres à trente-trois litres environ. Cela permet d’illustrer certains aspects de la mentalité économique et seigneuriale. Le compte de minage de Beauvais, aux mains de l’évêché depuis 1627, précise les quantités de froment vendues à chaque marché à partir de 1727. L’auteur remarque que prix semblent varier à l’inverse des quantités vendues, reflétant la lutte entre le vendeur et l’acheteur. Les mouvements cycliques des prix du grain, étudiés entre 1600 et 1730, laissent voir les moments de modération, en 1601-1645, 1667-1687, et les crises à l’avènement, à la mort de Louis XIV et aux années 1645-1667. L’étude de ces mouvements sur une longue durée montre une longue fluctuation orientée vers la baisse pendant à peu près cent ans. La comparaison des mouvements des prix du froment avec ceux des céréales de grande consommation révèle certaines similitudes surtout dans le long terme. Les céréales de grande consommation connaissent des baisses et des hausses de prix plus accentuées et plus rapides que le froment ; ceci s’explique par des facteurs sociaux et psychologiques.
Chapitre 2 : Les mouvements des prix alimentaires principaux : les blés, de Beauvais aux régions voisines
Les marchés beauvaisins de Crèvecœur et Songeons pratiquent notablement les mêmes prix que le marché de consommation de Beauvais. Ainsi le « marché de Beauvais “faisait la loi” en Beauvaisis et sur les
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marges beauvaisines, c’est-à-dire dans un rayon de sept à huit lieues », cette constatation de la part de l’auteur se confirme avec la comparaison des prix des blés en Picardie. La conjoncture céréalière est comparable dans les deux régions proches l’une de l’autre et elles concordent très largement. La concordance de ces prix avec ceux du Bassin Parisien est plus frappante qu’avec la Picardie. La conjoncture céréalière beauvaisine s’identifie à celle des grandes plaines à blé du Bassin Parisien.
Chapitre 3 : Le mouvement des prix alimentaires secondairesLa cotation fréquente, dans les mercuriales, des légumes de
consommation courante (fèves, pois, bisailles) montre qu’ils sont achetés pour être consommés. Ils entrent couramment dans l’alimentation paysanne comme le méteil. Dans les premières années du XVIIe siècle, la vie cyclique des légumes est indépendante de celle du blé. Par la suite, elle reproduit les mouvements du blé de manière plus atténuée. Le vin n’est pas produit pour le commerce et sa production est concurrencée par celle du cidre. Le vignoble beauvaisin, au XVIIe siècle, se concentre autour des villes et fournit aux paysans leur piquette quotidienne. En comparant le cycle frumentaire avec celui du vin, le constat est sans appel : à chaque pointe cyclique du froment, le vin est au plus bas et vice-versa. Quant à la viande, elle est un produit de luxe. Elle n’a jamais eu de cours et n’a jamais été cotée à une mercuriale. L’auteur utilise la comptabilité hospitalière pour l’étudier. Il constate que la viande suit un mouvement saisonnier. De la fin de l’été au début de l'automne, les prix sont les plus haut ; pendant le carême et le printemps, ils sont au plus bas. L’importation des harengs des Flandres et du fromage de Hollande montre que la conjoncture beauvaisine et picarde s’insère dans un cadre nord occidental.
Chapitre 4 : Le mouvement des prix : les prix non alimentairesL’avoine est « une marchandise mixte, dont les réactions sont à la fois
celle d’un fourrage et celle d’une céréale “parente” des blés ». Elle se cultive en deuxième sole et elle est considérée comme une plante fourragère. Elle subit des crises bien nettes en 1603, 1611 et 1635. L’auteur les perçoit sur la courbe beauvaisienne des prix de l’avoine. Après 1650, deux crises apparaissent en 1653 et en 1655, provoquant une hausse des prix de la viande. Concernant le bois, la documentation parle uniquement du bois de chauffage. Il subit une hausse des prix à partir de 1600 jusqu’en 1640 et de
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1713 à 1726. Les prix auraient baissé entre 1640 et 1713. Contrairement au bois, le fer tient une liaison dans les mouvements cycliques avec celui du blé et c’est particulièrement visible à partir de 1645. Les mouvements des prix concernent aussi la marchandise principalement produite dans le Beauvaisis : le textile. Au début du XVIIe siècle, le prix de la laine et celui du blé ont varié en sens inverse. À Noyon, cette discordance a un caractère systématique durant tout le siècle. Ainsi le mouvement cyclique des blés commande celui des fils et filasses. Concernant le prix de quelques tissus, serges et revêches, il baisse au début du règne de Louis XIV. Il reste stable de 1666 à 1685 et hausse de Colbert à 1730. Cette dernière est loin de compenser la chute de la monnaie durant cette période.
Chapitre 5 : Esquisse du mouvement des revenus : la renteEn étudiant les baux ruraux et les quelques comptabilités conventuelles
disponibles, Pierre Goubert remarque une baisse de la durée des baux. Elle passe de 21 ou 60 ans au XVIe siècle à neuf ans au XVIIe siècle. Cette décision des bailleurs montre un sentiment de fragilité de leurs revenus, de l’incertitude des temps. L’évolution des fermages en nature compense un recul constant des profits agricoles, lors des grandes crises cycliques, à condition que le fermier paie. La transformation de la rente en nature en rente en argent apparaît, en Beauvaisis, dans le second tiers du XVIIe siècle. Pendant la phase A, les prix du fermage augmentent de 40 % mais ne compensent pas la hausse des prix du blé. Durant la phase B, les rentiers ont de la peine à maintenir les prix nominaux des fermages auxquels s’ajoute la difficulté de les percevoir. Lors des crises de subsistances dans la phase B, les rentiers du sol percevant leurs fermages en argent ont seulement l’avantage de ne manquer de rien. Ceux qui perçoivent leurs fermages en nature peuvent jouer de la crise et la rente les comble de tous ses bienfaits. Les autres types de rentes concernent l’immobilier et les prêts. L’immobilier n’intéresse pas les gens sérieux puisque la majorité des Beauvaisiens sont insolvables. Par conséquent, l’investissement de capitaux en maison demeure exceptionnel contrairement à la rente constituée. « Il s’agit d’un prêt à intérêt qui s’habille en contrat de vente », cette définition donnée par l’auteur montre bien la dissimulation, de la part des usuriers, du prêt d’argent interdit par l’Église. Elle est toujours attribuée de deux manières différentes : la première sur les biens et les héritages du demandeur et la seconde sur le particulier (corps de logis, lopin de terre etc.). De 1600
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à 1720, le taux de la rente constituée a baissé légalement et dans son application.
Chapitre 6 : Peut-on connaître le mouvement des salaires ? Une grande inégalité règne dans le monde ouvrier, quelque soit le type de
travail : rural ou urbain. Très peu de personnes dans le monde agricole peuvent se vanter, à cette époque-là, de travailler à l’année. Seuls les valets de charrue, les charretiers et les servantes engagées qui travaillent dans les grandes exploitations, chose rare en Beauvaisis, le peuvent. La plupart des ruraux essaient de vivre de leur exploitation. Le travail à l’extérieur constitue, pour eux, seulement un appoint dans l’économie du ménage. Mais la plupart du temps, les manouvriers sont des débiteurs et paient leur dû par le travail. Concernant les salaires urbains, l’auteur remarque que les salariés du bâtiment constituent un groupe privilégié par rapport aux manouvriers urbains. En effet, les salaires des manouvriers atteignent très rarement les 10 sols la journée, et ceci quelque soit la période étudiée, alors que les salaires des ouvriers du bâtiment, en 1728-1733, sont de 20 à 25 sols par jour travaillé. Ces derniers payés en argent permettent à ces ouvriers de bien vivre sauf en période de cherté très grave. La dernière catégorie étudiée représente les métiers de la laine. « Le salaire des apprentis, comme ceux de la plupart des ouvriers du “lanifice”, étaient des salaires à la tâche », ainsi ils sont payés en nature. Le taux légal de 10 sols par jour théoriquement donné n’aurait été atteint seulement qu’après les crises. Dans tous les cas, la plupart des salaires ont progressé en valeur nominale pendant la première moitié du XVIIe siècle.
Chapitre 7 : Le mouvement de la production textileEntre 1624 et 1730, la production textile chute et non la sergetterie. Ceci
peut se traduire soit par une crise locale de la fabrication soit par un affaiblissement des possibilités d’achat de la clientèle soit par la réunion de ces deux facteurs. Pour le Beauvaisis au XVIIe siècle, il y a une coïncidence entre les crises manufacturières et les crises de subsistances. Cette corrélation est mieux connue pour les grandes crises. Pour les petites, l’administration de beauvaisienne joue un rôle important en luttant contre la misère, « les possibles émotions » de la population et les épidémies. Une fois la crise finie, les engagements ouvriers se multiplient. Ainsi, l’auteur
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montre la dépendance cyclique du secteur textile envers le secteur céréalier et le déclin de la production textile.
Chapitre 8 : Esquisse de la conjoncture démographiqueLes sources ne permettent pas une interprétation démographique très
fiable puisque les rôles des tailles, avant 1749, sont rares et les registres paroissiaux de Beauvais sont incomplets et très critiquables. L’hypothèse des flux et reflux de la population se voit par les oscillations de la conjoncture démographique que livrent quelques exemples. Ceci permet de voir que la crise de type ancien est très liée au cycle économique. Cette structure démographique de type ancien se remet difficilement des crises graves et prolongées de 1647-1653 et de 1691-1694. Pour avoir un accroissement de la population, il faut que la structure démographique et économique retrouve son niveau d’avant la Fronde pour le dépasser par la suite. Ce lien causal entre la crise économique et la démographie est mis en valeur par l’auteur dans ce chapitre et dans toute cette thèse.
Conclusion généraleL’aspect démographique de cette thèse est sans nul doute novateur au
moment de sa soutenance. Depuis, elle a été contestée concernant la noirceur de la représentation du Beauvaisis apparu aux yeux de Pierre Goubert. Il est certain que les travaux démographiques se sont multipliés et ont permis de connaître plus de choses qu’au moment des recherches de l’auteur. La seconde partie s’occupe de la dépression démographique du Beauvaisis n’a pas eu lieu partout en même temps et elle a été remise en question. Les corrections ont été faites dans Louis XIV et vingt millions de français paru en 1966. Il est tout à fait possible de dire que cette thèse et sa publication en librairie ont suscité de nombreux travaux sur le XVIIe siècle et sa société rurale ou urbaine.
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Fiche de lecture 2
SAINT JACOB, Pierre de, Les paysans de la Bourgogne du nord au dernier siècle de l’Ancien
Régime, Bibliothèque d’Histoire Rurale n° 1, Association d’Histoire des Sociétés Rurales, Caen, 643 p.
Préface de J.-M. Moriceau
Les paysans de la Bourgogne du nord est la thèse de Pierre de Saint Jacob. Il la commence en 1932 et la soutient en 1960. Malheureusement, l’auteur meurt peu de temps après.
IntroductionPierre de Saint Jacob dévoue cette thèse « à ceux qui ont mis en œuvre la
campagne bourguignonne ». Ainsi, il essaie de montrer les conditions de vie, de travail, de pensée et de les replacer dans la seigneurie et la communauté villageoise.
Iere partie : La Bourgogne rurale vers 1685Chapitre 1 : Les grands traits géographiques
L’auteur décrit la zone d’étude selon huit traits géographiques : le Morvan, l’Auxois, la Montagne, l’Arrière-côte, la « Côte de Bourgogne », le Pays Bas, les Plaines du Sud-Est et la Bresse chalonnaise. Dans chaque zone d’étude, il évoque le paysage, les données sur le climat, l’installation humaine et le type de culture avec ses rendements.
Chapitre 2 : Les modes de possession du sol« On “tient” les biens de diverses façons », cette phrase résume les
formes juridiques de la propriété. Le sol se possède de différentes manières, comme les alleux. L’alleu est une terre dite « en fief » sur laquelle aucun droit de seigneurie ou de justice n’est attaché. Au XVIIe siècle, l’alleu paysan est encore présent dans le paysage bourguignon mais il a beaucoup diminué, contrairement au cens qui représente une forme courante de possession du sol. D’origine obscure, ce type de possession demande une redevance faible. La durée du bail à cens est indéfinie et s’oppose au bail à
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temps. Ce type de bail est presque toujours seigneurial. Ceci ajouté aux brassages et remaniements de la population, la censive devient une redevance d’une zone d’habitat. La censive n’est pas la seule aliénation perpétuelle, le bail à rente en représente une autre. Le terme de « rente » se justifie par la redevance que représente l’intérêt d’un capital pris sur la parcelle. Elle est donc plus forte que le cens. Ainsi au XVIIe siècle s’est créé l’usage d’une double redevance, c’est-à-dire que le cens, faible, touche les divers droits du fief et la rente, plus forte, constitue un revenu. Les terres taillables sont assises sur les biens et proportionnelles à la surface. Son caractère collectif apparaît comme une charge de la communauté qui dispose de terres communales qui fondent comme peau de chagrin au profit des terres propres. Sur ces dernières, le seigneur les transforme en terre paysanne à son profit. Malgré tout, « le paysan reste très attaché au libre usage de ces biens et tient à les garder dans le domaine commun ». Certaines formes de servitude existent encore, comme le mentionnent les terriers : « condition servile et mainmortable ». La mainmorte représente un moyen pour les seigneurs qui ne manquent pas de l’utiliser lorsque les biens les intéressent. Le mode de gestion se voit aussi à travers les baux temporaires. Le plus simple et le plus connu est le bail à ferme, basé sur le système de culture triennal. L’accès à la propriété s’est joué plus sur les conditions sociales des preneurs que sur les conditions naturelles de la terre.
Chapitre 3 : La seigneuriePierre de Saint Jacob définit la seigneurie à travers la vie du paysan : il «
vit au sein de la seigneurie ; son travail, sa vie quotidienne se développe dans ce complexe institutionnel, économique et fiscal. La seigneurie fait l’horizon familier de ses pensées. Sa terre, sinon sa personne, relève d’un fief. La seigneurie reste donc, pour la vie agraire, l’armature essentielle ». Cette armature, laïque ou non, est, à la base, un manse plus grand que les autres que l’on retrouve dans toutes les régions. La puissance de la seigneurie provient de la possession du droit de justice dont son démantèlement signifie un affaiblissement. Pour assurer la conservation de ses droits, le seigneur utilise la contrainte, individuelle ou solidaire, pour agir contre les récalcitrants des perceptions. Il emploie, aussi, la reconnaissance de ses droits dont le refus équivaut à une confiscation des biens du tenancier. La seigneurie s’arroge le contrôle des mutations de biens, du fait qu’il représente une source de revenus et une marque de la
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domination du seigneur en dehors du domaine. C’est aussi un moyen de contrôler la vie du finage, tandis que le droit aux « terres vacques » reconnaît la pleine propriété seigneuriale sur les terres inexploitées. Le fléau coutumier de la seigneurie est sa division. En effet, le domaine seigneurial ne reste pas intact, et la rénovation des terriers le confirme.
Chapitre 4 : La communauté villageoiseLa communauté se définit essentiellement par une liaison étroite entre
l’habitat et l’exploitation, entre le finage et le village. Les communaux concrétisent l’esprit collectif car ils sont l’objet de toutes les attentions, aussi bien des pauvres que des riches. Le principe d’université de ces terres se réalise avec l’appartenance de l’usage par tous dont l'aliénation est interdite. Surtout, ils représentent des ressources précieuses : fourrages, bois, herbes… A travers les assemblées villageoises, après la messe, la communauté s’administre elle-même, tout en étant sous le contrôle seigneurial. Le seigneur fut longtemps un membre de la communauté, le premier communier, et jouissait des usages des communaux. Depuis, il essaie de se séparer du groupe terrien tout en voulant les dominer. La communauté se défend des forains depuis l’affranchissement de la mainmorte. Elle doit le faire contre les usurpations des communaux dues à la misère causée par les gens de guerre. Malgré tout, des milliers d’hectares de biens collectifs sont insérés dans des domaines laïcs ou ecclésiastiques. Cela rompt l’homogénéité des conditions agraires et attaque l’équilibre social intérieur.
Chapitre 5 : La cellule d’exploitationLe meix représente la cellule d’exploitation dans laquelle la maison et les
bâtiments ne remplissent pas tout l’espace. Sa fragmentation, à partir de la fin du XVIIe siècle, résulte de l’appropriation individuelle des membres de chaque famille. Du coup, le manse est disloqué dans son armature ancienne, et survit grâce au travail. Ce morcellement touche aussi les métairies, car le droit successoral accorde des parts égales aux enfants héritiers de leurs parents. Les métairies représentent des exploitations de grandes surfaces. La plupart sont divisées entre des rentiers qui détiennent des terres groupées, disposant d’un statut spécial en face de la seigneurie.
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Chapitre 6 : Les chargesLe système des redevances a longtemps été axé sur le meix qui n’est plus
viable. La référence se tourne vers le feu, et du coup, les redevances frappent l’habitation comme le cens. La corvée est établie par feu. Héritage du Moyen Age, le Parlement l’a réduit à six jours de services par an imposable au paysan. Au fil du temps, elle devient une redevance en argent tout comme la taille seigneuriale. Le poids de cette dernière diminue avec la dépréciation de la monnaie pour ne pas dépasser quelques sous par journal. Tout se paie au sein du village, les banalités représentent le prix de l’usage du four, pressoir, moulin à hauteur du vingtième. La Bourgogne est un pays de taille personnelle, et « l’impôt royal est (…) au cœur de l’inquiétude paysanne ». Il est lié à la vie agraire, et les inégalités et rendent difficile les évaluations et la répartition par les asséeurs. La communauté détient des charges qui ne diminuent pas contrairement à ses biens. À cela s’ajoute la plus grosse redevance du paysan : la dîme, même si elle a eu tendance à se désolidariser de la vie agraire. Elle frappe sur les récoltes à hauteur de ! à ! du produit net. Malgré les protestations paysannes, ces redevances existent grâce à la seigneurie et à l’Etat.
Chapitre 7 : La conjoncture agraire vers 1685La faible population de la région, le remembrement et la concentration
des terres autorisent des amodiations temporaires, auxquelles s’ajoutent des sous-locations de terres par les fermiers. Le bois est une source de revenus, notamment avec l’établissement de forges. Ces dernières permettent une avance des champs sur la forêt. L’usurpation des communaux enlèvent l’égalité des chances dans l’économie rurale, favorisée jusque-là par l’indivis. Du coup, la vaine pâture, pratiquée partout et sauvant le pauvre paysan, pâtit de l'aliénation des communaux et se répercute sur l’herbe. En effet, il faut la payer car elle est ouverte aux offres. Elle représente un complément aux grains dont le rendement varie pendant une année normale, du triple au quintuple de la semence. L’auteur démontre que le paysan est soumis aux fluctuations des prix du grain car il est plus consommateur que producteur. Le vignoble gagne du terrain sur les céréales dans les régions où le climat n’apporte pas de gelées printanières. Partout en Bourgogne, « chacun s'ingénie à compléter son travail agricole selon les possibilités offertes par le pays ». Les paysans tirent profits de la forêt, des mines et des rivières pour éviter l’endettement. Les dettes personnelles jouent un rôle
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dans l’histoire agraire puisqu’elles sont contractées pour acheter du grain, du fourrage, des subsistances. Elles sont à double tranchant, car en plus d’appauvrir les paysans, elles élèvent leur cote de taille.
IIe partie : De la fin du XVIIe siècle à la physiocratie (1689-1762)Chapitre 1 : La crise de la fin du XVIIe siècle
Cette crise résulte d’événements qui eurent lieux entre 1693 et 1709. La disette de 1693 permet à Pierre de Saint Jacob de saisir le processus des crises qui restera en vigueur jusqu’à la Révolution française. Ce développement commence par une montée de la taille et de la capitation avec la guerre. Le temps de répit laissé par la paix s’achève avec la reprise de la guerre en 1701, et, une montée décisive et brutale de la taille et de la capitation. La population bourguignonne vit médiocrement avec la guerre qui dévore le capital du pays. Le vigneron a une certaine prospérité grâce à la cherté du vin par rapport au prix du grain. Cela dure jusqu’en 1706, année durant laquelle le commerce est atteint par une crise de confiance. Ainsi, les taux des grains et des vins s’effondrent et le malaise de 1708 permet de comprendre la terrible crise du grand hiver. En 1709, le froid tue tout, la famine s’installe pour plusieurs mois et les spéculateurs affament le peuple. La crise devient une crise de capitaux au sortir du grand hiver. Le paysan se retrouve plus pauvre et plus endetté que jamais. La fiscalité, maniée par des spéculateurs, accroît la pauvreté des ruraux. À cela s'ajoute l’épizootie de 1714 qui emporte une majeure partie du bétail que le grand hiver avait épargné. C’est avec ces événements que le rôle de l’intendant se fait de plus en plus prégnant. Il travaille à protéger, et parfois, à sauver les communautés villageoises. À partir de 1709, les relations entre lui et les Etats sont plus tendues.
Chapitre 2 : Au temps du SystèmeAprès les troubles monétaires de 1709, les Etats exigent des collecteurs
d’impôts solvables. Ils entament aussi, une politique routière pour lancer le commerce mais les réalisations sont faibles à cause du manque d’argent. En 1718, les campagnes bourguignonnes ne sont pas sorties de la crise du travail et du peuplement qui sévit depuis dix années. Les opérations monétaires conditionnent la reprise de l’activité agricole. Le Système de Law doit accroître le prix des produits agricoles, or le taux des grains reste stationnaire jusqu’en 1718. Le vignoble stagne et s’affaisse sauf en 1720.
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Les billets entrent dans la société rurale par le jeu naturel des échanges, mais la méfiance à l’égard de cette monnaie factice persiste. Le Système échoue dans son but essentiel : la restauration du crédit. L’article de son programme concernant la diminution de l’impôt permet aux Etats de charger les communautés, de payer une partie du programme routier. La circulation monétaire et la liberté d’exportation des grains (1715-1720) raniment un peu la vie dans la région. Mais le Système n’aurait pu avoir que de profondes répercussions dans les campagnes que s’il avait fondé et imposé sur elles l’essentiel de son action. Il permit la liquidation ou l'allégement des dettes personnelles. L’essor de la production voulu par Law coûte cher au paysan car les forges font reculer la forêt et tous les usages liés à celle-ci. La seigneurie réagit en dressant l’inventaire de ses biens et rénove ses terriers. La faillite du Système a peu touché le prolétariat rural ; le résultat est un fort resserrement numéraire et une sclérose de l’économie. En 1721, au lendemain de l’écroulement du Système, la crise est particulièrement forte. Ceci est visible par une baisse des baux et des difficultés à faire payer les fermiers.
Chapitre 3 : Restauration et stabilisation1726 représente, dans la vie agraire et dans la vie économique, un
moment où les espérances d’une politique de rénovation se déclarent. Fleury apporte une stabilité avec celle du louis et de l’écu et le retour du denier vingt. Après un timide début, la politique de Fleury voit le retour des capitaux à la terre. Les terres cultivées s’étendent avec des défrichements. En 1729, la forêt est menacée et le Conseil interdit de toucher aux taillis et futaies sans autorisation du roi sous peine de 30 000 livres d’amende. Les forges dévorent les bois et détournent la main-d’œuvre des champs. Pendant ce temps, la seigneurie devient plus agressive avec entre autre la reprise de la théorie de la concession seigneuriale originelle. Ainsi, partout s’amorce un resserrement de la seigneurie, même le domaine royal n’y échappe pas. Surtout, elle cherche à restaurer ses droits de fief sur la communauté et désire reconquérir le contrôle de la vie villageoise. Grâce au bas prix des grains, la situation des petits exploitants et des manouvriers est avantagée, surtout le vignoble. La vente des vins et l’extension du vignoble sont la preuve d’une économie favorable. Le bail à grain se pratique pour éviter les risques et faire front aux mauvaises années. La plupart des baux sont temporaires : trois, six ou neuf ans. Les ecclésiastiques accordent des baux à
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long terme : dix-huit, vingt-neuf ans avec des clauses rudes. Le paradoxe de la politique de Fleury est ce maintient de la taille à un taux élevé en temps de paix. La stabilisation monétaire n’est suivie d’aucune politique fiscale. Les Etats reprennent leur politique routière dès 1727 et, pour la faire avancer, ils imposent la corvée dont il sera impossible de s’affranchir. Grâce à cette politique, le commerce des grains, du bois, et des bestiaux apportent des bénéfices aux marchands de la région.
Chapitre 4 : La vie agraireDans ce chapitre, l’auteur égraine la vie agraire selon les grandes
périodes de travaux. Ainsi, il commence par les travaux printaniers comme le bêchage des courtils, des jardins et les plantations de « légumes ». Puis il passe au moment des labours qui occupent les hommes et les cours de justice à cause des contestations de bornages. Vient l’assolement ; le triennal domine partout, le biennal occupe la vallée de la Saône, la Bresse et le Morvan. En juin, la fenaison se fait avec l’aide des femmes et des enfants car il faut faire vite. La moisson occupe un mois complet dans le calendrier agraire. Enfin, le mois de septembre représente le mois des semailles : les bons grains ou les quatre grains. Durant l’hiver, les hommes les battent. L’auteur évoque aussi la question de la dîme et de la tierce perçues aux champs, ainsi que les problèmes que pose le bétail car il représente la richesse du village, et les manifestations religieuses pour s’attirer les grâces divines. La vie agraire inclut les travaux de la vigne qui sont tout aussi durs que ceux de la terre.
Chapitre 5 : Incertitudes et dépression (1757-1762)Vers 1737, les campagnes bourguignonnes entrent en récession, le finage
se recroqueville et se cantonne dans ses meilleurs fonds. Dès 1735, voyant la hausse des grains, les Élus diminuent les tailles de 1735 à 1738 et couvrent le déficit par des emprunts. Mais l'écrasement fiscal recommence en doublant de 1743 à 1748. La guerre et le passage des troupes coûtent beaucoup à la province et aux particuliers. La fin de la guerre annonce trois faits majeurs : épizootie, fiscalité et cherté. Machault lance l’édit du vingtième, impôt que l’Etat reprend en régie directe. Le vingtième va prendre un caractère particulier alors que la taille garde un contact étroit avec la réalité. En Bourgogne, l’essor routier se poursuit et transforme les conditions du commerce. Entre 1745 et 1760, la révolution routière permet
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une baisse des prix des transports dans des proportions considérables. Les marchands étrangers et régionaux profitent de cette métamorphose. Le contraire est visible concernant les fermiers. Ces derniers sont pauvres et les propriétaires doivent fournir des avances pour les équiper. La mortalité due aux disettes de 1748 et de 1752 ont décimé les paysans ; du coup la demande de terre étant faible, les prix s'effondrent. Ceci ne suffit pas à remonter l’entreprise paysanne. Avec la rareté des espèces, les baux en argent tendent à faire réapparaître les baux en nature. La crise du vignoble rompt avec les années où le vin était « la source la plus abondante de l’argent de Bourgogne ». Aux maux de la crise de 1760-1762 s’ajoute la permanence des charges diverses. La vie est chère, les mauvaises années ne manquent pas aussi bien pour le grain que pour le vin. L’esprit de résistance se fait sentir. Entre 1740 et 1763, l’essor de l’opinion publique est considérable dans les campagnes, les meneurs ne se laissent pas entrevoir facilement. La misère de 1759 provoque une nouvelle offensive des Élus dans la réforme de la taille. Ils réussissent à faire de la taille un impôt réel, mais les forains continuent d’échapper au rôle du lieu. C’est le moment où les idées physiocratiques pénètrent en Bourgogne. Peu de personnes s’inscrivent parmi les physiocrates de la première heure.
IIIe partie : La physiocratie et sa destinéeChapitre 1 : L’expérience physiocratique
L’effort vers l’amplification des échanges précède celui de la production. La déclaration du 25 mai 1763 permet la libre circulation dans le commerce des denrées. Pour attirer les capitaux étrangers, la liberté intérieure est venue s’ajouter à la liberté extérieure. Les marchands sont le moteur de la relance économique aidée par la présence de gros capitaux issus des guerres. Avec la crise des derniers temps de la guerre, le commerce reprend vigoureusement. Celui des vins jalouse celui des grains car les acheteurs de vin sont écrasés par les frais d’intermédiaires. L’essor routier permet au trafic de se développer grâce à une main-d’œuvre gratuite et docile, les corvéables. Les attaques de communaux résultent des défrichements « sur toutes les terres incultes, bois, pâquis, buissons, broussailles ». La poussée des défrichements est forte mais après 1770, l’élan diminue sans disparaître. L’auteur nous conseille de ne pas nous fier aux états de défrichements ; pour lui le progrès est plus apparent que réel. Avec les disettes de fourrages en 1763, la spéculation sur les prés rend les incidents plus fréquents jusqu’en
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1770. L’idée de clore les prés plane afin de les éviter. Les États sollicitent l’aide du roi et la Bourgogne entre ainsi dans le mouvement des clos. Cette idée est admise par la majorité des pouvoirs provinciaux et de l’opinion dirigeante. Les décisions de clôture apparaissent durant l’été 1770, le roi signe l’édit dans un moment de disette et de cherté. Cela n’empêche pas la spéculation sur le bois comme sur la dîme d’exister. Les spéculateurs cherchent la grande entreprise et cumulent les fermes de toute natures. Du coup, le bail en nature tend à disparaître au profit du bail en argent. Les défrichements, la hausse des grains et du vin grandissent l’intérêt de la dîme qui est devenue un élément considérable dans le domaine de la spéculation. C’est pourquoi les dîmeries sont bornées avec soin. En tous les cas, le mouvement physiocratique n’a pas provoqué en Bourgogne une révolution agricole. Aucune culture révolutionnaire ne s’est imposée car la liberté du choix n’existe pas et, le progrès des cultures se heurte à la dîme.
Chapitre 2 : La seigneurie dans le mouvement physiocratique Dans l’idéal seigneurial, la justice représente un élément important. Sa
sauvegarde au sein de la seigneurie et son affermissement constituent l’âme du fief, même si elle tend depuis longtemps à gagner la ville voisine. La physiocratie apparaît dans la seigneurie mais elle ne réussit pas à changer les directions traditionnelles du travail. Cependant, une politique de remembrement s’accomplit avec conviction car le fermier en vante la nécessité. D’autant plus que la campagne, jusque-là courbée sous la crainte des gens de guerre, respire et se met à l’aise. Le mouvement physiocratique s’accommode de l’idée de paix, et le château refuge disparaît du paysage. La censive, les lods, les banalités et la mainmorte restent présents en Bourgogne. Le seigneur en tire des revenus, il réaffirme ses droits pour en requérir plus. Concernant la mainmorte, le président Bouhier démontre qu’elle protège le paysan. Selon Pierre de Saint Jacob, il n’est pas douteux que la physiocratie ait ouvert un chapitre dans l’histoire de la réaction seigneuriale. Celle-ci se confirme par la recherche de droits négligés, la demande des redevances en grains, et par l’exigence des corvées. La réaction seigneuriale coûte chère au paysan mais elle lui donne l’occasion de mieux définir ses rancunes et ses adversaires.
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Chapitre 3 : L’écroulement de l’ancien régime agraire et la criseLa prospérité économique joue contre le pauvre. En effet, la terre
seigneuriale est accaparée par les riches car les paysans bourguignons ont des difficultés pour trouver des fonds. Le fermier détient la mainmise de l’argent et spécule sur la terre. Il est donc probable que plus d’un paysan soit devenu un manœuvre des gros propriétaires ou des fermiers. L’usurpation insidieuse des communaux évince les pauvres des biens collectifs. Dans les communautés, on essaie de défendre les derniers restes du commun même si on n’y parvient pas. Cette usurpation va de pair avec la multiplication des clos qui réduisent la vaine pâture. Ainsi, les parcours deviennent des objets de litiges entre les villages qui se protègent du troupeau voisin. Les procès alourdissent les charges des communautés. La plupart du temps, les communaux manquent et la communauté s’endette. Pour s’acquitter de ses dettes, les Etats ordonne une imposition spéciale, ce qui équivaut à guérir le mal par le mal. Le paupérisme s’agrandit en Bourgogne. Les paysans s’endettent et liquident leur petite propriété car ils sont en mal d’argent. L’auteur le constate à travers les « réunions de cotes » dans les rôles du vingtième. Une fois de plus, la guerre pèse sur la vie rurale car les Etats, en 1779, se remettent à solliciter de l’argent à hauteur de 5%. Cette saignée de numéraire accroît la pénurie de moyens de paiement. Du coup, les dettes s’accumulent chez plus d’un preneur de fonds, et les fermiers n’offrent plus les mêmes garanties qu’autrefois. L’année 1785 se remarque par une des misères les plus généralisées de tout le siècle depuis le grand hiver. En effet, malgré tous les moyens de fortune, l’épizootie achève l’œuvre de la disette de fourrages. Nonobstant cette épidémie animale, la spéculation sur les prés reste forte et les prix sont élevés. Dans cette fin de siècle, l’idée physiocratique a largement sombré. Quant à la révolution technique, elle ne se fait pas pour les mêmes raisons.
Chapitre 4 : Les questions rurales à la veille de la Révolution L’auteur entame ce chapitre par la question de la propriété. En effet, à
cause de la résistance des privilégiés, il est impossible de connaître la répartition et la valeur de la propriété foncière en 1789. La plus grande statistique sûre s’établit en 1793. Par conséquent, il n’est pas aisé de saisir le revenu de la propriété car il manque souvent la valeur exacte du fond au moment où nous connaissons les revenus. Selon l’auteur, un propriétaire qui loue en argent ou au tiers des fruits ne peut rarement retirer en terre
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moyenne qu’une vingtaine de livres à l’hectare, voire moins dans les grands domaines. Deux grands fléaux touchent le marché de la terre. Le premier est l'accaparement des terres et la concentration de l’exploitation qui ne conduit à rien. Le second se voit avec la décadence du bétail. La disparition de ce moyen de vie atteint le prolétariat rural : manque d’engrais pour les terres, d’attelage et de laitage à vendre ou à consommer. À court d’argent, le paysan emprunte quand il peut. Le prêt d’argent devient la spécialité des usuriers qui offrent des capitaux à haut intérêt. Concernant la réforme fiscale, le paysan accepte l’impôt mais il veut qu’il soit réel car il est mal distribué. Le rôle de taille est connu de tous, le collecteur l’emporte avec lui dans chaque maison. En 1787, le forain entre dans la communauté fiscale. La même année, un édit royal abolit la corvée qui se paie dorénavant en argent. Il désire une quotité sure et plus conforme aux possibilités économiques et humaines car il n’admet pas les bases fiscales imprécises de feu ou de laboureur.
Chapitre 5 : La société villageoise et les niveaux de vieLes bourgeois représentent une minorité dans la société villageoise, ils
reviennent au village à partir de l’abolition de la contrainte solidaire en matière de taille. Ainsi, ils surveillent avec soin ceux qui besognent sur leurs terres ou leurs capitaux. Ils sont surtout les créanciers du village, les banquiers du paysan. Une autre figure du village est le curé. Souvent issu de riches familles rurales et ayant l’esprit d’entreprise, le curé fait figure aux yeux des paysans de riche et de privilégié. Mais, par sa participation étroite à la vie du village et à l’exploitation du finage, il appartient à l’histoire agraire. Une autre facette du village se compose de petits laboureurs. Cette classe moyenne est la plus fortement touchée car ils louent des terres à haut prix, ont une cote de taille forte, des redevances seigneuriales et des corvées royales lourdes. Par conséquent, certains petits laboureurs tendent parfois à glisser vers le prolétariat car leur budget ne peut s’équilibrer. Il se compose, pour une grande partie, de la nourriture quotidienne basée essentiellement sur céréales secondaires. Le sel représente un produit de luxe que le paysan achète en temps de moisson et de vendange. Autre achat nécessaire à sa survie : le bois devenu très cher car il a subi la plus forte hausse des denrées. Les manouvriers et le prolétariat rural représentent une classe de la société paysanne mais ne la forment pas de manière homogène. En effet, il y a toute une gamme de situations matérielles. Son importance ne peut être remise en
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cause. « Misère, défaut d’argent, impossibilité de nourrir du bétail, dureté du riche », ces quatre plaintes semblent résumer la vie d’un prolétaire rural qui est pénible et à la merci du malheur. Toutes ces classes composent la société villageoise et génèrent parfois des antagonismes sociaux. Ces derniers s’aggravent, à partir de 1770, avec l’affaiblissement des liens avec la seigneurie, la déliquescence de l’ancienne communauté, l’ampleur des spéculations. Et ils entraînent une certaine rupture de l’unité du groupe terrien du village. L’antagonisme entre les villageois et les urbains éclate à plein, on déteste la ville qui sert de « refuge des citoyens lâches et oisifs ». À partir de 1788, l’activité commerciale spécule artificiellement sur les grains et les bois. Ceci résulte de la situation politique et des bruits d’ordre financier. Il semble que le marché clandestin soit fort, car les quantités négociées au grand jour baissent, comme l’a vu Pierre de Saint Jacob dans les mercuriales.
Conclusion Tout au long de cette thèse, Pierre de Saint Jacob montre la vie rurale
durant un siècle. Il révèle les conditions des hommes à travers la possession des terres, la seigneurie et la communauté villageoise. Il n’oublie pas d’expliquer les facteurs sociaux et économiques qui ont influencé la vie des bourguignons. Cette esquisse du mouvement économique et social dans les campagnes de la fin du XVIIe siècle à la Révolution n’est pas encore égalée pour cette région.
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Fiche de lecture 3
LE ROY LADURIE Emmanuel, Les Paysans de Languedoc,Paris-La Haye, SEVPEN, 1966, 2 vols., 1034 p.
Commencée en 1955 par l’étude des compoix, cette thèse intitulée Les Paysans de Languedoc est l’aboutissement de ces nombreuses années de recherches. L’auteur, Emmanuel Le Roy Ladurie la soutient en 1966. Dès sa parution, cette thèse est appelée « à un grand avenir historiographique »98.
IntroductionE. Le Roy Ladurie accède, par sa périodisation, à la longue durée de
l’histoire rurale. Cette étude se divise en trois points chronologiques en commençant à la veille de la Peste noire et la guerre anglaise, puis en passant par les règnes de Louis XIII et Louis XIV et en finissant sur la longue expansion viticole allant de Louis XV au second Empire. Ainsi, il apporte un point de vue global sur l’histoire rurale du Languedoc en utilisant fortement comme trame grossière, mais indispensable, l’histoire quantitative. Ce livre s’ordonne en cinq parties regroupant pour la plupart cinq chapitres. Ces parties permettent une approche des divers aspects de la vie humaine dans cette région méditerranéenne.
Ière partie : Champ de forcesChapitre 1 : Suggestions du climat
L’examen des modes de cultures et de la viticulture permet à l’auteur d’évoquer le climat et son étude. Dans le Languedoc comme dans tout le Midi, l’assolement est biennal en raison des conditions naturelles. Autre activité importante, l’élevage ovin dont la transhumance est obligatoire l’été pour trouver de l’herbe et de la fraîcheur. L’adage « année de vin, année sans foin » montre l’importance du climat sur l’élevage et ses conséquences sur l’économie, par la mortalité du cheptel ovin, car les prix vont en sens inverse des quantités. Les facteurs climatiques (étés chauds et hivers froids) jouent aussi sur les fermages ainsi que l’endettement des laboureurs pour obtenir des semences. En étudiant les dates de vendanges, E. Le Roy
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98 BERCÉ, Yves-Marie, « Les Paysans de Languedoc », Bibliothèque École des Chartes, Paris, 1967, n° 2, p. 444-450.
Ladurie a pu déceler les phénomènes climatiques au cours des siècles, néanmoins ces dates sont à prendre avec des précautions car elles subissent les mentalités des vignerons privilégiant la qualité ou la sécurité. Ainsi il a pu déceler l’été frais de l’année 1675, les hivers rigoureux mêlant la neige précoce et le gel et les années de grandes chaleurs des XVIIe et XVIIIe siècles. Ces intervalles climatiques ont vu l’amélioration de la qualité du vin par le recul des dates de vendanges effectués entre le règne de Louis XV et de Louis XVI. Les conséquences de ces changements de climats sont importantes, aussi bien pour le laboureur, le vigneron, l’éleveur que pour l’oléiculteur.
Chapitre 2 : Plantes et techniques du MidiDans ce chapitre, l’auteur aborde les plantes du Midi. « Quant aux
semences de jardin, leurs migrations obéissent aux mêmes règles mystérieuses que celles qui gouvernent le voyage des ceps, des greffes et des grains » ainsi nous apprenons que le renouvellement génétique des semences de jardin mais aussi de grains, ceps, arbustes passe obligatoirement par le Midi. Toute nouveauté dans le nord de la France ne l’est plus dans le sud de la France. Il en va de même pour les plantes américaines qui inondent les jardins languedociens : les piments, poivrons et les tomates. Quant à la technologie méditerranéenne, elle se voit surtout à travers l’irrigation et les incendies de garrigue pour avoir de l’herbe pour les moutons. La question des moutons joue sur le refus de la faux pour les blés coupant trop ras ces derniers. Le terrain rend l’utilisation de la charrue par rapport à l’araire moins efficace.
Chapitre 3 : Migrations et tentations du Nord« Dans ce Midi méditerranéen les plantes continuent à suivre, dans leurs
trajectoires, les routes traditionnelles, en provenance du Sud et d'Orient ; en revanche, tout ce qui marché à deux jambes ou à quatre pattes arrive pour l’essentiel du nord de la montagne. La migration animale accompagne la migration humaine. » Ainsi l’auteur résume la migration humaine saisonnière, foraine, marchande ou des pauvres venant en grande partie du Massif Central. Cette migration humaine du Nord vers le Sud représente un apport culturel important pour la religion, les idées, l’instruction et le progrès agricole. Concernant la migration animale, elle permet un
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renouvellement génétique des espèces ainsi que l’implantation de nouvelles races d’équidés ou de bétail.
IIe partie : Renaissance MalthusienneChapitre 1 : L’étiage d’une société
La population languedocienne subit des disettes à répétition jusqu’à la fatale peste noire de 1348. Depuis, elle décroît jusqu’au premier tiers du XVe siècle. En 1450, l’étiage humain est au plus bas depuis 1300. Cela se répercute sur la physionomie du paysage avec la contraction de l’ager, le retour de la friche, la reprise de la forêt sur les champs en attirant les fauves ainsi que le travail du bois. L’intérêt porté par l’auteur sur les compoix permet de comprendre, à travers la physionomie du paysage, l’évolution démographique. Le remembrement foncier y est visible. À l’aube des temps modernes, la région se compose de propriétés moyennes mais aux XVIe-XVIIe siècles, elle tombe en poussière par la progression des petites et des grosses propriétés. Le remembrement se fait aussi au niveau lignager, au XVe siècle les vieilles filiations s’effilochent et disparaissent. Pour éviter cela, certaines familles resserrent leurs liens par un ancien système : les frérèches. Ces dernières ne laissent plus de trace après 1550-1560. Avec l’effondrement démographique de la fin du Moyen-Âge, l’offre de travail étant plus forte que la main-d’œuvre, cette dernière demande une hausse des salaires. Avec cette hausse et grâce aussi ) la détente sur le front des subsistances avec le blé bon marché, le niveau ce vie général du paysan s’améliore. Cette « promotion du “secteur primaire” » se fait au détriment des marges bénéficiaires des fortunes foncières.
Chapitre 2 : Populations, subsistances, revenu : les « ciseaux » du XVIe siècle
Parallèlement à l’explosion démographique des deux premiers tiers du XVIe siècle dans la France méridionale, l’essor du Languedoc se ralentit après 1560-1570 pour reprendre de façon sage après 1600, et s’arrêter en 1675-1680. Face à cet essor, l’agriculture riposte classiquement en plantant des oliviers, dès 1596, et d’autres arbres créant ainsi des champs mixtes à l’huile et à blé. À la même époque, le vignoble est dans la torpeur due à la production croissante du grain pour répondre à la pression démographique. À ce moment-là, viticulture dispose seulement d’un débouché local sauf pour les muscats. Avec le cas cévenol, l’auteur montre des ressources
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complémentaires, la châtaigneraie, les mines et les industries. La cherté du bois tourne la demande sur le charbon de pierre créant de nouvelles vocations : paysans-mineurs. L’essor de la sériciculture correspond à l’arrivée de l’argent américain, mais généralement le mûrier reste confiné aux jardins et ne joue vraiment qu’un rôle d’appoint. L’accroissement de la production de grain ne suffit pas face au doublement du nombre de chefs de familles entre 1500-1560. La production céréalière des années 1550-1560 retombe au bas niveau du XVe siècle. Cette stagnation du blé ajoutée à une population grandissante paupérise les masses par la réduction de la consommation individuelle.
Chapitre 3 : Morcellement, concentration, paupérisationEn traitant du morcellement et de la concentration foncière, l’auteur
montre que la structure générale du finage n’a pas changé en 115 ans. Seulement la répartition de ses produits a changé avec la progression de la grosse propriété et le tassement de la moyenne. Au XVIe siècle, le propriétaire moyen peut nourrir sa famille et même vendre des grains, tandis que le micropropriétaire achète ses subsistances. L’explosion démographique est la cause du morcellement foncier, par les partages successoraux, et de la prolifération de la micropropriété. Dans un deuxième temps, la concentration foncière en gros domaines est assez fréquente. La stagnation agricole crée « l’appauvrissement des petits tenanciers, victimes de leur accroissement numérique, (…) accru dans (…) par la progression des plus gros ».
Chapitre 4 : Salaires, rentes, profits : l’appauvrissement des “travailleurs de terre”
Au cours du XVIe siècle, les salaires réels se dégradent par rapport au Moyen-Âge. Les prestations payées en argent diminuent spectaculairement tandis que celles en nature baissent en qualité et parfois en quantité. La structure des salaires se modifie entre 1480 où l’argent fait autorité et 1590 où les salaires en nature prédominent. Un ouvrier agricole qualifié touche le même salaire qu’un manœuvre du bâtiment. La paupérisation des salariés, dont les occasions de travail s'amenuisent, rejoint celle des paysans dont les propriétés rétrécissent. Ceci a pour origine la faim : de terres, de subsistances, d’emploi à un moment de fixité de l’offre. Pensant que les propriétaires terriens augmentent leurs revenus, l'étude de 13 domaines
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démontre le contraire. Le propriétaire doit se contenter d’une rente maigre et stationnaire jusqu’en 1600. La rente foncière demeure un placement du bon père de famille plus que d’une garantie d’enrichissement. Le profit ne se fait pas par la fiscalité puis qu’« elle laisse, (…) libre carrière au profit d’entreprise, pour s’emparer des plus-values réelles, et des marges bénéficiaires possibles. » Ainsi, seul le propriétaire exploitant profite des revenus légèrement croissants et du déclin des charges salariales et fiscales. Cette situation avantage les self-made-men, dépourvus de terres au départ de leur carrière. Ainsi les bourgeois du XVIe siècle, cédant à l’incitation des profits dynamiques ajoutée à leur rente apathique, se font les exploitants directs de leurs propres terres.
Chapitre 5 : Perspectives d’ensemblePour voir ces perspectives, il faut s’intéresser à la pauvreté qui touche les
petits propriétaires et les salariés. « Le morcellement des terres s’accélère, au rythme même où monte la houle des populations », ainsi l’auteur rappelle le rationnement des terres en plus de celui de l’argent. Les crises de subsistances, originaires de ce rationnement, créent des disettes aiguës parfois même des famines. La fréquence et l’intensité de ces dernières interviennent dans la politique frumentaire des autorités. Depuis 1525, les frontières provinciales sont fermées suscitant une hausse des prix des grains. Les années 1526-1535 marquent un tournant dans la politique céréalière en interdisant l’exportation du blé, dans la répression du vagabondage devenu important, et dans l’histoire sociale avec des grandes turbulences de la population. « Le capitalisme rural augmente sa part “verticalement” aux dépens des ouvriers ; mais il ne parvient guère à l’élargir “horizontalement” par l’accroissement des superficies appropriées ; il n’avale pas les petites tenures », ainsi les profits se font lentement sur le malheur du salaire. Mais l’impasse est le morcellement des unités foncières capables de dégager des profits capitalistes.
IIIe partie : Prises de conscience et luttes socialesChapitre 1 : Chemins de l’écriture
Deux révolutions culturelles apparaissent au XVIe siècle. La première concerne la linguistique avec la diffusion du français (1450-1590) et la seconde est intellectuelle avec la Réforme car elle est présente jusqu’au niveau des consciences populaire et paysanne. En ville, la Réforme touche «
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les services et la direction de la société (secteur tertiaire) ; l’activité de transformation (secondaire) ; la production brute à partir du sol (primaire) ». Ceci est visible à travers le “rôle des assistants aux assemblées calvinistes” de Montpellier où y est représentée une forte majorité d’artisans ou boutiquiers suivie des professions dites intellectuelles. 20 % de la population montpelliéraine demeure réfractaire et hostile à la Réforme : la masse agricole. Cette différence idéologique sonne le divorce de la communauté agricole avec les couches artisanales, intellectuelles et bourgeoises. Ce décalage religieux montre une scission morale et culturelle dénoncée par les statistiques des signatures. Les Cévennes représentent la terre de ralliement du monde paysan. La Réforme huguenote y est implantée par les artisans du cuir. Ces conversions paysannes faites de gré ou de force se terminent vers 1570-1590 modifiant la personnalité des convertis avec une épuration des rites magiques, la censure de la libido et l’épargne bourgeoise.
Chapitre 2 : L’offensive huguenote et la terre des prêtresLes premières insurrections réformées de l’année 1560 font germer l’idée
de reprendre les terres du clergé. En effet, ce dernier jouit d’une stabilité de ses revenus réels indexés sur l’inflation. En 1563, en ordonnant la vente au profit du Trésor d’un quart du capital des gros bénéfices du royaume, la monarchie espère répondre aux attentes du Tiers état languedocien. Les principaux acquéreurs sont des personnes des classes riches calvinistes ou catholiques attirées par la terre. Ce groupe d’acheteur n’appartient pas à la noblesse authentique puisque ces terres nouvelles sont un moyen d’enrichissement et de promotion sociale.
Chapitre 3 : La dîme : réforme ou révolution ?La dîme est une ressource fondamentale pour l’Église romaine. Aussi
lorsque les réformés décident d’un transfert du revenu décimal, ils ont des partisans. Des nobles venus aux dîmes par goût des affaires ou par ardeur protestante font partie des fermiers huguenots en 1562. Les protestants, face au refus de l’Église de céder la dîme, s’en emparent de force. Cependant, les paysans veulent sa suppression. En 1562, deux types de grèves s’emparent du Midi. La première est appelée la grève sage puisque les paysans réformés paient la dîme seulement aux pasteurs. La seconde est dite sauvage car beaucoup de paysans refusent le paiement de la dîme. Cette grève sauvage
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profite aux créanciers du Chapitre déjà appauvri à cause de ses habitudes dépensières. Pour les payer, le Chapitre se défait d’une portion de ses champs et ainsi profite aux créanciers appartenant à la bourgeoisie et aux classes aisées.
Chapitre 4 : Lutte et action des « classes inférieures »L’action paysanne évoquée précédemment ruine le clergé et enrichit les
seigneurs, les notables et les bourgeois. Jusqu’en 1550, les révoltes paysannes sont limitées à la fiscalité (la gabelle, la taille) ne touchant ni à la dîme ni aux droits seigneuriaux. Or depuis cette date, « la question décimale, comme on l’a vu, devient l’enjeu décisif des luttes ». Le carnaval de Romans est une des nombreuses révoltes chargée de signification symbolique. Durant ce carnaval sanglant, les acteurs ont joué la révolte au lieu d’en parler, les différents événements le composant révèlent les peurs des nobles et bourgeois vis-à-vis du reste de la population et inversement. Ces rébellions récusent des institutions respectées jusqu’alors dans les insurrections passées. Les Croquants du Languedoc et du Centre, succèdent quelques années plus tard à l’insurrection de Romans. Au cours des années 1590, les « campanères » sont un mouvement paysan, tout comme les Croquants, avec des objectifs plus réduits. Ils luttent contre la taille, le brigandage et la guerre. Sortie d’une initiative purement paysanne, elle est prise en main par la noblesse des villes et le clergé local. Après 1600, les révoltes se replient dans les agitations fiscales.
Chapitre 5 : Sabbats et révoltesLa montée des faits de la sorcellerie résulte de la crise de l’encadrement
spirituel. Depuis 1560, avec les guerres civiles, durant lesquelles les prêtres sont tués ou fuient, le sentiment d’abandon se généralise dans les montagnes. Se retrouvant seuls, les paysans se vouent au diable et à leurs anciens délires. À défaut d’une véritable libération face à leurs angoisses, ils tentent l’aventure d’une révolte satanique. Ainsi, il est possible de voir, dans le comportement des masses populaires, la récurrence d’une « pensée sauvage ».
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IVe partie : Offensive de la renteChapitre 1 : Population
Avec l’apparition des registres paroissiaux, l’auteur constate un léger accroissement de la population continu jusqu’aux années 1675-1680. Celui-ci se répercute sur le nombre de taillables allants de 2-3 % par décennies alors qu’avant 1560, la hausse de ce nombre était de 10-11 %. Ces mêmes documents permettent de situer les villages de la mort : poches de misère, de faim, de maladie achevant la population à partir de 1630. Ce sont des villages situés sur des terres peu fertiles, dans les zones de montagne. Parallèlement à la situation géographique, une des causes de l’effondrement de la population est la disette provoquée par la cherté du pain et associée à la Peste. L’hécatombe démographique s’annihile par une reprise démographie liée aux bonnes récoltes et aux bas prix des grains. Donc l’auteur peut affirmer que la mort joue avec les populations en ajoutant aux conséquences normales de la disette l’effet multiplicateur des épidémies. Durant la crise de subsistance de 1628-1632 touchant le sud du Languedoc, la monarchie augmente les impôts comme la gabelle (en 1627 et 1634), les impôts directs (entre 1628 et 1632) et fait réapparaître les droits de douanes.
Chapitre 2 : ProductionDeux secteurs minoritaires tirent leur épingle du jeu aux XVIe-XVIIe
siècles, la viticulture et la sériciculture. La demande croissante en vin du XVIIe siècle stimule tous les vignobles existant. Ce produit languedocien s’exporte par tout un réseau de marchands situés sur la cote du golfe du Lion. L’expansion viticole occupe seulement les mauvaises terres et les garrigues. C’est une croissance précaire vis-à-vis de la sériciculture. À la fin du XVIe siècle, l’influence des veloutiers de Nîmes stimule la sériciculture languedocienne. Le producteur de soie est mieux loti que le vigneron et le restera même sous Colbert. Cet essor de la soie peut apparaître comme une victoire de la plèbe huguenote cévenole car elle détient tous les savoirs de la soierie. La production de blé augmente grâce à la fin des grèves décimales, la paix et l’expansion des terrains cultivables avec des grands travaux de dessèchements. Ainsi, la crise frumentaire, endémique, depuis 1640, s’éteint avec la chute des prix du blé en 1656. L’élevage et l’oléiculture stagnent au XVIIe siècle malgré des essais de renouvellement.
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Chapitre 3 : RépartitionLes représentations du décor intérieur des maisons, peintes par le peintre
Le Nain, montrent que le paysan du XVIIe siècle est un homme sans réserve financière, sans chaise, ni miroir, ni livre. Contrastant avec la fin du XVIIIe où le mobilier sera dix fois plus nombreux. Vers 1650, le revenu réel du paysan plafonne au même niveau que celui du XVIe siècle. Le morcellement parcellaire continue, appauvrissant les paysans et surtout leurs héritiers, jusqu’à la grande dépression de 1670-1680. D’ici là, la propriété moyenne se fait grignoter par les deux bouts comme au XVIIe siècle, les micropropriétaires en proie aux crises pesteuses sacrifient une génération. Ces crises profitent au remembrement des propriétaires aisés.
Chapitre 4 : Les prélèvementsLa rente foncière, au XVIIe siècle, augmente de 50 % à peu près partout.
Elle poursuit l’esprit d’entreprise du XVIe siècle, permettant aux propriétaires d’émettre leurs conditions aux candidats au labourage. La population croît calmement comme les prix. Le salaire indexé sur le prix du blé permet la stabilisation du niveau de vie d’un ouvrier, même si, les travailleurs de la terre végètent jusqu’en 1650 au bas niveau de vie de 1580-1600. Parallèlement à la hausse de la rente, celle des dîmes se confirme sous Louis XIII. Ceci est dû à la hausse des productions, à la reconquête cléricale de ses biens aliénés, autorisée en 1606 par Henri IV, mais surtout à un retour à la dévotion sans précédent. Le XVIIe siècle, profite aussi à la monarchie qui augmente la taille, la gabelle de 180 % sous Richelieu, et double l’impôt indirect. Ce tour de vis fiscal appauvrit les paysans puisqu’il grossit plus vite que le produit brut. Encore faut-il ajouter les intérêts usuriers touchant surtout les communautés après la peste et créant une crise de l’endettement en 1655. En résumé, le produit net c’est-à-dire la rente foncière, la dîme, l’impôt et les créances s’accroissent plus vite que le produit brut.
Chapitre 5 : Les soulèvementsEn 1643, le manque de pain, la dévaluation du cuivre et le prix du blé 4 à
5 fois supérieur à celui du bas pays, liquident les économies du petit peuple. Parmi les solutions présentes à l’esprit des paysans, celle des révoltes et du croquandage paraît la meilleure. L’auteur donne l’exemple de la révolte d’Agen. Selon lui, elle dépasse le carnaval de Romans, par son langage
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symbolique des sévices macabres, composés de vengeances agraires rituelles et de mutilations cérémonieuses se déroulant suivant un véritable code. Ces soulèvements ne freinent en rien l’âge d’or de la rente jusqu’à la grande dépression sous Louis XIV.
Ve partie : Le refluxChapitre 1 : Avatars du produit brut
La production de vin est décimée après 1650-1660, il baisse d’avantage que le blé, l’huile et la viande de mouton. Le vigneron, sous Colbert, est sacrifié. Cependant, l’industrie viticole essaie de s’adapter en résorbant les excédents dans l’eau-de-vie créant un alcoolisme supplémentaire à celui du vin. La crise du blé a lieu 20 ans après celle du vin car l’inertie due à l’autoconsommation familiale, locale et traditionnelle s’écroule avec les débuts du recul démographique. L’huile, quant à elle, dispose d’une protection au niveau des prix s’opposant à la baisse d’après 1660. Mais, l’hiver 1709 détruit totalement l’oliveraie et elle ne retrouvera jamais la magnificence passée. La question du bétail diffère selon le type : rural ou urbain. Dans le type rural, c’est la régression du troupeau dû à des épizooties influençant considérablement la production de fumier et donc la production végétale. Tandis que dans le type suburbain, le troupeau croît pour répondre à la demande en viande. La baisse du vin, de l’huile, du blé et du bétail à partir de 1680 se résume par les dîmes-argent caractéristique du revenu global réel. Avec ces baisses apparaissent des terres mortes qui sont des terres désertées, car sans cheptel, les rendements baissent et les laboureurs ne peuvent plus payer les impôts.
Chapitre 2 : la retombée du peuplementL’auteur, à partir des communiants de la fête pascale, note un déclin de
ces derniers. Le communiant est un adulte ou un enfant de plus de dix ans et représente la population active potentielle. La crise démographique évoquée ci-dessus aggrave la crise économique par une baisse de la main-d’œuvre. Les régions suburbaines semblent être immunisées. En effet, ces villageois travaillent à la ville pendant la saison creuse pour y gagner de l’argent. La ville se maintient avec l’exode rural. La décadence du produit brut se relie avec la crise démographique. En effet, la mort due à la faim ou aux maladies contagieuses pousse les hommes et femmes à se marier plus tard et à limiter le nombre d’enfants.
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Chapitre 3 : Du morcellement au remembrementPar la démographie contribuable, faite à partir des livres de tailles et des
compoix, comparée à la démographie tout court, l’auteur y note un décalage de dix à vingt ans. Ainsi, elle permet de confirmer la régression démographique qui a lieu dès 1680. Celle-ci joue un rôle non négligeable dans le remembrement des terres. Depuis 1500, les terres se morcelaient en une constellation de micropropriétés face à des gros domaines. À partir de 1630-1680, la réduction du nombre de propriétaire joue en défaveur des petits et à l’avantage des gros. Le remembrement a des promoteurs d’origine socialement diverse. Il est le fait commun de cette fin du XVIIe siècle.
Chapitre 4 : La terre n’est plus rentableLes années 1665 à 1680 voient la mort du profit agricole sous Colbert et
le naufrage des fermiers. Sans profit agricole, pas d’épargne, et donc, les paysans, les fermiers sont en faillite au moindre aléa climatique. C’est ainsi que les fermiers font la connaissance de la saisie et de la prison. Pendant que les terriens luttent pour avoir du profit, celui-ci est mangé par la résistance du salaire. En effet sous Fouquet et Colbert, les salaires revalorisés ne se compensent pas par la baisse du travail. Cette crise du déclin des profits agricoles, due en partie au salaire, joue sur la rente foncière. Elle diminue au point de provoquer la détresse de l’exploitation agricole. Seuls les créanciers restent tranquilles puisque les créances antérieures à 1653 sont réévaluées pour s’espacer sur plusieurs générations. Enfin, l’impôt participe à la décroissance de l’agriculture, avec une levée de capitation dans les années 1695-1701, ajoutée à une hausse de la taille à partir 1715, pour répondre aux besoins des guerres extérieures.
Chapitre 5 : Les rébellions sauvagesLes révoltes du Midi, à l’époque moderne, se basent sur des désirs
d’inversion sociale, sur les privations des non-privilégiés. La principale raison est un antagonisme entre le petit peuple et la noblesse. Avec la crise économique de 1680 et le présage de la Révocation, les révoltes ne sont plus seulement contre l’impôt réel ou fictif. C’est dans les Cévennes que touche le plus durement la Révocation car « la religion c’est la culture ». Anéantir la religion bouleverse la vie quotidienne des populations ainsi que leur équilibre psychique et affectif. Ce dernier combiné à la crise et à la fiscalité
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pourrait pousser un huguenot cévenol à l’hystérie voir au fanatisme sanglant. La preuve en est avec l’apocalypse selon Jurieu. D’après lui, la France en 1685 n’est qu’à la première phase apocalyptique et que le reste n’est qu’une affaire de patience. De nombreux disciples suivent son exemple. Cela entraîne les révoltes des camisards qui n’ont lieu qu’à la suite des persécutions et des misères. Elles n’auraient pas été si vives sans le millénarisme de Jurieu auquel s’ajoute une hystérie prophétique et convulsionnaire.
Conclusion Cette thèse reflète un travail laborieux et fructueux sur l’histoire rurale du
Languedoc. À travers l’économie et la société, Emmanuel Le Roy Ladurie a pu montrer la vie des paysans au cours du XVIe, du XVIIe voire du début du XVIIIe siècle. Il apporte les raisons des crises que subissent ces gens du peuple par une analyse de la démographique, des compoix et des rôles de taille, etc. Il touche à l’histoire des mentalités par l’étude des soulèvements et rébellions jalonnant sa chronologie. Il ouvre sa conclusion en abordant l’histoire économique et sociale du Languedoc dans les grandes lignes, et montre ainsi que cette dernière tend vers la prospérité.
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Fiche de lecture 4
MORICEAU, Jean-Marc, Terres mouvantes, les campagnes françaises du féodalisme à la mondialisation XIIe-XIXe siècle,
Paris, Fayard, 2002, 445 p.
Jean-Marc Moriceau a fait sa thèse sur Les Fermiers d’Île-de-France, XVe-XVIIIe siècle en 1992. L’histoire rurale représente l’axe majeur de ses recherches en tant que membre du CNRS. Il fait partie de l’Association d’histoire et sociétés rurales située à Caen. Terres mouvantes lui a permis de recevoir le prix Guizot en 2003.
Iere partie : Entre stabilité apparente… et l’impression d’immobilitéChapitre 1 : Des masses de granite
« Sur bien des aspects on pourrait étendre, (…) le champ d’interprétation de l’“histoire immobile” pour l’observateur », cette impression d’immobilité résulte de la présentation classique des paysages ruraux. Elle se fait par l’éternel calendrier agroliturgique suivi par le rythme binaire des travaux (travaux d’extérieurs durant l’été et travaux d’intérieurs durant l’hiver). Ce rythme est soumis aux caprices météorologiques. L’espace rural dans ses grandes lignes semble se retrouver d’un siècle à l’autre, ceci est dû à la pérennité des techniques de productions. L’autosubsistance reste impossible à cause de la faiblesse et de l’inégalité des rendements. J.-P. Poussu est un des premiers historiens à remettre en cause ce modèle de l'autosubsistance car au XVIIIe siècle, le paysan trouve pendant la morte saison des activités complémentaires. Et cette « prolétarisation souvent remplace le cimetière, pour reprendre la formule d’E. Le Roy Ladurie ». Il ne faut pas confondre immobilité et stabilité. Les communautés villageoises restent stables et se rassemblent à la sortie de la messe. Elles créent des solidarités au-delà des inégalités. Dans son ensemble la campagne se définit dans sa relation avec la ou les villes environnantes.
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Chapitre 2 : Un autre regard possibleCe chapitre pose la question du regard de l’historien sur l’histoire rurale.
Y-a-t-il un autre regard possible que celui évoqué précédemment ? Cela est possible en faisant attention aux ouvrages de vulgarisation qui n’« offrent qu’un “portrait-robot” du monde rural », au concept de la France paysanne et à la présentation sectorielle de l’INSEE qui fausse la réalité du passé. Seul l’historien de la pluriactivité offre un regard nouveau car il souligne les liens entre l’agriculture et l’industrie textile. Il tire ce regard des sources et de leur traitement quantitativiste. Il contribue à privilégier des éléments de stabilité et de régularité. Cette utilisation des sources cache les ruraux mobiles et certaines catégories sociales du champ d’étude de l’historien. L’archéologie dégage les grandes lignes des structures agraires ainsi que les structures des réaménagements du tissu de l’habitat et du parcellaire sur la très longue durée. Mais elle ne peut pas délimiter avec assurance et précision les césures chronologiques. Le regard de l’historien évolue sur certains concepts, par exemple sur la mutation de l’an Mil ou la révolution agricole du XVIIIe siècle. Cette variation du regard crée des débats au sein de la communauté historienne.
IIe partie : Un cadre mouvant. Espace, environnement et paysages rurauxChapitre 3 : des mutations surgies de la « nature »
« L’homme est un sujet pour son histoire, mais il est loin d’en être le seul acteur », Jean-Marc Moriceau veut montrer les interactions entre la nature et la société qui y pénètre dans la pratique. Il rappelle que l’histoire environnementale intègre des phénomènes naturels et que les rapports avec l’homme dans l’écohistoire99 sont en cours. La perception des mutations environnementales n’est pas la même selon l’échelle à laquelle l’historien l’aborde. À très petite échelle, il est impossible de voir les dégâts faits par les divagations des fleuves, les crises humides ou les effets du recul du littoral, du loup et de l’ours. Les aléas climatiques peuvent entraîner des
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99 Robert Delort définit avec ambition comme la science - humaine - de l'espace dans le temps, qui associe l'écologie, science globale des relations de l'organisme humain avec le monde extérieur environnant et d'une histoire qui projette le regard des hommes du présent sur le passé, non seulement des hommes mais aussi de la nature, des plantes et du climat. Référencé : Olivier Faure, « Corinne BECK et Robert DELORT [dir.], Pour une histoire de l'environnement, Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1993, 270 p. », Cahiers d'histoire [En ligne], 42-2 | 1997, mis en ligne le 14 mai 2009. URL : http://ch.revues.org/index147.html
crises environnementales. Dans l’économie rurale, ces aléas peuvent être extrêmes. Un fait climatique identique n’a pas les mêmes conséquences selon les lieux et les productions. L’étude des cas vosgien et provençal met en évidence que « la gestion des espaces forestiers rejaillit sur l’impact des événements climatiques ». Dans certains cas, l’affranchissement vis-à-vis de la nature est possible localement et ponctuellement comme modifier les périodes de vêlage ou le calendrier de ponte dans le pays d’Auge. Ceci est une réponse à l’ouverture du commerce.
Chapitre 4 : L’habitat : le changement dans la continuité ?Les historiens derrière E. Le Roy Ladurie et J.-M. Pesez insistent sur la
permanence de l’habitat. Elle existe pour les paroisses normandes, d’Île-de-France et les villages désertés ou détruits du sud-ouest qui refleurissent dès la Renaissance. Des changements se réalisent malgré cette permanence matricielle. La paroisse est stable et sert de base au réseau administratif de la monarchie. Pour certains historiens, les paroisses disparues font écran aux mutations paysagères. Le passage d’un habitat groupé à un habitat dispersé marque une continuité qui va dans le sens des mutations sociales et économiques. Et inversement, la concentration des exploitations se fait en même temps que celle de l’habitat. Ces migrations résultent d’un surpeuplement d’altitude et sont le témoin d’un lent mouvement des campagnes par les pôles urbains des bas pays.
Chapitre 5 : La « surface agricole utile ». L'irrépressible métamorphose des terroirs
Les grands défrichements, du XIIIe siècle, s’essoufflent mais continuent de façon individuelle et parfois illégale. Géographiquement, la mobilité du front des défrichements, dans le saltus et la forêt, se voit, depuis le XIIe siècle jusqu’au XIXe siècle. Les aménagements territoriaux concernent, pendant les périodes de paix et d’essor démographique, les zones humides et boisées. Ils sont le résultat de plusieurs siècles d’entreprises collectives, d’arbitrage tant les intérêts individuels risquent de tout compromettre. Les mutations du couvert forestier dépendent de l’exploitation des forêts. Il en existe trois : l’usagère qui répond à l’autoconsommation, l’industrielle en tant que matière première et la monarchique pour le bois de la marine. Toutes ces exploitations changent profondément la physionomie des forêts avec le doublement de la durée de vie des taillis et la pratique du « tire et
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aire » qui régularise géométriquement les masses boisées. L’industrie envahit les campagnes et contribue à l’équilibre économique des régions en fournissant des emplois. Mais elle génère des conflits avec les communautés proches pour l’utilisation du bois de chauffe. La durée de vie de ces industries dépend des combustibles et des matières premières comme la présence ou non du bois.
Chapitre 6 : Pérennité et fluctuation des paysagesL’archéologie permet de réévaluer les dynamiques paysagères et la
préexistence de certaines formes du paysage. Ainsi, elle rend sensible la reconquête permanente des trames parcellaires. Ces dernières ne restent pas fixes. Une fois que la subsistance des hommes en céréales est régulière, elle change en fonction de la demande urbaine. L’embocagement des régions de l’ouest et du centre est le résultat de la demande en viande des populations urbaines. Cela augmente la valeur foncière des terres labourables couchées en herbe. L’industrie permet de développer certaines cultures et d’exploiter les massifs forestiers.
Chapitre 7 : Mesure et perception des mutationsLes communautés rurales s’intéressent à la préservation de leurs
ressources naturelles. Elles prennent localement des mesures de cantonnement spatial et adoptent des calendriers saisonniers, ce qui conduit à une différence de traitement selon les types d’animaux. Les ressources fourragères étant inégales suivant la saison, l’entretien des bêtes aratoires est privilégié. Cet équilibre de l’agrosystème communal exige des protections contre les horsains. La connaissance du territoire reste importante pour l’Administration qui demande une représentation cartographique et statistique. La création des Ponts et Chaussées ainsi que les Eaux et Forêts génèrent un contrôle de l’environnement des communautés rurales, mais aussi une centralisation des prises de décisions détachées des considérations locales.
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IIIe partie : Une économie rurale dynamiqueChapitre 8 : Le changement agricole. Transformations culturales et innovations
Le changement agricole concerne tous les secteurs d’activité. Le premier concerne le faire-valoir. Il n’est pas fixé dans une même aire géographique. Pour simplifier leur gestion, les propriétaires préfèrent le fermage au métayage. Le fermage représente donc une étape vers la fondation du capitalisme agricole. La réduction du temps des baux traduit de façon indirecte les époques incertaines et les révisions rapides des loyers. Les bailleurs défendent les pratiques culturales traditionnelles pour éviter des conflits lors du changement de locataire et ceci se reflète dans la durée des baux. Les inventaires après décès permettent d’étudier le mobilier domestique et leurs évolutions pour connaître le niveau de vie des ruraux; mais aussi à mesurer les changements agricoles à travers l’étude du capital d’exploitation. Le capital fixe offre une sorte de baromètre des changements des techniques en fonction de l’importance ou de la spécialisation de la production. Ainsi, la substitution d’une plante par une autre signale des changements économiques avant qu’ils soient agronomiques.
Chapitre 9 : Céréaliculture et culture alimentaire. Une voie royale pour le changement
Les grands traits des systèmes de cultures, triennal et biennal, existent depuis le XIIe et XIIIe siècle. Ils résultent de la nécessité de produire et de commercialiser les grains destinés à nourrir la population. La géographie de ces systèmes de cultures est permanente jusqu’au XIXe siècle. Cependant, le remembrement agricole a lieu pendant la seconde moitié du XVIIe siècle et entraîne une mutation de la dimension de certains champs. Ceci se répercute subrepticement sur l’équipement agricole qui évolue en fonction des finalités de production. Dans le cas des exploitations villageoises, l’assolement dicte une organisation collective. En effet, les contraintes et la solidarité agraire sont plus fortes dans la communauté villageoise. Mais la baisse du nombre de laboureurs à charrue redistribue le jeu foncier des villages. Les cultures vivrières « nouvelles » apparaissent dans un contexte de croissance démographique régionale. La nécessité d’assurer l’approvisionnement permet des changements culturels quand les sols sont mauvais et répondent aux exigences des plantes nouvelles.
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Chapitre 10 : L’équipement des grandes exploitations. Un indicateur du progrès agricole (XVIe-XIXe)
La source sérielle et quantitative est utilisée pour connaître l’équipement des exploitations et les inventaires mobiliers. Il en existe deux types : ceux effectués après la dissolution du ménage lors du décès d’un des exploitants et ceux de cession concernant la transmission des biens entre vifs. Ces sources permettent une représentativité satisfaisante de la taille des exploitations qui a doublé après 1650. Généralement, les inventaires mobiliers sont constitués au moment où le capital d’exploitation est à son plus haut niveau c’est-à-dire de mai à juillet. À partir de ces documents, les historiens constatent une évolution des grandes exploitations autour de cent cinquante hectares ainsi que l’importante croissance du cheptel mort avec le développement des réserves et de nouveaux instruments aratoires. Insidieusement une restructuration du bétail se fait en qualité avec des animaux plus jeunes, mieux nourris et par une redistribution des espèces dans le troupeau. Ainsi, le nombre d’ovins diminue contrairement à la demande croissante d’engrais pour la préparation des blés. Ce qui permet une utilisation rationnelle du bétail et de la vidange des écuries de la capitale. Par ce moyen, les laboureurs parviennent à engraisser la presque totalité de la première sole cultivée. Les changements techniques sont perceptibles avec une spécialisation des charrues selon les besoins pour une meilleure productivité ainsi que les instruments secondaires comme les herses.
Chapitre 11 : Un tournant agricole ? La seconde moitié du XVIIIe siècleLes statistiques effectuées en 1840 permettent de calculer la
production de grain cette année-là. La moyenne nationale de l’espace français est de 12,45 hectolitres par hectare. Les historiens préconisent d’accompagner cette moyenne de celle des années médiocres et abondantes. L’espace cultivé français, au XVIIe et au XVIIIe, n’est pas immobile, et par conséquent, permet une augmentation du poids du grain avec de forts contrastes géographiques. La mobilité va de pair avec l’extension des emblavures au détriment de la jachère morte. La production frumentaire tire parti des défrichements périphériques et de
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la progression du froment dans les emblavures. Depuis le règne de Louis XIV, les grains se conservent mieux grâce à l’amélioration des conditions d’emmagasinage. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, le sainfoin se plante en plein champ dans les parcelles marginalisées et ainsi contribue à réduire les jachères nues. Au XVIIIe siècle, la luzerne et le trèfle supplantent le sainfoin, car ils correspondent à la transformation de l’élevage qui permet une meilleure fertilisation. Les innovations concernent aussi les techniques agricoles comme les véhicules, le labourage qui utilise des instruments plus adaptés, les récoltes en gardant les pailles pour une meilleure fumure. Toutes ces innovations, ajoutées à l’extension de la culture, à la conservation des grains, permettent une croissance de la productivité et sont stimulées par les débouchés urbains.
IVe partie : La terre, support des trajectoires socialesChapitre 12 : Des coqs de villages aux fermiers gentilshommes. Les Navarre de la plaine de France (XVe-XVIIIe siècles)
La famille Navarre appartient à l’aristocratie agricole depuis la fin du Moyen Âge. L’indice de cette notabilité locale est qu’elle occupe des fonctions au niveau des recettes seigneuriales, des offices locaux et noue des alliances avec les coqs de village voisins. Les ressources propres de l’exploitation dépassent les perspectives d’investissement offertes par le marché foncier et, par conséquent, les Navarre prêtent aux grands. Cette famille possède une exploitation hors norme pour l’époque. Ceci s’est fait par un cumul des fermes sous le règne de Louis XIV. Ce cumul est du aux déboires des locataires en place dans les grandes fermes de la région. Les choix productifs de cette famille poussent au maximum la culture des céréales frumentaires. Pour y arriver, elle réduit au minimum les frais de berger, de domesticité et augmente d’un tiers la capacité culturale. Ce qui lui permet d’être aux avant-postes du commerce céréalier et de ses transformations au cours du XVIIIe siècle. L’ascension sociale des Navarre se concrétise par des alliances avec la magistrature locale. Pour cela, ils paient une
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éducation élitiste pour les filles et les garçons dans les couvents et collèges les plus huppés. Des liens d’honneur, de complaisance et d’estime se créent de cette manière et permettent un rayonnement très haut dans l’échelle sociale et l’espace géographique. Les Navarre restent fortement attachés à leur entreprise agricole allant jusqu’aux mariages endogames pour la garder. La famille Navarre a réussi une élévation économique et sociale supérieure à celle des simples coqs de villages. Mais le repli territorial et familial conduit, au XIXe siècle, à l’extinction de la lignée patronymique.
Chapitre 13 : Continuité et adaptation dans une dynastie de vignerons : les Hédiart d’Athis-Mons (1615-1920)
Les Hédiart sont originaires du canton de Briouze où la survie dépend de l’exode estival pour les moissons et les vendanges. Dès le XVIIe siècle, le manque de bras à Athis et à Mons facilite l’établissement des arrivants, dont les Hédiart. L’intégration définitive se fait par le mariage avec des héritières de vignerons, l’acquisition et l’élargissement des minuscules patrimoines de départ. La vitalité démographique, couvrant la période allant des années 1680 aux années 1820, de cette famille est due à la longévité de la durée des couples avec une moyenne de vingt-trois ans et un nombre moyen de six enfants. Elle est complétée d’un taux relativement bas de la mortalité infantile, juvénile et de la longévité des adultes. Les Hédiart sont, loin derrière le meunier, au sommet de la hiérarchie de Mons, mais disposent de peu d’argent et de meubles. Des fois, un bon vigneron arrive à se doter d’un capital d’exploitation identique à celui d’un petit laboureur. Cette famille participe au dynamisme économique et démographique du groupe de vignerons de Mons qui s’exprime dans la vie communautaire active. Le XIXe siècle représente celui du recul général du vignoble dans le Bassin parisien et une industrialisation précoce. La famille Hédiart, pour vivre, abandonne la vigne et se reconverti dans la culture des blés, des pommes de terre, certains membres deviennent maçons ou journaliers. D’autres quittent l’agriculture pour travailler dans l’industrie. Au fil des années, cette famille a su se reconvertir au bon moment.
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Chapitre 14 : La terre, instrument de protection sociale ? L’exemple des vieux fermiers d’Île-de-France (v. 1640-v. 1840)
En général, la vieillesse est une affaire de famille mais peut être celle de la charité paroissiale. Les gros fermiers représentent un groupe social solidaire et homogène dans les communautés rurales. Les familles qui le compose, sont conjugales et s’élargissent en accueillant un ascendant. Le contrat de mariage représente un moyen de prévoyance pour les parents qui arrêtent leur activité surtout après 1650. Ainsi le nouveau couple se chargeait de « nourrir, loger, coucher, chauffer et blanchir honnêtement » le ou les parents trop vieux pour travailler. En cas d’expulsion de ce dernier une indemnité est prise en compte. Le contrat de mariage représente un marché entre deux générations, les nouveaux mariés et les parents. Le plus souvent, les grands exploitants reculent les partages de succession pour assurer l’usufruit à l’ascendant survivant. Pour éviter de perdre la jouissance de l’exploitation, dans les familles nombreuses des fermiers, souvent la valeur de la dot correspond à la part de l’enfant dans la première succession. Du coup, les partages interviennent seulement au second décès. Avec les partages, l’historien peut connaître l’établissement exact de la fortune mobilière et l’évaluation de la fortune immobilière. La reconstitution des fortunes basée sur les successions révèle le poids du capital foncier et mobilier non agricole, la faiblesse du passif et le maintien d’un capital d’exploitation. Avec une telle richesse, à quel âge cesse-t-on d’exploiter ? Généralement la cessation a lieu au moment de l’établissement des derniers enfants, ce qui est assez tard pour les familles nombreuses.
Chapitre 15 : Une nouvelle donne ? Les adjudications de fermes autour de Paris (1789- début XIXe siècle)
Au moment de la Révolution française, la vente des domaines nationaux offre un moyen de satisfaire les revendications populaires. Elle débouche sur la division des plus grandes fermes de France. Les fermiers peuvent devenir leurs propres propriétaires à condition que la ferme qu’ils occupent soit à vendre, qu’ils disposent des capitaux
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nécessaires, et qu’ils puissent rivaliser avec la concurrence des Parisiens et des autres fermiers.
La distribution ou la dilution des grandes propriétés touchent l’ancien patrimoine ecclésiastique, composé de vingt-sept mille hectares de biens répartis sur trois cent vingt-six fermes. Le patrimoine de l’aristocratie émigrée est constitué des fermes de la haute noblesse, et les opérations de vente sont spectaculaires du fait de leurs concentrations géographiques. Le mouvement de concentration des fermes commence dès le début du XVIIe siècle avec les faillites en séries qui libèrent les exploitations. En Île-de-France, le marché des fermes se concentre autour de quelques dynasties de gros agriculteurs dont le recrutement est bloqué. Ainsi, les baux pris par les gros laboureurs prolétarisent les ruraux évincés du marché des fermes.
Les ventes des domaines nationaux résultent d’une organisation importante. La première est l’établissement de l’inventaire des biens avec l’analyse des baux, des titres de propriété et des arpentages. Les fermes seigneuriales, dans ce contexte, occupent de longues discussions pour le calcul des droits féodaux. La seconde se voit avec le mouvement des adjudications qui est à son maximum pendant les cinq premiers mois de l’année 1791. Les opérations sont délicates pour satisfaire la volonté de morcellement en faveur du petit peuple et la viabilité des exploitations. Ainsi, la redistribution du sol passe surtout dans les mains des Parisiens entraînant une rancœur populaire des petits cultivateurs. Selon l’auteur, la structure agraire est trop rigide pour se prêter à une déconcentration. Les nouveaux propriétaires achètent les biens nationaux dans le cadre d’un investissement de premier ordre. Ainsi, la noblesse arrondit son patrimoine avant qu’il soit vendu après leur émigration.
La vente des biens nationaux change peu les structures agraires de l’Île-de-France, elle agrandit seulement la classe des grands propriétaires. Le mouvement populaire espère une limitation des surfaces des grandes exploitations, mais ce n’est pas le cas. Du coup, les adjudications des années 1790-1796 donnent naissance à de grandes fortunes financières au sein du groupe des fermiers. Ce
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gonflement de patrimoine contient des risques de dislocations au moment des successions.
ConclusionJean-Marc Moriceau, à travers cet essai, nous donne un état des lieux des
campagnes française durant sept siècles. Pour lui, l’histoire rurale n’est pas statique. À aucun moment, elle cache la dynamique des sociétés rurales vues à travers les évolutions géographiques, environnementales et celle des techniques. L’auteur ouvre la voie à de nouvelles recherches pour compléter et suppléer cette œuvre.
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Fiche de lecture 5
Antoine Follain, Le village sous l’Ancien Régime,Fayard, Paris, 2008, III-609 p.
Préface de Jean-Marc Moriceau
Depuis sa thèse Les sociétés rurales dans les communautés d’habitants en Normandie du XVe siècle à 1800, Antoine Follain s’est attaché à l’histoire des communautés rurales. S’inscrivant dans la continuité de ses recherches, Le village sous l’Ancien Régime, fait un état des lieux des recherches effectuées en France. L’auteur veut voir son travail dépassé prochainement.
IntroductionAntoine Follain emprunte son titre à Albert Babeau. Il utilise le concept
de village pour évoquer au futur lecteur une charge émotionnelle. « (La) recherche n’est donc pas confinée entre ses frontières historiques : Bresle, Epte, Couesnon, etc. Car même s’il avait été question de faire seulement un “Village normand sous l’Ancien Régime”, la province n’aurait pu suffire à elle-même pour comprendre sa propre histoire » : l’auteur revendique une rupture avec Babeau et ses collègues régionalistes. Surtout il montre l’intérêt de faire une histoire des villages dans la France entière et non seulement dans sa région. La légitimité du village est établie comme un concept difficile à cerner sous l’Ancien Régime. Le parcours effectué par Antoine Follain pour arriver jusqu’à ce livre permet de le structurer en six axes, regroupant chacun deux chapitres, qui permettent une approche dynamique du problème de la communauté rurale.
1er axe : Comparer et relativiserChapitre 1 : Historiographie du village sous l’Ancien Régime
L’auteur dresse un état des lieux de l’historiographie du village. Le premier historien est Albert Babeau, très imprégné du contexte politique de la fin du XIXe siècle. La découverte des livres de raisons en tant que source semble une voie royale aux chercheurs, néanmoins ils n’émanent pas des ruraux eux-mêmes. Pierre de Saint-Jacob impulse un nouvel élan à l’histoire du village par son étude sur Les campagnes de Bourgogne du nord au
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dernier siècle de l’Ancien Régime. Jean Jacquart est seul historien a déclaré clairement le manque de définition du sujet lui-même. En évoquant les colloques et les congrès sur le sujet des communautés rurales, l’auteur rappelle l’inutilité pour les historiens du congrès de la Société Bodin de 1976 ; à cause du cadrage de la part des organisateurs non productif. Pour faire une synthèse équilibrée sur le sujet, il faut disposer d’études dans toute la France. Actuellement ces dernières, ont une géographie contrastée entre le Nord et le Sud, donnant une impression écrasante de la supériorité du Midi consulaire sur le Nord. L’étude du dernier siècle de l’Ancien Régime prime celle des siècles antérieurs à Louis XIV.
Chapitre 2 : L’exemple normandCe deuxième chapitre résulte de la continuité des recherches de l’auteur.
À travers l’exemple normand, il montre les forces et les faiblesses des communautés rurales fondées sur les contradictions des jugements de valeurs des divers historiens étudiant le sujet. Orientant, dans un premier temps, son propos afin d’établir une typologie des communautés rurales, il s’intéresse à l’environnement du village. L’opposition de ces dernières se retrouve sur le plan financier et géographique. Ainsi, il expose deux types de communautés : la paroissiale et la municipale. Les communautés paroissiales se situent dans le Bassin Parisien, la Normandie, et l’Ouest et prélèvent la taille personnelle. Les communautés municipales correspondent au reste de la France et prélèvent l’impôt (la taille réelle) avec le système de compoix. Les traditions politiques jouent aussi leur rôle dans ces typologies. Les communautés paroissiales fonctionnent comme une « démocratie participante » tandis que les communautés municipales sont étroitement liées à la seigneurie. Les difficultés de l’exemple normand résident dans le problème archivistique. Les normands préféraient les actes sous seing privé et les contrats oraux d’où la quasi inexistence des sources comptables pour les XVe et XVIe siècle. Cela n’empêche en rien la présence dans les communautés rurales normandes de caisses distinctes entre celle de caractère civil et celle de caractère religieux.
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2e axe : Inclure et reléguerChapitre 3 : Les éléments consécutifs de l’« esprit de localité »
Ce chapitre définit l’esprit de localité sous plusieurs axes dont le moteur central est le paysan et sa vision du monde. Antoine Follain le dit bien : « pour chaque village et chaque paysan les dimensions du “monde” sont différentes ». Pour l’expliquer, il reprend Robert Muchembled et la distance de déplacements des paysans dans « une couronne large de dix à vingt kilomètres ». Les paysans bougent autant qu’ils en ont besoin autour du village et cela est inégal selon les personnes et les activités, ce qui fait que leur vision du monde n’est pas celle des hauts personnages de leur époque. Le village, ici, est un point d’ancrage permettant à ces hommes d’avoir le sentiment d’appartenir à un territoire exploité en commun. Ainsi, à partir de la mobilité et de l’attachement de ces derniers à leur village, l’auteur continue son explication à travers les modalités d’entrée dans une communauté. Il ne suffit pas seulement d’habiter le village pour faire partie de la communauté. Elle ne connaît nulle part de flou identitaire. Pour y entrer, le paysan s’acquitte d’un droit ou indique son enregistrement sur les documents fiscaux et son acte de domiciliation. L’essentiel pour la communauté est le partage de la charge fiscale. L’avantage de la vie en communauté se voit par les moments de convivialité, de festivité et de sociabilité, avec la présence de différences sociales entre les membres. L’environnement et les limites de ces communautés rurales jouent un rôle important dans la vie de ses membres. La Normandie a la population la plus dense de tout le royaume français et son réseau de communauté est le plus serré de tous. L’inscription des communautés dans une région dépend du milieu naturel auquel elle appartient. Les limites de ces dernières en Haute-Normandie sont les cours d’eau et les forêts. Ce n’est pas forcément le cas dans toutes les régions comme la Touraine et l’Anjou. La différence avec les communautés du Midi, déjà évoquée plus haut, réside dans une délimitation bien définie et visible sur les documents pour les prélèvements de la taille. L’auteur remarque la stabilité des semis des villages et des structures communautaires dans tout le royaume. D’autant plus que certaines associations de villages existent pour exploiter un bien commun avec une certaine méfiance concernant l’impôt.
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Chapitre 4 : La paroisse normande : un système complet de relations sociales
L’étude de la paroisse normande révèle son maillage si fin qu’il peut correspondre aux communautés. Ses dimensions vont du simple village à plusieurs milliers d’hectares. Les deux seules obligations pour un paroissien sont d’aller à la messe hebdomadaire et à la communion une fois par an, souvent à Pâques. La communauté paroissiale présente des avantages par son système de relations sociales fonctionnant sur plusieurs plans : le voisinage, le travail, le culte, l’administration civile et la justice… Les signes d’appartenance à cette communauté paroissiale sont la participation à la messe mais aussi à l’assemblée générale qui la suit. Faire partir d’une communauté implique des gestes de réciprocité comme l’offrande du pain bénit. Cette offrande montre l’intégration des nouveaux arrivants et la domiciliation dans la paroisse. Autre organisation présente dans les villages normands, en superposition des communautés paroissiales, les confréries de charités. Elles sont les rivales de la paroisse pour les activités et la solidarité qu’elles proposent. Les confréries s’occupent des activités mortuaires en grande partie. La confrérie traduit la peur de la communauté auquel ne répond pas la paroisse. Les confrères renforcent les solidarités et les sentiments d’appartenance à un corps. L’entrée dans la confrérie établie une distinction entre les membres et les non-membres. La solidarité peut se faire avec des frères d’une autre paroisse appartenant à la confrérie et non à la communauté paroissiale. L’inscription à une charité donne des obligations envers cette dernière. La présence des charités se voit avec les messes en mémoire des confrères et des services funéraires aux associés morts. Les charités disparaissent au profit de la paroisse. La paroisse est un système de relations sociales, ceci est visible vis-à-vis des protestants. En Normandie, la cohabitation entre les chrétiens et les protestants semble tranquille du fait de certains arrangements relatifs aux cimetières mixtes. Après la révocation de l’édit de Nantes, les protestants sont discrets. L’existence de certaines déviances et pratiques “magiques” met en cause les bergers car ce sont des marginaux, il importait de savoir à quelle communauté ils appartenaient pour les fuir. La religion permet d’affirmer sont affiliation à la communauté, même si les historiens disposent d’indices de déchristianisation en Normandie à partir de 1750.
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3e axe : Défendre et jouirChapitre 5 : La question des usages et des biens communaux
« Les intérêts agricoles ne sont que l’une des dimensions de l’esprit de localité et de la structuration communautaire », ainsi l’auteur met en place l’un des axes de ce chapitre. Le paysage normand et sa topographie marqué par une division en sole est un héritage du passé sans qu’il y ait eu de gestion collective de la terre. C’est pourquoi l’agriculture normande est peu marquée par les contraintes agricoles. L’assolement triennal est une obligation de se soumettre à l’aménagement collectif du terroir mais sa rotation reste une pratique individuelle. L’élevage, composante importante du système agraire, pose le problème de la divagation des animaux et donc l’obligation de faire appel à un berger, surtout en Haute-Normandie. En Basse-Normandie, la situation est différente pour les XVIIIe et XIXe siècles avec le paysage bocager formé de haies dues à la mise en herbe des champs et surtout à la présence d’animaux. L’herbe forme une des jouissances des biens communaux tout comme l’eau et les bois. L’herbe du cimetière est vendue aux enchères au profit du trésor de la paroisse. Surtout, la gestion de l’eau diffère selon l’usage et la position géographique des communautés en France. L’herbe ne suffit pas pour tous ces élevages, amenant à l’amoindrissement des communaux et de leurs droits d’usages. La possession de biens par la communauté rurale reste rare car souvent ils appartiennent aux seigneurs ou au roi, plus ou moins présent. Les communautés n’ont que l’usage de ces biens. L’esprit de localité ne repose pas nécessairement sur la propriété de biens communaux. La question des communaux a toujours posé des problèmes entre les seigneurs et les communautés. Les capacités juridiques de ces dernières à être propriétaire sont remises en question à cause de l’adage “nulle terre sans seigneur”. Que le roi saisisse ces biens et les revendent à des officiers ou des nobles ne remet pas en cause les usages des communautés sur ces terres. Elles donnent une rente à leur nouveau propriétaire, aussi elles peuvent obtenir du roi un “bail à franc fief à perpétuité” sans garantie de ce dernier de la revente de ces biens. Jamais les communautés n’auront la pleine possession de quelque chose. De plus, la fiscalité des usages des communaux s’ajoute aux impôts ordinaires. Au XVIIIe siècle, cette fiscalisation pose problème aux communautés ; la mutation des communaux en biens paroissiaux semble
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une option de défiscalisation, et serait une des raisons pour lesquelles certaines communautés ne possèdent aucun communal.
Chapitre 6 : Les « communes » de Normandie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle
Les communes de Normandie doivent faire front à l’entreprise en défrichement apparaissant dans cette seconde moitié du XVIIIe siècle. Cette dernière menace d’expropriation les communautés de leurs biens communaux. Dans cette lutte, les communautés s’allient aux seigneurs pour faire front, ainsi ils déposent plainte auprès du roi pour faire entendre leur cause, ils brouillent les distinctions entre les terres. Quand la cause paraît perdue, chacun demande le droit la mise en culture de ces terres. Le rôle des intendants, protecteurs des communautés, est inexistant dans ce cas. Au final, les communautés perdent leurs droits de propriété et n’ont plus que les usages des communaux. Les communes relevant du domaine royal sont dans une situation ambiguë : le domaine royal est inaliénable et le roi n’est jamais lié par ses propres concessions. Cela change avec les entrepreneurs en défrichement. L’enquête, brouillée, effectuée pour connaître l’étendue des terres utilisées par les communautés pour statuer de leur aliénation et leur partage aux paysans, nous en apprend plus sur leur utilisation et leur superficie. L’auteur nous rappelle que la moitié de la superficie des communaux est inconnue en Normandie. Les résultats révèlent une absence d’arpentage due à des raisons techniques surtout à la forme non géométrique des communaux. Pour ceux connus, leur superficie ne dépasse pas les deux hectares et demi, les plus vastes se situent dans la vallée de la Seine. La nature des communaux se définie par défaut, ce n’est ni de la forêt ni des labours, « la communalité est incompatible avec le travail que supposent les blés». Cette terre est impropre à la culture même après d’infructueux essais de labours. Présentés comme médiocre les communaux échappent au marché foncier, ils ne rapportent rien.
4e axe : Débattre et agirChapitre 7 : Les assemblées de village
Pou Antoine Follain, l’assemblée est une institution villageoise procédant organiquement à la vie en collectivité. En premier lieu, il présente l’assemblée normande puis les différences avec celle du Midi. En
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Normandie, l’assemblée est une institution villageoise déléguant au(x) trésorier(s)-procureur(s) une partie de ses pouvoirs pour tenir les comptes, représenter la communauté lors des procès. Ces assemblées sont composées de chefs de feu (correspondant à une famille) et non d’individus. D’apparence égalitaire, elles sont hiérarchisées selon la considération de l’individu. Au XVIIIe siècle, beaucoup d’assemblées sont réduites pour des questions générales. Les différences avec le Midi sont fortes. Les assemblées d’habitants n’ont pas d’existence réelle puisque le pouvoir communal appartient à un conseil général (n’étant pas composé de la totalité des habitants), renouvelé tous les ans. Le rôle universel de ces assemblées se voit à travers le coté politique limité aux états généraux, judiciaire avec la participation aux révisions des coutumes, (en Normandie les habitants font la police locale entre eux tandis qu’au Sud ils co-rédigent des “statuts communaux”), et financier. Elles délibèrent sur toutes les affaires du village, c’est le seul organe de débat et de décision dans le nord de la France. L’intervention seigneuriale dans ces débats est visible selon les provinces et se fait, en Normandie, par l’intermédiaire d’un notable. La présence seigneuriale est requise seulement pour les questions de réparation de l’église ou du maître d’école. Dans d’autres provinces, il faut son autorisation pour faire des assemblées surveillées par des officiers seigneuriaux. Partout en Provence, le seigneur dispose de moyens légaux d’être très présent à ces assemblées. Pour l’auteur, les institutions communautaires bien réglées seraient très soumises à la seigneurie. Certaines réunions, spontanées, ne nécessite pas une convocation trois dimanches de suite ou la rédaction d’un procès verbal. Les comptes-rendus d’assemblées ne garantissent ni la composition réelle ni la conformité des procès-verbaux. Les seules assemblées annuelles sont celles des renouvellements de mandats et ne sont pas forcément respectées. Les réunions se font seulement quand une affaire se présente, les dimanches à la sortie de la grande messe et les jours de fêtes, devant l’église, dans l’église, dans des maisons communales (dans le nord, elles sont souvent louées). En 1787, 80% des réunions ont lieu à l’église, ce qui contraint à des aménagements dans certains villages comme des porches.
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Chapitre 8 : La vie politique au villageLa fréquence des assemblées est difficile à établir par le manque de
registre de délibération : les sources encore disponibles concernent les assemblées les plus importantes. L’assemblée représente toute la communauté, les absents risquent les implications des décisions des présents. Un trop grand nombre d’absents équivaut à une contestation de la décision : le quorum est d’au moins la moitié ou les deux tiers des habitants de la paroisse, selon le sujet à débattre. La représentation des populations aux assemblées varie mais elle est souvent faible et en baisse du XVIe au XVIIIe siècle. La vie politique au village se voit par les informations données par le rôle des signatures dans les procès-verbaux Au XVIe siècle, l’absence de signature équivaut à l’unanimité de la communauté alors qu’au XVIIe siècle, il faut nécessairement des signatures pour valider la décision : le signataire est un témoin identifiable validant son engagement personnel dans une décision prise en assemblée. L’évolution de la signature, au bas des actes, se fait lentement avec l’alphabétisation de la population. Au XVIIe siècle, une marque vaut une signature tandis qu’au XVIIIe la marque est dépréciée. Le nombre de signature sur un acte ne reflète pas le nombre de délibérants de plus que la proportion de marque et de signature est variable selon les assemblées. A travers les signatures, on constate un resserrement des assemblés en conseil restreint. Dans le Midi, les statuts permettent à une minorité la direction des affaires. En Normandie, cette minorité se compose d’un petit nombre d’assidus ayant un engagement sincère au service de la collectivité. En général, dix à quinze chefs de feu représentent les intérêts de tous. L’approche d’Antoine Follain de la population du Petit Quevilly par les groupes familiaux montre que les familles actives sont des groupes solides de petits et moyens paysans avec des racines dans la paroisse; alors que les familles passives sont celles isolées, de nouveaux arrivants, des ouvriers ou des journaliers. La clé du fonctionnement des assemblées réside dans le noyau de familles enracinées qui participe plus activement que d’autres aux affaires locales.
5e axe : Représenter et gérerChapitre 9 : Les officiers de village.
Chaque région de France a sa propre dénomination de l’officier du village, en Normandie le trésorier, dans le Midi le consul. Le trésorier normand exerce de nombreuses fonctions lors de son mandat. Elles sont
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définies au XVIIIe siècle, et concernent aussi bien les questions religieuses que civiles. Avant les années 1670-1680, à cause de la dureté des temps, son travail exigeait beaucoup plus de temps qu’au XVIIIe siècle. Antoine Follain ne conçoit pas qu’il y ait eu un représentant civil et un représentant religieux différent car les habitants du village sont les mêmes et le concept de l’Eglise en tant que tel n’existait pas. Ainsi le trésorier normand porte la casquette de marguillier, procureur et syndic avec des fonctions bien définies de façon très larges. Il ne s’occupe pas des impôts et du prélèvement de la taille. Dans chaque village, un homme n’est jamais élu deux fois trésorier; la limitation de son mandat lui permet d’avoir une compensation de ses gages. La présence d’un second trésorier dans les sources montre un partage des attributions ou une défiance vis-à-vis du principal. Ce second trésorier peut apprendre sa fonction ou être coresponsable de la collectivité avec le premier trésorier. Cette fonction en exigeant une certaine humilité, dont l’auteur trouve de rare traces dans les documents, lui permet des avantages visibles au sein de l’église paroissiale. Avec sa charge, le trésorier dispose d’une place avantageuse dans l’église, présente les pains bénits et porte la bannière lors des processions. A leur sortie de charge, ils bénéficient de prix préférentiels pour les messes funéraires et des inhumations dans l’église, la location avantageuse des bans. L’élection aux fonctions paroissiales se fait par suffrage. Tout postulant doit habiter la paroisse, être disponible, sachant additionner et soustraire (étant peu exigent sur les compétences sinon cela limiterai le recrutement). Une fois élu, il est impossible de s’en faire exempter.
En Provence, la communauté municipale dépend des pouvoirs monarchiques car les pouvoirs des consuls sont une délégation du seigneur du lieu. Les consuls sont plus des agents seigneuriaux que municipaux. En théorie, le mandataire civil de la communauté doit pouvoir en dehors de la communauté la représenter. En réalité, il est obligatoire pour le trésorier de faire confirmer ou étendre son mandat car le gouvernement n’accorde que le minimum de pouvoir au trésorier. Le consul peut être reconnu par le juge seigneurial. Un des avantages du consulat se situe dans le droit de faire de la justice sans étude de droit. En effet la juridiction consulaire dispose de la possibilité d’appliquer des lois, d’édicter des règlements assez forts pour contraindre un particulier. Si les consuls avaient réellement cette juridiction ce serait de la basse justice, car il n’ont pas plus d’autorité sur la police que
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les vrais juges. En Provence comme dans le comté de Nice, les consuls ne jouissent pas de juridiction au XVIIIe siècle.
Chapitre 10 : Les villages sont-ils bien gouvernés ?L’impôt est une charge pour la communauté, tous les contribuables sont
atteints solidairement et un seul pour le tout. Ainsi le calcul de l’impôt s’effectue grâce à un taux, trouvé au bout de trois siècles de prélèvements dont la répartition n’est pas forcément juste lors d’un dérollement dû à un décès. La charge de collecteur est une astreinte pour les personnes désignées. En Normandie, les collecteurs sont toujours en nombre impair et de classes sociales différentes. Il est presque impossible de connaître le coût de la perception des impôts en Normandie faute de comptes de collectes comme dans le Midi. Cette tâche est d’autant plus dangereuse pour le collecteur qui risque la saisie de ses biens ou l’emprisonnement s’il ne réunit pas la somme demandée puisqu’il est le seul débiteur identifiable de la part des autorités. Le trésorier ne s’occupe pas des impôts. Mais les communautés normandes accordent un statut particulier à ceux qui ont servi, et deviennent une sorte de corps électoral. Au fil du temps, le crédit accordé aux anciens trésoriers ne peut que tourner à la cooptation. Le mode de désignation change à la fin du XVIIe siècle avec la création d’offices royaux de maires. Pour répondre à ce changement soit les communautés achètent l’office et choisissent leur magistrat soit l’office est acquis par un particulier. Les communautés villageoises existent dans le Midi mais se méfient les unes des autres. Les trésoriers normands sont des comptables et des ordonnateurs de l’argent de la communauté. Dans le Midi, il existe une nette différence entre les consuls (ordonnateurs) et les calvaires (comptables) pour éviter aux premiers de toucher aux fonds publics.
6e axe : Résister et collaborerChapitre 11 : L’Etat et les villages à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècles.
L’intendant représente l’Etat au sein de la province. Avec les édits de 1660 et 1680, il encadre le gouvernement des villages. Il intervient, au sein de ces gouvernements, dans un cadre juridique. Lors d’affaires judiciaires, concernant des questions fiscales, agraires, paroissiales ou de communaux, il est avantageux pour les communautés de faire appel à l’intendant. Avec lui, les communautés gagnent de l’argent par la rapidité des décisions. Colbert essaye de liquider le passif fiscal des communautés, certaines en
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France sont surendettées. Pour cela l’intendant et les communautés doivent faire état de leurs comptes et faire remonter au conseil du roi l’état de leurs dettes. En Normandie, les communautés ne passent plus forcément par l’intendant depuis le début du XVIIIe siècle. Avec le rappel de 1767, l’imposition locale est une solution de dernier recours pour les communautés. En réalité, l’intendant ne vérifie pas les finances des communautés, et cela se conclut par un échec fisco-financier. Après 1750, l’autorité royale fait défaut à l’intendant de même que celle des subdélégués. L’édit de 1704, définit leurs compétences et leurs missions d’information des intendants. Leur nombre est variable au début puis se stabilise à partir des années 1750-1760, leur rétribution est faible et compliquée. C’est pour cela que les subdélégués de Franche-Comté se font rétribuer leurs déplacements à la campagne.
Chapitre 12 : Vers la municipalisation des villagesEn août 1702, l’Etat crée un nouvel office vénal de syndic perpétuel pour
remplacer les officiers de village. L’avantage est qu’en Normandie les villages utilisent le nom de syndic. Le nouveau syndic a pour fonction le soin des affaires et de l’administration de la communauté et peut empiéter sur les prérogatives du trésorier normand sans le remplacer dans ses attributions. L’acte de 1729 insiste sur la possibilité des villes et des communautés d’enrichir les offices pour nommer elles-mêmes leurs officiers. Ces attributions ne coûtent rien à l’Etat grâce à l’exemption des charges communautaires comme la collecte de la taille et de la gabelle, exemption du logement des gens de guerre, dispense de la corvée, service de guet et de la garde. Les principaux acquéreurs font partie des notables et des gros propriétaires étrangers à la commune. L’acquéreur de cette charge risque d’être détenteur d’une fonction sans essence si elle n’est pas reconnue par le reste de la communauté. L’achat par les communautés empêche une augmentation de la taille pour payer les gages du syndic. C’est un échec en Normandie et peut être ailleurs en France aussi.
Dans les années 1730, les intendants réclament la nécessité d’implanter de nouveaux relais administratifs: les syndics. Ils sont différents des trésoriers-procureurs. Les intendants dessinent les contours des syndicats par des règlements qu’ils publient. Cette charge peut-être gratuite, faisant suite à une élection et pourvue d’une autorité déléguée par l’intendant. Il ne remplace jamais entièrement le trésorier et s’occupe de tout ce qui intéresse
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le roi. Il doit aussi répondre à des enquêtes administratives ponctuelles. Le bon syndic doit être solvable, habiter la paroisse et y être marié et établi, savoir lire et écrire couramment, être intelligent et ferme. Le volontaire peut être syndic pendant la période minimale de trois années consécutives mais des exceptions existent et durent jusqu’à l’âge de 70 ans. L’intendant peut imposer son syndic contre l’avis de la communauté. Ces réformes tendent à séparer les affaires civiles et religieuses, cela ne se faisait pas les siècles antérieurs, les différences possibles ne portaient que sur l’argent. L’imposition du syndicat par les intendants redéfinit la position du trésorier désormais chargé de s’occuper que des affaires religieuses.
Le travail de l’intendant et du syndic représente l’administration royale. L’administration locale dans certaines régions relève en partie de la seigneurie. Le seigneur choisit ou confirme les officiers de village. Partout, les préoccupations fiscales sont au premier plan dans les réflexions de réforme. La déclaration royale du 3 janvier 1775 abolit la contrainte de solidarité au paiement des impositions royales, chose qui était tombé en désuétude. La tentative de réforme par le contrôleur général Laverdy (1764-1771) fut un échec. La réforme de municipalisation a lieu en 1787, avec le contrôleur général Loménie de Brienne, mettant en place un système de plusieurs degrés d’assemblées. L’Edit de juin 1787 prévoit la création d’assemblées provinciales et municipales. La Normandie est pourvue d’une assemblée provinciale par généralité. La préférence des entités importantes se fait au détriment des petites communautés rurales. En attendant toutes les paroisses sont dotées d’assemblées municipales. En s’alignant sur la réforme, la monarchie compte sur les assemblées locales pour améliorer l’assiette et la collecte fiscale.
Conclusion A travers ce livre, Antoine Follain montre la grande et irréductible
diversité des villages et de leurs communautés. «Ainsi, il y a des histoires de villages scandées par l’action de l’Etat, par celle des parlements et par celle des états provinciaux et par les ordonnances des intendants», nous voyons que le travail pour faire une “Histoire du village en France” reste considérable. Le manque d’études de la part des historiens du Sud de notre pays complique toute tentative de regroupement de données surtout pour les siècles antérieurs à Louis XIV. La différence entre les communautés fait partie intégrante des histoires de village. La fin des communautés, toujours
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la plus étudiée, se trouve dans la municipalisation révolutionnaire. Pour l’auteur, cette étude tend toujours à être dépassée en parlant de l’impossibilité de cartographier les différentes communautés par le manque d’études. Pour lui, aucun chapitre ne peut être considéré comme achevé.
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Fiche de lecture 6
VIDALENC, Jean, « L’agriculture dans les départements normands à la fin du Premier Empire », Annales de Normandie, n°2, t. 7, 1957, pp.
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L’auteur commence cette étude par les répercussions de la Révolution française sur l’agriculture normande. Il évoque la guerre contre les chouans durant laquelle l’Orne n’a subit que quelques raids. Les conséquences les plus importantes faites sur l’agriculture sont dues aux levées d’hommes pour grossir les armées révolutionnaires. Cette diminution et absence de main-d’œuvre n’empêche pas les départements normands d’adhérer à l’essor agricole lié aux effets des mesures révolutionnaires. Surtout que certaines sont sensibles comme la disposition d’égalité successorale car les coutumes locales comme celle du Pays de Caux prévoient l’existence d’un droit d'aînesse au profit des roturiers.
La révolution permet une extension des cultures grâce à la vente des biens nationaux. Les biens ecclésiastiques sont importants et représentent une surface inégale selon les cantons. Géographiquement, la vente des biens d’émigrés n’est pas de la même ampleur et ne transforme pas de la même façon les productions agricoles. Les défrichements représentent une cause d’extension considérable pendant cette période. En effet la jachère ne persiste plus que dans les grandes exploitations du pays de Caux, c’est-à-dire des fermes de plus de cent hectares. Concernant l’amélioration des méthodes de culture, le manque de fond freine les investissements nécessaires. Les efforts des autorités en place pour étendre les surfaces cultivables n’ont qu’un faible impact. Seuls les travaux dans les marais de Carentan qui réduisent la durée des inondations saisonnières et facilitent l’utilisation des marais en amont comme pâture représentent ces efforts. Dans tous les cas, l’auteur estime « que l’agriculture normande n’avait guère évoluée pendant la période impériale que par l’effort des cultivateurs et en conservant le plus souvent son orientation traditionnelle ainsi que ses méthodes techniques aussi bien au point de vue de la culture sous ses diverses formes qu’à celui de l’élevage ».
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Dans la seconde partie de cet article Jean Vidalenc expose les modes de cultures et les productions culturales. Comme dans beaucoup de régions, la production de céréales représente la ressource la plus importante. Le blé tient une place centrale dans l’ancien assolement triennal en vigueur, avec bien sûr des contrastes dans la région. Néanmoins, cet assolement rencontre une utilisation de différents blés et du sarrasin. L’amélioration des sols représente une étape importante. Dans la région normande, l’utilisation de la chaux ou de la marne est, dans les grandes plaines, aussi courante que celle du fumier. Dans les régions proches de la mer, l’utilisation des cendres de varech ou des boues littorales restent possibles en dehors de l’apport du fumier.
La récolte du blé, c’est-à-dire la moisson, se fait en employant la méthode du sciage du blé à la faucille. Cette méthode permet de faire des chaumes pour les toitures. Pendant l’été, les habitants voient traditionnellement le mouvement des travailleurs aller, pendant les moissons, vers le Vexin, Evreux, Caen et Alençon. Dans la région, les cultivateurs disposant de champs semés de seigle, d’orge ou de sarrasin sur les terroirs pauvres, ont rarement recours à de la main-d’œuvre pendant les moissons. L’arrondissement de Dieppe ou le Pays d’Auge et les régions du Bocage pour des raisons de spécialisations importent du blé de la Somme et de l’Eure pour pouvoir vivre.
La culture des plantes textiles tient une place réduite en dehors du Pays de Caux. Ce dernier répond à la demande des villes et des ports voisins, comme Fécamps, la région de Dieppe dans la Seine-Inférieure, Caen, Avranches, pour la production de filets de pêche. Le chanvre fait partie de ces plantes. Il est utilisé pour les huileries dispersées au hasard des vallées. Cette production se complète par celle de plantes oléagineuses comme la navette, la rabette, le colza. La culture du colza permet de pallier au blocus fait sur la pêche à la baleine. L’huile obtenue sert aux machines de l’industrie textile. Quant aux plantes tinctoriales, elles ont une place plus modeste que les plantes textiles dans les productions agricoles normandes.
Les cultivateurs normands sont réticents, à cause de l’incohérence des administrateurs en place dans le régime impérial, à cultiver de la betterave sucrière à cette époque. En effet, il n’y a pas de fabrique de manipulation du sucre extrait de la betterave dans la région. Concernant la culture de la
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pomme de terre, les paysans sont méfiants à la cultiver même si les premières tentatives de vulgarisation de sa culture sont anciennes. Pourtant la culture de cette plante est faite lors des disettes pour éviter la faim. Les déclarations des surfaces plantées de pomme de terre sont erronées et ne permettent pas de voir clairement sa propagation. Contrairement à ces deux types de culture, celle des plantes arbustives évoluent alors que celle de la vigne recule. Le nombre de pommiers à cidre augmente, ainsi que le nombre de bouilleurs.
La dernière partie appréhende la source de revenus la plus importante de la Normandie : l’élevage. Les ovins sont présents partout dans la région et leur laine est de médiocre qualité. Cet élevage n’est pas perturbé par la guerre, contrairement à celui du cheval. En effet, il est soumis aux réquisitions des autorités impériales. Même un préfet avait signalé que les autorités offraient des prix trop bas qui découragent les éleveurs. Pour répondre aux demandes, les communes achètent en dehors du département le double du prix payé par les autorités.
L’élevage bovin échappe aux prélèvements au profit de l’intendance militaire. Le seul souci de la guerre est qu’elle gêne la livraison du beurre par le cabotage dans la baie de la Seine. Depuis la Révolution, les prairies artificielles s’étendent, entraînant une augmentation du nombre d’animaux. Pour ce qui est du beurre, celui du Pays de Bray est renommé pour sa qualité dû au soin de sa fabrication et de la propreté des lieux où il est baratté. L’Orne engraisse des animaux avant de les envoyer chez le boucher des marchés de Routot, Poissy et Sceaux. Les bêtes mises à l’engraissement en Basse-Normandie sont réparties selon les possibilités d’amélioration et surtout de la réputation de la qualité des diverses espèces.
Depuis 1789 , la journée de travail augmente à Vire grâce au départ des conscrits et permet ainsi aux travailleurs ruraux de défendre leur niveau de vie. En 1811, la médiocrité des récoltes prend une tournure catastrophique dans les départements méridionaux, ce qui a pour conséquence une augmentation des prix du blés. Jean Vidalenc conclut cet article en disant que « les difficultés agricoles, tant proprement climatique que nées de la politique impériale, aussi bien militaire que financière, allaient ainsi contribuer à créer en Normandie les conditions favorables à l’effondrement du Régime ».
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Fiche de lecture 7
GARNIER, Bernard, « Comptabilité agricole et système de production, l’embouche bas-normande au début du XIXe siècle », Annales. Économie, Sociétés, Civilisations, 37e année, n° 2, 1982, pp. 320-343.
Dans l’étude des exploitations agricoles, l’élevage se trouve en second plan, comme une production de fumier ou un instrument de travail. Bernard Garnier fait cette étude à partir d’un document peu commun, un livre de compte augeron datant du début du XIXe siècle. Il invite à une analyse systémique de l’embouche bas-normande faite à partir des comparaisons et des données quantitatives issues de ce document.
Ce registre d’apparence ordinaire dans son utilisation et dans ses intentions, permet à l’auteur d’en extraire la comptabilité faite, au domaine du Bais, pendant quatorze années. Ce document complété du cadastre napoléonien permet d’avoir une vision de la surface de la propriété. Malheureusement, les limites de l’exploitation agricole faisant 55 ou 57 hectares ne sont pas aussi facilement délimitées que celles de la propriété. Cette exploitation se caractérise par une concentration de parcelles autour de la propriété, ce qui génère une économie substantielle au niveau de l’échelle d’étude. Les types de cultures de cette ferme sont les labours, les prés, les herbages, les vergers et les jardins. Il existe une forte domination de l’herbe naturelle (93 % de l’exploitation) présente dans les prairies permanentes, ces dernières résultent du travail des hommes car ils transforment des labours en herbages. Les labours restants servent au trèfle et au sainfoin. cette monoculture profite à l’élevage l’engraissement des bœufs.
Le système d’élevage augeron se caractérise par une hyperspécialisation et une adaptation aux conditions naturelles. Il alimente les circuits commerciaux à hauteur de 92 %, la majorité des transactions (86 %) concerne la vente des bœufs. L’autre source de revenus est le commerce des fruits. La monoculture évoquée ci-dessus, rend dépendant le pays d’Auge des plaines céréalières voisines pour la nourriture et surtout pour vendre les produits. La matière première, c’est-à-dire les bœufs maigres, provient de loin. C’est pourquoi l’herbager parcourt tout l'Ouest où les principaux marchés d’approvisionnement sont situés dans le Bas et le Haut Maine. L’art de l’herbager consiste à évaluer les possibilités d’engraissement de l’animal
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qu’il achète. L’achat des bœufs s’effectue selon les conditions naturelles et les demandes des marchés parisiens. Ainsi, l’herbager achète moins de bœufs en hiver à cause de la faible pousse de l’herbe, de la provision de foin limitée et surtout à cause du prix d’achat qui est plus élevé qu’au printemps. La saison des achats s’échelonne de la chandeleur de Montebourg jusqu’en juillet. Les conditions naturelles jouent sur le nombre de bœufs que possède l’herbager. Quatre bœufs qui pâturent aux différentes époques de l’année s’accordent avec la croissance de l’herbe.
En faisant le bilan économique, l’auteur se rend compte que l’embouche donne du travail temporairement aux journaliers, tacherons et même aux domestiques. C’est le cas au Bais. Pierre Prout et sa femme travaillent à temps complet et font appel à de la main-d’œuvre temporaire ce qui permet de supprimer les périodes d’inactivités des domestiques. L’exploitant loue le Bais en faire-valoir direct et les revenus qu’il perçoit sont positifs. Tandis qu’en prenant en compte de toutes les charges, le revenu du fermier reste faible. Les moyens possibles pour augmenter ces revenus consistent à valoriser plus de superficies complantées. Il faut attendre longtemps avant de constater une augmentation des profits, et surtout il faut accepter dans l’immédiat une baisse des revenus ainsi qu’une diminution de l’activité fourragère. L’autre moyen est l’élevage. Les revenus de Pierre Prout, comme celui de tous les autres emboucheurs augerons, dépendent du commerce c’est-à-dire de l’interaction de la consommation qui agit sur les prix et inversement, de la concurrence régionale et de la production fourragère. « En clair, un faible prix d’achat est un facteur favorable à l’obtention de hauts revenus, mais il est loin d’être suffisant. Ce qui est décisif, c’est le prix de vente », voici comment l’auteur résume les interactions sur le montant des revenus des emboucheurs. Bernard Garnier émet l’hypothèse que l’entreprise d’embouche bas-normande, de 1750 à 1830, maintient et probablement, augmente une rentabilité brute du capital circulant fort élevé.
Les Augerons, en exploitant la double proximité relative de Paris et de son marché et de celle des bœufs maigres, ont pu exploiter le système d’engraissement. Du XVIIe au XIXe siècle, l’essor et la spécialisation de l’embouche ont obligé les emboucheurs à étendre leur zone d’approvisionnement. Et inversement, les progrès de cette spécialisation n’ont été possibles qu’en raison de la proximité de ce bassin d’approvisionnement. Cela est visible par l’interdépendance entre le Pays
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d’Auge et les plaines céréalières qui utilisent les bovins comme animaux de trait. Ainsi, des liens existent aussi entre la région d’engraissement et la présence de bêtes de réforme dans toute une série de régions d’embouche situées du Maine et Loire à la Charente Maritime et du Nivernais sans oublier le Bessin. Dans le Pays d’Auge, le système d’embouche au XIXe
siècle est sur le point d’exclure totalement les labours, d’autant plus que le département du Calvados engraisse les animaux les plus jeunes, dû à certaines difficultés d’approvisionnement en matières premières.
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Fiche de lecture 8
JAMBU, Jérôme, « Le système de Law dans les campagnes, l’exemple du Pays d’Auge »,
Annales de Normandie, n°2, 2000, 50e année, p. 297-320.
Pendant les années 1719-1720, John Law réalise une politique monétaire audacieuse pour l’Ancien Régime. Elle se traduit sur le terrain par l’apparition du papier-monnaie. La problématique développée dans cet article concerne l’arrivée des billets, ses utilisateurs et pour quelle dépense. L’auteur travaille, en grande partie, à partir des archives des études notariales de Moyaux, Blangy, Hermival, Auquinville et Fervaques. Ces études se situent toutes autour de Lisieux.
En 1718, John Law crée la Banque Royale et a pour projet de remplacer la monnaie métallique par du papier-monnaie. C’est en janvier de l’année suivante qu’apparaissent les billets de 100 et 1000 £ et en juillet ceux de 10 £. La première mention de l’utilisation de billets date du 15 février 1720, au sujet du remboursement d’une partie de rente, faite devant le notaire de Blangy. La circulation du papier-monnaie ne se limite pas seulement aux catégories sociales aisées et à de grosses coupures. Son usage, dans les premiers temps, s’explique par le désir de se défaire d’une monnaie qu’on se méfie. Du coup, les détenteurs de billets s’en débarrassent, en payant les dettes les plus gênantes, pour conserver la monnaie métallique représentant mieux sa valeur. Cette persistance de l’argent métallique ne s’explique pas dans la méconnaissance des décisions royales. L’auteur prouve que les usagers connaissent fort bien les cours des monnaies. Surtout, il explique que Law imprime chichement les petites coupures de 10 et 50 £. De plus, l’échange de l’argent-monnaie en papier-monnaie résulte de l’éloignement du change et des recettes, et de son utilisation après les délais impartis par Law.
Cela n’empêche pas son essor puisque, dans plus de trois règlements sur quatre passés devant notaire, il est mentionné l’utilisation d’un billet de la Banque Royale. La fréquence du maniement du papier-monnaie se mesure à travers les ventes faites devant le notaire. Ainsi, le Système de Law permet, temporairement, à une partie de la population augeronne de s'acquitter de
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ses dettes. Cette période est néfaste aux transferts de propriétés, dans lesquels il existe une préférence pour l’or sonnant et trébuchant. À partir de mai 1720, les premières difficultés apparaissent avec une baisse de 20 % de la valeur de la monnaie papier. Les campagnes sont au courant de la dévaluation du 21 mai avant son annulation du 27 mai. L’auteur suppose que la nouvelle arrive vers le 24 au soir ou le 25 au matin. Le cas de Marguerite Leblond montre les difficultés devant lesquelles les parties en présence ont du faire face.
À partir de ce mois de mai, les marchands de bestiaux refusent d’être payés en billet de banque. Ce refus matérialise les défaillances du Système de Law qui est arrivé à un point de non retour dans les dévaluations, et dès le mois de septembre, les billets n’avaient plus du tout leur valeur nominale, au point que leur utilisation mercantile quotidienne était devenue impropre. L’arrêt du 10 octobre 1720, connu le 13 ou 14, engendre une hausse des règlements des dettes en billets. Ce désendettement massif est facilité par une situation anormale et une baisse des taux d’intérêts. Dans l’histoire, le grand perdant est le créancier puisqu’à partir du 31 octobre les espèces reviennent rapidement.
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Fiche de lecture 9
JOUBERT, Séverine, « L’agriculture ornaise au cours de la seconde moitié du XIXe siècle », Société Historique et Archéologique de l’Orne,
t. 120, nº 3, 2001, pp. 39-60.
L’agriculture, au XIXe siècle, constitue la principale activité économique du département de l’Orne. En dressant un état des lieux, l’auteur montre son importance dans le paysage ornais.
Ainsi, les surfaces labourées prédominent avec une forte disparité selon les arrondissements et surtout à cause des inégalités du potentiel agronomique des sols. Par conséquent, une adaptation des cultures est faite par les paysans en fonction des sols. La densité de la population ornaise, variant selon les arrondissements, représente une contrainte à l’agriculture. Les statistiques de 1852 montrent que la superficie réservée aux céréales domine dans le département avec une place notable pour la jachère. Ainsi, le froment représente 36,5 % de l’étendue cultivée, l’avoine 29,5 % et le reste de l’espace imparti aux céréales sert à l’alimentation des animaux. Ces derniers représentent une part non négligeable de l’agriculture ornaise. Les marchés parisiens de Sceaux et de Poissy sont un débouché à l’élevage, comme c’est le cas pour le Calvados. La race normande prédomine dans les troupeaux de bovins ornais, sauf dans la région de Vimoutiers et de Trun où ils sont composés de la race augeronne. Les ovins tirent leur épingle du jeu en occupant les sols peu fertiles et donnent de la fumure nécessaire pour les champs, et de la laine pour l’industrie textile. L’animal le plus connu du département est le cheval, et plus particulièrement, le percheron. Il est élevé dans les arrondissements d’Alençon, d’Argentan et de Mortagne. C’est dans la vallée de l’Huisne qu’il trouve les meilleurs pâturages. Il est employé comme cheval de culture et aussi pour les services de postes et de messageries. Les fertilisants nécessaires pour l’agriculture sont de diverses natures comme le noir animal, le fumier, la marne, le plâtre, et les cendres. L’utilisation du plâtre s’effectue dans l’amélioration des rendements des prairies artificielles et naturelles.
En regardant l’évolution de l’agriculture pendant un demi-siècle (1850-1901), l’auteur présente un département où l’agriculture est en voie
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de progrès, s’orientant vers de nouvelles perspectives et où la population est en pleine mutation. La progression de l’agriculture se voit dans l’élargissement des marchés d’écoulement de marchandise grâce à l’amélioration du réseau routier. Il est composé, dans l’Orne, de neuf routes impériales, quatorze départementales et le reste par des chemins vicinaux. Le développement du chemin de fer représente un atout dans le transport des animaux vers le marché de Poissy, mais aussi les marchés étrangers. Cet « élargissement des marchés étrangers a permis de soulager et dynamiser à nouveau l’agriculture ornaise ». Ceci va de pair avec la mutation de sa population. En effet, l’auteur observe un excédent de décès sur les naissances et « afin d’éviter de morceler davantage les propriétés, notamment dans le bocage où les propriétés sont déjà trop petites, on remarque que le malthusianisme rural sévit ». Ce malthusianisme n’existe par seulement dans l’Orne mais en France de manière générale. Ce département subit de plein fouet l’exode rural pour les villes, du coup les paysans manquent de main-d’œuvre. En plus, l’artisanat à domicile, qui représente pour les salariés et les petits exploitants des revenus complémentaires, se déplace vers des ateliers concentrés en ville. Le travail de la terre est devenu moins attractif, car les salaires sont moins élevés que ceux des ouvriers du textile. L’exode rural se fait aussi pour ceux qui avaient l’habitude de travailler de manière saisonnière en Beauce et qui s’y établissent pour améliorer leurs conditions de vie en ayant la garantie d’un travail permanent. Tous ne partent pas, la pénurie de main-d’œuvre est profitable aux ouvriers, aux domestiques ou aux petits propriétaires qui louent leurs bras aux exploitants du département. Ces ornais voient leurs conditions de vie s’améliorer du fait de cette pénurie de main-d’œuvre. À cause de ou grâce à tous ces facteurs, l’agriculture ornaise s’oriente vers de nouvelles perspectives. Avec l’augmentation de la surface des prairies artificielles, en cinquante ans, au détriment des terres labourables, les paysans ornais se spécialisent dans l’élevage. Ils sont encouragés par les autorités, les membres de comices agricoles. Cette réduction des terres labourables s’effectue avec une redistribution des cultures, en illustrant parfaitement les nouvelles exigences de la population rurale ornaise concernant son alimentation. Dans le même laps de temps, la culture de la pomme de terre et du chanvre, par exemple, ont doublé de superficie. Cette évolution culturale se répercute sur les troupeaux d’animaux. Ainsi le nombre de chevaux se stabilise tandis que celui des ovins baisse de deux
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tiers et les bœufs augmentent de deux cents pour-cent. Quand l’embouche connaît des difficultés, l’exploitation des vaches laitières pallie le déficit en donnant des revenus réguliers aux paysans. Ces revenus sont le fruit des ventes de lait, beurre et fromage en constante augmentation. La baisse des troupeaux d’ovins est due à l’amélioration des sols, mais surtout à l’extension des prés réduisant le besoin de fumure, tandis que la production porcine augmente pour répondre à de nouvelles exigences dans l’alimentation de la population. C’est ainsi qu’évolue le département de l’Orne avant de connaître les événements de la fin du XIXe siècle.
Les paysans ornais connaissent une phase de dépression agricole dans les années 1880 à cause des mauvaises conditions climatiques. Le beurre, principale source de revenus stable, subit la concurrence nationale et étrangère et modère son prix. Pour contrer la crise agricole, le gouvernement français prend des mesures protectionnistes. Mais la principale réaction des paysans ornais se fait par l’industrialisation du cidre dans le courant des années 1890. Elle répond à la hausse de consommation du cidre à Paris, car dans les régions viticoles, il y a une baisse de la production à cause de phylloxéra. Du coup, l’Orne se situe au quatrième rang national pour la production du cidre annuellement. L’autre réaction de la part des agriculteurs consiste à trouver des marchés à l’étranger. C’est ainsi qu’ils se retrouvent à exporter des chevaux percherons en Amérique et au Canada. Ce marché cesse en 1882.
En dressant le tableau de l’agriculture ornaise pendant la seconde moitié du XIXe siècle, Séverine Joubert montre qu’elle prospère pendant une vingtaine d’années à partir de 1855. Puis pendant la décennie 1880-1890, la paysannerie se trouve confrontée à la concurrence étrangère, à l’exode rural avec un manque de main-d’œuvre à pallier et surtout à un manque de capitaux dû à la baisse de leurs revenus. Pour faire face à la crise, les ornais ont compensé cette diminution de revenus par la commercialisation du cidre et des chevaux de luxe.
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Fiche de lecture 10
BOUDJAABA, Fabrice, « Femmes, patrimoine et marché foncier dans la région de Vernon (1760-1830),
Histoire et Sociétés Rurales, n °28, 2e semestre, 2007, p. 33-66.
La femme et son statut dans la coutume de Normandie retiennent le plus l’attention des historiens du droit. En effet, dans le cadre successoral, la coutume prévoit la stricte égalité entre les héritiers de sexe masculin et l’élimination des filles permet la pérennité de l’exploitation agricole. En général, le facteur démographique fait le reste puisque les paysans n’ont pas plus d’un héritier ou deux. Le Code civil remet en cause cette élimination des filles du partage, et l’auteur se demande dans quelle mesure les préoccupations pratrilignagères se traduisent dans les comportements de la gestion des patrimoines fonciers et immobiliers des familles paysannes.
Pour y répondre, il étudie le passage du droit successoral de la coutume au Code civil. Celle de Normandie fait partie des coutumes de type égalitaire et elle l’est pour les héritiers mâles. Les filles ne sont pas exclues des partages quand les hommes sont absents pour succéder. Du coup, la logique patrilinéaire donne un cadre favorable à la préservation des patrimoines familiaux. La caractéristique majeure de cette coutume est la « distinction, plus accentuée qu’en toute autre coutume, entre les biens propres et meubles et acquêts, pour organiser plus fortement encore la succession des propres », ainsi elle interdit le legs des biens propres même à une personne sans enfant. La Révolution française apporte des changements au sein du droit successoral avec son unification au plan national, remettant en cause la coutume de Normandie. Du coup, la multiplication des héritiers compromet la viabilité des exploitations du fait du morcellement de ces dernières entre les successeurs. Le Code civil apparaît, plus tard, en mettant sur scène l’égalité entre les héritiers, tout en laissant une marge de manœuvre aux parents pour permettre la conservation du patrimoine familial ou sa recomposition.
Le statut des biens-fonds dans le régime matrimonial normand se voit dans les contrats de mariage. Le mariage associe deux forces de travail et deux patrimoines. Celui apporté par les filles fait sortir le patrimoine du père
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du processus patrilinéaire. Pour éviter cela, le régime dotal qui est spécifiquement normand laisse place au régime de la communauté. Le régime dotal normand est lié au système successoral, ainsi les filles doivent se contenter d’une légitime connue sous le nom de dot. L’auteur la définit de la manière suivante : « La dot, qu’elle soit accordée par le père ou par “ mariage avenant”, est constituée de propres paternels dans les limites d’un tiers de l’ensemble des propres et sans que cette dot puisse être d’une valeur supérieure à la part du frère le moins prenant ». Ainsi, elle exclue doublement la fille puisqu’elle ne peut pas participer au partage de la succession des parents et n’est pas la propriétaire de la moitié des acquêts en raison du régime matrimonial particulier. Le Code civil modifie le régime des unions conjugales, et par conséquent, les Normandes deviennent des héritières comme leurs frères et sont susceptibles d’apporter, lors du mariage, des biens immeubles. Les Normands peuvent contourner le nouveau régime matrimonial en passant un contrat de mariage de régime dotal. La transformation des règles de succession et du régime matrimonial influe sur les mouvements fonciers et immobiliers et sur la place des femmes.
La place des femmes sur le marché foncier est quasi inexistante dans la théorie, mais en réalité elles interviennent de deux façons différentes. La première manière est indirecte où la plupart des ventes et achats se font par le biais du couple et la seconde de manière directe où la femme intervient elle-même. Avec le Centième denier, l’auteur a pu voir que la femme est présente dans plus de 14 % des actes de mutation en 1761 et 1789, et plus de 20 % dans les années 1800-1828. Cet accroissement met en évidence les effets de la mise en place du Code civil. L’auteur constate que la valeur des transactions faites par la gent féminine est plus importante que celle des hommes durant les trois dernières décennies de l’Ancien Régime. Cet écart entre les deux sexes se voit plus nettement pour les achats que pour les ventes. Ainsi, les femmes contribuent à l’offensive paysanne d’accumulation foncière à la fin de l’Ancien Régime perceptible à Vernon.
Sous l’Ancien Régime, l’étude des successions ne s’observe pas facilement puisque les successions directes ne s’enregistrent pas. Cependant, à Vernon, la majorité des adultes décédés ont fait l’objet d’une déclaration de succession. Du coup, les femmes héritent de biens, cela montre que les
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partages entre les enfants s’appliquent. Il aurait été possible d’écarter les filles des partages en établissant un testament, mais ce n’est pas courant dans la Normandie coutumière. Si c’est le cas, cette pratique reste exceptionnelle. Par contre, Fabrice Boudjaaba constate une hausse des testaments en faveur du conjoint survivant. Quel outil juridique est au service des garçons ? La donation répond à cette question puisqu’elle permet d’anticiper le partage de la succession surtout quand les protagonistes sont apparentés. La motivation principale des donateurs est leur prise en charge lors de leur retraite ou pendant leur maladie.
Les pratiques matrimoniales représentent un atout pour les femmes au XIXe siècle. Avant la Révolution française, le régime dotal excluait les filles normandes de la succession. Le Code civil autorise toujours cette pratique à condition de signer préalablement un contrat de mariage. Théoriquement, cette pratique exclut les filles de la succession. Mais dans la pratique, le contrat est signé pour se marier sous le régime de la communauté de biens. Il permet l’élargissement à une partie des biens propres de chaque époux et fait bénéficier d’une donation mutuelle au profit du conjoint survivant, surtout la veuve. Ainsi, les habitants de Vernon assurent de meilleures conditions de vie aux veuves en utilisant leur savoir juridique.
Avec l’abandon de la coutume de Normandie, les femmes entrent pleinement dans leurs droits patrimoniaux et deviennent des acteurs du processus de circulation des biens-fonds du marché foncier. Elles essaient, de préférence, vendre leurs terres et leurs immeubles à des membres de la famille. Par conséquent, elles gèrent des patrimoines immobiliers et s’associent au processus d’héritage.
À travers cette étude, Fabrice Boudjaaba montre la transition entre la coutume de Normandie et le Code civil. Elle se fait avec une facilité surprenante d’autant plus que le Code civil permet de conserver certaines pratiques. Ainsi, le rôle des femmes dans la circulation des biens-fonds s’accroît alors que la coutume de Normandie offrait un cadre protecteur au lignage masculin. En réalité, « les femmes sont exclues par la coutume de l’héritage foncier et dans la pratique successorale avant 1789 mais elles sont intégrées, notamment par dots en argent, au processus de reproduction familiale et in fine au partage de l’héritage sous toutes ses formes dès avant
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l’émergence du nouveau droit ». Cette constatation facilite la compréhension de la transition entre la coutume et le Code civil.
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Tableau 1
Grille de dépouillement de la Bibliographie Annuelle de l’Histoire de France (1953-2008)
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Tableau des baptêmes, mariages et sépultures de 50 communes du Calvados pour l’année 1709
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ANFREVILLE 6 3 8
ANGLOISCHEVILLE 8 1 3
ANGUERNY 3 0 7
ANISY 7 1 0
ARCLAIS 14 0 0
ARGANCHY 13 2 1
ARGOUGES-SOUS-MOSLES 1 2 4
ARROMANCHES 2 1 4
ASNIERES-EN-BESSIN 5 1 4
AUTHIEUX PAPION 6 2 3
BANVILLE 8 4 6
BANVILLE 8 4 6
BARON SUR ODON 10 1 6
BASLY 7 1 4
BAYNES 6 0 4
BAZENVILLE 4 1 5
BAZOQUE (LA) 15 1 13
BEAULIEU 3 1 5
BEAUMONT 16 3 23
BELLOU 12 1 6
BELLOUET 7 0 3
233
BENEAUVILLE 7 1 2
BENNREY (LE) 3 1 1
BENOUVILLE 8 4 22
BENY SUR MER 12 4 6
BIGNES (LA) 7 2 1
BONNEMAISON 14 3 5
BOULON 10 1 9
BREUIL EN BESSIN 11 0 4
BREVILLE 4 1 3
BUCEELS 1 2 6
BUISSON (LE) 1 1 6
BURES SUR DIVES 9 1 9
CABOURG 7 2 9
CAGNY 9 2 7
CAINET 0 0 1
CAIRON 16 0 13
CAMPIGNY 7 0 6
CANTELOUP 2 0 4
CARCAGNY 8 0 4
CAUMONT-L’EVENTE 17 5 13
CAUVICOURT 11 1 5
CHICHEBOVILLE 2 0 0
CINQ AUTELS 0 0 0
CINTHEAUX 8 2 4
COLLEVILLE MONTGOMERY 5 1 9
COTTUN 13 2 11
CREPON 6 3 6
CUSSY 6 0 7
234
Tableau 5
Tableau des baptêmes, mariages et sépultures de 50 communes de l’Orne pour l’année 1709
COMMUNE BAPTEME MARIAGE SÉPULTURE
ABENON 6 3 6
ARGENTELLES 12 1 4
ANTOIGNY 12 2 7
ATELLES (LES) 6 0 5
AUBRY-EN-EXMES 5 1 5
AUNAY-LES-BOIS 22 1 19
AUTHIEUX-AU-HOULME 0 1 3
AVENELLES 15 2 11
AVERNES-SOUS-EXMES 7 3 12
BARGES 1 0 3
BARVILLE 18 4 13
BATILLY 5 1 8
BELFONDS 13 0 12
BELHÔTEL 3 1 2
BIVILLIERS 7 0 10
BIZOU 10 1 9
BOËCE 1 2 2
BOISSEI-LA-LANDE 7 2 10
BONMENIL 4 0 3
BOURG-SAINT-LEONARD 10 0 3
BRESOLETTES 11 3 12
BREVAUX 2 0 1
BRIEUX 4 0 4
BUBERTRE 9 0 9
BURE 9 1 11
CAMBE (LA) 8 0 6
CHAGNY 5 2 1
CHALANGE (LE) 26 2 14
CHAMPCERIE 10 2 10
CHAMPEAUX (LES) 12 0 10
235
CHAMPOBERT 7 0 3
CHAMPS 6 0 3
CHAPELLE-MAUVOISIN 4 0 2
CHAPELLE-PRES-SEES (LA) 7 2 14
CHATELLIER (LE) 11 1 4
CHAUFFOUR 6 0 9
CLERAI 3 0 4
COMBLOT 6 1 5
COMMEAUX 5 1 2
CONGE 6 0 1
CORBON 11 1 4
CORUBERT 7 1 4
COULONCES 9 3 10
COURBE (LA) 5 1 17
COURGEON 11 0 9
COURTHIOUST 2 0 3
COURTOULIN 4 3 6
CUI 9 2 6
CUIGNY 4 0 3
CUISSAI 13 1 7
236
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ..................................................................................... 13
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................... 17
.............................................Manuels et ouvrages fondamentaux 17
...................................................................Instruments de travail 22
..............................................................................Thèses récentes 27
..................................................................................Habitat rural 31
..............................................................................Environnement 32
................................................................Démographie historique 33
..................................................Agronomie et pratiques agricoles 33
.......................................................Argent, circulation monétaire 35
.........................................................................Sociétés paysannes 36
.............................................................................Sur la ruralité 36...........................................................................Sur les femmes 39...........................................................................Sur la politique 39
........................................................Sur l’artisanat et l’industrie 40............................Sur les mouvements agraires et les violences 40
237
.............................................................................................Autres 41
............................................................................................Revues 42
...................................................................................Historique 42.............................................................................Généalogique 43
..................................................................................Sites internet 43
.........................................................Informations scientifiques 43.................................................................................Généalogie 44
SOURCES ............................................................................................... 47
......................................................................Sources manuscrites 47
.....................................Archives départementales du Calvados 47...................................Archives départementales de la Manche 47
..........................................Archives départementales de l’Orne 48
..............Sources imprimées (fichier papier et inventaire papier) 49
.....................................Archives départementales du Calvados 49...................................Archives départementales de la Manche 50
..........................................Archives départementales de l’Orne 53
L’HISTOIRE RURALE EN FRANCE......................................................... 57
...........................................Les débuts de la discipline historique 59
.......................................................L’histoire comme une science 59
................................Les prémices de l’histoire « scientifique » 59....................................................................L’école méthodique 60
.......................................................Les débuts de l’histoire rurale 62
..............................................................L’apport de la géographie 64
........................................Un tournant historiographique majeur 65
.................................................Marc Bloch et le rôle des Annales 65
................................................................................Marc Bloch 65La création des Annales ............................. et leurs nouveautés 67
238
.....................................Les Trente Glorieuse de l’Histoire rurale 68
..........................................................Camille-Ernest Labrousse 69.............................................................................Jean Meuvret 70
...................................................................Une mise en sommeil ? 71
..........La crise d’identité des Annales et les années quatre-vingt 71
...L’histoire morcelée permet-elle le retour de l’histoire rurale ? 73
L’HISTOIRE RURALE EN NORMANDIE ................................................. 77
................................................................L’histoire de cette région 79
Une région très ancienne au contact de Paris et de l’Angleterre 79
....................................................Et très représentée dans les arts 81
...................................................................Une région très étudiée 84
............................................Disposant d’une université ancienne 84
........................................................Un terrain d’études privilégié 85
................L’histoire rurale normande à travers les publications 87
..........................................................Les publications normandes 87
...........................................................Les publications nationales 90
LES SOURCES DE L’HISTORIEN RURALISTE ......................................... 93
..........................................................Les ressources de l’historien 95
..................................................Les inventaires et fichiers papier 95
........................................................................Les livres de raison 96
.................Une source de plus en plus accessible : les états civils 98
........................................................................L’état civil en ligne 98
239
..........................Les apports des généalogistes et de leurs revues 101
CONCLUSION......................................................................................... 105
ANNEXES ............................................................................................... 109
..............................................................................Fiches de lecture 111
Fiche de lecture 1 : Pierre Goubert, Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à
1730, contribution à l’histoire sociale de la France du XVIIe ................siècle 111
Fiche de lecture 2 : Pierre de Saint Jacob, Les paysans de la Bourgogne du
nord au dernier siècle de l’Ancien Régime .............................................. 123
Fiche de lecture 3 : Emmanuel Le Roy Ladurie, Les Paysans de
Languedoc......................................................................................... 135
Fiche de lecture 4 : Jean-Marc Moriceau, Terres mouvantes, les campagnes
françaises du féodalisme à la mondialisation, XIIe-XIXe siècle................... 147
Fiche de lecture 5 : Antoine Follain, Le village sous l’Ancien Régime ... 159
Fiche de lecture 6 : Jean Vidalenc, « L’agriculture dans les départements
normands à la fin du Premier Empire ».................................................. 173
Fiche de lecture 7 : Bernard Garnier, « Comptabilité agricole et système de
production, l’embouche bas-normande au début du XIXe siècle » ............... 177
Fiche de lecture 8 : Jérôme Jambu, « Le système de Law dans les
campagnes, l’exemple du Pays d’Auge »................................................. 181
Fiche de lecture 9 : Séverine Joubert, «L’agriculture ornaise au cours de la
seconde moitié du XIXe siècle » ........................................................... 183
Fiche de lecture 10 : Fabrice Boudjaaba, « Femmes, patrimoine et marché
foncier dans la région de Vernon (1760-1830) » ...................................... 187
240
...........................................................................................Tableaux 191
Tableau 1 : Grille de dépouillement de la Bibliographie Annuelle de l’Histoire
de France .......................................................................................... 191
Tableau 2 : Grille de dépouillement de la revue Annales de Normandie
(1951-2007) ....................................................................................... 219
Tableau 3 : Grille de dépouillement de la revue Etudes normandes
(1951-2007) ....................................................................................... 231
Tableau 4 : Tableau des baptêmes, mariages et sépultures de 50 communes du
Calvados pour l’année 1709 ................................................................. 233
Tableau 5 : Tableau des baptêmes, mariages et sépultures de 50 communes de
l’Orne pour l’année 1709..................................................................... 235
Table des graphiques
Graphique 1 : Graphique recensant le nombre d’articles des Annales de
Normandie ayant pour champ l’histoire rurale ........................................ 88
Graphique 2 : Graphique recensant le nombre d’articles d’Etudes normandes
ayant pour champ l’histoire rurale......................................................... 88
Graphique 3 : Graphique recensant le nombre de parutions ayant pour
champ l’histoire rurale normande ......................................................... 90
Graphique 4 : Graphiques représentant le nombre de baptêmes, mariages et
sépultures de cinquante communes rurales du Calvados et de l’Orne .......... 99
241